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PSYC5866 - Introduction Théorique

aux Sciences Psychologiques


3 – Sensation & Perception
Distinction sensation / perception
Cube de Necker
▶ Sensation : ensemble des processus qui
permettent :
- (1) la détection par les récepteurs sensoriels des
changements physiques survenant dans
l’environnement externe et interne.
- (3) la transmission de signaux (2) convertis au
système nerveux central.
▶ Perception : ensemble des processus
C’est le cerveau
automatiques sélectionnant, organisant et qui construit la
interprétant les stimulations sensorielles. perception.
- Étape importante du traitement du flux 1 sensation → 2
d’informations sensorielles : sélection et perceptions
assemblage des signaux nerveux issus des différentes
organes sensoriels en représentations possibles liées à la
perspective.
significatives.
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Traitement bottom-up
vs top-down

▶ Traitement ascendant : le
pattern d’activation des cellules
spécialisées de l’œil est une
matière première pour le
cerveau qui va interpréter les
données (fabriquer une
représentation).
▶ Traitement descendant : divers
processus psychologiques
peuvent influencer la
perception (la signification
donnée à la stimulation).
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Sensation : concepts de base
▶ Typologie antique. « Les cinq sens » : vision,
audition, toucher, goût et odorat … avec, pour
chacun, l’organe correspondant.
- Fonction ? Ex. audition (langage, musique,
localisation).
▶ Typologie moderne. Aujourd’hui on ajoute :
[peau] sens cutanés : température, douleur,
pression, [oreille] équilibre, [muscles
squelettiques] mouvement ....

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Stimulation sensorielle
▶ Stimulus : énergie (lumineuse, mécanique ou chimique).
 Captation par l’organe sensoriel.
 Récepteurs sensoriels (Transduction = conversion en signaux
électrochimiques).
 Nerfs sensoriels (Acheminement).
 Aires cérébrales (Interprétation).
▶ Réduction sensorielle (Tous les stimuli de l’environnement
sont-ils captés et en permanence traités par l’organisme?)
- Récepteurs sélectifs (évolution).
- Filtrage (Adaptation sensorielle au niveau des récepteurs
sensoriels / Analyse de l’importance de la stimulation par le
système réticulé activateur dans le tronc cérébral).
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Différenciation des sensations (1)
Comment le cerveau distingue les sensations ?
Entre les modalités sensorielles

▶ Codage : le système nerveux encode les informations


venant des récepteurs sensoriels avec deux codes
distincts.
1. Code anatomique (1er code) : chaque modalité sensorielle
dispose de sa propre voie nerveuse aboutissant à une aire
cérébrale qui lui est spécifique (J. Müller).
› Ex. distinction du son et de l’image (nerf optique et nerf auditif).

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Codes anatomiques : voies nerveuses et aires
sensorielles

Information liée
au mouvement
Information
(TM/VT5)
olfactive
Information
auditive

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Différenciation des sensations (2)
Comment le cerveau distingue les sensations ?
Au sein d’une modalité sensorielle

2. Code fonctionnel (2e code) : pour une modalité sensorielle


donnée, il y a des stimuli qui excitent certains récepteurs
et en inhibent d’autres. Les fibres constituant les nerfs
sensitifs sont ainsi différentiellement activées.
› Ex. distinction des couleurs.
▶ Ainsi, une sensation particulière dépend de l’organe
sensoriel concerné, du nombre et du type de
récepteurs de cet organe qui sont activés par la
stimulation, du nerf stimulé et de l’aire cérébrale qui
traite in fine l’information véhiculée par le nerf.

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Vision
▶ Une partie du spectre
électromagnétique
concerne la vision
(spectre visible).
▶ La couleur perçue
d’un objet
correspond en partie
aux longueurs d’onde
qu’il réfléchit.
▶ Différentes espèces
ne voient pas la
même chose…
Lumière - onde

▶ L’amplitude détermine l’intensité lumineuse


(Brillance).
▶ La longueur d’onde définit la tonalité (Couleur).

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Œil – structure
Code fonctionnel

▶ Cornée (protection)
▶ Iris / Pupille (quantité)
▶ Cristallin (focalisation)
▶ Rétine (récepteurs)
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Œil -
Rétine

▶ Deux types de photorécepteurs: cônes (couleur) / bâtonnets (lumière) : des


sensibilités différentes; réalisent la transduction.
- Adaptation à l’obscurité / à la lumière.
- Fovéa (cônes): vision précise, vision des détails.
- Périphérie (bâtonnets): vision ‘latérale’, vision des choses essentielles.
▶ Cellules bipolaires / ganglionnaires
▶ Nerf optique: réalise l’acheminement. 12
Perception de la couleur
Code fonctionnel

▶ Théorie
trichromatique
(Young-Helmoltz) : 3
types de cônes (Wald
1964): B/R/V.
- 1er niveau de
traitement de l’info
visuelle (couleur):
niveau des cônes.
Perception de la couleur
Code fonctionnel
▶ Théorie des processus
antagonistes (Hering).
(cellules R/v, B/j,
N/b…) [2e niveau de
traitement de l’info
visuelle (couleur):
niveau des cellules
bipolaires et + - -
- +
ganglionnaires;
certains neurones du
thalamus ]. Biological
Psychology
(5e ed.),
Kalat.
À propos de la perception … (1)
▶ Fonction adaptative : comprendre le monde qui nous
entoure.
▶ Perception = processus psychologique influencé par différents
autres processus :
1. Sélection : seule une partie des stimuli réceptionnés est effectivement
traitée. [Influences physiologiques (détecteurs spécifiques /
adaptation sensorielle) / liées aux stimuli (saillance) / psychologiques
(motivation / personnalité / habituation …)].
2. Organisation : des principes innés de la perception permettent
l’organisation des stimuli traités
› Théorie de la gestalt.
3. Interprétation : attentes, connaissances et expériences passées
influencent l’interprétation des informations sélectionnées et
organisées.

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À propos de la perception… (2)
▶ La perception = un processus dynamique se
traduisant par une interaction entre les
propriétés physiques de la stimulation, le
fonctionnement effectif du SNC et les facteurs
psychologiques relatifs à la perception.

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Perception - Sélection de l’information
→ Lutter contre la surcharge d’informations
▶ Peut conduire à la fatigue, à la confusion mentale.
▶ Capacité limitée du traitement de l’information.
▶ Il y perception dès lors que nous sélectionnons une partie
des stimuli réceptionnés pour les traiter (processus
volontaires).
▶ Attention sélective : focaliser l’attention sur certaines
informations « pertinentes » (blocage des autres) =
théorie du filtre (Broadbent).
- Mais : effet « cocktail party ».
- Certains stimuli attirent notre attention de par leur
caractéristiques physiques : nouveauté, intensité, contraste,
stimuli en mouvement, etc.
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Perception - Sélection de l’information
→ Influence de facteurs physiologiques
▶ Cellules détectrices de caractéristiques de l’aire visuelle
(Hubel & Wiesel).
- Rôle : détection d’informations sensorielles spécifiques. Ces
cellules ont une sensibilité maximale à une configuration
particulière.
- Exemples : lignes d’orientation particulière, lignes en
mouvement, spirales, cercles concentriques, formes
géométriques, mains, visages, etc.
▶ Rôle intégratif du cerveau (repérer un tout unifié et
signifiant).
- Le cerveau « interprète » / construit activement une
représentation / donne du sens (à partir de très nombreuses
cellules qui ont des rôles diversifiés).

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Débat inné / acquis… dans la perception
▶ Démontrer l’influence de facteurs biologiques.
▶ Manipulation de conditions environnementales des
stimulations visuelles:
- Chatons élevés dans l’obscurité.
- Périodes durant lesquelles ils peuvent voir des lignes
verticales (un groupe de chats) ou horizontales (autre
groupe de chats).
▶ Ceux qui n’ont jamais vu que les horizontales
buttent sur des obstacles verticaux (et
inversement).
▶ Les détecteurs spécifiques dégénèrent s’ils ne sont
pas utilisés endéans une période critique.
▶ Corriger certaines anomalies de la vue
précocement (sinon les troubles perceptifs seront
irrécupérables).
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Rôle de l’apprentissage dans la perception
▶ Expérience de Stratton.
▶ L’œil du spécialiste : chasseur (perception de
patterns visuels, auditifs…); sport (perception
des mouvements…); musicien (détecte
rapidement les notes mal jouées).

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Adaptation sensorielle et habituation (1)
▶ Organes sensoriels : avant tout conçus pour
répondre aux variations dans les stimulations de
l’environnement.
▶ Adaptation sensorielle : diminution de l’excitabilité
d’un récepteur sensoriel confronté à une stimulation
invariable, monotone.
- On ne sent plus la bague au doigt ou l’odeur d’un local; on
n’entend plus le bruit de la ventilation …
- On s’adapte rarement à des stimulations intenses (rage de
dents, odeur d’ammoniac, chaleur forte, etc.).

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Adaptation sensorielle et habituation (2)
▶ Cas particulier de la stimulation visuelle. Les
mouvements oculaires préviennent le phénomène
d’adaptation sensorielle (démonstration : mini
projecteur fixé sur une lentille placée sur le globe
oculaire…).
▶ Adaptation sensorielle (liée à la sensation) ≠
Habituation (liée à la perception) : le cerveau décide
de ne plus prêter attention à un stimulus, en
particulier parce qu’il est répétitif et sans intérêt
(contrôle du focus attentionnel) .
- Nouveauté, saillance.
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Habituation : permet la détection précoce de troubles
visuels (ou de l’attention visuelle) chez le sujet pré-verbal

▶ Facteurs influençant l’habituation :


intensité, fréquence, complexité.
Privation sensorielle
▶ Privation sensorielle partielle.
- Ex. être aveugle → il faut privilégier les autres
modalités sensorielles pour compenser son
handicap et avoir une vie heureuse [Substitution
sensorielle ]… (cf. p. 68 « En complément » avec le
cas « Helen Keller »)
Privation sensorielle (cf. pp. 149-151)
▶ Privation sensorielle totale.
Expérience du « caisson d’isolation
sensorielle »
- → trouble de l’équilibre,
désorientation, confusion,
hallucinations, extrême ennui…
- Résultats à nuancer : autres résultats
possibles selon l’expérience
(améliorations perceptuelles et
intellectuelles, bien-être).
- Les consignes liées aux expériences • Mais le cerveau a besoin de
peuvent mener à attentes différentes… stimulations (incarcération /
› expliquant les résultats apparemment
orphelins roumains…).
contradictoires entre les expériences
(pouvoir de suggestion).
- Autres paramètres : durée de la
privation…
2. Organisation
▶ L’organisation des informations sensorielles
(visuelles) comporte 5 aspects:
A. Perception des formes
B. Constances perceptives
C. Perception de la profondeur

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2A. Organisation - Perception de la forme
▶ École de la gestalt : s’intéresse à la
façon dont les individus divisent le
monde en unités significatives.
- Nous organisons les sensations
suivant une série de principes qui
nous aident à percevoir les formes.
▶ Un principe de base: « Le tout est
plus que la somme de ses
parties! » (ex. illusion phi).
▶ Lois de la gestalt : principes
fondamentaux de l’organisation de
la perception. Premier exemple:
distinction figure/fond (influence
du fond / des attentes / etc.).
▶ Qu’est-ce qui fait qu’un objet se
distingue du fond? Sa saillance,
son mouvement, contraste ou
singularité par rapport au fond…
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2A. Organisation - Perception de la forme

▶ Principes de la Gestalt :
Proximité / Fermeture /
Similarité / Continuité.
▶ Ces principes d’organisation
perceptive pourraient
davantage être utilisés lors
de la conception de
nouveaux équipements
électroménagers ou
audiovisuels ou encore
d’affiches publicitaires…
(ergonomie).
▶ Principe universel? Cf. pp.
165, 166.

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2C. Perception de la profondeur

▶ Des indices permettent au cerveau d’estimer


la profondeur.
- Indices monoculaires: recouvrement
(interposition) / parallaxe de mouvement / ombre
et lumière / grandeur relative / contrastes de
luminosité / gradient de texture / perspective
linéaire.
- Indices binoculaires: convergence, disparité
binoculaire (rétinienne),
▶ Rôle de l’apprentissage…
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Perception de la profondeur: innée ou acquise?

▶ Au bord d’un « précipice visuel », le nourrisson âgé de 6 mois n’avance


pas côté « profond » (peur de tomber ?).
▶ Ne suffit peut-être pas pour trancher la question car le nourrisson qui
rampe a déjà la notion de profondeur.
▶ Poussins, agneaux: idem… Chez eux c’est inné!
▶ Bébés de 2 mois sur le ventre: on mesure la fréquence cardiaque…
résultats ambigus.
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Constances visuelles
▶ Constance perceptuelle : perception stable des
objets malgré les changements dans les
configurations sensorielles qui y sont associées
(dues notamment au mouvement).
- Constances visuelles : forme / localisation / luminosité /
couleur / taille.
▶ Fonction adaptative : l’environnement ne change pas
en permanence selon que nous nous déplaçons ou
que les conditions d’éclairage changent !

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3. Interprétation
▶ Des facteurs psychologiques et culturels
influencent la perception.
- Besoins. (faim, soif)
- Croyances. (stimuli ambigus / croire à la vie
extraterrestre; croyances religieuses; etc.)
- Émotions. (peur du noir, le moindre bruit est suspect!)
(perception de la douleur accentuée par la peur, la
tristesse, la dépression, etc.)
- Attentes / entraînement. (en forêt, vous chassez le
gibier…) = prédisposition perceptive.
▶ Les 4 facteurs cités sont également sous
l’influence de la culture.
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Distinction sensation / perception
Illusions visuelles
▶ Illusion perceptuelle : perception erronée ou
trompeuse de la réalité (touche tous les sens…).
▶ Le cerveau tente de donner un sens aux stimulations.
Ce faisant il commet des erreurs systématiques. Le
psychologue en tire parti !
▶ Nombreux exemples. Illusion de Müller-Lyer / bâton
dans le verre d’eau / illusion de mouvement
(phénomène phi / mouvement stroboscopique).
▶ Causes des illusions perceptuelles : lois de la physique /
adaptation sensorielle / utilisation inappropriée par le
cerveau d’indices ou règles perceptuelles.
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Illusions perceptives

Effets de l’apprentissage (règle juste, en général).


Influence de la culture.

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Illusions perceptives
Le fond influence
l’interprétation de la
figure…

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Sensation / Organisation perceptuelle /
Identification et reconnaissance

Gerrig & Zimbardo (18e édition)


Psychologie. PEARSON 51

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