Depuis octobre 2022, je fais partie de la communauté Missionnaire d’Afrique de
Niamey. Je vis avec deux autres prêtres : un du Rwanda et l’autre du Burkina Faso. Il est vrai que plus de 95% des Nigériens et de ceux qui habitent ce pays sont musulmans. Cependant, il convient de signaler qu’il existe une poignée de chrétiens qui ont aussi besoin des prêtres. La plupart de ces chrétiens ne sont pas originaires du Niger, ils viennent essentiellement du Bénin et du Togo. C’est une des raisons qui justifie notre présence dans ce pays du Sahel. Nous nous occupons d’une petite paroisse, avec plus ou moins 200 chrétiens. En plus des célébrations eucharistiques journalières et dominicales, nous consacrons une grande partie de notre temps à la visite des familles de nos paroissiens. En effet, comme Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), nous ne sommes pas envoyés qu’aux seuls chrétiens. Notre mission est aussi d’être apôtres au milieu de nos frères et sœurs de l’Islam. Notre présence au milieu des musulmans est une manière de répondre à la recommandation du Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Je note ici la réalité que le dialogue avec l’Islam fait partie du charisme même de notre Société Missionnaire d’Afrique (Pères Blancs). Nous sommes heureux de vivre au milieu de ce peuple, de partager leurs joies et peines, surtout en cette période difficile que traverse le Niger. Depuis quelques années, le Sahel est devenu « le nid du terrorisme ». Il y a des groupes terroristes presque partout et cela nous empêche de visiter les communautés chrétiennes qui sont en dehors de Niamey. Sur place, notre évêque nous invite à la vigilance parce qu’il y a de plus en plus des enlèvements des religieux dans la sous-région (Niger, Mali, Burkina Faso et Nigeria). A cause de cette insécurité, beaucoup de personnes sont obligées de fuir leurs villages, champs et maisons, pour venir vivre à Niamey, dans des conditions inhumaines. Une autre difficulté est liée aux sanctions de la CEDAO à cause du coup d’état du 26 juillet dernier. Depuis trois mois, nous vivons sous embargo et les frontières avec les pays voisins sont fermées (sauf avec le Burkina). Naturellement, tout est devenu cher sur le marché et nous ne savons pas jusqu’à quand cela va continuer. Nous vous demandons de prier pour nous et pour le peuple du Niger.