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Mérovée

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Pour les articles homonymes, voir Mérovée (homonymie).


Mérovée
Illustration.
Mérovée Roy de France - Vue d'artiste (médaille en bronze de Jean Dassier, 1720.
Bibliothèque nationale de France).
Titre
Roi des Francs saliens
Vers 450 – Vers 458
Prédécesseur Clodion le Chevelu ?
Successeur Childéric Ier ?
Biographie
Dynastie Mérovingiens
Date de naissance Vers 411
Date de décès Vers 458
Père Clodion le Chevelu ?
Enfants Childéric Ier ?
Religion paganisme germanique
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Mérovée (ou encore Merowig, Mérovech) est considéré comme le deuxième roi des
Francs saliens. Son existence est entourée de tant d'obscurité que certains
historiens en ont fait un roi légendaire1.

Mérovée a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens. Les rois mérovingiens n'ont
jamais contesté son existence et se glorifièrent d'appartenir à sa lignée.
Biographie
Nom

Le nom de Mérovée peut se traduire par « fameux au combat » ou « combattant réputé


». Il proviendrait du francique mare, méere « réputation », « message » et vech «
bataille », « combat »2. Dans son livre Frédégonde et Brunehaut, s'appuyant sur la
chronique de Frédégaire, Marcel Brion avance la signification « né de la mer ».
Une existence incertaine

Peu de documents attestent l'existence de Mérovée. Grégoire de Tours dans ses Dix
Livres D'Histoire lui concède une brève référence et en fait le descendant possible
de Clodion le Chevelu : « Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi
Mérovée […] »3.

Une légende, relatée à une époque plus tardive — la chronique de Frédégaire4 (III,
9) en parle au VIIe siècle — entretient le doute quant à la réelle existence de
Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une «
bête de Neptune semblable au Quinotaure » alors qu'elle se baignait dans l'océan.
Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à
une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une
aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens5.

Certains historiens6 se réfèrent au vieil allemand supérieur pour faire de Mérovée


un personnage mythologique qui serait le fils de la mer (mari en Franc), c'est-à-
dire un dieu ou un demi-dieu que les Francs honoraient avant leur conversion au
christianisme7. Selon Godefroid Kurth, « Tous les peuples primitifs ont cru à
l'origine surnaturelle de leur dynastie. Leurs rois étaient les descendants des
dieux : c'était leur principal titre à l'obéissance des guerriers, c'était aussi le
plus beau titre de noblesse de la nation elle-même »8.

Il a également été suggéré que Merowig soit une référence à la Merwede, une rivière
néerlandaise dont le cours initial correspondait, si l'on en croit les historiens
romains[réf. souhaitée], à l'aire dans laquelle résidaient alors les Francs
saliens9. Là encore, l'étymologie ne semble pas corroborer cette thèse10.

Enfin, en se fondant sur une nouvelle interprétation de deux généalogies royales


des IXe et Xe siècles (dites généalogies A et B), l'historien Étienne Renard pose
le postulat que la généalogie B ne retient que la patrilignée, faisant de
Chlodebaude le père de Childéric Ier et de Clodion son grand-père paternel
(Chlodius genuit Chlodebaudum. Chlodebaudus genuit Chlodericum). Il en résulte que
les trois noms supplémentaires repris dans la généalogie A désigneraient les
ascendants en ligne maternelle de Childéric Ier. Ainsi Chlodebaude, fils de
Clodion, aurait épousé Genildis, fille de Childéric, de la lignée royale des
Merowingi (Merowinga en francique), ou descendants de Mérovée. Plutôt que le grand-
père de Genildis ce Mérovée serait l’ancêtre éponyme fondateur de la lignée,
l'auteur précisant que « Mérovée est en effet un personnage évanescent, dont le nom
n’est associé à aucun fait d’armes, à aucun événement historique »11.
Une existence envisageable ?
Camée du XVIe siècle représentant Mérovée de profil, à droite. Bibliothèque
nationale de France.

L'existence de Mérovée ne serait pas à exclure. Une généalogie austrasienne


réalisée entre 629 et 63912 mentionne que « Chloio est le premier roi des Francs.
Chloio engendre Glodobode. Ghlodobedus engendre Mereveo. Mereveus engendre
Hilbricco. Hildebricus engendre Genniodo. Genniodus engendre Hilderico. Childericus
engendre Chlodoveo… »13. Pour le généalogiste Christian Settipani, il s'agirait
d'une liste de rois saliens dans laquelle les filiations auraient été établies
postérieurement à sa constitution. La généalogie serait ainsi à corriger de la
manière suivante : « Clodion engendre Clodebaud et Mérovée. Mérovée engendre
Childéric14… ». Mais l'historien Jean-Pierre Poly estime pour sa part que si
Mérovée (Merow'ih) est le fils de Chlodebaude (Hl'udbead), marié en 435, il aurait
difficilement pu avoir pour fils Childéric (Hildrih), lui même roi vers 456. Il en
déduit que Mérovée (Merow'ih) est le surnom de Chlodebaude (Hl'udbead), fils de
Chlodion (Hl'udio)15.

Priscus fait allusion à des événements qui se produisirent dans un royaume franc à
l'époque de Mérovée : « Le prétexte d'Attila pour sa guerre contre les Francs fut
la mort de leurs rois et la dissension qui s'éleva entre ses fils pour la
suprématie. L'aîné décida de s'allier à Attila, cependant que le second se tournait
vers Aetius. Nous rencontrâmes ce dernier lorsqu'il vint en ambassade à Rome. Son
visage était encore recouvert d'un duvet, et sa chevelure blonde était si longue
qu'il en faisait des tresses. Aetius en fit son fils adoptif et, tout comme
l'empereur, le combla de présents et le renvoya comme un ami et un allié »16. Les
historiens sont partagés sur la question de savoir si Mérovée est l'un des
protagonistes de ce récit :

certains comme Erich Zöllner pensent que comme le royaume des Francs rhénans se
trouve sur le chemin d'Attila, au contraire de celui des Francs saliens, ce passage
concerne des rois des Francs rhénans17 ;
d'autres comme Émilienne Demougeot pensent que Mérovée est le roi mort en 451
et son fils Childéric est le fils adoptif d'Aetius18 ;
enfin, Christian Settipani estime que, si on considère que le fragment
s'applique aux Francs saliens, ce dont il n'est pas sûr, chronologiquement, Clodion
est le roi mort en 451 et Mérovée est le fils allié de Rome19.

Qu'il soit l'un des princes francs mentionné par Priscus ou non, Mérovée se serait
installé en Gaule belgique, dans la région du Brabant et aurait établi sa résidence
à Tournai.

Il semble admis que liés par un fœdus avec l'Empire romain, les Francs Saliens ont
combattu aux côtés du général romain Aétius à la bataille des champs Catalauniques,
(une plaine près de Châlons-en-Champagne et de Troyes), en 451. Les sources ne
précisent toutefois pas qui les a menés au combat20. Si les Francs ont subi de
lourdes pertes lors d’un engagement préliminaire contre les Gépides21, l’Histoire
n’en dit rien de plus, alors qu'elle a retenu la mort de Théodoric Ier, roi des
Wisigoths, tué le lendemain dans la bataille. Peut-être la renommée des chefs
francs n'était-elle pas suffisante comparée à celle d'un roi. De fait, il n'est
fait mention de Mérovée ni pendant les combats, ni après. Rien ne permet donc
d'affirmer qu'il a conservé le commandement des Francs Saliens après la victoire,
s'il l'a jamais eu.

Il est également troublant que ce soit Clodion qui ait légué son nom à une lignée,
du très énigmatique Chlodebaude à Clotaire II, en passant par Clovis, Clodomir et
Clotaire Ier. Childéric Ier donne à son fils Clovis (*Hlodwig) un nom dont le
radical hlod l'affilie à son grand-père Clodion (voire à Chlodebaude), en dépit
d'une référence mineure à Mérovée (dans le suffixe wig, vech). Certes, Chilpéric
Ier prénommera son premier fils Mérovée et Clotaire II en fera de même. Mais il
s'agit de références tardives à un ancêtre déjà lointain, illustrant plus
l'appartenance à une lignée.

Pour finir, Grégoire de Tours mentionne dans son Histoire des Francs l'épisode de
l'exil de huit années de Childéric Ier en Thuringe, survenu entre 450/451 et
457/45821. Il précise qu'à cette occasion, les Saliens choisissent de se ranger
sous l’autorité du général romain Aegidius.
En définitive, ces dates laissent peu de place à un règne de Mérovée, entre deux
rois à l'historicité démontrée, Clodion et Childéric Ier. S'il ne peut être exclu
qu'il ait combattu à la bataille des champs Catalauniques, rien n'explique, sauf à
ce qu'il y ait trouvé la mort, qu'il disparaisse ensuite des chroniques et ne joue
plus aucun rôle politique. Le constat est d'ailleurs le même pour ce qui concerne
Chlodebaude.

Qu'il se soit nommé Mérovée ou Chlodebaude, le père de Childéric Ier n'est associé
à aucun événement historique de manière vérifiable. Il est en revanche indiscutable
que ce dernier était devenu un personnage important en Gaule romaine du Nord ; en
témoigne la fibule cruciforme en or retrouvée dans sa tombe, « une distinction
qu'il avait certainement reçue de l'empereur avec le paludamentum » (K.-F
Werner)22. De là, peut-être, le besoin de s'inscrire dans la lignée prestigieuse
d'un ancêtre éponyme lointain.
Allusions dans la culture populaire
Victoire du Roi Mérovée - Monture d'armoire en bronze argenté, Emmanuel Frémiet,
1867. Metropolitan Museum of Art.

La conception légendaire de Mérovée constitue la source de L'Énigme sacrée. Dans


cet essai paru en 1982, Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh
conjecturent que l'origine mythologique du roi des Francs cacherait une filiation
entre Jésus Christ et la dynastie des Mérovingiens. Cette théorie romanesque a été
reprise en 2003 par Dan Brown dans son roman Da Vinci Code23.

Par ailleurs, le personnage du « Mérovingien », joué par Lambert Wilson dans les
films de science-fiction Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, est présenté comme
le détenteur d'un savoir inhérent aux puissantes intelligences artificielles (tels
l'Oracle et le maître des clés (en)) qui ont choisi l'exil plutôt que d'être
effacées par la Matrice. Programme informatique dévoyé, le Mérovingien s'apparente
donc à l'un des membres d'une ancienne classe dirigeante défiant peu ou prou le
système en place. Son « titre se réfère à la dynastie royale [franque] destituée
qui, dans diverses théories complotistes, est censée détenir encore le pouvoir du
Saint Graal »24.
Notes et références

Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps Mérovingiens,
Bartillat, 1996, p. 228-229, notice « Mérovée » (ISBN 2-84-100008-7).
Cf. Dr. J. Van Der Schaar, Woordenboek van Voornamen: l'adverbe 'meer', 'mehr' : «
plus », « grand » n'était pas utilisé pour les noms / Mare: en anglais (night)mare;
en néerlandais maretak (branche-[porte]-message [des dieux]) gui ; en français
cauchemar (de l'ancien français chaucher, fouler, presser) + (néerlandais) mare -
Larousse étymologique / Vech: comparez en anglais : fight et néerlandais: vecht.
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592.
Chroniqueur mérovingien actif en Austrasie vers 660.
Régine Le Jan, « La sacralité de la royauté mérovingienne », Annales. Histoire,
Sciences Sociales, 2003, p. 1223, lire en ligne [archive].
Georg Waitz,Deutsche Verfassungsgeschichte, t. II, p. 33.
Georg Waitz, Ibid.
Godefroid Kurth, op. cit., VI, p. 147.
Emil Rückert, Oberon von Mons und die Pipine von Nivella, Leipzig, Germany, 1836.
Godefroid Kurth, op. cit., VI, p. 154.
Renard 2014, p. 1008-1022.
Godefroid Kurth, op. cit., p. 517.
Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne - Addenda, Paris, 1990.
Christian Settipani, « Clovis, un roi sans ancêtre ? », dans Gé-Magazine, no 153 -
octobre 1996, p. 96.
Jean-Pierre Poly, « Le dernier des Meroings », Revue historique de droit français
et étranger, juillet-septembre 1996, p. 353-396 (lire en ligne [archive]).
Fragment 20 de Priscus, cité par Settipani 1993, p. 49.
(de) Erich Zöllner, Geschichte des Frankenbis zu Mitte der sechsten Jahrhunderts,
Munich, C.H. Beck, 1970 (ISBN 978-3-406-02211-1), p. 30.
Émilienne Demougeot, La Formation de l'Europe et les invasions barbares, vol. 2 :
De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'empire romain au
début du VIe siècle, Paris, Aubier, 1979 (ISBN 978-2-7007-0146-3), p. 682-683.
Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique
de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van
Kerrebrouck, 1993, 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 49.
Pour Godefroid Kurth, « Si […] Mérovée […] était le roi des Francs lors de la
bataille de Mauriac (451), c'est lui qui a été à la tête du contingent franc
d'Aetius. », op. cit., VI, p. 158.
Michel Rouche, Clovis, Fayard, 1996.
Edward James, « Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons »,
Revue archéologique de Picardie, 1988, p. 10 (lire en ligne [archive]).
Pietro Boglioni, Le Da Vinci code : le roman, l'histoire, les questions, Montréal,
Médiaspaul, coll. « Notre temps » (no 64), 2006, 201 p. (ISBN 2-89420-693-3, lire
en ligne [archive]), p. 62-66.

(en) Jason W. Haslam, « Coded Discourse : Romancing the (Electronic) Shadow in


The Matrix », College Literature, The Johns Hopkins University Press College
Literature, vol. 32, no 3, été 2005, p. 109 (lire en ligne [archive]).

Sources

« On rapporte également que Clodion, qui était alors un homme capable et très
noble dans sa nation, a été roi des Francs ; il habitait dans la forteresse de
Dispargum, qui est dans le territoire des Thuringiens. Dans ces contrées mais au
midi, les Romains habitaient jusqu'au fleuve de la Loire. Au-delà de la Loire les
Goths dominaient. Les Burgondes qui suivaient aussi la secte d'Arius habitaient de
l'autre côté du Rhône qui coule près de la cité de Lyon. Quant à Clodion, il envoya
des éclaireurs dans la ville de Cambrai, et quand tout fut exploré ; lui-même lui
suivit ; il écrasa les Romains et s'empara de la cité où il ne résida que peu de
temps, puis il occupa le pays jusqu'au fleuve de la Somme. Certains prétendent que
de sa lignée est sorti le roi Mérovée, de qui Childéric fut le fils. »

— Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592 - traduction Robert
Latouche.

« Je crois d'ailleurs à l'historicité du personnage de Mérovée. Sans doute, on


aurait pu l'inventer pour rendre compte du nom dynastique. Sans doute, ceux qui lui
refusent une existence historique peuvent arguer de ce qu'il n'apparaît nulle part
dans l'histoire des Francs, excepté dans ce passage-ci, qui est emprunté à une
légende mythologique. Mais ces raisons ne suffisent pas pour l'écarter. »

— Godefroid Kurth, Histoire poétique des Mérovingiens, 1893, VI, p. 156.


Bibliographie

Étienne Renard, « Le sang de Mérovée. « Préhistoire » de la dynastie et du


royaume mérovingiens. », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 92, fascicule
4, 2014, p. 999-1039 (lire en ligne [archive]). Ouvrage utilisé pour la rédaction
de l'article
Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps
Mérovingiens, Bartillat, 1996, p. 228-229, notice « Mérovée » (ISBN 2-84-100008-7).

Articles connexes

Généalogie des Mérovingiens


Faux Mérovingiens
Royaumes francs
Liste des rois des Francs saliens
Souverains français enterrés hors de la basilique de Saint-Denis

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Les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses,
facilement solubles dans l'eau (voir karst), composées majoritairement de carbonate
de calcium CaCO3, mais aussi de carbonate de magnésium MgCO3. Ces roches
carbonatées ont une grande importance du point de vue géologique et économique.
Répartition

C'est en France, en Suisse et en Belgique, la roche la plus courante qui compose


autant des montagnes (Alpes, Jura, Pyrénées) que des plaines (Champagne), bassins
(Bassin parisien) ou des plateaux (Jura, Larzac, Poitou-Charentes). Le calcaire est
reconnaissable par sa teinte blanche et généralement la présence de fossiles.
Carte de répartition mondiale des affleurements de roches carbonatées (calcaires et
dolomies).
Formation

Il se forme par accumulation, principalement au fond des mers, mais parfois en


milieu lacustre, à partir des coquillages et squelettes des micro-algues et animaux
marins. Il se forme aussi par précipitation en milieu continental.
Précipitation du carbonate de calcium

Le carbonate de calcium se forme dans les milieux aquatiques (le plus souvent dans
l'eau de mer). Il résulte de la précipitation d'ions dissous. Cette précipitation
suit la réaction :

C a 2 + + 2 ( H C O 3 − ) ⇌ C a C O 3 + C O 2 + H 2 O {\displaystyle {\rm
{Ca^{2+}+2\,(HCO_{3}^{-})\rightleftharpoons CaCO_{3}+CO_{2}+H_{2}O}}}.

Cette précipitation est facilitée par les organismes à coquille ou carapace


(mollusques, oursins, coraux, algues planctoniques, etc.), par la respiration des
êtres vivants, ou par le brusque dégazage des eaux.
Formation des roches calcaires
Les calcaires sont assez souvent fossilifères.

Les calcaires peuvent se former en milieu continental (tufière, stalactites,


stalagmites), lacustre, ou (le plus souvent) en milieu océanique.

Il existe plusieurs modes de formation des roches calcaires, ou roches


carbonatées :

par précipitation (calcaire chimique) :


la lente sédimentation et/ou l'accumulation des éléments microscopiques
obtenus par précipitation (voir paragraphe précédent), et leur consolidation par la
diagenèse, aboutit à la formation de la roche calcaire. Ces calcaires sont souvent
fossilifères,
le brusque dégazage d'une eau souterraine arrivant à l'air libre (grotte,
source) ou soumise au prélèvement par des végétaux du CO2, peut provoquer une
précipitation localisée produisant, selon les circonstances, des travertins, ou des
stalactites et stalagmites. Ces calcaires formés en milieu continental sont
rarement fossilifères ;
par action des êtres vivants (calcaire biogène). Ils peuvent résulter d'une
forte accumulation de coquilles ou de carapaces calcaires (intactes ou en débris),
comme la craie, le tuffeau, ou être bioconstruits (calcaire récifal). Ils sont
toujours fossilifères ;
par érosion (calcaire détritique), par exemple les brèches calcaires ou
ophicalcite.

Caractéristiques physiques

Pour des usages dans le bâtiment et les travaux publics, les caractéristiques
mécaniques des calcaires sont importantes, d'autant que très variables. Les
calcaires peuvent être différemment adaptés selon les usages auxquels ils sont
destinés (il n'y a aucune commune mesure entre un marbre et une craie). On les
soumet à divers essais : la résistance à l'usure par frottement mesurée par l'essai
Micro-Deval en présence d'eau et l'essai de résistance aux chocs (aptitude à se
casser) par l'essai Los Angeles1. Les pierres calcaires sont souvent de couleur
blanche.
Caractéristiques chimiques

Le calcaire peut être identifié car il peut être attaqué par les acides tels que
l'acide chlorhydrique en solution, l'acide éthanoïque ou acétique contenu dans le
vinaigre ou encore par l'acide tartrique (il forme alors du tartrate de calcium et
du CO2). L'hydrogénocarbonate étant une base, il réagit avec l'acide chlorhydrique
en solution selon l'équation :

H 3 O + + H C O 3 − ⇌ C O 2 + 2 H 2 O {\displaystyle {\rm {H_{3}O^{+}


+HCO_{3}^{-}\rightleftharpoons CO_{2}+2\,H_{2}O}}}.

Roches carbonatées dans les Alpes, Jausiers, Alpes-de-Haute-Provence, France.


Composition minéralogique

Par définition les roches carbonatées contiennent plus de 50 % de carbonates en


poids. Les calcaires purs sont composés d'au moins 90 % de calcite. Les principaux
autres constituants sont les minéraux carbonatés de type aragonite « avec, dans les
variétés impures, la dolomite et l'ankérite (dolomite ferreuse)… Dans les types
passant aux roches détritiques, on trouve des éléments allogènes non carbonatés :
quartz, feldspaths, micas, argiles ; on peut trouver aussi des minéraux
authigènes : feldspaths, glauconie, phosphates, minerais de fer2 ».

La calcite est le polymorphe d'origine secondairement géologique du carbonate de


calcium. Le polymorphe d'origine primairement biogénique est l'aragonite (exemple
d'aragonite : le squelette des coraux hermatypiques).
Degré de pureté et couleurs

Au premier ordre, les microcristaux de calcite leur donnent une couleur blanche.
Diverses impuretés peuvent néanmoins lui conférer des couleurs très diverses
(teintes de jaune, gris, brun ou même noir) : les argiles qui peuvent piéger des
hydroxydes de fer et oxydes de fer selon le processus d'adsorption, donnant des
teintes allant de l'ocre clair, au jaune jusqu'au rouge, suivant leur niveau
d'oxydation et d'hydratation ; les oxydes de manganèse et les charbons de bois
colorent les calcaires en noir. D'autres impuretés ont des effets antagonistes :
certaines favorisent la dissolution de la calcite (éléments métalliques,
chlorures), d'autres augmentent la résistance à sa dissolution (présence de grains
de quartz)3.

« Les calcaires sont considérés comme impurs lorsqu'ils contiennent de 10 à 50 % de


ces impuretés. Si cela dépasse 50 % on ne parle plus de calcaires (ou alors de
calcaires gréseux, marneux, argileux, etc.) »4.
Calcaire et eau

L'action d'un acide sur le calcaire conduit à la formation d'un dégagement de


dioxyde de carbone. Cette réaction effervescente est utile au géologue qui peut,
sur le terrain, reconnaître une roche calcaire ou au pédologue pour déterminer
qu'une terre contient du calcaire libre ou actif. Cette effervescence est modélisée
par la réaction acido-basique suivante (mise en évidence par le dégagement de bulle
de dioxyde de carbone qui trouble l'eau de chaux)5 :

C a C O 3 ( s ) + 2 H + ( a q ) ⟶ C a 2 + ( a q ) + H 2 O ( ℓ ) + C O 2 ( g )
{\displaystyle {\rm {CaCO_{3}(s)+2\,H^{+}(aq)\;\longrightarrow \;Ca^{2+}(aq)
+H_{2}O(\ell )+CO_{2}(g)}}}.

Cette transformation chimique est fréquemment utilisée dans les cours et travaux
pratiques de biologie, de géologie ou de chimie pour mettre en évidence la
dissolution de carbonate de calcium (expérience de l'œuf cru qui rebondit6,
effervescence du calcaire, des coquillages, du corail et des écailles de moules,
expérience du bâton de craie d'écolier qui mousse)7, la présence de calcaire dans
un sol5.

La concentration en ions calcium (et magnésium) dans l'eau potable ou dureté


s'exprime en « degré français ». Un degré correspond à 4 mg/l de Ca2+. Il n'y a pas
de teneur maximum réglementaire.

La présence de calcaire dans l'eau ne présente pas d'inconvénient pour la santé


lorsqu'on la boit, en ce sens qu'il apporte une supplémentation en calcium et ne
cause par ailleurs pas de dommage. Cependant, il a un effet néfaste sur la peau,
qu'il assèche, et constitue une source de complications (irritations, voire eczéma,
psoriasis, etc.). De plus, une dureté trop élevée peut être source de désagréments
à l'usage (entartrage, difficulté à faire mousser le savon, linge rêche). Il est
possible de baisser cette dureté de l'eau avec un adoucisseur d'eau ou une station
de traitement de l'eau. Les eaux distribuées dans la plupart des régions calcaires
de France sont dans ce cas (Bassin parisien, Causses du Quercy, Préalpes, Piémont
pyrénéen).
Typologie

Les géologues ont créé des classifications fondées surtout sur la structure des
roches carbonatées, ce qui nécessite souvent l’emploi du microscope, ou au moins
d’une forte loupe. Ils utilisent aussi une nomenclature pratique fondée sur les
caractères les plus marquants8 :

selon les proportions de calcite et de dolomite, la terminologie est la


suivante : calcaire pur (100 % à 95 % de calcite, dolomite 5% maximum), calcaire
magnésien (avec 5 à 10 % de dolomite), calcaire dolomitique (avec 10 à 50 % de
dolomite) ;
selon les proportions de calcaire et d’argile : calcaire marneux (5 à 35 %
d’argile), marne (35 à 65 % d’argile) ;
selon les milieux de dépôt : calcaire marin (pélagique à néritique) et calcaire
continental (calcaire lacustre, fluviatiles, croûtes calcaires de certains sols.
Selon le grain : calcaire à grain fin ou très fin (micrite, calcaire
microcristallin à cristaux de 20 µm, calcaire lithographique ou sublithographique)
ou calcaires à grain plus grossier (calcaire cristallins, à cristaux supérieurs à
64 ou 100 µm, en général dus à des recristallisations ; calcaires microgrenus à
cristaux de 100 à 250 µm ; calcaires saccharoïdes, calcaires grenus) ;
selon les structures et les textures : calcaire massif ou lité, calcaire
oolitique, pisolitique, graveleux, noduleux, à nodules ou à accidents phosphatés,
siliceux ;
selon l’importance des fossiles ou de leurs débris : calcaire construit ou
calcaire récifal où les organismes sont en position de vie (bioherme, biostrome),
calcaires lumachellique et coquiller, calcaires biodétritique et bioclastique
(biosparite, biomicrite), calcaire à ammonites, etc. ;
selon la présence de matériel terrigène : calcaire sableux, silteux, argileux,
avec passage progressif aux roches détritiques calcaires (calcirudites,
calcarénites).

Transformations
Métamorphisme

Le calcaire métamorphisé donne du marbre.

Calcaire mélangé

Le calcaire mélangé avec de l'argile donne de la marne.


La présence de rognons, de bancs de silex et de chaille témoigne de la
précipitation de la silice dissoute dans l'eau de mer, qui est issue de la
diagenèse des squelettes enfouis, lors de la formation du calcaire.
Le calcaire mélangé à de la serpentine est une ophicalcite.

Chaux vive

Lorsque le calcaire est chauffé aux environs de 900 °C dans des fours à calcination
(fours à chaux), il prend l'apparence de pierres pulvérulentes en surface —
chimiquement parlant de l'oxyde de calcium — appelées chaux vive. Cette chaux vive
réagit vigoureusement avec l'eau pour produire la chaux éteinte ou hydroxyde de
calcium. Des suspensions de chaux dans l'eau (eau de chaux) répandues sur les murs
(chaulage) réabsorbent le CO2 de l'air et les couvrent d'une couche de carbonate de
calcium.
Érosion

L'érosion marine des affleurements de calcaires en Haute-Normandie donne des


reliefs en creux (portes) et des aiguilles.
La dissolution des calcaires solides et massifs forme des surfaces aux modelés
particuliers : les lapiaz.

Les falaises d'Étretat (Seine-Maritime, France) sont constituées de craie, un


type particulier de calcaire.
Les falaises d'Étretat (Seine-Maritime, France) sont constituées de craie, un
type particulier de calcaire.
Lapiaz de l'Alto de Brenas, Cantabrie, Espagne.
Lapiaz de l'Alto de Brenas, Cantabrie, Espagne.

Modelés karstiques

Selon le type de calcaire, celui-ci est plus ou moins résistant et plus ou moins
soluble dans les eaux acides. Ces phénomènes de dissolution des calcaires, via
circulation des fluides dans les diverses fractures et cassures, sont appelés
phénomènes karstiques (grottes, dolines, pertes, aven, etc.). Le calcaire ainsi
dissous peut se reprécipiter sous forme de stalactites et stalagmites dans les
grottes.

Reliefs du Torcal de Antequera, Malaga, Espagne.


Reliefs du Torcal de Antequera, Malaga, Espagne.
Formes de corrosion dans la Cueva de Palestina, Nueva Cajamarca, Rioja, San
Martin, Pérou.
Formes de corrosion dans la Cueva de Palestina, Nueva Cajamarca, Rioja, San
Martin, Pérou.
Stalactites dans la grotte de Gardner's Gut, Waikato, Nouvelle-Zélande.
Stalactites dans la grotte de Gardner's Gut, Waikato, Nouvelle-Zélande.

Utilisations

Les roches de calcaires sont utilisées :


Dans la construction

comme matériau en sculpture (technique de la taille directe) ;


comme roche à bâtir utilisée dans la construction : par exemple, la pierre de
Caen a servi à édifier de nombreux édifices religieux au Moyen Âge ou tout
simplement pour construire des maisons. Cet usage est à présent marginal dans la
construction. La taille de pierre est un métier de la restauration des monuments
historiques ;
comme matériau d'empierrement de la voirie : macadam, graves calcaires,
ballast, d'un usage très fréquent ;
comme matière première entrant dans la fabrication du ciment ;
comme sable et granulat dans la fabrication des bétons, plus rarement dans les
enrobés bitumineux, pour les calcaires les plus durs ;
comme « blanc de Meudon », « blanc d'Espagne », de Toulouse, ou encore de
Champagne (Troyes).

Dans l'industrie

pour produire du carbonate de sodium et du chlorure de calcium selon le procédé


Solvay, avec des conséquences impressionnantes telles que les Plages Blanches de
Toscane ;
comme charge minérale pulvérulente dans divers produits industriels
(plastiques, peintures, colles, récurrents, etc.) ;
comme fondant dans la fusion du verre (en sable) et dans la fusion des métaux
ferreux (en castines) ;
comme amendement calcique agricole pour lutter contre l'acidification du sol ;
comme apport de calcium, dans l'alimentation des animaux d'élevage ;
comme couche de finition du papier (une tonne de papier contient 250 à 300 kg
de calcaire) ;
comme traitement des eaux, boues, et déchets ménagers.

Un m3 d'eau potable demande de 50 à 200 g de chaux afin de précipiter les métaux


lourds et les boues.
Dans la décoration d'intérieur

pour créer des bas-reliefs selon la technique d'incrustation sur moulage9,


comme aux Fontaines Pétrifiantes de Saint-Nectaire10 ;
pour cristalliser des objets (faire recouvrir ces objets de calcaire) à l'aide
de sources thermo-minérales ;
pour reproduire tout objet, à l'aide d'un moulage, grâce à des échelles de
pétrification, outil utilisé par Jean Serre à Saint-Nectaire ou encore par De Vigni
à Bagni San Filippo, en Italie11.

Production en France

Il s'agit :

des granulats calcaires de carrières : 101 700 000 t en 200412 ;


des calcaires industriels : 3 170 800 t en 200512 ;
des amendements calciques : 1 400 000 t en 200313 ;
du blanc de Meudon et du blanc d'Espagne (calcaire réduit en poudre fine
habituellement de 40 µm).

Le calcaire calciné produit de la chaux dont les usages sont multiples.


Calendrier républicain

Dans le calendrier républicain, la Pierre à chaux était le nom attribué au 18e


jour du mois de nivôse14, le 7 janvier.

Notes et références

Mécanique des roches et des sols [archive], sur u-picardie.fr.


André Vatan, Manuel de sédimentologie, éditions Technip, 1967 (lire en ligne
[archive]), p. 233-234.
Jean-Noël Salomon, Précis de karstologie, Presses universitaires de Bordeaux, 2006
(lire en ligne [archive]), p. 21-22.
Jean-Noël Salomon, op. cit., p. 21.
G. Lannoy, Mon grand livre d'expériences, Chantecler, 1977, p. 84.
« Comment un œuf cru peut-il rebondir ? [archive] », sur wikidebrouillard.org, 12
juillet 2014.
L'expérience consiste à placer le coquillage, le corail, les écailles de moules ou
la craie dans un verre rempli de vinaigre. Tous ces objets dégagent du CO2 qui «
trouble l'eau de chaux ».
Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie, Masson, 1997, p.
49.
« Incrustations sur moulage — Fontaines Pétrifiantes de Saint Nectaire [archive] »,
sur fontaines-petrifiantes.fr (consulté le 28 octobre 2020).
« À la découverte des fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire [archive] », sur LCI
(consulté le 28 octobre 2020).
« La Toscane, paradis thermal [archive] », sur voyages.michelin.fr, 22 septembre
2017 (consulté le 28 octobre 2020).
Unicem [archive].
Association nationale professionnelle des engrais et des amendements (ANPEA)
[archive].

Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la
séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française
[archive], p. 22.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Calcaire, sur Wikimedia Commons


calcaire, sur le Wiktionnaire

Articles connexes

Adoucisseur d'eau
Choin
Calcaire à astéries
Calcaire coquillier
Calcaire corallien
Calcaire de Greenbrier
Calcaire de Saint Louis
Calcaire de Sainte Geneviève
Calcaire de Solnhofen
Calcaire du Quiou
Calcaire lutétien ou calcaire grossier
Carrière de calcaire
Classifications de Folk
Classifications de Dunham
Minéraux carbonatés
Pelouse calcaire
Pierre bleue (calcaire)
Pierre d'Euville
Pierre de Jaumont
Pierre de Jérusalem (calcaire)
Tartre dans l'eau

Liens externes
Notices d'autorité
:

BnF (données) LCCN GND Japon Israël Tchéquie

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes


:
Britannica [archive] Enciclopedia italiana [archive] Enciclopedia De
Agostini [archive] Encyclopédie de l'Ukraine moderne [archive] Gran Enciclopedia
Aragonesa [archive] Gran Enciclopedia de Navarra [archive] Store norske leksikon
[archive] Treccani [archive] Universalis [archive]
Association géologique d'Alès et de sa région (AGAR) [archive], sur
geolales.net
Dossier pluridisciplinaire sur le calcaire [archive], sur futura-sciences.com

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