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TACTIQUE GENERALE

CHAPITRE1: LES GROUPEMENTS TACTIQUES MÉCANISÉS ET BLINDÉS


1. PRINCIPES GENERAUX
Quatre principes relatifs à l'articulation et au commandement doivent être respectés lors de la
constitution des groupements tactiques.
1.1.L'unicité du commandement
Le commandement du GT est unique afin de préserver l'unité d'action interarmes et la
cohésion. Il est confié au chef responsable de la réalisation de l'effet à obtenir sur le terrain,
chef issu de la fonction opérationnelle dominante ayant prévalu lors de la génération du
groupement, c'est-à-dire infanterie ou blindée.
1.2. La structure quaternaire
Le GT dispose, au minimum, de trois sous-groupements d'infanterie mécanisée ou blindés, afin
de pouvoir :
- manœuvrer, tout en disposant d'une réserve immédiatement disponible au niveau du
groupement (principe d'autonomie opérationnelle et de liberté d'action) ;
- varier les articulations en fonction des missions, du milieu, des circonstances en réalisant
des mixages par échange éventuel de cellules tactiques, base du caractère interarmes de
la force constituée.
1.3. L'autonomie minimale :
Le GT doit disposer d'une autonomie minimale :
- de commandement et de liaisons pour conduire l'action en cours et préparer l'action
future ;
- de renseignement pour acquérir, traiter et exploiter l'essentiel des renseignements
indispensables à la conduite de son action ;
- de reconnaissance afin de renforcer la liberté d'action du chef du GT ;
- d'appui intégré de la fonction contact et d'autres fonctions opérationnelles ;
- de soutien.
1.4. L'intégration systématique des appuis (artillerie - génie) :
- tout GT comprend au moins un sous-groupement d'artillerie de 155 mm.
- tout GT comprend au moins une section missiles AA.
- tout GT comprend au moins un sous-groupement du génie.
- La présence d'appuis intégrés au GT n'exclut pas la possibilité de bénéficier d'appuis
directs ou indirects (appuis feux, appui à la mobilité ou à la contre mobilité, appui
aéromobile) provenant de l'échelon supérieur.

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2. LA STRUCTURE TYPE DU GT (d'exercice)

3. L'ORGANISATION DU S0US-GR0UPEMENT
Tout sous-groupement tactique intégré à un GT doit systématiquement comprendre :
- La compagnie proprement dite selon le TOE (compagnie de combat, de tir...) ; Un
groupe d'éclairage et un ou deux groupes A/C (moyenne et longue portée); Des
éléments de renforcement de PC d'appui et de protection (AA, ...);
- Un élément de soutien au sein du TC2 constitué particulièrement du soutien spécifique
mais aussi du soutien classique lié au volume de l'unité.

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CHAPITRE2: LE GROUPEMENT D'INFANTERIE MÉCANISÉE

1. GENERALITES

Le groupement tactique à dominante infanterie mécanisée se définit par sa structure, se


capacités, son aptitude au combat et donc son niveau d'emploi.

Exemple d’articulation d’un groupement d’infanterie mécanisée

1.1.La structure
Le GT a une structure modulaire articulée, de façon schématique, autour de quatre unités de
mêlée, de moyens d'appui et de logistique. Les éléments destinés a soutien l'engagement du GT,
incluant les éléments d'appui du mouvement et d'accueil sont fourni par la grande unité
(brigade).

1.2.Les capacités
Le GT dispose des capacités de feux directs antichars et antipersonnel (à très courte, courte,
moyenne et éventuellement longue portée), de feux indirects (mortier 81 mm, et canons 155
mm), et des capacités de soutien.

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1.3.L'aptitude
- La dominante infanterie confère au GT l'aptitude à s'engager dans des terrains:
compartimentés et d'accès difficile,
- plus particulièrement en zone urbaine.
- Pouvant s'engager en véhicules et / ou combattre d'emblée à pied,
- particulièrement apte l'intervention d'urgence.
1.4.Le niveau d'emploi
Le GT est le premier niveau tactique de conception et de conduite de l'action interarmes.
Disposant de l'ensemble des capacités majeures, il peut être engagé ai sein d'une force
regroupant plusieurs groupements tactiques (de 4 à 6), ou mener de; actions autonomes.

2. MISE EN OEUVRE DES FONCTIONS OPERATIONNELLES DU GT


2.1. Les fonctions universelles
2.1.1. La fonction commandement
Le commandement des sous-groupements et des renforcements placés au sein du groupement
est centralisé au niveau du chef de corps du régiment d'infanterie. Il commande le GT avec
les moyens de son état-major régimentaire et des détachements de liaison qui lui sont
rattachés. Il dispose pour cela de la section transmissions du régiment, permettant la mise sur
pied d'un P.C. principal et d'un P.C. tactique, et des renforcements de moyens éventuellement
reçus de la brigade.

Il n'est pas nécessaire de créer des procédures spécifiques pour optimiser le commandement
des groupements; la procédure opérationnelle standardisée est utilisée. Elle permet de
concevoir, de rédiger et de diffuser les ordres aux unités, toutes origines confondues. Elle
permet également la conduite de l'action, la collecte et la diffusion du renseignement, et la
manœuvre logistique.

Les détachements de liaison (artillerie, génie, air ...) sont intégrés à la structure du P.C. et
participent à la préparation et à la conduite de l'action. Pour communiquer avec leur(s)
unité(s), ces DL utilisent leurs procédures spécifiques (procédure artillerie, procédure
aviation).

L'organisation du P.C. doit être conçue de manière à coordonner l'action de l'ensemble des
fonctions à mettre en œuvre directement ou indirectement par le GT.

2.1.2. La fonction télématique (enveloppement) :


Elle se traduira par la mise en œuvre du système d'information et de communication
régimentaire (S I C R) qui équipera le P.C, du régiment et celui des unités qui le composent.
2.1.3. La fonction renseignement
La recherche du renseignement est une action permanente accomplie par toutes les unités.
Les moyens spécialisés plus particulièrement dédiés à cette mission, et en règle générale
immédiatement disponibles au niveau du groupement, sont :
- les éléments de reconnaissance régimentaire,
- les détachements spécialisés d'artillerie et du génie,

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- des moyens de renforcement (P.C et forces spéciales - EOP ...)


Enfin, la mise en place par le GT de détachements de liaison auprès des échelons supérieurs
ou des voisins peut s'avérer très utile. Ces DL, pris sur les effectifs du GT, sont donc à prévoir
lors de la constitution du groupement.

2.1.4. La fonction logistique

Le régiment d'infanterie dispose organiquement de l'ensemble des composantes du soutien :


soutien de l'homme, santé, maintenance et ravitaillement, mais ses moyens propres ne le
permettent pas de satisfaire les besoins du groupement compte tenu des renforcements reçus.
Le volume consenti à la fonction logistique et l'importance donnée à chaque domaine
dépendront notamment :

- de l'autonomie initiale fixée pour le GT,


- du volume et de la nature des moyens engagés, ainsi que des renforcements mis en
place pour constituer le groupement,
- des capacités de soutien sur le théâtre d'engagement.
Le P.C. conduit la manœuvre logistique du groupement selon les directives fixées par la
brigade (autorité d'emploi).

2.2. Les fonctions d'engagement

Elles consistent à mettre en œuvre les capacités de combat et d'appui du groupement. La


répartition et l'articulation des unités sur le terrain sont faites en fonction des aptitudes et des
capacités de chaque arme, de leurs modes d'action habituels et des appuis et soutiens qu'elles
peuvent recevoir ou fournir. Ceci peut conduire à des articulations particulières selon la
mission, la nature de l'ennemi ou de la menace, et les caractéristiques du terrain. Le dispositif
adopté, selon le mode d'action retenu ou le contexte de l'engagement, doit être cohérent et
adapté à la situation et aux effets à obtenir. Il doit respecter les principes tactiques.

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2.3.Les missions du groupement d'infanterie mécanisée


Le
3. groupement reçoit et exécute les missions à dominante sûreté, offensive et défens suivantes :

- Mener une reconnaissance offensive.


- Contrôler une zone.
a. Missions à dominante SURETE
- Recueillir.
- Couvrir - flanc-garder.
- Attaquer en souplesse. Effectuer un raid.
Exploiter.

b. Missions à dominante OFFENSIVE - Conquérir ou s'emparer d'une zone


(objectif). Réduire une résistance. Appuyer-
soutenir.
- Freiner - donner un coup
d'arrêt. Interdire.
c. Missions à dominante DEFENSIVE
- Mener une défense ferme.
- Mener une défense d'usure.

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2.4. Les principaux modes d’action du GTIA infanterie

MISSION BUT PROCÉDÉS ZONE D'ACTION


Rechercher le renseignement
-1er échelon de tête (SRR + 1 S/Gpt*) chargé de
technique et tactique sur le terrain
RECONNAITRE la RECO ZA : 6 -10 Km
ou sur l'ennemi en engageant
-1er échelon de soutien (2eme S/Gpts,).
(évent.) le combat.
S'opposer, à partir d'une ligne
Articulation en profondeur largement précédé
COUVRIR donnée à toute action ennemie ZA : 6 - 10 Km .
par la SRR.
pouvant entraver l'action amie.
Protéger une grande unité sur une
direction donnée, contre toute Flanc-qarde fixe :
Flanc-qarde fixe (P1 de nuit :
action sur ses flancs. 6-10 km.
FLANC- S/Gpts sur des points permettant de contrôler les
Flanc-qarde mobile :
GARDER axes de pénétration.
Front : 4-5km
Flanc-qarde mobile : 3 S/Gpts + 1 en réserve.
Prof : 10 km

REDUCTION DE Assurer la sécurité arrière des 2 échelons :


unités du 1er échelon d'une action 1-2 S/Gpts pour soutenir; ZA : 2-6 km de front
RÉSISTANCE
offensive. -2 S/Gpts pour isoler et réduire.
Paralyser le dispositif ENI, le
ATTAQUES-EN 2 échelons : ZA : 6 - 8 Km de front
désorganiser après une action
-1er échelon : 2 S/Gpts ; ZE : 3 - 6 Km de front et de
SOUPLESSE dans sa profondeur et détruire les
- 2eme échelon : 2 S/GptR. Prof.
éléments dépassés
Après une action de feu brutale - 1 échelon d'ATT : 2 ou 3
ATTAQUE EN détruire ou chasser l'ENI des S/Gpts ZA : 2-3 km de front
FORCE zones qu'il occupe. -1 échelon SOUT:1 ou 2 ZE : 3-6 km de front et de prof.
S/Gpts
Ralentir la progression de l'ENI sur 2 axes dans une zone de
pts
FREINER par l'action de détachements - S/G en échelons successifs Front : 6 - 8 Km
mobiles, de feux et d'obstacles. Prof: 30 km

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Briser l'élan d'une formation en


mouvement offensif. - 1er échelon : gros du GTIA
COUP D'ARRÊT Front : 6 - 8 Km
- 2eme échelon: 1S/Gpt en soutien.

DEFENSE Interdiction de franchir une ligne ZA : 2 5 - 50 Km2


Points d'appui de S/Gpt.
FERME ou d'occuper une zone. Front: 6 - 10 Km
Détruire progressivement dans la Une ligne d'arrêt fixant le 1er échelon ennemi et
DEFENSE Front: 5-6 Km.
profondeur les pénétrations des zones de combat d'usure laissant le 2ème
D'USURE Prof: 8 - 12Km.
ennemies en se laissant dépasser échelon ennemi s'imbriquer
Soutenir une unité qui se replie et
Recueil : 1 S/Gpt. - Action d'arrêt : - 2 S/Gpts; -1
RECUEILLIR lui permettre de franchir son Prof: 5 - 10 Km.
échelon de soutien.
dispositif.
Interdire a tout élément ennemi
CONTRÔLE DE - Recherche du renseignement par 1 S/Gpt
la libre circulation à 'intérieur ZA : 200 - 400 Km2
ZONE -1 élément d'intervention enréserve
d'une zone.

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MISSIONS À DOMINANTE SÛRETÉ


MENER UNE RECONNAISSANCE OFFENSIVE

1. DEFINITION
Action de combat destinée à neutraliser les éléments de sûreté adverses et préciser le dispositif qu'ils
couvrent afin d'en préparer l'attaque.

2. BUT
Préciser les intentions de l'ennemi et/ou provoquer sa manœuvre après avoir percé, neutralisé, ou
détruit son dispositif de sûreté, au profit de l'échelon.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Devancer l'ennemi sur un point (décisif ou déterminant) ou une zone.
- Prendre et maintenir l'ascendant sur l'ennemi par une manœuvre dynamique sur toute la largeur
de la zone.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain (itinéraires, lignes favorables à la prise de contact avec l'ennemi), ennemi, délais,
rythme, moyens ;
- Répartition de la zone d'action et des missions entre les sous-groupements.
Se renseigner / renseigner
- Rechercher des indices de présence ennemie ;
- Donner le maximum de renseignements tout au long de la progression.
Préciser le contact
- Marcher à l'ennemi jusqu'au contact de ses éléments de sûreté ;
- Valider les conditions d'ouverture du feu, les objectifs prioritaires ;
- Prendre contact ;
- Conduire les feux du groupement pour dévoiler le dispositif ennemi.
Marquer / fixer. Ou S'emparer d'un objectif
Selon le rapport de forces :
- Neutraliser ou détruire dans la foulée ;
- Garder le contact, fixer et relancer l'action sur une direction secondaire ;
- Couvrir l'action principale ;
- Interdire l'accès à certains points ;
- Devancer l'ennemi sur certains points.

5. POINTS PARTICULIERS
- Articulation :
 Echelon de renseignement - reconnaissance,
 1 er échelon - 2 unités,
 2ème échelon - 1 unité (moyens de réaction).
- Sous-groupement mixte ou sous groupement blindé réservé sel nature du terrain et de l'ennemi.
- Génie : emploi décentralisé en appui mobilité.

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CONTROLER UNE ZONE

1. DEFINITION
Interdire à l'ennemi la libre circulation à l'intérieur d'une zone :
- d'une part, en décelant et en surveillant toute infiltration ou mouvement, à l'intérieur de cette zone;
- d'autre part, en agissant contre les personnes ou mobiles jugés indésirables.

2. BUT
Sécuriser une zone indispensable au bon déroulement de l'action du GT et/ou de l'échelon supérieur en
ôtant toute liberté d'action à l'ennemi.

3. FACTEURS DE SUCCES
- L'organisation de la recherche et de l'exploitation du renseignement ;
- Intervention de moyens mobiles réservés.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain, moyens ;
- Répartir les zones entre les sous groupements.
Mettre en place le dispositif
Adopter un dispositif qui doit permettre d'emblée de contrôler le secteur fixé ;
- Combiner les dispositifs statiques et dynamiques ;
- Constituer un échelon d'intervention.
Renseigner- se renseigner
- Reconnaître tout le secteur avec les commandants des sous-groupements ;
- Rechercher des renseignements sur la praticabilité des itinéraires entre les différents points
secteur (aspects tactiques et techniques, prendre en compte la météo...) ;
- Donner le maximum de renseignements aux subordonnés sur l'ensemble du secteur du groupement.
Combattre
- Répartir les missions entre les éléments légers de surveillance, les patrouilles et les éléments
d'intervention ;
- Prendre et maintenir le contact ;
- Fixer ;
- Isoler le secteur où l'ennemi est repéré ;
- Engager, si nécessaire, l'élément réservé ;
- Capturer, chasser, neutraliser ou détruire l'ennemi.

5. POINTS PARTICULIERS
- Manœuvre décentralisée + capacité d'intervention.
- Possibilité d'appui HM pour l'élément réservé.
- Appui renseignement de la Garde Nationale, de la population, des forces de l'ordre locales.
- Renforcements de moyens et/ou de capacités renseignement.

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RECUEILLIR

1. DEFINITION
Soutenir à partir d'une zone ou d'une ligne donnée une unité qui se replie, lui permettre
franchissement de son propre dispositif, puis la couvrir pendant un certain délai.

2. BUT
Permettre à une unité en mouvement rétrograde de se réorganiser en arrière d'une ligne ou d'u zone
en prenant le combat en compte.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Coordination de l'action (feux directs et indirects) avec l'unité recueillie.
- Mettre en place un dispositif permettant de « prendre en compte le combat dans la foulée».

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission, étude du terrain les différentes lignes (LR, LIA, itinéraires de repli, zones de regroupement).
Se renseigner - renseigner
- Sur l'unité recueillie (volume, éléments d'avant-garde, itinéraires d'approche...) ;
- Sur l'ennemi (volume, moyens, axes d'approche...) ;
- Réactualiser en permanence la situation ennemie et en informer les subordonnés.
Faciliter les mouvements de l'unité recueillie à travers le dispositif ami
- Définir les modalités du RCL en liaison avec l'unité recueillie (itinéraires, LIA, PIA volume,
Identification, plan de feux ...) ;
- Guider les éléments jusqu'à la LR, leur faire franchir cette ligne et les guider jusqu'à la zone de
regroupement ;
- Appuyer - Soutenir.
Prendre en compte le combat
Suivant le type de mission, valoriser la zone et aménager le dispositif en vue de :
- Interdire,
- Freiner - donner un C.ARR,
- Contre attaquer.

5. POINTS PARTICULIERS
- Coordination par échange de détachement de liaison (DL) et jumelage de PC. s Identification,
- Renfort par des éléments de circulation,
- Faciliter éventuellement le reconditionnement: recomplètement des dotations et soutien santé et
matériel.
- Déterminer la LIA et les PIA.

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COUVRIR, FLANC-GARDER

1. DEFINITION
Couvrir:
Prendre l'ensemble des mesures actives ou passives pour s'opposer à une a éventuelle de l'ennemi
pouvant menacer le déroulement de l'action principale amie.
Flanc-garder:
Renseigner et couvrir, de façon fixe ou mobile, la formation considérée éventuellement, assurer la
liaison avec les unités voisines.

2. BUT
Interdire à l'ennemi de franchir une ligne ou d'avoir accès à une zone à partir de laquelle il peu
menacer directement l'action de l'unité couverte.

3. FACTEURS DE SUCCES
Anticiper par l'acquisition du renseignement dans la profondeur. Devancer l'ennemi sur une zone
favorable.
Détruire ou au minimum arrêter l'ennemi en avant de la ligne de couverture.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission, terrain (axes d'infiltration ennemis, verrous à tenir, axes de déplacement amis...).
Organiser
- Un dispositif de surveillance et d'alerte ;
- Le contact permanent avec l'unité couverte.
Renseigner- se renseigner au plus loin
- Détecter l'ennemi et déterminer son attitude le plus tôt possible ;
- Prendre et préciser le contact.
Interdire le franchissement d'une ligne de couverture
- Détruire l'ennemi, le freiner ou barrer sa progression en lui infligeant le maximum de pertes ;
- Maintenir le contact et freiner ;
- Interdire un (des) axe(s) ou une ligne en s'appuyant sur des obstacles naturels et artificiels,
 Soit détruire par coups d'arrêt successifs et contre-attaques,
 Soit mener une défense d'usure en amont de la ligne d'arrêt.

5. POINTS PARTICULIERS
- Progresser de rocade en rocade (en perroquet ou en tiroir).
- Se renseigner en permanence sur la progression de l'élément couvert.
- Intégrer le non priorité des feux indirects dans cette mission.

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TACTIQUE GENERALE

MISSIONS À DOMINANTE DÉFENSIVE


DONNER UN COUP D'ARRET, FREINER

1. DEFINITION
Freiner :
Ralentir la progression ennemie sur une direction ou dans une zone par l'action détachements
mobiles, par des feux et par des obstacles.
Donner un coup d'arrêt :
Déclencher par surprise une action à base de feux sur une forme ennemie en mouvement offensif pour
briser son élan et lui imposer un arrêt tout en lui infligeai maximum de pertes. Un coup d'arrêt est, par
essence, temporaire.

2. BUT
Dans un rapport de forces défavorable, contraindre l'ennemi à manœuvrer et lui infliger un maximum
de pertes en échangeant du terrain contre du temps.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Coordonner embuscades, ruptures de contact et recueil en refusant l'imbrication. En s'appuyant
sur des obstacles, arrêter brutalement l'ennemi en concentrant le maximum de feux dans une zone
donnée.
- Activer des zones de destruction successives.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission, terrain, ennemi (évolution du rapport de force en fonction de l'intervention du 2ème échelon),
moyens.
Localiser l'ennemi, marquer sa progression
- Reconnaître les zones d'action et préparer l'engagement (actions d'arrêt et de freinage de sous-
groupements) ;
- Se renseigner, jalonner.
Gagner des délais en contraignant l'ennemi au déploiement
Prendre contact, détruire brutalement (C.ARR) et / ou successivement (FRN) ;
Détruire
Coordonner les recueils internes, les appuis et les contre-attaques.
Rompre ou tenir une ligne d'arrêt
En fin d'action, selon la mission reçue, installer un dispositif défensif ou conduire le mouvement
rétrograde.

5. POINTS PARTICULIERS
- La même unité d'infanterie ne peut enchaîner C.ARR. et FRN.
- Appui ART. pour C.ARR et rupture de contact.
- Capacités de valorisation des coups d'arrêt par le génie souvent limitées par les délais.

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TACTIQUE GENERALE

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TACTIQUE GENERALE

INTERDIRE

1. DEFINITION
Empêcher l'ennemi d'avoir accès à telle portion de terrain ou de franchir telle ligne ou d'utiliser
personnel ou telle installation.

2. BUT
Isoler une zone face à un ennemi ou à des belligérants et le (ou les) contenir en amont de la ligne
d'interdiction pendant un temps déterminé.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Délais importants d'installation (protection des emplacements, valorisation du terrain) avec
moyens conséquents,
- Brutalité des feux à distance pour empêcher l'ennemi de prendre pied sur les positions. Tenue.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Se renseigner, renseigner
Jalonner - localiser l'ennemi.
Mettre en place un dispositif
- Mettre en place un dispositif réactif apte à arrêter l'ennemi sur l'ensemble de la zone;
- Déterminer les zones de destruction ;
- Aménager les positions et les obstacles ;
- Reconnaître les axes de contre-attaque.
Contenir l'ennemi en le détruisant ou en le neutralisant
- Détruire en déclenchant par surprise les feux antichars moyenne et longue portée et les feux
indirects ;
- Mettre en œuvre des obstacles de toute nature battus par les feux ;
- Eviter l'abordage de la position par l'adversaire.
Empêcher toute infiltration ou tout débordement
- Contre-attaquer ;
- Se couvrir (éventuellement).

5. POINTS PARTICULIERS
Soutien logistique immédiat : dépôts à terre, équipes sanitaires détachées.
- Génie : emploi centralisé lors de la préparation puis constitution de détachements mobiles
- barrage interarmes.
- Les points de jonction entre les unités peuvent constituer des faiblesses.
- Conserver un élément réservé.

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TACTIQUE GENERALE

MENER UNE DEFENSE FERME

1. DEFINITION
Forme de la manœuvre d'arrêt visant à interdire à l'ennemi de franchir une ligne ou de s'emparer
d'une zone.

2. BUT
Tenir une ligne ou conserver une zone sans esprit de recul afin d'empêcher l'ennemi de s’en emparer.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Délais d'installation (protection des emplacements, canalisation de l'ennemi).
- Coordination des feux directs, des feux indirects et des contre-attaques. - Eviter l'abordage des
positions.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Aménager les points d'appui et les obstacles (protection contre les effets des armes directe et
indirectes) ;

Définir l'axe d'effort de l'ennemi et le canaliser


Reconnaître les axes de contre – attaque

Arrêter - détruire
Se couvrir - freiner (éventuellement).

Empêcher toute infiltration ou tout débordement


- Déclencher par surprise les feux antichars et les feux indirects ;
- Mettre en œuvre les obstacles ;
- Détruire ou neutraliser dans des « sacs à feu » entre les points d'appui (zones de destruction).
Soutenir
- Contre-attaquer.
- Assurer le soutien logistique.

5. POINTS PARTICULIERS
- Soutien logistique immédiat : dépôts à terre, équipes sanitaires détachées. Prévoir des itinéraires
d'évacuation sanitaire.
- Génie : détachements mobiles de barrage.
- Préparation des feux antichars moyenne et longue portée ainsi que de l'appui feu indirecte des
contre-attaques.
- Délais d'installation.
- Passage d'un dispositif de protection aux feux indirects au dispositif de combat.

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TACTIQUE GENERALE

MENER UNE DEFENSE D'USURE

1. DEFINITION
Forme de la manœuvre d'arrêt visant à détruire progressivement dans la profondeur les pénétrai
ennemies en se laissant dépasser le cas échéant.

2. BUT
User l'ennemi et lui interdire de déboucher en force de la limite arrière de la zone.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Assurer la discrétion du dispositif avancé de combat d'usure ;
- Contraindre l'ennemi à engager son 2ème échelon ;
- Rechercher l'imbrication.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission, zone d'action, articulation du groupement, ennemi.
Déterminer l'échelonnement de l'ennemi
- Se renseigner ;
- Prendre contact après recueil éventuel des unités amies en avant du dispositif.
Contenir le premier échelon
- Délivrer des feux antichars et des tirs d'appui indirects ;
- Fixer le 1 er échelon.
Dissocier l’ennemi
- En s'appuyant sur des obstacles naturels ou artificiels, mener au niveau des sous-groupements un
combat de harcèlement sur le 2ème échelon le long des pénétrantes;
- User, ralentir et détruire par une action décentralisée.
En fin d'action
Recueillir les unités chargées du combat d'usure et rompre le contact.

5. POINTS PARTICULIERS
- Difficulté des liaisons logistiques : assurer une autonomie initiale suffisante, détacher une équipe
médicale dans chaque sous-groupement.
- Le recueil des unités chargées du combat d'usure est une phase délicate de la défense
- d'usure qui peut nécessiter des contre-attaques locales.
- Délais de remise en condition.
- Gestion des véhicules (combat débarqué des sous-groupements en combat d'usure).

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TACTIQUE GENERALE

MISSIONS À DOMINANTE OFFENSIVE


ATTAQUER EN SOUPLESSE

1. DEFINITION
Paralyser et désorganiser le dispositif ennemi par des infiltrations profondes, puis détruire
progressivement les éléments dépassés et isolés.

2. BUT
Détruire ou chasser l'ennemi d'une position qu'il occupe.

3. FACTEURS DE SUCCES
- S'infiltrer en marquant les sûretés adverses (à pied ou en véhicules).
- Isoler et réduire ou détruire successivement ou simultanément les éléments ennemis, selon le
rapport de force.
- Maintenir le rythme afin de conserver l'ascendant.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer

- Mission, zone d'engagement, ennemi, moyens propres et renforcements ;


- Reconnaître les couloirs de pénétration, les points clés, les lignes de coordination.
Marquer le dispositif ennemi

- S'infiltrer dans le dispositif adverse, fixer ou au minimum marquer les éléments repérés
 par fuseau de sous-groupements,
 en conservant une cohérence d'ensemble du dispositif.

Réduire ou détruire

Isoler et détruire l'ennemi simultanément (dans chaque fuseau) ou successivement en engageant si


nécessaire l'échelon réservé.

Interdire toute réaction coordonnée de l'ennemi.

- Tout en poursuivant la destruction des résistances dépassées, soit :


 tenir les positions,
 contrôler la zone conquise,
 exploiter.

5. POINTS PARTICULIERS
- Génie : effort appui mobilité.
- Manœuvre des appuis compte tenu de la profondeur possible de la zone d'action.

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TACTIQUE GENERALE

EFFECTUER UN RAID

1. DEFINITION
Faire une incursion rapide et profonde à l'intérieur du dispositif ennemi pour s'emparer d'une zone ou
détruire un objectif de grand intérêt opérationnel.

2. BUT
- Permettre l'engagement de la grande unité (brigade renforcée).
- Affaiblir les capacités adverses en détruisant ou en s'emparant d'un objectif.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Maintenir le rythme (renseignement et discrétion) sans se laisser retarder ;
- Devancer l'adversaire ou au minimum son échelon de manœuvre.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission (par infiltration ou par dépassement), terrain (axes d'infiltration, processus de planification
opérationnelle (PPO), points clés,...), ennemi (éléments fixes et mobiles, objectif moyens.

S'infiltrer
Préparer le mouvement (couloirs d'infiltration, points clés, répartition des objectifs) ; s Progresser en
sûreté, en cherchant à éviter le contact avec l'ennemi avant d'atteindre l'objectif final.

S'emparer ou détruire
- Marquer les positions ennemies ou se couvrir ;
- Progresser dans les intervalles ou créer des brèches dans le dispositif ennemi ;
- Maintenir le rythme ;
- Isoler l'objectif ; se couvrir ;
- Attaquer l'objectif, détruire l’ennemi.

En fin d'action
Mettre en place un dispositif défensif ou organiser et conduire le mouvement.

5. POINTS PARTICULIERS
- Appui feu indirect contraint par le rythme.
- En cas de va et vient, contrôler éventuellement les points clés indispensables à l'exfiltration.
- Soutien aviation pour RENS.
- Mener éventuellement, ou bénéficier, une action de diversion (manœuvre et/ou feux indirects).

125
TACTIQUE GENERALE

EXPLOITER

1. DEFINITION
Après rupture ou submersion du dispositif adverse, poursuivre dans la profondeur sa désorganisation;
et, Si possible, sa destruction.

2. BUT
Ne pas laisser à l'adversaire la possibilité de réagir et notamment de mener une action coordonné
avec son 2eme échelon.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Rapidité de réaction et rythme de l'action.
- Neutralisation de l'échelon de soutien et/ou saisie de points clés dans la profondeur.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- le débouché,
- l'infiltration ou l'attaque,
- la répartition des objectifs,
- l'emploi des feux indirects
Se renseigner
Se renseigner (objectifs et échelonnement de l'ennemi dans la profondeur) ;
Détruire - conquérir
- Progresser au plus vite vers ses objectifs et laisser les actions de destruction aux éléments
chargés de l'appui ;
- Devancer l'adversaire ou s'emparer de points clés en réduisant l'ennemi
Dynamiser le dispositif pour conserver l'ascendant
- Détruire les PC et les centres de transmissions, les armes d'appui, les colonnes ou les dépôts de
ravitaillement.
- Actualisation permanente du renseignement ;
- Actions centralisées ou décentralisées selon la nature des objectifs ;
- Contrôler.

5. POINTS PARTICULIERS
- L'exploitation en vue d'éviter la réaction adverse peut prendre la forme d'un raid ou d'une
attaque.
- Génie en appui mobilité.
- Artillerie en accompagnement
- Aviation : renseignement et appui aéromobile
- Le débouché nécessite des mesures de coordination semblables à celles à appliquer pour recueil
(échange de DL, jumelage de P.C.).

126
TACTIQUE GENERALE

REDUIRE UNE RESISTANCE

1. DEFINITION
Mettre hors de combat un élément ennemi après l'avoir repéré, identifié et localisé.

2. BUT
Assurer la sûreté des arrières d'un 1er échelon ou faciliter la poursuite de l'action engagée, en
détruisant ou en neutralisant l'ennemi de sa position.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Isoler l'adversaire ;
- Renseignements d'objectif et coordination des feux.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Mission, terrain, objectifs des sous-groupements, conduite des feux, base d'appui.
Se renseigner
Préciser le contact ou relever une unité amie au contact.
Isoler l'ennemi à réduire
Interdire les renforcements - se couvrir.
Détruire les résistances
Fixer l'ennemi au contact ;
- Aborder les positions adverses
- Coordonner et concentrer les feux ;
- Cloisonner l'ennemi ;
- Nettoyer.
Interdire toute réaction offensive
Selon le cadre de l'action :
- Relancer l'action ;
- Tenir la position.
5. POINTS PARTICULIERS
- P.C. accolés en cas de relève (cf. recueil) ;
- Coordination des feux directs et indirects au contact et dans la profondeur ;
- Effort soutien santé.

127
TACTIQUE GENERALE

APPUYER- SOUTENIR

1. DEFINITION
Appuyer: action d'un groupement ou d'un sous-groupement qui aide, couvre, élargit ou soutienla
manœuvre d'un autre élément en comportant le plus souvent la fourniture de feux.
Soutenir: intervenir au profit d'une unité par la fourniture de moyens ou de services.

2. BUT
Permettre à l'unité amie appuyée ou soutenue de poursuivre sa mission en renforçant son action en
prenant en compte une partie de ses objectifs actuels ou futurs.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Actualisation permanente des possibilités d'engagement.
- Anticipation (liaison permanente avec l'élément soutenu) et mobilité du groupement

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Anticiper les actions possibles
- Se renseigner sur l'ennemi, le terrain, la manœuvre du GPT ami appuyé ou soutenu ;
- Renseigner sur les possibilités de manœuvre ;
- Maintenir les liaisons.
Manœuvrer
En fonction de la situation :
- Fixer - neutraliser ; Couvrir ;
- Réduire - détruire ; Attaquer - contre attaquer ; S'emparer ou conquérir ; Recueillir.

5. POINTS PARTICULIERS
- Anticipation : mise en place de DL auprès du groupement appuyé ou soutenu ;
- Planification des manœuvres possibles ;
- Conduite : mise en place de DL.

128
TACTIQUE GENERALE

CHAPITRE 3: LE SOUS-GROUPEMENT D'INFANTERIE MECANISEE

1. CONCEPT D'EMPLOI
Le sous-groupement d'infanterie mécanisée est la plus petite unité d'emploi de l'arme (de l'infanterie).
Il dispose de moyens lui conférant la capacité de manœuvrer en combinant le mouvement et le feu
direct et indirect.
Disposant d'une bonne mobilité et d'une bonne protection, il débarque plus qu'une centaine de
combattants, et dispose ainsi d'une excellente capacité au combat antipersonnel et antichar c jour
comme de nuit.

2. CADRE D'EMPLOI
Le sous-groupement peut combattre soit dans le cadre de son régiment soit au sein d'un groupement
tactique. Toutefois, le sous-groupement d'infanterie mécanisée peut être appelé à accomplir des
missions temporaires dans lesquelles il agira seul. Sa zone d'action est en fonction de la mission, du
terrain et de l'ennemi, mais elle est généralement de l'ordre de 2 à 3 kilomètres de front et de 4 à 6
kilomètres de profondeur, soit une surface de 8 à 18 kilomètres carrés. Dans certaines circonstances
et en fonction de la nature de la mission et du terrain, cette surface peut s'étendre jusqu'à 25
kilomètres carrés.

3. TYPE DU SOUS-GROUPEMENT D'INFANTERIE MECANISEE


Le sous-groupement d'infanterie mécanisée comporte en plus de la compagnie d'infanterie mécanisée
les renforcements suivants :
- Un groupe antichar Milan (3 pièces)
- Un groupe antichar de canon SR 106 mm (2 pièces)
- Un groupe d'éclairage
- Un groupe antiaérien (2 titubes de 20 mm)
- Un groupe de protection
- Un groupe de soutien logistique (vivres, munitions, carburant, réparation, et soutien santé).
Par ailleurs, il peut recevoir des renforcements en fonction de la mission et de la zone d'action,
essentiellement en systèmes d'armes antichar longue portée.

4. LA MANŒUVRE DU SOUS-GROUPEMENT
La manœuvre consiste à combiner le mouvement et le feu afin d'obtenir un effet sur l'ennemi, en un
lieu donné, ponctuellement ou dans la durée. Elle doit toujours répondre à trois principes majeurs :
- La liberté d'action : conserver la capacité d'agir.
- L'économie des forces.
- La concentration des efforts.

129
TACTIQUE GENERALE

5. L'ENGAGEMENT DU SOUS-GROUPEMENT D'INFANTERIE MECANISEE


Le sous-groupement d'infanterie mécanisée est apte à mener un combat antichar et antipersonnel tout
particulièrement dans le terrain difficile e compartimenté ou dans les localités.

Le sous- groupement peut recevoir quatre types de missions : missions de sûreté, missions défensives,
missions offensives et missions particulières.

5.1.LE COMBAT ANTICHAR

Le combat antichar nécessite des zones permettant la manœuvre des feux dans la profondeur. La
réussite de la mission, qu'elle s'inscrive dans le cadre d'une manœuvre offensive ou défensive, repose
principalement sur sa préparation. Le combat antichar comporte quatre phases qui sont : préparer,
acquérir, détruire et réorganiser.

Les quatre phases du combat antichar


Phases Taches
Préparer : - Reconnaître les zones de destruction.
Cette phase de préparation - Reconnaître les emplacements des armes antichars.
conduit à l'élaboration d'un plan - Préparer la valorisation du terrain et mettre en place
de feux transmis à l'échelon les obstacles.
supérieur et aux subordonnés. - Reconnaître les itinéraires de manœuvre.

Acquérir : - la nature et le volume précis de l'ennemi,


Acquérir le renseignement sur : - son échelonnement, sa vitesse et son axe de
progression,
- la position de son 2ème échelon.
Détruire : - coordonner les feux directs et les feux indirects.
La destruction de l’ennemi - créer La surprise et la brutalité de l'application des
s’effectue par la : feux qui sont des facteurs essentiels dans la réussite
de la mission.
Réorganiser : - rompt le contact, ou reste dans sa zone d'action,
En fin d'action et selon la
nature de la mission reçue, le - procède au recomplètement indispensable pour
sous- groupement son action et réorganise son unité en fonction des
impératives sûretés et ceux de la mission future.
5.2.LE COMBAT ANTIPERSONNEL
Le combat antipersonnel du sous-groupement est généralement indissociable du combat antichar qu'il
complète face aux éléments ennemis débarqués. Le combat antipersonnel peut devenir la forme
principale de combat de l'infanterie dans les zones très compartimentées d'accès impossibles aux
blindés. Le combat antipersonnel comporte aussi quatre phases.

130
TACTIQUE GENERALE

6. LES QUATRE PHASES DU COMBAT ANTIPERSONNEL

Phases Taches
Préparer : - Reconnaitre les positions d'appui direct et les itinéraires
NB : la préparation doit être d'accès à l'objectif ;
minutieuse afin de limiter les pertes - Préparer la mise en place des feux indirects
liées au combat à très courte distance. ;
- Etablir les mesures de coordination,
- Préciser les limites de bond,
- Mettre en place une couverture et isoler l’objectif.
Acquérir : - Il s'agit à la fois de se renseigner sur l'objectif et
prévenir l'intervention éventuelle d'un 2ème échelon
ennemi,
- Ces renseignements peuvent être fournis par l'élément
de couverture, les unités voisines, les éléments d'appuis
(artillerie, génie, aviation), l'échelon supérieur et par la
population locale.
Détruire
- Neutraliser l'adversaire par la mise en œuvre
brutale des appuis directs et indirects ;
- Prendre piedsur l'objectif par une infiltration ou un
assaut ;
- Nettoyer l'objectif et le contrôler ;
- Interdire toute réaction ennemie.

Réorganiser : - doit secourir les combattants,


Tout en assurant sa sûreté, le - effectuer les ravitaillements nécessaires et réorganiser
commandant du sous-groupement, son unité et la préparer à la poursuite du combat ou à sa
mission future.

131
TACTIQUE GENERALE

7. LES MISSIONS DU SOUS GROUPEMENT


Le sous-groupement d'infanterie mécanisée peut recevoir les missions suivantes :

Les missions de sûreté Les missions défensives


Le sous- groupement peut recevoir des missions
- Interdisant à l'ennemi la libre circulation à
de sûreté dans le cadre de la manœuvre du l'intérieur d'une zone,
régiment ou du groupement. Ces missions sont les
suivantes : - Infligeant à l'ennemi le maximum de pertes.

Pour obtenir les effets qui lui sont fixés par sa


- Reconnaître, surveiller,
mission le sous-groupement dispose des procédés
- Couvrir un flanc. de combat suivants :
Le sous- groupement participe au combat défensif
- L'embuscade,
du régiment ou d groupement en :
- Le combat mobile d'usure,
- Usant l'ennemi, - Le coup d'arrêt,
- Le freinage,
- Arrêtant l'ennemi au moins pour une certaine - La défense ferme,
durée, la contre-attaque.
Les missions offensives Les missions particulières
Le combat offensif du sous-groupement se ramène
- L'exploitation.
aux actions principales suivantes :
Le sous-groupement peut être amené à exécuter
- L'attaque en souplesse, certaines missions à caractère particulier

- Le recueil, - Le combat en zone urbaine.

- Le combat sur les arrières ennemis,

132
TACTIQUE GENERALE

8. ZONE D'ACTION DU SOUS-GROUPEMENT D'INFANTERIE MECANISEE


(Données à titre indicatif)

FRONT PROFONDEUR
MISSIONS OBSERVATIONS
(Km) (km)

ECLAIRER au minimum deux axes


3 à 5 4 à 6
RECONNAITRE

SURETE
SURVEILLER 4 à 6 6 à 8
selon renforcements
COUVRIR 2 à 4 3 à 5
reçus
FLANC- GARDER 2 à 4 3 à 5

HARCELER 50 à 100 Km²

1 axe principal (un axe


FREINER 2 à 4 5 à 10 secondaire si
renforcements)
APPUYER Zone d'action de l'unité
DEFENSIV SOUTENIR bénéficiaire
E INTERDIRE, ZA variable selon le
TENIR, terrain et les
DEFENSE 2 à 4 1 à 3
renforcements reçus
FERME, COUP
D'ARRET. par l’unité.
DEFENSE 15 à 30 Km²
2 à 4 5 à 10
D'USURE
CONTROLE DE
100 Km²
ZONE
ATTAQUER EN
OFENSIVE 1 à 2 4 à 6
SOUPLESSE

9. PORTEE DES ARMES DU SOUS GROUPEMENT D'INFANTERIE MECANISEE

133
TACTIQUE GENERALE

9. PORTEE DES ARMES DU SOUS GROUPEMENT D’INFANTERIE MECANISEE


3000 m

2000 m

1800 m

1600 m

1400 m

1200 m
1000 m

800 m

600 m

400 m

200 m

0m

Fusil d’assaut

LRAC Mit. 30
Mit. 50
Canon
SSG
106 S.R. Canon AA

20 mm
Mortier
81 mm
Milan
TOW
81 mm
134
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS DE SURETE


L'ACTION DE SURVEILLANCE ET DE RECHERCHE DE RENSEIGNEMENT

1. DEFINITION
Mission ou mesure de sûreté ayant pour objet de déceler toute activité de l'ennemi en un point, sur une
direction ou dans une zone, dans le but d'alerter et de renseigner.

2. BUT
Déceler la présence de l'ennemi, alerter et renseigner en permanence afin de mettre à l'abri des
surprises et de disposer des délais de réaction et de l'espace nécessaire à la mise en œuvre des moyens
ou l'exécution de la manœuvre du régiment ou du groupement.

3. FACTEURS DE SUCCES
- La discrétion dans la mise en place ;
- La mise en place d'un réseau d'observatoires qui surveille tous les axes de pénétration ;
- La transmission régulière du renseignement.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (l'action de surveillance et de renseignement)


Préparer
- Mission, terrain, horaires, moyens, ennemi probable ;
- Ordre préparatoire.

Organiser
- Les reconnaissances éventuelles ;
- La répartition de l’observation ;
- Les systèmes d’alerte ;
- La sûreté dusous-groupement (rapprochée et immédiate).
- Donner la mission du sous-groupement ;
Donner les ordres
- Répartir les missions entre les sections en gardant une capacité de réaction ;
- Donner les conditions de déclenchement du feu ;
- Donner les consignes concernant la sûreté rapprochée et immédiate du sous- groupement ;
- Orienter les sections sur la conduite à tenir en fin d’action.
- Reconnaître la zone d'action ;
- Orienter les sections sur la conduite à tenir en fin d’action.

Mettre en place le dispositif


- Reconnaître la zone d'action ;
- Se déplacer jusqu'a la zone d’attente en silence radio ;
- Utiliser au mieux le terrain pour mettre en place les sections à leurs emplacements ;
- Vérifier la cohérence du dispositif, par contact physique avec les chefs de sections, ou par
radio ;
- Resserrer le dispositif de nuit.
Se renseigner et renseigner
- Adopter un dispositif à hauteur de la ligne de surveillance qui permet d’élargir au mieux
l’observation tout en gardant un élément en deuxième échelon prêt à intervenir soit par le feu
soit par la manœuvre ;

135
TACTIQUE GENERALE

- Utiliser des sonnettes ;


- Assurer la permanence de l’observation (effectuer des rotations entre les éléments si la mission
perdure);
- Exiger des comptes rendus de situation des chefs de sections ;
- Suivre l’évolution de la situation ;
- Rendre compte même s'il n’y a rien à signaler ;

5. POINTS PARTICULIERS
- Fixer avec précision :
- Le point, la direction ou la zone à surveiller ;
- La zone de déploiement du dispositif du sous-groupement ;
- La durée estimée de la mission ;
- La conduite à tenir en cas d’arrivée de l’ennemi.

136
TACTIQUE GENERALE

COUVRIR UN FLANC

1. DEFINITION
Mission qui consiste à prendre un ensemble de mesures actives et passives pour s’opposer à une
action éventuelle de l’ennemi sur un axe ou un flanc déterminé.

2. BUT
Déceler un ennemi, qui pourrait menacer le déroulement de l’action principale du groupement,
renseigner sur son arrivée, puis de s’opposer à toute action menaçante de sa part, en lui interdisant le
franchissement d’une ligne de couverture, ligne fixée par le commandant du groupement.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Atteindre au plus vite la zone fixée ;
- Reconnaître les couloirs d'accès et les zones essentielles ;
- Mettre en place au plus vite le dispositif ;
- Manœuvrer au rythme de l'unité flanc gardée ;
- Gagner en combattant, les délais nécessaires à l'alerte et à la réaction de l'unité flanc gardée.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (l'action de surveillance et de renseignement)


Préparer
Etudier sur la carte :
* les itinéraires à interdire à l'ennemi,
* les points favorables pour installer le dispositif.
Mettre en place le dispositif
- Faire débarquer l'unité à proximité de la zone des opérations ;
- Reconnaître les directions dangereuses ;
- Désigner les points favorables pour arrêter ou freiner l'ennemi ;
- Fixer à chaque section sa zone de surveillance et sa mission ;

Manœuvrer et détruire
- Le commandant du sous-groupement se place avec la section qui a la mission principale ;
- Le sous-groupement s'éclaire par son groupe d'éclairage et progresse par bond pour devancer
l'ennemi sur les points de passage obligé ou sur les points hauts qui offrent une bonne
observation.
- Reconnaître les itinéraires susceptibles d'être empruntés par l'ennemi ;
- Maintenir le rythme fixé ;
- Donner l'alerte dès que l'ennemi pénètre dans la zone et renseigner sur sa nature, son volume,
sa direction et sa vitesse de progression ;
- Mettre en œuvre les feux antipersonnel et antichar ;
- Intercepter tout élément pouvant pénétrer dans la zone d'action de l'unité couverte ou flanc
gardée ;

5. POINTS PARTICULIERS
- Fixer avec précision :
- Le point, la direction ou la zone à surveiller ;
- La zone de déploiement du dispositif du sous-groupement ;
- La durée estimée de la mission ;
- La conduite à tenir en cas d’arrivée de l’ennemi.

137
TACTIQUE GENERALE

Réorganiser
- Se replier en maintenant le contact par les feux et l'action d'éléments mobiles ;
- Renseigner en permanence sur la progression ennemie.
- Après repli ou destruction de l'ennemi, continuer la surveillance et rendre compte ;
- Après recueil par le groupement, réorganiser le sous-groupement pour la poursuite des
opérations.
5. POINTS PARTICULIERS
- La permanence de la mission est assurée par le jeu des relèves ou des dépassements successifs
sur les points de passage obligé.
- Si les délais le permettent, des obstacles de fortune et à base de mines sont réalisés sur l'axe
d'approche ennemi le plus probable.

138
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS DÉFENSIVES


L'EMBUSCADE

1. DEFINITION
Attaquer par surprise, par le feu, à partir de positions dissimulées, un ennemi en mouvement ou
temporairement arrêté.

2. BUT
Devancer un ennemi sur une position favorable afin de le détruire, de le neutraliser ou de lui
interdire de poursuivre sa progression.
3. FACTEURS DE SUCCES
- Le choix du terrain ;
- La discrétion de la mise en place ;
- Le camouflage du dispositif ;
- La surprise ;
- La brutalité des feux ;
- L'aptitude à rompre le contact et à se replier.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (l'action de surveillance et de renseignement)


Se mettre en place
- Exploiter toutes les ressources du terrain ;
- Mettre en place des éléments de guet et alerte.
Alerter
- Renseigner à temps sur l'ennemi (importance; dispositif; mode de progression….).
Arrêter l'échelon de tête de l'ennemi
- Fixer l'ennemi et le soumettre au tir des armes antichars ;
- Arrêter les conditions de déclenchement de tir, désigner l'élément qui va ouvrir le feu.
Détruire et monter à l'assaut
- Les blindés ennemis sont visés en priorité ;
- Déclencher le tir par toutes les armes sur les objectifs désignés (armes antichars sur les blindés,
armes individuelles contre le personnel, armes automatiques contre les véhicules).
Rompre le contact
Rompre le contact et se replier.
Couvrir
Le détachement de couverture neutralise ou fixe les éléments ennemis qui ne sont pas directement
accrochés.
Recueillir
L'élément de couverture recueille le reste du sous-groupement qui se replie vers lui.
5. POINTS PARTICULIERS
- Réaliser les travaux de génie complétant le dispositif de feux (abatis, barrages, bouchons de mines).
- Régler à l'avance avec l'artillerie en coordination avec le groupe de mortier les différents tirs
destinés à isoler l'élément ennemi et le couper de ses appuis possibles.
- Si l'embuscade est décelée ou si elle échoue en cours d'action, le commandement de sous-
groupement fait prendre les dispositions prévues (mise en place pour une autre action) ou ordonne
le décrochage.
- Le sous-groupement peut recevoir la mission de freiner l'ennemi en montant des embuscades sur un
ou plusieurs axes. Dans ce cas, le commandant desous-groupement fixe les lieux ; repartit les
appuis.

139
TACTIQUE GENERALE

LE COMBAT MOBILE D'USURE

1. DÉFINITION
Détruire l'ennemi par une multiplicité d'actions mobiles de détail, coordonnées et conduites dans une
zone donnée bien définie, par des sections ou groupes sous forme d'actions décentralisées,
d'embuscades notamment.

2. BUT
- Infliger le maximum de pertes à l'ennemi ;
- Ralentir sa progression ;
- Désorganiser son système offensif ;
- Créer chez l'ennemi une psychose d'insécurité propre à mettre en échec sa tactique.

3. FACTEURS DE SUCCÈS
- Préparation minutieuse ;
- Discrétion des mouvements et de la mise en place du dispositif ;
- Coordination entre les pièces ;
- Mobilité et dynamisme des sections et des appuis ;
- Interception de l'ennemi sur tous les axes de la ZA.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (combat mobile d'usure)

Faire déployer les sections dans la zone d'action


- Répartir la zone d'action entre les sections de façon à ce que chacune puisse dans ses 5 à 6
kilomètres carrés,
- monter plusieurs embuscades distantes de plus de 500 mètres les unes des autres.
- Le sous-groupement manœuvre sur une surface de 15 à 30 kilomètres carrés.
Combiner les actions d'embuscades et les réactions offensives.
- Le commandant du sous-groupement coordonne et oriente l'action des sections ;
-Le chef de section conduit le combat à son initiative et combine les embuscades.
Se décrocher et quitter la zone d'action.
- Le commandant du sous-groupement envoie son adjoint avec la section qui se replie la première,
de façon à préparer sur la zone de regroupement le recueil de l'ensemble des éléments du sous-
groupement. Il se replie lui-même avec le dernier élément.

5. POINTS PARTICULERS
- Faire jouer les embuscades et les coups d'arrêt successivement dans la profondeur ;
- Assurer en permanence la liaison avec les unités voisines pour échange de renseignement ;
- Employer massivement les armes antichars ;
- Organiser le terrain et créer des obstacles ;
- Prévoir l'itinéraire d'esquive et le point de regroupement ou la zone d'embuscade suivante.

140
TACTIQUE GENERALE

LE COUP D'ARRET

1. DEFINITION
Déclencher par surprise une action à base de feux, sur une formation ennemie en mouvement offensif,
pour briser son élan et lui imposer un arrêt tout en lui infligeant un maximum de pertes.

2. BUT
Stopper la progression de l'ennemi et lui infliger le maximum de pertes possibles pour le contraindre à
ralentir sa progression. Cet engagement est brutal, bref et déclenché par surprise.

3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise peut seule garantir l'effet de destruction brutal et massif ;
- La rapidité et la souplesse du changement d'attitude ;
- La sûreté du dispositif est impérative ;
- Le déclenchement des feux est privilégié de flanc ;
- Les feux sontdéclenchés de façon massive et brutale.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (coup d'arrêt)

Préparer
- Mission, terrain, ennemi, moyens ;
- Effectuer les reconnaissances avec les chefs de sections et des groupes d'appui ;
- L’échelonnement et l’articulation du sous-groupement (sonnette, butoir, destruction) ;
- Le régime radio et les liaisons à établir avec le groupement, la sûreté du sous- groupement ;
- Donner les missions des différents subordonnés et répartir les secteurs d'observation et de tir entre
les sections ;
- Préciser les conditions d'ouverture du feu, les objectifs prioritaires et les effets à obtenir sur l'ENI.
- Orienter les sections sur la conduite à tenir en fin d’action.
Mettre en place le dispositif
- Pour chaque section, mettre en place un dispositif d'observation discret ;
- Faire respecter le silence radio, l'écoute permanente et mettre en place des liaisons (par estafettes);
- Limiter, voire interdire, les mouvements sur zone ;
- Etablir le plan de feux avec l'EO, le plan d’obstacles avec le chef du détachement du génie ;
- Installer les sonnettes et le butoir, repérer, identifier et localiser l’ennemi.
Intervenir et combattre
- Répartir les objectifs, déclencher des tirs brutaux pour stopper l’ennemi ;
- Rendre compte de la situation et de la mise en place pour le déclenchement des feux de l’élément de
destruction ;
- Préserver l'effet de surprise par une discrétion maximale afin de désorganiser l'adversaire ;
- Ne dévoiler initialement que les moyens nécessaires pour arrêter l'ennemi et conserver une réserve.

5. POINTS PARTICULIERS
- Préparer un plan de feux avec l’équipe d’observation de l’artillerie ;
- Préparer un plan d’obstacles avec le génie et le transmettre aux subordonnés.

141
TACTIQUE GENERALE

LE FREINAGE

1. DEFINITION
Ralentir la progression ennemie sur une direction ou dans une zone par l’action de détachements
mobiles, par des feux et par des obstacles.
2. BUT
Gagner des délais en cédant opportunément du terrain et infliger à l'ennemi le maximum de pertes.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Maintenir en permanence un contact à vue avec l'ennemi afin de ne pas être surpris par un éventuel
changement d’attitude et / ou de direction ;
- Déclencher des feux brutaux et soutenus pour forcer l’ennemi à se déployer et à perdre du temps ;
- Déployer le sous-groupement sur les positions favorables reconnues ;
- Articuler le dispositif de l’unité en profondeur en utilisant au mieux le terrain.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (le freinage)


Préparer
- Mission, terrain, ennemi (évolution du rapport de force en fonction de l’intervention du 2éme
échelon), moyens ;
- L’articulation du sous- groupement, les lignes de coup d'arrêt ;
- Les différents recueils tout au long du mouvement rétrograde, les liaisons avec le groupement, le
rôle des appuis, la sûreté du sous-groupement (guet aérien, surveillance des flancs, défense
rapprochée, etc...) ;
- Conserver une capacité de réaction pour une action offensive locale ;
- Préciser les différentes lignes de coordination (coup d’arrêt, recueil) ;
- Donner les modalités de déclenchement des tirs d'appui ;
- Donner des consignes précises de coordination lors des différents décrochages.
Combattre
- Briser le rythme de progression de l'ennemi en l'obligeant à de fréquentes -manœuvres (déploiement des
différents échelons) par une succession d'actions brèves et brutales ;
- Conserver une profondeur suffisante au dispositif du sous-groupement ;
- Porter des coups d’arrêt à partir des zones favorables (passages obligés, zones coupées et bâties,
obstacles), en cherchant à appliquer des feux de flanc ;
- Mener des réactions offensives locales, de faible amplitude, en fonction des opportunités ;
- Garder le contact par des tirs à portée maximale ;
- Renseigner constamment l’échelon supérieur pour lui permettre d'ajuster sa manœuvre.
Rompre le contact
- Rompre brutalement le contact pour être recueilli ;
- Rejoindre la zone de regroupement fixée, remettre en condition et réorganiser le sous-groupement.

5. POINTS PARTICULIERS
- Dans tous les cas, ne jamais perdre le contact à vue avec l'ennemi pour être renseigné sur un
éventuel changement d'attitude ;
- Apprécier le moment opportun pour quitter une position tout en respectant les délais fixés ;
- Prévoir des dispositifs de recueil internes successifs.

142
TACTIQUE GENERALE

LA DEFENSE FERME

1. DEFINITION
Forme de la manœuvre d'arrêt visant à interdire à l'ennemi de franchir une ligne ou de s'emparer d'une zone.

2. BUT
Tenir une ligne ou conserver une zone sans esprit de recul afin d'empêcher l'ennemi de franchir la
ligne ou de s'emparer de la zone.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Délais d'installation (protection des emplacements, canalisation de l'ennemi) ;
- Utilisation optimale du terrain ;
- Coordination des feux directs, des feux indirects et des contre-attaques ;
- Eviter l'abordage des positions.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (la défense ferme)


Préparer
- Mission, terrain, ennemi, moyens ;
- Le lieu d’engagement pour interdire la ligne ou la zone donnée ;
- L'organisation des sections dans la zone de préparation en fonction de leur emplacement dans le
dispositif ;
- La coordination des moyens et des tirs directs et indirects ;
- Répartir les missions entre les sections en se gardant une capacité de réaction ;
- Assurer la sûreté de l'unité (guet aérien, défense rapprochée) ;
- Orienter les sections sur la conduite à tenir en cas de contact avec l'ennemi.
Mettreen place le dispositif
- Trouver les positions d'attente, d'observation, de tir et de rechange de chaque section ;
- Occuper les points forts du terrain qui commandent l'accès à la zone d'action ;
- Mettre en place un dispositif d'observation et d'alerte discret ;
Détacher les éléments de sûreté ;
- Imposer le silence radio aux sections et maintenir une écoute permanente ;
- Vérifier la cohérence du dispositif, surtout le recoupement des secteurs d'observation et de tir.
Combattre
- N'engager que les moyens nécessaires pour arrêter l'ennemi ;
- Déclencher l'ouverture du feu en recherchant l’effet de masse et la brutalité des feux ;
- Coordonner les tirs de l'artillerie et les feux antichars ;
- Gérer très rigoureusement la consommation de munitions ;
- Saisir toute occasion favorable pour détruire l’ennemi.

5. POINTS PARTICULIERS
- Créer d’emblée une supériorité locale due au choix du terrain de l’engagement ;
- Rechercher et reconnaître plusieurs positions successives dans la profondeur ;
- Garder une capacité d'anticipation sur la manœuvre ennemie ;
- Valoriser la zone avec les éléments du génie.

143
TACTIQUE GENERALE

LA CONTRE Ŕ ATTAQUE
1. DEFINITION
Phase dynamique du combat défensif, est une attaque menée dans le cadre d'une manœuvre défensive.
A la différence de l'attaque, elle se déroule contre un ennemi mal accroché au terrain et dont la
manœuvre a été plus ou moins désorganisée par les actions antérieures.
2. BUT
- Soit détruire un ennemi engagé dans une attaque, au minimum l’arrêter en lui infligeant des pertes et
en reprenant sur lui l’ascendant moral ;
- Soit rétablir l’intégrité d’un dispositif en détruisant ou, au minimum, en chassant l’ennemi qui s’y est engagé.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise, la brutalité, la concentration des feux massifs et le choc en un point faible du dispositif
ennemi ;
- Adopter un dispositif en profondeur pour conserver une capacité de réaction tout en bénéficiant
d'une puissance de feux significative ;
- Mener une coordination permanente avec les unités au contact de l'ennemi (freinage et défense ferme).
4. PRINCIPES D'EXECUTION (la contre Ŕ attaque)
Préparer
- Mission, terrain, ennemi, moyens ;
- Les mouvements entre la zone initiale et la ligne de débouché (reconnaissance des chefs de
sections) ;
- La coordination des feux directs et indirects ;
- Les liaisons avec l'échelon supérieur ;
- La mise en place jusqu'à la zone de déploiement.
Progresser, combattre
- Préciser le déroulement horaire ;
- Donner les consignes particulières liées à la discrétion du mouvement préalable ;
- Définir l’échelonnement des sections au départ de la contre-attaque, leur répartir les missions ;
- Définir les modalités de déclenchement des tirs d'appui et la coordination des feux directs et
indirects ;
- Préciser la coordination interne des tirs entre les sections et les renforcements ;
- Assurer la sûreté de l'unité (discrétion, guet aérien) ;
- Effectuer le mouvement en sûreté de la zone de préparation jusqu’à la zone d’engagement ;
- Franchir, sur ordre ou à l’horaire fixé, la ligne de débouché avec le sous- groupement en formation
adaptée ;
- Progresser rapidement en utilisant le terrain et trouver des positions de tir ;
- Concentrer l'observation et le tir des éléments de premier échelon sur l'objectif principal ;
- Réduire dans la foulée les résistances intermédiaires ;
- Dès que le dispositif ennemi est désorganisé, s'y imbriquer.
Rendre compte
- Comptes rendus d'observation et de tir (effets obtenus sur l'ennemi, capacités résiduelles estimées) ;
-Demandes éventuelles après bilan du sous-groupement (autorisation de rompre le contact ou de
poursuivre le mouvement offensif, renforts, besoins logistiques, etc...).
5. POINTS PARTICULIERS
- Les mécanismes sont identiques à ceux d’une attaque ;
- L’action se déroule généralement en coopération avec une ou plusieurs unités (une qui freine l'autre
organisée en butoir) ;
- L'ordre du commandant de groupement est impératif avant de déclencher la contre-attaque, afin de
ne pas désorganiser le dispositif de la grande unité.

144
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS OFFENSIVES

ATTAQUER EN SOUPLESSE

1. DEFINITION
Paralyser et désorganiser le dispositif ennemi par des infiltrations profondes puis détruire
progressivement les éléments dépassés et isolés.

2. BUT
Mener une action décisive contre un point faible du dispositif ennemi afin de s'emparer de la zone
qu’il occupe et de le chasser de cette zone.

3. FACTEURS DE SUCCES
- Utilisation opportune du terrain (défilements, contrôle de points clés, cheminements discrets) ;
- Réussite de l'infiltration ;
- La mise hors combat du maximum d'éléments ennemis ;
- La conquête de la zone que l'ennemi occupe.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (l'attaque en souplesse)


Préparer
- Mission, ennemi, zone d’engagement, moyens ;
- Fixer les directions d’infiltration, la mission de chaque section, la conduite à tenir avec l’ennemi
dans la phase d’approche, les objectifs à saisir ou à détruire, la coordination des feux directs et
indirects ;
- La coordination avec l'artillerie pour le déclenchement des tirs et le report au moment opportun.

Progresser, combattre
- Sur ordre ou à l'heure fixée, prendre la formation d'attaque ;
- Faire déclencher les tirs de l'artillerie (neutralisation, aveuglement) ;
- S'infiltrer, en ayant en permanence le souci d’atteindre au plus vite le ou les objectifs ;
- Marquer éventuellement des temps d’arrêt sur des lignes favorables du terrain pour améliorer
l’observation (une section à l’arrêt, une autre qui l’appui, la couvre…) ;
- Confirmer la localisation de l'objectif principal de l'attaque et concentrer sur cet objectif ;
- Détruire les reconnaissances sans se laisser retarder, les objectifs accessibles ;
- Détruire l'objectif principal et désorganiser totalement le dispositif ennemi traversé ;
- S'emparer des points clés de la zone.

Rendre compte
- Recevoir les comptes rendus des chefs de sections sur leurs observations et les résultats des tirs
(effets obtenus sur l'ennemi et capacités résiduelles estimées) ;
- Rendre compte régulièrement de la situation.

5. POINTS PARTICULIERS
- Connaissance précise de l'ennemi ;
- Rapport de force favorable (de l’ordre de trois contre un) ;
- Exploitation maximale du terrain et de ses défilements ;
- La portée de l’action reste le plus souvent possible dans la zone d’intervention des appuis
indirects (de 15 à 20 kilomètres).

145
TACTIQUE GENERALE

L'EXPLOITATION

1. DEFINITION
S'engager offensivement, après rupture du dispositif ennemi, en vue de poursuivre dans la profondeur
sa désorganisation et, si possible sa destruction.

2. BUT
- Parachever la désorganisation du dispositif ennemi ;
- S'assurer rapidement de certains objectifs (nœuds de communication, points de passage etc…).

3. FACTEURS DE SUCCES
- L'audace et l'agressivité ;
- L'initiative ;
- Le maintien d'un rythme rapide ;
- Le renseignement ;
- La coordination ;
- La préservation de la liberté d'action.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (l’exploitation)


Préparer
Etudier
- Mission, zone d’engagement, ennemi ;
- Points forts du terrain ;
- Points hauts faciles d'accès ;
- Axes de progression.
Fixer
- Les directions d'exploitation ;
-Les limites des zones d'engagement ;
-Les conduites à tenir :
* en combat de rencontre avec l'ennemi,
* après conquête ou destruction des objectifs.

Progresser, combattre
- Dès que la section de tête s'est engouffrée dans la brèche du dispositif ennemi, elle se déploie
immédiatement pour couvrir le reste du sous-groupement,
- Dans la foulée, le sous-groupement s'infiltre, avec un souci de vitesse, jusqu'à la zone fixée ;
- Le sous-groupement doit faire preuve de vitesse et d'agressivité pour détruire et désorganiser les
éléments ennemis découverts.

En fin de mission
- Adopter un dispositif de stationnement ;
- Effectuer les recomplètements et la remise en condition ;
- Rendre compte de la fin du mouvement, de l’état du personnel, des matériels, et du potentiel restant ;
- En mesure de recevoir une nouvelle mission.
5. POINTS PARTICULIERS
- L'exploitation se fait en étroite collaboration avec les éléments blindés qui ont pour mission
d'attaquer le dispositif ennemi pour le submerger et ouvrir une brèche.
- Le renseignement est important en cours de progression pour localiser leséléments ennemis isolés.

146
TACTIQUE GENERALE

LESMISSIONSPARTICULIERES
LE RECUEIL
1. DEFINITION
Soutenir à partir d'une zone ou d'une ligne donnée une unité qui se replie, lui permettre le
franchissement de son propre dispositif puis la couvrir pendant un certain délai.
2. BUT
Faciliter la rupture de contact de l’unité recueillie, établir un dispositif permettant de conduire une
action défensive d’une certaine ampleur, identifier, accueillir et guider l’unité, afin de prendre en
compte le combat.
3. FACTEURS DE SUCCES
 Action rapide et fluide ;
 Avoir le plus d'information possible sur les éléments recueillis ;
 Organiser le guidage et le balisage ;
 Coordonner entre l'unité recueillant et l'unité recueillie ;
 Déclencher des feux brutaux après passage des amis.
4. PRINCIPES D'EXECUTION (le recueil)
Préparer
- Mission, terrain (L.RCL, LIA, itinéraires de repli, zone de regroupement), ennemi, moyens ;
- La répartition des missions entre les sections ;
- Les liaisons, notamment le contact initial avec l’unité recueillie (minimum 3h avant le recueil) ;
- Les modalités d’identification et d'authentification.
Mettre en place le dispositif
- Répartir les missions entre les sections en gardant une capacité de réaction (2ème échelon) ;
- Connaître les modalités de déclenchement des tirs d'appui et l’activation du plan d’obstacles ;
- Préciser les mesures de coordination entre les deux unités.
Accueillir
- Baliser les itinéraires, organiser les PIA, la zone de regroupement et les positions de surveillance ;
- Reconnaître les éléments amis par le procédé d’identification prévu ;
- Guider les éléments jusqu’à la L.RCL, leur faire franchir cette ligne et les guider à la zone de
regroupement ;
- S’assurer que tous les éléments amis attendus ont franchi la L.RCL ;
- Donner l’ordre de repli à tous les éléments du PIA.
Combattre
Dès qu’il est certain que tout élément repéré en avant de la L.RCL est considéré comme ennemi :
* faire jouer les destructions de manœuvre ;
* faire déclencher les tirs d’appui.
En fin de mission
En fonction de la situation amie et ennemie et pendant que l’unité recueillie se recomplète :
* soit débuter un freinage,
* Soit fixer l’ennemi en attendant une contre-attaque de flanc conduite par une autre unité.
5. POINTS PARTICULIERS
- La zone d’action du sous-groupement peut avoir un front de 3 à 6 km et une profondeur de 5 à 8
km (entre la LIA et la zone de regroupement).
- Le recueil constitue un moment délicat de la manœuvre, puisqu'il se déroule très souvent sous la
pression plus ou moins importante de l'ennemi.

147
TACTIQUE GENERALE

LE COMBAT SUR LES ARRIERES ENI

1. DEFINITION
C'est un combat mené au-delà de la frange des contacts, et exécuté sous forme de combat de guérilla,
où dominent les embuscades et les coups de main suivis d'esquives et d'éclatement.

2. BUT
- La recherche de renseignement ;
- La destruction d'objectifs limités mais importants (PC, dépôt….) ;
- L'occupation préalable des points ou des zones nécessaires au développement d'une action offensive
;
- La désorganisation du dispositif ennemi.
3. FACTEURS DE SUCCES
 La sûreté et la discrétion ;
 La mobilité ;
 La ruse et l'initiative ;
 L'esprit offensif (agressivité) ;
 La minutie de la préparation et la rapidité dans l'exécution.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (combat sur les arrières ennemis)


Préparer
- Mission, terrain, moyens.
Se renseigner
- Des renseignements précis sur l’ennemi (nature, volume, attitude, position, intention) et sur le
terrain.
Progresser
- S'infiltrer et progresser vers la zone de déploiement ;
- Assurer la discrétion et la souplesse du mouvement : éviter bruits, fumée … ;
- Préciser la conduite à tenir en cas de rencontre avec l'ennemi ;
- Répartir et désigner les objectifs entre les sections.
Combattre
- Définir les conditions de déclenchement du feu ;
- Rechercher les meilleures positions de tir et les occuper ;
- Relancer l’action des subordonnés pour exploiter les effets des premiers tirs ;
- Détruire en coordonnant l'action des sections et des armes d'appui, en recherchant la supériorité
des feux par l'artillerie du groupement, par le mortier et par les armes d'appui.

En fin de mission
- Rompre le contact ;
- Rendre compte et demander instructions ;
Remettre en condition le sous- groupement.

5. POINTS PARTICULIERS
- Faire bien comprendre l'effet majeur à tous les chefs de sections (effets à produire sur l'ennemi) ;
- C'est une mission qui doit être assortie d'une notion de durée et d'intensité pour produire les effets
escomptés sur le moral de l'ennemi.

148
TACTIQUE GENERALE

DEFENDRE UN SECTEUR EN ZONE URBAINE

1. DEFINITION
A partir d’un secteur urbanisé, conduire une action de combat conçue pour défaire un attaquant et
l'empêcher de réaliser ses objectifs. Cette action consiste en l’emploi de tous les moyens disponibles
pour empêcher, résister ou détruire une attaque ennemie.

2. BUT
Conserver le contrôle d’un secteur urbanisé et d’empêcher l’ennemi de s’en emparer.

3. FACTEURS DE SUCCES
 Posséder le plan du secteur urbanisé à défendre ;
 Préparer le terrain avec l’appui du génie (plan d’obstacles à élaborer ;
 Concevoir une organisation pour coordonner les tirs et éviter les tirs fratricides ;
 Au centre ville, mener des actions décentralisées avec un dispositif dans la profondeur.

4. PRINCIPES D'EXECUTION (défendre un secteur en zone urbanisée)


Préparer
- Mission, secteur urbanisé et ses approches, ennemi, moyens ;
- Effectuer les reconnaissances préalables pour occuper au mieux le secteur à défendre ;
- Fortifier les positions clés et mettre en place les obstacles.
Mettre en place le dispositif
- Occuper les points forts du terrain qui commandent l'accès à la zone (carrefours, ponts…) ;
- Mettre en place un dispositif d'observation lointaine et d'alerte discret ;
- Contrôler les axes d'approche.
Combattre
- Déclencher l'ouverture du feu en recherchant l’effet de masse et la brutalité des feux ;
- Coordonner les tirs directs et indirects ;
- Gérer très rigoureusement la consommation des munitions ;
- Maintenir le contact avec l’ennemi quelles que soient ses réactions ;
- Coordonner les changements de positions des sections afin de :
* ne pas se laisser fixer,
* parer à toute tentative de débordement.

Poursuivre

- Soit le sous-groupement est en mesure de maintenir le dispositif en place et de tenir la zone, le


groupement peut alors engager une contre-attaque ;
- Soit la pression de l'ennemi est trop forte, demander à l'échelon supérieur d'intervenir pour
renforcer le dispositif du sous-groupement ou mener le combat dans la zone urbanisée en utilisant
les armes légères et antichar à courte portée.

5. POINTS PARTICULIERS

- Mettre en place une structure pour durer et assurer la logistique ;


- Compte tenu de la diversité de types de zones urbaines, il est difficile de préciser les dimensions de
la zone d’action du sous groupement ;
- Coordonner avec la population locale.

149
TACTIQUE GENERALE

CHAPITRE 4: LE GROUPEMENT BLINDÉ

Exemple d’articulation d’un groupement blindé

1. L'ENGAGEMENT DU GROUPEMENT BLINDE VISE DANS DIVERS CONTEXTES :

- À briser les actions offensives adverses par des contre-attaques ou des attaques éventuellement par
des coups d'arrêt ayant pour objectif la destruction des chars ennemis ;
- À prendre l'initiative par des actions de force fondées sur la concentration des trajectoire pour
percer un dispositif largement déployé, pour exploiter les failles décelées dans dispositif ou créées
par une attaque, afin d'obtenir une désorganisation durable des forces adverses ;
- De contrôler une zone ou contenir un ennemi.

2. CONDITIONS D'ENGAGEMENT DU GROUPEMENT BLINDÉ


Son engagement exige :
- Une anticipation qui repose sur une planification permanente et évolutive ; il s'agit également de
positionner le mieux possible les moyens de la logistique et du commandement ;
- Du renseignement permanent dans la profondeur de la zone d'action, au contact et en temps réel,
pour exploiter au mieux l'efficacité et la brutalité du déclenchement des actions de feu ;
- Un espace de manœuvre adapté à "sa puissance de choc", lui permettant de varianter rapidement
ses efforts et lui laissant une large liberté d'action ;
- Une véritable complémentarité avec des appuis et un soutien adaptés ; celle-ci est particulièrement
réalisée dans la coopération entre le groupement blindé et les groupement infanterie ; de
véritables synergies se dégagent en terme de lutte antichar, de protection aérienne,
d'accroissement des capacités de commandement et de transport logistique.

150
TACTIQUE GENERALE

Les actions de force, avec concentration des moyens, peuvent être nécessaires, mais Ia recherche
systématique des espaces libres et l'exploitation sont souvent les modes d'action les plu rapides et les
plus économiques pour le groupement blindé.
Dans cette perspective, sans vouloir être exhaustif, le groupement blindé peut réaliser les actions
suivantes, en fonction de sa situation au sein du système de forces engagé :
21. En tant que composante du système de forces d'action décisive :
- Exploiter une situation favorable dans la profondeur du dispositif ennemi :
pour détruire les points décisifs (PC, appuis, logistique ...), localisés par les éléments;
d'observation dans la profondeur (EOP),
Pour saisir un objectif en débordant ou en passant en force.
détruire ou neutraliser les blindés adverses :
soit en attaquant de flanc, à revers ou éventuellement de front,
soit lorsqu'il est en couverture en interdisant toute réaction ennemie d'enveloppement ou, après
réalisation de l'effet majeur, en dissociant l'ennemi de son soutien,
soit en action de défense mobile en menant des réactions offensives blindées.
22. En tant que composante du système de forces de sûreté :
- Constituer une réserve blindée pour :
contre attaquer,
renforcer, par une attaque de flanc, l'action visant à fixer une avant garde
éventuellement recueillir,
23. En tant que composante du système de force de contrôle du milieu :
- Contrôler une zone.
- Conquérir des zones clés ou points clés et y contenir l'adversaire pour :
Permettre la manœuvre amie,
Interdire la manœuvre ennemie.
3. LES CONTRAINTES D'EMPLOI DU GROUPEMENT BLINDE
Le groupement blindé connaît un certain nombre de contraintes générées par les capacités ses
matériels de dotation mais aussi par les rôles qu'il doit tenir.
31. la nécessité d'un environnement interarmes.
Il doit toujours bénéficier du soutien et de l'appui des autres armes et toujours d'une couver
antiaérienne.
Il gagne à agir en coordination avec les hélicoptères armés de système d'armes anti-cl (HOT).
32. éviter le combat statique.
Afin:
- De limiter l'exposition aux tirs directs et indirects de l'adversaire,
- De limiter ou brouiller les actions de renseignement de l'adversaire,
- De favoriser l'initiative.
33. éviter le combat linéaire
A fin :
- D’empêcher l'adversaire d'utiliser efficacement la puissance de ses armes,
- D’interdire à l'adversaire d'enchaîner des phases de combat de manière séquentielle ainsi le
mettre en déséquilibre permanent.
En conclusion les principales conditions du succès à l'échelon du groupement blindé se
l'agressivité, la souplesse de manœuvre, la simplicité de conception et d'articulation, l'acquisition
renseignement et la synergie interarmes :

151
TACTIQUE GENERALE

- Agressivité, car c'est une des meilleures parades tactiques face à une menace,
- Souplesse de manœuvre, pour permettre, grâce à l'effet de choc des chars, de détruire t ennemi
et d'exploiter immédiatement le succès,
- Simplicité, parce que le bouleversement quasi instantané des situations, la perte possible des
liaisons, l'isolement, la rapidité d'action et de réaction rendent aléatoires les manœuvra
compliquées et les dosages sophistiqués de moyens,
- Acquisition du renseignement, car la recherche et la transmission rapide des informations
sont deux facteurs essentiels du succès,
- Synergie interarmes, parce que le groupement blindé, "outil de choc" dans la main
commandant de brigade ou du commandant de la force de réaction, dynamise la manœuvre et
valorise toute action du niveau tactique.

4. LES PRINCIPAUX MODES D'ACTION DU GTIA A DOMINANTE BLINDEE

MODE D'ACTION 1 FRONT Portée/profondeur

Reconnaissance ZA : 10- 15 km 40 - 60 km

Z A : 10 - 12 km
Attaque en souplesse 15 - 20 km
ZE: 3 - 6 km

ZA : 4 - 8 km
Contre attaque 5 - 10 km
ZE : 3 - 6 km

Exploitation Z A : 15 - 20 km 20 - 30 km

Raid ZA : 10 - 20 km 50 km

Jalonnement ZA : 15 - 30 km 50 km

ZA : 10 - 15 km
Freinage 40 - 60 km
ZE : 8 -12 km

ZA : 10 - 15 km
Coup d'arrêt
ZE : 4 - 6 km

ZA : 10 - 20 km
Couverture
ZE : 8- 12 km

Recueil Ligne de 8 - 15 km

Contrôle de zone 500 - 1000 km2

152
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS DEFENSIVES

COUP D'ARRET BLINDE

1. DEFINITION
Déclencher par surprise une action à base de feux, sur une formation ennemie mouvement offensif,
pour briser son élan et lui imposer un arrêt tout en lui infligeant un ma de pertes.

2. BUT
Etant renseigné sur un ennemi en combat de rencontre, il s'agit de lui appliquer de massifs, directs et
indirects, afin de lui interdire temporairement une ligne, de stopper sa progression et de lui infliger le
maximum de pertes possible pour le contraindre à se réorganiser avant de relancer son action. Cet
engagement est brutal, bref et déclenché par surprise.

3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- La rapidité et la souplesse du changement d'attitude ;
- La sûreté du dispositif ;
- Le déclenchement des feux de flanc.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- La zone d'engagement de l'ennemi ;
- L'emplacement du butoir, et des positions de destruction ;
- Les obstacles pour valoriser le butoir, ou interdire un couloir de pénétration ;
- Les itinéraires d'accès et de repli ;
- Les effets à obtenir sur l'ennemi par le génie et l'artillerie ;
- La couverture du dispositif.
- La mission et la zone d'action de chaque sous-groupement ;
- Les modalités de déclenchement du coup d'arrêt ;
- Les liaisons nécessaires.
Fixer
- Le commandant du groupement fait déclencher le tir simultanément pour les éléments du butoir :
- soit à l'initiative du chef de l'élément en butoir,
- soit à ses ordres directs ;
- Il coordonne les appuis demandés ;
Combattre
Le sous-groupement d'infanterie en appui doit être en mesure de contre-attaquer pour maintenir la
cohérence du dispositif et s'opposer à tout débordement ou pénétration ennemis ;
- L'élément de couverture a un rôle essentiel pour interdire à l'ennemi de déborder dispositif de
coup d'arrêt ;
- Dès que l'effet escompté a été obtenu, le commandant de groupement donne l'ordre c rompre le
contact (la rupture de contact se fait avec l'appui artillerie).
5. POINTS PARTICULIERS
- Le groupement se déploie dans une zone dont la largeur est variable, de l'ordre de 8 à 15
kilomètres. Elle est déterminée en fonction des possibilités offertes par le terrain e du volume et
du dispositif ennemi.
- Compte tenu du rapport de forces défavorable, il faut préparer l'action de coup d'arrê pour lui
garantir la meilleure efficacité.
- Le cadre espace-temps choisi est donc déterminant.

153
TACTIQUE GENERALE

154
TACTIQUE GENERALE

LA CONTRE-ATTAQUE

1. DEFINITION
Réagir offensivement dans le but :
- soit de détruire un ennemi engagé dans une attaque, au minimum de l'arrêter en lui infligeant
des pertes et en reprenant sur lui l'ascendant moral ;
- soit de rétablir l'intégrité d'un dispositif en détruisant ou, au minimum, en chassantl'ennemi qui s'y est engagé.
2. BUT
Il s'agit d'une réaction offensive qui s'effectue dans le cadre d'une opération défensive d'ensemble en vue :
- d'infliger des pertes à l'ennemi et de gagner des délais,
- de faciliter la rupture du contact d'unités en posture défensive, ou de compléter leur action,
- de permettre le rétablissement d'un dispositif, en détruisant un détachement ennemi avant
l'engagement de son 2ème échelon.

3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- Le choix de la zone et de l'axe de contre-attaque ;
- Le choix du moment du déclenchement de l'action ;
- La précision du renseignement.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Pour préparer la contre-attaque le commandant de groupement doit fixer :
- l'échelonnement du groupement et les missions des unités ;
- les axes de contre-attaque avec le ou les objectifs intermédiaires et l'objectif final
- la ou les lignes de débouché ;
- les conditions de déclenchement de la contre-attaque ; s les reconnaissances à effectuer.
Combattre
- Le groupement se déplace vers une zone d'attente qui doit offrir un stationnement discret
permettre de déboucher sur plusieurs itinéraires dans les délais prescrits ;
- Le commandant de groupement se renseigne sur la situation ennemie, et pré progressivement
les conditions d'engagement.
Une fois le renseignement nécessaire obtenu :
- progresser vers la zone de déploiement et la ligne de débouché, en silence radie par des itinéraires discrets ;
- déclencher le tir simultané de toutes les armes et des appuis, le franchissement de la ligne de
déboucher par le premier échelon, appuyé par l'échelon de soutien et les f des appuis ;
- détruire en coordonnant l'action du 1°, du 2° échelon, des appuis, en agissant efforts successifs et
en recherchant la supériorité des feux : par l'action de l'artillerie en concentrant les feux des
unités sur les objectifs préférentiels (véhicules blindé chars, véhicules de commandement...) ;
En fin d'action, le groupement rompt le contact et rejoint sa zone de regroupement.

5. POINTS PARTICULIERS
- La contre-attaque s'effectue dans un rapport de force globalement défavorable, mais localement et
temporairement favorable, de l'ordre de 2 contre 1.
- Le but, la durée et la portée d'une contre-attaque sont plus limités que celles d'une attaque. Ils sont
déterminés en fonction de l'analyse de l'ennemi et de l'action mené par les unités amies sur les
lignes de défense.
- Le groupement se déploie dans une zone dont la largeur et la profondeur sont dépendantes :
 du volume et du dispositif ennemi,
 des possibilités offertes par le terrain.

155
TACTIQUE GENERALE

156
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS OFFENSIVES

ATTAQUER EN FORCE

1. DEFINITION
Détruire ou au minimum neutraliser l'adversaire par une action de feux brutale et puisse puis
parachever les résultats obtenus par l'engagement rapide des formations de combat, en général
blindées et mécanisées.
2. BUT
Dans tous les cas, le but de l'attaque est de détruire l'ennemi dans la profondeur et/ou s'emparer de
vive force d'une zone qu'il occupe.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La supériorité des feux au débouché ;
- Un rapport de forces très favorable ;
- La surprise ;
- Le choix judicieux de la zone d'engagement et des axes d'efforts successifs.
4. PRINCIPESD'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain (itinéraires, ligne de débouché,) ennemi, rythme, moyens, répartition la zone
d'action et des missions entre les sous-groupements ;
- Les conditions du débouché (reconnaître la ligne de débouché) ;
- L'organisation de la phase de concentration des chars ;
- La coordination des feux.
Marche à l'ennemi
- Marcher à l'ennemi, en deux échelons, jusqu'au contact de ses éléments de sûreté qu’il faut
détruire le plus rapidement possible ;
- Rechercher l'ennemi principal ;
- Prendre contact.
Combattre
Le premier échelon du groupement se déploie au plus vite afin de disposer de la puissance de feu
maximum et de neutraliser les blindés ou les armes antichars adverses ;
- Le deuxième échelon attaque l'ennemi de préférence de flanc pour le détruire par de feux
convergents ;
- L'attaque doit être précédée par l'appui feu de l'artillerie afin de désorganiser Ie dispositif
ennemi et de faciliter ainsi sa destruction ;
- Le groupement se couvre pendant l'attaque contre toute intervention de l'ennemi, par son
avant-garde qui a pour mission de barrer l'axe le plus dangereux.
5. POINTS PARTICULIERS
- Pendant la durée de son action le groupement tactique interarmes à dominante blindé doit
bénéficier d'une couverture sol-air, de renseignements en temps réel, et e d'appuis artillerie,
génie, et si possible appui aérien (chasse ou hélicoptère de combat,
- L'attaque est déclenchée sur un front étroit de 4 à 5 kilomètres, mais, par la suite zone d'action
peut atteindre une largeur de 6 à 9 kilomètres. La portée de l'action varie de 10 à 25 kilomètres.

157
TACTIQUE GENERALE

158
TACTIQUE GENERALE

EXPLOITER

1. DEFINITION

Forme prise par une action offensive, après rupture ou submersion du dispositif adverse, en vi de
poursuivre dans la profondeur sa désorganisation et, si possible, sa destruction.
2. BUT

Soit désorganiser les forces adverses par la destruction d'éléments de commander de renseignement,
de feu ou de logistique, s Soit éventuellement s'emparer d'une zone clé.
3. FACTEURS DE SUCCES
- Rapidité de l'action ;
- Manœuvre décentralisée ;
- Initiative et audace ;
- Transmission instantanée du renseignement ;
- Soutien logistique adapté.
4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain, moyens ;
- Déterminer axes de progression ;
- Répartir et les objectifs entre les sous groupements ;
- S'assurer de la fiabilité des liaisons transmissions.
Progresser - Combattre
Ayant constaté la réussite de l'attaque (éléments de sûreté et premier échelon ennemis bousculés
désorganisés ou ouverture d'une brèche dans la ligne de défense ennemie) et tout en couvrant l'action
groupement en barrant les axes dangereux pouvant être utilisés par l'ennemi pour acheminer du
renfort
- Progresser rapidement et engager l'ennemi principal (concentration de blindés, poste de
commandement, base logistique...) pour obtenir un effet décisif avant que l'ennemi eu le temps
de réagir de façon coordonnée ;
- Rechercher des itinéraires libres et saisir toutes les occasions qui se présentent p des détruire
les objectifs d'opportunité ;
- Chaque sous-groupement détruit dans son fuseau, mais sans se laisser retarder, résistances qui
s'opposeraient à sa progression ;
- Les sous-groupements blindés font preuve d'agressivité et de dynamisme pour ag brutalement,
manœuvrer et détruire de flanc les objectifs découverts ;
- Continuer la progression et rechercher le contact avec l'ennemi sur la toute la zone d'action et
détruire successivement par concentration rapide et brutale des feux, objectifs désignés par le
commandement.
5. POINTS PARTICULIERS
- Si un objectif offre une résistance inattendue, il vaut mieux le fixer et poursuivre I
- pour éviter de se laisser inutilement retarder. s L'exploitation nécessite un effort
supplémentaire de coordination entre les groupements au contact de l'ennemi et entre ces
derniers et les appuis du Group (artillerie, artillerie AA...).

159
TACTIQUE GENERALE

160
TACTIQUE GENERALE

LE RAID BLINDE
1. DEFINITION
Faire une incursion rapide et profonde à l'intérieur du dispositif ennemi pour s'emparer d'une zone clé
ou pour détruire un objectif de grand intérêt opérationnel.
2. BUT
- Soit conquérir des points clés que l'échelon supérieur considère comme important pour sa
manœuvre, le groupement doit ensuite en interdire l'accès.
- Soit mettre en déséquilibre la manœuvre adverse, le groupement doit détruire des objectifs
vulnérables (PC, moyens d'appui et de logistique), en évitant le contact avec les unités de
combat.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- Compromis entre la discrétion et la vitesse ;
- La coordination ;
- la liberté d'action ;
- La précision du renseignement.
4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Renseignement sur :
- Le dispositif adverse (localisation, défense ...), les appuis dont il dispose (artillerie sol-sol ;
artillerie AA) ;
- Les objectifs à saisir ou à détruire ;
- Le terrain (axes de progression, coupures à franchir...).
Fixer
Les conditions de déclenchement du raid (horaires, modalités d'infiltration, les directions
d'exploitation ou d'infiltration, les objectifs à détruire ou à saisir par unité);
La conduite à tenir :
- en cas de rencontre avec l'ennemi,
- après conquête ou destruction des objectifs,
- les modalités d'exfiltration ou de recueil.
Progresser - Combattre
Les sous-groupements de premier échelon progressent en principe dans deux fuseaux, en ayant souci
d'atteindre au plus vite, les objectifs fixés. Ils évitent le combat de rencontre autant que possible.
Selon la mission reçue le groupement doit :
- soit s'emparer des objectifs fixés, dans ce cas l'action est déléguée à chaque commandant de sous-
groupement pour s'emparer d'un ou plusieurs points clés face à un ennemi qu'il faut, soit devancer,
soit isoler et neutraliser, soit détruire.
- soit détruire des objectifs fixés par le commandement.
En fin de mission con trôler la zone conquise ou s'exfiltrer (selon la mission reçue).
5. POINTS PARTICULIERS
- Le commandant de groupement garde le sous-groupement d'infanterie en réserve pour :
 ouvrir l'action des autres sous-groupements,
 renforcer l'action d'un sous-groupement,
 intervenir face à une menace inopinée.
- La portée du raid est fonction de l'ennemi et de la qualité des liaisons, soit 30 à 50 kilomètres.

161
TACTIQUE GENERALE

162
TACTIQUE GENERALE

CHAPITRE5: LE SOUS-GROUPEMENT BLINDÉ

1. ORGANISATION DU SOUS-GROUPEMENT BLINDE


Tout sous-groupement blindé intégré à un GT doit systématiquement comprendre :
- La compagnie proprement dite selon le TOE ;
- Un groupe d'éclairage et un ou deux groupes A/C (moyenne et longue portée);
- Des éléments de renforcement de PC d'appui et de protection (AA,...);
- Un élément de soutien au sein du TC2 constitué particulièrement du soutien spécifique mais aussi
du soutien classique lié au volume de l'unité.
2. STRUCTURE TYPE DU SOUS-GROUPEMENT BLINDE
Le sous-groupement blindé comporte en plus de la compagnie blindée les renforcements suivants :
- Un groupe antichar Milan (3 pièces)
- Un groupe antichar de canon SR 106 mm (2 pièces) *
- Un groupe d'éclairage
- Un groupe antiaérien (2 tri tubes de 20 mm)
- Un groupe de protection
- Un groupe de soutien logistique (vivres, munitions, carburant, réparation, et soutien santé).
- Par ailleurs, il peut recevoir des renforcements en fonction de la mission et de la zone d'action,
essentiellement en systèmes d'armes antichar longue portée.
3. CADRE D'EMPLOI
Le sous-groupement blindé peut combattre soit dans le cadre de son régiment soit au sein d'un
groupement tactique. Toutefois, le sous-groupement blindé peut être appelé à accomplir des
missions temporaires dans lesquelles il agira seul. Sa zone d'action est en fonction de la mission, du
terrain et de l'ennemi, mais elle est généralement de l'ordre de 2 à 3 kilomètres de front et de 4 à 6
kilomètres de profondeur, soit une surface de 8 à 18 kilomètres carrés. Dans certaines
circonstances et en fonction de la nature de la mission et du terrain, cette surface peut s'étendre
jusqu'à 25 kilomètres carrés.
L'engagement du sous-groupement blindé vise dans divers contextes :
- à briser les actions offensives adverses par des contre-attaques ou des attaques el éventuellement
par des coups d'arrêt ayant pour objectif la destruction des chars ennemis;
- à prendre l'initiative par des actions de force fondées sur la concentration des trajectoires, pour
percer un dispositif largement déployé, pour exploiter les failles décelées dans un dispositif ou
créées par une attaque, afin d'obtenir une désorganisation durable des forces adverses,
- de contrôler une zone ou contenir un ennemi.
4. CONDITIONS D'ENGAGEMENT
Son engagement exige :
- Une anticipation qui repose sur une planification permanente et évolutive ; il s'agit également de
positionner le mieux possible les moyens de la logistique et du commandement ;
- du renseignement permanent dans la profondeur de la zone d'action, au contact et en temps réel,
pour exploiter au mieux l'efficacité et la brutalité du déclenchement des actions de feu ;
- un espace de manœuvre adapté à "sa puissance de choc", lui permettant de varianter très
rapidement ses efforts et lui laissant une large liberté d'action ;

163
TACTIQUE GENERALE

- une véritable complémentarité avec des appuis et un soutien adaptés ; celle-ci est
particulièrement réalisée dans la coopération entre le groupement blindé et les groupements
infanterie ; de véritables synergies se dégagent en terme de lutte antichar, de protection aérienne,
d'accroissement des capacités de commandement et de transport logistique.
Les actions de force, avec concentration des moyens, peuvent être nécessaires, mais la recherche
systématique des espaces libres et l'exploitation sont souvent les modes d'action les plus rapides et les
plus économiques pour le sous/groupement blindé.
5. LES CONTRAINTES D'EMPLOI DU SOUS-GROUPEMENT BLINDE
Le sous-groupement blindé connaît un certain nombre de contraintes générées par les capacités de ses
matériels de dotation mais aussi par les rôles qu'il doit tenir.
2.1. la nécessité d'un environnement interarmes.
Il doit toujours bénéficier du soutien et de l'appui des autres armes et toujours d'une couverture
antiaérienne.
Il gagne à agir en coordination avec les hélicoptères armés de système d'armes anti-chars (HOT).
2.2. Eviter le combat statique.
Afin de :
- de limiter l'exposition aux tirs directs et indirects de l'adversaire,
- de limiter ou brouiller les actions de renseignement de l'adversaire,
- de favoriser l'initiative.
2.3. Éviter le combat linéaire.
Afin :
- d'empêcher l'adversaire d'utiliser efficacement ses armes,
- d'interdire à l'adversaire d'enchaîner des phases de combat de manière séquentielle et ainsi le
mettre en déséquilibre permanent.
En conclusion les principales conditions du succès à l'échelon du groupement blindé sont
l'agressivité, la souplesse de manœuvre, la simplicité de conception et d'articulation, l'acquisition
du renseignement et la synergie interarmes :
- Agressivité, l'une des meilleures parades tactiques face à une menace,
- Souplesse, de manœuvre pour permettre, grâce à l'effet de choc des chars, de détruire un ennemi
et d'exploiter immédiatement le succès,
- Simplicité, parce que le bouleversement quasi instantané des situations, la perte possible des
liaisons, l'isolement, la rapidité d'action et de réaction rendent aléatoires les manœuvres
compliquées et les dosages sophistiqués de moyens,
- Acquisition du renseignement, car la recherche et la transmission rapide des informations sont
deux facteurs essentiels du succès,
- Synergie interarmes, parce que le groupement blindé, "outil de choc" dans la main du
commandant de brigade ou du commandant de la force de réaction, dynamise la manœuvre et
valorise toute action du niveau tactique.

164
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS DEFENSIVES


COUP D'ARRET BLINDE
1. DEFINITION
Déclencher par surprise une action à base de feux, sur une formation ennemie en mouvement offensif,
pour briser son élan et lui imposer un arrêt tout en lui infligeant un maximum de pertes.
2. BUT
Etant renseigné sur un ennemi en combat de rencontre, il s'agit de lui appliquer des feux massifs,
directs et indirects, afin de lui interdire temporairement une ligne, de stopper sa progression et de lui
infliger le maximum de pertes possible pour le contraindre à se réorganiser avant de relancer son
action. Cet engagement est brutal, bref et déclenché par surprise.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- La rapidité et la souplesse du changement d'attitude ;
- La sûreté du dispositif ;
- Le déclenchement des feux de flanc.
4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- La zone d'engagement de l'ennemi ;
- L'emplacement du butoir, et des positions de destruction ;
- Les obstacles pour valoriser le butoir, ou interdire un couloir de pénétration;
- Les itinéraires d'accès et de repli ;
- Les effets à obtenir sur l'ennemi par le génie et l'artillerie ;
- La couverture du dispositif.
- La mission et la zone d'action de chaque sous-groupement ;
- Les modalités de déclenchement du coup d'arrêt ;
- Les liaisons nécessaires.
Fixer
Le commandant du groupement fait déclencher le tir simultanément pour les éléments du butoir :
- soit à l'initiative du chef de l'élément en butoir,
- soit à ses ordres directs ;
- Il coordonne les appuis demandés.
Combattre

- Le sous-groupement d'infanterie en appui doit être en mesure de contre-attaquer pour


maintenir la cohérence du dispositif et s'opposer à tout débordement ou pénétration ennemis ;
- L'élément de couverture a un rôle essentiel pour interdire à l'ennemi de déborder le dispositif
de coup d'arrêt ;
- Dès que l'effet escompté a été obtenu, le commandant de groupement donne l'ordre de rompre
le contact (la rupture de contact se fait avec l'appui artillerie).
5. POINTS PARTICULIERS
Le groupement se déploie dans une zone dont la largeur est variable, de l'ordre de 8 à 1 kilomètres.
Elle est déterminée en fonction des possibilités offertes par le terrain et du volume * du dispositif
ennemi.

- Compte tenu du rapport de forces défavorable, il faut préparer l'action de coup d'arrêt pour lui
garantir la meilleure efficacité.
- Le cadre espace-temps choisi est donc déterminant.

165
TACTIQUE GENERALE

CONTRE-ATTAQUE
1. DEFINITION
Réagir offensivement dans le but :
- soit de détruire un ennemi engagé dans une attaque, au minimum de l'arrêter en infligeant des
pertes et en reprenant sur lui l'ascendant moral ;
- soit de rétablir l'intégrité d'un dispositif en détruisant ou, au minimum, en chassant l'ennemi
qui s'y est engagé.
2. BUT
Il s'agit d'une réaction offensive qui s'effectue dans le cadre d'une opération défensive d'ensemble en
vue :
- d'infliger des pertes à l'ennemi et de gagner des délais,
- de faciliter la rupture du contact d'unités en posture défensive, ou de compléter leur action,
- de permettre le rétablissement d'un dispositif, en détruisant un détachement ennemi avant
l'engagement de son 2ème échelon.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- Le choix de la zone et de l'axe de contre-attaque ;
- Le choix du moment du déclenchement de l'action,
- La précision du renseignement.
6. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Pour préparer la contre-attaque le commandant de groupement doit fixer :
- L’échelonnement du groupement et les missions des unités ;
- Les axes de contre-attaque avec le ou les objectifs intermédiaires et l'objectif final
- La ou les lignes de débouché ;
- Les conditions de déclenchement de la contre-attaque ;
- les reconnaissances à effectuer.
Combattre
- Le groupement se déplace vers une zone d'attente qui doit offrir un stationnement discret
permettre de déboucher sur plusieurs itinéraires dans les délais prescrits ;
- Le commandant de groupement se renseigne sur la situation ennemie, et précise
progressivement les conditions d'engagement.
- Une fois le renseignement nécessaire obtenu :
- progresser vers la zone de déploiement et la ligne de débouché, en silence radio, et par des
itinéraires discrets ;
- déclencher le tir simultané de toutes les armes et des appuis, le franchissement de la ligne de
déboucher par le premier échelon, appuyé par l'échelon de soutien et les feux des appuis ;
- détruire en coordonnant l'action du 1°, du 2° échelon, des appuis, en agissant par efforts
successifs et en recherchant la supériorité des feux : par l'action de l'artillerie et en
concentrant les feux des unités sur les objectifs préférentiels (véhicules blindés, chars,
véhicules de commandement...) ;
En fin d'action, le groupement rompt le contact et rejoint sa zone de regroupement.
5. POINTS PARTICULIERS
- La contre-attaque s'effectue dans un rapport de force globalement défavorable, mais
localement et temporairement favorable, de l'ordre de 2 contre 1.
- Le but, la durée et la portée d'une contre-attaque sont plus limités que celles d'une attaque. Ils
sont déterminés en fonction de l'analyse de l'ennemi et de l'action menée par les unités amies
sur les lignes de défense.
- Le groupement se déploie dans une zone dont la largeur et la profondeur sont dépendantes :
- du volume et du dispositif ennemi,
- des possibilités offertes par le terrain.

166
TACTIQUE GENERALE

LES MISSIONS OFFENSIVES


ATTAQUER EN FORCE
1. DEFINITION
Détruire ou au minimum neutraliser l'adversaire par une action de feux brutale et puissante, puis
parachever les résultats obtenus par rengagement rapide des formations de combat, en général
blindées et mécanisées.
2. BUT
Dans tous les cas, le but de l'attaque est de détruire l'ennemi dans la profondeur et/ou de s'emparer de
vive force d'une zone qu'il occupe.
3. FACTEURS DE SUCCES
- La supériorité des feux au débouché ;
- Un rapport de forces très favorable ;
- La surprise ;
- Le choix judicieux de la zone d'engagement et des axes d'efforts successifs.
4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain (itinéraires, ligne de débouché,) ennemi, rythme, moyens, répartition de la
zone d'action et des missions entre les sous-groupements ;
- Les conditions du débouché (reconnaître la ligne de débouché) ;
- L'organisation de la phase de concentration des chars ;
- La coordination des feux.
Marche à l'ennemi
- Marcher à l'ennemi, en deux échelons, jusqu'au contact de ses éléments de sûreté qu'il faut
détruire le plus rapidement possible ;
- Rechercher l'ennemi principal ;
- Prendre contact.
Combattre
- Le premier échelon du groupement se déploie au plus vite afin de disposer de la puissance de
feu maximum et de neutraliser les blindés ou les armes antichars adverses ;
- Le deuxième échelon attaque l'ennemi de préférence de flanc pour le détruire par des feux
convergents ;
- L'attaque doit être précédée par l'appui feu de l'artillerie afin de désorganiser ledispositif
ennemi el de faciliter ainsi sa destruction ;
- Le groupement se couvre pendant l'attaque contre toute intervention de l'ennemi, par son
avant-garde qui a pour mission de barrer l'axe le plus dangereux.
5. POINTS PARTICULIERS
- Pendant la durée de son action le groupement tactique interarmes à dominante blindé doit
bénéficier dune couverture sol-air, de renseignements en temps réel, e enfin d'appuis artillerie,
génie, et si possible appui aérien (chasse ou hélicoptère de combat).
- L'attaque est déclenchée sur un front étroit de 4 à 5 kilomètres, mais, par la suite, la zone
d'action peut atteindre une largeur de 6 à 9 kilomètres. La portée de l'action peut varier de 10
à 25 kilomètres.

167
TACTIQUE GENERALE

EXPLOITER
1. DEFINITION
Forme prise par une action offensive, après rupture ou submersion du dispositif adverse, en vue de
poursuivre dans la profondeur sa désorganisation et, si possible, sa destruction.
2. BUT
- Soit désorganiser les forces adverses par la destruction d'éléments de commandement, de
renseignement, de feu ou de logistique,
- Soit éventuellement s'emparer d'une zone clé.
3. FACTEURS DE SUCCES
- Rapidité de l'action ;
- Manœuvre décentralisée ;
- Initiative et audace ;
- Transmission instantanée du renseignement ;
- Soutien logistique adapté.
4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
- Mission, terrain, moyens ;
- Déterminer axes de progression ;
- Répartir et les objectifs entre les sous groupements ;
- S'assurer de la fiabilité des liaisons transmissions.
Progresser - Combattre
Ayant constaté la réussite de l'attaque (éléments de sûreté et premier échelon ennemis bousculés et
désorganisés ou ouverture d'une brèche dans la ligne de défense ennemie) et tout en couvrant l'action
du groupement en barrant les axes dangereux pouvant être utilisés par l'ennemi pour acheminer du
renfort :
- Progresser rapidement et engager l'ennemi principal (concentration de blindés, postes de
commandement, base logistique...) pour obtenir un effet décisif avant que l'ennemi n'ait eu le
temps de réagir de façon coordonnée ;
- Rechercher des itinéraires libres et saisir toutes les occasions qui se présentent pour des
détruire les objectifs d'opportunité ;
- Chaque sous-groupement détruit dans son fuseau, mais sans se laisser retarder, les résistances
qui s'opposeraient à sa progression ;
- Les, sous-groupements font preuve d'agressivité et de dynamisme pour agir brutalement,
manœuvrer et détruire de flanc les objectifs découverts ;
- Continuer la progression et rechercher le contact avec l'ennemi sur la toute la zone d'action et
détruire successivement par concentration rapide et brutale des feux, les objectifs désignés par
le commandement.
5. POINTS PARTICULIERS
- Si un objectif offre une résistance inattendue, il vaut mieux le fixer et poursuivre l'action pour
éviter de se laisser inutilement retarder.
- L'exploitation nécessite un effort supplémentaire de coordination entre les sous-groupements
au contact de l'ennemi et entre ces derniers et les appuis du Groupement (artillerie, artillerie
AA...).

168
TACTIQUE GENERALE

LE RAID BLINDE

1. DEFINITION
Faire une incursion rapide et profonde à l'intérieur du dispositif ennemi pour s'emparer d'une zone clé
ou pour détruire un objectif de grand intérêt opérationnel.

2. BUT
- Soit conquérir des points clés que l'échelon supérieur considère comme importants pour sa
manœuvre, le groupement doit ensuite en interdire l'accès.
- Soit mettre en déséquilibre la manœuvre adverse, le groupement doit détruire des objectifs
vulnérables (PC, moyens d'appui et de logistique), en évitant le contact avec les unités de combat.

3. FACTEURS DE SUCCES
- La surprise ;
- Compromis entre la discrétion et la vitesse ;
- La coordination ;
- La liberté d'action ;
- La précision du renseignement.

4. PRINCIPES D'EXECUTION
Préparer
Renseignement sur :
- le dispositif adverse (localisation, défense ...), les appuis dont il dispose (artillerie sol-sol,
artillerie AA)
- les objectifs à saisir ou à détruire ;
- le terrain (axes de progression, coupures à franchir...).
Fixer
Les conditions de déclenchement du raid (horaires, modalités d'infiltration, les directions
d'exploitation ou d'infiltration, les objectifs à détruire ou à saisir par unité ;
La conduite à tenir
- En cas de rencontre avec l'ennemi.
- Après conquête ou destruction des objectifs,
- Les modalités d’exfiltration ou de recueil.
Progresser - Combattre
Les sous-groupements de premier échelon progressent en principe dans deux fuseaux, en ayant I souci
d'atteindre au plus vite, les objectifs fixés. Ils évitent le combat de rencontre autant que possible.
Selon la mission reçue le groupement doit :
- Soit s'emparer des objectifs fixés, dans ce cas l'action est déléguée à chaqu commandant de sous-
groupement pour s'emparer d'un ou plusieurs points clé face à un ennemi qu'il faut, soit devancer,
soit isoler et neutraliser, soit détruire.
- Soit détruire des objectifs fixés par le commandement.
- En fin de mission con trôler la zone conquise ou s'exfiltrer (selon la mission reçue.

5. POINTS PARTICULIERS
- Le commandant de groupement garde le sous-groupement d'infanterie en réserve pour:
 ouvrir l'action des autres sous-groupements,
 renforcer l'action d'un sous-groupement,
 intervenir face à une menace inopinée.
- La portée du raid est fonction de l'ennemi et de la qualité des liaisons, soit 30 à 50 kilomètres.

169
TACTIQUE GENERALE

CHAPITRE 6: LA COOPERATION INTERARMES


1. GENERALITES
Le cadre interarmes, désormais de rigueur pour l'emploi des forces terrestres, a des conséquences sur
le type d'articulation des groupements tactiques (GTIA).Le cadre interarmes est celui de la brigade
opérationnelle, force de circonstance, construite pour remplir une mission précise.
La brigade est constituée de groupements tactiques créés à partir de régiments. Désormais, il convient
de toujours considérer la complémentarité des moyens dans le cadre d'une " dominante ". Ainsi, les
unités blindées participent avec l'infanterie à la constitution des groupements tactiques interarmes
dont la " dominante du métier " résulte de l'effet tactique recherché : il existe donc deux dominantes,
soit infanterie, soit blindée.
Le besoin d'une capacité d'intervention étant toujours incontestable, il y a une décision de
commandement de circonstance sur la priorité à donner: soit l'adaptation des sections aux sous-
groupements d'infanterie, soit le maintien d'un sous-groupement blindé en réserve d'intervention.
Les renforcements interarmes sont à la mesure des besoins opérationnels pour soutenir, dans le temps
et dans l'espace des actions. Cependant, Il est souhaitable de faire bénéficier les groupements inter-
arme de feux d'appui et de moyens de défense sol-air.
Les moyens de reconnaissance et de combat des hélicoptères sont des renforts temporaires précieux.
Il peut s’agir de :
- certains moyens techniques d'acquisition du renseignement,
- moyens de franchissement et de rétablissement de ses itinéraires de manœuvre,
- capacités à occuper le terrain,
- feux d'appui correspondant à l'extension de sa zone d'action,
moyens de protection sol-air,
- moyens d'appui électronique.
- moyens NRBC.
2. CADRE D’EMPLOI DES ARMES
La brigade est constituée de groupements tactiques créés à partir de régiments. Désormais, il convient
de toujours considérer la complémentarité des moyens dans le cadre d'une " dominante ". Ainsi, les
armes de mêlée, les unités blindées participent avec l'infanterie à la constitution des groupements
tactiques interarmes dont la " dominante du métier " résulte de l'effet tactique recherché.

170
TACTIQUE GENERALE

3. LES ARMES DE MELEES


La coopération entre l’arme de l’infanterie et l’arme blindée est fréquente car les savoir-faire des
deux armes se complètent et permettent des actions continues quel que soit le milieu ou la situation
tactique.
3.1.Les blindées
C’est une arme jouissant des capacités de son matériel et tirant parti des aptitudes. La surprise, la
puissance et la vitesse d'exécution sont les facteurs clés de la décision. Cependant, les unités blindées
ont un rôle prépondérant.
Les unités blindées contribuent à l’action des forces terrestres en assurant trois rôles majeurs.
- Fournir une part importante du renseignement d’origine humaine, qu’il soit d’observation ou
d’attitude.
- Participer au contrôle permanent et continu du milieu.
- Fournir des moyens puissants et manœuvriers pour emporter la décision, en allant si nécessaire
jusqu’à la destruction de l’adversaire.
3.2.L’infanterie
C’est une arme tout à fait nécessaire aux unités de chars de bataille car elle prépare leur action, les
couvre, et accompagne leur engagement. Le groupement blindé, particulièrement en zone coupée, a
toujours besoin d'infanterie, pour trouver sa pleine efficacité et pour pouvoir durer.
Dans l’attaque et la contre-attaque, elle leur livre la ligne par laquelle elles débouchent. Elle réduit
les résistances que les chars dépassent, et c’est elle qui occupe le terrain symbole de la victoire.
4. LES ARMES D’APPUI
4.1.L’artillerie
Elle prépare par ses tirs dans la profondeur l’action des chars et des mécanisées. Elle accompagne
leur action par des tirs contre les observatoires, les positions des pièces d’artillerie et des armes
antichars ennemies.
L'artillerie est nécessaire au groupement pour :
Préparer l'engagement en améliorant le rapport de forces ; en priorité neutraliser les armes antichars
ennemies, en particulier les rampes lance-missiles, menace majeure pour les blindés dans toutes les
phases de la manœuvre. Dans l'attaque notamment, l'engagement des chars est voué à l'échec si
l'artillerie n'est pas en mesure de neutraliser ou d'aveugler les armes antichar ennemies ;
Compléter l'action des blindés qui en règle générale, dans leurs modes d'action, restent exposés aux
réactions de l'ennemi du deuxième échelon. Il s'agit alors pour l'artillerie de:
dissocier cette force adverse de son infanterie d'accompagnement, de la ralentir, au mieux de
l'arrêter temporairement,
couvrir sur les flancs les unités blindées engagées ;
contribuer au renseignement sur les mouvements des blindés adverses dans la profondeur.
4.2.L’artillerie antiaérienne
Elle permet d'assurer une défense antiaérienne d’accompagnement et la défense antiaérienne lors de
l’action dans les zones vulnérables (défense antiaérienne d'itinéraire ou de zone de franchissement) ou
d'unités.
L’artillerie antiaérienne protège les armes de mêlée en zone d’attente, en zone de déploiement
opérationnel, et sur la ligne de débouché (démarrage). Etant prioritaires, les unités blindées
bénéficient de la couverture A/A sur toute la zone d’action.
Principalement utilisée en défense d'ensemble, les unités de défense sol/air peuvent cependant
consentir un effort au profit d'un groupement agissant d’une façon autonome :
- Assurer la défense de points particuliers liés à une zone conquise,
- Assurer une défense d'accompagnement lors d'une action dans la profondeur.

171
TACTIQUE GENERALE

4.3.Le génie
C’est une arme d’appui terrain, son rôle fondamental dans l’offensive comme dans la défensive est
d’aménager le terrain dans le but de faciliter la manœuvre amie et d’entraver celle de l’ennemie.
En particulier dans l'offensive, il fournit du renseignement technique, diminue les délais d'intervention
des engins lourds, en poussant des détachements de liaison "vers l'avant" et en renforçant par des
matériels de franchissement les éléments d'accompagnement des groupements.
4.4.L’aviation
L’appui aérien au profit d'un groupement blindé n'est à envisager qu'aux moments décisifs de la
manœuvre, ou en appui aéromobile d’un raid de saisie ou de destruction.
En effet, Les hélicoptères peuvent fournir :
- des renseignements,
- des feux antichars,
- parfois du transport de personnels,
- un soutien logistique,
- une défense antiaérienne,
- exceptionnellement une aide au commandement sous forme de PC volant ou de relais radio.
En échange, les armes de mêlée apportent aux unités aériennes:
- la permanence et la capacité de tenir le terrain,
- la possibilité d'exploiter dans les plus brefs délais les résultats des actions menées par les
hélicoptères,
- du renseignement de contact,
- la possibilité de concentrer l'ennemi pour permettre à l‘aviation d'utiliser au mieux ses capacités.
5. LES ARMES DE SOUTIEN
5.1.Le train
L’arme du train est concernée par trois fonctions :
- l'appui mouvement, assuré par les unités de circulation routière qui ont pour rôle de faciliter :
L’écoulement des flux de toute nature et leur maîtrise par le commandement.
L’engagement, la manœuvre des forces du premier échelon opératif et leur liberté de
mouvement.
- l'appui mobilité des blindées et des mécanisées.
- ravitaillements opérationnels, rôle des unités de transport qui mettent en œuvre la chaîne de
ravitaillement pour livrer et distribuer au groupement les ressources indispensables à leur
engagement et à l'entretien de leur autonomie.
5.2.Les transmissions
La responsabilité essentielle du commandant du groupement interarmes consiste à diriger très
rigoureusement le réseau en fixant les règles d'utilisation des moyens et en établissant le cas échéant
des priorités.
Les liaisons suivantes sont activées:
- en permanence,
Une liaison de commandement vers le haut et une liaison vers le bas, une liaison sur le réseau
logistique du régiment ou de la formation d'emploi,
- occasionnellement,
Une liaison avec les unités terrestres voisines ou avec l’aviation,
- exceptionnellement,
Une liaison avec la garde nationale ou avec des organismes territoriaux civils ou militaires.
Pour cela, le commandant du groupement interarmes ne compte pas sur ses seuls moyens
organiques, mais aussi sur les moyens d'infrastructure (réseau des Télécommunications) et, dans
certains cas, sur les possibilités des unités ou des éléments reçus en renforcement.

172
TACTIQUE GENERALE

En effet, en raison des élongations susceptibles de se produire lors de certaines actions, (raid, saisie
de points clés, exploitation, infiltration), le commandement doit considérer que les moyens
organiques de l'unité ne seront pas toujours suffisants et par conséquent prévoir un ou plusieurs
moyens complémentaires et/ou supplémentaires.

6. COOPERATION AVEC L’ARME BLINDEE


6.1.BLINDEE- INFANTERIE.
Le groupement blindé, particulièrement en zone coupée, a toujours besoin d'infanterie, pour trouver sa pleine
efficacité et pour pouvoir durer. A son profit, celle-ci peut avoir à remplir une ou plusieurs des missions
suivantes :
- soutenir la manœuvre des blindés quand ceux-ci voient,
- ponctuellement, leurs possibilités se réduire du fait du terrain ou de la nature particulière de
l'adversaire, (notamment réduction de résistances dépassées, infiltration dans un intervalle,
livraison d'une ligne de débouché, sécurisation d'un site de franchissement),
- assurer des missions de flanc-garde, de couverture ou de fixation, en particulier dans les
zones difficilement perméables aux blindés,
- assurer l'occupation des objectifs essentiels et participer à la défense antichar dans la
profondeur du dispositif,
- participer au contrôle de zone.
En contrepartie, lorsqu'elles sont détachées dans un groupement à dominante infanterie, les unités
blindées peuvent :
- soutenir l’action principale,
- couvrir les actions où l'infanterie agit débarquée,
- dynamiser la manœuvre en menant des réactions offensives,
- créer l'effet de surprise,
6.2.relancer l'action.
COOPERATION BLINDEE- HELICOPTERES
Le soutien des hélicoptères au profit d'un groupement blindé n'est à envisager qu'aux moments décisifs
de la manœuvre, ou en appui aéromobile d’un raid de saisie ou de destruction. Les hélicoptères
peuvent fournir :
- des renseignements,
- des feux antichars,
- parfois du transport de personnels,
- un soutien logistique,
- une défense antiaérienne,
- exceptionnellement une aide au commandement sous forme de PC volant ou de relais radio.
- accompagner l’engagement des chars.
- le binôme hélico-char a fait ses preuves dans les combats.
En échange les unités à dominante blindées apportent aux unités d’hélicoptères :
- la permanence et la capacité de tenir le terrain,
- la possibilité d'exploiter dans les plus brefs délais les résultats des actions menées par les
hélicoptères,
- du renseignement de contact,
- la possibilité de concentrer l'ennemi pour permettre aux unités d’hélicoptères d'utiliser au
mieux leurs capacités.
6.3.BLINDEE- ARTILLERIE SOL/SOL
L'artillerie est nécessaire au groupement pour :
- Préparer l'engagement des blindées en améliorant le rapport de forces ;

173
TACTIQUE GENERALE

- En priorité neutraliser les armes antichar ennemies, en particulier les rampes lance-missiles,
menace majeure pour les blindés dans toutes les phases de la manœuvre ; dans l'attaque
notamment, l'engagement des chars est voué à l'échec si l'artillerie n'est pas en mesure de
neutraliser ou d'aveugler les armes antichar ennemies ;
- Compléter l'action des blindés qui en règle générale, dans leurs modes d'action, reste exposés
aux réactions de l'ennemi du deuxième échelon,
- De dissocier cette force adverse de son infanterie d'accompagnement, de la ralentir, au mieux
de l'arrêter temporairement,
- De couvrir sur les flancs les unités blindées engagées ;
- Contribuer au renseignement sur les mouvements de blindés adverses dans la profondeur.
L'appui de l'artillerie est bref, et limité aux phases essentielles de l'engagement. Exceptionnellement,
un sous-groupement d'artillerie peut être adapté au groupement pour une action autonome lointaine
avec mise en place d'un détachement de liaison et d'observation.
L'adaptation au rythme de la manœuvre blindée devra être recherchée.
6.4. BLINDÉE- ARTILLERIE SOL/AIR
Principalement utilisée en défense d'ensemble, les unités de défense sol/air peuvent cependant
consentir un effort au profit d'un groupement agissant en autonome :
- Afin d'assurer la défense de points particuliers liés à une zone conquise,
- Pour assurer une défense d'accompagnement lors d'une action dans la profondeur.
6.5. BLINDEE- GENIE
Les éléments du génie mis à la disposition d'un groupement blindé appliquent leurs efforts :
- Au rétablissement des itinéraires nécessaires aux actions blindées (franchissement de
brèches, d'obstacles et de coupures, déminage),
- A l'aménagement d'obstacles,
- A la protection (enfouissement, embossement).
Le groupement peut également bénéficier de l'action du génie de l'échelon supérieur :
- Franchissement de brèches, de coupures sèches et humides, d'obstacles.
- Pour s'adapter à la manœuvre blindée, le génie est conduit à décentraliser ses moyens. En
particulier dans l'offensive ou en situation de maîtrise de la violence, il fournit du
renseignement technique, diminue les délais d'intervention des engins lourds, en poussant des
détachements de liaison "vers l'avant" et en renforçant par des matériels de franchissement
les éléments d'accompagnement des groupements. Il assure l’aide au déploiement, notamment
en maîtrise de la violence.
6.6.BLINDEE- TRAIN
Pour le soutien des unités blindées, l'arme du train est concernée par trois fonctions:
- L'appui mouvement, assuré par les unités de circulation routière qui ont pour rôle de faciliter:
 l'écoulement des flux de toute nature et leur maîtrise par le commandement,
 L’engagement, la manœuvre des forces du premier échelon opératif et leur liberté de
mouvement.
- L'appui mobilité des blindés qui est la mission des porte-engins blindés afin d'accroître la
mobilité collective du groupement blindé lors de la mise en place ou le désengagement de
dispositifs.
- Les ravitaillements opérationnels, rôle des unités de transport qui mettent en œuvre la chaîne
de ravitaillement pour livrer et distribuer au groupement les ressources indispensables à leur
engagement et à l'entretien de leur autonomie.
6.7. BLINDEE- TRANSMISSION
Les groupements blindés sont les objectifs prioritaires des unités de guerre électronique adverses. Ils
doivent prendre les mesures de protection électronique (MPE) pour permettre l'emploi efficace du
spectre électromagnétique. Elles comprennent :

174
TACTIQUE GENERALE

- La sécurité électronique pour s'opposer aux mesures de recherche électromagnétique de


l'adversaire,
- La défense électronique pour parer les contre – mesures électroniques ennemies.
Au profit du groupement blindé, les unités de guerre électronique peuvent fournir :
- Du renseignement par leurs moyens légers et mobiles,
- Un appui brouillage.

7. COOPERATION AVEC L’INFANTERIE


7.1.INFANTERIE Ŕ ARTILLERIE
Le groupement peut bénéficier partiellement ou en totalité de l'appui d'un ou plusieurs régiments
d'Artillerie, et ce dans les deux domaines suivants :
- Acquisition du renseignement,
- Fourniture de feux massifs et puissants.

Les conditions de mise en œuvre de cet appui - artillerie en appui direct ou adaptée, artillerie en action d'ensemble -
sont définies par le commandant interarmes de la grande unité.Les feux ainsi fournis au profit du régiment, se
caractérisent par des tirs :
- De préparation,
- De protection {rapprochée ou éloignée),
- D'accompagnement,
De soutien (immédiat ou différé), dont les effets sur l'ennemi peuvent être :
- De destruction,
- De neutralisation ou aveuglement,
- De dislocation,
- D'interdiction,
- De harcèlement.

7.1.1. MODALITES DE LA COOPERATION:


Pour que l'appui de l'Artillerie puisse être obtenu dans les meilleures conditions, il est nécessaire que
:
- Le commandant du groupement d'infanterie soit, en permanence, au courant des possibilités
de l'artillerie,
- Les unités d'Artillerie suivent, dans les détails, la manœuvre en cours,
- L'acheminement des demandes de tir et de renseignement soit rapide.
Pour répondre à ces impératifs, des équipes spécialisées appartenant à l'Artillerie sont mises en
place auprès du régiment d'infanterie :
- Equipe de liaison (E.L.)
- Equipes d'observation (E.O.).
- Ces équipes sont regroupées au sein d'un détachement de liaison et d'observation (D.L.O.).

7.1.2. ROLE DES EQUIPES DE LIAISON ET D'OBSERVATION

7.1.2.1.Equipe de liaison (E.L)


Placée auprès du colonel commandant le groupement d'infanterie, cette équipe a pour mission :
- De le renseigner sur la situation et les possibilités de l'ART.,
- De tenir les formations d'artillerie au courant de la manœuvre et des besoins de l'infanterie
ainsi que de la situation ennemie,

175
TACTIQUE GENERALE

- De conseiller le commandant du groupement sur l'emploi des feux d'Artillerie en particulier,


par des propositions formulées au moment de la préparation de la manœuvre.
7.1.2.2.Equipes d'observation (E.O.)
Ces équipes, en nombre variable, sont placées en fonction des priorités définies par le commandant
du groupement appuyé, auprès du sous groupements, de compagnies (voire de sections opérant
isolément). Recherchant les meilleures possibilités d'observation, elles ne sont pas nécessairement
liées au commandant de ces unités mais restent en liaison étroite avec eux.
Les E.O. ont pour mission :
- De participer à la surveillance du champ de bataille et à la recherche des objectifs,
- D'exprimer et transmettre les demandes de tirs formulées par l'unité appuyée.
- De mettre en place les tirs et d'en coordonner les effets avec la manœuvre,
- De renseigner sur la situation amie et ennemie.

7.2.S.M.L. - ARTILLERIE
L'officier chef de la S.M.L. et l'officier de liaison d'Artillerie se trouvent tous deux auprès du
commandant du Régiment d'Infanterie. Travaillant en contact direct, ils peuvent, conseiller ce
dernier pour une bonne coordination des activités différentes à chacun d'eux (déplacement de
matériels, exécution des tirs), ils peuvent de même retransmettre les demandes de tir formulées par
les observateurs et qui ne peuvent être satisfaites par l'unité d'appartenance (par exemple un tir
demandé par un observateur de la S.M.L. et qui doit être effectué, compte tenu de la nature de
l'objectif, par l'Artillerie).
La S.M.L. utilise au maximum l'aide que peut lui apporter l'Artillerie (topographie, préparation des
tirs, risques de repérage par radars et contrebatterie).
8. INFANTERIE-BLINDES

Le régiment peut être renforcé de chars ou d'engins blindés sur roues.

8.1.PRINCIPES
- Les unités données en renforcement sont normalement employées groupées. Leur dissociation
jusqu'au niveau section ne saurait être qu’occasionnelle.
- Dans un souci de rendement, blindés et fantassins combattent avec leur propre procédés et à
leur rythme, sur des terrains qui leur sont, favorables et s’appuient mutuellement.
- A tous les niveaux d’adaptation, la liaison entre blindés et fantassins est indissociable avant
l'engagement comme en cours d'action,

8.2.COOPERATION DANS L'OFFENSIVE


La coopération infanterie –blindée est réalisée dans l’attaque.
Si l’attaque est menée par l’infanterie les blindées fournissent une base de feux puis un appui
immédiat.
Si l’attaque est menée par les blindés, l’infanterie s’engage en soutien, particulièrement pour
réduire les résistances isolées dépassées .après la conquête de l’objectif. Les blindés doivent êtres
relevés le plus rapidement possible par l’infanterie.
En raison de leur vulnérabilité aux armes antichars, les blindés sont amenés dans un terrain coupé
à combattre étroitement imbriqués dans les dispositifs de l’infanterie.
Ils peuvent également mener une action autonome qui concourt à la manœuvre d’ensemble.

8.3.COOPERATION DANS LA DEFENSIVE


Les blindées peuvent renforcer l’infanterie dans :
- Le coup d’arrêt
- Le recueil

176
TACTIQUE GENERALE

- Leur action préférentielle réside dans les contre-attaques destinée à:


- Détruire un ennemi ayant effectuée une percée,
- Faciliter la rupture de contact de l’infanterie.
- En règle générale, les blindées ne doivent jamais être employés d’une façon statique.

9. INFANTERIE - C.L.B.

La Cavalerie Légère Blindée, pour l’accomplissement de ses missions de renseignement et de


couverture, est fréquemment renforcée d’unités d’infanterie en générale motorisée.
Les principes énoncés précédemment s’appliquent sans restriction à ce cas particulier de
coopération interarmes, toutefois les caractéristiques propres à ce genre de combat, mené à un
rythme déplus, de grands espaces imposent le plus, des règles particulières.
Le commandant de la CLB (Cdt. du Régiment ou de Compagnie) doit notamment tenir compte des
délais indispensables à l'Infanterie pour se déplacer, s'installer sur le terrain, décrocher et changer de
mission.
Aussi ces unités sont-elles le plus souvent employées à des missions de défense temporaire d'une zone
de terrain favorable, d'une coupure ou de points de passage obligés,
- Recueil des unités CLB sur une ligne naturelle du terrain,
- Conquête de points clés, en avant des compagnies de reconnaissance.

10. INFANTERIE-GENIE

10.1. Généralités
Le régiment d'Infanterie peut bénéficier de l'appui d'éléments du Génie renforcés ou non de moyens
légers de franchissement ou d'organisation du terrain.
La mission de ces éléments est d'aménager le terrain en vue de favoriser la manœuvre amie et
d'entraver celle de l'adversaire.

10.2. PRINCIPES
La relative pauvreté en unités du Génie nécessite une économie rigoureuse et une grande souplesse
d'emploi de ces unités. !l en résulte que :
- L'appui Génie au régiment d'Infanterie n'est pas forcément effectué par une unité détachée à ce
régiment ;
- L'unité Génie détachée est en général conservée aux ordres du régiment d'infanterie
exceptionnellement aux ordres d'un sous-groupement et ne doit jamais être fractionnée en- dessous
de la section,
Dans le cas où les éléments du Génie restent aux ordres de l'échelon supérieur, le commandant de
l'unité Génie prend contact avec le commandant du régiment pour :
- Entrer dans son dispositif,
- Le renseigner sur le but tactique des missions qu'il doit exécuter à son profit.
Dans le cas où ses éléments du Génie sont détachés au régiment, le commandant de l'unité Génie :
- Conseille le commandant du régiment sur l'emploi du Génie,
- Commande les éléments du Génie dans l'exécution des missions reçues du commandant du
régiment.
L'unité du Génie qui exécute une mission dans le secteur du régiment qui assure sa sûreté immédiate,
mais ne peut pas assurer sa sûreté rapprochée si ce n'est au détriment de l'exécution de sa mission
technique. Elle doit donc toujours être comprise dans le dispositif de sûreté rapprochée du régiment,
sûreté à laquelle elle peut participer momentanément en abandonnant une partie ou la totalité de ses
missions techniques.

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TACTIQUE GENERALE

10.3. DANS L'OFFENSIVE


Pour appuyer l'action du régiment dans l'offensive, les principales missions du Génie sont :
- Des missions de communication :
Ouverture de passages dans une zone d'organisation défensive ennemie,
Aide au franchissement d'infiltration par la mise en œuvre des moyens reçus en
renforcement ;
- Des missions d'arrêt (obstacles),
- Des missions d'assaut (participation à la destruction d'ouvrages fortifiés avec utilisation de charges
et de lance-flammes).

10.4. DANS LA DEFENSIVE


Pour appuyer le régiment en défensive. Les unités du Génie peuvent recevoir :
- Des missions d'arrêt: En créant des obstacles à base de mines, d'abattis, de destructions de routes et
de ponté.
- Des missions de protection : En participant à l'aménagement de points du terrain sur lesquels le
commandant du régiment veut marquer son effort à l'aide d'engins (pelles mécaniques,
excavateurs...)
- Des missions de communication :
Pour faciliter les contre-attaques,
Pour assurer la circulation logistique.

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