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ERUDI – Perfectionnement en expression française / Maîtrise du français – NLEA 204 / NF 204 – Fascicule n°7

Fascicule 7 : LA DISSERTATION.

Ce cours sur la dissertation aborde l’exercice en trois temps : d’abord la


compréhension du sujet et l’élaboration d’une problématique ; ensuite, la façon dont
on organise les arguments et exemples pour bâtir un plan ; enfin, la construction
générale de la dissertation avec son introduction, son développement et sa
conclusion.

Cours n°19 : La problématique ou comment bien comprendre un sujet

La problématique est un mot central dans tout le travail de réflexion. Voici la


définition qu’en donne le Robert : « Art, science de poser les problèmes. Ensemble
de problèmes dont les éléments sont liés ». La problématique est l’ensemble des
problèmes, des thèmes, soulevés par une question, ainsi que les liens qui unissent
ces différents aspects. Être capable de problématiser une question est la base de
tout travail universitaire : cela ne signifie pas la compliquer, mais au contraire en
déplier les différentes facettes.

La capacité de problématiser un sujet est la marque de l’esprit critique : à l’université,


on attend d’un étudiant qu’il soit capable de parler d’un sujet en allant au-delà de la
simple description, en dépassant ses émotions ou son expérience personnelle. Il doit
être capable de faire un travail d’analyse et d’explication, mais aussi de formuler des
opinions argumentées et de participer à une réflexion critique (pour approuver,
contester, approfondir). Quel que soit le sujet choisi, ce sont ces qualités de réflexion
qui devront ressortir.

Plusieurs travaux universitaires se font sur des sujets déjà rédigés qui sont donnés
aux étudiants : sujets de dissertation, de discussion, thème de synthèse. Dans
d’autres cas, c’est l’étudiant lui-même qui va devoir choisir un sujet et le déterminer,
ce qui, contrairement aux apparences, est encore plus difficile, car cela va obliger à
être très précis dans les formulations. Mais, pour se concentrer sur le cas précis de
la dissertation, avant de traiter un sujet, encore faut-il être sûr qu’on l’a bien compris.
Nous allons donc détailler quelques étapes préalables à tout travail de réflexion, en
prenant l’exemple d’un sujet imposé.

1) La lecture attentive du sujet

La première démarche consiste à repérer les mots du sujet et à essayer de clarifier


le sens qu'ils ont : il n’est pas inutile, même si on connaît le sens des mots, d’aller les
rechercher dans le dictionnaire, qui peut suggérer des pistes. Prenons un exemple
de sujet : « Les réseaux sociaux sont-ils de vrais outils de communication ? »
Qu'est-ce qu'on entend par réseau, puis par réseau social (uniquement les réseaux

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récréatifs, comme Facebook, ou les professionnels, comme LinkedIn ?). Qu’est-ce


qu’on veut dire par « communication » ? C’est un terme polysémique, qui a
beaucoup de domaines d’application : la cybernétique, la psychologie, le langage, le
langage non-verbal. Il met en jeu des capacités cognitives (s’exprimer, dialoguer,
transmettre un message) et affectives (éprouver des sentiments, comme la
compréhension, l’empathie). Une bonne manière de faire avancer la réflexion
consiste à trouver des synonymes : mise en relation, partage, échange, dialogue...
Enfin, la présence du mot « vrai » (« vrais outils ») est ici essentielle à analyser : elle
sous-entend que ces réseaux pourraient être de faux outils, donc ne pas encourager
la communication.
® Il faut donc commencer par un travail sémantique : compréhension et tour
d’horizon de tous les sens possibles de tous les mots.

Dans un deuxième temps, on essaye de comprendre la nature de l’affirmation ou du


sujet posé. Est-ce une affirmation, une question ? Est-elle polémique ? Appelle-t-elle
une réponse par oui ou par non ou au contraire est-ce une question ouverte qu'il
s'agit de commenter ? Ici, la question, qui sous-entend que les réseaux sociaux
pourraient ne pas être de réels outils de communication, appelle clairement une
réponse de type argumentatif, avec une prise de position.

En revanche, un sujet comme « L’apport d’internet dans les méthodes pédagogiques


contemporaines » n’appelle a priori pas de parti pris : on s’attend plutôt à ce que
l’essai ou le dossier recense ces méthodes, les détaille et en analyse la pertinence.

2. Reformulation
— Quels sont au juste la question ou le problème posés ? Quelles sont les
implications de cette question ? Quels éléments vont dans le même sens / rentrent
en contradiction les uns avec les autres ? Dans le cas qui nous occupe, on a vu que
la question sous-jacente, et la plus importante, était celle que l’on pourrait reformuler
ainsi : y a-t-il une efficacité du réseau social dans le processus de communication ?
— Quelles disciplines, quels domaines du savoir, de l’existence, concerne le sujet ?
Où sont les enjeux ? On peut faire un tableau qui déplie les pistes de réflexion
soulevées par les mots du sujet et leurs différents sens.

réseau social vrai outil communication


- notion de réseaux : - caractère virtuel de la - quel type d’échange :
avec qui mettent-ils en relation professionnel,
communication ? - opposition à d’autres personnel, sentimental ?
- usages ludiques, outils qui seraient plus - une diversité de
professionnels, semi- « authentiques » : manières de
professionnel téléphone, messagerie communiquer
- rôle de la dimension privée - notion d’interaction et
« sociale » : - possibilité de de réciprocité, de
mensonge, de simulacre feedback (validation du
message par
l’interlocuteur)

— Sous quel angle vais-je présenter la question ou le problème ? Dans quel sens ira
ma réponse ? On est bien entendu parfaitement libre de n'être pas du tout d'accord

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avec l'affirmation qui est faite : auquel cas on peut la contredire, mais tout en ayant
soin de montrer que l'on a bien compris ce que l'auteur voulait dire.
— Ensuite, on laisse venir à soi toutes les associations d’idées, mots, souvenirs de
situations, d'expériences, de faits d’actualité, de lectures, de films, de références
théoriques, qui peuvent avoir un lien avec le sujet. S’il s’agit d’un travail à la maison,
il est temps de faire des recherches et des lectures qui pourront vous apporter des
éléments de réflexion et des informations utiles (chiffres, données, statistiques).

3. Poser la problématique
Au terme de l’étape précédente, on sait que l’on ne pourra pas tout évoquer. On
sélectionne alors les aspects du problème que l’on veut traiter, un peu comme des
fils que l’on va nouer entre eux. Ici, on peut par exemple décider :
• de détailler les différentes fonctions d’un réseau dit « social »
• de s’interroger sur ce qu’est un processus de communication réussi
• de voir quels seraient les « vrais » outils de communication si les réseaux sociaux
sont suspectés d’être faux.

On choisit ensuite l’angle sous lequel on veut traiter le problème :


• soit approuver cette citation et prouver que ce sont des outils inefficaces
• soit argumenter pour montrer l’efficacité des réseaux
• soit faire une analyse dialectique, qui explique que la communication ne se résume
pas à des questions d’outils.

Exercice 19.1

Analysez les différentes dimensions du sujet suivant : La liberté d’expression


équivaut-elle au le droit de tout dire ? et poser la problématique.

Récapitulatif
1) Lire le sujet et chercher le sens des mots
2) Faire un tableau dépliant tous les sujets impliqués et reformuler le sujet
3) Analyser le type de réponse qu’elle appelle la question (explicative,
argumentative)
4) Choisir, d’après le tableau, les aspects que l’on veut traiter
=>
Etapes préalables à la construction du plan

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Cours n°20 : Faire un plan

Dès qu’on a lu et compris un sujet, et dès que l’on a fini de faire son travail de
documentation, on a en général envie de se lancer dans la rédaction. Mais le risque,
si on écrit tout de suite, est de mélanger les aspects de la problématique et les
informations, de les exposer de façon peu claire… et de devoir tout refaire. C’est
pour cette raison que l’on gagne beaucoup de temps en écrivant d’abord un plan
détaillé.

Un plan solide permet de ne rien oublier, d'éviter les redites, de repérer les
contradictions (ne pas soutenir une chose et son contraire dans un même travail,
comme on le voit parfois !), de réfléchir aux articulations logiques des arguments les
uns avec les autres. On dira les choses mieux, plus clairement et plus efficacement,
on montrera que l’on a réfléchi, et on sera plus convaincant.

1) Conseils généraux

¡ À quel moment faire le plan ?

On peut commencer à travailler sur le plan au moment où on réfléchit à la


problématique, et surtout quand on a fait le travail de recherche, qui donne déjà
beaucoup d’indications sur les aspects que l’on va développer. On l’étoffera et on
l’affinera au fur et à mesure de ses trouvailles : on peut ajouter des choses, en
enlever… Le plan est comme un échafaudage, que l’on monte et que l’on démonte
au fur et à mesure qu’on en a besoin.

¡ Combien de parties doit comporter un plan ?

Traditionnellement, en France, dans les disciplines littéraires (lettres, philosophie,


histoire), le plan se fait en 3 parties, qu'il est possible de décomposer en 3 sous-
parties, et de rediviser encore (3 exemples). Sur le total, on atteint rarement les 27
éléments, mais il est bon d'essayer d'en avoir 24 ou 23. On est aussi libre de
moduler : ne faire que deux grandes parties riches et bien construites (ce qui vaut
mieux que deux parties correctes, et une dernière indigente ou bâclée), ou quatre
parties principales, si on a beaucoup de thèmes à exposer… De la même manière, le
nombre de sous-divisions peut varier entre 2 et 4 à chaque fois.

¡ Méthode

Il suffit de prendre une feuille ou de faire un tableau sur écran, avec trois grandes
rubriques à remplir, puis trois sous-rubriques… Dans cette grille vide, on insère
ensuite les éléments que l'on a trouvés plus tôt pour construire son raisonnement
logique : arguments, idées argumentatives, exemples.
L’avantage de cette méthode est qu’elle permet de repérer tout de suite
— les redondances et les répétitions

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— les contradictions
— les parties plus « faibles » dans lesquelles on a peu d’arguments ou d’exemple.
La question sera alors de les maintenir (auquel cas il faut les étoffer) ou alors de les
redistribuer dans les parties existantes.

La grille vide ressemblera à ceci :

1. Première partie
1.1. Première sous-partie
• 1er argument ou exemple
• 2e argument ou exemple
• 3e argument ou exemple
1.2. Deuxième sous-partie
• 1er argument ou exemple
• 2e argument ou exemple
• 3e argument ou exemple
1.3. Troisième sous-partie
• 1er argument ou exemple
• 2e argument ou exemple
• 3e argument ou exemple
2. Deuxième partie
2.1. Première sous-partie
Etc….

Mais cette structure est indicative et non pas obligatoire.

Comme nous le disions plus haut, la modulation est permise et doit s’adapter au
sujet et à la situation. Parfois, mieux vaut construire une opposition bien nourrie en
deux temps plutôt qu’une troisième partie artificielle et vide d’informations. À
l’inverse, si le sujet exige de traiter des facettes nombreuses, le plan pourra
exceptionnellement comprendre quatre parties, à condition qu’elles soient bien
équilibrées. Simplement, il ne faut pas qu’il y ait trop de déséquilibre de taille entre
les différentes parties : c’est aussi pourquoi le plan est utile pour équilibrer les
volumes.

¡ Le plan doit-il être apparent ?


Normalement, dans la dissertation et la synthèse, il reste invisible. Sa présence est
marquée par des alinéas, des retours à la ligne, et des connecteurs logique (« Dans
un premier temps, ensuite… »)

2) Les différents types de plan

2.1.) Le plan par catégories

Il sert à décrire les différents aspects d’un problème, à l’envisager de façon la plus
large possible en énumérant des points de vue (historique, sociaux, esthétiques,
littéraires…). Ce plan va très bien convenir à un rapport ou à des exposés
présentatifs, où il n’y a pas d’enjeu argumentatif ou de nécessité de convaincre. Par
exemple, si un sujet a un libellé général (« L’école numérique et ses apports » ;

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« Les salons du livre en France », « Le livre électronique »), on pourra présenter un


plan par catégories du type :

1. Qu’est-ce que le livre électronique ?


1.1. Histoire
1.2. La technique et les équipements
1.3. Les utilisateurs et le marché

2. La diffusion du livre électronique


2.1. Les plates-formes de distribution (Amazon, Fnac, Libraires)
2.2. Une utilisation possible en tous lieux
2.3. Les utilisateurs et le marché

3. Différents types de livres électroniques


3.1. Les e-book qui reprennent les livres papier
3.2. Les « e-book native » (éditions électroniques, auto-édition)
3.3. Les livres multimédia

Pour ce sujet, le plan par catégories est correct, mais il passe sous silence ce qui fait
l’intérêt de la discussion autour du livre électronique, qui est un sujet de forte
controverse : les dimensions écologique, culturelle, la comparaison avec le livre
papier, les débats sur l’avenir du livre, etc.

De façon générale, ce plan n’est pas le meilleur quand un sujet demande un regard
critique ou une prise de position.

2.2.) Le plan analytique


Il va plus loin en proposant l’analyse d’un fait, d’un paramètre, d’un mouvement
politique ou artistique. Il ne sert pas seulement à présenter, mais aussi à
comprendre. Un sujet comme « Les mouvements d’extrême gauche en France dans
les années 1970 », « La Seconde Guerre mondiale » demanderait par exemple ce
type de plan. Le plan analytique est bien adapté aux devoirs du type dossier ou
essai, qui consistent à exposer une idée, une théorie, mais il ne comprend pas
forcément une dimension de discussion ou de débat. Il convient bien aux sujets
larges, aux thèmes complexes. Dans ce cas, il n’y a pas besoin de discuter le pour et
le contre, mais plutôt de trouver différentes parties qui illustrent des thèmes dégagés
par la problématique. Reprenons notre exemple : « Le livre électronique ». Un plan
analytique pourrait donner ceci.

1. Le livre électronique, une révolution technologique


1.1 Historique
• Internet
• L’apparition des liseuses et de l’encre électronique
• Le succès des tablettes et smartphones (chiffres)
1.2. La possibilité de stocker des données
• De nouveaux modes de stockage, qui évitent la destruction des données. On peut
anéantir une bibliothèque, mais si des données sont stockées sur plusieurs serveurs, elles
ont une meilleure chance de survivre.
• Les supports ont des mémoires presque illimitées et sont résistants.
• Important progrès écologique : permet d’éviter les impressions inutiles, le gaspillage de
papier, l’encombrement des espaces.

2. Un autre rapport à la lecture et à la culture

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2.1 L’accès au livre par internet


• pas de limitation géographique
• des formats compatibles avec tous les appareils (xml, e-pub)
• un accès en toute heure et en tous lieux (vs librairies, bibliothèques)
2.2. Une nouvelle manière de lire
• Permet par exemple de chercher le sens d’un mot inconnu dans le dictionnaire en ligne,
dans Wikipédia…
• Permet l’intermédialité : combinaison de texte, d’images, de photographies…
• Dimension ludique pour les enfants : interactivité, participation, éveil de l’intelligence.
2.3. Faciliter la création et la diffusion
• L’auto-édition : on peut faire son livre et l’éditer soi-même
• Internet permet plus facilement de contourner la censure : on peut publier ses textes sur
des plates-formes étrangères (exemple de livres de dissidents politiques, de blogs
d’opposants…)

3. Les aspects économiques


3.1. La baisse des coûts de diffusion et de production
• Comparer le prix du livre électronique et papier : un public plus large peut y avoir accès.
• Mais ces économies pourraient être plus importantes en France (comparer aux autres
pays européens).
• Pas de frais de stockage et d’acheminement
3.2. Une concurrence directe face aux libraires et aux éditeurs
• Le livre électronique favorise la crise de la librairie : il est beaucoup plus facile à vendre
en ligne et fait de la concurrence aux libraires
• Le livre électronique rend le piratage plus facile (voir l’effondrement du marché de la
musique)
• Les auteurs peuvent s’auto-éditer et n’ont plus besoin d’éditeurs
3.2. Une réorganisation du marché du livre
• Des éditeurs proposent une offre mixte (livre papier + livre électronique) = obligation
d’embaucher des informaticiens et de changer de technologies.
• Les consommateurs doivent gérer leur budget lecture différemment : les appareils sont
plus chers à l’achat, mais les livres un peu moins chers.
• Le livre électronique, parce qu’il passe par des plateformes comme Amazon,
s’apparente à une consommation de masse. Il est possible que les « best-sellers » soient
bénéficiaires de ce média, tandis que les livres plus rares ou plus exigeants auront du
mal à trouver une visibilité.

Ce plan ne cherche pas à exposer systématiquement le pour et le contre : il choisit


de grands thèmes issus de notre travail de problématique et les développe, en
introduisant à chaque fois des éléments d’analyse et de compréhension du
phénomène. Ici, on va plus loin que le constat du plan informatif et on essaie de
comprendre la corrélation qui existe entre différents éléments : par exemple le livre
électronique et la crise de la librairie, ou encore la relation entre le format
électronique et la façon de lire un livre, etc…

2.3) Le plan dialectique (argumentatif)


Il est employé dans les dissertations à caractère argumentatif – par exemple quand il
faut répondre à une question polémique – , et il permet de proposer la résolution
d’une question, au terme d’un débat contradictoire. Il s'agit d'abord d'exposer, de la
façon la plus objective possible les arguments en faveur de quelque chose (la thèse),
puis opposés à cette chose (l’antithèse), avant d'essayer de décaler ou transcender
l’opposition sur un autre plan, où elle pourrait recevoir sa solution (la synthèse). Ce
plan démontre de bonnes qualités analytiques, s’il est bien utilisé. Mais il faut
prendre garde à ne pas tomber dans la caricature : il est ridicule d’écrire dans la

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thèse que les chats sont noirs, dans l’antithèse qu’ils sont blancs, pour en arriver à la
conclusion que finalement, ils sont gris.
Reprenons le sujet que nous connaissons désormais bien : « Le livre
électronique » Si on souhaite le traiter sur le mode dialectique, on pourrait
commencer par poser la problématique en des termes plus précis : « Le livre
électronique, une chance ou une menace pour la société ? »

1. Le livre électronique, une avancée technologique


1.1 Historique et définition
• Définir le livre électronique : description, format
• Décrire les supports ; tablettes, liseuses et encre électronique
• Retracer l’historique de la naissance du livre électronique (dates, firmes, plate-forme)
• Chiffrer le phénomène : nombre de livres vendus, parts de marchés
1.2. Un accès plus démocratique au livre
• pas de limitation géographique
• des formats compatibles avec tous les appareils (xml, e-pub)
• un accès en toute heure et en tous lieux (vs librairies, bibliothèques)
1.3. Stockage et empreinte carbone
• De nouveaux modes de stockage, qui évitent la destruction des données. On peut
anéantir une bibliothèque, mais si des données sont stockées sur plusieurs serveurs, elles
ont une meilleure chance de survivre.
• Les supports ont des mémoires presque illimitées et sont résistants.
• Important progrès écologique : permet d’éviter les impressions inutiles, le gaspillage de
papier, l’encombrement des espaces.
1.3. Faciliter la création et la diffusion
• L’auto-édition : on peut faire son livre et l’éditer soi-même (exemple de plate-formes
d’autoédition)
• Des livres moins chers que les livres papier, donc plus attirants pour le consommateur
(donner les prix)
• Internet permet plus facilement de contourner la censure : on peut publier ses textes sur
des plates-formes étrangères (exemple de livres de dissidents politiques, de blogs
d’opposants…)

2. Mais le livre électronique présente aussi des inconvénients


1.1 Contraintes techniques
• Coût et fragilité des appareils : un livre de poche coûte 8 euros, et une tablette 400…
• Obligation d’avoir une connexion internet.
• L’empreinte carbone existe quand même, mais d’une manière différente : utilisation de
matériaux rares dans les tablettes, pollution des déchets électroniques, consommation
d’électricité.
2.2 Incertitudes sur la conservation
• Le livre électronique demande une évolution constante : il faut s’adapter aux nouveaux
formats informatiques, aux nouvelles normes, et les appareils deviennent vite obsolètes (il
faut changer de système, d’ordinateur…)
• On sait comment conserver longtemps des livres en papier (exemple des papyrus
égyptiens, des livres de Gutenberg) mais on ne connaît pas la durée de vie d’un CD ou
d’une clé USB.
• Les fichiers sont des supports dématérialisés qui exigent de multiplier les copies : clés
USB, disque dur…

2.3. Une concurrence directe face aux libraires et aux éditeurs

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• Le livre électronique favorise la crise de la librairie : il est beaucoup plus facile à vendre
en ligne et fait de la concurrence aux libraires (donner des chiffres)
• Le livre électronique rend le piratage plus facile (voir l’effondrement du marché de la
musique) et peut nuire au droit d’auteur. À terme, on craint que le livre papier ne puisse
pas lui survivre (comparer avec l’effondrement de l’industrie musicale)
• Même s’il est moins cher, il est quand même vendu à un prix au-dessus de sa valeur en
France.

3. Le livre électronique comme menace : un faux-débat.

—> on ne peut pas refuser le progrès. Ce n’est pas le livre électronique qui est une menace, mais
notre façon de l’utiliser et de le consommer.
3.1 Le livre électronique offre de nouvelles possibilités….
• Permet par exemple de chercher le sens d’un mot inconnu dans le dictionnaire en ligne,
dans Wikipédia…
• Permet l’intermédialité : combinaison de texte, d’images, de photographies…
• Dimension ludique pour les enfants : interactivité, participation, éveil de l’intelligence.
3.2 ….mais son utilisation doit faire l’objet d’un apprentissage
• Les enfants doivent être encadrés, et non laissés tout seuls devant un écran.
• On doit apprendre aux adolescents et aux adultes les règles de la propriété
intellectuelle (ne pas pirater des livres ou des biens culturels)
3.2. Le marché du livre devra évoluer
• Des éditeurs doivent proposent une offre mixte (livre papier + livre électronique) =
obligation d’embaucher des informaticiens et de changer de technologies. Il faut mieux
adapter l’offre et la demande, par exemple utiliser internet pour permettre d’imprimer
uniquement le nombre de livres dont les clients ont besoin.
• Les libraires seront obligés de valoriser autrement le livre papier : beaux-livres,
cadeaux, animations culturelles avec des écrivains. Ils devront évoluer et ouvrir eux aussi
des librairies en ligne
• Ce sont les consommateurs qui décideront de la place du livre papier et électronique. Si
l’on conserver veut les deux, il faudra avoir une démarche d’achat responsable et
continuer à acheter des livres papiers, comme on achète par exemple des produits de
l’agriculture bio ou du commerce équitable. C’est un choix éthique.

Exercice 20.1

Proposer un plan détaillé pour traiter le sujet suivant : La liberté d’expression


équivaut-elle au droit de tout dire ?

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Cours n°21 : Introduction, développement, conclusion

En ce qui concerne sa construction, la dissertation doit comporter une introduction,


un développement, et une conclusion.

1. L'introduction

L'introduction doit être rédigée une fois que l’on a élaboré le plan, et pas avant car
elle comprend, justement, une annonce de ce plan. En effet, pendant la phase de
réflexion, on peut être amené à modifier l'ordre de certaines parties ou à inverser :
dans ce cas, l'annonce du plan ne correspondrait pas. Prenons l’exemple d’un
nouveau sujet, plus technique et plus précis, qui pourrait par exemple faire l’objet
d’un dossier : « Les salons du livre : un modèle de promotion littéraire
dépassé ? »

L'introduction doit comporter :

• L'entrée en matière : façon générale d'aborder le sujet, à partir d'une problématique


plus large. Éviter à tout prix le « Depuis toujours », « Depuis l’aube de l’humanité »,
« De tous temps tous les hommes », qui est la pire entrée en matière possible
(imaginez le ridicule d’une phrase comme « De tous temps tous les hommes ont
aimé aller au salon du livre » : sérieusement, vous pensez que l’homme
préhistorique y allait, au salon du livre ?) Préférer un exemple précis, une anecdote,
ou une donnée bien définie.
¾En 2015, le Salon du Livre de Paris a attiré 180 000 visiteurs en trois jours,
signe d’un indéniable succès
¾ Les écrivains contemporains, comme le montre leur calendrier de signature,
sont de plus en plus présents dans les salons du livre.
¾ Il n’est guère de municipalité qui, aujourd’hui, ne souhaite se doter de son
propre salon ou festival du livre.

• A partir de là, poser la problématique que l’on a définie ; quels sont les problèmes
soulevés par la question ? Il faut ensuite réinsérer, éventuellement entre guillemets
s’il s’agit d’une citation, dans l’entrée en matière, le sujet tel qu'il a été proposé. S'il
est trop long, on peut se contenter de n'en citer que quelques extraits.
¾ Le livre papier traverse actuellement une phrase difficile : il subit la forte
concurrence d’autres médias, et l’apparition du livre électronique et des
liseuses modifie la relation à la lecture : une bonne partie de la communication
autour du livre se fait désormais sur Internet, par l’intermédiaire des sites et des
réseaux sociaux. Dans ce contexte, on peut se demander, si les salons du livre
sont encore un vecteur pertinent dans la diffusion de la littérature aujourd’hui.

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M = respecter la forme de l’interrogation indirecte. Quand on commence une


phrase par « si », penser à supprimer le point d’interrogation à la fin !

• Annonce du plan : éviter les annonces maladroites, du style « En première partie »


ou, bien pire « dans un grand 1 ». Préférer « Dans un premier temps / tout
d'abord » ; « Après quoi / dans un deuxième temps / puis / ensuite » ; « Enfin ».
M = bannir les phrases du type « Nous terminerons par une conclusion ». C’est
parfaitement tautologique ‼ (et en plus c’est inutile).

¾ Nous commencerons par nous interroger sur la pertinence du modèle du


salon du livre, dans un contexte général de crise et d’essor de la littérature
électronique. Après quoi nous verrons qu’en dépit de ces facteurs, les salons
du livre se portent bien, et que les lecteurs demeurent attachés à ce mode de
rencontre physique. Enfin, nous verrons que le salon du livre a su se diversifier
et que la communication électronique, loin de le concurrencer, accompagne sa
promotion.

Les trois doivent être liés (pas de lignes passées), pas d'alinéa. L'introduction ne doit
pas dépasser 15-20 lignes et surtout ne pas anticiper sur le corps du texte ; elle doit
se contenter d'exposer la problématique et le plan, sans entreprendre aucun
développement.

2. Le développement

On objecte souvent que la dissertation, c'est prétendre blanc pour ensuite prétendre
noir, ou qu’il s’agit d’un exercice d’argumentation stérile. C’est tout à fait faux ! En
réalité, il est tout à fait possible, comme on l’a vu, de trouver des arguments pour et
contre sans que ceux-ci se contredisent. Et la dissertation est aussi l’occasion de
montrer qu’on sait penser une problématique complexe, l’exposer, voire lui proposer
une solution…
• Les arguments doivent être hiérarchisés, classés du moins important au plus
important : l’idée est que l’intérêt du lecteur doit croître au fur et à mesure de la
lecture (exactement comme dans un film, où l’on met les scènes à plus fort suspens
à la fin). Ils sont reliés les uns aux autres par des connecteurs logiques, qui
permettent de bien comprendre comment progresse le raisonnement.
• Les arguments doivent être illustrés par des exemples, des comparaisons, des
analogies. Ces exemples peuvent être issus de diverses sources
— des références littéraires, artistiques et philosophiques (lectures, films,
musique)
— des citations (en cas de travail à la maison)
— des événements historiques
— des chiffres, des statistiques, des pourcentages
— des faits, des événements d’actualité ou de société.
M éviter les exemples qui n'en sont pas : anecdotes biographiques ou personnelles, du
style « mon voisin m’a raconté que… », faits insignifiants ou obscurs, citations
inventées. Il faut que l'exemple corresponde réellement à ce qui est dit et vienne
appuyer l'argument.

Il est capital tout au long du développement de :

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• établir le lien avec le sujet, le rappeler, et réorienter toujours la progression en


fonction de lui.
• ménager des transitions entre les grandes parties et les sous-parties. Ce n'est pas
un luxe ou une coquetterie, mais un indice de la cohérence et de la clarté de l'auteur.
Les transitions sont comme les panneaux fléchés d’une signalétique = ils permettent
au lecteur de ne pas être désorienté par de brusques changements de thèmes, de
toujours savoir où il est en est dans la progression du raisonnement.
• d'utiliser des connecteurs logiques (voir Fascicule n°5, cours n°13) pour laisser voir
l'articulation du raisonnement. Cela montre que le rédacteur maîtrise sa pensée, les
techniques de l’argumentation, et qu’il sait faire des liens (opposition, but,
concession) entre les différents arguments qu’il développe.
On doit avoir l'impression de tirer un fil qui se déroule sans accroc. Le rédacteur,
grâce aux connecteurs, doit ménager des pistes de lecture pour son lecteur, lui
faciliter la compréhension de son raisonnement.

Voici un exemple de recherche mal documentée à propos du sujet. On développera ici


la première partie du plan dialectique à propos du sujet « Les salons du livre : un
modèle de promotion littéraire dépassé ? », : et en particulier la partie « 1.1
Historique et définition »

Le salon du livre est à l’opposé de la littérature électronique, média en plein essor.


En effet, les livres électroniques ont de plus en plus de succès en France et partout
dans le monde, alors que les livres papier se vendent de moins en moins bien. En
plus, ils subissent la concurrence des sites de vente en ligne, et les lecteurs n’ont
plus besoin d’aller dans des libraires ou des salons pour acheter des livres.
De plus, les éditeurs et les auteurs investissent de plus en plus dans la
communication professionnelle à travers internet. Les maisons d’éditions ont des
sites internet réalisés par des professionnel et riches en informations. De nombreux
écrivains choisissent de communiquer avec leurs lecteurs à travers des réseaux
sociaux. Ils n’ont donc plus besoin de se rendre dans des salons pour dialoguer avec
eux.

On voit ici que les termes en caractères gras sont vagues, généraux, jamais datés ni
chiffrés.

À l’inverse, voici un exemple de recherche documentée à propos du sujet. Entre


crochets sont commentés les différents ajouts (références, statistiques, exemples et
transitions) et leur nature. Ce sont ces informations précises qui donnent au travail son
véritable caractère de recherche.

ààà

Le salon du livre, qui fonde son fonctionnement sur la présence physique et le


contact humain, est à l’opposé de la littérature électronique, média en plein essor. En
effet, dans un contexte difficile pour le papier, l’e-book se porte plutôt bien. ☞
[exemples chiffrés] En France, en 2015, le marché de l’édition numérique, en
progression continue, a représenté 6,5 % du chiffre d’affaires des ventes de livres des
éditeurs ; son chiffre d’affaires est en progression annuelle de 1,5 % (source : Syndicat
National de l’Edition). Le livre papier, en revanche, est en crise : une baisse continue
entre 2009 et 2014 (- 2,7% par an selon l’institut Gfk) et 4 milliards de pertes en 2014.

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De plus, les libraires en ligne, comme Amazon ou Chapitre, ont pris une place
essentielle sur le marché : selon Mariana Torre ☞ [référence journalistique], du
quotidien économique La Tribune (n° du 7 février 2014 1 ), le site en ligne pourrait
devenir le premier libraire de France d’ici 2017. Il faut dire que le livre électronique et
les commandes en ligne ont beaucoup d’avantages : ☞ [arguments précis] facilité,
disponibilité permanente, coût moindre, livraison à domicile… Tous ces facteurs
concourent donc à éloigner les lecteurs du livre papier, et on pourrait penser qu’ils
vont rendre moins attrayantes les manifestations littéraires comme les salons. ☞
[rappel du lien avec le sujet de la problématique]
De plus, les maisons d’édition françaises, qu’elles soient grandes ☞ [exemple]
(Gallimard, Le Seuil, Albin Michel), ou petites (Arléa, Sabine Wespieser) possèdent
toutes leur site web, réalisé avec professionnalisme : ☞ [explication détaillée]
certaines ont des graphismes soignés (Zulma), d’autres (Flammarion) développent des
pages dédiées aux collections pour les enfants. Les éditeurs entretiennent de surcroît
des comptes Facebook ou Twitter pour informer leurs lecteurs. De leur côté, de plus en
plus d’écrivains sont présents sur les réseaux sociaux : ☞ [citation] l’écrivain Tatiana
de Rosnay, dans un entretien accordé au site de France Info, explique comment elle-
même a décidé d’intégrer les réseaux sociaux à son métier d’écrivain : « Après avoir
tenu un blog il y a une dizaine d'année qui s'appelait Le Figuier où j'interagissais avec
mes premiers lecteurs - j'en avais un peu moins qu'aujourd'hui - je suis passée sur
MySpace, qui a aujourd'hui disparu. […] Puis je me suis lancée en 2008 sur
Facebook☞ [référence : note de bas de page] 2 ». Montrant leurs photos, twittant
leurs lectures, leurs opinions, affichant leur réseau d’amis, les écrivains, comme ☞
[exemples] Serge Joncour ou Éric Chevillard, avec son blog L’Autofictif s’inventent
une identité à travers ce « portfolio numérique », selon l’expression de la chercheuse
Valérie Jeanne-Perrier ☞ [référence théorique] dans son article « Plumes et pixels :
produire, signer, diffuser… exister. 3 » Ce « portfolio » leur permet de communiquer
facilement avec leurs lecteurs, de recueillir leurs réactions, de multiplier leurs contacts,
et de partager leur actualité, sans avoir à passer par des rencontres dans les salons du
livre. On pourrait donc penser que ce type de rencontre est un modèle de
communication désormais dépassé.

• Chaque partie principale doit se terminer par une phrase de transition, qui permet
de faire le lien avec la partie qui suit.

¾ Après avoir examiné le contexte de crise qui pèse sur le marché du livre, ainsi que
l’influence croissante des médias électroniques, nous allons pourtant voir que la vitalité
des salons du livre ne se dément pas pour autant. [Transition entre 1 et 2]

• Les parties principales sont séparées les unes des autres par un saut de ligne et
une ligne de blanc typographique. Les différentes sous-parties sont signalées par un
passage à la ligne (mais pas de ligne de blanc) et par un alinéa (décrochement
typographique de 1 ou 1,5 cm en début de paragraphe).

• À la fin de la dissertation, on doit voir se dégager une prise de position ferme (ce
qui ne l’empêche pas d’être nuancée…), pas à une approximation molle du type
1
http://www.latribune.fr/technos-medias/20140207trib000814220/amazon-premier-libraire-de-france-
d-ici-trois-ans.html
2
Entretien avec Anne Brigaudeau, 21 mars 2013 ; http://blog.francetvinfo.fr/livres-
actualite/2013/03/21/les-trois-conseils-de-la-romanciere-tatiana-de-rosnay-a-un-jeune-ecrivain.html
3
Oriane Dedeilligny et Sylvie Ducas, L’auteur en réseau, les réseaux de l’auteur, Presses
Universitaires de Paris Ouest, 2013

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« oui-non-peut-être »). La solution de l’opposition dialectique entre le pour et le


contre réside souvent dans le déplacement du problème sur un autre plan. Dans
notre exemple, nous montrons comment le salon du livre a su évoluer pour s’adapter
à ce contexte nouveau.

M L’ennemie de la dissertation est la contradiction ! Opposer des arguments ne


signifie en aucun cas affirmer tout et son contraire simultanément. Le fait d’avoir bien
construit le plan vous évitera ce genre de mésaventure.

3. La conclusion

• Récapitulation : elle doit d’abord résumer les principaux arguments et apporter une
réponse ferme, même si elle est nuancée, à la question posée. Il ne s'agit pas de
réintroduire de nouveaux éléments de dernière minute, c’est trop tard. La
conclusion doit répondre à la problématique telle qu'elle a été posée (le correcteur,
bien souvent lit à la suite l’introduction et la conclusion, pour vérifier qu’il y a une
cohérence entre l’annonce du plan et la réponse apportée).

¾ Un examen attentif montre que malgré les apparences, le salon du livre reste un
vecteur pertinent de diffusion du livre, même dans un contexte de crise générale.
Même si l’évolution du marché témoigne de l’essor du livre électronique, le succès des
salons du livre, qui se multiplient et se thématisent, ne se dément pas : les lecteurs
restent attachés à la dimension physique de la rencontre avec l’écrivain. En réalité, les
salons ont su diversifier leur activité et les médias électroniques, loin de leur faire de la
concurrence, fonctionnent en complémentarité avec eux.

• Ouverture : la conclusion peut offrir une ouverture ou un élargissement, mais ce


n'est pas obligatoire. Si élargissement il y a, faire en sorte qu'il soit pertinent, ne pas
s'égarer dans des banalités ou des idioties futuristes (« En l’an trois mille, les livres
n’existeront plus, remplacés par des fichiers électroniques greffés dans notre
cerveau. ») Si on parle d'un développement ou de conséquences ultérieures, le faire
en terme précis :

¾ On peut néanmoins se demander quelle incidence aura le développement croissant


de la sphère électronique sur ce type d’événementiel : pour l’heure, elle semble surtout
encourager leur développement, comme s’il fallait compenser par une présence
physique accrue, des animations et des discussions, la dématérialisation des supports.

P Introduction et conclusion sont très importantes : elles sont la première et la


dernière chose que le correcteur lit, et vont donc laisser une impression plus
durable que la lecture du développement. Leur cohérence est la marque d’une
dissertation réussie : celle-ci prouve que le rédacteur maîtrise son argumentation, sa
pensée, et qu’il est capable de les présenter sous une forme logique et
convaincante. C’est pourquoi on conseille donc de les rédiger intégralement au
brouillon.

Exercice 21.1

Rédiger une introduction et une conclusion pour le traitement du sujet : La liberté


d’expression équivaut-elle au droit de tout dire ?

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Synthèse et conseils pratiques

• Rédiger une grille de plan vide et la remplir soigneusement, sans la


rédiger, surtout si la dissertation est préparée en temps limitée. Cela
tiendra lieu de conducteur lors de la rédaction.
• Éviter les contradictions internes
• Ne rédiger in extenso que l'introduction et la conclusion
• Soigner les transitions

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