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COURS D’ANALYSE 2

Dr Kpèbbèwèrè Cédric SOME

4 octobre 2022
TABLE DES MATIÈRES

1 Intégration 2
1.1 Intégration définie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Propriétés-définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Classe de fonctions intégrables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Propriétés de l’intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Valeur moyenne d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.5 Intégrale fonction de sa borne supérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Méthodes d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Intégration par parties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 Intégration des fonctions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.4 Fonctions rationnelles trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.5 Intégrales de fonctions rationnelles hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.6 Intégrales abéliennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1
CHAPITRE 1
INTÉGRATION

1.1 Intégration définie


1.1.1 Propriétés-définitions
Soit f : [a, b] −→ R bornée. Soit σ une subdivision de [a, b] où σ = (a = x0 < x1 < x2 < · · · < xn = b).
On note δ(σ) = sup (xi+1 − xi ).
δ(σ) est appelé le pas de la subdivision et on admet que δ(σ) −→ 0.
n→+∞
Pour tout δ on pose :
n−1
X
S(σ) = (xi+1 − xi ) mi avec mi = min f (x)
xi ≤x≤xi+1
i=0

et
n−1
X
S(σ) = (xi+1 − xi ) Mi avec Mi = max f (x)
xi ≤x≤xi+1
i=0

Définition 1.1.1 S(σ) et S(σ) sont appelés sommes de DARBOUX inférieure et supé-
rieures respectivement.

Remarque 1.1.1 S(σ) et S(σ) sont en fait des aires des rectangles inférieurs et supérieurs mis
en évidence sur le graphe de f .

Propriété 1.1.1 On a les résultats suivants :


(1) Les sommes S(σ) sont croissantes avec n.
(2) Les sommes S(δ) sont décroissantes avec n.
(3) S(σ) ≤ S(σ) pour toute subdivision δ.

Définition 1.1.2 (Critère d’intégralité) Soit f : [a, b] −→ R bornée.


f est intégrable au sens de Riemann sur [a, b] si et seulement si lim [S(σ) − S(σ)] = 0 c’est-à-
δ(σ)→0
dire le nombre de points de la subdivision tend vers l’infini.

2
Proposition 1.1.1 Les suites S(σ) et S(σ) convergent vers une même limite finie appelée inté-
grale définie sur [a, b]. On la note
Z b Z
I (f ) = f (x)dx = f (x)dx
a [a,b]

Preuve :
En effet les suites S(σ) et S(σ) sont adjacentes et convergent vers la même limite.

Remarque 1.1.2 Pour toute subdivision δ, on a : S(σ) ≤ I (f )) ≤ S(σ).


Exemple 1.1.1 1) f (x) = 1, ∀x ∈ [a, b]
On a :
n−1
X Z b
mi = Mi = 1, ∀i et S(σ) = S(σ) = (xi+1 − xi ) = b − a = dx
i=0 a

2) f (x) = x2 , x ∈ [0; 1]
1 2 i 1
 
σ = x0 = 0, x1 = , x1 = , · · · , xi = , xn = 1 c’est-à-dire pour tout 0 ≤ i ≤ n, xi+1 − xi = .
n n n n
Alors
n−1 n−1
X 1 i2
mi avec mi = min f (x) = x2i = 2
X
S(σ) = (xi+1 − xi ) mi =
i=0 n n
xi ≤x≤xi+1
i=0
Donc
n−1
X 1 i2 1 n−1 1 (n − 1) × n × (2n − 1) (n − 1)(2n − 1)
i2 = 3 ×
X
S(σ) = × 2 = 3 =
i=0 n n n i=0 n 6 6n2
Par ailleurs :
n−1 n−1
1 (i + 1)2
max f (x) = x2i+1 =
X X
S(σ) = (xi+1 − xi ) Mi = Mi avec Mi =
i=0 i=0 n xi ≤x≤xi+1 n2
Donc
n−1
1 (i + 1)2 1 n−1 2 1 Xn
n(n + 1)(2n + 1)
k2 =
X X
S(σ) = × 2
= 3
(i + 1) = 3
i=0 n n n i=0 n k=1 6n3
1
On obtient bien : lim S(σ) = lim S(σ) =
n→+∞ n→+∞ 3
Remarque 1.1.3 On a :
n
2 2 2 2 n(n + 1)(2n + 1)
i2 =
X
1 + 2 + 3 + ··· + n =
i=1 6
et n
n2 (n + 1)2
13 + 23 + 33 + · · · + n3 = i3 = (1 + 2 + 3 + · · · + n)2 =
X

i=1 4
Proposition 1.1.2 Soient f : [a, b] −→ R bornée et σ une subdivision de [a, b]. Alors
n−1
X
S(σ) = f (ci )
i=0

avec ci ∈ [xi , xi+1 ] est appelé somme de Riemann et on a


Z b n−1
X
I (f ) = f (x)dx = lim S(σ) = lim f (ci )
a δ(σ)→0 n→+∞
i=0

3
1.1.2 Classe de fonctions intégrables
Théorème 1.1.1 Toute fonction monotone sur [a, b] est Riemann intégrable sur [a, b].
Remarque 1.1.4 Toute fonction bornée ou monotone ou continue sur [a, b] est Riemann intégrable
sur [a, b].

1.1.3 Propriétés de l’intégrale


Z b n o
1) I(f ) = f (x)dx = Air(D) où D = (x, y) ∈ R a ≤ x ≤ b; f (a) ≤ y ≤ f (b)
a
2) Relation de Charles :
Z b Z c Z b
∀c ∈ [a, b], f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx
a a c

En particulier si a = b, on a
Z a Z c Z b
I (f ) = f (x)dx = 0 et f (x)dx = − f (x)dx
a a c

3) Linéarité de l’intégrale : si f et g sont intégrables sur [a, b] et si λ ∈ R alors f + g et λf sont


intégrables sur [a, b] et on a :
Z b Z b Z b Z b Z b
(f + g) (x)dx = f (x)dx + g(x)dx et (λf ) (x)dx = λ f (x)dx
a a a a a

On note R[a, b] = {f : [a, b] −→ R, Riemann intégrable}c’est-à-dire R[a, b] est l’ensemble des fonc-
tions définie de [a, b] vers R qui sont Riemann intégrables sur [a, b].
Rb
4) Signe de l’intégrale : Si f ≥ 0 sur [a, b] alors a f (x)dx ≥ 0.

Z b Z b
5) Si ∀x ∈ [a, b], f (x) ≤ g(x) alors f (x)dx ≤ g(x)dx.
a a
Z b Z b
6) f (x)dx ≤ f (x) dx.
a a

1.1.4 Valeur moyenne d’une fonction


Définition 1.1.3 Soit f ∈ R[a, b]. On appelle valeur moyenne de f sur [a, b] le scalaire :
1 Zb
µ= f (x)dx
b−a a
Remarque 1.1.5 La moyenne µ de f peut encore s’obtenir comme suit :
1 Zb f (x1 ) + f (x2 ) + · · · + f (xn )
µ= f (x)dx = lim
b−a a n→+∞ n
c’est-à-dire
1 n−1 n
! !
1 Zb X b−a 1X b−a
µ= f (x)dx = lim f a+ i = lim f a+ i
b−a a n→+∞ n i=0 n n→+∞ n i=1 n

4
Exemple 1.1.2 On considère la somme définie par la suite (un )n≥1 suivante :
n
X 1
un =
k=1 n + k

La suite (un )n≥1 est convergente car elle est croissante et majorée par 2. On a :
n n n
X 1 1X 1 1X 1
un = = k = f ( nk ) où f (x) =
k=1 n + k n k=1 1 + n
n k=1 1+x
k
Comme 1 ≤ k ≤ n alors 0 < ≤ 1. Ainsi en prenant : a = 0, b − a = 1 on a b = 1 et :
n
n
1X k
Z 1
1
lim un = lim f(n) = dx = ln 2
n→+∞ n→+∞ n
k=1 0 1+x

Théorème 1.1.2 (Formule de la moyenne) Soit f : [a, b] −→ R continue. Alors il existe


c ∈ [a, b] tel que
1 Zb
f (c) = f (x)dx
b−a a
Preuve : f étant continue sur le compact [a, b] alors f atteint ses bornes sur [a, b]. Par conséquent
il existe deux réels m, M tels que
∀x ∈ [a, b], m ≤ f (x) ≤ M
Par intégration sur [a, b], on a :
Z b Z b Z b Z b
m dx ≤ f (x)dx ≤ M dx ⇐⇒ m(b − a) ≤ f (x)dx ≤ M (b − a)
a a a a

c’est-à-dire
1 Zb
m≤ f (x)dx ≤ M
b−a a
Comme ([a, b]) ⊂ [m, M ] alors d’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c ∈ [a, b] tel
que
1 Zb
f (c) = f (x)dx
b−a a

Définition 1.1.4 Soit f ∈ R[a, b]. On appelle valeur efficace de la fonction f , le réel
s
1 Zb
fef f = (f (x))2 dx
b−a a
. fef f est utilisée pour l’étude de certains phénomènes physiques.
Exemple 1.1.3 Soit I = I0 sin(ωt + ϕ), le courant sinusoïdal. L’intensité efficace est :
1ZT 2 2 I 2 Z T 1 − cos(2ωt + ϕ) I2
2
Ief f = I0 sin (ωt + ϕ)dt = 0 dt = 0 avec T, la période du signal.
T 0 T 0 2 2
Ainsi
2 I0
Ief f = √
2

5
1.1.5 Intégrale fonction de sa borne supérieures
Définition 1.1.5 Soit f ∈ R[a, b], alors pour tout x ∈ [a, b], f ∈ R[a, x]. On considère la fonction

F : [a, b] −→ R Z x
(1.1)
x 7−→ F (x) = f (t)dt.
a

Alors : F est la primitive de f sur [a, b] qui s’annule en a, t est appelé variable d’intégration
(muette) et x la borne d’intégration.

Théorème 1.1.3 (Fondamental) Soit f : [a, b] −→ R et F une fonction définie par (1.1).
Alors :
1) Si f est intégrable sur [a, b] alors F est continue sur [a, b].
2) f continue sur [a, b] =⇒ F est dérivable sur [a, b] et ∀x ∈ [a, b], F 0 (x) = f (x).

Preuve :
1) Soit x0 ∈ [a, b]. On a,
Z x Z x0 Z x
∀x ∈ [a, b], F (x) − F (x0 ) = f (t)dt − f (t)dt = f (t)dt.
a a x0

Donc Z x
|F (x) − F (x0 )| ≤ |f (t)| dt ≤ M |x − x0 | avec M = sup |f (t)|.
x0 a≤t≤b

Alors,
lim F (x) = F (x0 ).
x→x0

Donc F est continue en tout point x0 de [a, b].

2) Comme f est continue sur [a, b] alors la formule de la moyenne nous dit que

∃c ∈ (x0 , x) | F (x) − F (x0 ) = (x − x0 )f (c),

c’est-à-dire
F (x) − F (x0 )
= f (c)
x − x0
et comme,
lim f (c) = f (x0 ),
x→x0

alors
F (x) − F (x0 )
lim = f (x0 ) = F 0 (x0 ).
x→x0 x − x0
Donc
F 0 (x0 ) = f (x0 ).
Ainsi,
∀x ∈ [a, b], F 0 (x) = f (x).

6
Remarque 1.1.6 F est une primitive de f sur [a, b] si et seulement si ∀x ∈ [a, b], F 0 (x) = f (x).
Proposition 1.1.3 Si F et G sont deux primitives de f sur [a, b], alors
G(x) = F (x) + k, ∀x ∈ [a, b]. (1.2)
Remarque 1.1.7 Si F est une primitive de f sur [a, b], alors
Z x
F (x) = f (t)dt + k
a

Si x = a alors F (a) = k d’où


Z x Z b
F (x) = F (a) + f (t)dt ⇐⇒ f (t)dt = F (b) − F (a)
a a

Notation : Z b
f (t)dt = [F (x)]ba = F (b) − F (a)
a

Exercice 1.1.1 Soit f : R −→ R une fonction continue, u, v : R −→ R deux fonctions dérivables.


Montrer que
Z v(x)
ϕ(x) = f (t)dt
u(x)

est dérivable sur R et calculer sa dérivée ϕ0 (x), ∀x ∈ R.


Exercice 1.1.2 Calculer la dérivée de
Z 2
F (x) = sin tdt.
x

Proposition 1.1.4 (Intégrale de Schwarz) Soit f, g ∈ R[a, b]. Alors :


Z b Z b !1 Z b !1
2 2
2 2
f (x)g(x)dx ≤ (f (x)) dx (g(x)) dx (1.3)
a a a

Preuve :
f, g ∈ R[a, b] =⇒ (f + tg)2 ∈ R[a, b], ∀t ∈ R. On a :
Z b Z b Z b Z b
2 2 2
0≤ (f + tg) (x)dx = f (x)dx + 2t f (x)g(x)dx + t g 2 (x)dx = C + Bt + At2
a a a a
avec Z b Z b Z b
2
A= f (x)dx , B=2 f (x)g(x)dx , C= g 2 (x)dx
a a a
Donc
At2 + Bt + C ≥ 0 , ∀t ∈ R
=⇒ ∆ = B 2 − 4AC ≤ 0
Z b !2 Z b Z b
2
=⇒ 4 f (x)g(x)dx ≤4 f (x)dx × g 2 (x)dx
a a a
s
Z b Z b Z b
=⇒ f (x)g(x)dx ≤ f 2 (x)dx × g 2 (x)dx
a a a

7
1.2 Méthodes d’intégration
1.2.1 Changement de variable
On désire calculer l’intégrale : Z b
I= f (x)dx
a
Soit ϕ : [a, b] −→ (ϕ(a), ϕ(b)) une fonction bijective, dérivable.
On pose :

x = ϕ(t). (1.4)

Donc

dx = ϕ0 (t)dt. (1.5)

Supposons que ϕ est une strictement croissante sur [a, b]. Alors

a ≤ x ≤ b ⇐⇒ ϕ(a) ≤ ϕ(t) ≤ ϕ(b) (1.6)

et l’intégrale ci-dessus se calcule comme suit :


Z ϕ(b)
I= f (ϕ(t)) ϕ0 (t)dt (1.7)
ϕ(a)

Exemple 1.2.1 Déterminer toutes les fonctions F définies par :


Z
dx
F (x) = , a>0
x2 + a2
Posons
x = at.
Alors
dx = adt.
Et Z
adt 1 Z dt 1
F (x) = = = arctan t + c , c ∈ R.
a2 t2 + a2 a t2 + 1 a
Donc
1 x
 
∀x ∈ R, F (x) = arctan + c, c ∈ R.
a a
Exercice 1.2.1 Calculer
Z 2
dx
.
0 4 + x2
Remarque 1.2.1 Attention aux bornes d’intégration.

Exemple 1.2.2 Déterminer les fonctions F définies par :


Z
dx
F (x) = , a > 0 avec a 6= x.
a2 − x2

8
Posons
x = au.
Alors
dx = adu.
Et ainsi :
Z
adu 1Z dt 1
F (x) = = = argth(u) + c , c ∈ R.
a −a u
2 2 2 a 1−u 2 a
Donc :
1 x 1 x+a
   
F (x) = argth +c= ln + c , ∀x ∈] − a, a[, (c ∈ R).
a a 2a −x + a
Remarque 1.2.2 Voir un cours d’Analyse 1 pour les écritures logarithmiques des fonctions hy-
perboliques réciproques. On a :
1 1+x
 
argth(x) = ln , ∀x ∈] − 1, 1[.
2 1−x
Autre méthode :
1
L’expression littérale de la décomposition en éléments simples de est :
a2 − x2
1 1 α β
= = + .
a2 −x 2 (a − x)(a + x) a−x a+x
Déterminons α et β.
Pour ce faire multiplions l’égalité ci-dessus par a − x. On a alors :
1 β(a − x) 1 1
=α+ =⇒ α = lim = .
a+x a+x x→a a+x 2a
De même :
1 α(a − x) 1 1
= + β =⇒ β = lim = .
a−x a−x x→−a a − x 2a
Donc
1 1
!
1 Z 1 1 1
Z  
2a 2a
F (x) = + dx = + dx = (− ln |a − x| + ln |a + x|) + c
a−x a+x 2a a−x a+x 2a
c’est-à-dire
1 a+x
F (x) = ln + c, ∀x ∈ R \ {a}
2a a−x
Exercice 1.2.2 Calculer de deux manières :
Z 3
2 dx
.
0 3 − x2

Exemple 1.2.3 Déterminer les fonctions (toutes les primitives de 1 − x2 ) définies par :
Z √
F (x) = 1 − x2 dx

9
On pose :
π π
 
x = sin t, t ∈ − ;
2 2
Donc
t = arcsin x, x ∈ [−1; 1].
x = sin t =⇒ dx = cos tdt.
Et,
√ q √ π π
 
2
1 − = 1 − sin t =
x2 t = cos t car cos t ≥ 0, ∀t ∈ − ;
cos2 .
2 2
Z Z
1 + cos 2t t 1 t 1
F (x) = cos2 tdt = dt = + sin 2t + c = + sin t cos t + c, c ∈ R.
2 2 4 2 2
Donc
1 1 √
F (x) = arcsin x + x 1 − x2 + c, ∀x ∈ [−1, 1] c ∈ R.
2 2
Exercice 1.2.3 Calculer Z 1√ Z √3 √
1 − x2 dx ; 3 − x2 dx.
0 0

1.2.2 Intégration par parties


Théorème 1.2.1 Soient u et v deux fonctions dérivables sur [a, b]. Alors
Z b Z b
0
uv = [uv]ba − u0 v.
a a

Exercice 1.2.4 Déterminer par des intégrations par parties les primitives
Z
F (x) = ln xdx

Exercice 1.2.5 Déterminer par des intégrations par parties les primitives
Z
F (x) = arctan xdx.

1.2.3 Intégration des fonctions rationnelles


P (x)
Soit f (x) = avec deg P < deg Q.
Q(x)
Si deg P ≤ deg Q, on décompose f en éléments simples, comme suit :
n m
Ai ai x + b i
avec Ai , ai , bi , xi , λi ∈ R, n, m, αi , βi ∈ N∗ (tous constants).
X X
f (x) = E(x)+ α
+ 2 βi
i=1 (x − xi )
2
i=1 (x + λi )
i

E est un polynôme et deg E = deg P − deg Q. f est dite propre si et seulement si deg P < deg Q.

Exercice 1.2.6 Déterminer Z


x4
F (x) = dx.
(x + 1)(x2 + 1)

10
x4
Décomposons f (x) = en éléments simples. On a :
(x + 1)(x2 + 1)
x4 1
f (x) = 2
=x−1+ .
(x + 1)(x + 1) (x + 1)(x2 + 1)
Posons
1
R(x) = .
(x + 1)(x2 + 1)
Décomposons R en éléments simples. On a :
c ax + b
R(x) = + 2 ; a, b, c ∈ R.
x+1 x +1
Déterminer enfin les réels a, b, c. On a alors
!
Z
c ax + b
F (x) = x−1+ + 2 dx.
x+1 x +1
Exercice 1.2.7 Déterminer
x4
F (x) = 4
x −1
On trouve
1 x−1 1
F (x) = x + ln − arctan x + c , c ∈ R.
4 x+1 2

1.2.4 Fonctions rationnelles trigonométriques


On souhaite déterminer les fonctions F définies par :
Z
F (x) = R(cos x, sin x)dx. (1.8)

où R est une fonction rationnelle en cos(x) ou sin(x).


Pour cela, on effectue le changement de variable :
x
 
t = tan avec |x| < π. (1.9)
2
Donc
1 
dt = 1 + t2 dx
2
soit
2dt
dx = . (1.10)
1 + t2
Par ailleurs on obtient de (1.9) par calculs les relations suivantes :
2t 1 − t2
sin x = , cos x = . (1.11)
1 + t2 1 + t2
Par suite (1.8) devient
!
Z
1 − t2 2t 2dt
F (x) = R1 ; × . (1.12)
1 + t2 1 + t2 1 + t2
Cas particuliers :

11
1. Si R est paire alors on pose t = sin x ou t = tan x.
2. Si R est impaire, alors, on pose t = cos x.

Exercice 1.2.8 Déterminer les fonctions F définies par :


Z
dx
F (x) = , x ∈ R.
1 + sin2 x
1
Indication : R(x) = est paire.
1 + sin2 x
Exercice 1.2.9 Déterminer Z
cos x + sin x
F (x) = dx.
1 + sin2 x
cos x + sin x
Indication : R(x) = , n’est ni paire, ni impaire. On poser alors t = tan( x2 ).
1 + sin2 x

1.2.5 Intégrales de fonctions rationnelles hyperboliques


On désire déterminer les fonctions définies par :
Z
F (x) = R(chx, shx)dx (1.13)

où x 7−→ R(x) est une fonction rationnelle.


On pose dans ce cas :
x
 
t = th . (1.14)
2
Alors
x = 2argth(t),
donc
2dt
dx = . (1.15)
1 − t2
On obtient de (1.14), les expressions de ch(x) et sh(x) en fonction de t comme suit :

2t 1 + t2
sh(x) = ; ch(x) = . (1.16)
1 + t2 1 − t2
Exercice 1.2.10 Déterminer :
Z
dx Z
dx
F (x) = ; G(x) =
shx chx

12
1.2.6 Intégrales abéliennes
Définition 1.2.1 On appelle intégrale d’Abel attachée à la courbe (C) d’équation y = f (x), l’inté-
grale Z
I = R(x, y)dx
où R est une fonction rationnelle de variables x et y.

Remarque 1.2.3 Si x et y sont fonctions d’un paramètre t alors


Z
I= R(x(t), y(t))x0 (t)dt

Les intégrales abéliennes sont regroupées en familles à savoir intégrales abéliennes de première espèce
et les intégrales abéliennes de deuxième espèce.

v
u
ax +b
Intégrales abéliennes de 1ère espèce y =
u
n
t , n∈N
cx + d
Dans ce cas il suffit d’exprimer x en fonction de y.
Z s
x
Exemple 1.2.4 Déterminer les fonctions I données par : I(x) = dx.
1−x
Posons : s
x
y= , ∀x ∈ [0, 1[.
1−x
Alors
x
y2 = , 0 ≤ x < 1.
1−x
On obtient :
y2
x= , y ≥ 0.
1 + y2
Donc
2y
dx = dy.
(1 + y 2 )2
Et
" #
Z
2y 2 Z
dy Z
dy 1 1 y
I(x) = 2 2
dy = 2 2
−2 2 2
= 2 arctan y − 2 arctan y + × +c
(1 + y ) 1+y (1 + y ) 2 2 1 + y2
q  q
x
I(x) = arctan 1−x
− x(1 − x) + c , ∀x ∈ [0, 1[, (c ∈ R).

13

Intégrales abéliennes de 2e espèce y = ax2 + bx + c , a 6= 0
C’est l’équation d’une demi-conique à centre et d’axe (Ox). La forme canonique de ax2 + bx + c
conduit à
q
y= aX 2 + γ (1.17)


b
X =x+ (1.18)
2a
donc

dx = dX. (1.19)

y= aX 2 + γ ⇐⇒ y 2 − aX 2 = γ, y ≥ 0 et deux cas sont possibles.

Premier cas : a > 0


La conique est une demi-hyperbole que l’on peut paramétrer au moyen des fonctions hyper-
boliques. On pose selon le cas :

X = ch(t) ou X = sh(t)

et utiliser la relation ch2 t − sh2 t = 1.

Deuxième cas : a < 0


La conique est une demi-ellipse dont on peut paramétrer au moyen des fonctions circulaires
ou trigonométriques. On pose alors

X = sin t ou X = cos t

et utiliser la relation cos2 t + sin2 t = 1.

Exercice 1.2.11 Déterminer Z √


F (x) = 1 − x2 dx.

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