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Christopher Vasey

Naturopathe

ENTRETENIR SON
IMMUNITÉ POUR SE
PRÉMUNIR DES VIRUS
Grâce à la naturopathie
Catalogue gratuit sur simple demande

Éditions Jouvence
Route de Florissant 97 — 1206 Genève — Suisse
Site Internet : www.editions-jouvence.com
E-mail : info@editions-jouvence.com

© Éditions Jouvence, 2022


© Édition numérique Jouvence, 2022
ISBN : 978-2-88970-098-1

Couverture et mise en page : Frank Pitel


Maquette de couverture : Antartik
Illustration de couverture : AdobeStock : ©vaaseenaa
Schémas : Éditions Jouvence

Tous droits de traduction, reproduction et adaptation réservés pour tous pays.


Sommaire

Introduction

Partie I. Le terrain
Chapitre 1 : Qu’est-ce le terrain ?
Chapitre 2 : Les microbes
Chapitre 3 : Un bon terrain est résistant aux microbes
Chapitre 4 : La dégradation du terrain rend réceptif aux microbes
Chapitre 5 : Le drainage des toxines
Chapitre 6 : Tarir la source des toxines
Chapitre 7 : Combler les carences

Partie 2. Le système immunitaire


Chapitre 8 : Qu’est-ce que le système immunitaire ?
Chapitre 9 : Réfection du terrain
Chapitre 10 : Le bain hyperthermique
Chapitre 11 : L’exercice physique
Chapitre 12 : Oligothérapie et vitaminothérapie
Chapitre 13 : La réflexologie
Chapitre 14 : Le drainage lymphatique
Chapitre 15 : La relaxation et le sommeil
Chapitre 16 : L’influence du psychisme
Chapitre 17 : Les plantes médicinales

Partie 3. Les antibiotiques et les antiviraux naturels


Chapitre 18 : Que sont les antibiotiques et les antiviraux naturels ?
Chapitre 19 : Les plantes aux vertus antibiotiques et antivirales

Conclusion
Notes
Avertissement de l’auteur et de l’éditeur

L’auteur et l’éditeur ne peuvent être tenus responsables


d’éventuelles conséquences qui découleraient d’une utilisation abusive
ou mal adaptée des informations contenues dans cet ouvrage. Gardez à
l’esprit que les conseils thérapeutiques décrits ne remplacent en aucun
cas l’avis d’un professionnel de la santé. Si vous souffrez d’une
pathologie ou d’une fragilité spécifique, consultez votre médecin avant
de pratiquer.
Introduction

La dangerosité des maladies infectieuses, leur caractère le plus souvent


spectaculaire et les nombreux décès qu’elles peuvent occasionner font
apparaître les microbes (virus, bactéries, levures…) comme l’élément
déterminant des infections et des épidémies, celui qui, tout-puissant, dicte le
cours des événements et contre lequel il n’y a pas grand-chose à faire.

La croyance en la toute-puissance des microbes remonte loin dans le


passé et débute par la peur des maladies infectieuses. En effet, jusqu’au
XVIIe siècle, l’être humain ignorait l’existence des microbes. Pour lui, les
maladies infectieuses étaient causées par des forces mystérieuses qui
frappaient quand et où elles le décidaient, et qui elles voulaient, sans que
l’on sache pourquoi. Dans l’ignorance de la cause de ces maladies et des
moyens thérapeutiques à leur opposer, l’être humain se sentait petit et
démuni. Il considéra alors les forces responsables du mal comme grandes et
fortes, autrement dit, très puissantes, voire invincibles.

À notre époque, nous possédons une connaissance précise des microbes,


mais ils conservent toujours leur aura de toute-puissance. En effet, ne faut-il
pas leur opposer des remèdes eux-mêmes très puissants (les antibiotiques)
et lorsqu’ils sont contagieux, mobiliser des forces considérables (la
vaccination de masse) ?

La réputation de toute-puissance des microbes est cependant exagérée.


S’il en était vraiment ainsi, les grandes épidémies qui ont déjà eu lieu sur le
globe auraient conduit à l’extinction de l’humanité. Or, même pendant les
terribles épidémies de peste du Moyen Âge ou celle de la grippe espagnole
de 1918 à 1921, ce ne fut jamais le cas. Bien que le microbe ait sévi partout
avec force, jamais la population terrestre n’a été anéantie. Dans n’importe
quelle région que ce fut, et malgré le contact étroit avec les infectés, il y a
toujours eu une partie importante de la population qui survécut.

Dans le même ordre d’idée, certaines personnes sont régulièrement


sujettes à des infections non contagieuses telles les cystites alors que
d’autres n’en sont jamais atteintes. D’autres personnes encore « attrapent »,
comme le dit l’expression populaire, « toutes les maladies qui passent »,
alors que leurs proches, malgré de nombreux contacts avec elles, sont
épargnés.

Qu’est-ce donc qui distingue les personnes qui sont résistantes aux
infections de celles qui n’arrivent pas à s’y opposer ? Qu’est-ce que les
premières possèdent et qui fait défaut aux deuxièmes ?

D’après la médecine naturelle, il y a deux éléments fondamentaux qui


expliquent la réceptivité ou la non-réceptivité aux infections :
• le terrain organique qui, s’il est sain, est un milieu réfractaire aux
microbes et aux infections ;
• le système immunitaire, qui est un système de défense extrêmement
perfectionné qui peut repérer les microbes et les tuer efficacement,
grâce à toute une gamme de moyens différents pouvant s’adapter aux
caractéristiques de l’agresseur.

La résistance aux infections est le propre des gens qui ont un terrain
sain et un système immunitaire fort. À l’inverse, un terrain dégradé et
un système immunitaire faible favorisent la réceptivité aux infections.

Les caractéristiques bonnes ou mauvaises du terrain et du système


immunitaire ne sont cependant pas des choses fixes, définies une fois pour
toutes. Un terrain n’est pas invariablement réceptif ni un système
immunitaire toujours faible. Les qualités de tous deux peuvent être
modifiées et améliorées, ce qui conduit à devenir résistant aux infections.
Or, la bonne nouvelle est que ces améliorations ne sont pas obtenues par des
moyens sophistiqués, difficiles à appliquer et coûteux, mais par des
méthodes simples, bon marché et à la portée de tous.

Le but de ce livre est de montrer comment


assainir son terrain et fortifier son système
immunitaire.

Il sera expliqué en détail ce qu’est le terrain, et comment l’améliorer, puis


comment fonctionne le système immunitaire et la manière de le renforcer.
Ainsi, chacun qui le désire pourra travailler à rendre son terrain sain pour
qu’il soit réfractaire aux infections, et renforcer son système immunitaire
afin qu’il s’oppose efficacement aux agressions microbiennes. Il sera aussi
question des antibiotiques et antiviraux naturels auxquels on peut avoir
recours pour soutenir les efforts défensifs de l’organisme lorsque cela
est nécessaire.

En mettant en pratique les conseils donnés, le lecteur découvrira par


l’expérience vécue que si nous subissons des maladies infectieuses, ce n’est
pas que le microbe est si fort, mais que notre terrain et notre système
immunitaire sont, eux, trop faibles.

Les moyens présentés pour agir sur le terrain et le système immunitaire


peuvent être utilisés aussi bien sur le plan préventif que sur le plan curatif :
• préventif, pour éviter de contracter des maladies infectieuses, entre
autres lors d’épidémies ;
• curatif, pour aider le corps à lutter contre les infections une fois que
celles-ci se sont déclarées.

Quelle place les antibiotiques ont-ils dans l’approche présentée ici ? Les
antibiotiques pharmaceutiques sont des remèdes qui ont guéri et sauvé de
nombreux malades. Dans ce sens, il est indispensable de les utiliser contre
les infections déclarées quand les forces de défense du corps (le terrain et le
système immunitaire) n’arrivent pas à s’opposer efficacement à elles. Mais,
à cause des effets secondaires néfastes des antibiotiques pharmaceutiques,
la médecine naturelle recommande d’utiliser chaque fois que cela est
possible des antibiotiques naturels (sous forme de plantes médicinales), qui
eux n’ont pas d’effets secondaires. Ils sont d’une aide certaine en tant que
complément à la réfection du terrain et au renforcement du système
immunitaire.

Qu’en est-il des vaccins ? Quelqu’un qui se fait vacciner peut-il


s’abstenir de corriger son terrain et de fortifier son système immunitaire ?
Non, il ne le peut pas, et ceci pour deux raisons.
• La première raison est que l’expérience a montré que la protection des
vaccins (pour les maladies contre lesquelles on peut se vacciner) est
rarement totale. Certaines personnes peuvent contracter une maladie
infectieuse bien qu’elles aient été vaccinées contre elle. Il ne s’agit
que d’une minorité, mais comment savoir si l’on appartient ou pas à
celle-ci ? Dans le doute, mieux vaut veiller à avoir un bon terrain et
un système immunitaire fort.
• La deuxième raison est que s’il est vrai qu’une vaccination qui a bien
réussi confère à l’organisme des anticorps efficaces pour le protéger,
ces anticorps ne sont pas donnés au corps par le vaccin, mais produits
par le système immunitaire sur incitation du vaccin. Or, cette
production d’anticorps sera faible et de mauvaise qualité si le système
immunitaire est lui-même faible. Il y a donc tout intérêt à avoir un
système immunitaire fort, afin qu’il puisse produire des anticorps
efficaces et en suffisance.

Chacun est ponctuellement concerné par des attaques microbiennes. En


premier lieu, par les maladies infectieuses contagieuses, à cause de la
mobilité accrue qui entraîne de grands brassages de population et, donc, le
transport de microbes d’un pays à l’autre. Puis, par toutes les infections non
contagieuses qui ont pour origine le mode de vie moderne qui nous rend
réceptifs aux attaques microbiennes.
Un moyen simple de se protéger de toutes ces
infections est, pour chacun, de veiller à son
terrain et à son système immunitaire.
PARTIE 1
Le terrain
U n environnement aux caractéristiques précises est nécessaire à chaque
être vivant pour qu’il puisse y vivre et s’y développer.

Un environnement, ou milieu de vie, qui convient à une espèce d’être


vivant peut ainsi ne pas être approprié à une autre. Ces milieux se
distinguent les uns des autres par leur genre (aquatique, terrestre, aérien),
leur température, leur humidité, leur ensoleillement… ou encore les
possibilités de se nourrir qu’ils offrent.

Ainsi, le sol dont une plante a besoin doit être calcaire ou argileux,
humide ou sec, acide ou alcalin, humifère ou non, etc. Une plante poussant
dans un sol qui correspond à ses besoins croît avec vigueur, plantée dans un
sol aux caractéristiques contraires, elle dépérit et meurt.

Les animaux sont aussi dépendants de leur environnement. Les ours


blancs, par exemple, se plaisent dans les régions froides du Grand Nord,
mais déclinent si on les amène trop au sud. Les poissons prospèrent bien
dans l’eau, mais meurent rapidement à l’air libre.

Le corps de l’être humain, lui, a besoin d’un environnement lui offrant de


l’air et de l’eau purs, un sol non pollué, suffisamment de soleil, une grande
variété alimentaire, des températures modérées, etc.
Ce qui est vrai pour le corps humain dans son entier l’est aussi pour la
plus petite unité de vie de l’organisme, c’est-à-dire la cellule. Les cellules
aussi ont besoin d’un environnement qui leur convient pour
fonctionner correctement et, entre autres, pour être capable de résister
aux agressions microbiennes. Cet environnement, en ce qui concerne les
cellules du corps humain, est ce que l’on appelle le terrain.

Quel est donc cet élément qui est à la base de notre santé et qui occupe
une place si importante en médecine naturelle ? Cet élément dont on doit
améliorer le plus possible la qualité pour se protéger efficacement contre les
infections.
Chapitre 1
Qu’est-ce le terrain ?

Le terrain
Le terrain est l’environnement dans lequel se trouvent les cellules, et cet
environnement est liquide. Ce liquide représente 70 % du poids du corps et
est constitué de quatre liquides de genres différents se trouvant de plus en
plus en profondeur du corps :
• le sang, qui circule dans les vaisseaux sanguins et irrigue les tissus. Il
représente 5 % du poids du corps ;
• le sérum extracellulaire. Il est localisé à l’extérieur des cellules
(extra = extérieur). Il est aussi appelé liquide interstitiel parce qu’il
remplit les interstices (espaces libres) qui se trouvent entre les
cellules ;
• la lymphe, elle, est un liquide blanchâtre qui circule dans les
vaisseaux lymphatiques. À eux deux, la lymphe et le liquide
extracellulaire représentent 15 % du poids du corps ;
• le liquide intracellulaire est à l’intérieur des cellules (intra =
dedans). Les cellules humaines sont de dimensions très réduites, mais
leurs espaces intérieurs, en s’additionnant, n’en finissent pas moins
par constituer un grand volume capable de contenir beaucoup de
liquide. Le sérum intracellulaire représente en effet 50 % du poids du
corps.
Figure 1 : Les liquides organiques

Nos cellules sont donc remplies par du liquide (le sérum intracellulaire)
et extérieurement entourées d’autres liquides : le sérum extracellulaire et
(indirectement) par la lymphe et le sang. Ensemble, ces liquides sont
comme un océan dans lequel baignent les cellules.

La dépendance des cellules à ces liquides – donc au terrain – est


totale. Ne pouvant pas se déplacer vers l’extérieur du corps pour chercher
l’oxygène et les substances nutritives dont elles ont besoin, les cellules les
reçoivent par l’intermédiaire des liquides organiques. D’abord, par le sang
qui s’en charge au niveau des poumons et du tube digestif, puis par le sérum
extracellulaire qui les conduit jusqu’aux cellules. Et finalement, par le
sérum intracellulaire qui les mène jusqu’aux organes de la cellule (les
organites) et à son noyau.

Les cellules sont aussi étroitement dépendantes des liquides organiques


pour l’élimination des toxines qu’elles produisent. Les cellules sont en effet
incapables de se déplacer pour les déverser vers l’extérieur du corps. Les
toxines, c’est-à-dire les déchets et résidus issus des métabolismes, sont donc
conduites hors des cellules par le liquide intracellulaire, puis transportées
par le liquide extracellulaire et la lymphe jusqu’au sang. Celui-ci les amène
alors aux émonctoires (le foie, les intestins, les reins, la peau et les
poumons) qui les rejettent vers l’extérieur.
Le rôle de transporteur que remplissent les
liquides organiques ne se limite pas à déplacer
des toxines et des nutriments, mais également
des hormones, des lymphocytes, des enzymes,
etc.

Bon à savoir
Grâce aux liquides organiques qui le composent, le terrain est donc, pour les cellules,
en même temps un lieu de séjour, un milieu nourricier, une voie d’élimination des
toxines et un élément de liaison qui rend possibles les échanges nécessaires entre
les cellules.
Figure 2 : Assimilation et désassimilation cellulaire

Le mouvement des liquides


Les liquides qui forment notre terrain ne sont jamais immobiles, mais en
mouvement constant. Ce mouvement est indispensable pour rendre
possibles les processus physiologiques, garants de la santé et de la vie.
Notre organisme est en effet constitué d’environ dix mille milliards de
cellules. Placées les unes à côté des autres sur un plan horizontal, elles
couvriraient une surface de 200 hectares, soit deux millions de mètres
carrés. Alexis Carrel, prix Nobel de médecine en 1912, a calculé que pour
irriguer correctement cette surface de cellules, 200 000 litres d’eau seraient
nécessaires.

Le corps humain cependant ne contient que 40 à 60 litres de liquide !


Comment se fait-il que les cellules n’étouffent pas dans leurs déchets et
qu’elles reçoivent toujours suffisamment d’oxygène et de nutriments ?

Si aussi peu de liquide suffit à entretenir la vie, c’est que les liquides
organiques ne sont pas immobiles, mais circulent constamment. Grâce à
cette circulation, les cellules peuvent remplir correctement leur rôle dans
l’édifice corporel.

Le saviez-vous ?
Les différents liquides organiques circulent chacun à une vitesse qui lui est propre.
Le sang est le plus rapide, il fait le tour du corps en une minute environ. Sa vitesse la
plus élevée (33 cm par seconde) est à la sortie du cœur, car c’est là qu’il est soumis
le plus directement à la poussée de la « pompe » cardiaque. Dans les capillaires
sanguins, il ne progresse plus qu’à trois à cinq millimètres par seconde. Au niveau
des veines, donc dans la circulation de retour, sa vitesse augmente à nouveau pour
atteindre 10 cm par seconde. Le liquide extracellulaire et la lymphe circulent plus
lentement et le sérum intracellulaire encore moins vite. Mais tous ces liquides
circulent, sont en mouvement, et ceci, continuellement.

Étant donné que la circulation a lieu sans discontinuer et que des


échanges entre les liquides organiques prennent place constamment, les
nutriments, les toxines, ainsi que toute autre substance qui pénètre dans le
corps ne se déposent pas dans une région unique du terrain, mais se
répartissent toujours dans l’ensemble de celui-ci. C’est ce qui autorise à dire
que le terrain est bon ou mauvais, dans son ensemble, ou saturé de déchets
ou carencé dans sa totalité. Car ce qui arrive à l’un des liquides arrive aussi
aux autres. Jamais un de ces liquides ne peut, par exemple, être surchargé
de toxines sans que les autres le soient aussi.

Il existe une composition idéale du terrain pour la santé

La composition des liquides organiques n’est pas définitivement établie,


elle n’est pas quelque chose d’immuable. De nombreux facteurs la
modifient : les aliments consommés, la prise d’excitants (café, thé, tabac,
alcool…), la sédentarité, le stress, le manque de sommeil, les drogues, les
médicaments…

Plus ces modifications sont nombreuses et grandes, plus les conditions de


vie que le terrain offre désormais aux cellules se détériorent.

Il existe en effet une composition idéale des liquides organiques qui


offre aux cellules les meilleures conditions de survie et de
fonctionnement. Lorsque les liquides possèdent cette composition, le
corps est en pleine santé et dispose d’une forte vitalité. Il résulte de cela
que tout changement qualitatif trop important de cette composition
conduit à la dégradation du terrain et, ainsi, à des perturbations
fonctionnelles et à la maladie.

Deux sortes de modifications sont possibles :


• soit une présence en excès de certaines substances (toxines,
poisons…), ce qui conduit à des maladies de surcharge ;
• soit un manque de certaines substances (vitamine, minéraux…), ce
qui engendre des maladies de carence.

Ces deux types de dégradation du terrain peuvent coexister. Le terrain


sera alors à la fois surchargé de toxines et carencé en nutriments, quelque
chose qui est assez courant de nos jours.

Bon à savoir
Par maladie de surcharge, il ne faut pas comprendre surcharge en graisses et prise
de poids, mais maladie par surcharge du terrain en toxines et poisons. Une telle
chose peut avoir lieu sans qu’il y ait une augmentation de poids.

La surcharge du terrain en toxines est principalement due à la


suralimentation :
• la suralimentation générale : dans laquelle on mange trop de tout ;
• la suralimentation spécifique : dans laquelle on mange trop d’une
catégorie d’aliment – ceux riches en protéines, en graisse, en sucre
blanc, en amidon…

Lorsqu’on se suralimente, la masse des aliments consommés est trop


élevée pour que le corps puisse la métaboliser correctement. Selon le cas, il
se surcharge alors en acide urique, en urée, en acides gras saturés, etc.

Les toxines peuvent aussi provenir d’un abus d’excitants tels que le café
(furane…), le thé (alcaloïdes…), le sucre blanc (acide pyruvique…), le
tabac (goudron, métaux lourds…), et de l’usage abusif par l’être humain de
substances chimiques : insecticides, pesticides, certains additifs
alimentaires, les métaux lourds, etc.

Attention
À proprement parler, les toxines sont uniquement des déchets et poisons issus du
fonctionnement du corps et non des poisons (ou toxiques) provenant de l’extérieur.
En médecine naturelle cependant, dans un but de simplification, on utilise le mot
toxine pour désigner l’ensemble des substances qui dégradent le terrain.

Les carences du terrain quant à elles ont trois causes principales :


• le raffinage des aliments (farine blanche, sucre blanc, pain blanc, riz
blanc…) qui leur ôte une partie de leurs nutriments, afin d’augmenter
leur durée de conservation ;
• la fabrication des huiles alimentaires (tournesol, olive, colza…) par
pression à chaud qui détruit les oméga 3 et 6, et la confection de
margarines par durcissage des huiles qui conduit à la saturation des
acides gras ;
• la culture intensive et non biologique des céréales, fruits et légumes,
qui a pour résultat de diminuer leur teneur en nutriments.
Les maladies de surcharge et de carence
Un terrain dégradé par la présence de trop nombreuses toxines et
par des carences est pour la médecine naturelle la cause première des
maladies1.
Les surcharges en toxines épaississent en effet les liquides organiques. La
trop grande viscosité de ceux-ci ralentit leur circulation. Les toxines qu’ils
transportent finissent par se déposer autour et dans les cellules. Celles-ci
baignent alors dans un marécage dont la masse paralyse leur activité et les
échanges. Les apports d’oxygène et de nutriments ne parviennent pas
jusqu’aux cellules, ou imparfaitement, ce qui engendre des carences. À
cause du ralentissement de la circulation, les toxines ne peuvent pas être
transportées aussi abondamment aux émonctoires, par conséquent, elles
stagnent dans les liquides organiques et augmentent l’intoxication du
terrain.

Certains déchets ne sont pas toxiques en eux-mêmes. Lorsqu’ils


surchargent le corps, ils ne font que gêner son fonctionnement par leur
présence. Leur effet nocif est dû à la place qu’ils occupent par leur nombre.
D’autres toxines sont toxiques, par exemple les métaux lourds (cadmium,
plomb…) issus de la pollution. À la gêne que leur nombre peut représenter
s’ajoute leur caractère agressif. Les cellules, et donc les organes auxquels
elles appartiennent, sont blessées ou empoisonnées et en tombent malades.

L’effet nocif résultant des carences est de priver les cellules de substances
indispensables pour leur fonctionnement. Or, des cellules carencées
s’affaiblissent et fonctionnent moins bien. La qualité des transformations
biochimiques qu’elles effectuent baisse. La production d’énergie diminuera.
Les cellules du foie ne sécrètent plus autant de bile, ce qui aura une
incidence sur les digestions ; les cellules rénales ne filtreront pas aussi bien
les déchets hors du sang, d’où une élimination insuffisante d’acide urique et
d’urée ; le système immunitaire produira des lymphocytes en moins grand
nombre et de moins bonne qualité, etc.
La nature profonde des maladies
Pour la médecine naturelle, toutes les maladies ont pour point de
départ commun un terrain dégradé. Autrement dit, à partir d’une
cause unique, un terrain surchargé de toxines et carencé, peuvent
surgir la multitude des maladies existantes. Les maladies se manifestent
sous forme de maladies fonctionnelles (faiblesse hépatique, mauvaise
circulation du sang…), lésionnelles (arthrose, ulcère d’estomac…) ou
dégénératives (cancer, sclérose en plaques…), en fonction de l’ampleur de
la dégradation.

Ce qui vient d’être dit ici à propos des maladies en général l’est aussi en
ce qui concerne les maladies infectieuses : elles se développent dans un
terrain dégradé.

Depuis longtemps, il a été observé que la dangerosité des microbes


variait énormément d’une personne à l’autre. Elle pouvait être réduite,
moyenne, élevée, mais aussi tout à fait nulle, selon la personne qui
réceptionnait le microbe.

Que des effets si différents puissent résulter de la présence de microbes


dans le corps ne peut s’expliquer que par les différences de qualité de leur
terrain. En effet, les microbes sont également des êtres vivants qui, pour
leur survie et leur développement, dépendent entièrement de leur
environnement. Or, cet environnement, pour les microbes pathogènes,
est… notre terrain organique à nous. Ils y survivent, s’y multiplient et y
occasionnent des dégâts uniquement lorsque le terrain le permet. Ce fait a
été brillamment résumé dans la formule attribuée à Louis Pasteur : « Le
microbe n’est rien, le terrain est tout. » Autrement dit, sans un terrain
réceptif, car surchargé de toxines et carencé, le microbe ne peut rien. Ou, à
l’inverse, un microbe même très agressif ne peut pas occasionner de dégâts
s’il pénètre dans un terrain qui ne lui convient pas, donc un terrain propre et
sain. En effet, soit il meurt rapidement, car le milieu de vie dans lequel il
vient de pénétrer lui est trop adverse, soit il est trop affaibli pour être
dangereux.
La cause déterminante des maladies infectieuses n’est donc pas le
microbe, mais le terrain surchargé de déchets et carencé qui permet
aux microbes de s’installer.

Le terrain est un élément fondamental, mais il n’en reste pas moins que
les microbes sont une réalité avec laquelle il faut compter et dont il nous
faut parler maintenant.

En résumé
• Le terrain est l’environnement liquide dans lequel baignent les cellules.
• Les liquides qui forment le terrain sont le sang, la lymphe et les sérums intra- et
extracellulaires.
• Il existe une composition idéale du terrain qui garantit la santé.
• Elle se perd lorsque le terrain se surcharge de toxines ou se carence en nutriments.
• Un terrain surchargé en toxines et carencé est réceptif aux infections.
• Le microbe n’est rien, le terrain est tout.
Chapitre 2
Les microbes

Les microbes sont des êtres de petite dimension (micro = petit), car ils ne
sont composés que d’une cellule. En fait, leur taille n’est pas seulement
petite, mais extrêmement petite, raison pour laquelle ils ne sont pas visibles
à l’œil nu. Pour mieux se représenter leur taille, on peut les comparer à un
cheveu. Les parasites, qui sont les plus gros microbes, sont en moyenne
10 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu, les bactéries et les levures
100 fois plus petites et les virus entre 1000 et 10 000 fois plus petits !

La petite taille des microbes est la raison pour laquelle leur existence fut
longtemps ignorée par l’être humain. En réfléchissant sur les maladies
contagieuses, il soupçonnait bien un « quelque chose » qui était transmis,
mais ne le voyant pas, il ne savait pas ce que c’était. Les notions qu’il s’en
faisait, bien qu’imprécises, étaient parfois étonnamment proches de la
réalité. Dans l’Antiquité, les maladies infectieuses et les épidémies étaient
attribuées à des miasmes, c’est-à-dire à des souillures (choses sales) issues
de déchets végétaux ou animaux, ou à des eaux stagnantes, où pullulent
effectivement de nombreux microbes. Plus tard, on soupçonna des
« animalcules » ou des « germes vermiculeux ».

Le saviez-vous ?
Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle, c’est-à-dire il y a 300 ans environ, que les
premières observations directes des microbes eurent lieu grâce à un microscope. Au
XIXe siècle, Louis Pasteur (1822-1895) et Robert Koch (1843-1910) prouvèrent par
diverses expériences que les microbes étaient bien à l’origine des différentes
maladies infectieuses.

Les recherches effectuées sur les microbes pathogènes permirent la


découverte des staphylocoques en 1878, des streptocoques en 1879, des
bacilles de la tuberculose et du germe du choléra en 1882, puis en 1892 du
virus de la rage, etc.

Il existe beaucoup de microbes, mais ceux qui sont pathogènes pour


l’être humain ne sont pas nombreux. Sur les millions de bactéries connues,
seul un nombre restreint d’entre elles peuvent nous rendre malades. Et il en
va de même pour les parasites, les levures et les virus.

Les microbes sont omniprésents


Notre environnement est rempli de microbes. Il y en a partout : dans l’air,
la terre et l’eau. Autrement dit dans les prairies, les forêts, les fleuves, la
mer, sur le sommet des montagnes et dans les profondeurs des océans. Les
plantes et les animaux abritent également des microbes. Chez l’être humain,
il s’en trouve, à l’état normal, sur la peau, dans les voies respiratoires et
dans les intestins (la flore intestinale).

Si les microbes sont si nombreux et se trouvent partout, c’est qu’ils


jouent un rôle fondamental dans l’élaboration de la matière vivante, puis
dans sa décomposition. Les tissus végétaux et animaux ne peuvent pas se
former directement à partir des minéraux du sol. Ces derniers sont trop
bruts, grossiers ou rudimentaires. Ils doivent être dynamisés et vivifiés au
préalable. De cette manière, ils acquièrent les caractéristiques nécessaires
pour être intégrés dans la construction de la matière vivante, et ce passage
de l’état inorganique à l’état organique est effectué grâce aux microbes.

Dans tous les phénomènes naturels, l’élaboration et la formation sont


toujours suivies par la décomposition. Or, une plante morte ou un cadavre
animal contient de nombreuses substances réutilisables pour autant qu’elles
soient libérées des tissus auxquels elles appartiennent. Ici, à nouveau, ce
sont les microbes qui sont responsables de leur recyclage. À chaque étape
de l’élaboration et de la décomposition de la matière, ce sont des microbes
différents qui agissent. Des microbes de genres très variés se côtoient donc
dans un même milieu. Dans notre intestin, il y en a plus de 400 différentes
sortes.

Les quatre grandes familles de microbes


Les microbes en général peuvent être répartis en quatre grandes familles,
chacune d’elles comprenant un certain nombre de microbes pathogènes
pour l’être humain.

1. Les parasites
Les parasites appartiennent au règne animal. Ce sont des êtres
unicellulaires de l’embranchement des protozoaires, qui ne doivent pas être
confondus avec des parasites pluricellulaires comme les tiques, les puces et
les vers intestinaux.

Ces microbes doivent parasiter un organisme supérieur pour survivre,


celui-ci leur sert d’habitat et leur fournit les aliments dont ils ont besoin. Ils
se nourrissent non seulement d’une partie des aliments de leur hôte, mais
également, dans certains cas, des tissus et sécrétions de l’organisme qui
l’abrite.

Les parasites ne colonisent pas n’importe quel animal. Ne pouvant


survivre que dans des milieux qui leur conviennent, ils ne colonisent que
des animaux bien précis qui leur offrent le milieu ou terrain qui leur est
nécessaire. De plus, les parasites ne colonisent pas indifféremment
n’importe quel organe de leur hôte, mais seulement certains. Ces organes
sont appelés des organes cibles.
Les parasites les plus connus qui s’attaquent à l’être humain sont :
• le plasmodium parasite les globules rouges de l’homme et est
responsable du paludisme (malaria) ;
• l’amibe, Entamoeba histolytica, s’attaque aux muqueuses
intestinales et donne la dysenterie ;
• le Trypanosoma, transmis par la mouche tsé-tsé, s’attaque au système
nerveux et donne la maladie du sommeil ; citons encore :
• le Borrelia à l’origine de la borréliose et le Trichomonas des
vaginites.

2. Les bactéries
Les bactéries appartiennent au règne végétal, ce sont des algues. Elles se
multiplient bien dans certains organismes plutôt que dans d’autres en
fonction des caractéristiques du milieu de vie (le terrain) dans lequel elles
pénètrent.

Les bactéries ont aussi leurs organes cibles et c’est dans ceux-ci que se
manifestent les troubles qu’elles peuvent engendrer.

L’Escherichia coli a une prédilection pour les voies urinaires. Le Vibrio


cholerae s’attaque aux muqueuses intestinales et déclenche des diarrhées
abondantes. L’Helicobacter pylori s’installe dans l’estomac et est à l’origine
de gastrites et d’ulcères.

Certaines bactéries ne sont pas dangereuses pour les tissus dans


lesquels elles s’installent, mais pour des cellules éloignées du lieu où
elles se trouvent. En effet, ces sortes de bactéries rejettent des toxines
qui, emportées par le sang, empoisonnent des tissus ailleurs dans le
corps et les rendent malades.

Le bacille du tétanos Clostridium tetani se multiplie dans les plaies


cutanées, mais ses toxines attaquent le système nerveux central, ce qui
provoque de douloureuses contractions des muscles. Le streptocoque bêta
hémolytique du groupe A se trouve le plus souvent dans la gorge, mais ses
toxines agressent les reins et les valvules cardiaques.

Si la plupart des bactéries sont généralement responsables d’une maladie


unique, il en est d’autres qui sont à l’origine de nombreuses maladies
différentes. Par exemple, les staphylocoques et les streptocoques peuvent
déclencher des troubles de la gorge (angine), des oreilles (otite), de la peau
(furoncle, abcès), des reins (pyélite), du cerveau (encéphalite), des intestins
(entérite), etc.

Figure 3 : Les microbes et les règnes

3. Les levures
Les levures, comme les bactéries, appartiennent au règne végétal, mais ce
sont des champignons et non des algues. Elles affectionnent les lieux
humides et chauds (caractéristiques qui sont celles du corps humain) et un
environnement ou terrain au pH acide (ce qui caractérise aussi le corps
humain qui a tendance à s’acidifier avec le mode de vie moderne). Le
milieu dans lequel les levures se trouvent doit également pouvoir leur
fournir du sucre et des amidons en abondance, puisque ce sont les
nutriments dont elles se nourrissent principalement.

Le saviez-vous ?
Il existe 350 espèces de levure, mais une seule cause régulièrement des problèmes
de santé chez l’être humain, le Candida albicans. Il n’est pas un microbe agressif,
d’ailleurs il fait partie de la flore intestinale normale.

Avec les autres germes de la flore intestinale, le Candida albicans


contribue à recycler les substances non utilisables présentes dans l’intestin
en les dégradant en petites particules. Lors de déséquilibres de la flore
intestinale, il se multiplie de manière anormale. Sa population grandit et
n’ayant bientôt plus assez de place dans l’intestin, elle le quitte et va
coloniser d’autres régions du corps. Les maladies qui en résultent sont dues
aux dégâts occasionnés par sa présence dans les tissus, mais également par
les toxines agressives qu’elles produisent.

Le Candida albicans est responsable des infestations mycosiques en


général, où que celles-ci se déclarent : la perlèche (commissure des lèvres),
l’intertrigo (aines, aisselles, derrière les genoux), la méningite (cerveau), la
candidose chronique (tube digestif), la vulvo-vaginite (vulve), le pied
d’athlète (orteils), le muguet (bouche et pharynx), l’onyxis (ongles), etc.

4. Les virus
Les virus appartiennent au règne minéral et se distinguent des autres
microbes par le fait qu’ils ne sont pas une cellule entière, mais
seulement du matériel génétique. Celui-ci est entouré d’une enveloppe
protectrice qui grâce à sa pointe perfore la membrane de la cellule qui va
être parasitée.

Il s’agit vraiment de parasitage, car tant qu’un virus est hors d’une cellule
hôte, il est parfaitement inerte. Il ne se nourrit pas ni ne respire. Il ne se
réveille que lorsqu’il est dans la cellule hôte. Là, il va utiliser les
métabolismes de celle-ci pour se multiplier.

En effet, une fois à l’intérieur de la cellule hôte, il lui injecte son matériel
génétique. Celui-ci se substitue à celui de la cellule. Désormais, cette
dernière cesse de produire des substances utiles pour elle-même, mais
génère jusqu’à plusieurs centaines de nouveaux virus. La cellule se remplit
alors de virus et finit par exploser. La cellule éventrée laisse alors
s’échapper des centaines de virus qui iront coloniser d’autres cellules, pour
produire à nouveau des centaines de virus qui à chaque fois détruisent les
cellules qui les abritent.

Les virus ont aussi leurs cellules cibles. Les maladies virales les plus
connues sont la grippe (voies respiratoires hautes), l’herpès (la peau, les
lèvres), la rage (le cerveau), la poliomyélite (la moelle épinière), le sida (le
système immunitaire), le zona, mais aussi les maladies d’enfance (rougeole,
varicelle, oreillons…), etc.

Comment les microbes rendent-ils malade ?


À cause de sa petitesse, un microbe isolé ne peut pas occasionner de
grands dégâts à l’organisme humain ; si maladie il y a, c’est que toute une
population d’entre eux est présente. D’ailleurs, un microbe ne reste jamais
longtemps seul, car il se multiplie très vite. Il le fait simplement en se
divisant en deux, ce qui donne deux cellules filles. En se divisant à leur
tour, elles donnent deux cellules filles chacune et ainsi de suite. Le nombre
de descendants double donc à chaque génération.

Le saviez-vous ?
La multiplication des microbes est par conséquent extrêmement rapide. Elle l’est
d’autant plus qu’une nouvelle génération naît toutes les 15 à 60 minutes et non tous
les 20 ans comme chez l’être humain. La bactérie intestinale Escherichia coli, par
exemple, se divise une fois toutes les 20 minutes. En 11 heures environ, la bactérie
de départ a engendré une population de 10 milliards de bactéries. Or, c’est toujours
un groupe de microbes qui pénètrent en même temps dans le corps. On imagine
ainsi facilement la vitesse avec laquelle l’infection peut se propager et l’ampleur des
dégâts qu’ils peuvent engendrer.
Quels sont les dégâts occasionnés par les microbes ? Ils sont de deux
sortes.

Les premiers sont la destruction des cellules hôtes. Ce n’est en effet


qu’en pénétrant en elles, qu’ils pourront bénéficier des conditions
favorables qu’elles leur offrent.

Les microbes s’ouvrent un passage pour entrer dans la cellule en


détruisant une partie de sa membrane protectrice à l’aide d’enzymes. Une
fois à l’intérieur, les microbes, toujours à l’aide d’enzymes, s’attaquent à la
cellule elle-même pour en prélever des nutriments et se nourrir. Les
organites et le noyau des cellules sont ainsi détruits et la cellule meurt. Le
processus décrit à l’instant ne concernait que l’action d’un microbe.
Cependant, lors d’une infection, il y a des millions de microbes qui
détruisent des cellules et les tuent. L’organe dans lequel ces cellules se
trouvent est donc privé d’une partie de ses tissus et par là de ses « forces de
travail ». Cet affaiblissement est à la base des perturbations organiques et de
la maladie.

Certains microbes ne pénètrent pas dans les cellules, mais vivent à leur
surface, par exemple sur les muqueuses des poumons ou sur la peau. Leur
présence et leur activité ont cependant aussi une action destructrice et
perturbatrice. Ils blessent les cellules en s’y accrochant pour ne pas être
emportés et, selon les microbes, tuent les cellules en s’attaquant à elles avec
leurs enzymes.

Par définition, les virus ont toujours une action


destructrice sur les cellules, puisque ce n’est
qu’à l’intérieur de celles-ci qu’ils peuvent
survivre.
La deuxième sorte de dégât causé par les microbes est l’intoxination.
Les microbes (excepté les virus), comme tous les autres êtres vivants,
produisent des déchets et résidus métaboliques. Si une partie de ces toxines
sont anodines et par conséquent bien supportées par l’être humain, d’autres
sont dangereuses pour lui, car toxiques. Par la force des choses, c’est-à-dire
à cause de leur dimension réduite, chaque microbe ne produit des toxines
qu’en quantité infime. Cependant, lors d’une infection, ils sont des milliards
à le faire, ce qui augmente nettement la quantité de poison qui s’attaque au
corps.
Ces toxines occasionnent des troubles localement, mais aussi dans des
régions éloignées du lieu de l’infection, quand ils sont emportés par le
courant sanguin.

Le degré de toxicité de ces toxines n’est pas uniforme. Certaines toxines


ne causent que des troubles passagers. D’autres, par contre, sont
extrêmement toxiques et provoquent des lésions irréversibles de certains
tissus (les muscles et les nerfs dans la poliomyélite), ou encore entraînent la
mort de l’individu infecté, comme c’est le cas avec le bacille du botulisme.

Le nombre de toxines sécrétées varie d’un microbe à l’autre. Certains


n’en sécrètent qu’une sorte, d’autres plusieurs : une dizaine pour les bacilles
de la gangrène gazeuse, mais environ quatre-vingts pour le Candida
albicans.

Étant donné la régularité avec laquelle les toxines agissent de manière


destructrice sur des organes particuliers, il est possible de les classer en
fonction de leurs organes cibles. On distingue ainsi : les dermotoxines qui
s’attaquent à la peau ; les neurotoxines aux nerfs ; les cardiotoxines au
cœur ; les entérotoxines aux intestins, etc.

Les conditions de vie favorables aux microbes


Les microbes n’échappent pas à la nécessité de disposer d’un
environnement favorable. Cet environnement est un terrain surchargé de
toxines.
Une des fonctions principales des microbes dans la nature est en effet de
décomposer et recycler tout ce qui devient inutile, comme les plantes et les
animaux morts. Ceci dans le but d’éviter l’accumulation de « cadavres » de
toutes sortes qui finiraient par étouffer le vivant. Or, la même chose a lieu
dans le corps humain. Les microbes dégradent tout ce qui est inutile,
comme le sont les surcharges en toxines qui s’accumulent dans le terrain et
rendent malade.

Ainsi, un terrain surchargé de toxines est un


milieu idéal pour les microbes pathogènes, car
les toxines contiennent des nutriments qu’ils
peuvent recycler à leur profit.
Et plus la quantité de toxines est élevée, plus le nombre de microbes
pouvant en vivre sera grand. C’est ainsi qu’une infection se fixera et
prendra d’autant plus d’ampleur que les toxines présentes dans le
terrain sont nombreuses.

Un excès de toxines dans notre terrain n’est donc préjudiciable qu’à nos
cellules, mais pas du tout aux microbes ; bien au contraire, pour eux leur
présence est bénéfique.

Ainsi, en revenant à la présentation naturopathique des choses :


• un terrain propre et nutritif est un milieu réfractaire aux microbes ;
• un terrain saturé de déchets et carencé est un milieu réceptif aux
microbes.

Le prochain chapitre est consacré à l’exposition des nombreux faits qui


montrent qu’effectivement le microbe n’est « rien » et que le terrain est
tout.
En résumé
• Les quatre grandes familles de microbes sont les parasites, les bactéries, les levures
et les virus.
• Ceux qui sont pathogènes rendent malade en détruisant les cellules de notre corps
ou en les empoisonnant avec leurs toxines.
• Les microbes dépendent de leur environnement pour survivre.
• Un terrain saturé de toxines et carencé est un milieu idéal pour eux.
Chapitre 3
Un bon terrain est résistant aux microbes

La résistance du terrain qui protège le corps des infections est, rappelons-


le, uniquement due aux caractéristiques du terrain lui-même. Il ne tient pas
compte de l’action du système immunitaire qui se surajoute à la qualité du
terrain et dont nous parlerons dans la deuxième partie de ce livre.

Il est important de le préciser, car bien des gens pensent que la résistance
du terrain est due aux anticorps déjà produits par le système immunitaire et
non aux qualités intrinsèques du terrain. Certes, lorsque le système
immunitaire est confronté à un nouveau microbe, il est capable, après
l’analyse des caractéristiques de celui-ci, de produire et multiplier un
anticorps qui peut le tuer. Cet anticorps est ensuite conservé dans le terrain
et peut tout de suite entrer en action lors d’une infection future par ce même
microbe.

Si la présence d’anticorps était indispensable, la résistance du terrain


serait nulle face aux nouveaux microbes auxquels il est confronté. Or,
en pratique, on observe que ce n’est pas le cas. Lors de l’apparition d’un
nouveau virus, de la grippe par exemple, une partie de la population est
contaminée par le virus et tombe malade, mais une autre partie lui résiste.
Elle ne fait pas de grippe, quand bien même elle n’a pas encore eu le temps
de produire des anticorps contre le virus en question. Ainsi, ce qui a résisté
au microbe chez ces personnes, c’est leur terrain.

La primauté du terrain sur le microbe est confirmée par de nombreux


faits.
Les écorchures, coupures et piqûres que l’on se fait en travaillant au
jardin ou lors d’autres activités dans la nature peuvent se souiller de terre et
ainsi recueillir des microbes pathogènes. Rares sont cependant les
infections qui se déclenchent, et ceci à cause de la non-réceptivité du
terrain. S’il n’en était pas ainsi, les professions de jardinier et d’agriculteur
seraient parmi les plus dangereuses, ce qui n’est pas le cas.

Convaincus de la prééminence du terrain sur le microbe, différents


scientifiques eurent recours à une expérience spectaculaire pour démontrer
la justesse de leur vue.
• Le Dr Max Joseph von Pettenkofer (1818-1901), lors d’un cours qu’il
donnait dans le laboratoire bactériologique de l’université de Vienne,
surprit et effraya son auditoire, en prenant un verre dans lequel se
trouvaient des millions de microbes de choléra vivants et en en
avalant le contenu. Le nombre de bacilles ingurgités était suffisant
pour infecter un grand nombre de personnes, mais le Dr Pettenkofer,
confiant, se contenta de dire : « Voyons si j’aurai le choléra ! » Il ne
tomba pas malade.
• Le Dr Thomas Powell, un médecin américain, n’absorba pas une sorte
de microbes, mais toute une variété de ceux-ci – sur une dizaine
d’années entre 1880 et 1890. Ayant mis au défi ses collègues
médicaux de trouver des microbes qui puissent le rendre malade,
ceux-ci tentèrent de l’infecter de différentes façons. Ils lui inoculèrent
des germes du choléra et de la peste bubonique. Ils mélangèrent toute
une variété de microbes à ses aliments. Ils badigeonnèrent aussi sa
gorge de nombreuses fois avec des germes de la diphtérie. Le Dr
Powell est vraisemblablement l’être humain qui a absorbé le plus de
microbes différents. Il mourut à l’âge de 80 ans.

Attention
Ces expériences ne doivent pas être faussement interprétées. Elles ne prouvent pas
que les microbes ne sont pas dangereux en eux-mêmes – ils le sont et beaucoup de
gens en tombent malades. Ce que ces expériences montrent est que lorsque le
terrain est sain, le microbe ne peut faire de mal. En effet, seul un terrain sain est
réfractaire aux infections microbiennes. Or, qui, de nos jours, possède un terrain
parfaitement sain ? Le mode de vie actuel pousse à la suralimentation, le stress, le
manque de sommeil, la sédentarité… toutes choses qui affaiblissent notre terrain.
Celui-ci peut cependant être grandement amélioré et c’est le but de ce livre de
montrer comment.

Si vraiment le terrain ne jouait pas de rôle et que le microbe était tout,


autrement dit était tout-puissant, les épidémies ne s’arrêteraient que quand
toute la population serait décimée. Les épidémies seraient semblables aux
feux de forêt qui ne s’éteignent qu’une fois le dernier arbre consumé. Mais
ce n’est pas le cas.

Jamais toute une population ne tombe malade ni


ne meurt d’une épidémie, même lorsque celle-ci
est très violente.
Il y a toujours une partie de la population qui, bien qu’en contact avec le
microbe, ne développe pas la maladie. Et il ne s’agit pas de quelques
individus, mais d’une proportion importante pouvant aller jusqu’à plus de
50 %.

L’étude des épidémies qui ont eu lieu au cours de l’histoire de l’humanité


montre que les épidémies se sont toujours arrêtées d’elles-mêmes. Certes,
elles se sont implantées et se sont répandues comme si rien ne pouvait
s’opposer à elles, mais soudainement elles faiblissaient et disparaissaient.
Cette interruption ne peut s’expliquer par l’usage de vaccins ou
d’antibiotiques, puisque ces remèdes n’existaient pas à l’époque. Une
interprétation raisonnable des faits est qu’elles ne sévissaient que tant que
les microbes qui les déclenchaient trouvaient des êtres humains au terrain
dégradé (car saturé de déchets et carencé), mais que ces microbes
n’arrivaient pas à survivre et se répandre lorsqu’ils étaient confrontés
uniquement à des gens possédant un terrain sain. (Le système immunitaire
joue bien sûr aussi un rôle, nous en parlerons dans la deuxième partie de ce
livre.)

La primauté d’un terrain sain se révèle aussi dans le fait que lorsque
l’hygiène de vie d’une population change radicalement – ce qui a pour effet
de changer aussi radicalement la qualité du terrain de cette population –, les
épidémies n’ont plus prise sur elle.

Au XVIIe siècle, de terribles épidémies ravagèrent les quartiers pauvres de


Londres jusqu’à ce qu’un immense incendie les détruisit. L’insalubrité de
ces quartiers avec leurs rues étroites, leurs maisons serrées les unes contre
les autres, la saleté partout présente, les habitations mal aérées et privées de
soleil et la sous-alimentation étaient la cause de la dégradation du terrain de
la population en question et de leur réceptivité aux infections. Lorsque ces
quartiers furent reconstruits et que les habitants purent vivre de manière
plus saine, les épidémies n’eurent plus prise sur eux. Leur santé s’était
beaucoup améliorée et leur terrain était devenu résistant.

Au cours du XIXe siècle, six pandémies de choléra déferlèrent sur le globe


faisant de nombreuses victimes. En l’absence de médicaments ou de
vaccins, de grands efforts furent entrepris pour améliorer l’hygiène générale
et les conditions de vie des populations. Plus ces efforts se concrétisaient
dans les faits, plus les vagues épidémiques perdaient de leur virulence.

Que l’état du terrain soit primordial se révèle aussi au fait que là où les
gens ont un bon terrain, l’épidémie ne peut sévir. Lors de l’épidémie de
choléra qui toucha New York en 1832, de nombreuses personnes grandes
consommatrices de viande, de pain et d’alcool contractèrent la maladie à
cause de la réceptivité de leur terrain. Il en alla totalement à l’opposé pour
les partisans du régime Graham, du nom de son fondateur, Sylvester
Graham (1794-1851). Celui-ci recommandait du pain complet au levain et
une alimentation végétarienne. Grâce à leur mode de vie, ses adeptes
possédaient un terrain résistant et ils ne furent pas atteints par l’épidémie.
En 1924, la ville de Shanghai (Chine) fut frappée par une épidémie de
choléra. Dans la partie chinoise de la ville, partie où vivaient 1,5 million
d’habitants entassés et sous-nourris, plus de 1000 résidents décédaient
chaque jour. Dans la partie moderne et saine de la ville où séjournaient
20 000 étrangers, seules deux victimes furent à déplorer.

En résumé
• Un bon terrain peut résister aux microbes par ses qualités propres, même sans
l’intervention du système immunitaire.
• Le microbe n’est pas tout-puissant ; jamais les épidémies du passé (avant les
antibiotiques et les vaccins) n’ont décimé une population entière.
• Des populations régulièrement touchées par des épidémies ne le furent plus, dès
qu’elles amélioraient leur hygiène de vie (meilleure alimentation, salubrité des
logements, eau courante, égouts…), et donc leur terrain.
Chapitre 4
La dégradation du terrain rend réceptif
aux microbes

Tant qu’un terrain est sain, il est résistant aux agressions microbiennes.
Par contre, sitôt que la qualité du terrain diminue, et plus cette
diminution est forte, plus le terrain devient réceptif. Ainsi, quelqu’un en
bonne santé, qui n’est jamais sujet à des infections peut rapidement y
succomber dès que son terrain se dégrade.

Les épidémies se déclenchent lorsque la qualité du terrain des membres


d’une population diminue. Ainsi, une population peut bénéficier d’un bon
niveau de santé et par là d’un bon terrain. Survient alors un événement qui
modifie fortement les conditions de vie. Celles-ci altèrent de manière
défavorable leur terrain ouvrant la possibilité pour un microbe ou un autre
d’engendrer une épidémie.

Bon à savoir
« Une infection exige deux conditions pour se réaliser, un microbe et un organisme
en état de réceptivité. Et de ces deux facteurs, le plus important est indiscutablement
le fléchissement des résistances vitales. Sans le consentement organique, une
infection est irréalisable. Les microbes, en effet, ne s’attaquent qu’aux individus en
mauvais état général. » Dr Paul Caron.
Les études effectuées pour découvrir les causes des épidémies ont mis en
évidence le fait qu’elles survenaient aux époques où les conditions de vie
devenaient anti-physiologiques pour la population concernée. Parmi ces
changements de conditions de vie, il faut compter principalement une
modification importante de l’offre alimentaire. Les épidémies
surviennent en effet fréquemment après les périodes de disette ou de
famine. La sous-alimentation peut également provenir de la destruction des
récoltes lors de conflits armés ou de mauvaises récoltes dues à la sécheresse
ou à des inondations. La dégradation de la situation économique d’une
société est une autre cause possible. Elle conduit à une augmentation du
prix des aliments et à une diminution des revenus de la population, privant
celle-ci de la possibilité d’acheter les aliments dont elle a besoin pour se
nourrir correctement.

La détérioration des conditions de logement est un autre facteur de


déclenchement des épidémies. Des bouleversements politiques et
économiques engendrent en effet des déplacements importants de
population. La surpopulation des villes qui en résulte conduit à de trop
fortes concentrations de gens et à une diminution de la salubrité (logement
surpeuplé, alimentation déficiente…). Le terrain des habitants se dégrade et
leur réceptivité accrue aux microbes favorise l’éclosion des épidémies.

Le facteur psychique s’est également révélé important. La peur du


lendemain, les angoisses liées à la situation économique, le stress
émotionnel dû à la guerre, les soucis lors de manques de perspectives, les
souffrances qui accompagnent la promiscuité du lieu de vie… sont autant
de facteurs qui prennent des forces et qui conduisent à l’affaiblissement du
terrain. Et de fait, les épidémies surviennent souvent après des périodes
troublées politiquement et économiquement : la grippe espagnole débuta en
1918, c’est-à-dire à la fin de la Première Guerre mondiale.

De fortes tensions psychiques sont évidemment aussi le lot des


prisonniers entassés dans des camps d’internement comme il y en eut au
cours de la Seconde Guerre mondiale. On peut lire à ce propos que les plus
graves problèmes d’infection ne « … furent pas ceux posés par des
épidémies aiguës de nature exotique, typhus ou choléra, mais bien plutôt
par les rhumes vulgaires, les broncho-pneumonies, les maladies de peau, la
tuberculose pulmonaire, etc., affections causées par des organismes qui
existent normalement à l’état endémique dans toutes les communautés
européennes ». Si l’individu peut, dans son milieu normal, vivre avec des
microbes pathogènes, sans être incommodé par ceux-ci, la malnutrition ou
d’autres formes de misère physiologique et psychologique transformèrent
l’infection en véritable maladie chez de nombreux internés. Il est intéressant
de noter à ce sujet qu’« après avoir retrouvé leur milieu normal à la fin de
la guerre, la plupart des internés guérirent rapidement de leurs maladies
microbiennes, sans l’aide d’un traitement spécifique2 ».

L’absence de spécificité de nombreux microbes prouve aussi qu’il est


nécessaire d’avoir un terrain dégradé pour qu’une infection se
déclenche. En passant d’un être humain à un autre, un microbe peut
déclencher des maladies infectieuses différentes chez chacun d’eux. Selon
la personne qu’il contamine, le streptocoque, par exemple, causera une
angine, un érysipèle, un phlegmon, une scarlatine ou une septicémie ; le
pneumocoque, lui, déclenchera une méningite ou une pneumonie. Dans ces
cas, la maladie n’est pas déterminée par le microbe. Celui-ci n’est pas le
facteur déterminant, c’est le terrain qui l’est. Selon son taux de surcharge,
les genres de déchets présents, la faiblesse d’un organe, etc., une partie de
l’organisme en particulier sera affaiblie et deviendra la victime de
l’infection. La maladie se manifestera alors en fonction des faiblesses et
déficiences du terrain.

Le manque de spécificité du microbe et la prépondérance du terrain se


révèlent aussi dans la situation inverse. Une même maladie peut être causée
par des microbes très différents. Une angine, par exemple, peut être
déclenchée aussi bien par un staphylocoque qu’un streptocoque, la
dysenterie par la bactérie Shigella dysenteriae ou l’amibe Entamoeba
histolytica. Ce qui compte le plus en définitive, ce n’est donc pas le
microbe, mais le terrain qui, par ses caractéristiques, affaiblit un
organe en particulier et le rend ainsi réceptif à une infection en général,
quel que soit le microbe.
Il est aussi intéressant de signaler que l’observation des premières
victimes d’une épidémie permet de dresser les caractéristiques des
personnes les plus susceptibles d’être contaminées et fortement frappées par
la maladie. Ces personnes à risque sont, suivant les épidémies, celles qui
souffrent de maladies cardio-vasculaires, de diabète, de surpoids, etc. ou
encore de plusieurs de ces maux à la fois. Or, quel est le point commun à
toutes ces personnes réceptives aux microbes ? C’est un terrain surchargé
de toxines. Celui-ci en effet est à la fois à la base de leurs maladies, d’après
la médecine naturelle, et la raison de la réceptivité de leur terrain.

Le cas des « porteurs sains » est aussi une


preuve du caractère déterminant du terrain.
Ces gens sont porteurs de microbes, qui peuvent même être très virulents,
mais ne font pas la maladie. Aucun symptôme de celle-ci ne se manifeste.
Ils n’en sont nullement incommodés quand bien même ils ont le microbe en
eux et que lorsque celui-ci est transmis à d’autres personnes, ces dernières
se trouvent atteintes. Ici, on peut à nouveau constater que le microbe n’est
rien et que le terrain est tout.

Bon à savoir
« Le microbe ne se développe que sur un terrain déjà affaibli, malnutri, fatigué ou
stressé ; sinon, dans la grande majorité des cas, les microbes ne conduisent pas à la
maladie, car l’organisme résiste. » Yves Ponroy.

La relation entre les microbes et le terrain est comparable à celle qui


existe entre les moustiques et les marais. De même que les microbes ne
peuvent vivre et se multiplier que dans un terrain dégradé, de même les
moustiques ne peuvent vivre que dans les régions aux eaux stagnantes qui
leur offrent un lieu où pondre leurs œufs et ainsi se multiplier. Et de même
que le marais est la cause de la présence des moustiques, le terrain dégradé
est responsable de la présence et de la virulence des microbes. Dès lors, le
meilleur moyen de se débarrasser des moustiques n’est pas de les tuer avec
des poisons ou de les brûler avec des lance-flammes, mais d’assécher le
marais. Il en va de même pour les microbes. Le meilleur moyen pour
empêcher les microbes de s’installer en nous et de nous rendre malades
n’est pas de chercher à les détruire, mais d’assainir le terrain.

En résumé
• Plus la qualité du terrain diminue, plus il devient réceptif aux infections.
• La plupart des épidémies sont survenues lorsque les conditions de vie d’une
population devenaient anti-physiologiques : après une famine, une guerre…
• De même que les moustiques ne prolifèrent que dans les régions aux eaux
stagnantes, de même les microbes ne se multiplient que dans des terrains dégradés.
En pratique
Assainir le terrain

Comment assainir le terrain


La réceptivité du terrain aux microbes étant due au fait qu’il est dégradé,
se protéger contre les infections nécessite donc d’assainir le terrain. Cet
assainissement se fait de trois manières complémentaires.
1. Drainer les toxines hors de l’organisme en stimulant les organes
chargés de leur élimination, à savoir le foie, les intestins, les reins, la
peau et les poumons.
2. Tarir la source des toxines en réformant l’alimentation (celle-ci étant
la source principale des toxines) pour empêcher que trop de toxines
ne soient constamment apportées à l’organisme.
3. Combler les carence en adoptant une alimentation saine et en
prenant des compléments alimentaires naturels riches en vitamines,
minéraux, etc.

Les bienfaits de l’application de ces trois mesures ne se manifestent


qu’avec le temps. En effet, on ne peut débarrasser rapidement un terrain de
ses toxines, mais peu à peu seulement, ni combler des carences du jour au
lendemain, mais progressivement.

Les mesures proposées pour rénover le terrain sont à utiliser aussi bien en
prévention qu’en thérapie.
En prévention
Il est recommandé de rénover son terrain le plus tôt possible, c’est-à-dire avant
qu’une infection se déclare ou qu’une épidémie ne sévisse. De cette manière, le
terrain rénové résiste à l’implantation des microbes pathogènes.

En thérapie
L’application de ces mesures est aussi des plus utiles dans l’urgence, lorsqu’une
infection s’est déjà déclarée. En diminuant le taux de surcharge et l’ampleur des
carences, une rénovation partielle du terrain a lieu. Elle se traduit par une
augmentation de la résistance qui, même si elle n’est pas complète, diminue les
possibilités pour les microbes de s’installer et de se multiplier dans le corps.

C’est au sein des chapitres suivants (5, 6 et 7), que nous détaillerons
comment parvenir à assainir le terrain.
Chapitre 5
Le drainage des toxines

Un terrain réceptif aux microbes est principalement caractérisé par une


accumulation de toxines.

L’origine des toxines


Les toxines proviennent en majeure partie de la dégradation des
substances alimentaires lors de leur utilisation par le corps. L’acide
urique, l’urée et la créatinine résultent de la décomposition des protéines ; le
gaz carbonique, l’acide lactique ainsi que d’autres acides sont des résidus
de la combustion du glucose ; les acides gras et le cholestérol proviennent
des graisses, etc. Une autre partie des toxines qui surchargent le terrain ont
pour origine la dégradation des tissus eux-mêmes. Des débris de cellules
usées doivent quotidiennement être éliminés, ainsi que des cadavres de
globules rouges, des minéraux usés, etc.

Toutes ces toxines sont une nourriture de choix pour les microbes.
C’est pourquoi plus ces toxines sont nombreuses, plus les microbes ont
de la facilité à survivre dans notre terrain et à se multiplier.

La présence de toxines dans le terrain n’est pas anormale. Il en


contiendra toujours une certaine quantité, car les liquides organiques ont
pour rôle de recueillir les toxines rejetées par les cellules et de les conduire
aux émonctoires pour être éliminées. Cette quantité ne doit cependant pas
dépasser un certain taux. Lorsque le seuil de tolérance est dépassé, l’excès
de toxines affaiblit le terrain, mais fortifie les microbes, puisqu’ils se
nourrissent de ces toxines.

Les émonctoires
Le corps est équipé de plusieurs organes chargés de le débarrasser de
ses toxines. Ces organes sont appelés des émonctoires. Ils sont en effet
des portes de sortie pour les toxines. Leur rôle cependant ne se limite pas à
être une porte s’ouvrant vers l’extérieur. Ils ont aussi pour mission
d’extraire les toxines du sang, puis de les transformer pour les rendre
facilement éliminables. Les émonctoires sont au nombre de cinq.
• Le foie filtre les déchets hors du sang, puis il les rejette sous forme de
bile dans les intestins. Les déchets sont ensuite emmenés hors du
corps par les selles. La bile est donc en même temps un suc digestif et
un support d’élimination des toxines.
• Les intestins transforment les déchets alimentaires non absorbés et
les évacuent sous forme de selles.
• Les reins retiennent dans leur filtre les toxines charriées par le sang –
des toxines différentes de celles filtrées par le foie – et les éliminent
diluées dans de l’eau sous forme d’urine.
• La peau élimine les déchets de deux manières : sous forme de sueur
rejetée par les glandes sudoripares et sous forme de sébum, une sorte
d’enduit gras sécrété par les glandes sébacées.
• Les poumons sont la voie d’élimination des déchets gazeux, mais
lors de fortes surcharges en toxines, ils en éliminent également sous
forme solide : les glaires.
Figure 4 : Les émonctoires

Les signes de bon fonctionnement


Différents signes permettent de se rendre compte du bon fonctionnement
des émonctoires. En mettant ces signes en rapport avec nos propres
éliminations, il est possible de trouver quels sont nos émonctoires les plus
faibles, ceux qu’il faudra stimuler en priorité pour assainir le terrain.

• Le foie
Lorsqu’il fonctionne bien, il produit de la bile en suffisance ce qui a
pour conséquence que les digestions se font correctement et que les
selles sont bien éliminées (la bile agit en effet comme un lubrifiant
des intestins).

• Les intestins
L’évacuation des selles devrait avoir lieu une fois par jour. De plus,
les déchets devraient quitter notre organisme sous forme de selles
environ 24 heures après l’ingestion des aliments qui les fournissent.
La vitesse du transit intestinal se contrôle en consommant des
betteraves ou des épinards qui ont la particularité de colorer les
selles. Il est ainsi aisé de constater le temps qui s’écoule entre la
consommation de ces légumes et leur évacuation.

• Les reins
La quantité d’urine qui doit être produite quotidiennement est
d’environ 1,5 litre, quantité qui s’élimine en 5 à 6 mictions. L’urine
doit avoir une couleur jaune citron, cette couleur témoigne de ce
qu’elle transporte des toxines. Pour la même raison, elle a une
odeur caractéristique. L’absence de couleur et d’odeur témoigne de
ce que l’urine transporte peu de déchets.

• La peau
Une peau saine transpire sur toute la surface lors d’un effort
physique ou lorsque la température extérieure est élevée. La teneur
en déchets de la sueur lui donne une légère odeur. Lorsque celle-ci
est très forte, c’est le signe d’une forte élimination ce qui est une
bonne chose en soi, mais cela est aussi le signe qu’il y a beaucoup
de toxines dans le terrain !

• Les poumons
Ils travaillent correctement lorsqu’ils éliminent des déchets gazeux
seulement. Le besoin récurrent de se moucher, de tousser ou
d’expectorer est signe que les poumons travaillent comme
émonctoire de secours, pour évacuer des déchets que les autres
émonctoires, débordés, n’arrivent pas à éliminer.

Les émonctoires sont capables d’éliminer régulièrement toute la variété


des toxines résultant des métabolismes normaux de l’organisme et ainsi
éviter la dégradation du terrain par accumulation de toxines. Ils ne peuvent
cependant le faire que s’ils travaillent correctement. Or, en raison de notre
mode de vie, de l’hérédité, etc., un ou plusieurs de nos émonctoires peuvent
être affaiblis et travailler en dessous de la normale. L’élimination des
toxines prend alors du retard. Celles qui ne sont pas éliminées demeurent
dans le corps. Avec le temps, il en résulte une accumulation croissante de
déchets dans le terrain, ce qui le rend de plus en plus réceptif aux microbes.
Le saviez-vous ?
Normalement, les reins doivent éliminer 25 g à 30 g d’urée par jour. S’il n’en élimine
qu’un gramme de moins qu’il le devrait, cela représente 30 g d’urée à la fin d’un
mois. Or, l’accumulation de toxines lorsqu’un émonctoire est faible peut s’étendre sur
des mois ou des années. Le corps cherchera bien sûr à éliminer l’excès d’urée par
un autre émonctoire qui prend ainsi le relais. Mais cet autre émonctoire – en
l’occurrence la peau – peut lui-même être affaibli.

Les drainages
Les drainages sont des techniques permettant de débarrasser le corps des
toxines qui l’encombrent et d’augmenter ainsi la résistance du terrain aux
microbes.

Un drainage consiste à intensifier la filtration des déchets hors du


sang et leur élimination hors de l’organisme en agissant sur les
différents émonctoires. Les techniques utilisées sont très nombreuses et
font appel aux plantes médicinales, aux cures d’eau et de jus, au massage
réflexologique, au sauna, etc.

Le but des drainages étant de rattraper les retards d’élimination, les


draineurs ne se limitent pas à inciter l’émonctoire à fonctionner
normalement, mais à aller au-delà pendant la durée de la cure, pour
augmenter cette élimination. Schématiquement présenté, au cours du
drainage, ce sera d’abord l’émonctoire paresseux lui-même qui sera
débarrassé des toxines qui l’encombrent et bouchent son filtre.
L’émonctoire une fois propre ou « débouché » extraira beaucoup plus de
déchets du sang. Étant plus pur, le sang pourra alors se charger de toxines
prises plus en profondeur dans les tissus et les transporter vers les
émonctoires qui les élimineront vers l’extérieur. Ainsi, des toxines de plus
en plus profondes sont conduites en surface et évacuées.
L’élimination accrue de toxines, qui témoigne donc que le drainage est
efficace, est visible quand :
• les intestins évacuent davantage de matière, et ce plus régulièrement ;
• les reins sécrètent une urine plus foncée, odorante et surtout plus
abondante ;
• le foie sécrète plus de bile ce qui accélère le transit intestinal et
améliore les digestions ;
• la peau sue facilement et abondamment ;
• les voies respiratoires éliminent de nombreux déchets par la toux ou
l’expectoration.

Durée et intensité des drainages


Le processus de nettoyage déclenché par les drainages est un processus
physiologique. Ce n’est que peu à peu, jour après jour, que les toxines sont
conduites des profondeurs vers la surface et de là vers l’extérieur du corps.
Une élimination brusque et rapide d’une grande quantité de toxines est
impossible. C’est la raison pour laquelle les cures de drainage doivent
s’étendre dans le temps. Pour être efficace, c’est-à-dire avoir un effet en
profondeur sur le terrain, le facteur durée est primordial. Une cure de 4 à
5 semaines est bien, mais 2 à 3 mois est préférable. La cure doit également
être répétée 1 ou 2 fois par année, spécialement si le terrain est très
surchargé de déchets.

Les cures de drainage ne se font pas en stimulant tous les émonctoires à


la fois, car cela disperserait trop les forces du corps et l’efficacité du
drainage serait moindre. Il est de loin préférable, surtout lorsque de telles
cures sont nouvelles pour quelqu’un, de se concentrer sur un seul organe.
L’émonctoire choisi est celui que l’on sait être le plus faible, donc le plus
congestionné par les toxines et les retards d’élimination (les signes de bon
fonctionnement des émonctoires).

Une autre possibilité est de les stimuler selon leur ordre d’importance. De
manière générale, le foie est considéré comme l’émonctoire le plus
important, suivi de près par les intestins et les reins. Viennent ensuite la
peau et les poumons. Cette progression d’un émonctoire à l’autre rend le
drainage plus efficace, car toutes les forces de l’organisme sont chaque fois
concentrées sur un organe à la fois. C’est aussi une aide pour les personnes
dont les forces sont restreintes (personnes âgées, sous-vitales, malades…).
Les personnes fortement surchargées en toxines en tireront aussi profit, car
elles évitent ainsi les crises de nettoyage ou de détoxication qui se
manifestent parfois.

Bon à savoir
Les crises de détoxication ont lieu lorsqu’un émonctoire est débordé par la masse de
déchets qui remonte des profondeurs. La concentration de toxines dans le sang est
trop élevée, ce qui peut conduire à avoir des maux de tête, des nausées, des
éruptions cutanées ou à être abattu et sans force.

Avec l’expérience, il est bien sûr possible de faire une cure de drainage
en stimulant deux ou trois émonctoires à la fois.

Si la durée des drainages est importante, leur intensité l’est aussi. Le


dosage du draineur doit être bien réglé. Trop bas, il ne stimule pas assez
l’émonctoire et l’élimination des toxines sera faible. Trop élevé,
l’émonctoire est dépassé par ce qu’on lui demande de faire. Agressé par le
flot trop important de toxines qui se présentent à lui, il se congestionne ou
s’enflamme, ce qui nécessite d’interrompre le drainage. Le dosage optimum
se trouve quelque part entre ces deux extrêmes. Il n’y a pas de règle
mathématique pour le trouver. Il faut procéder par tâtonnements, en
commençant par de petites doses que l’on augmente progressivement.

Le drainage des toxines en pratique


Les techniques de drainage que nous proposons sont à la portée de tous.
Elles sont simples à appliquer et ne demandent qu’un peu de bon sens pour
être utilisées correctement. Il en existe cependant de nombreuses autres que
le lecteur découvrira dans la littérature spécialisée.

La cure d’eau
Les toxines ont non seulement besoin d’eau pour être transportées de la
partie du corps où elles se trouvent jusqu’aux émonctoires, mais aussi des
émonctoires vers l’extérieur. Une caractéristique commune aux différentes
sécrétions des émonctoires est en effet d’être riches en liquide : la sueur est
constituée à 99 % d’eau ; la bile à 98 % ; l’urine à 95 % ; les selles à 80 %.

L’eau étant un support indispensable pour l’élimination des toxines, il


faut en offrir suffisamment au corps. Dans le cas contraire, le transport de
toxines se fait mal, et elles demeurent dans le terrain.

Si un manque de liquide freine ou entrave les éliminations, un apport


généreux les stimule. Les choses se passent de la même manière que pour
un ruisseau. Si trop peu d’eau y coule, les déchets qu’il transporte se
déposent sur son parcours et s’y accumulent. Mais que le niveau du ruisseau
augmente, après une forte pluie par exemple, et tous les dépôts sont
emportés3.

Les besoins quotidiens du corps en liquide sont de 2,5 litres environ. Il


est donc recommandé d’en boire davantage pendant toute la durée de la
cure : 3 à 3,5 litres. L’eau est le liquide le plus favorable pour un drainage,
car étant très pure, elle se charge plus facilement de déchets. Les jus de
légumes et de fruits (non sucrés) conviennent aussi très bien, ainsi que les
infusions de menthe, verveine, etc.
Posologie
• Boire 3 à 3,5 litres d’eau par jour, bien répartis au cours de la journée.
Cure de 15 jours, à renouveler régulièrement après une pause.

Les plantes médicinales


La phytothérapie est la technique de drainage la plus couramment utilisée
en médecine naturelle. Depuis plusieurs millénaires, l’être humain a
découvert que certaines plantes avaient des vertus curatives, entre autres par
leur action stimulante sur les émonctoires. Avec le temps, ce savoir s’est de
plus en plus élargi et, de nos jours, nous connaissons un large éventail de
plantes agissant sur les émonctoires :
• les plantes hépatiques sur le foie ;
• les plantes laxatives sur les intestins ;
• les plantes diurétiques sur les reins ;
• les plantes sudorifiques sur la peau ;
• les plantes expectorantes sur les poumons.

Les plantes médicinales peuvent être prises sous forme d’infusions, qui
sont préparées en laissant la plante choisie reposer une dizaine de minutes
dans de l’eau que l’on a fait bouillir. Ce procédé demande du temps, si bien
que, de nos jours, la plupart des gens préfèrent utiliser des préparations déjà
toutes faites.
• Les teintures mères : préparation à base d’alcool, dans laquelle la
plante a trempé pendant plusieurs semaines, cédant ainsi ses
substances actives au support alcoolique.
• Les gélules : capsules de gélatine contenant la plante médicinale sous
forme de poudre fine. Avalée avec de l’eau, la gélule se décompose
dans l’humidité du tube digestif et libère les substances actives de la
plante.

Pour chaque émonctoire, nous présenterons deux plantes médicinales,


l’une sous forme de teinture mère, l’autre sous forme de gélule. Faire une
cure d’un mois avec l’une, puis la remplacer par l’autre pour le mois
suivant. De cette manière, vous expérimentez les deux genres de
préparation et les deux plantes, ce qui vous permet de vous rendre compte
de ce qui vous convient le mieux. Il est bien sûr possible de remplacer la
teinture mère d’une plante par des gélules de cette même plante.

Les plantes médicinales prescrites sont des « classiques », c’est-à-dire


des plantes qui sont utilisées avec succès depuis longtemps et dont
l’efficacité s’est confirmée au cours du temps. Elles conviennent donc à la
majorité des gens. (Si elles ne vous conviennent pas, référez-vous aux
autres plantes recommandées.)

Attention
Lors de la prise de plantes médicinales, il faut être attentif aux effets déclenchés
(vitesse du transit intestinal, nombre de mictions, etc.) pour ajuster le dosage : vers le
haut, si l’effet est trop faible, vers le bas, s’il est trop fort.

Plantes pour le foie


La dent-de-lion, ou pissenlit est une des meilleures plantes locales pour
drainer les toxines par le foie. Elle augmente la production de bile et ainsi la
quantité de déchets que le foie filtre hors du sang.

Posologie
• Dent-de-lion (Taraxacum) en teinture mère (T.M.) : 3 fois par jour, 20 à 50 gouttes,
avec de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.
Le chardon-Marie appartient à la famille des chardons. En plus de ses
vertus stimulantes sur la production de bile, elle protège les cellules
hépatiques et les aide à se régénérer.

Posologie
• Chardon-Marie (Silybum marianum) en gélules : 3 fois par jour, 1 à 2 gélules, avec de
l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Bon à savoir
Autres plantes hépatiques recommandées, à prendre en teinture mère ou gélule :
artichaut, radis noir, fumeterre, solidago, boldo…

Plantes pour les intestins


La mauve est une plante laxative douce, elle stimule donc le transit
intestinal sans l’irriter.

Posologie
• Mauve (Malva sylvestris) en teinture mère (T.M.) : 3 fois par jour, 20 à 50 gouttes,
avec de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.
La bourdaine est un laxatif connu pour l’efficacité de son action, mais
une efficacité liée à une grande douceur.

Posologie
• Bourdaine (Frangula alnus) en gélules : 2 fois par jour, matin et soir, 1 gélule, avec de
l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Bon à savoir
Autres plantes laxatives recommandées, à prendre en teinture mère ou gélule : frêne,
pêcher…

Plantes pour les reins


La piloselle est un puissant diurétique qui a aussi une action désinfectante
sur les voies urinaires.

Posologie
• Piloselle (Hieracium pilosella) en teinture mère (T.M.) : 3 fois par jour, 20 à
50 gouttes, avec de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Les feuilles de bouleau augmentent le volume des urines et leur


concentration en déchets.
Posologie
• Bouleau (Betula pendula) en gélules : 2 fois par jour, matin et midi, 1 gélule, avec de
l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Bon à savoir
Autres plantes diurétiques recommandées, à prendre en teinture mère ou gélule :
bruyère, chiendent, queue de cerise, ortie…

Plantes pour la peau


Les fleurs de sureau ont un très bon effet sudorifique. Elles augmentent le
volume de sueur transpirée et sa concentration en toxines ; qu’il s’agisse de
sueur normale ou de celle résultant de l’exercice physique, du sauna ou du
bain hyperthermique.

Posologie
• Sureau (Sambucus nigra) en teinture mère (T.M.) : 3 fois par jour, 10 à 30 gouttes,
avec de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

La bardane est connue pour son action stimulante sur les glandes
sudoripares. Elle active la production de sueur.
Posologie
• Bardane (Arctium lappa) en gélules : 2 fois par jour, matin et soir, 1 à 2 gélules, avec
de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Bon à savoir
Autres plantes sudorifiques recommandées, à prendre en teinture mère ou gélule :
pensée sauvage, tilleul, camomille…

Plantes pour les poumons


L’eucalyptus est d’un emploi classique pour faciliter l’expectoration des
déchets qui se sont accumulés dans les voies respiratoires.

Posologie
• Eucalyptus (Eucalyptus globulus) en teinture mère (T.M.) : 3 fois par jour, 30 à
50 gouttes, avec de l’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois.

Le plantain est une « mauvaise herbe » très répandue. Elle a une action
nettoyante sur les voies respiratoires, en fluidifiant les glaires et en facilitant
leur expectoration.
Posologie
• Plantain (Plantago major) en gélules : 3 fois par jour, 1 à 2 gélules, avec de l’eau,
avant les repas.
Cure de 1 mois.

Bon à savoir
Autres plantes expectorantes recommandées, à prendre en teinture mère ou gélule :
bourgeons de pin, thym, tussilage, pin sylvestre…

Le drainage des toxines a pour effet d’évacuer de nombreuses toxines


vers l’extérieur du corps, ce qui conduit à une diminution de celles qui sont
présentes à l’intérieur de celui-ci, donc dans le terrain. Et plus le taux de
toxines diminue, plus le terrain devient résistant aux microbes.

L’hydrothérapie

Le bain hyperthermique
Les bains hyperthermiques sont un procédé extrêmement efficace pour
déloger les toxines des profondeurs et les transporter par le sang jusqu’aux
émonctoires. Les bains hyperthermiques sont des bains très chauds. Le
grand apport de chaleur de ce bain élève la température du corps, ce qui
peut être vérifié avec un thermomètre. Il a donc pour effet de déclencher
une fièvre artificielle. Il en résulte l’ouverture des pores de la peau et une
forte sudation pour essayer de ramener la température à la normale. Cette
sudation est avant tout visible sur le visage, puisque le corps est dans l’eau.
Mais, grâce à la chaleur accumulée, la peau continue de transpirer pendant
environ 20 à 30 minutes après la sortie du bain.

En plus de son effet sudorifique, la chaleur du bain hyperthermique


dilate les capillaires sanguins, ces vaisseaux extrêmement fins qui
s’insèrent dans les profondeurs des tissus. Leur rôle est d’irriguer les
cellules, mais souvent ils ne le font que mal, car ils sont encombrés de
toxines et en partie bouchés. Cependant, en se dilatant grâce au bain
hyperthermique, ils offrent un passage beaucoup plus grand au sang qui
peut alors à nouveau circuler normalement. Le sang est ainsi à même de
conduire les toxines qu’il contient aux émonctoires, puis de se charger de
nouvelles toxines, celles qu’il n’avait pas pu prendre auparavant, puisqu’il
stagnait et était déjà saturé de déchets.

L’évacuation des toxines sera d’autant plus grande qu’à la dilatation des
capillaires par la chaleur s’ajoute l’élévation de la vitesse de circulation du
sang, ce dont témoigne l’accélération des battements du cœur. Le sang
circule donc plus vite et il balaie sur son passage les toxines qui
s’étaient déposées sur les parois des vaisseaux.

Les personnes ne disposant pas de baignoire peuvent obtenir des bienfaits


similaires à ceux du bain hyperthermique avec des séances de sauna.

Le bain hyperthermique a donc pour effet de brasser les liquides


organiques jusque dans les profondeurs de l’organisme, « d’essorer » les
tissus et de transporter une masse de déchets vers les émonctoires.

Attention
Un déplacement brusque et trop important de toxines peut dépasser les capacités
d’élimination des émonctoires. Il en résulte des maux de tête, des nausées et
d’autres troubles désagréables. Pour éviter ces crises de détoxication, il faut
commencer avec des bains pas trop chauds et augmenter progressivement leur
température.

La pratique des bains hyperthermiques


Remplir le bas de la baignoire d’un peu d’eau tiède (37 °C) et s’asseoir
dedans. Ensuite, augmenter progressivement la température du bain en
rajoutant de l’eau chaude jusqu’à atteindre le seuil de tolérance personnel,
c’est-à-dire juste avant que la sensation de chaleur ne devienne trop vive.
Bien que très chaud, le bain doit être bien supporté ; on doit s’y sentir à
l’aise. On ne doit pas chercher à atteindre la température la plus élevée
possible, mais on doit trouver celle qui permet au bain de durer 15 à
20 minutes au départ, puis jusqu’à une demi-heure par la suite, suivant la
vitalité de la personne. Selon la résistance individuelle, le bain aura une
température de 39 °C ou plus.

Bon à savoir
Le but du bain hyperthermique est d’apporter beaucoup de chaleur à l’organisme. Si
les températures élevées sont mal supportées, on prend le bain à une température
un peu plus basse et en restant plus longtemps dans le bain.

Il est impératif de permettre à l’organisme de s’habituer au bain


hyperthermique et on n’hésitera pas à n’augmenter la température et la
durée des bains que très progressivement, sur plusieurs semaines, avant
d’atteindre son maximum personnel. Par mesure de précaution, et pour
éviter la congestion de la tête, on peut mettre une lavette froide sur le front.

Attention
Il ne faut pas entrer brusquement dans l’eau très chaude, même quand elle est bien
supportée. En effet, l’organisme se défend face à cette soudaine agression
thermique en fermant les pores de la peau. Ceux-ci ne s’ouvriront alors que
lentement au cours du bain et les bons effets qu’on pouvait espérer sont en partie
annihilés.

Lorsque le bain est terminé, on sort doucement de l’eau et on s’étend une


demi-heure, emmailloté dans un linge éponge. Ce repos étendu permet à
l’organisme d’achever sa sudation et de retrouver son équilibre.

Soins
Suivant sa vitalité, on peut prendre deux bains par semaine pendant un mois ou un
bain par semaine pendant trois ou quatre mois. Le bain se prend généralement le
soir, car il détend bien l’organisme et favorise le sommeil.

Au fur et à mesure des bains, les surcharges en toxines du terrain


diminuent transformant celui-ci en un milieu de vie tout à fait malsain pour
les microbes.

Le drainage des toxines acides


Les toxines, dont le terrain se surcharge, sont de genres très différents.
Un de ces genres est constitué des toxines acides. Il s’agit de :
• l’acide urique, sulfurique… résultant de la dégradation des protéines ;
• l’acide pyruvique, succinique… issus du sucre blanc ;
• l’acide acétylacétique… des graisses ;
• l’acide citrique et malique… des fruits ;
• l’acide lactique issu du travail musculaire ;
• etc.
En s’accumulant dans les sérums intra- et extracellulaires, ces acides
agressent et déminéralisent les cellules, mais ils modifient aussi le pH du
terrain. On parle à ce propos d’une rupture de l’équilibre acido-basique,
dans le sens d’une acidification. Or, cette acidification rend le terrain
réceptif aux microbes4.

Bon à savoir
L’équilibre acido-basique
Pour être en bonne santé, le corps humain a besoin d’un pH de 7,39 au niveau du
sang, c’est-à-dire légèrement basique. Toute modification de ce pH idéal est
préjudiciable à la santé. La modification du pH sanguin vers l’alcalinisation (pH 7,4 et
plus) est extrêmement rare, la plus courante et répandue est une modification vers
l’acidose (pH 7,38 et moins).

Pour corriger le terrain et le rendre plus résistant aux microbes, il faut


donc drainer ces toxines acides hors de l’organisme. Les deux émonctoires
prévus pour leur élimination sont les reins et la peau. L’urine et la sueur
sont en effet les supports liquides chargés de transporter les acides hors de
l’organisme.

Stimuler le travail des reins et de la peau (comme expliqué


précédemment) permet de débarrasser le corps de nombreuses toxines, ce
qui fait remonter des acides des profondeurs. Or, lorsqu’un trop grand
nombre de toxines pénètrent dans le sang, le pH de celui-ci s’éloigne de la
norme, quelque chose que le corps ne tolère pas. Ainsi pour se protéger
d’une atteinte à son pH, le sang n’accepte que peu d’acides à la fois, ce qui
s’oppose à une élimination intensive des acides. Cette situation semble sans
issue, mais on peut y remédier en veillant à ce que les acides qui quittent les
profondeurs du corps pour remonter en surface le fassent sous une forme
modifiée, non acide. Cette forme est obtenue par l’adjonction d’une base à
chaque acide, puisqu’un acide et une base forment ensemble un sel neutre.
L’acide ainsi neutralisé n’est plus sous une forme acide qui perturbe le pH
du sang. Il est donc accepté par celui-ci et amené vers les émonctoires
chargés de son élimination.

Cette neutralisation des acides se fait normalement avec les bases


apportées par l’alimentation lorsque celle-ci en est riche. Mais cet apport
n’est pas toujours suffisant puisqu’il est destiné à satisfaire les besoins
courants du corps et non à remédier aux conséquences d’erreurs antérieures.
Un apport de bases supplémentaires est donc nécessaire. Il s’effectue à
l’aide de compléments alimentaires de minéraux basiques (calcium,
potassium, magnésium…).

Une prise régulière de compléments basiques permet une désacidification


efficace du terrain. L’apport quotidien de bases supplémentaires permet la
neutralisation des acides en profondeur et leur remontée dans le sang qui les
transporte ensuite aux émonctoires.

Bon à savoir
Les personnes concernées par la prise des compléments basiques pour drainer les
acides sont celles dont le terrain s’est acidifié à cause d’un mode d’alimentation
acidifiant (excès de viande, sucre blanc, graisses…), la prise d’excitants (café, thé,
alcool, tabac), le stress, le manque de sommeil, la sous-oxygénation et la
sédentarité.

Conseils pratiques
Le moyen le plus simple pour déterminer si l’on est en acidose est de
mesurer son pH urinaire. Le pH normal de l’urine, d’après la médecine
naturelle, est un pH de 7. Lorsque quelqu’un est en acidose, son urine est
plus chargée en acides, ce qui fait descendre le pH normal de 7 à un pH de
6,5, 6 ou 5,5. Un pH acide peut apparaître ponctuellement après des abus
d’alcool, un grand repas ou un grand stress. Mais lorsque ce pH est
régulièrement acide, de jour en jour, et à pratiquement toutes les mictions,
cela révèle que la personne concernée a un terrain acide.

Mesure du pH urinaire
Le matériel nécessaire pour mesurer le pH urinaire est du papier
tournesol, appelé aussi papier réactif pour mesurer le pH. Il est vendu en
magasin de santé, droguerie et pharmacie.

La mesure d’un seul pH n’est pas suffisante, car le pH urinaire varie en


fonction de ce que l’on a mangé, bu, du stress, etc. Pour avoir une idée juste
du pH de l’urine (et donc du terrain), il faut effectuer une mesure lors de
chaque miction de la journée, et ceci pendant 2 à 3 jours. Si les mesures se
trouvent le plus souvent en dessous de 7, on peut en conclure que la
personne testée a un terrain acide.

Attention
Lors des mesures du pH urinaire, on peut s’abstenir de mesurer la première urine du
matin. Elle ne compte pas dans l’analyse. Elle est toujours acide, car elle contient
tous les acides filtrés par les reins et accumulés au cours de la nuit. Il faut par
conséquent mesurer les mictions de la journée à partir de la deuxième miction.

Prise de compléments basiques


Le test du pH urinaire sert à déterminer si le terrain est acide ou non. S’il
l’est, il faut le désacidifier pour l’assainir le plus possible et ainsi le rendre
réfractaire aux microbes (ce qui fait en même temps disparaître les troubles
de santé liés à l’acidose).

La démarche passe en premier lieu par la suppression de la cause de


l’acidose, ce que l’on réalise principalement en adoptant une alimentation
plus basique, c’est-à-dire plus riche en légumes, fruits et pommes de terre.

En plus de cela, et pour accélérer la désacidification du terrain, la


prise d’un complément basique se montre des plus utiles. Ces
compléments sont des préparations contenant des minéraux basiques sous
une forme facilement assimilable par l’organisme (Erbasit®, Alcabase®,
Rebasit®…). La composition varie d’un produit à l’autre, mais la pratique a
montré qu’ils sont tous efficaces. Ils sont disponibles sous forme de poudre
à prendre mélangée à un liquide ou en comprimés à avaler avec de l’eau.

Il n’y a pas de dosage standard des compléments basiques, car il varie en


fonction du degré d’acidification du terrain. Plus celui-ci est acide, plus le
dosage sera élevé. La règle de base est de prendre autant de
compléments basiques que nécessaire, en 2 ou 3 prises par jour, pour
obtenir un pH urinaire se situant entre 7 et 7,5.

Une fois le dosage personnel trouvé, on peut arrêter de mesurer le pH. La


cure se poursuit pendant un mois, après quoi, il faut refaire deux ou trois
jours de tests urinaires pour réadapter le dosage du complément.
Normalement, il sera plus bas. On continue la cure pendant un mois puis on
refait un contrôle… Pour retrouver un terrain équilibré, il faut généralement
une cure de plusieurs mois.

Les diètes
Les diètes restrictives, c’est-à-dire celles qui sont caractérisées par un
apport réduit d’aliments, contribuent également à rendre le terrain plus
réfractaire aux microbes en le débarrassant des surcharges en toxines. En
effet, si les toxines présentes dans le sang et dans les émonctoires, donc en
surface, sont faciles à éliminer lorsqu’on stimule les émonctoires avec des
plantes médicinales, il n’en va pas de même pour les toxines plus en
profondeur, c’est-à-dire qui sont incrustées dans les tissus. Ces toxines, en
s’accumulant, se sont en partie agglomérées les unes aux autres. Leur
volume est alors trop grand pour qu’elles puissent être transportées telles
quelles par les sérums cellulaires et le sang. Ces amas doivent d’abord être
dégradés en petites particules. Or, cette dégradation de grands déchets en
particules de plus petite taille s’effectue entre autres lors de diètes.

Toute diète suffisamment restrictive déclenche un phénomène appelé


« autolyse », c’est-à-dire digestion (lyse) de soi-même (auto). En effet, la
diminution des apports alimentaires lors d’une diète restrictive ne réduit pas
en même temps les besoins du corps en nutriments. Ces besoins subsistent
et pour les satisfaire, le corps autolysera ses propres tissus pour en extraire
les nutriments (acides aminés, vitamines, minéraux…) qui lui sont
nécessaires.

L’autolyse est un processus qui se déroule avec sagesse. L’autolyse ne


s’attaque pas aux tissus les plus utiles (le cœur, le cerveau…), mais à ce qui
est le plus inutile, ceci pour ne pas mettre en danger la survie et la bonne
marche de l’organisme. Or, quoi de plus inutile que les toxines qui se sont
accumulées dans le terrain ? Ainsi, lors de l’autolyse, ce sont les toxines
qui sont dégradées en premier pour être recyclées. Les gros amas de
déchets situés en profondeur dans les tissus sont autolysés sur place. Les
substances réutilisables sont conduites aux cellules qui en ont besoin, les
autres, celles qui sont inutiles, sont emportées vers les émonctoires et cela
sans difficulté étant donné les petites dimensions qu’elles ont maintenant.

L’élimination de ces toxines est d’ailleurs facilitée d’une autre manière


encore par la diète. Le corps recevant moins d’aliments, il dépense peu de
force au niveau digestif. Les forces « économisées » sont ainsi disponibles
pour l’élimination. De nombreuses toxines qui s’étaient accumulées parce
qu’elles n’avaient pas pu être éliminées jusque-là sont conduites maintenant
hors de l’organisme. Le terrain se nettoie de plus en plus et devient
progressivement plus propre. La rénovation du terrain qui en résulte rend le
terrain plus réfractaire aux microbes, car ceux-ci ne peuvent plus survivre
dans un terrain aussi sain. Ils n’y trouvent pas un milieu de vie adéquat pour
s’y installer et s’y multiplier.
La diète la plus restrictive qui existe est le jeûne, puisque tous les
aliments sont supprimés, sauf l’eau. L’apport alimentaire étant nul,
l’autolyse se déclenche avec force et le nettoyage du terrain est intensif.
Pour faire un jeûne, il est cependant recommandé d’être assisté par un
thérapeute.

Un régime un peu moins sévère est la monodiète, c’est-à-dire une diète


au cours de laquelle, en plus de l’eau, on ne consomme qu’une sorte
d’aliment, par exemple que des pommes, des raisins, des carottes… et cela
à chaque repas de la journée pour toute la durée de la cure. L’autolyse se
déclenche aussi avec force puisque l’apport alimentaire est très restreint. Il
est d’ailleurs aisé à digérer étant donné qu’il n’y a qu’une sorte d’aliment
consommé, et non plusieurs comme c’est le cas habituellement.

En fait, n’importe quelle restriction alimentaire par rapport à la


manière de manger habituelle de quelqu’un peut constituer une diète
restrictive qui conduit à l’autolyse et à une élimination plus intense de
toxines. Et plus cette restriction est importante, plus les processus
d’autolyse et d’élimination sont favorisés.

Le nombre de possibilités de diètes restrictives est donc énorme, car l’on


peut jouer sur la quantité globale d’aliments consommés (régime
hypocalorique, pesé, des deux repas…) ou sur certaines catégories
d’aliments seulement (restriction ou suppression des graisses, des produits
animaux…). Cela permet de mettre au point une diète adaptée aux besoins
et capacités organiques de chacun.

Bon à savoir
Quelle que soit la diète choisie, il est recommandé de prendre des draineurs (plantes
pour le foie et les reins) pour faciliter l’évacuation des déchets libérés par la diète.
Voici deux exemples de cures restrictives.

La monodiète
Un à trois jours de monodiète. Choisissez un légume (carotte, fenouil…)
ou un fruit (pomme, poire, raisin…) que vous appréciez, afin que vous
puissiez les manger sans vous lasser pendant toute la durée de la cure.
L’aliment est consommé à chaque repas et chaque en-cas. Au choix : cru,
cuit, en purée, en jus ou en soupe. Naturellement sans adjonction de sel ou
de sucre. Une variante presque aussi efficace consiste à changer de fruit ou
de légume à chaque repas. Cette manière de procéder est plus facile à suivre
pour ceux qui ont besoin de variété.

Attention
Les personnes sensibles aux acides des fruits ne devraient pas faire de monodiète
aux fruits, mais aux légumes.

La cure de légumes
Un à trois jours de légumes. Cette diète autorise la consommation de tous
les légumes. Elle est moins sévère qu’une monodiète et pour cette raison un
peu moins détoxicante que celle-ci. Elle est cependant à la portée de plus de
gens. La forme sous laquelle les légumes sont consommés (cru, cuit, jus…)
est libre.

En résumé
• La réceptivité aux microbes étant due à une accumulation de toxines dans le terrain,
il faut donc le débarrasser de ces toxines pour qu’il soit à nouveau résistant.
• Drainer les toxines de l’organisme se fait en stimulant les cinq émonctoires : le foie,
les intestins, les reins, la peau et les poumons.
• Les techniques utilisées sont la cure d’eau, les plantes médicinales, le bain
hyperthermique, la désacidification et les diètes restrictives.
Chapitre 6
Tarir la source des toxines

La réfection du terrain passe d’abord par le drainage des toxines, car ces
dernières modifient de manière nuisible la composition du terrain et, étant
la nourriture avec laquelle les microbes s’alimentent, elles rendent le terrain
très réceptif aux infections. Mais drainer les toxines n’est pas suffisant. Une
action supplémentaire est nécessaire. En effet, si l’on désire que le terrain
reste propre, il faut aussi empêcher que de nouvelles toxines viennent le
surcharger. Sinon cela reviendrait à vouloir vider une baignoire remplie
d’eau en ouvrant seulement la voie d’écoulement de celle-ci, mais sans
fermer le robinet qui continue à l’alimenter en eau. La baignoire ne se
videra pas, car elle reçoit sans cesse de nouveaux apports de liquide.

La nécessité de tarir la source des toxines conduit nécessairement à


se préoccuper d’alimentation, puisque la source principale des toxines
est les aliments que nous consommons. Soit que ceux-ci produisent des
toxines, soit qu’ils transportent des substances nuisibles avec eux (additifs,
insecticides…).

La capacité des aliments à donner des toxines n’est pas uniformément


répartie, elle est différente d’un aliment à l’autre. Si certains en fournissent
beaucoup, d’autres n’en donnent que très peu. On peut ainsi diviser les
aliments en deux groupes :
• les aliments « lourds », car ils sont la source de nombreuses toxines ;
• les aliments « légers » qui n’en fournissent pratiquement pas.
Les aliments lourds ont pour caractéristique d’être concentrés. Leur
composition comprend très peu de liquide, mais de nombreuses substances
solides. Ces substances sont des protéines, des graisses et des amidons, qui
nécessitent des transformations importantes pour être digérées et
métabolisées. Une production de toxines est donc l’inévitable conséquence
de leur utilisation. Le corps cependant élimine aisément ces toxines lorsque
la quantité d’aliments lourds consommés n’est pas trop élevée, mais avec
difficulté et de manière insuffisante lorsqu’ils représentent le gros des
apports.

Les aliments lourds sont :


• les graisses : les huiles de pression à chaud, la charcuterie, les
saucisses, les margarines hydrogénées, les fritures, les chips, les
pâtisseries… ;
• les chairs animales : viande, volaille, poissons, fruits de mer… ;
• les produits laitiers : fromages à pâte dure et molle, crème,
beurre… ;
• les céréales : blé, riz, seigle, avoine… ;
• les sous-produits céréaliers : farine, pain, pâtes, flocons, biscuits… ;
• les légumineuses : lentilles, soja, pois, haricot blanc, fèves… ;
• le sucre blanc : chocolat, gâteaux, glaces, bonbons, confitures, pâtes
à tartiner, desserts, sodas… ;
• boissons : café, thé, chocolat, alcool…

Les aliments légers, à l’inverse des aliments lourds, sont peu


concentrés. Leur teneur en eau est élevée (jusqu’à 95,6 % pour les légumes
et 92 % pour les fruits). Les substances solides qu’ils contiennent sont
principalement constituées par des fibres (2 à 4 %), quelques protéines et
graisses, ainsi que des minéraux, des vitamines et des oligoéléments.

Les aliments légers sont :


• les fruits frais : pomme, poire, prune, abricot, orange, clémentine,
pamplemousse… ;
• les petits fruits : fraise, framboise, myrtille, cerise, mûre, groseille,
cassis… ;
• les fruits secs : raisin sec, pruneau sec, abricot sec, datte… ;
• les jus de fruits : jus de pomme, jus d’orange… (sans sucre ajouté) ;
• les légumes feuilles : salade, laitue, endive, épinard, chou… ;
• les légumes tiges : côtes de bette, céleri branche, poireau, asperge… ;
• les légumes racines : carotte, céleri, betterave, chou-rave, navet,
radis… ;
• les légumes fruits : tomate, poivron, courgette, courge, pâtisson,
concombre, cornichon… ;
• les légumes fleurs : chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles,
artichaut… ;
• les féculents : pomme de terre, châtaignes… ;
• les fruits oléagineux : amande, noisette, noix, olive… ;
• les graines de santé : graines de tournesol, sésame, pépins de
courge… ;
• les jus de légumes : carotte, betterave… ;
• les produits laitiers : fromage blanc, le yogourt.

Tarir la source des toxines en pratique


À notre époque, l’alimentation de la majeure partie de la population est
constituée à 70 % environ d’aliments lourds et à 30 % d’aliments légers. On
peut facilement le constater en observant le contenu des assiettes : les trois
quarts de celles-ci sont occupés par la viande et les farineux (pâte, riz…) et
le quart restant par des légumes. Pour tarir la source des toxines, ces
proportions doivent être modifiées. La proportion des aliments légers doit
être fortement augmentée et devrait se rapprocher des 50 %. Les pour cent
donnés ici ne doivent pas être pris à la lettre. Ils ne sont là que pour donner
une ligne directrice générale et ne doivent pas être utilisés pour calculer et
peser la ration alimentaire.

En pratique, pour tarir la source des toxines qui dégradent le terrain et le


rendent réceptif aux microbes, il est impératif de :
• diminuer les aliments lourds ;
• augmenter les aliments légers.
Diminuer les aliments lourds
Les aliments lourds produisent davantage de toxines que les aliments
légers. Cela ne signifie cependant pas qu’il faille arrêter de les consommer.
La plupart (céréales, produits laitiers…) font partie des aliments de base
dont la suppression aurait des conséquences néfastes sur la santé. Il faut par
contre en diminuer les quantités consommées.

La diminution de l’apport protéinique passe par :


• manger des portions de viande ou de poisson de 150 g ou moins à
un même repas, plutôt que davantage ;
• ne manger de la viande ou du poisson qu’à un repas par jour,
plutôt qu’à deux repas (ou ne manger de la viande ou du poisson
qu’un jour sur deux) ;
• éviter de manger plusieurs aliments protéinés à un même repas. Par
exemple, entrée de poisson, plat principal de viande, fromage comme
dessert ;
• remplacer régulièrement les repas de viande et de poisson par des
repas de fromage ou d’œufs.

La diminution de l’apport en graisse passe par :


• cuire avec le minimum d’huile possible ;
• ne pas cuisiner au beurre ni avec beaucoup de margarine, mais avec
un peu d’huile seulement ;
• confectionner des sauces simples, sans crème ni beurre ;
• cuisiner léger, éviter les fritures ;
• attention aux pâtisseries, elles sont une source importante de
graisses ;
• éviter les abus de fromage.

La diminution de l’apport en amidon passe par :


• manger les repas sans pain ;
• ne pas abuser de pâtes, de riz, de flocons à un même repas ;
• ne pas manger du riz ou des pâtes aux deux repas principaux ;
• ne pas cumuler plusieurs aliments farineux à un même repas ;
• remplacer régulièrement les aliments farineux par des pommes de
terre qui n’apportent que peu de toxines ;
• comme en-cas, manger des fruits plutôt que des biscuits, des barres
de céréales ou des biscottes.

La diminution des apports de sucre blanc passe par :


• boire les tisanes, le thé ou le café nature, c’est-à-dire sans ajouter du
sucre ;
• si vous devez sucrer vos boissons, utilisez de la stévia, du sucre
complet ou du miel ;
• remplacer la confiture par des édulcorants naturels : miel, sirop
d’érable ou de dattes, concentré de poire, etc. ;
• remplacer les sodas par des jus de fruits non sucrés ;
• manger les biscuits, gâteaux… confectionnés avec un peu de sucre
complet ou du miel, mais pas avec du sucre blanc ;
• diminuer, voire supprimer les sucreries : bonbons, chocolat…

Attention
Il faut veiller à ne pas exagérer, en réduisant de manière trop importante les hydrates
de carbone, les graisses et les protéines. Ces nutriments constituent un carburant
indispensable au corps. Seul l’excès est nuisible.

Les faux aliments


S’il suffit de diminuer la consommation de la plupart des aliments lourds,
il est bon d’en supprimer certains complètement parce qu’ils ne sont pas des
aliments de base offerts par la nature, mais ils sont produits par l’être
humain. Étant spécialement concentrés, ils sont de grands fournisseurs de
toxines.
On les appelle des « faux aliments », car ils donnent l’impression
d’être des aliments, mais ils n’en sont pas. Ils ne contiennent pas toute
une variété de nutriments, mais seulement un nombre restreint d’entre eux.
Privés de vitamines, minéraux et oligoéléments, ils sont des aliments dits à
calories vides.

Il y a deux grandes catégories de faux aliments. La première est


caractérisée par une haute teneur en graisse, et le plus souvent des graisses
de mauvaise qualité (riche en acides gras saturés). En font partie :
• les saucisses – salami français (35 %), boudin (41 %), saucisse
d’Arles (51 %) ;
• les pâtés – le pâté de foie (42 %), les rillettes (57 %) ;
• les aliments frits, cuits au beurre ou avec beaucoup de crème – sauces
grasses, pâtisseries, plats pré-préparés.

La deuxième grande catégorie de faux aliments est celle des aliments


riches en sucre blanc :
• bonbons (99 %) ;
• pâte à tartiner (55 %) ;
• chocolat au lait (52 %) ;
• confiture (env. 50 %) ;
• glaces (21 %) ;
• soda (13 %) ;
• pâtisseries ;
• certains desserts ;
• certains biscuits.

En réfléchissant objectivement, chacun peut se rendre compte que les


faux aliments ne sont pas des aliments véritables qu’il faudrait manger
régulièrement pour se maintenir en bonne santé. Au contraire, ils sont
« artificiels » et peuvent facilement être remplacés par de vrais aliments,
naturels et sains. Par exemple, toute la charcuterie par de la viande simple,
non additionnée de graisses, et les sucreries par des fruits frais et secs.
Bon à savoir
Certaines personnes auront de la peine à se priver totalement de l’un ou l’autre de
ces faux aliments, car elles se sont habituées à le consommer et elles l’apprécient.
Dans de tels cas, il faudrait n’en manger qu’exceptionnellement, quand l’envie est
très forte. Avec le temps, et parce que, parallèlement, ces personnes s’alimenteront
plus sainement, ces envies s’atténueront.

Les vrais aliments sont faciles à repérer, car ils se démarquent très
nettement des faux aliments. Les aliments qui sont bons pour la santé sont
ceux que nous offre la nature et qui sont consommés comme la nature nous
les a donnés, ou alors en ne modifiant leur constitution que modérément et
de manière physiologique. Par exemple, par la cuisson, la panification des
céréales, le caillage du lait pour obtenir du fromage…

Conseils pratiques
La réduction des apports alimentaires s’effectue de deux manières
différentes :
• en mangeant des quantités plus réduites de ces aliments lors de
chaque repas ;
• en espaçant les repas qui en comprennent.

La qualité des aliments a cependant aussi son importance. Diminuer la


consommation d’aliments de basse qualité comme le sucre blanc et les pâtes
blanches, par exemple, est une bonne chose, mais ce qui est encore mieux
est de remplacer ces aliments par d’autres qui sont de meilleure qualité : du
sucre complet, des pâtes complètes, des fruits bio. Cet aspect, également
fondamental, sera traité dans le chapitre suivant (chapitre 7, « Combler les
carences »).
Augmenter les aliments légers
Dans les questions de régimes, l’expérience pratique a montré qu’il n’est
guère possible de réduire ou de supprimer certains aliments sans augmenter
en même temps les apports d’autres aliments. Ceci pour s’assurer que le
corps reçoit tous les nutriments dont il a besoin, mais aussi que la sensation
de satiété est satisfaite, condition indispensable pour que le nouveau régime
soit suivi à long terme.

Bon à savoir
La diminution des apports d’aliments lourds n’affame pas inévitablement celui qui suit
la restriction. La faim peut aussi avoir pour cause une carence en vitamines,
minéraux, oligoéléments, oméga… En effet, le corps carencé pousse alors à manger
pour obtenir les nutriments qui lui sont nécessaires. Ces nutriments cependant ne se
trouvent pas ou très peu dans les aliments lourds, mais en abondance dans ceux qui
sont légers. Il suffit donc aux grands mangeurs d’aliments lourds de consommer en
suffisance des aliments légers pour que les sensations de faim diminuent.
Finalement elles disparaîtront, puisque les besoins en vitamines, oligoéléments, etc.
seront couverts.

Augmenter la consommation d’aliments légers permet par


conséquent de diminuer les apports d’aliments lourds et ainsi contribue
fortement à tarir la source des toxines.

Les différentes manières dont on peut incorporer les aliments légers dans
son alimentation sont variées.

• Les fruits frais (pomme, poires…)


Ils sont mangés comme en-cas, dessert…
Sous forme crue :
– entier, à la croque ;
– en salade de fruits (sans ajout de sucre) ;
– en smoothies ;
– en jus (sans ajout de sucre).
Sous forme cuite :
– en compote ;
– …

• Les fruits secs (raisins, figues, abricots…)


Ils sont mangés comme en-cas ou dessert :
– à la croque ;
– secs ou trempés ;
– associés à un dessert (salade de fruits) ;
– …

• Les fruits oléagineux (amande, noisette…)


À cause de leur teneur en graisse, ils sont les plus concentrés des
aliments légers, il ne faut donc pas en abuser. Ils sont mangés comme en-
cas ou associés à des plats :
– à la croque ;
– ajoutés aux crudités ou aux salades ;
– ajoutés aux plats cuisinés ;
– ajoutés aux salades de fruits ;
– …

• Les légumes (carottes, salade…)


Ils sont mangés crus ou cuits, comme plat ou comme en-cas :
– entiers, à la croque ;
– en dip (avec une sauce légère) ;
– en salade verte ou mixte ;
– en crudité, râpés et assaisonnés (carottes, céleri…) ;
– en jus ;
– cuits ;
– en soupe ;
– …

• Les pommes de terre


Elles sont un farineux plus léger que les céréales en grains, le riz par
exemple, ou les pâtes :
– cuites à l’eau, à l’étouffée ou au four ;
– entières, en morceaux ou en purée ;
– avec ou sans peau.

• Les châtaignes
Elles sont également plus légères que les céréales en grains ou les pâtes.
Elles sont mangées aux repas, comme en-cas ou en dessert :
– cuites à l’eau ou au four ;
– entières, en morceaux, râpés ou en purée (mais sans sucre blanc
ajouté) ;
– en polenta.

• Le fromage blanc
Il est mangé au cours des repas, comme dessert ou en-cas :
– nature ;
– salé, avec des herbes ;
– sucré avec des fruits secs, du miel, du sirop d’érable…

• Les yogourts nature


Ils se mangent comme en-cas, dessert ou au cours d’un repas :
– nature ;
– sucré avec des fruits secs, du miel, du sirop d’érable…

Il existe une grande variété de fruits et de légumes aux goûts et


consistances différentes, si bien que chacun en trouvera un grand nombre
qui lui plaira. L’offre de fruits et de légumes varie aussi au cours de l’année,
ce qui empêche qu’on puisse s’en lasser.

Attention
Les aliments légers ne sont pas des aliments secondaires, ils sont de première
importance et il faut veiller à en consommer suffisamment.
Modifier son alimentation en diminuant les aliments lourds et en
augmentant de manière importante les aliments légers demande quelques
efforts au départ. Mais après quelques semaines, de nouvelles habitudes
sont prises et chacun trouve l’équilibre qui lui convient entre ces deux
sortes d’aliments. Les efforts sont finalement vite récompensés, car on se
sent mieux et on a davantage d’énergie. Le terrain ne se surcharge plus
continuellement en toxines, il reste beaucoup plus propre et, donc, résistant
aux microbes.

En résumé
• Pour garder le terrain résistant face aux microbes, il faut empêcher que des toxines
s’y accumulent constamment.
• Les aliments étant les principaux pourvoyeurs de toxines, une réforme de
l’alimentation est nécessaire pour tarir la source des toxines.
• La réforme consiste à diminuer les aliments lourds (grands producteurs de toxines) et
augmenter les aliments légers (pauvres en toxines).
Chapitre 7
Combler les carences

La troisième étape de la réfection du terrain consiste à combler les


carences. Elle suit logiquement les deux premières : drainer les toxines et
tarir la source des toxines, car on ne peut « réparer » qu’après avoir nettoyé.
Ceci n’est dit que de manière générale : chez les personnes très carencées, il
faut d’abord réparer avant de pouvoir nettoyer.

Notre corps est dépendant des aliments. C’est en effet grâce à eux qu’il se
construit, se répare et ainsi dure dans le temps, mais également qu’il
fonctionne. Cette dépendance provient du fait que notre corps n’est pas
capable de produire lui-même des nutriments : vitamines, minéraux, etc. Il
doit donc les recevoir de l’extérieur, en suffisance et tout au long de son
existence.

Les carences

Il y a carence lorsque le corps est privé d’un ou


de plusieurs nutriments dont il a besoin.
On peut donc être carencé en protéines, en vitamines C, E ou A…, ou
encore en calcium, fer… Les carences peuvent être ponctuelles ou durer
dans le temps. Elles peuvent porter sur un ou plusieurs nutriments. Selon
l’importance du manque, elles sont aussi petites ou grandes.
Chaque nutriment jouant un ou plusieurs rôles dans le corps, la carence
en un nutriment déterminé engendrera des troubles précis et prévisibles. De
manière générale, on distingue :
• les carences en nutriments constructeurs (protéines, minéraux…)
nécessaires à la construction et la réparation des tissus ;
• les carences en nutriments nécessaires au fonctionnement de
l’organisme, c’est-à-dire la contraction des muscles, les processus
digestifs, la production d’énergie… mais aussi le maintien de la
composition des liquides organiques.

En effet, la composition du sang, des sérums cellulaires et de la lymphe


dépend elle aussi des apports en nutriments par les aliments. Lors de
carences en l’un ou l’autre nutriment, la qualité du terrain sera altérée. Plus
les carences sont prononcées et nombreuses, plus cette qualité diminue.

Or, un terrain qui s’éloigne de sa composition idéale est un terrain qui


devient plus réceptif aux microbes. Cette réceptivité est d’autant plus
grande que les cellules – et non plus les liquides – qui baignent dans un tel
terrain seront, par la force des choses, elles aussi carencées. Leur membrane
extérieure est moins résistante aux agressions microbiennes, les microbes
pourront alors plus facilement pénétrer en elles. Les cellules carencées ont
cependant aussi moins de force pour fonctionner, par conséquent, il leur en
manque également pour se défendre face aux attaques microbiennes.

L’origine des carences


Les carences apparaissent principalement parce que les aliments
consommés ne contiennent pas les nutriments nécessaires au corps. À
première vue, bien des gens penseront que cela n’arrive que dans des pays
pauvres où sévit la disette, voire la famine. Des régions où, suite à la
sécheresse ou des inondations, il manque certains aliments. Ou encore des
pays où l’impossibilité de gagner sa vie correctement prive une partie de la
population de la possibilité d’acheter les aliments dont elle a besoin. Ne
pouvant se nourrir correctement, les habitants sont forcément carencés, et à
cause de la dégradation de leur terrain, des proies faciles pour les infections
et les épidémies.

Le lien entre sous-alimentation (et donc, carences) et épidémie a été


clairement révélé par les historiens. On peut lire à ce propos :
• « … que la peste avait frappé moins durement les riches qui étaient
mieux nourris » (G. Duby) ;
• « La mort s’était principalement tournée vers les pauvres » (J.-L.
Miège) ;
• « Les classes populaires, victimes d’une sous-alimentation chronique,
sont un terrain privilégié pour la peste “ce grand massacreur de mal-
nourris” » (J.-L. Miège).

On pourrait ainsi croire qu’aujourd’hui, chez nous, il n’est pas possible


d’être carencé. La suralimentation qui caractérise notre mode de vie nous
met à l’abri d’un tel danger puisque nous mangeons beaucoup et qu’aucun
nutriment ne devrait nous manquer. Ce n’est pourtant pas le cas et cela pour
différentes raisons.

De nombreuses personnes suivent des régimes spéciaux pour des raisons


philosophiques, éthiques ou esthétiques ; par exemple des régimes sans
viande pour ne pas tuer des animaux, sans graisses ou glucides pour perdre
du poids, etc. Ces régimes sont souvent extrêmes et unilatéraux, car ils
privilégient fortement certains aliments au détriment d’autres, ces
derniers étant parfois complètement et définitivement exclus de
l’alimentation quotidienne. Les nutriments qui ne se trouvent que dans les
aliments supprimés font alors défaut. Et plus la diète déséquilibrée se
poursuit, plus les carences se creusent rendant ainsi le terrain de plus en
plus réceptif aux microbes.

La non-consommation de certains aliments engendre des « carences


d’apports », mais ce n’est cependant pas la seule raison de leur
apparition. De nos jours, de nombreux aliments consommés sont eux-
mêmes carencés. Alors que dans le temps, ils apportaient toute une gamme
de nutriments, ce n’est plus le cas maintenant. Certains nutriments ne s’y
trouvent plus, ou uniquement en quantité minime, à cause de diverses
interventions néfastes de la part de l’homme, que ce soit lors de la
production, de la conservation ou de la préparation des aliments. En voici
quelques exemples…
• La culture intensive des fruits, légumes et céréales avec des engrais
chimiques diminue leur valeur nutritive. Les plantes se gavent des
quelques nutriments apportés par les engrais parce qu’ils sont plus
facilement assimilés que ceux du sol, et cela au détriment de toute la
variété des nutriments que ce dernier contient.
• Le non-entretien de la couche d’humus et la destruction de celle-ci
par les épandages de fongicides, insecticides et herbicides tuent les
micro-organismes qui la forment et dont le rôle est précisément de
rendre assimilable par la plante toute la variété des minéraux du sol.

Bon à savoir
Une étude portant sur douze années a révélé que par rapport aux légumes cultivés
sainement, ceux des cultures intensives contenaient en moyenne 10 % de moins de
calcium, 18 % de moins de protéines et de potassium, 28 % de moins de vitamine C
et 77 % de moins de fer.

• L’élevage intensif des vaches, bœufs, veaux et volailles a également


un effet néfaste sur la viande que ces animaux fournissent. Les
nutriments contenus dans les préparations alimentaires concentrées
qu’ils reçoivent sont absorbés en priorité, au détriment de ceux,
beaucoup plus nombreux et divers, qu’ils trouveraient dans l’herbe
des champs. Il en résulte de grands changements dans la qualité des
aliments, par exemple au niveau des graisses. La teneur en acides gras
insaturés (les bons) de la graisse des animaux d’élevage biologique
est de 33 %, alors qu’elle n’est que d’environ 1 % pour les animaux
d’élevage intensif !
• Le raffinage des céréales permet d’obtenir de la farine blanche et du
riz blanc. Ce résultat est atteint en se débarrassant des couches
superficielles du grain de céréale et en ne conservant que sa partie
centrale. Cette dernière cependant ne contient avant tout que de
l’amidon. Or, toute la valeur du grain, ses acides aminés et acides gras
insaturés, ses vitamines, minéraux et oligoéléments se trouvent dans
les couches superficielles qui ont été rejetées. Ainsi, non seulement
les céréales elles-mêmes sont carencées, mais également tous les
sous-produits fabriqués à partir d’elles : les pâtes, le pain, les
biscottes, les biscuits, les cakes, les gâteaux, etc.

Bon à savoir
« En ne consommant que des produits à base de farine blanche, l’homme moderne
se prive de plus de 70 % des précieux nutriments normalement contenus dans les
céréales. » Dr Catherine Kousmine.

• Les huiles végétales (olive, tournesol…) obtenues par pression à


chaud ne contiennent plus d’oméga 3 et 6, ni de vitamine E. Ces
nutriments ont été détruits par la chaleur ce qui n’est pas le cas
lorsque la pression se fait à froid.
• L’extraction naturelle du sucre de la canne à sucre ou des
betteraves sucrières permet d’obtenir un sucre dit « complet » ou
« intégral », car il possède l’ensemble des minéraux et vitamines des
tissus de la plante. Cette richesse en vitamines et minéraux est
cependant presque totalement absente dans le sucre blanc obtenu des
mêmes plantes, mais grâce à des procédés de raffinage intensif.
• Nos aliments peuvent contenir des substances chimiques issues de la
pollution de l’air, de l’eau et du sol, ou provenant de colorants, agents
conservateurs, fongicides, etc. utilisés dans l’industrie alimentaire. La
plupart de ces substances chimiques ne sont pas prévues dans les
cycles biologiques et entravent les réactions biochimiques qui ont lieu
dans notre corps. Ces substances sont appelées des « chélateurs »
lorsqu’elles bloquent l’activité des oligoéléments, et des « anti-
vitamines » lorsqu’elles s’opposent à l’action des vitamines. Les
oligoéléments ou vitamines ainsi empêchés d’agir ne sont pas
disponibles pour le corps, ce dernier en est alors carencé.
• Certains excitants (le tabac, l’alcool…) ou médicaments amènent
des poisons qui nécessitent de grandes quantités de nutriments, en
particulier de vitamines, pour être neutralisés. On les appelle « des
voleurs ou brûleurs de vitamines ». Ainsi, de nombreuses vitamines C
sont utilisées pour neutraliser les poisons du tabac, de vitamines B6 et
de magnésium pour ceux de l’alcool, des vitamines B6 et C pour les
somnifères, etc. Les vitamines utilisées sont soustraites de l’apport
quotidien de vitamines ce qui diminue d’autant le nombre de celles
disponibles pour les fonctions organiques.

Les carences dues à ces nombreuses causes sont courantes de nos jours,
si bien que de manière générale on peut dire que l’homme moderne est
carencé, et plus particulièrement ceux qui mangent presque exclusivement
des aliments raffinés (non complets) ou issus des cultures et élevages
intensifs (non bio). Ces carences sont à l’origine de nombreuses maladies,
mais aussi d’infections diverses à cause d’une trop grande réceptivité aux
microbes.

Carences ou surcharges ?
Ce qui vient d’être dit à propos des carences, à savoir que les carences
augmentaient la réceptivité du terrain aux microbes, n’est pas en
contradiction avec ce qui a été écrit précédemment : que les surcharges en
toxines du terrain augmentaient cette même réceptivité.

Dans les deux cas, la composition des liquides organiques se modifie et


s’éloigne de la composition idéale. Dans le cas des carences, le terrain se
dégrade par manque de substances utiles, dans le cas des surcharges
par la présence excessive de substances nocives.

Par conséquent, il importe peu que la dégradation du terrain ait lieu par
surcharge ou par carences. Dès que la composition idéale du terrain est
perdue, sa réceptivité aux microbes augmente. D’ailleurs, ces deux causes
de dégradation du terrain sont en étroite relation de dépendance. Lors de
carences, le corps élimine moins bien, ce qui conduit à une accumulation de
toxines dans le terrain. Lorsque le taux de toxines augmente, les sérums
cellulaires sont saturés de déchets. Ils ne transportent plus aussi bien les
nutriments jusqu’aux cellules et celles-ci se carencent.

Les carences et les surcharges en toxines favorisent de manières


différentes la réceptivité du terrain aux microbes :
• la nocivité des surcharges est que celles-ci constituent une abondante
nourriture dont les microbes peuvent se nourrir ;
• le méfait des carences est qu’elles affaiblissent les cellules et
diminuent leur capacité de résistance face aux microbes.

Bon à savoir
Au niveau thérapeutique, il est important de savoir si le terrain est dégradé par
carences ou par surcharges, car les mesures à prendre seront différentes. Pour les
surcharges, il faut drainer les toxines hors du corps ; pour les carences, il faut
apporter les nutriments manquants.

Combler les carences en pratique


L’unique possibilité de corriger un terrain carencé est de lui
apporter les nutriments qui lui font défaut. Les nutriments manquants
doivent être fournis en suffisamment grande quantité pour couvrir les
besoins quotidiens de l’organisme, mais également pour combler les
manques qui se sont installés avec le temps. De manière imagée, on pourrait
exprimer cela en disant qu’il faut « boucher les trous » que les erreurs ont
creusés, ou remplir les « réserves » qu’elles ont vidées.
Se contenter d’augmenter la quantité des aliments consommés n’est pas
une solution. Une personne qui est carencée, car elle a exclu certains
aliments de son alimentation, continuera à ne pas les manger alors que c’est
eux qui contiennent les nutriments qui lui manquent. D’autre part, il ne sert
à rien à quelqu’un qui est carencé parce qu’il mange des aliments eux-
mêmes carencés de manger davantage de ces aliments puisqu’ils ne peuvent
lui fournir les nutriments dont il a besoin.

Pour l’homme moderne qui n’est pas sous-alimenté, mais mal alimenté,
combler les carences passe par manger des aliments non carencés. En
pratique, cela revient à :
• remplacer les aliments raffinés par des aliments complets ;
• remplacer les aliments de culture et d’élevage intensifs par des
aliments de culture et d’élevage biologiques.

En définitive, il s’agit de retourner vers une alimentation saine et


simple dont l’être humain n’aurait jamais dû se détourner. Cette
alimentation naturelle est celle prévue par la nature pour nourrir
correctement l’être humain et c’est elle qui lui donne un terrain résistant
aux microbes.

En plus d’une réforme de l’alimentation, la prise de compléments


alimentaires naturels (pollen, levure de bière, algues…) riches en
vitamines, minéraux et oligoéléments est le plus souvent aussi
nécessaire pour soutenir et accélérer le comblage des carences. Nous en
reparlerons plus loin.

La réforme alimentaire
Concrètement, la réfection d’un terrain carencé passe par les
modifications alimentaires suivantes, qui, si elles sont appliquées,
permettent une rénovation du terrain en profondeur.
Manger des céréales complètes
Les céréales sont un aliment de base, c’est-à-dire qu’elles doivent figurer
quotidiennement sous différentes formes dans les repas.

Ces différentes formes sont :


• les céréales en grains complets : riz, blé, avoine, seigle, épeautre,
orge, maïs, millet, sarrasin et quinoa ;
• les farines complètes : les farines de blé, de seigle, d’avoine de maïs,
de riz… ;
• les grains concassés complets : le couscous, la semoule de blé, le
boulgour… ;
• les produits céréaliers complets : pain, biscottes, pâtes, les mélanges
de flocons de céréales, biscottes, pâte à gâteau…

Les céréales complètes sont en vente dans les magasins de santé, les
coopératives bio, et de plus en plus aussi dans les grandes surfaces. La
mention « complet » doit expressément figurer sur l’emballage, sinon ce
n’est pas un produit complet. Certaines farines, certains pains, certaines
biscottes… sont dits « semi-complets », car ils sont un peu moins riches en
nutriments que leur équivalent complet, sans toutefois être raffinés ou
« blancs ».

L’utilisation des aliments complets est la même que celle des céréales
raffinées : le pain complet pour les tartines et les sandwiches, la pâte à
gâteaux complète pour la confection de tartes, le riz complet à la place du
riz blanc, etc.

Une différence cependant existe au niveau de la cuisson des grains de


céréales : le riz complet par exemple prend plus de temps pour cuire que le
riz blanc. Mais, il ne s’agit que d’un petit inconvénient qui est d’ailleurs
facile à surmonter : il suffit de laisser tremper les grains dans l’eau avant la
cuisson.
Bon à savoir
Tous les riz complets, les pains complets et les pâtes complètes n’ont pas les mêmes
goûts et consistances. Si ceux que vous avez choisis ne vous conviennent pas, cela
ne signifie pas, par exemple, que tous les riz complets sont « mauvais ». Seule cette
sorte ne vous plaît pas. Essayez d’autres variétés pour trouver celle qui vous
convient le mieux. Donnez-vous le temps de découvrir toutes ces nouvelles formes
de céréales et d’apprendre à en apprécier les saveurs.

Soins
• Consommer les graines de céréales, pain, pâtes, etc., sous forme complète.
• Les céréales complètes sont un aliment de base, il est bon d’en manger
régulièrement.

Utiliser des huiles de pression à froid


Une huile saine est une huile obtenue par pression à froid et sans
adjonction de solvants. La pression à froid garantit que les oléagineux
utilisés n’ont pas été chauffés et qu’ils contiennent encore tous leurs oméga
et vitamines. La non-adjonction de solvants garantit qu’aucune substance
chimique rajoutée ne se trouve dans l’huile.

Lorsque l’on choisit une huile, il faut donc veiller à ce que l’étiquette
mentionne deux choses :
• pressée ou extraite à froid ;
• biologique.

De nos jours, pratiquement toutes les huiles sont disponibles en pression


à froid et bio : tournesol, olive, arachide, colza, germe de maïs, sésame,
carthame, noix, soja, etc. On les trouve dans les magasins de santé, les
coopératives bio et les grandes surfaces.

Les huiles pressées à froid se consomment crues, c’est-à-dire pour les


sauces à salade ou ajoutées sur les aliments cuits (légumes, pomme de
terre…) une fois ceux-ci servis. L’apport quotidien recommandé est de 2 à
3 cuillerées à soupe d’huile par personne. Pour combler les carences, mieux
vaut en consommer 3 à 4 cuillerées à soupe.

Bon à savoir
Les seules huiles pressées à froid qui supportent des températures de cuisson
modérées sont celles de tournesol, colza, olive et arachide. Pour les températures
plus élevées, il est préférable d’utiliser des huiles de pression à chaud qui résistent
mieux aux hautes chaleurs. Certes, elles ne fournissent plus d’oméga et de
vitamines, mais ces derniers seront fournis par les huiles crues utilisées pour la
sauce à salade.

Les huiles s’emploient seules ou en mélange. Par exemple, de l’huile de


colza pour l’apport d’oméga et de vitamines, et de l’huile d’olive qui en
contient moins, pour le goût.

Contrairement aux huiles pressées à chaud, les huiles pressées à froid ont
un goût et une odeur assez prononcés. Il faut donc veiller à choisir les huiles
dont le goût vous plaît.

Bon à savoir
Les margarines végétales
La haute teneur en acides gras saturés des margarines fabriquées par hydrogénation
a été reconnue comme un facteur néfaste pour la santé. Il faut donc les éviter et
utiliser des margarines végétales saines. Le moyen de reconnaître ces dernières
est que leur teneur en acides gras insaturés est supérieure à 50 % et celle en acides
gras saturés inférieure à 30 %.

Soins
• Consommer des huiles de pression ou d’extraction à froid et bio. Utilisez-les pour vos
sauces à salade et comme ajout sur les plats une fois servis.

Posologie
• 3 à 4 cuillerées à soupe par jour, réparties sur 2 repas.

Remplacer le sucre blanc par le sucre complet


Contrairement au sucre blanc qui est un produit hyperraffiné, le sucre
complet contient tous les nutriments du jus de canne à sucre, d’où son nom
de sucre « complet » ou sucre « intégral ». La seule chose qui a été
soustraite au jus étant son eau. Le sucre complet se présente sous forme de
petits cristaux, comme le sucre blanc, mais ces cristaux sont de couleur
brune, plus ou moins foncée selon l’origine des cannes à sucre.

Le sucre complet est vendu dans les magasins de santé, les coopératives
bio et dans les grandes surfaces. Voici quelques noms d’édulcorants naturels
à base de canne à sucre, offrant du sucre complet de qualité : Muscovado,
Panela, Rapadura, Sucanat (Suisse)…

Le sucre complet s’utilise de la même manière que le sucre blanc : pour


sucrer les boissons, les desserts, les yogourts, les biscuits, etc. Son goût est
assez prononcé et il modifie la saveur des aliments.
Bon à savoir
À part le sucre complet, il existe d’autres édulcorants naturels possédant tous leurs
nutriments d’origine : le miel, le sirop d’érable, la mélasse noire, le sirop de datte et
de malt, le concentré de poire…

Soins
• Lorsqu’il est nécessaire de le faire, sucrer les aliments avec du sucre complet ou un
édulcorant naturel.

Choisissez des fruits, légumes et céréales bio


Le mode de culture biologique favorise l’assimilation des substances
nutritives du sol par les végétaux. Les fruits, légumes et céréales cultivés de
cette manière contiennent ainsi toute la variété de substances nutritives
qu’ils doivent posséder.

Le caractère biologique d’un aliment est signalé sur l’emballage par le


mot « bio », ou encore par la mention « … de culture biologique ». Ces
mêmes mentions sont utilisées pour les sous-produits de ces aliments : pain
bio, pâtes bio, jus de pomme bio…

Les aliments biologiques se trouvent dans les magasins de santé, les


coopératives bio et, de plus en plus, dans les grandes surfaces. Ils sont aussi
en vente au marché et parfois directement à la ferme.

Les fruits, les légumes et les céréales sont des aliments fondamentaux de
l’alimentation de l’être humain, car ils sont les principaux fournisseurs des
précieux nutriments que sont les vitamines, minéraux et oligoéléments.
Pour avoir un terrain exempt de carences, il est donc indispensable de
manger généreusement ces trois sortes d’aliments, bien sûr sous forme
biologique, pour bénéficier de tous les nutriments qu’ils peuvent nous offrir.
Soins
• Manger des fruits, légumes et céréales bio.
• Choisissez aussi leurs sous-produits sous forme bio : pain, pâte, jus…

Élevage biologique
La viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers sont aussi
disponibles sous forme bio. Ils ont une teneur en nutriments plus élevée que
ces mêmes aliments issus d’élevages intensifs. Le choix du biologique pour
ces aliments de source animale est donc un atout pour maintenir une
composition idéale du terrain.

Bon à savoir
La question du coût
Les aliments complets et biologiques sont plus chers que les aliments de culture
industrielle. La raison en est qu’ils sont de qualité supérieure et nécessitent plus de
soins pour être produits. Étant plus riches en nutriments et exempts de poisons, ils
sont bons pour notre santé et ils diminuent pour nous le risque de tomber malade et
de devoir dépenser beaucoup d’argent pour nous guérir. Dans ce sens, ce ne sont
pas eux qui coûtent trop cher, mais bien les aliments raffinés et pollués
chimiquement.

Une réforme progressive


Certaines personnes seront peut-être tentées de changer leur alimentation
de fond en comble et du jour au lendemain. Les changements à opérer sont
cependant souvent nombreux et les personnes concernées peuvent vite se
sentir débordées. Le risque est alors que, découragées, elles baissent les
bras et abandonnent leurs bonnes résolutions. Dans la plupart des cas, il
est donc préférable d’opérer une réforme douce de l’alimentation,
plutôt qu’une révolution dramatique de celle-ci. Elle est plus lente,
mais elle a plus de chance d’aboutir.

Bon à savoir
Une réforme de l’alimentation confronte à de nouveaux goûts, textures et
consistances auxquels il faut s’accoutumer. Certaines personnes auront un peu de
peine à le faire avec un aliment ou l’autre. En pratique cependant, on peut observer
que quand quelqu’un fait l’effort de manger régulièrement des aliments complets et
bio, au bout de quelques semaines il les apprécie. Il remarquera même que lorsqu’il
goûte à nouveau des aliments qu’il consommait auparavant, ceux-ci ne lui plaisent
plus.

Combler les carences avec les compléments


alimentaires naturels
Réformer son alimentation d’après les critères exposés plus haut conduit
inévitablement à la disparition des carences, mais à long terme seulement.
En effet, les carences profondes prennent du temps à être comblées. Des
apports réguliers sont nécessaires pour que peu à peu les manques soient
effacés. D’autant plus que l’absorption de certains nutriments ne se fait bien
qu’en présence d’autres nutriments bien précis que l’alimentation ne fournit
pas nécessairement en assez grande quantité. Par exemple, le fer n’est
assimilé correctement par le corps qu’en présence de cuivre et de cobalt. Il
suffit que l’alimentation ne contienne pas assez de cuivre pour que le fer ne
soit pas assimilé.

La pratique a ainsi montré qu’il était bon, en parallèle à la réforme


alimentaire, de prendre des compléments alimentaires naturels5,
comme le pollen de fleur, la levure de bière, les algues marines, la spiruline,
le germe de blé, l’huile de lin, l’huile de foie de flétan, etc. Ces
compléments sont de véritables cocktails de vitamines, minéraux,
oligoéléments, acides aminés essentiels, oméga 3 et 6, etc., nutriments
présents sous une forme naturelle et facilement assimilable. Ces
compléments sont caractérisés par :
• une haute teneur en nutriments, c’est-à-dire une teneur plus élevée
que celle que l’on trouve dans les aliments ; ils peuvent ainsi combler
plus rapidement les carences que ces derniers – par exemple, le germe
de blé et la spiruline sont les sources les plus abondantes de vitamine
E, la levure de bière de vitamines B, l’huile de foie de flétan de
vitamines A et D… ;
• une grande variété de nutriments, qui permet de combler plusieurs
carences à la fois ; les algues marines contiennent tous les minéraux
et oligoéléments, le pollen de fleurs pratiquement toutes les
vitamines, la levure de bière l’ensemble des acides aminés essentiels.

La pratique de la prise de compléments


alimentaires naturels
Les cures de compléments alimentaires naturels se font en prenant une à
trois fois par jour le complément choisi, avec un peu d’eau ou mélangé à un
aliment. On se limite à un complément unique pour toute la cure ou on en
choisit deux ou trois, que l’on prend à tour de rôle, c’est-à-dire en
changeant de complément chaque jour.

Attention
Peut-on prendre plusieurs compléments en même temps ? Lorsque l’on est fortement
carencé, la prise de deux ou trois compléments simultanément est possible et même
recommandée. Il faut cependant veiller au dosage de ceux-ci, car l’effet peut être trop
stimulant pour certaines personnes (insomnie, irritabilité, élévation de la pression
sanguine, du rythme cardiaque…).
Le choix des compléments peut s’effectuer de différentes manières :
• en fonction des carences dont on souffre ; par exemple, une cure de
levure de bière pour une carence en vitamines du groupe B puisque
c’est le complément qui en contient le plus ;
• en se référant aux listes des troubles traités avec succès par chaque
complément et en choisissant le ou les compléments qui
correspondent aux problèmes de santé que l’on a ;
• en essayant les compléments qui nous semblent les plus indiqués, en
faisant une cure de quinze jours avec chacun d’entre eux. La pratique
montrera qu’un ou deux d’entre eux se révéleront plus indiqués. Ce
sont ceux auxquels nous réagissons le mieux, c’est-à-dire ceux qui
nous redonnent le plus de vitalité et qui atténueront le mieux nos
troubles de santé.

À cause de la grande variété de leurs nutriments, chaque complément


alimentaire couvre de nombreuses carences grâce aux nutriments qu’il
apporte, mais aussi en favorisant l’assimilation d’autres nutriments qui
dépendent d’eux pour être utilisés. Dans ce sens, la prise de compléments
naturels est toujours utile, même si l’on n’a pas encore trouvé ceux qui nous
sont les plus bénéfiques.

Voici quatre compléments alimentaires polyvalents qui conviendront à la


plupart des gens qui veulent augmenter la résistance de leur terrain en
comblant leurs carences.

La levure de bière
Elle est constituée de champignons microscopiques et possède une forte
teneur en acides aminés, en vitamines du groupe B (une douzaine), en
divers minéraux, dont le magnésium, le fer, et spécialement le phosphore,
ainsi que divers oligoéléments.

Elle est recommandée dans tous les troubles nerveux (épuisement, stress,
état dépressif), cutanés (eczémas, acné…) et digestifs. Son goût est
agréablement amer.
Soins
• Levure de bière en paillettes ou en poudre, dont on saupoudre les légumes, les
céréales ou les tranches de pain beurrées ; ou que l’on incorpore aux sauces à
salade, aux yogourts…

Posologie
• 1 cuillerée à soupe bien pleine par jour (env. 14 g) est une dose moyenne pour des
cures longues.

Soins
• 1 cuillerée à soupe bien pleine par jour (env. 14 g) est une dose moyenne pour des
cures longues.
La cure dure 1 à 3 mois. Il est bon de la répéter 1 à 2 fois par an.

Attention
La levure de bière est contre-indiquée aux personnes dont le terrain est réceptif aux
champignons, c’est-à-dire celles souffrant de candidose. À cause de sa teneur en
purine, elle est aussi contre-indiquée en cas de goutte.

La spiruline
La spiruline est une algue ne vivant pas dans la mer, mais dans des lacs
aux eaux salées. Elle ne contient donc pas d’iode. Sa teneur en protéines,
bêta-carotène (vitamine A), vitamine B12, fer et oméga 3, 6 est plus élevée
que celle de n’importe quelle autre source. Elle contient en outre autant de
vitamine E que le germe de blé. À cause de sa richesse en nutriments, elle
est recommandée dans les cas d’épuisement (convalescence, cancer,
grossesse, troisième âge…), mais aussi d’acné, de maladies cardio-
vasculaires, règles douloureuses et faiblesse immunitaire.

Soins
• La spiruline en poudre s’additionne aux sauces, soupe, fromage blanc, légumes,
mais toujours après cuisson. Sa couleur verte colore les aliments, et en partie,
passagèrement, la bouche et les dents de ceux qui la consomment. Son goût est
prononcé.

Posologie
• L’apport quotidien recommandé est de 1 cuillerée à soupe bien pleine.

Soins
• La spiruline en comprimés qui s’avalent avec de l’eau, à raison de 3 fois 5 comprimés
par jour.
La cure dure de 1 à 3 mois, et il est bon de la répéter 1 à 2 fois par an. Il n’y a pas de
contre-indication à la spiruline.

Le pollen de fleurs
Le pollen de fleurs est la semence mâle des fleurs. Les abeilles récoltent
le pollen en butinant de fleur en fleur. Elles en font une petite pelote de
deux à trois millimètres de diamètre, de couleur jaune-orange, visible sur
leurs pattes arrière. Le pollen contient toutes les vitamines, dont la vitamine
C en quantité très élevée (6 g/100 g). Elle est aussi riche en acides aminés
essentiels, avec une teneur spécialement élevée en méthionine (3,5 g/100 g)
qui a de puissantes vertus antitoxiques.
Le pollen est recommandé en cas d’asthénie, d’anémie, de dépression, de
constipation, d’infections diverses…

Soins
• Le pollen de fleur en pelote est soit mâché, puis avalé avec de l’eau, soit mélangé à
un yogourt ou un autre aliment. Le pollen a un goût puissant et particulier.

Posologie
• 1 à 2 cuillerées à café par jour.

Soins
• Le pollen de fleurs en comprimés ou en gélules est avalé avec de l’eau. Sous cette
forme, on ne sent plus son goût, ce qui facilite la cure. Pour la posologie, suivre les
instructions du fabricant.
Les cures s’étendent sur 1 à 3 mois, et il est bon de les répéter 1 à 2 fois par an.

À cause de son effet dynamisant, le pollen ne devrait pas être pris le soir,
ni par les personnes facilement excitables. Les personnes sensibles du tube
digestif ne le supportent pas toujours bien.

Attention
Le pollen est contre-indiqué pour les personnes souffrant d’hypertension ou de
rhume des foins.
Les algues marines
Les algues marines vendues sous forme de complément alimentaire sont
des laminaires et du varech vésiculeux. Leur richesse en minéraux et
oligoéléments vient de ce qu’elles vivent dans l’eau de mer, dans laquelle se
déversent les produits de l’érosion de toutes les roches existantes.

Ces algues, une fois séchées, sont constituées à 20 % de substances


minérales, dont le potassium (7,5 g/100 g), le calcium (4 g/100 g), le
magnésium (2,5 g/100 g), etc. Les algues contiennent aussi une trentaine
d’oligoéléments, dont le sélénium, le germanium, le cobalt, le lithium… Le
rôle des oligoéléments est d’activer un ou plusieurs enzymes, enzymes qui
chacun régulent de nombreuses réactions biochimiques. Ces réactions, entre
autres, facilitent l’absorption des nutriments, ce qui favorise grandement le
comblage des carences. À cause de leur richesse minérale, les algues sont
un reminéralisant exceptionnel.

Les algues marines sont recommandées en cas d’asthénie, de faiblesse


immunitaire, d’hypothyroïdie, d’obésité, d’allergies, de rhumatismes…

Posologie
• Les algues en comprimés se prennent de manière générale à raison d’un comprimé
par jour au petit déjeuner avec un peu d’eau (suivre la posologie du fabricant).
La cure dure 1 à 3 mois, elle est suivie d’une pause d’un mois au moins, avant d’être
répétée si besoin.

Attention
Les algues sont contre-indiquées aux personnes sensibles à l’iode et celles
atteintes d’hyperthyroïdie. Les signes d’intolérance à l’iode sont des palpitations, de
l’agitation, de la nervosité, une sensation de pesanteur au niveau de la thyroïde ou
de sueur même au repos. Ces signes apparaissent rapidement après avoir pris un
comprimé d’algues et indiquent qu’il ne faut pas poursuivre la cure.

Les indications données ici sur les cures de compléments alimentaires


sont générales. Il faut les adapter à chaque cas particulier, en rallongeant ou
raccourcissant leur durée, et en augmentant ou diminuant les dosages selon
les besoins. Plus les carences se comblent, plus le terrain deviendra résistant
aux microbes. Le risque d’être victime d’une infection diminue grandement.

En résumé
• Les carences nutritionnelles affaiblissent le terrain et le rendent réceptif aux
infections. Il faut donc combler les carences pour qu’il soit à nouveau résistant.
• Les carences se comblent :
- en mangeant des aliments non carencés, donc des céréales complètes, des
huiles pressées à froid, des légumes bio ;
- en prenant des compléments alimentaires naturels riches en nutriments
variés : levure de bière, spiruline, pollen de fleurs, algues marines.
PARTIE 2
Le système immunitaire
D ans la première partie de ce livre, nous avons vu que le terrain, par sa
qualité, pouvait être résistant face aux infections. Grâce à la bonne
composition des liquides organiques, il constitue un milieu de vie adverse
aux microbes. Ceux-ci n’y trouvent pas un cadre de vie bénéfique, mais au
contraire un cadre impropre à leur survie. Ainsi, par sa seule présence et ses
qualités, le terrain protège le corps des attaques microbiennes.

La qualité du terrain a pour caractéristique d’être un moyen de défense


passif. Il ne demande pas une action particulière de la part du corps, il suffit
qu’un terrain de bonne qualité soit présent pour que la protection soit
effective. Ce moyen de défense est un grand bienfait, mais ce n’est pas le
seul que possède le corps. Il dispose aussi d’un système de défense actif,
c’est-à-dire qui réagit avec énergie face aux agressions microbiennes. Son
activité consiste à repérer les microbes qui entrent dans le corps, à
déterminer s’ils sont dangereux et, s’ils le sont, à mobiliser les « petits
soldats » nécessaires pour les détruire.

Ce système de défense est le système immunitaire. Son rôle revient à


distinguer le moi du non-moi. En effet, des choses extérieures pénètrent
constamment dans le corps, aliments, boissons, air… avec ce que ces
derniers transportent involontairement : des microbes. Ce qui entre dans le
corps est-il bon pour lui ou, au contraire, lui fera-t-il du mal ? C’est le rôle
du système immunitaire de le découvrir et de réagir en conséquence :
• en acceptant ce qui est bénéfique ;
• en refusant ce qui est néfaste.

Le refus d’un élément néfaste au corps, comme le sont les microbes, est
un processus actif qui demande toute une organisation et de nombreux
« acteurs » ou « soldats » – les phagocytes, lymphocytes – pour être mené à
bien. Et, de fait, le système immunitaire de l’être humain est un système de
défense extrêmement sophistiqué et d’une grande efficacité.

Mais avant de voir comment l’on peut renforcer son système immunitaire
pour se protéger des infections et des épidémies, voyons de quoi est fait le
système immunitaire et comment il fonctionne.
Bon à savoir
Parmi les agresseurs potentiels du corps qui déclencheront une réaction de défense
du système immunitaire ne se trouvent pas seulement les microbes, mais également
toutes les substances ou molécules dangereuses pour l’organisme : les venins de
serpent, d’abeille et d’autres insectes, les champignons et les plantes vénéneuses,
certains pesticides, drogues… et les allergènes pour les personnes allergiques. Ce
livre ayant pour sujet les infections, nous ne reviendrons pas sur ces agresseurs et
nous nous concentrerons sur le système immunitaire en relation avec les microbes.
Chapitre 8
Qu’est-ce que le système immunitaire ?

Les organes composant le système


immunitaire
Le système immunitaire est composé d’une série d’organes qui
contribuent ensemble à la production des « petits soldats » qui protégeront
le corps des attaques microbiennes. Ces organes sont les suivants.
• La moelle osseuse : c’est la substance molle et spongieuse qui
occupe l’intérieur creux des os. Elle produit des cellules souches
neutres qui, après activation, deviendront des lymphocytes B (de
l’anglais : bone marrow = moelle osseuse) ou T.
• Le thymus : c’est une petite glande située sous le sternum. Elle est de
grande taille et très active durant l’enfance, mais elle diminue de
volume à l’âge adulte, tout en continuant à remplir ses fonctions. Elle
active les lymphocytes T (T pour thymus).
• Les ganglions lymphatiques : ce sont des petites centrales de
filtration de la lymphe. Parmi tous les organes lymphatiques, ce sont
eux qui possèdent les plus hautes concentrations de lymphocytes,
produits par eux-mêmes ou par d’autres organes lymphatiques.
• La rate : cette glande est située dans la partie gauche de l’abdomen,
sous les côtes. Elle devient douloureuse lorsque l’on a couru trop vite
et que l’on a un « point de côté ». Elle contient de nombreux
lymphocytes et macrophages qui tuent les microbes que lui apporte le
courant sanguin.
• Les plaques de Peyer : ce sont des petites plaques de tissus
lymphoïdes situées dans l’intestin grêle. Elles produisent des
lymphocytes T et B.
• Les plasmocytes : ils sont également situés dans l’intestin grêle. Ils
ont le même rôle que les plaques de Peyer.
• Les amygdales, les végétations et l’appendice : ils sont également
des organes qui produisent des lymphocytes.

Figure 5 : Les organes du système immunitaire

Les petits soldats produits par les organes du système immunitaire sont
de genres différents et agissent à des stades différents du processus
infectieux. On distingue ainsi quatre grandes lignes de défense. Selon
l’agressivité des envahisseurs et la réceptivité du terrain, une ou plusieurs
de ces lignes de défense devront être mobilisées.

La présentation qui va suivre a pour but de mettre en avant les grands


principes de défense mis en œuvre par le système immunitaire. Elle est
volontairement simplifiée afin de faciliter la compréhension des moyens
pratiques proposés plus loin pour le fortifier.
1re ligne de défense : les phagocytes
Les microbes ne peuvent pas pénétrer facilement dans le corps. La peau
et les muqueuses s’opposent à leur entrée par leur simple présence, mais
aussi par leur acidité qui est trop élevée pour eux et par la sécrétion de
substances toxiques qui les neutralisent ou les détruisent.

Si, malgré tout, les microbes réussissent à entrer dans le corps, ils sont
rapidement confrontés à des cellules spécialisées, appelées phagocytes.
Elles ont la particularité de pouvoir capter, avaler et digérer les microbes.
La première ligne de défense est donc constituée de cellules mangeuses de
microbes.

Les organes du système immunitaire produisent continuellement des


phagocytes. Ils sont déversés dans le sang et répartis dans le corps. Comme
des sentinelles, ils montent la garde avec vigilance et interceptent tout ce
qui est étranger ou nocif pour l’organisme. Il peut s’agir de simples cellules
mortes provenant de l’usure des tissus ou de poisons apportés par les
aliments, mais aussi de microbes pathogènes.

Répartis aux endroits stratégiques, les phagocytes sont généralement


immobiles. Ils n’entrent en contact avec des microbes que quand ces
derniers s’approchent d’eux. Les microbes n’en rencontrent pas forcément
tout de suite, mais lorsque c’est le cas, le phagocyte réagit immédiatement
en donnant l’alerte. D’autres phagocytes se déplacent alors. Ils accourent
pour joindre leurs forces aux siennes dans le combat qui les oppose aux
microbes. Les phagocytes se déplacent à l’aide de leurs « pseudopodes »,
qui sont des prolongements rétractiles faisant office de jambes.

Lors de sa rencontre avec un microbe, le phagocyte adhère à sa surface et


s’y fixe. En se dilatant de chaque côté du microbe, il l’entoure d’un
mouvement circulaire. Le microbe se retrouve ainsi prisonnier à l’intérieur
du phagocyte dans une poche spéciale appelée vacuole. Là, il sera attaqué et
dégradé par des enzymes, autrement dit digéré.
Figure 6 : Phagocytose

On distingue deux sortes de phagocytes en fonction de leur taille.


Les macrophages sont de grosses cellules mangeuses (macro = grand ;
phage = mangeur).
Les microphages, eux, sont des petites cellules mangeuses (micro =
petit).

Les macrophages se trouvent principalement dans les tissus. À cause de


leur grande taille, ils ne sont pas très mobiles. Ils ont cependant la capacité
d’absorber beaucoup plus de microbes que les microphages. Le rôle des
macrophages est d’avaler autant de microbes que possible, jusqu’à plusieurs
centaines. Si ce n’est pas suffisant, plusieurs macrophages s’unissent pour
en former un plus grand, capable d’absorber encore plus de microbes. À
cause de leur grande dimension, les macrophages ne peuvent entrer dans
une cellule pour chercher et détruire les microbes qui s’y trouvent. Dans de
tels cas, ils avalent la cellule et la digèrent en même temps que les microbes
qu’elle contient.

Les microphages sont appelés à la rescousse par les macrophages


lorsque ces derniers sont dépassés par le nombre de microbes à tuer. Les
microphages se trouvent principalement dans le sang. Ils se déplacent
facilement grâce à leur petite taille. Portés par le sang, ils gagnent
rapidement la partie infectée du corps. Quittant les capillaires sanguins, ils
pénètrent dans les tissus et se mettent eux aussi à phagocyter les microbes.
Leur capacité d’absorption est plus petite, mais elle s’additionne à celle des
macrophages.

Bon à savoir
Macrophages et microphages sont des globules blancs ou leucocytes (leuco =
blanc). Il n’y a qu’une sorte de macrophage, mais trois sortes différentes de
microphages : les neutrophiles, les éosinophiles et les basophiles.

Figure 7 : Globules blancs ou leucocytes

Les phagocytes ne se limitent pas à manger des microbes, ils ont


aussi pour rôle d’informer le système immunitaire de la présence de
ceux-ci. Il réagira en produisant des macrophages supplémentaires et
en augmentant considérablement le nombre des microphages. La teneur
du sang en globules blancs, qui est habituellement de 4 à 10 000 globules
blancs par mm³, s’élève alors jusqu’à plusieurs dizaines de milliers par
mm³.

Le plus souvent, les phagocytes parviennent à intercepter les microbes


pathogènes qui pénètrent dans le corps dès leur arrivée. En les avalant et en
les tuant, ils neutralisent l’infection dès le départ et elle ne peut pas
s’étendre. Parfois, cependant, ils ne réussissent pas à juguler l’infection
naissante.

La raison en est que les microbes savent eux aussi se défendre contre les
agressions qui les menacent, dont font partie celles des phagocytes. En
rendant leur enveloppe lisse et glissante, les microbes empêchent les
phagocytes de s’y fixer pour les encercler. Les microbes ont aussi la
possibilité de sécréter des poisons qui repoussent ou détruisent les
phagocytes.

Cependant, la cause la plus courante des échecs est que les microbes
prennent les macrophages de vitesse. Pour tuer les microbes, les
macrophages doivent d’abord entrer en contact avec eux et découvrir qu’ils
sont dangereux pour le corps. Ils doivent ensuite les entourer et les
absorber. Ces processus de défense prennent du temps pour être menés à
bien. Pendant ce temps, les microbes qui n’ont pas encore été attrapés se
multiplient et se répandent dans les tissus. L’infection s’installe et grandit.
Lorsque les phagocytes ne sont plus capables de l’arrêter tout seuls, le
système immunitaire va engager d’autres « soldats » dans le combat. Ces
combattants sont des lymphocytes qui lutteront soit en combat rapproché
(2e ligne de défense), soit à distance (3e ligne de défense).

Avec la présentation qui va suivre, nous quittons le domaine de la


défense générale et indifférenciée effectuée par les phagocytes pour entrer
dans le domaine de la défense spécialisée et précise effectuée par les
lymphocytes. En effet, les phagocytes sont des généralistes, les
lymphocytes sont des spécialistes.

2e ligne de défense : le combat rapproché des


lymphocytes
Comme leur nom le laisse entendre, les lymphocytes sont produits par
le système lymphatique, un des composants du système immunitaire. Ils
appartiennent à la grande famille des globules blancs et se divisent en sous-
groupes dont les lymphocytes T et K.

D’après certaines estimations, il existerait plus d’un million de


lymphocytes T différents, chacun possédant la capacité de détruire un
microbe en particulier, c’est-à-dire un microbe aux caractéristiques précises.
À eux tous, ils couvrent toutes les infections possibles. Autrement dit, quel
que soit l’envahisseur, il y a toujours un lymphocyte T qui pourra le
détruire.

Lors d’une infection, le travail fondamental à effectuer par le


système immunitaire est donc de trouver le lymphocyte capable de tuer
le microbe responsable de l’infection, puis de le multiplier à des
millions d’exemplaires, pour les opposer aux agresseurs. Une course de
vitesse prend donc chaque fois place entre les microbes qui se multiplient
pour envahir le corps et les lymphocytes T qui font de même, mais pour
stopper l’infection.

Au fur et à mesure de leur production, les lymphocytes T sont envoyés


dans l’organisme. Possédant les informations nécessaires pour repérer le
microbe agresseur, ils les trouvent facilement. Grâce aux récepteurs situés
sur leur enveloppe extérieure, les lymphocytes T retiennent fermement les
microbes recherchés. Ils les tuent ensuite en sécrétant des substances
toxiques.

Contrairement aux phagocytes, les lymphocytes T n’avalent pas les


microbes, mais les immobilisent et les empoisonnent, d’où leur nom de
lymphocytes T cytotoxiques. Dotés de plusieurs récepteurs, ils peuvent
détruire plusieurs microbes à la fois. Ils sont même capables de tuer des
microbes qui se trouvent dans une cellule. Dans ce cas, ils ne sont pas en
contact direct avec eux, mais si la cellule a été préalablement repérée et
marquée par un macrophage, ils la détruisent avec les microbes qu’elle
contient.
Les lymphocytes K (K pour killer = tueur en anglais) sont une autre sorte
de lymphocyte. Ils s’attaquent à toutes les cellules infectées. Ils sont aussi
programmés pour repérer rapidement les microbes agresseurs et pour être
multipliés en grand nombre afin de mieux leur faire face. Cependant, ils ne
les détruisent pas par empoisonnement, mais par lyse, c’est-à-dire en
sécrétant des enzymes qui dissolvent les microbes.

Les lymphocytes T et K doivent entrer en contact avec les microbes


pour les tuer grâce à l’action de leurs poisons et enzymes. Cette forme
de combat – le combat rapproché – n’est cependant pas le seul possible.
D’autres lymphocytes sont capables d’empoisonner les microbes à
distance. Ils appartiennent à la 3e ligne de défense.

3e ligne de défense : le combat à distance des


lymphocytes B
L’enveloppe de chaque genre de microbes possède des protéines qui lui
sont propres et qui la distinguent de toutes les autres. Ce signe distinctif est
appelé antigène. Or, de la multitude de lymphocytes B que possède le
corps, il y en a toujours un qui est capable de lire l’antigène du microbe
agresseur, ce qui lui permet de se fixer à lui. Cette liaison déclenche
automatiquement la multiplication de ce lymphocyte B. Les lymphocytes B
qui en résultent produiront alors une substance appelée anticorps qui est un
poison spécifiquement élaboré pour détruire le microbe en question.
Transportés par le courant sanguin, puis par les sérums cellulaires, les
anticorps entrent en contact avec les microbes et les détruisent.

Contrairement à ce qui se passe dans la 2e ligne de défense, les


lymphocytes B ne transportent pas les poisons qu’ils produisent (les
anticorps), mais ils les lâchent dans le courant sanguin et c’est le sang qui
les emporte vers les microbes. Les anticorps sont spécifiques, ils ne tuent
toujours qu’un genre de microbes précis et aucun autre.
La destruction des microbes et leur neutralisation prennent place de
différentes manières, soit par lyse, soit par empoisonnement. Soit encore
par agglutination (l’anticorps se colle étroitement au microbe et paralyse
ainsi son fonctionnement).

L’action des anticorps ne se limite pas à tuer des microbes, ils peuvent
aussi neutraliser les toxines qu’ils produisent. Cela est extrêmement utile
pour le corps, car certaines infections sont dangereuses, non pas par
l’agression des tissus par les microbes, mais par l’action destructrice de
leurs toxines.

Les anticorps sont aussi appelés des immunoglobulines (Ig), car ce


sont de grosses protéines (globulines) actives au niveau du système
immunitaire. Il existe de nombreuses classes d’immunoglobulines
comprenant chacune un grand nombre de sortes différentes. Les trois
principales classes sont les suivantes.
• Les immunoglobulines IgM. Elles sont les premières à agir lors
d’une infection. Elles sont présentes dans les sérums cellulaires et
neutralisent les microbes en les agglutinant.
• Les immunoglobulines IgA. Elles agissent également rapidement
parce qu’elles se trouvent aux portes d’entrée du corps, c’est-à-dire au
niveau des muqueuses des voies digestives, respiratoires et des yeux.
On en retrouve donc beaucoup dans les larmes, la salive et les mucus
des voies respiratoires.
• Les immunoglobulines IgG. Elles agissent lorsque l’infection est
déjà bien établie. On en parle comme étant des « anticorps tardifs »
contrairement aux deux premiers qui sont des « anticorps
immédiats ». Les IgG représentent 80 % des anticorps produits.

Lorsque les lymphocytes B produisent des anticorps spécifiques à une


infection, ces derniers disparaissent une fois l’infection vaincue. Mais
l’information sur la manière de tuer le microbe agresseur ne disparaît pas.
Le système immunitaire produit aussi des « lymphocytes B à
mémoire ». Ceux-ci ont la particularité d’enregistrer la structure de
l’antigène et de vivre longtemps. Ainsi, lors d’une infection ultérieure par
ce même microbe, le corps saura exactement comment se défendre contre
eux. Il est prêt à s’y opposer, si bien que la réponse immunitaire est très
rapide. Elle est aussi beaucoup plus puissante, car la concentration en
anticorps dans le plasma sera beaucoup plus élevée que lors de la première
infection. Ce qui vient d’être dit est également valable pour les lymphocytes
T : il existe des « lymphocytes T à mémoire ».

La présence des lymphocytes T et B à mémoire empêche donc une


réinfection, car l’organisme est « immunisé » contre le microbe en question.
L’immunité ainsi acquise est dite active, car elle a été élaborée par le corps
lui-même lors de sa confrontation avec les microbes. Cette immunité
spécifique par rapport à une maladie donnée se transmet en partie par
hérédité.

Le saviez-vous ?
La vaccination est un moyen artificiel de stimuler le système immunitaire à produire
des anticorps. Elle se pratique en inoculant des versions atténuées des microbes
dont on veut protéger l’être humain. Étant sous forme atténuée, les microbes ne
rendent pas malade, mais obligent le système immunitaire à réagir. Les anticorps
ainsi acquis sont alors disponibles pour le futur, comme le sont ceux obtenus
naturellement.

4e ligne de défense : l’interféron sécrété par


les cellules
Les processus de défense présentés jusqu’ici émanaient tous de cellules
autres que celles qui étaient attaquées par les microbes. Au premier abord,
cela peut apparaître comme illogique, mais ça ne l’est pas. Contrairement à
un être unicellulaire qui doit s’occuper lui-même de toutes les fonctions
nécessaires à sa survie, un corps humain constitué de milliards de cellules
confie à des groupes de cellules (des organes) le soin de veiller aux
différentes fonctions. Ainsi, certaines cellules sont spécialisées dans les
processus digestifs, d’autres dans la respiration, d’autres encore dans la
défense de l’organisme.

Malgré cela, chaque cellule du corps humain possède un système défensif


qui lui permet de sécréter une substance qui inhibe la multiplication des
microbes. Dès que la cellule est agressée, elle produit une substance appelée
interféron, car elle interfère (= s’oppose) à la multiplication des microbes.
L’interféron a ainsi la propriété d’augmenter la résistance de la cellule face
aux infections. L’interféron se répand d’ailleurs dans les cellules voisines de
celles qui sont attaquées pour augmenter leur résistance et ainsi mieux
circonscrire l’infection. Mais l’interféron a aussi pour fonction d’activer les
lymphocytes K et les macrophages. L’action de l’interféron a d’abord été
considérée comme ne portant que sur les attaques virales. Par la suite, il a
cependant été découvert qu’il était aussi actif contre les bactéries, les
champignons et les attaques de parasites, comme ceux de la malaria.

Étant donné que l’interféron n’est sécrété que par les cellules infectées et
uniquement à partir du moment où elles sont agressées, il s’agit vraiment
d’un système de défense actif appartenant au système immunitaire.

La description du système immunitaire qui a été faite ici, bien que très
simplifiée, permet de se rendre compte de la perfection du système de
défense que possède le corps. Les différents éléments de ce système sont
chacun efficaces en eux-mêmes, mais leur action synergique l’est encore
plus, car ils se soutiennent et se renforcent mutuellement. De plus,
l’efficacité des défenses n’est pas seulement effective sur le moment, mais à
long terme, puisque le corps mémorise tout ce qu’il lui faut pour se
défendre encore plus efficacement lors d’infections ultérieures.

Face à cette puissance défensive que le corps humain possède, il ne


devrait pas être possible pour une infection de se développer. L’être humain
ne devrait ainsi que rarement être sujet à une maladie infectieuse et, si cela
était le cas, l’infection en question ne devrait pas pouvoir se développer
beaucoup, elle resterait donc faible. Or, c’est le contraire qui a lieu. L’être
humain est régulièrement sujet à des infections, qui sont parfois très
sévères. La raison en est que le système immunitaire est déficient. Affaibli,
il ne lutte pas comme il le devrait.

Heureusement, il est possible de fortifier son système immunitaire.

En résumé
• En plus du système de défense passif qu’est un bon terrain, le corps possède un
système de défense actif : le système immunitaire.
• Il est composé de différents organes (la moelle osseuse, la rate, le thymus, les
ganglions lymphatiques…) qui produisent les « soldats » qui vont lutter contre les
microbes.
• Ces soldats sont des phagocytes et des lymphocytes.
• Le système immunitaire est un système de défense si perfectionné qu’il ne devrait
pas être possible de contracter une infection, tant qu’il est en bon état.
En pratique
Le renforcement du système immunitaire

Comment renforcer son système


immunitaire ?
Le système immunitaire ne fonctionne correctement que s’il est sain, ce
qu’il n’est pas nécessairement. En effet, il n’est pas quelque chose d’à part,
sur lequel l’environnement n’aurait aucune prise ; quelque chose qui
resterait immuablement ce qu’il est, conservant sa force et ses possibilités
d’action, quelles que soient les circonstances.

Le système immunitaire peut être en bon ou mauvais état. Il est fait


d’organes physiques (la rate, le thymus…) qui baignent dans le terrain
organique. Comme tous les autres organes du corps, leur bon
fonctionnement et leur puissance d’action dépendent de la qualité du terrain
et varient en fonction de cette qualité.

Lorsque les liquides organiques, donc le terrain, ont leur composition


idéale, le système immunitaire est fort et performant. Par contre,
lorsque le terrain se surcharge de toxines et que les liquides organiques
se carencent, le système immunitaire s’affaiblit et perd de son efficacité.

La surcharge du terrain est courante de nos jours. La présence des


toxines congestionne et blesse les organes du système immunitaire. Dès
lors, ils fonctionnent moins bien. Les phagocytes et les lymphocytes sont
produits en moins grand nombre, plus lentement, et ils sont de moindre
qualité. La production d’anticorps et d’interféron est également inférieure à
ce qu’elle devrait être. Les lymphocytes eux-mêmes, une fois produits,
peuvent être blessés par les toxines et les toxiques, ce qui amoindrit leur
potentiel.

Des problèmes de carences sont aussi courants de nos jours. Or, si celles
en éléments constructeurs, comme les protéines, sont rares chez nous, celles
en éléments indispensables au fonctionnement du corps : vitamines, oméga,
oligoéléments… sont nombreuses et importantes. Les organes du système
immunitaire travaillent alors mal à cause du manque de nutriments
activateurs.

Débarrasser les liquides organiques des toxines et combler les


carences, autrement dit rénover le terrain s’avère ainsi un des meilleurs
moyens pour fortifier le système immunitaire. Cette mesure de base est
indispensable, sinon le système immunitaire ne retrouve pas sa pleine
capacité à agir. Mais ce n’est de loin pas le seul. Il existe un certain nombre
de moyens complémentaires pour fortifier le système immunitaire. Chacun
à sa manière soutient et stimule les organes du système immunitaire dans
leur travail. Un chapitre sera consacré à chacun de ces moyens. Comme on
pourra le constater, certains appartiennent plutôt au domaine de la thérapie,
d’autres à celui de l’hygiène.

Les avantages qu’il y a à renforcer son système immunitaire sont


nombreux :
• il est le système, extrêmement performant, prévu par la nature pour
nous protéger des agressions microbiennes ;
• il agit sur toutes les sortes de microbes existants ;
• il trouve toujours de nouveaux systèmes de défense pour s’opposer
aux résistances des bactéries et aux mutations des virus ;
• il entre directement en action face à un nouveau microbe, alors
qu’une antibiothérapie adaptée prend du temps à être mise en place et
l’établissement d’un nouveau vaccin encore plus.
C’est au sein des chapitres suivants (9 à 17), que nous détaillerons
comment renforcer concrètement le système immunitaire.
Chapitre 9
Réfection du terrain

Les organes du système immunitaire dépendent entièrement de la qualité


du terrain. Ainsi, si notre système immunitaire est affaibli et déficient, c’est
que le terrain est dégradé. Il est surchargé en toxines qui le gênent dans son
fonctionnement et il est carencé en nutriments indispensables pour
fonctionner. Assainir le terrain est par conséquent le plus sûr moyen de
fortifier le système immunitaire.

La manière d’assainir le terrain fait l’objet des chapitres 5, 6 et 7 de la


première partie de ce livre. Nous invitons le lecteur à s’y reporter.
Rappelons seulement que la rénovation du terrain comprend trois parties :
• drainer les toxines ;
• tarir la source des surcharges ;
• combler les carences.

Un bon terrain étant indispensable pour avoir un système immunitaire


performant, ce n’est pas une perte de temps, pour celui qui veut fortifier son
système immunitaire, de s’occuper de son terrain. C’est quelque chose
d’indispensable.
Chapitre 10
Le bain hyperthermique

Le bain hyperthermique est un bain très chaud. Nous en avons déjà parlé
dans le chapitre 5, pour ses vertus « détoxicantes » sur le terrain organique.
Il a cependant également une action stimulante et fortifiante sur le système
immunitaire, grâce à la fièvre artificielle qu’il déclenche. Pour bien saisir
pourquoi une fièvre artificielle est bénéfique, il nous faut parler de l’effet du
chaud sur le corps.

L’influence du chaud sur le corps


Les thérapies faisant appel à la chaleur ont un effet bénéfique sur le
système immunitaire. Les réactions de défense du corps sont en effet
toujours accompagnées de chaleur, que celle-ci se manifeste dans une partie
limitée du corps (sous forme d’inflammation), ou dans l’ensemble de celui-
ci (fièvre).

La chaleur cependant n’est pas un simple effet secondaire de la lutte


contre les microbes, mais elle est recherchée et déclenchée par le corps
pour stimuler les réactions de défense en accélérant tout le
fonctionnement de l’organisme. En effet, lorsque les macrophages (1re
ligne de défense) rencontrent des microbes pathogènes, ils produisent une
substance appelée interleukine-1, qui augmente la production de chaleur par
le corps, autrement dit, qui engendre la fièvre.
La chaleur favorise les processus de défense en élevant la vitesse de
circulation du sang, ce qui permet un déplacement rapide des lymphocytes.
Les lymphocytes en effet ne sont pas nécessairement sur le lieu de
l’infection, mais dans une tout autre partie du corps. Ils doivent donc être
transportés jusqu’au foyer infectieux, ce qui se fait principalement par le
sang. En circulant plus vite, le sang assure un transport rapide et efficace
des lymphocytes, chose d’autant plus désirable qu’il y a urgence : les
microbes se multiplient et il faut rapidement freiner l’augmentation de leur
nombre.

Une accélération de la vitesse de circulation du sang a aussi pour


bienfaits d’accélérer le transport des messages qu’échangent entre eux les
différents acteurs du système immunitaire. Que ce soit pour s’avertir que
des microbes pathogènes ont pénétré dans le corps, pour transmettre des
informations les concernant ou pour coordonner les réactions défensives.

Autre bienfait d’une circulation rapide du sang : le combat qui s’engage


entre les microbes et le corps nécessitent pour ce dernier des apports plus
importants d’oxygène, de nutriments, d’hormones, mais aussi une
élimination plus importante des toxines (cadavres de microbes et de cellules
corporelles, déchets divers…). Ces travaux d’approvisionnement et
d’élimination s’effectuent beaucoup mieux lorsque le sang circule à un
rythme élevé.

Bon à savoir
L’élévation de la température du corps rend également adverses les conditions de vie
des microbes. Si les microbes prospèrent bien lorsque la température du corps est
de 37 °C, une élévation à 38 °C ou plus les affaiblit fortement et les empêche de se
multiplier.

Si l’échauffement naturel du corps déclenché par le système immunitaire


est bénéfique pour les processus de défense, l’échauffement volontaire du
corps – donc le déclenchement d’une fièvre artificielle – a lui aussi un effet
bienfaisant sur le système immunitaire. Les organes dont il est constitué
(rate, ganglions lymphatiques…) sont mobilisés et incités à se mettre au
travail, ce qui les garde en bonne condition de fonctionnement et les
fortifie. La mise en mouvement du système immunitaire n’ira pas jusqu’à la
production de lymphocytes spécialisés et d’anticorps, puisque lors d’une
stimulation artificielle il n’y a pas de microbes pathogènes contre lesquels il
doit lutter. Mais tous les processus d’alerte, de mobilisation des premiers
défenseurs, etc. sont mis en route, avec des effets fortifiants pour lui.
Chaque fièvre artificielle est comme une séance d’entraînement avant
« l’épreuve » réelle.

Parmi les techniques d’échauffement volontaire du corps, qui engendrent


des fièvres artificielles susceptibles de renforcer le système immunitaire,
figurent le bain hyperthermique dont nous allons parler maintenant, et
l’exercice physique que nous aborderons dans le chapitre suivant.

Que se passe-t-il lors d’un bain


hyperthermique ?
La température du corps humain est de 37 °C. Il s’agit de la température
« centrale », c’est-à-dire celle de l’intérieur du corps. Elle est logiquement
plus élevée que celle prise en surface, sous l’aisselle, qui est de 36,5 °C.

Lors d’un bain hyperthermique, le corps est entouré d’eau à une


température de 39 °C ou plus, donc plus élevée que la sienne.
Inévitablement, un transfert de chaleur va s’opérer de l’eau au corps du
baigneur. La température corporelle de ce dernier va augmenter et
l’élévation sera d’autant plus prononcée que la température du bain aura été
haute et que le bain aura duré longtemps. Le baigneur le sent clairement. Il
a chaud et doit faire des efforts pour supporter la température de son
environnement liquide.
L’élévation de la température du corps peut être constatée objectivement
en la mesurant avec un thermomètre. Elle se situera entre 38 °C ou 39 °C,
suivant la personne. Cette température se maintiendra à ce niveau pendant
la durée du bain et également pendant une partie de la phase de repos
étendu hors du bain qui suit le bain hyperthermique. La différence de
température semble petite, mais elle est importante. Elle est suffisante pour
accélérer la circulation du sang et les métabolismes en général, donc aussi
pour augmenter l’activité du système immunitaire. La raison en est que ces
un ou deux degrés de plus correspondent à la température que l’on a
lors d’une fièvre, température qui en cas de maladie témoigne de ce que
les défenses organiques fonctionnent avec intensité.

Conseils pratiques
La prise régulière de bains hyperthermiques garde le système
immunitaire en bon état de fonctionnement. Au lieu de pouvoir
« s’endormir » et de s’affaiblir parce que bercé par une vie sédentaire,
confortable et sans agressions extérieures, il est réveillé à chaque nouveau
bain hyperthermique, ce qui le garde réactif et fort. Mais pour être
bénéfiques, ces bains doivent être pris de manière raisonnable, c’est-à-dire
sans exagérer au point de vue de la température, car tout excès est nuisible.

Deux cures de bains hyperthermiques sont possibles. S’il y a urgence et


que l’on a assez de vitalité, on choisira la cure intensive. Si rien ne presse,
on optera pour la cure modérée.

Soins/Posologie
Cure intensive : deux bains par semaine, pendant un mois, puis un bain par semaine,
comme entretien.
Cure modérée : un bain par semaine régulièrement pendant 3 à 4 mois.
Pour les détails pratiques concernant les bains hyperthermiques, veuillez
vous référer au chapitre 5, « Le drainage des toxines ».

Et le froid ?
Une bonne stimulation du système immunitaire peut aussi être obtenue à
l’aide de douches froides ou en nageant dans les eaux froides d’un lac ou de
la mer. Comment cela est-il possible ?

La première raison est que le corps ressent comme une agression, aussi
bien le chaud que le froid puisque tous deux déséquilibrent la
température corporelle. Le système immunitaire sera donc réveillé et
sollicité dans les deux cas.

La deuxième raison est que toute application froide finit – pour les
personnes suffisamment vitales – par un échauffement du corps, c’est-à-dire
par la création d’une fièvre artificielle. En effet, le contact de l’eau froide
avec le corps refroidit ce dernier. Lorsque la température s’éloigne trop de
la norme, le corps réagit avec force pour la ramener à 37 °C. Pour cela, il va
accélérer tous les métabolismes et augmenter les combustions des graisses
et glucides afin de produire de la chaleur. La réaction étant forte, la
production de chaleur est grande. La température du corps s’élève alors non
seulement jusqu’à sa température normale, mais plus haut que celle-ci, avec
tous les bienfaits que cela implique pour le système immunitaire.

Bon à savoir
La grande différence qui existe entre les applications chaudes et froides est que dans
le premier cas, la chaleur obtenue vient de l’extérieur, dans le deuxième, de
l’intérieur. Avec le chaud, le corps ne doit pas produire lui-même de la chaleur alors
qu’avec les applications froides, il le doit. Le froid n’est donc recommandé qu’aux
personnes vitales, sanguines et suffisamment enrobées, et absolument pas aux
personnes sous-vitales, minces, frileuses, auxquelles les bains hyperthermiques
conviennent beaucoup mieux.

En résumé
• Une élévation de la température du corps – la fièvre – stimule toutes les fonctions
organiques, y compris le système immunitaire.
• En créant une fièvre artificielle, le bain hyperthermique a le même effet stimulant sur
le système immunitaire.
Chapitre 11
L’exercice physique

La contraction des muscles lors de l’effort physique produit de la


chaleur. Lorsque l’activité physique est maintenue un certain temps, le
corps s’échauffe, autrement dit la température corporelle s’élève. Elle
peut atteindre 38 °C ou plus, si l’effort est poussé très loin.

Ces températures élevées, qui correspondent à celle d’une fièvre,


contribuent à stimuler le travail des organes du système immunitaire,
comme nous l’avons vu à propos des bains hyperthermiques. Ces organes
sont contraints de sortir de leur rythme de travail habituel pour en prendre
un plus intensif. C’est comme une séance d’entraînement pour eux et ils se
fortifient en conséquence.

Les personnes qui exercent une activité physique ont un nombre de


lymphocytes T supérieur à la moyenne. Même les malades atteints d’une
forte déficience de leur système immunitaire (comme ceux atteints du sida)
voient leur taux de lymphocytes T augmenter lorsqu’ils pratiquent
régulièrement un effort physique modéré.

À l’inverse, la sédentarité, ainsi que l’excès de poids et de cholestérol qui


y sont liés, diminue la capacité des phagocytes à détruire les microbes qu’ils
absorbent. Elle réduit aussi la production des lymphocytes et des anticorps.
Attention
Certaines personnes pensent peut-être que de longues séances d’exercice ou de
sport, pratiquées avec intensité, sont donc recommandées. L’exercice étant bon, d’en
faire beaucoup devrait être encore meilleur. Cela n’est cependant pas le cas. C’est
même le contraire qui est vrai. Les défenses immunitaires s’affaiblissent en cas
d’excès sportifs : le taux de lymphocytes et de certaines immunoglobulines baisse.
La raison en est qu’une activité physique exagérée par son intensité et sa durée
épuise le corps et, pour cette raison, le système immunitaire également.

Conseils pratiques
L’exercice physique qui stimule le système immunitaire est une
activité physique raisonnable, qui demande un certain effort, mais sans
conduire à l’épuisement, une activité que l’on ressent comme agréable et
que l’on maîtrise jusqu’au bout de la séance. La durée de l’activité physique
ou sportive ne doit donc pas être trop longue ni trop intense.

Il n’est pas possible de donner des indications plus précises, voire


chiffrées, car la sensation de bien-être varie d’une personne à l’autre, en
fonction de sa vitalité, de son poids, son âge, son degré d’entraînement, etc.
Mais chacun, avec un peu d’attention et de bon sens, trouvera le rythme qui
lui convient le mieux.

Toutes les activités physiques sont possibles. L’important est de choisir


celle que l’on apprécie. Il est ainsi plus facile de s’y livrer régulièrement. Si
certaines personnes préfèrent opter pour une activité bien précise à
l’exclusion des autres, d’autres personnes préfèrent en sélectionner
plusieurs qu’elles pratiquent en alternance.

Voici quelques exemples d’activités physiques, mais il en a beaucoup


d’autres :
• activités sportives : footing, vélo, natation, volleyball, football… ;
• activités de loisirs : randonnée à pied, tour en vélo, danse, tennis,
équitation… ;
• activités autour de la maison : jardinage, coupe du bois, divers
bricolages…

Fréquence
L’idéal est de pratiquer chaque jour une activité physique mentionnée
plus haut. Lorsqu’une séance par jour n’est pas possible, il faut s’efforcer
d’en faire une tous les 2 ou 3 jours.

Bon à savoir
Il est plus sûr de réserver en amont les jours des séances d’exercice, si l’on désire
vraiment qu’elles aient lieu, plutôt que de se décider spontanément lorsque du temps
libre se présente. Le manque de temps étant une caractéristique du mode de vie
moderne, le plus souvent, les séances seront repoussées à un futur indéterminé.

Si l’on n’arrive pas à organiser des séances proprement dites, on peut


introduire des activités dans son emploi du temps, par exemple :
• monter les escaliers à pied plutôt que de prendre l’ascenseur ;
• porter ses sacs de commissions plutôt que de les transporter en
voiture ;
• se rendre à pied au travail ou au moins une partie du trajet ;
• choisir un parcours en pente ou qui comprend de nombreuses marches
à gravir plutôt qu’à plat.

L’exercice physique régulier est un puissant


soutien du système immunitaire.
Étant un être animé, c’est-à-dire capable de mouvement, l’être humain, à
la base, aime se mouvoir. Les activités physiques qu’il pratique pour
stimuler son système immunitaire ne devraient donc pas être vues comme
des corvées auxquelles il faut s’astreindre, mais comme des activités
agréables auxquelles on peut se livrer avec plaisir.

En résumé
• L’exercice physique engendre une élévation de température qui stimule le système
immunitaire.
• Les organes immunitaires sont sortis de leur rythme de travail habituel pour en
prendre un plus soutenu et ils sont ainsi fortifiés par ce travail plus intensif.
Chapitre 12
Oligothérapie et vitaminothérapie

« Que tes aliments soient des seuls médicaments » recommandait


Hippocrate, le père de la médecine, trois siècles avant Jésus-Christ. Il avait
reconnu que les aliments devaient contenir de précieuses substances pour la
santé. Ce n’est qu’aux XIXe et XXe siècles, avec le développement de la
chimie, que les analyses chimiques des aliments ont mis en évidence les
différents nutriments dont ils étaient composés.
Certains nutriments sont présents en grandes quantités : les glucides, les
protéines, les graisses et dans une moindre mesure quelques minéraux
comme le calcium, le soufre… D’autres nutriments par contre sont présents
en très petites quantités, de l’ordre du millième de milligramme : les
oligoéléments et les vitamines. On pensa d’abord que leur rôle était
insignifiant. Les recherches ultérieures montrèrent qu’au contraire, ils
jouaient un rôle capital au niveau des milliers de réactions biochimiques
prenant place dans le corps. Sans eux, aucune activité – respiration,
production d’énergie… –, mais aussi défenses immunitaires ne pourraient
avoir lieu.

Le saviez-vous ?
L’importance de ces nutriments apparaît clairement lorsque l’on considère, par
exemple, le processus de la transformation du gaz carbonique produit par les cellules
(et qui est dissous dans le sang) en gaz carbonique sous forme gazeuse pouvant
être éliminé par les poumons. L’enzyme responsable de cette transformation a
besoin de 100 secondes pour réaliser ce travail. Ce temps est beaucoup trop long
pour le corps. Il mourrait d’asphyxie si l’oligoélément « zinc » n’intervenait pas pour
accélérer le travail de l’enzyme. Et, en effet, par son action, le zinc accélère 5000 fois
la vitesse de la réaction, ce qui rend possible une élimination rapide du CO2 et ainsi
notre survie.

Des effets bénéfiques similaires, par accélération des réactions


biochimiques, ont également lieu pour plusieurs dizaines d’autres
oligoéléments (cuivre, cobalt, argent, germanium…) et la vingtaine de
vitamines : A, B, C, D, E…

Normalement, nos aliments devraient nous amener toutes ces substances


en quantité suffisante. En pratique, il s’est montré que l’homme moderne
est carencé en certains de ces nutriments :
• soit parce que ses aliments n’en contiennent pas assez (aliments
raffinés) ;
• soit parce qu’il les absorbe mal au niveau de ses intestins ;
• soit encore parce que la pollution chimique chélate (bloque) leur
activité.

De nombreuses faiblesses organiques et maladies en résultent. Parmi ces


faiblesses, il faut compter une diminution des capacités défensives de notre
système immunitaire. Pour permettre à ce dernier de fonctionner à nouveau
pleinement, il faut apporter au corps les nutriments manquants, ce qui se
fait par la prise de compléments nutritionnels spécialement préparés dans ce
but.

Conseils pratiques
Parmi les différents oligoéléments et vitamines agissant sur le système
immunitaire, il y en a cinq qui se sont révélés comme spécialement
importants.

En cas de carence déclarée, la cure doit s’étendre sur 3 ou 4 mois pour


que la carence soit comblée. Lorsque l’on souhaite seulement fortifier le
système immunitaire, mais que l’on est par ailleurs en relativement bonne
santé, on fait une cure de 1 mois avec un nutriment, puis 1 mois avec un
autre et ainsi de suite. Lors d’infection ou d’épidémie, la prise des
nutriments est recommandée pour toute la durée de l’infection ou de
l’épidémie.

Le zinc
Le zinc est l’un des oligoéléments principaux à utiliser pour fortifier le
système immunitaire. Le zinc est indispensable pour la multiplication des
phagocytes, des lymphocytes T et B, mais également pour leur
fonctionnement : les phagocytes sont plus « voraces », les lymphocytes T
voient leur capacité à détruire les microbes augmenter, et les lymphocytes B
produisent davantage d’anticorps. Une forte carence en zinc conduit à une
atrophie du thymus, ce qui ralentit la maturation des cellules souches en
lymphocytes actifs. Ainsi, les personnes qui ne sont pas carencées en zinc
sont beaucoup plus résistantes face aux agressions microbiennes.

Soins/Posologie
• Oligoélément zinc : 1 mesurette ou dosette par jour, à jeun, le matin, à garder
1 minute sous la langue avant d’avaler.
Cure de 1 mois, à renouveler après une pause d’un mois.

Le sélénium
Le sélénium augmente la faculté des phagocytes et des lymphocytes T à
tuer les microbes. Il stimule également la production des anticorps. Le
sélénium est donc un oligoélément clé pour un système immunitaire
performant. Il restaure les facultés défensives affaiblies et les fortifie.
Soins/Posologie
• Oligoélément sélénium : 1 mesurette ou dosette par jour, à jeun, le matin, à garder
1 minute sous la langue avant d’avaler.
Cure de 1 mois, à renouveler après une pause d’un mois.

Bon à savoir
L’oligothérapie utilise aussi des complexes d’oligoéléments. L’un d’entre eux a été
conçu spécialement pour renforcer les défenses du corps. Il s’agit d’un mélange de
cuivre, d’or et d’argent, à prendre lors d’une infection ou, en prévention, lors
d’épidémie.

La vitamine A
La vitamine A est avant tout connue comme étant la vitamine des yeux,
mais elle soutient également de manière importante le système immunitaire.

L’apport de vitamine A fortifie le thymus et la rate, ce qui veut dire que


le nombre de lymphocytes produits augmente. Ces lymphocytes sont aussi
plus actifs, entraînant ainsi une meilleure production d’anticorps par les
lymphocytes B et une plus grande capacité destructrice des microbes par les
lymphocytes T.

La source naturelle de vitamine A directement assimilable est l’huile de


foie de flétan ou de morue.
Soins/Posologie
• L’huile de foie de flétan ou de morue en capsules.
• Suivre la posologie indiquée par le fabricant pour éviter un excès de vitamine A.
• Généralement une capsule par jour, avec de l’eau, en même temps qu’un repas qui
comprend des aliments gras.

La vitamine D
La vitamine D augmente la capacité des macrophages à détruire les
microbes qui agressent le corps. Les personnes qui en sont carencées ont
une réceptivité plus grande aux microbes et les infections qu’elles font ont
tendance à prendre des formes plus sérieuses.

Une source importante et naturelle de vitamine D est l’huile de foie de


flétan ou de morue dont nous avons parlé ci-dessus à propos de la vitamine
A. Ainsi, quelqu’un qui fait une cure avec l’une de ces huiles comble
simultanément ses carences en vitamines A et D.

Soins/Posologie
• L’huile de foie de flétan ou de morue en capsules.
• Suivre la posologie indiquée par le fabricant pour éviter un excès de vitamine D.
• Généralement une capsule par jour, avec de l’eau, en même temps qu’un repas qui
comprend des aliments gras.
Bon à savoir
La vitamine D est une vitamine que l’organisme est capable de produire lui-même. Il
le fait en transformant, grâce au rayonnement solaire, le cholestérol contenu dans la
peau. Renforcer son système immunitaire passe donc aussi par l’exposition
raisonnable et modérée de la peau au soleil.

La vitamine C
La vitamine C est souvent considérée comme la reine des vitamines. Il
n’est pas surprenant qu’elle agisse aussi de manière bénéfique sur le
système immunitaire.

La vitamine C favorise la mobilité des macrophages et leur capacité à


phagocyter les microbes. Elle stimule la production d’anticorps par les
lymphocytes et celle de l’interféron par les cellules attaquées par les
microbes. La capacité destructrice des lymphocytes dépend de leur teneur
en vitamine C ; trop basse, elle s’affaiblit fortement, haute, elle augmente.

Les meilleures sources alimentaires de vitamines C sont tous les fruits


frais, en particulier les agrumes, les myrtilles, les abricots, le melon, les
cerises… mais également les légumes crus comme le chou, les poivrons, les
choux-raves, les navets, le cresson, la dent-de-lion…

Normalement, un régime riche en fruits et légumes crus fournit toutes les


vitamines C dont le corps a besoin, mais pour renforcer son système
immunitaire, il est bon de prendre en plus un complément naturel en
vitamine C à base d’argousier, d’acérola…

Soins/Posologie
• Complément de vitamine C à base d’acérola ou d’argousier.
• Suivre la posologie indiquée par le fabricant.
En résumé
Les oligoéléments et les vitamines sont indispensables à tous les organes du corps,
mais certains de ces nutriments sont spécialement indiqués pour les organes du
système immunitaire : le zinc, le sélénium, les vitamines A, D et C.
Chapitre 13
La réflexologie

La réflexologie plantaire est une technique de massage qui ne s’applique


pas aux organes eux-mêmes, mais à leur zone réflexe.

Sur la plante des pieds et au niveau des chevilles, il existe des petites
surfaces du revêtement cutané, auxquelles aboutit un nerf issu d’un organe.
Les différents organes du corps sont donc reliés à des zones cutanées
précises. À cause de cette liaison, il est possible de stimuler un organe à
distance grâce à un massage de sa zone réflexe sur le pied.

Parmi ces organes se trouvent également les organes lymphatiques


comme la rate, les ganglions lymphatiques, etc. qui forment une partie
importante du système immunitaire. En effet, une partie des combats menés
par les phagocytes et les lymphocytes contre les microbes ont lieu dans la
lymphe circulant à l’intérieur des vaisseaux lymphatiques et dans les
ganglions lymphatiques placés le long de ces vaisseaux. Les microbes qui y
pénètrent sont confrontés à de très nombreux lymphocytes.

Le saviez-vous ?
La plus haute concentration de lymphocytes dans le corps se trouve dans les
ganglions lymphatiques.
En se rejoignant, les vaisseaux lymphatiques forment dans l’abdomen
deux gros canaux collecteurs. Le canal thoracique gauche collecte la
lymphe du réseau lymphatique de l’abdomen, des jambes et de la partie
supérieure gauche du corps. Le canal thoracique droit, lui, récolte la lymphe
de la partie supérieure droite du corps (thorax et bras). La lymphe conduite
au canal thoracique gauche provient en grande partie de la citerne de
Pecquet ou grande citerne. C’est un grand réservoir où se rend la lymphe
du bas de l’abdomen.

Figure 8 : Le système lymphatique

Le bon fonctionnement de ces différents éléments du système


lymphatique est indispensable pour que les microbes soient combattus
efficacement, mais aussi pour que la lymphe chargée de lymphocytes
circule bien. La lymphe est en effet un des moyens de transport utilisé par
le corps pour déplacer les lymphocytes d’une partie de l’organisme à
l’autre. Autrement dit, elle transporte les lymphocytes jusqu’au lieu où les
microbes se trouvent, afin qu’ils puissent les détruire.

Tout ralentissement de la circulation lymphatique conduit à la stagnation


de la lymphe dans les vaisseaux lymphatiques et par là à un moins bon
transport des lymphocytes. De plus, les ganglions lymphatiques se
congestionnent, d’où une diminution de la production de lymphocytes. Le
résultat final en est un affaiblissement du système immunitaire.

Grâce à la réflexologie plantaire cependant, les organes lymphatiques


peuvent être soutenus et stimulés dans leur activité. Ils deviennent alors
plus forts et plus performants, donc plus à même de protéger le corps des
agressions microbiennes.

Pratique du massage des zones réflexes


Les localisations des zones réflexes à masser sont données dans les
figures qui suivent et dans les courtes explications qui les accompagnent.
Le repérage exact de la zone se fait ensuite grâce au sens du toucher,
puisque les zones à masser sont généralement douloureuses à la pression
lorsque l’organe correspondant est déficient. La douleur provient du fait que
l’organe est congestionné de toxines.

Le massage des zones réflexes se fait à l’aide du pouce ou de


l’articulation d’une phalange, généralement celle de l’index. Masser une
zone consiste à la poncer, c’est-à-dire à effectuer des mouvements
rotatifs, en appuyant plus ou moins fortement. Pour faciliter le ponçage,
la zone réflexe doit être enduite de crème. Au début, le massage n’est
effectué que pendant quelques minutes (2 à 5 minutes). Mais avec le temps,
la durée augmente pour atteindre 10 à 20 minutes.

Le massage des zones réflexes doit être pratiqué régulièrement et sur les
deux pieds étant donné que la majorité des organes ont deux zones réflexes,
une sur chaque pied. Plus on avance dans la cure, plus le ponçage peut
s’effectuer en appuyant avec davantage de pression, mais sans jamais
dépasser la zone de confort. Au lieu d’une longue séance par jour, il est
aussi possible d’en faire deux ou trois plus courtes, réparties dans la
journée. Les premiers effets se manifestent après une semaine ou deux,
mais pour avoir des effets en profondeur il faut persévérer un à deux mois.
Figure 9 : Zones réflexes du système lymphatique

La technique du massage des zones réflexes est facile à apprendre, ce qui


fait que chacun peut la pratiquer sur lui-même. Une autre possibilité est de
s’adresser à l’un des nombreux thérapeutes qui pratiquent cette méthode de
soin.

Pour comprendre :
• Zone réflexe de la rate. Elle stimule le fonctionnement de cet
organe. Elle se situe sous le pied gauche seulement.
• Zone réflexe de la citerne de Pecquet et du canal thoracique. Elle
stimule la circulation de la lymphe dans ces deux organes et, par là,
dans le reste du corps. Elle se situe sur le pied droit et le pied gauche,
dans le creux, entre les premier et deuxième métatarsiens.
• Zone réflexe des ganglions lymphatiques de l’abdomen. Elle
draine les jambes, l’abdomen et le bassin. Elle se situe sur le dessus
du pied droit et du pied gauche, dans un petit creux, juste avant la
malléole interne.
• Zone réflexe des ganglions du thorax. Elle draine la partie
supérieure de l’abdomen et la tête. Elle se situe sur le dessus du pied
droit et du pied gauche, dans le petit creux, juste avant la malléole
externe.
En résumé
• Sur la plante des pieds se trouvent des zones réflexes reliées aux différents organes
du corps.
• En massant les zones des organes du système immunitaire, on stimule les forces de
défense qui luttent contre les infections.
Chapitre 14
Le drainage lymphatique

La technique de massage qu’est le drainage lymphatique fut développée


dans les années 1930, c’est donc une technique moderne par rapport aux
autres techniques de massage qui existent depuis des millénaires.

Le drainage lymphatique, comme son nom l’indique, agit sur la lymphe.


Il favorise la circulation de la lymphe et peut même l’accélérer. Il est
aussi à même de décongestionner les ganglions lymphatiques. Au niveau
des défenses organiques, cela a un double avantage. La lymphe est un des
moyens qu’utilise le corps pour transporter les phagocytes et les
lymphocytes jusqu’aux organes infectés. Or, lorsque les capillaires et les
vaisseaux lymphatiques ont perdu leur tonicité, la progression de la lymphe
se fait mal. De plus, la congestion des ganglions qui en résulte ralentit
encore plus le flux de la lymphe et donc le transport des lymphocytes. À
cela s’ajoute le fait que les ganglions congestionnés ne produisent plus des
lymphocytes en quantités aussi grandes qu’ils le devraient. La destruction
des microbes qui normalement a lieu dans les ganglions avec leurs propres
lymphocytes n’est donc plus aussi efficace.

Les vaisseaux lymphatiques et les ganglions lymphatiques ne sont


que deux composants parmi les nombreux éléments que compte le
système immunitaire. Ce sont cependant deux composants importants
en eux-mêmes. Le fait qu’ils travaillent en synergie avec les autres organes
du système immunitaire a pour conséquence qu’il est primordial qu’ils
fonctionnent également correctement. Un des moyens pour tonifier les
vaisseaux et les ganglions lymphatiques est le drainage lymphatique.
Le drainage lymphatique se distingue des massages traditionnels. Il se
fait en surface, au niveau de la peau, et non dans les profondeurs, sur les
muscles et les organes ; il ne s’applique qu’à de petites surfaces à la fois et
non des surfaces étendues ; les pressions exercées sont légères et très lentes.
De plus, par des mouvements spéciaux de pompage, le drainage
lymphatique décongestionne les ganglions.

La pratique du drainage lymphatique


Les personnes pour lesquelles le drainage lymphatique est spécialement
indiqué pour fortifier leur système immunitaire sont celles qui souffrent de
problèmes de santé du système lymphatique, à savoir : de lymphœdèmes,
jambes lourdes, chevilles gonflées, mauvaise circulation veineuse, rétention
d’eau, contusions… Ces troubles indiquent en effet que le système
lymphatique ne travaille pas assez et par conséquent qu’il ne contribue que
peu et mal à la défense du corps contre les infections6.

La pratique du drainage lymphatique ne s’improvise pas, elle nécessite


des études approfondies. Il est donc recommandé de s’adresser à des
thérapeutes formés à cette technique.

De manière générale, le traitement débute par une ou deux séances par


semaine. Il se poursuit à une fréquence plus lente, déterminée par le
praticien en fonction de l’évolution du traitement.

En résumé
• Le drainage lymphatique est une technique de massage qui agit spécifiquement sur
les organes lymphatiques (rate, ganglions lymphatiques…) qui sont aussi des
organes appartenant au système immunitaire.
• Ce massage fortifie donc les défenses organiques.
Chapitre 15
La relaxation et le sommeil

Le stress qui caractérise le mode de vie moderne a une influence


néfaste sur le système immunitaire. Certes, les réactions organiques que
le corps déclenche lors du stress : accélération du pouls, élévation de la
pression du sang, accélération du rythme respiratoire… peuvent donner
l’impression que toutes les défenses de l’organisme sont mobilisées. En
réalité, ces réactions de défense ne touchent que le fonctionnement des
organes nécessaires (muscles, cœur…) pour se défendre par la fuite ou
l’attaque face aux agressions extérieures, mais pas contre les microbes dont
le système immunitaire s’occupe. Il n’est pas stimulé lors de cette réaction,
car il n’est pas celui qui doit réagir. Dans les situations de stress, le
système immunitaire n’est non seulement pas sollicité, mais son activité
est volontairement freinée. Les forces ainsi économisées sont alors
disponibles pour le reste du corps qui, sur le moment, en a davantage
besoin. Après le stress, le système immunitaire retrouve son rythme de
fonctionnement normal.

Le stress a donc un effet immunosuppresseur. Or, si cet effet ne dure que


peu de temps et n’est pas dommageable lorsque le stress est passager et
occasionnel, il n’en va pas de même lorsqu’une personne vit dans un état de
stress permanent. Dans un tel cas, le système immunitaire est
continuellement entravé et moins performant, par conséquent il ne peut plus
défendre correctement le corps face aux attaques microbiennes.

Le fait est bien connu et s’observe couramment. Un épisode de stress


intense déclenche une crise d’herpès, une cystite, etc. chez les personnes
sujettes à ces maladies. Le système immunitaire qui « tenait tête » aux
microbes responsables de ces maux ne le fait plus suite à l’affaiblissement
causé par le stress. En conséquence, les microbes se multiplient et
déclenchent l’infection.

Ainsi, si une personne vit de manière générale dans le stress, c’est-à-dire


jour après jour, son système immunitaire ne la défend plus correctement et
sa réceptivité aux microbes augmente. Lors d’une épidémie, cette personne
sera beaucoup plus susceptible de contracter l’infection que si son système
immunitaire fonctionnait correctement.

Veiller à ce que son système immunitaire soit performant passe donc


aussi par le fait d’apprendre à gérer le stress. Un des moyens de le faire
est de pratiquer une technique de relaxation. Celle-ci permet de diminuer,
voire de supprimer l’état de tension engendré par le stress. Elle permet de
détendre les muscles, ralentir le rythme respiratoire, rééquilibrer les
battements du cœur et la circulation du sang… Le corps n’étant plus en état
de stress, le système immunitaire reprend son fonctionnement normal.

La pratique de la relaxation
Il existe différentes manières de faire de la relaxation, mais à la base cela
revient à détendre son corps de la manière suivante.
• Allongez-vous sur le sol ou sur un lit.
• Prenez conscience de vos pieds, détendez-les, en modifiant leur
position si besoin.
• Lorsque cela est fait, passez aux mollets. Prenez conscience de vos
mollets. Sont-ils détendus ou non ? Si ce n’est pas le cas, détendez-
les.
• Procédez ainsi en remontant d’une partie du corps à l’autre : cuisses,
fesses…
• Passez ensuite aux mains, aux bras, aux épaules.
• Pour terminer : le dos, la nuque, les yeux et les mâchoires.
• Contrôlez si tout le corps est détendu en parcourant à nouveau les
différentes parties de celui-ci dans le même ordre que précédemment.

La respiration profonde
Maintenant que le corps est bien détendu, cet état de détente peut être
augmenté et approfondi en faisant des respirations profondes. En effet, en
respirant plus profondément, on s’oxygène davantage, ce qui détend les
nerfs. En ralentissant la respiration pour respirer profondément, on ralentit
aussi la circulation du sang, les battements du cœur… On met ainsi le corps
dans l’état inverse à celui du stress. L’effet qui en résulte est un plus grand
calme qui permet de continuer sa journée en étant plus détendu.

La respiration profonde se fait de la manière suivante :


• prenez conscience de l’air qui entre et sort de vos poumons ;
• puis, augmentez volontairement l’amplitude des mouvements
respiratoires :
– à la fin de l’inspiration normale, inspirez encore à fond, en poussant
le diaphragme vers le bas ;
– à la fin de l’expiration normale, expirez encore à fond en rentrant le
diaphragme ;
• enchaînez les inspirations et les expirations calmement ;
• trouvez le rythme avec lequel vous pourrez être à l’aise pendant
toute la durée de la séance : 2 ou 3 minutes.

L’apprentissage de la relaxation demande un peu d’effort au début, mais


avec l’habitude, on arrive à détendre son corps facilement et
rapidement. Il est bon de faire une séance de relaxation tous les jours,
voire deux ou trois séances, si l’on a une vie très stressante. Une séance au
début de la journée permet de se préparer à aborder de manière plus
détendue le stress à venir. En rentrant du travail, la séance détend du stress
de la journée. Il serait aussi bénéfique de faire de la relaxation en cours de
journée, pour éliminer la fatigue et les tensions dès leur apparition.
Bon à savoir
La position couchée étant rarement possible pendant la journée au travail, en ville…,
on peut remplacer la séance de relaxation complète par une partie seulement : la
séance de respiration profonde. L’avantage de celle-ci est qu’elle peut se pratiquer
debout ou en étant assis sur une chaise (le dos bien droit). Autrement dit, on peut
l’effectuer n’importe quand dans la journée, chaque fois que cela est nécessaire et en
toute discrétion.

En procédant ainsi, le système immunitaire ne sera que très peu entravé


dans son fonctionnement et il pourra défendre beaucoup plus efficacement
le corps contre les agressions microbiennes.

Le sommeil
Si le mode de vie actuel est caractérisé par le stress, il l’est aussi par le
manque de sommeil. De manière générale, le temps que les gens
consacrent à leur sommeil est insuffisant. Il est estimé que l’adulte
devrait dormir 7 à 8 heures par nuit ce qui, pour beaucoup d’entre eux, n’est
pas le cas. Certes, les besoins en sommeil ne sont pas les mêmes pour tous :
il y a des petits et des grands dormeurs. Si les premiers se contentent de
5 ou 6 heures, les seconds ont besoin de 9 heures ou plus. L’important pour
chacun est de savoir quels sont ses besoins personnels, et de s’y conformer
s’il désire conserver un système immunitaire alerte et réactif.

Le sommeil permet à tous les organes du corps de se reposer et de


« recharger leurs batteries ». Un sommeil insuffisant par contre empêche
cette recharge énergétique. Les organes fonctionnent moins bien et à la
longue s’affaiblissent. Le système immunitaire est donc lui aussi moins
actif et moins efficace.
Si la durée du sommeil a son importance, sa qualité joue aussi un rôle.
Le sommeil peut être profond et réparateur, ou non.

Pour que le sommeil soit paisible et régénérateur, il est bon de


progressivement diminuer l’intensité des activités qui précèdent le coucher.
Le visionnement de films pleins de suspense ou trop violents, l’écoute de
musique très stimulante, etc. sont des facteurs qui empêchent d’avoir un
sommeil de qualité.

Bon à savoir
Aide au sommeil
L’endormissement est facilité si l’on se détend bien corporellement, ce qui peut se
faire avec une séance de relaxation. La prise d’une tisane de fleurs d’oranger, de
tilleul… est aussi une grande aide.

Dormir n’est pas une perte de temps comme beaucoup de gens le


pensent. Au contraire, en dormant suffisamment, on est beaucoup plus en
forme pour la journée. On travaille mieux et ainsi on gagne du temps.
Quelqu’un qui souhaite renforcer son système immunitaire devrait par
conséquent s’efforcer de dormir le temps qui lui est personnellement
nécessaire.

Soins/Posologie
• Dormir suffisamment, environ 8 heures par nuit.
• Favoriser le sommeil profond en passant des soirées calmes et harmonieuses.
Le saviez-vous ?
Et la sieste ?
Une courte sieste de 10 à 20 minutes au milieu de la journée est très favorable pour
récupérer de sa matinée. Elle redonne de l’énergie, augmente la concentration et la
joie de vivre pour l’après-midi. Le système immunitaire ne peut qu’en profiter lui
aussi.

En résumé
• Le stress affaiblit momentanément le système immunitaire. La relaxation, en
diminuant les effets du stress, permet aux organes immunitaires de plus vite
retrouver leur pleine capacité à défendre le corps face aux microbes.
• Le manque de sommeil à un effet immunosuppresseur.
• Dormir suffisamment est donc un grand bienfait pour le système immunitaire.
Chapitre 16
L’influence du psychisme

On considère habituellement que nous tombons malades pour des raisons


matérielles bien précises. Les articulations des pieds s’enflamment (crise de
goutte) à cause d’une présence trop importante d’acide urique, les gencives
saignent suite à une carence en vitamine C, la vessie s’infecte (cystite) à
cause de colibacilles, etc. Dans toutes ces maladies, il y a quelque chose de
matériel, visible et saisissable qui déclenche les troubles. Il existe cependant
également une cause non matérielle qui peut modifier le fonctionnement de
nos organes et les rendre malades : notre vie psychique. Parmi ces organes
figurent naturellement aussi ceux du système immunitaire. Ainsi, selon la
manière dont nous dirigeons notre vie psychique, nous affaiblissons ou
fortifions notre système immunitaire.

L’influence du psychisme
L’expérience vécue de chacun révèle que cette influence existe. Certaines
personnes se disputent facilement à table et ont des indigestions chroniques.
À la longue, le stress conduit à l’hypertension, les soucis aux ulcères
d’estomac. Le décès d’un proche ou un accident de voiture peuvent
déclencher une crise d’appendicite. Le système immunitaire ne fait pas
exception, il s’affaiblit aussi sous l’influence d’émotions fortes comme la
peur, les déceptions…

Tant que notre système immunitaire fonctionne bien, nous pouvons être
en contact avec des microbes pathogènes sans tomber malades. Il suffit
cependant que nos défenses s’affaiblissent pour que les microbes se
multiplient et déclenchent une infection.

Un exemple bien connu de ce processus est celui des personnes sujettes


aux cystites. Le microbe Escherichia coli responsable de l’infection de la
vessie est constamment présent en eux. Il ne peut cependant pas se
multiplier, car le système immunitaire l’en empêche. Tant que la vie de
cette personne se déroule harmonieusement, elle n’aura pas d’infection. Par
contre, une forte émotion, de la colère ou une grosse déception suffisent
pour que les forces de défense s’affaiblissent. L’Escherichia coli se
multiplie et la maladie se déclare.

La même chose a lieu avec d’autres personnes qui, après un choc, font
régulièrement un rhume, un herpès, une angine ou une crise de candidose.

Ces différents exemples montrent clairement que notre système


immunitaire est dépendant de notre psychisme et que de fortes émotions
diminuent sa puissance.

Une expérience révélatrice


La science a cherché à déterminer si les émotions avaient vraiment une
influence sur le système immunitaire. Les expériences qu’elle a menées ont
montré qu’il en était bien ainsi.

Une de ces expériences a consisté à mesurer le taux d’immunoglobulines


IgA dans la salive, un anticorps actif contre les microbes présents au niveau
des voies digestives et respiratoires. L’interprétation des mesures est aisée,
car une augmentation du nombre d’anticorps IgA indique une élévation des
capacités défensives, une diminution et une réduction des
immunoglobulines IgA.
Les volontaires participant à cette expérience furent divisés en trois
groupes. Les volontaires du premier groupe furent mis, pendant cinq
minutes, dans une situation qui réveilla chez eux des émotions agréables et
constructives, de la compassion et de l’amour du prochain. Le deuxième
groupe fut exposé à une situation suscitant des émotions opposées, comme
de l’insatisfaction et du mécontentement. Le troisième groupe, le groupe de
contrôle, fut confronté à une situation neutre qui ne réveillait aucune
émotion particulière.

Des échantillons de salive étaient prélevés directement avant et après


l’expérience, puis toutes les heures qui suivirent pendant six heures. Les
résultats de l’analyse montrèrent que les cinq minutes de situation
harmonieuse réveillant l’amour du prochain avaient eu pour résultat
d’élever le taux d’immunoglobulines IgA, alors que les cinq minutes qui
avaient engendré le mécontentement l’avaient fait descendre. De plus, il fut
constaté que les élévations et les réductions d’immunoglobulines IgA
s’étaient étendues sur cinq à six heures après le test. Le troisième groupe ne
révéla aucune modification de taux des immunoglobulines IgA.

Le résultat de l’expérience fut donc que les émotions non


constructives, même de courte durée, affaiblissent le système
immunitaire. La conclusion qui en découle est que cet affaiblissement
donne plusieurs heures aux microbes pour se multiplier, sans que le
système immunitaire puisse s’y opposer efficacement.

Certaines personnes, cependant, n’entretiennent pas des émotions nocives


ponctuellement seulement, mais jour après jour, pendant des mois, voire
une grande partie de leur vie. Quelqu’un de plutôt pessimiste ou qui a
tendance à critiquer, qui est facilement agressif, envieux ou
jaloux… n’affaiblit pas son système immunitaire uniquement pour quelques
heures, un jour donné, mais de manière plus ou moins permanente. Ce
dernier n’arrive pas, ou difficilement, à fonctionner à nouveau normalement
parce qu’il est régulièrement affaibli par des émotions nocives. Et si des
circonstances favorables lui permettent une fois de retrouver un niveau de
fonctionnement normal, la prochaine crise d’irritabilité ou d’agressivité
l’entravera à nouveau.

Le système immunitaire d’une telle personne est constamment faible et,


par conséquent, elle est en constant état de réceptivité face aux microbes. Il
suffit alors que le premier microbe venu – comme le dit l’expression
populaire – pénètre en elle, que ce soit en temps normal ou lors d’une
épidémie, pour qu’une infection se déclenche.

En revanche, une personne qui est joyeuse, confiante et optimiste, qui


respecte ses semblables et les aide lorsqu’ils en ont besoin, a une tout autre
influence sur son système immunitaire. Par son attitude constructive, non
seulement elle ne l’entrave pas, mais elle renforce ses défenses
organiques. En effet, comme nous l’avons vu dans l’expérience décrite
plus haut, une attitude bienfaisante fait davantage que de laisser le système
immunitaire fonctionner normalement, elle augmente également ses
capacités de défenses.

Quelqu’un qui cherche à fortifier son système immunitaire doit donc


aussi veiller à son être intérieur. Un travail sur soi-même est nécessaire ;
travail qui en supprimant les attitudes psychiques nocives supprimera leur
influence paralysante sur le système immunitaire. Autrement dit, en
développant des attitudes psychiques bienfaisantes, on stimule et
fortifie le système immunitaire.

Conseils pratiques
Il serait faux de penser que l’on a le caractère que l’on a et qu’il n’est pas
possible de changer. D’innombrables personnes ont travaillé sur elles-
mêmes et sont devenues plus harmonieuses, heureuses, confiantes… Il
serait aussi erroné de penser que nous sommes des victimes sans défense
face aux événements. Ce qui prime avant tout n’est pas tellement les
situations auxquelles nous sommes confrontés, mais notre attitude
envers elles. Face à une situation dramatique, deux personnes peuvent
réagir de manière diamétralement opposée : l’une sera complètement
abattue et dépérira lentement, alors que l’autre, profondément secouée, se
ressaisira et, pleine d’élan et de confiance, donnera un nouveau sens à sa
vie.

Une première étape vers le changement passe par le fait de chercher


objectivement une ou deux attitudes les plus nocives que nous possédons.
Ensuite, en étant vigilant tout au long de la journée, il faut essayer de
détecter le plus tôt possible les moments où nous commençons à les
manifester. Le but est d’interrompre dès le départ notre élan dans cette
direction en adoptant l’attitude inverse. Par exemple, en remplaçant notre
colère par du calme, notre impatience par de la patience, une vision
pessimiste par une vue optimise, la peur par le courage, notre égoïsme par
de la générosité, etc.

Bon à savoir
Avec le temps, les attitudes constructives prennent peu à peu la place de celles qui
sont destructrices. Ainsi, non seulement nous serons mieux avec nous-mêmes, mais
cela améliore également nos relations avec autrui, ce qui indirectement fortifie notre
système immunitaire.

Une autre aide pour se transformer intérieurement et ainsi trouver plus de


calme et de sérénité est le contact avec la nature (marcher dans les prairies
et la montagne, le long des rivières ou des plages…), avec le beau (belle
musique, beaux tableaux ou autres œuvres d’art…) et avec les hautes
valeurs (le respect, l’amour, la justice, la noblesse…). En effet, en nous
orientant vers ce qui est beau, naturel et bon… nous nourrissons notre être
intérieur. De cette manière, nous l’aidons à s’épanouir et se développer.
Nous irradierons plus puissamment et plus harmonieusement, et des
répercussions heureuses en résulteront pour nous et… notre système
immunitaire.
En résumé
• Notre attitude psychique influence en bien ou en mal les organes du corps, par
conséquent également ceux du système immunitaire.
• L’agressivité, le pessimisme, l’anxiété… l’affaiblissent.
• L’enthousiasme, la confiance, la bonté… le fortifient.
Chapitre 17
Les plantes médicinales

Les plantes médicinales sont de précieuses aides pour lutter contre les
maladies. Elles sont à même de soutenir tous les organes du corps, et ceux
du système immunitaire ne font pas exception.

Les plantes médicinales utilisées lors d’infections sont de deux sortes :


• les plantes immunostimulantes qui stimulent le système
immunitaire afin d’augmenter sa capacité à détruire les microbes ;
• les plantes antibiotiques ou antivirales qui détruisent elles-mêmes
les microbes grâce aux substances antibiotiques ou antivirales
qu’elles possèdent.

Dans ce chapitre, nous ne parlerons que des plantes immunostimulantes ;


les plantes antibiotiques et antivirales feront l’objet de la 3e partie de ce
livre.

La découverte des vertus des plantes médicinales s’est faite au cours


des siècles, et ceci, à partir du 4e millénaire avant Jésus-Christ. Une
immense somme de connaissances s’est alors formée avec le temps.
D’ailleurs, la plus grande partie du savoir actuel sur les propriétés
médicinales des plantes est basée sur celui des Anciens.
Le saviez-vous ?
Le système immunitaire et son rôle pour la défense du corps n’ont été découverts
qu’à partir du XIXe siècle. Les textes anciens ne mentionnent par conséquent pas de
plantes immunostimulantes. La découverte de celles-ci est avant tout le fruit des
recherches modernes. Il s’avère cependant que bien des plantes immunostimulantes
sont celles que les Anciens utilisaient dans le passé pour lutter contre les infections,
sans encore savoir ce qu’était un microbe ou un lymphocyte.

Les plantes immunostimulantes agissent sur tous les différents acteurs


participant aux défenses du corps, à savoir :
• les organes du système immunitaire (rate, moelle osseuse, ganglions
lymphatiques…) ;
• les phagocytes et les lymphocytes (en augmentant leur capacité
d’action).

Les plantes qui vont être présentées ont été divisées en deux groupes en
fonction de la longueur des cures que l’on peut faire avec elles. En effet,
certaines plantes sont prises sous forme de teinture mère, d’extraits solubles
ou de gélules dont la concentration en principes actifs est facilement
assimilable et gérable par le corps ; par conséquent, elles peuvent être
employées en cure longue. La deuxième catégorie de plantes concerne
celles présentées sous forme d’huiles essentielles qui ne s’utilisent qu’en
cures courtes.

Les huiles essentielles sont des préparations liquides, constituées de


substances huileuses et aromatiques que l’on retire des végétaux par
distillation ou expression. Elles sont extrêmement concentrées en
principes actifs. Il faut par exemple 100 kg de thym pour obtenir 200 g
d’huile essentielle. À ces fortes concentrations s’ajoute le fait que certains
composants des huiles essentielles sont agressifs pour nos tissus. Notre
organisme ne les supporte pas toujours très bien ou alors uniquement pour
de courtes périodes. Pour ces raisons, il est recommandé de ne faire que
des cures d’huiles essentielles de courte durée, de trois à sept jours.

Il est toutefois possible de renouveler la cure après une pause de deux


semaines. Cette possibilité de renouvellement de la cure est
particulièrement utile lors des épidémies puisque celles-ci s’étendent
facilement sur des mois.

Une autre possibilité est de combiner des cures longues et courtes. Les
cures de longue durée s’étendent sur plusieurs mois. On les entrecoupe
alors toutes les trois à quatre semaines avec une semaine de cure courte.

Conseils pratiques

Les plantes immunostimulantes pour les cures longues


• La rudbeckie rouge (Echinacea purpurea)

Cette plante est avant tout connue par son nom latin d’Echinacea. Elle est
couramment utilisée par la population en général pour se protéger des
infections hivernales, comme les rhumes et la grippe.

L’Echinacea a des propriétés antibiotiques, mais elle est avant tout


employée pour ses vertus stimulantes sur le système immunitaire. Elle élève
la production des phagocytes, les petits soldats de la première ligne de
défense, qui avalent les microbes et les détruisent en les digérant.
D’ailleurs, l’Echinacea augmente aussi leur capacité à absorber les
microbes, ce qui les rend d’autant plus voraces et efficaces dans leur travail
de destruction des agresseurs. De plus, l’Echinacea stimule la production
d’interféron par les cellules infectées, interféron qui inhibe la multiplication
des microbes en créant un milieu réfractaire à leur développement.

L’Echinacea peut se prendre sous forme de teinture mère, de comprimés


ou de gélules.
Soins
La cure de longue durée effectuée à titre préventif pour renforcer le système
immunitaire, par exemple lorsqu’une épidémie menace ou s’est déclarée, gagne à
être faite en entrecoupant la cure avec des pauses : par exemple, deux semaines
d’Echinacea, puis une semaine sans, et ainsi de suite.

Posologie
• Teinture : 3 fois par jour 20 gouttes, avec un peu d’eau avant les repas.
• Comprimés, gélules : suivre la posologie du fabricant.

Bon à savoir
L’action immunostimulante de l’Echinacea peut aussi être mise à profit lors
d’infections déclarées.

Posologie
20 gouttes avec de l’eau, toutes les 2 heures pendant les deux premiers jours, puis
espacer les prises.

• Le ginseng (Panax ginseng)

Le ginseng est une plante utilisée depuis plusieurs millénaires en


Extrême-Orient pour ses vertus revitalisantes et fortifiantes. Les études
modernes ont confirmé le bien-fondé des propriétés curatives attribuées
dans le passé au ginseng et ont aussi mis en évidence son action sur le
système immunitaire.

Ses propriétés immunostimulantes sont particulièrement fortes et


concernent de nombreux acteurs du système immunitaire. Le ginseng
favorise la production des macrophages et élève leur capacité à absorber et
détruire les microbes. Il stimule également le travail des lymphocytes T et
B, et en particulier la production des immunoglobulines M, G et A. Son
action se manifeste aussi sur les lymphocytes K qui s’attaquent à toutes les
cellules infectées.

De la plante de ginseng, c’est la racine qui est utilisée. Elle est vendue
sous l’appellation de ginseng blanc ou de ginseng rouge. La différence de
couleur résulte d’une différence dans le mode de préparation de la racine,
mais leur efficacité est la même.

Il existe une multitude de formes sous laquelle prendre le ginseng. Les


plus faciles à utiliser sont :
• les gélules de ginseng (poudre) ;
• les extraits fluides (liquide épais) ;
• les teintures mères (alcool – eau).

Posologie
Le ginseng se prend à raison d’un demi-gramme à deux grammes de racine par jour,
en une à trois prises. Étant donné les différents modes de préparation et de dosage
des produits en vente, il faut se référer aux posologies indiquées par le fabricant.

Bon à savoir
Étant donné que le ginseng est un stimulant, il est préférable de ne pas en prendre le
soir.

Quelle que soit la forme sous laquelle on prend le ginseng, il est toujours
préférable de l’ingérer avant les repas. L’estomac étant vide, il est mieux
assimilé par l’organisme.
Durée
La pratique a montré qu’une cure doit durer environ 1 mois pour faire un effet en
profondeur. Pour stimuler le système immunitaire, il est bon de renouveler la cure
2 ou 3 fois par année.

L’eupatoire d’Avicenne (Eupatorium cannabinum)

C’est une plante aux fleurs roses très commune sur les terrains humides.
Utilisée dans le temps pour lutter contre la fièvre, elle s’est montrée comme
étant un immunostimulant important, qui agit aussi bien sur les phagocytes
et les lymphocytes T que sur le taux d’anticorps produits.

La tisane d’eupatoire a un goût très amer, mieux vaut la prendre sous


forme de gélules.

Posologie
• 2 à 3 gélules, matin et soir, avec un grand verre d’eau, avant les repas.
Cure de 1 mois, à renouveler, après une pause d’un mois.

Bon à savoir
Chacune des trois plantes présentées peut être utilisée en cure unique, mais il est
aussi possible de les utiliser toutes, les unes après les autres.
Par exemple, 1 mois d’Echinacea, puis 1 mois de ginseng, puis 1 mois d’eupatoire
d’Avicenne.
De cette manière, le système immunitaire est stimulé de manières différentes au
cours du temps, ce qui le garde toujours en activité et rend ses possibilités de lutte
plus variées.

Huiles essentielles immunostimulantes pour cures courtes


La sensibilité aux huiles essentielles varie d’une personne à l’autre.
Certaines personnes les supportent parfaitement, d’autres, peu ou pas. Les
signes d’intolérance sont une agression des voies digestives ou de la peau
(selon le mode d’utilisation), une surexcitation du système nerveux, un
sentiment de saturation ou de dégoût… Il faut donc :
• respecter scrupuleusement les dosages prescrits ;
• faire des cures de courte durée (maximum une semaine) ;
• interrompre la cure dès que les signes d’intolérance se manifestent.

Les solutions possibles à l’intolérance sont :


• diminuer le dosage ;
• changer la plante ;
• abandonner les cures d’huile essentielle et utiliser des plantes
immunostimulantes sous une autre forme.

Deux modes d’utilisation sont recommandés : par voie orale et cutanée.


Ces différents modes d’utilisation vont être présentés maintenant avec pour
chacun d’eux quelques suggestions de plantes.

Huiles essentielles par voie orale

Les huiles essentielles sont trop concentrées pour être prises pures, il
faut les diluer. Étant des liquides huileux, l’eau ne peut être utilisée. Les
diluants les plus recommandés sont le disper et le miel.

• Le disper
C’est un produit émulsifiant conçu pour l’aromathérapie. Il disperse les
huiles essentielles en particules microscopiques, ce qui facilite leur
absorption par le corps et diminue leur agressivité pour les muqueuses du
tube digestif.

Les proportions du mélange huile essentielle et disper est fonction de


l’agressivité des huiles essentielles.
• Huiles essentielles douces (arbre à thé, basilic, cyprès, eucalyptus,
lavande, niaouli, palmarosa, ravintsara…) : 10 gouttes de disper pour
1 goutte d’huile essentielle.
• Huiles essentielles fortes (thym, sarriette, origan…) : 20 gouttes de
disper pour 1 goutte d’huile essentielle.

Versez les gouttes d’huile essentielle dans le disper, remuez, puis ajoutez
ensuite un peu d’eau avant de boire le mélange.

• Le miel

Une autre manière de prendre les huiles essentielles par voie orale est de
les mélanger à une cuillerée à café de miel avant de les avaler.

Voici quelques suggestions de plantes.

• L’eucalyptus (Eucalyptus globulus)

L’eucalyptus, cet arbre robuste originaire d’Australie, est bien connu


pour ses vertus désinfectantes et adoucissantes au niveau des voies
respiratoires, mais c’est également un bon immunostimulant, qui renforce la
puissance des lymphocytes.

Posologie
• 2 à 4 gouttes, 2 à 3 fois par jour, pendant au maximum 1 semaine, dans du disper ou
dans une cuillerée à café de miel.

• Le cyprès (Cupressus sempervirens)

Cet arbre de la famille des conifères est facilement reconnaissable par


son port vertical. Le cyprès est surtout utilisé comme décongestionnant
veineux. Ses vertus immunostimulantes ont été mises en évidence par les
recherches modernes.

Posologie
• 2 à 3 gouttes, 2 à 3 fois par jour, pendant au maximum 1 semaine, dans du disper ou
dans une cuillerée à café de miel.

Contre-indication
• Les maladies hormonodépendantes

Huiles essentielles par voie cutanée

Les huiles essentielles ont une très forte capacité de pénétration. Elles
traversent facilement la peau pour gagner le courant sanguin. Celui-ci les
transporte dans tout l’organisme et par conséquent jusqu’aux organes du
système immunitaire. La pénétration est aussi très rapide : 20 minutes pour
les plus rapides, environ 1 heure pour les plus lentes.

Bon à savoir
Les huiles essentielles utilisées pour des applications cutanées sont toujours diluées
dans un support gras, pour diminuer leur agressivité. Parmi les supports le plus
souvent recommandés, on trouve : l’huile de tournesol, de noyau d’abricot, de coco,
de jojoba, de macadamia, de noisette…

La sensibilité de la peau varie d’une personne à l’autre. Le petit test


suivant permet de savoir si l’on supporte ou non une huile essentielle.

Test de sensibilité cutanée


• Déposer une goutte d’huile essentielle diluée dans un support gras sur la face interne
du poignet ou le pli du coude, et l’étaler par quelques mouvements de rotation. Si
aucune rougeur n’apparaît dans les minutes qui suivent, votre peau tolère l’huile
essentielle en question.

Dosage
• 1 cuillerée à café d’huile pour 3 à 5 gouttes d’huile essentielle.

Lieu d’application
• Normalement, les huiles essentielles sont appliquées sur la zone du corps
directement au-dessus de l’organe que l’on traite. Mais le système immunitaire étant
constitué de nombreux organes différents, dispersés dans l’ensemble de l’organisme,
on doit procéder différemment pour le stimuler. Les zones que l’on choisit pour les
applications sont celles riches en vaisseaux sanguins et dans lesquelles la peau est
très fine, ce qui facilite la pénétration des principes actifs dans le courant sanguin. Ce
dernier transporte ensuite les substances actives dans l’ensemble du corps, elles
entrent ainsi en contact avec les différents organes immunitaires. Deux zones qui
répondent à ces critères sont le pli du coude et la face interne du poignet.

L’onction
• L’onction est une application d’huile essentielle sur la peau. Elle consiste à placer
quelques gouttes d’huile essentielle (mélangées à une huile de support) sur le
revêtement cutané, puis à les étaler et les faire pénétrer en les frictionnant
légèrement.
• L’onction qui va être présentée ici met en même temps à profit les zones du poignet
et du coude. Elle a été nommée « perfusion aromatique » par son concepteur, Daniel
Pénoël, aromatologue français.
• La perfusion aromatique consiste à déposer trois à cinq gouttes d’huile essentielle
mélangées à un support huileux au niveau du pli du coude gauche. Avec la face
interne du poignet droit, effectuez quatre ou cinq rotations sur la surface qui vient de
recevoir l’huile essentielle, pour bien la faire pénétrer. Ensuite, effectuez la même
opération sur le pli du coude droit avec le poignet gauche.

Durée de la cure
La durée des cures d’huiles essentielles par voie cutanée est plus longue que pour
les cures d’huiles essentielles par voie orale, parce que la peau est un organe moins
sensible que les muqueuses des voies digestives. Les cures externes peuvent
s’étendre sur plusieurs semaines.

Attention
Lors des applications d’huiles essentielles, veillez à éviter strictement tout contact
avec les yeux, le nez et les organes génitaux, car ce sont des zones très sensibles à
la causticité des huiles essentielles.

Voici deux suggestions de plantes.

• Ravintsara (Cinnamomum camphora cineoliferum)

C’est un arbre originaire de Madagascar, qui ressemble au laurier. Les


Malgaches le considèrent comme l’arbre-médecine. Ils l’utilisent pour
soigner toutes sortes de maux grâce à ses nombreuses vertus thérapeutiques.
Les recherches modernes ont mis en évidence ses vertus
immunostimulantes et équilibrantes sur le système immunitaire.

Attention
Le ravintsara ne doit pas être confondu avec le ravensare (Ravensara aromatica) qui
n’a pas une action antivirale aussi forte.

Posologie
• Perfusion aromatique : 2 à 3 fois par jour, 3 à 4 gouttes mélangées avec de l’huile,
sur chaque pli du coude.
Cure de 2 à 3 semaines, à renouveler, après une pause de 2 semaines.

• Arbre à thé, tea tree (Melaleuca alternifolia)

C’est l’arbre à tout faire des aborigènes australiens. Le tea tree est non
seulement un anti-infectieux à large spectre d’action, spécialement actif au
niveau de la peau et du tube digestif, mais aussi un puissant
immunostimulant. Son action s’exerce surtout sur la production
d’immunoglobulines, qu’elle augmente fortement.

Posologie
• Perfusion aromatique : 2 à 3 fois par jour, 3 à 4 gouttes mélangées avec de l’huile,
sur chaque pli du coude.
Cure de 2 à 3 semaines, à renouveler, après une pause de 2 semaines.

En résumé
• Des cures de plantes médicinales actives sur le système immunitaire stimulent la
production de phagocytes et de lymphocytes.
• Les plantes immunostimulantes se prennent sous forme de gélules, teinture mère et
huile essentielle, par voie orale ou cutanée.
PARTIE 3
Les antibiotiques et les antiviraux
naturels
D ans le meilleur des cas, notre terrain devrait être si résistant que les
microbes pathogènes qui pénètrent en nous meurent, sans que le
système immunitaire ait à intervenir. Dans une situation un peu moins
favorable, le terrain n’est pas assez résistant et les microbes peuvent se
multiplier. Une infection commence à se développer, mais le système
immunitaire intervient et les microbes sont tués par les macrophages et les
lymphocytes. L’infection est ainsi jugulée.

Il arrive cependant aussi que ni le terrain ni le système immunitaire


n’arrivent à enrayer l’invasion microbienne. L’infection prend de l’ampleur
et elle peut conduire à des lésions organiques ou même, dans les cas
extrêmes, à la mort. Il existe cependant une possibilité d’intervenir pour
suppléer aux insuffisances des défenses organiques : l’emploi de remèdes
aux propriétés antibiotiques.

Les antibiotiques sont des médicaments qui


agissent contre (anti) quelque chose qui est en
vie (bio), à savoir les microbes.
Lorsqu’on parle d’antibiotiques, la plupart des gens pensent tout de suite
à ceux produits par l’industrie pharmaceutique. Ils croient que ce sont les
seuls qui existent, mais en réalité la nature nous en offre de nombreux sous
forme de plantes médicinales aux vertus antibiotiques. Une partie de ces
plantes ont d’ailleurs aussi des vertus antivirales, ce qui n’est pas le cas
des antibiotiques classiques. Ces vertus antivirales sont une aide
précieuse, car bien des épidémies sont dues à des virus.

Le but de la troisième partie de ce livre est de présenter quelques


antibiotiques et antiviraux naturels auxquels on peut avoir recours pour
lutter contre une invasion microbienne. Ces remèdes sont le plus souvent
utilisés à titre curatif, mais ils peuvent aussi l’être pour la prévention.
Attention
Les antibiotiques pharmaceutiques possèdent différents effets secondaires
indésirables, mais cela ne signifie pas qu’il ne faille jamais les utiliser. Dans certains
cas, ils rendent d’inestimables services, comme dans les infections graves. Or, s’il
vaut la peine de s’accommoder de ces méfaits lors d’infections sévères, ce n’est pas
le cas lors d’infections plus banales, qui peuvent être traitées avec des antibiotiques
et antiviraux naturels.
Chapitre 18
Que sont les antibiotiques et les
antiviraux naturels ?

Les antibiotiques et antiviraux naturels sont des substances qui se


trouvent aussi bien dans des plantes communes de chez nous (lavande,
basilic, thym, sauge…) que dans des espèces exotiques (cannelle, arbre à
thé, palmarosa, niaouli…). Des centaines de plantes possèdent des vertus
antibiotiques, la réserve de ces remèdes est par conséquent très grande.

Comment les microbes sont-ils tués ?


Les manières dont les antibiotiques et antiviraux naturels tuent les
microbes sont nombreuses et diversement réparties d’une plante à l’autre.
De manière générale, ce sont la toxicité et la causticité de ces remèdes qui
détruisent les microbes.

Voyons la manière dont les choses se passent pour les bactéries, qui sont
à l’origine de la plus grande partie des maladies infectieuses. Nous verrons
ensuite la manière dont les virus sont détruits.

Les antibiotiques naturels agissent de trois grandes manières.

1. Destruction du microbe entier par lyse (effet bactériologique)


La lyse est un phénomène de dégradation ou dissolution réalisé par des
enzymes. Il est similaire à celui que nos sucs digestifs opèrent sur les
aliments. Sous l’action des enzymes, les microbes sont décomposés en
petites particules. La cellule microbienne cesse d’exister et par conséquent
d’être dangereuse.

2. Destruction d’un organe du microbe (action bactéricide)


Ici, la destruction n’est plus générale, mais spécifique. Elle consiste à
détruire seulement un des organes vitaux du microbe, ce qui entraîne la
mort de la cellule entière. L’organe cible le plus évident est la membrane
extérieure de la cellule du microbe. Sa rupture provoque l’écoulement de
son contenu et ainsi sa mort. Une autre cible est l’organite responsable de la
respiration, ce qui a pour conséquence l’asphyxie de la cellule, ou encore le
ribosome, ce qui empêche la synthèse des protéines et carence la cellule. Le
code génétique du microbe est une autre cible possible, sa destruction
empêche le microbe de se multiplier.

3. Blocage de la multiplication du microbe (action bactériostatique)


Certaines substances antibiotiques bloquent le fonctionnement général
des microbes : ils sont rendus « statiques ». Le processus de division
cellulaire ne peut par conséquent pas avoir lieu. Le nombre de microbes
n’augmentant plus, l’infection est enrayée.

Comment les virus sont-ils détruits ?


La destruction des virus se déroule aussi de plusieurs manières
différentes, qui dépendent des plantes utilisées. Parmi les différents
processus mis en œuvre, on trouve :
• la modification de la composition chimique de la membrane du virus,
ce qui l’empêche de pénétrer dans la cellule ;
• la modification chimique des récepteurs de la cellule, ce qui rend
impossible la fixation et la pénétration du virus dans celle-ci ;
• le blocage de la réplication virale une fois que le virus est dans la
cellule ;
• la destruction de l’enveloppe protectrice du virus, ce qui l’expose à
l’action destructrice des lymphocytes et des macrophages.
Les bienfaits des antibiotiques et antiviraux
naturels
Les antibiotiques naturels agissent de manière similaire à ceux d’origine
pharmaceutique, mais ils présentent différents avantages sur ces derniers.

• Respect de la flore intestinale

Un problème lié à la prise d’antibiotiques pharmaceutiques est celui de la


destruction de la flore intestinale. L’antibiotique prescrit au malade a pour
but de tuer un microbe précis, celui qui est responsable de l’infection.
Cependant, la capacité à tuer des microbes que possède l’antibiotique
s’étend aussi à d’autres microbes qui n’ont rien à voir avec l’infection. Il se
peut donc que parmi les 400 différentes souches de microbes qui font partie
de la flore intestinale, il y en ait plusieurs qui soient sensibles à
l’antibiotique en question et qui seront également tués.

La destruction d’une partie de la flore intestinale et la perte d’équilibre


entre les différents germes intestinaux qui en résultent sont à l’origine de
divers troubles digestifs qui peuvent devenir chroniques (indigestions, gaz,
ballonnement, diarrhées, constipation…), mais également, quoique moins
souvent, de troubles allergiques, inflammatoires, etc.

La prise d’antibiotiques naturels ne déclenche pas de tels troubles.


L’expérience pratique a montré que les substances antibiotiques que les
plantes contiennent ne sont pas agressives pour les germes
normalement présents dans la flore intestinale.

• Pas de développement de résistances de la part des microbes

Un autre problème lié aux antibiotiques pharmaceutiques est le


développement d’une résistance par les microbes. En effet, comme tout être
vivant, le microbe confronté à l’action destructrice de l’antibiotique va
chercher à survivre par tous les moyens. Il tentera ainsi de développer en lui
des qualités ou des systèmes de défense qui le mettent à l’abri de ces
tentatives de destruction. De ceux qui réussissent à le faire et qui survivent,
on dit qu’ils ont développé une résistance. Concrètement, cela signifie que
l’antibiotique en question n’a plus d’effet destructeur sur eux et qu’il
devient inutilisable. Un grave problème en résulte au niveau thérapeutique :
le microbe reste dangereux, mais il n’y a plus d’antibiotique pour le tuer. Il
devient par conséquent de plus en plus difficile d’enrayer avec succès les
infections qu’il cause.

L’utilisation des antibiotiques naturels ne conduit pas au développement


de résistances chez les microbes. La raison principale est que la capacité à
tuer les microbes qu’ils possèdent provient de l’action synergique de
nombreuses molécules, et non d’une ou deux seulement comme dans les
antibiotiques pharmaceutiques. Or, si un microbe peut développer un
système de défense pour résister à une molécule, il ne peut le faire contre
une dizaine d’entre elles.

• Pas de diminution des défenses immunitaires

Les antibiotiques pharmaceutiques tuent les microbes, mais ils ont pour
défaut d’amoindrir l’activité des différents acteurs du système immunitaire :
• les macrophages sont affaiblis et moins actifs ;
• divers lymphocytes ne sont plus produits en quantité aussi grande que
normalement ;
• la production des anticorps diminue.

Les antibiotiques naturels ne possèdent pas ces effets néfastes, mais, au


contraire, l’effet inverse : ils stimulent la production des macrophages, des
lymphocytes et des anticorps. Ils sont donc un excellent complément aux
défenses organiques.
En résumé
• De nombreuses plantes médicinales contiennent des substances antibiotiques et
antivirales.
• Contrairement aux antibiotiques pharmaceutiques, les antibiotiques naturels ne
détruisent pas la flore intestinale.
• Les microbes ne peuvent développer de résistances contre les antibiotiques naturels
parce que ceux-ci sont composés de trop nombreuses molécules actives.
En pratique
La lutte antimicrobienne naturelle

Chapitre 19
Les plantes aux vertus antibiotiques et
antivirales

Les plantes possédant des vertus antibiotiques et antivirales s’utilisent


aussi bien pour la thérapie que pour la prévention7. Le choix des plantes et
leur emploi étant différents dans les deux cas, nous les présentons
séparément.

Emploi thérapeutique des plantes


antibiotiques et antivirales
Les plantes aux vertus antibiotiques et antivirales sont utilisées lors
d’infections déclarées : que ce soit une infection contractée lors d’une
épidémie ou d’une infection non contagieuse comme une cystite, une otite,
etc. Les microbes ont donc pénétré dans le corps, ils se multiplient et les
effets néfastes de leur présence commencent à se faire sentir : fièvre,
douleurs, inflammation, perturbation fonctionnelle de certains organes… Le
but de la thérapie à base d’antibiotiques et d’antiviraux naturels est de faire
circuler dans le corps les substances qui détruiront les microbes. Portées par
le sang, elles gagneront le lieu de l’infection proprement dit, où elles
pourront alors agir sur les envahisseurs.

L’action des plantes choisies est plus forte, si on les utilise sous forme
d’huile essentielle.

Comme nous l’avons déjà vu, l’emploi des huiles essentielles nécessite
quelques précautions. Certains de leurs composants étant agressifs pour nos
tissus, il faut toujours veiller à :
• respecter la posologie indiquée ;
• les diluer dans du disper ou du miel pour les avaler (chapitre 17) ;
• ne les utiliser qu’en cure de 3 à 7 jours.

Les huiles essentielles que nous présenterons d’abord sont de puissants


antiviraux. Ce sont donc celles qui sont les plus recommandées lors
d’épidémies virales, en complément à tous les autres soins nécessaires. En
effet, les épidémies sont le plus souvent dues à des virus : grippes
saisonnières, covid, SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), grippe
aviaire et bovine (que l’être humain peut aussi attraper), la variole, le sida…

Le deuxième groupe d’huiles essentielles que nous présenterons sont


celles qui ont un large spectre d’action, c’est-à-dire qui sont actives sur les
quatre sortes de microbes (parasites, bactéries, levures, virus). Elles sont par
conséquent utilisables, quelle que soit la maladie infectieuse dont on est
atteint. On pourrait les qualifier d’antibiotiques universels.

Attention
Les huiles essentielles ont de grands succès à leur actif lors de maladies
infectieuses. Des signes d’amélioration apparaissent généralement rapidement, au
bout de 2 à 3 jours. Si ce n’était pas le cas et que la situation empirait, consultez un
médecin.

Les huiles essentielles antivirales très


puissantes
• Ravintsara (Cinnamomum camphora cineoliferum)
[Ne pas confondre avec ravensare (Ravensara aromatica).]

Posologie
• 3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

Perfusion aromatique
• Pour lutter efficacement contre l’infection, on peut renforcer l’action thérapeutique
des gouttes d’huile essentielle prises par voie orale en pratiquant en plus 2 à
3 perfusions aromatiques par jour.
• Déposez 3 à 5 gouttes d’huile essentielle mélangées à un support huileux (huile de
tournesol…) au niveau du pli du coude gauche. Avec la face interne du poignet droit,
effectuez 4 ou 5 rotations sur la surface qui vient de recevoir l’huile essentielle, pour
bien la faire pénétrer. Ensuite, effectuez la même opération sur le pli du coude droit
avec le poignet gauche.

• Basilic (Ocimum basilicum)

Cette plante alimentaire bien connue est aussi un antiviral très puissant
lorsqu’il est pris sous forme d’huile essentielle.
Posologie
• 3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

• Eucalyptus (Eucalyptus radiata ou officinalis)

Il ne doit pas être confondu avec l’Eucalyptus globulus dont nous avons
déjà parlé et dont l’action antivirale est moins prononcée.

Posologie
• 3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

Les huiles essentielles à large spectre


d’action
• Niaouli (Melaleuca quinquenervia)

Les feuilles de cet arbre poussant à Madagascar donnent une huile


essentielle aux vertus antibactérienne, antivirale et antimycosique très
puissantes.
Posologie
• 2 à 4 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

• Palmarosa (Cymbopogon martinii)

Grande herbe vivace poussant en Inde et en Afrique, le palmarosa donne


une huile essentielle à l’odeur rappelant la rose ou le géranium. Son action
antimicrobienne est spécialement forte sur les bactéries, virus et
champignons.

Posologie
• 3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

Son utilisation externe sous forme de perfusion aromatique est très


agréable à cause de son odeur et renforce l’action du palmarosa par voie
orale.

• Thym vulgaire à linalol (thymus vulgaris linaloliferum)

Le thym à linalol est une espèce de thym qui possède les bienfaits du
thym, mais sans la causticité et l’agressivité du thym vulgaire ordinaire.

Attention
Lors de vos achats, vérifiez que l’étiquette indique expressément qu’il s’agit d’un
thym à linalol.
Posologie
• 3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, dans une cuillerée à café de miel ou du
disper. Cure d’une semaine au maximum.

La prévention
La prévention est indiquée lorsque quelqu’un a une faiblesse organique
qui fait qu’il a tendance à faire régulièrement une infection, comme de
l’herpès, des cystites… En attendant qu’il fortifie son terrain et son système
immunitaire, il est bon qu’il effectue un traitement préventif pour se mettre
à l’abri d’une nouvelle infection. En prenant régulièrement des plantes
médicinales qui tuent le microbe auquel il est trop réceptif, il se donne de
bonnes chances d’enrayer l’infection dès le départ. Elle a peu de possibilités
de se développer, puisque sitôt que les microbes pénètrent dans le corps, ils
sont confrontés à des substances qui mettent en danger leur survie.

La prévention est aussi indiquée lorsqu’une épidémie est annoncée ou


lorsqu’elle est installée. La personne qui suit une cure préventive en prenant
un antiviral ou un antibiotique naturel n’est pas encore contaminée par le
virus ou le microbe qui est à la base de l’épidémie. Cependant, les
substances antivirales ou antibiotiques circulent constamment dans son
corps et sont prêtes à agir sitôt que l’agent infectieux entre dans
l’organisme. Le microbe sera détruit ou aura plus de peine à se multiplier.
De cette manière, on n’attend pas que les premiers symptômes apparaissent
pour réagir, mais on agit à l’avance.

Bon à savoir
Désinfection de l’air
Une partie des microbes qui nous rendent malades sont portés par l’air et pénètrent
en nous par les voies respiratoires. Pour éviter une contamination dans les espaces
clos, privés (appartements) ou publics (bureaux, magasins…), il est donc bon de
désinfecter l’air.
Un moyen très efficace pour le faire est de diffuser des huiles essentielles à l’aide
d’un des nombreux moyens disponibles : diffuseur, brumisateurs, sprays… Les
microparticules d’huiles essentielles qui sont en suspension dans l’air tuent les
microbes avec lesquels elles entrent en contact8.

Trois plantes se sont montrées très utiles pour la prévention, d’une part
parce qu’elles sont de puissants antimicrobiens et d’autre part, car elles
peuvent être utilisées sous une forme qui permet des cures de longue durée,
un à deux mois, contrairement aux plantes sous forme d’huiles essentielles
qui ne sont utilisées qu’en cures courtes (3 à 7 jours).

Bon à savoir
On peut utiliser les trois plantes qui vont être présentées, en les faisant se succéder
dans le temps, afin de varier l’effet antiviral ou antibiotique. Autrement dit, un mois de
cure avec la première plante, puis un mois avec la deuxième, puis un mois avec la
troisième. Et après une pause d’un mois, on recommence le cycle.

• L’extrait de pépins de pamplemousse

La découverte de ce remède est récente et particulière. C’est en effet en


1964 que le Dr Jacob Harich constate que de tous les débris végétaux qu’il
met dans son compost, seuls les pépins de pamplemousse ne se
décomposent pas, malgré la présence des milliers de bactéries,
champignons, levures, etc. qui s’y trouvent. En entreprenant des recherches,
il découvre dans l’huile de ces pépins une substance – le citricidal – qui,
administrée à des malades souffrant d’infections, se montrait capable de les
guérir. Cette substance avait d’ailleurs un très large spectre d’action, parce
qu’elle était active aussi bien sur les bactéries, que sur les virus, les
champignons et les levures.

Attention
Ne pas confondre l’extrait de pépins de pamplemousse avec l’huile essentielle de
pamplemousse, cette dernière ne possédant pas les mêmes vertus.

Se présentant comme un liquide épais et très concentré, l’extrait de


pépins de pamplemousse est un produit caustique. C’est la raison pour
laquelle il est dilué avec de la glycérine avant d’être commercialisé, et qu’il
doit encore être dilué avec de l’eau avant d’être avalé.

Les substances actives de ce remède pénètrent rapidement dans


l’organisme et commencent à agir une vingtaine de minutes après leur
ingestion. Le dosage de l’extrait de pépin de pamplemousse est d’une demi-
goutte d’extrait par kilo de poids corporel.

Posologie
• Voie interne : en moyenne 5 à 15 gouttes, diluées dans de l’eau, 2 à 3 fois par jour,
avant les repas.
Cure d’un mois, en alternance avec des cures d’autres plantes.
• En cas de forte infection, le dosage thérapeutique s’élève jusqu’à une goutte par kilo
de poids corporel, mais seulement pour une courte durée de temps : 1 semaine.

• La propolis

La propolis est un produit de la ruche. Les abeilles la fabriquent en


mélangeant leurs propres sécrétions à des substances résineuses ou
gommeuses récoltées sur diverses plantes.

La propolis se présente sous forme d’une substance de consistance


visqueuse. Elle entre dans la construction de la ruche, mais ses vertus anti-
infectieuses servent aussi à garder aseptique l’espace restreint de la ruche
où vivent jusqu’à 50 000 abeilles !

Les propriétés désinfectantes de la propolis sont connues depuis


l’Antiquité. Sa notoriété atteint son apogée vers 1900, lors de la guerre des
Boers, en Afrique du Sud, guerre au cours de laquelle ses exceptionnelles
propriétés désinfectantes sauvèrent de nombreux soldats blessés.

Les substances actives de la propolis agissent sur les bactéries, les virus,
les levures et les parasites, elle a donc un large spectre d’action.

Posologie
• Teinture mère : 5 à 10 gouttes, 3 fois par jour, avant les repas, avec un verre d’eau
tiède.
Cure d’un mois, à alterner avec d’autres plantes.
• Gélules : 2 gélules le matin et le soir, avant les repas, avec un grand verre d’eau.
Cure d’un mois, en alternance avec des cures d’autres plantes.

• Le thym (Thymus vulgaris)

Cette plante couramment utilisée en cuisine a une puissante action


antibiotique et antivirale. Sa principale substance active est le thymol qui
est 30 fois plus fort pour tuer les microbes que ne l’est le phénol, un
désinfectant considéré comme déjà très puissant.

À cause de son large spectre d’action et de sa puissance, le thym est


efficace dans pratiquement tous les troubles infectieux.
Posologie
• Gélules : 1 à 2 gélules, 3 fois par jour, avec un grand verre d’eau, avant les repas.
Cure d’un mois, en alternance avec des cures d’autres plantes.

• Teinture mère : 30 gouttes 3 fois par jour, avec de l’eau, avant les repas.
Cure d’un mois, à alterner avec d’autres plantes.

Attention
Le thym est très stimulant, il peut avoir un effet excitant sur les personnes sensibles.

En résumé
• Les plantes aux vertus antibiotiques et antivirales sont avant tout utilisées sous forme
d’huile essentielle et en cures courtes de 3 à 7 jours.
• En prévention, elles sont utilisées sous d’autres formes (extrait, teinture mère…) en
cures longues.
Conclusion

D e nombreux conseils issus de l’approche naturopathique – pour se


protéger des infections et des épidémies – ont été donnés dans ce
livre. Face à leur nombre, le lecteur se sentira peut-être un peu dérouté.
Faut-il les appliquer tous avant d’avoir un résultat ou certains sont-ils plus
importants que d’autres et doivent par conséquent être mis en pratique en
priorité ?

Si tous les moyens proposés contribuent à nous rendre plus résistants face
aux infections, il y en a effectivement un qui est déterminant :
l’assainissement du terrain, exposé dans la première partie de ce livre. C’est
du terrain que tout dépend. C’est de lui que découle la qualité du système
immunitaire et de la plus ou moins grande efficacité des antibiotiques pour
se débarrasser complètement d’une infection.

On peut en effet utiliser les moyens les plus sophistiqués pour renforcer
le système immunitaire, un résultat réel ne sera pas obtenu tant que le
terrain sera surchargé de toxines et carencé. De même, on peut choisir les
meilleurs antibiotiques pharmaceutiques ou naturels que l’on connaisse, tant
que le terrain est dégradé, les microbes seront difficiles à éradiquer
définitivement.

Si le terrain prime, il n’en reste pas moins que de renforcer directement le


système immunitaire est aussi nécessaire pour augmenter le plus possible
nos capacités de défense active face aux infections. Parmi les différents
moyens proposés pour le faire (2e partie de ce livre), lequel choisir ? Il faut
commencer avec ceux qui sont les plus utiles pour soi. Par exemple, faire de
l’exercice physique si l’on est sédentaire, de la relaxation si l’on souffre de
stress… ou faire des massages des zones réflexes ou prendre des
oligoéléments si l’on sait déjà, qu’habituellement, on réagit bien à ces
thérapies. Selon les besoins, on introduit ensuite les autres thérapies
proposées.
Les antibiotiques et antiviraux naturels dont il est question dans la 3e
partie du livre sont utilisés pour lutter ponctuellement contre les infections
déclarées, voire en prévention en temps d’épidémie, mais ils contribuent
aussi à régénérer le terrain et le système immunitaire.

Les conseils donnés par l’approche naturopathique pour assainir le terrain


et fortifier le système immunitaire sont avant tout des mesures d’hygiène,
comme manger sainement et simplement, surveiller les éliminations, faire
de l’exercice… Il ne faut donc pas les abandonner une fois que l’on a
acquis de bonnes défenses si l’on ne veut pas courir le risque de les perdre
et de redevenir réceptif aux microbes. Il faut au contraire poursuivre ce
nouveau mode de vie et se perfectionner dans la manière de l’appliquer.

De cette manière, le terrain et le système immunitaire resteront forts, et


notre résistance aux microbes durable.
Notes

1. Pour en savoir plus, lire du même auteur : Petit traité de naturopathie,


éditions Jouvence, 2007.
2. Dubos René (Dr), Mirage de la santé, Éditions Denoël, 1981.
3. Lire du même auteur : Quand le corps a soif, Éditions Jouvence,
2007.
4. Lire du même auteur : L’Équilibre acido-basique, Éditions Jouvence,
2002.
5. Lire du même auteur : Les Compléments alimentaires naturels,
Éditions Jouvence, 2003.
6. Pour en savoir plus, du même auteur : Le Système lymphatique : votre
nouvel allié santé, Éditions Jouvence, 2021.
7. Lire du même auteur : Alternatives naturelles aux antibiotiques,
Éditions Jouvence, 2014.
8. Lire : Saint Girons Fencienne et Benoît, Le Choix des huiles
essentielles, Éditions Jouvence, 2010.

www.editions-jouvence.com

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