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LE BATAILLON DE CHARS ET LE BATAILLON BLINDE

S'engageant toujours dans un cadre interarmes, les unités de la fonction blindée, riches
en moyens de communication et d'observation, possèdent et combinent en permanence
puissance de feu, mobilité et protection.

Ces capacités leur permettent de changer rapidement d'attitude, de rythme et de


direction. Par la maîtrise en temps réel de l'information opérationnelle, elles les rendent
aptes, dans le cadre de missions de contrôle du milieu comme de destruction ou de
conquête d'objectifs décisifs, à recueillir le renseignement de tout niveau et à s'engager
par tout temps, après une éventuelle projection, pour dissuader, contraindre, prendre
l'ascendant sur l'adversaire, si besoin le détruire ou exploiter le succès.

1. GENERALITES SUR LE COMBAT DES BLINDES

11. Finalité de la fonction blindée

Appartenant à la fonction opérationnelle « combat de contact », les chars et engins


blindés sont conçus pour le COMBAT EMBARQUE. Par les capacités de ses matériels
et les aptitudes de ses unités, la fonction blindée est une arme de décision, que ce soit
dans le mode opératoire de coercition de forces ou dans celui de maîtrise de l’espace
terrestre.

12. Cinq capacités fondamentales

Chaque char ou engin blindé détient à des degrés divers cinq capacités :
            MOBILITE : agile, disposant en propre d’une grande autonomie (de 500 à 1000
km), le char ou l’engin blindé n’est pas lié aux axes même s’il utilise ces derniers de
manière préférentielle. Cette mobilité est encore accrue par les systèmes d’aide à la
navigation et de renseignement sur le terrain. Il peut donc couvrir du terrain et effectuer
des déplacements de grande amplitude dans des délais réduits et avec de faibles
préavis.

     PUISSANCE DE FEU : le char ou l’engin blindé dispose d’un armement complet
jumelé à une conduite de tir et à des équipements optroniques performants qui lui
procurent puissance, précision et souplesse. Les mitrailleuses légères ou lourdes, les
canons mitrailleurs et enfin le canon permettent à l’équipage de délivrer dans des délais
très courts (moins de 10 secondes) de jour et de nuit des feux directs, adaptés à un
objectif préalablement identifié puis observé en permanence par un œil humain, sans
entraîner pour autant d’importants dommages collatéraux. Pour le LECLERC, la faculté
d’observer puis de tirer en roulant jusqu’à une distance de 3000m optimise encore cette
capacité de tir.

     COMMUNICATION : l’équipage, dont tous les membres sont à l'écoute du réseau,
peut transmettre ou recevoir instantanément informations ou ordres et réagir sans délai,
tout le personnel bénéficiant de la même information au même moment. La
transmission de données, en cours de développement, optimisera cette capacité en
donnant aux équipages la possibilité d’être abonnés à des systèmes d’information qu’ils
pourront alimenter aussi bien que consulter immédiatement.

     PROTECTION : le char ou l’engin blindé procure à une équipe de trois ou quatre
hommes une protection, variable selon les matériels, contre les tirs des armes légères
ou lourdes, les effets de l’artillerie et des agents chimiques. Cette protection s’applique
également à tous les systèmes, souvent fragiles et coûteux, emportés par le blindé.

     VISION TOUT TEMPS : le char ou l’engin blindé est équipé de moyens techniques
tels que les viseurs panoramiques à fort grossissement, les caméras thermiques et les
intensificateurs de lumière.

13. Trois aptitudes communes


Ces capacités du matériel, fédérées par un système de commandement et une
organisation, confèrent aux unités blindées trois aptitudes générales :

                 le RENSEIGNEMENT : Cette aptitude au renseignement repose à la fois sur les


capacités techniques (observation et communication) et sur les compétences des
hommes (intelligence de situation). Elle rend toute unité blindée apte au renseignement,
même si certaines d’entre elles ont une spécialisation plus prononcée.

                 l’AMPLITUDE et la RAPIDITE de la manœuvre : capable de s’engager dans de


brefs délais à des distances variables et sur de vastes zones, de jour et de nuit,
alternant dispersion et concentration de leurs moyens, les unités de la fonction blindée
mènent un combat mobile et omnidirectionnel. Elles combinent en permanence le feu
qui peut détruire et le mouvement qui surprend, déborde et déstabilise. Elles établissent
brutalement un rapport de forces favorable aux points faibles du dispositif adverse et
exploitent immédiatement l’avantage acquis. Elles sont aussi un instrument privilégié
pour contrer une menace inopinée. Leurs équipements et leurs modes d’action
permettent en effet de combattre à front discontinu ou renversé, de porter des coups
sur les flancs ou dans la profondeur de l’adversaire, tout en esquivant la riposte de ce
dernier. Combinant vitesse et utilisation des espaces, les unités de la fonction blindée
demeurent par excellence l’outil de la manœuvre.

                 la REACTIVITE : présente sur les lieux de l’action, à vue directe de ses
objectifs, toute unité blindée est à même de changer immédiatement d’attitude ou de
dispositif pour s’adapter aux différentes évolutions de situation.

14. Aptitudes particulières

a) la couverture du terrain : observant sur de grandes distances à l’arrêt mais aussi


en mouvement (avec la mise en service des nouveaux engins), se déplaçant
rapidement sur et en dehors des axes tout en conservant des liaisons fiables, les unités
blindées surveillent, protègent et contrôlent de vastes espaces par la combinaison de
dispositifs fixes et mobiles. Elles sont aidées en cela par leur capacité à durer sur zone
et par la richesse de leur encadrement (un cadre dans chaque blindé). Une unité
d’éclairage agit dans une zone pouvant atteindre 20 km de large sur 40 de profondeur ;
un escadron blindé contrôle une zone de 400km². De ce fait, ces unités satisfont aux
principes de l’économie des forces et de la liberté d’action en parcourant ou en
occupant temporairement les intervalles, afin de renseigner puis intervenir. Elles
assurent une présence pour rassurer et dissuader, elles surveillent sur de larges fronts
en avant, sur les flancs et sur les zones arrières pour déceler les menaces, et elles
interviennent pour s’y opposer et gagner le cas échéant les délais nécessaires à la
riposte. Les unités blindées, en coopération avec les autres armes, en particulier
l'infanterie, permettent d’assurer la couverture permanente du terrain à une période où
l’importance des zones et la faiblesse des effectifs ne permettront que très
exceptionnellement une occupation complète.

b) la maîtrise de la puissance : les unités blindées disposent d’une gamme variée de


moyens. Protégés, les équipages peuvent en fonction de leur matériel de dotation,
accepter un certain niveau d’agression avant de réagir. De plus, ils disposent de toute
une gamme d’armement qui autorise une riposte graduée. Il est en outre possible de
retenir, si nécessaire, le déclenchement des feux jusqu’aux ultimes instants. Les blindés
permettent aussi bien la démonstration de force par le biais de déploiements
ostensibles, la dissuasion par l’adoption d'attitudes offensives, que la neutralisation ou
la destruction par un usage sélectif des armes. Cette gradation dans l’usage de la force
concourt à la liberté d’action des unités engagées, en particulier lorsque l'attitude de la
population est une contrainte majeure.

c) la destruction : si les unités blindées savent moduler leur puissance, il n’en


demeure pas moins que leurs matériels et leurs modes d’action ont pour objectif ultime
la destruction de l’adversaire, si cela s'avère nécessaire. Capables d'agir dans des
milieux hostiles, se regroupant dans les délais les plus brefs, elles bousculent et
détruisent l’adversaire par la densité momentanée des moyens et la concentration
brutale des tirs. Les unités blindées, en particulier celles dotées de chars de bataille,
sont aptes à détruire tout objectif terrestre protégé et mobile dans la frange des
contacts et dans la profondeur.

d) l’action dans la profondeur : aptes, en mettant les personnels à l’abri et en


disposant d’une autonomie suffisante, à amener rapidement un armement puissant
dans la profondeur adverse, les unités blindées permettent de transformer un avantage
ponctuel en un succès décisif. Arrachant l’initiative à l’adversaire par une irruption
brutale et profonde dans son dispositif, elles participent à la désorganisation des
systèmes de commandement et de soutien par la destruction ou la saisie de centres
déterminants. Dès lors, privées de commandement, d’appui et de ravitaillement, les
forces adverses déjà engagées deviennent à court terme incapables de poursuivre un
combat coordonné. Engagées dans l’ urgence, souvent prises de vitesse par l’évolution
d’une situation qu’elles connaissent mal, les réserves adverses sont interceptées, puis
rapidement neutralisées.
15. Spécificités

Détenues par toutes les unités blindées, ces aptitudes sont donc immédiatement
exploitables dans le cadre d’un engagement interarmes et définissent un style d'action
tourné vers le mouvement. Elles ne sont toutefois pas les seules, car à ce
dénominateur commun s’ajoutent des aptitudes particulières qui dépendent des
matériels servis ou d’une spécialisation plus ou moins marquée.

La fonction blindée développe des spécificités assumées par des unités particulières :
amphibie, actions aéroportées, assaut par air, zones montagneuses. Mais c’est surtout
les matériels qui fondent les particularismes autour de trois capacités déjà énoncées :
mobilité, puissance de feu et protection.

LECLERC AMX30B2 AMX10RC ERC90


Masse en ordre de combat 55 t 37 t 16 t 8t
Puissance spécifique 28ch/t 18ch/t 16ch/t 17ch/t
Vitesse sur route 71 km/h 65 km/h 85 km/h 100 km/h
Vitesse tout terrain 50 km/h 30 km/h - -
Accélération 5,5 s 15 s - -
Autonomie 650 km 450 km 800 km 730 km
Protection balistique Blindage composite Blindage acier Plaques laminées Plaques soudées
modulaire homogène soudées
Alliage léger
(+BRENNUS)
Dimensions (LxlxH) 9,9x3,3x2,5 9,5x3,1x2,9 9,1x2,6x2,9 7,7x2,5x2,25
Vitesse initiale munition 1800m/s 1500m/s 1100m/s 1325m/s
Nombre de coups à bord 40 47 38 20
Canon 120 mm 105 mm 105 mm 90 mm
Conduite de tir Automatique COTAC COTAC -
numérique
OBJ : Engin Blindé O.C.C. Arr. 4000 m. 2500 m. 2000 m. 1800 m.

O.FL. Mvt. 3000 m. 2500 m.


OBJ : Bunker, infanterie Obus O.E.C.C. 2200 m. 2000 m. 1800 m.
enterrée, engin non blindé

Explosif
OBJ : Infanterie en C 20 7,62
lisière ou à découvert, 12,7
camions 4000M
1200 m. 600 m. 600 m.
Aveuglement Obus 2200 m. 2000 m. 1800 m.
observatoire

Fum

16. Limites et contraintes

Le combat des blindés ne peut se concevoir que dans un cadre interarmes pour
compenser leurs limites et vulnérabilités. Il est nécessaire de souligner que les unités
blindées perdent de leur efficacité dès lors qu'elles ne peuvent combiner et exploiter
l'ensemble de leurs aptitudes. Leur rendement diminue et, passé un certain seuil, une
"usure" est à craindre.

Des limitations dans l’emploi apparaissent particulièrement dans les TERRAINS TRES
COMPARTIMENTES ET COUPES tels que les zones boisées et les zones d’habitats
resserrés. C’est aussi le cas lorsque des formations blindées se voient confier, sans
concours extérieur, la réalisation de l’acte essentiel de la manœuvre dans un
engagement qui vise à percer ou à détruire un dispositif adverse préalablement
organisé et valorisé en vue d’actions défensives. L'usure des forces blindées sera alors
sans commune mesure avec les résultats obtenus, les rendant partiellement
inopérantes pour la phase suivante. Leur emploi en soutien d’autres unités dans
l’exécution de ce type de manœuvre demeure par contre indispensable.

Les DISPOSITIFS RESSERRES OU SANS PROFONDEUR ne permettent pas non


plus à l’arme blindée de tirer parti de ses aptitudes. Ils réduisent ses possibilités de
manœuvre et augmentent sa vulnérabilité en la soumettant aux coups de l’adversaire
avant même le début de l’engagement. En effet, toute concentration durable de moyens
statiques ou peu manœuvriers s’expose à être repérée et à voir converger vers elle les
feux de toutes les armes de destruction sans pour autant espérer surprendre
l’adversaire.

La MENACE AERIENNE des avions d'appui et hélicoptères armés peut leur interdire
toute manœuvre d'envergure, si elle n'était pas contrée. Elle peut les user avant même
qu’elles soient engagées. Les cellules d’accompagnement dont elles disposent
organiquement ne sont pas suffisantes.
LE SOUTIEN LOGISTIQUE : l’emploi de formations blindées exige que la fonction
logistique soit intégrée à la manœuvre. La liberté d’action de ces unités en dépend. La
logistique est à l’origine même de la notion de permanence et de durée dans l’action. Il
est inutile et illusoire de demander des effets à réaliser aux unités blindées , si on ne
leur a pas accordé au préalable les ravitaillements et les délais d’entretien imposés par
les matériels. Cette prise en considération des exigences logistiques se traduit par des
délais incompressibles lors des opérations de ravitaillement ou de remise en condition
et par un alourdissement notable du poids et du volume des unités de soutien : en
hommes, en outillage et en pièces de rechange. Toute manœuvre blindée - mécanisée
a un coût logistique particulier qu'il convient donc d'appréhender au plus juste.

LA PRISE EN COMPTE DES CARACTERISTIQUES DES AUTRES ARMES : le


combat des unités blindées n’est que l’un des éléments du combat interarmes.
L’engagement des autres armes avec la fonction blindée est nécessaire pour permettre
d’atteindre une efficacité tactique maximale. Toutefois, chaque arme possédant ses
propres limites, le chef interarmes devra les intégrer pour définir le style de l'action d'un
groupement tactique interarmes à dominante blindée. En particulier, dans la période
actuelle où les matériels sont de générations différentes, il devra choisir un mode
d'action qui rend compatible le rythme soutenu de l'action des blindés avec les
capacités des armes d'appui.

2. LES PRINCIPES D'EMPLOI DES UNITES BLINDEES

21. les rôles généraux des unités de la fonction blindée.

Bénéficiant des capacités de ses matériels et tirant parti des aptitudes de ses unités, la
fonction blindée contribue à l’action des forces terrestres en assurant trois rôles
majeurs :

     Fournir une part importante du renseignement d’origine humaine, en


particulier du renseignement d’attitude.
Seul l’homme est capable d’interpréter un fait brut pour en faire l’élément de la décision.
Les unités de la fonction blindée, en mettant à la disposition de la recherche d'origine
humaine leurs capacités techniques et leurs aptitudes tactiques, participent donc au
système de renseignement terrestre aux niveaux :

· opératif avec l’engagement de modules blindés dédiés au renseignement,

· tactique avec l’action d’unités d'éclairage et d'investigation ou de tout autre unité


blindée pour l'acquisition du renseignement de contact.

D'une manière générale, qu'elles soient spécialisées ou non, les unités blindées doivent
:

- assurer la permanence de la recherche en avant des troupes, sur leurs flancs, dans
les intervalles ou encore sur les arrières.

- renseigner par le feu, c'est à dire évaluer les intentions réelles de l’ adversaire en le
forçant à combattre, et déjouer les opérations de déception.

Dans un contexte de crise, face à une situation confuse et mal connue, elles peuvent
renseigner sur l’ambiance, notamment l'attitude de la population, ainsi que sur le milieu
et la situation des différents acteurs sur le terrain. Elles sont aussi susceptibles
d’exécuter immédiatement des actions préliminaires destinées à faciliter la mise en
place et à préparer l’engagement d’unités plus importantes.

     participer au contrôle permanent et continu du milieu sur de vastes espaces.


Aptes aux changements rapides d’attitude et de posture, capables de s’engager
rapidement à des distances variables de jour et de nuit en délivrant des feux précis et
modulables, les formations blindées, dont l'emploi est à doser en fonction du milieu,
fournissent en permanence du renseignement de combat ou de contact sur de vastes
étendues, - elles garantissent la liberté de circulation, permettent une présence sur
toute la zone d’engagement, et elles sont susceptibles d’intervenir rapidement et
puissamment au profit d’une unité ou sur un point ou une zone.

     Participer à l’emport de la décision, par la concentration soudaine de moyens


puissants et manœuvriers, en allant si nécessaire jusqu’à la destruction de l’adversaire.
Leur souplesse d'emploi et la variété des actions dont elles sont capables font des
unités blindées un outil concourant de manière déterminante à l'obtention de la décision
à moindre coût :

- elles sont capables de rompre l’équilibre du dispositif adverse par la concentration


soudaine de leurs moyens,

- elles accentuent le déséquilibre de l’adversaire en faisant irruption dans la profondeur


de son dispositif,

- elles participent à la mission de contre renseignement en localisant et en neutralisant


certains des moyens de renseignement adverses,

- elles interdisent à l'ennemi toute possibilité de rétablissement par une participation à la


destruction des systèmes logistiques et de commandement,

- elles brisent si nécessaire les actions de force adverse et reprennent l’ initiative en les
interceptant ou en les devançant,

- elles peuvent conduire l'adversaire à renoncer à ses intentions par le signal fort que
constitue leur seule présence.

Lorsque la surprise, la puissance et la vitesse d'exécution sont les facteurs clés de la


décision, les unités de la fonction blindée ont un rôle prépondérant.

22. Adéquation du bataillon blindé aux missions interarmes

Conformément aux capacités, aux aptitudes et aux rôles développés précédemment,


les unités blindées, en coopération avec les autres armes, peuvent remplir un très large
éventail de missions. Selon la situation et les objectifs poursuivis, elles tiendront un rôle
prépondérant, significatif ou limité dans l'exécution de la manœuvre interarmes. Cette
classification permet de définir le rôle des unités blindées en fonction de l'effet tactique
recherché.

221. le BATBLIND tient un rôle prépondérant


Le chef interarmes pourra employer les unités blindées dans des missions parfaitement
adaptées à leurs capacités, aptitudes et rôles ; les unités blindées déterminent le
rythme et le style de l'action. Il leur revient notamment de tenir un rôle important dans
les actions offensives fondées sur le mouvement, la profondeur et/ou la surprise.

Agissant en avant et/ou sur les flancs de la grande unité, elles recherchent le
renseignement par le feu et l'observation et elles mènent des actions de contre
reconnaissance. Elles utilisent au maximum leur mobilité pour déborder ou contourner,
puis pour exploiter à travers les points faibles et les intervalles du dispositif adverse.

     coercition de force

Posture offensive Posture défensive


-         marcher à l'ennemi -         jalonner

-         reconnaître offensivement -         interdire

-         attaquer -         freiner

-         effectuer un raid -         contre attaquer

-         exploiter

-         s'emparer d'une zone

     maîtrise de la violence

-         participer au contrôle d’une zone (intervention, renseignement)

-         sauvegarder

222. le BATBLIND tient un rôle significatif


Le chef interarmes pourra employer les unités blindées dans des missions qui
n'exploitent pas toutes les capacités des unités blindées. Celles-ci peuvent se voir
confier l'action principale mais elles doivent s'adapter au rythme et au style de l'action.
En particulier, quand le terrain ou le dispositif ennemi imposent que l'infanterie soit
l'acteur principal, l'unité de la fonction blindée aura un rôle significatif pour lui apporter
des feux puissants, précis et préserver sa liberté d'action. Elle exploitera ensuite toutes
les brèches créées pour attaquer vers les centres vitaux et désorganiser dans la
profondeur.

coercition de force maîtrise de la violence


-         fixer -         contrôler un point, un axe …

-         appuyer -         escorter

-         couvrir -         surveiller

-         soutenir

-         participer à une manœuvre de


rupture.

223. le BATBLIND tient un rôle limité

Le chef interarmes pourra employer les unités blindées dans des missions peu
adaptées à leurs aptitudes et à leurs capacités.

coercition de force maîtrise de la violence


-         surveiller en statique -         assurer la sûreté rapprochée

-         tenir -         assurer la sécurité de points


sensibles
-         réduire une résistance

L’engagement d’unités blindées dans les milieux cloisonnés aussi particuliers que la
zone urbanisée, la forêt, la moyenne montagne, et ce quel que soit le type de conflit,
n’est pas un phénomène marginal dans le déroulement des opérations. Il peut même
devenir systématique en dépit des limites et contraintes sévères qu’il suppose. La
complexité et la diversité du milieu impose alors d’emblée le caractère interarmes dans
l’engagement, les unités blindées étant appelées à jouer un rôle adapté à leurs
aptitudes.

Il leur revient de tenir un rôle important dans les actions offensives fondées sur le
mouvement, la profondeur et/ou la surprise. Agissant en avant et/ou sur les flancs de la
grande unité, elles recherchent le renseignement par le feu et l'observation et elles
mènent des actions de contre reconnaissance. Elles utilisent au maximum leur mobilité
pour déborder ou contourner, puis pour exploiter à travers les points faibles et les
intervalles du dispositif adverse. Quand le terrain ou le dispositif ennemi imposent que
l'infanterie soit l'acteur principal, l'unité de la fonction blindée aura un rôle significatif
pour lui apporter des feux puissants, précis et préserver sa liberté d'action. Elle
exploitera ensuite toutes les brèches créées pour attaquer vers les centres vitaux et
désorganiser dans la profondeur.

Dans la défensive , l'unité blindée sera engagée en préliminaire de l'action de la grande


unité en contre reconnaissance et pour retarder la progression adverse. Dans les
phases de défense mobile elles sera chargée d'attaquer, parmi les unités ennemies,
celle susceptible d'emporter la décision. L'unité de la fonction blindée, dans le cadre de
la maîtrise de la violence , peut avoir un rôle important pour contrôler une vaste zone,
pour dissuader ou dans le cadre de missions de sauvegarde.

Cependant, dans ce cadre comme dans celui de la coercition de forces, un trop grand
éparpillement des unités blindées ôte à l'ensemble interarmes ce qui concourt à l'effet
de choc grâce au rythme de la manœuvre et à la concentration des feux. Pour cette
raison, le peloton blindé ne peut être, que très exceptionnellement, dissocié.

3. LE GROUPEMENT A DOMINANTE BLINDEE

Les 14 régiments de la fonction combat embarqué se répartissent en régiments de


chars et régiments blindés, subordonnés fonctionnellement aux différentes brigades
interarmes.

     1ère brigade mécanisée : RC80 501ème-503ème chars de combat (MOURMELON)


     3ème brigade mécanisée : RC80 1er-11ème cuirassiers (CARPIAGNE)
     2ème brigade blindée : RC80 6ème-12ème cuirassiers (OLIVET) et RC53 2ème dragons
(FONTEVRAUD)
     7ème brigade blindée : RC80 1er-2ème chasseurs (VERDUN) et RC53 5ème dragons
(VALDAHON)

     6ème brigade légère blindée : 1er REC (ORANGE) et 1er RS (VALENCE)
    
     9ème brigade légère blindée de marine : 1erRIMa (ANGOULEME) et RICM
(POITIERS)

     11ème brigade d’infanterie parachutiste : 1er RHP (TARBES)

     27ème brigade d’infanterie de montagne : 4ème RCh (GAP)

     brigade franco-allemande : 3ème RH (IMMENDINGEN)

31. Le régiment de chars

Les 4 régiments à 80 chars (AMX 30B2 ou AMX LECLERC) sont organisés en un


élément de base, un élément de maintenance et deux groupe d’escadrons (GE40).

Chaque GE40 dispose d’un escadron de commandement et de logistique qui comprend


un peloton d’éclairage (8 VBL) ayant l’aptitude de rechercher le renseignement
indispensable aux escadrons et pelotons.

Au sein de l’escadron de chars (13 chars), le peloton d’appui direct optimise l’emploi
des chars, dans un but de sauvegarde et d’économie des moyens (1 VBL, 3 VAB
T20/13, 3 LRAC, 3 FRF2) ; il n’a pas les capacités propres aux sections d’infanterie et
ne peut se substituer à un appui ou soutien de celle-ci.

II
EBI EMR
ERRP

II

PAD
PE

Les 2 régiments à 53 chars (AMX30B2 ou AMX LECLERC) sont organisés en un élément de


base, un élément de commandement et de logistique, l’escadron de maintenance et
quatre escadrons. Par analogie, on peut considérer qu’il s’agit d’un groupe d’escadrons
renforcé d’un quatrième escadron et de moyens de commandement et de
maintenance1.

EBI ECL EMR


ERRP
1 EMR : escadron de maintenance régimentaire

PER

PAD
32. Le régiment blindé

Les quatre régiments blindés AMX10RC (RB 48) sont organisés en quatre escadrons
blindés (12 AMX 10RC). Chacun d’eux s’articule en 4 pelotons blindés (3 AMX10RC, 3 VBL).

NB UNITES MATERIELS PERS MAT NB OBS


MAJEURS
4 Escadrons roues 12 AMX10RC 5 / 19 / 84 AMX10RC 48 Obus : 38
- canon à 4
pelotons Canons de Portée : 2 000
105 mm
Autonomie : 17h–800
km

CARB : 525 L
16 Pelotons RC 3 AMX10RC 1 / 3 / 16 VBL 48 Autonomie : 9h – 500
escouade km
3 VBL
CARB : 102 L
1 CN allègt.
Amphibie
1 ECL dont 1 PPIR 17 / 85 / VAB PC 4
155

1 Peloton PPIR 1 VBL cdt 1 / 4 / 19 PPIR : peloton de protection


et d’intervention
régimentaire
3 VAB

Les deux régiments SAGAIE (RB 36) sont organisés en trois escadrons blindés
(chacun d’eux s’articule en 4 pelotons blindés) mais disposent en outre d’un escadron
de reconnaissance et d’intervention antichar (ERIAC) à 4 pelotons.

NB UNITES MATERIELS PERS MAT NB OBS


MAJEURS

3 Escadrons roues 12 ERC 90 5 / 19 / 72 Canons 36 Portée : 1 900


- canon à 4
pelotons de 90 mm

12 Pelotons roues - 3 ERC 90 1 / 3 / 13


canon
3 VBL

1 CN allèg
1 Escadron ERIAC 8 VBL ECL 5 / 23 / 97 VBL MILAN 16 Missiles : 32
à 4 pelotons
16 VBL MLN Portée : 1 900
4 Pelotons PRIAC 2 VBL cdt 1 / 4 / 20 VBL ECL 2 Autonomie : 9h – 500
km
- 1 pat. ECL 2 VBL ECL
CARB : 102 L
- 2 pat. MLN 4 VBL MLN
Amphibie
1 CN allègt
1 ECL 23 / 103 / 4
165
- dont 1 PPIR VAB-PC
1 Peloton PPIR 1 VBL cdt 0 / 4 / 19

3 VAB

33. Le groupement opérationnel à dominante blindée


En dehors de circonstances exceptionnelles, les unités blindées employées seules ne
peuvent emporter la décision.

Les groupements seront donc définis en fonction des besoins, avec une dominante
blindée ou infanterie ; il n'est cependant pas exclu de conserver des structures
organiques pour des effets particuliers.

Les régiments de la fonction blindée ont pour vocation de mettre sur pied trois types
d’unités opérationnelles :

-          le bataillon de chars (organisé autour du noyau dur d’un GE40 ou d’un
RC53)

-          le bataillon blindé (organisé autour du noyau dur d’un régiment blindé)

-         le sous-groupement destiné à renforcer un groupement à dominante


infanterie

L’intégration de sous-groupements des autres armes au sein du groupement blindé


opérationnel ou la coopération interarmes permettent au groupement blindé d'atteindre
un rendement optimum dans son domaine d'excellence : l'investigation et le
renseignement, l'intervention rapide, l'exploitation, les destructions au sein des
dispositifs ennemis et la couverture du terrain.

En outre, cette coopération interarmes contribue à réduire les vulnérabilités des chars
ou des blindés lorsqu'ils doivent s'engager dans un environnement particulièrement
contraignant : terrain très difficile, obstacles naturels ou artificiels, zones urbanisées,
dommages d'origine technique ou tactique, présence d'armes antichars à longue
portée, menace dans la troisième dimension…

Les unités blindées ont besoin d'une protection permanente face aux menaces
secondaires qu'elles ne peuvent traiter efficacement sans renoncer à leur mission
principale. Le succès tactique résulte donc d'une contribution harmonieuse à l'action
d'ensemble de chaque arme ou subdivision d'arme selon leurs capacités et leurs
aptitudes propres. Pour produire son plein effet, cette complémentarité entre les armes
a pour corollaire une définition précise du rôle de chacune en fonction des situations
tactiques envisagées.

34. Le GTIA à dominante (roues - canon)

Le groupement tactique interarmes comprend un « noyau dur », composé d’un


escadron de commandement et de logistique, de deux ou trois escadrons roues-canon,
augmentés de renforcements. Le noyau dur est défini en fonction de la diversité des
types de régiments blindés roues-canon organiques : ainsi, les RB 36 conservent
l’ERIAC dans le noyau dur car la complémentarité des VBL MILAN avec les blindés
roues-canon est un gage d’efficacité opérationnelle. Le « noyau dur » blindé est dans
toute la mesure du possible constitué à partir de la partie projetable d’un même
régiment roues-canon organique.

Avec les renforcements qu’il reçoit pour remplir des missions données, le groupement
doit disposer d’au moins quatre unités élémentaires de combat (pions tactiques) pour
pouvoir manœuvrer, constituer un deuxième échelon, varier l’échelonnement en
fonction de la situation. Une compagnie d’infanterie lui est donc toujours donnée en
renforcement minimal.

Articulations possibles

Le « noyau dur » reçoit des renforcements interarmes à la mesure des besoins


opérationnels. Malgré l’éventail des possibilités offertes, il existe des constantes. Le
GTIA a toujours besoin d’appui à la mobilité et à la contre-mobilité, ou de sauvegarde.
Les sous-groupements reçoivent normalement un EO car les appuis d’artillerie sont
toujours indispensables au groupement (A défaut, un renforcement de mortiers, même
temporaire, peut être très utile).

Bien que l’EEI agisse normalement au profit de la brigade, le GTIA à dominante blindée
RC peut bénéficier du renforcement d’un peloton, voire de l’escadron lui-même. Si ce
n’est pas le cas, le groupement agit alors en liaison avec l’EEI ; il peut également
constituer temporairement un escadron d’investigation de circonstance en regroupant
les escouades VBL des escadrons blindés roues-canon, aux ordres d’un capitaine
adjoint. Le renforcement d’un escadron de chars suppose une logistique adaptée.
Si nécessaire, les unités données en renforcement peuvent être réparties par peloton
ou section au sein des unités du noyau dur.

- Les pelotons d’éclairage et les pelotons de reconnaissance et d’intervention antichar


(PRIAC) augmentent les capacités des escadrons canon et s’engagent au même
rythme, étant dotés de VBL comme les escouades.

- L’EEI (ou le PEI) et l’ERIAC peuvent être articulés en « détachement de barrage », en


recevant en renforcement un peloton de blindés roues - canon.

- L’ERIAC peut être renforcé de blindés pour une mission de reconnaissance ou de


contrôle de secteur.

- Les sous - groupements d’infanterie sont susceptibles de recevoir un peloton blindé


roues - canon.

Les renforcements qui suivent sont données à titre d’exemple pour illustrer l’éventail
des possibilités offertes. Il en découle, à l’évidence, une différence de capacités au
regard des missions correspondant à une appréciation tactique de commandement .

Renforcements possibles, sachant que le GTIA n’est pas en mesure de


commander plus de cinq sous - groupements tactiques :

En action offensive

-         un quatrième escadron roues - canon,

-         un escadron de reconnaissance et d’intervention antichar MILAN (ERIAC),

-         un escadron ou un peloton d’éclairage et d’investigation (EEI),

-         une deuxième compagnie d’infanterie,

-         une compagnie ou un élément du génie,

-         un escadron de chars (AMX 30 B2 ou AMX LECLERC).


En action défensive

-         une (voire deux) compagnie (s) d’infanterie,

-         un quatrième escadron roues - canon,

-         une compagnie du génie,

-         un escadron de reconnaissance et d’intervention antichar MILAN (ERIAC),

-         une CAC HOT,

-         un escadron de chars, (AMX 30 B2 ou AMX LECLERC),

En contrôle de zone

-         une à deux compagnies d’infanterie supplémentaires,

-         un escadron de reconnaissance et d’intervention (ERIAC),

-         un escadron ou un peloton d’éclairage et d’investigation (EEI), ….

Les moyens

GROUPEMENT INTERARMES

FONCTIONS A DOMINANTE BLINDEE ROUES-CANON


COMMANDEMENT Le commandant de groupement dispose :

. d'un état-major apte à conduire la manœuvre et à


organiser le soutien,

. d'un peloton de transmissions et des véhicules de


commandement assurant l'ensemble des liaisons
internes et externes.
Il peut constituer :

. un PC tactique très léger lui permettant de voir le terrain


et commander à la voix, au plus près des éléments de
tête.

DL permanents : DL ART, DL GEN

DL possibles : DL ALAT, DL INF, notamment si présence


de mortiers au sein du groupement.
SOUTIEN Pour assurer son soutien logistique, le groupement
dispose :

- d'une autonomie de : 6 UE , 3 UF, 4 jours de vivres

- de moyens spécialisés :

un peloton de ravitaillement carburant munitions,

un peloton de maintenance (dépannage–réparation–


évacuation),

un peloton sanitaire,

une équipe légère de réparation par sous-groupement.

- de moyens complémentaires éventuels.


RENSEIGNEMENT Le peloton de protection et d’intervention régimentaire
SURVEILLANCE (PPIR), voire un PRIAC, si l’ERIAC est organique, ou,
éventuellement, un (voire plus) peloton d’éclairage et
d’investigation (PEI) donné en renfort.
COMBAT 3 ou 4 escadrons de blindés roues-canon, composés
chacun de 3 ou 4 pelotons de 3 AMX 10RC ou ERC 90,
et 3 VBL.

Un ERIAC, s’il est organique.

Au moins une compagnie d’infanterie, et des appuis


interarmes.

Eventuellement une CAC si l’ERIAC n’est pas organique,


voire un escadron de chars.
SAUVEGARDE La défense NBC est organisée par un officier qualifié de
l'état-major, assisté d'un sous-officier. La mise en œuvre
des moyens collectifs est assurée par :

- un groupe NBC au niveau groupement,

- un sous-officier qualifié par sous-groupement.

Zones d’action

DOMINANTE MODES D’ACTION ZONES D’ACTION OBSERVATIONS


OFFENSIVE - Reconnaître 20 à 30 km 2 échelons

Profondeur : 40-50
km
- Attaquer en 10 à 15 km
souplesse Portée : 15 à 20 km
8 à 10 km
- Contre-attaquer Portée : 10-15 km
15 à 20 km
- Exploiter Portée : 10-20 km

- Exécuter un raid Portée : 30 à 50 km


blindé
DEFENSIVE - Jalonner 20 à 30 km 2 échelons

Vitesse 15-20 km/h Profondeur : 60 km

(au rythme de l’ENI)

- Freiner 10 à 15 km 2 échelons

Portée : 50 à 60 km

- Donner un coup 8 à 15 km
d’arrêt
Effet 1-2 h

2 échelons/ ZE : 8-
- Couvrir 10 à 20 km 15 km

Profondeur : 15-20
km
- Recueillir 8 à 15 km
SURETE - Contrôler une 1 000 à 2 000 km2
zone
MODES ’ACT

35. Le GTIA à dominante LECLERC

351. les apports

Le groupement tactique interarmes, à dominante Leclerc, apporte au commandant de


brigade une très importante puissance de feu alliée à une excellente mobilité et à une
capacité de combat par tout temps et en tout lieu. Le meilleur rendement sera obtenu
en tirant parti des trois caractéristiques précitées et en cherchant en permanence à
créer localement et par surprise un rapport de force favorable à la destruction de
l'ennemi. Ainsi :

dans les actions offensives fondées essentiellement sur le mouvement, la profondeur


et/ou la surprise, le groupement tient un rôle important, car il utilise au maximum sa
mobilité et sa protection pour déborder ou contourner, mais aussi sa puissance de feu
pour détruire puis exploiter;

dans les action défensives, il peut être engagé en préliminaire de l'action de la grande
unité pour retarder la progression adverse, ou en cours d'action pour contre-attaquer les
unités ennemies susceptibles d'emporter la décision ;

dans le cadre de la maîtrise de la violence, il peut avoir un rôle important pour


contrôler une vaste zone, pour dissuader voire imposer, ou pour assurer des missions
de sauvegarde.

Son engagement vise dans ces divers contextes :


- à briser les actions offensives adverses par des contre-attaques ou des attaques et
éventuellement par des coups d'arrêt ayant pour objectif la destruction des chars
ennemis

- à prendre l'initiative par des actions de force fondées sur la concentration des
trajectoires, pour percer un dispositif largement déployé, pour exploiter les failles
décelées dans un dispositif ou créées par une attaque, afin d'obtenir une
désorganisation durable des forces adverses,

- à assurer la sûreté, le contrôle ou l'interdiction d'une zone tactique par la maîtrise


de l'espace terrestre afin d'empêcher des actions violentes lorsque le combat direct ou
la neutralisation des adversaires n'est pas possible ou souhaitable.

Son engagement exige :

- une anticipation qui repose sur une planification permanente et évolutive ; il s'agit
également de positionner le mieux possible les moyens de la logistique et du
commandement ;

- du renseignement permanent dans la profondeur de la zone d'action, au contact et


en temps réel, pour exploiter au mieux l'efficacité et la brutalité du déclenchement des
actions de feu ;

- un espace de manœuvre adapté à "sa puissance de choc", lui permettant de


varianter très rapidement ses efforts et lui laissant une large liberté d'action ;

- une véritable complémentarité avec des appuis et un soutien adaptés ; celle-ci


est particulièrement réalisée dans la coopération groupement à dominante Leclerc -
groupement aéromobile ; de véritables synergies se dégagent en terme de lutte
antichar, de protection aérienne, d'accroissement des capacités de commandement et
de transport logistique.

Les actions de force, avec concentration des moyens, peuvent être nécessaires,
mais la recherche systématique des espaces libres et l'exploitation sont souvent
les modes d'action les plus rapides et les plus économiques pour un groupement
de ce type.

Dans cette perspective, sans vouloir être exhaustif, le groupement tactique interarmes à
dominante Leclerc peut réaliser les actions suivantes, en fonction de sa situation au
sein du système de forces engagé :

- en tant que composante du système de forces d’action décisive :


* exploiter une situation favorable dans la profondeur :

. pour détruire les points décisifs ( C3I, appuis, logistique ..... ),

. pour saisir un objectif en débordant ou en passant en force.

* détruire ou neutraliser les blindés adverses :

. soit en attaquant de flanc, à revers ou éventuellement de front,

. soit lorsqu'il est en couverture en interdisant toute réaction ennemie


d’enveloppement, ou, après réalisation de l’effet majeur, en dissociant l’ennemi
de son soutien,

. soit en action de défense mobile en menant des réactions offensives blindées.

- en tant que composante du système de forces de sûreté :

* constituer une réserve blindée pour :

. prendre le contact et freiner une unité de chars,

. contre attaquer,

. renforcer, par une attaque de flanc, l’action visant à fixer une avant-garde,

. éventuellement recueillir,

* mettre sur pied une avant-garde.

- en tant que composante du système de force de contrôle du milieu :

* contrôler une zone.

* conquérir des zones clés ou points clés et y contenir l'adversaire pour :

. permettre la manœuvre amie,

. interdire la manœuvre ennemie.


352. les évolutions attendues de la manoeuvre.

Comparativement aux régiments de chars de la génération précédente et compte tenu


des capacités et de l'environnement organique du char Leclerc, il est à souligner que :

- le groupement progresse plus échelonné dans la profondeur.

La mobilité des escadrons permet de prendre des dispositifs plus étalés dans la
profondeur et laisse donc la possibilité de réaliser des manœuvres plus enveloppantes.
Le succès ne dépend plus du combat du premier échelon, mais de la capacité à
précéder la manœuvre adverse. En effet, grâce aux renseignements de manœuvre
acquis par cet échelon de tête, qui se limite à tester la capacité de résistance ennemie
et/ou son intention, le deuxième échelon de manœuvre peut agir en force ou en
souplesse afin d’inverser le rapport de force.

- le rythme instantané de la manœuvre est accéléré.

Cela est permis par :

* la maîtrise des informations qui donne une connaissance exacte des situations et
donc une possibilité d'anticiper sans erreur ainsi qu'une aptitude à pouvoir prendre des
initiatives à tous les niveaux,

* la capacité de réellement mener un combat de rencontre en effectuant des tirs précis


et rapides dans le mouvement,

* les délais réduits de l'acheminement des décisions et des comptes-rendus,

* la brièveté des déplacements grâce à l'aide apportée par les systèmes de navigation,

* la présence du PER (peloton d’éclairage régimentaire), éventuellement renforcé de


blindés, qui précise le renseignement de contact.

Il faudra cependant que le chef interarmes, lors de sa conception, prenne en compte


l'écart technologique existant actuellement entre le Leclerc et les autres matériels,
hormis les hélicoptères.

- le combat est moins linéaire.


La recherche permanente de la profondeur entraîne de fait un combat moins linéaire où
l’avantage est à celui qui conjugue mobilité et feux . Les avantages tirés seront, vis à vis
de l'adversaire, de :

. l'empêcher d'avoir une vision précise de la situation et des intentions amies,

. porter la décision sur ses points décisifs ou ses centres déterminants,

. précéder sa manœuvre,

. l’empêcher de s’appuyer sur les points clés du terrain,

. compliquer la tâche de l’artillerie adverse par l’alternance dispersion/


concentration.

En revanche les inconvénients seront liés aux :

. difficultés à se rétablir si la situation se complique,

. risques de tirs fratricides,

. nécessités d’avoir la permanence du commandement et des liaisons,

. capacités d’adaptation des quatre fonctions de la logistique et des appuis.

- la permanence au combat est plus grande.

Elle est donnée par les capacités que les chars ont de s'affranchir des obstacles, des
mauvaises conditions de visibilité et des effets des armes NBC ainsi que par la
présence du PAD assurant un certain nombre de tâches "ancillaires" et capable de
fournir quelques personnels pour relever des membres d'équipage.

-         le groupement manœuvre des feux.

Il s’agit d’utiliser de façon continue et dans le mouvement les feux directs et indirect. Le
chef du groupement établit :.

. la priorité entre les objectifs,

. le choix du type de feux à appliquer : directs, indirects, appui 3° dimension,

. la gestion de l’espace en définissant :


des zones d’application des feux d’appui,

des zones d’action pour les escadrons.

- le groupement recherche un combat mobile dans la profondeur tactique.

C'est à dire :

. il fait tomber "dans le vide" les attaques de l'adversaire chaque fois que
possible,

. il conduit l'adversaire à étirer et à faire perdre toute cohérence à son dispositif,

. il recherche, sans cesse, l'infiltration par le renseignement et le combat.

- le groupement alterne dispersion et concentration momentanée.

La dispersion, toujours pratiquée avant l'engagement, pourra, à l'avenir, avec les


systèmes de commandement, couplés aux moyens de navigation, s'étendre aux
premiers temps de l'engagement. La concentration comprend celle des feux indirects
mais aussi celle des feux directs avec dispersion sur le terrain. La concentration
momentanée des forces est aussi préconisée pour créer une brèche dans un dispositif
adverse.

353. les contraintes

Le groupement tactique interarmes à dominante Leclerc connaît un certain nombre de


contraintes générées par les capacités de ses matériels de dotation mais aussi par les
rôles qu'il doit tenir .

- la nécessité d'un environnement interarmes.

Il doit toujours bénéficier du soutien et de l'appui des autres armes et si possible d'une
couverture antiaérienne. Il est en effet peu apte à s'engager seul dans les centres
urbains où l'habitat est dense, les zones couvertes et face à un adversaire installé. Il
gagne à agir en coordination avec les hélicoptères.
- éviter le combat statique. Afin :

- de limiter l’exposition aux tirs directs et indirects de l’adversaire,

- de limiter ou brouiller les actions de renseignement de l'adversaire,

- de favoriser l’initiative.

- éviter le combat linéaire. Afin :

- d’empêcher l’adversaire d’utiliser efficacement la puissance de ses armes,

- d'interdire à l'adversaire d'enchaîner des phases de combat de manière séquentielle et


ainsi le mettre en déséquilibre permanent.

354. zones d’action

voir pages suivantes

En conclusion

Les principales conditions du succès à l'échelon du groupement tactique interarmes


Leclerc sont :

         l'agressivité, car c'est une des meilleures parades tactiques face à une menace.

         la souplesse de manœuvre, pour permettre, grâce à l'effet de choc des chars, de
détruire un ennemi et d'exploiter immédiatement le succès.

         la simplicité de conception et d'articulation, parce que le bouleversement quasi


instantané des situations, la perte possible des liaisons, l'isolement, la vitesse
d'action et de réaction rendent aléatoires les manœuvres compliquées et les
dosages sophistiqués de moyens.

         l'acquisition du renseignement, car la recherche et la transmission rapide des


informations sont deux facteurs essentiels du succès
         la synergie interarmes parce que le groupement à dominante Leclerc, "outil de
choc" dans la main du chef interarmes, dynamise la manœuvre et valorise toute
action du niveau tactique
MISSIONS ZONE D'ACTION RYTHME ORGANISATION ENNEMI MISSION DES
OU DU COMBAT PRINCIPAL DU
ZONE PROGRESSION ESCADRONS
MODES GROUPEMENT
D'ACTION D'ENGAGEMENT DUREE DE
L'ACTION
MARCHE A ZA : 10 à 20 km 25 à 35 km/h - Si groupement 2à3 Reconnaître
en 1° échelon compagnies de sur
L'ENNEMI ZE : 6 à 8 km articulation en FM
deux échelons une direction,
afin de pouvoir : renforcées de
chars après Soutenir,
. relancer
l'action avoir détruit les Appuyer,
sûretés
. contre- Couvrir,
attaquer avancées
Fixer,
. fixer
Détruire,
- Si groupement
en 2° échelon Interdire une
progression sur
deux directions direction…
par bonds
successifs

FREINER ZA : 8 à 10 km Durée - Groupement - 1 à 2 bataillons Interdire une


déterminée par peut freiner dans de chars
deux fuseaux et direction,
l'échelon garder un - 1 bataillon de
supérieur escadron en chars Freiner sur une
réserve en
mesure de… autonome direction,

- Groupement Soutenir,
peut
éventuellement Appuyer,
freiner avec ses
trois escadrons Recueillir,
en premier
échelon. Contre-
Attaquer …
DONNER ZA : 4 à 7 km Durée 15 à 20 Le groupement - 1 à 2 bataillons Interdire une
UN COUP mn s'articule en : de chars
direction,
D'ARRET Effet 1 à 2 h - un élément
feux destruction, Détruire,

- un élément Contre-
butoir, attaquer,

- un élément Soutenir (si


couverture-
alerte, renforcement),

ce qui nécessite Porter un coup


un renforcement.
d'arrêt …
Un coup d'arrêt
peut être porté
de flanc ou
frontalement.

CONTRE- ZA : 8 à 10 km Portée 8 à 12 Action précédée Rapport Détruire,


ATTAQUER km d'un coup d'arrêt localement
ZE : 5 à 7 km porté par une Appuyer,
autre unité favorable 2 à 3
(butoir). Soutenir,
compagnies de
Le groupement : chars Contre-attaquer
sur
- cherchera à
frapper les une direction,
blindés adverses
à revers ou sur puis
leurs flancs,
Exploiter,
- s'articulera en 2
échelons pour Tenir,
pouvoir
manœuvrer, Freiner …

- agira en 1°
échelon s'il veut
favoriser sa
puissance de
feu.
ATTAQUER En souplesse : ZA Portée 15 km Le groupement : -1à2 Attaquer sur
de 10 à 15 km compagnies de une
Durée 4 à 10 - s'articulera en
En force : ZA de 5 heures deux échelons chars direction
à 7 km
2 escadrons en - 1 bataillon de Détruire
tête FM
Fixer
1 escadron en renforcé de
soutien chars installé Soutenir

en défensive Déborder*

- progressera Appuyer
d'objectif en
objectif. Conquérir

Réduire une

résistance
EXPLOITER ZA : 10 à 15 km Portée 20 à 25 Le succès du Éléments de Déborder*
km groupement
initialement 4 à 5 repose avant commandement, Détruire
Rythme : 10 tout sur la
km km/h vitesse logistique, Fixer
d'exécution des ennemi dans la
unités de tête S'infiltrer
progressant sans profondeur.
souci Couvrir
d'alignement : Éléments de
combat Conquérir
. s'il s'agit de
désorganiser résiduels. Tenir
l'adversaire,
utiliser un
maximum
d'itinéraires pour
localiser puis
détruire les
objectifs,

. s'il s'agit de
s'emparer d'une
zone, les
résistances
rencontrées sont
débordées ou
dépassées pour
être détruites par
le 2° échelon du
groupement ou
de la division.
CONTROLE 500 km2
DE ZONE

LE RAID ZA : 10 à 15 km Portée : 30 km, Le groupement : Objectifs divers. S'infiltrer


50 avec
- progressera en Reconnaître
relais. 2 échelons,
Détruire
Rythme : 15 à - mènera l'action
20 km/h avec audace et Bousculer*
dynamisme sans
se laisser Rompre le
accrocher. contact
LA COMPAGNIE ANTICHAR VAB/HOT

1. CADRE D'EMPLOI

La compagnie antichar VAB HOT constitue le seul moyen antichar à longue portée. Unité
dont la vocation exclusive est la lutte contre les blindés, elle est un moyen d'intervention
mobile et puissant, constituant un des éléments essentiels du dispositif antichar des brigades :
lorsqu’elle est engagée, tous les moyens d'acquisition du renseignement doivent concourir à
son efficacité.

Son rôle est la destruction et la neutralisation à longue portée des blindés ennemis :

     dans le combat offensif, en appui puis en soutien de l'attaque ou en participation


à la couverture d'un flanc

     dans le combat défensif, au sein d'un dispositif antichar :

-  en portant des coups d'arrêt ou en interdisant une direction

-  en participant au recueil, au décrochage ou à la couverture des éléments au


contact,

-  en appuyant ou en soutenant les contre-attaques.

L’armée de terre compte 6 compagnies antichar. Elles sont rattachées


organiquement à des régiments d'infanterie au sein des brigades blindées, brigades
légères blindées et brigades mécanisées :

-    1ère BM : 1er RT (EPINAL)

-    2ème BB : RMT (NOYON)

-    3ème BM : 92ème RI (CLERMONT-FERRAND)

-    6ème BLB : 2ème REI (NIMES)


-    7ème BB : 35ème RI (BELFORT)

-    9ème BLBIMa : 3ème RIMa (VANNES)

La CAC (effectif : 5/30/80) est articulée en six sections dont une section de
commandement2 (effectif : 2/8/20) et cinq sections de tir3(effectif : trois sections à
1/4/12 et deux sections à 0/5/12) .

Elle a vocation, au sein de son régiment d’appartenance, de préparer la projection


de modules variables, en fonction du théâtre et du mode opératoire retenu :

-  CAC à 5 SAC/HOT ) mise aux ordres

-  CAC à 3 SAC/HOT ) d’une brigade opérationnelle

-  CAC à 2 SAC/HOT ) ou d’un groupement interarmes

-  une ou plusieurs SAC/HOT (mise aux ordres d’un compagnie ou d’un


escadron de mêlée)

section de tir

2. CARACTERISTIQUES D'EMPLOI

La C.A.C. est chaque fois que possible employée groupée et de manière autonome
au sein de la brigade. Cet emploi permet d'utiliser au mieux toutes ses qualités :
MOBILITE, PUISSANCE, ALLONGE. En cours d’opération, elle peut être donnée
en renforcement à un groupement pour une action et une durée limitées (par
exemple mission de coup d'arrêt). Exceptionnellement, si la situation l'exige, la

2particularisée par l’existence d’un groupe maintenance HOT

3 2 VBL commandement, 1 équipe ravitaillement et 3 VAB HOT


compagnie peut être dissociée, une ou plusieurs sections étant détachées au profit
d'un ou plusieurs bataillons.

Dans tous les cas, la section est un élément indissociable

21. ennemi préférentiel

L'unité VAB-HOT a été conçue pour la lutte contre les blindés et à longue portée.
Moyen d'intervention mobile et puissant, elle est capable, sur un terrain favorable et
dans un cadre interarmes, de faire face à une menace blindée en détruisant une
compagnie renforcée et en arrêtant un bataillon de chars.

Une compagnie antichar à 5 SAC/HOT 4 est en mesure d'intervenir efficacement sur


un ennemi blindé d’une trentaine de chars 5.

22.    atouts essentiels

–        sa puissance de feu ;

–        son allonge (4 000 m), lui permettant de prendre à partie les chars adverses
sans subir leurs tirs ;

–        sa mobilité, lui permettant de se déplacer rapidement sur route et de gagner des
positions de tir en tout chemin ;

–        la protection, dont bénéficient les personnels à l'abri de la menace NBC et de la


ferraille du champ de bataille ;

–        ses moyens de transmission privilégiés avec le niveau supérieur ;

–        sa capacité de résistance au brouillage.

capacités de jour

4 15 VAB/HOT avec 60 missiles prêts au tir

5 correspondant au premier échelon d’un bataillon de chars VERMILLON ou ECARLATE, soit : 2 compagnies à
17 chars
La portée du missile HOT atteint 4 000 m. Les moyens optiques du viseur
permettent l'observation jusqu'à 6 000 m. L'avantage de la portée est indéniable
sous réserve de savoir en tirer parti en analysant correctement les possibilités du
terrain. Ayant découvert des opportunités de tir, il faut agir comme un chasseur : «
tirer quelques missiles et décrocher rapidement jusqu'à la position suivante ».

capacités de nuit

L'aptitude au combat de nuit de l'unité HOT dépend de surcroît de son équipement


généralisé en moyens de vision nocturne pour l'observation, la conduite du tir, les
reconnaissances et la conduite des véhicules. Ces matériels seront mis en place
dans le cadre du plan d'équipement optronique de l'armée de Terre. D'autre part, le
lot d'adaptation de nuit (LAN) MEPHIRA donne la capacité de tir de nuit jusqu'à 3
500 m.

capacité de résistance au brouillage

Le dispositif de résistance au brouillage (DRB) permet de s’affranchir du brouillage


naturel du champ de bataille et de la plupart des contre-mesures IR connues, de
façon transparente pour l’utilisateur. Le DRB tire sans distinction tous les missiles
HOT. Il permet d’accroître la capacité d’engagement des sections avec la possibilité
d’effectuer des tirs de missiles qui se croisent ou des tirs simultanés sur un même
objectif. Mais les contraintes d'emploi, les inaptitudes et les impératifs tactiques
constituent des données spécifiques dont le chef interarmes doit être parfaitement
informé.

23. contraintes

Contraintes des délais.

Si tout commandant d'unité élémentaire a besoin de délais pour étudier sa mission,


le capitaine commandant une unité antichar en a un besoin accru En effet, après
étude de la mission reçue, il doit systématiquement rechercher sur la carte des
zones d'observation et de tir (ZOT) potentielles et disposer de délais suffisants pour
réaliser des reconnaissances puis coordonner la mise en place de ses sections
avant de pouvoir commander l'ouverture du feu (accès à défilement, étude
topographique du secteur de tir, ZOT de rechange éventuelle, zone de
regroupement, zone d'attente). L'engagement instantané sur court préavis est
parfois envisageable mais il suppose, d'une part un terrain très favorable, d'autre
part d'accepter une efficacité réduite et des risques accrus. Il est en effet possible
d'engager une section en 30 min par le procédé de la mise en batterie flash. En
règle générale, les délais doivent être pris en compte pour l'emploi des unités
antichar VAB-HOT.

Contraintes de mise en œuvre.

Les compartiments de terrain permettant l’emploi optimum des VAB-HOT sont rares,
ce qui justifie d'autant plus leur recherche initiale sur la carte, puis ensuite des
reconnaissances appropriées :

-          champ de tir profond, de l'ordre de 6 000 m si possible mais de 1 000 m/1
500 m au moins

-          ZOT suffisamment larges pour permettre une relative dispersion ;

-          ZOT de rechange éventuellement.

Contrainte de vulnérabilité.

La vulnérabilité du VAB à l'artillerie, accentuée par un déploiement inévitable sur des


positions hautes et dégagées, interdit d'occuper durablement une ZOT.

Contrainte des restrictions d'emploi des équipements.

Aujourd'hui, la capacité tout chemin du VAB ne permet pas toujours d'accéder aux
positions de tir les plus favorables. Il pourra y avoir une évolution avec la valorisation
du VAB. Les conditions météorologiques influent considérablement sur la portée des
tirs. La capacité amphibie n'est pas homogène pour tous les matériels.

24.    contre-indications d'emploi

-          Inaptitude à l'isolement : Seule et isolée, l'unité HOT est vulnérable. Son
engagement n'est envisageable qu'au sein d'un environnement interarmes
participant à sa sûreté rapprochée et à sa logistique.

-          Inaptitude au combat tout temps : Les VAB-HOT équipés du LAN MEPHIRA
ne sont pas aptes au combat tout temps, la distance de visibilité/détection
étant très dépendante des conditions météorologiques (pluie réduisant cette
distance à environ 1 500 m, brouillard épais à quelques centaines de
mètres). Le LAN MEPHIRA ne donne qu'une capacité au tir de nuit ; une
véritable capacité au combat de nuit exige des moyens supplémentaires
d'observation pour la conduite des feux.

-          Coordination tactique. Il ne peut y avoir simultanément des tirs missile et des
tirs artillerie afin d'éviter toute rupture de fil.

-          combat de rencontre (inaptitude technique)

-          mission imposant une notion de durée sur une même position de tir

-          mission imposant la tenue ou le contrôle d'un fuseau ou d'un secteur dans
un dispositif de division, de brigade ou de bataillon

-          mission que d'autres unités pourraient remplir

3. MODES D'ACTION

Les missions qui peuvent être confiées à la CAC visent, dans tous les cas, la
destruction du char de bataille ou du lance-missiles antichar adverse par une action
antichar à longue portée, éventuellement à moyenne portée.

Ces modes d'action font appel essentiellement aux deux procédés suivants :

- l'interdiction d'une direction ou d'une zone à l'ennemi (barrer, couvrir, donner un


coup d'arrêt) qui implique de mettre en ligne le maximum de pièces disponibles pour
déclencher des tirs massifs et d'emblée efficaces, à partir de positions dispersées
dans la profondeur

- l'application de feux dans la profondeur du dispositif ennemi au profit d'unités


amies (appui, soutien, recueil) qui implique d'occuper rapidement et discrètement
des positions de tirs permettant d'emblée une destruction significative d'objectifs.

     dans l'offensive : appuyer, soutenir, participer à une flanc-garde mobile, couvrir
le 1° échelon en reconnaissance d’axe.
MODES CONDITIONS PROCEDES
D'ACTION
D'ENGAGEMENT
Etre en liaison permanent Discrétion avant l'engagement (zone
avec la ou les unités d'attente) et détermination des zones
APPUYER
appuyées pour pouvoir fournir de destructions.
un maximum de feux dans la
profondeur sur la zone et Action brutale pour obtenir d'emblée une
l'ennemi déterminés en destruction importante des objectifs en
tenant compte de la situation priorité ceux en mesure d'entraver la
du ou des éléments appuyés. manœuvre amie ; assurer une permanence
Nécessité coordination avec de l'appui.
ART.
ZA : 5 à 10 km.

Se déplacer au rythme de Formation en 2 échelons :


l'unité à soutenir, mais dans
SOUTENIR
un espace de manœuvre - ECH1, en arrière de l'élément à
différent pour pouvoir fournir soutenir et prêt à l'appuyer
sur court préavis un
maximum de feux AC. - ECH2, progressant de position
carrefour en position carrefour pour :
soit renforcer l'appui du premier
échelon, soit agir latéralement pour
détruire de flanc l'ENI dans la
profondeur.

     dans la défensive : porter un coup d'arrêt ou y participer, participer à un recueil


ou à un freinage, barrer une direction, se voir confier une mission de surveillance.

MODES CONDITIONS PROCEDES


D'ACTION
D'ENGAGEMENT
- aux ordres du Cne cdt la ZA : 5 à 10 km.
CAC coup d'arrêt temporaire
DONNER OU
PARTICIPER en avant du dispositif brigade Définir une zone de destruction
A avec l'aide d'autres unités pour permettant :
gagner des délais ;
UN COUP - l'engagement de l'échelon de
D'ARRET
- dans le cadre de la soutien ennemi,
manœuvre de la brigade
(DEFMOB, CARR) ou en - la simultanéité des tirs et la
combinant l'action des autres combinaison action frontale et tirs de
éléments (FRN, RCL) flanc,

- l'intervention sur des directions


secondaires suivant les réactions ENI.
CAC exceptionnellement 1° temps : combat en avant de la
seule. ligne à tenir, avec une partie des
BARRER
UNE moyens sur les directions
DIRECTION dangereuses. (CARR de sections)

Renforcement génie 2° temps : combat sur la ligne à tenir


souhaitable pour : (cf coup d'arrêt compagnie) en
organisant la permanence du feu et
- valoriser un obstacle naturel, les changements de position (fonction
durée mission).
- barrer un itinéraire
permettant infiltration ou ZA : profondeur 5 à 10 km
débordement du dispositif.

Présence un EO auprès Cne cdt.


La CAC ne peut que participer En fonction du terrain intervention
au freinage. Elle est adaptée à groupée ou par moitié
PARTICIPER
A UN un groupement. Elle ne peut
FREINAGE se voir confier un couloir. Son Compte tenu des délais d'installation,
action se traduit par des la distance entre deux interventions
recueils successifs de l’ECH1 doit être supérieure à 4000m.
sur des lignes d'arrêt
temporaire. L'ouverture du feu se fait en priorité
sur l’ECH2 ENI, éventuellement sur
l’ECH1 pour faciliter la rupture de
l'unité au contact.

     dans tous les cas

-          couvrir (avec des renforcements)


MODES CONDITIONS PROCEDES
D'ACTION
D'ENGAGEMENT
CAC renforcée d'éléments FG fixe : surveiller (renseignement) et
chargés au moins de la interdire une direction en adoptant
COUVRIR
renseigner, au mieux d'assurer dispositif en 2 échelons pour se
en plus la sûreté éloignée. réserver une capacité de manœuvre.

- soit flanc-garde fixe, FG mobile : 2 itinéraires, 2 échelons


agissant par dépassements
- soit flanc-garde mobile, qui successifs. conserver une réserve
implique de progresser au (valeur 1 section) Barrer au contact de
rythme de l'élément à couvrir. l'ENI la direction de la GU.

4. CONDITIONS D'ENGAGEMENT

L'engagement de la compagnie antichar ne trouve sa pleine efficacité qu'à partir de positions


de tir reconnues permettant une complète utilisation de l'allonge des missiles et une grande
rapidité d'intervention. Il est alors possible de renouveler le tir et d'obtenir un effet massif de
destruction. On recherchera :

-          des champs de tir profond (minimum 1500m)

-          des zone d’observation et de tir permettant une relative dispersion

-          des positions de rechange

41. Dans les actions de sûreté

Engagée groupée (en totalité ou avec une partie de ses moyens) pour couvrir la
brigade face à un secteur menacé, elle a besoin d'une zone suffisamment vaste (3 à
5 km²) pour se déployer (zone d'attente) et intervenir (positions de tir).

Pour accomplir cette mission, la CAC pourra :

- soit agir seule

- soit agir en coopération avec tout ou partie de l'EEI

- soit être donnée à un bataillon.


42. Dans les actions offensives

La CAC est conservée en 2 ème échelon, prête à intervenir, indépendamment ou en


renforcement des bataillons de 1er échelon pour :

- détruire les éléments blindés ou antichars qui se sont dévoilés dans la profondeur,

- faire face à une menace sur les flancs (voir actions de sûreté).

43. Dans les actions défensives

La CAC est employée en fonction de la situation et des possibilités du terrain. La


pleine efficacité de ses moyens sera recherchée :

- en coordonnant ses tirs avec ceux fournis par les autres moyens de la brigade,
notamment ceux de l'artillerie,

- en fixant une zone de destruction qui permette l'application d'un maximum de feux
et l'intervention des missiles à leur portée maximale.

5. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

VAB-HOT

Equipage : 1 chef de pièce, 1 tireur, 1pilote, 1 observateur-


chargeur
Autonomie 1200 km,

amphibie,

pressurisation N.B.C.,

conduite I.L. OB31

8 DREB
MISSILE HOT

Portée : maximum 4000 m, minimum 750 m.

Cadence de tir : 3 HOT/minute.

Durée de vol : 17 secondes à 4000 m, 9 secondes à 2000 m.

Perfore 800 mm de blindage.

DOTATIONS

1 VAB HOT : 4 HOT sur rampes + 8 HOT embarqués : 12 HOT

1 section HOT : 36 HOT dont 12 prêts au tir

1 CAC HOT à 5 sections : 180 HOT dont 60 prêts au tir

Retour Sommaire mémento IA

6
plus que tout autre combattant, le fantassin voit son ennemi et vit intensément son combat

7
feux classiques, terrestres et aériens, mais aussi feux nucléaires et chimiques, mines et pièges, agressions
psychologiques…

8
morale ou physique

9
on peut retenir pour un bataillon en défensive : 24h d’installation pour 6 heures de combat ; une action de
combat débarqué (type réduction de résistance) dure au minimum 3 à 4 heures.

10
en particulier la coopération infanterie-chars

10
11
ou bataillon

12
unité d’emploi de l’infanterie

13
le régiment d’infanterie ne dispose que de moyens LATTA : armes de bord ou armement petit calibre

14
l’un pouvant être réparti dans les compagnies d’infanterie en appui direct, l’autre conservé aux ordres

15
l’escadron blindé étant conservé aux ordres

16
l’escadron blindé ayant une vocation d’appui direct, réparti dans les compagnies d’infanterie ; l’escadron de
chars étant conservé groupé en réserve

17
réparti dans les compagnies d’infanterie

18
état major tactique

19
le bataillon étant généralement articulé en sous-groupements disposant notamment de moyens propres
d’investigation (SRR) ; en fonction du type d’urbanisation (centre ou périphérie), les chars sont conservés
groupés ou répartis par patrouilles (2 LECLERC).

20
ZA de 8 à 12km de front ; ZE n’excédant pas 6km

21
portée 675 m ; efficacité maximale dans un rayon de 10 à 50 m.

22
OB50 équipant les tireurs de précision, servants MINIMI et tireurs antichars

23
OB64 UGO, équipant les chefs de groupe, les chefs de section et commandant d’unité

24
OB70 LUCIE, équipant les grenadiers voltigeurs

11

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16

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22

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24
25
lunette thermique de l’ERYX

26
caméra thermique du MILAN

27
équipant les FAMAS-INF (à partir de 1998)

28
4 VAB (12,7) ou 4 AMX10P (c20mmm+7,62) ; 34 FAMAS, 2 ERYX, 18 ABL-AT4, 2FRF2, 3 MINIMI, 3 LGI

29
les PC régimentaires seront équipés du système d’information régimentaire à partir de 1999

30
premières livraisons en 2004

31
2001

32
poste radio individuel (PRI) en cours d’équipement

33
Fantassin à Equipements et Liaisons INtégrés : premières livraisons 2006

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