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Ces cas pratiques aident à comprendre comment le droit de l'Union européenne (UE) s'applique
dans des situations concrètes et comment il interagit avec le droit national.
Cas pratique N°1 : Green Move
Contexte :
"GreenMove" est une entreprise française spécialisée dans la production de vélos électriques.
L'entreprise souhaite étendre ses activités en Allemagne. Cependant, elle se heurte à une
réglementation allemande spécifique exigeant que tous les vélos électriques vendus en
Allemagne soient équipés d'un dispositif de sécurités fabriquées localement, une exigence qui
n'est pas présente dans la législation française ou celle d'autres États membres de l'UE.
Problématiques :
1- La réglementation allemande est-elle conforme aux principes du droit de l'UE,
notamment en matière de libre circulation des marchandises ?
2- Quels sont les recours possibles pour "GreenMove" s'ils estiment que cette
réglementation viole le droit de l'UE ?
Résolution
1- Libre circulation des marchandises (articles 28-37)
Le principe de la libre circulation des marchandises, consacré par les traités de l'UE, interdit les
restrictions quantitatives à l'importation et toutes mesures d'effet équivalent. La réglementation
allemande pourrait être considérée comme une mesure d'effet équivalent à une restriction
quantitative (selon l’arrêt Dassonville de la CJUE).
Cependant, de telles mesures peuvent être justifiées pour des raisons de protection de la santé
et de la vie des personnes (arrêt Cassis de Dijon), à condition qu'elles soient proportionnées.
Les dispositions des articles 34 et 35 ne font pas obstacle aux interdictions ou restrictions d'importation,
d'exportation ou de transit, justifiées par des raisons de moralité publique, d'ordre public, de sécurité
publique, de protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou de préservation des
végétaux, de protection des trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archéologique
ou de protection de la propriété industrielle et commerciale. Toutefois, ces interdictions ou restrictions
ne doivent constituer ni un moyen de discrimination arbitraire ni une restriction déguisée dans le
commerce entre les États membres
L'acceptation des produits alcooliques dans un État membre de l'Union Européenne (UE) repose sur
plusieurs raisons et principes fondamentaux du droit de l'UE, notamment :
L'un des principes fondamentaux du marché unique européen est la libre circulation des
marchandises (Article 34 du TFUE). Cela signifie qu'un produit légalement fabriqué et commercialisé
dans un État membre doit être autorisé à être vendu dans tous les autres États membres. Cela inclut
les produits alcooliques.
2. Reconnaissance Mutuelle
Le principe de reconnaissance mutuelle joue un rôle crucial dans la libre circulation des
marchandises. Il implique qu'un État membre de l'UE doit accepter les produits en provenance
d'autres États membres, même si ces produits ne répondent pas exactement à ses propres normes
nationales, tant qu'ils répondent à un niveau équivalent de santé et de sécurité.
L'UE a mis en place des règles pour harmoniser certains aspects de la production et de la vente
d'alcool, notamment en ce qui concerne l'étiquetage, la qualité et les contrôles sanitaires. Cela vise à
assurer un niveau élevé de protection de la santé publique tout en facilitant le commerce entre les
États membres.
4. Exceptions pour la Santé Publique
Bien que la libre circulation des marchandises soit un principe clé, les États membres peuvent
imposer des restrictions pour des raisons de santé publique (Article 36 du TFUE). Toutefois, ces
restrictions doivent être proportionnées et non discriminatoires. Par exemple, un État membre ne
peut pas interdire l'importation de vins d'autres pays de l'UE sous prétexte de protection de la santé
publique, sauf s'il peut démontrer que ces produits représentent un risque réel.
L'UE reconnaît également l'importance des traditions culturelles et des pratiques spécifiques des
États membres. Les boissons alcoolisées, telles que le vin, la bière, et les spiritueux, font souvent
partie de l'héritage culturel des pays européens.
Les États membres conservent le droit de fixer leurs propres politiques fiscales concernant les
produits alcooliques. Cela peut entraîner des différences de prix entre les pays, mais ne constitue pas
une entrave à la libre circulation des marchandises.
En résumé, l'acceptation des produits alcooliques dans un État membre de l'UE est le résultat d'un
équilibre entre la libre circulation des marchandises, la reconnaissance mutuelle, la protection de la
santé publique, le respect des traditions culturelles et des politiques nationales spécifiques.
Avis Motivé : Si l'État membre ne se conforme pas ou si sa réponse est jugée insatisfaisante, la
Commission peut envoyer un avis motivé, demandant à l'État membre de se conformer dans un délai
déterminé.
Saisie de la Cour de Justice de l'UE (CJUE) : Si l'État membre ne se conforme toujours pas, la
Commission peut saisir la CJUE. La Cour examine alors si une violation du droit de l'UE a eu lieu.
Arrêt de la CJUE : Si la CJUE constate une violation, l'État membre doit prendre immédiatement les
mesures nécessaires pour se conformer à l'arrêt.
Si un État membre ne se conforme pas à l'arrêt de la CJUE, la Commission peut entamer une nouvelle
procédure (article 260 TFUE) :
Nouvelle Saisie de la CJUE : La Commission peut retourner devant la CJUE et demander des sanctions
financières.
Sanctions Financières : La CJUE peut imposer à l'État membre des amendes ou des astreintes jusqu'à
ce qu'il se conforme.
Types de Sanctions
Amendes Forfaitaires : Une somme d'argent fixe, déterminée en tenant compte de la gravité et de la
durée de l'infraction.
Astreintes Journalières : Une somme d'argent que l'État membre doit payer pour chaque jour de
non-conformité après l'arrêt de la CJUE.
Exemples Pratiques
Infractions Environnementales : Un État membre ne transposant pas correctement une directive de
l'UE sur la qualité de l'air pourrait être soumis à cette procédure.
Violation des Règles du Marché Intérieur : Non-respect des règles de concurrence ou des libertés
fondamentales du marché intérieur.
Importance de la Procédure
Cette procédure garantit le respect du droit de l'UE et l'application uniforme des règles dans tous les
États membres, préservant ainsi l'intégrité et l'efficacité du cadre juridique et politique de l'UE.