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1. Systèmes polyphasés
On appelle système polyphasé d’ordre q un ensemble de q grandeurs sinusoïdales de même
2𝜋
fréquence, de même valeur efficace déphasée l’une par rapport à la suivante d’un angle de m 𝑞
m étant un entier naturel compris entre 0 et q-1 qui est l’ordre du système.
4. Production
Pour produire des tensions alternatives triphasées, il faut un alternateur dont on a disposé
les 3 groupes d’enroulements statoriques en les décalant physiquement de 120° les uns par
rapport aux autres, le rotor étant une source de flux magnétique.
5. Distribution
La distribution triphasée se fait avec trois fils de phase, un neutre et un conducteur de protection.
La distribution se fait à partir de quatre bornes :
Les trois bornes de phase repérées par 1, 2, 3 ou A, B, C ou R, S, T ;
La borne neutre N.
6. Définitions
Un circuit triphasé est équilibré quand la source et la charge sont toutes les deux équilibrées.
Une source triphasée est équilibrée lorsque les trois tensions générées ont même fréquence,
2𝜋
sont de même amplitude et déphasées de l’une par rapport à l’autre.
3
Une charge triphasée est équilibrée lorsque toutes les impédances de chacune des trois phases
sont identiques en module et en argument.
Il en résulte que dans un circuit équilibré, les trois courants de ligne sont de même amplitude et
2𝜋
décalés de l’un par rapport aux autres.
3
Les 3 impédances forment soit un récepteur triphasé unique, soit des récepteurs monophasés
placés dans une installation.
Lorsqu’on relie les trois conducteurs de retour des trois circuits monophasés, ce nouveau
conducteur est appelé conducteur neutre.
Equations horaires
criture complexe
v1(t)→V1= V
v2(t)→V2= V𝑒 −𝑗2𝜋/3
v3(t)→V3 = V𝑒 −𝑗4𝜋/3
Représentation vectorielle
Représentation vectorielle
Les tensions composées forment donc également un système triphasé symétrique en avance de
𝜋
par rapport aux tensions simples
6
Oscillogrammes
1. RECEPTEUR EN ETOILE
Dans le montage étoile (symbolisé par le signe Y), les trois impédances de la charge triphasée ont
un point commun N’, appelé point neutre de la charge, et sont alimentées par les trois tensions
simples :
Si la charge est équilibrée, les tensions aux bornes de chaque impédance se confondent avec les
tensions simples de la source d’alimentation et possèdent le même module :
Dans un montage étoile, les courants de ligne se confondent avec les courants de phase de la
charge. Le diagramme vectoriel est le suivant
Dans le cas d’une source symétrique avec charge équilibrée, il n’est pas nécessaire de relier le
point neutre de la charge à celui de la source.
2. RECEPTEUR EN TRIANGLE
Dans le montage triangle (symbolisé par le signe D), les trois impédances de la charge triphasée
sont alimentées par les trois tensions composées de la source triphasée et forment un circuit
fermé sur lui - même. La charge en montage triangle n’a pas de point neutre.
Les tensions aux bornes de chaque impédance se confondent ici avec les tensions composées de la
source d’alimentation et possèdent le même module :
Les courants de ligne sont obtenus en appliquant la loi de Kirchhoff sur les courants :
Ces équations permettent d’établir que le module des courants de ligne est √3 fois celui des
courants traversant la charge connectée en triangle : I = √3 J
Remarque : Les déphasages pour les deux montages étoile et triangle sont les mêmes. Il s’agit du
déphasage provoqué par le dipôle Z du montage.
En application de la loi de Kirchhoff sur les tensions, les relations suivantes peuvent être établies :
VN’ – VN = V1 – Z.I1
VN’ – VN = V2 – Z.I2
VN’ – VN = V3 – Z.I3
D’où: 3(VN’ – VN) = (V1+ V2+ V3) – Z (I1+ I2+ I3)
Puisque V1+ V2+ V3= 0 et I1+ I2+ I3= 0, on a alors VN’= VN.
Les points neutres sont donc équipotentiels, on peut alors écrire :
V1= Z.I1
V2= Z.I2
V3= Z.I3
On peut étudier une phase en n’ayant pas à tenir compte des deux autres à l’aide du schéma
monophasé équivalent.
Le récepteur triphasé de droite est équivalent au récepteur triphasé de gauche (même courant de
ligne absorbé sur le même réseau) si :
Méthode 1 :
- on recherche la valeur efficace de la tension composée du réseau (Ures)
- on recherche sur la plaque signalétique du récepteur les deux valeurs de tension indiquées (U∆
et UY, U∆ étant la plus petite).
- on choisit le couplage du récepteur pour que la plus petite des deux tensions du récepteur (U ∆)
soit celle qui apparaisse aux bornes d’un dipôle du récepteur lorsqu’il est connecté au réseau.
Méthode 2 :
- on recherche la valeur efficace de la tension composée du réseau (Ures)
- on recherche sur la plaque signalétique du récepteur les deux valeurs de tension indiquées
(U∆ et UY, U∆ étant la plus petite)
- on compare Ures avec U∆ et UY : si Ures=U∆ → couplage triangle et si Ures=UY → couplage
étoile
- on vérifie que la tension qui apparaît aux bornes d’un dipôle est bien la plus petite des
deux valeurs (U∆).
Réalisation pratique du couplage
Le réseau impose V1, V2 et V3 qui forment un système triphasé équilibré de tensions. Les courants
ne constituent plus un système triphasé équilibré et généralement mais on a :
Seules les tensions composées sont imposées par le réseau et forment un système triphasé
équilibré. Les courants et les tensions simples sont déséquilibrés.
Le point 0 ou N’ n’est pas équipotentiel du neutre de l’installation (N) : il apparaît une tension V NN’
ou VNO dite tension homopolaire telle que :
Remarque
Le système (V1O ; V2O ; V30) apparaît comme la superposition du système équilibré (V1N ;
V2N ; V3N) et du système dit homopolaire (VNO ; VNO ; VNO).
1
VNO = 3 (V1O+V2O+V3O)
Théorème de Boucherot
Dans un circuit triphasé fonctionnant en régime sinusoïdal la puissance active se conserve, sa
conservation relève du principe général de conservation de l’énergie :
La puissance réactive, à condition qu’il n’y ait pas de changement de fréquence, se conserve au
même titre que la puissance active :
La puissance réactive n’est pas une puissance au sens physique du terme, elle n’a donc aucune
raison à priori de se conserver, et elle se conserve en fait que s’il n’y a pas de changement de
fréquence (elle ne se conserve pas dans le cas d’un redresseur par exemple).
VIII. PERTES PAR EFFET JOULE DANS LES ENROULEMENTS DES MACHINES TRIPHASEES
Si on connaît la résistance interne r de chaque enroulement :
Pour un couplage en étoile : Pj= 3.r.I2
𝐼
Pour un couplage en triangle : Pj= 3.r.J2= 3. r. (√3)2 = r.I2
Si on connaît (cas le plus courant) la résistance équivalente R ph mesurée entre deux fils de
phase du récepteur :
3
Pour un couplage en étoile : Pj = 3.r.I2 = .Rph.I2
2
3
Pour un couplage en triangle : Pj = 3.r.J2= r.I2 = .Rph.I2
2
Conclusion : Quel que soit le couplage du récepteur, les pertes par effet Joule peuvent être
3
calculées par la même formule en fonction de Rph : Pj = .Rph.I2
2
IX. RESUME
X. MESURE DE PUISSANCE
On rappelle qu’un wattmètre ne fait qu’afficher le résultat de l’opération <u(t).i(t)> c’est à
dire la valeur moyenne du produit des valeurs instantanées de la tension appliquée sur son circuit
tension et du courant qui traverse son circuit intensité :
1. PUISSANCE ACTIVE
- Chaque wattmètre mesure la puissance active consommée sur chaque phase : P tot= P1 + P2 + P3
- Si le récepteur est équilibré, un seul wattmètre est nécessaire car P1=P2=P3 donc : Ptot= 3P1
La méthode des trois wattmètres nécessite la distribution et l’accessibilité au fil du neutre. Si ce
n’est pas le cas, on peut toujours réaliser un neutre artificiel à l’aide de trois impédances
identiques.
On montre par contre que P = P1+P2 (somme algébrique) quel que soit le couplage du récepteur. :
Pour un couplage étoile par exemple :
Donc :
VERIFICATION
Le wattmètre 1 mesure : P1= Re{ U13 . I1*}
Le wattmètre 2 mesure: P2= Re{ U23 . I2*}
Or
U13= V1 - V3 = √3V𝑒 −𝑗𝜋/6 et U23 = V2 - V3 = √3V 𝑒 −𝑗𝜋/2
2𝜋
I1* = I.𝑒 𝐽𝜑 et I2* = I. 𝑒 𝑗(𝜑+ 3 )
𝜋
𝜋
P1= Re{ U13 . I1*} = Re{ √3V𝑒 −𝑗𝜋/6 .I.𝑒 𝐽𝜑 } = Re{ √3V. 𝐼𝑒 𝑗(𝜑− 6 ) } =√3V. 𝐼.cos(𝜑 − 6 )
𝜋 𝝅
P1= =√3V. 𝐼.cos(𝜑 − 6 )= 𝑼. 𝑰.cos(𝝋 − 𝟔 )
2𝜋 𝜋 2𝜋 𝜋
P2= Re{ U23 . I2*} = Re{ √3V𝑒 −𝑗𝜋/2 .I.𝑒 𝐽(𝜑+ 3 ) } = Re{ √3V. 𝐼𝑒 𝑗(𝜑− 2 + 3 ) } = Re{ √3V. 𝐼𝑒 𝑗(𝜑+ 6 ) }
𝜋
𝜋 𝝅
P2= Re{ √3V. 𝐼𝑒 𝑗(𝜑+ 6 ) } = =√3V. 𝐼.cos(𝜑 + )= =𝑼. 𝑰.cos(𝝋 + )
6 𝟔
𝝅 𝝅
P=P1+P2= √𝟑𝑽. 𝑰.cos(𝝋 − ) + √𝟑. 𝑽𝑰.cos(𝝋 + ) = 3V.I.cos 𝝋 =√3U.I.cos 𝝋
𝟔 𝟔
2. PUISSANCE REACTIVE
2.1. Méthode des trois wattmètres (montages trois ou quatre fils)
𝜃1+ 𝜃2+ 𝜃3= Re{ U23 . I1*} + Re{ U31 . I2*} + Re{ U12 . I3*}
𝜋 2𝜋 7𝜋 4𝜋 𝜋
𝑗(+𝜑− ) 𝑗(+𝜑+ − ) 𝑗(𝜑+ + )
=Re{ √3𝑉𝐼𝑒 2 }+𝑅𝑒{√3𝑉𝐼𝑒 3 6 }+ 𝑅𝑒{√3𝑉𝐼𝑒 3 6 }
𝜋 𝜋 3𝜋
𝑗(+𝜑− ) 𝑗(𝜑+ ) 𝑗(𝜑+ )
= 𝑅𝑒{√3𝑉𝐼𝑒 2 } + 𝑅𝑒{√3𝑉𝐼𝑒 2 } + 𝑅𝑒{√3𝑉𝐼𝑒 2 }
𝜋 𝜋 3𝜋
= √3𝑉𝐼{cos ( 𝜑 − )+ cos(𝜑 − ) +cos (𝜑 + )}
2 2 2
=√3𝑉𝐼 { sin𝜑 + sin𝜑 + 𝑠𝑖𝑛𝜑} = √3𝑉𝐼𝑠𝑖𝑛𝜑 +√3𝑉𝐼𝑠𝑖𝑛𝜑 +√3𝑉𝐼sin𝜑
= √3 Q1 +√3 Q2 +√3 Q3 =√3 (Q1+Q2+Q3) soit:
𝟏
Q= Q1+Q2+Q3 = (𝜽1+ 𝜽2+ 𝜽3)
√𝟑
Si le récepteur est équilibré, un seul wattmètre suffit et on aura:
𝜽𝟏 𝜽𝟐 𝜽𝟑
Q=3 =3 =3 =√𝟑𝜽1 =√𝟑𝜽2=√𝟑𝜽3
√𝟑 √𝟑 √𝟑
𝑸 √𝟑(𝐏𝟏−𝐏𝟐)
Le facteur de puissance est obtenu par : tan 𝝋= =
𝑷 𝐏𝟏+𝐏𝟐