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Van de Walle Pages 2-3
Van de Walle Pages 2-3
Fabriquer un objet dans le monde concret demande des outils, des matériaux et de l'effort.
li en est de même de la construction des idées. Les outils que nous utilisons pour édifier
notre compréhension sont nos notions préalables ou antérieures, c'est-à-dire les connais-
sances que nous possédons déjà. Nos matériaux sont ce que nous voyons, entendons ou
touchons, c'est-à-dire les éléments de notre environnement physique. Parfois, ces maté-
riaux seront nos idées et nos pensées, soit les idées que nous avons déjà et les pensées
qui serviront à modifier certaines d'entre elles. Enfin, l'effort à fournir est une pensée
active et réfléchie. Il ne peut y avoir d'apprentissage efficace sans que notre esprit soit
engagé dans une démarche de réflexion.
Pour comprendre ce que signifie la construction d'une idée, examinons la figure 1.1.
Supposons qu'elle représente une infime partie des connaissances d'un élève relative-
FIGURE 1 .1 Â
ment à un ensemble de notions interreliées. Les points gris sont les connaissances que
Nous utilisons des idées l'élève possède déjà. Les lignes pleines qui joignent certains d'entre eux représentent
que nous avons déjà (points
gris) pour construire une des liens entre ces connaissances. Chaque idée ou élément de connaissance que possède
nouvelle idée (point blanc), une personne est lié d'une manière ou d'une autre à un autre élément. Aucune idée
tissant ainsi un réseau n'existe isolément.
de liens (ou de concepts)
Supposons maintenant que cette personne essaie de comprendre, d'apprendre ou
entre elles. Plus les idées
sont utilisées, plus ces de donner corps à une nouvelle idée - représentée par le point blanc dans la figure 1.1.
liens deviennent nombreux, Les outils disponibles pour construire cette idée sont précisément les idées connexes que
et meilleure est notre cette personne possède déjà. Au fur et à mesure que les idées antérieures communiquent
compréhension . un sens à une nouvelle idée, de nouveaux liens se forment - les lignes pointillées dans
la figure 1.1 - entre la nouvelle idée et les anciennes. Plus les idées antérieures contribuent
à donner un sens à la nouvelle idée, et plus il se forme de liens, ce qui entraîne une meilleure
compréhension de la nouvelle idée.
La compréhension
On peut affirmer que nous connaissons une chose ou que nous ne la connaissons pas.
Autrement dit, la connaissance e:<iste ou 11'existe pas. La co111prélle11siv11 peut donc se définir
comme la mesure de la qualité et de la quantité des liens qu'entretient u'ne idée avec les
idées antérieures. La compréhension n'est jamais une proposition absolue. Elle varie en
fonction de l'existence d'idées appropriées et de la création de nouveaux liens (Backhouse,
Haggarty, Pirie et Stratton, 1992; Davis, 1986; Hiebert et Carpenter, 1992; Janvier, 1987;
Schroeder et Lester, 1989). Par exemple, la majorité des élèves de quatrième et de cin-
quième année ont acquis des connaissances sur les fractions. Tous, ou presque, lisent
correctement la fraction ~ et disent que 6 et 8 correspondent respectivement au numé-
rateur et au dénominateur. Certains peuvent expliquer ce qu'indiquent les nombres 6
et 8 au sujet de la fraction, et d'autres pas. Plusieurs élèves savent que ~ est plus grand
que ! . D'autres considèrent que c'est une «grosse» fraction parce que le numérateur et
Je dénominateur sont passablement grands, comparativement à ceux des fractions comme
*
} ou t. La plupart des élèves de cinquième année comprennent que et t sont des frac-
tions équivalentes. Cependant, tous les élèves ne donnent pas la même signification à
l'expression "être équivalent à». Certains savent qu'en simplifiant *, on obtient 1. sans
*
nécessairement comprendre que 1 et sont des fractions équivalentes. D'autres pensent
qu'en simplifiant *' on obtient un nombre plus petit. Ceux qui ont une meilleure
*
compréhension sont capables d'expliquer pourquoi et t représentent la même quan-
tité en se servant de divers modèles. li vous vient certainement à l'esprit d'autres idées,
exactes ou erronées, que les élèves associent souvent à leur propre concept de fraction .
En fait, chaque élève arrive avec son bagage personnel d'idées (son propre «ensemble de
points ») liées aux fractions et sa compréhension personnelle des fractions.
Une autre façon d'envisager la compréhension d'un individu est de la représenter
au sein d'un cv11ti111111111 (figure 1.2). L'une des extrémités montre un ensemble très riche