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REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L´ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
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UNIVERSITÉ NATIONALE DES SCIENCES, TECHNOLIGIES, INGÉNIERIE ET MATHEMATIQUES (UNSTIM)
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CENTRE UNIVERSITAIRE D’ABOMEY (CUA)
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ÉCOLE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DU BÂTIMENT ET DE LA ROUTE (ESTBR)
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LICENCE PROFESSIONNELLE
GENIE CIVIL
1 BIBLIOGRAPHIE ET NORMES
[1] PHILIPPONNAT, G. et HUBERT B., Fondations et ouvrages en terre. Editions
Eyrolles 2008.
[2] COSTET, J. et SANGLERAT, Cours pratique de mécanique des sols, calcul des
ouvrages tome 2, éditions Bordas 1985.
[3] DEGOUTTE, G., ROYET, P., Aide mémoire de mécanique des sols, réedition
2009.
[4] Eurocode 7, EN 1997-1, Geotechnical design, Part 1: General Rules, 2010.
[5] Eurocode 7, EN 1997-2, Geotechnical design, Part 2: Ground Investigations and
testing, 2010.
[6] VERDEYEN; J., ROISIN; V., NUYENS; J., La mécanique des sols, éditions
Presses Universitaires de Bruxelles, 1968.
[7] COSTET, J., SANGLERAT, G., Cours Pratique de Mécanique des Sols. Tome 1
et Tome 2, 3ème Edition, DUNOD, 1983.
[8] PIERRE MARTIN, Géotechnique appliquée au BTP. Editions Eyrolles 2008.
[9] GERVREAU, E., Géotechniques, Mécaniques des Sols, Exercices résolus. Editeur
Gaétan Morin, 1998.
[10] LEONARD CAPPER, P., FISHER CASSIE, W.; GEDDES, J. D, Problèmes de
Mécanique des Sols avec leurs Solutions. Editions EYROLLES, 1978.
[11] TCHOUANI NANA, J. M., CALLAUD, M., Cours de mécanique des sols,
propriétés des sols. Tome 1, EIER, ETSHER, 2003.
[12] HOLTZ, R. D., KOVACS, W. D., LAFLEUR, J., Introduction à la Géotechnique.
Editions de l´Ecole Polytechnique de Montréal, 1991.
[13] NORME FRANCAISE NF P 94-050 : Détermination de la teneur en eau
pondérale des matériaux, méthode par étuvage, Septembre 2005.
[14] NORME FRANCAISE NF P 94-053 : Détermination de la masse volumique des
sols fins au laboratoire, méthodes de la trousse coupante, de moule et l´immersion
dans l´eau, Octobre 1991.
[15] NORME FRANCAISE NF P 94-054 : Détermination de la masse volumique des
particules solides des sols, méthode du pycnomètre à eau, Octobre 1991.
[16] NORME FRANCAISE NF P 94-056 : Analyse granulométrique, méthode par
tamisage à sec après lavage, Mars 1996.
[17] NORME FRANCAISE NF P 94-057 : Analyse granulométrique, méthode par
sédimentation, Mars 1996.
[18] NORME FRANCAISE NF P 94-068 : Mesure de la capacité d´absorption de bleu
de méthylène d´un sol ou d´un matériau rocheux, Octobre 1998.
La mécanique des sols étudie les problèmes d´équilibre et de déformation des masses de
terre meuble de différentes natures, soumises à l´effet d´efforts intérieurs et extérieurs. Elle
permet au constructeur d´estimer la résistance d´un sol pour les besoins constructifs et, au
besoin, d´améliorer certaines caractéristiques de cette résistance.
La mécanique des sols permet :
d´une part d´étudier le sol en place, tel qu´il est, avec ses qualités et ses défauts, en vue
de l´étude et de la réalisation rationnelle des fondations de construction,
d´autre part de considérer le sol comme un matériau de construction destiné à réaliser
des ouvrages (tels que les digues, les barrages, les routes, etc.) et lui donner alors par
des manipulations et des dosages étudiés, les qualités qui lui permettront de se
comporter convenablement compte tenu de sa destination et du but poursuivi.
La géotechnique (impropement confondue avec la mécanique des sols) est la technoscience,
qui étudie les propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques des sols et des roches en
fonction des projets de construction et pour la mise en œuvre rationnelle de ces derniers.
Basée sur la géologie (pétrographie, géologie structurale, géomorphologie, géodynamique,
hydrogéologie) et la géomécanique (mécanique des sols, mécanique des roches, sismique,
hydraulique souterraine), elle recouvre l´ensemble des opérations (reconnaissance, traitement,
ingénierie, construction, etc.) que l´on est amené à effectuer sur le sol pour des projets
d´aménagement ou de construction des ouvrages de génie civil (digues, barrages, ponts.
routes, immeubles, etc.).
Le sol est un matériau complexe (milieu poreux polyphasique) qu´en général on ne choisit
pas, comme c´est le cas pour les matériaux de construction (acier, béton ou bois), Ref. [9]. Le
géotechnicien doit donc s´accomoder du sol présent sur le site retenu pour la construction des
ouvrages. Il va étudier et prévoir le comportement du sol sous l´action des sollicitations
mécaniques extérieures apportées par la construction et en tirer les enseignements en
définissant la géométrie des fondations et éventuellement des travaux préparatoires à la
construction.
Le modèle de comportement d´un sol sous ouvrage peut être schématisé d´après Ref. [9]
comme suit:
Figure 2-1: Schématisation du modèle de comportement d´un sol sous ouvrage, Ref. [9]
Ce modèle comprend trois entrées:
la géométrie des terrains, dont la connaissance en surface est du domaine de la
topographie. L´épaisseur et l´extension des différentes couches de terrain sont connues
grâce à des méthodes de reconnaissance des sols (géophysique, cartographie,
sondages, etc.)
les propriétés mécaniques, physiques et hydrauliques des sols, qui peuvent évoluer
dans le temps, sont déterminées par des essais en laboratoire sur les échantillons
prélevés, par les essais in situ, ou encore de façon indirecte à partir de la connaissance
géologique des terrains.
les sollicitations mécaniques des terrains, qui dépendent du poids des ouvrages
(charges permanentes) et de leurs exploitations, des conditions environnementales
(charges variables) ainsi que des modes de transmission des contraintes au sol en
surface et en profondeur.
et une sortie : les déformations du terrain en surface, qui varient au cours du temps,
elles peuvent être faibles (état de service) ou importantes (états de rupture). Elles ne
sont pas totalement réversibles.
L´étude des propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques des sols est essentielle dans un
objectif de modélisation de comportement d´un terrain soumis à des sollicitations mécaniques
extérieures du fait de la construction.
On dit souvent que la mécanique des sols est une science relativement jeune. Son nom actuel
n´existe, en effet, que depuis 1925, année au cours de laquelle le Professeur Karl von
TERZAGHI (1883-1963) a publié son célèbre ouvrage : Erdbaumechanik. C´est en effet
depuis lors que les théories relatives au calcul des conditions de stabilité et des déformations
que subissent les massifs de terre et analogues, sont basées sur les caractéristiques physiques
et mécaniques que l´on détermine dans les laboratoires spécialisés.
On connaît la légende de l´écroulement des murs de Jéricho lors de l´entrée des Israélites en
Palestine. Jéricho était une des villes principales des Jébuséens. Les Israélites conduits par
Josué la détruisirent miraculeusement vers 1605. Il paraît qu´il leur suffit pour cela, de faire
sept fois le tour de ces murailles en portant l´arche sainte et en faisant sonner sept trompettes.
Au septième tour, les murs de la ville se seraient écroulés d´eux-mêmes.
Les civilisations antiques, tels que les Perses, les Grecs, les Romains, furent tous des grands
bâtisseurs d´ouvrages gigantesques tels que les ponts, les temples monumentaux, les théâtres,
les amphithéâtres, les cités lacustres, les barrages, les grands ouvrages hydrauliques etc.
Au moyen âge, les cathédrales très importantes, en maçonnerie pesante créant, du fait de la
forme donnée à ces édifices, des poussées appréciables, ont pu être contruites quasi sans
accident, et cela parfois sur des sols de médiocre qualité.
On pourrait citer encore bien d´autres exemples de grands travaux qui furent exécutés avec
succès et qui supposeraient, de la part des constructeurs de l´époque, des connaissances sur le
comportement des sols. L´expérience des Anciens doit être à la base du grand nombre de
recettes et de formules empiriques dont les architectes et les ingénieurs se sont servis pendant
longtemps, bien qu´elles soient basées sur des notions sommaires.
Ainsi, en cette époque, l´absence de formulations scientifiques n´a pas empêché la réalisation
de prouesses architecturales, mais les échecs ont été nombreux au nombre desquels
l´inclinaison de la Tour de Pise en Italie (Figure 2-2), l´inclinaison des Tours de Bologne
(Figure 2-3), l´effondrement par poinçonnement d´un silo de grains à Syracuse à Kansas aux
États-Unis (Figure 2-4), le basculement du silo de Transcona au Canada (Figure 2-5), etc…
Figure 2-4: Effondrement par poinçonnement d´un silo de grains à Syracuse à Kansas aux
États-Unis, Ref. [7]
: contrainte de cisaillement
σ: contrainte normale
φ: angle de frottement interne du sol
: cohésion du sol
En 1934, CAQUOT énonce des propriétés et des théorèmes qui permettent de faciliter l´étude
de l´équilibre des massifs pulvérulents ou cohérents. Il donne une théorie générale des
poussées et des butées et des tables numériques facilitant les calculs.
La mécanique des sols après avoir été empirique, puis rationnelle, se classe actuellement
parmi les sciences appliquées. Elle est devenue un mélange de logique, d´observation et
d´expérimentation. Elle consiste, comme l´a dit Claude BERNARD, à soumettre
méthodiquement nos idées à l´épreuve des faits. Le raisonnement n´en est pas exclu, mais ses
conclusions seront sans cesse confrontées avec les faits, acceptées elles sont confirmées par
ceux-ci, impitoyablement écartées si les faits les contredisent.
La géologie étudie les matériaux constituant la partie observable du globe terrestre, ainsi que
l´ordre suivant lequel ces matériaux sont répartis dans le temps et dans l´espace. Son but
essentiel est l´histoire de la terre et son évolution.
Les géologues appellent roche un agglomérat de grains miniraux appartenant à différentes
espèces. Ils distinguent trois grandes catégories de roches en fonction de leur origine:
les roches éruptives ou magmatiques résultent du refroidissement de magmas en
fusion. Elles proviennent donc de l´intérieur de la terre. Exemples : granite, syénite,
diorite, gabbro, basalte, etc…
les roches sédimentaires sont formées à la surface de la terre par l´accumulation des
produits résultant de la désagrégation (érosion, biogènes) des roches préexistantes.
Exemples : argile, sable, gravier, etc…
les roches méthamorphiques proviennent des roches sédimentaires ou éruptives qui
ont été transformées par suite de l´augmentation de la température et de la pression et,
éventuellement, par suite d´apports extérieurs (modifications structurales, apparition
de nouveaux minéraux) à la roche. Exemples : quartzite, phyllades ou ardoises,
marbre, micaschiste, gneiss, etc…
Un sol est un agglomérat naturel minéral qui peut se désagréger en éléments de dimensions
plus ou moins grandes sans nécessiter un effort considérable. Le sol résulte de l´altération
chimique (oxydation, etc.), physique (variation de température, gel, etc.) ou mécanique
(érosion, vagues, etc.).
La limite entre roche et sol peut être définie conventionnellement par un seuil de résistance en
compression uniaxiale. Les roches se situeraient au-dessus de 1MPa environ, les sols en
dessous.
Parmi les sols les plus fréquemment rencontrés on peut distinguer :
le limon : est un sol meuble formé en majeure partie de grains de quartz extrêmement
fins, le diamètre des grains étant inférieur à 0,02 mm et contenant, en général, une
certaine proportion d´argile, de calcaire et d´hydroxyde ferrique. Les grains de limon
ne sont visibles qu´à la loupe. Le limon se dintingue de facilement de l´argile
parcequ´il «crisse» entre les dents, alors que l´argile ne le fait pas.
la marne : c´est un sol d´origine sédimentaire argileuse et calcaire, elle est constituée
par un dépôt de carbonate de calcium amorphe, d´argile dans une proportion de 35 à
65 %, et de sable ; on parle de marne argileuse, limoneuse ou calcaire en fonction du
composant apparaissant en plus grande quantité. La marne calcaire que l´on trouve
dans les lacs est formée de coquilles, vaguement cimentées par la boue. Les marnes
qui se forment dans les lacs sont utilisées dans la fabrication du ciment Portland.
l´argile est une roche compacte, assez lourde, tenace, plastique et ductile lorsqu´elle
est suffisamment humide. L´argile fait pâte avec l´eau. Les particules qui la composent
ne sont pas visibles à la loupe. L´argile retient énergiquement l´eau. Par dessication,
elle durcit sans perdre de cohésion, mais en perdant sa plasticité. La propriété la plus
caractéristique des argiles est leur plasticité. La plasticité d´un matériau est
caractérisée par le fait qu´il peut être déformé d´une façon permanente sous volume
constant, sans que la cohésion interne soit détruite. Les déformations plastiques ne
s´annulent donc pas lorsque les charges sont supprimées et sous charges constantes,
elles croissent avec le temps.
L´argile est formée essentiellement de silicates hydratés d´alumine. En pratique,
l´argile est toujours impure. Les impuretés lui communiquent une teinte noire, grise,
verdâtre, bleuâtre, jaunâtre, rougeâtre, brune ou panachée.
la tourbe est un matériau brun noirâtre à teneur en carbone élevée (environ 60%),
formé par la décomposition partielle sous l´action des bactéries et la carbonisation de
la végétation dans les eaux d´une faible hauteur c´est-à-dire un marécage.
la vase est un dépôt constitué de terre et de déchets végétaux en putréfaction qui se
forme au fond d´une eau stagnante ou peu troublée par les courants.
le sable est une masse meuble formée de petits fragments en grains (diamètre inférieur
à 2 mm) de minéraux (quartz ou silice, petite proportion de mica, de feldspath, de
magnétite et autres minéraux durs). C´est le résultat de l´érosion, dégradation et
abrasion des roches par des processus chimiques et mécaniques. Le sable peut être de
forme arrondie ou anguleuse. Ces grains sont visibles à l´œil nu. Les sables naturels
sont les sables de dune dans les régions arides, les sables des lacs des rivières ou des
mers.
le gravier est un matériau meuble constitué de fragments de roches ou de minéraux.
Les éléments composants du gravier ont un diamètre compris entre 2 et 200 mm. Le
gravier est produit par l´altération des roches. Les cours d´eau à courant violent
peuvent le transporter sur de longues distances avant qu´il se dépose. Les fragments
transportés par l´eau sont usés et plus ou moins arrondis.
Les unités de base et les principales grandeurs intervenant en mécanique des sols sont :
le kilogramme (kg) : masse
le mètre (m) : longueur
la seconde (s) : temps
le newton (N) : LMT-2 ; Force qui s´exerce sur un corps de masse 1 kilogramme, sous
une accélération de pesanteur de 1 mètre par seconde carrée (m.kg.s-2)
le pascal (Pa) : L-1MT-2 ; Pression uniforme exercée perpendiculairement sur une
surface plane de 1 mètre carré par une force de 1 newton. 1 bar=105 Pa
le kilogramme par mètre cube (kg/m3) : Masse volumique
le newton par mètre cube (N/m3) : poids volumique
le mètre par seconde (m/s) : la vitesse, la perméabilité
Les multiples et les sous-multiples les plus utilisés sont récapitulés dans le Tableau 2-1.
MULTIPLES SOUS-MULTIPLES
Un sol peut être considéré comme un ensemble formé de grains dont les interstices sont
remplis de liquide et de gaz (Figure 3-1). On distingue essentiellement donc trois phases :
une phase solide constituée par les grains
une phase liquide constituée généralement par l´eau
une phase gazeuse constituée généralement par l´air
Dans certains pays de l´Amérique du Nord, de l´Europe, de la russie etc… le gel intervient
dans la résolution de certains problèmes géotechniques. On distingue alors une quatrième
phase constituée de glace.
Le chapitre 2 montre que les sols résultent généralement de la désagrégation des roches par
altération mécanique, physique ou chimique (érosion, chocs de frottements, variation de
température, effet d´écoulement d´eau, oxydation, etc..).
On conçoit aisément que lorsque le sol est le résultat d´une désagrégation physique ou
mécanique d´une roche, les grains du sol sont constitués des mêmes minéraux que la roche
mère (silicates, aluminates, carbonate de calcium, oxyde de fer, etc…). Ces grains ont en
général des dimensions supérieures à 2 μm.
Les sols de dimensions inférieures à 2 μm résultent d´attaques chimiques qui se sont
superposées à l´altération physique ou mécanique. Ces processus chimiques sont la
dissolution sous l´action de l´eau, la combinaison et la recristallisation. Il en résulte que les
particules d´un sol fin n´ont pas la même structure cristalline que la roche mère. Ces plus
petites particules ainsi formées constituent ce qu´on appellera désormais les argiles. Ces
derniers matériaux ont un comportement complexe qui nécessite pour bien être compris une
étude à l´échelle moléculaire.
L´eau contenue au sein d´une masse de sol se décompose en eau de constitution, en eau liée
ou adsorbée et en eau interstitielle (voir Figure 3-2):
Cours de mécanique des sols I, R05 du 25.11.2017
12 ELEMENTS CONSTITUTIFS ET STRUCTURE DES SOLS
L´ eau de constitution entre dans la composition chimique des minéraux dont les grains de sol
sont formés.
L´eau liée, adsorbée ou hygroscopique qui est la couche des molécules d´eau liées de façon
presque rigide à la particule. Elle forme un film d´eau autour de chaque grain. Elle a une
viscosité élevée, elle n´est pas mobile et ne s´évacue qu´à des températures très élevées (vers
300°C) et ne transmet pas les pressions. Ce film d´eau joue un rôle de lubrifiant entre les
grains; il influence considérablement les propriétés mécaniques du sol. Pour la fraction grenue
(d > 2 μm), les grains n´ont que des liaisons faibles avec l´eau. Pour les grains de dimension d
< 2 μm, les liaisons avec l´eau sont étroites et dépendent de la nature minéralogique des
grains. Les particules solides d´un sol fin sont chargées négativement à la surface. On a des
structures cristallines dans lesquelles les cations Si3+ et Al3+ sont placés au centre et les anions
OH- et O2- à la périphérie. Ces charges négatives attirent les cations H+ des molécules d´eau
interstitielle polarisés (H+, OH-) qui viennent au contact des grains, et les molécules d´eau se
rangent autour très serrées les unes contre les autres.
L´eau interstitielle se décompose en eau capillaire et en eau libre. Les eaux libre et capillaire
sont situées dans les pores et interstices du sol.
L´eau interstitielle se présente sous forme d´eau libre lorsque le sol est saturé et baigne dans
une nappe. L´eau libre peut circuler librement entre les grains et est donc soumise aux lois des
écoulements hydrauliques.
L´eau interstitielle est sous forme d´eau capillaire au-dessus de la nappe. L´eau capillaire est
en équilibre, d´une part sous l´action de la gravité et, d´autre part, sous l´action des forces de
tension qui se développent à l´interface eau/gaz.
L´eau interstitielle s´évapore complèment si l´échantillon de sol est porté à la température
supérieure à 100°C.
Lorsque le sol est humide et non saturé, l´eau libre est en général concentrée aux points de
contact entre les grains. Elle est retenue à ces endroits par des forces de capillarité qui créent
entre les grains des forces d´attraction.
Le gaz contenu dans les pores du sol est généralement de l´air lorsque le sol est sec, ou un
mélange d´air et de vapeur d´eau lorsque le sol est humide. Lorsque tous les vides sont
remplis d´eau, le sol est dit saturé.
Les grains d´un sol ne sont pas liés par un ciment comme c´est le cas du béton, mais ils
peuvent être soumis à des forces d´attraction intergranulaires diverses : des forces électriques,
des forces de Van der Waals, etc…Ces forces sont en général faibles et diminuent rapidement
lorsque la distance entre les grains augmente. Elles n´influencent que le comportement des
sols, dont les dimensions des grains sont très faibles. Dans ce cas le sol présente de la
cohésion.
Cette constatation va amener le géotechnicien à définir deux grandes familles de sol à savoir
les sols grenus ou pulvérulents ou granulaires et les sols cohérents.
Les sols grenus sont généralement de dimension supérieure à 20 μm (0,02 mm), exemple : le
sable, le gravillon, le gravier.
Les sols fins sont des sols cohérents de dimension inférieure à 20 μm (0,02 mm), exemple : le
limon, l´argile.
Le comportement d´un sol grenu diffère de celui d´un sol fin. Tableau 3-1 présente une
comparaison sommaire des caractéristiques des sols grenus et fins.
Il est noté que les sols qu´on rencontre dans la nature ont des dimensions de grains très
variables. La distinction précédente (sols grenus, sols cohérents) est utile pour la description
des sols et pour l´étude de leur comportement. Cette distinction est schématique, car la
majeure partie de sols est constituée de sols intermédiaires entre les sols grenus et les sols
purement cohérents.
Lorsque le sol est constitué de grains de matière organique, il est dit organique. Ses
caractéristiques géotechniques sont assez différentes de celles d´un sol à grains minéraux.
Sols
Liaison Faible ou nulle. Eau libre Forte. Eau liée. Existence d´une
particule-eau couche d´eau adsorbée
Les grains sont classés selon leur taille par l´analyse granulométrique. En considérant le
diamètre moyen d des grains, on distingue grossièrement (Tableau 3-2):
Les sols pulvérulents, sables, graviers, cailloux, blocs, sont constitués essentiellement de
silice (quartz), de calcaire ou d´autres roches ou minéraux inertes.
Par ailleurs, les phénomènes d´attraction sont superficiels et proportionels à la surface des
grains, c´est-à-dire à d2.
Les forces de pesanteur (poids du sol) sont proportionnelles au volume du grain, c´est-à-dire à
d3. Le rapport :
1
à Eq. 3-1
Comme d est relativement grand dans le cas des sols pulvérulents, les forces capillaires qui
s´exercent sur chaque grain sont négligeables devant l´effet de la pesanteur. Les grains se
comportent alors comme les granulats inertes du béton. On peut considérer que le contact est
direct, de grain à grain et que le sol est constitué par un empilement de grains solides
contenant une quantité de d´eau plus ou moins importante située dans les interstitices.
Cette notion peut être précisée par la surface spécifique d´un sol. C´est la somme des surfaces
de chacun des grains contenus dans un gramme de sol. Elle s´exprime donc en m2/g. Par
conséquent, plus un sol est fin, plus la surface spécifique est élevée et plus les forces
capillaires jouent un rôle important.
Soit un film d´eau coincé entre deux grains (Figure 3-3). La tension capillaire t due au
ménisque (qui est une région courbe de la surface libre d´un liquide qui se forme à proximité
d´une surface solide selon sa nature et son orientation conduit à une résultante R sur chaque
grain. Cette résultante R tend à souder les deux grains.
Avec les argiles les problèmes sont beaucoup plus complexes et l´étude de leur structure
s´effectue au miscroscope électronique ainsi que par analyse aux rayons X.
Les argiles sont composées d´alumino-silicates hydratés associés à un ou plusieurs cations Ca,
Na, Mg, K, Fe, lesquels tapissent la surface des grains solides. La présence de l´un ou l´autre
de ces ions modifie considérablement les propriétés des argiles. Ainsi une argile Na aura des
propriétés bien différentes d´une argile Ca.
Les grains d´argile ont une forme de plaquette. Ils sont formés par un empilement de feuillets.
Pour une nature d´argile donnée, ces feuillets ont une structure atomique précise; ils sont
composés d´une superposition de couches octaédriques et tétraédriques constituées par un
maillage d´ions Si, O, OH, Al, Mg.
Alors que pour les sols pulvérulents le squelette solide constitue un empilement plus ou moins
lâche des grains, il peut s´établir dans les argiles des structures très différentes (Figure 3-4)
dues aux phénomènes de répulsion et d´attraction des grains chargés électriquement.
4.1 Généralités
Le chapitre 3 a souligné que le sol est généralement constitué de trois phases à savoir la phase
solide, la phase liquide et la phase gazeuse.
Il est aussi important de définir un certain nombre de caractéristiques physiques qui
permettent de préciser l´importance de ces différentes phases par rapport à l´ensemble. Ces
caractéristiques seront très utiles pour la description des échantillons remaniés et non
remaniés ainsi que pour l´évaluation des contraintes au sein des massifs.
Figure 4-1 montre une représentation schématique d´un sol et la définition des des différentes
caractéristiques. Les notations suivantes sont adoptées :
Figure 4-1: Représentation schématique d´un sol et définition des différentes caractéristiques
Vs = volume occupé par les grains solides,
Vw = volume occupé par l´eau,
Va = volume occupé par l´air,
Vv = volume total des vides = Vw + Va,
Vt = volume total = Vs + Vw + Va = Vs +Vv,
Ps = poids des grains solides contenus dans le volume Vt,
Pw = poids de l´eau contenue dans le volume Vt,
Pt = poids total = Ps + Pw, le poids de l´air est considéré négligeable,
ms = masse des grains solides contenus dans le volume Vt,
Le poids volumique d´un sol est le quotient du poids P par le volume V qu´il occupe (y
compris les fluides qu´il contient). L´unité du poids volumique est kN/m3. On distingue
plusieurs types de poids volumiques.
Poids volumique apparent d´un sol γ ou γh
C´est le poids de l´unité de volume de ce sol (Eq. 4-1). Appelé encore poids volumique
humide, il définit le poids volumique du sol (phase solide + phase liquide). Si le sol est saturé
le poids volumique apparent est noté γsat.
Eq. 4-1
Eq. 4-2
Eq. 4-3
Eq. 4-4
Eq. 4-5
Poids déjaugé γ´
Lorsque le sol baigne dans l´eau ou lorsqu´il est situé sous le niveau d´une nappe phréatique,
chaque grain solide est soumis à la poussée d´Archimède et son poids volumique apparent est
égal au poids volumique du sol saturé diminué du poids de l´eau.
´ ∙ 1 ∙ 1 Eq. 4-6
4.2.2 Densités
Densité humide
Eq. 4-7
Densité sèche
Eq. 4-8
Eq. 4-9
Ils définissent l´état du sol, c´est-à-dire l´état de compressibilité (lâche ou serré) dans lequel se
trouve le squelette ainsi que les quantités d´eau et d´air que contient le sol. Ils sont sans
dimension.
Porosité n : c´est le volume des vides (air +eau) contenu dans un échantillon donné ramené au
volume total de l´échantillon.
1 Eq. 4-10
1 Eq. 4-11
Indice des vides e: c´est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au
volume des grains solides de l´échantillon.
Eq. 4-12
La teneur en eau w d´un sol est le rapport entre le poids d´eau contenu dans un volume de sol
et le poids des grains solides contenus dans le même volume. Elle a pour symbole w et
s´exprime en %.
Le degré de saturation Sr est le rapport entre le volume d´eau et le volume total occupé par les
vides.
Eq. 4-14
La teneur en eau de saturation ωsat est la teneur en eau qu´aurait le sol si tous les vides étaient
remplis d´eau (Vw=Vv; Sr).
1 1
∙ ∙ Eq. 4-15
Remarque: 0 w wsat et 0 Sr 1
Pour caractériser l´état de densité ou de compacité d´un sol grenu (sable et gravier), on calcule
son indice de densité ID ou sa densité relative DR.
Eq. 4-16
Avec:
Quelques relations entre les caractéristiques physiques d´un sol sont présentées dans le
Tableau ci- dessous :
Teneur en ωs 𝑃𝑃𝑤𝑤 𝑉𝑉𝑤𝑤 ∙ 𝛾𝛾𝑤𝑤 - 𝑛𝑛𝛾𝛾𝑤𝑤 𝑒𝑒𝛾𝛾𝑤𝑤 (1 + 𝜔𝜔)𝛾𝛾𝑤𝑤 𝛾𝛾𝑤𝑤 𝛾𝛾𝑤𝑤 𝛾𝛾𝑤𝑤
= ω𝑠𝑠 = ω𝑠𝑠 = ω𝑠𝑠 = − ω𝑠𝑠 = −
eau de 𝑃𝑃𝑠𝑠 𝑃𝑃𝑠𝑠 (1 − 𝑛𝑛)𝛾𝛾𝑠𝑠 𝛾𝛾𝑠𝑠 𝛾𝛾ℎ 𝛾𝛾𝑠𝑠 𝛾𝛾𝑑𝑑 𝛾𝛾𝑠𝑠
saturation
avec Va = 0
Poids γh 𝑃𝑃𝑠𝑠 + 𝑃𝑃𝑤𝑤 kN/m3 (1 + 𝜔𝜔𝑠𝑠 )𝛾𝛾𝑠𝑠 𝛾𝛾ℎ = (1 − 𝑛𝑛)(1 + 𝜔𝜔)𝛾𝛾𝑠𝑠 𝛾𝛾ℎ = (1 + 𝑤𝑤)𝛾𝛾𝑑𝑑
𝛾𝛾ℎ = ∙ 𝛾𝛾
volumique 𝑉𝑉𝑡𝑡 𝜔𝜔𝑠𝑠 𝛾𝛾𝑠𝑠 + 𝛾𝛾𝑤𝑤 𝑤𝑤
humide
L´analyse granulométrique a pour but de déterminer les proportions pondérales des grains de
différentes tailles du sol. Elle s´effectue par tamisage (tamis de maille carrée par exemple)
pour les grains de diamètre supérieur à 0,08 mm, et par sédimentation pour les grains plus fins
(inférieur à 0,08 mm).
La norme française NF P 94-056 analyse granulométrique, méthode par tamisage à sec après
lavage spécifie entre autres, l´appareillage et le mode opératoire de cet essai. L'essai consiste
à faire passer le matériau à travers une série de tamis normalisés, afin d´en déterminer la
distribution en poids des granulats sur leurs dimensions. Ces poids sont exprimés en
pourcentages. Cette distribution est traduite en une courbe semi-logarithmique appelée courbe
granulométrique tracée en portant en ordonnée le pourcentage cumulé passant des masses
(graduation arithmétique) et en abscisse l´ouverture des tamis (graduation logarithmique).
La connaissance de la courbe granulométrique permet de déterminer la classe granulaire du
granulat et d´interprêter les résultats de l´analyse. La courbe granulométrique reste donc une
donnée improtante pour l´identifiction d´un sol.
L´essai consiste à faire passer le matériau à travers une série de tamis normalisés emboîtés les
uns sur les autres, dont les dimensions des ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas.
Le matériau étudié est placé en partie supérieure des tamis et le classement des grains
s´obtient par tamisage ou vibration de la colonne de tamis.
Le refus sur un tamis (passoire) est l´ensemble des matériaux retenus sur ce tamis.
Le tamisat ou passant sur un tamis (passoire) est l´ensemble des matériaux qui passent.
L´appareillage et le mode opératoire de l´analyse granulométrique sont décrits dans le cours
de matériaux de construction en génie civil.
Dans le cas des sables, le degré de propreté est fourni par l´essai appelé "Equivalent de Sable"
(norme P 18-597) qui consiste à agiter l´échantillon dans une solution lavante afin de mettre
en évidence les particules fines contenues dans le sable. Après agitation, les particules fines
ou très fines remontent par floculation à la partie supérieure de l´éprouvette. Ces dernières se
trouvent donc en suspension que l´on appelle floculat.
Le but de cet essai est de permettre de déceler la présence de particules fines dans le sable et
d´en caractériser l´importance par une valeur numérique.
L´essai d´équivalent de sable permet donc de déterminer dans un sol la proportion relative de
sol fin et de sol grenu. Cet essai est important, car la présence d´éléments fins peut modifier le
comportement de ces sols. En particulier la présence de particules argileuses dans le sable
d´un mortier ou d´un béton, diminue l´adhérence pâte de ciment/granulats et est par
conséquent défavorable aux performances finales du béton ou du mortier (faible résistance,
micro-fissuration).
L´essai d´équivlent de sable est généralement effectué sur les éléments de dimensions
inférieures à 5 mm (fraction 0/5 mm du sol).
L´équivalent de sable est utilisé de nos jours plus pour la formulation des bétons et mortier
(qualité de sable). Le principe, le but, l´appareillage et le mode opératoire de l´équivalent de
sable sont traités dans le cours de matériaux de construction en génie civil.
Dans le cas des sables, le degré de propreté est fourni par l´essai appelé "Equivalent de Sable"
(norme P 18-597) qui consiste à agiter l´échantillon dans une solution lavante afin de mettre
en évidence les particules fines contenues dans le sable. Après agitation, les particules fines
ou très fines remontent par floculation à la partie supérieure de l´éprouvette. Ces dernières se
trouvent donc en suspension que l´on appelle floculat.
Le but de cet essai est de permettre de déceler la présence de particules fines dans le sable et
d´en caractériser l´importance par une valeur numérique.
2
ES ∙ 100 Eq. 4-17
1
Tableau 4-3 donne les valeurs préconisées pour l´équivalent de sable par DREUX.
Les limites d´ATTERBERG sont déterminées pour les éléments fins d´un sol (fraction passant
au tamis de 0,4 mm), car ce sont ces éléments sur lesquels l´eau agit en modifiant la
consistance du sol. L´essai consiste donc à faire varier la teneur en eau de cette fraction de sol
et en observer sa consistance.
Selon la teneur en eau, le sol se comportera comme un solide, un matériau plastique (capable
de se déformer beaucoup sans se casser) ou un liquide (aucune résistance de cisaillement).
On définit conventionnellement des teneurs en eau limites (exprimées en pourcentage) pour
lesquelles les changements suivants s´observent :
la limite de plasticité (ωp), teneur en eau qui sépare l´état plastique de l´état solide.
Elle est définie comme la teneur en eau d´un sol qui a perdu sa plasticité et se fissure
en se déformant lorsqu´il est soumis à des charges. Cette limite sépare l´état plastique
de l´état semi-solide et généralement ne dépasse pas 40%.
la limite de liquidité (ωL), teneur en eau qui sépare l´état liquide de l´état plastique.
Ces limites sont désignées sous le nom de limites d´ATTERBERG. Il existe en fait 5 limites
d´ATTERBERG (Figure 4-3).
I Eq. 4-18
I Eq. 4-19
Tableau 4-4 présente les valeurs de l´indice de consistance en fonction de l´état du sol.
Indice de consistanceIc Etat du sol
Ic> 1 Solide
0 <Ic<1 Plastique
Ic<0 Liquide
Tableau 4-5: Valeurs de indice de consistance Ic en fonction de l´état du sol
L´indice de consistance croît en même temps que la consistance du sol. Pour Ic> 1, le sol
peut être éventuellement réutilisé en remblai.
Minéraux Ions métalliques Limite de Limite de Indice de
argileux plasticité ωp [%] liquidité ωL [%] plasticité Ip
Kaolinite Na 32 53 21
K 29 49 20
Ca 27 38 11
Mg 31 54 23
Fe 37 59 22
Montmorillonite Na 54 710 656
K 98 660 562
Ca 81 510 429
Mg 60 410 350
Fe 75 290 215
Illite Na 53 120 67
K 60 120 67
Ca 45 100 55
Mg 46 95 49
Fe 49 110 63
Argile d´Orly - 32 18 14
(France)
Argile de - 80 30 50
Londre
Argile de - 500 375 125
Mexico
Tableau 4-6: Limites d´ATTERBERG et indice de plasticité de certains minéraux argileux
d´après CORNELL (1951)
Cet essai permet de mesurer indirectement la surface spécifique des grains solides par
adsorption d´une solution de bleu de méthylène jusqu´à saturation. Il exprime la quantité de
bleu de méthylène pouvant être absorbée par les surfaces des particules de sols.
Cours de mécanique des sols I, R05 du 25.11.2017
31 PROPRIETES PHYSIQUES ET IDENTIFICATION DES SOLS
Le résultat VBS s´exprime donc en grammes de bleu pour 100 g de sol. On considère que cet
essai exprime globalement la quantité et la qualité de l´argile contenue dans un sol. Cet essai
est effectué sur la fraction 0/50 mm du sol. Tableau 4-7 donne VBS en fonction du type de
sol.
VBS Type de sol
VBS < 0,2 Sols sableux (sol insensible à l´eau)
0,2 < VBS < 2,5 Sols limoneux (sol peu plastique et sensible à l´eau)
2,5< VBS <6 Sols limono-argileux (sol de plasticité moyenne)
6< VBS <8 Sols argileux
VBS >8 Sols très argileux
Tableau 4-7: VBS en fonction du type de sol, Réf. [1]
Les systèmes de classification des sols ont pour but de ranger ou de classer les sols en
familles présentant les caractéristiques géotechniques similaires.
Les sols sont désignés par le nom de la portion granulométrique prédominante qualifiée par
un adjectif aux portions secondaires. Par exemple : grave argileuse, sable limoneux, argile
sableux.
Il existe plusieurs systèmes de classification des sols : classification GTR, classification LPC,
classification USCS, etc.
Cette classification est généralement utilisée pour les travaux de terrassement en France. Elle
est décrite dans la norme NF P 11-300 et son utilisation est détaillée dans un document
intitulé Guide technique pour la réalisation des remblais et couches de forme. C´est pourquoi
cette classification est communément désignée par classification GTR. Les grandes familles
de matériaux de cette classification sont présentées dans leTableau 4-8.
Cette classification est celle utilisée dans les pays d´Afrique francophone. Elle a été mise au
point en France en 1965 par le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, d´oú le nom
classification LPC. Cette classification est une adaptation de la classification USCS (The
Unified Soil Classification System) mis au point par le Bureau of reclamation et le Corps of
Engineers aux Etats Unis. La classification LPC (1965) utilise les résultats d´essais classiques
d´identification des sols :
les resultats de l´analyse granulométrique : les pourcentages de gravier, sable et
particules fines (tamisats à 2 mm et 0,08 mm), le coefficient d´uniformité Cu, le
coefficient de courbure Cc.
les caractéristiques de plasticité wL, Ip et la ligne A d´équation Ip = 0,73(wL -20)
Tableau 4-9 présente la classification LPC qui doit être complètée par l´utilisation du
diagramme de plasticité de Casagrande (Figure 4-4).
Exercice 1
Démontrez les relations suivantes :
a) b) 1 1 c)e d) n 1
d)
e)ω f) ω g) n h) n
i) 1
Exercice 2
On a réalisé un sondage de reconnaissance. À l´arrivée des caisses de carottes au laboratoire,
on a pris deux échantillons d´argile sur lesquels on a fait les mesures usuelles de poids et de
volume.
Echantillon n°1 Echantillon n°2
Poids total du sol 0,48 N 0,68 N
Volume total du sol 3x10-5 m3 4,3x10-5 m3
Poids sec après étuvage à 0,30 N 0,40 N
105°C
Déterminer :
a) le poids volumique γ et la teneur en eau ω
b) l´indice des vides, si l´on suppose que le poids volumique des particules solides
γs= 27 kN/m3.
c) le degré de saturation Sr considérant la même hypothèse.
Réponses : a) γ1 = 16 kN/m3, γ2 = 15,8 kN/m3, ω1 = 60%, ω2 = 70%,
b) e1 = 1,70, e2 = 1,90, c) Sr1 = 95%, Sr2 = 99%
Exercice 3
Une argile saturée a un poids volumique γ = 20,5 kN/m3 et un poids volumique des grains
solides γs= 27 kN/m3. Calculer γ´, ω, γd, e et n sachant que γw = 10 kN/m3.
Réponses : γ´ =10,5 kN/m3, γd = 16,68kN/m3, ω = 22,9 %, e = 0,619, n = 0,382.
Exercice 4
Un remblai d´autoroute ayant un volume de 250 000 m3 doit être construit avec un sol dont
l´indice des vides sera e = 0,70. Si ce sol est pris dans une carrière d´emprunt dont l´indice des
vides est e = 1,20, quel volume de sol devra être pris dans la carrière d´emprunt pour
construire ce remblai.
Exercice 5
Le tamisage à sec d´un échantillon de sable d´une masse de 1000 g donne les masses de refus
sur chacun des tamis suivantes :
Dimension de tamis en mm Refus partiel en g
12,5 0
5 62
2 248
1 313
0,5 231
0,2 127
0,1 11
Réponses : b) d10 = 0,4 mm, d60 = 1,5 mm, Cu = 3,75, d30 = 0,85 mm, Cc = 1,20
Exercice 6
Déterminer l´indice des vides, la porosité, la teneur en eau et la densité apparente de cet
échantillon.
Un essai sur un échantillon de sol au laboratoire est une opération qui consiste à déterminer
les caractéristiques et ou les performances de cet échantillon de sol. Les essais sur sol au
laboratoire sont généralement des essais sur des échantillons de sols et devraient être
interprètés comme tels.
Le rapport d´essai est un document écrit qui rend compte des résultats et de la manière dont
l´essai a été conduit.
5.2.1 Présentation
5.2.2 Contenu
Le rapport commence par un plan ou sommaire, puis une introduction générale. Ensuite pour
chaque essai, on doit expliciter son but, énumérer tout le matériel utilisé, signaler le type de
matériau, la quantité, la technique de prise d´échantillon, rappeler le mode opératoire, exposer
les résultats, conclure en faisant une analyse des résultats. A la fin du rapport, une conclusion
générale résume tout ce qui a été fait.Il présente une ouverture d´autres recherches.
Faire des suggestions.
Par exemple un rapport d´identification d´un sol doit comporter des informations minimales
suivantes:
a) une référence à la norme utilisée
b) la provenance du prélèvement: site, sondage, profondeur, date
c) la hauteur de la nappe
5.3 Échantillonnage
L´échantillonnage consiste à prélever une fraction d´un matériau telle que la partie prélevée
représente le plus fidèlement possible l´ensemble du matériau dont on désire déterminer les
caractéristiques. Autrement dit, la partie prélevée doit être identique à la partie restante. Il
existe plusieurs techniques d´échantillonnage.
Un échantillon trop mouillé doit être partiellement séché. Mais une température trop élevée
pourrait modifier la nature physique ou chimique de l´échantillon. Pour cette raison :
ne pas sécher à l´alcool
le séchage à l´air est conseillé, mais c´est relativement long
s´il faut chauffer, un thermostat est nécessaire pour ne pas dépasser 53° C s´il s´agit
d´un corps contenant de l´argile, ou 105 °C pour un corps non argileux.
Un échantillon trop sec conduirait à une perte d´éléments fins, il faut donc l´humecter. Il faut
aussi briser les éventuelles mottes ou simili-cailloux, mais attention à ne pas briser les
éléments qui les composent.
Le procédé est illustrésur la Figure 5-4. Il consiste à sélectionner une masse (m) à partir d'un
prélèvement de masse 3m.
Figure5-3: Échantillonneurpourgravier
5.6 Analyse granulométrique : méthode par tamisage à sec après lavage (NF P
94-056)
5.7 Analyse granulométrique des sols : méthodes par sédimentation (NF P 94-
057)
La valeur de bleu de méthylène d´un sol (VBS) mesure la capacité d´absorption d´un sol ou
d´un matériau rocheux. Elle constitue un des paramètres d´identification de la classification
des sols décrite dans la norme NF P 11-300.
L´essai consiste à mesurer par dosage la quantité de bleu de méthylène pouvant être adsorbée
par le matériau mis en suspension dans l´eau. Cette quantité est rapportée par proportionnalité
directe à la fraction 0/50 mm du sol. La valeur de bleu de méthylène du sol est directement
liée à surface spécifique des particules constituant le sol ou le matériau rocheux.
L´essai a pour but de révéler la nature argileuse de l´échantillon du matériau et de déterminer
leur concentration.
Le dosage s´effectue en ajoutant successivement différentes quantités de bleu de méthylène et
en contrôlant l´adsorption après chaque ajout. Pour ce faire, on prélève une goutte de la
suspension que l´on dépose sur un papier filtre, ce qui provoque la création d´une tache.
L´adsorption maximale est atteinte lorsqu´une auréole bleu clair persistante apparaît à la
périphérie de la tache (voir Figure 5-5).
5.8.3.3 Produits
Prélever une masse m, du matériau humide telle que m > 200 Dmax (m en grammes, Dmax en
millimètres).
Séparer par tamisage et si nécessaire par lavage la fraction 0/5 mm contenue dans cet
échantillon.
Déterminer la proportion pondérale C de la fraction 0/5 mm (sèche) contenue dans le matériau
(ou dans sa fraction 0/50 mm lorsque Dmax> 50 mm).
Puis procéder comme indiqué au chapitre 5.8.4.3.
Prélever une masse m du matériau humide telle que m > 200 Dmax (m en grammes, Dmax en
millimètres).
Quarter et homogénéiser la fraction 0/5 mm de manière à préparer trois prises d´essai de
masses sensiblement égales et de l´ordre de:
a) 30 g à 60 g dans le cas des sols très argileux à argileux,
b) > 60 g dans le cas des sols moyennement à peu argileux.
La première prise d´essai de masse mh1 est introduite dans le récipient de 3000 cm3, mise en
suspension dans (500 ± 10) cm3 d´eau déminéralisée et dispersée à l´aide de l´agitateur à
ailettes (vitesse 700 ± 100 tr/min et positionné à 5 mm environ du fond du récipient), au
minimum durant 5 min et dans tous les cas jusqu´à disparition visuelle de tout agglomérat de
particules de sol dans la suspension ou de toute accumulation sur les bords du récipient.
La deuxième prise d´essai de masse mh2 volontairement réduite par rapport aux spécifications
des normes de teneur en eau, est utilisée pour déterminer la teneur en eau de chacune des
prises d´essai.
La troisième prise d´essai de masse mh3 est conservée dans l´éventualité où l´essai doit être
renouvelé.
La prise d´essai étant mise en suspension comme décrit précédemment, procéder au dosage de
bleu de méthylène comme indiqué ci-après.
Pendant toute la durée du dosage, l´agitation permanente (vitesse 400 tr/min ± 100 tr/min)
doit être telle que toutes les particules de sol en suspension soient mises en mouvement.
À l´aide du dispositif de dosage, introduire dans la suspension 5 cm3 à 10 cm3 de solution de
bleu selon l´argilosité estimée du matériau (10 cm3 pour les matériaux les plus argileux); au
bout de 1 min ± 10 s, procéder à l´essai de la tache sur papier filtre de la manière suivante :
poser le papier filtre sur un support adapté non absorbant;
prélever à l´aide de la baguette de verre une goutte de suspension et la déposer sur le
papier filtre. La tache ainsi formée se compose d´un dépôt central de matériau coloré
bleu sombre entouré d´une zone humide incolore (Figure 5-5);
la goutte prélevée doit former un dépôt central compris entre 8 mm et 12 mm de
diamètre
Procéder à des injections successives par pas de 5 cm3 à 10 cm3 (selon l´argilosité du
matériau) de solution de bleu de méthylène jusqu´à ce qu´apparaisse une auréole périphérique
bleu clair, de largeur millimétrique, dans la zone humide de la tache (Figure 5-5). L´essai est
alors dit positif. À partir de ce moment laisser se poursuivre l´adsorption du bleu dans la
solution et effectuer des taches, de minute en minute, sans ajout de solution.
Si l´essai redevient négatif à cinquième tache ou avant, procéder à de nouvelles injections de
bleu avec des pas de 2 cm3 à 5 cm3, selon l´argilosité du matériau en lieu et place des pas de 5
cm3 à 10 cm3 introduits précédemment. En effet, il est néccessaire de réduire les quantités
injectées, car à ce stade de l´essai la suspension est en voie de saturation.
Chaque addition est suivie des taches effectuées de minute en minute. Ces opérations sont
renouvelées jusqu´à ce que l´essai reste positif pour cinq taches consécutives. Le dosage est
alors terminé et l´on détermine le volume total (V) de la solution de bleu de méthylène qui a
été nécessaire pour atteindre l´adsorption totale.
Dans tous les cas, le volume V doit être supérieur à 10 cm3. Si le volume V est inférieur à 10
cm3, l´essai doit être recommencé avec une prise d´essai de masse supérieure.
Le récipient et les accessoires en contact avec la suspension de sol et de bleu sont lavés et
abondamment rincés à l´eau claire.
w Eq. 5-1
m Eq. 5-2
1
Pour les matériaux dont le Dmax est inférieur à 5 mm, la valeur de bleu de méthylène est :
VBS est exprimée en grammes de bleu de méthylène pour 100 g de matériau sec.
Pour les matériaux dont le Dmax est supérieur à 5 mm, l´expression du résultat est :
5.9.1 Généralités
I Eq. 5-6
où: w est la teneur en eau du sol dans son état naturel et ne comportant pas d´éléments
supérieurs à 400 µm.
détermination de la teneur en eau pour laquelle une rainure pratiquée dans un sol placé
dans une coupelle de caractéristiques imposées se ferme lorsque la coupelle et son
contenu sont soumis à des chocs répétés ;
détermination de la teneur en eau pour laquelle un rouleau de sol, de dimension fixée
et confectionné manuellement, se fissure.
La totalité du tamisat est malaxée afin d´obtenir une pâte homogène et presque fluide.
Répartir avec la spatule, dans la coupelle propre et sèche, une masse d´environ 70 g de pâte.
Cette pâte étalée en plusieurs couches afin d´éviter d´emprisonner les bulles d´air, présente en
fin d´opération un aspect aspect symétrique comme le montre la Figure 5-10.
Prélever dans la coupelle, à l´aide d´une spatule, environ 5 g de pâte, de chaque côté des
lèvres de la rainure et au voisinage de l´endroit où elles sont refermées, afin d´en déterminer
la teneur en eau.
Le prélèvement est placé dans une capsule ou boîte de Pétri de masse connue et pesé
immédiatement avant d´être introduit dans l´étuve pour dessiccation conformément à la
norme NF P 94-050.
L´opération complète est effectuée au moins quatre fois sur la même pâte, mais avec une
teneur en eau différente à chaque fois.
Les nombres de chocs de la série d´essais doivent encadrer 25 et l´écart entre deux valeurs
consécutives doit être inférieur ou égal à 10.
Former une boulette à partir de la pâte préparée comme décrit au paragraphe 5.9.5.
Rouler la boulette sur une plaque lisse, à la main ou éventuellement à l´aide d´une plaquette,
de façon à obtenir un rouleau qui est aminci progressivement jusqu´à ce qu´il atteigne 3 mm
de diamètre.
La cadence du mouvement de la main doit être régulière.
L´amincissement du rouleau se fait de manière continue et sans effectuer de coupure dans le
sens de sa longueur.
Le rouleau au moment où il atteint un diamètre de 3,0 mm ± 0,5 mm doit avoir environ 10 cm
de longueur et ne doit pas être creux.
La limite de plasticité est obtenue lorsque, simultanément, le rouleau se fissure et que son
diamètre atteint 3 mm ± 0,5 mm.
Si aucune fissure n´apparaît, le rouleau est réintégré à boulette. La pâte est malaxée tout en
étant séchée légèrement éventuellement sous un flux d´air chaud à une température inférieure
à 50°C.
Reformer un nouveau rouleau.
Prélever, une fois les fissures apparues, la partie centrale du rouleau et la placer dans une
capsule ou une boîte de Pétri de masse connue, la peser immédiatement et l´introduire dans
l´étuve, afin de déterminer sa teneur en eau conformément à la norme NF P 94-050.
Effectuer un deuxième essai sur une nouvelle boulette.
Elle est calculée à partir de l´équation de la droite moyenne ajustée sur les couples de valeurs
expérimentales (lgN, w) comme représentée à la Figure 5-12.
La limite wL est obtenue pour une valeur N égale à 25.
La limite de plasticité wp est la teneur en eau conventionnelle d´un rouleau de sol qui se
fissure au moment où son diamètre atteint 3,0 mm ± 0,5 mm.
wp est la moyenne arithmétique des teneurs en eau obtenues à partir de deux essais. La valeur
de la limite de plasticité est exprimée en pourcentage. Si les valeurs s´écartent de plus de 2 %
de la valeur moyenne, un nouvel essai est à effectuer.
L´indice de plasticité Ip est la différence entre les valeurs des limites de liquidité et de
plasticité.
I Eq. 5-7
6.1 Généralités
Le compactage peut être défini comme l´ensemble des opérations, généralement mécaniques,
qui conduisent à accroître la densité sèche en place d´un sol. Il consite à appliquer des
contraintes au sol produisant une déformation irréversible qui améliorent ses caractéristiques
intrinsèques.
Le compactage resserre la texture du sol, réduit le volume apparent du sol par diminution de
l´indice des vides.
C´est une opération importante dans la technologie routière, dont dépend le comportement de
la chaussée dans le temps.
Le compactage entraîne :
la suppression ou du moins la limitation des tassements,
la diminution de la perméabilité de la couche compactée,
l´amélioration des caractéristiques mécaniques et par suite l´amélioration de la
portance, le module de déformation, la résistance à la compression et au
poinçoinnement, la résistance au cisaillement.
l´augmentation de la cohésion et de l´angle de frottement interne conduisant à un
meilleur inter clavage des particules du sol, d´où une meilleure résistance aux
cisaillements
Pour les sols fins, une réserve s´impose, une augmentation de compacité peut, à des teneurs en
eau élevées, entraîner une diminution brusque de la portance et du module de déformation.
Le compactage est influencé par plusieurs facteurs.
rôle lubrifiant non négligeable et la densité sèche augmente avec la teneur en eau (partie
gauche de courbe de la Figure 6-1).
L´allure de la courbe de compactage d´un sol est influencée par sa teneur en éléments fins
(Figure 6-2).
Suivant la teneur en eau du sol compacté par rapport à ωopt on obtient pour les sols fins les
perméabilités suivantes (Figure 6-3):
ωfaible : forte perméabilité
ωforte : faible perméabilité
Cela tient à la structure des argiles, comme le montre la Figure 6-3. Aux faibles teneurs en
eau, les particules d´argile ont une structure floculée, alors qu´aux fortes teneurs en eau les
particules sont plus orientées.
Figure 6-4 montre l´influence de l´énergie de compactage sur les courbes de l´essai Proctor.
Pour un sol donné, si l´énergie augmente, le poids volumique maximum augmente et les
courbes deviennent plus pointues.
Figure 6-4: Courbes de compactage obtenues sur un même sol mais à énergie croissante
Les courbes de compactage admettent pour enveloppe une courbe appelée courbe de
saturation qui correspond à l´état saturé du sol (Figure 6-5). L´équation de cette courbe
s´écrit:
γ
Eq. 6-1
γ ∙
L´essai Proctor a pour but de déterminer les caractéristiques de compactage que sont la teneur
en eau optimale (ωopt) et la masse volumique sèche maximale (ρdmax).
Selon l´énergie de compactage appliquée à l´éprouvette, on distingue l´essai Proctor normal
et l´essai Proctor modifié. L´appelation essai Proctor modifié s´applique aux essais pour
lesquels une grande énergie spécifique de compactage (> 24 kg.cm/cm3) est développée (par
exemple le compactage des couches de fondation de route), alors que l´appelation essai
Proctor normal s´applique aux essais pour lesquels une faible énergie spécifique de
compactage < 6 kg.cm/cm3) est développée (par exemple le compactage des remblais
classiques couches).
6.3.3 Appareillage
La totalité du matériau prélevé est séchée à l´air ou dans une étuve réglée à 50°C maximum
jusqu´à un état hydrique jugé suffisamment sec pour commencer l´essai.
Après séchage, le matériau est tamisé à 20 mm et seul le tamisat est conservé pour l´exécution
de l´essai.
Le matériau est homogénéisé et divisé par appréciation visuelle en au moins cinq parts égales.
Les parts sont humidifées à une teneur en eau telle que les teneurs en eau de trois parts au
moins et quatre au plus soient réparties entre 0,8 wOPN (ou wOPM) et 1,2 wOPN (ou wOPM).
Après humidification, chaque part est conservée en boîtes ou sacs hermétiques durant un
temps fonction de l´argilosité du matériau pour parfaire la diffusion de l´eau. C´est à partir de
chacune de ces parts que seront confectionnées les éprouvettes destinées à la détermination
des points de la courbe Proctor.
Il est à noter que l´humidification de chacune des parts du matériau constitue la phase la plus
délicate de l´essai. De plus, le choix des teneurs en eau à attribuer à chaque part de matériau
n´est pas trivial, étant donné que l´on ne connaît pas encore wOPN ou wOPM du matériau.
L´opérateur doit donc en estimer une valeur approchée. Pour cela, il a recours à des tests
tactiles et visuels et son expérience est déterminante dans la justesse de cette estimation.
Le choix du type de moule dépend entre autre de la granularité du matériau. Tableau 6-1
présente les modalités d´exécution des essais Proctor normal et modifié.
∙ ∙ ∙
E Eq. 6-2
Avec:
: nombre total de coups
: hauteur de chute de la dame
: masse de la dame
: accélération de la pesanteur
: volume du matériau compacté dans le moule
Les choix du type de moule et de la nature de l´essai à exécuter étant faits, on introduit alors
la quantité de matériau pour que la hauteur de la première couche après compactage soit
légèrement supérieure au tiers ou au cinquième de la hauteur du moule respectivement pour
l´essai Proctor normal et pour l´essai Proctor modifié. Ensuite, on compacte cette couche avec
la dame correspondante en appliquant respectivement 25 coups ou 56 coups par couche, et on
répète l´opération autant de fois que l´exige le nombre de couches à réaliser.
∙
ρ Eq. 6-3
établies pour Sr=100% et 80%. Si l´on ne dispose pas de données, on prend masse volumique
de l´eau ρw = 1t/m3 et masse volumique du matériau sec ρs = 2,7t/m3.
Figure 6-7: Exemple de courbe Proctor et des courbes de saturation à 80% et 100%
Malgré l´extrême diversité des engins de compactage, il est possible de dégager un certain
nombre de facteurs intervenant principalement sur l´efficacité d´un engin sur un sol donné.
Alors que les facteurs propres au sol compacté sont la nature du sol, la teneur en eau, etc, les
facteurs caractérisant l´engin et la séquence de compactage sont le nombre des passes, la
vitesse, la pression de contact, la fréquence, l´intensité de vibration, etc.
Quels que soient les engins utilisés, le compactage in situ devra s´effectuer par couche de
faible épaisseur 20 à 30 cm pour les travaux de route ou encore 10 à 15 cm pour les travaux
de bâtiment.
Une grande partie des difficultés des projets de terrassement vient du fait que la mise en place
d´un sol (remblai par exemple) dépend souvent des conditions atmosphériques au moment des
travaux.
La planche d´essai permet avant l´ouverture d´un chantier de terrassement, de fixer les
paramètres de compactage liés à l´engin utilisé, au sol considéré au moment des travaux
(teneur en eau, vitesse des engins, nombre de passes, etc.), et ce, en vue d´obtenir la
compacité à atteindre.
Pour un engin donné et des exigences de qualité fixées, il existe une vitesse optimale, fonction
de l´épaisseur de la couche et de la nature du matériau permettant d´obtenir une compacité
maximale. Plus les exigences de qualité sont sévères plus la vitesse de translation optimale a
une valeur réduite.
Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8 km/h. Dans le cas
des compacteurs vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5 km/h pour que les vibrations
puissent agir efficacement sur toute l´épaisseur de la couche.
Figure 6-8 montre le domaine d´emploi des principaux engins de compactage pour les travaux
routiers.
Figure 6-8: Domaine d´emploi des principaux engins de compactage pour les travaux routiers
Pour un engin donné et ses paramétres de qualité fixés, il existe un nombre de passes
optimales fonction de la vitesse de l´engin, de l´épaisseur de la couche et de la nature du
matériau, permettant d´obtenir une compacité maximale. Plus les exigences de qualité sont
sévères, plus le nombre de passe optimale est élevé.
Il faut généralement 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de 30 cm d´épaisseur,
mais ce nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et
de la masse du compacteur. Si la compacité voulue n´est pas atteinte après 12 passes dans les
conditions optimales d´humidité on peut conclure que les opérations de compactage n´ont pas
atteint leur but et que le compacteur utilisé n´est probablement pas adéquat.
En pratique la teneur en eau fixée à la valeur optimale de l´essai Proctor est obtenue par
étalonnage de la citerne à eau. Pour chaque vitesse de l´engin considéré on détermine le
nombre de passes permettant d´obtenir les spécifications prescrites.
Cet essai ne s´applique pas lorsque le volume de la cavité de mesure peut varier durant l´essai
(sable lâche, argile très humide,…). Cet essai est plus particulièrement destiné aux matériaux
dont le diamètre maximum dmax est inférieur à 50 mm.
L´essai de mesure en place de la densité in situ consiste à creuser une cavité, à recueillir et
peser la totalité du matériau extrait, puis à mesurer le volume de la cavité à l´aide d´un
densitomètre à membrane. L´appareil est doté d´un piston qui, sous l´action de l´opérateur,
Cours de mécanique des sols I, R05 du 25.11.2017
COMPACTAGE DES SOLS 64
refoule un volume d´eau dans une membrane souple étanche qui épouse la forme de la cavité.
Une tige graduée permet de lire directement le volume (Figure 6-9).
Figure 6-9: Schéma de principe de l´essai de mesure de la densité in situ suivant la norme NF
P 94 -061-2
6.5.2 Appareillage
Mesure du volume initial (Vo) : Préparer, par arasement, une surface plane
sensiblement horizontale au moins égale à celle de la plaque d´appui. Fixer la plaque
d´appui avec les piquets d´ancrage (valets) ; en cas d´impossibilité, lester la plaque.
Solidariser l´appareil à la plaque d´appui. Appuyer sur le piston jusqu´à l´obtention de
la pression désirée (supérieure ou égale à 5 kPa). Mesurer le volume Vo sur le système
de lecture.
Creusement de la cavité et détermination de la masse humide (mh) : Pratiquer
l´excavation du trou à travers l´orifice de la plaque. La profondeur doit être égale au
diamètre de l´orifice à plus ou moins un demi-rayon. La forme de la cavité doit être
régulière. Le volume minimal de la cavité est fonction de dmax du matériau. Il doit être
tel que la masse du matériau extrait soit supérieure à 200dmax et jamais inférieure à
1500 g. Recueillir la totalité du matériau extrait de l´excavation, sans perte, et le
mettre dans un sac hermétique. Peser le matériau humide (mh) et, si nécessaire,
effectuer la mesure de sa teneur en eau (w).
Détermination du volume total (Vt) : Fixer à nouveau l´appareil sur la plaque d´appui.
Actionner le piston jusqu´à obtention de la pression désirée (la pression exercée par
l´eau doit être égale ou supérieureà 5 kPa, mais ne doit pas déformer le matériau).
Mesurer le volume Vt sur le système de lecture.
ρ Eq. 6-4
ρ Eq. 6-5
1
Avec:
ρ : masse volumique du matériau humide (g/cm3)
ρ : masse volumique du matériau sec (g/cm3)
w: teneur en eau (%)
m : masse du matériau humide (g)
V: Volume initial lu sur le densitomètre avant l´excavation (cm3)
V: Volume final lu sur le densitomètre après l´excavation (cm3)
En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier (γdchantier) avec le poids volumique
sec maximal (γd optimum) on établit le degré de compacité Dc ou pourcentage de compactage à
l´aide de l´équation :
D Eq. 6-6
Le degré de compacité est l´un des critères sur lesquels on s´appuie pour accepter ou refuser
un compactage. En général le cahier des charges impose D 95%. Plus le degré de
compacité est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le compactage a été efficace.
L´essai CBR est un essai de portance (aptitude des matériaux à supporter les charges) des
remblais des couches de formes compactées des ouvrages routiers. Il s´agit de déterminer
expérimentalement des indices portants (IPI, CBR) qui permettent:
Cours de mécanique des sols I, R05 du 25.11.2017
67 COMPACTAGE DES SOLS
6.6.2 Appareillage
Exercice 1
Soit des résultats d´un essai de compactage Proctor suivants :
Teneur en eau w [%] 10 12 14 15 17 18,5
Poids volumique humide γh [kN/m3] 20,0 21,9 23,2 23,8 24,4 24,4
Prendre γS= 26,7 kN/m3.
a) Tracer les courbes γd = f(w) et e = g(w), en déduire la teneur en eau optimum ;
b) Dans quel domaine de teneur en eau doit-on compacter pour que γd> 0,97γdoptimum.
Réponses : a) wopt = 17% ; b) 13,5% < w < 19,5%
Exercice 2
Deux échantillons 1 et 2 du même sol (sable limoneux) ont été compactés au même poids
volumique sec γd = 19,6 kN/m3, mais à des teneurs en eau respectives w1 = 4% et w2 = 12%.
Le poids volumique des particules solides est γs = 27 kN/m3.
a) Porter sur un graphique (w ; γd) la courbe de saturation du sol et les points
correspondant aux échantillons compactés 1 et 2.
b) Déterminer pour chacun d´eux le degré de saturation Sr, et le poids volumique γ.
c) L´échantillon 1 (w1 = 4%) est amené à saturation sans changement de son volume, qui
est de 243 m3. Déterminer le volume d´eau nécessaire.
Réponses :
b) Echantillon 1 : Sr = 28,6% ; γ = 20,4 kN/m3 ; Echantillon 2 : Sr = 85,8% ; γ = 22 kN/m3
c)Volume d´eau = 47,8 cm3.
Exercice 3 : Etude d´une couche de fondation d´une piste d´atterrissage d´un aérodrome
On veut réaliser la couche de fondation d´une piste d´atterrissage de l´aéroport de Glodjigbé
pour des avions gros porteurs. Le matériau utilisé est une latérite dont on se propose de
déterminer les caractéristiques Proctor, les paramètres de compactage in-situ ainsi que la
quantité de matériaux à prélever à l´emprunt.
Des essais d´identification effectués sur un échantillon de sol prélevé dans un banc d´emprunt
de cette latérite ont fourni les résultats suivants :
Poids volumique de l´échantillon γ = 19 kN/m3
Teneur en eau in situ w = 10%
Poids volumique des constituants solides γs = 26,5 kN/m3
Des essais Proctor modifiés réalisés sur un échantillon de ce sol ont fourni les résultats ci-
après :
Teneur en eau estimée [%] 9 10,5 12 13,5 15
Teneur en eau réelle [%] 9,20 10,60 11,50 12,50 13,97
Poids volumique sec γd [kN/m3] 18,82 19,03 19,17 19,22 18,91
1ère Partie : Préliminaires
1) Montrer que la courbe de saturation (pour un degré de saturation Sr quelconque) est
donnée par la relation :
Les pores d´un sol naturel contienent généralement de l´eau. Au-dessus de la nappe se trouve
généralement un sol partiellement saturé. Par contre en dessous de la nappe phréatique se
trouve un sol qui peut être considéré saturé. La pression interstitielle u à une profondeur zw en
dessous de la nappe s´écrit donc :
∙ Eq. 7-1
´ Eq. 7-2
v Eq. 7-3
Il s´agit d´une vitesse apparente puisque, d´une part, l´eau ne circule que dans les pores et la
section réelle disponible est réduite à nS (n = porosité) ; d´autre part, les pores ne sont pas
rectilignes et l´eau fait de nombreux détours que caractérise la tortuosité du milieu. Ainsi, la
vitesse moyenne v´est définie par :
v´ Eq. 7-4
La vitesse peut être représentée par un vecteur. En effet, elle possède une intensité définie par
la formule Eq. 7-4, une direction (MN) et un sens de M vers N si l´écoulement se fait dans le
sens MN.
Eq. 7-5
2
Avec:
z : cote du point M par rapport à un plan horizontal de référence (énergie
de position)
u : pression de l´eau interstitielle en M par rapport à un plan horizontal de
référence ( énergie de position)
v: vitesse de l´eau
Dans les sols, les vitesses sont faibles (< 10 cm/s) et l´énergie cinétique ( ) est faible et
négligeable par rapport à l´énergie potentielle ( ), si bien que l´Eq. 7-5 devient :
Eq. 7-6
Le théorème de BERNOULLI indique que lors de l´écoulement d´un fluide non visqueux
incompressible en régime permanent, la charge reste constante.
Désignons par la charge au point N. D´après le théorème de BERNOULLI :
Si , il n´y a pas d´écoulement et la nappe est en équilibre;
Si , il y a écoulement de M vers N et la perte de charge correspond à
l´énergie perdue en frottement.
L´eau dans un sol ne peut être considérée comme un fluide parfait, la charge hydraulique h
déroît donc le long d´un filet liquide. L´eau dissipe de l´énergie au contact des grains, on dit
qu´il perte de charge et le théorème de BERNOULLI s´écrit donc :
∆ Eq. 7-7
Avec:
∆ : Perte de charge pour l´écoulement entre les points M et N.
Le gradient hydraulique est la quantité suivante:
∆
i Eq. 7-8
∆
Dans une nappe d´eau stagnante la charge hydraulique est uniforme, par contre s´il y a un
écoulement, le potentiel de l´eau se sera caractérisé par des lignes (ou surfaces A, B et C)
équipotentielles qui sont perpendiculaires aux lignes de courant (a, b et c) (voir Figure 7-3).
L´eau capillaire est caractérisée par sa pression négative. Cette ascension peut atteindre des
valeurs très élevées. L´ascension capillaire de l´eau dans le sol dépend de la taille des vides.
Généralement on retient pour la hauteur de remontée capillaire hc les valeurs suivantes:
Avec:
: Coefficient de perméabilité, caractéristique du sol
: Section de l´échantillon
: Niveau piézométrique de A
: Niveau piézométrique de B
: Longueur de l´échantillon
∆
i Eq. 7-10
Sachant que v = q/S alors l´Eq. 7-9 peut s´écrire comme suit :
∙ Eq. 7-11
Avec:
: Vitesse de l´écoulement
: Coefficient de perméabilité, caractéristique du sol
: Gradient hydraulique
l´Eq. 7-11 traduit la loi de Darcy, qui régit les phénomènes d´écoulement dans
les sols, et stipule que la vitesse v de l´eau dans un sol est proportionnelle au gradient
hydraulique i.
Cette loi s´écrit également sous forme vectorielle :
∙ ∙ Eq. 7-12
∙ ∙ Eq. 7-13
7.3.1 Généralités
Le coefficient de perméabilité d´un sol saturé est une caractéristique du sol qui dépend
essentiellement de sa granularité, de sa nature, de sa structure, de son indice des vides et de la
température.
Plus un sol est fin, plus les pores sont petits, plus les frottements et les pertes de charge sont
importants et plus le coefficient de perméabilité est petit. Les argiles sont souvent considérées
comme imperméables car les débits qui y circulent sont négligeables, leur perméabilité étant
très faible.
Plus un sol est dans un état de compacité élevée, plus sa porosité est faible. L´espace dans
lequel l´eau peut circuler étant réduit, le sol est moins perméable. La mesure de la
perméabilité n´a donc de sens que sur un sol de poids volumique sec defini (échantillon intact
ou sol compacté à une compacité déterminée).
Deux méthodes, applications directes de la loi de Darcy, sont utilisées en laboratoire:
La mesure sous charge constante pour les sols très perméables,
La mesure sous charge variable pour les sols peu perméables.
Un perméamétre (Figure 7-5) est composé d´une enceinte étanche dans laquelle est placé un
échantillon de sol de section S et de longueur L. Les deux extrémités de l´échantillon sont
reliées à deux tubes par l´intermédiaire de pierres poreuses.
∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ∙ Eq. 7-14
D´où:
∙
Eq. 7-15
∙ ∙
Dans le perméamètre à charge variable, le tube 1 de la Figure 7-5 est rempli d´eau : l´essai
consiste à mesurer la baisse de son niveau en fonction du temps. Soit s la section de ce tube.
Pendant un temps dt, la quantité d´eau qui s´écoule est :
∙ Eq. 7-16
∙ ∙ ∙ ∙ ∙ Eq. 7-17
∙ ∙ ∙ Eq. 7-18
∙
∙ ∙ Eq. 7-19
D´où
∙ ln
∙ Eq. 7-20
Avec:
: Différence de charge au temps
: Différence de charge au temps
Avec:
: Diamètre efficace des grains en centimètres, diamètre correspondant à 10 % des
passants
D´après KozenyCarman (1927) la perméabilité peut être évaluée en utilisant la relation :
∙ 1 ∙ 1 ∙ Eq. 7-22
, 1
Avec:
: Poids volumique du liquide
: Viscosité du liquide
Les sols naturels sont très souvent lités (origine sédimentaire ou métamorphique) et présentent
une anisotropie de perméabilité. La perméabilité est généralement beaucoup plus forte dans le
sens des lits que dans le sens perpendiculaires aux lits.
De nombreux sols sédimentaires sont constitués de couches superposées de granulométrie, et
donc de perméabilité, variables.
Soit:
k1, k2, …kn, les coefficients de perméabilité,
L1, L2, …Ln, l´épaissseur des différentes couches,
L=L1 + L2 …+ Ln
h, la perte de charge totale,
kv, le coefficient de perméabilité moyen perpendiculaire aux plans de la stratification,
kh, le coefficient de perméabilité moyen parallèlement à la stratification.
Si l´écoulement est perpendiculaire aux plans de la stratification, le débit, donc la vitesse, sont
identiques dans chaque couche de sol puisque l´écoulement est permanent:
∙ ∙ ∙ ∙ Eq. 7-23
avec:
∙ ∙ ⋯ ∙ Eq. 7-24
∙ ∙ ⋯ Eq. 7-26
d´où:
∑
Eq. 7-27
⋯ ∑
Si l´écoulement est parellèle aux plans de stratification, le débit total est la somme du débit de
chaque couche pour une tranche d´épaisseur unité et de gradient i.
∙ ∙ ∙ ∙ ∙ ⋯ ∙
∙ ∙ ∙ ⋯ ∙ ∙ Eq. 7-28
d´où :
∙ ∙ ∙ ⋯ ∙ ∑ ∙
Eq. 7-29
∑
7.4.1 Définitions
La présence d´une nappe peut conduire à une saturation des sols et à une pression interstitielle
positive. L´eau est libre et circule plus ou moins vite dès qu´un gradient hydraulique apparaît.
Quelques définitions utilisées en hydrogéologie sont données ci-après:
Un terrain est dit aquifère lorsque l´eau y circule et que des débits importants
peuvent être obtenus en raison de sa perméabilité élevée. Cette perméabilité peut être
de deux types: perméabilités d´interstices, comme pour le sable par exemple, ou
perméabilité de fissures au sein d´une roche facturée.
Un terrain est dit aquifuge lorsque sa perméabilité est extrêmement faible
(k < 10-9m/s). À l´état naturel, il n´existe pas de terrain rigoureusement imperméable.
Le niveau piézométrique est le niveau d´eau mesuré dans un forage ou dans un puits,
à un instant donné. Ce niveau est dit statique par opposition au niveau dynamique
resultant d´une intervention sur l´aquifère, pompage ou injection.
La surface piézométrique correspond à la surface supérieure d´équilibre d´une nappe
aquifère.
Une nappe libre est une nappe pour laquelle la pression interstitielle de l´eau au
niveau de sa surface supérieure est égale à la pression atmosphérique. Lorsqu´une
nappe libre est peu profonde au point de pouvoir être exploitée par des puits, elle
s´appelle nappe phréatique. Le niveau phréatique désigne la surface supérieure de
cette nappe.
Une nappe captive ou en charge est une nappe siègeant au sein d´un terrain perméable
compris entre deux couches aquifuges et pour laquelle la pression de l´eau au toit de la
couche aquifère est supèrieure à la couche atmosphérique. La surface piézométrique se
situe donc au-dessus de celle matérialisant le toit de la couche aquifère.
Lorsque le niveau piézométrique se situe au-dessus de la surface du sol, la nappe est
dite artésienne.
Une nappe est dite artificielle lorsqu´elle est créée par l´action de l´homme, par
exemple celle qui existe à l´intérieur d´un corps de barrage.
La transmissivité d´une couche aquifère donnée est le produit de son coefficient de
perméabilité par son épaisseur. Elle s´exprime généralement en m2/j et est surtout
utilisée dans le cadre de l´exploitation des nappes aquifères.
La plupart des problèmes courants de mécanique des sols peut être ramenée à deux
dimensions en faisant certaines hypothèses. Pour l´étude des problèmes à trois dimensions, les
hypothèses sont pratiquement les mêmes.
La mise en équation repose sur les hypothèses ci-après:
Le milieu est homogène du point de vue de perméabilité. On peut donc lui attribuer un
coefficient de perméabilité constant k.
L´écoulement est laminaire et la vitesse de l´eau est faible.
Les écoulements sont régis par la loi de Darcy
L´écoulement est permanent.
Dans ces conditions, h étant la charge en un point quelconque du milieu, l´équation
fondamentale de l´écoulement s´écrit comme suit :
0 Eq. 7-30
Cette équation appelée équation de Laplace admet une solution lorsque les conditions aux
limites sont définies. Une solution analytique peut être obtenue dans les cas simples. Dès que
le sol comporte plusieurs couches de perméabilités différentes ou présente une anisotropie de
perméabilité, la résolution pratique devient très complexe et il convient de recourir au
traitement informatique. Des logiciels performants sont disponibles (par exemple Plaxis
Flow).
Lorsque le sol est homogène, il est possible de recourir à la construction graphique. Elle
consiste à tracer un réseau de lignes respectant certaines règles, en particulier les conditions
aux limites. Ce réseau appelé réseau d´écoulement est composé de deux familles de courbes:
les lignes de courant et les courbes équipotentielles (Figure 7-6).
Les lignes de courant représentent le trajet de l´eau (à la tortuosité près), le vecteur vitesse est
tangent en chaque point à la ligne de courant.
Les équipotentielles ont pour équation générale h=Cste. Elles sont perpendiculaires aux lignes
de courant.
Sur la Figure 7-6, à chaque espace compris entre deux équipotentielles correspond une perte
de charge égale à 10 % de la perte de charge totale H.
Un tube de courant est défini comme l´espace compris entre deux lignes de courant.
Considérons un tube de courant élémentaire de longueur Δl et compris entre deux
équipotentielles h et h+Δh. Soit a la distance entre deux lignes de courant (Figure 7-7).
La loi de Darcy s´écrit:
∆
, ∆ Eq. 7-31
∆
∆
∆ ∙ |∆ | Eq. 7-32
∆
|∆ | Eq. 7-33
d´où :
∆ Eq. 7-34
Il est loisible de constater que ce débit est indépendant du tube considéré, autrement dit que le
débit dans chaque tube de courant est identique.
Soit le nombre de tubes de courant dans le réseau. Le débit total par mètre linéaire
d´ouvrage sera:
∙ ∙ Eq. 7-35
Cette formule donne le débit par unité de largeur de l´ouvrage. Le débit q est de la forme:
∙ ∙ Eq. 7-36
Avec C=constante.
Figure 7-8 et Figure 7-9 montrent les exemples de réseau d´écoulement.
Figure 7-9: Exemple de réseau d´écoulement sous un barrage avec deux écrans
L´essai de pompage est un essai in situ. Il est effectué dans un puits (sondage) de diamètre
suffisant pour y descendre une pompe ou une crépine. Des piézomètres sont disposés autour
du puits. L´eau est pompée à débit constant du puits et l´abaissement du niveau de la nappe
dans le puits et dans les piézomètres est observé. Si l´eau est pompée pendant longtemps, le
niveau de l´eau se stabilise dans les piézomètres. Le régime peut être considéré comme
permanent. Le débit q et la perte de charge (H-ho) sont alors contants (Figure 7-10) et reliés
par la perméabilité du milieu par les formules suivantes:
∙ ∙ Eq. 7-37
2 ∙ ∙ ∙ Eq. 7-38
Où R, H et h0 s´expriment en m et k en m/s.
L´écoulement de l´eau dans les pores du sol exerce une force d´écoulement sur les grains
solides d´un sol de volume V. La force d´écoulement est donnée par la formule :
Eq. 7-40
Cette force s´additionne aux autres forces s´exerçant sur le massif de sol. Pour un écoulement
purement vertical, l´action de la force d´écoulement entraîne un changement du poids
volumique du massif de sol. Ainsi on a:
̅ ´ ´é Eq. 7-41
̅ ´ ´é Eq. 7-42
Le gradient critique dans le cas de l´écoulement vertical ascendant est donné par:
´
Eq. 7-43
Figure 7-11: Rupture par soulèvement hydraulique: annulation des contraintes effectives
L´écoulement sous un batardeau (Figure 7-11) peut conduire à un état de rupture: rupture par
soulèvement hydraulique (annulation des contraintes effectives), si la force dépasse une
certaine limite.
Si le gradient hydraulique moyen est égal au gradient hydraulique critique:
im=icrit, le massif serait théoriquement sans poids. Ce qui conduit au foisonnement des sols
pulvérulents. Pour les sols cohérents, la cohésion s´oppose à l´érosion des grains solides,
cependant la pression sous le sol cohérent peut conduire à l´éclatement de la couche cohésive.
Considérons la Figure 7-12, si la pression u s´exerçant sur la face AB est suffisante pour
soulever le bloc de terre on dit qu´il y a risque de boulance, c´est-à-dire soulèvement brutal du
terrain par la poussée de l´eau.
importants pour tous les ouvrages situés à proximité (rupture de barrages, fissuration de
bâtiments, reversement d´un rideau de palplanches, etc.).
OW
Hkrit,We
Ds
Ls
Exercice 1
Soit une bicouche composée de 1,00 m de sable de perméabilité k=10-2 m/s et de 0,20 m de
silt argileux de perméabilité k=10-7 m/s. Déterminer la perméabilité de la bicouche.
Commenter le résultat.
Réponses: kv=6·10-7 m/s, kh=8·10-4 m/s
Exercice 2
Calculer le debit passant sous le rideau de palplanches de la Figure 7-6, sachant que H = 8 m,
le sol surmontant le subtratuma un coefficient de perméabilité k=5. 10-5 m/s et le batardeau
une longueur de 60 m.
Réponse : q = 43,2 m3/h
Exercice 3
Pendant un essai de perméabilité à charge constant effectué sur un échantillon de sable, on a
recueilli 500 cm3 d´eau en 15 minutes. Sachant que l´échantillon a une longueur de 15 cm, un
diamètre de 5 cm et que la hauteur d´eau est maintenue à 40 cm au dessus de l´évacuation :
1- Quel est son coefficient de perméabilité ?
2- Calculer la vitesse normale réelle sachant que la porosité est de 38% et la vitesse
fictive.
Réponses : 1) k=10,6. 10-5 m/s ; 2) Un=7,5. 10-4 m/s ; V=2,8. 10-4 m/s
Exercice 4
Tracer les lignes de cote, de charge et de pression des écoulements suivants :
Réponses:
Cote z en mètre Charge en mètre Pressioninterstielle en kPa
10 10 0
8 10 20
1 0 -10
0 0 0
8,5 8,5 0
7 8,5 15
2 11,5 95
0 11,5 115
0 3 30
0 3 30
0 1 10
0 1 10
Exercice 5
On considère une pente infinie inclinée d´un angle β par rapport au plan horizontal (voir
figure ci-dessous). Le sol, de poids volumique γ est le siège d´un écoulement parallèle à la
pente et dont la surface libre est à la profondeur z0. On considère que le poids volumique est
le même au-dessous et au-dessus de la nappe.
Exercice 6
On considère la coupe géotechnique ci-dessous d´un sol constituant le fond d´une fouille
creusée par dragage. Il s´agit essentiellement de trois argiles surmontant une couche de sable
de perméabilité très élevée. On supposera que les couches d´argile ont le même poids
volumique, soit γ = 20 kN/m3. La pression interstitielle à la base de la couche 3 est
U0 = 270 kPa. En admettant que les couches d´argile sont le siège d´un écoulement permanent
vertical :
e) Calculer les forces agissant sur la phase solide de chacune des couches. En tirer des
conclusions quant à leur stabilité.
Exercice 7
La figure ci-dessous fournit le réseau d´écoulement sous un rideau de palplanches. Le poids
volumique du sol saturé est de 18 kN/m3 avec un coefficient de perméabilité de 3,2 10-6 m/s.
La fiche du rideau est de 6 m et la hauteur d´eau amont est de 7,5 m. La couche (1) est très
perméable et n´introduit pas de perte de charge.