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Faculté de Médecine.
Département de Médecine.
Dr Ardjoun Z
Neurophysiologie de l’audition
Introduction
Stimulus sonore
Organe de l’audition
L'oreille externe
L'oreille moyenne
L’oreille interne
Cochlée
Canal cochléaire
Membrane basilaire
Organe de Corti
Transduction assurée par les cellules ciliées.
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Neurophysiologie de l’audition
Introduction
Entendre est indispensable à une vie sociale normale.
A l’inverse de la vision, l’audition n’est pas interrompue par l’obscurité, et peu par les
obstacles. Elle est donc, plus que la vision, importante pour la survie individuelle,
puisqu’elle est sollicitée de façon permanente par tous les sons émis dans notre proche
environnement.
Le système auditif est composé de l'oreille, qui capte les sons, les transmet et les code en
un message nerveux, lequel rejoint le cortex temporal via le nerf auditif (VIII), le noyau
cochléaire et des voies ascendantes très bilatéralisées, le rendant robuste aux destructions.
Les parties du cerveau dédiées à l'audition sont très interconnectées avec les centres du
langage et de la vigilance.
Stimulus sonore
Le stimulus spécifique de l'audition est le son.
Les sons résultent d'oscillations ou de vibrations d'un milieu tel que l'air ou l'os.
Donc:
Un son est constitué d’une alternance d’ondes sinusoïdales de compression et de raréfaction qui se
propagent dans un milieu élastique, tel que l'air.
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Les sons sont composés de vibrations de l'air caractérisées par leur intensité et leur fréquence.
L'intensité est exprimée en décibels (dB) sur une échelle allant de 0 dB à 120 dB : 0 dB est le
niveau au-dessous duquel aucun son n'est perceptible ; 120 dB est un niveau très élevé, nocif pour
l'oreille.
Un son peut être pur ou comporter des harmoniques qui vont caractériser le timbre, exemple:
le timbre d'un violon de celui d'une guitare ou d'un piano.
Organe de l’audition :
L’organe de l'audition est l'oreille. Elle est subdivisée en trois parties principales :
L'oreille interne : constituée de la cochlée (ou limaçon) qui convertit les vibrations
sonores en impulsions neuroélectriques transmises au nerf auditif. Ce dernier les
conduit ensuite jusqu'au cerveau qui les interprète. ( + vestibule)
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L'oreille externe
Les sons sont transmis par voie aérienne au niveau de l'oreille externe, et font vibrer le tympan.
-Rôle d’amplificateur
Le pavillon amplifie de quelques décibels les fréquences voisines de
5 kHz,
L'oreille moyenne
L’oreille moyenne se compose de plusieurs structures principales : le tympan, la caisse du
tympan, les osselets et les deux fenêtres (ovale et ronde).
La mastoïde et la trompe d’Eustache sont considérées comme des annexes de l’oreille
moyenne.
La cavité de l’oreille moyenne ou caisse du tympan est située dans une cavité osseuse du
crâne , remplie d’air, côtoyant l'oreille interne grâce à la trompe d'Eustache communicant
avec le nasopharynx.
À ce niveau déjà, un premier filtrage mécanique peut être exercé par voie nerveuse, par
l'intermédiaire du muscle de l'étrier (muscle stapaedius), innervé par une branche du nerf
facial (VIIe paire crânienne), support du réflexe stapédien, qui contracte le muscle en cas
de trop forte amplitude sonore, protégeant ainsi l'oreille interne.
En effet, sa contraction bloque plus ou moins la chaîne des osselets, et atténue l'amplitude
des vibrations transmises à la fenêtre ovale.
Les ondes sonores sont amplifiées par la chaîne des osselets et sont transmises
mécaniquement jusqu'à l'oreille interne.
Les osselets absorbent l'énergie sonore aérienne à faible pression sur la grande surface du
tympan, et la concentrent avec une forte pression sur la petite surface de la fenêtre ovale.
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Ils réalisent une adaptation d'impédance entre l'air, très compressible, et le liquide
endolymphatique incompressible, qui se trouve dans la cochlée, derrière la fenêtre ovale.
L’oreille interne
Cochlée
Chez l'homme, la cochlée est une structure hélicoïdale à deux tours et demi. Pour mieux la
comprendre, il faut l'imaginer déroulée ; elle a alors 22 mm de long.
Les vibrations sonores font donc vibrer la membrane basilaire de manière plus ou moins forte en
fonction de l'amplitude du son.
Ces vibrations se transmettent dans la rampe vestibulaire, passent par l'hélicotrème, puis dans la
rampe tympanique, et meurent au niveau de la fenêtre ronde, qui vibre en opposition de phase avec
la fenêtre ovale, et sert ainsi de décompresseur.
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Canal cochléaire
La membrane basilaire supporte l'organe de
Corti, inclus dans le canal cochléaire.
Membrane basilaire
La membrane basilaire comporte une portion faite de fibres transversales anatomiquement
disposée à l'inverse de la cochlée : elle devient de plus en plus large au fur et à mesure que la
cochlée se rétrécit.
Cette membrane peut être comparée à la palme d'un nageur dont la base est étroite et ferme, et
l'extrémité large et souple.
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(a) Réponse de la membrane basilaire aux stimulations sonores.
La cochlée est représentée déroulée,
(a) Les sons de haute fréquence produisent une onde qui va se propager sur la membrane
basilaire, mais
is qui s'atténuera très vite dans la partie étroite et rigide de la membrane. (base)
(b) Les sons de basse fréquence produisent une onde qui va se propager jusqu'à l'extrémité de la
membrane, au niveau de l'apex, avant de se dissiper.
La déformation de la membrane est ici fortement exagérée, pour une meilleure illustration du
phénomène,
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Organe de Corti
L'organe de Corti constitue le récepteur auditif proprement dit.
Il est situé dans le canal cochléaire, et repose sur toute la longueur de la membrane basilaire.
Il est constitué des cellules réceptrices primaires, disposées autour du tunnel de Corti, avec une
rangée de cellules auditives internes et trois rangées de cellules auditives externes, ainsi que de la
membrane tectoriale, épaisse, qui s'insère du côté interne, est libre du côté externe et surplombe
l'ensemble. Cette dernière joue un rôle capital dans la transduction des sons.
Les cellules ciliées sont enserrées entre la membrane basilaire et une mince couche de tissu appelée
la lame réticulaire.
Les stéréocils dressés sur les cellules ciliées se prolongent au-delà de la lame réticulaire dans
l'endolymphe, pour finir dans la substance gélatineuse de la membrane tectoriale.
Les cellules ciliées internes et externes comportent à leur pôle apical trois rangées de cils.
Les cils les plus externes (du côté du bord libre de la membrane tectoriale), ou kinociliums, sont
plus grands et sont attachés à la membrane tectoriale qui les surplombe.
L'extrémité de chaque cil est attachée par un fin filament à l'extrémité du cil qui lui est externe.
À l'extrémité de chaque cil (sauf les kinociliums) existe un canal potassique, qui s'ouvre
mécaniquement lorsque le filament tire sur le cil, ce qui permet au potassium dont l'endolymphe est
très riche de pénétrer dans la cellule. On trouve dans les cils des filaments d'actine capables
d'entraîner leur contraction.
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Mouvements des stéréocils produits par le déplacement de la membrane basilaire.
(a) Au repos, les cellules ciliées sont maintenues entre la lame réticulaire et la membrane basilaire,
et l'extrémité des stéréocils des cellules ciliées externes est attachée à la membrane tectoriale.
(b) Quand un son provoque une déformation vers le haut de la membrane basilaire, la lame
réticulaire se déplace vers le haut et vers la partie interne de la cochlée entrainant un déplacement
des stéréocils vers l'extérieur.
(c) Déformation vers le bas de la membrane basilaire entrainant un déplacement des stéréocils vers
l’intérieur.
(a) Les canaux potassiques sont activés quand les filaments qui associent les stéréocils sont étirés,
(b) L'entrée de potassium dépolarise les cellules ciliées, ce qui entraîne l'ouverture des canaux
calciques dépendants du potentiel.
L'entrée de calcium contribue à accentuer la dépolarisation de la cellule, conduisant à une
libération de neurotransmetteur à partir de vésicules synaptiques, ce qui a pour effet d'activer les
neurites des cellules du ganglion spiral, au niveau postsynaptique.
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Voies auditives ascendantes
À la sortie du noyau cochléaire, les axones rejoignent les structures supérieures après de
nombreux relais avant d'arriver au cortex.
Les axones des cellules des noyaux cochléaires rejoignent principalement les
complexes olivaires supérieurs (COS), avec une projection bilatérale
Les axones sortant du colliculus inférieur rejoignent les corps géniculés médians.
Ces derniers constituent le thalamus auditif et donc le dernier relais avant le cortex
auditif.
Colliculus inférieur
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Cortex auditif
Le cortex auditif est situé dans le lobe temporal, profondément enfoui au fond de la
scissure sylvienne, sur sa berge inférieure.
Au niveau cortical, la tonotopie est conservée, avec des bandes d'égale largeur pour
chaque octave.
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Conclusion: Mécanisme simplifié du rôle de l'oreille
La transmission aérienne de l'onde sonore
Les sons sont captés par le Pavillon, puis pénètrent dans le conduit auditif externe.
Ces ondes mettent en vibration le tympan(énergie mécanique) dans l’oreille moyenne.
Des osselets (Marteau, Enclume, Etrier) transmettent cette énergie et l'amplifient, pour éviter
la perte d'énergie liée au passage du milieu aérien au milieu liquidien.
L’étrier est en contact avec la fenêtre ovale, point d'entrée dans l’oreille interne.
L’onde ainsi créée met en vibration la membrane basilaire se trouvant dans la cochlée.
Cette membrane va permettre une première analyse du son notamment en fréquence
(tonotopie). La partie basse de la cochlée va analyser les sons aigus la partie haute
(apex) va coder pour les graves.
Transduction électrique
Les plus nombreuse reçoivent les voies efférente du cerveau et vont agir en préamplificateur
du son pour une adaptation en temps réel de l’audition. Ce système permet de comprendre la
parole dans le bruit.
Les impulsions électriques partent sur le nerf auditif et sont analysées dans l'aire
auditive.
Pour que l’on puisse entendre, l’énergie de ces ondes doit être captée, transmise à
l’organe récepteur et traduite en signaux électriques que le système nerveux peut
ensuite analyser.
Chacune de ces taches est accomplie par l’une des trois parties de l’oreille, l’oreille
externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.
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