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Mercredi le 29 Décembre 2021

AFRIQUE DE L’OUEST:

LES DANGERS DE LA PRESSION DES DJIHADISTES SUR LE


BURKINA FASO POUR LES PAYS DU GOLF DE GUINEE

RÉFLEXION- ANALYSE- POSTURE A ADOPTER

CONTEXTE
En Afrique, la menace terroriste qui était concentrée au Maghreb
connait un mouvement descendant vers les pays au bord de
l’Atlantique via les pays du Sahel. Si les premiers groupes
djihadistes sont nés en Algérie avec le Groupe islamique
armé(GIA), au Maroc avec des groupes comme Mounhadmat Al
Mujahidin Fil Maghreb(Organisation des combattants de Dieu au
Maghreb), en Tunisie avec Jihadi Jund al Islam(l’Armée du Jihad
islamique), ils ont connu un déclin, se sont métamorphosés en
se repliant dans le Sahel à la faveur de la chute du pouvoir de
Mouammar Kadafi en 2011.
La contestation des Touaregs qui réclamaient l’autonomie de
l’Azawad a été un pain béni pour les professionnels du crime qui
ont été lâchés dans la nature après octobre 2011. Mouvement
affiliés à d’Al-Qaïda ou à l’organisation de l’Etat islamique, ils ont
profité de l’instabilité du Mali pour tenter en 2013, l’invasion de
tout le pays en vue d’installer un Etat islamiste. Mais ils ont été
freinés par l’intervention de l’armée française à travers
l’opération serval qui deviendra Barkhane.
Seulement, voilà, ces mouvements dont l’armée française avait
arrêté la progression vers Bamako ont pris le Nord du Mali en
otage, y ont installé des enclaves d’où ils partent pour mener des
incursions dans tous les pays du Sahel et au-delà. Les
populations du Niger et du Burina Faso paient un lourd tribut à
une guerre qu’elles n’ont pas voulu et la pression est de plus en
plus sur tous les pays y compris ceux de la partie côtière.

CONSTAT
Le 14 novembre 2021, des djihadistes s’attaquent à une position
de gendarme dans le Nord du Burkina Faso faisant 53 morts dont
49 gendarmes et 4 civils. Cela a entrainé une vague de
contestation populaire sur fond de revendications politiques
demandant la démission du président Roch Christian Kabore pour
son incapacité à juguler la violence djihadiste.

Fin octobre le pays a enregistré cinq attaques en six jours, des


attaques aussi meurtrières les unes que les autres. Selon OCHA,
Bureau de la
Coordination des affaires humanitaires, les conséquences sont
énormes : des centaines de morts, près d’un million et demi de
de déplacés internes, 2,86 millions de personnes en insécurité
alimentaire, 892 952 personnes affectées par la fermeture de 85
formations sanitaires, 3,5 millions de personnes.
Ces attaques sont perpétrées par des groupes djihadistes affiliés
à Al-Qaïda ou à l'organisation État islamique (EI).
Cette pression mise sur le Burkina Faso met aussi à fleur de peau
les pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Togo.
Dans ces pays du Golfe de Guinée, on est inquiet car si les
terroristes arrivent à déstabiliser le Burkina Faso et s’y
sédentarisent, ce sera la porte ouverte vers les pays côtiers.
Beaucoup d’observateurs estiment que l’affaiblissement de l’Etat
burkinabé peut servir de tête de pont dans les pays côtiers
d’Afrique de l’Ouest. « L’implantation de groupes djihadistes au
Burkina Faso leur permet d’occuper une position géographique
idéale pour se projeter vers le sud côtier, et de bénéficier, pour
ce faire, de l’appui de réseaux humains, religieux, routiers,
commerciaux et criminels très denses et établis de longue date.
Les groupes armés djihadistes trouvent par exemple dans les
nombreuses mines d’or artisanales du Burkina une source de
financement potentielle. Ces sites sont reliés aux pays côtiers,
principale voie de commercialisation de leur production. Dans les
sites aurifères, artisanaux ou industriels, des pays du Golfe de
Guinée, ces groupes peuvent notamment se procurer des
détonateurs pour leurs bombes artisanales », fait remarquer un
expert d’International Crisis Group. Selon lui, l’ONG avait prévu
ce scénario de la pression des Djihadistes sur le Burkina Faso car
ce pays partage relie le Sahel au pays côtiers et partage des
frontières avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Benin et le Togo,
qui constituent des cibles. C’est une porte d’entrée sur le golfe
de Guinée.
Selon plusieurs experts, l’objectif des terroristes est de sauter le
verrou que constitue le Burkina Faso pour mieux conquérir les
pays côtiers. Les attaques qui ont cours dans le Nord de la Côte
d’Ivoire constituent déjà une preuve que ces groupes armés sont
en train de progresser vers le littoral. Ce qui autorise à dire que
la Côte d’Ivoire n’a point intérêt à ce que le Burkina Faso soit
déstabilisés car les conséquences seront désastreuses pour ce
pays. « La première conséquence est une importation des
tensions du Burkina Faso en Côte d’Ivoire. Nous avons une forte
population burkinabè (plus de 4 million) en Côte d’Ivoire. La
deuxième conséquence peut être un flux de ressortissants
burkinabè vers la Côte d’Ivoire et le retour des nombreux
Ivoiriens expatriés au Burkina Faso. L’Etat ivoirien n’est pas
préparé à gérer ces situations. Il faut noter comme on l’a vu en
Libye, en Afghanistan et en Syrie, les terroristes se fondent
souvent dans la masse des réfugiés », analyse un universitaire
ivoirien. La stabilité du Burkina Faso est donc une préoccupation
sous régionale. C’est pourquoi il est inadmissible qu’aucune
déclaration de condamnation n’ait été entendue dans aucune
capitale ouest-africaine après les tueries du 14 novembre. Pire
aucune initiative n’est entreprise par l’organisation sous
régionale que la Communauté économique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest(CEDEAO
Il est avéré que les crises politiques et l’instabilité renforcent
l’implantation de des groupes djihadistes. Aussi faut-il convenir
avec tous les observateurs pour encourager des processus de
paix et de démocratisation en vue d’une stabilité durable. C’est
pourquoi, il est point question d’envisager la déstabilisation du
régime en place au Burkina Faso, un régime issu d’élections
après une insurrection populaire en 2014. Les opérations
militaires contre les Djihadistes seront couteuses. En revanche
le partage de renseignements et le renforcement des contrôles
aux frontières sont possibles car moins couteux. Ils préconisent
que aussi que des efforts soient faits pour gagner la confiance
des communautés locales et les pousser à ne point permettre la
collaboration avec les groupes djihadistes.
Le vrai COMBAT, C'est dès maintenant ! Le BFA est entrain de
sombrer... 😎

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