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L’approche interculturelle

Cette reconnaissance se place d’ailleurs au cœur de l’approche interculturelle et se décline en


trois axes : la reconnaissance de soi, de l’autre et de la nécessité de travailler ensemble pour
trouver un terrain d’entente. Car si l’un des deux interlocuteurs (le professionnel autant que
l’immigrant) « n’est pas pris en compte, [il] réagira par des résistances ou une soumission
passive qui ne peuvent assurer un terrain propice à la résolution des problèmes, ou au
processus d’aide » (1993 :82). L’approche interculturelle offre des outils pour arriver à cette
reconnaissance.

a) La décentration
La décentration consiste à reconnaitre son propre système de références afin d’avoir une
meilleure connaissance de soi. Le migrant, par les malaises que cause sa différence, offre à
l’intervenant un miroir de sa propre identité, lui permettant de prendre de la distance par
rapport à ses propres préjugés, stéréotypes, présupposés, valeurs, normes et idéologies, et par
extension de les relativiser. Une meilleure connaissance de soi est essentielle à une ouverture à
l’autre.

b) La pénétration du cadre de référence de l’autre


Cette étape implique de la curiosité vis-à-vis du différent qui permet de comprendre ses cadres
de références. Ainsi l’intervenant recouvre sa tolérance, en opérant des observations selon le
point de vue de son interlocuteur, en écoutant son discours sans chercher à l’interpréter et en
interrogeant le sens des mots et les valeurs qu’ils véhiculent. Pénétrer le cadre de références de
l’autre permet ainsi de reconnaitre la rationalité des comportements de l’autre, et ainsi poser
les bases pour une recherche de solution.

c) La négociation ou la médiation
En posant sur la table les cadres de référence des uns et des autres permet non seulement de
reconnaitre le conflit de valeur à travailler, mais également de reconnaitre la nécessité de
collaborer afin d’y remédier. La négociation et la médiation permettent de trouver un espace
commun dans les limites au-delà desquelles chacun des interlocuteurs ne peut aller sans se
mettre en danger. Le compromis se trouve d’ailleurs souvent dans les marges culturelles de
chacun, où la coexistence peut se faire dans la tolérance, ou dans la création de nouveaux
modèles.

Ainsi par exemple, un travailleur social cherchant la valeur implicite concernant une aide
financière accordée à une famille africaine mais utilisée pour partir du pays en vacances et non
pour acheter des choses nécessaires aux enfants – constatait que l’organisme pourvoyeur et la
famille cherchaient tous les deux, en dernier ressort, le bien-être de l’enfant.
Qu’est-ce que le développement positif des jeunes ? (POSITIVE YOUTH DEVELOPMENT)

Le développement positif des jeunes (PYD) fait référence à une approche générale qui vise à
développer les compétences, les aptitudes et les capacités dont les jeunes ont besoin pour
grandir et s’épanouir au cours de leur vie.

Le PYD est à la fois une philosophie et une approche du développement des adolescents. En
tant que philosophie, le PYD considère les jeunes comme des atouts précieux à nourrir et à
développer plutôt que comme des problèmes à résoudre.

L’approche qui découle de cette philosophie œuvre à établir des relations mutuellement
bénéfiques entre les jeunes et leur famille, les groupes de pairs, l’école, le lieu de travail, le
voisinage, la communauté, les autres institutions gouvernementales, la société et la culture, afin
d’offrir aux jeunes des perspectives leur permettant de renforcer leurs connaissances, leurs
intérêts, leurs compétences et leurs aptitudes.

La transition des jeunes qui passe par un stade essentiel du développement évolue rapidement
sur le plan social, émotionnel et physique dans un monde complexe. De multiples facteurs
influencent leur croissance et leur épanouissement ou leur combat. Le fait de reconnaître le
développement des jeunes en tant que fonction et interaction entre des environnements et
des systèmes complexes peut nous aider à mieux répondre aux besoins des jeunes et à
programmer efficacement.

DÉFINITION : YouthPower Learning l’a défini comme suit :


« Le développement positif des jeunes (PYD) mobilise les jeunes ainsi que leurs familles, leurs
communautés et/ou leurs gouvernements, afin que les jeunes soient habilités à atteindre leur
plein potentiel. Les approches du PYD consolident les capacités, les atouts et les compétences,
elles encouragent les relations saines, protègent l’environnement et œuvrent pour la
transformation des systèmes. »

Une approche fondée sur le PYD en matière de programmation s’est avérée avoir un impact
positif sur de nombreux résultats et secteurs aux États-Unis et dans d’autres pays à revenus
élevés, y compris dans les secteurs de la santé sexuelle et reproductive, de la santé mentale, de
l’éducation, de la criminalité et de la violence (Catalano, 2002 ; Gavin et al., 2010 ; Roth 2003).
Les décideurs prennent de plus en plus en compte cette approche pour apporter un soutien
plus holistique aux jeunes des pays à revenus faibles et moyens (PRFM).

pour réaliser la vision d’une jeunesse en bonne santé, productive et engagée, le plan
d’intervention incluant les mesures et pratiques, doivent être mis en œuvre de concert avec les
jeunes pour améliorer ce qui suit :

Domaine Explication Activités clés


d’action pour
l’autonomisatio
n
Atouts Les jeunes ont les ressources, les Développer des
techniques et les compétences compétences
nécessaires pour atteindre les relationnelles et pratiques
résultats désirés à travers des activités de
Pouvoir Les jeunes perçoivent et sont capables renforcement de
* ( Le pouvoir est étroitement lié
à l’autonomisation. Le pouvoir d’exploiter leurs atouts et leurs capacités dans les cadres
établit un lien entre les jeunes et
leur environnement et leur aspirations pour prendre ou influencer personnel, familial, avec
permet d’apporter leur
contribution. Lorsqu’il est en lien des décisions concernant leurs vies et les pairs et au sein de la
avec les caractéristiques du
programme, le domaine d’action fixer leurs propres objectifs, ainsi que communauté.
du pouvoir joue un double rôle
en l’abordant comme un pour donner suite à ces décisions afin
ensemble de compétences et/ou
un mécanisme de changement.) d’atteindre les résultats désirés.
Contributions Les jeunes sont impliqués en tant que Permettre à l’engagement
source de changement pour leur des jeunes de prendre
propre développement positif et celui différentes formes. Ceci
de leurs communautés. peut inclure l’expression
des jeunes, leur
implication dans le service
communautaire et la
création d’opportunités
pour la prise de décision
des jeunes à divers
niveaux de direction. Ceci
peut également inclure
des programmes qui
offrent un cadre propice à
la contribution des jeunes
ou qui soutiennent le
leadership des jeunes.
Environnement Les jeunes évoluent dans un envrnt 1. Appartenance et
favorable qui valorise et soutient leurs atouts, adhésion : favoriser des
leur pouvoir, leur accès aux services et activités au cours
aux opportunités, et qui renforce leur desquelles les jeunes se
capacité à éviter les risques, à être en sentent impliqués,
sécurité, à être protégé et à vivre sans indépendamment de leur
aucune crainte de violence ou de sexe, de leur
représailles. Un environnement appartenance ethnique,
favorable encourage et reconnaît les de leur orientation
jeunes, tout en permettant le sexuelle, de handicaps, ou
développement de leurs compétences d’autres facteurs.
sociales et émotionnelles. Le terme « Identifier les activités qui
environnement » doit être interprété créent un sentiment
au sens large et doit tenir compte des d’appartenance positif
aspects : sociaux (p. ex. : les relations (écoles, sports, service
entre pairs et adultes), normatifs (p. communautaire, groupe
ex. : les attitudes, les normes et les confessionnel de jeunes,
croyances), structurels (p. ex. : les lois, etc.).
les politiques, les services de
programmes et les systèmes) et 2. relations saines et
physiques (p. ex. : les espaces liens :
sécurisés favorables). Identifier et associer les
jeunes aux modèles
positifs incarnés par les
adultes, les mentors, les
coachs, les enseignants,
les prestataires de soins
de santé et les leaders
communautaires.
Idéalement, les jeunes
ont au moins un adulte
bienveillant dans leurs
vies. De plus, des
relations saines entre
pairs sont
particulièrement
importantes pour les
jeunes.
3. Normes, attentes et
perceptions positives :
Définir des normes et des
attentes précises et
cohérentes en matière de
santé, de relations et de
formes d’engagement qui
offrent aux jeunes plus de
responsabilités et plus
d’indépendance, tout en
leur permettant de se
développer et de jouer de
nouveaux rôles.
4. Espace sécurisé :
Créer des espaces
sécurisés et adaptés aux
besoins des jeunes,
notamment des
infrastructures physiques
ainsi que la sécurité
émotionnelle. L’espace
peut être défini de
différentes manières, y
compris virtuelle. Un
espace émotionnellement
sécurisé est indispensable
à l’apprentissage.
5. Accès des jeunes aux
services (adaptés à leur
âge) et leur intégration :
Mettre les informations à
la disposition des jeunes
et des familles, en reliant
puis en intégrant les
services sociaux et de
santé de manière à créer
un continuum de soins et
de soutien au niveau
communautaire.

PLAN D’INTERVENTION :
1. Quelles sont les capacités du jeune ? (ex. : respect des consignes, respect de ses amis)

2. Quelles sont les limites du jeune ? (ex. : difficultés liées à la coordination et/ou à la motricité,
attention, impulsivité)

3. Quelles sont les forces du jeune ? (ex. : patient, entretient des liens d’amitié)

4. Quelle est la méthode la plus efficace pour interagir avec mon jeune ? (ex. : parler lentement,
faire du renforcement positif, utiliser des images pour communiquer)
5. Quels sont les diagnostics actuels de mon enfant? (ex. : TDAH, dyslexie)
- surdité moyenne

6. Quels spécialistes internes pourraient être pertinents pour mon enfant? (ex. : technicien en
éducation spécialisée, psycho-éducateur, psychologue, orthophoniste)
- audiologiste : qu’est-ce qu’il en pense ?
-enseignants :

7. Quels spécialistes externes mon enfant consulte-t-il en ce moment? À quelle fréquence? (ex. :
ergothérapeute, orthopédagogue, psychologue)

8. De quelle manière peut-on motiver mon enfant? (ex. : donner des choix, lui permettre d’aider
un adulte)

9. Votre enfant prend-il de la médication? Si oui, laquelle? (ex. : nom du médicament, dose,
effets secondaires)

10. Quels sont les intérêts personnels de mon enfant? (ex. : hockey, musique, peinture)

11. Quels sont les rêves et les projets d’avenir de mon enfant? (ex. : piloter un avion, être artiste
peintre)

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