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Université de Kairouan

****Institut Supérieurs des Sciences Appliquées et de Technologies de Kairouan****

CONTRÔLE QUALITÉ
CARTES DE CONTRÔLE AUX MESURES

1
I. Généralité

Une carte de contrôle est un outil graphique de visualisation du processus de fabrication dans le
temps et de mise en évidence de sa stabilité (surveillance des causes spéciales). Elle permet
d'effectuer un réglage du procédé de fabrication et de connaître sa capabilité machine.

Cet outil se présente comme un graphique dont les points représentent le suivi dans le temps
d'une caractéristique du processus dont la valeur centrale (souvent la moyenne) est représentée
par une ligne horizontale ainsi que la limite de contrôle inférieure (LCI), et la limite de contrôle
supérieure (LCS).

Ces deux valeurs sont les limites à l'intérieur


desquelles le processus est sous contrôle.
Les valeurs de la caractéristique contrôlée
doivent se trouver à l'intérieur de ces limites,
sinon ces valeurs sont « hors contrôle » et
doivent être examinées.
II. Les cartes de contrôle aux mesures de Shewhart

- Le caractère étudié est une mesure (poids, concentration d’un composant chimique, cote, etc).
L’objectif d’une carte de contrôle aux mesures est de détecter la présence de causes assignables de
dérèglement du processus de production.
- Le fondement théorique de conception des cartes de contrôle est que le caractère numérique
étudié est réparti dans la population, dans l’ensemble de la production, suivant une loi normale.

II.1. Cartes de contrôle d’étude initiale

Ces cartes sont destinées à la mise sous contrôle du processus. Ces cartes de contrôle sont aussi
appelées : cartes de contrôle de phase I, ou encore : cartes de contrôle pour la maîtrise.

Leurs paramètres sont déterminés à l’aide de mesures effectuées sur une vingtaine d’échantillons de
petite taille. Pour les valeurs des différents coefficients nécessaires aux calculs, on se reportera au
tableau des coefficients de l’annexe.

Cartes de contrôle de phase I


II.1.1
On adopte le point de vue probabiliste des variables aléatoires. Pour m échantillons prélevés, on
note X̅1, X̅2 , X̅3, ……… X̅ m les m variables aléatoires qui associent à chaque échantillon, la moyenne
dans l’échantillon du caractère étudié. On définit alors la variable aléatoire, moyenne des
moyennes des échantillons :

La variable aléatoire définie par:

Où chaque variable aléatoire Ri associe à chaque échantillon, son étendue. On a alors :

où d2 est un coefficient dépendant de la taille n des échantillons.


n: Taille de échantillon

Remarque :
Pour obtenir les valeurs de A2, il suffit de se reporter à la table donnée en annexe.
Règle de décision
- Si tous les points Mi sont situés entre les linges de contrôle, le processus est déclaré maîtrisé ; si des
points Mi sont situés en dehors des limites de contrôle, le processus est déclaré non maîtrisé.

- Si le processus est déclaré non maîtrisé, il est bon de comprendre dans quelles circonstances les
échantillons ont été prélevés pour tenter de cerner si le processus est globalement inadapté ou s’il existe
des causes spéciales à la variabilité excessive des moyennes.
- On calcule, avec les règles indiquées, les différentes valeurs prises par ces variables aléatoires. Il peut
arriver que le calcul, à l’aide de d2 et d3, de la limite inférieure de contrôle donne un résultat négatif. Dans ce
cas, la limite de contrôle utilisée pour la carte est 0.

- On trace sur la carte de contrôle la ligne centrale et les lignes de contrôle. On porte sur la carte, pour i = 1,
. . ., m, les points Mi de coordonnées (i, ri), où ri désigne l’étendue du caractère étudié dans l’échantillon
numéro i.

Règle de décision
- Si tous les points Mi sont situés entre les linges de contrôle, le processus est déclaré maîtrisé ;
- Si des points Mi sont situés en dehors des limites de contrôle, le processus est déclaré non maîtrisé.
Exemple 1 :
Dans une laiterie, un nouveau processus de production de plaquettes de 250 g de beurre est mis en
service. On a prélevé vingt échantillons de quatre plaquettes chacun et on a pesé chaque plaquette avec
une balance de précision. Le traitement statistique des mesures est effectué à l’aide d’un tableur

échantillon X1 X2 X3 X4 Moyenne Ri
1 249 247 253 253 250,5 6
2 254 250 255 250 252,25 5
3 253 250 246 247 249 7
4 253 255 255 254 254,25 2
5 253 254 246 247 250 8
6 254 254 254 252 253,5 2
7 255 253 252 254 253,5 3 LC = = 251.12
8 249 248 255 252 251 7
9 248 255 249 251 250,75 7 LSC = = 255,02
10 250 247 247 247 247,75 3
11 253 252 250 253 252 3
12 248 247 250 253 249,5 6 LIC = = 247,22
13 255 246 246 249 249 9
14 251 254 247 255 251,75 8 = 5,35; A2= 0,729
15 251 251 255 255 253 4
16 255 251 251 254 252,75 4 Carte R
17 255 250 250 252 251,75 5
18 250 251 250 249 250 2 LSC = = 0; D3=0
19 247 255 248 246 249 9
20 254 247 250 254 251,25 7 LIC = = 12,2 ; D4= 2,282
Carte X Carte R
256 14

255
12
254

253 10

252
8
251

250 6

249
4
248

247 2

246
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Moyenne Moyenne globale LSC LIC
Ri Etendu moyenne LIC LSC
II.1.2.

Pour m échantillons prélevés, on note X̅ 1, X̅ 2 , X̅3, ……… X̅ m les m variables aléatoires qui associent à
chaque échantillon, la moyenne dans l’échantillon du caractère étudié. On définit les m variables
aléatoires S1, S2, . . ., Sm qui à chaque échantillon associent l’écart type de l’échantillon.

Attention ! L’écart type est ici celui déjà utilisé en estimation, c’est l’estimateur ponctuel de
l’écart type de la population.

On définit alors la variable aléatoire, moyenne des moyennes des échantillons:

On choisit comme estimateur de l’écart type, la variable aléatoire 𝜎 définie par :


et c4 est un coefficient dépendant de la taille n des échantillons
(voir la table en annexe).
Avec Si =
- Pour déterminer les valeurs de B3 et B4, on consultera la table des valeurs de B3 et B4, en fonction de la
taille n des échantillons, fournie en annexe.

- La construction de la carte S est similaire à la construction de la carte R (on reporte les écarts type au
lieu de reporter les étendues), et comme pour cette dernière, on remplace la limite inférieure de contrôle
par 0 si le calcul celle-ci donnait un résultat négatif

La règle de décision est la même que pour une carte R.


Carte X
Echantillon X1 X2 X3 X4 Si
1 249 247 253 253 250,5 3,00
2 254 250 255 250 252,25 2,63
3 253 250 246 247 249 3,16
4 253 255 255 254 254,25 0,96
5 253 254 246 247 250 4,08 LC = = 251,12
6 254 254 254 252 253,5 1,00
7 255 253 252 254 253,5 1,29
8 249 248 255 252 251 3,16
LSC = = 255,26
9 248 255 249 251 250,75 3,10
10 250 247 247 247 247,75 1,50 LIC = =246,99
11 253 252 250 253 252 1,41
12 248 247 250 253 249,5 2,65 = 2,54; A3= 1,628 car n=4
13 255 246 246 249 249 4,24
14 251 254 247 255 251,75 3,59
15 251 251 255 255 253 2,31 Carte S
16 255 251 251 254 252,75 2,06
17 255 250 250 252 251,75 2,36
18 250 251 250 249 250 0,82 LSC = = 0; B3=0
19 247 255 248 246 249 4,08
20 254 247 250 254 251,25 3,40 LIC = =5,75; B4= 2,266
Carte X Carte S
256 7,00

255
6,00
254

253 5,00

252
4,00
251
3,00
250

249 2,00

248
1,00
247

246 0,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

moyenne LSC LIC moyenne globale Si Ecart type moyenne LIC LSC

- Tous les points sont situés entre les linges de contrôle, le processus est déclaré maîtrisé.
Ces cartes de contrôle sont également appelées : cartes de contrôle de phase II. Elles sont
utilisées pour le suivi du processus en temps réel. Les valeurs standard de ces cartes sont
établies au préalable et constituent des valeurs cibles. On note μ0 la valeur cible de la
moyenne, et σ0 la valeur cible de l’écart type. Ici, LC, LSC et LIC ne sont plus des variables
aléatoires, mais des valeurs numériques fixées suivant des règles bien précises.

Les cartes de Shewhart sont caractérisées par des limites de contrôle situées à trois écarts type
de part et d’autre la tendance centrale. Les bases probabilistes de ces cartes sont dues au fait
que l’on considère que la variable aléatoire associée aux mesures suit la loi normale N (μ0, σ0).
Pour les cartes de Shewhart, la probabilité α de fausse alerte (risque de première espèce) est
approximativement égale à 0,0027.
La construction et la règle de
décision sont identiques à
celles d’une carte de phase I.
La construction et la règle de
décision sont identiques à
celles d’une carte de phase I.

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