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Table des matières

Horaire............................................................................................................ i

Évaluation du cours de formation (Partie 1-3)................................................ iii

Le système de justice militaire en transition …….….…………………………. 1

Agir de façon juste et équitable …………………..…………………………….. 8

Les fondements juridiques d’une décision judiciaire …………………………. 17

Les différents types d'enquête ………………………………......……………… 30

Le dépôt d'accusation …………………………………..............………………. 38

La compétence …………………………………………...........………………… 47

L'impartialité …………………………………………………....…………………. 60

La détention préventive ………………………………………………...……….. 73

La procédure avant le procès ………………………………………………..…. 84

Diriger un procès sommaire …………………………………………….………. 94

La réception des preuves ……………………….…………….......................... 106

Rendre un verdict ……………………………………………………..………….. 118

La sentence ……………………………………………………………………..... 126

La révision du verdict et de la peine …………………………………………… 140

Autre audiences ……………………………………………….....………………. 152


HORAIRE DE LA FORMATION ET ATTESTATION DES
OFFICIERS PRÉSIDANT
18 septembre 2018 (CDMFC)

DÉROULEMENT
PÉRIODE
HEURE JOUR 1 DE LA
ALLOUÉE
FORMATION

08h00-08h10 Question administratives et 10 min


introduction à la formation

08h10-09h00 1. Le système de justice militaire en Cours/discussion 50 min


transition dirigée

09h00-09h50 2. Agir de façon juste et équitable Cours/discussion 50 min


dirigée

09h50-10h00 Pause

10h00-10h50 3. Les fondements juridiques d’une Cours/discussion 50 min


décision judiciaire dirigée

10h50-11h40 4. Les différents types d’enquête Cours 50 min

11h40-12h30 Dîner

12h30-13h20 5. Le dépôt d’accusations Cours 50 min

13h20-14h10 6. La compétence Cours/discussion 50 min


dirigée

14h10-14h20 Pause

14h20-15h10 7. L’impartialité Cours/discussion 50 min


dirigée

15h10-16h00 8. La détention préventive Cours 50 min

16h00-16h25 9. La procédure avant le procès Cours 25 min

i
DÉROULEMENT PÉRIODE
HEURE JOUR 2 DE LA
ALLOUÉE
FORMATION

08h00-08h50 10. Diriger le procès sommaire Cours/discussion 50 min


dirigée

08h50-09h40 11. La réception des preuves Cours/discussion 50 min


dirigée

09h40-10h10 Vidéo procès sommaire, Parties 1 et 2 Discussion dirigée 30 min

10h10-10h20 Pause

10h20-11h10 12. Rendre un verdict Cours/discussion 50 min


dirigée

11h10-11h20 Vidéo procès sommaire, Partie 3 Discussion dirigée 10 min

11h20-12h10 13. La sentence Cours/discussion 50 min


dirigée

12h10-13h00 Dîner

13h00-13h10 Vidéo procès sommaire, Partie 4 Discussion dirigée 10 min

13h10-14h00 14. La révision du verdict et de la Cours/discussion 50 min


peine dirigée

14h00-14h50 15. Autres audiences Cours 50 min

14h50-15h00 Pause

15h00-15h30 Questions, révision et explication de l’examen 30 min

15h30-16h30 Examen 60 min

ii
PARTIE 1

Formation et attestation des officiers présidant


Évaluation du cours de formation

Instructeur : Numéro de série :


Nom (optionnel) : Date du cours :

Veuillez classer les énoncés ci-bas selon le barème suivant :

1 Tout à fait en désaccord


2 Plus ou moins en désaccord
3 Aucune opinion - neutre
4 Plus ou moins d'accord
5 Tout à fait d'accord

1. LA MATIÈRE PRÉSENTÉE AUX COURS

A. Le programme de formation était bien organisé. 1 2 3 4 5

B. Les objectifs de la formation étaient clairs. 1 2 3 4 5

C. La formation donnée correspondait aux objectifs du 1 2 3 4 5


programme.

2. LES OUTILS D'ENSEIGNEMENT

A. La trousse de préparation à la formation était de 1 2 3 4 5


longueur adéquate.

B. La trousse préparatoire à la formation était facile à 1 2 3 4 5


lire.

C. La trousse vous a préparé suffisamment pour les 1 2 3 4 5


cours de formation.

iii
D. Le matériel visuel utilisé pour la formation était de 1 2 3 4 5
bonne qualité.

E. Le matériel d'enseignement, audio-visuel et les 1 2 3 4 5


documents distribués en classe étaient récents,
précis et pertinents.

3. L'INSTRUCTEUR

A. L'instructeur connaissait bien la matière enseignée. 1 2 3 4 5

B. L'instructeur communiquait adéquatement la 1 2 3 4 5


matière.

C. L'instructeur faisait preuve d'enthousiasme lorsqu'il 1 2 3 4 5


enseignait la matière.

iv
PARTIE 2

Formation et attestation des officiers présidant


Évaluation du cours de formation

Instructeur : Numéro de série :


Nom (optionnel) : Date du cours :
Veuillez classer les énoncés ci-bas selon le barème suivant :

1 Tout à fait en désaccord


2 Plus ou moins en désaccord
3 Aucune opinion - neutre
4 Plus ou moins d'accord
5 Tout à fait d'accord

1. MÉTHODES D'ENSEIGNEMENT

A. Les périodes d'études étaient bien réparties et 1 2 3 4 5


permettaient d'acquérir de l'information pertinente à
la formation.

B. Les discussions en groupe ont été fortement 1 2 3 4 5


encouragées.

C. Les discussions en groupe ont permis d'éclaircir 1 2 3 4 5


certains aspects de la formation.

D. Les scénarios furent très utiles lors des discussions 1 2 3 4 5


en groupe.

E. Les scénarios proposés lors des périodes d'étude 1 2 3 4 5


étaient pertinents à la formation dispensée.

F. Il y avait un nombre suffisant de cas pratiques reliés 1 2 3 4 5


à la formation.

G. Les cas pratiques permettaient d'éclaircir certains 1 2 3 4 5


aspects de la formation.

H. La discussion dirigée a permis de renforcer 1 2 3 4 5


l'apprentissage de certains aspects de
l'enseignement.

v
I. La documentation et les examens étaient pertinents 1 2 3 4 5
à la formation.

J. Les examens ont permis d'assimiler la matière 1 2 3 4 5


enseignée.

K. Vous avez reçu des réponses satisfaisantes à vos 1 2 3 4 5


questions.

L. En général, la formation vous a été bénéfique. 1 2 3 4 5

vi
PARTIE 3

Formation et attestation des officiers présidant


Évaluation du cours de formation

Instructeur : Numéro de série :


Nom (optionnel) : Date du cours :

1. Est-ce que la documentation préalable vous a donné l'opportunité de vous


préparer adéquatement à la formation enseignée?

2. La documentation en question était-elle un outil de base essentiel à


l'enseignement de cette formation?

3. Les périodes allouées aux discussions dirigées étaient-elles suffisantes?

4. Les divers scénarios et les discussions dirigées vous ont-ils permis de mieux
assimiler la matière enseignée?

vii
5. En général, le cours vous a-t-il été bénéfique? Croyez-vous que cela vous a
donné les outils nécessaires pour agir à titre d'officier présidant au procès
sommaire?

Observations supplémentaires :

viii
Le système de justice militaire en transition

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Le système de justice
militaire en transition

Formation et attestation des officiers présidant Leçon 1

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Structure du système de justice militaire


• Objectifs du système de justice militaire
• Les tendances historiques
• Le rôle de la chaîne de commandement
• L’origine des changements au système
de justice militaire
• Changements récents
• Pourquoi exiger une attestation de
formation?

Structure du système de justice


militaire au Canada

• Deux types de tribunaux militaires :


– Cour martiale; et
– procès sommaire.
• Les systèmes de justice militaire et civil
sont des entités distinctes.
– Reconnu par la Cour suprême du
Canada
– La compétence peut être concurrente
entre les deux.

1
Le système de justice militaire en transition

Objectifs du système de
justice militaire

• Discipline

• Respect de la loi

• Moral

• La mission et l’efficacité

Les origines du système de


justice militaire

Le déclin du nombre de procès


sommaires avant 1999
6000

5000

Nombre de procès 4000


sommaires
3000

2000

1000

0
1986 1987 1988 1989 1991 1998-
99

2
Le système de justice militaire en transition

Le déclin du nombre de procès


sommaires avant 1999

• Diminution des procès par voie sommaire


au cours des années 90
– Charte des droits et libertés
– Entraînement inadéquat des officiers
présidant
– Manque de confiance dans le procès
sommaire
– Préférence pour les cours martiales et
les mesures administratives

Le rôle de la chaîne de
commandement

Rapport d’enquête sur la Somalie (juin


1997) :
• Critique le large pouvoir discrétionnaire
des cmdt;
• reconnaît le besoin d’intégrer la chaine
de commandement dans le système de
justice militaire; et
• recommande l’introduction de vérification
quant au pouvoir discrétionnaire des
commandants.

Le rôle de la chaîne de
commandement
Rapport Dickson (mars 1997) :

• Reconnaît qu’une chaine de


commandement forte et rigoureuse est
essentielle à la discipline et au
rendement militaire;
• reconnaît que les cmdts sont au cœur du
système disciplinaire; et
• recommande un équilibre des pouvoirs
afin de préserver l’intégrité du système.

3
Le système de justice militaire en transition

Les sources du changement de


l’appareil judiciaire

• Charte canadienne des droits et libertés

• Révision quinquennale de la L.D.N.

• Changements législatifs suite aux


décisions judicaires

• Sondages des FC

Modifications législatives et
réglementaires
• 1998 - Loi modifiant la Loi sur la défense
nationale et d'autres lois en conséquence
• 2008 - Loi modifiant la Loi sur la défense
nationale (cour martiale) et une autre loi
en conséquence
• 2011 - Loi sur l’inamovibilité des juges
militaires
• 2013 - Loi visant à renforcer la justice
militaire pour la défense du Canada
• 2019 – Loi modifiant la LDN et apportant
des modifications connexes à d’autres
lois

Modifications législatives et
réglementaires
Loi visant à renforcer la justice militaire
pour la défense du Canada, changements
aux ORFC entrés en vigueur le 1er
septembre 2018, concernant notamment:
• la détermination de la peine;
• le procès sommaire;
• la suspension de l'emprisonnement ou de la
détention;
• la composition du comité de la cour martiale
générale;
• l'arrestation sans mandat;
• la révision des ordonnances de mise en liberté;
• l'accusé qui s'esquive; et
• les casiers judiciaires.

4
Le système de justice militaire en transition

La tendance depuis 1999

2500

2000

1500

1000

500

0
199920002001200220032004200520062007200820092010 201120122013201420152016

Nombre de procès sommaires

Tendance historique – post-1999

« Si le système de justice militaire reste


perfectible à certains égards, j’en arrive
néanmoins à la conclusion qu’il fonctionne
généralement bien. »

« Le Canada s’est doté d’un système très


solide et équitable de justice militaire dans
lequel les Canadiens peuvent avoir
confiance. »

Rapport Lamer (2003)

Immunité judiciaire

« Les officiers ou militaires du rang


bénéficient de l’immunité judiciaire pour
tout acte ou omission commis dans
l’accomplissement de leur devoir aux
termes du code de discipline militaire,
sauf s’il y a eu intention délictueuse ou
malveillance sans aucune justification
raisonnable. »

L.D.N. art. 270

5
Le système de justice militaire en transition

Pourquoi exiger une attestation


de formation?

Le Rapport Dickson énonce que l’utilité et


le caractère juste du procès sommaire
dépend de la mesure dans laquelle les
officiers présidant ces procès sont :

• formés adéquatement; et

• bien informés sur la procédure


pertinente et les droits de l’accusé.

Recommandation no23 du
Rapport Dickson

«Nous recommandons que l’on augmente


la formation et l’entraînement offerts à tous
les commandants et officiers délégués, afin
de garantir que ceux-ci connaissent leur
rôle dans le système de justice militaire et
qu’ils soient compétents pour l’exercer.»

Recommandation no23 du
Rapport Dickson

«Sauf en cas d’exception, ces officiers ne


devraient pas être autorisés à présider des
procès sommaires à moins d’avoir reçu la
qualification nécessaire du Juge-avocat
général.»

6
Le système de justice militaire en transition

Conclusion

[traduction] «Tout système de justice doit


être accepté par ceux qui y sont assujettis.
Autrement, il sera tout simplement inutile.»

Gerald L. Gall, The Canadian


Legal System

QUESTIONS?

7
Agir de façon juste et équitable

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Agir de façon
juste et équitable

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 2

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Perception d’équité
• L’objectif des procès sommaires
• Le devoir d’agir de façon juste et équitable
• La portée de la doctrine de l’équité
• Le raisonnement derrière la doctrine de l’équité
• L’équité et la justice dans le cadre de la
procédure sommaire
• Le pouvoir discrétionnaire
• Exercer un pouvoir discrétionnaire de façon
juste
• Scénarios

Perception d’équité

«[il] est tout à fait primordial que non


seulement justice soit rendue, mais que
justice paraisse manifestement et
indubitablement être rendue.»

(R. v. Sussex Justices, Ex parte McCarthy,


[1924] 1 K.B. 256, p. 259)

8
Agir de façon juste et équitable

Perception d’équité

• Le résultat doit être juste et équitable.

• Le processus par lequel ce résultat a été


obtenu doit également être juste et
équitable.

• Le résultat d’un procès sommaire et la


façon dont il a été conduit doivent être
perçus comme étant justes et équitables.

L’objectif des procès sommaires

• s’assurer de rendre justice de façon


prompte et équitable à l’égard
d’infractions mineures; et

• contribuer au maintien de la discipline et


de l’efficacité militaire. (ORFC 108.02).

Devoir d’agir de façon juste et


équitable

• L’officier présidant a le devoir :

– de prendre ses décisions


équitablement; et

– de diriger le procès sommaire de


manière juste et équitable.

9
Agir de façon juste et équitable

Portée de la doctrine de l’équité

• L’équité se rapporte à la procédure et au


processus par lequel un jugement a été
rendu, plutôt que de se limiter à la
décision en soi.

Exigences de base de la doctrine


de l’équité

• L’accusé doit :
– être informé relativement aux détails
de l’affaire en cause; et
– avoir la possibilité de formuler une
réplique.

• Ce qui est juste dans une situation


donnée dépend toujours des
circonstances.

Le raisonnement qui sous-tend la


doctrine de l’équité

• L’accusé a la possibilité de défendre sa


cause ou de revendiquer un droit.
• L’officier présidant est le plus apte à
rendre une décision rationnelle et
éclairée.
• L’accusé sera mieux disposé à accepter
une décision qui lui est défavorable, si le
procès a été dirigé de façon juste et
équitable.

10
Agir de façon juste et équitable

Le raisonnement qui sous-tend la


doctrine de l’équité

• Le droit d’être entendu ne signifie pas


pour autant :
– le droit d’imposer son point de vue; et
– le droit d’obtenir la décision
recherchée.

• Selon la doctrine de l’équité, l’accusé a le


droit d’être entendu et que ses
représentations soient considérées.

La procédure sommaire

• En vertu du chapitre 108 des ORFC, la


procédure a pour but de rendre le procès
sommaire juste et équitable.

La procédure sommaire

Exemples:
• L’accusé a le droit:
– à l’aide d’un officier désigné à cet effet.
– de connaître les éléments invoqués
contre lui et de les réfuter.
– de consulter un avocat militaire avant
d’exercer son droit de choisir d’être
jugé par une cour martiale ou de
renoncer à un délai de prescription;
– d’être présent lors de son procès;

11
Agir de façon juste et équitable

La procédure sommaire

Exemples (suite):
• L’accusé a le droit:
– de bénéficier d’un délai raisonnable
pour préparer sa défense
– d’interroger les témoins;
– de faire des observations;
– de demander une révision du verdict
et de la peine.

Pouvoir discrétionnaire

• Plusieurs décisions juridiques


nécessitent l’exercice d’un pouvoir
discrétionnaire de la part de l’officier
présidant le procès.
• Une discrétion signifie qu’il existe un
choix entre deux ou plusieurs solutions
possibles.
• Un pouvoir discrétionnaire doit être
exercé de façon juste et équitable.

Le pouvoir discrétionnaire exercé


de façon juste et équitable

• Il faut demeurer ouvert d’esprit, en


écartant tout préjugé relatif à l’affaire en
cause.

• Il faut s’assurer que l’accusé soit


suffisamment informé pour présenter une
argumentation adéquate et avisée.

12
Agir de façon juste et équitable

Le pouvoir discrétionnaire exercé


de façon juste et équitable

• Il faut permettre à l’accusé de faire des


représentations quant à la décision qu’il
estime adéquate en l’espèce.
• Il faut évaluer la preuve présentée,
l’argumentation de l’accusé ainsi que
les dispositions applicables de la L.D.N.
et des ORFC avant de prendre une
décision.

Le pouvoir discrétionnaire exercé


de façon juste et équitable

• Il faut garder à l’esprit l’objectif du


procès sommaire (ORFC 108.02).

• Il faut consulter l’avocat militaire de


l’unité, s’il y a lieu.

• Il faut rendre et expliquer votre décision.

Scénario no 1

• Le Cpl Dubois se présente devant le


cmdt de l’unité pour subir son procès
sommaire.

• Le cmdt demande au Cpl Dubois s’il lui


faut du temps supplémentaire pour la
préparation de sa cause.

13
Agir de façon juste et équitable

Scénario no 1

• Le Cpl Dubois répond par l’affirmative


et demande un ajournement.

• Il s’agit de la deuxième demande


d’ajournement présentée par le Cpl
Dubois avant le début du procès
sommaire.

Scénario no 1

• Le commandant se fâche, pensant que le


Cpl Dubois retarde inutilement le procès.

• La réaction du cmdt est fondée sur de


l’information qu’il a reçue à l’effet que le
Cpl Dubois aurait dit: «Je vais continuer
à demander des ajournements jusqu’à ce
que le délai de prescription d’un an soit
écoulé.»

Scénario no 1

• Sans entendre les observations du Cpl


Dubois ou de l’officier désigné pour
l’aider, le cmdt décide qu’il n’y aura pas
d’ajournement et que le procès sommaire
aura lieu immédiatement.

14
Agir de façon juste et équitable

Scénario no 1

• Discutez de la décision prise par le cmdt.


S’agit-il d’une décision juste et équitable?

• De quelle façon le cmdt aurait-il dû agir?

Scénario no 2

• L’Adjudant Bolduc est accusé d’une


infraction militaire.

• L’accusation est renvoyée au cmdt


supérieur aux fins du procès sommaire.

Scénario no 2

• Le cmdt supérieur reçoit une note de


service de l’officier désigné pour aider
l’Adj Bolduc, demandant que le public
soit exclu du procès sommaire.

• Aucun motif n’est fourni à l’appui de


cette demande.

15
Agir de façon juste et équitable

Scénario no 2

• Le cmdt supérieur est d’avis que le


procès sommaire devrait être public, afin
de s’assurer que les militaires et le public
en général puissent constater que justice
est rendue.

• Quelles sont les démarches que le cmdt


supérieur devrait entreprendre afin de
s’assurer de prendre la décision la plus
juste et la plus équitable possible?

QUESTIONS?

16
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Les fondements juridiques d’une


décision judiciaire
Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 3

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Principes de base

• L’approche recommandée

• Scénarios

Principes de base

Pour la prise d’une décision juridique il faut:

• identifier la question juridique;

• déterminer le droit applicable;

• appliquer le droit aux faits; et

• prendre une décision.

17
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Principes de base

Lorsqu’une décision peut affecter


négativement l’accusé, la doctrine de
l’équité exige que ce dernier ait l’occasion
de faire des représentations.

Approche recommandée

Il faut :

• établir la question juridique à trancher;

• déterminer le droit applicable;

• énoncer les faits pertinents;

Approche recommandée

• appliquer le droit aux faits; et

• prendre une décision.

18
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Les questions en litige

• Lorsqu’il s’agit de rendre une décision


juridique, l’affaire peut être exprimée
sous la forme d’une question en litige.

• La réponse à la question en litige sera


généralement oui ou non, mais pas dans
tous les cas.

Les questions en litige

• Exemple: Est-ce que l’accusé devrait


avoir le droit de se faire représenter par
un avocat?

• Une réponse par oui ou par non est


nécessaire en l’occurrence.

Les questions en litige

• Exemple: Dans le cas d’un ajournement,


combien de temps devrait-on accorder à
l’accusé pour la préparation de sa
défense?

• Dans l’exemple ci-haut, l’officier


présidant doit décider:
– Si l’ajournement sera accordé
– La durée de l’ajournement, le cas
échéant.

19
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Identification du droit applicable

• Le droit applicable est déterminé en se


référant à la L.D.N. et aux ORFC.

• Consultez l’avocat militaire de l’unité, si


nécessaire.

Identification du droit applicable

Exemple: Le droit applicable à une


demande d’ajournement de procès pour
la préparation d’une défense:

• ORFC 108.20(3)(b) (i.e. l’officier


présidant doit ajourner les débats et
accorder un délai raisonnable à l’accusé,
de sorte que ce dernier puisse préparer
sa défense convenablement).

Les faits en litige

• Le droit applicable donnera souvent des


indications quant aux faits pertinents.

• Dans certaines circonstances, le droit


applicable sera énoncé en termes
généraux.

• L’officier présidant doit déterminer quels


sont les faits pertinents.

20
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Les faits en litige

• Exemple: L’officier réviseur doit


déterminer s’il existe des motifs
raisonnables pour garder la personne en
détention.

• Pour ce faire, l’officier réviseur doit


considérer toutes les circonstances
applicables, et en particulier, celles
énumérées à l ’article 158(1) de la
L.D.N.:

Les faits en litige

– la gravité de l’infraction;

– le besoin d’établir l’identité de la


personne;

– le besoin de conserver certains


éléments de preuve, ou d’empêcher la
perte de ceux-ci;

Les faits en litige

– le besoin d’empêcher la continuation


ou la répétition de l’infraction ;

– le besoin d’empêcher la commission


d’une autre infraction par la personne;
et

– la nécessité de garantir la sécurité de


la personne détenue ou de toute autre
personne.

21
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Les faits en litige

• Exemple: En vertu de l ’ORFC 108.20(3)(b),


un officier présidant doit accorder un
ajournement raisonnable à l’accusé pour lui
permettre de bien préparer sa défense pour
le procès.

• L’officier doit déterminer quels sont les


facteurs ou faits pertinents à sa décision, car
les ORFC ne font aucune mention de ceux-
ci.

Application du droit aux faits

• Cette étape constitue la phase cruciale


de la décision juridique.

• Il est important de considérer les deux


facettes de l’argumentation.

• Si l’argumentation de l’accusé n’est pas


acceptée, il faut expliquer pourquoi.

Prendre une décision

• La décision rendue doit être exprimée de


façon claire et sans équivoque.

• Expliquer le raisonnement qui soutient


votre décision.

22
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Prendre une décision

• Si l’accusé comprend le raisonnement au


soutien de la décision, il lui sera plus
facile de l’accepter comme étant juste,
même si cette décision n’est pas celle
recherchée.

Les cas non prévus aux ORFC

• Il faut appliquer le raisonnement qui


semble le mieux rendre justice. (ORFC
101.04)

Décisions juridiques possibles

• Vous aurez possiblement à décider:


– s’il faut donner suite à une accusation
(ORFC 107.09);
– si vous avez compétence pour juger
l’accusé ou l’infraction (ORFC 108.07
à 108.10);
– si la demande pour changer d’officier
désigné devrait être accordée (ORFC
108.14);

23
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Décisions juridiques possibles

• Vous aurez possiblement à décider:


– s’il faut permettre à un accusé de se
faire représenter par un avocat (ORFC
108.14 Notes (B) et (C));
– si l’accusé a reçu toute l’information
prévue à l’ORFC 108.15;
– si l’officier présidant le procès a le droit
de juger l’accusé (ORFC 108.16).

Scénario no 1

• Un officier présidant reçoit une note de


service de l’accusé demandant
l’autorisation d’être représenté par un
avocat civil à son procès.

• L’officier présidant ne répond pas à la


note de l’accusé.

• L’officier présidant peut-il simplement


refuser de traiter cette demande?

Scénario no 2

• Un militaire est accusé de conduite


préjudiciable au bon ordre et à la
discipline (chaussures mal cirées).

• L’accusation est renvoyée à l’officier


délégué aux fins du procès sommaire.

24
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Scénario no 2

• L’officier délégué reçoit une demande


d’autorisation de l’accusé afin d’être
représenté par un avocat civil.

• Prenez votre décision en employant


l’approche recommandée.

Scénario no 3

• L’accusé comparaît devant un officier


présidant pour avoir commis une
infraction mineure.

• Lorsque l’officier présidant demande à


l’accusé s’il a besoin de temps
supplémentaire pour préparer sa cause,
ce dernier répond qu’il lui faut une
semaine de plus.

Scénario no 3

• Il s’agit du troisième ajournement


demandé par l’accusé (ce dernier a déjà
bénéficié de deux ajournements d’une
semaine chacun).

• La demande d’ajournement devrait-elle


être accordée?

25
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Scénario no 3

• Serait-il pertinent de savoir que les deux


premiers ajournements furent accordés
parce que les informations prévues à
l’ORFC 108.15 n’avaient pas été fournies
à l’accusé?

Scénario no 4

• Un soldat est accusé de voies de fait


graves envers un supérieur.

• Les faits allégués: Lorsque le cmdt de


section de l’accusé l’a informé que son
fusil était mal nettoyé, ce dernier l’a
assommé à l’aide de la crosse de son
arme.

Scénario no 4

• L’accusation est renvoyée au cmdt.

• Les pouvoirs de punition du cmdt sont-ils


suffisants pour juger l’accusé dans cette
affaire?

26
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Scénario no 5

• Vous êtes l’officier réviseur de la


détention.

• Un militaire de votre unité a été arrêté


et accusé de fraude.

Scénario no 5

• Les faits: l’accusé s’est illégalement


approprié un montant s’élevant à
120,000.00$, à même des fonds du
MDN.

• Fiche de conduite de l’accusé:


Condamnations antérieures pour
absence sans permission et défaut de
comparaître devant un tribunal militaire.

Scénario no 5

• L’accusé a une double nationalité; il est à


la fois canadien et citoyen d’un autre
pays (Terrebleue) auquel le Canada n’est
pas lié par un traité d’extradition.

• Lors d’une perquisition chez l’accusé, la


police militaire trouve un billet d’avion à
destination de Terrebleue.

27
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

Scénario no 5

• Selon l’accusé, le billet était destiné à un


voyage annuel à Terrebleue pour visiter
des membres de sa famille.

• L’accusé fait ce même voyage une fois


par année depuis cinq ans.

Scénario no 5

• Les fonds détournés n’ont pas été


retrouvés au moment de l’arrestation.

• Les policiers militaires décident alors de


garder l’accusé en détention.

Scénario no 5

• Les policiers militaires ont-ils des motifs


raisonnables pour garder l’accusé en
détention?

• Dans l’affirmative, quels sont ces motifs?

• Suivez l’approche recommandée en


prenant votre décision.

28
Les fondements juridiques d'une décision judiciaire

QUESTIONS?

29
Les différents types d'enquête

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Les différents types d’enquête

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 4

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Pourquoi faire enquête?

• Types d’enquête

• Enquêtes administratives

• Enquêtes disciplinaires

• Relation entre les enquêtes


administratives et disciplinaires

Pourquoi faire enquête?

• Pour se conformer aux ordres, directives


et règlements.

• Pour déterminer les faits d’un incident ou


d’une affaire importante.

30
Les différents types d'enquête

Pourquoi faire enquête?

• Pour rechercher tout élément de preuve


pertinent à une inconduite.

• Pour prévenir toute allégation à l’effet


qu’un incident ou une inconduite a été
volontairement caché ou ignoré.

Types d’enquête

• Enquête administrative

• Enquête disciplinaire

Enquête administrative

• Définition:

– Une enquête portant sur le


commandement, le contrôle ou
l’administration des FC; et

– elle ne comprend pas les enquêtes


policières.

31
Les différents types d'enquête

Enquête administrative

• Dans quelles circonstances une enquête


administrative peut-elle être requise?

– Lorsqu’un règlement ou une


ordonnance l’exige; ou
– lorsqu’elle s’avère nécessaire, en
raison de la nature de l’incident en
cause.

Types d’enquêtes administratives

• Commission d’enquête

• Enquête sommaire

• Enquête informelle

Enquête disciplinaire

• Définition: Une enquête menée afin de


déterminer si une infraction militaire a été
commise.

• Les objectifs de l’enquête disciplinaire :


– Reconstituer les évènements;
– rechercher tout élément de preuve;
– cerner les faits/éléments de l’infraction;
et
– identifier les contrevenants impliqués.

32
Les différents types d'enquête

Les incitatifs menant à une


enquête disciplinaire

• Une plainte alléguant la commission


d’une infraction; ou

• s’il y a tout autre motif de croire qu’une


infraction a été commise.

Portée de l’enquête disciplinaire

• Il faut rassembler tous les éléments de


preuve disponibles qui permettent
d’établir soit la culpabilité ou l’innocence
de la personne qui est l’objet de
l’enquête.

Types d’enquêtes disciplinaires

• Enquêtes menées par le SNEFC

• Enquêtes menées par la PM

• Enquêtes d’unité

33
Les différents types d'enquête

Enquêtes menées par le SNEFC

• Le SNEFC est responsable de toutes


enquêtes de nature grave ou sensible.
• Le SNEFC peut faire effectuer une
enquête soit par la PM locale, ou soit par
la police civile.
• Il serait indiqué de consulter votre avocat
militaire avant de décider si une affaire
devrait être référée au SNE.

Enquêtes menées par la PM

• Ces enquêtes se limitent à certaines


infractions pénales.

• Elle s’appliquent aux violations de


certains règlements visant la Défense.

• Elle portent sur certaines infractions


miliaires précisées dans la L.D.N.

Enquêtes d’unité

• Ces enquêtes portent sur les infractions


mineures dont le SNEFC et la PM ne
sont pas responsables.

• Elle portent sur les infractions militaires


(notamment celles dont un officier
présidant un procès sommaire a
compétence pour juger et pour lesquelles
l’accusé n’a aucune possibilité de choisir
la cour martiale - ORFC 108.17(1)(a)).

34
Les différents types d'enquête

Qui doit faire enquête : la police


militaire ou l’unité?

• Il y a chevauchement de responsabilité
entre les unités et la PM en matière
d’enquêtes concernant les infractions
militaires.

• Une décision doit être prise à cet égard


(Note B à l’ORFC 106.02).

• Si l’infraction alléguée est énumérée à


l’ORFC 108.17(1)(a)?

Comment savoir s’il s’agit d’une


enquête d’unité?

• Les circonstances entourant l’infraction


ne sont pas complexes;

• Les témoins sont peu nombreux;

Comment savoir si la police


militaire doit faire enquête?
• S’il faut faire appel aux compétences de la
police militaire en matière d’enquêtes;
• S’il s’avère nécessaire d’interroger un accusé
potentiel;
• S’il est nécessaire de faire une fouille ou une
perquisition afin de rechercher des éléments de
preuve (ex. fouille ou perquisition d’une
résidence, d’une voiture, d’un casier, etc.); ou
• S’il est nécessaire de garder un suspect en
détention.
• Consultez l’avocat militaire de votre unité.

35
Les différents types d'enquête

Directives pour l’enquête d’unité

Il faut :
• rassembler tout élément de preuve
disponible;

• prendre les déclarations des témoins en


rapportant les termes exacts employés
par ces derniers;

Directives pour l’enquête d’unité

• s’assurer que les suspects ont reçu une


mise en garde avant de faire toute
déclaration (ORFC 101.06);

• conserver tout élément de preuve


physique dans un endroit sécuritaire; et

• consultez l’avocat militaire de votre unité


s’il est nécessaire de le faire.

La perte de compétence au
procès
• Il y a perte de compétence au procès
sommaire lorsque l’officier présidant:
– a mené ou supervisé directement
l’enquête;
– est témoin de l’infraction;
– a émis un mandat de perquisition;
– a agi en tant qu’officier réviseur suite à
l’arrestation de l’accusé;
– a ordonné à l’accusé de fournir un
échantillon d’urine; ou
– a porté l’accusation personnellement
ou a émis des instructions à cet effet.

36
Les différents types d'enquête

Enquêtes administratives
et disciplinaires

• Les enquêtes administratives et


disciplinaires ne sont pas menées pour
les mêmes raisons, mais peuvent porter
sur les mêmes faits ou les mêmes
évènements.
• Il faut suspendre une enquête
administrative si des éléments de preuve
permettent de croire qu’une infraction
peut avoir été commise.
• Consultez l’avocat militaire de votre
unité.

Enquêtes administratives
et disciplinaires

• Les comptes-rendus, rapports et procès-


verbaux, rédigés dans le cadre d’une
enquête administrative, ne peuvent être
utilisés pour les fins d’un procès
sommaire ou d’une cour martiale.

• Cependant, une enquête disciplinaire


peut être initiée suite à des informations
obtenues au cours d’une enquête
administrative.

QUESTIONS?

37
Le dépot d'accusation

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Le dépôt d’accusation

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 5

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Qui peut porter une accusation?


• L’accusation doit être bien fondée
• La décision de porter ou non une accusation
• Prescription pour le dépôt d’accusations
• Conseils juridiques
• Le dépôt formel d’une accusation
• Renvoyer l’accusation à une autre autorité
• La compétence de l’officier auquel l’accusation
est renvoyée
• La décision de ne pas donner suite à une
accusation
• Scénario

Qui peut porter une accusation?

• Le commandant de l’unité

• Un officier ou un militaire du rang


autorisé par le commandant à porter des
accusations

• Le Service national d’enquêtes des


Forces canadiennes (SNEFC)

38
Le dépot d'accusation

L’accusation doit être fondée

• Un test à deux volets permet d’évaluer le


bien-fondé d’une accusation :

– Premier volet : Est-ce que la personne


portant l’accusation croit véritablement
que l’accusé a commis l’infraction?

– Deuxième volet : Est-il est raisonnable


de croire que l’accusé a commis
l’infraction en question?

Enquête relative à l’infraction

• Une enquête doit être tenue avant qu’une


accusation soit portée afin de déterminer:

– si une infraction militaire a été


commise; et

– les faits pertinents entourant la


commission de l’infraction.

Enquête relative à l’infraction

• Les informations dévoilées par l’enquête


doivent faire l’objet d’une révision par la
personne autorisée à porter une
accusation.
• Si ces informations sont suffisantes, elles
peuvent constituer le fondement d'une
croyance raisonnable de la commission
d’une infraction et permettre de porter
une ou des accusations.

39
Le dépot d'accusation

Accuser ou non

• Même s’il existe des motifs raisonnables


de porter une accusation, il peut être
inapproprié ou peu souhaitable de le
faire.
• Est-il est approprié, souhaitable ou dans
l’intérêt de la discipline de porter une
accusation?
• Méfiez-vous de la partialité ou de la
perception de partialité.
• Consultez l’avocat militaire de l’unité.

Prescription pour le dépôt


d’accusations

• L’accusation doit être portée au plus tard


6 mois après la perpétration de
l’infraction reprochée.

• Si l’accusation n’est pas portée a


l’intérieur de ce délai, elle doit être
référée à la cour martiale sauf si l’accusé
choisi de se soustraire à l’application de
la prescription.

L’obligation d’obtenir un avis


juridique
• L’avocat militaire de l’unité doit être consulté avant
que des accusations soient portées:
– s’il s’agit d’une infraction qui ne peut pas être
jugée par procès sommaire;
– si l’infraction a été commise par un militaire d’un
grade supérieur à celui de sergent;
– si l’infraction en cause donne le droit à l’accusé
de choisir d’être jugé devant une cour martiale;
ou
– si l’infraction est présumée avoir été commise
plus de six mois avant la date à laquelle
l’accusation serait portée.
• Habituellement, un avis juridique n’est pas requis
pour les cinq infractions énumérées à l’ORFC
108.17(1)(a).

40
Le dépot d'accusation

L’obligation d’obtenir un avis


juridique
• Vous devez vous assurer que le
processus de consultation est clairement
établi avec l’avocat militaire de l’unité.

• La consultation par téléphone, courriel ou


tout autre moyen similaire est permise
pour les questions de routine.

L’étendue de l’avis juridique

• La preuve obtenue est-elle suffisante


pour déposer une accusation?

• Le cas échéant, est-ce qu’il convient de


porter une accusation?

• Si oui, quelle accusation serait la plus


appropriée?

Le dépôt formel d’une accusation

• Il y a dépôt formel d’une accusation


lorsque:

– L’accusation a été consignée par écrit


à la partie 1 du procès-verbal de
procédure disciplinaire (PVPD); et

– le PVPD a été signé par une personne


autorisée à porter l’accusation.

41
Le dépot d'accusation

Qui doit être saisi de


l’accusation?
• Peut être saisi de l’accusation:

– Le cmdt de l’accusé;
– le cmdt de la base, unité ou élément
où se trouve l’accusé; ou
– un officier délégué, seulement lorsqu’il
est autorisé par écrit à juger
l’accusation en question et que
l’accusé est un élof ou un MR d’un
grade inférieur à celui d’adjudant.

La compétence de l’officier saisi


d’une accusation
• L’officier saisi de l’accusation peut :

– Instruire le procès conformément aux


règlements (s’il s’agit d’un cmdt ou
d’un officier délégué);
– recommander de ne pas donner suite
à l’accusation (s’il s’agit d’un officier
délégué); ou
– renvoyer l’accusation au cmdt
supérieur s’ils n’ont pas compétence
(grade de l’accusé).

La compétence de l’officier saisi


d’une accusation

– décider de poursuivre avec le procès


sommaire (cmdt supérieur, cmdt,
officier délégué);
– décider de ne pas continuer avec le
procès sommaire (cmdt ou cmdt
supérieur); ou
– s’adresser à une autorité de renvoi
afin d’obtenir un procès devant une
cour martiale (cmdt ou cmdt
supérieur).

42
Le dépot d'accusation

L’obligation d’obtenir un avis


juridique avant le procès

• L’officier saisi d’une accusation doit


consulter l’avocat militaire de l’unité afin
de savoir s’il doit procéder ou non sur
cette accusation, lorsqu’il s’agit:

– d’une infraction militaire ne relevant


pas de la juridiction du procès
sommaire (ORFC 108.07);

L’obligation d’obtenir un avis


juridique avant le procès
– d’une l’infraction qui a été commise par un
officier ou par un MR d’un grade supérieur à
celui de sergent;
– d’une infraction qui permet à l’accusé de
choisir un procès devant une cour martiale;
ou
– d’une infraction qui est présumée avoir été
commise, selon le cas, (i) plus de six mois
avant la date à laquelle l’accusation a été
portée, ou (ii) plus d’un an avant la date à
laquelle le procès sommaire commencerait.

L’obligation d’obtenir un avis


juridique avant le procès
• L’officier qui décide de ne pas suivre les
recommandations de l’avocat militaire de
l’unité doit fournir une justification écrite
de sa décision aux personnes suivantes:
– à l’officier immédiatement supérieur
devant lequel il est responsable en
matière de discipline; et
– à l’avocat militaire de l’unité (copie).

43
Le dépot d'accusation

Accusations déposées par le


SNEFC

• Un cmdt ou cmdt supérieur qui décide de


ne pas donner suite à une accusation
déposée par le SNEFC doit fournir une
justification écrite aux personnes
suivantes :
– le SNEFC; et
– l’officier immédiatement supérieur
devant lequel il est responsable en
matière de discipline.

Accusations déposées par le


SNEFC
• Le cmdt ou cmdt supérieur ne peut
empêcher ou arrêter la poursuite du
processus pour une accusation déposée
par le SNEFC.

• Le SNEFC peut renvoyer une accusation


directement à une autorité de renvoi.

Scénario

• Les Sdts Durocher et Leduc jouent au


hockey sur une base des Forces
canadiennes.

• Le Sdt Durocher commence à jouer de


façon agressive, sans respecter les
règles du jeu.

44
Le dépot d'accusation

Scénario

• Une dispute éclate, le Sdt Leduc se met


en colère et fracture la mâchoire du Sdt
Durocher en lui assenant un coup de
poing.

• Suite à cet incident, le SMC prend


connaissance du rapport d’enquête
préparé par la PM et informe le cmdt des
événements.

Scénario

• Il existe suffisamment d’éléments de


preuve pour fonder une accusation de
voies de fait ayant causé des lésions
corporelles.

• D’ailleurs, il y avait de nombreux


spectateurs au match de hockey pouvant
témoigner.

Scénario

• Le cmdt téléphone à l’avocat militaire de


l’unité, en lui disant : «J’ai décidé de ne
pas porter d’accusation contre le Sdt
Leduc. Leduc est un excellent sdt, tandis
que Durocher est un bon à rien.
D’ailleurs, à mon avis Durocher a mérité
ce qui lui est arrivé.»

45
Le dépot d'accusation

Scénario

• Discutez entre vous des motifs du cmdt,


en déterminant s’il s’agit d’une façon
appropriée de décider si une accusation
doit ou non être portée.

QUESTIONS?

46
La compétence

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La compétence

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 6

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• La définition de la compétence ou
juridiction
• Les sources attributives de la
compétence
• Les différentes sortes de compétence
• Les questions fondamentales
• Les questions de compétence
pertinentes aux commandants, aux
officiers délégués et aux commandants
supérieurs

La définition de compétence

• La compétence est l’autorité juridique


que possède un officier pour présider un
procès sommaire.

• La question essentielle est de savoir si


l’officier devant présider un procès
sommaire a la compétence requise pour
procéder au procès sommaire.

47
La compétence

Les sources attributives de la


compétence

• La Loi sur la Défense nationale (L.D.N.)

• Les Ordonnances et règlements royaux


applicables aux Forces canadiennes
(ORFC)

Les deux types de compétence

• La compétence sur la personne (accusé)

• La compétence sur l’infraction

Questions fondamentales

• Suis-je un commandant, un officier


délégué ou un commandant supérieur?

• Suis-je dûment certifié pour présider un


procès sommaire?

48
La compétence

Questions fondamentales

• La personne accusée relève-t-elle de ma


compétence?

• L’infraction relève-t-elle de ma
compétence?

• Une liste des déterminations


préliminaires au procès (ORFC 108.16)
pour l’officier présidant (cmdt) est
comprise à l’annexe Q du manuel de
justice militaire au procès sommaire.

Statut du commandant

• Est-ce que je suis un cmdt à l’égard de


l’accusé?

• Le terme commandant relativement à


l’accusé, signifie à la fois :

– être le cmdt de l’accusé; et


– être l’officier habilité en vertu des
ORFC à agir comme cmdt envers
l’accusé.

Statut du commandant

• Les officiers habilités en vertu des ORFC


à agir à titre de cmdt envers un accusé
sont les suivants :

– le cmdt d’une base, unité ou autre


élément auquel appartient l’accusé ou
bien, où il se trouve; et

– le commandant désigné; (ORFC 1.02)

– le commandant d’un détachement;

49
La compétence

Statut du commandant

– Lorsque l’accusé est un cmdt, c’est


l’officier immédiatement supérieur
devant lequel il est responsable en
matière de discipline qui sera
considéré son cmdt.

– Le cmdt en second d’un navire sera


considéré le cmdt lorsqu’il n’y a aucun
cmdt supérieur à bord.

Attestation de formation par le


JAG
101.07 - FORMATION ET ATTESTATION POUR LES
COMMANDANTS SUPÉRIEURS ET LES
COMMANDANTS
(1) Les commandants supérieurs et les commandants
doivent, avant d ’assumer leurs fonctions, satisfaire aux
conditions suivantes:
a) avoir reçu la formation relative à l’application du
code de discipline militaire selon un programme établi
par le juge-avocat général;
b) avoir reçu du juge-avocat général une attestation de
leur qualification à appliquer le code.
(2) Le chef d ’état-major de la défense peut permettre que la
formation requise en vertu du sous-alinéa (1)a) soit
retardée dans la mesure où ce délai est nécessaire pour
satisfaire aux exigences opérationnelles urgentes.

Personnes relevant de la
compétence du cmdt

• Le cmdt a la compétence de juger les


personnes suivantes:

– les élève-officiers; et

– les militaires du rang (MR) d’un grade


inférieur à celui d’adjudant.

50
La compétence

Infractions relevant de la
compétence du cmdt
• Les infractions militaires énumérées à
l ’article 108.07(2) des ORFC; et

• les infractions criminelles énumérées à


l’article 108.07(3) des ORFC, quoiqu’il
s’agisse d’une compétence très limitée à
l’égard de ces infractions.

ORFC 108.07(2)

83 (Désobéissance à un ordre légitime),


84 (Violence envers un supérieur),
85 (Acte d ’insubordination),
86 (Querelles et désordres),
87 (Désordres),
89 (Connivence dans le cas de désertion),
90 (Absence sans permission),
91 (Fausse déclaration concernant un congé),
93 (Cruauté ou conduite déshonorante),
95 (Mauvais traitements à l ’égard des
subalternes),
96 (Fausses accusations ou déclarations),

ORFC 108.07(2)

97 (Ivresse),
98 (Simulation ou mutilation),
99 (Détention inutile, sans jugement ou non
autorisée),
100 (Libération non autorisée ou aide à l ’évasion),
101 (évasion),
101.1 (Défaut de respecter une condition),
102 (Résistance à la police militaire dans
l ’exercice de ses fonctions),
103 (Refus de livraison ou d ’assistance au pouvoir
civil),

51
La compétence

ORFC 108.07(2)

106 (Désobéissance aux ordres du commandant -


bateaux),
107 (Actes dommageables relatifs aux aéronefs),
108 (Signature d ’un certificat inexact),
109 (Vol à trop basse altitude),
110 (Désobéissance aux ordres du commandant –
aéronefs),
111 (Conduite répréhensible de véhicules),
112 (Usage non autorisé de véhicules),
113 (Incendie),
114 (Vol),
115 (Recel),

ORFC 108.07(2)

116 (Dommage, perte ou aliénation irrégulière),


117 (Infractions diverses),
118 (Outrage à un tribunal militaire),
118.1 (Défaut de comparaître),
120 (Infractions relatives aux cantonnements),
122 (Fausses réponses ou faux renseignements)
123 (Aide à enrôlement illégal)
125 (Infractions relatives à des documents)
126 (Refus d’immunisation ou d’examens médicaux),
127 (Négligence dans la manutention de matières
dangereuses),
129 (Conduite préjudiciable au bon ordre et à la
discipline), et
130 (Procès militaire pour infractions civiles),

ORFC 108.07(3)

Code criminel:
129 (Infractions relatives aux agents de la paix),
266 (Voies de fait),
267 (Agression armée ou infliction de lésions
corporelles),
270 (Voies de fait contre un agent de la paix),
334 (Punition de vol), lorsque la valeur de ce qui est
volé ne dépasse pas 5 000$,
335 (Prise d’un véhicule à moteur ou d’un bateau sans
consentement),
430 (Méfait),
437 (Fausse alarme); et
Loi réglementant certaines drogues et autres
substances:
4(1) (possession de substances).

52
La compétence

Statut de l’officier délégué

• La délégation de pouvoir du cmdt à


l’officier délégué doit être faite :
– par écrit; et
– comporter une identification de
l’officier délégué par son nom ou par
la référence à sa fonction ou par la
référence à ses devoirs à titre
d’officier.
• L’officier délégué doit être au moins du
grade de capt/ltv et détenir l’attestation
de formation d’officier présidant.

Attestation de formation par le


JAG
ORFC 108.10(2) La délégation des pouvoirs de
juger et de punir d ’un commandant est, en vertu
du paragraphe 163(4) de la L.D.N., assujettie
aux restrictions suivantes:
a) un commandant ne peut déléguer ses pouvoirs
de juger et de punir à un officier qui :
i) soit n ’a pas été formé conformément à un
programme établi par le juge-avocat général et
ni reçu de ce dernier une attestation de sa
qualification à titre d ’officier délégué pour
exercer ces pouvoirs,
ii) soit est d’un grade inférieur à celui de
capitaine; …

Personnes assujetties à l’autorité


de l’officier délégué

• Les élève-officiers;

• Les MR dont le grade est inférieur à celui


d’adjudant.

• La délégation écrite de pouvoir du cmdt


de juger et de punir, peut contenir des
restrictions supplémentaires face à la
compétence de l’officier délégué sur les
personnes.

53
La compétence

Infractions relevant de la
compétence de l’officier délégué
• Concernant les infractions, l’officier
délégué a la même compétence que le
cmdt à l’exception des infractions
criminelles & drogues.

• La délégation du cmdt peut contenir des


restrictions face à la compétence de
l’officier délégué quant aux infractions sur
lesquelles il a juridiction.

ORFC 108.10(2) - Restrictions à la


délégation
• La délégation des pouvoirs de juger et de punir
d’un cmdt est assujettie aux restrictions suivantes:
– un cmdt ne peut déléguer ses pouvoirs de juger et
de punir à un officier qui:
 n’a pas reçu la formation conformément à un
programme établi par le juge-avocat général et n’a
pas reçu de ce dernier une attestation de sa
qualification à titre d’officier délégué pour exercer ces
pouvoirs,
 est d’un grande inférieur à celui de capitaine;
– un cmdt ne peut déléguer ses pouvoirs de juger et
de punir qu’à l’égard des élève-officiers et des
militaires du rang d’un grade inférieur à celui
d’adjudant; et
– un cmdt ne peut déléguer ses pouvoirs de juger et
de punir à l’égard des infractions civiles
mentionnées à l’alinéa (3) de l’article 108.07.

Statut du Commandant supérieur

• Il s’agit des officiers du grade de


brigadier-général ou d’un grade
supérieur; et

• tout autre officier nommé commandant


supérieur par le Chef d’état-major de la
Défense.

54
La compétence

Statut du Commandant supérieur

Officiers qui pourraient être nommés cmdt


supérieur :
• Cmdt de formation;
• cmdt de base au grade de lcol ou d’un
grade supérieur;
• cmdt d’escadron des navires canadiens
de Sa Majesté; et
• cmdt des navires canadiens de Sa
Majesté qui n’ont pas de cmdt supérieur
à bord ou accompagnant.
(ORFC 108.12, note A)

Personnes relevant de la
compétence du cmdt supérieur

• Les officiers de grade inférieur à celui de


colonel; et

• les MR de grade supérieur à celui de


sergent.

108.12 – Compétence du cmdt


supérieur de juger l’accusé (1/4)
108.12 – COMPÉTENCE DU
COMMANDANT SUPÉRIEUR DE JUGER
L’ACCUSÉ
Les paragraphes 164(1) à (1.3) de la Loi
sur la défense nationale prescrivent :
«164. (1) Le commandant supérieur peut
juger sommairement l’accusé si les
conditions suivantes sont réunies :
a) il s’agit d’un officier d’un grade inférieur à
celui de colonel ou d’un militaire du rang
d’un grade supérieur à celui de sergent;
b) il estime que ses pouvoirs de punition
sont suffisants, eu égard à la gravité de
l’infraction;

55
La compétence

108.12 – Compétence du cmdt


supérieur de juger l’accusé (2/4)
c) l’accusé n’a pas choisi d’être jugé devant
une cour martiale, dans les cas où ce choix
est prévu;
d) l’infraction ne fait pas partie de celles
que les règlements du gouverneur en
conseil excluent de sa compétence;
e) il n’a aucun motif raisonnable de croire
que l’accusé est inapte à subir son procès
ou était atteint de troubles mentaux au
moment de la perpétration de l’infraction
reprochée.

108.12 – Compétence du cmdt


supérieur de juger l’accusé (3/4)
(1.1) Le commandant supérieur ne peut
juger sommairement l’accusé que si
l’accusation est portée au plus tard six mois
après la perpétration de l’infraction
reprochée et que si le procès sommaire
commence dans l’année qui suit la
perpétration de cette infraction.
(1.2) L’accusé peut choisir, selon les
modalités prévues par règlement du
gouverneur en conseil, de se soustraire à
l’application du paragraphe (1.1).

108.12 – Compétence du cmdt


supérieur de juger l’accusé (4/4)
(1.3) Malgré l’alinéa (1)a), le commandant
supérieur ne peut juger sommairement un
lieutenant-colonel que s’il détient lui-même
au moins le grade de colonel et il ne peut
en aucun cas juger sommairement un juge
militaire.»

56
La compétence

Infractions relevant de la
compétence du cmdt supérieur

• Le cmdt supérieur possède la même


compétence qu’un commandant eu
égard aux infractions militaires. (ORFC
108.125)

• Une liste des déterminations


préliminaires au procès (ORFC 108.16)
pour l’officier présidant (cmdt supérieur)
est comprise à l’annexe R du manuel de
justice militaire au procès sommaire.

Nouveau délai de prescription et


renonciations

• délai de prescription pour porter des


accusations
• délai de prescription pour commencer le
procès sommaire

Nouveau délai de prescription


pour porter des accusations

• L’accusation doit être portée au plus tard


6 mois après la perpétration de
l’infraction reprochée.
• Si l'accusation est portée après la
période de 6 mois, l'accusé ne pourra
pas être jugé par procès sommaire à
moins qu'il ne renonce à ce délai de
prescription.
• Depuis le 1er septembre 2018, l'accusé
peut « renoncer » à ce délai de
prescription de 6 mois.

57
La compétence

Délai de prescription pour


commencer le procès

• Le délai de prescription pour commencer


le procès sommaire n’a pas changé et
demeure 1 an. (ORFC 108.06 et 108.12)
• Depuis le 1er septembre 2018, l'accusé
peut « renoncer » à ce délai de
prescription de 1 an.

ORFC 108.16(1.1) - Nouveau

108.16 – DÉTERMINATIONS PRÉLIMINAIRES


AU PROCÈS
(…)
(1.1) Si l’accusation a été portée plus de six mois
après la perpétration de l’infraction reprochée ou si
le procès sommaire ne peut commencer dans
l’année qui suit la perpétration de cette infraction,
l’officier doit établir, après s’être conformé à
l’alinéa 108.171(1), s’il lui est possible de juger
l’accusé parce que ce dernier a renoncé au délai
de prescription applicable.

ORFC 108.171 – Nouveau (1/3)

108.171 – RENONCIATION AU DÉLAI DE PRESCRIPTION


(1) L’officier qui, aux termes de l’alinéa 108.16(1.1), doit
établir s’il lui est possible de juger l’accusé prend les
mesures suivantes :
a) il fait informer l’accusé que celui-ci peut renoncer au délai
de prescription;
b) il accorde à l’accusé un délai raisonnable d’au moins 24
heures pour :
(i) consulter un avocat concernant la renonciation (voir les
articles 101.11 – Services juridiques fournis par le directeur
du service d’avocats de la défense et 108.18 – Occasion de
consulter un avocat concernant le choix ou la renonciation),
(ii) décider s’il renonce ou non au délai de prescription.

58
La compétence

ORFC 108.171 – Nouveau (2/3)

108.171 – RENONCIATION AU DÉLAI DE PRESCRIPTION

(2) Une fois que l’officier s’est conformé à l’alinéa (1),


l’accusé doit, à la partie 3 du procès-verbal de procédure
disciplinaire :
a) confirmer :
(i) d’une part, qu’il a été informé des éléments prévus à
l’alinéa 108.14(5) par l’officier désigné pour l’aider,
(ii) d’autre part, qu’il a eu l’occasion de consulter un avocat
concernant la renonciation;
b) indiquer sa décision concernant la renonciation.

ORFC 108.171 – Nouveau (3/3)

108.171 – RENONCIATION AU DÉLAI DE PRESCRIPTION

(3) L’accusé qui ne renonce pas au délai de prescription


lorsque l’occasion lui en est donnée en application du sous-
alinéa (1)b) peut, pour autant qu’il se conforme aux
exigences prévues à l’alinéa (2), le faire :
a) à tout moment avant que le directeur des poursuites
militaires n’ait prononcé la mise en accusation de l’accusé
devant une cour martiale;
b) avec le consentement du directeur des poursuites
militaires, à tout moment après que celui-ci ait prononcé la
mise en accusation de l’accusé devant une cour martiale,
mais avant le début du procès.

QUESTIONS?

59
L'impartialité

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

L’impartialité

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 7

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Le serment de l’officier présidant


• Qu’est-ce que la partialité?
• Le test pour identifier la partialité
• Les mécanismes procéduraux de
protection contre la partialité
• Quelques exemples de partialité
• La perfection est-elle exigée?
• Scénarios

Serment de l’officier présidant au


procès sommaire

• «Je jure d’administrer dûment la justice


militaire en conformité de la loi, sans
partialité, faveur ni affection. Ainsi que
Dieu me soit en aide.» (ORFC 108.27)
• «Je déclare solennellement d’administrer
dûment la justice militaire en conformité
de la loi, sans partialité, faveur ni
affection.» (ORFC 108.27 & 108.32)

60
L'impartialité

Serment de l’officier présidant au


procès sommaire

• L’officier présidant au procès est obligé


d’administrer la justice :

– conformément à la loi; et

– avec impartialité, sans faveur,


affection, préjugé ou toute autre
comportement biaisé.

Qu’est-ce que la partialité?

• [TRADUCTION] « Pour toute personne


agissant dans une fonction judiciaire, [la
partialité] est ce qui amène ou peut
amener une personne à juger une affaire,
sur d’autres éléments que ceux révélés
par la preuve. » -
The Canadian Law Dictionary

Qu’est-ce que la partialité?

• La partialité est un manque de neutralité


de la part d’une personne prenant une
décision.
• La partialité existe lorsqu’il y a des
facteurs qui rendent un décideur
incapable de prendre une décision basée
uniquement sur la preuve et les principes
juridiques applicables.

61
L'impartialité

La partialité entraîne une


incapacité d’exercice

• Toute personne a le droit de subir un


procès devant un tribunal impartial (c’est-
à-dire sans parti-pris ou préjugé).

• Un décideur qui démontre de la partialité


perd sa compétence pour entendre et
juger une cause.

Test de la partialité / impartialité

• Il n’est pas nécessaire de démontrer une


réelle partialité chez le décideur, puisqu’il
est impossible de sonder l’état d’esprit
d’un individu.
• Il suffit qu’il y ait une appréhension
raisonnable (une perception ou une
inquiétude) de partialité de la part du
décideur envers l’accusé.

Test de la partialité / impartialité

• Test : Une personne raisonnable,


connaissant les faits concernant l’officier
présidant le procès sommaire, pourrait-
elle soupçonner que ce dernier serait
influencé, quoique inconsciemment,
par des considérations inappropriées :
– favorisant l’accusé; ou
– créant un préjugé défavorable envers
l’accusé?

62
L'impartialité

Les mécanismes procéduraux de


protection contre la partialité

• La conduite du procès sommaire est la


responsabilité exclusive de l’officier
présidant.

• Aucune autorité supérieure ne doit


intervenir (interférer ou tenter
d’influencer) dans la procédure. (ORFC
108.04)

Les mécanismes procéduraux de


protection contre la partialité
• Un officier ne pourra pas présider un
procès :
– s’il a mené ou supervisé directement
l’enquête;
– s’il est témoin de l’infraction;
– s’il a agit en tant qu’officier réviseur de la
détention;
– s’il a émis un mandat de perquisition;
– s’il a ordonné à l’accusé de fournir un
échantillon d’urine;
– s’il a porté – directement ou indirectement
– les accusations. (ORFC 108.09)

Les mécanismes procéduraux de


protection contre la partialité

• Avant le début du procès sommaire :

– L’officier présidant doit déterminer s’il


est convenable qu’il juge la cause, eu
égard à l’intérêt de la justice militaire et
de la discipline. (ORFC 108.16
(1)(a)(v))

63
L'impartialité

Les mécanismes procéduraux de


protection contre la partialité

• Pendant un procès sommaire :

– L’officier présidant peut renvoyer la


cause à une autre autorité, s’il estime
qu’il ne convient pas, dans l’intérêt de
la justice militaire et de la discipline,
qu’il juge la cause. (ORFC 108.34 (1)
(b))

Les mécanismes procéduraux de


protection contre la partialité

La partialité est l’une des circonstances


pour laquelle il ne conviendrait pas, dans
l’intérêt de la justice militaire et de la
discipline, qu’un officier préside un procès
sommaire.

Exemples de partialité

• Intérêts pécuniaires/financiers;

• Intérêts personnels;

• Animosité;

64
L'impartialité

Exemples de partialité

• Discrimination;

• Préjugés;

• Cette liste d’exemples n’est pas


exhaustive.

La perfection n’est pas exigée

• Une personne n’est jamais complètement


ou parfaitement impartiale.
• Toute personne est influencée par ses
antécédents tels que son éducation, ses
expériences, ses croyances, ses valeurs,
attitudes, etc.
• Le test visant à déterminer son
impartialité face à une cause n’est jamais
facile à appliquer.

Scénario nº1

• Lors d’un groupe d’ordres, le cmdt


exprime son inquiétude sur le nombre
d’incidents de décharge négligente à
l’unité.

65
L'impartialité

Scénario nº1

• Les critiques suivantes sont faites par le


cmdt:
– il y a trop de soldats qui ne sont pas
reconnus coupables au procès
sommaire pour les décharges
négligentes; et
– les peines sont trop légères lorsque
les soldats sont reconnus coupables.

Scénario nº1

• Tous les officiers délégués de l’unité


assistent au groupe d’ordres.

• Par la suite, une accusation est portée


contre le Sdt Desroches pour une
décharge négligente. Elle est renvoyée à
l’officier délégué, le Capt Leclerc.

Scénario nº1

• Plus tard, le Capt Leclerc reçoit une note


de service de l’officier désigné pour aider
le Sdt Desroches qui indique qu’il ne
serait pas convenable qu’il préside le
procès sommaire puisqu’il était présent
au groupe d’ordres lorsque le cmdt a
formulé ses commentaires relativement à
ce type d’infraction.

66
L'impartialité

Scénario nº1

• Est-ce qu’il y a une appréhension


(crainte) raisonnable de partialité de la
part du Capt Leclerc?

• Est-ce que le cmdt a agi d’une manière


inacceptable, en faisant des
commentaires sur les décharges
négligentes?

Scénario nº2

• Une accusation est renvoyée au cmdt


pour un procès sommaire.

• Il s’agit d’une accusation de vol sous


l’article 130 de la L.D.N. et contrairement
au Code criminel.

Scénario nº2

• L’accusé est un réserviste. Dans la vie


civile, il est employé par un bon ami du
cmdt.

• Le cmdt sait que l’accusé est un employé


important dans l’entreprise de son ami.

67
L'impartialité

Scénario nº2

• Si l’accusé est reconnu coupable, il


perdra son statut professionnel et le droit
d’occuper son emploi.

• Le cas échéant, l’accusé ne pourra plus


occuper son poste et les revenus de
l’entreprise de l’ami du cmdt en seront
affectés.

Scénario nº2

• Est-il est convenable pour le cmdt de


présider le procès sommaire de
l’accusé?

• Si oui, pourquoi?

• Quelles sont les mesures que le cmdt


devrait prendre dans cette situation?

Scénario nº3

• À plusieurs reprises, un officier délégué


d’une école des FC a exprimé son
aversion pour les militaires d’une unité en
particulier.

• Ses commentaires reflétaient plus qu’une


simple expression de rivalité entre des
unités ou des services.

68
L'impartialité

Scénario nº3

• Lors d’un cours de formation, un militaire


de l’unité en question fait l’objet d’une
accusation.

• L’accusation est renvoyée à cet officier


délégué de l’école.

• Que devrait faire l’officier délégué?

Scénario nº3

• Si l’accusé est informé des préjugés de


l’officier délégué, comment devrait-il
aborder la question de cette partialité?

Scénario nº3

• Si l’officier désigné pour aider l’accusé


est informé des préjugés de l’officier
délégué, sans que l’accusé ne le soit,
que devrait faire l’officier désigné pour
aider l’accusé?

69
L'impartialité

Scénario nº4

• Depuis un an, l’accusé a fait l’objet de


trois procès sommaires pour ivresse
devant son cmdt. Lors de chacun des
procès, l’accusé a été reconnu coupable
des accusations.

• Une quatrième accusation d’ivresse est


renvoyée au même cmdt.

Scénario nº4

• Est-il approprié pour le cmdt de juger


l’accusé pour une quatrième fois
relativement à une infraction de même
nature?

Scénario nº5

• Quatre militaires sont accusés de


conduite préjudiciable au bon ordre et à
la discipline pour avoir consommé des
boissons alcoolisées pendant un
exercice militaire.
• Le Sdt Ducharme a été jugé par un
officier délégué et reconnu coupable.

70
L'impartialité

Scénario nº5

• Les trois co-accusés ont dû témoigner au


procès du Sdt Ducharme.

• Au cours du procès, l’officier délégué


entend des témoignages révélant que les
trois co-accusés ont également bu.

Scénario nº5

• Par la suite, les accusations portées


contre les trois co-accusés, sont
renvoyées au même officier délégué.

• Est-il convenable que cet officier délégué


juge les trois co-accusés?

Scénario nº6

• L’officier délégué et l’accusé, un militaire


du rang, étaient amis avant de s’engager
dans les FC.

• En fait, ils s’étaient engagés au sein de la


même unité de réserve comme MR.

71
L'impartialité

Scénario nº6

• L’officier délégué a été sélectionné plus


tard pour devenir officier.

• L’officier délégué et l’accusé sont


toujours amis.

Scénario nº6

• L’accusation est renvoyée à cet officier


délégué.

• Est-il approprié pour l’officier délégué de


présider le procès sommaire?

QUESTIONS?

72
La détention préventive

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La détention préventive

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 8

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière (1/2)

• Obligation fondamentale de libérer la


personne arrêtée
• La décision initiale de maintenir en
détention
• La révision faite par l’officier réviseur
• Les conditions donnant lieu à une
libération

Survol de la matière (2/2)

• Révision supplémentaire de l’ordonnance


de libération
• Avis de décision de ne pas porter
d’accusation
• L’audition devant un juge militaire
• La révision faite par la Cour d’appel de la
cour martiale

73
La détention préventive

Définitions

• La détention signifie la garde d’une


personne suite à son arrestation ou à son
confinement par les FC.

• La détention préventive signifie le


maintien sous garde d’une personne en
détention avant d’être jugé ou reconnue
coupable pour une infraction.

Résumé de la procédure de la
détention préventive
1. Arrestation d’un militaire.

2. Décision de la personne ayant procédé


à l’arrestation de maintenir l’accusé en
détention.

3. L’exposé écrit est rédigé.

Résumé procédural de la
détention préventive

4. Le rapport de détention est rédigé

5. Révision de la décision du maintien en


détention par l’officier réviseur.

6. Remise en liberté ou maintien en


détention par l’officier réviseur.

74
La détention préventive

Résumé procédural de la
détention préventive
7. Révision des conditions de libération
imposées par l’officier réviseur.

8. Audition devant un juge militaire pour


une révision additionnelle des
conditions de libération.

9. Audition devant un juge militaire, si la


personne n’a pas été libérée.

10. Révision par la Cour d’appel de la cour


martiale.

L’obligation de libérer la
personne arrêtée

• Lorsqu’une personne a été arrêtée, elle


doit être libérée le plus rapidement
possible, à moins que :

– La personne qui a fait l’arrestation


croit, pour des motifs raisonnables,
que la personne arrêtée devrait
demeurer en détention.

Les circonstances qui doivent


être considérées

• On doit tenir compte des circonstances


de l’affaire, y compris:
– La gravité de l’infraction;
– le besoin d’établir l’identité de la personne;
– la conservation de tout élément de preuve;
– le besoin de s’assurer que la personne
arrêtée comparaîtra au tribunal;
– la prévention de la continuation, la répétition
ou une autre infraction;
– le besoin de protéger la sécurité de la
personne arrêtée ou de toute autre personne.

75
La détention préventive

Infractions désignées

Les personnes arrêtées pour avoir commis


une infraction désignée seront maintenues
en détention en raison de la gravité de
l’infraction alléguée.

Infractions désignées

Comprennent:
• le meurtre, la trahison et plusieurs autres
infractions énumérées à l’art. 469 C.Cr.;
• infractions reliées aux stupéfiants (trafic,
importation/exportation, production, etc.);
• les infractions à la L.D.N. comportant
comme peine minimale
l ’emprisonnement à perpétuité;
• certaines infractions à la L.D.N.
commises alors que l’accusé est libéré
d’une mise sous garde;
• tout acte de gangstérisme; et
• tout acte de terrorisme.

Qui est l’officier réviseur?

• Le cmdt de la personne en détention.


• L’officier désigné par le cmdt pour
occuper cette fonction.
• Dans certaines circonstances, le cmdt de
l’unité ou de l’élément où la personne est
détenu, ou par toute autre officier
désigné à ce poste par ce cmdt.

76
La détention préventive

La procédure pertinente à la
révision
• Un rapport de détention doit être remis à
l’officier réviseur dans les 24 heures.

• La personne détenue doit recevoir les


pièces suivantes :
– Un exposé écrit;
– un rapport de détention; et
– tout autre document relié à
l’arrestation et à la décision de
maintenir la personne en détention.

Exposé écrit (1/3)

• Le nom de la personne à qui est confiée


la garde de l’individu arrêté;

• le numéro de matricule, le grade et le


nom de la personne arrêtée;

• les motifs justifiant l’arrestation de la


personne sous garde;

• la date et l’heure de l’arrestation;

Exposé écrit (2/3)

• la date et l’heure où la garde de l’individu


a été confiée au militaire responsable de
la garde;

• la date et l’heure où la décision de


maintenir l’individu sous garde a été
prise;

77
La détention préventive

Exposé écrit (3/3)

• la date et l’heure de la remise de


l’exposé écrit; et

• la signature, la fonction et l’unité de la


personne qui met sous garde l’individu
arrêté.

(ORFC 105.16(3))

Rapport de détention

• Le nom de la personne détenue;

• une description de l’infraction reprochée,


pour autant qu’on le sache; et

• le nom et le grade de la personne qui lui


a confié la garde.

La révision de la détention

• La décision de garder une personne en


détention doit faire l’objet d’une révision
par l’officier réviseur dans les 48 heures
suivant l’arrestation.

78
La détention préventive

La procédure pertinente à la
révision

• La personne détenue doit avoir


l’occasion de faire des représentations
quant à sa libération.

• Ces représentations doivent être faites


par écrit ou enregistrées par d’autres
moyens et remises à l’officier réviseur
avec un exemplaire du rapport de
détention.

La portée de la révision

• Les personnes arrêtées pour avoir


commis une infraction désignée doivent
être maintenues sous garde par l’officier
réviseur.
• Dans les autres cas, l’officier réviseur
doit ordonner la libération de la
personne, à moins qu’il ne croit, pour
des motifs raisonnables, qu’il est
nécessaire de la maintenir en détention.
• Les circonstances à considérer
comprennent…

Les circonstances comprennent

– La gravité de l’infraction;
– le besoin d’établir l’identité de la
personne;
– la conservation de tout élément de
preuve;
– le besoin de s’assurer que la personne
arrêtée comparaîtra au tribunal;
– la prévention de la continuation, la
répétition ou une autre infraction;
– le besoin de protéger la sécurité de la
personne arrêtée ou de toute autre
personne.

79
La détention préventive

Ordonnance de libération

• La remise en liberté ordonnée par


l’officier réviseur peut être
inconditionnelle ou assortie de certaines
conditions.

Conditions que l’officier réviseur


peut imposer
• Demeurer sous autorité militaire;

• se présenter aux heures et aux autorités


qu’il précise;

• rester dans l’établissement de défense


ou à l’intérieur de la région qu’il précise;

Conditions que l’officier réviseur


peut imposer (suite)
• s’abstenir de communiquer avec tout
témoin ou toute autre personne nommée;

• éviter tout lieu expressément nommé; et

• observer toutes autres conditions


raisonnables qu’il précise.

80
La détention préventive

Autres devoirs de l’officier


réviseur

• L’officier réviseur a un devoir continu


d’ordonner la libération d’un détenu si les
motifs justifiant sa détention n’existent
plus.
• L’officier réviseur a le devoir de
reconsidérer le maintien ou non de la
détention lorsqu’aucune accusation n’a
été portée contre la personne sous garde
dans les 72 heures suivant l’arrestation.

La révision de l’ordonnance de
libération

• Une demande de révision de


l’ordonnance de libération peut être
soumise :
– au cmdt, si l’officier réviseur a été
désigné par celui-ci;
– à l’officier immédiatement supérieur
devant lequel le cmdt est responsable
en matière de discipline, si l’officier
réviseur était un cmdt.
– Révision supplémentaire par un juge
militaire

Révision de l’ordonnance de
libération par un juge militaire

• La personne remise en liberté ou l’avocat


des FC peuvent demander la révision de
l’ordonnance de libération par un juge
militaire.
• Le demandeur doit faire parvenir un avis
de demande au juge militaire en chef.
• Le juge militaire en chef fait parvenir un
avis d’audience.
• Audience devant un juge militaire.

81
La détention préventive

Révision de l’ordonnance de
maintien sous garde

• Les recours suivants sont offerts à la


personne maintenue sous garde par
l’officier réviseur :
– Une audience devant un juge militaire
visant à déterminer si elle doit être
maintenue sous garde;
– une révision de la décision du juge
militaire devant la Cour d’appel de la
cour martiale.

Obligation d’agir avec célérité

• Lorsque la personne est en détention


préventive ou en liberté sous condition,
l’accusation doit être portée avec toute la
célérité que les circonstances
permettent. (L.D.N. art.161(2))

Avis de décision de ne pas porter


d’accusation

• Un commandant doit aviser par écrit la


personne maintenue sous garde ou
libérée sous conditions de la décision de
ne pas porter d’accusation.
• L'avis de la décision entraîne l'annulation
de l'ordonnance de maintien sous garde
ou de libération sous condition (les
conditions sont annulées).

82
La détention préventive

Annulation du maintien sous


garde ou des conditions (1/2)

• L'ordonnance de maintien sous garde ou


de libération sous condition est annulée
si:
– Le cmdt avise par écrit la personne
maintenue sous garde ou libérée sous
conditions de la décision de ne pas
porter d’accusation.
– Le cmdt ou le cmdt supérieur avise par
écrit de la décision de ne pas donner
suite.

Annulation du maintien sous


garde ou des conditions (2/2)

– Le DPM avise qu’il ne portera pas


d’accusations.
– Le DPM avise qu’il retire les
accusations.
– Un juge militaire ordonne la libération
de la personne sous garde.
– La personne est reconnue coupable,
condamnée ou absous
inconditionnellement.

QUESTIONS?

83
La procédure avant le procès

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La procédure avant le procès

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 9

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Procès-verbal de procédure disciplinaire


• Nomination de l’officier désigné pour
aider l’accusé
• Demande pour être représenté par un
avocat
• Vérification de la communication de
renseignements à l’accusé
• Renonciation au délai de prescription
• Choix de la cour martiale

Le procès-verbal de procédure
disciplinaire

• L’unité doit s’assurer que toute les


informations sont inscrites au procès-
verbal de procédure disciplinaire (PVPD).

• Il faut s’assurer que l’information est


inscrite de façon complète et exacte.

84
La procédure avant le procès

PVPD

• L’officier présidant le procès sommaire


doit s’assurer que le PVPD est rempli au
complet.

• Le commandant doit veiller à ce que le


PVPD soit soumis aux fins de révision et
classé correctement.

PVPD - Partie 1

PVPD – Partie 2

85
La procédure avant le procès

PVPD – Partie 3

PVPD – Partie 4

PVPD – Partie 5

86
La procédure avant le procès

PVPD – Partie 6

PVPD – Partie 7

PVPD – Partie 8

87
La procédure avant le procès

PVPD (Ancien et nouveau


formulaire)
• Si une accusation a été portée avant le
1er septembre 2018 à l’aide de l’ancien
formulaire.
• Le nouveau formulaire devra être utilisé à
compter du 1er septembre 2018.
• Les deux documents devraient être
attachés ensemble.

La nomination de l’officier
désigné pour aider l’accusé
• Le cmdt doit nommer un officier désigné
pour aider l’accusé le plus tôt possible
après le dépôt de l’accusation.

• En règle générale, ce sont des officiers


qui sont nommés à titre d’officier désigné
pour aider l’accusé.

• Un MR de grade supérieur à celui de


sergent peut être nommé officier désigné
pour aider l’accusé dans des
circonstances exceptionnelles.

La nomination de l’officier
désigné pour aider l’accusé
• L’accusé peut demander un militaire
particulier comme officier désigné pour
l’aider.

• Le cmdt doit nommer cette personne si :

– les exigences du service le permettent;


et

– le militaire en question est prêt à


remplir cette fonction.

88
La procédure avant le procès

La nomination de l’officier
désigné pour aider l’accusé

• Si l’officier désigné pour aider l’accusé ne


peut exercer cette fonction ou ne désire
pas le faire, le cmdt doit nommer un
autre militaire pour remplir ce poste.

• Les responsabilités de l’officier désigné


pour aider l’accusé sont prévues à
l’article 108.14 des ORFC et dans le
Guide à l’intention des accusés et des
officiers désignés pour les aider.

Demande d’un avocat

• Il n’existe pas de droit permettant à


l’accusé de se faire représenter par un
avocat lors d’un procès sommaire.

• Toutefois, l’accusé peut demander la


permission d’être représenté par un
avocat.

• La procédure pour une telle demande


n’est pas précisée.

Demande d’un avocat

• Les facteurs suivants devraient être


considérés:
– la nature de l’infraction;
– le degré de complexité de l’infraction;
– l’intérêt de la justice;
– les intérêts de l’accusé; et
– les exigences du service.
• Veuillez consulter l’avocat militaire de
l’unité avant de prendre une décision.

89
La procédure avant le procès

Vérification de la communication
des renseignements à l’accusé

• L’officier présidant doit s’assurer que


toute l’information prévue à l’article
108.15 des ORFC soit fournie à l’accusé.

Les informations devant être


communiquées à l’accusé
• L’accusé et l’officier désigné pour l’aider
doivent recevoir une copie ou avoir accès
à tout renseignement :

– qui sera présenté lors du procès


sommaire; et

– qui tend à démontrer que l’accusé n’a


pas commis l’infraction dont il est
accusé.

Exemples de renseignements à
fournir à l’accusé

• Tout rapport d’enquête d’unité ou de la


police militaire;
• Toutes déclarations de l’accusé;
• Les déclarations des témoins;
• Les noms des témoins qui n’ont pas
fourni de déclaration;
• Tout élément de preuve documentaire.

90
La procédure avant le procès

Les délais à respecter

• Les renseignements doivent être fournis


à l’accusé dans un délai donnant
suffisamment de temps à l’accusé pour :

– considérer l’option d’être jugé par une


Cour martiale;
– Décider de renoncer ou non aux délais
de prescription et;
– préparer sa cause adéquatement
avant le procès sommaire.

Renonciation au délai de
prescription

• Un accusé peut renoncer aux délais de


prescription suivants:
– Délai de prescription de 6 mois après
la date de la commission alléguée de
l’infraction pour déposer les
accusations.
– Délai de prescription de 1 an suivant la
commission alléguée de l’infraction
pour commencer le procès sommaire.

Offrir le droit de renoncer aux


délais de prescription à l’accusé

Lorsque l’accusé doit decider s’il renoncera


aux délais de prescription, l’officier
présidant doit s’assurer que:
• L’accusé a été informé de son droit de
consulter un avocat relativement à la
renonciation aux délais de prescription.
• L’accusé a eu suffisamment de temps
(24 heures minimum) pour prendre sa
décision.

91
La procédure avant le procès

Le droit de choisir un procès


devant une Cour martiale

• L’accusé peut choisir un procès devant la


Cour martiale à moins :
– d’avoir été accusé d’une infraction
militaire spécifique; et
– que les circonstances entourant
l’infraction sont mineures. (ORFC
108.17)

Infractions qui ne donnent pas


droit à la cour martiale
• Insubordination
• Querelles et désordres
• Absence sans permission
• Ivresse
• Conduite préjudiciable au bon ordre et à
la discipline
– mais seulement lorsque l’infraction se
rapporte à la formation militaire, à
l’entretien de l’équipement personnel,
des quartiers, du lieu de travail, à la
tenue et au maintien

Le choix d’une cour martiale

• L’accusé qui peux effectuer un choix


pour la cour martiale doit être informé de
son droit de consulter un avocat
relativement à son choix;
• L’accusé doit se voir accorder un délai
raisonnable (au moins 24 heures) pour
faire son choix.
• L’accusé doit être informé de la manière
et du moment où il doit présenter son
choix.

92
La procédure avant le procès

QUESTIONS?

93
Diriger un procès sommaire

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Diriger un procès sommaire

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 10

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Les procédures administratives


générales
• Les questions préliminaires au procès
• La procédure applicable au procès
• Scénario

Lieu du procès sommaire

• Le procès peut avoir lieu à n’importe quel


endroit dans le monde.
• La détermination du lieu du procès
dépendra de plusieurs facteurs tels que:
– La disponibilité des témoins;
– Le rythme opérationnel;
– L’endroit où l’incident a eu lieu.

94
Diriger un procès sommaire

Les délais de prescription

• A moins que l’accusé n’y renonce, le


procès sommaire doit commencer dans
l’année suivant la commission de
l’infraction alléguée. (exceptions à
l’art.69(2) de la L.D.N.)

• Il n’est pas nécessaire de terminer tout le


procès sommaire dans ce délai, mais il
faut néanmoins qu’il se déroule avec
célérité.

Les délais de prescription

• S’il s’agit d’une accusation pour avoir pris


un véhicule à moteur/navire sans le
consentement du propriétaire (art 335
C.cr.), le procès sommaire doit débuter
dans les 12 mois suivant la commission de
l’infraction.

Les procès conjoints sont


interdits

• Les procès conjoints ne sont pas permis


lors de procès sommaires.

• Les co-accusés d’une infraction devraient


être jugés par des officiers présidant
différents lors de procès sommaires.

95
Diriger un procès sommaire

Enregistrement électronique des


procès sommaires

• L’enregistrement des procès sommaires


n’est pas interdit, mais il n’existe pas
d’obligation juridique d’agir de la sorte.

• Si l’enregistrement du procès s’avère


nécessaire, cette affaire devrait
probablement être renvoyée à la cour
martiale.

Prise de notes par l’officier


présidant
• L’officier présidant doit préparer une liste
pour identifier :

– l’ensemble des témoins entendus;

– l’ensemble de la preuve documentaire


reçue;

– l’ensemble de la preuve matérielle


reçue.

Prise de notes par l’officier


présidant
• La préparation de notes supplémentaires
n’est pas exigée par la L.D.N. ou les
ORFC.

• Toutefois, l’officier présidant aurait


avantage à prendre des notes rendant
ainsi plus aisé l’appréciation de la
preuve, la prise de décision quant au
verdict et le traitement éventuel d’une
demande de révision.

96
Diriger un procès sommaire

Prise de notes par l’officier


présidant

• L’officier présidant qui prend des notes


ou enregistre les débats, doit les
conserver.

• Si les notes prises par l’officier présidant


sont demandées en vertu de la Loi sur
l’accès à l’information, l’avocat militaire
de l’unité devrait être consulté.

Présence de l’accusé au procès


sommaire

• L’accusé et l’officier désigné pour l’aider


doivent être présents au procès
sommaire.

• Un accusé qui fait défaut de comparaître


au procès sommaire, en dépit d’un ordre
à cet effet, pourra être accusé d’une
nouvelle accusation (art. 118.1 L.D.N.).

La présence des témoins

• L’officier présidant doit veiller à ce que


tous les témoins soient présents au
procès, y compris ceux appelés par
l’accusé.

• L’obligation d’assurer la présence des


témoins est assujettie aux exigences du
service.

97
Diriger un procès sommaire

La présence des témoins

• Quant aux témoins dont la présence est


demandée par l’accusé, il faut acquiescer
à ces demandes, à moins qu’elles ne
soient futiles ou vexatoires.
• On ordonne aux témoins militaires d’être
présents au procès.
• La présence des témoins civils ne peut
être exigée. Ces derniers feront
uniquement l’objet d’une invitation ou
d’une demande.

Témoignages reçus par téléphone/


appareil de télécommunication

• Lorsque la présence d’un témoin ne peut


pas être raisonnablement assurée, le
témoignage de ce dernier est permis par
téléphone ou par tout autre moyen de
télécommunication.

Témoignages reçus par téléphone/


appareil de télécommunication

• Un téléphone ou tout autre appareil de


télécommunication devrait être utilisé
uniquement dans des circonstances
exceptionnelles:
• L’utilisation de la technologie par
transmission vidéo devrait être utilisé
lorsqu’il est possible de le faire.
• Des arrangements doivent être pris afin
de faire assermenter le témoin au lieu de
son témoignage.

98
Diriger un procès sommaire

L’accès public au procès


sommaire

• Les procès sommaires doivent être


ouverts au public militaire et civil.
• L’accusé peut demander que le procès
se déroule à huis clos.
• La demande doit être soutenue par des
motifs convaincants.

L’accès du public au procès


sommaire
• L’officier présidant possède un pouvoir
discrétionnaire lui permettant d’ordonner
le huis clos partiel ou complet du procès,
si cette décision est fondée sur les motifs
énumérés à l’art. 108.28(2) des ORFC

Demande de représentation
juridique

• L’accusé n’a pas un droit automatique de


se faire représenter par avocat au procès
sommaire.

• La décision de permettre la
représentation de l’accusé par un avocat
est laissée à la discrétion de l’officier
présidant.

99
Diriger un procès sommaire

Demande de représentation
juridique

• Si la représentation par un avocat est


possible, elle se fera aux frais de
l’accusé.
• Si l’officier présidant estime que la
représentation d’un avocat est
nécessaire, il peut être préférable de
renvoyer l’affaire à la cour martiale.

La langue du procès sommaire

• L’accusé peut demander que le procès


ait lieu en français ou en anglais.
• L’officier présidant doit être en mesure de
comprendre la langue choisie par
l’accusé.
• Les témoins peuvent utiliser la langue
officielle de leur choix.
• Les services d’un interprète seront
nécessaires si un témoignage n’est pas
rendu dans langue du procès.

Les droits des témoins

• Tout témoignage ou toute déclaration fait


par un témoin lors du procès sommaire
ne peut pas être utilisé contre lui dans
une autre procédure, à l’exception :
– d’une poursuite pour parjure contre ce
témoin;
– du contre-interrogatoire de ce témoin
lors d’une autre procédure.

100
Diriger un procès sommaire

L’importance de la procédure au
procès sommaire

• La procédure est la pierre angulaire de


l’équité et de la justice.

• L’officier présidant est le gardien de ces


principes.

Les irrégularités de procédure

• Les écarts de nature technique à la


procédure n’ont pas pour effet d’annuler
automatiquement les verdicts et les
sentences.

• Dans les rares cas où la procédure n’est pas


spécifiée dans la règlementation, l’officier
présidant doit prendre les mesures qu’il juge
les plus appropriées pour rendre justice.
(ORFC 101.04)

Les étapes fondamentales au


procès sommaire
Suivre toutes les étapes énumérées à
l’ORFC 108.20.
• L’accusé comparait devant vous.
• L’officier désigné pour aider l’accusé est
présent.
• L’officier présidant prête serment.
• Les accusations sont lues.

101
Diriger un procès sommaire

Les étapes fondamentales de la


procédure
• Avant de recevoir la preuve, on demande
à l’accusé s’il lui faut davantage de
temps pour se préparer. Dans
l’affirmative, il faut accorder un
ajournement raisonnable.
• On demande à l’accusé s’il admet les
détails de l’infraction:
– une admission des détails n’est pas
une admission de culpabilité;
– une admission des détails dispense du
besoin d’entendre la preuve
concernant les faits admis.

Les étapes fondamentales de la


procédure

Vous devez entendre tout élément de


preuve supportant l’accusation:
• il faut faire prêter serment à chaque
témoin;
• recevoir les témoignages;
• interroger les témoins afin d’obtenir plus
de précision sur les éléments de preuve
pertinents;
• permettre à l’accusé ou l’officier désigné
pour l’aider d’interroger les témoins.

Les étapes fondamentales de la


procédure

Vous devez entendre tout élément de


preuve en faveur de l’accusé:
• il faut faire prêter serment à chaque
témoin;
• recevoir les témoignages;
• permettre à l’accusé ou l’officier désigné
pour l’aider d’interroger les témoins afin
d’obtenir plus de précision sur les
éléments de preuve pertinents;
• s’il y a lieu, vous pouvez interroger les
témoins.

102
Diriger un procès sommaire

Les étapes fondamentales de la


procédure

• Il faut entendre les représentations de


l’accusé;

• Il faut éviter d’avoir une idée préconçue


ou d’être déjà arrivé à une conclusion
avant d’avoir entendu les représentations
de l’accusé.

Les représentations de l’accusé

Les représentations de l’accusé peuvent porter


sur :
• la fiabilité de la preuve;
• les raisons pour lesquelles certains éléments de
preuve devraient être acceptés ou rejetés;
• les raisons pour lesquelles certains éléments de
preuve devraient être préférés par rapport à
d’autres;
• la valeur probante qu’il faut attribuer à chaque
élément de preuve;
• le verdict approprié en l’espèce en regard à la
preuve déposée.

Les étapes fondamentales de la


procédure

• Il faut rendre votre verdict en présence


de l’accusé pour chacune des
accusations;
• Si vous rendez un verdict de culpabilité
pour une infraction autre que celle faisant
l’objet de l’accusation, il faut en informer
l’accusé;
• Il faut ordonner une suspension
d’instance pour les accusations
subsidiaires.

103
Diriger un procès sommaire

Les étapes fondamentales de la


procédure

• Vous devez entendre tout élément de


preuve à l’égard de la sentence.
• Il faut faire prêter serment à chaque
témoin.
• Recevoir les témoignages.
• L’accusé ou l’officier désigné pour l’aider
peuvent interroger le témoin afin d’obtenir
plus de précision sur les éléments de
preuve pertinents.
• S’il y a lieu, vous pouvez interroger les
témoins.

Les étapes fondamentales de la


procédure
• Il faut entendre les représentations de
l’accusé quant à la sentence qui serait
appropriée;
• Vous devez ensuite prononcer la
sentence;
• Vous devez informer l’accusé de son
droit à la révision (ORFC 108.45);
• Vous devez vous assurer d’inscrire tous
les éléments nécessaires au procès-
verbal de procédure disciplinaire. (PVPD)

Scénario

• Pendant la pause du dîner, alors que


plus de la moitié du procès sommaire a
été complétée, l’officier désigné pour
aider l’accusé est victime d’un accident
de la route et doit être transporté
d’urgence à l’hôpital.

104
Diriger un procès sommaire

Scénario

• Au moment de reprendre l’audition du


procès, l’accusé déclare que la présence
de l’officier désigné pour l’aider ne sera
pas nécessaire.

• L’accusé préfère continuer le procès


sommaire, en dépit de l’absence de
l’officier désigné pour l’aider.

Scénario

• Le procès sommaire devrait-il se


poursuivre sans la présence de l’officier
désigné pour aider l’accusé?

QUESTIONS?

105
La réception de la preuve

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La réception de la preuve

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 11

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

La réception de la preuve au
procès sommaire

• Tout élément de preuve estimé pertinent


et utile permettant de déterminer si
l’accusé a commis ou non l’infraction
peut être reçu.

La pertinence des preuves

• La preuve est “pertinente” lorsqu’elle


tend à:
– Prouver ou réfuter l’existence d’un élément
essentiel des faits/de l’infraction;
– Prouver ou réfuter l’existence de l’élément de
faute pertinent; ou
– Prouver ou réfuter l’existence d’une défense
• La preuve relative à la crédibilité d’un
témoin est également pertinente;
• Les éléments essentiels de l’infraction
vous aideront à déterminer la pertinence.

106
La réception de la preuve

La réception de la preuve au
procès sommaire

• Les règles militaires de la preuve ne


s’appliquent pas au procès sommaire.

• Tout élément de preuve reçu au procès


sommaire doit être fait sous serment ou
affirmation solennelle.

La réception de la preuve au
procès sommaire

• L’accusé a le droit de faire des


représentations quant à la preuve
soumise au procès sommaire.

• Vous pouvez accepter ou rejeter la


preuve en tout ou en partie.

Les différents types de preuve

• Au cours d’un procès sommaire, l’officier


présidant peut se retrouver face à
plusieurs types de preuve:
– La preuve directe;
– La preuve circonstancielle;
– Le ouï-dire;
– L’opinion;
– La preuve documentaire;
– La preuve matérielle.

107
La réception de la preuve

La preuve directe

• La preuve directe constitue


habituellement ce que le témoin a perçu,
c’est-à-dire ce qu’il a vu ou entendu.

Preuve circonstancielle

• La preuve circonstancielle requiert de


l’officier présidant qu’il fasse une
déduction sur la base de l’ensemble de la
preuve soumise (une inférence).

• Par elle-même, la preuve circonstancielle


ne prouve pas un fait/élément essentiel
de l’infraction.

Le ouï-dire

• Il s’agit de ouï-dire lorsque :


– la déclaration a été faite par une
personne qui ne témoigne pas au
procès sommaire; et
– la déclaration est été mise en preuve
par l’intermédiaire d’un autre témoin
(c’est-à-dire par une autre personne
que celle qui a fait la déclaration
originale).

108
La réception de la preuve

Le ouï-dire

• Il faut évaluer avec soin la valeur


probante du ouï-dire, en raison de la
possibilité d’un manque de fiabilité (la
personne ayant fait la déclaration n’est
pas présente au procès pour y être
interrogée).

La déclaration de l’accusé

• Une déclaration de l’accusé à une autre


personne hors procès, qu’elle soit orale
ou écrite, constitue une forme de ouï-
dire.

• La déclaration de l’accusé hors procès


peut être reçue en preuve même si
l’accusé ne témoigne pas.

La déclaration de l’accusé

• La fiabilité d’une déclaration de l’accusé


dépendra en partie de son caractère
volontaire.
• Dans bien des cas, une déclaration de
l’accusé faite aux policiers ou à la chaîne
de commandement n’est pas admissible
à moins que l’accusé ne l’ait fournie suite
à une mise en garde
– En cas de doute, consultez l’avocat
militaire de l’unité.

109
La réception de la preuve

Preuve fondée sur une opinion

• Il s’agit de ce que pense, croit ou déduit


le témoin à l’égard des faits en cause.

• Elle doit être fondée sur des faits déjà


admis en preuve.

La preuve documentaire

• Il s’agit de la preuve enregistrée sous


formes diverses (par écrit, imprimée, sur
vidéo, audio, ordinateur, etc.).

• Les copies originales des preuves


documentaires sont préférables.

Les rapports d’enquête

• Les rapports de la police militaire, de


commission d’enquête et les rapports
d’enquêtes sommaires ne sont pas
admissibles en preuve.

• Toutefois, les parties jointes aux rapports


d’enquête peuvent, dans certaines
circonstances, être admises à titre de
preuve documentaire.

110
La réception de la preuve

La preuve matérielle

• Il s’agit d’objets, de matériaux ou


d’éléments physiques.

• Un témoin qui introduit des preuves


matérielles devant le tribunal aura le
devoir d’expliquer où et comment l’objet
a été trouvé. Il devra également révéler
où et comment l’objet a été entreposé
depuis sa découverte.

La fiabilité de la preuve

• Bien que la preuve puisse souvent être


pertinente, sa fiabilité peut varier.

• Vous devez être en mesure d’évaluer la


preuve et déterminer si elle est fiable.

Fiabilité de la preuve directe

• Capacité de percevoir

• Capacité de la personne de se rappeler


des détails pertinents

• Crédibilité de la preuve/des témoins

• Impartialité/partialité

111
La réception de la preuve

La fiabilité de la preuve
circonstancielle

• Possibilité d’une déduction inexacte tirée


de la preuve circonstancielle.

La fiabilité du ouï-dire

• Le témoin direct de l’incident en question ne


témoigne pas.
• Il n’est pas possible de mettre à l’épreuve la
crédibilité de la tierce partie, en faisant un
contre-interrogatoire.
• Il est impossible de vérifier la véracité de la
déclaration.
• Possibilité d’une erreur de la part du témoin,
soit qu’il n’ait pas bien entendu, qu’il ne se
soit pas bien rappelé ou qu’il n’ait pas bien
rapporté la déclaration de la personne qui a
été directement témoin de l’événement.

La fiabilité de la déclaration de
l’accusé
• Il faut tenir compte :
– des circonstances dans lesquelles la
déclaration a été faite;
– du caractère volontaire de la
déclaration; et
– si la déclaration de l’accusé a été faite
oralement et retranscrite, il y a alors
une possibilité que des erreurs se
soient produites lors de sa
transcription.

112
La réception de la preuve

La fiabilité de la preuve
documentaire
• Il faut considérer :

– l’authenticité du document;
– la possibilité que le document ait été
altéré ou modifié;
– l’exactitude du document; et
– dans le cas d’une photographie, d’un
vidéo, etc., il faut s’assurer qu’il s’agit
d’une représentation juste du sujet en
question.

La fiabilité de la preuve matérielle

• Il faut considérer :

– la chaîne de possession (le


cheminement de la preuve du moment
de sa saisie jusqu’à son dépôt devant
le tribunal); et

– la possibilité que l’objet ait été altéré,


modifié ou transformé.

La fiabilité d’une opinion comme


moyen de preuve

• Il faut considérer :
– les faits sur lesquels l’opinion est
fondée;
– le sujet en cause; et
– l’expérience et les connaissances du
témoin.

113
La réception de la preuve

Scénario no 1

• Un militaire subit un procès sommaire


présidé par un officier délégué suite au
dépôt d’une accusation pour conduite
répréhensible de véhicules (L.D.N.111)

• L’accusé, le caporal Moreau, conduisait


un SVSM transportant des troupes. Il ne
fut pas en mesure de négocier une
courbe en raison de la vitesse excessive
de son véhicule.

Scénario no 1

• Personne n’a subi de blessures, mais le


véhicule a été endommagé après avoir
percuté un arbre.

• Lors de l’enquête de la police militaire, le


Caporal Moreau a été interrogé par la
Caporal-chef Masson, policière militaire.

Scénario no 1

• Le prévenu a reçu une mise en garde et


a été informé qu’il pouvait consulter un
avocat conformément à ses droits
constitutionnels. Le Caporal Moreau n’a
pas voulu se prévaloir de ce droit.

• Pendant l’interrogatoire, le Caporal


Moreau a admis qu’il conduisait à une
vitesse de 55 km/h peu avant l’accident.

114
La réception de la preuve

Scénario no 1

• La vitesse maximale permise était de 40


km/h.

• L’accusé, à la demande de la Caporal-


chef Masson, a rédigé une déclaration
écrite à l’effet qu’il conduisait à une
vitesse de 55 km/h peu avant l’accident.

Scénario no 1

• Lors du procès sommaire, la Caporal-


chef Masson est convoquée pour
témoigner sur les résultats de son
enquête.

• L’accusé, par l’entremise de l’officier


désigné pour l’aider, présente une
objection au témoignage de la Caporal-
chef Masson.

Scénario no 1

• Le motif au soutien de l’objection est que


toute déclaration de la Caporal-chef
Masson relatif aux déclarations de
l’accusé lors de l’enquête violera le droit
au silence garanti à l’accusé par la
Charte.

• Est-ce que l’objection devrait être


accordée?

115
La réception de la preuve

Scénario no 2

• La caporal-chef Masson, policière


militaire ayant procédé à l’enquête, est
convoquée pour témoigner au procès de
l’accusé, le Caporal Moreau.

Scénario no 2

• Au début du témoignage, la Caporal-chef


Masson demande la permission de relire
le rapport d’enquête afin de se rafraîchir
la mémoire.

• Devrait-elle avoir le droit de le relire?

Scénario no 3

• En fin de témoignage, après avoir


rapporté oralement la déclaration de
l’accusé, la policière militaire offre à
l’officier présidant la déclaration écrite de
l’accusé qui se trouve en annexe au
rapport d’enquête de la police militaire.

116
La réception de la preuve

Scénario no 3

• L’officier désigné pour aider l’accusé


intervient en disant que les rapports
d’enquête ne peuvent pas être reçus
comme preuve, en vertu des ORFC et
que par conséquent, l’officier présidant
ne devrait pas accepter de recevoir la
déclaration écrite à titre de preuve.

Scénario no 3

• Quelle devrait être la décision de l’officier


présidant quant à la réception de la
déclaration écrite de l’accusé comme
élément de preuve?

QUESTIONS?

117
Rendre un verdict

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

Rendre un verdict

Formation et attestation des officier présidant - Leçon 12

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CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Analyse des infractions

• Appréciation de la preuve

• Moyens de défense

• Rendre un verdict

La formule de base

• Acte prohibé (actus reus) + intention


coupable (mens rea) + aucune défense =
coupable

• Une lecture de l’infraction vous permettra


de déterminer quels sont les éléments
matériel (acte prohibé) et mental ou
psychologique (intention coupable) de
celle-ci.

118
Rendre un verdict

La nature psychologique ou
mentale de la faute

• L’intention
• La volonté (caractère délibéré)
• La connaissance
• La négligence
• La témérité/l’insouciance

Analyse de l’infraction

• Avant le procès sommaire, il faut


analyser l’infraction et déterminer (en
consultant au besoin l’avocat militaire) :

– les faits essentiels/éléments à être


prouvés; et

– l’élément mental ou psychologique (la


mens rea) qui doit être démontré.

La présomption d’innocence

• L’accusé est présumé innocent.

• L’accusé est innocent à moins que les


éléments de preuve démontrent hors de
tout doute raisonnable qu’il a commis
l’infraction.

119
Rendre un verdict

Approche appropriée

• Est-ce que l’élément de preuve est


pertinent?
• Si la preuve est pertinente, est-ce qu’elle
est fiable en totalité ou partiellement?
• En fonction de la fiabilité de la preuve,
quel poids ou quelle importance devrais-
je lui accorder?
• Dans ses représentations, quel point de
vue l’accusé me demande-t-il de prendre
par rapport à la preuve?
• Quels sont les éléments de la preuve que
j’accepte?

Approche appropriée

• Est-ce que l’accusé a un moyen de


défense qui empêcherait le prononcé
d’un verdict de culpabilité?
• En fonction de la preuve reçue et
acceptée, est-ce que les éléments
essentiels de l’infraction ont été prouvés
hors de tout doute raisonnable?
• En me fondant sur la preuve que j’ai
acceptée, quel est le verdict approprié en
l’espèce?

L’évaluation de la preuve : le
«poids» de chaque élément

• Il faut se concentrer sur les éléments


essentiels de l’infraction (faits) et
l’intention coupable requis.
• Il est possible d’accepter en totalité ou en
partie la preuve provenant de
témoignage, de même que de tout autre
genre de preuve.

120
Rendre un verdict

L’évaluation de la preuve : le
«poids» de chaque élément

• La preuve est acceptée ou rejetée sur la


base de sa fiabilité.

• Vous devez décider quel est le «poids»


(valeur probante ou importance) que
vous attribuez aux éléments de preuve
retenus.

Prouver hors de tout doute


raisonnable

• Une fois que vous avez décidé des


éléments de preuve retenus et le poids à
leur accorder, vous devez déterminer si
la commission de l’infraction a été
prouvée hors de tout doute raisonnable.

Prouver hors de tout doute


raisonnable
• L’accusation a été prouvée hors de tout
doute raisonnable si la preuve démontre :

– les éléments essentiels de l’infraction


hors de tout doute raisonnable; et

– l’élément mental ou psychologique


(intention coupable) requis pour
prouver la faute hors de tout doute
raisonnable.

121
Rendre un verdict

Prouver hors de tout doute


raisonnable

• Il faut suivre les trois étapes suivantes :

– Si vous croyez aux témoignages de


l’accusé ou des témoins de la défense
(c’est-à-dire qu’il est innocent): vous
devez rendre un verdict
d’acquittement.

Prouver hors de tout doute


raisonnable

– Si vous ne croyez pas les


témoignages de l’accusé ou des
témoins de la défense, mais que vous
avez néanmoins un doute raisonnable
après avoir considéré la preuve de la
défense dans son ensemble : vous
devez alors rendre un verdict
d’acquittement.

Prouver hors de tout doute


raisonnable

– Même si le témoignage de l’accusé et


des témoins de la défense n’ont pas
créé un doute dans votre esprit
relativement à la culpabilité de
l’accusé, vous devez toujours vous
demander, en fonction de la preuve
admise, si vous êtes convaincus hors
de tout doute raisonnable de sa
culpabilité.

122
Rendre un verdict

Les moyens de défense

• Même si les éléments de l’accusation ont


été prouvés, il est possible que vous
puissiez encore exclure un verdict de
culpabilité si l’accusé a présenté une
défense valable.

• L’accusé peut soulever tout moyen de


défense prévu par la loi.

Les moyens de défenses


typiques

• La légitime défense
• L’intoxication
• La nécessité
• La contrainte
• Plusieurs autres moyens de défense
• Les défenses peuvent être complexes
– Consultez votre conseiller juridique

Les verdicts

• Le verdict est une décision formelle prise


par l’officier présidant le procès quant à
la culpabilité de l’accusé.

• Il existe une vaste gamme de verdicts


possibles.

123
Rendre un verdict

Exemples de verdicts

• Verdict d’acquittement
• Verdict de culpabilité
• Verdict de culpabilité d’une infraction
moindre et incluse
• Verdict de culpabilité fondé sur la
tentative de commettre une infraction
• Verdict de culpabilité annoté
• Verdicts impliquant une accusation
subsidiaire (une suspension d’instance
pour tout autre accusation subsidiaire)

Enregistrer le verdict

• Indiquez clairement sur le procès-


verbal de procédure disciplinaire
(PVPD) votre verdict pour chacune
des accusations.

Conclusion

• Il faut :

– vous rappeler de la formule de base;

– faire l’analyse de l’accusation


déposée;

– suivre l’ «approche appropriée»; et

– rendre un verdict.

124
Rendre un verdict

QUESTIONS?

125
La sentence

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La sentence

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 13

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière (1/3)

• Procédure applicable aux sentences

• Pouvoirs de punition au procès sommaire

• Objectifs et principes sur sentence

Survol de la matière (2/3)

• Caractère unique des sentences dans le


système de justice militaire

• Facteurs à considérer relativement aux


sentences

• Prononcer la sentence appropriée

126
La sentence

Survol de la matière (3/3)

• Absolution inconditionnelle

• Suspension d’une peine de détention

• Peines à exécution discontinue

• Impact des mesures administratives sur


la procédure disciplinaire

Procédure applicable aux


sentences

• Si un verdict de culpabilité est prononcé,


le procès passera à l’étape de la
sentence.

Procédure applicable aux


sentences

• L’officier présidant le procès sommaire


doit recevoir toute preuve relative à
l’établissement d’une sentence
appropriée, incluant :

• les facteurs atténuants; et

• les facteurs aggravants.

127
La sentence

Procédure applicable aux


sentences

• Le contrevenant ou l’officier désigné pour


l’aider peuvent soumettre de la preuve
• Serment ou affirmation solennelle donné
par chaque témoin
• Témoignage
• Le contrevenant ou l’officier désigné pour
l’aider peuvent interroger chaque témoin
sur toute matière portant sur la sentence
appropriée
• L’officier présidant peut questionner les
témoins

Procédure applicable aux


sentences
• Le contrevenant peut témoigner à l’étape
de la sentence, même s’il n’a pas
témoigné lors de son procès sommaire.

• L’officier présidant peut interroger tous


les témoins, incluant le contrevenant s’il
a choisi de témoigner, sur toute matière
portant sur une absolution
inconditionnelle ou une sentence
appropriée.

Procédure applicable aux


sentences

• Le contrevenant ou l’officier désigné pour


l’aider peuvent faire des représentations
relativement à la sentence appropriée.

• Tout les éléments de preuve soumis lors


du procès (avant le verdict) et à l’étape
de la détermination de la peine doivent
être considérés et pris dans leur
ensemble.

128
La sentence

Procédure applicable aux


sentences
• La sentence est prononcée en présence
du contrevenant, de l’officier désigné
pour l’aider et du public.

• Le contrevenant doit être informé des


motifs qui soutiennent ou justifient la
peine imposée.

Procédure applicable aux


sentences

• L’officier présidant le procès ne peut


imposer qu’une seule sentence à l’égard
de l’accusé pour toutes les infractions
dont il a été reconnu coupable.

• Toutefois, la sentence peut inclure plus


d’une punition.

Pouvoirs de punition du
commandant

Peine autorisée Maximum Applicable à

Détention 30 jours Sergent, caporal-chef, caporal et soldat

Rétrogradation Un grade effectif Sergent, caporal-chef et caporal

Réprimande Élève-officier, sergent, caporal-chef et


caporal
Amende 60% de la solde Élève-officier, sergent, caporal-chef,
mensuelle de caporal et soldat
base
Consigné au 21 jours Élève-officier, caporal-chef, caporal et
navire ou au soldat
quartier
Travaux et 14 jours Élève-officier, caporal-chef, caporal et
exercices soldat
supplémentaires
Suppression de 30 jours Élève-officier, sergent, caporal-chef,
congé caporal et soldat

129
La sentence

Pouvoirs de punition de l’officier


délégué
Peine autorisée Maximum Applicable à

Réprimande Élève-officier, sergent,


caporal-chef et caporal

Amende 25% de la solde Élève-officier, sergent,


mensuelle de base caporal-chef, caporal et
soldat

Consigné au navire ou au 14 jours Élève-officier, caporal-chef,


quartier caporal et soldat

Travaux et exercices 7 jours Élève-officier, caporal-chef,


supplémentaires caporal et soldat

Suppression de congé 14 jours Élève-officier, sergent,


caporal-chef, caporal et
soldat

Pouvoirs de punition du
commandant supérieur

Peine
Maximum Applicable à
autorisée

Blâme Adjudant à Lieutenant-colonel

Réprimande Adjudant à Lieutenant-colonel

Amende 60 % de la solde Adjudant à Lieutenant-colonel


mensuelle de base

Consigné au navire ou au 21 jours Élève-officier


quartier

Travaux et exercices 14 jours Élève-officier


supplémentaires

Suppression de congé 30 jours Élève-officier

Casier judiciaire

• La condamnation au procès sommaire


pour les infractions suivantes n’entraîne
pas de casier judiciaire:
• LDN art.85, 86, 87, 89, 90, 91, 95, 96, 97, 99,
101, 101.1, 102, 103, 108, 109, 112, 116, 117,
118, 118.1, 120, 122, 123, 126 ou 129, si le
contrevenant a reçu comme peine:
– un blâme,
– une réprimande,
– une amende d’au plus un mois de solde de
base, ou
– une peine mineure.

130
La sentence

Casier judiciaire

• Effet rétroactif.
• Une combinaison de peines n’entraîne
pas de casier judiciaire.
• Veuillez noter que les infractions
suivantes qui peuvent être jugées par
procès sommaire, ne sont pas sur la
liste: LDN art. 83, 84, 93, 98, 100, 106,
107, 110, 111, 113, 114, 115, 125, 127 et
130.

Objectifs de la sentence

• Renforcer le devoir d’obéissance aux


ordres légitimes;

• Maintenir la confiance du public dans les


FC en tant que force armée disciplinée;

• Dénoncer les comportements illégaux;

Objectifs de la sentence

• Dissuader les contrevenants et autres


personnes de commettre des infractions;

• Favoriser la réinsertion sociale des


contrevenants;

• Favoriser la réinsertion des


contrevenants dans la vie militaire;

131
La sentence

Objectifs de la sentence

• Isoler, au besoin, les contrevenants des


autres officiers et militaires du rang ou de
la société en général;

• Assurer la réparation des torts causés


aux victimes ou à la collectivité;

• Susciter le sens des responsabilités chez


les contrevenants, notamment par la
reconnaissance des dommages causés à
la victime et à la collectivité.

Objectifs de la sentence

• L’un ou l’autre des objectifs visé lors de


la détermination des sentences peut
avoir préséance, dépendamment :

– des circonstances de l’infraction; et

– des facteurs propres au contrevenant.

La sentence dans le système de


justice militaire

• La détermination de la peine a pour


objectifs essentiels de favoriser
l’efficacité opérationnelle des Forces
canadiennes en contribuant au maintien
de la discipline, de la bonne organisation
et du moral, et de contribuer au respect
de la loi et au maintien d’une société
juste, paisible et sûre.

132
La sentence

Facteurs à considérer avant de


prononcer une sentence

• Il faut considérer :
– l’ensemble de la preuve pertinente à
l’imposition d’une sentence
appropriée, incluant les facteurs
aggravants et atténuants; et

– les facteurs énumérés à l’article


104.14 des ORFC.

Facteurs aggravants sur


sentence - ORFC 104.14
• Le contrevenant a fait utilisation abusive de son
grade ou un autre abus de confiance ou
d’autorité.
• L’infraction est motivée par des préjugés ou de
la haine fondés sur des facteurs tels que la race,
l’origine nationale ou ethnique, la langue, la
couleur, la religion, le sexe, l’âge, la déficience
mentale ou physique, l’orientation sexuelle ou
l’identité ou l’expression de genre.
• La victime est l’époux ou le conjoint de fait du
contrevenant, ou la victime a moins de 18 ans.

Facteurs aggravants sur


sentence - ORFC 104.14

• La commission de l’infraction a eu un
effet nuisible important sur la conduite
d’une opération militaire.
• L’infraction a été commise sur un théatre
d’hostilités.
• L’infraction a été commise au profit ou
sous la direction d’une organisation
criminelle.
• L’infraction en est une de terrorisme.

133
La sentence

Principes de détermination de la
peine - ORFC 104.14
• L'harmonisation des peines - peines semblables
à celles infligées pour des infractions
semblables commises dans des circonstances
semblables;
• L'obligation, avant d'envisager la privation de
liberté, d'examiner la possibilité de sanctions
moins contraignantes lorsque les circonstances
le justifient;

Principes de détermination de la
peine - ORFC 104.14
• L’examen, plus particulièrement en ce qui
concerne les contrevenants autochtones, de
toutes les peines substitutives qui sont
raisonnables dans les circonstances et qui
tiennent compte du tort causé aux victimes ou à
la collectivité;
• L'infliction de la peine la moins sévère possible
qui permette de maintenir la discipline, la bonne
organisation et le moral;
• La prise en compte des conséquences
indirectes du verdict de culpabilité ou de la
sentence.

Déterminer la sentence
appropriée

• Considérer tout élément de preuve et


facteurs pertinents, de même que les
représentations du contrevenant.

• Exercez votre discrétion de façon juste et


équitable lors de la détermination de la
sentence.

134
La sentence

Déterminer la sentence
appropriée

• La peine doit être proportionnelle à la


gravité de l’infraction et au niveau de
responsabilité du contrevenant.

Déterminer la sentence
appropriée

• En règle générale, la peine appropriée


est la peine la moins sévère qui permet
de maintenir la discipline.

Déterminer la sentence
appropriée
• Commencez par la peine la moins sévère
et posez-vous la question suivante :

– «À la lumière de l’ensemble de la
preuve et des facteurs pertinents dans
la présente cause, est-ce que cette
peine est suffisante pour assurer le
maintien de la discipline?»

135
La sentence

Déterminer la sentence
appropriée

• Si la réponse est «oui», imposez la peine


en question comme sentence puisqu’elle
est appropriée.
• Si la réponse est «non», posez-vous la
question suivante:
«Est-ce que je peux combiner deux
peines afin d’arriver à imposer une
sentence convenable?»

Arriver à la sentence appropriée

• Si la réponse à la question est «non»,


passez à la deuxième peine la moins
sévère et posez-vous les mêmes
questions.

• Continuez à passer des peines les moins


sévères aux peines les plus sévères,
jusqu’à ce que vous répondiez de façon
affirmative.

L’exécution de la peine

La peine débute à la date à laquelle le


tribunal militaire prononce la sentence à
l'encontre du contrevenant.

136
La sentence

Absolution inconditionnelle

• Accusé doit être reconnu coupable d’une


infraction pour laquelle la loi ne prescrit
pas de peine minimale ou qui n’est pas
punissable d’un emprisonnement de 14
ans ou à perpétuité.
• Critère: intérêt véritable de l’accusé sans
nuire à l’intérêt public.
• La personne est réputée ne pas avoir été
condamné à l’égard de l’infraction.

Suspension d’une peine de


détention
• Un commandant qui prononce une peine
de détention peut suspendre l’imposition
de cette peine.
• La suspension d’une peine de détention
équivaut, en quelque sorte, à une forme
de probation.
• La suspension ne peut être ordonnée
que pour une peine de détention (donc
pas pour la consigne au quartier)
• L’ordonnance de suspension établit des
conditions de liberté…

Suspension d’une peine de


détention
• L’ordonnance de suspension de la peine
doit contenir des conditions:
– Les conditions obligatoires sont:
 ne pas troubler l’ordre public et
avoir une bonne conduite
 se présenter aux audiences lorsqu’il
en reçoit l’ordre de son cmdt. (LDN
art. 215.2)
– Autres conditions

137
La sentence

Révision de la suspension et
remise de peine

• Lorsqu’elle est remise, la peine est


réputée servie. (remise)
• La peine ayant fait l’objet d’une
suspension est réputée remise un an
après le prononcé de la peine, sauf si
l’ordonnance de suspension est
révoquée au préalable.
• Le commandant peut, en révisant la
suspension, procéder à une remise de
peine avant son expiration.
• Avis juridique requis.

Peine à exécution discontinue

• Un contrevenant condamné à purger une


peine de détention maximale de 14 jours
peut demander que la peine soit purgée de
façon discontinue.
• Le cmdt peut imposer des conditions.
• Le contrevenant est réputé rétrogradé au
grade de soldat et rémunéré en
conséquence, même lorsqu’il n’est pas
incarcéré, jusqu’à ce qu’il ait purgé sa
peine. (Conséquences financières)
• Mesure plus susceptible d’être appliquée à
l’endroit des réservistes.

Les mesures administratives et la


procédure disciplinaire

• La prise de sanctions disciplinaires ainsi


que de mesures administratives pour un
même incident ne constitue pas un
double péril.

138
La sentence

QUESTIONS?

139
La révision du verdict et de la peine

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE

La révision du verdict et de
la peine

Formation et attestation des officiers présidant - Leçon 14

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Types de révision
• Procédure de révision en vertu de
l’ORFC 108.45
• Déterminer si un verdict est injuste
• Déterminer si une sentence est injuste ou
trop sévère
• Pouvoirs de l’autorité de révision
• Processus de révision en vertu de
l’ORFC 116.02

Deux types de révision

• La révision en vertu de l’ORFC 108.45


(suite au procès sommaire)

• La révision en vertu de l’ORFC 116.02


(révision des verdicts et des peines)

140
La révision du verdict et de la peine

Informer le contrevenant du droit


à la révision

• Suite à un verdict de culpabilité, l’officier


présidant doit informer le contrevenant
qu’il:
– a le droit de soumettre une demande
de révision écrite en vertu de l’ORFC
108.45.
– doit remettre sa demande de révision
dans les 14 jours suivant le prononcé
du verdict, à moins qu’une
prolongation soit accordée par
l’autorité de révision.

Informer le contrevenant du droit


à la révision
• L’autorité de révision à qui la demande
de révision doit être remise (nom et
grade de l’autorité de révision).

• Le contrevenant peut demander au


commandant de nommer un officier
désigné pour l’aider, notamment aux fins
de la préparation d’une demande de
révision.

Qui peut agir comme autorité de


révision de l’ORFC 108.45?
• Lorsque c’est un officier délégué qui a
présidé le procès sommaire, le
commandant agira comme autorité de
révision.

• Lorsque c’est un commandant ou un


commandant supérieur qui a présidé le
procès sommaire, leur prochain officier
supérieur en matière de discipline agira
comme autorité de révision .

141
La révision du verdict et de la peine

Qui peut initier le processus de


révision de l’ORFC 108.45?

• Seule une personne reconnue coupable


d’une infraction militaire lors d’un procès
sommaire peut amorcer le processus de
révision.

Motifs à l’appui d’une révision en


vertu de l’ORFC 108.45

• Il existe deux motifs possibles pour initier


le processus de révision :

– le verdict de culpabilité est injuste;


– la sentence est injuste ou trop sévère.

Demande de révision en vertu de


l’ORFC 108.45

• Cette demande se fait par écrit.

• Elle doit établir les points suivants:

– les faits pertinents; et

– les raisons pour lesquelles le verdict


est injuste ou la sentence est
injuste/trop sévère.

142
La révision du verdict et de la peine

Demande de prolongation

• Le contrevenant a 14 jours pour


soumettre la demande.

– Dans l’intérêt de la justice, l’autorité de


révision peut prolonger la date limite
pour la remise d’une demande.

– Consultez l’avocat militaire de votre


unité.

La peine de détention

• La suspension d’une peine de détention


est obligatoire tant que la révision n’est
pas complétée:
– Une demande de révision crée l’obligation
de suspendre la peine de détention.
– La suspension se termine lorsque la
révision est complétée.
• La suspension ne s’applique qu’à la
détention:
– Aucun effet sur l’amende, la consignation
aux quartiers, etc.

Renvoi à une autre autorité de


révision

• Il peut être inapproprié pour l’autorité de


révision qui reçoit initialement la
demande de révision d’agir dans le
dossier.
• L’autorité de révision doit alors :
– ne prendre aucune décision à l’égard
de la demande de révision; et
– transférer la demande de révision à
son prochain officier supérieur en
matière de discipline.

143
La révision du verdict et de la peine

Délais de prescription

• La demande de révision: à soumettre


dans les 14 jours suivant la fin du procès
sommaire.

• Les commentaires de l’officier présidant


le procès: à soumettre dans les 7 jours
suivant la réception de la copie de la
demande de révision.

Délais de prescription

• Représentations additionnelles du
contrevenant: à soumettre dans les 7
jours suivant la réception des
commentaires de l’officier présidant.

• La décision : à prendre dans les 21 jours


suivant la réception de la demande de
révision si l’autorité de révision ne
requiert aucun renseignement
supplémentaire.

Délais de prescription

• Si des informations supplémentaires sont


demandées par l’autorité de révision :
– Les représentations additionnelles du
contrevenant: à remettre dans les 7
jours suivant la réception des
informations supplémentaires
obtenues par l’autorité de révision.
– La décision - à prendre dans les 35
jours suivant la réception de la
demande de révision.

144
La révision du verdict et de la peine

Conseils juridiques

• L’autorité de révision doit obtenir des


conseils juridiques avant de prendre une
décision à l’égard d’une demande de
révision.
• Toutefois, ces conseils ne peuvent pas
provenir de l’avocat militaire qui a donné
une opinion juridique sur le dépôt de
l’accusation ou relativement au procès
sommaire.
• Vous pouvez obtenir des conseils
juridiques à tout moment.

Le verdict est-il injuste?

• Il n’y a aucune formule spécifique


applicable pour cette question.

• Chaque cas dépend des faits en cause.

• Il faut se demander si une erreur ou un


problème peut avoir affecté le résultat.

Le verdict est-il injuste?

• Le verdict était contraire à la loi.


• L’officier présidant le procès avait un
parti-pris, n’était pas partial.
• Il y a eu absence d’équité procédurale.
• La procédure n’a pas été suivie ou
appliquée correctement.
• La preuve était insuffisante.
• Les principes de justice fondamentale
n’ont pas été respectés.

145
La révision du verdict et de la peine

La sentence est-elle injuste

• Une sentence est injuste si elle n’est pas


autorisée par la loi.
• Il faut vérifier si la sentence (y compris
une combinaison de peines) est
autorisée en vertu des ORFC.
• Une peine qui est trop sévère est
également injuste.

La sentence est-elle trop sévère?

• Principe de base: La peine doit être


proportionnelle:

– à la gravité de l’infraction; et

– au degré de responsabilité du
contrevenant.

La sentence est-elle trop sévère?

• De nombreux facteurs doivent être


considérés afin d’arriver à une peine
convenable (ORFC 108.20, note F)

• Règle générale: La peine appropriée est


la moins sévère qui assura le maintien de
la discipline.

146
La révision du verdict et de la peine

La sentence est-elle trop sévère?

• La détention devrait se limiter aux


situations suivantes :

– lorsque l’inconduite du contrevenant


est particulièrement sérieuse
– à titre de dernier recours, lorsque les
peines les moins sévères n’ont pas
réussi à améliorer la conduite du
contrevenant

La sentence est-elle trop sévère?

• L’amende devrait :
– être raisonnable eu égard à la
capacité de payer du contrevenant et
le besoin de lui démontrer la gravité de
l’infraction

– être significative sans toutefois causer


un préjudice excessif au contrevenant

Les circonstances d’une


sentence est trop sévère
• Lorsqu’elle n’est pas proportionnelle à la
gravité de l’infraction et au degré de
responsabilité du contrevenant.

• Lorsqu’elle est plus sévère que la peine


normalement infligée pour la même
infraction dans des circonstances
similaires.

147
La révision du verdict et de la peine

Les circonstances d’une


sentence est trop sévère
• Lorsqu’elle est illégale (c’est-à-dire, plus
sévère que les peines prévues aux
tableaux des ORFC 108.24-108.26).

• Habituellement, une sentence ne devrait


pas être modifiée à moins d’être
manifestement déraisonnable.

Les pouvoirs de l’autorité de


révision - ORFC 108.45 & 116.02

• L’autorité de révision peut :

– Annuler le verdict;

– substituer le verdict;

Les pouvoirs de l’autorité de


révision - ORFC 108.45 & 116.02

– substituer la peine, en la remplaçant


par une nouvelle peine plus
appropriée; ou

– mitiger, commuer ou prononcer une


remise de peine.

148
La révision du verdict et de la peine

La mitigation, commutation et
remise de peine

• La mitigation de la peine consiste à


prononcer une peine moindre de même
nature.

• La commutation de la peine consiste à


remplacer une peine par toute autre
peine moins sévère dans l’échelle des
peines.

La mitigation, commutation et
remise de peine

• La remise de peine consiste à dispenser


l’accusé de purger sa peine en tout ou en
partie.
(ORFC 116.02 note C)

Conséquences de l’annulation
d’un verdict

• En l’absence de tout autre verdict de


culpabilité, la sentence prononcée cesse
d’avoir effet et un nouveau procès peut
être tenu comme s’il n’y avait pas eu de
procès antérieur (art 249.11 (2) L.D.N.).

149
La révision du verdict et de la peine

Révision en vertu de l’ORFC


116.02
• Qui peut agir comme autorité de
révision?

– Le Chef d’État-major de la Défense


– un commandant de commandement
– un commandant de formation
– un commandant d’unité

Révision en vertu de l’ORFC


116.02
• Qui peut initier le processus de révision?

• Une autorité de révision de sa propre


initiative.

Révision en vertu de l’ORFC


116.02

Détails additionnels :
• Les motifs de révision ne sont pas
énumérés.
• Aucune forme spécifique de demande
n’est précisée.
• Aucune procédure particulière n’est
détaillée.
• Aucun délai de prescription n’est précisé.
• Les pouvoirs de révision sont les mêmes.

150
La révision du verdict et de la peine

Conclusion

• Soyez conscient des délais prévus.

• Obtenez les conseils juridiques requis.

• Vous devez soigneusement évaluer la


justesse et le caractère équitable du
verdict, ainsi que la justesse et la
sévérité de la peine.

QUESTIONS?

151
Autres audiences

MILITARY PERSONNEL GENERATION GÉNÉRATION du PERSONNEL MILITAIRE


CMP/CPM

Autres audiences

Formation et attestation des officiers présidant Leçon 15

CANADIAN FORCES MILITARY LAW CENTRE


CENTRE DE DROIT MILITAIRE DES FORCES CANADIENNES

Survol de la matière

• Peine suspendue
– Demande du contrevenant
– Demande d’un représentant des FC
• Exécution discontinue d’une peine
– Demande du contrevenant
– Demande d’un représentant des FC
• ORFC Chapitre 113

Peine suspendue

• Un officier présidant un procès sommaire


peut suspendre l'exécution d'une peine
de détention.
• L’effet de la suspension est que le
contrevenant ne sera pas incarcéré.
• La suspension d’une peine de détention
dure 1 an à compter du jour où l’ordre de
suspension a été donné, après quoi la
peine d’un contrevenant est considérée
comme ayant été purgée.

152
Autres audiences

Peine suspendue

• L’ordonnance de suspension inclut deux


conditions obligatoires:
– ne pas troubler l'ordre public et avoir
une bonne conduite
– répondre a toute convocation de se
présenter à l’audience visée a l’article
215.2 de la LDN lorsque l'ordre lui en
est donné.
• D’autres conditions non-obligatoires
peuvent être incluses et le contrevenant
doit s’y conformer.

Peine suspendue

• Deux processus pour une audience:


1. Le contrevenant veut faire changer
les conditions non-obligatoires.
2. Le contrevenant a enfreint une
condition.

Peine suspendue

• Processus 1 – Modification aux


conditions
• Un contrevenant peut demander à son
cmdt que soit modifiée une condition ou
que soit substituée toute autre condition.
Si la demande est acceptée, le cmdt rend
une ordonnance modificative.

153
Autres audiences

Peine suspendue

• Le contrevenant fait parvenir un avis de


demande à son cmdt, qui inclut:
– la modification ou de la substitution
souhaitée et les motifs à l’appui de la
demande;
– une copie de l’ordonnance de suspension
(modifiée);
– une description de la preuve que le
contrevenant a l’intention de présenter;
– le nom des témoins;
– une estimation du temps nécessaire.

Peine suspendue

• Le commandant:
– dès que possible après que le
contrevenant ait demandé de l’aide ou
que le cmdt ait reçu l’avis de demande,
désigne un officier ou,
exceptionnellement, un MR d’un grade
supérieur à sergent, pour l’aider;
– dès que possible après avoir reçu l’avis
de demande, fait remettre au
contrevenant l’avis d’audience précisant
la date, l’heure et le lieu de l’audience.

Peine suspendue

• Le cmdt préside l’audience durant


laquelle :
– le contrevenant a l’occasion de présenter
des observations et des éléments de
preuve afin de justifier pourquoi il
souhaite faire modifier ou substituer les
conditions;
– le cmdt peut appeler des témoins;
– le cmdt doit tenir compte des éléments de
preuve présentés et annoncer sa décision
d’accepter ou de rejeter la demande.

154
Autres audiences

Peine suspendue

• Si le cmdt accepte la demande du


contrevenant, il doit :
– rendre une ordonnance modificative;
– faire remettre une copie de
l’ordonnance modificative au
contrevenant et au grand prévôt;
– expliquer au contrevenant les
changements apportés aux conditions
et s’assurer qu’il comprenne les
explications.

Peine suspendue

• Si le cmdt rejette la demande du


contrevenant, il doit :
– rappeler au contrevenant qu’il
demeure assujetti à l’ordonnance de
suspension, dans sa version modifiée,
le cas échéant, par toute ordonnance
modificative.

Peine suspendue

• Processus 2 – Condition enfreinte


• Un représentant des FC peut présenter
une demande visant à ce qu’il soit décidé
si le contrevenant a enfreint ou non les
conditions de l’ordonnance de
suspension. Si le cmdt conclut que le
contrevenant a enfreint une condition de
l’ordonnance, il peut alors la révoquer ou
rendre une ordonnance modificative.

155
Autres audiences

Peine suspendue

• Processus 2 – Condition enfreinte

• Qui est le représentant des FC?

• Tous les officiers sont habilités à


présenter un avis de demande à un cmdt
visant à ce qu’il soit décidé si un
contrevenant a enfreint les conditions de
l’ordonnance de suspension.

Peine suspendue

• Le représentant des FC :
– fait parvenir un avis de demande au cmdt du
contrevenant ainsi qu’une copie de l’avis au
contrevenant; et
– divulgue au contrevenant, dans un délai
raisonnable, toute information qu’il a
l’intention de présenter comme éléments de
preuve à l’audience, incluant celle qui tend à
démontrer que le contrevenant n’a pas
enfreint les conditions (ceci afin de permettre
au contrevenant de se préparer pour
l’audience).

Peine suspendue

• L’avis de demande comprend :


– un exposé détaillant comment la condition de
l’ordonnance aurait été enfreinte;
– une copie de l’ordonnance de suspension de
la peine (modifiée);
– une description de la preuve;
– le nom des témoins;
– la mesure de réparation souhaitée et, le cas
échéant, le changement proposé à l’égard
des conditions de l’ordonnance;
– une estimation du temps nécessaire.

156
Autres audiences

Peine suspendue

• Le cmdt qui reçoit une demande d’un


représentant des FC :
– dès que possible après que le contrevenant
ait demandé de l’aide ou que le cmdt ait reçu
l’avis de demande, désigne un officier ou,
exceptionnellement, un MR d’un grade
supérieur à sergent, pour l’aider;
– faire remettre un avis d’audience au
contrevenant et au représentant des FC en
précisant la date, l’heure et le lieu où se
tiendra l’audience. Cet avis doit également
inclure l’ordre au contrevenant de
comparaître à l’audience.

Peine suspendue

• Le cmdt préside l'audience durant


laquelle :
– le représentant des FC et le contrevenant ont
l'occasion de présenter des éléments de
preuve et des observations;
– le cmdt peut appeler des témoins;
– le cmdt devrait avoir obtenu au préalable
l'avis juridique d'un avocat militaire;
– le cmdt tient compte des éléments de preuve
présentés et annonce sa décision quant à
savoir si les conditions de l'ordonnance de
suspension ont été enfreintes.

Peine suspendue

• Si le cmdt conclut que le contrevenant a


enfreint une condition, il peut :
– révoquer l’ordonnance de suspension de la
peine et incarcérer le contrevenant dans un
établissement de détention;
– modifier, ajouter ou remplacer une condition
non-obligatoire de l’ordonnance de
suspension en rendant une ordonnance
modificative;
– ne prendre aucune mesure, mais rappeler au
contrevenant qu’il demeure assujetti aux
conditions de l’ordonnance de suspension
d’exécution de la peine.

157
Autres audiences

Peine suspendue

• Si le cmdt conclut que le contrevenant


n'a pas enfreint une condition, le cmdt
doit :
– rappeler au contrevenant qu'il
demeure assujetti aux conditions de
l'ordonnance de suspension, dans sa
version modifiée, le cas échéant.

Exécution discontinue d’une


peine

• Un officier présidant un procès sommaire


qui inflige une peine de détention de 14
jours ou moins (et qui n'en suspend pas
l'exécution) doit donner l'occasion au
contrevenant de présenter une demande
visant à ce que la peine soit purgée de
façon discontinue.
• Si le cmdt accepte la demande, cela
signifie que le contrevenant sera
incarcéré pendant des jours non
consécutifs, par exemple les fins de
semaine.

Exécution discontinue d’une


peine

• L’ordonnance d’exécution discontinue de


la peine peut inclure des conditions à
respecter pour le contrevenant.

158
Autres audiences

Exécution discontinue d’une


peine

• Deux processus menant à une audience:


1. Le contrevenant veut purger sa peine
de façon continue.
2. Le contrevenant a enfreint une
condition.

Exécution discontinue d’une


peine

• Processus 1- Purger de façon continue:


– Le contrevenant fait parvenir un avis
de demande à son cmdt, qui inclut:
 un exposé détaillé des circonstances qui
appuient la demande;
 une copie de l’ordonnance d’exécution
discontinue de la peine (modifiée);
 une description de la preuve;
 le nom des témoins que le contrevenant a
l’intention, le cas échéant, de présenter à
l’audience;
 une estimation du temps nécessaire.

Exécution discontinue d’une


peine

• Le cmdt:
– dès que possible après que le
contrevenant ait demandé de l’aide ou
que le cmdt ait reçu l’avis de demande,
désigne un officier ou,
exceptionnellement, un MR d’un grade
supérieur à sergent, pour l’aider;
– dès que possible après avoir reçu l’avis
de demande, fait remettre au
contrevenant l’avis d’audience précisant
la date, l’heure et le lieu de l’audience.

159
Autres audiences

Exécution discontinue d’une


peine

• Le cmdt préside l’audience durant


laquelle :
– le contrevenant a l’occasion de
présenter des éléments de preuve et
des observations;
– le cmdt peut appeler des témoins;
– le cmdt tient compte des éléments de
preuve présentés et annonce sa
décision d’accepter ou de rejeter la
demande.

Exécution discontinue d’une


peine

• Si la demande est acceptée, le cmdt:


– révoque l’ordonnance d’exécution
discontinue de la peine;
– ordonne au contrevenant de purger sa
peine de façon continue;
– incarcère le contrevenant dans un
établissement de détention;
– informe le grand prévôt de la
révocation de l’ordonnance.

Exécution discontinue d’une


peine

• Si la demande est rejetée, le cmdt:


– rappelle au contrevenant qu’il
demeure assujetti à l’ordonnance
d’exécution discontinue de la peine,
dans sa version modifiée, le cas
échéant, par toute ordonnance
modificative.
– Le contrevenant purge sa peine de
façon discontinue.

160
Autres audiences

Exécution discontinue d’une


peine

• Processus 2 – Condition enfreinte:


– Une ordonnance d’exécution
discontinue de la peine peut être
révoquée, ou les conditions
modifiées, à la suite d’une demande
d’un représentant des FC présentée
au cmdt du contrevenant afin qu’il soit
décidé si le contrevenant a enfreint
une condition de l’ordonnance.

Exécution discontinue d’une


peine

• Le représentant des FC:


– fait parvenir un avis de demande au cmdt
du contrevenant et fait parvenir une copie
au contrevenant;
– divulgue au contrevenant, dans un délai
raisonnable, toute l’information qu’il a
l’intention de présenter comme éléments
de preuve à l’audience, incluant celle qui
tend à démontrer que le contrevenant n’a
pas enfreint les conditions (ceci afin de
permettre au contrevenant de se préparer
pour l’audience).

Exécution discontinue d’une


peine

• L’avis de demande comprend :


– un exposé détaillant comment la condition
de l’ordonnance aurait été enfreinte;
– une copie de l’ordonnance d’exécution
discontinue de la peine (modifiée);
– une description de la preuve;
– le nom des témoins;
– la mesure de réparation souhaitée et, le
cas échéant, le changement proposé à
l’égard des conditions de l’ordonnance;
– une estimation du temps nécessaire.

161
Autres audiences

Exécution discontinue d’une


peine

• Le cmdt:
– dès que possible après que le
contrevenant ait demandé de l’aide ou
que le cmdt ait reçu l’avis de
demande, désigne un officier ou,
exceptionnellement, un MR d’un grade
supérieur à sergent, pour l’aider;
– fait remettre un avis d’audience au
contrevenant et au représentant des
FC en précisant la date, l’heure et le
lieu de l’audience.

Exécution discontinue d’une


peine

• Le cmdt préside l’audience durant


laquelle :
– le représentant des FC et le contrevenant ont
l’occasion de présenter des éléments de
preuve et des observations;
– le cmdt peut appeler des témoins;
– le cmdt devrait obtenir un avis juridique avant
de décider;
– le cmdt tient compte des éléments de preuve
présentés et annonce sa décision quant à
savoir si les conditions de l’ordonnance
d’exécution discontinue de la peine ont été
enfreintes.

Exécution discontinue d’une


peine

• Si le cmdt conclut que le contrevenant a


enfreint les conditions, il peut:
– révoquer l’ordonnance d’exécution
discontinue de la peine et incarcérer le
contrevenant dans un établissement de
détention;
– ajouter, modifier ou remplacer toute
condition de l’ordonnance d’exécution
discontinue de la peine en rendant une
ordonnance modificative;
– ne prendre aucune mesure, mais rappelle au
contrevenant qu’il demeure assujetti à
l’ordonnance.

162
Autres audiences

Exécution discontinue d’une


peine

• Si le cmdt conclut que le contrevenant


n’a pas enfreint les conditions, le cmdt :
– rappelle au contrevenant qu’il
demeure assujetti aux conditions de
l’ordonnance d’exécution discontinue
de la peine, dans sa version modifiée
le cas échéant.

ORFC Chapitre 113

• Nouveau chapitre - 1er septembre 2018


• Contient les références visant la
suspension et l’exécution discontinue
d’une peine, dont les formulaires à
utiliser, mais également, notamment:
– La suspension et l’exécution discontinue
d’une peine prononcée en cour martiale ou à
la CACM;
– La représentation par avocat des
contrevenants;
– Le support des unités pour les audiences
devant un JM.

Conclusion

• Un commandant pourrait avoir à présider


des audiences à l’initiative du
contrevenant ou d’un représentant des
FC.
• Une unité pourrait être appelée à
supporter une audience similaire devant
un juge militaire s’il s’agit d’une peine
prononcée par la cour martiale.
• Obtenir un avis juridique

163
Autres audiences

QUESTIONS?

164

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