Novembre 2023

Grand M
Numéro 24

GRAND M : GRAND MANÈGE, GRANDE MUSIQUE, GRAND MAGAZINE

Le journal du Cav&ma au Grand Manège

Photo : Annie Bigras

sommaire
# Retour sur les derniers mois avec des liens quelques captations pour rattraper ce que vous avez
manqué. # Les projets et l’agenda des prochains mois # Le Namur Concert Hall, l’acoustique
fantastique # Hommage à Alejandro Meerapfel # Julie Vercauteren, entretien avec une soprano à
la carrière déjà riche et variée # Pascal Georis, entretien avec un régisseur lumière incontournable #
rayon disque, nouveautés : ARCADELT#2, THÉSÉE DE LULLY, HULDA, MYSTÉRIEUSE MÉLISANDE #
Festival Musical de Namur : 60 ans

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 Intéressé(e) par un travail
à la Loterie Nationale ?

Merci à tous les joueurs de

la Loterie Nationale.
Grâce à eux, le Cav&ma peut
à nouveau vous offrir une année
passionnante.
Et vous, vous jouez aussi, non ?

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Novembre 2023

Grand M
Numéro 24

GRAND M : GRAND MANÈGE, GRANDE MUSIQUE, GRAND MAGAZINE

Le journal du Cav&ma au Grand Manège

Nous évoquons dans les pages qui suivent des concerts qui ont été complètement ou en
partie captés. En radio ou en vidéo. Nous renseignons quelques liens. Ils sont cliquables
dans la version
Novembre 2023 en ligne. Vous pouvez retrouver tous ces beaux moments sur nos sites
CAVEMA.BE, GRANDMANEGE.BE ou sur nos réseaux sociaux.
Numéro
Pour ne 24
rien rater, nous vous invitons à vous abonner à notre newsletter.

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4
Le Chœur de Chambre de Namur et Cappella
Mediterranea avec Leonardo García Alarcón avant
le concert “La Jérusalem Délivrée” au Château de
Versailles le 2 juillet 2023. © Oilvier LDP

5
 Édito C’est alors que la saison 23-24 a déjà pris son envol que paraît ce nouveau
numéro de notre magazine. L’occasion nous est ainsi donnée de jeter un regard
rétrospectif sur les printemps et été 2023, riches de nombreuses réalisations
offertes à un très large public à travers l’Europe, mais aussi à Namur,
désormais, grâce à la magnifique salle du Namur Concert Hall...

Le Requiem de Mozart le 6 octobre

2023 à Ambronay avec Le Concert
de la Loge sous la direction de
Julien Chauvin. © Bertrand Pichêne
Quelque chose de très particulier s’est
produit après le bis de ce concert.
L’âme d’un ami qui nous avait quitté là
15 jours plus tôt est devenue un ange
passé nous saluer.
Vivez ce moment incroyable ici :
https://bit.ly/requiambronay

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6
... Comme vous le lirez au fil des pages, les projets
ne manquent pas qui vont jalonner cette nouvelle
saison de rendez-vous incontournables. Vous en
trouverez le menu complet, et il va de soi que nous
espérons vous rencontrer le plus souvent possible
pour partager l’émotion de la musique, art vivant
s’il en est. Encore une fois, vous trouverez ici des
affiches plutôt « rassurantes », qui associent des
artistes reconnus et des œuvres qui font partie d’un
patrimoine qui fait l’objet d’un large consensus. Mais
les concerts que nous vous proposons comprennent
également des fenêtres ouvertes sur l’originalité,
la surprise, la découverte, l’inédit. Soyez assurés
que ces moments musicaux partagés transportent
autant de joie et de révélation. Ils vous offrent
autant de chemins de traverse et d’ouvertures vers
d’autres paysages sonores, d’autres sensibilités
plus ou moins modernes ou exotiques. Nous ne
pouvons que vous encourager à tenter ce genre
d’expérience, à sortir des autoroutes balisées pour
vous lancer dans l’aventure !
De ce point de vue, la collaboration avec les jeunes
compositeurs et compositrices, les jeunes interprètes
en quête de voies nouvelles à explorer est un vivier
d’une incomparable richesse. Notre collaboration
avec le compositeur namurois Stéphane Orlando en
est un bel exemple. Initiée au moment du Covid,
en un temps où seuls le streaming et la vidéo
permettaient d’organiser un véritable travail créatif,
cette collaboration a notamment pris la forme de
deux films musicaux à la réalisation desquels ont
été associés plusieurs jeunes chanteurs et chanteuses
parrainés par le CAV&MA. On peut mieux apprécier
aujourd’hui la portée de ce travail, qui a rencontré
un franc succès au point de remporter plusieurs
prix aux festivals de San Jose, San Francisco et
St-Louis aux Etats-Unis et de Toronto au Canada.
Au moment où ces lignes sont écrites, le second de
ces films (Night Falls) est encore en compétition à
Madrid et à Tokyo. Les Namurois seront-ils présents
en nombre à la prochaine création ? Nous l’espérons
sincèrement…
Le Namur Concert Hall permet désormais au Chœur
de Chambre de Namur et aux solistes qui en sont
issus de se produire dans leur ville de référence.
Mais notre ensemble vedette, parfois accompagné
par le Millenium Orchestra, poursuit par ailleurs
ses périples en Europe et au-delà. On le verra et
l’entendra dans les prochains mois à Paris, Vienne,
Versailles, Bruxelles, Dortmund, Genève, Caen,
Ambronay, Madrid, Hamburg, Köln, Oslo, …
Vous trouverez les informations utiles dans les pages
qui suivent, également à propos de nos dernières
parutions discographiques, lesquelles ont été
magnifiquement bien reçues par la critique belge et
internationale. Pas moins de neuf enregistrements
ont été réalisés en 2023 par le Chœur de Chambre
de Namur, la plupart au Namur Concert Hall…
Derrière le succès du Chœur de Chambre de Namur,
du Namur Concert Hall et du Grand Manège se
cachent des hommes et des femmes qui contribuent
activement à faire de nos ensembles et de notre
salle des acteurs essentiels de la vie musicale
d’aujourd’hui. Vous en découvrirez deux dans les
pages de ce magazine : Julie Vercauteren, membre
du Chœur de Chambre de Namur au parcours
étonnant par sa richesse et sa variété, et Pascal
Georis, le régisseur lumières du Namur Concert Hall,
qui depuis l’ouverture de notre salle a réussi à lui
donner une véritable identité visuelle, même sans
disposer (encore) de moyens techniques étendus.
J’espère que vous aurez plaisir à découvrir tout cela
dans les pages qui suivent. Bonne lecture !
_ Jean-Marie Marchal
7
7
 leséchos
Un printemps et un été à un rythme soutenu avec
les plus grandes merveilles du répertoire, à la maison,
dans toute l’Europe et aux Amériques !
Le printemps et l’été 2023 ont été des plus
roboratifs pour le Chœur de Chambre de
Namur. Dès le mois de mars, le rythme a été
particulièrement soutenu !
Comme de coutume, ce menu musical
comprenait quelques reprises de programmes
déjà connus et appréciés à travers l’Europe,
tels l’Orfeo de Monteverdi (à Paris – Seine
musicale –, à Nancy et à Namur en avril,
puis à Montréal – Festival de Lanaudière – en
juillet et à Santander en août), les Vespro de
Monteverdi (à Chantilly en avril, à Dortmund
en mai), les Carmina Latina (à Genève en
mai) et l’incontournable Diluvio universale de
8
Falvetti (à Cracovie et à Chantilly en avril).
El Coro de Cámara Namur estuvo soberbio y ello a
pesar –o quizás por ello mismo- de que gran parte de
los papeles menores los hacían sus componentes que
entraban y salían de la formación según necesidad.
Le Chœur de chambre de Namur a été superbe, malgré
- ou peut-être à cause - du fait que la plupart des rôles
secondaires étaient tenus par ses membres, qui entraient
et sortaient de l’ensemble en fonction des besoins. _
Platea, après le concert de Santander
Avec Leonardo García Alarcón, on pense toujours être
préparé au superlatif, mais ce qu’il nous fait vivre, avec
les musiciens avec lesquels il partage la scène, dépasse ce

que nos pauvres cerveaux peuvent imaginer ou concevoir
a priori. (...) Pour que tout le monde comprenne bien,
Leonardo García Alarcón accentue tous les contrastes :
ce qui est joyeux est très vif, voire exalté ; ce qui est
affligé est vraiment bouleversant (...) tous remarquables,
vraiment, y compris un choeur malléable à l’infini (quelle
palette de nuances !) et un orchestre aux mille couleurs
dont le continuo avait été fortement renforcé par la
sonorisation. _ Le Devoir, Montréal après l’Orfeo au
Festival de Lanaudière
Par ailleurs, on peut remarquer que Jean-
Baptiste Lully figurait parmi les compositeurs
les plus gâtés ce printemps, avec d’une part un
enregistrement au Namur Concert Hall d’Atys,
Orfeo, le 22 juillet 23 à Montréal © Annie Bigras
avec Cappella Mediterranea et Leonardo
García Alarcón, et d’autre part une nouvelle
production de Thésée, avec Christophe Rousset
et les Talens Lyriques, qui a fait étape à Vienne
(Theater an der Wien), Bruxelles (Bozar) et
Paris (TCE) avant de faire lui aussi l’objet
d’un enregistrement, paru tout récemment.
Notre chœur a pu enregistrer ensuite avec les
mêmes partenaires une autre version d’Atys,
en juillet à Paris.
Toujours en compagnie de Christophe
Rousset et des Talens Lyriques, nous nous
sommes produits dans la Passion selon St-
Matthieu de Bach, à Aix-en-Provence et à
9
 La Passion selon Saint-Matthieu de J.S.Bach , le 8
avril 23 au Grand de Théâtre de Provence à Aix.
© lestalenslyriques
Voir la captation ici : https://bit.ly/mathaix
Paris (Philharmonie) en avril, puis dans le
Pygmalion de Rameau à Prague en juin.
Musique française toujours, cette fois
en compagnie d’Alexis Kossenko et des
Ambassadeurs pour le Carnaval du Parnasse
de Mondonville (à Tourcoing et à Versailles,
avec enregistrement CD), puis avec Cappella
Mediterranea et Leonardo García Alarcón (La
Jérusalem délivrée de Philippe d’Orléans, à
Versailles et à Namur, avec enregistrement CD
au Namur Concert Hall).
Les artistes du Chœur de chambre de Namur montrent les
fruits d’un travail préparatoire assuré avec une attention
envers la prononciation souvent très appréciable, même
lorsqu’ils sont éparpillés aux quatre coins du salon,
entourant le public dans une spatialité saisissante. Ils
magnifient ainsi des pages déjà particulièrement belles.
Sous la direction précise, investie et extrêmement sensible
de Leonardo García Alarcón, les musiciens de La Cappella
Mediterranea démontrent tout autant d’excellence, avec
même une complicité et un plaisir de jouer ensemble
évidents. Partageant un même souffle dans des élans
énergiques, ils offrent des nuances contrastées et toujours
très efficientes. _ Olyrix après La Jérusalem Délivrée à
Versailles, le 2 juillet
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Le Chœur de Chambre de Namur dirigé par Thibaut Lenaerts,
se montre lui-aussi pleinement à l’aise dans ce répertoire, les
ensembles étant bien équilibrés, sans excès de puissance pour
laisser la grâce s’installer. _ Olyrix, sur la Passion selon St-
Matthieu à la Philharmonie de Paris le 4 avril
D’autres magnifiques découvertes étaient
encore à notre programme avec, en juin,
un oratorio du compositeur italien Antonio
Draghi, Il dono della vita eterna, programmé
à Namur, Tourcoing, Versailles et St-Michel
en Tiérache.
Certains des membres du Chœur de
Chambre de Namur et de Millenium
Orchestra ont été concernés par des concerts
consacrés au Requiem de Mozart en version
de chambre (à Bruxelles, sous la direction de
Thibaut Lenaerts), ou en version avec piano
(en septembre à Genève), mais également
à un programme Bach – Zelenka dirigé à
Tourcoing et à Namur par Alexis Kossenko et
à une Passion selon St-Jean de Bach dirigée
par Reinoud Van Mechelen en juillet à Leuven
et en août au Festival Bach en Combrailles.
Cette Passion selon St-Jean fera étape à
Namur dans le cadre de la saison 23-24, le
28 février prochain, puis à Gent (Bijloke) le
1er mars. Ne ratez pas l’événement !
Certains solistes du Chœur de Chambre de
Namur ont aussi été associés à une nouvelle
production de l’opéra La Dafne d’Antonio
Theodora de Handel aux Hospices de Beaune, le 8
juillet 23.Leonardo García Alarcón a fait circuler le
Chœur dans tous les coins de la cour.
Caldara, dès mars à Marseille puis en juillet
à Namur, en compagnie de Concerto Soave
et Jean-Marc Aymes.
Enfin, deux monuments ont également été
ajoutés au programme de nos chanteurs,
à savoir le célèbre oratorio La Création de
Joseph Haydn, proposé pour la première
fois dans la version française créée à Paris
dès 1800 (à Paris et à Namur avec Julien
Chauvin et le Concert de la Loge, avec
enregistrement CD dans la basilique de Saint-
Denis), et l’oratorio Theodora de Handel
(avec Leonardo García Alarcón et Millenium
Orchestra – concerts à Namur et à Beaune +
enregistrement CD au Namur Concert Hall).
Après ce périple des plus passionnants et
tous ces voyages, il était temps de prendre
un peu de repos.
Les déplacements en apesanteur des «Namur», les
regards lourds de sens des solistes, le geste contenant de
la direction d’orchestre : tout concourt à faire de la soirée
une manière de sommet de communion humaine. On est
frappé par le son tranchant, précis du Millenium Orchestra
(même les cors…) dirigé du clavecin par García Alarcón,
par l’homogénéité et l’autonomie absolue du chœur
dirigé de dos par le chef, dont aucune voix ne se détache,
même à quelques centimètres de l’auditeur. _ Resmusica,
après Theodora de Handel à Beaune le 8 juillet
Sophie Junker incarne Theodora de sa voix sûre et bien
projetée, tandis que Dara Savinova offre une Irène au
phrasé admirable. Le remarquable Paul-Antoine Bénos-
Djian (qui remplace Christopher Lowrey, souffrant)
s’acquitte de Didymus avec une prenante prestance et
un timbre élégiaque qui se permet de délicates notes
filées. Matthew Newlin (Septimius) figure un ténor d’une
technique infaillible dans les passages de registre de tête
à registre de poitrine, avec une ornementation maîtrisée.
Voix sombre et vigoureuse, Andreas Wolf campe un Valens
en parfaite conformité avec la noirceur de caractère du
préfet romain.
Chœur impeccable dans la justesse et la cohésion, de
même que les vingt-quatre instrumentistes du Millenium
Orchestra, en ensemble ou en solistes, sous la battue
vigilante autant qu’emportée de García Alarcón au-
devant de son clavecin. Restitution impressionnante
dans la ferveur comme l’expression. On guette avec
impatience l’enregistrement annoncé ! _ Concertclassic,
après Theodora de Handel à Beaune le 8 juillet
Car en effet, la machine est repartie dès
septembre, avec notamment l’enregistrement
11
 de la Pasión Argentina de Leonardo García
Alarcón au Namur Concert Hall (notre
neuvième enregistrement CD de l’année 2023
!) et une reprise d’Il dono della vita eterna de
Draghi malheureusement endeuillée par le
décès sur scène d’Alejandro Meerapfel.
Un moment terriblement tragique pour
nous tous, qui avons côtoyé longuement
ce magnifique musicien (voir par ailleurs
l’hommage que nous rendons à ce précieux
compagnon de route).
Octobre nous a vus retrouver le maître
namurois de la Renaissance, Jacques
Arcadelt, pour un superbe concert
spatialisé dans le Namur Concert Hall,
organisé à l’occasion de la publication d’un
nouvel enregistrement qui lui est consacré
par le Chœur de Chambre de Namur et
Cappella Mediterranea sous la direction
de Leonardo García Alarcón. Reprenant la
route en compagnie de Julien Chauvin et du
Concert de la Loge, le Chœur de Chambre
s’est également produit avec succès dans le
très célèbre et incontournable Requiem de
Mozart, à Namur, à Ambronay, à Laon et à
Paris (TCE).
Zoroastre
En avril, nous sommes allés en Pologne recevoir
l’ICMA qui récompense notre enregistrement Sémélé de
Handel. triomphale également en concert,
Reprise
en octobre, au Théâtre Impérial à
Compiègne et au Théâtre des Champs-
Elysées à Paris, de Zoroastre de Rameau
avec Les Ambassadeurs~La Grande Écurie
et Alexis Kossenko. L’enregistrement, réalisé
au printemps au Namur Concert Hall, est
paru à cette occasion et s’est attiré depuis
lors de nombreuses critiques élogieuses et
récompenses diverses.
Le Chœur de Chambre de Namur
retrouvera Alexis Kossenko et Les
Ambassadeurs~La Grande Écurie en ce
mois de mars 2023 pour enregistrer et
donner en concert Le Carnaval du Parnasse
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de Mondonville.
Le pupitre des sopranos du Chœur de Chambre de Namur est
époustouflant. Il est particulièrement à la fête dans la musique
française où l’absence de celui des altos engendre le fameux
creux français qui donne aux voix hautes de femmes un relief
très particulier. Le pupitre des hautes-contre n’a pas vocation
à combler ce creux; il joue en fait sa propre partition dans la
partie haute des voix d’hommes ce qu’il a réussi à merveille lors
du concert. Quant aux ténors
Enregistrement de la et aux basses,
Pasión ils impressionnent
Argentina en septembre 2023 au
par leur puissance et leur engagement. Ajoutons ici que dans
Grand Manège
Zoroastre, le chœur ne se contente pas de commenter l’action, il
est, au même titre que l’orchestre, un acteur majeur du drame
qui se joue sur scène. _ Pierre Benveniste, Baroquiades,
au sujet de Zoroastre
La Jérusalem à Paris.
Délivrée au Château de Versailles le 2 juillet 2023.
Le relief entre l’orchestre des Ambassadeurs – La Grande Écurie
et les chœurs du Chœur de chambre de Namur s’avère d’une
implacable et horlogère précision et transparaît déjà tout l’art
de l’entremêlement de Rameau, qui âgé de soixante-six ans au
moment de la première représentation, démontre la maturité
de son art, accordant orchestre et chœur dans un maelström
puissant d’émotions; _ Pierre-Damien Houville, Muse
baroque, au sujet de Zoroastre à Paris
Alexis Kossenko dirige avec de grands gestes, très engagés, très
précis et toujours dans l’écoute des musiciens. D’une grande
souplesse, dansant, farceur, joueur, le chef est un ballet à lui
tout seul. L’orchestre le suit dans tous les contrastes, toutes
les subtilités, avec une énergie débordante et communicative.
Le Chœur de Chambre de Namur est une véritable extension
de l’orchestre, très équilibré, chantant de manière quasi
instrumentale, projetant le texte de manière percutante.
_ Violette Renié Dubar, Olyrix, au sujet de Zoroastre
à Paris.
…... L’interprétation de cette recréation est tout bonnement
La Jérusalem Délivrée au
magistrale. Elle de
Château a subjugué
Versailleslelepublic dans2023.
2 juillet une salle presque
comble. Il suffit de voir la standing ovation et les longs
applaudissements réservés aux artistes pour comprendre à quel
point cette production est une réussite. Tant les solistes, que le
Chœur de Chambre de Namur préparé par Thibaut Lenaerts,
que Les Ambassadeurs ~ La Grande Ecurie interprètent cette
pièce avec brio. Le tout sous la direction d’Alexis Kossenko,
chef d’orchestre et flûtiste français qui connaît la partition sur
le bout des doigts.
Enregistrement Atys en juillet 23 à Versailles
Répétitions du Requiem de Mozart début octobre.
Les Urban Sketchers Namur étaient dans la salle

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 Répétitions du Chœur Symphonique de Namur en mars 2023 en vue
d’un concert avec l’OPRL.

Répétitions du merveilleux programme Arcadelt #2 début octobre.

Les Urban Sketchers Namur étaient dans la salle

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À venir
Sur notre lancée, nous avons bien entendu nouvelle collaboration avec David Stern et
l’intention de relever d’autres défis tout au Opera Fuoco (à Massy en mai, avant reprise
long de la saison 2023-2024. Vous en à Namur la saison suivante). Leonardo
trouverez le menu complet dans l’agenda García Alarcon reviendra lui aussi à Handel,
des concerts qui accompagne ce journal. avec son célèbre Dixit Dominus, associé à
la Messe en mi mineur de Giovanni Paolo
Comme toujours, Colonna (concert le 6
les programmes qui juin au Namur Concert
ont suscité le plus Hall + enregistrement
d’intérêt de la part des CD).
mélomanes comme Le Chœur de Chambre de
des organisateurs ne La Passion selon St-
quittent pas l’affiche, Namur chantera pour la Jean de Bach figure
tels les Carmina Latina première fois à Salzbourg avec également à notre
(à Sion en novembre, programme, au Namur
à Potsdam en juin), Leonardo García Alarcón. Concert Hall dans une
Diluvio universale (à version dirigée par
Caen en décembre, en Et au Teatro Real de Madrid Reinoud Van Mechelen
juin à Namur), Orfeo (à (le 28 février) mais aussi
Bruxelles en janvier) et
et à l’Elbphilharmonie de dans une version mise en
Vespro de Monteverdi Hambourg avec René Jacobs ! scène et chorégraphiée
(à Metz, Versailles et par Sasha Waltz et
Madrid en janvier), ou dirigée par Leonardo
encore le programme García Alarcón. Cette
consacré à Jacques nouvelle vision très
Arcadelt (à Val-Dieu en juin). attendue du chef-d’œuvre de Bach sera à
l’affiche à l’Opéra de Dijon et nous permettra
Atys de Lully fait son retour en concert de faire notre entrée dans la programmation
à Vienne et à Versailles en janvier, avec du célèbre « Festival de Pâques » à
Christophe Rousset et les Talens Lyriques. Salzbourg en mars prochain. Événement !
Handel est également au programme, comme
chaque saison, avec un Jephtha très attendu, Notre première collaboration avec René
en compagnie des mêmes partenaires (à Jacobs fera certainement aussi beaucoup
Oslo en mars, puis à Namur et à Halle en de bruit, puisque nous allons le rencontrer
mai) et un Hercules qui nous verra initier une en compagnie du B’Rock Orchestra autour

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15
 GIAMPAOLO BISANTI DIRECTION

REQUIEM
GIUSEPPE VERDI

FRANCESCA SASSU, ANNA MARIA CHIURI, RICCARDO DELLA SCIUCCA, ADRIANO GRAMIGNI

CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR

CHEF DE CHŒUR THIBAUT LENAERTS
CHŒUR ET ORCHESTRE DE L’OPÉRA ROYAL DE WALLONIE

SAMEDI 25 NOVEMBRE 23 / LIÈGE / OPÉRA ROYAL DE WALLONIE

CAVEMA.BE

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René Jacobs
de la version originale de … Carmen de
Bizet, et cela dans quelques-unes des salles
les plus prestigieuses d’Europe, à Anvers
(De Singel), Paris (Philharmonie), Dortmund
(Konzerthaus), Köln (Philharmonie),
Hambourg (Elbphilharmonie) et Madrid
(Teatro Real). Rien que cela !
À Namur, l’événement du printemps sera
sans aucun doute le premier festival organisé
autour des deux nouvelles
orgues installées dans
la magnifique Église
Le Chœur, victime collatérale
baroque de St- de la grève des scénaristes et des
Loup. Nous nous devions
de participer activement acteurs à Hollywood !
à cette véritable fête de
la musique, les nouveaux
instruments s’étant révélés absolument
fabuleux lors de la soirée d’inauguration,
fin octobre. Nous y serons donc à deux
Alexis Kossenko
reprises, en avril prochain, avec d’une
part un programme qui nous associe à
l’ensemble Clematis pour un concert (et
un CD) consacré à des maîtres baroques
liégeois (Lambert Pietkin, Pierre Lamalle
et Henri-Denis Dupont), et d’autre part un
programme original spécialement concocté
pour l’occasion autour de Bach et Handel
par Leonardo García Alarcón.
Quand on connaît le talent de ce dernier pour
nous surprendre et nous séduire à travers
des propositions musicales délicieusement
originales, on s’en délecte à l’avance…
Alexis Kossenko et les Ambassadeurs,
avec qui le Chœur de Chambre de Namur
collabore depuis un an, nous reviendront à
Namur avec une très attendue Messe en Ut de
Mozart (en mai), et certains de nos chanteurs
retrouveront le Chœur de l’IMEP afin de
former à nouveau un Chœur Symphonique
de Namur, de manière à collaborer avec
l’OPRL à des concerts consacrés aux
Nocturnes de Debussy (en avril) et à Daphnis
et Chloé de Ravel
(ciné-concert, en mai).
Le programme Ravel
remplace Les Planètes
de Holst initialement
annoncées, car le film
à projeter lors de ce
concert (avec Emma
Thompson) n’a pu être tourné à temps. Nous
faisons partie des victimes collatérales de
la grève des scénaristes et des acteurs à
Hollywood ! Concerts prévus à Liège et à
Namur.
Il sera alors temps de songer à la nouvelle
édition du Festival musical de
Namur, lequel fêtera pour l’occasion son
60e anniversaire !
Merci déjà de partager l’émotion musicale en
notre compagnie lors de tous ces concerts, et
où que vous soyez ! _ Jean-Marie Marchal
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 CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR
CHEF DE CHŒUR THIBAUT LENAERTS
CAPPELLA MEDITERRANEA

DIRECTION LEONARDO GARCÍA ALARCÓN

ANA QUINTANS,
VALERIO CONTALDO
ANTHÉA PICHANIK
RACHEL REDMOND
ANA VIEIRA LEITE
MATTEO BELLOTTO
KACPER SZELAZEK

MICHELANGELO FALVETTI

IL DILUVIO
UNIVERSALE
DIMANCHE 3 DÉCEMBRE 23| CAEN | THÉÂTRE
DIMANCHE 30 JUIN 24| FESTIVAL DE NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

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 AGENDA
HANDEL THE MESSIAH
SANDRINE PIAU, BENJAMIN WILLIAMSON, PATRICK GRAHL, JOHANNES WEISSER
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | BELGIAN NATIONAL ORCHESTRA
IAN PAGE DIRECTION

DIMANCHE 12 NOVEMBRE 23 | BRUXELLES | BOZAR

VERDI REQUIEM
FRANCESCA SASSU, ANNA MARIA CHIURI, RICCARDO DELLA SCIUCCA, ADRIANO GRAMIGNI
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CHŒUR ET ORCHESTRE DE L’OPÉRA ROYAL DE WALLONIE
GIAMPAOLO BISANTI DIRECTION

- SAMEDI 25 NOVEMBRE 23 | LIÈGE | OPÉRA ROYAL DE WALLONIE

MICHELANGELO FALVETTI
IL DILUVIO UNIVERSALE
ANA QUINTANS, VALERIO CONTALDO, ANTHÉA PICHANIK,
RACHEL REDMOND, ANA VIEIRA LEITE, MATTEO BELLOTTO, KACPER SZELAZEK
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CAPPELLA MEDITERRANEA
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION

DIMANCHE 3 DÉCEMBRE 23| CAEN | THÉÂTRE

DIMANCHE 30 JUIN 24| FESTIVAL DE NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

MOZART LAUDATE DOMINUM

SCHUBERT : MESSE N°4 HAYDN : SALVE REGINA MOZART : LAUDATE DOMINUM
AURÉLIE MOREELS, CAROLINE DE MAHIEU, KENNY FERREIRA, SAMUEL NAMOTTE
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | ORCHESTRE ROYAL DE CHAMBRE DE WALLONIE
VAHAN MARDIROSSIAN DIRECTION

JEUDI 7 DÉCEMBRE 23| MONS | ARSONIC

VENDREDI 8 DÉCEMBRE | NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

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 REINOUD VAN MECHELEN (ÉVANGÉLISTE)
TOBIAS BERNDT
LORE BINON
WILLIAM SHELTON,
SEAN CLAYTON
LISANDRO ABADIE

DIRECTION REINOUD VAN MECHELEN

PASSION
SELON
SAINT-JEAN CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR |
A NOCTE TEMPORIS
J.S.BACH
MERCREDI 28 FÉVRIER 24| NAMUR | NAMUR CONCERT HALL
JEUDI 29 FÉVRIER 24 | BOUTERSEM |
VENDREDI 1er MARS 24 | GENT | BIJLOKE

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 LULLY ATYS
REINOUD VAN MECHELEN, JUDITH VAN WANROIJ, CÉLINE SCHEEN, APOLLINE RAÏ-WESTPHAL,
GWENDOLINE BLONDEEL, KIERAN WHITE, NICK PRITCHARD, ANTONIN RONDEPIERRE,
OLIVIER CESARINI, PHILIPPE ESTÈPHE, ROMAIN BOCKLER, VLAD CROSMAN
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | LES TALENS LYRIQUES
CHRISTOPHE ROUSSET DIRECTION

SAMEDI 20 JANVIER 24 | VIENNE | KONZERTHAUS

LUNDI 22 JANVIER 24 | VERSAILLES | OPÉRA

MONTEVERDI VESPRO
MARIANA FLORES & GWENDOLINE BLONDEEL, DAVID SAGASTUME,
VALERIO CONTALDO, MATHIAS VIDAL, SALVO VITALE
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CAPPELLA MEDITERRANEA
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION

SAMEDI 20 JANVIER 24 | METZ | ARSENAL

DIMANCHE 21 JANVIER 24| VERSAILLES | CHAPELLE ROYALE
DIMANCHE 28 JANVIER 24| MADRID | AUDITORIO NACIONAL
MERCREDI 31 JANVIER 24 | LISBONNE | FONDATION GULBENKIAN

MONTEVERDI L’ORFEO
VALERIO CONTALDO, MARIANA FLORES, GIUSEPPINA BRIDELLI, ANA QUINTANS,
MATTEO BELLOTTO, NICHOLAS SCOTT, LEANDRO MARZIOTTE, ALESSANDRO GIANGRANDE, CINDY
FAVRE-VICTOIRE, PHILIPPE FAVETTE
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CAPPELLA MEDITERRANEA
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION

MERCREDI 24 JANVIER 24 | BRUXELLES | BOZAR

J.S. BACH PASSION SELON ST-JEAN

REINOUD VAN MECHELEN (ÉVANGÉLISTE), TOBIAS BERNDT, LORE BINON, WILLIAM SHELTON,
SEAN CLAYTON, LISANDRO ABADIE
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | A NOCTE TEMPORIS
REINOUD VAN MECHELEN DIRECTION

MERCREDI 28 FÉVRIER 24| NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

JEUDI 29 FÉVRIER 24 | BOUTERSEM |
VENDREDI 1er MARS 24 | GENT | BIJLOKE

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 GAËLLE ARQUEZ (CARMEN), SABINE DEVIEILHE, JULIEN BEHR, THOMAS DOLIÉ,
SÉRAPHINE CORTEZ, MERGOT GENET, EMILIANO GONZALEZ TORO, GRÉGOIRE MOUR

CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR

CHEF DE CHŒUR THIBAUT LENAERTS
B’ROCK ORCHESTRA
LE CHŒUR DE CHAMBRE
DE NAMUR POUR LA 1ère FOIS
À L’ELBPHILHARMONIE DE
HAMBOURG
ET AU TEATRO REAL DE
MADRID

CARMEN BIZET

MARDI 12 MARS 24 / ANTWERPEN / DE SINGEL

JEUDI 14 MARS 24 / PARIS / PHILHARMONIE
SAMEDI 16 MARS 24 / DORTMUND / KONZERTHAUS
DIMANCHE 17 MARS 24/ KÖLN / PHILHARMONIE
LUNDI 25 MARS 24/ HAMBURG / ELBPHILHARMONIE
MERCREDI 27 MARS 24 / MADRID / TEATRO REAL
CAVEMA.BE
22
 BIZET CARMEN
GAËLLE ARQUEZ (CARMEN), SABINE DEVIEILHE, JULIEN BEHR, THOMAS DOLIÉ,
SÉRAPHINE CORTEZ, MERGOT GENET, EMILIANO GONZALEZ TORO, GRÉGOIRE MOUR
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | B’ROCK ORCHESTRA
RENÉ JACOBS DIRECTION

MARDI 12 MARS 24 | ANTWERPEN | DE SINGEL

JEUDI 14 MARS 24 | PARIS | PHILHARMONIE
SAMEDI 16 MARS 24 | DORTMUND | KONZERTHAUS
DIMANCHE 17 MARS 24| KÖLN | PHILHARMONIE
LUNDI 25 MARS 24| HAMBURG | ELBPHILHARMONIE
MERCREDI 27 MARS 24 | MADRID | TEATRO REAL

HANDEL JEPHTHA
SOPHIE HARMSEN, TIM MEAD, JEREMY OVENDEN, EDWIN CROSSLEY-MERCER
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | LES TALENS LYRIQUES
CHRISTOPHE ROUSSET DIRECTION

DIMANCHE 17 MARS 24| OSLO |

MARDI 28 MAI 24 | NAMUR | NAMUR CONCERT HALL
JEUDI 30 MAI | HALLE |

J.S. BACH PASSION SELON ST-JEAN

VERSION SCÈNIQUE

VALERIO CONTALDO (ÉVANGÉLISTE), CHRISTIAN IMMLER (JÉSUS), SOPHIE JUNKER, BENNO

SCHACHTNER, MARK MILHOFER, GEORG NIGL & SOLISTES DU CCN
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON | CAPPELLA MEDITERRANEA |
SASHA WALTZ & GUESTS
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION SASHA WALTZ MISE EN SCÈNE

VENDREDI 22 MARS 24| SALZBURG | OSTERFESTSPIELE

SAMEDI 30 MARS 24| DIJON | AUDITORIUM
DIMANCHE 31 MARS 24| DIJON | AUDITORIUM

23
 LE CHŒUR DE CHAMBRE
DE NAMUR
POUR LA 1ère FOIS À
SALZBOURG

VALERIO CONTALDO (ÉVANGÉLISTE)

CHRISTIAN IMMLER (JÉSUS)
SOPHIE JUNKE,
BENNO SCHACHTNER
MARK MILHOFER
GEORG NIGL

DIRECTION LEONARDO GARCÍA ALARCÓN

MISE EN SCÈNE SACHA WALTZ

PASSION
SELON
SAINT-JEAN
J.S.BACH CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR |
CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON |
CAPPELLA MEDITERRANEA |
SASHA WALTZ & GUESTS

VENDREDI 22 MARS 24| SALZBURG | OSTERFESTSPIELE

SAMEDI 30 & DIMANCHE 31 MARS 24| DIJON | AUDITORIUM
CAVEMA.BE

24
 PIERRE LAMALLE MESSE & MOTETS
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | ENSEMBLE CLEMATIS
BRICE SAILLY DIRECTION

DIMANCHE 14 AVRIL 24 | NAMUR | ÉGLISE ST-LOUP

(FESTIVAL D’INAUGURATION DES NOUVELLES ORGUES)

BACH, HANDEL OPUS ULTIMUM

CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CAPPELLA MEDITERRANEA
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION

DIMANCHE 21 AVRIL 24 | NAMUR | ÉGLISE ST-LOUP

(FESTIVAL D’INAUGURATION DES NOUVELLES ORGUES)

CLAUDE DEBUSSY NOCTURNES

CHŒUR SYMPHONIQUE DE NAMUR
(AVEC LA PARTICIPATION DE MEMBRES DU CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR)
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIÈGE
GERGELY MADARAS DIRECTION

SAMEDI 27 AVRIL 24 | LIÈGE | SALLE PHILHARMONIQUE

MOZART MESSE EN UT
LAURANNE OLIVA & SOPHIE NAUBERT & SOLISTES DU CCN
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | LES AMBASSADEURS - LA GRANDE ÉCURIE
ALEXIS KOSSENKO DIRECTION

VENDREDI 3 MAI | TOURCOING | ÉGLISE ST-CHRISTOPHE

SAMEDI 4 MAI | CAMBRAI | ABBAYE DE VAUCELLES
DIMANCHE 5 MAI | NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

25
 SOPHIE HARMSEN, TIM MEAD, JEREMY OVENDEN, EDWIN CROSSLEY-MERCER

CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR

LE CONCERT DE LA LOGE

HANDEL
JEPHTHA
DIRECTION CHRISTOPHE ROUSSET
DIRECTION JULIEN CHAUVIN

REQUIEM
W.A. MOZART CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR
CHEF DE CHŒUR THIBAUT LENAERTS
| LES TALENS LYRIQUES
Mercredi 4 octobre / Namur / Namur Concert Hall
Vendredi 6 octobre / Ambronay / Abbaye
Dimanche 8 octobre / Laon / Cathédrale
Mardi 10DIMANCHE 17/MARS
octobre / Paris Théâtre24|
des OSLO
Champs-Elysées
MARDI 28 MAI 24 | NAMUR | NAMUR CONCERT HALL
CAVEMA.BE
JEUDI 30 MAI | HALLE

26
 HANDEL HERCULES
EDWIN CROSSLEY-MERCER (HERCULES), FLORIANE HASLER, GUY ELLIOTT, IRYNA KYSHLIARUK
CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | OPERA FUOCO
DAVID STERN DIRECTION

SAMEDI 4 MAI 24| MASSY | OPÉRA

SEPTEMBRE 24 | NAMUR CONCERT HALL

RAVEL DAPHNIS ET CHLOÉ

CINÉ-CONCERT
CHŒUR SYMPHONIQUE DE NAMUR
(AVEC LA PARTICIPATION DE MEMBRES DU CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR)
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIÈGE
GERGELY MADARAS DIRECTION

VENDREDI 24 MAI 24| NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

SAMEDI 25 MAI 24| LIÈGE | SALLE PHILHARMONIQUE

HANDEL DIXIT DOMINUS

CHŒUR DE CHAMBRE DE NAMUR | CAPPELLA MEDITERRANEA
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION

JEUDI 6 JUIN 24 | NAMUR | NAMUR CONCERT HALL

CAVEMA.BE

27
 Hommage à un fabuleux
compagnon de route…

Alejandro Meerapfel en répétition du Dono della

Vita eterna de Draghi au Grand Manège en juin 23.
© François de Maleyssie
Page de droite : Alejandro Meerapfel lors de
la représentation fatale de cette même œuvre à
Ambronay le 22 septembre dernier.
© Bertrand Pichêne
28
Le 22 septembre dernier, en plein concert, le
baryton Alejandro Meerapfel s’est effondré. Le choc
a été terrible pour tous ceux qui le connaissaient
et l’appréciaient, tous ceux qui avaient appris à
apprécier année après année à leurs justes mesures
les immenses vertus d’un brillant artiste et d’un
être aux exceptionnelles qualités humaines.
Depuis 2009, il était un compagnon de route
indispensable, attentif, prévenant, souriant et
toujours irréprochable quelle que soit le répertoire
abordé. Dès l’instant où il a chanté pour la première
fois devant le chœur, sous la direction de Leonardo
García Alarcón, un sentiment de plénitude s’est
d’emblée installé. Ce timbre chaleureux, cette
sereine musicalité, cette évidente autorité faisaient
littéralement merveille. Alejandro a ainsi occupé
d’emblée une place à part dans nos cœurs, car à ces
qualités musicales se combinait une personnalité
chaleureuse et empathique, un regard lumineux et
une constante attention aux autres.
Le revoir en production, le croiser à l’hôtel, échanger
avec lui dans les loges, chanter à ses côtés sur
scène… cela représentait chaque fois un moment
de pur bonheur et de merveilleuse complicité. Ces
moments d’exception resteront définitivement
gravés dans nos cœurs, dans la mémoire artistique
de chacun d’entre-nous.
Sur scène, la souveraine aisance de son art,
magnifique conjugaison de force et de sérénité,
de maîtrise technique et de sincère émotion, a fait
de lui un interprète d’exception, depuis toujours et
jusqu’aux ultimes instants.
Tous les membres du Chœur de Chambre de Namur
qui ont eu l’honneur et le bonheur de partager
ces moments précieux avec Alejandro lui sont
éternellement reconnaissants.
La photo ci-dessus, prise à Ambronay en cette soirée
fatidique nous a longuement posé question, car elle
est évidemment marquée du sceau du destin. Si
nous avons finalement pris la décision de la publier,
c’est parce qu’elle traduit à nos yeux à la fois
l’autorité naturelle de l’interprète et la luminosité
de sa personnalité. Il y est au sommet de son art,
pour toujours…
29
 Julie
Vercauteren
Entretien avec Jean-Marie Marchal

Julie a rejoint le Chœur de Chambre

de Namur il y a quelques années,
alors qu’elle était encore étudiante
au Conservatoire Royal de Musique
de Liège. Elle est restée fidèle à notre
ensemble, avec lequel elle collabore
régulièrement, mais a développé
par ailleurs une carrière riche et
particulièrement diversifiée. Une
bonne raison pour faire davantage
connaissance.

La musique est-elle en toi depuis

toujours, ou est-elle apparue suite
à un événement particulier, une
rencontre importante ?

Depuis toujours. Elle est littéralement venue

me chercher ! Il faut dire que le contexte
a aidé car il y a des musiciens dans la
famille, et notamment une sœur qui avait
son propre groupe de rock et qui n’a pas
hésité à me faire monter sur scène dès l’âge
de quatre ans pour me faire partager cette
émotion et cette formidable énergie.
À la musique se conjugue donc très
vite la scène et le contact avec le
public ?
D’emblée, en effet. Être sur scène, s’oublier
quelque peu soi-même en se mettant au
service d’autre chose c’est un élément central
qui compte énormément dans ma vie,
aussi loin que je me souvienne et encore
aujourd’hui.
Tu aurais pu te lancer dans le
théâtre ou le stand-up, alors ?
Non, parce à la scène se superpose la musique,
et le chant en particulier. On peut dire que je
n’ai pas fait les choses à moitié, car dès l’âge de
cinq ans et jusqu’au jour où j’ai quitté la maison
familiale je me suis produite chaque jour une
demi-heure devant mes parents avant de me
coucher … Ils étaient donc obligés de m’écouter
tous les soirs, et ils se sont pris au jeu en
critiquant mes prestations et en me donnant des
conseils. Ils sont devenus mes premiers coachs
! À six ans j’ai fait mon entrée à l’Académie de
musique, d’abord en guitare pop, puis en chant
non classique, orienté variétés. Et à douze ans
j’ai composé mes premières pièces pour guitare,
avec lesquels je me suis inscrite en 2004 au

30
concours EuroKids. C’est un formidable souvenir
car on avait comme marraine Maurane, qui
nous a emmenés aux Francofolies pour chanter
en duo avec elle devant douze mille personnes.
Ce n’est pas rien ! Cela m’a encouragée à
poursuivre dans cette voie, et tout au long de
mon adolescence j’ai continué à composer mes
propres titres, plutôt orientés pop, en parallèle à
mon cursus académique.
Un avenir presque tout tracé, donc, a
priori…
Apparemment ça en prenait le chemin, mais
voilà, je me suis retrouvée
au Conservatoire Royal
de Liège… en section «
jeunes talents ». Au départ,
il s’agissait essentiellement
de cultiver mes acquis
en formation musicale à
l’issue de mon parcours en
académie « au cas où » je
voulais finalement m’orienter
professionnellement dans
ce domaine. Mais dans
quelle section m’inscrire,
puisque jusque-là j’avais
été inscrite en guitare pop
et chant pop ? Mon niveau
en guitare ne me semblait
pas suffisant pour postuler
dans le domaine classique,
alors ça été le chant ! J’ai
préparé en trois semaines un
petit programme classique pour me présenter au
Conservatoire et j’ai été admise…
C’était incontestablement un grand
tournant !
J’abordais en effet un monde musical totalement
inconnu pour moi, mais j’y ai pris goût très
rapidement. Cela dit, pendant mes études
j’ai joué longtemps sur les deux tableaux, en
juxtaposant des prestations pop et le chant
lyrique. Puis je me suis aperçue que pour aller au
fond des choses il fallait se résoudre à choisir et
un répertoire et une technique de chant. De plus,
je trouvais le milieu pop un peu « bling-bling »
et j’éprouvais quelques difficultés à gérer l’aspect
lié à une relative notoriété arrivée très (trop) tôt,
dès l’âge de douze ans. Ce n’est vraiment pas
évident… Alors, réflexion faite, j’ai choisi le chant
lyrique et le répertoire classique.
Aucun regret ?
Non, je ne le regrette pas du tout aujourd’hui,
mais avec le temps qui passe je me dis que je
devrais tout de même explorer la possibilité de
mélanger un peu les choses de temps en temps.
J’ai par exemple un projet de collaboration avec
Quito Gato autour de reprises
de thèmes pop (de Sting,
notamment) dans de nouveaux
arrangements qui utilisent des
instruments baroques. C’est
un projet très excitant et il me
tarde de le concrétiser ! Je peux
notamment y utiliser une voix
typée pop, dont les couleurs me
servent aussi parfois pour la
musique contemporaine.
Visiblement, tu as une vision
du répertoire qui est très
vaste !
Je n’aime pas me laisser
enfermer dans un tiroir ! Ainsi
par exemple, dès le début de
mes études à Liège je me suis
plongée dans le monde de
l’opérette et j’ai collaboré avec deux troupes
différentes, en abordant d’emblée des rôles
importants dans des œuvres très connues comme
L’Auberge du Cheval Blanc ou Princesse Czardas.
J’ai chanté dans une vingtaine de productions
de ce genre, et je pense pouvoir dire que si j’ai
aimé l’opéra, c’est d’abord via l’opérette. C’est
là que j’ai pu fusionner pour la première fois
en conditions réelles l’art du chant lyrique qui
faisait l’objet de mes études à Liège et le théâtre,
le jeu d’acteur que j’avais pu appréhender
précédemment en participant à l’une ou l’autre
pièce de théâtre comme L’Amour du jeu et du
hasard de Marivaux. Être sur scène à la fois pour
31
 le chant et pour le jeu d’acteur, les scènes parlées,
j’ai tout de suite su que c’était fait pour moi
!L’opérette, c’est aussi un répertoire qui convient
assez naturellement à ma personnalité joviale. Pas
besoin de forcer le trait, c’est naturel (rires) !
La création contemporaine figure aussi à
ton agenda, dès tes études. C’est un peu
moins rigolo ?
Disons que c’est variable ! Pendant mes études,
dès lors que j’avais des facilités en lecture,
j’ai été rapidement associée à la classe de
composition pour des créations. Une chanteuse
qui déchiffre facilement, c’est évidemment assez
précieux pour les compositeurs, notamment
parce que pour mener à bien ce genre de
projet au Conservatoire on ne dispose pas de
beaucoup de temps. Il faut être efficace. J’ai
pu ainsi collaborer notamment avec Michel
Fourgon, avec Jean-Pierre Peuvion, ou encore
avec le tout jeune ensemble Hopper et faire la
découverte d’un répertoire très varié que j’ai
adoré même si les difficultés techniques y sont
nombreuses. Une fois arrivée en Allemagne
je n’ai pas perdu de vue ce répertoire puisque
j’ai notamment participé à la création de deux
opéras contemporains. Pour le CAV&MA j’ai
ensuite participé à la création de The Smile et
de Night Falls de Stéphane Orlando. Au final,
cela fait quand même une quinzaine de projets
contemporains ces sept dernières années.
Au CAV&MA, en tant que membre du
Chœur de Chambre de Namur et en tant
que soliste, c’est aussi la musique baroque
qui est au programme !
Oui, c’est une autre part de mon répertoire,
qui me plaît tout autant ! J’ai pas mal exploré
le monde de la musique ancienne grâce aux
productions auxquelles j’ai participé avec des
ensembles spécialisés, au CAV&MA avec
Leonardo García Alarcón et d’autres chefs invités,
ou à Marseille et à Namur avec Concerto Soave
et Jean-Marc Aymes (La contesa de’Numi & La
Dafne de Caldara), par exemple. Mais j’ai pu
aussi aborder une quinzaine de rôles baroques
en Allemagne, notamment pour L’Orfeo et
32
l’Incoronazione di Poppea de Monteverdi ou
Dido and Aeneas de Purcell, tout particulièrement
à Aachen, avec des chefs qui connaissent très
bien ce répertoire même s’ils n’en sont pas des
spécialistes exclusifs. C’est un répertoire dans
lequel je me sens bien et qui offre pas mal de
rôles pour ma voix qui est assez centrale, même
si en fonction des circonstances je peux évoluer
dans des tessitures plus graves ou plus aigües.
La musique ancienne mais aussi la création
contemporaine offrent une palette de rôles qui ne
sont pas stéréotypés et au sein desquels je peux
trouver mon bonheur. Le bel canto offre aussi de
bonnes opportunités, notamment chez Rossini.
Une telle diversité d’intérêts et de répertoires,
c’est une force car les propositions affluent
de tous les côtés, ou est-ce finalement un
peu complexe dans un monde qui aime
cataloguer et classer les artistes dans des
rubriques bien définies ?
Il est encore un peu tôt pour conclure à ce sujet.
Ce qui se vérifie, par contre, c’est qu’il faut savoir
attendre et ne pas paniquer lorsque le téléphone
ne sonne pas. Il faut pouvoir gérer le fait que
dans ce métier il y a des périodes de haute
intensité et puis des moments de pause au bout
desquels vous pouvez avoir l’impression de ne
plus exister pour personne. Si on se laisse aller ça
peut devenir flippant ! Ce sont aussi des périodes
pendant lesquelles il faut se faire à l’idée de
réauditionner ici et là pour susciter l’intérêt de
nouveaux partenaires potentiels.
Je me suis réinstallée récemment en Belgique
après avoir vécu plusieurs années à l’étranger
et je vis cycliquement ce genre de situation, et
le fait de ne pas être confinée à un seul type
de répertoire n’apporte pas nécessairement de
solution miraculeuse. Alors, dernièrement, j’ai
décidé de ne pas attendre dans mon coin et de
susciter des collaborations, de créer des projets
personnels. Je suis dans une phase de réflexion à
ce sujet, d’exploration du champ des possibles…
Quelques pistes ?
Le projet avec Quito Gato que j’ai déjà évoqué
en fait partie, bien sûr. Je pense aussi que
le public est en recherche de propositions
originales qui peuvent intelligemment mêler
différentes formes artistiques. De ce point de vue,
l’expérience que j’ai vécue au sein du Chœur
de Chambre de Namur avec les Indes Galantes
de Rameau à Paris m’a beaucoup marquée,
avec sa rencontre entre le baroque musical et
les danses urbaines. On a bien ressenti l’impact
de cette production, car le public était en folie
! Il y a aussi des rencontres avec des œuvres
dans lesquelles on se sent si bien qu’on ne peut
qu’espérer les voir remises à l’affiche dès que
possible. Cela fonctionne avec des œuvres
incontournables du répertoire, qui ont donc a
priori une bonne chance
d’être régulièrement
programmées, mais aussi
avec des trésors oubliés
qu’il faudrait davantage
réhabiliter. Je pense tout
particulièrement au Miroir
de Jésus d’André Caplet.
J’ai pu chanter cette œuvre
en Allemagne et je la
trouve admirable. Je doute
que les organisateurs se
précipitent sur ce genre
de proposition, mais c’est
regrettable. En tout cas,
si la chose est possible un
jour, pensez à moi !Enfin, il
y a aussi le domaine de la
mélodie, dans lequel j’ai pu
me produire régulièrement
en Allemagne avec un
certain succès, notamment avec la pianiste
Franziska Staubach, mais à propos duquel je me
pose aujourd’hui la question de savoir si je peux
y investir de l’énergie, au risque de la disperser
dans tous les sens, sur trop de projets et de
filières à la fois…
À plusieurs reprises tu as fait référence à
l’Allemagne, qui a été ta patrie d’adoption
pendant sept ans. Pourquoi avoir choisi
cette destination ?
Après mes études à Liège je me suis dit que je
devais élargir mes horizons et ainsi me donner
Médaillon : avec Sandrine Piau au Namur
Concert Hall en décembre 22
plus de chances de donner une véritable
impulsion à ma carrière débutante. J’ai d’abord
été attirée par Amsterdam, qui est une référence
en matière de chant. Lors de mon passage là-bas
j’ai suivi un cours de marketing (très au point, on
est en Hollande !) qui indiquait notamment qu’une
bonne partie de l’emploi artistique disponible
dans le domaine classique se trouvait en
Allemagne. C’est le genre de chose qu’il ne faut
pas m’expliquer deux fois. Alors, allons-y !
J’ai auditionné à Cologne, attirée notamment par
le prestige des professeurs (Kaï Wessel, Christoph
Prégardien, Claudia Kuntz,…). J’ai été acceptée et
après six mois j’avais mon premier rôle en maison
d’opéra, via un contrat d’étudiant
(Praktikum). C’est vraiment du
concret, et j’adore ça !Le lien
entre enseignement et pratique
professionnelle est clairement
établi, et l’existence de contrats,
et donc de revenus, permet de
se concentrer sur son art sans
avoir besoin d’autres types de
travail étudiant pour assurer la vie
quotidienne.
Partant de là, j’ai pu participer
à plusieurs productions d’opéra
(3 à 5 par an), sous le statut de
chanteuse invitée et non fixe,
ce qui m’aurait empêchée de
participer à d’autres projets,
par exemple au CAV&MA ou
à l’ORW. Ma base de travail
principale a donc été l’opéra
d’Aachen, sous la direction de
Michael Schmitz-Aufterbeck. Il m’a vraiment
aidée à développer ma voix et mon expérience
scénique sur plusieurs années et dans un
répertoire élargi, de la musique baroque à Philip
Glass en passant par Mozart, Massenet, l’opérette
et la comédie musicale Lazarus de David Bowie.
Je lui en suis très reconnaissante !L’organisation
des saisons permettait aussi de reprendre le
même rôle à plusieurs moments de la saison,
avec un temps de latence entre deux sessions
et donc une belle occasion d’approfondir sa
connaissance de l’œuvre et du personnage et
de mieux appréhender les éléments liés à la
mise en scène. Un rôle travaillé de cette manière
33
 °

Ci-dessus : Julie Vercauteren était dans le Chœur du Requiem

lors de la tournée d’octobre dernier © Bertrand Pichêne

Julie Vercauteren dans La Dafne de Caldara avec Concerto Soave

en juillet 2023 au Namur Concert Hall.
Retrouvez ce concert en vidéo ici :

34
reste vraiment inscrit en soi pour toujours. Tout
cela aide aussi pour prendre confiance, pour
gérer tous les petits tracas de santé qui peuvent
se mettre en travers, etc. Au vu de la richesse
de la vie musicale allemande, j’ai pu également
chanter aux côtés de chanteurs réputés venus
d’un peu partout et représentés par les meilleures
agences. Dans un contexte aussi performant on
ne peut que grandir !
Et un jour tu as quitté ce petit paradis ?
Pas volontairement, mais suite à un changement
de direction, d’intendance. Dans ce cas de
figure, les nouveaux arrivants n’ont généralement
de cesse que de remplacer les équipes pour
développer leur propre projet. C’est un peu dur
à encaisser parce que les chanteurs présents
jusque-là n’ont pas subitement perdu tous leurs
mérites, mais c’est la loi du genre… Peut-être
qu’en cas de remplacement ou de reprise d’une
production dans laquelle ma prestation a été
appréciée je serai ponctuellement rappelée,
mais disons qu’il me faut voir ailleurs pour
l’avenir. C’est la vie, et c’est l’une des raisons de
mon retour en Belgique. Maintenant il faut aller
de l’avant et rechercher partenaires et agents
qui croient en moi, et ainsi créer progressivement
mon propre réseau. C’est peut-être plus facile
pour des chanteuses qui ont un profil plus précis
que moi, qui suit plutôt une « bonne à tout faire
» (rires), mais voilà. Je ne veux pas me résoudre
à limiter mon répertoire et ma capacité à
m’inscrire dans des projets musicaux de natures
différentes.
Dans cette diversité vient également
s’ajouter le chant polyphonique, au sein du
Chœur de Chambre de Namur. Cela reste
compatible, et même complémentaire
pour toi ?
Absolument. Il y a bien sûr des répertoires
qui sont devenus moins accessibles à ma voix
lyrique, comme la polyphonie renaissante, par
exemple. Mais pour le reste, je me sens bien
au sein du chœur, d’autant que je suis invitée
dans des répertoires et des tessitures qui me
permettent à la fois de contribuer activement à la
musique qui se crée autour de moi et de toujours
conserver le contrôle technique afin de préserver
l’équilibre des forces. C’est une belle discipline
! Quand on connaît bien son instrument ces
deux métiers complémentaires sont compatibles.
Les productions chorales sont intéressantes
aussi parce qu’elles me permettent de vivre
des moments musicaux exceptionnels tout en
étant moins exposée à titre personnel. Elles me
permettent aussi d’élargir ma connaissance du
répertoire et de faire la connaissance d’autres
chefs et d’autres ensembles, ce qui n’est pas
négligeable non plus.
Si faire sa carrière individuelle est une chose
évidemment essentielle, mettre son art au service
de projets développés en équipe l’est tout autant
à mes yeux, en tant que soliste ou polyphoniste.
Si tout se passe bien, on a l’impression que ton
apport artistique est sublimé, qu’il dépasse ta
propre personnalité. C’est une sensation très
précieuse.
Et avec tout ceci, as-tu le temps d’avoir
d’autres passions ?
Au moins une, à savoir la rénovation. Je viens
de m’installer à Bruxelles et tous les travaux
d’aménagement ont été faits « maison », avec
très peu d’aide extérieure. Mon père a travaillé
dans ce secteur et je suis vraiment passionnée
par ce genre de travaux ainsi que par la
décoration. L’appartement dans lequel je suis
maintenant installée date des années 60. J’ai
beaucoup de plaisir à me documenter à ce sujet
pour finaliser la décoration.
Il y a du sport aussi, avec l’escalade, du yoga,
… Disons en résumé que je suis quelqu’un
qui aime la vie dans toute sa diversité. Mais
la musique reste numéro 1 ! Je suis très
reconnaissante envers tous ceux qui m’ont
encadrée dans ce domaine, au Conservatoire de
Liège, au CAV&MA, à Amsterdam, à Cologne
et à Aachen. Certaines de ces personnes sont
devenues de véritables et très proches ami.e.s
prendre un risque insensé qui pourrait
hypothéquer l’avenir. L’aventure est belle. Ne la
mettons pas bêtement en péril !
Propos recueillis par Jean-Marie Marchal
à Bourg-en-Bresse, le 6 octobre 2023
35
 Nombreux sont les musiciens qui désirent
aujourd’hui répéter et enregistrer à Namur, que
ces séances débouchent ou non sur un concert.

36
Le Namur Concert Hall :
l’acoustique fantastique
L’automne s’est installé et nos
musiciens ont repris la route, après
un printemps et un été des plus
roboratifs.
C’est avec une ambition renouvelée
que le Namur Concert Hall a inauguré
sa saison 23-24 en septembre.
Notre salle se révèle chaque jour
davantage un écrin exceptionnel
qui permet de goûter aux menus
musicaux les plus variés et les plus
subtils avec un confort acoustique
exceptionnel. Nombreux sont les
musiciens qui désirent aujourd’hui
répéter et enregistrer à Namur, que
ces séances débouchent ou non sur
un concert. C’était le cas la saison
dernière d’Alexis Kossenko et Les
Ambassadeurs ou de Reinoud Van
Mechelen et A Nocte Temporis.
C’était le cas en septembre dernier
de l’orchestre Anima Æterna
(médaillon) et de l’ensemble
Pygmalion de Raphaël Pichon
(photo). Ce sera le cas bientôt de
Jordi Savall ou de l’ensemble Café
Zimmermann.
La réputation du Namur Concert
Hall est donc déjà internationale,
à peine deux ans après son
inauguration. Nous devons tous en
être particulièrement fiers !
Notre volonté de partage de la
musique avec toutes et tous se traduit
notamment par l’organisation de
concerts destinés aux bébés et aux
familles, qui rencontrent un énorme
succès. Trois rendez-vous de ce type
vous attendent encore cette saison,
accompagnés par un concert de midi
original, destiné au public adulte. Ce
sont nos nouveaux dimanches en
musique au Grand Manège. Ne les
manquez pas !
Une ouverture à tous se traduit aussi
par une programmation qualitative
au menu varié, alternant musique
ancienne, musique de chambre,
récitals, répertoire symphonique.
37
 Certains de ces programmes
reposent sur des œuvres de référence,
connues et appréciées d’un large Les artistes qui portent ces projets y
public, et par ailleurs sur des affiches
plus originales qui sont autant de
ont mis tout leur talent et toute leur
trésors à découvrir. Les artistes qui créativité. Faites-leur confiance, ils
portent ces projets y ont mis tout sauront vous emmener vers des rivages
leur talent et toute leur créativité.
Faites-leur confiance, ils sauront vous d’une grande beauté…
emmener vers des rivages d’une
grande beauté… Le jazz s’ajoute
au programme cette saison, avec
notamment un concert anniversaire
qui s’annonce exceptionnel pour
l’ensemble Aka Moon. La date
namuroise de cette tournée sera la
seule à bénéficier de la présence en
guest star de la formidable soprano
américaine Claron McFadden.

La « discographie » du Namur
Concert Hall commence elle aussi à
s’enrichir. Viennent ainsi de paraître
l’impressionnant opéra Hulda de
César Franck, enregistré en mai
2022, et un nouveau CD consacré
par Leonardo García Alarcón, le
Chœur de Chambre de Namur et
Cappella Mediterranea à Jacques
Arcadelt, le maître namurois de la
Renaissance, en marge d’un concert
qui a déployé tous ses charmes début
octobre. Vont, entre autres, paraître
dans les prochains mois le formidable
oratorio Pasión Argentina de
Leonardo García Alarcón, l’étonnant
opéra de Philippe d’Orléans, Régent
de France La Jérusalem délivrée ou la

38
 Notre volonté de partage de la musique avec toutes et tous se
traduit notamment par l’organisation de concerts destinés aux
bébés et aux familles, qui rencontrent un énorme succès.

Suite d’Armide, ainsi que l’oratorio

Theodora de Handel par le Chœur
de Chambre de Namur et Millenium
Orchestra et le Requiem de Mozart
par Raphaël Pichon et l’ensemble
Pygmalion. C’est aussi une manière
pour le Namur Concert Hall d’établir
sa réputation, en Belgique comme à
l’étranger.
Vous pouvez découvrir la richesse
de notre programmation via notre
catalogue de saison ou via les sites
internet : (oui, il en faut bien quatre !)
GRANDMANÈGE.BE
NANAMUR.BE
CAVEMA.BE
FESTIVALMUSICALDENAMUR.BE.

Ne boudez pas votre plaisir, et

Le Grand Manège est sur TikTok… ressourcez-vous au Namur Concert
Suivez-nous sur TikTok et remportez un
PASS 8 Namur Concert Hall Hall !
Commentez nos vidéos et _ Jean-Marie Marchal
augmentez vos chances de gagner !
Tirage au sort le 13 décembre.
39
 Les spectacles avec l’école. Une grande joie
d’accueillir ses jeunes oreilles !

Sandrine Piau avec Les Paladins fin septembre 23.

Le Quatuor Ébène en mars 23

Enregistrement de la Pasión Argentina en septembre 23

40
Il Dono de la Vita Eterna de Draghi en juin 23

Le Duo Kiasma inaugurait la série des Entracte

concerts du dimanche midi.

Expliquer son art aux enfants est dans l’ADN

de chaque musicien

41
 Pascal Georis
Rencontre avec Pascal Georis, régisseur
lumières du Namur Concert Hall
Il est une figure incontournable du
Grand Manège, reconnaissable entre
mille. Il contribue incontestablement
au succès des concerts programmés au
Namur Concert Hall tant il soigne leur
habillage visuel. Faisons plus ample
connaissance avec Pascal Georis, notre
régisseur en charge des lumières.
Au sein de l’équipe technique du
Grand Manège tu es sans doute le
plus reconnaissable pour tous ceux qui
fréquentent la salle grâce à ton look
de baroudeur, de vieux loup de mer.
Est-ce que tout cela est étudié, ou est-ce
le témoignage d’un passé plus rock
que classique ?
Il n’y a aucune revendication ou volonté
démonstrative derrière
ce look qui s’inscrit plutôt
naturellement dans ma
vie et mon parcours. Les
racines sont sans doute à
rechercher dans le monde
de ma jeunesse, encore
assez marqué par un idéal
babacool issu des sixties.
Dans le milieu professionnel
qui a été et qui est encore
le mien ce style est
parfaitement accepté, donc
je ne l’ai jamais remis en
question, tout simplement.
Tu es une figure
incontournable
du monde culturel
namurois depuis déjà
de longues années.
Comment s’est organisé ton parcours ?
Au départ, je n’ai pas suivi un itinéraire précis
42
et bien balisé, comme on peut l’imaginer
aujourd’hui. Je me suis adapté aux circonstances
de l’époque. Il n’y avait alors pas d’écoles
destinées à former des régisseurs, donc un
jeune qui voulait se lancer dans ce secteur
d’activités devait trouver le moyen d’apprendre
sur le tas, comme on dit. C’est ce que j’ai fait.
J’ai collaboré avec des amis dans le domaine
du théâtre amateur. C’était le royaume de la
débrouillardise et de la solidarité, dans lequel on
apprend vite à trouver des solutions pratiques à
la multitude de problèmes qui peuvent se poser
tout au long d’une production de ce type. On
forge son expérience directement sur le terrain,
et franchement j’ai trouvé cela passionnant. De
plus, dans ce milieu, lorsqu’on commence à se
faire connaître on entre dans différents réseaux
qui offrent d’autres perspectives, notamment
dans le monde professionnel. Une fois intégré
dans cet engrenage, et à condition de bien
faire son travail, tout cela se développe presque
naturellement. Ainsi par exemple, j’ai pu
participer à une tournée d’un spectacle intitulé
« Écrivains » consacré aux auteurs belges
de langue française, qui a fait un nombre
considérable de dates
dans toutes les écoles de
Wallonie ou presque sur
deux ou trois ans.
Cela témoigne aussi
d’une sensibilité
artistique très
présente dès ta
jeunesse …
Je n’étais pas un étudiant
très assidu, au grand
désespoir de mes parents,
mais pour autant l’art et la
culture au sens général ont
toujours occupé une place
prépondérante dans ma
vie. L’un n’empêche donc
pas l’autre ! J’ai toujours
été un grand lecteur, par
exemple, et je ne conçois pas de terminer une
journée, encore aujourd’hui, sans revenir à
un livre. La musique est très présente aussi, et
même toutes les musiques, depuis le répertoire
classique que j’ai notamment fréquenté via des
cours de piano, jusqu’au rock, aux musiques
du monde et au jazz. J’ai notamment collaboré
avec Philippe Dethy pour Jazz8 à Spy, devenu
aujourd’hui Jazz9 à Mazy. Le contexte familial,
avec notamment un père professeur de dessin,
m’a aidé à développer ma curiosité pour tout ce
qui relève de l’artistique.
C’est donc en toute logique que
tout ceci débouche sur une carrière
professionnelle.
Oui, ce chemin me conduit à un emploi au
Théâtre de Namur, en 1989. De manière un
peu détournée, en fait, car je n’ai pas postulé
directement. Dans le milieu, tous les régisseurs et
techniciens se connaissent car on se rencontre
sans cesse d’une tournée à l’autre. L’un d’eux,
Christian Rens, qui travaillait à L’éblouissant, un
café très connu alors à Namur, a été contacté
par le Forem à propos d’un emploi au Théâtre.
Il m’a refilé le tuyau car il ne se décidait pas lui-
même. Je me suis donc présenté au rendez-vous,
où je me suis fait appeler Christian… lequel s’est
tout de même présenté lui aussi. Bref, nous avons
été engagés tous les deux.
Le Théâtre de Namur n’était pas alors la machine
professionnelle que l’on connaît aujourd’hui.
L’équipe technique était majoritairement
composée de personnes qui occupaient d’autres
fonctions ailleurs et venaient simplement assurer
la soirée sans se préoccuper du rangement du
matériel, de son entretien, etc. Il a donc fallu
réorganiser tout cela progressivement, ranger
tout le matériel et en faire l’inventaire, reconstituer
une équipe permanente, … c’était vraiment
intéressant. En tout cas, une étape importante
était franchie dans ma vie !
Bien des années plus tard, une autre
étape est réalisée avec ton arrivée au
Grand Manège. En fait, je me souviens
avoir entendu parler de toi dès avant
que le bâtiment sorte de terre !
J’ai été consulté en effet par Marc Noël, le
directeur technique fraîchement pensionné du
Théâtre, qui avait été engagé en tant qu’expert
par le CAV&MA dès la préparation du chantier.
Marc souhaitait en effet solliciter mon avis en
matière de lumières au stade de la conception
du bâtiment et de l’établissement des listings
d’équipement afin d’être le plus efficace possible
au vu de ma longue expérience dans ce
domaine. J’étais donc présent très tôt dans cette
aventure, mais de manière indirecte au départ,
via mes nombreuses réunions avec Marc. Il a
ensuite été question d’occuper officiellement
ce poste dans la nouvelle infrastructure et j’ai
accepté, notamment parce que je considère que
de temps à autre il faut être capable de se lancer
dans de nouveaux défis. Cela aide à rester
vivant !
On peut considérer que si tu as ainsi
bifurqué vers un lieu de musique,
c’est aussi parce que cette forme
d’expression artistique résonne en toi ?
Incontestablement ! Et dans une grande
variété de répertoires. Le classique, bien sûr,
mais aussi le jazz, avec lequel je me sens une
affinité particulière. Dans un cas comme dans
l’autre, j’apprécie la magie du concert, de la
musique en direct, au contact des musiciens.
Je trouve les albums live en jazz relativement
peu passionnants, froids et distants car le plus
souvent mal enregistrés. C’est vraiment différent
du rock, qui sort régulièrement des albums live
remarquables. On voit aussi bouger maintenant
le concert classique, avec des artistes qui
apportent une véritable originalité à la matière
musicale qu’ils interprètent. On observe cela
tout particulièrement dans le domaine de la
musique ancienne, avec cette forme de joie de
redécouvrir des sources oubliées et de les rendre
à la vie de la meilleure manière qui soit. Je ne
suis pas loin de faire un parallèle à ce sujet
avec la formidable énergie du revival folk des
années septante ! C’est très intéressant à suivre
et à découvrir. Bon, disons quand même que ce
n’est pas le cas de tout le monde classique, et
que les grosses formations, par exemple, laissent
toujours l’impression d’être dans une attitude où
domine le respect d’une certaine tradition…
43
 Tu as fréquenté assidument le Grand
Manège à une époque plus lointaine,
lorsque le Théâtre y programmait des
choses parfois surprenantes ?
L’affiche y était d’une grande diversité, avec
des concerts rock, des productions plutôt
expérimentales, des spectacles pour enfants,
avec une image globale davantage tournée
vers l’alternatif. Le temps passe, l’infrastructure
a changé, mais la passion demeure, bien
alimentée par la diversité des spectacles et des
rencontres.
Cette diversité, tu l’entretiens aussi
en allant voir
beaucoup de choses
à l’extérieur, si je ne Avec quelques images on peut
m’abuse…
accompagner le concert et aider
Cela dépend évidemment
de ce que mon planning les auditeurs à plonger au cœur
me permet, mais oui,
je suis plutôt ouvert à de l’action…
élargir mes horizons et
à découvrir le travail
des autres. Par exemple, ma fille travaille à
Charleroi Danse, ce qui m’a poussé à aller y
découvrir de nombreux spectacles. J’ai tenu
également à emmener régulièrement mes
enfants à des expositions, perpétuant ainsi une
tradition familiale. On hérite de tout ce que nos
parents nous ont fait découvrir, et cela nous
aide à transmettre art et culture à notre tour à la
génération suivante.
Vu notre grand âge à tous les deux
(rires) se pose aussi la question du
rapport aux nouvelles technologies.
Comment te sens-tu à ce propos ?
Je ne suis pas un geek, assurément. Je ne
conçois pas mon métier comme dépendant
d’une machine qui me dit ce que je dois faire.
Je réagis à ce que je vois et ce que j’entends,
j’y apporte ma créativité et je me sers des
instruments mis à ma disposition pour atteindre
au mieux l’objectif. C’est vraiment dans ce sens
que je travaille, sans jamais oublier que la
technologie est au service d’une vision artistique
et non son moteur principal. Dans la vie
44
quotidienne également il faut pouvoir utiliser ces
outils à bon escient sans se laisser déborder.
Comment faire pour te donner les
moyens de cette créativité alors même
que l’accueil des concerts se fait souvent
selon un planning très serré (répétition
dans l’après-midi, concert le soir) ?
Je me documente au maximum en amont. Je
cherche beaucoup sur Internet des traces du
travail des artistes qui vont se produire, pour
mieux les comprendre, mieux appréhender
leur vision artistique. Les fiches techniques ne
suffisent évidemment pas. Il faut étudier la
manière de procéder des
artistes invités pour mieux
anticiper leur accueil chez
nous et imaginer une mise
en lumières adéquate.
Les choses se passent
très vite, en général, et si
tu n’es pas bien préparé
tu ne peux pas réagir
efficacement. Cette
préparation peut être
vraiment minutieuse, et comprendre par exemple
la relecture de la Bible pour se plonger dans la
description du Temple de Salomon et y chercher
l’inspiration pour accueillir le Solomon de
Handel dirigé par Leonardo García Alarcón,
sans oublier de lire l’ensemble du livret et y
découvrir que les trois parties de l’œuvre sont
situées dans des cadres très différents : les
jardins, le palais, … Avec quelques images
on peut accompagner le concert et aider les
auditeurs à plonger au cœur de l’action… Au
Théâtre, je me faisais fort de lire la pièce avant
même le début des répétitions.
Les chefs comprennent la portée
de ce travail préparatoire et de cet
habillage de lumières ?
Certains sont réellement réceptifs et comprennent
parfaitement ce qu’un éclairage un peu travaillé
apporte au spectacle, allant jusqu’à dialoguer
avec moi à ce sujet. Disons que d’autres sont
nettement moins sensibles à cet aspect des
choses… Cela dit, je suis parfois un peu frustré
dans le sens où disposer d’un peu plus de temps
m’aurait permis d’apporter quelques réglages Collaborer avec des musiciens, c’est
complémentaires ou corrections judicieuses. Mais différent du travail avec les acteurs ?
c’est la loi du genre, tout aujourd’hui demande
de travailler vite, et il ne s’agit pas de production, Les musiciens sont souvent plus froids et distants
qui comprend un temps de réflexion, mais bien que les acteurs, au départ en tout cas. Avec
d’accueil, où tout se fait généralement en un seul le théâtre on se sent d’emblée dans le même
jour. Dans de telles conditions, les miracles n’ont monde, la volonté de dialogue est immédiate.
pas toujours lieu, mais globalement je trouve que Avec les musiciens, cela demande un peu
le résultat en vaut la peine. plus de temps, il y a comme une période
d’observation, et les réflexes ne sont pas installés.
Lors de la conception de la salle, La musique semble évoluer parfois dans son
l’idée du bandeau de béton brut qui propre monde. Mais dès lors que l’habitude
surplombe le plateau a été longtemps est prise, que le contact est établi les choses
débattue. Finalement, évoluent de manière significative.
c’est un espace de jeu C’est d’autant plus le cas avec
pour toi ? Il faut travailler, les petites formations, telles
qu’on les rencontre en musique
On perçoit immédiatement le imaginer, mettre en ancienne. Les grosses formations
potentiel de cet espace clair à symphoniques ne permettent
partir duquel on peut imaginer œuvre, créer, et c’est pas d’envisager le même type
des tas de choses. En matière de relation personnalisée. On a
d’éclairage, le concert impose cela qui constitue encore parfois des remarques du
des contraintes incontournables,
au premier rang desquelles le le plaisir de faire ce style « ils sont venus nous écouter,
pas nous voir »… J’espère que
fait que les musiciens doivent lire
confortablement leur partition. métier. Avec un peu leur analyse va évoluer dans les
années à venir car au XXIe siècle il
Cela limite forcément les possibil-
ités. Donc, avoir à sa disposition
de bonne humeur, la me semble évident que le visuel fait
partie du spectacle, même pour la
tout près un autre espace sur
lequel on a une prise directe et
journée passe plus musique classique.
totale est un incontestable atout. vite ! Avec le Namur Concert
Je prépare donc un dispositif
spécifique à chaque concert, en Hall, tu considères disposer
fonction de son thème, de son d’un instrument à ta
programme, des effectifs présents sur scène, d’une mesure, avec des capacités techniques
éventuelle spatialisation (pour lesquelles je prévois suffisantes ?
toujours deux ou trois projecteurs de réserve à
mobiliser au dernier moment, « au cas où »…). C’est une salle de concert, donc elle ne dispose
Chaque concert est différent et nécessite donc un pas de toutes les ressources techniques d’un
dispositif sur mesure. Tout ceci représente mine de théâtre ou d’une maison d’opéra, bien sûr.
rien pas mal d’heures de régie pour tout monter, Mais elle offre pas mal de possibilités et me
adapter puis démonter. Cela dit, lorsqu’un chef semble bien conçue par rapport aux types de
comme Leonardo García Alarcón est particulière- spectacles qu’elle accueille. Je n’ai pas encore
ment créatif, qu’il modifie des choses tout en in- fait le tour de son potentiel. Ça va venir ! De
tégrant la lumière dans sa pensée on accepte sans toute manière, j’aime me trouver face à un défi,
broncher le travail supplémentaire parce qu’on des situations dans lesquelles tout n’est pas
se sent particulièrement utile. Leonardo demande acquis à l’avance. Il faut travailler, imaginer,
souvent à ses solistes de chanter de mémoire, par mettre en œuvre, créer, et c’est cela qui constitue
exemple, et cela ouvre vraiment des perspectives le plaisir de faire ce métier. Avec un peu de
nouvelles pour un régisseur lumières ! bonne humeur, la journée passe plus vite !

45
 LA CRÉATION
NAMUROISE LARGEMENT
RÉCOMPENSÉE !
Initiée au moment de la crise du Covid, la collaboration de plusieurs de
nos chanteurs réunis sous le nom de CAVE CANTORES à deux créations du
compositeur namurois Stéphane Orlando (The Smile et Night Falls) a donné
des résultats exceptionnels. Elle se concrétise aujourd’hui à travers plusieurs
récompenses et sélection dans des festivals spécialisés, aux États-Unis, en
Japon, en Espagne et au Canada.
L’enregistrement des deux œuvres créées dans ce cadre, The Smile et
Night Falls, est également paru en CD. À découvrir absolument. Ce CD est
notamment en vente à la billetterie du Grand Manège.

NOUVEAU

CAVEMA.BE
46
 DISCOGRAPHIE
Nos disques sont unaniment salués par la presse dans le monde entier.
Si vous lisez ce journal du Cav&ma depuis 11 ans , vous le savez !
Le monde du disque a bien changé ces dernières années et cette rubrique de notre journal vous a toujours tenu à la page
des innovations. Vous écoutez, pour la plupart d’entre vous, nos disques en ligne aujourd’hui. Ils y sont tous. Pour ceux qui
aiment “l’objet” disque, vous les trouverez à la billetterie du Grand Manège ou chez
les disquaires spécialisés.
Cependant, tout évolue encore et nous entrevoyons un péril. Avec le développement
NOUVEAU des enceintes connectées, ce sont les playlistes (classique, Mozart, Bach...) qui sont
«La pureté des voix (sans angélisme appelées et ce ne sont pas toujours les meilleures versions - ni les plus récentes - qui
vous sont proposées.
esthétisant) et la beauté des lignes
Nous vous invitons donc à bien demander les versions du Chœur de Chambre de
font de ce disque un envoûtement.» Namur pour infléchir - à tout le moins pour vous - les algorithmes et l’IA.
_ Le Devoir

NOUVEAU
These afford opportunities for some vividly pictorial
music, including a transformation of the stage into a
wilderness filled by monsters and the dead from the
underworld (cue ghostly singing from the excellent
Choeur de Chambre de Namur). _ Financial Times
NOUVEAU

une musique très imagée, avec notamment la

transformation de la scène en une contrée sauvage
peuplée de monstres et de morts du monde souterrain
(que l’excellent Choeur de Chambre de Namur chante de
manière fantomatique).

splendeurs symphoniques chorales

(admirable Chœur de chambre de
Namur) ! _ Télérama
47
 Julien Chauvin, directeur musical,
violoniste français et fondateur de
l’orchestre Le Concert de La Loge.
Interview de Gabriel Balaguera
En 2023, le Chœur de Chambre
de Namur et Le Concert de
la Loge, sous la direction de
Julien Chauvin, ont enregistré
le Requiem de Mozart dans sa
version française de 1804.
Cette année, nous l’avons
proposé en concert en France et
en Belgique, au Grand Manège.
Cette interview a été réalisée le 4 octobre 2023, quelques instants Couronnement et la Messe en Ut de Mozart. J’ai commencé
avant le concert au Namur Concert Hall. La salle est pleine, à jouer du piano à cinq ans et j’ai également débuté
l’émotion est déjà palpable.
Revoir le Requiem à Ambronay
bit.ly/requiemambronay
Revoir La Création de Haydn
de juin 23. Concert de Saint-Denis
bit.ly/creationdenis
48
D’où vient votre passion pour la musique ?
Mes parents étaient chanteurs dans un chœur amateur, et
ils m’ont emmené à de nombreux grands concerts à la salle
Pleyel, notamment de l’Orchestre de Paris. J’avais entre cinq
et treize ans. J’ai également assisté
à tous les concerts donnés par leur
chœur amateur, où j’occupais divers
chaque note dans Mozart est rôles, tels que tourner les pages
soigneusement disposée pour pour le pianiste et le répétiteur. J’ai
été véritablement immergé dans
donner un maximum d’amour cet univers, découvrant des œuvres
majeures du répertoire, comme
le Requiem de Mozart, de Verdi,
les Cantates de Bach, la Messe du
l’apprentissage du violoncelle à l’âge de quatre ans et demi.
J’ai fait une pause, mais un jour, j’ai été totalement fasciné par
un violoniste de neuf ans, et cela m’a convaincu de poursuivre
dans cette voie, de vivre la musique avec un violon entre les de jouer avec les tempos, les articulations et les nuances
mains ou sans. extrêmes, mais cela doit se faire avec sensibilité, en prenant
en compte les musiciens qui nous entourent. Je n’arrive jamais
Vous êtes à la fois directeur musical et violoniste. avec une vision prédéfinie, mais je m’adapte à l’ensemble
Comment gérez-vous cette dualité ? des musiciens, qu’il s’agisse du chœur, des solistes ou des
instrumentistes. L’interprétation évolue au fil du temps, en
Je ne suis pas sûr que le fait d’aborder une œuvre avec un fonction des musiciens, des lieux et des acquis. L’objectif n’est
violon dans les mains ou pas change fondamentalement ma pas de marquer les esprits, mais de créer une expérience
manière de vivre la musique. J’ai la chance de pouvoir exercer musicale sincère.
les deux rôles, et j’en profite pleinement. Je n’ai pas envie de
me cantonner à être uniquement chef d’orchestre, à diriger Ce n’est pas la première fois que vous jouez au
sans toucher à mon violon, ni de consacrer ma vie entière à Grand Manège - Namur Concert Hall. Nous avons
jouer du violon. Cette dualité est bienveillante et apporte des eu le plaisir de vous accueillir la saison dernière avec
perspectives différentes. En tant que musicien instrumental, la formidable Création de Haydn. Quel est votre
je sais comment je souhaite que les choses sonnent pour ressenti par rapport à cette salle ?
l’orchestre et les instrumentistes.
Lorsque je dirige, j’ai une connexion J’ai eu la chance de découvrir
particulière avec les musiciens, la salle avec Jean-Marie
étant moi-même un instrumentiste. L’acoustique, bien que Marchal, qui m’a fait visiter
Les deux aspects me procurent un les lieux avant son ouverture.
immense bonheur. scientifique, reste mystérieuse, C’est toujours une grande
victoire lorsqu’un lieu culturel
Quelle est votre relation avec
mais ici, à Namur, elle est prend forme. Ici à Namur, le
Mozart ? Comment vous inspirante. Les projets à venir lieu de représentation est lié à
sentez-vous lorsque vous un établissement où les jeunes
interprétez sa musique ? avec le Chœur de Chambre apprennent la musique, créant
une cité de la musique idéale
Mozart possède une particularité
de Namur s’annoncent où les jeunes peuvent passer
assez intéressante ; j’ai la chance prometteurs. de la scène aux salles de cours,
de pouvoir aborder sa musique au favorisant une libre circulation
sein de mon quatuor, ce qui constitue de la culture. Jouer pour un
une forme de musique de chambre tel projet est extraordinaire.
très intime. Lorsque nous étudions et jouons sa musique à L’acoustique de la salle nous a agréablement surpris, ce qui n’est
différentes vitesses, nous réalisons qu’il n’y a pas de place pas toujours le cas pour les nouvelles salles. L’acoustique, bien
pour le hasard. Chaque note est placée avec précision, chaque que scientifique, reste mystérieuse, mais ici, elle est inspirante.
mesure est minutieusement construite. Il y a une harmonie Nous essayons de passer plus de temps en répétition sur place
dans sa manière d’écrire la musique, chaque note est pour nous imprégner de l’ambiance. Les projets à venir avec
soigneusement disposée pour donner un maximum d’amour, le Chœur de Chambre de Namur s’annoncent prometteurs.
pour créer une expérience musicale riche et luxuriante. Le public est également au rendez-vous, avec une écoute
particulièrement attentive.
Le Requiem est une œuvre très connue. Comment
abordez-vous ce répertoire pour lui apporter de Retrouvez cette interview en format vidéo accompagnée des plus
l’originalité malgré les nombreuses interprétations mémorables extraits du concert Requiem de Mozart au Grand
Manège sur nos réseaux sociaux (Grand Manège, Grands Artistes
précédentes ?
épisode 1).
Chercher l’originalité n’est pas la priorité. Il est possible

49
 NAMUR, NATURE PROGRAMME DISPONIBLE
DU 28 MAI AU 13 JUILLET 2024 MI-DÉCEMBRE 23
REVOIR LES PHOTOS ET VIDÉOS DE L’ÉDITION 23 SUR FESTIVALDENAMUR.BE

50
 Le CAV&MA (Centre d’Art Vocal & de Musique Ancienne)
Grand Manège - Namur Concert Hall
82, rue Rogier - 5000 Namur
cavema.be - secretariat@cavema.be
Valable pour les concerts et les abonnements au Namur Concert
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CAV&MA
Président Monsieur Ali Serghini Trésorier Monsieur Noël Minet
Secrétaire Madame Patricia Wilenski Mesdames Ariane Bogaerts, Nicole Bonameau,
Chantal Istasse-Joly, Véronique Jacqumin Messieurs William Ancion, Vincent
Antoine, Bernard Anselme, Guy Carpiaux, André-Marie Douillet, Bernard Ducoffre,
Christophe Gilon, Guido Jardon, Philippe Hermal, Philippe Lebacq, Pierre Lemaître,
Marc Maréchal

L’ÉQUIPE
Direction Jean-Marie Marchal Directrice adjointe Patricia Wilenski
Chef de production & Ressources humaines Jean-Paul Pirlot
Attachée de direction aux Relations Publiques, Mécénat et Protocole Audrey Taieb
Secrétariat Anne-Catherine Deroux Comptabilité Coraline Chapelle & Maxime Gosée
Promotion & communication Gabriel Balaguera & Laurent Cools
Aide régisseur Lino Bennardo Bibliothèque Lysiane Alexandre
Coordinatrice administrative Colette Tasiaux Responsable pédagogique Marie Havaux
Assistante de production Amélie Renglet
GRAND MANÈGE / NAMUR CONCERT HALL
GRAND MANÈGE Grand Manège
Gestionnaire du bâtiment Samuel Martin
Namur Concert Hall
Responsable techniqueThomas Gremes Régisseur lumières Pascal Georis
Régisseur son Manu Mohino Régisseur plateau Loïc Lambay
Responsable brasserie Vicky Wullepit Coordinateur Jean-Pierre Georges
Cheffe de salle Manuela Batatinha
SERVICE DE PRESSE : Be Culture,
Vous souhaitez recevoir ce Séverine Provost et son équipe
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aux lettres ou dans votre boîte E-mail : info@culture.be
mail ? à 50€ à2
0€
Envoyez-nous vos coordonnées
à info@grandmanege.be LES CARTES CADEAUX À -50% 0€ 40€
à 10 C
Ca
100€ 40€
SONT DE RETOUR ! arrtte100€
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Il vous est possible de diffuser ca
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ce document au travers des Valable sur tous les concerts 0
200€0 € au
u
et les abonnements. 2te cadeau
ar
réseaux sociaux au départ de C
Car te cade au
cavema.be Opération promotionelle du
u
11novembre au
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22 décembre 2023 ar tte
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Ce journal a été rédigé par C
Car
Jean-Marie Marchal.
Réalisation: Laurent Cools avec Infos & réservations : Nam
NVamur Conc
Gabriel Balaguera +32 (0)81 24 70 60 alaurleCo ert H
Valab junc all a
ble jusqeurt’a H au Grand
squ’au 3a1ll d
info@grandmanege.be u
u 31 écGera
Man
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gran mbre e24ge
graHal dma nd Manèg 2024
cer t n d l
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Namur Con t Hal l adéc
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202 3e
Nam Con
urble cer
jusqu’au 31 e.be 2023
Vala 31 décgem e bre
Valable jusqu’aud Manège
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 CAVEMA.BE
GRANDMANEGE.BE
NANAMUR.BE
FESTIVALDENAMUR.BE

CAV&MA (Centre d’Art Vocal & de Musique Ancienne)

GRAND MANÈGE - NAMUR CONCERT HALL
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