Reseau - Exploitation HTA

DOSSIER
Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
d4230
Réseaux de distribution - Exploitation
Date de publication : 10/02/1997

Par :
Henri GROS
Pierre RIGHEZZA
Ce dossier fait partie de la base documentaire

Réseaux électriques de distribution publique
dans le thème Réseaux électriques et applications
et dans l’univers Énergies
Document délivré le 17/07/2013

Pour le compte
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Réseaux de distribution
Exploitation
par Alain DOULET
Chef de mission à la Direction d’EDF-GDF SERVICES
Ancien responsable du Service technique électricité
1. Organisation de l’exploitation.............................................................. D 4 230 - 2

2. Qualité et continuité de l’alimentation électrique ......................... — 2
2.1 Objectifs........................................................................................................ — 2
2.2 Préparation de l’exploitation ...................................................................... — 2
2.3 Suivi des événements du réseau ............................................................... — 8
2.4 Conduite du réseau ..................................................................................... — 9
2.5 Rôle du chargé de conduite sur la tenue de tension ................................ — 10
2.6 Organisation de la conduite........................................................................ — 10
2.7 Moyens de téléconduite.............................................................................. — 11
2.8 Qualité de la fourniture vue du client ........................................................ — 13
3. Exploitation et sécurité .......................................................................... — 14
3.1 Travaux à proximité des réseaux ............................................................... — 15
3.2 Accès au réseau ........................................................................................... — 15
3.3 Conséquences pour la continuité de fourniture........................................ — 16
4. Entretien des installations .................................................................... — 16
4.1 Politique d’entretien .................................................................................... — 16
4.2 Réalisation des actions d’entretien ............................................................ — 16
4.3 Renouvellement des ouvrages ................................................................... — 18
5. Formation des intervenants .................................................................. — 18
6. Conclusion ................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 4 230
ans cet article, pour plus de précisions, nous conserverons les notations
D THT (400, 225 et 150 kV), HT (90, 63 et 42 kV), MT (20 et 15 kV) et BT (380
et 220 V), bien que les dénominations actuelles (UTE C 18-150) soient HTB (pour
les tensions supérieures à 50 kV), HTA (pour les tensions comprises entre 1 et
50 kV), BTB (pour les tensions comprises entre 500 et 1 000 V) et BTA (pour les
tensions comprises entre 50 et 500 V).
Un réseau de distribution doit fournir à l’ensemble des clients la meilleure
qualité de fourniture possible dans les meilleures conditions de sécurité et au
meilleur coût.
2 - 1997
Pour atteindre ces objectifs, on peut agir sur :

— la conception des ouvrages (structure, dimensionnement et fiabilité des
ouvrages et du matériel, niveau d’automatisation...) ;
— les règles d’exploitation, qui, une fois l’ouvrage réalisé, déterminent la façon
de l’utiliser. Les questions d’exploitation mettant en jeu la sécurité des inter-
D 4 230
venants et du public ne sont pas l’affaire du distributeur seul, mais impliquent

également l’autorité publique, ce qui explique la superposition de textes régle-
mentaires et de règles propres au distributeur. C’est pourquoi cet article présente
essentiellement la situation française et fait référence aux conditions d’exploita-
tion rencontrées en France, lorsque les réseaux sont exploités par EDF ou par les
autres distributeurs français non nationalisés qui généralement ont retenu des
options techniques proches de celles d’EDF.
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RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________
1. Organisation les usages de l’électricité se sont eux-mêmes modifiés. Les matériels

sont généralement plus exigeants en terme de qualité de l’électricité
de l’exploitation et les conséquences des non-qualités de la distribution sont souvent
plus importantes parce que l’électricité joue un rôle majeur dans de
nombreux process industriels ou matériels courants.
Compte tenu de l’impact des conditions de l’exploitation sur la Les imperfections de l’électricité peuvent se classer de la façon
sécurité des biens et des personnes, l’aspect réglementaire sur la suivante :
sécurité va guider l’organisation de l’exploitation. L’arrêté inter-
ministériel du 2 avril 1991 fixe les conditions techniques auxquelles — les défaillances dans la continuité de fourniture qui sont des
doivent satisfaire les distributions électriques. phénomènes aléatoires se traduisant par des interruptions de four-
niture classées selon un découpage européen :
La publication UTE C 18-510 approuvée par arrêté conjoint du
Ministère du Travail et du Ministère de l’Industrie en date du • en coupures longues, supérieures à 3 minutes,
17 janvier 1989 parue au Journal officiel de la République française • en coupures brèves, comprises entre 1 seconde et 3 minutes,
définit les conditions réglementaires d’intervention propres à • en coupures très brèves, inférieures à la seconde.
assurer la sécurité des personnes. Selon la nature des usages, c’est la coupure ou sa durée qui est
Ce dernier document définit le rôle des acteurs en charge de la considérée comme gênante :
fonction d’exploitation : • pour un usage thermique ou de congélation, c’est la durée qui
— l’employeur assume la responsabilité légale de l’entreprise et, est déterminante,

à ce titre, est responsable de l’organisation des procédures, de la • pour un usage informatique, c’est l’existence de la coupure
mise en œuvre de la réglementation et de l’application des règles qui est déterminante.
de sécurité ; — les anomalies dans la qualité de la fourniture qui sont des
— le chargé d’exploitation, désigné par l’employeur assure la phénomènes plus ou moins permanents regroupant l’ensemble des
responsabilité d’un ensemble d’ouvrages précisément définis ; c’est anomalies de la forme d’onde et des paramètres du signal
lui qui donne accès au réseau ou à la proximité de celui-ci ; électrique :
— le chargé de conduite, désigné par l’employeur, assure la
responsabilité de la conduite d’un ensemble d’ouvrages précisément • creux de tension (baisses de tension de courte durée jusqu’à
définis ; c’est lui qui intervient pour modifier le schéma d’exploitation quelques secondes, supérieures à la plage contractuelle de varia-
et éliminer les conséquences d’un défaut survenant sur un tronçon tions autorisées),
de réseau et a en conséquence l’initiative des manœuvres sur un • variations lentes de tension (au-delà de la plage contractuelle
réseau ; autorisée variable selon les niveaux de tension),
— les chargés de consignation, de travaux et d’interventions • variations rapides de tension (phénomène intervenant à une
complètent cette organisation. fréquence de 1 à 20 Hz environ appelé aussi flicker et dont l’effet est
Tout ouvrage doit être placé à tout instant sous l’autorité d’un d’abord visuel sur les utilisations d’éclairage),
chargé d’exploitation unique et d’un chargé de conduite unique. • surtensions transitoires (phénomènes de durée très inférieure
à la période qui est de 20 ms),
Concrètement, c’est le directeur du centre EDF-GDF SERVICES, • harmoniques (composantes à 100, 150, 200, 250 Hz... super-
dont le domaine d’intervention couvre environ un département, qui posées aux 50 Hz),
exerce sur son territoire le rôle de l’employeur lorsque la distribution • déséquilibres de tension (dissymétries du système triphasé de
est assurée par EDF et c’est le directeur de la régie lorsque la distribu- tension).
tion est confiée à une régie. Sur une même zone géographique, les
La norme EN 50 160 définit au niveau européen les caractéris-
chargés d’exploitation et de conduite pour les réseaux moyenne
tension (réseau MT) peuvent être les mêmes personnes (en général, tiques du produit électricité. Ces éléments sont rappelés dans le
en rural) ou parfois des personnes différentes (en urbain, par tableau 1. (0)
exemple). En basse tension, il y a en règle générale identité entre Les imperfections sur lesquelles l’exploitant du réseau va pouvoir
le chargé d’exploitation et le chargé de conduite. C’est le découpage agir le plus efficacement sont les défaillances de continuité. Les
territorial qui définit l’ensemble des ouvrages sous la responsabilité autres imperfections sont plus liées à la nature des charges
d’une personne. Il y a en effet en temps normal identité entre les raccordées sur le réseau et à la structure même du réseau. Cependant
territoires couverts par une ou plusieurs agences d’exploitation l’importance croissante de ces caractéristiques pour le client fait que
(découpage territorial le plus fin) et les zones géographiques l’exploitant doit de plus en plus les intégrer dans ses préoccupations.
correspondant aux ouvrages sous la responsabilité d’un chargé de L’ensemble des actions, procédures, méthodes et outils qui seront
conduite ou d’exploitation. détaillés dans les paragraphes suivants ont pour objectif de
Des mesures doivent être prises pour qu’à tout moment on puisse supprimer ou de réduire les effets de ces non-qualités pour le client.
identifier quels sont les ouvrages concernés (donc gérer la prise en
compte des nouveaux ouvrages et la suppression des ouvrages
déposés) et quels sont les responsables (donc suivre les passations
de fonction au cours du temps). 2.2 Préparation de l’exploitation
Exploiter le réseau va conduire le responsable à réagir à la suite

2. Qualité et continuité de divers événements survenant sur ce réseau. Leur caractère aléa-
toire nécessite une préparation pour déterminer quelle attitude
de l’alimentation électrique adopter selon les situations. Cette préparation peut se décomposer
en 4 parties :
— la connaissance de la géographie du réseau ;
2.1 Objectifs — la connaissance de la topologie du réseau ;
— la connaissance de l’état électrique du réseau ;
La qualité se définit comme l’aptitude d’un produit à satisfaire le — la prédétermination des situations de défaillance.
besoin d’un utilisateur. La qualité de l’alimentation électrique est Des outils informatiques facilitent la tâche de gestion et de suivi
donc fonction de ce qu’attend le client. Les attentes des clients se des données collectées.
sont fortement modifiées au cours des dernières années parce que
D 4 230 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
2.2.3 État électrique du réseau

Tableau 1 – Caractéristiques de l’électricité fournie
par les réseaux publics (norme EN 50 160) L’exploitation correcte d’un réseau nécessite de connaître les
charges transitées sur les différents tronçons de façon à en tenir
Grandeur Valeur admise compte dans les actes de conduite :
50 Hz ± 1 % pendant 95 % du — pour choisir au mieux le schéma de référence ;
temps mesuré sur une semaine — pour connaître les schémas de secours utilisables.
Fréquence et variations
50 Hz ± 4 % – 6 % pendant La connaissance des charges est très variable selon le niveau de
100 % du temps tension. Un compromis est fait entre l’instrumentation donnant une
image réelle en temps réel ou à un instant donné et la modélisation.
230 V ± 10 % pendant 95 % du
Tension et variations lentes temps mesuré sur une semaine
2.2.3.1 Instrumentation
Variations rapides de tension : PIt < 1 pendant 95 % du temps
flicker (mesurées par des indica- par semaine (1) ■ Dans les postes sources, des capteurs de mesure instantanée
teurs intégrant amplitude fournissent les courants traversant les disjoncteurs et les transfor-
et fréquence des perturbations) mateurs et les tensions des jeux de barres de façon permanente. Cela
Coupures brèves pas de limite normalisée permet d’avoir une image des charges en période de pointe mais
aussi dans les situations de faible charge. Ces valeurs sont générale-
Coupures longues pas de limite normalisée ment consultables sur place et télétransmises au lieu de conduite.
Surtension transitoire 6 kV mais valeurs supérieures ■ Les capteurs de mesure des disjoncteurs donnent une image de
possibles la charge totale de chaque départ moyenne tension. Il n’y a en géné-
2 % max. pendant 95 % ral pas de capteur de mesure en réseau MT.
Déséquilibre de tension
du temps par semaine
■ Sur le réseau à basse tension, il n’y a pas de mesure permanente
taux global de distorsion de charge. Seules les surcharges sont comptabilisées sur les
Tensions harmoniques inférieur à 8 % et H3 < 5 % transformateurs sur poteau à l’aide d’un intégrateur de durée de
H5 < 6 % H7 < 5 % H9 < 1,5 % surcharge lisible du pied du support.
valeur maximale définie ■ On ne réalise pas de mesure temporaire à l’aide de matériel
Tension pour la transmission par une courbe ;
courants porteurs de 95 amovible sur le réseau à moyenne tension, compte tenu de la diffi-
de signaux par le réseau à 148,5 kHz (usages clients) : culté de mise en œuvre (installation de transformateur de
1,4 V max potentiel...).
(1) l’indicateur PIt est un indicateur intégrant la fréquence de la perturba- ■ On réalise couramment des mesures temporaires de courant sur
tion, son niveau et prennent en compte la sensibilité variable de l’œil le réseau à basse tension, à l’aide de maximètres, ou des mesures de
aux papillotements en cas d’instabilité de la source d’éclairage. Sa défi- tension à l’aide de voltmètres enregistreurs. Par exemple, la mesure
nition à l’aide d’une courbe de sensibilité est donnée dans le vocabu-
de l’intensité maximale du courant appelé par départ BT à l’aide d’un
laire électrotechnique international (VEI 161-08-13)
maximètre posé durant une semaine de forte charge donne une
image de l’intensité en période de pointe. Ces mesures temporaires
restent cependant entachées d’incertitude (relation entre la valeur
2.2.1 Géographie du réseau mesurée et la valeur réelle en période de pointe inconnue).
L’exploitant a la mission de tenir à jour des plans du réseau lui ■ Des enregistrements de courant ou de tension à des niveaux
permettant de situer géographiquement les ouvrages. Ces plans, d’échantillonnage variables (en valeur efficace ou en valeur instan-
indispensables pour intervenir sur place lors d’incidents, sont à tanée) peuvent être réalisés ponctuellement à l’aide d’enregistreurs
échelle variable : pour analyser plus précisément un phénomène ou une réclamation.
— en zone rurale au 1/50 000e et 1/10 000e ;
■ De nouveaux appareils comme le qualimètre permettent un
— en zone suburbaine au 1/5 000e ;
enregistrement numérique de valeurs ou la surveillance de seuils et
— en zone urbaine au 1/2 000e et 1/5 000e.
le traitement postérieur des données sur micro-ordinateur. Ce même
De plus, la nécessité de retrouver précisément les ouvrages appareil permet la surveillance ou le suivi d’autres paramètres que
souterrains impose un repérage plus précis des corps de rue la tension et le courant, comme les coupures longues, brèves et très
comprenant des canalisations électriques. Les câbles et ouvrages brèves, les harmoniques, le déséquilibre. La possibilité de télérelever
sont alors repérés sur des plans au 1/200e voire au 1/500e. La figure 1 leurs mesures rend leur utilisation très souple.
montre quelques exemples de documents utilisés pour le position-
nement des réseaux. 2.2.3.2 Modélisation
Si l’instrumentation apparaît trop coûteuse à mettre en œuvre ou
2.2.2 Topologie du réseau trop lourde à exploiter, d’autres méthodes peuvent les remplacer en
permettant de calculer une valeur approchée de certaines grandeurs
L’exploitant doit aussi connaître le schéma électrique du réseau. à partir d’autres plus facilement accessibles :
Pour cela, il lui est nécessaire de disposer de schémas unifilaires — un courant ou une puissance de pointe peuvent être évalués
des postes sources et des postes de coupure les plus importants et à partir d’un courant ou d’une puissance mesurée à l’heure de la
des schémas unifilaires des réseaux moyenne tension. Ces docu- pointe mais à un jour différent en effectuant une correction de
ments permettent de repérer le schéma de référence du réseau, température qui recalcule la valeur supposée au moment de la pointe
c’est-à-dire celui qui est utilisé en situation normale. Ce sont souvent ou à une température de référence donnée. C’est ce qui est fait pour
les mêmes documents qui sont utilisés en temps réel pour y reporter calculer un courant de pointe à partir d’une mesure de courant faite
les modifications apportées. Les figures 2, 3 et 4 présentent un par exemple sur une semaine d’hiver ;
exemple de schéma unifilaire de poste source, de réseau urbain et — une puissance appelée par un client peut être calculée de façon
de réseau rural. En basse tension, le même document est générale- approchée à partir de la consommation enregistrée et de quelques
ment utilisé pour le repérage géographique et topologique compte données contractuelles caractérisant son comportement ; c’est ce
tenu du faible nombre de manœuvres dont ce réseau est le siège. qui est utilisé en basse tension pour calculer la contribution en
période de pointe d’un client à partir de ses consommations, de sa
puissance souscrite et du type de tarif souscrit.

Figure 1 – Exemples types de cartographie utilisés pour repérer les réseaux de distribution

Figure 2 – Schéma unifilaire de poste source
2.2.3.3 Les charges admissibles dans les ouvrages 2.2.4 Schéma de référence de l’exploitation
Les mesures et évaluations présentées précédemment sont à
comparer aux valeurs admissibles de l’intensité dans chaque L’ensemble des informations présentées ci-dessus conduit à
ouvrage. Le dépassement d’intensité a pour effet essentiel de préparer un schéma de référence de l’exploitation tenant compte des
provoquer un échauffement anormal, d’entraîner un vieillissement ouvrages, des clients et des obligations du distributeur. Les principes
prématuré et finalement de provoquer une détérioration irréversible d’un schéma électrique de distribution sont les suivants.
de l’ouvrage qui se traduit par un court-circuit ou une rupture méca-
■ Le réseau MT est arborescent, en général bouclable mais exploité
nique de ce dernier.
non maillé (seuls quelques câbles MT sont exploités en parallèle
Pour éviter ce risque, des limites d’utilisation sont définies pour pour constituer une artère de transport de plus forte capacité).
chaque matériel :
— l’intensité nominale traduit la valeur de l’intensité qui ne doit ■ Le réseau BT est arborescent parfois bouclable (cependant on
pas être dépassée normalement ; trouve à Paris des réseaux BT maillés).
— en situation de dépannage (ou de secours), des valeurs plus Les critères de choix de l’exploitant peuvent être les suivants :
élevées sont acceptables durant des temps limités, en tenant compte — respecter les intensités admissibles dans les différents
de l’inertie thermique des matériels. Elles sont en général de 10 à ouvrages ;
25 % plus élevées sur les intensités nominales. — respecter les niveaux de tension contractuels et si possible
Pour les lignes aériennes, l’effet de l’échauffement sur l’allonge- limiter au maximum les écarts de tension par rapport à la valeur
ment de la flèche doit être pris en compte. de référence ;

Figure 3 – Schéma unifilaire de réseau rural
— tenir compte des clients dits prioritaires au sens du service mini- 2.2.5 Prédétermination des situations
mal, c’est-à-dire pour lesquels l’autorité publique a reconnu que de défaillance
l’absence d’alimentation pouvait entraîner des dangers pour les
personnes et les biens ; vis-à-vis de ces clients, il convient de
L’ensemble des données accumulées par les démarches précé-
préparer le schéma du réseau pour faciliter leur réalimentation en
dentes permet de préparer l’exploitant à la maîtrise des situations
cas de panne ;
perturbées. Celles-ci surviennent chaque fois qu’un ou plusieurs
— minimiser les pertes électriques, dues à l’effet Joule dans les
tronçons du réseau se trouvent indisponibles. Le responsable de
conducteurs, en répartissant les charges entre les différents trans-
l’exploitation doit alors chercher à réalimenter au plus vite le plus
formateurs HT/MT et les départs MT et BT disponibles ;
grand nombre de clients possibles en prenant en compte les éven-
— choisir des points de coupure sur les réseaux bouclables qui
tuelles priorités légales ou la sensibilité des clients vis-à-vis des
soient faciles d’accès dans la mesure où ce sont des points de
coupures. Pour le faire dans les meilleures conditions, il est indis-
manœuvre fréquents ;
pensable de préparer des plans de dépannage permettant de
— séparer les réseaux urbains et ruraux de façon que les incidents
concevoir à l’avance les séquences de manœuvre de réalimentation.
pouvant survenir sur les réseaux aériens ne perturbent pas les zones
Les points importants à préparer sont les suivants :
alimentées en souterrain.
— sur le réseau MT, en cas de défaut sur un départ, il faut déter-
miner le premier point de manœuvre à atteindre ; c’est la préparation
d’un plan de dépannage du réseau, dont un exemple succinct est
donné sur la figure 4 ; un tel plan est établi en fonction :

Figure 4 – Schéma unifilaire de réseau urbain
• des priorités de réalimentation (ici un hôpital), — des plans de dépannage particuliers doivent aussi être préparés
• des temps d’accès (on suppose ainsi ici que l’intervenant passe lors de travaux importants sur le réseau qui vont réduire les marges
devant DUVIVIER avant d’aller à HOPITAL), de puissance disponible (par exemple, travaux de longue durée sur
• des points de réalimentation ; un transformateur HT/MT dans un poste source).
— dans les postes sources, la perte d’un ouvrage (transformateur, L’ensemble de ces plans doit être établi en tenant compte des
ligne d’alimentation) n’amène pas de coupure de longue durée grâce contraintes suivantes :
à la redondance existante (un transformateur en secours, une double
alimentation HT...), mais il convient de se prémunir contre les défauts — ne pas accepter de surcharges pendant des durées incompa-
tibles avec les échauffements autorisés sur les ouvrages ;
de plus grande ampleur : perte d’une rame de cellules disjoncteurs
MT, perte d’un jeu de barres, perte de tout le poste ; les conditions — ne pas retenir des schémas d’alimentation pour des durées
importantes, qui génèrent des chutes de tension pour les clients
de réalimentation doivent être examinées dans diverses situations
en période de pointe (en prédéterminant les délestages possibles), au-delà de la plage normale de variation de la tension.
à mi-charge, à faible charge ;
2.2.6 Outils informatiques 2.3.2 Détection des défaillances
Toute cette préparation est facilitée par des logiciels informatiques Les défaillances pouvant survenir sur le réseau sont de plusieurs
appuyés sur une base de données. Ces outils permettent de décrire ordres.
le réseau, de simuler son comportement et de restituer les résultats
de façon conviviale par exemple sur des cartes. À EDF, les outils uti- ■ Défaillances électriques : par suite d’une perte d’isolement ou
lisés sont les suivants : d’une contrainte externe (mise en contact accidentel de deux conduc-
teurs du réseau, foudre), un court-circuit peut se produire entre deux
■ La base de données GDO (gestion décentralisée des ouvrages) conducteurs actifs ou entre un conducteur et la terre. Cette défail-
constitue un fichier de l’ensemble des tronçons de réseau, postes lance peut avoir lieu sur une ligne, un câble ou dans un appareil
sources, réseau MT, postes MT/BT, réseau BT, intégrant leurs des- (transformateur...). Suite à une détérioration d’un contact provoquée
criptions électrique et physique, leur situation géographique, leur par une surcharge ou une oxydation, une continuité électrique peut
connexion électrique. être interrompue (rupture de phase ou de neutre dans un coffret) et
engendrer une interruption du circuit.
■ Les fonctions de calcul de la GDO MT permettent de déterminer
les transits et les chutes de tension en tous points du réseau MT, de ■ Défaillances mécaniques : par suite de contraintes externes (vent,
simuler des situations de réalimentation en cas de défaillance d’une givre, choc) ou par usure excessive, un tronçon de réseau peut se
partie du réseau. rompre (rupture de conducteur aérien, chute de support, décon-
nexion accidentelle).
■ Les fonctions de calcul de la GDO BT permettent de déterminer par
calcul les transits et les chutes de tension sur les réseaux BT ainsi que Le système de contrôle-commande du réseau est en charge de
la charge des transformateurs MT/BT. la surveillance de ces défaillances, de leur détection et de leur trans-
mission vers le chargé de la conduite. Les capteurs permettant de
■ Les fonctions de cartographie permettent d’éditer les représenta- détecter ces événements sont principalement :
tions géographiques des réseaux aux échelles 1/10 000e, 1/5 000e. — des transformateurs de courants pilotant un disjoncteur placé
■ Des outils de cartographie spécifiques permettent de gérer les à proximité ;
plans des canalisations souterraines au 1/200e. — des transformateurs de courant associés à un boîtier de traite-
ment et transmettant l’information de passage de courant de défaut ;
■ Des modules informatiques particuliers utilisant les données de la ce type de matériel est installé sur les lignes MT et dans les postes
GDO permettent de calculer les courants de court-circuit, les plans de MT/BT, et est souvent associé à un appareil télécommandé ; l’infor-
dépannage optimaux, etc. mation télétransmise permet à l’automatisme de choisir la séquence
L’ensemble de ces outils facilite la préparation de l’exploitation et optimale de réalimentation ou au chargé de conduite d’effectuer les
assure un lien entre le planificateur en charge du développement manœuvres optimales ;
du réseau et l’exploitant en charge de sa conduite. La cartographie — des transformateurs de courants spéciaux détectant les fuites
informatisée est en pleine évolution et de nouveaux produits plus à la terre sur les transformateurs de postes sources, les rames de
performants arriveront à court terme sur le marché. cellules MT ;
— des transformateurs de courants sensibles permettant de
détecter les chutes de conducteurs même si le courant de défaut est
faible, compte tenu d’un mauvais contact entre le conducteur et le
2.3 Suivi des événements du réseau sol ;
— des dispositifs préventifs particuliers (surveillance de tempé-
rature de transformateur pour détecter les surcharges, surveillance
L’exploitation du réseau impose au responsable de l’exploitation de pression dans un disjoncteur isolé au SF 6, surveillance de
de suivre en permanence ce qui se passe sur le réseau. C’est-à-dire : présence de gaz ou de mouvement d’huile dans un transformateur,
— contrôler toutes les actions qui peuvent modifier le réseau surveillances diverses de seuils de tension, de courant, de fréquence)
(adjonction d’ouvrages, modification ou retrait d’ouvrages) ; ce associés à la détection des risques principaux identifiés ;
contrôle est très lié à la notion de sécurité des intervenants ; — des capteurs placés sur le réseau, permettant de savoir si le
— disposer d’un système d’informations permettant de connaître courant de défaut est passé ou non dans le transformateur de courant
toute anomalie de fonctionnement du réseau. (tore), ou le capteur auxquels ils sont raccordés :
• en souterrain, cet indicateur de passage de défaut est constitué
d’un tore entourant les 3 phases du câble, détectant la présence d’un
2.3.1 Contrôle des modifications du réseau courant homopolaire, d’un circuit de mesure et de traitement
commandant un voyant de signalisation extérieur au poste MT/BT
Tout responsable d’un travail visant à créer, supprimer ou modifier dans lequel il est installé,
un tronçon de réseau doit obtenir l’accord du chargé d’exploitation • en aérien, cet indicateur est placé sous la ligne, sensible au
pour intervenir et fournir à ce dernier le schéma dans lequel il restitue courant homopolaire ; raccordé à un boîtier, il permet également de
le réseau en fin d’intervention ; ce document permet au chargé commander un signal visuel ; ces capteurs sont adaptés aux défauts
d’exploitation de mettre à jour sa cartographie. homopolaires mais ne détectent pas toujours un défaut triphasé
franc, du fait de la symétrie du courant de défaut ;
Cet échange d’information se fait par l’intermédiaire de la remise — des capteurs, parfois placés sur le réseau ou au niveau du
d’ouvrage à l’exploitation (pour la prise en compte d’un ouvrage) disjoncteur MT du poste source pour obtenir, durant une période
ou le retrait définitif d’exploitation (pour la suppression d’un limitée, des informations complémentaires sur la nature des
ouvrage) et traduit de façon certaine la prise en responsabilité d’un courants de défaut constatés, notamment lors des défauts fugitifs,
ouvrage par le chargé d’exploitation. et aider ainsi au diagnostic et à la localisation de points faibles du
Les modifications de topologie et de puissance appelée par les réseau, présentant un risque potentiel de défaut permanent futur.
clients font évoluer les grandeurs électriques caractérisant le réseau
(intensité sur les ouvrages, chutes de tension). Il appartient au
responsable de l’exploitation de surveiller ces grandeurs pour
détecter les éventuelles contraintes et réadapter le schéma de réfé-
rence si nécessaire.
2.4 Conduite du réseau
L’ensemble des matériels et procédures décrits précédemment

(§ 2.3) permet d’exploiter le réseau dans les meilleures conditions.
La conduite du réseau comprend l’ensemble des actions réalisées
par un agent pour maintenir la fourniture à un bon niveau de qualité
et rétablir la distribution d’électricité lorsque celle-ci a été
interrompue.
En cas de défaut, 3 étapes successives se déroulent :
— les protections éliminent le défaut puis les automatismes
tentent éventuellement de rétablir l’alimentation ;
— si nécessaire, le chargé de conduite prend la relève et poursuit
la réalimentation ;
— le tronçon de réseau responsable du défaut est réparé.
Les défauts ne sont cependant pas tous comparables, selon le lieu
où ils se produisent. Sur le réseau à moyenne tension, les protections
et automatismes sont télésignalés. La réalimentation va commencer Figure 5 – Cycle de réenclenchement

avant même que les clients ne préviennent le distributeur. Pour des
défauts ne concernant que le réseau basse tension, ce sont les clients
qui préviennent le distributeur de la panne. — du changement de schéma d’exploitation réalisé automatique-
ment par les automatismes (reprise de transformateur, basculement
automatique de charge...) ;
2.4.1 Défaut sur le réseau à moyenne tension — des tronçons de réseau encore hors tension ;
— des surcharges (intensités excessives) éventuelles sur certains
2.4.1.1 Première phase : protections et automatismes ouvrages disposant d’une télémesure.
Au moment d’un défaut (court-circuit, coupure de conducteur,...), Le chargé de conduite va effectuer alors les manœuvres réalisables
le capteur détectant l’événement, connecté à un appareil de coupure, par télécommande pour réalimenter, le plus rapidement possible,
généralement un disjoncteur, lui donne une information permettant la plus grande partie de la clientèle et éventuellement éliminer les
de déclencher son ouverture et ainsi d’éliminer le tronçon en cause surcharges constatées. Ensuite c’est localement qu’il manœuvre les
ou les tronçons en aval de l’appareil de coupure. Cette manœuvre appareils, et isole finalement le tronçon en défaut afin de préparer
automatique déclenchée par le système de protection provoque en sa réparation. Les manœuvres peuvent se faire selon l’ordre préétabli
général une interruption d’alimentation de la clientèle du fait du lors de la préparation du plan de dépannage.
schéma arborescent des réseaux. L’optimisation des séquences de manœuvre est un élément impor-
Immédiatement après, des automatismes peuvent tenter de réa- tant de la rapidité de la réalimentation. L’examen attentif des indi-
limenter tout ou partie des ouvrages selon deux principes. cateurs de défaut permet à l’intervenant de savoir si le courant de
défaut a été détecté par l’appareil ou non. Si le courant a été détecté,
■ Le défaut ayant provoqué l’interruption peut avoir disparu le défaut est plus loin, la partie aval du départ peut être séparée de
(branche d’arbre tombée sur la ligne et brûlée immédiatement) ; l’amont et l’amont peut être réalimenté. Si le courant de défaut n’a
dans ce cas, le fait de réenclencher le disjoncteur permet de pas été détecté, le défaut est plus en amont. La partie aval peut être
reprendre l’alimentation sans réintervenir. Dans d’autres cas, l’arc réalimentée par un autre départ MT bouclable avec le départ en
généré par un défaut peut s’éteindre de lui-même si une annulation défaut.
de la tension permet la désionnisation de l’air entourant l’arc. C’est
pour tenir compte de ces comportements du réseau que les
2.4.1.3 Troisième phase : réparation
réenclencheurs sont mis en place. Après l’ouverture du disjoncteur
consécutive à l’apparition du court-circuit, les réenclencheurs Le chargé de conduite ayant isolé par des séquences de
donnent l’ordre, en général 2 ou 3 fois, au disjoncteur de se refermer manœuvre, le tronçon en défaut, deux situations peuvent se
pour remettre l’ouvrage sous tension (voir le cycle de réenclenche- présenter.
ment sur la figure 5).
■ S’il n’y a pas de clients privés d’électricité, la réparation se fait dans
● Compte tenu des ouvrages disponibles, des séquences de
les meilleurs délais. Des éléments peuvent conduire à intervenir
manœuvres peuvent être prédéterminées et permettre une rapidement : courant très élevé dans les réseaux avoisinants du fait
réalimentation rapide et automatique : de reports de charge, danger pour la sécurité des personnes (chutes
— sur perte d’un transformateur en poste source, le passage de de support,...).
la charge sur le transformateur de secours peut être automatique ;
— sur perte d’une alimentation, un transformateur MT/BT peut ■ S’il y a des clients encore privés d’électricité, le chargé de conduite
basculer automatiquement sur une alimentation disponible en peut, en fonction du nombre de clients concernés et de la durée
attente (principe de la double dérivation) ; prévisible de la réparation, mettre en œuvre une alimentation
— divers autres automatismes permettent de réalimenter une provisoire : soit un groupe électrogène, soit une réalimentation
partie de la puissance coupée en fonction d’un diagnostic établi réalisée avec un réseau provisoire.
par les capteurs, lors du défaut initial. Sur un réseau souterrain, un défaut est toujours plus long à
dépanner car il faut successivement :
2.4.1.2 Deuxième phase : rôle du chargé de conduite — repérer le lieu exact du défaut à l’aide d’appareils spécialisés
et des intervenants envoyant un signal ou une onde de choc à une extrémité du câble ;
Les protections et les automatismes ayant achevé leur fonctionne- son cheminement ou l’amorçage qui se produit à l’endroit du défaut
ment, l’information de situation du défaut est transmise par télé- permet de le localiser avec précision ;
commande à l’agent de permanence car tout défaut MT détecté — effectuer une fouille si possible réduite ;
provoque l’ouverture d’un disjoncteur. Le chargé de conduite prend — réparer le câble ou remplacer le tronçon défectueux.
connaissance de l’état du réseau :
Pour la réparation, le chargé de conduite fait appel aux équipes ■ Conduite centralisée
d’astreinte, disponibles pour intervenir 24 h sur 24 h pour la réalisa- L’initiative des manœuvres est confiée à un groupe d’agents dési-
tion des fouilles. Des contrats sont également conclus avec des entre- gnés à tour de rôle pour exercer la fonction de chargé de conduite,
prises pour qu’elles puissent intervenir en dehors des heures assurant une permanence 24 h sur 24 h, disposant des schémas et
ouvrables. des moyens de transmission avec les acteurs de terrain et disposant
en général de la téléconduite des appareils télécommandables et
pouvant faire intervenir sur ordre sur le terrain des manœuvriers.
2.4.2 Défaut sur le réseau à basse tension Le concept de conduite centralisée accorde la priorité à l’optimisation
de la conception de la conduite par rapport à l’apport de la
Pour un branchement ou un réseau BT, il n’y a pas de transmission connaissance du terrain. Cette organisation est retenue en général
à distance de l’information de défaut après fonctionnement de la dans les zones à forte densité. Elle pousse au regroupement de
protection. C’est le (ou les) client(s) concerné(s) qui va prévenir le moyens et à l’extension des zones contrôlées par un centre de
distributeur. Les situations les plus fréquentes sont les suivantes : conduite.
— fusion d’un fusible en amont du compteur d’un client ;
— rupture d’un conducteur de branchement ; ■ Conduite décentralisée
— fusion d’un fusible de départ BT au poste MT/BT ; L’initiative des manœuvres appartient à un chargé de conduite sur
— rupture d’un conducteur BT sans court-circuit ; le terrain, qui intervient lui-même, dispose de certains moyens tech-
— fusion d’un fusible en amont immédiat d’un transformateur niques (télécommandes) et peut en outre s’appuyer sur des agents
MT/BT. manœuvrant sur son ordre. Le concept de conduite décentralisée
Un agent doit se rendre sur place pour localiser la panne. La donne priorité à la connaissance du terrain. Il s’applique bien dans
réalimentation est souvent liée à la réparation. Il est indispensable les zones à faible densité de desserte, là où les problèmes d’accès
pour l’agent d’intervention de pouvoir localiser rapidement le défaut, aux ouvrages, de connaissance locale priment sur la résolution des
d’où le rôle de la cartographie. Si le défaut a entraîné des dégâts contraintes d’exploitation.
importants, une réalimentation provisoire peut être mise en place. En pratique, les deux solutions peuvent être panachées par
exemple en organisant la conduite des postes sources en fonctionne-
ment centralisé pour tirer le meilleur parti des télécommandes et
la conduite du réseau en décentralisé pour garder la proximité avec
2.5 Rôle du chargé de conduite le terrain.
sur la tenue de tension
Le rôle du chargé de conduite ne se limite pas à intervenir en cas 2.6.2 Réalisation pratique des manœuvres
de panne. Il doit aussi s’assurer de la qualité de la tension délivrée.
Cela suppose d’éviter à la fois les chutes de tension excessives en ■ Conduite des postes sources
cas de charge importante (au moment de la pointe) mais aussi et des appareils télécommandés en réseau
d’éviter les tensions anormalement élevées en cas de très faible
charge (la nuit par exemple). Les postes sources sont en général télécommandés ou téléarmés,
c’est-à-dire que toutes les informations utiles pour les exploiter sont
Afin de maintenir l’électricité fournie à chaque client dans la plage transmises vers un lieu extérieur au poste. Certains appareils de
contractuelle prévue, le chargé de conduite dispose de plusieurs coupure en réseau (3 ou 4 par départ MT) sont télécommandables
leviers d’actions. du même point que les postes sources ; ce point peut être :
■ En basse tension : — un local particulier occupé 24 h sur 24 h par des agents assurant
— l’adaptation du schéma BT des postes MT/BT pour équilibrer un service continu en 3x8 ;
les charges entre départs ; — un local particulier occupé durant les heures ouvrables ou
— l’équilibrage des charges entre phases afin que les courants durant 12 h par jour ;
appelés sur chacune des 3 phases soient similaires ; — le véhicule du chargé de conduite ou d’un agent désigné équipé
d’un poste de conduite embarqué ;
■ En moyenne tension : — le domicile d’un agent de garde durant les heures non
— le choix du niveau des prises des transformateurs MT/BT : ouvrables.
chaque transformateur dispose de 3 prises de sortie correspondant Le système de téléconduite associé est décrit en détail au § 2.7.
le plus souvent à Un (tension nominale), Un + 2,5 % et Un – 2,5 % ;
— le choix du niveau de tension MT au poste source : Uo ; ■ Conduite des réseaux non télécommandés
— le choix du niveau de compoundage au poste source : par un Les organes non télécommandés du réseau MT et les organes de
dispositif spécial permettant de régler la tension MT du transfor- manœuvre du réseau BT nécessitent un déplacement à proximité
mateur non pas à Uo mais à U = Uo + ρ I où I est le courant parcourant pour être manœuvrés. Pour l’aider, l’agent dispose de deux éléments
le transformateur HT/MT et ρ un coefficient fonction des caractéris- principaux :
tiques du départ MT. Pratiquement, plus le transformateur est — la cartographie décrite précédemment (§ 2.2.6) fournissant à
chargé, plus la tension de départ est forte, compensant ainsi les la fois le repérage géographique et le schéma du réseau ;
chutes de tension en ligne MT ; — un téléphone radio fonctionnant sur un réseau de sécurité privé
— le schéma du réseau MT pour équilibrer au mieux les charges et assurant des liaisons entre le chargé de conduite et les différents
entre départs. intervenants sur le terrain.
Ce sont les agents en astreinte qui effectuent les manœuvres sur
site.
2.6 Organisation de la conduite La combinaison d’un choix de mode de conduite et d’un ensemble
d’outils de téléconduite permet de définir localement l’organisation
2.6.1 Organisation de la conduite de la conduite.
en moyenne tension Pour assurer la permanence de la conduite, diverses solutions
peuvent être choisies. Elles combinent toujours un système
En fonction de la zone desservie (densité, géographie), le chargé d’astreinte dans lequel les agents sont appelés chez eux chaque fois
de conduite dispose de moyens organisés différemment. Il convient qu’une intervention est nécessaire et un système de permanence
de distinguer deux modes principaux de conduite : la conduite en 3x8. Ce dernier est d’autant plus utilisé que la densité des réseaux
centralisée et la conduite décentralisée. est importante, en zone urbaine essentiellement.
Les opérateurs de conduite des réseaux peuvent aujourd’hui 2.7 Moyens de téléconduite
s’appuyer sur des moyens de téléconduite performants. Ces
systèmes concernent les postes sources et les organes télé-
On désigne par moyens de téléconduite l’ensemble du système
commandés en réseau et comprennent un poste de conduite
mis à disposition du chargé de conduite pour surveiller, mesurer et
centralisé, un système de communication et des équipements
commander à distance les éléments principaux du système de
terminaux associés aux appareils à manœuvrer (cf., dans ce traité,
distribution.
l’article Systèmes de téléconduite des postes électriques [D 4 850].
Ces moyens comprennent essentiellement :
— un poste de conduite ;
2.6.3 Conduite en basse tension — des équipements terminaux dits « postes asservis » ;
— un système de communication reliant le poste de conduite
La conduite en basse tension est toujours décentralisée car c’est aux postes asservis.
l’analyse sur le terrain des phénomènes qui prime sur la vision de
synthèse du réseau. Les fonctions de chargé d’exploitation et de
conduite sont confiées en règle générale à la même personne. Les 2.7.1 Poste de conduite
incidents basse tension étant signalés à l’exploitant par les clients
privés d’électricité, une bonne gestion des informations recueillies Le poste de conduite regroupe en général la conduite de
l’ensemble des organes télécommandés d’un centre de distribution
est à la base de la qualité du service rendu. Dans les villes impor-

tantes, un Bureau Central de Dépannage (BCD) peut centraliser les (réseau et postes sources). Il est placé dans le poste de commande
appels de la clientèle et aider à l’organisation du travail des dépan- des différents postes sources. Le système décrit ici (figure 6) repré-
neurs en répartissant les interventions, en regroupant les informa- sente le palier le plus moderne exploité à ce jour. Il existe des
tions et en les recoupant. Certains distributeurs (en Europe et aux systèmes plus anciens aux fonctionnalités réduites ou à l’ergonomie
États-Unis) équipent ces BCD d’outils informatiques de traitement limitée.
des appels améliorant à la fois l’accueil des clients et l’organisation Le poste de conduite comprend essentiellement le point central
des interventions. du système informatisé de téléconduite (SIT), raccordé à un
ensemble de moyens de communication, des dispositifs de
secours en cas de défaillance du système principal et des disposi-
tifs de surveillance d’autres matériels (téléalarmes).
Figure 6 – Système informatisé de téléconduite : organisation
Le point central du SIT qui constitue un point de regroupement réseau, et éventuellement de la clientèle, des traitements
des transmissions et de référence des données comprend : complémentaires : gestion de la courbe de charge, gestion des
— une fonction de conduite temps réel intégrant le traitement des appels client sur panne ;
alarmes, des télécommandes et des télésignalisations, et la gestion — un système de communication pour mettre en relation le point
des alarmes : c’est le SCADA ( Supervisory Control And Data central avec les postes asservis.
Acquisition) ; Pour réaliser ces fonctions, le point central comprend un ou
— une fonction de représentation des ouvrages, avec une plusieurs équipements informatiques, un ensemble de postes opéra-
visualisation des alarmes, des ouvrages du réseau (postes sources teurs graphiques, un frontal de communication, des périphériques
et réseau MT) : c’est l’IHM (Interface Homme Machine) ; la repré- (imprimantes, tables à dessiner...). Des postes graphiques
sentation des ouvrages, image du schéma du réseau, est mise à jour complémentaires déportés chez les agents de garde ou dans les véhi-
en temps réel par la fonction de coloration dynamique : chaque cules peuvent être prévus.
départ est repéré par une couleur dont la frontière bouge en fonction Les figures 7a et 7b présentent l’architecture matérielle et fonc-
des manœuvres réalisées ; tionnelle d’un tel poste de conduite.
— un système de configuration des données permettant de mettre
à jour en temps réel le réseau pour avoir similitude entre le réseau
sur le terrain et dans le système de conduite ;
2.7.2 Postes asservis
— des fonctions d’automatisation de la conduite comme la mémo-
risation de séquences automatiques de manœuvres ou la conception

de séquences en fonction de l’état du réseau pouvant être engagées Chaque appareil ou groupe d’appareils télécommandés (sur le
automatiquement en cas de défaut sur un ouvrage ; réseau ou dans les postes sources et HT/BT) doit être équipé d’un
— des fonctions de calcul (courant, court-circuit, chutes de ten- terminal capable de dialoguer avec le point central. Ce terminal,
sion, schéma optimal...) ; dénommé poste asservi, est connecté d’un côté au système de
— des fonctions statistiques et d’archivage conservant les communication le reliant au point central et de l’autre à chacun des
données relatives aux intensités et puissances atteintes sur les organes surveillés, mesurés ou commandés. Il est dimensionné en
ouvrages ou les données relatives aux interruptions de fourniture fonction du nombre d’organes raccordés :
enregistrées vues du réseau (quel réseau concerné ?) et vues des — quelques fonctions pour un appareil en réseau (interrupteur) ;
clients (combien de clients concernés et sur quelle durée ?) ; — quelques dizaines de fonctions pour un poste MT/BT de
— des fonctions évoluées (DMS : distribution management coupure (commande et signalisation de 5 à 10 appareils de coupure) ;
system ; EMS : energy management system) proposant à partir des — quelques centaines de fonctions pour un poste source impor-
données d’exploitation et des fichiers informatiques descriptifs du tant (commande, signalisation et mesure sur les disjoncteurs HT et
MT, signalisations diverses).
Figure 7 – Système informatisé de téléconduite
Pour dialoguer avec le point central, le poste asservi doit dispo- 2.7.4 Évolutions techniques dans la conduite
ser de l’image électrique du poste qu’il surveille. De ce fait, il des réseaux
devient peu coûteux d’ajouter dans le logiciel du poste asservi des
fonctions d’automatisme : réenclencheur de départ MT, commande
L’exploitation des réseaux fait l’objet d’investigations perma-
de condensateur, délestage fréquencemétrique.
nentes pour améliorer les performances obtenues. Parmi les
différents axes de recherche explorés actuellement, nous pouvons
citer les points suivants.
2.7.3 Système de communication
■ Aide au diagnostic des incidents dans les postes sources
Pour relier le point central d’un poste de conduite avec les postes Le diagnostic des défauts dans un poste source est souvent
asservis, un système de communication doit être établi. Il peut complexe pour diverses raisons :
utiliser des moyens divers : — les défauts étant peu nombreux mais très divers, les inter-
— liaisons téléphoniques spécialisées (LS) de transmission venants sont souvent confrontés à des situations nouvelles pour
construites en point à point ou en boucle entre les divers postes eux ;
asservis, utilisées pour les postes sources ou pour un poste opéra- — les informations générées par les systèmes de surveillance lors
teur déporté ; d’un défaut sont très nombreuses et leur analyse est donc longue.
— liaisons téléphoniques commutées (RTC) utilisées pour une
C’est pourquoi des systèmes experts sont développés pour
liaison avec les petits postes asservis (télécommandes de postes

assurer des synthèses d’information et formuler des prédiagnostics.
MT/BT) ou avec les postes opérateurs peu sollicités (surveillance
de nuit) ; ■ Analyse des courants de défaut
— liaisons radios pour certains organes télécommandés en
Lors d’un défaut, un examen détaillé du courant, au niveau de la
réseau ou pour relier un poste opérateur embarqué en véhicule au
milliseconde, est capable de fournir de nombreuses informations sur
point central.
la nature du défaut qui a engendré ce courant : isolateur fêlé, contact
La qualité d’un système de téléconduite dépend beaucoup de la d’un conducteur avec une branche... Ces informations permettent
fiabilité des liaisons et il convient d’étudier soigneusement le schéma une intervention préventive.
d’un tel réseau à la fois en situation normale et en situation dégradée.
La figure 8 présente l’ensemble du système organisé autour de son ■ Localisation des défauts
réseau de communication. Sur le réseau aérien, l’analyse des courants de défaut peut
renseigner sur la distance entre le poste source et le lieu du défaut.
Si la précision est suffisante, il est alors possible d’améliorer le
processus de localisation.
2.8 Qualité de la fourniture vue du client

Les moyens mis en œuvre par le distributeur pour assurer une
qualité de l’électricité la meilleure possible conduisent à la définition
d’une offre de service pour le client. Si ce dernier est alimenté par
EDF-GDF SERVICES en France, le contenu de cette offre se traduit
par le contrat de fourniture conclu entre le client et le distributeur,
qui inclut certains engagements et clauses techniques rapidement
décrits ci-dessous pour les clients « Moyenne Tension ».
2.8.1 Continuité de fourniture
Le client alimenté en moyenne tension subit les interruptions de

fourniture liées au réseau HT et MT en amont de son point de
livraison.
Le client basse tension subit les interruptions de fourniture liées
au réseau HT, MT et BT en amont de son branchement.
En outre, les défauts survenant sur des installations voisines
génèrent des creux de tension d’autant plus profonds que les
défauts en cause sont violents et que la puissance de court-circuit
du réseau est faible.
L’analyse de la qualité de fourniture vue du client peut se faire
en nombre de coupures ou en temps de coupure. L’examen des
résultats obtenus depuis plusieurs années en France montre la
situation actuelle et les progrès accomplis (figure 9).
Le critère M traduit la durée moyenne (pondérée par la puis-
sance souscrite des clients au tarif Vert et Jaune) de coupure subie
dans l’année par un client MT. Le critère B traduit le temps moyen
de coupure subi dans l’année par un client BT.
La clientèle notamment industrielle est de plus en plus sensible
à la continuité de la fourniture compte tenu des usages électriques
de plus en plus performants et exigeants vis-à-vis de leur
Figure 8 – Réseau de communication pour la téléconduite alimentation.
(0)
Tableau 2 – Seuils de coupure clients moyenne tension

Grosses Cœur des grandes villes
Petites et moyennes
agglomérations (communes sup. à 100 000
Période 1995-1998 Zones rurales agglomérations
(sup. à 100 000 habitants et proche
(10 000 à 100 000 habitants)
habitants) banlieue parisienne)
nombre maximal de coupures longues (1) 6 3 3 2
nombre maximal de coupures brèves (2) 30 10 3 2
(1) les coupures longues correspondent à des coupures de durée supérieure à 3 min
(2) les coupures brèves correspondent à des coupures de durée comprise entre 1 s et 3 min
■ Les à-coups de tension générés par les installations du client au

point de livraison ne doivent pas dépasser 5 % de la tension de
livraison.
■ Le flicker généré par les installations du client au point de livraison

doit rester inférieur aux valeurs définies dans la norme EN 50 160.
■ Le taux de déséquilibre de tension du réseau ne dépassera pas
2 %.
■ Le taux de déséquilibre de tension généré par les installations du
client ne sera pas supérieur à 1 % sur un réseau de puissance de
court-circuit Pc c > 40 MVA.
■ Le taux d’harmoniques maximal sera conforme à la norme
EN 50 160 et ne dépassera pas globalement 8 %.
■ Le taux d’harmoniques généré par les installations du client n’est
pas contractuellement défini pour chacun des rangs d’harmoniques
mais des valeurs indicatives sont proposées au client.
■ Les surtensions impulsionnelles ne dépasseront généralement
pas 2 à 3 fois la valeur de la tension assignée du matériel.
Figure 9 – Évolution de critères de temps de coupure

hors événements exceptionnels
3. Exploitation et sécurité
EDF propose donc aux clients industriels un contrat dit
EMERAUDE dans lequel le distributeur s’engage sur un niveau de Une des missions importantes du chargé de l’exploitation d’un
qualité et indemnise en cas de dépassement du nombre de réseau est de prendre les mesures indispensables à la sécurité des
défaillances contractuel sur la base des préjudices subis par le personnes pouvant se trouver pour diverses raisons à proximité ou
client. en contact avec le réseau électrique. Cette mission doit prendre en
Le contrat standard est basé sur les seuils de performance compte l’autre objectif de l’exploitation qui est de garantir la
indiqués dans le tableau 2. continuité de service pour les clients.
Nous distinguerons successivement les situations suivantes :
— le maintien du public à distance suffisante des ouvrages
2.8.2 Qualité de l’onde de tension électriques ;
— l’organisation des travaux non électriques à proximité des
Par rapport aux perturbations de l’onde de tension, la relation ouvrages ;
entre distributeur et client relève plus d’un engagement réciproque — l’organisation des travaux électriques à proximité d’autres
compte tenu de l’interaction forte entre la qualité de l’électricité ouvrages électriques ;
fournie et la pollution réinjectée par chaque client sur le réseau qui — l’organisation des travaux sur les ouvrages électriques.
l’alimente.
Concernant la protection du public amené, de par ses activités
Les prestations et exigences proposées sont les suivantes. habituelles à se trouver à des distances réduites d’ouvrages élec-
■ Le niveau de tension fourni en basse tension sera conforme au triques, les règles de construction définies dans l’arrêté technique
cahier des charges et plus généralement à l’arrêté ministériel de juin (arrêté interministériel du 2 avril 1991) ont pour objectif de mettre
1996 définissant la plage de tension autorisée à partir du 1er juin une distance suffisante entre les personnes et les ouvrages. De ce
1996 : 230 V + 6 % – 10 %. fait, cet arrêté précise les distances à respecter en fonction des divers
types de lieu : terre agricole, route, plan d’eau, immeuble ou maison,
■ Le niveau de tension en moyenne tension délivré aux clients toit... Le passage du public près des ouvrages électriques ne donne
alimentés à cette tension sera de + ou – 5 % autour de la valeur donc pas lieu à une autre protection spécifique. L’arrêté technique
contractuelle de livraison. traite également des cas plus délicats des zones de largage de para-
chute, des plans d’eau accueillant des voiliers...
■ Les variations rapides de tension resteront dans des limites de
l’ordre de 10 %. Les variations répétitives de tension ou flicker seront
telles que le coefficient Plt reste inférieur à 1.
3.1 Travaux à proximité des réseaux 3.2.1 Travail hors tension
On dit qu’il y a travail à proximité lorsque des interventions pré- Le chargé d’exploitation et le responsable de l’intervention s’étant
vues amènent le personnel ou les outils qu’ils manipulent à moins entendu pour que l’intervention se fasse hors tension, le chargé
de : d’exploitation a pour responsabilité d’établir les conditions de la
mise hors tension, de sa vérification et de son maintien. Cela se
• 5 m des ouvrages sous tension en HT ;
traduit par la condamnation (généralement par cadenas) des appa-
• 3 m des ouvrages sous tension en MT ;
reils de manœuvre permettant de remettre l’ouvrage sous tension,
• 3 m des ouvrages sous tension en BT.
par la vérification de cette absence de tension et par la pose de dispo-
Cette zone ainsi définie est appelée zone d’environnement. sitifs de mise à la terre délimitant une zone dite protégée à l’intérieur
Deux situations différentes sont à examiner suivant qu’il s’agit de laquelle peut se situer le chantier. Ces mises à la terre constituent
de travaux non électriques ou électriques. l’ultime barrière de protection pour les travailleurs en cas de retour
intempestif de la tension sur le réseau.
Ces différentes mesures s’accompagnent d’échanges de docu-
3.1.1 Travaux non électriques à proximité ments certifiant la réalisation des mesures de protection et leur
d’ouvrages électriques description précise.
La notion de protection est associée à la notion de coupure visible,
La législation relative à la protection des travailleurs impose que de mise à la terre visible depuis le lieu de travail. Assez facile à mettre
le responsable d’un chantier devant effectuer des travaux près en œuvre sur les réseaux aériens, ces mesures sont plus difficiles
d’ouvrages électriques contacte le distributeur pour connaître les à réaliser sur les réseaux souterrains.
mesures de protection à prendre.
C’est le cas pour des travaux de peinture et d’élagage effectués
pour le compte du distributeur ou des travaux de génie civil et de 3.2.2 Travail sous tension
manutention effectués par un intervenant autre que le distributeur.
Les personnes réalisant les travaux n’ont en général pas la compé- Se reporter dans ce traité à l’article Travaux sous tension [D 4 140].
tence requise pour travailler à proximité des ouvrages et ne sont Les techniques actuelles permettent de réaliser des travaux sous
pas habilitées. Les solutions suivantes sont alors retenues : tension sur les réseaux à basse tension souterrains et aériens et sur
— soit l’ouvrage est mis hors tension par le chargé d’exploitation les réseaux à moyenne tension aériens. Diverses méthodes de travail
pour éliminer tout danger ; sont applicables.
— soit l’ouvrage sous tension est physiquement séparé du
chantier concerné (pose de palissade, de protecteurs sur les ■ Sur réseau BT aérien :
conducteurs) ; — au contact (l’intervenant protégé par des accessoires, généra-
— soit un surveillant désigné par le distributeur vérifie en perma- lement des gants, travaille directement sur le conducteur) ;
nence le respect des règles de sécurité définies par le chargé d’exploi- — à distance (l’intervenant travaille à l’aide de perches qui le main-
tation au responsable du chantier. tiennent à distance suffisante des conducteurs sous tension).
■ Sur réseau BT souterrain :
3.1.2 Travaux électriques à proximité — au contact.
d’ouvrages électriques ■ Sur réseau MT aérien :
— au contact ;
Il s’agit en général de travaux effectués pour le compte du — à distance ;
distributeur et amenant les intervenants travaillant sur un ouvrage — au potentiel (l’intervenant est au contact direct du conducteur,
à se trouver à proximité d’autres ouvrages restant en général sous donc à son potentiel, et est protégé de son environnement – autres
tension. conducteurs et masses).
Les intervenants ont une compétence et sont de ce fait habilités La compétence reconnue pour une équipe (du distributeur ou
au sens du carnet de prescription au personnel. d’une entreprise) de travailler sous tension se traduit par une habi-
Le chargé d’exploitation définit au responsable des intervenants litation spéciale.
une consigne à respecter pour éliminer tout danger de contact acci- Avant l’intervention, le chargé d’exploitation et le chef de travaux
dentel avec les ouvrages restés sous tension. Dans tous les cas, la définissent les conditions de déroulement du travail.
distance minimale entre les intervenants, leurs outils et les
L’autorisation d’intervention peut être permanente ou attribuée à
conducteurs doit être supérieure à 30 cm en BT et à 60 cm en MT.
chaque intervention (ce qui est toujours le cas en moyenne tension)
par le chargé d’exploitation.
L’engagement de travaux sous tension en moyenne tension
3.2 Accès au réseau s’accompagne d’une modification des protections électriques du
départ sur lequel a lieu l’intervention pour rendre le déclenchement
Lorsque des travaux doivent être réalisés sur le réseau, il est du départ plus rapide en cas de court-circuit accidentel. C’est ce que
possible de les concevoir de deux façons différentes : l’on appelle la mise en régime spécial d’exploitation.
— en mettant les ouvrages concernés hors tension ;
— en maintenant les ouvrages sous tension et en utilisant alors
la technique des travaux sous tension.
Il n’existe que ces deux modes d’intervention qui ont chacun leur
procédure propre. Dans tous les cas, il appartient au chargé
d’exploitation interrogé pour obtenir l’accès au réseau, de définir les
conditions de l’intervention et les mesures de sécurité qui vont en
découler.
3.3 Conséquences pour la continuité peut être comparé à celui de la maintenance qui aurait permis d’évi-
ter cette défaillance. Ce coût peut aussi être comparé à celui du
de fourniture renouvellement complet de l’ouvrage. Le calcul tient compte du
risque de répétition des défauts et du rythme de réalisation de la
Tous les travaux ne pouvant être exécutés sous tension, ceux qui maintenance. Une telle analyse permet de privilégier la maintenance
conduisent à des mises hors tension de tronçons de réseau peuvent des matériels dont la défaillance peut être à l’origine de coupures de
avoir des conséquences néfastes sur la continuité de la fourniture. longue durée ou concernant de nombreux clients.
Le chargé d’exploitation dispose de deux moyens pour limiter les
coupures de la clientèle en cas de travaux :
— mettre en place, pendant le temps des travaux, des moyens
de réalimentation provisoires (groupes électrogènes) ; 4.2 Réalisation des actions d’entretien
— réaliser des réalimentations provisoires.
La première solution est retenue pour les travaux de courte durée En fonction des orientations proposées ci-dessus, les principales
pour des puissances à réalimenter de moins de 500 kW environ. actions de maintenance sont les suivantes.
La seconde solution est utilisée pour des travaux de longue durée
ou pour des puissances concernées importantes.
Cependant, durant les dernières années, le recours très fréquent 4.2.1 Postes sources
aux travaux sous tension a réduit de façon importante le nombre

de chantiers pouvant donner lieu à coupure. Le matériel doit présenter une fiabilité excellente compte tenu de
Globalement l’objectif de ne plus provoquer de coupure pour l’impact d’une défaillance à ce niveau du réseau. On distingue la
travaux gênante pour la clientèle est en voie d’être atteint. maintenance du matériel de puissance et la maintenance des équipe-
ments de contrôle commande.
■ Matériel de puissance
4. Entretien des installations Les constructeurs définissent les entretiens minimaux requis sur
les matériels principaux :
— transformateurs de puissance (entretien des aéroréfrigérants,
L’entretien est constitué de l’ensemble des travaux permettant de du régleur en charge, filtrage périodique de l’huile) ;
maintenir les caractéristiques électriques et mécaniques des — disjoncteurs (entretien de la commande mécanique et éventuel-
ouvrages à un niveau proche de leurs performances initiales. lement de la chambre de coupure, vérification du diélectrique –
Lorsque le coût de l’entretien devient prohibitif, il y a lieu alors d’envi- pression de SF 6 ou qualité de l’huile) ;
sager le renouvellement de l’ouvrage. — bobine de point neutre ou résistance (nettoyage ou filtrage de
l’huile) ;
— sectionneurs (entretien de la commande et des contacts).
4.1 Politique d’entretien Il s’agit d’une maintenance préventive ; traditionnellement
réalisée sur la base de périodicités fixes ; la tendance actuelle est
L’entretien ou maintenance peut être préventif ou curatif. La poli- de piloter les rythmes de maintenance par le niveau de fiabilité
tique d’entretien a pour objectif de trouver le bon compromis entre constatée et son évolution.
une maintenance trop importante et donc coûteuse, et une mainte- ■ Circuits de contrôle-commande
nance trop faible et donc génératrice de défaut voire de renouvel-
lement d’ouvrages prématuré. Une des particularités des systèmes de contrôle-commande élec-
troniques ou électromécaniques actuels est de n’être essayés qu’au
Le choix des actions de maintenance est complexe car le cycle moment de leur sollicitation (sur un défaut par exemple). Mais une
d’entretien des matériels est tel qu’il est difficile d’identifier une rela- panne du système à ce moment se traduit toujours par une coupure
tion claire entre actions et résultats. de plus grande ampleur. Un tel inconvénient sera levé avec l’utili-
Cependant, dans toute la mesure du possible, les rythmes de visite sation prochaine des systèmes numériques.
seront réajustés en fonction de l’importance des observations faites À ce jour, il est donc nécessaire de réaliser régulièrement des
lors de chacun d’elles et les opérations de maintenance seront contrôles de bon fonctionnement des alimentations (batteries 48 et
programmées en fonction de la fiabilité constatée des différents 127 V), des protections et des automatismes de reprise de service.
éléments de réseau. Les points spécialement surveillés sont le réglage des seuils de
L’exploitant peut procéder de deux manières différentes. déclenchement, les temporisations de fonctionnement, la sélectivité
entre protections, la continuité des liaisons électriques.
■ La définition des endroits d’intervention potentiels résulte d’un
diagnostic précis ; pour cela, l’exploitant dispose de moyens divers :
— la visite d’ouvrage reste la démarche de base ; 4.2.2 Réseau à moyenne tension
— pour les ouvrages aériens, la visite se fait très souvent par
hélicoptère et permet en quelques jours le diagnostic complet d’un
■ Les cellules moyenne tension des postes MT/BT sont entretenues
réseau MT desservant un département ;
suivant les prescriptions des constructeurs. Selon les technologies il
— des méthodes d’auscultation déjà citées permettent, grâce à
y a lieu de réaliser l’entretien de la commande mécanique, éventuel-
une instrumentation particulière, d’analyser les courants de défaut
lement de la coupure électrique, la filtration de l’huile pour les
et d’en déduire l’origine des incidents constatés ;
modèles utilisant ce liquide de coupure. Les cellules modernes utili-
— des campagnes de thermographie (mesure de la température
sant le SF 6 nécessitent un entretien très réduit.
des conducteurs ou des appareils) donnent une situation des points
chauds et donc des contacts défaillants. ■ Sur les réseaux à moyenne tension aériens, les visites tradition-
nelles (à pied) ou par hélicoptère fournissent régulièrement la liste
■ Une approche économique des différentes situations du réseau
des interventions de maintenance à réaliser : conducteurs endom-
permet de choisir la nature des actions à retenir. La défaillance éven-
magés, élagage insuffisant, isolateur partiellement cassé...
tuelle survenant sur le réseau est valorisée par un coût de l’énergie
non distribuée et de la puissance coupée lors d’une coupure. Ce coût ■ Le réseau souterrain ne donne pas lieu à une maintenance.
■ Les appareillages particuliers (interrupteurs aériens et organes Cette mesure tient au fait que la valeur de ces résistances a un
télécommandés) doivent être maintenus régulièrement. Les inter- effet direct sur le niveau des surtensions qui peut survenir sur le
rupteurs de fabrication récente, placés en cellules fermées pré- réseau ou à proximité lors d’un défaut. La résistance doit donc rester
fabriquées ne nécessitent pas d’entretien, une attention particulière inférieure à la valeur qui a servi de repère lors du calcul théorique
doit cependant être portée aux ensembles télécommandés (alimen- du comportement du réseau en cas de défaut.
tation, circuit de puissance, commande électrique, contrôle et trans- Les résultats de ces mesures doivent être consignés dans des
mission) qui doivent être entretenus et essayés régulièrement pour registres consultables par l’autorité de tutelle.
atteindre un niveau de disponibilité suffisant.
Des valeurs de résistance de terre excessives doivent donner lieu
■ Sur l’ensemble des réseaux aériens à conducteurs nus, l’élagage à amélioration soit en modifiant la composition du sous-sol à
fait partie des actions de maintenance de base, dont l’impact sur la l’endroit de la prise de terre (addition de produit conducteur) soit
qualité est très fort. Son suivi est d’autant plus important que les en augmentant la taille du réseau conducteur enterré. Le tableau 3
contraintes environnementales conduisent souvent à réduire donne les valeurs retenues dans les prescriptions constructives
l’ampleur des tranchées réalisées lors d’une coupe. internes à EDF.
4.2.3 Réseau à basse tension et branchements 4.2.5 Conditions de réalisation

Le réseau à basse tension et les branchements ne donnent pas Les opérations d’entretien nécessitent l’accès au réseau. Elles sont
lieu à maintenance préventive importante. Le réseau BT à conduc- donc réalisées selon deux modes :
teurs nus fait l’objet d’un élagage. Les réseaux BT en conducteurs — sous-tension par les équipes habilitées à travailler dans ces
isolés présentent une fiabilité excellente et des coûts de maintenance conditions ;
extrêmement réduits. — hors tension et donc sous le régime de la consignation.
(0)
4.2.4 Mesures des résistances de terres
L’arrêté technique du 2 avril 1991 ne prescrit pas de façon précise
la nature des entretiens à réaliser sauf en ce qui concerne la mesure
de la résistance des terres des masses métalliques et du neutre BT.
Tableau 3 – Valeurs maximales et périodicité des contrôles des résistances de terre

retenues dans les prescriptions constructives internes à EDF
Nature Valeur maximale Périodicité de contrôle Observations
Terre des masses
Poste HT/MT 1Ω Annuelle (1) Vérification seulement de la continuité des
conducteurs de protection et des liaisons
équipotentielles
Réseau aérien MT
appareils de coupure en ligne (IACM, IAT,...) 30 Ω 10 ans
écrans des câbles aériens, armements, 100 Ω 10 ans
supports métalliques
Poste MT/MT 30 Ω 10 ans
Autotransformateurs (terre du parafoudre 30 Ω 10 ans Interconnectée avec la terre des parafoudres
sur le neutre) des RAS (remontées aéro-souterraines)
Poste MT/BT
neutre HTA mis à la terre par impédance 150 A 30 Ω 10 ans Terres des masses et du neutre BT séparées (2)
ou 300 A
neutre HTA mis à la terre par impédance 10 Ω 10 ans Terres des masses et du neutre BT séparées (2)
1 000 A
Raccordement aéro-souterrain MT 30 Ω 10 ans
Terre du neutre BT Valeur globale
neutre MT mis à la terre par impédance 150 A 15 Ω 10 ans Il est recommandé que chaque prise de terre
ou 300 A individuelle soit < 50 Ω
neutre MT mis à la terre par impédance 1 000 A 5Ω 10 ans
IACM interrupteur aérien à commande mécanique
IAT interrupteur aérien télécommandé
(1) Cette périodicité peut être ajustée jusqu’à la limite des 10 ans réglementaires.
(2) Indépendance des terres : on admet que les terres des masses et du neutre sont électriquement indépendantes si leur coefficient de couplage est inférieur
à 15 %.
Interconnexion des terres : au niveau d’un poste HTA/BT, la terre des masses et la terre du neutre peuvent être interconnectées si la terre des masses est
inférieure ou égale à 1 Ω.
Pour les postes MT/BT situés en zone urbaine, on ne vérifie que la continuité des conducteurs de protection et liaisons équipotentielles, car la mesure
correcte de la prise de terre n’est pas possible.
L’organisation des interventions est une tâche qui incombe au — chargé de conduite ;
responsable de l’exploitation. La programmation doit tenir compte pour ces deux fonctions, des listes de personnes aptes sont
à la fois de l’urgence des travaux à réaliser en fonction des risques établies régulièrement :
de défauts détectés, et du risque pris en mettant un ouvrage hors — chargé de consignation ;
tension. En effet, toute charge électrique importante (client indus- — chargé de travaux ;
triel, groupe de clients résidentiels) étant en général alimentable — chargé d’interventions ;
par 2 lignes, le fait de réaliser une maintenance sur l’une d’entre — exécutant...
elles, implique qu’un incident sur l’autre alimentation provoque pour ces quatre dernières fonctions, c’est le titre d’habilitation qui
une coupure longue. Les maintenances sont donc réalisées aux établit la reconnaissance nominative.
périodes de faible charge. L’organisation des travaux peut tenir
L’habilitation implique :
compte d’exigences particulières du chargé d’exploitation comme
par exemple, l’obligation de restituer l’ouvrage en cours de main- — une formation relative aux risques électriques et aux conditions
tenance en moins de x heures. d’intervention sur les réseaux ;
— une connaissance spécifique des ouvrages sur lesquels la
personne va intervenir ;
— une connaissance des responsabilités de la fonction.
4.3 Renouvellement des ouvrages L’habilitation du personnel appelé à travailler sous tension
comprend en outre une visite médicale et la formation ne peut être
Lorsque les coûts de maintenance deviennent trop élevés, il y a donnée que dans un centre de formation agréé par un organisme
lieu de renouveler l’ouvrage. Ce renouvellement est d’autant plus dépendant du ministère de l’Industrie.
nécessaire que la charge sur l’ouvrage est proche de la valeur maxi-
male et que la technologie mise en œuvre est ancienne. ■ Parmi les différents métiers de l’exploitation, celui de chargé de
Lors d’un renouvellement, diverses questions doivent être conduite a subi de très fortes évolutions durant les dernières années.
examinées : Les raisons en sont :
— l’ouvrage est-il d’une capacité adaptée au besoin futur tel qu’il — un accroissement notable des télécommandes ;
est estimé à ce jour ? ; — des réseaux utilisés plus près de leur capacité nominale ;
— les contraintes connues d’environnement ou les demandes — des défauts moins nombreux ;
exprimées par la collectivité locale conduisent-elles à envisager une — des exigences de qualité plus fortes.
autre technique (autre tracé, technique aérienne discrète, souterrain) Ces différentes exigences ont poussé à la conception d’outils de
pour renouveler l’ouvrage ? ; formation plus performants et à passer par la simulation qui apparaît
— l’évolution générale du réseau dans la zone impose-t-elle à comme la seule voie permettant de maintenir la performance sur
court terme une restructuration (passage en souterrain de réseau des actes professionnels qui se raréfient. Des simulateurs ont été
MT de zone suburbaine par exemple) ? construits et mis à disposition des responsables de l’exploitation.
La conception d’un nouveau réseau dans le cadre d’un renouvel- Des progrès sont encore attendus dans ce domaine.
lement n’est pas de la responsabilité du chargé d’exploitation mais La formation des monteurs travaillant sous tension fait l’objet
à cette occasion ce dernier doit faire part de ses attentes vis-à-vis d’une réglementation particulière : l’autorisation de travailler sous
du nouvel ouvrage pour qu’elles soient prises en compte au moment tension n’est obtenue qu’à l’issue d’une formation spécifique dans
de l’étude : problèmes d’accès, évolution des charges, existence de un centre agrée par le Comité des Travaux Sous Tension.
clients sensibles, difficultés d’exploitation diverses. C’est de la
qualité de ce dialogue entre les responsables du développement des
réseaux et les responsables de l’exploitation que dépend la perfor-
mance de la distribution électrique.
6. Conclusion
L’exploitation des réseaux de distribution a subi de profondes
5. Formation des intervenants évolutions durant les dernières années pour au moins 4 raisons :
— la sécurité de la distribution de l’électricité est un enjeu fort qui
La complexité des opérations à réaliser pour exploiter un réseau requiert de la part des intervenants un professionnalisme toujours
et l’impact de ces opérations sur la qualité de la distribution et sur accru ;
la sécurité des intervenants et du public nécessitent une formation — le besoin de qualité que tous les utilisateurs de l’électricité
et un suivi des acteurs très attentif. attendent, exige des performances accrues de l’exploitant ;
Le dispositif est basé sur des cycles de formation particuliers et — les évolutions importantes de la technique à la fois dans le
sur le principe des habilitations. domaine des protections et dans celui de la conduite ouvrent la voie
à de nouveaux outils ;
■ La formation à chaque métier est dispensée au moment de la — l’augmentation rapide des puissances appelées sur les réseaux
prise de fonction ; elle ne suffit pas à elle seule à autoriser les inter- et simultanément le souhait exprimé par la collectivité de limiter la
ventions des agents et elle doit être complétée d’une habilitation. place occupée par les réseaux, font que la conduite est plus complexe
et les marges disponibles plus faibles.
■ Une habilitation est la reconnaissance par l’employeur de la capa-
cité d’un de ses employés à tenir une des fonctions repérées dans le Tout cela a fortement modelé le profil de l’exploitant et contribue
carnet de prescriptions au personnel et à en accomplir en toute sécu- à maintenir un intérêt tout particulier pour ce type de métier.
rité pour lui et pour les tiers, les opérations. Ces fonctions sont les
suivantes :
— chargé d’exploitation ;
P
O
U
Réseaux de distribution R
Exploitation E
par Alain DOULET N
Chef de mission à la Direction d’EDF-GDF SERVICES
Ancien responsable du Service technique électricité
S
Normalisation
A
NF EN 50 160 mai 1995 Caractéristiques de la tension fournie

par les réseaux publics de distribution
V
O
I
R
P
L
U
S
2 - 1997
Doc. D 4 230
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie

est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 4 230 − 1
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DOSSIER

Date de publication : 10/02/1997

Ce dossier fait partie de la base documentaire

Document délivré le 17/07/2013

Pour toute question :

par mail : infos.clients@teching.com ou au téléphone : 00 33 (0)1 53 35 20 20

1. Organisation de l’exploitation.............................................................. D 4 230 - 2

Pour atteindre ces objectifs, on peut agir sur :

venants et du public ne sont pas l’affaire du distributeur seul, mais impliquent

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

1. Organisation les usages de l’électricité se sont eux-mêmes modifiés. Les matériels

— l’employeur assume la responsabilité légale de l’entreprise et, est déterminante,

Exploiter le réseau va conduire le responsable à réagir à la suite

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

2.2.3 État électrique du réseau

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

Figure 2 – Schéma unifilaire de poste source

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

Figure 3 – Schéma unifilaire de réseau rural

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

Figure 4 – Schéma unifilaire de réseau urbain

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

2.2.6 Outils informatiques 2.3.2 Détection des défaillances

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

2.4 Conduite du réseau

L’ensemble des matériels et procédures décrits précédemment

et automatismes sont télésignalés. La réalimentation va commencer Figure 5 – Cycle de réenclenchement

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

est à la base de la qualité du service rendu. Dans les villes impor-

Figure 6 – Système informatisé de téléconduite : organisation

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

risation de séquences automatiques de manœuvres ou la conception

Figure 7 – Système informatisé de téléconduite

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

liaison avec les petits postes asservis (télécommandes de postes

2.8 Qualité de la fourniture vue du client

2.8.1 Continuité de fourniture

Le client alimenté en moyenne tension subit les interruptions de

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

Tableau 2 – Seuils de coupure clients moyenne tension

■ Les à-coups de tension générés par les installations du client au

■ Le flicker généré par les installations du client au point de livraison

Figure 9 – Évolution de critères de temps de coupure

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

3.1 Travaux à proximité des réseaux 3.2.1 Travail hors tension

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

aux travaux sous tension a réduit de façon importante le nombre

_____________________________________________________________________________________________________________ RÉSEAUX DE DISTRIBUTION

4.2.3 Réseau à basse tension et branchements 4.2.5 Conditions de réalisation

Tableau 3 – Valeurs maximales et périodicité des contrôles des résistances de terre

RÉSEAUX DE DISTRIBUTION ______________________________________________________________________________________________________________

NF EN 50 160 mai 1995 Caractéristiques de la tension fournie

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie

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