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Université de Tunis

Institut Préparatoire aux Etudes d’Ingénieurs de Tunis

Fascicule de Travaux Pratiques


de Chimie Générale

1ère année du cycle préparatoire


Section : Physique-Chimie

Année universitaire 2023/2024


Dernière mise à jour en 2023 par Khalifa Leila maitre assistante à l’IPEIT
Table de matières

Sécurité au laboratoire
Risques inhérents aux produits chimiques
Verrerie de laboratoire
Analyses quantitatives
Appréciation des résultats : méthodologie de calcul d’incertitude

Premier semestre

Manipulation 0 Dosage volumétrique de l’acide acétique par la soude

Manipulation 1 Préparation des solutions titrées et des solutions


tampons

Manipulation 2 Dosages pH-métriques et conductimétriques

Manipulation 3 Dosages manganimétriques, iodométriques et


potentiométrie

Manipulation 4 Détermination du produit de solubilité de Li2CO3 et


dosage complexométrique des ions Ca2+ et Mg2+ dans
une eau

Examen 1

Deuxième semestre

Manipulation 5 Dosage spectrophotométrique de l’acide


phosphorique par le cocacola

Manipulation 6 Détermination de l’enthalpie standard molaire de


réaction ΔrHo

Manipulation 7 Etude cinétique de la réaction persulfates iodure

Examen 2
Recommendations

 L’assiduité et le port de la blouse sont obligatoires.

 Au laboratoire les manipulations sont réalisées en binômes; Pendant la


sérance de TP, chaque étudiant doit prendre part de la manipulation et
des résultats expérimentaux mais rédiger individuellement son compte
rendu et le présenter à son enseignant à la fin de la séance.

 La préparation préalable des TP est indisponsable. Des interrogations


écrites ou orale serons faites au cours de chaque séance de TP.

 La note de TP de chaque semestre tiendre compte:


- de la note de l’examen de TP (60% )
- des appréciation des comptes-rendus et l’évaluation par l’enseignant
de l’assiduité, du sérieux et la qualité du travail de l’étudiant (40% )

 Chaque absence non justifiée sera sanctionner par un “ Zéro”.

 Les appareils sont fragiles et couteux, il faut donc les manipuler avec
beaucoup de précautions.

 Les réactifs coûtent chers, il faut prendre juste les quantités nécessaires.

 Avant de quitter la salle de TP nettoyer votre paillasse et ranger


correctement le matériel.
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Sécurité au laboratoire

1- Principales règles de sécurité au laboratoire

1-1-Prévention
La prévention est la première démarche de sécurité. Prévenir les accidents, c'est d’avoir un bon
comportement au laboratoire et une connaissance des affichages de sécurité.

a. Comportement au laboratoire

 Il est interdit de boire, manger ou fumer dans les salles de TP de chimie;


 Le port de blouse en salle de TP est obligatoire, la blouse doit être en tissu de coton et équipée
de boutons pression;
 Il faut être attentif et éviter tout comportement irréfléchi ou précipité ; de plus, il faut avoir
connaissance du travail réalisé par ses voisins et être conscient des dangers qu'il peut présenter;
 éviter le contact des produits chimiques avec la peau et les yeux;
 verifier avant usage que les pièces de verrerie sont en bon état et ne présentent ni cassures ni
fellures;
 ne jamais pipeter avec la bouche;
 Ne jamais manipuler un produit organique ou inflammable à proximité d’une flame;
 Ne jamais chauffer un récipient bouché;
 Manipuler les liquides concentrés et dégagant des vapeurs nocives sous la hote;
 Prendre l’habitude de se laver les mains en sortant;

b. Connaissance des affichages de sécurité

On doit connaître l'emplacement et le mode de fonctionnement des extincteurs, de la douche d'urgence,


des interrupteurs principaux d’eau, de gaz et d’électricité.

1-2- Intervention en cas d’accident

Malgré le respect des mesures préventives, il peut arriver des accidents. Les risques les plus importants
pour vous sont les brulures légères et le feu. Dans tous les cas, ne pas s’affoler et avertir immediatement
votre enseignant. Dans certain cas il est indisponsable d’intervenir rapidement.
 En cas de projection de liquide corrosif sur les yeux le visage ou le corps, lavez immédiattement
et abondamment à l’eau;
 En cas de projection de liquide dans la bouche, crachez et rincez la bouche plusieurs fois à l’eau;
 En cas de feu aux vettements, étouffer le feu avec une blouse ou une couverture, si non, utiliser
la douche. Surtout ne pas se mettre à courir;

2- Risques inhérents aux produits chimiques


2-1- Dangers des produits chimiques

On trouvera dans les ouvrages de sécurité et dans les catalogues commerciaux des indications utiles sur
les risques inhérents aux produits chimiques.
Les dangers, plus ou moins élevés, que présentent les produits chimiques sont les suivants :

1
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 Intoxication, brûlure, irritation :


Certains produits chimiques présentent un risque d'intoxication, de brûlure ou d'irritation, soit par action
immédiate, soit après une exposition prolongée ou répétée. Ils peuvent alors affecter l'organe ou les tissus
qui sont en leur contact, en entraînant des maladies très graves, comme le benzolisme ou le cancer. Leur
pénétration dans l'organisme s'effectue par inhalation, absorption cutanée ou ingestion.

 Feu :
Certains produits chimiques présentent un risque d'incendie à cause de leur inflammabilité et de leur
volatilité.

 Explosion et réactivité :
Certaines substances telles que le sodium et le potassium peuvent exploser en raison de leur extrême
sensibilité ou réagir brutalement avec d'autres substances comme l'eau.

2-2- Symboles internationaux de danger et conseils de prudence

Symbole Signification Risques Conseils de prudence

Favorise l'inflammation de
Substance Eviter tout contact avec les matières
matières combustibles ou
comburante combustibles
entretient les incendies

Exp : Substance auto- Eviter tout contact avec l'air


Substance inflammable, Eviter la formation de mélanges
facilement gaz facilement inflammable, vapeur-air inflammables
inflammable substance sensible à l'humidité, Eviter le contact avec l'eau
ou liquide inflammable Eviter toute source de chaleur

Son absorption peut produire des


Substance
lésions légères ou ce produit peut Eviter le contact avec la peau et les
nocive ou
irriter la peau, les yeux ou les yeux et l'inhalation des vapeurs
irritante
voies respiratoires

Provoque des lésions graves ou


Substance
même la mort par inhalation, Eviter tout contact avec le corps
toxique
ingestion ou contact avec la peau

Dans des conditions données,


Substance Eviter les chocs, la friction, les
présente un danger d'explosion
explosive étincelles et le feu
déterminé

Le contact conduit à la Eviter l'inhalation des vapeurs et le


Substance
destruction des tissus vivants et contact avec la peau, les yeux et les
corrosive
des matériaux vêtements

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3- La verrerie de laboratoire
3-1 Précision de la verrerie utilisée en travaux pratiques
 Verrerie Générale
Cette verrerie est utilisée pour effectuer des manipulations qui ne nécessitent pas une
connaissance précise des volumes ( tube à essai, bécher, erlenmeyer..)
 Verrerie Graduée
Cette verrerie permet de mesurer de façon peu précise des volumes variables. L'incertitude absolue sur
le volume mesuré est de l'ordre du volume correspondant à une graduation (éprouvette, burette,
Pipette...)
 Verrerie Jaugée
Cette verrerie permet de mesurer des volumes précis (pipette graduée ou jaugée burette..).

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3-2-Téchniques d’utilisation de la burette et des pipettes


 Utilisation de la burette
- Placer un bécher en dessous de la burette ensuite la rincer à l’eau distillée figure 1 ci-dessous.
- Rincer la burette avec environ 10 ml de la solution qu’elle doit contenir, en laissant le robinet ouvert
de manière à chasser les bulles d’air. Figure 2.
- Remplir la burette avec la solution jusqu’à environ 2 cm au dessus du Zéro. Figure 3.
- Ajustant le bas du ménisque tangent au trait zéro en s’assurant que la partie située en dessous du
robinet est bien remplie.
- Après usage, vider la burette puis la rincer et la laisser remplie avec de l’eau distillée.

Remarque : dans le cas d’utilisation de verrerie graduée ou


jaugée, on prendra soin de bien éviter les erreurs de parallaxe
en se plaçant au niveau du ménisque de la solution

 Utilisation des pipettes

Pipette volumétrique à un seul trait, à deux traits ou graduée : Elles sont utilisées pour prélever un
volume précis d’une solution. le pipetage du liquide se fait au moyen d’une propipette ou d’une
pompe à crémallère (il ne faut jamais aspirer à la bouce pour des raisons de sécurité). On évite de
prélever directement à la bouteille pour ne pas souiller son contenu, on utilise un bécher de
prélévement. Il faut maintenir la pipette verticale durant le prélèvement et le bécher incliné de 45°.
On ne doit pas souffler dans la pipette pour faire couler la goutte restante dans la pointe.

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4- Analyse quantitative
4-1- Méthodes d’analyse
En chimie l’analyse quantitative est l’ensemble de méthodes d’analyses chimiques permettant de
déterminer la concentration des différentes substances recherchées. Elle est en cela complémentaire de
l’analyse qualitative où l’on cherche uniquement à déterminer si telle ou telle substance est ou non
présente. On distingue:
 Les méthodes chimiques: qui consistent à faire une réaction chimique durant ou à la suite de
laquelle une détermination de la masse (exp: analyse gravimétrique) ou du volume (exp: analyse
volumétrique) est réalisée.
 Les méthodes physiques qui consistent à mesurer la variation des propriétés physiques qui
dépendent de la variation de la concentration. Exemple: conductimétrie et spectrométrie.

4-2- Détermination de la concentration d’une entité chimique par analyse quantitative


volumétrique
la concentration (teneur) d’une entité chimique en solution peut s’exprimer de deux manières:
 Concentration molaire (molarité), notée C, est le nombre de moles de l’entité par unité de volume
de solution. C = n/V en mol.L-1
 Concentration massique ( titre pondérale), notée P, est la masse de l’entité par unité de volume
de solution. P = m/V = M.C en g.L-1 avec: M: masse molaire de l’entité chimique.

On considère le dosage volumétrique d’une substance A contenue dans une solution A par une substance
B contenue dans une solution B de concentration connue CB.
Le dosage de la substance A est considéré lorsque on préléve à l’aide d’une pipette un volume précis VA
de la solution A (prise d’essai) et on lui ajoute à l’aide d’une burette un volume précie VB de la solution
B. Ce dernier ( VB) contient une quantité de substance B nécéssaire pour réagir et faire disparaitre toute
la substance A.
Dans le cas général, la réaction de dosage peut s’écrire sous la forme suivante:

aA + bB  cC + dD
à t0 nA 0 0 0
à tqq (nA –ax) (nB –bx) =0 cx dx
à téqiv (nA – ax(éq)) = 0 (nB(éq) -bx(éq)) =0 (cx(éq) dx(éq))

A l’équivalence :
nA – ax(eq) = 0 et nB(éq) -bx(eq) = 0

𝒏𝑨 𝒏𝑩 é𝒒
Donc, à l’équivalence =
𝒂 𝒃

or 𝑛𝐴 = 𝐶𝐴 𝑉𝐴 et 𝑛𝐵 é𝒒 = 𝐶𝐵 𝑉𝐵
On en déduit,
𝒂 𝑪𝑩 𝑽𝑩
La concentration de l’entité A est: 𝑪𝑨 = 𝒃 . 𝑽𝑨
Le titre pondérale de l’entité A est: 𝑷𝑨 = 𝑴𝑨 . 𝑪𝑨

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5- Mesures, incertitudes et chiffres significatifs


5-1- Mesures et erreurs
En science expérimentale, il n’existe pas de mesures exactes. Les mesures sont entachées d’erreurs
plus ou moins importantes dont les causes sont humaine instrumentale ou environnementale.
On distingue deux catégories d’erreurs: les erreurs systématiques et les erreurs aléatoires.

 les erreurs systématiques sont d’ordre théorique ou expérimentale et peuvent provenir :


- de instrument: pH-mètre mal étalonné, Balance déréglée,..
- du matériel: verrerie mal rincée, burette et pipettes sales ou mal calibrées..
- de la méthode choisie.
- de l’expérimentateur: retard dans le déclanchement d’un chronomètre

 les erreurs aléatoires sont imprévisibles et peuvent provenir :


- des conditions environnementales: humidité, variation de température ou de pression.
- de l’inattention de l’expérimentateur: mauvaise lecture, mauvaise appréciation du point
d’équivalence..
L’erreur faite sur une mesure peut être réduite en augmentant le nombre d’observations. En revanche,
l’erreur systématique ne peut être réduite que par l’application des corrections.

Différence entre erreur est incertitude


L’erreur de mesure est définie comme la différence entre la valeur mesurée et la valeur exacte (de
référence) qui reste inconnue alors que l’incertitude de mesure décrit un intervalle autour de la valeur
mesurée dans lequel est supposée appartenir la valeur exacte.

Erreur relative
L’erreur relative est souvent exprimé en pourcentage, elle représente une évaluation de la qualité d’une
grandeur Xmesure (mesurée ou calculée à partir des données expérimantales), si une valeur de référence
Xreférence est connue.
|𝑿𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓𝒆 −𝑿𝒓𝒆𝒇é𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆 |
∆𝒀 = . 𝟏𝟎𝟎
𝑿𝒓𝒆𝒇é𝒓𝒆𝒏𝒄𝒆

5-2- Incertitude
a- Incertitude absolue et incertitude relative
On distingue l’incertitude absolue et l’incertitude relative :
 L’incertitude absolue sur une grandeur mesurée représente l’erreur maximale que l’on est
susceptible de commaître dans l’évaluation d’une mesure X, on la note X.
Le résultat d’une mesure se présente sous forme: x = xm ± x
Où:- Xm est la mesure, c’est –à-dire la meilleure estimation de la valeur réelle
- X est la précision associée à la mesure, qu’on appelle incertitude sur la mesure
- X la valeur réelle de la mesure qui se trouve dans l’intervalle [xm-x, xm+x], appelé
intervalle de confiance.
 L’incertitude relative sur une grandeur mesurée n’indique rien sur la qualité d’une mesure
𝒙
mais elle permet d’estimer la précision sur cette mesure. On la note 𝒙

Exemple : soit une pesée de masse m = 2,000  0,002 g


𝒎
- l’incertitude absolue serait m = 0,002g l’incertitude relative serait 𝒎 = (2,00/0,002).100 = 0,1%
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b- Calcul de l’incertitude type sur une grandeur calculée.


Considérons une grandeur Y calculée par une relation où interviennent plusieurs grandeurs mesurées et
indépendantes entre elles, par exemple X, Z et W. L’incertitude sur la grandeur Y se calcule en utilisant
les formules de propagation des incertitudes suivantes:
 Dans le cas d’une somme et/ou d’une soustraction des grandeurs, les incertitudes absolues
s’additionnent en quadratures.

𝑺𝒊 𝒀= 𝑿+𝒁−𝑾 𝒂𝒍𝒐𝒓𝒔 ∆𝒀 = √(∆𝑿)𝟐 +(∆𝒁)𝟐 +(∆𝑾)𝟐


 Dans le cas d’un produit ou d’un quotient des grandeurs, les incertitudes relatives s’additionnent
en quadratures.

𝑿. 𝒁 ∆𝑿 𝟐 ∆𝒁 𝟐 ∆𝑾 𝟐
𝑺𝒊 𝒀= 𝒂𝒍𝒐𝒓𝒔 ∆𝒀 = 𝒀. √( ) +( ) +( )
𝒘 𝑿 𝒁 𝑾
c- Evaluation de l’incertitude d’une mesure directe.
Les instruments sont calibrés avec une certaine tolérance, il convient donc d’éviter les erreurs aléatoires
et toutes les erreurs systématiques afin de minimiser les erreurs de mesure. On donne, pour différents
cas de mesures, les évaluations d’erreurs qui permettent un calcul d’incertitude élargie. Celles- ci sont
basées sur une méthode simplifiée associée à un niveau de confiance de 95% (Il existe une méthode
mathématique délicate conduisant au même niveau de confience).
 Cas de la verrerie
On considérera que les principales sources d’erreurs sur un volume mesuré sont: l’erreur
d’étalonnage du matériel, qu’on note ΔVe et l’erreur de lecture du bas du ménisque, qu’on note
ΔVl. Pour estimer l’incertitude type, on applique l’incertitude composée type somme, soit
∆V = √(∆Ve )2 +(∆Vl )2
 La verrerie possédant des graduations (burette et pipette graduée) le volume mesurée se
détermine par la différence entre deux lectures du niveau du liquide.
-L’erreur comise sur chaque lecture correspond à la moitié de la plus petite graduation (erreur
évaluée au volume d’une goutte), l’incertitude sur la lecture du volume mesuré correspond à une
graduation.
- L’erreur d’étalonnage correspond à la valeur de la tolérence (indiquée sur l’instrument).
 La verrerie volumétrique, telle que les pipettes et les fioles jaugées.
- L’erreur d’étalonnage correspond à la valeur de la tolérence (indiquée sur l’instrument).
- L’erreur comise sur la lecture du volume correspond à l’erreur évaluée au volume d’une goutte
(environ 0,05 mL) pour les fioles mais considérée nulle pour les pipettes.
Exemples:
Verrerie Burette pipette Fiole jaugée

Schéma

Calcul ΔVe = 0,05 mL ΔVe = 0,03 mL ΔVe = 0,04 mL


d′incertitude ΔVl = 0,1 mL ΔVl  0 mL ΔVl = 0,05 mL
∆V = √(0,05)2 +(0,1)2  0,1 mL ∆V = 0,03 mL ∆V = 0,06 mL

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 Cas des instruments de mesure analogiques


Les appareils équipés d'une aiguille précisant la valeur de la grandeur mesurée sur une échelle,
ou équipés d'une graduation qui indique la valeur de la grandeur mesurée (Un pH-mètre à
aiguille, un potentiomètre à aiguille, un thermomètre à alcool,.. sont tous des instruments
analogiques. On considère que l'incertitude associée à ce type d’instruments est liée à l’erreur de
lecture, elle correspond à la moitié de la plus petite graduation de l'instrument.
 Cas des instruments de mesure numériques
Les appareils qui donnent directement la lecture sous forme de valeur numérique (pH-métre
digital, un chronomètre ..). On considère que l'incertitude associée à ce type d’instruments est
liée à l’erreur de lecture et correspond à l'équivalent d'une unité de la plus petite graduation de
l'instrument.
Exemple: Un chronomètre précis au centième de seconde près, son incertitude est estimée au
centième de seconde.
 Cas d’un graphique
L’incertitude liée à la détermination graphique dépend de la nature du graphique.
- Dans le cas des courbes de titrage pH-métriques ou potentiométriques, l’incertitude sur la
valeur graphique (déterminée par la méthode des tangentes ou par la méthode différentielle)
correspond à l'équivalent d'une unité de la plus petite graduation sur l’échelle du graphe.
- Dans le cas des droites, l’incertitude sera donnée par la méthode de régression linéaire.
 Cas des valeurs théoriques
L'incertitude associée à une valeur théorique correspond à l'équivalent d'une unité sur le dernier
chiffre.
Exemple: Puisque la température d'ébullition de l'eau est 100°C, l'incertitude sera de ±1°C.

5-3- Chiffres significatifs.


Les chiffres significatifs sont ceux qui ont une signification logique dans la valeur.
Exemples : supposant qu’on ait trouvé une valeur 𝑌 = 0,2503 mol.L-1 et que le calcul d’incertitude nous
ait conduit à 𝑌 = 0,003 mol.L-1. Le chiffre significatif est au millième près, le résultat devra être donné
sous la forme: 𝒀 = ( 𝟎, 𝟐𝟓𝟎  𝟎, 𝟎𝟎𝟑 ) 𝐦𝐨𝐥. 𝐋−𝟏
Supposant qu’on ait trouvé 𝑌′ = 1 mol.L-1 et 𝑌′ = 0,01 mol.L-1
Le chiffre significatif est au centième près, la valeur de 𝑌′ devra être donnée sous la forme :
𝒀′ = ( 𝟏, 𝟎𝟎  𝟎, 𝟎𝟏 ) 𝐦𝐨𝐥. 𝐋−𝟏

5-4- Application du calcul d’incertitude


Considérons le dosage d’une solution de sulfate cérique (solution titrée). par une solution de sulfate
ferrique (solution titrante) de concentration C2 = 10-2 mol.L-1, C2 = 10-4 mol.L-1
L’équation bilan de la réaction est: Fe2+(aq) + Ce4+(aq) === Fe3+(aq) + Ce3+(aq)
Soit,
V1 volume de la prise d’essai de la solution solution de sulfate cérique (solution titrée) prélevé à
l’aide d’une pipette jaugée. V1 = 25 ± 0,03mL
V2 le volume d’équivalence de le solution titrante versé à l’aide d’une burette. V2 = 18,8 ± 0,1mL
C1 la concentration inconnue de la solution titrée
Relation à l’équivalence: nCe4+ = nFe2+
C V
 C1 = V2 2 AN: C1 = O, OO752 mol. L−1
1
∆C2 2 ∆V1 2 ∆V2 2
Et ∆C1 = C1 . √( ) +( ) +( ) AN: ∆C1 = 10−4 mol. L−1
C2 V1 V2
Donc, C1 = ( 0,0075  0,0001 )mol. L−1 ou bien ( 7,5  0,1 )10−3 mol. L−1

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Rappel théorique :
Dosage acido-basique
I-Généralités
I-1- Définitions
Parmi les différentes théories des acides et des bases, la théorie proposée par Bronsted en 1923 est
actuellement la plus utilisée :
 Un acide est une espèce chimique, ion ou molécule, susceptible de libérer (céder) un proton H+.
AH == A- + H+

 Une base est une espèce chimique, ion ou molécule, susceptible d’accepter (fixer) un proton H+.
B + H+ == BH+ ou encore A- + H+ == AH

 Un amphotère est un composé qui se comporte comme un acide ou comme une base.
Exemple : l’eau est un amphotère ; pour le couple H2O/OH-, H2O est un acide
pour le couple H3O+/H2O, H2O est une base.

 Les polyacides sont des espèces capables de libérer deux ou plusieurs protons.
Exemples : les diacides : l’acide carbonique (H2CO3), l’acide sulfurique (H2SO4),..
les triacides : acide phosphorique (H3PO4)...

 Les polybases sont des espèces pouvant fixer deux ou plusieurs protons.
Exemples: l’ion phosphate PO43-, l’ion carbonate CO32-

 Un couple acide/base est un ensemble des deux espèces associées dans un même équilibre.
Acide == base + H+
L’acide et la base d’un même couple sont dit conjugués.
Exemple : NH4+/NH3 (NH4+ : acide conjuguée de NH3)

I-2- Réaction acido-basique


C’est une réaction de transfert du proton H+ entre un acide et une base, appartenant à des couples
acide/Base différents. Ainsi, si on suppose la coexistence en solution des espèces A1H et A2-, il peut y
avoir transfert du proton H+ de l’acide A1H du couple1 (A1H/A1) vers la base A2- du couple 2 (A2H/A2-)
selon les équations suivantes:
Couple 1: A1H == A1- + H+
Couple 2: A2- + H+ == A2H
La réaction acido-basique est la somme des ces deux réactions: A1H + A2- == A1- + A2H

I-3- Force des acides et des bases


La force d’un acide (ou d’une base) en solution aqueuse dépend de sa réactivité avec l’eau. Le calcul des
constantes thermodynamiques d’équilibres acido-basiques en solution mesure la force de l’acide (ou de
la base).
 La constante d’acidité Ka du couple AH/A- caractérise la force de l’acide AH à céder un
proton, par rapport au couple H3O+/H2O.

[𝑨− ]é𝒒 [𝑯𝟑 𝑶+ ]é𝒒


AH + H2O == A- + H3O+ , 𝐾𝑎 = [𝑨𝑯]é𝒒

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 La constante Kb est la constante de basicité du couple A-/AH, elle caractérisera la force de la


base A- à capter un proton, par rapport au couple H2O/OH- .
[𝑨𝑯]é𝒒 [𝑶𝑯− ]é𝒒
A- + H2O = AH + OH- , 𝐾𝑏 = [𝑨− ]é𝒒

On en déduit que pour un même couple AH/A-: 𝐾𝑎 . 𝐾𝑏 = 𝐾𝑒  𝑝𝐾𝑎 + 𝑝𝐾𝑏 = 𝑝𝐾𝑒

- Plus Ka est élevée, plus l’acide est fort et plus sa base conjuguée est faible
- Plus pKa est faible, plus l’acide est fort et plus sa base conjuguée est faible

II-4. Notion de pH
a- Définition du pH
Le pH est une grandeur, sans unité qui mesure l’acidité d’une solution aqueuse, il est défini par la relation: 𝐩𝐇 =
− 𝐥𝐨𝐠[𝐇𝟑 𝐎+ ].

b- Echelle de pH dans l’eau.


Dans le cadre d’une approximation, nous supposons qu’une solution est diluée quand [H3 O+ ] ou [OH − ] ≤ 1mol.L-1.
On en déduit que [H3 O+ ]max =1M et [OH − ]max = 1M  pHmin = 0 et pHmax = 14
0 7 14
milieu acide milieu basique

c- Calcul du pH des solutions aqueuses


On désigne par C0, la concentration initiale du réactif en question.

 Cas d’un acide fort


Dissociation totale de l’acide dans l’eau : AH + H2O → A- + H3O+

En définitive [H3O+] = C0. d’où : 𝑃𝐻 = − log 𝐶0

 Cas d’un acide faible


Dissociation partielle dans l’eau : A- + H2O == AH + OH-
1
Dans ce cas, 𝑃𝐻 = 2 ( 𝑝𝐾𝑎 − log 𝐶0 )

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Manipulation 0

Dosage colorimétrique
I- But de la manipulation:
 Choisir l’indicateur coloré convenable pour un dosage acido-basique
 Calculer la concentration molaire et pondérale
 Calculer l’incertitude sur une grandeur

II- Rappel sur les indicateurs colorés


Un indicateur coloré est un acide ou une base faible, dont la forme acide et la forme basique ont des
teintes différentes. On utilise les indicateurs acide-bases pour visualiser une variation de pH dans une
solution à analyser. On considère qu’une forme acide ou basique d’un indicateur coloré impose sa
couleur lorsque ce dernier est mis dans une solution où le pH n’appartient pas au pH de sa zone de son
virage (voir tableau).

Indicateur couleur en milieu acide couleur en milieu basique Zone de virage


Bleu de thymol rouge jaune 1,2 - 2,8
Héliantine rouge jaune-orange 3,1 - 4,4
Bleu de bromothymol jaune bleu 6,0 - 7,6
Phénolphtaléine incolore Rose violacé 8,2 - 10
Rouge de crésol jaune rouge 7,0 - 8,8
Rouge de méthyle rouge jaune 4,4 - 6,0
Rouge de chlorophénol Jaune rouge 4,8 - 6,4
Violet de -naphtol orangé violet 10 - 12
Carmin d’indigo bleu jaune 11,6 - 14

Les indicateurs colorés sont généralement utilisés pour effectuer des dosages acido-basiques, ces
derniers indiquent la fin de dosage par un simple changement de couleur. Comme ils sont eux-mêmes
soit acide soit basique, il est nécessaire de les introduire en très faible quantité pour ne pas perturber les
dosages.

Comment choisir l'indicateur coloré?


Le choix de l’indicateur coloré dépend de la nature des données.
 Dans le cas où la seule donnée est la valeur théorique du pH à l’équivalence, on choisit
l'indicateur coloré dont la zone de virage contient cette valeur.
 Dans le cas où on dispose de la courbe théorique du dosage, on choisit l'indicateur coloré dont
la zone de virage se situe au niveau du saut du pH, à condition que le saut soit aigu.

Exemple : la courbe théorique de titrage d’un acide faible (CH3COOH) par une base forte (NaOH),
montre qu’au voisinage du point d’équivalence le pH varie brusquement de 7 à 10, il s’agit d’un saut
aigu du pH. Par conséquent, la Phénolphtaléine et le Rouge de crésol dont les zones de virage se situent
au niveau du saut du pH en plus encadrent le pH d’équivalence conviendront le mieux pour ce dosage.

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I- Dosage colorimétrique de l’acide acétique par la soude (acide faible).


I-1- Principe du dosage d’un acide faible
L’acide faible se dissocie faiblement dans l’eau. La solution d’acide contient beaucoup plus de molécules
d’acide faible AH que d’ions A- et H3O+. Au cours de la neutralisation, la consommation des ions H3O+
par la base forte OH- déplace l’équilibre dans le sens de la dissociation de l’acide. En définitive, la totalité
de l’acide réagit:
AH + H2O A- + H3O+
et B + H2O  BH + OH-
alors AH + B  A- + BH

I-2- Mode opératoire

 Choisir, parmi les indicateurs colorés disponibles sur votre paillasse, le(s) indicateur(s)
coloré(s) adéquat(s) pour le dosage de l’acide acétique par la soude.
 Prélever, à l’aide d’une pipette de précision, 10 ml de la solution d’acide de titre inconnu et
l’introduire dans un erlenmeyer.
 Ajouter trois gouttes de l’indicateur coloré choisi.
 Utiliser un barreau aimanté et un agitateur magnétique
 Introduire, dans la burette, la solution de soude de concentration 0,1M.
 Mettre l’agitateur magnétique en marche.
 Verser goutte à goutte la soude dans l'erlenmeyer jusqu' au virage de la couleur de l’indicateur
coloré. Effectuer un dosage grossier et aux moins deux dosages précis.

I-3- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Ecrire l’équation de la réaction du dosage
2- Justifier le choix de l’indicateur coloré choisi.
3- Donner la valeur du volume de soude à l’équivalence et préciser l’incertitude sur cette valeur.
4- Préciser les espèces chimiques prédominantes dans la solution avant dosage, au cours du dosage,
à l’équivalence et après l’équivalence.
5- Calculer la molarité et le titre pondérale de la solution d’acide acétique. Calculer l’incertitude sur
ces grandeurs. Présenter convenablement vos résultats expérimentaux.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Manipulation 1

Préparation des solutions titrées et des solutions tampons


I-But de la manipulation:
 Préparation d’une solution titrée par deux méthodes: la dilution et la dissolution.
 Etalonnage des solutions préparées.

II- Partie A : Préparation d’une solution titrée d’acide oxalique


II-1- Définitions
 La dissolution et la dilution sont deux techniques permettant de préparer une solution de concentration
donnée.
- La dissolution est un processus qui consiste à dissoudre un soluté solide, liquide ou gazeux dans
un solvant pour obtenir un mélange homogène appelé solution.
- La dilution est un processus qui consiste à diminuer la concentration d’une solution.
 Une solution titrée est une solution dont la concentration est inconnue ou n’est pas connue avec
précision.
 Une solution titrante est une solution dont la concentration est connue avec précision.
 L’étalonnage d’une solution préparée consiste à vérifier la concentration de ces solutions par dosage
et en utilisant une solution étalon (de concentration précise).

II-2- Principe du dosage


L’acide oxalique étant un diacide, dans l’eau il donne lieu aux équilibres suivants:
H2C2O4 + H2O == HC2O4- + H3O+
HC2O4- + H2O == C2O42- + H3O+
Au cours de son dosage par une solution de soude, la consommation des ions H3O+ par la base forte OH-
déplace l’équilibre dans le sens de la dissociation (sens direct). On donne la courbe de dosage
pH-métrique d'une solution d'acide oxalique de concentration CA = 0,080 mol.L-1 par une solution
d'hydroxyde de sodium de concentration CB = 0,100 mol.L-1 (voir figure ci-dessous). Cette courbe vous
permet de choisir l’indicateur coloré adéquat pour ce dosage connaissant les zones de virage de
l’héliantine (entre 3 et 4,4) et de la phénolphtaléine (entre 8,2 et 10).

Choix de l’indicateur coloré :


La courbe de titrage présente deux sauts de pH. Le 1er saut est étalé alors que le 2ème est aigue. L’indicateur coloré
dont la zone de virage encadre le saut de pH le plus aigu conviendra parfaitement pour ce dosage.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

II-3 Mode opératoire


II-3-1-Préparation d’une solution d’acide oxalique par dilution
On met à votre disposition une solution mère d’acide oxalique (H2C2O4,2H2O) de concentration
Cmère = 0,1± 0,001M.
 Déterminer le volume de la solution mère qu’il faut prélever pour préparér 50 mL d’une solution
diluée de concentration Cp = 0,004 M.
 Préparer 50 mL d’une solution diluée de concentration Cp = 0,004 M par dilution de la solution
mère d’acide oxalique de concentration Cmère = 0,1M. Suivre les étapes de préparation schématisées
ci-dessous:

1- Verser la solution initiale ou solution mère dans un bécher et rincer la pipette jaugée avec
un peu de solution. Prélever à l’aide de la pipette jaugée munie d’une poire à pipeter le
volume de solution. Le bas du ménisque doit être tangent avec le trait de jauge.
2- Introduire le volume de solution prélevé dans la fiole jaugée.
3- Remplir au 2/3 environ avec de l’eau distillée. Boucher puis agiter la fiole.
4- Remplir la fiole jusqu’au trait de jauge avec de l’eau distillée. Le trait de jauge doit être
tangent avec le bas du ménisque. Agiter pour homogénéiser la solution obtenue ou solution
fille.

II-3-2-Préparation d’une solution d’acide oxalique par dilution


On met à votre disposition une boite contant de l’acide oxalique cristallisé sous la forme hydratée
H2C2O4, 2H2O, sa masse molaire étant égale à 126 g.mol-1.
 Calculer la masse d’acide oxalique cristallisé qu’il faut pesé pour préparer 100 mL d’une solution
d’acide oxalique de concentration C = 0,003 M.
 Préparer la solution en suivant les étapes de préparation schématisées ci-dessous:

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1- Poser la capsule sur la balance puis effectuer la tare. Peser précisément la masse du
soluté en se servant d’une spatule propre et sèche.
2- Introduire le solide dans la fiole jaugée en se servant d’un entonnoir.
3- Rincer la capsule et l’entonnoir avec de l’eau distillée.
4- Remplir la fiole jaugée au 2/3 avec de l’eau distillée. Boucher puis agiter pour dissoudre
le solide.
5- Ajouter de l’eau distillée jusqu’au trait de jauge. Le trait de jauge doit être tangent au
bas du ménisque. Agiter pour homogénéiser la solution.

II-3-3- Etalonnage des solutions préparées


Les deux solutions préparées seront dosées de la même manière.

 Choisir, parmi les indicateurs colorés disponibles sur votre paillasse, l’indicateur coloré adéquat
pour le dosage de l’acide oxalique par la soude.
 Dans un erlenmeyer, qui servira au dosage, introduire 10 ml d’une des solutions préparées
d’acide oxalique (prélevées à la pipette de précision) puis ajouter quelques gouttes de l’indicateur
coloré choisi, n’oublier pas d’utiliser un barreau aimanté.
 Dans la burette, introduire la solution de soude de concentration connue 0,1M.
 Mettre l’agitaeur magnétique en marche.
 Le dosage consiste à verser goutte à goutte de la soude dans l'erlenmeyer jusqu' au virage de la
couleur de l’indicateur coloré. Effectuer un dosage grossier et aux moins deux dosages précis.

II-3-4- Exploitation des résultats expérimentaux

1- Justifier le choix de l’indicateur coloré utilisé pour doser l’acide oxalique par la soude.
2- Ecrire l’équation de la réaction du dosage.
3- Préciser les espèces chimiques présentes en solution avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence.
4- Donner, pour chaque solution préparée, les valeurs des volumes d’équivalence.
5- Calculer la molarité des solutions préparées sans oublier d’en préciser l’incertitude.
6- Comparer et commenter les résultats trouvés.
7- Calculer l’erreur relative sur le dosage. Commenter le résultat.

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III- Partie B : Préparation d’une solution tampon de pH connu, calcul de son


pouvoir tampon et étude de ces propriétés

III-1- Rappels théoriques


III-1-1- Solution tampon
Une solution tampon est une solution qui maintient approximativement le même pH malgré l’addition
d’une quantité non négligeable d’un acide fort ou d’une base forte ou malgré une dilution. Une solution
tampon est composée d’un mélange d’acide faible et de sa base conjuguée. Il s’agit par exemple du
couple ( H3PO4 / H2PO4- ), du couple (CH3CO2H/CH3CO2- ),…
Une solution tampon est utilisée soit pour étalonner un pH-mètre soit pour imposer un pH dans un milieu
(médecine, pharmacie, industrie chimique,…). Par exemple, dans le sang Humain, la solution tampon
physiologique est formée par le couple ( H2CO3 / HCO3- ) qui maintient le pH sanguin entre 7,35 et 7,45.

III-1-2- L’effet tampon


La courbe de dosage d’un acide faible par une base forte (voir la courbe ci-dessous ) présente une palier
suivie d’un saut de pH. Ce palier est appelé domaine de Henderson. En effet, dans ce domaine, le pH de
la solution varie faiblement malgré l’ajout de la soude. De ce fait la solution est dite solution tampon.

[A− ].[H3 O+ ]
En utilisant l’expression de la constante de dissociation Ka d’un couple HA/A-. Ka = [AH]
[A− ]
en appliquant le logarithme, on obtient l'équation de Henderson: pH = pKa + log ([AH])
D’après cette équation , la stabilité du pH est maintenue tant que le rapport [HA] / [A-] est proche de 1.
On nomme tampon maximum, une solution d’un couple acide-base dans laquelle [HA] = [A-].

III-1-3- Pouvoir tampon


Le pouvoir tampon d’une solution, notée , représente le nombre de moles d’acide fort ou de base forte
nécessaire pour faire varier le pH d’un litre de solution tampon d’une unité de pH. Il est défini par la
𝑑𝐶
relation:  = 𝑑 𝑝𝐻 avec: dC est la variation d’acide fot (ou de base forte) qui engendre une variation de pH, dpH.

III-2- Méthodologie
On peut préparer une solution tampon soit par mélange d’acide faible et de sa base conjugée, soit par
ajoute de NaOH à un acide faible ou de HCl à une base faible.
Nous disposons des solutions acides ou basiques de concentration 0,1 mol.1-1: acide phosphorique
H3PO4, phosphore dissodique Na2HPO4 ,et acide chlorydrique HCl et Soude NaOH
Nous donnons ci-dessous la valeur des pKa des divers couples acides-bases choisis :
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Acide Base pKa ( à 25°C )

Acide acétique CH3COOH CH3COO- 4,75

Acide carbonique H2CO3 HCO3- 6,37


HCO3- CO32- 10,20

Ammoniaque NH4+ NH4OH 9,24

Acide phosphorique H3PO4 H2PO4- 2,1


H2PO4- HPO42- 7,2

Supposons qu’il s’agit de préparer une solution tampon de pH = 7,40. Le meilleur tampon se prépare
avec un couple acide-base qui a le pKa le plus proche du pH envisagé.

Notre choix se portera sur le couple acide/base H2PO4- / HPO42- dont le pKa = 7,2. Comme nous
disposant que de la forme basique, le phosphore dissodique Na2HPO4, la solution tampon sera préparer
par ajout d’un volume précis d’une solution de HCl (0,1M) à un volume précis de phosphore dissodique
(0,1M).

Nous prendrons un volume Vo = 100 cm3 d’une solution de phosphore dissodique Na2HPO4 (0,1 M) et
cherchons le volume Vx d’une solution de HCl (0,1M) à ajouter pour ramener le pH de la solution à
celui envisagé, soit pH = 7,4.

HPO42- + H3O+  H2PO4- + H2O


Avant ajout 𝑛0 0 0 0
Après ajout 𝑛0 -x (𝑛( 𝐻𝐶𝑙 − 𝑥) = 0 x x
𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é)
𝑛( 𝑏𝑎𝑠𝑒 ) 𝑛 𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒
𝑟𝑒𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 (𝑓𝑜𝑟𝑚é)

D’après l’avancement de la réaction, le nombre de moles de HCl ajouté est égal au nombre de moles
d’acide formé (H2PO4- ). Vx est déduit comme suit :
𝑛
𝑛( 𝐻𝐶𝑙 ) = 𝑛 𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒 = 𝑉𝑋 . [𝐻𝐶𝑙] d’où : Vx = 𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒0,1𝑓𝑜𝑟𝑚é
𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é (𝑓𝑜𝑟𝑚é)

Démarche à suivre pour la détermination du nombre de moles d’acide formé :


-L’acide H2PO4- étant faible, définit par sa constant d’acidité 𝐾𝑎 .
H2PO4- + H2O HPO42- + H3O+
[𝐻𝑃𝑂4 2− ][𝐻3 𝑂+ ]
𝐾𝑎 =
[𝐻2 𝑃𝑂4− ]

[𝐻2 𝑃𝑂4− ] [𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒] [𝐻3 𝑂+ ] 10−𝑝𝐻


= = = −𝑝𝐾𝑎 = 10𝑝𝐾𝑎−𝑝𝐻
[𝐻𝑃𝑂4 2− ] [𝑏𝑎𝑠𝑒] 𝐾𝑎 10

Le nombre de moles de HPO42- dans la prise d’essai est n0 = 10-2 mole. Sachant que l’ajout de la
solution de HCl transforme une partie de HPO42- en H2PO4-, on aura alors le système suivant:
𝑛𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒
- = 107,2−7,4 = 10−0,2
𝑛𝑏𝑎𝑠𝑒
- 𝑛0 = 𝑛𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒 + 𝑛𝑏𝑎𝑠𝑒 = 10−2 𝑚𝑜𝑙
17
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D’où: 𝑛𝑎𝑐𝑖𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑟𝑚é = 0,387 10−2 𝑚𝑜𝑙

0,387 10−2
et Vx = = 38,7 10−3 𝐿 𝑠𝑜𝑖𝑡 38,7 𝑚𝑙
0,1

Pour former 0,387.10-2 mole de H2PO4- il faut ajouter à100 ml d’une solution de phosphore
dissodique Na2HPO4 (0,1 M) 38,7 ml de la solution de HCl 0,1 M. Ainsi on forme une solution
tampon de pH voisin de 7,40.

III-3- Préparation
L’enseignant indiquera à chaque binome, le pH de la solution tampon à préparer.
- choisir d’abord le couple acide/base qui a le pka le plus proche du pH désiré;
- ensuite, chercher parmi les réactifs disponibles sur votre paillase l’acide ou la base conjugée du
couple choisi;
- si l’acide du couple choisi est disponible, déterminer par le calcul le volume de la solution de
NaOH de titre précis (0,1M) qu’il faudrait ajouter à100 ml de la solution d’acide disponible pour
préparer la solution tampon, si la base conjugée du couple choisi est disponible, déterminer par
le calcul le volume de la solution de HCl de titre précis (0,1M) qu’il faudrait ajouter à100 ml de
la solution de base disponible;
- préparer la solution tampon et vérifier son pH. Ne pas jeter la solution préparée (solution S).

III-4- Etude de l’effet de la dilution


1- Prélever 10 ml de la solution tampon S et la diluer 10 fois. Mesurer ensuite le nouveau pH
de la solution diluée (solution S’).
2- Prélever 10 ml de la solution de HCl 0,1 M (solution A) et la diluer 10 fois. Mesurer le pH
de la solution A et de la solution diluée (solution A’).
3- Comparer et commenter le comportement de la solution S et de la solution A à la dilution.

III-5- Calcul du pouvoir tampon


1- Prélever 20 ml de la solution S, ajouter, à l’aide d’une burette, ml par ml la solution de
NaOH ou de HCl 0,1 M jusqu’à 5 ml tout en mesurant après chaque ajout le pH de la
solution. Commenter les résultats.
2- Noter le volume de la solution de HCI ou de NaOH lorsque le pH de 20ml de la solution S
varie d’une unité.
3- Déduire le pouvoir tampon de la solution S.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Manipulation 2
Dosages pH-métriques et conductimétriques

I- But de la manipulation
 Dosage de l’acide acétique dans un vinaigre commercial
 Utilisation d’un pH-mètre et d’un conductimètre

II- Partie A : Dosage pH-métrique de l’acide acétique dans le vinaigre commercial


II-1- Fonctionnement du pH-mètre
Le pH-mètre est un millivoltmètre qui mesure une différence de potentiel entre une électrode de
référence et une électrode indicatrice, qui sera convertie en valeur de pH. Pour plus de commodité les
deux électrodes sont livrées par les constructeurs, sous forme d’une « électrode double » appelée aussi
électrode combinée en verre.
-L’électrode de référence est une électrode au calomel et au KCl saturé (ECS) de potentiel constant,
symbolisée par Pt-Hg-Hg2Cl2(sd) )-solution saturée en KCl ).
- L’électrode indicatrice est une électrode en verre dont le potentiel est fonction du pH de la solution
étudiée. Cette électrode est constituée par un tube de verre contenant une solution tampon dans laquelle
trempe un fil d’argent recouvert de chlorure d’argent.

Précaution d'emploi des électrodes


Une bonne conservation de l’électrode conditionne la validité des mesures du pH. C'est pourquoi il faut
manipuler avec précaution l'électrode de verre:
 ne pas manipuler les extrémités des électrodes avec les doigts;
 rincer soigneusement l'électrode avec l'eau distillée puis la sécher délicatement avec du papier
filtre, et ceci avant et après son utilisation;
 ne pas laisser l'électrode dans un liquide après mesure du pH. Il faut la protéger par la solution
de conservation.
Étalonnage
L’étalonnage du pH-mètre est nécessaire afin de mesurer des valeurs correctes du pH.

II-2-Exploitation des courbes de dosages


Soit les courbes 1 et 2 représentatives du dosage d'un acide faible par une base forte. La détermination
graphique du point d’équivalence peut se faire par deux méthodes :
 La méthode des droites parallèles (voir courbe 1) permet de déterminer à la fois le volume de
NaOH à l’équivalence ainsi que le pH correspondant.
 La méthode des dérivées (voir courbe 2) permet de déterminer seulement le volume de NaOH à
l’équivalence.

19
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

D’après l’équation du dosage : AH + OH- → A- + H2O


 Le pH du milieu réactionnel varie en fonction de la quantité de A- formé et de AH restant en
solution. L’acide faible AH n’est pas entièrement dissocié dans l’eau selon l’équation bilan :
AH + H2O == A- + H3O+
[A− ].[H3 O+ ]
Il est caractérisé par sa constante d’acidité Ka, Ka = [AH]
[A− ]
On peut alors écrire : pH = pKa + log ([AH])

 A la demi équivalence, la moitié de l’acide AH réagit avec la base, nous aurons :


[A-]formé = [HA]restant donc pH = pKa.
Ainsi le pH relatif au point de demi-équivalence correspond au pka de l’acide faible

 A la fin du dosage (à l’équivalence ) la solution contient la base conjuguée A- qui réagit avec
l’eau selon la réaction : A- + H2O == AH + OH-
Les ions OH- libérés expliquent le pH légèrement basique à l’équivalence.

II-3- Dosage pH-métrique de l’acide acétique par la soude


II-3-1- Principe du dosage
Il s’agit de :
- titrer par pH-métrie l’acide acétique présent dans un vinaigre au moyen d’une solution de soude de
titre connu. L’acide acétique est un acide faible qui donne lieu en solution aqueuse à l’équilibre
suivant : CH3COOH(aq) + H2O(aq) == CH3COO-(aq) + H3O+(aq)
- tracer la courbe de neutralisation de CH3COOH par NaOH et en déduire expérimentalement la
concentration et la constante d’acidité de l’acide acétique.

II-3-2- Mode opératoire


Schéma du montage expérimental relatif au dosage acide-base

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

 Etalonner le pH-mètre à l’aide d’une solution étalon de pH connu;


 Diluer 100 fois le vinaigre commercial mis à votre disposition
 Prélever à l’aide de la pipette 50 ml de vinaigre dilué ;
 Introduire la prise d’essai et le barreau aimanté dans un bécher propre et sec, de capacité 100 ml;
 Plonger l’électrode combinée en verre dans la solution à doser. L’électrode doit être maintenue
à 1 cm au-dessus du barreau aimanté. Si la membrane de verre se trouve non immerger dans le
liquide, ajouter de l’eau distillée.
 Mettre en marche l’agitateur magnétique, à vitesse modérée.
 Etalonner le pH-mètre (suivre le protocole d’utilisation du pH-mètre).
 Refaire un dosage précis en ajoutant la solution de soude par fraction de 2 ml et en notant le pH
correspondant, réduire l’ajout au niveau du saut de pH et continuer l’ajout après le point
d’équivalence jusqu’à la stabilisation de la valeur du pH.
 Retirer l’électrode de la solution, la rincer d’un jet de pissette, la sécher avec du papier filtre et
la remettre dans la solution de conservation.

II-3-3- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Tracer le graphique 𝑝𝐻 = 𝑓(𝑉𝑁𝑎𝑂𝐻 ) sur papier millimétré et au moyen du logiciel Excel.
2- Commenter le graphique 𝑝𝐻 = 𝑓(𝑉𝑁𝑎𝑂𝐻 ) et donner les coordonnés des points particuliers.
3- Calculer la concentration de l’acide acétique dans la prise d’essai, en préciser l’incertitude.
4- En déduire la concentration molaire et le le titre Pondérale de l’acide acétique dans le vinaigre
commercial, en préciser l’incertitude.
5- En déduire le degré d’acidité du vinaigre, sachant que ce dernier est défini comme étant la masse
d’acide acétique contenue dans 100g de vinaigre.
On donne: masse molaire de CH3CO2H: M = 60 g.mol-1
masse volumique du vinaigre:  = 1,01 Kg.dm-3, soit 1010g.L-1
6- Déterminer graphiquement la valeur de la constate d’acidité de l’acide acétique. Justifier votre
réponse.
7- Comparer et commenter la valeur expérimentale et la valeur théorique de pka de l’acide acétique.
On donne : pKa théorique (CH3COOH) = 4,7
8- Calculer l’erreur relative sur la valeur de pka

III- Partie B : Dosage condictimétrique de l’acide acétique dans le vinaigre


commercial
III-1- Principe du conductimètre
D’une manière générale, toute solution contenant des ions est un conducteur ionique qui présente une
certaine conductivité . Les ions positifs et négatifs sont des porteurs de charge au même titre que les
électrons d’un métal conducteur et le passage du courant électrique est assuré par le mouvement des ions
présents dans la solution .

La conductivité  de la solution contenant les ions, également appelée électrolyte, est due à la possibilité
de migration des ions qu’elle contient.  (-1.m-1) est donc proportionnelle à la concentration C (mol.m-
3
) de chacun de ces ions ainsi qu’à leur conductivité ionique  exprimée en
-1.m-2.mol-1. La valeur de  est spécifique à chaque type d’ions. En règle générale on a :

 = ∑  𝒊 𝑪𝒊

La valeur de  dépend de la concentration de l’espèce, mais pour une solution suffisamment diluée,
elle tend vers une valeur limite constante ° appelée conductivité ionique limite.
21
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Mesure de la conductivité d’une solution


Dans la pratique, on mesure la résistance d’une tranche de solution située entre les électrodes A et
B d’une cellule reliée à un pont fonctionnant en courant alternatif ( 1 KHz ) (voir Figure ).

𝑈 1 𝑙
On a la relation : 𝑅 = =  .𝐴
𝐼
Avec R: la résistance ( )
A : la surface de l’électrode ( m2)
L: la distante entre les électrodes plongées dans la solution d’électrolyte (m)
 : la conductivité spécifique (-1.m-1)
𝑙 𝑘
En posant: 𝑘=𝐴, on obtient : = 𝑅

K est appelée la constante de cellule, sa valeur est spécifique à chaque cellule de mesure.
1
En pratique, le conductimètre mesure généralement la conductance 𝑅 ( en (-1 ou Siemens ) qui est donc
proportionnelle à . Pour connaitre la valeur exacte de , on ne détermine pas k en mesurant la
conductance d’une solution étalon dont on connait la conductivité ( généralement une solution de KCI
dans l’eau ).
Il est possible de réaliser des dosages acido-basiques par conductimétrie. Il sufit de mesurer la valeur de
la conductance de la solution étudiée en fonction de la quantité de réactif titrant ajoutée. La
1
représentation 𝑅 = 𝑓(𝑉𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é ) montre une brisure plus ou moins nette au point d’équivalence (voir ci-
dessous la courbe de dosage d’un acide fort par une base forte).

22
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

III-2- Principe du dosage


La réaction acido-basique qui se produit lors du dosage de d’acide acétique par de la soude est la
suivante:
CH3COOH(aq) + OH-(aq) + Na+(aq) CH3COO-(aq) + Na+(aq) + H2O(l)
Au cours du dosage, il y a apparition d’ions CH3COO- et Na+. On prévoit un accroissement régulier de
la conductivité de la solution.
Après le point d’équivalence, la soude ajoutée introduit des ions Na+ et OH-. On prévoit une
augmentation rapide de la conductivité de la solution, surtout que les ions OH- présentent une
conductivité supérieure à celle des ions CH3COO-.
On en déduit que la courbe de titrage est constituée de deux demi-droites qui se coupent au point
d’équivalence.

III-3- Mode opératoire


 Prélever, à l’aide de la pipette, 100 ml de vinaigre dilué
 Introduire la prise d’essai et le barreau aimanté dans un bécher propre et sec, de capacité 100 ml.
 Placer une cellule conductimétrique dans la solution et installer l’agitation magnétique. Ajouter
un minimum d’eau de manière à recouvrir les électrodes.
 Etalonner le conductimètre (utiliser le protocole de mesure ).
 Doser cette solution par une solution d’hydroxyde de sodium de concentration 0,050 mol.L-1.
verser au total 26 mL de titrant par fraction de 2mL et mesurer la conductance de la solution, au
fur et à mesure du titrant versé.

III-4- Exploitation des résultats expérimentaux


1
1- Etablir la courbe de dosage 𝑅 = 𝑓(𝑉𝑁𝑎𝑂𝐻 ) et expliquer son évolution. Utiliser la papier
millimétré et le logiciel Excel.
2- donner le volume d’équivalence de la solution de NaOH.
3- Calculer la concentration molaire et le titre pondérale de l’acide acétique dans le vinaigre
commercial, en préciser l’incertitude.
4- Calculer le titre Pondérale de l’acide acétique dans le vinaigre.
5- En déduire le degré d’acidité du vinaigre.
6- Comparer les valeurs expérimentales du degré d’acidité du vinaigre à la valeur indiquée sur
l’étiquette du produit. Discuter la fiabilité des deux types de dosage.

IV- Partie C : Dosage pH-métrique du carbonate de sodium


IV-1- Principe du dosage
Il s’agit de titrer une solution de carbonate de sodium Na2CO3 par une solution de HC1. Le carbonate
de sodium se dissocie dans l’eau pour donner les ions Na+ et CO32-. L’anion CO32- étant une base faible
qui réagit avec l’eau selon les équilibres suivants :
[𝐻𝐶𝑂3 − ][𝑂𝐻 − ] 𝐾
CO32- + H2O HCO3- + OH- (1) 𝐾𝑏1 = 2− = 𝐾𝑒
[𝐶𝑂3 ] 𝑎2

[𝐻2 𝐶𝑂3 ][𝑂𝐻 − ] 𝐾


HCO3- + H2O H2CO3 + OH- (2) 𝐾𝑏1 = − = 𝐾𝑒
[𝐻𝐶𝑂3 ] 𝑎1

Au cours du dosage ; les ions H3O+ provenant de la solution titrante de HC1, réagissent avec les ions
OH- obtenu par dissocition des ions CO32- selon l’équilibre (1). Cette réaction fait déplacer l’équilibre
(1) dans le sens de consommationdes ions CO32- jusqu’à neutralisation. Ensuite, les ions H3O+ réagissent

23
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

avec les ions OH- libérés par dissocition des ions HCO3- selon l’équilibre (2) jusqu’à neutralisation des
ions HCO3-. La courbe représentative du dosage présente deux sauts de pH qui sont relatifs aux deux
neutralisations (voir courbe ci-dessous).

IV-2- Rappel théorique sur l’exploitation de la courbe de dosage


i) La détermination graphique des points d’équivalences par le système de droites parallèles permet de
noter deux volumes de la solution de HCl ( Véq1 et Véq2 ) relatives aux deux neutralisations. Généralement
Véq2 = 2.Véq1. En se basant sur les étapes de la réaction du dosage on peut calculer la molarité de la
solution de carbonate de sodium.

D’après la première étape du dosage, à la première équivalence :


n(CO32- )dosé = n (HCl) ajouté = [HCl]. Véq1
D’après l’équation globale de dosage (la somme des deux étapes de la réaction du dosage), au
seconde équivalence, n(CO32- )dosé = ½ n (HCl) ajouté = ½ [HCl]. Véq2

Dans le cas où Véq2 > 2Véq1, Véq1 est alors peut précis. En effet, la seconde réaction peut commencer
alors que la première n'est pas tout à fait terminée, il vaut mieux utiliser Véq2 pour calculer la molarité
de la solution de carbonate de sodium Véq2 est plus précis Véq1.
ii) La détermination graphique des points de demi-équivalences permet de déterminer les constantes
d’acidité Ka1 et Ka2 du diacide H2CO3 et de déduire les constantes de basicité Kb1 et Kb2 de la diabase
CO32-.
Les expressions des constantes d’acidité Ka1 et Ka2 du diacide H2CO3 sont établie en tenant compte de
sa dissolution dans l’eau selon les équilibres suivants.
[𝐻𝐶𝑂3 − ][𝐻3 𝑂+ ]
H2CO3 + H2O HCO3- + H3O+ 𝐾𝑎1 = [𝐻2 𝐶𝑂3 ]

[𝐶𝑂3 2− ][𝐻3 𝑂 + ]
HCO3- + H2O CO32- + H3O+ 𝐾𝑎2 = [𝐻𝐶𝑂3 − ]

 A la 1ère demi équivalence (V( HCl) ajouter = ½ Véq1), la moitié des ions carbonates CO32- sont
consommée. Le pH de la solution varie alors en fonction des quantités de CO32- restant et de
HCO- formé. D’après l’expression de Ka2, pH = pKa2.
 Au 1er point d’équivalence (V( HCl) ajouter = Véq1), l’hydrogénocarbonate HCO- est l’ion principal
en solution. pH = ½ ( pKa1 + pKa2 )
 A la 2ème demi équivalence (V( HCl) ajouter = Véq1 + ½( Véq2 - Véq1)), la solution contient un mélange
équimolaire d’ion hydrogénocarbonates HCO- et d’acide carbonique H2CO3. D’après
l’expression de Ka1, pH = pKa1
24
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

 Au 2er point d’équivalence (V( HCl) ajouter = Véq2), la solution est essentiellement constituée
d’acide carbonique H2CO3. pH = ( pKa1 + logC )

IV-3- Mode opératoire


 Etalonner le pH-métre à l’aide d’une solution étalon de pH connu;
 Prélever à l’aide de la pipette 20 ml de solution de carbonate de sodium,
 Introduire la prise d’essai et le barreau aimanté dans un bécher propre et sec, de capacité 100ml;
 Plonger l’électrode combinée en verre dans la solution à doser. L’électrode doit être maintenue
à 1 cm au-dessus du barreau aimanté. Si la membrane de verre se trouve non immerger dans le
liquide, ajouter de l’eau distillée et suivre le protocole de mise en marche et d’étalonnage.
 Effectuer un dosage rapide en laissant couler la solution de soude sur la solution d’acide, localiser
grossièrement le saut de pH et relever le volume approximatif de la solution de soude.
 Refaire un dosage précis en ajoutant la solution de soude par fraction de 1 ml et en notant le pH
correspondant, réduire l’ajout au niveau du 1er et du 2ème saut de pH et continuer l’ajout jusqu’à
la stabilisation de la valeur du pH.
 Retirer l’électrode de la solution, la rincer d’un jet de pissette, la sécher avec du papier filtre et
la remettre dans la solution de conservation.

III-4- Exploitation des résultats

1- Porter en graphique le pH en fonction du volume de HCl ajouté, commenter et préciser les points
particuliers.
2- Ecrire les différentes étapes de la réaction du dosage du carbonate de sodium par HCl.
3- Préciser les espèces chimiques prédominantes en solution avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence Calculer le nombre de moles du carbonate de sodium
contenu dans la prise d’essai.
4- En Déduire la molarité de la solution du carbonate de sodium sans oublier d’en préciser
l’incertitude.
5- En se basant sur une explication théorique, déterminer graphiquement les valeurs des constantes
d’acidité de l’acide carboxylique H2CO3 ( Ka1 et Ka2 ) et en déduire les valeurs des constantes de
basicité du carbonate de sodium ( Kb1 et Kb2 ).

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Rappel théorique :
Dosage d’oxydo-réduction
I- Généralités
I-1- Oxydant et réducteur
 Un réducteur est une espèce susceptible de donner un ou plusieurs électron(s), noté Red. La
réaction correspondante est une oxydation.
 Un oxydant est une espèce susceptible de capter un ou plusieurs électron(s), noté Ox. La réaction
correspondante est une réduction.

Exemple : On considère une lame de cuivre plongée dans une solution incolore de AgNO3. Au cours
du temps, un dépôt gris se dépose sur la lame de cuivre et la solution devient bleu.
Les transformation qui ont lieu sont:
- une oxydation de Cuivre métallique en ion Cu2+ de couleur bleu :
Cu  2e- + Cu2+ (on dit que Cu est oxydée)
- et une réduction de l’ion Ag+ en Ag (dépôt gris de Ag) :
Ag+ + 1e-  Ag (on dit que Ag+ est réduit)

I-2- couple rédox


A chaque oxydant correspond un réducteur et inversement, ils forment ensemble un couple oxydant-
réducteur encore appelé couple rédox, notée par convention Ox/Red.
𝑟é𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
Ox + ne- 𝑜𝑥𝑦𝑑𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 Red
Forme oxydée forme réduite

Exemple de couples Ox/Red: Ag+/Ag Cu2+/Cu MnO4-/Mn2+


Remarque : certaines espèces chimiques sont dites espèces amphotères. Ils apparaissent comme oxydant
dans un couple et réducteur dans un autre couple. exemple : Fe2+ est un ion amphotère ( Fe2+/Fe et
Fe3+/Fe2+ ).

I-3- Réaction d'oxydo-réduction


Une réaction d'oxydo-réduction met en jeu deux couples redox. Elle consiste en un transfert d'un ou de
plusieurs électron(s) du réducteur de l'un des couples à l'oxydant de l'autre couple :

Oxydation : Réd1 == Ox1 + n1e- (x n2)


Réduction : Ox2 + n2e- == Réd2 (x n1)

Réaction globale d’oxydo-réduction :n2.Réd1 + n1.Ox2 == n2.Ox1 + n1Red2


Pour que la réaction se produise dans le sens direct, il faut que Ox2 soit plus fort que Ox1 et que Red1
soit plus fort que Red2.

I-4- Dosage d’oxydo-réduction


Les réactions d’oxydo-réduction exploitées pour divers dosages sont totales et très rapides. La fin du
dosage (point d’équivalence) peut être repérée soit par des mesures potentiométriques soit visuellement
en se basant sur les couleurs des formes oxydées et réduites, comme le cas des dosages
manganimétriques et iodométriques.

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Manipulation 3
Dosages manganimétriques, iodométriques et potentiométriques

I- But de la manipulation :
 Utilisation d’un potentiomètre
 Réalisation des dosages manganimétriques et iodométriques

II- Partie A : Dosage des ions fe3+ par manganimétrie


On appelle manganimétrie tous les dosages d’oxydo-réduction qui utilisent le permanganate de
potassium KMnO4. Ce dernier se présente sous forme de cristaux violets qui par dissolution dans l’eau
founit une solution aqueuse violette composée d’ion potassium K+ et d’ion permonganate. L’ion
permanganate MnO4- est un oxydant fort de couleur violette. En présence d’un réducteur l’ion
permanganate peut se réduire mais l’espèce réduite dépend du pH du milieu.

pH du milieu. Espèce réduite Couleur en solution

Milieu acide Mn2+ : Ion manganèse Pratiquement incolore


Milieu faiblement acide MnO4 : Oxyde de manganèse Précipité rose noirâtre
ou neutre
Milieu basique MnO42- : Ion manganate vert

Les dosages manganimétriques sont généralement effectués en milieu acide où le couple rédox mis en
jeu est MnO4- / Mn2+, la forme oxydée MnO4- est violette alors que la forme réduite Mn2+ est incolore.
Dans ce cas, l’ion permanganate MnO4- joue le rôle à la fois d’un oxydant et d’un indicateur coloré.
Pour certains réducteurs, la réaction de dosage manganimétrique est lente à température ambiante. Dans
ce cas, un simple chauffage du milieu réactionnel à environ 60°C permet de l’accélérer.

II-1-Principe du dosage des ions ferreux Fe2+


La solution ferreuse est une solution contenant l’ion Fe2+ (obtenue par dissolution de cristaux
FeSO4,7H2O). L’ion Fe2+ est le réducteur du couple Fe3+/ Fe2+. En présence de l’ion MnO4- il s’oxyde
en Fe3+.
On se propose de titrer une solution de Fe2+ par une solution de permanganate de potassium KMnO4
(titre connu) en présence d’acide sulfurique.

II-2- Mode opératoire:


 Remplir la burette graduée avec la solution de permanganate de potassium;
 Prélever à l’aide d’une pipette 10 ml de la solution ferreuse ;
 Introduire dans un erlenmeyer de 100 ml la prise d’essai et 5 ml d’acide sulfurique concentré
(sous la hôte, on ajoute l’acide sur l’eau est jamais le contraire) puis ajouter un barreau
magnétique;
 Faire un dosage rapide et deux dosages précis.
Dosage rapide
 Ajouter la solution de permanganate de potassium millilitre par millilitre ;
 Arrêter l’addition de la solution de permanganate de potassium dès qu’une légère coloration rose
persiste dans le bécher;

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 Noter la valeur du volume V’eq de la solution de permanganate de potassium ;


 Continuer l’ajout de la solution de permanganate de potassium, une ou deux gouttes, afin de
s’assurer que l’équivalence a bien été atteinte.
Dosage précis
 Refaire le même dosage en ajoutant goutte à goutte la solution de permanganate de potassium.
(Attendre un instant entre chaque ajout). Il faut pour cela manipuler avec précaution le robinet
de la burette et porter le regard sur l’orifice de la burette et sur l'erlenmeyer;
 Arrêter l’ajout dès qu’une légère coloration rose persiste.

Dispositif du dosage manganimétrique

II-3- Exploitation des résultas expérimentaux


1- Ecrire la réaction du dosage en précisant les demi-réactions d’oxydation et de réduction.
2- Préciser les espèces chimiques prédominantes en solution avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence.
3- Donner le volume équivalent de la solution de permanganate de potassium.
4- Calculer la concentration en ion ferreux dans la solution dosée et en préciser l’incertitude.

III- Partie B : Dosage des ions fe3+ par potentiométrie


II-1- Principe de la potentiométrie
La potentiométrie est une méthode de dosage d’oxydo-réduction qui utilise le principe des piles
électrochimiques. La détermination au cours du dosage de la différence de potentiel (ddp) entre deux
électrodes permet de suivre les variations, au cours du dosage, de la concentration des espèces présentes
en solution et par la suite déterminer le point d’équivalence.
En pratique, on utilise une électrode de référence caractérisée par une composition chimique invariante
et un potentiel constant et une électrode de mesure (indicatrice) dont le potentiel varie en fonction de la
concentration de Ox et de Red du couple Ox/Red présent en solution.
La d.d.p mesurée au moyen du potentiomètre, qui n’est qu’un millivoltmètre, représente la fem de la
pile, notée ou Epile ou E tel que:

E = EOx/Red - Eréférence

28
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Les deux électrodes sont livrées par les constructeurs, sous forme d’une « électrode combinée » ou de
deux électrodes séparées comme le montre le schéma ci-dessous :

III-2- Rappel théorique : Equation de Nernst


On rappelle que le fonctionnement d’une pile est basé sur une réaction d’oxydoréduction et qu’une pile
électrochimique est constituée de deux demi-piles reliées par une jonction électrolytique (pont salin).
Chaque demi-pile est constituée par une électrode plongée dans une solution où les deux formes oxydée
et réduite de l’un des deux couple sont présents.
Le potentiel d’électrode est une grandeur thermodynamique associée à un couple Ox/Red d’une ½ pile,
notée EOx/Red. L’expression du potentiel d’électrode est donnée par la loi de Nerns. Elle dépend du milieu
et de la nature du couple Ox/Red.

 Cas de réactions en milieu neutre :

𝛼
0,06 𝑎(𝑂𝑥)
𝐸(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) = 𝐸°(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) + 𝐿𝑛 ( 𝛽 ) à 25°𝐶
𝑛 𝑎(𝑅𝑒𝑑)
Avec : EOx/Red : le potentiel redox
E0Ox/ Red : le potentiel redox standard
R la constante des gaz parfaits (8.315 J·K-1·mol-1)
T la température (en Kelnin),
n le nombre d’électrons échangés par le couple Ox/Red
F la constante de Faraday (96500 C)
a(i) l’activité de l’espèce chimique « i »

 Si l’espèce « i » est dissoute en solution idéale (dépourvue d’impuretés) a(i)= [i]/C0


Avec: [i], la concentration de l’espèce i (mol·L-1) et C0 la concentration standard de l’espèce i (1 mol·L-1)
 Si l’espèce « i » est un solvant ou un solide pur a(i) =1.

𝛼−𝜷
𝟎, 𝟎𝟔 [𝑶𝒙]𝜶 𝐶0
𝑬(𝑶𝒙/𝑹𝒆𝒅) = 𝑬°(𝑶𝒙/𝑹𝒆𝒅) + 𝒍𝒐𝒈 ( ) à 𝟐𝟓°𝑪
𝒏 [𝑹𝒆𝒅]𝜷

 Cas de réactions en milieu acide :

𝛼 𝛿
0,06 𝑎(𝑂𝑥) 𝑎(𝐻3𝑂+)
𝐸(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) = 𝐸°(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) + 𝐿𝑛 ( 𝛽 𝛿/2
)
𝑛 𝑎(𝑅𝑒𝑑) 𝑎(𝐻2𝑂)

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(𝛼+𝛿−𝛽)
0,06 [𝑂𝑥]𝛼 [𝐻3 𝑂+ ]𝛿 𝐶0
𝐸(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) = 𝐸°(𝑂𝑥/𝑅𝑒𝑑) + 𝐿𝑛 ( )
𝑛 [𝑅𝑒𝑑]𝛽

𝜹 𝟎, 𝟎𝟔 [𝑶𝒙]𝜶 𝐶(0𝛼−𝛽)
𝑬( 𝑶𝒙 ) = 𝑬°( 𝑶𝒙 ) − 𝟎, 𝟎𝟔. 𝒑𝑯 + 𝒍𝒐𝒈 ( ) à 𝟐𝟓°𝑪
𝑹𝒆𝒅 𝑹𝒆𝒅 𝒏 𝒏 [𝑹𝒆𝒅]𝜷

(𝛼−𝛽)
0,06 [Ox]α 𝐶0
Autre écriture, E(Ox/Red) = E°′(Ox/Red) + log ( )
n [Red]β

Avec : E°′(Ox/Red) = E°(Ox/Red) − 0,06. nδ pH ,


E°′(Ox/Red) est appelé potentiel redox standard apparent du couple Ox/Red

III-3-Dosage potentiométrique des ions ferreux Fe2+


III-3-1- Principe du dosage
Il s’agit de :
- suivre le dosage des ions ferreux (Fe2+) par des ions permanganates (MnO4-) par mesure de la différence
de potentiel E après chaque ajout de la solution de permanganate de potassium.
-tracer la courbe de E = f(V(KMnO4) ajouté) et exploiter ces données.

III-3-2- Mode opératoire

 Introduire dans un bécher propre de capacité 100 ml 20 ml de la solution ferreuse (concentration


inconnue) puis 5ml d’acide sulfurique (sous la hotte) et un barreau magnétique.
 Nettoyer l’électrode avec de l’eau distilée puis là sécher soigneusement avec du papier filtre.
 Immerger l’électrode combinée dans la solution ferreuse en la maintenant à 1 cm au-dessus du
barreau aimanté, si l’électrode se trouve non immergée dans le liquide, ajouter de l’eau distillée
(voir montage ci-dessous).
 Mettre en marche l’agitateur magnétique, à vitesse modérée.
 Brancher l’électrode combinée sur un potentiomètre et suivre le protocole de mise en marche et
d’étalonnage.
 Ajouter par fraction de 0,5ml la solution de permanganate MnO4- (titre connu) et relever la ddp (E)
après chaque addition, diminuer la fraction de l’ajout à 0,2 ml au niveau du point d’équivalence et
continuer l’ajout jusqu’à un volume total de 2Véq+ 2ml.
 Retirer l’électrode de la solution, la rincer d’un jet de pissette et la sécher avec du papier filtre.

NB : L’électrode combinée est constituée de deux électrodes combinées une électrode de référence au calomel saturée
de potentiel constant ( Eréf =242 mV à 298K) et une électrode de mesure dont le potentiel dépend de la nature du couple
ox/red présent en solution.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

III-3-3- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Tracer la courbe E = f(V(KMnO4) ajouté) et indiquer sur chaque branche le couple prédominant.
2- Expliquer l’évolution de la courbe et donner les coordonnées des points particuliers.
3- Ecrire la réaction du dosage en précisant les demi-réactions d’oxydation et de réduction.
4- Préciser les espèces chimiques prédominantes en solution : avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence.
5- Calculer la concentration en ion ferreux dans la solution titrée sans oublier d’en préciser
l’incertitude.
6- Donner l’expression de la différence de potentiel (E) avant et après l’équivalence.
7- Déterminer graphiquement les potentiels standards des couples MnO4-/Mn2+ et Fe3+/Fe2+

IV- Partie C : Dosage iodométrique indirect des ions Hypochlorites (ClO-) dans une
eau de javel commerciale

IV-1- Composition de l’eau de javel


Une eau de javel est un mélange équimolaire d’hypochlorite de sodium NaClO et de chlorure de sodium
NaCl. Elle est obtenue en faisant barboter du chlore gazeux dans une solution de soude. La réaction qui
a lieu est traduite par l’équation suivante:

Cl2(aq) + 2OH-(aq) → ClO-(aq) + Cl-(aq) + H2O(aq)

L’ion hypochlorite est un oxydant énergique, ce qui donne à l’eau de javel des propriétés décolorantes
et désinfectantes universellement connues. Cet ion est incolore, toutefois la coloration jaune constatée
dans l’eau de javel est due à la présence du dichlore Cl2 qui n’a pas réagi au cours de la préparation et à
la décomposition photochimique de ClO- en Cl2.
Degré chlorométrique d’une eau de javel
Selon les normes française, le degré chlorométrique d’une eau de javel est le nombre de litres de chlore
mesurés dans les conditions normales de température et de pression, que peut fournir un litre de cette
eau de javel selon la réaction:
ClO-(aq) + Cl-(aq) + 2H+(aq) → Cl2(aq) + H2O(l)

IV-2- Principe du dosage de l’ion hypochlorite


Le dosage de l’ion hypochlorite ClO- se fait d’une manière indirecte. En effet, l’ion ClO- en milieu acide
oxyde l’ion iodure en diiode pour se réduire en ion Cl- selon la réaction suivante:
ClO-(aq) + 2I-(aq) + 2H+(aq) → I2(aq) + Cl-(aq) + 2H2O(l)
Le diiode apparu lors de cette réaction sera dosé par une solution de thiosulfate de sodium de titre connu
comme l’indique la réaction ci-dessous:
2 S2O32-(aq) + I2(aq)  S4O62-(aq) + 2 I-(aq)
Le diiode est un oxydant de couleur brune, en présence de l’ion thiosulfate il peut se réduire en ion
iodure I- qui est incolore. Dans ce cas, le diiode joue le rôle à la fois d’un oxydant et d’un indicateur
coloré.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

IV-3-Mode opératoire
 Diluer 10 fois l’eau de javel comerciale
 Mettre dans un erlenmeyer, en respectant l’ordre de l’ajout, 10 ml d’eau de javel diluée, 20 ml
de la solution de KI et 10 ml de la solution dacide concentré (exemple: H2SO4 ),
 Mettre dans la burette la solution de thiosulfate de sodium Na2S2O3 de titre connu
 Doser le diiode apparu par le thiosulfate de sodium jusqu’à décoloration totale de la solution.
Faire un essai rapide et un essai précis

IV-4- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Expliquer pourquoi doit-on respecter l’ordre de l’ajout de KI et de l’acide à la prise d’essai d’eau
de javel.
2- Ecrire les réactions qui ont lieu avant et après le dosage en précisant à chaque fois les ½ réactions
d’oxydation et de réduction.
3- Donner le volume équivalent de la solution de thiosulfate.
4- Préciser les espèces chimiques prédominantes en solution avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence.
5- Calculer la quantité en mole du diiode apparue dans la prise d’essai et en déduire celle de l’ion
hypochlorite.
6- Calculer la concentration en ion hypochlorite dans l’eau de javel commerciale et en préciser
l’incertitude.
7- Calculer le degré chlorométrique de l’eau de javel commerciale et comparer la valeur trouvée à celle
indiquée sur l’étiquette du produit.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Manipulation 4
Détermination du produit de solubilité de Li2CO3 et
dosage complexométrique des ions Ca2+ et Mg2+ dans une eau

I- But de la manipulation
 Partie A : Détermination de la solubilité et du produit de solubilité de Li2CO3
 Partie B: Dosage complexométrique des ions Ca2+ et Mg2+ dans un produit de consommation

II- Partie A : Détermination du produit de solubilité de Li2CO3


II-1-Rappel théorique
Un composé solide (sel) peu soluble dans un solvant fournit une solution saturée dans laquelle le sel
est en équilibre avec ses ions solvatés. Ce type de composé est caractérisé par sa solubilité et par son
produit de solubilité. Considérons une solution saturée d’un sel AαBβ, peu soluble.
A une température T donnée, le sel AαBβ non dissocié est en équilibre avec ses ions Aβ- et Bα+ solvatés.
AαBβ (s) ==== α.Aβ- (aq) + β.Bα+(aq)
Le dosage de l’un des ions Aβ- ou Bα+ dans la solution saturée permet de calculer la solubilité et le
produit de solubilité du sel AαBβ.

a- Solubilité
La solubilité d’un sel peu soluble, notée s, est la concentration du sel dissocié dans la solution saturée.
Cette solubilité est fonction de la température et de la nature du solvant, elle s’exprime soit en mol.L-1
soit en g.L-1. L’équilibre de dissolution du sel AαBβ s’écrit sous la forme:
AαBβ (s) α.Aβ- (aq) + β.Bα+(aq)
à t initial excès 0 0
à l’équilibre excès -s α.s β.s
A l’équilibre, [Aβ-] = α.s et [Bα+] = β.s
[Aβ− ] [Bα− ]
La solubilité du sel AαBβ est donc: 𝑠= =
α β

b- Produit de solubilité
Le produit de solubilité est une constante thermodynamique notée Ks, déterminer par application de la
loi d’action de masse à un système hétérogène constitué d’un sel peu soluble en équilibre avec ses ions.
Expression du produit de solubilité du sel AαBβ :
L’application de la loi d’action de masse à l’équilibre de dissolution de ce sel permet d’écrire:
𝛼 β
𝑎(A β− ) 𝑎(Bα+ )
𝐾𝑠 = ( )
𝑎(𝐴α 𝐵β )
Avec a(i) est l’activité d’une espèce « i »
L’activité d’un solide pur étant égale à un : 𝑎(𝐴α 𝐵β ) = 1
L’activité des solutés étant assimilés aux concentrations : a(soluté)= [soluté]/ C0 avec C0 la concentration
standard du soluté égale à 1 mol·L-1. Donc 𝑎(Aβ−) = [Aβ− ] 𝑒𝑡 𝑎(Bα+) = [Bα− ]
Ks s’écrit sous la forme :
𝛼
𝐾𝑠 = [Aβ− ] . [Bα− ]β
Ks ne dépend que de la température

33
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

II-2- Déplacement de l’équilibre de solubilité


Comme tout équilibre chimique, l’équilibre en solution saturée entre le composé solide et ses ions est
susceptible de subir des déplacements sous l’effet de la température ou de la modification de la
concentration des ions dissous soit par ajout d’ion commun soit par dilution.

II-2-1-Effet d’un ion commun


L’ajout d’un ion commun à une solution saturée en maintenant la même température fait augmenter la
concentration de l’ion commun. L’équilibre dans la solution saturée se déplace alors dans le sens de
précipitation (sens inverse) afin d’atteindre un nouveau état d’équilibre où la solubilité du sel dans la
nouvelle solution saturée diminue.

On considère l’ajout d’un composé très soluble qui fournit l’ion Bα+ à la solution saturée en sel AαBβ.
L’équilibre du système se perturbe par l’augmentation de la quantité de l’ion Bα+ et s’oppose par
déplacement dans le sens de formation du sel AαBβ jusqu’à l’atteinte d’un nouveau état d’équilibre
(équilibre 2).
AαBβ (solide) === α.Aβ- (aqueu) + β.Bα+(aqueu)

à l’équilibre 1 excès-s α.s β.s


après ajout axcès-s α.s β.s + y
à l’équilibre 2 excès-s’ α.s’ β.s’+ y

A l’équilibre 2: [Aβ-]’ = α.s’ et [Bα+]’ = β.s’ + y



[Aβ− ] [Bα− ]′ −y
La solubilité du sel AαBβ est donc 𝑠 ′ = = ( s’ < s)
α β
Ks ne dépend que de la température; l’ajout d’ion commun à une solution saturée en maintenant la
même température déplace l’équilibre mais ne change pas la valeur de Ks.
′𝛼
𝐾𝑠 = [Aβ− ] . [Bα− ]′β = (α. s′)𝛼 . (β. s′ + y)β

II-2-2-Effet de la température
- Dans le cas des dissolutions endothermiques, l’augmentation de la température favorise la dissolution
des sels, par conséquent la solubilité et le produit de solubilité des sels augmentent avec la température.
- Dans le cas des dissolutions endothermiques, l’augmentation de la température ne favorise pas la
dissolution des sels, par conséquent la solubilité et le produit de solubilité des sels diminuent avec la
température.

II-3- Détermination du produit de solubilité de (Li2CO3) et étude de l’influence de


l’ajout d’un ion commun
II-3-1- Principe
Le solide Li2CO3 est peu soluble dans l’eau. La solution saturée en Li2CO3 contient le solide Li2CO3
non dissocié et les ions Li+ et CO32-, selon l’équilibre de dissociation suivant:
Li2CO3(s) === 2Li+(aq) + CO32-(aq)
Il sagit de:
- déterminer, dans une première partie, la solubilité et le produit de solubilité en Li2CO3
- étudier, dans une seconde partie, l’effet de l’ajout d’une quantité de CO32- (ion commun) ou d’une
quantité de Li+ (ion commun), sur la solubilité et sur le produit de solubilité de Li2CO3.
- Dans tous les cas il faut saturer les solutions en Li2CO3, les filtrer puis doser les ions CO32- par une
solution de HCl en présence de l’Héliantine comme indicateur coloré. Le calcul de la concentration
34
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

des ions CO32- permet de calculer la solubilité de Li2CO3 dans les différentes solutions saturées et de
déduire à chaque fois le produit de solubilité de Li2CO3.

II-3-2- Mode opératoire


On propose de réaliser deux expériences:
 Dans deux erlenmeyers (numérotés 1 et 2) introduire, dans chacun 40 ml de solution saturée en
Li2CO3;
 Ajouter dans l’erlenmeyer N°1 10 ml d’eau distillée, dans l’erlenmeyer N°2 10 ml de solution de
LiCl (0,5M) ou 10 ml de solution de Na2CO3 (0,5M);
 Ajouter dans les deux erlenmeyer une pincée de Li2CO3 solide afin de saturer la solution puis
agiter pendant 20 minutes (utiliser l’agitateur magnétique).
 Filtrer le contenu de chaque erlenmeyer en utilisant un entonnoir sec enrobé par du papier filtre
et un erlenmeyer sec pour recueillir le filtrat;
 Doser les ions CO32- présents dans chaque filtrat par une solution titrée de HCl en utilisant
l’Héliantine comme indicateur coloré (prise d’essai du dosage 10 ml). Faire pour chaque filtrat
un dosage rapide et un dosage précis;
 Noter le volume de la solution de HCl nécessaire à la neutralisation des ions CO32-.

II-3-3- Exploitation des résultats


1- Justifier l’utilisation de l’Héliantine comme indicateur coloré pour le dosage des ions CO32-
2- Ecrire l’équation de la réaction du dosage des ions carbonates par l’acide chlorhydrique en utilisant
l’Héliantine comme indicateur coloré.
3- Calculer, pour chaque expérience, la concentration molaire en ions carbonates ( CO32-). En préciser
l’incertitude.
4- Déduire, pour chaque expérience, la valeur de la solubilité de Li2CO3 sans oublier d’en préciser
l’incertitude.
5- Comparer et commenter les valeurs de la solubilité de Li2CO3 des deux expériences.
6- Calculer, pour chaque expérience, la valeur du produit de solubilité de Li2CO3. En préciser
l’incertitude.
7- Comparer et commenter les valeurs du produit de solubilité de Li2CO3 des deux expériences.

III- Partie B : Dosage complexométrique des ions Ca2+ et Mg2+ dans une eau

III-1- Les ions calcium et magnésium dans la vie courante


Les eaux naturelles contiennent de nombreux sels minéraux, ces eaux sont dit “ pures, potables,
utilisables ou non” selon leur teneur en ions Ca2+ et Mg2+ qu’on appelle dureté de l’eau.
L’expression “dureté ” est très utilisée mais le terme scientifique correspondant est le degré
hydrotimétrique (symbolisé par TH). le degré hydrotimétrique français 1TH correspond à 10 mg de
CaCO3 par litre d’eau en supposant que tous les sels de calcium et de magnésium sont sous forme de
CaCO3.
Une eau dure ( >20TH) présente des inconvénients domestique dus à la formation de dépots entartrants.
Une eau de faible dureté (<10TH) peut engendrer des problèmes de corrosion. Concernant la santé
humaine, l’eau destinée à la consommation humaine est qualifiée d’idéale par l’OMS à condition que sa
dureté soit comprise entre 15 et 25TH.

35
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

III-2- Principe du dosage


Il s’agit d’une réaction de complexation entre un cation Ca2+ ou Mg2+ et une molécule d’acide éthylène
diamine tétracétique (2Na+,H2Y 2- ), noté EDTA, en milieu basique, pH=10, qui sera maintenue constant
à l’aide d’un tampon commercial. Les équations bilan de complexation sont les suivantes:
H2Y2- + Ca2+ ══ CaY2- + 2H+ (I)
H2Y2- + Mg2+ ══ MgY2- + 2H+ (I)
Indicateur de fin du dosage
Les réactifs et les produits de la réaction de complexation (1) sont incolores. La fin de la réaction est
mise en évidence à l’aide d’un indicateur coloré appelé le noir ériochrome T, symbolisé par InH3, et
est sous forme InH2- de couleur bleu. Cet indicateur change de couleur suivant qu’il est complexé ou
non avec les cations Ca2+ et Mg2+, comme le montre l’équation bilan suivante.

InH2- + Ca2+ + Mg2+ ══ InHCa + InHMg (II)

Avant dosage, tous les ions Ca2+ et Mg2+ sont complexés par l’indicateur coloré. La couleur des
complexes InHCa et InHMg est rose violacé. L’ajout de l’EDTA déstabilise ces complexes qui se
décomposent selon le sens inverse de la réaction (II) et déplace la réaction de dosage (I) dans le sens
direct.
La fin du dosage est indiqué par le changement de couleur de l’indicateur coloré de la forme complexe
( couleur rose violacé ) à la forme noncomplexé (couleur bleu).

III-3- Mode opératoire


 Mettre, dans un erlenmeyer, 10 ml d’eau minérale , 5 ml de la solution tampon commerciale
(pH =10) et quelques gouttes d’indicateur coloré (le noir ériocrome)
 Mettre dans la burette la solution de H2Y2- ( EDTA )
 Doser les ions Ca2+ et Mg2+ par la solution H2Y2-. Faire un essai rapide et un essai précis
 Faire le même dosage avec l’eau de robinet.

III-4- Exploitation des résultats


1- Ecrire la réaction du dosage des ions Ca2+ et Mg2+ par l’EDTA.
2- Préciser les espèces chimiques prédominantes en solution : avant dosage, au cours du dosage, à
l’équivalence et après l’équivalence.
3- Donner le volume de la solution d’EDTA à l’équivalence (Vessai1, Vessai2 et Vmoyen).
4- Déterminer la concentration molaire en ions Ca2+ et Mg2+ dans l’eau minérale et dans l’eau de
robinet, en préciser l’incertitude.
5- Calculer la dureté de l’eau minérale et de l’eau de robinet en supposant que tous les bicarbonates
de calcium (CaCO3) et de magnésium (MgCO3) sont sous forme de CaCO3. Noublier pas d’en
préciser l’incertitude.
6- En utilisant les données de l’étiquette de la bouteille d’eau, calculer la concentration molaire
Ce en ions Ca2+ et Mg2+, estimée par le propriétaire de la marque.
7- Calculer l’erreur relative sur le dosage. Commenter le résultat.

Données: M(Ca) = 40,1 g.mol-1


M(Mg) = 24,3 g.mol-1
M(CaCO3) = 100 g.mol-1

36
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Manipulation 5
Dosage spectrophotométrie de l’acide phosphorique dans le coca-cola

I- But de la manipulation
 Utilisation d’un spectrophotométre
 Détermination de la teneur en acide ortho-phosphorique dans un échantillon de cocacola

II- Principe du dosage spectrophotométrique


La spectrophotométrie est une méthode instrumentale permettant de déterminer la concentration d’une
espèce chimique en solution. Elle est basé sur la mesure de l’intensité d’un rayonnement
électromagnétique avant et après avoir traverser la solution à doser. Les rayonnements les plus souvants
utilisés sont le proche ultraviolet et le visible. Cette méthode d’analyse quantitative utilise une loi dite
“ loi de Beer-Lambert”.

Loi de Beer-Lamber
Le principe de l’utilisation de la spectrométrie pour l’analyse quantitative est basé sur le fait que
l’intensité d’absorption (ou d’émission) est fonction de la concentration de la particule qui absorbe (ou
qui est émet) de la lumière.

Lorsqu’une lumière monochromatique d’intensité I0 traverse une solution d’une substance à la


concentration C et mise dans une cuve de longueur l, l’intensité I de la lumière à la sortie de la cuve
décroît. L’absorption de la lumière par la solution peut être caractérisée par deux grandeurs: la
transmittance et l’absorbance.
𝐼
 La transmittance aussi appelé «transmission» est notée T et repréprésente le rapport 𝐼𝑜
𝐼
 L’absorbance aussi appelée «densité optique») est définie par : 𝐷 = log 𝐼
𝑜
L’expérience montre que pour une solution peu concentrée en substance absorbante, l’absorbance est
proportionnelle à la longeur de la cuve l et à la concentration de la substance absorbante, ce qui traduit
la Loi de Beer Lambert qui s’exprime sous la forme suivante:

D = ε.c.l
Avec: ε est le coefficient d’extinction molaire (I.mol-1. Cm-1),
c est la concentration de la solution (I.mol-1.1),
1 est le chemin optique (cm).
N.B: la loi de Beer-Lamber n’est pas respectée dans le cas des solutions de très fortes concentrations.

37
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

III- Méthodes d’analyse spectrophotométrique


Il existe deux méthode d’analyse spectrophotométriques. La méthode de la solution étalon, et la méthode
de la droite d’étalonnage.
 La méthode de la solution étalon consiste à mesurer la densité optique (D) de deux solution:
- Une solution étalon contenant un complexe coloré de concentration Ce (connue avec précision),
sa densité optique mesurée est notée De
- Une solution contenant le même ion comple mais de concentration inconnue Cin, sa densité
optique mesurée est notée Din
On applique de la Loi de Beer Lambert: Din = ε. Cin . l et De = ε. Ce . l
𝑫
Et on déduit par analogie: 𝑪𝒊𝒏 = 𝑫𝒊𝒏 𝑪𝒆
𝒆
 La méthode de la droite d’étalonnage consiste à mesurer la densité optique D d’une série de
solutions de concentrations C (connues et croissantes) en une substance coloré, ensuite tracer la
droite d’étalonnage D = f(C). Cette droite permet de déterminer a concentration inconnue en cette
substance par simple mesure de son absorbance et report sur le graphique.

IV-Dosage de l’acide phosphorique dans le coca-cola


D’après les fabriquants, le coca-cola est composés de sucre, d’eau, d’acide carbonique, de colorant
(caramel), d’acide minéral est vraisemblablement de l’acide ortho-phosphorique (H3PO4).
Deux possibilités s’apprêtent pour cette analyse quantitative :
 La titrimétrie par une base forte avec détection potentiométrique. Cependant la mise en évidence
du point d’équivalence par un indicateur coloré est gênée par la forte coloration de cette boisson.
 Le dosage par colorimétrie de l’acide ortho-phosphorique. Cette méthode offre l’avantage d’une
plus grande sensibilité par rapport à la titrimétrie. Par conséquent, elle nécessite une petite
quantité d’échantillon et donc une coloration moins importante qui ne risque pas de gêner
l’analyse.

IV-1- Principe du dosage de l’acide phosphorique dans le coca-cola


L’acide ortho-phosphorique réagit en milieu acide avec le molybdate d’ammonium
((NH4)6Mo7O24.2H2O) pour former un complexe phosphomolybdate ( (NH4)3 PO4.12MOO3 ). Ce
complexe est ensuite totalement réduit avec le vanadate d’ammonium (NH4VO3) en un autre complexe
le phosphovanadomolybdique ( (NH4)3,PO4,NH4,VO3,16MoO3) de couleur jaune.

Le complexe phosphovanadomolybdique qui absorbe la radiation jaune de la lumière peut être dosé par
spectrophotométrie. On choisit 460 nm comme longueur d’onde d’absorption et on mesure
l’absorbance de la solution. La concentration initiale de l’acide ortho-phosphorique dans la solution qui
est équivalente à la concentration du complexe peut être déduite en utilisant la méthode de la droite
d’étalonnage.

IV-2- Mode opératoire


IV-2-1- Préparation des solutions
a) Solution de coca-cola
A cause d’une quantité appréciable d’acide carbonique dans le coca-cola, il est impossible de pipeter
un volume précis de cette boisson, on doit préablement éliminer le CO2.
 Dans un bêcher d’au moins 250ml, dégazer 50 ml de coca-cola pendant 5 minutes.
38
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

 Dans 3 fioles jaugés de 100 ml marquées «X1», «X2» et «X3» placer respectivement 2,4
et 6 ml de coca-cola dégazé et compléter au trait de jauge avec de l’eau déminéralisée.

b) Solutions standards
Préparer une solution mère de de Na2HPO4.12H2O de concentration 10-3 M en ion 𝑃𝑂43−
(la masse molaire de Na2HPO4.12H2O est de 358.14g.mol-1)

IV-2-2- Dosage spectrophotométrique


 Dans 8 tubes gradués numérotés de 1 à 8, ajouter les réactifs en solutions ( solution de
molybdate et solution réductrice) selon les quantités indiqués dans le tableau suivant et
compléter à 10 ml avec de l’eau déminéralisée. Bien mélanger les solutions et laisser la coloration
se développer pendant 10 minutes.
 Régler le zéro du spectrophotomètre au moyen du tube # 1 «blanc» ( D = 0, T = 100).
 Faire un spectre d’absorption du complexe phosphovanadomolybdique afin de vérifier que 460
nm est la longueur d’onde d’absorption adequate pour le dosage du ce complexe.
 Mesurer la densité optique des solutions dans les tubes numérotés de 2 à 8. (suivre le protocole
de mesure de la densité optique).

Solution de coca-cola Solut°de Solut°


Numéro du Densité
𝑃𝑂43− molybdat réductrice
tube optique (D )
[ml] [ml ] [ ml] [ ml ]
1 - - 1 0,5
2 2,0 - 1 0,5
3 4,0 - 1 0,5
4 5,0 - 1 0,5
5 6,0 - 1 0,5
6 - 5(X1) 1 0,5
7 - 5(X2) 1 0,5
8 - 5(X3) 1 0,5

IV-3- Exploitation des résultats


1- En utilisant le logiciel Excel, établir la courbe d’étalonnage 𝐷 = 𝑓([𝑃𝑂43− ] en utilisant les
résultats des solutions dépourvue de coca-cola : du tube 2 au tube 5.
2- Quel type de courbe obtient t-on? Quelle loi peut-on ainsi vérifier?.
3- Déterminer la concentration totale en phosphate dans les solutions contenant du coca-cola.
4- En déduire la concentration totale en phosphate dans le coca-cola. N’oublier pas d’en préciser
l’incertitude.
5- Connaissant le pH du coca-cola ( 2.46 ) et sa concentration totale en phosphate, déterminer la
concentration des différentes espèces o-phosphate dans le coca-cola et leur valeur relative (en%).
Rapplons que: L’acide ortho-phosphorique est un triacide minéral de formule générale H3PO4
capable de céder trois protons en formant successivement trois bases conjuguées: l'ion
dihydrogénophosphate H2PO4-, l'ion hydrogénophosphate HPO42- et l'ion phosphate PO43- selon
les trois équilibres suivantes:

H3PO4 (s) + H2O(l) H2PO4−(aq) + H3O+(aq), Ka1= 7,13×10−3, pKa1= 2,15.


H2PO4−(aq) + H2O(l) HPO42−(aq) + H3O+(aq), Ka2= 6,38×10−8, pKa2= 7,20.
HPO42−(aq) + H2O(l) PO43−(aq) + H3O+(aq), Ka3= 3,79×10−13, pKa3= 12,42.

39
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Manipulation 6

Détermination de l’enthalpie molaire standard


de réaction ΔrHo(T) par calorimétrie

I- But de la manipulation
 Utilisation d’un calorimètre
 Détermination expérimentale de l’enthalpie molaire standard de réaction ΔrHo
II-La calorimétrie
La calorimétrie est une méthode expérimentale qui permet la détermination d’une quantité de chaleur
échangée au cours de la transformation d’un système ( réaction chimique, changement d’état physique
d’un corps pur ou dissolution d’un sel ). Cette méthode nécessite l’utilisation d’un calorimère.

Le Calorimètre et aussi appelé vase de Dewar, du nom de son inventeur. Il est constitué d’un vase à
double paroi de verre, argentées interieurement et séparé par un vide poussé afin de limiter les échanges
d’énergie avec le milieu exterieur, et des accessoires ( thermomètre et agitateur ). Le vase est fermé par
un couvercle en matière isolante (voir schéma ci-dessous).
L’ensemble (vase, couvercle et accessoires ) constituent le calorimètre.

Le calorimètre constitue un système thermodynamique isolé, ce qui implique qu'il n'y a pas d'échange
de matière et d'énergie avec le milieu extérieur. Néanmoins, à l’interieur du calorimètre, des transferts
de chaleur peuvent se produire entre les différentes parties du système y compris le calorimétre. La
première étape d’une experience de calorimétrie sera donc l’étalonnage du calrimétre utilisé.

III-Etalonnage du calorimétre:détermination de la masse en eau du calorimétre cal.


Le calorimètre constitue une partie du système. La quantité de chaleur reçue (ou perdue) par le
calorimétre suite une transformation passant d’une température initiale (T1) à une température finale (Tf)
est notée Q(cal).
A température ambiante P 1bar,
Q(cal) = QP(cal) = cal. cp(eau) ( Tf – T1)

Avec: cp(eau) : la capacité calorifique massique de l’eau, elle vaut 4,18 J.g-1.K-1
cal : la masse en eau (ou équivalent en eau) du calorimètre, définie comme étant la masse d’eau
fictive capable d’absorber la même quantité de chaleur que celle absorbée par le calorimétre (vase,
couvercle, agitateur et thermomètre).
40
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Il est possible de déterminer la masse en eau du calorimétre cal en effectuant un mélange d’eau chaude
et d’eau froide dans le calorimétre et en mesurant la température initiale (T1) et la température finale (Tf)
du système.
III-1-Bilan énergétique

 Le système (S) est l’ensemble de trois parties : l’eau froide (S1), l’eau chaude (S2) et le
calorimètre (S3). S = S1 + S2 + S3

 Le système étant isolé, il y a conservation de l’énergie thermique, l’énergie dégagée par l’eau
chaude va chauffer l’eau froide et le calorimètre. Ceci ce traduit par la relation suivante.
P = cst = 1bar
Qéchangée avec l’exterieur = QP(eau froide) + QP(eau chaude) + QP(cal) = 0

Expressions des transfets d’énergie: QP(eau froide) = m (eau fr). cp(eau) (Tf – T1)
QP(eau chaude) = m (eau ch) . cp(eau) ( Tf – Tch)
QP(cal) = cal. cp(eau) ( Tf – T1)

On en déduit : cal = …

III-2- Mode opératoire


 Prélever à l’aide de l’éprouvette graduée un volume de 40 mL d’eau froide (eau distillée à la
température ambiante), le verser dans le calorimètre sec et mesurer la température initiale T1 de
l’ensemble calorimètre et eau froide.
 Chauffer de l’eau distillée, sans dépasser 40°C en utilisant la plaque chauffante, puis prélever à
l’éprouvette graduée un volume de 40 mL de l’eau chaude et noter sa température initiale T2.
 Verser l’eau chaude dans le calorimètre, le fermer rapidement ensuite agiter doucement le
mélange et noter la température finale Tf (température maximale atteinte à l’équilibre thermique).
 Faire deux essais.

III-3- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Donner les résultats expérimentaux sous forme d’un tableau (Tableau I).

Températue en Kelvin (°C + 273); T = .......


Masse (g) 1er essai 2ème essai T moyenne
m = Tinitial Tfinal Tinitial Tfinal Tinitial Tfinal
V=.....
L’eau froide m1 = T1 = T1 =
L’eau chaude m2 = T2 = T2 =
Le calorimètre - T1= T1=
2- Définir le système étudié.
3- Donner l’expression de :
a- La quantité de chaleur Qp1 dégagée par l’eau chaude.
b- La quantité de chaleur Qp2 absorbée par l’eau froide.
c-La quantité de chaleur Qp3 absorbée par le calorimètre.
4- Ecrire le bilan thermique du système. En déduire l’expression littérale de la masse en eau cal
du calorimètre en fonction de m1, m2, cp(eau), T1, T2 et Tf.
5- Calculer la valeur numérique moyenne de cal. En préciser l’unité et l’incertitude.
On donne: (eau) = 1 g.cm-3 et cp(eau) = 4,18 J.g-1.K-1
41
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

IV- Détermination de l’enthalpie standard de réaction rH°


IV-1-Bilan énergétique

 Le système (S) est l’ensemble de deux parties :


Système étudié (S1) et le calorimètre (S2). S = S1 + S2

 Le système étant isolé, il y a conservation de l’énergie thermique. alors Qéchangée = 0

 Le système étudié est une réaction chimique exothermique au cours de laquelle il y perte
d’énergie. L’énergie dégagée va chauffer les produits obtenue ainsi que le calorimètre. Ces
phénomènes se produisent simultanément. En pratique on considère d’abord le phénomène
chimique qui est la réaction à T = cst ensuite le phénomène d’échauffement comme le montre le
cycle suivant:

Etat initial Qéchangée =H°=0 Etat final


Système: -la solution des réactifs Système: -la solution des produits
-le calorimètre -le calorimètre
à T1 à Tf

H°1 H°2

Etat fictif
Système: -la solution des produits
-le calorimètre
à T1

H est une fonction d’état donc, H ne dépend pas du chemin suivie par la transformation
H° = H°1 + H°2 = 0
 H°1 + H°(produits) + H°cal = 0
Expressions des transfets d’énergie:
H°1 =  .rH°T1
H°(produits) = QP(produits) = m (solution) . cp(solution) ( Tf – T1) = m (eau) . cp(eau) ( Tf – T1)
H°(cal) = QP(cal) = cal. cp(eau) ( Tf – T1)

On en déduit, l’enthalpie molaire standard de réaction à T1 : rH°T1 = …

IV-2- Détermination de l’enthalpie standard de la réaction de neutralisation de l’acide


chlorhydrique par l’hydroxyde de sodium
On se propose de mesurer l’enthalpie standard associée à la réaction de neutralisation de l’acide
chlorhydrique ( HCl, acide fort) par l’hydroxyde de sodium ( NaOH, base forte) en utilisant des quantités
stoéchiométriques d’acide et de base. Cette réaction est totale et rapide d’équation bilan:
OH-(aq) + H+(aq) === H2O(liq)
IV-2-1- Mode opératoire
 Rincer le calorimètre à l’eau froide et le sécher soigneusement .
 Prélever un volume de 40 mL d’une solution d’acide chlorhydrique (HCl) de concentration
1mol.L-1 (utiliser l’éprouvette) et le verser dans le calorimètre sec. Mesurer la température
initiale T1 de l’ensemble calorimètre et acide chlorhydrique.

42
IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

 Prélever un volume de 40 mL d’une solution d’hydroxyde de sodium de concentration 1mol.L-


1
(utiliser la burette), le verser dans le calorimètre et le fermer rapidement. Agiter la solution
puis noter la température finale Tf, une fois celle-ci stabilisée.
 Faire deux essais.

IV-2-2- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Donner les résultats expérimentaux sous forme d’un tableau (Tableau II).

Volume de la solution: Vsol = .............  ..............


Températue en Kelvin (°C + 273); T = .......
1er essai 2ème essai T moyenne
Tinitial Tfinal Tinitial Tfinal Tinitial Tfinal

2- Ecrire l’équation bilan de la réaction de neutralisation de l’acide chlorhydrique (HCl) par


l’hydroxyde de sodium (NaOH).
3- Calculer l’avancement de la réaction.
4- Ecrire le bilan thermique du système. En déduire l’expression de l’enthalpie molaire standard de la
réaction de neutralisation à la température ambiante (rH°(T1)) en fonction de l’avancement ,
msolution, cal , cp(eau), T1 et Tf .
5- Calculer rH° à T1 et en préciser l’unité et l’incertitude.
On suppose que: m(solution) = V(solution) et cp(solution) = cp(eau) = 4,18 J.g-1.K-1
6- Comparer la valeur expérimentale de rH° à T1 et la valeur théorique (rH°=-56,84 kJ.mol-1 à
298K). Citer les éventuelles justifications à l’écart observé.

IV-3- Détermination de l’enthalpie standard de dissolution de NaOH dissH°(NaOH)


On se propose de mesurer l’enthalpie standard associée à la réaction de dissolution de l’Hydroxyde de
sodium (NaOH) en utilisant une quantité de NaOH de telle sorte que sa dissolution dans l’eau soit totale,
d’équation bilan:
H2O solvant
NaOH (sd) ========== Na+(aq) + OH-(aq)
IV-3-1- Mode opératoire
 Rincer le calorimètre à l’eau froide et le sécher.
 Prélever à l’aide de l’éprouvette un volume de 50 mL d’eau distillée à la température ambiante, le
verser dans le calorimètre sec et mesurer la température initiale T1 de l’ensemble calorimètre et
eau.
 Peser 7 ou 8 granules du sel NaOH, les mettres dans le calorimètre et le fermer rapidement. Agiter
la solution puis mesurer la température finale Tf, une fois celle-ci stabilisée.
 Faire deux essais.

IV-3-2- Exploitation des résultats


1- Donner les résultats expérimentaux sous forme d’un tableau.
Volume de la solution: Vsol = .............  ..........
Températue en Kelvin (°C + 273); T = ....  ...
m(NaOH) = ...  ... m(NaOH) = ...  ...
Tinitial Tfinal Tinitial Tfinal

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

2- Ecrire l’équation bilan de dissolution de NaOH dans l’eau.


3- Calculer l’avancement de cette dissolution, sachant quelle est totale.
4- Ecrire le bilan thermique du système. En déduire l’expression de l’enthalpie molaire standard de
dissolution de NaOH à température ambiante (dissolH°(NaOH) à Ti) en fonction de l’avancement ,
msolution, cal , cp(eau), Ti et Tf .
5- Calculer dissolH°(NaOH) à Ti. Conclure.
On donne: cp(eau) = 4,18 J.g-1.K-1 et M(NaOH) = 40 g.mol-1
On suppose que: m(solution) = V(solution) et cp(solution) = cp(eau)
6- Sachant que la valeur théorique de dissH°(NaOH) à 298K vaut -44,51 kJ.mol-1, comparer les deux
valeurs expérimentale et théorique de dissH°(NaOH) et proposer des justifications pour l’écart
observé.

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Manipulation 7
Etude cinétique de la réaction Persulfate-iodure

I- But de la manipulation
 Etude cinétique de la réaction persulfate-iodure

II- Rappel théorique


La cinétique chimique étudie la vitesse avec laquelle s’effectuent les réactions chimiques. Elle introduit
la variable temps.

II-1- Vitesse de réaction


Soit la réaction lente : νA A + νB B → ν C C + νD D
où νi désigne les coefficients stœchiométriques des constituants « i »
La vitesse de réaction est la variation de la concentration par rapport au temps. Elle peut avoir différentes
expressions :
1 d [A] 1 d [B] 1 d [C ] 1 d [D]
V=- = - = =
𝜈𝐴 dt 𝜈𝐵 dt 𝜈𝐶 dt 𝜈4 dt
II-1-2- Mesure de la vitesse d’une réaction chimique
On trace la courbe C = f(t) en mesurant les concentrations C d’un réactif qui disparaît ou d’un produit
qui apparaît à des instants déterminés et à température constante. Il existe plusieurs méthodes qui
permettent la détermination de la concentration :
- Neutralisation des solutions : acidimétrie, alcalimétrie, oxydo-réduction …..
- Mesures physiques : densité optique d’une solution, pouvoir rotatoire, indice de réfraction, …

II-1-3- loi de vitesse


On appelle loi de vitesse, la relation entre la vitesse d'une réaction et la concentration de ses réactifs.
Cette loi ne peut être déterminée qu'expérimentalement.
Pour une réaction chimique se déroulant en milieu homogène à T et V constants dont l'équation bilan
est de la forme: A A + B B → produits
La loi de vitesse, à un instant t, s’écrit sous la forme :

𝑽 = 𝒌 . [𝑨]𝜶 . [𝑩]𝜷
Avec,
k: constante de vitesse qui ne dépend que de la température T,
son unité dépend de la valeur de +
[A]: concentration molaire de A à l'instant t
[B]: concentration molaire de B à l'instant t
: Ordre partiel de la réaction par rapport au réactif A
: Ordre partiel de la réaction par rapport au réactif B
+: Ordre global de la réaction

La loi de vitesse ne peut être établie qu'expérimentalement par la détermination de la valeur de la constante de
vitesse k et des ordres partielles  et . Une fois établie, cette loi permet la détermination directe de la vitesse de
réaction à un instant t connaissant la concentration des réactifs à cet instant.
Dans certains cas la détermination des ordres partiels nécessite la simplification de la loi de vitesse.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

III- Méthodes expérimentales de simplification de la loi de vitesse


La simplification de la loi de vitesse est possible en adoptant les procédures suivantes : la égénérescence de l’ordre
ou l’utilisation des quantités stœchiométriques des réactifs.
Considérant le cas général de réactions chimiques se déroulant en milieu homogène, à T et V constants,
d'équation bilan: 𝑎𝐴 + 𝑏𝐵 → 𝑐𝐶 + 𝑑𝐷

 Dégénérescence de l'ordre
Cette méthode consiste à utiliser un seul réactif en défaut et le(s) autre(s) en excès de telle sorte que la
concentration du réactif en excès reste pratiquement inchangée au cours du temps.
On suppose par exemple que le réactif B est en excès par rapport au réactif A.
à t = 0s : [𝐵]0 ≈ 100[𝐴]0
donc, à chaque instant : [𝐵]𝑡 = [𝐵]0 − 𝑏𝑥 ≈ [𝐵]0
𝛽
D’où l’équation simplifiée de vitesse. 𝑉 = 𝑘 . [𝐴]𝛼 . [𝐵]𝛽 = 𝑘 . [𝐴]𝛼 . [𝐵]0

𝜷
𝑽 = 𝒌′ . [𝑨]𝜶 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒌′ = 𝒌. [𝑩]𝟎
k’: constante apparente de vitesse et  : ordre global apparent de la réaction.

 Utilisation des quantités stœchiométriques des réactifs


Cette méthode consiste à réaliser la réaction dans les conditions stœchiométriques. Pour ce faire, il faut que les
quantités initiales des réactifs soient proportionnelles aux coefficients stœchiométriques des réactifs.
La réaction considérée est réalisée dans les conditions stœchiométriques si et seulement si:
1 1 𝑏
à t = 0s [𝐴]0 = [𝐵]0  [𝐵]0 = ( ) [𝐴]0
𝑎 𝑏 𝑎
Ainsi, à chaque instant, nous aurons:
𝑏
[𝐵]𝑡 = [𝐵]0 − 𝑏𝑥 𝑒𝑡 [𝐴]𝑡 = [𝐴]0 − 𝑎𝑥  [𝐵]𝑡 = (𝑎) [𝐴]𝑡
D’où l’équation simplifiée de vitesse.
𝛽
𝑏
𝑉 = 𝑘 . [𝐴]𝛼 . [𝐵]𝛽 = 𝑘 . [𝐴]𝛼 . ( [𝐴])
𝑎
′′ 𝜶+𝜷
𝒃 𝜷
′′
𝑽 = 𝒌 [𝑨] 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒌 = 𝒌 ( )
𝒂
k’’: constante apparente de vitesse

VI-Détermination expérimentale des ordres partiels d’une réaction par la méthode intégrale
La méthode intégrale consiste à supposer un ordre et à lui chercher une vérification expérimentale. La démarche
à suivre est comme suit :
On considère l’étude cinétique d’une réaction réalisée en milieu homogène et à T et V constants en adoptant la
procédure adéquate qui permet de ramener la loi de vitesse à l'expression simplifiée suivante:

𝑽 = 𝐊 . [𝑨]𝒏 𝒂𝒗𝒆𝒄: 𝒏 =  +  ,  𝐨𝐮  et K = kreel ou kapp (k’, k’’, ...)

a)-On suppose que l'ordre n est égal à zéro (n = 0)


 On détermine l'équation cinétique intégrée de vitesse (profil de concentration) relative à l'ordre n = 0.
L'équation de vitesse devient: 𝑉=𝐾
Or comme son nom l'indique, cette méthode consiste à intégrer. Nous devons donc intégrer par rapport au temps:
1 𝑑[𝐴]
𝑉 = 𝐾 . [𝐴]0 = − 𝑎 𝑑𝑡
 𝑑[𝐴] = −𝑎 𝐾 𝑑𝑡
[𝐴] 𝑡
 ∫[𝐴] 𝑡 𝑑[𝐴] = ∫0 − 𝑎 𝐾 𝑑𝑡
0

On trouve: [𝑨]𝒕 = [𝑨]𝟎 − 𝒂 𝑲𝒕


 On vérifie que l’ordre n=0.
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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Si la représentation de [A]t = f (temps) est une droite affine, on conclut que notre hypothèse est vérifiée:
L'ordre n est bien égal à zéro. La constante de vitesse K sera déduite à partir de la pente de la droite:
− 𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒
𝐾= 𝑎
. Si non, l'ordre n est différent de zéro, on passe à l'ordre suivant :

b)-On suppose que l'ordre n est égal à un (n = 1)


 On détermine l'équation cinétique intégrée de vitesse (profil de concentration) relative à l'ordre n = 1.
1 𝑑[𝐴]
𝑉 = 𝐾 . [𝐴]1 = −
𝑎 𝑑𝑡
𝑑[𝐴]
 [𝐴]
= −𝑎 𝐾 𝑑𝑡
[𝐴] 𝑑[𝐴] 𝑡
 ∫[𝐴] 𝑡 [𝐴] = ∫0 − 𝑎 𝐾 𝑑𝑡
0

[𝑨]𝟎
On trouve: 𝑳𝒏 = 𝒂 𝑲𝒕
[𝑨]𝐭
 On vérifie que l’ordre n = 1.
[𝐴]
Si la représentation 𝐿𝑛 [𝐴]0 = 𝑓 (𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠) est une droite linéaire. L'ordre n est bien égal à 1 et la constante
𝑡
𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒
de vitesse K sera déduite à partir de la pente de la droite: 𝐾 = 𝑎
.
Si non n ≠ 1, on passe à l'ordre suivant:

c)-On suppose que l'ordre n est égal à un (n = 2)


 On détermine l'équation cinétique intégrée de vitesse (profil de concentration) relative à l'ordre n = 2.
1 𝑑[𝐴]
𝑉 = 𝐾 . [𝐴]2 = −
𝑎 𝑑𝑡
𝑑[𝐴]
 = −𝑎 𝐾 𝑑𝑡
[𝐴]2
[𝐴] 𝑑[𝐴] 𝑡
∫[𝐴] 𝑡 [𝐴]2 = ∫0 − 𝑎 𝐾 𝑑𝑡
0

𝟏 𝟏
On trouve: − = 𝒂 𝑲𝒕
[𝑨]𝒕 [𝑨]𝟎
 On vérifie que l’ordre n = 2.
1
Si la représentation [𝐴] = 𝑓 (𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠) est une droite linéaire. L'ordre n est bien égal à 2 et la constante de
𝑡
𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒
vitesse K sera déduite à partir de la pente de la droite 𝐾 = 𝑎
. Si non n ≠ 2.

III- Etude cinétique de la réction persulfate-iodure


III-1- Principe
La réaction persulfate-iodure est une réaction d’oxydo-réduction entre les ions persulfates (S2O82-) et les
ions iodures (I-) en solution aqueuse :

S2O82- + 2 I-  2 SO42- + I2
à t=0 a b 0 0
à t a-x b-2x 2x x
Cette réaction est suffisament lente à température ordinaire, de ce fait le diiode apparu au cours de la
réction (de coloration jaune) peut être dosé par le thiosulfate de sodium suivant la réaction de dosage :
2 S2O32- + I2  S4O62- + 2 I-
à t 2x x

L’avancement de la réaction x à chaque instant t correspond à la moitié de la concentration de l’ion


thiosulfate ajouté dans le milieu réactionnel et qui a réagit avec le le diiode formé pendant l’instant t.

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IPEIT Travaux Pratiques de Chimie Générale – Section MP

Connaissant les concentrations initiales de persulfate et d’iodure, et l’avancement de la réaction x à


chaque instant on peut déterminer à chaque instant (t) les concentrations de diiode apparu ([I2] = x), de
persulfate restant ([S2O82-] = a-x) et d’iodure restant ([I-] = b-2x).

En utilisant un excès d’iodure on peut appliquer la méthode de dégénérescence de l’ordre. Les résultats
expérimentaux permettent de déterminer l’ordre partiel de la réaction par rapport au réactif I- et la
constante apparente de vitesse et d’en déduire la vitesse de réaction à un instant t donnée.

III-2- Mode opératoire


 Noter la température ambiante;
 Remplir la burette avec la solution de thiosulfate de titre connu ;
 Dans un erlenmeyer de 250 ml introduire successivement 100 ml de la solution de KI
(éprouvette) et 0.5 ml de thiosulfate (burette) puis un barreau magnétique;
 Mettre en route l’agitation magnétique;
 A l’aide de la pipette ajouter d’un seul coup 10 ml de la solution de persulfate et déclencher en
même temps le chronomètre (ne pas l’arrêter pendant toute la durée de la manipulation);
 Noter sans arrêter le chronomètre le temps t au bout duquel la solution commence à se colorer
en jaune, puis ajouter au mélange réactionnel 0.5 ml de thiosulfate (burette);
 Noter le temps au bout duquel la solution commence de nouveau à se colorer en jaune, puis
ajouter au mélange réactionnel 0.5 ml de thiosulfate (burette);
 Répéter l’opération à chaque fois que la solution commence à se colorer en jaune;
 Arrêter la manipulation lorsqu’on aura versé au total 4 ml de la solution de NaS2O3.

III-3- Exploitation des résultats expérimentaux


1- Donner la température ambiante : Tamb = …±… et remplir le tableau ci-dessous
t ( mn )

VTotal (S2O32-)
(mL)

2- Donner l’équation de la réaction persulfate-iodure en précisant les demi-réactions d’oxydation et de


réduction.
3- Calculer la concentration initiale des réactifs (noter a la concentration initiale du persulfate
et b la concentration initiale de l’iodure). En déduire le réactif en défaut.
4- Dresser le tableau d’avancement exprimant l’évolution des concentrations des réactifs et des produits
au cours du temps (noter x l’avancement de la réaction).
5- Donner l’équation de la réaction du dosage du diiode par le thiosulfate en précisant les demi-réactions
d’oxydation et de réduction.
6- Exprimer la concentration du diiode et du thiosulfate ([I2]formé et [S2O82-]restant ) dans le mélange
réactionnel en fonction du volume total ajouté de S2O32- à chaque instant.
7- Remplir le tableau ci-dessous.

t ( mn )
[I2] = x
( mol.l-1 )
[S2O82-] = a-x
( mol.1-1 )
Ln(a/(a-x))

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8- Etablir l’équation simplifiée de vitesse de la réaction persulfate-iodure. Expliciter les différents


termes.
9- Eutilisant la méthode intégrale, établir l’équation intégrée de vitesse pour la supposition de β = 0 et
pour la supposition de β = 1.
𝑎
10- Tracer sur un papier millimétré les courbes [S2O82-] = f(t) et Ln = f(t).
𝑎−𝑥
11- Commenter l’allure de chaque courbe et en déduire l’ordre partiel de la réaction par rapport au
persulfate (S2O82-).
12- Déterminer graphiquement la constante apparente de vitesse k’ à Tamb.
13- Sachant que l’ordre partiel de la réaction par rapport à l’iodure est égal à 1, calculer la constante
réelle de vitesse k à Tamb.
14- Calculer la vitesse initiale de la réaction persulfate-iodure à Tamb.

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