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09/07/1997 | MADAGASCAR | N°38/96-ADM
Texte (pseudonymisé)
Vu l'ordonnance n° 60-048 du 22 Juin 1960 fixant la procédure à suivre devant la Chambre Administraitive de la Cour
Suprême
modifiée par l'ordonnance n° 62.073 du 29 septembre 1962 ;
Vu les dispositions de l'article 02.02.04 du Code Général des Impôts annexé à la Loi n° 00.005 du 22 Décembre 1977
portant Loi des Finances
pour 1978 ;
Vu la loi n° 61.013 du 19 Juillet 1961 portant création de la Cour Suprême modifiée par l'ordonnance n° 62.091 du 1er
Octobre 1962 et par la
loi n°65.016 du 16 Décembre 1965 ;
Vu la requête présentée par la Sté «REFRIGEPECHE-EST» dont le siège social est sis au 37, boulevard Af Ac ayant pour
conseil Maître
Jacques RAKOTOMALALA, Avocat à la Cour, 12, Rue Ab Aa, Ad Ah, la dite requête est enregistrée au greffe de la
Chambre
Administrative de la Cour Suprême le 12 Avril 1996 et tendant à ce qu'il plaise à la Cour condamner l'Etat Malagasy au
paiement de la somme
totale de 27,4 milliards de FMG en réparation des préjudices qu'elle à subis ;
....................
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Sur la jonction
Considérant que l'Etat demande la jonction des 4 procédures au motif que les sociétés requérantes sollicitent la
réparation des préjudices
subis ;
Considérant que les 4 requêtes tendent à juger des questions semblables intéressant des sociétés d'un même groupe ;
qu'il y a lieu de les
joindre pour y être statué par un même arrêt ;
Sur la recevabilité
Considérant que l'Etat Malagasy (E.M.) soulève l'irrecevabilité des 4 requêtes au motif qu'il s'est passé une période de
9 mois entre la
demande préalable du 18 Août 1995 et la requête introductive d'instance du 11 Avril 1996 ;
Considérant cependant qu'il ressort des pièces versées au dossier que les demandes préalables datent effectivement
du 18 Août 1995, mais elles
ont été reçues au service responsable le 13 Septembre 1996 ainsi que l'atteste l'accusé de reception annexé au dossier
; que dès lors, les
requêtes déposées au greffes le 12 Avril 1996 sont recevables comme étant introduites dans le délai de 3 mois qui suit
la période de 4 mois de
silence gardé par l'Administration ;
Sur le fond
I - Dossier 35/96-ADM
Considérant que la Refrigepeche-Est (RPE) sollicite la condamnation de l'Administration à lui allouer la somme de 27,4
milliards de FMG à titre
de dommages-intérêts ; que cette somme se repartit comme suit :
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et d'éventuelles nouvelles sociétés qui s'engageraient à dévélopper des activités dans le cadre de la catégorie I et cela
dans un delai de 2 La jurisprudence francophone des Cours suprêmes
ans au-delà duquel les licences seront supprimées si cet engagement n'est pas tenu» ;
-2) «la note sur l'amenagement de la pêche crevettière» redigée en 1994 et éditée par le ministère de la Pêche en
1996 fait état d'un potentiel
de capture supplémentaire aussi bien dans la côte Est que dans la côte Ouest ; que de ce qui précède, l'Administration
a commis une faute qui
engage pleinement la responsabilité en refusant le remplacement de Marsc. IV par 3 navires de 400 CV ;
Considérant, qu'il est incontestable que les agissements de l'Administration ont occasionnés des pertes sur le plan
financier à la RPE ; que
cette dernière doit eu être indemnisée ;
B) Sur le quantum des dommages - intérêts
Considérant qu'il ressort des pièces comptables versées au dossier et attestées par un commissaire aux comptes agrée
que les bateaux objet du
litige rapportent à RPE 709.407.000 FMG de bénéfice en 1993, 1.827.596.000 FMG en 1994 et 3.308.942.000 FMG en
1995 soit 5.845.445.000 FMG au
total ; que ce bénéfice total aurait pu encore accorder à RPE si les taux d'intérêt ont été de 18% en 1993, 23% en 1994,
28% en 1995 et 27% en
1996 (jusqu'en fin août 1996), les frais financiers se montent à 3.400.148.920 FMG, qu'enfin, il sera fait une juste
appréciation de la cause
compte-tenu de ces pertes en allouant à RPE des dommages et intérêts de 3.154.406.080.- FMG que toutes causes
confondues, le dédommagement est
porté à 11.400.000.000 FMG ;
II - 36/96-Adm
Considérant que la REFRIGEPECHE-Ouest (RPO) demande la condamnation de l'Etat à lui payer la somme de 21,8
Milliards de FMG en réparation des
préjudices subis pour les années 1994 et 1995 ; que cette somme se répartit de la façon suivante :
- 11,4 milliards pour les préjudices financiers
- 16 milliards pour les autres préjudices
Considérant que dans son recours préalable, RPO a demandé la somme de 20 milliards alors que dans sa requête elle
réclame 21,8 milliards de FMG
; qu'en conséquence, elle n'est recevable à demander que 20 milliards ;
A) Sur la responsabilité de l'Administration
Considérant que la Société requérante a obtenu l'autorisation de faire construire 2 chalutiers de 250 CV du Ministre
responsable de la pêche
par lettre n° 389 du 31 décembre 1992 ; que ce même département a annulé ces autorisations par correspondance n°
76 du 5 mars 1993 en
application de la circulaire du 25 février 1993 ; qu'à l'époque le 1er navire est déjà presque achevé et le 2e a fait l'objet
d'un accompte à
la commande ; que par la suite, la requérante a été de nouveau autorisée à exploiter les 2 navires mais que depuis
1994, les licences pour ces
2 navires ont été refusées ;
Considérant que l'Administration en refusant les licences aux navires de la RPO a commis des fautes qui engagent la
responsabilité de l'Etat
pour les raisons ci-après :
- elle accorde des licences à d'autres sociétés de pêche et les autorise à se concentrer encore d'avantage dans une
zone qu'elle dit déjà
concentrée (cf. dossier n°95/96-Adm)
- qu'une autorisation ne peut être donnée ou retirée que conformément à la loi et au règlement qui régissent la
matière, dans un intérêt public
et dans le respect de la légalité entre tous les demandeurs remplissant les conditions légales pour déposer une
demande ;
- l'Administration a induit en erreur la RPO sur son comportement futur en l'incitant à des actes qui lui sont
préjudiciables ;
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- que le potentiel exploitable n'est pas à la limite de sa possibilité si l'on se réfère à la «note sur la pêche crevettière»
sus-visée ; La jurisprudence francophone des Cours suprêmes
Considérant que la RPO est ainsi fondée à demander des Dommages-intérêts correspondant aux pertes subies ;
B) Sur le quantum des dommages :
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier attestées par un commissaire aux comptes agréé que le résultat net
d'un bâteau de 250 CV est de
1.246.832.000 Fmg en 1994 et 1.610.869.000 Fmg; qu'ainsi les 2 bâteaux rapportent à la RPO 5.714.102.000 Fmg ; que
par ailleurs si les taux
d'intérêts ont été de 23% en 1994, 28% en 1995, 27% en 1996 (jusqu'à fin août 1996), les frais financiers s'élèvent à
2.055.013 Fmg ; qu'enfin
il sera fait une juste appréciation de la cause en accordant à RPO des dommages et intérêts de 3.200.000.000 Fmg
qu'en somme le total du
dédommagement est porté à 10.964.115.200 Fmg ;
III - 37/96-Adm
Considérant que la Société KALETA (KP) sollicite la condamnation de l'Etat Malagasy à lui verser le somme de 38
milliards à titre de
dommages-intérêts ; que cette somme se répartit ainsi qu'il suit :
- 10,5 milliards pour le préjudice financier
- 4,7 milliards pour les pertes enregistrées
- 22 milliards pour les dommages-intérêts proprement dits
Considérant que dans sa demande préalable, KP demande 33,4 milliards alors qu'elle sollicite 38 milliards dans sa
requête ; qu'ainsi, KP n'est
recevable qu'à demander 33,4 milliards ;
A) Sur la responsabilité de l'Administration :
Considérant que le 1er avril 1993, l'Administration a délivré à la requérante l'autorisation d'acquisition de 2 chalutiers
de 200 à 300 CV ;
que ces 2 bâteaux n'ont permis à KP de travailler que d'août 1993 à novembre 1993 puisque par la suite, il ne lui fut
plus accordé de licence
jusqu'à Avril 1996 ;
Considérant que si l'Administration est seul juge dans l'opportunité d'octroi des licences de pêches, cet octroi doit,
cependant se faire dans
le respect des textes en vigueur et en veillant à traiter également les Sociétés de pêche candidates à ces licences ;
que, en ne respectant pas ces principes, l'Administration a outrepassé ses pouvoirs car il ressort des pièces du dossier
que :
- le potentiel exploitable n'est pas à la limite de sa possibilité ;
- l'Administration a induit en erreur KP sur son comportement futur en l'incitant à des actes qui lui sont préjudiciables ;
- l'Administration a accordé des licences à d'autres sociétés ;
- les principes de l'égalité de traitement et de l'antériorité ne sont pas respectés ;
Considérant que de tels agissements ne peuvent que porter préjudices à la Société requérante ; qu'elle est, dès lors,
fondée à demander
l'indemnisation ;
B) Sur le quantum du dédommagement :
Considérant qu'il ressort des pièces comptables versées au dossier attestées par un commissaire aux comptes agréé
que le résultat net pour 1994
et 1995 des 2 navires de 200 à 300 CV s'élève à 10.523.274.000 Fmg ; que si l'on applique les taux de 23% pour 1994,
28% pour 1995 et 27% pour
1996 (jusqu'à fin août 1996, époque de la demande préalable) les frais financiers se montent à 5.975.375.770 Fmg ;
qu'il sera fait une juste
appréciation de la cause en octroyant à KP la somme de 274.349.230 Fmg à titre de dommages-intérêts ; qu'en
conclusion le total du
dédommagement à verser par l'Administration à la Société KP se monte à 19.210.000.000 Fmg ;
IV - 38/96-Adm
Considérant que la SOPEMO (SPM) réclame la somme de 16,8 milliards en réparation des préjudices subis ; que cette
somme se répartit de la
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Parties
Demandeurs : Sté REFRIGEPECHE EST = Sté REFRIGEPECHE OUEST = Sté KALETA PECHE = Sté SOPEMO
Défendeurs : ETAT MALAGASY
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Références :
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Origine de la décision
Pays : Madagascar
Juridiction : Cour suprême
Formation : Chambre administrative
Date de la décision : 09/07/1997
Date de l'import : 22/11/2019
Numérotation
Numéro d'arrêt : 38/96-ADM
Numéro NOR : 176928
Identifiant URN:LEX : urn:lex;mg;cour.supreme;arret;1997-07-09;38.96.adm
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