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ii TABLE DES MATIÈRES
4.1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.1.2 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.1.3 Notes et références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5 Acteurs 64
5.1 Abraham Lincoln . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.1 Origines et jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.2 Carrière de député . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.1.3 Présidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.1.4 Vie personnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.1.5 Portrait physique et caractère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.1.6 L'assassinat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.1.7 Hommages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.1.8 Abraham Lincoln dans la culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.1.9 Notes et références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.1.10 Voir aussi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.2 Jefferson Davis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.2.1 Jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.2.2 Premier mariage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
5.2.3 Second mariage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.2.4 Guerre américano-mexicaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
5.2.5 Retour en politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
5.2.6 Président des États confédérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
5.2.7 Emprisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2.8 Dernières années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2.9 Héritage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
5.2.10 Notes et références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
5.2.11 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.2.12 Liens externes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.3 Ulysses S. Grant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
5.3.1 Jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.3.2 Première carrière militaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.3.3 Vie civile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
5.3.4 Guerre de Sécession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
5.3.5 Général en temps de paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.3.6 Élection de 1868 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.3.7 Présidence (1869-1877) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.3.8 Retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
5.3.9 Héritage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
5.3.10 Notes et références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
5.3.11 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
5.3.12 Articles connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
iv TABLE DES MATIÈRES
l'Union. Elle est une « alliance » entre les treize États fon- Pour sa part, Howard Zinn, dans son Histoire populaire
dateurs, écrite rapidement pour parer au plus pressé, en des États-Unis, fait valoir que la scission des états sudistes
l'occurrence s’unir contre la métropole britannique. Mais eut lieu même avant la prise de fonctions officielle de Lin-
en 1787, la question de l'inefficacité du gouvernement fé- coln, et fut motivée par des différends concernant la poli-
déral se pose de nouveau lors d'une querelle de frontière tique économique à suivre. Lincoln, représentant l'élite du
entre la Virginie et le Maryland. Nord, proposait des protections tarifaires et une Banque
Une convention est alors appelée pour amender la Consti- des États-Unis, ce dont les états du Sud ne voulaient pas.
tution. Cette convention fera bien plus que la simple tâche Ce conflit peut donc s’expliquer en effet par la différence
entre les intérêts matériels et politiques de leurs élites res-
qui lui a été assignée, puisqu'elle écrira une nouvelle
constitution, qui deviendra la Constitution des États-Unis pectives. Cependant, Zinn souligne implicitement une ab-
surdité dans l'argument de Benoist, qui prétend détermi-
d'Amérique. Il reste qu'il faut que cette constitution soit
ratifiée, et cela par neuf des treize États alors membres. ner les raisons du conflit en faisant le décompte des diffé-
rents métiers de la population sudiste. Or, s’il est vrai que
Une clause avait été prévue pour abolir l'esclavage et ga-
rantir à tout citoyen américain les mêmes droits, mais la majeure part des sudistes n'étaient pas maîtres de plan-
tation, il est tout aussi vrai que la majorité des “Yankees”
devant la réticence de plus en plus forte des États du
Sud, économiquement fortement intéressés par la ques- n'étaient pas des industriels. Quoi qu'il en soit, quelques
tion, elle fut abandonnée. Devant le besoin de faire ra- états esclavagistes restèrent dans l'Union, ce qui tend à in-
tifier la nouvelle constitution, qui bouleversait les rela- diquer que l'axe du conflit n'était pas, fondamentalement,
tions entre les États et le gouvernement fédéral, ren- en tout cas au départ, la question morale de l'esclavage[5] .
versant les rapports de force, et passant d'une union L'esclavage avait été aboli dans les États du Nord qui
d'États (confédération) à un État d'union (État fédéral), la organisaient cependant son commerce. Ces États dispo-
convention abandonne certains de ses amendements ré- saient d'une main-d’œuvre mobile, disponible et à bon
formistes en vue de favoriser la signature d'une Consti- marché. Le Nord était protectionniste, tourné vers un
tution impopulaire dans certains États, particulièrement marché intérieur et hébergeait l'essentiel des abolition-
dans les États du Sud par tradition plus indépendantistes nistes du pays (qui n'avaient pas le droit d'officier dans
et plus enclins à refuser la tutelle d'un gouvernement fé- le Sud).
déral, et c'est ainsi que pour conserver l'Union, l'abolition Le Sud était quant à lui libre-échangiste, orienté vers
de l'esclavage est abandonnée, créant un vide qui rattra- l'Europe pour ses exportations de matières premières
pera très vite les États-Unis. (coton, textile), mû par un esprit de tradition européenne
et de mentalités différentes. La grande majorité des Su-
distes (pour la plupart vivant en milieu rural) défendaient
Contexte de l'affrontement dans leur esprit simplement leur terre, leur État contre
l'invasion nordiste.
La confrontation menaçait. Alexis de Tocqueville ex-
prime d'ailleurs ses craintes à ce sujet dans De la démo-
cratie en Amérique (1835). L'opposition des deux philoso-
phies économiques se concrétisa dès 1832. Cette année-
là, le Congrès fédéral (dominé par le Nord après l'avoir
été dès sa création par le Sud) ordonne un nouveau droit
de douane, qui menaçait, selon la Caroline du Sud, tous
les équilibres fondamentaux de son économie.
Massacre de partisans de l'abolition, au marais des Cygnes, Kan-
sas, en mai 1858.
Élection de Lincoln
Selon Alain de Benoist, la guerre de Sécession est le re-
flet d'un antagonisme profond entre le Nord des États- Article détaillé : Élection présidentielle américaine de
Unis (dont la société était déjà basée sur un capitalisme 1860.
industriel et financier, employant le salariat tel que nous le
connaissons aujourd'hui) et le Sud (dont la société, plus
agraire, était fondée sur le commerce du tabac, puis du En novembre 1860, le candidat républicain Abraham
coton[4] ). Souvent présentée comme la cause première Lincoln est élu avec seulement 39,8 % des voix. Les États
de la guerre, l'abolition de l'esclavage était loin d'en re- du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln
présenter la raison essentielle[4] . Sur 1,8 million de fa- était élu, le vécurent comme une véritable déclaration de
milles blanches, fait valoir de Benoist, le Sud comptait guerre et entamèrent aussitôt un processus de sécession
380 000 familles propriétaires d'esclaves[4] . Le but prin- de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique.
cipal d'Abraham Lincoln aurait été d'empêcher la séces- Un complot pour assassiner le nouveau président avant
sion du Sud et d'imposer le modèle industriel nordiste[4] . son investiture, précédé de nombreuses lettres de menace,
0.1. GUERRE DE SÉCESSION 3
trois jours de combats désespérés, les Confédérés durent la Confédération, dirigés par des chefs tels que William
s’avouer vaincus. Au même moment, sur le Mississippi, Quantrill et William « Bloody Bill » Anderson. Les exac-
le général nordiste Ulysses S. Grant prenait la ville de tions de ces guérillas sudistes atteignirent un degré tel
Vicksburg. L'Union contrôlait désormais toute la vallée qu'elles devinrent extrêmement gênantes pour les auto-
du Mississippi, coupant en deux la Confédération. Mais rités confédérées. En août 1863, par exemple, William
la guerre n'était pas finie. Quantrill mit à sac Lawrence, au Kansas, et massacra
Le conflit s’acheva deux ans plus tard, après une longue 150 civils. Il pillait et tuait sans hésiter, au nom de la
campagne où s’affrontèrent les armées commandées par Confédération, qui ne lui avait par ailleurs jamais confié
le moindre commandement.
Lee et Grant, grâce à l'apparition progressive d'habiles
généraux nordistes comme Ulysses S. Grant et William En 1864, la Confédération s’attaqua de nouveau à
T. Sherman. L'Union (le Nord) réussit à envahir les États l'Arkansas et au Missouri, d'abord par une campagne de
du Sud. Les Confédérés capitulèrent le 9 avril 1865. La printemps qui repoussa les nordistes jusqu'à Little Rock,
bataille d'Appomattox met fin à la guerre de Sécession. puis à l'automne, lorsque le général Sterling Price, à la
Le général Ulysses S. Grant, qui s’est emparé six jours tête d'une force de cavalerie, remonta le Missouri jus-
plus tôt de Richmond, la capitale des Confédérés du Sud, qu'à Westport (en), où sa défaite mit fin à ce qui fut la
reçoit la reddition du général Robert E. Lee, qui com- dernière grande offensive sudiste de la guerre. Au prin-
mande l'armée sudiste. Celui-ci capitule avec les 26 000 temps, le camp adverse avait subi, lui aussi, un revers : le
hommes qui lui restent. général Nathaniel Banks avait remonté la Red River vers
l'intérieur de la Louisiane, dans l'espoir de prendre pied
Le général Joseph Johnston se rend à son tour le 26 avril au Texas, d'anéantir la récolte de coton et d'empêcher les
1865 au général William T. Sherman. L'ultime reddition renforts confédérés de passer à l'est du Mississippi, mais
a lieu le 23 juin 1865. Elle est le fait du général de brigade ses erreurs monumentales faillirent aboutir à son encer-
Stand Watie qui a la particularité d'être un chef cherokee clement, et son entreprise se solda par un quasi-échec.
et le seul général amérindien de la guerre de Sécession.
Dans les derniers temps de la guerre, les combats se firent
Jefferson Davis, le président de la Confédération sudiste, plus âpres dans les Plaines et la Prairie. Courtisés par l'un
tente de s’enfuir vers le Mexique mais il est rattrapé par et l'autre camp, les Cherokees et autres tribus indiennes
une colonne de cavalerie et sera emprisonné sans juge- combattirent souvent sous les deux uniformes. Le Chero-
ment pendant deux ans. kee Stand Watie, par exemple, devint général de brigade
dans les rangs confédérés ; à la tête de ses troupes, il fut
le dernier des rebelles à se rendre, fin juin 1865, soit plu-
Déroulement de la guerre dans l'Ouest sieurs semaines après la capitulation de Lee. La signature
de la paix laissa dans l'Ouest des haines inassouvies et
À l'ouest du Mississippi, le Nord et le Sud se livrèrent un fond de violence, qu'alimentèrent des hommes comme
une guerre radicalement différente de ce qu'elle fut à l'est. Frank et Jesse James, qui refusèrent de déposer les armes
Elle se déroula sur une très vaste étendue, impliqua des et continuèrent sur la voie du vol et du meurtre, organi-
blancs, des noirs et des Indiens, souvent pour des enjeux sant des équipées sanglantes à des fins personnelles contre
qui remontaient à de vieilles rivalités et à des rancunes te- les banques et les trains.
naces qui se dénouèrent sur le terrain avec la plus brutale
sauvagerie - sorte de guerre dans la guerre qui survécut
quelque temps à la cessation officielle des hostilités. 0.1.3 Conséquences
Au moment de la sécession, le Texas, l'Arkansas et la
Louisiane quittèrent l'Union pour la Confédération, tan- La guerre de Sécession fut un épisode traumatisant de
l'histoire des États-Unis. Elle régla cependant deux pro-
dis que les sympathisants sudistes du Missouri s’effor-
çaient - en vain - d'entraîner leur État dans la scission. blèmes en suspens depuis 1776 : elle permit d'abolir
Tout l'Ouest s’était passionné pour les luttes qui avaient l'esclavage et de confirmer que le pays ne se composait
fait « saigner le Kansas » dans les années 1850, de sorte pas d'États semi-indépendants mais formait une nation,
que les lignes de démarcation étaient déjà tracées quand unie et indivisible.
éclata la guerre de Sécession. Durant les quatre ans de cette guerre, plus de 3 millions
En août 1861, les Confédérés envahirent le Missouri, d'hommes ont été requis et 624 500 ont été tués (soit 2 %
par leur victoire de Wilson’s Creek, qui leur permit de de la population de l'époque) et près de 500 000 ont été
s’emparer de la plus grande partie du territoire. Ils furent blessés[7] . Le conflit a fait ainsi à lui seul plus de victimes
toutefois incapables de conserver leur avantage ; au prin- que toutes les autres guerres auxquelles les États-Unis ont
temps suivant, à Pea Ridge, les nordistes les forcèrent participé depuis[7] .
même à abandonner le Nord de l'Arkansas. Pendant les Le Nord perdit au total 359 000 hommes — soit presque
deux années suivantes, le Missouri et l'Arkansas demeu- un soldat sur cinq — et le Sud en perdit 258 000 « seule-
rèrent aux mains des forces de l'Union, mais durent subir ment, à comparer au Nord », soit presque un soldat sur
les raids sanglants de bandes d'irréguliers se réclamant de quatre (néanmoins ces chiffres pour le Sud sont considé-
0.1. GUERRE DE SÉCESSION 5
0.1.4 Analyses
0.1.5 Ressources
rés comme étant trop bas)[8] . Plus d'hommes moururent En 1860, la population des États-Unis était de 32 millions
d'épidémies et de maladies que sur le champ de bataille, d'habitants, dont 4 millions d'esclaves. Au cours des 50
le rapport étant de un pour quatre. 56 000 hommes mou- dernières années, le taux de croissance avait été quatre
rurent dans les camps de prisonniers[9] . fois plus élevé qu'en Europe, phénomène expliqué par
En 2011, l'historien et démographe J. David Hacker l'immigration et un taux de natalité élevé chez une po-
[12]
montre dans une étude que le nombre de victimes fut en pulation plus jeune .
réalité de 20 % supérieur aux estimations données habi-
tuellement. Il avance le chiffre de 750 000 morts pendant
la guerre, soulignant que c'est essentiellement dans les ar- Forces en présence et mobilisation
mées du Sud que les chiffres avaient été sous-estimés[8] .
Articles détaillés : Armée de l'Union et Armée des États
Aux pertes militaires s’ajoutent quelques dizaines de mil-
confédérés.
liers de victimes civiles. Ce conflit est, devant la Seconde
Guerre mondiale, le plus meurtrier qu'aient connu les
États-Unis (plus de 600 000 morts pour le premier, plus
de 400 000 pour le second). En 2013, soit près de 150
Effectifs des armées
ans après la Guerre de Sécession, les États-Unis payent
encore deux pensions dues à cette guerre[10] .
L'armée régulière des États-Unis en 1860 était composée
Les destructions opérées durant la guerre par l'Union de 16 637 militaires d'active. En 1876, ses effectifs étaient
victorieuse, suivies par des politiques d'exploitation éco- de 27 442 hommes.
nomique, notamment par les carpetbaggers (immigrants
économiques venant du Nord, voyageant avec un sac de Les chiffres ci-dessus représentent le total des effectifs.
voyage en toile à tapis) associés aux scalawags, natifs Toutefois, parfois l'absentéisme atteignait 35 % dans les
du Sud collaborant avec le nouveau pouvoir (et perçus rangs de l'Union et plus de 50 % dans ceux de la Confé-
comme des brebis galeuses), causèrent une amertume te- dération.
nace parmi les anciens confédérés et leur descendance en- Les démocrates américains répugnaient à autoriser la
vers le gouvernement fédéral. conscription en temps de paix. La guerre d'indépendance
Cet échec, en apaisant cette partie du pays, fit surgir des américaine avait institué la tradition d'une armée mixte :
difficultés persistantes pendant plusieurs décennies no- une milice de citoyens renforcée par une petite armée ré-
tamment pour faire appliquer les droits civiques des noirs gulière.
dans le Sud et vit un exode massif vers le Nord face à des Mais durant cette guerre, les volontaires furent trop peu
organisations secrètes telles que le Ku Klux Klan. Pour nombreux à soutenir les armées de la Confédération
autant, dans le nord, les anciens esclaves n'étaient pas si comme celles de l'Union, ce qui obligea la première en
bienvenus que cela et souffraient du chômage ou d'un em- avril 1862 et la seconde en mars 1863 à recourir à la
ploi très mal payé. conscription.
6 TABLE DES MATIÈRES
Le Conscription Act ne réussit à fournir à l'Union que visionnement de ses forces armées et de sa population
6 % de ses effectifs, mais la menace de la conscrip- qui connut de lourdes situations de pénurie aussi bien en
tion à laquelle s’ajoutait la perspective de primes suscita matériel qu'alimentaire[15] , la Confédération a commis
un engagement massif de volontaires : plus d'un million une erreur stratégique énorme en bloquant d'elle-même
d'hommes s’enrôlèrent au cours des deux dernières années l'exportation du Roi Coton pour tenter de faire pression
de ce conflit. sur le Royaume-Uni et la France. En effet, l'industrie tex-
Chez les Confédérés, la conscription représenta 20 % de tile faisait vivre respectivement cinq millions et un mil-
leurs effectifs, mais là aussi la peur du recrutement poussa lion de personnes dans ces pays à l'époque et à la veille
de la guerre, les américains produisent 716 000 des 850
beaucoup de Sudistes à s’engager.
000 tonnes de coton consommés chaque année dans le
monde, dont les trois-quarts prennent la direction des
Économie usines britanniques[16] .
Mais l'Europe, pour ne pas se mettre en porte-à-
Article connexe : Chemins de fer dans la guerre de faux avec l'Union, se tourna vers d'autres sources
Sécession. d'approvisionnement (les Indes notamment) et cette ma-
nœuvre ne fit que priver le Sud de sa plus importante
Cette guerre fut l'une des premières au monde à mettre source de revenus.
en œuvre à grande échelle les ressources et les moyens de Un blocus sévère de l'US Navy, qui captura 1 551 bâ-
transport de l'ère industrielle. Les armées du Sud trouvent timents de commerce et en détruisit 355, combiné à la
même à se financer via une levée de fonds géante à la perte des liaisons terrestres avec le Mexique fit que le pays
Bourse de Paris. Elle préfigura les guerres du XXe siècle vécut en quasi autarcie. D'ailleurs, les sudistes construi-
par une mobilisation nationale, allant par moment jus- sirent le premier sous-marin militaire, le Hunley (exposé
qu'à la guerre totale qui entamerait profondément les res- au Charleston muséum) afin de couler des navires nor-
sources de la société civile, de même que les exigences du distes. Il en coula un et sombra en même temps que sa
conflit, aussi bien militaires qu'économiques, accablèrent victime.
le Nord et écrasèrent le Sud.
Le prix du moindre article de luxe ou manufacturé était
Le Nord, plus industriel, disposait d'un avantage considé- prohibitif. En 1864, alors que la solde mensuelle d'un sol-
rable sur son ennemi car il possédait 35 420 des 49 190 dat était de 18 $ et d'un général de 200 $, une brosse à
km de voies ferrées qui sillonnaient le pays. De plus, son dents valait 8 $, un couteau de poche ou une livre de café
réseau avait été mieux élaboré, mieux construit et mieux 18 $, et une paire de gants pour dame 33 $.
entretenu que celui du Sud, plus agraire. L'écartement des
voies ferrées était aussi différent : de 1,435 mm (4 pieds 8 L'économie à la fin du conflit était ruinée et était redeve-
pouces et demi) pour certains États du Nord et de 5 pieds nue en partie un système de troc.
pour certains États du Sud. Ceci occasionnait des trans- Le Nord vit au contraire son industrie se renforcer pour
bordements obligatoires d'une compagnie de chemin de satisfaire à l'effort de guerre et poursuivre l'œuvre de dé-
fer à une autre, donc une perte de temps. veloppement du pays entamé avant la guerre. De plus,
Ce fut la première fois qu'ils furent employés à de vastes les vastes champs de blé des États du Midwest ont sau-
mouvements de troupes entre les fronts. vé la balance commerciale en multipliant par trente leurs
exportations vers l'Europe passant de 90 000 quarter en
La supériorité du réseau ferroviaire apporta la preuve des 1859 à plus de 3 millions en 1863.
redoutables ressources industrielles de l'Union, et bien
souvent sa capacité à remplacer immédiatement le ma-
tériel perdu se chargea d'annuler les victoires remportées
par les généraux sudistes. 0.1.6 Stratégie
Les arsenaux de l'Union, nationaux et privés, produisirent
à peine 50 000 petites armes à feu en 1860 contre 2 500 Stratégie de la Confédération
000 pendant la durée de la guerre. Quant au Sud, il en
importa du Royaume-Uni et de France 600 000 malgré le La disparité économique entre les deux camps eut une in-
blocus, en fabriqua une partie, et en récupéra une bonne fluence décisive sur la stratégie. Le seul souhait des États
part sur les champs de bataille[14] . confédérés d'Amérique n'était pas de conquérir le Nord
- ce qui était manifestement au-dessus de ses ressources
- mais de se battre jusqu'à l'épuisement du Nord, ou sur-
Misère du Sud et prospérité du Nord Article tout jusqu'à ce qu'une intervention européenne mît fin à
connexe : Histoire de la culture du coton. la guerre.
Articles détaillés : France dans la guerre de Sécession et
Sur le plan économique, en plus de la faiblesse de son Grande-Bretagne dans la guerre de Sécession.
industrie et de sa logistique qui empêcha un bon appro-
0.1. GUERRE DE SÉCESSION 7
très beau et impressionnant. Le Sud disposait aussi de des chapeaux civils. Il avait comme armement des armes
quelques unités de zouaves en très petit nombre (cf. in- de Nordistes récupérées, britanniques, et des armes non-
fra, Nord). réglementaires.
L'armée régulière avait comme uniforme réglementaire,
au début du conflit, un uniforme d'inspiration française, Yankee (Nord)
soit un veston gris et bleu ciel, avec un képi souple bleu
ciel, et un pantalon bleu ciel. Leur tenue était parée
d'insignes et parures. Ceci pour l'infanterie. Le bleu ciel
du képi et sur le veston était remplacé par du jaune pour
la cavalerie, du rouge pour l'artillerie et du blanc pour la
marine. Au début du conflit, les sudistes étaient équipés
d'armes provenant des arsenaux frontaliers. Ne pouvant
rivaliser avec l'Union en termes d'industries, la Confédé-
ration fit importer des armes d'Europe. Les fusils les plus
importés furent le Enfield Mle 1853 anglais et le fusil Lo-
renz 1854 autrichien. Les nombreuses victoires du Sud et
les raids de ses cavaliers Rangers amenèrent la prise d'un
grand nombre d'armes.
Mais cela ne dura que très peu de temps et les Confédérés Le Nord étant bien industrialisé, les Nordistes n’eurent
pas de difficultés à approvisionner leurs troupes conve-
se mirent à souffrir progressivement d'une grosse crise
logistique. Leurs uniformes passèrent très rapidement à nablement. Les uniformes des officiers et des soldats
contenaient au début du conflit plus de tissu et étaient
un uniforme totalement gris. Vers le milieu du conflit
les soldats devaient se fabriquer eux-mêmes leur propre plus élaborés qu'à la fin. Pour rationaliser la production
d'uniformes et faciliter l'approvisionnement de l'armée,
uniforme. Beaucoup de soldats n'avaient pas de chaus-
sures et se battaient pieds nus. Les Sudistes se mirent à les Nordistes inventèrent en effet pendant la guerre le
prendre les chaussures et les pantalons de cadavres Nor- concept de coupe standard des vêtements. L'armée de
distes. La grande majorité des soldats Sudistes étaient l'Union était équipée d'armes fabriquées aux États-Unis
de petits agriculteurs sans esclaves ; beaucoup n’avaient (Springfield Armory).
même pas de quoi se payer des chaussures et combattaient Tout comme le Sud, le Nord disposait de troupes indé-
avec leur fusil de chasse personnel dont ils savaient fortpendantes de milice. Leurs effectifs toutefois étaient bien
bien se servir[17] . Une minorité de Sudistes aisés était as-
plus importants. Beaucoup d'entre elles étaient des unités
sez proche de la tradition aristocratique et bourgeoise dede Zouave. Celles-ci portaient un uniforme chamarré ins-
la France et de l’Angleterre. Leurs femmes cousaient gé- piré de celui des zouaves français. Le port de l'uniforme
néralement les uniformes de leurs maris ou fils, surtout de Zouave était un privilège accordé aux milices les plus
chez les officiers. valeureuses. Chaque régiment portait une tenue particu-
À la fin du conflit un soldat standard se reconnaissait par lière.
des vêtements civils de couleur grise ou marron (vient L'armée de l'Union (le Nord) comptait plusieurs uni-
ainsi leur surnom de butternuts) et portait généralement tés spécialisées qui portaient elles aussi des uniformes
10 TABLE DES MATIÈRES
distincts. Les sharpshooter (tireurs d'élite) portaient par • 30 août : seconde bataille de Bull Run
exemple un uniforme vert à galons verts. • 17 septembre : première invasion sudiste du
Maryland (bataille d'Antietam)
0.1.8 Chronologie • 8 octobre : invasion sudiste du Kentucky
bataille de Perryville
Chronologie générale
• 13 décembre : bataille de Fredericksburg
• 1860
• 1863
• 20 décembre : sécession de la Caroline du Sud
• 31 décembre 1862-2 janvier 1863 bataille de
• 1861 la Stones River
• Andersonville, roman de MacKinlay Kantor, Prix • Les Passagers du vent (deuxième époque - La Petite
Pulitzer en 1956. Fille Bois-Caïman), de François Bourgeon.
• Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell. • The Guerrilla, de David Wark Griffith (1908).
• La Route de la liberté, de Howard Fast. • The Battle, de David Wark Griffith (1911).
0.1. GUERRE DE SÉCESSION 13
• Naissance d'une nation (The Birth of a Nation), de • La Rivière du hibou (An occurrence at Owl Creek
David Wark Griffith (1915). Bridge), de Robert Enrico (1962).
• Le Mécano de la General (The General), de Buster • Major Dundee (Major Dundee), Sam Peckinpah
Keaton (1926). (1964).
• Hands Up ! de Clarence G. Badger, en 1926. • Les Prairies de l'honneur (Shenandoah), de Andrew
V. McLaglen (1965).
• Abraham Lincoln (David Wark Griffith’s Abraham
Lincoln), de David Wark Griffith (1930). • Le Bon, la Brute et le Truand (Il Buono, il Brutto, il
Cattivo), de Sergio Leone (1966).
• Les Quatre Filles du docteur March (Little Women),
de George Cukor (1933). • Alvarez Kelly, d'Edward Dmytryk (1966).
• Autant en emporte le vent (Gone with the wind), de • La Brigade des cow-boys (Journey to Shiloh), de
Victor Fleming (1939). William Hale (1968).
• La piste de Santa Fe (Santa-Fé Trail), de Michael • Rio Lobo, de Howard Hawks, (1970).
Curtiz (1940).
• Les Proies (The Beguiled), de Don Siegel (1971).
• L'Escadron noir (Dark command), de Raoul Walsh
(1940). • La Horde des salopards (Una ragione per vivere e
una per morire) titre italien, (Una razón para vivir
• La Charge fantastique (They died with theirs boots y una para morir), titre espagnol, de Tonino Valerii
on), de Raoul Walsh (1941). (1972).
• Le Sang de la terre (Tap Roots), de George Marshall
• Josey Wales hors-la-loi (The Outlaw Josey Wales),
(1948).
de Clint Eastwood (1976).
• Les Quatre Filles du docteur March (Little Women),
• Racines, mini-série inspirée du roman, Roots, de
de Mervyn LeRoy (1949).
Alex Haley (1977).
• Les Rebelles de Fort Thorn (Two Flags West), de
• The Blue and the Grey, (depuis la pendaison de John
Robert Wise (1950).
Brown, en 1859, jusqu'à l'assassinat de Lincoln, en
• La Charge victorieuse (The Red Badge of Courage), 1865), de Andrew McLaglen (1982).
de John Huston (1952).
• Louisiane, de Philippe de Broca (1984).
• La Mission du commandant Lex (Springfield Rifle),
d'André de Toth (1952). • Nord et sud, mini-série inspirée du roman homo-
nyme de Richard T. Heffron, avec Patrick Swayze,
• Fort Bravo (Escape from Fort Bravo), de John James Read, Lesley-Anne Down, David Carradine
Sturges (1953). (1985).
• L'Infernale Poursuite (The Great Locomotive Chase), • Glory, l'histoire du premier régiment de couleur
de Francis D. Lyon (1956). américain, de Edward Zwick (1989).
• La Loi du Seigneur (Friendly Persuasion), de • Danse avec les loups (Dances with Wolves), de et
William Wyler (1956). avec Kevin Costner (1990).
• L'Esclave libre (Band of Angels), de Raoul Walsh • Sommersby, de Jon Amiel (1993).
(1957).
• Class of '61, téléfilm de Gregory Hoblit, (1993).
• L'Arbre de vie (Raintree County), d'Edward Dmy-
tryk (1957). • Gettysburg, raconte l'histoire de la bataille du même
nom, de Ron Maxwell (1994).
• Les Cavaliers (The Horse Soldiers), de John Ford
(1959). • Les Quatre Filles du docteur March (Little Women),
de Gillian Armstrong (1994).
• Le Courrier de l'or (Westbound), de Budd Boetticher
(1959). • Andersonville, téléfilm sur l'histoire du camp de pri-
sonniers sudiste, de John Frankenheimer (1996).
• La Conquête de l'Ouest (How the West was won),
d'Henry Hathaway, John Ford et George Marshall • Chevauchée avec le diable (Ride With The Devil),
(1962). d'Ang Lee (1999).
14 TABLE DES MATIÈRES
[8] (en) U.S. Civil War took bigger toll than previously esti- • René Rémond, Histoire des États-Unis, PUF, coll.
mated, new analysis suggests, 22 septembre 2011 Que sais-je ?, 1959
[9] (en) “U.S. Civil War Prison Camps Claimed Thousands”. • Pierre Belpheron, La Guerre de Sécession (1861-
National Geographic News. 1er juillet 2003. 1865), ses causes et ses suites, Plon, 1947.
[10] Roland Gauron, « Ces guerres que les États-Unis payent, • Léon Lemonnier, La Guerre de Sécession, Galli-
un siècle plus tard », Le Figaro, 21 mars 2013 (lire en
mard, 1943.
ligne).
• Allan Nevins et Henry Steele Commager, Petite his-
[11] (en) John B. Walters, Merchant of Terror : General Sher-
man and Total War (Indianapolis : Bobbs-Merrill, 1973) toire de États-Unis, Overseas éditions, 1942.
[12] James M. McPherson, La Guerre de Sécession, Oxford • Karl Marx et Friedrich Engels, La Guerre civile aux
1988, Trad.fr. Robert Laffont 1991, p. 15. États-Unis,
[13] (en) Recensement de 1860. • Daniel Boorstin, Histoire des Américains, Robert
Laffont, coll. Bouquins.
[14] Pierre Belperron, La guerre de Sécession (1861-1865),
Librairie académique Perrin, 1973 (1re éd. 1947), 229 p..
Revues
[15] Voir entre autres le rôle du sel pendant la guerre de Séces-
sion. • Andrew Campbell Duncan et al., « La guerre de
[16] Dictionnaire général des sciences théoriques et appliquées, Sécession », dans Revue d’histoire du XIXe siècle,
volume 1, par Paul Focil Ad Privat-Deschanel, Ad Focil- 2007/2 (no 35).
lon - Delagrave - (1870), page 597.
• Les Guerres américaines - La Sécession, éd. Atlas,
[17] Mine Eyes Have Seen the Glory, Holzer & Neely, Orion Paris 1985. (OCLC 490752419).
books.
• La Guerre de Sécession, BT2 no 178 (1985), article
de Fernand Lecanu.
Bibliographie
• Historia no 322.
Ouvrages en français
• Historia thématique no 94 : La Guerre de Sécession.
• John Keegan, La Guerre de Sécession, Perrin, 2011. • Frédéric Naulet, Antietam ; Le jour le plus sanglant
de la guerre de Sécession, Economica, 2005.
• Bruce Catton, La Guerre de Sécession, Payot, 2002.
• Serge Noirsain, Confédération sudiste (La) 1861-
• André Kaspi, La Guerre de Sécession : les États dés- 1865 : mythes et réalités, Economica, 2006.
unis, Gallimard, 1992, (ISBN 2070531651).
• Stève Sainlaude, Le Gouvernement impérial et la
• James M. McPherson, La Guerre de Séces- guerre de Sécession (1861-1865), l'action diploma-
sion, 1861-1865, Robert Laffont, 1991. (ISBN tique, L'Harmattan, 2011.
9782221067420).
• Stève Sainlaude, La France et la Confédération su-
• Vincent Bernard, Le Sud pouvait-il gagner la diste (1861-1865), la question de la reconnaissance
guerre de Sécession ?, Economica, 2017. ( (ISBN diplomatique, L'Harmattan, 2011.
9782717869163))
• Jean Lamarre, Les Canadiens français et la Guerre
• Dominique Venner, Le Blanc Soleil des vaincus : de Sécession, VLB Éditeur, 2006.
L'épopée sudiste et la guerre de Sécession, 1607-
1865, Paris, Éditions de la Table ronde, 1975, 300 • Jean-Pierre Deloux, Le Corsaire Alabama, E-Dite,
p., 22 cm (notice BnF no FRBNF34568063), réed. pré- 2001.
face Alain de Benoist, Via Romana, 2015
• Dominique Venner, Gettysburg, Éditions du Rocher,
• Bernard Michal, Histoire vécue de la Guerre de Sé- 1995.
cession, éd. Crémile, 1972.
• Carl Smith, Gettysburg 1863 : l'apogée de la Confé-
• Alan Barker, La Guerre de Sécession, éd. Vent dération, par série Armées et Batailles no 6, Osprey
d'Ouest., 1964 Publishing/delPrado, 2004, (ISBN 2-84349-178-9).
16 TABLE DES MATIÈRES
• Lee Kennett, Gettysburg 1863 : Le tournant de la • (fr) Guerre de Sécession et Guerres indiennes du
guerre de Sécession, Economica, 1997. Texas par Serge Noirsain
• Origines de la guerre de Sécession Carte montrant la répartition des États pendant la guerre de
Sécession :
• Histoire des États-Unis Territoires de l'Union
États de l'Union qui pratiquaient l'esclavage
• États confédérés d'Amérique États confédérés
Territoires non réclamés avant ou pendant la guerre de Sécession
• Union (États du Nord)
les 9,1 millions du Sud[1] . Le gouvernement national était sud et l'État était revendiqué par la Confédération, mais
dirigé par le président Abraham Lincoln. le gouvernement unioniste de l'État restait au pouvoir.
Le Kansas rejoignit l'Union le 14 janvier 1861, après que Pour les articles homonymes, voir ECA, CSA et
la crise de la sécession eut commencé mais avant le dé- Confédération.
but des combats. La Virginie-Occidentale se sépara de la États confédérés d’Amérique
Virginie et devint membre de l'Union durant la guerre, le
20 juin 1863. Le Nevada rejoignit aussi l'Union durant la Confederate States of America (en)
guerre, le 31 octobre 1864.
1861-1865
Devise : Deo Vindice
0.2.3 Notes (latin : Dieu est avec nous)
[1] L'État en question est l'un des États frontaliers. Hymne : God Save the South (non officiel)
The Bonnie Blue Flag (populaire)
[2] L'État en question est un des États frontaliers. Dans le Dixie (traditionnel)
Kentucky, des factions pro-sécessionnistes se déclaraient
du sud et l'État était revendiqué par la Confédération, mais Entités précédentes :
le gouvernement unioniste de l'État restait au pouvoir.
• République de Caroline du Sud (en) (1860)
[3] L'État en question est un des États frontaliers. Dans le Mis-
souri, des factions pro-sécessionnistes se déclaraient du • République du Mississippi (1861)
18 TABLE DES MATIÈRES
• Republic of Florida (en) (1861) Sept États esclavagistes du Sud choisirent de faire sé-
cession des États-Unis pour former les États confédé-
• État de l'Alabama (1861) (en) rés d'Amérique le 4 février 1861 ; la Caroline du Sud
(20 décembre 1860), le Mississippi (9 janvier 1861), la
• République de Géorgie (1861) (en) Floride (10 janvier 1861), l'Alabama (11 janvier 1861),
la Géorgie (19 janvier 1861), la Louisiane (26 janvier
• Louisiane (1861) (en) 1861) et le Texas (1er février 1861).
• République du Texas (1861) (en) Le jour suivant, Jefferson Davis fut désigné pour en être le
premier président. Ces sept États s’emparèrent alors des
installations militaires et navales sur leurs territoires et
Entités suivantes :
déclenchèrent ainsi la guerre de Sécession.
À la suite de l'appel à la mobilisation du président Lincoln
• États-Unis
afin que des soldats américains aillent combattre les ÉCA,
quatre autres États firent sécession ; la Virginie (17 avril
Les États confédérés d'Amérique (anglais : Confeder- 1861), l'Arkansas (6 mai 1861), le Tennessee (7 mai
ate States of America, CSA ; surnommés la Confédération, 1861) et la Caroline du Nord (20 mai 1861).
en anglais the Confederacy) étaient une confédération
Dans deux États, des factions pro-sécessionnistes for-
d'États indépendante autoproclamée, née de la sécession
mèrent des gouvernements confédérés, alors même qu'ils
des États du Sud des États-Unis avec les États-Unis eux-
étaient revendiqués par le gouvernement de l'Union :
mêmes, alors surnommés l'Union. Cette confédération a
existé de 1861 à 1865 dans le Sud de l'Amérique du Nord
avant d'être réintégrée après la fin de la guerre de Séces- • le Missouri (31 octobre 1861),
sion.
• le Kentucky (20 novembre 1861).
Leur territoire comprenait l'essentiel du Sud des États-
Unis de l'époque. À cause de la guerre entre les ÉCA et La formation des ÉCA précipita la guerre civile amé-
l'Union, il n'y eut jamais de délimitation définitive de la ricaine en 1861, et la plupart des combats eurent lieu
frontière nord de cette confédération, mais la limite sud sur leur territoire. Un autre élément déclencheur fut le
du territoire fut le Mexique. bombardement du Fort Sumter dans la baie de Charles-
ton (en) (Caroline du Sud) tenu par les forces de l'Union,
puis sa reddition. Les ÉCA furent vaincus en 1865, et en
0.3.1 Formation 1870, le dernier des États confédérés, la Géorgie, fut ré-
intégré aux États-Unis.
0.3.2 Constitution
Article détaillé : Constitution des États confédérés.
Joseph E. Johnston
Article détaillé : Armée des États confédérés. Liste des leaders militaires de la Confédération :
L'armée des États confédérés est formée en février 1861. • Robert E. Lee
Elle porte un uniforme gris. Elle est dissoute après sa dé-
faite, lors de la guerre de Sécession. • Albert Sidney Johnston
20 TABLE DES MATIÈRES
• Sterling Price
• Richard Taylor
• Thomas L. Rosser
• Patrick Cleburne
• John Singleton Mosby Sur 8 millions de Blancs que comptaient la totalité des
États esclavagistes, 385 000 possédaient des esclaves, soit
• J.E.B. Stuart 4,8 % de la population[10] .
• Edward Porter Alexander Parmi ces 4,8 %, on peut noter les répartitions particu-
lières suivantes :
• Franklin Buchanan
0.3.6 Économie
0.3.8 Notes et références • (en) Sarah Anne Rubin, A Shattered Nation : The
Rise & Fall of the Confederacy 1861–1868, 2005.
[1] Recensement de 1860.
• Stève Sainlaude, La France et la Confédération su-
[2] Sans Missouri & Kentucky. diste, 2011.
[3] Sainlaude Stève, Le gouvernement impérial et la guerre de • (en) Emory M. Thomas, Confederate Nation : 1861–
Sécession, p. 91-124.
1865, 1979.
[4] (en) Letter of pope Pius IX to Jefferson Davis.
• (en) Jon L. Wakelyn, Biographical Dictionary of the
[5] (en) Campbell Gibson et Kay Jung, « Historical Census Confederacy, 1977.
Statistics on Population Totals by Race, 1790 to 1990, and
by Hispanic Origin, 1970 to 1990, for the United States,
Regions Divisions, and States » [PDF], 2011. 0.3.10 Articles connexes
[6] http://www2.census.gov/prod2/decennial/documents/ • Guerre de Sécession
1860a.zip
• Gouvernement confédéré du Kentucky
[7] Disponible sur http://c.ancestry.com/pdf/trees/charts/
1860Slave.pdf, document qui explique les techniques de • Fête du mémorial des confédérés
recensement des esclaves.
[9] L'ensemble des données de cette section provient de la • Portail de la guerre de Sécession
University of Virginia Library, logiciel de recensement
historique, données sur l'année 1860.
0.3.9 Bibliographie
• (en) Richard E. Beringer, William N. Still. Jr., Ar-
cher Jones et Herman Hattaway, Why the South Lost
the Civil War, 1986.
23
24 CHAPITRE 1. 12 AVRIL 1861-FORT SUMTER
l'Union. Toutes ces demandes furent ignorées, et les ten- Dans l'après-midi du 7 avril 1863, neuf cuirassés échan-
tatives de l'Union de ravitailler et renforcer la garnison gèrent des tirs avec batteries confédérées du fort et de sa
furent repoussées. baie. Le fort fut à peine endommagé, alors que cinq des
navires étaient désemparés. L'un, l'USS Keokuk coula le
lendemain. Après cet échec, la stratégie fédérale fut mo-
La bataille de Fort Sumter difiée. Du Pont fut remplacé par le contre amiral John A.
Dahlgren, qui planifia une opération combinée terre/mer
Article détaillé : Bataille de Fort Sumter. afin de prendre le Fort Wagner, situé sur l'île Morris et
Le 12 avril 1861, à 4 heures 30, l'artillerie confédérée d'y détruire le fort depuis là. Les troupes de l'Union, sous
le commandement du général de brigade Quincy A. Gil-
more y placèrent des canons. La garnison du fort com-
prenait cinq compagnies du 1e d'artillerie de Caroline du
Sud, commandé par le colonel Alfred Rhett. Ceux-ci tra-
vaillèrent jour et nuit avec des esclaves afin de fortifier
les murs de Fort Sumter avec des monticules de déchets
et des balles de foin.
Un barrage d'artillerie fédéral fut lancé le 17 août, avec
près de 1 000 obus tirés chaque jour. En une semaine,
les murs de briques du fort furent détruits, mais cepen-
dant la garnison refusa de se rendre et continua à réparer
et renforcer ses défenses. Les canons confédérés de Fort
Petit drapeau nordiste utilisé lors de la bataille de Fort Sumter Moultrie et d'autres points d'appui du port les couvraient.
Le 7 septembre 1863, après 58 jours de siège et l'échec
ouvrit le feu sur le fort qui subit un bombardement de 36
de deux assauts terrestres, 740 Sudistes évacuèrent le Fort
heures. La garnison répliqua, mais sans grand effet. Le
Wagner, écrasés sous les tirs de l'artillerie fédérale.
13 avril, le fort se rendit et fut évacué. Des témoignages,
Dès la capture du Fort Wagner, les Nordistes y placèrent
tel que le fameux journal de Mary Chesnut, décrivent les
leur artillerie qui bombarda aussitôt Charleston et Fort
habitants de Charleston saluant le début de la guerre aux
Sumter.
balcons le long de The Battery.
Bombardé quotidiennement par environ 20 obus, dont les
Une décoration militaire spéciale, la médaille de Gill- plus gros pesaient 90 kilos, Fort Sumter fut réduit à un
more, fut donnée à tous les soldats de l'Union service qui amas de ruines.
étaient présents à Fort Sumter lors de la première bataille
Le 19 septembre, un autre assaut de l'US Navy échoua
de la guerre de Sécession.
une fois de plus, perdant cinq navires et 124 hommes en
tentant de prendre le fort. Le bombardement continua par
intermittence jusqu'à la fin décembre.
1863–1865
Durant l'été 1864, le général de division John G. Fos-
ter remplaça Gillmore comme commandant des opéra-
tions terrestres et tenta une fois de plus de prendre le fort.
Foster, un membre de la garnison de Anderson de 1861,
pensait qu'avec une bonne préparation, il était possible
de prendre le fort « à n'importe quel moment ». Cepen-
dant, deux mois de bombardement, ne parvinrent pas à
déloger la garnison confédérée et Foster abandonna cette
méthode. Le fort fut bombardé de temps à autre jusqu'à
ce que les troupes du général de division William T. Sher-
man qui avançaient en direction du nord depuis Savannah
(Géorgie), forcèrent les sudistes à évacuer Fort Sumter le
17 février 1865.
Le Bombardement de Fort Sumter en 1863 par le peintre William
Aiken Walker (1839-1921), huile sur toile, Gibbes Museum of On estime que sept millions d'obus d'artillerie furent ti-
Art, Charleston. rés contre Fort Sumter durant la guerre, et pourtant les
confédérés n'eurent que 52 morts et 267 blessés.
Avec le Fort Sumter dans les mains des Confédérés, le
port de Charleston formait un trou dans le blocus naval
fédéral de la côte atlantique. Afin que l'US Navy puisse
fermer le port, il fallait reprendre Fort Sumter, ce à quoi
s’employa le contre-amiral Samuel F. Du Pont.
1.1. FORT SUMTER 25
1.1.4 Annexes
Articles connexes
Liens externes
2.1 Bataille de Shiloh Cette offensive fut cependant contrecarrée par l'arrivée
des renforts de l'armée de l'Ohio et les commandants
de l'Union déclenchèrent à l'aube une contre-attaque sur
Pour les articles homonymes, voir Shiloh (homony- l'ensemble de la ligne. Les Sudistes furent forcés de se
mie). replier en direction de Corinth et ne pouvaient plus s’op-
Bataille de Shiloh poser à l'avancée de l'Union dans le nord du Mississippi.
La bataille fut, à ce moment, la plus sanglante de l'histoire
des États-Unis.
Bataille de Shiloh, par Thulstrup.
Guerre de Sécession
Batailles
Fort Sumter · Bull Run (1re ) · Shiloh · Campagne de la
Péninsule · Bull Run (2e ) · Antietam · Fredericksburg ·
Stones River · Chancellorsville · Gettysburg · Vicksburg ·
Chickamauga · Chattanooga · Wilderness · Spotsylvania ·
Cold Harbor · Petersburg · Five Forks · Appomatox
2.1.1 Contexte et forces en présence
Géolocalisation sur la carte : Tennessee
Géolocalisation sur la carte : États-Unis Après les pertes de Fort Henry et de Fort Donelson en fé-
vrier 1862, le général confédéré Albert Sidney Johnston
La bataille de Shiloh fut un affrontement majeur du
retira ses troupes dans l'ouest du Tennessee et le nord du
théâtre occidental de la Guerre de Sécession qui eut lieu Mississippi et de l'Alabama pour leur permettre de se ré-
les 6 et 7 avril 1862 dans le sud-ouest du Tennessee.
organiser. Au début du mois de mars, le major-général
Une armée de l'Union commandée par le major-général Henry W. Halleck de l'Union répondit en ordonnant à
Ulysses S. Grant avait pénétré profondément dans le ter- Grant et à son armée de l'ouest du Tennessee (elle se-
ritoire sudiste en longeant la rivière Tennessee et avait ra ensuite plus connue sous le nom d'armée du Tennes-
établi son camp à Pittsburg Landing sur la rive ouest du see) de mener une invasion du Sud en longeant le fleuve
fleuve. Les forces confédérées des généraux Albert Sid- Tennessee. Halleck ordonna ensuite à Grant de rester à
ney Johnston et P. G. T. Beauregard lancèrent une attaque Fort Henry et confia le commandement de l'expédition
surprise sur l'armée nordiste. à un subordonné, C.F. Smith, récemment élevé au grade
Le premier jour de la bataille, les Confédérés attaquèrent de major-général. Plusieurs auteurs avancent qu'Halleck
avec l'objectif de repousser les Nordistes dans les ma- prit cette décision du fait de son animosité personnelle
rais de Owl Creek à l'ouest de la rivière et avec l'espoir et professionnelle envers Grant. Cependant, Halleck ren-
de vaincre l'armée du Tennessee de Grant avant l'arrivée dit le commandement à Grant, peut-être à cause d'une
prévue de l'armée de l'Ohio du major-général Don Car- demande du président Abraham Lincoln[4] . Au début du
los Buell. La confusion liée à la violence des combats mois d'avril, Grant disposait de cinq divisions à Pittsburg
permit aux hommes de Grant de se retirer vers le nord- Landing dans le Tennessee et d'une sixième à proximité.
est en direction de Pittsburg Landing, une position située Dans le même temps, les prérogatives de Halleck furent
sur une route partiellement inondée surnommée Hornet’s élargies et il commandait à présent l'armée de Buell dans
Nest. La défense nordiste, soutenue par de nombreuses l'Ohio. Buell reçut l'ordre de rejoindre Grant et ce der-
pièces d'artillerie, parvint à repousser l'attaque sudiste nier quitta Nashville pour se rendre à Pittsburg Landing.
dans l'après-midi. Le général Johnston fut tué durant le Halleck voulait mener personnellement la campagne dont
premier jour de la bataille et Beauregard, son comman- l'objectif était la capture de la voie ferrée Memphis and
dant en second, décida de lancer une attaque dans la soi- Charleston, une ligne de ravitaillement vitale entre la val-
rée. lée du Mississippi, Memphis et Richmond[5] .
26
2.1. BATAILLE DE SHILOH 27
Gen.
Albert Sidney Johnston, CSA
•
•
Brig. Gen.
Benjamin Prentiss, États-Unis
Maj. Gen.
Lew Wallace, États-Unis
Le groupe de Wallace avait été laissé en réserve près de Carte de la bataille de Shiloh, après-midi du 6 avril 1862.
Crump’s Landing dans un lieu appelé Stoney Lonesome
à l'arrière de la ligne de l'Union. Au moment de l'attaque Vers 9 h, les hommes des divisions de Prentiss et de W. H.
des confédérés, Grant ordonna à Wallace de mener son L. Wallace établirent la principale ligne de défense nor-
unité pour renforcer Sherman. Wallace prit un chemin diste sur une position le long d'une petite route de cam-
différent de celui prévu par Grant en avançant plus tard pagne appelée Hornet’s Nest (“nid de frelons”) par les su-
que ses ordres étaient ambigus. Lorsqu'il arriva sur place, distes aujourd'hui communément appelée Sunken Road
il découvrit que Sherman avait été forcé de se retirer et (“chemin creux”) même s’il existe peu de justification
n'était plus là où il devait se trouver. De plus, les lignes physique pour ce nom[28] . Les Confédérés cherchèrent à
de front avaient tellement changé que Wallace se trouvait prendre d'assaut la position durant plusieurs heures plu-
à présent à l'arrière des troupes confédérées. Un courrier tôt que de la contourner et ils subirent de lourdes pertes ;
lui apporta un message de Grant demandant où il se trou- les historiens estiment qu'il y eut entre 8 et 14 charges
vait et pourquoi il n'était toujours pas arrivé à Pittsburg différentes[29] . Les forces de l'Union à gauche et à droite
Landing où la ligne de l'Union combattait. Wallace était du Hornet’s Nest furent repoussées et la position de Pren-
troublé car il pourrait certainement lancer une attaque sur tiss devint un saillant dans la ligne. La coordination des
l'arrière de la ligne confédérée ; après la guerre il avança unités était difficile et des troupes se retirèrent en suivant
que sa division aurait pu attaquer et vaincre les Confédé- les ordres de leurs officiers inférieurs. La désorganisation
rés si son avancée n'avait pas été interrompue[26] . Néan- s’accrut après la blessure mortelle de Wallace[30] qui com-
moins, il décida de faire demi-tour et de retourner à Sto- mandait le gros des troupes de la position et des régiments
ney Lonesome. Au lieu de réaligner ses troupes pour que commencèrent à se désintégrer. Cependant, les Confédé-
2.1. BATAILLE DE SHILOH 31
rés ne parvinrent à briser la résistance nordiste qu'en ti- Lexington et USS Tyler[39] . Une ultime charge confédérée
rant à courte portée avec plus de 50 canons[31] sur la posi- menée par deux brigades et commandée par le brigadier-
tion ennemie qui tomba après près de sept heures de com- général Withers tenta de forcer la ligne de l'Union mais
bats. Attaqué sur trois côtés, le général Prentiss se rendit elle fut repoussée. Beauregard prépara une seconde ten-
et une grande partie des survivants nordistes, entre 2 200 tative pour après 18 h alors que le soleil se couchait[40] .
et 2 400 soldats, fut capturée. Néanmoins leur sacrifice Le plan des Sudistes avait échoué car ils avaient repous-
permit à Grant de préparer la dernière ligne de défense sé Grant à l'est sur une position défendable le long de la
près de Pittsburg Landing[32] . rivière au lieu de l'avoir forcé à entrer dans les marais à
l'ouest[41] .
Johnston fut touché à la jambe gauche vers 14 h 30 alors
qu'il menait l'assaut contre la position de l'Union. Jugeant
la blessure insignifiante, il ordonna à son chirurgien per- Accalmie nocturne
sonnel de s’occuper des prisonniers nordistes blessés et
en l'absence du médecin, il se vida de son sang en moins Le soir du 6 avril fut une fin déprimante au premier jour
d'une heure car l'artère poplitée avait été sectionnée[33] . de l'une des batailles les plus sanglantes de l'histoire amé-
Il s’agissait d'une perte importante pour la Confédération ricaine. Les cris pitoyables des blessés et des mourants
car Jefferson Davis considérait Albert Sidney Johnston dans la zone entre les armées pouvaient être entendus
comme son meilleur général ; c'était deux mois avant que dans les deux camps durant toute la nuit. Un orage tra-
Robert Lee n'émerge comme le général sudiste le plus versa le champ de bataille et les tirs réguliers des ca-
important. Johnston fut l'officier le plus gradé à mourir nonnières nordistes firent de la nuit une expérience mi-
au combat durant la Guerre de Secession. Beauregard sérable pour les combattants des deux côtés. Beauregard
assuma le commandement mais il n'avait qu'une vague envoya un télégramme au président Davis pour annon-
idée de la disposition de ses troupes depuis sa position à cer “UNE VICTOIRE TOTALE” et il admit plus tard,
l'arrière[34] . Il ordonna que le corps de Johnston soit enve- “J'ai pensé que j'avais amené le général Grant juste à
loppé et que sa mort soit gardée secrète pour ne pas affec- l'endroit que je désirais et que je pourrais en finir avec
ter le moral de l'armée et reprit l'attaque du Hornet’s Nest. lui dans la matinée”. Ses hommes étaient enthousiastes
Il s’agit probablement d'une erreur tactique car les flancs car ils avaient capturé les camps de l'Union, faits de nom-
de l'Union reculaient lentement pour former une ligne breux prisonniers et s’étaient emparés de tonnes de ravi-
semi-circulaire autour de Pittsburg Landing. Si Beaure- taillement. Grant avait néanmoins des raisons d'être opti-
gard avait concentré ses forces contre les flancs, il aurait miste car la division de Lew Wallace et 15 000 hommes
pu défaire l'armée nordiste et réduire le saillant du Hor- de l'armée de Don Carlos Buell commencèrent à arri-
net’s Nest ultérieurement[35] . ver dans la soirée et étaient complètement opération-
nels à l'aube[42] . La décision de Beauregard de cesser
l'attaque au crépuscule causa une large controverse histo-
Défense de Pittsburg Landing rique. Braxton Bragg et le fils d'Albert Sidney Johnston,
le colonel William Preston Johnston, furent parmi ceux
Les flancs de l'Union furent repoussés mais ne cédèrent qui déplorèrent “l'opportunité perdue de Shiloh”. Beau-
pas. Hardee et Polk obligèrent Sherman et McClernand regard ne vint pas sur le front pour inspecter la force de
à se replier en direction de Pittsburg Landing, ce qui ex- la ligne nordiste et resta à l'église de Shiloh. Il ne tint
posait le flanc droit du Hornet’s Nest. Juste après la mort pas non plus compte des rapports du colonel Nathan Bed-
de Johnston, Breckinridge, dont la division avait été gar- ford Forrest (et des fanfaronnades du général Prentiss fait
dée en réserve, attaqua l'extrême-gauche de la ligne de prisonnier[43] ) indiquant que les hommes de Buell traver-
l'Union, chassa la brigade de David Stuart et ouvrit un saient le fleuve pour renforcer Grant. À sa décharge, ses
chemin potentiel sur l'arrière de la ligne nordiste et sur le troupes étaient épuisées, il ne restait plus qu'une heure
fleuve Tennessee. Néanmoins, les Confédérés firent une de jour et l'artillerie nordiste était un obstacle redoutable.
pause pour se réorganiser et se lancèrent à l'assaut du Hor- Il avait également reçu une dépêche du brigadier-général
net’s Nest plutôt que d'exploiter la faiblesse du dispositif Benjamin Hardin Helm du nord de l'Alabama indiquant
nordiste. Après la chute du Hornet’s Nest, les derniers élé- que Buell avançait vers Decatur et non vers Pittsburg
ments de l'armée de l'Union établirent une solide ligne de Landing[44] .
défense de 5 km de long autour de Pittsburg Landing.
Sherman commandait la droite de la ligne, McClernand
le centre et la gauche du dispositif était défendue par les 2.1.3 7 avril
restes des divisions de W. H. L. Wallace, de Hurlbut et
de Stuart et par des milliers de trainards[36] qui se trou- Le 7 avril, l'armée de l'Union comptait environ 45 000
vaient sur la falaise au-dessus du débarcadère. La brigade hommes. Les Confédérés avaient perdu près de 8 500
de Jacob Ammen, appartenant à l'armée de Buell, arriva soldats le premier jour mais à cause des déserteurs et
à temps pour être transportée par bateau et renforça la des trainards (certains soldats exploraient les camps de
gauche de la ligne[37] . La ligne de défense accueillait plus l'Union à la recherche de nourriture ou de butin), les com-
de 50 canons[38] et était soutenue par les canonnières USS mandants sudistes rapportèrent n'avoir pas plus de 20 000
32 CHAPITRE 2. AVRIL 1862-BATAILLE DE SHILOH
[7] Daniel, p. 131. L'église avait été construite en 1854 par [31] Les historiens ne sont pas d'accords sur le nombre de
l'église méthodiste épiscopale du sud. Le nom "Shiloh" pièces d'artilleries que les Confédérés amenèrent devant
(“Silo” en français) vient du premier livre de Samuel et le Hornet’s Nest. Cunningham, p. 290, en rapporte 51. Da-
fait référence à un lieu de culte où les Hébreux réalisaient niel, p. 229, avance le nombre de 53. Sword, p. 326, and
un pèlerinage annuel. Eicher, p. 228, rapporte le nombre le plus cité de 62, qui
avait initialement été indiqué par l'historien D.W. Reed.
[8] Grant, pp. 211–12.
[32] Nevin, pp. 121–29, 136–39 ; Esposito, map 36 ; Daniel,
[9] Daniel, p. 139 ; Nevin, p. 105. pp. 207–14 ; Woodworth, Nothing but Victory, pp. 179–
85 ; Eicher, p. 227. Sword, p. 306, lists 2,320 captured ;
[10] Eicher, pp. 222, 230 ; Grant, Memoirs, p. 245 (Lib. of Am.
Eicher, p. 228, 2,200 ; Daniel, p. 214, 2,400.
ed.).
[11] Eicher, p. 223. [33] Cunningham, pp. 275–77 ; Sword, pp. 271–73, 443–46.
[12] Weapons of the Orphan Brigade, consulté le 9 août 2010. [34] La vision traditionnelle de la bataille est que la mort de
Johnston causa une pause dans l'affrontement et priva les
[13] Cunningham, pp. 93, 98–101, 120. Confédérés de leur impulsion causant ainsi leur défaite.
Sword, p. 310, et Daniel, p. 235, soutiennent cette idée.
[14] Daniel, pp. 127–28. Cunningham, pp. 277–78, avance que l'accalmie était le
résultat de la désorganisation des troupes confédérées et
[15] Daniel, pp. 119, 121–23 ; Cunningham, pp. 128–29, 137–
que Beauregard avait une vision correcte du champ de ba-
40 ; Woodworth, Nothing but Victory, p. 108 ; Eicher, p.
taille.
223.
[35] Nevin, pp. 121–29, 136.
[16] Woodworth, Nothing but Victory, pp. 150–54 ; Nevin, pp.
110–11 ; Cunningham, pp. 143-44 ; Sword, p. 127 ; Ei- [36] Cunningham, p. 321, estime à environ 15 000, le nombre
cher, p. 224 ; Daniel, pp. 141–42 ; Smith, p. 185 ; Mc- de trainards et de troupes non-combattantes sur la zone.
Pherson, p. 408.
[37] Cunningham, p. 317.
[17] Cunningham, p. 140.
[38] Comme pour le Hornet’s Nest, les estimations du nombre
[18] Nevin, p. 113. Daniel, p. 145. Esposito, texte pour la carte de canons varient largement. Grant, dans ses mémoires,
34, avance que Johnston fut très critiqué pour cet arrange- se souvient de “20 canons ou plus”. Daniel, p. 246, et
ment avec Beauregard mais que cela était peut-être néces- Grimsley, p. 109, avancent 41 canons, Sword, p. 356, pré-
saire compte tenu du grand nombre de recrues inexpéri- cise qu'il y avait “au moins dix batteries”. Cunningham, p.
mentées qui pouvaient avoir besoin d'encouragements en 307, cite des sources historiques allant de 42 à 100 pièces
première ligne. d'artillerie.
[19] Cunningham, p. 200. [39] Daniel, p. 265.
[20] Smith, p. 187 ; Esposito, map 34 ; Eicher pp. 224–26. [40] Cunningham, pp. 323–26.
[21] McPherson, p. 409. [41] Eicher, pp. 227–28 ; Daniel, pp. 235–37 ; Nevin, pp. 138–
[22] Daniel, pp. 143–64 ; Eicher, p. 226 ; Esposito, map 34. 39.
[23] Concise History of the 7th Arkansas Infantry, Company I, [42] Cunningham, pp. 340–41.
consulté le 9 août 2010. [43] Cunningham, pp. 332-34. Prentiss lança à ses geôliers,
[24] Daniel, p. 139 ; Cunningham, p. 133. “Messieurs, vous avez eu votre chance aujourd'hui mais
ce sera très différent demain. Vous verrez ! Buell va faire
[25] Daniel, pp. 143–64 ; Woodworth, Nothing but Victory, pp. sa jonction avec Grant ce soir et nous vous balayerons au
164–66 ; Cunningham, pp. 157–58, 174 ; Eicher, p. 226. matin”.
[26] Woodworth, Grant’s Lieutenants, p. 77 ; Cunningham, p. [44] Nevin, p. 147 ; Daniel, pp. 252–56 ; Cunningham, pp.
339. 323–26, 332 ; Sword, p. 378.
[27] Woodworth, Grant’s Lieutenants, p. 72–82 ; Daniel, pp. [45] Daniel, pp. 263–64, 278.
256–61 ; Sword, pp. 439–40 ; Cunningham, pp. 338–39 ;
Smith, p. 196. [46] Daniel, pp. 265, 278.
[28] Cunningham, pp. 241–42. [47] Woodworth, Nothing But Victory, p. 196. Dans Sherman :
Lessons in Leadership de Woodworth, Palgrave Macmil-
[29] Eicher, p. 227, cite 12. Daniel, p. 214, fait référence aux lan, 2009, (ISBN 978-0-230-61024-8), p. 57, écrit (sans
“historiens modernes” qui critiquent Bragg pour avoir or- citation) que Sherman se rappela après la guerre qu'il
donné de 11 à 14 assauts mais Daniel ne précise que 8 s’agissait de la canonnade la plus forte qu'il ait entendue
attaques séparées. durant la guerre.
2.1. BATAILLE DE SHILOH 35
[48] Daniel, pp. 275–83. • Frank, Joseph Allan, and George A. Reaves. Seeing
the Elephant : Raw Recruits at the Battle of Shiloh.
[49] Daniel, pp. 283–87. Urbana : University of Illinois Press, 2003. (ISBN
[50] Daniel, pp. 289–92. 0-252-07126-3). First published 1989 by Greenwood
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[53] Woodworth, Nothing but Victory, pp. 198–201 ; Smith, pp. • Grimsley, Mark, and Steven E. Woodworth. Shiloh :
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[54] Civil War Landscapes Association. Press, 2006. (ISBN 0-8032-7100-X).
[55] Cunningham, pp. 384–96. • Gudmens, Jeffrey J. Staff Ride Handbook for the
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[56] Eicher, p. 230 ; Cunningham, pp. 421–24. Dans ses mé- KS : Combat Studies Institute Press, 2005. (OCLC
moires, Grant (vol. 1, chap. 25, p. 22) conteste les pertes 58801939).
confédérées établies par Beauregard en avançant que les
services mortuaires de l'Union donnaient des nombres • Hanson, Victor Davis. Ripples of Battle : How Wars
bien plus élevés. Grant avance le nombre de 4 000 tués of the Past Still Determine How We Fight, How We
chez les Confédérés. Live, and How We Think. Garden City, NY : Dou-
bleday, 2003. (ISBN 0-385-50400-4).
[57] Liste des batailles de la guerre de Sécession. Les huit
batailles dépassant Shiloh en nombre de victimes sont : • McDonough, James Lee. “Battle of Shiloh.” In En-
Gettysburg, Chickamauga, Chancellorsville, Spotsylvania, cyclopedia of the American Civil War : A Politi-
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Heidler and Jeanne T. Heidler. New York : W. W.
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu Norton & Company, 2000. (ISBN 0-393-04758-X).
de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle
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1977. (ISBN 0-87049-232-2).
2.1.7 Bibliographie
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• Arnold, James R., Carl Smith, and Alan Perry. Shi- Civil War Era (Oxford History of the United States).
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explanatory text) is available online at the West Battle and the Battlefield. Knoxville : University of
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36 CHAPITRE 2. AVRIL 1862-BATAILLE DE SHILOH
• Portail du Tennessee
3.1 Bataille de Gettysburg Les deux armées engagent les hostilités le 1er juillet à
Gettysburg. Les abords nord-ouest de la ville sont dé-
fendus par le général Buford, à la tête d'une division de
Bataille de Gettysburg cavalerie, renforcée par deux corps d'infanterie. Ils su-
bissent l'assaut de troupes supérieures en nombre en pro-
venance du nord et du nord-ouest et doivent reculer et
Bataille de Gettysburg, par Thure de Thulstrup.
prendre position sur les collines au sud de la ville.
Guerre de Sécession
Le deuxième jour, le plus gros des troupes des deux ar-
Batailles mées rejoint le champ de bataille. Les lignes de défense
Campagne de Gettysburg : de l'Union sont organisées en forme d'hameçon. À la fin
Franklin’s Crossing · Brandy Station · 2e Winchester · de l'après-midi du 2 juillet, Lee lance un assaut important
Aldie · Middleburg · Upperville · 2e Fairfax Court House sur le flanc gauche de l'armée du Potomac et des combats
· Corbit’s Charge (en) · Hanover · Sporting Hill · Carlisle · acharnés ont lieu, notamment à Little Round Top. Sur le
Gettysburg · Retraite de Gettysburg · Fairfield · Monterey flanc droit, les nordistes résistent à Culp’s Hill et Cemete-
· Williamsport · Boonsboro · Funkstown · Manassas Gap ry Hill. Malgré de lourdes pertes, les soldats de l'Union
parviennent à repousser les confédérés.
Batailles majeures
Fort Sumter · Bull Run (1re ) · Shiloh · Campagne de la Le 3 juillet, troisième jour de la bataille, des combats
Péninsule · Bull Run (2e ) · Antietam · Fredericksburg · de cavalerie ont lieu à l'est et au sud mais l'évènement
Stones River · Chancellorsville · Gettysburg · Vicksburg · principal est le spectaculaire assaut, connu sous le nom
Chickamauga · Chattanooga · Wilderness · Spotsylvania de « charge de Pickett », de 12 500 fantassins confédé-
· Cold Harbor · Petersburg · Five Forks · Appomatox rés contre le centre de la ligne de défense des nordistes.
L'échec de cet assaut contraint Lee à se retirer du champ
de bataille et à rentrer en Virginie.
Géolocalisation sur la carte : Pennsylvanie
Quelques mois après la bataille, le président Lincoln rend
Géolocalisation sur la carte : États-Unis un hommage, connu sous le nom de Discours de Gettys-
La bataille de Gettysburg se déroule du 1 au 3 juillet burg, aux victimes des deux camps.
er
37
38 CHAPITRE 3. JUILLET 1863-BATAILLE DE GETTYSBURG
2 juillet
Le plan d'attaque de Lee pour la journée du 2 juillet pré-
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, le reste de l'infanterie des voit que le 1er Corps de Longstreet prenne position furti-
deux armées rejoint le champ de bataille, notamment les vement au sud-ouest de l'armée de l'Union pour la prendre
IIe , IIIe , Ve , VIe et XIIe Corps unionistes. En revanche, de flanc et la repousser vers Emmitsburg Road. L'attaque
la troisième division du 1er Corps confédéré, comman- suit un ordre précis : les divisions des généraux John Bell
dée par George Pickett, parti de Chambersburg en début Hood et Lafayette McLaws, du 1er Corps, doivent ou-
de matinée, n'arrive sur le champ de bataille que le 2 au vrir les hostilités avant d'être appuyées par la division de
soir[42] '[43] . Richard H. Anderson, du 3e Corps. L'engagement pro-
La ligne de défense de l'armée du Potomac a une forme gressif des divisions doit permettre de repousser progres-
d'hameçon. Elle est d'abord composée d'un arc de cercle, sivement la ligne nordiste et empêcher Meade de dépla-
de Culp’s Hill, au sud-est de Gettysburg, jusqu'au nord- cer des troupes depuis le centre pour soutenir son flanc
ouest de Cemetery Hill, au sud de la ville. À partir de là, gauche. Dans le même temps, les divisions des généraux
elle descend plein sud pendant trois kilomètres, le long Edward Johnson et Jubal Early, du 2e Corps doivent me-
de Cemetery Ridge, jusqu'au nord de Little Round Top. ner une attaque de diversion sur Culp’s Hill et Cemete-
L'essentiel du XII Corps est situé sur Culp’s Hill (flanc ry Hill, toujours dans le but d'empêcher l'envoi de ren-
droit), les restes des Ier et XI Corps défendent Cemetery forts vers le flanc gauche, lieu de l'attaque principale. Si
Hill et forment le centre de la ligne avec le II Corps, placé l'occasion se présente, cette attaque de diversion peut être
sur la moitié nord de Cemetery Ridge. Le III Corps com- amenée à devenir un véritable assaut[46] '[47] .
plète la ligne sur la moitié sud, au sud-ouest du IIe Corps Pour établir ce plan, Lee est privé de ses deux meilleurs
(flanc gauche). Une partie de l'armée de Virginie (3e généraux : Stonewall Jackson, spécialiste des offensives
Corps de Hill) se dispose parallèlement à la ligne nordiste audacieuses a été tué deux mois plus tôt, tandis que Jeb
sur environ 1,6 kilomètres, sur Seminary Ridge, au sud- Stuart, capable de mener des reconnaissances efficaces
ouest de Gettysburg, face au centre de l'armée de l'Union. à la tête de ses cavaliers et grand stratège, ne rejoindra
Une autre partie (2e Corps de Ewell) se place au sud-est Gettysburg qu'à midi, trop tard pour aider Lee de ses
de la ville, face à Culp’s Hill. La ligne confédérée est donc conseils. De fait, le plan de Lee se fonde sur une ap-
discontinue, contrairement à celle des unionistes[44] '[45] . préciation erronée des positions nordistes et l'offensive
3.1. BATAILLE DE GETTYSBURG 41
3 juillet
quera pas de suivre un tel bombardement, les artilleurs
Le général Lee souhaite appliquer la même stratégie que de l'armée du Potomac, placés sous les ordres du général
le jour précédent : les troupes de Longstreet doivent at- Henry Jackson Hunt ne répondent pas pendant un quart
taquer le flanc gauche de l'armée de l'Union tandis que d'heure au feu ennemi. Finalement, 80 canons de l'Union
celles de Ewell doivent prendre Culp’s Hill[65] . Cependant, entrent en action. Après deux heures de canonnade, les
les nordistes ouvrent les hostilités les premiers : le XII artilleurs confédérés ont quasiment épuisé leurs stocks de
Corps bombarde dès l'aube les positions situées au bas munitions. Contrairement aux espérances de Lee, le bom-
de Culp’s Hill, que les confédérés avaient réussi à prendre bardement n'a pas désorganisé de manière significative la
la veille et tente de les repousser. Les sudistes ripostent. défense de l'armée de l'Union au moment où son infante-
Un combat acharné se déroule jusqu'à 11h00 sans faire rie entre dans le combat[71] '[72] '[73] '[74] .
bouger significativement les lignes[66] '[67] '[68] . Vers 15h00, environ 12 500 soldats confédérés quittent
Lee est contraint de changer ses plans. Il charge Long- la lisière des bois et entament leur marche vers les po-
street de mener la division de Pickett, qui appartient à sitions unionistes située à près de 1,2 kilomètre. Cette
son 1er Corps, ainsi que six brigades appartenant à ce- charge d'infanterie est aujourd'hui connue sous le nom de
lui de Hill, dans un assaut frontal contre le centre de « charge de Pickett » (Pickett’s Charge). Les sudistes sont
pris sous le feu des canons situés sur Cemetery Hill et au
la ligne de l'armée nordiste, à savoir les positions occu-
pées par le II Corps sur Cemetery Ridge. Avant l'attaque,nord de Little Round Top puis sous celui des mousquets du
II Corps commandé par le général Hancock. L'artillerie
la quasi-totalité de l'artillerie de l'armée de Virginie du
Nord doit bombarder massivement la ligne de défense de l'armée du Potomac qui n'avait pas donné sa pleine
pour l'affaiblir[69] '[70] . mesure lors du bombardement confédéré est utilisée de
Aux alentours de 13h00, entre 150 et 170 canons ouvrent manière optimale contre l'infanterie avec des résultats dé-
le feu. Il s’agit probablement du bombardement le plus vastateurs.
important de la guerre de Sécession. Pour économiser des La brigade commandée par le général Lewis A. Armis-
munitions en vue de l'attaque d'infanterie qui ne man- tead, appartenant à la division de George Pickett, parvient
3.1. BATAILLE DE GETTYSBURG 43
Elle est aussi commémorée par trois chansons de l'album [25] Busey et Martin 2005, p. 298, 501.
The Glorious Burden du groupe Iced Earth.
[26] Pfanz 2001, p. 275-293.
La bataille de Gettysburg est évoquée dans le onzième
épisode de la saison 1 de Homeland : Brody passe un [27] Clark 1985, p. 53.
week-end en famille et les emmène sur les lieux de la ba- [28] Pfanz 2001, p. 158.
taille.
[29] Pfanz 2001, p. 230.
[105] Hattaway et Jones 1983, p. 415. • (en) Champ Clark, Gettysburg : the Confederate
high tide, Alexandria, Va., Time-Life Books, coll.
[106] Woodworth 2003, p. xiii.
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[107] Glatthaar 2008, p. 288. 9)
[108] Bearss 2006, p. 202. • (en) Edwin B. Coddington, The Gettysburg cam-
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[109] Carmichael 2004, p. xvii.
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[110] [PDF] (en) Thomas Goss, « Gettysburg’s “Decisive Bat- (ISBN 978-0-684-84569-2)
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1)
Campagne de Vicksburg vers l'intérieur des terres, remporta cinq batailles, cap-
tura Jackson, la capitale de l'État du Mississippi, donna
Grand Gulf · Snyder’s Bluff · Port Gibson · Raymond l'assaut à Vicksburg et mit le siège devant la ville.
· Jackson · Champion Hill · Big Black River Bridge Après la reddition de Pemberton, le 4 juillet (au len-
· Milliken’s Bend · Young’s Point · Lake Providence · demain de la victoire de l'Union à Gettysburg), et celle
Richmond · Goodrich’s Landing · Helena · Vicksburg · de Port Hudson, prise par le major-général Nathaniel P.
Expédition de Jackson Banks le 9 juillet, les États du Texas et de l'Arkansas se
La Campagne de Vicksburg est une série de ba- trouvèrent coupés du reste de la Confédération. Le cours
tailles et de manœuvres ayant eu lieu sur le Théâtre oc- du Mississippi était à nouveau libre, jusqu'au golfe du
cidental de la Guerre de Sécession et menées contre Mexique, pour le commerce des États du Nord et le ravi-
Vicksburg, une ville-forteresse dominant la dernière por- taillement des armées de l'Union.
tion du Mississippi contrôlée par les États confédérés La campagne menée par Grant à Vicksburg est étudiée
d'Amérique. comme un modèle d'opération militaire et considérée
À l'issue de cette campagne, l'Armée fédérale du Ten- comme un tournant de la guerre de Sécession.
nessee commandée par le major-général Ulysses S. Grant
reprit le contrôle du fleuve Mississippi en capturant cette
place forte défendue par le lieutenant-général John C. 3.2.1 Contexte
Pemberton, commandant de l'Armée confédérée du Mis-
sissippi.
La campagne vit se dérouler de nombreuses opérations
navales, déplacements de troupes, tentatives avortées ou
manquées, et 11 batailles distinctes entre le 26 décembre
1862 et le 4 juillet 1863.
Les spécialistes de l'histoire militaire divisent la cam-
pagne en 2 phases distinctes :
vapeurs de petit gabarit. Les zones situées entre les ri- de chemin de fer du Mississippi Central Railroad, établis-
vières et les bayous formaient des bassins fermés, bapti- sant une base avancée à Holly Springs. Grant envisageait
sés « backswamps » (marécages), que Grabau décrivait un mouvement en tenailles en direction de Vicksburg.
ainsi : « Qu'ils soient ou non inondés en permanence, ces Son principal subordonné, le major-général William T.
marécages étaient, à tous points de vue, des étendues sau- Sherman, devait descendre le long de la rivière avec
vages, inaccessibles à un homme à cheval comme à tout quatre divisions (environ 32 000 hommes. Grant conti-
véhicule à roues, et très difficiles d'accès même pour un nuerait avec le reste des troupes (40 000 hommes envi-
homme à pied »[2] . À une vingtaine de kilomètres en aval, ron le long de la ligne de chemin de fer jusqu'à Oxford,
à Haynes Bluff, sur la Yazoo River, se trouvaient des bat- où il attendrait la suite des événements, espérant attirer
teries et des fortifications confédérées. les Confédérés hors de Vicksburg pour l'affronter dans
les environs de Grenada.
La rive de Louisiane qui s’étendait à l'ouest de Vicksburg,
faisait face à la forteresse de l'autre côté du fleuve, et étaitDu côté confédéré, les forces présentes au Mississippi
tout aussi difficile, coupée de nombreux cours d'eau, do- étaient sous le commandement du lieutenant-général John
tée de chemins en mauvais état, inondée la plus grande C. Pemberton, un officier originaire de Pennsylvanie qui
partie de l'hiver. avait fait le choix de se battre avec les Sudistes. Il dispo-
La ville avait déjà subi des attaques fluviales : en 1862, sait d'environ 12 000 hommes à Vicksburg et à Jackson,
l'amiral David Farragut avait remonté le Mississippi après tandis que le major-général Earl Van Dorn en comman-
avoir capturé la Nouvelle-Orléans et, le 18 mai, avait som- dait environ 24 000 à Grenada.
mé Vicksburg de se rendre. N'ayant pas assez d'hommes Pendant ce temps, les pressions politiques se manifes-
pour forcer le destin, il avait choisi de se replier sur la taient. Le président Lincoln avait depuis longtemps iden-
Nouvelle-Orléans. Il revint en force en juin 1862 et ten- tifié l'importance de Vicksburg. Il écrivait « Vicksburg est
ta, en vain, (26-28 juin) de forcer la ville à se rendre en la la clé. La guerre ne peut pas être portée à son terme tant
bombardant. La flottille de Farragut continua dans cette que la clé n'est pas dans notre poche. ». Lincoln était égale-
voie pendant le mois de juillet et quelques batailles mi- ment partisan d'une approche en tenailles, mais plutôt en
neures l'opposèrent à des navires confédérées présents attaquant par l'amont et par l'aval. Le major-général John
dans la zone. Mais ses effectifs ne permettaient pas à A. McClernand, parvint à convaincre Lincoln qu'il pou-
l'Union d'envisager un débarquement et l'idée de forcer vait descendre le fleuve avec une armée et prendre Vicks-
la ville à se rendre fut abandonnée. Farragut examina la burg. Lincoln approuva ce plan, mais demanda que le
possibilité d'éviter le feu des batteries postées sur la fa- major-général Nathaniel P. Banks remonte, dans le même
laise en creusant un canal à travers la péninsule De Soto. temps, le cours du Mississippi en partant de la Nouvelle-
Le 28 juin, le brigadier-général Thomas R. Williams, sur Orléans.
ordre de Farragut, fit commencer le creusement en ré- McClernand commença à mettre sur pied des régiments
quisitionnant des manœuvres locaux et quelques soldats. et à les acheminer sur Memphis. Au même moment, à
Nombre d'entre eux furent victimes de fièvres tropicales Washington, Halleck, inquiet des initiatives de McCler-
et d'insolations, et le chantier fut abandonné le 24 juillet. nand, confiait à Grant le contrôle de toutes les troupes de
Williams fut tué deux semaines plus tard à la Bataille de son département. Les forces de McClernand étaient di-
Bâton-Rouge)[3] . visées en deux corps, l'un commandé par McClernand,
À l'automne 1862, le major-général Henry W. Halleck fut et l'autre par Sherman. McClernand se plaignit de cette
promu de commandant du théâtre occidental à général- décision, mais ses récriminations n'eurent aucun effet.
en-chef des armées de l'Union. Le 23 novembre, il fit Grant s’appropria ses troupes, marquant ainsi le début
part à Grant de sa préférence pour un mouvement massif d'une série de manœuvres qui allaient ponctuer un conflit
vers l'aval et Vicksburg ; comme à l'accoutumée, il lais- personnel qui ne prendrait fin qu'avec la campagne.
sa le champ libre à ses subordonnés pour organiser les
détails de la campagne, offrant à Grant la possibilité de
donner libre cours à sa pugnacité. Halleck a été critiqué 3.2.2 Batailles rattachées aux opérations
pour ne pas avoir avancé rapidement par voie de terre contre Vicksburg (2 décembre 1862 –
depuis Memphis, pour s’emparer de Vicksburg pendant janvier 1863)
l'été, alors qu'il assumait le commandement sur place. Il
pensait, pour sa part, que la Navy pourrait capturer la La phase des opérations contre Vicksburg comprend les
forteresse à elle seule, ignorant que les forces navales de batailles suivantes :
l'Union présentes sur place ne disposaient pas de suffi-
samment de troupes terrestres pour l'emporter. Ce qui
aurait été possible durant l'été 1862 ne l'était plus en no- Chickasaw Bayou (26–29 décembre 1862)
vembre, date à laquelle les Confédérés avaient amplement
renforcé la garnison. Article détaillé : Bataille de Chickasaw Bayou.
L'armée de Grant fit marche vers le sud en suivant la voie
Sherman débarqua trois divisions à Johnson’s Plantation,
3.2. CAMPAGNE DE VICKSBURG 51
d"hiver, particulièrement éprouvants en raison des épidé- et cahoteuse, longue de 110 kilomètres et s’étendant de-
mies et des inondations. Sa correspondance de l'époque puis Milliken’s Bend jusqu'au point où ils se proposaient
semble contredire cette interprétation. de franchir le Mississippi, à Hard Times, en-dessous de
Vicksburg.
3.2.4 Plans de la campagne de 1863 et pre- Le 16 avril, par une nuit sans lune, Porter envoya sept
canonnières et trois transports de troupes chargés de ra-
miers mouvements vitaillement pour passer sous les batteries situées sur la
falaise, essayant autant que possible d'en masquer le bruit
et les lumières. Mais ces précautions furent inutiles : des
sentinelles confédérées repérèrent les navires et le feu des
canons confédérés illumina bientôt la falaise. Des bra-
siers furent allumés sur la rive pour améliorer la visibilité.
Les canonnières de l'Union répliquèrent. Porter se rendit
compte que les obus frappaient principalement les super-
structures de ses navires et il en conclut que les Confédé-
rés ne pouvaient pas abaisser leur canons davantage. Il or-
donna à ses navires de serrer la rive est. Ils passèrent ainsi
juste sous les batteries rebelles, si près que les nordistes
pouvaient entendre les ordres des officiers et les obus pas-
sant au-dessus de leurs embarcations. La flottille s’en tira
avec un minimum de dégâts : treize hommes furent bles-
sés et il n'y eut pas de mort. Le Henry Clay, mis hors
Vue des environs de Vicksburg et des fortifications, 1863. d'usage, fut brûlé sur la berge. Le 22 avril, six autres ba-
teaux, chargés de ravitaillement tentèrent la même opé-
ration ; un d'entre eux ne parvint pas à passer, mais per-
sonne ne fut tué et l'équipage se laissa porter en aval,
agrippé aux restes du navire.
Le dernier élément de la stratégie de Grant consistait à dé-
tourner l'attention de Pemberton du point où les troupes
de l'Union avaient choisi de franchir le fleuve. Il y em-
ploya deux manœuvres : une feinte de Sherman contre
Snyder’s Bluff, au nord de Vicksburg, et un raid de ca-
valerie au centre du Mississippi, conduit pat le colonel
Benjamin Grierson. La première opération resta indé-
cise, mais la seconde fut un succès. Grierson entraîna une
importante force confédérée à sa poursuite et une partie
des troupes de Pemberton (par ailleurs inquiet de l'avance
Lithographie représentant l'escadre fédérale du Mississippi pas-
sant sous les fortifications confédérées à Vicksburg le 16 avril
imminente de Nathaniel Banks depuis Bâton-Rouge, qui
1863. menaçait Port Hudson) se retrouvèrent ainsi dispersées
loin à l'intérieur de l'État.
Toutes les opérations dans le bayou avaient été des échecs,
mais Grant, connu pour son entêtement, ne cédait pas. Sa
dernière option était osée, mais risquée : faire descendre 3.2.5 Forces en présence
son armée le long de la rive ouest du Mississippi, le fran-
chir au sud de Vicksburg, puis attaquer la ville par le sud Du côté de l'Union, l'Armée du Tennessee, conduite par
et par l'est ou joindre ses forces à celles de Banks, captu- le major-général Ulysses S. Grant débuta la campagne
rer Port Hudson, puis faire route ensemble pour capturer avec 44 000 hommes environ[12] , effectif qui fut porté à
Vicksburg. Porter devrait passer sous le feu des canons de 75 000 au mois de juillet. L'armée était composé de cinq
la ville pour amener un nombre suffisant de canonnières corps :
et de transports de troupes au sud de la ville. Une fois
qu'ils auraient descendu le fleuve, ils ne pourraient plus le • XIII Corps commandé par le major-général John A.
remonter car le courant, les ralentissant, les exposeraient McClernand ;
de manière intolérable aux batteries de Vicksburg.
• XV Corps commandé par le major-général William
Le 29 mars, McClernand ordonna à ses hommes de com- T. Sherman ;
mencer à construire des ponts et des chemins de rondins.
Sur leur chemin, ils remblayèrent également les marais, si • XVII Corps commandé par le major-général James
bien que le 17 avril, ils disposaient d'une route tortueuse B. McPherson ;
54 CHAPITRE 3. JUILLET 1863-BATAILLE DE GETTYSBURG
• un détachement de trois divisions du XVI Corps nuèrent jusqu'à 13h30. Pendant le combat, les cuirassés
commandé par le major-général Cadwallader C. s’avancèrent jusqu'à 100 mètres des batteries confédé-
Washburn ; rées et firent taire les canons de Fort Wade ; les batteries
de Fort Coburn, plus hautes, restèrent hors de portée et
• un détachement du District of Northeast Louisiana continuèrent à faire feu. Les cuirassés de l'Union (dont
commandé par le brigadier-général Elias S. Dennis. un, le Tuscumbia, avait été mis hors d'état de nuire) et
les transports de troupe se retirèrent. Mais après la tom-
Le IX Corps, commandé par le major-général John G. bée de la nuit, les cuirassés défièrent à nouveau les batte-
Parke, rejoignit l'armée nordiste à la mi-juin. ries des rebelles, couvrant ainsi le passage des vapeurs et
Côté confédéré, l'Armée du Mississippi du lieutenant- des barges. Grant fit progresser ses hommes sur la terre
général John C. Pemberton alignait environ 30 000 ferme à travers Coffee Point jusqu'en-dessous de Grand
hommes répartis en cinq divisions, commandées par les Gulf. Quand les transports eurent dépassé Grand Gulf,
major-généraux William W. Loring, Carter L. Stevenson, ils embarquèrent les troupes à Disharoon’s Plantation et
John H. Forney, Martin L. Smith, et John S. Bowen. les déposèrent sur la rive est du Mississippi à Bruinsburg.
Grant y fit débarquer 17 000 soldats, ce qui constitua, jus-
Les troupes du général Joseph E. Johnston à Raymond qu'au débarquement de Normandie, la plus grande opé-
et à Jackson, comptaient 6 000 hommes et appartenaient ration amphibie de l'histoire militaire américaine[13] . Les
à son Department of the West, comprenant trois bri- hommes se mirent immédiatement en marche vers Port
gades commandées par le brigadier-général John Gray, Gibson. En résistant aux assauts de l'Union, les Confé-
le colonel Peyton H. Colquitt, et le brigadier-général dérés venaient de remporter, à Grand Gulf, une victoire
William H. T. Walker. inutile. Leur résistance avaient juste obligé Grant à mo-
difier légèrement ses plans[14] .
3.2.6 Batailles rattachées aux opérations
de Grant contre Vicksburg (avril- Snyder’s Bluff (29 avril – 1er mai}
juillet 1863)
Article détaillé : Bataille de Snyder’s Bluff.
Article détaillé : Bataille de Port Gibson. Le 10 mai, Pemberton ordonna à tous les renforts arri-
vant à Jackson de marcher sur Raymond, à 32 km au
sud-ouest. Les hommes du brigadier-général John Gregg,
L'armée de Grant se dirigea vers l'intérieur en partant ayant déjà effectué une longue marche depuis Port Hud-
de Bruinsburg. Comme ils avançaient sur Rodney Road son (Louisiane), se mirent en route vers Raymond le
en direction de Port Gibson, les Nordistes buttèrent, peu lendemain matin et purent y arriver tard dans l'après-
après minuit, contre les postes avancés des Confédérés midi du 11 mai. Le 12, la brigade de Gregg se posi-
et s’accrochèrent avec les rebelles pendant environ trois tionna pour tendre une embuscade à un détachement de
heures. L'escarmouche cessa vers 3 heures du matin et l'Union en maraude à Fourteen Mile Creek. Le détache-
les forces de l'Union reprirent leur progression sur Rod- ment s’avéra être une division du XVII Corps de Mc-
ney Road and le long d'une route de plantation à l'aube. Pherson, commandée par le major-général John Alexan-
Vers 5h30, les Confédérés attaquèrent les troupes de der Logan. Gregg prit le parti de défendre le passage de
l'Union, mais ils durent reculer, durant toute la journée, Fourteen Mile Creek et plaça ses hommes et son artillerie
sur de nouvelles positions défensives jusqu'à abandonner en conséquence. Tandis que les hommes de Logan avan-
le champ de bataille en début de soirée. Cette défaite per- çaient, les Confédérés ouvrirent le feu et leur infligèrent
mettait à l'Union d'établir sa tête de pont et démontrait de lourdes pertes. Les rangs de l'Union cédèrent en plu-
que le Confédérés n'étaient plus en mesure de défendre sieurs points, mais Logan rallia ses hommes pour tenir
la ligne du Mississippi[16] . la ligne. Les Confédérés lancèrent un assaut, mais durent
Grant était maintenant face à une nouvelle décision : se retirer. Des renforts nordistes arrivèrent pour soutenir
ses ordres lui demandaient de prendre Grand Gulf et les rangs et lancèrent une contre-attaque, déclenchant des
d'avancer ensuite vers le sud pour y rejoindre Banks et combats acharnés qui durèrent plus de six heures, jusqu'à
prendre, ensemble, Fort Hudson. Leurs forces conjuguées ce que les forces de l'Union s’imposent par le nombre. Les
devaient alors se retourner contre Vicksburg. Mais ce hommes de Gregg quittèrent le terrain, ayant retenu un
plan l'aurait mis sous le commandement de Banks, lui ennemi supérieur en nombre pendant toute une journée.
aussi major-général et son supérieur à l'ancienneté, qui Gregg recula sur 8 kilomètres dans la direction de Jack-
aurait tiré tout le prestige de l'opération. Comme Banks son jusqu'à Mississippi Springs. Ce recul exposa la voie
était engagé dans des opérations sur la Red River et qu'il de chemin de fer du Southern Railroad of Mississippi aux
avait informé Grant qu'il ne serait pas prêt à manœuvrer troupes de l'Union, sectionnant la ligne de ravitaillement
contre Port Hudson avant plusieurs jours, celui-ci décide de Vicksburg[17] .
de s’attaquer seul à Vicksburg. Il envoya un message à Malgré le succès des hommes de McPherson, le harcè-
Halleck pour lui confirmer ses intentions, sachant perti- lement d'éléments Confédérés sur son flanc droit ame-
nemment qu'il faudrait jusqu'à huit jours pour que le mes- na Grant à revoir ses plans. Des informations indiquaient
sage soit transmis et qu'il en reçoive la réponse. que le général Joseph E. Johnston était attendu à Jack-
Après que l'armée de l'Union se soit emparée du gué son avec des renforts dans les jours qui suivaient ; d'autres
de Grindstone Ford, toutes les forces confédérées situées laissaient penser que le général P.G.T. Beauregard allait
entre Big Bayou Pierre et la Big Black River étaient en arriver sur place. Si c'était vrai, l'armée de l'Union se trou-
danger. Face à ce risque, Bowen décida d'évacuer Grand verait entre des forces ennemies de part et d'autre. Grant
Gulf et de rejoindre Hankinson’s Ferry à marche forcée décida donc de traiter d'abord les menaces venant de l'est
pour y traverser la Big Black River, échappant ainsi de et ordonna à Sherman et à McPherson de s’emparer de
justesse au piège de l'Union. Jackson.
Grant pensait alors suivre la même route et marcher vers
le nord, directement sur Vicksburg. Cependant, ses éclai-
Jackson (14 mai)
reurs reconnurent que les positions de Pemberton au sud
de la ville étaient particulièrement fortes. Il décida donc
d'aller couper les lignes qui ravitaillaient Vicksburg en Article détaillé : Bataille de Jackson.
s’emparant de la voie de chemin de fer reliant Jackson
à Vicksburg. Il ordonna à ses trois corps d'armée (Sher- Le 9 mai, le général Johnston reçut une dépêche du mi-
man l'ayant rejoint en traversant la rivière) d'avancer par nistre de la Guerre confédéré lui ordonnant de « se rendre
trois routes différentes pour attaquer la ligne à Edwards immédiatement au Mississippi et d'y prendre le comman-
Station (l'objectif le plus à l'ouest, désigné au corps de dement en chef des forces présentes sur zone ». Le 13
McClernand’s), à Clinton (à l'est, pour les hommes de mai, en arrivant à Jackson, en provenance du centre du
McPherson’s) et à Midway Station (au centre, l'objectif Tennessee, il apprit que deux corps d'armée (ceux de
de Sherman). Sherman et McPherson) avançaient sur Jackson et que
56 CHAPITRE 3. JUILLET 1863-BATAILLE DE GETTYSBURG
Gregg ne disposait que de 6 000 hommes pour défendre Averti du danger, Pemberton envoya du renfort sur son
la ville. Johnston ordonna l'évacuation de Jackson, mais aile gauche. Les troupes de l'Union positionnées à Cham-
il demanda à Gregg de tenir ses positions jusqu'à ce que pion House se mirent en action et installèrent leurs bat-
l'évacuation soit terminée. Vers 10 heures du matin, les teries d'artillerie pour ouvrir le feu. Quand Grant arri-
deux corps d'armée de l'Union étaient arrivés à Jack- va à Champion Hill vers les 10 heures du matin, ce fut
son et l'engagement avait débuté. La pluie, la résistance pour donner le signal de l'attaque. À 11h30, les Nor-
des Confédérés et des fortifications mal préparées limi- distes avaient atteint la ligne confédérée et à une heure
tèrent l'intensité des combats jusqu'à 11 heures du matin, de l'après-midi, ils emportèrent la crête pendant que leurs
quand les troupes nordistes attaquèrent en force et, lente- adversaires refluaient en désordre. Les fédéraux balayant
ment mais sûrement, repoussèrent les rebelles. En milieu tout sur leur passage, capturèrent le carrefour et coupèrent
d'après-midi, Johnston informa Gregg que l'évacuation la voie de repli qu'offrait la route de Jackson.
était terminée et l'autorisa à décrocher et à se joindre à la Une des divisions de Pemberton (celle de Bowen) lan-
retraite. Peu après, les troupes de l'Union firent leur entrée
ça alors une contre-attaque, repoussant les Fédéraux
à Jackson. Grant, qui avait suivi les opérations aux côtés par-delà la crête de Champion Hill avant de s’arrêter.
de Sherman, organisa une réception à Bowman House.
Grant contre-attaqua, engageant des forces qui venaient
Une partie de la ville fut ensuite incendiée, de nombreuses d'arriver de Clinton, via Bolton. Les hommes de Pember-
usines furent détruites et la voie de chemin de fer reliant ton ne purent résister à ce nouvel assaut, et il leur ordonna
Jackson à Vicksburg fut coupée. L'évacuation ordonnée de se retirer par la seule voie de repli qui restait libre. Les
par Johnston est généralement considérée comme une er- hommes du brigadier-général Lloyd Tilghman formaient
reur. S'il avait attendu, il aurait pu recevoir un premier l'arrière-garde et tinrent bon, perdant leur commandant
renfort de 11 000 hommes le 14 mai en fin de journée, dans l'action. En fin d'après-midi, les troupes de l'Union
suivi d'un second renfort de 4 000 le 15 mai au matin. prirent le pont de Bakers Creek, et, à minuit, elles occu-
La chute de la capitale du Mississippi porta un coup au paient Edwards. Les Confédérés étaient alors en pleine
moral des Confédérés[18] . Après avoir coupé la ligne de retraite sur Vicksburg[19] .
chemin de fer, Grant abandonna la ville pour concentrer
ses troupes sur Vicksburg.
Johnston fit retraite, avec le gros de son armée, en suivant
Canton Road, mais il commanda à Pemberton de quit-
ter Edwards Station pour attaquer les Fédéraux à Clin- Big Black River Bridge (17 mai)
ton. Pemberton et ses généraux estimaient que le plan de
Johnston était dangereux et ils décidèrent d'attaquer plu-
tôt les trains de ravitaillement de l'Union qui voyageaient Article détaillé : Bataille de Big Black River Bridge.
de Grand Gulf à Raymond. Le 16 mai, cependant, Pem-
berton reçut de Johnston un autre ordre confirmant ses in- Les Confédérés en retraite atteignirent le pont sur la Big
dications antérieures. Il s’était déjà engagé et se trouvait Black River dans la nuit du 6 au 7 mai. Pemberton or-
sur la route Raymond-Edwards avec son arrière-garde à donna au brigadier-général Bowen de défendre, avec trois
un croisement situé à 500 mètres au sud de la crête de divisions les fortifications situées sur la rive est de la
Champion Hill. Il ordonna une contre-marche qui fit de rivière pour arrêter leurs poursuivants. Trois divisions
son arrière-garde, embarrassée par ses chariots de ravi- appartenant au corps d'armée de McClernand sortirent
taillement, l'avant-garde de son effectif. d'Edwards Station le matin du 17 mai. Elles se heurtèrent
aux Confédérés retranchés derrière leurs fortifications et
durent se mettre à couvert quand les défenseurs ouvrirent
Champion Hill (16 mai) le feu. Le brigadier-général Michael K. Lawler lança la
division du brigadier-général Eugene A. Carr, masquée
Article détaillé : Bataille de Champion Hill. par un méandre, contre le front confédéré en un point
tenu par les hommes inexpérimentés de l'East Tennessee
Le 16 mai, autour de 7 heures du matin, les Fédéraux at- Brigade du brigadier-général John C. Vaughn. Désorien-
taquèrent les Confédérés et la bataille de Champion Hill tés et paniqués, les rebelles commencèrent à se retirer en
débuta. Les hommes de Pemberton formèrent une ligne franchissant la Big Black River sur deux ponts : le pont de
sur la crête surplombant Jackson Creek. Pemberton igno- chemin de fer et le quai flottant utilisé pour les vapeurs qui
rait qu'une colonne de l'Union avançait, le long de la route avait été poussé en travers du courant. Dès qu'ils eurent
de Jackson, sur son flanc gauche découvert. Pour se pro- traversé, les Confédérés mirent le feu aux ponts pour em-
téger, Pemberton posta les hommes du brigadier-général pêcher les Nordistes de se lancer à leur poursuite. Dans
de Stephen D. Lee au sommet de Champion Hill, d'où la soirée, les rebelles en fuite atteignirent Vicksburg dans
il pourraient surveiller les mouvements de leurs adver- le plus grand désordre. Les troupes de l'Union en avaient
saires. Lee repéra les troupes de l'Union et celles-ci le capturé près de 1 800 lors de l'affrontement de Big Black
localisèrent également. Si leur avance n'était pas arrêtée, River, une perte que les rebelles pouvaient difficilement
elle couperait les Confédérés de leur base de Vicksburg. se permettre[20] .
3.2. CAMPAGNE DE VICKSBURG 57
Siège de Vicksburg (18 mai – 4 juillet) force et le brigadier-général Frederick Steele le remplaça
à la tête du XV Corps.
Article détaillé : Siège de Vicksburg. Johnston se mit enfin en marche pour soulager Pember-
L'armée de l'Union convergea vers Vicksburg, y enfer- ton et atteignit la Big Black River le 1er juillet, mais il
manœuvra ensuite pour éviter un affrontement qu'il crai-
gnait inégal avec Sherman, jusqu'à ce qu'il soit trop tard
pour la garnison de Vicksburg, à la suite de quoi il se re-
tira sur Jackson[22] .
Pour essayer de soulager Vicksburg, les troupes du des festivités, tenues le 4 juillet, sont documentées dès
lieutenant-général confédéré Theophilus H. Holmes at- 1907[30] .
taquèrent la localité d'Helena (Arkansas). Supérieures en Avec la reddition de Port Hudson, le 9 juillet, le fleuve
nombre, elles commencèrent par s’emparer d'une partie Mississippi était sous le contrôle de l'Union et la Confé-
des retranchements, mais furent repoussées par les forces dération était coupée en deux. Une semaine plus tard,
de l'Union[25] . quand un navire désarmé en provenance de Saint-Louis
(Missouri) arriva à la Nouvelle-Orléans, tenue par les fé-
déraux le président Lincoln put déclarer : « Le Père des
3.2.8 Conséquences de la campagne
eaux coule désormais librement vers la mer. »[31] .
Grant déploya Sherman et ses 50 000 hommes contre les
31 000 soldats de Johnston réunis à Jackson. Johnston
tenta d'attirer Sherman dans un assaut frontal mais ce der-
nier était échaudé par ce qu'il avait vu à Vicksburg. Il pré-
féra encercler la ville. Plus habile que Pemberton, Jack-
son parvint à s’échapper avec son armée, laissant tout le
centre du Mississippi sous le contrôle de Sherman. Celui-
ci utilisa immédiatement, contre la localité de Meridian
(Mississippi) la technique de la terre brûlée qu'il allait
bientôt employer à grande échelle dans sa marche vers
la mer à travers la Géorgie, puis lors de la Campagne des
Carolines.
Grant profita également du siège de Vicksburg pour
mettre un terme à la rivalité insidieuse qui l'opposait
à McClernand. Le 30 mai, ce dernier avait distribué à
ses troupes une proclamation auto-satisfaite où il s’at-
tribuait le mérite de la victoire toute proche. Grant at-
tendait depuis six mois qu'il fasse un faux pas, depuis
qu'il s’étaient opposés, plus tôt dans la campagne, à la
Bataille de Fort Hindman. Dès le mois de janvier 1863,
Grant avait reçu l'autorisation de décharger McClernand
de son commandement, mais il avait attendu jusqu'à ce
que celui-ci se rende coupable d'une provocation sans
Carte d'époque des fortifications de Vicksburg établie par le corps
équivoque. Grant le démit finalement le 18 juin. Il avait
des ingénieurs militaires, 5 janvier 1865.
si bien préparé son coup que McClernand n'eut pas de re-
cours. Son XIII Corps fut confié au major-général Edward
Le nombre de Confédérés tués ou blessés pendant la ba-
Ord, qui venait de se remettre d'une blessure reçue à la
taille et le siège de Vicksburg s’élevait à 2 872, pour un
bataille d'Hatchie’s Bridge. En mai 1864, McClernand se
bilan de 4 910 pertes du côté des Fédéraux. Après celle
vit confier un commandement au Texas[32] .
de Fort Donelson, Grant avait capturé sa seconde armée
rebelle : 29 495 Confédérés se rendirent[26] . La plupart Grant termina la Campagne de Vicksburg en vainqueur
d'entre eux furent libérés sur parole. L'Union prit éga- incontesté. Il fut récompensé, dès le 4 juillet, par une pro-
lement une grande quantité de munitions, d'armes et de motion au grade de major-général dans l'armée régulière
pièces d'artillerie. Depuis le 9 mars, l'ensemble de la cam- des États-Unis. Il reçut également une missive très parti-
pagne avait fait 10 142 morts et blessés dans les rangs culière.
de l'Union et 9 091 chez les rebelles. Pemberton remit à
Grant 172 canons et 50 000 fusils[27] . « Mon cher général
Je ne me souviens pas vous avoir jamais ren-
Pour les Confédérés, cette reddition, coïncidant avec contré en personne. Je vous écris pour expri-
l'Independence Day, ajoutait à l'amertume. Les troupes de mer ma reconnaissance pour le service presque
l'Union se comportèrent correctement, partageant leurs inestimable que vous venez de rendre au pays.
rations avec les rebelles affamés. Les entrepôts des spé- Je souhaite ajouter un mot. Quand vous vous
culateurs furent éventrés et leurs provisions mises à la dis- êtes tout d'abord approché de Vicksburg, j'ai
position des assiégés. Dans ses mémoires, Grant se sou- pensé que vous devriez faire ce que vous avez
vient « des hommes des deux armées fraternisant comme finalement fait : faire avancer vos troupes à tra-
s’ils s’étaient battus pour une seule et même cause[28] . ». vers la péninsule [De Soto], faire passer vos
On raconte qu'après la reddition, Vicksburg cessa de cé- transports de troupes sous le feu des batteries,
lébrer le 4 juillet (Independence Day) jusqu'à la Seconde et les débarquer au sud de la ville ; et je n'ai ja-
Guerre mondiale[29] . Cette histoire a été démentie et mais eu le moindre espoir que les expéditions
3.2. CAMPAGNE DE VICKSBURG 59
[29] L'historien Michael G. Ballard, dans son livre Vicksburg, • (en) Vincent J. Esposito, West Point Atlas of Ameri-
p. 420-421, soutient que cette histoire a peu de fonde- can Wars. New York : Frederick A. Praeger, 1959.
ments dans les faits. Dans le sud, le 4 juillet a longtemps (OCLC 5890637). La collection de cartes (sans le
été le jour des pique-niques familiaux, plus que celui des texte explicatif), est disponible en ligne sur le site
célébrations officielles organisées par la municipalité ou de West Point.
par le comté.
• (en) Shelby Foote, The Civil War, a narrative (en),
[30] Christopher Waldrep, Vicksburg’s Long Shadow : The Ci-
vil War Legacy Of Race And Remembrance, Rowman & vol. 2 : Fredericksburg to Meridian, New York, Vin-
Littlefield, 2005 (ISBN 978-0742548688, lire en ligne), tage Books, coll. « Civil War library », 1986, 988 p.
p. 247. (ISBN 978-0-394-74621-0, OCLC 630584262).
[31] McPherson, p. 638. • (en) Warren E. Grabau et United States Civil War
Center, Ninety-eight days : a geographer’s view
[32] Bearss, vol. III, p. 875-879 ; Ballard, p. 358-359 ; Korn,
of the Vicksburg Campaign, Knoxville, University
p. 147-148.
of Tennessee Press, 2000 (ISBN 978-1-572-33068-9,
[33] Smith, p. 257. OCLC 42652609).
[34] Bonekemper, A Victor, Not a Butcher, p. 83. • (en) Ulysses Grant, Personal Memoirs of U. S. Grant
(en), New York, NY, Konecky & Konecky, 1992
[35] Woodworth, Jefferson Davis and His Generals, p. 218.
(ISBN 978-0-914-42767-4, OCLC 26867899, lire en
[36] McPherson, p. 637. ligne).
• (en) Edwin Cole Bearss, The campaign for Vicks- • (en) Jean Edward Smith, Grant, New York, Simon
burg, vol. 2 : Grant Strikes a Fatal Blow, Dayton, & Schuster, 2002 (ISBN 0-684-84927-5).
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• (en) Terrence J. Winschel, Vicksburg : fall of the
OCLC 60271708).
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• (en) Edwin Cole Bearss, The campaign for Vicks- Foundation Press, 1999 (ISBN 978-1-893-11400-5).
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ningside, 1986 (ISBN 0-89029-516-6). • (en) Steven Woodworth, Jefferson Davis and his
generals : the failure of Confederate command in
• (en) Edward H. Bonekemper, A victor, not a the West, Lawrence, Kan, University Press of Kan-
butcher : Ulysses S. Grant’s overlooked military ge- sas, 1990 (ISBN 0-700-60461-8).
nius, Washington, DC Lanham, Md, Regnery Pub.
Distributed by National Book Network, 2004, 456 • Descriptions des batailles sur le site du National Park
p. (ISBN 978-0-895-26062-8, OCLC 54865378). Service
• Portail du Mississippi
Le 1er avril 1865, la cavalerie du major-général Philip • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu
Sheridan déborde le flanc des troupes de Lee lors de la de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle
bataille de Five Forks. Le jour suivant, l'armée de Grant of Appomattox Court House » (voir la liste des au-
fait une percée décisive marquant la fin du siège de Peters- teurs).
burg. Lee abandonne Petersburg et Richmond et marche
vers l'ouest en direction de la gare d'Appomattox, où un [1] Salmon, p. 492.
62
4.1. BATAILLE D'APPOMATTOX COURT HOUSE 63
• Portail de la Virginie
Acteurs
64
5.1. ABRAHAM LINCOLN 65
dans le Massachusetts en 1637. De là, les générations à l’élevage mais répugne à la chasse et à la pêche. Issu
ont voyagé en Pennsylvanie, en Virginie puis dans le d'une famille esclavagiste, Thomas Lincoln partage ori-
Kentucky. Le père de Thomas, nommé aussi Abraham, ginairement les préjugés raciaux de sa famille, avant de
a été tué par des Indiens en 1786[1] . Simple charpentier rejoindre cette même année de 1816 une Église sépara-
illettré au départ, Thomas est devenu un des fermiers les tiste qui combat l'alcoolisme et l'esclavagisme[3] .
plus riches du comté[2] . En 1818, alors qu’il n'a que neuf ans, la mère d'Abraham
Sa mère, Nancy Hanks, est née en Virginie de Lucy Hanks meurt de la « maladie du lait », provoquée par l'ingestion
et de père inconnu. Illettrée, elle est élevée par des parents de lait d'animaux ayant mangé de l'eupatoire rugueuse[4] .
et des tuteurs jusqu'à son mariage. Elle inculque la reli- Quand elle décède, Nancy Lincoln a 34 ans[5] . Dans l’an-
gion chrétienne à ses enfants en leur citant des passages née qui suit, Thomas Lincoln épouse Sarah “Sally” Bush
de la Bible[3] . Johnston, une veuve qu'il connaît depuis plusieurs années,
Le couple se marie en 1806. De cette union naîtront de dix ans sa cadette et ayant deux filles et un fils[5] . Elle
trois enfants. Le premier est Sarah, née en 1807, et le s’occupe du logis et traite Abraham à égalité avec ses
second, Abraham ; le troisième, Thomas, décédé en bas propres enfants. Abraham et Sarah deviennent si proches
âge, est enterré dans une petite tombe en vue de la ca- que plus tard, il se souvient d’elle comme son « angel mo-
bane familiale[3] . Leur propriété de trois cent quarante ther ».
huit acres (cent quarante hectares) se trouve sur les rives De onze à quinze ans, Abraham fréquente l'école de façon
de la Nolin Creek dans la partie sud-est du comté de Har- irrégulière, entre les récoltes d'hiver et les labours de prin-
din (Kentucky), près de Hodgenville[1] . temps. Il s’intéresse néanmoins à la poésie, écrit des vers
et des lettres pour ses parents, et développe rapidement un
appétit certain pour la lecture, passion encouragée par sa
Enfance belle-mère Sarah mais incomprise par son père. Malgré
cela, Lincoln n'aurait pu lire effectivement que quelques
Abraham Lincoln naît dans le Comté de Hardin, sur la livres, dont il a toutefois su garder souvenir. Au fil de ses
« Frontière » le 12 février 1809 dans la cabane en rondins lectures, il découvre la Bible, l’histoire de l’Angleterre et
de ses parents, un couple de fermiers sans fortune[1] . Il est des États-Unis. Parmi les livres qu’il aurait lus, on trouve
prénommé Abraham, sans deuxième prénom, en souvenir Robinson Crusoé de Daniel Defoe ou encore les Fables
de son grand-père paternel. Le mythe a quelque peu exa- d’Ésope. Son voisinage rapporte plus tard qu’il était prêt
géré la pauvreté de ses parents à sa naissance. Abraham à parcourir des miles pour aller emprunter un livre.
fréquente l'école de Cumberland Road avec sa sœur.
Premiers emplois
À l'automne 1816, Thomas Lincoln décide d’emmener En mars 1830, alors qu’Abraham a 21 ans, Thomas Lin-
sa famille dans le sud-ouest de l’Indiana, notamment à coln décide de rejoindre les terres fertiles de l’Illinois, sur
cause de démêlés judiciaires concernant une erreur dans le bord de la rivière Sangamon. Son fils l'aide à défricher
les titres de propriété des terres du Kentucky qu'il a ses nouvelles terres. L'hiver suivant est rude et la famille
toutes perdues. Il y squatte des terres publiques situées reste bloquée plusieurs mois par la neige et la glace.
dans l'agglomération de Little Pigeon Creek, au fond des En mars 1831, Abraham projette de gagner de l'argent
bois. La famille vit provisoirement dans une ferme à de- en proposant à un spéculateur nommé Denton Offutt
mi construite à laquelle manque une façade. Après avoir de convoyer un chaland de marchandises jusqu'à La
construit un habitat plus acceptable, il achète le terrain Nouvelle-Orléans. Il s’avère que ledit Offutt ne possède
et le cultive. Abraham participe au travail des champs et pas de péniche. Abraham, son cousin John Hanks et John
66 CHAPITRE 5. ACTEURS
Johnston (le fils de Sarah Lincoln) en construisent une Il est élu en 1846 et siège à partir de la fin 1847. À Wa-
eux-mêmes au bord de la Sangamon. Lincoln devient ain- shington, il s’oppose à la guerre contre le Mexique, qu'il
si matelot et fait un voyage sur le Mississippi jusqu’à La juge inconstitutionnelle et injuste. Malgré cette opinion, il
Nouvelle-Orléans. Sur le retour, il s’installe dans le village vote plusieurs fois l’envoi de troupes supplémentaires. Ses
de New Salem, sur la rivière Sangamon. Il y devient ma- opinions sont jugées anti-patriotiques et suscitent le mé-
gasinier, postier, surveillant. En 1832, il s’enrôle dans la contentement parmi les électeurs de l'Illinois, si bien que
milice locale pour combattre les Indiens de Black Hawk Lincoln ne sollicite pas le renouvellement de son mandat.
et est élu capitaine de sa compagnie. Il déclarera plus tard Au cours de la guerre, son futur adversaire s’illustre au
n’avoir jamais vu de guerriers indiens, mais avoir partici- contraire par une attitude inverse.
pé à des disputes virulentes entre miliciens. De retour à Springfield, il se concentre sur son métier
Aspirant à une vie publique, il se présente aux élections de lawyer (juriste dont une des facettes du métier est
pour siéger à l’assemblée de l’État comme représentant trial lawyer, avocat) et devient célèbre, se constituant
du parti whig, mais est défait la première fois avant d’être une importante clientèle à Chicago. Il défend notamment
élu puis plusieurs fois réélu. Hésitant, il préfère finale- l’Illinois Central Railroad pour qu’elle obtienne une charte
ment devenir avocat plutôt que forgeron pour gagner sa de l’État. Il lutte contre le comté de McLean, qui souhaite
vie. Après avoir déjà étudié les mathématiques et la gram- instaurer une taxe sur les activités de cette compagnie.
maire, il commence donc à étudier le droit. En 1836, il Il reçoit 5 000 dollars à cette occasion, mais doit se re-
réussit l’examen du barreau. tourner contre la compagnie pour les obtenir. Parmi les
affaires qu’il traite, on trouve aussi des affaires crimi-
nelles. Défendant Duff Armstrong, accusé de meurtre, il
5.1.2 Carrière de député doit s’opposer à un témoin prétendant avoir vu son client
parmi les meurtriers grâce à la lumière de la lune. Sur la
Un juriste qui s’engage en politique base d’un seul almanach, Lincoln soutient que la lune n’a
pu permettre au témoin de voir la scène et obtient l’acquit-
tement. Lincoln s’illustre également dans le procès des
frères Snow
Cette carrière d’homme de loi exemplaire contribue à
donner à Lincoln une réputation d’homme brillant, élo-
quent et honnête.
Au Congrès
Politique intérieure
cun effet sur près d'un million d'esclaves vivant dans les - 8 février 1905), qui crée une des premières banques
États esclavagistes restés dans l'Union (Delaware, Kentu- d'investissement américaines, Jay Cooke & Co, pour or-
cky, Maryland, Missouri) ou dans le Tennessee occupé ganiser les émissions d'obligation.
par les troupes de l'Union[11] . Le président Lincoln décide d'opérer très tôt la recons-
Il s’attacha également à la création d'un système de truction du Sud par des programmes sociaux. En 1862
banques nationales (National Banking Acts entre 1863 et et 1864 il fait voter deux lois successives pour appor-
1865). ter le soutien de l'État à la construction des premiers
chemins de fer transcontinentaux, achevés en 1869 et
permettant de donner du travail aux soldats démobilisés.
Droits civiques, les minorités et l’immigration Le gouvernement soutient aussi Associated Press et la
Western Union, en leur confiant les commandes aux Jour-
Avant d'être élu président, et pendant sa campagne élec- nal officiel de Washington[15] , amenant la création par les
torale en particulier, Lincoln avait fait plusieurs déclara- journaux du MidWest d'une nouvelle Associated Press.
tions indiquant clairement son opposition à l'esclavage Soixante ans plus tard, le président Franklin Delano Roo-
au nom de principes moraux. Il restera dans l’histoire sevelt rappela ce mot d'Abraham Lincoln : « Le plus fort
comme l’auteur de la Proclamation d’émancipation des lien de sympathie entre les hommes après les relations de
esclaves, mais les historiens rappellent que sa priorité était travail devait être celui qui unit les travailleurs de toutes
liée à la restauration de l'Union, pas aux droits civiques les Nations ».
des esclaves. « Si je pouvais sauver l'Union sans libérer
un seul esclave, je le ferais ; si je ne pouvais la sauver
qu'en les libérant tous, je le ferais aussi… Cela est ma Politique partisane
position officielle et n'a rien à voir avec mes convictions
personnelles… J'ai dit assez souvent que, selon moi, tous Lincoln est élu à la présidence essentiellement en raison
les hommes, partout, devaient être libres »[12] . des dissensions au sein du Parti démocrate. Au cours de
son mandat, il est critiqué au sein de son propre parti car
Dans son livre Les Américains, André Kaspi écrit :
la guerre est longue et coûteuse et beaucoup d’Américains
« Lincoln abolitionniste ? Oui avec modération. Ami des
ne voient pas de raison de se battre pour le droit des Noirs.
noirs ? Non. L'Illinois est d'ailleurs un état libre qui re-
Il sera malgré tout réélu car l’Union est opportunément
fuse que les noirs s’y établissent. Et Lincoln ne cache pas
victorieuse sur le champ de bataille au moment du vote.
ses sentiments : “Je dirai donc que je ne suis pas et que
n'ai jamais été en faveur de l'égalité politique et sociale de
la race noire et de la race blanche, que je ne veux pas et
5.1.4 Vie personnelle
que je n'ai jamais voulu que les noirs deviennent jurés ou
électeurs ou qu'ils soient autorisés à détenir des charges
Ayant perdu le premier amour de sa vie, Ann Rutledge
politiques ou qu'il leur soit permis de se marier avec des
(en), probablement morte de typhoïde, il courtise Mary
blanches. [...] Dans la mesure où les deux races ne peuvent
Owens, la sœur de son amie Elizabeth Abell. Lincoln fait
vivre ainsi, il doit y avoir, tant qu'elles resteront ensemble,
sa demande en mariage à Owens en mai 1837, mais elle
une position inférieure et une position supérieure. Je dé-
refuse. Dix-huit mois plus tard, il se fiance à Mary Todd.
sire, tout autant qu'un autre, que la race blanche occupe
Finalement le 4 novembre 1842, ils se marient. Ils s’ins-
la position supérieure. »[13],[14]
tallent ensuite dans une maison sur la Huitième et Jack-
son à Springfield, qui se trouve à proximité de son étude
Politique financière, économique et sociale d'avocat. Mary peine un peu à s’habituer à sa nouvelle
existence parce qu'elle a eu l'habitude d'être toujours ser-
La politique du président Lincoln bénéficie très vite de vie par les nombreux esclaves que possédait sa famille. La
l'augmentation de la masse monétaire grâce à la décou- relative pauvreté dans laquelle vit le couple est aussi diffi-
verte du plus grand gisement d'argent-métal de l'histoire, cile pour elle qui n'a jamais manqué de rien. Des tensions
après le Potosi bolivien, qui voit se constituer en quelques se font jour entre Abraham et Mary lors des premières
années les grandes fortunes de l'ouest américain. Dès années de leur mariage, mais elles s’atténuent lorsque naît
1862, plusieurs centaines de petites compagnies minières leur premier fils.
se partagent le gisement du Comstock Lode découvert Le couple a quatre enfants. Robert Todd Lincoln naît le
trois ans plus tôt à Virginia City, dans le Nevada, sous les 1er août 1843, à Springfield dans l'Illinois. Il est le seul
yeux du journaliste Mark Twain, en pleine conquête de de leurs enfants qui ait atteint l'âge adulte. Les autres, nés
l'Ouest. Alors que les États du Sud émettent en Europe également à Springfield, vont mourir pendant leur enfance
un emprunt indexé sur la valeur du coton, profitant du ou durant l'adolescence. Edward Baker Lincoln naît le 10
rayonnement de la place financière parisienne, Lincoln mars 1846 et meurt le 1er février 1850. William Wallace
préfère développer la finance américaine, lorsqu'il est Lincoln vient au monde le 21 décembre 1850 et meurt
obligé d'emprunter à tour de bras pour équiper les ar- à Washington D.C. le 20 février 1862, lors du premier
mées, avec l'aide d'un proche, Jay Cooke (10 août 1821 mandat présidentiel de son père. Thomas « Tad » Lincoln
70 CHAPITRE 5. ACTEURS
qui a soigné l'assassin de Lincoln, John Wilkes [5] Bernard Henry & Christian Heeb, USA : Le Nord,
Booth, dans sa fuite. Éd. Artis-Historia, Bruxelles, 1995, (ISBN 978-2-87391-
026-6), p. 35.
• 1939 : Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln) où
Henry Fonda incarne les premiers pas en po- [6] Des figures historiques atteints de syphilis ; Bibliothèque
litique du futur président mais surtout sa car- sanitaire nationale des États-Unis.
rière d'avocat lors d'un procès fictif, recréé à
[7] Discours sur le danger de désunion du pays sur le problème
partir de faits réels. de l'esclavage.
• 1940 : Abraham Lincoln de John Cromwell avec [8] Marc Landy (trad. Pierre de Charentenay, s.j.), « Le
Raymond Massey. Grand Old Party sous pression », Études, no 7, juillet-août
2016, p. 19-30 (lire en ligne).
• 1951 : Le Grand Attentat (Tall target) est un film
d'Anthony Mann. [9] Anne-Aurore Inquimbert, John Keegan, La guerre de Sé-
cession », Revue historique des armées, 266, 2012, mis en
• 2007 : Benjamin Gates et le Livre des secrets (Na- ligne le 16 février 2012, consulté le 17 août 2017
tional Treasure : Book of Secrets) est un film de
[10] “Lincoln” vu par un historien : “En simplifiant, Spielberg
Jon Turteltaub. Le rôle de Lincoln est joué par déforme le sens de la guerre de Sécession ”, entretien avec
Glenn Beck. L'intrigue repose sur le journal de John André Kaspi, telerama.fr, 29 janvier 2013
Wilkes Booth.
[11] Foner 2002, p. 1.
• 2011 : La Conspiration (The Conspirator) est un film
de Robert Redford sur le procès de Mary Surratt et [12] Robert Lacour-Gayet, Histoire des États-Unis, Fayard
1976, tome 1, chapitre XVIII.
des complices de John Wilkes Booth.
[13] André Kaspi, Les Américains : Naissance et essor des
• 2012 : Abraham Lincoln, chasseur de vampires États-Unis 1607-1945, t. 1, Paris, Seuil, octobre 1986, p.
(Abraham Lincoln : Vampire Hunter) de Timur Bek- 171-172
mambetov avec Benjamin Walker.
[14] (en) « Mr. Lincoln and Negro Equality. », The New York
• 2012 : Abraham Lincoln, tueur de zombies (Abra- Times, 28 décembre 1860 (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
ham Lincoln vs. Zombies) de Richard Schenkman.
[15] “Trafic de nouvelles” par Oliver Boyd-Barrett et Michael
• 2012 : Lincoln est un film de Steven Spielberg avec Palmer, page 237.
Daniel Day-Lewis. [16] (en) Richard Brookhiser « Was Lincoln Gay ? », New York
Times, 9 janvier 2005.
[1] Allen C. Guelzo 2003, Ch. 1 « The American System ». [23] Un siècle de chasse aux nouvelles : de l'Agence
d'information Havas à l'Agence France-presse (1835-
[2] (en) Edward Pessen, The Log Cabin Myth : The So- 1957), par Pierre Frédérix – 1959 -, page 90.
cial Backgrounds of American Presidents, Yale Univer-
sity Press, 1984 (ISBN 0-300-03166-1), p. 24-25. [24] Le Temps. Paris, no 1457 du 27 avril 1865, Gallica,
consulté le 3 mars 2013.
[3] Stephen B. Oates 1984, Ch. 1 « Les Fleuves du Temps ».
[25] « Facts, information and articles about Edwin Booth », sur
[4] Origine de la “maladie du lait”. historynet.
5.2. JEFFERSON DAVIS 73
• (en) Eric Foner, Reconstruction : America’s Unfin- Pour les articles homonymes, voir Davis.
ished Revolution : 1863-1877, New York, Perennial
Classics, 2002 (ISBN 978-0-06-093716-4) Jefferson Davis, né le 3 juin 1808 à Fairview (Kentucky)
et mort le 6 décembre 1889 à La Nouvelle-Orléans
(Louisiane), est un officier et homme d'État américain,
Articles connexes
président des États confédérés pendant la guerre de Sé-
• Histoire des États-Unis de 1776 à 1865 cession.
Né dans une région rurale, Davis grandit dans les
• Coïncidences entre Lincoln et Kennedy plantations du Mississippi et de Louisiane. Il fut diplômé
• Lettre de Lincoln à Madame Lydia Bixby / Discours de l'académie militaire de West Point et combattit comme
de Gettysburg colonel durant la guerre américano-mexicaine. Il fut en-
suite élu au Sénat des États-Unis dans le camp démocrate
• Simon Cameron et devint secrétaire à la Guerre dans l'administration du
74 CHAPITRE 5. ACTEURS
président Franklin Pierce. Comme toutes celles du Sud, enfance : en 1811 dans la paroisse de Sainte-Marie en
sa plantation du Mississippi dépendait de l'esclavage. Du- Louisiane et moins d'un an plus tard dans le comté de Wil-
rant son mandat de sénateur, il s’opposa à la sécession kinson dans le Mississippi. Trois des frères aînés de Davis
mais défendit la souveraineté des États et leur droit in- servirent durant la guerre anglo-américaine de 1812. En
aliénable à quitter l'Union. 1813, Davis fut scolarisé dans la petite ville de Woodville
Unanimement choisi pour présider les États confédérés, près de la plantation de coton de la famille. Deux ans plus
il se révéla incapable de définir une stratégie pour main- tard, il entra à l'école catholique de Saint-Thomas à St.
tenir l'indépendance de la Confédération face à l'Union Rose Priory dans le comté de Washington dans le Kentu-
cky ; il était alors le seul élève protestant dans cette école
plus industrialisée et organisée et ne parvint pas non plus à
obtenir le soutien des puissances européennes. Les histo- gérée par l'ordre dominicain. Il intégra ensuite le Jeffer-
son College de Washington dans le Mississippi en 1818
riens ont généralement attribué de nombreuses faiblesses
de la Confédération à Davis. Sa réticence à déléguer, puis l'université Transylvania de Lexington dans le Ken-
tucky en 1821[5] . Son père mourut le 4 juillet 1824 alors
son manque de popularité, ses disputes avec les gouver-
neurs et sa négligence des sujets économiques en faveur qu'il n'avait que 16 ans[6] .
des questions militaires lui ont toutes été défavorables et Davis intégra l'académie militaire de West Point à la fin
il a ainsi été considéré comme un chef de guerre bien de l'année 1824[7] . Il fut placé en détention pour son
moins compétent que son adversaire nordiste, Abraham implication dans l'« émeute du lait de poule » à Noël
Lincoln. 1826 après que du whisky eut été introduit clandestine-
Après sa capture en 1865, Davis fut accusé de trahison ment dans l'académie pour réaliser le cocktail et qu'un-
mais fut libéré au bout de deux ans sans avoir été jugé. tiers des élèves se soient enivrés. En juin 1828, il fut di-
Bien que devenu moins populaire chez les blancs du Sud plômé et arriva 23e de sa promotion de 33 élèves[8] . Il
que son ancien général Robert Lee, il resta un symbole fut alors assigné au 1er régiment d'infanterie et déployé
par son refus d'accepter la défaite et son opposition à la à Fort Crawford dans la ville de Prairie du Chien dans
Reconstruction. Il publia ses mémoires en 1881 et encou- le Territoire du Wisconsin. Le colonel Zachary Taylor
ragea le processus de réconciliation en demandant aux su- avait récemment été nommé commandant du fort quand
distes d'être loyaux à l'Union. Bien que controversé, son Davis y arriva au début de l'année 1829. Davis se ren-
héritage resta influent dans le Sud du moins au XXe siècle. dit dans le Mississippi en mars 1832 lors de sa première
permission depuis son déploiement. Il s’y trouvait encore
quand éclata la guerre de Black Hawk mais il retourna à
Fort Crawford en août. Le conflit étant terminé, Taylor
5.2.1 Jeunesse le chargea d'escorter Black Hawk jusqu'à son lieu de dé-
tention à Saint-Louis dans le Missouri. Davis s’efforça de
Jefferson Davis est né le 3 juin 1808 dans la résidence de le protéger des curieux et le chef amérindien nota dans
sa famille à Fairview dans le Kentucky. Il était le dixième son autobiographie qu'il le traita « avec beaucoup de gen-
et dernier enfant de Samuel Emory Davis et de Jane Co- tillesse » et qu'il montra de l'empathie pour sa situation
ok. Les grands-parents paternels de Davis étaient origi- de prisonnier[9],[10] .
naires de la région de Snowdonia en Galles du Nord et
ils émigrèrent en Amérique du Nord au début des an-
nées 1700. Son grand-père paternel, Evan Davis, débar- 5.2.2 Premier mariage
qua à Philadelphie avant de s’installer en Géorgie où il
épousa Lydia Emory Williams qui avait deux fils issus Davis tomba amoureux de la fille de son comman-
d'une précédente union. Ils eurent ensemble un fils en dant, Sarah Knox Taylor. Les jeunes gens cherchèrent
1756, Samuel Emory Davis, qui participa à la guerre l'approbation de Taylor pour se marier, mais ce dernier
d'indépendance dans l'armée continentale aux côtés de refusa, s’opposant à ce que sa fille subisse les conditions
ses deux demi-frères. Après la guerre, il épousa Jane Co- de vie difficiles des postes militaires de la Frontier[11] .
ok originaire du comté de Christian et le couple s’instal- Davis comprenait les objections de Taylor et, après une
la dans ce qui est aujourd'hui Fairview à la limite entre discussion avec son frère aîné Joseph, il s’interrogea sur
les comtés de Christian et de Todd. Du côté de sa mère, l'intérêt de poursuivre sa carrière militaire. Il hésita à
Davis avait des ascendances anglaises et écossaises[2],[3] . quitter l'armée, mais son amour pour Sarah était plus
Samuel admirait Thomas Jefferson qui avait participé fort et il démissionna dans une lettre datée du 20 avril
à la rédaction de la Déclaration d'indépendance et était 1835[12] . Il s’était arrangé pour que la lettre soit envoyée
président en 1808 et il nomma son dernier fils en son hon- au département de la Guerre le 12 mai, lorsqu'il ne re-
neur. Son deuxième prénom, Finis, était rarement utilisé viendrait pas de permission[13] ; il n'informa pas son com-
et il a peut-être été choisi car il serait probablement le mandant de sa volonté de démissionner[14] . Contre l'avis
dernier enfant du couple[4] . Abraham Lincoln naquit huit de Taylor, le couple se maria le 17 juin à Louisville, dans
mois plus tard à Hodgenville à moins de 160 km au nord- le Kentucky[15] , et sa démission devint officielle le 30
est[1] . juin[16] .
La famille de Davis déménagea deux fois durant son Les affaires de Joseph étaient fructueuses et il possédait
5.2. JEFFERSON DAVIS 75
5.2.7 Emprisonnement
Fall of the Confederate Government[129] . l'exhumation, le cercueil fut exposé pendant une journée
La réputation de Davis auprès des blancs sudistes s’amé- dans le Memorial Hall de l'association historique de Loui-
liora après la publication de son livre et il réalisa une tour- siane, récemment fondée, et de nombreuses personnes
née de la région en 1886 et 1887. À de multiples reprises, dont le gouverneur Murphy J. Foster lui rendirent un der-
il assista à des cérémonies du mouvement de la Cause nier hommage avant qu'il ne soit transporté jusqu'à Rich-
perdue (Lost Cause) qui cherchait à présenter la guerre mond par un train de la Louisville and Nashville Rail-
de Sécession comme une guerre héroïque au cours de la- road[136] .
quelle le Sud s’était battu pour sa liberté mais avait été
vaincu par les forces écrasantes du Nord. De telles mani-
festations, qui perdurèrent jusqu'au début du XXe siècle, 5.2.9 Héritage
aidèrent le Sud à surmonter la défaite en l'attribuant à des
causes extérieures[130] . Le Meriden Daily Journal avan-
ça que lors d'une réception à La Nouvelle-Orléans en mai
1887, Davis demanda aux sudistes d'être loyaux envers les
États-Unis : « Nous sommes aujourd'hui unis et si l'Union
doit être rompue, laissons l'autre côté la briser ». Il décla-
ra également que les hommes de la Confédération avaient
courageusement combattus en infériorité numérique pour
leurs droits durant la guerre de Sécession et que cette vi-
sion était ignorée par les historiens du Nord[131] .
federacy proposa le Jefferson Davis Memorial Highway, [8] George W. Cullum, Register of Officers and Graduates
une autoroute transcontinentale devant traverser le Sud of the U.S. Military Academy from March 16 to January
des États-Unis[139],[140] . Le projet ne fut jamais mené à 1, 1850, New York, Académie militaire de West Point,
son terme mais des portions en Virginie, en Alabama et 1850, p. 148
dans d'autres États portent toujours le nom de Jefferson [9] Strode 1955, p. 76.
Davis[139] .
[10] Cooper 2000, p. 53-55.
Le jour de naissance de Davis reste commémoré dans
plusieurs États. Le 3 juin est fêté en Floride[141] , au [11] Cooper 2000, p. 65.
Kentucky[142] , en Louisiane[143] et au Tennessee[144] ; en
Alabama, il est célébré le premier lundi de juin[145] et le [12] Strode 1955, p. 86-94.
dernier lundi de mai au Mississippi où il est associé au [13] Davis 1996, p. 70-71.
Memorial Day[146] . Au Texas, le « Jour des héros confé-
dérés » est célébré le 19 janvier, jour de naissance de Ro- [14] Davis 1996, p. 69.
bert E. Lee[144] , tandis que le 3 juin est resté fêté jusqu'en
[15] Davis 1996, p. 69, 72.
1973[147] .
Certains de ces hommages, créés au début du XXe siècle [16] Davis 1996, p. 72.
sont aujourd'hui controversés. Le 20 septembre 2011, [17] Strode 1955, p. 94.
le comté d'Arlington en Virginie a voté pour changer le
nom de l'Old Jefferson Davis Highway tandis qu'une por- [18] Cooper 2000, p. 75-79.
tion de l'U.S. Route 1 continue de porter le nom de Jef-
[19] Cooper 2000, p. 70-71.
ferson Davis Highway[148],[149] . De même, une proposi-
tion de renommage d'une portion de l'autoroute Jeffer- [20] Davis 1996, p. 74-75.
son Davis dans l'État de Washington provoqua un impor-
tant débat en 2002 mais fut finalement rejetée par le Sé- [21] « Sarah Knox Taylor Davis 1814-1835, Wife of Jefferson
Davis », la-cemeteries.com (consulté le 25 janvier 2013)
nat de l'État[150] . Dans l'ancienne capitale confédéré, le
musée de la Confédération (en) fut impliqué dans une [22] Davis 1996, p. 75.
controverse quand il accepta une statue de Davis don-
née par l'association des Sons of Confederate Veterans en [23] Davis 1996, p. 75-76.
2008[151] . [24] Davis 1996, p. 76.
Une disposition du 14e amendement de la Constitution
[25] Strode 1955, p. 108-109.
adopté en 1868 excluait les anciens Confédérés de toute
fonction officielle. Une résolution commune demandant [26] Strode 1955, p. 105, 109-111.
l'abrogation posthume de cette interdiction pour Davis fut
adoptée par le Sénat le 17 octobre 1978. En signant la loi, [27] Davis 1996, p. 89.
le président Jimmy Carter déclara qu'il s’agissait du der- [28] Strode 1955, p. 136-137.
nier acte de réconciliation de la guerre de Sécession[152] .
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5.3. ULYSSES S. GRANT 87
Ulysses S. Grant, né Hiram Ulysses Grant le 27 avril cancer de la gorge, connurent un large succès critique et
1822 à Point Pleasant et mort le 23 juillet 1885 à Wilton populaire et plus d'1,5 million de personnes assistèrent
(en), est un homme d'État américain, 18e président des à ses funérailles en 1885. Admiré après sa mort, les
États-Unis. Après une brillante carrière militaire au cours évaluations historiques (en) de sa présidence sont néan-
de laquelle il commanda les armées nordistes durant la moins devenues très défavorables en raison de la corrup-
guerre de Sécession, il fut élu président en 1868. Sa pré- tion de son administration ; son engagement en faveur des
sidence fut marquée par ses tentatives visant à réintégrer droits civiques et son courage dans sa lutte contre le Ku
les anciens États confédérés, à éliminer les vestiges du Klux Klan sont cependant reconnus.
nationalisme sudiste et à protéger les droits des Afro-
Américains. La fin de son mandat fut néanmoins ternie
par les dissensions du Parti républicain, la panique ban- 5.3.1 Jeunesse
caire de 1873 et la corruption de son administration.
Né dans l'Ohio, Grant s’orienta rapidement vers une car-
rière militaire et il fut diplômé de l'académie militaire de
West Point en 1843. Il participa à la guerre américano-
mexicaine de 1846-1848 et au début de la guerre de Sé-
cession en 1861, il rejoignit l'armée de l'Union. L'année
suivante, il fut promu major-général et son commande-
ment victorieux à la bataille de Shiloh lui valut une répu-
tation de commandant agressif. En juillet 1863, il s’empa-
ra de Vicksburg et le contrôle nordiste du Mississippi cou-
pa la Confédération en deux. Après la bataille de Chatta-
nooga en novembre 1863, le président Abraham Lincoln
le promut lieutenant-général avec autorité sur toutes les
armées de l'Union. En 1864, il coordonna une série de
sanglantes batailles qui permirent d'isoler le général su- Maison natale de Grant à Point Pleasant en 2007.
diste Robert E. Lee à Petersburg. Après la prise de la ca-
pitale sudiste de Richmond, la Confédération s’effondra Hiram Ulysses Grant est né à Point Pleasant dans l'Ohio
et Lee se rendit à Appomattox en avril 1865. le 27 avril 1822.
Auréolé de sa stature de héros de guerre, Grant fut fa- Il était le premier enfant de Jesse Root Grant, un tanneur
cilement choisi par la convention républicaine pour bri- et homme d'affaires, et d'Hannah (Simpson) Grant[1] .
guer la présidence et il remporta aisément l'élection. Sa grand-mère paternelle Suzanna Delano d'origine wal-
Durant cette période appelée la « Reconstruction », il lonne, était la petite-fille de Jonathan Delano (1647-
s’efforça d'apaiser les tensions provoquées par la guerre 1720), 7e enfant de Philippe de La Noye (1602-1681),
de Sécession. Il encouragea l'adoption du 15e amende- issu de l'illustre Maison de Lannoy du Brabant wallon,
ment de la Constitution garantissant les droits civiques l’un des passagers du Fortune qui accosta à Plymouth
des Afro-Américains et fit appliquer fermement ses dis- en novembre 1621, rejoignant les premiers colons du
positions dans le Sud notamment en faisant appel à Mayflower. La descendance de l'oncle paternel de Su-
l'armée. Les démocrates reprirent néanmoins le contrôle zanna, Thomas Delano (né en 1704), donnera quelques
des législatures sudistes dans les années 1870 et les Afro- décennies plus tard un autre président aux États-Unis,
Américains furent écartés du jeu politique pendant près Franklin Delano Roosevelt[2],[3],[4] .
d'un siècle. En politique étrangère, le secrétaire d'État À l'automne 1823, la famille s’installa dans le village de
Hamilton Fish régla la question des réclamations de Georgetown dans le comté de Brown. Ses parents étaient
l'Alabama avec le Royaume-Uni et évita que l'affaire Vir- méthodistes mais il ne fut jamais baptisé ou forcé de se
ginius ne dégénère avec l'Espagne. En 1873, la populari- rendre à l'église[5] . L'un de ses biographes suggère que
té de Grant s’effondra en même temps que l'économie Grant hérita son caractère introverti de sa mère réservée
américaine qui était frappée par la première crise indus- voire « particulièrement indifférente » ; elle ne se ren-
trielle de son Histoire. Ses mesures furent globalement in- dit d'ailleurs jamais à la Maison-Blanche lors de la pré-
efficaces et la dépression dura jusqu'au début des années sidence de son fils[6] . Grant développa très tôt un contact
1880. En plus des difficultés économiques, son second familier avec les chevaux et devint un cavalier émérite[7] .
mandat fut marqué par les scandales au sein de son gou-
vernement et deux membres de son cabinet furent accusés Alors que Grant avait 17 ans, le représentant Thomas
de corruption. L. Hamer de l'Ohio lui proposa d'intégrer l'académie
militaire de West Point. Hamer écrivit cependant son
Après avoir quitté ses fonctions, Grant se lança dans un nom comme « Ulysses S. Grant de l'Ohio » en utilisant
tour du monde de deux ans et tenta sans succès d'obtenir l'initiale du nom de jeune fille de sa mère. Grant adop-
la nomination républicaine pour l'élection présidentielle ta malgré tout ce nom à l'académie même si pour lui,
de 1880. Ses mémoires, rédigées alors qu'il mourait d'un le « S » n'avait aucune signification. Il reçut le surnom
88 CHAPITRE 5. ACTEURS
de « Sam » car ses initiales « U. S. » étaient également américano-mexicaine éclata en 1846, l'armée américaine
celles d'Uncle Sam[8],[9] . La nomination de Grant à West envahit le Mexique. Mécontent de ses responsabilités de
Point fut facilitée par les relations de sa famille mais il quartier-maître, Grant rejoignit le front et participa à la
indiqua par la suite qu'« une vie militaire n'avait aucun bataille du Resaca de la Palma[17] . En septembre 1846, il
attrait pour [lui][10] ». Il écrivit également qu'il était un démontra ses talents de cavalier à la bataille de Monter-
élève peu assidu mais il excella en mathématiques et en rey en portant une dépêche à travers la ville sous les tirs
géologie[11] . Il gagna une réputation d'excellent cavalier et ennemis[18],[19] . Le président américain James K. Polk,
établit un record en saut d'obstacles qui ne fut battu que inquiet de la popularité grandissante de Taylor, divisa
25 ans plus tard[11] . Il fut diplômé en 1843 en arrivant l'armée et affecta quelques unités dont celles de Grant
21e sur une promotion de 39 élèves. Grant fut heureux de à une nouvelle armée commandée par le major-général
quitter West Point et envisageait de quitter l'armée à la Winfield Scott[20] . Cette armée débarqua à Veracruz au
fin de son service militaire[12] . Malgré ses talents de ca- printemps 1847 et avança vers la capitale Mexico. À
valier, il ne fut pas assigné à une unité de cavalerie car Chapultepec, Grant déploya un obusier dans le clocher
les affectations étaient déterminées par le classement et d'une église pour bombarder les troupes mexicaines[21] .
non par l'aptitude[11] . Grant devint ainsi quartier-maître L'armée américaine entra dans Mexico quelques jours
responsable de l'approvisionnement et des équipements plus tard en septembre 1847 et les Mexicains deman-
dans le 4e régiment d'infanterie avec le grade de sous- dèrent une trêve peu après.
lieutenant[11],[13] . Dans ses mémoires, Grant écrivit qu'il apprit beaucoup
du commandement en observant ses supérieurs et s’iden-
tifia rétrospectivement au style de Taylor. À l'époque, il
5.3.2 Première carrière militaire considérait néanmoins que la guerre avait été injuste et
estimait que les gains territoriaux américains étaient des-
Après la fin de ses études, Grant fut affecté en septembre tinés à étendre l'esclavage vers l'ouest ; en 1883, il écri-
1844 aux Jefferson Barracks près de Saint-Louis dans le vit : « J'étais farouchement opposé au projet et, jusqu'à
Missouri[14] . Il s’agissait du plus grand camp militaire ce jour, je considère la guerre comme l'une des plus in-
dans l'Ouest et il était commandé par le colonel Stephen justes jamais menées par une nation puissante contre une
W. Kearny. Grant s’entendait bien avec son commandant faible ». Il estima également que la guerre de Sécession
mais il envisageait toujours de quitter l'armée pour me- fut la punition de l'agression américaine du Mexique[22] .
ner une carrière dans l'enseignement[15] . Il profita de ses
permissions pour rendre visite à la famille de son ancien Le 22 août 1848, Grant et Julia se marièrent après quatre
camarade de West Point, Frederick Dent, dans le Mis- ans de fiançailles[23] . Ils eurent quatre enfants : Frede-
souri et se rapprocha de sa sœur, Julia ; ils se fiancèrent rick (1850-1912), Ulysses Jr. (« Buck ») (1852-1929),
secrètement en 1844[15] . Ellen (« Nellie ») (1855-1922) et Jesse (1858-1934)[24] .
Grant fut affecté à diverses unités dans les six années
qui suivirent. Ses premières affectations après la guerre
furent à Détroit dans le Michigan et à Sackets Harbor
dans l'État de New York, une assignation qui plut par-
ticulièrement au couple[25] . Au printemps 1852, il se ren-
dit à Washington, pour demander sans succès au Congrès
d'annuler un décret exigeant, qu'en tant que quartier-
maître, il rembourse 1 000 dollars (environ 30 700 $ de
2012[26] ) d'équipements perdus pour lesquelles il ne por-
tait aucune responsabilité personnelle[27] . Il fut envoyé
en 1852 à Fort Vancouver dans le territoire de l'Oregon
à l'apogée de la ruée vers l'or en Californie. Julia ne
pouvait pas l'accompagner car elle était enceinte de huit
mois avec leur second enfant[28] . Le trajet maritime jus-
qu'en Californie fut compliqué par les difficultés logis-
tiques et une épidémie de choléra lors de la traversée ter-
restre de l'isthme de Panama. Grant mit en application
ses talents organisationnels pour créer des dispensaires
improvisés[29] .
Portrait de Grant vers 1843 Pour compléter sa solde militaire, insuffisante pour sou-
tenir sa famille, Grant se lança sans succès dans plusieurs
Les tensions entre les États-Unis et le Mexique concer- activités commerciales et fut à une occasion escroqué
nant le Texas s’accrurent en 1845 et l'unité de Grant fut par un partenaire[30] . L'échec de ces entreprises confir-
redéployée en Louisiane au sein de l'armée d'Observation ma l'opinion de Jesse Grant selon laquelle son fils n'avait
du major-général Zachary Taylor[16] . Lorsque la guerre pas d'avenir dans ce secteur d'activité et cela détériora les
5.3. ULYSSES S. GRANT 89
relations entre les deux hommes[31] . Grant devint de plus ble (« Misérable ») que Julia détesta[37] . Durant cette pé-
en plus déprimé par les ennuis financier et la séparation riode, il acheta au père de son épouse un esclave, William
d'avec sa famille, et il commença à circuler qu'il s’était Jones, âgé de 35 ans[38] . N'ayant toujours pas rencontré
mis à boire avec excès[31] . le succès en agriculture, le couple quitta la ferme après
À l'été 1853, Grant fut promu capitaine, l'un des cin- la naissance de son quatrième et dernier enfant en 1858 ;
quante en service actif, et fut assigné au commande- Grant affranchit son esclave en 1859 au lieu de le revendre
ment de la compagnie F du 4e régiment d'infanterie à à une époque où il aurait pu en tirer un bon prix alors
Fort Humboldt près d'Eureka sur la côte californienne. qu'il avait désespérément besoin d'argent[38] . L'année sui-
vante, la famille acheta une petite maison à Saint-Louis
Le commandant du fort, le lieutenant-colonel breveté Ro-
bert C. Buchanan, un strict adepte de la discipline, fut et Grant travailla sans grand succès en tant que collecteur
des impôts avec un cousin de Julia[39] . En 1860, Jesse
informé que Grant se soûlait à la table des officiers en
dehors du service ; pour éviter un procès en cour mar- lui offrit à nouveau un poste dans sa succursale de Gale-
na mais sans conditions et il accepta. Le magasin appe-
tiale, il lui proposa de quitter l'armée. Grant accepta et
il démissionna le 31 juillet 1854. Le département de la lé « Grant & Perkins » vendait des harnais, des selles et
Guerre indiqua sur ses documents que « rien ne nuit à d'autres produits en cuir fabriqués avec des peaux ache-
son honorable nom[32] ». Les rumeurs continuèrent néan- tées localement[40] .
moins à circuler sur son intempérance. Selon son bio-
graphe William S. McFeely, les historiens s’accordent
sur le fait que son alcoolisme était à l'époque une réa-
lité même s’il n'y avait aucun témoignage oculaire[33] .
Des années plus tard, Grant écrivit que « le vice de
l'intempérance n'a pas joué qu'un petit rôle dans [sa]
décision de démissionner[34],[35] ». Son père, qui conti-
nuait de croire en sa carrière militaire, essaya sans succès
de convaincre le secrétaire à la Guerre, Jefferson Davis,
d'annuler sa démission[36] .
Julia Grant
« Hardscrabble », la maison que Grant construisit pour sa famille
dans le Missouri.
Grant ne s’était jamais vraiment intéressé à la poli-
À 32 ans et sans vocation dans le civil, Grant connut plu- tique avant la guerre de Sécession[41] . Son père était un
sieurs années financièrement difficiles. Son père lui of- whig abolitionniste[42] tandis que son beau-père était un
frit un poste à Galena dans l'Illinois dans une des succur- membre influent du parti démocrate dans le Missouri[43] .
sales de son entreprise de tannerie à condition que Julia En 1856, il vota pour le candidat démocrate James
et ses enfants restent avec ses parents dans le Missouri ou Buchanan plus par opposition au candidat républicain,
dans la famille Grant dans le Kentucky. Le couple s’op- John C. Frémont, que par véritable enthousiasme[41] .
posa à toute séparation et refusa la proposition[37] . En À l'élection suivante, il préféra le candidat démocrate
1854, Grant s’installa en tant qu'agriculteur sur la pro- Stephen A. Douglas au républicain Abraham Lincoln
priété de son beau-frère près de Saint-Louis en utilisant et ce dernier au candidat démocrate dans le Sud, John
les esclaves du père de Julia mais l'exploitation périclita C. Breckinridge. Durant la guerre, il se rapprocha des
rapidement[37] . Deux années plus tard, Grant et sa famille républicains radicaux et épousa complètement leur ges-
s’installèrent sur la ferme de son beau-père et il construisit tion agressive du conflit et leur volonté de mettre un terme
une cabane en rondins rustique surnommée Hardscrab- à l'esclavage[44] .
90 CHAPITRE 5. ACTEURS
5.3.4 Guerre de Sécession Leonidas Polk était stationnée à Columbus dans le Kentu-
cky et Frémont demanda à Grant de faire des démonstra-
La guerre de Sécession éclata le 12 avril 1861 avec tions de force sans passer à l'offensive[50] . Lorsque Lin-
l'attaque confédérée de Fort Sumter à Charleston en coln limogea Frémont après qu'il eut instauré la loi mar-
Caroline du Sud. Deux jours plus tard, Lincoln ordonna tiale dans le Missouri, Grant attaqua Fort Belmont les
le recrutement de 75 000 volontaires. Étant le seul mili- positions confédérées avec 3 114 hommes. Il prit le fort
taire professionnel de la région, Grant fut sollicité pour mais en fut par la suite délogé et repoussé à Cairo par
présider un rassemblement à cet effet à Galena. Il par- les troupes du brigadier-général Gideon Pillow. Bien que
ticipa au recrutement d'une compagnie de volontaires et ce fût une défaite tactique, cette bataille renforça le mo-
l'accompagna à la capitale Springfield. Le gouverneur de ral de Grant et de ses hommes[51] . Il demanda alors au
l'Illinois Richard Yates, Sr. lui offrit un poste de recru- major-général Henry W. Halleck l'autorisation d'attaquer
teur qu'il accepta même s’il aurait préféré une fonction Fort Henry sur la rivière Tennessee ; ce dernier accepta
de commandement. Il contacta sans succès plusieurs of- à la condition que l'offensive soit supervisée par l'amiral
ficiers en ce sens dont le major-général George B. Mc- Andrew Hull Foote. La coopération étroite des forces ter-
Clellan. Dans le même temps, Grant continua à servir restres et navales permit à Grant de prendre Fort Henry
dans les camps d'entraînement et fit une forte impres- le 6 février 1862 ; cette prise fut d'autant plus facile que
sion sur les recrues. Avec le soutien du représentant Elihu le fort était presque submergé par le fleuve en crue, et que
B. Washburne de l'Illinois, il fut promu colonel par le ses défenseurs étaient en sous-effectifs[52] . Les troupes
gouverneur Yates le 14 juin 1861 et affecté au 21e régi- nordistes se tournèrent alors vers la fortification voisine
ment d'infanterie volontaire de l'Illinois. Transféré dans de Fort Donelson sur la Cumberland, où la résistance fut
le Nord du Missouri, Grant fut nommé brigadier-général plus forte[53] . Les premiers assauts des navires de Foote
par Lincoln à nouveau avec le soutien de Washburne[45] . furent repoussés par les canons du fort où se trouvaient
À la fin du mois d'août, le major-général John C. Fré- 12 000 défenseurs commandés par Pillow contre 25 000
mont affecta Grant au district de Cairo dans le sud de assaillants menés par Grant. Encerclés, les Sudistes ten-
l'Illinois. Il recouvra son énergie et sa confiance au début tèrent de réaliser une sortie et parvinrent à repousser le
du conflit[46],[47] et se rappela par la suite avec une grande flanc droit nordiste qui se replia en désordre vers l'est[54] .
satisfaction qu'après le premier rassemblement de recru- Grant rallia ses forces, restaura la situation et contre-
tement à Galena : « je ne suis plus jamais retourné dans attaqua sur le flanc gauche de Pillow qui fut contraint
la tannerie…[48] ». Il se montre favorable à une stratégie de revenir dans le fort où il céda le commandement au
agressive pour gagner la guerre, consistant à infliger des brigadier-général Simon Bolivar Buckner. Ce dernier se
pertes humaines massives à l'armée sudiste[49] . rendit le lendemain et les termes de la reddition de Grant
furent largement repris au Nord : « Aucune condition
autre qu'une capitulation sans condition et immédiate ne
Fort Henry et Fort Donelson saurait être acceptée[54] ». Grant gagna le surnom de Un-
conditional Surrender (« Reddition sans conditions ») et
Abraham Lincoln le promut major-général[55] .
Shiloh
Vicksburg
permirent la prise d'un nœud ferroviaire près de Jackson, velle division militaire du Mississippi, qui lui donnait au-
Grant battit Pemberton lors de la bataille de Champion torité sur tout le théâtre occidental en dehors de la Loui-
Hill. Deux assauts contre la forteresse de Vicksburg se siane. Après la bataille de Chickamauga en septembre,
soldèrent néanmoins par de lourdes pertes, et la bataille le général confédéré Braxton Bragg obligea l'armée du
se transforma en un siège qui dura sept semaines. Alors Cumberland du major-général William S. Rosecrans à se
que le siège débutait, Grant passa deux jours à boire[67] . replier à Chattanooga, un important nœud ferroviaire, où
Pemberton se rendit le 4 juillet 1863[68],[69] . Durant cette elle fut encerclée ; seule la résistance de George H. Tho-
campagne, Grant se préoccupa des esclaves en fuite ou mas et de son XIVe corps empêchèrent la destruction de
déplacés par les combats qui étaient menacés par les l'armée nordiste. Informé de la situation délicate à Chat-
maraudeurs sudistes ; il les plaça sous la protection du tanooga, Grant remplaça Rosecrans à la tête de l'armée
brigadier-général John Eaton, qui les autorisa à travailler encerclée par Thomas et mena personnellement des re-
dans les plantations confédérées abandonnées pour sou- connaissances dans la zone. Lincoln dépêcha le major-
tenir l'effort de guerre. général Joseph Hooker et deux divisions de l'armée du
La capture de Vicksburg permit au Nord de prendre le Potomac pour renforcer l'armée du Cumberland, et ces
contrôle de l'ensemble du cours du Mississippi et de cou- renforts permirent à Grant et au major-général William
per la Confédération en deux. Même si ce succès renforça F. Smith d'ouvrir une ligne de ravitaillement vers la ville
le moral des troupes nordistes et la position stratégique de encerclée[71],[72] .
l'Union, Grant fut critiqué pour ses décisions et pour sa Le 23 novembre 1863, Grant rassembla trois armées
propension à boire. Lincoln envoya à nouveau Dana pour pour repousser les forces de Bragg à Missionary Ridge et
garder un œil sur cette faiblesse du général ; Dana devint Lookout Mountain (en). Thomas et l'armée du Cumber-
un ami proche de Grant, qui modéra par la suite cette land prirent les premières positions confédérées à Mis-
tendance[70] . La rivalité personnelle entre Grant et Mc- sionary Ridge, tandis qu'à Lookout Mountain, Hoorket
Clernand continua après Vicksburg, mais cessa lorsque fit 1 064 prisonniers. Le lendemain, Sherman et quatre
Grant le limogea pour avoir donné un ordre sans son ac- divisions de l'armée du Tennessee attaquèrent le flanc
cord. droit de Bragg qui fut contraint de dégarnir les défenses
de Missionary Ridge. Réalisant cela, Grant ordonna un
assaut général sur les positions affaiblies et les troupes
Chattanooga et promotion du major-général Philip Sheridan et du brigadier-général
Thomas John Wood obligèrent les Confédérés à se replier
en désordre. Même si l'armée sudiste parvint à s’enfuir,
la bataille exposait la Géorgie et le cœur de la Confédé-
ration à une invasion nordiste. La gloire de Grant s’accrut
et il fut promu lieutenant-général, un grade qui n'avait été
auparavant accordé qu'à George Washington et Winfield
Scott[73] .
Déçu par l'incapacité du major-général George G. Meade
à poursuivre le général confédéré Robert E. Lee après la
bataille de Gettysburg en juillet 1863, Lincoln nomma
Grant Commanding General of the United States Army
avec autorité sur toutes les armées de l'Union en mars
1864[74] . Il céda le commandement de la division du Mis-
sissippi à Sherman et se rendit à Washington pour définir
une nouvelle stratégie avec Lincoln. Après avoir instal-
lé Julia dans une maison de Georgetown, Grant établit
son quartier-général près de celui de l'armée du Potomac
de Meade à Culpeper en Virginie[75] . La stratégie nor-
diste pour obtenir une victoire rapide consistait en une
série d'offensives coordonnées pour empêcher les Confé-
dérés de redéployer leurs forces sur les fronts en difficulté.
Sherman attaquerait en direction d'Atlanta et de la Géor-
gie tandis que Meade mènerait son armée contre l'armée
de Virginie du Nord de Lee et que le major-général
Benjamin Franklin Butler avancerait depuis le sud-ouest
vers la capitale sudiste de Virginie jusqu'à la James Ri-
ver[76] . Dans le même temps, le major-général Franz Si-
Grant après sa promotion au grade de lieutenant-général en 1862
gel, prendrait la voie ferrée stratégique à Lynchburg avant
de progresser vers l'est pour capturer la vallée de Shenan-
En octobre 1863, Lincoln plaça Grant à la tête de la nou-
5.3. ULYSSES S. GRANT 93
doah depuis les Montagnes bleues[77],[78] . Grant était de bon ordre mais le commandant nordiste, contrairement
plus en plus populaire et certains commencèrent à estimer à ses prédécesseurs, était déterminé à poursuivre son of-
que dans le cas d'une victoire rapide de l'Union, il pour- fensive et il attaqua le flanc droit confédéré au nœud rou-
rait se présenter à la présidence lors de l'élection de no- tier de Spotsylvania le 8 mai[80] . Durant les treize jours
vembre. Grant en était conscient mais il avait rejeté l'idée de l'affrontement, Grant tenta de percer les lignes su-
lors d'échanges avec Lincoln[79] . distes et lança ce qui fut l'un des assauts les plus vio-
lents de la guerre contre le Bloody Angle (« l'Angle San-
glant »). Malgré ses efforts, les Sudistes tinrent leurs po-
Overland Campaign et victoire sitions et il tenta à nouveau de les prendre par le flanc à
la bataille de North Anna[81] . Ces derniers s’étaient ce-
pendant solidement retranchés et Grant manœuvra pour
attaquer au nœud ferroviaire de Cold Harbor le 31 mai.
Durant les premiers jours de cette bataille qui se pro-
longea sur treize, les assauts de l'Union se brisèrent sans
effets sur les défenses confédérées. Les terribles pertes,
52 788 dans le mois qui suivit la traversée de la Rapi-
dan, valurent à Grant le surnom de « Boucher[82] ». Les
pertes de Lee étaient inférieures avec 32 907 victimes
mais le Sud n'était plus en mesure de les remplacer[82] .
Le coûteux assaut du 3 juin à Cold Harbor fut le se-
cond des deux affrontements de la guerre que Grant re-
gretta visiblement[83] . Sans que Lee s’en rende compte,
Grant se retira de Cold Harbor et progressa vers le sud
pour soutenir Butler qui tentait de traverser la James
River à Bermuda Hundred pour attaquer Petersburg et
obliger Lee à dégarnir son flanc nord pour protéger
ce nœud ferroviaire reliant Richmond au reste de la
Confédération[77],[78] .
Grant à Cold Harbor en 1864 ; photographie de Mathew Brady P. G. T. de Beauregard parvint à empêcher les Nordistes
de prendre la ville et l'arrivée des renforts de Lee trans-
forma la bataille en un siège de neuf mois[84] . La situa-
tion militaire sur le théâtre oriental étant dans l'impasse,
le mécontentement contre la guerre grandit au Nord. Les
actions de Grant permirent néanmoins d'immobiliser les
troupes sudistes dans la zone et empêchèrent Lee de s’op-
poser efficacement à la campagne de Sherman dans le
Sud[85] . Ce dernier s’empara ainsi d'Atlanta le 22 juin
et ce succès contribua à la victoire de Lincoln lors de
l'élection présidentielle de 1864 face au général George
McClellan qui avait défendu l'idée d'une trêve avec le
Sud. Pour desserrer l'emprise nordiste autour de Peters-
burg, Lee envoya le général Jubal Early vers le nord le
long de la vallée de Shenandoah pour attaquer Washing-
ton ; après des succès initiaux, il parvint dans le Maryland
mais fut repoussé à la bataille de Fort Stevens en juillet
1864 et se replia en Virginie. Pour mettre un terme à cette
menace, Sheridan reçut le commandement de l'armée de
la Shenandoah avec ordre de ne laisser « aucun répit à
Grant à City Point avec son épouse et son fils Jesse en 1864 l'ennemi[86] ». Grant lui ordonna également de ravager
cette riche région agricole stratégique pour le Sud et il
La progression de Sigel et de Butler fut rapidement blo- appliqua une politique de la terre brûlée. Lorsque Sheri-
quée et Grant se retrouva seul pour affronter Lee du- dan rapporta qu'il était harcelé par la cavalerie irrégulière
rant une série de sanglantes batailles formant ce qui fut de John S. Mosby, Grant recommanda la prise comme
appelé l'Overland Campaign. Après avoir passé le mois otages de leurs familles et leur emprisonnement à Fort
d'avril 1864 à regrouper l'armée du Potomac, Grant tra- McHenry dans le Maryland[86] .
versa le fleuve Rapidan et engagea Lee à la bataille de la Grant tenta de détruire une partie des tranchées confé-
Wilderness qui dura trois jours sans qu'aucun des belli- dérées autour de Petersburg en faisant exploser une sape
gérants puisse revendiquer la victoire. Lee se replia en
94 CHAPITRE 5. ACTEURS
Assassinat de Lincoln
Mexique et Canada
Office Act (en) qui imposait que le Congrès donne son avait auparavant indiqué qu'il ne souhaitait pas être can-
accord avant tout changement dans le Cabinet de John- didat. Comme cela était la norme à l'époque, les candi-
son. Ce dernier passa outre et limogea Stanton alors que dats ne faisaient pas personnellement campagne et Grant
le Congrès n'était pas en session comme cela était per- ne dérogea pas à la règle en restant à Galena et en laissant
mis par le texte ; Grant accepta à contre-cœur de devenir les discours à ses partisans[123] .
temporairement secrétaire à la Guerre[119] . La campagne démocrate se concentra essentiellement sur
Lorsque le Congrès se réunit à nouveau, il réinstaura Stan- leur volonté de mettre fin à la Reconstruction mais ils
ton dans ses fonctions mais Jonhson demanda à Grant de s’aliénèrent de nombreux démocrates nordistes en vou-
refuser de céder sa place jusqu'à ce que la question soit lant rendre le pouvoir au Sud à la classe des planteurs
tranchée par la justice. Ce dernier démissionna cepen- blancs[124] . Ils critiquèrent le soutien républicain aux
dant immédiatement et subit les foudres de Johnson lors droits des afro-américains[125] . De leur côté, les républi-
d'une réunion du Cabinet pour avoir violé sa promesse de cains axèrent leur campagne sur le bloody shirt, l'idée se-
ne pas agir ainsi ; Grant nia avoir jamais promis une telle lon laquelle le retour des démocrates à la Maison-Blanche
chose[120] . Le président était en réalité plus ulcéré par le annulerait la victoire de la guerre et récompenserait les
fait que Grant ait rejoint le camp des radicaux. Le 14 jan- sécessionnistes. Ils attaquèrent également le colistier de
vier 1868, des journaux favorables à Johnson publièrent Seymour, l'ancien représentant du Missouri Francis P.
une série d'articles pour discréditer le général et criti- Blair, qui avait fait des déclarations particulièrement ra-
qué sa trahison lorsqu'il rendit son poste à Stanton[120] . cistes et extravagantes envers Grant et soulignèrent que
Grant se défendit dans une lettre ouverte au président et leur parti avait sauvegardé l'unité de la nation.
la controverse renforça plutôt sa popularité[120] . Il se tint à Le jour de l'élection, Grant obtint 52,7 % des voix et une
l'écart de la procédure de destitution contre Johnson dont large avance de 214 grands électeurs contre 80 pour Sey-
une grande partie des motifs d'accusation tournait autour mour. Lorsqu'il accéda à la présidence, Grant n'avait ja-
du renvoi de Stanton[121] . mais occupé de fonctions électives et était, à 46 ans, le
plus jeune président de l'histoire.
5.3.6 Élection de 1868
Article détaillé : Élection présidentielle américaine de
5.3.7 Présidence (1869-1877)
1868.
Lorsqu'il entra dans la course à la présidence en
son l'accompagne dans l'attelage qui l'emmenait à son (en) de Rhodes Island proposa la création du département
investiture au Capitole ; l'ancien président décida de ne de la Justice ayant pour mission de faire appliquer les
pas assister à la cérémonie. Dans son discours, Grant dé- lois fédérales même si les juges locaux y étaient réticents
fendit l'adoption du XVe amendement de la Constitution comme cela était le cas dans le Sud. Alors que le pro-
garantissant les droits civiques des Afro-Américains et il cureur général n'était auparavant qu'un simple conseiller
déclara qu'il mènerait la Reconstruction « avec calme, juridique du président, il contrôlait à présent un départe-
sans préjugés, haine ou fierté partisane[126] ». Le nou- ment chargé de faire respecter les textes fédéraux et était
veau président forma son Cabinet de manière peu ortho- assisté par l'avocat général qui représentait le gouverne-
doxe sans consulter le Congrès et en gardant ses choix ment devant la Cour suprême[139] . Le premier procureur
secrets jusqu'à ce qu'ils soient soumis à l'approbation général, Ebenezer R. Hoar, fit cependant peu pour pour-
du Sénat[127],[128] . Grant évita à dessein de choisir les suivre les blancs sudistes qui persécutaient leurs voisins
principaux dirigeants du Parti républicain pour essayer noirs mais son successeur, Amos T. Akerman, se mon-
de limiter les disputes partisanes et renforcer l'unité tra bien plus agressif[140] . Devant les agressions de plus
nationale[129] . Par amitié, il nomma ses amis Elihu en plus nombreuses menées, entre autres, par le Ku Klux
B. Washburne et John A. Rawlins respectivement au Klan contre les noirs et les carpetbaggers, Grant pous-
département d'État et à celui de la Guerre. Washburne sa le Congrès à adopter les Enforcement Acts de 1870 et
démissionna cependant au bout de 12 jours pour des rai- 1871[140] . Ces législations criminalisaient le fait de priver
sons de santé ; certains ont néanmoins avancé qu'il s’agis- un citoyen de ses droits civiques et autorisait le président
sait d'une manœuvre pour donner plus de poids à sa no- à utiliser l'armée et la milice (en) pour faire appliquer
mination en tant qu'ambassadeur en France[130],[129],[131] . les lois[139] . Grant ordonna en mai 1871 aux troupes fé-
Grant le remplaça par le politique conservateur new- dérales d'assister les « marshals » dans l'arrestation des
yorkais Hamilton Fish qui devint l'un de ses ministres les membres du Klan[141] . En octobre, il suspendit l'Habeas
plus efficaces[129] . Les relations entre les deux hommes Corpus dans neufs comtés de Caroline du Sud et déploya
se développèrent en raison de la grande amitié entre leurs l'armée pour y ramener l'ordre[141] . L'influence du Klan
épouses[132] . Rawlins mourut en 1869 de la tuberculose s’effondra et en 1872, les élections dans le Sud virent une
et fut remplacé par William W. Belknap[133] . Grant choi- participation record des Afro-Américains[141] .
sit également plusieurs non-spécialistes de la politique
comme les hommes d'affaires Adolph E. Borie (en) et A.
T. Stewart avec un succès limité ; Borie fut brièvement
secrétaire à la Marine avant d'être remplacé par George
M. Robeson (en) tandis que la nomination de Stewart au
Trésor fut empêchée par une loi de 1789 qui interdisait
au secrétaire du Trésor d'être un marchand en exercice.
Grant tenta de faire abroger le texte mais l'opposition
des sénateurs Charles Sumner et Roscoe Conkling l'en
empêcha[134] ; la fonction fut alors accordée à George S.
Boutwell réputé pour son intégrité[134] . Les autres no-
minations de Grant, Jacob D. Cox à l'Intérieur, John
Creswell (en) aux Postes et Ebenezer R. Hoar en tant
que procureur général se firent sans opposition[135] . Pour Affrontements (en) entre la police et la White League à La
s’échapper de Washington et à l'invitation de riches sou- Nouvelle-Orléans en 1874
tiens, la famille Grant se rendit pour la première fois en
La même année, Grant signa l'Amnesty Act qui rendait
1869 dans ce qui devint connu comme la « capitale es-
leurs droits civiques aux anciens confédérés. La succes-
tivale » à Long Branch dans le New Jersey ; Grant y re-
sion de scandales au sein de l'administration présiden-
tourna fréquemment jusqu'à la fin de sa vie[136] . Durant
tielle détourna l'attention du public des difficultés afro-
sa présidence, le Colorado devint le 38e État américain le
américaines et après l'effondrement du Klan en 1872,
1er aout 1876.
les blancs conservateurs formèrent des groupes paramili-
taires comme les Red Shirts (en) ou la White League. À la
Reconstruction et droits civiques différence du Klan, ils n'agissaient pas de manière ano-
nyme mais reprirent ses méthodes d'intimidations pour
La Reconstruction du Sud se poursuivit sous la présidence évincer les républicains et leurs soutiens des gouverne-
de Grant et les quatre derniers anciens États confédé- ments sudistes[142] . Grant remplaça Akerman par George
rés furent réadmis dans l'Union en 1870 [137] . Il encou- H. Williams mais ce dernier fut par la suite impliqué
ragea les républicains radicaux au Congrès à adopter le dans une affaire de corruption[143] . La panique de 1873
15e amendement garantissant les droits civiques de tous et la crise économique qui suivit fit que le Nord se préoc-
les citoyens sans distinction de couleur de peau et le texte cupa moins de la Reconstruction du Sud[144] tandis que
fut adopté le 26 février 1869 avant d'être ratifié l'année Grant réduisit son usage de la force pour ne pas donner
suivante[138] . En 1870, le représentant Thomas Jenckes l'impression qu'il se comportait comme un dictateur mi-
5.3. ULYSSES S. GRANT 99
litaire[145] . En 1875, les redeemers démocrates étaient re- vaient d'intermédiaire entre les tribus et le gouvernement
venus au pouvoir dans tous les États du Sud sauf trois. par des missionnaires[147],[148] . Il souhaitait que les tribus
Alors que les violences raciales s’intensifiaient, le nouveau soient regroupées pour leur protection dans des réserves
procureur général Edwards Pierrepont dit au gouverneur indiennes supervisées par des blancs afin qu'ils renoncent
du Mississippi Adelbert Ames que le peuple « était las à leur mode de vie nomade traditionnel et s’assimilent à
des débordements automnaux dans le Sud » et il refu- la société américaine[147],[148] . En 1869, il créa un comité
sa d'intervenir[145] . La même année, Grant signa le Civil chargé de superviser les dépenses et de réduire la corrup-
Rights Act de 1875 qui interdisait la ségrégation dans les tion du bureau des Affaires indiennes[149] et deux ans plus
transports en commun, les lieux publics et la constitution tard, il approuva une législation mettant fin au système des
des jurys[146] . Le texte fut peu appliqué et il n'empêcha traités : les Amérindiens relevaient à présent des législa-
pas la prise de pouvoir des suprémacistes dans le Sud[146] . tions du gouvernement fédéral et les tribus n'étaient plus
Les fraudes lors de l'élection présidentielle de 1876 et la considérées comme des entités souveraines[150] . Bien que
victoire controversée du républicain Rutherford B. Hayes peu populaire aujourd'hui, la « politique de paix » était
donnèrent lieu au compromis de 1877 par lequel les dé- jugée très progressiste pour l'époque et elle vit sa conclu-
mocrates reconnaissaient leur défaite en l'échange du dé- sion dans le Dawes Act de 1887. Elle permit de réduire
part des troupes fédérales présentes dans le Sud. Toutes les affrontements sur La Frontière mais l'industrialisation
les législatures sudistes passèrent dans le camp démocrate de la chasse au bison, encouragée par les administra-
et l'adoption des premières lois Jim Crow marqua la fin teurs locaux, aggrava les relations avec les Indiens des
de la Reconstruction[137] . Plaines[151],[152] . Les Sioux et les autres tribus de l'Ouest
acceptèrent le système de réserves mais la ruée vers l'or
dans les Black Hills et l'installation de colons blancs dans
Politique indienne la région provoqua une guerre à la fin du second mandat
de Grant[153] . Le conflit mit fin à la bonne entente entre
Grant et le chef sioux Nuage rouge[152],[154] .
Dans le Sud-Ouest, le massacre d'environ 140 Apaches
à Camp Grant dans l'Arizona le 30 avril 1871 provo-
qua une guerre menée du côté américain par le major-
général George Crook. Grant dépêcha dans la région le
major-général et ancien directeur du Bureau of Refugees,
Freedmen and Abandoned Lands, Oliver O. Howard
pour essayer de ramener l'ordre. Ce dernier négocia en
1872 un traité de paix avec le chef Cochise prévoyant
l'installation de la tribu dans une nouvelle réserve[155] .
Dans l'Oregon, les Modocs refusèrent de rejoindre une
réserve et assassinèrent le commandant local, le major-
général Edward Canby[149] . Même si Grant fut ulcéré
par cette mort, il ignora les conseils de Sherman qui
voulait exterminer la tribu et pressa les responsables lo-
caux de faire preuve de retenue[149] . Quatre guerriers
furent capturés, condamnés à mort pour le meurtre de
Canby et pendus en octobre 1873. Le reste de la tribu
fut déporté dans le Territoire indien correspondant au-
jourd'hui à l'Oklahoma[149] .
En 1875, Grant entra en conflit avec le colonel George
A. Custer après que ce dernier eut témoigné au sujet
Ely S. Parker fut le premier Amérindien nommé commissaire aux de la corruption au sein du département de la Guerre
Affaires indiennes. de William W. Belknap[156] . Le président le fit arrêter à
Chicago et lui interdit de participer à la guerre à venir
L'attitude bienveillante de Grant envers les Amérindiens contre les Sioux[157] . Grant se ravisa et le laissa combattre
marqua une évolution radicale par rapport aux politiques dans l'armée du brigadier-général Alfred Terry[158] ; il fut
de ses prédécesseurs. Il nomma Ely S. Parker, un Seneca tué lors de la bataille de Little Big Horn le 25 juin 1876
et ancien membre de son état-major, au bureau des Af- dans l'une des plus importantes défaites américaines des
faires indiennes et déclara : « Mes futurs efforts seront guerres indiennes[159] . En septembre, Grant déclara dans
menés de manière humaine, pour amener les aborigènes la presse qu'il considérait la bataille « comme un sacrifice
du pays sous les influences bénéfiques de l'éducation et de de soldats, provoqué par Custer lui-même, qui était pro-
la civilisation… Les guerres d'extermination… sont dé- fondément inutile[160] ». Le désastre de Little Big Horn
moralisantes et mauvaises ». La « politique de paix » de choqua la nation et la politique de paix laissa la place au
Grant visait à remplacer les hommes d'affaires qui ser-
100 CHAPITRE 5. ACTEURS
militarisme ; le Congrès approuva l'envoi de 2 500 sol- chis. Selon lui, cette acquisition réduirait les tensions ra-
dats en renforts, l'armée prit le contrôle des agences gé- ciales dans le Sud, accélérerait l'abolition de l'esclavage à
rant les tribus et la vente d'armes aux Amérindiens fut Cuba et au Brésil (en) et renforcerait la puissance navale
interdite[161] . américaine dans les Caraïbes[164] . Son secrétaire d'État
Hamilton Fish estimait cependant que cela ne serait pas
une bonne idée en raison de l'instabilité politique sur
Affaires étrangères l'île[163] . Le sénateur Charles Sumner s’y opposa égale-
ment car cela réduirait le nombre de nations autonomes
gouvernées par des noirs dans l'hémisphère occidental
tandis que d'autres ne voulaient pas accroître la popula-
tion noire des États-Unis[165] . Grant s’impliqua person-
nellement pour convaincre les sénateurs réticents et se
rendit même dans la résidence de Sumner[165] . Fish parti-
cipa à ces efforts par loyauté mais le Sénat rejeta le traité
d'annexion. Le rôle mené par Sumner dans cette opposi-
tion mena à une inimitié durable entre Grant et lui[166] .
Grant et Fish eurent plus de succès dans la résolution fa-
vorable des réclamations de l'Alabama avec le Royaume-
Uni. Durant la guerre de Sécession, la Grande-Bretagne
avait construit cinq navires pour la Confédération, dont
le plus célèbre fut le CSS Alabama[167] . Ces corsaires
détruisirent de nombreux navires de commerce du Nord
tout en faisant des escales régulières dans les territoires
de l'Empire britannique et ce malgré la neutralité offi-
cielle du pays. À la fin de la guerre, les États-Unis exi-
gèrent un dédommagement mais le Royaume-Uni refusa
de payer et les négociations se poursuivirent en vain pen-
dant plusieurs années[168] . Devant le Sénat, Sumner exi-
gea le paiement d'une indemnité colossale de deux mil-
liards de dollars (environ 4 000 milliards de dollars de
2012[169] ) ou la cession du Canada et ce discours fit scan-
dale en Grande-Bretagne[170] . Fish convainquit Grant que
des relations apaisées avec le Royaume-Uni étaient plus
Photographie du secrétaire d'État Hamilton Fish par Mathew importantes que l'acquisition de nouveaux territoires et
Brady les deux nations s’accordèrent sur la résolution de l'affaire
par un tribunal international[171] . Par le traité de Washing-
Même avant l'accession à la présidence de Grant, la ton de 1871, le Royaume-Uni présentait ses regrets pour
faction expansionniste demandait l'acquisition d'îles dans les destructions, sans reconnaître de culpabilité, et accep-
les Caraïbes. En 1867, William H. Seward, qui avait été tait de payer 15,5 millions de dollars (environ 33 milliards
secrétaire d'État sous Lincoln et Johnson, avait acheté de dollars de 2012[169] ) ; le texte réglait également des
l'Alaska à la Russie. Il négocia également l'obtention des litiges sur le tracé de la frontière entre les États-Unis et le
Indes occidentales danoises mais l'accord ne fut jamais Canada ainsi que des disputes sur les droits de pèche[172] .
ratifié par le Sénat ; l'archipel devint finalement améri- Désirant obtenir de nouveaux débouchés commerciaux
cain en 1917 sous le nom d'Îles Vierges. Des discus- et élucider l'incident de la goélette General Sherman en
sions sur l'annexion de la république dominicaine sur 1866, une flottille américaine se rendit dans la péninsule
l'île d'Hispaniola furent initiées par Seward[162] et pour- Coréenne en 1871. Ayant mal interprété les intentions
suivies par Grant par l'intermédiaire d'Orville E. Bab- américaines, les Coréens ouvrirent le feu sur les na-
cock, un ancien membre de son état-major durant la vires et l'expédition diplomatique (en) se transforma en
guerre de Sécession[162] . Le président était initialement expédition punitive. Après avoir capturé plusieurs forts
sceptique sur cette acquisition mais fut convaincu par sur les îles de l'estuaire du fleuve Han, la flottille mit le
l'amiral Porter qui voulait obtenir une base navale dans cap sur la Chine sans avoir réussi à obtenir l'ouverture de
la baie de Samaná et par Joseph W. Fabens, un homme la dynastie Joseon. Grant défendit les actions du contre-
d'affaires de Nouvelle-Angleterre employé par le gouver- amiral John Rogers durant son discours sur l'État de
nement dominicain[163] . Il envoya Babcock à la rencontre l'Union devant le Congrès en décembre 1871. La Corée
du président Buenaventura Báez favorable à l'annexion resta fermée aux influences étrangères jusqu'en 1876 et
en décembre 1869[163] . Grant croyait en l'expansion paci- l'incident de Ganghwa avec le Japon ; six ans plus tard,
fique du territoire américain et espérait que l'île à majo- un traité inégal fut signé avec les États-Unis[173] .
rité noire offrirait des opportunités aux esclaves affran-
5.3. ULYSSES S. GRANT 101
participants mineurs du Whiskey Ring mais cela compli- accordé frauduleusement des terrains et avoir obtenu
qua les travaux de l'accusation menée entre autres par que son fils soit chargé d'études cartographiques pour
John B. Henderson car leurs témoignages étaient néces- lesquelles il n'avait aucune qualification[214] ; le nouveau
saires pour faire identifier tous les protagonistes[208] . Cela secrétaire Zachariah Chandler (en) prit rapidement des
et le témoignage de Grant en faveur de Babcock lors de mesures pour réformer le département[205],[188],[187] .
son procès[208] , poussèrent certains à avancer que le pré- Grant nomma les réformateurs Edwards Pierrepont
sident essayait de protéger ses soutiens car de nombreux et Marshall Jewell (en) respectivement aux postes de
républicains furent impliqués dans le scandale. Sous la procureur général et de postmaster general[215],[216] ;
pression populaire, il renvoya Babcock de la Maison- en 1875, le premier éradiqua la corruption au sein des
Blanche après son acquittement en 1876[209] . Plusieurs marshalls et des procureurs dans le Sud[217] . Grant
condamnés furent par la suite graciés par Grant[208] . suggéra également d'autres réformes comme la gratuité
de l'éducation pour tous les élèves et l'amendement
Blaine qui aurait empêché toute aide gouvernementale
aux institutions éducatives à vocation religieuse[218] .
Administration
Élection de 1876
Élection de 1880
revenir au pouvoir. Leurs opposants dénonçaient la vio- président rejoignit l'entreprise en 1883 et y investit per-
lation de la règle des deux mandats qui était la norme de- sonnellement 100 000 $ (environ 2,3 millions de dollars
puis George Washington ; Grant ne fit aucune déclaration de 2012[26] )[256] . Le succès de la firme attira les inves-
publique mais encouragea ses partisans en privé[247] . Eli- tisseurs qui y achetaient des sûretés puis les utilisaient
hu B. Washburne le pressa de se présenter mais il resta comme collatéraux pour emprunter de l'argent et acqué-
évasif et déclara qu'il serait ravi qu'un républicain gagne rir de nouvelles sûretés. Grant & Ward hypothéquait en-
même s’il préférait James G. Blaine à John Sherman[248] . suite ces sommes comme collatéraux pour pouvoir créer
Conkling et John A. Logan commencèrent néanmoins à de nouvelles sûretés, ce qui était illégal[257] . Si les ventes
rassembler les délégués en faveur de Grant et au début de étaient bénéficiaires, il n'y avait aucun problème ; dans
la convention républicaine à Chicago en juin, Grant avait le cas inverse, plusieurs prêts devraient être rembour-
plus de soutien que n'importe quel autre candidat même sés avec le même collatéral. Les historiens estiment que
s’il n'avait pas la majorité[248] . Grant ignorait tout des pratiques douteuses de Ward mais
l'ignorance de son fils est moins certaine. En mai 1884,
Conkling présenta la candidature de Grant avec un dis-
cours enthousiaste dont le passage le plus connu est : la situation de la société était très défavorable et Ward
réalisa qu'elle ferait rapidement faillite. Il informa Grant
« Quand on nous demande de quel État il est originaire,
notre seule réponse est : il vient d'Appomattox[248] ». de ces difficultés mais suggéra qu'il ne s’agissait que d'un
Le premier tour vit Grant rassembler 304 votes contre revers temporaire[258] . Grant approcha l'homme d'affaires
284 pour Blaine, 93 pour Sherman et 74 pour d'autres William H. Vanderbilt qui accepta de lui accorder un prêt
candidats[249] ; 370 voix étaient nécessaires pour obtenir de 150 000 $[259] . Cet apport d'argent ne fut cependant
la nomination mais les tours suivants donnèrent à peu pas suffisant pour éviter la banqueroute de la banque.
près les mêmes résultats. Pour sortir de l'impasse, les dé- Complètement ruiné mais poussé par le sens de l'honneur,
légués de Blaine et des autres prétendants se tournèrent Grant remboursa néanmoins son créancier avec ses sou-
vers un candidat de compromis, le représentant de l'Ohio venirs de la guerre de Sécession ; même si leur valeur était
et sénateur-élu James A. Garfield qui fut choisi au 36e inférieure à celle du prêt, Vanderbilt insista pour considé-
tour[250] . rer que la dette était réglée[258] .
Aventures commerciales
500 $ chacun (environ 12 300 $ de 2012[26] ) sur ses cam- George Washington et Abraham Lincoln[271] .
pagnes de la guerre de Sécession dans le Century Maga-
zine. Les critiques furent favorables et l'éditeur Robert U.
Johnson, proposa qu'il écrive ses mémoires, ce qu'avaient 5.3.9 Héritage
fait avec succès d'anciens généraux dont Sherman[263] .
Grant s’attela à la tâche et demanda à son ancien offi-
cier d'état-major, Adam Badeau, de vérifier ses écrits.
Son fils Frederick l'aida dans ses recherches et pour la
relecture. Le Century Magazine lui fit une offre avec des
redevances de 10 % mais son ami Mark Twain lui présen-
ta une autre proposition dans laquelle il recevrait 75 % des
profits ; Grant signa rapidement avec la société d'édition
Charles L. Webster & Co. de Twain[264] . Il travailla fré-
nétiquement à la rédaction de ses mémoires dans sa rési-
dence new-yorkaise puis dans une maison de campagne
près de Wilton (en) dans les monts Adirondacks et les
termina peu avant de mourir le 23 juillet 1885[265] . Le
livre, intitulé Personal Memoirs of Ulysses S. Grant connut
un grand succès et les deux volumes se vendirent à plu-
sieurs centaines de milliers d'exemplaires ; Julia Grant re-
çut environ 450 000 $ (environ 11,7 millions de dollars de Des cuirassés remontent l'Hudson derrière le mémorial de Grant
2012[26] ) en redevances[264] . Grant était un auteur habile en 1919.
et efficace qui se représenta comme un honorable héros
de l'Ouest dont les forces étaient l'honnêteté et la fran- Peu de présidents ont vu leur réputation évoluer aussi ra-
chise. L'autobiographie avait une structure inhabituelle dicalement que Grant[272] . Après sa mort, il était considé-
car sa jeunesse et sa présidence n'étaient que survolées, à ré comme « un symbole de l'identité nationale et de la mé-
l'inverse de sa carrière militaire. Le style, concis et clair, moire américaine[273] » et des millions de personnes assis-
était également à l'opposé de la tendance victorienne pour tèrent à ses funérailles et à l'inauguration de son mausolée
les tournures élaborées[266] . Le public, les critiques litté- en 1897[273] . Certains spécialistes commencèrent cepen-
raires et les historiens militaires saluèrent l'ouvrage que dant rapidement à présenter son administration comme
Twain qualifia de « chef-d'œuvre littéraire » et compara la plus corrompue de l'histoire américaine[274] . Les nor-
aux Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules Cé- distes qui cherchaient à réconcilier la nation déformèrent
sar[267] . Après avoir étudié les critiques favorables dont la réputation de Grant en considérant que les motiva-
celles de Matthew Arnold et d'Edmund Wilson, l'écrivain tions de l'Union et de la Confédération étaient mora-
Mark Perry qualifie ces mémoires de « plus importante lement équivalentes[275] . Dans les années 1930, le bio-
œuvre » américaine de non-fiction[268] . graphe William B. Hesseltine nota que la réputation de
Grant déclina car « ses ennemis ont mieux écrit que
Grant mourut le 23 juillet 1885 à l'âge de 63 ans[269] . ses amis[276] ». En 1931, le Dictionary of American Bi-
Sheridan, devenu Commanding General of the Army, or- ography loua la vision militaire de Grant et son exé-
donna une journée d'hommage en son honneur dans tous cution de cette stratégie pour vaincre la Confédération
les camps militaires et le président Grover Cleveland dé- mais la partie consacrée à sa carrière politique était plus
créta trente jours de deuil. Après une cérémonie privée, nuancée[277] . Concernant les scandales, les auteurs écri-
sa dépouille fut emmenée en train à West Point puis à virent qu'« ils n'ont jamais touché personnellement Grant
New York où près de 250 000 personnes défilèrent de- de quelque manière que ce soit mais ils frappèrent si fré-
vant son cercueil pendant les deux jours qui précédèrent quemment des personnes proches de lui qu'il lui en coûta
son inhumation[270] . Des dizaines de milliers de “vété- son honneur d'admettre son mauvais goût dans le choix
rans” (anciens combattants) accompagnèrent le cortège de ses associés[278] ». En 1981, William S. McFeely rem-
funèbre jusqu'à Riverside Park[270] . Parmi les porteurs porta le prix Pulitzer pour sa biographie peu flatteuse qui
de cercueil figuraient les généraux de l'Union Sherman et se concluait par : « Il ne s’éleva pas au-delà de ses talents
Sheridan, les généraux confédérés Buckner et Johnston limités ou inspira les autres de sorte que son administra-
et l'amiral Porter[270] . La dépouille de Grant fut inhumée tion soit à l'honneur des politiques américaines[279] ».
dans une tombe temporaire puis dans un sarcophage situé
dans l'atrium du General Grant National Memorial ache- Depuis 1990, les historiens ont adopté une opinion plus
vé en 1897 ; avec 50 mètres de haut, il est le plus grand favorable en reconnaissant son implication dans la pro-
mausolée d'Amérique du Nord. Près d'un 1,5 millions de tection des Afro-Américains durant la Reconstruction ou
personnes assistèrent à ce transfert[270] et des cérémonies sa « politique de paix » avec les Amérindiens même si ces
furent également organisées dans les principales villes du mesures furent sans lendemain[273] . Cette évolution avait
pays tandis que les eulogies de la presse le comparaient à commencé dans les années 1960 avec l'analyse de sa car-
rière militaire par Bruce Catton qui modifia le consensus
5.3. ULYSSES S. GRANT 109
• Roy Engel dans la série Les Mystères de l'Ouest [20] McFeely 1981, p. 34-35.
(1965-1969)
[21] McFeely 1981, p. 36-37.
• Jason Robards dans le film Le Justicier solitaire (en)
[22] McFeely 1981, p. 31, 37.
(1981)
[23] McFeely 1981, p. 20, 26.
• Rip Torn dans la série The Blue and the Gray (1982)
[24] Smith 2001, p. 73.
• Anthony Zerbe dans la minisérie Nord et Sud (1986)
[25] McFeely 1981, p. 44.
• James Gammon dans le téléfilm Lincoln (1988)
[26] Valeur calculée sur la base de l'indice des prix à la
• Jason Robards (voix) dans le documentaire The Civil consommation (consumer price index ) en utilisant le site
War (1990) Measuring Worth.
• Rod Steiger dans le téléfilm Lincoln (1992) [27] McFeely 1981, p. 46.
• Kevin Kline dans le film Wild Wild West (1999) [28] Smith 2001, p. 76-77.
• Fred D. Thompson dans le téléfilm Bury My Heart [29] McFeely 1981, p. 47.
at Wounded Knee (film) (en) (2007)
[30] Smith 2001, p. 81-82.
• Aidan Quinndans le film jonah hex (2010)
[31] McFeely 1981, p. 48-49.
• Jared Harris dans le film Lincoln (2012)
[32] Longacre 2006, p. 55-58.
• Victor Slezak (en) dans la série Hell on Wheels : [33] McFeely 1981, p. 55.
L'Enfer de l'ouest (2013)
[34] Smith 2001, p. 87-88.
[16] Smith 2001, p. 35-37. [52] (en) William Whyte, « Full Speed Ahead : Yankee Iron-
clads Unleashed into the Volunteer State », Tennessee His-
[17] McFeely 1981, p. 32-33. torical Quarterly, vol. 69, no 1, 2010, p. 18–39
[131] Brands 2012, p. 432. [169] Valeur calculée sur la base de la part de PIB (share of
GDP) en utilisant le site Measuring Worth.
[132] McFeely 1981, p. 296.
[170] Smith 2001, p. 508.
[133] Simon 2002, p. 246-247.
[171] Smith 2001, p. 509-511.
[134] Smith 2001, p. 470-472.
[172] Smith 2001, p. 512-515.
[135] Smith 2001, p. 469-470.
[173] Miller 1997, p. 146-147.
[136] Perry 2004, p. 53-54.
[174] Nevins 1936, p. 667-694.
[137] Badeau 1887, p. 256.
[175] Kreiser 2013, p. 19.
[138] Smith 2001, p. 543.
[176] McFeely 1981, p. 279.
[139] Smith 2001, p. 544-545.
[177] Smith 2001, p. 480-481.
[140] McFeely 1981, p. 368-369.
[178] Ackerman 2011, p. 90-91.
[141] Smith 2001, p. 547.
[179] Smith 2001, p. 482.
[142] Rable 2007, p. 144-186.
[180] Brands 2012, p. 437-439.
[143] McFeely 1981, p. 391-392.
[181] McFeely 1981, p. 323-324.
[144] Smith 2001, p. 552-553.
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Norton, 1981 (ISBN 0-393-01372-3) ; Pulitzer Prize
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu
de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ulysses • (en) William S. McFeely, Responses of the Pres-
S. Grant » (voir la liste des auteurs). idents to Charges of Misconduct, New York,
Delacorte Press, 1974 (ISBN 0-440-05923-2)
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2002, 7e éd.
Pour les articles homonymes, voir Lee.
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& Schuster, 2001 (ISBN 0-684-84927-5) Shérif, fais-moi peur, voir General Lee (voiture).
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former : President Grant & the Indian Problem », Robert Edward Lee, né le 19 janvier 1807 à la plantation
Arizona and the West, vol. 13, no 4, hiver 1971 de Stratford Hall et mort le 12 octobre 1870 à Lexington,
(JSTOR 40168089) est un militaire américain.
Diplômé de l'académie militaire de West Point, il est
• (en) Joan Waugh, U.S. Grant : American Hero,
officier du Génie plus de trente ans dans l'armée des
American Myth, University of North Carolina
États-Unis avant que n'éclate la guerre de Sécession où il
Press, 2009 (ISBN 978-0-8078-3317-9)
s’illustre d'abord comme commandant de l'armée de Vir-
• (en) C. Vann Woodward, « The Lowest Ebb », ginie du Nord, puis comme général en chef des armées
American Heritage, vol. 8, avril 1957 (lire en ligne) des États confédérés.
Fils d'Henry Lee III, un officier révolutionnaire pen-
• (en) Russell F. Weigley, « Grant by Jean Edward dant la guerre d'indépendance des États-Unis, Robert Lee
Smith », The Journal of Military History, vol. 65, no participe à la guerre américano-mexicaine. Lorsque la
4, octobre 2001 (JSTOR 2677657) Virginie fait sécession de l'Union en avril 1861, Lee choi-
• (en) Edmund Wilson, Patriotic Gore : Studies in the sit de combattre pour son État d'origine, en dépit de son
Literature of the American Civil War, 1962 souhait de voir le pays rester intact et malgré l'offre d'un
commandement dans l'Union. Au cours de la première
• (en) Kenneth D. Ackerman, The Gold Ring : Jim année de la guerre, Lee sert de conseiller militaire au pré-
Fisk, Jay Gould, and Black Friday, 1869, 2011, 370 sident confédéré Jefferson Davis. Une fois qu'il prend le
p. (ISBN 9781619450059, lire en ligne) commandement de la principale armée de campagne en
1862, il apparaît vite comme un tacticien habile et un ex-
cellent commandant sur le champ de bataille, remportant
5.3.12 Articles connexes la plupart de ses batailles contre des armées de l'Union nu-
mériquement bien supérieures. Les stratégies sur le long
• General Grant National Memorial terme de Lee sont plus discutables et ses deux grandes of-
fensives dans le Nord finissent en défaites. Ses tactiques
• Mémorial Ulysses S. Grant agressives, qui entraînent de lourdes pertes à un moment
où la Confédération manque d'hommes, ont fait l'objet de
critiques au cours des dernières années. Les campagnes
5.3.13 Liens externes du général de l'Union Ulysses S. Grant mettent à mal la
Confédération en 1864, et en 1865, malgré de lourdes
• (en) Ulysses S. Grant sur le site de la Maison- pertes portées à l'ennemi, Lee est incapable de changer le
Blanche cours de la guerre. Il se rend à Grant à Appomattox le 9
• (en) Ulysses S. Grant sur le site de la Bibliothèque avril 1865. Comme Lee avait pris le commandement su-
du Congrès prême des armées confédérées restantes, les autres forces
confédérées capitulent rapidement après sa reddition. Lee
• (en) Ulysses S. Grant sur le site du Miller Center de appelle par la suite à la réconciliation entre le Nord et le
l'université de Virginie Sud.
Après la guerre, il devient président de l'université de Wa-
• (en) Ulysses S. Grant dans la série American Presi-
shington, qui fut rebaptisée Washington and Lee Univer-
dents : Life Portraits de la chaîne C-SPAN
sity après sa mort. Il soutient le programme du président
Andrew Johnson prônant la reconstruction, tout en s’op-
posant aux propositions des Républicains radicaux pour
• Portail de la politique aux États-Unis
donner aux esclaves libérés le droit de vote et de retirer le
droit de vote aux ex-Confédérés. Il exhorte à reconsidé-
• Portail de la guerre de Sécession rer leur position entre le Nord et le Sud en favorisant la
réinsertion des anciens Confédérés dans la vie politique
de la nation. Lee est devenu le grand héros sudiste de la
• Portail des forces armées des États-Unis guerre et une icône après-guerre de la « Cause perdue »
pour certains. Mais sa popularité grandit surtout après sa
• Portail de l’Ohio mort en 1870, et ce même dans le Nord.
116 CHAPITRE 5. ACTEURS
5.4.1 Biographie
Jeunesse et formation
demi-douzaine d'esclaves qui pensaient devenir libres im- de l'armée fédérale au Texas, se met lui-même au ser-
médiatement à la mort de leur ancien maître. Trois d'entre vice des sécessionnistes et remet le commandement de
eux s’enfuient vers le Nord en 1859 mais sont capturés et l'armée fédérale (4 000 hommes dont Lee) à la souverai-
ramenés en Virginie. Lee fut personnellement attaqué par neté texane.
le New York Tribune pour avoir fait fouetter les trois es- Robert Lee est politiquement hostile à la sécession qu'il
claves à leur retour, ce que Lee démentira. En 1862, à la considère comme une trahison des pères fondateurs. Il
fin des cinq ans prévus dans le testament de Custis, Lee revient alors à Washington où, sur proposition du gé-
fit affranchir tous les esclaves de la plantation[5] . néral Winfield Scott, commandant-général de l'armée
de l'Union, le nouveau président, Abraham Lincoln, le
Harpers Ferry (1859) En octobre 1859, l'anti- nomme colonel du premier régiment de cavalerie le 28
esclavagiste John Brown et 21 de ses hommes tentèrent mars 1861. Trois semaines après sa promotion, Lincoln
de prendre d'assaut l'arsenal de la ville de Harpers Ferry lui offre un commandement avec le rang de général.
dans l'ouest de la Virginie. À la tête d'une compagnie de S'il est hostile à la sécession, Lee est aussi loyal à son
marines et de soldats détachés de la milice du Maryland état natal de Virginie contre laquelle il refuse de prendre
et de Virginie, Lee fut chargé d'arrêter les hommes du les armes. Quand celle-ci s’apprête à rejoindre les États
commando de Brown, retranchés dans l'arsenal avec des confédérés d'Amérique après le début de la bataille de
otages[réf. nécessaire] . Après le refus de Brown de déposer les Fort Sumter le 18 avril 1861, Robert Lee refuse sa pro-
armes et de se rendre, Lee ordonna l'assaut contre les in- motion dans l'armée de l'Union, donne sa démission le
surgés. Après trois minutes de combat[réf. nécessaire] , Brown 20 avril et retourne en Virginie où, le 23 avril, il prend le
et les survivants de son commando furent capturés. commandement des forces armées de Virginie.
La guerre de Sécession
Lee avec son fils Custis (à gauche) et son aide de camp, Walter
Robert Lee est d'abord le commandant des forces armées
H. Taylor (à droite). Photographie de Mathew Brady prise le 16
avril 1865) à la résidence de Lee à Richmond (Virginie).
de Virginie avant que ne se forme l'armée des États confé-
dérés dont il devient l'un des cinq premiers généraux.
La sécession (1860-1861) En 1860, Robert Lee conti- Lee prend alors le commandement de l'armée confédérée
nue de servir avec distinction l'armée des États-Unis mais de Virginie-Occidentale et connait son baptême du feu à
en février 1861, le Texas, où Lee est cantonné, fait séces- la Bataille de Cheat Mountain. Il organise ensuite les dé-
sion. Le général David E. Twiggs, commandant général fenses de la côte orientale de Caroline et de Géorgie où
118 CHAPITRE 5. ACTEURS
il constate l'inexistence de la marine confédérée. Il de- mac par le général Ambrose Burnside. Celui-ci attaque
vient ensuite conseiller militaire du président confédéré Fredericksburg le 12 décembre 1862. Cette bataille de
Jefferson Davis avant de prendre le commandement de Fredericksburg se solde par une nouvelle victoire du gé-
l'Armée de Virginie du Nord en juin 1862. néral Lee et de l'armée de Virginie du Nord. Burnside
est alors remplacé par le général Joseph Hooker qui at-
taque Lee en mai 1863 au hameau de Chancellorsville.
Commandant de l'Armée de Virginie du Nord Du- La bataille se solde par une nouvelle victoire de Lee mais
rant le printemps 1862, l'armée du Potomac, comman- celle-ci est amère. Le général Stonewall Jackson, l'un des
dée par le général George McClellan, avance sur Rich- meilleurs et plus efficaces commandants de Lee, est en
mond, la capitale confédérée. Le général Joseph Eggles- effet blessé au cours de la contre-attaque, avant de mou-
ton Johnston ayant été blessé le 1er juin 1862, Lee prend rir d'une pneumonie.
alors le commandement de l'Armée de Virginie du Nord
avec pour objectif de défendre la ville et de repousser
l'armée nordiste. Sa nomination suscite le débat dans la
presse sudiste qui le pense trop timide et pas assez agres-
sif pour ce genre de commandement. Après avoir super-
visé le renforcement des défenses de Richmond au cours
des trois premières semaines de juin, le général Lee lance
une série d'attaques contre les forces armées de McClel-
lan (bataille de Sept Jours). En dépit de lourdes pertes
confédérées et d'une infériorité numérique, Lee parvient
à stopper et repousser McClellan jusqu'à la James River.
Après la retraite de McClellan, le général Lee remporte
une autre victoire sur l'armée yankee à la seconde bataille
de Bull Run. Il envahit alors le Maryland, dans l'espoir Bataille de Gettysburg, par Currier and Ives.
notamment de reconstituer ses vivres et son équipement
et, éventuellement, influencer les élections de mi-mandat En juin 1863, le général Lee tente une seconde inva-
dans le Nord. sion du Nord mais, à la suite des importantes pertes de
Chancellorsville, la plupart de ses subordonnés ont été
renouvelés et sont inexpérimentés. Les 75 000 hommes
de l'armée de Virginie du Nord sont regroupés à la fin
juin à Cashtown, située 10 km à l'ouest de Gettysburg en
Pennsylvanie, et menacent alors Baltimore, Philadelphie
et Washington. Ils se retrouvent face à l'armée du Poto-
mac, forte de 90 000 hommes, dorénavant commandée
par le général George G. Meade. Les combats entre les
deux armées commencent le 1er juillet. Au bout de trois
jours durant lesquels l'issue semble incertaine, Lee or-
donne la retraite, laissant derrière lui plus de 23 000 de
ses soldats, morts, blessés, capturés ou disparus (32 % de
pertes). Désappointé par la défaite, il vient lui-même à
la rencontre de ses troupes et endosse l'entière responsa-
bilité de la défaite, présentant alors sa démission au pré-
Quartier général de Lee lors de la bataille de Gettysburg. sident Jefferson Davis qui la refuse. Lee parvient néan-
moins à ramener les restes de son armée sur la rive sud du
L'armée de McClellan affronte alors de nouveau l'armée, Potomac. Déjà en constante infériorité numérique face à
en constante infériorité numérique, du général Lee à la l'armée de l'Union, et mal équipée, l'armée confédérée
bataille d'Antietam. Aidé du général Stonewall Jackson, ne se remettra pas des pertes subies lors de la bataille de
Lee parvient à résister aux assauts de McClellan dans ce Gettysburg, la plus sanglante de toute la guerre civile.
qui demeure l'une des batailles les plus sanglantes de la À l'arrivée du général Ulysses S. Grant comme com-
guerre civile, avant finalement de battre en retraite en mandant en chef nordiste sur ce front, le général Lee
Virginie, permettant au président Abraham Lincoln de doit mener contre lui une guerre d'usure pendant toute
se servir de cette victoire pour proclamer l'émancipation l'année 1864, résistant de plus en plus difficilement aux
des esclaves et mettre moralement et diplomatiquement coups de boutoir de son adversaire. Le but de Grant
la Confédération sur la défensive. lors de la campagne Overland est de détruire l'armée
Bien qu'ayant pu repousser Lee à Antietam, McClellan de Lee par une stratégie d'attrition. Il dispose pour ce-
n'a pas réussi à détruire son armée. Lincoln décide alors la de ressources matérielles et humaines bien plus im-
de le remplacer au commandement de l'armée du Poto- portantes que son adversaire. Ainsi, bien que Lee réus-
5.4. ROBERT LEE 119
sisse à chaque fois à résister et à stopper chaque as- déploie alors le Corps d'armée d'Horatio G. Wright et
saut de l'armée de Grant, ce dernier continue néanmoins d'autres troupes annexes. Après quelques victoires, Early
d'avancer vers le sud. Les victoires de Lee, au prix de doit battre en retraite en Virginie où il est constamment
nombreuses vies humaines tant sudistes que nordistes, sous la pression des troupes nordistes. Il réussit à mettre
lors des batailles de Wilderness, de Spotsylvania et de en déroute un corps d'armée nordiste qui cherchait à re-
Cold Harbor n'empêchent pas Grant de continuer à avan- joindre Grant et à investir de nouveau la Pennsylvanie où
cer vers Richmond. il brûle la ville de Chambersburg (Pennsylvanie), en re-
Après avoir traversé furtivement la James River, Grant présailles des destructions commises par l'armée nordiste
mène ses troupes autour de Petersburg, un nœud ferro- dans la vallée de Shenandoah.
viaire vital pour Richmond et pour l'armée de Virginie Grant charge alors Philip Sheridan, commandant la ca-
du Nord de Lee, qui tente de desserrer l'étreinte sur la valerie de l'Armée du Potomac, du commandement de
ville. Pour Grant, le siège de Petersburg constitue un la totalité des forces armées de l'Union dans la région,
changement de stratégie par rapport à la campagne Over- réunies pour l'occasion sous l'appellation d'Armée de la
land, durant laquelle la priorité était de défaire les armées Shenandoah. De son côté, Robert Lee envoie des troupes
de Lee directement sur le champ de bataille. Avec Pe- confédérées pour renforcer l'armée d'Early mais celles-ci
tersburg, Grant choisit une cible stratégique et politique sont attaquées par surprise par une division de Cavale-
permettant d'immobiliser Lee et de l'assiéger aussi long- rie de l'Union. Après plusieurs batailles, profitant de la
temps que nécessaire, ou bien de l'attirer dans un combat dispersion des forces d'Early, Sheridan attaque près de
décisif à découvert. Winchester (Virginie). Early doit de nouveau se retirer et
Le siège de Petersburg dure de juin 1864 à mars 1865 rejoindre des positions défensives sur Fisher’s Hill où il
marqué par de multiples désertions dans une armée est de nouveau attaqué par Sheridan et obligé de se reti-
confédérée disparate, découragée, affamée et en infério- rer sur Waynesboro (Virginie). L'armée d'Early étant af-
rité numérique. Durant treize mois, les forces de l'Union faiblie et contenue, la Vallée de la Shenandoah s’ouvre
tentent de prendre d'assaut la ville de Petersburg dont la donc aux troupes de l'Union où Sheridan mène une cam-
défense a été confiée au général P.G.T. Beauregard. In- pagne de terre brûlée, préfigurant la marche de Sherman
quiet également de la progression des troupes nordistes vers la mer en novembre 1864. L'objectif est d'empêcher
dans la vallée de Shenandoah, qui menace les ravitaille- la Confédération de ravitailler ses armées en Virginie,
ments des troupes confédérées basées en Virginie, Lee et l'armée de Sheridan exécute cette consigne sans pitié,
envoie le corps d'armée du général Jubal A. Early pour brûlant récoltes, granges, moulins et usines. En octobre, à
repousser les forces de l'Union hors de la vallée et, si la bataille de Cedar Creek, Early met en déroute les deux
possible, menacer Washington, afin de contraindre Grant tiers de l'armée de l'Union, mais ses troupes, affamées
à réduire les forces armées nordistes encerclant Peters- et épuisées, brisent les rangs pour aller piller le camp de
burg. Early débute ses opérations militaires avec réussite, l'Union. Sheridan réussit alors à rallier ses troupes et in-
passe Harpers Ferry, traverse le Potomac, et commence flige à Early une défaite décisive avant de faire route pour
à s’avancer dans le Maryland. Pour le contrer, Grant rejoindre Grant au siège de Petersburg.
120 CHAPITRE 5. ACTEURS
Après la guerre
Vie familiale
5.4.3 Hommages et postérité est nommée ainsi en hommage au général Robert Lee. Le
char de combat M3 de l'armée américaine de la Seconde
Guerre mondiale porte son nom.
Statue équestre du général Lee située à Gettysburg. • De nombreuses voies (boulevard ou avenue) portent
son nom notamment à Bâton-Rouge et La Nouvelle-
Orléans (Louisiane), Manassas (Virginie). Une auto-
route nationale, Lee Highway, relie New York à San
Francisco en Californie.
• Écoles et universités
Statue du général Lee à Charlottesville, Virginie. Plusieurs écoles, collèges, universités portent le nom de
Robert Lee dont
Statue du général Lee à l'université du Texas, à [3] 407 voix en faveur de la résolution contre 10 voix hostiles.
Austin.
[4] « He was a foe without hate, a friend without treachery,
a soldier without cruelty, and a victim without murmuring.
He was a public officer without vices, a private citizen wi-
thout wrong, a neighbor without reproach, a Christian wi-
thout hypocrisy, and a man without guile. He was a Caesar
• without his ambition, Frederick without his tyranny, Napo-
leon without his selfishness, and Washington, without his
Monument de Stone Mountain, Géorgie. reward »
[2] Portrait de Lee dans The Civil War, film documentaire • Peter S. Carmichael, Audacity Personified : The Ge-
de Ken Burns, épisode 6 La vallée de l'ombre de la mort neralship of Robert E. Lee, Louisiana State U. Pr.,
(1864). 2004.
[3] (en) « The Education of a Cadet », université de Chicago. • Thomas L. Connelly, The Marble Man. Robert E.
[4] (en) Douglas S. Freeman (1934), « R. E. Lee, A Biogra- Lee and His Image in American Society, New York :
phy, Charles Scribner’s Sons », p. 381. Alfred A. Knopf, 1977.
[5] (en) Douglas S. Freeman (1934), « R. E. Lee, A Biogra- • John E. Cooke, A Life of General Robert E. Lee, Kes-
phy, Charles Scribner’s Sons », p. 476. singer Publishing, 2004.
[6] Alan T. Nolan, Lee Considered : General Robert E. Lee • Michael Fellman, The Making of Robert E. Lee, New
and Civil War History, Presse de l'université de Caroline York : Random House, 2000 (ISBN 0-679-45650-3).
du Nord, 1991 (ISBN 0-8078-4587-6), p. 24.
• Brian Holden Reid, Robert E. Lee : Icon for a Nation,
[7] (en) Pieces of History : General Robert E. Lee’s Parole and Londres : Weidenfeld & Nicolson, 2005.
Citizenship, Prologue, 2005, volume 37.
• Emory Thomas, Robert E. Lee W.W. Norton & Co.,
[8] Michael Fellman, The Making of Robert E. Lee, Random 1995 (ISBN 0-393-03730-4)
House, 2000 (ISBN 0-679-45650-3), pp. 267–268.
• Douglas Southall Freeman, Unpublished Letters of
[9] Douglas S. Freeman, R. E. Lee, A Biography, Charles
General Robert E. Lee, C.S.A., to Jefferson Davis
Scribner’s Sons, 1934, pp375–376
and the War Department of the Confederate States
[10] Douglas S. Freeman, R. E. Lee, A Biography, Charles of America, 1862-65, 1957.
Scribner’s Sons, 1934, p. 376.
• Douglas Southall Freeman, R. E. Lee : A Biography
[11] Michael Fellman, The Making of Robert E. Lee, Random (quatre volumes), Éditions Scribner, 1934–1935.
House, 2000 (ISBN 0-679-45650-3), pp. 258–263. (ASIN B000KVGLUC)
[12] (en) Pearson, Charles Chilton, « The Readjuster Move-
ment in Virginia », American Political Science Review, Freeman a reçu le prix Pulitzer de la biographie ou de
Yale University Press, 1917, p. 60. l'autobiographie pour cet ouvrage. Une version abrégée
en un volume existe également (ISBN 978-0684829531).
[13] (en) Charles Adams, When in the Course of Human
Events : Arguing the Case for Southern Secession, chapitre
The High Ground.
• Dominique Venner, Le blanc soleil des vaincus,
[14] (en) Citizenship for R. E. Lee, Gettysburg Times, 7 août l'épopée sudiste et la guerre de Sécession, Éditions de
1975. la Table ronde, 1975 300p, refondu et réédité aux
éditions du Rocher, 1995
[15] Error : Expansion loop detected at Modèle:Citation ((en)
Thomas Nelson Page, « General Lee and the Confeder- • Richard G. Williams, Les pensées et maximes de Ro-
ate Government », Scribner’s Magazine, Éditions Scribner, bert E. Lee pour les jeunes générations, (traduction
vol. L, no 5, novembre 1911, p. 590 (lire en ligne [PDF])). Renaud Joseph), Les Éditions Romaines, 2013.
[16] (en) Robert Debs Heinl, Dictionary of Military and Naval • Vincent Bernard, Robert E. Lee, la légende sudiste,
Quotations, Naval Institute Press, 1966, 367 p., p.173.
Perrin, 2014, 450 pages.
[17] (en) David E. Johnston, A History of Middle New River
Settlements and Contiguous Territory, Genealogical Pu-
• Alain Sanders, Robert E. Lee, coll. “Qui suis-je ?",
blishing Com, 2009, 566 p., p.258 Pardès, 2015, 128 pages (ISBN 978-2-86714-491-2).
[19] Gilles Paris, « Guerre des statues confédérées à La • Robert E. Lee Day (en)
Nouvelle-Orléans En savoir plus sur », Le Monde, 15 mai
2017 (lire en ligne)
Liens externes
Intermède de St Louis
vice. Sherman se rend à Lancaster dans l'Ohio, pour récu- fusant de faire mettre en place des tranchées et abattis,
pérer. Une partie des historiens interprètent le comporte- ou d'envoyer des patrouilles de reconnaissance. À Shiloh,
ment de Sherman à cette période comme une dépression il désire sans doute éviter de sembler excessivement in-
nerveuse[31] . De retour à son foyer, sa femme Ellen écrit à quiet afin d'échapper aux critiques qu'il a essuyées dans
son frère le sénateur John Sherman, en quête de conseils le Kentucky. Il écrit ainsi à sa femme que s’il prenait plus
et se plaignant de « cette mélancolie maladive à laquelle de précautions, « ils me traiteraient encore de fou[37] . »
votre famille est sujette[32] ». Sherman lui-même écrit
plus tard que les soucis du commandement « [l]'avaient
brisé », et il reconnaît avoir envisagé le suicide[33] . Ses
problèmes s’aggravent encore lorsque le journal Cincin-
nati Commercial le décrit comme « fou[34] ».
Vicksburg et Chattanooga
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prend rapidement la cible qui lui a été assignée, la colline
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Kentucky Petersburg
comme une diversion décidée par les politiques, pour Cairo
Virginie
Donelson Capitulation
prendre Vicksburg[43] . Avant la campagne de Vicksburg Henry
Schofield
Thomas
15-16 dec
Nashville
Caroline de Johnston
26 avril Raleigh
Knoxville du
au printemps 1863, Sherman exprime de sérieuses ré- 30 nov Franklin
Tennessee Nord
Bentonville Goldsboro
Memphis Fayetteville
serves quant à la sagesse de la stratégie peu orthodoxe Florence
Sherman Chattanooga
Johnston Caroline
Corinth mai 1864
Sud
la capitulation de Vicksburg, désormais sous le contrôle Mississsippi Alabama
Atlanta
2 sept Milledgeville
Georgie Savannah
22 dec
l’armée régulière, en plus de son grade de major-général
des volontaires. La famille de Sherman part de l’Ohio
Carte des campagnes de Sherman en Géorgie et dans les Caro-
pour visiter son camp près de Vicksburg. Cette visite se
lines, entre 1864 et 1865.
solde par la mort, dû à la fièvre typhoïde, de leur fils âgé
de neuf ans, Willie, surnommé « le petit sergent[45] ». Lorsque Lincoln fait appel à Grant dans l'est, au prin-
Par la suite, le commandement dans l'ouest passe aux temps 1864, pour y prendre le commandement des ar-
mains de Grant (Division militaire du Mississippi), et mées de l'Union, Grant nomme Sherman pour lui suc-
Sherman lui succède à la tête de l'Armée du Tennessee. céder à la tête de la Division militaire du Mississippi,
Lors de la bataille de Chattanooga en novembre, Sherman qui comprend le commandement des forces du théâtre
5.5. WILLIAM TECUMSEH SHERMAN 131
verture médiatique dans le Nord, au moment où Grant particulier frapper la Caroline du Sud, le premier État à
semble accomplir peu de progrès dans son combat contre avoir fait sécession, en raison de l'impact que cela aurait
l'Armée de Virginie du Nord du général confédéré Robert sur le moral du sud. Son armée se déplace ainsi vers le
Lee. Un projet de loi est présenté au Congrès afin de pro- nord par la Caroline du Sud, en rencontrant une légère
mouvoir Sherman au même grade que Grant, dans le but résistance des troupes du général confédéré Joseph
probable de lui faire remplacer Grant comme comman- E. Johnston. Apprenant que les hommes de Sherman
dant des armées de l'Union. Sherman écrit à son frère, le avancent sur des chemins de rondins de bois à travers
sénateur John Sherman, et au général Grant, en rejetant les marais de la rivière Salkehatchie à la vitesse d'une
énergiquement une telle promotion[56] . Selon une chro- vingtaine de kilomètres par jour, Johnston « se dit qu'il
nique de cette époque[57] , c'est à peu près à ce moment n'y a pas eu d'armée comme celle-ci depuis l'époque de
que Sherman fait sa mémorable déclaration de la fidélité Jules César[59] . »
à Grant : Sherman capture la capitale de l'État de la Caroline du
Sud, Columbia, le 17 février 1865. Des incendies éclatent
« Il est relaté qu'un distingué civil, qui lui rendit en ville pendant la nuit, et le lendemain matin, la majeure
visite à Savannah, désireux de connaître sa vé- partie du centre-ville est détruite. L'incendie de Colom-
ritable opinion du général Grant, commença à bia est depuis un sujet de polémique, et les interprétations
parler de lui en le dénigrant. 'Ça ne se peut ; ça sont diverses[60],[61] : les feux auraient pu être acciden-
ne se peut, M. ____,' répondit Sherman, à sa fa- tels, des actes délibérés de vengeance, ou allumés par les
çon rapide et nerveuse, 'Le général Grant est un confédérés se retirant de la ville. Les guides amérindiens
grand général. Je le connais bien. Il était à mes locaux, du groupe ethnique Lumbees, aident l'armée de
côtés lorsque j'étais fou et j'étais à ses côtés Sherman à traverser la Lumber River et le centre de
alors qu'il était ivre, et maintenant, monsieur, la Caroline du Nord sous des pluies torrentielles. Selon
nous sommes côte à côte pour toujours[58] . » Sherman, la difficile traversée de la rivière Lumber, des
marais, des pocosins et des ruisseaux du comté de Robe-
Alors qu'il se trouve à Savannah, Sherman apprend par son « fut la plus maudite marche [qu'il ait] jamais vue ».
les journaux que son fils Charles Celestine est mort, lors Par la suite, ses troupes n'infligent que des dommages mi-
de sa marche vers la mer ; le général n'a jamais vu son neurs aux infrastructures civiles de Caroline du Nord, qui
enfant. est considérée par ses hommes comme un État confédé-
ré réticent, car il a été l'un des derniers à rejoindre la
Confédération. Fin mars, Sherman quitte brièvement ses
Campagne finale des Carolines troupes et se rend à City Point, en Virginie, pour s’entre-
tenir avec Grant. Lincoln parvient également à se rendre
à City Point au même moment, permettant ainsi la seule
réunion tripartite, Lincoln, Grant et Sherman, de toute la
guerre.
Au printemps 1865, Grant ordonne à Sherman Après la victoire de Sherman sur les troupes de Johnston
d'embarquer son armée sur des bateaux à vapeur à la bataille de Bentonville, la reddition de Lee à Grant
pour le rejoindre en Virginie et l'aider à affronter Lee. à l'Appomattox Court House, et l'assassinat d'Abraham
Mais Sherman persuade Grant de le laisser faire marche Lincoln, Sherman rencontre Johnston à Bennett Place,
vers le nord à travers les Carolines, en détruisant sur dans la ville de Durham, en Caroline du Nord, pour
son passage tout objectif stratégique et logistique qu'il négocier une reddition confédérée. Sur l'insistance de
rencontre, comme il l'avait fait en Géorgie. Il souhaite en Johnston et du président confédéré Jefferson Davis, Sher-
5.5. WILLIAM TECUMSEH SHERMAN 133
man offre des termes de reddition généreux qui prennent Le sort de ces réfugiés devient un problème militaire
en compte les aspects politiques et militaires. Sherman et politique pressant. Quelques abolitionnistes accusent
pense que son offre est conforme à la vision exprimée par Sherman d'en faire trop peu pour soulager les conditions
Lincoln lors de la réunion de City Point, mais il n'a re- de vie précaires des esclaves libérés[65] . Pour règler ce
çu aucune autorité pour négocier au nom des États-Unis, problème, le 12 janvier 1865, Sherman rencontre à Sa-
ni de la part de Grant, ni de celle du président nouvelle- vannah le secrétaire à la guerre Stanton et des leaders
ment installé, Andrew Johnson, ni même du Cabinet. Le noirs locaux. Après le départ de Sherman, Garrison Fra-
gouvernement à Washington refuse d'honorer les termes zier, un ministre baptiste, déclare en réponse à une ques-
de la reddition, causant une inimitié durable entre Sher- tion au sujet des sentiments de la communauté noire :
man et le secrétaire à la guerre, Edwin M. Stanton. La
confusion sur cette question dure jusqu'au 26 avril 1865, « Nous considérions le général Sherman, avant
quand Johnston, ignorant les directives du président Da- son arrivée, comme un homme, dans la pro-
vis, donne son accord sur les termes purement militaires vidence de Dieu, spécialement créé pour ac-
et se rend formellement avec son armée et toutes les complir cette œuvre et nous avons unanime-
forces confédérées dans les Carolines, la Géorgie et la ment ressenti envers lui une ineffable grati-
Floride[62] . Sherman et ses troupes défilent à Washington tude, le considérant comme un homme qui doit
le 24 mai 1865, pour le Grand Review of the Armies et être honoré pour le fidèle accomplissement de
sont ensuite congédiées. Après être devenu le second plus son devoir. Certains d'entre nous firent appel
important général de l'armée de l'Union, il ferme ainsi la à lui dès son arrivée et il est probable qu'il
boucle dans la ville même où il commence son service n'aurait pas répondu au [Secrétaire Stanton],
comme colonel d'un régiment d'infanterie inexistant. avec plus de courtoisie que lorsqu'il nous ren-
contra. Sa conduite et son comportement en-
vers nous le caractérisent comme un ami et un
Esclavage et émancipation gentleman. »[66]
au visage, ce que le général Hood avait fait à Grant pour mettre un terme à la guerre.
Atlanta, que nous avions dû faire appel à leurs
esclaves pour nous aider à les vaincre. Mais,
s’agissant de la bonté envers la race …, je tiens Guerre totale
à affirmer qu'aucune armée n'a jamais plus fait
pour cette race que celle que j'ai commandée à
Savannah. »[69]
5.5.3 Stratégies
pour le général Sherman doit beaucoup à ce qu'ils consi- principal à ce poste est de protéger la construction et
dèrent comme une approche moderne des exigences d'un le fonctionnement des chemins de fer des attaques in-
conflit armé, qui se doit d'être à la fois efficace et fondé diennes. Lors de ses campagnes contre les tribus in-
sur des principes. diennes, Sherman répète la stratégie qui fut la sienne lors
de la Guerre de Sécession, cherchant non seulement à
vaincre les guerriers ennemis, mais aussi détruire les res-
5.5.4 Carrière après-guerre sources qui leur permettent de soutenir l'effort de guerre.
La politique qu'il met en place comprend un large mas-
sacre des bisons d'Amérique du Nord, qui sont alors à la
base de l'alimentation des Indiens des Plaines.
L'attitude du gouvernement américain à l'égard des
Amérindiens se retrouve dans les propres mots de Sher-
man, comme le rapporte l'Independent Institute :
5.5.8 Œuvres
• General Sherman’s Official Account of His Great
March to Georgia and the Carolinas, from His De-
parture from Chattanooga to the Surrender of Gene-
ral Joseph E. Johnston and Confederate Forces under
His Command (1865)
• Statue équestre en bronze doré
par Augustus Saint-Gaudens, située à Central Park. • Autobiography, 1828-1861 (circa 1868), Mss. 57,
WTS Papers, Ohio Historical Society. Souvenirs
privés pour les enfants de Sherman.
• Memoirs of General William T. Sherman, Written by
Himself (1875).
• Reports of Inspection Made in the Summer of 1877
by Generals P. H. Sheridan and W. T. Sherman of
• Vue de côté du mémorial à Country North of the Union Pacific Railroad (coau-
Washington. teur, 1878)
• The Sherman Letters : Correspondence between Ge-
neral and Senator Sherman from 1837 to 1891 (post-
hume, 1894)
• Home Letters of General Sherman (posthume, 1909)
• General W. T. Sherman as College President : A Col-
• Mémorial de Sherman à lection of Letters, Documents, and Other Material,
Washington en 1904. Chiefly from Private Sources, Relating to the Life and
Activities of General William Tecumseh Sherman, to
the Early Years of Louisiana State University, and the
Stirring Conditions Existing in the South on the Eve of
the Civil War (posthume, 1912)
• The William Tecumseh Sherman Family Letters
(posthume, 1967). Collection de microfilms prépa-
• Statue du mémorial repré- rés par les Archives de l'Université de Notre-Dame
sentant la Paix contenant des lettres, etc., de Sherman, son épouse,
et d'autres.
• Sherman at War (posthume, 1992)
• Sherman’s Civil War : Selected Correspondence of
William T. Sherman, 1860 – 1865 (posthume, 1999)
5.5.9 Notes
• Statue du mémorial représen- [1] L'historien Steven Woodworth a écrit que le « génie » de
tant la Guerre Sherman pour la « stratégie et la logistique… en fit l'un
des principaux artisans de la victoire de l'Union » Steven
5.5. WILLIAM TECUMSEH SHERMAN 141
E. Woodworth, Nothing but Victory : The Army of the Ten- la rivière Cumberland (sur laquelle se trouve Fort Donel-
nessee, 1861-1865 (New York : Alfred A. Knopf, 2005), son), mais le secrétaire à la guerre, Edwin M. Stanton, s’y
631. oppose. il dit à Lincoln que toute « expédition… sous la
responsabilité du général Sherman ne peut s’avérer que
[2] Pour une étude particulièrement critique de Sherman, voir désastreuse. » Kennett, p. 155-56, quoting EMS to AL,
John B. Walters, Merchant of Terror : General Sherman Feb. 14, 1862.
and Total War (Indianapolis : Bobbs-Merrill, 1973).
[4] Citation originale : « At the Academy I was not conside- [2] Voir, William T. Sherman papers, Notre Dame Universi-
red a good soldier, for at no time was I selected for any ty CSHR 19/67 Folder : Roger Sherman’s Watch 1932–
office, but remained a private throughout the whole four 1942.
years. Then, as now, neatness in dress and form, with a
[3] William T. Sherman 1990, p. 11
strict conformity to the rules, were the qualifications requi-
red for office, and I suppose I was found not to excel in any [4] Lloyd Lewis 1993, p. 34
of these. In studies I always held a respectable reputation
with the professors, and generally ranked among the best, [5] Lloyd Lewis 1993, p. 23 ; Schenker, « 'My Father… Na-
especially in drawing, chemistry, mathematics, and natural med Me William Tecumseh' : Rebutting the Charge That
philosophy. My average demerits, per annum, were about General Sherman Lied About His Name » in Ohio History
one hundred and fifty, which reduced my final class stan- (2008), vol. 115, p. 55 ; « Le biographe de Sherman John
ding from number four to six. » Marszalek considère que l'article cité présente une version
convaincante en ce qui concerne le prénom de Sherman. »
[5] Il est de la même promotion que les futurs généraux Marszalek, « Preface » de l'édition 2007 de Sherman : A
George Washington Getty, William Hays, George Hen- Soldier’s Passion for Order, pp. xiv-xv n.1.
ry Thomas, Stewart Van Vliet et Richard Stoddert Ewell,
Paul Octave Hébert, Bushrod Rust Johnson, Thomas Jor- [6] Voir par exemple les nombreuses lettres durant la guerre
dan, James Green Martin, Robert P. Maclay, John Por- et reproduites dans le livre Brooks D. Simpson et Jean V.
ter McCown, William Steele. Les quatre premiers dans Berlin, Sherman’s Civil War : Selected Correspondence of
les rangs de l'Union et les huit derniers dans ceux de la William T. Sherman (Chapel Hill : Univ. of North Caro-
Confédération. lina Press, 1999).
[6] Il est ordonné prêtre en 1889 [7] Voir par exemple, George Walsh 2005, p. 32.
[7] Il prend la direction de la Page, Bacon & Co de San Fran- [8] William T. Sherman 1990, p. 14
cisco. La maison-mère basée à St-Louis est la Lucas, Tur-
ner & Co, voir William T. Sherman 1990, p. 125–129 [9] Phrases présentes dans Stanley P. Hirshson 1997, p. 13.
[8] Citation originale : « You people of the South don't know [10] William T. Sherman 1990, p. 16
what you are doing. This country will be drenched in blood,
and God only knows how it will end. It is all folly, madness, [11] Voir, par exemple, Stanley P. Hirshson 1997, p. 21
a crime against civilization ! You people speak so lightly of
war ; you don't know what you're talking about. War is a [12] Voir « Sherman at the Virtual Museum of San Francisco »
terrible thing ! You mistake, too, the people of the North. et « excerpts from Sherman’s Memoirs », Museum of the
They are a peaceable people but an earnest people, and City of San Francisco (consulté le 25 mars 2009)
they will fight, too. They are not going to let this country be [13] Katherine Burton, Three Generations : Maria Boyle Ewing
destroyed without a mighty effort to save it… Besides, where - Ellen Ewing Sherman - Minnie Sherman Fitch (Long-
are your men and appliances of war to contend against mans, Green & Co., 1947), pp. 72-78.
them ? The North can make a steam engine, locomotive, or
railway car ; hardly a yard of cloth or pair of shoes can [14] Stanley P. Hirshson 1997, p. 362–368, 387
you make. You are rushing into war with one of the most
powerful, ingeniously mechanical, and determined people [15] Pour les arguments relatifs à ce que pensait Sherman de
on Earth—right at your doors. You are bound to fail. Only la religion, voir Stanley P. Hirshson 1997, p. 387–388.
in your spirit and determination are you prepared for war. Lorsque Sherman mourut, son fils Thomas, un Jésuite, au-
In all else you are totally unprepared, with a bad cause rait dit : « Mon père fut baptisé dans l'Église catholique, se
to start with. At first you will make headway, but as your maria dans l'Église catholique et fréquenta l'Église catho-
limited resources begin to fail, shut out from the markets lique jusqu'à ce qu'éclate la guerre civile. Depuis lors, il
of Europe as you will be, your cause will begin to wane. If n'a plus communié en aucune église… » Thomas C. Flet-
your people will but stop and think, they must see in the end ceher, Life and Reminiscences of General Wm. T. Sher-
that you will surely fail. » man by Distinguished Men of His Time (Baltimore : R.H.
Woodward Co., 1891), 139.
[9] Halleck suggère au général en chef McClellan de donner
à Sherman le commandement d'une expédition le long de [16] Burton, pp. 217-21, 226-27.
142 CHAPITRE 5. ACTEURS
[17] William T. Sherman 1990, p. 125–129 [42] Voir John F. Marszalek 1992, p. 202-08. Le mouvement
de Sherman devait être coordonné avec une avance de
[18] William T. Sherman 1990, p. 131–134, 166 Grant sur Vicksburg depuis une autre direction. À l'insu de
Sherman, Grant avait abandonné son avance. « En consé-
[19] Citation présente dans Charles Royster 1991, p. 133–134.
quence, l'expédition par le fleuve [de Sherman] se retrouve
[20] Memoirs, chronology, p. 1093. face à des forces beaucoup plus importantes qu'elle ne
l'espérait. » Jean Edward Smith 2001, p. 224.
[21] William T. Sherman 1990, p. 150–61
[43] Jean Edward Smith 2001, p. 227
[22] William T. Sherman 1990, p. 184-186
[44] Jean Edward Smith 2001, p. 235–36
[23] Bowman et Irwin 1865, p. 25.
[45] William T. Sherman 1990, p. 370-75
[24] William T. Sherman 1990, p. 189-90 ; Stanley P. Hirshson
[46] James M. McPherson 2003, p. 678.
1997, p. 83-86.
[47] William T. Sherman 1990, p. 406-434 ; Buck T. Foster,
[25] WTS à Thomas Ewing Jr., 3 juin 1861, dans Brooks D.
Sherman’s Meridian Campaign (University of Alabama
Simpson, et J. V. Berlin 1999 97-98.
Press, 2006).
[26] WTS 1861 Diary, University of Notre Dame Archives,
[48] William T. Sherman 1990, p. 589
microfilm roll 12, 0333, 0355.
[49] James M. McPherson 2003, p. 653
[27] Voir, Stanley P. Hirshson 1997, p. 90–94, 109.
[50] William T. Sherman 1990, p. 576. Sa nomination n'avait
[28] William T. Sherman 1990, p. 216 ; voir aussi p. 210 : À pas été soumise au Sénat avant décembre
Washington, après Bull Run, Sherman explique à Lincoln
« mon intense désir était de servir comme subordonné, et [51] Eicher et Eicher 2001, p. 702.
en aucun cas d'être placé aux commandes. Il me le pro-
mit rapidement, faisant une remarque enjouée que son [52] Pour plus de détails sur les perspectives de réélection de
principal souci était de trouver des places pour les trop Lincoln et les effets de la prise d'Atlanta par Sherman, voir
nombreux généraux qui souhaitaient prendre la tête des James M. McPherson, Tried by War : Abraham Lincoln as
armées. » Commander in Chief, New York : Penguin, (2008), 231-
50.
[29] Pour des informations plus détaillées sur cette période,
voir Marszalek, Sherman, pp. 154-67 ; Stanley P. Hirsh- [53] Télégramme de W.T. Sherman au Gén. U.S. Grant, 9 oc-
son 1997, p. 95-105 ; Kennett, Sherman, pp. 127-49. tobre, 1864, reproduit dans Sherman’s Civil War, pp. 731–
732
[30] Sherman à George B. McClellan, Nov. 4, 1861, dans Ste-
phen W. Sears, ed., The Civil War Papers of George B. Mc- [54] Rapport du Maj. Gen. W.T. Sherman, 1er janvier, 1865,
Clellan : Selected Correspondence, 1861-1865 (New York, Citation dans Mark Grimsley 1997, p. 200.
1989), p. 127, note 1 ; Marszalek, Sherman, pp. 161-64.
[55] History Channel
[31] (en) « Georgia’s Blue and Gray Trail », Blue and Gray
[56] Liddell Hart 1993, p. 354
Trail (consulté le 25 mars 2009)
[57] L. P. Brockett 1865, p. 175 (p. 162 de l'édition de 1865).
[32] Citation présente dans Lloyd Lewis 1993, p. 203.
[58] L. P. Brockett 1865, p. 175.
[33] Sherman à John Sherman, Jan. 4, 8, 1862, dans Brooks D.
Simpson, et J. V. Berlin 1999, p. 174, 176. [59] Citation originale : Error : Expansion loop detected at
Modèle:Citation.
[34] Voir aussi Cincinnati Commercial, Dec. 11, 1861 ; John F.
Marszalek 1992, p. 162, 164. [60] « Who burnt Columbia ? », Google Books (consulté le 25
mars 2009)
[35] WTS à USG, 15 février 1862, Papers of Ulysses S. Grant
4 :216n ; Voir Jean Edward Smith 2001, p. 151–52. [61] (en) « William T. Sherman, Memoirs of General W.T.
Sherman, Volume II, Campagne des Carolines - février
[36] Eicher et Eicher 2001, p. 485.
et mars 1865 », www.sonofthesouth.net (consulté le 25
[37] Daniel 1997, p. 138. mars 2009)
[38] Raconté dans George Walsh 2005, p. 77–78 [62] Voir, par exemple : (en) « Johnston’s Surrender at Bennett
Place on Hillsboro Road », Wade Hampton Camp (consul-
[39] Jean Edward Smith 2001, p. 212. té le 25 mars 2009)
[40] John F. Marszalek 1992, p. 188-201 [63] Voir par exemple, letter by W.T. Sherman to Salmon P.
Chase, January 11, 1865, reproduite dans Sherman’s Ci-
[41] Whitelaw Reid, Ohio in the War : Her Statesmen, Her Ge- vil War, p. 794–795, et letter by W.T. Sherman to John
nerals, and Soldiers (New York, 1868), 1 :387. Sherman, Aug. 1865, citées in Liddell Hart 1993, p. 406
5.5. WILLIAM TECUMSEH SHERMAN 143
[64] Voir Letter to Chase, citée ci-dessus. [87] Voir par exemple, Lloyd Lewis 1993, p. 597–600.
[65] William T. Sherman 1990, p. 247 [88] Edmund Wilson 1962, p. 175.
[66] « “Sherman meets the colored ministers in Savannah” », [89] Fred R. Shapiro and Joseph Epstein, eds., The Yale Book
www.civilwarhome.com (consulté le 25 mars 2009) of Quotations (New Haven : Yale University Press, 2006),
[67] « Special Field Orders, No. 15 », University of Maryland 708.
(consulté le 25 mars 2009), January 16, 1865. Voir aussi
[90] Depuis une transcription publiée dans le Ohio State Jour-
James M. McPherson 2003, p. 737–739
nal, 12 août 1880, reproduite in Lloyd Lewis 1993, p. 637.
[68] William T. Sherman 1990, p. 728-729, citant une lettre
du 30 décembre 1864 de Henry W. Halleck. [91] Richard S. Kirkendall, ed., Harry’s Farewell : Interpreting
and Teaching the Truman Presidency (Columbia : Univer-
[69] William T. Sherman 1990, p. 729 sity of Missouri Press, 1880), 63.
[70] Psaumes 111 :10 [92] Voir par exemple, C. Vann Woodward 1990
[71] Liddell Hart, préface de l'édition de l'Indiana University [93] John F. Marszalek 2000, p. 1769.
Press de Memoirs de Sherman (1957). Citation in Wilson,
p. 179 [94] (édition de 1875 : « Volume I » ; « Volume II », Google
Books (consulté le 25 mars 2009))
[72] Stanley P. Hirshson 1997, p. 393, citant B.H. Liddell Hart,
« Notes on Two Discussions with Patton, 1944 », 20 février [95] Extrait de John Russell Young, Around the World with Ge-
1948, GSP Papers, box 6, USMA Library. neral Grant, vol. II, 290-91, cité in William T. Sherman
[73] Mark Grimsley 1997, p. 190–204 ; James M. McPherson 1990, p. 1054.
2003, p. 712–714, 727–729.
[96] (édition de 1886 : « Volume I », « Volume II », Google
[74] Hitchcock 1995, p. 125. Books (consulté le 25 mars 2009))
[75] Voir par exemple, Mark Grimsley 1997, p. 200–202. [97] Préface de 1886. Dans l'un des changements amusants de
son texte, Sherman laisse tomber son assertion selon la-
[76] Déposition du 11 décembre 1872, Mixed Commission, quelle le fameux John Sutter de la ruée vers l'or, était 'to-
XIV, 91, citation dans Marion B. Lucas, Sherman and the talement saoul' lors de la célébration du 4 juillet 1848
Burning of Columbia (Univ. of S. Car. Press, 2000), p. et écrit plutôt que Sutter 'était vraiment enthousiaste'.
154. William T. Sherman 1990, p. 1123 ; H.W. Brands, The
Age of Gold (Doubleday, 2002), p. 271.
[77] Brooks D. Simpson, et J. V. Berlin 1999, p. 842.
[78] James M. McPherson 2003, p. 728–729. [98] William T. Sherman 1990, p. 1123.
[79] William T. Sherman 1990, p. 838-839 ; Woodworth, No- [99] (édition de Johnson datant de 1891 : « Volume I », « Vo-
thing but Victory, p. 636. lume II », Google Books (consulté le 25 mars 2009))
[80] (en) « Lettre » du Maj. Gén. William T. Sherman, USA, [100] (édition de Blaine datant de 1891 : « Volume I », « Volume
au Maire et au Conseil municipal d'Atlanta, 12 septembre, II », Google Books (consulté le 25 mars 2009))
1864. Sage History. Consulté le 25 mars 2009
[101] Lloyd Lewis 1993, p. 652 ; Marszalek, p. 495-498.
[81] Edmund Wilson 1962, p. 184.
[102] « William Tecumseh Sherman », Find a Grave (consulté
[82] McNamara 2001, p. 130 le 25 mars 2009)
[83] Hermann Giliomee 2003, p. 253.
[103] « Augustus Saint-Gaudens », Encyclopédie française
[84] Citation trouvée dans Liddell Hart 1993, p. 402. Cette (consulté le 25 mars 2009)
lettre est écrite à James E. Yeatman, 21 mai 1865 et est
citée plus complètement dans Bowman et Irwin 1865, p. [104] (en) Sequoia National Park, « The General Sherman
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[86] « “During an assault,” he instructed his troops, “the sol- p. 37
diers cannot pause to distinguish between male and fe-
male, or even discriminate as to age.” He chillingly re-
ferred to this policy in an 1867 letter to Grant as “the fi- • (en) Cet article est partiellement ou en totalité
nal solution to the Indian problem,” a phrase Hitler invo- issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé
ked some 70 years later. », « The Independent Institute » « William Tecumseh Sherman » (voir la liste des au-
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144 CHAPITRE 5. ACTEURS
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volume 37, numéro 17
La version du 27 avril 2009 de cet article a été reconnue
comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond
• (en) Steven E. Woodworth, Nothing but Victory : à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la
The Army of the Tennessee, 1861-1865, New York, pertinence, la citation des sources et l'illustration.
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Norfolk, England, T. A. Wright, 1920, 474 p.
Numérisé le 29 novembre 2007. Pour les articles homonymes, voir Armstrong,
George Armstrong et Custer.
prendre le commandement des forces armées de la Ré- affluent du Missouri, dans le Montana. Il s’agit d'étudier la
publique. Le gouvernement américain s’y oppose. Custer faisabilité d'un futur parcours ferroviaire, sur 500 miles,
n'en clame pas moins à Sheridan qu'avec dix mille cava- le long de la rivière. Les ingénieurs chargés d'étudier le
liers il aurait pris Mexico en moins de six mois[11] . tracé sont protégés par 1 500 soldats, qui se heurtent
aux Sioux. Custer est accompagné du général Tom La-
fayette Rosser (1836 – 1910), son ex-camarade de cham-
Les Guerres indiennes brée à West Point, tandis que le chef de l'expédition est le
général David Sloane Stanley, un alcoolique qui déteste
À la fin de la guerre de Sécession, l'armée de 1,5 mil- Custer[22] . Sans scrupule, Custer et sa troupe n'hésitent
lions d'hommes est réduite à 30 000 soldats et Custer pas à profaner un cimetière amérindien[23] .
reprend son grade ordinaire de capitaine[12] . Le 12 no-
e
vembre 1866, il est fait lieutenant-colonel du 7e régi- Le 4 août, Custer et le 7 de cavalerie rencontrent les
ment de cavalerie, et prend part sous les ordres du géné- Sioux pour la première fois. Deux assauts amérindiens
[24]
ral Winfield Scott Hancock à l'expédition contre les In- sont brisés . Mais de nouveaux affrontements ont lieu
diens Cheyennes[13] . Mais cette campagne de Hancock le les 11 et 16 août. Ces escarmouches réduisent la confiance
frustre car il ne peut montrer son courage dans la gué- de Wall Street dans la compagnie des chemins de fer
rilla insaisissable où les Amérindiens connaissent parfai- Northern Pacific Railway, qui rate dès septembre le pla-
tement le terrain[14] . cement d'une émission obligataire, provoquant la quasi-
faillite, le 18 septembre 1873, de son principal action-
En 1867, il passe en cour martiale pour abandon de poste naire et créancier, Jay Cooke. C'est la Panique du 18 sep-
(il a voyagé avec escorte pour chercher des fournitures et tembre 1873, obligeant Wall Street à fermer ses portes
pour voir sa femme) et parce que des déserteurs armés pendant dix jours. En novembre 1873, Custer et son ré-
ont été abattus par ses troupes[15] . Il est suspendu pour giment établissent leurs quartiers dans le Fort Abraham
une année. En proie à des difficultés financières, il gagne Lincoln[25] .
un peu d'argent en écrivant pour des magazines de chasse
et de nature. Avant la fin de sa suspension, il est rappe-
lé par le général Phillip Sheridan qui a besoin d'officiers L'expédition dans les Black Hills
valeureux pour lutter contre les Amérindiens[16] .
Le 27 novembre 1868, il participe à la campagne d'hiver Article détaillé : Expédition des Black Hills.
contre les Cheyennes retranchés dans leurs camps, no- En 1874, Custer est à la tête des 1 200 soldats partici-
tamment à la bataille de la Washita. Custer affirme avoir
tué 103 guerriers mais il s’agit surtout de vieillards, de
femmes et d'enfants[17] . Selon les Cheyennes, 11 chefs
de guerre ont été tués[18] . Les troupes américaines font
prisonniers 53 femmes et enfants. Cet engagement est
considéré comme un des premiers succès significatifs
de l'armée américaine contre les Indiens des Plaines du
Sud. Puis il est chargé de 1871 à 1873 de traquer les
carpetbaggers et le Ku Klux Klan dans les terres hos-
tiles du Kentucky[19] . Parallèlement, il essaie, sans suc-
cès, d'investir en bourse (parts dans des mines d'argent
non rentables, actions à risque)[20] .
à New York, First Scalp for Custer qui mythifie cette ba- • Nord et Sud (série télévisée). Il apparaît lors de la
taille et fait de Custer un martyr de la cause du progrès reddition du général Robert Lee à Appomattox.
américain[28] .
• Docteur Quinn, femme médecin (série TV 1993-
Nombre de mensonges ont été véhiculés sur Custer. Voici
1998). Il apparaît notamment dans les saisons 1 à
les réfutations les plus importantes : taker’s Complete Life
3 de la série ; le général se heurte à l’hostilité de la
of George Armstrong Custer
communauté pour sa haine des Indiens.
• Custer n'a jamais été surnommé de son vivant • Son of the Morning Star, film biographique avec Ga-
« Tueurs de squaws », « Cheveux Jaunes », « Tête ry Cole et Rosanna Arquette (1997).
Jaune » par quiconque.
• La Nuit au musée 2 avec Bill Hader dans le rôle du
• Custer n'a jamais dit la célèbre phrase : « Un bon général (2009).
Indien est un Indien mort », par exemple dans un
épisode de la série Docteur Quinn, Femme Médecin
(ce serait son supérieur hiérarchique en 1868, le gé- Bande dessinée
néral Sheridan, qui l'aurait dite, et la phrase précise
était : « Les seuls bons Indiens que j'ai vus étaient Dans la série Blueberry, de Charlier et Giraud, Custer
des Indiens morts »)[8] . a inspiré le personnage du général Allister, qui apparaît
dans les albums suivants :
Cinéma
• La Piste des Sioux ;
• Une aventure de Buffalo Bill, (The Plainsman), de
Cecil B. de Mille (1936) avec John Miljan dans le • Général “Tête Jaune” ;
rôle du général Custer au côté de Gary Cooper (Wild
bill Hickock) et James Ellison (Bufallo Bill) ; wes- • Le Bout de la piste.
tern classique glorifiant la conquête de l'ouest.
• La Charge fantastique (They Died with their Boots Dans Sky Hawk, de Jirô Taniguchi, deux samouraïs dé-
on) de Raoul Walsh (1941), une version romancée chus aident la tribu des Sioux oglalas menée par Crazy
de la vie de Custer, interprété par Errol Flynn, avec Horse à affronter Custer.
Anthony Quinn dans le rôle de Crazy Horse et Olivia Dans Lakota, de Serpieri et Naugatuck de Sergio Toppi,
de Havilland dans le rôle de la femme de Custer, il y a une évocation de la bataille de Little Bighorn.
Elizabeth.
[1] (en) Jeffry D. Wert, Custer, Simon and Schuster, 2015, p. [22] (en) David Hardin, After the war : the lives and images of
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[8] custerwest.org : General Custer/Little Bighorn
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[13] Appelée le plus souvent « campagne de 1867 ». Voir Ut-
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5.6. GEORGE ARMSTRONG CUSTER 151
• Guerres indiennes
• Bataille de la Washita
• Bataille de Little Bighorn
• Sitting Bull
• Crazy Horse
• Sioux
• Cheyennes
• Custer’s Revenge
Liens externes
• Portail du western
6.1 Texte
• Guerre de Sécession Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_S%C3%A9cession?oldid=140115948 Contributeurs : Lionel Al-
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suédois, Wesh Alors, Framawiki, PatFrodo, Louis gaumain-cerri, Rodonnal, LibertéÉgalitéFraternité, Rexice001 et Anonyme : 438
• Union (guerre de Sécession) Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_(guerre_de_S%C3%A9cession)?oldid=137873702 Contribu-
teurs : L'amateur d'aéroplanes, Romanc19s, David Berardan, Thierry Caro, Loveless, Barraki, Escarbot, Treehill, CommonsDelinker,
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Schoffer, Matou91, OrlodrimBot, Minsbot, Addbot, Valentinois26, Fatty24, Adraemme et Anonyme : 5
• États confédérés d'Amérique Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats_conf%C3%A9d%C3%A9r%C3%A9s_d'Am%C3%
A9rique?oldid=140014812 Contributeurs : Alvaro, Vargenau, Pontauxchats, Alibaba, Cœur, Sebjarod, Spooky, MedBot, HB, Phe-bot,
152
6.1. TEXTE 153
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• Fort Sumter Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_Sumter?oldid=139917393 Contributeurs : Med, Ryo, Hemmer, Wood-
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genau, Orthogaffe, Treanna, Greudin, HasharBot, Jyp, ZeroJanvier, Nguyenld, MedBot, Wboure, Clm03, Phe-bot, Soig, Urban, Kokoyaya,
Romary, Jonathaneo, Archemar, Bradipus, Σ :-ζ)ξ, Fgi, Philip, Gemme, Yalta, Bob08, L'amateur d'aéroplanes, Henry Salomé, Chobot,
Stéphane33, RobotE, Like tears in rain, Zetud, Vazkor, Lgd, Probot, RobotQuistnix, Ash Crow, YurikBot, El pitareio, Zelda, Thierry Caro,
Myrabella, Solbot, Nohky, Litlok, Felipeh, Loveless, Rled44, Heureux qui comme ulysse, Chlewbot, Pautard, Esprit Fugace, SashatoBot,
Rpa, Barbe-Noire, Bel Adone, DecPascal, PieRRoBoT, Pierrot Lunaire, JeanIII, WartBot, BD2412, PhilFree, Thijs !bot, TaraO, Hannes,
Treehill, Le Pied-bot, Le Galéanthrope, JAnDbot, Gotonin, Ysabeth, Jihaim, CommonsDelinker, Erabot, Schiller, Eybot, Greteck, Anal-
phabot, Salebot, Bot-Schafter, Speculos, SalomonCeb, Yf, Priper, TXiKiBoT, VolkovBot, Khaerr, Chicobot, Louiz', Ptbotgourou, Gz260,
SieBot, Laddo, Louperibot, Lynntoniolondon, OKBot, Catalysebot, Alecs.bot, Vlaam, Dhatier, Jeannine Adam 1934, DeepBot, BOTarate,
Alexbot, Mro, Xavxav, Zonzon, HerculeBot, WikiCleanerBot, Cascou, SilvonenBot, ZetudBot, Julien1978, Ccmpg, Utopies, Luckas-bot,
Amirobot, Micbot, Jpda, Nallimbot, Giovanni-P, ChenzwBot, Papatt, Yonidebot, DSisyphBot, ArthurBot, Xqbot, Rubinbot, JackBot, An-
thony1981, Séb du 42, Omarcoz, Bobubu, TobeBot, Buisson, Cynddl, CptKeyes, EmausBot, Yanajin33, JackieBot, ZéroBot, Gyrostat,
TuHan-Bot, Alcide talon, Jules78120, Cardabela48, JeSuisKatanga, Geobot, Wiska, Owain5, OrlodrimBot, Geneviève A, SyntaxTerror,
François Calvaresi, Makecat-bot, OrikriBot, Pronoia, Addbot, Dixit Didimax, Tikky19, Tan Khaerr, RobokoBot, Gzen92Bot, SyntaxTer-
rorBot et Anonyme : 37
• Campagne de Vicksburg Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Vicksburg?oldid=136913619 Contributeurs : Ske, Phe-
bot, Efilguht, Urban, Leag, Zetud, Remy34, Probot, Gzen92, RobotQuistnix, Thierry Caro, Litlok, Vivarés, Heureux qui comme ulysse,
Pautard, Patrice001, Mwarf, Barbe-Noire, AntonyB, Olivier777, PhilFree, TaraO, Jarfe, Treehill, Rémih, Darth Gaut, CommonsDelinker,
Erabot, M-le-mot-dit, Bot-Schafter, Federix, SalomonCeb, Khaerr, Chicobot, Gonzolito, Nipisiquit, Louperibot, Lynntoniolondon, Vlaam,
Hercule, DumZiBoT, PixelBot, BOTarate, HerculeBot, WikiCleanerBot, ZetudBot, Julien1978, Jerome234, Mimideschamps, Utopies,
LinkFA-Bot, Jpda, JackBot, Pelanch3, CptKeyes, Vincent Limon, Renommé 20150211, Alcide talon, MerlIwBot, OrlodrimBot, FDo64,
OrikriBot, Addbot, Tikky19, Gaston51, ContributorQ et Anonyme : 6
• Bataille d'Appomattox Court House Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d'Appomattox_Court_House?oldid=139756287
Contributeurs : Stanlekub, Thierry Caro, Polmars, Barbe-Noire, Thijs !bot, Escarbot, Treehill, Jatayou, CommonsDelinker, Speculos, Salo-
monCeb, Isaac Sanolnacov, Jonathan1, Priper, VolkovBot, SieBot, Louperibot, Lynntoniolondon, Alecs.bot, Jeannine Adam 1934, DumZi-
BoT, Fivera, HerculeBot, Julien1978, Utopies, Luckas-bot, Jpda, GrouchoBot, DSisyphBot, ArthurBot, Lomita, Florn88, Dr Bot, Emaus-
Bot, Geobot, OrlodrimBot, François Calvaresi, OrikriBot, Addbot, Tikky19, Tan Khaerr et Anonyme : 1
• Abraham Lincoln Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Lincoln?oldid=140048894 Contributeurs : Tarquin~frwiki, Med, Ryo,
Ffx, Didup, Hemmer, Laurent~frwiki, Orthogaffe, Treanna, JacquesD, Kelson, Bob kennedy, Pontauxchats, Gloumouth1, Greudin, Hashar-
Bot, Abrahami, Thérouane, R, Jeantosti, Jusjih, Koyuki, Roby, Cham, Manchot, Sebjarod, Archeos, Jerotito, THA-Zp, Fafnir, Tieum, Jas-
trow, JackAttack, Archibald, Sanao, Phe, MedBot, Sam Hocevar, Mschlindwein, Oblic, Alphatwo, Phe-bot, LSRB, ~Pyb, Ollamh, Urban,
ICETA, Hégésippe Cormier, NicolasBertoni, Tarap, Goliadkine, Escaladix, Notafish, Jef-Infojef, Archemar, Darkoneko, Sebcaen, PivWan,
Miniwark, Petrusbarbygere, Popo le Chien, Leag, Erasmus, Mmenal, Piku, Mogador, Witoki, Depil, Antoinetav, Mister Cola, Anierin,
Mit-Mit, Gdgourou, Laurent Jerry, L'amateur d'aéroplanes, AnTeaX, DiamondDave, DocteurCosmos, Korg, Lolo101, Gede, TiboQorl,
Chobot, Gribeco, Digging.holes, RobotE, Taguelmoust, Romanc19s, David Berardan, Pruneau, Probot, Mandrak, EyOne, Vito Corleone,
Zwobot, Coyau, RobotQuistnix, Gpvosbot, FlaBot, Arnaudh, Necrid Master, Crocefisso, EDUCA33E, YurikBot, LeonardoRob0t, Poppy,
El pitareio, Zelda, Shonagon, Oxam Hartog, Thierry Caro, Xavier Combelle Bot, Aliesin, AvatarFR, MMBot, Litlok, Felipeh, Sammy-
day, Loveless, Bcordelier, Et caetera, Le gorille, Kirtap, MelancholieBot, Shawn, Armel ALNAURT, Chlewbot, Cityzen, Mathieu1986,
Mith, Rune Obash, Polmars, Pautard, Hrafn~frwiki, Dschwen, Paskalo, Bounè rodzo, Fabrice Ferrer, Thidras, YolanCbot, Xofc, Ludo33,
SashatoBot, TiChou, 0000, Rpa, Ejph, Barbe-Noire, Vinz1789, AntonyB, Aeleftherios, Liquid-aim-bot, Asabengurtza, Csame, Grondin,
Guérin Nicolas, Linan, Zen 38, VKaeru, Jasperdoomen, Mrambil, Alef Burzmali, BD2412, Rhadamante, Superbenjamin, NicoV, Acer11,
154 CHAPITRE 6. SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE
Thijs !bot, Luscianusbeneditus, Jarfe, Attis France, Escarbot, Voxhominis, Cyril-83, Avililui, Sebk, Treehill, Savant-fou, Jatayou, Laurent
Nguyen, Supertoff, Kropotkine 113, Bessie, Rémih, Deep silence, Le Pied-bot, JAnDbot, Starus, Mat 25, BOT-Superzerocool, Fm790,
Jospe, MirgolthBot, IAlex, Jihaim, DSCH, Sebleouf, Authueil, Alchemica, BetBot~frwiki, Zawer, Zouavman Le Zouave, CommonsDelin-
ker, Erabot, Schiller, Eybot, FR, Wiolshit, Le.Grand.pensif, Analphabot, Salebot, Speculos, Tophe17, DodekBot~frwiki, Gerakibot, Liorek,
Yf, Idioma-bot, MenasimBot, Cheep, Peiom, Jonathan1, Maffemonde, Priper, TXiKiBoT, VolkovBot, Theoliane, Js2lyon, Louis Martin,
Jeremyah76, Chicobot, Synthebot, Crom1, AlleborgoBot, Ice Scream, Louis-olivier, Xic667, SieBot, YonaBot, Funnyhat, Sylfred1977,
DaBot~frwiki, AkeronBot, MystBot, Iafss, JLM, Guise, Sforza, Lynntoniolondon, Kyro, OKBot, Alecs.bot, LordAnubisBOT, Lepsyleon,
Vlaam, Lilyu, Hercule, LeMorvandiau, ALDO CP, KelBot, Thontep, DumZiBoT, SniperMaské, Deaddisco, Notionis, -=El Pingu=-, Cha-
zot, R. Hillgentleman, Restefond, Trimégiste, Vlad09, Superjuju10, Isacre, Davgrps, Darkicebot, JeanHenri79, Xavxav, Cineclap, Crickx-
son, Ulhmany, HerculeBot, WikiCleanerBot, Maurilbert, WikiDreamer, Letartean, ZetudBot, Linedwell, MicroCitron, Ggal, Julien1978,
Elfix, Aristobule, Fabienamnet, Trizek, CarsracBot, LinkFA-Bot, Picture Master, LynnUS, Luckas-bot, Celette, Micbot, Vyk, Jotterbot,
GrouchoBot, Nakor, Giovanni-P, Tomates Mozzarella, Yonidebot, Mélanie Huguet, MauritsBot, TaBOT-zerem, Sniff, Frank Hopper, DSi-
syphBot, Mickaeldom, ArthurBot, Purplebackpack89, Le sourcier de la colline, Triumvria, Cantons-de-l'Est, Tubamirum, Jacques Ballieu,
Adam Cuerden, Ziron, Soren56, NobelBot, MORBIHAN, Poubellezob, SassoBot, Xqbot, Sunshine Paradize, Reclame, RibotBOT, Poi-
lut5, Ytrezap, JackBot, Pom445, LucienBOT, Alex-F, Loglog56, Poloboss77, Skull33, Mazulipatan, Coyote du 57, Lomita, October Ends,
Xiglofre, TobeBot, Pacual 1er, NicoScPo, Mustang 78, Super Bazooka, Laurentis14, AstaBOTh15, GrrrrBot, Ramessou Mériamon, TjBot,
Frakir, Zubule, Goodshort, EmausBot, Salsero35, Lacroix.david1, Lousk, Casablanca1950, Ediacara, Kilith, EoWinn, Crochet.david.bot,
Sisqi, Maniacduhockey, Praxinoa, Augusta 89, ZéroBot, Wik antoun, EvivaEuropa, Alcide talon, Abdessamed-88, Franz53sda, Cpalp, Jo-
lek, Jean 5 5, Erik Bovin, Les3corbiers, WikitanvirBot, ChuispastonBot, Kart, Jules78120, Maryblue, Geraud86, HEP, Ddadda, Surdox,
France écosse, Geobot, Jean-Claude Chevalier, GSticca, Fredy95, 0x010C, Léo Duval, SenseiAC, Otto Didakt, James garde, Madelgarius,
Iona23, MerlIwBot, BaujardY, Atrides, OrlodrimBot, Le pro du 94 :), BobbiMcferrin, Leor86, AvocatoBot, Pano38, Jojo66, Ernst, Jean
Marcotte, Automatik, Orikrin1998, FDo64, L'Oncle Picsou, Jack Rabbit Slim’s, Titlutin, Mattho69, Alec Orca, 11est, Juliobax, MesRats,
Nashjean, YANN92340, Barada-nikto, Frédéric Dekerle, AutoritéBot, Ramzan, OrikriBot, Rome2, Dobie80, Cantalissime, Kozam, Sta-
rusBot, Coucoutoi, Erwan08, Munt0, Fliege, Simon de l'Ouest, Beinuo, TheoLea1998, Thot89, Addbot, AméliorationsModestes, Olivier
LPB, Gratus, Poopydoopy, Baguy, Maxam1392, Fanchb29, LeCid57000, Zugmoy, Sismarinho, Mary.online, Benestfort, Big-dave, He-
distef, Leperebot, Cobar520, Simonlaporte, Marine dervout, Panam2014, Mahdi59282, Macadam1, Clackhamms, Valentinois26, Hshshs,
Mathis73, Robertdu18, Héraclès, ProméthéeBot, Do not follow, Louis Dumonteil, Deusdet, HeyCat, Sudolation, Maori2013, Lincon2010,
KasparBot, Uboute, Gzen92Bot, SyntaxTerrorBot, Scrypt148632597, Framawiki, Cuny Guillaume, Dr Auxpicium, Compilateur-17200,
Jul545454, Jeanne MDM, FoxyBO2016, C'correct, BareGates, Foneilleur, Petitcochon94 et Anonyme : 490
• Jefferson Davis Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jefferson_Davis?oldid=140086772 Contributeurs : Vargenau, Okki, MedBot, Phe-
bot, Yves1953, Lachaume, Al1, Moyogo, Jef-Infojef, Georgio, Nicolas Ray, Bob08, Pmx, Ork, MatrixCM, Poulos, Xizor, Marsyas Panique,
Stéphane33, RobotE, Like tears in rain, Romanc19s, Coyau, YurikBot, LeonardoRob0t, Oxam Hartog, Thierry Caro, Felipeh, Sammyday,
Marcv7, TCY, Kirtap, Akiry, Polmars, Pautard, Léo Mutombo, SashatoBot, Barbe-Noire, Ambre Troizat, BD2412, PhilFree, NicoV, Ma-
cassar, Jarfe, Attis France, Dezidor, Treehill, Anne97432, Spirit Nanaki, Pj44300, JAnDbot, Goku, Erabot, Greteck, Salebot, MyBot, Salo-
monCeb, AlnoktaBOT, Idioma-bot, Jonathan1, Priper, TXiKiBoT, Aibot, VolkovBot, Psychokate, Chicobot, A455bcd9, Orthomaniaque,
Sisyph, SieBot, YonaBot, Alain V, Alecs.bot, LordAnubisBOT, Vlaam, Hercule, Jean-Jacques Georges, SniperMaské, Thaf, Vlad09, Maxi-
mus0970, ZiziBot, Paqpaq94, Alexbot, BodhisattvaBot, HerculeBot, WikiCleanerBot, ZetudBot, Ggal, Julien1978, Bub’s wikibot, Wutsje,
Utopies, Fabienamnet, Muro Bot, Luckas-bot, Celette, Micbot, Jpda, GrouchoBot, Sebastien93430, Frank Hopper, DSisyphBot, Le sourcier
de la colline, Cantons-de-l'Est, Jacques Ballieu, Xqbot, Ytrezap, JackBot, Schoubi, October Ends, TobeBot, Freiher, RedBot, TjBot, Cpt-
Keyes, EmausBot, Crochet.david.bot, Feanor637, Les3corbiers, Skouratov, MerlIwBot, Bertol, SarahStierch, OrlodrimBot, Orikrin1998,
FDo64, OrikriBot, Rome2, StarusBot, Cafa, Addbot, AméliorationsModestes, Maxam1392, Leperebot, Tikky19, NaggoBot, KasparBot,
Gzen92Bot, Bot de pluie, Azerty456789, Jon Kolbert, Rodonnal et Anonyme : 29
• Ulysses S. Grant Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulysses_S._Grant?oldid=140087476 Contributeurs : Ryo, Alvaro, Orthogaffe,
Treanna, Greudin, Abrahami, Alexboom, Koyuki, Roby, Jyp, Archeos, Spooky, Tieum, Phe, MedBot, Sam Hocevar, Bilou, Phe-bot,
Soig, Urban, ICETA, Octavius, Papy77, Goliadkine, Bradipus, BrentS, Pixeltoo, Bestter, Yalta, Bob08, Alain Mignien, Depil, Poulos,
Qsdftyuifr, YolanC, L'amateur d'aéroplanes, Gilem, DiamondDave, Barbe-sauvage, Chobot, Stéphane33, Gribeco, RobotE, Like tears in
rain, Romanc19s, Probot, Mandrak, Pok148, Zwobot, RobotQuistnix, FlaBot, YurikBot, LeonardoRob0t, Thierry Caro, Litlok, Felipeh,
Sammyday, TCY, Kirtap, Chlewbot, Mith, Pautard, Pasdideedenom, Selvejp, Ludo33, SashatoBot, Florival fr, Barbe-Noire, BD2412,
PhilFree, CK, Thijs !bot, TaraO, Jarfe, Attis France, Kyle the bot, Treehill, TuvicBot, Spartan 117, Pj44300, El Caro, Jospe, MirgolthBot,
IAlex, Sebleouf, Authueil, Goku, CommonsDelinker, Erabot, Eybot, Numbo3, Greteck, Analphabot, Salebot, Bot-Schafter, Zorrobot,
Isaac Sanolnacov, Liorek, AlnoktaBOT, Idioma-bot, Cheep, Jonathan1, Priper, TXiKiBoT, Aibot, VolkovBot, Mandariine, AmaraBot,
Chicobot, Crom1, AlleborgoBot, Orthomaniaque, Rédacteur Tibet, SieBot, YonaBot, Louperibot, Skiff, DaBot~frwiki, MystBot, JLM,
OKBot, Ken123BOT, Vlaam, Yves-Provence, Dhatier, Hercule, Thontep, DumZiBoT, Deaddisco, DragonBot, Marion Touvel, Chazot,
Vlad09, Maximus0970, Wombi~frwiki, Darkicebot, Mro, BodhisattvaBot, Ulhmany, HerculeBot, WikiCleanerBot, Jacques27, Silvonen-
Bot, ZetudBot, Ggal, Julien1978, Aristarché, Bub’s wikibot, AkhtaBot, Flatron, Bserin, LaaknorBot, Silvano, Luckas-bot, Celette, L1 bzh,
Kartouche, Nallimbot, Vyk, Frank Hopper, DSisyphBot, Almabot, Pjg111, Cantons-de-l'Est, Soren56, Xqbot, Obersachsebot, JackBot,
Skull33, TobeBot, NicoScPo, RedBot, AviaWiki, Le Gaulois courageux, TjBot, MattMoissa, CptKeyes, Frakir, Giuseppe Verdi, Emaus-
Bot, Maxhi, Ediacara, JackieBot, ZéroBot, Tim9, TuHan-Bot, Courcelles, Les3corbiers, LD, WikitanvirBot, Jules78120, Mjbmrbot, Schlag
vuk, Oimabe, MerlIwBot, Matou91, Indeed, OrlodrimBot, DG-IRAO, Classiccardinal, FDo64, Jack Rabbit Slim’s, Nashjean, VFair, Sta-
rusBot, Cosimadb, Addbot, Saumon fumé, Canaricolbleu, Maxam1392, Alekine3058, GratusBot, Leperebot, Tikky19, ProméthéeBot,
Do not follow, Secsspistols, Gamonius12, KasparBot, Stefanos Stefanos, Gzen92Bot, Lescandinave, Yvahk, Bot de pluie, FoxyBO2016 et
Anonyme : 73
• Robert Lee Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Lee?oldid=139938550 Contributeurs : Med, Orthogaffe, Céréales Killer, Trean-
na, Kelson, Alexboom, Koyuki, Sebjarod, Jyp, MedBot, Bilou, Phe-bot, Urban, Jef-Infojef, Archemar, Bradipus, BrentS, Georgio, Kyle
the hacker, Hyde~frwiki, Gemme, Bob08, Erine, Klemen Kocjancic, L'amateur d'aéroplanes, Stéphane33, RobotE, Like tears in rain, Da-
vid Berardan, Probot, Gzen92, RobotQuistnix, FlaBot, YurikBot, LeonardoRob0t, El pitareio, Oxam Hartog, Thierry Caro, Toutoune25,
Felipeh, AlphaBot, Sammyday, Loveless, TCY, Damned, Ludovic89, Chlewbot, Pautard, Hexabot, SashatoBot, Florival fr, Barbe-Noire,
Elene, Ugur Basak Bot~frwiki, Olivier777, Apfelstrudel, BD2412, PhilFree, Rhadamante, Stouf.157, Thijs !bot, Attis France, A2, Dinkley,
Treehill, JAnDbot, Manuguf, Chtfn, Luc Gravel, Sebleouf, Ricoroux, RM77, Eybot, Analphabot, Pamputt, Zorrobot, Dgreusard, Priper,
TXiKiBoT, VolkovBot, Red Castle, Khaerr, Ptbotgourou, AlleborgoBot, FabienGomez, Lysosome, SieBot, Louperibot, Alain V, Skiff,
MystBot, Vlaam, Lilyu, Hercule, DumZiBoT, Numix, SniperMaské, Ir4ubot, DragonBot, Paqpaq94, HerculeBot, WikiCleanerBot, Sil-
vonenBot, ZetudBot, Julien1978, Thomas.R, Utopies, Luckas-bot, Fouvreaux, Celette, Bublegun, Noelvornam, GrouchoBot, Carbone14,
6.2. IMAGES 155
JmCor, Frank Hopper, DSisyphBot, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, 399man, Adam Cuerden, Soren56, Xqbot, RibotBOT,
Ytrezap, JackBot, Maher27777, Matei13, Coyote du 57, RedBot, Buisson, GrrrrBot, AviaWiki, Mique88, CptKeyes, EmausBot, Angelw-
hite, Crochet.david.bot, Alcide talon, WikitanvirBot, JFCochin, Trinquesfred, Branor, Otto Didakt, Matou91, OrlodrimBot, Le pro du
94 :), Hashishine, Vagobot, FDo64, Okhjon, YFdyh-bot, AutoritéBot, StarusBot, Lenumide, Scoperh3, Addbot, Conteur-momentanement-
indisponible, Dixit Didimax, Thibaut120094, HunsuBot, Tikky19, Tan Khaerr, LaVoiture-balai, Nomen ad hoc, Do not follow, Thierry613,
LuciusAniciusGallus, RobokoBot, KasparBot, Rolandvaselius, Gzen92Bot, Fralupi et Anonyme : 49
• William Tecumseh Sherman Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Tecumseh_Sherman?oldid=139665503 Contributeurs : Ryo,
Orthogaffe, Treanna, Kelson, Abrahami, Alexboom, Koyuki, MedBot, Bilou, Phe-bot, Urban, Romary, Jef-Infojef, Bradipus, Deansfa, Sher-
brooke, Chris93, L'amateur d'aéroplanes, Švitrigaila, DocteurCosmos, Mason.Jones, Gribeco, RobotE, Zetud, Remy34, David Berardan,
Probot, EyOne, Matpib, Gzen92, Zwobot, RobotQuistnix, FlaBot, YurikBot, Poppy, Thierry Caro, Felipeh, Sammyday, Loveless, TCY, Lu-
dovic89, MelancholieBot, Sl, Jean-Luc W, Guil2027, Tilbud, Gringo le blanc, Polmars, Pautard, Michel wal, Cédric Boissière, Daniel Case,
Florival fr, Barbe-Noire, Gemini1980, BD2412, Thijs !bot, TaraO, Bouchecl, Jarfe, Attis France, Kyle the bot, Treehill, JAnDbot, Mirgolth-
Bot, Nono64, Jihaim, Sebleouf, PouX, CommonsDelinker, Erabot, Salebot, Zorrobot, SalomonCeb, Zakke, Jonathan1, Priper, TXiKiBoT,
VolkovBot, Manuel Trujillo Berges, AlleborgoBot, BotMultichill, SieBot, Ron West, Laddo, Sylfred1977, Skiff, Lynntoniolondon, Vlaam,
Glützenbaum, Lilyu, DumZiBoT, SniperMaské, Marion Touvel, Sardur, BOTarate, StefBot, Pixou31, Philippe Giabbanelli, HerculeBot,
WikiCleanerBot, ZetudBot, Ggal, Julien1978, NjardarBot, Utopies, LinkFA-Bot, Luckas-bot, Celette, Gnurok, GrouchoBot, Giovanni-P,
MauritsBot, DSisyphBot, Cantons-de-l'Est, Adam Cuerden, Soren56, Xqbot, LucienBOT, Coyote du 57, Lomita, TobeBot, RedBot, Gkml,
Fabsss, KamikazeBot, GrrrrBot, AviaWiki, TjBot, CptKeyes, EmausBot, Crochet.david.bot, ZéroBot, WikitanvirBot, Conlin, Bottine, Xb-
70, Matou91, Bertol, OrlodrimBot, Classiccardinal, Al Makhzani 33, Fredojoda, StarusBot, Addbot, GratusBot, HunsuBot, Tikky19, Tan
Khaerr, Gzen92Bot, Cuny Guillaume et Anonyme : 16
• George Armstrong Custer Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Armstrong_Custer?oldid=139547978 Contributeurs : Nataraja,
Fabien1309, Alexboom, Koyuki, Archeos, MedBot, Sam Hocevar, Phe-bot, La pinte, Jblndl, Romary, Darkoneko, Bradipus, Criric, Bayo,
Leag, Bob08, Xavier Combelle, Mister Cola, L'amateur d'aéroplanes, Chobot, Stéphane33, RobotE, Zetud, Probot, Lmaltier, Gzen92, Va-
nina82, RobotQuistnix, Tavernier, YurikBot, Jerome66, Ico, Passoa15, Alphabeta, Guimard, Rled44, Kirtap, Knightelf, Aldine Esperluette,
Mith, Cédric Boissière, Ben Siesta, Florival fr, Francois C, Cchene, Chico75, Jackglandu, Thijs !bot, Attis France, Jls, Brejnev, Pj44300,
JAnDbot, .anacondabot, Kyrhu, Western, Erabot, Schiller, Wiolshit, DanRoz, Salebot, Bot-Schafter, Jrma, DodekBot~frwiki, Isaac Sanol-
nacov, Liorek, TXiKiBoT, Wikifrédéric, Manuel Trujillo Berges, Khaerr, Custer, Jeremyah76, Jesmar, Dikay, GwenofGwened, Ice Scream,
SieBot, Skiff, MystBot, Alecs.bot, Custerwest~frwiki, Lepsyleon, Vlaam, Lilyu, Jean-Jacques Georges, Jeannine Adam 1934, DumZiBoT,
Antoine57, BOTarate, Carnage 2000, Alexbot, WikiCleanerBot, ZetudBot, Julien1978, Bub’s wikibot, Inmediatic, Harmonia Amanda,
Utopies, LinkFA-Bot, Luckas-bot, Celette, Micbot, Nallimbot, GrouchoBot, Rickey~frwiki, Archimëa, Talangaï, DSisyphBot, ArthurBot,
Xqbot, Ytrezap, Tango Panaché, JackBot, Alex-F, MastiBot, Coyote du 57, Lomita, RedBot, AviaWiki, Ramessou Mériamon, Florn88,
CptKeyes, EmausBot, Salsero35, ZéroBot, Francis Brown, Alcide talon, Jolek, Gael13011, Jules78120, Jirayr 92, MerlIwBot, Utilisateur
disparu, OrlodrimBot, AutoritéBot, Mario300, Ramzan, OrikriBot, Ottis Shah, Clem92, Addbot, Tikky19, Do not follow, RobokoBot,
KasparBot, Gzen92Bot, Legoueix-Bradu et Anonyme : 111
6.2 Images
• Fichier :"War”,_W._face_of_Wm._T._Sherman_Memorial.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c9/
%22War%22%2C_W._face_of_Wm._T._Sherman_Memorial.jpg Licence : CC BY 2.0 Contributeurs : originally posted to Flickr as
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Prisoner_Illus.jpg Licence : Public domain Contributeurs : “The Prison Life of Jefferson Davis”, 1866 by John J. Craven Artiste d’origine :
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York. 1912. Artiste d’origine : E. Benjamin Andrews
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156 CHAPITRE 6. SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE L’IMAGE
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