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Géologue-Structuraliste
•CONTENU DU
COURS ET
OBJECTIFS
❑ CONTENU DU COURS ET OBJECTIFS
Ce cours constitue une introduction à la géologie structurale et à la tectonique.
Y sont
abordées :
❑ les notions de base sur les contraintes et le comportement rhéologique des
matériaux solides ;
❑ les modalités de déformation des cristaux et des roches ;
la description et la caractérisation des structures de déformation à différentes
échelles, du cristal aux plaques lithosphériques
A l’issue de ce cours, les étudiants seront capables de :
❑ Reconnaître et décrire les principales structures de déformation aux différentes
échelles ;
❑ Expliquer leur origine et la façon dont elles se forment ;
❑ Les replacer dans un contexte local ou régional (échelle supérieure), et
comprendre leurs relations ,
❑ Avoir quelques notions sur les différentes associations structurales qui se
forment dans différents contextes tectoniques.
LA GEOLOGIE STRUCTURALE
4-4)Température
• De façon assez intuitive, l’augmentation de la température
rend les roches plus ductiles.
4-5)Vitesse de déformation (temps)
• Une vitesse de déformation plus rapide rend les roches
plus cassantes, et augmente leur résistance (≪ patience et
longueur de temps font plus que la force »
4-6)Composition Minérale ( Poly ou mono
minérale)
Les roches polyminérales (Granites) se désagrègent vite
que les roches monominérales (Quartzite)
Résistance à la compression des roches
en Mpa
E : module de Young
Ce comportement correspond au domaine élastique.
La déformation est réversible c'est-à-dire que si l’on
supprime la contrainte l’échantillon reprend sa forme
initiale. Au delà d’une certaine limite σM qui
correspond à une déformation εM le comportement
change. On entre dans le domaine plastique.
NB : Si on conduit des expériences sur des vrais
matériaux, on constate que la déformation non-
permanente n’est, en réalité, pas instantanée, ni à
s’établir, ni à disparaître.
On parle de comportement anélastique qui peut avoir
son importance par exemple en génie civil (tunnels,
mines…).
Déformation plastique
Déformation non-réversible, généralement non-instantanée. La pente de la
courbe diminue. Si cette pente reste positive cela signifie qu’il faut constamment
augmenter la contrainte pour augmenter la déformation. On dit que le matériau
fait preuve de durcissement.
Mais la pente de cette courbe peut être nulle. C'est-à-dire que la contrainte de
déformation plastique σP = constante.
On observe souvent dans ce cas le phénomène de fluage. On appelle fluage à
contrainte constante, l’écoulement plastique produit dans les conditions de
température et de pression généralement élevées. C’est donc la déformation que
subit un matériau lorsqu’il est soumis à une contrainte constante et maintenu à
une température donnée.
2
réorientation et recris tallisation des minéraux.
Boudinage :
Une alternance de couches tendre et
compétente, suis à une compression, les
roches tendres s’aplatiss ent et s’étirent alors
que les roches durs se cassent pour
compenser l’étirement.
Pli king-band
Pli isopaque
Pli couché
Pli semblable
B-DEFORMATIONS CASSANTES : LES FRACTURES
1. Terminologie
On appelle fracture (ou lithoclase) une ouverture (cassure), (qui est en fait une
discontinuité) dans l’écorce terrestre qui résulte de la rupture d’une roche (ou d’un
ensemble rocheux).
C’est un produit de rupture fragile qui se forme lorsque la force de tension agissant
sur la roche devient trop forte.
2. Différents types de fractures
Les fractures ou cassures se répartissent en diaclase, fente de tension, joint
stylolitique et faille.
On appelle diaclase, une fracture sans déplacement des compartiments Une fracture
qui se fait avec écartement des lèvres est appelée fente de tension.
On parle de joint stylolitique lorsque la fracture se fait avec resserrement des lèvres
Une faille est une fracture (de l’écorce terrestre), suivie d’un déplacement relatif des
parties séparées .
Elle résulte donc d’un mécanisme fragile qui se termine par un déplacement
cisaillant. S’il y a glissement des parties séparées, c’est qu’il existe une contrainte de
cisaillement sur le plan de fracture.
3. Etude des failles
3.1. Nomenclature relative aux failles
Les deux parties séparées par une faille sont appelées compartiments (ou
blocs).
On appelle lèvres de la faille, les bords des couches tranchées par l’accident
(faille). On distinguera donc un compartiment et une lèvre soulevés et un
compartiment et une lèvre affaissés.
Le plan de faille est figuré par la surface de glissement. Au contact des lèvres, le
plan de faille (ou plan de cisaillement) peut subir un polissage mécanique lors du
mouvement et former le miroir de faille. Il porte souvent des stries (ou
tectoglyphes) qui indiquent la direction et le sens du mouvement de la faille. Le
compartiment situé au-dessus du plan de faille est le toit et celui situé au-dessous
est le mur. L’ampleur ou la valeur du déplacement est appelée le rejet. Le rejet
vertical d’une faille est la valeur du déplacement relatif d’une couche
déterminée dans le sens vertical. La valeur de celui réalisé
dans le sens horizontal constitue le rejet horizontal. La direction de la faille est
donnée par l’horizontale tracée sur le plan de faille, et son azimut est l’angle β
que fait la direction de la faille avec le nord géographique. Son pendage est
l’angle α que fait le plan de faille avec l’horizontale du lieu.
NOMENCLATURE DES FAILLE
3.2. Différents types de failles
3.2.1. Failles verticale et failles obliques
Une faille verticale présente un plan de faille vertical.
Une faille oblique présente un plan de faille incliné
Une faille normale présente un glissement du toit vers le bas par
rapport au mur et produit un raccourcissement vertical du matériau.
Une faille inverse présente un glissement du toit vers le haut par
rapport au mur et produit un raccourcissement horizontal du matériau.
Lorsque le pendage de la faille est orienté dans le même sens que celui
des couches, la faille est dite conforme. S’il est incliné dans le sens
contraire, elle dite contraire.
3.2.2. Failles décrochantes ou décrochement
Lors de la mise en place des failles, si le glissement se fait de façon horizontale,
on parle de failles décrochantes ou décrochements. Ces décrochements sont
soit dextres soit sénestres. Une faille est décrochante dextre si l’observateur
debout regardant dans la direction de la faille a le bloc à sa main droite qui a
glissé vers lui, si c’est le bloc de la main gauche, la faille est décrochante
sénestre.
Les failles normales, les failles inverses, et les failles décrochantes ont la
fonction commune d’étirer la croûte dans une direction et la raccourcir dans une
autre.
Les failles décrochantes de grandes dimensions (>100 km), pouvant affecter
toute l’épaisseur de la lithosphère et constituant des limites de plaques, sont
appelées failles transformantes. La faille de San Andréas aux USA (Californie)
qui s’étend sur plus de 1500 km du golfe de Basse Californie jusqu’au Nord de
San Francisco est une faille décrochante dextre.
Le terme de faille coulissante peut être utilisé pour définir les failles
décrochantes qui affectent la croûte continentale mais ne sont pas des limites de
plaques.
a- Tectonique en extension
On distingue les Grabens, Rifts et Bassins en extension.
Un Graben (mot allemand=fossé) est un fossé limité par des failles
normales à pendages convergents, tandis qu’un Horst (du mot allemand
horst = nid d’aigle) forme un bloc topographiquement élevé situé entre
deux failles normales à pendages divergents.
Ex : Le fossé d’Alès (dans les Cévennes, Sud de la Franc).
Grabens et fossés se forment par allongement (extension) horizontal de la croûte
terrestre.
Un Rift (terme anglais = déchirure) est formé de nombreux Grabens et est
associé à un volcanisme actif ou non.
Ex : Rift de l’Europe occidentale. Il se présente comme une dépression
dominée par des hauteurs appelées épaulement ; Rift des Afars (à
l’ouest de la mer Rouge), rift continental Est Africain,
Un Bassin en extension est la structure formée d’un ensemble de
horsts et grabens de 30-40 km de large se répétant périodiquement.
Ex : Province du Bassin and Range de l’ouest des USA.
b-Tectonique en décrochement
Il s’agit des mouvements tectoniques générés par des failles décrochantes,
failles coulissantes et failles transformantes.
c-Tectonique en compression : Uplifts ou Ecailles de socle
Uplift (terme anglais désigant soulèvement) c’est une structure qui résulte de
Faille gigantesques affectant le socle qui forme lui-même de grands
monoclinaux, portés à une altitude de 3-4 km.
Ex : les Uplifts des montagnes rocheuses ouest américaines, ceux des Alpes
occidentales.
4. Relation entre les failles et la topographie
4.1. Relief de faille
Lorsqu’une faille atteint la surface, elle s’exprime dans la topographie en
séparant un secteur en relief d’un secteur bas. Ces secteurs sont appelés gradins
de faille. Tant que la faille est jeune et n’a pas encore été atteint par l’érosion, le
relief est abrupt et est à la verticale du plan de faille ; on l’appelle escarpement
de faille. Par la suite, l’érosion fait reculer le versant du gradin surélevé, le relief
principal n’est plus à l’aplomb du plan de faille, on parle d’escarpement de ligne
de faille. Lorsque l’érosion a ramené les 2 gradins au même niveau, on parle de
faille nivelé. Enfin, si la couche du gradin initialement surélevé mis à
l’affleurement est plus friable que celle du gradin initialement abaissé, l’érosion
l’attaque plus rapidement, on aboutira à une inversion du relief, le gradin abaissé
lors du mouvement de la faille devenant plus élevé dans la topographie, on
parlera alors de d’escarpement de ligne de faille inversé.
4.2. Faille-Pli
Lorsqu’une poussée de faille affecte un gradin de faille surélevé,
celui-ci peut se coucher sur le gradin affaissé donnant une structure
particulière appelée faille-pli. Le plan de faille est courbé à la partie
supérieure pour devenir subhorizontal, alors qu’il reste sub-vertical en
profondeur. La Faille-Pli provient donc d’une faille sub-verticale qui
a été déformée, près de la surface topographique par une contrainte
horizontale postérieure (Ne pas confondre avec un pli-faille.
LES STRUCTURE LINEAIRES ET PLANAIRES
Les structures linéaires et planaires sont des structures des roches métamorphiques
qui sont la linéation, la foliation et la schistosité. Elles sont dues au fait que ces
roches sont mécaniquement déformées sous la double action du poids des
sédiments qui les recouvrent et des forces tangentielles qui s’exercent pendant le
plissement. En d’autres termes, elles se forment dans des conditions de température
et de pression élevées. Sous l’action de ces contraintes, les minéraux peuvent
changer de taille, certains peuvent se dissoudre ou précipiter et recristalliser. Ces
structures sont dites pénétratives, c’est-à- dire qu’elles envahissent complètement la
roche.
1. La linéation tectonique
La linéation est l’alignement généralement linéaire d’éléments entre eux,
pénétrative à l’échelle de l’échantillon. Ces éléments peuvent être des aiguilles de
hornblende, d’agrégats de minéraux, de striation (disposition d'une structure en
stries), etc. On peut distinguer 5 types de linéation : linéations d’intersection,
linéations de crénulation, linéations minérale, linéations d’allongement et
linéations de boudinage
1.1. Linéation d’intersection (Li)
Elle résulte de l’intersection de deux surfaces. Par exemple la
stratification (S0) et une schistosité (S), ou bien deux schistosités (S1 et
S2). Parfois, ces linéations sont courbes et cela est dû soit à la torsion
d’une linéation initialement rectiligne (superposition de 2
phases de déformation), soit à l’intersection d’une surface plane avec
une surface courbe.
1.2. Linéation de crénulation ou de microplis (LC)
Elle correspond au plissotement (Plissotement : ensemble de petits
plis s’individualisant localement) d’une surface de stratification (S0)
ou de schistosité (S). Ce type de linéation est étroitement lié à la
schistosité de crénulation qui se développe préférentiellement dans les
roches riches en minéraux phylliteux (pélites, micaschistes,
séricitoschistes, …).
1.3. Linéation minérale (Lm)
Elle se manifeste dans les roches déformées par l’allongement de
minéraux néoformés ou non. Cette linéation peut résulter de minéraux de
forme aciculaire (du latin acicula : petite aiguille ou en forme d’aiguille)
qui cristallisent au cours d’une déformation en striction (striction :
rétrécissement transversal de la section d’une matière soumise à une
traction). Elle peut aussi résulter de la réorientation, lors de la
déformation d’anciens minéraux. La minéralisation des minéraux
aciculaires ou non dans les zones d’ombre de pression (pressure shadow)
peut aussi donner naissance à ce type de linéation.
1.4. Linéation d’allongement (La)
Elle résulte de l’étirement d’objets (galets, fossiles, grains, minéraux, …)
dans une direction préférentielle. Ces objets peuvent se déformer
ductilement ou se fragmenter.
1.5. Linéation de boudinage (Lb)
Elle résulte d’une striction régulière et répétée de niveaux compétents
inclus dans une matrice ductile. Les niveaux compétents sont découpés
en baguettes parallèles selon des zones de rupture qui sont cicatrisées par
2. La foliation
La foliation (schistosity) est un alignement planaire parallèle de minéraux (tels que
micas, rubans de quartz, phénocristaux). Il y a en fait une différenciation minéralogique
en lits clairs et lits sombres.
Les lits clairs sont quartzo-feldspathitiques et les lits sombres, ferromagnésiens. Ici, la
roche est compacte et massive et il n’y a pas de plan de séparation entre les lits.
Ex : Gneiss
3. La schistosité
La schistosité (cleavage), aussi appelée clivage schisteux est une structure planaire,
d’origine tectonique suivant laquelle les roches se débitent préférentiellement en
feuillets ou plaquettes. C’est le cas des schistes et micaschistes.
On distingue deux types principaux de schistosité. La distinction de ces principaux
types est établie selon le caractère continu ou discontinu que présente à l’échelle de
l’observation microscopique, ce débitage parallèle qui intéresse la totalité de la roche.
3.1. La schistosité de type continu
La schistosité est de type continu (continuous cleavage) lorsqu’aucun plan de fissilité,
c’est-à-dire de débit en feuillets minces n’est observable au microscope ; on parle aussi
de schistosité de flux.
Ex : schistosité ardoisière.
3.2. La schistosité de type espacé
La schistosité est de type espacé (spaced cleavage) lorsque la roche montre des zones de
schistosité (cleavage domains) qui sont des plans de fissilité, séparant des zones
appelées microlithons. La schistosité de type espacé se subdivise en deux. On distingue
la schistosité disjointe (dits improprement schistosité de fracture) et la schistosité de
crénulation, dite aussi schistosité par microplis (strain-slip cleavage).
3.3. Relation entre pli et schistosité
Dans les plis formés par aplatissement, lorsque plis et schistosité se sont produits
simultanément, on parle de plis synschisteux. Dans un pli déversé, la schistosité permet
de reconnaître le flanc normal et le flanc inverse en absence de critère de polarité
interne aux couches. Sur le flanc normal, la schistosité a un pendage plus fort que celui
des couches. Sur le flanc inverse, ce sont les couches qui ont un pendage plus fort que
celui de la schistosité
Remarque : La schistosité est un type particulier de foliation marquée par des surfaces
subparallèles avec une concentration et une régularité qui donnent aux roches la
propriété de se détacher facilement le long de ces plans.
A- SCHISTOSITE
TD DE GEOLOGIE STRUCTURALE /1 ISTAG LICENCE 2
EXERCICE 1 :
La figure ci-dessous représente un affleurement en terrain sédimentaire.
1. Donnez un titre à cette figure.
2. Annotez les différents éléments indexés par des numéros.
3. Représentez l’ellipsoïde de contraintes correspondantes.
4. Précisez le régime tectonique de cet affleurement.
5. Quel est le mécanisme de déformation dominant. Précisez le niveau structural
correspondant.
6. Après une sortie de terrain que vous avez effectué, au cours des discussions entre
étudiants en vue de l’élaboration de votre rapport, un de vos camarades affirme avoir
observé de la schistosité au niveau de cet affleurement. Donnez votre avis, avec
justification !
EXERCICE 2
La figure ci-dessous représente un affleurement en terrain sédimentaire ayant subi
quelques phénomènes géologiques ;
1. déterminez ces phénomènes et leurs conséquences sur l’affleurement
2. expliquez la nature ; le mode formation du phénomène structurale
3. Représentez l’ellipsoïde de contraintes correspondantes à ce phénomène
4. Précisez le régime tectonique de cet affleurement et précisez le niveau structural
correspondant.
6. explique l’histoire géologique de cette zone
TD
Dans chacune des images suivantes ,
établir la
chronologie de chaque zone en mettant en
exergue les phénomènes géologiques
majeures