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Chapitre II: Méthodes de mesures

II.1. Mesures de tension


1- Méthodes directes de Mesures des tensions
Une tension ou une f.e.m continues ou alternatives peuvent être mesurées
directement à l’aide d’un appareil indicateur :
-Voltmètre à déviation
-Voltmètre à affichage numérique
-Oscilloscope

La précision des résultats est fonction de la classe des appareils utilisés et


de l’erreur systématique due aux impédances respectives du circuit à
mesurer et du voltmètre.

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Un voltmètre établit une correspondance entre une tension V et la
déviation a due au passage d’un courant i dans le circuit de
l’appareil, on mesure alors la d.d.p aux bornes d’une résistance. Dans
ce cas le voltmètre est caractérisé par le courant qui permet d’avoir la
déviation maximale ou par son inverse.
Cette caractéristique s’exprime en W/Volts.
Par exemple : s’il faut 1mA pour amener l’aiguille en bout d’échelle
(Calibre 1V) alors la qualité du voltmètre est 103W/V.
La résistance interne RV d´un voltmètre est obtenue par:

RV=Caractéristique x Calibre

1.1- Mesure de f.e.m


Par définition, la f.e.m d’un générateur est la tension développée par
ce dernier lorsque le courant débité est nul.

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K

r I
U V Récepteur
E

Figure 1 : (le récepteur R est isolé à l’aide de K)


Un voltmètre de très grande résistance interne mesure la tension
développée par le générateur.
On a : E  U  rI (avec I très faible), si r est faible : E U
Remarque : l’incertitude de la mesure est grande car elle résulte de
la classe de précision.
Conclusion : La méthode de mesure directe de la f.e.m est utilisée en
courant continu et en courant alternatif dans les cas où une grande
précision n’est pas nécessaire.
Pour des mesures de laboratoire, on a recours à des méthodes plus
fines.
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1.2- Mesure de tension
a) mesure de la d.d.p entre A et B

R1 A Rth A
Thévenin
RV V V
U0 Umes
E R2 U0 RV
B Umes B

U0 : tension à vide (sans voltmètre)


Rth : résistance mesurée entre A et B en court-circuitant les
sources indépendantes.
R2 R1R2
U0  E Rth 
R1  R2 R1  R2

RV 1
U mes  U0  U0
Rth  RV Rth / RV  1
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Pour que U mes  U 0

Il faut que RV  Rth

L’erreur systématique relative est donnée par:

U mes  U 0 RV
  1
U0 RV  Rth

e est généralement très petit devant 1 , on a:

Rth

RV  Rth

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b) d.d.p aux bornes d’un shunt
On veut mesurer la d.d.p aux bornes d’un shunt à l’aide d’un millivoltmètre
de résistance interne RV. Les impératifs techniques imposant une distance
relativement grande entre l’appareil de mesure et le shunt, les cordons de
résistance r introduisent une erreur systématique.
I S
V  RV  i
r U
RV
i R U V U
V
i RV  r
V
RV  r

V  U il faut que RV
Pour que  1  RV  r
RV  r

Pour que la valeur mesurée V soit très proche de la tension U aux


bornes du shunt S , il faut que la résistance interne RV du voltmètre soit
très grande devant la résistance r des connexions.

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L’erreur systématique est négligée si Rv>> 1000W, sinon on apporte
une correction telle que :
RV  r
U V
RV

Conclusion : L’erreur systématique engendrée lors de la mesure directe


d’une tension est d’autant plus élevée que RV/Rth ou RV/r sont grands (il
est bon avant toute mesure d’évaluer ces rapports même si la résistance
interne des millivoltmètres et surtout des voltmètres actuels est très
élevée. On admet que les erreurs systématiques sont négligeables si
RV/Rth>1000 et RV/r>1000.

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1.3- Accessoires de mesure. Résistances additionnelles
On insère en série une résistance dans le circuit d’un voltmètre pour
réduire la tension à une valeur mesurable.
RV
Tension lue au voltmètre : V  U
RV  R
R

RV V
U

U RV  R
Le coefficient multiplicateur m à lui appliquer est : m  
V RV

En général, le constructeur livre avec le voltmètre un jeu de


résistances additionnelles étalonnées.
Et le coefficient m est directement marqué sur la résistance
additionnelles
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Réalisation de voltmètres à calibres multiples
R1 R2 R3
RV
V
1
U
2

3
RV
Tension mesurée : V  U
R V  R1  R2  R3  ...

Remarque : la consommation du voltmètre est proportionnelle au


calibre :
Exemple : RV=1000W/Volts sur le calibre 15V => RV=15000W =>
P=152/15000=15mW

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Exercice d'application
On considère un voltmètre de résistance interne 3 15V
Rv=10KW, il indique 1V lorsque l'aiguille est en bout R3=50K
d'échelle. On veut réaliser un voltmètre multicalibre
avec 3 résistances R1 , R2 et R3 pour obtenir les 2
10V
R2=70K
calibres 3V, 10V et 15V lorsque le commutateur (K)
est sur l'une des positions (1), (2) et (3).
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1- Donner le schéma électrique de ce voltmètre 3V
R1=20K
multicalibre
2- Déterminer les résistances R1 , R2 et R3 .
3- En déduire la caractéristique du voltmètre
multicalibre en W/V Rv V

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Réponse: V
2- Calibre 3Volt: (V=1V et V1=3V), 1 R R1  Rv  
V 
v
V 
R1  Rv  1  1  20 K
V 
V
Calibre 10Volt: (V=1V et V2=10V), V2  R1  R2  Rv  
Rv
V
R2  Rv 2  R1  Rv  70 K
V
V
Calibre 15Volt: (V=1V et V3=15V) V3  R1  R2  R3  Rv  
Rv
V3
R3  Rv  R1  R2  Rv  50 K
V

3- Résistance interne pour chaque calibre:


Calibre 3V: Rv1=Rv+R1=30KW=>Rv1/Calibre=30/3=10KW/V
Calibre 10V: Rv2=Rv+R1+R2=100KW=>Rv2/Calibre=100/10=10KW/V
Calibre 15V: Rv3=Rv+R1+R2+R3=150KW=>Rv3/Calibre=150/15=10KW/V
Donc la Caractéristique du voltmètre: 10KW/V
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2- Mesures de tensions alternatives
a) Voltmètre de valeur de crête
La tension Vx est convertie en une tension continue U par la diode.
U est pratiquement égale à la valeur de crête de Vx si la constante de
temps t=RC est très grande devant la période T du signal. U est mesurée
par un voltmètre à courant continu.

Vx C R U

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b) Voltmètre de valeur moyenne
-Appareils passifs
Les appareils magnétoélectriques sont sensibles à la valeur moyenne,
si on applique directement une tension alternative aux bornes d´un
voltmètre, la déviation est nulle. On doit redresser la tension
alternative pour mesure sa valeur moyenne à l´aide d´une diode ou d
´un pont de diode.

RV
V

Appareil magnétoélectrique Appareil magnétoélectrique avec redresseur incorporé

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- Appareils analogiques électroniques (amplificateur)
Vx est amplifiée par un ampli à courant alternatif, redressé à l'aide du pont de
Graetz (ou d´une seule diode) puis mesurée par un appareil
magnétoélectrique.
B A

Amplificateur Pont de
à courant alternatif diodes

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c) Voltmètre de valeur efficace
1- La tension est amplifiée puis mesurée par un millivoltmètre
magnétoélectrique à thermocouple (par exemple).
2- Le voltmètre électrodynamique mesure directement la valeur efficace
quelque soit la forme du signal, son échelle est quadratique. C'est un
voltmètre à valeur efficace vraie True RMS

Appareil magnétoélectrique à thermocouple isolé incorporé Appareil électrodynamique

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3- Méthode indirecte de mesures de tension par la méthode d'opposition

a) Principe
Cette méthode permet la mesure précise d'une tension ou d'une f.e.m continue.
Elle consiste à opposer 2 d.d.p dont l'une est connue, on règle celle-ci jusqu'à
ce qu'un galvanomètre G placé dans le circuit indique un courant nul:
c'est une méthode de zéro.

On oppose la d.d.p inconnue à une d.d.p de référence ajustable jusqu'à i g=0.


* Potentiomètre (R1,R'1) dont R1+R'1 reste constant.
* E=f.e.m d'une batterie d'accumulateur
* ex=f.e.m à mesurer
* e0=f.e.m de la pile étalon (pile de précision)
Elément Weston: e0=1.01865 V à 20°C
Le potentiomètre est une résistance variable étalon

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E
La méthode nécessite 2 équilibrages : 

R1
1°) ex  E R1 R’1
R1  R1'
g
ex 1

e0 Ig=0
2

R2 R2 R’2
2°) e0  E
R2  R2'
g
ex 1

e0 Ig=0
R1 2
Comme R1+R'1=R2+R'2=R alors ex  e0
R2
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b) Précision de la méthode d'opposition
Les erreurs d'une mesure quand on utilise cette méthode sont: e0
e1: calculée à partir des données du constructeur: R et  0.01%
R e0

R1 R2 e0 R e0


1     1  2 
R1 R2 e0 R e0

e2: erreur de détermination du zéro due au fait que la sensibilité s du


galvanomètre et l'appréciation du zéro par l'expérimentateur sont
limitées.
e2= e'2 + e"2
K en (1) K en (2)
* Il y a 2 erreurs de sensibilité car 2 équilibres distincts sont effectués

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E

R1 R’1
M

g Galvanomètre

ig ex ig
N

Considérons d'abord le cas où ex est opposé à E (K est en position (1)):


On applique le théorème de Thévenin entre M et N
R1 Th Thévenin
eT  ex  E RT  R1 //(R'1)
R1  R'1
Finalement le courant ig dans le galvanomètre:
eT  R1 E  (R  )ex Avec R  R1  R'1
ig  
RT  g R1 (R'1)  g (R  ) 19
A l'équilibre, une petite variation Dex entraine une petite variation Dig du courant
dans le galvanomètre. Donc on a:
(R  )
ig  e
R1 (R'1)  g (R  ) x

 ex 
Exprimons '2  f(, )   
 ex S
Soient s la sensibilité du galvanomètre, et Da la déviation minimale
appréciée par l'expérimentateur, l'erreur de détermination du zéro commise
lors de cet équilibrage est:

  (R   )
  ig   ex 
ig  R1 ( R '1   )  g ( R   )

R1 ( R '1   )  g ( R   ) 
ex 
(R   ) 
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R1
Sachant que ex  R   E

 e x  R1 ( R'1   )  g ( R   ) 
Finalement  ' 2    
 ex S R1 E

L'erreur e"2 est calculée de la même façon que précédemment en réalisant le


second équilibrage (c-à-d avec K en 2 et R=R'2+R2) :
E
 e0  R ( R'   )  g ( R   ) 
 "2     2 2 
 e0 S R2 E
R2 R’2
ex M
Donc l'erreur totale sur ex:  1   '2  "2 g Galvanomètre
ex
ig e0 ig
N’
Conclusion:
La méthode d'opposition permet de mesurer avec précision des tensions
continues ex plus faibles que la tension E du circuit potentiométrique.
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II.2. Mesure des courants
1- Méthode directe de mesure des courants
Une intensité de courant continue ou alternative peut être mesurée
directement à l’aide d’un appareil indicateur. Un ampèremètre est un
appareil de mesure qui fait correspondre à une intensité i, la déviation a
d’une aiguille. Comme pour la mesure de tension, la précision est fonction
de l’erreur de classe des appareils et de l’erreur systématique. Cette
dernière apparaît parce que l’insertion de l’ampèremètre dans le circuit
modifie l’impédance de celui-ci.
ZA
A

L’erreur systématique est négligeable si ZA   Z


SZ
100 E

Cette condition est réalisée dans la plupart des cas. En effet, un


ampèremètre possède généralement une impédance ZA interne très faible.

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A ZA A ZA
A A
Zth
VAB
VAB
=>
Réseau actif Uth
linéaire

B B

U th  VAB U 1  ZA 
IA    I  I A 1  
Z th  Z A Z th 1  Z A Avec
 Z th 
Z th

Si Z A  Z th alors I  IA

Souvent l’impédance interne de l’ampèremètre est très faible devant


celle du circuit.
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2- Utilisation du Shunt simple
Lorsque l’intensité du courant à mesurer est importante, on utilise,
surtout dans le cas des appareils à cadre mobile(à aiguille), un shunt qui
dérive une partie importante is de ii:  iS  iC

i iC r
iC : courant qui passe dans le cadre
r : résistance du cadre is s
s : résistance du shunt

D’après la maille : r iC  siS


sr
On trouve: ( s  r )iC  si  i  iC
s
On utilise la relation suivante pour déterminer i: i  k iC

k : pouvoir multiplicateur du shunt

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