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ÉCOLE DES SCIENCES CRIMINELLES

UNIVERSITÉ DE LAUSANNE

MAI 2008

SÉMINAIRE DE 3ème ANNÉE

Julien Reymond

ESC/IPS BATOCHIME
1015 LAUSANNE-DORIGNY
Séminaire Etude des usures sur les semelles de chaussures

RÉSUMÉ

Sir Arthur Conan Doyle a fait dire à son personage fétiche Sherlock Holmes: "There is no
branch of detective science which is so important and so much neglected as the art of
tracing footsteps." (Sir Arthur Conan Doyle, 1887). Cette citation datant pourtant du 19ème
siècle est toujours d’actualité concernant la problématique liée aux semelles de chaussures.
En effet, ce domaine très large a déjà fait l’objet de nombreuses études scientifiques.
Cependant, dans la littérature, il y a très peu de données relatives à la prévalence et aux
caractéristiques des usures générales des semelles. La présente étude tente de combler
quelque peu ce manque.
Cette recherche évalue l’usure générale des semelles des chaussures en regardant la
distribution des usures par zone ainsi que le degré d’usure. Par ailleurs, l’étude évalue les
angles d’usure au niveau du talon et de la pointe de la semelle, ceci sur 91 paires de
chaussures au total.
La recherche est effectuée sur deux populations constituée majoritairement de personnes
jeunes portant des baskets. Il s’agit de regarder les usures dans une population et non la
variation des usures sur différentes chaussures de la même personne.
Les résultats, qui sont enregistrés dans une base de données à cet effet, sont observés par
rapport à des données concernant les caractéristiques du porteur, ainsi que celles de la
chaussure.
Il a été constaté que sur des semelles, les zones d’usure ne se situent pas n’importe où. Le
talon du côté extérieur est la zone la plus usée ensuite la pointe de la chaussure ainsi que le
milieu du talon sont des zones de la semelle présentant une fréquence forte d’usure. La
plante du côté intérieur de la semelle présente une fréquence un peu plus faible d’usure.
Pour finir, les zones restantes présentent un taux faible d’usure excepté l’arc de la semelle
qui ne présente quasiment jamais d’usure. Par contre, des différences non négligeables
apparaissent entre les différentes chaussures.
Dans environ 75% des cas, l’angle d’usure de talon est compris entre 20 et 50 degré du
côté extérieur de la plante. L’angle de la pointe présente une tendance moins nette qui se
situe généralement entre -15 à 25 degrés.

Les usures des semelles ont donc un potentiel d’identification.

Julien Reymond
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Séminaire Etude des usures sur les semelles de chaussures

TABLE DES MATIÉRES


1. Introduction 1

2. Buts du travail 1

3. Partie théorique 2
3.1 Les usures en général 2
3.2 L’évaluation de l’usure générale des chaussures 3
3.3 Le cas particulier des vaguelettes de Schallamach 5

4. Partie pratique 6
4.1 L’échantillonnage 6
4.2 Récolte des données 6
4.3 Analyse des usures de la semelle 7
4.4 Enregistrement des données 9
4.5 Analyse des données 10

5. Résultats 11
5.1 Analyse de la distribution des zones d’usure 11
5.2 Analyse des angles d’usure 13

6. Discussion 17
6.1 Echantillonnage 17
6.2 Récolte des données et analyse des usures 17
6.3 Analyse des usures 18
6.4 Base de données 20
6.5 L’usure en générale 20
6.6 Distribution des zones d’usure 21
6.7 Angle d’usure 23
6.8 Développements futurs 25

7. Conclusion 26

8. Bibliographie 27

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1. INTRODUCTION
Les chaussures, plus précisément les semelles, ont une grande utilité en sciences
forensiques. Ainsi, les traces de semelles sont très souvent recherchées sur les lieux d’un
délit par des méthodes spécifiques soit optiques, soit avec un révélateur. Elles permettent
d’identifier une marque ou un modèle de chaussure voire même d’identifier une semelle à
une trace et, ensuite, dans le cas optimal, de lier la chaussure à un individu soit par
l’enquête policière, soit par des méthodes scientifiques.
Les traces de semelles permettent aussi de déterminer le nombre minimal d’auteurs, leur
implication en suivant leur cheminement, de lier des crimes ensemble lors de
comparaisons trace-trace. Il est aussi possible, dans certains cas, d’avoir une idée sur le
sexe du porteur, son âge approximatif, sa taille et même sa démarche.
Au niveau de la comparaison trace-trace ou trace-semelle, l’examinateur observe les
caractéristiques de classe comme le dessin et les caractéristiques acquises comme des
petites coupures consécutive à l’utilisation de la chaussure. Cependant, peu d’importance
est généralement donnée à l’usure générale. En effet, c’est un domaine dans la littérature
apparaissent encore très peu de données.
Les semelles des chaussures ne sont pas immuables, elles se modifient avec le temps et
ce facteur-là complique fortement la comparaison entre une semelle et une trace ou deux
semelles. Il faudrait trouver des caractéristiques acquises immuables. Cependant, ce n’est
pas le cas et peu-être que les usures générales des chaussures évoluent ou varient moins
rapidement que les petites caractéristiques acquises. Ce qui donnerait alors encore plus de
valeur à l’utilisation des usures générales des semelles dans un processus de comparaison.
Le travail se base sur l’observation des usures générales des semelles de chaussures dans
la population générale. A cet effet, un standard encré de la semelle est réalisé et les zones
d’usure y sont marquées directement, ainsi que le degré d’usure des zones en question.
L’auteur demande des chaussures directement à des porteurs, ce qui lui permet d’avoir en
plus des informations concernant le porteur et la paire de chaussures.
Une base de données a alors été créée pour enregistrer les résultats consécutifs à l’usure,
ainsi que les autres informations relevées concernant la paire de chaussures et le porteur
de celle-ci.

2. But du travail
L’objectif de cette étude est de créer un protocole de recherche et de gestion des données
concernant l’usure générale des semelles de chaussures. Les usures générales sont
décrites ici selon les critères suivants : le degré d’usure et la position sur la semelle.
Des plus, les données relatives à la chaussure et au porteur de cette dernière sont
également prises en compte. La suite du travail consiste à réaliser l’analyse des données
récoltées sur l’usure des semelles. Cette analyse étant basée sur les zones d’usure des
semelles et les angles des usures du talon et de la pointe de la chaussure. Les relations
entre l’usure et les données concernant la chaussure et le porteur de cette dernière sont
alors analysées et évaluées. Pour ce faire, une base de données informatique est créée afin
d’optimiser la qualité de la démarche de recherche.
L’hypothèse de départ est que les semelles de chaussures s’usent avec l’utilisation. Entre
les usures d’une semelle et celles provenant d’un autre porteur, il existe probablement des
ressemblances et des dissemblances. Ceci devant permettre, dans un certain nombre de
cas, de différencier une semelle d’une autre en se basant sur les usures.

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3. Partie théorique

3.1 Les usures en général

Les usures générales sont un enlèvement de matière sous la semelle de chaussure. Il en


découle une disparition progressive du dessin général de la semelle.
Les semelles sont en grande majorité un élastomère, donc une matière pouvant s’user
relativement facilement. Cela est rapidement visible en regardant une chaussure prise
aléatoirement, si elle a été déjà un peu utilisée, car des zones d’usure seront visibles sous
la semelle. Il existe un nombre incalculable de semelles de chaussure sur le marché, la
fabrication de ces dernières peut être réalisée de cinq manières principalement
(découpage à l’emporte-pièce, calandrage, moulage par compression, moulage par
injection, moulage par embouage). Ces procédés de fabrication donnent des
caractéristiques physiques différentes aux semelles donc à l’évolution des usures. Par
exemple, la vulcanisation qui augmente entre autre la résistance du caoutchouc face à
l’usure (M. J. Cassidy, 1980).

En ce qui concerne l’usure générale des élastomères, Schallamach a fait une expérience.
Deux élastomères (constituant de la plupart des semelles) identiques sont abrasés par
frottement, un sans changement de direction et l’autre constamment changé de direction.
Le taux d’abrasion est bel et bien plus bas pour celui avec changement de direction de
frottement, (A. Schallamach, 1957). Ce qui veut dire du point de vue des semelles de
chaussures que si une zone de la semelle est soumise à des frottements dans des
directions variables, la semelle, dans cette zone, va plus rapidement s’user. A contrario, si
une zone de la semelle subit des frottements toujours dans le même sens, la zone en
question va s’user plus lentement.

En pratique dans la comparaison de traces et de semelles, les experts regardent aussi les
usures générales. Si les usures présentent des différences non explicables, ils arrivent au
résultat que les deux objets comparés ne sont pas les mêmes. Cependant, il est nettement
plus rare en pratique d’utiliser les usures générales dans l’optique non pas d’exclure mais
de l’utiliser dans le processus d’individualisation en calculant le LR d’une usure. Pour
ceci, il faut des données précises dans la littérature comme la fréquence d’une usure.
A noter qu’il est évident que la démarche d’une personne modifie la manière avec
laquelle les pieds sont posés sur le sol. Dès lors, il est fort probable que le frottement de
la semelle avec le sol soit différent selon la démarche. Il en découle qu’il est également
fort probable que la semelle va s’user différemment selon la démarche.

Il existe trois grands groupes de démarche :


- Pronateur, cette démarche se décompose comme suite : le talon est d’abord posé
du côté extérieur du pied puis c’est la plante qui est posée du côté intérieur et,
pour finir, c’est le gros orteil qui est posé en dernier.
- Universel : le talon est posé de manière uniforme sur le sol, ensuite, le centre de la
plante et pour finir, le gros orteil
- Supinateur : le talon est posé du côté extérieur, ensuite, la plante est aussi posée
du côté extérieur et pour finir, c’est le gros orteil qui est posé sur le sol.

La fig. 1 présente les zones de la chaussure s’usant selon la démarche. On voit que la
démarche influence l’usure de la semelle tant au niveau du talon que de la plante.

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Fig. 1 Zone d’usure selon la démarche (A : pronateur, B : universel, C : supinateur)


Source : http://tri-atelier.ch/images/Articles/shoesole.jpg

Il y a environ 55% de pronateurs, 40 d’universels et 5% de supinateurs dans la population


générale.
Dans cette étude, l’angle de marche du porteur a va être relevé, c'est-à-dire qu’il s’agira
de déterminer si le porteur marche contre l’intérieur, l’extérieur ou droit. Dans l’étude, il
sera aussi question de démarche ; cependant, ce n’est pas identique à pronateur, universel
et supinateur.

3.2 L’évaluation de l’usure générale des chaussures

Dans la littérature, il existe certaines recherches traitant de l’usure générale des semelles,
les grandes lignes de ces travaux vont être présentées ci-après.
Cassidy montra que sur 97 chaussures portées par des recrues de police, après deux mois,
74% des chaussures avaient une usure générale semblable. Cette valeur diminue à 18%
après 5 mois. Et après cette même période, Cassidy montra que seuls deux individus
avaient des caractéristiques d’usures similaires. Et ceci en ne regardant que l’usure du
talon (Cassidy, 1980). L’auteur affirme que : « l’identification des chaussures ne devrait
pas être fondée uniquement sur l’usure générale. La valeur de l’usure augmente
cependant plus les chaussures sont usées ». il est important de noter que la recherche de
Cassidy était une étude contrôlée où les conditions d’utilisation des chaussures étaient
standardisées. En conséquence, les différences au niveau de l’usure sont probablement
plus élevées dans la population générale.
De leur côté, Dehaan et Davis ont montré qu’il y avait encore plus de différence pour les
chaussures de ville et les bottes. Ils ont relevé que sur approximativement 450 chaussures
de ville qu’uniquement 6 paires de chaussures présentaient les mêmes usures des
semelles et en ne regardant que le talon, 7 paires présentaient un résultat similaire. De
plus, qu’assez logiquement, en ne prenant qu’une chaussure, la fréquence de cas
similaires augmentait. Des valeurs un peu plus hautes on été relevées sur les bottes. Les
auteurs ont aussi étudié les zones où se retrouvaient le plus souvent des usures. Ils ont
relevé que la majorité des usures de la semelle se situaient au niveau du talon dans un arc
d’environ 60 degrés du côté extérieur de la semelle, (J.D. Dehaan et J.R. David, 1977).
Il existe aussi une étude plus moderne réalisée par Tart et ses collègues (M.S. Tart, et al.,
1998). C’est une recherche évaluant l’évolution des usures générales des semelles en
fonction du temps. Ils ont travaillé sur 27 chaussures de même modèle, des Reebock
Auroa. Ils ont vu que la progression de l’usure est généralement similaire chez les 27
porteurs, la progression se faisant de l’extérieur vers l’intérieur. Cependant, qu’il y avait
une distinction qui s’opérait en fonction des zones différentes de la chaussure présentant
une usure.
Le résultat imagé de leur étude est présenté ici, voir fig. 2

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Fig. 2 Apparition des usures par rapport au nombre d’heures que la chaussure est portée
(M.S. Tart, et al., 1998)

Tart et ses collègues ont montré que la chaussure gauche et droite de la même paire ne
présentaient pas de différence. Il a aussi été relevé que l’utilisation de la chaussure
modifiait la taille de la semelle, que celle-ci s’allongeait.
Le travail présenté ci-dessus, montre que les usures dépendent de l’utilisation de la
chaussure : plus la chaussure est utilisée, plus le nombre de zones comportant des usures
est élevé.

Tart et al. préconisent dans une autre recherche faite auparavant d’utiliser un ordinateur et
un scanner. Le standard encré de la semelle est scanné et il est comparé directement sur
un programme. Cette méthode permet la comparaison simultanée de plusieurs standards
encrés de la même semelle ou de plusieurs semelles par superposition des pixels dans le
programme. (M.S. Tart et al., 1995).

Dans le livre écrit par Girod, Champod et Ribaux (A. Girod, C. Champod, O. Ribaux,
2008) est signalée une communication personnelle fournie par DiMaggio. Ce dernier a
évalué la valeur signalétique des usures en fonction de la zone de la semelle concernée
par une valeur de 1 à 5. Le chiffre 1 représentant l’usure la moins signalétique donc la
plus fréquente, voir fig. 3

Fig. 3 Valeur relative des caractéristiques d’usure selon DiMaggio

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Ce résultat présente la distribution des zones d’usure sous une semelle. Le talon et le
milieu de la plante étant les zones qui sont usées le plus fréquemment.

3.3 Le cas particulier des vaguelettes de Schallamach :

Les vaguelettes de Schallamach sont un dessin particulier, sous forme de crêtes, qui
apparait dans les zones d’usure. Les vaguelettes se forment sur des élastomères dans des
conditions particulières.

R.J Davis et A. Keeley ont montré dans une étude que les vaguelettes de Schallamach
proviennent du frottement de la semelle avec le sol, justement dans les zones présentant
des usures générales. De plus, ils ont montré que les crêtes varient selon l’usure. (J.R.
DAVID, A. KEELEY, 2000). Les vaguelettes de Schallamach pourraient donc être
utilisées comme un des indicateurs pour les usures générales.

Selon le séminaire G. Stauffer, les vaguelettes de Schallamach se développent


premièrement à l’arrière du talon, du côté extérieur. Et ensuite, du côté intérieur, à l’avant
de la chaussure. C’est à partir de ces deux zones que l’apparition des vaguelettes se
développe, au niveau du talon puis s’étend en direction de l’avant et à l’avant de la
semelle en se propageant vers le milieu Par la suite, les vaguelettes se forment au milieu
de la plante, (G. Stauffer). Il a été signalé que les vaguelettes de Schallamach sont un des
indicateurs possibles d’une partie des zones d’usure. L’usure devrait donc, en partie en
tout cas, se développer sur la semelle de la même manière que les vaguelettes. Les autres
études présentées auparavant démontrent une approche théorique du développement des
zones d’usure assez similaire à celle évoquée par G. Stauffer. Il est important de relever
que ce dernier a aussi mis en évidence le fait que les vaguelettes peuvent aussi se
développer dans une zone ne présentant pas de grande usure (dans le sens de perte de
matériaux).

Cette partie théorique de ce séminaire tend à démontrer toute l’importance que peut
revêtir l’observation des semelles de chaussures dans le domaine des sciences
forensiques. En effet, les traces de semelles sont souvent relevées sur les lieux de délits,
permettant parfois de remonter à l’auteur de ce délit. Cependant, pour cela, il faut
connaitre les caractéristiques des semelles. Cette partie théorique concernant l’usure des
semelles a déjà permis la mise en évidence d’éléments intéressants, entre autres :
- D’une semelle à une autre, il existe des différences entre les zones présentant des
usures.
- Les usures les plus fréquentes se situent au niveau du talon dans un arc en moyenne de
60 degré du côté extérieur de la semelle.
- Au niveau de la plante de la chaussure, les différentes études ne donnent pas exactement
les mêmes résultats.
- En règle générale, les usures débutent entre le milieu et le côté extérieur de la plante,
ainsi qu’à la pointe de la chaussure.

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4. Partie pratique
4.1 L’échantillonnage

Le travail a été réalisé sur deux populations. La première étant des étudiants à l’ESC et la
seconde un échantillon de la population générale constituée principalement de jeunes
femmes et jeunes hommes proches du milieu estudiantin. L’échantillon 1, (ESC)
comprend 23 paires de chaussures et le second 68 paires de chaussures.
Les chaussures prélevées sont principalement des baskets. Cependant, d’autres types de
chaussures comme des mocassins, des souliers de ville, des ballerines, ... ont également
été prélevés. Même si l’auteur de l’étude recherchait principalement des chaussures de
type basket, il a dû accepter les chaussures que les donneurs étaient d’accord de lui
fournir. Les chaussures prélevées ont été ensuite rendues à chacun des porteurs.

Le prélèvement des chaussures a été fait de la manière la plus aléatoire possible, afin
d’obtenir un échantillonnage représentatif (chaussures neuves, anciennes, fortement
utilisées,..). Cependant, un biais est apparu au niveau du prélèvement : les donneurs ont
eu tendance à fournir d’abord leurs chaussures les plus anciennes, celles qu’ils ne portent
même plus. Ce problème est en partie dû au fait des craintes de détérioration, ainsi que le
temps durant lequel la chaussure est prélevée. Enfin, beaucoup de porteurs, qui
connaissaient le but de ce travail, avaient tendance à fournir premièrement des chaussures
très usagées pensant faciliter le travail du chercheur. Ce dernier en demandant des
chaussures a dès lors évité de trop exposer le thème de la recherche.

4.2 Récolte des données

Il est demandé au porteur de remplir un petit questionnaire personnel :


- Sexe (homme / femme)
- Poids
- Taille
- Démarche (pieds contre l’intérieur, droit, ou contre l’extérieur lors de la marche),
voir fig. 4
- Défaut de marche connu du porteur
- Nombre d’heures moyen d’utilisation quotidienne de la paire de chaussures
- Age approximatif de la paire de chaussures (date d’achat)

Fig. 4 Explication de la démarche : contre l’intérieur, droit et extérieur

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Données prélevées sur la paire de chaussures :


- Type de chaussure (basket, mocassin, ballerine, …)
- Semelle (plate ou à talon)
- Marque de la chaussure
- Taille (en taille française)
- Usure de la chaussure en général sur une échelle à 6 niveaux de quasi neuve à
forte
- Dimension de la semelle (longueur, largeur de la plante, de l’arc et du talon)

4.3 Analyse des usures de la semelle

L’usure des semelles est directement visible sous la chaussure. Cependant, il faut un
moyen pour enregistrer aisément le résultat et ceci de manière reproductible. Il est donc
nécessaire d’avoir une image en deux dimensions de la semelle. Pour cela, le choix s’est
porté sur le standard encré. Et c’est donc la méthode de l’encrage qui a été sélectionnée
en se basant sur les résultats du séminaire de S. Kummer (S. Kummer 1997). En effet,
cette méthode présente des avantages considérables : possibilité d’avoir une image de la
totalité de la semelle, le faible coût et la relative facilité de la méthode. Cependant, ce
procédé exige un temps non négligeable pour le lavage de la semelle après l’encrage.
Ensuite, sur le standard encré, une feuille d’acétate est collée au moyen d’un papier
adhésif. Puis sur la feuille d’acétate, le pourtour des zones d’usure, ainsi que celui de la
semelle sont mis en évidence à l’aide de stylos feutre. Lors de la dernière étape, la feuille
d’acétate est scannée et les zones relevées sont coloriées dans un programme de
traitement de photographies, voir fig. 5 Les zones sont codifiées selon leur degré d’usure
sur une échelle à 13 niveaux, voir fig. 6 et ces 13 niveaux sont représentés sur l’image de
la semelle par diverses nuances de gris.

Fig. 5 Evolution du travail, 1 : standard encré, 2 : dessin des zones sur le standard
3 : représentation finale des zones d’usure avec degré d’usure (nuance la plus foncée
correspondant au degré d’usure le plus important).

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I très faible, usure à peine détectable
I-II *
II Faible, on voit encore bien le dessin de la semelle
II-III *
III Faible à moyen, on voit encore le dessin de la semelle
III-IV *
IV Moyen, on devine de dessin,
IV-V *
V Fort, le dessin n’est plus visible sauf si les dessins sont très profonds. En
regardant de côté, on voit bien que la semelle est moins épaisse dans cette
zone
V-VI *
VI Très fort, en regardant de côté, il y a un fort enfoncement de la semelle
dans cette zone
VI-VII *
VII Le trou de la semelle ou de la première couche constituant la semelle

* Niveau intermédiaire se situant entre les deux niveaux le juxtaposant

Fig. 6 Codification du degré d’usure

Lors de l’observation puis du relevé de l’usure générale des chaussures apparaît une
dimension subjective inévitable. Ce problème sera revu et discuté plus loin dans ce
travail. Pour évaluer l’usure, la semelle est observée de face et de profil, ce qui permet de
distinguer les fortes zones d’usure. La disparition progressive du dessin général de la
semelle permet aussi de codifier les zones d’usure.

A la pointe de la chaussure ainsi qu’au talon, l’angle de l’usure principale est mesuré. Ce
dernier a été calculé sur une échelle allant de 5 en 5 degrés.
Pour standardiser ces données, les mesures ont été prises en ligne droite entre chaque
extrémité de l’usure. En règle générale, les deux zones d’usure observées présentent
toujours un côté quasiment rectiligne. C’est la zone d’usure la plus forte qui est analysée.
Dans certains cas, il n’est pas possible de mesurer l’angle soit parce que la partie de la
semelle ne présente pas d’usure ou ne forme pas un angle mesurable, la zone étant trop
particulière.

Dans l’optique de réaliser une mesure reproductible, la chaussure est alignée selon l’axe
vertical passant par le milieu de la pointe et le milieu du talon de la semelle. L’angle
d’usure est mesuré à partir de l’horizontale qui est définie comme angle zéro.
Arbitrairement, il a été décidé que l’angle d’usure du talon est de valeur positive quand il
pointe contre l’extérieur de la semelle. Dans le cas inverse, lorsque l’angle d’usure du
talon pointe contre l’intérieur de la semelle, il est de valeur négative. Quant à l’angle
d’usure de la pointe de la semelle, il est de valeur identique à celui du talon quand il
pointe dans la même direction que ce dernier, voir fig. 7

Il en résulte que la semelle gauche et la droite donnent des valeurs directement


comparables puisque la semelle gauche est l’image miroir de la semelle droite.

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Fig. 7 Explication de la mesure des angles

4.4 Enregistrement des données

Toutes les données relevées concernant l’usure de la semelle, les angles d’usure, la
chaussure et son porteur sont alors enregistrées dans une base de données réalisée par le
chercheur, voir annexe 1 et 2 pages 1-2.
Dans cette base de données, figurent d’autre part les photographies de chaque semelle
prises en lumière frisante, ainsi qu’une photographie générale de la paire de chaussures.
La base de données est créée afin pouvoir réaliser des recherches systématique également
par zone d’usure. Pour ceci, les semelles des chaussures droite et gauche ont été
découpées en 18 zones choisies de manière arbitraire, en fonction des endroits présentant
beaucoup d’usure. C’est la raison pour la quelle le talon principalement et la plante
comportent un découpage plus important, voir fig. 8

Fig. 8 Découpage de la semelle en 18 zones

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En complétant la base de données, les zones présentant une usure significative sont alors
relevées. Il faut cependant souligner que cette méthode n’est pas totalement
reproductible. En effet, la forme générale d’une semelle est variable, ce qui implique
donc une variation des zones découpées.
En utilisant une base de données complétée, il est dès lors possible d’effectuer une
recherche pour déterminer par exemple, combien de chaussures présentent une usure
significative dans telle ou telle zone. Par ailleurs, dans le prolongement de cette
recherche, il serait possible d’ajouter d’autres critères comme, par exemple, les angles
d’usure ou des données concernant la semelle. On pourrait alors disposer d’un outil
d’analyse performant.

4.5 Analyse des données

A partir de la base de données, il est alors possible d’analyser les informations qui y sont
contenues. Cette analyse consiste en premier lieu à observer la distribution des zones
d’usure sur la semelle et leur degré d’usure. Ensuite, la distribution des zones d’usure est
observée en relation avec d’autres données (chaussures porteur,…) dans l’optique de
percevoir s’il y a corrélation ou non entre les usures générales des semelles et les autres
données.
Quant aux angles d’usure, la démarche d’analyse est semblable à celle utilisée pour les
zones d’usure.
Enfin, Tart et al. ont présenté un protocole permettant la comparaison d’images en deux
dimensions, ceci étant réalisé par superposition des images dans un programme
informatique qui évalue les différences, (M.S. Tart et al., 1995).
Cette méthodologie pourrait avoir un avantage considérable pour le thème exploré dans
ce séminaire. En effet, après avoir repéré les zones d’usure, celles-ci sont marquées sur
une image de la semelle comprenant uniquement le pourtour. La comparaison avec un
programme qui permet la superposition des images faciliterait et rendrait plus
reproductible les comparaisons entre plusieurs images de zones d’usure. Cependant, ceci
n’est pas réellement possible étant donné que les semelles présentent des formes
générales variables, leurs dessins ne seraient pas superposables.

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5. Résultats

Cette partie du travail se décompose en deux phases distinctes : premièrement l’analyse


des zones d’usure de la semelle puis une analyse des angles d’usure.
Dans cette perspective, la base de données permet une visualisation rapide et aisée de la
distribution de l’usure générale de la semelle.
De manière générale, il est possible d’observer visuellement qu’il existe une importante
variation dans la distribution et le degré d’usure des semelles. Ainsi sur les 91 paires de
chaussures traitées, en mettant de côté les quelques chaussures qui présentent très peu
d’usure de la semelle, il n’a pas été possible d’identifier deux paires de chaussures
présentant des caractéristiques similaires. De plus, au niveau de cette constatation, la
taille réelle de la semelle n’a pas été prise en compte. Les images des semelles étant toute
présentées sous la même taille, voir annexe 3, page 3 présentant une partie des images
choisie de manière aléatoire.

5.1 Analyse de la distribution des zones d’usure

Pour débuter cette partie, il est procédé à une comparaison de la chaussure gauche avec la
droite.
Premièrement, pour chaque zone, il a été compté le nombre de fois que la droite n’est pas
identique à la gauche. Au total, en moyenne, sur les 91 paires de chaussures, il y a
environ 2,5 zones différentes sur 18 zones analysées, avec un écart-type de 1.8. C'est-à-
dire que dans deux zones en moyenne la chaussure droite présente, par exemple, une
usure et pas la gauche.
Plus précisément, il y a environ 53% des semelles qui présentent une différence entre 0 et
2 zones entre la semelle droite et gauche. Environ 32% pour 3-4 zones donc une
différence moyenne et 15 % des semelles droites gauches présentant plus de 4 zones de
différence entre la semelle droite et gauche de la même chaussure.

Il est intéressant maintenant de connaître quelles sont les zones qui présentent le plus de
différences entre la gauche et la droite. Ici, comme précédemment, chaque zone
présentant une usure sur une seule des deux chaussures a été additionnée. La valeur
obtenue a alors été mise en pour cent par rapport au nombre de fois qu’il y a une usure
présente dans cette zone. Ce résultat fournit alors le rapport de la variation entre la
gauche et la droite pour chaque zone par rapport au nombre de cas d’usure, voir annexe 5
page 4.

Il a été également observé qu’au niveau de la plante de la chaussure, il y a davantage de


variations qu’au niveau du talon. De même, le côté extérieur de la plante présente plus de
variations que le côté intérieur. Par contre, au niveau du talon de la semelle, c’est
l’inverse : le côté intérieur présente un plus grand nombre de variations entre la chaussure
droite et gauche par rapport au côté extérieur du talon. De plus, en règle générale, le
milieu de la semelle, présente moins de variations que ses deux côtés.
Comme cela sera observé ultérieurement, les zones les plus souvent usées présentent
moins de variations entre la chaussure droite et la gauche.

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Il n’y a pas de différence significative entre les deux populations étudiée. En effet pour
chaque population il a été compté combien de fois une zone donnée présente une usure et
ceci pour les 18 zones de la semelle. A noter que la semelle gauche était traitée comme
une chaussure droite par symétrie axiale. La corrélation obtenue entre les deux
populations est de 0.96. Les deux populations sont représentée sous forme de boxplot,
voir annexe 6 page 5

Il a été ensuite procédé à l’évaluation de la distribution sur l’ensemble des chaussures.


Pour une zone donnée, il a été compté combien de fois elle présentait une usure sur toutes
les chaussures. Il a été constaté qu’en regardant le total pour une zone donnée, il n’y avait
pas de différence entre la droite et la gauche. Dès lors, les deux chaussures ont été traitées
simultanément. Pour y parvenir, les chaussures gauches ont subi une symétrie axiale.
Le résultat est donné sous forme d’image en nuances de gris dans laquelle la zone la plus
foncée est la zone la plus de fois usée sur l’ensemble des 188 chaussures significatives,
voir fig. 9. Pour les résultats chiffrés (pourcentage d’usure par zone), voir annexe 4
page 4

D’autres zones ont également permis des observations intéressantes.


Ainsi, au niveau du talon, c’est sur le côté extérieur de la semelle qu’il
y a le plus de chaussures présentant une usure. Environ 95% des
chaussures analysées présentent une usure dans cette zone.

La pointe de la semelle est aussi un endroit souvent usé. Environ 85%


des semelles observées présentent une usure dans cette zone.

Quant au milieu de la plante, il y a environ 80% des semelles traitées


qui présentent des usures à cette endroit.

Le côté extérieur du talon présente quant à lui un taux d’usure plus


fort que le côté intérieur. Cependant, au niveau de la plante c’est
l’inverse.

L’arc est une zone qui ne présente quasiment jamais d’usure générale
visible sauf sur les chaussures très usées. Visuellement, c’est sur le
côté que l’arc s’use davantage et surtout sur le côté extérieur. Ce sont
Fig. 9 également souvent les zones d’usure du talon qui empiètent sur l’arc,
Distribution des ou les usures de la plante qui s’étalent sur l’arc.
usures par zone.

Des observations ont été également réalisées pour tenter de savoir si des différences
apparaissaient entre les chaussures à semelle plate et celle à semelle à talon. Toujours de
la même manière, pour une zone donnée, il a été compté combien de fois elle présentait
une usure pour les semelles plates et celles à talon. Le résultat pour chaque zone étant mis
en pour cent par rapport à la taille de la population en question. L’échantillonnage pour
les semelles plates comporte 69 paires de chaussures et celui des semelles à talon est de
20 paires. La zone de l’arc n’a pas été étudiée étant donné que pour une chaussure à talon
cette zone ne touche pas le sol donc ne présente pas d’usure.
Il n’y a pas de différences significatives entre les chaussures à talon et les chaussures
plates. La corrélation entre les deux est de 0.96 et le boxplot est schématisé pour les deux
types de chaussure, voir annexe 7 page 5

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La distribution des zones d’usure est évaluée selon la proportion de présence d’usure dans
chaque zone. Cette distribution est analysée selon la démarche du porteur (contre
l’intérieur N=9, contre l’extérieur N=32 et droit N=44). Il n’y a pas de tendance
significative entre la distribution des usures et la démarche. Sauf une tendance qui devrait
être confirmée avec plus de chaussures démontrant qu’il y a une différence entre la
démarche contre l’extérieur et celle contre l’intérieur, la corrélation étant de 0.92. Le
problème c’est qu’il n’y a que 9 porteurs marchant contre l’intérieur, ce qui est insuffisant
pour établir une comparaison significative. Voir fig. 10 et annexe 8 page 6

droit extérieur intérieur


droit 1.00 0.96 0.95
extérieur 0.96 1.00 0.92
intérieur 0.95 0.92 1.00
Fig. 10 Corrélation entre les trois démarches selon les zones d’usure

De plus, au niveau des zones d’usure, les observations suivantes ont été faites : il n’y a
pas de variation significative de la distribution des zones d’usure selon le poids du
porteur, de sa taille ou encore de la taille de la semelle.

De plus il a été logiquement détecté que plus une chaussure est considérée comme usée,
plus l’usure totale de la semelle est significativement plus élevée.

En revanche, aucune observation significative n’a pu être faite pour les défauts de marche
étant donné que très peu de donneurs présentaient un défaut de marche et de plus, jamais
le même.

Enfin, le degré de l’usure n’a pas pu être évalué selon le nombre d’heures total de
l’utilisation de la chaussure, ni selon le critère du type de chaussures étant donné que
quasi toutes les paires de chaussures reçues sont de type « chaussure de ville » et les
autres catégories sont insuffisamment représentées pour permettre des observations
significatives

5.2 Analyse des angles d’usure

Dans cette partie, ce sont les angles d’usure du talon et de la pointe de la semelle qui sont
mesurés. C’est l’usure principale qui est examinée en prenant les deux extrémités de
l’usure touchant le bord de la semelle. Seuls les angles significatifs sont pris en compte,
c'est-à-dire que si une usure est trop particulière, (par exemple, fait tout le tour du talon),
la mesure n’est pas faite.

En regardant la distribution de tous les angles du talon entre la semelle droite et la


semelle gauche, il n’y a pas de différence significative entre les deux distributions. Le
résultat est identique pour les angles de la pointe de la semelle. Cependant en regardant
uniquement paire par paire :
- 62% des semelles droites et gauches présentent, entre les angles du talon droite et
gauche, une différence comprise entre 0 et 10 degrés.
- 29% présente une différence moyenne, entre 15 et 20 degré de différence entre
l’angle de l’usure du talon de la semelle droite et gauche.
- 9% des paires de chaussures présentent un grande différence entre l’angle du talon
des deux semelles (plus de 20 degré de différence).
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En ce qui concerne l’angle d’usure de la pointe :


- 51% des paires de chaussures présentent une différence comprise entre 0 et 10
degrés pour la semelle droite et gauche.
- 21% une différence moyenne (entre 15 à 20 degré)
- 28% des paires de chaussures ont une grande différence entre la semelle droite et
gauche (plus de 20 degrés de différence)

Entre les deux populations de donneurs, il n’y a pas de différence significative au niveau
de l’angle d’usure de la pointe et celui du talon. Dès lors, les deux populations vont être
traitées ensemble dans la suite de l’étude.
Les angles du talon sont reportés sur le graphique ci-dessous, il a été ainsi mesuré
combien de fois on retrouvait un angle donné sur toutes les chaussures. La semelle
gauche est traitée avec la droite. La mesure a été faite sur 174 chaussures. Environ 75%
des usures du talon présentent un angle d’usure compris entre 20 et 50 degrés, voir fig. 11

Fig. 11 Angle d’usure du talon

La même mesure est faite au niveau de la pointe de la semelle sur 148 chaussures, voir
fig. 12

Fig. 12 Angle d’usure de la pointe de la semelle

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Les fréquence de chaque angle pour la plante et le talon sont calculée, voir annexe 11
page 8

La corrélation entre l’angle d’usure du talon et de la pointe de la semelle est évaluée, elle
est de 0.01 entre la pointe et le talon pour la même chaussure. Seules les semelles ayant
une usure significative au talon et à la pointe sont étudiées, ce qui représente ici 140
chaussures, voir fig. 13

Fig. 13 Angle du talon et de la pointe de la semelle

L’angle d’usure du talon est, comme cela a été vu auparavant, principalement positif, ce
qui signifie que c’est surtout l’extérieur de la semelle qui est usé.
L’angle d’usure de la pointe est un peu plus souvent positif. Il y a environ 55% des
semelles qui présentent un angle d’usure de la pointe positif et environ 43% un angle
négatif. Les chaussures restantes présentant un angle de zéro.
L’angle d’usure du talon a été évalué par rapport à la démarche du porteur. Il n’y a pas de
différence significative entre l’usure du talon et la démarche. La même mesure de l’angle
de la pointe de la chaussure est faite. La tendance suivante est observée : l’angle d’usure
de la pointe de la semelle est généralement plus grand pour les personnes qui ont une
position du pied contre l’intérieur que pour les personnes marchant contre l’extérieur ou
enfin avec une démarche droite, voir annexe 9 pages 6-7
Cependant, il faut demeurer prudent, car ces résultats pour le talon et la pointe restent des
tendances à prouver. En effet, seuls 8 porteurs analysés ayant une démarche contre
l’intérieur présentent un angle d’usure de la pointe significatif.
La corrélation entre la démarche contre l’intérieur et la démarche droite est relativement
basse, ainsi que celle de la démarche contre l’intérieur et l’extérieur qui est également
faible. Ceci tend à démontrer que la démarche influence l’angle d’usure.

De plus, il n’y a pas de tendance entre la longueur de la semelle et les angles d’usure de
la pointe et du talon de la chaussure. Pour ceci, la médiane de la longueur de la chaussure
est calculée et toutes les valeurs en-dessous forment un groupe. Le deuxième groupe,
quant à lui, représente les valeurs en-dessus de la médiane. Les deux groupes sont évalués
l’un par rapport à l’autre.
Il en va de même pour la largeur du talon et la largeur de la plante qui n’influence pas les
angles d’usures.

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Concernant le type d’utilisation il semblerait que l’utilisation « sport-ville » donnerait


plus d’angle négatif de la pointe que les autres types d’utilisation, voir annexe 10 page 7.
La corrélation entre les deux est de 0.66. Ce faible taux de corrélation entre les deux
types signifie qu’il y a une différence entre les deux facteurs. Cependant, cette différence
est faible et surtout, il n’y a que 19 chaussures ayant un angle significatif de l’usure de la
pointe et se trouvant dans le type d’utilisation « sport-ville ». Il faudrait analyser
davantage de chaussures de type sport uniquement pour vérifier s’il y a bien corrélation
entre le type d’utilisation et angle d’usure de la pointe.

Le type de semelle (à talon et plate) ne présente pas de différence significative tant au


niveau de l’angle d’usure du talon qu’à celui de la plante.
En outre, l’angle d’usure du talon et celui de la pointe n’est influencé ni par le sexe, ni
par le poids du porteur.
Le nombre de personne présentant un certain défaut de marche est vraiment insuffisant, il
n’est pas possible de voir s’il y a une corrélation entre les angles d’usures et un défaut de
marche.

Le pouvoir discriminatoire est calculé pour l’angle du talon et celui de la pointe avec la
formule suivante :

Le pouvoir discriminatoire de l’angle d’usure du talon est de 0.89 et celui de l’angle de la


pointe de la semelle est de 0.92

Le taux d’usure total de la semelle a été représenté par le nombre de zones présentant une
usure. C’est le seul moyen qui a été trouvé pour évaluer l’usure totale. Quand le nombre
d’usures est de 12 zones usées ou plus, la semelle est classée comme fortement usée. En-
dessous de 12, faiblement usée. L’angle d’usure du talon et de la pointe a été évalué par
rapport à l’usure totale. Il semblerait que l’angle d’usure du talon et de la pointe ne sont
pas influencés par l’usure totale. Ce résultat reste à vérifier, En effet, la méthode de calcul
de l’usure totale n’est qu’indicative et il faudrait donc un meilleur indicateur.

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6. Discussion
6.1 Echantillonnage

L’objectif de ce travail est de percevoir la distribution des usures générales des semelles
de la population de jeunes adultes principalement. Pour y parvenir, il faut réunir un
échantillon représentatif de cette population. Cependant, des problèmes sont apparus lors
de cet échantillonnage. En effet, pour réaliser une analyse pertinente, il faudrait avoir les
chaussures que porte actuellement le donneur. Mais ceci a provoqué passablement de
difficultés, le donneur préférant fournir une paire d’anciennes chaussures qu’il n’utilise
plus. Par voie de conséquence, dans l’étude réalisée, on s’est trouvé face à davantage de
chaussures usagées proportionnellement à la population totale des chaussures portées à un
moment donné. Pour éviter ce biais, il aurait fallu trouver un protocole de travail ne
durant que quelques minutes pour que le porteur accepte de prêter les chaussures qu’il a
au pied.
L’étude réalisée concernait à la base principalement des baskets et une population
composée de jeunes adultes uniquement. Cependant, il n’a pas été facile de trouver
suffisamment de donneurs en gardant ces critères de base, à la place de demander
plusieurs chaussures par donneur ou des chaussures dont le donneur est inconnu comme
celles se trouvant dans un centre de récupération d’anciennes chaussures, par exemple.
Afin d’éviter quelque peu ce biais, il a été décidé d’élargir la population d’intérêt,
principalement en acceptant d’autres types de chaussures que les baskets et aussi, en
élargissant un peu l’âge de la population visée.. Cependant, afin de ne pas trop s’éloigner
des critères de base, la sélection s’est effectuée uniquement sur des chaussures courantes
« de tous les jours » en évitant toutefois les chaussures spéciales comme les chaussures
de travail, par exemple.
Au final, l’échantillon de chaussures utilisé n’est bien sûr pas totalement représentatif de
la population en question, mais il s’en approche tout de même.
Quant à la récolte de chaussures, elle a demandé un temps considérable et c’est
probablement ce facteur qui a été à la base de la décision prise de limiter le nombre total
des semelles analysées.

6.2 Récolte des données et analyse des usures

Les données concernant les caractéristiques du porteur n’ont pas posé de problème
particulier. Le poids du donneur a été relevé à 5 kg près et sa taille à 5 cm près. Le choix
de cette amplitude dans la précision de ces données n’a pas eu de conséquences
déterminantes lors de l’analyse des résultats. En outre, très peu de donneurs présentaient
des défauts de démarche connus d’eux-mêmes. Cependant, ce critère est appliqué au
porteur afin de pouvoir comprendre et évaluer un résultat qui pourrait s’avérer surprenant
chez quelqu’un qui présente un défaut de marche. Toutefois, ce cas n’est pas apparu dans
cette recherche, aucune des personnes ayant un défaut n’ayant présenté de résultats hors
de la moyenne.

En se qui concerne la démarche, les donneurs devaient dire s’ils posaient les pieds vers
l’intérieur, de manière droite ou contre l’extérieur. Ceci pose un problème. En effet, il
semblerait qu’assez souvent le porteur ne sache pas précisément répondre à la question ou
ne l’a pas comprise. Cependant, en règle générale il répondait tout de même. Il faut donc
faire attention avec ces données-là qui peuvent présenter un certain taux d’erreur. Pour
pallier ce défaut, il aurait fallu faire marcher le porteur et observer sa démarche.
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Un gros problème s’est posé pour dater et évaluer l’utilisation de la chaussure. Ce critère
étant résumé par le nombre d’heures total d’utilisation de la paire de chaussures mais son
éventuelle influence n’a pas pu être véritablement mesurée. Deux autres questions ont été
posées au porteur, l’une demandant combien de temps s’était écoulé depuis l’achat de la
paire de chaussures et l’autre, aurait dû permettre au chercheur de savoir la durée
quotidienne moyenne de l’utilisation des chaussures depuis leur achat. Cependant en
règle générale, les réponses à ces questions n’ont pas été obtenues, les porteurs ne se
rappelant pas du moment où ils avaient acheté leurs chaussures, ni de la durée
quotidienne moyenne d’utilisation. Ces deux questions auraient permis de faire une
évaluation très approximative de la durée totale d’utilisation des chaussures tout en
mettant encore de côté la distance totale réalisée avec les chaussures et le type de sol
moyen sur lequel le porteur marchait. Il n’a donc pas été possible de « dater » les
chaussures. C’est un problème étant donné que cela doit être le facteur qui influence le
plus l’usure des semelles. L’étude a donc dû finalement être réalisée sans tenir compte de
ce critère. Et il serait certainement intéressant de poursuivre les recherches à ce niveau
en contrôlant plus précisément l’utilisation des chaussures.
D’autres facteurs influencent très probablement l’usure générale d’une semelle, comme la
qualité de cette dernière ou encore sa rigidité. Ces facteurs, comme bien d’autres encore,
n’ont pas été pris en compte dans ce travail Il serait dès lors intéressant de rajouter ces
facteurs dans une prochaine étude traitant du même thème.
Par ailleurs, les données concernant la paire de chaussures sont importantes pour la base
de données et aussi pour l’analyse de l’usure. Il est ainsi nécessaire de connaître le type
de chaussure : savoir si c’est une chaussure à talon ou plate, connaître la taille, la marque,
les dimensions exactes de la semelle, etc. Ce sont des informations qui permettent de
remonter à une chaussure dans la base de données et d’expliquer une partie des usures,
par exemple, sur une chaussure à talon, l’arc ne touchant pas le sol, lors de la marche, ne
peut pas présenter d’usures consécutives au frottement de la chaussure sur le sol.

6.3 Analyse des usures

D’emblée, il est important de préciser qu’une usure générale, c’est la disparition


progressive d’une partie supérieure de la semelle. Il en découle la disparition progressive
du dessin de la semelle. C'est-à-dire qu’une zone considérée comme présentant une usure
peut toujours avoir le dessin de la semelle visible ou alors ce dernier ayant complètement
disparu.
Les usures générales de la semelle sont observées directement sous la chaussure. Sans la
chaussure, par exemple qu’avec le standard encré ou une trace de semelle, certaines
usures ne sont pas visibles. En effet, les zones faiblement usées d’une semelle ont
toujours le dessin général de la semelle visible, ce qui ne permet pas de ne visualiser que
la zone est usée.
Certains critères visibles sur une trace ou un standard encré pourraient montrer la
présence d’une usure de la semelle, comme par exemple des caractéristiques acquises ou
les vaguelettes de Schallamach. En ce qui concerne les caractéristiques acquises,
(exemple de petites coupures), il a été observé visuellement qu’elles ne semblent pas être
obligatoirement consécutives d’une zone usée. Ainsi par exemple, une zone comportant
un certain nombre de caractéristiques acquises n’est pas obligatoirement une zone
présentant une réelle usure générale. Quant aux vaguelettes de Schallamach, qui est un
phénomène apparaissant dans certaines conditions sous des semelles sous forme des
crêtes, elles sont consécutives de l’usure d’un élastomère, comme cela est décrit dans le

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séminaire de G. Stauffer réalisé à l’IPSC, (Stauffer, 2000). Les vaguelettes de


Schallamach peuvent donc être prises comme un indicateur d’usure sous la semelle.
Cependant, une zone peut présenter une usure sans avoir de vaguelette de Schallamach. Il
est donc indispensable d’avoir dans cette étude les chaussures pour pouvoir correctement
relever les usures en observant la semelle dans tous les sens et profils, afin de pouvoir
détecter très exactement les zones d’usure.
De même, dans l’évaluation de l’usure d’une semelle, le dessin de cette dernière joue un
grand rôle. Premièrement, il est important que le dessin d’une semelle soit très variable.
Mais l’influence la plus importante réside dans l’épaisseur du dessin. En effet, sur une
semelle ayant un dessin profond, il sera plus difficile d’évaluer le degré de l’usure et la
zone usée. A l’opposé, une semelle ayant un dessin peu profond, ou très fin, entraînera sa
rapide disparition au niveau des zones usées, ce qui facilitera alors le repérage des zones
en question. De plus, la difficulté augmente encore au moment de la comparaison entre
une semelle ayant un dessin fin et une autre un dessin profond. En effet, sur la première
semelle un enlèvement de moins d’un millimètre de matière de la semelle sera visible
alors que sur la seconde semelle qui a un dessin profond, un si petit enlèvement de
matière sera difficilement repèrable. Le dessin de la semelle influence encore l’analyse de
l’usure de la semelle quand il y a des zones du dessin présentant du vide, notamment, ces
grandes zones de la semelle ne touchant pas le sol, comme c’est le cas pour les semelles
de type Vibram. Les zones d’usure vont s’arrêter exactement au niveau des zones de vide,
alors que sur une semelle ayant un dessin sans vide, un dessin plus fin, plus précis,
l’évaluation du contour d’une zone d’usure sera nettement plus facile. Voir fig. 14
présentant deux types de semelles. Sur la première, le contour des zones est difficile à
évaluer, alors que c’est l’inverse sur l’autre semelle.

Fig. 14 Exemple de dessin de semelle. A gauche, dessin avec du vide, l’évaluation des
zones d’usure est plus complexe que pour la semelle de droite qui ne présente pas
d’espace vide dans le dessin.

Il en découle que le dessin de la semelle va influencer l’évaluation de l’usure de cette


dernière en faisant également intervenir une dimension subjective inévitable au moment
d’une observation très fine et difficile à réaliser. Cette subjectivité sera constamment
présente car il y aura toujours des différences entre deux personnes évaluant l’usure d’une
même semelle et même en présence d’un protocole de travail très précis. De plus,
l’évaluation du degré d’usure d’une semelle présente aussi un problème. En effet, la
dimension subjective à ce niveau-là est encore plus grande. Or si une seule et même
personne évalue l’usure de plusieurs semelles, en travaillant toujours de la même manière
et en restant précise dans les mesures et observations, le degré de subjectivité peut alors
diminuer assez fortement. Par contre, si plusieurs personnes doivent travailler ensemble,
seuls un protocole de travail très précis, ainsi qu’une formation standardisée devraient

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permettre de rendre plus reproductible les observations concernant les divers paramètres
d’usure. Toutefois, malgré la présence de ces paramètres qualitatifs, une certaine forme
de subjectivité ne pourra jamais être totalement éliminée.

6.4 Base de données

Dans la base de données réalisée dans le cadre de cette étude, tous les facteurs étudiés
sont enregistrés. Voir annexe ???, page ???
L’utilisation d’une base de données dans ce type de recherche apporte un avantage
certain. Elle permet principalement une recherche facilitée facteur par facteur, ou
plusieurs facteurs pris simultanément, ce qui occasionne un tri plus aisé des données.
Il y a aussi les avantages classiques d’une base de données comme la standardisation des
nouveaux enregistrements, les extensions futures possibles facilement, la mise en réseau
de la base de données permettant un accès beaucoup plus large. Et il serait aussi possible
de lier cette base de données à une autre déjà existante sur le même, ce qui permettrait de
compléter cette dernière.
Il serait aussi envisageable d’utiliser la base de données réalisée pour la recherche de
traces de semelles dans la base de chaussures. Il serait possible d’effectuer une recherche
par les zones présentant une usure, les angles d’usure et la taille de la semelle. Le tout
permettrait probablement qu’à partir d’une seule trace de remonter à une série de
semelles pouvant avoir laissé cette trace. Cependant, si et seulement si la base de données
est encore complétée et que la semelle se trouve déjà répertoriée à l’intérieur.

6.5 L’usure en général

La semelle gauche et la droite n’ont pas fourni de différence significative, ceci quand
toutes les semelles droites et gauches sont observées. Cela ne veut pas dire que les usures
sous la semelle droite sont toujours identiques à celles de la semelle gauche de la même
paire de chaussures. Mais que la moyenne des semelles droites est identique à celle des
semelles gauches.

Les deux populations proposent des valeurs identiques, ce qui est rassurant puisque les
deux populations envisagées sont toutes deux sont constituées d’étudiants ou de
personnes ayant un style de vie proche de celui des étudiants. une vie proche de celle des
étudiants. Il en découle que pour les deux populations, l’utilisation des chaussures peut
être considérée comme similaire, donc au final, délivrant le même type d’usures au
niveau de l’utilisation des chaussures.
Dans cette recherche, une seule paire de chaussures par porteur a été analysée. Ceci a
permis de voir les variations des usures dans une population donnée. Cependant, il serait
également intéressant de voir la variabilité chez un même porteur. C'est-à-dire de savoir
si toutes les chaussures du même porteur utilisées dans des conditions similaires vont
présenter les mêmes usures ou pas. Si la distribution des usures était identique, ce serait
alors un plus indéniable au niveau des sciences forensiques. En effet, cela voudrait dire
qu’il serait possible à partir d’une trace présentant des usures et d’une paire de chaussure
d’un suspect présentant aussi des usures, d’obtenir des informations sur la probabilité
qu’une autre paire de chaussures du même suspect ait laissé la trace en question.
Un facteur n’a pas pu être étudié dans cette recherche, il s’agit de la durée totale de
l’utilisation des chaussures. Des tentatives de mesures ont été réalisées en demandant au
porteur, combien de temps en moyenne par jour la chaussure en question était portée,

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ainsi que la date de l’achat des chaussures. Les deux données mises ensemble pouvant
fournir une idée générale moyenne de l’utilisation totale de chaussures. Or pour qu’une
paire de chaussures soit comparable à ce niveau avec une autre, il faut que les chaussures
aient été utilisées dans les mêmes conditions, c'est-à-dire qu’elles soient utilisées
approximativement sur le même type de sol et de manière similaire, par exemple, environ
la même distance parcourue par jour. Il est possible de faire une certaine approximation
en ce qui concerne les chaussures de « sport-ville » vu qu’elles sont utilisées
quotidiennement et portées par des personnes assez semblables (étudiants ou population
semblable, avec un type de vie pareil et se situant dans une même tranche d’âge). Il serait
donc possible d’évaluer la durée d’utilisation des chaussures en sachant que les autres
critères d’utilisation doivent peu varier. Cependant, il n’a pas été possible d’évaluer la
durée d’utilisation. En effet, les porteurs n’ont pas pu fournir un temps d’utilisation
moyen par jour ni combien de jours ils ont porté la paire de chaussures.
Il a donc été impossible d’évaluer l’usure de la semelle par rapport à l’utilisation de la
chaussure. C’est pourtant le facteur qui influence le plus l’usure de la semelle, plus une
chaussure est utilisée plus elle s’use.
L’étude de Tart et de ses collègues (M.S. Tart, et al., 1998) a relevé que l’usure de la
semelle est proportionnelle au nombre d’heures d’utilisation de la chaussure. et il est ainsi
possible de suivre le développement de l’usure dans le temps. Cependant, leur étude n’a
été faite que sur un seul modèle de chaussure et ils n’ont pas fourni de résultats sur la
distribution dans la population totale des chaussures.
En tenant compte des résultats de M.S. Tart et des résultats obtenus dans notre recherche
qui montre que dans la population générale, il y a peu de différence avec l’étude de Tart,
il est alors possible d’affirmer que les résultats obtenus par M.S. Tart sont aussi valables
pour la population d’un point de vue général. Dès lors, il serait intéressant de réaliser une
étude dans la population générale des chaussures avec une durée totale d’utilisation
connue afin de voir si les mêmes résultats sont obtenus.

6.6 Distribution des zones d’usure

Il faut prendre garde au fait que les zones découpant la chaussure ont été choisies
arbitrairement, c'est-à-dire que si le découpage de la semelle est fait différemment, ce
sont d’autres résultats qui seront obtenus. Le découpage a été fait selon la distribution des
zones d’usure. Plus un secteur de la semelle présentait des usures, plus ce secteur a été
découpé. Un découpage plus fin de la semelle aurait aussi été envisageable. Cependant,
cela aurait considérablement augmenté le temps de traitement.

Il est visible que dans beaucoup de cas, il y a une différence significative entre la semelle
gauche et droite d’une paire de semelles données. Il est donc important de regarder les
deux semelles d’une même paire et non que la droite ou que la gauche.

Il a été constaté qu’il n’y avait pas de différences significatives entre les deux
populations, les résultats sont donc logiques étant donné que les deux populations sont
composées approximativement de donneurs semblables.

Comme l’ont montré Cassidy, (J.M. Cassidy, 1980), ou David et Dehann, (J.D. Dehaan et
J.R. David, 1977) deux paires de chaussures présentent beaucoup de différences au
niveau de l’usure. Dans la présente étude, il a été constaté que sur les 91 paires de
chaussures, toutes présentaient des différences au niveau des zones d’usure, sauf celles

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qui ont un faible degré d’usure. Et ceci, sans tenir compte ni de la taille, ni de la forme
générale de la semelle.

La distribution moyenne des usures sous une semelle a montré que c’est le talon à
l’arrière, côté extérieur de la semelle qui est toujours le plus usé. Vient ensuite le centre
de la plante, ainsi que la pointe du pied. Ensuite c’est le côté intérieur du pied qui
présente un peu moins d’usure, et il y a que très peu de différence entre cette dernière
zone et le côté extérieur de la plante. Le talon présente toujours moins d’usure du côté de
l’arc.
Visuellement, il est possible d’observer que l’arc ne présente quasiment jamais d’usure et
si c’est le cas, elles sont généralement du côté extérieur de la semelle.
Di Maggio a relevé que, comme dans cette étude, la zone la plus fréquemment usée est le
talon puis le centre de la plante. Ce sont les mêmes conclusions qui été obtenues dans
cette étude. Cependant Di Maggio a affirmé ensuite que c’est le côté extérieur de la
plante qui présente le plus d’usure, puis la pointe de la chaussure. Dans l’étude faite ici,
c’est l’inverse qui a été observé et également que le côté intérieur de la plante présentait
relativement fréquemment des usures, alors que Di Maggio énonce le fait que cette zone
présente selon lui moins d’usure que le côté extérieur de la plante.
Les différences entres les deux études n’ont pas pu être expliquées. Cela peut provenir de
beaucoup de facteurs, par exemple, le fait de ne pas avoir travaillé sur les mêmes
populations, le même type de chaussures ou autres.

Il a été également constaté dans la présente recherche que plus une zone présentait de
traces d’usure, plus cette zone présentait, en moyenne, un fort degré d’usure. Ceci paraît
logique étant donné que pour présenter un fort degré d’usure, la zone doit être
longuement usée, donc comporter souvent des usures.

Il a été également possible d’observer la fréquence des usures selon la zone, et de plus en
visualisant les images des semelles, il est possible de dire qu’une semelle commence à
s’user au talon, du côté extérieur puis cette usure se répartit dans tout le talon en direction
de l’avant côté intérieur. En ce qui concerne la plante, c’est déjà la pointe du côté
intérieur de la semelle qui commence à présenter des usures, Ensuite vient le milieu de la
plante, puis ses deux côtés. Pour finir, l’usure se développe dans toute la plante et touche
l’arc à partir du talon et de la plante. Ces résultats sont proches de ceux de Tart et de ses
collègues, (M.S. Tart, et al., 1998).
Le critère de la durée totale d’utilisation des chaussures n’a pas pu être évalué.
Cependant, il paraît logique d’affirmer que plus une chaussure est utilisée, plus la semelle
va être usée. C’est que ce Tart a démontré.

Par ailleurs, la démarche du porteur semblerait influencer la distribution des zones


d’usure de la semelle. Cependant, ceci reste à vérifier avec plus de chaussures issues de
porteurs marchant contre l’intérieur. Concernant les autres facteurs analysés, il n’a pas été
possible d’observer une corrélation entre l’usure et les facteurs en question. Cela ne veut
pas dire qu’il n’y en a pas mais la présente étude n’a pas permis d’en relever.

La fréquence de la distribution de chaque zone d’usure peut être utilisée pour l’évaluation
d’une semelle ou d’une trace de semelle. Ceci peut présenter un réel intérêt pour le
domaine des sciences forensiques. Par contre, cela demande alors, pour utiliser les
résultats de cette étude, de prévoir le même découpage de la trace ou de la semelle, même
si la forme générale de cette dernière peut varier, ce qui va compliquer nettement ce
découpage.

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6.7 Angle d’usure

L’angle d’usure du talon est compris entre 20 et 50 degrés pour environ 75% de toutes les
chaussures observées. Cependant les 25% restant se situe sur une échelle large, jusqu’à -
35 degrés et +75 degrés. Ces valeurs obtenues peuvent être utilisées dans l’évaluation
d’une semelle ou d’une trace de semelle. En effet, à partir des résultats de cette étude, il
est possible de calculer une fréquence pour chaque angle et à partir de cette fréquence.
Cette dernière peut alors être utilisée dans le théorème de Bayes.
Selon la littérature, sans regarder la démarche étudiée dans ce travail (contre l’intérieur,
l’extérieur et droit), en regardant seulement les trois grands groupes de démarche
(pronateur, universel et supinateur), le talon pour les pronateurs et les supinateurs est
toujours usé du côté extérieur, ce qui explique pourquoi une grande partie des angles
d’usures du talon se trouve avec une valeur positive comprise entre 20-50 degrés. Au
niveau des marcheurs universels, le talon s’use de manière identique des deux côtés, ce
qui donne alors un angle d’usure proche de zéro, ou un angle non significatif comme le
montre l’exemple suivant, voir fig. 15

Fig. 15 Exemple d’une usure au talon ayant un angle


d’usure non significatif, c’est-à-dire non mesurable

Pour l’angle de la plante, il y a une tendance moins apparente que celle mise en évidence
pour l’angle du talon. Cependant, deux groupes apparaissent pourtant : une bonne partie
des chaussures ont un angle d’usure de la pointe juste en-dessous de zéro degré et celui
de l’autre groupe se situe un peu en-dessus de zéro degré. Ceci peut être expliqué en
partie par la démarche du porteur : pronatrice, universelle ou supinatrice. En effet, les
trois groupes en théorie n’usent pas de la même manière la plante de la semelle. Les
pronateurs usent plus le côté intérieur de la plante, l’inverse pour les supinateurs qui usent
plus le côté extérieur de la plante. Et les universels usant plus le centre. De plus, l’angle
de marche influence (démarche contre l’intérieur, droite, contre l’extérieur) aussi
probablement l’angle d’usure.
En ce qui concerne les usures de la pointe de la semelle, à partir des résultats obtenus sur
la distribution des angles d’usures, il est aussi possible de calculer la fréquence pour
chaque angle, valeur qui pourrait être ensuite utilisée dans l’évaluation d’une semelle ou
d’une trace de semelle au niveau du LR du théorème de Bayes.

Il a été également observé qu’entre l’angle d’usure du talon et celui de la pointe de la


semelle, il n’y avait pas de corrélation. Ce résultat est très intéressant dans l’évaluation
d’une trace de semelle ou d’une semelle au niveau des usures. C'est-à-dire que vu qu’il
n’y a pas de corrélation entre les deux angles, il est alors possible de les utiliser
ensemble dans le théorème de Bayes. Si par hypothèse, il y avait corrélation entre les
angles d’usure du talon et de la pointe, il ne serait pas possible d’utiliser les deux dans
l’évaluation en question mais uniquement un seul des deux angles.

Le pouvoir discriminatoire de l’angle d’usure de la pointe de la chaussure est légèrement


plus élevé que celui du talon. La pointe de la chaussure serait donc une zone légèrement

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plus intéressante à observer pour l’évaluation d’une trace ou d’une semelle. Cependant,
cette zone présente moins souvent des usures que le talon et surtout des usures moins
fortes. Dans le cas de trace ou de semelle, si l’usure est faible, il n’est pas toujours
possible de repérer la zone usée. Au contraire, pour les zones plus fortement usées, il est
plus facile de le voir sur une trace ou une semelle (disparition ou modification visible du
dessin de la semelle). Ceci montre que même si la plante a un pouvoir discriminatoire
plus haut, le talon reste une zone privilégiée. Mais il est évidemment plus intéressant
d’évaluer les deux angles d’usure s’ils sont les deux présents.

Il est visible que dans beaucoup de cas, il y a une différence significative entre la semelle
gauche et droite d’une paire de semelles données. Il est donc important de regarder les
deux semelles d’une même paire et non que la droite ou que la gauche.

Au niveau de la plante, le type de démarche semble influencer en partie l’angle de la


pointe de la semelle. En effet, pour les porteurs marchant contre l’intérieur, il y a plus de
semelle avec un angle compris entre 15 et 30 degrés que pour les porteurs ayant une
démarche droite ou contre l’intérieur. Cependant, seuls 16 angles issus de porteus ayant
une démarche contre l’intérieur ont été relevés. Ce n’est pas suffisant, il faudrait analyser
davantage de semelles de porteurs marchant contre l’intérieur pour confirmer ou non
cette tendance-là. Dans cette étude, cela n’a pas été possible étant donné que très peu de
personnes marchent contre l’intérieur. Et la tendance observée pourrait très bien aussi
venir d’un facteur qui n’a pas été relevé ici.

En ce qui concerne l’utilisation des chaussures, la remarque est la même que pour la
démarche. Il n’y a pas suffisamment de chaussures utilisées pour le sport-ville.
Cependant, il semblerait que cette catégorie donne davantage d’angle de type négatif de
la pointe. Ceci pourrait être expliqué par exemple, que le fait de courir use différemment
la pointe de la chaussure. Cependant, ceci reste une hypothèse à vérifier par un plus grand
nombre de chaussures utilisées pour le sport.

Les autres variables mesurées dans cette étude (comme le poids, la taille, le sexe, le type
de chaussure,…) n’ont pas montré de relations entre elles et les angles d’usure. Pourtant,
cela ne signifie pas obligatoirement qu’il n’y en a pas. En effet, cette étude est très large,
c'est-à-dire qu’elle touche à beaucoup de facteurs en même temps. C’est un plus et en
même temps, une grand complexification de l’analyse des données. En effet, si on
envisage parallèlement plusieurs facteurs influençant les usures des semelles, on ne sait
pas lequel influence exactement quoi. Il aurait fallu contrôler chaque critère. Par exemple,
pour évaluer la relation entre la taille de la chaussure et l’usure, il aurait fallu uniquement
des porteurs ayant les mêmes caractéristiques et des chaussures identiques ou alors que la
taille de ces dernières varient. Cependant, ceci n’était pas envisageable dans cette étude
relativement limitée car cela aurait demandé trop de temps et de complexité pour
contrôler chaque facteur séparément.

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6.8 Développements futurs

Les résultats obtenus sont très intéressants. Cependant, ils concernent uniquement une
image d’une partie de la population générale des chaussures et certains facteurs ne sont
pas suffisamment développés.
Dès lors, les prolongements suivants pourraient être envisagés :

- Il serait très intéressant de connaître plus précisément la distribution des usures


générales des semelles de chaussures. Il serait dès lors possible de voir si ces
résultats sont identiques pour toutes les chaussures existant sur le marché.

- Cette recherche n’a pas étudié la variation chez un même porteur. Or le fait de
connaître la différence de l’usure chez un même porteur constituerait une bonne
source d’informations au niveau forensique.

- Il a été possible de voir des tendances entre des facteurs comme la démarche et les
usures générales. Par contre, dans l’étude en question, tous les facteurs sont mis
ensemble et il devient difficile de savoir quel facteur influence quoi exactement.
Pour ceci, il faudrait évaluer plus de chaussures présentant exactement tel facteur
pour confirmer ou infirmer les tendances relevées et vérifier plus précisément si le
porteur présente ce facteur-là ou un autre.

- De plus, certains facteurs n’ont pas pu ou n’ont pas été étudiés comme la durée
d’utilisation ou la démarche (supinateur, universel et pronateur). Il serait utile de
connaître l’influence de ces facteurs sur l’usure des semelles de chaussures.

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7. Conclusion

Ce travail a permis de mettre en évidence que les usures des semelles sont très variables
d’une chaussure à une autre. Sur toutes les paires de semelles observées, il n’y en a pas
deux qui présentent les mêmes usures, excepté les semelles très peu usagées.
Cependant, il y a des tendances générales présentes dans quasi toutes les semelles,
comme le talon du côté extérieur qui est en règle générale toujours la zone la plus usée. Il
y a aussi généralement la pointe du côté intérieur de la semelle et le milieu de la plante
qui présentent souvent des usures. Ainsi que les deux côtés de la plante.

Il est de plus possible de mesurer les angles des usures du talon et de la plante. Il n’y a
pas de corrélation entre les deux et en plus, ils présentent un pouvoir discriminatoire
relativement haut. Il est donc envisageable d’utiliser les deux angles dans l’évaluation et
la comparaison de semelles usées ou de traces de semelles présentant aussi des usures.
En plus, dans ces processus, il est aussi envisageable d’ajouter la distribution des zones
d’usure.

La base de données réalisée au cours de ce travail permet d’effectuer des recherches selon
les angles d’usure, ainsi que la distribution des zones d’usure. En entrant les informations
dans cette base de données, il est probable que seul un petit nombre de semelles
corresponde au résultat recherché.

Les usures des semelles de chaussures ont donc un pouvoir d’indentification. Pour cela, il
est possible de regarder la distribution des zones d’usures, ainsi que les angles d’usure du
talon et de la pointe de la semelle. De plus pour une paire de chaussure, il est important
de regarder la semelle gauche et la droite, en effet dans beaucoup de cas, il y a des
différences dans la distribution des zones d’usure ainsi qu’au niveau des angles d’usure.

Lausanne, mai 2008 Julien Reymond

Je tiens particulièrement à remercier Monsieur le


professeur Christophe Champod pour le suivi
de mon travail.
Un grand merci à toutes les personnes ayant
accepté de me prêter des chaussures
indispensables à cette étude, ainsi que de m’avoir
fourni toutes les données les concernant.
Je tiens aussi à remercier les personnes ayant relu
ce rapport.

Julien Reymond Page 26/27


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Séminaire Etude des usures sur les semelles de chaussures

8. Bibliographie
DAVID R.J., KEELEY A., Feathering of Footwear, Science and Justice, 2000; 40(4):
273-276

DEHAAN J.D., DAVID J.R., A Survey of Men’s Footwear, Journal of the forensic
society, 1977; 17(4) : 271-285,

CASSIDY M. J., Identification des empreintes de chaussures, Service central des


relations publiques de la gendarmerie du Canada pour la Direction «L», Division «DC»
G.R.C, Ottawa, 1980

GIROD A., CHAMPOD C., RIBAUX O., Trace de Souliers, Presses Polytechniques
Romandes, 2008

KUMMER S., Evaluation des méthodes d'application des semelles de chaussures,


Séminaire IPSC, Université de Lausanne, 1997

SCHALLAMACH A., Friction and Abrasion of Rubber, Wear 1957; 1: 384-417

Sir CONAN DOYLE A., A Study in Scarlet, Ward Lock & Co, London, 1887

STAUFER G., Modèle de Schallamach : compréhension et description de ce phénomène


d'usure et exploitation de cette information dans le cadre de l'examen de traces de
semelles, Séminaire IPSC, Université de Lausanne, 2000

TART M., ADAMS J., OHENE A., Digital subtraction techniques applied to analysis
of footwear changes with time, Forensic Science Service, Home Office, London, Security
and Detection, 1995 : 96-100

TART M.S., ADAMS J., DOWNEY A.J., GOOGYEAR J.G., OHENE A.,
Feathering, Transient Wear Features and Wear Pattern Analysis : A Study of the
Progressive Wear of Training Shoes Outsoles, Information Bulletin for
Shoeprint/toolmark Examiners, National Bureau of Investigation, Finland, 1998 ; 4(1):
51-68

Site internet :

http://tri-atelier.ch/ (dernière visite le 18 mai 2008)

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ÉCOLE DES SCIENCES CRIMINELLES

UNIVERSITÉ DE LAUSANNE

MAI 2008

SÉMINAIRE DE 3ème ANNÉE

Annexes du rapport

Etude des usures sur les semelles de


chaussures

Julien Reymond

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Annexe 1
CD contenant la base de données réalisée pour ce séminaire sur FileMaker 8.5.

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Annexe 2
Exemple de l’interface de la base de données réalisée

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Annexe 3
Présentation des zones d’usure de 20 paires de chaussures sélectionnées au hasard

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Annexe 4
Pourcentage d’usure par zone par rapport aux 188
chaussures présentant des usures significatives

Annexe 5
Différence entre la semelle droite et la gauche de la même paire
de chaussure.
En pourcent : le nombre de fois qu’une usure est présente dans
une zone par rapport au nombre de fois que la zone en question
est différente sur les deux semelles de la même paire de
chaussure.
N=88

La valeur de l’arc n’est pas significative car il n’y a pas


suffisamment de chaussures présentant une usure dans cette zone.

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Annexe 6
Différence au niveau des zones d’usure entre les deux populations

Boxplot des deux populations selon le nombre de fois qu’une zone donnée présente une usure

Annexe 7
Différence entre les semelles à talon et les semelles plates par rapport aux zones présentant
des usures.
8
7
6
5
4
3

plate talon
Boxplot des deux types de chaussures selon le nombre de fois qu’une zone donnée présente une
usure

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Annexe 8
Différence de la distribution des zones d’usure selon la démarche (droite, contre l’intérieur
ou l’extérieur)

1.0
0.8
0.6
0.4
0.2

droit ext int

Boxplot entre les trois démarches selon les zones d’usure

Annexe 9
L’angle d’usure de la pointe de la chaussure par rapport à la démarche

Angle d’usure du talon selon la démarche, en pourcentage de chaussures présentant l’angle


donné pour un type de démarche, en bleu : démarche droite (N=72), en rouge : démarche contre
l’extérieur (N=53) et en vert : démarche contre l’intérieur (N=16)

droite extérieur intérieur


droite 1 0.83 0.60
extérieur 0.83 1 0.74
intérieur 0.60 0.74 1
Corrélation entre les différents types de démarche et l’angle de la pointe
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0.15
0.10
0.05
0.00

démarche_droite démarche_contre_l.extérieure démarche_contre_l.intérieur

Boxplot du type de démarche et de l’angle de la pointe

Annexe 10
L’angle d’usure de la pointe par rapport à l’utilisation des chaussures.

Utilisation des chaussures et angle de la pointe. En bleu : utilisation sport et ville, en


rouge : ville uniquement.

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Annexe 11
Fréquence des angles des deux zones d’usure.

Fréquence dans angles d’usure du talon Fréquence dans angles d’usure de la pointe

Angle Fréquence Angle Fréquence


-35 0.0057 -40 0.0135
-30 0.0115 -35 0.0068
-25 0.0057 -30 0.0135
-20 0.0000 -25 0.0405
-15 0.0057 -20 0.0338
-10 0 -15 0.0541
-5 0.0057 -10 0.0608
0 0.0402 -5 0.1081
5 0.0115 0 0.1081
10 0.0287 5 0.0608
15 0.0402 10 0.0743
20 0.0690 15 0.1014
25 0.0575 20 0.1216
30 0.1379 25 0.0811
35 0.1667 30 0.0473
40 0.1609 35 0.0473
45 0.0977 40 0.0135
50 0.0747 45 0.0068
55 0.0460 50 0.0000
60 0.0115 55 0.0000
65 0.0115 60 0.0068
70 0.0057
75 0.0057

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