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© Larousse 2022
ISBN : 978-2-03-600027-8
Christiane Singer
Table des matières
Couverture
Titre
Copyright
Introduction
Le projet de naissance
Femme et mère
Pour vous-même
Laissez-vous materner
Conclusion
Remerciements
Webographie
Index
Les doulas,
femmes auprès des femmes
Amandine et Yanick
I. Accompagner
la vie en soi en prenant
conscience de son pouvoir
créateur
« Profite de ta grossesse ! Tu vas voir, ça passe si vite… » À force
de l’entendre, cela en devient presque une injonction. Une de
plus ?
Pourquoi ne pas la transformer pour en faire une opportunité,
une liberté, une nouvelle page à écrire ? Il existe mille et une
façons de vivre sa grossesse : à vous de trouver la vôtre, celle qui
vous permettra de vous épanouir en tant que femme tout en
découvrant le pouvoir de la mère en vous.
1. Profitez de votre grossesse !
Le suivi de grossesse
Pour mieux comprendre le calendrier de votre suivi, vous devrez vous familiariser avec la
notion de « semaines d’aménorrhée » (SA) : il s’agit du nombre de semaines écoulées
depuis la date théorique de vos dernières règles. Il sera plus rarement question du nombre
de « semaines de grossesse » (SG), correspondant à un décompte commençant au début
effectif de votre grossesse.
Votre grossesse sera jalonnée de diverses étapes administratives et médicales.
Les premiers examens : lors de votre première consultation après le test de grossesse
positif, un examen physique permet de confirmer votre grossesse (l’échographie dite « de
datation » n’est pas systématique, une palpation douce de votre ventre est parfois préférée)
et une analyse de sang souvent assez complète vous est prescrite.
Les consultations de suivi : généralement mensuelles, elles vous permettent de faire le
point sur le bon déroulement de votre grossesse, de poser vos questions et d’obtenir des
prescriptions pour les analyses et examens complémentaires nécessaires selon votre
situation. Le toucher vaginal (pour vérifier la fermeture du col de l’utérus) n’est pas
proposé de façon systématique par tous les praticiens, et vous restez libre de refuser cet
examen s’il vous semble intrusif ou inutile dans votre cas.
La déclaration de grossesse : elle doit être transmise à l’assurance maladie avant quatorze
semaines d’aménorrhée. La professionnelle qui vous suit peut faire cette démarche
directement en ligne, ou vous transmettre un formulaire à envoyer par courrier.
L’entretien prénatal précoce, ou consultation dite « du quatrième mois » : elle est
l’occasion de faire le point sur votre situation personnelle et de vous orienter vers la prise
en charge la plus adaptée si vous rencontrez des problématiques particulières.
Les échographies : trois sont recommandées pendant la grossesse. La première (entre 11
et 13,5 SA) vise à contrôler le bon développement du fœtus et permet de mesurer la clarté
nucale, un élément important dans le diagnostic de la trisomie. La deuxième (entre 22 et
24 SA), est souvent appelée « échographie morphologique » : au cours de celle-ci,
plusieurs mesures sont effectuées afin de vérifier l’absence d’anomalies. Enfin, la troisième
échographie (entre 32 et 34 SA) permet d’observer la position du placenta, la quantité de
liquide amniotique, la croissance et la vitalité du bébé…
Les analyses de sang et d’urine : selon votre statut sérologique (si vous êtes déjà
immunisée contre cette maladie ou pas), un dépistage mensuel de la toxoplasmose vous
sera proposé, associé à d’autres analyses en fonction de votre situation. Des analyses
d’urines pour y rechercher la présence de sucres (signe d’un potentiel diabète gestationnel)
ou de protéines (pouvant être un signe de pré-éclampsie, une pathologie grave de la
grossesse) pourront également vous être prescrites.
La consultation anesthésie : au cours du huitième mois de grossesse, cet entretien avec un
médecin anesthésiste de la maternité où vous êtes inscrite a pour objectif de préparer votre
accouchement en identifiant les potentielles contre-indications à une anesthésie
péridurale.
L’entretien prénatal précoce, à visée plus psychosociale que médicale, ainsi que sept
consultations de suivi, sont obligatoires pendant la grossesse. Cependant, au cours de ces
rendez-vous, aucun examen ne peut vous être imposé. Chaque geste nécessitant votre
consentement, vous restez libre de jauger quels sont ceux qui vous rassurent et ceux qui
vous semblent superflus.
Partez de ce que vous observez, et de vos ressentis : vous sentez-vous inquiète, oppressée,
stressée ? Manquez-vous d’éléments pour faire vos choix ? Avez-vous des difficultés à
comprendre les informations données ?
Connectez-vous à vos besoins : souhaitez-vous être rassurée ? Comprendre les enjeux du
moment ? Mieux vous préparer pour un examen ou une étape à venir ?
Identifiez votre demande : voulez-vous de l’information ? Des explications ? Une liste des
alternatives possibles ? Du temps pour réfléchir ?
Formulez votre question de façon à être certaine d’obtenir une vraie réponse. Plutôt que
« Pourquoi me prescrivez-vous une supplémentation en fer ? » (qui amènera
probablement une réponse du type : « Vous êtes anémiée, il faut vous complémenter ! »),
prenez le temps de développer : « Je vois que vous me prescrivez du fer, mais je me sens en
forme. J’ai besoin de connaître les alternatives possibles : quels sont les aliments qui
pourraient me permettre de faire remonter mon taux de fer de façon plus naturelle ? Nous
pourrons refaire le point à ma prochaine analyse. » Et recommencez ce processus à chaque
doute, examen, résultat.
Bravo, vous venez d’utiliser les bases de la communication non violente (CNV), en
passant par une formulation du type « Observation – Sentiment – Besoin – Demande »
(OSBD) ! Ceci peut paraître difficile et artificiel au premier abord : c’est l’apprentissage
d’une nouvelle langue, qui permet d’affirmer clairement vos besoins et d’être entendue.
Au début, vous aurez peut-être besoin de vous préparer avant votre rendez-vous, de
formuler les questions dans votre tête, ou même de les noter précisément sur le papier…
Puis ce langage deviendra complètement spontané (il n’est pas interdit de vous entraîner
sur des sujets du quotidien, à la maison, au travail…) et vous pourrez improviser !
La sieste éveillée
Dix minutes suffisent (sauf si vous vous endormez, signe que vous en aviez besoin…).
Choisissez une musique qui vous apaise ou tirez les rideaux, allongez-vous
confortablement, fermez les yeux, regardez venir vos pensées… Puis laissez-les partir… Et
souriez ! Ce simple mouvement amène des émotions positives et une sensation de plaisir :
ce serait dommage de ne pas en profiter. Peut-être vous endormirez-vous, peut-être
profiterez-vous du calme ambiant, peut-être irez-vous jusqu’au silence intérieur. Peu
importe. Pendant ce temps précieux, hors du « faire », vous « êtes ».
Offrez-vous un beau carnet de pages blanches non lignées, une boîte de crayons de
couleurs aquarellables (le must), des feutres, de la colle, un magazine inspirant et un stylo
avec lequel vous aimez écrire.
Pour marquer la page au quotidien :
• Connectez-vous à vos émotions et à vos sensations.
• Choisissez une image de manière intuitive en lien avec votre ressenti, ne cherchez pas
trop.
• Collez l’image, laissez venir un mot et ajoutez une couleur avec vos crayons
aquarellables ou vos feutres.
• Donnez un titre à votre collage.
• Vous pouvez aussi écrire librement, assembler des images, les déchirer, dessiner… Pour
exprimer ce que vous vivez en mots, formes et couleurs.
• Chaque jour ou plusieurs fois par semaine, marquez la page et laissez l’empreinte de
ces neuf mois si particuliers.
Vous serez parfois surprise de ce qui émerge de vos créations ! Plus votre
pratique sera régulière, plus vous en ressentirez les effets bénéfiques. Ces
rendez-vous avec vous-même et avec votre bébé vous offriront de créer un lien,
et de plonger avec délice dans la couleur de vos émotions !
C’est pour cette raison que les accompagnantes comme Virginie Loth,
l’utilisent si fréquemment en pré ou postnatal. Le Journal Créatif © est le fil
rouge qui permet d’approfondir les thèmes abordés et de poursuivre le travail
entre les séances en « marquant la page » quotidiennement. C’est une
invitation à réveiller l’enfant intérieur et à mettre du jeu dans le quotidien. Il
devient vite un compagnon dans lequel il est possible d’exprimer ses émotions,
ses préoccupations, ses difficultés mais aussi les petits bonheurs du jour. Dans
le Journal, tout se transforme et se métamorphose : cette alchimie est
précieuse !
Julia, elle, a choisi de libérer pleinement sa créativité, en sortant du support
papier, pour faire vivre sa grossesse autrement : elle a pu ainsi échapper au
confinement (qui devait durer jusqu’à la naissance de son bébé) et mettre à
profit ce temps particulier pour se connecter à elle-même et tisser du lien avec
lui.
« J’ai d’abord choisi de tenir un journal de bord pour y noter mes ressentis, mes
inspirations. Très vite, je suis devenue addict de ces rendez-vous avec moi-même.
Puis, quand l’envie de rencontrer mon bébé s’est faite plus pressante, j’ai décidé de
créer un attrape-rêve (merci Pinterest et les tutos du Net !) pour décorer sa chambre.
Une fois la structure terminée, j’y ajoutais chaque jour un ruban ou une bande de
tissu : ce rituel quotidien m’apportait beaucoup de joie, choisir la couleur, la
texture, faire un joli nœud… À mesure que mon attrape-rêve s’étoffait, j’imaginais
mon bébé se faire tout beau pour le jour de sa naissance… C’est ce qui m’a permis
de lutter contre l’impatience de le rencontrer ! Car j’ai pris conscience que ce temps
bonus dans mon ventre (j’ai accouché après la date du terme) était un vrai cadeau
pour lui et pour moi » – Julia.
Sans attendre de résultat, mais dans le plaisir de la création, Julia a su tromper
l’attente et savourer autrement les dernières semaines de sa grossesse. À travers
une activité ludique et manuelle, elle a pu sentir à quel point tout était à sa
juste place… À votre tour d’essayer ! Et peut-être aurez-vous envie de
continuer à cultiver votre créativité bien après la fin de votre grossesse…
Créer un souvenir à l’intention de votre bébé pourrait également être un projet
plein de sens : les enfants aiment les belles histoires et sont particulièrement
friands de celles dont ils sont le héros. Dans quelques années, revenir avec lui
sur ces moments de grossesse à travers des anecdotes de votre quotidien sera
une belle source de joies et de complicité. Mais voudriez-vous tout lui dire ?
Qu’avez-vous envie de partager avec lui, et que voulez-vous garder pour vous ?
Dans cette transition vers la maternité, la tentation peut être grande de vous
oublier déjà derrière votre rôle de mère et l’image que vous souhaitez véhiculer
auprès de votre enfant. Alors quel que soit le plaisir ressenti à collecter des
souvenirs pour votre bébé, osez aussi rester vous-même, en préservant des
espaces de liberté totale où personne d’autre ne viendra mettre le bout de son
nez !
Journal écrit, dessins, albums, Journal Créatif ©, tranches de vie à partager
avec votre enfant à naître… Quel que soit le support choisi, cette trace déposée
est un cadeau à vous-même, pour aujourd’hui et pour la suite !
2. Soyez résiliente devant
les difficultés de la grossesse
Les nausées
Si elles sont bénignes, quelques habitudes peuvent vous aider à diminuer leur impact :
• Mangez souvent, et en petites quantités : ceci facilitera votre digestion et vous aidera à
réguler votre glycémie. Pour vos « petits repas », réduisez (jusqu’à les diviser par deux
si besoin) vos portions habituelles de féculents, légumes crus ou cuits, protéines
animales ou végétales… Pour vos en-cas, pensez aux fruits frais ou secs, aux
oléagineux, au fromage… Et pour vous faire plaisir, tenez compte de vos envies et de
la saison : pourquoi pas un mug de soupe ou des tomates cerises pour votre sixième
repas du jour ?
• Préparez avant de vous coucher votre premier petit-déjeuner : dès votre réveil vous
pourrez ainsi manger quelques biscuits ou fruits secs, sans avoir à vous lever, pour
éviter l’hypoglycémie. Savourez en conscience et profitez de votre lit dix minutes de
plus… Que cette astuce de grand-mère soit avant tout un plaisir !
• Buvez régulièrement de petites quantités d’eau tout au long de la journée : la
déshydratation, même légère, a tendance à aggraver les nausées. C’est le moment
d’adopter une jolie gourde à emporter partout ! Pour encore plus d’efficacité,
remplissez-la d’eau additionnée d’un jus de citron pressé ou d’une infusion de
gingembre, chaude ou froide : ils sont tous deux connus pour calmer les nausées.
• Enfin, ne vous forcez pas à consommer des aliments que vous n’aimez pas ou dont
l’odeur vous dérange (même si ceux-ci sont réputés efficaces contre les nausées…).
Et si cela ne fonctionne pas ? Si vous en avez assez d’entendre qu’il faut manger
comme ci ou comme ça, moins gras, moins sucré, plus de gingembre ? Vous
avez le droit d’extérioriser, de vous plaindre, de craquer ! Bien sûr, ce n’est pas
« grave », vous et votre bébé êtes en bonne santé… Mais être en bonne santé
n’est pas une raison pour se censurer : osez casser les clichés, la grossesse n’est
pas toujours cette image de magazine entre bonheur parfait et béatitude…
Osez dévoiler la vérité sur ces « petits maux » envahissants votre quotidien, car,
si vous avez besoin de la dire, beaucoup de femmes aimeraient sûrement
l’entendre.
Une fois ce trop-plein déversé, vous pourrez lâcher prise et vous recentrer sur
tout ce qui va bien ! Vous disposez déjà de plusieurs outils pour cela :
méditation, pleine conscience, Journal Créatif ©… Ils vous permettront de
rester connectée aux moments positifs, à votre ventre qui se laisse deviner et à
la perspective de bientôt passer à une autre étape, peut-être plus sereine
physiquement et émotionnellement, car dans la grossesse aussi, tout est
cyclique !
Alors que vous avez peut-être appris à gérer les hauts et les bas de votre cycle
féminin hors grossesse, aujourd’hui, tout est chamboulé. Chaque détail prend
une ampleur démesurée. Comme de nombreuses femmes enceintes, vos
hormones vous jouent des tours et vous êtes sujette à une hypersensibilité,
jusqu’à en perdre le contrôle de vos émotions. C’est donc normal, mais que
faire avec ce constat ? Lorsqu’une émotion (agréable, difficile, déroutante,
inattendue…) vient frapper à votre porte, vous n’avez que deux choix : lui
ouvrir en souriant ou faire semblant d’ignorer sa présence. Si vous la laissez
entrer, vous vous exposez à être traversée par joie, larmes, doutes, montagnes
russes. Si vous ignorez sa présence, non, elle n’ira pas frapper chez la voisine,
elle continuera à tambouriner, de plus en plus fort, jusqu’à faire céder la porte
et à vous submerger d’un raz-de-marée de tout ce que vous essayez de garder à
distance.
Une émotion accueillie en conscience est une émotion qui fera bien moins de
dégâts. Alors ouvrez grand votre cœur, et soyez authentique : acceptez de
pleurer pour la boucle d’oreille perdue, pour le dentifrice oublié, pour les
cookies trop cuits. Suspendez votre jugement : qui sait si cette boucle d’oreille
ne vous offre pas de pleurer aussi votre fatigue physique, votre stress, vos
questionnements sur l’avenir ? Remerciez ces débordements : comme autant de
soupapes de sécurité, ils vous permettent de remettre régulièrement de l’ordre
dans le chantier émotionnel qu’est la transition vers la maternité. D’ailleurs,
pourquoi ne pas les noter dans votre carnet de bord ? Un jour, promis, vous
regarderez tout cela avec beaucoup de bienveillance, et peut-être une pointe de
nostalgie…
Les montées de stress, qu’elles soient liées à des inquiétudes quant à la santé de
votre bébé, à un examen médical, où à l’approche de l’accouchement, peuvent
également être difficiles à gérer. Quelques exercices peuvent vous aider à les
surmonter au quotidien. La cohérence cardiaque en fait partie : voici une
activité simple et ludique à intégrer dans votre routine. Les yeux fermés,
visualisez une bille blanche ou colorée. Elle descend lentement ; suivez-la des
yeux en expirant. Elle remonte ; suivez-la des yeux en inspirant. L’objectif est
d’apaiser votre respiration (et ainsi votre rythme cardiaque et votre niveau de
stress !). Si vous ne parvenez pas à visualiser sans aide, vous trouverez
facilement sur le Net des vidéos pour débuter. Vous pouvez également respirer
des couleurs ! Votre stress est un nuage gris logé au fin fond de votre ventre, au
niveau du cœur, ou peut-être de la gorge. Commencez par le localiser. Puis
inspirez la couleur de votre choix, une couleur qui vous fait du bien : cela peut
être du jaune pour la joie de vivre, du bleu pour l’apaisement… Envoyez-la
dans chaque recoin, partout où le stress a pu se blottir. Expirez cette même
couleur teintée de gris… Le nettoyage est en cours ! Prêtez-vous au jeu, en
conscience : quand l’air que vous expirerez sera aussi lumineux que celui que
vous aurez inspiré, votre niveau de stress aura sensiblement diminué.
Ces exercices seront parfois magiques, d’autres jours un peu moins. Zut, ne
dit-on pas que le stress est mauvais pour le bébé ? Pourtant, il fait partie de la
vie : c’est une des émotions que vous traverserez inévitablement pendant votre
grossesse, et votre bébé ressent également à quel point vous avez envie de le
préserver. Alors inutile de culpabiliser ! Car la culpabilité, en revanche, vous
pouvez vous en passer, et votre bébé aussi !
Accepter ces petits aléas dans sa vie et trouver des ressources en soi pour
continuer à s’épanouir est déjà un apprentissage de la parentalité, car tout cela
sera très utile après l’arrivée du bébé, ou en cas de difficulté plus grave !
Le diabète gestationnel peut toucher des femmes sans aucun antécédent de ce type. Il est
recherché quand les analyses d’urines montrent la présence de sucres (ou en cas d’autres
facteurs de risque) par une « hyperglycémie provoquée par voie orale » (HGPO) ou par
une mesure de glycémie pré- et post-prandiale (avant et après un repas), souvent préférée
par les femmes car moins contraignante. Un régime alimentaire strict suffit la plupart du
temps à réguler les taux de glycémie, mais la prise d’insuline est parfois nécessaire.
La menace d’accouchement prématuré (ou MAP) signifie que des contractions ayant un
effet sur le col de l’utérus sont présentes bien trop tôt dans la grossesse. C’est le moment
de lever le pied ! Selon l’intensité des contractions et leur impact sur le col (qui peut être
« ramolli », « raccourci », ou déjà partiellement « ouvert »), les solutions envisagées
peuvent aller du simple repos, allongée quelques heures par jour à une hospitalisation.
L’hyperémèse gravidique, qui donne lieu à des nausées constantes et à des vomissements
incoercibles pendant une partie de la grossesse (ou la totalité de celle-ci) nécessite une
prise en charge médicale. Des médicaments peuvent être prescrits et une hospitalisation
doit être envisagée dans les cas les plus graves, les risques étant la déshydratation, la
dénutrition, des perturbations hépatiques et cardiaques... L’épuisement physique et
mental est tel que 15 % des femmes souffrant d’hyperémèse gravidique ont recours à une
IVG dans le cadre d’une grossesse désirée.
La toxémie gravidique (ou pré-éclampsie) est une complication grave de la grossesse. Elle
se manifeste principalement par de l’hypertension, une protéinurie, et l’apparition
d’œdèmes au niveau du visage et des mains. Une surveillance accrue est alors nécessaire,
un déclenchement de l’accouchement devant parfois être programmé (afin d’éviter
absolument l’éclampsie, qui implique des risques vitaux pour la mère et l’enfant).
D’autres signes doivent vous alerter, notamment la survenue de saignements (qui peuvent
être liés à la présence de polypes sur le col, mais aussi à un décollement placentaire), une
perte de liquide amniotique même en faible quantité, une absence ou une diminution
flagrante des mouvements du fœtus (en cas de doute, allongez-vous et comptez : vous
devez pouvoir sentir votre bébé 10 fois en 2 heures au minimum), une apparition de
migraines violentes, des douleurs abdominales intenses en coups de poignard (pouvant
être le signe d’un décollement placentaire). Il est également recommandé de consulter
rapidement en cas de chute. Connaître les signes d’alerte peut vous aider à donner toutes
les informations importantes à la professionnelle qui vous suit, ou à vous orienter vers les
urgences au bon moment.
Pour vous appuyer dans cette démarche, entourez-vous d’intentions positives ! Elles
peuvent prendre la forme de petits mantras à afficher dans votre salle de bains ou à noter
dans votre agenda :
« Je m’aime quoi que je vive et quoi que je fasse. »
« Je fais de mon mieux, mon corps fait de son mieux, mon bébé fait de son mieux. »
« Je suis remplie d’amour et de gratitude. »
« Mon corps est en train d’accomplir un miracle, je suis en train d’accomplir un miracle. »
« La magie créatrice est en marche. »
« J’ai confiance en toi. »
« Stop aux jugements, je crée un être humain ! »
Honorer ce corps capricieux qui accomplit des miracles : voilà un bel exercice
d’acceptation inconditionnelle de vous-même ! Rester dans la gratitude vis-à-
vis de votre corps peut être un véritable défi ; c’est aussi une thérapie, et une
manière de construire en vous une mère sereine et apaisée.
3. On ne devient pas mère
en un jour !
La grossesse n’est pas une étape de vie « comme une autre » : c’est avant tout un
temps de transition, entre deux mondes, vers l’accueil de son bébé et sa propre
transformation. Comme toute transition, elle se construit pas à pas, dans
l’esprit, dans le corps, mais aussi dans le concret du quotidien ! Des
apprentissages en perspective, pour vous, et peut-être même pour votre
entourage…
Avec Et après la
Préparation Pourquoi ? Comment ?
qui ? naissance ?
Le chant prénatal par exemple peut vous permettre de tisser un lien avec
d’autres mères.
Virginie Bouffart est professeure de chant, cheffe de chœur et formatrice en
chant prénatal. La gestion des émotions et la mise en place d’un
environnement doux et positif autour de la mère qui accouche sont au centre
de sa transmission.
« Le chant prénatal est l’occasion de se détendre, de s’amuser… Et surtout, de
découvrir comment, à l’accouchement, chanter de longues voyelles peut avoir un
effet anesthésiant. Nul besoin d’une belle voix ou de matériel particulier : c’est
faisable par tous, partout, même à la maternité, et même sous péridurale, pour
gérer ses émotions ! Respirer profondément et se bercer de sons diffusent du calme
dont tout l’environnement bénéficie, personnel médical et autres futures mères
inclus. Quant au père, il peut vocaliser avec sa femme, ajoutant naturellement des
vibrations plus graves, tranquillisantes pour la mère et l’enfant » – Virginie
Bouffart.
Mais plusieurs autres formats offrent également bien-être pendant la grossesse,
outils pour l’accouchement, et plaisir d’échanger avec d’autres futures mamans.
Alors, comment choisir ?
Sept séances de préparation à la naissance sont prises en charge par la Sécurité
sociale (à condition que celles-ci soient proposées par des sages-femmes).
Aucune obligation cependant à choisir une seule activité à pratiquer sept fois :
libre à vous de constituer votre programme « à la carte » si vous souhaitez, par
exemple, bénéficier de séances d’informations sur les sujets qui vous
interpellent mais aussi de quelque temps de sophrologie ou de piscine !
Certains types de préparation à la naissance demandent au contraire un
investissement tout au long de la grossesse pour en sentir les bienfaits : c’est le
cas de l’haptonomie par exemple.
L’haptonomie
Cette préparation à la naissance a la particularité d’être celle qui débute le plus tôt dans la
grossesse : idéalement avant la fin du premier trimestre. Au cours des séances, espacées de
deux à quatre semaines, vous et le coparent allez apprendre à tisser un premier lien avec
votre bébé, à travers le toucher affectif. Pour les mamans solos, la plupart des praticiennes
acceptent la présence d’une autre personne proche, qui devra être la même à chaque
séance, et certaines peuvent même proposer des séances individuelles. Les outils
découverts pourront également être utiles lors de l’accouchement pour inviter le bébé à
bien se positionner et l’encourager dans sa descente. Une dernière séance est
recommandée après la naissance, pour continuer à cultiver et à renforcer le lien tissé.
Le retour à la maison peut également être un moment dans lequel vous aurez
du mal à vous projeter si c’est votre premier bébé : comment mettre en place
votre nid pour le postnatal ?
L’environnement idéal de la nouvelle mère ressemble aux conditions que
connaît le bébé in utero : chaud, confortable, cocoonant, lumière tamisée,
nourriture et boissons à volonté… Vous serez peut-être prise, avant la
naissance, d’un regain d’énergie vous incitant à briquer la maison de fond en
comble ou même à déplacer les meubles : cet élan est parfaitement normal, et il
s’agit même souvent d’un des signes annonçant l’imminence de
l’accouchement. Si vous profitiez de cette énergie pour vous préparer un cocon
vraiment douillet pour les premiers temps avec votre bébé ? Une douce façon
de prendre soin, par avance, de la mère en vous.
Pensez « ergonomie » ! Dans les jours et les semaines qui suivront votre
accouchement, vous devrez rester autant que possible allongée ou
confortablement installée, pour offrir à votre périnée et à tout votre corps le
repos nécessaire. Qu’aimeriez-vous trouver autour de vous ? Peut-être un plaid
tout doux (quelle que soit la saison, la fatigue incite à se blottir bien au chaud,
et tant mieux car c’est exactement ce dont le corps du post-partum a besoin),
une bouteille d’eau, ou, encore mieux (toujours pour répondre au besoin de
chaleur), un thermos à remplir de votre infusion préférée, de quoi grignoter
sans avoir à vous lever… Vous pourriez aussi avoir envie de garder près de vous
votre téléphone et son chargeur, de quoi écouter de la musique, une source de
lumière douce si l’envie vous vient de garder les rideaux tirés… Ou encore un
petit stock de coussinets d’allaitement, ou le lait en poudre et les biberons pour
préparer les repas de votre bébé…
Vous aurez peut-être à la fois besoin de calme et d’interactions avec le reste de
votre famille. Si l’enfant à naître n’est pas le premier de la fratrie, il est bon
d’envisager dès la fin de grossesse des manières de concilier ces élans opposés :
dans quel lieu de votre maison pourriez-vous profiter de moments cocooning
avec votre bébé, sans pour autant vous sentir isolée ? Si cela semble difficile,
une réorganisation de l’espace est parfois possible : pendant quelques semaines,
le salon pourrait devenir le lieu calme dédié à maman, ou, au contraire, la
chambre parentale une pièce de vie où les aînés sont invités à venir s’installer
avec leurs jeux quelques heures par jour !
Votre point de ralliement devra donc être installé dans une pièce suffisamment
calme et agréable, et organisé autour de votre lit, d’un fauteuil ou d’un canapé
où vous vous installerez confortablement pour vous reposer et câliner votre
bébé. À proximité, il y aura idéalement une petite table, table de nuit ou
plateau sur lequel vous pourrez disposer une petite lampe, les accessoires dont
vous pourriez avoir besoin dans la journée, vos boissons et autres
ravitaillements. À vous d’imaginer et de construire votre propre coin cosy !
Une fois cet environnement idéal en place, un dernier détail pourrait
radicalement changer votre expérience du post-partum : le soutien humain de
votre entourage…
Vous ou votre partenaire pouvez également préparer et congeler des plats pendant la
grossesse : tartes salées, gratins, lasagnes, plats mijotés, soupes… Cuisiner des portions
plus importantes ne vous prendra guère plus de temps, et quel bonheur ensuite de n’avoir
plus qu’à réchauffer des repas déjà prêts ! Pour réduire votre charge mentale, pensez aussi à
afficher une liste sur le congélateur avec tous les plats disponibles ! Quinze repas d’avance
vous permettront de passer une semaine sans cuisiner si vous n’avez pas d’aide extérieure,
ou plusieurs semaines si des proches participent en vous livrant de bons petits plats après
la naissance. Car votre entourage sera sûrement heureux de pouvoir vous être vraiment
utile et de vous faire profiter de ses talents culinaires !
Celles et ceux qui n’aiment pas cuisiner trouveront mille et une autres manières
de mettre leurs ressources à votre service. Une copine sans enfant avec de
l’énergie à revendre ? Elle pourra faire vos courses indispensables ou non en
même temps que les siennes, ou s’occuper de taper votre commande au drive
pendant que vous papotez. Une experte en bien-être dans votre entourage ?
Elle sera heureuse de vous offrir un petit massage des mains ou de la nuque lors
de ses visites ! Des amies déjà mères ? Elles pourront mettre à votre disposition
les coordonnées du super pédiatre qu’elles ont déniché ou de la naturopathe
qui les a aidées à reprendre pied après l’accouchement. Un frère déjà père d’un
enfant plus grand ? Il pourra vous prêter des vêtements de seconde main pour
le bébé (pas un plein carton d’habits en vrac de 0 à 3 ans, mais une sélection de
ce qui correspondra à vos goûts et à l’âge de votre bébé). Un copain musicien ?
S’il venait vous rendre visite avec sa guitare pour endormir bébé et vous faire
profiter d’un chouette moment de convivialité ?
Votre liste de naissance pourrait être une première étape vers la construction de
ce village chaleureux. Bien sûr, vous pourriez avoir envie de matériel de
puériculture ou de vêtements neufs pour le bébé (sachez cependant qu’on a
TOUJOURS assez de vêtements neufs pour le bébé). Alors, si vous demandiez
aussi ce dont vous aurez peut-être le plus besoin : présence, aide concrète et
soutien ? Ces listes de naissance dites « alternatives » sont pensées pour libérer
les jeunes parents de la logistique quotidienne pour leur permettre de consacrer
leur énergie au bien-être de leur bébé et d’eux-mêmes en tant qu’individus.
Quelques idées que vos proches pourraient trouver dans votre liste de naissance :
• Vous apporter des plats préparés.
• Faire livrer des courses chez vous.
• Passer quelques heures à vos côtés pour vous permettre une sieste sereine.
• Faire un peu de rangement ou de ménage.
• Venir chercher votre panier à linge et vous ramener le lendemain des vêtements
propres, secs et pliés.
• Emmener votre ou vos aînés au parc pendant que vous vous détendez avec votre bébé.
• Prendre soin de votre bébé pendant que vous profitez de votre ou vos aînés.
• Vous offrir un rendez-vous avec une doula, un soin en institut, un massage bien-être
ou un rituel postnatal.
D’après la loi Kouchner de 20021, tous les actes médicaux et traitements dont vous
pourriez avoir besoin doivent être librement consentis. Ce consentement « libre et
éclairé » signifie que les professionnels de santé présents doivent vous informer de la
nature de l’acte médical envisagé et s’assurer de votre bonne compréhension, vous
indiquer en toute objectivité son utilité ou son urgence éventuelle, vous expliquer ses
conséquences directes et les risques en cas de refus, et vous proposer plusieurs alternatives.
Comme dans les domaines affectifs ou sexuels, ne rien dire n’est pas consentir !
Difficile de brandir un texte de loi lors d’une consultation médicale ? Vous n’aurez
probablement pas besoin d’aller jusque-là, mais vous souvenir de vos droits peut vous
aider à poser toutes vos questions et à exprimer vos réticences ou votre désaccord sans
culpabiliser. Et ceci s’applique également pendant l’accouchement !
Prendre sa puissance et affirmer sa posture en tant que future mère, c’est déjà
un entraînement à la parentalité. Mais dans ce parcours qui peut être fort
émotionnellement et aller puiser de nombreuses ressources en vous, n’oubliez
pas d’aller chercher de la douceur au quotidien…
Gardez en tête que cette fête doit surtout vous ressembler ! Ces quelques indications
peuvent cependant vous aider à y voir plus clair.
• Temps de préparation : la maîtresse de cérémonie, aidée de quelques invitées si elles le
souhaitent, installe une ambiance intimiste et chaleureuse (coussins, bougies, fleurs de
saison… ou même une haie d’honneur pour vous accueillir !)
• Accueil des autres invitées et de la future mère (environ 30 minutes) : l’énergie de ce
moment donne la couleur de la cérémonie ! Musique entraînante ou sons de la
nature, joie bruyante ou recueillement, de quoi avez-vous envie ? L’accueil peut être
suivi d’une explication du déroulement prévu, et d’une méditation guidée pour
permettre à chacune d’être pleinement dans l’ici et maintenant.
• Cœur de la cérémonie (2 heures au minimum) : il est particulièrement centré sur la
future mère, qui reçoit des marques d’affection, des messages positifs, des perles pour
en faire un collier ou un bracelet à porter pendant son accouchement… C’est à ce
moment-là qu’un belly cast (attention au temps de séchage !) ou belly paint peut être
réalisé. Pensez aussi au massage, au bain de pieds, à la couronne de fleurs…
• Clôture (30 minutes) : le temps de se quitter mérite d’être lui aussi ritualisé, par une
chanson ou une dernière émotion déposée par chacune. Un joli ruban est souvent
passé aux poignets des participantes, symbole du lien qui les unit les unes aux autres.
Elles peuvent aussi repartir avec une bougie à allumer dès le début de l’accouchement
de leur amie !
Nathanaëlle Bouhier-Charles a consacré un livre entier au blessingway2 : vous y trouverez
d’autres idées et pistes de réflexion pour construire votre cérémonie !
Chaque femme repartira ensuite avec son lien et sa bougie qu’elle pourra
rallumer quand elle sera avertie de la naissance. À la fin de la cérémonie, les
enfants et les hommes peuvent rejoindre le groupe pour un pique-nique et un
temps de convivialité. « J’aime particulièrement la couronne de fleurs qui
amène poésie, féerie, lien avec la nature », nous confie Maryline. Et peut-être
vous aussi aimerez-vous les fleurs ici comme jamais auparavant !
Pour sa fête de fin de grossesse, Amélie, déjà mère d’un petit garçon de 18
mois, a eu envie de sortir de son quotidien pour être chouchoutée par ses
amies. Elle a donc choisi de s’offrir une journée entière en pleine nature, faite
d’instants ritualisés, mais aussi de temps de convivialité et d’échanges entre
femmes.
« Après une grossesse difficile émotionnellement, j’ai eu besoin de prendre un vrai
temps off pour célébrer mon dernier trimestre et l’arrivée proche de ma fille. J’ai
voulu organiser avec ma doula une fête qui me correspondrait à 100 %. Entourée
de mes amies, sans contraintes, dans une ambiance douce et chaleureuse. Une
journée en forêt ! Après une (très !) courte marche, nous avons choisi un bel espace
au milieu des arbres, qui sont une puissante source de reconnexion pour moi. Nous
avons d’abord confectionné ensemble un grand mandala végétal au centre de notre
cercle et nous nous sommes installées au sol (sur des coussins douillets transportés par
mes invitées !). Méditation, bol chantant, perles, repas partagé, intentions positives
pour mon accouchement… et aussi des larmes et des fous rires ! À la fin de cette
journée, je débordais de confiance et de gratitude ! C’est ce dont j’avais besoin » –
Amélie.
Partir en terre d’accouchement emplie d’émotions positives et de confiance en
vous-même, n’est-ce pas la meilleure manière d’accueillir la mère en vous ?
II. Accueillir l’enfant
et respecter la femme
que vous êtes
Si le chemin vers la maternité commence dès la grossesse, et
parfois bien avant, votre accouchement et le début de la vie
aérienne de votre bébé marquent un tournant : la
transformation prend d’autres dimensions physique,
psychique, logistique…
« Vivre la naissance d’un enfant est notre chance la plus
accessible de saisir le sens du mot miracle » – Paul Carvel.
Prendre soin de vous-même et de votre bébé, en conscience, est
une belle manière d’honorer ce passage, et votre histoire de
mère en devenir !
5. Au commencement vient
la naissance
Dans l’enfantement plus que dans toute autre situation de vie, l’expérience
peut dépasser largement les faits : elle devient rite initiatique, acte fondateur, et
déborde dans le temps bien au-delà de la « période périnatale ». C’est en
intégrant ses besoins à la fois singuliers et universels que chaque femme pourra
s’approprier au mieux ce passage.
Le sentiment de sécurité, rendu possible par des conditions en adéquation avec les besoins
de la mère, permet aux hormones de l’accouchement de faire pleinement leur travail. À
chacune son rôle !
• La plus connue est l’ocytocine, hormone de l’amour et de l’attachement. Elle joue un
rôle essentiel dans le déroulé de l’accouchement : par son action sur l’utérus, elle
contrôle la fréquence et l’intensité des contractions. C’est une hormone « timide »,
facilement inhibée par l’adrénaline, et dont les taux chuteront donc en cas de stress.
• Les endorphines, dont la sécrétion est favorisée par l’ocytocine, augmentent la
sensation de bien-être et modifient l’état de conscience. Elles jouent un véritable rôle
d’antidouleur.
• La mélatonine agit en synergie avec l’ocytocine. Sa production est favorisée par la
pénombre et par une ambiance feutrée et calme, mais peut être inhibée si la mère se
sent observée.
• La relaxine permet l’assouplissement des ligaments, de la symphyse pubienne et du
col, afin de faciliter le passage du bébé.
• La prolactine, quant à elle, est impliquée dans la création du lien d’attachement et
dans l’allaitement.
• Enfin, l’adrénaline est l’hormone du stress, liée à la peur et au danger. Néfaste pendant
tout le travail car elle bloque la production d’ocytocine et des endorphines, elle est
essentielle lors de l’expulsion du bébé. À cette étape, les femmes libres de leurs
mouvements et dont le processus hormonal n’a pas été perturbé ressentent souvent un
regain d’énergie (nécessaire pour le passage à la vie extra-utérine du nourrisson), ainsi
que le besoin de se verticaliser.
Pourquoi un système aussi complexe pouvant s’enrayer au moindre stress ? Quand une
biche donne naissance à son bébé au fond des bois, il est indispensable que le processus se
mette en pause en cas de danger, ou même simplement si elle se rend compte qu’elle est
observée, afin de lui permettre de prendre la fuite… Par ses mécanismes hormonaux,
l’accouchement humain n’est pas différent de celui des autres mammifères !
L’épisiotomie est une incision du périnée réalisée juste avant l’expulsion, censée faciliter le
passage du bébé et réduire les risques de déchirure.
Son usage est aujourd’hui largement remis en question : il a été démontré, d’une part,
qu’une déchirure spontanée, si elle doit se produire, cicatrise plus facilement et
occasionne moins de douleurs qu’une épisiotomie, et d’autre part, que la position de la
mère au moment de l’expulsion a une influence capitale sur la probabilité de déchirure (la
position dite « gynécologique », allongée sur le dos pieds dans les étriers, étant la plus
violente pour le périnée, alors que les positions laissant plus de mobilité au bassin –
allongée sur le côté, accroupie, à quatre pattes... – favorisent le passage du bébé sans
déchirure).
Le taux d’épisiotomie moyen en France est actuellement de 26 %, conformément aux
recommandations de la Haute Autorité de santé. Il reste cependant plus de deux fois
supérieur aux recommandations de l’OMS. Il existe une grande disparité d’une maternité
à l’autre : le CHU de Besançon (maternité de niveau III) se démarque depuis une dizaine
d’années avec des taux inférieurs à 2 %, alors que d’autres structures affichent des taux
supérieurs à 50 % pour le premier bébé.
Souvenez-vous que tout acte médical nécessite votre consentement : n’hésitez pas à poser
toutes vos questions concernant ce geste en amont1, et à vous faire expliquer les
motivations de l’équipe à pratiquer une incision si c’est envisagé lors de votre
accouchement.
En France, un accouchement sur cinq (presque un sur quatre pour le premier bébé) est
une césarienne.
Les taux de césariennes sont impactés par trois facteurs :
• les caractéristiques des bébés (prématurité, macrosomie) et des mères (antécédent de
césarienne, augmentation de l’âge maternel, grossesse multiple, indice de masse
corporelle de la mère) ;
• le type de maternité (niveau I, II ou III ; structure publique ou privée) ;
• les habitudes de pratique des professionnels et/ou des établissements (certains ayant
recours plus promptement à la césarienne, alors que d’autres sont plus avertis sur les
moyens de l’éviter).
Si le déroulement de certaines grossesses laisse présager une forte probabilité de
césarienne, cette possibilité ne peut jamais être complètement écartée. Le site Césarine2,
entièrement dédié à ce sujet, apporte de nombreuses informations pour vous permettre de
vous projeter dans cette éventualité le plus sereinement possible, en vous posant les
bonnes questions (présence du coparent au bloc opératoire, césarienne « active » avec une
poussée de votre part, champ opératoire baissé lors de la naissance, découverte du sexe de
votre bébé…).
Quels que soient votre situation et vos souhaits, n’hésitez pas à vous renseigner sur le taux
de césarienne3 et les protocoles de la maternité où vous êtes inscrite !
Bien sûr, une césarienne est un « véritable accouchement », et bien sûr parfois,
elle est mal vécue. L’un n’empêche pas l’autre. Bien d’autres situations
d’accouchements peuvent être « mal vécues », et jamais vous ne devriez avoir à
vous censurer à ces sujets.
Léa n’a pas été privée de l’accouchement par voix basse qu’elle souhaitait, mais
il s’est déroulé de façon violente pour elle et pour son bébé.
« La naissance de mon bébé s’est mal passée. Les conditions n’étaient pas réunies
pour autoriser un accouchement physiologique, je le savais, mais je n’ai rien fait.
Alors le stress a pris le dessus, puis la panique de l’équipe face à un bébé dont le
cœur ralentissait dangereusement.
Bilan : une extraction instrumentale très violente, un bébé blessé par les spatules, un
périnée découpé généreusement.
Très vite, j’ai su que cela aurait pu se passer autrement si j’avais eu le droit de
changer de position comme mon corps me l’ordonnait, si j’avais osé m’écouter et
m’imposer.
Ce jour-là j’ai décidé que plus jamais je ne me laisserais imposer quoi que ce soit.
Les choix en conscience m’appartenaient, car le bien-être de mon bébé et le mien en
dépendaient. Oui, cette expérience a été traumatique, mais de ce trauma a émergé
une force insoupçonnée » – Léa.
Léa aurait pu sombrer dans la culpabilité et le sentiment d’échec. En faisant un
pas de côté, elle a pu observer la situation avec objectivité, et comprendre
qu’elle ne portait pas la responsabilité de ce qu’elle avait vécu. Elle a souhaité se
saisir, en revanche, de la responsabilité de transcender l’expérience pour en faire
un moteur de transformation intérieure : la lionne réveillée en elle, elle ne se
laisserait plus faire.
Au cours de la première année de son bébé, Léa a demandé son dossier médical
à la maternité pour mieux comprendre l’enchaînement des événements, et
sollicité un rendez-vous avec le chef de service. Elle a changé trois fois de
pédiatre pour son bébé, jusqu’à trouver celui qui saurait être suffisamment
bienveillant et lui accorder le temps qu’elle jugeait nécessaire à des
consultations de qualité. Elle a pris contact avec une sage-femme libérale pour
sa rééducation du périnée, avec le projet de construire une vraie relation avec
elle pour son suivi gynécologique de routine. Elle a fait le point avec elle-même
sur ce qu’elle avait accepté, et pourquoi, et sur ce qu’elle n’accepterait plus
désormais.
Le temps de la naissance, même quand il ne se passe pas de la façon idéale, est
l’occasion de grandir face à soi-même et au reste du monde.
6. Choisissez l’accouchement
qui vous convient
Le choix de la péridurale
L’analgésie péridurale réduit voire supprime les douleurs liées aux contractions, tout en
permettant à la mère de rester consciente tout au long de son accouchement, même en cas
de césarienne : en France, 70 % à 80 % des femmes choisissent d’y avoir recours.
Elle est généralement posée à partir de 3 à 4 centimètres de dilatation du col de l’utérus
(une pose plus précoce risquant d’avoir un impact sur la bonne mise en place du travail).
Un anesthésique local est alors injecté au contact des membranes entourant la moelle
épinière, dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale, par l’intermédiaire d’un
cathéter implanté entre deux vertèbres. L’analgésie se révèle pleinement efficace 15 à 30
minutes après l’injection, du produit anesthésiant pouvant ensuite être réinjecté selon les
besoins de la mère (certaines maternités proposent un dispositif permettant à la mère de
gérer elle-même les doses reçues).
Il existe de rares contre-indications à la péridurale (notamment les allergies aux
anesthésiques locaux, les troubles de la coagulation et les déviations de la colonne
vertébrale de type scoliose) : la consultation avec l’anesthésiste de la structure au cours du
8e mois permet de confirmer la possibilité pour la mère de bénéficier de cette analgésie.
Grâce à la péridurale, la mère peut ressentir les contractions sans que celles-ci soient
douloureuses, ce qui réduit généralement son stress et lui offre un vrai repos afin qu’elle
puisse se centrer sereinement sur l’arrivée de son bébé. Un dosage optimal de
l’anesthésique permet à la mère de participer activement à la poussée au moment de la
naissance de son bébé.
Cependant, la péridurale peut également réduire l’efficacité des contractions, prolongeant
ainsi la durée du travail. Ceci est souvent compensé par l’injection d’ocytocine de
synthèse. Malheureusement, pour certaines femmes, ces contractions moins efficaces
alliées au manque de mobilité induit par la péridurale et la perfusion peuvent amener à
une stagnation du travail ou à des difficultés pour le bébé, jusqu’à la césarienne (il est
alors question de « cascade d’interventions », la première en amenant une autre, puis une
autre… avec pour résultat des complications qui auraient pu être évitées).
Beaucoup de femmes craignent que la péridurale ne les prive de la possibilité d’allaiter. En
effet, selon le type d’anesthésique utilisé, son dosage et sa durée d’administration, le
nouveau-né peut être moins actif juste après la naissance et rencontrer des difficultés pour
bien prendre le sein. Il reste complètement possible de débuter un allaitement maternel
exclusif après un accouchement sous péridurale, avec de la patience (ce bébé-là ayant
peut-être besoin de plus de temps pour mobiliser son réflexe de succion), de la confiance
(en soi et en son bébé), et un accompagnement adapté !
Le projet de naissance
Aujourd’hui plus que jamais, il est facile de cultiver la croyance selon laquelle
en étant suffisamment préparée, ancrée, alignée, « on réussit ». Pour vivre
l’enfantement de nos rêves, il suffirait donc de choisir avec soin son lieu
d’accouchement, d’être accompagnée par les bonnes personnes, et de bien
travailler son projet de naissance. Mais l’accouchement n’est pas un projet
comme les autres : aucun plan prévisionnel ne permet de garantir le bon
alignement des émotions, de l’ouverture du col et du vécu des contractions.
Pourquoi alors se poser mille questions, se préparer physiquement et
mentalement, et investir de l’énergie dans un projet de naissance ? Pour le
processus en œuvre bien sûr ! Parce qu’effectivement, quelle que soit l’issue,
vous serez heureuse de vous être projetée positivement dans votre
accouchement et d’avoir mis toutes les chances de votre côté pour vivre ce
moment au plus proche de vos souhaits.
Le projet de naissance a plusieurs objectifs. En premier lieu, il permet de faire
le point sur l’accouchement espéré : une belle occasion d’introspection et de
communication dans le couple. Dans un deuxième temps, il est le support sur
lequel pourront s’appuyer les échanges avec la structure ou la sage-femme
choisie pour la naissance. Enfin, il est le document écrit qui permettra à
l’équipe qui vous accueillera de connaître vos intentions et votre vision de
l’accouchement. Mais il ne garantit rien. D’une part parce que les
professionnelles de santé le jour J n’auront peut-être pas la possibilité de vous
accompagner selon vos souhaits ; d’autre part parce que vous-même ou les
circonstances ne correspondront peut-être plus à vos projections. Alors,
finalement, comment « réussir » son accouchement ?
La notion de réussite en elle-même nous semble particulièrement néfaste, car
elle implique la possibilité d’échec. Ce serait quoi rater son accouchement ?
Être en retard ? Ne pas se pointer au rendez-vous ? On ne loupe jamais son
accouchement, on le traverse, et c’est déjà beaucoup.
Voyons plutôt ce moment comme une étape à s’approprier et comme un
moment fort à vivre, tout simplement. Gardez en tête que l’accouchement est
une forme d’incarnation de l’imprévu : c’est le moment d’accepter vos limites,
vos faiblesses et votre vulnérabilité. C’est le moment de donner le meilleur,
sans aucune garantie de « résultat ».
Voici quelques questions qui peuvent vous permettre d’amorcer votre réflexion :
• Souhaitez-vous partir à la maternité dès les premières contractions pour pouvoir être
immédiatement prise en charge en cas de besoin ? Ou préférez-vous faire le début du
travail dans un environnement familier et ne vous diriger vers l’hôpital que plus
tardivement ?
• Souhaitez-vous avoir recours à la péridurale ? Si oui, auriez-vous besoin que votre
partenaire reste auprès de vous au moment de la pose ?
• Si vous ne souhaitez pas de péridurale, saviez-vous que garder votre mobilité pendant
le travail peut vous aider à traverser l’intensité des contractions ? La structure que vous
avez choisie dispose-t-elle d’un monitoring « ambulatoire », ou accepte-t-elle de
réduire les temps de monitoring ? Si le protocole de la maternité inclut la pose d’une
perfusion, peut-elle être remplacée par un cathéter, n’impactant pas votre liberté de
mouvements, qui ne sera relié que si cela devient nécessaire ?
• Souhaitez-vous accoucher en salle nature, si la structure choisie en est pourvue ?
• Souhaitez-vous des touchers vaginaux réguliers pour évaluer l’avancement du travail ?
Ou préférez-vous réduire au maximum la fréquence de ces examens ?
• L’injection d’ocytocine de synthèse peut accélérer le travail ; elle a aussi pour
conséquence de rendre les contractions plus intenses et rapprochées. Souhaitez-vous
accepter ce geste s’il vous est proposé ?
• De la même manière, la rupture artificielle de la poche des eaux peut rendre les
contractions plus efficaces, mais aussi plus douloureuses : souhaitez-vous avoir recours
à cette alternative ?
• Souhaitez-vous pouvoir adopter la position de votre choix pour l’expulsion de votre
bébé ?
• En l’absence de risque vital pour votre bébé, acceptez-vous qu’une épisiotomie soit
pratiquée, ou préférez-vous une éventuelle déchirure ?
• Comment vous projetez-vous dans l’éventualité d’une césarienne ? Savez-vous si votre
partenaire pourra être accepté au bloc opératoire, si vous souhaitez sa présence ?
• Après la naissance de votre bébé, le peau-à-peau est maintenant systématiquement
encouragé si l’état de santé de votre bébé et le vôtre le permettent. Comment
envisagez-vous le clampage du cordon (qui peut être plus ou moins tardif pour
permettre à votre bébé de bénéficier d’un maximum de sang contenu dans le
placenta), les premiers soins, l’habillage ?
La version finale de votre projet de naissance (celle que vous confierez à l’équipe
médicale) gagnera à être aussi lisible que possible (texte aéré, mots-clés en gras…) et à ne
pas dépasser une page A4. S’il vous est impossible de vous en tenir à ce format, et que
vous devez opter pour un recto-verso, une alternative est de rassembler tous les éléments
liés au déroulement de l’accouchement en lui-même sur le recto.
Pour son premier accouchement, Hannah s’était posé peu de questions : bien
sûr elle allait prendre la péridurale, puisqu’elle existait ! La naissance s’est bien
passée, mais elle a rencontré de grosses difficultés d’allaitement. Elle a très vite
donné des biberons en complément, et a sevré son fils au bout de trois
semaines, à regret et avec un fort sentiment d’échec. Par la suite, elle s’est
renseignée et a découvert que la péridurale pouvait avoir un impact négatif sur
la bonne mise en place de l’allaitement (le bébé étant moins tonique et
l’alchimie des hormones ayant été perturbée). Elle a beaucoup culpabilisé… Et
a souhaité faire des choix différents pour son deuxième accouchement.
« Cette fois, j’étais décidé à accoucher de la façon la plus physiologique possible.
Sans péridurale, donc. Je voulais sentir les contractions, rester connectée à mon
bébé, et bien sûr tout mettre de mon côté pour l’allaitement. Mais, comme la
première fois, mon accouchement a été très long. J’ai tenu 7 heures sans péridurale.
Et puis, j’ai craqué. La péridurale m’a sauvée. Et heureusement, car l’accouchement
a duré 7 heures de plus.
J’ai eu très peur de rencontrer les mêmes difficultés d’allaitement que la première
fois. Car, comme son grand frère, ma fille peinait à bien ouvrir la bouche et je me
sentais responsable. Mais je me suis accrochée, et elle aussi. J’ai eu une belle montée
de lait et j’ai pu la nourrir exclusivement. Aujourd’hui, à 14 mois, elle tète encore.
Cet allaitement m’a aidée à surmonter la déception de ne pas avoir su accoucher
sans péridurale… » – Hannah.
Pourquoi d’autres y parviennent et pas Hannah ? Chaque femme arrive au seuil
de la maternité avec son histoire propre. L’accouchement n’est pas seulement
une intensité à traverser. Il peut amener des sentiments d’intrusion, de peur, et,
tout simplement, une douleur bien différente d’une femme à l’autre. Hannah
aurait probablement « réussi » si sa fille était née en moins de 7 heures (ce qui
est la « durée normale » d’accouchement pour d’autres femmes), si la douleur
n’était pas venue irradier ses reins (la localisation de la douleur est variable
d’une personne à l’autre : certaines femmes, souvent en lien avec la position du
bébé in utero, ressentent très fortement les contractions dans les reins, d’autres
jusque dans les cuisses…), ou si ? Peu importe car elle a mis son bébé au
monde et a pu trouver dans l’allaitement une façon de surmonter son
sentiment d’échec.
Derrière la réussite se cache également la notion de mérite. Car pour réussir, il
faut le mériter n’est-ce pas ? C’est ce que nous renvoient de façon plus ou
moins subliminale les sociétés dans lesquelles nous vivons.
Professionnellement, une promotion se mérite : il faut bosser, faire ses preuves,
faire du chiffre, faire des heures sup’ parfois. Faire, faire, faire. Dans nos vies
personnelles aussi, le bonheur se mérite : il faut rester connectée à soi-même,
faire les bons choix, faire la lumière sur le positif, faire une thérapie parfois. Le
« faire » se cache même dans les tentatives d’« être »…
C’est quoi « être » forte ? « Gérer » à la perfection ? Faire de son mieux en
conscience ? Ou faire ce qu’on peut dans l’instant ? Cocher toutes les cases
« sans péri », « debout », « en moins de 8 heures », « seule au fond des bois »,
« en y prenant du plaisir », « par voie basse uniquement », « en tombant en
amour de son bébé du premier regard » ?
Si, plutôt que de tenter d’être forte en toutes circonstances, vous acceptiez vos
vulnérabilités et cultiviez votre capacité à rebondir ? Si votre plus grande
puissance, c’était juste vous-même ?
Femme et mère
Votre bébé est né ! Vous voilà mère officiellement aux yeux de la société ! Oui,
vous venez de passer le cap de cette étape transformatrice, transcendante
parfois ; oui il y aura un avant et un après. Mais il y aura surtout une
continuité.
Les meilleures conditions pour découvrir votre bébé sont proches de celles qui
sont favorables à sa mise au monde : lumière douce, calme, sérénité, stress à
bannir. De grandes quantités d’ocytocine (l’hormone de l’amour !) ont été
délivrées par votre corps pendant l’accouchement : votre bébé et votre
partenaire s’il est présent en bénéficient également. Faites durer le plaisir en
rallongeant le temps et en savourant pleinement les premières heures après la
naissance ! Elles sont particulièrement précieuses pour votre bébé (il est
question des « heures d’or » – golden hours en anglais) et pour vous-même.
Dörte a vécu ces premières heures dans la chaleur de son foyer, comme un long
temps d’intégration faisant suite à son expérience d’accouchement.
« Pour la naissance de mon deuxième enfant, l’accouchement a été très intense et
extatique, chez moi. Mes sages-femmes m’ont ensuite aidée à sortir de la piscine
avec mon bébé dans les bras pour m’allonger dans le canapé et délivrer le placenta
toujours avec ma fille dans mes bras, en peau-à-peau. On a regardé le placenta
ensemble et on a prélevé un échantillon pour la fabrication d’un remède
homéopathique. Pendant tout ce temps, et toute la journée, je suis restée avec mon
bébé et mon chéri dans notre bulle. C’était comme si mon corps et mon cerveau
avaient besoin de comprendre et de sentir que ce bébé avait bien quitté mon corps.
Je n’avais envie de rien faire, juste être là et regarder cette merveille qui s’était créée
à partir de notre amour. Je me sentais accompagnée et aimée par mes sages-femmes.
Ce cadeau que je me suis fait restera avec moi toute ma vie de femme et de mère » –
Dörte.
Prolonger cette bulle d’ocytocine a offert à Dörte le temps d’atterrissage dont
elle avait besoin pour réellement rencontrer son bébé. Elle décrit très bien cette
nécessité de calme, de « non-faire », de préserver corps et mental de toute autre
sollicitation, pour leur permettre d’être pleinement centrés sur l’ici et
maintenant.
Cependant, le post-partum immédiat n’est pas toujours l’image d’Épinal
idyllique que l’on l’imagine (douleur envolée, bébé posé sur le ventre
découvrant avec curiosité sa nouvelle vie aérienne…). Des difficultés médicales
peuvent s’en mêler, pour les bébés ou leur mère, et nécessiter des interventions
venant empêcher la bulle de se créer comme on la rêvait. Psychiquement, on
n’est pas toujours non plus celle à laquelle on s’attendait : parfois, la douleur
du corps broyé dicte à la mère de juste se reposer sans bébé sur le ventre. Alors,
les premières heures de bébé, toutes roses ou toutes noires ? De toutes les
couleurs, comme le reste de la vie !
Le postnatal n’est que la suite de la naissance, elle-même faisant suite à la
grossesse et à votre vie de femme sans enfant (ou avec un enfant de moins).
Comme les étapes précédentes, il pourra vous être doux et serein, ou vous
pousser dans vos derniers retranchements. Il pourra aussi être toute la palette
entre les deux.
Quoi qu’il en soit, ces instants seront uniques : vivez-les en pleine conscience !
Votre bébé posé sur votre ventre, oubliez ! Rien ne dure : la fatigue s’envolera,
les premières heures de bébé aussi. Prenez de la distance par rapport à ce que
l’on attend de vous (et à ce que vous attendez de vous) pour accepter l’instant
tel qu’il est, en aménageant ce qui peut l’être : votre partenaire peut offrir le
premier peau-à-peau si vous n’y êtes pas tout à fait prête, vous avez le droit de
demander de l’aide pour vous installer plus confortablement, vous avez même
le droit de trouver ce moment de découverte trop long (ou trop court !).
Suspendez vos jugements face à vos ressentis les plus contradictoires et laissez-
les vous traverser. Aujourd’hui, à la lumière des dernières découvertes en
neurosciences, et dans un souci d’éducation plus respectueuse, on admet
volontiers que toutes les émotions des enfants sont légitimes. Et pour les
adultes ? C’est pareil ! L’étape du face-à-face avec cette émotion indésirable sera
souvent indispensable avant de pouvoir passer à la suite. Autorisez-vous à
verbaliser que c’est plus dur que prévu, que votre bébé n’est pas tel que vous
l’imaginiez, que la vague d’amour inconditionnel n’est pas au rendez-vous (ou
pas encore !), etc. C’est en restant connectée avec vous-même et en vous
concentrant sur ce que vous souhaitez graver de ces moments que vous en
tirerez le meilleur pour la suite. Et tant pis si ce « meilleur » de l’instant n’est
pas ce à quoi vous vous étiez préparée…
Pendant le temps de l’attente, que vous le vouliez ou non, vous vous êtes
probablement projetée : vous avez imaginé votre bébé rêvé, souvent à partir de
« modèles » présents autour de vous (votre enfant précédent, les nourrissons de
votre entourage, une photo de vous bébé…). Aujourd’hui, le bébé réel est là,
et, parfois, ce n’est pas le même !
Rêver votre bébé n’était pas inutile. Vous avez ainsi construit la figure
d’attachement vous permettant de cheminer vers la suite, vers l’accueil de votre
« vrai » bébé. Remerciez ce rêve d’avoir existé, et puis invitez-le à laisser sa place
à la réalité… Sans culpabilité !
Bébé rêvé, où es-tu ?
Pour mieux faire connaissance avec votre bébé réel, restez connectée à vos émotions.
• Osez poser en face de vous ce à quoi vous vous attendiez, en toute honnêteté (« petit »
bébé ou nourrisson déjà bien joufflu, cheveux noirs ou crâne duveteux, yeux grands
ouverts ou sommeil profond…).
• Et… comparez (ouh, le gros mot…) !
• Formulez clairement, en vous ou à voix haute : « OK, tu es beaucoup plus
costaud/maigre/brun/chauve/poilu/agité/endormi… que ce à quoi je m’attendais. »
• « Mais tu es mon bébé et je t’aime comme ça. »
La puissance n’est pas d’être au top en toutes circonstances (ou conforme à votre idéal),
mais de rester consciente de pourquoi c’est difficile (ou différent) et de ce que cette
expérience est en train de vous apprendre.
La première règle, vous l’avez probablement déjà entendue : dormez en même temps que
votre bébé ! Oui, mais comment faire ?
Malgré le manque de sommeil et la fatigue physique souvent présente, l’adrénaline
délivrée par votre corps en fin d’accouchement peut induire un état d’excitation qui
durera 24 heures ou plus. Pour accéder au repos, ne vous focalisez pas sur le sommeil,
mais sur la détente. Quand votre bébé s’endort, c’est le moment de prendre soin de vous
en commençant par un automassage de votre nuque : par de petits mouvements
circulaires de chaque côté de vos vertèbres cervicales, en montant et descendant, vous allez
pouvoir venir stimuler les points qui permettent le lâcher-prise. Si vous ressentez l’envie
de bâiller, c’est que vous les avez trouvés ! Le sommeil suivra, ou pas, mais la détente se
fait déjà sentir dans tout votre corps.
Vos mains sont occupées par votre bébé endormi dans vos bras ? Lancez votre appli de
méditation sur votre téléphone, ou le fichier audio d’une relaxation que vous aurez
préenregistrée, désactivez les notifications de vos réseaux sociaux… Et n’oubliez pas que
20 minutes de méditation « valent » 2 heures de sommeil.
Certaines familles font le choix de vivre ces premiers jours à leur domicile.
C’est le cas de Caroline, qui a eu la possibilité de rentrer rapidement chez elle
avec son bébé.
« Après un bel accouchement en plateau technique, notre sage-femme nous a
proposé de sortir dès le lendemain matin : tout allait bien pour bébé et moi, et elle
pouvait passer à la maison pour les visites nécessaires. Nous avons donc, le
lendemain matin, soit 24 heures après notre arrivée, pris le chemin du retour. Le
pédiatre de la maternité n’était pas ravi de nous laisser sortir si tôt, mais n’avait
aucune raison de nous en empêcher.
La sage-femme est passée pour les visites dans les jours qui ont suivi et nous avons
savouré le confort d’un retour rapide à la maison, en étant tout de suite de nouveau
en famille et dans notre environnement. Les premiers jours nous ont semblé
beaucoup plus fluides : chez nous, sans intervention de qui que ce soit, nous étions
libres de prendre notre rythme tranquillement » – Caroline.
La liberté que certaines éprouvent dans le cocon d’une chambre de maternité,
débarrassées des tâches quotidiennes et loin des aînés bruyants, d’autres la
trouvent chez elles, au milieu de leur rythme familier et sans intrusion dans
leur intimité.
Mais en structure comme à la maison, les visites des proches peuvent être une
autre forme d’intrusion qui impacte fortement les possibilités de repos les
premiers jours après l’accouchement. Il est cependant difficile, pour soi-même
et pour la famille et les amis, d’imaginer leur refuser la possibilité de venir
rencontrer votre enfant. La question essentielle à vous poser pour réussir à vous
positionner plus facilement face à chacune de ces visites : ai-je vraiment envie
de voir cette personne en postnatal immédiat ? Et pour vous aider à répondre à
cette question : suis-je assez à l’aise avec cette personne pour pleurer, donner le
sein, demander de l’aide pour me lever, me montrer fragile et pleine de doutes,
annuler au dernier moment parce que la nuit a été trop difficile ? Si vous
répondez par la négative à une de ces questions, cette personne n’est peut-être
pas celle que vous auriez besoin de voir !
Mais si votre souhait est de refuser une visite, comment faire passer le message
en douceur ? Il s’agit d’un point à préparer en amont, avec l’appui précieux de
votre partenaire. Le choix des mots sera primordial : en évitant les formulations
négatives pour privilégier les positives, vous mettez en avant ce que vous
proposez plutôt que ce que vous refusez. « Nous préférons reporter votre visite
de quelques jours pour prendre d’abord le temps de découvrir notre bébé en
famille » sera bien mieux accepté que : « Ne venez pas à la maternité ! » Et pour
les personnes que vous souhaitez voir durant les premiers jours, abandonnez
l’idée des visites « groupées » : tenter de rentabiliser ainsi le temps n’est pas
forcément une bonne idée. Même si la chambre est spacieuse, recevoir trop de
personnes en même temps risque d’être épuisant pour vous comme pour votre
bébé. Mieux vaut faire le choix d’une seule visite par jour, et fixer dès le départ
des horaires précis et une durée maximale (1 h 30, 2 heures si les personnes
viennent de loin, pourquoi pas… 4 h 30 de présence dans votre intimité de
nouvelle mère, non !).
Ainsi, au printemps 2020, pendant le premier confinement lié à la crise Covid,
une étude menée en Angleterre a montré une meilleure prise de poids des
bébés allaités, ceci semblant lié à l’absence de visites et à la préservation de
l’intimité…
Poser vos propres règles dans le respect de vos besoins, ce n’est pas rejeter
l’amour de vos proches : c’est simplement vous accorder la place centrale dans
cette nouvelle histoire. Car occuper cette place nécessitera parfois un temps
d’apprentissage !
Vous n’êtes pas seule dans cette épreuve. Saviez-vous que les bébés prématurés
reçoivent tous du lait maternel ? Si, par choix ou impossibilité, vous ne tirez
pas votre lait, votre bébé pourra boire celui d’autres mères. Les lactariums,
grâce à la solidarité de femmes qui donnent un peu (ou beaucoup !) de leur
lait, permettent aux petits prématurés de bénéficier de la meilleure
alimentation possible pour eux. Vous pouvez aussi faire appel à l’association
SOS Préma : travaillant en étroite collaboration avec les équipes médicales, elle
vous soutient directement à l’hôpital, propose des temps d’écoute téléphonique
et met à votre disposition des ressources thématiques sur les différents aspects
de la prématurité.
Quelles que soient les circonstances particulières de l’apprentissage de la
parentalité, soyez confiante en vos capacités à trouver soutien et ressources.
Naissance prématurée ou à terme, « coup de foudre » ou tissage de l’amour
dans la durée, en considérant le lien mère-enfant comme un processus à vivre
plutôt que comme un « instinct » présent ou pas, vous faites un premier pas de
bienveillance vers vous-même.
8. Baby blues et autres
histoires de chimie…
Le repère hydratation
Pour le moral Vos aliments doudou Tout ce que vous aimez, et dont
vous avez peut-être été privée
pendant la grossesse !
Pour lutter contre Des aliments anti- Fruits rouges, choux, légumineuses,
l’inflammation des tissus inflammatoires ail, citron...
Pour la cicatrisation des Des aliments précurseurs Fruits rouges, kiwi, avocat...
tissus du collagène
Pour compenser la perte Des aliments riches en fer Viandes rouges, légumineuses, soja,
de sang sésame, chocolat noir...
Et pour les mères allaitantes, quels sont les aliments à consommer et ceux à éviter ?
L’allaitement est un processus naturel, sous contrôle hormonal (tout comme
l’accouchement) et local (ce qui signifie que le meilleur stimulant de la lactation est la
bonne prise de sein par votre bébé). Quand tout se passe bien, il est donc inutile de faire
des efforts alimentaires particuliers ! Si vous avez besoin de stimuler votre lactation (parce
que votre bébé peine à bien prendre le sein, ou à la perspective de la reprise du travail par
exemple), l’avoine, le fenouil, le fenugrec, les amandes, ou le malt peuvent vous y aider.
Au contraire, la menthe, le persil, la sauge et le chou vert induisent une baisse de lactation
variable selon les femmes.
Vous êtes-vous déjà demandé de quelle manière la période que vous vivez (ce
moment « hors des cycles » et hors du monde…) pouvait impacter votre
fonctionnement de femme mais aussi l’équilibre autour de vous ? Son influence
sera peut-être bien supérieure à ce que vous imaginiez !
Souvent nommée aussi « mort subite du nourrisson », ce phénomène est la première cause
de mortalité des bébés de moins d’un an. Imprévisible, elle survient la plupart du temps
pendant le sommeil, et dans 90 % des cas avant 6 mois. Ses mécanismes sont encore mal
compris, mais plusieurs habitudes permettent de réduire les risques :
• Faites dormir votre bébé sur le dos et sur un matelas suffisamment ferme.
• Bannissez les tours de lit, couettes, oreiller et peluches pour éviter tout risque
d’étouffement.
• Veillez à maintenir une température de 18 °C à 19 °C dans la chambre de votre bébé
(en été, si les températures sont plus chaudes, habillez votre bébé très légèrement).
• Les études concernant le sommeil partagé (cododo) sont contradictoires, il en ressort
cependant que votre bébé ne devrait pas dormir auprès d’un fumeur.
Si vous êtes concernée par le deuil périnatal, nous vous invitons à vous tourner
vers des associations1, des livres2 ou le documentaire Et je choisis de vivre3. Que
vous soyez parange ou proche d’une famille ayant perdu son tout-petit, prenez
le temps de vous écouter, de parler, de partager vos émotions… La naissance et
la mort sont le début et la fin de la vie, inévitables l’une comme l’autre, mais
parfois beaucoup trop proches. Des actes symboliques peuvent vous aider à
transformer le lien, et à vous sentir connectée aux personnes qui vous sont
chères et à l’enfant disparu. Car ce temps de la naissance, qui officialise dans la
matière le passage de femme à mère, résonne largement autour de vous,
entraînant toute votre famille…
Chaque lignée accueille différemment l’arrivée d’un nouvel enfant, selon des paramètres
culturels, mais aussi des « normes » familiales installées au fil des générations. De votre
côté, vous avez grandi, quitté le nid, rencontré un partenaire portant peut-être d’autres
représentations… Et il est essentiel que vos familles respectives puissent prendre
conscience de qui vous êtes (ou souhaitez être) en tant que parents afin de pouvoir
s’ajuster au mieux.
Le sujet de la nouvelle répartition des rôles à venir peut être abordé dès la grossesse : en
partageant avec votre famille, et notamment les futurs grands-parents, la façon dont vous
imaginez leur place pour la suite, vous leur permettez de se projeter dans la même
direction que vous. Si la confiance mutuelle est suffisante à ce moment-là, ils oseront
peut-être également vous faire part de leurs espoirs, de leurs envies ou de leurs craintes.
Profitez de l’occasion pour demander aux membres de votre famille comment ils
souhaitent être nommés (mamie, tonton ou plutôt par leur prénom…) : cela évitera peut-
être des contrariétés ou des déceptions...
Enfin, même si des points de désaccord apparaissent, ces discussions avec vos proches
peuvent être également l’occasion de resserrer les liens familiaux en ressortant de vieilles
photos, en se remémorant des souvenirs… Votre famille se transforme, mais elle reste elle-
même, avec ses points forts et ses défauts !
La maternité, comme tous les événements charnières de votre vie, pourra vous
permettre de vous sentir appartenir pleinement à votre lignée, ou au contraire
vous pousser à repenser certains aspects de vos relations intrafamiliales.
Accueillez avec sérénité ces perspectives de cheminement personnel !
10. Posez des mots sur votre
histoire
Pour vous-même
Donner naissance à un enfant, à un autre être humain : voilà l’expérience que
vous venez de vivre, voilà l’immense expérience que votre corps et votre esprit
doivent maintenant intégrer.
La raconter et vous entendre la raconter encore et encore sera peut-être une
étape indispensable pour en mesurer pleinement toutes les dimensions :
physique, psychique, sacrée. Par les mots posés et entendus, vous pourrez vous
approprier cet événement comme un moment charnière dans votre histoire de
femme. Pourtant, les espaces dédiés au recueil de cette parole sont rares :
parfois le corps médical, les proches, ou même votre partenaire mesurent mal
l’importance et la nécessité de mettre en mots l’intensité du vécu, qu’il soit
positif ou douloureux. Alors que chacun s’intéresse plus que de raison aux
mensurations du bébé et à la durée du travail (des chiffres, toujours des
chiffres !), peu de personnes osent ouvrir un dialogue vous autorisant à
partager l’essence de la naissance. Beaucoup de pudeur entoure encore la peur,
la douleur, les fluides, les émotions brutes. Alors, à qui livrer ces ressentis
précieux ?
Depuis les années 2000, des espaces virtuels se sont ouverts, venant combler un
manque et permettre aux femmes de partager, dans l’anonymat des écrans
interposés, la réalité de l’expérience. Les récits de naissance ont fleuri, d’abord
sur les forums, puis sur les réseaux sociaux, via des groupes publics ou privés.
Ceci pourrait étonner, mais c’est un fait : de nombreuses femmes ressentent le
besoin impérieux d’écrire dans la matière le déroulé exact de leur
accouchement, autant pour elles-mêmes que pour les inconnues qui les liront.
Raconter son accouchement de façon aussi honnête que possible, un nouveau
rituel entre femmes et mères ? Choisir ses mots, les modifier, ajouter un
détail… sont des outils puissants pour passer des ressentis corporels et
émotionnels parfois abstraits à la sphère cérébrale qui va pouvoir reprendre
possession de la situation. Cela peut être difficile à faire tout de suite après la
naissance, par manque de temps (ça alors !), dans l’illusion que jamais vous
n’oublierez ces détails précieux, ou au contraire parce que l’ensemble est bien
trop flou pour être raconté de façon linéaire.
Alors comment faire ? Dès le moment de l’accouchement, vous pouvez
demander à votre compagnon, compagne ou doula de noter les heures clés
(arrivée à la maternité, passage en salle de naissance, éventuellement pose de la
péri, toucher vaginal douloureux ou bonne nouvelle de la dilatation complète).
En effet, la masse d’informations temporelles et sensorielles arrivant lors d’un
accouchement est telle qu’il pourra être difficile de se remémorer ensuite la
chronologie des étapes. Puis, après la naissance de votre bébé, pendant que c’est
frais, notez rapidement dans votre carnet les éléments qui vous semblent
importants, ceux qui tournent en boucle dans votre tête et que vous auriez
envie (ou pas) de raconter à la terre entière. Si prendre le temps d’écrire ne fait
pas partie de vos possibles à ce moment-là, pensez aux enregistrements vocaux
sur votre téléphone ! Avec le temps, peut-être aurez-vous envie d’organiser tout
cela sous la forme d’un récit de naissance, ou d’en faire une représentation
créative : dessin, peinture, collage d’images ou de mots…
Après son deuxième accouchement, Déborah tenait à garder une trace de son
vécu. Pour elle, ce processus a nécessité plusieurs étapes :
« Mon second enfantement a été naturel et très intense, j’ai été complètement
emportée par un flot d’hormones et j’ai eu l’impression de partir très loin et de ne
pas être réellement témoin de la naissance de mon bébé. J’avais vécu une expérience
hors du commun, et déjà quelques heures après la découverte de mon bébé je ne me
rappelais plus très bien de certains aspects.
J’ai ressenti très vite le besoin d’écrire, de faire raconter mon conjoint, de vite graver
ces moments avant qu’ils ne soient totalement perdus. Je n’arrivais pas à écrire ce
récit seule, aussi j’ai fait appel à ma doula, Élise, pour m’accompagner dans cette
sorte d’enfantement. Cet exercice m’a permis d’être plus sereine et d’avoir la
certitude que ce souvenir pourra perdurer pour mon fils et pour moi » – Déborah.
Les premiers mots sont souvent les plus difficiles à poser. Pour passer le cap de la feuille
blanche, commencez par lâcher vos exigences !
Connectez-vous à vos sensations, à vos émotions, peu importe si vous ne parvenez pas à
prendre le récit par « son début ». Osez vous laisser guider par les images qui vous
reviennent et décrivez-les de la manière la plus juste pour vous, sans vous préoccuper de la
clarté de votre récit.
Rendre l’ensemble cohérent et compréhensible par une tierce personne pourra venir dans
un deuxième temps, si votre souhait est de partager votre texte. Écrire, ce n’est pas graver
dans le marbre la version ultime de l’histoire : c’est un travail sur soi qui peut inclure de
gommer, de modifier, d’ajuster...
Enfin, si écrire votre histoire d’accouchement vous tient à cœur, mais que le cap reste
décidément difficile à passer, vous trouverez peut-être un atelier d’écriture près de chez
vous : certains sont consacrés aux récits de naissance…
Pour transmettre votre expérience
Depuis le début de votre vie de femme, vos représentations de la naissance ont
été nourries par ce que vos proches et moins proches ont partagé avec vous :
que les histoires soient racontées avec précision, réduites à quelques mots, ou
entourées de non-dits, elles ont pu avoir un impact sur vous, consciemment ou
non.
De la même manière, votre toute récente histoire d’accouchement, déjà ancrée
en vous et dans la façon dont vous répondez au sempiternel « ça va ? », va venir
laisser une empreinte sur celles ou ceux qui accueilleront vos mots. Presque
malgré vous, votre vécu nourrira à son tour les personnes de votre entourage. Si
vous en faisiez un choix et une force ? Après avoir posé des mots pour vous-
même, demandez-vous ce que vous souhaiteriez transmettre aux femmes qui
vous sont proches : cela peut être de la confiance en leur corps, des
informations sur leurs droits, la validation de leurs ressentis… Par ce que vous
choisirez de mettre au premier plan dans votre récit, vous pourrez impacter
positivement la façon dont elles se projettent dans l’accouchement, élargir leur
vision, ou leur apporter la confiance que vous-même avez reçue (ou pas !)
d’autres femmes. Quel cadeau pour celles qui auront pu profiter de votre
partage d’expérience avant de devenir mères elles-mêmes !
Mathilde n’a pas encore de projet d’enfant, mais elle a eu la chance d’échanger
longuement avec sa cousine après l’accouchement de celle-ci. Grâce à leurs
partages, elle a pu passer d’une représentation « factuelle », mais floue, à une
réalité l’autorisant à se projeter. Peu importe que votre accouchement se soit
déroulé de façon idéale ou non : oser en parler à d’autres femmes, c’est leur
offrir une base de réflexion, un exemple supplémentaire de scénario possible et
l’occasion d’affiner leur vision et leurs choix futurs. Et si votre expérience a été
positive, quelle belle manière de contrebalancer les discours alarmistes mettant
au premier plan la douleur, la peur et la passivité !
À vous de décider ce que vous avez à transmettre, et comment vous avez envie
de le transmettre ! Quelle pression que cette mission d’écrire quelque chose
destiné à « rester »… Quels mots choisir, comment raconter les choses si elles
se sont mal passées ? Comment oser assumer ce récit peut-être plein de vos
doutes et de vos difficultés devant vos proches ou même votre enfant, si votre
projet est de lui faire lire plus tard ? Avant de savoir si vos mots pourront être
partagés, et avec qui, autorisez-vous déjà à essayer de les poser !
C’est ce qu’a choisi de faire Clémence. Après la naissance difficile de son
premier bébé, elle s’est d’abord inquiétée de toutes les émotions négatives
ressenties et elle s’est questionnée sur sa capacité à transmettre à son fils une
image positive de sa venue au monde. Puis, elle a décidé « d’écrire d’abord, et
de réfléchir ensuite ».
Partant d’un ressenti très négatif, c’est finalement la volonté de partager son
histoire avec son fils qui a offert à Clémence la possibilité de changer de point
de vue et de regarder son accouchement dans sa globalité. Sans nier les
difficultés rencontrées, elle a pu prendre conscience de ce qui faisait de cette
expérience un moment puissant de sa vie. Il n’est pas question de se voiler la
face ou de livrer un récit édulcoré à son enfant ; il est possible cependant de
porter un regard bienveillant sur son vécu, pour y voir ce qui a été accompli
plutôt que ce qui a été subi.
Le moment venu, votre récit entrera dans la mythologie familiale : de façon
floue si aucun mot n’a été clairement posé, ou riche de ce que vous souhaitez
apporter à votre entourage si vous choisissez de prendre une part active dans
cette transmission. Les dits et les non-dits passent les générations : à votre
niveau, vous pouvez commencer à semer des graines destinées à vos filles,
petites-filles, arrière-petites-filles… Et peut-être même au-delà !
La prochaine fois que vous croiserez un miroir, souriez et regardez-vous avec toute la
bienveillance que vous pourriez accorder à une autre femme.
Choisissez quelques mantras à afficher dans la salle de bains :
• « Mon corps a porté la vie », pour vous souvenir que la puissance du corps est dans ce
qu’il accomplit…
• « Mon ventre a contenu tant d’amour que la peau en a craqué », pour garder en
mémoire que vos vergetures sont la preuve des efforts fournis pour offrir la plus belle
piscine à votre bébé…
• « Je suis belle de mes expériences de vie », parce que votre nouvelle peau de mère est là
aussi pour vous rappeler qui vous êtes et où vous en êtes à ce moment précis.
Ce processus peut prendre du temps… Alors, si vous vous accordiez des pauses
pour apprendre à vous redécouvrir ? Oui, oui, avec un bébé de quelques
semaines dans les parages… Et justement parce que vous prenez soin de ce
bébé de quelques semaines ! Vous souvenez-vous du Kaïros ? Amusez-vous à
plonger dans l’instant, plusieurs fois par jour, comme si cet aller-retour à la
boîte à lettres (le bruit de vos pas, le parfum de l’herbe, la satisfaction de
disposer de vos deux bras libres…) pouvait s’étirer pendant des heures. Et puis,
de vraies longues pauses dans le Chronos aussi, en instaurant de nouveaux
rituels dans votre quotidien. Pourquoi ne pas prendre un bain, avec ou sans
votre bébé ? Si vous ressentez le besoin d’en faire un temps « mains libres »,
sans bébé près de vous, profitez-en pour l’investir comme un véritable rituel de
retour à vous-même (pétales de roses, bougies, musique douce…)… En
veillant à ce que le coparent ou une autre personne de confiance soit disponible
pour veiller sur votre bébé et vous l’emmener pour une tétée en cas de besoin
impérieux !
Quels que soient vos choix de maternage (allaitement au sein, cododo, grande
proximité physique… ou non), vous pourrez ressentir à un moment la
nécessité de préserver votre « espace vital ». Pour certaines femmes, ce besoin
survient assez rapidement, « tôt » par rapport aux standards de la société, et
elles sont qualifiées d’égoïstes. Pour d’autres, il arrivera beaucoup plus
tardivement, et elles seront peut-être taxées de mères sacrificielles, trop
fusionnelles, incapables de couper le cordon. Le seuil de tolérance à la mise à
disposition de son corps (de son temps, de son énergie…) est différent chez
chaque femme : osez manifester auprès de votre entourage, sans culpabilité, ce
besoin de souffler. Votre moment sera le bon !
Le retour à certaines de vos activités habituelles peut d’ailleurs se faire de façon
progressive sans attendre les 3 mois de votre bébé. Les sports doux et sans
impact comme la marche, la natation ou le vélo peuvent être pratiqués de
façon modérée dès la fin du mois d’or et des lochies (4 à 6 semaines après
l’accouchement, donc). Si vous pratiquiez régulièrement un sport avant votre
grossesse et que vous ressentez le besoin de bouger davantage, pensez à la danse
portage avec votre bébé, au yoga postnatal… Pour toutes les activités sportives
impliquant de la course ou des sauts (tennis, gymnastique, step, sports
collectifs…), vous devrez attendre vos premières séances de rééducation du
périnée. La professionnelle consultée pourra vous indiquer, selon votre
situation, au bout de combien de séances ces sports vous seront à nouveau
possibles.
En douceur, la transition se fait de femme à mère… Mais n’êtes-vous pas
plutôt en train de « rajouter » la couche « mère » sur la femme que vous êtes ?
12. Posez des balises pour
vous autoriser à lâcher prise
Lâcher prise, profiter, prendre soin de soi… Oui, mais comment ? Quelques
clés (mais pas de baguette magique…) vous aideront à vivre pleinement ces
premiers moments avec votre bébé, et avec vous-même…
Laissez-vous materner
Bulle OK, quelle énergie de la créer ! Mais qui veillera à ce qu’elle n’éclate pas
au premier coup de vent ? De la même manière que vous veillez (jour et
nuit…) à la sécurité physique et psychique de votre bébé en le maternant,
quelqu’un doit veiller sur vous, se faire rempart pour protéger votre bulle. C’est
le rôle, primordial, de votre compagnon ou de votre compagne.
Parfois, le coparent (« parent 2 » aujourd’hui encore pour l’administration,
dont les codes en disent long sur les schémas intériorisés par chacun de nous)
questionne son rôle, son « utilité ». Les hommes reçoivent depuis l’enfance
beaucoup d’injonctions à l’action, à la prise de risques, à la virilité. Et voilà
votre compagnon, bras ballants, ne sachant que faire devant cette situation
nouvelle…
Son rôle possible au quotidien ? Préserver l’équilibre femme-mère-bébé,
prendre sa place en douceur, sortir du mythe du père qui doit couper le cordon
et le lien à tout prix, être père de l’enfant tout en restant avant tout le
compagnon de sa femme. Mais comment, concrètement ? Si la mère est celle
qui s’affaire dans la bulle qu’elle a créée pour contenir son bébé, alors le
coparent sera le garant d’un cocon plus grand encore, contenant la bulle
maternelle. Dans cette posture plus extérieure, mais non moins primordiale, il
pourra « amortir » les relations entre la dyade mère-enfant et le reste du
monde. Il offre également à sa compagne un appui fiable et stable : il est là en
parent, mais aussi en partenaire, disponible si besoin pour tout ce qui peut être
délégué hors de la bulle. Il est question de logistique, de charge mentale, de
sécurité affective, d’écoute inconditionnelle des états émotionnels de la mère…
Dans un schéma classique de famille nucléaire, avec peu de soutien extérieur
ou peu de disponibilité des proches en semaine, le coparent sera le seul adulte
avec qui la mère aura l’occasion d’échanger au cours de ses journées. Il ne devra
pas s’étonner de se trouver face à un grand déferlement d’anecdotes, et un
immense besoin d’échange à son retour du travail… Sauf si c’est de solitude
absolue dont sa compagne a besoin, alors il pourra tout simplement prendre le
relais auprès de leur bébé ! Alors, pense-t-il toujours qu’il est inutile ?
Si Paul était ravi de devenir père, il envisageait son rôle de façon très
périphérique, persuadé qu’un bébé a surtout besoin de sa mère, et que sa
femme Sandrine saurait bien mieux que lui s’en occuper...
« Il était prévu que je reprenne le travail rapidement après la naissance. Mais je
n’imaginais pas ce que cela impliquait réellement pour ma femme !
Quand je l’ai compris, j’ai demandé un aménagement de mes horaires pour réduire
ma pause repas et ainsi rentrer plus tôt le soir. J’ai aussi essayé de réfléchir à des
façons d’alléger la charge de Sandrine au maximum (courses en ligne, repas,
lessives…) et surtout de lui offrir un maximum de ma disponibilité, par de petites
attentions… Le matin je lui préparais son petit-déjeuner avant de partir ; le soir je
la prenais dans mes bras, et bien sûr je m’occupais à mon tour de notre bébé » –
Paul
Cependant, certains pères ont besoin de davantage de temps pour atterrir dans
leur parentalité et trouver le rôle à jouer auprès de la mère de leur enfant. Le
compagnon de Sarah a rencontré des difficultés pour se positionner après la
naissance de leur bébé : elle n’a pas pu réellement compter sur son aide, et un
autre soutien a été nécessaire pour elle.
« En postnatal, seule ma doula Maryline a su me rassurer et m’aider dans mon
nouveau rôle de mère. Elle savait faire ressortir le meilleur en moi-même (que je ne
voyais pas et dont je n’avais pas conscience). Elle était toujours très attentionnée
envers moi, douce, à l’écoute... La maman dont j’avais besoin dans cette nouvelle
période de ma vie. J’aurais pu lui demander de garder mon fils le temps de prendre
une douche, de laver mes cheveux ou tout simplement d’aller dormir un peu...
Mais j’avais juste besoin d’être écoutée. Elle a été l’oreille attentive et la personne
bienveillante que je ne pensais pas pouvoir rencontrer : quand je croyais mal faire
avec Mattéo, elle avait toujours les mots pour me rassurer sur mes compétences de
mère » – Sarah.
La doula de Sarah a pu lui offrir ce cocon de douceur, d’écoute et de
bienveillance pour lui permettre de préserver sa bulle. Même quand le père
réussit à s’investir pleinement et rapidement, la présence d’une professionnelle
peut aider la mère et le couple à traverser ces moments cruciaux : celle-ci saura
rester hors du tourbillon émotionnel et proposer, grâce à son expérience, les
ressources les plus adaptées à la situation.
Ritualisez votre quotidien en prenant soin
de vous et de votre bébé
Votre bébé vous pousse au lâcher-prise mieux et plus rapidement que le
meilleur professeur de méditation. Quel bond dans votre démarche de
développement personnel ! Mais cela peut être également très anxiogène :
journées à la fois imprévisibles et égales à elles-mêmes, bercées par l’absence de
rythme de votre bébé qui se réveille, mange et recherche votre contact de façon
aléatoire tout au long des 24 heures. Si ce lâcher-prise a du bon, il est parfois
salvateur de retrouver un rythme personnel pour garder le contact avec la
réalité.
Des rituels simples peuvent être mis en place, avec l’aide du coparent ou non.
Si vous commenciez par vous reconnecter à vos sens ? Ils sont une belle porte
d’entrée vers vous-même…
Tout d’abord, pensez à l’espace sonore. Comment est votre environnement
actuel ? Si vous passez une partie de la journée seule avec votre bébé, restez-
vous dans le silence ? Si vous avez d’autres enfants plus grands, depuis combien
de temps n’avez-vous pas écouté autre chose que des comptines ? Choisir en
conscience ce qui viendra à vos oreilles, c’est aussi une manière de vous
réapproprier l’espace, et votre sensorialité. Alors avant de vous installer pour
une tétée, lancez une playlist qui vous fait du bien, pourquoi pas celle que vous
aviez préparée pour votre accouchement, ou au contraire celles reprenant les
chansons que vous écoutiez avant votre grossesse, sur lesquelles vous avez
dansé… Chaque jour peut être différent, chaque ambiance musicale aussi. Le
matin, ou à un autre moment de la journée, demandez-vous : OK, de quoi mes
oreilles ont-elles besoin d’être nourries aujourd’hui ? Cette simple question,
c’est vous prendre en compte en tant qu’individu. Parfois, votre envie sera
d’écouter un podcast plutôt que de la musique : très bien !
Veillez également à préserver une atmosphère saine : quelle que soit la saison, il
est essentiel de renouveler l’air en ouvrant les fenêtres, même brièvement,
plusieurs fois par jour. Votre vie avec un nourrisson est probablement plus
sédentaire que jamais ; peut-être, en cas de mauvais temps, passez-vous la
journée entière enfermée… Alors, votre bébé bien emmitouflé si les
températures sont fraîches, ouvrez en grand, et respirez ! Au moins matin et
soir, comme un rituel de remise à zéro de vos émotions, et à chaque fois que
l’envie d’air neuf se fera sentir… Vous pouvez également vaporiser dans votre
intérieur un hydrolat doux et apaisant : les huiles essentielles sont déconseillées
pour les bébés avant 3 mois, mais les hydrolats, récupérés à la fin du processus
de distillation des plantes aromatiques et moins riches en principes actifs, sont
utilisables à partir de la première semaine de vie. Choisissez-les en fonction de
vos envies et de vos besoins : fleur d’oranger (favorise la détente, calme les
angoisses, aide à surmonter la frustration), lavande vraie (favorise la détente,
aide à lutter contre le stress) ou la camomille (calme, relaxe, régule les
émotions)… Vous pouvez également utiliser une de ces eaux florales comme
une lotion toute douce à appliquer sur votre visage après l’avoir nettoyé (et à
défaut d’avoir eu le temps de vous offrir une douche…) : un joli rituel bien-
être avant de vous coucher !
Et votre peau, d’ailleurs, comment va-t-elle ? Pendant la grossesse, vous
enduisiez peut-être votre ventre d’huiles toutes douces pour éviter les
vergetures. Avez-vous à nouveau pris le temps de toucher votre corps en
conscience depuis la naissance de votre bébé ? Ou le privilège d’être massé est-il
maintenant réservé à votre enfant ? Si le peau-à-peau est primordial pour le
nourrisson après le retour à la maison, même et surtout quand ce contact n’a
pas pu avoir lieu à la naissance, il est essentiel pour la mère aussi ! Le toucher,
premier sens développé par le bébé, est un moyen de communication à investir
sans modération, entre vous et lui, mais aussi entre vous et vous ! Il stimule la
production d’ocytocine, la meilleure drogue de l’amour : effet antidépresseur
garanti…
Le bain n’est pas indispensable tous les jours : certains parents choisissent
d’ailleurs d’attendre huit à dix jours avant de baigner leur bébé pour la
première fois, afin de le laisser « profiter » de l’odeur de liquide amniotique sur
lui, et de permettre à sa peau d’absorber entièrement la couche de vernix qui la
recouvre. Le massage, lui, peut devenir le rituel bien-être quotidien, comme un
rappel de la vie in utero, pour permettre à chacun de vous de « se sevrer » en
douceur des sensations de contact et nourrir le lien d’attachement.
Le massage : quand, comment ?
• Peu importe le moment de la journée : choisissez un temps calme pendant lequel vous
disposez d’un relais pour occuper les aînés s’il y en a.
• Assurez-vous d’avoir l’esprit libre pour investir pleinement ce rituel de connexion.
• Soignez l’ambiance : lumière douce, chaleur…
• Mettez une tenue légère et confortable : votre bébé sera nu ou en couche, vous devrez
avoir chaud pour qu’il n’ait pas froid…
• Choisissez une huile végétale bio : l’AFMB (Association française de massage bébé)
recommande un mélange tournesol/colza (riche en oméga 3, en oméga 6, et en
vitamine E), en Inde, l’huile de sésame (aux vertus réchauffantes) est utilisée l’hiver, et
l’huile de coco (rafraîchissante) l’été… Votre bébé sera imprégné de l’odeur des huiles
choisies, et pourra y goûter en portant sa main à sa bouche : assurez-vous que cette
sensation soit agréable… Et, comme pour vous-même, testez toujours l’huile sur un
petit bout de peau pour vérifier qu’aucune réaction ne se produit.
• Informez votre bébé que vous allez le masser et assurez-vous qu’il est dans de bonnes
dispositions pour cela (c’est-à-dire qu’il ne montre pas de signes de faim ou
d’inconfort).
• Commencez par poser vos mains bien à plat et délicatement sur son ventre ou son
dos : c’est la « prise de contact », essentielle pour que votre bébé aussi puisse ritualiser
ce moment. Très rapidement, il décodera ce signal (et ceux qui l’ont précédé : l’odeur
de l’huile, vos mots…) comme une invitation à lâcher prise et à profiter pleinement
du massage.
• Privilégiez des mouvements amples et enveloppants et un contact franc (pas de
chatouilles !) avec la paume de la main ou la pulpe des doigts. Le massage du ventre
(dans le sens des aiguilles d’une montre) peut aider votre bébé à évacuer des gaz ; de
façon générale, les mouvements de haut en bas amènent de l’apaisement, et ceux de
bas en haut redynamisent (selon l’âge de votre bébé et son humeur du jour, il peut
être intéressant de « monter », puis de « descendre ») ; n’oubliez pas les bras, jambes,
pieds pour aider votre bébé à prendre conscience de ses limites corporelles !
• Restez à l’écoute de vos sensations et des réactions de votre bébé !
• Si votre bébé s’est endormi, enchaînez par un automassage juste pour vous…
• Et bien sûr, si vous ne vous sentez pas à l’aise avec cela, faites-vous offrir un atelier
pour être accompagnée dans vos gestes !
Si l’importance de nourrir affectivement son bébé n’a nul besoin d’être
argumentée, il est bien moins évident de se nourrir soi-même par la peau… Et
pourtant ! L’automassage apporte tous les bienfaits du massage (détente
musculaire et psychique, conscience des limites corporelles, ocytocine…) et
bien plus encore (s’offrir un « temps-cadeau » de soi à soi est inestimable…).
« J’ai tellement de choses à faire aujourd’hui que je dois méditer deux heures plutôt
qu’une » – Gandhi.
Méditer 2 heures par jour avec un nourrisson à la maison ? Bravo si vous y
arrivez ! Mais ce qui est à retenir de cette citation, c’est que vous accordez de
l’attention et des temps de qualité seront votre meilleur allié pour être
pleinement disponible au maternage de votre enfant, sans vous oublier.
13. Construisez
une vie en accord avec
vos valeurs
Dans nos parcours de vie bien balisés, bifurquer n’est pas toujours facile.
Pourtant, plusieurs directions sont toujours possibles : autorisez-vous à choisir
votre chemin sans culpabiliser.
Le féminisme au pluriel
• Pour votre alimentation et celle de votre enfant, commencez par choisir certains
produits dans leur version bio : légumes et produits « de base » par exemple (farine,
huiles…).
• Examinez les produits transformés que vous consommez habituellement : quel est leur
impact sur l’environnement et sur votre santé ? Pourraient-ils être remplacés par des
versions « minimalistes » faites maison ? Un achat (robot culinaire, mixeur…)
pourrait-il vous aider à les cuisiner vous-même sans y consacrer trop de temps ?
• Faites de même pour vos produits d’hygiène : quelle est leur composition ?
Contiennent-ils des perturbateurs endocriniens ou d’autres substances à éviter2 ?
Quelle alternative pourrait être adaptée à votre famille, en fonction de vos habitudes
et de votre budget (produit bio, savon et shampoing solides…) ? Sont-ils tous utiles ?
Choisissez les produits les plus simples dans leur composition. Pour les objets de déco,
les meubles, les vêtements, demandez-vous si un achat d’occasion est possible : les
particules indésirables sont davantage libérées par ces produits quand ils sont neufs.
• Si vous achetez des vêtements ou des jouets neufs, lavez-les toujours avant la première
utilisation.
Le portage
Elles sont partout, les injonctions ! Et elles vous attendent de pied ferme du
côté de la maternité : comment vous en détacher et suivre votre chemin sans
vous attacher à des idéaux irréalistes ?
Si un sujet échappe à toute norme, c’est bien celui de la sexualité… C’est encore plus vrai
pendant et après une grossesse, et ce pour les deux partenaires !
Au lieu de tenter de vous référer à vos représentations personnelles ou à vos « habitudes »,
faites table rase de tout ceci, et posez-vous plutôt des questions comme :
• « Quel est mon besoin d’intimité ? Et celui de mon partenaire ? Comment ces besoins
peuvent-ils être comblés pour chacun de nous ? »
• « Quel est mon besoin de contacts physiques, de tendresse, de connexion à l’autre ? Et
pour mon partenaire ? »
• « Ma sexualité actuelle correspond-elle à mes attentes ? Si oui, est-ce le cas aussi pour
mon partenaire ? » Si la réponse est non pour un de vous deux (ou pour les deux), ces
attentes sont-elles réalistes ? Si elles semblent l’être, que mettre en place pour vous
rapprocher de votre idéal ?
Ces éléments de réflexion posés, observez simplement ce qui se vit : peut-être votre libido
dépasse-t-elle largement vos possibilités physiques ou votre disponibilité (dans ce cas votre
inventivité vous offrira sûrement des pistes pour limiter la frustration), peut-être au
contraire a-t-elle disparu dès les premiers signes de grossesse ou la naissance du bébé (mais
contrairement à ce que prônent les partisans de la « méthode dure », vous forcer n’est pas
la meilleure manière de l’inviter à revenir de manière saine), peut-être vivez-vous une
période sexuellement inconfortable (et oser poser ces mots en couple vous aidera
sûrement à prendre du recul et à en rire dans quelques mois), ou peut-être êtes-vous en
train de poser les bases d’une nouvelle intimité encore plus connectée (à vos envies réelles
et à celles de votre partenaire) !
Qu’est-ce que la sexualité ? Si, pour vous, il s’agit d’un « rapport sexuel »,
comment le définiriez-vous ? Si vous êtes en couple hétérosexuel, la pénétration
occupe-t-elle une place centrale dans vos rapports ? Seriez-vous prêts à
envisager en couple de redéfinir les modalités de cette sexualité ? En effet, les
freins logistiques, physiques et psychiques présents durant la période postnatale
peuvent rendre plus difficiles les « traditionnels » rapports sexuels, nus, le soir,
dans votre lit. C’est le moment de réinventer une sensualité en accord avec vos
envies, vos élans et vos contraintes actuelles…
Autorisez-vous à explorer une nouvelle sexualité sans objectif, la journée,
habillés, en regards et en sensualité, en caresses… Amenez de la lenteur, des
promesses, de la patience, de la confiance en l’autre… Et, si vous avez
suffisamment d’assurance, brisez le tabou auprès des autres femmes et couples !
16. Ressources et soutiens
Allaitement :
appuyez-vous sur le groupe
La transformation profonde de la matrescence peut amener le besoin de « faire
groupe ». Comme durant l’adolescence, de nouveaux sentiments émergent,
parfois ambivalents, et les femmes sont confrontées à une de ces choses
vertigineuses de l’existence : le non-retour. Le cap passé, aucune marche arrière
n’est possible ; si le bébé va grandir, si les rythmes vont changer, si l’enfant va
devenir adulte, être mère est définitif. Et comme durant l’adolescence, c’est
donc en tribu, entourée de ses pairs que l’on se sent parfois le plus à l’aise pour
explorer sa nouvelle identité : cette fois ce sera avec d’autres femmes sur le
chemin de devenir mères…
Le groupe détient alors une puissance bien supérieure à la puissance cumulée
des individus qui le composent… Il est force de synergie dans la façon dont les
expériences, les doutes et les trouvailles de chacune peuvent s’imbriquer et faire
sens, et ce quels que soient les « critères » de constitution de ce groupe. Car ces
tribus peuvent prendre des formes très différentes : parfois les mères ayant fait
leur préparation à la naissance ensemble gardent le lien et continuent à se
donner des nouvelles (puis de l’empathie, du soutien et des astuces…), parfois
ce sont des rencontres à la crèche qui permettent à un petit groupe soudé de se
constituer, parfois les femmes-mères se rassemblent autour d’une vision
commune (maternage proximal, écoparentalité, approche Montessori à la
maison…) ou d’une association de soutien à la parentalité (qui souvent porte
des valeurs rassembleuses pour ses adhérentes)…
Parmi ces groupes de femmes spontanément constitués, La Leche League est
un exemple de tribu dépassant les frontières… En 1956, sept mères allaitantes
de la banlieue de Chicago se rassemblent autour du souhait d’apporter des
informations et du soutien à toutes les femmes désireuses d’allaiter leur bébé :
LLL est née. Elle devient une organisation internationale privilégiant la
transmission de mère à mère, à travers des rencontres gratuites (aujourd’hui
proposées par plus de sept mille animatrices accréditées dans quatre-vingts
pays) et une banque de ressources scientifiques et humaines (nourrie
d’informations fiables et de partages d’expériences).
LLL France est présente sur toutes les régions, avec à ce jour cent quarante
antennes locales. Ces cercles offrent aux mères de renouer avec leur sagesse
intérieure : l’allaitement, parfois considéré comme secondaire dans un
environnement médical géré par des hommes, redevient le territoire des
femmes.
Claude Didierjean-Jouveau, présidente de LLL France de 1989 à 1997, en
charge de la revue de l’association, Allaiter aujourd’hui, depuis 1991, et autrice
de plusieurs ouvrages autour des sujets du maternage et de l’allaitement, pointe
dans l’allaitement le grand écart entre nature et culture.
D’un côté, des humains, « mammifères comme les autres », riches de leurs
capacités physiologiques à téter (pour les bébés) et à allaiter (pour les mères) ;
d’un autre, une société qui a oublié cette norme biologique de l’allaitement et
tente de répondre aux problématiques rencontrées par des solutions inadaptées
(la principale étant d’orienter les mères en difficulté vers du lait artificiel à
donner au biberon). Si les femmes qui souhaitent nourrir leur bébé au biberon
doivent être pleinement validées dans leur choix (ce qui n’est pas toujours le
cas), celles qui ont le projet d’allaiter au sein doivent également être
correctement soutenues et informées !
« C’est là que l’aide de mère à mère telle que la pratiquent les animatrices de La
Leche League depuis des décennies prend tout son sens. Elles ne sont pas là pour
enseigner des techniques, pour dire de faire comme ci ou comme ça. Elles sont là
pour donner à la mère sa place d’“experte” de son bébé, pour lui permettre de révéler
sa capacité à allaiter au contact d’autres mères allaitantes. Et pour créer autour
d’elle un réseau, une “contre-culture”, un monde où l’allaitement est normal,
possible, où les problèmes, s’ils surviennent, ont des solutions, où l’on n’est pas mal
vue parce qu’on allaite (encore) son bambin… Cette façon de mettre une (bonne)
culture au service de la nature, c’est bien la marque de fabrique de LLL, et ça le
restera tant que ce sera nécessaire » – Claude Didierjeau-Jouveau.
En remettant le soutien de mère à mère au centre, LLL offre la possibilité à
chacune de retrouver sa pleine autonomie : au sein des réunions, pas de
verticalité entre l’animatrice (bénévole), pourtant formée de façon très
rigoureuse à l’allaitement, et les participantes. Seulement des informations
claires et scientifiquement étayées, des partages d’expérience des unes et des
autres, et de l’aide si besoin. Comme l’accouchement, l’allaitement est pour
certaines femmes une façon de prendre conscience des capacités de leur corps,
et donc un autre vecteur puissant d’empowerment !
Pour celles qui font le choix de tenter l’aventure de l’allaitement, que celle-ci
s’avère facile ou semée d’embûches (car, comme le souligne Claude Didierjean-
Jouveau, l’allaitement aujourd’hui n’est plus « seulement » naturel), elle offre
toujours beaucoup plus qu’un moyen de nourrir son bébé. Elle est également
l’occasion de goûter un autre lien en conscience (que celui-ci dure des années,
ou juste quelques minutes le temps d’une tétée d’accueil), de désexualiser son
corps et ses seins, de célébrer la magie en œuvre, et de prendre conscience à
nouveau de la puissance des femmes dans la maternité. Et si, par manque de
soutien ou face à des difficultés trop nombreuses, vous deviez allaiter moins
longtemps que prévu, tout cela resterait « acquis » !
Comme LLL offre depuis soixante-cinq ans des espaces d’échanges aux mères
ayant fait le choix de l’allaitement maternel, d’autres tribus donneront d’autres
clés, sur d’autres sujets…
Allez chercher les bonnes ressources face
aux difficultés
Si certains groupes se forment sur la base d’affinités, de proximités
géographiques ou de choix communs, d’autres émergent suite à des difficultés
rencontrées. C’est le cas de l’association Maman Blues, issue de la rencontre de
deux femmes (Nadège Beauvois Temple et Cécile Desombre) ayant chacune
traversé une difficulté maternelle. Elles confrontent leurs expériences, et
prennent conscience de la nécessité de témoigner de leur vécu, afin de pallier le
manque d’informations et de ressources disponibles sur le sujet. Après la
création d’un site et d’un forum de discussion en 2004, l’association est fondée
en 2006. Il existe aujourd’hui en France quatre relais Maman Blues et trente-
cinq correspondantes locales1. Mais qu’est-ce qu’une difficulté maternelle ? Si
le baby blues est un phénomène circonscrit dans le temps et explicable en
partie par des éléments purement physiologiques, la difficulté maternelle est
une situation psychique bien plus complexe, dans laquelle il est question d’une
impossibilité à effectuer sereinement le processus de devenir mère. Ces
mécanismes sont étudiés en profondeur par la science de la maternologie2 (c’est
d’ailleurs un reportage diffusé en 2003 sur l’unité de maternologie de Saint-
Cyr-l’École3 qui a donné son nom à l’association Maman Blues).
La difficulté maternelle est à différencier du burn-out et du baby blues :
contrairement à ce dernier, les difficultés peuvent durer dans le temps et avoir
des conséquences lourdes sur la relation mère-enfant. Environ 15 % des
femmes (taux probablement sous-estimé, puisque, aujourd’hui encore,
certaines n’osent pas s’exprimer sur ce sujet) connaissent cette difficulté.
Élise, aujourd’hui présidente de Maman Blues, a vécu une difficulté maternelle
à la naissance de son premier bébé.
« Alitée dès le deuxième mois, traversée par vingt à trente contractions par jour, j’ai
été médicamentée. D’un décollement placentaire, j’ai glissé vers des menaces
d’accouchement prématuré. Souffrant de diabète gestationnel, j’ai été obligée de
contrôler mon alimentation. Je me suis sentie prisonnière de mon corps.
J’avais imaginé que l’accouchement serait libérateur : j’ai repris possession de mon
corps mais pas de mon esprit. Seule la peur m’habitait. Je ne pouvais tout
bonnement pas m’occuper de ce bébé, n’étant même pas en capacité de m’occuper de
moi.
Nous avons été hospitalisées, moi en clinique psychiatrique et ma fille en unité de
psychopathologie périnatale par la suite. …
Un an et demi plus tard, je découvrais Maman Blues, une association de femmes
pour les femmes. J’ai brisé le tabou en témoignant » – Élise.
Comme en témoigne le parcours d’Élise, une prise en charge rapide est
indispensable pour les femmes vivant ce type de situations. Maman Blues se
veut un appui bienveillant pour les mères, et se situe en relais entre elles et les
professionnels de santé formés à ces problématiques. Aujourd’hui, une
cinquantaine de référentes locales (en France, en Suisse et en Belgique)
apportent leur soutien aux mères, les orientent et font connaître la difficulté
maternelle.
Au-delà de la difficulté maternelle, qui est aujourd’hui de mieux en mieux
connue et accompagnée grâce au travail de terrain de Maman Blues, les
femmes peuvent se retrouver face à d’autres problématiques physiques ou
psychiques directement liées à leur nouvelle maternité, et parfois plus
particulièrement à l’accouchement.
Les violences obstétricales ont déjà été plusieurs fois abordées ici : elles laissent
des traces, et « se payent » aussi malheureusement durant la période postnatale.
Ainsi, certaines femmes développeront, suite aux violences subies, un état de
stress post-traumatique (ESPT). Ce phénomène, décrit au départ chez les
soldats après leur retour du front, se manifeste notamment par un état
d’hypervigilance, des insomnies, et des images du moment traumatique
tournant en boucle de façon incontrôlable. Il est aujourd’hui avéré que les
situations de violences obstétricales peuvent induire ce type de troubles,
puisqu’elles réunissent tous les critères déclencheurs : perte de contrôle,
souffrance physique et psychique, peur pour sa vie et/ou celle de son bébé…
À la difficulté d’être confrontée à un ou plusieurs de ces symptômes s’ajoute
pour la mère la culpabilité de ne pas réussir à garder un souvenir positif de son
accouchement. Il arrive aussi bien sûr que l’entourage et même le coparent, ne
prenant pas conscience de l’ampleur du trauma, restent dans le déni et
aggravent la situation par des maladresses (« secoue-toi un peu ! », « l’important
c’est que le bébé et toi alliez bien »…). Difficile pour ceux qui n’ont jamais
vécu cette situation de percevoir que les dommages vont au-delà de la douleur
physique, et que les mécanismes en place sont incontrôlables et échappent
totalement à la « volonté ».
De bons résultats peuvent être obtenus par des thérapies courtes telles que
l’hypnose ou l’EMDR. Celle-ci est basée sur une stimulation sensorielle droite-
gauche à travers des mouvements oculaires, et des stimuli auditifs et tactiles.
Elle est particulièrement adaptée pour la prise en charge des perturbations
émotionnelles liées à des traumatismes psychologiques.
Aucune méthode n’est magique, mais la résilience des femmes est immense.
Dans les moments les plus difficiles, restez connectée à ce qui a déjà été
accompli, entourez-vous de personnes ayant traversé des parcours similaires
(votre tribu !) ou de professionnelles formées à l’accueil des émotions. La
parole, encore et encore, et l’écoute des « histoires miroirs » d’autres femmes
vous aideront pas à pas à aller de l’avant.
Et vous aussi pourrez faire votre part : partager son vécu et son parcours à
d’autres, dans les sphères privée ou publique, contribue à faire évoluer les
regards sur la maternité rose et lisse…
Si vous faites le choix d’entamer un recours officiel, plusieurs parcours s’offrent à vous
selon vos besoins et ce que vous souhaitez obtenir. Dans tous les cas, la première étape
sera la demande de votre dossier médical : vous pouvez en obtenir une copie (la demande
devra être faite par courrier recommandé avec accusé de réception, et des frais de
traitement et d’envoi vous seront facturés). Pour répondre à votre demande,
l’établissement de santé dispose d’un délai de huit jours (si les faits datent de moins de
deux ans), ou de deux mois (s’ils sont plus anciens).
Prendre connaissance de votre dossier médical pourra vous aider à déterminer quel type
de démarches vous souhaitez mettre en œuvre :
• Si vous souhaitez induire des changements dans le protocole de l’établissement, la
médiation est la procédure la plus adaptée. Le recours en médiation se fait auprès d’un
établissement de santé, en présence d’un médiateur. S’ensuit une rencontre où le
personnel soignant du jour J n’est pas forcément présent.
• Si vous voulez un contact direct avec l’auteur des faits pour exprimer vos ressentis à
cette personne (et parfois recevoir ses excuses), c’est une conciliation qu’il vous faut.
Le recours en conciliation se fait auprès du conseil de l’ordre (des gynécologues, des
sages-femmes…), en présence de la personne soignante concernée.
• Si les violences subies ont engendré des séquelles physiques, vous pouvez aller jusqu’à
un dépôt de plainte au civil.
Le CIANE peut également vous accompagner en soutien pratique et moral dans chacune
de ces démarches.
Pour Anne Evrard, accompagner l’écriture du récit est essentiel. Comme nous
l’avons déjà développé, il pourra être le point de départ d’une prise de recul sur
la réalité, avec parfois des prises de conscience encore plus complexes : il
permet de dépasser ce que le traumatisme impose comme vision figée des faits.
Dans ces étapes, l’écoute des ressentis est encore une fois primordiale. Si vous
vous sentez concernée par l’éventualité d’entamer de telles démarches, n’hésitez
pas à vous entourer d’oreilles attentives, même au-delà du cercle familial et
amical (il n’est jamais trop tard pour contacter une doula : une personne
familière de ces situations est toujours un appui supplémentaire précieux). Un
suivi chez un psychologue ou un autre thérapeute pourrait également vous être
utile.
Généralement, les femmes se décident à poser un recours dans le but que cela
« serve d’exemple », que ce qui leur est arrivé ne se reproduise plus, et que
l’équipe change ses habitudes. Dans le cas des conciliations, s’ajoute à cela le
besoin de « dire les choses en face »…
Dans tous les cas, ces démarches permettent de reprendre le pouvoir sur le
cours de l’histoire : chaque femme peut changer les choses en assumant son
vécu et en libérant la parole. Depuis plusieurs dizaines d’années, le paysage de
la naissance évolue, et de nombreuses usagères se positionnent pour faire
évoluer les pratiques et ouvrir le dialogue sur une prise en charge plus juste
et… sans violence !
Si chacune est seule face à son vécu, les femmes sont fortes ensemble de leurs
besoins communs et de leur élan à les voir respectés : si vous avez subi des
violences, bravo à vous d’avoir osé le reconnaître, bravo pour les démarches
entamées (si petites semblent-elles), et bravo pour l’avenir auquel vous aurez
contribué !
17. Autorisez-vous à regarder
l’avenir sereinement !
Bravo ! Faire cette liste vous a permis de passer déjà quelques minutes centrée
sur vos envies. À quand l’étape suivante ?
Même si cela peut sembler maigre, un vrai temps de qualité pour vous-même
par semaine sera déjà une excellente manière de vous offrir à nouveau une
place centrale dans votre vie. Et qui sait, peut-être y prendrez-vous goût et
ferez-vous la folie de prendre soin de vous chaque jour ? Certaines mères ont
déjà sauté le pas…
18. Nourrissez le lien
de sororité autour de vous
Si prendre soin de soi passe par des temps de repos, solitaires, en conscience, il
est aussi possible de se nourrir au contact d’autres femmes, dans la puissance
du partage et du lien créé. La maternité, comme tous les autres moments de
vie, est aussi une expérience sociale…
En savoir plus sur le déroulement concret d’une Tente Rouge vous donnera peut-être
envie de sauter le pas…
Pour commencer, vous êtes accueillie par la gardienne des lieux, qui veille à ce que
chacune des participantes puisse trouver sa place et s’installer confortablement sous la
tente. Boissons chaudes, douceurs, l’atmosphère est propice au lâcher-prise.
Un temps est ensuite réservé à la présentation des règles, afin que toutes les femmes
présentes puissent s’approprier ces codes inhabituels et pourtant si riches de sens :
bienveillance, respect, non-jugement, pas de conseils... Pas de conseils ? Mais alors,
comment interagir, réagir à l’histoire de l’autre, l’aider ? Ne vous inquiétez pas, cela
s’apprend vite !
La lecture d’un texte ou un temps de relaxation peut être proposé en guise de transition
vers la suite.
Et puis, bien sûr, place à la parole… et à l’écoute. Car c’est bien ce qui fait l’essence de ces
événements : écoute de l’autre, quel que soit son chemin ; écoute de soi, à travers les
petites voix intérieures qui se réveillent ; écoute des silences, liant l’ensemble et offrant
l’espace nécessaire à chacune pour se livrer comme elle le souhaite (la prise de parole
n’étant jamais une obligation).
Enfin, vient le moment de clôturer symboliquement cet espace-temps, par un rituel, une
chanson, quelques derniers mots… et de retourner à la réalité !
L’association Tentes Rouges fait le souhait que ces espaces de sororité puissent être
accessibles à toutes : si chaque facilitatrice est libre de fixer ses tarifs, ceux-ci devraient
rester abordables (une participation libre et consciente est souvent privilégiée).
Au sein de ces espaces, tous les sujets au cœur de la vie des femmes peuvent
être abordés sans tabou : féminité, maternité, sexualité, place dans la société…
La non-mixité permet à chacune, à travers cette seule base commune (être une
femme ou se sentir femme) de venir partager qui elle est, à travers les
expériences de vie qu’elle souhaite déposer. Si toutes les femmes sont
différentes, sous la tente rouge elles se trouvent également toutes unies par un
lien subtil tissé au fil des histoires : il n’est pas rare que des échos très forts se
fassent à travers les mots des unes et des autres… Et la magie opère !
Les réseaux sociaux, ni tout blancs ni tout noirs, représentent parfois une belle
alternative pour partager ses expériences, s’ouvrir à de nouvelles thématiques, et
créer du lien avec d’autres femmes ! Tendre une main, défendre une cause, c’est
peut-être finalement plus facile derrière son écran… En attendant de passer à
l’action dans la vraie vie !
Quelle aventure ! Elle aurait été impossible sans l’aide, le soutien et les partages
de nombreuses femmes (et de quelques hommes) autour de nous.
Merci à Stéphanie Chabert et à toute l’équipe qui nous a accompagnées, de la
conception à la mise au monde de ce bébé.
Merci à Margot et à Manon, les filles d’Amandine, et à Stéphane, son mari,
pour leur joyeuse présence et leur soutien inconditionnel. Merci à Mathias et à
Calista, les enfants de Yanick, et à Cyril, son conjoint, pour leurs innombrables
attentions et leur support au quotidien.
Merci à Aurélie, notre amie et relectrice de la première heure, pour son
enthousiasme et son regard bienveillant.
Nous ressentons également beaucoup de reconnaissance pour les femmes et
familles que nous avons accompagnées, et qui ont contribué à nourrir les
doulas que nous sommes.
Ce livre serait resté incomplet sans la parole des personnes qui ont accepté de
partager leurs ressentis et leur expérience.
Merci à Amélie, Ángela, Anna, Annabelle, Aurélie, Brigitte, Céline, Clara,
Clémence, Delphine, Dörte, Émilie, Florence, Frédérique, Gaïa, Hannah,
Jeanne, Julia, Kim Oanh, Laura, Léa, Lili, Lise, Maria, Marion, Marlène,
Mathilde, Melinda, Merry, Nihel, Salma, Samantha, Sandrine, Sarah, Sophie,
Touba et Virginie qui nous ont livré en toute confiance un peu de leur
parcours de mères, et à Florent et Paul pour leurs mots de père.
Merci également à Aurélie, Aurore, Maryline, doulas membres de l’association
Doulas de France, pour leur enthousiasme à contribuer à ce projet. Et un merci
particulier aux doulas qui ont partagé leur expérience en tant que mère :
Carine, Caroline, Cécile, Deborah, Magalie, Maïté, Nath, Nathalie, Stéphanie
et Virginie.
Merci à Anne Evrard, Camille Geninet, Cendrine Pasquier, Claude Didierjean-
Jouveau, Daliborka Milovanovic, Eleni Gravière, Élise Groud, Laetitia Négrié,
Marie Cilia, Marjorie Roux, Soline Bourdeverre, Virginie Bouffart et Virginie
Loth pour le partage des précieuses expériences issues de leurs parcours
professionnel ou associatif.
Merci à toutes nos amies doulas qui se reconnaîtront… sources d’inspiration,
de soutien dans nos quotidiens de femmes, de mères, et de professionnelles de
l’accompagnement.
Enfin, un grand merci à l’association Doulas de France, sans qui nous ne
serions peut-être pas devenues les femmes et les doulas que nous sommes.
Webographie
Prénatal
IHAB Initiative Hôpital Ami des Bébés : https://www.i-hab.fr/
Information sur l’épisiotomie (AFAR) : https://episio.info/
Maternys : Maternité Labellisée par le CNGOF (Collège national des gynécologues et
obstétriciens français) : https://www.maternys.com/
Spinning Babies : https://www.spinningbabies.com/
Postnatal
AFMB (Association française de massage bébé) : http://www.massage-bebe.asso.fr/
Association Supermamans de France : https://www.facebook.com/supermamansfrance/
Le 4e trimestre : https://www.facebook.com/lequatriemetrimestre/
LLL (La Leche League) : https://www.lllfrance.org/
Podcast La Matrescence : https://www.instagram.com/lamatrescence/
Périnatal
Les 1000 premiers jours : https://1000jours.fabrique.social.gouv.fr/
Petit BamBou : https://www.facebook.com/petitbambouzen/
Podcast Bliss Stories : https://www.instagram.com/bliss.stories/
Vipassana : https://www.dhamma.org/fr/
Zazen : https://meditation-zen.org/fr/zazen-meditation-assise/
Moments difficiles
AGAPA : https://association-agapa.fr/
Association de lutte contre l’hyperémèse gravidique : https://www.associationhg.fr/
AVAChance : https://www.facebook.com/groups/92679401859/
Césarine : http://cesarine.org/
Dans ces moments-là : https://www.danscesmomentsla.com/
ESNPE, L’Enfant sans nom – Parents endeuillés : https://lenfantsansnom.fr/
Maman Blues : https://www.maman-blues.fr/
SOS Préma : https://www.sosprema.com/
Éducation, parentalité
Apprendre à éduquer : https://www.facebook.com/apprendreaeduquer/
Apprentie Girafe : https://www.facebook.com/apprentiegirafe/
Ensemble Naturellement : https://www.facebook.com/EnsembleNaturellement
Ergomum : https://www.instagram.com/ergomums/
Les lunettes de Maja : https://www.facebook.com/leslunettesdemaja/
Maman très spirituelle : https://www.facebook.com/MamanTresSpirituelle/
Maman Zen : http://www.mamanzen.com
Palais Savant : https://www.facebook.com/cecilelepalaissavant/
Papa Plume : https://www.instagram.com/papa.plume/
S’éveiller et s’épanouir de manière raisonnée :
http://www.seveilleretsepanouirdemaniereraisonnee.com/
Féminisme, écologie
Association Tentes Rouges : https://tentesrouges.fr
Collectif famille.s : https://www.facebook.com/familles.collectif/
Liste de soignantE*s féministes : https://gynandco.wordpress.com/
Martin Winckler : https://www.facebook.com/WincklerThePhysicianWriter/
Mona Chollet : https://twitter.com/monachollet
Nous Toutes : https://www.instagram.com/noustoutesorg/
Papatriarcat : https://www.instagram.com/papatriarcat/
Planning familial : https://www.planning-familial.org/
Santé environnementale : https://www.instagram.com/terredeparents/
échographie 21-22
écoféminisme 188
écoparentalité 196, 226
émotion 40-41, 118, 129
empowerment 87-88, 91, 187, 227
épisiotomie 90, 108, 135, 160, 220
estime de soi 241
grand-mère 149
grands-parents 150
grossesse 21, 40, 46, 50, 222
gynécologue 23
gynécologue-obstétricienne 20
haptonomie 58
hormones 84
hormones de la naissance 126
hydratation 134-135
hygiène naturelle infantile (HNI) 192
hyperémèse gravidique (HG) 42-43, 45-47
hypersensibilité 40
tire-lait 192
toucher vaginal 21, 106, 154
toxémie gravidique. Voir pré-éclampsie 45
toxoplasmose 22
travail 204, 239
Le suivi de grossesse
Poser les bonnes questions
La sieste éveillée
Pour un rituel créatif quotidien
Les nausées
Les pathologies de la grossesse les plus courantes
Intentions positives pour mieux accepter votre corps
L’haptonomie
Vos essentiels à emporter à la maternité
Organiser les repas
La liste de naissance idéale
Le consentement libre et éclairé
Le petit guide du blessingway
Les hormones de l’accouchement
L’épisiotomie
Accoucher par césarienne
Les différents lieux pour accoucher
Le choix de la péridurale
Comment rédiger votre projet de naissance
Petits chemins pour sortir de l’injonction à la réussite
Bébé rêvé, où es-tu ?
Dormir, dormir, dormir
Plan d’attaque du coparent pour un postnatal préservé
Et si votre bébé est né prématuré ?
Est-ce vraiment un baby blues ?
Le repère hydratation
Quels aliments et pourquoi
La mort inattendue du nourrisson
Comment faciliter cette transformation familiale ?
Écrire, mais comment ?
Et si c’était le moment de vous aimer inconditionnellement ?
Le massage : quand, comment ?
Le féminisme au pluriel
Santé et prévention, un pas après l’autre
Le portage
Que ce soit un vrai choix ou une contrainte, comment bien reprendre le travail ?
Quelle sexualité pendant la grossesse et le postnatal ?
Les recours possibles
Comment vous recentrer
Une Tente Rouge, ça se passe comment ?
Quelques sites pour vous aider
Les autrices
Yanick Revel
Ingénieure informatique puis consultante web, Yanick découvre le métier de
doula en 2004, après la naissance de ses deux enfants. Aussitôt conquise, elle
commence à se former et s’implique très vite dans l’association Doulas de
France : membre du CA, secrétaire, coprésidente, parfois en pause, mais jamais
bien loin pour gérer le site internet ou participer à la vie de l’association. En
2008, elle découvre les Tentes Rouges et devient facilitatrice. Elle est également
une des cofondatrices de l’Institut de formation Doulas de France, dont elle
effectue le cursus complet en 2010.
Amandine Lagarde
Après des études scientifiques, Amandine travaille en laboratoire de recherche
privé puis public, mais le manque de relations humaines l’amène rapidement à
se questionner sur cette vie professionnelle. La naissance de sa première fille en
2008 vient chambouler ses priorités et sa perception du monde. Puis, plusieurs
de ses amies étant devenues mères après elle, elle retrouve dans leurs différents
parcours ce manque d’un accompagnement humain et bienveillant…
En creusant cette question, elle découvre l’existence de l’association Doulas de
France puis, en 2010, décide de participer pour la première fois aux Journées
des Doulas.
C’est lors de ces journées dédiées à la naissance et à l’accompagnement des
femmes qu’Amandine et Yanick se rencontrent !
Yanick continue à s’impliquer dans les associations locales de Lyon et sa
région ; elle élargit également son activité à toutes les étapes de la vie, et
accompagne des femmes dans leur projet de devenir doula.
Amandine se forme au métier de doula auprès de l’Institut de formation
Doulas de France, s’investit activement dans le soutien à la parentalité, organise
des ateliers, des conférences, et facilite, elle aussi des Tentes Rouges. En 2015,
elle quitte son poste d’ingénieure et la ville de Marseille pour s’installer sur le
plateau ardéchois, où elle continue à accompagner les femmes et les familles.
En 2017, Yanick et Amandine coorganisent les Journées des Doulas à Lyon :
c’est un coup de cœur professionnel et humain. Travailler ensemble s’avère si
facile que ce serait de la folie de ne pas recommencer !
Les projets communs se multiplient alors rapidement : en 2018, elles
participent ensemble à l’organisation du premier festival des Tentes Rouges ; en
2019 elles coaniment des journées d’information pour l’association Doulas de
France ; en 2020 elles s’investissent dans la création du Centre Galanthis,
organisme de formation aux métiers de l’accompagnement et du lien.
La coécriture de cet ouvrage est la suite logique de ce parcours partagé !
Amandine :
https://amandinelagarde.fr
www.facebook.com/AutourDuneNaissance
www.instagram.com/autourdunenaissance
Yanick :
https://naissance.nayane.fr
https://douladuweb.fr
www.instagram.com/devenir.mere_le.livre
www.facebook.com/devenir.mere.le.livre
1. https://doulas.info/association/
1. Toutes les adresses web des sites présentés dans le livre sont disponibles en fin d’ouvrage,
rubrique Webographie.
1. Loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé dite « loi Kouchner »,
2002 ; article R. 4127-36 du Code de la santé publique (consentement éclairé), 2016.
2. Blessingway, Éditions La Plage, 2013, http://www.blessingway.fr/
1. La question du projet de naissance est abordée dans le chapitre 6 de ce livre.
2. www.cesarine.org
3. Les taux de césarienne de toutes les maternités françaises sont disponibles sur le site de
Scope Santé, https://www.scopesante.fr/.
1. Le sujet de la difficulté maternelle sera abordé dans la troisième partie de ce livre.
2. Par ordre décroissant pour 100 grammes.
1. AGAPA, L’Enfant sans nom – Parents endeuillés.
2. Élisabeth Martineau, Surmonter la mort de l’enfant attendu, Chronique sociale et Hélène
Gérin, Dans ces moments-là, Bookelis.
3. Documentaire de Damien Boyer et Nans Thomassey, Et je choisis de vivre, 2019.
4. Anne Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux !, Desclée De Brouwer (1998) ;
Psychogénéalogie, Payot (2015) ; Exercices pratiques de psychogénéalogie, Payot (2017).
1. Debra Pascali-Bonaro, Elizabeth Davis, La Naissance orgasmique : Guide pour vivre une
naissance sûre, satisfaisante et agréable, Le Hêtre Myriadis, https://www.orgasmicbirth.com/.
1. https://elenigraviere.fr/1000-jours-pour-proteger-sante-enfant/.
2. https://www.quechoisir.org/decryptage-produits-cosmetiques-telechargez-notre-carte-repere-des-
molecules-toxiques-n11449/.
3. Émilie Pinard, Bébé mange seul, livre auto-édité. https://bebemangeseul.com/livre/.
1. https://www.maman-blues.fr/association/les-relais-maman-blues.html.
2. Jean-Marie Delassus, La Difficulté d’être mère, Dunod.
3. Émission « Envoyé spécial », 23 octobre 2003, reportage réalisé par la journaliste Elsa
Margout, sur l’unité de maternologie de Saint-Cyr-l’École.
1. Le matrimoine est, en miroir au patrimoine, l’héritage culturel issu des femmes,
https://www.lematrimoine.fr/quest-ce-que-le-matrimoine/.
2. https://www.who.int/topics/breastfeeding/fr/.
3. Soline a développé l’outil « ANCRER » dans un court essai : Être mère sans s’oublier,
Jouvence, 2020.
1. Anita Diamant, Éditions Charleston.
2. http://www.daliborka-milovanovic.fr/.
3. Pour trouver une tente rouge près de chez vous : https://tentesrouges.fr/participantes/agenda/.
4. Toutes les adresses web des sites sont indiquées en fin d’ouvrage, rubrique Webographie.