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La Prolactine

La prolactine est une hormone hypophysaire de nature protéique


se retrouvant chez l'ensemble des vertébrés. Elle est sécrétée au niveau
de cellules particulières de l'hypophyse, dont l'identification repose sur
l'application de critères histologiques, histochimiques et immunologiques.

Elles sont particulièrement abondantes et actives au cours de la


lactation. Leur identification s'est encore confirmée par le traitement des
coupes à partir d'un antisérum prolactinique couplé à la fluorescéine et
par le marquage à la péroxydase.

a) Constitution chimique :
Des préparations très purifiées de prolactine ont été obtenues chez
diverses espèces notamment chez l'homme et le mouton. La prolactine
possède 198 acides aminés présentant quelques légères variantes
suivant l'espèce considérée. Sa masse moléculaire est de ± 22.500 Da.
La prolactine humaine présente une certaine communauté de
structure avec l'hormone de croissance (GH) puisque 162 acides aminés
se retrouvent dans les deux hormones et dans les mêmes positions
respectives.

b) Mécanisme d'action

Les récepteurs à la prolactine se retrouvent au niveau de


nombreux tissus, principalement au niveau de la moelle, du foie, de
l'ovaire, de la surrénale, du rein, de l'interstitielle du testicule et de
la prostate. La quantité de récepteurs varie en fonction de l'état
hormonal du sujet, ce qui fait admettre que les stéroïdes interviennent
dans leur régulation. Le nombre de récepteurs hépatiques est plus élevé
au niveau du foie des femelles que des mâles et il s'accroit encore au
cours de gestation.
c) Contrôle la libération de prolactine.

La sécrétion de prolactine (PRL) relève également d'1 double


contrôle : mécanisme d'inhibition ("PIF" ou "prolactostatine"), et
mécanisme d'activation ("PRF" ou "prolactolibérine").

L'hypophyse en culture ou l'hypophyse déconnectée de


l'hypothalamus secrète davantage de prolactine, ce qui plaide pour une
influence inhibitrice de l'hypothalamus sur la sécrétion de cette
substance.

L'adjonction d'extraits d'hypothalamus à des cultures


hypophysaires inhibe la production de prolactine. Des observations
menées in vitro à partir d'hypothalamus de bovin et la constatation que,
chez certaines espèces, notamment la femme, la tétée provoque une
libération rapide de prolactine ont conduit à admettre l'existence d'un
facteur de stimulation de la sécrétion prolactinique.

La nature biochimique de ces deux facteurs, "prolactolibérine" et


"prolactostatine", est en fait complexe. Il est vrai également que le
contrôle de la sécrétion de la prolactine ne se réduit pas à un équilibre
d'élaboration du premier et du second. La régulation de la libération de
prolactine repose en fait sur une multitude de molécules dont l'action
renforce ou inhibe la libération de prolactine.
Distribution des récepteurs à la prolactine dans l'organisme:

Glande mammaire : normale et tumorale

Ovaires: cellules de granulosa et cellules lutéales


Utérus
Placenta
Testicules: cellules de Leydig
Epididyme
Vésicules séminales et prostate

Foie
Rein
Pancréas
Poumon
Hypophyse
Cerveau: hypothalamus
Tissu lymphoïde: thymus, lymphocytes T & B

Régulation Hypothalamique de la sécrétion de PRL:

1) Facteurs INHIBITEURS:

DOPAMINE: inhibiteur essentiel de la sécrétion de PRL, considéré


comme le PIF (Prolactin-Inhibiting-Factor) hypothalamique majoritaire.
Son action se situe directement sur les cellules hypophysaires
lactotropes. Les récepteurs à la dopamine sont couplés négativement à
l'adénylate cyclase et entraînent une réduction de l'AMPc intracellulaire.

La Bromocryptine est une des substances inhibitrices


dopaminergiques de la PRL et peut être dans ce sens employée pour
contrecarrer une lactation indésirable.

2) Facteurs STIMULATEURS:
TRH ou Thyrotrophin Releasing Hormone est un tri peptide
hypothalamique responsable de la sécrétion entre autre de PRL. Il induit
une sécrétion biphasique de PRL par une double action, sur sa libération
et sur sa biosynthèse.
d) Actions physiologiques de la prolactine :
De très nombreuses actions ont été attribuées à la prolactine chez
les vertébrés, mais beaucoup d'entre elles doivent être précisées du fait
que les expérimentations n'ont pas toujours été effectuées à partir de
préparations hautement purifiées mais aussi parce que l'activité de la
prolactine peut être modifiée par la présence ou l'absence de certaines
hormones: stéroïdes sexuels, hormone de croissance, hormones
thyroïdiennes, hormones cortico-surrénaliennes.
Dans certaines espèces, la prolactine participe au complexe
lutéotrophique nécessaire au maintien du corps jaune ; le fait est bien
démontré chez le rat, le lapin et le hamster, il est moins évident chez les
mammifères supérieurs mais bien réel chez la chienne, la brebis, la
chèvre. Il semble toutefois que de petites quantités de prolactine en
association avec la LH conditionnent le bon fonctionnement du corps
jaune.

Son action se situerait au niveau du système enzymatique responsable


de la synthèse des stéroïdes dont elle favoriserait la formation des
précurseurs.
Elle possède une action mammotrope (croissance de la
glande mammaire) et lactotrope (induction de la production de lait).
Elle intervient avec la progestérone pour développer les
structures lobulo-alvéolaires de la glande mammaire après
imprégnation de la glande par les œstrogènes (responsables de la
croissance canaliculaire) ; cette action requiert également la présence
des hormones somatotrope et cortico-surrénaliennes. Accessoirement,
de l'hormone lactogène placentaire chez les espèces où cette dernière
est présente (humains, ovins, caprins, rats).
Elle déclenche la lactation et entretient la sécrétion lactée ; cette
activité lactogénique est favorisée par la présence d'autres hormones,
notamment l'hormone de croissance, les hormones thyroïdiennes,
l'insuline et la cortisone. Le contrôle hypothalamique de la sécrétion de
prolactine est principalement inhibiteur, comme l'ont d'ailleurs montré les
expériences de section de tige pituitaire, de greffes ectopiques ou de
culture d'hypophyses à la suite desquelles l'on constate une
augmentation très importante de la sécrétion de prolactine alors que la
sécrétion des autres hormones hypophysaires s'arrête rapidement.

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