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2024 APD ALOKPEDO

MEMORANDUM SUR DOGA ET SA COMMUNAUTE


CHRETIENNE CATHOLIQUE

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Introduction

L’agglomération de Doga dans l’arrondissement central de la commune actuelle


de Zagnanado est partie de l’installation de divers groupes de migrants en quête
de paix et de sécurité à une époque reculée. Son évangélisation progressive a
commencé avec l’implantation des prêtres de la mission catholique dans la cité
administrative de Zagnanado toute proche. Doublée de la scolarisation, cette
évangélisation a largement impacté la population locale.

A nécessité d’approfondir la mission et de consolider les communautés


chrétiennes naissantes a amené la paroisse de Zagnanado à créer des stations dans
les villages. Dès lors, les fidèles s’efforcent au quotidien dans l’édification des
infrastructures à même de répondre aux besoins de leur communauté. C’est le cas
de l’église Saints Pierre et Paul à Doga, fondée en 1936, et dont la construction
du nouveau bâtiment est en chantier depuis 2018.

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➢ Toponyme

Le toponyme Doga désignant le village se réfère, selon la tradition, à un grand


ravin sis dans la forêt sacrée abritant la source du ruisseau permanent (de même
nom) qui alimente une partie de la population.

➢ Site et peuplement

Contigu à la cité administrative de Zagnanado, le village est installé sur le rebord


oriental du plateau de Zagnanado qui surplombe la vallée de l’Oémé. Il a été fondé
par une première vague de migrants implantés dans deux hameaux, Alikon et
Vèmè, séparés par le lit du ruisseau Doga couvert par une forêt galerie. Le groupe
fondateur de Kingon s’est installé un peu plus tard en amont du ruisseau. Ces deux
groupes de migrants, les plus anciens et les plus nombreux, s’étaient fixés là avant
l’expansion du royaume de Danxomè en pays Agonlin. Bien qu’ils soient de
souches différentes, ils se considèrent tous comme des Aïnon, c’est-à-dire
propriétaires des lieux (terre). Ils entretenaient de bons rapports entre eux avec
une chefferie traditionnelle qui sera structurée par Abomey. Ils seront rejoints
au fil du temps par d’autres groupes minoritaires pour donner lieu à une
population plus diversifiée, disséminée dans plusieurs quartiers et hameaux sur
un espace de plus en plus étendu et compact. On y dénombre ainsiles groupes
sociaux ou clans suivants : Ainon 1, Aion 2, Alo, Ayato, Houègbonou, Akli,
Adjanou.

Selon la tradition orale, lors de l’expansion du Danxomè, les autorités de Doga


auraient réussi à conclure un arrangement pacifique avec les émissaires du roi
d’Abomey, contrairement à celles de la localité voisine de Kotingon dont la
population aurait été décimée, voire anéantie. Ainsi, jamais remis de ses cendres,
cet ancien établissement humain est-il devenu un hameau de Doga.

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➢ Administration

Depuis l’époque de Danxomè, Doga était considéré comme un seul village


structuré en quartiers. Sous Danxomè il était dirigé par un seul chef (à la fois
politique et religieux) avec ses conseillers. L’administration coloniale aura séparé
les fonctions religieuse et politique.

En (année ) le nouveau découpage territorial a subdivisé l’agglomération de Doga


en cinq villages comme suit : Doga-Aga, Doga-Alikon, Doga-Domè, Kingon et
Zoungoudo (Figure : carte). Chacun d’eux est subdivisé en hameaux. Au
recensement général de la population de 2015, ces cinq villages totalisaient une
population de 5557 résidents dont 2613 de sexe masculin contre 2944 de sexe
féminin. Celle de la diaspora vivant hors de l’agglomération (au Bénin et à
l’étranger) ne devrait pas être moins nombreuse.

➢ Evangélisation

L’évangélisation des villages du pays Agonlin a démarré avec l’arrivée des


missionnaires à Zagnanado en 1895. Grace à des maitres catéchistes bien formés
et motivés, ces missionnaires ont réussi à créer et à développer des communautés
chrétiennes dans toutes les localités. Des stations dotées de chapelles se sont
multipliées. La station Sts Pierre et Paul de Doga a été ainsi créée en 1936. Le
domaine abritant son siège sis à Kpodji (Mamadou-Kpodji) a été offert au clergé
catholique (paroisse de Zagnanado) par les premiers fidèles de Alikon.

L’évangélisation est allée de pair avec la scolarisation et l’éducation des enfants.


L’école primaire de la mission catholique de Zagnanado aura été pendant
longtemps le seul établissement scolaire de la commune. La première école
publique laïque de Doga a vu le jour seulement en 1959-1960.

Le succès de l’évangélisation des populations par les missionnaires a reposée sur


l’importance accordée à la bonne tenue de la catéchèse. Quelques figures ont
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positivement marqué cette activité à l’échelle du village. Parmi elles, on retiendra
notamment deux noms : les maitres Hyacinthe Boyi et Théophile Bognonkpè. Le
premier, en plus de la catéchèse s’est investi dans la scolarisation des enfants
jusque dans les années 50. A ces derniers, il assurait un encadrement qui leur
permettait d’entrer directement en deuxième année du cours préparatoire (CP2) à
l’école primaire de la mission catholique de Zagnanado. Il organisait aussi des
cours d’adultes pour alphabétiser ceux qui n’ont pas eu accès à l’école dans leur
jeune âge et qui le désiraient. Le second a été très actif dans la viabilisation du
site de la station dans les années 80 aux cotés des curés de la paroisse de
Zagnanado, notamment la clôture du domaine et la construction de la chapelle en
matériaux définitifs constitués de blocs de pierre prélevés dans le lit du ruisseau
Editè au sud-est de Kotingon. Cette chapelle (photo 1) s’est révélée avec le temps
trop petite pour accueillir le flux croissant des fidèles et la population lors de
certaines manifestations.

L’évangélisation a porté des fruits variés. Les élèves ayant fréquenté la mission
catholique ont tous reçu le baptême. Adultes et jeunes non scolarisés recevaient
aussi le baptême après trois ans de catéchisme et succès au test d’évaluation. Il
n’existe pas à Doga une seule collectivité familiale dans laquelle on ne trouverait
un ou plusieurs parents catholiques.

C’est aussi une grâce inestimable pour le village d’avoir à compter parmi ses
enfants, pas moins d’une dizaine d’élus au métier de sacerdoce, qu’il s’agisse des
prêtres ou des religieuses. Le premier sur cette liste est l’Abbé André Kpadonou,
ordonné prêtre en aout 1979, actuellement à la retraite au monastère de
Zagnanado. Son papa, Simon Kpadonou, aura été un célèbre maitre catéchiste
dans d’autres villages. Chacun des cinq villages administratifs actuels de Doga
compte au moins un de ses enfants appelé à la mission du Seigneur Jésus.

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Le hameau de Kotingon abrite une antenne du monastère de Zagnanado. Cette
antenne fait la culture et la promotion de Artemisia annua, une plante médicinale
utilisée dans le traitement efficace du paludisme.

La communauté chrétienne à Doga est restée fondamentalement catholique. Il


convient toutefois de signaler l’introduction et l’émergence récente du
christianisme céleste dont le premier temple est implanté à Kotingon. Cet apport
est l’œuvre de membres de la diaspora, anciens fidèles catholiques, convertis à
cette branche locale du christianisme.

➢ Pour la construction et le développement de l’Eglise Saints Pierre et


Paul de Doga (ESPPD)

Sous l’impulsion du Père André Desbois, curé de la paroisse de Zagnanado, a


commencé la modernisation des chapelles, de plus en plus érigées en matériaux
définitifs, après l’achèvement de la construction l’église Saint Benoit dans les
années 1960. Il en fut ainsi pour la chapelle de Doga dans les années 1980. Mais
la capacité de celle-ci est à présent dépassée. Aussi, la communauté chrétienne
catholique a-t-elle fait l’option de rebâtir dans un format plus grand le temple de
son Créateur (photo du plan du bâtiment). La mise en œuvre de ce projet
rencontre l’adhésion de toute la population qui soutient de diverses manières
(dons, zindo) les efforts de la communauté chrétienne. Le chantier, démarré en
2018, évolue à son rythme. (Point des réalisations) La poursuite des travaux
requiert foi, sacrifice et persévérance.

L’ambition actuelle de cette communauté chrétienne, c’est de faire de la station


de Doga, une paroisse digne de ce nom à l’image de l’évolution de la plupart des
autres stations de même génération. En effet, créée en 1936, cette station va
bientôt fermer les 90 ans et fêtera son centenaire dans 12 ans.

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L’Association pour le Développement de Doga (APD) ALOKPEDO apprécie à
juste titre la valeur de ce projet d’intérêt sociocommunautaire auquel elle a
souscrit dès le départ, et elle entend contribuer à son aboutissement dans la mesure
de ses possibilités. Le présent téléthon se veut une campagne de sensibilisation et
de sollicitation des ressortissants et amis du village aux fins de mobiliser les
ressources financières et matérielles nécessaires à la finition des gros œuvres et la
réalisation de la toiture du nouveau bâtiment. Dans deux ans, la station fêtera ses
90 ans, avec cap sur son centenaire en 2036 : de quoi faire peau neuve pour
aborder ces échéances !

Plaise au Seigneur de bénir et de combler de grâces abondantes toutes les


personnes appelées à participer à la réalisation de son œuvre !

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Conclusion

Le projet mis en route par la communauté chrétienne fait figure d’une


infrastructure imposante qui, outre son caractère religieux, pourrait améliorer
l’attrait touristique du village. Comme à l’accoutumée pour les travaux d’intérêt
communautaire, la population du village est disposée à accompagner la
communauté catholique dans l’édification de cette œuvre. Aussi une coordination
efficiente des efforts est-t-elle nécessaire pour parvenir à de bons résultats.

Liste des illustrations


Carte de situation
Photo de l’ancienne chapelle
Photo du plan du nouvel immeuble en chantier
Photo chantier ???

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Liste des illustrations

Carte de situation

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Photo de l’ancienne chapelle

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Photo du plan du nouvel immeuble en chantier

Le Président APD

D. S. SOTINDJO

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