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INSTITUT SUPERIEUR DES ETUDES TECHNOLOGIQUE DE SFAX

SFAX

Cours de physique de bâtiment :

Niveau 4 Bâtiment – ISET Génie Civil-

Enseignants : BOULILA Ali


ALOUI Naima

Février 2006
I.S.E.T. Sfax Cours de physique de bâtiment : acoustique

Chapitre 1
GENERALITES

I/ ACOUSTIQUE, DEFINITION :

C’est la partie de la science et de la technique relative à l’étude des


vibrations sonores et concernant leur production, leur propagation et leur
effets.

II/ NOTION DE CONFORT ACOUSTIQUE :

Le confort acoustique peut se définir comme étant avoir une bonne


audition d’une source sonore sans être perturbé par un bruit venant de
l’extérieur, et parler sans être forcer à élever la voix.

Pour assurer ce confort on devra prendre deux mesures de nature


fondamentalement différente et pouvant se combiner :

• L’isolation phonique : c’est empêcher au mieux la transmission de


la vibration sonore. Il faut affaiblir l’intensité du son sur les
chemins qu’il empreinte de la source à l’oreille ;
• La correction acoustique : c’est avoir un signal sonore qui se
propage de la source à l’oreille dans des conditions telles qu’il soit
le moins déformé et arrive au point de réception avec une
intensité suffisante.

Prendre ces mesures ou favoriser une à l’autre dépend de l’usage


qu’on attend du local considéré. Les exigences de l’acoustique ne sont pas
les mêmes pour une salle de concert, une salle de théâtre, ou une salle
de conférence si ce n’est pas le cas d’une salle polyvalente dont on doit
faire des compromis.

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III/ LA PERCEPTION AUDITIVE :

1/ Mécanisme de l’audition :

On perçoit le son à l’aide de nos oreilles. L’oreille humaine est un


instrument remarquable par la précision de sa structure et par sa
sensibilité. Son rôle est de convertir en signaux électriques, acheminées
vers le cerveau par le nerf auditif, les variations rapides de pression pa
caractéristique de l’onde sonore.

La figure ci contre présente une coupe schématique sur l’oreille


humaine.

On peut partager l’oreille humaine en trois zones :

• l’oreille externe ;
• l’oreille moyenne ;
• l’oreille interne.

L’oreille externe : Elle comprend le pavillon ( la partie visible) et le conduit


auditif qui se termine par la membrane tympanique (tympan).

L’oreille moyenne : Elle est constituée d’une chaîne de trois osselets qui
relie la membrane tympanique à l’oreille interne par l’intermédiaire de la
fenêtre ovale ( une autre membrane).

L’oreille interne : Est une cavité osseuse en forme de colimaçon remplie


de liquide ; elle est connue sous le nom de cochlée. Une membrane

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flexible, appelée membrane basilaire, s’enroule autour de la partie


osseuse de la cochlée. A l’extrémité de la membrane basilaire se trouve
un petit orifice, l’hélicotrême, qui contrôle l’écoulement du fluide de la
cavité supérieure à la cavité inférieure de l’oreille interne.

La membrane tympanique est mise en vibration par les ondes de pression


provenant du conduit auditif. La chaîne des osselets transmet alors ces
vibrations, amplifiées d’un facteur de l’ordre de 15, à l’oreille interne. Les
vibrations sonores sont donc alors communiquées au liquide de l’oreille
interne dans lequel se forment des ondes de pression qui vont déformées
la membrane basilaire.

La forme particulière de la membrane basilaire est telle que l’onde


sonore ne fera vibrer, par résonance, que certaines parties, suivant la ou
les fréquences du son.

Le cerveau reçoit alors les signaux des seules cellules concernées,


ce qui lui permet de discerner la fréquence du son.

Mais ce dispositif merveilleux a ses limites : Les signaux de


fréquence inférieure à 20 Hz sont en général incapables d’exciter des
vibrations de cette membrane, et ne sont donc pas perçus. Il en est de
même pour les signaux de fréquences supérieure à 20000 Hz.

2/ Mécanisme de la localisation latérale du son :

Différence des niveaux reçus :Le cerveau se base sur la différence


entre les signaux provenant des deux oreilles pour déterminer la position
de la source dans le plan horizontal.

Si la source est située à proximité de la tête, la distance


supplémentaire parcourue par le signal pour atteindre l’oreille la plus
éloignée va engendrer une légère baisse du niveau sonore ( en raison de
la décroissance du niveau sonore lorsque la distance source-oreille
augmente). Pour une source éloignée de la tête, la distance
supplémentaire étant très petite par rapport à la distance déjà parcourue
par l’onde sonore, la baisse du niveau sonore sera négligeable.

Réponse en fréquences : L’oreille la plus éloignée de la source est


ombragée par la tête. Cet effet est particulièrement ressenti pour les
fréquences moyennes et les fréquences élevées qui seront modifiées par
l’oreille la plus éloignée.

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IV/ MODES DE TRANSMISSION DU SON DANS LES BATIMENTS :

1/ A partir de la source :

Le son a pour origine la vibration d’un objet ( la source) qui entraîne


autour de lui le mouvement de l’air : C’est la voie aérienne. Ce sera le cas
du son émis par un haut parleur ou par la voix d’une personne qui parle.

La vibration est transmise directement au corps matériel qui fait


partie de la source ou qui est placé contre elle : Cas des chocs provoqués
par les talons de chaussures sur les planchers, ou des vibrations d’un
moteur transmises par son socle aux parois : C’est la voie solidiènne.

2/ D’un milieu à un autre :

L’onde frappant la limite des deux milieux se comporte comme une


onde lumineuse en optique :

- une partie sera réfléchie ;


- une autre sera absorbée ;
- et une partie sera transmise.

Energie absorbée

Energie sonore

Energie transmise

Energie réfléchie

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Chapitre 2

LE SON

I/ DEFINITION :

L’origine du son est une vibration d’une source (enceinte, cordes


vocales…etc…) qui entraîne autour de lui le mouvement de l’air. Au cours
du mouvement vibratoire de la source, la pression de l’air en un point va
varier ( compression et détente) un certain nombre de fois autour de la
pression d’équilibre ( pression atmosphérique) ce qui constitue l’onde
acoustique. Quand cette onde arrive à l’oreille, elle fait vibrer le tympan :
le son est alors perçu.
Champ sonore
en expansion

II/ CARACTERISTIQUES D’UNE ONDE SONORE :

En parlant, chantant ou criant on émet des sons de tonalité


(fréquence) et intensité (amplitude) variées.

1/ Fréquence ( f ) : C’est le nombre de cycles d’oscillation par


seconde, elle est exprimée en Hertz (Hz). La note Do du milieu du piano a
pour fréquence 256 Hz.

L’homme perçoit les sons entre 20 et 20000 Hz .


Le chien perçoit entre 15 et 50000 Hz.

2/ Amplitude ( a ) : C’est le niveau de compression et de détente


de l’air.
+ Amplitude Période T
Compression

Temps
(s)

Détente
Onde sonore
sinusoïdale
-

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L’amplitude est directement liée à l’intensité du niveau sonore soit


émis ou reçu.

L’homme émet un niveau global pondéré de 70 dB(A) ( le dB(A) est


un niveau global pondéré qui tient compte de toutes les fréquences ) dans
le cas où il parle à voix normale, cette valeur sera majorée de 6 dB(A) en
forçant la voix et de 12 dB(A) en criant.

3/ Longueur d’onde ( λ ):

C’est la distance qui sépare deux pics de compression et de détente.

λ = c.T = c avec c : vitesse de l’onde


f
T : période et f :fréquence du son

4/ Impédance acoustique (Z):

C’est le produit de la masse volumique du milieu ρ par la célérité du


son c dans ce milieu .

Pour l’air ρair= 1.215 Kg/m3 , cair= 340 m/s à 20°C et pour la
pression atmosphérique normale 1.013 105 Pa, donc :

Zair=ρair.cair= 413 kg/m²s (ou Ns/m3 )

Pour une température θ comprise entre –30°C et 30°C, Zair peut


être calculée à l’aide de la formule suivante : Zair =428.4 – 0.784θ

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Plus Z est faible plus le son sera amorti lors de son passage par le
milieu considéré.

III/ PROPAGATION DU SON DANS L’AIR :

L’onde sonore se propage dans l’air un peu comme l’ébranlement se


transmettant dans une corde : Les particules d’air ne se propagent pas
mais oscillent autour d’une position de repos, le résultat étant la formation
d’une onde qui semble s’éloigner de la source.

Position de repos

Oscillation des Déplacement de l’onde


particules

La vitesse avec laquelle l’onde se déplace dépend de la densité et de


l’élasticité du milieu traversé.

Matériau Vitesse en m/s


Air (à 20°C) 340
Eau 1460
Bois 1000 à 2000
Béton 3500
Brique 2500
Acier 5000 à 6000
Verre 5000 à 6000
Plomb 1320
Liège 450 à 500
Caoutchouc 40 à 150

IV/ SONS PURS , SONS COMPLEXES ET BRUITS :

1/ Son pur : C’est un son dont la durée de l’oscillation est constante,


sa vibration est sinusoïdale ( courbe régulière). Il est rare d’entendre ce
son dans la vie courante, mais il peut être généré électriquement.

2/ Sons réels ou sons complexes : Ils composent la majorité des


sons qui nous entourent. Ils sont formés d’une combinaison de vibrations
sinusoïdales.

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3/ Bruit : C’est un mélange aléatoire de sons différents. Il


représente un phénomène acoustique qui produit une sensation auditive
désagréable ou gênante.

Le son ne doit pas forcément être fort pour être gênant ( rayure sur
un disque, robinet qui fuit…)

L’oscillogramme d’un bruit n’a pas de forme régulière et stable.

V/ NOTION D’OCTAVE :

On sait que les fréquences perçues par un être humain normal se


situent généralement entre 20 Hz et 20000 Hz, ceci représente une
gamme importante de fréquences. Dans le domaine du bâtiment, il n’est
pas nécessaire d’effectuer une analyse extrêmement fine du niveau de
pression acoustique pour toute la gamme de fréquences.

La réglementation ne prend en compte que les fréquences de 100 à


5000 Hz regroupées en des intervalles appelées octaves.

L’octave :

L’octave est une bande de fréquence centré à f et dont la fréquence


f
minimale f min = et la fréquence maximale f max = f 2 ⇒ f= f min .f max
2
et f max = 2f min

Exemple : octave 125 Hz

125 125 125 2


2

Les bandes d’octaves utilisées :

125, 250, 500, 1000, 2000 et 4000 Hz

Le tiers d’octave :

Consiste à diviser l’octave en trois intervalles tel que f2/f 1 = 21/3.

La gamme de fréquences des mesurages normalisée est :

100, 125, 160, 200, 250, 315 Hz pour les fréquences graves ;
400, 500, 630, 800, 1000, 1250 Hz pour les fréquences médiums ;

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1600, 2000, 2500, 3150, 4000, 5000 Hz pour les fréquences aiguës.

VI/ LES BRUITS NORMALISES :

Afin de standardiser les mesures en acoustique, on a définit trois


types de bruits normalisés :

- Le bruit rose : son spectre est composé d’une énergie identique


pour chaque bande d’octave. Un bruit rose a un niveau constant
dans chaque intervalle d’octave normalisé, soit de 125 à 4000 Hz.

- Le bruit routier : représentant un spectre analogue au bruit de


circulation. Il se construit à partir d’un spectre de bruit rose et en
rectifiant à chaque fréquence les niveaux sonores comme
l’indique le tableau ci dessous :

Fréquences 125 250 500 1000 2000 4000


en Hz
∆ L ( dB) +6 +5 +1 0 -2 -8

- Le bruit de chocs : produit par une machine à chocs, il simule les


bruits de pas, chute d’objets, etc…

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Chapitre 3

GRANDEURS ACOUSTIQUES

I/ PUISSANCE, INTENSITE ET PRESSION ACOUSTIQUE :

1/ Puissance et intensité sonore :

La puissance sonore est l’énergie émise par unité de temps, on la


note W et elle s’exprime en watts.

Source de
Puissance
W

r r

La puissance acoustique qui traverse une surface de 1 m² à une


distance r de la source traversera à la distance 2r une surface de 4 m² .
? ?
On introduit donc la notion d’intensité sonore I tel que W= S ∫ .dS
I
L’intensité sonore est la quantité d’énergie rayonnée par unité de
temps en un point au travers d’une surface de 1 m² . L’unité est le
watts/m² .

2/ Résistance acoustique :

Chaque matériau possède une certaine résistance plus ou moins


importante au passage du son Cette résistance s’exprime en ohms
acoustique, et est égale au produit de la vitesse du son en cm/s par la
densité du milieu exprimée en g/cm3.

r= ρ . c

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Exemple :
Pour l’air : r = 0.0012 x 34000
= 41 ohms acoustique

Les matériaux denses et lourds sont d’avantages imperméables


au bruit. Cette propriété préfigure la loi de masse.

3/ Pression acoustique :

On caractérise le phénomène sonore en un point par la pression


acoustique p(t) = P(t) – Po

p(t) : pression acoustique en Pa ;


P(t) : pression instantanée de l’air ;
Po : pression atmosphérique (≈ 105 Pa)

Pression acoustique efficace :

t2

p²eff=

t1
p²(t)dt
t2−t1
- L’oreille normale commence à percevoir un son lorsque la
pression est de : poeff = 2.10-5 Pa pour f = 1000 Hz ;
- La sensation de douleur commence à partir de pmaxeff= 100 Pa ;
- Une pression acoustique Poeff = 2 10-5 Pa correspond à une
intensité Io= 10-12 watts/m².

II/ LES NIVEAUX SONORES :

1/ Notion de décibel :

L’échelle des intensités sonores perçues par l’oreille humaine s’étend


approximativement de 10-12 watts/m² jusqu’à 10² watts/m². C’est une
large échelle dont la taille des valeurs est faible. Pour réduire la taille de
cette échelle on utilise le décibel qui est un moyen pratique d’exprimer le
rapport de deux amplitudes sonores :

10²/10-12 = 1014 ⇒ 140 dB

Le décibel est donc défini à partir du logarithme décimal d’un


rapport de deux valeurs. Il décrit de combien une valeur est plus grande
ou plus petite que l’autre.

10 log (10²/10-12 ) = 10 log ( 1014 ) = 10 x 14 = 140 dB

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2/ Niveau de puissance acoustique:

w
Lw = 10 log
wo [dB] Lw: niveau de puissance acoustique en dB
w : puissance acoustique de la source en
watts ;
wo : puissance de référence wo=10-12 watts
qui correspond au seuil d’audibilité.

3/ Niveau de pression acoustique :

p²eff
Lp = 10 log [dB]
po²eff

Lp: niveau de pression acoustique en dB;


Peff :pression sonore efficace [Pa]
Poeff :pression sonore de référence poeff=2.10-5 Pa

L’oreille humaine perçoit les sons de 0 ( le seuil d’audibilité ) à 130


dB ( le seuil de douleur).

*: tenant compte de toutes les fréquences

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Courbes d’égales sensations sonores

Lp

Fréquences

Exemple de niveaux de pression Lp suivant


les fréquences

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4/ Niveau d’intensité acoustique :

I
LI = 10 log avec Io = 10-12 watts/m²
Io

5/ Notion de niveau acoustique continu équivalent Léq :

Le son étant une forme d’énergie , le potentiel de nocivité auditive


d’un environnement sonore donné ne dépend pas seulement de son
niveau, mais aussi de sa durée.
Par exemple, l’exposition à un son fort pendant 4 heures est plus
nocive que l’exposition au même son pendant une heure.
Pour cela on définit le niveau acoustique continu équivalent Léq qui
met en jeu la nocivité du bruit.
Lp
(dB)

Léq

t(s)

 t P²(t ) 
 ∫0 Po² 
Léq = 10 log  T 
 
 

Ce qui peut s’écrire :

 T L(T) /10.dt 
 ∫010 
Léq = 10 log  T 
 

Il s’agit donc du niveau sonore moyen pendant l’intervalle de temps


d’analyse T.

Sa valeur dépend dans le cas général de cette intervalle de temps T.

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On définit deux types de Léq :

Léq « long » : calculé sur une période T de quelques minutes à 24 heures,


traduit la valeur moyenne de la gène. A titre indicatif les valeurs
maximales du Léq intérieur dans les pièces principales doivent être de 30
à 35 dB(A) .
Léq « court » : calculé sur un intervalle de temps de quelques dixièmes de
seconde, automatiquement par un sonomètre, permet une approximation
de la fonction L(t) des bruits variables.

Application : Soit un atelier qui fonctionne 1 heure à 100 dB ( à 1000 Hz )


et 7 heures à 70 dB ( à 1000 Hz aussi ) ; déterminer Léq ( à 1000 Hz).

 T L(T) /10.dt 
 ∫010 
Léq = 10 log  T 
 
 10.1+ 7 .7 
= 10 log 10 10  = 91dB ( à 1000 Hz )
 8 
III/ ADDITION DES NIVEAUX SONORES :

Les niveaux sonores (en dB) ne sont pas des grandeurs mesurables
comme le Kg ou le m ( qui peuvent s’additionner arithmétiquement ) mais
ils ne sont que des repères qui ne peuvent pas s’additionner entre eux (
comme la température). En effet ce sont les carrés de pressions qui
s’additionnent.

Si un émetteur émet un niveau de puissance Lw , l’oreille perçoit un


niveau de pression Lp. Si on aura deux émetteurs qui émettent L w1 et L w2,
donc on aura l’addition de deux niveaux de pressions Lp1 et Lp2 :

p1² p2² p1²+ p2²


Lp1 ⊕ Lp2 = 10 log ( + )= 10 log ( )
po² po² po²

Si les deux niveaux de pression sont égaux Lp1=Lp2 c’est à dire


p1 = p2 ; l’expression ci dessus devient :

p1²+ p1² 2.p1²


Lp1 ⊕ Lp2 = 10 log ( )= 10 log ( )
po² po²
p1²
=10 log ( )+10.log2 = Lp1 + 3
po²
Pour n niveaux Li d’indice i compris entre 1 et n:

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Ltotal=10log[Ó10Li/10]
Pratiquement pour additionner deux niveaux sonores on utilise la
méthode suivante :

Différence ∆ entre les 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


deux niveaux sonores
Valeur n en dB à ajouter 3 2.6 2.1 1.8 1.5 1.2 1 0.8 0.6 0.5 0.4
au niveau le plus fort

Exemple :

Lp1= 62 dB à 1000 Hz ; Lp2 = 67 dB à 1000 Hz, donc ∆= 67 – 62 = 5


dB ce qui correspond à n= 1.2 dB à ajouter à 67 dB ce qui donne :
Lp1 ⊕ Lp2 = 68.2 dB

En utilisant cette méthode successivement pour chacune des bandes


d’octave d’un même bruit , on arrive à caractériser le bruit par un seul
chiffre, le niveau global en dB.

Remarque : Un bruit supérieur de 12 dB à un bruit voisin le masque


entièrement.

IV/ LA PONDERATION A :

Les niveaux de pression acoustique en dB ne représentent pas


exactement la sensation d’intensité sonore réellement perçue par l’oreille,
c’est pourquoi en utilise des filtres de pondération pour modifier les
composantes graves et aiguës du spectre sonore conformément à des
courbes standards.

Lp
( dB )
0 +1 +1

-3

-8.5

-16
octave (Hz)

125 250 500 1000 2000 4000


Graves Médiums Aiguës

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Le niveau sonore en dB(A) ne définit le son que par une seule valeur,
tenant compte de toutes les fréquences. C’est un niveau global pondéré, il
reflète mieux la gène perçue.
Exemple de la détermination du niveau de pression acoustique en dB(A),
connaissant le spectre d’un bruit :

Considérons un spectre de bruit définit par bande d’octave et dont le


niveau dans chacune des bandes est identique et est égal à 80 dB ( bruit
rose ) :

Bande de 125 250 500 1000 2000 4000


fréquences (Hz)
Niveau (dB) 80 80 80 80 80 80

Pondération du filtre A :

Bande de 125 250 500 1000 2000 4000


fréquences (Hz)
Pondération (dB) -16 -8.5 -3 0 +1 +1

Niveaux corrigés :

Bande de 125 250 500 1000 2000 4000


fréquences (Hz)
Niveaux corrigés 64 71.5 77 80 81 81
(dB)

Pour faire la somme de ces niveaux corrigés on peut utiliser la


méthode déjà présentée à la paragraphe III :

64 ⊕ 71.5= 71.5 + 0.6 = 72.1 dB


72.1 ⊕ 77= 77 + 1.4 = 78.4 dB
78.4 ⊕ 80 = 80 + 2.3 = 82.3 dB
82.3 ⊕ (81 ⊕ 81) = 82.3 ⊕ 84 = 84 +2.2 = 86.2 dB(A) ≈ 86 dB(A)

Donc le niveau global pondéré est 86 dB(A).

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Chapitre 4

PROPAGATION DU SON DANS L’AIR

I/ CHAMP LIBRE ET CHAMP REVERBERE :

1/ Champ libre :

Le champ libre en acoustique correspond à un lieu dans lequel le son


parvient directement à l’auditeur sans subir de réflexions : c’est à dire
sans rencontrer d’obstacles, ce qui est un cas rare dans la vie courante (
présence de la terre qui représente un obstacle). Ces conditions existent à
l’air libre ( assez loin du sol ) ou dans une chambre anéchoïque ( sourde
ou morte ) où les réflexions sont absorbées par les parois.

S I p²
I =
ρc

Au cours de sa propagation dans l’air, une partie de l’énergie sonore


se transforme en énergie calorifique, c’est ainsi que la sensation sonore
s’affaiblit avec la distance de l’oreille à la source.

Dans un champ direct et pour une source omnidirectionnelle (


source qui émet de l’énergie acoustique dans toutes les directions de la
même manière) : Lp = Lw – 10 log ( 4πr²) = Lw + 10 log ( 1/4πr²)

Avec :

Lw : niveau de puissance de la source


Lp : niveau de pression reçu à une distance r

La distance maximale pour laquelle Lp=Lw est r = 1/(2 π )= 0.28m

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2/ Champ réverbéré : ( ou diffus)

Dans une salle ordinaire, le signal sonore perçu est composé d’ondes
directes et d’ondes réfléchies . A une certaine distance de la source ( dans
les locaux courants elle est de 2.50m environ) quand le signal réfléchi
devient dominant par rapport au signal direct, le champ acoustique est dit
réverbéré ou diffus : un champ d’onde réfléchies s’établit et devient
approximativement constant en tout point de la salle. A proximité de la
source, le niveau sonore est élevé et la contribution du champ réverbéré
est beaucoup moins importante, cette région correspond à ce qu’on
appelle le champ proche.

Le niveau de pression en tout point de cette salle peut s’exprimer :


Q
Lp= Lw + 10 log ( + 4 ) [dB]
4πr² R

Avec:

Lp: niveau de pression acoustique à la distance r de la source


Lw : niveau de puissance acoustique de la source
r : distance en mètres du point de mesure à la source
R : constante d’absorption du local
Q : facteur de directivité de la source

Q= Intensité⋅acoustique⋅en⋅un ⋅ point
Intensité⋅acoustique⋅qui⋅serait⋅ fournie⋅ par⋅une⋅ source⋅omnidirectionnelle⋅ de⋅même ⋅ puissance

R : constante d’absorption R= A
(1− A)
S

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A= ∑αiSi
i
Aire d’absorption équivalente du local considéré, avec :
αi coefficient d’absorption de la paroi ( i )
Le coefficient d’absorption d’un matériau α défini entre 0
et 1 indique la quantité d’énergie absorbée, si α =1
l’absorption est totale. Le tableau I donne les coefficients
d’absorption de quelques matériaux.

Si : surface de la paroi ( i ) du local

L’aire d’absorption équivalente doit aussi inclure les personnes et les


meubles s’ils existent , voir tableau II.

Coefficient d’absorption 250 Hz 500 Hz 1000 Hz 2000 Hz


Brique nue 0.02 0.03 0.04 0.05
Brique peinte 0.01 0.02 0.02 0.02
Marbre 0.01 0.01 0.01 0.01
Enduit ciment brut 0.02 0.03 0.04 0.05
Enduit ciment lissé 0.01 0.02 0.02 0.02
Plâtre 0.01 0.02 0.03 0.04
Vitrage 0.25 0.18 0.12 0.07
Porte bois traditionnelle 0.11 0.10 0.09 0.08
Porte isoplane (contre plaqué 8 mm) 0.22 0.17 0.09 0.10
Carrelage 0.01 0.02 0.03 0.04
Tapis haute laine 0.30 0.40 0.50 0.60
Moquette sur béton 0.08 0.21 0.26 0.27
Rideaux lourds à plis 0.31 0.49 0.50 0.66

Tableau I

Aire d’absorption / personne 250 Hz 500 Hz 1000 Hz 2000 Hz


Auditoire dans des sièges entièrement 0.4 0.55 0.65 0.65
rembourrés
Auditoire dans des sièges capitonnés ou en 0.35 0.40 0.45 0.45
bois
Siège rembourré non occupé 0.25 0.35 0.40 0.45
Siège capitonné non occupé 0.10 0.15 0.15 0.20
Siège en contreplaqué 0.02 0.02 0.04 0.04

Tableau II

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Remarque : pour un champ réverbéré, l’intensité active I =0


r r p²
Et l’intensité dans une direction x (Ix x) Ix =
4ρc
II/ REVERBERATION D’UN LOCAL :

1/ Echos et réflexions :

- Les échos sont définis comme étant des ondes réfléchies isolées
qui atteignent l’auditeur 50 ms au moins après l’onde directe (
elles proviennent des surfaces les plus éloignées ), ils sont perçus
séparément les uns des autres.
- Les ondes réfléchies arrivent avant 50ms et elles ne sont pas
différenciées au niveau du cerveau.

2/ Temps de réverbération d’un local :

La durée de décroissance du son d’une intensité quelconque à une


intensité un million de fois plus faible ( 106 ) ou la diminution du niveau
sonore de 60 dB lorsque la source est brusquement arrêtée est appelée
Temps de réverbération.

N (dB)

60 dB

Temps (s)
Tr

Tr : durée de réverbération exprimée en secondes

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Exemples de mesures de durée de réverbération

On remarque bien que la durée de réverbération est plus longue aux


basses fréquences, parce que celles-ci sont souvent plus difficiles à
absorber que les hautes fréquences.

Formule de SABINE :

Tr = 0.16 V/A

Avec :

Tr : durée de réverbération en s
0.16 : constante empirique en s/m
V : volume du local en m3
A : aire d’absorption équivalente du local en m², A= ∑αi.Si
( l’absorption de l’air étant négligée )
Cette formule est relativement fiable :

Pour un local inférieur à 500 m3 et de dimensions relativement



proportionnées ;
• En supposant le matériau absorbant distribué uniformément sur
toute la surface ;
Le temps de réverbération de référence pour les locaux d’habitation
meublés et occupés, est fixé par les textes réglementaires à 0.5 secondes.

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3/ Conditions d’écoute optimale dans un local :

Le son doit être capter pour l’entendre de la manière la plus


agréable et intelligible possible. Ce problème se pose d’une façon aiguë
pour les salles de concert ou les studios de radio-diffusion ou
d’enregistrement. Pour les locaux d’habitation (logements ou bureaux), le
mobilier qui s’y trouve, avec rideaux et tapis, joue le rôle d’un traitement
acoustique qui réduit la durée de réverbération de manière à rendre
l’écoute des sons à peu prés convenable.

Pour les locaux d’habitation une durée de réverbération de 0.5


secondes à toutes les fréquences est une valeur optimale.

Pour les autres locaux, la durée de réverbération optimale est


fonction du volume du local et de sa destination :

Locaux meublés non occupés Durée de réverbération moyenne en


secondes dans les intervalles d’octaves
centrés sur 500, 1000 et 2000 Hz
Local d’enseignement, de musique,
d’activités pratiques, salle à manger et salle
polyvalente de volume ≤ 250 m3 .
0.4 < Tr ≤ 0.8 s
Local médical ou social, infirmerie,
administration, salle de réunion,
bibliothèque.
Local d’enseignement, de musique, 0.6 < Tr ≤ 1.2 s
d’activités pratiques d’un volume > 250 m3
salle à manger et salle polyvalente d’un 0.6 < Tr ≤ 1.2 s
volume > 250 m3 . et étude particulière obligatoire
Grande salle de concert 1.4 < Tr ≤ 2.5 s

4/ Correction acoustique :

On sait que Tr = 0.16V/A, donc pour ramener une durée de


réverbération à une valeur optimale, il faut soit intervenir sur l’absorption
du local (aire d’absorption équivalente A), soit sur ses dimensions (
volume V).

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Chapitre 5

CORRECTION ACOUSTIQUE

I/ OBJECTIFS :

- Améliorer la qualité d’écoute d’un local ( salle de cinéma, salle de


théâtre, salle de conférence,…)
- Abaisser le niveau sonore d’un local bruyant ( atelier, salle de
restaurant,…)

II/ TECHNIQUES DE LA CORRECTION ACOUSTIQUE :

La bonne écoute dans un local exige une diffusion convenable du


son en tous les emplacements d’écoute, elle dépend de :

• la forme du local (relief, architecture) ;


• son volume (réverbération importante pour les volumes
importants) ;
• la nature de ses surfaces ( réfléchissantes ou absorbantes).

1/ Aménagement de la forme du local :

• Certaines formes de parois sont à éviter , c’est le


cas des surfaces sphériques concaves (coupoles) : Les sons provenant
d’une source ( S ) placée sur la scène peuvent se trouver concentrés en
une petite zone d’écoute ( R ) après s’être réfléchis sur la surface interne
de la coupole en plus ce défaut peut s’accompagner d’un changement de
timbre des sons ( la réflexion dépend des fréquences).

Au contraire, la forme convexe, comme celle des colonnes ou


sphères engagées dans les parois, est favorable pour la bonne diffusion du
son.

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• Dimensions optimales d’un local :

Pour les locaux dont le volume est inférieur à 200 m3, et de


dimensions Lx, Ly et Lz, avec Lx > Ly > Lz, Lz est souvent la hauteur. Une
étude acoustique a conduit au tableau suivant (On pose p=Lx/Lz, q=Ly/Lz
avec p>q ) :

p q p q
1.223 1.114 1.550 1.110
1.223 1.076 1.863 1.404
1.477 1.201 2.112 1.596
1.435 1.202 2.291 1.811
1.536 1.402 2.418 1.287
1.610 1.416 3.280 1.880
1.670 1.412

: Préférentiel

Exemple : Pour une salle de hauteur h = 2.5m ( Lz), on peut choisir


les dimensions optimales suivantes : 2.5 x 1.477=3.69 m et
2.5 x 1.201=3 m ou 2.5 x 1.863=4.66 m et 2.5 x 1.404=3.51 m. Si on
veut une surface au sol plus grande on choisira les rapports des dernières
lignes.

2/ Ajustement de la durée de réverbération du local :

Généralement la durée de réverbération d’un local avant traitement


est variable en fonction des fréquences du son ( en général un maximum
à 125 Hz puis des valeurs progressivement plus faibles jusqu’à être quasi
nulles aux fréquences extrêmes aiguës). Il est bien évident que la courbe
de coefficient d’absorption doit présenter la même allure que celle du
temps de réverbération. Pour cela on utilisera suivant le cas, un des
matériaux absorbants qui convient, ou dans certains cas on combines des
techniques d’absorption différentes.

Les matériaux utilisés sont généralement les matériaux fibreux ou


ceux à porosité ouverte : ils présentent une multitude de petites lames
d’air tortueuses ou de petits pores qui communiquent entre eux. Les
ondes sonores peuvent donc facilement pénétrer et se propager dans ces
interstices. L’air contenu dans le matériau est mis en mouvement et une
partie de l’énergie acoustique est alors transformée en chaleur par le
frottement de l’air sur les parties solides.

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Les principaux procédés d’absorption :

• Pour les basses fréquences :

Cadre en bois

Panneau fléchissant
Paroi ( plaque de contreplaqué
par exemple)
d

Les membranes

Les ondes sonores frappant le panneau fléchissant, le mettent en


vibration. Une partie de cette énergie sonore sera transformée en énergie
mécanique et finalement en chaleur par les frottements internes de
déformation. Une autre partie est perdue par le frottement d’air situé
derrière le panneau. Il y a donc absorption. Les fréquences absorbées sont
d’autant plus graves que la lame d’air est plus grande.

L’absorption est maximale à la résonance : la fréquence des ondes


sonores coïncide avec la fréquence de vibration propre du panneau.

La fréquence de résonance à laquelle la membrane a un coefficient


d’absorption maximal est :
600
fo =
m.d

m : masse du panneau en kg/m² ;


d : épaisseur de la lame d’air située derrière le panneau en cm.

• Pour les fréquences médiums :

On sait qu’en soufflant au voisinage du col d’une bouteille, cette


dernière émet un son. Le son produit a une fréquence qui dépend des
dimensions de la bouteille :

c s
fo =
2π (l +1.6R ).V

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c : célérité du son dans l’air


l : longueur du col du résonateur
V : volume du corps du résonateur
R : rayon du col
S : section du col

Paroi

résonateur

Plaque perforée

Les résonateurs

Le col de la bouteille joue le rôle d’une masse et l’air se trouvant à


l’intérieur de la cavité joue le rôle de ressort. Lorsqu’une onde sonore
frappe le résonateur une partie de l’énergie sonore sert à mettre la masse
en mouvement et sera transformée par la suite en chaleur par frottement
de l’air sur les parois du col. Il ya donc absorption, qui sera maximale à la
fréquence de résonance fo.

• Pour les fréquences aiguës :

L’application sur la paroi d’un matériau fibreux ( Laine de verre par


exemple) est le procédé le mieux adopté.

• Procédé combiné :

Ce procédé permet d’étendre une large plage de fréquences.

Paroi

Laine de
verre

Plaque de plâtre
perforée

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on peut prévoir aussi :

- une moquette sur le sol ;


- un plafond incliné permet de rompre le parallélisme du sol et du
plafond. La partie restante du plafond étant réfléchissante, elle
contribue à renforcer le son qui atteint le fond de la salle.

Partie
réfléchissante

R
S

- des dalles acoustiques : en fibres minérales ou végétales, plâtre


moulé, staff, prévues pour la réalisation de sous-plafond, elle permettent
d’augmenter le confort thermique et acoustique d’un local. Elles
contribuent généralement par leur aspect à la décoration de l’habitat.

Les laines minérales sont bien adaptées à l’absorption en laissant


pénétrer l’énergie qu’elles affaiblissent en la dispersant dans leur
structure. Cette caractéristique des matériaux introduits dans un local
conditionne la durée de réverbération de ce local.

Calculs des surfaces des matériaux absorbants à appliquer:

Soit : To la durée de réverbération du local avant traitement


T la durée de réverbération du local à atteindre après
traitement.

L’aire d’absorption équivalente avant traitement :

Ao=0.16V/To

L’aire d’absorption équivalente après traitement :

A=0.16V/T

La différence A-Ao donne l’aire d’absorption équivalente de


l’ensemble des matériaux à utiliser :
A-Ao = ∑ Siαi
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3/ Protection contre les ondes du champ direct :

Ce cas se présente essentiellement lorsqu’il s’agit d’un atelier


bruyant, pour cela on place des écrans entre les machines et les
personnes pour les protéger des ondes du champ direct. Ces écrans
peuvent être revêtus d’un matériau absorbant sur la face de l’écran côté
machine pour limiter la réflexion des ondes sonores vers l’utilisateur de
cette machine.

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Chapitre 6

ISOLATION CONTRE LES BRUITS AERIENS

I/ TRANSMISSION DIRECTE ET INDIRECTE :

La transmission de l’énergie sonore se fait entre deux ambiances.


On s’intéressera aux cas de deux locaux voisins : Un local émission, dans
lequel on place une source de bruit et un local de réception.

Emission Réception

LE LR

On distingue la transmission directe et celle qui est indirecte ou


latérale :

• La transmission directe se fait généralement par le plus court


chemin à travers la paroi qui sépare les deux pièces ;
• La transmission indirecte ou latérale emprunte les voies qui
passent par les parois latérales.

La transmission directe est liée aux performances d’isolation de la


paroi séparative (matériau, épaisseur, masse…).

Les transmissions indirectes sont liées à la nature des parois


latérales et à leur mode de liaison avec la paroi séparative.

La répartition des énergies entre ces deux types de voies peut varier
entre de très larges limites : du laboratoire acoustique qui essaye une
cloison ou un plancher et où on a réduit le plus possible les transmissions
indirectes aux locaux d’habitation ordinaires.

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II/ ISOLEMENT ACOUSTIQUE ENTRE DEUX LOCAUX :

1/ Définitions :

• L’isolation acoustique : est le moyen dont on dispose pour


réduire les transmissions des sons d’un local à un autre ou de
l’extérieur à l’intérieur d’un bâtiment ;

• L’isolement : est le résultat obtenu par l’application de ce


moyen.

2/ Isolement brut Dn:

C’est la différence des niveaux de la pression acoustique régnant de


chaque coté d’une paroi . Il est mesuré in situ (sur chantier) et prend en
compte la totalité du bruit qui arrive dans le local de réception, c’est à dire
par transmission directe et par les transmissions latérales.

Dn = L1 – L2 [en dB]

L1 : est le niveau d’intensité moyenne dans le local émission


L2 : est le niveau d’intensité moyenne dans le local de réception.

L1 et L2 correspondent à des intensités du son relevées en n points


d’un local.

Une bonne isolation est traduite par un niveau sonore à la réception


aussi faible que possible.

3/ Isolement normalisé DnT :

L’isolement brut Dn entre deux locaux dépend de toutes les parois


limitant ces locaux, ainsi que des caractéristiques acoustiques du local
réception qui changent en fonction de l’aménagement des locaux, pour
cela on introduit la notion d’isolement normalisé DnT.

DnT = L1 – L2 + 10log (Tr/To) [ en dB ]

Tr : durée de réverbération du local réception ;


To est la durée de réverbération de référence :
Si le volume du local réception est inférieur à 50 m3 To = 0.5 s
Si le volume du local réception est supérieur à 50 m3 To = to. V/Vo
avec to = 1 s et Vo = 100 m3

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On peut caractériser par une seule valeur l’isolement normalisé


entre deux locaux en exprimant l’isolement DnT en dB(A) et on note cet
isolement DnAT .

On donne ci dessous quelques exemples d’appréciation d’utilisateurs


en fonction de l’isolement DnAT :

Isolement (DnAT ) Appréciation de l’utilisateur


35 dB(A) On entend tout.
40 dB(A) On entend des voix, mais il est difficile de
comprendre ce qui se dit.
45 dB(A) Les conversations à voix fortes sont entendues
mais peu compréhensibles.
50 dB(A) Toutes les conversations sont inaudibles.

Cette appréciation peut varier selon le bruit ambiant : plus celui-ci


est faible, plus il est facile de percevoir des bruits à travers la cloison.

4/ Indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi :

C’est une caractéristique acoustique intrinsèque d’une paroi ou d’un


élément d’une paroi. Pratiquement elle ne peut être mesurée qu’au
laboratoire afin de supprimer toutes les transmissions indirectes.
It
On définit le facteur de transmission acoustique τ = Ii
Avec : It est le flux d’énergie sortant du coté réception
Ii est le flux d’énergie frappant la paroi du coté émission

1
L’indice d’affaiblissement acoustique est : R=10 log [ en dB ]
τ
Cas d’une paroi discontinue :

1
S1, τ1 ou R1 Rmoy = 10log τmoy

τmoy = τ1. SS11+τ 2.S2


+ S2

S2, τ2 ou R2

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Cas d’une paroi constituée de n plaques placées les unes contre les
autres :

L’onde sonore doit les traverser les unes après les autres. On a alors :

τ = τ1τ2τ3…τn
5/ Indice d’affaiblissement acoustique et isolement brut :

Emission Réception

L2
L1

L’énergie sonore qui pénètre dans le local réception se réfléchie sur


les parois de ce local, donc l’isolation entre les deux locaux dépend de
trois facteurs principaux :

• Nature de la paroi de séparation ;


• Nature des parois latérales communes aux deux locaux et leurs
liaisons avec la paroi de séparation ;
• Le caractère le plus ou moins réverbérant du local réception.

Ce qui se traduit par l’expression suivante de l’isolement brut :

DnA = R +10log ( A ) – a
S

R: indice d’affaiblissement acoustique de la paroi de séparation mesuré


au laboratoire en dB(A) ;
A: aire d’absorption équivalente ∑αi. Si du local réception en m²;
S : surface de la paroi de séparation en m² ;
a : transmissions latérales comprise entre 5 et 8 dB(A) suivant le
nombre, la natures des parois latérales et leur liaisons avec la paroi de
séparation.

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Indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi en béton :

Epaisseur de la 10 12 14 16 18
paroi (cm)
Masse de la 250 300 350 400 450
paroi Kg/m²
Affaiblissement 48 52 55 57 58
dB(A)

Indice d’affaiblissement acoustique d’un vitrage :

Vitrage Indice d’affaiblissement


R ( dB(A))
Simple vitrage 4 mm 28
Simple vitrage 8 mm 32
Double vitrage 4/6/4 mm 28
Simple vitrage 12 mm 34
Double vitrage 6/6/6 mm 30
Double vitrage 6/12/6 mm 30

R est toujours supérieur à Dn. Pour le prédimensionnement des


structures , on peut retenir en première approche que :

Si Dn ≤
Si Dn > 50 dB(A) alors R = Dn + 7

III/ FACTEURS INTERVENANTS DANS L’ISOLATION ACOUSTIQUE


AUX BRUITS AERIENS :

Les principaux facteurs qui interviennent dans l’isolation acoustique


sont :

• La perméabilité aux flux d’air ;


• La masse de la paroi ;
• La fréquence des sons.

1/ La perméabilité au flux d’air :

La perméabilité au flux d’air d’une paroi est la propriété qu’à cette


dernière de se laisser traverser plus ou moins facilement par un flux d’air
qui exerce une certaine pression d’un coté. C’est généralement le cas pour
les parois poreuses ou les cloisons en briques mal jointoyées et montées
sans enduits.

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Il est toujours conseillé de revêtir la paroi d’un revêtement


imperméable au flux d’air ou utiliser une paroi faite en éléments
imperméables au flux d’air et assurer l’étanchéité entre l’ouvrant et le
dormant des menuiseries.

2/ Loi de masse :

De nombreux essais faits en laboratoire ont montré que l’isolement


d’une paroi simple, augmentait avec la masse m.

En effet on constate que si la masse double, l’isolement augmente


de 6 dB .

On peut donc augmenter la masse surfacique d’une paroi afin


d’obtenir un meilleur indice d’affaiblissement. Malheureusement, cette
solution a l’inconvénient majeur d’alourdir les structures et c’est pour
cette raison qu’on a pensé à d’autre solutions telles que les parois
doubles.

3/ Loi de fréquence :

Les structures isolantes ne réagissent pas de la même façon aux


sons de diverses fréquences qui viennent les frapper.

On a remarqué que la courbe de variation de l’isolement présentait


souvent un minimum pour une des premières bandes de fréquences de
mesures centrée sur 100, 125 ou 160 Hz et il augmente de 6 dB pour
chaque doublement de fréquence. Mais de plus, on a montré que le
comportement réel d’une paroi s’écarte des deux lois : masse et
fréquence principalement aux fréquences de coïncidence (résonance) au
voisinage desquelles l’isolement subit une diminution qui peut atteindre
les 10 dB.

LOI DE MASSE FREQUENCE (de Berger)

R = 20 log (f.m) – 47 dB

f : fréquence du son incident en Hz ;

m : masse du mur par unité de surface en kg/m².

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AFFAIBLISSEMENT CRITIQUE

Rc = 20 log (f.m) – 65 dB

Le calcul de l’indice d’affaiblissement acoustique R pour les parois


simples verticales est simplifié vis à vis des bruits rose et route :

R en dB(A) Ms<50kg/m² 50≤ ms<150kg/m² 150≤ < ² Ms>700kg/m²


Bruit rose Essais 17log(ms)+4 40log(ms)-46 68dB(A)
R en dB(A) Ms<50kg/m² 50 ≤ms<150kg/m² 150≤ < ² Ms>670kg/m²
Bruit route Essais 13log(ms)+9 40log(ms)-50 63dB(A)

IV/ COMMENT OBTENIR UN BON ISOLEMENT ACOUSTIQUE :

Pour réaliser une bonne isolation acoustique, il faut :

- Utiliser des matériaux performants


- Mettre en œuvre ces matériaux suivant les règles de l’art
(1% erreur = 100 de gain en moins )
- Augmenter la masse des parois (loi de masse )
- Doubler les parois et incorporer une laine minérale
(système masse-ressort -masse)

V/ COMPORTEMENT ACOUSTIQUE DES PAROIS DOUBLES :

1/ Les parois doubles :

Elles sont constituées de deux éléments simples séparés par un


espace rempli ou non d’un matériau absorbant ( exemples : double
vitrage, double cloison en briques). L’ensemble se comporte sur le plan de
l’isolation acoustique comme un système masse-ressort -masse.

m1 m2

Paroi 1 air paroi 2

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L’air et la laine de verre jouent le rôle de ressort qui amorti les


ondes sonores agissant sur les parois.

La lame d’air doit posséder une épaisseur de 6 à 10 cm.

L’utilisation d’une paroi double permet d’atteindre des isolements


très largement supérieurs à ceux prévus par la loi de masse et donc à
ceux d’une paroi simple de même masse surfacique.

Bien que l’amélioration de l’indice d’affaiblissement d’une paroi


simple soit limitée par la masse (pour gagner 4 à 5 dB sur l’isolement il
suffit de doubler la masse de la paroi), cependant en augmentant la
masse dans les mêmes proportions, les parois doubles permettent
d’obtenir des améliorations plus importantes ( de 6 à 10 dB) en moyenne.
Toutefois, la mise en œuvre demande beaucoup de précautions et le
résultat attendu ne se confirme pas dans tous les cas, à cause des aléas
de la mise en œuvre et des transmissions latérales.

2/ L’espace entre les deux parois n’est pas rempli d’absorbant :

Dans ce cas l’onde sonore qui frappe la paroi 1 le met en vibration.


L’air compris entre les 2 panneaux assure une liaison élastique et sollicite
la paroi 2.

On obtient un indice d’affaiblissement qui a une pente supérieure à


celui de la paroi simple de masse équivalente aux deux parois, mais cet
indice va présenter quatre défauts :

- La fréquence de résonance de la lame d’air :

Fca = n x 34000/2d

La fréquence de résonance de l’ensemble comparable à un système


masse-ressort -masse calculée par la formule :

(
fce = 600 1 1 + 1
d m1 m2
)
d : distance entre panneaux en cm ;
m1 et m2 : masse de chaque paroi en kg/m²

- Si la fréquence du son incident est inférieure à la fréquence de


résonance de la paroi double, l’indice d’affaiblissement est
pratiquement le même que celui d’une paroi simple de même
masse ;

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- Si la fréquence du son incident est supérieure à la fréquence de


résonance de la paroi double, le ressort amortit le mouvement et
l’indice d’affaiblissement est supérieur à celui d’une paroi simple, de
même masse.

3/ La lame d’air est remplie d’un matelas absorbant :

Le rôle du matériau absorbant entre les 2 éléments de la paroi c’est


qu’il ralenti le mouvement de l’onde, diminue la résonance de la lame d’air
et donc augmente l’isolement de la paroi. La présence d’un matériau
absorbant empêche aussi la formation de liaisons entre les deux parois (
gravats, coulure de mortier) ce qui évite les ponts acoustiques.

Le « ressort » de couplage des 2 masses est plus raide et la


fréquence de résonance de l’ensemble est plus élevée :

(
Fce = 840 1 1 + 1
d m1 m2
)
Mais la fréquence de résonance de la lame d’air disparaît, on a donc
comme défauts les fréquences critiques des parois 1 et 2 et la fréquence
de résonance de l’ensemble.

VI/ TECHNIQUES D’ISOLATIONS AUX BRUITS AERIENS :

1/ L’auto protection du bâtiment :

Le bâtiment peut protéger une partie de ses locaux contre les bruits
aériens en jouant le rôle de son propre écran par exemple disposer les
pièces de nuit vers les façades les moins exposées aux bruits, si cette
contrainte est compatible avec l’ensoleillement et la vue, placer les pièces
de service vers les façades exposées et former des sas à l’entrée du
logement.

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De plus si la construction se trouve prés d’une route, il est judicieux


de disposer la longueur de construction parallèlement à l’axe de la route
ainsi on aura une façade qui sera entièrement protégée ce qui permet une
diminution du niveau sonore de l’ordre de 20 dB(A).

Lors de la construction du bâtiment, veiller à ce que les joints entre


les éléments de maçonnerie soient remplis sur toute l’épaisseur de la
paroi ( étanchéité à l’air). Aussi éviter de disposer les boîtiers électriques (
prises ou interrupteurs) face à face ( création d’un pont acoustique).

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2/ Protection à la source : utilisation des écrans antibruit

On peut envisager dans certains cas d’atténuer les bruits extérieurs


au bâtiment en corrigeant l’environnement, cette correction peut être
réalisée par des écrans antibruit se présentant sous forme des murs, de
buttes de terre et même de couvertures partielles ou totales des
chaussées ou des voies ferrées.

Le rôle joué par les écrans est de modifier la propagation des ondes
sonores : ils doivent interrompre la visibilité entre toutes les sources de
bruit. Leur performance est fonction aussi de leur nature ( bois,
béton,…etc…) ce qui veut dire leur capacité d’absorption .

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Chapitre7

TECHNIQUES D’ISOLATIONS AUX BRUITS D’IMPACT

I/ DEFINITION DES BRUITS D’IMPACT :

Les bruits d’impact résultent d’une paroi ( généralement le plancher)


mis en vibration par un choc direct. Les sources habituelles dans les
habitations sont les chutes d’objets et les déplacements de personnes ou
de meubles.

Contrairement aux bruits aériens, les bruits d’impact ont une


énergie incidente élevée ( ceci à cause du choc direct sur une surface très
faible) et la transmission de cette énergie n’est pas fonction de la masse
de la paroi.

II/ PROTECTION CONTRE LES BRUITS D’IMPACT :

Si un bruit aérien ne gêne en général que les occupants des locaux


voisins du local émission, un bruit d’impact lui, peut s’entendre dans tout
un immeuble. La transmission peut être verticale, diagonale ou
horizontale.

Les bruits d’impact (ou de chocs) les plus courants sont ceux des
pas sur les dalles et sur les escaliers. Le degré de nuisance des bruits de
chocs intérieurs dépend de leur nature et de leur fréquence ; les bruits
nocturnes sont plus gênant que les bruits diurnes.

A titre indicatif, une dalle nue en béton armé de 30 cm d’épaisseur


permet de satisfaire aux exigences les plus faibles (65 dB). Un revêtement
de sol mou permet d’améliorer cette valeur de 5 à 24 dB alors qu’un
plancher flottant, correctement exécuté, permet de satisfaire aux
exigences les plus sévères, avec une amélioration de 15 à 31 dB. Le calcul
de la transmission de bruits de chocs se fait en mesurant dans le local
récepteur le niveau sonore produit par une machine à frapper normalisée,
ce niveau sera d’autant plus bas que le niveau d’isolation est élevé.

1/ Protection par un revêtement souple du sol :

Ce traitement consiste à diminuer l’impact à la source, dans la pièce


d’émission : Pour cela, mettre un revêtement souple de sol sur la face
supérieure du plancher (avec possibilité de le changer en cas d’usure),
réduit la quantité d’énergie transmise, mais ne résout pas les problèmes
de transmission des impacts dus à la flexion des planchers.

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2/ Protection par une dalle flottante :

Il s’agit de réaliser des sols flottants sur matériaux compressibles en


prenant soin de ne laisser aucune liaison rigide entre le plancher et la
structure. Le système obtenu est comparable à une masse placée sur un
ressort .

L’efficacité d’une dalle flottante se manifeste aussi bien aux bruits


aériens qu’aux bruits d’impact. Cette efficacité augmente avec l’épaisseur
du matériau compressible utilisé ( généralement la laine de verre ).

De plus cette technique améliore l’isolation thermique des planchers.

3/ Doublage du plafond :

Réaliser un doublage de plafond avec un système masse-ressort -


masse dans la pièce située sous le local où se produit le bruit d’impact (
solution efficace seulement pour la pièce traitée). Ce système outre ses
qualités acoustiques peut contribuer par son aspect à la décoration de
l’habitat.

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III/ INDICE D’EFFICACITE CONTRE LES BRUITS D’IMPACT :

On mesure l’isolement aux bruits d’impact en mettant une machine


à chocs normalisée sur le plancher du local d’émission et en relevant au
sonomètre le niveau sonore dans les pièces situées à coté et au dessous.

La performance d’un revêtement de sol ou d’un sol flottant est


caractérisée par l’indice d’efficacité ∆L, mesuré en laboratoire et exprimé
en dB(A). Il est égal à la différence entre le niveau sonore perçu sous une
dalle nue de 140mm de béton ( masse surfacique : 350 Kg/m²) qui est 83
dB et le niveau perçu sous la même dalle revêtue du produit ou
incorporant le procédé à tester Ln.

∆ L= 83 dB(A) – Ln

Plus ∆L est grand ou plus Ln est petit, meilleure est l’isolation du


plancher aux bruits d’impact.

Le niveau maximal Ln est fixé à 61 dB(A).

La réglementation actuelle limite à 70 dB(A) le niveau normalisé du


bruit reçu dans les pièces principales lorsque la machine à chocs
normalisée fonctionne dans tout autre local du bâtiment.

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Chapitre 8

TECHNIQUES D’ISOLATION AUX BRUITS D’EQUIPEMENTS

I/ SOURCES DES BRUITS D’EQUIPEMENTS :

Cela concerne tous les bruits émis par les équipements de


l’immeuble : Les équipements sanitaires ainsi que les équipements
généraux produisent des bruits aériens et des vibrations. Ces bruits sont
de deux sortes :

• Les bruits produits par le fonctionnement des installations :


lavabos, éviers, remplissage et vidange des baignoires, chasse
d’eau des W.C, bruits de chute d’eau dans les conduites,
ascenseurs, portes de garage, relais de commutation pour des
installations électriques, etc…
• Les bruits provoqués par l’utilisateur lorsqu’il : se douche, laisse
tomber le couvercle du siège du W.C., range la vaisselle et les
casseroles, manipule des bouteilles, ouvre et ferme des tiroirs et
des portes d’armoires, etc…

A ces bruits intermittents s’ajoutent des bruits continus provenant


du fonctionnement des installations de ventilation et de climatisation, du
lave-vaisselle, de la machine à laver, du réfrigérateur, d’un ventilateur,
d’un compresseur, etc…

II/ PROTECTION CONTRE LES BRUITS D’EQUIPEMENTS :

Ces bruits sont souvent transmis par les réseaux de gaines


techniques, les conduits et les cages qui traversent les parois verticales et
horizontales d’un bâtiment. La plupart des pays de l’Europe limitent le
niveau de bruit produit par les équipements à 30-35 dB(A) dans les pièces
principales, et à des valeurs légèrement supérieures en cuisine.

L’isolation acoustique contre les bruits d’équipement commence par


le choix d’appareils silencieux et les placer dans les locaux éloignés des
locaux de repos.

Ensuite, les parois séparatives doivent avoir les indices


d’affaiblissement acoustique suffisants.

Enfin, il s’agit d’éliminer toute liaison rigide entre les installations et


équipements et la structure du bâtiment par :

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• Des manchons souples placés à la liaison entre les appareils qui


produisent des vibrations et les canalisations qui y partent (
exemple sur presseur d’eau) ;
• Fixation des canalisations le long de leur parcours par des colliers
souples ;
• Placer des fourreaux autour des canalisations à la traversée des
planchers et murs. Ces fourreaux en matière compressible,
devrait être parfaitement ajustés à la canalisation, si non ne
jamais oublier d’obturer l’espace vide annulaire entre le fourreau
et la canalisation par un matériau élastique ;

Pour les équipements ménagères ( surtout la baignoire) il faut


procéder par coupures élastiques à tous les points de liaison de ces
équipements avec la structure. Pour cela il faut utiliser des joints
élastiques entre les appareils et la structure, en plus, mettre des plots
anti-vibratiles sous les baignoires.

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