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Groupe 11 ASM Conception de procédés 1A GC-GP

Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 3
ABSTRACT 4
I – ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE 5
1 - Procédés industriels existants 5
a. Matières premières d’origine végétale 5
b. Production mondiale de biodiesel 6
c. Marché de la glycérine 6
d. Principaux acteurs industriels et procédés utilisés 7
2 - Étude comparative 9
a. Choix de l’huile 9
b. Choix de la voie de synthèse 10
c. Choix du type de catalyse 11
d. Choix du type de chauffage 12
3 - Procédé Esterfip-H 14
4 - Réaction mise en jeu 15
5 - Produits chimiques utilisés 17
a. Toxicité et sécurité 17
b. Applications 18
c. Propriétés physico-chimiques 18
II – BILANS MATIERE ET ENERGIE 19
1 - Bilan matière 19
a. Bilan entrée-sortie 19
b. Bilan détaillé de l’installation 20
2 - Bilan énergie 21
III – PRE-DIMENSIONNEMENT DES DIFFERENTS APPAREILS 22
1 - Réacteurs 22
a. Evolution de la température 22
b. Masse de catalyseur pour un taux de conversion XTS donné 23
c. Volume du réacteur correspondant 24
2 - Décanteurs 25
3 - Colonne à distiller ou Flash 25

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IV – ASPECTS SECURITE ET ENVIRONNEMENT 28


CONCLUSION 28
OUVERTURE 29
BIBLIOGRAPHIE 30
ANNEXES 32
1 – Lexique 32
2 – Nomenclature 35
3 – Diagramme de Gantt 36
4 – Comparaison des émissions des biocarburants et du carburant fossile 37
5 - Flowsheet d’un procédé de transestérification d’huile en catalyse basique 38

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

INTRODUCTION
Dans le cadre de l’appel d’offre de la société ChemA7, concernant la production de
50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile, la société Total’y Spies a souhaité proposer son
projet d’installation. Il s’agira donc dans ce rapport de détailler la proposition de solution
apportée, tout en justifiant chaque choix qui s’est présenté lors de la conception du procédé.

Les biocarburants sont des carburants de substitution obtenus à partir de la


biomasse. Ils sont généralement incorporés dans les carburants d'origine fossile. Ici on se
limite au biocarburant de première génération, c’est-à-dire le biocarburant produit à partir
de cultures destinées traditionnellement à l'alimentation.

La diminution de l’utilisation des énergies fossiles est un des enjeux majeurs de la


transition écologique qui s’opère actuellement dans nos sociétés. Le biocarburant semble
être une des solutions qui contribue à ce changement et dont la demande est grandissante,
mais la réalité est bien plus complexe.

En effet, le biodiesel nécessite des cultures de colza, d’huile de palme ou de soja, qui
ont toutes un fort impact environnemental et qui remet même en question l’intérêt d’une
telle production.

Il existe deux types de biocarburants : le biodiesel et le bioéthanol. Le biodiesel est


produit à partir de mélange d'huile végétale ou animale avec un alcool (éthanol, méthanol)
tandis que le bioéthanol est tiré de produits agricoles (céréales, betteraves, etc.) fermentés,
pouvant être ajouté à l'essence.

Ce projet se concentre sur le biodiesel. Pour quantifier la qualité du biodiesel, il existe


l’indice de cétane qui évalue la capacité d'un carburant à s'enflammer sur une échelle de 0 à
100. Le diesel a un indice de de cétane entre 49 et 52 tandis que le biodiesel est entre 50 et
53.
Bien que l’indice soit quasiment similaire, la puissance du moteur est réduite. Ce qui
signifie que pour une même puissance moteur, la consommation de biodiesel est plus
importante que celle en diesel.

L’industrialisation de la production du biodiesel existe depuis les années 90 et


s’intensifie depuis le début du millénaire. L’objectif de cette proposition d’installation est de
respecter la production annuelle imposée tout en garantissant la qualité du biodiesel produit
avec une pureté et un indice de cétane dans les normes imposées.

Enfin il sera question d’avoir un regard critique sur le procédé, sur la quantité
d’énergie nécessaire à son fonctionnement. De le rendre le moins couteux en énergie
possible en recyclant le ou les réactifs, en traitant les effluents, ainsi qu’en optimisant les
échanges de chaleur internes au procédé, afin d’être le plus écologique et économique
possible.

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ABSTRACT
As part of the ChemA7 call for tenders for the production of 50,000 t/year of
biodiesel from oil, Total'y Spies wanted to propose its installation project. In this report,
therefore, it will be necessary to detail the solution proposed by Total'y Spies, while justifying

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I – ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1 - Procédés industriels existants

a. Matières premières d’origine végétale


Depuis le XXe, la production mondiale d’huiles végétales a nettement augmenté. En effet,
lorsque l’on atteignait une production annuelle de 86 Mt en 1999, on en produit désormais
plus de 160 Mt. On note une augmentation de 87,5% entre 1965 et 2010. Parmi les huiles
végétales les plus produites dans le monde, on retrouve l’huile de colza majoritairement en
Europe avec 90% d’autosuffisance en huile de colza pour 18 231 kt d’huile produite.

Hors Europe, la production prépondérante est celle d’huile de palme avec 77 et 78 Mt


produites en 2007-2008 par l’Indonésie et la Malaisie suivie par l’huile de soja
principalement produite par le Brésil, les États-Unis et l’Argentine.

Figure 1 : « La population mondiale peut-elle se passer de l’huile de palme ? »


Techniques de l’Ingénieur, consulté le 14 juin 2023. [1]

Les huiles végétales sont composées de 95 à 98% de glycérides, qui sont des esters
d’acides gras, les acides gras non estérifiés constituent alors les acides gras libres (AGL) que
l’on retrouve également dans les huiles végétales.

Les huiles végétales sont utilisées dans de nombreux secteurs en fonction de la


localisation géographique et du type d’huile. En majorité, on retrouve les secteurs
alimentaire et industriel. L’Europe, deuxième utilisateur d’huiles végétales dans ce secteur,
utilise près de 13,1 Mt pour le secteur alimentaire et 9,2 Mt dans la production de biodiesel.

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b. Production mondiale de biodiesel


En raison d’une demande croissante de carburants plus propres et renouvelables, la
production de biodiesel connaît une croissance à travers le monde. Pour réduire leur
dépendance aux combustibles fossiles et minimiser les conséquences environnementales, de
nombreux pays ont investi dans la production de biodiesel.

La production et la consommation de biodiesel sont bien plus importantes en Europe


qu’ailleurs dans le monde. De fait, les pays européens comme l’Allemagne, la France et l’Italie
représentent 60% de la production de biodiesel dans le monde. Les États-Unis sont tout de
même un acteur majeur dans la production mondiale de biodiesel, avec une forte utilisation
d’huile de soja comme matière première. On retrouve également des pays producteurs
d’huiles végétales (huile de palme ou huile de soja par exemple) comme le Brésil, l’Argentine
ou la Malaisie.

Figure 2 : 2020 EU Biodiesel Production Remains Stable, Consumption down 6%


BiodieselMagazine.Com, consulté le 14 juin 2023. [2]

La production et la consommation de biodiesel sont bien plus importantes en Europe


qu’ailleurs dans le monde. De fait, les pays européens comme l’Allemagne, la France et l’Italie
représentent 60% de la production de biodiesel dans le monde.

c. Marché de la glycérine
Ces dernières années, la demande de glycérol a connu une croissance significative en
raison de l'expansion de l'économie mondiale et de l'émergence de nouvelles applications
industrielles.

Formée à partir d’acides gras, de saponification ou d’alcools gras, elle est surtout
produite lors de la production de biodiesel. Chaque molécule de triglycéride qui réagit
produit 3 molécules d’esters et 1 molécule de glycérol. Lorsque le glycérol est produit et

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séparé des esters, cela prévient la formation d'acroléine lors de la combustion de ces esters
dans le moteur. En revanche, lorsque le biodiesel est obtenu par d'autres méthodes telles
que la micro émulsification ou la pyrolyse, l'acroléine peut se former, l’acroléine étant un
composé chimique irritant pour les voies respiratoires, polluant et toxique.

Cependant, le glycérol présente une valeur économique significative, particulièrement


lorsqu'il est pur. Sa récupération à la fin du processus de réaction peut donc contribuer à
réduire le coût total de production du biodiesel.

Le glycérol peut être valorisé de différentes manières, notamment par le biais de


procédés chimiques et enzymatiques permettant de le convertir en éthers, éthanol, acide
citrique, et bien d'autres composés.

Ainsi, il peut être utilisé dans diverses applications industrielles dans la pharmaceutique
ou la cosmétique, ce qui ajoute à son intérêt commercial et à la rentabilité de la production
de biodiesel d’autant plus que son prix de vente au kg baisse d’année en année.

d. Principaux acteurs industriels et procédés utilisés


Le biodiesel étant actuellement en plein essor, les acteurs dans ce domaine se
multiplient. Les fournisseurs de technologie sont nombreux. On peut citer parmi eux
notamment Desmet Ballestra, Lurgi, Technip, Axens ou Renewable Energy Group. Ces
distributeurs et constructeurs opèrent sur la majorité des continents : Europe, Amérique et
Asie, et proposent différents types de procédés, utilisant tous la réaction de
transestérification.

Les procédés de catalyse homogène sont les plus répandus au sein du secteur industriel :
ils transforment les huiles végétales mélangées à un alcool en biodiesel, le plus souvent de
manière continue, comme celui représenté en Figure 4. Certaines unités à plus faible
capacité de production utilisent cependant des procédés discontinus, tels que celui
représenté en Figure 5.

En moindre quantité dans l’industrie actuellement, les procédés de catalyse hétérogène


sont cependant présents également, avec notamment le procédé discontinu Esterfip-H utilisé
par les industries suivantes :

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Figure 3 : Plusieurs usines en opération, en construction ou en phase de conception utilisant le


procédé Esterfip-H d’IFP [3]

Figure 4 : Schéma de principe d’un procédé continu de production d’EMHV (par la société Lurgi) [4]

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Figure 5 : Schéma de principe d’un procédé en discontinu (procédé d’Estherfip-IFP Energies


nouvelles et Axens) [4]

En produisant du biodiesel à partir d’esters méthyliques, de l’oxygène est produit mais


dont les propriétés gênent la fonction de carburant. Pour y remédier, il existe une autre voie
de production : l’hydrotraitement, un processus qui permet d’améliorer les propriétés des
hydrocarbures en les traitant avec de l’hydrogène sous haute pression et température suivi
d’une étape d’hydroisomérisation pour augmenter les performances du carburant et
permettre une faible émission de polluants.

2 - Étude comparative

La production de biodiesel a donc connu son essor dans les années 90 et a vu depuis
divers procédés toujours plus optimisés. Il s’agira ici de comparer chaque paramètre pour
nous permettre de choisir notamment l’huile, la voie de synthèse, le type de catalyse et le
type de chauffage pour répondre aux exigences de ChemA7.
a. Choix de l’huile
Il existe 3 générations de biocarburants différentes. La première s’effectue à partir
d'huiles végétales ou animales, la deuxième à partir de sources ligno-cellulosiques tels que le
bois, la paille, ou encore les feuilles. La troisième génération utilise des microalgues dont
l’huile est ensuite extraite. Le sujet était la production de biodiesel à partir d’huile : la
deuxième génération n’entre donc pas dans celui-ci.

La troisième génération présente de nombreux avantages écologiques mais également


un bon rendement. En effet, certaines microalgues contiennent jusqu'à 60% de lipides, et
toutes les cellules sont utilisables, à la différence d'un palmier. De plus, la culture de
microalgues n’entre pas en compétition avec l’agriculture, ce qui n’est pas le cas de la
première génération. Enfin, ces microorganismes nécessitent uniquement de la lumière et du

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CO pour pousser. La production d’algocarburants peut ainsi absorber une partie des rejets
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industriels carbonés et être couplée au recyclage des eaux usées.

Néanmoins, la production de biodiesel à partir de microalgues reste encore au stade de


recherche. En effet, produire 50 000 t/an d’algocarburants est inenvisageable pour l’instant ;
la culture de microalgues est encore insuffisante.

La première génération de biocarburants est donc la plus adaptée au sujet. La deuxième


problématique est de sélectionner la meilleure huile, c’est-à-dire celle qui correspond au
meilleur rendement tout en ayant un coût assez faible.

Actuellement, les huiles les plus utilisées en France sont les huiles de tournesol, de colza
et de soja. L’huile de colza a un meilleur rendement que l’huile de tournesol et est plus
écologique que l’huile de soja, car le soja est souvent cause de nombreuses déforestations
comme en Amérique du Sud.

Des articles montrent qu’il est possible de produire du biodiesel à partir d’huiles
recyclées telles que des huiles de friture, ce qui est intéressant d’un point de vue écologique.
Par exemple, l’entreprise McDonald’s met à disposition 6 500 t/an d’huiles usagées.

Cependant, les normes sont nombreuses quant aux recyclages de ces huiles et plusieurs
traitements préalables sont nécessaires avant une deuxième utilisation. De plus, la quantité
d’huile usagée serait trop importante pour la production demandée car beaucoup de sites
d’approvisionnement seraient nécessaires, ce qui est difficile à gérer d’un point de vue
logistique. L’huile de colza non recyclée semble donc la plus adaptée au sujet.

b. Choix de la voie de synthèse


Il existe 4 voies de synthèse principales du biodiesel à partir d’huiles végétales ou de
graisses animales.

Voie de Mélange direct : Microémulsion : Craquage Transestérification


synthèse huile mélangée à émulsion d’huile thermique
du Diesel (gouttes de ~10 nm) par pyrolyse
standard injectée dans le
moteur

Avantages Facile à mettre en Relativement facile à Biodiesel Qualité de carburant


œuvre mettre en œuvre proche du Indice de cétane élevé
diesel : bonne efficacité de
pétrolier combustion

Inconvénient Viscosité élevée Indice de cétane plus Coût élevé Produits secondaires
s Volatilité faible faible ⇒ combustion car forts (glycérol et/ou savon)
⇒ Encrassement incomplète du besoins en
du moteur mélange énergie

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Il paraît donc judicieux d’utiliser la transestérification, dont le principe est de


convertir les triglycérides composant les huiles (triesters de glycérol et d'acides gras) en
esters d’alkyle, dont la viscosité est proche de celle du diesel traditionnel. On obtient ainsi un
biodiesel de bonne qualité avec un indice de cétane élevé et un coproduit facilement
revalorisable : le glycérol.

Néanmoins la transestérification d’huile peut se faire via différents types de catalyses :


acide, basique ou enzymatique et pour chaque type en catalyse homogène ou hétérogène.
[3],[5]

c. Choix du type de catalyse


Pour réaliser la transestérification, le choix de catalyse est crucial. En effet, il est possible
de réaliser la réaction choisie sans catalyseur mais seulement en conditions supercritiques,
ce qui n’est pas envisageable dans le cadre de ce projet.

Un catalyseur est une espèce chimique qui augmente la vitesse d’une réaction chimique,
il peut être solide, liquide ou plus rarement gazeux. Il ne figure pas dans l’équation de la
réaction, n’influence pas le sens d’évolution de la transformation, ni la composition du
système dans l’état final. Il est utilisé en très petite quantité.

Un catalyseur est associé à une réaction mais une réaction peut avoir plusieurs
catalyseurs. Une catalyse est dite homogène lorsque le catalyseur et les réactifs forment une
seule phase, à l’inverse une catalyse est dite hétérogène lorsque le catalyseur et les réactifs
forment plusieurs phases. Généralement, le catalyseur est solide et les réactifs sont à l’état
liquide ou gazeux.

Il existe trois types de catalyse pouvant être mis en œuvre industriellement : la catalyse
acide, basique et enzymatique. Pour les catalyses acides et basiques il faut aussi se poser la
question d’une catalyse homogène ou hétérogène (La catalyse enzymatique étant toujours
homogène). Un choix se présente donc pour trouver la catalyse la plus adaptée pour réaliser
notre réaction et respecter l’objectif de production de 50 000 t/an.

La catalyse enzymatique semble être la méthode la moins adaptée au contexte car elle
est au stade de recherche. En effet, il est ardu de trouver une enzyme correcte pour la
réaction mise en œuvre car beaucoup d’enzymes sont dénaturées en présence d’alcools à
chaîne courte, or le méthanol est le second réactif de la réaction. Des solutions peuvent être
misent en œuvre pour éviter cette dénaturation comme la présence d’un co-solvant,
cependant cette solution rend le procédé plus coûteux.

La catalyse basique pourrait donc être envisageable car elle ne présente pas les mêmes
défauts que l’enzymatique. Elle possède un bon rendement, elle ne nécessite pas de
travailler à haute température (50-70°C), la réaction est rapide (4h) et le catalyseur utilisé est
peu coûteux et est à utiliser à faible quantité.

Or cette méthode possède deux défauts non négligeables dans le cadre de ce projet. En
effet, elle demande plusieurs étapes de purification et de lavage car il y a production de

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savon en plus du glycérol. Une grosse quantité d’eau est donc nécessaire pour réaliser ces
étapes, ce qui pose problème d’un point de vue logistique mais aussi énergétique et
environnemental.

La catalyse acide, quant à elle, nécessite une faible quantité de catalyseur qui est peu
coûteux et améliore le rendement de la réaction. De plus, elle ne produit pas de savon, ce
qui supprime l’étape de lavage et améliore grandement la séparation des produits. Cette
méthode catalytique présente quelques contreparties comme le fait de devoir chauffer
davantage que la catalyse basique (60-120°C contre 50-70°C) et le fait que la réaction soit
plutôt lente (12h contre 4h pour la basique).

Malgré ces légers désavantages, la catalyse acide est celle qui présente des avantages
plus importants dans le cadre de ce sujet. Notamment pour la mise en place du procédé et
un rendement supérieur. C’est donc la catalyse acide qui est retenue.

A présent il faut se poser la question d’un catalyseur homogène ou hétérogène. La


catalyse homogène présente des difficultés qui sont évitables en catalyse hétérogène.
Sachant que les réactifs sont de l’alcool et de l’huile, le système est biphasique.
L’introduction d’un catalyseur homogène entraînerait une phase contenant l'alcool et le
catalyseur et de l’autre une phase contenant l’huile, ce qui pose problème en termes
d’efficacité et notamment de surface de contact.

Il y a aussi la problématique d’avoir une quantité de catalyseur en sortie du réacteur, ce


qui soulève plusieurs questions : quelle quantité ? peut-on la recycler ? si oui, doit-on ajouter
une étape de séparation ? Ce sont autant de questions dont les réponses restent en suspens
et qui peuvent être évitées avec un catalyseur hétérogène solide, qui lui ne sortira pas du
réacteur et peut être placé de sorte à optimiser le contact surfacique.

Le seul inconvénient est une limitation diffusionnelle assez importante mais qui est moins
problématique dans ce projet que les inconvénients de la catalyse homogène. D’après toutes
ces informations, le type de catalyse le plus adapté ici est bien la catalyse hétérogène acide.
[7],[8]

d. Choix du type de chauffage


Il existe trois types de méthodes de chauffage pour la production de biodiesel : le
chauffage conventionnel, le chauffage supercritique et le chauffage par micro-ondes.

Le chauffage conventionnel consiste à transférer la chaleur d’un fluide à un autre fluide


sans qu’ils se mélangent. L’échangeur thermique est généralement composé d’un faisceau
tubulaire, d’une calandre, de plaques tubulaires ainsi que de boîtes de distribution.
L’échangeur tubulaire est le plus largement utilisé dans l’industrie, il consiste en un échange
thermique entre 2 fluides, un fluide « process » et un fluide dit « caloporteur ».

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Figure 7 : Echangeur tubulaire [6]

Le chauffage supercritique quant à lui consiste à se placer à des températures et des


pressions très élevées, ce qui permet dans le cas de la transestérification d’huile de se placer
dans des conditions, où on a qu’une phase là où en conditions plus conventionnelles le
mélange est biphasique.

Le chauffage par micro-ondes est celui dont le temps de réaction est le plus faible, entre
3 et 6 minutes. Le temps de réaction peut aller jusqu’à 2h pour la méthode conventionnelle.
En termes de température de réaction, les méthodes conventionnelles et par micro-ondes
requièrent des températures abordables, de 40°C à 100°C contre des températures qui
varient de 250°C à 400°C pour la méthode supercritique. Il n’y a que pour la méthode
supercritique que la pression de travail est très élevée sinon pour les deux autres méthodes,
la réaction se fait à pression atmosphérique.

En utilisant les micro-ondes, il y a également très peu de pertes thermiques et le


processus consomme très peu d’énergie contrairement aux deux autres méthodes où la
conversion d’énergie électrique en énergie thermique est très énergivore.

Ainsi, la méthode de chauffage par micro-ondes semble la plus pertinente. Elle permet
une efficacité très élevée (rendement 4,1% supérieur par rapport à la méthode
conventionnelle) et des produits finaux plus propres pour un faible temps de réaction.

Cependant, bien que le chauffage par micro-onde semble idéal, il n’est néanmoins pas
applicable à l’échelle industrielle. C’est pour cela que le chauffage conventionnel sera préféré
pour apporter la chaleur nécessaire au procédé.

Les paramètres principaux étant maintenant fixés, il est possible de choisir un procédé
qui respecte ces conditions. Ce procédé est le procédé Esterfip-H dont le principe et le
fonctionnement sera détaillé juste après.

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3 - Procédé Esterfip-H

Les entrées de méthanol et d’huile de Colza sont tout d’abord mises sous pression et
à température pour atteindre les conditions du premier réacteur (170-210°C et 62 bar). En
sortie du réacteur se trouve un premier séparateur flash qui permet de séparer partiellement
le méthanol afin d’en recycler une partie et d’en garder une autre pour la suite du procédé.
Ce séparateur fonctionne sur la différence de température d'ébullition qu’il y a entre le
méthanol et le reste des molécules.

Il y a ensuite un décanteur qui permet de séparer le glycérol et le reste pour pouvoir


avoir une entrée dans le deuxième réacteur avec moins de glycérol. Cela permet d’avoir un
meilleur taux de conversion car le glycérol est l’un des deux produits de la réaction. En
l’enlevant on déplace donc la réaction dans le sens souhaité. Ce qui explique l’utilisation non
conventionnelle de deux réacteurs dans le procédé pour une même réaction.

En entrée du second réacteur on introduit le courant qui ne contient plus de glycérol


et moins de méthanol. En sortie du réacteur, il y a deux séparateurs flash mis en cascade qui
permettent de retirer le reste de méthanol. Cela permet d’obtenir une meilleure séparation
et d’arriver au critère de composition pour le biodiesel. Ces deux courants composés de
méthanol sont ensuite ajoutés au courant de recyclage du méthanol.

On trouve ensuite un deuxième décanteur qui permet de séparer les deux produits
de réaction, l’ester et le glycérol. La partie glycérol est introduite dans le courant de glycérol
déjà existant qui provient du premier décanteur. Le deuxième courant sortant du décanteur
est composé uniquement d’ester, ce qui se trouve être le produit que l’on souhaite.

Les courants de glycérol récupérés sont enfin introduits dans un séparateur flash pour
récupérer les traces de méthanol restantes. Puis ce courant passe dans un dernier décanteur
qui sépare le glycérol des esters. Les esters sont introduits en recyclage au niveau de l’entrée
du deuxième réacteur alors que le glycérol peut lui être récupéré comme co-produit purifié
de la réaction et donc vendu comme tel.

L’une des spécificités de ce procédé est la manière de catalyser la réaction dans les
deux réacteurs. Le catalyseur est produit à partir de billes d’alumine, ayant une surface de
départ de 146 m et un volume de pores de 1,1 cm /g. Celles-ci sont imprégnées de nitrate de
2 3

zinc de formule Zn(NO₃)₂, puis soumises à une calcination à 500°C. Ces opérations sont
répétées plusieurs fois. Le catalyseur ainsi produit contient 29% de zinc.

Pour obtenir 95% de conversion en ester, les conditions optimales sont un VVH de
0,062 pour l’huile et un temps de séjour de 350 minutes. Pour obtenir 85% de conversion, ce
qui est suffisant pour la première étape, les conditions requises sont un VVH de 2 et un
temps de séjour de 20 minutes. [3]

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4 - Réaction mise en jeu

Le procédé Esterfip-H met en jeu la réaction de transestérification d’huile végétale


(triglycérides) par un alcool en présence d’un catalyseur, selon le bilan suivant (Figure 8) [7] :

Figure 8 : Bilan réactionnel général de la transestérification d’un triglycéride [5]

Ce bilan peut se décomposer en trois réactions de transestérification successives et


équilibrées sur la même molécule initiale de triglycéride TG (Figure 9). Les molécules
intermédiaires sont alors la diglycéride DG et la mono glycéride MG. On obtient 3 équivalents
d’esters (biodiesel) ainsi qu’un équivalent de glycérol.

Figure 9 : Bilan réactionnel général détaillé : transestérification d’un triglycéride [5]

Dans notre étude nous assimilons dans un premier temps l’huile de colza à la
molécule de trioléine (Figure 10) où les trois groupes Ri sont identiques et présentent une
insaturation.

Figure 10 : Molécule de Trioléine [8]

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L’alcool utilisé dans ce procédé est le méthanol, ainsi l’ester obtenu est l’oléate de
méthyle (Figure 12).

Figure 11 : Molécule d’oléate de méthyle [9]

La réaction est réalisée ici en présence d’aluminate de zinc ZnAl2O4 (Figure 13) un
catalyseur hétérogène solide qui est fortement lié au procédé. Celui-ci présente à la fois des
sites basiques et des sites acides mais c’est son caractère basique qui prédomine [7].

Figure 12 : Molécule d’oléate de méthyle [4]

Nous présentons ici le mécanisme de la réaction en catalyse basique homogène (en


présence de NaOH) car il permet de décrire correctement le processus à l’échelle moléculaire
sans prendre en compte les phénomènes d’adsorption.

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Figure 13 : Mécanisme de la première étape de transestérification d’un triglycéride


Concernant la cinétique de la réaction, une première approche permet d’obtenir une
cinétique d’ordre 2 par rapport aux 2 réactifs par une approche globale de la réaction sans
considérer les phénomènes d’adsorption (Figure 14) [3] :

Figure 14 : Loi cinétique et données cinétiques globales sans adsorption [3]

5 - Produits chimiques utilisés

a. Toxicité et sécurité
Il faut utiliser des équipements de protection individuel pour manipuler chaque réactif et
produit. L’huile de colza, le catalyseur, le biodiesel et le glycérol ne sont pas toxiques pour
l’homme ni dangereux pour l’environnement. Il faut cependant faire attention à l’utilisation
du méthanol, inflammable, très toxique et dangereux pour la santé.

De plus, le méthanol se trouve à l’état gazeux lors de sa séparation avec le glycérol et


l’ester. Il est donc primordial de connaître les données sur l’inflammabilité du méthanol :

Point éclair : 11°C


LIE : 6,7 %vol/air
LSE : 36 %vol/air
TAI : 385°C

Il ne faut pas oublier que le biodiesel reste un carburant, donc un combustible. D’autres
produits inflammables ou présentant des dangers d’incendie ou d’explosion interviennent au
cours du cycle de vie des biodiesels, notamment dans les unités de trituration des graines ou
dans les stockages de co-produits d’origine végétale. En effet, plusieurs accidents ont été
répertoriés à la fin des années 2000 aux Etats-Unis, mettant en avant une explosion de
biodiesel.

17
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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

b. Applications
L’huile de colza est principalement utilisée dans l’alimentation. Elle est également l’huile
principalement utilisée dans la production de biodiesel en Europe actuellement.

Le méthanol est souvent utilisé comme solvant et est principalement utilisé comme
matière première pour la synthèse d’autres produits chimiques, tels que le formaldéhyde,
ensuite converti en matières plastiques, en peinture, en résines ou en explosifs. [10]

Le glycérol est un coproduit dans la production de biodiesel. Il est possible de le


revaloriser ; le glycérol peut être revendu après séparation mais sans purification préalable,
ou transformé puis revendu pour être utilisé dans des domaines tels que le pharmaceutique,
la cosmétique ou encore les résines.

Le biodiesel est majoritairement utilisé sous forme d’additifs ou de complément aux


carburants fossiles. En 2019 en France, 7,3% de l'énergie contenue dans le gazole provenait
de biocarburants. [11]

c. Propriétés physico-chimiques

Composant Masse molaire (kg/kmol) T (°C) T (°C)


fus éb Densité à 15°C (kg/m)

Eau 18 0 100 998,6

Méthanol 32 -97,6 65 795,65

Glycérol 92,1 17,8 290 1265,1

Ester 296,5 -20 344 876,9

Monoglycéride 356,6 - 358 941,1

Diglycéride 621,1 - 367 928,1

Huile (Triglycéride) 885,5 - 375 915,6

Acide oléique 282,5 15 370 892,1

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II – BILANS MATIERE ET ENERGIE

1 - Bilan matière

a. Bilan entrée-sortie

19
b. Bilan détaillé de l’installation
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1
2 - Bilan énergie

Pour la partie bilan d’énergie, un calcul sur tous les échangeurs du procédés et les
deux bouilleurs des distillations a été fait. Pour réaliser ce calcul deux hypothèses
importantes ont été réalisées avec conscience. La première est la non considération du
travail des pompes pour mettre les courants en surpression à 62 bars ou sous pression à 0.4
bars. Pour la deuxième, les capacités calorifiques récupérées sur ProPhy étaient des
fonctions du 4 degré. Il était donc difficile de calculer les températures des mélanges dans le
procédé. Un Cp moyen a donc été considéré.

Là aussi une question se pose pour la température qu’il fallait choisir pour calculer le
Cp moyen et une réflexion s’est donc tenue. Comme les températures du procédé varient
entre 300 et 600K, le Cp moyen a été calculé à la moyenne de température dans tout le
procédé, c’est à dire à 450 K.

Même si cette hypothèse est importante, elle a été réalisée pour pouvoir calculer
facilement les températures et donc les consommations. Ces consommations sont donc
approximatives mais l’ordre d’idée reste le même et il n’y aurait pas eu de grande différence
de consommation car l’évolution des capacités molaires n’est pas exponentielle.

Le calcul de la consommation totale ne prend pas en compte les échangeurs où il


serait possible de récupérer de l’énergie avec une baisse de température du courant mais
uniquement les échangeurs dont la consommation restera inchangée. Alors la
consommation qui sera exprimée ensuite pourrait être inférieure grâce à des boucles de
valorisation énergétique qui permettraient d’améliorer la consommation globale du procédé.

Ceci a été réfléchi dans le cadre de ce projet, mais par manque de temps ces courants
de valorisation n’ont pas été mis en place même s’ils sont nécessaires d’un point de vue
industriel pour gagner en profit mais aussi assurer l’aspect environnemental du projet.

Selon ce calcul le procédé consommerait 1.38 MW avec pour plus gros pôle de
consommation la mise en température des deux courant entrant dans les réacteurs avec des
consommations respectives de 0.47 et 0.43 MW. Ceci n’est pas choquant sachant que cette
mise en condition revient à augmenter la température du courant de plus de 150°C.

Comme mentionné précédemment, si la récupération totale de l’énergie avait été


faite sur tous les échangeurs, la consommation du procédé aurait été de 0.62 MW. A noter
qu’en considérant les pompes, une consommation bien plus importante aurait été trouvée
car il faut augmenter deux fois la pression jusqu’à 62 bars et la réduire deux fois à 0.4 bars.
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III – PRE-DIMENSIONNEMENT DES DIFFERENTS APPAREILS

1 - Réacteurs

La réaction étant hétérogène, nous considérons des réacteurs à lits fixes qui contiennent
le catalyseur. Nous considérerons de plus que le comportement de ce réacteur est semblable
à celle d’un réacteur piston. Le prédimensionnement consiste dans un premier temps à
déterminer comment évolue la température dans le réacteur. On cherchera ensuite à
calculer la masse de catalyseur dans le réacteur nécessaire pour mener à bien la réaction. On
pourra alors déterminer le volume du réacteur correspondant.

a. Evolution de la température
L’étude de la température a pour objectif de choisir la nature de fonctionnement du
réacteur (adiabatique ou isotherme) ainsi on se contentera de la mener dans le premier
réacteur. On peut déterminer l’évolution de la température T dans le réacteur en réalisant un
bilan enthalpique. On considère que ∆ H = -45.65 kJ.mol varie peu avec la température et on
r
-1

prendra les valeurs moyennes des C . p,i

Le courant d’entrée du réacteur est composé de trioléine T et de méthanol MeOH à la


température T , ainsi :
E

On obtient alors l’expression de T le long du réacteur :

On trace l’évolution de T avec X dans le premier réacteur avec T = 473.15 K , X en utilisant


T E TS

les débits déterminés dans la partie II.1. (Figure 15).

1
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Figure 15 : Détermination de la gamme de température dans le premier réacteur

On remarque que la température augmente et évolue entre TE = 473.15 K et TS = 488.3 K


ceci est cohérent avec la nature exothermique de la réaction, pour autant l’évolution reste
faible et on pourra ainsi Considérer un fonctionnement adiabatique des réacteurs.

b. Masse de catalyseur pour un taux de conversion XTS donné


En effectuant un bilan de matière sur la trioléine T dans le réacteur, on obtient
l’expression suivante :

Avec, d’après la loi cinétique décrite en I.4. :

2
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On peut exprimer F et F
T MeOH en fonction du taux de conversion X : T

Enfin, on peut calculer m en sommant Δm entre X = 0 et X = X :


cat cat T T TS

c. Volume du réacteur correspondant


Il est nécessaire de connaître le lien entre masse de catalyseur et volume de réacteur
pour dimensionner ce dernier. On peut considérer deux paramètres qui dépendent de la
conception du réacteur :
- La fraction de vide ∅, qui représente la part du volume vide dans le catalyseur,
- Le taux de remplissage du réacteur τ, qui représente la part du réacteur occupée par
le catalyseur.
-
Ainsi le volume effectif de catalyseur s’exprime de la façon suivante :

On prendra pour notre procédé ∅ = 0.45 et τ = 0.70 [13]. Le catalyseur utilisé ici possède une
masse volumique ρ égale à 4000 kg.m
cat
-3.

Finalement on peut obtenir le volume du réacteur avec :

Voici les résultats obtenus pour chacun des 2 réacteurs :

Réacteur Réacteur
1 2

Taux de conversion X TS 0.90 0.97

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Masse de catalyseur m cat 8.169 t 29.215 t

Volume du réacteur V piston 37.1 m3


132.8 m 3

Le volume du réacteur 1 est satisfaisant dans le cadre d'une production de 50 000


t/an de biodiesel [7] et correspond par exemple à un réacteur cylindrique de hauteur et de
diamètre.

Concernant le réacteur 2, le volume trouvé semble excessivement élevé. Cela


s’explique par la présence de biodiesel issu de la première réaction dans le deuxième
réacteur qui diminue la concentration en réactif dans le milieu réactionnel sans diminuer le
débit. Ainsi la vitesse de réaction est beaucoup plus faible et la réaction nécessite une plus
grande masse de catalyseur.

2 - Décanteurs

Dans ce procédé il y a 3 décanteurs qui permettent de séparer deux phases liquides


immiscibles. Bien que le dimensionnement ne soit pas abordé cette année, des cours sont
disponible sur moodle. Cependant ces cours traitent majoritairement du dimensionnement
de décanteurs solide-liquide et non liquide-liquide.

Sur le site des techniques de l’ingénieur en revanche, il y a des informations de


dimensionnement pour décanteurs liquide-liquide mais la théorie est pour l’instant hors
de portée de l’équipe Total’y Spies.

C’est pour cela, qu’ici, il n’est pas possible de dimensionner ces décanteurs. D’après la
thèse Biodiesel Production by the Esterfip-H Process [3], dont les conditions opératoires sont
similaires à ce projet, les décanteurs fonctionnent à 50°C et à 1 atm, on retiendra donc ces
valeurs pour effectuer les calculs.

3 - Colonne à distiller ou Flash

Il y a deux distillations dans l’installation. La première permet de séparer un mélange


méthanol-glycérol et la deuxième un mélange méthanol-oléate de méthyle. Les deux
distillations sont basées sur le modèle UNIFAC, qui est un modèle prédictif.

Pour dimensionner les colonnes à distiller, la méthode de MacCabe et Thiele est


souvent utilisée. Cependant, cette méthode s’appuie sur des hypothèses qu’il faut vérifier.
Les hypothèses sont que la pression à l’intérieur de la colonne est constante, le régime est
permanent, le condenseur est considéré comme total, il n’y a pas de pertes de charge, la
colonne est adiabatique et les débits molaires sont constants par zone.

La colonne à distiller est à une pression de 0,04 MPa, c’est-à-dire sous atmosphère
sous-vide. En effet, la température d’ébullition du glycérol est de 290°C. Travailler sous-vide
permet donc d’abaisser cette température d’ébullition afin de chauffer moins l’installation.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

Figure 16 : Détermination du nombre d’étages théoriques de la colonne à distiller de la séparation 4


(méthanol-oléate de méthyle)

Légende :
__ courbe d’équilibre
__ tracés
__ étages théoriques

Le distillat est considéré pur. L’entrée de la colonne contenait une fraction molaire de
0,01 en méthanol. Les caractéristiques de la colonne ont été obtenues par méthode
graphique. Le reflux de la colonne est de 0,03, le nombre d’étages théoriques est de 4 et
l’alimentation se trouve au niveau du deuxième étage.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

Figure 19 : Détermination du nombre d’étages théoriques de la colonne à distiller de la séparation 6


(méthanol-glycérol)

L’entrée de la colonne contenait une fraction molaire de 0,07 en méthanol. Pour cette
colonne, le reflux est de 1,99, le nombre d’étages théoriques est de 4 et l’alimentation se
trouve au niveau du deuxième étage.

Légende :
__ courbe d’équilibre
__ tracés
__ étages théoriques
Points expérimentaux (DECHEMA)

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IV – ASPECTS SECURITE ET ENVIRONNEMENT


La production de biodiesel à partir d’huile de colza permet une réduction de 59% des
gaz à effet de serre par rapport au gazole. De plus, la réduction de la consommation
d’énergie non renouvelable par rapport à l’énergie fossile est de 65%.

Ensuite, la catalyse hétérogène est plus écologique que la catalyse homogène. En


effet, pour la catalyse hétérogène, le catalyseur est en petite quantité et il peut être
régénéré. À l'inverse, le catalyseur homogène rend la séparation avec les produits difficile, et
génère des sous-produits indésirables, qu’il faut séparer du produit d’intérêt puis traiter.

Le glycérol est un coproduit dans la production de biodiesel. Il peut être valorisé de


différentes manières, notamment par le biais de procédés chimiques et enzymatiques
permettant de le convertir en éthers, éthanol, acide citrique, et bien d'autres composés.
Ainsi, il peut être utilisé dans diverses applications industrielles dans la pharmaceutique ou la
cosmétique, ce qui ajoute à son intérêt commercial et à la rentabilité de la production de
biodiesel d’autant plus que son prix de vente au kg baisse d’année en année.

CONCLUSION
Total’y Spies propose donc à la société ChemA7 une version adaptée du procédé
Esterfip-H qui consiste en la transestérification d’huile de colza en biodiesel, pur à 99,86 %
(ce qui est supérieur au standard européen de 96,5%) [3], à hauteur de 50 000 t/an.

La démarche a été la suivante : se documenter sur les procédés existants, les


comparer et choisir celui qui était le plus adaptés selon les critères imposés. Bien que dans
l’industrie la transestérification par catalyse basique soit la voie de synthèse la plus utilisée,
le choix s’est porté sur le Procédé Esterfip-H, qui bénéficie des avantages de la catalyse acide,
sachant que le catalyseur ait tout de même des propriétés acidobasiques et que la réaction
se fasse en catalyse basique.

Les avantages sont : pas de production de savon donc pas de lavage, des séparations
plus faciles à réaliser et un rendement supérieur. Il a ensuite été question d’établir les bilans
matières puis de pré-dimensionner les principaux éléments (échangeurs thermiques,
décanteurs et colonnes de distillation).

Bien que l’installation ait été pensé pour réduire son empreinte environnementale, le
produit synthétisé, à savoir le biodiesel, est un non-sens en lui-même. En effet, une étude
commandée par la Commission européenne (étude de l’ONG européenne Transport
& Environnement publiée en 2016) montre que le litre de biodiesel issu du colza
représenterait 1,2 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que le litre de diesel. Tandis
que celui de soja en émet 2 fois plus et celui l'huile de palme 3 fois plus. [12]

Malgré cette déception environnementale, ce projet a permis à Total’y Spies de


mobiliser toutes ses connaissances en matière de prédimensionnement des procédés et a su
tout au long de ce projet garder une communication fluide, claire et organisée.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

Ce qui a permis une très bonne répartition du travail et de respecter les échéances
fixées pour mener à bien ce projet. Tous les membres de l’équipe garderont en mémoire une
semaine intense et enrichissante, qui a fortement consolidée les compétences acquises et
qui vient clôturer en beauté cette fin d’année.

OUVERTURE
Comme évoqué précédemment la production de biodiesel première génération est
un non-sens écologique. Néanmoins il est possible de récupérer des déchets de la biomasse
et des huiles usagées pour produire un biodiesel plus propre. En effet dans ce cas-là,
l’empreinte carbone des cultures de la première génération ne sont plus un problème.

Cependant dans l’annexe 3 on constate que le bioéthanol est en moyenne moins


polluant que le diesel conventionnel et peut lui aussi être produit à partir de biomasse déjà
utilisée. Mais une des solutions les plus propres reste le biocarburant 3eme génération issue
de microalgues. L’enjeu qui réside dans ce type de carburant est de développer une culture
de matière première en quantité suffisante pour industrialiser sa production.

En 2019, la production d'électricité reste le premier secteur émetteur de CO2 dans le


monde, avec 41 % du total des émissions dues à la combustion d'énergie. Elle est suivie par
les transports (24 %) et l'industrie (19 %, y compris la construction).

A eux trois, ces secteurs représentent 84% des émissions mondiales de CO2. Bien que
la production de carburant ne soit pas à elle seule responsable de ces émissions, elle occupe
néanmoins une place centrale de cette problématique, car elle nécessite des industries, de
l’énergie à grande échelle et est en corrélation directe avec les émissions de CO2 des
transports.

A ce titre, la multiplication d’objectif en regard de la production de carburant se


mettent en place à l’échelle nationale et internationale. On parle même de « 50% de
biocarburants dans les avions en 2050. C'est l'objectif ambitieux de la feuille de route
nationale, dévoilée par Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire en
visite à Airbus à Toulouse » en janvier 2020. [14]

Des objectifs ambitieux certes, mais terriblement nécessaires au vu du dérèglement


climatique dont les conséquences pèsent de plus en plus sur nos sociétés. C’est à nous, en
tant qu’ingénieur, d’apporter les solutions technologiques de demain, tout en œuvrant dans
notre sphère privée chacun à notre échelle.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

BIBLIOGRAPHIE
[1] « La population mondiale peut-elle se passer de l’huile de palme ? » Techniques de l’Ingénieur,
https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/la-population-mondiale-peut-elle-se-passer-d
e-lhuile-de-palme-16532/. Consulté le 19 juin 2023.

[2] 2020 EU Biodiesel Production Remains Stable, Consumption down 6% | BiodieselMagazine.Com.


https://biodieselmagazine.com/articles/2517090/2020-eu-biodiesel-production-remains-stable-cons
umption-down-6.
Consulté le 19 juin 2023.

[3] F. a and.A. Hanna. Biodiesel production : a review. Bioresource technology, 70(1) :1–15,
1999.https://www.researchgate.net/publication/316867804_Biodiesel_production_technologies_Rev
iew

[4] BALLERINI, Daniel. Les biocarburants: répondre aux défis énergétiques et environnementaux des
transports. Editions Technip, 2011.

[5] THÈSE DE DOCTORAT Étude expérimentale et théorique de la transestérification des huiles


végétales par catalyse hétérogène : approche multi-étagée du procédé de synthèse du
biodiesel https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01751190/document
Présentée et soutenue publiquement le 12 Décembre 2014 à Nancy pour l’obtention du Doctorat de
l’Université de Lorraine (spécialité Génie des Procédés et des Produits) par Florent ALLAIN Directeur
de thèse : Laurent Falk Codirecteur de thèse : Jean-François Portha

[6] « Echangeur thermique - Fonctionnement & types - Conception & Fabrication ». Labbe Process
equipment, https://www.labbe-france.fr/echangeur-de-chaleur/.
Consulté le 19 juin 2023.

[7] Allain, Florent. Étude expérimentale et théorique de la transestérification des huiles végétales par
catalyse hétérogène : approche multi-étagée du procédé de synthèse du biodiesel. Diss. Université de
Lorraine, 2014.

[8] « Trioléine ». Wikipédia, 24 mai 2023. Wikipedia,


https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Triol%C3%A9ine&oldid=204567619.

[9] « Acide oléique ». Wikipédia, 6 novembre 2022. Wikipedia,


https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Acide_ol%C3%A9ique&oldid=198437811.

[10] « Méthanol - Produits SCF ». Société Chimique de France (SCF),


https://new.societechimiquedefrance.fr/produits/methanol/.
Consulté le 19 juin 2023.

[11] « Biocarburants ». Ministères Écologie Énergie Territoires,


https://www.ecologie.gouv.fr/biocarburants.
Consulté le 19 juin 2023.

[12] « Les biocarburants émettent plus de CO2 que l’essence et le diesel ». Le Monde.fr, 28 avril
2016. Le Monde,
https://www.lemonde.fr/energies/article/2016/04/28/les-biocarburants-emettent-plus-de-co2-que-l-
essence-et-le-diesel_4910371_1653054.html.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

[13] Øien, Marianne. "Biodiesel Production by the Esterfip-H Process." Norwegian University
of (2013).
[14] « 50% de biocarburants dans les avions d’ici 2050, annonce la ministre Elisabeth Borne
en visite à Airbus ». France 3 Occitanie, 27 janvier 2020,
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-biocarbu
rants-au-coeur-visite-ministre-elisabeth-borne-airbus-1779515.html.

[15] Dictionnaire technique multilingue, Lexique - Production de biodiesel : schéma


d¿installation (Brevet ADM) - Techniques de l’Ingénieur.
https://www.techniques-ingenieur.fr/lexique/production-de-biodiesel-schema-d-installation-
brevet-adm-12118.html. Consulté le 20 juin 2023.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

ANNEXES

1 – Lexique

Production de biodiesel à partir d’huile

LEXIQUE A/01
20.06.2023 BIBLI./01
Bibliographie

Biomasse : Partie biodégradable des déchets et résidus agricoles, industriels et ménagers, utilisable
comme énergie.

Biocarburant 1ère génération : Agrocarburant produit à partir de cultures destinées


traditionnellement à l'alimentation. Plus spécifiquement, ce sont les organes de réserve des plantes
oléifères (à huile) ou des plantes à sucre qui sont utilisés pour produire du biodiesel ou du
bioéthanol.

Biocarburant 2ème génération : Carburant produit à partir de sources ligno-cellulosiques tels que le
bois, la paille, ou encore les feuilles.

Biocarburant 3eme génération : Carburant produit à partir de microalgues. Pour l’instant au stade de
recherche.

Diesel : Moteur à combustion interne à haute compression provoquant l'autoallumage du


combustible.

Biodiesel : Biocarburant produit à partir d'oléagineux qui, incorporé au gazole, peut être utilisé dans
les moteurs Diesel.

Indice de cétane : Nombre indiquant l'aptitude à s'enflammer d'un combustible pour moteur Diesel
et égal au pourcentage en volume de cétane dans un mélange de référence présentant la même
qualité d'inflammation que le combustible à analyser.

LIE : Limite Inférieure d'Explosivité. La LIE appelée aussi LII (Limite Inférieure d’Inflammabilité) d’un
gaz ou une vapeur est la concentration minimale au-dessus de laquelle il (elle) peut être
enflammé(e). Elle s’exprime en % volume.

LES : Limite Supérieure d'Explosivité. La LSE appelée aussi LSI (Limite Supérieure d’Inflammabilité) est
la concentration maximale d’un gaz ou d’une vapeur dans le mélange au-dessus de laquelle il (elle)
peut être enflammé(e). Elle s’exprime en % volume.

TAI : La température d’auto-inflammation désigne la température la plus basse à partir de laquelle


un mélange gazeux (air-vapeur) s’enflamme spontanément en l’absence d’une source d’inflammation,
comme une flamme ou une étincelle.

Catalyse : Action par laquelle une substance modifie la vitesse d'une réaction chimique, sans
apparaître dans le bilan réactionnel.

11
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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

Production de biodiesel à partir d’huile

LEXIQUE A/01
20.06.2023 BIBLI./02
Bibliographie

Catalyse homogène : Forme de catalyse où le catalyseur et les réactifs sont dans la même phase.

Catalyse homogène/hétérogène : Forme de catalyse où le catalyseur et les réactifs sont dans des
phases différentes.

Enzyme : Protéine accélérant les réactions chimiques de l'organisme.

Transestérification : Modification, par l'action d'un catalyseur alcalin, de la structure des glycérides
constituant les corps gras, par échange des molécules d'acides gras d'une molécule à une autre.

Esterfip-H : Procédé développé par IFP Energies et Axens, permettant la production de biodiesel à
partir d’huile, en utilisant notamment un catalyseur solide composé d’oxyde de zinc et d’alumine.

IFP : Institut Française du Pétrole.

Décanteur : Appareil qui sert à opérer la décantation.

Réacteur : Nom générique des appareils dans lesquels s'effectue une réaction chimique.

QSE/SELECT : Sigle désignant les domaines Qualité-Sécurité-Environnement/Security Environmental


Legal Control Throughput (Sécurité Environnement Légal Contrôle Productivité)

Triglycéride : Lipide composé de trois molécules d'acide gras reliées à une molécule de glycérol.

Trioléine : Triester du glycérol et de l'acide oléique.

Esters d’alkyle : Molécules comprenant une fonction ester et dont la chaîne secondaire est une
chaîne alkyle

Aluminate de zinc : Minéral de type spinelle généralement vert foncé, mais parfois jaune, gris ou noir
constitué d'un oxyde de zinc et d'aluminium, utilisé en catalyse hétérogène

Oléate de méthyle : Molécule issue de la transesterification de la trioléine (un triglycéride) par le


méthanol (un alcool), comprenant une fonction ester.

Glycérol (ou glycérine): Molécule issue de la transestérification d’un triglycéride par un alcool,
comprenant trois fonctions alcool.

Échangeur thermique : Système ou équipement permettant de transférer un flux de chaleur d'un


fluide chaud à un fluide froid, sans les mélanger, à travers une paroi sans contact direct.

Rendement : Au cours d'une réaction chimique, pourcentage des molécules d'une espèce chimique
soumises à une transformation qui a conduit à un produit donné.

EMHV : Ester Méthylique d'Huile Végétale.

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

Production de biodiesel à partir d’huile

LEXIQUE A/01
20.06.2023 BIBLI./03
Bibliographie

Procédé continu : Procédé dans lequel la matière première est alimentée et traitée en continu dans
le procédé générant un flux constant de produit.

Procédé discontinu : Procédé dans laquelle la matière première est traitée par lots et pour laquelle
chaque étape de production est définie dans le temps.

FFA (AGL) : Free Fatty Acid (Acide gras libre)

Limitation diffusionnelle : Modifications cinétiques d'une réaction biologique liée à un transfert de


matière ou de chaleur du type conductif.

VVH : volume d'huile/volume de catalyseur/heure

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Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

2 – Nomenclature

Production de biodiesel à partir d’huile


B/03
20.06.2023 NOMENCLATURE NOM./01

Symbol Signification
e

∅ Fraction de vide, part du volume vide dans le catalyseur [/]

τ Taux de remplissage du réacteur [/]

ρ cat Masse volumique du catalyseur [masse/volume]

C T Concentration en trioléine dans le mélange réactionnel [mole/volume]

C MeOH Concentration en méthanol dans le mélange réactionnel [mole/volume]

E a Energie d’activation [énergie/mole]

F T Débit molaire en trioléine dans le réacteur [mole/temps]

F MeOH Débit molaire en méthanol dans le réacteur [mole/temps]

F T0 Débit molaire en trioléine à l’entrée du réacteur [mole/temps]

F MeOH0 Débit molaire en méthanol à l’entrée du réacteur [mole/temps]

k Constante de vitesse [volume /mole.temps.masse.]


6

K eq Constante d’équilibre [/]

m cat Masse de catalyseur dans le réacteur [masse]

Q Débit volumique dans le réacteur [volume/temps]

r A Vitesse de réaction pour la trioléine [mole/temps.masse]

r T Vitesse globale de la réaction de transestérification [mole/temps.masse]

R Constante des gaz parfaits [énergie/température.mole]

T Température du milieu réactionnel [température]

T E Température du milieu réactionnel à l’entrée du réacteur [température]

T
, S Température du milieu réactionnel à la sortie du réacteur [température]

V cat Volume de catalyseur dans le réacteur [volume]

V piston Volume du réacteur [volume]

X T Taux d’avancement de la réaction par rapport à la trioléine [/]

X
, TS Taux d’avancement de la réaction par rapport à la trioléine en sortie de réacteur [/]

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Groupe 11 ASM Conception de procédés 1A GC-GP
Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

3 – Diagramme de Gantt

Production de biodiesel à partir d’huile

DIAGRAMME DE GANTT C/04


20.06.2023 SCHEM./01
Schéma

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Groupe 11 ASM Conception de procédés 1A GC-GP
Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

4 – Comparaison des émissions des biocarburants et du carburant fossile

Production de biodiesel à partir d’huile

COMPARAISON EMISSIONS D/05


20.06.2023 SCHEM./01
Schéma

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Groupe 11 ASM Conception de procédés 1A GC-GP
Total’y Spies Production de 50 000 t/an de biodiesel à partir d’huile 2022-23

5 - Flowsheet d’un procédé de transestérification d’huile en catalyse basique

Production de biodiesel à partir d’huile

FLOWSHEET CATALYSE BASIQUE E/06


20.06.2023 SCHEM./01
Schéma

Légende
● 1-Neutralisation méthanolique
● 2-Huile neutralisée démucilaginée
● 3-Méthanol + catalyseur
● 4-Vapeur
● 5-Réaction à deux étages
● 6-Vers traitement de la glycérine
● 7-Lavage à contre-courant à deux étages
● 8-Eau de lavage
● 9-Eau de lavage recyclée
● 10-Vide
● 11-Séchage
● 12-Biodiesel

Source : [15]

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