Vous êtes sur la page 1sur 4

Lycée La Bruyère, Versailles Jeudi 28/02/2013

ECS 2 – Mathématiques

Concours Blanc 2 – Mathématiques II (choix 2 : type HEC)

La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raisonnements
entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent être
éteints et rangés.

Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et poursuivra
sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre

Problème – Méthode de calcul approché d’une intégrale (d’après HEC 1996)

Dans tout le problème, on désigne par n un entier naturel donné supérieur ou égal à 2, et par f une application de
classe C 2n du segment [−1, 1] dans R.
Z 1
On se propose d’établir une méthode de calcul approché de l’intégrale J (f ) = f (t) dt.
−1
(j) (n)
Dans la partie I, on étudie le polynôme Pn = (X 2 − 1)n , ses dérivées Pn et notamment sa dérivée n-ième Pn .
(0)
Par convention, on note Pn = Pn .
Les parties II et III proposent l’étude de deux procédés d’« interpolation polynomiale » de la fonction f . Le premier
permet de définir la méthode utilisée pour le calcul approché de J (f ), le second de majorer l’erreur commise.
On rappelle l’inégalité triangulaire pour les intégrales : pour tout application continue de [a, b] dans R, on a :
Z b Z b
f (t) dt 6 |f (t)| dt.
a a

Partie I – Étude des polynômes Pn

1. Étude des racines de Pn et de ses dérivées

(a) Quelles sont les racines de Pn ? Déterminer leur ordre de multiplicité.


(j) (j)
(b) Déterminer, pour tout j ∈ [[0, n − 1]], les valeurs de Pn (1) et de Pn (−1).
(c) À l’aide d’un théorème du cours dont on rappellera l’énoncé précis, montrer que le polynôme Pn′ admet
au moins une racine dans l’intervalle ] − 1, 1[.
(j)
(d) Montrer plus généralement que pour tout j ∈ [[1, n]], Pn admet au moins j racines dans ] − 1, 1[.
(n)
(e) En déduire que Pn admet exactement n racines réelles distinctes, et que ces racines sont simples et
appartiennent toutes à l’intervalle ] − 1, 1[.

Dans la suite du problème, ces racines sont notées r1 , · · · , rn , avec −1 < r1 < · · · < rn < 1.
2. Calcul d’une intégrale auxiliaire
Z 1
On pose, pour tout couple (p, q) d’entiers naturels, W (p, q) = (t − 1)p (t + 1)q dt.
−1

(a) À l’aide d’une intégration par parties, établir pour tout couple (p, q) de N × N∗ , une relation entre
W (p + 1, q − 1) et W (p, q).
(b) En itérant cette relation, en déduire une relation entre W (2n, 0) et W (n, n).
22n+1 (n!)2
(c) Calculer W (2n, 0), et en déduire que W (n, n) = (−1)n · .
(2n + 1)!

1
3. Calcul d’intégrales associées au polynôme Pn et à ses dérivées

(a) Établir, à l’aide d’une récurrence sur j, que pour tout polynôme Q de R[X], et tout j ∈ [[0, n]],
Z 1 Z 1
Q(t)Pn(j) (t) dt = (−1)j Q(j) (t)Pn (t) dt.
−1 −1

(On pourra penser à faire une intégration par parties)


Z 1
(b) Déterminer Q(t)Pn(n) (t) lorsque Q est un polynôme de degré strictement inférieur à n.
−1
Z 1
(2n)
(c) Expliciter Pn , puis calculer (Pn(n) (t))2 dt.
−1
(On pourra faire intervenir W (n, n))

Partie II – Définition de l’approximation

1. Polynômes d’interpolation de Lagrange


On pose désormais, pour tout entier j de [[1, n]], et pour tout nombre réel x, le polynôme Lj et le réel λj
suivants : Z 1
Y X − ri
Lj = et λj = Lj (t) dt.
rj − ri −1
i∈[[1,n]]
i6=j

(a) Calculer pour tout (i, j) ∈ [[1, n]]2 , Lj (ri ), en distinguant suivant que i est égal à j ou non.
(b) En déduire que (L1 , . . . , Ln ) est une famille libre, puis que c’est une base de l’espace vectoriel Rn−1 [X]
constitué des polynômes de degré inférieur ou égal à n − 1.
(c) Expliciter, dans la base précédente, un polynôme An de degré strictement inférieur à n tel que An (rj ) =
f (rj ) pour tout entier j compris entre 1 et n, et prouver qu’un tel polynôme est unique.
Z 1 Xn
(d) Établir l’égalité An (t) dt = λj f (rj ).
−1 j=1
Z 1
On se propose désormais de prendre pour valeur approchée de l’intégrale J (f ) = f (t) dt l’intégrale J (An ) =
−1
Z 1
An (t) dt, que l’on notera Jn (f ) dans la suite du problème.
−1
n
X
En d’autres termes, on prend pour valeur approchée de l’intégrale J (f ) le nombre réel Jn (f ) = λj f (rj ).
j=1

2. Comparaison de J (P ) et Jn (P ) lorsque P est un polynôme


Dans cette question, on suppose que P est un polynôme.

(a) On suppose que deg(P ) < n.


Comparer J (P ) et Jn (P ).
(b) On suppose que deg(P ) < 2n.
i. Justifier l’existence et l’unicité d’un couple (Q, R) de polynômes tel que :

P = QPn(n) + R et deg(R) < n.

ii. Montrer que deg(Q) < n.


iii. Déduire des résultats de la partie I que J (P ) = J (R).
iv. Comparer Jn (R) et Jn (P ), puis J (P ) et Jn (P ).

2
Partie III – Majoration de l’erreur

1. Polynôme d’interpolation de Hermite de f


(a) À tout polynôme H de l’espace vectoriel R2n−1 [X], on associe l’élément de R2n suivant :

ϕ(H) = (H(r1 ), H ′ (r1 ), H(r2 ), H ′ (r2 ), . . . , H(rn ), H ′ (rn )).

Établir que ϕ est une application linéaire de R2n−1 [X] dans R2n .
(b) Déterminer le noyau de ϕ et en déduire que ϕ est un isomorphisme.
(c) En déduire qu’il existe un polynôme Bn de degré strictement inférieur à 2n et un seul tel que :

∀j ∈ [[1, n]], Bn (rj ) = f (rj ) et Bn′ (rj ) = f ′ (rj ).

(d) Déduire des résultats précédents que J (Bn ) = Jn (Bn ), puis enfin que J (Bn ) = Jn (f ).
2. Majoration de |J (f ) − Jn (f )|

(a) Justifier que |f (2n) | admet sur l’intervalle [−1, 1] un maximum, que l’on notera M2n (f ).
(b) Dans cette question, on désigne par x un nombre réel donné de [−1, 1], distinct des nombres r1 , . . . , rn .
On définit l’application gx sur [−1, 1] par la relation

gx (t) = f (t) − Bn (t) − α · (Pn(n) (t))2 ,

où le réel α est précisé dans la question (i) ci-dessous.


i. Justifier que l’on peut choisir α de sorte que gx (x) = 0, et que ce choix est unique.
Désormais α est choisi ainsi.
ii. Calculer gx′ (r1 ), . . . , gx′ (rn ).
iii. En considérant n + 1 réels convenablement choisis annulant gx , montrer que gx′ s’annule en au moins
n points de ] − 1, 1[ distincts de r1 , . . . , rn .
(2n)
iv. En déduire que gx s’annule en au moins un point c appartenant au segment [−1, 1].
(2n)
v. Expliciter gx (t), et en déduire une expression de α en fonction de f (2n) (c) et de n.
vi. À l’aide de l’égalité gx (x) = 0, établir que

(n!)2
f (x) − Bn (x) = · f (2n) (c)(Pn(n) (x))2 .
((2n)!)3

(c) Prouver que, pour tout réel x de [−1, 1],

(n!)2
|f (x) − Bn (x)| 6 M2n (f )(Pn(n) (x))2 .
((2n)!)3

On distinguera deux cas suivant que x est, ou non, égal à l’un des nombres réels r1 , r2 , . . . , rn .
(d) Déduire alors des résultats des parties I et II que :

M2n (f ) 22n+1
|J (f ) − Jn (f )| 6  · .
2n 2 (2n + 1)!
n

3. Soit g une application à valeurs dans R, définie et de classe C 2n sur un segment [a, b],  et soit M2n (g) la
a+b b−a
maximum de la fonction |g (2n) | sur l’intervalle [a, b]. On définit f sur [−1, 1] par f (t) = g +t· ,
2 2
et on note comme précédemment M2n (f ) le maximum de |f (2n) | sur [−1, 1]
(a) Exprimer M2n (f ) en fonction de M2n (g) et de n.

3
b 1
b−a
Z Z
(b) En admettant que g(u) du = f (t) dt, donner un majorant de
a 2 −1

b n  
b−a X a+b b−a
Z
g(u) du − λj g + rj
a 2 j=1 2 2

en fonction de M2n (g), n, a et b.

Partie IV – Étude d’un cas particulier


On suppose dans cette partie que n = 2. On considère une fonction g définie et de classe C 4 sur un intervalle [a, b].

1. Déterminer P2′′ , ses racines r1 et r2 , les polynômes L1 et L2 , ainsi que les réels λ1 et λ2 .
2. Montrer que
b
M4 (g)(b − a)5
    
b−a a+b b−a a+b b−a
Z
g(u) du − g − √ +g + √ 6 .
a 2 2 2 3 2 2 3 4320

3. En subdivisant le segment [a, b] en p intervalles de même longueur, montrer que


b p  
M4 (g)(b − a)5
  
b−a X b−a b−a
Z
g(u) du − g ck − √ + g ck + √ 6 ,
a 2p 2p 3 2p 3 4320p4
k=1

où, pour tout k dans [[1, p]], ck est le milieu du k-ième intervalle de cette subdivision.
2
4. Soit g la fonction définie sur [−1, 1] par g(x) = e−x .
(a) Justifier que g est de classe C ∞ sur [−1, 1].
(b) Calculer g (k) pour tout k ∈ [[1, 4]].
(c) Montrer que
1 p     
1X 2k − 1 − p 1 2k − 1 − p 1 36
Z
−t2
e dt − g − √ +g + √ 6 4
.
−1 p 2p p 3 2p p 3 135p
k=1

(d) Écrire une procédure en Pascal déterminant p pour que


p     
1X 2k − 1 − p 1 2k − 1 − p 1
g − √ +g + √
p 2p p 3 2p p 3
k=1
Z 1
2
soit une valeur approchée de e−t dt à err près, et calculant cette valeur approchée dans une variable
−1
I. La marge d’erreur err sera prise en paramètre de la procédure, ainsi que la variable I. On pourra au
préalable définir une certaine fonction.

Vous aimerez peut-être aussi