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Mérovée
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Mérovée (ou encore Merowig, Mérovech) est considéré comme le deuxième roi des
Francs saliens. Son existence est entourée de tant d'obscurité que certains
historiens en ont fait un roi légendaire1.
Mérovée a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens. Les rois mérovingiens n'ont
jamais contesté son existence et se glorifièrent d'appartenir à sa lignée.
Biographie
Nom
Peu de documents attestent l'existence de Mérovée. Grégoire de Tours dans ses Dix
Livres D'Histoire lui concède une brève référence et en fait le descendant possible
de Clodion le Chevelu : « Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi
Mérovée […] »3.
Une légende, relatée à une époque plus tardive — la chronique de Frédégaire4 (III,
9) en parle au VIIe siècle — entretient le doute quant à la réelle existence de
Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une «
bête de Neptune semblable au Quinotaure » alors qu'elle se baignait dans l'océan.
Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à
une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une
aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens5.
Il a également été suggéré que Merowig soit une référence à la Merwede, une rivière
néerlandaise dont le cours initial correspondait, si l'on en croit les historiens
romains[réf. souhaitée], à l'aire dans laquelle résidaient alors les Francs
saliens9. Là encore, l'étymologie ne semble pas corroborer cette thèse10.
Priscus fait allusion à des événements qui se produisirent dans un royaume franc à
l'époque de Mérovée : « Le prétexte d'Attila pour sa guerre contre les Francs fut
la mort de leurs rois et la dissension qui s'éleva entre ses fils pour la
suprématie. L'aîné décida de s'allier à Attila, cependant que le second se tournait
vers Aetius. Nous rencontrâmes ce dernier lorsqu'il vint en ambassade à Rome. Son
visage était encore recouvert d'un duvet, et sa chevelure blonde était si longue
qu'il en faisait des tresses. Aetius en fit son fils adoptif et, tout comme
l'empereur, le combla de présents et le renvoya comme un ami et un allié »16. Les
historiens sont partagés sur la question de savoir si Mérovée est l'un des
protagonistes de ce récit :
certains comme Erich Zöllner pensent que comme le royaume des Francs rhénans se
trouve sur le chemin d'Attila, au contraire de celui des Francs saliens, ce passage
concerne des rois des Francs rhénans17 ;
d'autres comme Émilienne Demougeot pensent que Mérovée est le roi mort en 451
et son fils Childéric est le fils adoptif d'Aetius18 ;
enfin, Christian Settipani estime que, si on considère que le fragment
s'applique aux Francs saliens, ce dont il n'est pas sûr, chronologiquement, Clodion
est le roi mort en 451 et Mérovée est le fils allié de Rome19.
Qu'il soit l'un des princes francs mentionné par Priscus ou non, Mérovée se serait
installé en Gaule belgique, dans la région du Brabant et aurait établi sa résidence
à Tournai.
Il semble admis que liés par un fœdus avec l'Empire romain, les Francs Saliens ont
combattu aux côtés du général romain Aétius à la bataille des champs Catalauniques,
(une plaine près de Châlons-en-Champagne et de Troyes), en 451. Les sources ne
précisent toutefois pas qui les a menés au combat20. Si les Francs ont subi de
lourdes pertes lors d’un engagement préliminaire contre les Gépides21, l’Histoire
n’en dit rien de plus, alors qu'elle a retenu la mort de Théodoric Ier, roi des
Wisigoths, tué le lendemain dans la bataille. Peut-être la renommée des chefs
francs n'était-elle pas suffisante comparée à celle d'un roi. De fait, il n'est
fait mention de Mérovée ni pendant les combats, ni après. Rien ne permet donc
d'affirmer qu'il a conservé le commandement des Francs Saliens après la victoire,
s'il l'a jamais eu.
Il est également troublant que ce soit Clodion qui ait légué son nom à une lignée,
du très énigmatique Chlodebaude à Clotaire II, en passant par Clovis, Clodomir et
Clotaire Ier. Childéric Ier donne à son fils Clovis (*Hlodwig) un nom dont le
radical hlod l'affilie à son grand-père Clodion (voire à Chlodebaude), en dépit
d'une référence mineure à Mérovée (dans le suffixe wig, vech). Certes, Chilpéric
Ier prénommera son premier fils Mérovée et Clotaire II en fera de même. Mais il
s'agit de références tardives à un ancêtre déjà lointain, illustrant plus
l'appartenance à une lignée.
Pour finir, Grégoire de Tours mentionne dans son Histoire des Francs l'épisode de
l'exil de huit années de Childéric Ier en Thuringe, survenu entre 450/451 et
457/45821. Il précise qu'à cette occasion, les Saliens choisissent de se ranger
sous l’autorité du général romain Aegidius.
En définitive, ces dates laissent peu de place à un règne de Mérovée, entre deux
rois à l'historicité démontrée, Clodion et Childéric Ier. S'il ne peut être exclu
qu'il ait combattu à la bataille des champs Catalauniques, rien n'explique, sauf à
ce qu'il y ait trouvé la mort, qu'il disparaisse ensuite des chroniques et ne joue
plus aucun rôle politique. Le constat est d'ailleurs le même pour ce qui concerne
Chlodebaude.
Qu'il se soit nommé Mérovée ou Chlodebaude, le père de Childéric Ier n'est associé
à aucun événement historique de manière vérifiable. Il est en revanche indiscutable
que ce dernier était devenu un personnage important en Gaule romaine du Nord ; en
témoigne la fibule cruciforme en or retrouvée dans sa tombe, « une distinction
qu'il avait certainement reçue de l'empereur avec le paludamentum » (K.-F
Werner)22. De là, peut-être, le besoin de s'inscrire dans la lignée prestigieuse
d'un ancêtre éponyme lointain.
Allusions dans la culture populaire
Victoire du Roi Mérovée - Monture d'armoire en bronze argenté, Emmanuel Frémiet,
1867. Metropolitan Museum of Art.
Par ailleurs, le personnage du « Mérovingien », joué par Lambert Wilson dans les
films de science-fiction Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, est présenté comme
le détenteur d'un savoir inhérent aux puissantes intelligences artificielles (tels
l'Oracle et le maître des clés (en)) qui ont choisi l'exil plutôt que d'être
effacées par la Matrice. Programme informatique dévoyé, le Mérovingien s'apparente
donc à l'un des membres d'une ancienne classe dirigeante défiant peu ou prou le
système en place. Son « titre se réfère à la dynastie royale [franque] destituée
qui, dans diverses théories complotistes, est censée détenir encore le pouvoir du
Saint Graal »24.
Notes et références
Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps Mérovingiens,
Bartillat, 1996, p. 228-229, notice « Mérovée » (ISBN 2-84-100008-7).
Cf. Dr. J. Van Der Schaar, Woordenboek van Voornamen: l'adverbe 'meer', 'mehr' : «
plus », « grand » n'était pas utilisé pour les noms / Mare: en anglais (night)mare;
en néerlandais maretak (branche-[porte]-message [des dieux]) gui ; en français
cauchemar (de l'ancien français chaucher, fouler, presser) + (néerlandais) mare -
Larousse étymologique / Vech: comparez en anglais : fight et néerlandais: vecht.
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592.
Chroniqueur mérovingien actif en Austrasie vers 660.
Régine Le Jan, « La sacralité de la royauté mérovingienne », Annales. Histoire,
Sciences Sociales, 2003, p. 1223, lire en ligne [archive].
Georg Waitz,Deutsche Verfassungsgeschichte, t. II, p. 33.
Georg Waitz, Ibid.
Godefroid Kurth, op. cit., VI, p. 147.
Emil Rückert, Oberon von Mons und die Pipine von Nivella, Leipzig, Germany, 1836.
Godefroid Kurth, op. cit., VI, p. 154.
Renard 2014, p. 1008-1022.
Godefroid Kurth, op. cit., p. 517.
Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne - Addenda, Paris, 1990.
Christian Settipani, « Clovis, un roi sans ancêtre ? », dans Gé-Magazine, no 153 -
octobre 1996, p. 96.
Jean-Pierre Poly, « Le dernier des Meroings », Revue historique de droit français
et étranger, juillet-septembre 1996, p. 353-396 (lire en ligne [archive]).
Fragment 20 de Priscus, cité par Settipani 1993, p. 49.
(de) Erich Zöllner, Geschichte des Frankenbis zu Mitte der sechsten Jahrhunderts,
Munich, C.H. Beck, 1970 (ISBN 978-3-406-02211-1), p. 30.
Émilienne Demougeot, La Formation de l'Europe et les invasions barbares, vol. 2 :
De l'avènement de Dioclétien (284) à l'occupation germanique de l'empire romain au
début du VIe siècle, Paris, Aubier, 1979 (ISBN 978-2-7007-0146-3), p. 682-683.
Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique
de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van
Kerrebrouck, 1993, 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 49.
Pour Godefroid Kurth, « Si […] Mérovée […] était le roi des Francs lors de la
bataille de Mauriac (451), c'est lui qui a été à la tête du contingent franc
d'Aetius. », op. cit., VI, p. 158.
Michel Rouche, Clovis, Fayard, 1996.
Edward James, « Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons »,
Revue archéologique de Picardie, 1988, p. 10 (lire en ligne [archive]).
Pietro Boglioni, Le Da Vinci code : le roman, l'histoire, les questions, Montréal,
Médiaspaul, coll. « Notre temps » (no 64), 2006, 201 p. (ISBN 2-89420-693-3, lire
en ligne [archive]), p. 62-66.
Sources
« On rapporte également que Clodion, qui était alors un homme capable et très
noble dans sa nation, a été roi des Francs ; il habitait dans la forteresse de
Dispargum, qui est dans le territoire des Thuringiens. Dans ces contrées mais au
midi, les Romains habitaient jusqu'au fleuve de la Loire. Au-delà de la Loire les
Goths dominaient. Les Burgondes qui suivaient aussi la secte d'Arius habitaient de
l'autre côté du Rhône qui coule près de la cité de Lyon. Quant à Clodion, il envoya
des éclaireurs dans la ville de Cambrai, et quand tout fut exploré ; lui-même lui
suivit ; il écrasa les Romains et s'empara de la cité où il ne résida que peu de
temps, puis il occupa le pays jusqu'au fleuve de la Somme. Certains prétendent que
de sa lignée est sorti le roi Mérovée, de qui Childéric fut le fils. »
— Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592 - traduction Robert
Latouche.
Articles connexes
Liens externes
Notices d'autorité
:
British Museum
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Voir ce modèle.
Roi des Francs saliens
Précédé par Suivi par
Clodion
Mérovée
448 à 457
Childéric Ier
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Francs
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Mérovingiens (428-751)
Catégories :
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Le carbonate de calcium se forme dans les milieux aquatiques (le plus souvent dans
l'eau de mer). Il résulte de la précipitation d'ions dissous. Cette précipitation
suit la réaction :
C a 2 + + 2 ( H C O 3 − ) ⇌ C a C O 3 + C O 2 + H 2 O {\displaystyle {\rm
{Ca^{2+}+2\,(HCO_{3}^{-})\rightleftharpoons CaCO_{3}+CO_{2}+H_{2}O}}}.
Caractéristiques physiques
Pour des usages dans le bâtiment et les travaux publics, les caractéristiques
mécaniques des calcaires sont importantes, d'autant que très variables. Les
calcaires peuvent être différemment adaptés selon les usages auxquels ils sont
destinés (il n'y a aucune commune mesure entre un marbre et une craie). On les
soumet à divers essais : la résistance à l'usure par frottement mesurée par l'essai
Micro-Deval en présence d'eau et l'essai de résistance aux chocs (aptitude à se
casser) par l'essai Los Angeles1. Les pierres calcaires sont souvent de couleur
blanche.
Caractéristiques chimiques
Le calcaire peut être identifié car il peut être attaqué par les acides tels que
l'acide chlorhydrique en solution, l'acide éthanoïque ou acétique contenu dans le
vinaigre ou encore par l'acide tartrique (il forme alors du tartrate de calcium et
du CO2). L'hydrogénocarbonate étant une base, il réagit avec l'acide chlorhydrique
en solution selon l'équation :
Au premier ordre, les microcristaux de calcite leur donnent une couleur blanche.
Diverses impuretés peuvent néanmoins lui conférer des couleurs très diverses
(teintes de jaune, gris, brun ou même noir) : les argiles qui peuvent piéger des
hydroxydes de fer et oxydes de fer selon le processus d'adsorption, donnant des
teintes allant de l'ocre clair, au jaune jusqu'au rouge, suivant leur niveau
d'oxydation et d'hydratation ; les oxydes de manganèse et les charbons de bois
colorent les calcaires en noir. D'autres impuretés ont des effets antagonistes :
certaines favorisent la dissolution de la calcite (éléments métalliques,
chlorures), d'autres augmentent la résistance à sa dissolution (présence de grains
de quartz)3.
C a C O 3 ( s ) + 2 H + ( a q ) ⟶ C a 2 + ( a q ) + H 2 O ( ℓ ) + C O 2 ( g )
{\displaystyle {\rm {CaCO_{3}(s)+2\,H^{+}(aq)\;\longrightarrow \;Ca^{2+}(aq)
+H_{2}O(\ell )+CO_{2}(g)}}}.
Cette transformation chimique est fréquemment utilisée dans les cours et travaux
pratiques de biologie, de géologie ou de chimie pour mettre en évidence la
dissolution de carbonate de calcium (expérience de l'œuf cru qui rebondit6,
effervescence du calcaire, des coquillages, du corail et des écailles de moules,
expérience du bâton de craie d'écolier qui mousse)7, la présence de calcaire dans
un sol5.
Les géologues ont créé des classifications fondées surtout sur la structure des
roches carbonatées, ce qui nécessite souvent l’emploi du microscope, ou au moins
d’une forte loupe. Ils utilisent aussi une nomenclature pratique fondée sur les
caractères les plus marquants8 :
Transformations
Métamorphisme
Calcaire mélangé
Chaux vive
Lorsque le calcaire est chauffé aux environs de 900 °C dans des fours à calcination
(fours à chaux), il prend l'apparence de pierres pulvérulentes en surface —
chimiquement parlant de l'oxyde de calcium — appelées chaux vive. Cette chaux vive
réagit vigoureusement avec l'eau pour produire la chaux éteinte ou hydroxyde de
calcium. Des suspensions de chaux dans l'eau (eau de chaux) répandues sur les murs
(chaulage) réabsorbent le CO2 de l'air et les couvrent d'une couche de carbonate de
calcium.
Érosion
Modelés karstiques
Selon le type de calcaire, celui-ci est plus ou moins résistant et plus ou moins
soluble dans les eaux acides. Ces phénomènes de dissolution des calcaires, via
circulation des fluides dans les diverses fractures et cassures, sont appelés
phénomènes karstiques (grottes, dolines, pertes, aven, etc.). Le calcaire ainsi
dissous peut se reprécipiter sous forme de stalactites et stalagmites dans les
grottes.
Utilisations
Dans l'industrie
Production en France
Il s'agit :
Notes et références
Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la
séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française
[archive], p. 22.
Voir aussi
Articles connexes
Adoucisseur d'eau
Choin
Calcaire à astéries
Calcaire coquillier
Calcaire corallien
Calcaire de Greenbrier
Calcaire de Saint Louis
Calcaire de Sainte Geneviève
Calcaire de Solnhofen
Calcaire du Quiou
Calcaire lutétien ou calcaire grossier
Carrière de calcaire
Classifications de Folk
Classifications de Dunham
Minéraux carbonatés
Pelouse calcaire
Pierre bleue (calcaire)
Pierre d'Euville
Pierre de Jaumont
Pierre de Jérusalem (calcaire)
Tartre dans l'eau
Liens externes
Notices d'autorité
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Vocabulaire paléontologique concernant la géologie
Géologie
Catégories :
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