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Le champ visuel est divisé en différentes couleurs et que ces différentes couleurs projettent à certains endroits

de la rétine. Ces différents endroits projettent sur différents endroits au niveau du thalamus et que ces différents
endroits du thalamus projettent à différents endroits au niveau cortical (cortex visuel primaire) sur la scissure
calcarine. Voies visuelles extra-striées = partent du cortex primaire vers le secondaire.

➔ Rétinotopie
o Préservation de l’organisation topographique tout le long de la voie nerveuse impliquée dans
la vision et des champs visuels (la partie de la rétine qui est prise par un seul photorécepteur)
de la rétine jusqu’au cortex visuel primaire, en passant par le thalamus.

▪ Comme pour l’homonculus, la représentation des différentes parties du corps sur S1


n’est pas proportionnelle à la surface cutanée mais à la précision tactile. Ici, la
représentation au niveau du thalamus et du V1 des différentes parties de la rétine est
proportionnelle à la qualité de vision. La qualité de vision est maximale au niveau de
la fovéa (petite zone dans la rétine).

5.3.5.2. CORTEX VISUEL EXTRA -STRIE

Le cortex visuel primaire ou cortex strié se trouve de part et d’autre au niveau des berges supérieures de la
scissure calcarine. Au niveau de ce cortex visuel primaire il y a une importante représentation de la région
maculaire ou fovéale car c’est à ce niveau-là que la vision et sa qualité est maximale. On voit que les autres parties
de la rétine qui en termes de surface sont plus importante, on une représentation corticale qui est similaire en
termes de volume cortical.

➔ Après que l’info a circulé au niveau du thalamus et du cortex visuel primaire où l’on va avoir un
traitement basique de l’info visuelle, cette info va être transférée vers les cortex visuels extra-striés qui
ont une grande organisation complexe et détaillée.

5.3.6. VOIE VENTRALE ET VOIE DORSALE

➔ Voie dorsale : « où », perception du mouvement, des relations


spatiales et intégration motrice

Elle se projette sur la partie supérieure du lobe occipital, sur le


cortex pariétal postérieur et sur les structures prémotrices et
motrices (pour guider le mouvement). Cette aire de détection du
mouvement se trouve dans le gyrus temporal moyen.

➔ Voie ventrale : « quoi », identification et reconnaissance des objets, formes et couleurs : associer les
objets avec leur signifiant.

Elle se projette vers la partie inférieure du lobe occipital, sur le cortex fusiforme et vers les structures
hippocampiques et du pôle temporal impliqué dans la mémoire sémantique et épisodique. Le
traitement de l’information des couleurs, visages et formes se fait au niveau du cortex fusiforme.

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5.3.7. LESIONS DU CORTEX VISUEL PRIMAIRE ET SECONDAIRES

➔ Atteinte au cortex visuel primaire : perte d’une partie voire totalité de la cécité.

o Lésion au niveau de la berge supérieure du cortex visuel primaire gauche : perte du côté de la
partie inférieure du champ visuel droit (pas conscience)

➔ Atteinte complète au niveau du lobe occipital du V1 : perte de la capacité de percevoir un hémichamp


visuel. Atteinte bilatérale : aveugle.

➔ Atteinte au niveau des cortex visuels extra-striés : troubles beaucoup plus fins. Pas aveugle mais perte
de la perception et traitement de certains types d’infos visuelles.

Achromatopsie cérébrale Prosopagnosie Akinétopsie

Lésion de V4. Zone qui identifie et Lésion bilatérale au niveau du Lésion bilatérale de V5. Zone qui
reconnaît les couleurs. Pas de cône gyrus fusiforme (perte de perçoit le mouvement. Perte de
= lésion oculaire. reconnaissance des visages) reconnaissance des mouvements.

➔ Atteinte au niveau du cortex secondaire : il est capable de se réorganiser. Plus un aveugle l’est tôt, plus
le processus de plasticité cérébrale sera fort et important. Leur V1 va traiter les infos sensorielles
d’autres modalités comme le toucher ou l’audition.

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5.4. FONCTION AUDITIVE

Large part de l’interaction avec le monde extérieur (musique, langage, danger…). Le son en tant que tel est
représenté par ondes de pression produites par les molécules d’air en vibration. Les ondes se propagent dans les
3 dimensions, créant une alternance de coques de compression des molécules d’air et de dilatation de ces
mêmes molécules d’air.

5.4.1. ONDE SONORE

Le son est tout d’abord une onde. Une onde qui se


décrit par sa forme, sa phase, son amplitude et sa
fréquence :

➔ Amplitude : intensité en dB

➔ Fréquence : hauteur (aigu, grave, nombre


de cycles de dilatation et de compression
des molécules d’air) par seconde, en Hz

Les sons sont généralement des ondes complexes pouvant être


décomposées en une somme d’ondes sinusoïdales d’amplitude,
de fréquence et de phase variées. Notre système auditif va avoir
comme fonction d’aller identifier dans ces ondes sonores
complexes que l’on va recevoir, les différentes fréquences qui la
compose.

➔ Transformée de Fourier : décompose un signal complexe


en ses composantes sinusoïdales.

o On obtient ce genre de graphiques (à droite) : d’abord un pic initial de début de voix qui est la
fréquence fondamentale de celle-ci (150Hz pour les hommes, 250Hz pour les femmes). Ce pic
de fréquence est produit par les cordes vocales, retentit dans la cavité buccale et nasale et
l’onde vient être modifiée pour donner des pics complémentaires (les formants). Les formants
sont des réverbérations des ondes, ceux-ci colorent la voix et permettent de faire passer de
l’émotion dans la voix.

Le spectre audible s’étend de 20hz à 20Khz (en dessous de 20hz : infrasons et au-dessus de 20Khz : ultrasons)
mais varie en fonction de la personne, de l’âge et de la fatigue auditive (système mosquito utilisé dans certaines
villes pour faire fuir les jeunes car sons très aigus). Certains sons de basse fréquence sont perçus par le corps et
pourtant l’oreille ne les perçoit pas. C’est l’amplitude du son qui peut être dangereuse pour le système auditif
car elle peut tuer les cellules réceptrices au niveau de notre oreille.

➔ Seuil de douleur : +120dB

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Les sons que l’on reçoit sont constitués par une multitude d’ondes sonores et notre système auditif a pour
fonction de recevoir des ondes complexes, d’identifier les différentes fréquences pour les convertir en un influx
nerveux et les transmettre au cortex auditif.

5.4.2. OREILLE : ORGANE DE L’AUDITION

Le pavillon est l’oreille externe. On a le conduit auditif dans lequel on


peut mettre notre doigt. Le tympan est la membrane qui forme la
limite de l’oreille externe et moyenne. L’oreille est donc constituée du
pavillon, de la conque et se termine par le tympan. La fonction de
l’oreille externe est d’amplifier les sons (3000Hz), filtrer les différentes
fréquences, transmettre l’onde sonore à l’oreille via la membrane
tympanique. Rempli d’air : les coques de compression viennent buter
en rentrant dans le conduit, contre le tympan. Celui-ci s’accorde en
vibration à la fréquence des sons.

L’oreille moyenne : on trouve le tympan et la chaine des osselets avec le marteau, l’enclume et l’étrier (structures
osseuses qui vont transmettre l’onde sonore de l’oreille externe à interne, surtout l’étrier). Les muscles tenseurs
du tympan (nerf 5) et le muscle stapédien (nerf 7) Il y a également un conduit (trompe d’eustache) qui fait
communiquer l’oreille moyenne avec les cavités nasales.

La chaine des osselets (et en particulier l’étrier) transmet l’onde sonore à l’oreille interne : elle va permettre la
transmission de l’onde sonore depuis la membrane tympanique qui va vibrer à la même fréquence que les ondes
sonores jusqu’à la fenêtre ovale qui va également vibrer après l’amplification des ondes sonores par la chaîne
des osselets. L’air dans l’oreille moyenne va être remplacé par du liquide. La trompe d’eustache a pour fonction
d’équilibrer les pressions aériques entre l’oreille moyenne, interne et le milieu environnant. Différence de
surface tympan/fenêtre ovale : effet levier.

L’oreille interne : formée de la partie cochléaire (audition), remplie


de liquide qui transmet l’énergie en influx nerveux via l’organe de
Corti et ses cellules ciliées contenues dans cet organe.

Si on coupe la cochlée, on obtient 3 rampes : la partie cochléaire


(audition), la partie vestibulaire (équilibre) et la tympanique Ce sont
ces cellules qui réalisent le mécanisme de transduction. Les
mécanorécepteurs vont transformer l’énergie en influx nerveux.

La membrane basilaire vibre sous l’effet des ondes sonores


transmises par la chaîne des osselets via la fenêtre ovale. Elle est
étroite et rigide à sa base pour devenir plus large et plus flexible à son extrémité : sensibilité variable aux
fréquences sonores. En fonction de sa rigidité elle ne va pas être sensible aux mêmes ondes sonores Étant donné
sa conformation, chaque partie de la membrane basilaire va présenter une sensibilité préférentielle à une
fréquence bien définie.

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En résumé

Lorsque le son bute contre le tympan, il va mettre en mouvement la membrane tympanique,


qui va se mettre à vibrer à la fréquence de l’onde sonore. En se mettant à vibrer elle va mettre
en route la chaine des osselets et elle va in fine activer l’étrier qui va se mettre à vibrer à la
même fréquence que l’onde sonore. La partie plaque de l’étrier est en contact avec la fenêtre
ovale qui est l’ouverture vers l’oreille interne (il y a du liquide à partir de ce niveau-là). Elle va
donc mettre en mouvement le liquide, et exercer une pression qui va augmenter la pression au
niveau du liquide qui va se dissiper. La seule structure sur laquelle elle peut le faire est cette
membrane vestibulaire, sur l’organe du Corti. L’onde sonore va ainsi se propager dans le liquide
tout au long de la cochlée et de cette membrane basilaire.

➔ L’organe de Corti est particulièrement fragile (les cellules ciliées ne se renouvellent pas).

o Les cellules ciliées internes : cellules bipolaires. Mécanorécepteurs sensoriels qui transforment
l’énergie mécanique en influx nerveux, et sont l’origine de 95% des fibres du nerf auditif.

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Chaque partie de la membrane basilaire va être sensible à une fréquence sonore dans le spectre audible donné.
La base de la membrane basilaire répond sélectivement aux hautes fréquences et plus l’on évolue vers la partie
terminale de cette membrane, plus l’on sera sensible aux basses fréquences. Cette représentation
topographique des fréquences sur la membrane basilaire va être préservée tout le long de la voie nerveuse
jusqu’au niveau du cortex auditif.

➔ Tonotopie : représentation topographique des fréquences au niveau de la membrane basilaire.

5.4.3. VOIES AUDITIVES

Représentation bilatérale

Il y a une représentation bilatérale pour chacune de nos cochlées : la cochlée droite va donc projeter sur les
structures impliquées dans la voie nerveuse auditive au niveau du tronc cérébral, du thalamus et du cortex
des deux hémisphères.

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Comment ça marche ?

Il y a plusieurs relais :

1. Le corps de neurone de ces cellules ciliées (dans l’organe de Corti de la cochlée) se trouve à l’extérieur
de la cochlée, au niveau du ganglion spiral à l’émergence du NERF VESTIBULO-COCHLÉAIRE (8).

2. L’axone chemine dans ce nerf 8 jusque dans le bulbe (dans sa partie supérieure) où il fait une jonction
synaptique avec second neurone au niveau des noyaux cochléaires ventraux et dorsaux.

3. Ce second neurone projette vers les olives supérieures du bulbe, et entreprend une nouvelle jonction
synaptique avec troisième neurone.

4. Le troisième neurone remontre jusque dans le TRONC CÉRÉBRAL pour faire une nouvelle jonction
synaptique, cette fois-ci au niveau des tubercules quadrijumeaux inférieurs (face postérieure du
mésencéphale).

5. À ce niveau, encore une jonction synaptique avec un nouveau neurone qui projette sur le THALAMUS

6. Nouvelle jonction synaptique avec un dernier neurone qui projette sur le CORTEX AUDITIF PRIMAIRE
(A1) (= circonvolutions transverses de Heschl), localisées sur la face supérieure de la circonvolution
temporale supérieure.

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Tonotopie de la membrane basilaire de l’organe de Corti

La membrane basilaire a une forme non-homogène tout au long de la cochlée. Elle a une forme
différente du début à la fin, ce qui fait qu’elle a une sensibilité spécifique et différente aux différentes
fréquences sonores dans le spectre audible. La tonotopie se trouve tout le long de la voie nerveuse
auditive. Chaque onde sonore projette sur une partie spécifique des noyaux, puis se projette à nouveau
sur une partie spécifique des noyaux, du thalamus et du cortex auditif primaire. Cette représentation
topographie se préserve tout le long de la voie nerveuse de la membrane basilaire jusqu’au niveau du
cortex à chaque point de relais de cette voie nerveuse.

➔ Les voies nerveuses qui prennent en charge les différentes fréquences qui sont perçues par
l’oreille interne ne vont pas se mélanger mais vont projeter sur des régions spécifiques de chacun
des points de relais jusqu’au niveau du cortex

➔ Les afférences de la cochlée en relais projettent sur le cortex auditif primaire des deux côtés.

5.4.3.1. CORTEX AUDITIFS PRIMAIRE ET SECONDAIRE

Comme dit plus haut, le cortex auditif primaire se localise au niveau des
circonvolutions transverses de Heschl et au niveau de ce cortex, on aura une
préservation de la représentation de la tonotopie et chaque fréquence
occupe une position délimitée et spécifique le long de ces circonvolutions.

Dans le cortex auditif secondaire, d’autres structures prennent encore l’info


auditive en charge. Il traite l’info de manière plus évoluée. C’est-à-dire qu’il
prend en charge l’info pour la colorer d’un point de vue émotionnel.
Finalement, le langage n’est autre que des stimulations auditives et verbales
porteuses de sens. Ces informations du cortex primaire et secondaire seront reprises par les aires du cerveau qui
traitent le langage. La musique, elle, représente des sons qui passent par le système auditif et sont traitées par
des zones qui s’occupent des émotions à savoir l’hippocampe, le noyau accumbens, le cortex orbitofrontal et le
gyrus parahippocampique. On ne sait encore que peu de choses sur ce cortex.

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5.4.3.2. L’ACCOUPHENE OU TINITUS

Il s’agit d’une sensation auditive. Uni- ou bilatérale. Elle n’est pas reliée à une stimulation sonore à l’extérieur de
l’organisme. On estime que 5 à 15% de la population présente un acouphène permanent. Il s’agit d’une
conséquence de la déafférentation nerveuse liée à un traumatisme auditif. La destruction des cellules ciliées
induit un phénomène de plasticité compensatoire : réorganisation des fréquences d’onde sonore sur le cortex
auditif primaire avec un envahissement des zones normalement dédiées aux fréquences d’onde sonore élevées
par les zones corticales qui traitent les ondes sonores de plus basse fréquence. Ce qui est à l’origine de cette
perception anormale (acouphène) c’est que lorsqu’on stimule l’oreille interne avec de basses fréquences, on
stimule des neurones censés prendre en charge les hautes fréquences. On l’impression de percevoir des sons
aigus alors qu’en fait ces sons n’existent pas dans l’environnement.

5.5. (FONCTION VESTIBULAIRE)

Le système vestibulaire joue un rôle essentiel de premier plan dans la perception des mouvements du corps, la
perception de la position de la tête, celle de l’orientation par rapport à la pesanteur ainsi que pour les
mouvements oculaires, de la tête et dans la posture.

Au niveau de notre boite crânienne, on a un os. Dans cet os on a une petite


cavité osseuse qui a la forme de la cochlée et du vestibule. Cette structure
osseuse est recouverte de cette membrane, et à l’intérieur de cette
membrane il y a du liquide (endolymphe). Il y a trois canaux semi-circulaires
qui se terminent tous par une ampoule. On a également les organes
otolitiques, que l’on appelle l’utricule et le saccule. Ces différentes structures
vont donner naissance à des fibres nerveuses axonales qui vont donner
naissance au nerf vestibulaire. Le ganglion de Scarpa va contenir le corps de
mécanorécepteurs qui vont participer à la fonction de transduction, au niveau
de la fonction vestibulaire → Labyrinthe membraneux.

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Les informations qui vont nous être transmise au niveau du vestibule sont relativement séparées entre l’utricule
et le saccule pour les accélérations ou les mouvements de types linéaires et les canaux semi-circulaire pour les
mouvements de rotations, les accélérations angulaires.

5.5.1. VOIES VESTIBULAIRES

Les neurones bipolaires du saccule,


de l’utricule et des ampoules
donnent naissance à une division
supérieure et inférieure du nerf
vestibulaire.

Le corps des noyaux de ces cellules


(ciliées) se situent dans le ganglion
de Scarpa.

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Les voies vestibulaires sont complexes et multiples :

Faisceau vestibulo-spinal Elles partent d’ici et projeter sur les noyaux vestibulaires
latéral et supérieur, au niveau de la protubérance. Ensuite,
il y a un relai qui passe dans la moelle épinière (sans passer
par le cortex). Cela permet d’avoir des réflexes adaptatifs
lorsqu’on a des modifications inattendues d’équilibre.

Noyaux vestibulaires vers la moelle.

Faisceau vestibulo-cérébelleux Ils partent vestibule, projettent sur les noyaux vestibulaires
au niveau de la protubérance et se jettent directement vers
le cervelet.

Noyaux vestibulaires vers le cervelet.

Faisceau vestibulo-thalamo-cortical Ils partent du vestibule, projette sur les noyaux vestibulaires
du nerf crânien 8 : au niveau du cervelet. De là, il y a une
jonction synaptique avec un nouveau neurone qui monte
dans le tronc cérébral pour gagner le thalamus où un
nouveau neurone prend naissance avec la jonction
synaptique du neurone précédent. Celui-ci monte dans la
substance blanche pour gagner les structures corticales.
Elles sont de deux types :

➔ Le cortex vestibulaire (lobe pariétal à la jonction


entre le sillon post-central et le sillon interpariétal).

➔ Le cortex sensitif primaire (circonvolution pariétale


ascendante au niveau de l’aire du visage).

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5.6. FONCTION OLFACTIVE

La fonction olfactive passe par le nez et fait référence aux odeurs.

5.6.1. SYSTEME OLFACTIF

Ici, on parle de chémorécepteurs. Le but de ce système est de détecter et d’identifier l’identité moléculaire et la
concentration des molécules odorantes portées par l’air. Notre système a pour fonction de détecter des odeurs
globales, mélangées à des molécules odorantes différentes perçues de manière globale et de les disséquer en
leurs différentes molécules odorantes spécifiques.

Il y a différentes catégories d’odorats (tentative de classification d'Amoore) : piquant, floral, musqué, camphré,
mentholé, éthéré, putride etc. Mais il en existe d’autres.

Ce système est l’un des moins bien connus. Les fonctions olfactives pourtant, influencent dans le comportement
alimentaire, les interactions sociales et la reproduction. Il y a un déclin de ce système avec l’âge. La capacité
d'identifier 80 substances odorantes courantes décline fortement de 20 à 70 ans.

5.6.2. EPITHELIUM OLFACTIF

La cavité nasale est en partie recouverte d'un épithélium olfactif (tissu) qui sert de support aux récepteurs
olfactifs. Les récepteurs olfactifs sont des cellules (chémorécepteurs) qui possèdent des cils. Les cils baignent
dans le mucus olfactif tapissant la cavité nasale et ont comme fonction de détecter les substances odorantes

La partie apicale des récepteurs olfactifs se renfle en un bouton olfactif prolongé par les cils olfactifs, qui baignent
dans l’épaisse couche de mucus qui tapisse la cavité nasale. Les axones sont des récepteurs olfactifs traversant
l’os (au niveau de la lame criblée) pour gagner l’endocrâne et rejoindre le bulbe olfactif. Il existe une
spécialisation de récepteurs olfactifs pour un ou plusieurs odorants : les cellules olfactives ont une durée de vie
limitée et se régénèrent (déclin avec l’âge) à partir des cellules basales.

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5.6.3. VOIES DE L’OLFACTION

Ici à gauche, on a l’endocrâne, l’intérieur de la boite crânienne.

Lame criblée Plaque osseuse percée d’une multitude de trous.

Bulbe olfactif Au niveau de cette lame, le bulbe du nerf olfactif (partie terminale du nerf
olfactif) vient se loger dans la cavité. On a les fibres axonales des récepteurs
olfactifs qui rejoignent le glomérule olfactif de ce bulbe et viennent entrer en
contact avec les dendrites des cellules mitrales.

Cellules mitrales Axone des cellules mitrales qui se réunissent et forment les bandelettes
olfactives.

Bandelettes olfactives Cheminent sur la face inférieure du lobe frontale au niveau du cortex orbitaire
pour pénétrer dans le parenchyme cérébral pour envoyer des projections vers
toute une série de structures : le tubercule olfactif, le cortex piriforme,
l’amygdale et le cortex entorhinal de l’hippocampe. Ces structures projettent
ensuite vers le cortex orbitofrontal, le thalamus, l’hypothalamus et la formation
hippocampique. (Passent par des relais, pas de projection directe !!)

➔ Impossible de dire s’il y a une organisation topographique dans l’olfaction.

➔ Le passa ge vers l’hypothalamus justifie l’envie de nausée/vomir lorsqu’on sent une odeur immonde.

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5.6.4. (ORGANE VOMERO -NASAL)

Organe spécialisé dans la détection des phéromones. S’agit-il d’un rôle fonctionnel ou d’un reliquat de
l’évolution ? Il est présent chez 25 à 100% des adultes.

➔ Les phéromones sont des substances chimiques agissant comme des messagers entre les individus
d'une même espèce et jouant un rôle dans l'attraction sexuelle.

Chez les animaux, insectes et végétaux, l’organe voméro-nasal permet la détection des phéromones. Il est
présent également chez les humains mais chez la majorité des adultes il serait atrophié. Chez le nouveau-né, cet
organe est présent et potentiellement fonctionnel. Cela expliquerait que si on prend un bébé, qu’on l’expose aux
sécrétions axillaires de plusieurs femmes (dont de la mère), il y aurait une préférence pour l’odeur de la mère.

➔ Quand le bébé boit, il y a un contact étroit entre le sein et le creux axillaire de la maman.

➔ Il existe probablement une phéromone humaine et les chercheurs pensent qu’il s’agit de
l’androstadiénone (AND), trouvée dans les sécrétions axillaires

o Des études ont démontré que l'exposition à l'androstadiénone (AND) influence l'humeur, l'état
psychologique et les niveaux de cortisol sanguins...

5.7. FONCTION GUSTATIVE

5.7.1. SYSTEME GUSTATIF

Le système gustatif passe par la bouche et surtout la langue. Il analyse et détecte des substances sapides (=
savoureux en latin). Il a pour fonction de détecter et déterminer la nature d’un aliment (comestible ou non) ainsi
que sa concentration dans les substances sapides, ainsi que de préparer le tractus gastro-intestinal à recevoir de
la nourriture (production de salive et mise en route de la digestion).

➔ Participe aussi aux aspects motivationnels de l’ingestion des aliments.

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Le goût va dépendre des facteurs culturels et psychologiques
et cette fonction diminue avec l’âge. On recense cinq
catégories majeures : le salé, le sucré, l’acide, l’amer et
l’umami.

Les saveurs correspondent à des catégories bien distinctes de


chémorécepteurs portés par des groupes particuliers de
cellules gustatives. Leur classification est limitée car d’autres
sensations existent (astringent, amidon, brûlant, graisse, etc.)

➔ Grande importance de l’olfaction pour le goût.

5.7.2. LANGUE : ORGANE DE LA GUSTATION

La langue contient environ 4000 bourgeons du goût, ils sont localisés dans les
papilles de la langue et tapissent également l’oropharynx. 75% d’entre eux sont
sur la face dorsale de la langue, dans les papilles. Le reste est dans l’oropharynx.
Un bourgeon, lui, contient 30 à 100 cellules gustatives (récepteurs gustatifs) et
quelques cellules basales. Les chémorécepteurs sont situés au niveau des
microvillosités : les cellules gustatives ont une durée de vie limitée et se
regénèrent à partir des cellules basales. Ils ont pour mission d’effectuer la
transduction et convertir les saveurs en influx nerveux. Les microvillosités se
baignent dans la cavité buccale et sont en contact avec elle et les aliments qui vont
réellement détecter les substances sapides.

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Papilles fongiformes Papilles caliciformes Papilles foliées

25% des bourgeons, 2/3 50% des bourgeons, 9 papilles 25% des bourgeons. 2 papilles : 1 de chaque
antérieurs de la langue disposées en chevron à l’arrière côté de la langue. Formé d’une 20aine de sillons
de la langue. parallèles.

5.7.3. VOIES GUSTATIVES

Complexes. Elles impliquent 3 nerfs crâniens :

➔ Le nerf 7, facial, qui prend en charge les 2/3 antérieurs de la langue et innerve les muscles du visage. Il
a une petite composante sensitive pour le tiers antérieur de la langue.

➔ Le nerf 9, hypoglosse, qui prend en charge le tiers postérieur de la langue. Il s’agit aussi d’un nerf moteur
avec une légère composante sensitive

➔ Le nerf 10, vague, qui s’occupe de l’oropharynx et a une composante sensitive pour celui-ci. Il s’occupe
également de l’innervation sensitive et motrice de tous les organes internes.

Les axones sensoriels, fibres sensitives de ces nerfs, vont cheminer


jusqu’au niveau du NOYAU DU FAISCEAU SOLITAIRE dans le tronc
cérébral.

Il y a une jonction synaptique au niveau du THALAMUS avec un


nouveau neurone.

Le second neurone projette sur des régions corticales,


particulièrement au niveau de L’INSULA et L’OPERCULE FRONTAL
(= cortex gustatif primaire).

Il y a par la suite d’autres projections sur L’HYPOTHALAMUS et


L’AMYGDALE.

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5.7.4. (ANOREXIE MENTALE)

Le traitement des informations gustatives ne s’arrête pas au niveau de l’insula et de l’opercule frontal. Le système
gustatif est connecté également au système impliqué dans les émotions mais également aux structures
dopaminergiques comme le noyau accumbens (impliqué dans cycle du plaisir et de récompense).

Dans l’anorexie mentale, on a une diminution de l’aspect motivationnel lié à l’ingestion des aliments qui passe
par une altération de la perception sensorielle du goût et de l'intéroception secondaire à une modification
pathologique de l'intégration fonctionnelle entre le cortex gustatif primaire, l'insula antérieure, l'amygdale et le
striatum.

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COURS 6 : NEURO-ANATOMIE DE LA
FONCTION MOTRICE
6.1. GENERALITES

La fonction motrice a pour rôle le contrôle neuronal des muscles striés/squelettiques.

Deux types de muscles

Striés Lisses

Contrôle volontaire et moduler le degré de la contraction de Pas de contrôle


manière volontaire ou non. Permettent de mobiliser le volontaire. Tapissent les
squelette et le corps. Leur nom vient de leur aspect : les fibres organes internes et sont
musculaires se caractérisent par une série de stries qui innervés par le système
assurent le phénomène de contraction. nerveux végétatif.

➔ Les mouvements de notre corps (in)volontaires sont produits par des modulations du tonus musculaire
dont les patterns temporels et spatiaux sont organisés par la moelle épinière et le cerveau. Quand on
réalise un mouvement, on va devoir avoir une action coordonnée au niveau de plusieurs muscles.

o Tous les mouvements nécessitent une contraction des muscles agonistes (= qui permettent le
mouvement) ET un relâchement des muscles antagonistes (= qui empêchent le mouvement ou
sont responsables du mouvement contraire).
o
▪ Tous les mouvements, donc, sont provoqués par une modulation de l’activité des
motoneurones alpha présents dans la substance grise de la moelle épinière et dans
les noyaux moteurs des nerfs crâniens au niveau du tronc cérébral, innervant
directement les muscles striés (en cheminant soit dans les nerfs crâniens soit dans les
nefs périphériques, innervés par le nerf spinal).

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Différentes voies de contrôle de ces motoneurones :

➔ Voies supra-spinale : elle passe par le haut, soit au niveau du cortex moteur soit au niveau des centres
du tronc cérébral et renvoie des projections axonales vers les motoneurones alpha pour avoir une
action directe.

➔ Systèmes descendants : partent des ganglions de la base et du cervelet, elles ne projettent pas
directement sur les motoneurones alpha et donc n’influencent pas directement le degré de contraction
des muscles mais influencent l’activité de ces structures corticales en modulant les structures supra-
spinales, action directe sur les motoneurones alpha

➔ Voie de projection sur des interneurones qui forment des neurones de circuits locaux et agiront aussi
sur les motoneurones alpha.

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6.1.1. MOTONEURONE ALPHA

Ils se trouvent dans la corne antérieure de la substance grise de la moelle épinière (fonction motrice) et
envoient des axones via la branche/racine antérieure des nerfs spinaux.

➔ La corne postérieure de la substance grise, elle, participe à la fonction somesthésique, en particulier les
faisceaux spinothalamiques latéraux impliqués dans la nociception et dans la thermoception.

o Quand on coupe la moelle (cervicale, thoracique ou lombosacrée), le volume de substance


grise varie. Ce volume est plus important au niveau cervical et lombosacré et beaucoup moins
important au niveau thoracique.

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C’est au niveau cervical qu’on retrouve les motoneurones alpha qui vont permettre de mobiliser les membres
supérieurs et au niveau lombosacré qu’on retrouve les corps des motoneurones alpha qui vont permettre de
mobiliser les membres inférieurs. Au niveau thoracique, on retrouve les corps des motoneurones alpha qui
permettent de mobiliser les muscles du tronc, abdominaux…

Pour la tête et le cou, ce sont des nerfs crâniens qui sont responsable de l’innervation sensitive d’une part et de
l’innervation motrice d’autre part. Ces nerfs crâniens ont une composante sensitive et une composante motrice.
Les nerfs crâniens moteurs de la tête et du cou sont :

➔ Les nerfs oculomoteurs : mouvements oculaires.

➔ La partie motrice du nerf trijumeau (muscles de la mastication)

➔ Le nerf facial (muscles de la mimique)

➔ La partie motrice du nerf glossopharyngien (muscles de l’oropharynx)

➔ Le nerf spinal pour le muscle sterno-cléido-mastoïdien et la partie supérieure du trapèze

➔ Le nerf hypoglosse pour les muscles de la partie antérieure du cou et inférieure de la langue

o Tous ces nerfs ont des noyaux au niveau du tronc cérébral et ce sont dans ces noyaux que se
logent les motoneurones alpha.

En gros

Pour la tête et le cou, le corps des motoneurones alpha se trouve dans les
noyaux des nerfs crâniens dans le tronc cérébral, pour le reste du corps, les
corps des motoneurones alpa se trouvent dans la corne antérieure de la
substance grise de la moelle épinière.

6.1.2. UNITE MOTRICE

Un seul motoneurone alpha est responsable de plusieurs fibres


musculaires. Ces fibres sont dispersées dans un même muscle.
Cela permet une répartition de la force contractile de manière
harmonieuse et une diminution du risque en cas de lésion,
d’atteinte de certains motoneurone alpha au niveau de la
moelle de perdre la capacité de contracter une partie d’un
muscle. Chaque motoneurone alpha innerve donc des fibres
musculaires appartenant à un seul muscle en formant un pool
de motoneurones alpha en se rassemblant en un amas
cylindrique qui s’étendent sur un ou plusieurs segments
vertébraux parallèlement à l’axe de la moelle épinière.

90
Les motoneurones alpha et les unités motrices sont de tailles différentes.

Petites unités Intermédiaires unités Grandes unités

Peu de fibres (rouges), unités Unités motrices de Fibres musculaires nombreuses et grosses
motrices lentes, activité taille intermédiaires, (plus pâles), unités rapides et fatigables, gros
musculaire soutenue, seul bas rapides et résistantes à motoneurone, activité musculaire brève à
d’activation, premières à être la fatigue force élevée, seuil d’activation élevé,
recrutées dernières à être recrutées.

6.2. CONTROLE CENTRAL DU MOUVEMENT

91
6.2.1. FAISCEAUX CORTICO -SPINAL ET CORTICO -BULBAIRE

Ce sont les deux faisceaux impliqués dans la fonction motrice


(deux voies de fibres nerveuses). Trois régions corticales leur
servent de point de départ :

➔ Le cortex moteur primaire : +70% des fibres

➔ Le cortex prémoteur (30% restants) : impliqué dans


l’initiation des mouvements à effectuer sur base
d’indices externes visuels et auditifs

➔ L’aire motrice supplémentaire (30% restants) :


impliquée dans la sélection des mouvements à
effectuer sur base d’indices internes.

o Ces trois régions corticales possèdent des motoneurones qui forment les faisceaux vers la
moelle épinière.

92
6.2.1.1 FAISCEAU CORTICO -SPINAL

Il va du cortex vers la moelle épinière et est impliqué dans la modulation volontaire de l’activité des muscles
squelettiques du corps (tronc, membres). C’est un faisceau descendant : il envoie des projections efférentes sur
les motoneurones alpha et les neurones des circuits locaux de la moelle.

Des axones partent des trois structures (schéma page d’au-dessus) et descendent jusque dans le tronc cérébral
via les pédoncules cérébraux, puis descendent jusqu’au niveau du bulbe inférieur.

90% des fibres décussent au niveau du bulbe inférieur pour former le faisceau cortico-spinal latéral. 10% ne
décussent pas et forment le faisceau cortico-spinal direct ou ventral.

6.2.1.2. FAISCEAU CORTICO -BULBAIRE

Il va du cortex vers le bulbe et est responsable de l’innervation volontaire des nerfs crâniens qui sont impliqués
dans la fonction motrice de la tête et du cou. Des axones partent des trois structures (schéma page d’au-dessus)
et descendent jusque dans le tronc cérébral via les pédoncules cérébraux, projettent sur les noyaux moteurs de
l’autre côté (décussation).

Il envoie des projections efférentes sur les noyaux moteurs des :

➔ Nerf trijumeau (5)

➔ Nerfs crâniens oculomoteurs (3, 4, 6)

➔ Nerf facial (7)

o Important car il prend en charge l’innervation des muscles du visage. Il possède une branche
supérieure motrice (muscles supérieurs), une branche inférieure motrice (muscles inférieurs)
et trouve son noyau au niveau de la jonction bulbo-protubérance dans la partie inférieure de
celle-ci.

C’est à ce niveau que les motoneurones alpha vont donner naissance au nerf et vont recevoir
l’info des structures corticales du faisceau cortico-bulbaire pour permettre de contrôler
volontairement la contraction de ces muscles.

➔ Nerf glossopharyngien (9)

➔ Nerf spinal (11)

➔ Nerf hypoglosse (12)

93
94
6.2.1.3. ORGANISATION SOMATOPIQUE DE LA VOIE MOTRICE

L’homonculus est la représentation corticale de la musculature corporelle, elle est proportionnelle à la


complexité et à la précision des mouvements réalisés par les muscles en question. Chaque partie occupe une
position bien précise au niveau du cortex moteur primaire. Comme on le voit ci-dessus, les localisations sont les
mêmes que pour la fonction somesthésique. La partie inférieure et latérale occupe les structures de la tête, du
cou et du visage. La partie latérale médiane pour les mains, la partie latérale supérieure gère les bras et le tronc
et enfin, la partie interne représente les membres inférieurs. Le visage, la langue et les mains occupent 2/3 de
la surface latérale du cortex moteur primaire.

➔ Au niveau de ce cortex, il y a un repère anatomique appelé « hand knob » et le « hook ». On les repère
à l’aide des flèches sur l’IRM ci-dessous. C’est à ce niveau-là qu’on a les aires de la main. Sur la
deuxième, on voit l’aire motrice de la main, au niveau du petit crochet.

95
Capsule interne Moelle épinière

Il y a une organisation de la voie motrice au niveau cortical, mais bien tout au long de la voie motrice. Chaque
partie du corps occupe une place bien particulière.

Les fibres nerveuses, une fois le cortex quitté, ne se mélangent pas. Elles ont une position bien précise au niveau
de la substance blanche cérébrale et de la moelle épinière (comme dans la capsule interne) afin d’innerver les
différents muscles :

➔ Les motoneurones alpha qui vont s’occuper de la partie proximale du corps vont se localiser dans la
partie interne de la moelle épinière.

➔ Les motoneurones alpha qui vont s’occuper de l’innervation de la partie distale du corps, vont occuper
une position plus latérale.

o Au niveau de la capsule interne, il y a des grands ponts de substance blanche. On y voit les
jambes, le tronc, les membres supérieurs et le visage : les fibres qui innervent ces parties
occupent une partie spécifique bien précise.

96
6.2.1.4. SPECIFICITE FONCTIONNELLE DES CORTEX MOTEURS ET SENSITIF PRIMAIRE

La description caricaturale : structures corticales + médullaires participent à la fonction motrice, à l’avant de la


scissure de Rolando. Concernant la fonction sensitive, tout ce qui se trouve en arrière de cette scissure. De même,
au niveau de la moelle épinière, il y a les cornes antérieures motrices et les postérieures qui sont sensitives.

➔ SEULEMENT ! C’est sans compter la remise en question des auteurs ces dernières années.

o La nouvelle hypothèse : il y aurait une participation des aires sensitives aux fonctions motrices
et inversement.

▪ Au niveau des structures impliquées dans la somesthésie, on retrouve des neurones


qui contribuent au faisceau cortico-spinal et cortico-bulbaire. Au niveau des structures
impliquées dans la motricité, on retrouve des zones du cortex qui reçoivent de
l’information sensorielle, directement depuis le thalamus.

• Polysensory deffencive zone : zone des cortex moteur et prémoteur qui


reçoit des infos sensorielles multimodales (directement via le thalamus) et
qui, lorsque stimulée, génère des mouvements de défense pour protéger les
différentes parties du corps. Ces projections permettent de générer une
réaction motrice automatique réflexe.

o Exemple : quand on risque de se prendre un ballon dans la gueule


(aïe), on a le réflexe de se couvrir le visage, sans y réfléchir
consciemment (sinon…aïe, on doit traiter l’info trop longtemps et
boum ça nous tombe dessus, ça fait mal et tutti cuanti).

97
6.2.1.5. LE SYNDROME PYRAMIDAL

Une lésion au faisceau cortico-spinal et cortico-bulbaire = non-transmission des efférences motrices aux
motoneurones alpha et aux neurones des circuits locaux. Ceci entraîne une incapacité à contrôler de manière
volontaire nos muscles squelettiques. Autrement dit, c’est la paralysie.

➔ Cette lésion peut se trouver au niveau cortical (par exemple le cortex moteur primaire), au niveau sous-
cortical (comme la capsule interne), du bulbe ou bien encore de la moelle épinière, peu importe.

o Il y a deux phases à cette paralysie :

▪ Phase aiguë : paralysie flasque (contra-latérale à la lésion si elle est


unilatérale et siège au-dessus de la décussation motrice). Les
réflexes ostéotendineux sont abolis. Le membre est paralysé, si on
le prend et qu’on le lâche, il tombe : perte du tonus musculaire.

• Signe de Babinski : réflexe cutané plantaire. (On fait passer


un objet pointu du talon le long de la face latérale du pied,
vers l’avant, en direction du gros orteil). Chez un patient
lésé : extension du gros orteil et abduction des autres).

▪ Phase subaiguë et chronique : hypertonie. Déficit moteur (paralysie


– parésie). Hypertonie pyramidale : attitudes corporelles
caractérisées par une perte du contrôle cortical sur les
motoneurones gamma. Réflexes ostéotendineux anormalement
vifs, diffusés et poly-cinétiques. Le membre devient rigide et le
patient parvient à regagner du tonus et à se mettre debout,
éventuellement il peut remarcher. Signe de Babinski.

6.2.2. SYSTEME DES NOYAUX DE LA BASE

Ce système représente des structures n’ayant pas de


projections directes sur les motoneurones alpha et les
neurones de circuits locaux.

Elles sont les structures qui influencent la motricité en


régulant l’activité des neurones moteurs du cortex ou du tronc
cérébral.

Elles réalisent des boucles cortico-sous-corticales actives.


C’est-à-dire qu’elles partent du cortex, projettent sur les
structures sous-corticales et puis reviennent enfin vers le
cortex. Elles sont actives avant (pour initier) et pendant le
mouvement (pour le rendre harmonieux) : l’action de ces
boucles est indispensable au déclenchement des mouvements
volontaires.

98
Les structures composantes des noyaux de la base sont : le striatum (noyau caudé + putamen), les noyaux sous-
thalamiques ainsi que la substance noire.

➔ Schéma simplifié : pour la même boucle, il y a des voies directes (activatrices) et indirectes (inhibitrices).
La modulation de l’activité de ces voies module l’activité des structures corticales.

o Dans le cadre de ce cours : on s’intéresse à la boucle motrice et oculo-motrice.

99
➔ Le rôle fonctionnel majeur des boucles cortico-sous-corticales motrices pour l’initiation et l’exécution
des programmes moteurs volontaires ainsi que pour le contrôle de l’activité des neurones moteurs du
cortex est illustré par les pathologies touchant ce système.

o Maladie de Parkinson

o Maladie d’Huntington

100
((Parkinson))
Il s’agit d’une hypokinésie (diminution du mouvement). C’est une maladie dégénérative caractérisée par la perte
des neurones dopaminergiques de la substance noire. Ici, la boucle motrice fonctionne de manière anormale.

➔ Substance noire : à l’origine de la voie dopaminergique qui projette sur le striatum (noyau caudé +
putamen) et régule système des noyaux de la base.

➔ Symptômes : hypokinésie, hypomimie (absence de mimiques), marche à petits bas, perte du ballant des
bras, difficulté à initier et continuer un mouvement, tremblement de repos, et dystonie (anomalie dans
les postures associées au mouvements).

((Huntington))
Il s’agit d’une maladie dégénérative elle aussi, caractérisée par la perte préférentielle des neurones du striatum,
contribuant à la voie indirecte. Les symptômes sont : hyperkinésie et mouvements choréiques : involontaires,
répétitifs, imprévisibles (ressemble à une chorée).

101
6.2.3. CERVELET

Tout comme pour les ganglions de la base, le


cervelet n’a pas de projections directes sur les
motoneurones alpha et les neurones des
circuits locaux de la moelle et du tronc
cérébral. Cela dit, il influence tout de même la
motricité en régulant l’activité des neurones
moteurs du cortex ou du tronc cérébral.

Pour ce faire, il réalise des boucles cortico-


cérébello-corticales (part du cortex, projette
sur le cervelet qui le modifie, et retourne au
cortex). L’action de ces boucles est
indispensable à la réalisation de mouvements
volontaires, précis et harmonieux.

Il reçoit des informations issues des systèmes


sensoriels, supervisant le déroulement des
mouvements. Il joue un rôle majeur dans
l’utilisation de ces informations pour guider les
mouvements.

Le cervelet compare le mouvement prévu et celui effectivement réalisé et a pour fonction de réduire la
différence entre les deux : « erreur motrice ». Exemple : si je veux attraper un objet et qu’une personne me
bouscule (aïe) pendant mon action, le cervelet reçoit l’info sensorielle de ceci et corrige le mouvement en
envoyant l’info vers le cortex moteur pour me permettre de réaliser le mouvement, et donc attraper l’objet (ah,
ouf…).

Face supérieure et inférieure :

102
Coupe transversale, noyaux profonds :

Double décussation

Les fibres partent du cortex > croisent la ligne médiane pour atteindre le cervelet dans l’autre
hémisphère > fibres recroisent la ligne médiane > rejoignent à nouveau le cortex.

Ce qui signifie que

Quand je lance une commande motrice depuis mon hémisphère gauche pour bouger ma main droite,
les fibres passent la ligne médiane pour atteindre l’hémisphère cérébelleux droit pour ensuite revenir
dans l’hémisphère gauche. !! L’hémisphère cérébelleux droit est donc responsable de ma main
droite, et inversement !!

Avant, on pensait que le cervelet ne servait qu’à la fonction motrice. Aujourd’hui, on sait que :

➔ Il n’y a que deux parties du cervelet qui jouent un rôle majeur dans la fonction motrice.

➔ Le cervelet contribue aussi à toute une série d’autres fonctions (cognitives, émotionnelles, mémoire de
travail, langage et fonctions exécutives).

➔ S’il y a :
o Un mouvement de la main droite : activation du cortex moteur primaire et somato-sensitif
primaire gauche + cervelet droit.

o Mouvement du pied droit : cortex moteur et somato-sensitif primaires gauches + cervelet droit

o Mouvement des lèvres : activation des zones operculaires + bilatéral du cervelet (2 lèvres).

103
6.2.3.1. LE SYNDROME CEREBELLEUX

Il s’agit d’une atteinte du cervelet caractérisé par des troubles de la statique et de la marche, des troubles de
l’exécution du mouvement et des troubles du tonus.

➔ Symptômes :

o Élargissement du polygone de sustentation : ne savent pas se tenir debout avec les deux pieds
joints, iels doivent se tenir avec les pieds plus écartés.

o Oscillations du tronc en position debout

o Démarche ébrieuse

o Dysmétrie, hypermétrie (épreuve doigt-nez : toucher l’index du médecin puis son propre nez
avec son doigt, épreuve des lignes : marcher droit sur une ligne)

o Nystagmus oculaire : problème de mouvement oculaire

o Adiadococinésie : incapacité à réaliser des mouvements simples

o Hypotonie (manœuvre de Steward-Holmes) : baisse du tonus musculaire.

On peut dire que lorsqu’on consomme une quantité d’alcool trop importante, nous
développons un syndrome cérébelleux (oscillation du tronc, démarche ébrieuse, dysmétrie…)

(force à lui…)

104
6.2.3.2. L’INTEGRATION SENSORI -MOTRICE

Grand degré d’interaction entre le cortex pariétal postérieur et le cortex frontal auquel il est connecté. Les
systèmes somesthésiques et moteurs, en effet, interagissent fortement. Ensemble, ils sont responsables de
cette intégration : ils utilisent les stimulations sensorielles pour initier et guider le mouvement de manière
harmonieuse :

➔ L’intégration sensorimotrice est fondamentale, une déficience à ce niveau entraîne une apraxie.

Apraxie

L'apraxie est un trouble acquis du comportement gestuel intentionnel consécutif à une déficience
dans la programmation de l'activité motrice volontaire. Elle n'est ni due à une paralysie ou une
incoordination motrice et survient en l'absence d'agnosie, de trouble de la compréhension et de
déficit intellectuel important. Tous les systèmes fonctionnent correctement sauf la capacité
d’intégrer les informations sensorielles-motrices.

Les praxies

Gestes intentionnels, coordonnés, ayant un but, impliquent un fonctionnement moteur et


sensoriel normal pour que les différents éléments d’un geste soient parfaitement coordonnés et
que le but poursuivi puisse être atteint.

105
COURS 7 : NEURO-ANATOMIE DES
FONCTIONS COGNITIVES

Ici, on va s’attarder sur une vision brève des structures anatomiques qui vont sous-tendre certaines fonctions. Il
existe différents modèles qui parfois se contredisent, et soulèvent des débats. La cognition en tant que tel
implique les processus de traitement de l’information dite de « haut niveau » : il s’agit de la perception, les
émotions, la mémoire etc. Ces fonctions impliquent une série de structures corticales (cortex associatifs) ou sous-
corticales.

➔ La notion de cortex associatifs : ils sont responsables de processus intégratifs qui surviennent après le
traitement d’un stimulus sensoriel au niveau des cortex sensitifs primaires et secondaires, avant la
génération de comportements, induis par les cortex moteurs.

Ici, de façon caricaturale, sont représentés les différents cortex.

7.1. FONCTIONS LANGAGIERES

Langage

Faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques permettant la communication de la


pensée et des sentiments, et la transmission d’infos de connaissance entre les êtres humains. Il existe
le langage écrit, de signes, non-verbal et artistique (système visuel) ainsi que le langage parlé et
artistique (musique), traité par le système auditif.

106
7.1.1. LANGAGE PARLE

Lorsque l’on communique de façon verbale, il y a deux grandes formes d’informations qu’on communique avec
les autres. Ces infos sont transmises en parallèle et recrutent différents types de réseaux anatomiques : le
langage linguistique et le langage paralinguistique.

7.1.1.1. LANGAGE LINGUISTIQUE

C’est le langage transmis par la voix. Il s’agit de sons porteurs de sens. Le système nerveux reçoit de l’information
sensorielle auditive et va chercher les informations porteuses de sens. La transmission et le traitement de ces
infos consiste en 2 grandes étapes : la perception et la reconnaissance.

- La perception : discrimination des sons, utilisation de signaux auditifs pour les identifier dans de
différentes échelles temporelles.

o On a le phonème, la syllabe, le morphème et les phrases.

▪ Phonème : plus petite unité distincte porteuse de sens (20 à 50ms)

▪ La syllabe : association de phonèmes ou de lettres, plus petite unité d’un point de vue
articulatoire (100 à 300ms)

▪ Le mot, morphème : association de phonèmes porteuse de sens (500ms)

▪ La phrase : dure plusieurs secondes.

• Le rôle du système qui est impliqué est de réaliser :

o Le « parser » : prendre le flot continu d’infos verbales et auditives


transmises et isoler les différentes unités porteuses de sens

o Le « buffer » : mettre ces infos dans une mémoire tampon pour


permettre la reconnaissance du langage.

107
La notion de « parser » et « buffer » est fondamentale : quand on perçoit une ou plusieurs phrases, on doit
attendre qu’elle(s) soi(en)t terminée(s) pour comprendre entièrement le sens. Un mot peut avoir plusieurs
significations selon le contexte. Une fois le flux verbal divisé en différentes unités et qu’elles sont gardées sur les
différentes échelles temporelles en mémoire tampon, on peut passer à l’étape de reconnaissance.

- La reconnaissance « speech recognition » : transforme les sons en signification pour comprendre le


message transmis.

o Traitement lexical : on pose une étiquette lexicale, une définition sur le signifiant (sorte de
dictionnaire mental).

o Traitement sémantique : on identifie les multiples sens de l’étiquette lexicale du mot en


fonction du contexte et de l’expérience.

7.1.1.1.1. LANGAGE ET LATERALISATION MANUELLE

La majorité des humains ne sont pas égaux face au langage. On le sait, 90% des gens sont droitiers. Une faible
proportion sont gauchers et une encore plus faible proportion sont ambidextres. On remarque qu’il y a une très
haute concordance entre la dominance manuelle droite et la dominance hémisphérique gauche pour le langage.

Cette concordance est moins nette pour les gauchers et les ambidextres :

➔ 30% des gauchers ont une dominance hémisphérique gauche

➔ 30% des gauchers ont une dominance hémisphérique droite

o Le reste n’a pas vraiment de dominance hémisphérique particulière

o Ces résultats sont bien entendu différents selon les études et le type d’investigation utilisé

Ceci peut poser un problème en cas clinique : si un patient a une lésion sur l’HG (proches des aires du langage),
le neurochirurgien doit s’assurer de ne pas entraîner un déficit neurologique chez le patient en allant dessus. Ces
notions de dominance hémisphérique pour le langage vont donc avoir une série de répercussions pour la prise
en charge des patients.

7.1.1.1.2. LE MODELE DE BROCA-WERNICKE-LICHTEIM

Ce modèle est caricatural : au niveau de l’hémisphère dominant se


trouve la région de Wernicke et celle de Broca.

➔ Wernicke : compréhension du langage.

➔ Broca : production du langage.

Ces deux aires sont reliées par le faisceau arqué, un câble de


substance blanche (de fibres axonales qui prennent naissance et
ont leur corps dans Wernicke et les envoient vers Broca) qui
permet d’utiliser les infos sensorielles verbales pour produire une
réponse verbale appropriée en fonction de l’information perçue.

108
Pour le faisceau arqué (schéma ci-contre), il est présent des
deux côtés mais généralement plus développé dans
l’hémisphère dominant. Si lésion il y a, on retrouve des
problèmes d’aphasie de conduction. Cela signifie des
troubles de langage liés à des anomalies de connexion
entre les 2 aires. Dans ce modèle, on retrouve aussi les
structures de la région operculaire : dans le cortex
sensorimoteur primaire, pour la production de l’action
motrice verbale. S’il y a lésion, on voit des difficultés dans
l’articulation, la salive abondante etc.).

7.1.1.1.3. LE MODELE DE HICKOK ET POEPPEL

Celui-ci, plus récent (2007) est un peu plus complexe. Il prend en compte les deux hémisphères et explique un
peu mieux les connaissances que l’on a sur le langage, et reprend plusieurs nœuds impliqués dans les aspects
différents du traitement du langage, à l’inverse des 2 aires impliquées dans le modèle précédent. C’est le modèle
actuel.

➔ Les cortex auditifs primaires (traitement spectral et temporal du langage verbal) et le sillon temporal
supérieur (traitement phonologique) sont impliqués dans la perception.

o Spécialisation hémisphérique : le cortex auditif primaire droit traite les sons verbaux dans des
fenêtres temporelles plus longues (mots, phrases, prosodie, rythme très lent, musique) alors
que le cortex auditif primaire gauche traite les structures plus courtes.

➔ Il y a aussi deux voies : ventrale (sound to meaning) et dorsale (sound to action) :

o Partie postérieure des circonvolutions temporales moyennes et inférieures (bilatéral) :


traitement lexical de l’information, prépare le terrain pour le traitement sémantique

o Partie antérieure du lobe temporal (unilatéral, hémisphère dominant) : traitement


sémantique et de la syntaxe + mémoire sémantique verbale (mots + significations)

o Jonction temporo-pariétale (aire de Wernicke, hémisphère dominant) : reçoit l’information de


l’autre voie pour produire le langage (intégration sensorimotrice).

o Aire de Broca + cortex prémoteur + partie antérieure de l’insula (hémisphère dominant) :


production du langage parlé

109
En gros, 3 étapes :

1. Perception (implique les cortex auditifs primaires et le sillon temporal supérieur)

2. Reconnaissance (voie ventrale)

3. Production de langage en réponse (voie dorsale, aire de Wernicke + Broca)

7.1.1.1.4. TEST DE WADA

Ce test est utilisé pour déterminer la dominance hémisphérique du langage parlé. Il s’agit d’enfoncer un cathéter
au niveau de l’artère fémorale, de le remonter dans tout le réseau artériel pour arriver au niveau de l’artère
carotide interne et à injecter un anesthésiant qui va endormir un hémisphère de manière transitoire.

Pendant que l’hémisphère est endormi, on peut évaluer les fonctions langagières et le rôle des hémisphères dans
ces fonctions. Si on endort un hémisphère et que le patient perd la capacité à produire et comprendre le
langage, alors l’hémisphère est probablement impliqué dans la fonction langagière. Il s’agit néanmoins d’un
test très invasif : risque d’AVC.

➔ Cependant, en cas d’AVC : il peut y avoir un transfert de l’hémisphère dominant vers l’hémisphère non
dominant dans des conditions pathologiques. Cette réorganisation contribue à la récupération de la
fonction langagière à la suite d’une lésion au niveau de l’hémisphère dominant pour la fonction
langagière.

7.1.2. LANGAGE ECRIT

110
Ce schéma est très simplifié. En gros, lorsque l’on lit, il y a un traitement basique de l’information visuelle basique.
Ensuite, on passe par une voie directe ou indirecte.

Voie directe Voie indirecte

Association entre la forme visuelle des mots et Les mots sont transformés en leur équivalent
leur signification. Elle est purement visuelle et auditif. Conversion graphème-phonème. Elle
se construit avec l’expérience. se construit en passant par l’audition.

Gyrus fusiforme (visual form area)

Aire spécialisée pour le traitement de la forme


des mots. Localisation dans l’hémisphère
dominant, sur la face intérieure du lobe
occipital et temporal. Elle participe à la voie
ventrale des systèmes visuels extra striés qui
ont pour fonction d’associer les stimulations
visuelles à leur signifiant.

➔ L’invention de l’écriture étant trop récente, nous n’aurions pas d’aire spécialisée pour le langage écrit,
transmise génétiquement. Chaque humain qui apprend à lire va spécialiser cette zone et l’association
se fait au gré des expériences. Plasticité cérébrale et spécialisation via l’entraînement.

➔ Plus on lit de mots par minute, plus on est expert de la lecture. Relation linéaire entre le nombre de
mots par minute et le niveau d’activité dans le la visual form area.

7.2. FONCTIONS MNESIQUES

L'une des propriétés les plus surprenantes du cerveau est sa capacité à stocker des quantités énormes
d'informations tirées de l'expérience (rouler à vélo, parler) et de l'apprentissage volontaire (matière apprise par
cœur) pour les récupérer et les utiliser en fonction des besoins.

Comment le cerveau est-il capable de stocker tant d'informations différentes ?

La mémoire est plurielle. En effet, il existe plusieurs formes de mémoire qui se différencient sur le type
d’informations données et sur la manière dont l’information va être utilisée. On parle de :

➔ La mémoire déclarative (épisodique) : explicite, consciente, volontaire

➔ La mémoire non-déclarative (procédurale) : implicite, inconsciente, involontaire

111
Comme on le voit, il y aussi une catégorisation temporelle de la mémoire (ci-dessus).

112
Mémoire immédiate Mémoire court terme Mémoire long terme
(MCT) (MLT)

Besoin d’un processus de consolidation pour imprimer les informations à long terme. Comme une
forme de disque dur des informations que l’on veut stocker. Ce processus se passe à l’éveil et
pendant le sommeil : d’où l’importance dudit sommeil pour la rétention d’informations apprises
durant la journée. De même, l’oubli est un élément clé. Cet oubli est physiologique et essentiel pour
pouvoir continuer à stocker des informations dans notre disque dur.

Distorsion à long terme

Il est important de considérer la distorsion. En effet, avec le temps, les informations stockées peuvent
se retrouver déformées de la réalité durant le processus de consolidation. Lorsque l’on cherche
l’information pour la restituer, elle peut être différente de ce que l’on a appris.

Mémoire de travail

C’est une mémoire tampon qui permet de manipuler pendant un temps limité les éléments stockés
en mémoire à court terme. Elle est sous-tendue par des structures corticales au niveau latéral et sur
la face interne du lobe frontal et pariétal. C’est une forme de mémoire particulière et limitée : on est
capable de stocker +/- 7 items dans celle-ci. On peut néanmoins s’entraîner pour augmenter cette
capacité (comme avec le jeu Simon)

7.2.1. NEUROANATOMIE DE LA MEMOIRE DECLARATIVE

Pour s’intéresser à cette mémoire, on va se concentrer sur la notion d’oubli pathologique :

➔ Amnésie rétrograde : perte de souvenirs anciens (MLT)

➔ Amnésie antérograde : incapacité à retenir de nouvelles informations

Patient H.M et importance de l’hippocampe

Il est un patient épileptique due à une atrophie bilatérale de


l’hippocampe (en bleu sur le schéma ci-contre) afin de guérir son
épilepsie. Cela a réussi, seulement, le résultat inattendu de l’époque
était le suivant : une amnésie antérograde. On sait maintenant que
l’hippocampe représente un rôle important dans la mémoire
déclarative épisodique à moyen et court terme (apprentissage de
nouvelles informations, donc.).

113
D’autres cas ont été décrits :

➔ Patient B. : atteinte ischémique de l’hippocampe (CA1)

➔ Patient N.A. : lésion traumatique qui a traversé le thalamus dorso-médian gauche : ce cas a permis de
mettre en évidence le rôle du thalamus pour le stockage d’information en mémoire épisodique.

➔ Syndrome de Korsakoff : chez les patients alcooliques (manque de vitamine B1) : atteinte bilatérale
dans les corps mamillaires et du thalamus médian.

o Rôle majeur de l’hippocampe, des tubercules mamillaires et du thalamus pour stocker les
informations en mémoire épisodique (déclarative) durant une période courte (jours, semaines)

Concernant les souvenirs à long terme, la consolidation se fait d’abord au niveau de l’hippocampe puis au
niveau de différentes aires corticales (largement distribuées) qui ont initialement traité l’information : les
informations que l’on stocke ne sont que des stimulations sensorielles porteuses de sens, qui vont d’abord être
traitées par (1) les systèmes sensoriels, (2) sont projetés sur l’hippocampe, les corps mamillaires et le thalamus
pour stocker ces informations durant quelques heures, jours ou semaines. Ensuite l’info est stockée par (3) le
transfert hippocampo-néocortical afin de se consolider.

➔ L’importance de ces régions néocorticales largement distribuées : une seule lésion n’atteint pas tout le
disque dur mais auront un impact limité sur la fonction mnésique à long terme (en tout cas en mémoire
déclarative).

114
7.2.1.1. MEMOIRE SEMANTIQUE

Des études démontrent que la mémoire épisodique et la mémoire sémantique sont dissociables. En effet, seule
la composante épisodique serait dépendante de l’hippocampe. La mémoire sémantique dépendrait d’autres
structures néocorticales : le lobe frontal, pariétal et temporal sur les faces latérales et médianes (largement
distribuées, elles aussi). On remarque également une distinction entre la mémoire perceptuelle et verbale :

➔ Mémoire verbale : dominance hémisphérique au niveau du pôle temporal (gyrus frontal inférieur) a.k.a
l’air de Broca

o La démence sémantique : maladie dégénérative caractérisée par une perte progressive du


« dictionnaire » (mémoire sémantique verbale). Elle se caractérise par une atrophie du pôle
temporal, surtout dans l’hémisphère dominant.

➔ Mémoire perceptuelle : largement distribuée sur le lobe frontal, pariétal et temporal sur la face interne,
latérale et inférieure

7.2.2. NEUROANATOMIE DE LA MEMOIRE NON DECLARATIVE

Elle ne dépend pas de processus conscients, se construit avec l’expérience, le conditionnement, et la répétition,
elle s’exprime en termes de performance. Ses bases anatomiques sont différentes de la mémoire déclarative.

7.2.2.1. DEUX FORMES D’APPRENTISSAGE EN MEMOIRE NON -DECLARATIVE

Séquences implicites Conditionnement

Le sujet est face à un écran et doit appuyer le plus vite possible sur le Le chien de Pavlov a appris à
bouton qui correspond à l’endroit où apparait le rond. Ces ronds associer une stimulation
n’apparaissent pas de manière aléatoire, mais suivent une certaine sensorielle (sonnette) à une
fréquence. autre stimulation
sensorielle (nourriture), ce
Les sujets, au fur et à mesure qu’ils pratiquent, seront de plus en plus qui provoquait chez lui une
rapide et le temps qu’il met avant de réagir diminue progressivement : réponse comportementale
cela prouve que le sujet connait de mieux en mieux l’endroit où le rond (salive).
va apparaitre.
Cet apprentissage par
Il y a apprentissage, car si on présente tout à coup une toute nouvelle conditionnement
séquence, le temps de réaction reviendra à celui de départ (quand ils fonctionne aussi chez
ne connaissaient pas la séquence). En revanche, si on remet la l’homme.
séquence habituelle, le temps de réaction redevient comme avant (=>
résistant à l’interférence) Exemple : Quand on rentre
à la maison, et qu’on sent
Quand on demande aux sujets s’ils avaient remarqué quelque chose, l’odeur de nourriture, on
ils ne connaissent pas l’existence de la séquence et ne savent pas la sait que le dîner sera
reproduire. bientôt servi et donc on
commence à saliver.
➔ Incapables de verbaliser consciemment l’ordre des séquences

115
7.2.2.2. SYSTEMES DES NOYAUX DE LA BASE ET DU CERVELET

On considère deux mémoires :

- La mémoire procédurale : elle représente les habitudes, les automatismes et recrute le système des
noyaux de la base qui réalise des boucles entre des structures corticales et sous-corticales.

- La mémoire émotionnelle : permet une association des émotions aux stimulations sensorielles pour les
imprimer à long terme.

En voici les boucles :

➔ La boucle (oculo)motrice joue un rôle fondamental dans la mémoire procédurale et pour


l’automatisation des habilités motrices lorsqu’on est en cours d’apprentissage.

➔ La boucle préfrontale contribue également en partie aux processus d’apprentissage en mémoire


procédurale.

➔ La boucle limbique est impliquée dans la mémoire émotionnelle

➔ Le cervelet joue également un rôle pour la mémoire procédurale

o Les boucles jouent non seulement un rôle pour la motricité mais également pour les fonctions
cognitives de haut niveau (mémoire procédurale et émotionnelle).

116
En fonction de la pathologie qui atteint le cerveau, on distingue des atteintes variables des fonctions mnésiques.

Parkison Lésion des systèmes de noyaux de la base, maladie touchant la fonction motrice mais
aussi les capacités d’apprentissage en mémoire non-déclarative

Si on leur présente un test d’apprentissage implicite où il faut retenir quel objet 1


correspond à l’objet 2 : on remarque qu’ils n’apprennent quasiment pas.

Amnésie Lésion hippocampique qui atteint donc la mémoire déclarative

Si on leur présente un test d’association de paires de mots par exemple, ils sont
incapables de le faire.

117
7.3. FONCTIONS ATTENTIONNELLES

Pour naviguer de façon sécurisée dans un environnement et pour survivre, pour se reproduire, etc., il faut pouvoir
sélectionner rapidement des informations sensorielles présentes dans l'environnement sur base de leur
pertinence en fonction des buts qui sont poursuivi par les individus.

Les individus doivent être capables de rediriger rapidement leur attention et de changer le cours de leurs actions
quand ils font face à des stimulations sensorielles nouvelles, potentiellement dangereuse ou source de plaisir et
de récompense.

Top down Bottom up

Attention volontaire qui provient des Stimulations qui viennent chercher notre
structures corticales et permet de sélectionner attention pour la dévier implicitement et
les informations que l’on considère l’attirer car l’information serait
importantes. potentiellement pertinente.

Effet cocktail party

Quand on parle dans une foule, nous sommes Si l’on entend notre prénom dans la foule, on
capables de focaliser notre attention auditive est capables de le percevoir comme
de façon volontaire sur une conversation en stimulation sensorielle qui attire notre
petit groupe, sans être obnubilé par le bruit de attention et nous permettre de la dévier vers
fond de la foule et le laisser nous envahir. la personne qui l’a prononcé en gardant une
oreille attentive sur la conversation.

Deux réseaux attentionnels

« Goal-driven attention » Stimulus driven attention

Localisé au niveau dorsal (voie dorsale) Localisé au niveau ventral (voie ventrale)

Cortex pariétal postérieur, dans les champs Jonction temporo-pariétale, circonvolutions


oculomoteurs frontaux et dans les aires frontales inférieures et moyennes, champs
visuelles. oculomoteurs frontaux.

Bilatéral. Unilatéral (+ au côté droit)

118
7.3.1. HEMINEGLIGENCE

Il s’agit d’une incapacité à s’orienter vers, détecter ou répondre à des stimuli porteurs de signification lorsqu'ils
sont présentés dans l'hémi-espace controlésionnel. L'agnosie spatiale peut mener jusqu'à négliger l'hémicorps
controlatéral à la lésion et aller jusqu’à considérer que la moitié du corps ne nous appartient pas.

➔ Cette négligence est problématique pour la revalidation des patients : s’ils négligent l’hémicorps
controlatéral à la lésion, ils auront une tendance spontanée à ne pas utiliser ces membres, ce qui les
empêche de récupérer de leur déficit sensorimoteur.

o On peut utiliser des stratagèmes, comme faire porter au patient un gant de couleur fluo, pour
essayer d’attirer leur attention vers leurs membres négligés, pour qu’ils se rappellent qu’ils
doivent l’utiliser.

▪ Le plus fréquemment associée à des lésions du


lobe pariétal de l'hémisphère non-dominant mais
une atteinte d'autres régions du réseau
attentionnel peut entraîner un degré variable
d'agnosie spatiale unilatérale.

• Pour tester cette héminégligence, on peut


demander à des patients de recopier des
dessins. On constate alors qu’ils ne vont
dessiner que la moitié de ceux-ci. Cela
dit : si on leur demande si quelque chose
cloche, ils s’en rendront compte et
terminer le dessin. Il s’agit d’un processus
attentionnel déficitaire uniquement.

7.4. FONCTIONS EXCECUTIVES

Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus dont la fonction principale est de faciliter l’adaptation
des sujets à des situations nouvelles, et ce, notamment lorsque des routines d’actions ne suffisent pas.

Elles commencent à se mettre en place lorsque la tâche requise implique la mise en œuvre de processus cognitifs
contrôlés. Il s’agit des capacités d’inhibition, de planification, de flexibilité mentale et de contrôle. C’est le produit
coordonné d’opérations impliquant des processus variés pour accomplir un but particulier de manière flexible.

➔ Lorsque ces systèmes dysfonctionnent, le comportement est mal contrôlé et désinhibé.

o Pour bien comprendre les concepts de fonctions exécutives, la meilleure manière est de
s’intéresser aux atteintes de ces fonctions et de voir quels sont les symptômes que présentent
les patients.

119
Phineas Gage

Cas très connu. Ce patient s’est pris une barre d’un mètre de long et de 3 centimètres de diamètres
dans son crâne, à la suite d’une explosion. Cette barre s’est logée au niveau de son lobe frontal. Il a
repris conscience et a survécu. Seulement, sa personnalité a changé du tout au tout. Il est devenu
capricieux, irrévérencieux, ayant perdu le respect pour les conventions sociales et tout sens de
responsabilité.

Zones touchées : les structures du cortex orbitofrontal, les structures du cortex préfrontal sur la partie
interne, et des structures préfrontales antérieures et latérales.

Patient EVR

A l’âge de 35 ans, EVR eut un bref épisode de trouble de la personnalité et de trouble visuel. On lui a
diagnostiqué une tumeur cérébrale. Il s’agissait d’un large méningiome orbitalo-frontal : c’est une
tumeur qui se développe à partir des méninges. Les symptômes mettent du temps à arriver et donc
quand on la détecte, elle est souvent déjà de grande taille. EVR se fait opérer, il a très vite récupéré
et a pu rentrer chez lui après deux semaines. Après l’opération, il a investi dans une entreprise contre
l’avis de ses proches, il a fait faillite et a tout perdu. Après cela, il a enchainé les boulots, mais il
n’arrêtait pas de se faire virer. On se plaignait de ses troubles de l’organisation et de ses retards,
même si ses manières et son tempérament étaient appropriés. Il lui fallait deux heures pour qu’il se
réveille et parte travailler, parfois il avait besoin d’une journée entière pour se laver et se raser, pour
décider où il voulait manger au restaurant etc.

Ces deux cas démontrent le rôle majeur du


cortex préfrontal (orbital, latéral et mésial) ainsi
que des boucles striato-préfrontales pour les
fonctions exécutives.

Le syndrome dysexécutif est un trouble


englobant un ensemble de signes et de
symptômes que présentent les patients atteints dans la boucle préfrontale des
systèmes des noyaux de la base.

➔ Exemples : maladie de Parkinson, Alzheimer, Sclérose en plaque, AVC…

Ils peuvent présenter des troubles comportementaux : hypo/hyperactivité,


comportements stéréotypés, dépendance environnementale, troubles du contrôle
émotionnel, troubles des comportements sociaux, troubles des comportements
sexuels, anosognosie. Tous ces symptômes font qu’ils ne vont plus se comporter
de manière conventionnelle socialement. Ces symptômes sont à différencier des
symptômes exécutifs : problèmes d’inhibition, problèmes pour passer d’une tâche
à l’autre, problèmes d’initiation de réponse, de planification, de mémoire
épisodique, de théorie de l’esprit (capacité à réfléchir sur lui mais aussi sur ses
propres comportements).

120
7.5. FONCTIONS EMOTIONNELLES

Les émotions sont des réactions idiosyncratiques cognitives et physiologiques complexes, engendrées par une
stimulation sensorielle. Ces réactions peuvent être conscientes et inconscientes.

➔ L’idiosyncrasie est propre à un individu. Une stimulation sensorielle ne génèrera pas le même type
d’émotions d’une personne à l’autre, en fonction du contexte.

Classification de Ekman

De base De base additionnelles

Tristesse, joie, colère, Amusement, mépris, satisfaction, gêne, excitation, honte, culpabilité,
peur, dégoût, surprise fierté, soulagement, plaisir.

➔ Les réseaux neuronaux qui traitent les informations sensorielles sont connectés avec le “réseau des
émotions” de manière à conférer une composante émotionnelle aux stimuli sensoriels.

Il y a des structures corticales et sous-corticales impliquées dans la genèse des réactions émotionnelles.
Les stimulations sensorielles et les voies neuronales impliquées dans le traitement de ces stimulations
sensorielles vont projeter sur les structures néocorticales et sous-corticales pour générer des réactions
émotionnelles, qui vont activer différents systèmes pour générer cette réaction émotionnelle au niveau
de la périphérie et s’exprimer de manière interne, externe, somato-motrice ou végétative. Il peut y avoir
un retour sensoriel, qui va de nouveau influencer les réactions émotionnelles.

➔ Le système limbique contient plusieurs structures

o Sous corticales : amygdaliennes, de l’hippocampe, du fornix, des tubercules mamillaires, du


thalamus, de l’hypothalamus, des ganglions de la base

o Néocorticales : du cortex mésio-frontal, du cortex cingulaire, du cortex orbitofrontal et du


cortex insulaire.

o Ceci est la classification moderne du système limbique. Avant, on ne considérait pas tous les
cortex mais seulement les structures sous-corticales citées précédemment.

121
122
Exemple avec les voies auditives :

➔ Le traitement des infos sensorielles implique des


structures sous-corticales comme le thalamus, qui
jouent un rôle de relai avant de rejoindre les
structures corticales.

1. Les voies auditives projettent sur le


thalamus

2. Le thalamus projette sur le cortex


auditif primaire

3. Le cortex auditif primaire projette sur le


cortex auditif secondaire et associatif

4. Le cortex auditif secondaire et associatif


projette sur les cortex associatifs
polymodaux

5. De là, connexions avec les structures du


réseau émotionnel comme l’amygdale.

➔ Dans certaines circonstances, le thalamus va directement se connecter avec les structures impliquées
dans le traitement émotionnel pour permettre une réponse émotionnelle très rapide à des stimulations
sensorielles qu’on ne perçoit pas de manière consciente ou en cas de danger imminent.

7.5.1. AMYGDALE

Elle joue un rôle majeur, notamment pour la peur


(mais pas que !). Cependant, elle n’est pas requise
pour la peur et la panique en provenance de
stimulations sensorielles interne.

C’est une structure de substance grise qui se trouve


dans la profondeur du lobe temporal, en avant et en
haut de l’hippocampe, et constituée d’une série de
petits noyaux.

Ces petits noyaux qui reçoivent des afférences en


provenance des structures impliquées dans les
fonctions sensorielles et vont envoyer des efférences
vers des régions impliquées par exemple dans les
réponses végétatives ou motrices.

123
7.5.1.1. AFFERENCES DE L’AMYGDALE

Un randonneur se promène en forêt. Il doit enjamber un rondin de bois,


et pendant qu’il exécute le mouvement, il aperçoit une structure qui
ressemble à un serpent et qui d’un point de vue de l’évolution, est un
des prédateurs les plus importants.

Ce type de stimulation sensorielle est encodée au niveau du thalamus


pour permettre un traitement très basique et une reconnaissance très
rapide de la stimulation sensorielle pour pouvoir générer des réactions
de fuite rapide.

Si nous devions passer par un traitement cortical (cortex visuel primaire


> voie ventrale (gyrus fusiforme pour reconnaissance la forme
correspondant au serpent) > lobe temporal (liaison de la forme avec le
reconnaissance mnésique) > amygdale (peur)), nous n’avons pas le
temps de modifier la commande motrice que nous risquerions de nous
faire mordre s’il s’agit effectivement d’un serpent.

124
7.5.1.2. ÉFFERENCES SOUS-CORTICALES DE L’AMYGDALE

L’amygdale reçoit donc des informations en provenance de structures sous-corticales (ex. thalamus) et corticales
(ex. cortex primaire). L’amygdale projette ensuite sur des structures au niveau du tronc cérébral impliquées
dans la réaction émotionnelle (ex. hypothalamus pour générer la réponse au stress).

125
COURS 8 : NEURO-ANATOMIE DE LA
CONSCIENCE

8.1. ALTERATIONS DE L’ETAT DE CONSCIENCE

8.2. (ETUDES D’ACTIVATIONS)

Y’A PAS (quel dommage…………………….)

126
COURS 9 : NEURO-ANATOMIE DES
FONCTIONS VEGETATIVES

Le système végétatif est une partie du système nerveux périphérique ou SNP. Il s’agit d’un système nerveux
autonome : il gère les fonctions involontaires qu’exercent les fibres musculaires lisses, cardiaques et les glandes
(muscles lents). Nous avons peu de contrôle sur ce système mais on peut apprendre à le réguler (ex. : apnée).

➔ Les muscles lisses : tapissent les parois internes des organes et son impliqués dans les mouvements
involontaires. Ce sont également ces muscles qui vont tapisser la paroi des artères et sont donc
responsables de la tension artérielle.

➔ Glandes : série de tissus qui sont présents dans notre organisme à différents endroits et sécrètent
quelque chose. On a (1) les glandes sécrétrices (salivaires, sudoripares, à mucus) et (2) les glandes
endocriniennes qui sécrètent toutes les hormones qui sont fondamentales pour le fonctionnement.

➔ Ce système nerveux innerve :

o Les glandes sécrétrices

o Le cœur, les poumons et les vaisseaux sanguins

o Le tractus gastro-intestinal, le colon, le rectum, le foie, le pancréas

o Les reins, la vessie, les surrénales, les organes génitaux.

127
Deux sous-systèmes

Système (ortho)sympathique Système parasympathique

Le système nerveux végétatif exerce un contrôle disynaptique sur les cibles périphériques, à l’inverse du système
moteur somatique qui exerce un contrôle monosynaptique sur les cibles musculaires. Cela signifie qu’il implique
deux neurones.

➔ Dans le SNP, e corps du neurone se trouve dans la corne antérieure de la substance grise de la moelle
épinière ou dans les noyaux moteurs au niveau du tronc cérébral dans les nerfs crâniens.

o Ce corps va envoyer un axone qui fait une jonction synaptique directement avec le muscle
squelettique cible. Au niveau de cette jonction, l’acétylcholine est utilisée pour moduler le
degré de contraction de ces fibres musculaires.

➔ Disynaptique (système nerveux autonome) : il va y avoir un point de relai. On a un premier neurone


préganglionnaire (acétylcholine) et un neurone post-ganglionnaire (noradrénaline). Le corps du
neurone se trouve entre ces deux neurones ganglionnaires et envoie un axone avec des jonctions
synaptiques sur les organes cibles.

128
9.1. SYSTEME (ORTHO)SYMPATHIQUE

Les neurones préganglionnaires s’étendent de Th1 (première vertèbre thoracique) à L2-L3 (vertèbre lombaire)
au niveau de la colonne intermédio-latérale (corne latérale) de la substance grise de la moelle épinière. Le corps
des neurones préganglionnaires se trouvent au niveau de la corne antérieure, postérieure et de la zone
intermédiaire (corne latérale) de la substance grise.

Les axones sortent de la racine antérieure pour projeter sur le ganglion sympathique : à cet endroit se fait la
jonction sympathique avec un autre neurone qui projette sur la structure cible. Les axones des neurones
préganglionnaires se terminent dans les ganglions paravertébraux (cœur, bronches, glandes) formant la chaine
sympathique latérale ou dans des ganglions périphériques (viscères).

Le système sympathique exerce une activité tonique sur les structures cibles (en d’autres mots : il active les
structures cibles) dans le but de les maintenir à un niveau opérationnel approprié à toutes les situations. Ce
système s’active dans des situations de stress, de défi ou de menace afin de préparer l’individu à fuir ou à se
battre. Il active les ressources de notre organisme pour nous mettre dans les meilleures conditions pour faire
face au stress.

➔ Dilatation pupillaire, hérissement des poils, vasoconstriction cutanée et digestive pour redistribuer le
sang vers les muscles (pas besoin de continuer à digérer quand on s’apprête à se battre), augmentation
du rythme et de l'intensité des contractions cardiaques, mise au repos de la digestion et des autres
fonctions végétatives, libération d'adrénaline et de noradrénaline par les surrénales (pour permettre
aux muscles de réagir de manière appropriée), libération d'insuline par le pancréas.

➔ Certains organes ne bénéficient que d’une innervation sympathique (glandes sudoripares,


médullosurrénales, vaisseaux artériels).

129
9.2. SYSTEME PARASYMPATHIQUE

Il a un rôle opposé au système (ortho)sympathique : il s’active quand l’organisme « peut se reposer et digérer »
lors d’un niveau d’activité plus bas ou d’un relâchement.

➔ Diminution du rythme et pulsation cardiaque, vasodilatation des vaisseaux cutanés surtout au niveau
digestif pour redistribuer le sang vers notre tube digestif et permettre la digestion, activation de la
digestion et des autres fonctions végétatives, libération de certains types d’hormones qui vont
participer à la digestion et à l’absorption des différents éléments nutritifs qui vont devoir passer dans le
sang.

o Aller dans l’eau après avoir mangé en été : peut provoquer des malaises car le système
parasympathique s’active durant la digestion et si l’on va dans la piscine (changement de
température), le système sympathique s’active également. Concurrence des deux systèmes.

De même, il est organisé différemment : le corps des neurones préganglionnaires se trouvent dans le tronc
cérébral (noyau d'Edinger-Westphal, nerf vague, etc.) et dans la moelle épinière sacrée (corne latérale) et leurs
axones se terminent dans les ganglions parasympathiques, situés à l’intérieur ou à proximité des organes cibles.

Dans la partie terminale de la moelle épinière sacrée, des neurones préganglionnaires vont occuper une position
latérale au niveau de cette zone intermédiaire de la substance grise de la moelle épinière, et s’organisent en
colonne.

130
➔ Malaise vagal : activation anormale du nerf vague, typiquement dans des endroits avec du monde, où
il fait chaud, ambiance moite. Cette activation augmente le diamètre des vaisseaux des organes internes
> redistribution importante du volume sanguin vers ces organes internes, ralentissement du rythme
cardiaque et diminution de la tension artérielle > quantité plus faible de sang qui arrive au cerveau >
neurones ont moins accès à l’oxygène donc dysfonctionnement de ces neurones > perte de
connaissance.

o Lorsqu’un patient fait un malaise vagal, il faut le coucher et lever ses jambes pour forcer le sang
qui se trouve dans les membres inférieurs à retourner vers le cœur et réactiver le système
orthosympathique pour reprendre le dessus sur le système parasympathique.

131
9.3. CONTROLE CENTRAL DES FONCTIONS VEGETATIVES

Des systèmes vont faire des connexions avec certaines structures impliquées dans le système nerveux végétatif
pour générer des réactions comme la douleur, ou des réactions émotionnelles. Ce système passe soit par
l’hypothalamus, soit par la formation réticulée et il reçoit des afférences par les structures corticales. C’est donc
parce qu’il y a ces connexions que l’on peut développer un certain degré de contrôle volontaire sur les organes
cibles.

Hypothalamus

Structure connectée à l’hypophyse (sécrétion d’hormones). Il s’agit d’un groupe hétérogène de noyaux
situés à la base du diencéphale (substance grise). Ces noyaux sont nombreux et ils contiennent des
corps de neurones qui vont participer à différentes fonctions. Ces noyaux reçoivent de l’information
d’une série de structures cérébrales et vont envoyer à leur tour de l’information vers d’autres
structures. Cette structure contrôle une grande variété de fonctions homéostatiques (qui régulent le
fonctionnement de l’organisme).

Sa fonction est plurielle : réguler le cycle circadien, la circulation sanguine, la sécrétion d’hormones
(passent par l’hypophyse).

132
133
COURS 10 : ASPECTS
DEVELOPPEMENTAUX ET
VIEILLISSEMENT DU SYSTEME NERVEUX
CENTRAL OU SNC
10.1. ASPECTS DEVELOPPEMENTAUX

10.2. VIEILLISSEMENT DU SNC

134
COURS 11 : VASCULARISATION DU SNC

Les maladies liées à l’atteinte des systèmes vasculaires du SNC sont très fréquentes. C’est une des causes de
mortalité les plus importantes.

11.1. (ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX)

L’AVC est la cause majeure de mortalité et de handicap dans notre société. Ils augmentent avec l’âge.

AVC ischémique AVC hémorragiques

Le plus fréquent. 10 à 15% des AVC.

Les vaisseaux qui amènent le sang oxygéné au À l’intérieur du parenchyme cérébral : on


cerveau, contenant le sucre permettant aux parle plutôt de rupture d’anévrisme. Il s’agit
neurones de fonctionner se bouchent. Le sang d’une malformation de la paroi des vaisseaux,
n’arrive pas dans les territoires du SNC que ces qui les fragilise et entraîne une rupture de ces
vaisseaux vascularisent. parois.

Les neurones ne reçoivent plus ni d’oxygène ni Il y a donc une libération du sang dans les
d’énergie : mort neuronale et lésions irréversibles espaces sous-arachnoïdiens.
dans le SNC.

Thrombotique Embolique Hématomes Hémorragie sous-


intercérébraux arachnoïdienne

Thrombus qui bloque Emboles envoyés dans Facteurs de risque : Facteurs de


les artères, lié au la circulation sanguine. HTA, angiopathie risque : anévrisme,
mode de vie. Lié à des problèmes de (vieillissement des MAV
cœur (le sang stagne vaisseaux
Facteurs de risque : dans les cavités pathologique)
HTA, trop de cardiaques sous forme
cholestérol, de caillots).
tabagisme, etc.

Thrombose de sinus veineux

La thrombose de sinus veineux prendre plusieurs jours pour s’installer (contrairement à l’AVC qui est en
général ON/OFF). Si quelqu’un reçoit un violent coup sur la tête, il peut développer des maux de tête dans
les jours qui suivent. Ceux-ci peuvent devenir progressivement plus intenses et provoquer des déficits
neurologiques.

135
11.2. SYSTEME VASCULAIRE HUMAIN

Le système vasculaire humain est composé de deux types de vaisseaux : les artères et les veines.

➔ Les artères : amènent le sang oxygéné aux organes. Elles sont profondes : on ne les voit pas mais on
peut les sentir.

o Les AVC touchent souvent ce système.

➔ Les veines : amènent le sang désoxygéné au cœur (droit) pour ensuite le ramener aux poumons qui vont
réoxygéner le sang. Elles peuvent être superficielles ou profondes. On peut les voir mais pas les sentir
(le sang s’écoule à faible pression).

136
11.3. VASCULARISATION ARTERIELLE

➔ L’artère aorte sort du cœur (gauche) et descend dans le tronc pour donner naissance à toutes les artères
qui vont vasculariser les membres et organes internes.

➔ Les artères vertébrales vont pénétrer à l’arrière de la boîte crânienne. Les deux artères fusionnent et
donnent naissance au tronc basilaire.

137
11.3.1. LE POLYGONE DE WILLIS

Deux voies d’accès : la vascularisation de la voie antérieure (artères carotides) et la vascularisation de la voie
postérieure (artères vertébrales).

➔ Carotide interne : se trouve entre les pinces et donne naissance à deux artères :

o Artère cérébrale moyenne : chemine dans la scissure de Sylvius

o Artère cérébrale inférieure : chemine dans la scissure interhémisphérique et suit le chemin du


corps calleux.

➔ Vertébrales : se réunissent pour former le tronc basilaire qui chemine sur la face antérieure de la
protubérance et se divisent pour former les artères cérébrales postérieures. Elles permettent la
vascularisation de la partie postérieure du lobe occipitale et la partie inférieure des hémisphères
cérébraux.

➔ Communicante antérieure : permet le passage du sang à l’artère cérébrale antérieure gauche et droite.

➔ Communicante postérieure : fait communiquer l’artère cérébrale postérieure avec la carotide interne

➔ Anastomoses : tuyaux permettant le passage de sang d’un réseau à un autre. Intéressant pour éviter les
AVC.

138
11.3.2. TERRITOIRES ARTERIELS CORTICAUX

Il s’agit des territoires des artères cérébrales postérieures, moyennes et inférieures.

Postérieure Moyenne Inférieure

Elle s’occupe de la Vient de l’artère carotide Chemine dans la scissure


vascularisation du lobe interne, chemine dans la interhémisphérique le long du corps
occipital et de la face scissure de Sylvius et donne calleux, donne des branches qui
inférieure du lobe occipital une série de branches qui vascularisent la partie interne et
et temporal vascularisent une partie du supérieure des hémisphères, surtout
lobe temporal, pariétal et la face interne et supérieure du lobe
frontal frontal et pariétal

En cas d’AVC

Déficit sensorimoteur au Troubles visuels Déficit sensorimoteur au niveau du


niveau du visage et du (prosopagnosie, cécité…) membre inférieur + troubles des
membre supérieur fonctions exécutives

139
11.3.3. INTERET CLINIQUE DES ARTERES COMMUNICANTES

Elles permettent la communication de sang d’un réseau à un autre : entre les


artères vertébrales et carotides ou encore entre les carotides interne gauche et
droite.

Ici, on a le cas d’un patient ayant un anévrisme énorme au niveau de la carotide


interne. Tellement énorme qu’il comprime des structures comme le nerf
crânien oculomoteur (troubles visuels et douleurs). Si cet anévrisme se rompt,
le patient meurt. Il faut donc boucher cette carotide.

➔ On place une structure dans la carotide interne, pour empêcher le


sang de passer (on isole l’anévrisme du reste de la vascularisation).

o S’assurer que les artères communicantes postérieure et


antérieure soient fonctionnelles.

▪ Test : on bouche la carotide interne et on injecte un


produit de l’autre côté (voir s’il y a un passage du
sang)

• Le test a fonctionné : on a pu isoler sa


carotide interne, boucher l’anévrisme et
sauver le patient.

11.4. VASCULARISATION VEINEUSE

Les veines ramènent le sang vers le cœur droit une fois que le cerveau
a pris l’oxygène des nutriments. Ce sang est renvoyé vers les poumons
(pour remettre de l’oxygène).

Les grosses veines sont appelées sinus.

Le sinus important ici est le sinus longitudinal supérieur : c’est au


niveau de cette veine que les granulations de Pacchioni vont pomper le
LCR (liquide céphalo-rachidien, produit de façon constante par les
plexus choroïdes) et le faire passer dans la circulation veineuse. Comme
il est produit de façon constante, il se doit d’être réabsorbé de façon
constante également.

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