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GEOLOGIE STRUCTURALE

Contraintes ; déformations et structures tectoniques


Introduction

La tectonique ou géologie structurale, est une discipline des Sciences de la Terre qui
étudie les structures, les déformations et les mouvements qui affectent les terrains
géologiques ainsi que les mécanismes qui en sont responsables.

Le terme tectonique, crée à la fin du siècle dernier, vient du grec «Tektonikos», adjectif
qui signifie propre au charpentier ou à l’architecte: il implique donc une notion de
structure. Ce terme Tectonique est souvent employé comme synonyme de Géologie
Structurale. Toutefois, chez les auteurs de langue anglaise, une distinction tend à
s’imposer entre ces deux termes.

La Géologie Structurale est essentiellement l’étude de la géométrie des structures (étude


des déformations subies par les roches). Par contre, La Tectonique concerne plutôt l’étude
de ces structures en relation avec les mouvements (Cinématique) et les forces (Dynamique)
qui les ont créées. Elle étudie donc l’histoire des mouvements qui ont formé une région.

Les déformations de l’écorce terrestre et de la partie supérieure du manteau résultent


du mouvement des grandes plaques lithosphériques à la surface du globe. Les limites de
ces plaques sont des zones de déformations sismiquement actives.

Les plaques tectoniques (ou plaques lithosphériques) sont des fragments de la


lithosphère qui résultent de son découpage par un système de failles, de dorsales, de rifts
et de fosses de subduction. Les plaques lithosphériques, se déplacent de quelques
centimètres par an dans des directions différentes, ce qui entraîne la formation de zones de
divergence, de subduction, de collision et de coulissement.

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Figure1 : Les principales plaques tectoniques

Zone de divergence: Là où les plaques s’écartent, leurs bordures sont soumises à une
traction (ou tension), donc à des déformations en allongement, dites aussi en extension.
C’est ce qui se produit au niveau des rides médio-océaniques ou dans certaines régions
continentales (les rifts).

Figure2 : divergence lithosphérique

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Zone de convergence : Là où les plaques convergent, leurs bordures peuvent être
soumises à une compression, donc à des déformations en raccourcissement ; c’est ce qui
se produit le long des zones de collision et de certaines zones de subduction.

Figure3 : convergence des plaques lithosphériques

Zone de coulissement : Là où les plaques glissent les unes par rapport aux autres, sans
converger ni diverger, les déformations résultent de déplacements horizontaux (sans
épaississement ni amincissement vertical) appelés coulissements; c’est ce qui se
produit le long des failles transformantes.

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Figure4 : zone de coulissement

En Tectonique globale, c-à-d à l’échelle de plusieurs milliers de km, ces plaques étaient
considérées en première approximation comme indéformables car l’essentiel de la
déformation se produit aux limites des plaques. Mais en réalité, il existe des déformations
intra-plaques qui résultent elles aussi de raccourcissements, d’allongements ou
de coulissements.

En résumé, les matériaux de l'écorce terrestre se déforment, parfois sous nos yeux. Par
exemple, à l'occasion de grands tremblements de terre, on observe couramment l'apparition
de fractures qui tranchent les terrains. Le plus souvent, les déformations ne sont visibles ni
à l’œil nu, ni à l’échelle humaine. Elles se déroulent sur des millions d’années, à une
échelle géologique.

Les roches, ou couches géologiques, peuvent subir deux types de déformation :

- Elles se cassent. On parle alors de tectonique cassante qui donne naissance à des
fractures (failles).

- Elles se plissent, forment des plis. On parle de tectonique souple qui donne naissance à
des plis.

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Partie I : Tectonique cassante et contexte des bassins sédimentaires
I- La Déformation

En géologie, “déformation” est un terme générique qui décrit les changements de forme,
de position ou d’orientation d’un corps soumis à des contraintes.

I-1- Les composants de la déformation

La déformation peut se décrire comme une combinaison de 4 composants :


➢ Translation

➢ Rotation

➢ Distorsion (ou « déformation (interne) »

➢ Dilatation (Changements de volume)

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Figure 5 : Les 4 types de déformation

Lors d’une translation ou rotation le corps garde sa forme initiale. La translation


correspond à un déplacement rectiligne (transport dans un système de coordonnées), alors
qu’une rotation fait tourner le corps. La distorsion ou cisaillement est une déformation
interne. La dilatation et la distorsion provoquent un changement de la forme initiale.

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Figure 5’ : Les 4 types de déformation

• Translation= changement de position.

Figure 6 : Exemples de translation, à différentes échelles (de l’affleurement au continent).


Les vecteurs déplacement sont tous parallèles.

• Rotation= changement d’orientation

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Figure 7 : Exemples de rotation, à différentes échelles ; surtout en association avec des
failles courbes (failles listriques).

• Déformation interne (distorsion) = changement de forme

C’est la composante la plus importante de la déformation, pour le géologue

Les distorsions peuvent mener à des changements de longueur ou des déformations


angulaires.

Déformation linéaire

Le changement de longueur d’un corps associé à une déformation est décrit comme la
différence entre la longueur initiale et finale (après la déformation). Cette différence est
positive pour un étirement, et négative pour un raccourcissement.

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Figure 8 : paramètres de distorsion

ε > 0 pour une extension,


ε < 0 pour un raccourcissement.

Déformation cisaillante (ou angulaire)

De la même façon, une déformation angulaire peut se mesurer par l’angle que font deux
droites initialement orthogonales : le cisaillement angulaire Φ. On utilise aussi la
déformation cisaillante.

Figure 9 : déformation cisaillant

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Gain/perte de volume
Ils peuvent avoir lieu par différents mécanismes tels que :
► Compaction et fermeture de vides (porosités) entre les grains ;
► Dissolution d’une partie de la roche ;
► Fracturation de la roche (qui augmente le volume en créant des vides entre les
fragments) ;
► Réaction minérales et formation de nouveaux minéraux de volume molaire différent
(métamorphisme).

Figure9 : Changement de volume

I- 2- les types de la déformation

* Homogène ou hétérogène :

La déformation est dite homogène (b) si des lignes initialement parallèles le restent après
la déformation.
On parle sinon de déformation hétérogène (c) dans le cas contraire, ce qui est d’ailleurs le
cas général dans la nature.

Figure 10 : Déformation homogène et hétérogène

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* Continue ou discontinue
La déformation est continue si ses propriétés varient progressivement dans l’objet déformé
(pli) ; elle est discontinue sinon (faille).

II- La contrainte

Les contraintes sont des forces (F) qui s’exercent sur des surfaces (S). En réalité, ces
forces s’exercent sur toute la surface. On peut exprimer la contrainte comme la force qui
s’exerce sur la plus petite surface possible.

L’application de forces extérieures sur un corps, y engendre à l’intérieur des actions et


réactions. Le corps est en état de contrainte. Au sein de la lithosphère, un
élément de surface S, d’orientation quelconque, sur lequel s’applique en un point P une
force F. La contrainte au point P s’écrit :

Figure 11 : les forces des contraintes


Dans la croûte, les roches sont soumises à une contrainte lithostatique PI (poids de la
colonne de roche)…

PI= Pf (fluides interstitiels) + Pc (confinement)

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Figure 12 : Contrainte lithostatique (contrainte isotrope)

La contrainte une force par unité de surface, l’unité de contrainte est le Pascal
1Pa=1N/m2

A l’intérieur d’un solide on peut définir sur une surface quelconque un vecteur contrainte σ
qui a trois composantes (une contrainte normale et deux contraintes tangentielles)

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On peut représenter le tenseur des contraintes sous forme d’un ellipsoïde dont la forme
dépond de la magnitude relative des contraintes principales.

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II- Contraintes et déformation

L’ellipsoïde de contrainte aura différentes positions en fonction de l’état de contrainte :

►dans le cas d’une compression horizontale

► Dans le cas d’une distension horizontale

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► Dans le cas général

Ellipsoïde de déformation

Un marqueur sphérique peut être déformé de deux façons différentes :


* en « l’écrasant », et on parle de déformation coaxiale (ou non-rotationnelle, ou
cisaillement pur) : les axes principaux de l’ellipse de déformation ne tournent pas. Un cas
particulier de déformation coaxiale est le cisaillement pur, si le volume ne change pas.

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*en le « cisaillant », et on parle de déformation non-coaxiale (ou rotationnelle, ou
cisaillement simple) :les axes peuvent tourner.

Relation déformation contrainte

La réaction d’un corps rocheux mis sous contrainte à une certaine température peut être
élastique, ductile ou cassante.

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♣ Comportement élastique

Un corps rocheux soumis à des contraintes réagit par une déformation. Dans une première
étape cette déformation est élastique. Si la contrainte est relaxée, le corps reprend sa forme
initiale, c’est-à-dire la déformation est réversible. Dans ce premier stade la déformation
augmente de manière linéaire avec la contrainte différentielle.

♣ Comportement ductile

A haute température, un corps rocheux soumis à des contraintes réagit de manière


ductile ou visqueuse. D’abord la réaction est élastique, mais une fois un seuil de
contrainte différentielle critique est atteint, la résistance s’achève, le corps se déforme

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alors sous une contrainte constante ; il se produit un comportement appelé
écoulement stationnaire. Plus la température est élevée, moins la résistance du corps
est importante. Comme exemple, on peut mentionner le mastique, la glace ou le sel
gemme, qui montrent un comportement visqueux déjà à de basses températures.

♣ Comportement cassant

Si la contrainte appliquée dépasse la résistance à la fracture, une fracture se produit.


La déformation fragile (ou cassante) qui suit, continue à fracturer la roche et les
fragments de roches glissent sur les plans de fracture. Le comportement fragile (ou
cassant) est typique des basses températures que l’on trouve dans la partie
supérieure de la croûte terrestre.

III- La tectonique cassante (déformation discontinue)

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Est une déformation qui se manifeste essentiellement par des ruptures, dans un milieu
rocheux soumis à des contraintes en extension ou en compression, avec ou sans
mouvement. La déformation rigide se traduit par des failles ou simplement par des fissures
et des fractures sans rejet.

Cette déformation affecte surtout la partie supérieure de l’écorce terrestre sur


une épaisseur allant de 5km ou plus. Les structures qui caractérisent la tectonique
cassante se produisent depuis le millimètre au décimètre (microstructures), jusque
kilomètre (mégastructures), elle se présente sous de différentes géométries et formes.

III- 1- Les structures cassantes

Elles regroupent toutes les fractures de taille quelconques avec ou sans rejet.

III- 1- 1- Les failles

Une faille est une surface de cassure, le plus souvent plane, parfois courbe, qui sépare un
ensemble de roches en deux masses rocheuses distinctes, qui ont subi un déplacement de
part et d'autre de la surface de faille. Ce déplacement et la déformation cisaillante sont dus
aux forces exercées par les contraintes tectoniques, qui résultent de la tectonique des
plaques ou à la force gravitaire (instabilité gravitaire). La surface de faille est donc une
surface de friction, très souvent striée ou cannelée, parfois aussi polie, brillante : c'est
pourquoi une surface de faille est communément appelée miroir de faille.

• Les éléments de la faille

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Compartiments : Blocs rocheux séparés par une faille, l'un est «soulevé», l'autre
«affaissé».
Lèvres : Surfaces de contact engendrées par la cassure sur chacun des blocs séparés.
Rejet de faille : Ampleur du déplacement relatif d'un compartiment par rapport à l'autre le
long du plan de faille.
Regard : Côté vers lequel plonge la lèvre du compartiment soulevé.
Plan de faille : Surface de glissement, verticale ou oblique, d'un compartiment par rapport
à l'autre.
Miroir de faille : Section du plan de faille ayant subi par frottement un polissage
mécanique ou affecté de stries, de rayures, de cannelures orientées dans le sens du
déplacement. Morphologiquement, il s'agit de la partie visible en surface du plan de faille.
Crochon de faille : Courbure brusque des couches au contact d'une faille, la torsion de ces
couches s'effectuant en sens inverse du déplacement des deux compartiments.

• La géométrie de la faille

Le déplacement relatif des deux compartiments le long d’un plan de faille qualifié
également de miroir de faille.
En mesurant l’azimut (angle β, de sa direction avec le nord), le pendage du miroir de
faille (angle α, du plan de faille avec l’horizontale) et son rejet qui mesure le mouvement
relatif. Celui-ci est décomposable en deux composantes :

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• Le rejet vertical
•Le rejet horizontal transversal qui mesure l’écartement ou le rapprochement des
compartiments dû au glissement sur le plan de faille.

III- 1- 2- Classification des failles

Suivant le type de mouvement relatif, on définit trois principaux types de failles :


• Faille normale (ou extensive): c’est une cassure qui résulte d’une force tectonique
d’extension. Le compartiment affaissé se trouve au-dessus du plan de faille (toit) et le
compartiment soulevé se trouve au-dessous du plan de la faille (mur).

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• Faille inverse (ou compressive): c’est une cassure qui résulte d’une force
tectonique de compression. Dans ce cas le compartiment au-dessus de la faille (toit) monte
par rapport au compartiment situé en dessous de la faille (mur).

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• Faille de décrochement (ou coulissante): c’est une déchirure le long de laquelle le
mouvement était un coulissement horizontal. Les plans de failles de décrochement
sont à peu près verticaux. Ces failles ont un rejet uniquement horizontal:
►Le mouvement est de sens dextre si le pivotement que subirait un objet pris
dans le plan de cassure se fait dans le sens des aiguilles d'une montre (le jeu
de la faille tourne vers la droite)
► il est dit sénestre dans le cas contraire (ou vers la gauche).

Les failles décrochantes lorsqu’elles sont associées en système de failles dextres


et sénestres, elles produisent à la fois un allongement et un raccourcissement
horizontal sans épaississement ni amincissement vertical du matériau.

Les failles peuvent aussi être classées en fonction de la position du plan de faille par
rapport au pendage. On peut distinguer deux cas :

♣ Les failles conformes: elles présentent une continuité entre les pendages des
couches géologiques et le plan de faille.

♣ Les failles contraires: elles présentent une opposition entre le pendage des
strates géologiques et le plan de faille.

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♦ Selon leurs rapports génétiques:
- Le même état de contrainte peut engendrer un ensemble de failles pratiquement
synchrones qu’on appelle failles conjuguées
- La conjugaison de failles normales ou inverses de pendages opposés peut produire
des structures en effondrement ou en surélévation qu’on appelle respectivement
des grabens et des horsts. La figure ci-dessous, montre que l’extension horizontale
a activé des failles normales de pendages opposés édifiant un graben (blocs en
effondrement) donnant probablement lieu à un futur bassin. les horsts
représentent les blocs en élévation.

* Le graben est une structure tectonique constituée par des failles normales de pendages
opposés limitant des compartiments de plus en plus abaissés en allant vers le milieu de la
structure. Elle correspond à un fossé d’effondrement (ou fossé tectonique). La formation
d’une telle structure résulte d’un régime extensif, ce qui explique leur présence aux
premiers stades d’une ouverture océanique.

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* Le horst est une structure tectonique constituée par des failles normales ou inverses de
même direction et limitant des compartiments de plus en plus abaissés en s’éloignant
du milieu de la structure.

III- 1- 3- Chevauchement et charriage

• On parle de chevauchement lorsque deux ensembles géologiques d’âges différents sont


anormalement mis en contact à faible pendage.

• En fonction de la quantité du déplacement le long de ces failles (rejet), on peut


distinguer:

► Un chevauchement de faible amplitude, avec un pendage de faille généralement de 45°


à fort : cas des failles inverses et des plis failles

Faille inverse

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Plis – faille

► Un chevauchement de grande amplitude, avec un pendage subhorizontal: charriage.

Dans un chevauchement l’ensemble chevauchant (allochtone) est situé au-dessus du


contact alors que l’ensemble chevauché (autochtone) est situé au-dessous du contact.

Nappe de charriage

Les éléments d’une nappe de charriage :

• La zone de départ de la partie allochtone, constitue la racine de la nappe.


• Les parties avancées forment le front de nappe, le reste constitue le corps.
• L’érosion peut attaquer les parties les plus faibles ou les plus élevées d’une nappe et
donne ce qu’on appelle des fenêtres, au niveau desquelles les terrains autochtones sont
entourés par ceux allochtones.
• L’érosion peut également isoler une partie de la nappe du reste de celle-ci et former ce
qu’on appelle klippe.

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• En se déplaçant, une nappe peut arracher et entraîner avec elle une partie du socle. Ces
terrains arrachés constituent ce qu’on appelle les lambeaux de poussée

Eléments principaux d'une nappe de charriage : (1) fenêtre tectonique, (2) klippe,
(3) lambeau de poussée, (4) allochtone, (5) autochtone
III- 1- 4- Les diaclases

Les diaclases sont des discontinuités sans déplacement relatif, d'extension métrique (on
parle de microstructure) à décamétrique (structure et macrostructure), d'espacement
métrique et d'ouverture variable. Le réseau de diaclases est souvent à peu près
perpendiculaire aux strates des roches sédimentaires. Leur origine est souvent tectonique et
la conséquence des pressions subies par la roche (lithostatique, contraintes locales).

Exemples de réseaux de diaclases (le trait double correspond à la stratification)

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III-2- les microstructures cassante

III-2-1- Fentes de tension

Sont en général de petites veines (quelques dizaines de centimètres et peut atteindre


quelques décimètres), ce sont des fractures plus ou moins ouvertes remplies de minéraux
(calcite ou quartz) montrant parfois une structure en fibres perpendiculaires ou
légèrement obliques aux épontes (bords), elles sont généralement orientées
perpendiculairement à la contrainte σ3 et parallèle à σ1.

Fente de tension

Photo: fentes de tension

Les fentes de tension sont soit rectilignes, longues et minces, soit généralement disposées
en échelon, dans ce cas les fentes sont parallèles entre elles et régulièrement espacées et
alignées dans une direction, ce dernier système est équivalent à une faille ou décrochement
potentiel. Elles ont souvent une forme sigmoïdale.

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Il n’est pas rare que des fentes de tension soient à leur tour déformées par le mouvement
relatif des lèvres de la faille; on peut même parfois voir une nouvelle génération de fentes
les recoupant (fentes de tension en échelon conjuguées).

Fentes de tension formant deux systèmes en échelon conjugués

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III- 2- 2- Les tectoglyphes

Les miroirs de faille sont souvent porteurs d’inscriptions : les tectoglyphes sont les
empreintes de friction laissées par le déplacement des compartiments l’un par rapport à
l’autre (mouvement de la faille). Ils permettent souvent de déterminer la direction et/ou le
sens du déplacement.

On distingue plusieurs types de tectoglyphes :

♣ Des stries de friction : gravées dans la roche même ou dessinées par l’enduit de
cristallisation (calcite ou quartz) développés, à l'abri, dans les vides créés par le jeu de la
faille). La présence des stries est formée par le déplacement d’un objet dur (élément
striateur) creusant des rayures (= traces d’empreintes) dans la roche. Leur direction
indique celle du mouvement. On peut parfois les utiliser pour déterminer le sens du
déplacement.

Strie en creux

♣ Des écailles (Les gradins d’arrachement)

Dans les roches sédimentaires calcaires, les plans de failles présentent très souvent des
enduits de calcite définissant des écailles centimétriques à pluri-centimétriques, dont la
surface est striée.

Celles-ci montrent une structure dissymétrique que l’on peut percevoir en glissant la main
sur la surface des écailles : l’un des bords est, au contact du plan de faille, sans relief
particulier ; l’autre bord se détecte aisément sous forme d’un micro-ressaut.

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Ecailles et stries sur un miroir de faille

Ces écailles résultent des cristallisations qui se produisent dans des espaces engendrés au
niveau du plan de faille lors du glissement des deux compartiments.

La cristallisation se fait d’abord au contact de la surface du plan. Le ressaut correspond à la


partie finale de la zone cristallisée. Il est dégagé par l’érosion de l’un des compartiments.

Des écailles (Les gradins d’arrachement)

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♣ Les cannelures : Ce sont des traces de trainage d’objets qui ont une forme de rides
symétriques. Leur taille est variable (à différentes échelles: centimétriques ou à plus grande
longueur d'onde). Elles indiquent la direction du mouvement.

Les cannelures

♣ Fibres de calcite : Toujours au niveau du plan de faille, la présence des fibres de calcite
terminées par des cristaux automorphes permet d’indiquer le sens du mouvement relatif
des deux compartiments.

Fibres de calcite

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♣ Les crochons de faille

Il s’agit d’une courbure brusque des couches au contact d’une faille, due au mouvement
relatif des deux compartiments. Dans chaque compartiment la torsion se fait en sens
inverse du déplacement.

Les crochons de faille

♣ Les joints stylolithiques

Les joints stylolithiques sont des surfaces irrégulières résultant de la dissolution d'une
partie de la roche suite à de fortes pressions. Ils sont matérialisés par une accumulation de
minéraux argileux, d’hydroxydes de fer etc., au sein du joint, d’où la coloration sombre à
leur niveau.
La surface très irrégulière présente des pics dirigés suivant la direction de la contrainte
principale majeure locale. En section, ils apparaissent sous forme d'un tracé en zigzag
très caractéristique.
L'origine des pressions de dissolution peut-être sédimentaire charge lithostatique,
contrainte maximale verticale) ou tectonique (contrainte maximale verticale ou
horizontale). On les trouve principalement dans les roches sédimentaires telles que les
grès et les calcaires.
Ces surfaces irrégulières sont le résultat de la dissolution sous pression de la roche. Ils sont
perpendiculaires à σ1. Les pics stylolithiques sont parallèles à la contrainte σ1.

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II- Les déformations tectoniques ductiles)
II- 1- Géométrie d'un pli

• On appelle charnière d'un pli sa région de courbure maximale.

• Les parties situées entre les charnières forment les flancs du pli.

• La ligne passant par les points de la charnière défini l'axe du pli.

• Le plan imaginaire qui comprend l'axe du pli et qui divise le pli en deux parties
symétriques est appelé : plan axial.

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II- 2- Les différents types de plis

* Synclinal : Un synclinal est un pli dont la concavité est tournée vers le haut

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* Anticlinal : Un anticlinal est un pli dont la concavité est tournée vers le bas.

* Plis ouvert, serré et isoclinal :

Si l'angle entre les deux flancs d'un pli est important (supérieur à 45°), le pli est dit ouvert.

Si l'angle entre les flancs d'un pli est petit (inférieur à 45°), le pli est dit serré.

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Si les flancs du pli sont parallèles, il est dit : isoclinal

* Plis symétriques et dissymétriques:

selon le degré de symétrie et la pente des flancs, on distingue les plis symétriques dont les
flancs sont symétriques par rapport au plan axial. Les flancs ont dans ce cas la même
longueur. Un pli symétrique se forme lorsque les contraintes en compression sont
appliquées au même niveau (même altitude). Si les flancs ne sont pas symétriques, avec un
flanc long et un flanc court, le pli est dit dissymétrique.

*Plis droit, déjeté, déversé et couché:

selon la position du plan axial du pli, on distingue :

• un pli droit, lorsque le plan axial est vertical. Les deux flancs du pli ont le même
pendage, mais de sens opposé

• un pli déjeté, lorsque le plan axial est incliné, et les pendages des flancs sont en sens

Opposés

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• un pli déversé, lorsque le plan axial est très incliné, et le pendage des flancs, tous trois

dans le même sens. L'inclinaison du plan axial ne dépasse pas 90°.

• un pli couché, lorsque le plan axial est presque horizontal

* Pli en chevrons : plis à charnière anguleuse (pas de courbure) et à flancs plats formant
des zigzags

Dômes et bassins (plis en cuvette):

les structures anticlinales de forme circulaires ou elliptiques sont appelées dômes. Les
dômes ressemblent à des bols renversés. La stratification sédimentaire plonge dans toutes
les directions à partir du centre du dôme.

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Les structures synclinales de formes similaires, ressemblant à des bols, sont appelées
bassins (ou plis en cuvettes). La stratification sédimentaire plonge dans ce cas vers le
centre du bassin .

Les dômes et bassins peuvent être de petites dimensions, quelques kilomètres de diamètre
ou moins. Cependant, il existe des structures en dômes et bassins de grandes dimensions, et
sont causées par des bombements (dômes) ou affaissements (bassins) de la croûte
continentale.

II- 3- La schistosité

La schistosité est un feuilletage plus ou moins intense, acquis sous l'influence de


contraintes tectoniques, qui, dans certains cas, oblitère complètement la stratification
quand il s'accompagne de dissolutions et recristallisations. La schistosité est d'autant mieux
marqué que le grain de la roche est fin.

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II- 4- La foliation

La foliation est un élément planaire, une structure de certaines roches métamorphiques


caractérisée par d'une part un débitage en lits parallèles de la roche et d'autres part une
différenciation pétrographique entre les lits ainsi formés donnant à la roche un aspect
rubané.

Exemple : La foliation des micaschistes et des gneiss est due à l'alternance de feuillets
micacés et quartzo-feldspathiques qui confèrent à la roche son aspect rubané

La foliation et la schistosité désignent toutes deux le débit planaire d'une roche. La


différence concerne le degré de métamorphisme subie par la roche décrite :

Les roches faiblement métamorphisées ont une schistosité, c'est-à-dire un débit planaire de
type ardoisier. Ce débit correspond à des plans de dissolution des minéraux de la roche
soumise à un raccourcissement.

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Les roches plus métamorphisées présentent une foliation, c'est-à-dire un débit planaire
formé par des minéraux métamorphiques qui ont cristallisés selon cette direction.

II- 5- La linéation

La linéation est un élément linéaire et caractérise dans les roches métamorphiques toute
structure d'origine tectonique caractérisée par une série de lignes parallèles.

On distingue :

* linéation d'intersection, produite par le recoupement de deux familles de plan, tels que
le plan de schistosité avec le plan de stratification

* linéation d'étirement, matérialisée par l'allongement mécanique d'éléments figurés


comme des galets dans un conglomérat ;

* linéation minérale, caractérisée par l'allongement parallèle des minéraux constituant la


roche lors du métamorphisme ;

* linéation de crénulation, déterminée par les charnières de microplis serrés et réguliers.

III- Le contexte tectonique des bassins sédimentaires


III- 1- Les bassins associés à des zones de divergence de plaques tectoniques

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Les rifts continentaux: c'est le début de la phase d'ouverture. Le substrat est une croûte
continentale. Les remplissages sédimentaires consistent en dépôts continentaux de cônes
alluviaux, de lacs, de fleuves

Graben
Les rifts océaniques : à partir d'un certain stade, le rift continental est envahi par la mer.
Les sédiments sont variés, depuis des dépôts continentaux jusqu'à des dépôts beaucoup
plus profonds.

Les marges passives et bassins océaniques: c'est l'évolution ultime des rifts continentaux.
Les marges continentales sont structurées en demi-grabens et de la croûte océanique
nouvellement formée sépare les continents. Le volcanisme est réduit au niveau des marges
passives et les sédiments sont très variés, depuis des dépôts de plate-forme jusqu'à des
dépôts pélagiques (exemple : océan Atlantique). Les épaisseurs sédimentaires diminuent
depuis la marge continentale vers le bassin océanique. La subsidence résulte du jeu des
failles normales, de la charge sédimentaire et du refroidissement progressif de la croûte
océanique.

II- 2- Les bassins associés à des zones de convergence de plaques

Les fosses océaniques : ce sont des dépressions océaniques profondes localisées au niveau
des zones de subduction.

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Les bassins d'avant-arc: géographiquement proches des précédents, situés comme leur
nom l'indique en avant des arcs volcaniques, sur la plaque supérieure. Leur subsidence
serait due à la flexure de cette plaque suite à l'entraînement par la plaque subductée.

Les bassins d'arrière-arc: ces bassins ressemblent par leur mécanisme de subsidence et
par leur remplissage aux bassins liés à la divergence de deux plaques.

II- 3- Les bassins associés à des zones où les plaques continentales coulissent le long de
failles transformantes.

Ces bassins s'ouvrent suite à des changements dans la direction de failles décrochantes. Les
sédiments sont continentaux et le volcanisme est rare

D’autres bassins sédimentaires peuvent se formés en contexte tectonique :

Les bassins intra-montagneux: ces bassins se forment en contexte d'extension après


collision. Ils sont remplis de sédiments continentaux (cônes alluviaux, évaporites, lacs,
charbon, rivières,…)

Les bassins intracontinentaux: ces bassins stables et à subsidence relativement faible


résultent d'un amincissement modéré de la croûte (sans apparition de rift) ou d'un
refroidissement du manteau. La subsidence peut être entretenue par la surcharge
sédimentaire. Les sédiments sont continentaux (lacustres, désertiques, etc.) voire marins et
ne sont pas plissés
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