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la crème de la crème
1 0 0 a n s d e g ou r m a n d i s e
IN-
TRO-
DUC-
TION
Myriam et Paul Wittamer >
2
Il y a
cent ans,
Henri Wittamer ouvrait une petite boulangerie de quartier, au numéro six,
place du Grand Sablon à Bruxelles.
Comment cette modeste boulangerie des années 1910 a-t-elle acquis, cent ans
plus tard, une renommée internationale ? Au fil des décennies, elle est deve-
nue la pâtisserie Wittamer, un haut lieu de la friandise artisanale, un temple
rempli de génoises, de mokas, d’amandes, d’éclairs au chocolat, de mille-
feuilles, de chamonix, de crèmes brûlées au chocolat p.42, de rochers fondants,
de pralines moulées, d’entremets glacés et de viennoiseries. Les produits
Wittamer adoucissent les petits matins de milliers de gens, réunissent les
familles en fête autour d’un dessert et plus récemment ont séduit les hôtes du
Palais royal belge, du pape Jean-Paul II, des touristes de passage et d’une mul-
titude de Japonais.
Depuis cent ans, les trois générations de Wittamer servent leurs clients au
même endroit. Est-ce un autre élément du succès ? Être là, sur la place du
Grand Sablon, être là, présent au cœur du centre historique de Bruxelles ? Être
là, près d’une des plus belles églises gothiques de la capitale, près des musées
d’Art ancien et d’Art moderne, dans un endroit qui a miraculeusement gardé
son visage tout en se modernisant avec tact. Être là dans un endroit qui a
conservé ses demeures anciennes et ses monuments, endroit qui a conservé sa
dignité au regard des habitants mais aussi de l’étranger amateur de culture.
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« À deux pas de là,
Edouard courut
chez Wittamer
et mangea
huit petits éclairs.
Pendant huit minutes
il crut que Dieu
avait créé le monde.»
Pascal Quignard _Les escaliers de Chambord (nrf, Gallimard)
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7
8
Le « Sablon », une association classique
mais sublime : chocolat noir et panna cotta.
La dy-
nastie
s’ins-
talle
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La dynastie s’installe
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En 1929, Victorine Wittamer,
belle-mère d’Henri-Gustave.
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Au début du XXe siècle, il reprend la boulangerie d’un confrère à la retraite, au
nord de la ville, chaussée de Haecht, mais le confrère s’ennuie, change d’avis,
reprend son activité, ce qui oblige Henri Ier à chercher un autre endroit pour fa-
briquer son pain. Mais il n’est pas homme à se laisser arrêter par les obstacles.
En 1910, il y a cent ans exactement, Henri Ier installe sa « Boulangerie moderne » comme annoncé sur la
devanture, au numéro 13, place du Grand Sablon.
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< Yvonne Wittamer dans sa maison
de campagne avec sa voiture fétiche. Mais Henri qui « gagne son pain à la sueur de son front » souhaite offrir une
vie plus douce à son fils unique. Il l’inscrit chez les jésuites à Saint-Jean Berch-
mans, école bruxelloise réputée de l’époque. Henri II, fils de simple boulanger,
très au-dessous de la condition de ses camarades de classe, subira souvent les
moqueries.
Témoignage de cette période de privations ardues : Yvonne a gardé l’aiguille
que Marie, sa belle-mère, utilisait pour enfiler les morceaux de papier journal,
qu’elle plaçait derrière la porte de la toilette percée d’un cœur.
Épuisée, Marie décède prématurément. Henri Ier se remarie avec Victorine,
une seconde maman affable pour Henri II mais celui-ci, jeune adolescent, ne
retrouve pas en elle, l’amour perdu de sa mère. Il lui préfère l’amitié et l’af-
fection de la famille de sa future femme Yvonne qui habite le quartier et chez
laquelle il se réfugie régulièrement.
Le fondateur Henri I Wittamer affronte les deux guerres et lègue à son fils unique Henri II, outre son prénom,
er
un commerce prospère, un commerce dont la réputation s’est accrue jusqu’à sa mort en 1945.
Guerres et naissances
Yvonne livre ses souvenirs de guerre avec beaucoup d’émotion.
Son mari Henri II lui est enlevé, quelques semaines seulement heureusement !
En 1940, il est fait prisonnier à Eben Emael près de Maastricht et est libéré peu
de temps après. Il revient à Bruxelles quelques mois plus tard.
Yvonne accouchera de leurs trois premiers enfants entre 1940 et 1946 : Michel,
Paul et Myriam. Seuls Paul et Myriam reprendront les rênes de la pâtisserie
de leurs parents.
Henri, deuxième du nom, est calme et réservé comme sa maman Marie et très
imprégné des valeurs de courage, de travail et d’autodiscipline de son père. Il
sait qu’il doit maintenir le cap, garder la qualité du produit qu’il vend, possé-
der le don de s’entourer d’ouvriers compétents à l’atelier car Henri II, même
s’il s’est formé en cours du soir à la pâtisserie, préfère se consacrer à la gestion
et aux commandes. C’est sous son égide que va s’édifier le succès de cet empire
de la pâtisserie.
Quand le fondateur, son père, disparaît en 1945, Henri II établit un partenariat
avec les parents de sa femme. On a besoin de bras. René et Jeanne sont les
bienvenus car Yvonne et Henri II sont débordés. Rien de tel que le regroupe-
ment familial pour alléger les tâches.
René, le père d’Yvonne, assistera son gendre dans le travail de nuit et Jeanne
jouera la grand-mère qui, paraît-il, cuisinait divinement, en s’occupant de
Michel, Paul, Myriam, et Philippe, la troisième génération de Wittamer.
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Les Fifties : l’essor du Sablon
Dans les années cinquante, le quartier des Sablons est en pleine mutation. Le
plus ancien antiquaire bruxellois, Costermans, emménage juste à côté de la
pâtisserie, sur la place du Grand Sablon encore assez malfamée. L’arrivée de
Costermans suscite des réflexions interloquées. « Comment ? En plein quar-
tier des Marolles, sur cette place remplie de potepei*? » La place est tellement
mal fréquentée que les parents la traversent en ne lâchant surtout pas la main
de leurs enfants lorsqu’ils doivent les conduire au catéchisme à l’église Notre-
Dame du Sablon.
Mais, petit à petit, d’autres antiquaires suivent le mouvement et supplantent
les cafés. Une clientèle plus huppée, à la recherche de belles brocantes, vient se
promener rue de Rollebeek, rue des Minimes ou sur la place du Grand Sablon.
Du pain au gâteau
Yvonne est créative, travailleuse et possède de surcroît un grand sens des
relations. Elle sera du pain béni pour la boulangerie Wittamer car c’est elle
qui émet l’idée de préparer les premières tartes qu’elle fait confectionner par
l’atelier.
Dans ces années d’après-guerre, le beurre est toujours une denrée rare.
Nous avions du sucre, de la margarine et de la farine foncée. Il suffisait de tamiser la
farine pour la rendre blanche.
Six belles tartes au sucre p.38
exposées sont vendues aussitôt à la femme d’un antiquaire. Yvonne jubile.
Les desserts Wittamer sont nés. Ces desserts qui consolident les moments si
fragiles des repas vont, petit à petit, prendre place dans la devanture de la vitrine.
Ah le sucre !
Comme il se vend facilement. Ce nutriment qui a tant fait défaut et qui conten-
te les enfants. N’est-ce pas le lait maternel légèrement sucré qui a éveillé leurs
sens dès la naissance ?
Mais l’enfant ne se calme pas à l’âge adulte ! Il a bien fallu créer tout un dépar-
tement dans le monde de la gastronomie pour satisfaire les adeptes du sucre.
La pâtisserie Wittamer, forte de sa réputation de qualité acquise au fil des pre-
mières décennies, met tout son talent à profit pour en tirer le meilleur parti.
Dès 1960, le marché des antiquaires installera ses toiles tous les week-ends
sur la place pour abriter des antiquités de la plus belle facture. Faïences,
sculptures de bronze, bijoux anciens, argenterie. Ce marché va rendre la place
du Grand Sablon internationalement célèbre et attirer de nombreux amateurs
d’art qui se rendront chez Wittamer pour savourer une petite collation.
Yvonne et Henri II se réjouissent de cette « invasion » d’antiquaires : dans
l’atelier, c’est l’effervescence, les ouvriers sont arrimés aux fourneaux.
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Le frigo en prime
Autre élément favorable, la chaîne du froid apparaît et va bouleverser les orien-
tations de la pâtisserie. Wittamer ne laissera pas passer l’occasion d’acquérir
tours et vitrines réfrigérées qui permettent la rationalisation du travail. Le
surgélateur apparaît dans les années soixante.
Plus de souci pour conserver les fruits, la crème et les glaces ! Les nouvelles
technologies favorisent la créativité dans l’atelier Wittamer, qui prépare des
tartelettes citron, des misérables p.40, des génoises à l’orange, des babas,
des javanais. De nouveaux matériaux (plastique, aluminium, cellophane)
améliorent l’hygiène de la production. La pâtisserie remplace progressive-
ment le pain, mais on n’abandonne pas pour autant les viennoiseries comme
les cramiques p.44, les craquelins p.46, les bolus p.48, qui agrémentent les pe-
tits déjeuners des clients.
Cerise sur le gâteau pour Wittamer : à Bruxelles, des pâtisseries réputées dis-
paraissent faute d’héritiers. Certains ouvriers de Kies, Bodet, Puol, Marshal,
rejoignent alors l’atelier de la maison montante.
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« Dis-moi ce
que tu manges
et je te dirai
ce que tu es.»
Anthelme Brillat-Savarin
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Henri II va fléchir. Il faut raison garder, Wittamer est devenu une véritable
institution sur la place du Sablon, ce petit Montmartre bruxellois qui attire la
foule tous les week-ends.
Il faut accepter ce paradoxe qui consiste à égayer la vie des autres au détri-
ment de la sienne. En façade, pour le badaud et le touriste de passage, tout
a l’air facile et semble couler de source. Mais il faut rappeler que le succès de
Wittamer s’est bâti sur des décennies de travail et de congés sacrifiés, car au
cours des cent ans, le badaud ou le touriste qui a souhaité acheter quelques
douceurs, n’aura finalement trouvé porte close qu’un seul dimanche.
Le chiffre d’affaires est croissant. Henri II et Yvonne, sagement, réinvestis-
sent systématiquement les gains dans des fours performants, des machines à
glace, des frigos, des laminoirs, ces rouleaux à pâte en inox capables d’abais-
ser de grosses quantités de pâte sur des tapis roulants.
Pour installer ce nouveau matériel, Henri II acquiert en 1985 des espaces
jouxtant le magasin à l’arrière. Wittamer compte maintenant quarante-cinq
employés.
Pâtisserie, gâteaux de mariage, d’événement, de fête et d’anniversaire, mi-
gnardises, misérables au chocolat p.40, miroirs cassis p.124, pâte à tartiner p.50,
biscuits, pralines, on vient d’Anvers, de Liège jusqu’à la place du Grand Sablon.
Une clientèle gourmande est prête à payer le prix fort pour acheter les pro-
duits de ces orfèvres du gâteau. Wittamer s’est imposé comme la pâtisserie de
référence sur le marché belge. Quand les journalistes interrogeaient Henri II
sur le secret de sa stupéfiante réussite, il répondait :
Tout le mérite en revient à mon père. Dans une aventure pareille, c’est la première génération qui
a le plus de difficultés. Imaginez un humble ouvrier venu du Luxembourg, bien
décidé à se faire une place au soleil du Sablon. Il lui en a fallu de la volonté et de
l’esprit de sacrifice.
Mais Henri II et Yvonne ont fait évoluer les choses en même temps que leur
quartier, en s’adaptant à la demande du public. Les rôles sociaux ont évolué
après la guerre. Wittamer a proposé une pâtisserie artisanale plus légère,
bienvenue dans les familles dont les femmes étaient moins dédiées aux four-
neaux. Cela s’est fait lentement, à force d’obstination, d’opiniâtreté. Je ne crois
pas à la réussite en étoile filante. Il faut un temps pour tout, disait Henri II.
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Extraits du livre d’or de Wittamer.
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Des pionniers au Japon
Le succès de Wittamer s’internationalise et, à la fin des années quatre-vingt,
un certain Monsieur Hyané, propriétaire de la pâtisserie japonaise Edelweis à
Osaka, se rend à Bruxelles et pousse la porte de la pâtisserie du Sablon.
Cet homme entreprenant cherche à importer une enseigne en provenance du
pays du chocolat vers le Japon. Les Japonais sont friands de produits de qua-
lité issus des traditions.
Les points communs que Monsieur Hyané et Henri II se découvrent vont
promptement niveler leurs différences culturelles. Henri II et Monsieur Hyané
sont restés très amis. Ce dernier se déplacera pour les obsèques d’Henri II
en 2007.
Tout comme le fondateur Henri Ier qui était venu à pied de l’Ardenne, Monsieur
Hyané s’est rendu lui, depuis Okinawa, son île natale, jusqu’à Osaka, avec
pour seul bien, sa « valise en carton » (Monsieur Hyané y tient). Et il a bâti sa
pâtisserie. Si un chien se met à marcher, il trouvera un bâton * dira Monsieur
Hyané. À tenter sa chance, on finit par réussir répondra Henri.
La complicité s’installe entre les deux hommes. La première pâtisserie franchisée, aux couleurs de
Wittamer, s’ouvrira en grande pompe dans la galerie Hanshin à Osaka en pré-
sence d’Henri, de sa fille Myriam et de son chef d’atelier.
Il faut faire un sort ici à cette rumeur tenace qui consiste à penser que Wit-
tamer s’est laissé racheter par le Japon. Monsieur Hyané n’a jamais racheté
autre chose que le concept qu’il a reproduit selon les normes de la pâtisserie
bruxelloise. Monsieur Hyané a cependant adapté les recettes au goût des Ja-
ponais qui détestent la meringue et qui apprécient les friandises avec moins
de sucre. Nul doute que Monsieur Hyané est un homme d’affaires avisé.
Puisqu’il a, depuis, implanté une quinzaine de magasins Wittamer à Kobé,
Tokyo, Nagaya, Yokohama…
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Cœur framboise
3 Ganache framboise
ingrédients
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Colombie
1 Chocolat tempéré
(Voir recettes de base p.140 )
ingrédients
2 Moulage
Verser une bonne quantité de
chocolat dans des moules à pralines.
Retourner les moules pour faire
couler l’excédent de chocolat.
Nettoyer le bord avec un couteau
ou une palette.
Poser les moules durcis sur
une grille.
3 Ganache Colombie
ingrédients
170 g de lait
170 g de sucre cristallisé
370 g chocolat au lait
25 g de pâte de moka
200 g de beurre
p r é pa r at i o n
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Trianon
astuce
1 Pâte de fruit
ingrédients
1 kg de jus de fraise
100 g de jus de citron
1,325 kg de sucre cristallisé
350 g de glucose
7,5 g d’acide citrique
10 g d’eau
30 g de pectine jaune
(commerce spécialisé)
105 g de sucre cristallisé
finition
1 kg de sucre cristallisé
Découper des petits carrés
de 2 cm sur 2 cm de pâte et
les rouler dans le sucre cristallisé.
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Tarte au sucre
Pour 12 personnes
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Misérable 2 Crème misérable
ingrédients
250 g d’eau
260 g de sucre
1 bâton de vanille
8 jaunes d’œufs
625 g de beurre tempéré
p r é pa r at i o n
40
Crème brûlée
au chocolat
Pour 12 personnes
ingrédients
500 g de lait
500 g de crème fraîche
160 g de sucre
80 g de poudre de cacao
2 gousses de vanille
240 g de jaunes d’œufs
p r é pa r at i o n
42
Cramique
ingrédients
500 g de farine
25 g de levure
25 g de sucre cristallisé
220 g de lait
150 g de beurre tempéré
3 jaunes d’œufs
10 g de sel
250g de raisins secs
p r é pa r at i o n
44
Craquelin
ingrédients
500 g de farine
25 g de levure
25 g de sucre cristallisé
220 g de lait
150 g de beurre tempéré
3 jaunes d’œufs
10 g de sel
250g de sucre perlé
p r é pa r at i o n
46
Pâte à bolus
Pour 15 bolus de 10 cm
ingrédients p r é pa r at i o n
48
Pâte à tartiner
ingrédients
p r é pa r at i o n
Hacher le chocolat
en petits morceaux.
Chauffer à 90°C la crème
additionnée du sucre et du miel.
Ensuite verser la masse sur
le chocolat haché et mélanger
à l’aide d’un fouet jusqu’à obtenir
une matière lisse et onctueuse.
Laisser refroidir et mettre
quelques heures au réfrigirateur.
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Truffes du jour
Pour 100 truffes
1 Ganache
(intérieur de la truffe)
ingrédients
2 Chocolat tempéré
(voir recettes de base p.140 )
ingrédients
3 Finition
ingrédients
1 kg de cacao
p r é pa r at i o n
52
Soufflé
au fromage
et crevettes
grises
Pour 12 personnes
1 Pâte feuilletée
(voir recettes de base p.141 )
1kg de pâte feuilletée
2 Béchamel à la bisque
de crevettes
ingrédients
800 cl de lait
400 cl de bisque Recouvrir d’un film alimentaire
5 œufs pour empêcher que la pâte ne sèche.
3 jaunes d’œufs À l’aide d’un morceau de pâte,
50 g de fromage appuyer délicatement sur la pâte
10 g de sel déposée sur le moule afin
Poivre de l’enfoncer.
120 g de maïzena Remplir jusqu’au bord chaque
200 g de crevettes moule de béchamel à la bisque.
p r é pa r at i o n Mouiller à l’aide d’un pinceau le bord
Mettre le lait, la bisque, le sel des moules remplis de béchamel.
et le poivre à bouillir. Abaisser une nouvelle quantité
Pendant ce temps, mélanger de pâte feuilletée d’une épaisseur
les œufs, les jaunes et la maïzena. sur 1,5 mm afin de recouvrir tous
Rajouter à la préparation bouillante, les moules ensemble et y déposer
les jaunes et la maïzena mélangés. le voile de pâte par-dessus.
Reporter à ébullition en mélangeant Laisser reposer 15 minutes.
bien au fouet. Enlever l’excédent de pâte des bords
Laisser cuire 2 minutes, retirer du moule avec le pouce et l’index.
du feu et rajouter le fromage râpé.
Mélanger jusqu’à ce que tout d é c o r at i o n
54
Charlotte
saumon
Pour 12 personnes
ingrédients
1 kg de saumon fumé
3 dl de fumet de poisson
8 feuilles de gélatine (2 g)
300 cl de crème fraîche liquide
Poivre
p r é pa r at i o n
m o n ta g e
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WIT-
TAMER
AUJOUR-
D’HUI
Bonheur de l’ enfance :
Yvonne tenant dans ses bras
Myriam âgée d’un an
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Wittamer aujourd’hui
La troisième génération
Paul Wittamer, le fils d’Henri II, porte le nom d’Henri sur sa carte d’identité.
D’un naturel philosophe et optimiste, il s’est toujours amusé de cette confu-
sion d’identité.
Ses parents, Henri II et Yvonne, l’ont appelé Henri pour faire plaisir au grand-
père. Aurait-il été possible d’aller contre la volonté du premier Henri, cet
homme de fer ? Henri III, alias Paul, naît en 1943. Mais durant deux ans, soit
jusqu’au décès du patriarche, ils cachent à ce dernier qu’ils appellent leur fils
« Paul ».
Henri I , son grand-père, était boulanger. Henri II, son père, un gestionnaire très organisé.
er
Paul et Michel Wittamer en Suisse. Ils y ont été en pension pendant quelques années
pour permettre à leurs parents de s’investir dans leur affaire.
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60
Malgré la présence de Jeanne, sa grand-mère, qui s’interpose régulièrement,
Myriam oppose aux deux aînés persécuteurs une faible résistance. Elle préci-
sera avec un air encore dégoûté que, mis à part les coupables escalades et les
meurtres de pigeons, les garnements passaient un temps exquis à la harceler.
Ils me poursuivaient dans l’escalier et me faisaient souffrir avec des coups penda-
bles, soigneusement préparés, raconte Myriam.
Cinquante ans plus tard, Myriam travaille avec un seul des deux frères et a
appris à se défendre. Aujourd’hui, les « querelles fratricides » du passé se sont
atténuées et transformées en chamailleries récurrentes. Mais, dans le fond,
elles pimentent leur collaboration actuelle.
Enfant, Paul s’est intéressé à la fabrication du pain. Dans les années cinquan-
te, dans le bruit obsédant des deux pétrins en action, Paul passe des nuits en-
Madame Yvonne Wittamer, sa fille Myriam
et le petit dernier, Philippe, en 1957. tières à aider son père. Il met un point d’honneur à ne pas s’endormir pour
montrer aux ouvriers qui prennent la relève vers quatre heures du matin, qu’il
est capable de tenir le coup.
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< page précédente
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Les échanges féconds donnent de l’ampleur aux créations de tous et favorisent
une saine concurrence qui pousse chacun à se remettre sans arrêt en question
et à se dépasser pour mieux répondre aux demandes de la clientèle.
Pour satisfaire les amateurs de desserts légers, les Wittamer inventent leur
Forêt noire , un gâteau sans kirsch qu’on peut consommer à la fin d’un repas sans garder la sensation
p.116
d’un pavé sur l’estomac. Ils fréquentent aussi les restaurateurs de qualité.
Vers 1970, Wittamer fournit en dessert les célèbres restaurants La Villa
Lorraine ainsi que l’Écailler du Palais royal.
Henri II, Paul et Myriam se nouent d’amitié avec Louis Wynants et son fils
Pierre, les patrons du restaurant de haute gastronomie Comme chez soi qui
propose des menus dans l’air du temps de la nouvelle cuisine. Pierre Wynants
crée un dessert léger : une soupe de fruits frais surmontée de meringue battue
en neige caramélisée. Paul s’en inspire pour créer un dessert qui se vend enco-
re aujourd’hui: le lingot d’or p.118 constitué de feuilletage, de crème pâtissière
et de fruits frais.
Paul s’est marié en 1969 et deux filles naîtront, Isabelle et Sophie. La plus jeune,
Sophie, s’est beaucoup investie dans l’atelier, mais hélas la maladie l’empor-
tera dans sa vingtième année.
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Myriam l’artiste
La petite sœur Myriam, elle, ne va jamais plonger ses mains dans la farine car
dans les années cinquante, sa mère, Yvonne, observe les antiquaires nouvelle-
ment installés et, tout en besognant durement douze heures par jour, perçoit
qu’il est plus rentable de vendre un buffet Louis XVI que des tartes au citron.
Elle se met à rêver à une vie plus douce pour sa fille Myriam et l’incite à em-
brasser la profession.
Myriam se glisse alors chez les antiquaires pour observer les tableaux, effleurer
les sculptures, contempler les objets rares et anciens. Et quoi de plus facile
quand on habite le Mont des Arts, d’écumer les musées royaux d’Art ancien
et d’Art moderne. Bruegel l’ancien, Rubens, Jordaens, James Ensor, Magritte,
Remy Van den Abeele, Léon Spilliaert, Delvaux sont exposés à trois minutes à
pied du commerce.
À dix-huit ans, elle répond à l’annonce d’un couple qui cherche une étudiante
pour garder son magasin d’antiquités près de la place Stéphanie, lors de son
absence.
Elle est engagée pour les vacances et sympathise avec eux.
Leur fils m’a offert des lithos que j’ai toujours, confie-t-elle. Ah !
Elles étaient de Jean-Michel Folon , dit Myriam espiègle.
Mais comme pour tout parent qui fait des projections sur ses enfants, la fin du
rêve d’Yvonne approche.
Myriam s’affirme. Le métier d’antiquaire, c’était le rêve de sa mère. Pas vraiment le sien. Elle
abandonne des études d’histoire de l’art pour suivre son propre chemin. Elle
part en Angleterre, suit une formation en secrétariat, tombe amoureuse de la
culture anglo-saxonne, revient, se marie et met au monde Leslie en 1972.
Mais par ce détour dans le monde des antiquités et des musées, et sans le sa-
voir, Yvonne a préparé sa fille à introduire des changements majeurs dans l’en-
treprise familiale. Ces changements vont amplifier la prospérité de Wittamer.
Myriam divorce. Son jeune frère Philippe décède inopinément en 1979. La
famille est sous le choc. Myriam vient seconder les siens dans les années
quatre-vingt.
Sa passion pour l’art et l’harmonie des formes est intacte, et même s’est éten-
due à d’autres domaines comme à celui de la mode et du design.
Son goût pour l’esthétique va prendre une forme inattendue et opportune
pour Wittamer.
< Myriam Wittamer, cédant au péché de gourmandise dans son vanity room.
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« Heureux
chocolat,
qui après
avoir couru
le monde,
à travers
le sourire
des femmes,
trouve
la mort dans
un baiser
savoureux
et fondant de
leur bouche.»
Anthelme Brillat-Savarin
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à Paul la pâte, à Myriam la déco
La direction devient bicéphale, Paul et Myriam, les deux artisans complices
et chamailleurs, se complètent parfaitement. Si Paul s’occupe de la produc-
tion, Myriam répond à l’angoisse permanente de Paul. Les gâteaux fragiles,
ses chefs-d’œuvre, vont-t-il arriver entiers à bon port?
Myriam balaie le banal conditionnement en carton classique d’un revers de
la main.
On n’emballe pas une tarte au citron meringuée p.120 ou une tartine russe p.122
avec du vulgaire carton blanc. Non! Un gâteau artisanal, décoré avec soin et qui
donne de la joie, s’offre comme un cadeau à ceux qu’on aime. Le plaisir est déjà
dans l’emballage !
Pourquoi le chocolat doit-il systématiquement être enfoui dans une boîte brune
ou dorée ? Parce que le veut l’usage ? Non ! Les cœurs framboise garnis d’une ga-
nache au cacao de Madagascar méritent un écrin de choix, affirme Myriam.
Un jour, Myriam aperçoit une camionnette zébrée aux couleurs excentriques
qui traverse la place du Grand Sablon. Une idée lui vient instantanément à
l’esprit. L’apparence extravagante de ce véhicule se fixe dans la mémoire.
Avant-gardiste, elle sera la première à oser associer le chocolat à une couleur gaie,
le fuchsia.
Elle choisit le rose pour rappeler la fraîcheur des produits. Le nouveau logo
Wittamer naît en 1985. L’idée va être suivie par de nombreux grands noms du
commerce bruxellois et d’ailleurs.
En 1998, Myriam s’adjoint les services d’un graphiste, Marc Dausimont, qui
devient le collaborateur incontournable de la maison Wittamer. Il partira
plusieurs fois au Japon pour implémenter l’image fuchsia dans les magasins
franchisés de Wittamer à Osaka, Tokio, Kobé, Kyoto, Nagaya, Yokoama.
Myriam et Paul mettent leurs idées et leurs compétences en commun. Paul
est décorateur de gâteau. Myriam a bon goût. Et bon œil !
Le gâteau doit d’abord paraître avant d’être !
C’est bien connu, on mange d’abord avec les yeux… et avec le nez.
Dès qu’un client pénètre dans le magasin, glaces, gâteaux, chocolats exhalent
un arôme savoureux qui chatouille l’odorat et ouvre l’appétit.
Il observe les formes, les couleurs, les textures et craque pour une génoise
fourrée ou fond devant un lingot d’or glacé p.118. À l’instar des fleurs et du nec-
tar que choisissent les abeilles, certains aliments attirent plus que d’autres.
Un gâteau rond et lisse à la banane (ce fruit du paresseux), garni de petits
fruits rouges, sera préféré à une tarte plate aux figues brunes, grumeleuses et
collantes.
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Pour compléter l’équipe, Wittamer engage en 1989, un pâtissier-décorateur qui
va s’occuper exclusivement de la décoration des gâteaux et des pièces montées.
Michael, Britannique d’origine, flanqué d’une casquette Elvis Pompilio rose,
assortie à son pull fuchsia Wittamer, se présente, avec l’accent d’un Anglais
dans La Grande Vadrouille, en esquissant un sourire.
Je souis le brwasdrwoit de Paul et Myriam Wittameher.
Sympathique, pétulant,
attachant et rond, Michael fait penser au pâtissier idéal.
Un modèle pour les studios Disney que Michael affectionne.
Mais s’il a été choisi par Wittamer, c’est parce que c’est un artiste de haut niveau.
Une pièce entière lui est réservée dans les ateliers Wittamer pour réaliser les
décors des pièces montées que Paul et lui conçoivent pour les réceptions et les
noces.
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Michael Anderson, le célèbre chef décorateur de Wittamer.
« La modération
est une chose fatale.
Assez est mauvais
comme un repas.
Trop est bon
comme un festin. »
Oscar Wilde
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Depuis, les ateliers Wittamer fabriquent sagement des gâteaux de 70 cm de
largeur grand max, comme dit Paul.
Mais on a beau s’adapter aux cas de figures probables, on ne peut pas tout pré-
voir. Le client, quand il commande le délice final de la soirée, ne réfléchit pas
aux détails pratiques. Il se projette en pensée le jour de la réception, imagine
son gâteau avec « colonne en nougatine et décor en sucre » au milieu de la piè-
ce sous les applaudissements des invités. Et quand l’équipe se présente chez
lui avec la pièce montée, il est lui-même tout surpris de n’avoir pas signalé
que la salle se trouve au sous-sol. L’escalier en colimaçon permet à peine le
passage d’un enfant avec un gâteau Miroir cassis p.124 pour quatre personnes.
Résultat : l’équipe doit démonter la pièce montée…
On ne s’ennuie pas dans la profession de pâtissier.
< Les cercles en inox, témoins révolutionnaires de la pâtisserie nouvelle, plus aérienne et légère.
Comme toujours, la Maison Wittamer s’est positionné à l’avant-garde.
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Les fêtes juives
Un bon commerçant n’hésite pas non plus à faire preuve de flexibilité pour
pénétrer certains marchés.
L’information se répand rapidement dans la communauté israélite que les
machguihim1 sont admis au sein de l’atelier Wittamer pour veiller à ce que les
ingrédients utilisés pour le gâteau d’une bar-mitsva, par exemple, soient bien
conformes aux normes « cachères ». Cette permission de venir effectuer les
contrôles de la cuisson des gâteaux donne la possibilité au machguiha d’ap-
porter sa certification « cachère » à la famille.
Le machguiha vient vérifier que les mitrons n’utilisent pas d’œufs fécondés
pour préparer la génoise moelleuse aux amandes fourrée de confiture,
garnie de fruits frais p126, qui sera servie à la fête. Les œufs fécondés seraient
dès lors assimilés à de la viande. Hors, selon les lois alimentaires juives, on ne
peut pas mélanger le lait et la viande 2. Les ustensiles également, cuillères et
casseroles de cuisson, doivent être purifiés par le feu ou l’eau bouillante. Mais
la flexibilité a ses limites.
Peut-on augmenter le four à quatre cents degrés ? demande un jour un machguiha
zélé.
On n’est pas chez Cockerill-Sambre, lui répondra Paul.
Prévoir, s’adapter
aux demandes et
ne jamais manquer
de classe. Telles étaient les principes du père de Paul et Myriam Wittamer. L’image de
Wittamer s’est confortée, bien installée par des décennies de service de qua-
lité au client. La troisième génération s’attelle bien intelligemment, peut-être
de manière plus consciente, à augmenter cette image forte de l’entreprise fa-
miliale. La réputation est là. Bâtie sur des fondations solides. Le vaillant bou-
langer des débuts, s’il revenait, serait stupéfait de découvrir une telle ruche à
miel, un tel sanctuaire du gâteau, du chocolat, du bonbon, du cocktail salé, de
la quiche, de la croustade et autres profiteroles de foie gras. Il s’étonnerait de
voir des clients impatients faisant la queue dans la boutique de sa jeunesse.
Paul et Myriam vont maintenant mettre tout en place pour faire partie de la
famille des plus grands pâtissiers du monde.
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« Samba », le gâteau icône de la maison,
à base de mousse au chocolat Guanaja et d’un biscuit chocolaté.
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Relais Desserts international
En 1986, Paul Wittamer est heureux. Il vient d’être accepté comme membre
de la prestigieuse association internationale Relais Desserts international
présidée à l’époque par Lucien Peltier. Pour le commun des mortels, Relais
Desserts est totalement inconnu au bataillon, mais pour le pâtissier profes-
sionnel, en faire partie, c’est un must.
Pâtissier reconnu par ses pairs, il reçoit la permission d’afficher un label de
qualité sur sa devanture. Il peut faire savoir qu’il joue dans la cour des grands.
Outre les pâtissiers, l’association regroupe aussi les chocolatiers, glaciers,
traiteurs ainsi que de grands noms de la restauration.
Initiée par des professionnels français, Relais-desserts s’est doté d’une devise :
« L’union fait la force de la pâtisserie. » Cette élite mondiale poursuit le but de
promouvoir la haute pâtisserie avec des produits de qualité. Relais Desserts
veut garantir la modernité des procédés de fabrication et défendre un savoir-
faire dans le monde entier.
Pierre Hermé, cet ancien chef pâtissier de chez Fauchon, surnommé par la
presse américaine « Picasso de la pâtisserie française », fait partie de la direc-
tion de Relais Desserts.
Pour présenter l’examen d’entrée et en devenir membre, le postulant doit être
parrainé par d’autres pâtissiers de l’association. Les parrains sont venus, au
préalable, vérifier la qualité de son laboratoire, et des produits exposés. Le can-
didat doit ensuite réaliser un entremet qui sera soumis à la dégustation des
membres de Relais Desserts. Pour réussir, il faut offrir à ces gourmets, dont
l’âme est dans le palais, une émotion gustative d’ordre presque spirituel.
Soit le concurrent séduit les papilles et accède à la plus haute marche, soit il
s’en retourne tout penaud avec fouets et casseroles.
Souvent, il tremble dit Paul, car la décision va déterminer sa carrière.
En 1987, Paul, nouveau membre, participe à son premier séminaire de pres-
tige de Relais Desserts au casino de Deauville.
La maison de chocolat française Valhrona sponsorise l’événement. Elle sou-
haite commercialiser un nouveau chocolat de base à 70% de cacao, le Guanaja,
très amer pour l’époque, et organise un concours de gâteaux entre douze parti-
cipants de Relais Desserts. Gâteaux difficiles à réaliser car ce nouveau choco-
lat Guanaja, très particulier, mélangé à la crème, durcit très vite.
Plusieurs pays sont représentés : le Luxembourg, l’Allemagne, l’Angleterre,
l’Espagne, plusieurs régions de France comme la région « Paris-Nord » dont
Paul fait partie.
Les gâteaux numérotés et anonymes sont présentés à un jury composé de jour-
nalistes et de grands chefs dont Gilbert Ponée, l’ancien professeur de Paul.
Ils choisissent le gâteau « Samba p.128 ».
Surprise ! C’est le gâteau du nouveau !
Le nouveau membre belge récemment intronisé !
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Gâteau « Joy » le bien nommé, à base de macaron,
framboises et de fleur de roses. >
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Stupéfait, Paul en perd sa toque et reçoit, sous les applaudissements, un tro-
phée en cristal des mains du président du jury, Claude Lebey, chroniqueur
gastronomique de Gault et Millau et président fondateur du « Club des Cro-
queurs de Chocolat».
Pendant ce même séminaire, on propose aux pâtissiers de sélectionner le
meilleur chocolat industriel. Les membres de Relais Desserts choisissent
aussi, à leur insu, le chocolat Callebaut.
Ce jour-là, deux Belges quittent Deauville, la crête bien haute.
Le pape
Sans que la chose ne soit jamais exprimée ainsi dans le milieu du successeur
de saint Pierre, on a entendu parler des produits Wittamer, et il est notoire
qu’ils sont de nature à damner un saint. Or, il se fait que Sa Sainteté est ama-
teur de gastronomie.
En juin 1995, le pape Jean-Paul II vient en Belgique pour canoniser le père
Damien. (Paul dit qu’il devait venir l’année précédente mais que le pape est
tombé dans sa salle de bain et qu’il s’est cassé le col du fémur.)
Paul prévoit donc de correspondre aux attentes du Saint-Père, afin que celui-ci
ne soit pas tenté de résister au plaisir de la dégustation.
Il marie les goûts belge et italien pour plaire aux membres de l’entourage du
souverain pontife qui sont originaires de Rome. Il présente un gâteau glacé
fraise-pistache-vanille aux couleurs du drapeau italien. C’est la pleine saison
des fraises, il en utilise comme élément de décoration. Mais servir un gâteau
glacé rempli de fraises demande de la dextérité.
Le nonce sollicite l’aide de Paul. Ce dernier propose de venir servir la « Torta
printanière » et de dresser lui-même les portions découpées sur les assiettes.
Vous feriez ça ? lui demande le nonce.
Paul accepte de collaborer au succès de la cérémonie qui se déroule dans la
nonciature apostolique à Woluwe, conscient néanmoins que c’est à lui qu’on
fait honneur.
Quelques photos de lui sont prises au côté du pape, photos qu’il place avec une
légitime fierté au mur des escaliers de Wittamer, juste à côté de l’entrée de la
pâtisserie, avant l’entrée du Wittamer Café. Elles n’y resteront pas longtemps
et seront dérobées par des clients. Des admirateurs de Jean-Paul II ou de Paul
Henri III? Personne ne le saura jamais.
Les Wittamer proposent toujours ce gâteau à la vente, mais l’ont rebaptisé
« Torta Romana p.130 » pour ne pas faire de marketing sur le dos du Saint-Siège.
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Du croquis soumis à l’attention de leurs A. R. le roi Albert II et la reine Paola
au gâteau réalisé en l’honneur du mariage
de leur fils Philippe et de celle qui deviendra la princesse Mathilde. >
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< Préparation du Croquembouche,
à base de profiteroles. Le gâteau royal
De la bouche d’un pape à l’oreille d’un roi, il n’y a qu’un pas. Le bouche à oreille
est le meilleur des médias. Les bouches, ravies par les douceurs artisanales
des Wittamer, s’empressent de le glisser aux oreilles d’autrui.
La réputation, cette vérité qui se promène comme une rumeur, se répand dans la sphère
royale belge.
En automne 1999, le traiteur Lefebvre chargé du repas de mariage de Philippe
et Mathilde, les princes héritiers de la couronne belge, propose aux Wittamer
de fournir le dessert de noces.
Mariage important pour une Belgique qui se détricote ! La royauté est confor-
tée par la médiatisation des princes et Mathilde plaît aux Belges. Elle suscite
même une véritable Mathildemania.
Pendant plusieurs semaines, des milliers de Belges prennent part aux Joyeu-
ses Entrées pour saluer leur nouvelle princesse.
Avant de se présenter quotidiennement au Palais royal pour parler des me-
nus, le traiteur se rend chez Paul et Myriam pour prélever un échantillon de
gâteau dans la gamme Wittamer, afin de le soumettre à l’appréciation du Roi
et de la Reine qui font le choix à l’insu de leurs enfants.
Le croquembouche p.132, proposé dans la liste, est un gâteau conique composé
de profiteroles soudées avec du caramel. Paul déteste le croquembouche qu’il
assimile à de l’adhésif dentaire.
Quand vient le tour du croquembouche, Paul et Michael remettent au traiteur,
la part conique de très mauvaise grâce, car la confection d’un croquembouche
collant exige une demi-heure de temps de préparation pour une seule part. Le
calcul est vite fait : huit cent personnes sont invitées au Palais royal, impossible !
Le traiteur s’en va avec le croquembouche, sans savoir que Michael et Paul ont
rajouté en catimini une quantité astronomique de caramel pour décourager le
Roi et la Reine.
Le Roi se rabat finalement sur un gâteau qui ressemble à un gâteau de son
enfance. Phénomène courant chez beaucoup de gens, qui revivent leurs émotions.
L’odeur des échantillons sont comme une madeleine de Proust énonce Paul en pâ-
tissier-psychologue averti.
Le Palais royal effectue son choix tardivement, quatre jours seulement avant
le mariage. Branle-bas de combat. Les mitrons s’animent. Les fours vont fonc-
tionner jour et nuit. Les journalistes, soucieux de dissiper le brouillard qui en-
toure la pièce maîtresse du repas de noces, en sont pour leur frais. Paul pense à
tout. Les caméras intrusives viennent filmer les carreaux tapissés de journaux
au-dessus de l’atelier de Michael.
Paul avise la société de location. La camionnette qui va transporter le royal
dessert ne doit pas sortir d’un rallye boueux.
J’avais pris un ton si alarmé qu’ils ont presque repeint la camionnette raconte Paul
en pouffant.
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L’escarpin en chocolat, avec l’aimable autorisation de la maison Louis Vuitton. >
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Le 4 décembre 1999, la Belgique s’arrête de tourner. Tout le pays a les yeux rivés
sur la cérémonie de mariage du couple princier retransmise à la télévision.
Au Palais royal, le moment de présenter le gâteau-au-chocolat-amer-farci-
d’un-concassé-d’agrumes-confits-à-servir-avec-une-crème-anglaise est arrivé.
L’immense pièce montée blanche, surmontée d’une couronne, est décorée de
fleurs en pastillage et d’arceaux forgés. Elle mesure deux mètres de long et un
mètre septante cinq de haut et nécessite quatre porteurs : le traiteur et son fils,
Paul et Michael.
Ces deux derniers, rusés, anticipent et se placent à droite du gâteau afin
d’aboutir à la table d’honneur, du côté des mariés.
Les quatre, coiffés de leurs toques blanches, vont évoluer dans les trois salles
parmi les têtes couronnées d’Europe en portant le brancard. Les applaudisse-
ments emplissent les salles. Même le Roi, subjugué, lance un Bravo au chef .
Michael nage en plein film de Disney et fond littéralement en s’approchant de
la princesse. Il la dévore des yeux et met son pied sur sa traîne. Il est repris par
un valet. Oups,sorry. Mais, sans aucun souci du protocole, il s’autorise un :
You are very pretty qui fait rire Mathilde.
Le souci du détail pour vivre ce petit moment d’histoire a sans aucun doute
servi l’intérêt personnel du pâtissier et de son aide. N’empêche, Wittamer de-
vient à partir de l’an deux mille, fournisseur breveté de la Cour de Belgique.
89
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Chocolate’ wear
Elvis Pompilio et Michael Anderson. À propos de cobranding, que peuvent bien inventer deux commerçants qui
tiennent boutique l’un près de l’autre, s’ils ont dans leur vie le but commun de
faire rêver les gens ? Travailler du chapeau ! Elvis Pompilio, célèbre chapelier
bruxellois installé dans le quartier Sablon, imagine des couvre-chefs origi-
naux pour les stars du monde entier.
Dans les années nonante, Pompilio et Wittamer se lancent dans la production
de chapeaux en chocolat en version noir, lait, blanc ou framboise.
Ils sont disponibles en deux tailles, modèles hommes et femmes, et à porter à
l’ombre, évidemment, mais surtout à consommer sans modération, a fortiori
si on est très gourmand.
Elvis Pompilio ouvre une nouvelle boutique en 2010 au cœur même de la place
du Grand Sablon. En avril 2010, la collaboration Wittamer-Pompilio repart de
plus belle avec la mise en vitrine de nouveaux chapeaux à l’occasion de la fête
des mères et des pères. Votre papa a le blues ? Qu’il se couvre d’un chapeau Pa-
nama, Melon ou d’un petit chapeau style Jockey cap et qu’il le croque ensuite.
Plaisir double. De quoi lutter contre la déprime puisque le chocolat contient
un antidépresseur naturel, la théobromine.
Myriam assouvit sans vergogne son désir d’HOREC-ART. À l’occasion des
festivités d’Europalia Japon, Portugal, Mexique, Horta, Tchéquie, l’équipe W
réalise une batterie de gâteaux pour instaurer une véritable communion entre
Jean-Pierre Gabriel
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La Charlotte « toquée » d’Elvis Pompilio,
structure de biscuits cuillers fourrée
d’une bavaroise au chocolat de Colombie,
compotée de mûres, surmontée de poires pochées.
Créée à l’occasion de la fête des pères. >
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peut admirer la collection privée et publique composée des huiles et gouaches
peintes par Magritte. Wittamer décore d’une pomme le gâteau qui repose sur
un biscuit aux épices, entrecoupé d’un biscuit moelleux aux amandes. Conti-
nuons la description pour atteindre la grâce : les couches de mousse au choco-
lat blanc et caramel s’y succèdent sous une couronne composée de lamelles de
pomme caramélisées au miel, le tout entouré de chocolat blanc à la framboise
pour rappeler le rose du masque. Wittamer s’est imposé, dans son cahier des
charges, le respect minutieux des symboles de chaque événement culturel.
Myriam, attirée par les États-Unis, effectue un voyage à NewYork en 1982. Sur
la Cinquième Avenue, elle retrouve son amie d’enfance Diane von Furstenberg.
Myriam et Diane ont tissé leurs liens d’amitié sur les bancs de l’école Daes-
chbeek à la ville de Bruxelles. On a fait les quatre cents coups ensemble résume
Myriam.
Diane von Furstenberg a quitté sa Belgique natale pour devenir créatrice de
Diane von Furstenberg et sa schoolmate
mode réputée à NewYork. Elle a convaincu le célèbre joailler brésilien H. Stern
Myriam Wittamer à une vente de charité
le 4 décembre 2001 à New-York. qui tient boutique à NewYork de lui créer une ligne de bijoux. Myriam, tou-
jours à l’affût d’un bon plan, propose à Diane de reproduire une réplique en
chocolat du bracelet Sutra porté par Sharon Stone.
Wittamer expose le bracelet en chocolat dans sa vitrine le jour de l’ouverture
d’une nouvelle boutique de Diane von Furstenberg, en 2005, à Anvers.
Les clients en raffolent. Pas au sens propre, car consommer le bracelet Sutra
en chocolat suscite une émotion sacrilège, mais au sens figuré, car cette
réplique à offrir « très tendance » surprend et fait sourire les taties, mamies,
les amoureuses et les folles de tout bord.
Henri II, père de Myriam et Paul, affectionnait la qualité, le raffinement.
N’est-on pas ici en train de basculer vers la notion de luxe qu’il rejetait résolument ?
Peut-être. Mais pas au point d’altérer les valeurs. Du pain, on est passé au gâteau dans
un temps favorable où Wittamer était seul sur la place.
Mais, depuis les années septante, Paul et Myriam Wittamer ont dû faire face
à une concurrence forte. Ces incurables créatifs ont relevé le défi de rester les
premiers dans la course en proposant des produits originaux, largement ap-
préciés par leurs clients de Bruxelles et du monde entier.
Les opportunités amusantes se multiplient. Le cuisinier de Ronald Reagan,
de passage à Bruxelles, vient découvrir la maison Wittamer, sympathise avec
Myriam, lui laisse son numéro.
Passe à la maison propose le chef cuisinier à Myriam, quand elle sera de pas-
sage à Washington.
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Christophe Roesems, le talentueux chef pâtissier
des ateliers Wittamer depuis septembre 2009.
« La pâtisserie et l’amour,
c’est pareil, une question
de fraîcheur et, que
tous les ingrédients,
même les plus amers,
tournent au délice.»
Christian Bobin
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Elle ne se fait pas prier et, quelques mois plus tard, visite la Maison Blanche et
son bureau oval en dehors des visites organisées et réglementées. Justement,
ce jour-là, Ronald et Nancy s’apprêtent à partir à Camp David. Un rituel réunit
les employés de la Maison Blanche au pied de l’hélicoptère.
Insérée parmi les membres du personnel, Myriam salue Ronald et Nancy sur
les pelouses de la White House.
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103
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Du sucré au salé. Leslie et le Wittamer Café
Depuis la création de la chocolaterie, Wittamer a élargi l’éventail de ses activités.
En bas, dans la pâtisserie, Paul fait un signe discret à sa vendeuse, en pointant
du doigt dans la vitrine une religieuse au tartare saumon sur le point de su-
bir une séance d’UV. Elle se précipite pour baisser davantage le pare-soleil.
Paul supervise la pâtisserie où l’on propose aussi, depuis quelques années,
des quiches, des charlottes saumon , des des soufflés au fromage et
p.56
Le Wittamer Café.
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« Trop, c’est juste assez pour moi.»
Jean Cocteau
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Pour Lara Fabian, l’amie de Leslie, Wittamer est « la meilleure pâtisserie du
monde ».
Seul Gilbert Montagné aura peut-être eu à se plaindre du service, le jour d’un
déjeuner au premier étage. Que se passe-t-il ? demande-t-il à son épouse. Les-
lie, prise d’une faiblesse au mollet, vient de s’effondrer devant sa table avec un
immense plateau de desserts.
L’arrière-petite-fille du fondateur, Leslie, rêve de reprendre un jour le flambeau
de l’entreprise familiale. Forte de l’expérience de ses ascendants, elle mettra
en place une organisation qui lui permettra de partager son temps entre sa
famille et sa vie professionnelle.
Un fameux défi à relever ! Mais Leslie s’appelle Wittamer.
La nouvelle chocolaterie
Une habituée entre au numéro six de la place du Grand Sablon, s’assied au
comptoir en forme de « W » installé dans le fond de la nouvelle chocolaterie et
s’offre une ganache mousse pistache avec facette de nougatine. Même si l’ana-
lyse sensorielle n’est pas une science exacte, cette amatrice déguste le choco-
lat, comme le vin, selon des étapes bien précises et le vit comme un véritable
moment de plaisir.
Elle observe la brillance du chocolat, sa couleur à l’image des fèves utilisées,
le respire, s’imprègne de ses parfums, croque ensuite un petit morceau, le fait
fondre délicatement dans la bouche tout en expirant tout doucement par le
nez afin de faire remonter les arômes.
Elle vient s’approvisionner depuis peu dans la boutique de chocolat entière-
ment rénovée où elle peut en même temps goûter aux truffes, aux caramels,
aux pralinés et à l’atmosphère délicieuse du lieu.
Il faut reconnaître que l’endroit est propice à la dégustation. Les décorateurs
belgo-parisiens ont fait fi de la mode mais suivi leur cliente, Myriam, qui a par
ailleurs gardé le principe de ses parents de toujours réinvestir dans le com-
merce. L’atmosphère de la chocolaterie doit être digne des cent ans de Witta-
mer et de la place du chocolat.
Le haut des murs de cet écrin est ceint d’une frise en mosaïque de verre fuch-
sia irisé qui fait penser à de petits morceaux de chocolat. La couleur or des
moulures à la Versailles contemporaine donne un relief qui capte la lumière.
Joy déboule de l’atelier qui relie par l’arrière, la pâtisserie à la chocolaterie.
Bonjour tout le monde. Joy, six ans et déjà très à l’aise au magasin, attend à
la caisse que la cliente ait fait son choix. Vous désirez un sachet en plastique,
Madame ? demande Joy. La cliente attendrie lui donne un euro qu’elle apporte
à sa grand-mère Myriam pour l’échanger contre un billet destiné à sa tirelire.
107
« Ah ! Wittamer ! »
Le gâteau « 100 ».
Tout le charme d’un jeu de textures :
l’ultra craquant de la meringue aux noisettes
et les épices d’une mousse au chocolat Ashanti.
More
than
100
years
Joy et Raphaël, la 4e génération Wittamer >
110
Au delà
de cent ans ...
Wittamer et sa double boutique que prolonge un labyrinthe d’ateliers s’offre
comme un repère nourricier, ancré dans la tradition de la prestigieuse place
du Grand Sablon et de ses fêtes.
En mai 2010 par exemple, le marché des antiquaires a fêté son jubilé en présen-
ce de nombreux hommes politiques de la ville de Bruxelles. Depuis cinquante
ans, Wittamer, ce vieux complice, lui fournit son pain quotidien. Dès 1960, les
viennoiseries ont réchauffé le cœur des marchands de ce grenier à ciel ouvert.
Après tant de connivence, les destins se sont liés. Qui d’autre que Wittamer
pouvait confectionner la pièce montée de l’anniversaire, surmontée d’un
Saint-Michel (en chocolat), le patron des pâtissiers !
Wittamer est né au Sablon, mais après cent ans, comment imaginer la place
sans eux ? Henri II, du temps de son vivant, parlait avec enthousiasme des
commerçants de la place, de ses confrères dans le succès, de leurs vertus, des
connivences vécues pendant de longues années de voisinage.
Paul, Myriam et Leslie Wittamer ont refusé de perdre leur âme en s’industriali-
sant. Ils ont gardé l’esprit artisanal tout en créant de nouveaux départements,
et leur art a séduit les publics les plus variés : papes, rois, artistes, célébrités,
touristes de passage, Belges et Bruxellois, clients des quatre coins du monde.
Marion Cottilard, Barbara Hendricks, Catherine Deneuve, Christian Clavier,
Gérard Depardieu, Michel Polnareff, Patricia Kaas, Thierry le Luron, Chantal
Goya, Bruno Cremer, Patrick Fiori, Gérard Lenorman, Bjorn Borg ont tous été
ravis de leur visite ! Le livre d’or en témoigne. Je viens de découvrir l’île au trésor,
le talent, l’imagination, la malice et l’esprit inventif, écrit Annie Girardot.
La génération actuelle a conforté le succès familial et prouvé que qualité,
adapatation, créativité, audace, humour, ouverture d’esprit et persévérance
conjugués produisent les grandes réussites.
Si l’évolution a été lente, la ruche Wittamer a néanmoins connu une perpétuelle
effervescence durant 36500 jours !
111
< Henri-Gustave Wittamer.
Au delà de cent ans :
la quatrième et la cinquième génération
écriront les nouveaux chapitres du livre familial,
mais déjà la famille Wittamer vous dit : Merci d’être gourmand
Forêt noire
2 Mousse au chocolat
ingrédients
6 jaunes d’œufs
200 g de sirop :
85 g d’eau et 100 g de sucre 3 Crème fraîche sucrée
cristallisé bouilli et refroidi ingrédients
La masse doit former un ruban. d’un batteur au travers d’un tamis. 500 g de chocolat fondant
Passer la farine, le cacao et la fécule Fouetter le mélange jusqu’à ce à 60% de cacao
au tamis puis, les incorporer à qu’il soit bien allégé et mousseux. 150 cl de lait
la masse sucre + œufs délicatement Prendre ensuite 1/3 de la crème 150 cl de crème fraîche
à l’aide de la spatule. fraîche battue et le chocolat. 75 g de beurre
Mettre le biscuit dans le moule Mélanger de façon à obtenir p r é pa r at i o n
de papier de cuisson. Mélanger avec une spatule jusqu’à Quelques copeaux de chocolat
Réserver. obtention d’une crème lisse. au-dessus et autour du gâteau.
116
117
Lingot d’or glacé
2 Sorbet framboise
ingrédients
550 g de framboises
p r é pa r at i o n
4,5 dl de sirop :
Porter à ébullition 2,5 dl d’eau
+ 250 g de sucre et laisser refroidir.
Passer les framboises dans
un moulin à légumes (grille fine)
pour en extraire le jus.
Pour 10 personnes Ajouter le sirop refroidi au jus
de framboise, mélanger puis passer
1 Glace au lait d’amande le tout à la sorbetière.
ingrédients
118
Tarte au citron
meringuée
Pour 12 personnes
1 Pâte sablée
(voir recettes de base p.141 )
2 Crème au citron
ingrédients
120
121 121
Tartine russe
2 Tartine russe
ingrédients
122
Miroir cassis
3 Mousse de cassis
ingrédients
former un ruban. monter les blancs en neige Placer le biscuit dans un cercle,
Incorporer en pluie la farine tamisée assez fermement. attention la taille du biscuit
avec la poudre d’amandes. À mi-parcours, y ajouter 20 g doit être légèrement inférieure
Mélanger à la spatule et mettre dans de sucre cristallisé. à celle du cercle.
les moules. Pendant ce temps, faire cuire Étaler une couche de mousse
Cuire dans un four chauffé à 190 °C le reste du sucre avec l’eau jusqu’à sur le biscuit.
pendant environ 30 minutes. 121°C. Utiliser un thermomètre à Mettre par-dessus le deuxième
Sortir la génoise du four. sucre pour vérifier la température. biscuit et l’imbiber de coulis
La retourner sur une autre plaque Verser le sucre sur les blancs de cassis avec un pinceau.
afin d’obtenir un biscuit bien plat. montés en neige. Remettre une couche de mousse
Réserver. Fouetter à petite vitesse jusqu’à cassis et lisser avec une palette.
refroidissement. Mettre à durcir au congélateur.
2 Coulis de cassis Faire fondre la gélatine et la
70 g de pulpe de cassis mélanger à la pulpe de cassis 4 Gelée de cassis
30 g d’eau tempérée. Sortir du réfrigérateur, rajouter
120 g de sucre cristallisé Verser la pulpe de cassis dans une couche de gelée de cassis
30 g de liqueur de cassis (facultatif) la meringue italienne. par-dessus et décercler.
Bien mélanger et y incorporer Déposer sur un carton et répartir sur
Mélanger les ingrédients. ensuite la crème fraîche battue. le gâteau un éventail de fruits frais.
124
Génoise
aux amandes
fourrée
de confiture
framboise
Pour 10 personnes
5 jaunes d’œufs
3 œufs entiers
75 g de poudre d’amandes
75 g de sucre impalpable
25 g de sucre
25 g de beurre fondu
75 g de farine
p r é pa r at i o n
126
Gâteau « Samba »
80 g de jaunes d’œufs
1 Biscuit Prince 135 g de sirop (55cl d’eau
ingrédients et 80 g de sucre cristallisé)
8 jaunes d’œufs 240 g de chocolat Guanaja Valhrona :
60 g de poudre d’amandes 2 Mousse chocolat au lait vous pouvez éventuellement
60 g de sucre impalpable ingrédients le remplacer par un chocolat
145 cl de blancs d’œufs 120 cl de sirop : à 70% de teneur en cacao
60 g de sucre cristallisé 50 g d’eau et 70 g de sucre cristallisé 450 g de crème fraîche
55 g de beurre 75 g de jaunes d’œufs p r é pa r at i o n
128
4 Gelée chocolat
(pour la finition)
ingrédients
150 cl d’eau
300 g de sucre cristallisé
300 g de glucose
(à demander à votre pâtissier)
200 g de lait concentré
200 g de chocolat
à 65% de cacao
50 g de cacao en poudre
7 feuilles de gélatine
p r é pa r at i o n
m o n ta g e
Prendre un cercle de 22 cm de
diamètre et de ± 4 cm de hauteur.
Mettre un biscuit dans le fond
du moule, remplir le moule à
½ de mousse au chocolat au lait.
Mettre un biscuit chocolat
par-dessus.
Remplir de mousse au chocolat
Guanaja et lisser à l’aide
d’une palette.
Mettre le gâteau au réfrigérateur
pendant 2 heures.
Sortir le gâteau, le décercler
et verser par-dessus la gelée
chocolat préalablement
chauffée à 35°C (vérifier avec
un thermomètre de cuisson).
Laisser reposer le gâteau
pendant quelques minutes afin
qu’il durcisse puis le déposer
sur un carton.
Torta Romana
Pour 12 personnes
1 Biscuit misérable
(voir recette du Misérable p.40)
Ingrédients
250 g de blancs d’œufs
50 g de sucre cristallisé
250 g de poudre d’amandes
250 g de sucre impalpable
50 g de farine
2 Glace pistache
ingrédients
3 Sorbet framboise
800 cl de lait ingrédients Lorsqu’il arrive à ébullition,
400 cl de crème fraîche 550 g de framboises verser un peu de lait sur les jaunes
150 g de sucre cristallisé 4,5 dl de sirop: porter à ébullition blanchis en fouettant et reverser
12 jaunes d’œufs 2,5 dl d’eau+250 g de sucre le tout dans la casserole.
60 g de pâte pistache et laisser refroidir le sirop. Cuire à la spatule jusqu’à 85°C
p r é pa r at i o n Passer les framboises dans ou jusqu’à ce que le liquide nappe
Blanchir au fouet les jaunes d’œufs un moulin à légumes (grille fine) la spatule.
en rajoutant la moitié du sucre. pour en extraire le jus. Retirer du feu, enlever les bâtons
Réserver. Ajouter le sirop et mixer. de vanille et incorporer la crème
Porter à ébullition le lait avec l’autre Mettre en sorbetière. fraîche en mélangeant, ce qui va
moitié du sucre et la pâte pistache. instantanément arrêter la cuisson.
Verser cette préparation sur les 4 Glace vanille Verser la préparation dans un bol
jaunes blanchis. ingrédients et refroidir le plus vite possible
Reverser le tout dans le poêlon 700 cl de lait en déposant le bol dans un bain
et cuire à 85°C ou jusqu’à ce que 500 g de crème fraîche de glaçons. Mélanger.
le mélange nappe la spatule 340 g de sucre cristallisé Lorsque la préparation est refroidie,
(vérifier éventuellement avec 12 jaunes d’œufs mettre en sorbetière.
un thermomètre de cuisson). 2 bâtons de vanille
Verser ensuite la préparation p r é pa r at i o n m o n ta g e
130
Croquembouche
1 Crème pâtissière
ingrédients
1 kg lait
1 gousse vanille
12 jaunes d’œufs
250 g de sucre
80 g de maïzena
p r é pa r at i o n
2 Pâte à choux
ingrédients
3 Caramel
250 g de lait ingrédients
132
Macarons
au chocolat Pour 50 macarons
1 Ganache
ingrédients
1 kg de chocolat fondant
à 60% de cacao
300 cl de lait
300 cl de crème fraîche
75 g de beurre
p r é pa r at i o n
2 Coque
ingrédients
134
Macaron
chocolat au thé
Pour 25 macarons
1 Coque de macaron
ingrédients
136
Macaron
spéculoos
2 Coque du macaron
ingrédients
138
Recettes de base
Chocolat tempéré
ingrédients
Laisser bouillir 1 minute en fouettant à ébullition, le verser sur le chocolat Veiller à ne pas ouvrir la porte du
vigoureusement. haché. four pendant la cuisson, les produits
Verser la crème dans un saladier Ajouter le beurre coupé en petits pourraient retomber.
et déposer à même la crème morceaux tout en mélangeant La pâte peut se surgeler très
un film alimentaire pour éviter avec le fouet jusqu’à obtention d’une facilement crue ou cuite, cela
qu’elle ne sèche. ganache souple et brillante. n’altère en rien le produit.
140
Pâte feuilletée (pour 1,3 kg)
ingrédients
900 g de farine
140 g de beurre
4 dl d’eau
18 g de sel
180 g de beurre tempéré
p r é pa r at i o n
141
Re-
cet-
tes
32 Cœur framboise
34 Colombie
35 Trianon
36 Pâte de fruit aux fraises
38 Tarte au sucre
40 Misérable
42 Crème brûlée au chocolat
44 Cramique
46 Craquelin
48 Pâte à bolus
50 Pâte à tartiner
52 Truffes du jour
54 Soufflé au fromage et crevettes grises
56 Charlotte saumon
116 Forêt noire
118 Lingot d’or glacé
120 Tarte au citron meringuée
122 Tartine russe
124 Miroir cassis
126 Génoise aux amandes fourrée de confiture framboise
128 Gâteau « Samba »
130 Torta romana
132 Croquembouche
134 Macarons au chocolat
136 Macaron chocolat au thé
138 Macaron spéculoos
140 Recettes de base
143
Cet ouvrage paraît simultanément
en néerlandais aux Éditions Lannoo à Tielt
sous le titre Crème de la crème. 100 jaar zalig zoet
www.racine.be
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D. 2010. 6852. 46
Dépôt légal : octobre 2010
ISBN 978-2-87386-667-9
Imprimé en Belgique