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Formation chef d’agrès feux de forets


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Formation chef d’agrès feux de forets

SOMMAIRE

TECHNIQUES D’ETABLISSEMENT ET D’EXTINCTION

1. Chaine de commandement et le rôle du chef d’agrès Page 04


2. Règles de sécurité individuelle et collective Page 05
3. Manœuvres du CCF isolé Page 06
4. Marche générale des opérations appliquée au feu de forêt Page 06

5. Zone d’intervention Page 11

TACTIQUE DE LUTTE CONTRE LES FEUX DE FORETS


6. Choix du type d’attaque Page 17

7. Transmissions Page 18

8. Renseigner son autorité Page 22

GROUPE D’INTERVENTION FEUX DE FORETS


9. Manœuvres de l’agrès au sein du groupe d’intervention Page 27
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1. LA CHAINE DE COMMANDEMENT ET LE ROLE DU CHEF D’AGRES


Emploi FDF Grade minimum Formation Commandement opérationnel

Equipier Agent de secours


FDF1
Chef d’équipe Agent .S / S/OFF 1 binôme

Chef d’agrès S/OFF FDF2 Moyens inférieurs à 1 GIFF(groupe intervention


feux de forets)

Chef de groupe Lieutenant FDF3 Moyens inférieurs à 3 GIFF

Moyens équivalents à 3 GIFF ou plus.


Chef de colonne Capitaine FDF4 Un détachement constitué en colonne FDF. Un
secteur géographique ou fonctionnel.

Opérations nécessitant PS de site.


Chef de site Commandant FDF5
Un secteur géographique ou fonctionnel.

Le chef d’agrès feux de forêts commande l’équipage d’un CCF lors des manœuvres de lutte et
d’extinction et participe à la formation des personnels.
Il peut être amené à commander une opération engageant jusqu’à 3 CCF.
Il peut participer à la surveillance dissuasive dans le cadre des dispositifs préventifs.

Le rôle du chef d’agrès est défini comme suit :


A. Commandement du personnel d’un véhicule
- Reconnaissance et protection des lieux de l’intervention
- Animation et coordination des missions du personnel
- Sécurité du personnel
- Commander un sauvetage ou une mise en sécurité
- Sécuriser la zone d’intervention
- Participer à l’extinction d’un incendie
- Contrôle du reconditionnement du véhicule

B. Formation du personnel d’un véhicule.


- Evaluer le niveau opérationnel du personnel du véhicule (manœuvre de la garde)
- Maintien du niveau opérationnel du personnel du véhicule

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2. REGLES DE SECURITE INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES

2.1 Sécurité individuelle

La sécurité est un élément de base à tout agent de la protection civile dans le cadre de son
travail journalier mais elle est aussi un élément MAJEUR dans le cadre des opérations.

Une négligence dans l’application des règles de sécurité peut hélas amener
à "UN INCIDENT OU ACCIDENT MAJEUR".

Le respect des règles de base doit être le souci permanent du chef d’agrès.

2.1.1 Sécurité passive

La sécurité passive concerne la tenue du personnel ainsi que les équipements de sécurité
propre au véhicule. Le chef d’agrès doit avoir une parfaite connaissance de ces éléments,
pour cela il fait en sorte que son personnel soit toujours en tenue réglementaire (aussi bien
pendant le trajet que sur les lieux de l’intervention)
Il doit d’autre part avoir une parfaite connaissance des équipements de sécurité du véhicule.
Pour cela il s’assurera avec le conducteur de l’agrès, du parfait fonctionnement de ces
dispositifs dès la prise en compte du véhicule (motopompe auxiliaire, dispositif
d’autoprotection).

2.1.2 Sécurité dans la lutte

Pendant le trajet :

Choisir dans la mesure du possible les itinéraires peu encombrés car plus surs. Circuler à des
vitesses raisonnables "VOUS ETES A BORD D’UN POIDS LOURD ET NON UN
VEHICULE UTILITAIRE" respecter le code de la route !
Sur les pistes ou hors-pistes :

Dans les passages difficiles, faire descendre le personnel et guider le conducteur dans le
franchissement de celui-ci.
Pendant l’attaque :

S’assurer que l’ensemble du personnel est en tenue réglementaire, éviter la dispersion de


celui-ci, être sur de la permanence de l’eau (avoir au préalable repérer ou se réalimenter)
fermer l’ensemble des vitres du véhicule ainsi que les aérateurs, prévoir une éventuelle zone
de repli.

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2.2 -Sécurité collective

La sécurité collective concerne l’agrès intégré au sein d’un groupe toutefois le chef d’agrès
doit appliquer les consignes suivantes : ne pas quitter son groupe sauf sur ordre du chef de
groupe pour une mission bien précise (noyage d’un brut, reconnaissance, etc.…) respecter les
ordres donnés par celui-ci.

3 -MANOEUVRES DU CCF ISOLE

Séance pratique :

 Manœuvre d’alimentation
 Manœuvre de regroupement des personnels
 Manœuvre de repli
 Manœuvre d’autoprotection

4 -MARCHE GENERALE DES OPERATIONS

4.1 -Définition

C’est l’ensemble des actions décidées et coordonnées par le C.O.S., en vue de


l’extinction du feu de forêt. Sa réussite nécessite la réunion de trois phases :
- la reconnaissance,
- l’attaque,
- la surveillance,
De celles-ci dépend la réussite ou l’échec de l’extinction d’un feu de forêt.

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4.2 -La reconnaissance

C’est une phase déterminante pour la suite de l’opération.


“Bonne reconnaissance = Bonne opération”.
Un feu de forêt est un feu mobile et dangereux pour l’environnement et les secours. Son
évolution est fonction de plusieurs critères qui ne doivent pas être négligés :
- le terrain,
- la météo,
- l’action des secours.

La reconnaissance doit être rapide et doit permettre :


- d’analyser la situation immédiate (la zone, la végétation, les risques, le sinistre),
- de rechercher les premières dispositions et faire les choix prioritaires (renforts,
défense de points sensibles…).

Elle peut être accomplie de différentes manières :


- par l’information fournie par Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification
- à pied : accès non praticable aux engins, reconnaissance approfondie de la zone d’intervention,
- aérienne : avion de reconnaissance, hélicoptère, afin de donner des
renseignements complémentaires sur l’ensemble du sinistre au C.O.S.

Elle est à un instant donné forcément incomplète ; elle doit donc être permanente.
Elle sera faite en vue d’atteindre trois objectifs :

- sauver les personnes qui courent un danger par une mise en


sécurité, par un confinement ou par une évacuation si nécessaire,
- protéger les biens matériels,
- lutter contre l’évolution du sinistre.

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4.3 -L’attaque

C’est la phase la plus active dans l’intervention, son action passe par trois stades successifs :
1. Fixer le feu,
2. maîtriser le sinistre,
3. éteindre les points incandescents.

4.3.1 Fixer le feu


Cette première action a pour but d’arrêter la progression en portant l’effort des moyens
engagés en priorité sur les endroits les plus virulents tels qu’à l’avant du feu, aux lisières
sous le vent, aux lisières montantes, et ensuite sur l’ensemble du périmètre du feu.
Dans cette partie de l’action, la manœuvre est généralement incertaine car les moyens sont
encore insuffisants. Des fronts de feux secondaires sont souvent insuffisamment attaqués,
des risques de débordement subsistent à partir des flancs ou l’arrière du feu et peuvent
mettre en péril les sauveteurs.
Il peut arriver que la première action d’extinction de lisière échoue et que le dispositif soit
sauté. Le chef d’agrès doit prendre en compte toutes ces considérations dans le but de
pouvoir :
- conserver au dispositif une certaine mobilité et rapidité de déplacement (liberté
d’accès, établissement, etc…),
- prévoir des chemins de repli et une ligne de redéploiement en cas d’échec de l’opération en
cours, Fixer le feu est une action considérée comme accomplie quand la propagation du
sinistre est arrêtée ou réduite à l’état d’éventualité

4.3.2 Maîtriser le sinistre


Cette action permet de supprimer toute flamme sur les lisières du feu, et en réduire les
risques de propagation.
Bien que le feu soit fixé par l’arrêt de la tête, la situation incertaine et le renforcement du
dispositif doit se poursuivre en donnant la priorité aux flancs sous le vent et aux lisières
montantes.
Cette action s’achève lorsque celui-ci est circonscrit par un dispositif continu et qu’aucune
flamme ne subsiste sur les lisières.

4.3.3. Eteindre les points incandescents


Les nombreux points incandescents subsistants sur les lisières sont autant de reprises
potentielles qui existent sous l'effet du vent (changement de direction, renforcement) et
pendant les heures chaudes de la journée.
Les lisiéres doivent être traitées avec un maximum d'efficacité (noyée à l'eau et si possible
additionnée de mouillant), grattées à l'outil (râteaux riches) jusqu'à disparition de tous les
points chauds. Les souches et les fumerons seront traitées de la même manière.
Cette action est longue et fastidieuse, mais indispensable pour ne plus avoir de dangers
inhérent à l'incendie.

L'extinction est dite terminée lorsque l'ensemble des lisières a été traité et que
plus aucune matière en ignition n'y subsiste.
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4.4 -La Surveillance

Phase de l’opération indispensable pour s’assurer l’extinction complète du sinistre.


Elle nécessite des moyens fixes sur des points hauts et des moyens mobiles patrouillant
sur
la zone d’intervention afin de prévenir toute reprise du feu.

Elle peut s’étirer sur plusieurs jours suivant l’importance du sinistre.

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5 -ANALYSE Z.I.

5.1 -Synthèses des éléments étudiés


6.1.1. Eléments relatifs au terrain
Le chef d’agrès portera une attention particulière aux éléments qu’il aura définis comme
contrainte ou comme impératif.

6.1.2. Eléments relatifs au sinistre


Il s’agit de visualiser le sinistre
au moment de l’étude (schématisation du contour), puis d’évaluer en fonction de sa vitesse
moyenne les zones qu’il atteindra dans le temps.

6.1.3. Estimation de l’évolution


Il s’agit d’estimer l’évolution du sinistre en fonction de sa vitesse moyenne, des éléments
relatifs au terrain (accélération, point de passage…), et des actions déjà entreprises.

5.2 -Elaboration de l’idée de manœuvre


6.2.1. Manœuvre initiale
C’est la manœuvre qu’il pourra engager avec les moyens dont il dispose au moment de
l’étude. Elle se concrétisera par un mode d’action appliqué sur une zone à un moment donné.

6.2.2. Manœuvres futures


Ce sont les manœuvres qui pourront êtres engagés par les moyens en renforts. Elles
dépendront principalement du délai d’arrivée des moyens. Elles devront compléter la
manœuvre engagée si cette dernière s'est avérée efficace, ou bien être basées sur une idée
de manœuvre différente si la première manœuvre n’a pas été efficace.

6.2.3. Diffusion du compte-rendu


Le terrain étant connu, le sinistre évalué et une manœuvre engagée, le chef d’agrès doit
rendre compte de la situation. Il s’attachera à connaître la situation, l’évolution prévisible,
la manœuvre engagée (si défense de bien ou auto protection), la quantification des renforts

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5.3 -Les éléments à retenir au moment de la reconnaissance

La réaction immédiate
Le chef d’agrès aura toujours à l’esprit que la protection des personnes reste la priorité
absolue. Aussi est-il impératif lorsque le feu menace directement des personnes de réagir de
manière immédiate. Ce premier dispositif mis en place, le chef procédera à la reconnaissance
habituelle.

Vitesse de propagation des incendies


A titre indicatif la propagation des feux de forêts est qualifiée comme il suit :

Vitesse Propagation
Vitesse < 150 m/h. Lente
150 m/h. < Vitesse < 500 m/h. Moyenne
500 m/h. < Vitesse < 1 000 m/h. Rapide
Vitesse > 1 000 m/h. Très rapide

5.4. Détermination de la ZI

Il s’agit de déterminer le périmètre de la zone à étudier. Quelle que soit l’importance du


sinistre la zone comprendra obligatoirement le sinistre, sa zone environnante ainsi que les
points particuliers nécessaires à la bonne marche des opérations.

Marche à suivre
Dès que la localisation du point de départ du feu et l’orientation du vent sont connues, cela
permet de déterminer, en première approche, la zone concernée par l’évolution du sinistre. Il
reste à inclure dans l’étude les voies permettant l’accès à cette zone et les points
d’alimentation en eau.

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5.5 -Le relief

Le relief influe grandement l’axe et la vitesse de propagation du sinistre. Son étude (cƒ.
annexe 2 : le chevelu) doit permettre de déterminer l’orientation de pentes ainsi que les
zones de resserrement.

Eléments à étudier Influence sur le sinistre Conséquence sur l'étude


Les zones montantes Augmentation de la vitesse du feu. Zones et manœuvres sont délicates.

Les zones descendantes Diminution de la vitesse du feu. Zones où les manœuvres sont aisées.

Zone où le comportement du feu est


Perturbation de la vitesse du feu, et perturbation
Les zones accidentées difficile à prévoir et une manœuvre
de l'homogénéité du sinistre.
délicate à engager.

Zone dangereuse mais où une


Les cols Zone de passage privilégié pour le sinistre.
manœuvre peut être très efficace.

Perpendiculaires à l'axe de propagation, ils Lignes pouvant déterminer des


Les lignes de crêtes et
changent la vitesse du feu. secteurs où les modes d'action sont
les talwegs
Parallèles à l'axe, ils peuvent diviser le sinistre. différents.

A retenir

Plus la pente sera à fort pourcentage plus la vitesse du feu sera modifiée (accélération ou
ralentissement). Plus une zone sera resserrée plus la vitesse de passage du feu sera élevé et
plus la zone sera dangereuse pour la concrétisation d’une manœuvre.

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5.6 -La végétation

Principal combustible, la végétation va permettre au feu de se développer. Il s’agira de


déterminer les zones qui favoriseront le développement du sinistre et celle qui le
diminueront.

Eléments à étudier Influence sur le sinistre Conséquences sur l'étude


La hauteur de la végétation accroît la hauteur Elle rend les manœuvres offensives
Hauteur
des flammes et la virulence du feu. délicates à engager.
Elle rend les manœuvres offensives
Densité Elle accroît la force et la virulence du feu.
délicates à engager.
Elle rend les manœuvres offensives
Sécheresse Elle accroît la rapidité d'inflammabilité.
délicates à engager.

Discontinuité horizontale Elle perturbe la progression du feu. Elle facilite les manœuvres offensives.

Elle facilite les manœuvres offensives,


Discontinuité verticale Elle perturbe la propagation verticale du feu.
mais impose une grande attention.

Il impose une bonne alimentation en eau


Humus Il augmente le risque de reprise. et/ou un traitement des lisières par du
forestage.

A retenir

Plus la végétation est haute, dense, sèche et continue plus le feu sera violent et les
manœuvres défensives seront à privilégier. Plus la végétation est basse, éparse, verte et
discontinue moins le feu sera violent et les manœuvres offensives seront à privilégier. Plus
l’épaisseur d’humus ou de litières est importante plus l’extinction sera difficile à obtenir
l’alimentation en eau et le matériel de forestage seront à privilégier

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5.7 - La météorologie

Il s’agit de voir l’orientation générale du sinistre qui sera donnée par le vent et/ou par le
relief, ainsi que les capacités en renouvellement du comburant.

Eléments à étudier

Eléments à Influence sur le sinistre Conséquences sur l'étude


étudier
Un vent violent oriente vers des
Vitesse du vent Influe sur la vitesse du sinistre.
manœuvres défensives.
Irrégulière, la vitesse rend le feu
Impose une très grande attention pour
Régularité du vent plus difficile à prévoir et à
la sécurité de l'unité.
combattre.
Augmente l'inflammation ou la ré-
Ensoleillement
inflammation des végétaux et des Impose une plus grande surveillance
Sécheresse et
zones non totalement traitées des zones fixées et non éteintes.
chaleur
(reprises).
La nuit va permettre des actions
Conditions Le sinistre sera plus facile à traiter
impossibles à réaliser de jour, mais va
astronomiques la nuit.
réduire la mobilité des secours.

A retenir

Plus le vent sera violent, plus l’axe de propagation du sinistre sera influencé, plus le feu sera
rapide et plus les manœuvres défensives seront à privilégier. L’ensoleillement et la
sécheresse influeront directement sur le comportement de la végétation face au feu ainsi que
ses capacités à s’enflammer de nouveau.

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5.8 - L’occupation humaine

Il s’agit de recenser les hommes et les biens qui sont concernés par le sinistre ainsi que leur
réaction ou comportement.

Eléments à étudier

Eléments à étudier Influence sur le sinistre Conséquences sur l'étude

Mobilisent les moyens pour le secours à victime Action immédiate d'assistance et


Les sinistrés et empêchent toute action sur la propagation du d'organisation des soins et
sinistre. d'évacuation des blessés.

Mobilisent les moyens pour la protection des


Les sinistrables personnes et des biens, réduit les possibilités
Favorisent les manœuvres défensives.
immédiats d'action sur la propagation du sinistre.

Suivant la virulence du sinistre et la


Les sinistrables Imposent une réflexion sur leur mise en présence des forces de l'ordre,
potentiels futurs protection ou leur évacuation. l'organisation d'une évacuation peut
être proposée à l'autorité locale.
Explication de la situation et
implication des autorités dans les
Les autorités Mobilisent le chef pour des comptes-
décisions relevant de leurs
et les médias rendus.
compétences. Désignation d'un
correspondant pour les médias.

Peuvent nuire aux actions sur la


Les badauds Demande des forces de l'ordre.
propagation du sinistre.

A retenir

Le secours et la protection aux personnes primeront sur toute action, viendront ensuite la
protection des biens et enfin la protection de la forêt. Le chef d’agrès cherchera à assurer
respectivement ces impératifs. Néanmoins, il gardera toujours à l’esprit qu’une manœuvre
défensive visant à protéger des personnes et des biens n’a bien souvent que peu d’influence
sur la propagation du sinistre. Aussi devra-t-il privilégier, chaque fois que cela est possible
l’engagement d’une manœuvre visant à fixer le sinistre avant qu’il n’atteigne les personnes et
les biens à protéger.

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5.9 - Les équipements du terrain

Il s’agit de déterminer les zones d’appuis à partir desquelles une manœuvre peut être
engagée, de visualiser les accès permettant la circulation sur le site ainsi que les capacités
hydrauliques de la zone.

Eléments à étudier

Eléments à étudier Influence sur le sinistre Conséquences sur l'étude

Ils vont influencer la rapidité avec


Les accès à la zone laquelle les renforts vont pouvoir Détermination du point de transit.
être acheminés.

Détermination des points d'alimentation à


Plus les voies seront
utiliser dans les manœuvres et évaluation
Les accès sur la zone nombreuses, plus le dispositif
des besoins en véhicules de transport
sera maillé et facile à adapter.
d'eau.

Plus elles seront nombreuses, Détermination des zones sur lesquelles


Les zones pyrorésistantes
plus le dispositif sera maillé et les manœuvres vont pouvoir s'appuyer.
facile à adapter.

A retenir

Cette partie de l’étude doit permettre de déterminer la zone où peut être porté des attaques
ainsi que l’alimentation en eau le permettant. Elle devra également permettre au chef d’agrès
de prévoir l’engagement futur des renforts avec comme priorité la détermination du point
de transit.

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6 -CHOIX DU TYPE D’ATTAQUE

6.5 -L’attaque directe

C’est l’attaque dans son sens le plus actif. On mise sur la rapidité.
Elle est employée aussi longtemps que la méthode indirecte ne s’avère pas nécessaire et plus
avantageuse.

6.6 -Attaque de front

Consiste à casser la pointe et ensuite progresser sur les flancs. Possible si très peu de vent,
moyens en matériel et en eau suffisant.

6.7 -Attaque des flancs

D’abord dans la mesure du possible, rétrécir le front puis, ensuite éteindre les flancs de façon
à remonter sur la pointe du feu. Théoriquement la méthode idéale sous réserve d’un feu non
violent et ayant un front accessible, et sans danger pour le personnel.

6.8 -Attaque par percée de flancs

Après avoir réalisée une trouée dans un flanc, progresser dans le brûlé de façon à casser la
pointe par l’intérieur
Intéressante si le terrain le permet, car on travaille avec le vent dans le dos.
Dans toutes les configurations ne pas oublier que l’on travaille avec un ou deux engins, par
conséquent éviter un type d’attaque qui peut amener des risques pour le personnel et le
matériel. Demander des renforts n’est pas une honte.

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7 -LES TRANSMISSIONS

7.1 Importance des transmissions

Une opération de secours se déroule normalement si les critères de base sont respectés soit :
- une réaction immédiate efficace - intervention,
- une bonne analyse de la zone d’intervention,
- des messages radio brefs mais néanmoins complets.

C’est cette dernière remarque qui nous intéresse plus particulièrement, ceci nous amène à
indiquer également qu’un réseau radio efficace ne peut s’appliquer qu’à une opération
disposant d’une chaîne de commandement bien structurée.

7.2 -Les réseaux transmissions

Les réseaux les plus fréquemment utilisés en feux de forêts sont les réseaux tactiques. Ces
réseaux sont utilisés uniquement en mono fréquence. Chaque région dispose de canaux pré-
affectés pour les réseaux d’infrastructure et tactiques .

7.3 -Procédure

 Procédure simplifiée des messages courts


Certains messages systématiques qui ne peuvent prêter à confusion sont transmis sans
demande de parole. Ils sont appelés messages courts.

Messages types Cadres d'emploi


Signale l'arrivée d'origine sur les lieux de l'intervention objet de son déplacement.
Ici (origine) sur les lieux.

Ici (origine) disponible. Signale la disponibilité d'origine prête à effectuer une nouvelle mission.

Ici (origine) je prends le réseau. Signale l'arrivée d'origine sur le réseau.

Ici (origine) je quitte le réseau. Signale le départ d'origine du réseau.


Ici (origine) je passe sur le canal n°XXX Signale le changement de canal d'origine (doit être suivi par une prise de
réseau).

La réponse à ces messages est ORIGINE reçue. En l’absence de cette réponse, la station
ORIGINE doit alors contacter la station DESTINATAIRE avec un échange complet d’indicatifs
et passer ensuite son message court.

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 Terminologie

Essai des appareils et contrôle de la transmission.


Pour répondre à des questions concernant la force des émissions et la lisibilité
des communications, on utilise les termes de procédures suivants.

Terme de procédure Cadre d'emploi

Je demande la force et la lisibilité de mon émission.


Comment me recevez-vous ?

Réponse à la question précédente ; être suivi de


Je vous reçois l'expression indiquant la force du signal et la qualité
d'écoute.

Forte Audition forte.


Force du signal
Faible Audition faible.

Claire Excellente qualité de compréhension.


Qualité d'écoute
Brouillée Compréhension difficile.

Les termes seront combinés deux à deux pour exprimer la qualité de la liaison (exemple :
FORT et CLAIR).

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 Terme de procédure

Les termes de procédures sont des mots isolés ou des groupes de mots employés afin
d’accélérer le trafic.

Terme de procédure Cadre d'emploi

Utilisé dans le préambule de message.


ICI synonyme DE Sert à séparer l'indicatif destinataire de l'indicatif d'origine.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour inviter l'autre à prendre la
PARLEZ
parole.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour demander à l'autre de
REPETEZ
répéter mot pour mot le message et son préambule.
JE REPETE Utilisé pour signaler la répétition de tout ou partie du message.
Utilisée par la station émettrice pour une confirmation de la
COLLATIONNEZ communication, la station réceptrice doit répéter mot pour mot le
message et son préambule.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour demander à l'autre de
REPETEZ AVANT
répéter mot pour mot tout ce qui précède le mot indiqué.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour demander à l'autre de
REPETEZ DE … JUSQU'A …
répéter mot pour mot la partie du message indiquée.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour demander à l'autre de
REPETEZ APRES
répéter mot pour mot tout ce qui suit le mot indiqué.
Utilisé par l'un des interlocuteurs pour corriger une erreur de
JE CORRIGE
transmission.
Epellation phonétique du mot qui précède immédiatement le
J'EPELLE (MOTS)
terme «j’épelle » le mot doit être répété à la fin de l'épellation.
Décomposition du nombre qui précède immédiatement le
JE DECOMPOSE (NOMBRES)
terme "je décompose".
Signale une interruption dans la transmission d'un message,
ATTENDEZ
l'autre interlocuteur doit rester à l'écoute.
REÇU J'ai bien reçu votre dernière transmission.

TERMINE Utilisée pour signifier que la transmission est terminée.

SILENCE Cessez immédiatement toute transmission.


Vous pouvez reprendre le trafic normal.
SILENCE SUSPENDU
Le silence ne peut être suspendu que par l'autorité qui l'a ordonné.
PREND LE RESEAU Signale l'entrée d'une station sur le réseau.

QUITTE LE RESEAU Signale la sortie d'une station sur le réseau.

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 Alphabet phonétique

Son utilisation est rendue obligatoire pour épeler les noms propres, les groupes de lettres, les
mots importants pouvant prêter à une confusion contenue dans le texte d’un message, pour
donner avec précision l’orthographe d’un nom et d’un mot à un correspondant.
Les mots sont épelés :

De même que pour certains mots, il peut être utile de décomposer les nombres, on
emploie les décompositions suivantes.
Les nombres sont décomposés :

Chiffre Décomposition
s
0 Zéro
1 Un Un tout seul
2 Deux Un et un
3 Trois Deux et un
4 Quatre Deux fois deux
5 Cinq Trois et deux
6 Six Deux fois trois

7 Sept Quatre et trois

8 Huit Deux fois quatre

9 Neuf Cinq et quatre

L’utilisation de ces termes devra être précédée de "J’EPELLE" pour les lettres et de "JE
DECOMPOSE" pour les chiffres.

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8 -RENSEIGNER SON AUTORITE (LE COMPTE-RENDU D’UNE


SITUATION OPERATIONNELLE)

8.1 GENERALITES

Le chef d’agrès du CCF, premier COS sur un feu naissant, a un rôle très important à jouer
pour le bon déroulement de l’opération. Outre les actions qu’il va mener dans les premières
minutes, la qualité de ses comptes rendus à l’autorité supérieure ( CTA) va conditionner la
montée en puissance ou non des moyens.

8.2 LE COMPTE RENDU TYPE

Les messages seront obligatoirement transmis au , CTA, par liaison radio, suivant un compte-
rendu type conventionnel, qui va lui permettre de ne rien oublier :
Je suis : indicatif et position,
Je vois : la zone d’intervention, le sinistre,
Je fais : les actions engagées,
Je prévois : évolution du sinistre à T + 30,
Je demande : renforts.

En fonction du moment et de la situation, le message comprendra tout ou partie des


éléments. On peut distinguer cinq moments caractéristiques :
à l’approche du sinistre, à l’arrivée sur les lieux, après reconnaissance, à chaque changement de
situation, à la fin de l’intervention.

8.3 LES CINQ MOMENTS POUR RENDRE COMPTE

8.3.1 A l’approche du sinistre

Tout renseignement complémentaire, durant le transit du premier CCF, permet au CTA


d’anticiper sur la gestion des renforts. Il est donc indispensable que le chef d’agrès, dès
l’approche du feu, fasse un premier point de la situation.
Je suis : Indicatif radio, Position par rapport au feu (géographique et délai de route avant arrivée).
Je vois : Fumées (panache, couleur, violence), difficultés d’accès éventuelles.
Je demande : Demande de renforts (moyens à exprimer,).

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 Exemple 1
Je suis :" CCF XXX, actuellement en transit sur le départ de feu en FORET KOLLA , à
environ 5 mn du lieu indiqué".
Je vois :"Actuellement aucune fumée suspecte, terminé".
Je fais : "Je poursuis ma route sur les lieux indiqués".

 Exemple 2
Je suis :"CCF YYY, en transit sur le départ de feu en FORET TAIFOUR, à environ 5
mn. du lieu indiqué"
Je vois :"J’aperçois un gros panache de fumée noire en plein massif. Apparemment feu
de forêt de grosse importance".
Je demande :"Je demande renforts , terminé".

8.3.2 Arrivée sur les lieux

Arrivé sur les lieux, le chef d’agrès du CCF doit transmettre rapidement un "message
flash" au CTA afin de décrire la situation réelle.
Je suis : Indicatif + position, confirmation de l’adresse.
Je vois : Importance et violence, propagation.
Je fais : Reconnaissance.
Je demande : Confirmation ou annulation des renforts.

 Exemple 1
Je suis : "CCF YYY, arrivé sur les lieux en FORET TAIFOUR".
Je vois : "Je suis en présence d’un feu d’herbes sèches d’environ 100 m2, aucun risque
de propagation".
Je fais : "Je procède à l’extinction".
Je demande : "Secours suffisants, terminé".

 Exemple 2
Je suis : "CCF XXX, arrivée sur les lieux en FORET KOLLA".
Je vois : "Je confirme qu’il s’agit d’un important feu de forêts d’environ 5000 m² avec
propagation rapide".
Je fais : "Je poursuis la reconnaissance".
Je demande : "Je confirme la demande de renforts, terminé"

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8.3.3 Après reconnaissance

Après reconnaissance (analyse de la zone d’intervention et du sinistre), le chef d’agrès du


C.C.F. doit transmettre au C.T .A un message de situation plus complet sur le sinistre, les
actions menées ou à mener, et sa demande de renfort (qualité et quantité) s'il est en mesure
de l’évaluer.
Je suis : Indicatif radio et position par rapport au feu (flanc, tête ou queue).
Je vois : Superficie en feu, type de végétation, météo (vent : force et direction), virulence et
axe de propagation, surface menacée, points sensibles, accessibilités.
Je fais : Actions menées (réactions immédiates).
Je prévois : Évolution du sinistre à T + 30.
Je demande : Qualité et quantité des renforts terrestres (nombre de groupe, porteurs d’eau,
gendarmerie…) ; Confirmation ou annulation des moyens aériens (non quantifiés).

8.3.3.1Exemple 1
Je suis : CCF YYY.
Je vois : "Feu éteint".
Je prévois : "Durée d’intervention de 10 minutes"
Je fais : "Procédons au noyage".
Je demande : "Néant, terminé".

8.3.3.2Exemple 2
Je suis : " CCF YYY".
Je vois : "Actuellement 1 ha de jeunes pins brûlés, il s’agit d’un feu montant extrêmement
virulent attisé par un vent violent du nord. Plus de 400 ha menacés, une habitation
menacée, aucun accès sur le flanc gauche et tête de feu".
Je prévois : "Je pense que, dans 30 mn. le feu atteindra la ligne de crête".
Je fais : " J’effectue la protection de l’habitation menacée".
Je demande : "Je demande l’officier de garde".

8.3.4 A chaque changement de situation

Il est important d’informer le CTA de tout changement de situation :


- accidents ou incidents
- arrivée de moyens en renfort ,
- évolution du sinistre.
Le message de situation comprendra les différents éléments étudiés précédemment.

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8.3.5 En fin d’intervention

Le chef d’agrès du C.C.F. ne sera amené à émettre ce type de message au CTA., que lorsqu’il
garde le commandement de l’opération jusqu’à son terme. Dans ce cas, le message doit
préciser :
- la surface de végétation brûlée,
- le type de végétation brûlée,
- l’origine éventuelle du feu,
- la disponibilité des engins et personnels.

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9 -MANŒUVRES DE L’AGRES AU SEIN DU GROUPE D’INTERVENTION

Deux possibilités de constitution.

Groupe constitué
Les consignes précédentes sont applicables.
Il se place sous les ordres directs du chef du GI.
Le chef d’agrès se renseigne sur la nature de l’intervention auprès du chef du GI.
(lieu, coordonnées, itinéraires, etc.…).
Il vérifie et affiche la fréquence radio attribuée, enfin il essaie la radio.

Groupe constitué à un point déterminé ou sur les lieux du sinistre (PC feu)
Le chef d’agrès aura la même conduite à tenir que pour les départs isolés jusqu’au point de
transit ou au PC feu.

Pendant le trajet

Groupe constitué à un point déterminé ou sur les lieux du


sinistre (P.C. feu)
Le chef d’agrès aura la même conduite à tenir que pour les départs isolés jusqu’au PC ou au
point de transit.
Groupe constitué
Il veille la radio.
Fait conserver la distance de 50 m. avec l’engin qui le précède.
En cas d’incident empêchant l’un des engins de poursuivre sa route, les autres éléments du
groupe continuent à attendre.

Dans tous les cas


A l’arrivée du feu
Il attend les directives du chef du GI.

Pendant l’intervention
Il reste calme.
Il procède à une reconnaissance primaire avec le chef du G.I.
Si un point d’attaque est désigné par le chef du G.I., il participe et veille à la bonne exécution
de la manœuvre.
Il reste en contact radio permanent avec le chef du G.I. (fréquence tactique).
Il signale au chef du G.I. tout changement du dispositif initial ainsi que tout incident ou
accident. Il veille en permanence à la tenue et à la protection du personnel.
Le chef d’agrès fait conserver dans la tonne des C.C.F. une réserve d’eau de sécurité.

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Avant le départ du lieu d’intervention

Le chef d’agrès prend les dispositions de départ concernant son


véhicule (Inventaire du matériel, plein de la tonne, etc.…).
Il rend compte au chef du G.I. de toute anomalie ou incident (perte de matériels,
problème mécanique, etc.…).
Il ne quitte les lieux de l’intervention, que sur l’ordre du chef du G.I.

Après l’intervention : retour au centre


Il prend les dispositions nécessaires pour la remise en état de l’engin

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