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Le livre Zéro Déchet

Toutes les astuces pour un mode de vie et une maison 0 Déchet

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Introduction
Le mouvement Zéro Déchet est une démarche qui fait de plus en plus
parler d’elle. Auparavant traité comme le hobby de quelques originaux, il
se mue peu à peu en phénomène de société. Loin de se cantonner à
quelques extrémistes du sans déchet, il réunit en effet une population de
plus en plus grande et de plus en plus mixte, depuis le campagnard pur jus
au plus urbain des citadins !
Mais si on peut parfois encore entendre des points de vue moqueurs ou
caricaturaux sur le Zéro Déchet, il est bon de comprendre que son essor
n’est pas dû à une soudaine popularité du sujet des déchets. Les racines de
ce mouvement touchent en effet le sujet nettement plus épineux de notre
mode de consommation, et de notre impact sur le monde.
Il n’est pas étonnant que l’essor du Zéro Déchet aille de pair avec des
envies d’une vie plus simple, moins artificielle, plus minimaliste, portée
sur l’expérience plutôt que sur la possession. C’est bien à force d’être
surchargés que nous sentons l’envie de lâcher du lest, en diminuant nos
possessions… et par la même occasion nos déchets !
Si la philosophie Zéro Déchet vous intéresse, ou si vous souhaitez en
savoir un peu plus à son sujet, l’ouvrage que vous tenez entre les mains
devrait justement vous aider à mieux comprendre l’origine de son
mouvement, ses manifestations et ses revendications.
Que vous ayez envie ou non de réduire vos déchets, ou que vous vous
posiez simplement des questions sur votre mode de consommation, vous
allez comprendre que la démarche Zéro Déchet est riche d’intérêt, et
qu’elle est loin de se cantonner à un meilleur tri ou à l’envie de mieux
recycler ses déchets…
Il existe 1001 raisons de se pencher sur le sujet du Zéro Déchet : l’envie de
moins consommer, de mieux consommer, d’éviter le gaspillage, de
respecter l’environnement, de faire des économies, de réduire le poids de
ses poubelles, de mieux comprendre la société de consommation, de vivre
en harmonie avec soi-même, de se sentir moins surchargé au quotidien…
ou parfois tout simplement de comprendre le choix d’un proche qui adopte
ce mode de vie !
Quelle que soit la raison qui vous a poussé à ouvrir ce livre, ou la personne
qui vous l’a offert, sachez que cet ouvrage va vous expliquer clairement en
quoi consiste le mouvement Zéro Déchet, et vous détailler en quoi cette

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démarche peut s’avérer pertinente à tous les points de vue (que ce soit
d’une manière individuelle ou collective).
Cet ouvrage contient également de nombreux conseils qui vous
accompagneront vers la réduction de vos déchets ménagers, mais aussi
vers une consommation plus saine, plus économique et plus pertinente.
L’idée n’est clairement pas ici de vous pousser ou de vous contraindre à
adopter un mode de vie Zéro Déchet, mais plutôt de vous livrer quelques
informations et quelques suggestions, souvent simplissimes, qui peuvent
vous permettre de réduire votre impact sur l’environnement, tout en
menant une vie plus agréable.
Mais pour comprendre tout ceci, il est bon de chercher à mieux examiner
le principe et les origines du Zéro Déchet. Commençons donc, si vous le
voulez bien, notre étude de ce mode de vie qui fait chaque jour de plus en
plus d’adeptes…

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Chapitre 1 : Le principe du Zéro Déchet
Si les premières démarches Zéro Déchet apparaissent au début des
années 2000, et que le mouvement est aujourd’hui devenu particulièrement
populaire, il ne reste pas moins intéressant de bien s’intéresser à la
démarche Zéro Déchet dans son ensemble.
L’un des premiers pas à réaliser quand on cherche à réduire ses déchets est
bien évidemment de comprendre le pourquoi du comment. Il faut en effet
réaliser que les partisans du Zéro Déchet ne sont pas subitement pris d’une
passion pour leur poubelle !
Si le fait de changer ses habitudes de tri et de collecte des déchets peut être
ludique au départ, cela nécessite tout de même certaines contraintes. Dès
lors, il est indispensable de comprendre les racines et l’impact de ce
mouvement pour y adhérer pleinement, et pour ne pas abandonner vos
efforts en cours de route.
1. Qu’est-ce que le Zéro Déchet ?
Comme son nom l’indique, le mouvement Zéro Déchet est la démarche de
chercher à réduire considérablement les déchets que nous produisons au
quotidien, que ce soit d’un point de vue individuel (les foyers) ou collectif
(les collectivités et les entreprises).
Profondément écologique, ce mouvement est notamment une réaction à la
société de consommation et à la civilisation industrielle, à l’origine d’un
grand nombre de déchets et d’un important gaspillage de ressources et de
matière première. Il s’appuie également sur une volonté de développement
durable et de protection de l’environnement.
L’enjeu principal du Zéro Déchet n’est donc pas simplement de mieux
trier les déchets, mais aussi de mieux réfléchir à la production, aux modes
de consommations et au développement durable. C’est aussi une réflexion
profonde sur notre rapport aux choses et sur nos habitudes de
consommateur.
Mais quoi de mieux qu’une définition pour comprendre ce mouvement si
particulier du Zéro Déchet ? Pour reprendre la définition du Zéro Déchet
telle qu’elle est présentée par l’Alliance Internationale Zéro Déchet :
« Le Zéro Déchet est une ligne de conduite éthique, économique, efficace
et visionnaire qui aide les gens à changer leur mode de vie et leurs
pratiques pour développer des cycles naturels durables, où toute matière à

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jeter devient une ressource qui peut être utilisée par d’autres.
Le Zéro Déchet consiste à repenser et gérer les produits et processus de
production pour éviter et supprimer la création et la toxicité des déchets et
des produits, pour conserver et valoriser toutes les ressources, sans les
brûler ni les enterrer.
Implémenter le Zéro Déchet permettra de supprimer toutes les pollutions
de la terre, de l’eau et de l’air, qui sont une menace pour la planète, pour
l’Homme, pour l’animal et pour les plantes. »
On comprend rapidement que le Zéro Déchet ne nécessite pas simplement
de s’intéresser à ses poubelles, mais qu’il s’agit bien d’une démarche plus
profonde, et plus complète.
a) L’histoire du Zéro Déchet
Les premiers mouvements Zéro Déchet apparaissent en Australie et aux
États-Unis vers la fin des années 90, et le mouvement Zéro Déchet (« Zero
Waste » en anglais) commence à se populariser au début des années 2000,
avec la création de différentes communautés conscientes de l’importance
de ne pas gaspiller nos ressources, et basées autour d’un mode de vie plus
minimaliste.
Naturellement, si le terme de « Zero Waste » n’apparaît que vers cette
période, les fondements de la réflexion du Zéro Déchet sont bien
antérieurs, et prennent certainement leurs racines dans les années 70, avec
les premières critiques de la société de consommation et de ses dérives. Le
Zéro Déchet est la suite spirituelle des premiers élans de recyclage, même
si sa philosophie dépasse la simple volonté de trier les déchets. Elle est
tout simplement une réaction naturelle à des méthodes de consommation et
de production peu durables et peu éthiques, mais pourtant réalisées à
grande échelle.
Le mouvement Zero Waste s’est rapidement composé de multiples
associations, partout à travers le monde, qui ont participé à développer la
démarche de faire une croix sur le gaspillage et de réduire
considérablement les déchets, notamment auprès des collectivités. L’une
des premières actions du mouvement a été de se définir et d’établir les
principales revendications et ambitions du programme Zero Waste, avant
de pousser de nombreuses villes du monde à repenser leur système de tri
des déchets.
Au niveau du grand public, on considère que c’est la blogueuse américaine

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d’origine française Béa Johnson qui a popularisé le mouvement, à travers
son blog Zero Waste Home et la publication de son livre Zero Waste
Home : The Ultimate Guide to Simplifying Your Life by Reducing Your
Waste, en 2013. En France, on peut citer la popularité du livre « Famille
Zéro Déchet, Ze guide », écrit par Jérémie Pichon et Bénédicte Moret et
publié en 2016, comme l’un des moteurs du mouvement dans l’hexagone.
Toujours est-il que le mouvement Zero Waste est avant tout collectif, et
aujourd’hui porté par des centaines et des centaines d’associations à
travers le monde, et par des milliers de personnes plus ou moins investies
dans le mode de vie Zéro Déchet.
b) Les démarches du Zero Waste
Si la démarche Zero Waste part généralement d’une initiative personnelle,
les pionniers du Zéro Déchet se sont très rapidement intéressés aux
politiques des communes en matière de gestion des déchets, conscients que
traiter le problème auprès des pouvoirs publics reste le meilleur moyen de
réduire considérablement les déchets et d’améliorer le recyclage à grande
échelle.
Au début du XXIe siècle, de premières initiatives Zéro Déchet sont
réalisées d’un point de vue communal, et des villes comme San Francisco
(championne mondiale de la gestion des déchets) entament des premières
politiques de réduction des déchets. De nombreux programmes sont alors
développés à travers le monde, notamment en Italie, au Brésil, en France,
en Suisse ou encore au Canada.
Des villes telles que Milan, New York, Copenhague, Dubai, Londres,
Tokyo ou encore Tel-Aviv se sont ainsi engagées dans des démarches Zéro
Déchet. En France, on peut citer les efforts de villes telles que Roubaix,
Lille, Nantes, Pau, Strasbourg ou encore Chambéry vers cette démarche
d’une meilleure gestion des déchets.
De nombreuses associations (notamment Zero Waste, présente partout
dans le monde) continuent de militer en faveur d’une meilleure prise en
charge des déchets et de la production, en fédérant de plus en plus de
particuliers, d’entreprises et de collectivités dans cette démarche.
L’enjeu est de faire comprendre que le sujet de la gestion des déchets est
loin d’être accessoire, puisqu’il peut permettre la création d’emploi et la
valorisation des matières premières, tout en réglant un problème de taille :
gérer les tonnes et les tonnes de déchets produites chaque année dans
toutes les villes du monde.

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Zero Waste dépasse donc clairement la simple revendication écologique,
puisqu’il s’agit avant tout d’une démarche politique résolument portée sur
l’avenir. Preuve que le sujet est plus que jamais d’actualité, la Chine a fait
part en 2017 de son intention de ne plus être la « poubelle du monde », elle
qui avait accepté non moins de 106 millions de tonnes de déchets
recyclables depuis 1992. L’Empire du Milieu a ainsi placé chaque pays
face à ses propres responsabilités : celles de gérer les tonnes et les tonnes
de déchets produits chaque année par les populations locales.
Que les décideurs le veuillent ou non, il devient dès lors urgent de
s’intéresser à la question épineuse des déchets et de leur recyclage… Et
seules des décisions politiques (comme elles d’ailleurs sont prises de plus
en plus souvent) vont permettre de résoudre le problème à la racine.
c) Les objectifs du mouvement Zéro Déchet
Si on peut avoir tendance à considérer le mouvement Zéro Déchet comme
un mouvement centré sur la gestion des déchets, la philosophie Zero Waste
est en réalité nettement plus complexe, et complète. Comme son nom
l’indique, son objectif ultime, même s’il peut sembler utopique, serait tout
simplement que l’on cesse de produire du déchet.
Ce programme ambitieux s’appuie en premier lieu sur une modification
des processus de production et de consommation : consommer moins,
consommer mieux, créer des produits réutilisables et qui limitent la
création de déchets, valoriser les matières premières et valoriser les
déchets.
Du point de vue de la production, il s’agit de cesser la consommation de
masse, l’obsolescence programmée et les produits jetables, dont le cycle de
vie est réduit au maximum pour pousser à la consommation. Il s’agit
également de supprimer les produits, les emballages et les contenants
jetables, à l’origine d’une immense quantité de déchets.
Du point de vue de la gestion des déchets, il s’agit d’éliminer la gestion
des déchets par incinération ou en décharges, à l’origine d’une pollution
phénoménale de l’air et du sol, en favorisant le recyclage et la valorisation
des déchets, de manière à pouvoir les réutiliser plutôt que d’avoir à les
traiter.
Naturellement, des objectifs aussi ambitieux doivent s’accompagner de
mesures concrètes. Voilà pourquoi les associations Zero Waste militent
activement d’un point de vue politique. L’enjeu est de toucher non
seulement les consommateurs, mais aussi et surtout les industries qui

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rechignent à changer leurs méthodes de production.
2. Pourquoi chercher à réduire les déchets ?
À présent que nous connaissons plus en détail le mouvement Zéro Déchet,
il convient de s’attarder sur les raisons profondes de suivre un tel
mouvement et de le soutenir. Adopter un mode de vie Zéro Déchet est
avant tout une initiative militante et citoyenne, plus qu’une simple décision
personnelle.
Si le mouvement a connu un véritable essor populaire depuis la dernière
décennie, il convient de rappeler que le Zéro Déchet n’est pas qu’une lubie
personnelle ou un basique penchant écolo. Derrière ce mouvement se
cache une véritable nécessité, que nous allons examiner ensemble.
a) Le problème du déchet
Le déchet est un problème qui ne concerne pas nécessairement le citadin,
tout du moins à première vue. Il faut dire que nous avons pris l’habitude de
sortir nos poubelles pour les voir disparaître mystérieusement, comme si
elles n’avaient jamais existé. Si le tri sélectif a peu à peu fait son
apparition, il ne s’agit que d’une légère contrainte supplémentaire (qui
n’est d’ailleurs pas systématiquement respectée), qui ne nous fait toujours
pas réaliser l’ampleur du problème.
Et pourtant, les sacs de déchets que nous jetons chaque semaine ne
disparaissent pas comme par magie, bien au contraire. Dans une ville non-
initiée au Zéro Déchet, ils seront entreposés dans une décharge à ciel
ouvert pour être éliminés par enfouissement, après un tri sommaire, ou
encore brûlés en incinérateur. Il suffit d’ailleurs d’une simple grève des
éboueurs pour comprendre à quel point ces déchets peuvent représenter un
problème, eux qui peuvent être à l’origine d’une très rapide prolifération
de vermine et de maladies.
La plaquette Déchets 2017 de l’ADEME nous informe que les Français ont
produit un total de 37,9 millions de tonnes de déchets ménagers en 2015.
Cette même année, seuls 39,5 % des déchets ménagers ont été recyclées,
ce qui représente donc plus de 20 tonnes de déchets non recyclés par an,
directement issues des poubelles du particulier. La totalité des déchets
produits en 2015, toutes sources confondues, représentait quant à elle
324,5 millions de tonnes, preuve que les déchets ménagers ne représentent
que la pointe de l’iceberg.
Si ces tonnes et ces tonnes de déchets non recyclés produits chaque année
représentent un problème, c’est tout simplement parce qu’il n’existe pas de

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manière « propre » de traiter les déchets non recyclables ou non recyclés.
Brûler les déchets participe ainsi à la pollution de l’air, tandis que les
enterrer participe à la pollution des sols. Les déchets représentent par
ailleurs un risque sanitaire important, que ce soit pour l’Homme, la faune
ou la flore.
Or, les quantités de déchets que nous produisons annuellement sont
nettement supérieures à notre capacité de les traiter, ce qui fait que nous
entassons chaque année de plus en plus de déchets, au point où le
problème prend de plus en plus d’ampleur avec le temps qui passe.
Quand nous réalisons que la population mondiale augmente, on finit par
comprendre que sans un changement rapide de notre manière de créer et de
gérer les déchets, nous vivrons bien rapidement au milieu de ces derniers
(avec tous les risques sanitaires que cela comportera).
C’est d’ailleurs déjà partiellement le cas, même si nous ne nous en rendons
pas forcément compte. Les décharges facilitent ainsi l’évacuation des
déchets légers, comme le sac plastique et le plastique en général, que l’on
retrouve en grandes quantités dans nos océans. C’est bien simple, on
considère que l’Homme jette chaque année 20 milliards de tonnes de
déchets dans les océans. Volontairement ou involontairement, nous
participons à cela dès lors que nous remplissons nos poubelles.
Ce n’est donc pas un hasard si la maxime du mouvement Zéro Déchet est
la suivante : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas !
b) Le problème de la production
Si le déchet est une partie du problème, qui arrive en fin de cycle de vie
d’un produit, l’autre partie du problème se situe bien en amont, au tout
début du cycle de vie du produit. Car la gestion si délicate des déchets
n’est bien souvent que la conséquence d’une trop grande production de
déchets.
Si on s’intéresse uniquement au sujet des déchets et de leur quantité, le
problème majeur de la production et de la consommation est de nous
mettre entre les mains des kilogrammes et des kilogrammes de déchets
potentiels, que nous pourrions pourtant très facilement éviter par une
production ou par une consommation plus responsable.
Parmi ces déchets, on retrouve en premier lieu les emballages. D’après le
rapport annuel 2016 d’éco emballage, les emballages ménagers
représentent à eux seuls 1,4 % des déchets en France. Si le pourcentage

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peut sembler minime, cela représente tout de même 47,6 kg d’emballage
par an et par personne de déchet « pur » (l’emballage n’a bien souvent pas
d’autre utilité que d’être jeté). Autant de déchets qui pourraient être
simplement évités en réduisant les emballages de nos produits et en évitant
les produits emballés.
Parmi les emballages jetables les plus célèbres, on peut citer la bouteille en
plastique. On considère que 25 millions de bouteilles en plastique sont
consommées chaque jour en France, dont seulement 50 % seront recyclées.
Ce déchet seul est à l’origine d’une vaste pollution des océans, et d’un
gâchis d’énergie monumentale. Le plastique, en règle générale, reste un
problème de taille. Il n’est en effet pas aussi recyclable qu’on le dit (tous
les plastiques ne se recyclent pas), et il ne faut pas oublier qu’un déchet
recyclable n’est pas nécessairement un déchet recyclé.
Mais le problème de la production ne se situe pas uniquement au niveau de
la quantité de déchets produite chaque année par les industriels. La
consommation de masse et le marketing participent activement, elles aussi,
à accroître considérablement notre volume de déchets, notamment à
travers des procédés tels que l’obsolescence programmée. Produire des
objets peu durables est ainsi idéal pour forcer le consommateur à acheter
plus régulièrement le même produit, et tant pis si cela génère quelques
kilogrammes de déchet supplémentaire par personne chaque année.
Les Américains jettent chaque jour 130 000 ordinateurs et plus de 350 000
téléphones portables. En France, en 2015, le taux de recyclage des
téléphones portables n’était que de 15 %, ce qui parait effroyable quand on
sait que la durée de vie d’un smartphone en France est de moins de 2 ans
en moyenne. Entre autres produits touchés par l’obsolescence
programmée, on retrouve l’électroménager, l’électronique ou encore le
textile.
Nous pourrions également citer les pratiques des grandes marques comme
vivement problématiques en matière de gestion des déchets. De nombreux
scandales éclatent ainsi régulièrement concernant la gestion des invendus
et le gâchis lié à la grande distribution et à la consommation de masse :
gâchis alimentaire, destruction de matières premières ou de produits
fonctionnels mais invendus, gaspillage à grande échelle… Certains
enseignent considèrent ainsi qu’il est stratégiquement préférable de
détruire des produits neufs ou parfaitement utilisables, plutôt que de les
brader ou que de les offrir aux plus nécessiteux.

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Si la pollution générée par nos déchets ne posait pas suffisamment
problème, ces procédés de consommation et de production interrogent
également sur la consommation des matières premières. Derrière tous ces
déchets non recyclés se cachent en effet des ressources naturelles parfois
rares, et qui ne sont plus exploitables.
Notre matériel électronique, par exemple, contient ainsi de nombreux
métaux précieux, qui ne sont pas ou peu recyclés, puisque le réflexe de
recycler ses appareils électriques est malheureusement trop rare. Un
smartphone jeté dans les ordures ménagères représente ainsi quelques
grammes ou milligrammes de cuivre, de zinc, d’étain, d’argent, d’or, de
plomb ou encore de titane perdus dans la nature.
S’il est aujourd’hui souvent plus économique de puiser ces matériaux
neufs plutôt que de les recycler (ce pour quoi les grandes entreprises
investissent pas ou peu dans le recyclage), certains spécialistes estiment
que nos sites d’enfouissement deviendront peut-être les mines de demain,
dans lesquelles des chercheurs tenteront de récupérer et de recycler les
ressources rares que nous n’avons pas voulu recycler aujourd’hui.
Mais il ne faut pas non plus oublier que la création d’un objet neuf entraîne
également de nombreux déchets. Pour exemple, la production d’un simple
pantalon en jean nécessite 7000 à 10 000 litres d’eau pour la production de
coton (sans compter les pesticides et produits chimiques souvent utilisés
pour cette même production), et est souvent à l’origine d’une grande
pollution liée au déplacement des matières premières d’un pays à l’autre.
Acheter un objet neuf génère donc d’entrée de jeu de la pollution et des
déchets, avant même qu’il ne soit jeté !
Le gaspillage des matières premières à grande échelle se fait donc
également à travers la production des objets qui nous entoure. Pour
exemple, il faut jusqu’à 2500 litres d’eau pour produire un T-shirt en
coton, et jusqu’à 15 000 litres d’eau pour produire un kilogramme de
viande de bœuf. Brûler un T-shirt invendu ou jeter une barquette de viande
périmée ne revient donc pas à gaspiller uniquement un T-shirt ou un steak,
mais aussi toutes les ressources qui ont été préalablement utilisées pour les
produire.
Dans l’ensemble, il est donc bon de comprendre que nos choix de
consommateurs ont un impact non seulement sur notre propre production
annuelle de déchets, mais aussi sur la production de déchets des marques
et des enseignes chez qui nous consommons. Acheter tel ou tel produit

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peut ainsi avoir un impact environnemental insoupçonné, d’où l’intérêt de
se renseigner activement sur la provenance de nos achats.
c) La pertinence du Zéro Déchet à titre individuel
Naturellement, et au moment de se lancer dans une démarche Zéro Déchet,
on aura vite fait de penser que nos actions restent relativement
anecdotiques face à l’ampleur du problème. Il est certes évident que le
problème des déchets est d’origine systémique. Notre société produit trop,
notre société produit mal, notre société crée trop de déchets, notre société
ne sait pas trier les déchets qu’elle produit.
Dès lors, on peut se poser des questions sur la pertinence de se lancer dans
une démarche Zéro Déchet à titre individuel. Après tout, que représentent
vos quelques centaines de kilogrammes de déchets annuels face aux
millions de tonnes de déchets déversés en France chaque année ?
À vrai dire, se lancer dans le Zéro Déchet est en premier lieu une question
de principe. Si vous n’êtes pas une partie de la solution, vous êtes une
partie du problème. Même si les déchets ménagers représentent peu par
rapport à la totalité des déchets produits chaque année, il ne s’agirait pas
de se décharger de toute responsabilité en tant que consommateur lambda.
Il ne faut pas non plus oublier que le Zéro Déchet est un mouvement
communautaire. Par vos actions, vous allez inspirer vos proches, qui
peuvent eux-mêmes inspirer les leurs. C’est ainsi que le mouvement Zero
Waste s’est popularisé, au point d’influencer peu à peu les politiques
locales, puis nationales et internationales.
Aller vers le Zéro Déchet est aussi une position lourde de sens du point de
vue de la consommation. En consommant différemment, vous enverrez un
message aux industriels, qui seront finalement contraints de réduire leurs
déchets si les consommateurs se désintéressent de leurs produits ou de leur
manière de faire. Si les industriels ne changent pas leur pratique par souci
stratégique et marketing, ils y seront d’ailleurs contraints par obligation
politique, ce pour quoi le mouvement du Zero Waste s’intéresse de près à
la politique.
D’un point de vue personnel, le Zéro Déchet est aussi une aventure
personnelle très enrichissante, dans tous les sens du terme. Humainement,
vous allez vous interroger sur votre impact sur le monde qui vous entoure,
et sur votre pouvoir en tant que consommateur. Vous pourriez également
être amené à côtoyer de nouvelles personnes et à découvrir une nouvelle
manière de consommer.

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Financièrement, vous allez découvrir qu’un mode de vie Zéro Déchet peut
s’avérer particulièrement économique, contrairement à la croyance
populaire. Dans l’ensemble, vous en sortirez grandi et empli d’une certaine
satisfaction personnelle. Autant vous dire que oui, la démarche Zéro
Déchet est de ce fait très pertinente, même si vous pouvez initialement
avoir l’impression d’être seul(e) contre tous !
3. La philosophie du Zéro Déchet
Pour clore cette présentation du mouvement Zéro Déchet, revenons plus en
détail sur la philosophie du Zéro Déchet. Il est bon de comprendre que
comme tout mouvement, le Zero Waste peut avoir différents visages et
différents principes.
Chacun est donc libre d’adopter sa propre philosophie Zéro Déchet, et de
vivre cette aventure « à sa sauce ». Tout le monde ne cherchera pas en effet
les mêmes choses en se lançant dans cette démarche.
Nous tâcherons tout de même ici d’énumérer les principes généraux des
associations Zéro Déchet internationales, avant tout dans l’idée de vous
donner l’image la plus précise de ce mouvement et de mieux vous illustrer
ses combats.
a) Les trois cibles du Zero Waste
Il faut bien comprendre que le mouvement Zéro Déchet n’est par nature
pas individuel, lui qui a toujours cherché à modifier les manières de
produire et de consommer dans le monde. Le déchet est en effet un
problème collectif, et il a donc nécessairement besoin de solutions
collectives. Il n’est donc pas étonnant de voir que les associations Zéro
Déchet ont de solides ambitions, et qu’elles cherchent avant tout à toucher
les collectivités et le grand public.
D’après l’Alliance Internationale Zéro Déchet (Zero Waste International
Alliance), le mouvement Zéro Déchet va s’appuyer sur trois principaux
objectifs à atteindre, en visant pour cela trois publics différents dans le but
d’atteindre une gestion durable des ressources naturelles et des déchets.
La première cible sera les industriels, à l’origine de la production. Il
s’agira de leur démontrer l’importance de produire mieux, en intégrant le
développement durable et la prise en compte des déchets dans le processus
de création et de production. Nous avons déjà établi que la production était
largement à l’origine du problème des déchets. Pour éviter cela, il est donc
indispensable de sensibiliser, voire de contraindre, les industriels à
l’utilisation de nouvelles pratiques, plus durables et plus respectueuses de

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l’environnement.
La seconde cible sera le citoyen, à l’origine de la consommation. Il s’agira
d’alerter et d’éduquer le consommateur, pour lui montrer l’impact de ses
choix sur l’environnement et pour l’initier à une meilleure utilisation des
ressources et des produits à sa disposition. Si une partie du travail va
chercher à informer le citoyen sur le recyclage ou la gestion des déchets, il
s’agira aussi et surtout d’informer le consommateur sur ses choix, et sur
les pratiques des industriels.
La dernière cible sera la politique, qui va permettre de rassembler les
besoins des citoyens et des industriels vers une économie plus durable et
plus respectueuse de l’environnement, et mieux participer à la gestion des
ressources et des déchets. C’est par la politique qu’il sera possible de
mettre en place des incitations à mieux gérer les déchets et les ressources
naturelles, pour aller véritablement vers un mouvement Zéro Déchet.
Dans l’idéal du mouvement, toucher ces trois cibles permettra de redéfinir
l’économie, pas après pas, autour d’un mode de vie plus durable et local.
L’enjeu est de réduire les déchets et la pollution, de mieux exploiter les
ressources naturelles, de valoriser les déchets, mais aussi de créer de
l’emploi local.
Ces trois publics cibles sont tout autant essentiels les uns que les autres,
car ce n’est qu’en diffusant son message et ses actions à ces trois cibles
que le mouvement Zéro Déchet sera en mesure de changer véritablement
les choses. L’industrie ne changera pas si la politique et le citoyen
n’interviennent pas. Le citoyen interviendra peu si la politique n’intervient
pas, et ses efforts seront vains si l’industrie n’intervient pas. La politique
n’interviendra pas si le citoyen n’intervient pas.
Notons au passage que l’enjeu n’est pas de punir les acteurs de la pollution
ou du gaspillage, mais véritablement de mettre en place une nouvelle
économie, plus durable, plus éthique et plus responsable. Tout comme la
gestion des déchets crée aujourd’hui de nombreux emplois, une économie
Zéro Déchet pourrait également être génératrice d’emplois locaux, comme
cela se fait déjà dans de nombreuses villes initiées au mouvement.
Si certains détracteurs du Zéro Déchet vont jusqu’à dire qu’un tel
mouvement pourrait réduire les emplois, rien n’est moins faux. Les
politiques Zéro Déchet peuvent en effet créer de nouveaux emplois à
travers une économie différente, et notamment à travers une économie plus
locale et plus responsable.

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b) Les principes du Zéro Déchet
L’Alliance Internationale Zéro Déchet attribue différents principes
généraux à suivre par toute communauté Zéro Déchet. Si, encore une fois,
ces règles ne sont pas universelles, elles restent assez suivies par le
mouvement Zéro Déchet dans son ensemble, et sont donc représentatives
de ce mouvement.
De manière générale, chaque association Zero Waste se doit d’établir des
objectifs précis, chiffrés et fixés dans le temps. Une association Zéro
Déchet se doit d’impliquer le plus de personnes possible, en initiant tous
les publics (citoyens, collectivités, industries) aux différentes
problématiques du Zéro Déchet. Elle doit interpeller les pouvoirs publics
pour une meilleure gestion des déchets, en insistant sur les opportunités
créées par le Zero Waste (emplois locaux, réduction de la pollution,
réduction des frais liés à la gestion des déchets, création de nouveaux
revenus, etc.).
Les communautés Zero Waste doivent également agir au niveau local, en
impliquant directement le public et en examinant en particulier les
problématiques de gestion des déchets de leurs villes et des villes voisines,
pour mieux identifier les axes de progression. Elles doivent s’assurer de
créer de nouvelles lois et des incitations pour que les citoyens aillent vers
le Zéro Déchet, et pour que les entreprises et industries adoptent, elles
aussi, une démarche qui vise à réduire les déchets.
Au niveau local, une association Zéro Déchet peut donc clairement
changer la donne et modifier considérablement le paysage de la production
et de la gestion des déchets. De nombreuses démarches citoyennes ont
ainsi amené des résultats concrets et tangibles, que ce soit en France ou à
l’international. San Francisco est l’emblème mondial de ce travail. Avec
une politique Zéro Déchet débutée en 2002, et un objectif Zéro Déchet
d’ici 2020, la ville recycle déjà 80 % de ses déchets (contre 39 % pour le
reste des États-Unis).
Pour en arriver là, la ville a tout simplement modifié ses lois, en incitant
ses habitants à trier et à réduire au maximum leurs déchets non recyclables
(qui sont plus taxés que les déchets recyclables). La ville a mis en place un
système de collecte du compost et des déchets verts. Elle a également
interdit certains objets polluants, comme les sacs plastiques, et a taxé les
entreprises en fonction du volume de déchets qu’elles produisent.
Si le travail était considérable au début des années 2000, les associations

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Zero Waste ont aujourd’hui la chance de pouvoir profiter de la popularité
de tels programmes, notamment en France. Les premiers succès Zéro
Déchet ont permis aux collectivités de mieux saisir la pertinence d’une
politique Zéro Déchet, et sont donc généralement plus simples à
convaincre.
c) Une initiative personnelle
Malgré les principes et les objectifs du Zero Waste en tant que
mouvement, rappelons que passer au Zéro Déchet est avant tout une
initiative personnelle. L’ampleur du mouvement ou ses exigences ne
doivent donc en aucun cas vous décourager ou vous effrayer si vous
hésitez encore à « sauter le pas ».
S’il est fréquent que les partisans du Zéro Déchet rejoignent une
association ou cherchent à s’impliquer davantage dans le mouvement, ils
peuvent tout autant se contenter de le suivre à leur échelle, que ce soit par
conviction ou par désir personnel.
S’il est toujours utile de comprendre plus en détail ce mouvement
international et ses implications avant de commencer sa propre démarche,
cela ne vous empêche en rien de mener votre aventure Zéro Déchet à votre
propre rythme, et selon vos propres envies.
Il existe d’ailleurs de nombreuses raisons qui peuvent vous pousser à
adopter un mode de vie Zéro Déchet, et cette décision n’est pas
systématiquement liée à la fibre écologique. Il s’agit parfois de chercher à
créer une nouvelle aventure familiale, ou encore de vouloir consommer
différemment ou tout simplement de profiter d’une maison mieux rangée
ou moins encombrée.
S’il nous paraissait ici intéressant de présenter le mouvement du Zero
Waste dans son ensemble, pour mieux situer ce mode de vie dans une
philosophie globale, nous allons nous recentrer à présent sur l’individuel,
et sur les manières concrètes d’adopter le Zéro Déchet dans son quotidien
de consommateur.
Le reste de cet ouvrage vise en effet à vous accompagner dans la démarche
du Zéro Déchet, et à vous donner tous les conseils à connaître pour réduire
vos déchets au maximum et mener une vie plus respectueuse de
l’environnement.

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Chapitre 2 : Démarrer une démarche Zéro Déchet
Si vous avez ce livre entre les mains, et s’il vous intéresse toujours, c’est
clairement que vous avez déjà entamé votre démarche vers le Zéro Déchet,
et c’est une excellente chose ! Mais il faut savoir que se lancer dans une
telle démarche n’est pas anodin, car cela peut vite représenter de grands
changements dans votre quotidien.
Pour éviter d’être submergé(e) par ce changement, il n’est pas inutile de
bien vous préparer à l’évolution. Et quelques conseils en la matière ne
seront pas de trop. Voilà qui tombe bien, c’est là tout l’objet de ce second
chapitre !
1. Commencer sa démarche Zéro Déchet
Tout chemin commence par un premier pas. Et en matière de Zéro Déchet,
ce premier pas est parfois le plus difficile à faire. Par manque
d’informations, par peur de tout chambouler, par crainte de mal faire… Il
est parfois difficile de se lancer dans la démarche. Voyons ensemble
comment se lancer lentement mais sûrement dans le joyeux monde du
Zéro Déchet.
a) Bien s’informer
Le Zéro Déchet est un mode de vie à part entière. Même s’il existe de
nombreuses manières de vivre ce mouvement, il est évident que ce choix
aura un certain impact sur votre manière de consommer et sur votre
manière de vivre au quotidien.
La première chose à faire, dans ce cadre, est naturellement de s’informer
en détail sur ce mouvement et ses spécificités. Bonne nouvelle : ce premier
pas est déjà réalisé, puisque vous tenez ce livre entre vos mains !
La première information nécessaire sur le sujet est le pourquoi. Soyez
certain que cette démarche entraînera des questions de votre entourage,
voire de vous-même. Pourquoi cherches-tu à réduire tes déchets ?
Pourquoi as-tu cessé de faire tes courses dans certains magasins ? Pourquoi
achètes-tu ce produit à la place d’un autre ? Sans connaître plus en détail
les raisons d’une démarche Zero Waste et sans savoir justifier ses choix,
on peut vite ressembler à un original ou à un excentrique.
Naturellement, le pourquoi a été détaillé en long et en large dans le
premier chapitre. Il s’agit avant tout d’une démarche écologique et tournée
vers le développement durable. Il s’agit aussi d’être un consommateur plus
responsable, en s’intéressant à la manière dont nous gérons à la fois nos

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matières premières et nos déchets. Nous sommes persuadés que vous avez
en tête vos propres raisons, qui peuvent vous pousser à adopter cette
démarche. Il est alors essentiel de vous y tenir et de les revendiquer.
Cette recherche d’information vise non seulement à pouvoir expliquer
votre démarche aux autres, mais aussi à ne pas oublier vos propres raisons
d’adopter une telle démarche. S’il s’agit de trier sa poubelle pour trier sa
poubelle, vous ne serez clairement pas aussi investi que si vous gardez en
tête les raisons profondes d’un tel changement.
Par la suite, la recherche d’informations consiste à découvrir quoi et
comment trier : quels sont les gestes simples pour réduire ses déchets ? Où
acheter des produits responsables et à l’origine de peu de déchets ? Quels
produits sont au contraire générateurs de déchets ou de gaspillage à grande
échelle ? Qui peut m’aider à adopter une démarche Zéro Déchet ?
La suite de cet ouvrage vous donnera à ce propos de nombreuses pistes et
de nombreuses suggestions pour découvrir ce que vous pouvez faire, à
votre échelle, pour vous diriger vers le Zéro Déchet. Mais nous vous
invitons également, à l’avenir, à vous rapprocher d’associations locales ou
de communautés Zéro Déchet. Les acteurs locaux sont en effet les mieux
placés pour vous conseiller certaines enseignes, certaines associations ou
certains magasins qui vous aideront à vous diriger vers le Zéro Déchet.
Selon votre zone géographique, vous pourriez en effet avoir plus ou moins
de mal à trouver des lieux de consommation adaptés à une démarche Zéro
Déchet. Mais il faut savoir que le mouvement est de plus en plus
populaire, et que l’on peut trouver partout des boutiques à l’esprit Zéro
Déchet. Il faut d’ailleurs savoir ne pas se contenter des magasins
spécialisés dans le Zero Waste pour ouvrir son horizon de consommation.
Se rapprocher d’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture),
de producteurs locaux, de petits commerces, de recycleries ou encore de
magasins d’occasion peut vous permettre de réduire considérablement vos
déchets ménagers. Mais encore faut-il connaître les différentes options qui
s’offrent à vous !
b) Faire le premier pas
Certes, l’information est utile, mais l’action l’est tout autant ! Le meilleur
moyen de se lancer dans une démarche Zéro Déchet… C’est de se lancer !
Une fois que vous avez suffisamment d’informations sur le sujet, ou même
avant, il est utile de faire un premier pas dans la bonne direction. L’idéal

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est de bien étudier votre mode de vie actuel, et de chercher la première
action la plus pertinente pour réduire vos déchets.
Ce premier pas est symbolique, et il ne faut donc pas forcément chercher à
chambouler d’entrée de jeu votre mode de vie. La première action la plus
pertinente est une action qui a un impact réel sur la quantité de déchets que
vous produisez, mais qui s’avère relativement facile à réaliser. Le meilleur
exemple de ce premier pas est l’arrêt de la consommation d’eau en
bouteille.
En France, la consommation d’eau en bouteille est particulièrement
appréciée. D’après un rapport d’Euromonitor International paru en 2017,
le monde consomme chaque minute non moins d’un million de bouteilles
en plastiques. Ce même rapport indiquait qu’au niveau mondial, seuls 7 %
des bouteilles en plastique consommées étaient recyclées, avec des
conséquences énormes sur l’environnement. Entre 5 et 13 millions de
tonnes de plastique sont ainsi déversés dans l’océan chaque année.
Et pourtant, l’hexagone profite du luxe de l’eau potable, directement
accessible au robinet. Eau du robinet qui est en moyenne 300 fois moins
chère que l’eau en bouteille, et bien plus contrôlée d’un point de vue
sanitaire. Face à de tels constats, arrêter l’eau en bouteille et la remplacer
par de l’eau du robinet vous permettra non seulement de faire des
économies, mais aussi de réduire considérablement votre impact sur
l’environnement.
Naturellement, le premier pas que vous pouvez réaliser pourra varier selon
vos habitudes de consommation actuelles, vos préférences et vos besoins.
Selon les foyers, il peut s’agir de faire plus souvent à manger, de ne plus se
rendre en grandes surfaces, de cesser le gaspillage alimentaire, d’éviter
certains produits suremballés, etc.
Si vous ne savez pas par où commencer, les différentes astuces présentes
dans le troisième chapitre de cet ouvrage vous donneront de nombreuses
inspirations, et pourront vous permettre de découvrir quel sera le premier
pas Zéro Déchet le plus pertinent et le mieux adapté à votre famille.
c) Avancer pas à pas
Si la notion de premier pas est essentielle, car il faut bien commencer
quelque part, n’oubliez pas qu’il est tout aussi primordial d’avancer pas
après pas. Entamez une action, puis une autre, puis une troisième… mais
sans vous précipiter !

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Il est évident que l’objectif du Zéro Déchet exige une discipline de fer et
des changements drastiques dans votre mode de vie. Si nul ne vous
contraint, quoi qu’il en soit, à l’objectif ultime de ne produire aucun
déchet, mieux vaut y aller pas à pas si vous tenez à adopter des
changements durables et pertinents sur votre mode de vie.
Foncer droit devant vers la démarche Zéro Déchet, en changeant d’un coup
toutes vos habitudes, aura toutes les chances d’échouer. En effet, vous
allez vite vous rendre compte que tous les réflexes Zéro Déchet ne sont pas
forcément adaptés à votre mode de vie, et l’ampleur des changements sera
si grande que vous risquez d’abandonner définitivement la démarche.
Il faut vous rendre compte que vos habitudes de consommation et de
gestion des déchets sont généralement issues d’années et d’années de
pratique. Vous avez peut-être suivi l’exemple de vos parents ou tout
simplement de la société, sans jamais vous inquiéter de votre impact sur
l’environnement. Mais la conséquence directe de cela est que vos
habitudes sont bien ancrées de votre quotidien.
Pour les changer, il est donc essentiel d’être patient, et de porter des
changements petit à petit dans vos gestes du quotidien, de manière à
remplacer les mauvaises habitudes de consommation par des bonnes.
Prendre votre temps vous permettra également de déterminer quelles
habitudes Zéro Déchet sont adaptées à votre mode de vie, et lesquelles ne
le sont pas.
Si vous avez une famille, cette démarche d’avancer pas à pas est
également essentielle pour faire accepter le changement. Vos enfants,
votre compagne ou votre compagnon auront plus de mal à suivre
l’aventure si vous changez brusquement toutes leurs habitudes, et s’ils
considèrent cela comme une contrainte. Au contraire, présenter chaque
changement et les accompagner de manière ludique permettra de mieux les
faire accepter, et d’inclure toute la famille dans la démarche.
L’important est quoi qu’il en soit de ménager le changement et d’avancer à
votre rythme. Bien souvent, les médias ou les associations vont présenter
une figure de proue du Zéro Déchet qui est parvenue à réduire sa
production de déchets à un petit sac plastique par an. Certes, c’est tout à
fait louable, mais c’est aussi un peu extrême. Il faut garder en tête que ces
« grands maîtres » du Zéro Déchet ont certainement mis des années et des
années avant d’atteindre un tel objectif. Vous devez donc vous montrer
bienveillant(e) vis-à-vis de vous-même, et ne pas vouloir atteindre des

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objectifs irréalisables du jour au lendemain.
Dans les faits, mieux vaut donc adopter des changements mesurés, mais
durables, plutôt que de chambouler toutes vos habitudes une semaine ou
un mois, avant d’abandonner aussitôt l’expérience ! N’oubliez jamais que
les changements les plus longs à mettre en place sont aussi les plus
durables, tandis que les changements les plus brusques sont les plus
éphémères. Pour vous en persuader, regardez plutôt à quel vitesse les
bonnes résolutions disparaissent une fois janvier passé.
2. Les 5 « R » du Zéro Déchet
À présent que nous avons mis en place les bases d’une démarche Zéro
Déchet, il convient de rappeler la règle des 5 « R » du Zéro Déchet :
refuser, réduire, réutiliser, recycler (et composter), revendiquer.
Créée par Bea Johnson en Anglais, puis traduite en Français, la règle des 5
« R » résume la philosophie du mouvement Zero Waste et vous présente
les cinq principales actions à mener pour vous lancer dans cette démarche.
Ces différentes indications sont très pertinentes au moment d’entamer
votre démarche, car elles vous permettent de mieux comprendre les petits
gestes à effectuer au quotidien pour réduire considérablement vos déchets,
et vous suggèrent les premières actions à adopter pour changer votre
rapport aux déchets.
a) Refuser
Une première manière très simple de réduire ses déchets est tout
simplement de refuser ce qu’on cherche à vous donner.
Une partie de vos déchets n’est en effet pas issue de votre consommation,
mais plutôt de la fâcheuse tendance que peuvent avoir les marques et les
enseignes à vous distribuer des objets inutiles et des emballages en excès,
qui finissent par encombrer vos poubelles ou vos armoires.
Le premier R, Refuser, va donc simplement consister dans le refus de tout
objet promotionnel, de tout cadeau ou de tout objet qui ne représente
aucun intérêt pour vous. Cela commence très souvent par les prospectus,
qui représentent des tonnes et des tonnes de déchets papier chaque année.
Poser un simple autocollant « Stop Pub » sur votre boîte aux lettres suffit à
stopper le flux incessant de journaux et de publicités que vous ne consultez
jamais.
Cela va ensuite consister à refuser tous les tracts et échantillons gratuits
qui peuvent vous être distribués dans la rue ou dans les commerces. Un

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simple « non » assorti d’un sourire suffit à vous débarrasser de cette source
de déchets supplémentaires. Il en va de même avec tous les jouets et objets
bonus distribués dans certains restaurants ou dans les grandes surfaces.
Le refus passera aussi par tous les objets jetables et qui peuvent être
aisément remplacés. Refusez les gobelets en plastique dans vos bureaux, et
ramenez votre gourde à la place. Refusez les serviettes jetables, les
touillettes à café, la vaisselle en carton, et ainsi de suite. S’il est important
de limiter la taille de vos poubelles, il est tout aussi indispensable de
conserver vos réflexes Zéro Déchet en dehors de la maison. Il serait
dommage de bannir les emballages plastiques chez vous pour utiliser
plusieurs gobelets en plastique chaque jour lorsque vous êtes au travail.
L’une des règles essentielles pour bien refuser est d’éviter à tout prix les
fameux « ça peut toujours servir… » et les « de toute manière, c’est
gratuit… ». Ce n’est pas parce qu’une chose inutile est gratuite qu’elle
devient plus utile. Au contraire, ces objets vont très rapidement vous
encombrer et devenir une nouvelle source de nuisance. En dehors de leur
aspect polluant, le simple fait que ces objets puissent s’entasser chez vous
et alourdir votre espace est déjà un problème qui vous concerne. Ces objets
ne sont donc pas si « gratuits » que cela, et vous avez donc tout intérêt à
les refuser !
Les dernières catégories de choses à refuser sont tout simplement les
emballages et les sacs plastiques. Quand un commerce vous propose un
sac pour porter vos achats, refusez-le tout simplement. Il vous suffit pour
cela d’avoir un sac en tissu réutilisable, qui vous accompagnera partout.
Mieux encore, recyclez un vieux drap ou un vieux t-shirt pour en faire un
sac unique et personnalisé, qui sera idéal pour remplacer définitivement les
sacs en plastique.
La démarche est plus difficile pour les emballages. Si certains
commerçants (fromagers, bouchers, etc.) peuvent accepter d’utiliser des
contenants réutilisables que vous aurez amenés, d’autres le refuseront aussi
sec. Cette démarche peut donc nécessiter de changer vos habitudes de
course, par exemple en partant à la recherche de magasins en vrac ou de
commerçants qui acceptent de ne pas vous donner d’emballages. Cela va
également nécessiter de ne plus acheter certains produits trop emballés, et
qui génèrent une grande quantité de déchets (notamment les aliments
préparés).
L’enjeu de ce premier R est tout simplement de limiter les sources de

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déchets inutiles et qui remplissent votre poubelle au quotidien. Pour
appliquer ce premier R, l’idéal est de bien examiner vos habitudes
quotidiennes, et les objets dont vous pourriez facilement vous débarrasser.
On se souviendra en effet que ce qui n’arrive pas chez vous n’a aucun
risque de finir dans votre poubelle !
b) Réduire
Le second R prend naissance dans les racines minimalistes du mouvement
Zéro Déchet. Il s’agit ici de chercher à minimiser sa consommation, dans
le but de minimiser sa production de déchets. Tout comme avec le
précédent R, se pose ici la question de l’utilité de chaque chose que nous
possédons et de chaque objet que nous « invitons » chez nous.
Le constat est simple : nous ne pouvons pas jeter ce que nous ne possédons
pas. Or, si nous jetons, c’est peut-être que ce que nous possédons n’est pas
utile. Il convient alors de chercher à réduire notre consommation et nos
possessions, justement dans l’idée de ne pas avoir à les jeter.
Le terme Réduire raisonnera différemment aux oreilles de chacun, en
fonction de votre mode de consommation, de vos préférences et de vos
usages. Tout comme avec le Refuser, l’idée est de ne pas amener chez
vous des objets qui pourraient être jetés, et de bien réfléchir à l’utilité de
chaque chose.
Dans l’idéal du Zéro Déchet, le principe est à la fois de consommer moins
et de consommer mieux. Si vous achetez chaque année six paires de
chaussures bon marché, ne pourriez-vous pas les remplacer par une paire
de chaussures durables, qui pourrait vous tenir plus d’un an ? Il en va de
même pour tous vos objets du quotidien : vaisselle, électroménager,
produits d’entretien, etc.
Pour ce pan du Zéro Déchet, on ira volontiers se pencher sur le mode de
vie minimaliste pour trouver les meilleures idées.
Vous pouvez notamment réduire vos produits ménagers en les faisant
vous-même. Vinaigre et bicarbonate de soude permettent en effet de
préparer la plupart des produits dont vous pourriez avoir besoin à la
maison. Vous pouvez également supprimer les appareils électriques que
vous utilisez peu ou que vous n’utilisez pas (micro-onde, grille pain,
mixeur, machine à raclette, etc.), et qui prennent inutilement de la place.
Une belle manière de commencer votre démarche Zéro Déchet sera de
vider vos armoires des objets que vous n’utilisez jamais et pour lesquels

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vous n’avez plus aucune utilité. Naturellement, vous n’allez pas jeter ces
objets (ce qui irait à l’encontre de votre démarche !), mais les donner
autour de vous ou encore les vendre sur internet.
Vous allez bien vite réaliser que la majorité de vos objets a peu ou pas
d’intérêt, et qu’il vous est possible de dégager beaucoup de place dans
votre intérieur. Cela peut également considérablement réduire l’entretien
de votre maison, car des espaces dégagés sont plus simples à nettoyer.
Posséder moins et vivre dans une maison parfaitement rangée peut
rapidement mener à une plus grande légèreté d’esprit. Si votre lieu de vie
est moins en fouillis, votre esprit se sentira bien mieux.
Il s’agira par la suite d’identifier les objets que vous utilisez, mais que
vous renouvelez régulièrement. Il conviendra alors de leur trouver des
alternatives plus durables. Si vous changez d’écouteurs tous les deux mois,
ne serait-il pas plus pertinent d’acheter un produit plus solide, quitte à le
payer un peu plus cher ? Il en ira de même avec votre téléphone portable,
vos cosmétiques ou encore vos vêtements.
Réduire va également consister à acheter moins. Plutôt que de faire chaque
semaine une frénétique séance de shopping, pour alourdir une garde-robe
déjà massivement inutilisée, pourquoi ne pas acheter un vêtement
uniquement lorsque vous en avez le besoin ? Il en va de même pour tous
les objets du quotidien.
Une bonne manière de réduire ses achats est de limiter ses possessions à
l’essentiel. Vous pouvez par exemple vous imposer une limite de cinq
pantalons au total. Si l’un de ces cinq pantalons est abîmé ou s’il ne vous
va plus, vous pouvez alors le remplacer. Si vos cinq pantalons sont en
parfait état, c’est tout simplement que vous n’avez pas besoin de nouveau
pantalon.
Une solution efficace pour réduire sa consommation sera d’éviter à tout
prix les achats impulsifs. Pour cela, il vous suffit d’attendre quelques jours
avant chaque achat non alimentaire. Si un objet vous plaît en magasin, ne
l’achetez pas tout de suite et laissez passer une semaine. Si après une
semaine vous êtes toujours tenté(e) par l’achat, retournez en magasin et
sautez le pas ! Si vous avez déjà oublié l’objet ou si vous n’avez même pas
le courage de revenir dans le magasin, c’est que cet achat n’était pas
essentiel.
Réduire les achats spontanés et les achats coup de cœur est ainsi une
superbe manière de ne pas entasser des choses inutiles… mais aussi de

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faire des économies ! N’oubliez pas que vous regretterez la plupart de vos
achats coup de cœur. Bien souvent, ils vous apportent une satisfaction
éphémère au moment de l’achat… puis vous les utilisez à peine. Il est donc
bon d’éviter une trop grande spontanéité au moment de faire du shopping,
et en particulier durant les soldes.
C’est dans ce sens que vous allez pouvoir consommer mieux. Plutôt que
d’être entouré d’une foule d’objets fragiles, jetables ou inutiles, vous vous
contenterez d’objets solides, fiables et utiles. D’un point de vue financier,
c’est une démarche qui peut avoir tout son intérêt, car elle peut vous
permettre de faire de belles économies.
Contrairement aux idées reçues, acheter de beaux objets n’est pas
forcément plus coûteux. L’exemple phare est le vestimentaire. Certes,
acheter des vêtements pas chers dans les grandes chaînes de fast fashion
peut sembler attractif le jour J, mais cela l’est nettement moins quand votre
vêtement est abîmé ou inutilisable après quelques mois, et qu’il faut le
remplacer d’entrée de jeu.
L’avantage d’un prix élevé sur un objet de qualité est qu’il limite les
achats spontanés. Vous serez ainsi certain d’acheter uniquement des
choses dont vous avez besoin, puisque la barrière du prix sera là pour vous
raisonner au moment de payer.
Notez que cette démarche d’acheter mieux passe beaucoup par
l’information. Avant un achat, il est utile de bien vous informer sur la
provenance du produit, sur sa composition, sur ses usages. Cela vous
apprendra le juste prix de chaque chose, et vous aidera à consommer de
manière logique et responsable. On notera d’ailleurs que l’objet le plus
cher n’est pas toujours l’objet le plus responsable. Se fier uniquement au
prix ne sera donc pas le meilleur raisonnement que vous puissiez avoir.
c) Réutiliser
Le troisième R du mouvement va se concentrer sur la réutilisation de nos
objets du quotidien. Comme le meilleur déchet est celui qu’on ne produit
pas, il est important de savoir réutiliser les objets dont nous n’avons plus le
besoin ou l’utilité. Globalement, le principe de la réutilisation va consister
à chercher tous les moyens de ne pas jeter un objet, et donc de ne pas créer
de déchet.
On se souviendra que la définition première de déchet est « résidu
inutilisable ». Dès lors, il faut veiller à ce que tout ce que votre poubelle
contient est bien un résidu inutilisable, et qu’il ne pourrait pas être réutilisé

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d’une manière ou d’une autre.
Le premier réflexe en matière de réutilisation sera tout simplement la vente
ou le don. Vous n’avez plus besoin d’un meuble ou d’un appareil
ménager fonctionnel ? Dans ce cas, pensez à le vendre ou à le donner à une
association plutôt que de vouloir le jeter. Malheureusement, de nombreux
objets qui pourraient trouver une seconde vie dans un autre foyer finissent
dans les décharges. Plutôt que de faire un heureux, ils contribuent au
problème de nos déchets.
L’autre pan de la réutilisation peut passer par la réparation. Réparer un
objet cassé est souvent bien moins coûteux que de le remplacer, et
nettement plus réjouissant. Alors que le marketing est parvenu à nous faire
croire que rien n’est plus intéressant que de remplacer par du neuf, de
nombreux consommateurs s’intéressent désormais à la réparation. Nous
vous invitons ainsi à vous renseigner sur les repair café, des lieux de
rencontre dans lesquels il vous est possible de réparer ou d’apprendre à
réparer vos appareils et objets du quotidien.
La réparation peut aussi passer par la rénovation. Plutôt que de jeter un
bureau en bois parfaitement utilisable, mais un peu désuet, poncez-le et
peignez-le pour lui donner un look plus jeune et pour l’intégrer à votre
nouvelle déco. Retaper de vieux meubles peut ainsi vous permettre de
profiter d’un mobilier de qualité pour trois fois rien.
Une autre manière de réutiliser est de trouver un nouvel usage à un objet
devenu obsolète ou inutilisable. Votre pot de compote en verre devient un
contenant idéal pour du café en grain ou des haricots, votre vieux T-shirt
devient un chiffon ou un tawashi (éponge en tissu), vos vieux draps
deviennent des rideaux ou un sac en tissu.
Il est important de prendre en compte ce troisième R dans son ensemble. Il
ne s’agit pas uniquement de savoir comment réutiliser nos objets, mais
aussi d’être en mesure d’acheter des objets réutilisables. Une fois encore,
cela passe par une consommation plus responsable et plus durable. Cela
peut notamment passer par la location (si un objet ne vous est utile que
temporairement), par l’emprunt ou par l’achat d’occasion.
Si vous devez passer à l’achat, évitez à tout prix les marques reconnues
pour leurs politiques d’obsolescence programmée. Acheter des produits
réparables est ainsi le meilleur moyen de ne pas avoir à jeter les objets que
vous utilisez au quotidien. Évitez également les produits qui utilisent des
consommables ou les produits jetables.

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Un mouchoir en tissu ou un chiffon sera en effet nettement plus durable et
écologique qu’un mouchoir ou qu’une serviette en papier. S’il n’est pas
possible de réutiliser le produit qui vous intéresse, pensez donc à lui
chercher une alternative réutilisable. Le chapitre 3 de cet ouvrage vous
livrera à cet effet différentes suggestions de produits renouvelables et plus
respectueux de l’environnement que ceux que vous utilisez au quotidien.
d) Recycler et composter
Si les trois premiers R s’intéressent en particulier à la consommation, ce
quatrième R se penche davantage sur le sujet de la gestion des déchets. Il
s’agit par cette troisième règle de veiller à ce que vos déchets soient
parfaitement triés et jetés, à travers le recyclage et le meilleur tri possible
des déchets.
Dans l’idéal, on privilégiera toujours des contenants en verre, car le verre
est nettement plus recyclable que le plastique (et meilleur pour la santé
quand il est utilisé pour la conserve alimentaire). L’idéal reste par ailleurs
de réutiliser vous-même vos contenants en verre plutôt que de les recycler.
Par exemple, une bouteille en verre devient la carafe idéale pour maintenir
votre eau au frais dans le frigo.
On comprendra que le recyclage n’est cependant pas le cœur du
mouvement Zéro Déchet. Comme le meilleur déchet est celui qu’on ne
produit pas, on préférera forcément des produits qui ne génèrent aucun
déchet plutôt que des déchets recyclables. Mais si déchet il doit y avoir, on
fera alors attention à privilégier des emballages facilement recyclables…
et à trier correctement ses déchets !
À côté du terme Recycler, on n’oublie pas de préciser l’importance du
compostage, nettement plus primordial pour tout partisan du Zéro Déchet.
Composter consiste à jeter ensemble les déchets organiques, de manière à
créer du compost (un engrais formé à partir de la fermentation de vos
déchets organiques). En matière de Zéro Déchet, le compost est essentiel,
car les déchets organiques sont les seuls qu’il est totalement impossible de
supprimer.
Par déchets organiques, nous entendons ici les pelures de fruits et de
légumes, les coquilles d’œufs, les restes alimentaires, le marc de café, les
plantes, la tonte de gazon… En moyenne, on considère que les déchets
compostables représentent plus de 30 % du poids total des ordures
ménagères non recyclées. Or, si ces déchets organiques ne sont pas
compostés, ils seront enfouis ou incinérés avec les autres déchets.

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C’est d’autant plus dommage que la plupart des déchets organiques
mettent moins d’un an à s’éliminer de manière naturelle (quand il faudrait
entre 100 et 1000 ans à disparaître pour du plastique). Placés en
déchetterie pour enfouissement, les déchets verts sont responsables de la
création de méthane (créé par manque d’oxygénation lorsque les déchets
sont enterrés). Incinérés, ils sont responsables de gaz à effet de serre.
Composter ces déchets est donc clairement primordial, car cela permet de
les éliminer de manière saine et utile.
Les déchets organiques compostés permettent en effet de faire de l’enduit,
et peuvent donc avoir une certaine valeur, en plus de ne représenter aucun
danger pour l’environnement. Si vous avez un jardin et que les conditions
le permettent, vous avez donc tout à gagner à investir dans un compost et à
composter vos déchets dans l’objectif de réduire les quantités de déchets
que vous produisez.
Si vous vivez en appartement, il vous est possible d’investir dans un
lombricomposteur (le compostage est alors réalisé par des vers et nécessite
très peu d’espace) ou de demander à votre copropriété de mettre en place
une poubelle à compost. Dans ce second cas, la première étape serait
d’ailleurs peut-être de demander à votre ville d’organiser la collecte des
déchets verts.
De plus en plus de villes investissent dans la collecte des biodéchets, qui
permet de récupérer les déchets organiques des ménages pour limiter la
quantité de déchets à traiter par les voies traditionnelles (enfouissement ou
incinération). En plus de réduire la quantité de déchets à traiter, la collecte
des biodéchets est nettement moins coûteuse pour une commune, et peut
donc être un choix plus que pertinent.
e) Revendiquer
Dans les règles (anglophones) établies par Béa Johnson, le cinquième R est
utilisé pour « Rot » (« composter »), mais la célèbre Famille Zéro Déchet a
préféré prendre un écart avec cette inspiration pour choisir comme dernier
R francophone le « Revendiquer », tout en réintégrant l’importance du
compost dans le quatrième R, Recycler.
L’idée de Revendiquer un mode de vie Zéro Déchet peut initialement
paraître prétentieuse, mais il ne faut pas oublier que la racine même du
mouvement vise à démocratiser le Zero Waste. Il n’est donc pas inutile
d’intégrer dans vos pratiques la volonté d’initier votre entourage au
mouvement et à ses différents intérêts.

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Le but premier de cette revendication n’est clairement pas de vous placer
en détenteur de la bonne parole ni de culpabiliser votre entourage au sujet
de la gestion des déchets. L’enjeu est simplement de sensibiliser votre
entourage, et si possible de le convaincre par l’exemple.
S’il est évident que tout votre entourage ne va pas soudainement passer au
Zéro Déchet, il reste utile de leur expliquer votre démarche et ses origines,
mais aussi d’échanger vos bons plans et conseils pour une gestion plus
saine des déchets et pour une consommation plus sensée.
Dans les faits, adopter la démarche Zero Waste peut représenter de
nombreux atouts au quotidien : un mode de vie plus simple, des économies
sur vos achats, une maison mieux rangée, une alimentation plus saine… Il
est donc évident que certaines pratiques Zéro Déchet peuvent s’avérer très
appréciées, y compris par des personnes pour qui la gestion des déchets
n’est clairement pas une priorité.
Vous remarquerez par ailleurs que le sujet intéresse très souvent, et peut
donner lieu à de belles conversations (que ce soit en réunion de famille,
avec vos proches quand vous les invitez, mais aussi durant vos courses
avec d’autres clients ou avec les commerçants).
La revendication peut également passer par une communication directe
avec les boutiques locales ou nationales chez qui vous faites des achats.
Votre boucher pourra ainsi comprendre et accepter que vous utilisiez vos
propres contenants plutôt que ses sachets plastiques, ou votre site de e-
commerce préféré pourra faire en sorte d’utiliser moins d’emballages ou
d’utiliser des emballages biodégradables.
En tant que consommateur, il ne faut donc pas hésiter à contacter les
commerces et boutiques si cela peut vous aider à mener à bien votre
démarche Zéro Déchet. C’est d’autant plus conseillé que cela peut créer
des « vocations ». En vous voyant utiliser vos propres contenants, d’autres
clients qui n’osaient pas sauter le pas pourront en effet s’avérer tentés de
se lancer eux aussi dans l’aventure. Les commerçants eux-mêmes
pourraient être tentés de communiquer sur le sujet, ce qui peut créer un
effet boule de neige très appréciable.
3. Se lancer dans l’aventure
Avec les 5 R du Zéro Déchet bien en tête, il est possible de comprendre
parfaitement l’étendue de la démarche Zéro Déchet et les différents points
qu’il est possible de changer dans ses habitudes, pour une vie plus
respectueuse de l’environnement.

30
Une fois que vous êtes suffisamment informé(e) sur le sujet, le mieux à
faire est tout simplement de vous lancer dans l’aventure ! Si nous avons
déjà vu que l’idéal est d’avancer pas après pas, après avoir commencé par
un premier geste symbolique vers le monde du Zéro Déchet, revenons plus
en détail sur la meilleure manière de débuter vos efforts…
a) Analyser l’existant
Selon votre avancement dans la démarche et vos précédentes prises de
conscience écologiques, vous aurez plus ou moins d’axes de progression
sous la main pour diminuer votre volume de déchets ou de gaspillage. Il
est fréquent qu’une personne intéressée par le Zéro Déchet ait déjà entamé
la démarche, parfois même sans s’en rendre compte.
Le premier pas pour toute famille sera d’analyser l’existant. Et pour cela, il
n’y a pas mille solutions : vous allez devoir fouiller vos poubelles !
Rassurez-vous, ce ne sera pas la peine de vous retrousser les manches,
puisqu’il vous suffit simplement d’avoir un regard critique sur ce que vous
placez dans vos sacs poubelles au quotidien. Une fois que l’on est touché
par la problématique Zéro Déchet, il n’est généralement pas trop difficile
d’adopter ce réflexe et de mieux prendre conscience de ce point.
Vous allez d’ailleurs bien vite adopter cette « déformation
professionnelle » et vous offusquer des quantités de choses que votre
famille jette chaque semaine, mais aussi des différents gaspillages et
déchets que vous découvrirez partout autour de vous (dans votre
entreprise, dans les grandes surfaces, chez les commerçants). Mais dans
un premier temps, c’est bel et bien à vos propres déchets qu’il faudra faire
attention.
L’idée est alors d’identifier clairement ce qui remplit vos poubelles. Quels
sont les déchets que vous accumulez le plus ? Pourraient-ils être remplacés
par moins de déchets, ou tout simplement supprimés ? Existe-t-il des
alternatives pour que ces déchets ne représentent pas une part si importante
de votre benne à ordures ?
L’idéal est de tout analyser, déchet par déchet. Si le plus utile est bien
entendu de commencer par travailler sur ce qui génère la plus grande
quantité de déchets (bouteilles d’eau, emballages en carton, gaspillage
alimentaire, etc.), vous examinerez par la suite tout ce que vous jetez dans
la poubelle.
Considérez encore une fois que le meilleur déchet est celui que l’on ne
produit pas. Si l’un de vos déchets, même présent en minorité dans vos

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poubelles, peut être supprimé, il serait dommage de vous en priver. Même
quelques grammes de déchets par semaine représentent quelques
kilogrammes de déchets au cours de l’année, et tout déchet qui peut être
évité sera donc bon à éviter.
En analysant ainsi ce que vous jetez à la poubelle, semaine après semaine,
vous pourrez trouver les moyens d’action concrets qui s’offrent à vous
pour réduire vos déchets. À vous d’examiner ensuite, pour chaque déchet
produit, s’il vous est possible ou non de consommer ou de jeter autrement.
Votre poubelle contient des emballages de fruits et légumes ? Achetez-les
sans sachet au marché ou chez le primeur. Votre poubelle est pleine de
pots de yaourt individuels ? Achetez-les en grands pots ou faites votre
propre yaourt à la yaourtière. Le sac poubelle déborde d’emballages
individuels de biscuits ? Remplacez les snacks préparés par des gâteaux
maison. Vous jetez chaque semaine des restes de repas ? Changez votre
manière de faire les courses et de faire à manger.
Chaque déchet peut avoir sa solution. À vous de déterminer au cas par cas
si vous êtes prêt à changer votre mode de consommation pour supprimer
tel ou tel déchet, et si l’effort en vaut la chandelle. À vous également de
bien vous renseigner sur les différentes options « écolo friendly » qui
peuvent s’offrir à vous pour réduire considérablement vos déchets.
Vous pouvez ensuite sortir le nez de vos poubelles (ce qui sera très
appréciable !) pour examiner également vos méthodes de consommation.
Qu’achetez-vous au quotidien ? Où achetez-vous les produits ? Vos
magasins sont-ils soucieux de l’environnement ou pratiquent-ils le
suremballage ? Comment vos produits sont-ils emballés ? Font-ils partie de
l’essentiel, ou certains d’entre eux peuvent-ils être remplacés ?
Comme nous l’avons déjà vu, contrôler vos achats et ne pas apporter
d’emballages ou d’objets jetables à la maison est le meilleur moyen de
réduire le poids des poubelles. Si vous achetez des canettes de soda
métalliques, elles-mêmes emballées dans un film plastique et
conditionnées ensemble dans un bac en carton, il est évident que vous allez
rapidement remplir votre poubelle. Il convient alors d’examiner comment
sont emballés vos produits favoris, et de déterminer si cet emballage est
nécessaire et cohérent.
Le choix de vos boutiques peut également être conditionné par cette
analyse. Mauvaise nouvelle : faire ses courses en grande surface est
rarement cohérent avec la démarche Zéro Déchet. Vous allez souvent

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préférer des boutiques plus petites, et qui ne sont pas tentées de tout
emballer à plusieurs reprises. Vous allez également vous diriger en priorité
vers les produits frais et non emballés, qui restent le meilleur choix
possible pour réduire considérablement ses déchets au quotidien.
b) Budgétiser
Cette première période d’analyse est également propice à mieux examiner
vos dépenses quotidiennes, et pourquoi pas à faire des économies. On
entend souvent dire que les produits en vrac sont plus chers que les autres,
ou qu’un mode de vie Zéro Déchet est réservé aux plus riches. Rien n’est
moins faux ! Nombreux sont les foyers Zéro Déchet qui sont parvenu à
réduire le coût de leurs courses… Mais cela nécessite tout de même de
faire quelques concessions.
En réalité, les produits en vrac sont souvent moins coûteux que leurs
équivalents emballés. Par ailleurs, il est important de comparer ce qui est
comparable. À l’heure actuelle, la plupart des boutiques de vrac proposent
exclusivement des aliments bio. La hausse de prix par rapport à la grande
distribution n’est donc pas liée au conditionnement, mais avant tout au fait
que vous achetez des produits bio (et donc meilleurs pour la santé).
En soi, le mouvement Zero Waste est assez proche de la philosophie du
bio, car il est évident qu’un produit bio a moins d’impact sur
l’environnement qu’un produit non bio. Si vous n’avez pas encore sauté le
pas, ce peut être l’occasion pour acheter des produits bio pour votre
famille. Encore une fois, l’un des crédos du Zéro Déchet pourrait être «
acheter moins, mais acheter mieux ».
Une autre explication du fait que le vrac soit parfois plus cher est que les
petites boutiques indépendantes n’ont pas la même « force de frappe » que
les grandes surfaces spécialisées. Leur force de négociation auprès des
producteurs et fournisseurs est moins importante, ce qui se répercute sur
les prix.
Les boutiques en vrac sont également souvent plus tournées vers le
commerce équitable (Fair trade). Les prix élevés ne tombent donc pas
dans la poche de l’épicier, mais dans celles des producteurs locaux et
internationaux. D’un point de vue éthique, le changement est appréciable,
car il faut garder à l’esprit que les prix bas des grandes surfaces se font
souvent au détriment des agriculteurs et des éleveurs (quand ce n’est pas
également au détriment des salariés, comme c’est dans le cas dans la
grande distribution low cost).

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Quoi qu’il en soit, il reste essentiel que vous maitrisiez votre budget
alimentaire, en particulier si vous n’avez pas l’habitude d’acheter des
produits bio. En la matière, on gardera à l’esprit que consommer Zéro
Déchet et acheter en vrac permet souvent de réduire les coûts. Ne pas vous
rendre en grande surface, c’est vous épargner de nombreuses tentations qui
peuvent rapidement augmenter le prix d’un caddie (biscuits, bonbons, plats
préparés, etc.)… tout en s’avérant mauvaises pour votre santé !
La démarche Zéro Déchet peut également vous pousser à consommer
moins. Nombreux sont les partisans du Zero Waste à consommer moins de
viande, par exemple, ce qui permet clairement de soulager les dépenses.
Faire à manger soi-même est aussi une bonne manière de réduire les coûts,
tout en faisant attention à son alimentation. Les plats maison sont en effet
nettement plus abordables que les plats préparés, tout en s’avérant
meilleurs pour la santé.
En dehors de l’alimentaire, une démarche Zéro Déchet peut réduire
considérablement votre budget shopping, en vous permettant de n’acheter
que l’essentiel, ou encore en vous poussant à acheter d’occasion (et donc à
payer moins cher). Mettre de côté les produits jetables ou rapidement
consommables peut également vous permettre de diminuer votre budget de
courses.
Naturellement, à chacun son propre budget et ses propres priorités en
matière de dépenses. Si vous trouvez les produits en vrac trop coûteux, il
faudra trouver la meilleure alternative en matière de prix/déchets. Il faut
aussi savoir adopter le mouvement d’un point de vue global. Si vous
parvenez à faire des économies en régulant vos dépenses vestimentaires,
par exemple, cela vous confortera peut-être dans la décision d’augmenter
légèrement votre budget alimentaire.
La pire erreur serait de comparer les prix produit par produit et sans
chercher à mener une analyse plus globale sur sa consommation. Certes,
un pantalon de fast fashion sera moins coûteux qu’un pantalon de marque
éco responsable, ou des steak hachés discount surgelés seront moins
coûteux que des steaks hachés vendus en boucherie.
Mais l’idée est d’aborder votre consommation d’une manière plus globale.
Vos vêtements plus coûteux, s’ils sont bien choisis, vont durer plus
longtemps que les vêtements de fast fashion, et potentiellement vous faire
économiser de l’argent quand vous examinerez votre budget shopping sur
l’année. Cesser de manger de la viande deux à trois jours par semaine

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pourra également vous permettre de manger une viande de meilleure
qualité et au meilleur goût, tout en faisant une bonne action pour
l’environnement.
En se concentrant uniquement sur le prix d’un produit, on adopte
forcément une vision biaisée de la consommation. Gardez en tête que les
produits les moins coûteux sont généralement les produits les plus
gaspillés, et ceux qui sont à l’origine de plus de déchets tout au long de
leur cycle de vie. S’il est possible de mener une vie Zéro Déchet tout en
ayant un budget serré, on gardera à l’esprit que la philosophie Zéro Déchet
est rarement compatible avec la recherche du meilleur prix.
c) Mesurer ses résultats
Si vous débutez les efforts en matière de Zéro Déchet, il est toujours
pertinent (et motivant) d’être en mesure d’étudier plus clairement vos
évolutions. Selon votre niveau de motivation et selon vos attentes, vous
pourrez mesurer vos résultats de différentes manières.
La manière la plus simple, mais la moins précise, sera de compter le
nombre de sacs poubelles que vous jetez chaque mois. Si vous ne tenez pas
particulièrement à suivre votre avancement de manière précise, il suffira
d’examiner le contenu de vos poubelles, et de chercher à voir si vous
réalisez réellement une différence. Un partisan du Zéro Déchet doit
rarement sortir sa poubelle chaque semaine. Voir votre fréquence de sortie
des déchets se réduire au fur et à mesure sera donc un bon indicateur de
succès.
Les partisans du Zéro Déchet les plus motivés ont généralement tendance à
peser leurs poubelles durant les premières semaines (on utilise pour cela
une simple balance à valises), de manière à voir clairement la différence. Il
s’agira alors de peser vos différentes poubelles chaque semaine, en gardant
trace de vos résultats et en les analysant si nécessaire. Cela peut vous aider
à déterminer quels sont vos déchets les plus volumineux, et à savoir
comment les réduire considérablement.
Pour un meilleur suivi de vos évolutions, vous pouvez noter sur un carnet
le poids de vos poubelles, ou encore les prendre en photo chaque semaine.
Ce suivi peut s’avérer plus ludique et vous permettre d’impliquer toute la
famille, qui sera fier de voir son volume de déchet réduire semaine après
semaine.
Naturellement, ce travail de suivi n’est pas indispensable, et ne doit pas
nécessairement être conservé dans le temps. Une fois les bonnes habitudes

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prises, et votre volume de déchet satisfaisant, vous n’aurez plus à toujours
examiner ou peser vos poubelles. C’est même totalement accessoire si
vous ne tenez pas particulièrement à mesurer vos avancées.
Le fait de mesurer votre progression reste cependant une belle manière de
rester motivé(e), en gardant trace de votre progression au fil des mois ou
au fil des semaines, et en ayant la preuve du chemin parcouru depuis le
tout début de votre démarche de réduction des déchets.
L’essentiel est que cette démarche ne vous démotive pas. Vous allez en
effet constater que le volume de déchets que nous produisons chaque
semaine est variable. Malheureusement, il peut arriver que vous produisiez
plus de déchets que la semaine précédente. Il convient alors de chercher à
expliquer ce phénomène et à déterminer comment vous auriez pu l’éviter.
Il est également important de rationnaliser cette démarche, et de ne pas
faire de la réduction du poids de votre poubelle un objectif ultime. Si vous
mangez deux fois par jour au fast food, il est évident que votre volume de
déchets ménagers sera réduit (puisque vous mangez en extérieur)… mais
aurez-vous réellement produit moins de déchets ? Pas du tout !
Ne faites pas non plus de cet exercice une compétition. Il y aura toujours
meilleur que vous en matière de réduction des déchets, mais ce n’est en
aucun cas un match. À chacun d’établir ses propres objectifs, en fonction
de son mode de vie, de ses croyances, de ses préférences, de ses envies.
En matière de résultats, il est toujours utile de se fixer un objectif… Mais
jusqu’où faut-il aller ? L’une des limites qui peuvent nous effrayer au sujet
de la démarche Zéro Déchet est la difficulté d’atteindre l’objectif ultime :
ne générer aucun déchet semble en effet proche de l’impossible… Et cela
l’est peut-être !
Il faut donc comprendre que le terme « Zéro Déchet » est plus proche d’un
idéal de vie que d’un véritable objectif à se fixer absolument. Pour atténuer
le côté « radical » de ce mouvement et rendre la démarche moins
intimidante, certains préfèrent parler de « Zéro Gaspi », un terme qui
s’avère tout aussi parlant, mais potentiellement plus réaliste. L’enjeu n’est
pas tant de ne produire aucun déchet que de chercher à limiter au
maximum votre impact sur l’environnement, par une consommation plus
saine et plus raisonnée.
L’enjeu est bien sûr de réussir, à votre échelle, à limiter au maximum le
gaspillage (que ce soit au sujet de la production, de la gestion des

36
ressources ou de la gestion des déchets). Il faut donc savoir rester
raisonnable, réaliste et bienveillant(e) par rapport à vos objectifs. Tout
mouvement en faveur du Zéro Déchet et de la réduction du volume de vos
poubelles est un mouvement positif. Mais à l’impossible, nul n’est tenu.
Sachez par ailleurs aborder avec bienveillance les gens qui vous entourent
et leurs propres progrès en la matière. N’oubliez jamais que c’est vous qui
avez adopté la démarche Zéro Déchet, et qu’il s’agit d’un choix personnel.
Juger négativement vos proches qui ne partagent pas les mêmes valeurs ne
vous rendra pas plus agréable à leurs yeux, et ne vous permettra pas non
plus de les aider à suivre votre exemple.

Chapitre 3 : les meilleures astuces Zéro Déchet


Les deux premiers chapitres de ce livre vous permettent d’apprécier le
mouvement Zéro Déchet dans son ensemble, et d’avoir de premiers
repères pour entamer vous-même cette démarche. Mais s’il est bon d’avoir
une vision générale du mouvement et de son principe, le Zéro Déchet
passe souvent par des petits détails de la vie quotidienne… auxquels il faut
savoir penser !
Pour vous guider dans la bonne direction et vous aider à réduire
considérablement vos déchets par des actes concrets, découvrons ensemble
de nombreuses astuces pour adopter un mode de vie plus respectueux de
l’environnement, et moins porté vers le gaspillage à toute échelle.
Pour vous aider à adopter des mesures concrètes, ces différents conseils
seront classés en fonction des lieux dans lesquels les appliquer : la cuisine,
la salle de bain, le reste de votre logement et enfin en dehors de votre
domicile.
Chacune de ces astuces peut vous aider à réduire vos déchets d’une
manière ou d’une autre, et vous propose une action à mettre en place pour
vous rapprocher de l’objectif Zéro Déchet. Naturellement, il ne faut pas
considérer ces différents astuces comme une « to do list » à respecter
absolument, mais plutôt comme autant de conseils qui peuvent s’avérer, ou
non, adaptés à vos préférences et à votre mode de vie.
1. Dans la cuisine
La cuisine est le pilier central en matière de gestion des déchets. Et pour
cause, les déchets ménagers sont le plus souvent issus de notre
alimentation. Ce n’est pas étonnant : nous mangeons toute l’année et cette
activité génère donc forcément des déchets quotidiens, qui peuvent nous

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sembler impossibles à éviter.
Si vous souhaitez réduire durablement vos déchets, changer vos habitudes
alimentaires et vos réflexes en cuisine est donc souvent le premier pas à
réaliser. Pour certaines familles, travailler uniquement dans la cuisine est
parfois suffisant pour diviser ses déchets par deux ou par trois.
Voyons tout ce que vous pouvez changer dans vos actes quotidiens pour
générer moins de déchets alimentaires, et pour réduire considérablement le
volume de votre poubelle de cuisine.
Faire à manger
En matière d’alimentation, le réflexe numéro 1 du partisan du Zéro Déchet
doit être de manger frais, c’est-à-dire de se faire à manger. Il est tout
simplement impossible de manger des plats préparés sans emballage. Et il
serait naïf de considérer que manger au restaurant permet de réduire ses
déchets. Dès lors, quiconque veut réduire ses emballages aura intérêt à se
faire lui-même à manger.
Pour cela, basez votre alimentation sur les fruits et légumes (que vous
pouvez acheter sans sachet chez le primeur ou au marché), sur la viande, le
poisson et les œufs (qu’il est possible d’acheter sans emballage) et sur les
produits en vrac (riz, pâtes, noix, etc.).
On évitera au maximum les plats préparés (en particulier les portions
individuelles, qui sont celles qui comportent le plus d’emballage), qui sont
à la fois mauvais pour notre santé et pour l’environnement !
D’un point de vue écologique et budgétaire, il est toujours pertinent
d’aménager des plats sans viande et sans poisson certains jours de la
semaine. Manger un jour sans viande par semaine permet d’économiser
54,85 kg de CO2 et jusqu’à 25 000 litres d’eau chaque année ! Par ailleurs,
et contrairement aux idées reçues, l’Homme est un omnivore. Il n’est donc
pas contraint de manger de la viande chaque jour. Un excès de viande peut
d’ailleurs s’avérer particulièrement mauvais pour sa santé.
Boire l’eau du robinet
Acheter de l’eau en bouteille génère une grande quantité de déchets, ce
que nous avons déjà évoqué au début de cet ouvrage. Un excellent moyen
de réduire la quantité de déchets que nous produisons sera donc
d’abandonner définitivement l’eau du robinet.
Contrairement aux idées reçues, l’eau du robinet n’est pas moins bonne, ni
en goût ni pour la santé. En matière de consommation d’eau, tout est une

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question d’habitude. D’un point de vue sanitaire, il faut savoir que l’eau en
bouteille est deux fois plus contaminée par des particules de plastique que
l’eau du robinet, d’après une étude d’Orbsmedia parue en mars 2018.
L’eau du robinet est par ailleurs nettement plus contrôlée que les eaux en
bouteille, et elle ne représente donc en rien un risque sanitaire plus
important.
Si tout est une question de goût, notez qu’il existe des filtres pour robinet,
ou encore des carafes filtrantes. Mais le mieux est tout simplement de
laisser reposer une bouteille d’eau du robinet quelques heures avant de la
boire, de manière à ce que le chlore s’évapore naturellement en dehors de
la bouteille.
Au niveau du budget, cette solution est également riche de sens, puisque
l’eau en bouteille est environ 100 à 300 fois plus chère que l’eau du
robinet. Et du côté du conditionnement, il vous suffit de mettre de côté des
bouteilles en verre issues du commerce (bouteilles de limonades ou de jus
de fruit, par exemple), qui deviendront de parfaites carafes pour l’eau du
robinet !
Supprimer le gaspillage alimentaire
Une partie du Zéro Déchet va passer par le Zéro gaspi. Le gaspillage
alimentaire est une énorme source de déchets potentiels, que ce soit au
niveau individuel ou collectif. Un article du Monde daté du 7 juin 2018
affirmait que la France gaspillait chaque année non moins de 10 millions
de tonne de nourriture.
Les Français jetteraient en moyenne 29 kg de nourriture par an et par
personne, soit l’équivalent d’un repas par semaine. 33 % du gaspillage
alimentaire de l’hexagone serait par ailleurs directement dû au
consommateur et non pas aux producteurs. Nous sommes donc
directement responsables de ce gâchis alimentaire.
Pour l’éviter, il existe pourtant des gestes simples. Le premier est d’acheter
de manière considérée, en particulier en ce qui concerne les aliments
rapidement périssables. N’achetez que ce que vous êtes sûr de pouvoir
consommer. L’idéal est par ailleurs de trier votre frigo en fonction des
dates de péremption, pour ne pas « oublier » un aliment proche de la
péremption. Pensez également à limiter au maximum l’achat de produits
périssables.
Un autre geste est de bien distinguer la date limite de consommation
(DLC) et la date de durabilité minimale (DDM), à savoir la date indiquée

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sur la plupart de vos produits alimentaires. La DLC indique qu’il devient
dangereux de consommer le produit après la date indiquée. Il faut alors le
jeter. Cela va souvent concerner la viande, le poisson, les aliments frais ou
encore certains aliments préparés.
En revanche, la DDM (anciennement date limite d’utilisation optimale ou
DLUO) indique simplement qu’il est préférable de consommer le produit
avant la date indiquée, mais qu’il n’est pas dangereux de le consommer
pour autant. Passée la DDM, le produit peut avoir perdu son craquant, sa
texture ou une partie de ses qualités nutritives, mais il reste consommable.
Il est donc tout à fait possible de consommer des gâteaux, des boîtes de
conserve ou des aliments secs dont la DDM est dépassée, et il serait même
dommage de les jeter.
Une dernière option pour limiter le gaspillage alimentaire sera de penser à
la congélation, quand celle-ci est possible. Certes, un congélateur va
consommer de l’électricité, mais il peut vous permettre de limiter
considérablement le gaspillage alimentaire tout en conservant un stock
important de produits alimentaires à la maison.
Si vous n’avez pas de congélateur chez vous, d’autres solutions de
conserve peuvent s’avérer tout aussi pratiques, notamment la
déshydratation alimentaire, la fermentation lactique ou encore la conserve
par appertisation. Parmi ces options, la fermentation lactique a l’avantage
de nécessiter très peu d’énergie et pratiquement aucun matériel, ce qui l’a
rend très appréciée des amateurs de Zéro Déchet.
Adoptez le batch-cooking
Dans l’idée cumulée de cuisiner soi-même ses repas et d’éviter le
gaspillage alimentaire, il vous est possible d’adopter la technique du batch
cooking (ou « cuisine en lots » dans la langue de Molière).
Il s’agit tout simplement de préparer tous vos plats de la semaine en une
seule fois, de manière à ne pas être condamné(e) à passer tous les soirs
devant vos fourneaux ! Cette technique vous permet de planifier vos repas
(et donc vos courses), d’éviter de gaspiller (tout ce qui est acheté est
utilisé) et de gagner du temps (tous vos plats sont préparés à l’avance).
Grâce à l’utilisation de contenants réutilisables (idéalement en verre, car ce
matériau est moins toxique que le plastique quand il passe aux micro-
ondes), vous pouvez préparer vos repas pour toute une semaine. Selon vos
besoins et la fraîcheur des aliments, congelez certaines portions ou laissez-
les au réfrigérateur.

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Profitons-en pour rappeler que, contrairement aux idées reçues, faire soi-
même sa cuisine ne prend pas des heures. La plupart des plats préparés
(plats de pâtes, riz en sauce, etc.) pourraient être réalisés maison en moins
d’une demi-heure. Ces mêmes plats faits maison seront par ailleurs
meilleurs pour la santé et nettement plus savoureux que leurs équivalents
industriels.
Le batch cooking peut par ailleurs être une belle manière de passer du
temps en famille, notamment le week-end, et d’impliquer les enfants dans
la préparation des repas.
Composter
Même un foyer 100 % Zéro Déchet risque de continuer à produire du
déchet, à savoir le déchet organique. Eh oui, la démarche Zéro Déchet ne
peut pas vous forcer à manger les trognons de pomme ou la peau des
courges !
En théorie, un mode de vie Zéro Déchet (qui s’appuie sur la nourriture
maison et sur une alimentation fraîche) va augmenter considérablement
votre part de déchets organiques et réduire tous vos autres déchets
ménagers.
Or, les déchets organiques, s’ils ne sont pas compostés, génèrent une
grande quantité de gaz à effet de serre ou de carbone lorsqu’ils sont traités
par incinération ou enterrés. Voilà pourquoi il est indispensable
d’apprendre à composter, ou tout du moins d’avoir le réflexe de trier vos
déchets organiques.
En appartement, une bonne option est d’opter pour le lombricomposteur. Il
s’agit d’une boîte en plastique relativement discrète dans laquelle une
colonie de vers va s’occuper de transformer vos déchets organiques en
compost. À défaut, et si les vers vous horripilent, arrangez-vous avec vos
voisins pour mettre en place un bac de compost pour l’immeuble, et
demandez à votre mairie de mettre en place un service de collecte des
déchets organiques. C’est une pratique de plus en plus en vogue, car les
déchets organiques sont nettement moins coûteux à traiter que les autres
pour une collectivité.
En maison avec jardin, l’idéal est tout simplement d’acheter un compost,
c’est-à-dire une boîte en plastique ou en bois dans laquelle vous pouvez
placer vos déchets organiques. Le compost peut accueillir les déchets de
fruits et de légumes, les coquilles d’œuf, le marc de café, les tontes
d’herbe, les cendres, les fleurs fanées… On évite simplement d’y placer de

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la viande ou du poisson, qui pourraient attirer les bêtes et représenter un
danger sanitaire.
Pour créer du bon compost, il suffit de mélanger régulièrement son
compost, et de veiller à son oxygénation et à son humidité. Certains
compostent même sans bac à compost, directement au sol, même si cela
n’est pas forcément très esthétique dans le jardin ! Vous serez quoi qu’il en
soit surpris de réaliser à quel point vos déchets organiques vont perdre de
volume en quelques jours à peine.
Réutiliser ses déchets
En dehors du compost pur et simple, il est également possible de «
réutiliser » certains déchets à diverses utilités. Attribuer un nouveau rôle à
un déchet vous permet justement de ne plus en faire un déchet, et c’est
donc l’occasion de vider un peu votre poubelle. Il faut pour cela vous
informer des différentes utilisations possibles de certains de vos déchets.
Pour exemple, le marc de café peut servir à de nombreuses fins. Il peut être
réutilisé pour nettoyer les canalisations des éviers ou pour enlever les
odeurs de vos placards et frigo. Il sert également comme compost s’il est
mélangé à de la terre. Certaines personnes l’utilisent même comme
gommage pour la peau, en le mélangeant avec de l’huile essentielle.
Au lieu de jeter les épluchures de légumes à la poubelle, vous pouvez les
conserver pour vos soupes. Certaines peaux, fanes, tiges et pelures de
fruits et légumes sont consommables, à condition qu’ils soient bio (la peau
des fruits est légume non bio ne doit pas être consommée, car riche en
pesticides !). Les épluchures peuvent donner bon goût à vos bouillons et
peuvent même être grillées ou frites.
Les pelures d’oranges (qui mettent plus de temps à se composter que les
autres déchets organiques) peuvent également être utilisées en cuisine. Les
pelures d’oranges sont la partie la plus concentrée en vitamine C. De ce
fait, il est possible d’en faire de la poudre à titre de produits de beauté. Ou
alors d’utiliser la pelure comme ingrédient culinaire dans les gâteaux, à
saupoudrer dans une salade ou dans des plats cuisinés. On peut enfin
laisser tremper l’écorce d’orange ou de citron dans du vinaigre, pour créer
un produit ménager maison.
Si vous mangez de l’ananas, il est possible de récupérer la touffe verte de
l’ananas pour la transformer en plante grasse. Pour se faire, vous devez
enlever les feuilles du dessous de la touffe et la planter dans votre jardin ou
dans un pot.

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Les déchets non organiques peuvent aussi être réutilisés, à travers ce que
l’on appelle l’upcycling (ou surcyclage) : à savoir le fait de réutiliser des
déchets sous une nouvelle forme, pour ne pas les jeter. Il vous est par
exemple d’utiliser des bocaux en verre achetés en supermarché (bocaux de
conserve, bocaux de compotes, bocaux d’olives, etc.) pour en faire
différents contenants.
Le surcyclage peut par ailleurs se muer en véritable discipline artistique.
De vieux objets surcyclés peuvent ainsi devenir des meubles, des horloges,
des éléments de décoration ou tout simplement des œuvres d’art.
Abandonner l’éponge
Les éponges comptent parmi les petits objets indispensables qu’on change
régulièrement, car elles se dégradent assez vite. Si vous décidez d’adopter
l’attitude Zéro Déchet, il n’est pas inintéressant de vous pencher sur des
solutions plus durables que l’éponge pour faire la vaisselle.
L’une des meilleures solutions pour remplacer les éponges ordinaires est le
Tawashi. Il s’agit d’une technique japonaise qui consiste à fabriquer soi-
même son éponge, à partir de vieux vêtement ou de vieux tissus (soit le
concept même de l’upcycling).
S’il est relativement facile de faire soi-même un Tawashi (de nombreux
tutoriels en ligne vous l’expliqueront, et il vous suffit d’avoir un vieux T-
shirt, une planche en bois et des clous), il est également possible d’en
acheter en ligne ou chez certaines associations. L’intérêt premier du
Tawashi est qu’il peut être lessivé, et s’avère donc réutilisable.
Dans l’idéal, prenez le temps d’apprendre à réaliser un Tawashi, car ce
sera une belle manière de surcycler vos vieux vêtements. Le Tawashi sert
comme éponge, mais aussi pourquoi pas en tant que chiffon, pour
dépoussiérer la maison et la nettoyer de fond en comble. Il fait également
office de superbe cadeau Zéro Déchet pour vos proches !
Adopter des contenants réutilisables
Que ce soit au moment de cuisiner ou de faire vos courses, il est essentiel
d’acheter des contenants réutilisables pour votre cuisine. On préférera
toujours des contenants en verre (notamment si vous les passez au four
micro-ondes), car le verre est plus durable, plus sain et plus simple à
recycler que le plastique.
Utilisez des contenants réutilisables pour emporter vos repas faits-maison,
mais aussi pour faire des courses Zéro Déchet. Vous pouvez par exemple

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tendre un contenant en verre à votre fromager ou à votre boucher, pour ne
pas qu’il place vos courses dans des sachets plastiques ou dans des
emballages. Cela sera d’ailleurs plus simple à ranger dans votre frigidaire,
puisque vous pourrez y laisser directement le contenant, plutôt que d’avoir
à dépaqueter chaque aliment une fois arrivé à la maison.
S’il est toujours intéressant d’acheter des boîtes pour emporter ses repas,
notez que vous pouvez aussi réutiliser des contenants vendus dans le
commerce. Un bocal en verre peut par exemple être réutilisé pour contenir
vos pâtes ou votre riz en vrac, ou encore pour congeler vos soupes ou vos
plats préparés (attention cependant à ne pas remplir le contenant en verre
jusqu’au bout, sans quoi il risque de se casser lors de la congélation).
Fabriquez vos propres produits ménagers
Si vous souhaitez encore une fois faire des économies en réduisant votre
impact sur l’environnement, il est essentiel d’apprendre à faire vos propres
produits ménagers.
Plutôt que d’acheter 1001 produits pour nettoyer la cuisine de fond en
comble, certains produits naturels suffiront à tout récurer, de manière aussi
efficace que les produits ménagers vendus en grande surface et en
s’avérant bien plus sains pour votre famille !
En soi, certains produits basiques permettent de créer à peu près tous les
produits d’entretien qu’il vous faut. Citons notamment le savon de
Marseille ou le savon noir, le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude.
Pour laver les sols, vous pouvez par exemple utiliser un seau rempli d’eau
chaude, dans lequel vous aurez ajouté deux cuillères à soupe de vinaigre
blanc et un peu de savon noir liquide ou de savon de Marseille.
Pour un nettoyant multi-usage (à utiliser avec un Tawashi !), mélangez
50 cl d’eau chaude, deux cuillères à soupe de bicarbonate de soude et 4
cuillères à soupe de vinaigre blanc dans un récipient à spray.
Un mélange de 25 cl de vinaigre et de 75 cl d’eau chaude fait par ailleurs
un excellent nettoyant pour vitres. C’est également une superbe solution
anticalcaire. Pensez à acheter votre vinaigre blanc en grand bidon, car vous
allez réaliser que le vinaigre blanc est indispensable pour nettoyer sa
maison. Et voilà qui tombe bien, car c’est un produit particulièrement bon
marché !
Notez que si l’odeur du vinaigre vous gêne, vous pouvez ajouter un peu de

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jus de citron, ou encore quelques gouttes d’huiles essentielles dans vos
produits ménagers fait maison. Vous pouvez également laisser tremper des
écorces d’orange ou de citron pour donner une meilleure odeur à votre
vinaigre blanc.
Allaiter bébé
Sur le sujet spécifique de bébé (qui pourrait donner lieu à un livre entier
sur le bébé Zéro déchet !), notons que l’allaitement est clairement la
meilleure solution pour tous ceux qui visent le Zéro Déchet.
Allaiter bébé le plus longtemps possible permet d’éviter une grande
quantité de plastique (biberons), mais aussi d’emballages et de détritus.
C’est aussi une façon très saine de nourrir bébé, et 100 % naturelle et
écologique ! Maman peut par ailleurs conserver son lait dans des pots
réutilisables, ce qui peut faciliter cette décision d’allaiter.
Naturellement, rappelons qu’il ne s’agit en rien d’une obligation ! Si
l’allaitement vous gêne ou vous dérange pour quelque raison que ce soit,
ne vous forcez pas. Encore une fois, une démarche Zéro Déchet doit
s’adapter à chaque individu, et il ne s’agirait en aucun cas de culpabiliser
les mères qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas allaiter.
Dire adieu à l’essuie-tout et aux serviettes jetables
Dans la cuisine (comme ailleurs dans la maison), la démarche Zéro Déchet
va consister à éradiquer au maximum les produits jetables.
Cela va notamment concerner l’essuie-tout ou encore les serviettes en
papier. Dans la même lignée que le Tawashi, nous vous invitons à utiliser
des serviettes et chiffons en tissu pour vos tâches ménagères du quotidien.
Une fois encore, upcycler ses vieux vêtements peut être l’occasion de créer
de nouveaux chiffons ou des serviettes originales pour la table !
Si cela ne concerne pas forcément la cuisine, ayez également le réflexe des
mouchoirs en tissu. Vous trouverez certainement dans vos armoires les
vieux mouchoirs de vos parents ou grands-parents. Avouez qu’il est plus
impressionnant de se moucher dans un morceau de tissu ayant appartenu à
votre grand-père plutôt que dans un mouchoir en papier que vous allez
jeter dans la seconde ?
Ces différents éléments en tissu vous permettent de ne plus jeter des
quantités astronomiques de papier, en utilisant uniquement des chiffons et
essuie-tout que vous êtes en mesure de nettoyer et de réutiliser.
Dire adieu aux pailles

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Autre mauvaise habitude à bannir absolument de votre cuisine : l’achat de
pailles en plastique. En dehors d’être un déchet immédiat, puisqu’à usage
unique, les pailles en plastique ne sont pratiquement jamais recyclées.
Elles sont en effet si légères qu’elles ont tendance à être relâchées dans la
nature, même lorsqu’on les place dans une benne en plastique.
Résultat ? On les retrouve notamment sur nos plages et dans nos océans,
où elles deviennent dangereuses pour la faune locale. On évitera donc
absolument l’utilisation de pailles, à la maison comme en extérieur.
L’alternative pour ne plus acheter des pailles en plastique est l’achat de
pailles en inox réutilisables. Mieux encore, apprenez qu’il est tout à fait
possible de boire… sans paille. Eh oui, on n’arrête pas le progrès !

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2. Dans la salle de bain
Tout comme la cuisine, la salle de bain est une pièce dans laquelle il est
possible de réduire considérablement ses déchets. Il faut dire que bon
nombre de nos soins d’hygiène quotidiens exigent des consommables
(lames de rasoir, cotons-tiges, lingettes démaquillantes, etc.) et génèrent
donc des déchets.
La salle de bain peut également rapidement se transformer en véritable
comptoir de cosmétiques, de crèmes et de produits de beauté, parfois plus
polluants qu’efficaces.
Changer sa routine de soin peut ainsi permettre de réduire la quantité de
déchets produite dans la salle de bain… tout en nous simplifiant la vie !
Limiter l’usage de produits de beauté
Les marques de cosmétique ont l’art de nous vendre 1001 produits de
beauté plus ou moins dispensables. Crèmes hydratantes, rouge à lèvres,
baume après-rasage, mascara, eye-liner, fond de teint, crèmes antirides…
L’achat de produits cosmétiques peut ainsi devenir un vrai gouffre
financier, et entraîner son lot de déchets et de gaspillage. Concrètement, il
est toujours intéressant de faire le tri dans ses produits de beauté, et
d’éliminer ceux que l’on n’utilise jamais.
Donnez les produits cosmétiques que vous n’utilisez pas, et forcez-vous à
utiliser ce que vous utilisez peu, de manière à les terminer. Gardez une
liste des produits de beauté qui vous semblent essentiels, et cessez de
racheter ceux qui sont tout simplement superflus. Notez par ailleurs que
certains emballages de produits de beauté peuvent faire des boîtes de
rangement très pratiques.
Dans l’idéal, n’hésitez pas à chercher à réaliser vos propres cosmétiques
pour limiter vos achats, et donc vos déchets. Sachez également faire
preuve de minimalisme dans vos produits, et demandez-vous si tel ou tel
produit est vraiment utile, vraiment efficace, vraiment indispensable…
Une fois encore, chacun adoptera sa propre démarche Zéro Déchet. Si
vous êtes coquet(te), rien ne vous empêche de continuer à utiliser vos
produits favoris. Mais force est de constater qu’on possède souvent des
produits plus dispensables que d’autres…
Réduire ses nouveaux achats est aussi une belle manière de réduire vos
déchets. Si vous achetez régulièrement de nouveaux produits de beauté,

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faites le point sur vos 10 derniers achats : parmi ceux-ci, combien se sont
avérés vraiment révolutionnaires et indispensables ? Et combien ont
simplement rejoint la pile de produits que vous n’utilisez jamais, après une
ou deux utilisations infructueuses ?
Changer de protections périodiques
Les menstruations peuvent être une source de déchets pour le moins
embarrassante. Encore une fois, il existe des alternatives Zéro Déchet aux
incontournables serviettes hygiéniques et aux tampons.
Citons l’existence des serviettes hygiéniques en tissu, qui peuvent être
lavées en machine et sont donc réutilisables. On peut également évoquer la
coupe menstruelle (aussi appelée « cup »), un cône en plastique réutilisable
qui peut remplacer le tampon. Cette dernière doit simplement être rincée
quotidiennement à l’eau froide et stérilisée à chaque nouveau cycle.
Certaines femmes optent pour la solution du flux instinctif libre (ou « free
flow instinct »). Il s’agit tout bonnement de se passer de protections
périodiques, en éliminant les flux aux toilettes quand elles en ressentent le
besoin. Cela nécessite cependant un peu de pratique, et ne conviendra bien
évidemment pas à toutes les femmes.
On notera par ailleurs que les protections périodiques jetables ne sont pas
sans impact sur la santé (ni sur l’environnement). Les substances
contenues dans ces dernières (notamment les substances utilisées pour
blanchir le coton) ont récemment fait l’objet de différents débats sanitaires,
de même que le risque de choc toxique imputable à l’utilisation d’un
tampon (mais qui existe tout de même avec l’utilisation de la coupe
menstruelle).
Le mieux est pour chaque femme de se renseigner sur les différentes
options qui s’offrent à elle et de faire ses propres essais, jusqu’à trouver la
solution la mieux adaptée.
Se démaquiller autrement
Tout comme il est préférable de bannir l’essuie-tout et les mouchoirs en
tissu, on conseille également de faire un trait sur les lingettes
démaquillantes, autrement plus polluantes que les mouchoirs en papier,
puisqu’elles peuvent contenir de nombreux produits… parfois pas toujours
bons pour votre peau ni pour la planète.
Dans ce cadre, il est possible d’utiliser des cotons lavables en tissu pour se
démaquiller. Couplez-les avec un peu d’huile végétale, pour un

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démaquillage plus naturel et plus respectueux de l’environnement.
Les cotons lavables, au même titre que les mouchoirs et serviettes en tissu,
peuvent être lavés en machine et réutilisés. L’avantage de cette solution
pour votre peau est que vous allez pouvoir utiliser des produits plus
naturels et moins agressifs pour vous démaquiller.
Se raser autrement
Le rasage peut également être à l’origine d’une belle quantité de déchets.
Mais une fois encore, il existe des alternatives !
Naturellement, on bannira absolument les rasoirs jetables, qui sont une
véritable catastrophe écologique. Si les rasoirs à recharge sont (un peu)
meilleurs, ils restent relativement polluants, en particulier si vous devez
changer régulièrement de recharge.
Une bonne alternative est d’opter pour un rasoir réutilisable, que ce soit
pour la barbe ou pour les jambes. On utilisera alors un rasoir de sûreté, à
savoir les « anciens » modèles de rasoirs, avec lesquels on utilise des lames
de rasoir en platine. L’avantage du rasoir de sûreté est que la seule pièce
consommable est la lame. Vous n’aurez donc pas à jeter tout le rasoir, ou
toute la tête du rasoir, une fois la lame usée.
Les lames de rasoir usagées devront être placées dans une boîte de
protection (parfois livrée avec la lame), puis jetées en déchetterie. Placer
des lames de rasoir dans les déchets ménagers représente en effet un
véritable danger.
Une autre alternative est le coupe-chou avec une lame en acier aiguisable,
qui n’utilise pas de lames de rasoir. Cependant, un tel rasoir nécessite
beaucoup d’entretien, et s’avère nettement plus difficile à utiliser et plus
dangereux qu’un rasoir de sûreté. À réserver aux initié(s) !
Pour un rasage Zéro Déchet, pensez également à remplacer la mousse à
raser. Utilisez en lieu et place un savon de rasage, à savoir un savon
saponifié à froid, qu’il suffit de faire mousser avant de l’appliquer sur le
visage ou les jambes. Vous pouvez notamment utiliser un blaireau de
rasage, qui permet de faire mousser plus facilement le savon.
L’après-rasage peut quant à lui être remplacé par de l’huile végétale. On
utilisera par exemple de l’huile de millepertuis ou de l’huile de chanvre
pour soulager le feu du rasoir.
Abandonner le coton-tige

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Les cotons-tiges sont aussi une autre source de consommables qui génèrent
du déchet dans la salle de bain… Mais pas que !
Le coton-tige est considéré comme beaucoup comme une véritable
catastrophe écologique, puisqu’on retrouve ces tiges en plastique dans nos
mers et sur nos plages. Les pouvoirs publics ont d’ailleurs pris conscience
de ce fait, en interdisant les cotons-tiges en plastique à partir de 2020.
Encore une fois, il est possible de leur trouver une alternative Zéro Déchet
nettement plus respectueuse de l’environnement, à travers le cure-oreille
(aussi appelé « oriculi© »). Cette tige en bambou réutilisable permet de se
nettoyer les oreilles sans danger, et peut être nettoyée et réutilisée à
l’infini. Pour l’enfant, elle doit néanmoins être utilisée par un adulte.
Utiliser du savon
Un autre élément à abandonner absolument dans le cadre d’un projet Zéro
Déchet sera le gel douche, qui a pourtant pris une place prépondérante
dans nos salles de bain ces dernières décennies. Il faut prendre conscience
que consommer du gel douche a un impact immense sur notre «
production » de déchets plastiques.
Adopter des savons solides sera non seulement plus écologique, mais
également plus économique. Alors qu’un gel douche va durer quelques
semaines tout au plus, un savon solide peut vous durer plus d’un mois.
Contrairement à certaines idées reçues, le savon solide n’est pas moins
hygiénique que le gel douche. C’est même tout le contraire ! Les
éventuelles bactéries qui pourraient se poser sur un savon solide ne restent
pas sur les mains. En cas de doute, il vous suffit par ailleurs de rincer le
savon avant utilisation, car les bactéries ne restent que sur la couche
superficielle de ce dernier.
La composition des gels douche est par ailleurs riche en substances
potentiellement nocives, ce qui peut faire du mal à votre peau ainsi qu’à
l’environnement. Remplacez les gels douches par des pains de savon bio,
de type savon de Marseille ou savon d’Alep (on peut les trouver sans
aucun emballage dans certains magasins). Pour les peaux les plus
sensibles, un pain dermatologique sera l’idéal.
Attention à toujours vérifier la composition de vos savons, pour vous
assurer qu’ils soient le plus naturel possible. On se méfiera notamment de
la composition du savon de Marseille, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une
marque déposée.

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Dans tous les cas, abandonner le gel douche est loin d’être aussi difficile
qu’il y paraît. Vous réaliserez d’ailleurs bien vite que le pain de savon est
tout aussi hydratant, sinon plus, qu’un gel douche.
Utiliser du shampoing solide
Dans le même esprit que l’abandon du gel douche, les produits pour
cheveux liquides sont également un problème conséquent dans le cadre du
Zéro Déchet. Les shampoings en bouteille ont en effet strictement les
mêmes défauts que le gel douche.
On peut heureusement les remplacer par des shampoings solides, qui sont
livrés dans des emballages en carton (voire mieux, sans aucun emballage).
On trouve aujourd’hui sur le marché autant de shampoings solides que de
shampoings liquides sur le marché, et il ne sera donc pas difficile de
trouver votre bonheur.
L’usage est simplissime : il vous suffit de mouiller vos cheveux, puis
d’utiliser le shampoing solide comme un savon. Il moussera légèrement
moins qu’un shampoing liquide, mais sera tout aussi efficace.
Le must ? Vous pouvez créer votre propre shampoing. On peut trouver de
nombreuses recettes de shampoings solides sur le marché, notamment à
base d’huile végétale, de poudres végétales et d’huiles essentielles.
Les plus audacieux pourront même s’essayer à des solutions de shampoing
totalement naturelles, par exemple à travers un mélange de bicarbonate de
soude et de vinaigre de cidre, ou encore en utilisant de l’huile de coco ou
encore de l’avocat.
Nous vous invitons à parcourir internet à la recherche de recettes de
shampoings maison, pour trouver la solution qui vous convient le mieux.
Se brosser les dents autrement
Les tubes de dentifrice représentent un autre déchet notable de la salle de
bain, et qu’il est possible d’éviter par des gestes simples.
L’une des solutions les plus simples est d’opter pour le dentifrice solide.
Ce dernier peut se présenter sous la forme de petites pastilles, ou encore
d’un bloc solide. Différentes marques peuvent vous proposer de telles
solutions.
Comme avec le shampoing, il est possible de trouver des recettes de
dentifrice, notamment avec de l’argile, du bicarbonate de soude et des
huiles essentielles. On peut enfin opter pour des recettes de grand-mère ou

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des substituts au dentifrice. On peut ainsi se laver les dents au gros sel, à
l’huile de coco ou encore au savon de Marseille.
On gardera à l’esprit que c’est le brossage qui permet de nettoyer les dents,
bien plus que le dentifrice. En effet, c’est l’action du brossage qui participe
à retirer le tartre et à nettoyer vos dents. Mais il est évident qu’avoir un
produit mentholé pour accompagner ce mouvement est nettement plus
agréable…
D’un point de vue écologique, on évitera bien évidemment la brosse à
dents électrique, particulièrement polluante (comme tout produit à
batterie). On privilégiera les brosses à dents en bambou pour remplacer le
plastique. Il existe également des brosses à dents à tête interchangeables,
qui permettent de ne jeter que la tête de la brosse à dents, et pas la brosse à
dents entière.
Dans l’idéal, une brosse à dent en bois sera celle qui aura le moins
d’impact sur l’environnement, elle qui peut être compostée… mais
attention à bien vous informer sur la provenance du bambou !
Changer de déodorant
Comme précédemment, le déodorant fait partie des consommables de la
salle de bain qui génère du déchet. C’est particulièrement le cas avec les
déodorants en spray et leur emballage métallique, mais les déo billes et
leur emballage plastique n’est pas mieux non plus.
Pour remplacer les bonbonnes de déodorant ou les sticks en plastique, vous
trouverez différents déodorants solides sur le marché. Ces derniers
s’appliquent généralement sur une peau encore humide, juste après la
douche. C’est l’occasion d’opter pour des déodorants bio et sans sels
d’aluminium, qui seront nettement meilleurs pour votre santé. C’est aussi
l’occasion de faire une croix sur le déodorant en spray, qui n’est
clairement pas bon pour la santé lorsqu’il est inhalé lors de la projection.
Notez que vous trouverez différentes recettes pour créer du déodorant
maison, notamment à base de plantes et d’huiles essentielles. À ces
recettes, certains préfèrent utiliser directement de la pierre d’Alun, du
bicarbonate de soude, du talc, du vinaigre de cidre ou encore de l’argile
blanche. Une fois encore, à chacun de trouver la solution qui convient le
mieux à sa peau et à ses préférences.
Installer une douchette de toilettes
Le papier toilette n’est clairement pas la solution la plus écologique pour

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faire sa commission. En dehors des déchets qu’il génère (rouleaux en
carton et emballage plastique), le papier toilette peut s’avérer polluant à
produire. D’après une étude réalisée en 2009 par Product Carbon
Footprints, la production d’un paquet de 10 rouleaux de papier toilette créé
en moyenne 2,5 kg d’émission de CO2.
Pour le remplacer, certains adeptes du Zéro Déchet utilisent du papier
toilette lavable. Ce dernier nécessite une certaine organisation, car il exige
de stocker les tissus sales dans un récipient clos, et de le passer
régulièrement à la machine.
La meilleure solution reste cependant le bidet, ou tout simplement la
douchette pour toilettes. Se laver les fesses à l’eau est courant en Asie ou
au Moyen-Orient, et permet de faire une croix définitive sur le papier
toilette. On accompagne ce geste d’une serviette en tissu, pour essuyer
l’eau après le nettoyage.
Certes, il s’agit là d’une nouvelle pratique à adopter, mais se laver à l’eau
est tout aussi hygiénique que le papier toilette, et nettement moins
polluant.
Faire sa lessive autrement
Tout comme il est possible de faire ses produits d’entretien et ses produits
de beauté à la maison, la lessive n’échappe pas à la règle ! Les produits de
lessive sont généralement très polluants, que ce soit avec leur emballage
plastique ou avec leur composition riche en substances chimiques.
À la place, apprenez à faire votre propre lessive. Une recette simple de
lessive est de râper 50 grammes de savon de Marseille, à faire fondre dans
un litre d’eau chaude, avant d’ajouter une cuillère à soupe de bicarbonate
de soude. Mélangez le tout et diluez si nécessaire, puis utiliser directement
dans la machine.
Encore une fois, vous trouverez de nombreuses recettes de lessive maison
en vous renseignant sur internet, et vous réaliserez qu’elles n’ont rien à
envier aux lessives vendues dans le commerce.
Ne plus repasser
Le concept de Zéro Déchet s’applique aussi au gaspillage d’énergie.
Bonne nouvelle ? Une démarche Zéro Déchet peut vous soulager de
certaines tâches ménagères !
En effet, dans le but de réduire son impact sur l’environnement, il est
conseillé de limiter au maximum le repassage de ses vêtements. Cela

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permet d’une part d’économiser de l’électricité, mais aussi d’autre part de
prendre davantage soin de ses vêtements.
Il faut comprendre que l’habillage représente une part non négligeable de
votre impact environnemental. La production d’un seul vêtement exige une
quantité considérable d’énergie, d’eau, de produits chimiques, de
transports, etc. Dès lors, conserver ses vêtements le plus longtemps
possible est clairement un geste Zéro Déchet dont il ne faudrait pas sous-
estimer l’importance.
L’un des secrets pour se passer du repassage est d’étendre son linge d’une
certaine manière. On conseille par exemple d’étendre ses pantalons à
l’envers, de manière à ce que le poids du pantalon le tende, et participe à
éliminer les plis. Il est par ailleurs conseillé d’étendre les chemises sur des
cintres, après les avoir bien secouées pour éliminer les plis. Pensez enfin à
étendre le linge dès que la machine est terminée, pour éviter qu’il forme
des plis directement dans la machine, juste après le lavage.
Notons au passage qu’étendre le linge plutôt que de le passer au sèche-
linge permet également de protéger votre linge et vous évite de vous
préoccuper d’un gros appareil électroménager supplémentaire, qui pourrait
devenir un déchet particulièrement imposant !

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3. Dans la garde-robe et le reste de la maison
À présent que les deux principales pièces génératrices de déchets dans la
maison ont été étudiées en long et en large, examinons le reste des efforts
que vous pouvez réaliser dans la maison.
De manière générale, la majorité de nos déchets ménagers est produite
dans la salle de bain et dans la cuisine, mais une part non négligeable de
nos déchets provient des autres pièces de la maison (notamment notre
garde robe) ainsi que de nos habitudes de vie.
Voyons ce qu’il est possible de modifier pour s’assurer de limiter au
maximum les déchets produits dans la maison.
Donner vos vieilles affaires
Le mouvement Zéro Déchet est un mode de pensée dont l’esprit
s’approche beaucoup du minimalisme. Une partie du travail Zéro Déchet
va consister à se débarrasser de ses affaires inutiles. Paradoxalement, un
partisan du Zéro Déchet a parfois tendance à jeter de nombreuses affaires
durant les premières semaines suivant sa décision de réduire ses déchets.
Il est très pertinent de faire le tri dans ses possessions, car cela peut nous
aider à réaliser à quel point nous avons tendance à nous entourer d’objets
inutiles et qui viennent encombrer notre quotidien. Cette pratique est donc
excellente pour canaliser notre fièvre acheteuse, car cela nous fait réaliser
à quel point la société de consommation est parfois vaine.
Mais la pire chose à faire serait de jeter vos vieilles affaires ! Au contraire,
ayez le réflexe de les vendre ou de les donner. Côté vente, le bon coin (site
internet) ou Vinted (application mobile) sont vos meilleurs amis. Vous
pouvez également vous rapprocher d’associations de troc, qui vous
permettent d’échanger vos objets inutiles contre des objets pour lesquels
vous trouverez une utilité.
Côté don, les vêtements peuvent être donnés à Emmaüs, à la Croix-Rouge,
Oxfam ou à des associations locales s’ils peuvent encore être portés.
Pensez à les ramener dans des conteneurs de collecte s’ils ne peuvent plus
être portés. Attention : les conteneurs de collecte servent généralement
uniquement à recycler les vieux vêtements (ce qui peut s’avérer très
rentable pour des sociétés de recyclage de tissus), et rarement à les donner
à des associations. Si vous avez de beaux vêtements, mieux vaut les
confier directement à une association, qui pourra le vendre au profit des

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nécessiteux, ou tout simplement les donner à qui en a le plus besoin.
Les vieux appareils ménagers ou électroniques, fonctionnels ou non,
peuvent être donnés aux recycleries ou aux associations spécialisées. Le
réseau Envie, présent partout en France, se fait la spécialité de réparer ou
de recycler les appareils électriques en panne. Il s’agit par ailleurs d’un
excellent réseau pour acheter des appareils d’occasion garantis, et donc
éviter le neuf quand il s’agit de remplacer un appareil défaillant.
Recycler
Toujours dans l’optique de se débarrasser de ses vieilles affaires sans créer
une importante quantité de déchets à enfouir ou à incinérer, il est important
d’apprendre les bons gestes en matière de recyclage.
Nous n’allons pas vous parler ici du recyclage des matières courantes
comme le plastique, qui dépend uniquement de votre commune et des
points de collecte présents autour de chez vous, mais nous aborderons ici
les déchets plus délicats à jeter.
Apprenez ainsi que les piles usagées doivent être laissées dans les
conteneurs de collecte présents dans tous les supermarchés. Les ampoules
fluorescentes, basse consommation et LED peuvent être recyclées. On les
dépose dans des conteneurs spécifiques, souvent présents en grande
surface. Les distributeurs sont d’ailleurs contraints d’accepter de recycler
une ampoule si vous leur achetez une ampoule. Les ampoules à filaments
(halogènes ou à incandescence) ne peuvent être recyclées, et doivent être
placées avec les ordures ménagères (mais jamais dans la poubelle à
verre !).
Les pneus usagés, les huiles de vidange et les batteries de véhicule doivent
être repris gratuitement par votre garagiste. Refusez donc de récupérer un
vieux pneu lorsque vous changez de pneu, car c’est au garagiste de prendre
en charge les frais liés à ce déchet. Les bouteilles de gaz vides font l’objet
d’une consigne et doivent également être rendues au distributeur.
Il en est de même pour les appareils électriques usagés, qui doivent
obligatoirement être récupérés par les grandes surfaces. Vous avez
certainement remarqué que les grandes surfaces indiquent souvent un petit
surcoût lié à l’éco participation pour les appareils électriques ? Cette éco
participation sous-entend que le commerce qui vous l’aurez faite payer
doit nécessairement reprendre votre vieil appareil électroménager si vous
en achetez un nouveau. Cela devra se faire même dans le cadre d’une
livraison à domicile (la société de livraison prenant en charge la

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récupération de l’ancien appareil).
Encore une fois, l’idéal reste cependant de donner vos appareils
électroménagers à un réseau comme Envie, qui les acceptera gratuitement
et sans engagement. Profitez-en pour acheter un appareil d’occasion chez
ce même réseau, de manière à encourager une économie circulaire et plus
respectueuse de l’environnement.
Il est enfin possible de recycler vos médicaments usagés en pharmacie.
Cela vous évite de jeter des substances potentiellement dangereuses
directement dans la nature.
Il est idéal de faire ce travail de recyclage dans un premier temps, en
particulier s’il vous paraît éreintant. Si vous savez à quel point un déchet
est délicat à traiter (cela vaut particulièrement pour les déchets dangereux),
vous aurez tendance, à l’avenir, à lui choisir une alternative plus
respectueuse de l’environnement !
Refuser les publicités
Le meilleur investissement à faire pour un adepte du Zéro Déchet est
l’autocollant « Stop Pub ». Si vous recevez régulièrement des magazines
publicitaires (ce qui est très certainement le cas), sachez que poser un tel
autocollant va tout simplement stopper net ce flot incessant de déchets.
En moyenne, on considère qu’un Français reçoit 40 kg de publicité par an
dans sa boîte aux lettres. Or, un autocollant de quelques grammes suffit à
se passer de tout ça !
Vous pouvez acheter un autocollant « Stop Pub » dans certains
commerces, le trouver dans des associations locales ou tout simplement le
fabriquer vous-même. Libre à vous d’imprimer cet autocollant, ou tout
simplement d’écrire un message « Stop pub » sur votre boîte aux lettres.
Ce simple message indiquera aux distributeurs de prospectus que votre
boîte aux lettres est devenue intouchable ! C’est aussi simple que ça.
Demandez à recevoir vos factures en ligne
En dehors de la publicité (qui ne vous apporte rien de bien utile), il se peut
que vous receviez d’autres courriers tout aussi polluants : factures, lettres
de la banque, contrats, etc.
Or, la plupart des organismes proposent aujourd’hui l’envoi de factures
numériques ou la création de comptes 100 % en ligne. Ces options sont
non seulement moins polluantes, mais aussi plus pratiques. La plupart du
temps, vous avez accès à toutes vos factures et à tous vos documents en

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ligne, directement sur un compte accessible grâce à internet.
Le mieux à faire pour cela est d’identifier tous les organismes qui vous
envoient du courrier, et de les contacter individuellement pour déterminer
si vous avez la possibilité de profiter de documents numérisés.
Certes, le stockage en ligne n’est pas nécessairement sans impact
écologique, mais gardez à l’esprit que les entreprises conservent quoi qu’il
en soit vos factures et documents. Mieux vaut donc éviter, en plus de cela,
qu’elles les impriment et les envoient par la poste !
Limiter les appareils électroniques
Au fil des dernières décennies, l’électronique s’est invitée un peu partout
dans nos maisons. Depuis les premiers appareils électroménagers aux
smartphones, en passant par les ordinateurs, les tablettes, les brosses à
dents électriques, la domotique et les objets connectés… Il semblerait que
les constructeurs redoublent d’inventivité pour placer des batteries dans
tous nos objets du quotidien !
Or, les batteries et la plupart des composantes de nos objets électroniques
et de notre électroménager ne sont pas ou peu recyclables, et ces appareils
sont particulièrement polluants à produire et très gourmands en matières
premières. Vous l’aurez compris, l’idéal est donc de limiter au maximum
l’usage de ces outils modernes, mais potentiellement dévastateurs pour la
planète.
La première solution pour éviter les appareils électroniques est tout
simplement… de s’en passer ! Il est possible de vivre sans batteur
électrique, sans tablette numérique, sans brosse à dents électrique, sans
machine à pain, sans micro-ondes… voire sans frigidaire pour certains ! Si
un appareil électrique ne vous paraît pas indispensable à votre quotidien,
ne l’achetez pas. Si un appareil sans batterie permet de remplacer un
appareil avec batterie, préférez cette première solution.
Une autre manière de limiter votre impact écologique est de choisir
uniquement des équipements de qualité. Mieux vaut payer plus cher pour
un produit durable, plutôt que d’utiliser des produits électroniques bas de
gamme, qui devront rapidement être remplacés. Renseignez-vous donc
toujours sur les produits que vous achetez, et évitez à tout prix les marques
qui appuient leur stratégie commerciale sur l’obsolescence programmée.
Faire le tri dans ses e-mails
Pour continuer sur le numérique, évoquons une démarche Zéro Déchet

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nettement plus pertinente qu’il y paraît au premier abord, à savoir le tri de
ses e-mails. Car oui, supprimer ses vieux e-mails est résolument une
démarche Zéro Déchet.
Il faut savoir que tous vos messages numériques sont stockés sur des
serveurs extrêmement gourmands en énergie. L’envoi et le stockage d’e-
mail sont donc potentiellement néfastes pour la planète. Une enquête 2014
de l’ADEME estime qu’un mégaoctet de donnée envoyé correspond à 15
grammes de CO2.
Pour contrer cet impact, il est donc conseillé de limiter l’envoi d’e-mails
(et notamment les e-mails groupés à plusieurs destinataires, les plus
polluants de tous). Il est également conseillé de vider régulièrement sa
boîte d’e-mail, en supprimant tous les messages non pertinents. On évitera
également l’envoi ou la réception de pièces jointes volumineuses.
Nous vous conseillons enfin de vous désabonner de toutes les newsletters
qui vous envoient régulièrement des e-mails publicitaires. Non seulement
cette pratique est polluante, mais les e-mails promotionnels ont également
tendance à vous faire consommer en vous présentant les dernières soldes
ou les derniers produits à la mode. Cette démarche sera donc aussi
écologique qu’économique !
Limiter l’utilisation de piles électriques
S’il est bon d’éviter au maximum les appareils à batterie et les appareils
électriques, n’oubliez pas que cela concerne aussi les appareils qui utilisent
des piles. Les piles électriques contiennent des métaux lourds dangereux
pour l’environnement, et représentent une source de déchets considérable.
À défaut de bannir l’utilisation d’appareils à piles électriques, pensez à
utiliser des piles rechargeables, qui ont l’avantage de jouir d’une plus
grande durée de vie et s’avèrent plus économiques à l’usage (même si elles
restent polluantes en fin de vie).
Pensez par ailleurs à trier systématiquement les piles et batteries usagées.
Ces dernières se jettent dans des bacs spécifiques, présents dans la plupart
des grandes surfaces et des magasins.
Jardiner
Si vous disposez d’un jardin, même de petite taille, il est toujours utile de
vous lancer dans le jardinage. Cultiver ses propres fruits, légumes et
herbes aromatiques est en effet le meilleur moyen de ne pas produire de
déchets d’emballage !

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Manger ses propres fruits et légumes vous permet d’être certain de la
qualité de ce qui se trouve dans votre assiette. Cela vous permet par
ailleurs d’utiliser votre compost, et s’avère particulièrement intéressant du
point de vue du consommateur.
Si vous n’avez pas de jardin, sachez que des initiatives de jardins collectifs
peuvent se créer, par exemple dans la cour d’un immeuble, voire sur les
toitures plates dans certaines villes de France. Il vous reste également la
possibilité de vous rapprocher d’un jardin ouvrier ou d’un jardin partagé,
qui vous donne accès à une petite parcelle de terre à cultiver, même si vous
ne possédez pas de terrain.
Limiter les achats en ligne
Internet est devenu particulièrement pratique, notamment en ce qui
concerne les commandes en ligne. Besoin d’un objet ? Vous pouvez le
commander aujourd’hui et le recevoir demain. Pas le courage de cuisiner ?
Recevez votre plat préparé dans l’heure ! C’est très pratique, certes, mais
aussi très polluant.
Les achats en ligne sont forcément générateurs de déchets et de pollution,
eux qui sont livrés dans des cartons et emballages épais, et qui parcourent
parfois plusieurs pays pour parvenir jusqu’à vous. Acheter en ligne peut
également nous pousser à l’achat, et tend à nous faire acheter des choses
que nous n’aurions pas achetées autrement.
Si certains achats en ligne peuvent sembler indispensables, l’idéal est de
limiter au maximum cette démarche. Et si vous devez tout de même sauter
le pas, préférez commander auprès de boutiques éthiques et orientées Zéro
Déchet, qui limiteront au maximum l’usage d’emballages dans leurs
envois.
Élever des poules
Si vous avez la chance d’avoir un jardin, l’autre bonne idée peut être
d’élever quelques poules. Les poules sont en effet le meilleur allié d’un
partisan du Zéro Déchet, elles qui peuvent transformer vos déchets… en
œufs !
Eh oui, les poules sont friandes de la plupart des déchets organiques,
notamment les épluchures, et peuvent donc s’avérer très utiles si vous ne
souhaitez pas créer de composteur. Vous pouvez ainsi lutter contre le
gaspillage alimentaire en rendant vos gallinacées ravies.
En produisant des œufs sans emballage, les poules vous assurent par

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ailleurs un apport de protéines 100 % bio et Zéro Déchet. Et vous n’aurez
plus aucun doute sur la provenance de vos œufs !
Décorer utile
Une maison Zéro Déchet est une maison plutôt simple et sans artifices.
Mais ce n’est pas une raison pour ne pas la décorer !
En la matière, il est conseillé de limiter au maximum l’achat d’objets déco
neuf, et de privilégier vos trouvailles en brocante, en magasins associatifs,
sur le marché de l’occasion ou encore en recyclerie. Apprenez par ailleurs
à restaurer d’anciens meubles ou objets pour mieux les intégrer à votre
décoration.
En matière de mobilier, privilégiez toujours le marché de l’occasion, qui
vous permet de profiter de meubles souvent plus solides que sur le marché
neuf, et moins coûteux. Évitez absolument les « meubles à usage unique »,
tels que vendus dans les grandes surfaces d’aménagement intérieur.
Il est triste que des meubles de très basse qualité en matières reconstituées
soient souvent vendus bien plus chers que certains meubles en bois massif
du marché de l’occasion.
Au moment de rénover une maison ou un appartement, réfléchissez à une
manière de simplifier au maximum les travaux, et éviter d’utiliser des
matériaux trop polluants (notamment les peintures ou les isolants), qui
pourraient devenir des déchets très délicats à traiter.

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4. En extérieur
Naturellement, il n’y a pas qu’à la maison qu’il est possible de réduire ses
déchets. Comme la plupart des déchets proviennent de l’extérieur, il est
bon de faire également attention à vos habitudes au bureau, dans les
magasins ou encore dans les restaurants.
En effet, un mode de vie Zéro Déchet ne va pas consister à jeter vos
déchets en dehors de la maison, mais bien à faire attention à votre impact
écologique dans toutes vos habitudes de vie. Faisons le point sur les
astuces à adopter à l’extérieur, pour un mode de vie Zéro Déchet.
Achetez en vrac
Il est évident que l’achat en vrac réduit vos déchets, puisque vous
n’apportez plus d’emballage à la maison. À la place, investissez dans des
bocaux en verre, ou dans des sacs en tissu réutilisables, de manière à
acheter en vrac.
Les magasins en vrac se multiplient, et vous proposent la plupart des
aliments dont vous pourriez avoir besoin : épices, farine, sucre, pâtes, riz,
etc. N’hésitez d’ailleurs pas à inclure les commerces locaux dans la
boucle, en demandant aux petits commerçants de placer les produits que
vous achetez dans vos contenants plutôt que dans leurs emballages.
Malheureusement, l’achat en vrac des grandes surfaces n’est pas du tout
concluant, puisqu’il ne vous permet pas d’utiliser vos propres contenants,
mais uniquement des sachets en plastique.
Le vrac est économe, pour le commerçant comme pour le client, et il
simplifie clairement la vie au moment de ranger ses courses. Il vous
permet d’ailleurs d’éviter ces nombreux emballages qui n’ont d’autre but
que de vous permettre d’amener le produit du magasin à chez vous, et qui
sont jetés aussitôt votre porte franchie.
Refusez les couverts jetables
Lorsque vous mangez au bureau ou en extérieur, pensez toujours à amener
vos couverts. Il est en effet impératif de refuser des couverts jetables, à
l’origine d’une grande pollution.
On refusera bien évidemment les couverts en plastique ou en bois, les
serviettes en papier, les contenants en plastique, les pailles et tout élément
jetable. Il serait en effet dommage de les bannir de chez vous pour les
utiliser en extérieur.

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Au bureau aussi, il est important d’éviter le jetable est de sensibiliser votre
entreprise. Remplacer les gobelets en plastique par des tasses à café est
une belle manière d’éviter une grande quantité de déchets plastiques au
quotidien. À défaut de réussir à sensibiliser toute l’entreprise, ayez au
moins le réflexe de convaincre par l’exemple, en refusant tout couvert
jetable lorsque vous quittez la maison.
Limiter les restaurants
Pour éviter les plats préparés et limiter les déchets chez vous, vous
pourriez être tenté de manger chaque jour en restaurant. Et pourtant, ce
n’est pas forcément la meilleure des idées, car les restaurants participent
pour beaucoup au gaspillage alimentaire.
Pour rencontrer des amis, pensez à inviter chez vous plutôt que dans un
restaurant. C’est à la fois moins coûteux et plus convivial. Au bureau,
préférez emmener votre gamelle plutôt que de manger chaque midi au
restaurant, ce sera également à l’origine de belles économies. Notez
d’ailleurs que la plupart des boutiques alimentaires acceptent les tickets
restaurants, si bien que ceux-ci ne seront pas perdus !
Lorsque vous rendez au restaurant, essayez de choisir un restaurant
impliqué contre le gaspillage alimentaire. Préférez des restaurants qui
n’utilisent pas des couverts ou emballages jetables (on évitera donc les fast
foods !) et qui ont une carte limitée, ce qui indique qu’ils utilisent des
produits frais.
Privilégiez les restaurants qui utilisent par ailleurs des produits locaux et
de saison, ce qui indique une certaine sensibilité écologique. Sachez qu’il
existe un label anti-gaspi attribué à certains restaurants engagés dans une
démarche contre le gaspillage alimentaire. Ce label peut vous permettre de
trouver les restaurants les plus « éco friendly » de votre ville.
Faire attention aux emballages des produits
Lorsque vous achetez des produits qui ne sont pas en vrac, faites bien
attention à éviter au maximum les emballages en plastique ou les produits
à l’origine de déchets peu ou pas recyclables. Dans les supermarchés, on
évitera les produits emballés individuellement, les produits suremballés,
les emballages en plastique.
Privilégiez si possible les emballages en carton, en papier ou en verre, qui
auront forcément moins d’impact sur l’environnement et seront plus
simples à recycler. Sur les emballages, recherchez les logos qui indiquent
que le produit est recyclable. Cela peut prendre la forme du logo Triman

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(une silhouette noire qui jette trois flèches) ou de l’anneau de Möbius
(trois flèches vertes qui forment un rectangle).
Attention à ne pas tomber dans le piège du recyclable : préférez un produit
sans emballage qu’un produit à emballage recyclable. Par ailleurs,
attention à bien identifier les produits recyclables ou non. Méfiez-vous
notamment du logo « Point Vert » (deux flèches vertes l’une dans l’autre),
qui indique non pas que l’emballage est recyclable, mais simplement que
l’entreprise reverse une taxe qui permet le recyclage de déchets. Attention
également aux sacs en plastique « compostables », qui ne le sont guère.
Un autre exemple évocateur de « faux recyclable » se trouve à travers les
bouteilles ou cartons de lait. Depuis 2016, de nombreux distributeurs
utilisent des bouteilles de lait en PET opaque (un plastique plus fin et
brillant que le plastique utilisé jusqu’ici), qui n’est tout simplement pas
recyclable. Les briques de lait en carton sont toutes aussi délicates à
recycler, elles qui contiennent souvent à la fois du plastique et de
l’aluminium.
Préparer ses sorties
Une autre manière d’éviter les déchets « contraints » est de bien planifier
ses sorties, et de toujours prévoir un goûter et une gourde (notamment si
vous sortez en famille).
Une petite gourde d’eau dans votre sac vous évitera d’être contraint
d’acheter une bouteille d’eau en petit commerce ou dans un distributeur, et
vous permettra de rester hydraté(e) en toute circonstance.
De même, préparer des snacks ou des sandwichs vous permettra d’être
paré(e) en cas de petite fringale. Cela peut même être utile pour une soirée
ciné, puisque ce sera l’occasion d’éviter d’acheter des friandises ou des
pop-corn à la fois emballés, hors de prix et mauvais pour la santé !
Faire une liste de course
Cette astuce peut paraître simplissime, mais elle est pourtant évidente pour
à la fois réduire ses déchets, maîtriser son budget et éviter le gaspillage
alimentaire : n’allez jamais faire de courses sans une liste de course
préétablie.
Chaque semaine, prévoyez les repas de votre semaine, matin midi et soir,
de manière à déterminer les aliments dont vous avez besoin pour les
courses. Déduisez-en une liste de course complète et précise.
Disposer d’une liste de course vous permet d’acheter uniquement les

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quantités nécessaires, ce qui participe à réduire le gaspillage. Cela vous
évite également les achats spontanés, qui ne sont pas toujours les plus
pertinents et peuvent avoir un impact non négligeable sur votre budget
quotidien.
Disposer de sacs en tissu
Inutile de rappeler l’impact écologique désastreux des sacs en plastique,
dont la distribution gratuite a été interdite en France. Mais les sacs, qu’ils
soient en carton ou en plastique épais, continuent d’être distribués à
chacun de nos achats.
Pour ne pas avoir à acheter un sac jetable et pour éviter de vous retrouver
avec des tonnes et des tonnes de sacs inutiles, le meilleur réflexe est de
vous promener toujours avec un sac en tissu.
Aussi appelé tote bag, le sac en tissu est plus que jamais à la mode, et il
n’est pas difficile d’en trouver. Léger, lavable et réutilisable, il est simple à
emporter partout avec soi. Adoptez-le pour chacune de vos courses, mais
aussi au quotidien. Plié dans votre sac, il ne prendra pas de place, mais
s’avérera très utile tout au long de la journée.
Attention : un tote bag se veut réutilisable. Si vous achetez régulièrement
des sacs en tissu neufs, votre impact écologique ne sera pas négligeable
(on considère qu’il faut utiliser un sac en coton au minimum 100 fois pour
qu’il soit moins polluant qu’un sac en plastique). Pour une démarche
résolument Zéro Déchet, le mieux est bien entendu de créer vos propres
sacs en tissu, à partir de vieux vêtements.
Acheter d’occasion
En matière de consommation, rien n’est plus cohérent que d’acheter des
articles d’occasion. Les articles d’occasion (vêtements, électroménager,
etc.) ont en effet une empreinte écologique nettement plus faible que les
mêmes articles neufs. L’achat d’occasion encourage d’ailleurs l’économie
circulaire et limite les pratiques commerciales telles que l’obsolescence
programmée.
Recourir à des vêtements d’occasion permet généralement d’avoir de
belles pièces, parfois jamais portées, à moindre coût. C’est
particulièrement pertinent pour des vêtements qui seront très peu portés,
comme les vêtements de bébé ou d’enfants. N’oubliez d’ailleurs pas que le
vêtement d’occasion n’est pas forcément une fripe. Nombreux sont les
addicts du shopping à vendre des vêtements jamais portés.

65
Les meubles d’occasion sont également très peu coûteux. On peut
notamment les acheter chez Emmaüs ou dans des recycleries, de manière à
faire une bonne action grâce à son achat. Acheter des meubles d’occasion
de particulier à particulier reste tout aussi pertinent, car un meuble de
seconde main représente une empreinte carbone bien plus faible qu’un
meuble neuf, et cela évite qu’il ne finisse à la décharge !
L’électroménager d’occasion est souvent plus difficile à accepter, par peur
de tomber sur un produit défaillant. La meilleure alternative est de
chercher des produits d’occasion assurés, que ce soit dans les magasins de
seconde main ou encore dans le réseau Envie, qui garantit
l’électroménager reconditionné ou d’occasion pour une durée de 1 an.
Sélectionner ses boutiques
Un consommateur vote avec son portefeuille. Consommer dans telle ou
telle boutique peut encourager telle ou telle pratique.
Pour exemple, accepter de changer de Smartphone chaque année revient à
accepter et à encourager l’obsolescence programmée des équipements
électroniques. Acheter dans un magasin discount ou chez les géants du e-
commerce peut encourager des conditions de travail parfois
catastrophiques. Acheter certains meubles ou produits de grande
consommation peut encourager l’exploitation de nos ressources naturelles.
Et ainsi de suite…
Naturellement, chacun fera avec son portefeuille et avec ses moyens
(notamment en alimentaire). Mais il est toujours intéressant de bien vous
informer sur une marque ou sur une enseigne avant de consommer chez
elle, par acquit de conscience.
Encourager des boutiques ou marques tournées vers le Zéro Déchet ou la
vente en vrac est ainsi le meilleur moyen de développer ce mouvement, et
donc de trouver de plus en plus de boutiques qui prennent en compte leur
impact environnemental.
En habillage, évitez à tout prix la « fast fashion », à savoir des vêtements
bon marché peu durables. Il faut bien comprendre que les ressources
utilisées pour produire un vêtement bon marché et pour produire un
vêtement de qualité sont pratiquement les mêmes (il faut d’ailleurs parfois
plus de ressources pour les vêtements à bas prix). Si vous devez renouveler
un vêtement tous les mois, vous générez donc une quantité phénoménale
de déchets et de gâchis de matières premières.

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Rappelons-nous ici également l’importance de Réduire (ses achats, sa
consommation, etc.) à travers une démarche Zéro Déchet.
Faites réparer
Il est malheureusement fréquent que les déchets ménagers contiennent des
objets qui sont encore parfaitement fonctionnels, ou qui pourraient tout
simplement être réparés. Dès lors, pour entamer un mouvement Zéro
Déchet, il est très utile d’apprendre à réparer ce qui vous entoure
(vêtements, machines électriques, etc.).
Encore une fois, le marketing a réussi à nous convaincre qu’un simple
défaut peut et doit entraîner le remplacement d’un appareil, mais il ne faut
pas oublier que c’est un réflexe très récent. Nos grands-parents avaient
l’habitude de réparer les objets qu’ils utilisaient, et pouvaient garder
certains appareils ou certains vêtements toute une vie.
Si vous n’avez pas du tout la main bricoleuse, sachez qu’il est possible de
faire réparer par autrui. Vous pouvez par exemple faire appel à un
cordonnier pour renforcer ou réparer des chaussures, à un service de
retouche de vêtements pour remettre à neuf vos anciens habits ou encore à
un électricien pour réparer certains équipements électriques.
Renseignez-vous également sur la présence de repair café dans votre ville.
Ces établissements associatifs rassemblent souvent différents bricoleurs,
qui peuvent vous aider à redonner vie à des objets en panne ou abîmés. Les
repair café sont l’endroit idéal pour faire de vous un réparateur hors pair.
Cette volonté de tout réparer est particulièrement importante, car elle peut
également conditionner votre manière de consommer. Si vous avez
l’habitude de réparer, vous aurez tendance à acheter des produits qui sont
durables et faciles à réparer, plutôt que des produits fragiles et impossibles
à rénover en cas de panne.
Offrez autrement
En parlant de réduire sa consommation, notez que le Zéro Déchet peut
également transpirer à travers les cadeaux que vous offrez.
Plutôt que d’offrir des babioles polluantes à produire et sans intérêt,
privilégiez des cadeaux « expérience » (sorties entre amies, jeux de pistes
pour les enfants, week-end en amoureux…) ou encore des cadeaux faits
main.
Il en va de même pour les cadeaux que vous vous offrez à vous-même. Si
vous avez l’habitude de faire des virées shopping pour vous consoler ou

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vous sentir mieux, remplacez cette habitude par une expérience (allez-vous
promener, organisez une virée entre amis, visitez un lieu nouveau, etc.).
Rejoindre une AMAP et consommer local
Une bonne manière de consommer autrement dans une démarche Zéro
Déchet est de se rapprocher d’une AMAP (Association pour le maintien de
l’agriculture paysanne) ou de producteurs locaux pour tous vos achats
alimentaires.
L’abonnement à une AMAP vous permet par exemple de récupérer des
paniers de fruits et légumes locaux, le plus souvent bio, pour un tarif
raisonnable. Les agriculteurs qui participent à ces associations ne sont
alors plus dépendants des enseignes de grande distribution, qui tirent les
prix vers le bas pour leur propre profit.
Cherchez par ailleurs à consommer local si cela est possible, notamment
en vous rapprochant des producteurs de votre ville ou de votre région. La
consommation locale, et si possible du producteur au consommateur,
réduit considérablement les emballages et l’empreinte carbone due au
transport de nos aliments. Elle participe également à créer une nouvelle
économie locale, plus riche de sens.
Préférez la qualité et l’utilité à la quantité
Lors de vos courses, il est important de réduire vos réflexes basiques
d’enfant de la société de consommation. Un consommateur classique en
veut toujours plus, et pour toujours moins cher.
À première vue, cela peut paraître pertinent, mais cette habitude peut nous
amener à des décisions grotesques. En effet, cela peut nous mener à jeter
des aliments parce que nous n’avions pas le temps de les consommer, à
stocker des produits inutiles parce que nous n’en avions pas vraiment
l’utilité, ou à acheter en double ou en triple des objets que nous avons déjà.
Avant de chercher la « bonne affaire », il est bon de vérifier que vous avez
réellement l’utilité de tel ou tel objet, et qu’il ne va pas encombrer votre
armoire (ou votre poubelle). Et au moment d’acheter, interrogez-vous
avant tout sur la qualité et l’utilité d’un produit plutôt que sur son prix et sa
quantité. Dans les faits, certains produits de grande qualité sont à peine
plus coûteux que leurs équivalents en entrée de gamme, et nettement plus
durables. Il est par ailleurs plus pertinent d’acheter un bel objet que nous
apprécions particulièrement qu’une dizaine d’objets que nous utilisons à
peine.

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Dans le même ordre d’idée, méfiez-vous des soldes et des opérations
promotionnelles, qui n’ont généralement d’autre but que de vous faire
consommer. S’il peut être pertinent d’acheter un produit dont vous avez
besoin depuis longtemps parce qu’il est soldé, méfiez-vous des achats
spontanés et des offres monstres. Même si vous achetez un produit à
-90 %, cela reste de l’argent perdu (et des ressources naturelles gâchées) si
vous n’en avez aucune utilité à long terme.
Oser refuser certains cadeaux
Dans la même démarche que le point précédent, il nous arrive d’accepter
certains produits uniquement parce qu’ils sont gratuits. Cela peut par
exemple être un échantillon, une promotion ou encore une offre
promotionnelle.
Il ne faut jamais hésiter à refuser un cadeau que vous savez inutile ou
contraire à votre mode de vie. Gardez en tête que refuser un cadeau est
toujours moins contraignant que de devoir le stocker, le revendre ou le
donner. Ce qui n’arrive jamais chez vous ne finira jamais à la poubelle.
Mais cela peut également concerner des cadeaux d’amis ou de membres de
la famille. Refuser est alors plus délicat, mais pas impossible. Le plus
simple sera d’agir « en prévention », en expliquant clairement à vos
proches votre mode de vie et en précisant que vous ne tenez pas à recevoir
de cadeaux et qu’ils vous embarrasseraient plus qu’autre chose.
Précisez-leur par exemple que vous préféreriez qu’ils vous invitent à
manger ou à partager un moment plutôt que de vous voir offrir un cadeau
matériel.
Créer une communauté d’échange
Le mode de vie Zéro Déchet se vit toujours mieux à plusieurs ! La cellule
familiale est bien entendu la plus urgente à « convertir ». Expliquez le
mouvement à votre compagne ou à votre compagnon, ainsi qu’à vos
enfants.
Dans certains cas, essayer d’impliquer les voisins peut aussi être une
bonne chose, notamment en appartement. Certains projets, comme la mise
en place d’un compost collectif, nécessiteront en effet l’approbation de vos
voisins.
Vous pouvez par la suite chercher des associations locales ou des
mouvements Zéro Déchet. C’est souvent le meilleur moyen de découvrir
les commerces ou restaurants locaux qui vous permettront d’assumer la

69
démarche Zéro Déchet, ou encore d’échanger vos bonnes astuces avec
d’autres citoyens désireux de se lancer dans la démarche.
Un autre intérêt de la communauté est de pouvoir mutualiser. Vous pouvez
par exemple vous échanger des outils ou des objets, pour ne pas que
chacun ait à en acheter individuellement. Emprunter à des proches est en
effet une belle manière de réduire sa consommation… et donc ses déchets.

70
Conclusion : vers le Zéro Déchet ?
Vous voilà arrivé au terme de notre guide complet du Zéro Déchet ! Vous
disposez à présent de nombreuses astuces et de nombreux conseils pour
réduire considérablement les déchets que vous produisez au quotidien.
Maintenant que vous avez une vision plus claire du Zero Waste et de sa
philosophie, il ne reste plus qu’à vous lancer (si ce n’est déjà fait !). En soi,
chacun des conseils présents dans cet ouvrage peut vous permettre de
réduire la quantité de déchets que vous produisez chaque semaine.
Naturellement, à vous de voir quels sont les conseils les plus pertinents
pour votre mode de vie, et quelles sont les démarches les moins
contraignantes à adopter.
Si vous tomberez peut-être sur des « extrémistes » du Zéro Déchet au fil de
vos rencontres, gardez en tête que c’est un mouvement généralement très
conciliant, qui s’appuie davantage sur le conseil et sur la suggestion plutôt
que sur l’obligation et le jugement. De toute manière, chacun des partisans
du Zéro Déchet que vous rencontrerez aura ses propres failles et sera
souvent ravi de les reconnaître, car nul n’est parfait !
On se souviendra simplement que chaque pas vers le Zéro Déchet et vers
une meilleure consommation est bon à prendre, et que rien ne vous
contraint à vous diriger absolument vers un objectif « Zéro Déchet », qui
serait quoi qu’il en soit très difficile à tenir. Mais si vous y arrivez, nous
tenons à vous dire chapeau bas, et à vous féliciter pour tous vos efforts !
L’essentiel est quoi qu’il en soit de bien garder conscience de l’impact de
notre consommation sur le monde qui nous entoure et sur l’environnement
en général. Quelle que soit la raison qui vous a poussé à vous intéresser au
Zero Waste, nous vous invitons donc à continuer de vous renseigner dès
que possible, et à ne pas oublier que vos choix de consommateur ont des
conséquences.
Pour une vie plus respectueuse de l’environnement, il est en effet essentiel
de bien vous informer sur les marques qui vous intéressent, sur les produits
que vous achetez, sur les enseignes chez qui vous les achetez, et ainsi de
suite…
Si nous avons volontairement axé cet ouvrage sur le Zéro Déchet, nous
aurions pu également livrer des conseils plus orientés vers l’économie
d’énergie, le développement durable ou la consommation éthique. Ce sont
autant de sujets sur lesquels nous vous invitons à vous informer si cela

71
vous intéresse, car ils complèteront clairement votre démarche vers le Zéro
Déchet ou vers une consommation plus saine.
À présent que vous avez lu cet ouvrage, sachez que vous êtes certainement
mieux informé(e) sur le Zéro Déchet que la plupart des membres de votre
entourage. Dès lors, n’hésitez pas à sensibiliser vos proches sur cette
thématique dès que possible (sans les juger pour autant !). Le meilleur
moyen est peut-être tout simplement de leur prêter ou de leur offrir ce
livre. Après tout, y a-t-il démarche plus logique que de transmettre un livre
sur le Zéro Déchet à son entourage, plutôt que de le ranger dans sa
bibliothèque ou pire, de le jeter ?!
Si cet ouvrage a pu vous accompagner vers une démarche plus orientée sur
le Zéro Déchet, nous vous invitons à le présenter à vos proches. N’hésitez
pas non plus à lui laisser une note et un commentaire sur les plateformes
de vente. Cela pourra aider cet ouvrage à se faire connaître, et par là même
faire connaître plus en avant le mouvement Zéro Déchet.
Nous espérons quoi qu’il en soit que cet ouvrage aura pu vous aiguiller et
vous donner différentes astuces à même de vous faire avancer dans votre
démarche Zéro Déchet. Nous vous souhaitons à présent une excellente
continuation et vous laissons avec la maxime que tout partisan du Zero
Waste devrait à présent connaître par cœur : le meilleur déchet, c’est celui
que l’on ne produit pas !

72
Table of Contents
(Sans titre)
(Sans titre)
Le livre Zéro Déchet
Introduction
Chapitre 1 : Le principe du Zéro Déchet
1. Qu’est-ce que le Zéro Déchet ?
2. Pourquoi chercher à réduire les déchets ?
3. La philosophie du Zéro Déchet
Chapitre 2 : Démarrer une démarche Zéro Déchet
1. Commencer sa démarche Zéro Déchet
2. Les 5 « R » du Zéro Déchet
3. Se lancer dans l’aventure
Chapitre 3 : les meilleures astuces Zéro Déchet
1. Dans la cuisine
Adoptez le batch-cooking
2. Dans la salle de bain
(Sans titre)
3. Dans la garde-robe et le reste de la maison
4. En extérieur
Conclusion : vers le Zéro Déchet ?

73
Table des Matières
(Sans titre) 2
(Sans titre) 2
Le livre Zéro Déchet 2
Introduction 3
Chapitre 1 : Le principe du Zéro Déchet 5
1. Qu’est-ce que le Zéro Déchet ? 5
2. Pourquoi chercher à réduire les déchets ? 9
3. La philosophie du Zéro Déchet 14
Chapitre 2 : Démarrer une démarche Zéro Déchet 18
1. Commencer sa démarche Zéro Déchet 18
2. Les 5 « R » du Zéro Déchet 22
3. Se lancer dans l’aventure 30
Chapitre 3 : les meilleures astuces Zéro Déchet 37
1. Dans la cuisine 37
Adoptez le batch-cooking 40
2. Dans la salle de bain 47
(Sans titre) 54
3. Dans la garde-robe et le reste de la maison 55
4. En extérieur 62
Conclusion : vers le Zéro Déchet ? 71

74

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