C~ristopher Vasey et johanna Brandt

Preface de Rosette Poletti

Régénération et détoxication
L'exemple de la cure de raisin
 Christopher Vasey
Johanna Brandt

Les (Ures de santé

Régénération et détoxication
L'exemple de la cure de raisin

Préface de
Rosette Poletti
Du même auteur aux Éditions Jouvence
Manuel de diététique, de nutrition et d'alimentation saine, 2009
L ëquilibre acido-basique, 2009 (nouv. éd.)
La fièvre, une amie à respecter, 2008
Gérez votre équilibre acido-basique, 2008 (nouv. éd.)
Remèdes de grand-maman, 2008
Petit traité de naturopathie à l'usage des malades qui veulent retrouver
la santé et des bien-portants qui veulent le rester, 2007
Quand le corps a soif . . , 2007
Alternatives naturelles aux antibiotiques, 2004
Sommaire
Manuel de détoxication, 2003 (nouv. éd.)
Les compléments alimentaires naturels, 2003
La cure de petit-lait, 1998
Un hiver sans grippe, 1997

Catalogue gratuit sur simple demande Préface de Rosette Poletti .............................. 7

Éditions Jouvence
France: BP 7-74161 Sr-Julien-en-Genevois Cedex
Suisse: CP 184-1233 Genève-Bernex Introduction ................................................. 11
Site internet : www.editions-jouvence.com
Mail : info@editions-jouvence.com
Première partie :
Régénération et détoxication
©Éditions Jouvence 1995, 2004, 2010
Nouvelle édition
Christopher V asey
ISBN 978-2-88353-834-4
Nature réelle des maladies
et thérapeutique ........................................ ... 17
Couverture : Éditions Jouvence Les microbes sont-ils la cause des maladies? ........... 22
Illustrations de couverture : Fotolia.com © Luminis ; © Stepanov ; Qu'est-ce que le terrain?....................................... 25
© remarcher ; © Liv Friis-larsen ; © martine wagner
Maladies et toxines .............................................. 27
Illustrations intérieures : Fotolia.com © Ivanna Buldakova, p. 17 ;
La nature profonde des maladies .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 30
© Papirazzi, p. 41 ; © zanfr, p. 61 ; © Luc FLANDROIT, p. 69 ;
© Nikola Hristovski, p. 87 ; © laurent gehant, p. 97 ; © simonkr,
Les bases de la thérapeutique ................................ 33
p. 119 ; © PHILBEE, p. 141 ; ©Laura Gibson, p. 147; © creadesigner, Processus de guérison et cure de raisin ................... 38
p. 159; © Anette Linnea Rasmussen, p. 183; © Nik Frey, p. 191;
©Philippe SURMELY, p. 199. Le jeûne ................................................................. 41
Mise en page : Caroline Delavault L'auto/yse...................................................................... 44
Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés
pour tous pays.

Sommaire 3
 Sagesse du corps et auto/yse............................................ 46
Régénération tissulaire ............... ........... ................ ........ . 50
. a'.;our eammatozre
M tse ,,. . . ...................................... . 51
Les crises curatives................................................ 54
jeûne et acidité.................................................... 55
Les bienfoits du jeûne........................................... 58
Les lavements ................................................. 61
La monodiète de raisin .................................. 69
Les vertus de la monodiète en général.................... 73
Les vertus des raisins ............................................ 78
La cure de raisin foit-elle maigrir? .... ................... 82
Résumé des effets bénéfiques de la cure de raisin .... 85
L'alimentation crue ....................................... 87
Les méfoits de la cuisson ....................................... 90
Les bienfoits de l'alimentation crue ....................... 93
Indications et contre-indications
de la monodiète de raisin .............................. 97
La sensibilité organique foce aux acides............... 100
Les crises curatives.............................................. 106
jusqu 'à quand fout-il poursuivre la diète?.......... 112
Indications de la cure......................................... 117
La cure: guide pratique .............................. 119
La préparation à la cure ................................... . 122
Ouverture des émonctoires .................................. 122
Amorcer les restrictions alimentaires .................... 128
La cure elle-même .............................................. 129
La sortie de la cure ............................................. 134
4!Sommaire
Deuxième partie :
La cure de raisin
Johanna Brandt
Avant-propos ............................................... 139
Le 4 juillet 1927 .......................................... 141
La marée montante............................................ 146
La découverte............................................... 147
Cours de jeûne................................................... 151
Neufans de lutte pour la vie .............................. 152
Comment se développe le cancer ......................... 152
Situation critique ............................................. . 15 3
Mais la douleur persiste...................................... 155
Instructions pour la cure de raisin ............. 159
Première étape : Préparation importante
à la cure ......................................................... 161
Deuxième étape : Cure exclusive de raisin........ 164
Troisième étape: Introduction graduelle
d'autres .fruits crus, de tomates, de lait caillé
ou de .fromage blanc ou de yogourt ................... 173
Quatrième étape: Le régime cru ...................... 175
Cinquième étape: Le régime mixte .................. 178
Conclusion...................................................... 180
Le raisin ........................................................ 183
Le monorégime (un seul aliment) ..................... 185
Le raisin, aliment et remède ............................ 186
Les compléments
de la cure de raisin ...................................... 191
Les sept grands docteurs de la nature................ 19 3
Sommaire 5
Le secret du succès
de la cure de raisin .. .......... .. ................ ..... ... 199
Si simple... ..................................................... 201
Maladies du sang ............................................ 202
Purification du sang........................................ 202
Le cours de la maladie ..................................... 203
Aucune cause d'anxiété.................................... 203
Durée de la cure .............................................
Ai-je besoin de la cure de raisin ?.... .................
Crises curatives ...............................................
Savoir interpréter ............................................
Maladies diverses ............................................
Contre la pyorrhée et le scorbut ........................
Alcoolisme.......................................................
Institutions .....................................................
Appel..............................................................
S ,ag1t-1
· ·1 ue
J guer1son
, · par 1.a fi01· .........................
? 21 4
« Va et ne pèche plus » ....................................
Conclusion de Christopher Vasey ...... ........ 217
Bibliographie ............................................... 221
205 Préface
206
208 Rosette Poletti
209
21 0
211
212
212 Le livre que vous allez lire est un signe. Il représente le
213 résultat d'un travail important sur soi-même, accompli dans
les années 1920 par une femme exceptionnelle, Johanna
215 Brandt, infirmière, vivant en Afrique du Sud.
Ce livre nous rappelle le long chemin qui a été tracé
par ceux qui nous ont précédés, les difficultés qu'ils ont
rencontrées et ... surmontées, mais aussi les victoires, les
succès remportés par ceux dont la motivation était forte et
sans failles.
Le changement de paradigme, de cadre conceptuel,
ou bien de « lunettes » pourrait-on dire, qui nous incite
en ce début de millénaire à regarder autrement la santé,
la maladie, la personne et son environnement, était déjà
présent chez Johanna Brandt. Cette femme visionnaire et
convaincue, désireuse de partager ce qu'elle avait reçu, était
à l'avant-garde de cette vague qui déferle à grands pas sur
l'Occident et qu'on peut nommer « approche holistique »
ou approche globale.
En effet, dans cette perspective holistique, la santé n'est
plus l'absence de maladie ni le contraire de la maladie. La
santé n'est ni un droit, ni un produit qui s'achète, mais bien
Préface, 7
une démarche personnelle et collective, un long chemine-
ment personnel. Elle est :
«Un cheminement vers une maîtrise de soi-même et
de sa relation avec soi-même, les autres et l'environ-
nement toujours plus grande, vers une lucidité, une
autonomie et une découverte de sens toujours plus
satisfaisante pour la personne. »1
Dans cette perspective, une personne atteinte d'une
maladie peut être« en santé» malgré tout, lorsqu'elle connaît
bien sa maladie, lorsqu'elle sait maîtriser les traitements à
long terme qui sont nécessaires pour rester en équilibre.
La maladie, quelle qu'elle soit, peut aussi devenir une
expérience de croissance, elle peut stimuler une réorganisa-
tion des priorités de la vie, elle peut favoriser une expérience
personnelle de redécision et l'ouverture vers la dimension
spirituelle large.
Johanna Brandt a su écouter son guide intérieur, elle a
su devenir une personne autonome et active face à la mala-
die dont elle était atteinte. Elle a cherché des connaissances,
elle a écouté, elle a essayé sur elle-même avec grand succès
cette cure de raisin qui lui a permis de guérir et qui, plus
tard, l'a incitée à partager ce qu'elle savait.
Dans son ouvrage, elle écrit la phrase suivante:
« Rien n'a été dit dans cet article de l'aspect mental
de la guérison. Le sujet est trop vaste. C'est la part la
plus saisissante de ma vie, mais je dois me conten-
ter de dire ici que je devins superconsciente. J'avais
des intuitions infaillibles et je pris l'habitude de me
soumettre aux directives de ce moi intérieur, quelles
qu'elles fussent. »
1
Théorie de soins infirmiers, par Rosette Poletti.
8 i Les cures de santé
Ainsi, avec bientôt un siècle d'avance, Johanna Brandt
décrivait l'importance de cette prise de responsabilité que
peut choisir le patient, et de la nécessité de s'ouvrir toujours
plus au guide intérieur, à ce guérisseur que nous portons
tous au fond de nous-mêmes.
Rien n'a retenu Johanna Brandt dans son désir de par-
tager sa découverte des effets de la cure de raisin. Poussée
par le désir d'aider et de soulager, elle a su mener à bien
la dissémination de cette cure qui l'avait tant aidée dans
son chemin vers la guérison. Aujourd'hui, tous ceux qui
se réclament de connaissances en approches de soins com-
plémentaires connaissent l'importance de la cure de raisin
comme monodiète grâce aux vertus de ce fruit.
Entre 1927 et 1992, l'explosion des connaissances en
matière de santé a atteint une dimension jamais imaginée
auparavant. Johanna Brandt s'exprimait dans son livre avec
les données de l'époque. Les scientifiques d'aujourd'hui
désirent mieux comprendre pour éventuellement accepter
l'hypothèse de l'effet particulier de la cure de raisin.
C'est à cela que s'est attelé Christopher Vasey. Ainsi,
la première partie de l'ouvrage pose des jalons concernant
l'importance du terrain de la maladie et des toxines. Elle
propose des informations particulièrement utiles concer-
nant le jeûne, l'autolyse, les monodiètes. Plus loin, l'auteur
aborde les vertus du raisin, de l'alimentation crue, et sur-
tout les indications et contre-indications de la monodiète
de raisin.
Les nombreuses personnes intéressées par la cure de rai-
sin à titre préventif ou curatif dans des situations de maladies
graves trouveront dans le présent ouvrage les informations
précises leur permettant de mener à bien une monodiète
de raisin. Elles trouveront aussi des données scientifiques
leur permettant d'expliquer les raisons de l'effet bénéfique
de cette cure.
Préface 9
 Bien entendu, l'être humain forme un tout, une globa-
lité, et ce n'est pas en faisant une cure de raisin uniquement
que l'on guérit d'une maladie grave. Cette cure, au-delà
des vertus curatives du raisin, représente un grand effort
de volonté. Elle demande une décision, celle de prendre la
responsabilité de soi-même, celle d'espérer, de devenir par-
tie prenante d'une réorientation de sa vie pour permettre à
l'organisme de lutter mieux contre ce qui l'envahit.
Celui qui entreprend une cure de raisin accepte de
changer, d'être ouvert, de croire à un résultat. En d'autres
termes, il devient« un patient exceptionnel», comme l'écrit
le Dr Siegel dans son livre L'amour, la médecine et les miracles,
un « usager des soins » qui ose s'affirmer, aller au bout de
ce qu'il sait pouvoir lui faire du bien. Ainsi, il soigne son
corps et son esprit.
Ce livre existe maintenant, il est là pour ceux qui veu-
lent apprendre quelque chose à propos de leur guérison.
Carl Rogers écrivait quelques années avant sa mort:
«Vous savez que je ne crois pas que qui que ce soit ait
jamais appris quoi que ce soit à quiconque. Je remets
en question l'efficacité de l'enseignement. La seule
chose que je sais, c'est que celui qui veut apprendre
apprendra. Tout professeur en puissance est un faci-
litateur, une personne qui met les choses sur la table,
montre aux gens combien c'est appétissant et mer-
veilleux, et leur dit de se servir. »
C'est ce qu'ont fait pour vous Johanna Brandt et
Christopher Vasey. Alors servez-vous et cheminez à votre
rythme vers un plus haut niveau de hien-être.
C'est ce que je vous souhaite.
10 Les cures de santé
Introduction
Cures de raisin, de citron, de sirop d'érable ... , monodiète
de pomme, de riz, de carotte ... , régime dissocié, végétarien,
régime du Dr X ... , les malades qui désirent se soigner en
suivant une cure de santé n'ont que l'embarras du choix.
Les cures de santé sont très nombreuses et leurs promo-
teurs garantissent avoir eu des succès tout à fait exception-
nels, voire miraculeux, même dans les maladies considérées
comme incurables (cancer).
Les nombreux cas de guérison donnés en exemple et les
arguments théoriques avancés pour prouver le bien-fondé
des cures en question motivent de nombreuses personnes
à suivre ces cures. Cependant, de vives polémiques éclatent
parfois entre les adeptes d'une cure et ceux d'une autre.
Chaque cure possède en effet ses adhérents, ses ardents
défenseurs, ses partisans, mais aussi ses opposants.
Le novice ne peut qu'être dérouté face aux avis contra-
dictoires qu'il peut entendre et face à l'éventail des cures
proposées. Comment s'y retrouver parmi toutes ces cures
de santé différentes? Et comment se fait-il qu'étant si dif-
férentes en apparence, elles aboutissent malgré tout toutes
au même résultat: la guérison du malade?
Introduction 11
 Le novice sera d'autant plus déconcerté qu'il entendra
parler ici et là de cures suivies avec soin, dans lesquelles
l'état du malade ne s'est pas amélioré mais a empiré, et où
des semaines ont été nécessaires pour se remettre des effets
de la cure.
Face à de telles situations, le doute quant à l'efficacité
des cures en général peut surgir et parfois, un rejet global
de cette approche de la santé en résulte. Mais le doute et le
rejet ne sont pas justifiés. Les mauvais résultats ou les effets
néfastes des cures ne provenaient pas de ce que la cure n'a
pas été efficace en elle-même, mais bien du fait que le choix
de la cure était erroné: en d'autres termes, que la cure en
question n'était pas adaptée aux possibilités et besoins du
malade et que ce dernier avait besoin d'une autre cure.
Les cures de santé sont en effet des moyens différents
d'atteindre un même but. Chacune possède des caracté-
ristiques propres qui la rendent plus efficace chez certains
malades ou pour certains tempéraments. Au-delà de leurs
différences, les processus curatifs que les cures déclenchent
sont semblables et fonctionnent de manière identique.
Le but de ce livre est de montrer cette unité afin que
le malade puisse choisir en connaissance de cause la cure
qui lui convient. Bien plus, qu'il puisse lui-même créer sa
propre cure et la modifier dans le temps pour faire face aux
nouvelles situations et aux nouveaux problèmes auxquels il
est confronté.
Pour bénéficier de tous les bienfaits des cures de santé,
il est nécessaire de connaître exactement quels sont les pro-
cessus qu'elles déclenchent et en quoi ils sont favorables à la
guérison. Plutôt que de présenter ces principes de manière
théorique et un peu abstraite, nous les présentons à travers
l'exemple d'une cure, probablement la plus connue et la
plus pratiquée de nos jours: la cure de raisin de Johanna
Brandt.
La première partie de ce livre situe donc la cure de
raisin dans le contexte général de la médecine naturelle,
12 Les cures de santé
c'est -à-dire par rapport aux conceptions naturistes de la
santé et de la maladie telles qu'elles ont été énoncées par
Hippocrate ou, plus près de nous, par le Dr Paul Carton 2 •
On trouvera ensuite des explications détaillées sur les vertus
des différents procédés (jeûne, monodiète, régimes crus,
lavements, etc.) qui font partie de la cure de raisin, ce qui
permettra au lecteur de saisir où réside l'efficacité des cures
de santé en général et quels sont les facteurs curatifs qu'elles
partagent.
Les moments délicats de la cure (crises curatives et crises
de détoxication) sont aussi abordés de manière précise, afin
que le curiste puisse interpréter correctement les réactions
qui se déclenchent en lui et puisse éviter ainsi des désagré-
ments ou des incidents. Un résumé pratique de tous les
points importants à respecter lors d'une cure de santé clôt
cette première partie.
La seconde partie est constituée par le livre de Johanna
Brandt, La cure de raisin, un classique de la médecine natu-
relle, dans lequel elle raconte l'histoire de sa découverte
et décrit la manière de pratiquer sa cure. À chaque ligne
transparaît son enthousiasme pour les bienfaits d'une cure
si simple à suivre et pourtant si efficace, même dans les
cas graves. À l'origine, son livre était composé de plusieurs
articles et textes différents rassemblés en un ouvrage. Pour
éviter de nombreuses redites et pour regrouper les informa-
tions, le texte original a été légèrement écourté et réorganisé.
Le lecteur se trouve donc devant deux livres: le premier
qui explique le « pourquoi » des cures de santé, le second, le
livre de Johanna Brandt, qui illustre le « comment».
2 Dumème auteur, Le t!le.w~r;c du Dr Pmt! Calirm, Fillinges, Éd. Trois
Fontaines, 1992 (épuisé).
Introduction 13
 Première partie

Régénération
et détoxication
Christopher Vasey
 ;.r~ -
~

8
l~
f;:
J
1
Nature réelle des rila ladies
'·

et théra~utique
«Johanna Brandt est née en 1876 dans une famille
de pasteur hollandais en Afrique du Sud. Sa mère est
de souche française.
Elle développe une très grande activité en qualité
d'infirmière bénévole pendant la terrible guerre des
Boers, en Afrique du Sud, dans les années 1900. Elle
parvient, non sans périls, à mener à bien d'importantes
manœuvres de« résistance», transmettant messages
et ravitaillement aux combattants, les accueillant et
les cachant au besoin.
Devenue elle-même femme de pasteur, elle élève sept
enfants et continue de mener une vie très active. Au
cours de la Première Guerre mondiale, elle se trouve
atteinte d'un grave cancer à l'estomac. En 1921, ses
médecins lui donnent encore six semaines à vivre.
Cette sombre nouvelle ne l'accable pas, son désir de
vivre est plus fort.
Refusant toute opération, elle se met courageusement
à chercher un moyen naturel de guérir. Elle avait
entendu parler des bienfaits du jeûne: des progrès
sensibles apparaissent rapidement. Et c'est en faisant

1. Nature réelle des maladies et thérapeutique 19

 des expériences sur elle-même qu'elle découvre les
merveilleuses propriétés curatives du raisin.
Elle attribue sa guérison définitive aux périodes de
jeûne pratiquées au début et en fin d'une cure de
rats m.
Le régime alimentaire, très étudié et très progressif
qu'elle met au point, lui permet de vivre, encore en
excellente santé, près de quarante ans. Jusqu'à son
dernier jour, âgée de 87 ans, cette femme étonnante
arrive à conserver sa pleine vitalité. »
C'est ainsi que Mira Dunant-Brandt, la fille de Johanna
Brandt, nous relate la vie de sa mère.
La tumeur cancéreuse dont elle était atteinte avait été
diagnostiquée cliniquement et radiologiquement. Sur la base
de ce diagnostic, tous les médecins consultés lui conseillè-
rent une opération dans les plus brefs délais. L'existence de
la tumeur ne faisait aucun doute. Les six semaines que les
médecins lui donnaient encore à vivre témoignent aussi de
la gravité de son cas.
Et pourtant, Johanna Brandt guérit sans opération, par
ses propres moyens, et vécut encore quarante années. Les
moyens simples et naturels qu'elle avait découverts pour se
soigner ont donné naissance à la cure de raisin, cure désor-
mais célèbre dans le monde entier. Des milliers et des mil-
liers de malades ont suivi ses conseils et se sont guéris.
Face à sa simplicité et aux résultats étonnants qu'elle
procure, on ne peut s'empêcher de se demander: en quoi
réside l'efficacité de la cure de raisin? Comment se
fait-il qu'elle soit efficace non seulement dans des cas
de cancer, mais aussi dans de nombreuses autres mala-
dies? Habituellemen t, un remède agit dans une maladie
bien précise, mais pas dans les autres. Avec le raisin, c'est
le contraire; les possibilités d'action sont très étendues et
20 Les cures de santé : première partie
très variées. Sommes-nous en présence d'un remède à
actions multiples ou les maladies auraient-elles une
nature commune?
Quelle est donc l'action mystérieuse et si puissante du rai-
sin? Et pourquoi d'ailleurs le raisin, et pas un autre fruit ou
légume, ou plus encore, pourquoi pas une herbe médici-
nale? Johanna Brandt parle d'une substance curative mys-
térieuse, qui doit être contenue dans le raisin, substance
non encore découverte à son époque, et d'ailleurs encore
inconnue de nos jours. Mais, ici encore, si l'on découvrait
cette substance, nous serions toujours devant une énigme,
car jusqu'à présent, nous ne connaissons aucun produit
qui ait un spectre d'action si étendu et varié: détruisant
les cellules cancéreuses, désenflamman t les articulations
douloureuses, guérissant la tuberculose, l'appendicite et la
typhoïde, empêchant la chute des dents et des cheveux,
soignant les anémies, régénérant les tissus nécrosés, etc.
La cure de raisin dérange car elle amène une multi-
tude de questions. Elle remet en cause beaucoup d'idées
médicales considérées comme sûres et définitives. En effet,
comment se fait-il que le raisin réussisse là où les remèdes
les plus sophistiqués échouent? Car, il faut bien l'avouer,
les médications modernes, si elles soulagent les cancéreux
et les rhumatisants, par exemple, ne les guérissent pas ou
rarement!
Vouloir nier la réalité des effets de la cure de raisin,
c'est aller contre l'évidence des faits. Ainsi, des dizaines de
milliers de malades se sont déjà guéris des maux les plus
divers. Et des dizaines de milliers d'autres peuvent aussi se
guérir en l'appliquant judicieusemen t. Les résultats sont
constatables, reproductibles n'importe quand. Ils devraient
donc pouvoir être acceptés par la science.
Plutôt que de nier l'efficacité de la cure, il serait préfé-
rable de chercher pourquoi elle est si efficace. Cela ouvrirait
des horizons nouveaux, une compréhension différente du
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique 21
 fonctionnem ent du corps et de la place de la maladie dans
ce fonctionnem ent. La thérapeutiq ue, c'est-à-dire les possi-
bilités de guérison, s'enrichirait de nouveaux moyens pour
le bonheur des malades.
À maintes reprises, Johanna Brandt parle de substances
toxiques et de poisons qui nous rendent malades, alors que
pour la plupart des gens, nous tombons malades à cause de
microbes. Qu'en est-il en réalité? Quelle est la cause des
maladies, les microbes ou les poisons dont parle Johanna
Brandt?
Les microbes sont-ils la cause des maladies ?
Première constatation : il existe de très nombreuses mala-
dies dont on sait avec certitude qu'elles ne sont pas causées
par l'action de microbes, que ceux-ci n'agissent à aucun
moment, ni de près, ni de loin. Que, de plus, une action
thérapeutiq ue désinfectante (par antibiotiques) n'en inflé-
chit le cours en aucune façon.
Il s'agit notamment des maladies suivantes: l'infarctus
du myocarde, le diabète, l'asthme, le cancer, l'anémie, le
rachitisme, les migraines, les allergies, les dépressions ner-
veuses, les troubles digestifs, circulatoires, hormonaux , ner-
veux ... et la plupart des rhumatismes.
Les maladies non microbiennes sont donc nombreuses
et, parmi elles, figurent aussi des maladies graves.
Bien entendu, dans certains cas, l'action des microbes
est évidente. Leur présence est manifeste dans les bron-
chites, les pneumonies , les rhumes, les grippes, les cystites,
les blennorragies, les hépatites, le sida, les néphrites, etc.
En constatant de manière renouvelée la présence de
microbes lors de maladies dites infectieuses, on en a tiré la
conclusion, en apparence logique, que les microbes étaient
22 1 Les cures de santé : première partie
la cause de ces maladies. En d'autres termes, qu'il suffisait
que ces microbes pénètrent dans l'organisme pour que la
maladie s'installe.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette déduc-
tion contient malgré tout une erreur. Certes, la présence de
microbes peut déclencher ces maladies. Elle peut le faire, mais
elle ne doit pas forcément le faire. D'ailleurs, elle ne le fait
pas nécessairement dans chaque cas. Il a été constaté depuis
longtemps que, lors d'épidémies de grippe ou de n'importe
quelle autre maladie, toutes les personnes en contact avec les
microbes ne « développen t» pas la maladie. Si réellement la
seule présence du microbe suffisait pour déclencher à coup
sûr la maladie, les épidémies de typhus, choléra, peste, fièvre
jaune, grippe espagnole, variole, poliomyélite ... auraient
déjà, depuis longtemps, fait disparaître totalement les êtres
humains de la surface du globe. Or, lors de n'importe quelle
épidémie, seule une partie de la population est atteinte.
L'autre partie résiste à l'infection, ses défenses organiques
empêchant les microbes de survivre en elle, de se développer
et de manifester leurs effets destructeurs.
Il apparaît donc que le microbe n'est pas le seul facteur
à prendre en considération. L'état de réceptivité et de résis-
tance de l'organisme humain doit aussi être pris en compte.
C'est la différence de force entre ces deux facteurs -la force
du microbe et la puissance de résistance de l'organisme - qui
déterminera si oui ou non la maladie pourra éclore. Plus les
défenses organiques sont faibles, plus les microbes auront
beau jeu de s'installer et de se multiplier, développant ainsi
la maladie. Au contraire, plus le terrain organique est résis-
tant, plus les microbes auront de la peine à survivre et agir
dans ce milieu qui leur est défavorable.
Les caractéristiques - bonnes ou mauvaises - du terrain
organique ne sont pas seulement déterminant es pour la pos-
sibilité d'éclosion des maladies, mais, suivant les microbes,
elles déterminen t aussi la forme que prendra celle-ci. En
1 Nature réelle des maladies et thérapeutique 23
d'autres termes, le genre de maladie qui apparaîtra après
contamination est parfois plus fonction des faiblesses du ter-
rain que du genre du microbe agresseur. Un grand nombre
de microbes ne sont pas spécifiques. Par exemple, un strep-
tocoque peut, suivant le terrain organique dans lequel il
pénètre, provoquer une angine, un phlegmon, une septi-
cémie, une scarlatine ou un érésipèle. Un pneumocoque
peut provoquer aussi bien une vésicule d'herpès qu'une
pneumonie ou qu'une méningite. Tout dépend du terrain
qui les réceptionne.
La prépondérance de l'état du terrain sur le microbe
est aussi démontrée par le fait qu'une même maladie peut
être causée par des microbes très différents. Une bronchite,
une angine, une grippe peuvent être provoquées aussi bien
par des cocci que des bacilles ou des virus.
Ces quelques exemples mettent nettement en évidence
l'importance du récepteur -l'organisme- sur le réceptionné
- le microbe.
Bien qu'en médecine naturelle, le terrain soit jugé
déterminant, la nocivité des microbes n'est pas minimisée
pour autant. Les microbes, les virus et les parasites sont une
réalité et représentent un danger potentiel certain pour les
organismes humains. Il serait cependant faux de les consi-
dérer comme la cause première des maladies.
Le rôle prééminent du terrain sur le microbe fut aussi
reconnu par Louis Pasteur, le chercheur français à qui l'on
doit la découverte de l'existence et du rôle des microbes ainsi
que la m'ise au point des premiers vaccins. Sur son lit de
mort, il aurait donné raison à ses détracteurs- qui contes-
taient le rôle unique des microbes dans le développement
des maladies infectieuses et qui le complétaient par la notion
de terrain organique, réceptif ou non. La phrase pronon-
cée par Pasteur sur son lit de mort est désormais devenue
célèbre: « Le microbe n'est rien, le terrain est tout. »
24 Les cures de santé : première partie
Les microbes
Les microbes ne sont pas la cause principale des maladies.
D'une part, parce qu'il existe de nombreuses maladies non
microbiennes et, d'autre part, parce que la possibilité pour les
microbes de provoquer une maladie infectieuse est subordon-
née à l'état bon ou mauvais des défenses organiques.
Qu'est-ce que le terrain ?
Pourquoi le terrain a-t-il une importance si déterminante
pour la santé? Et qu'est-il exactement?
Le terrain est constitué par l'ensemble des liquides orga-
niques qui irriguent le corps et dans lesquels baignent les cel-
lules. Il s'agit du sang qui circule dans les artères et les veines,
mais aussi dans les capillaires, ces vaisseaux fins comme des
cheveux qui descendent jusque dans les profondeurs tissu-
laires; de la lymphe, le « sang blanc » qui circule dans les
vaisseaux et les ganglions lymphatiques; et des sérums extra-
et intracellulaires, les liquides qui respectivement entourent
et remplissent les cellules.
Les cellules ne peuvent se déplacer, que ce soit pour
chercher leur nourriture ou pour rejeter les déchets vers
l'extérieur; elles doivent être aidées dans ces fonctions. Ces
travaux sont réalisés grâce aux liquides organiques qui agis-
sent comme transporteur.
Les substances nutritives, les vitamines, les minéraux,
mais aussi l'oxygène nécessaire aux cellules, sont d'abord
transportés par les courants sanguin et lymphatique, puis
par les sérums cellulaires, jusqu'à leur lieu d'utilisation: les
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique! 25
cellules. Les déchets qu'elles produisent prennent le même
chemin, mais en sens inverse, pour quitter l'organisme.
Les cellules puisent donc dans les liquides organiques
ce dont elles ont besoin, mais rejettent inévitablement tous
leurs déchets dans ces mêmes liquides.
Les liquides organiques sont donc en même temps le
milieu nourricier des cellules, mais aussi la voie d'élimina-
tion des toxines. La composition de ces liquides se modifie
tout naturellement et à tout moment, en fonction de la
présence normale ou non des nutriments et des toxines.
Une trop forte concentration de toxines, ou au contraire,
des carences en nutriments, vont engendrer des modifica-
tions des caractéristiques du terrain et, par là, modifier les
possibilités de travail des cellules.
La composition des liquides organiques ou- autrement
dit -les caractéristiques du terrain conditionnent ainsi l'état
de santé du corps ou sa chute dans la maladie. Tout est dans
le terrain. Quelles que soient les maladies dont souffre l'être
humain, les troubles ne sont jamais limités aux seuls symp-
tômes locaux, mais il y a toujours un dérèglement général
en profondeur, des déficiences au niveau du terrain. Il ne
peut en aller autrement car c'est le terrain qui conditionne
l'apparition des symptômes et non le contraire.
Le rôle des microbes dans la genèse de ces déficiences
occupe, comme nous l'avons vu, la seconde place. Quel
est donc le rôle des toxines dans l'apparition des maladies?
Le terrain
Le terrain est constitué par l'ensemble des liquides organiques
(sang, lymphe, sérums cellulaires) qui irriguent le corps et dans
lesquels baignent les cellules. La composition idéale du terrain
peut se modifier soit en se surchargeant de toxines, soit en se
1 carençant en nutriments, soit encore les deux à la fois.
26 : Les cures de santé : première partie
Maladies et toxines
Lorsque Johanna Brandt parle des causes des maladies, elle
ne se réfère jamais aux microbes, mais toujours aux poisons,
aux substances toxiques, aux déchets ou aux toxines. Les
faits confirment-ils cette manière de voir? Comme chacun
de nous peut le constater, il en est bien ainsi. L'observation
des malades nous révèle, dans toutes les maladies, la pré-
sence d'un terrain plus ou moins surchargé de toxines.
Des glaires encombrent les alvéoles pulmonaires lors de
l'asthme, les bronches lors de bronchites, la gorge dans les
toux, les sinus lors de sinusites et le nez lors de rhumes. Si
les personnes souffrant de maladies respiratoires toussent,
expectorent et se mouchent, c'est qu'elles cherchent à se
libérer des déchets qui stagnent dans leurs voies respiratoires.
Du sable ou des cristaux enflamment, bloquent et
déforment les articulations des rhumatisants.
Des déchets colloïdaux sont éliminés par les glandes
sébacées lors d'acnés, de furonculoses, d'eczémas suintants;
des déchets cristalloïdaux ou acides, par les glandes sudori-
pares lors d'eczémas secs, prurits et crevasses.
C'est la présence de substances alimentaires en excès au
niveau de l'estomac et des intestins, qui provoque les régur-
gitations, les indigestions, les nausées, les vomissements
ou les diarrhées; ou lorsque ces substances sont irritantes,
fermentent ou putréfient, l'inflammation des muqueuses
digestives (gastrite, entérite, colite), la production de gaz
(aérophagie, ballonnements).
Ce sont le cholestérol et les acides gras en excès
qui sont à l'origine de maladies cardiovasculaires,
dont près de 60 % de la population affectée meurent.
Ces substances épaississent le sang, se déposent sur
les parois des vaisseaux (artériosclérose), déforment les
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique 127
parois (varices), les enflamment (phlébite, artérite) et les
obstruent (infarctus, attaque cérébrale, embolie pulmonaire).
Dans les allergies, les substances incriminées sont les
allergènes; dans les maladies rénales, les déchets protéi-
niques; dans l'obésité, les graisses; dans le diabète, le sucre;
dans la goutte, l'acide urique; dans l'ostéoporose, les acides;
et dans le cancer- maladie dont souffrait Johanna Brandt
et qui l'a conduite à la découverte de la cure de raisin -, les
substances cancérigènes.
Les toxines sont présentes dans les maladies les plus
bénignes comme dans les plus graves. Elles ont un effet
néfaste sur la santé du corps, aussi bien par leur nombre
(aspect quantitatif) que par leurs propriétés (aspect
q uali tatif).
En ce qui concerne l'aspect quantitatif, lorsqu'une
masse importante de déchets stagne dans les liquides
extracellulaires, les cellules baignent littéralement dans
un marécage qui paralyse tous les échanges. L'oxygène et
les substances nutritives ne parviennent qu'avec difficulté
jusqu'aux cellules. Les déchets qu'elles rejettent quittent
aussi difficilement leur entourage immédiat et augmentent
le degré d'encrassement du terrain. Les organes que forment
ces cellules se congestionnent de déchets et n'arrivent plus
à faire leur travail. Lorsque l'interruption de leur activité se
manifeste de manière désagréable, on parlera alors de mala-
die. De troubles hépatiques quand le foie est congestionné;
de catarrhe pulmonaire lorsque les voies respiratoires sont
encombrées; de lithiases rénales; et calculs quand le système
urinaire est atteint.
Certains déchets par contre ne sont présents qu'en
petites quantités - mais ils ont une action qualitativement
très néfaste à cause de leur toxicité. Ils agressent les tissus,
les irritent, les enflamment (par exemple, les rhumatismes
articulaires), les lésionnent et les sclérosent (par exemple, les
troubles sensitifs et moteurs par lésions des nerfs, la sclérose
281 Les cures de santé : première partie
en plaques). Ils peuvent aussi dévier le fonctionnement nor-
mal des cellules et leur faire adopter un comportement pré-
judiciable au reste de l'organisme (cancérisation des cellules
et infiltration de celles-ci dans les organes voisins).
À l'action néfaste des toxines peuvent se surajouter les
troubles dus à l'action des microbes. Se surajouter, car les
microbes ne pouvant survivre et se développer que sur un
terrain dégradé, des déchets s'y trouvent déjà, manifestant
leurs effets morbides. La nocivité des microbes est d'ailleurs
très proche de celle des toxines, puisque c'est en grande par-
tie à cause de l'empoisonnement par les déchets et résidus
qu'ils sécrètent que la maladie surgit.
Intoxication, empoisonnement et encrassement du
sang et des organes apparaissent donc comme la nature
profonde des maladies. Cette conception n'est pas nou-
velle. Un peu oubliée de nos jours, elle remonte cependant
à la plus haute Antiquité et a fait partie de la tradition médi-
cale de toutes les époques.
Les toxines
Les toxines sont néfastes à la santé parce qu'elles conges-
tionnent les organes et empoisonnent les cellules. En
s'accumulant, elles forment un environnement propice
au développement des microbes.
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique i 29
La nature profonde des maladies
Pour les anciens déjà - et cela reste valable aujourd'hui -
la nature profonde de la majorité des maladies résidait en
la présence de substances indésirables dans l'organisme.
Ceux-ci ont reçu des noms très divers à travers le temps.
De nos jours, on les désigne sous le terme général de toxines.
Il s'agit du cholestérol, de l'acide urique, de déchets cris-
talloïdaux ou colloïdaux, etc. Actuellement, il faut aussi
ajouter aux substances indésirables tous les additifs alimen-
taires (colorants, antioxydants, agents conservateurs ... ), les
produits de traitement des cultures (herbicides, fongicides,
insecticides ... ), les substances médicamenteuses données
au bétail (hormones, antibiotiques, vaccins ... ), les médi-
caments que nous consommons nous-mêmes (calmants,
somnifères, antibiotiques ... ) ainsi que les multiples poisons
provenant de la pollution de l'air, de l'eau et des terres.
Les grands médecins de toutes les époques ont toujours
souligné le rôle fondamental de l'intoxication. Hippocrate,
le père de la médecine, écrivait: « La nature de toutes les
maladies est la même ... Lorsque l'humeur viciée est abon-
dante, elle entraîne et jette dans un état maladif tout ce qu'il
y avait de sain. Tou te la substance du corps est attaquée et
désorganisée. »
Le grand médecin anglais Thomas Sydenham (XVI"
siècle) résumait magnifiquement le processus de la maladie
en disant: « Les maladies ne sont autre chose que les efforts
de la nature qui, pour conserver le malade, travaille de toutes
ses forces à évacuer la matière morbifique. »
Plus près de nous, le médecin français Paul Carton,
l'« Hippocrate » du XX_e siècle 3 , confirmait que: « La mala-
die n'est en réalité que la traduction d'un travail intérieur
3
Du même auteur, Le message du [)" Paul Carton, éd. citée.
30 i Les cures de santé : première partie
de neutralisation et de déblayage toxique qu'accomplit l'orga-
nisme dans un but de conservation et de rénovation. »
Rudolf Steiner, fondateur d'une médecine nouvelle et
très différente, la médecine anthroposophique, constatait
aussi que l'origine des affections internes était toujours le
fait« que des substances indésirables se dissolvent dans notre
être liquide ».
Quels que soient les termes employés et l'époque où ils
ont été prononcés, la maladie est toujours reconnue comme
étant due à l'encrassement de l'organisme.
L'encrassement est la cause des troubles et la maladie est
un état de mauvais fonctionnement des organes, provoqué
par la présence de substances indésirables. La maladie n'est
pas, comme on l'imagine trop souvent, une entité extérieure,
toute faite, qui, en pénétrant dans notre organisme, le rend
malade. Il ne faut donc pas considérer la maladie comme
un ennemi en nous et notre corps comme un champ de
bataille. Les déficiences de notre terrain, le mauvais état de
notre propre corps sont les problèmes fondamentaux etc' est
sur eux qu'il faut agir. Dans cette optique, la thérapeutique
est moins un combat à livrer contre un ennemi qu'une
aide à apporter à un ami en difficulté.
Dans toute maladie, nous sommes en présence de
manifestations dues à l'encrassement des tissus et des ten-
tatives de neutralisation et d'élimination du corps. Il y a
donc toujours une double composante: symptômes dus à
la présence des déchets et symptômes dus aux réactions de
défense. En effet, face à l'encrassement du terrain, donc face
au danger qui le menace, le corps ne reste pas un spectateur
passif. Il réagit et cherche à se débarrasser des substances
indésirables. Pour ce faire, il intensifie le travail d' élimi-
nation des organes filtres - ou émonctoires - que sont le
foie, les intestins, les reins, la peau et les voies respiratoires.
Ainsi, en cas de bronchite, les symptômes visibles
som dus autant à la présence de déchets colloïdaux qui
L Nature réelle des maladies et thérapeutique •31
congestionnent les bronches qu'aux efforts des voies res-
piratoires pour se protéger de ces déchets (hypersécrétion
de mucus par les muqueuses) et les rejeter vers l'extérieur
(expectoration, toux, crise d'asthme, catarrhes). En cas de
rhumatisme, les déchets acides et agressifs irritent, lésion-
nent, gênent et provoquent des douleurs. Mais l'articulation
se défend, ce qui se traduit par l'échauffement et la conges-
tion de la région concernée.
Si l'état du terrain est le véritable responsable de
la maladie, le mal ne peut être que général comme l'est
le terrain. Cette approche globale de la maladie s'oppose
à la vision fragmentaire courante qui considère la maladie
comme un trouble localisé limité à une région du corps.
Dans cette optique, une personne souffrant d'articulations
douloureuses n'est malade que des articulations, le reste du
corps n'étant pas malade. Il s'ensuit que le cancéreux n'est
malade qu'au niveau de ses cellules cancéreuses, l'eczéma-
teux qu'au niveau de la peau, le constipé qu'au niveau de
ses intestins, etc.
Il est surprenant que l'on puisse circonscrire la mala-
die à une région si restreinte quand on considère l'inter-
dépendance de tous les organes entre eux et le fait que,
les liquides organiques (sang, lymphe, sérum) circulant
constamment, tout apport de substances nutritives ou de
poison doit forcément être réparti dans l'ensemble du ter-
ritoire organique. Que les déchets ne s'accumulent que
dans la région malade est une vision peu conforme à la
physiologie. Les personnes ayant des boutons d'acné loca-
lisés sur le haut du dos n'ont pas seulement des déchets
dans cette région-là, mais en ont partout dans le terrain.
Mais seul le trop plein, l'excès de déchets, déborde et
devient visible dans la région en question, parce que le
corps cherche à s'en débarrasser ainsi. Un cancéreux n'a
pas seulement des toxines au niveau de sa tumeur, mais
dans toutes les cellules de son organisme. La preuve en est
32 i Les cures de santé : première partie
qu'en plus des maux propres à la présence de la tumeur, un
cancéreux souffre de multiples autres troubles (digestifs,
nerveux, circulatoires, éliminatoires, etc.).
La maladie - et non ses symptômes - est donc géné-
rale: c'est l'encrassement du terrain! Il n'y a pas de mala-
dies localisées, mais toujours des troubles généraux. Dans
ces conditions, quelle doit être la thérapeutique?
Les maladies
La nature profonde des maladies réside dans les déficiences
générales du terrain. Les symptômes de la maladie ne sont
que des manifestations secondaires, de surface et localisées,
de ce mal profond.
Les bases de la thérapeutique
Nous sommes habitués à utiliser des médicaments qui tuent
les microbes et qui font disparaître les symptômes. Faut-il
donc trouver toute une variété de médicaments capables de
détruire chacune des nombreuses sortes de toxines?
Non! On ne peut pas débarrasser le corps des toxines
en les détruisant. Les détruire signifie qu'on les morcelle en
particules plus petites, mais elles ne se volatilisent pas pour
autant. Le terrain n'en demeure pas moins encrassé et le
problème de la présence de toxines reste entier.
Ce qu'il faut faire avant tout, c'est débarrasser les toxines
qui stagnent dans l'organisme en les éliminant du corps.
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique '33
 Or, le corps est équipé d'organes spécialisés pour
extraire les déchets du sang et de la lymphe et les rejeter
vers l'extérieur. Il s'agit des émonctoires dont nous avons
déjà parlé.
La base de la thérapeutique consiste donc à corri-
ger le terrain en éliminant les substances excédentaires
par les émonctoires. « Toutes les maladies se guérissent
au moyen de quelque évacuation, ou par la bouche, ou
par l'anus, ou par la vessie, ou par quelque émonctoire.
L'organe de la sueur en est un qui est commun pour tous
les maux», écrivait Hippocrate. Effectivement, si la maladie
est réellement provoquée par l'intoxication, logiquement,
seule la désintoxication peut en venir à bout. Le drainage
est le moyen utilisé pour réaliser ce nettoyage.
Un drainage consiste à stimuler le travail de filtration et
d'élimination des toxines par les différents émonctoires dont
dispose le corps. Les moyens employés, ou draineurs, sont
variés. Il peut s'agir de plantes médicinales, de l'absorption de
jus ou d'aliments ayant des vertus désintoxicantes, de diètes,
de stimulation des zones réflexes, de massages, de lavements
intestinaux, d'hydrothérapie, etc.
Le foie, les intestins, les reins, la peau et les voies res-
piratoires sont le biais indispensable par lequel le drainage
peut se faire. Dans les cures de drainage, tous les efforts
sont portés sur eux et visent à rétablir des éliminations nor-
males, si celles-ci étaient insuffisantes, ou, mieux encore, à
augmenter cette élimination pendant une certaine période
afin de rattraper le retard.
D'abord, c'est l'émonctoire lui-même qui, stimulé par
des draineurs, se nettoie de tous les déchets qui stagnent
dans ses tissus et encrassent son « filtre». Une fois nettoyé,
l'émonctoire redevient capable de filtrer correctement le
sang. Celui-ci, à son tour, pourra débarrasser les toxines
accumulées dans les tissus profonds qu'il irrigue pour les
transporter ensuite vers les émonctoires.
34 Les cures de santé : première partie
Un drainage est donc caractérisé par une élimination
accrue de déchets par les émonctoires. Cette élimination
accrue doit être visible par la personne qui entreprend
la cure: les matières évacuées par les intestins sont plus
abondantes ou l'évacuation plus régulière; les urines pren-
nent une couleur plus foncée parce qu'elles se chargent de
déchets et surtout augmentent en volume; la peau sue plus
abondamment; les voies respiratoires se libèrent des déchets
colloïdaux qui les encombrent.
À cette élimination visible des déchets correspond une
diminution du taux de toxines contenues dans les tissus. Le
terrain redevient propre et, par conséquent, l'état général
s'améliore, les troubles morbides diminuent et disparaissent
progressivement. Les possibilités de guérison dépendent évi-
demment de l'ampleur des dégâts déjà causés aux organes
par les déchets, et aussi de la capacité de régénération de ces
organes. Mais le principe de la détoxication reste vrai, son
bien-fondé n'est pas non plus remis en question par le fait
que des soins spécifiques et locaux peuvent être ajoutés au
traitement de fond.
Si les drainages des toxines n'étaient pas la réponse
logique à la nature réelle des maladies, comment pour-
rait-on expliquer le fait que chez un même malade, un
traitement unique - consistant en un drainage général
des toxines - puisse entraîner la disparition de tous ses
troubles, aussi différents qu'ils aient pu être?
Ils sont nombreux, ces malades qui ont couru chez
les multiples spécialistes pour faire soigner chacun de leurs
différents maux et qui se retrouvent guéris de tous par un
traitement causal unique.
Les émonctoires sont les portes de sortie obligatoires
des toxines. C'est avec quelques chiffres que l'on peut
mieux se rendre compte de l'importance de ces organes et
des conséquences qui peuvent résulter d'une insuffisance
fonctionnelle de ceux-ci.
L Nature réelle des maladies et thérapeutique '35
 Les reins devraient éliminer 25 à 30 grammes d'urée en
vingt-quatre heures. S'ils n'en éliminent que 20 grammes,
cela représente une rétention de 5 grammes par jour, soit
150 grammes par mois! Si les reins éliminent seulement 12
grammes de sel (NaCl) en vingt-quatre heures, au lieu de 15
grammes ou plus absorbés chaque jour dans la nourriture,
il y a rétention de 3 grammes par jour, soit 90 grammes
en un mois!
Évidemment, ces chiffres ne représentent pas la vérité
absolue puisque les déchets peuvent s'éliminer par plusieurs
portes de sortie. Néanmoins, ces accumulations de déchets
dans les tissus se font, comme on peut le constater en réflé-
chissant sur ce qui se passe lors des dialyses. Lors d'une
dialyse du sang pendant vingt-quatre heures- où la totalité
du sang est extraite de l'organisme, passée à travers un filtre
qui fixe l'urée et réintroduite ensuite au niveau d'une veine
-on arrive à épurer 300 à 400 grammes d'urée, alors que la
présence de quelques grammes seulement (2 grammes par
litre de sang) est considérée comme mortelle. Ces 300 à 400
grammes d'urée n'étaient évidemment pas stockés dans le
sang, mais, ne pouvant sortir par les émonctoires, avaient été
refoulés dans les profondeurs tissulaires, contribuant ainsi à
l'encrassement du terrain.
Les critères de bon fonctionnement des émonctoires
sont les suivants: les intestins devraient se vider une fois par
jour, les selles devraient être bien formées, mais pas dures
et ne pas être nauséabondes. La vitesse du transit des ali-
ments à travers les intestins est aussi importante. Les aliments
devraient quitter le corps vingt-quatre à trente-six heures
après leur consommation. Des selles dures et sèches, nauséa-
bondes, difficiles à venir, éliminées tous les deux à trois jours
ou plus, sont des signes certains de mauvaises éliminations
intestinales, par suite d'auto-intoxication du corps à partir
des intestins.
36 •Les cures de santé : première partie
Les reins éliminent environ 1,3 litre d'urine par jour.
L'urine devrait contenir un certain nombre de déchets qui
ne sont décelables que par l'analyse, mais qui lui donnent
sa couleur jaune et son odeur typique. Par conséquent, des
urines trop claires, sans couleur ni odeurs, ou trop rares (2
à 3 mictions seulement par jour) dénotent une insuffisance
rénale. Les urines très chargées témoignent d'une forte éli-
mination, mais aussi d'une forte intoxication!
Les voies respiratoires sont une voie d'élimination
des déchets gazeux (CO). Elles ne devraient donc pas être
obstruées par des déchets solides ou fluides (glaires, mucus,
déchets colloïdaux).
Dans les cas de fortes accumulations de déchets, les
drainages ne suffisent pas toujours et d'autres manœuvres
doivent être utilisées. En effet, les déchets refoulés dans les
profondeurs tissulaires finissent par s'incruster dans les tis-
sus et par augmenter de volume en s'agglomérant les uns
aux autres. Pour cette raison, ils deviennent très difficiles
à déloger. Ouvrir les émonctoires et nettoyer le sang ne
suffisent pas pour les atteindre. Ici, il faut faire intervenir
un processus qui attaque les toxines en profondeur, là où
elles se trouvent, en les désincrustant et les dégradant en
particules plus petites, particules capables de rejoindre le
courant sanguin et, par là, les émonctoires.
Ce résultat ne s'obtient pas par l'usage de médicaments.
Cependant, le corps lui-même est capable de le réaliser
pendant le jeûne et les diètes à fortes restrictions. En effet,
étant privé de l'apport habituel de substances nutritives, le
corps puise dans ses réserves, attaque les déchets, dégrade
les dépôts pour obtenir ce qui lui manque. La dégradation
et le désincrustage des déchets ont lieu grâce à l'action des
enzymes.
L'association du désincrustage et des drainages permet
une réfection en profondeur du terrain et, par là, en chan-
geant l'environnement vital des organes, la guérison.
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique 137

La thérapeutique
La base de la thérapeutique consiste à corriger le terrain et
non pas seulement à faire disparaître les symptômes. Le net-
toyage du terrain se fait par le drainage et le désincrustage
des toxines.
i -
Processus de guérison et cure de raisin
La condition à remplir pour être en bonne santé ou, si l'on
est malade, pour la retrouver est la même: il fout possé-
der un terrain propre. Et pour avoir un tel terrain, la pré-
sence de substances indésirables (toxines) doit être combattue.
Logiquement, pour atteindre ce but, il fout:
• conserver les émonctoires toujours bien « ouverts »
afin qu'aucune accumulation de toxines ne puisse
se faire,
• augmenter périodiquement le travail de filtration
et d'excrétion des émonctoires pour compenser les
éventuels « retards » d'élimination,
• brûler dans les profondeurs tissulaires les déchets
accumulés et incrustés afin de les déloger et leur per-
mettre de remonter en surface pour être éliminés,
• favoriser les métabolismes en général afin que la pro-
duction de déchets soit la plus restreinte possible,
• entretenir la pureté du terrain en tarissant la source
des surcharges par l'adoption d'un mode d'alimen-
tation non intoxicant.
38 Les cures de santé . première partie
Si l'élimination des toxines permet d'obtenir des guéri-
sons souvent spectaculaires, elle ne saurait suffire pour que
le malade conserve la santé. Il lui faut aussi naturellement
éviter de se réintoxiquer, d'où la nécessité d'habitudes de
vie physiologiques, en particulier un régime hypotoxique.
Si la cure de raisin mise au point par Johanna Brandt est
si efficace et a permis tant de guérisons, c'est qu'elle répond
à tous les critères que nous venons de mentionner.
• Les lavements, les frictions, les exercices et les respi-
rations conservent les émonctoires ouverts.
• Le jeûne dégrade les déchets profonds et les cellules
malades.
• Les éliminations sont augmentées par les vertus
dépuratrices du raisin.
• Le régime cru et dissocié adopté en fin de cure favo-
rise les métabolismes.
• Il est de plus hypotoxique, ce qui interrompt l'apport
de toxines.
Les différents procédés (régime cru, dissocié, mono-
diète, jeûne ... ) et leur valeur n'étant que mentionnés, mais
non expliqués par Johanna Brandt, nous allons les reprendre
les uns après les autres dans les chapitres suivants, afin
d'expliquer leur action et les processus de guérison qu'ils
déclenchent. Il sera ainsi possible de les utiliser à bon escient,
non seulement dans la cure de raisin, mais dans n'importe
quelle autre cure que l'on choisisse de faire.
1. Nature réelle des maladies et thérapeutique 39
 1
Le je One
Pour se guérir de son cancer, Johanna Brandt a jeûné à de
nombreuses reprises. Ses jeûnes durèrent de quelques jours
à plusieurs semaines. Elle précise même les avoir parfois
poursuivis au-delà des limites du raisonnable, pour essayer
de faire disparaître sa tumeur.
Qu'est donc un jeûne et comment agit-il?
On appelle jeûne une période pendant laquelle aucun
aliment n'est consommé, excepté l'eau. Il n'y a donc aucun
apport nutritif, l'eau n'étant absorbée que pour éviter la
déshydratation. La valeur du jeûne et les effets qu'il produit
sont dus à cette absence totale d'apports alimentaires, car
l'organisme est ainsi obligé de fonctionner en économie
fermée, sans aide extérieure.
Le premier problème auquel il est confronté est évi-
demment celui de l'approvisionnement en substances nutri-
tives, comme les acides aminés, les minéraux, les glucides,
les vitamines. Ces substances sont indispensables pour la
survie des cellules, le fonctionnement des organes et la répa-
ration des usures cellulaires. Mais aucune de ces substances
n'étant apportées de l'extérieur pendant le jeûne, le corps

11. Le jeûne 43
doit les trouver ailleurs. La seule possibilité qui s'offre à lui
est de les puiser en lui-même.
Comment procède-t-il pour cela?
L'autolyse
Pendant le jeûne, le corps puise dans ses propres tissus ce
dont il a besoin et qu'il ne reçoit plus de l'extérieur grâce au
phénomène de l'autolyse. Il s'agit d'un processus de diges-
tion, littéralement de digestion (lyse) de soi-même (auto). Il
a lieu dans les cellules grâce à des enzymes se trouvant dans
les cellules elles-mêmes.
Les enzymes peuvent être comparées à de « petites
ouvrières » effectuant les transformations biochimiques
dans le corps. Elles ne sont donc pas seulement actives pen-
dant les jeûnes, mais en tout temps. Leur travail consiste
à assembler des substances simples pour en faire une com-
plexe, ou à diviser une substance complexe en ses consti-
tuants. Ainsi, les enzymes assemblent-elles les molécules
de glucose isolées pour en faire de longues chaînes de plus
de 10 000 éléments: le glycogène qui sera stocké dans le
foie. Ce sont elles aussi qui assemblent les acides aminés
pour en faire des protéines, ainsi que les acides gras et la
glycérine pour les transformer en graisses. À l'inverse, les
enzymes ont aussi pour rôle de diviser les protéines en
acides aminés, le glycogène en glucose, etc. Il existe de
nombreuses enzymes différentes, chacune spécialisée dans
un travail précis.
Les capacités de transformation que possèdent les
enzymes se manifestent aussi bien sur des tissus sains que
sur des tissus pathologiques. Elles dégradent donc aussi
bien des graisses se trouvant dans des réserves saines que
des accumulations pathologiques de graisses, comme dans
44 Les cures de santé : première partie
l'obésité; des protéines de muscles que des protéines d'une
cellule cancéreuse; des minéraux de tissus osseux que ceux
d'une excroissance kystique.
L'autolyse est un phénomène naturel et courant. Si une
écharde est repoussée spontanément hors du corps, c'est
que les tissus qui la séparent de la surface sont peu à peu
autolysés, lui préparant ainsi une voie de sortie. Si, après
l'accouchement, l'utérus reprend ses dimensions habituelles
et si, après l'allaitement, les glandes mammaires reprennent
les leurs, c'est grâce à l'action autolytique des enzymes.
Pendant le jeûne, le corps autolyse ses propres tissus
pour pourvoir à ses apports nutritifs. C'est donc grâce au
phénomène de l'autolyse que le corps survit pendant cette
période de privation. Cependant, ici, on peut légitimement
se demander si ce processus n'est pas dangereux pour l' orga-
nisme. En effet, en attaquant indifféremment n'importe
quel tissu ou tous les tissus à la fois, ne risque-t-on pas de
voir les organes vitaux, comme le cœur ou le cerveau, par
exemple, subir des lésions importantes et provoquer la mort
du jeûneur?
De plus, excepté les graisses et les sucres qui sont stoc-
kés spécialement pour les périodes de disette, les autres
substances nutritives (protéines, minéraux, vitamines ... )
ne sont pas mises de côté dans les réserves spéciales, mais
directement intégrées dans les tissus eux-mêmes: dans le
squelette, la peau, les différents organes. Dans ces condi-
tions, ne doit-on pas craindre qu'en puisant dans les tissus,
ceux-ci soient privés de leurs constituants et, par là, tombent
malades?
L'autolyse
L'autolyse est un processus de digestion (lyse) que le corps
réalise sur ses propres (auto) tissus, grâce à l'action d'enzymes.
IL Le Jeûne ! 45
Sagesse du corps et autolyse
Rien dans l'organisme ne se passe au hasard, sans raison. Au
contraire, tout y est dirigé, déclenché, harmonisé et orchestré
de manière contrôlée et intelligente. L'autolyse n'échappe
pas à cette règle. Elle n'attaque pas indifféremment tous
les tissus, ravageant tout devant elle. Les personnes qui ont
pratiqué de nombreux jeûnes ou qui ont suivi des jeûneurs
ont pu constater que les tissus les moins importants étaient
autolysés avant ceux qui revêtaient une importance plus
grande. Le fait a été confirmé par les études et recherches
des physiologistes.
Au cours du jeûne, les tissus essentiels reçoivent les
substances nutritives qui leur sont nécessaires grâce à l'auto-
lyse des tissus moins essentiels. Ces derniers sont donc sacri-
fiés pour les plus essentiels. Par exemple, les protéines et
les minéraux des muscles du bras seront utilisés pour la
nutrition du cerveau. Par tissus moins essentiels, il ne faut
pas seulement comprendre muscles, cheveux, ongles, etc.,
par rapport à cerveau, cœur, système nerveux. Doivent aussi
être comptés comme tissus moins essentiels les tumeurs,
goitres, abcès, excroissances, dépôts graisseux patholo-
giques, cellulites, etc.
Pour être complet, il faudrait aussi mentionner les
substances non « essentielles » comme toutes les toxines qui
imprègnent les tissus et congestionnent les organes (colles
dans les bronches, cristaux bloquant les articulations) ou les
toxines circulant dans le sang et la lymphe.
Il est important de garder à l'esprit qu'aussi bien les
tissus organiques sains que les tissus morbides et les toxines
sont construits à partir de substances nutritives apportées
par l'alimentation (protéines, minéraux). Les constituants
des uns comme des autres peuvent donc être réutilisés grâce
à l'autolyse.
46 : Les cures de santé : première partie
Les myomes (tumeurs des tissus musculaires) pourront
fournir des acides aminés; les lipomes (tumeurs du tissu adi-
peux) fourniront des acides gras; les ostéomes (tumeurs des
tissus osseux) des minéraux, etc. Le cholestérol fournira des
acides gras, l'acide urique des substances azotées, etc.
Une fois le jeûne commencé, l'ordre d'utilisation des
différents tissus sera donc le suivant. Seront d'abord utili-
sées les réserves normales: le glycogène stocké dans le foie
et les cellules ainsi que les graisses de réserve. Une fois ces
derniers épuisés, l'autolyse s'attaquera aux tissus les moins
importants pour la survie du corps, ou, puisqu'il s'agit de
tissus malades, les plus néfastes pour son bien-être. Seront
donc dégradées les toxines saturant le terrain organique et
tous les tissus malades: kystes, tumeurs, etc. Ensuite, seront
autolysés des tissus sains, mais en commençant à nouveau
par les moins essentiels: les muscles, par exemple. Si le jeûne
devait se poursuivre trop longtemps, en cas de famine par
exemple, et non plus de jeûne thérapeutique, des tissus de
plus en plus essentiels seraient autolysés, et finalement la
mort s'ensuivrait par inanition.
Les chiffres, que nous communiquent les physiologistes
sur le pourcentage de perte de poids de chaque organe lors
de mort par inanition, donc lorsque le processus de jeûne
est poussé à l'extrême, nous montrent l'intelligence qui gou-
verne l'autolyse des tissus. Les pertes sont données dans
l'ordre dégressif Les tissus graisseux, réserves naturelles du
corps, sont ceux qui sont le plus autolysés: 97% des graisses
du corps sont dégradées par l'autolyse. Viennent ensuite la
rate qui perd 67 % de son poids initial et le foie avec 54 %.
Si ces deux organes, si importants pour l'organisme, figurent
en haut de la liste, c'est que chez eux, la perte est quantitati-
vement importante, mais peu importante qualitativement.
En effet, c'est avant tout de l'eau qui est éliminée, ainsi
que des graisses et du glycogène pour le foie. Malgré l'impor-
tance des pertes, ces organes peuvent continuer à travailler
11. Le Jeûne· 47
correctement. Suivent les muscles, 31 o/o de perte; le sang,
27 o/o (mais les tissus à irriguer se réduisent aussi) ; les reins,
26 o/o ; la peau, 21 o/o ; les poumons, 18 o/o; les intestins,
18 o/o ; le pancréas, 17 o/o ; les os, 14 %. Les organes les moins
touchés par l'autolyse sont le cerveau, la moelle épinière et
le cœur, dont seulement 3 o/o du poids total sont dégradés.
Il est déjà impressionnant de constater combien un
organe « non essentiel » peut être autolysé pour fournir les
nutriments aux organes essentiels. Les chiffres concernant
l'autolyse des tissus morbides (tumeurs, kystes) sont encore
plus impressionnants puisque ces tissus peuvent être autoly-
sés à 100 o/o. En d'autres mots: un tissu pathologique peut
entièrement être dégradé et détruit lors d'un jeûne. Ses élé-
ments constitutifs sont dissociés, ceux qui sont réutilisables
seront transportés aux organes qui en ont besoin, les autres
éliminés. Ainsi, une tumeur par exemple peut entièrement
disparaître. Voilà où réside la valeur curative des jeûnes.
Cela ne signifie pas que la disparition des symptômes de la
maladie (la tumeur dans le cancer) soit considérée comme
la preuve d'une guérison totale. Une telle guérison n'est
obtenue que lorsque le terrain organique à partir duquel la
maladie s'est développée est aussi corrigé, nettoyé.
Mais pendant le jeûne- et contrairement à beaucoup
d'autres approches thérapeutiques - le terrain se nettoie
aussi. En effet, l'autolyse des toxines saturant le terrain
s'effectue parallèlement à l'autolyse des tissus morbides.
Ainsi, suivant la durée du jeûne, non seulement la partie
malade est enlevée, mais le terrain qui a permis son éclosion
est aussi nettoyé. Ce qui vient d'être illustré ici à l'aide de
l'exemple de la tumeur est aussi vrai dans tous les autres
troubles de santé, que ce soit un bouton d'acné, de l'arthrose
ou une affection grippale.
Le fait que les déchets et les tissus malades soient auto-
lysés avant les parties saines du corps est au fond logique.
Le corps, grâce à son système immunitaire, peut distinguer
48 Les cures de santé • première partie
ce qui fait partie intégrante de lui de ce qui lui est extérieur.
Il est aussi capable de repérer rapidement tout ce qui n'est
pas lui-même ou dangereux pour son intégrité: les intrus
(microbes, virus, bactéries, parasites), les poisons et/ou les
cellules qui ne respectent pas l'architecture et l'organisation
globale du corps (les cellules cancéreuses). Les ayant repérés,
il peut organiser son système de protection en détruisant ou
en neutralisant« l'ennemi» de manière sélective.
La dégradation des tissus morbides est aussi plus facile
pour le corps, car ce sont des parties moins bien intégrées
dans l'économie organique générale, et donc plus faibles.
Le but des jeûnes thérapeutiques n'est bien sûr pas de
pousser l'autolyse jusqu'au stade des lésions graves entraînant
la mort. L'objectif recherché est de déclencher le processus
d'autolyse, de le maintenir tant que son travail correspond
à un nettoyage organique et de l'interrompre absolument et
dans tous les cas avant que les tissus sains ne commencent à
être atteints. Le moment où il faut interrompre le jeûne est
plus facile à déterminer qu'il n'y paraît, car ce moment est
précédé par le retour de la vraie faim. Celle-ci correspond
à une faim organique qu'il ne faut pas confondre avec
les fausses faims psychiques qui apparaissent au cours du
jeûne et qui sont plus des envies de manger qu'un besoin.
Intelligence de l'autolyse
L'autolyse des tissus se fait avec intelligence. Les tissus essen-
tiels ne sont pas attaqués, mais nourris grâce à l'autolyse des
tissus moins ou pas essentiels, et des toxines qui s'y trouvaient,
toxines qui disparaîtront ainsi peu à peu au cours du jeûne.
IL Le jeûne 49
Régénération tissulaire
Parallèlement à l'autolyse des tissus malades et des toxines,
a lieu un phénomène de régénération tissulaire. Cette régé-
nération est également un processus naturel. Il a lieu aussi,
par exemple, chez le têtard. On dit communément que
le têtard perd sa queue avant de passer au stade de petite
grenouille avec pattes. En réalité, il ne perd pas sa queue, il
l'autolyse et les substances ainsi libérées sont utilisées pour
la formation des pattes.
Chez l'être humain aussi, les substances autolysées sont
mises à disposition pour construire des tissus nouveaux, et
pas seulement pour réparer les anciens. Même la croissance
de l'organisme n'est pas interrompue par une période de
jeûne. Il est donc courant d'observer contre toute attente
que, au cours d'un jeûne, des vieilles blessures se cicatrisent,
des fractures mal soudées se consolident, des plaies ou des
ulcères se referment, des lésions se guérissent. Cette régéné-
ration tissulaire est due à deux facteurs.
D'une part, les substances nécessaires sont mises à dis-
position grâce à l'autolyse. Mais ce facteur n'est pas suffisant
pour expliquer le phénomène car, lors d'une alimentation
normale, les substances nécessaires sont généralement aussi
fournies par les aliments. Il y a donc autre chose.
Cet autre facteur réside dans le fait que, lors du jeûne,
le corps se débarrasse progressivement de ses déchets et facilite
ainsi le transport des substances jusqu 'aux cellules, lieu de leur
utilisation. Avant le jeûne, les plaies et les lésions baignent
dans un terrain saturé de déchets, donc une sorte de maré-
cage qui bloque les voies d'accès aux cellules. Au cours du
jeûne, cet obstacle est levé grâce à l'élimination des toxines;
les minéraux et les vitamines peuvent à nouveau être ache-
minés vers les régions lésées pour les régénérer.
50 Les cures de santé : première partie
Ce phénomène de régénération a aussi lieu au niveau
du sang. Des gens anémiques qui entreprennent un jeûne
peuvent voir leur taux de fer sanguin remonter à la nor-
male. Cela s'explique de la même manière. Le fer était dans
le corps, mais ne pouvait se rendre dans le sang à cause de
l'encrassement du terrain. Bien sûr, cette manière de guérir
une anémie ne s'applique qu'en cas d'anémie par carence
d'utilisation, mais pas dans les anémies par carence d'apport.
Régénération organique
Pendant le jeûne, les tissus organiques se régénèrent en se
nettoyant, mais aussi en se réparant avec les substances que
leur offre l'autolyse.
Mise à jour éliminatoire
Les apports alimentaires étant totalement supprimés pen-
dant le jeûne, le travail digestif est donc supprimé lui
aussi. Ainsi, des énergies importantes sont économisées.
Les digestions représentent en effet un très grand travail
pour l'organisme. Un travail d'autant plus important que,
si l'organisme ne transforme pas rapidement ces « énergies
étrangères », il risque d'être dépassé par elles. Les aliments
encombreraient le tube digestif, fermenteraient et se putré-
fieraient, produisant ainsi une quantité de poisons.
Le corps travaille donc activement à digérer la masse
d'aliments et de boissons que nous ingérons, repas après
repas, jour après jour. Mais sitôt que les apports sont sup-
primés, l'énergie digestive peut être dirigée vers d'autres
11. Le jeûne 51
tâches. Après les digestions, la deuxième grande tâche de
l'organisme est d'éliminer les toxines pour se préserver de
l'empoisonnement. De manière générale, ce travail n'est
jamais effectué de manière suffisante, justement parce que
le gros des énergies est habituellement utilisé au pôle diges-
tif. Les toxines s'accumulent alors progressivement dans
le corps, dégradant le terrain, préparant le lit des maladies
futures.
À cause du jeûne et de la suppression du travail diges-
tif, le corps a soudainement beaucoup plus de forces à dis-
position pour épurer les tissus, nettoyer le sang et éliminer
les déchets. Ces éliminations se manifestent par un travail
accru des émonctoires. Le foie filtre plus activement le sang,
neutralise les déchets et poisons et les rejette dans la bile. Les
intestins désassimilent par toute l'étendue de leur surface
(600 mètres carrés). La langue blanche et chargée des jeû-
neurs est typique. Elle témoigne au niveau supérieur, et seul
visible, de cette désassimilation du tube digestif Les quanti-
tés de matières ainsi rejetées hors du corps vers l'émonctoire
intestinal sont telles que, plusieurs semaines après le début
du jeûne (donc sans aucun apport extérieur), les intestins
peuvent encore rejeter des matières fécales.
À cause des nombreux déchets que les reins filtrent et
rejettent dans les urines, l'urine est plus chargée. Elle prend
une couleur plus foncée et une odeur plus forte.
L'émonctoire cutané élimine également de manière
intense des déchets accumulés dans les différentes parties
du corps. Des boutons, eczémas, démangeaisons ... peuvent
apparaître un peu partout. Les jeûneurs suent parfois la nuit,
la peau peut également suinter.
Au niveau respiratoire, de fortes expectorations peuvent
aussi se manifester. Les voies respiratoires rejettent quantité
de glaires: le jeûneur doit se moucher, tousser.
Suivant leur localisation, on distingue deux types de
déchets: les déchets circulants et les déchets imprégnés. Les
52 Les cures de santé : première partie
déchets les plus en surface sont éliminés en premier. Il s'agit
de toxines circulant dans le sang ou situées dans la proximité
immédiate des capillaires sanguins, donc pouvant pénétrer
rapidement et facilement dans le courant sanguin pour être
conduites aux émonctoires. Les toxines se trouvant déjà
dans les émonctoires eux-mêmes sont aussi des toxines de
surface, que l'on peut également appeler « toxines circu-
lantes ». Il suffit en effet que les émonctoires s'ouvrent pour
qu'elles quittent rapidement l'organisme.
Les déchets plus profonds, par contre, sont beaucoup
plus difficiles à éliminer car ils se trouvent dans les profon-
deurs tissulaires. Ils y ont été repoussés, vague après vague,
à mesure que les toxines pénétraient dans le corps et que
celui-ci n'arrivait pas à les éliminer. Repoussés par les vagues
de toxines qui suivaient, ces déchets se sont imprégnés dans
les tissus et sont par conséquent difficiles à déloger. Le fait
d'ouvrir les émonctoires en surface ne les fait pas remonter.
Pour cela, il faut des moyens plus efficients, agissant en
profondeur.
L'autolyse déclenchée par le jeûne en est justement un.
En dégradant les toxines en particules plus petites, celles-
ci peuvent alors être emportées par les sérums cellulaires
jusqu'à la circulation sanguine, et de là aux émonctoires.
Plus le jeûne dure, plus les déchets autolysés en profondeur
peuvent remonter.
Ces retours de toxines sont parfois brusques et intenses,
et se manifestent sous forme de violentes crises d'élimina-
tion, appelées aussi « crises de désintoxication », ou encore
« crises curatives », car elles aident le corps à retrouver la
santé en le débarrassant des déchets qui l'encombrent.
Mise êl jour éliminatoire
Lors du jeûne, une mise à jour éliminatoire a lieu, parce que,
en supprimant le travail digestif, le corps a beaucoup plus de
forces à disposition pour épurer les tissus, nettoyer le sang et
éliminer les déchets.
IL Le Jeûne 53
Les crises curatives
Les crises curatives ont lieu avant tout parce que le corps dis-
pose de plus de forces pour l'élimination et parce que, une
fois les toxines circulantes éliminées, les toxines profondes
ont la voie libre pour sortir. Les crises curatives sont vio-
lentes dans leurs manifestations parce que les émonctoires
sont contraints de travailler à un rythme accéléré pour se
débarrasser rapidement de tous les déchets qui se présentent
à eux. L'organisme est alors en état de crise, crise qui vise à
sauvegarder l'organisme en le nettoyant.
Les crises curatives peuvent prendre des aspects très
divers, mais qui, en définitive, ressemblent toutes aux mala-
dies cataloguées: la peau se couvre de boutons comme dans
l'acné ou suinte comme dans certains eczémas, les voies
respiratoires peuvent s'engorger comme dans les bronchites,
le nez couler comme dans les rhumes, les articulations
s'enflammer comme lors de rhumatismes.
Cette identité d'aspect entre crises curatives et maladies
n 'est pas surprenante puisque, comme nous l'avons vu, les mala-
dies sont avant tout des crises curatives déclenchées par le corps
pour se guérir.
Bien que parfois spectaculaires, les crises curatives
ne durent pas longtemps, de quelques heures à quelques
jours. Rapidement, les symptômes de la crise disparaissent,
puisque les déchets qui les ont provoqués ont été rejetés
hors du corps.
Les crises curatives sont donc bénéfiques, puisqu'elles
permettent au corps de se libérer d'une foule de toxines.
Il est important de le savoir, car les manifestations de ces
crises sont parfois impressionnantes et incitent certaines
personnes insuffisamment averties de la question à aban-
donner la cure.
54 Les cures de santé : première partie
Salutaires, ces crises ne devraient pas être réprimées ni
étouffées, mais seulement contrôlées afin que les émonc-
toires ne soient pas débordés.
Les crises curatives
Les crises curatives sont le résultat de l'intensification du tra-
vail de nettoyage du corps; c'est pourquoi on les appelle aussi
« crises de nettoyage » ou « crises de désintoxication ».
JeOne et acidité 4
Les méfaits de l'acidification du terrain pour l'organisme
sont de plus en plus connus de tous et pourtant, on entend
souvent dire que le jeûne est bénéfique parce qu'il acidi-
fie le sang. Comment est-ce possible? N'y a-t-il pas une
contradiction?
Parmi les différents genres de toxines, une place impor-
tante est occupée par les toxines acides. Cela provient du
fait que de nos jours, notre alimentation est composée prin-
cipalement d'aliments acidifiants (viandes, graisses, sucres,
céréales), et est très pauvre en aliments alcalinisants (salades,
crudités, légumes cuits, etc.). Les aliments basiques (ou
alcalinisants) sont présents en quantités trop faibles pour
contrebalancer et neutraliser l'apport des acides.
4
Voir aussi du même auteur, L'éqm!ilm ,,(!r/o-/JaYi(j!lt, GenèYc,J ouyence,
2009 (nom. ~d.).
IL Le Jeûne 55
 Le résultat de ce déséquilibre entre l'apport d'acides
et de bases est que le pH du terrain, c'est-à-dire son degré
d'acidité ou d'alcalinité, tend vers des valeurs acides.
Comme cela se passe pour les autres toxines, les acides
ne sont pas tolérés en grandes quantités au niveau du sang,
car la composition de celui-ci serait modifiée, ce qui com-
promettrait la bonne marche de l'organisme, provoquerait
des troubles de la conscience et mettrait même en danger les
possibilités de survie de l'organisme. Le corps cherche donc
le plus possible à libérer le sang des acides excédentaires en
les rejetant par les émonctoires spécialisés pour l'élimination
des acides: les poumons, les reins et la peau.
Très souvent, les quantités d'acides à éliminer sont
supérieures aux possibilités d'élimination des émonctoires.
Le corps ne dispose alors plus que d'une solution: refouler
les acides dans les profondeurs tissulaires, puisque les tis-
sus supportent mieux la présence des acides. Néanmoins,
l'accumulation répétée d'acides dans les tissus fait que le
terrain organique s'acidifie. Quant au sang, il se débarrasse
des acides en les repoussant dans le terrain et conserve ainsi
un pH normal de 7,3 et tend même à devenir un peu plus
alcalin que normalement.
Cette alcalinisation du sang est compréhensible. Elle
est l'expression du moyen de protection qu'utilise le sang
pour se préserver d'une chute de pH vers l'acidité. En
effet, la présence un peu plus importante de bases lui
permet de neutraliser les excédents d'acides qui pour-
raient menacer son pH. D'autre part, le sang contient
plus de bases parce qu'il remplit son rôle de transpor-
teur et de moyen de communication entre les différentes
parties du corps. Il charrie ainsi des bases qui servira nt à neu-
traliserlesacidesrefoulésdansleterrain,selonleprincipe: 1base
+ 1 acide = 1 sel neutre.
Plus le terrain s'acidifie, plus le sang tend à s'alcaliniser.
Les valeurs du pH du sang sont donc le reflet inverse de
56 Les cures de santé : première partie
celle du terrain. Mais il ne s'agit que d'une tendance vers
l' alcalinisation du sang, et non pas d'une réelle alcalinisati on
de celui-ci, puisque le sang supporte aussi mal de s' alcalini-
ser que de s'acidifier. Le pH sanguin demeure somme toute
toujours très stable. L'écart du sang vers l'alcalose n'est donc
pas du tout proportionnel à l'écart du terrain vers l'acidose.
Maintenant, on comprend mieux pourquoi il est pos-
sible de dire que le jeûne est bénéfique, parce qu'il « acidi-
fie » le sang. En réalité, le sang ne devient pas acide, il tend
vers des valeurs plus acides. Mais le pH du sang étant le
reflet inverse de celui du terrain, cela signifie que parallèle-
ment à l'« acidification » du sang a lieu la désacidification
du terrain.
Lors du jeûne, le terrain - dans le sens de l'ensemble
des cellules et des sérums cellulaires dans lesquels elles bai-
gnent- perd des acides. Par conséquent, il se désacidifie et
retrouve un pH normal pour lui. De cette manière, les tissus
organiques sont libérés des acides qui ralentissaient tous les
échanges cellulaires en entravant l'activité des enzymes, qui
sont très sensibles aux changements de pH de leur envi-
ronnement; des acides aussi qui agressaient, lésionnaient et
déminéralisaient les tissus et les organes. La guérison et la
santé deviennent ainsi possibles, puisque le terrain retrouve
une composition normale.
L'élimination des acides est le plus facile à observer au
niveau des urines, puisque les quantités normales d'acides
éliminés sont connues et donnent un pH urinaire de 7 à
7,3. Toute augmentation des quantités d'acides éliminés
modifie le pH en le rendant plus acide, et d'autant plus
acide que les quantités d'acides sont importantes.
Au cours d'un jeûne, les urines s'acidifient beaucoup,
parce que non seulement de nombreux acides sont éliminés
à la faveur de la mise à jour éliminatoire ou lors des crises
curatives, mais aussi parce que l'autolyse des tissus produit
des acides. Mais cette acidification des urines est normale,
Il. Le jeûne 157
et même bénéfique, puisqu'elle signifie que le terrain se
désacidifie et est ainsi en train de retrouver son pH normal.
Pour faciliter la compréhension, il serait donc préférable
de dire, non pas que le jeûne est bon parce qu'il acidifie le
sang, mais qu'il est bon parce qu'il désacidifie le terrain.
Les valeurs du pH du sang sont le reflet inverse de celui du
terrain. Si le sang s'acidifie légèrement pendant le jeûne, c'est
parce que le terrain, lui, se désacidifie.
Les bienfaits du jeûne
Pendant le jeûne, ce qui est nuisible au corps - déchets
ou tissus malades - est détruit et éliminé, que ce soit par
l'excrétion normale des émonctoires ou sous forme de crises
curatives.
Dans le meilleur des cas, le résultat de ce nettoyage est
que le terrain organique retrouve sa composition idéale:
le sang s'est épuré, la lymphe redevient propre, les cellules
baignent dans des sérums débarrassés de poisons et toxines,
et les organes peuvent à nouveau fonctionner librement. Ce
processus de nettoyage a d'ailleurs lieu quelle qu'ait été la
ou les maladies dont souffrait au départ le jeûneur. C'est
dans ce nettoyage organique que réside la valeur théra-
peutique du jeûne. En corrigeant le terrain, il supprime
la cause réelle et commune à toutes les maladies et, par là,
peut ramener la guérison. Ceci ne peut évidemment appa-
raître clairement que pour ceux qui sont conscients du rôle
fondamental de l'état du terrain sur la santé. Quelqu'un qui
58; Les cures de santé: première partie
considère les maladies comme des troubles très localisés,
causés par des atteintes spécifiques, aura plus de peine à
réaliser tous les bienfaits qui peuvent résulter d'une cure de
jeûne bien conduite.
Bien sûr, l'intensité du nettoyage- si celui-ci s'est fait en
profondeur et de manière complète ou non - dépend des
capacités aurolytiques de chaque jeûneur et de la durée
des jeûnes. Des résultats complets ne sont pas obtenus
dans tous les jeûnes. Il arrive parfois que l'autolyse et la
mise à jour éliminatoire ne suffisent pas pour résoudre le
problème de santé du jeûneur, comme en témoigne le cas
de Johanna Brandt elle-même, qui malgré de nombreux
et longs jeûnes ne réussit pas à autolyser complètement sa
tumeur. C'est en cherchant un moyen capable de provo-
quer et maintenir une autolyse suffisamment intense pour
venir à bout de sa tumeur qu'elle découvrit les vertus de
la monodiète de raisin. Les raisons pour lesquelles une
monodiète réussit là où une diète plus stricte comme le
jeûne ne réussit pas seront expliquées plus loin.
Les trois vertus principales du jeOne
des toxines et des tissus malades.
accrue des déchets et résidus métaboliques.
des tissus et des organes.
11. Le jeOne 1 59
Johanna Brandt recommande vivement de faire des lave-
ments chaque jour du jeûne et tout au long de la mono-
diète de raisin. L'intérêt des lavements apparaît rapidement
lorsqu'on acquiert quelques notions sur le fonctionnement
et le rôle de l'intestin.
L'intestin se divise en deux parties principales:

• l'intestin grêle, long de 4 mètres, avec un diamètre

de 3 centimètres environ,
• le gros intestin ou côlon, long de 1,5 mètre, avec un
diamètre variant de 5 à 8 centimètres.

L'intestin grêle débute à la sortie de l'estomac et se ter-

mine dans la partie inférieure gauche de l'abdomen, là où
débute le côlon dont la partie terminale est l'anus.
La digestion des aliments a lieu dans l'intestin grêle,
grâce aux sucs digestifs sécrétés par l'intestin lui-même,
mais aussi grâce aux sécrétions du foie et du pancréas.
Lors des digestions, les aliments sont divisés en petites
particules qui seront ensuite absorbées par les parois
intestinales.

Ill. Les lavements 63

 Les parois intestinales sont composées d'une seule
couche de cellules extrêmement fines, derrière lesquelles se
trouvent les capillaires sanguins. En traversant la paroi intes-
tinale, les nutriments pénètrent dans le courant sanguin et
seront conduits au foie par la veine porte. Là, suivant les
cas, le foie les utilisera tels quels, les transformera ou les
combinera avec d'autres substances.
Malgré leur finesse, les muqueuses intestinales agis-
sent comme un filtre intelligent, ne laissant passer entre ses
mailles que les substances utiles au corps. Mais cela n'est
vrai que tant que les muqueuses ne sont pas endommagées.
Elles peuvent malheureusement l'être pour de multiples
raisons très courantes. Si ses parois sont lésées, l'intestin
laisse alors pénétrer dans le sang de nombreux déchets
et poisons. Le foie a, bien sûr, la capacité de neutraliser
et d'éliminer les toxines qui lui sont amenées, mais cette
capacité s'épuise si l'auto-intoxication se prolonge dans le
temps.
Dépassé par les vagues de toxines qui lui arrivent sans
cesse, le foie finit par ne plus pouvoir y faire face et les laisse
pénétrer dans l'organisme sans les neutraliser. L'intoxication
du sang et des tissus organiques qui en résulte est, comme
nous l'avons vu, la source de toute maladie. C'est ce qui
fait dire à de nombreux thérapeutes que « la maladie com-
mence dans l'intestin».
De nombreuses raisons font que les parois intestinales
deviennent poreuses et ne filtrent plus correctement:
1) les aliments consommés sont irritants en soi:
alcool, excès de théine, de caféine, d'épices, de sucres,
d'acides, etc. Il se peut aussi que les aliments contiennent
des substances chimiques qui sont irritantes: agents conser-
vateurs, antioxydants, colorants, insecticides, pesticides ou
produits de la pollution. Les médicaments et les drogues
peuvent aussi avoir un effet néfaste sur les muqueuses;
64 i Les cures de santé : première partie
2) des mauvaises digestions sont aussi la cause de la
dégénérescence des parois intestinales, parce que les fermen-
tations et les putréfactions du bol alimentaire produisent
de nombreuses substances spécialement agressives: indoles,
scatols ...
3) la constipation, en conservant les matières fécales
trop longtemps dans l'intestin, prolonge la durée de contact
des muqueuses avec les déchets et toxines. En cas de consti-
pation chronique, les matières finissent par coller contre les
parois en couches épaisses de plusieurs centimètres (3-4 cm)
et dures (comme des pneus). Ces dépôts gênent et irritent
en permanence les muqueuses intestinales;
4) une mauvaise alimentation, la suralimentation,
ainsi que des éliminations intestinales insuffisantes provo-
quent des changements dans les caractéristiques du milieu
intestinal et, par là, des changements de la flore intestinale.
Normalement, celle-ci est composée de micro-organismes
utiles au corps par leurs activités bénéfiques sur la diges-
tion. Cependant, ces micro-organismes se transforment en
germes pathogènes lorsque le milieu intestinal dégénère.
Le contenu intestinal peut ainsi se transformer en une
masse de matières en putréfaction et fermentation, pul-
lulant de germes et imprégnée de poisons et de toxines.
Et toute cette masse se trouve en nous, séparée de notre
milieu intérieur par une fine muqueuse de seulement 25
à 30 millièmes de millimètre! Cette masse de poisons et
de déchets doit évidemment impérativement être éliminée
de l'organisme si l'on veut espérer obtenir une guérison.
Des soins antisymptomatiques soulagent peut-être, mais
ne s'attaquent pas à la racine du problème: les maladies
peuvent être auto-entretenues uniquement à cause de l'état
déplorable des intestins.
111. Les lavements '65
 Les lavements permettent justement de remédier à cette
situation, en débarrassant et en lavant les intestins de tous
leurs déchets. Le principe des lavements est d'introduire de
l'eau dans l'intestin pour liquéfier les matières fécales, afin
de faciliter leur élimination. L'eau dilue les matières, décape
les croûtes collées contre les parois et emporte les toxines
avec elles vers l'extérieur du corps.
Les lavements sont une copie du système de défense
naturelle qu'utilise le corps pour se débarrasser de microbes
ou de poisons: la diarrhée. Si les éliminations intestinales
se font si bien et si complètement lors de diarrhées, c'est à
cause de la liquéfaction du contenu intestinal.
Les lavements doivent être répétés dans le temps si l'on
veut réaliser un nettoyage en profondeur. Il ne faut pas
oublier, en effet, que les intestins ne sont pas un tube ordi-
naire avec des parois lisses, mais un tube aux nombreux replis
(les villosités intestinales), dans lesquels peuvent se cacher de
nombreux déchets. Ce n'est qu'en renouvelant le passage de
l'eau dans ces replis que les déchets seront dégagés.
Dans la pratique, il est aisé de constater combien la
« vidange » des intestins peut modifier le cours de la mala-
die. Les lavements agissent comme un coup de débrayage:
la fièvre tombe, les douleurs diminuent, les troubles s'atté-
nuent. De cette manière, le malade peut aussi consacrer ses
forces à d'autres travaux, ses forces organiques jusque-là trop
occupées à essayer de se préserver des conséquences néfastes
de cet intestin plein de déchets.
L'avantage des lavements est de réaliser rapidement la
vidange de l'intestin, que l'organisme malade n'arrive plus à
effectuer. En agissant sur la source principale de production
des déchets, les lavements contribuent grandement et de
manière simple à favoriser le processus de guérison.
Un autre avantage des lavements est de dégager les
muqueuses intestinales des croûtes et des déchets, et de
permettre ainsi au processus de désassimilation intestinale
66 Les cures de santé : première partie
de se remettre en marche de manière efficace. En effet, de
nombreux déchets stagnant dans les tissus environnant les
intestins peuvent alors traverser la muqueuse intestinale
pour entrer dans l'intestin, et de là être éliminés avec les
selles. Ce processus de désassimilation des déchets, qui a
lieu sur toute l'étendue des muqueuses, n'est visible qu'au
niveau de la langue. La langue blanche et la bouche pâteuse
sont l'expression de cette élimination.
Pratiquer des lavements, ce n'est donc pas seulement
vider l'intestin de ses déchets, mais c'est aussi rendre possible
une élimination de déchets sur toute l'étendue de la surface
de ses muqueuses. D'après certains auteurs, cela représente-
rait 600 mètres carrés de surface de désassimilation! Il serait
dommage de se priver d'une voie de sortie si importante en
négligeant de faire les lavements nécessaires.
Les lavements
Le principe des lavements est d'introduire de l'eau dans
l'intestin pour liquéfier les matières fécales afin de faciliter
leur élimination.
Les bienfaits des lavements :
• ils libèrent les intestins d'une masse de déchets en
stagnation,
• évitent les fermentations et les putréfactions,
• empêchent la formation de dépôts de matières sous
forme de croûtes sur les parois intestinales,
• débarrassent les intestins des poisons irritants et agres-
sifs pour les muqueuses,
• favorisent l'assimilation des nutriments et la désassimila-
tion des toxines par les muqueuses intestinales.
111. Les lavements 67
Après la première étape de préparation, consistant en une
période de jeûne et de lavements, la cure de Johanna Brandt
se poursuit par la cure de raisin proprement dite. Dans cette
deuxième étape, le jeûne est rompu et seuls les raisins sont
consommés. Ils forment la base exclusive de tous les repas.
Étant donné qu'un seul aliment est autorisé, il s'agit
d'une monodiète, c'est-à-dire une diète à un seul (mono)
aliment. Les monodiètes peuvent se faire avec toutes sortes
d'aliments différents. Le principe de base est d'en choisir
un et de le conserver tout au long de la cure. Il peut être
consommé à volonté au cours de la cure, aux repas et entre
les repas. Mais toujours seul, jamais accompagné. L'aliment
choisi doit être sain pour que les effets bénéfiques de la diète
ne soient pas rapidement annihilés par les inconvénients de
l'aliment lui-même. Une monodiète aux œufs, à la viande
ou au chocolat provoquerait rapidement des troubles diges-
tifs et la production de grandes quantités de déchets. De
manière générale, les monodiètes sont pratiquées surtout
avec des fruits ou des légumes, crus, cuits ou en jus, ou avec
des céréales.

IV. La monodiète de raisin i 71

 Les monodiètes sont des régimes très stricts qui se rap-
prochent beaucoup des jeûnes, puisque tous les aliments
ont été supprimés, excepté un seul. Les effets des mono-
diètes sont donc tout naturellement très semblables à ceux
du jeûne.
Certes, des quantités importantes de l'aliment choisi,
ici des raisins, peuvent être consommées au cours de la
journée. Cependant, puisqu'il s'agit toujours du même ali-
ment, le travail digestif est simplifié à l'extrême. Il n'y a
pas d'antagonisme digestif, comme lorsqu'on mélange des
aliments différents au cours d'un même repas. La digestion
se fait facilement. Les substances nutritives apportées sont
rapidement utilisées et le corps se trouve vite dans un état
voisin de celui du jeûne.
Les monodiètes
1 Comme les jeûnes, les monodiètes déclenchent l'autolyse des
1
tissus malades et des toxines, une mise à jour éliminatoire et
la régénération des tissus.
Les avantages de la monodiète par rapport au jeûne:
• elle atténue l'intensité des crises curatives,
• est plus facile à faire,
• supprime la peur de ne rien manger,
• maintientet stimule le fonctionnement organique à l'aide
de l'aliment choisi.
72 Les cures de santé : première partie
Les vertus de la monodiète en général
Cette similitude de conditions dans les jeûnes et les mono-
diètes fait que les phénomènes curatifs se déclenchant dans
les jeûnes se déclencheront aussi dans les monodiètes.
Autolyse, mise à jour éliminatoire et régénération tissulaire
ont donc aussi lieu dans les monodiètes. Bien sûr, ces réac-
tions curatives seront d'intensité un peu moindre, puisque
les monodiètes sont un peu moins restrictives que les jeûnes.
Néanmoins, ces réactions ont lieu.
L'autolyse se déclenche sitôt que le corps a besoin de
substances nutritives, substances qui ne lui sont pas appor-
tées par l'aliment choisi pour la monodiète, ou qui ne lui
sont amenées qu'en quantités trop restreintes. Si le corps
veut continuer à fonctionner normalement, il devra les pui-
ser en lui-même par autolyse. L'autolyse des tissus aura lieu
tout au long de la cure. Les tissus malades et les toxines
seront donc dégradés et le terrain se nettoiera de la même
manière que dans le jeûne.
La mise à jour éliminatoire est aussi possible pendant les
monodiètes, car les forces utilisées pour les digestions sont très
réduites. Les forces épuratrices de l'organisme pourront alors
s'activer à extraire les toxines des profondeurs tissulaires, les
conduire vers les voies de transport que sont les circulations
sanguine et lymphatique, afin de les amener aux émonc-
toires. À ce processus d'épuration, déclenché par l'économie
des forces réalisée au niveau digestif, peuvent se surajouter
les effets épurateurs provenant des vertus de l'aliment choisi
pour la monodiète. Par exemple, les vertus diurétiques et
laxatives du raisin renforcent les vertus épuratrices de la
diète.
La régénération tissulaire a lieu grâce au nettoyage
organique qui facilite la circulation et les échanges en géné-
ral, ainsi que par l'apport des substances nécessaires qui sont
IV La monodiète de raisin 73
soit extraites du corps par l'autolyse, soit contenues dans
l'aliment choisi.
Le fait que l'autolyse, la mise à jour éliminatoire et
la régénération tissulaire se fassent de manière moins pro-
noncée n'est pas nécessairement un inconvénient. Cela ne
devrait en tout cas pas pousser à pratiquer des jeûnes plutôt
que des monodiètes, sous prétexte que les effets du jeûne
sont plus puissants. Comme nous allons le voir, il y a de
nombreux avantages à utiliser des monodiètes plutôt que
des jeûnes.
Le premier avantage réside justement dans le fait que
tous les processus de nettoyage se déroulent plus lentement.
La possibilité de retours brusques et massifs de toxines dimi-
nue et les violentes crises curatives qu'ils provoquent sont
ainsi épargnées au malade. Ceci est un avantage pour les
personnes âgées, dévitalisées ou pour les grands malades
et intoxiqués, dont les organismes affaiblis supportent mal
la violence des crises d'élimination. En effet, pour eux, le
danger existe de voir un des émonctoires se bloquer ou céder
sous l'avalanche de déchets qui se présenteraient brusque-
ment à la faveur d'une diète plus sévère, comme le jeûne.
Les grands mangeurs de viande, les amateurs de« bonne
cuisine », ainsi que les personnes très intoxiquées par des
médicaments ou des drogues diverses sont aussi reconnais-
sants, car en choisissant une diète moins restrictive, de
pénibles crises de désintoxication leur sont épargnées, sans
toutefois les priver de la possibilité de s'occuper de leur santé
de manière active.
Un autre avantage des diètes moins restrictives que le
jeûne est que le fonctionnement organique est maintenu à
un niveau d'activité suffisant, grâce aux aliments consom-
més. Il existe en effet des organismes si usés et fatigués qu'ils
ne parviennent pas à conserver un rythme normal d'activité
sans stimulations extérieures. Par manque de forces et de
tonus interne, ils ont besoin d'être mis et maintenus en
74 Les cures de santé: première partie
mouvement par les stimuli que leur procurent les aliments.
Un peu comme les grands buveurs de café qui n'arrivent
pas à s'éveiller le matin sans un café.
Pour des personnes dépendant de la stimulation des ali-
ments, une diète trop restrictive comme le jeûne les prive de
toute stimulation alimentaire. L'organisme ralentit son fonc-
tionnement, l'autolyse ne se fait pas ou mal, les éliminations
arrivent rapidement au point mort. Un pareil organisme
fonctionne au ralenti pendant le jeûne. En maintenant
cependant un apport alimentaire- ne serait-ce qu'un seul-
comme dans la monodiète, on maintient la stimulation et,
par là, le fonctionnement organique et les processus curatifs.
C'est ce dont Johanna Brandt s'est rendu compte et ce
qui l'a fait opter pour une monodiète comme base de son
système de traitement, plutôt que le jeûne seul.
Le court jeûne qu'elle conseille de faire avant de débuter
la monodiète de raisin a pour but de déclencher, grâce à la
restriction drastique des apports, l'autolyse et le nettoyage.
Ces derniers, qui se poursuivront malgré l'introduction des
raisins, n'auraient pas pu être amorcés de manière si nette et
intense en entrant directement dans la monodiète.
Autre avantage non négligeable des diètes moins res-
trictives: l'aspect psychologique. Certaines personnes ont
peur de ne rien manger. En maintenant un aliment et en
le laissant consommer à volonté, cette peur disparaît et
1'organisme peut fonctionner librement. En effet, les ten-
sions résultant de la peur bloquent la circulation, l'influx
nerveux et les organes.
Or, que les organes soient inactifs parce que bloqués
par la peur ou par le manque de stimuli, ils sont dans les
deux cas inaptes à remplir leur tâche et perturbent le bon
déroulement de la cure.
Bien que les monodiètes soient proportionnellement
moins efficaces que les jeûnes, leur action est cependant
notable. Elle réside, tout comme pour les jeûnes, dans
IV La monodiète de raisin 75
l'autolyse, la mise à jour éliminatoire et la régénération
orgamque.
Le raisin a des vertus désintoxicantes merveilleuses,
mais celles-ci ne font que se surajouter aux trois éléments
mentionnés ci-dessus. Elles ne s'y substituent pas, mais les
complètent. Vouloir trouver l'explication des bienfaits réels
de la cure de raisin uniquement dans le raisin lui-même,
comme le faisait Johanna Brandt, ou pour toutes les autres
monodiètes possibles dans l'aliment choisi, est à notre avis
une erreur.
L'être humain est tellement habitué à être traité avec
des remèdes et, par conséquent, à penser que ce sont les
substances actives de ces remèdes qui l'ont guéri, qu'il
cherche toujours à expliquer les vertus thérapeutiques d'un
remède ou d'une cure par la présence de substances actives.
En considérant les merveilleux résultats de la monodiète de
raisin, il est bien sûr aussi tenté d'attribuer ses vertus à une
substance entrant dans la composition du raisin.
Or, l'efficacité des diètes réside non pas dans ce qui
est là (le raisin, par exemple), mais dans ce qui n'est
pas là (tous les aliments habituellement consommés),
aliments dont l'absence déclenche l'autolyse.
La preuve: manger beaucoup de raisin tout en conti-
nuant à manger normalement, donc sans faire de diète,
n'amène pas du tout les mêmes résultats que la monodiète
exclusive aux raisins.
On pourrait aussi se demander pourquoi, en interrom-
pant un jeûne pour entrer dans un régime aussi restrictif
qu'une monodiète de raisin, les propriétés curatives de la
restriction (autolyse) disparaîtraient soudainement pour
n'être plus que remplacées par celles du raisin.
] ohanna Brandt s'en était au fond aussi aperçue,
puisqu'elle écrivait: «Nous avons remarqué que les meilleurs
résultats sont obtenus lorsque les patients ne prennent que
de petites quantités de raisin. » En n'absorbant que de
76 Les cures de santé • première partie
« petites quantités de raisin », n'augmentons-nous pas la
restriction, et par là ne nous approchons-nous pas du jeûne
et de ses processus autolytiques plus intenses?
On serait d'ailleurs très embarrassé de dire quelle est la
ou les substances actives si bénéfiques dans les jeûnes, étant
donné qu'aucune substance n'est apportée, la restriction
alimentaire étant totale.
S'il en est bien ainsi, de bons résultats doivent donc
pouvoir être obtenus avec d'autres monodiètes que celle
de raisin. Effectivement, des résultats merveilleux ont aussi
été obtenus avec d'autres monodiètes, qu'il se soit agi de
maladies bénignes ou de maladies graves, comme le can-
cer. La cure de jus de légumes de Breuss (céleri, betterave,
carotte, pommes de terre, radis noir) est fort connue à ce
propos. La monodiète de riz est pratiquée aussi avec succès
en macrobiotique. La santé légendaire du peuple Hounza
serait en partie due aux monodiètes d'abricots séchés et de
jeûnes qu'ils sont contraints de faire, à la fin de chaque
hiver, lorsque leurs réserves alimentaires sont épuisées. La
monodiète d'épinards alternée avec une monodiète de fro-
mage blanc a été rendue célèbre par la doctoresse américaine
Degolière-Davenport qui, après une grave maladie, aurait
vécu jusqu'à 120 ans.
Les exemples sont encore nombreux. Toutefois, la
diversité des aliments choisis pour les monodiètes montre
que leur vertu principale doit résider ailleurs que là où on
la cherche habituellement.
Ceci dit, les raisins ont des vertus thérapeutiques cer-
taines. Quelles sont-elles?
Vertus des monodiètes
Les vertus des monodiètes résident en premier
lieu dans l'autolyse, la mise à jour éliminatoire et
la régénération tissulaire; et, en deuxième lieu,
seulement dans les vertus de l'aliment choisi.
IV La monodiète de raisin 77
Les vertus des raisins
Nous allons tout d'abord aborder les vertus médicinales du
raiSin, puis ses vertus nutnnves.
Les propriétés médicinales du raisin
En dehors de la cure de raisin proprement dite, le raisin
est principalement conseillé pour ses vertus détoxicantes,
c'est-à-dire pour sa capacité de favoriser les éliminations
de toxines en stimulant les émonctoires. En effet, le raisin
favorise le travail des émonctoires principaux:
Action diurétique. La consommation du raisin pousse
les reins à filtrer plus de déchets et augmente la diurèse.
L'augmentation du volume des urines offre un support plus
abondant pour le transport des toxines vers l'extérieur. Cette
augmentation garantit que les toxines extraites du sang seront
bien éliminées et n'encombreront pas le filtre rénal.
Les malades pour lesquels le raisin est habituellement
recommandé sont ceux qui retiennent l'eau (œdème), ceux
qui souffrent de problèmes rénaux (insuffisance rénale,
lithiase, acide urique, azotémie et même néphrite), ainsi
que ceux qui souffrent de troubles qui dépendent des insuf-
fisances rénales, comme la goutte et les rhumatismes.
L'effet diurétique du raisin se manifestera par une plus
forte concentration de déchets dans les urines, ce qui leur
fait prendre une couleur plus foncée et une odeur plus forte.
Action hépatique. Les raisins sont un stimulant et déconges-
tionnantdufoie. Cela veut dire que, en aidan de foie à faire son
78 Les cures de santé : première partie
travail, ils l'aident aussi à se débarrasser de toutes les impu-
retés qui stagnent dans ses tissus. Alors, le foie peut beau-
coup mieux filtrer les déchets que lui amène le sang et dont
celui-ci s'est chargé dans les profondeurs tissulaires.
La fonction antitoxique du foie est aussi augmentée.
Il sera alors plus à même de neutraliser et détruire les poi-
sons, les métaux toxiques, les médicaments, les drogues, les
produits de la pollution, les substances cancérigènes et les
cellules cancéreuses. Le fait que le raisin soit couramment
conseillé dans les cas d'intoxications souligne suffisamment
bien son action au niveau du foie.
Le raisin a aussi une action sur la vésicule biliaire: il
facilite la vidange de cette poche qui reçoit la bile que lui
envoie le foie et qui est chargée des déchets qu'il a filtrés.
Cette bonne capacité de vidange de la vésicule favorise les
digestions, le transit intestinal et lutte contre les fermenta-
tions et putréfactions intestinales qui sont grandes produc-
trices de déchets.
Action intestinale (laxative). Les raisins sont laxatifs,
c'est-à-dire ils stimulent en douceur le transit et l'évacua-
tion intestinale. Johanna Brandt signale que les peaux et
les pépins font office de balais en décollant les croûtes de
déchets couvrant les parois intestinales et en les poussant
vers l'extérieur. Comme tout ballast de fibres végétales, peau
et pépins emportent les déchets hors du corps.
De bonnes éliminations sont fondamentales pour la
santé. Non seulement les intestins, par leur longueur, sont
l'émonctoire qui peut contenir la masse la plus importante
de déchets, mais de plus, ils reçoivent les toxines contenues
dans toutes les sécrétions des glandes digestives: la bile du
foie, la salive des glandes salivaires, etc. Les intestins sont
également un lieu d'assimilation, prioritairement pour les
substances nutritives, mais aussi pour les toxines, si celles-ci
IV La monodiète de rais1n 79
sont nombreuses et endommagent les capacités filtrantes des Les propriétés nutritives du raisin
muqueuses intestinales.
Le raisin a aussi une action « antiputréfaction » au
niveau du contenu intestinal. Il diminue ainsi la produc- Une analyse des principaux constituants du raisin donne les
tion de poisons dus à la putréfaction et fermentation du chiffres ci-dessous (pour 100 grammes de raisin).
bol alimentaire.
Il faut signaler cependant que chez certaines personnes,
l'effet laxatif n'a pas du tout lieu. Qu'au contraire, les raisins
les constipent. Cela s'explique par la présence de tanins, Composition du raisin
dont les propriétés astringentes« resserrent» l'intestin. Dans
ce cas, comme les tanins se trouvent principalement dans
Nombre de calories 77
la peau et les pépins, Johanna Brandt recommande de ne
manger que la pulpe. Eau 81,3 g Potassium 224 mg
Le raisin, par ses différentes propriétés dépuratives et Glucides 16,6 g Sodium 2 mg
détoxicantes, stimule directement l'activité des émonc- Lipides 0,7 g Soufre 9 mg
toires, les maintient en fonction tout au long de la diète, Protéines 0,9 g Zinc 0,1 mg
Calcium 19 mg Vitamine A 0,024mg
ce qui ne se passe pas pendant un jeûne. Dans le jeûne, le
Chlore 2 mg Vitamine 81 0,05 mg
corps doit stimuler lui-même ses émonctoires. Avec la cure
Cuivre 0,1 mg Vitamine 82 0,02 mg
de raisin, la stimulation vient de l'extérieur: du raisin. Cela 0,3 mg
Fer 0,45 mg Vitamine 82 ou PP
explique certainement pourquoi Johanna Brandt considé- 0,002mg Vitamine 85 0,08 mg
Iode
rait la monodiète comme plus détoxicante que le jeûne. Magnésium 9 mg Vitamine 86 0,09 mg
Phosphore 21 mg Vitamine C 5 mg
« Le jeûne, écrivait-elle, n'élimine qu'en partie les
dépôts inorganiques qui, souvent, sont la cause d'une
maladie. C'est peut-être la raison pour laquelle le
cancer ne saurait être guéri par le jeûne seulement. Les chiffres donnés dans ce tableau nous montrent que
Jeûne donc, mais complété par la purification. » le raisin est riche en glucides, aliment énergétique du corps,
et en minéraux, aliment constructeur du corps. L'apport
La purification à laquelle fait allusion Johanna Brandt de protéines est faible, mais existe néanmoins. Bien que
est la monodiète de raisin. carencé en vitamines D, E, F, le raisin contient en propor-
tions variables les vitamines et oligo-éléments principaux.
Pour tenter d'expliquer les vertus de la cure de raisin,
nous pourrions, bien sûr, prendre un minéral après l'autre,
puis un oligo-élément après l'autre, et finalement une vita-
mine après l'autre, pour démontrer que:

80 Les cures de santé • première partie IV. La monodiète de raisin 81

 • par la vitamine A qu'il contient, le raisin entretient
1~ nutrition tissulaire et favorise la régénération des
tiSSUS,
• par sa vitamine B 1, il favorise l'absorption de l' oxy-
gène et, par là, l'oxydation des déchets,
• par son magnésium, il lutte contre le développement
des tumeurs,
• etc.
Mais nous pourrions aussi résumer tout cela en disant
que les nombreux oligo-éléments et vitamines contenus
dans le raisin favorisent le fonctionnement harmonieux
du corps par leur action de stimulation sur les enzymes.
Comme nous l'avons vu, ces dernières ne travaillent cor-
rectement que si elles reçoivent suffisamment de vitamines
et d'oligo-éléments, qui jouent le rôle principal dans les
phénomènes ... d'autolyse.
La cure de raisin fait-elle maigrir ?
La cure de raisin peut débarrasser l'organisme de ses toxines
et le guérir de nombreuses maladies, mais est-elle capable
de faire disparaître des kilos superflus?
Pour qu'un régime soit amaigrissant, il faut qu'il soit
suffisamment restrictif pour que le processus d'autolyse
se déclenche. En effet, c'est à la faveur de l'autolyse que
les graisses sont dégradées et que la perte de poids a lieu.
Or, le corps ne puisera dans ses réserves- et ses dépôts de
graisses - que si ses besoins nutritifs normaux ne sont pas
couverts par les apports alimentaires. Ce n'est que lorsqu'il
est privé d'éléments indispensables (protéines, glucides,
vitamines ... ) que le corps cherchera à combler ses carences
en se procurant les substances manquantes par l'autolyse.
82 Les cures de santé : première partie
Comme nous l'avons vu, l'autolyse a lieu de manière intel-
ligente et s'attaque d'abord aux tissus non essentiels, parmi
lesquels figurent les accumulations de graisses.
La cure de raisin est-elle donc suffisamment restrictive
pour déclencher l'amaigrissement? Les raisins sont avant
tout riches en vitamines et en minéraux. Ils ne contien-
nent que 17 grammes de sucres pour 100 grammes et des
quantités négligeables de corps gras. Leur valeur calorique
est de 77 calories pour 100 grammes. Lorsque la consom-
mation de raisin est d'environ 1 kg par jour, cela ne repré-
sente donc qu'un apport quotidien de 770 calories. Si l'on
considère que l'apport calorique quotidien jugé normal est
d'environ 2400, mais que, en pratique, il se situe au-dessus
de 3000 calories par jour, il est justifié de dire que la cure
de raisin est un régime suffisamment restrictif pour être
amaigrissant.
Dans son livre, Johanna Brandt mentionne d'ailleurs
l'amaigrissement comme une conséquence naturelle de la
cure. Dans ses descriptions de cas, elle signale l'amaigris-
sement important de certains de ses patients. L'expérience
accumulée au fil des années montre aussi que de nombreuses
personnes ont retrouvé un poids idéal grâce à cette cure. Elle
peut donc aussi être pratiquée dans le but de maigrir.
Contrairement à d'autres cures, la cure de raisin a pour
avantage d'être facile à suivre. D'une part, parce que l'ali-
ment choisi est d'un goût agréable, également à long terme,
à l'opposé des régimes hyperprotidiques par exemple, dont
on se lasse rapidement. D'autre part, les vertus éliminatrices
du raisin permettent aux toxines de quitter l'organisme en
même temps que les graisses.
Le processus d'amaigrissement libère lui-même de
nombreuses toxines ou poisons qui, à cause de leur carac-
tère liposoluble, étaient justement stockés par le corps dans
les tissus graisseux. Il est donc impératif, dans toute cure
d'amaigrissement, et de brûler les graisses, et de favoriser
IV La monodiète de raisin 83
l'élimination des toxines, deux choses que la cure de raisin Résumé des effets bénéfiques de la cure de raisin
permet de réaliser parfaitement.
Comme dans tous les régimes alimentaires, la perte de
poids peut être très importante les deux à trois premiers Le jeûne que Johanna Brandt conseillait dans le premier
jours - de 1 à 2 kg - puis diminuer brusquement pour se temps de sa cure permettait non seulement au corps de se
situer entre 200 et 400 grammes par jour. Cette perte quo- nettoyer, mais aussi à l'autolyse de se déclencher pleine-
tidienne va d'ailleurs en diminuant rapidement, à mesure ment. En introduisant une cure aussi légère que la mono-
que les jours passent, et se réduit de plus en plus. diète de raisin, le processus d'autolyse n'était pas interrompu,
Les grosses pertes des premiers jours n'en sont pas mais se poursuivait. Même plus: le fonctionnement organique
de véritables, car elles correspondent à l'évacuation des était soutenu et l'autolyse maintenue et renforcée grâce aux
matières fécales contenues dans les intestins et à une élimi- apports d'oligo-éléments et de vitamines du raisin.
nation d'eau retenue dans les tissus. La véritable perte de
poids débute avec l'autolyse, après quelques jours de cure.
Elle est de plusieurs centaines de grammes, mais se réduit
vite parce que le corps cherche à faire durer ses réserves;
il ne sait pas combien de temps la cure se prolongera! Si La cure de raisin est efficace par
les réserves étaient entamées au rythme des premiers jours
(plusieurs centaines de grammes), elles seraient vite épuisées
-les effets de la diète • autolyse
et suivies de mort par inanition. Il est donc normal que le
• mise à jour éliminatoire
corps cherche à ralentir au maximum l'autolyse pour la faire • régénération tissulaire
durer dans le temps, au grand désespoir des personnes qui
veulent maigrir. -les propriétés médicinales du raisin • diurétiques
Pour être efficace, le régime amaigrissant doit être suivi • laxatives
suffisamment longtemps, ce qui justement est tout à fait • hépatiques et biliaires
possible et agréable à faire avec une cure de raisin.
-les propriétés nutritives du raisin • richesse en vitamines,
oligo-éléments, stimula-
teurs d'enzymes {donc de
l'autolyse).
La cure de raisin peut faire maigrir par l'autolyse qu'elle
déclenche. L'amaigrissement est aussi favorisé par les vertus
éliminatoires du raisin.

84 Les cures de santé • première part1e IV. La monodiète de ra1sin 85

L'alirn,entation crue
Plusieurs étapes du système de cure de Johanna Brandt
consistent en une alimentation exclusivement crue: la deu-
xième étape, la monodiète de raisin; la troisième étape,
dans laquelle le régime exclusif de raisin est augmenté par
d'autres aliments crus: fruits divers, tomates, lait caillé, fro-
mage blanc et yogourt; la quatrième étape, appelée« régime
cru», plus large que le précédent, comprenant en plus les
noix, les œufs, le beurre, le miel et l'huile d'olive.
Johanna Brandt considère l'alimentation crue (crudi-
vorisme) comme la meilleure forme d'alimentation. Elle
insiste même sur le fait que, pour les malades, il serait
préférable d'en rester à un tel mode d'alimentation; que
la cinquième étape - qui comprend les aliments cuits tels
pommes de terre, céréales, pain, pâtes, un peu de poisson,
mais pas de viande - n'est mentionnée que pour ceux qui
ne pourraient pas, pour une raison ou une autre, manger
exclusivement cru. Cette cinquième étape est d'ailleurs
assortie d'une sérieuse mise en garde quant à la possibilité
de réapparition de troubles anciens que pourrait provoquer
la consommation d'aliments cuits.

v. L'alimentation crue 89
 Il est incontestable que le crudivorisme a des effets
bénéfiques. Quels sont donc ces effets et quels sont les
méfaits de la cuisson?
Les méfaits de la cuisson
Une première constatation s'impose: la cuisson modifie
de manière importante la vitalité de l'aliment. Plantez un
grain de blé cru, il germe, pousse et donne un épi chargé
de grains. Plantez un grain de blé cuit, rien ne se passe, il
ne poussera pas.
Lors de la cuisson, les plus précieuses substances nutri-
tives sont altérées dans leur constitution. Les vitamines sont
détruites à partir de 600 degrés, les enzymes et hormones
entre 40 et 750 degrés, les arômes disparaissent vers 90
degrés, les minéraux involuent vers 1000 degrés (c'est-à-
dire perdent leurs caractéristiques de minéraux dynamisés,
vivifiés par la plante).
Un autre inconvénient de la cuisson est qu'elle favorise
les mélanges de nombreux aliments au cours d'un même
repas ou dans un même plat: sauce avec jus de viande,
farine, beurre ou graisse ... ou pâtisserie avec céréales, fruits,
œufs, graisses, sucre, oléagineux, miel, séré ...
Le « mélangisme » a des effets désastreux sur la diges-
tion. Chaque aliment, lorsqu'il pénètre dans le tube digestif,
est analysé etdes sucs digestifs spécifiques sont sécrétés pour
le digérer. Plus les aliments sont nombreux, plus les organes
digestifs (foie, estomac, pancréas ... ) reçoivent d'ordres
opposés quant aux sécrétions qu'ils doivent effectuer, et
plus les sucs digestifs se contrarient mutuellement. En effet,
certains sucs digestifs - par exemple, ceux de l'estomac -
ne sont actifs que dans un milieu acide. Si des aliments
appelant des sécrétions alcalines sont consommés en même
90 Les cures de santé : première partie
temps, ils rendent moins acide le milieu stomacal. Les sucs
gastriques seront alors moins efficaces ou inopérants, sui-
vant la proportion des acides et des bases présents dans l' esto-
mac. Le résultat de ces antagonismes est que les aliments
seront mal digérés, fermenteront ou putréfieront. Ainsi,
une importante production de toxines et de poisons s'ensui-
vra, qui modifie la flore intestinale en la rendant en partie
pathogène. Ces poisons irritent et endommagent aussi les
muqueuses intestinales et épuisent le foie qui reçoit tous ces
poisons et qui doit les neutraliser.
Dissocier les aliments dont les digestions se contra-
rient est donc éminemment bénéfique, et particulièrement
indiqué pour les insuffisances digestives. Ces personnes,
contrairement à d'autres, n'ont pas une puissance diges-
tive suffisante pour digérer normalement, malgré quelques
mélanges. Sans être expressément mentionnée, l'alimenta-
tion dans le système de cure de Johanna Brandt respecte
les dissociations principales, pour le plus grand bien des
malades dont l'organisme est sensible sur ce point.
La cuisson a un autre inconvénient: celui de favoriser
la suralimentation. On ne peut manger autant d'aliments
crus que cuits, car les aliments crus (légumes et fruits, noix,
etc.) demandent un effort beaucoup plus important de
mastication. La nourriture cuite est généralement forte-
ment ramollie et peut s'avaler presque sans être mâchée. Le
désavantage est triple: non seulement on mange plus (et
trop), mais les aliments insuffisamment mâchés sont brisés
en morceaux de volume plus important. Ils sont par consé-
quent plus difficiles à attaquer par les ferments digestifs. De
plus, les aliments sont moins bien insalivés et donc moins
bien imprégnés de sucs digestifs d'origine buccale. Les effets
bénéfiques d'une bonne mastication ont été mis en évidence
par M. Fletcher, un naturopathe américain qui obtenait de
nombreuses guérisons chez ses malades, uniquement en leur
faisant mâcher jusqu'à une minute chaque bouchée-« pour
V L'alimentation crue 91
rendre liquide ce qui était solide » - et ceci en l'absence de Les bienfaits de l'alimentation crue
toute modification de régime!
La cuisson des aliments n'a cependant pas que des désa-
vantages. Elle permet un apport de chaleur non négligeable Le premier avantage de l'alimentation crue est de supprimer
pour les personnes dévitalisées. Elle diminue l'agressivité la consommation de tous les aliments qui ne se mangent
des fibres pour les coliteux et amorce la transformation des généralement que cuits, comme la viande, le poisson, les
amidons en hydrates de carbone, plus simples à digérer. De pâtes ou les aliments composés de ces produits. La dimi-
plus, elle a permis à l'être humain d'élargir son alimentation, nution du volume ainsi réalisée est bénéfique par la res-
lui permettant ainsi de faire face aux rigueurs du climat. triction des apports, comme dans toutes les diètes, mais
Manger tout cru sous nos latitudes, en plein hiver, n'est surtout parce que les aliments supprimés sont justement les
guère possible. Si le fait de manger des aliments cuits n'est grands producteurs de toxines. En ne les consommant pas,
pas mauvais, manger exclusivement cuit l'est, car dans ce l'organisme sera soulagé d'autant d'une source importante
dernier cas, les aliments sont presque totalement exempts de déchets.
de vitamines. En outre, les aliments crus sont riches en vitamines
et oligo-éléments, qui ont pour fonction de stimuler et de
permettre l'activité des enzymes dont dépendent tous les
processus vitaux. En mangeant régulièrement et généreuse-
ment des aliments crus, on consomme de grandes quantités
Méfaits de la cuisson Avantages de la cuisson d'activateurs d'enzymes. Grâce à cet apport, les fonctions
organiques assoupies à cause de l'intoxication et des carences
• elle détruit la vie • elle apporte de l'énergie se remettent en marche. Les cellules s'activent à réaliser les
de l'aliment, sous forme de chaleur, travaux interrompus ou en retard. Les tissus « respirent »
• favorise le mélange • diminue l'agressivité à nouveau, les déchets sont brûlés, éliminés et le terrain
de nombreux aliments, des fibres, organique se purifie et se régénère.
• favorise la • facilite la digestion Les aliments crus n'apportent pas seulement des acti-
suralimentation, des amidons, vateurs d'enzymes, mais aussi les enzymes des aliments
• diminue le temps • permet la consomma-
eux-mêmes. Chaque corps végétal et animal contient des
de mastication. tion des céréales, des
enzymes dont il a besoin. Normalement, celles-ci sont uti-
pommes de terre, etc.
lisées par le végétal oul'animallui-même, pour ses propres
transformations biochimiques.
Toutefois, en pénétrant dans notre corps, ces enzymes
peuvent être utilisées par notre organisme pour ses trans-
formations. Ceci constitue une aide inestimable pour un
organisme malade, car les activités enzymatiques y sont
généralement au plus bas. L'apport extérieur d'enzymes

92 Les cures de santé • première partie V L'alimentation crue 93

par les aliments crus augmente le capital enzymatique du
malade, relance ses métabolismes et les processus curatifs. Bienfaits Méfaits d'une alimentation
Pour des personnes malades, le fait de manger cru de l'alimentation crue exclusivement crue
déclenche un effet comparable à celui d'un courant d'air
frais sur des braises en passe de s'éteindre, ou celui d'un • respect de la « vie » des • pas d'apport de chaleur par
courant d'eau dans le lit plein de vase d'une rivière assé- aliments (vitamines), les aliments,
chée. Le crudivorisme est parfois indispensable pour cer- • apport de stimulateurs • apport protéique très réduit,
tains malades, pour permettre à leur corps de refonctionner d'enzymes (vitamines, • acidification par excès de
correctement. Johanna Brandt en a fait une partie essentielle oligo-éléments), fruits,
de sa cure. Elle a ainsi grandement contribué au processus • apport d'enzymes. • irritation des muqueuses
intestinales par l'excès de
de guérison de ceux qui ont suivi ses conseils.
fibres,
Cependant, les bienfaits que peut apporter une ali-
• suppression des aliments
mentation crue ne doivent pas faire oublier qu'il s'agit d'un qui ne se mangent que cuits
régime thérapeutique et que, comme tel, il ne peut pas être (céréales, pommes de terre,
poursuivi indéfiniment sur une base exclusive. Les méfaits fromages fermentés, chairs
qui en résulteraient sont le plus souvent de graves carences animales, etc.).
et une grande perte de vitalité. En effet, dans le régime cru
strict, l'apport de protéines est très réduit, la viande, le pois-
son, les œufs et les produits laitiers n'étant pratiquement
pas consommés. De plus, la forte consommation de fruits,
rendue inévitable par la suppression des autres sources de
glucides: céréales, pâtes, pain, pommes de terre, acidifie
fortement l'organisme et le déminéralise. 5
Il faut donc être extrêmement prudent dans l'usage du
régime exclusivement cru. S'il peut être bénéfique à court
terme comme régime thérapeutique, il doit être pratiqué avec
une grande retenue à long terme, c'est-à-dire lorsqu'il n'a
plus une fonction thérapeutique, mais est pratiqué comme
mode d'alimentation quotidien définitif Le mieux, une fois
la guérison obtenue, sera d'associer à l'alimentation cuite une
généreuse consommation de crudités.

5
Voir du même auteur, 1:/q111lilm acido-baJique, éd. citée. Voir également
du D' Philippt.:-Gaston lksson, Acide-baJc: 11111' dynamiq11e ;•;/ale, Genè:Yt.:,
JmtYenœ, 2010 (nouY. éd.).

94! Les cures de santé : première partie V L'alimentation crue· 95

En apparence, les régimes en général et la cure de raisin en
particulier pourraient avoir l'air inoffensifs et bons pour tous.
En pratique, il n'en est pas ainsi. Les régimes, les diètes ou le
jeûne ne sont bénéfiques que pour ceux pour qui ils sont indi-
qués. D'innombrables malades et bien portants en ont fait
la cruelle expérience sur eux-mêmes. Par les diètes, on peut
améliorer sa santé ou, au contraire, la détruire. Les régimes
« bons pour tout le monde » n'existent pas. Chaque
régime, chaque diète a ses caractéristiques propres et,
par conséquent, ses indications et ses contre-indications.
Chaque malade ayant lui aussi ses propres particulari-
tés organiques, son tempérament et ses troubles morbides,
ceux-ci devront impérativement s'accorder aux caractéris-
tiques de la diète qu'il va suivre, s'il veut en tirer rous les
bienfaits qu'il peut en attendre.
La cure de raisin, et tout particulièrement la monodiète
de raisin, a aussi ses indications et ses contre-indications.
Abordons en premier les contre-indications, puisqu'il est
important de les connaître afin de pouvoir se préserver d'un
mauvais choix, avant d'entreprendre la cure.

VI Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 199

 Il y a deux contre-indications principales à la mono-
diète de raisin. La première est une trop grande sensibilité
organique face aux acides. La deuxième est un manque de
connaissance de la signification des crises curatives déclen-
chées par la cure.
En effet, au cours de la cure, des réactions diverses
(crises de détoxication) ont lieu. Dans un premier temps,
elles sont bénéfiques, mais, à partir d'un certain moment,
elles deviennent destructrices pour la santé. Il est impé-
ratif d'en être conscient et de savoir reconnaître où se
situe la limite, afin de pouvoir interrompre la cure en
temps voulu.
La sensibilité organique face aux acides
Nos aliments contiennent, dans des proportions variables,
des substances acides et basiques (alcalines). Les aliments
acides sont directement repérables à leur goût acidulé:
pamplemousse, vinaigre, yogourt, etc. D'autres, par contre,
les aliments acidifiants, n'ont pas de goût acide, mais aci-
difient l'organisme par les acides qui sont produits lors de
leur utilisation, c'est-à-dire au cours de leur digestion ou
au cours des transformations qu'ils subissent au niveau cel-
lulaire. Font partie des aliments acidifiants: les viandes, les
céréales, le sucre blanc, les légumineuses, les graisses, le café,
le vin.
Il existe également des aliments qui contiennent prin-
cipalement des substances basiques. On les appelle pour
cette raison des aliments alcalins: légumes, pommes de
terre, bananes, amandes.
Bien sûr, chacun d'entre nous mange aussi bien des ali-
ments acides, acidifiants, qu'alcalinisants. Mais, suivant les
proportions dans lesquelles les différents groupes d'aliments
100 Les cures de santé : première partie
seront représentés, le corps aura tendance à s'acidifier. .. un
peu, beaucoup ou pas.
Or, pour fonctionner correctement, le corps humain
doit avoir un pH organique d'environ 7,4. Le pH est le
système de mesure utilisé pour déterminer le degré d'acidité
et d'alcalinité d'un corps ou d'une substance. L'échelle de
mesure du pH va de 0 à 14. Zéro est l'acidité absolue, 14
l'alcalinité absolue. Le pH de 7,4 du sang est donc neutre
ou légèrement alcalin.
Le pH organique est un équilibre instable qui, sans
cesse, est modifié par une foule de facteurs, dont l' alimen-
tation, mais aussi le stress, les carences en vitamines, l'acti-
vité physique, l'oxygénation des tissus, etc. Le mode de vie
a donc une grande influence sur le pH organique. Or, le
corps ne peut se permettre des variations trop importantes
de son pH, sinon il tomberait malade. En effet, tous les
phénomènes vitaux à l'intérieur ou à l'extérieur des cellules
ont lieu grâce à l'activité des enzymes, dont les possibilités
d'action sont déterminées par le pH du milieu où elles se
trouvent. En d'autres termes, pour chaque enzyme, il existe
un pH idéal dans lequel elle peut accomplir parfaitement
son travail. Si ce pH se modifie, son activité est entravée, se
ralentit et peut même s'interrompre en cas de variations trop
importantes. Cela entraîne comme conséquence naturelle
la maladie, puis la mort.
Le corps cherche donc constamment à maintenir le
pH organique le plus près du pH idéal. Pour cela, il dis-
pose de plusieurs moyens, dont les trois principaux sont
les suivants :
1) Neutraliser directement les acides alimentaires avec
les bases apportées par ces mêmes aliments. Un acide + une
base donnent en effet un sel neutre. Pour ce faire, cependant,
il faut encore que les aliments en contiennent suffisamment.
D'autre part, les acides ainsi neutralisés ne sont que des
VI. Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 101
acides se trouvant dans le tube digestif, mais pas ceux qui
seront produits plus tard, dans le corps lui-même, au niveau
cellulaire.
2) Pour les acides présents dans les tissus, le corps peut
utiliser l'oxydation. En oxydant l'acide, le corps le trans-
forme en substances non acides et en déchets facilement
éliminables, comme le CO 2 (gaz carbonique) et l'eau, rejetés
de l'organisme par les poumons et les reins, respectivement.
3) Le corps dispose aussi d'un système de défense face
aux acides, appelé « pouvoir tampon ». Celui-ci consiste
à neutraliser les acides en les tamponnant avec des bases
minérales prélevées dans les tissus organiques (et non pas
dans les aliments comme au point 1). Tous les tissus orga-
niques sont concernés par ces prélèvements: tissus osseux,
ongles, peau, liquides cellulaires, etc. Bien sûr, ce sont
surtout les tissus riches en minéraux alcalins (calcium,
magnésium, potassium, fer, zinc) qui seront sollicités.
Ce système de défense est prévu comme tel pour
l'organisme et ne peut occasionner de grands dégâts
lorsqu'il n'est pas sollicité trop souvent, ni de manière trop
importante. Mais si, jour après jour et peut-être même plu-
sieurs fois par jour, le corps fait appel au système tampon,
les réserves basiques du corps seront de plus en plus enta-
mées. Ce pillage de bases minérales ne peut évidemment
durer très longtemps sans que le corps en souffre, puisque
ces minéraux basiques ne proviennent pas de réserves spé-
cialement faites à cet effet, mais des tissus eux-mêmes. En
ce sens, il ne s'agit pas d'un pillage des réserves, mais d'un
pillage des tissus. Il en résulte une déminéralisation de
l'organisme. Dans un premier temps, celle-ci ne se mani-
feste que par des troubles bénins (perte trop importante de
cheveux, fragilité des ongles, baisse de tonus, peau sèche,
102 1Les cures de santé : première partie
crevasses, caries dentaires, aphtes, brûlures rectales et uri-
naires, rhumes et sinusites chroniques, insomnies), puis par
des troubles de plus en plus graves et profonds (lésions).
Les eczémas, troubles pulmonaires, dépressions nerveuses,
rhumatismes, sciatiques, névralgies, irritabilité et sensibilité
nerveuse excessive, maux de tête, hypotension, effondrement
du système immunitaire, en sont des conséquences possibles. 6
Les personnes de tempérament sthénique, dilaté, chaud,
congestif, ont de manière générale une capacité élevée d' oxy-
der et de tamponner les acides, ainsi que de bonnes réserves
minérales. Par contre, les personnes de tempérament ner-
veux, rétracté, froid, oxydent malles acides, les tamponnent
peu et ne disposent que de peu de réserves minérales pour le
faire. De ces deux cas, le premier réagit bien face aux acides,
il les neutralise facilement et les transforme même grâce à ses
puissantes capacités oxydatrices en substances basiques. Cela
se manifeste chez eux par une alcalinisation des urines après
la consommation d'aliments acides, de citrons par exemple.
Le second groupe, quant à lui, métabolise malles acides.
En cas d'apports trop fréquents ou trop importants, ces per-
sonnes accumulent beaucoup d'acides qui agressent leurs
tissus et les déminéralisent dangereusement, parce qu'ils obli-
gent constamment le corps à céder ses bases. Elles ne sont pas
capables d'oxyder des acides pour les transformer en bases.
Leurs urines, contrairement aux précédentes, deviennent
acides lorsqu'elles consomment des aliments acides.
On voit ici le danger qui existe à vouloir déterminer les
propriétés alcalinisantes ou non d'un aliment, en se basant
uniquement sur l'analyse de cet aliment ou seulement sur
l'analyse de l'urine, sans prendre en considération les capaci-
tés métaboliques face aux acides de l'organisme dans lequel
pénètre l'aliment.
6
Lire du même auteur, L'équilibre acido-basique, éd. citée.
VI. Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 11 03
 En effet, si le raisin est dit alcalinisant, c'est parce que Dans le second, il y a perte, déminéralisation, diminution
les minéraux basiques (potassium, sodium, calcium, magné- de la santé.
sium, fer) qu'il contient sont quantitativement plus impor- Les personnes sensibles aux acides, pour qui la mono-
tants que les minéraux acides (phosphore, soufre, chlore). diète de raisin est contre-indiquée, font partie du deuxième
Cependant, en plus des minéraux, le raisin contient des groupe. Pour elles, il est spécialement dangereux de pra-
acides qui devront aussi être neutralisés, et dont on ne tient tiquer une cure de raisin, car elle les déminéraliserait. En
pas compte dans les calculs. Les minéraux basiques suffi- effet, les raisins, comme tous les fruits, contiennent des
ront-ils pour les neutraliser? acides. Certes, pas de nombreux acides en comparaison
Le test du pH urinaire est censé répondre à cette ques- avec d'autres fruits, mais tout de même des acides dont les
tion. Le fondement de ce test est que si le corps absorbe quantités deviennent rapidement et inévitablement impor-
trop de bases ou trop d'acides, illes rejette par les urines. Par tantes puisque cet aliment est le seul consommé au cours
conséquent, si l'urine devient alcaline (pH supérieur à 7) de la monodiète.
après la consommation d'un aliment, le corps est censé avoir Autant la cure de raisin est excellente pour une per-
été reminéralisé (en bases) par cet apport, puisqu'il peut se sonne métabolisant bien les acides, car elle la nettoiera des
permettre de rejeter des substances alcalines par les urines. toxines et la reminéralisera, autant elle est néfaste, dange-
Par contre, si l'urine devient acide, c'est que l'aliment aci- reuse, et par là contre-indiquée pour une personne sensible
difie (apporte trop d'acides), puisque le corps cherche à s'en aux acides.
débarrasser par les urines.
Étant donné que la consommation de fruits donne
généralement un pH urinaire alcalin, on a abusivement
déclaré que les fruits étaient alcalinisants. Abusivement, car
le pH urinaire ne révèle que le pH urinaire et non celui du
corps. Comme l'a signalé le D' Paul Carton dans son Traité
de médecine, d'hygiène et d'alimentation naturiste 7 , les urines
peuvent être alcalines après la consommation d'aliments
acides pour deux raisons. Soit parce que les acides ont été
oxydés et ont libéré de nombreuses bases, soit que le corps
a cédé des bases pour neutraliser les acides. Dans le premier
cas, l'excédent de bases, qui se traduit par le pH alcalin, est
salutaire puisqu'il correspond à un gain réel de bases. Dans
le deuxième cas, la présence de bases dans l'urine traduit une
perte de bases en provenance des tissus, bases qui ont servi
à neutraliser l'excès d'acides non oxydés. Dans le premier
cas, il y a gain, reminéralisation, augmentation de la santé.

- Du même auteur, 1~, tlltJJa,~e du D'" Pa!l! Carton, éd. citée.

104, Les cures de santé • première partie VI Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 105
 pas seulement des gens sensibles aux acides! Des troubles et
Ëtes-vous sensible aux acides ? une altération de la santé peuvent aussi apparaître à la suite
La cure de raisin vous conviendra-t-elle? de crises de détoxication que déclenche la cure de raisin.
~----"--------·--------------------·----------~-----------
Pour comprendre pourquoi, dans certains cas, les crises
Vous n'êtes pas sensible aux Vous êtes sensible aux acides : curatives sont bénéfiques, alors qu'elles sont nuisibles dans
acides: la cure de raisin vous la cure de raisin vous est
d'autres, nous devons d'abord décrire, phase par phase, les
sera favorable contre-indiquée
processus qui ont lieu pendant les diètes en général, donc
• vous êtes de type dilaté, • vous êtes de type rétracté,
qui ont aussi lieu pendant la cure de raisin.
rouge, congestif, résistant au plutôt maigre, pâle, frileux,
froid et à l'effort vite fatigable
• vous ne souffrez pas de • vous souffrez ou avez souf- Gue se passe-t-i/ pendant une diète ?
troubles d'acidification fert de divers troubles
• votre pH urinaire est normal: d'acidification
7 ou au-dessus • votre pH urinaire est acide: Prenons l'exemple type de Monsieur « tout le monde ».
• uneconsommationgénéreuse 6,5 ou au-dessous
de fruits • votre pH urinaire est alcalin
-alcalinise vos urines et vous souffrez de troubles
-augmente votre vitalité d'acidification Phase 1. Monsieur X mange trop et exerce que d' activi-
-fait disparaître vos • uneconsommationgénéreuse tés physiques. Il brûle mal ce qu'il mange et surcharge son
troubles. de fruits organisme de toxines. Sa force vitale n'est pas suffisante
-acidifie vos urines pour faire face au surplus de travail que nécessite son mode
-diminue votre vitalité, de vie. Des maladies de surcharge apparaissent: maux de
-fait apparaître des troubles tête, catarrhes des voies respiratoires, douleurs arthritiques.
et augmente ceux déjà
présents.

Phase II. Conscient de sa situation et des problèmes de

Les crises curatives
Il n'est pas rare d'entendre des gens vanter les bienfaits de
la cure de raisin, qui leur a permis de retrouver la santé,
alors que d'autres, au contraire, se plaignent amèrement
d'avoir perdu la leur avec cette même cure. Et ce ne sont
santé qui en résultent, Monsieur X entreprend une diète.
L'importante diminution des apports et, par suite, la dimi-
nution du travail organique que nécessite la digestion ali-
mentaire font que soudainement la force vitale de Monsieur
X devient supérieure au travail auquel il doit faire face. En
réalité, les forces sont restées les mêmes. Elles semblent
plus grandes parce que le travail à faire a diminué. Bien
entendu, les organes chargés de l'élimination seront les pre-
miers bénéficiaires de ce regain de forces et augmenteront
en conséquence leur activité.

106 Les cures de santé : première partie VI. Indications et contre-indications de la monodiète de raisin i 107
Au cours du nettoyage organique plus intense qui a lieu, se
déclencheront des crises de nettoyage, qui seront dues soit
à l'activation des excrétions, soit aux brusques remontées
des couches de toxines des profondeurs organiques. Ces der-
nières, en se présentant trop rapidement et trop abondam-
ment aux émonctoires, provoquent des périodes de crises
parfois spectaculaires. Mais la force vitale étant élevée, les
toxines pourront être rejetées à l'extérieur du corps malgré
l'obstacle que représentent les émonctoires momentané-
ment débordés.
Phase III. Dans cette troisième phase, la diète dure
depuis un certain temps et a permis d'éliminer le gros
des déchets. Le corps est ainsi débarrassé et soulagé de
ses toxines. Les troubles morbides ont disparu grâce au
nettoyage qu'a provoqué la cure. L'apport de substances
nutritives qu'amène la diète, ou les réserves organiques s'il
s'agit d'un jeûne, suffit à faire face aux activités mainte-
nant réduites du corps (il n'a que peu de travail digestif et
éliminatoire à faire). Monsieur X ressent alors un magni-
fique bien-être. Il se sent léger, en pleine forme, les idées
claires. En effet, les forces vitales et la diète s'équilibrent
parfaitement avec les besoins organiques.
Phase IV. Si Monsieur X poursuit la diète, les réserves
nutritives (dans les jeûnes) ou les apports alimentaires (dans
les diètes) deviendront insuffisants à la longue pour per-
mettre aux organes de travailler normalement. Le ralentis-
sement organique qui en résulte provoque l'augmentation
de la production des déchets, puisque les aliments sont mal
transformés et mal éliminés, et que les toxines issues de
l'activité cellulaire commencent à dépasser les capacités éli-
minatrices restreintes de la force vitale.
L'accumulation de déchets provoquera l'apparition de nou-
veaux troubles, qui se manifesteront de manière identique à
108 : Les cures de santé : première partie
ceux des phases 1 et Il, puisque la situation est en réalité la
même: le corps est encrassé de déchets.
Phase V. Si la cure n'est pas interrompue, le corps, privé
par la diète de substances nutritives qui lui sont indispen-
sables (vitamines, oligo-éléments, minéraux, acides aminés,
etc.), finit par se carencer. Les fonctions organiques ralen-
tissent encore ou s'interrompent et les lésions organiques se
creusent (crevasses de la peau, ostéoporose ... ). En d'autres
termes, des troubles morbides supplémentaires apparaissent,
dus cette fois non pas aux surcharges, mais aux carences.
Phase VI. Si la cure est poursuivie encore, l'inanition appa-
raît, et finalement la mort.
Les crises curatives bénéfiques
Les crises bénéfiques ont lieu pendant la phase II, c'est-à-
dire lorsque la force vitale est forte et travaille activement à
nettoyer l'organisme. Elles sont intenses, mais généralement
de courte durée: de quelques heures à un ou deux jours.
Elles prennent généralement aussi l'aspect de troubles dont
le malade a déjà dû souffrir dans le passé. En fait, ces crises
curatives ne sont que la continuation des efforts passés, mais
incomplets, du corps pour se débarrasser des toxines qui
encombreraient son terrain. Efforts incomplets par manque
de force vitale ou parce qu'ayant été étouffés par des médi-
. .
caments annsymptomauques.
Les crises curatives sont voulues par l'organisme pour
se débarrasser des surplus de toxines. Bien que désagréables
pour celui qui les vit, leur caractère bienfaisant est démontré
par le fait que, après la crise, le malade se sent beaucoup
mieux.
VI. Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 109
 Plusieurs crises curatives peuvent se suivre - entre-
coupées de périodes plus calmes - et prendre des formes
différentes (maux de tête, éruption de boutons, lourdeur,
fatigue ou réactivations d'anciens troubles), à mesure que
des couches se « décollent » des plans profonds et montent
en surface.
L'état de bien-être
Lorsque le gros des déchets a été éliminé, s'installe une
période de bien-être (phase III), qui est l' exp~ession d'un
équilibre des différentes forces en présence. A ce stade, la
grande erreur est de considérer cet état comme l'état dëquilibre
santé à conserver en permanence. En réalité, non seulement
cet état n'est pas l'équilibre santé, mais il ne peut pas non
plus être conservé dans le temps. En effet, il est le résultat
de la diète choisie, c'est-à-dire non pas d'un mode d'ali-
mentation normal pouvant être pratiqué durant des années,
mais le résultat d'un régime thérapeutique, restrictif, qui,
justement à cause de son caractère thérapeutique et restric-
tif, ne peut et ne doit pas être poursuivi indéfiniment.
Il s'agit d'un équilibre instable, momentané, rencontré au
cours de la cure, et qui nécessairement cessera, pour être
suivi de la phase IV si la cure est poursuivie, ou d'un autre
état d'équilibre en cas de reprise alimentaire.
Les crises curatives destructrices
Lorsque le curiste a atteint le stade III du bien-être, il
a épuisé pour cette fois les effets de la diète choisie. Il
devrait impérativement interrompre sa diète pour reprendre
11 0 ! Les cures de santé : première partie
progressivement un mode d'alimentation normal, équilibré,
c'est-à-dire adaptépour le long terme à ses capacités organiques.
Il quitterait ainsi le terrain de la thérapeutique pour entrer
dans celui de l'hygiène.
Souvent, malheureusement, dans l'illusion que le
régime effectué doit être son mode d'alimentation optimum
puisqu'il se sent si bien, il poursuivra la diète. Cependant,
justement parce qu'il s'agit d'une diète et que, par consé-
quent, de nombreux aliments et substances nutritives man-
quent, son organisme fonctionnera mal (phases IV et V) et
il recherchera à nouveau à l'atteindre en persévérant encore
dans la diète, si ce n'est en augmentant les restrictions de
celle-ci, afin de réatteindre l'état de bien-être perdu.
Le ralentissement des fonctions organiques dû aux
carences et à la diminution des forces vitales empêche les
organes d'accomplir leur travail. Il en résulte à nouveau
une mauvaise dégradation des substances nutritives et de
mauvaises éliminations. Les déchets, de plus en plus nom-
breux, sont produits à cause des faiblesses métaboliques. Le
terrain réaccumule des déchets, le sang s'épaissit, les organes
se congestionnent et apparaissent alors à nouveau des mala-
dies par surcharges. Le curiste, observant toujours les choses
de son point de vue erroné, va se réjouir de l'apparition
de ces symptômes, les saluer comme l'apparition des crises
curatives qui lui avaient précédemment fait tant de bien!
Or, il ne s'agit pas de crises curatives comme celles qui ont
lieu au stade II, mais de troubles de santé par encrassement,
comme au stade I !
De les nommer crises curatives est donc erroné, car elles
ne sont pas le résultat des efforts intenses de la force vitale
pour se débarrasser des toxines - la force vitale étant juste-
ment bien diminuée- mais le résultat d'un encrassement
dépassant les capacités dëlimination du corps! Elles ne sont
pas curatives, mais destructrices. Leurs caractéristiques sont
d'ailleurs à l'opposé de celles du stade II. Les manifestations
VI Indications et contre-indications de la monodiète de raisin · 111
de cet encrassement ne sont pas courtes et intenses, mais
plutôt faibles et de longue durée. Elles durent dans le temps
et empirent si la cure est poursuivie.
Si le curiste s'obstine, croyant faire une nouvelle crise
curative et donc être bientôt à nouveau au seuil d'une phase
de bien-être, il épuise ses réserves de force et se carence de
plus en plus. Il peut- s'il est trop obstiné ou mal guidé- se
transformer en une véritable épave (phase VI).
Les crises curatives bénéfiques sont courtes et suivies d'amé-
liorations des troubles et d'un bien-être général. La cure peut
être poursuivie.
Les crises curatives néfastes ou« fausses» crises curatives, se
répètent ou durent dans le temps. Elles entraînent une dimi-
nution de la vitalité et ne sont pas suivies d'une amélioration
des troubles. Interrompre la cure.
Jusqu'à quand faut-il poursuivre la diète ?
Le problème de la durée des diètes est d'autant plus com-
plexe que, suivant la cure choisie, certaines personnes peu-
vent directement se trouver en phase IV (encrassement par
dévitalisation) ou même V (encrassement par carences).
Cela est le cas lorsqu'un malade dévitalisé et carencé se lance
dans une cure trop stricte et trop restrictive. Le faible apport
nutritif, ou l'absence d'apports nutritifs s'il s'agit d'un jeûne,
hypothèque ses maigres ressources et le voilà bientôt - et
112 : Les cures de santé : première partie
bien vite - en état de dénutrition, incapable de réagir et
d'effectuer les travaux organiques. Pour les personnes méta-
balisant malles acides, les cures de fruits (citron, raisin ...
ou régime fruitarien) ont le même effet. Elles les précipitent
aussi directement dans les phases IV et V de la dévitalisation
et de la dénutrition.
Dans les deux cas cités ci-dessus, la question n'est
pas « quand dois-je arrêter la diète? », mais « quelle diète
ou quel régime choisir? » En effet, ces gens n'auraient
même pas dû commencer une diète restrictive, mais
auraient dû opter directement pour un régime revitali-
sant, c'est-à-dire un mode d'alimentation riche et équilibré en
substances vitales, pour retrouver leurs forces et combler
leurs carences. Paradoxalement, ils auraient même pu se
débarrasser d'une grande partie de leurs toxines avec ce
régime revitalisant, puisque leur organisme fonctionnant
mieux, il aurait pu dégrader et éliminer les déchets qui
l'encombraient. Cela s'explique logiquement: les viscères
peuvent manquer à leur rôle - et le terrain se surcharger -
autant par surmenage et suralimentation que par dévitali-
sation et carences.
Il n'y a malheureusement pas de règle absolue permet-
tant de définir avec certitude si un curiste fait une crise
curative au stade II, et peut donc poursuivre la cure, ou
s'il en est arrivé au stade IV ou V, stades de fausses crises
curatives. Pour répondre à la question de la durée des
diètes, il faut prendre en considération non seulement
la diète elle-même, mais aussi le malade et son mode de
vie, sa manière de s'alimenter avant la cure, ses maladies
passées, ainsi que ses faiblesses organiques. De cette façon
seulement, il est possible de savoir le degré d'encrassement
du malade et quel potentiel vital il a à sa disposition pour
réaliser le travail d'élimination. En le suivant, en l' obser-
vant au cours de la cure, on peut alors déterminer dans
quelle phase il se trouve.
VI. Indications et contre-indications de la monodiète de raisin' 113
 Si malgré tout des doutes subsistaient, il ne faudrait pas
hésiter à tout simplement essayer de faire le contraire de la
diète, c'est-à-dire de reprendre une alimentation normale,
afin d'observer comment les choses évoluent. Si le curiste est
en phase IV ou V, les crises cesseront, il retrouvera sa vitalité
et son état général s'améliorera. Si, au contraire, le malade
était en phase II de vraie crise d'élimination, la reprise ali-
mentaire n'apportera aucun soulagement. C'est alors qu'il
faut poursuivre la diète.
C'est Hippocrate, le père de la médecine, qui a recom-
mandé en cas de doute l'emploi d'agents thérapeutiques
alternativement contraires, condamnant ainsi les tendances
étroites et sectaires et faisant appel à notre vigilance et notre
ouverture d'esprit:
« Le régime de l'homme veut qu'on humecte le sec,
qu'on dessèche l'humide, qu'on divise, qu'on sépare,
qu'on unisse et qu'on procure la santé par une foule
de choses contraires ... Quand la diète sévère fait du
mal, il faut passer à un régime nourrissant et changer
ainsi fréquemment, d'après cet esprit, ou une chose
ou l'autre ... Souvent, en effet, la médecine doit dans
un temps faire une chose, le moment d'après faire le
contraire. »
Les dangers que représentent les cures mal conduites ne
doivent pas faire renoncer à pratiquer des diètes en général,
et des cures de raisin en particulier, mais devraient inciter
à ne les entreprendre qu'en connaissance de cause. Trop de
guérisons merveilleuses ont été obtenues pour qu'on aban-
donne des procédés curatifs si bénéfiques.
Ce qui a été dit ici à propos des crises curatives apparaît
comme étant en totale opposition avec ce que Johanna Brandt
a écrit, puisqu'elle recommande parfois de poursuivre la diète
jusqu'à« réduire le malade à l'état de véritable squelette)),
114 · Les cures de santé : première partie
D'autres auteurs du début du siècle, et même des plus
anciens, recommandent aussi la persévérance, le « jusqu'au
bout », et leurs expériences vécues semblent justifier leurs
affirmations. De nos jours cependant, on entend de plus
en plus de mises en garde contre cette volonté de vouloir
maintenir la sévérité des diètes jusqu'à l'obtention de la
guérison. À quoi cela est-il dû?
À mon avis, il ne s'agit pas de l'ignorance des processus
curatifs, mais de la grande différence qui existe entre les
capacités organiques de l'homme d'aujourd'hui et ceux du
début du siècle, et cela à plusieurs niveaux.
De nos jours, on rencontre de moins en moins de
« forces de la nature », ces êtres au physique puissant et résis-
tant, capables de traverser toutes les épreuves sans trop de
dommage. La sédentarité et la suralimentation qui caracté-
risent notre époque ont rendu le corps paresseux, faible, peu
résistant. Lorsqu'il doit faire face à une diète, ses maigres
forces vitales sont souvent insuffisantes pour mener à bien les
travaux d'autolyse et d'élimination que lui impose la diète.
D'autre part, l'alimentation moderne est beaucoup
trop souvent pauvre en vitamines, oligo-éléments et autres
substances précieuses, à cause des multiples procédés de
raffinage que subissent les aliments. Les carences qui en
résultent inévitablement diminuent, dans les tissus, la pré-
sence des substances comme les vitamines qui, justement,
conditionnent les processus d'autolyse en stimulant l' acti-
vité enzymatique. Les réserves étant moindres, les limites
des possibilités d'autolyse sont plus vite atteintes.
L'homme de ce début de XXJe siècle atteint ainsi plus
rapidement les stades IV et V de la dévitalisation et de la
dénutrition, et malgré toute sa bonne volonté de persévérer
dans sa diète, il n'a pas les ressources organiques nécessaires
pour la mener à bien.
Un autre point à considérer est le degré de pollu-
tion « chimique » auquel sont soumis de nos jours les
VI Indications et contre-indications de la monodiète de raisin 1115
organismes. Pollution de l'air, de l'eau, des sols; insecticides,
pesticides, désherbants, fongicides, agents conservateurs,
colorants, antioxydants, médicaments pharmaceutiques ...
contribuent, à eux tous, à créer une intoxication d'un genre
nouveau. En effet, beaucoup de ces substances sont des
substances de synthèse, c'est-à-dire créées artificiellement en
laboratoire et entièrement nouvelles. Elles sont inconnues
de notre corps qui a ainsi beaucoup de peine à les intégrer
dans ses circuits biologiques.
De telles substances peuvent être rebelles à toute action
enzymatique et perturbent ainsi grandement les actions
biochimiques normales de l'organisme, comme celles de
l'autolyse. À cette activité néfaste de blocage, aussi appelée
« barrage >> en homéopathie, vient s'ajouter une autre sorte
de blocage: il a été découvert que de nombreux « polluants
chimiques », métaux ou autres, avaient une action « antivita-
minique » ou une action de chélation des oligo-éléments. En
d'autres termes, ces substances bloquent et neutralisent l' acti-
vité des vitamines et des oligo-éléments. Comment, dans ces
conditions, l'autolyse pourrait-elle se dérouler normalement,
sans accrocs ?8
Ces obstacles ne rendent pas les diètes impossibles, mais
les rendent plus difficiles à manier. Le manque de ressources
organiques oblige à raccourcir la durée des cures et à les
répéter dans le temps. Cependant, des résultats tout aussi
bénéfiques peuvent être obtenus par cette approche.
8
Karen Vago, Proti{gez tJotre mrpJ, maîtrùez le.r po!i!ttions, GenèYc, Jouyence,
1992 (épuisé).
116 Les cures de santé : première partie
Indications de la cure
Les indications pour La cure de raisin découlent logiquement
de ses contre-indications. Tou te personne ne souffrant pas de
faiblesse métabolique face aux acides peut faire la cure et en
retirer les plus grands bienfaits. En veillant à interpréter cor-
rectement les crises curatives, en décelant les« vraies» crises
des « jàusses », le curiste saura interrompre la cure en temps
voulu et ne bénéficiera ainsi que des côtés positifs de celle-ci.
Il serait erroné de vouloir trop cerner le type de malade
auquel la cure serait spécifiquement recommandée. La cure
de raisin n'est pas spécifique. Elle n'est pas indiquée pour
une maladie plus qu'une autre, car elle agit sur toutes,
quelles qu'elles soient, par son action épuratrice et régéné-
ratrice. La question est plutôt de savoir si la personne aime
les raisins et les supporte. Ce qui fait la popularité de la cure
de raisin est que la plupart des gens les apprécient beaucoup
et continuent d'apprécier leur saveur, même pendant les
longues semaines que peut durer la cure.
VI Indications et contre-indications de la monodiète de raisin· 117
Dans la mesure où un malade décide de se prendre en
charge et s'efforce de suivre une cure, persévère dans son
application et surmonte les obstacles qui y sont inhérents,
il serait souhaitable qu'il soit vraiment bien informé afin de
tirer tout le profit de ses efforts. Ce n'est malheureusement
pas souvent le cas. Beaucoup de gens font des cures, mais ne
les font pas de manière efficace. Ils ignorent certains détails,
omettent certains points qui, s'ils étaient respectés, leur per-
mettraient d'obtenir des succès beaucoup plus importants
dans leur recherche de la guérison et du bien-être.
Le guide pratique qui va suivre voudrait remédier à ces
inconvénients, en reprenant les différents points importants
de la cure et en montrant comment les réaliser dans la pra-
tique pour être efficace. Les recommandations données sont
donc aussi valables pour d'autres cures que la cure de raisin.

VIl. La cure • guide pratique 121

La préparation à la cure
Une préparation à la cure est indispensable. Au cours d'un
jeûne ou d'une monodiète, de nombreux déchets vont
être extraits des tissus et voudront quitter le corps. Il est
donc impératif que ceux-ci quittent effectivement le corps.
Pour cela, il faut que les portes de sortie (les émonctoires)
soient ouvertes, c'est-à-dire fonctionnent correctement. Si
les intestins sont bouchés, le foie congestionné, les reins
fatigués et la peau fermée, les déchets ne pourront pas sor-
tir. Ils ne feront alors que changer de localisation dans
l'organisme. Le terrain ne sera pas nettoyé, la guérison ne se
rapprochera pas. Au contraire, le malade pourra se trouver
encore plus mal. Il est donc indispensable de veiller à ouvrir
les émonctoires dès le début- et même avant de débuter le
jeûne et la monodiète. Une légère diminution des apports a
aussi un intérêt, car elle prépare le corps à la diète.
Ouverture des émonctoires
Ouvrir les émonctoires signifie les dégager des déchets qui
les encombrent et entretenir leur fonctionnement en les
stimulant à travailler. Johanna Brandt parle avant tout de
l'ouverture de l'émonctoire intestinal. Pour être complets,
nous allons aussi aborder la question de l'ouverture du foie,
des reins, de la peau et des poumons.
122 1Les cures de santé : première partie
Les intestins
L'émonctoire intestinal peut être ouvert et maintenu ainsi
grâce aux lavements, aux irrigations côloniques, aux purges
et aux laxatifs végétaux doux. 9
t Les lavements
Un lavement consiste à introduire de l'eau dans le côlon
afin que les matières se dissolvent dans le support liquide et
s'éliminent plus facilement lorsque le liquide est rejeté. Pour
introduire le liquide, il faut disposer d'un bac à lavement
que l'on peut acquérir dans les magasins spécialisés. Le bac
à lavement comprend:
• un récipient de 2 litres pour l'eau,
• un long tube en caoutchouc,
• une canule munie d'un robinet.
Faites bouillir 2 litres d'eau, dans lesquels vous laissez
ensuite infuser pendant dix minutes 5 sachets de camomille
ou une dizaine de fleurs. Laissez refroidir jusqu'à ce que
l'eau ait une température de 35 à 37 degrés. Remplissez
le récipient de 2 litres avec la tisane filtrée et placez-le à
une certaine hauteur afin que la pression de l'eau facilite sa
pénétration dans les intestins.
La canule est introduite dans l'anus, robinet fermé. Se
mettre à quatre pattes et pencher la tête et le tronc en avant.
Ouvrir le robinet de la canule et laisser le liquide péné-
trer dans les intestins. On peut faciliter l'irrigation du côlon
9
Voir à ce propos, 5 an tépar l'hygiène inte.rtinale, du D'Georges Monnier,
Genève, Jouvence, 2001.
VIl. La cure : guide pratique 1123
soit en modifiant son amplitude respiratoire, soit en chan-
geant un peu de position, soit encore en massant l'abdomen
en suivant le tracé du côlon.
Si la pression de l'eau se révèle être trop forte ou dou-
loureuse, on ferme le robinet pendant une minute ou deux.
Une fois l'eau introduite, on retire la canule. Le liquide
peut être gardé quelques minutes pour que les selles se
liquéfient bien. Puis le contenu intestinal est évacué, en
plusieurs vagues généralement.
Les lavements de 2 litres peuvent être effectués quoti-
diennement pendant le jeûne et la monodiète, comme le
suggère Johanna Brandt. Après quelques jours de lavements,
on pourrait aussi les remplacer par la prise de plantes laxa-
tives (voir plus loin). Pendant la monodiète, l'un et l'autre
sont supprimés si l'aliment choisi pour la diète est lui-même
déjà suffisamment laxatif.
t L'irrigation côlonique
Le procédé de l'irrigation côlonique est pareil aux lavements,
à la différence près que la canule contient deux conduits,
permettant ainsi simultanément au liquide d'entrer et de
sortir. Dans un premier temps, le liquide est introduit
pour remplir tout le côlon. Ensuite, la canule de sortie
est ouverte, permettant à l'eau et aux matières d'être éva-
cuées. Cependant, à mesure que l'eau sort, elle entre aussi
par l'autre conduit. Un courant se crée ainsi, renouvelant
constamment le support de l'évacuation et créant, par le
léger courant, une action décapante sur les déchets collés
contre les parois intestinales.
Les irrigations côloniques sont un procédé extrême-
ment efficace pour nettoyer le côlon. Il nécessite cependant
un appareillage spécial et la surveillance d'un thérapeute.
124 Les cures de santé • première partie
t La purge
Avant de pratiquer les lavements, il est courant de prendre
une purge pour libérer les intestins du gros de ses déchets.
Il existe de nombreuses formules de purge. Dans le com-
merce, on trouve des« limonades purgatives », toutes prêtes
à l'emploi. Le procédé étant un peu violent, il n'est recom-
mandé qu'aux personnes ayant des intestins peu délicats
et ne devrait être utilisé qu'une fois au début de la cure.
Pour les personnes sensibles des intestins, il est préférable
d'utiliser des laxatifs doux.
Le D' Bertholet de Lausanne (Suisse), célèbre pour
son ouvrage sur le jeûne (Le retour à la santé par le jeûne,
Lausanne, Éditions Genillard, 1974), recommandait la for-
mule de purge suivante:
• 40-55 grammes de citrate de magnésie,
• 10-15 grammes de citrate de soude.
Mélanger dans 0,5litre d'eau tiède. Boire en une demi-
heure. L'effet se fait sentir quelques heures après.
t Les laxatifs doux
Différentes plantes médicinales ont la propriété de stimuler
en douceur le travail des intestins et permettent ainsi une
vidange de ceux-ci. N'étant ni irritantes ni fatigantes pour
les intestins, ces plantes peuvent être utilisées de manière
quotidienne pendant la cure. Comme dit plus haut, elles
pourraient remplacer les lavements.
La bourdaine est un excellent laxatif dont l'action
« tout en douceur » permet de la recommander même aux
femmes enceintes. À cause de son goût, il est préférable de
la prendre sous forme de gouttes.
VIl. La cure • guide pratique 125
 Bourdaine teinture-mère: environ 30-50 gouttes en une Les reins
fois, avec un peu d'eau, avant le coucher. L'effet se manifeste
le lendemain matin. Ou 3 fois par jour 15-30 gouttes, avec
de l'eau, avant les repas. Bouleau
Ricin : l'huile de ricin est un laxatif ou un purgatif, sui- • infusion: 1 poignée de feuilles pour 1 litre d'eau, faire
vant la dose. Alors que beaucoup de laxatifs agissent avant infuser dix minutes, boire à volonté.
tout sur le côlon, l'huile de ricin agit dès l'intestin grêle.
Son goût désagréable n'est plus un obstacle, puisqu'on la Piloselle
trouve maintenant en capsules (la posologie dépend de la • teinture-mère: 3 x 20-50 gouttes, avec de l'eau, avant
grosseur des capsules). les repas.

Le foie La peau

Le foie non seulement filtre les déchets hors du sang, mais
il neutralise ou détruit les toxines, les poisons, les microbes
et les cellules malades. Le foie est stimulé avant tout par les
plantes médicinales. Les plus classiques sont:
Dent-de-lion (pissenlit)
• teinture-mère: 3 x 10-50 gouttes, avec de l'eau, avant
les repas,
• comprimés: 3 x 1-3 comprimés, avec de l'eau, avant
les repas,
• décoction: une grosse poignée de feuilles et de racines
dans 1 litre d'eau; faire bouillir deux minutes, puis
infuser dix minutes; plusieurs tasses par jour.
Boldo (les feuilles de cet arbre du Chili réalisent un bon
drainage du foie)
• infusion : 1 cuillerée à café par tasse, infuser dix
mm utes,
• teinture-mère: 3 x 20-50 gouttes, avec de l'eau, avant
les repas.
La peau s'ouvre plus facilement à l'aide de saunas ou de
bains chauds. 10
Le tilleul, la bourrache, les fleurs de sureau, la camomille
et les pensées sauvages, isolées ou en tisane mélangée, favo-
risent le travail d'élimination de la peau.
• infusion: 2-3 cuillerées à café de plantes pour 1 tasse,
faire infuser dix minutes.
Les poumons
Thym
• infusion : 1 pincée de thym par tasse, faire infuser dix
minutes; 3 tasses par jour.
Plantain
• infusion : 1-2 cuillerées à soupe par tasse, infuser dix
minutes; 3 tasses par jour.
10
Pour plus de détails, lire du même auteur, Manuel de détoxication, éd.
citée, chapitre XIII, sur le drainage par l'émonctoire cutané.

1261 Les cures de santé : première partie Vil. La cure : guide pratique 1 127
Amorcer les restrictions alimentaires
L'ouverture des émonctoires agissant sur les déchets cir-
culants, faciles à éliminer, et les monodiètes et les jeûnes
sur les déchets profonds et incrustés, il ne devrait donc pas
être absolument nécessaire de suivre une diète stricte dans
la phase de préparation. Un gros travail d'élimination des
toxines se fait déjà par la seule action des drainages, sans
que le curiste n'ait à aborder la cure proprement dite en
faisant les efforts de volonté que réclamera la suppression
ou la diminution des apports.
Une petite amorce de restriction a cependant son uti-
lité, étant donné qu'elle préparera le corps aux restrictions
futures, diminuera le choc du changement de régime, l'habi-
tuera à fonctionner avec des apports restreints.
Ces restrictions préparatoires porteront principale-
ment sur les excitants (café, tabac, alcool), sur la viande,
les plats cuisinés. L'alimentation sera avant tout composée
de légumes crus et cuits, de ftuits, de céréales et de produits
laitiers. Ce mode d'alimentation, léger mais complet, est
poursuivi pendant toute la période de préparation qui
y
peut s'étendre sur plusieurs semaines, s'il n a pas urgence.
Si Johanna Brandt propose une entrée rapide dans la diète,
avec un jeûne déjà dans la phase préparatoire, cela provient
du fait qu'elle s'adresse avant tout à des malades gravement
atteints, pour lesquels il faut justement aller vite.
128 Les cures de santé • première partie
La cure elle-même
La pratique du ieûne
Ne rien manger pendant le jeûne, le corps se nourrit de ses
propres tissus. Seule l'eau est autorisée ou les tisanes non
sucrées. Les liquides absorbés ne sont ainsi pas nutritifs, ils ne
servent qu'à l'indispensable remplacement des liquides usés
et éliminés. Les tisanes agissent par leurs vertus vitalisantes
et épuratrices, mais ne représentent pas un apport nutritif.
L'eau, une bonne eau de source ou une eau miné-
rale, ainsi que les tisanes sont bues à volonté, selon la soif
du jeûneur, en veillant cependant à en consommer suffi-
samment pour favoriser le transport et l'élimination des
toxines. Le minimum est de 1,5 litre par jour. Ces boissons
peuvent aussi être consommées chaudes. Cela est même
recommandé lorsque le jeûneur a de la peine à maintenir
sa chaleur corporelle (frilosité). L'apport de calories « gra-
tuites » (le corps n'a pas besoin de les produire) est un gain
énergétique bienvenu pour l'organisme.
t Garder les émonctoires ouverts
Pour garantir des possibilités constantes d'élimination des
toxines autolysées, il faut veiller à maintenir les émonctoires
ouverts pendant toute la durée du jeûne.
Les mêmes moyens que ceux exposés dans la partie
« préparation au jeûne » seront utilisés. La prise de plantes
médicinales dépuratives, des lavements (mais pas de purges)
seront régulièrement pratiqués, d'après les besoins et pos-
sibilités du jeûneur.
VIL La cure • guide pratique i 129
t Stimuler les métabolismes
Rester constamment étendu, au lit ou en chaise longue, n'est
pas du tout une nécessité pendant le jeûne. Au contraire,
le ralentissement du « mouvement extérieur » entraîne un
ralentissement des« mouvements intérieurs». Les fonctions
organiques, la circulation du sang et les échanges cellulaires
se font beaucoup mieux et plus facilement si le jeûneur reste
actif. Ici aussi, cette activité physique doit être adaptée aux
forces du jeûneur.
N'oublions pas que les fonctions organiques ont de
toute façon tendance à ralentir pendant le jeûne, étant
donné qu'elles ne sont plus stimulées par les apports alimen-
taires. Il est donc d'autant plus nécessaire de les maintenir
en fonction par une activité physique modérée, de l'hydro-
thérapie légère, des frictions au gant de crin, des respirations
profondes, etc.
t En cas de crises curatives
Ces crises sont des processus naturels. En cas de crise, sou-
tenez l'émonctoire sur lequel porte la crise en favorisant son
travail par des draineurs. C'est-à-dire, faites une séance de
sudation ou prenez des bains chauds pour ouvrir la peau;
buvez des infusions à base de plantes expectorantes pour
aider à libérer les voies respiratoires; buvez abondamment
pour aider les reins et diminuer la concentration des urines;
ou faites un lavement pour soutenir et vider les intestins.
Si la crise esttrop pénible, il est aussi possible de dériver les
déchets vers un autre émonctoire. Pour ce faire, on stimule
un autre émonctoire que celui débordé par la crise et on
le maintient bien ouvert, pour attirer vers lui les toxines.
Ainsi, les déchets de la peau peuvent être dérivés vers les
reins, et vice-versa. Les poumons sont soulagés par la déri-
vation des toxines vers le foie et les intestins. Si les crises
curatives durent trop longtemps et empirent, vérifiez, en
130: Les cures de santé : première partie
réintroduisant une alimentation légère, que vous n'êtes pas
entré dans la phase de dénutrition et de dévitalisation.
Signes impératifs d'interruption du jeûne
Mis à part le retour de la faim véritable, il est plus prudent d'inter-
rompre un jeûne si les signes suivants se manifestent:
• haleine à odeur d'acétone (odeur de pomme ou d'éther).
Cela signifie que votre organisme n'arrive plus à dégrader les
corps gras et est menacé par la crise d'acétone. Réintroduire
rapidement des aliments sucrés;
• perte de poids trop importante et trop rapide, accompagnée
de dévitalisation;
• dépression complète qui dure;
• épuisement complet qui dure;
• insomnie ou cauchemars, nuit après nuit.
La pratique de fa monodiète
Étant donné que la monodiète peut s'étendre sur plusieurs
semaines, il faut choisir l'aliment avec soin. Plusieurs cri-
tères entrent en considération: les vertus de l'aliment lui-
même, sa disponibilité à l'époque de la cure et, surtout, les
goûts de la personne qui va suivre la cure.
Comme nous l'avons vu, le raisin est un excellent
aliment pour les monodiètes car il est agréable à manger,
apporte des substances nutritives de valeur et possède des
vertus curatives importantes. Cependant, d'autres aliments
peuvent aussi être utilisés, parmi eux:
VIl. La cure : guide pratique ! 131
 • les légumes: artichaut, carotte, betterave, céleri, chou,
citrouille, fenouil, laitue, navet, pommes de terre ...
• les fruits: abricot, ananas, cerise, fraise, melon, pas-
tèque, pêche, poire, pomme ...
• les fruits secs: raisin, figue, datte .. .
• les oléagineux: amande, noisette .. .
• les céréales: riz, maïs, orge ...
• les produits laitiers légers: petit-lait, lait caillé ...
Les fruits et les légumes sont consommés crus, cuits ou
en jus. Les céréales sont toujours consommées cuites. Il est
permis de les saler un peu.
Les personnes métabolisant malles acides ne choisiront
pas des fruits frais ni des tomates.
Il est bien sûr important que les aliments soient mûrs,
non traités et issus de la culture biologique.
Les aliments qui ne sont pas recommandés sont la
viande, le poisson, les œufs, les légumineuses, les sucreries.
t Quantités
L'aliment choisi est consommé à chaque repas. Il est bon
de manger aux heures habituelles des repas, car l'estomac
réclamera de la nourriture à ces heures-là. De petites colla-
tions - toujours avec le même aliment- peuvent être prises
selon les besoins.
Il faut manger à sa faim, mais sans exagération. Il y a
d'ailleurs peu de chances de faire de gros abus, car en ne
consommant qu'un aliment, le sentiment de satiété arrive
plus rapidement. Évidemment, les quantités de dattes ou
d'amandes seront bien inférieures à celles des raisins, car ces
fruits sont très concentrés et riches.
132 i Les cures de santé : première partie
t En cas de perte d'appétit
Si un aliment devient trop lassant, il ne faut plus en manger
quelque temps pour que l'appétit revienne, ou le manger
cuit s'il était cru, ou vice-versa (carotte cuite à la place de
la carotte crue) ; ou changer d'aliment en restant dans la
même catégorie (en remplaçant un fruit ou un légume par
un autre). La valeur de la diète diminue un peu, le tube
digestif travaille plus car il doit s'adapter au nouvel aliment,
mais cela permet de poursuivre la diète et d'obtenir malgré
tout de très bons résultats.
Il existe même des monodiètes qui ont été conduites
en changeant d'aliment chaque jour, voire à chaque repas.
Il est important de comprendre les principes de la restric-
tion qu'opère la monodiète et de l'adapter en fonction des
particularités de la personne qui suit la cure.
t Durée de la cure
La durée de la monodiète se détermine en fonction du but
thérapeutique à atteindre, des forces organiques à disposi-
tion, de la volonté du sujet, etc. Il n'y a donc pas une durée
fixe. Celle-ci doit impérativement être adaptée au cas par
cas et, le plus souvent, ne peut être véritablement définie
qu'au cours de la cure elle-même.
VIL La cure : guide pratique 133
La sortie de la cure
La reprise alimentaire
Finir une cure correctement en réintroduisant progressi-
vement son alimentation usuelle est très important. On ne
peut demander à un tube digestif, qui a été au repos pendant
une longue période de reprendre brusquement une activité
normale. Une période de transition doit lui être ménagée
pour qu'il retrouve peu à peu son rythme de travail. La
transition est d'autant plus brève que la diète était courte:
transition en deux à trois repas pour la cure de quelques
jours, mais en deux à trois jours pour les cures ayant duré
plusieurs semaines.
La reprise alimentaire se fait d'abord avec des aliments
très légers et faciles à digérer (fruits, légumes, soupe, crème
de céréales, pommes de terre). Ce n'est qu'ensuite que les
produits laitiers, les viandes et les œufs sont réintroduits. Si
des aliments comme la viande ou un repas cuisiné tradition-
nel sont consommés dès le départ, des indigestions auront
lieu. Les muqueuses digestives seront irritées et s' enflam-
meront sous l'action des aliments insuffisamment transfor-
més. Le curiste sera dans la situation inconfortable de devoir
remanger, mais de ne plus pouvoir le faire!
L'arrêt progressif des drainages
Lors de la reprise alimentaire, il ne faut pas brusquement
interrompre la prise des draineurs. Le corps, qui s'est habi-
tué à fonctionner avec ceux-ci pendant toute la durée de la
cure, doit maintenant s'habituer aussi à fonctionner sans
1341 Les cures de santé : première partie
leur aide. Il en est tout à fait capable, mais il faut lui per-
mettre de s'adapter progressivement à ce changement. Les
doses des plantes seront diminuées et la fréquence des prises
s'espacera pour ménager une transition sur trois à dix jours,
suivant la longueur de la cure qui a précédé. Les émonctoires
sont vivifiés et fortifiés par une cure de drainage.
Résumé du guide pratique
A) Préparation à la cure
,/ Ouverture des émonctoires
• les intestins: lavement, irrigation côlonique, purge ou laxatif
doux
• le foie: plantes médicinales hépatiques
• les reins: plantes médicinales diurétiques et boissons
abondantes
• la peau: sauna ou bain hyperthermique, plantes médicinales
sudorifiques
• les poumons: plantes médicinales expectorantes
,/ Amorcer les restrictions alimentaires
B) La cure elle-même
• le jeûne ou la monodiète
• garder les émonctoires ouverts
• stimuler les métabolismes par l'exercice physique, l'oxygé-
nation et l'hydrothérapie légère
C) La sortie de la cure
• réintroduction progressive et douce des aliments
• arrêt progressif des drainages
VIl. La cure: guide pratique 1135
 Deuxième partie

La cure de raisin
Johanna Brandt
 « Vous ne foi tes pas la cure de raisin quand vous mangez
d'autres aliments en même temps que vos raisins. La cure
de raisin est l'absorption exclusive de ce ftuit.
Personne ne vous demande de vivre de raisin pour le
reste de vos jours. Lorsque le raisin a foit son œuvre
régénératrice, vous retournez à vos habitudes, mais assu-
rez-vous qu'elles ne sont pas contraires à votre équilibre.
Faire la cure de raisin n'est pas changer de religion, c'est
simplement changer de régime.
Qui songerait à donner une leçon de natation à
quelqu'un qui se noie.
Étudiez la cure de raisin tandis que vous êtes bien por-
tant, soyez prêt. »
Johanna Brandt
138 Les cures de santé : deuxième partie
Avant-propos
L'état désespéré du monde m'incite à offrir ce manuel d'ins-
tructions, en contribuant à la solution du grave problème
du fléau toujours menaçant: le cancer.
À la veille de la saison du raisin, le temps est propice
pour vérifier ce que nous prétendons dans ces pages, à savoir
que le raisin est un remède naturel au cancer, à la tuberculose
et à d'autres maladies. Il serait toutefois erroné de donner de
faux espoirs aux malades. Il ne suffit pas de manger du raisin
pour guérir le cancer, il faut davantage. Les toxines agitées
par l'action chimique du raisin doivent être éliminées et
cela peut se faire en appliquant les méthodes de traitement
naturel que j'ai tenté d'expliquer dans ces pages.
Il est de mon devoir d'insister sur le fait que parmi ceux
qui ont atteint le dernier stade de cette terrible maladie, bien
peu ont des chances de guérir. Leur état s'améliore, certes,
leurs souffrances sont allégées, mais le temps est insuffisant
pour permettre au raisin de purifier leur sang, condition
essentielle pour arrêter le cours de la maladie.
Dans des circonstances favorables, des cas de cancer très
avancés ont été guéris par nous, mais lorsque des patients
viennent à nous dans un état désespéré, après avoir déjà subi
Avant-propos 139
plusieurs opérations, et qu'il ne leur reste plus que la peau
sur les os, la cure de raisin et le traitement par les moyens
naturels ne peuvent parvenir à les sauver.
Nous ne donnons pas de directives pour le traitement
de cas très avancés; nous n'assumons pas davantage de res-
ponsabilité pour ceux des malades qui se soignent chez eux,
mais nous recommandons au lecteur d'étudier sérieuse-
ment les renseignements qui suivent.
Une grande partie de ces renseignements sont basés sur
une expérience personnelle, mais nous avons aussi puisé à
des sources réputées dans le domaine de la guérison sans
médicaments, tant en Angleterre qu'en Amérique et, en fait,
dans toutes les parties du monde. Nous avons une dette de
gratitude envers les auteurs inspirés d'œuvres de valeur, dette
que nous ne pourrons jamais payer. La liste de leurs noms
est trop longue pour être publiée dans ces pages.

140 Les cures de santé : deuxième partie

On était au milieu de l'hiver quand je quittai ma maison du
Transvaal pour aller aux États-Unis apporter mon message,
à savoir la découverte d'un remède contre le cancer.
Ce jour-là, le quai poussiéreux de notre ville de pro-
vince semblait plus triste encore qu'à l'accoutumée; j'avais le
cœur serré à regarder le visage de mes enfants qui m'avaient
aidée à me préparer pour cette étrange expédition. Quand
les reverrais-je? Le visage de mon mari manquait et cela
n'arrangeait pas les choses. Pasteur, il était absent pour des
affaires concernant notre église.
C'était le 4 juillet, jour de l'Indépendance américaine,
mais c'était là pure coïncidence. La date n'avait pas été rete-
nue pour sa signification, mais parce qu'elle concordait avec
celles des conférences que je devais faire à Bloemfontein et
au Cap avant de m'embarquer pour l'Angleterre.
Ce fait était de bon augure, avais-je dit aux enfants.
L'Amérique, pays politiquement libre, nation indépen-
dante, puissante, progressiste, riche et éclairée, n'était pas
davantage que d'autres nations exempte de maladies. Je ne
doutais pas que cette nation libre accepterait mon message
et que, en l'acceptant, elle serait bénie par une nouvelle

VIII. Le 4 juillet 1927 · 143

 émancipation, une merveilleuse libération de la maladie
et de la mort prématurée. J'évoquai la vision de ce monde
magnifique lorsque, grâce à l'Amérique, l'humanité en
péril aurait été délivrée de la souffrance et de la misère
qui, si souvent, vient dans le sillage de la maladie.
Au Cap, à l'issue de l'une de mes conférences, un
astrologue qui se trouvait parmi mes auditeurs me prédit,
sans que je ne l'aie consulté, que les influences planétaires
étaient contre mon entreprise. Il me conseilla d'annuler
mon voyage et de retourner au Transvaal.
C'était décourageant. Pour masquer ma profonde
dépression, je souris et répondis: « Par la grâce de Dieu, je
surmonterai les mauvaises influences planétaires. »
La tranquille majesté de la montagne de la Table me
parut être une bénédiction d'adieu, un encouragement.
Les déconvenues furent cependant mon lot, mes plans
échouèrent, mes ressources fondirent et je fus si longtemps
retenue en Angleterre et en Europe que ce n'est qu'à fin
novembre que j'arrivai à New York.
Peut-être écrirai-je un jour comment, grâce à Dieu, je
finis par surmonter tous les obstacles.
Les trois premiers mois en Amérique furent, en fait,
difficiles. À ma grande déception, je m'aperçus que les
lois sur l'exercice de la médecine de l'État de New York
(Medical Practice Act) étaient tyranniques à l'extrême. Je
dus perdre beaucoup de temps à établir un plan qui me
permettrait de démontrer l'efficacité de la cure de raisin.
Citoyenne soumise aux lois de l'Afrique du Sud, je n'avais
nul désir d'entrer en conflit avec celles d'un pays étranger. Je
n'avais par conséquent rien d'autre à faire que de m'assurer
la collaboration de médecins reconnus et d'entreprendre sous
leur protection ma campagne de guérison.
Me serait-il possible de trouver des médecins qui accep-
teraient de contrôler des cas-tests, traités par un système
thérapeutique nouveau?
144 Les cures de santé : deuxième partie
Je rendis visite à de nombreuses personnalités et, intro-
duite par des lettres de recommandation, je fus reçue par
d'importantes institutions. Je donnai des conférences pri-
vées qui me valurent de précieuses relations. Mon activité
principale cependant était écrire. La petite « Corona » qui
était dans mes bagages succombait presque sous le poids des
lettres que j'adressais aux éditeurs d'importants journaux et
magazines, aux chefs de divers mouvements en faveur de
la guérison, aux pasteurs de nombreuses églises et, enfin,
aux médecins les plus en vue participant à la lutte contre
le cancer.
Ces premières tentatives n'eurent aucun succès. Les
mois passaient sans que je reçusse le moindre accusé de
réception à mes communications.
Deux ans avant ce voyage, lors d'une conférence au
Cap, j'avais rencontré une Américaine qui s'intéressait aux
diverses méthodes de guérison et avait même, dans ses péré-
grinations autour du globe, trouvé le temps de me seconder.
Nous devînmes amies intimes. Sa maison de Long Island
m'accueillit quand je débarquai à New York.
« C'est Dieu qui bâtit le nid de l'oiseau aveugle. »
J'ai toujours la clef de cette maison. Ce refuge est tou-
jours prêt.
Ceux qui savent ce qu'est le mal du pays me compren-
dront. J'avais la nostalgie, mais ce n'était pas un simple
mal du pays - la nostalgie du home et des êtres chers, ou
des vastes plaines ensoleillées de l'Afrique du Sud. C'était
un état d'angoisse mentale et spirituelle, alourdie encore
de l'insondable souffrance de tous les âges. C'était de la
conscience de ma totale impuissance que je souffrais.
Posséder la solution de la plupart des problèmes de la
vie et la voir rejetée, comme étant sans valeur, sans même
avoir été essayée, c'est traverser les ténèbres de l'âme. Se voir
VIII. Le 4 juillet 1927 145
proposer, ô ironie, la splendeur du monde en échange d'un
idéal, c'est la tentation dans le désert. Offrir la libération de
la souffrance, gratuitement, sans argent, sans conditions, et
la voir dédaignée, c'est une manière de crucifixion, c'est le
Calvaire.

La marée montante

Parmi d'autres, je possédais une lettre d'introduction pour

le « Père de la naturopathie » en Amérique, le Dr Benedict
Lust. Lorsque je lui exposai mes difficultés, il me conseilla
de prendre contact avec Bernard Macfadden, éditeur de
l' Evening Graphie et du célèbre périodique Culture physique
(Physieal Culture).
M. Macfadden me reçut très aimablement. Bien que
je gardasse encore par-devers moi le secret de la cure de
raisin (jusqu'au moment où je pourrais le dévoiler de telle
manière qu'il fût impossible de le contester), il m'écouta
attentivement et m'invita à écrire pour son journal Evening
Graphie le récit de ma découverte.
Ce qui sembla l'impressionner le plus fut le fait que
j'étais disposée à me soumettre à une opération de contrôle
à l'appui de mes dires. En effet, j'ai toujours été persuadée
que les traces de la tumeur maligne dont j'ai souffert durant
des années doivent se trouver encore dans mon corps.
Cette preuve de ma sincérité le toucha et il consacra à
mon cas une page entière de l' Evening Graphie du 21 janvier
1928.

146 i Les cures de santé : deuxième partie

Dans la partie documentaire de l' Evening Graphie de New
York du 21 janvier 1928, mon article fut publié en ces
termes:

Johanna Brandt nous communique ce qui suit:

Je suis née au cœur de l'Afrique du Sud en 1876.

Il y a cinquante ans, mes ancêtres étaient de gros man-
geurs de viande et vivaient presque uniquement de
gibier, ainsi que la plupart des Sud-Africains de cette
époque. Je ne sais si ce fait est responsable de l'extension
que le cancer a prise dans notre pays, mais je le pense.
Il y eut beaucoup de cancers dans la famille de
mon père et ma mère mourut d'un cancer en 1916.
Les médecins prétendent que ce mal n'est pas hérédi-
taire. C'est peut-être exact, mais les causes prédisposant
au cancer, causes qui existaient dans le corps de ma
mère, peuvent s'être trouvées également dans le mien.
Il n'est pas déraisonnable de le supposer. Quoi qu'il en
soit, pour autant que je m'en souvienne, j'ai toujours

IX. La découverte 149

 souffert de troubles gastriques, de crises hépatiques et
d'ulcères d'estomac.
C'est cruel, lorsqu'on est romantique, d'avoir à
discuter publiquement de ses organes internes.
Pourquoi n'avais-je pas quelque chose de moins
prosaïque? Une maladie de cœur, par exemple? Mais
non, c'était l'estomac! Un estomac qui fermente et
refuse de digérer, qu'y a-t-il de moins poétique?
Après le spectacle angoissant du martyre de ma
mère, j'eus à subir un choc après l'autre, dont des diffi-
cultés familiales et des troubles nationaux. La vie devint
un affreux cauchemar et, en plus, j'avais conscience
d'une douleur qui rongeait le côté de mon estomac.
Le cancer? Je n'en avais pas peur. Dans mon igno-
rance, je croyais avoir atteint la limite de l'endurance
humaine et je voyais dans le cancer une délivrance
possible.
Une de nos amies, rencontrant un jour mon mari,
s'informa de ma santé et fut si frappée par sa réponse
qu'elle me la répéta:
-Que vous dire de ma femme? L'espoir de la mort
la maintient en vie et la peur de vivre la tue presque ...
L'espoir de la mort! C'était bien ça. Mais je me
demandais comment mon mari avait bien pu le devi-
ner. Il existe ainsi des télépathies!
Mon plan d'action était soigneusement établi. Je ne
permettrais rien qui puisse prolonger ma vie. Si j'avais
effectivement un cancer, je ne prendrais aucun remède
pour atténuer le mal. Pas d'injections, pas de drogues
pour soulager la douleur. Et, en aucune circonstance,
je n'aurais recours au bistouri du chirurgien.
À cette époque, un petit livre tomba entre mes
mains: La cure de jeûne de U pton Sinclair, qui me pas-
sionna. Un nouvel espoir m'envahit, l'espoir d'être déli-
vrée de la souffrance. La cure était une chose qui faisait
150 Les cures de santé • deuxième partie
appel à mon bon sens. Quelque chose de constructif,
une cure naturelle.
La lecture de ce livre introduisit le jeûne dans notre
maison. Je jeûnai sept jours ... Le résultat fut décevant.
Cours de jeûne
Cependant, je recommençai à jeûner et persuadai tout
le monde d'en faire autant. Je me mis à donner gra-
tuitement des cours de jeûne; chacun pouvait jeûner
sous mon contrôle. J'acquis une grande expérience et
pus secourir bien des cas, mais je ne pouvais rien pour
moi-même.
L'étude d'un système de cure conduisant à d'autres
tentatives, notre maison était pleine des meilleurs livres,
de périodiques américains sur la chiropratique, les cures
d'eaux allemandes, de bains de soleil en Suisse, de fruit
à la russe et les recherches orientales sur l'art de la res-
piration profonde.
Une flamme avait été allumée, que rien ne pou-
vait éteindre. C'était un plaisir de voir dans notre
famille fils et filles grandir et devenir forts et athlé-
tiques. Je surpris un jour la discussion suivante entre
deux petits enfants:
-Tu dis plus de bêtises en un jour que Charlie
Chaplin en une semaine, mange davantage de fruits et
ça ira mieux!
- Des fruits? Et toi, tu aurais besoin d'un bon
jeûne!
Nous mâchions des carottes crues et des arachides
jusqu'à en avoir mal aux mâchoires. Nous commen-
cions la journée avec des exercices pour la colonne ver-
tébrale et la finissions en dormant en plein air.
IX La découverte 151
 Tou te la famille me soutint dans ma lutte contre la
maladie. Nous dépensâmes une fortune à élaborer un
système de cure naturelle, si parfait dans sa simplicité
et la modicité des dépenses, qu'il serait à la portée des
populations rurales des régions les plus déshéritées de
l'Afrique du Sud.
J'écrivis des livres et répondis à des milliers de
lettres, mais malgré tout, je sentais que mon cas per-
sonnel ne répondait pas à cette cure.
Neuf ans de lutte pour la vie
Ma lutte pour la vie dura neuf ans. Je jeûnai jusqu'à
devenir un vrai squelette. Je jeûnai au-delà des limites
de l'inanition, procédé peu ordinaire, consumant
mes propres cellules, dans l'espoir de voir disparaître
la tumeur. Chaque fois que je jeûnais, la tumeur ces-
sait d'augmenter. Mais elle n'était pas détruite. Elle
semblait reprendre vigueur, au contraire, dès que je
recommençais à manger, parce que je ne prenais pas
les aliments qui convenaient.
Comment se développe le cancer
Je n'ignorais pas ce qui se produisait. Je savais qu'il
était erroné de miner mon corps par un jeûne préjudi-
ciable à ma santé et ensuite d'entretenir la tumeur en
me nourrissant mal.
Que faire?
Personne ne pouvait me conseiller, mais, en faisant
des expériences sur moi-même, j'apprenais pourtant
chaque jour autre chose. J'appris, entre autres, que le
152 Les cures de santé : deuxième partie
cancer prospère de toute nourriture animale- plus elle
est impure mieux elle l'alimente. J'avais d'horribles et
répugnantes fringales de sang- sous forme de bœuf et
de porc saignants, de boudins succulents, d'aliments
stimulants et épicés.
La tumeur progressait à travers le diaphragme,
menaçait le cœur et le poumon gauche. Je croyais la
voir, telle une pieuvre écarlate, se nourrissant de sang
impur à la base du poumon. Déjà, j'avais de la peine à
respirer. Parfois même, je crachais du sang.
Une nuit, en août 1920, je fus prise de vomisse-
ments et de diarrhée, accompagnés de douleurs into-
lérables. V ers le matin, je vomis une quantité de sang
à demi digéré.
Situation critique
Les choses devenaient graves. La pensée du certificat de
décès et des complications possibles me tourmentait. Je
fis venir notre médecin de famille.
Il m'ordonna de garder le lit pendant trois mois.
Sous son contrôle, je jeûnai douze jours. J'avais tout le
temps, maintenant, d'écrire à de lointains correspon-
dants, des récits pleins d'ardeur sur les miracles de la
cure naturelle. Mais plus que jamais je réalisais l'impor-
tance de me sauver moi-même, afin de convaincre les
autres et de tenter de les sauver.
Ce fut durant ce jeûne que je remarquai pour
la première fois un symptôme de mauvais augure, la
présence de sang digéré- ce que les milieux médicaux
appellent le « marc de café » - dans mes selles après
un lavement. Et, fait plus déconcertant encore, je
IX La découverte i 153
 cessais de reprendre du poids après un jeûne, quand
je recommençais à manger.
Vers la fin de 1920, je jeûnai périodiquement, tan-
tôt quatre, tantôt sept ou dix jours, et finalement en
décembre trois semaines à la fois. Rien n'a été dit dans
cet article de l'aspect mental de la guérison. Le sujet
est trop vaste. C'est la part la plus saisissante de ma
vie, mais je dois me contenter de dire ici que je devins
superconsciente. J'avais des intuitions infaillibles et je
pris l'habitude de me soumettre aux directives de ce
moi intérieur, quelles qu'elles fussent.
Tout ce jeûne provoqua pourtant une légère amé-
lioration de mon état et je vécus ainsi toute l'année 1921.
En novembre de cette année, mon docteur me persuada
de me rendre à l'Hôpital Général de Johannesburg,
pour me faire examiner aux rayons X.
De nombreuses radiographies furent faites et
un chirurgien renommé prononça son verdict: mon
estomac était divisé en deux par une tumeur maligne
fibreuse. Une opération immédiate fut conseillée
comme le seul moyen de prolonger ma vie. Je refusai.
Le célèbre médecin qui m'avait radiographiée fut
très intéressé par mon attitude et m'invita, si j'étais
encore en vie au bout de six mois, à revenir le voir.
Encouragée par cette marque de sympathie, je jeû-
nai de nouveau trois semaines en décembre, buvant
seulement de l'eau pure et restant couchée au soleil
du matin. Lorsqu'au bout de six mois, je repassai aux
rayons X, aucune trace de la tumeur n'était plus
visible!
154 ',Les cures de santé : deuxième partie
Mais la douleur persiste
Cependant, j'affirmai au médecin que je souffrais
toujours et lui confiai que j'étais à la recherche d'un
aliment qui remplirait un triple but: détruire effecti-
vement la tumeur, éliminer les toxines et former de
nouveaux nssus.
Les trois ans qui suivirent furent pour moi des
années de grandes souffrances, mais je continuai à jeû-
ner et à suivre alternativement divers régimes. En 1925,
après un jeûne de sept jours, je découvris fortuitement
un aliment qui eut pour effet miraculeux de me gué-
rir complètement en six semaines. La publication de
cette découverte aura plus de valeur lorsque les détails
mentionnés dans cet article auront été prouvés.
Je demande donc maintenant au conseil des méde-
cins de procéder sur ma personne à une opération de
contrôle. La gravité de la maladie ne peut être évaluée
que par un examen de l'étendue des ravages causés.
Alors, seulement, l'efficacité de la cure pourra être
établie.
Une méthode qui peut guérir le cancer doit
guérir presque toutes les autres maladies et, qui
plus est, elle doit prévenir le cancer et presque
toutes les autres maladies.
Tandis que j'expérimentais sur moi-même, j'étais
souvent découragée par la pensée que très peu de gens
probablement auraient le courage de supporter un trai-
tement aussi rigoureux.
Mais c'est la somme totale de mes expériences
que j'espère porter à l'attention du public. Peut-être
n'était-il pas nécessaire de jeûner pendant si longtemps.
Les autres patients n'auront pas à refaire les erreurs que
j'avais commises. Notre système thérapeutique a été
IX La découverte: 155
 grandement modifié par la découverte du régime ali-
mentaire. Et tandis que le patient suit cette cure pour le
traitement de sa maladie particulière, la nature restaure
et rajeunit en secret toutes les parties de son corps.
Les sens deviennent extraordinairement aiguisés;
des yeux éteints se mettent à briller; des cheveux ternes
prennent un nouveau lustre; des voix atones et décou-
ragées deviennent vibrantes et magnétiques; le teint
s'éclaircit.
J'ai vu des rangées de dents, branlant dans des
alvéoles pleins de pus, redevenir fermes et solides en
quelques semaines, les gencives débarrassées de la pyor-
rhée en quelques mois.
J'ai vu nos vieillards rajeunir et nos jeunes gens
s'épanouir magnifiquement. À chaque nouvelle révéla-
tion des merveilles de la cure naturelle, j'ai, une fois de
plus, dédié ma vie à cette œuvre pleine de joie qu'est la
propagation de la bonne nouvelle.
[fin de l'article publié dans l' Evening Graphie]
Cet article souleva un grand intérêt. La corde d' espé-
rance avait été touchée. Je fus submergée par une avalanche
de lettres et de visites. Il en résulta des effets inattendus.
Ce samedi matin fut marqué d'une pierre blanche.
J'avais organisé un déjeuner sans cérémonie à mon hôtel
pour fêter la publication de mon article, dont je croyais
qu'il révolutionnerait les méthodes thérapeutiques dans le
monde entier. Cela m'amusait d'entendre les protestations
de mes amis contre l'opération de contrôle que j'avais pro-
posée. Ils me suppliaient d'y réfléchir, mais il était trop tard
pour revenir en arrière. Je l'avais suggérée comme un défi
au monde médical, et si celui-ci l'acceptait, je devais m'y
soumettre.
156 Les cures de santé • deuxième partie
1 IX La découverte' 157
Le 21 janvier, un inconnu me demanda à mon hôtel.
C'était un médecin, un chirurgien! L' Evening Graphie
n'avait paru que depuis quelques heures que déjà se pré-
sentait un docteur qui, pensai-je, acceptait de relever mon
défi, de m'opérer.
Mais cet aimable et enthousiaste médecin n'avait
aucune intention de ce genre sur ma personne. Le but de
sa visite était seulement de m'encourager, de m'inciter à
rester inébranlable et à ne pas me laisser dissuader de mes
projets. Rien ne pouvait mieux prouver mon dévouement
à une cause, dit-il.
J'appris plus tard qu'il était un membre très éminent
des milieux médicaux, et lorsque je reçus d'innombrables
lettres des États-Unis et du Canada, je le consultais.
Aucun autre médecin ne répondit à ma proposition.
J'attendis un mois et, comme aucun autre chirurgien ne se
présenta pour examiner mon cas, je retirai formellement
ma proposmon.
Un moyen différent et meilleur avait été trouvé entre-
temps pour démontrer l'efficacité de ma découverte: si
d'autres malades atteints de cancer pouvaient être guéris,
ma théorie serait prouvée.
Les nombreux et déchirants appels au secours ne
pouvaient être ignorés. Comme les lois des États-Unis ne
m'interdisaient pas de relater la façon dont j'avais été gué-
rie, je me bornais à raconter mes expériences et à décrire
la méthode que j'avais adoptée. Des gens traités de cette
manière guérirent, ils en parlèrent à leurs parents et à leurs
amis. D'encourageants résultats furent constatés.
De nombreux correspondants sollicitaient des ren-
seignements au sujet de la « Cure de raisin ». Pour com-
mencer, nous envoyâmes des copies dactylographiées, mais
la demande devenant excessive, nous fimes imprimer un
papillon de 4 pages. Il y en eut cinq éditions. Des jour-
naux le reproduisirent dans de lointains États et nous fûmes
submergés de demandes de renseignements. Cette publica-
tion, distribuée gratuitement, devint célèbre.
Lorsqu'il devint nécessaire d'avoir une secrétaire, une
personne très qualifiée offrit ses services. Elle mit son appar-
tement à ma disposition pour recevoir mes visiteurs. On peut
imaginer notre surprise à toutes deux quand nous décou-
vrîmes que le chirurgien qui m'avait rendu visite au début
avait son cabinet dans le même immeuble.
Nous lui adressâmes les patients cancéreux qui vinrent
nous trouver.
D'autres médecins s'annoncèrent pour expérimenter
la cure sur leurs malades cancéreux. Ces traitements expé-
rimentaux étaient effectués gratuitement.

158 1 Les cures de santé : deuxième partie

 Première étape

Préparation importante à la cure

Jeûner veut dire ici boire seulement de l'eau. Les lave-

ments aident à éliminer rapidement les substances nocives
de l'organisme. Ainsi, on peut éviter d'avoir faim et sur-
tout empêcher les toxines libérées d'être réabsorbées dans
la circulation.
La meilleure chose à faire est de jeûner durant deux
ou trois jours, en n'absorbant que de l'eau pure froide en
quantité et de faire, chaque jour, un lavement avec un ou
deux litres d'eau tiède. Cette préparation est indispensable.
Grâce à ce court jeûne, on évitera des complications.
L'estomac se trouve, jusqu'à un certain point, exempt de
toxines et de fermentation et le raisin peut commencer à
agir plus rapidement. Le jeûne est plus nécessaire encore si
le malade a pris l'habitude d'absorber de nombreux médi-
caments. Il est préférable de s'abstenir de tout médicament
durant la cure.

X Instructions pour la cure de raisin 1161

 En faisant une cure de désintoxication pour n'importe
quelle maladie, on subira des crises d'élimination. Celles-ci
peuvent provoquer des maux de tête, des nausées, de la
diarrhée et la maladie même semble s'aggraver. Il est recom-
mandé de beaucoup se reposer les premiers jours.
Si le patient n'a pas l'habitude des lavements ou qu'il est
trop malade pour en faire, il serait bien de demander l'aide
d'une infirmière ou d'une tierce personne. On trouve les
bocks de deux litres chez le pharmacien ou le droguiste, qui
peut aussi indiquer le mode d'emploi.
Il n'est pas indiqué de faire une exception pendant le
jeûne, car même un morceau de sucre ferait travailler les
sucs gastriques et donnera faim et fermentation.
Si une personne dit qu'elle ne supporte ni le jeûne, ni
les raisins, cela indique qu'elle a mal interprété les réactions
ou qu'elle a commencé la cure de raisin sans avoir d'abord
fait la préparation nécessaire.
t Les lavements
Il faut apprendre à pratiquer correctement le lavement.
Absorber de l'eau par le rectum est presque aussi naturel
que de le faire par la bouche, pourvu que l'on n'utilise ni sel,
ni savon. L'usage du lavement ne paralyse ni le rectum ni
les intestins, comme peuvent le faire les purgatifs artificiels.
t Le jeûne
La meilleure médecine naturelle est le jeûne. Comme ce
sujet demande quelque étude, nous ne pouvons donner ici
qu'un aperçu de ses principes.
Jeûner, c'est, en purifiant le sang, faire périr les germes
de maladie et de mort. Ces germes ne peuvent exister dans
un sang pur, car ils vivent d'impuretés.
162 Les cures de santé : deuxième partie
1 X Instructions pour la cure de raisin 163
Un jeûne judicieux n'est pas synonyme de privation
angoissante!
Pour le patient, c'est un changement de régime. Les
organes vitaux sont nourris par le sang, par les provisions
que Mère Nature tient en réserve pour de telles circons-
tances, plus précisément les couches de graisse accumulées
entre les organes internes et sous la peau. Ces réserves sont
utilisées pour maintenir les fonctions du cœur, du cerveau,
des poumons et des autres organes, tandis que les toxines
sont éliminées. Une cure de jeûne, pratiquée scientifique-
ment, active magnifiquement les organes excréteurs.
t Soulagement rapide
J'ai cru longtemps que le jeûne apportait le soulagement le
plus rapide que nous connaissions. Mais que n'ai-je appris
depuis 1921 ! Il n'y a aucune comparaison entre la méthode
du jeûne et la cure de raisin. Je crois que rien ne peut rem-
placer le jeûne complet en cas de maladie aiguë, mais le
jeûne n ëlimine qu'en partie les dépôts inorganiques qui souvent
sont la cause d'une maladie. C'est peut-être là la raison pour
laquelle le cancer ne saurait être guéri par le jeûne seule-
ment. Jeûne donc, mais complété par la purification. 11
11
Note de l'éditeur: = une cure de raisin.
1
 Deuxième étape
Cure exclusive de raisin
1) Enfin commence la vraie cure de raisin. Vous serez
étonné de voir combien les déchets des intestins sont
encore abondants et souvent noirs. Une grande partie
était sûrement depuis des années collée dans les replis des
intestins.
Ne pas manger d'aliments difficiles à digérer avant
d'avoir parcouru les quatre étapes. À la fin du régime exclu-
sif, l'estomac et le tube digestif sont encore très sensibles. Il
faut donc avoir grand soin de ne pas manger des aliments
trop riches.
2) Après le jeûne, le patient continue à boire un ou deux
verres d'eau pure, froide, le matin à jeun.
3) Premier repas. Une demi-heure plus tard, le patient
prend son premier repas de raisin. Il doit bien laver les
grappes, les laisser même sous l'eau courante si le raisin a
été traité, ou les maintenir plusieurs heures dans l'eau et les
laver ensuite à grande eau. Puis, mâcher consciencieuse-
ment peaux et pépins si possible, en avaler une partie seu-
lement, à titre de médicament, pour éviter la constipation.
4) Horaire. En commençant à 8 heures du matin et en
prenant un repas de raisin toutes les deux heures jusqu'à 8
heures du soir, on fera sept repas par jour. On continue ainsi
durant une semaine ou deux, même un mois ou deux dans
les cas chroniques ou rebelles, en aucun cas plus longtemps.
5) Variétés. Pour une cure efficace, n'importe quelle espèce
de raisin peut convenir, le rouge, le blanc, le vert, le
164 •Les cures de santé : deuxième partie
pourpre ou le bleu. Mieux vaut du raisin de serre que
pas de raisin du tout, cela a été dit. Les variétés sans
pépins sont excellentes; on peut alléger la monotonie
du régime en mangeant des raisins de différentes varié-
tés. Elles contiennent des éléments distincts, aussi est-il
recommandé de consommer autant d'espèces qu'on peut
en trouver. Certains préfèrent les raisins acides, d'autres
les raisins doux.
Pour la cure, le meilleur moment est naturellement
la saison même du raisin. Si, au moment où vous lisez ce
livre, la saison du raisin bat son plein, que cette saison soit
pour vous une saison mémorable, dont vous allez faire un
merveilleux « Festival du raisin ». Peut-être votre tentative
contribuera-t-elle à un vaste mouvement de régénération
par la cure de raisin universalisée grâce à de très nombreuses
traductions qui la rendront accessible à tous.
t Jus de raisin et raisins secs
Cela semble trop beau pour être vrai! Pourtant c'est un
fait! Une solution a été trouvée pour résoudre le problème
lorsqu'il n'y a pas moyen de se procurer du raisin.
Nous avons expérimenté le jus de raisin pur, non fer-
menté, non additionné de sucre, en bouteille, pour rem-
placer le raisin durant les mois d'hiver. Les résultats ont été
des plus satisfaisants.
Même durant la période où les raisins abondent, il
arrive que le malade s'en lasse ou qu'il soit incapable de les
mâcher. Je fus donc doublement satisfaite de constater que
le jus de raisin peut remplacer le fruit frais.
Dans les cas graves, le patient devrait jeûner et ne boire
que de l'eau durant quelques jours et faire un lavement
quotidien comme il est conseillé. Ensuite, il devrait vivre
uniquement de jus de raisin durant une courte période.
X Instructions pour la cure de raisin 165
 Un grand verre de 2 à 3 décilitres environ, dilué à moi-
tié, est généralement donné à chaque repas, mais le patient
peut en boire davantage s'ille désire.
On a remarqué que le patient peut aussi bien vivre de
jus de raisin que de raisin entier, quoique ce dernier soit
préférable lorsqu'on peut se le procurer. L'estomac étant
habitué à recevoir une nourriture solide sentira davantage
la faim en ne buvant que du jus.
Pour introduire une plaisante variante, on peut aussi
consommer des raisins secs pendant quelque temps, pour
avoir quelque chose de solide à mâcher. Par exemple, on
peut boire un verre de jus de raisin en se levant; deux heures
plus tard, manger une tasse de raisins secs ou même davan-
tage, et ainsi de suite, à deux heures d'intervalle pour le reste
de la journée. Ne pas prendre au même repas du jus de raisin
conservé et des raisins secs. On peut manger ces derniers tels
quels ou les faire tremper plusieurs heures dans l'eau froide,
manger les raisins et boire l'eau à un repas (toute qualité de
raisin qui na pas été sulfaté peut être choisie). Dans des cas
où il était impossible de se procurer du raisin frais ou du
jus de raisin, des malades n'ont pris que des raisins secs et
en ont bu l'eau de trempage.
Raisins secs ou raisins frais doivent être pris à deux
heures d'intervalle. Si les raisins trempés dans l'eau sont trop
doux, on peut y ajouter un peu de jus de citron.
L'analyse du jus de raisin montre que le raisin ne perd
aucune de ses propriétés curatives durant le processus de la
double stérilisation à la température de 90 degrés. On trouve
dans tous les magasins de diététique de bonnes marques de
jus de raisin pur, non additionné de sucre.
6) Quantité. La quantité de raisin à absorber varie selon
les conditions de vie, la digestion et les occupations du
patient. Il est bon de commencer par une petite quantité de
30 à 100 grammes par repas, d'augmenter graduellement,
166 1Les cures de santé : deuxième partie
pour arriver au double. Plus tard, on peut manger sans dan-
ger une demi-livre de raisin par repas. Plus précisément,
une quantité minimum d'une livre doit être absorbée jour-
nellement, tandis que le maximum ne doit pas dépasser
quatre livres. Les patients qui mangent de plus grandes
quantités par repas doivent prévoir trois heures au moins
pour la digestion et ne doivent pas manger toutes les peaux.
Invariablement, les meilleurs résultats sont obtenus quand
le patient n'absorbe que de petites quantités à la fois.
Certains patients trop zélés absorbent trop de raisin.
Deux livres par jour, ou, si le patient travaille au-dehors,
trois livres quotidiennes sont en général suffisantes. Si le
patient n'a pas faim, il n'est pas nécessaire qu'il se force à
manger. Sept repas par jour ne sont ni une obligation, ni
une nécessité. Chaque cas dicte ses propres conditions.
Nous avons remarqué que les meilleurs résultats sont
obtenus lorsque les patients ne prennent que de petites
quantités de raisin. Certains parents anxieux forcent leurs
malades à en manger trop. Parfois, les êtres chers sont les
pires ennemis du malade à ce stade du régime. Dans ce
cas, il serait bon que le patient soit hospitalisé. Même si
le malade maigrit énormément, rassurez-vous, il ne risque
pas de mourir d'inanition. Le raisin contient la plupart des
éléments nécessaires au maintien de la vie. On sait que de
nombreux malades ont vécu de raisin seulement durant
des mois, mais ce n'est pas à conseiller. Prudence et sagesse
sont de rigueur, le zèle intempestif ferait courir un sérieux
risque au malade.
Le dégoût du raisin peut déceler la présence de nom-
breuses toxines dans l'organisme et implique la nécessité
d'un court jeûne supplémentaire. Prendre du raisin ou tout
autre aliment dans ces conditions pourrait être contraire.
La règle, dans ce cas, est de s'abstenir de tout aliment et
de boire de l'eau froide en quantité. Si le patient ne mange
pas son raisin avec plaisir, il vaut mieux qu'il s'abstienne
X Instructions pour la cure de raisin 1167
de toute nourriture, qu'il saute quelques repas et laisse la
nature régler la chose. On nous dit que des parents trop
zélés contraignent d'infortunés malades à avaler du raisin.
C'est une grave erreur (souvenez-vous toujours que le raisin
est nourrissant et qu'il entretient la vie dans le corps tandis
que la désintoxication se poursuit). L 'affoiblissement est dû
à la présence de poisons r-Ians l'organisme. Le patient continue
à s'affaiblir durant la cure et le jeûne jusqu â ce que toutes les
toxines aient été éliminées. Puis, sans changer de régime (et
dans les cas de jeûne complet, sans prendre aucun aliment),
le patient regagne ses forces; il peut même parfois prendre
du poids.
7) Si l'on pouvait ôter de l'esprit du patient toute trace
d'anxiété, le procédé correct serait de continuer le régime
exclusif de raisin jusqu'à ce que le malade cesse de perdre
du poids. En observant les symptômes- température, selles,
éruptions cutanées éventuelles, etc.-, on peut vérifier quand
la purification de l'organisme est complète. À ce moment-là
- et cela peut prendre de deux semaines à deux mois -, il
est recommandé de passer à l'étape suivante.
Dans chaque cas, les réactions sont différentes. Il est
donc impossible de préciser à l'avance la durée du régime
exclusif. Mais on peut dire de façon certaine que le net-
toyage du tube digestif prend du temps et que tant que ce
nettoyage n'est pas accompli, aucune amélioration véritable
ne peut se produire. Il faut entre sept et dix jours de cure
exclusive de raisin pour débarrasser l'estomac et les intestins
de tout ce qui s'y est accumulé. Souvent, pendant cette
période, des symptômes alarmants apparaissent. La nature
ne fait rien à moitié. Elle ne reconstruit pas sur de mauvais
fondements. La purification de toutes les parties de l' orga-
nisme doit être complète avant que de nouveaux tissus sains
puissent se former.
168 Les cures de santé : deuxième partie
1 X Instructions pour la cure de raisin 169
Je crois trouver là l'explication de l'amaigrissement
considérable qui se produit pendant la cure de raisin. Cette
question est d'une telle importance que nous y reviendrons
ailleurs à propos du traitement du cancer.
La viande est impitoyablement bannie de ce régime.
Entre les repas, on peut boire de l'eau ou des tisanes sans
sucre.
t Pourquoi manger les peaux ?
Les peaux, non seulement celles du raisin, mais aussi les
pelures d'autres fruits, pommes et poires, contiennent des
éléments de grande valeur. Jeter ces peaux serait priver l' orga-
nisme des substances requises pour former un corps sain et
neuf.
Les peaux constituent en outre une masse qui active le
péristaltisme de l'estomac et des intestins.
Jusqu'à ce que l'organisme ait appris à les utiliser, il faut
être prudent dans l'absorption des pépins et des peaux. Une
digestion normale ne souffre aucun inconvénient quand
on absorbe le grain entier; au contraire, elle bénéficie des
précieuses propriétés des graines et des peaux qui par leur
masse facilitent de plus l'évacuation. Cependant, si vous
avez eu l'habitude de ne pas les manger, elles peuvent tout
d'abord s'accumuler dans le tube digestif et provoquer de
la constipation. Je conseillerais à ceux qui tentent la cure de
raisin pour la première fois de n'absorber tout d'abord que
le jus et la pulpe. Plus tard, quelques peaux. Il faut bien les
mâcher afin d'en extraire toute l'essence, mais n'en avaler
que quelques-unes, jusqu'à ce que vous soyez sûr qu'elles
n'entravent pas votre digestion. La même règle s'applique
aux pépins.
Dans tous les cas, faites un lavement si la nature manque
à sa tâche.
 N'attendez pas d'avoir la foi. La foi ne vient pas du
premier coup et il n'y a pas de temps à perdre s'il s'agit
réellement d'un cancer. Il faut expulser les terribles toxines
en faisant appel à tous les moyens susceptibles de débarras-
ser votre organisme de ces impuretés. Vous serez surpris de
constater qu'en le faisant, vous développerez les pouvoirs
spirituels de l'âme et de l'esprit.
L'obéissance aux préceptes du bon sens et de l'harmo-
nie porte en soi sa récompense.
Lorsqu'un malade se sait atteint d'un ulcère de l' esto-
mac ou de l'intestin, il ne doit pas avaler les pépins de raisin.
t Fonctionnement de l'intestin
Des symptômes alarmants apparaissent parfois durant la
cure de raisin, causés par des poisons qui ont été activés
par le raisin et précipités dans le courant sanguin. Ils peu-
vent s'aggraver au cas où l'élimination est insuffisante. On
n'insistera jamais trop sur la nécessité de maintenir libres
les intestins par l'usage des lavements.
De nombreux patients se plaignent de constipation
durant la cure: qu'ils pensent alors à absorber les peaux de
leur raisin.
Comme il est déconseillé d'user de laxatifs, on peut
avaler de temps en temps une cuillerée d'huile d'olive, juste
avant de manger le raisin. Dans les cas extrêmes, injecter
une petite quantité d'huile d'olive dans le rectum, au moyen
d'une canule d'ébonite. Certains laxatifs cependant ne sont
pas formellement contre-indiqués s'ils sont végétaux.
t Le lavement
Je suis persuadée que l'organisme du cancéreux renferme un
poison des plus virulents, et que le cancer est la mort et la
désintégration d'une partie d'un corps vivant.
170 Les cures de santé : deuxième partie
Par la cure de raisin, cette décomposition peut être enrayée.
Mais le danger n'est pas pour autant écarté. Les toxines se trou-
vent maintenant dans le courant sanguin et sont transportées
ainsi dans toutes les parties du corps. Tout doit être mis en
action pour les expulser, les expulser rapidement.
Le tube digestif étant le principal organe d'excrétion, il
faut commencer par s'occuper des intestins. Nous recom-
mandons l'usage quotidien du lavement, à moins que le
raisin n'agisse comme laxatif. Dans certains cas, le raisin
provoque de la constipation jusqu'à ce que l'organisme du
patient ait appris à utiliser les peaux comme moyen d' éva-
cuation. De tels patients doivent prendre tous les jours, et
même deux fois par jour, un petit lavement d'environ un
litre d'eau tiède, jusqu'à ce que leurs intestins fonctionnent
naturellement. Cette règle s'applique à toutes les personnes
qui font une cure de raisin.
t Formation de gaz
Certains patients se plaignent aussi de ce que la cure de
raisin provoque de désagréables formations de gaz. Si
ce symptôme apparaît, cessez de manger les peaux et les
pépins pendant quelque temps. Si cela n'améliore pas l'état
du patient, il sera soulagé par l'irrigation du côlon dans la
position en chien de fusil.
t Irritation de la bouche
Il arrive que, par suite de l'absorption du raisin, la bouche
devienne douloureuse, comme écorchée: c'est probable-
ment que les tissus en sont malades, car le raisin n'a pas
cet effet si les tissus buccaux sont sains. Aussitôt que l' orga-
nisme est débarrassé de ses toxines, cette irritation disparaît.
X Instructions pour la cure de raisin l 171
t Autres symptômes
Parfois, au bout de plusieurs semaines de cure, les selles
deviennent noires; c'est un symptôme temporaire dont il
n'y a pas lieu de s'alarmer.
t Prudence
Dans de nombreux cas, des patients ont été induits en erreur
quant à la durée de la cure et à la quantité de raisin à absor-
ber. C est regrettable, car ces erreurs risquent de diminuer
le prestige de cette merveilleuse découverte. Le patient doit
s'en tenir strictement aux instructions données. L'auteur
ne saurait assumer la responsabilité d'échecs résultant de
conseils erronés donnés par des personnes qui ne connais-
sent pas la cure de raisin, telle qu'elle est prescrite ici.
L'effet du raisin consommé seul, à l'exclusion de tout
autre aliment, tend à nettoyer le tube digestif et à dissoudre
les toxines accumulées dans l'organisme, où qu'elles se trou-
vent. Il est déconseillé de prendre des remèdes durant la
cure, sinon des remèdes homéopathiques.
172 Les cures de santé : deuxième partie
1 X Instructions pour la cure de raisin 1 173
Troisième étape
Introduction graduelle d'autres fruits crus,
de tomates, de lait caillé ou de fromages blancs
ou de yogourt
Nous ne nous attendons pas à ce que quiconque vive exclu-
sivement et toujours de raisin. Le raisin contient beaucoup
des éléments les plus précieux nécessaires à la vie, mais il
ne les contient pas tous. Vivre indéfiniment de raisin serait
priver l'organisme d'éléments essentiels à la vie. Lorsque
nous sommes sûrs, par conséquent, que le raisin a fait son
effet, en détruisant les tissus malades et en purifiant le sang,
l'introduction prudente d'autres aliments vivifiants devient
nécessaire.
Le raisin continue à former la base de l'alimentation
et l'on continue à en prendre au premier repas du matin, à
8 heures. Mais durant la journée, d'autres fruits crus peu-
vent être absorbés à la place du raisin. Une infinie variété
s'offre - une tranche de melon, une orange, un pample-
mousse, une pomme, une pêche juteuse, des fraises écar-
lates, des abricots dorés - tous plus appétissants les uns que
les autres; le patient choisira lui-même.
Ne prendre par repas qu'une sorte ou deux de fruits,
mais à chaque repas des fruits différents. Au bout de
quelques jours, on peut y ajouter un verre de babeurre ou
du lait caillé, du yogourt ou yaourt, du fromage blanc, pour
le repas du soir, par exemple. Les patients qui n'aiment pas
le lait prendront une banane écrasée bien mûre ou quelque
autre fruit nourrissant.
Au bout d'une semaine ou de dix jours, un repas sur
deux doit être différent, consistant en diverses variétés de
fruits, du lait aigre, par exemple:
 08h00 raisin Quatrième étape
10h00 poire, banane ou pêche
12h00 raisin Le régime cru
14hOO lait aigre, babeurre ou fromage blanc
16h00 raisin
18h00 orange, pamplemousse, prunes ou abricots Celui-ci comprend tout aliment qui peut être absorbé cru
20h00 raiSin - légumes crus, salades, fruits, noix, raisins, dattes, figues
et autres fruits secs, beurre, séré, fromage blanc, lait caillé,
À ce moment-là, certains patients ont envie de mets yogourt et babeurre, miel, huile d'olive.
plus savoureux. Ils sont lassés des fruits doux. Il peut même Commencer la journée comme d'habitude par un
survenir un dégoût du raisin, un sentiment de saturation. verre d'eau froide et du raisin ou d'autres fruits pour le
Dans ce cas, il faut laisser de côté le raisin et prendre, toutes petit-déjeuner, mais au lieu de lait aigre ou de fruit pour le
les trois heures, les autres aliments indiqués ci-dessus. déjeuner, prenez une substantielle salade de légumes crus.
On peut inclure sans danger dans ce régime une ou Réduisez le nombre de repas, car l'assimilation des légumes
deux tomates bien mûres, coupées en tranches, avec un peu crus demande plus de temps. Il serait donc contre-indiqué
d'huile d'olive et de jus de citron. La tomate est plus un de surcharger la digestion.
fruit qu'un légume et elle possède de nombreuses propriétés Certaines personnes sont surprises de constater que
précieuses. Elle forme donc un élément indispensable du presque tous les légumes peuvent être mangés crus - des
régime à la troisième étape. petits pois frais, des haricots verts, le céleri, les tomates, les
concombres, la laitue, le chou-fleur, les feuilles de chou
émincées, les carottes râpées, les betteraves, les oignons fine-
ment coupés, les épinards.
Après le léger régime de fruits, il est sage de ne pas
commencer trop vite avec une grande variété de légumes.
En choisir deux ou trois, parmi ceux indiqués ci-dessus,
comme base pour votre salade. Préparer une salade est un
art. Ajoutez-y du jus de citron et de l'huile d'olive. Essayez
différentes sortes le jour suivant, observez la combinaison
des divers arômes.
Par-dessus tout, le repas de midi doit être savoureux. Les
malades qui ont été habitués à manger de la viande ont
envie de nourriture stimulante. Il n'y a pas d'objections à
ajouter à votre salade des ingrédients savoureux, tels que
noix finement hachées, fromage râpé, crème aigre, une
bonne mayonnaise faite maison avec des œufs bien frais,

1741 Les cures de santé : deuxième partie X. Instructions pour la cure de raisin ~ 175
du jus de citron et de l'huile pressée à froid. Parfois, un Jusqu'ici, le régime réside dans les trois phases men-
œuf cuit dur finement haché sera ajouté à la salade ou du tionnées ci-dessus, et s'il est bien suivi, les meilleurs résultats
cénovis. sont promis à qui le suit.
Lorsqu'il est difficile de convaincre les patients qu'ils
tirent une meilleure alimentation de la nourriture crue,
t Temps de digestion nous consentons, bon gré mal gré, à introduire un mets
Il faudra plus de temps pour digérer ce repas qu'il n'en faut cuit par jour, mais nous ne le recommandons pas. Cette
pour des fruits crus, spécialement si des noix, des dattes, des formule serait alors la cinquième étape.
raisins ou autres fruits secs ont été ajoutés au mets. Tremper
les fruits secs vingt-quatre heures.
Le repas du soir consistera en lait aigre et fruits, ou en
un plat très nourrissant composé de bananes écrasées mélan-
gées à de la crème aigre. Les patients peuvent également
boire un verre de jus de fruits avant de se coucher.

t Les fruits
Les aliments crus contiennent en abondance des sels orga-
niques et des vitamines. Le raisin est un aliment presque
complet.
On n'insistera jamais assez sur l'importance du régime
cru. Si l'on pouvait éduquer les gens dans ce sens, ils ver-
raient disparaître les maladies qui les affligent.
Aussi étrange que cela paraisse, le navet, mangé cru,
contient tous les éléments nécessaires à la vie, à la santé et
à la vitalité.
Les aliments crus se digèrent plus facilement que les
cuits et sont plus rapidement assimilés par l'organisme. Le
résultat est qu'ils n'ont pas le temps de se décomposer dans
les voies digestives. Il n'y a ni fermentation trop rapide, ni
risque d'intoxication. Aussi recommandons-nous expressé-
ment aux patients de s'abstenir de toute forme d'aliment
cuit durant toute la durée du traitement.

176 Les cures de santé • deuxième partie X Instructions pour la cure de raisin 177
 Cinquième étape
Le régime mixte
Régime mixte. Avec cette innovation, les malaises réappa-
raissent parfois et le patient, plus sage grâce à cette expé-
rience, est tout heureux de retourner à l'alimentation crue.
Mais si le mal n'était pas grave et si la cure est complète, on
peut avoir recours au régime mixte ci-après:
t Trois repas par jour
• Un petit-déjeuner de fruits, une ou deux espèces
seulement.
• Un déjeuner cuit- jamais de viande.
• Un dîner de salade.
Pour le petit-déjeuner, mangez en abondance des fruits
de saison. Faites-en une habitude régulière et observez-la
strictement pour le reste de votre vie, si vous désirez demeu-
rer en bonne santé.
Absence de petit-déjeuner- ne concerne pas les fruits.
C'était, et c'est encore, une règle magnifique pour les per-
sonnes qui mangent systématiquement trop et, spéciale-
ment, celles qui ont l'habitude de faire des repas indigestes le
soir ou de manger tard. Mais lorsque le dernier repas est pris
à 19 heures et consiste en légumes ou fruits crus, l'estomac
d'une personne qui a suivi auparavant la cure de raisin est
libre d'acidité ou d'accumulation.
Un petit-déjeuner de fruits est meilleur que le jeûne,
car il apporte à l'organisme des matériaux de désintoxica-
tion et de construction. C'est pourquoi nous insistons sur
l'importance de ce premier repas rationnel.
178 · Les cures de santé : deuxième partie
De plus, il est possible d'accomplir une dure besogne
matinale après un déjeuner de fruits.
tRepas cuit
Que le repas cuit soit un repas sec; sans bouillon ni liquide
d'aucune sorte. Ou une bonne soupe épaisse qui est un
repas en soL
Pas de salade. Pas de fruits, ni cuits, ni crus.
Le mets principal devra être constitué de légumes cuits
à la vapeur. Après la cure de raisin, commencez par une
seule sorte de légumes. Si le résultat est bon, mangez deux
ou trois sortes de légumes au même repas.
Jamais plus d'une espèce d'amidon. Cet amidon peut
être celui de céréales, telles que l'avoine, le froment, le riz
complet, des pommes de terre ou du pain complet que vous
accompagnerez de beurre non salé.
Jouissez de votre repas. Si vous n'êtes pas végétarien,
permettez-vous un poisson grillé, bouilli ou poché, com-
plété d'une pomme de terre à la vapeur et de beurre. Ou
bien, préparez-vous un plat de tomates à l'étouffée, des
légumes verts avec des pommes vapeur et un œuf, et en
faisant une purée qu'on recouvre de panure et de flocons de
beurre pour la faire brunir au four. Le chou-fleur, le chou,
la laitue, les épinards, les oignons cuits peuvent être apprêtés
de cette manière. Prenez la peine de soigner la présentation
de vos plats, le plaisir des yeux a son importance, passer à
table doit être une agréable invitation.
Vous pouvez préparer, pour varier, des spaghettis, de
jeunes épis de maïs ou d'autres nourritures savoureuses que
la nature vous offre généreusement.
Observez les effets de ces repas et, dès les premiers
symptômes de malaise, revenez au régime.
x Instructions pour la cure de raisin l179
Conclusion

Tableau récapitulatif des différentes étapes

En clair: l'état de notre sang dépend de la nourriture que nous de la cure de raisin selon Johanna Brandt
mangeons plus que de toute autre chose, y compris la pensée. Je
connais « des saints » qui sont malades parce qu'ils trans- Première étape
gressent les lois de la diététique. Et je sais plus d'un pécheur Préparation importante à la cure: lavements et jeûne
qui se porte bien parce qu'il est davantage préoccupé par
son alimentation que par le salut de son âme. D'autres, ni Deuxième étape
saints, ni pécheurs, qui n'ont peut-être pas eu une pensée
Cure exclusive de raisin
originale de toute leur vie, sont heureux et en bonne santé,
comme de placides ruminants.
Les pensées du superhomme annulent sans doute les Troisième étape
effets d'un régime désastreux, cependant, jusqu'à ce que Introduction graduelle d'autres fruits crus, de tomates,
nous ayons atteint ce développement, il est préférable d' étu- de lait caillé, de fromage blanc ou de yogourt
dier soigneusement son menu quotidien.
La question de l'alimentation reste la plus importante Quatrième étape
pour le moment, étant donné que c'est la seule sur laquelle Le régime cru
nous ayons encore un contrôle entier, conscient et déli-
béré. Nous devons nous concentrer sur cette question, pour
Cinquième étape
parvenir à établir quels sont les meilleurs aliments et les
Le régime mixte: régime cru avec introduction d'aliments cuits
meilleures combinaisons d'aliments, et ne pas nous laisser
persuader par quiconque d'ingérer des aliments qui peuvent
être nocifs pour nous.

180 Les cures de santé : deuxième partie x. Instructions pour la cure de raisin 181
Le monorégime (un seul aliment)

Je suis persuadée que ce fut le régime exclusif de raisin qui,

finalement, me sauva la vie.
Après neuf ans de lutte contre la mort, je découvris
presque par hasard que les raisins frais, lorsqu'ils sont
consommés seuls, à l'exclusion de toute autre nourri-
ture, répondent à ces trois exigences: dissoudre, éliminer,
construire.
Comme tout le monde, je mangeais du raisin depuis
des années. J'avais grandi au sein des vignobles d'Mrique
du Sud et l'on trouvait sur notre table, dans notre maison
« Harmony » à Pretoria, les plus beaux raisins du monde.
Nous les mangions avec d'autres aliments. C'était une
erreur.
L'estomac est le laboratoire de la nature. Mettez-y de
bonnes combinaisons d'aliments et le résultat en sera l' éla-
boration de tous les éléments nécessaires au maintien de la
vie et de la santé.

Xl. Le raisin 1185

 Mais l'estomac est aussi un alambic: à la température du
corps, le processus de la digestion s'accomplit. L'élaboration
de l'alcool naturel du corps y a lieu. Ce phénomène semble
être indispensable au bien-être de l'organisme. Par contre, un
excès d'alcool naturel dans le corps cause l'empoisonnement
de l'organisme: la toxémie ou auto-intoxication survient.
Ceci se produit lorsque des aliments sont introduits dans
l'estomac sans discrimination et tout spécialement quand,
à ce mélange, on ajoute du raisin. Celui-ci, absorbé par un
estomac rempli d'impuretés, devient un ennemi.
Par contre, lorsque, par le jeûne, l'organisme a été pré-
paré à ce changement de régime, le raisin devient notre plus
grand bienfaiteur, le libérateur des misères de la chair.
À ma connaissance, le raisin est le dissolvant le plus
naturel et le plus puissant de nombreux dépôts chimiques,
en même temps que l'éliminateur le plus drastique. Grâce
à ses extraordinaires propriétés, l'appareil excréteur devient
efficacement actif sous l'influence d'un régime de raisins
bien compris.
Le raisin, aliment et remède
Les propriétés médicinales du raisin ne peuvent être suresti-
mées. On trouve dans ce fruit quantité de sels de potasse. Et
l'on comprend pourquoi le raisin pourrait être le traitement
spécifique du cancer, car il existe une déficience marquée
en potasse chez presque tous les cancéreux.
Le raisin est remarquable. C'est un tonique naturel. Il
a aussi une relation vitale avec la base protéique du proto-
plasme de la cellule et, pour cette raison, le raisin est consi-
déré comme le régénérateur le plus rapide des tissus abîmés.
En tant qu'élément apte à constituer muscle et chair, il n'a
pas de rival. Le raisin est un aliment presque complet: outre
186 ! Les cures de santé : deuxième partie
sa valeur en tant que dissolvant, il s'impose par ses qualités
de reconstituant.
t Usage externe
«Les protéines sont les grands architectes du corps humain. »
Ceci explique en partie pourquoi de nouveaux tissus sains
se forment avec une telle rapidité lorsqu'on suit un régime
exclusif de raisin.
Mais la science n'a pas encore découvert quels sont
les éléments du raisin qui résorbent les tumeurs malignes.
Quelque merveilleuse substance qui, jusqu'ici, a échappé à
l'observation doit se trouver dans ce « fruit roi ».
Peut-être cette substance mystérieuse sera-t-elle un jour
découverte dans le jus de raisin pur?
Nous ne sommes qu'au seuil de nos découvertes et nos
expériences nous enrichissent chaque jour de choses nou-
velles. Le jus de raisin est utilisé avec succès en gargarisme
et pour le lavage des oreilles, du nez et de la bouche. On
l'emploie en usage externe pour les blessures, sous forme
de cataplasmes et de compresses, dilué avec de l'eau. On
l'introduit comme aliment par le rectum. On peut espérer
encore d'autres cadeaux du fruit roi.
t Cataplasmes de raisin
Dans le cas de tumeurs externes, lorsque la plaie est ouverte,
les cataplasmes de raisin sont très efficaces. On les fait en
écrasant les raisins et en les étendant sur la mousseline que
l'on applique, comme un cataplasme ordinaire, sur la partie
malade, en recouvrant le tout d'une toile sèche.
Xl. Le raisin !187
t Compresses de raisin
Si l'on ne peut se procurer du raisin, on peut faire des
compresses de jus de raisin. Tremper une mousseline ou
de la gaze à pansements dans le jus de raisin dilué aux deux
tiers dans de l'eau pure. Cataplasmes et compresses doi-
vent être renouvelés fréquemment et leurs toiles détruites,
car elles absorbent une grande quantité de toxines. Le but
des compresses est de maintenir ouverts les cancers externes
et autres blessures pour que les toxines puissent en être faci-
lement éliminées. Ceci est très important.
Tous les traitements indiqués pour des localisations
externes sont des compléments de raisin par voie buccale,
donc de la cure de raisin. Lorsque les effets de la cure sont
trop drastiques (purgatifs): jeûne judicieux, jeûne et jeûne
encore - rien que de l'eau pure. Aucun résultat durable ne
peut être obtenu sans le jeûne.

t Rhume de cerveau
Sinusites, etc.: douches nasales 6 à 8 fois par jour, avec du
jus de raisin dilué.

t Cancer de la gorge ou du larynx

Se gargariser avec du jus de raisin dilué.

t Cancer du rectum
Le traiter, en plus du « raisin aliment», avec des lavements
de jus de raisin dilué.

t Cancer de la matrice
Injections régulières d'eau tiède additionnée d'un peu de
jus de raisin.

188. Les cures de santé : deuxième partie XL Le raisin 1189

Les sept grands docteurs de la nature

•le jeûne
• l'air (la sur-respiration)
• l'eau (l'eau froide, la cure de glace, la purification)
• le soleil
• l'exercice (la correction de la colonne vertébrale, le
massage)
•l'alimentation (végétarisme, les fruits de la terre)
• la pensée et l'esprit (nous les citons en dernier lieu
parce qu'ils sont les plus importants).

t L'air
Bien respirer est essentiel, car personne, sinon vous-même,
ne peut renouveler l'oxygène de vos poumons.
Cependant, l'appareil respiratoire n'est pas seul en jeu:
la surface du corps est couverte de millions de poumons
minuscules, les pores. Il faut apprendre l'effet magique
de l'aération du corps, l'usage de la brosse à friction pour

Xli. Les compléments de la cure de raisin 1193

stimuler les pores et les débarrasser de l'accumulation de
substances inorganiques.
Individuellement, nous n'avons que peu de contrôle sur
l'air que nous respirons. Mais la race humaine tout entière
est responsable de l'état vicié de l'atmosphère par laquelle
le sang est empoisonné. Aussi longtemps qu'aucun décret
ne sera promulgué pour purifier l'air de la fumée, des gaz
toxiques, ainsi que des émanations nocives de la nicotine,
nos corps souffriront. La purification périodique des pou-
mons par la cure de raisin est donc à conseiller vivement.
t L'eau
Il serait impossible de jeûner longtemps sans faire abondam-
ment usage de l'eau, aussi bien intérieurement qu' extérieu-
rement. L'eau de pluie est, sans aucun doute, la meilleure.
L'eau distillée peut être utilisée comme boisson pendant
quelques semaines, mais il est déconseillé d'en faire une
habitude régulière, car cela priverait l'organisme de certains
sels minéraux.
Quantités d'eau à boire
Nous avons reçu de nombreuses demandes concernant la
quantité d'eau que le patient peut boire. Il peut en boire
autant qu'il en désire, pendant ou entre les repas de raisin.
En général, le jus contenu dans le raisin suffit. Au
début de la cure, le malade a souvent très soif. La nature
exige d'abondantes quantités d'eau pour laver l'organisme.
Lorsque les toxines ont été éliminées, ce besoin s'apaise. Trop
boire risque de surmener les reins.
Ablutions, compresses, lotions, bains, enveloppements
humides, bains de mer et cure de glace font partie de ce
traitement naturel. Usez largement de ces moyens, en vous
194! Les cures de santé : deuxième partie
répétant que c'est pour votre mieux-être général que vous
donnez pour un temps autant d'attention à votre corps.
Harmonie
Selon le principe de l'harmonie, il ne faut pas introduire,
dans un organisme qui cherche à expulser ses toxines,
d'autres poisons inorganiques. Ce serait s'efforcer d'éteindre
du feu en versant de l'huile d'une main, tout en l'arrosant
d'eau de l'autre.
La structure du corps humain est merveilleusement
complexe. Les millions de pores à la surface de la peau ont
de multiples fonctions. Non seulement ils excrètent des
déchets organiques, mais ils ont aussi la capacité d'absorber
d'autres essences. Les soins de la peau sont de la plus haute
importance dans le traitement du cancer, car les pores sont
les organes accessoires de la respiration. C'est-à-dire que,
au lieu de n'avoir que deux poumons, nous en possédons
des millions et dans les cas de cancers internes, lorsque la
respiration est sérieusement restreinte, nous devons pouvoir
nous fier largement au libre jeu de nos pores pour nous
approvisionner en oxygène.
Usage de la brosse à friction
La peau d'une personne saine se débarrasse des cellules
mortes sans aucun artifice, mais dans un corps malade,
les pores sont obstrués par les déchets. Le corps entier du
patient devrait donc être frictionné à la brosse matin et soir.
On peut se procurer des brosses spéciales dans toutes
les pharmacies et drogueries.
Cependant, expulser les toxines ne suffit pas. Il faut
veiller à ne pas en laisser pénétrer dans l'organisme, car il
y a d'autres façons de s'intoxiquer que par la voie buccale.
Xli. Les compléments de la cure de raisin i 195
 Les enveloppements, compresses et cataplasmes imbi-
bés de jus de raisin dilué sont également à recommander.
Nombreux sont les patients qui peuvent aujourd'hui témoi-
gner des bienfaisants effets de tels procédés.
t Le soleil
Le bain de soleil se combine avec ces méthodes. Par les pores
ouverts par l'eau, les émanations vitales du soleil pénètrent
dans l'organisme. Attention: ne pas s'exposer trop long-
temps, ni trop rapidement.
Le soleil du matin est le meilleur. Ne pas s'exposer tête
nue. Éviter les coups de soleil. Pour être salutaire, le bain
de soleil doit se faire progressivement afin que la pigmen-
tation de la peau se fasse normalement. Pour prendre des
bains de soleil prolongés, il faut attendre que la peau soit
uniformément brunie.
t L'exercice
La vie est mouvement. La mort est stagnation. Tou te forme
d'exercice physique modéré est bonne. Nous apprenons à
nos élèves à masser doucement les endroits malades et à
étendre leur colonne vertébrale afin d'améliorer le système
nerveux et la circulation du sang.
La colonne vertébrale
S'il est vrai que la cure de raisin, le jeûne, le régime fruita-
rien ont accompli de véritables miracles, il n'en demeure
pas moins que le secret du bien-être physique parfait
dépend de l'état de la colonne vertébrale. Les vertèbres
doivent être bien séparées les unes des autres par des cous-
sinets de cartilage ferme, afin de permettre le libre afflux
du sang, du fluide nerveux et des autres essences vitales du
196 Les cures de santé : deuxième partie
Générateur de la Vie, c'est-à-dire du cerveau, vers toutes
les parties du corps.
Il ne doit pas exister d'incurvation trop prononcée de
la région lombaire, l'épine dorsale doit être droite, sans rigi-
dité; elle doit être souple et flexible, sans être molle.
Le poids du corps doit reposer sur le bassin et être
maintenu en place par les muscles internes. Ainsi, le bassin
s'incline en avant et se redresse, soulève les côtes, élargit la
cage thoracique, rentre l'abdomen et rectifie cette dange-
reuse cambrure dans la région lombaire dont la pression
sur les organes internes les déplace, les sous-alimente et
les atrophie.
Une personne dont le bassin est déplacé ne peut ni res-
pirer ni se mouvoir correctement. Tout mouvement devient
un effort. Le port des talons hauts est une des causes de
déformation du bassin chez la femme.
Comment corriger cette position incorrecte
et le déplacement du bassin ?
De nombreux instituts de culture physique enseignent les
exercices à faire. De plus, chiropraticiens et ostéopathes
compétents, par l'adroite manipulation de l'épine dorsale,
ajustent les vertèbres, relâchant ainsi la pression exercée sur
les nerfs.
On obtient également l'extension de l'épine dorsale et
sa correction par la suspension, basée sur la loi de gravitation
universelle.
Tous ces exercices doivent être faits sous le contrôle de
personnes compétentes, dans les instituts spécialisés.
Qu'on se souvienne, toutefois, que pour avoir une santé
parfaite, il est nécessaire de se tenir correctement et de faire
contrôler l'état de son épine dorsale.
Xli. Les compléments de la cure de raisin 197
t La pensée et l'esprit
C'est l'esprit qui guérit. L'homme étant un être matériel
sur un plan matériel, il a besoin de moyens matériels pour
l'expression des pouvoirs de sa pensée et de son esprit. La
purification du corps agit directement sur l'esprit et celui-ci,
à son tour, influence les habitudes du corps.
L'esprit opère par magnétisme. Aussi, afin d'entrer en
contact avec les forces de l'Esprit, nous nous purifions et
renforçons ainsi notre magnétisme personnel. La meilleure
manière de le faire, c'est d'avoir recours aux grands doc-
teurs de la nature que nous venons de mentionner.
C'est un traitement basé sur le simple bon sens, un
traitement harmonieux.

t Par le progrès de l'harmonie sur la terre

L'ancienne méthode qui consiste à réformer les autres est
inefficace. Nous devons commencer par nous-mêmes.
Nous devons partir du véhicule le plus inférieur -le corps
physique - et nous élever graduellement à la perfection de
l'esprit et de l'âme.

198 1 Les cures de santé : deuxième partie

Si simple ...

La cure de raisin est si simple que vous pouvez la pratiquer

chez vous. Ce n'est que dans les cas extrêmes que le patient
est alité pendant qu'il la suit. Être capable de se rendre
comme d'habitude à ses occupations est peut-être l'un des
grands avantages de cette méthode. Pensez à ce que cela
signifie pour la femme active, l'homme d'affaires, l'étudiant,
l'ouvrier. Beaucoup d'entre eux ont fait la cure exclusive
de raisin sans interrompre leur activité. Parfois, il est bon
de faire cette cure durant le week-end seulement, puis de
passer par les trois stades pour une durée égale et de répéter
ce traitement de temps à autre.
La puissance s'ajoute à la puissance. Par la purification
du sang et l'amélioration générale de l'esprit et du corps
qui en résulte, l'homme devient peu à peu plus résistant
aux maladies. Les microbes, les fléaux et les épidémies per-
dent leur virulence. L'absence de crainte règne partout.
Tou te l'attitude mentale peut être changée. Plein d'espoir,

Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin 201

constructif, optimiste, le patient cherche à adapter ses facul-
tés à cette nouvelle psychologie.
Maladies du sang
On dit qu'il n'y a qu'une maladie, la maladie du sang. C'est
pour faciliter les choses que nous classons les maladies en
maladies du muscle, organiques ou constitutionnelles. En
fait, accidents ou malformations exceptés, nous dépendons
en grande partie, pour notre vie et notre santé, de la qualité
de notre sang. Notre sang, lui, dépend en premier lieu de
ce que nous pensons, puis de ce que nous respirons, enfin
de ce que nous mangeons et buvons. Obtenir le contrôle de
ces choses essentielles, c'est jouir à coup sûr d'une santé parfaite.
Purification du sang
Je suis convaincue que le cancer est une maladie du sang,
davantage en fait que toute autre maladie. Une contusion ne
pourrait pas dégénérer en cancer si le sang était pur, et c'est
pourquoi je dis le plus sérieusement du monde: essayez la
cure de raisin ! Allez à la racine du mal et ôtez-en la cause ·
mieux, prévenez tour désordre futur. ' sombre dans un sommeil rafraîchissant dont il s'éveille avec
. Il n'y a rien de plus efficace que la cure de raisin pour
punfier le sang des toxines qui causent le rhumatisme ou
la goutte. Les dépôts inorganiques accumulés dans les arti-
culations sont apparemment dissous et expulsés sous forme
de diarrhées ou de sueurs huileuses très désagréables. Les
douleurs, aggravées par la cure, peuvent être atténuées par
des cataplasmes ou des compresses de jus de raisin.
202 Les cures de santé : deuxième partie
1 Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin 1203
Le cours de la maladie
Par la cure de raisin, la maladie devrait évoluer en un mois
à six semaines. Le patient peut perdre du poids dans une
mesure qui serait alarmante s'il ne comprenait pas le prin-
cipe de la cure. Tandis qu'il est au premier stade de la cure,
il ne faut administrer au patient, dans l'espoir de lui faire
reprendre du poids, aucun aliment autre que du raisin.
Dans les cas avancés de cancer, pour vaincre le mal, il est
parfois nécessaire de réduire le malade à l'état de véritable
squelette. Lorsque, dans les cas graves, il a été amené à ce
point, quand il ne lui reste que la peau sur les os, il n'y a
plus rien pour nourrir le cancer et celui-ci disparaît géné-
ralement spontanément . Il existe toutes sortes de cancers
et les patients se trouvent à tous les différents degrés de la
maladie, aussi est-il impossible de préciser à l'avance le laps
de temps nécessaire pour vaincre le mal.
Aucune cause d'anxiété
Lorsque les toxines ont été effectivement éliminées et que le
patient est arrivé au dernier degré de faiblesse, il se produit
en général une spectaculaire amélioration. Parfois, le malade
une sensation de bien-être et étrangement revigoré. La plu-
part du temps il réclame à manger. C'est alors le moment
de faire preuve de la plus extrême prudence. Durant un ou
deux jours, le malade ne doit prendre que du jus de raisin
naturel et non sucré, pressé à domicile ou acheté dans le
commerce, à raison d'un quart de litre absorbé lentement
toutes les deux heures; puis d'autres fruits seront graduel-
lement introduits dans le régime.
 C'est durant cette période d'épuisement, juste avant
que la maladie ne cède, que se situe le point critique. On
pense trop souvent que le patient va mourir faute de nour-
riture, mais ce n'est pas du tout le cas. Si le malade n'a
vraiment mangé que du raisin, il a été nourri par l'un des
aliments les meilleurs et les plus complets qui soient - un
aliment qui soutiendrait durant des mois un homme sain,
en pleine activité.
«Nourrir le patient pour soutenir ses forces» est le plus
sûr moyen de le tuer.
Non, votre cancéreux ne va pas mourir de faim. Il ne
s'affaiblit pas parce qu'il ne mange que du raisin. Mais le can-
cer, lui, va disparaître. La nature le détruit. Les centres vitaux
-cœur, poumons, cerveau- sont alimentés jusqu'au dernier
moment par le raisin. Changer le régime à ce moment-là
compromettrait tout. Souvenez-vous-en quand vous vous
sentirez tenté de donner au malade d'autres aliments ou des
stimulants. Sa seule chance de salut est peut-être le raisin.
Vous connaissez le verdict des médecins: cancer inopérable,
aucun espoir. La science ne connaît rien qui puisse sauver
le malade. Donc, le raisin est, pour le moment, son seul
espoir. Jusqu'à ce que vous entendiez parler d'autre chose
qui surpasse le raisin, ne permettez pas que la vue poignante
de la faiblesse et de l'émaciation du malade vous incite à lui
proposer d'autres aliments. Vous risqueriez d'anéantir cette
seule chance de guérison.
Donnez à la cure de raisin sa chance durant quelques
semaines, pas davantage, si vous n'êtes pas à même d'obtenir
des conseils judicieux. Puis essayez d'autres fruits juteux.
J'ai vu des patients, devenus inconscients, guérir par la
suite. Heureusement, les malades eux-mêmes ont souvent
la conviction que le raisin, le raisin seul, peut les sauver.
Pour les mettre à l'épreuve, il m'est arrivé de suggérer
quelque autre nourriture tentante et j'ai toujours été impres-
sionnée par des réponses convaincues:
204 · Les cures de santé : deuxième partie
-Non, pas pour un million!
-Je préfère mourir en ne mangeant que du raisin que
de vivre comme j'ai vécu, en mangeant autre chose.
Ces malades sentent, avant de comprendre, ce qui
menace leur corps torturé.
Tout ceci, cependant, ne s'applique qu'aux quelques
premières semaines de la cure exclusive de raisin. Le dan-
ger de la prolonger trop longtemps réside dans le fait que
le patient pourrait ensuite être incapable de supporter une
autre nournture.
Durée de la cure
J'ai constaté que de nombreux patients exagèrent la cure
exclusive de raisin. Ils semblent croire qu'ils doivent la
continuer jusqu'à la disparition complète de leur tumeur
ou de leurs maux.
L'expérience enseigne que les cicatrices laissées par une
tumeur maligne demeurent dans les tissus, longtemps après
que la cure de raisin a porté ses fruits. Seul le temps mon-
trera si ces cicatrices peuvent disparaître entièrement. Ceci
est valable pour tout dommage causé au corps, que ce soit
par des brûlures, des coupures ou des fractures. Lorsque le
raisin a purifié l'organisme, l'état général du patient s' amé-
liore constamment malgré la présence de durcissements, de
cicatrices ou autres traces des ravages causés par une tumeur.
Dans mon propre cas, alors que les toxines du cancer
avaient été éliminées et que le cancer lui-même avait dis-
paru, les examens médicaux révélèrent que de nombreuses
adhérences demeurent, conséquences de la tumeur maligne.
Un médecin émit l'opinion qu'il faudrait au moins sept ans
pour que ces adhérences soient résorbées. Par conséquent, il
est inutile de continuer la cure de raisin dans l'espoir de faire
Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin •205
 disparaître entièrement la tumeur en quelques semaines, ou
même quelques mois.
Le traitement est long, il exige de la patience et de la
persévérance, mais le patient va de mieux en mieux et il est
fréquemment capable d'accomplir sa tâche journalière. On
ne peut s'attendre à se débarrasser en quelques semaines de
poisons accumulés dans l'organisme durant une vie entière.
De nombreux patients qui travaillent, redoutant de
s'affaiblir, limitent la cure exclusive de raisin à deux ou trois
semaines. Ils passent ensuite au second, puis au troisième
stade pour des périodes d'égale durée. Si, à la fin de ce
temps, ils ont l'impression que toutes les toxines n'ont pas
été éliminées, ils répètent le traitement. Ainsi ils n'ont pas
besoin de quitter leur emploi.
Les conditions de chaque cas doivent être soigneuse-
ment étudiées, il faut recourir à son propre jugement. Il est
manifestement impossible de donner un ensemble de règles
qui puissent être suivies dans chaque cas.
Le raisin contient beaucoup des éléments nécessaires au
maintien de la vie et de la santé, mais il ne contient pas tout.
Continuer le régime exclusif de raisin au-delà d'une durée rai-
sonnable serait priver l'organisme d'éléments indispensables
au maintien de son équilibre.
Ai-je besoin de la cure de raisin ?
La question est souvent posée. Personne ne peut y répondre,
sauf vous-même. La meilleure chose à faire est de commen-
cer la cure, qui ne peut faire aucun mal. Essayez-la durant
une semaine ou deux et, à la fin de cette période, vous en
saurez plus long sur votre état.
L'être humain moyen a appris à considérer tout symp-
tôme de maladie comme un mal à supprimer immédiatement,
2061 Les cures de santé : deuxième partie
ce point de vue est très loin de la vérité. La maladie est un mal,
certes, mais les symptômes de la maladie sont des processus
curatifs qu'il ne faut pas supprimer. Ceci est juste lors de
jeûne et de tout système curatif naturel, mais en particulier
durant la cure de raisin.
Les excroissances, les cancers, les tumeurs, les ulcères,
abcès et masses fibreuses semblent être dissous par la puissante
action chimique du raisin. Les dégénérescences graisseuses,
toute forme de matière morbide, les tissus malades, appa-
remment réduits en minuscules particules, sont jetés dans le
courant sanguin pour être conduits aux organes excréteurs.
Rien de surprenant à ce que des complications surviennent.
Pour une personne inexpérimenté e, il est déconcertant
de constater que de nouveaux symptômes étranges appa-
raissent durant la cure. Il faut qu'une personne d' expé-
rience lui explique que les toxines enfermées dans son
organisme durant des années sont maintenant li?érées et
entraînées dans le sang. De là la température qUI monte,
ces éruptions sur la peau, ces violents maux de tête, ces
crises de nausées, ces sueurs subites. L'esprit anxieux du
patient doit être rassuré: tous ces symptômes, émi~em­
ment favorables, indiquent que le processus de punfica-
tion se poursuit à l'intérieur de son organisme. Son état
prouve seulement qu'il a encore assez de vit~lité P_our ré~gir
au traitement. Son système excréteur - mtestms, rems,
poumons et peau - est encore en bonnes conditions.
Invitez-le à examiner de près ses selles, son urine, sa trans-
piration, et à se réjouir de toute nouvelle évidence que la
nature est encore capable de rejeter les toxines délogées
par l'action du raisin.
Douleurs ou malaises sont signe que la nature est à
l'œuvre, purifiant le corps.
Tout malaise nouveau, ou nouvelle douleur, durant la
cure signifie vie et activité renouvelées. Des nerfs atrophiés
durant des années sont stimulés par le raisin.
Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin : 207
 La douleur physique est la voix de la nature, nous aver-
tissant du danger. Elle nous parle par les nerfs, ces délicats,
vigilants et intelligents gardiens du corps humain.
Le succès de la cure dépend aussi de l'attitude mentale,
aussi tout doit-il être fait pour éclairer le malade sur cet
aspect si important de la cure.
Un volume entier pourrait être consacré aux remar-
quables effets du raisin sur le système nerveux.
Cri ses cu rat ives
Nul mieux que la nature ne peut guérir; c'est par son pou-
voir que nous sommes guéris. Nul ne peut renouveler l' oxy-
gène de nos poumons, excepté nous-même. L'ignorance de
ces lois naturelles maintient l'humanité dans la servitude de
la maladie.
Votre médecin pourra être surpris par d'étranges réac-
tions à la cure de raisin, réactions que nous appelons crises
curatives ou crises de désintoxication. Demandez-lui alors
l'autorisation de consulter quelqu'un qui a l'expérience de
ces méthodes. La cure de raisin elle-même est très simple,
mais en cas de maladie vraiment grave, les premières réactions
peuvent être alarmantes. Ne vous traitez pas vous-même sans
les conseils de quelqu'un d'expérimenté et de convaincu.
Un vilain cas de cancer de la langue a été guéri (après
un jeûne de dix jours à l'eau froide) par l'absorption d'une
cuiller à soupe de jus de raisin toutes les demi-heures.
C'est le seul aliment à prescrire en cas de congestion des
voies digestives. Après un jeûne de quelques jours, durant
lequel le tube digestif est nettoyé et préparé au changement
de régime, le jus de raisin semble agir comme un dissolvant
puissant. En même temps, les forces du patient sont main-
tenues grâce aux propriétés nourrissantes du raisin.
208 · Les cures de santé : deuxième partie
Le jus de raisin dissout apparemment le mucus durci
qui adhère aux parois de l'estomac et des intestins. Dans de
nombreux cas, on a observé dans les selles une accumulation
de mucosités filandreuses, ressemblant à des vers. Parfois ce
sont de longs filaments, d'autres fois des masses semblables
à des pelotes de ficelle, d'autres fois encore ce sont des billes
noires ou venes. Le jus semble détacher cette accumulation
de mucosités des parois de l'estomac et des intestins et agir
comme un torrent, emportant tout cela vers le rectum. Il est
donc important de débarrasser l'intestin de tout cet encom-
brement par l'usage de lavements quotidiens, que l'on fait
pénétrer très avant dans le côlon. Lorsque l'on ne prend que
des liquides, que ce soit de l'eau ou du jus de fruit, les lave-
ments journaliers sont indispensables, sans quoi les toxines
qui sont amenées jusqu'aux intestins par ces liquides sont
susceptibles d'être réabsorbées par le sang.
Savoir interpréter
Aussi, les résultats de la cure different-ils selon les cas. Selon
l'état du patient, les premiers effets peuvent être décon-
certants ou instantanément bénéfiques. Une personne en
bonne santé peut suivre la cure de raisin sans inconvénient,
sans perdre de poids, en continuant son travail et sans s' affai-
blir. Il en va tout autrement d'un malade. Dans un corps
malade, les complications résultant de la cure peuvent être
en rapport direct avec la gravité de la maladie. Maladie
grave: grosses réactions. L'expérience a prouvé que si l'on
jeûne, en faisant les lavements prescrits, la violence des réac-
tions à la cure de raisin est sensiblement atténuée.
C'est donc la forme la plus parfaite de diagnostic et la
plus naturelle. Je songe, à ce propos, au test primitif utilisé
jadis pour évaluer la température de l'eau du bain de bébé:
Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin 209
si le bébé devient rouge, l'eau est trop chaude, s'il devient
bleu, elle est trop froide! Pauvre bébé! Parfois, l'on se sent
porté à dire: « Pauvre patient! » lorsque grâce à la cure
de raisin, des maladies latentes ou des maux qui som-
meillaient, commen cent à se manifester. Une personn e
apparem ment en bonne santé peut commen cer avec plaisir
une cure de raisin, uniquem ent pour perdre par exemple
quelques kilos, et au bout de quelques semaines offrir le
spectacle le plus lamentable. Quelque affection profond é-
ment cachée a été délogée et mise à jour par le raisin. La
sagesse, dans ce cas, est de continue r la cure, en passant
par les quatre étapes, jusqu'à ce que toute trace de désordre
ait disparu.
Maladies diverses
Il est impossible dans un livre de ce genre d'énumé rer toutes
les maladies qui nous ont été signalées et traitées avec succès
par la cure de raisin.
Voici quelques précisions en réponse à des questions
posées au sujet de quelques maladies.
Arthritisme et rhumatisme. Il est clair que, lorsque les os
sont bloqués par l'arthritisme et le rhumatisme, la cure de
raisin ne les assouplira pas, si d'autres méthodes de traite-
ment naturel rie la complèt ent simultan ément: manipula-
tions, élongations, exercice modéré, applications chaudes,
etc. Il faut se garder de traiter l'arthritisme et le rhumatisme
sans le contrôle d'une personne compétente.
Le malade doit s'attendre à une recrudescence de ses dou-
leurs, surtout au début de la cure. Cette réaction est nor-
male, elle est une preuve qu'il se passe quelque chose, dans
le sens constructif.
21 0 ' Les cures de santé : deuxième partie
Diabète. La cure de raisin a été particulièrement positive
dans le traitement du diabète. On croit que le sucre de raisin
est un dissolvant organique qui neutralise l'excès de sucre
dans le sang.
Lorsqu'ils s'adonne nt à la cure exclusive de raisin pour trai-
ter le diabète, les patients habitués à prendre de l'insuline
doivent en diminue r la dose jusqu'à n'en plus prendre du
tout. On ne saurait associer insuline et jus de raisin et s'attendre
à des résultats satisfaisants.
Calculs biliaires. On m'a rapporté que de petits calculs
biliaires avaient été dissous tandis que les patients suivaient
le traitement pour d'autres affections.
Cataracte. La même chose peut être dite en ce qui concerne
la cataracte.
Ulcères d'estomac. Il ne faut pas les traiter à la légère.
Trop souvent les ulcères gastriques sont négligés. Avant
que la maladie ne devienne trop grave, il est recommandé
au malade de suivre la cure de raisin. Dans le cas de cette
maladie, ne manger ni les peaux ni les pépins.
Contre la pyorrhée et le scorbut
Les acides organiques du raisin sont antiseptiques; leur effet
sur les gencives est peut-être l'un des plus remarquables de la
cure. Car il signifie la préservation des dents si importantes
pour la santé de l'être humain et même pour sa beauté.
Je voudrais avoir des argumen ts assez convainc ants
pour mettre les gens en garde contre l'erreur d'arrach er
des dents saines dont les racines seules sont infectées; ces
extractions ne sontpas toujours nécessaires. Les dents peuvent
Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin ! 211
branler dans leur alvéole, le pus peut jaillir des gencives ...
Après quelques semaines de cure exclusive de raisin, vous
verrez peu à peu les dents se raffermir et aucune trace de
pyorrhée ne subsistera.
À mon avis, le malade atteint du scorbut devrait vivre
exclusivement de raisin pendant un certain temps. Essayez,
expérimentez, démontrez l'efficacité de la cure de raisin.
Alcoolisme
L'incomparabl e raisin est le suprême remède contre l'alcoo-
lisme. Fournissant à l'organisme, ainsi qu'ille fait, la forme
d'alcool la plus pure indispensable au maintien de la vie et
de la santé, le raisin devrait être la nourriture exclusive des
malheureuses créatures adonnées à la boisson en tant que
mesure préliminaire, avant toute tentative de relèvement.
Et dans nos familles, toute personne adonnée au vice, à
la manie des remèdes ou à l'usage excessif du tabac, du thé
et du café devrait admettre la suggestion de faire une cure
de raisin. La malheureuse victime d'habitudes perverties
soupire après la libération; une façon saine et simple de s'en
libérer peut la tenter.
Je suis également d'avis que le raisin devrait être le seul
aliment permis avant et après une opération.
Institutions
Nous avons un impérieux besoin d'institutions où la
recherche scientifique puisse se poursuivre dans cette direc-
tion pour le bénéfice de l'humanité. Pour commencer, il
faudrait des établissements bien équipés dans lesquels les
212 ' Les cures de santé : deuxième partie
cancéreux et d'autres malades puissent être traités à peu de
frais.
L'amputation d'un membre ou l'ablation d'un organe
suppriment-elles la cause du cancer? Souvent d'autres opé-
rations ultérieures s'avèrent nécessaires. La cause, je le pré-
tends et le répète, se trouve dans le sang.
L'usage du raisin ne peut pas remplacer un membre
amputé ou un organe enlevé, mais les douloureuses enflures
disparaissent et un immense soulagement survient.
Je plaide en faveur de la possibilité de démontrer ces
guérisons. .
Que le corps médical continue ses recherches, il est
possible qu'il trouve un jour quelque chose de plus efficace
encore que la cure de raisin, mais, puisque nous l'avons
là, à notre portée, tentons-la chaque fois qu'elle s'avère
nécessaire.
Appel
« Lecteurs, êtes-vous prêts à faire votre part pour
arrêter le flux dévastateur de la maladie et de la mort
prématurée? Alors, ne vous contentez pas d'avoir
recouvré la santé après une cure de raisin. Votre
propre libération de la souffrance ne suffit pas. Pensez
aux membres de la famille humaine et transmettez le
message. Parlez de la cure de raisin à vos amis, à vos
parents, et dites ce qu'elle a fait pour vous, comment
elle a guéri les maux dont vous souffriez. »
Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin 213
S'agit-il de guérison par la foi ? «va et ne pèche plus »

Les lois naturelles n'ont rien à voir avec la foi: le soleil luit Cette sentence divine n'implique-t-elle pas que la maladie
sur les justes et sur les injustes, l'eau étanche la soif, la nour- est la conséquence de l'erreur? La nôtre ou celle de nos
riture apaise la faim; vous n'avez pas besoin d'avoir la foi ancêtres? La transgression des lois de la nature, base de
pour en jouir. Mais vous pouvez vous enfermer dans une toutes nos afflictions, est généralement due à la mécon-
chambre souterraine, alors le soleil ne se lèvera pas pour naissance de ces lois.
vous. Vous pouvez refuser de manger et de boire, et les lois
de la nature n'existeront plus pour vous parce que vous ne
coopérez pas avec elle.
Si la guérison dépendait de la foi, seuls ceux qui croient
seraient bien portants. Est-ce le cas? Non, en vérité. Il n'y a
pas plus triste spectacle sur terre que celui des corps malades,
déformés, rachitiques et dégénérés des races dites croyantes,
c'est-à-dire civilisées. Comparez-les avec les corps superbes
des tribus paiennes!
Je ne cherche pas à minimiser la foi. La foi est le grand
levier de ma vie, la force motrice qui m'a permis de vaincre
une maladie terrible. Mais la foi seule ne m'a pas sauvée.
Je serais morte du cancer, comme toute autre personne
atteinte de ce mal, si j'avais compté sur elle seulement. Que
puis-je dire ou faire pour préciser ce point?« La foi sans les
œuvres est vaine. »
C'est le manque d'harmonie entre le précepte et la
pratique, que nous constatons autour de nous, qui prélève
le plus lourd tribut sur la vie. Les « croyants » prient pour
être libérés des conséquences de leurs erreurs. La prière ne
les sauve pas, parce qu'ils persistent dans leurs mauvaises
habitudes, dans les erreurs qui ont causé leurs maladies.

214: Les cures de santé : deuxième partie Xlii. Le secret du succès de la cure de raisin 215
 Conclusion
Christopher Vasey

Dès l'Antiquité, différents ouvrages citent les propriétés

curatives du raisin, mais sans que ses vertus ne soient par-
ticulièrement vantées comme sortant du commun, ni que
son emploi ne se fasse sous forme de cure.
Ce n'est que dans la deuxième moitié du XIXe siècle,
de 1840 jusqu'à la Première Guerre mondiale, que la cure
de raisin proprement dite connut un essor magnifique. Des
stations de cures furent créées dans les régions de vignobles,
en Italie, en Allemagne et en Suisse entre autres- très peu
en France. Ces centres de cures, organisés sur le modèle des
stations thermales, accueillaient des curistes de toute l'Europe.
Suivant les centres et les époques, le raisin composait la
nourriture exclusive des curistes ou un complément.
Dans les années 1920, en Afrique du Sud, une mère de
famille atteinte d'un cancer inguérissable cherche désespé-
rément un moyen pour survivre et se guérir. Dévorant tous
les ouvrages de médecine naturelle, essayant sur elle tous
les procédés de guérison dont elle avait entendu parler, elle
finit par découvrir les vertus curatives du raisin, utilisé sous
forme de monodiète. Cette mère de famille n'était autre
que Johanna Brandt.

Conclusion . 217
 Grâce à la cure de raisin, elle se guérit définitivement
de sa maladie. Désormai s, elle se fait un devoir de faire
connaître les merveilleux effets de cette cure.
Dans son livre, elle met la cure à la portée de tous, en
expliquant comment la pratiquer. Peu à peu, son système de
cure va se répandre et des témoignages de guérison affiue-
ront de partout, augmenta nt ainsi encore la renommé e de
la cure.
L'histoire de Johanna Brandt et de la cure de raisin est
typique de la découverte empirique d'un procédé curatif
qui se transforme ensuite en un système thérapeutique en
vogue. Il existe une foule d'exemples semblables en méde-
cine naturelle. Nous ne pouvons tous qu'être reconnais-
sants que, constamm ent, de nouveaux procédés de guérison
soient découverts et enrichissent les possibilités thérapeu-
tiques. On n'a jamais assez de cordes à son arc lorsqu'il
s'agit de soulager et de guérir! Cependan t, il ne faut pas
perdre de vue que ces procédés, et même leur assemblage,
ne constituen t pas pour autant la médecine naturelle pro-
prement dite.
Ils peuvent apparaître comme tels pour une personne
insuffisamment avertie de la question. En effet, ces procédés
empiriques - dont l'efficacité n'est plus à démontre r face
aux nombreux cas de guérison -sont souvent considérés
comme des techniques universelles de guérison puisque,
comme les témoignages permetten t de le constater, ils ont
conduit à des guérisons de pratiquem ent toutes les maladies
connues et peuvent aussi être pratiqués à titre préventif.
Préventifs, curatifs, valables pour tous les maux, le pas est
vite franchi de considérer ces procédés comme une panacée
ou un système médical en soi.
Or, un système médical n'est pas un assemblag e
de moyens pratiques, mais une approche des questions
de santé qui repose sur une concepti on de ce qu'est la
maladie, une conceptio n d'où découlen t des procédés
218 · Les cures de santé
pratiques d'action. Il existe donc toujours, à la base de
chaque système médical, un ensemble de notions, une
doctrine qui permet d'interpré ter les faits, d'orienter et
de diriger l'action.
La médecine naturelle, comme toutes les autres thé-
rapeutiques, a sa propre approche. La cure de raisin n'est
pas une doctrine, pas plus que ne le sont tous les procé-
dés découverts au cours des temps. Cependan t, ils sont
des illustrations pratiques de fragments de la doctrine. Ils
démontre nt la justesse de l'approche ... dans des cas précis
de l'ensemble.
Dans le passé, la conception de la santé et de la maladie
de la médecine - dite aujourd'h ui naturelle - a été énoncée
par Hippocrat e. Malgré des périodes d'oubli, les principes
de cette médecine ont survécu jusqu'à ce jour. Les progrès
foudroyants de la médecine moderne ont pu faire penser
que grâce à la chimiothérapie et à l'introduc tion de la hau~e
technologie en médecine allopathique, un coup fatal se~ait
porté à la médecine natur~lle. Il n'en a rien ét~. Au c~ntrair~,
les abus et les excès de 1 approche allopathique n ont fait
que souligner la nécessité et l'importan ce de la médecine
natunste.
Si toute personne qui cherche à se guérir par des moyens
naturels tirera profit de la lecture d'ouvrages tel celui de
Johanna Brandt, elle ne peut cependan t pas s'en ~o~tenter.
Il lui faut aussi acquérir la connaissance des pnnCipes de
base de la médecine naturelle, afin de pouvoir replacer de
tels textes à leur place dans l'édifice complet du système.
Sans cela, elle avancera à l'aveugle, se préparera des échecs
et pourra même détruire sa santé en appliquan t mal des
techniques pourtant excellentes en soi.
Les fondemen ts de la médecine naturelle que l'on
trouve dans les écrits d'Hippoc rate - qui a vécu au IVe
siècle avant J .-C.- sont exposés d'une manière difficilement
accessible à notre compréhe nsion actuelle.
Conclusion 219
 Au début du XX" siècle cependant, le D' Paul Carton
réexposa toutes les bases de la médecine naturelle, princi-
palement dans son Traité de médecine, d'alimentation et
d'hygiène naturiste, mais aussi dans ses autres ouvrages. Avec
simplicité et logique- ses livres sont aussi destinés au grand
public-, les principes fondamentaux y sont expliqués avec
toutes leurs implications sur la prévention et la thérapeu-
tique, dans des domaines aussi variés que l'alimentation, Bibliographie
l'exercice, l'hydrothérapie, etc.
Ses exposés sont si complets et approfondis que ses livres
sont devenus des ouvrages de base. Ils ne cessent d'inspirer et
de servir de référence à des thérapeutes de tous horizons, à tel
point qu'on est en droit d'appeler le D'Carton l'Hippocrate
du )Cf siècle.
En allant au-delà de la lecture de livres de vulgarisation Association médicale Kousmine
d'un procédé de guérison et en étudiant ce qu'est réellement La méthode Kousmine (Genève, Éd. Jouvence, 1989)
la médecine naturelle, on découvre qu'elle est autre chose Alimentation saine, apport de vitamines et de minéraux,
qu'un ramassis de recettes de tisanes et de cures miracles, hygiène intestinale, implications psychologiques. Les cinq
qu'elle consiste en une approche cohérente et logique piliers de guérison et prévention de la célèbre doctoresse.
de la santé et de la maladie et, par là, de l'homme et de
la vie. Bertholet Édouard (D')
Le retour à la santé par Le jeûne (Lausanne, Éd. Genillard,
1974)
Le grand vulgarisateur des jeûnes expose sa méthode après
un aperçu historique et une étude du jeûne selon les grands
auteurs naturistes.

Besson Philippe-Gaston (D') ,

Acide-base: une dynamique vitale (Genève, Ed. Jouvence,
201 0)
Des applications pratiques pour préserver son équilibre en
corrigeant l'alimentation et en adoptant une hygiène de vie
adéquate.

220 , Les cures de santé Bibliographie 221

 Brandt Johanna
La cure de raisin, pour combattre le cancer et de nombreuses
maladies
(1233 Bernex/Genève, Éd. Mira Dunant- Brandt)
Le texte originel sur la cure de raisin par l'auteur même de
la cure. Un classique. Historique de la découverte, pratique
de la cure, témoignage de sa lutte et de sa victoire contre
le cancer.
Durbec Régine
Les cures des 4 saisons (Genève, Éd. Jouvence, 2004)
33 cures et monodiè tes pour se régénérer et se vitaliser.
L'exemple vivant que le régime peut s'allier au plaisir.
Monnie r Georges (Dr)
Santé par l'hygiène intestinale (Genève, Éd. Jouvence, 2001)
Toutes les techniques pour prévenir les affections de l'intes-
tin et pour le mainten ir dans un état optimum .
Shackleton Basil
La cure de raisin ou la santé retrouvée (Mens, Éd. Terre
Vivante, 1988)
Trente ans après Johanna Brandt, l'auteur découvre à son
tour la cure de raisin et se sort d'un état de santé critique.
Témoignage de son expérience et conseils pour la pratique
de la cure.
Shelton Herbert (Dr)
Le jeûne (Paris, Éd. Courrier du Livre, 1970)
Analyse la plus complète du jeûne.
222 1Les cures de santé
V asey Christop her
L'équilibre acido-basique (Genève, Éd. Jouvence, 2009)
L'impor tante question de l'acidification de l'organisme par
l'alimentation et les nombreuses maladies qui en découlent.
À lire absolument avant de se lancer dans des cures de fruits.
V asey Christop her
Manuel de détoxication (Genève, Éd. Jouvence, 2003)
Traite de l'élimination des toxines en général. Expose le rôle
des toxines dans les maladies, le fonctionnement des émonc-
toires et la manière de les stimuler. Recettes et exemples
nombreux.
V asey Christopher
Le message du D' Paul Carton
(Fillinges, Éd. 3 Fontaines, 1992, épuisé)
Introduc tion à l'œuvre du Dr Carton, le célèbre médecin
naturiste du début du siècle qui donna des fondeme nts
solides à la médecine naturelle, jusque-là demeurée trop
empiriqu e. Le Dr Carton fut un des seuls à exposer de
manière complète et cohérente la conception de la santé et
de la maladie, ainsi que de l'hygiène et de la thérapeutique
en médecine naturelle. Son œuvre magistrale, la largeur de
sa vision et la justesse de ses idées en font l'Hippoc rate du
xxe siècle.
Le petit guide de la cure de raisin (Mens, Éd. Terre Vivante,
1991)
Historique de la pratique des cures de raisin. Résultats d'une
enquête sur les efforts de la cure (500 cas). Possibilités et
limites de la cure, partie pratique et témoignages.
Bibliographie! 223
 Christopher Vasey et johanna Brandt
Préface de Rosette Poletti

Régénération et détoxication
L'exemple de la cure de raisin

Cures de raisin, de citron, de sirop Vous trouverez dans ce guide pra-

d'érable ... monodiètes de pomme, tique toutes les indications indispen-
de riz, de carotte ... régimes disso- sables pour mener à bien votre cure
ciés, végétariens... Comment s'y et pour en adapter le déroulement
retrouver parmi la multitude des en fonction de vos propres réactions.
régimes différents? Et pourquoi, Ainsi, vous augmenterez l'efficacité de
malgré leur diversité, aboutissent-ils votre démarche et vous ferez de votre
tous au même résultat : redonner cure une expérience de santé et de
forme, santé et vitalité ? développement personnel unique.
Christopher Vasey montre que toutes
ces cures agissent selon le même
processus et invite chacun à les
expérimenter pour découvrir celle qui
lui convient le mieux. Pour appuyer
sa démonstration, il prend l'exemple
de la cure la plus célèbre : celle de
raisin prônée par Johanna Brandt.

Christopher Vasey, naturopathe installé en Suisse, est l'auteur de

nombreux livres qui apportent un " plus , incontestable à la naturo-
pathie et en dynamisent la pensée, tels que : Manuel de détoxication,
L.:équilibre acido-basique, Manuel de diététique, de nutrition et d'ali-
mentation saine (Éd. Jouvence). Ses ouvrages, traduits en plusieurs
langues, rencontrent un immense succès. Son site : www.christophervasey.ch
Johanna Brandt s'est guérie d'un cancer par la cure de raisin. Elle a alors
consacré un livre sur ce sujet, devenu fer de lance dans le domaine de la
médecine naturelle.
1SB N 978·2-88353·834·4

111111111111111111111111111111