Annexe : les sons

Sources
Qu'est-ce que le son? Nous pouvons aborder cette question par deux attitudes. Ou bien
nous "observons" et expérimentons le phénomène du son dans ses manifestations
familières. Ou alors nous tentons de rassembler les souvenirs de nos lectures. Le son est
tout d'abord une sensation. Le son se forme quand cette onde produit la sensation du son
dans notre cerveau. Tant qu'il s'agit de la vibration physique, il n'y a pas de son. Nous allons
examiner comment se forme cette sensation.
CHALAN_
Mettons-nous à l'écoute du monde. Nous percevons les voix de personnes autour de nous,
le bruit du vent ou de la cascade, le chant des oiseaux, les bruits de l'activité humaine tels
que les moteurs automobiles. Nous entendons la musique produite par les instruments de
musique, par la radio et les CD diffusée par des hauts-parleurs, ... Notre questionnement
posé ici est : Pourquoi et comment ces sons sont-ils engendrés et émis ?
Qu'est-ce qui fait qu'un instrument est sonore ? La réponse la plus directe peut nous être
fournie par l'attention portée à notre propre voix. Tentons d'émettre un son soutenu, une
note chantée par exemple. Si nous sommes attentifs, nous sentons des parties du corps
vibrer. La voix produit des vibrations qui se répercutent dans le corps parce que la voix
humaine est elle-même une vibration engendrée par les cordes vocales. Elles sont mises en
action ainsi que le souffle, par notre volonté. Mais attention! Les cordes vocales ne sont pas
des cordes, ce sont des bourrelets musculaires situés dans le larynx. Ceux des hommes
sont plus longs et robustes que les femmes, ce qui explique que la voix d'un homme est plus
grave que celle de la femme. A l'adolescence, les cordes vocales s'aggrandissent et la voie
mue (variation de fréquence).
c est une onde!
somen
J. Ventat - Institut Sacré-Coeur Visé
6TT Sciences Appliquées (3h)
Qu'en est-il des sons extérieurs à nous ? Il faut soit affiner notre sensibilité, soit nous mettre
dans des conditions un peu excessives pour se rendre compte que tous les sons sont des
vibrations. Ainsi, plaçons-nous à proximité d'un haut-parleur qui diffuse une musique très
forte, par exemple lors d'un concert rock de plein air. Nous sentons immédiatement notre
ventre vibrer sous l'effet du son. Nous voyons la membrane du haut-parleur vibrer elle aussi.
C'est elle qui, par sa vibration, produit le son.
Le son est produit par un objet qui vibre : la peau d'un tambour, la corde d'une guitare, un
tube de métal frappé. On peut s'amuser à produire des sons avec des objets de toute sorte,
par exemple des bouteilles plus ou moins pleines. La plupart des objets sont susceptibles de
vibrer, brièvement ou plus longuement, lorsqu'ils sont stimulés ou frappés d'une façon
adéquate. Si la fréquence de la vibration d'un corps se situe dans la zone d'acuité auditive
de l'oreille humaine, alors il produit un son ou un bruit. Alors que les sons peuvent être
agréables sous certaines conditions objectives (intensité et fréquence) et/ou subjectives
(goûts musicaux), le bruit n'a rien d'agréable puisqu'il n'est pas harmonique;
il est même apériodique!
Propagation
Comme vu dans l'expérience de la cloche sous vide d'air, les sons ne peuvent pas être
transmis s'il n'y a pas de support physique qui permet sa propagation. Comment cela se
passe-t-il pour une instrument de musique? Lorsqu'un trompettiste souffle dans son
instrument, l'air est mis en vibration par ses lèvres dans l'embouchure d'une trompette.
Ensuite, l'air transmet sa vibration dans l'environnement jusqu'aux objets et surfaces qu'il
touche. C'est ainsi que le tympan de l'oreille et la peau reçoivent la vibration de la trompette.
Mais il ne s'agit pas encore d'un son, mais du souffle vibrant de l'air. Il faudra l'intervention
du cerveau pour que cela devienne un son.
Le son ne se transmet pas seulement à travers l'air, mais aussi à travers les autres gaz, les
liquides et les solides. Il en ressort une fois de plus que le son a besoin d'une substance
matérielle pour se propager, que ce soit une substance éparpillée comme les gaz ou une
substance plus dense comme l'eau. Cela peut également être une substance solide dense
comme le métal ou le bois, comme le montre l'expérience suivante. Vous avez un réveil
avec des aiguilles, qui fait "tic-tac". Vous le posez sur un meuble creux en bois. Le son est
bien perçu, ce qui montre que le son s'est propagé par le bois du meuble. Il est familierde
constater que lorsque vous entendez les bruits de la pièce voisine, les bruits des chaises
qu'on déplace sont bien plus perceptibles que les voix des personnes qui y discutent. En
effet les bruits de chaise ont été transmis par les poutres ou le sol de la maison tandis que
les voix sont véhiculées par l'air. Quand Lucky Luke veut savoir si une troupe de chevaux
arrive au loin, il colle son oreille sur le sol. Si c'est un train, il la colle sur le rail. Il les entend
de bien plus loin. Ceci s'explique par la valeur de la vitesse de propagation du son dans la
matière comme le montre le tableau.
On a pu évaluer la vitesse du son dans l'air dès 1738, en utilisant un canon. On sait
maintenant qu'elle est de l'ordre de 340 mètres par seconde dans l'air, soit un kilomètre
parcouru en 3 secondes. Dans l'exemple de la foudre, on divise le nombre de secondes par
3 pour obtenir le nombre de kilomètres. Dans l'eau, la vitesse du son est 4,5 fois plus grande
: 1500m/s. Elle est encore plus élevée dans les solides (5200m/s dans l'acier, 3000 à
6000m/s dans le verre). En gros, plus la matière est dense, plus la vitesse de propagation
de la vibration est élevée (voir TAB. 1 p. 3). Une cloche plongée dans l'eau devient plus
grave. Cela produit des phénomènes amusants. Si l'on parle dans un récipient où l'on a mis
de l'hélium, on a l'impression d'avoir une petite voix aigüe.
Détection
Une onde mécanique est dite sonore si elle peut être détectée par le cerveau. Voyons
comment l'appareil auditif humain peut effectuer cette détection.
L'oreille humaine se scinde en trois parties : l'oreille externe, l'oreille moyenne et l'oreille
interne. L'oreille externe, formée du pavillon qui collecte les ondes sonores et du conduit
auditif fermé par le tympan, une petite membrane vibrant comme la peau d'un tambour.
L'oreille moyenne, cavité remplie d'air renfermant les trois osselets (enclume, marteau et
étrier) : ils transmettent les vibrations du tympan à l'oreille interne. L’oreille interne est
remplie de liquide et transmet les vibrations aux cellules ciliées du limaçon.
Celles-ci transforment les vibrations en influx nerveux, qui se propage le long du nerf auditif
jusqu'au cerveau. Celui-ci les collecte et les analyse.
La plage de fréquence s'étend de 20Hz jusqu'à 20000Hz pour l'oreille humaine d'un
nouveau né. En outre on est plus sensible à certaines fréquences, en particulier entre
1000Hz et 3000Hz comme le montre le diagramme de Fletcher.Malheureusement cette
plage d'acuité auditive se réduit avec le temps (principalement dans les aïgus), en partie à
cause de notre exposition aux nuisances acoustiques. La quantification de ces nuisances
acoustiques utilise le décibel dB, qui est l'unité courante de l'intensité sonore. Elle diffère de
l'unité du S.I., qui est le W/m'. En effet l'intensité est définie physiquement comme une
énergie traversant une surface unitaire par unité de temps. Pour rappel, une énergie par
unité de temps représente une puissance!
Les animaux sont capables de percevoir des sons en-deça de 20Hz (les infrasons) et
au-delà de 20000Hz (les ultrasons). Ils s'en servent pour communiquer et se repérer dans
l'espace, comme nous le verrons plus tard.
Caractéristiques sonores
FIGURE 3 - Les molécules d'air vibrent en coordination autour d'une position fixe, ce qui
provoque l'appartion de zones alternées de compression et de raréfaction (dépression). Ces
vibrations coordonnées s'effectuent dans la même direction que celle de propagation de
l'onde : le son est une onde longitudinale.
Les ondes acoustiques sont également complétées par les notions spécifiques suivantes de
hauteur, d'intensité et de timbre.
— Hauteur : C'est la composante qui représente la fréquence du son. Remarquons la
différence entre les voix de femmes et les voix d'hommes par exemple. Pour la plupart
d'entre nous, c'est notre expérience première, puisque nous avons écouté la voix de notre
mère et celle de notre père, même à l'intérieur de l'utérus maternel.
Les femmes ont des voix plus aiguës, et les hommes des voix plus graves. La qualité sonore
qui nous permet de faire la distinction entre les sons graves et les sons aigus est donc leur
hauteur.Intensité : C'est la composante qui est déterminée par l'amplitude de l'onde : plus
l'onde est ample, plus l'intensité du son est forte. On parle aussi de volume sonore.
Pour le son, onde de compression, cette grandeur en amplitude est la pression.
L'amplitude sera donc donnée par le demi-écart entre la pression la plus forte et la plus
faible exercée par l'onde acoustique.
- Timbre : C'est cette caractéristique du son qui permet de différencier deux sons de même
hauteur et de même intensité. Par exemple, on peut jouer un même son (même volume,
même fréquence) au piano, à la guitare et à la clarinette sans pour autant qu'il nous paraisse
identique. Cette sensation différente est donc dû au timbre, c'est-à-dire à la « forme » du son
(combinaison de ses harmoniques).
Ainsi, la pression exercée par une source de vibration peut varier avec une même période
pour deux instruments de musique, mais sans que la pression à l'origine du son évolue de la
même façon. Les sons peuvent ainsi être de différents types, déterminés par leur timbre. On
distingue les sons purs (ceux émis par un diapason) opposés aux sons complexes, ou
riches (émis par la plupart des instruments de musique, par la voix).
Ainsi, deux sons complexes de 20Hz peuvent être différents car ils ne possèdent pas
forcément la même combinaison d'harmoniques (cfr. ci-dessous).
Musique rime avec physique
Par ailleurs, on peut classer les voix des chanteurs sont classées des plus graves aux plus
aigus. On distingue :
Basse du fa, au fas : (87.3 - 349) Hz Baryton du la, au las : (110 - 440) Hz Ténor du doz au
do, (130.8 - 523) Hz Soprano du dos au dos (262 - 1047) Hz
Il y a 7 notes dans la gamme chromatique dont le nom vient de l'hymne à Saint Jean :
(i) UT queant laxis (C); (ii) Resonare fibris (D); (iii) Mira gestatoris (E); (iv) Famuli tuorum (F);
(v) SOLve polluti (G); (vi) Labii reatum (A); (vii) Sancte Joannis (B)
La fréquence de référence est le Laz à 440 Hz. Deux sons dont le rapport de fréquence vaut
, sont dits à l'octave. C'est le cas par exemple du Laz et du Lay. Le partage de l'octave en
douze parties égales définit les douze notes de de la gamme tempérée où le Do.du Las et
du Las. Le partage de le de la gamme tempérée où le Do
Nuisances acoustique
Toute vibration acoustique n'est pas forcément harmonieuse, c'est le cas du bruit!
Lorsque celui-ci est permanent et/ou d'intensité trop élevée, il peut être la cause d'une
surdité. Comment se protéger de cela? Tout d'abord, distinguons correction et isolation
acoustique.
L'isolation acoustique répond à une exigence : se protéger du bruit ambiant pour créer un
lieu le plus isolé possible de toute pollution sonore extérieure. Citons deux cas typiques de
mauvaise isolation acoustique : chez vous votre voisin de palier est trop bruyant et vos
voisins du haut n'ont toujours pas changé leur ancien parquet.
Au travail, l'opérateur
d'une machine-outil doit être protéger des nuisances sonores générées par les machines
qu'il utilise (salle de contrôle, casque de protection). Il faut savoir que la surdité est une des
premières maladies professionnelles !
La correction acoustique cherche plutôt à modifier de façon harmonieuse et en fonction d'un
besoin précis les altérations naturelles et/ou accidentelles subies par le son. La réflexion du
son sur des obstacles est une cause d'altération accidentelle. Citons deux cas typiques de
mauvaise acoustique : un ingénieur du son dans un studio, doit entendre le son qui sera
gravé sur le support final, et non les déformations causées par des matériaux inadéquats
et/ou une mauvaise acoustique; il filtrera notamment la composante du bruit de fond afin de
rendre le son plus pur. Notons que la numérisation de l'image et du son rendent cette
technique de plus en plus aisée. Assis dans les derniers rangs d'une salle de concert, on
entend que les sons graves, la mélodie et le chanteur sont inaudibles. Le métier
d'acousticien fait appel à des techniques et à des solutions spécifiques pour opérer à une
correction acoustique.
On distinguera 4 milieux dans lesquels des nuisances sonores peuvent se manifester :
les nuisances domestiques. Ce sont les nuisances causées par le voisinage proche dans le
cas d'un immeuble collectif. Ces bruits proviennent des parois, des plan-chers, des parties
communes de l'immeuble. Ils sont plus ou moins importants selon l'âge de l'habitation et les
réglementations en vigueur lors de la construction du bâtiment.
les nuisances d'environnement. Il s'agit des bruits causés par la présence d'immeubles
proches, par les maisons voisines.
industrielles, commerciales, d'aéroports. Ces nuisances sont particulièrement surveillées à
l'heure actuelle, elles sont génératrices de problèmes sérieux et complexes, à étudier au cas
par cas.
les nuisances dans les locaux industriels et commerciaux. Il s'agit du bruit induit par les
machines de production au sein des bâtiments; il fait l'objet d'études par-ticulières.
L'inspection du travail et les normes mises en place sont utiles à la protection des
travailleurs de ces établissements.
Comme déjà dit auparavant, les effets du bruit ne sont pas sans conséquence sur l'oreille.
Dès 85dB, une fatigue auditive ou surdité passagère s'installe (froissement des cellules
ciliées). Un temps de récupération est alors nécessaire pour retrouver son audition normale.
Si l'expérience se répète trop souvent, c'est une surdité progressive et irréversible qui
s'installe (froissement des cellules ciliées) : on perd principalement dans les fréquences
aïgues, ce qui entraîne des troubles de compréhension de la parole. Dès 120dB, on parle de
surdité traumatique rupture du tympan, luxation des osselets et déchirement des cellules
ciliées) : on perd la faculté d'audition de sons de faible intensité.