Vous êtes sur la page 1sur 3

La plupart des acouphènes pulsatiles sont liés à une anomalie d’un vaisseau cérébral qui

peut être traitée par neuroradiologie interventionnelle.

L'acte de neuroradiologie interventionnelle consiste à intervenir sans ouvrir le crâne,

en passant par l’intérieur des artères ou des veines pour accéder au vaisseau

pathologique lequel peut être élargi (dilaté) ou bouché (occlus).

En général, il n'y a pas de gravité neurologique et l'intervention vise uniquement à

soulager le patient. C’est donc au patient et à lui seul de juger si sa gêne justifie une

intervention.

Rarement l'acouphène pulsatile révèle une anomalie grave. "En revanche, l'acouphène

pulsatile peut avoir un retentissement majeur sur la qualité de vie. Son caractère très invalidant,

que l’entourage peine à comprendre, peut être à l’origine de dépressions, voire de suicides. D'où

l'importance de reconnaître l’acouphène pulsatile, de l’explorer correctement, et de le traiter si le

patient en éprouve le besoin ou s'il y a une notion de gravité !", insiste le Pr Houdart.

Qui consulter en cas d'acouphène pulsatile ?

"Si vous avez l'impression d'entendre votre cœur battre dans votre oreille, consultez un centre

spécialisé de neuroradiologie interventionnel pour un bilan clinique, IRM et scanner",

recommande le Pr Houdart.

Qu'apporte l'examen clinique ?

Parfois, le bruit est entendu à l’auscultation du crâne, mais la plupart des acouphènes

pulsatiles ne s'accompagnent pas de souffle audible à l'auscultation. "Ne pas entendre de

bruit à l'auscultation du crâne n'élimine donc absolument pas un acouphène pulsatile", précise le
spécialiste.

Si le patient entend son acouphène pulsatile lors de la consultation, la compression des

vaisseaux cervicaux a une très grande valeur. Elle recherche une interruption du bruit par

la compression successive de la veine jugulaire interne puis de la carotide commune du

côté de l’acouphène. "Le résultat des manœuvres de compression oriente vers les différentes

causes d'acouphène pulsatile", explique le Pr Houdart.

Quelles explorations sont indiquées ?

L’IRM cérébrale est la première exploration à effectuer. "L'IRM cérébrale ne doit pas se

limiter à l’exploration du cerveau ou du nerf auditif, mais doit être orientée vers l’exploration des

vaisseaux intracrâniens", précise le Pr Houdart.

Deux séquences IRM indispensables permettent de diagnostiquer 80 % des causes

d’acouphènes pulsatiles :

•La séquence 3DTOF (temps de vol) non injectée étendue du trou occipital jusqu’au

vertex, pour explorer les artères méningées de l’ensemble du crâne ;

•La séquence T1 gadolinium en écho de gradient, pour explorer le contenu des sinus

duraux.

Si cette IRM "orientée acouphène pulsatile" n’apporte pas de diagnostic, elle est complétée

par un scanner de l’os temporal en coupes fines associé à un angioscanner des troncs

supra-aortiques.

L’angiographie cérébrale conventionnelle, jadis exploration de référence dans l’acouphène

pulsatile, n’est réalisée à visée diagnostique que de façon exceptionnelle.


À quoi peut être dû un acouphène pulsatile et comment le

traiter ?

Les principales causes d'acouphènes pulsatiles sont vasculaires : il s'agit essentiellement

de sténoses (rétrécissements) d'une veine proche de l'oreille interne ou de

communications artérioveineuses. Ces anomalies vasculaires provoquent une

accélération du sang suivie de turbulences que le patient entend : il y a donc un son à

entendre dans l’acouphène pulsatile. Plus rarement, il s’agit d’une anomalie de l'os

temporal qui abrite l'oreille interne.

Vous aimerez peut-être aussi