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Université de Nice - Sophia Antipolis Prépa Agrég - UE 1A : Analyse Réelle

Séries, Intégrales Généralisées & Calculs.

I - Natures.

Ex 1. Convergences d’intégrales. [Monier Spé, Gourdon, etc.]


R +∞ dt
1) Soit α ∈ R. Montrer que 1 tα converge si et seulement si α > 1.
R +∞ dt
2) Discuter la nature de e tα (ln t)β
en fonction de (α, β) ∈ R2 .

3) Étudier la convergence des intégrales suivantes :


Z 1 Z 1 Z +∞ √ 1 +∞
cht − cos t √
Z Z
ln t sin( t)
dt, 5 dt, dt, ln(1 − 1 − t)dt, ln (cos(1/t)) dt.
0 1−t 0 t2 0 1 + t2 0 2
π

4) Donner la nature des intégrales suivantes (pour un paramètre α ∈ R) :


Z +∞ it Z +∞ it Z +∞ Z +∞
e e 2 4 sin t
α
dt, √ dt, t cos(t ) dt, √ dt.
1 t 0 t 0 0 t 2 + cos t
R +∞
5) Étudier la nature de −∞ tsin t
3 +2 dt.

R +∞ R +∞
6) Montrer que les intégrales 0
sin(t2 ) dt et 0
t sin(et ) dt sont convergentes.
R +∞ sin t
7) Montrer que 0 t dt est une intégrale généralisée semi-convergente.


R +∞ dx
8) Étudier la nature de 0 1+x2 |sin x| .

Ex 2. Convergences de séries. [Monier Spé, Merlin]

1) Déterminer la nature des séries définies par les différents termes généraux suivants, éventuellement en
fonction de (α, β) ∈ R2 ou x > 0 :

α − ln n ln 1 + nβ xn √ √
un = |ln(cos(1/n)| , vn = (ln n) , wn = α
zn = n n + 1 − n n
n
2) Déterminer la nature des séries définies par les différents termes généraux suivants :
−n !
(−1)n

1 1 ln n
an = , bn = (−1)n 1+ − , cn = (−1)n ,
n ln n n e n − ln n
p (−1)n
un = sin(2π n2 + (−1)n ), vn = α (α, β > 0).
n + (−1)n nβ

Ex 3. Série des inverses des premiers. [FGN1, Monier] On considère la suite (pn )n>1 strictement crois-
sante des nombres premiers (p1 = 2, p2 = 3, p3 = 5, etc.). On souhaite établir (Euler, 1737) que la série
P
n 1/pn diverge.

1) Pourquoi a-t-on pn → ∞ ?
def QN
2) Pour N ∈ N∗ , on note uN = n=1 (1 − 1/pn )−1 .
a) À l’aide d’un développement géométrique
P et avec . . . , justifier la minoration uN > HpN .
b) Qu’en déduire pour (uN ) ? Et pour n 1/pn ?
1
3) Retrouver le résultat à partir du (très) difficile théorème des nombres premiers (pn ∼ n ln n).

Pour plus de détails, revoir le produit infini pour ζ (cf. Compléments d’Analyse en M1 ou peut-être UE5).

Ex 4. [Gourdon, FGN3]
R +∞ f (t)
Soit f une fonction de [0, +∞[ dans R, continue, dérivable en 0 et telle que l’intégrale 1 t dt converge.
On se donne également (a, b) ∈ (R∗+ )2 .
R +∞ f (at)−f (bt)
1) Montrer que l’intégrale 0 t dt converge et calculer sa valeur.
e−at −e−bt
R +∞ R11−t
2) Application. Calculer l’intégrale 0 t dt et l’intégrale 0 ln t
dt.

3) Justifier que l’on peut se passer de l’hypothèse de dérivabilité en 0.

Ex 5. [Gourdon]
1) Définir une fonction f : R+ → R continue (ou même de classe C ∞ ), positive, telle que l’intégrale
R +∞
0
f (t) dt converge mais f n’est pas bornée.


R +∞
2) On suppose que f : R+ → R est uniformément continue et que l’intégrale 0
f (t) dt converge.
Démontrer que f tend vers 0 en +∞.

II - Calculs de sommes de séries et d’intégrales.

Ex 6. Calcul de sommes de séries. [Merlin]


1) Montrer la convergence et calculer la somme des séries suivantes :
X  n(n + 2)  X  X n3 − n + 2
ln , arctan(n + 1) − arctan(n) , ,
(n + 1)2 n!
n>1 n>0 n>1
X n X n2 X 1 X 2n + 1
, , , (−1)n−1 .
2n 2n n(n + 1)2n n(n + 1)
n>0 n>0 n>1 n≥1

2) Pour les séries suivantes, décomposer le terme général en éléments simples sur R, et déterminer leurs
sommes (on peut écrire les termes d’une somme partielle d’indice assez grand pour voir les simplifications)
X 1 X 1 X 1 X 1
, , , .
n(n + 1) n(n + 4) n(n + 1)(n + 3) n(4n2 − 1)
n>1 n>1 n>1 n>1

Si besoin, on pourra utiliser le développement asymptotique de la série harmonique (voir l’exercice 8 de la


feuille 1 ou l’exercice 14 de cette feuille).

Ex 7. Formules de Taylor.
1) On considère la série harmonique alternée n>1 (−1)n /n.
P

a) Dire pourquoi cette série converge.


b) À l’aide d’une formule de Taylor, déterminer la somme de la série. Avait-on besoin de savoir à l’avance
que cette série convergeait ?
c) Retrouver la convergence et la somme de la série à partir du développement de HN .

2) Reprendre 1) a) et b) avec la série n>0 (−1)n /(2n + 1).


P

Ex 8. Calculs de primitives.
Après avoir précisé leur domaine de définition, calculer les primitives des fonctions suivantes :

(ln x)p cos(ln x) x x ex


1) x 7→ , p ∈ Z; x 7→ ; x 7→ √ ; x 7→ √ ; x 7→ .
x x 1 − x4 x4 − 1 1 + e2x
2
x
2) x 7→ arcsin(x); x 7→ xp ln x, p ∈ N; x 7→ ; x 7→ x tan2 x.
ch2 x

3) Pour (a, b) ∈ R2 , x 7→ e(a+ib)x ; x 7→ eax x2 cos(bx).

1
4) (FGN3]) Pour (a, b) ∈ R2 , x 7→ .
(a2 + x2 )(b2 + x2 )
5
5) x 7→
1
1 + x3
; x 7→
1
1 + x4
;  x 7→ 1 +x x4 ;  x 7→ xx5 −+ x2 ; x 7→
1
(1 + x2 )2
;  x 7→ x(1 +2 x2 )3 .

Ex 9. Calculs de quelques intégrales.


Z 1 Z e3 Z 2019 Z a √
Z +∞
dt ln t − t t ln t
1) Calculer ln t dt; ; dt; e dt avec a > 0; dt.
0 e t ln t 1/2019 1 + t2 0 0 (1 + t2 )2

2) Règles de Bioche. Calculer, en utilisant le changement de variable t = tan(x/2) ou celui entre parenthèses :
Z π/4 Z π/3 Z π/3
1 − tan x sin x 1
dx (t = tan x); 2 dx (t = cos x); dx (t = tan x).
0 1 + tan x 0 3 + sin x 0 1 + 2 sin2 x
R π x sin x
3) Calculer 0 1+cos 2 x dx en exploitant une symétrie.

Ex 10. Intégrale d’Euler et variantes. [Monier Spé] ou [FGN3] sans les variantes.
R π/2 R π/2
1) On envisage les intégrales d’Euler 0 ln(sin x) dx et 0 ln(cos x) dx.
a) Établir que ces deux intégrales existent bien et sont égales.
b) Déterminer leur valeur commune en considérant leur somme.
R π/2 x R π/2 x2
2) a) Étudier la convergence et, si elles existent, déterminer la valeur des intégrales 0 tan x dx et 0 sin2 x
dx.
R +∞ arctan t R +∞ arctan t 2
b) Établir la convergence et calculer les intégrales 0 t(1+t2 ) dt et 0 t dt.
R π/4
3) Établir la convergence et calculer la valeur de l’intégrale 0
ln(1 + tan x) dx.

Ex 11. Intégrales de Wallis. [Gourdon, Garet-Kurtzmann]


Pour tout n ∈ N, on pose :
Z π2
n
Wn = (sin x) dx.
0
1) Donner une relation de récurrence sur les Wn . Donner une expression explicite de Wn pour tout n ∈ N.

2) En déduire la formule de Wallis


 2
1 2p(2p − 2)...2
lim = π,
p→+∞ p (2p − 1)(2p − 3)...1

puis montrer que lorsque n → +∞, Wn ∼ 2n .

Ex 12. 
Formule de Stirling via les intégrales de Wallis. [Gourdon]√
On considère la suite (un )n∈N définie pour n ∈ N∗ par un = (n/e)n n/n!.

1) Donner la nature de la série de terme général vn = ln(un+1 /un ).



2) En déduire l’existence d’un réel k > 0 tel que n! ∼ k(n/e)n n, pour n → +∞.

3) Calculer la constante k en utilisant la formule de Wallis.


3
Ex 13. Calcul de l’intégrale des fonctions de Laplace-Gauss via les intégrales de Wallis.
On cherche à calculer l’intégrale
Z +∞
def 2
I = e−t dt.
0
1) Justifier l’existence de cette intégrale.

2) [Gourdon]
√ 2 2
t2 −n
a) Soit n ∈ N∗ . Pour tout t ∈ [0, n], montrer que (1 − tn )n 6 e−t 6 (1 + n) .
b) En déduire la valeur de l’intégrale I en utilisant les intégrales de Wallis.

3) [Garet-Kurtzmann].
R √n R +∞ 2
a) Montrer que, lorsque n → +∞, on a 0 (1 − t2 /n)n dt → 0 e−t dt.
b) En déduire la valeur de l’intégrale I en utilisant les intégrales de Wallis.

Remarque importante : il existe beaucoup d’autres façons de calculer l’intégrale I. Par exemple, en utilisant
des intégrales à paramètres (cf. [Gourdon] ou [FGN3]), ou en utilisant les coordonnées polaires (cf.
[Gourdon] ou [Garet-Kurtzmann]).

R +∞
Ex 14. Calcul de l’intégrale 0
sin t/t dt. On rappelle que l’intégrale (souvent appelée “de Dirichlet”)
Z +∞
def sin t
I = dt
0 t
est semi-convergente. On considère la transformée de Laplace (voir UE5 pour en savoir plus)
Z +∞
def sin t −tx
F (x) = e dt.
0 t
1) Montrer que F est bien définie sur R+ .

2) Prouver que F est de classe C 1 sur R∗+ . Donner une expression simple de F .

3) Justifier que F est continue en 0 d’une des façons suivantes :


a) [FGN3] En faisant une intégration par parties là où l’on peut;
def R +∞
b) [Pommellet] En considérant ϕ(τ ) = τ sin t/t dt;

c) (?) [Garet-Kurtzmann] en utilisant le théorème de la double limite.
et conclure sur la valeur de I.

4)  [Li] En considérant la transformée de Laplace


Z +∞
def sin2 t −tx
G(x) = e dt,
0 t2
R +∞ R +∞ sin2 t
déterminer une expression de G, puis les valeurs de 0 sin t/t dt et de 0 t2 dt. Quelles différences
avec les questions 1) à 3) ?

III - Équivalents.

Ex 15.  Irrationalité de π 2 et π. [Gourdon] (ou variante dans [FGN1]).


1) Soit g : R → R, une fonction polynôme à coefficients entiers. On considère la fonction polynôme
h 7→ xn g(x)/n!. Montrer que h(k) (0) est un entier pour k ∈ N.

2) On suppose que π 2 est rationnel et on écrit π 2 = a/b, avec (a, b) ∈ N∗2 . On pose, pour n ∈ N∗ ,
xn (1 − x)n
fn (x) = .
n!
R1
Montrer que ∀n ∈ N∗ , In = πan 0
fn (x) sin(πx)dx est un entier. Conclure.
4
Ex 16. Développement asymptotique de la série Harmonique. [FGN1] On pose, pour N > 1,
1 1
HN = 1 + + . . . + .
2 N
On a vu dans un précédent exercice que la suite (HN −ln N )N >1 converge vers une limite strictement positive,
la constante d’Euler, notée γ. On propose une autre manière de procéder, qui donne un développement
asymptotique.
On admettra (voir par exemple UE3, Comparaison série-intégrale) que, pour α > 1, on a
+∞
X 1 1
∼ .
nα (α − 1)N α−1
n=N +1

def P
1) En notant un = Hn − ln n, montrer que la série n (un − un−1 ) converge. Qu’en déduire pour la suite
(un ) ?

2) Déterminer un développement asymptotique de HN comprenant trois (voire quatre) termes.

3) Application. On pose kn = min{k ∈ N∗ , Hk > n}. Déterminer limn→∞ kn+1 /kn .

Ex 17. Développements asymptotiques et intégrales. [Gourdon]


1) Donner un développement asymptotique à n termes et quand x tend vers +∞ de la fonction écart
def R x
logarithmique intégrale (ou fonction logarithme intégral Eulérienne) Li(x) = 2 lndtt .
R +∞
2) a) Donner un développement asymptotique à n termes et quand x tend vers +∞ de la fonction x sint t dt.

R +∞ R +∞
b) En déduire si 0 ( x sint t dt) dx est absolument convergente, et sa valeur le cas échéant.

Ex 18.  [FGN2]
1) Pour t > 0, on pose
Z π/2
def cos x
f (t) = p dx.
2
0 sin x + t cos2 x
a) Pour t ∈]0, 1[, calculer explicitement f (t).
b) En déduire un équivalent simple de f (t) pour t → 0.
c) Déterminer un développement asymptotique à deux termes de f (t) pour t → 0.

2) Pour t > 0, on pose


Z π/2
def dx
F (t) = p
2
0 sin x + t cos2 x
(c’est pratiquement l’intégrale elliptique de première espèce K).
a) Déterminer un équivalent simple de F (t) pour t → 0.
b) Calculer un développement asymptotique à deux termes de F (t) pour t → 0.

Références :
• [Gourdon] X. Gourdon, Les maths en tête - Analyse. Ellipses (2 éditions).
• [FGN] S. Francinou, H. Giannella et S. Nicolas, Exercices de mathématiques - Oraux X-ENS, (4 tomes
d’Analyse, en cours de ré-édition) Cassini.
• [Garet-Kurtzmann] O. Garet et A. Kurtzmann, De l’intégration aux probabilités. Ellipses (2nde édition).
• [Monier] J.-M. Monier, Exercices corrigés - Analyse (MPSI et MP). Dunod (infinité d’éditions).
• [Merlin] X. Merlin, Methodix. Ellipses
• [Li] D. Li, Intégration et applications. Ellipses

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