Chapitre n°6 Spécialité Mathématiques Terminale STI2D

Les équations différentielles

I. Généralités
1. Problème
Un mobile se déplace en roue libre sur une route rectiligne et horizontale. Les frottements de la route sont
proportionnels à la vitesse du mobile (f = kv). En Physique et à l’aide de la relation fondamentale de la
dynamique (ou deuxième loi de Newton), on montre que :

ma = kv (a = accélération du mobile)

or a = (v)’ (dérivée de v par rapport au temps t)
m(v)’ = kv
−k
( v )' = v
m
k
( v )' + v =0 : équation différentielle.
m

Autre exemple en physique : l’oscillateur harmonique

En appliquant la deuxième loi de Newton au centre d’inertie du solide on montre que :


v(t )= y' (t )
R
ma = F alors m(v)’= ky or  
F P
 my \( t \) = - ital ky \( t \) } {¿
O
 y
D’où my \( t \) + ital ky \( t \) =0} {¿ i

y \( t \) + { {k} over {m} } y \( t \) =0} {¿ ou bien y+ω rSup { size 8{2} } y=0} {¿ (1) équation différentielle d’ordre 2

2. Définition
Une équation différentielle est une équation dans laquelle l’inconnue est une fonction et
dans laquelle apparaissent des dérivées de la fonction.
Si une fonction et ses dérivées vérifient l’équation différentielle, alors la fonction est dite
solution de l’équation.

Notation : par convention, on note y au lieu de f ce qui donne : y′ + ay = 0

Exemple :

y‴(t) − y″(t) = 5 est une équation différentielle d’ordre 3 avec second membre.
 II. Equation différentielle du premier ordre
1. Cas de l’équation homogène y’ + ay = 0
Soit y = e2x alors y’ = 2 e2x = 2y ou bien y’ + 2y = 0 : y = e2x est solution de l’équation y’ + 2y = 0
Soit a un réel et y = eax alors y’ =  a eax =  ay ou bien y’ + ay = 0 : y = eax est solution de l’équation
y’ + ay = 0

Théorème
La solution générale de l’équation différentielle y′ + ay = 0 (a ℝ) est : y(x) = Ce−ax , où C
est une constante réelle à déterminer.

Démonstration (ou pour infos) :

y'
=−a
y′ + ay = 0  y  (ln y)′ = −a  ln y = −ax + k  y = e−ax+k  y = eke−ax
 y = Ce−ax avec C = ek.

Exemples :

a) Résoudre l’équation y’ + 5y = 0.

Ici l’équation est de la forme y′ + ay = 0 avec a = 5 alors la solution générale est :

y = f(x) = Ce−5x. Pour l’instant on ne peut pas trouver C.

b) Résoudre l’équation y’ = 3y .

y’ = 3y alors y’  3y = 0.
L’équation est de la forme y′ + ay = 0 avec a = 3 alors la solution générale est :
⃗
Py = f(x) = Ce−(3)x= Ce3x. Pour l’instant on ne peut pas trouver C.

 Exercices n°8 à 10 p 251

2. Cas de l’équation y’ + ay = b

Exemple d’application : chute d’une bille dans l’air

Une bille est lâchée dans l’air. Le mouvement verticale de la bille dans l’eau offrant des frottements
proportionnels à la vitesse de la bille (f = kv), on montre que :

m ⃗a= ⃗f + ⃗
P
Le vecteur ⃗f est opposé au vecteur unitaire ⃗j définissant l’axe [Oy) : sa coordonnée est donc considérée
comme négative.
Le vecteur ⃗P est dans le sens est opposé au vecteur unitaire ⃗j définissant l’axe [Oy) : sa coordonnée est
donc considérée comme positive.

O
ma = kv + P (a = accélération de la bille)
or on montre que a = (v)’, alors :
m(v)’ = kv + mg
−k
( v )' = v+g
m
k
( v )' + v =g
m

Théorème (admis)

Les solutions de l’équation différentielle y’ + ay = b où a et b sont des réels (a  0) sont :

b
y ( x )=Ce−ax +
a , où C est une constante à déterminer.

3. Conditions initiales
Exemple

L’équation y’ + 2y = 5 est de la forme y’ + ay = b avec a = 2 et b = 5. Elle admet alors une infinité de

−ax b −2 x 5
solutions de la forme y ( x )=C e + =C e +
a 2
On trace 4 courbes représentant quatre fonctions solutions qui se distinguent par une valeur de C
différente.

Parmi ces fonctions une seule est telle que y(0) = 4,5 : c’est la courbe en vert représentant la fonction g.
Parmi ces fonctions une seule est telle que y(0,1) = 1 : c’est la courbe en bleu représentant la fonction h.
Théorème (admis)
L’équation différentielle y′ + ay = b admet une unique solution f, définie sur ℝ, vérifiant
la condition initiale f(x0) = y0.

Démonstration (pour info) :

L’existence d’une solution a été établie précédement. Soit f et g deux solutions de l’équation y’ + ay = b
vérifiant f(x0) = y0 et g(x0) = y0. Dans ce cas :
−ax b −ax b
f ( x )=C e + et g ( x )=C ' e + où C et C’ sont des réels non nuls.
a a
b
a( )
b
f ( x )−g ( x )=C e−ax + − C ' e−ax + =¿
a
Et
𝑓( x 0 )−g ( x 0 ) =¿ or f ( x 0 ) −g ( x 0 )= y 0 − y 0=0 alors ¿ D’où C = C’ et f(x) = g(x). La solution est donc
unique.

Exemple 1 :

Déterminer la solution de l’équation différentielle y′ +2y = 3 telle que : f(0) = 2.

3 3 3 1 1 3
y ( x )= e−ax +
f(x) = Ce−2x + 2 avec f(0) = C + 2 = 2 soit C = 2  2 = 2 alors 2 2

Exemple 2 :

' k
Chute d’une bille dans l’air :( v ) + v =g k = 0,01 S.I. ; g = 10 N.kg-1 ; m = 0,004 kg
m

a) Déterminer la solution de l’équation différentielle telle que : v(0) = 0 (la vitesse initiale de la bille
est nulle).

k
( v )' + v =g
m
0 , 01
( v )' + v =10
0,004
( v )' +2 , 5 v=10 : l’équation différentielle est de la forme y’ + ay = b avec a = 2,5 et b = 10.
Elle admet alors une infinité de solutions de la forme
−at b −2 ,5 t 10 −2 , 5t
v ( t )=C e + =C e + =C e +4 .
a 2,5
On veut que v(0) = 0, or v ( 0 )=C e−2 ,5 × 0 +4=C e0 + 4=C ×1+ 4=C+ 4
Donc C + 4 = 0 ce qui donne C =  4.
Alors la solution de l’équation différentielle telle que v(0) = 0 (vitesse nulle à t = 0s) est :

v ( t )=−4 e−2 ,5 t + 4

b) Déterminer la vitesse limite de chute de la bille.

−2 ,5 t
v limite= lim v ( t )= lim (−4 e + 4)
t →+ ∞ t →+ ∞
 Or tlim −2 ,5 t =−∞ alors
→+ ∞

lim ( e−2 ,5 t )=0 donc lim (−4 e−2 ,5 t ) =0 alors lim (−4 e−2 ,5 t + 4 ) =4
t →+ ∞ t →+ ∞ t →+ ∞

Donc v limite=tlim v ( t )=4

→+ ∞
La vitesse limite atteinte par la bille est de 4 m/s.

c) Reprendre les questions précédentes pour : v(0) = 6 (la vitesse initiale n’est plus nulle : la bille est
déjà en mouvement à t = 0s).

( v )' +2 , 5 v=10 alors v ( t )=C e−2 , 5 t +4 .

On veut que v(0) = 6, or v ( 0 )=C e−2 ,5 × 0 +4=C e0 + 4=C ×1+ 4=C+ 4
Donc C + 4 = 6 ce qui donne C = 6  4 = 2.
Alors la solution de l’équation différentielle telle que v(0) = 6 est :
−2 ,5 t
v ( t )=2 e +4

Remarque :
−2 ,5 t
v limite= lim v ( t )= lim (2 e + 4)
t →+ ∞ t →+ ∞

lim ( e−2 ,5 t )=0 donc lim ( 2 e−2 ,5 t ) =0 alors lim ( 2 e−2 ,5 t + 4 ) =4

t →+ ∞ t →+ ∞ t →+ ∞

Donc v limite=tlim v ( t )=4 : la vitesse initiale n’a pas d’influence sur la valeur limite de la vitesse !
→+ ∞

 Exercices n°13 à 16 p 251

En appliquant la deuxième loi de Newton au centre d’inertie du solide on montre que :


R
ma = F alors m(v)’= ky or v(t )= y' (t )  
F P
 my \( t \) = - ital ky \( t \) } {¿
O
 y
D’où my \( t \) + ital ky \( t \) =0} {¿ i

y \( t \) + { {k} over {m} } y \( t \) =0} {¿ ou bien y+ω rSup { size 8{2} } y=0} {¿ (1) équation différentielle d’ordre 2