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Perception pour le mouvement

I. Introduction : la perception en tant que concept

a. Définition

La perception est l’expérience (rapport avec environnement) qui nous relie au monde sensible par
l’intermédiaire des 6 sens (capteurs, voies, nerveuses, zones de traitement).

Au temps de Platon et Aristote, on se demandait si la perception était directe. La perception est


en fait la prise de connaissance consciente du monde (vision cognitiviste = interprétation).

C’est une fonction cognitive indispensable aux autres fonctions (raisonnement, langage).
Perception : portes d’entrée de nombreuses fonctions :
− Comme la prise de décision.
− La perception peut être à la base de la motricité (motricité guidée par les besoins de
l’environnement).
− La mémoire est basée sur des entrées perceptives.
− On bouge dans contexte perceptif

b. Ingrédients de la perception

• Distinction stimulus / sensation / perception :

Passage stimulus-sensation (voie réticulo-spinale) et sensation-perception (SNC)

❖ Stimulus : Energies du monde physique (une


lumière, un son, …) Puis peut-on traduire ces
stimulus en informations nerveuses ?
❖ Message nerveux : monde physiologique. La sensation n’implique pas le
système cortical. Et puis au niveau cortical, l’activité est nécessaire :
❖ Interprétation : monde psychologique.

Les bases réflexes n’ont rien à voir avec l’implication du cortex.

> Sensation n’est pas équivalente à perception

Les informations sensorielles sont multiples : de multitudes d’énergies et de multitudes de


récepteurs (plurimodal) pour qu’au final toutes les informations sensitives soient réunies en une
seule : percept unique.

> Schizophrène (pathologie) : problème entre ce qui est ressentie et ce qui est vue.

Energie physiologique : Toutes les énergies de l’environnement (ondes sonores, chimiques, lumineuses,
…) vont être converties par les récepteurs sensoriels actifs (cellules sensorielles de l’oeil, de
l’oreille, des muqueuses) en énergie électrique. Ce sont des potentiels d’actions qui se déplacent
le long des nerfs sensoriels. La conversion de l’énergie spécifique en énergie électrique est la
TRANSDUCTION.

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Energie stimulus spécifique > récepteurs > messages sensoriel (nerf optique, auditif, olfactif) >
nerf sensoriel > système nerveux central (interprétation puis perception => mouvement,
jugements, prise de décision).
🡺 Pas obligé de percevoir pour agir
(réflexe myotatique)
Au niveau du nerf, on est dans le SNP.
Puis ensuite, dans le SNC (moelle
épinière et encéphale), il y aura un
traitement des informations pour
différents résultats :
− Mouvement seul (réflexe)

− Interprétation ➔ Perception
(visuelle, auditive, olfactive) ➔
Jugement / prise de décision /
mouvement / mémorisation.

II. Les modalités sensorielles et leurs liens avec le mouvement : APPROCHE


NEUROPHYSIOLOGIQUE

La classification simple des sens de Sherrington :

❖ Basée sur la position anatomique des récepteurs sensoriels puis fonctionnel :

L’extéroception (sensation des éléments extérieurs, à distance) :


− La vision
− L’audition
− Le tact (sensibilité cutanée, chaleur, douleur)
− Les sens chimiques : l’olfaction et la gustation

La proprioception (entre extérieur et intérieur du corps) :


− La proprioception musculo-tendineuse : FNM et OTG (corps par rapport aux segments) .
− La proprioception vestibulaire : il permet de savoir où l’on se trouve dans l’espace
(corps par rapport à l’environnement par l’axe d’accélération de la tête dans
l’espace).

L’intéroception formée par les récepteurs viscéraux (au niveau des artères). Par exemple, lorsqu’on
est à l’envers, on sent le sang monter à la tête. But : se percevoir en tant que schéma corporel lié à nos
fluides à l’intérieur de nous (pression sanguine à différents endroits du corps).

Problème de cette classification : tous les sens peuvent être proprioceptifs au sens dont Sherrington
l’entend (ils servent tous à savoir comment on est dans l’environnement).

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La notion de seuil :

> Diminuer seuil pour être capable de percevoir des choses beaucoup plus fines

Il y a un filtre perceptif : seulement 80% des stimulations de l’environnement nous parviennent. On est capable
de discriminer des éléments environnementaux :
− Vision : lueur d’une flamme de bougie à 30m par une nuit claire
− Audition : Tic-Tac d’une montre à 6m
− Tact : le battement de l’aile d’une abeille située à 1 cm (utilisé le Braye)
− Gustation : 1 cuillère à café de sure dans 7,6L d’eau
− Odorat : 1 goutte de parfum diffusée dans un T2

Notre bagage de réceptions n’est pas si mauvais. Dès l’instant où l’on est attentionné, nos récepteurs sont
capables de détecter beaucoup d’informations et de détails.

A) Rappels anatomo-fonctionnels sur les différentes modalités sensorielles

a. La vision : rôle comportemental


C’est le sens le plus utilisé. Il permet de :
- prévoir et d’anticiper. L’anticipation va permettre de développer l’espèce : en anticipant, on peut se
concentrer sur autre chose

- détecter des couleurs, des formes et des textures

- surtout la perception du déplacement : le mien et celui des autres

❖ La lumière ➔ stimulus (sollicite modalité sensorielle)

Energie sous forme de radiations/onde électromagnétiques.

On est sensible à des longueurs d’onde précises : 400 nm <= spectre visible <= 800 nm (les couleurs de l’arc
en ciel : spectre du visible limité): manière dont l’onde se propage.

Une longueur d’onde est élevée (forte énergie) lorsque la fréquence est faible: ressort (je comprime/ collé un
ressort, donc plus d’énergie et si relâché/grand, moins d’énergie).
− Sous 400 nm ➔ Ultraviolet, rayon X, rayon gama => beaucoup d’énergie
− Au-dessus de 800 nm ➔ Infrarouge, Radar, Broadcast bands, AC circuits, (pas chez l’Homme)=> pas
beaucoup d’énergie

Notre vision est « dictée » par les propriétés de nos récepteurs visuels.

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❖ L’appareil visuel ➔ récepteur du stimulus

L’œil (support du récepteur visuel) :


− Organe optique : conçu pour capter la lumière et la focaliser sur la rétine
− Organe sensoriel : rétine qui contient les cellules sensorielles de la vision : photorécepteurs.

Lentilles (organe optique) :


− Cornée : faire première focalisation de l’information (convergence)
− Cristallin : assure l’accommodation près et loin (garder netteté) => appareil photo est formaté comme
nous

Obturateurs (organes optique) :


− Iris/pupille : permet de protéger la rétine en réduisant/augmentant le nombres de photons qui entrent.
− Obturation longue : voir de nuit et obturation courte: voir de jour

La rétine (organe sensoriel) :


− Tissu nerveux fait de couches de neurones : transfert énergie (couche antérieur cellule ganglionnaire)
− La plus postérieure contient les cellules sensorielles photoréceptrices (les cônes et les bâtonnets).
− Les couches les plus en avant protègent les photorécepteurs.

⇨ « Cerveau à tous les niveaux »

Les photorécepteurs :

Zone particulière dans l’axe de l’œil : la fovéa est une zone sur laquelle tous les faisceaux lumineux convergent :
responsable de l’acuité visuelle (correspond à rayon qui représente ce que je regarde, 5 à 10° du champ visuel
puis max 15°).

Sa caractéristique est de n’avoir essentiellement que des cônes (100%).

En périphérie de la fovéa : ↑ bâtonnets et ↓ cônes.

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Les cônes Les bâtonnets
Moins nombreux : environ 5 millions Nombreux : environ 120 millions
Peu sensibles à la lumière : Très sensibles à la lumière :
▪ Re s p o n s a b l e s d e l a vision Diu rn e ▪ Responsable de la vision nocturne (scotopique)
(photonique : dans la journée) ▪ Responsables de la vision périphérique (vision
monochromatique seule au-delà de 40°)
▪ Responsable de la détection des mouvements
dans le champ visuel (+++ sports collectifs) =>
haute fréquence temporelle

Répondent très rapidement (une fois que le nombre


de photons est assez important pour que les cônes
soient stimulés) => nano-seconde
Possèdent plusieurs pigments Possède un seul pigment monochrome

3 types de cônes (en fonction longueur d’onde qui Pas de vision des couleurs : au-dela de 40°, on ne peut
impact la rétine) : pas voir les couleurs
▪ Cônes préférentiellement sensibles au
rouge
▪ Cônes préférentiellement sensibles au vert
▪ Cônes préférentiellement sensibles au bleu

Fovéa : responsable de l’acuité visuelle (seulement les


zones que l’on regarde sont nettes)

❖ Le nerf optique (IIème paire de NC) ➔ Conducteur de l’information visuelle (transduction)

En dessous de la fovéa (juste en dessous de là où l’on regarde), il y a une tâche noire que l’on ne peut pas voir.

Localisation spatiale : Le nerf optique (envoie info au SNC) part de la rétine pour rejoindre le cortex visuel
primaire. Au niveau du chiasma optique (dans le SNC), il y a une réunion des informations en fonction de leur
provenance.
− L’hémi-champ droit (de l’œil droit et gauche) se projette sur l’hémisphère cérébral gauche, et j’utilise
membre du coté gauche.
− L’hémi-champ gauche (de l’œil droit et gauche) se projette sur l’hémisphère cérébral droit, et j’utilise
membre du coté droit.

➢ Chaque hémisphère cérébral reçoit ses info


du champs visuel controlatérale (opposé): niveau
moteurs croisement aussi des hémisphères qui
contrôle les mouvements

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Neurones 🡪 info SNC (partie sous corticale dont thalamus) > nerf crânien
Au-dessus de 180° = détection mouvements.

Quelques mots sur la perception des couleurs…


− Monde en technicolor (15 000 nuances de couleurs) mais surtout
contraste et précision accrus (acuité).
− Essentiellement chez les insectes, oiseaux et certains mammifères.

− Développement tardif chez les primates (dû au changement de régime


alimentaire) : les petits bébés voient en noir et blanc.
− Théorie trichromatique :

La couleur : ratio d’activité entre les différents cônes

▪ Couleur blanche : équilibre du ratio entre les 3 cônes (renvoie


toutes les ondes mais aucune des longues d’onde n’est
absorbées)

▪ Couleur noir : absorption des 3 longueurs d’onde (ne revoie rien sur la rétine)

▪ Toutes les nuances sont ainsi créées :

> Combinaison d’activité entre les potentiels d’actions (cellules photoréceptrices) = spectre du visible

Quand la couleur aide la performance sportive :

Exemple : différents coloris des ballons de volley et effet sur l’analyse des trajectoires de service au volley. Les
trajectoires sont mieux perçues lorsque le ballon est coloré (on augmente l’activité des cônes).

Pour expert et novices, le fait de textures avec des couleurs = meilleure performance dans lecture des trajectoires

de balles => rôle de la fovéa dans discrimination des couleurs de balles.

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Perception du déplacement visuel :
● Le concept du flux optique :

Plus on se déplace rapidement, plus les informations sur la rétine vont arriver rapidement.
− Focus d’expansion = direction du déplacement. C’est le seul point visuel qui ne bouge pas au cours du
temps (il reste net), et pourtant c’est celui vers lequel on se déplace.
− Flux optique = Vitesse d’expansion (liée vitesse relative point qui constitue scène visuelle) / vitesse de
déplacement => déplacement relatif de la scène visuelle
− « C’est nous qui bougeons par rapport à l’environnement »
− En combinant ensemble vecteur vitesse scène visuelle = information de vitesse/déplacement
− On peut estimer le temps restant avant contact (vis à vis d’un mur ou d’une balle qui s’approche)

On peut être immobile et avoir l’impression de bouger en déplacent uniquement les éléments de la scène
visuelle (parc d’attraction).

Tau optique / Temps restant avant contact : ce qui est important est
la taille apparente au moment t (sur la rétine) et non la taille
objective pour se rendre compte du mouvement.

Si on calcule le ratio :

Taille apparente / vitesse changement de la taille apparente =


Distance qui nous sépare de l’objet / Vitesse à laquelle l’objet
arrive (d’approche) = Temps pour que l’objet arrive à l’œil.

Ex : ballon de foot = grossit quand se rapproche de notre tête =


estimation rapport entre taille du ballon et vitesse d’évolution du
ballon (si vitesse importante = risque de se prend ballon dans la tête)

t = d/v

● La vection optocinétique :
− Vection : sensation du déplacement propre dans l’espace
− Optocinétique : illusion du mouvement qui apparait au niveau de l’œil, par la vision

La vection optocinétique est donc l’illusion du déplacement propre. Cela entrainera des répercussions posturales.

Expérience : quand la scène visuelle se déplace vers l’avant, le corps de l’individu aussi. Il y a un couplage
parfait entre le déplacement réel et virtuel.

1) perception (illusion de déplacement propre)

2) répercussion posturales

oscillation posturales = en phase avec déplacements visuelles

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b. L’audition : rôle comportemental

Même si l’audition est un sens moins important que la vision, il a un rôle majeur dans :
● Communication, langage, expression artistique (musique, chant)
● Déplacement et guidage évolution spatiale (vitesse et direction)
Ex : environnement où il n’y a pas d’échos = se sent perdu
● Signal d’alerte, de danger : le son véhicule rapidement dans l’air, il impact rapidement nos récepteurs et
permet donc une réaction rapide => primordiale !

❖ Le son : onde mécanique

Utilisation du diapason : il créé une déformation de l’air ambiant autour de l’instrument.

L’air est constitué de molécules qui vont s’entrechoquer pour provoquer le son ➔ énergie mécanique. ex:
frapper diapason contre objet solide : résonance diapason et génère phénomène sur pression ou dépression de
l’air environnant

Les variations moléculaires vont créer des ondes sonores (phénomène ondulatoire de phénomène de sur
pression t dépression de molécule d’air qui s’entrechoquent dans l’eau et le sol) qui se propageant dans
l’air, l’eau et le sol. Elles sont définies par une fréquence (inverse de la longueur d’onde) et une amplitude :
− La séparation entre chaque choc des molécules détermine la fréquence de l’onde.
− Selon l’impact/ la force du choc, c’est l’amplitude de l’onde qui va varier.

La fréquence (en Hz) détermine la hauteur (tonalité) du son :


− Son aigu de 3000 Hz ➔ HAUTE fréquence (contre-ut de
soprano)
− Son grave de 300 Hz ➔ BASSE fréquence
− plus longue d’onde est grande,+ molécule d’air
s’entrechoquent lentement, + fréquence élevée
− pas de pression, pas de sons

L’amplitude / taille (dB) détermine l’intensité sonore (puissance son) :


− Son fort (oreille interne) ➔ GRANDE amplitude
− Son faible ➔ PETITE amplitude

La complexité (combinaison de toutes les fréquences les unes par rapport aux autres = se combine sous forme
d’harmoniques = combinaison séquentielle du son) détermine le timbre :
− Mélange de différentes fréquences (différents harmoniques)

− « Son pur » : onde sinusoïdale (fréquence unique) / son musical / bruit (ni aigu ni grave)
− Identification des sons, des voix, des musiques

Le spectre sonore (analyse séquentiel d’un signal):


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Chaque espèce a un spectre sonore différent. Le spectre sonore s’adapte fonctionnellement :
− Basse fréquence : distance importante entre deux ondes : la transmission du son dans l’eau est facilitée
et elle est possible sur de grandes distances. Les poissons sont donc sensibles aux basses fréquences =
meilleure transmission sur plus grande distance
− Haute fréquence : écho (sonar). Les rongeurs et les chauves-souris sont sensibles aux hautes
fréquences
L’Homme n’a pas un si mauvais spectre sonore. Il se situe dans un juste milieu, l’homme entend des fréquences
de sons entre 20 Hz et 20 000 Hz.
Risque visuel > risque auditif : FAUX :

Seuil :

Le DB est une échelle logarithmique (100 dB > 2x50 dB).

Son à 120 dB : plus d’une minute de son suffit à créer des


dommages irréversibles au niveau des récepteurs sonores.

On abime en premier les valeurs de basses fréquences : les « basses ».

C’est le temps d’exposition qui compte ! Sortir régulièrement de


la boite pour aller boire un Ricard pour éviter d’être trop exposé
aux dB.

90 minutes de concert à 135 dB… Sifflements le soir qui partent


le lendemain, mais pas seulement : ↑ de 40 fois le seuil de
détection, on endommage les cellules sensorielles.ex : 1 minutes
d’exposition sur smartphone > seuil orange : atteinte irréversible
au niveau système auditif

- Acouphène = même si disparaisse c’est dangereux car toujours là

❖ L’appareil auditif
Organe support des récepteurs de l’audition :
l’oreille = oriente le son mais ne le transmet
pas

1) Oreille externe :
⇨ Pavillon : conduire son dans conduit
auditif externe
⇨ Conduit auditif externe

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2) Oreille moyenne :
⇨ Le tympan : séparation entre l’oreille externe et l’oreille moyenne. C’est une membrane qui a la même
constitution qu’un tambour.
⇨ La chaîne des osselets : le marteau tape l’enclume qui se déforme et fait pivoter l’étrier = transfert
mécanique d’énergie
⇨ La fenêtre ovale qui délimite l’oreille moyenne de l’oreille interne.Oreille interne (labyrinthe) :
⇨ Labyrinthe antérieur ou cochlée ou limaçon (organe essentiel) : organe support des récepteurs.
⇨ liquide = l’endolymphe => active récepteurs

C’est un milieu aqueux, constitué de fluide cochléaire = émission des ondes

cochlée : 3 canaux (transmission info auditive) : leurs membranes vibrantes impactent récepteurs
situées sur la membrane en forme d’escargot => fluide cochléaire impacts soit début ou fin de la cochlée
en fonction de la vibration (basse Fc => transmission signal loin => membrane cochléaires très loin)

cils microscopique = s’inclinent (en fonction puissance de la vague) en fonction de la variations sur la
membranes => impatient potentiels d’actions qui sortent de ces cellules (plus déflexions forte, plus cils
s’inclinent, plus potentiels forts
⇨ Labyrinthe postérieur ou vestibule : organe de l’équilibration.

Parcours du son :

o Ondes sonores : captées par le pavillon et déviées dans le conduit auditif externe

o Tympan : vibre sous l’impact des ondes sonores

o Répercussion des vibrations au niveau de la chaine des osselets

o Répercussion des vibrations sur la fenêtre ovale

o Emission d’ondes qui se propagent dans le fluide cochléaire

o Inclinaison des cils des cellules ciliées externes

o Activité nerveuse au niveau des cellules ciliées externes

Les cellules sensorielles sont constituées de cils qui vont s’incliner selon la force du courant du fluide
cochléaire. L’inclinaison des cils détermine des fréquences de décharges.
⇨ Plus le cil est incliné, plus la fréquence de décharge est importante.

Exemple des vagues : ce ne sont pas les vagues les plus grosses (amplitude importante) qui vont durer le plus
longtemps. Si la longueur d’onde est importante et que la fréquence basse, alors la vague sera plus longue : un
tsunami est très puissant sans être très haut en amplitude.

Les sons aux basses fréquences, les plus graves, parcourent quasiment la totalité du conduit, ils vont au fond de
la Cochlée (jusqu’à l’Apex). Cela s’explique par le fait que les cellules ciliées du fond de la cochlée ne sont que
peu inclinés (fluide cochléaire soumis à de plus faibles vibrations)
⇨ En fonction des différences fréquences du son, on va impacter différentes zones de la Cochlée.

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Nerf auditif (8ème paire de NC) :

Le nerf auditif se charge aussi du système vestibulaire : c’est le nerf vestibulo-cochléaire.

❖ Localisation spatiale des sons

Comment sait-on d’où vient le son ? Un son venant de la gauche arrive à l’oreille gauche légèrement plus tôt
qu’à l’oreille droite. Ce décalage est retransmis par les deux nerfs auditifs et fournit une indication quant à la
localisation de la source sonore.

Ce décalage n’est pas perçu puisque nous ne percevons qu’un seul son net. Il y a une resynchronisation des
messages des 2 oreilles

Expérience : en laboratoire, il est impossible de discriminer un son qui vient de droit devant, droit derrière ou
pile au-dessus de nous. Quand le son est droit devant nous ou droit derrière nous, les afférences parcourant les
deux nerfs vestibulo-cochléaire sont identiques.

=> discrimination nazimuth

❖ L’effet Doppler

⇨ Vitesse de déplacement d’une source sonore en mouvement.


⇨ Changement de fréquence d’un son entre son lieu d’émission et son lieu
de réception lorsque la distance entre l’émetteur et le récepteur varie au
cours du temps.

⇨ Camion de pompier qui s’approche : le son est de plus en plus aigu


➔ Il y a une compression supplémentaire, la fréquence augmente.
⇨ Camion de pompier qui s’éloigne : le son est de plus en plus grave ➔ Distorsion : la fréquence
diminue.

Quand les récepteurs immobiles et que l’émetteur s’approche = aigu, et quand il s’éloigne = grave

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c. Le tact : rôle comportemental

Sensibilité tactile (enveloppe corporelle, surface sensorielle de 2 mètre carré). La spécificité du toucher est
qu’il implique un rapport direct à l’environnement.

Récepteurs = localisés sur l’ensemble de la surface sensoriels


● Contact, pression, mouvement sur la peau : forme et texture des objets (schéma corporel).
● Sensibilité à la température : la thermo-réception (vitale reconnaissance Object/ événements) Aveugle et sourd :
reconnait sensation feu grâce chaleur
● Douleur : la nociception

❖ La peau : organe de support


● 10% du poids.
● Organisation laminaire (5mm)

Plusieurs couches successives :


● Epiderme :
− Protéine non vascularisé (c’est la couche de
peau morte) : pas de capillaires qui portent
énergies à ces cellules
− Imperméabilité, résistance et identité
(empreinte digitale)
− Se renouvelle toutes les 4 semaines : très
souvent (protège)

● Derme :
− Vaisseaux, follicules pileux (ce que l’on détruit
par l’épilation au laser), glandes
Sudoripares (elles provoquent la transpiration qui permet de diminuer la température du
corps).
− Thermo régulation => généré par transpiration et essentielle dans activité physique
− Molécules naturelles de protection (kératine : protège rayon soleil et donne structure plus
rigide à la peau pour évier vieillissement), de couleur (mélanine : permet le bronzage, sous
forme de pigment) et de structure/ propriété d’élasticité (collagène, élastine). Avec l’âge, on a
des déficits en collagène qui empêche la peau de reprendre sa forme initiale.
− Innervé, contient des cellules sensorielles.

● Hypoderme :
− Cellules adipeuses (isolant, protection et haut pouvoir énergétique).

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❖ Les récepteurs sensoriels
☞ Terminaisons nerveuses libres : fibres nerveuses avec réseau presque comme des dendrites : elles sont à
la limite entre le derme et l’épiderme (en superficie du derme => douleurs = réflexe de retrait rapide). Ils
ont une forme d’arborescence dendritique (beaucoup de ramifications s’insèrent dans les couches de la
peau) et donnent informations :
− Nocicepteurs
− Thermorécepteurs

☞ Mécanorécepteurs : sensibilité tactile : Récepteurs ayant une structure propre


− Superficiels (haut du derme, surface) : toucher léger (chez les Allemands)

▪ Corpuscules de Meissner

▪ Disques de Merkel
− Profonds (bas du derme) : (chez les italiens)

▪ Corpuscules de Pacini

▪ Corpuscules de Ruffini

Codage de la nouveauté (informations changeantes) : Meissner et Pacini

Codage de la constante (dans le temps) : Merkel et Ruffini

❖ Les corpuscules de Meissner : sensibles aux vibrations basses fréquences : glissement objets sur la
peau, frottement, caresse.

❖ Les corpuscules de Pacini : Accélération du stimulus, sensibilité dynamique : détail temporel des
stimuli… Discrimination de texture et stimuli mobiles. Pression forte. C’est la gestion de l’équilibre
statique et dynamique.

❖ Disques de Merkel : Pression légère : discrimination statique des formes, rugosité, braille (écriture
pour les aveugles).

❖ Corpuscules de Ruffini : Etirement de la peau : codage de la déformation de la peau et donc de son


mouvement.

Champ récepteur = acuité tactile.

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Répartition hétérogène des récepteurs tactiles :

▪ Zones plus sensibles : la langue et l’extrémité des doigts ➔ Plus de récepteurs donc meilleure capacité
de discrimination des sensations du toucher.

▪ Zones moins sensibles : le dos (sensibilité élargie à 40 cm), les jambes et les bras.

▪ La voute plantaire, une plateforme dynamométrique

d. La proprioception : rôle comportemental


ème
▪ « Vision intérieure », le « 6 sens » …

⮚ Perception de soi :
− Kinesthésie, statesthésie :

▪ Position des segments, sensations de force, information sur le mouvement en cours,


schéma corporel.
⮚ Représentation et orientation spatiales Participe à des activités réflexes :
− Stabilisation de la posture et de l’équilibre (tonus musculaire) : réflexe myotatique, extension
croisée.

❖ Le fuseau neuromusculaire

Organe support de la proprioception musculaire : le muscle.

Les récepteurs sensoriels sont interposés entre les fibres musculaires (entres les fibres extrafusales). Les
fuseaux neuromusculaires sont des fibres intrafusales.

La densité de récepteurs varie en fonction des muscles. Quand il y a plus de fibres intrafusales, on est plus
sensible à l’étirement.

Densité importante des FNM dans :


− Muscles de la main et des doigts : permet la dextérité, la précision, de l’Homo Sapiens.
− Muscles de la nuque : positionner la tête par rapport au tronc

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− Muscles extra oculaires : les informations proprioceptives permettent de savoir si ce sont nos
yeux qui bougent par rapport à la scène ou si c’est la scène qui bouge par rapport à nous.

Densité faible de FNM :


− Muscles posturaux

❖ Anatomie du FNM

On a des fibres musculaires intrafusales :


✔ A sac
✔ A chaine

Elles ont des structures différentes et donc codent des fonctions


différentes.

Les terminaisons sensitives (nerveuses) : Le début, l’entrée des afférences


sensitives qui vont remonter au SNC :
⇨ Primaires (afférence Ia) : ce sont les plus nombreuses, elles sont impliquées dans le réflexe myotatique
o A sac et à chaine.

⇨ Secondaires (afférence II) :


o Ne sort que des fibres à chaine.

Innervation motrice :
● Motoneurone gamma : maintient l’étirement des
fibres même lorsque le muscle est contracté. Cela permet
de maintenir la sensibilité des FNM.

La Co-activation alpha-gamma : Chaque influx nerveux qui permet la contraction d’un muscle est
associé à un influx nerveux qui permet de maintenir étirées les fibres intrafusales.

❖ Réponses du FNM à la stimulation

Stimulus spécifique :
− Etirement du muscle
− Seuil bas (très sensible)

Le système perceptif va analyser différemment la position et la locomotion. En effet, l’illusion d’un mouvement
n’est pas forcément accompagnée de l’illusion d’une position (amplitude articulaire impossible).
❖ Codage statique : code une position ➔ Fibre II
❖ Codage dynamique : code le changement d’état ➔ Fibre Ia

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❖ L’organe tendineux de Golgi

Terminaisons sensitives Ib dans les fibres de collagènes (tendons). Lors d’un travail (excentrique, isométrique
ou concentrique), les tendons vont être comprimés. Les OTG vont être sensibles à la tension musculaire et
tendineuse.

Les OTG ont un un seuil élevé : Les variations d’informations des OTG sont moins précises que celles des FNM.

Les OTG vont permettre le réflexe myotatique inverse. L’information sur la tension permet le maintien de
l’équilibre.

❖ Réponses de FNM et OTG à la stimulation

Si l’on coupe les motoneurones Gamma, on n’a pas une sensibilité correcte à l’étirement du muscle : la réponse
motrice sera alors complètement différente.

Le SNC a la capacité d’accompagner toute activation musculaire (Mn Alpha) par une activation proprioceptive
(Mn Gamma).

PS : Ne pas confondre les fibres extrafusales (contractiles) et les fibres intrafusales.

e. Le système vestibulaire

Organe sensoriel (support) : le vestibule


Le stimulus : l’accélération
L’énergie est mécanique, elle est une conséquence de l’inertie créée par l’accélération.

Les récepteurs sensoriels sont regroupés dans :

✔ Les canaux semi-circulaires : au nombre de 3 et orthogonaux, ils permettent d’accéder aux 3


dimensions de l’espace. La perception spatiale dépend donc de la nature/structure de nos récepteurs.

✔ Les sacs/organes otolithiques : ils sont en-dessous et en amont des canaux semi-circulaires :

▪ Sacs utricule (plutôt à l’horizontal)

▪ Sacs saccule (plutôt à la verticale)

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Les récepteurs sensoriels du vestibule sont activés par le mouvement de la tête :

Les récepteurs vestibulaires sont des accéléromètres. Ils sont sensibles à


la position de la tête dans l’espace.
⇨ Les récepteurs des canaux semi-circulaires sont activés
par les rotations (dans les 3 plans de l’espace) : ils
détectent des accélérations angulaires.

⇨ Les récepteurs des sacs otolithiques sont activés par


les translations : ils détectent des accélérations
linéaires (horizontales et verticales) et les
changements d’inclinaison de la tête.

Les canaux semi-circulaires et les organes otolithiques donnent naissance à des fibres sensitives qui se regroupent pour
former le nerf vestibulo-cochléaire.

❖ Les canaux semi-circulaires

La membrane (la cupule) va se déformer par l’application inertielle d’une force qui va s’exercer sur sa surface.
Quelle est cette force, liée à l’accélération, qui s’applique ?

Les canaux semi-circulaires sont remplis d’un fluide cupulaire (comme dans la cochlée) : si l’on tourne les
canaux dans un sens (lors des rotations), le fluide va se déplacer dans le sens inverse de l’accélération, l’inertie
va permettre au fluide d’impacter la cupule. Cela va créer une énergie mécanique (force inertielle). La
membrane de la cupule est composée de cils. La force inertielle va provoquer l’inclinaison des cils de la cupule :
cela engendre une fréquence de décharge à la sortie des canaux semi-circulaires.

Toute rotation maintenue à vitesse constante ne permet pas de percevoir une rotation : les cils ne vont pas
s’incliner indéfiniment, malgré la rotation la fréquence de décharge n’augmente pas.

Quand on est soumis à une forte décélération (ex : tourniquet), on a l’impression que ça tourne encore, mais
dans le sens inverse. Cela vient du fait que les cils, en se redressant, engendrent une accélération… Dans le sens
inverse.

Perception des rotations de la tête dans les 3 plans de l’espace : intégration des informations
(activations/inhibitions) issus des 6 canaux.

❖ Les organes otolithiques


18
On retrouve plus ou moins le même principe qu’avec le liquide cupulaire, sauf que c’est des petits cailloux :

Dans les cavités otolithiques : on trouve une surface gélatineuse composée de cils et surplombée par les grains
de sables (les otolites), dont le mouvement code les accélérations linéaires.

L’inclinaison des cils entraine une fréquence de décharge de la cellule réceptrice qui permet la détection de
l’accélération linéaire.
Utricule : sensations des positions et des accélérations linéaires de la tête dans le plan horizontal.
Saccule : sensations des accélérations linéaires de la tête dans le plan vertical.

La gravité est perçue par le saccule : les cils sont orientés vers le bas. On parle d’accélération gravitaire : elle
permet de percevoir la position de la tête par rapport à la gravité (si la tête est inclinée ou non).

Le saccule fonctionne comme un sablier : quand l’on saute vers le haut, les cils s’inclinent vers le bas ; quand
l’on retombe, les cils s’inclinent vers le haut.

Il y a une complémentarité entre les accélérations captées par les canaux semi-circulaires et celles
provenant des organes otolithiques.

f. La kinesthésie

La kinesthésie : La perception du mouvement/déplacement du corps dans l’espace. La kinesthésie est


multi sensorielle :
● Vision
● Somesthésie (la mécano-réception cutanée, la proprioception musculo-tendineuse, l’intéroception)
● Vestibule

B) Bases neuronales de l’intégration multisensorielle : de l’unimodalité à la plurimodalité

Les aires sensorielles primaires :


a. Introduction (cheminement de l’info à destination du cortex)

Plusieurs canaux sensoriels, chacun capturant de façon spécifique une impression subjective du monde.
⇨ La couleur : absence proprioception (seulement vision)
⇨ Les chatouilles : absence vision et audition (surtout ressentis)

Il y a un codage spécifique d’une modalité sensorielle (ex : toucher) pour un stimulus donné (ex : la caresse
passe par le toucher). Mais une même information de l’environnement peut être captée par différentes
modalités :
Les avantages :

▪ Possibilité d’utilisation de plusieurs sens pour reconnaître un objet (ex : un feu peut être senti et

19
entendu avant même d’être vu ou pénombre : bruit particulier = accès à ce qu’on a du mal à
voir) = lève ambiguïté sur différentes situations particulières.

▪ Maintien de cette capacité en cas de déprivation sensorielle => permet de compenser privation
sensorielle (ex : non voyant = capacité de chercher info extérieur grâce toucher, audition...)

▪ Augmentation de la performance de discrimination et de détection de stimuli.


En dépit de cette disparité dans les informations sensorielles, notre perception est cohérente et unifiée
(symbiose info pour percevoir une seule et même réalité). On a intégré les différentes informations
sensorielles pour l’associer à un élément à percevoir (ex : le feu est de telle couleur, telle odeur, …).

La perception (intégration sensorielle) se construit au niveau CORTICAL. b

Boucle réflexe = on ne les perçoit pas, en dehors champs perceptif. Donc pour passer sensation perception =>
cortex.

C’est à l’arrière (à droite du sillon central que se fait l’intégration sensorielle => code entrées sensorielles.

● Entrées sensorielles (dans les lobe pariétal, temporal et occipital) : traité en arrière du cortex
− Réception des informations sensorielles
− Traitement

● Sorties motrices (dans le lobe frontal) : traité en avant du cortex


− Planification du comportement
− Programmation
− Envoie des commandes motrices

Les informations sensorielles :

La première projection des afférences sensorielles se fait dans les aires corticales sensorielles primaires
correspondantes.
● Aires primaires (là où se projette sur le cortex pour la première fois info sensorielle): aires unimodales
associatives (une aire visuelle primaire capte la couleur, une autre la forme, …). (Considère que ce que
je vois = visage => construction sensation sur base d’un traitement)
● Aires uni Associatives. : aires multimodales associatives ➔ On donne du sens à l’information
(combinaison de signaux).

Après avoir catégoriser les informations (sensations), on va interpréter et faire vivre l’information
(perceptions).

b. Aires primaires visuelles

✔ Nerf optique (étage sous corticale)

20
✔ Chiasma optique : regroupe les informations des deux yeux (lieu de convergence = info de l’hémi champ gauche /
hémichamp droit = décussation).

✔ Tractus optique : continue la transmission de l’information (voies qui partent du chiasma)

✔ Thalamus : gare, échange des informations (soit elles descendent pour une réponse motrice, soit elles remontent)
= beaucoup de connexion synaptique => corps genouillé latéral (étape de transition de l’info visuelle).

✔ Projection dans le cortex :


● Cortex visuel primaire (lobe occipital) : à l’arrière du cerveau. Si l’on se fracture l’arrière de la boîte
crânienne, on peut devenir aveugle.

c. Aires primaires auditives

✔ Nerf auditif (qui est en fait le nerf vestibulo-cochléaire = info audio et d’équilibration)

✔ Relais dans des noyaux (beaucoup de corps cellulaires) : ils transfèrent les informations : synapse et transfère
info => phase d’intégration du signal. Zone subthalamique.

✔ Tronc cérébral (les informations peuvent descendre au niveau spinal)

✔ Thalamus : dedans, relaie => faire remonter l'info au cortex ou de la faire basculer dans zone sous cortex (tronc
cérébral) = plus conscient de cette stimulation.

✔ Projection dans le cortex :


● Cortex auditif primaire (temporal).
d. Aires primaires somesthésiques

La voie lemniscale (remonte moelle épinière avec afférente de la


périphérie) véhicule l’ensemble des informations somesthésiques et
proprioceptives (afférences : Ia, II, Ib, merkel, meisner, pacini, ruffini,
intéroceptives). L’information afférente somesthésique se croise au niveau du
bulbe rachidien.

C’est-à-dire que l’information provenant de la droite du corps est traitée par


l’hémisphère gauche, et vis-versa.
● Le réflexe : boucle de régulation spinale.
● Réponse automatique : provient d’une intégration corticale.

L’aire somato-sensorielle / somesthésique primaire intègre les


informations somesthésiques (sensibilité tactiles et proprioceptive en termes
de bandes). Elle se trouve juste en arrière du sillon central, dans le cortex
pariétal.
L’homonculus sensoriel est une représentation du corps en fonction de la
sensibilité de chaque partie du corps (zone sensibilité différente => langue /
bouche = plus grande)

e. Aires primaires vestibulaires

21
● Nerf vestibulaire : branche du nerf auditif ➔ Nerf vestibulo-cochléaire (même paire de nerf crânien)
● Relais :

▪ Tronc cérébral (alimente les comportements d’ajustements posturaux : voie vestibulo- spinale)
=> contrôler posture / équilibration dans mouvements primaires.

▪ Thalamus (cela implique que l’information va forcément remonter au niveau du cortex)


● Cortex vestibulaire pariéto-insulaire (dans le lobe pariétal, mais il faut creuser sous la surface)
+ jonction temporo-pariétal.

● Renouvelle chacune des couches avec de nouvelles couches du cortex

C’est après le passage dans les aires secondaires que l’on peut parler de perception, de réelle interprétation, des
informations.

Les aires secondaires :

Les aires associatives reconstruisent la réalité (visuelle, auditive, somatosensorielle, …) :

− Aires visuelles associatives (unimodal = spécificité stimulus) (occipito temporal): on y associe des
caractéristiques venant de plusieurs aies visuelles primaires ➔ les formes, les couleurs, etc : tout est
réuni. Info qui part arrière cerveau et revient vers l’avant (voir pour reconnaître différent de voir
pour agir).
− Aires auditives associatives : on associe hauteur (tonalité), amplitude et timbre du son (qui nous
permet de le reconnaître).

On intègre aussi le rythme du son : les aires auditives associatives nous permettent d’avoir des infos de
rythme utiles dans la vie quotidienne (ex : le rythme de nos pas lors d’une course). Chochlée = intensité / son
(grave, aigu) => réunies pour donner du sens => reconnaître son (distinction son instruments de musique).
− Cortex associatif somatosensoriel (somesthésique) : on associe les informations (proprioception
musculo-tendineuse, interoception et tact) provenant des aires somatosensorielles primaires.
L’association des différentes informations somesthésiques permet de savoir si c’est nous qui
bougeons par rapport à une surface fixe ou si la surface qui bouge par rapport à nous (les
mécanorécepteurs sont impliqués dans les deux cas, mais la proprioception change).

Ex : rugosité différente selon l’information proprioceptive du muscle lié dans l’appuie =>
déduction caractérisation surface où l’on s’appuie (toucher actif).

Pathologie = lésion dans aires multimodales (ex: non voyant fonctionnel => voient mais n’arrivent
pas à saisir objet, savoir où ils se trouvent).

22
La séparation fonctionnelle des voies visuelles :

Discrimination entre le traitement de la reconnaissance de l’objet et le


traitement de sa localisation :
🡺 La voie du « quoi » permet de reconnaître un objet :
projection du cortex visuel primaire au cortex
Inféro-Temporal.

⇨ Voie ventrale (celle du bas).

🡺 La voie du « où » permet de reconnaître la localisation de l’objet (pour analyser son déplacement), c’est
de la localisation pour l’action : projection du cortex visuel primaire (Aire V5 : mouvement) au cortex
pariétal.

⇨ Voie dorsale.

La réalité de la reconnaissance de l’objet est séparée de la réalité de mouvement de cet objet. On peut avoir des
informations sur les mouvements sans avoir intégrer les informations sur la forme, la couleur de cet objet en
mouvement.

Résumé :

- Lobe occipital : V1 à V5

- Reconnaissance (quoi) : aires inféra-temporal

- Localisation pour action (où) : aires intra-pariétales

Effets des lésions des aires secondaires associatives :

● Agnosie visuelle : Absence de reconnaissance visuelle => incapacité de reconnaître objet par la
vision (ex: héminégligence = gens voient juste la moitié de cet objet).
− L’information visuelle est prélevée (on voit) mais on n’arrive pas à lui donner du sens. Pas de
reconnaissance car la voie ventrale est lésée. Les personnes atteintes d’agnosie peuvent tout de
23
même interagir avec l’environnement : la voie dorsale fonctionne correctement.
− Agnosie des couleurs : on voit des couleurs mais on ne peut pas les identifier.
− Reconnaître sans localiser.

● Agnosie auditive :
● Incapacité de reconnaissance du langage : personnes qui ne peuvent pas discriminer un langage porteur
de sens (même une langue étrangère) d’un bruit. Elles ont du mal à parler.

● Hémiasomatognosie (je n’ai pas la connaissance de la moitié de mon corps): Absence de


reconnaissance de la moitié de son corps (surtout la partie gauche, car c’est souvent l’hémisphère droit
qui est touché). Les individus ont une négation complète de cette partie du corps (ils reconnaissent une
main mais ne comprennent pas que c’est la leur).

● Agnosie tactile : Incapacité de reconnaissance d’un objet par le tact. La sensation marche encore
(réflexe), les individus savent qu’ils sont en contact avec des objets mais sans pouvoir en connaître les
caractéristiques.

« L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » (Sax) unimodal =


spécificité stimulus
« L’erreur de Descarte » de Damasio Les aires associatives plurimodales

Le cortex pariétal postérieur se situe en bas du cortex somatosensoriel secondaire. C’est le cortex dans lequel
on trouve un mixage des informations sensorielles pour la perception et le langage, l’attention et la localisation
spatiale. Il permet une unité perceptive (une perception unique de l’environnement).

Le cortex limbique est aussi un cortex plurimodal associatif. Il permet d’activer des souvenirs, des émotions
particulières, qui vont impacter notre perception de la scène.

24
⇒ En cas de grosse frayeur, on amplifie le danger. Dans les enquêtes, il faut se méfier des témoignages, la
perception est impactée par nos émotions, par l’affectif.

Le cortex préfrontal associatif intègre toutes les informations sensorielles et intervient dans la planification
de l’action, dans la prise de décision. Il filtre les différentes informations pour avoir une « intelligence
rationnelle ».

➢ Chaque aire associative plurimodale (des cortex : pariétal postérieur, limbique et préfrontal
associatif) reçoit des afférences de toutes les aires sensorielles secondaires (visuelles,
somatosensorielles, auditives, …).

Effets des lésions des aires plurimodales associatives :

⇨ Morcellement des informations sensorielles !


● Agnosie des visages : incapacité de reconnaître qu’un visage est un visage.
● Alexie agnostique : impossibilité de comprendre le langage écrit (on voit des lettres, mais on ne peut
pas les percevoir, les associer ensemble).
● Agnosie digitale, autotopoagnosie : Pas de reconnaissance de ses doigts, incapacité à situer des
parties de son corps avec les doigts.
● Syndrome de Gerstmann : indistinction de la droite et la gauche, acalculie (impossible de calculer),
agraphie (trouble dans la disposition des lettres).
● Simultagnosie : Incapacité à avoir une vue d’ensemble de la réalité. L’individu ne peut pas reconnaitre
plusieurs objets à la fois, il ne perçoit que des détails. Les modalités sensorielles fonctionnent mais il y a
un morcellement total des informations : on ne peut pas percevoir la réalité et cela pousse à la démence
et la dépendance.

Il y a un dialogue entre les différentes aires multisensorielles : les informations du cortex limbique et du cortex
pariétal postérieur vont impacter la prise de décision dans le cortex préfrontal.

Après la perception et la prise de décision, il y a une programmation du geste dans le cortex moteur
secondaire puis l’information se rend vers le cortex moteur primaire pour être exécutée.

III. De l’intégration multisensorielles à la perception : APPROCHE PSYCHOLOGIQUE

25
Les informations sensitives rejoignent :

⮚ Une boucle inconsciente : les réflexes.


⮚ Une boucle consciente : d’abord la sensation puis la perception.

a. Le pouvoir informationnel de l’environnement

Le concept d'ndances
⇨ Ce que l’environnement suggère comme possibilité à l’observateur (ex : possibilité de victoire contre un
Boxeur international ou contre un gringalet / Ce qu’inspire des boutons rouges ou verts…)

Application au quotidien :
Notre cerveau parvient à savoir s’il pourra franchir une marche sans qu’on en ait conscience. Ce phénomène
est expliqué par Warren en 1984 : « Estimer la hauteur maximale Hmax d’une marche à gravir peut être
exprimé en termes de proportion invariante de la longueur de Jambes : Hmax = 0.89L »
En effet il indique que : « Le ratio « taille de la marche à gravir (H) / longueur de jambe (L) » permet de définir
un point critique de changement comportemental, quelles que soient les dimensions absolues propres à
l’observateur ou aux éléments de l’environnement »

La présence d’affordances conditionnant le comportement a donc été suggéré pour des tâches de
Franchissement, d’évitements d’obstacles, etc…

Propriétés du flux (optique)

Il existe une variable optique tau


qui correspond au temps
restant avant contact avec un
objet (voir p.7)

b. Redondance et spécificité sensorielle

❖ Le concept de vicariance

Chaque individu possède plusieurs processus lui permettant de fournir une réponse adaptée à un problème
26
donné (Reuchlin, 1978/1990 et Ohlmann 1990). Cette théorie suppose l'existence d'une certaine redondance
sensorielle (modalités sensorielles qui identifient même réalité).

Ex du feu : il peut être apprécié par :

⇨ La sensibilité thermique …

⇨ La vision qui informe sur la couleur des flammes et la clarté

⇨ L’audition qui informe sur le craquement des branches qui brûlent

Redondance = vicariance (bascule) : possibilité d’un individu de passer d’une modalité à l’autre grâce à
l’environnement pour accéder à même réalité.

Toutefois, certains processus sont plus facilement évocables que d’autres.

Cette hiérarchie d’évocation varierait selon les individus et selon les situations, créant ainsi les conditions d’une
différenciation interindividuelle… Des personnes vont plutôt fonctionner sur le visuel, d’autres plutôt sur
l’audition ou sur le toucher.

On peut fonctionner sur l’idée d’une redondance sensorielle : chaque individu utilise une redondance différente
des sens.

❖ Complémentarité sensorielle

Pour autant, plusieurs observations (réalisées depuis longtemps) montrent que les sens ne sont pas
entièrement redondants, mais plutôt complémentaires.

Le paradoxe de Molyneux : la réponse de Condillac : « Si le toucher apprend aux autres sens à juger des choses
extérieures, ceux-ci apprennent au toucher d'autres qualités que celles fournies par le tact » ➔ Le toucher permet
d’avoir des informations sur l’objet, mais elles ne sont pas les seules, des autres informations sensorielles
peuvent compléter les informations données par le tact.

⇨ tact = calibrer vision et vision = calibre le tact => interdépendance des modalité et complémentarité
des sens.
🡺 Complémentarité des informations visuelles, vestibulaires et somesthésiques pour la régulation
posturale.

Pour percevoir le mouvement :

⇨ Informations visuelles sur le mouvement.

⇨ Accélérations de la tête : linéaire et


angulaire.
⇨ Les étirements, les tensions musculaires

🡺 De multiples informations/stimuli.

Ces informations sont-elles redondantes ?

Chaque modalité sensorielle est spécialisée dans une gamme de fréquence bien distincte.

27
● Basses fréquences ➔ mouvements lents : Le contrôle
postural statique est essentiellement réalisé par la
proprioception.
● Fréquences moyennes ➔ Les oscillations posturales
(visuel) proviennent essentiellement du système visuel
(pour savoir si l’on est penché ou pas).
● Hautes fréquences ➔ Mouvements rapides : les accélérations induites par de tels mouvements sont
ressenties par le vestibule (sensible accélération de la tête dans l’espace).

Pour le même comportement, on choisit gain de fréquence les plus pertinents par rapport fonctionnement des
récepteurs.

Chaque modalité sensorielle => accéder à la réalité, mais le dialogue entre les sens permet d’enrichir l’accès à
cette réalité.

Tous les niveaux d’oscillations posturales sont associés à une modalité sensorielle spécifique. Il y a une
prévalence d’une modalité pour une fréquence précise. Les modalités sensorielles sont donc complémentaires
et non redondantes.

❖ Substitution sensorielle :
Le cas des aveugles :

Le toucher permet aux aveugles d’avoir des informations de formes grâce aux contrastes, c’est de la
substitution visuelle. Incapable d’accéder à certaines infos extérieures, ils ont recours à d’autres modalité
pour accéder à la réalité.

Bach-y-Rita : précurseur des formes tactiles pour les aveugles. Une caméra permet d’associer le contour de la
forme (visuel) dans le dos des aveugles par des stimulations tactiles. Les aveugles sont capables de suivre
l’évolution des contrastes (des couleurs et des formes). Cela leur permet de reconnaître les objets, même ceux
à distance.
Les objets n’étaient pas très détaillés : peu de pixels, de grosses tailles, sur une zone peu sensible.

Évolution du processus de substitution visuelle : on l’a miniaturisé sur la langue (beaucoup plus de
sensibilité).

Ces informations tactiles ne se projettent pas au niveau des aires somatosensorielles secondaires : après
apprentissage les aveugles pré-nés représentent une activation occipitale (« ils voient » !).

Les résultats montrent, chez quatre sujets aveugles entraînés, une représentation somatotopique de la langue
dans le cortex visuel. Quand on stimule la langue, l’activation est occipitale. De plus, si l’on stimule le cortex
visuel de ces aveugles, ils ne verront pas des flashs mais ressentiront des « picotements » de la langue.

La zone de l’occipitale permet de traiter des informations spatiales de l’environnement : pour les aveugles,
cela se traduit par une stimulation de la langue.
28
Plasticité corticale :
Perte des deux mains :
ère
1 réorganisation corticale : la représentation somatotopique (sensorielle et motrice) des mains diminue.
On observe une phagocytose de cette zone : la représentation corticale des membres compensant l’absence des
mains augmente. Si l’individu utilise beaucoup le pied/ coude, c’est la représentation corticale du pied/coude
qui augmente.

ème
Si l’on transplante les mains : 2 réorganisation corticale : il faut peu de temps (6 mois) pour
reconstruire une sensibilité de la main au niveau du cortex somatosensoriel.

Toute l’expérience façonne la façon dont nous allons traiter l’information sensorielle.

La réorganisation du cortex s’observe aussi chez les sourds : les zones corticales dévolues aux stimulations
auditives seront remplacées par des traitements qui répondent à la même finalité.

Ex 2 : Surdité et plasticité corticale

La surdité entraîne également une réorganisation corticale : les aires consacrées généralement à l’audition sont
recrutées chez le sourd profond pour le traitement des informations visuelles.

c. Les sens s’associent pour construire la perception

❖ Interactions multimodales

Les informations sensorielles (visuelles, auditives, tactiles, …) ne doivent pas être pour autant considérées
comme indépendantes les unes des autres. Elles peuvent en effet mutuellement s’influencer et modifier le
percept (résultat du processus de la perception) issu du ces interactions multimodales. Il y a des interactions
entre toutes les modalités sensorielles.

Un exemple frappant : la synesthésie = confusion des sens (trouble sensoriel mais qui caractérise pas mal
d’artiste):
● Association intermodale involontaire : la stimulation d’un sens est perçue simultanément par un autre
sens, sans que celui-ci ait été stimulé spécifiquement.
● Il concernerait de 0.1% à 4% de la population : majoritairement des artistes.
● Cause : hypothèse « néonatale » vs génétique.
Ex : un synesthète peut non seulement voir la couleur rouge mais l’entendre aussi.

Les différents types de synesthésies :


● Synesthésies catégorielles : ex : le graphème évoque des couleurs (forme comme triangle, carré = plus
foncé que cercle).

29
● Synesthésies bimodales : généralement unidirectionnelles :

▪ Ex : la stimulation visuelle évoque un son (peintre qui peint une mélodie)

▪ Ex : la stimulation sonore évoque un goût (« cette sonorité est mielleuse, sucrée ») On est tous
plus ou moins synesthètes.

● Synesthésies multimodales : plus rares, mais souvent bidirectionnelles. C’est une réelle folie, les
informations sensorielles sont trop nombreuses.

▪ Ex : une musique évoque à la fois une couleur et un goût.


Interaction audition-vision :

Exemple frappant : le ventriloquisme :

● Absence de mouvements des lèvres du ventriloque + mouvements des lèvres de la marionnette.


● Influence visuelle sur la localisation de la source sonore.

« La perception de la parole est audiovisuelle ».

C’est essentiel : la parole telle que l’on peut la concevoir (véhiculée par du son) peut être apprise par la vision
(visuellement, le mouvement des lèvres transmet pleins
d’informations pour apprendre à parler) => interaction visuel
et sonore (influence sur compréhension stimulus).

L’effet McGurk : Phénomène sonore « bas » mais associé au


phénomène visuel « ga » (informations incongruentes) :
phénomène intermédiaire « da » (quand l’on mélange les deux
informations). Cela montre que notre cerveau se sert de ce qu’il
entend, mais également de ce qu’il voit, pour construire une
perception auditive. Le cerveau reconstruit une perception qui n’existe pas réellement.

Les informations sensorielles ne sont pas incongruantes dans la perception grâce à l’interaction entre les
modalités sensorielles. Si les modalités n’étaient pas en interaction, les informations rapportées par le visuel et
l’audition pourraient ne pas correspondre, ensemble, à un percept unique.

⇨ Corrélats neurophysiologiques.

Ex : phénomène sonore (ex: ba) > phénomène visuel (ex: ga) > phénomène intermédiaire (ex: da)

❖ Illustrations de la reconstruction perspective

Interactions vision-audition :
● Stimulations synchrones vs asynchrones : vision de 1 seul coup de feu mais avec 2 bruits forts, on peut
avoir l’impression (perception) d’avoir vu 2 coups de feu. Le cerveau a combiné les informations
multisensorielles pour se reconstruire une réalité.

Les phénomènes illusoires décrits sont liés à une réalité neurophysiologique. En cas de stimulations
asynchrones, on va fusionner des informations sensorielles qui n’ont rien à faire ensembles.

Si elles sont très éloignées, dans l’espace ou dans le temps, les informations seront analysées comme deux
phénomènes distincts et la perception ne sera pas erronée.

30
Interactions vision-toucher :

● La discrimination tactile est altérée par la présence de stimulations visuelles spatialement non
congruentes.

Expérience : Vibrations au niveau du pouce avec une position incongruente du vibrateur : même si le
jugement de la localisation de la vibration n’est pas altéré, le TR est largement augmenté.

Interactions son-vision-toucher :

● L’effet rebond : 2 balles tombent en diagonales de 2 angles et se coupent au niveau du centre. 1/3 des
personnes testées aura une impression de rebond lorsque les balles arrivent au centre. Les 2/3 restant
auront une perception juste : « les 2 balles ont des trajectoires diagonales ».

Si l’on ajoute une stimulation sonore, une stimulation de toucher ou stimulation visuelle (au moment du
croisement) : 100% des individus ont l’illusion du rebond. Ces stimulations n’ont pas de rapport avec la
discrimination de la trajectoire mais la synchronie des stimuli sonores, tactiles et visuels avec l’entrée
en contact des 2 objets visuels augmente l’impression de rebond : construction d’une réalité
neurophysiologique.

❖ La notion de pondération

On associe un poids spécifique aux différentes modalités sensorielles lors du processus


d’intégration. La vision est la modalité au poids le plus lourd.

Quels sont les déterminants d’attribution de ces poids ?

Modèle de [Ernst et Banks, 2002] Ex : intégration bimodale.

Le dispositif expérimental utilisé : A l’aide de lunettes stéréoscopiques, les sujets voient binoculairement la réflexion
du stimulus visuel dans sur le miroir. Deux robots à retour de force permettent de présenter le stimulus haptique.
Un tel dispositif permet de manipuler indépendamment les objets virtuels haptique et visuel (soit V la taille de
l’objet perçu visuellement et H sa taille estimée haptiquement), mais aussi d’ajouter un « bruit » aléatoire à
l’information visuelle.

⇨ Mesure des réponses perceptives de discrimination de dimension de l’objet

▪ En unimodal pour chaque modalité (moyenne et variance)

▪ En bimodal avec création de conflits sensoriels

⇨ L’ajout d’un « bruit » (ambiguïté) sur une modalité augmente la variance associée à la modalité et
modifie la performance de discrimination en bimodal.

🡺 Le poids attribué à chaque modalité par le SNC serait lié à la fiabilité du signal et pourrait s’exprimer à travers
l’inverse de la variance associée à la réponse perceptive. On peut prédire le comportement perceptif en
multimodal dès l’instant où l’on connaît les performances dans chaque modalité, en unimodal.

Plus la variance est importante, plus le poids associé à cette modalité est faible, et donc sa fiabilité diminue !

Poids = 1/ Variance. Le poids est un coefficient.


Le poids de chaque modalité peut donc être appréhendé au travers de sa variance et serait lié à la
fiabilité attribuée au signal.

Les informations sensorielles ne sont pas intégrées de manière directe dans le cortex, elles sont filtrées par :
31
✔ La fiabilité du signal (induite par un poids)
✔ L’expérience sensorielle.

Transfert dans un contexte sportif : en ski alpin, en cas de temps dégagé, on accordera beaucoup d’importance
aux stimulus visuels pour anticiper alors que par mauvais temps, les informations issues des récepteurs
vestibulaires seront privilégiées à cause du manque de fiabilité des informations visuelles.

❖ Intégration multisensorielle

On vient de voir que les différents sens peuvent véhiculer des informations redondantes ou complémentaires et
peuvent mutuellement s’influencer, ou se substituer.

Quelles peuvent-être dès lors les règles d’intégration d’informations multisensorielles convergentes ?

Différentes conceptions périphé ralistes :


o Chaque modalité contribue de manière équivalente (intermodalité) ➔ Ne fonctionne pas ! On est
capable de se passer d’une information pour la perception, les autres entrées sensorielles suffisent à
avoir une perception cohérente. C’est la substitution sensorielle.

o Une seule modalité contribue (switch unimodal) ➔ Ne fonctionne pas ! L’effet rebond prouve
que les modalités s’influencent entre elles.
er
o Les deux modalités sont combinées (1 ordre) pour former une seule variable décisionnelle
➔ Juste !

d. Les sens vérifient des hypothèses faites par le cerveau

Les informations sensorielles sont intégrées et participent à l’élaboration d’un percept unique. Pour autant, ce
point de vu périphé raliste ne doit pas occulter l’influence des « représentations » dans l’émergence de la
perception consciente. La perception correspond bien (dans ce contexte) à l’organisation et à l’interprétation
des sensations.

On associait la perception aux sens, mais c’est plutôt les sens qui confirment notre perception. Les sens ne sont

32
là que pour vérifier les hypothèses faites par le cerveau.

Quand on perçoit quelque chose, on le perçoit en prenant en compte les situations les plus plausibles (les
choses que l’on s’attend à percevoir). Ce qu’on a l’habitude de percevoir impacte ce que l’on va réellement
percevoir !

● Les illusions de bas niveau :

Contour subjectif dans une illusion d’optique : effets de mouvements à cause du mouvement des yeux par
rapport aux images fixes. Cela provient d’un défaut des récepteurs.
Les illusions de bas niveau sont liées aux récepteurs : elles se réalisent chez tout le monde (ex : stimulation du
tendon qui entraîne l’illusion d’étirement musculaire).

● Les illusions optico-géométriques d’interprétation :

✔ Mise en relation de grandeurs : Les fleurs de Titchener : Notre perception est toujours
relative, les éléments du contexte servent de référence et influencent la perception. La voie
ventrale est impliquée (elle permet la comparaison).

✔ Effets d’angles : les lignes striées sont vues plus plates que les lignes sans stries,
pourtant elles sont toutes parallèles entre elles :

+ on a l’habitude de voir des angles droits donc on ramène les autres angles à 90°
(nous surestimons les angles obtus et nous sous-estimons les angles aigus).

✔ Effet d’angle : La ligne horizontale a inflexions internes paraît plus courte que la ligne
horizontale a inflexions externes.
✔ Perspective : En créant une illusion de profondeur (lignes obliques), on a l’impression que le
segment lointain est donc plus grand que le segment proche (bien que plan soit plat, donc que
les segments soient de même longueurs).

✔ Effet de courbure : les arcs courts sont souvent vus plus « plats » que les arcs longs.

✔ Division de l’espace : un espace divisé ou occupé par plusieurs éléments paraît souvent plus grand qu’un
même espace vide.

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✔ Contour subjectif :

En fonction de notre concentration sur la structure noir ou blanche, on


perçoit deux choses différentes. On peut changer/switcher, d’une
perception à l’autre : on peut choisir de percevoir la coupe OU les deux
visages (mais jamais les deux perceptions d’un coup). Le cerveau
cherche à structurer ce que l’on voit, on plaque nos représentations sur
la perception (ex : formes dans les nuages).

✔ Verticalité : à la verticale, on a l’impression qu’un segment est plus grand qu’à l’horizontale.
Exemple du T : les deux barres ont la même longueur.

Dans les illusions optico-géométriques ce ne sont pas des problèmes de récepteurs mais des problèmes
d’interprétation. On ramène les informations visuelles à ce qu’on a l’habitude de voir.

Si on n’avait pas eu d’expérience perspective, on ne serait pas influencé dans notre perception ! On
s’attend à voir des choses qui n’ont pas lieu d’être.

Tout le monde est soumis à des illusions sensorielles : elles impactent notre perception. La plupart des
illusions fonctionnent sur une interprétation erronée du contexte et des situations.

En fonction de nos expériences, on va ressentir des illusions ou pas : on réagit différemment aux
stimulations.

Lorsqu’il faut percevoir pour agir, c’est la voie dorsale qui est impliquée. La taille de la pince (comportement
moteur) n’est pas influencée par l’illusion de la taille perçue (qui provient de la voie ventrale). La voie dorsale
n’est pas impactée par les interprétations de la voie ventrale.

● Les illusions proprioceptives :

Les capteurs créent une illusion au niveau de la perception. Si l’on stimule par vibration les FNM, l’illusion sera
celle d’un étirement musculaire.

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L’illusion est contextuelle : selon quel est le point fixe de l’environnement, la perception issue de la vibration
change. On cherche à donner du sens à l’étirement : on a différentes réalités qui peuvent s’exprimer, et on
choisit celle la plus adaptée au contexte.
⮚ Illusion Pinocchio : vibrations du tendon du biceps, on a l’impression que le biceps s’étire.
Cependant notre bras est fixe, il pince le nez ➔ On est dans de l’interprétation : le nez qui s’allonge
est la seule solution qui nous semble possible.
⮚ Illusion d’inclinaison qui dépend du contexte de maintien : la vibration bilatérale du tendon
d’Achille les yeux fermés provoque une illusion d’inclinaison vers l’avant, dont le pivot peut être
modulé par le contexte de maintien (tactile). Si on est sûr que la tête est fixe, la sensation devient
une perception. Notre perception change suivant le contexte

● Induction visuelle : vection optocinétique :


Dans un métro à l’arrêt, si un autre métro part dans un
sens, on a l’impression de se déplacer.

La vection optocinétique (illusion visuelle) provient


d’un changement du flux visuel (illusion du
mouvement de la scène visuelle).

Illusion optocinétique : un flux optique arrive sur nous


(les points grossissent) : on a l’impression de se
déplacer vers l’avant, donc on compense vers l’arrière !

Le visuel a un poids plus important : la fiabilité du signal visuel et plus important que la fiabilité du signal
vestibulaire. Cela explique le fait que l’illusion optocinétique agit sur la posture malgré l’absence d’afférences
vestibulaires.

Les poids associés aux différents systèmes peuvent être modifiés avec l'entraînement, l’expérience. Par le sport,
on peut changer sa perception.

Paradigme de la pièce mobile : la perception peut ne pas être impactée (on ne perçoit pas un mouvement) mais
quand même créer des réactions posturales. On peut ne pas percevoir une illusion de mouvement de la scène
visuelle mais quand même trouver des oscillations posturales.

Certaines oscillations posturales sont indépendantes de la perception : ce sont des réflexes des voies
réticulo-spinales (pas de passage dans le cortex).

● Induction tactile et proprioceptive :

On peut avoir des impressions d'inclinaison par le biais des récepteurs tactiles. Stimulations
de Pacini au niveau du côté droit de la voûte plantaire :

Interprétation ➔ Je me suis incliné du côté droit (c’est une illusion).

Compensation posturale induite par cette perception ➔ j’appuie sur la gauche.

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Rappels :

✔ Mécanorécepteurs phasiques : ils codent la nouveauté et le changement (Meissner et Pacini).

✔ Mécanorécepteurs toniques : ils codent le maintien d’une pression, la constance (Merkel et Ruffini).

Stimulation proprioceptive :

La stimulation bilatérale d’un muscle spécifique induit une illusion d’inclinaison posturale que le sujet
compense au niveau moteur.

● Induction vestibulaire :

On peut créer l’illusion de déplacement de la tête (à droite ou à gauche)

Stimulation galvanique : c’est un courant de basse intensité qui permet de moduler (augmenter) la fréquence
de stimulation du nerf vestibulaire. Ces informations vont remonter au cortex pariéto-insulaire. Elles vont
provoquer une accélération illusoire du système vestibulaire. Si le sol est mou, on a encore plus l’impression
que la tête part sur le côté. Cette perception va être compensée par des réactions posturales inverses.
Pour les jeux vidéo : Si l’on stimule le système vestibulaire (inclinaison de la tête à droite) et qu’on l’associe à
une scène visuelle inclinée à droite… La scène visuelle va être perçue à droite et non inclinée, on aura
l’impression d’être réellement dans la scène.
e. Influence de l’expérience

Pratique sportive et perception de l’orientation posturale :

On a pris des sportifs de haut niveau en gym et en tennis. Est-ce qu’ils sont capables de se remettre à la verticale
d’eux-mêmes, en étant stimulé pour des vitesses lentes, à 1° toutes les 20 secondes ?

Deux situations testées :

⇨ Plateforme : sensation d’inclinaison à partir de 8°

⇨ Matelas-coquille qui épouse la forme du corps : toutes les pressions qui s’exercent sur le corps sont
réparties, il n’y a pas de maintien postural. Donc la proprioception n’est pas utilisable. Les canaux
semi-circulaires ne sont pas stimulables non plus (vitesse trop lente). La lumière est éteinte. Seule les
informations otolithiques sont utilisables. Les individus lambdas se sentent inclinés qu’à partir de
16,5° d’inclinaison

L’interprétation du signal change avec l’expérience ➔ Les gym

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sont des experts pour interpréter le seul signal restant, dans ce cas-là, le signal otolithique. Les gymnastes
sentent immédiatement l’inclinaison du corps. La perception dépend de l’expérience !

Conséquences motrices sur la stabilité posturale : les gymnastes ne sont pas que des experts moteurs mais
également des experts perceptifs ! Ils perçoivent mieux, donc la réaction qui découle de cette perception est
meilleure.

CONCLUSION :

La perception est le fruit d’une intégration multisensorielles. Elle est également le fruit de nos
expériences passées et de nos attentes.

Le seuil d’un capteur n’est pas synonyme de « danger » mais de transduction.


Transduction : on dépasse le seuil du récepteur.
Effet Mc Gurk : perception de la parole ➔ on a un percept unique qui découle d’une intégration auditive et
visuelle. Quand les deux informations ne sont pas redondantes/identiques, le cerveau recoupe pour avoir un
percept unique. Cela démontre que le langage est multisensorielles et qu’il découle d’une réalité perceptive (le
cerveau va interpréter des signaux non concordants).

Une personne désafférentée : elle n’a pas d’afférences proprioceptives et tactiles. Elle ne ressent pas la position,
le déplacement, de ses segments dans l’espace. Elle les perçoit par la vision. Elle peut également se servir de la
thermo-réception (la température qui change).
● Afférence au niveau cutané : mécano-réception ; thermo-réception ; nociception.

Les illusions de haut niveau : c’est l’interprétation de l’illusion de bas niveau, elle varie selon les individus et
selon son expérience

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