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Politique structurelle et croissance

Evaluation 9/10 et 13/11

Bibliographie:
1- Jones Ch. (2000), Théorie de la croissance endogène, De Boeck
2- Blanchard O. Et D. Cohen (2019) Macroéconomie, 8ème édition

Chapitre 1: La croissance: dé nitions mesures et faits stylisés

Introduction:

La croissance économique caractérise l’expansion de la production en longue période, ce qui


suppose que soient assurés pour une économie donnée et sur cet horizon, à la fois:
-le développement de la capacité à produire et
-celui de « l’utilisation » de cette production (consommation, investissement).

C’est un phénomène habituellement capturé par une augmentation (plus ou moins) régulière du
revenu (produit intérieur brut) mesuré par habitant (revenu par tête) sur longue période.

Remarque: les échelles sont


logarithmique, les vraies
valeurs sont les long de ces
nombres

D’un point de vue historique, la croissance conomique est un ph nom ne r cent. On en voit les
pr mices en Europe (Angleterre) vers les ann es 1820. Rostow (in The Stages of Economic
Growth (1960)) parle de croissance conomique moderne pour distinguer cette p riode
sp ci que dans l’histoire. C’est un phénomène qui sera au nal limité dans le temps (250 – 300
ans ?). A cause des contraintes environnementales majeures à l’œuvre aujourd’hui.

Ce n’est pas un phénomène uniforme, ni univoque: certaines régions du monde croissent plus
vite que d’autres ; Certains pays pauvres deviennent riches (Singapour, Chine, Botswana) ;
d’autres connaissent des revers de fortune (Argentine dans les années 2000); d’autres stagnent
invariablement (Liberia, Corée du Nord).

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1- PIB par tête, niveau de vie et taux de croissance : questions de mesure

Mesure des principaux indicateurs associés à l’analyse de la croissance.

1) PIB par tête, revenu par tête et niveau de vie

Si nous nous préoccupons de la croissance c’est d’abord parce que nous nous préoccupons du
niveau de vie.
De combien le niveau de vie a augmenté ?
Dans quelle mesure le niveau de vie est plus élevé dans un pays par rapport à un autre ?

Le PIB par tête (ou par personne ou par habitant ou per capita) paraît plus indiqué pour répondre
à ces questions que le PIB (ou la production agrégée).
Questions de distribution (des fruits de la croissance) sous-jacente

PIB = revenu généré par l’activité de production versé (et distribué) dans l’économie aux acteurs
de cette production.

Néanmoins, le revenu par tête n’est pas le seul indicateur du niveau de vie d’un pays.

De plus est-ce un indicateur totalement pertinent du niveau de vie ?

A) D’une part, ce qui compte pour le bien- être des gens, c'est leur consommation plutôt que
leur revenu.

Utiliser la consommation par tête plutôt que la production par tête comme mesure du niveau de
vie ?

Dans les faits, les di érences de revenu par habitant sont fortement associées aux di érences de
consommation par habitant.

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B) Revenu par tête et IDH

Revenu par tête, un indicateur imparfait du niveau de vie ou (de développement) car fondé
uniquement sur les ressources matérielles, mais son évolution traduit relativement bien celle des
autres déterminants du « bien- être » individuel et collectif capturant la « qualité de vie ».

Indice de développement humain élaboré par le PNUD en 1990.

Trois critères : (1) l’espérance de vie à la naissance, (2) le niveau d’éducation (3) le revenu par tête.

On observe que le classement des pays par l’IDH recoupe bien le classement par le seul revenu
par tête. Cependant, la croissance ne signi e pas toujours une amélioration du niveau de vie de
tous les citoyens d'une société. Exemple de l’Afrique du Sud dans les années de l’Apartheid.

2- Comparer les revenus par tête entre les pays

Position du problème:

La production de chaque pays est exprimée en général dans la monnaie du pays. Dès lors que les
pays utilisent des monnaies di érentes —> la comparaison des PIB (ou des PIB par tête) passe
par l’utilisation des taux de change.

Exemple:
Comparer pour une année donnée, le PIB par tête indien au PIB par tête des États- Unis,

1- calculer le PIB indien par tête en roupies,


2- Utiliser le taux de change pour obtenir le PIB indien par tête en dollars,
3- Comparer au PIB par tête des États- Unis.

—> Méthode dite de comparaison au taux de change du marché (ou au taux de change courant)

Cette approche simple ne peut su re, cependant, pour deux raisons.

1- Les taux de change peuvent beaucoup varier. Et ces uctuations ne re ètent pas
nécessairement celles des niveaux de vie
2- Si on veut utiliser cette méthode pour comparer les niveaux de vie, on doit considérer que
-Exprimés dans la même monnaie, les prix de biens similaires peuvent varier
considérablement d'un pays à l'autre.
-Les taux de change ne re ètent pas nécessairement ces di érences de prix.

Exemple:
-le PIB par habitant était en 2011 de 49 782 $ aux États-Unis,
-le PIB par tête en Inde était en 2011 de 76650 INR (roupies) soit 1 533 $ (après
conversion au taux de change courant de 0,02 $ pour 1 roupie).

Selon cette mesure, un Américain moyen est donc 32 fois plus riche que l'Indien moyen.

MAIS cette comparaison des niveaux de vie sur la base des PIB (nominaux) par tête ne tient pas
a priori compte du fait que, exprimés dans la même unité monétaire, les prix des biens et
services peuvent être moins chers en Inde qu'aux États-Unis.
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De fait, si l’on comparait les équivalents des revenus (par tête) en termes de paniers de
biens (supposés homogènes) entre les pays, on observerait que l'écart de niveau de vie n'est
pas aussi prononcé que le suggèrent les ratios des PIBs par tête.

Supposons par ex. que l’on mesure les PIB par habitant en unités de Big Macs.

Un Big Mac coûtait en 2011 5,58 $ aux Etats-Unis mais seulement 2,55 $ en Inde [127,5 INR]
[donc moins cher en Inde]

Un PIB par habitant américain équivaut alors à 8 922 Big Macs contre 601 Big Macs pour le PIB/
tête indien.

D'après cette mesure, l'Américain moyen est 15 fois plus riche que l'Indien moyen [moitié moins
que sur la base des PIB/tête]

[Le Big Mac est-il représentatif du panier de biens consommé en Inde et/ou aux EU ?]

Le Programme de comparaison internationale de la Banque mondiale (ICP) cherche à construire


des mesures du PIB par tête qui tiennent compte des di érences systématiques des prix entre les
pays de manière à évaluer correctement les niveaux de vie à travers eux.

Ce programme aboutit a construire des valeurs du PIB (par tête) corrigées dites en termes de
parité de pouvoir d'achat (PPA). Pour ce faire, on utilise un taux de change particulier, le taux de
change PPA.

Principe: (établi sur la base de l’exemple Inde / EU)

Soit GDPh’i le PIB par habitant en Inde exprimé en roupies indiennes.


Soit Pi le prix en roupies d'un panier de biens (représentatif) en Inde.
Alors GDPh’i/Pi est le PIB par habitant en Inde mesuré en unités de panier de biens (ou PIB réel
par habitant en Inde)

Mesure du niveau de vie en Inde, noté Ni

Soit GDPh’us et Pus respectivement, le PIB par habitant aux États-Unis et le prix d'un panier
de biens (représentatif) aux États- Unis, tous deux mesurés en dollars,

Alors GDPh’us/Pus représente le PIB par habitant aux Etats-Unis mesuré en unités de paniers
de biens (ou PIB réel par habitants aux EU).

Mesure du niveau de vie aux US, noté Nus

Pour comparer les niveaux de vie aux EU et en Inde [mesurés sur la base du même numéraire, ie
en termes de paniers de biens représentatifs homogènes],

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On peut s’appuyer sur le ratio Rn tel que Rn = Nus/Ni. On a:

Avec E le taux de change nominal INR/$, ie le nombre de dollars pour une roupie

Il en découle :

Avec : GDPh’us: PIB par tête aux US mesuré en dollars


GDPh’i.E: PIB par tête en Inde mesuré en dollars

On voit que le rapport du PIB par habitant aux EU au PIB par habitant en Inde (tous deux mesurés
en $) surestime (sous- estime) le rapport des niveaux de vie entre ces deux pays dès lors que le
niveau des prix en Inde est moins (plus) élevé qu’il ne l’est aux EU, au taux de change utilisé, égal
à E.

On remarque aussi que :

Cad en particulier si :

On obtiendra une évaluation sans biais du rapport des niveaux de vie à travers le ratio des PIB
par tête si on utilise une valeur particulière du taux de change, dite (valeur correspondant) à la
parité des pouvoirs d’achat (PPA).

Le taux de change PPA est un taux de change notionnel. C’est le taux de change nominal qui
rendrait le panier de consommation (dans/de chacun des deux pays) aussi cher dans un
pays que dans l’autre.
En d'autres termes, le taux de change de la PPA est le taux de change nominal qui
permettrait de maintenir la parité des pouvoirs d’achat (entre les pays).
Il di ère en général du taux de change courant (même si sous certaines conditions et à LT, le taux
de change courant peut converger vers sa valeur de PPA)

Si on considère la comparaison avec les EU, il s’agira alors de convertir en dollars les montants
des PIBs (par habitant) étrangers exprimés en monnaie locale en utilisant le taux de change
PPA.

Le produit est appelé PIB par habitant aux taux de

change PPA et on peut le désigner par

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Nous pouvons alors écrire

PPA= parité des pouvoirs d’achats

Quand on compare les pays riches et les


pays pauvres, les di érences entre les
chi res PPA et les chi res construits à partir
du taux de change courant (ou de marché)
peuvent être substantielles.

Les di érences entre les chi res PPA et les


chi res basés sur les taux de change actuels
sont généralement plus faibles lorsque l'on
e ectue des comparaisons entre pays riches
uniquement.

3- Calcul des taux de croissance

Calcul du taux de croissance

L’évolution du PIB par tête au cours du temps est appréhendée en calculant le taux de
croissance (ou le taux de variation) du PIB par tête sur une période donnée.

En général, on utilise un taux de croissance annuel.

Plus généralement, soit Xt la valeur de la variable X en t (t : une année par ex.),

Le taux de variation (ou de croissance) de X entre deux dates successives est donné par :

Bien sur, on a :

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On appelle cette grandeur un taux de croissance même si gx peut être négatif.

Pour étudier le phénomène de la croissance économique, on est cependant en général plus


intéressé à calculer le taux de croissance sur plusieurs années (ie à LT). Le taux de croissance
annuel moyen.

En raison de la composition des taux de croissance, ce taux de croissance moyen se calcule


comme suit.

Considérons la valeur de X en t+q exprimée en fonction de sa valeur en t.

Le taux de croissance annuel (ou périodique) moyen de X entre t et t+q est le taux noté gm/x
dé ni comme:

On a:

Ou

On peut écrire aussi

Remarque : Si les taux de croissance périodiques sont petits, on obtient par


approximation:

On peut alors décrire le processus suivi (en moyenne) par X comme un processus de
croissance géométrique sur (t ;t+q)

Un processus dit de croissance géométrique est dé ni par l'équation suivante :

Avec X0 (Xt) représente la valeur du processus au temps 0 (t), t prenant des valeurs entières
(discrètes). Le processus est décrit comme un processus en temps discret.

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En général, la croissance géométrique approche bien le
processus de croissance suivi en moyenne ou sur longue
période par les économies

Le fait qu’il n’y est pas de cassure dans la tendance


signi e qu’il y a bien un phénomène de croissance
géométrique.

Pour des raisons de modélisation mathématique, il est néanmoins beaucoup plus facile, en
économie, de raisonner sur un taux de croissance instantané, celui-ci est calculé à partir de la
variation instantanée de X, donnée par la dérivée de X (par rapport au temps), rapportée à la
valeur initiale de X, notée X.

La dérivée de X par rapport au temps est notée: dX/dt ou

Ce taux de croissance instantanée supposé ici constant s’écrit :

Quel est le processus (de croissance) suivi par X associé à ce taux instantané, ?

On peut montrer qu’il s’agit d’un processus de croissance exponentielle, dé ni par :

Avec t prenant des valeurs ici implicitement continues

Si X suit un processus de croissance exponentiel (2), le taux de croissance instantané


sera donné par px.

Croissance géométrique versus croissance exponentielle

Dans l’analyse de la croissance, tout se passe alors comme si on observait / on modélisait à


di érentes dates successives (donc en temps discret) un processus gouverné en réalité par une
dynamique en temps continu.

En observant une variable sur des intervalles de temps discrets et en calculant un taux de
croissance périodique (moyen), est ce que l’on appréhende bien un taux de croissance supposé
continu ?

Réponse:
On approche assez bien le phénomène si les taux de croissance instantanés sont relativement
faibles.

En comparant les équations (1) et (2), on observe en e et que

Ce qui implique:

Si px est petit,

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Développement de Taylor limité d’ordre 1 implique que:
Si px est petit e^px = 1 + px
Donc je vais bien approché la croissance de X en temps discret (exponentiel) même si X
croit sur la base d’un processus de croissance en temps continu (géométrique).

Utilisation des logarithmes dans la mesure de la croissance. Parce que on peut très rapidement
se faire une idée des taux de croissances.

Supposons un processus de croissance exponentielle,

Alors on obtient,

Et, on a aussi,

Si j’ai un processus de croissance exponentiel et que je regarde le log du PIB par tête et
que je fais la di érence, cette di érence va donner le taux de croissance instantané de X
sur l’année 2023.

Supposons un processus de croissance géométrique

On obtient,

Et on a aussi :

Dans les deux cas de gure (croissance géométrique ou croissance exponentielle), on remarque
que ln(Xt) est une fonction linéaire du temps (t).

Si on représente alors ln(Xt) en fonction du temps sur un graphique, on aura une droite
(qu’importe le processus).

La pente de la droite donne:


-la valeur du taux de croissance instantanée si la croissance est appréhendée de manière
exponentielle ou
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-ln(1+taux de croissance) si la croissance est appréhendée de manière géométrique.

La gure A.l représente X(t) suivant un


processus de croissance exponentielle
avec X0=l et px=0,05

La gure A. 2 représente la fonction


linéaire ln(Xt).

Lorsque l’on fait un graphique comme (A2), mais


que l’on indique les valeurs normales de la variable
sur l’axe des ordonnées (Xt) (et non ln(Xt)), on dit
que l’on adopte une échelle logarithmique.

En pratique, le choix de l'échelle logarithmique


permet de souligner que le taux de croissance
annuel moyen est approximativement constant
(pente approximativement constante). Respect des
ratios de valeur.

Les changements de pente signalent des


modi cations de taux de croissance

2- Fluctuations à CT/MT versus croissance à LT

On a dé ni la croissance économique comme un phénomène caractérisant l'augmentation


prolongée de la production agrégée d’un pays au cours du temps. Le focus sur la croissance
économique renvoie à une distinction entre le court-terme et long-terme pour analyser le
fonctionnement d’une économie. Contraste empirique clair entre l’évolution du PIB sur une
fréquence de CT et sur un horizon de LT.

Sur le court-moyen terme, l’évolution du PIB (et du PIB


par tête) est caractérisée par des uctuations.

Sur le long-terme, elle est plutôt caractérisée par une


tendance à la hausse, re étant le phénomène de
croissance que l’on identi e à cet horizon.

Di érents régimes de croissance peuvent parfois aussi


être distingués.

Pour caractériser cette évolution tendancielle, on parle de PIB potentiel.

PIB potentiel = le niveau du PIB que l’économie atteint sur un horizon de moyen-long terme.

PIB potentiel = PIB au plein emploi des facteurs de production (pleine capacité productive)

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Le taux de croissance auquel on se réfère dans le cadre d’une analyse de la croissance
économique est donc celui du PIB potentiel

Capturé empiriquement par un taux de croissance annuel moyen (qui va être calculé sur une
période plus ou moins longue).

Il faut distinguer trois taux de croissance :


(1) Le taux de croissance annuel du PIB, (réel) courant : taux « conjoncturel »
(2) Le taux de croissance du PIB potentiel caractérisant le taux de croissance de
l’économie à un horizon de moyen-long terme (Taux de croissance annuel moyen sur 5-10 ans).
(3) Le taux de croissance du PIB potentiel sur le très long terme (si le rythme de la
croissance du PIB potentiel se modi e dans le temps) – taux de croissance annuel moyen calculé
sur un horizon de (15-20 ans).

On va donc s’intéresser au taux (2) et (3).

Il y a deux horizons, deux modes de fonctionnement distincts de l’économie.


—> Prix rigides à CT versus prix exibles à LT. C’est la demande qui régit ce qu’il se
passe sur le marché des biens.

Il y a deux comportements di érents du PIB,


Rôle des politiques économiques.
-A CT, on met l’accent sur les politiques conjoncturelles de stabilisation
-A MT/LT, les politiques menées visent le soutien à la croissance
->politiques structurelles:
-innovation, Recherche-Développement
-Education (capital humain)
-Gestion et préservation des ressources environnementales, transition
énergétique
Ces politiques structurelles génèrent des externalités positives, des biens publics
-> Nouvelles questions de politique économique apparaisse.

3- Faits stylisés
1) La croissance dans les pays riches depuis 1950

Evolution du PIB par tête dans les


principaux pays industrialisés (les pays de
l'OCDE) depuis un demi-siècle.

On tire de ce tableau deux conclusions principales :

Il y a eu une forte augmentation de la production par tête (ou par habitant) dans les pays
concernés

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Il y a eu une convergence (du niveau) de la production par tête (ou par habitant) entre les pays
concernés.

(1) Augmentation conséquente du niveau de vie depuis 1950 / Importance de la croissance dans
chacun des cinq pays sur cette période

La croissance a multiplié la production par habitant par 3,3 aux États-Unis et au Royaume Uni,
par 4,6 en France et par 11,3 au Japon.
Ce phénomène illustre la « force des intérêts composés ».

Cette évolution masque cependant un phénomène particulier survenu dans les années 1970

Le taux de croissance au Japon a été d’environ 4% ce qui a permis de multiplié par 11 le


PIB par tête.

Cette évolution masque cependant un phénomène particulier survenu dans les années 1970

Diminution des taux de croissance au milieu des années 1970.

1) La convergence du PIB par habitant

La convergence du PIB par tête apparaît car les chi res de la production par tête sont beaucoup
plus proches en 2011 qu’en 1950. En d’autres termes, certains pays on crû de manière plus
importante que d’autres et en particulier les pays “en retard” en 1950 (production plus faible que
la moyenne) ont connu un taux de croissance plus élevé en moyenne que des pays développés.
Ce faisant, l’écart des les PIB par tête entre ces pays s’est réduit car le PIB par tête des pays en
retard a augmenté plus fort que les pays développés.

Cette convergence des niveaux e production par tête n’est pas spéci que aux quatre pays
étudiés (Japon, EU, GB et France). Mais elle s’étend à l’ensemble des pays membres de
l’OCDE.

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On observe une relation négative entre le niveau initial du PIB par tête et son taux de croissance
depuis 1950. Cependant, cette relation n’est pas parfaite (contre exemple la Turquie). La Turquie
en 1950 avait le même PIB le Japon mais elle a enregistré un taux de croissance moins important
que celui du Japon.

La convergence des PIB par tête a été un sujet de débat en macroéconomie au cours de la
dernière décennie. Certains économistes ont souligné un biais de sélection dans des
représentations graphiques telles que la gure 10.2.

Les études qui retiennent les échantillon de l’OCDE on été soumis à un biais de sélection, les
résultats ne prouveraient donc pas une convergence par rattrapage.

1. Variété des expériences de croissance

On observe que, même au cours de la brève période historique de l’après guerre, il existe des
di érences de taux de croissance signi catives entre les pays.

On peut mettre en évidence cette di érence de taux de croissance en observant la distribution


des taux de croissance des pays en 1960, 1980 et 2000.

La croissance moyenne dans le monde a été plus rapide entre 1950 et 1960 que dans les
décennies suivantes. On a un déplacement vers la gauche des courbes qui correspond à la
période des Trente Glorieuses.On note une stabilité des croissance à partir des années 2000.

Autre illustration de la divergence des expériences de croissance au niveau mondial, la di érence


est qu’on élargie l’échantillon de pays :

Il n’y a pas de tendance claire à la convergence des PIB par tête. Il y a donc une hétérogénéité
des trajectoires de croissance. En d’autres termes, si on élargit l’échantillon de pays alors la
convergence disparait.

Dans l’ensemble des pays du monde, on peut regrouper certaines expériences de croissance :
- Les pays de l’OCDE montrent des signes évidents de convergence
- La convergence est aussi évidente pour certains pays asiatiques
- Le tableau est complètement di érent pour les pays d’Afrique, pour lesquels la convergence
n’est certainement pas la règle

2. La disparité des niveaux de vie


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La disparité des trajectoires de croissance a donné lieu à de très grandes di érences entre les
pays en termes de revenu par habitant et de production par travailleur. Les plus situés
aujourd’hui’ au sommet de la distribution des revenus dans le monde sont plus de 30 fois plus
riches que ceux situés au bas de l’échelle.

On peut estimer la distribution du PIB par habitant corrigé des PPA dans l’ensemble des pays
disponibles en 1960, 1980 et 2000.

34 000 dollars PIB par tête aux États Unis en 2000 et, à la même date, c’est 8000 dollars Mexique,
4000 dollars en Chine, 2500 dollars en Inde et 1000 dollars
au Nigéria.

1- 15 ans après la n la n de la Seconde Guerre Mondiale, la plupart des pas aiment un revenu
par habitant inférieur à 1500 dollars.
2- Le déplacement vers la droite des distributions pour 1980 et 2000 : le re et de la croissance du
revenu moyen par habitant.
3- L’estimation de la densité pour l’année 2000 montre l’inégalité considérable du revenu par
habitant aujourd’hui. Cette étalement de la distribution montre les inégalités entre les pays riches
et pauvres.

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L’écart des revenus en log (di érent de l’écart absolu) ne n’accentue pas du fait de la croissance.
Il est important de considérer la distribution des log des revenus.

Cet étalement est en partie dû à l’augmentation des revenus moyens. Il s’agira d’examiner la
distribution du log du revenu par habitant.

Si on e ace l’e et statistique des la croissance que tous les pays ont
subi, alors la distribution sera plus étalée. Cet étalement est plutôt
prononcé sur la droite, cela concerne alors uniquement les pays les plus
riches. On appelle ceci un phénomène de strati cation et que cela
concerne principalement les pays riches.

Après l’analyse de ces deux graphiques, on remarque une inégalité des


niveaux de vie entre les pays. Ainsi, il existe des inégalités des revenus entre les individus dans
l’économie mondiale.

On peut pondérer la distribution des revenus par tête par la taille de la population relative des
pays concernés. Les pays qui comptent une population importante reçoivent un poids plus
important dans la distribution que des pays moins peuplés. Après correction e ectuée, la
correction de 200 est moins étalée de celle de 1960 :

Dans la graphique ci-dessous, on représente le revenu


par actif et non pas par tête, on assimile le nombre de
travailleurs à la taille de la population active, ce qui
e ace le phénomène de chômage par exemple :

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Il s’agira de savoir si on obtient des choses cohérentes avec le reste. En observant, le graphique 2
et 4, leur distribution est assez proche alors la structure de la population est, en moyenne, est
relativement stable dans le temps. Celui veut probablement dire que, en moyenne, la population
en âge de travailler a faiblement évolué.
Distribution du PIB par habitant -> Distribution du PIB par actif (ou par travailleur)

Graphique très proche de celui de la distribution par habitant

Di érentes mesures de la productivité (du travail):

L’ensemble de ces graphiques met au nal en évidence deux faits importants :

1-Il existe aujourd’hui une grande inégalité des revenus par habitant et des revenus par
travailleur entre les pays, comme le montrent des distributions très dispersées.

2- Il y a une augmentation légère mais notable de l'inégalité entre les nations (mais pas
nécessairement entre les individus dans le cas de l’économie mondiale) sur les 50 dernières
années

3) Mise en perspective historique

A) La crosse de hockey

La production par habitant


dans les pays aujourd’hui
riches a-t-elle toujours
augmenté selon des taux
identiques à ceux présentés
dans le tableau 10.1?
La réponse est non.

Quelles sont les grandes lignes des évolutions du PIB par tête au niveau mondial sur les deux
derniers millénaires ?
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Données compilées par Angus Maddison (2001) (vaste projet porté par l’OCDE)

Cinq groupes de pays sont en


général considérés :
Afrique,
Asie,
Amérique latine,
Europe occidentale
Rami cations occidentales
(Western O shoots) : Australie, Canada,
Nouvelle-Zélande, Etats-Unis

Second millénaire (1000 – 2000)

Graphique avec les valeurs en niveau :

Graphique avec les valeurs en logs :

L’évolution du PIB par


habitant sur le dernier
millénaire ans prend la

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forme de crosse de hockey sur glace.

Deux périodes peuvent être distinguées


-Une période de stagnation plus ou moins longue, y compris en Europe
-Une phase de décollage (take-o ) rapide, d’abord en Europe puis qui s’étend à
d’autres pays de manière plus ou moins di érenciée dans le temps (et en ampleur).

Depuis l’an I,

Pour l’Europe (mais le monde aussi), l’expérience en matière de croissance économique


semble avoir changé de manière spectaculaire il y a environ 200 ans.

A l'échelle de l'histoire de l'humanité, ce phénomène de croissance soutenue est donc un


phénomène récent (et nalement peut-être même transitoire).

De nombreux travaux historiques suggèrent qu'il n'y avait qu'une croissance économique limitée
avant le XVIIIe siècle et de manière assez certaine avant le XVe siècle.

Beaucoup d’historiens estiment que le revenu par habitant n'a guère augmenté avant 1500, voire
1800.

Economie européenne et mondiale stagnante sur la longue période,

Taux de croissance de la production à peu près égal au taux de croissance de la population,


ces deux valeurs étant proches de zéro.

Sur cette période,


-Pour l'essentiel, la plupart des travailleurs étaient employés dans l'agriculture
-A chaque fois que des progrès techniques sont e ectivement apparus, la population a
augmenté en même temps.

Jusqu'à ce que l'on appelle la « transition démographique » (apparue au XIXème siècle), la


croissance de la production (et partant, du revenu) était absorbée par une augmentation à peu
près proportionnelle de la population.
-> Ere malthusienne.

Vers 1500, alors que les autres régions du monde stagnaient, l’Occident a amorcé une
progression et a pu échapper au piège malthusien. De 1500 à 1700 environ, la croissance de la
production par personne est devenue positive, mais elle était encore faible - environ 0,1 % par an.
Diverses raisons avancées. Elle est ensuite passée à 0,2 % par an de 1700 à 1820.

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La croissance économique, au sens où nous l’entendons aujourd’hui n’est cependant
vraiment apparue qu’au début du XIXe siècle, avec la révolution industrielle en Angleterre
(prémices dès 1750).

Depuis 1820, le PIB par tête a crû à un rythme annuel moyen d’environ 1,2 % dans l’économie
mondiale.

Caractéristiques clés de la Révolution industrielle :


-Phénomène cumulatif d’inventions et d’innovations technologiques
-Mise en place progressive d’un capitalisme industriel.

Une autre leçon de l’histoire concerne les changements de leadership exercé en matière de
croissance.

L'histoire ressemble à une course d'endurance et un jeu de saute-mouton, dans laquelle un


pays prend la tête pour un temps, puis laisse la place à un autre pays (qui se rapproche de lui et
lui passe par- dessus).

Ier millénaire XVème siècle : Chine


XV-XVII : Italie (villes du Nord)
XVII – 1820 : Pays Bas
1820 – 1890 : Royaume Uni
1900 - : Etats-Unis
2000 - (Chine ? Inde ?)

B) Evolutions des écarts entre pays

Jusqu’au 19ème siècle, les di érences entre les pays étaient généralement beaucoup plus faibles
qu'aujourd'hui.
Ensuite, on passe d’un écart de revenu relativement faible en 1820 à un écart beaucoup plus
important en 1960

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Puis, les écarts relatifs ont comparativement peu bougé entre 1960 et 2010 (sauf cas spéci ques)

La plupart des observations se situent autour de la ligne à 45 degrés

Une grande partie de l’écart de croissance (et des niveaux de vie) constaté aujourd’hui entre
les pays s’est DONC manifestement créée au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle

Il faut donc de nouveau souligner le rôle clé de la révolution industrielle.

4- Conclusion

Les faits stylisés sur la croissance délivrent les enseignements suivants

1- Si l'on observe la croissance de la plupart des pays riches depuis 1950, on observe :
(1) Forte croissance et Forte augmentation du niveau de vie entre 1950 et 2010
(2) Convergence des niveaux de la production par tête dans ces pays au l du temps.

2- Si l'on examine les faits pour un ensemble plus large de pays et une période plus longue :
(1) À l'échelle de l'histoire humaine, la croissance soutenue de la production est un
phénomène récent. Elle s’entretient en Europe et dans les pays occidentaux depuis la révolution
industrielle en Angleterre (1750 – 1820), moment décisif pour le changement structurel observé
depuis lors.
(2) La convergence des niveaux de production par tête n'est pas un phénomène mondial,
ni une régularité historique. De nombreux pays asiatiques sont en train de rattraper rapidement
leur retard, mais la plupart des pays africains ont à la fois de faibles niveaux de production par
tête et de faibles taux de croissance.
(3) La croissance n’est pas un phénomène uniforme de par le monde fortes disparités
de niveau de vie entre les pays

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Chapitre 2: Un cadre d’analyse pour la croissance

Introduction:

Comment expliquons nous les faits stylisés soulignes dans le chapitre précédent ?

Quels sont les déterminants de la croissance ?

Pour ce faire, on va, on va utiliser un cadre d’analyse proposé par Robert SOLOW des la
n des années 1950. Ce cadre d’analyse est toujours utiliser aujourdhui pour aborder les
thématiques de croissance.

Modèles de croissance néoclassique. Caractérisé par 2 propriétés:


Famille de modèles dans lesquels
-Production agrégée décrite par une fonction de production à rendements
d’échelle constants
-Utilisation des facteurs de production dont la variation des prix garantit leur plein
emploi dans le processus de production.

1- La. Fonction de production agrégée (ou macroéconomique)

1) Dé nition

Le point de départ de toute théorie de la croissance est la fonction de production,


Fonction de production: spéci cation de la relation qui existe entre le produit (output) et
les intrants (inputs) du processus de production.

Croissance = accroissement de la capacité de production au cours du temps sur longue


période.

Fonction de production considérée pour l’analyse de la croissance est de nature


macroéconomique (on parle aussi d’o re globale ou agrégée)

Elle relie le revenu national ou PIB (Y) aux quantités de facteurs, ici la travail (N) et le
capital (K), utilisés dans l’économie sur une période donnée (en général l’année).

Cette fonction de production est gouvernée en arrière-plan par les choix individuels des
entreprises, compte tenu des ressources productives disponibles dans l’économie
concernée.

L’analyse de la fonction de production macroéconomique s’appuie sur les propriétés des


fonctions de production utilisées en microéconomie.

Passage du niveau microéconomique au niveau macroéconomique pose la question de


l’agrégation des comportements.

Démarche souvent adoptée:


(1) Hyp: L’économie peut être décrite par une fonction de production particulière,
qui partage des propriétés importantes avec les fonctions microéconomiques.
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(2) On examine la robustesse empirique de la fonction concernée.

-Input

Deux principaux inputs considérés:


-le travail (ou les services du travail) mesuré soit:
-en nombre de travailleurs (-> productivité du travail mesurée par le PIB par
actif (ou par travailleur))
-en heures de travail (par travailleur),(->productivité du travail est mesurée
par le PIB par actif (ou par travailleur), la production du travail sera mesurée en PIB par
heure.
-Le capital: les moyens physiques de production (di érent du capital humain).

Si on retient le capital physique, toute forme d’intrants physiques utilisés, bâtiments,


machines, outils, … (énergie, ressources naturelles,…)

Problèmes de mesure:
-coût monétaire pour palier l’hétérogénéité des unités physiques
-au delà, problème d’une mesure d’un ux qui doivent re éter les services rendus
par le capital.

Hypothèse: les services rendus par le capital sont proportionnels au stock de capital
que l’on intègre directement comme input.

Représentation adoptée de la fonction de production

Limites de la représentation:
-homogénéité ( de la prise en compte) du capital
-hétérogénéité (de la prise en compte) du travail

->qu’en est-t-il…

-Technologie

L’état de la technologie va établir une relation entre les inputs et les outputs, elle va nous
donner…

Q’entend-on par technologie (ou l’état de la technologie) ?

Dans un sens restreint,

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L’état de la technologie est l’ensemble des techniques de production (plans de
fabrication, méthodes de travail permettant de produire) disponibles à l’échelle d’une
rme ou d’un pays.

Dans un sens large,


La technologie intègre aussi l’organisation interne des entreprises, du fonctionnement du
marché, de tout le système de lois et réglementations, les institutions, l’environnement
politique.

Dans la suite du cours, on va utiliser la dé nition dans le sens restreint (on pourra voire le
sens large notamment lorsque l’on parlera du progrès technologique).
On peut explicitement faire apparaitre l’in uence de la technologie sur la fonction de
production via un paramètre, que l’on note T.
Y = F (K, N; T)

Double intérêt:
-Comparer di érents pays au regard de leur « avancée » technologique
-Evaluer l’impact d’une modi cation de la technologie dans le temps sur la
production dans le temps sur la production (in uence…

T est parfois considéré comme un « troisième input » de la fonction de production

C’est notamment le cas lorsque l’on souhaite examiner un e et particulier de la


technologie (ou du progrès technique) sur un des autres inputs (travail ou capital)

On parle alors de progrès technique incorporé au capital ou au travail.

Par la suite, pour faciliter la présentation, si la technologie est donnée ou invariante, on ne


fera par apparaitre, sauf nécessité, T dans F(.) (la fonction de production).

La fonction de production capture l’ensemble des techniques mobilisables (non


dominées) qui assurent la transformation des services du capital et du travail en produit.

Chaque point de la fonction de production correspond à une technique particulière


(associant une combinaison donnée de facteurs et une quantité donnée d’output
produite).

La technique choisie par une entreprise dépend en général des couts des intrants, de la
productivité de la technique elle-même et du prix de vente de la production.

-Substituabilité / complémentarité des facteurs de production

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Trois remarques:
(1) Bien distinguer les rendements d’échelle et les rendements factoriels
décroissants.
(2) Les rendements d’échelle s’appliquent ici aux facteurs de production mais pas
à la technologie.
(3) Les rendements d’échelle constants induisent que la fonction F est une fonction
homogène de degré 1 (en N et K).

On peut rajouter à ces propriétés les conditions d’Inada (CI)

Et

Les propriétés P2, P3, P4 et (CI) dé nissent une fonction


de production dite (de type) néoclassique. (la fonction de production Cobb-Douglas
répond à ces propriétés)

-Rendements d’échelle constants et rémunération des facteurs

Pour toute fonction de production à rendements constants, (et plus généralement pour
toute fonction homogène de degré 1), on a d’après le théorème d’Euler :

Donc:

Si l’on se place dans un environnement proche de concurrence parfaite, les facteurs sont
rémunérés à leur productivité marginale. La rémunération du travail est égale à la productivité
marginal du travail. La rémunération du capital est égale à la productivité marginal du capital.

On aura alors :

En ce faisant,

Théorème d’épuisement du produit.

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Dans un environnement concurrentiel et si on fait l’hyp que les rendements d’échelles
sont constants, alors le produit est totalement épuisé dans la rémunération des facteurs.
Le pro t des entreprises est donc nul. Des dépenses en R&D ne pourrait pas être
rémunéré (amélioration de la technologie). On se demande comment l’amélioration de la
technologie va être nancé. Il faut donc un nancement public.

3) La fonction de production Cobb-Douglas

Fonction largement retenue pour représenter l’activité de production au niveau


macroéconomique (propriétés empiriques).

Spéci cation retenue:

. Fonction à facteurs substituables


. α > 0 et peut être interprétée sous certaines hypothèses comme une mesure de la part
du capital dans le PIB

On retient en général implicitement l’hypothèse de rendements d’échelle constants (α+(1-


α)=1)

Représentation du rôle de la technologie:

A: constante positive interprétée comme un indice de l’état de la technologie voire une


mesure de la productivité totale des facteurs (TFP)

Le lien exact avec T dépend cependant de la manière dont on prend en compte l’impact
du progrès technique sur la production.

Propriétés

P1 : Il est évident si K et N valent 0, alors Y vaudra aussi 0.


P2 : si K ou N augmente, alors Y augmente

-> Examen du produit marginal du facteur (signe)

-Travail

-Capital

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P3 : Rendements décroissants des
factures de production

P4 : Rendements d'échelle constants

Graphiquement, la fonction est concave par rapport à l’axe du facteur concerné.

Supposons que nous augmentons les intrants des deux facteurs de production dans la
même proportion, appelée λ

De combien la production augmentera-t-elle ?

Autres propriétés

P5 : Un augmentation d'un facteur de production augmente le produit marginal de l'autre


facteur de production

P6 : Une augmentation du niveau de productivité totale des facteurs (A) augmente les
deux produits marginaux

-Adéquation de la fonction Cobb-Douglas

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Conjecture:
-si une économie fonctionne de manière presque parfaitement concurrentielle et
-si une fonction de production de Cobb- Douglas caractérise approximativement la
production globale,
Alors on de vrais observer que les parts du travail (salaires) et du capital (pro ts) dans le
PIB réel devraient être plus ou moins stables dans le temps (idéalement, constantes).

On peut peut en e et montrer que ces parts sont données dans la fonction Cobb-
Douglas respectivement par (1 − α) et α

Observe-t-on dans la réalité que ces parts sont constantes ?


-> C’est ce que l’on observe plus ou moins

2- Les déterminants de la croissance

Focus sur la dynamique du PIB/tête ou du PIB/travailleur cad sur l’évolution de la


productivité (moyenne) du travail.

1) Production et capital par travailleur (ou par actif)

Sur la base de l’hypothèse des rendements d’échelle constants associés à la fonction de


production. On peut obtenir une relation particulière entre le niveau de la production
par travailleur (Y/N) et le stock de capital par travailleur (K/N). (K/N) est appelé
l’intensité capitalistique.

Pour une valeur donné de K/N, je vais obtenir


une valeur donnée de Y/N. J’obtiens une
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relation univoque entre Y/N et K/N.
Je peux décrire l’évolution de Y/N (la croissance)
par l’évolution de K/N

-> On appelle cette forme de la fonction de


production la fonction de production intensive

L’évolution de la productivité (du travail) est un indicateur synthétique de la croissance

On la représente dans le plan (K/N; Y/N)

2) Les déterminants de la croissance

Pourquoi la production par travailleur augmenterait-elle au cours du temps ?

1. Une augmentation de la production par travailleur (Y/N) peut venir d’une


augmentation du capital par travailleur (K/N) (ou plus brièvement de l’accumulation du
capital)

Ce que nous donne l’équation précédente:

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L’accumulation du capital va s’essou er.

2. Une augmentation de la production par travail (Y/N) peut aussi venir d’une
amélioration de la technologie de production.

Capturée via une transformation de la fonction F : (Y/N) augmente pour TOUT niveau
de capital par travailleur (K/N)

Quelque soit le niveau du capital par tête


observé, on va avoir un niveau du PIB par
tête plus élevé. L’amélioration de la
technologie va entrainer une transformation
de la fonction de production.

Modi cation de la technologie.

Passage de A -> A' avec A' > A

Conclusion intermédiaire:

On peut considérer que la croissance résulte fondamentalement soit de:


-de l’accumulation du capital
-du progrès technique

Comme on le verra, cependant:


-L’accumulation du capital ne peut pas porter un processus de croissance
permanent de l’activité
-La permanence de la croissance requiert la présence d’un progrès technique en
continu.

3) Intégration du progrès technique

La prise en compte d’une amélioration de la technologie revient à considérer une


modi cation de T.

Comment un changement technologique (progres technique) modi e-t-il la fonction de


production?

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Cela va dépendre en partie de la nature du progrès technologique, et de ce qui le génère
(inventions, nouvelle organisation de la production, …)

->Questions abordées par les théories de la croissance endogène


Dans un 1er temps, on ignore ce type de questions (on y reviendra ultérieurement)

Hypothèse: progrès technique exogène.

Simpli cation de l’analyse

En particulier, on contourne, via cette hypothèse, un problème clé qui est celui de la
rémunération de l’activité d’innovation sous-jacente au progrès technique.

En situation de rendements d’échelle constants, cette rémunération n’est pas possible


(théorème de l’épuisement du produit).

Modéliser l’incidence du progrès technique sur l’activité de production

Trois types de progrès technique sont en général envisagés dans l’analyse de la


croissance. Ils sont tous quali és de « neutres » au sens où les déformations de la
fonction de production qu’ils entrainent, laissent inchangés certains indicateurs mesurant
cette activité (coe cients du capital et du travail, intensité capitalistique, ratio des
productivités marginales)

Distinction selon les e ets induits sur l’utilisation du travail ou du capital.

Remarque préalable:
Distinguer technologie et progrès technique.
Même si les deux notions sont liées,
-La technologie traduit l’état présent (ou à une date donnée) des techniques
mobilisables [T]
-Le progrès technique fait référence au changement de la technologie au cours du
temps: -> modéliser T comme une fonction du temps, T(t), et spéci er son taux de
croissance (ou taux du progrès technique).

(1) Neutralité au sens de Harrod

Le progrès technique entraîne une augmentation de l’e cacité du facteur travail et de


celui-là seul. Prise en compte avec une fonction de production de la forme suivante:

avec T*N le travail


e ectif

Le progrès technique a alors le même e et sur la production qu’une augmentation (dans


les mêmes proportions) de la quantité de travail employée. Si on a un progrès technique
de 10%, ceci aura comme e et sur Y, le même e et que si on supposait que la qualité de
travail augmente de 10%.

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(2) Neutralité au sens de Solow

Si le propre technique entraine une augmentation de l’e cacité du capital et de celui-là


seul, dans le processus de production. n peut montrer alors que la fonction de production
prend la forme suivante :

Le progrès technique a le même e et sur la production qu’une augmentation (dans les


mêmes proportions) du stock de capital employé.

(3) Neutralité au sens de Hicks

Si le progrès technique accroît à la fois et également l'e cacité du facteur travail et


celle du capital. On peut montrer alors que la fonction de production prend la forme
suivante :

Le progrès technique a le même e et sur la production qu’une augmentation (dans les


mêmes proportions) de la quantité de de capital ET de travail employés. [Hyp :
Rendements d’échelle constants]

Graphiquement,

Dans tous les cas, le progrès technique induit un accroissement de Y à quantités de


travail et capital inchangées

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Diverses remarques :

(1) Progrès technique et Fonction Cobb- Douglas

Supposons que F*(.) soit une fonction de type Cobb-Douglas (avec rendements d’échelle
constants notamment).

On pose:

Implications sur la représentation de la fonction de production F(.) ?

-> F(.) est une fonction Cobb-Douglas avec di érentes spéci cations pour A selon le type
de progrès technique retenu.

Progrès technique neutre au sens de Harrod :

Progrès technique neutre au sens de Solow :

Progrès technique neutre au sens de Hicks :

Cas d’un progrès technique a ectant simultanément le travail et le capital :

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Dans ce dernier cas, si Tk et Tn se modi ent dans les mêmes proportions, cela a ectera
la production comme si un progrès technique neutre au sens de Hicks (T) de même
ampleur opérait sur la production

Un progrès technique neutre au sens de Hicks agit donc sur la productivité globale des
facteurs (PGF)
-> A est de ce fait souvent considéré comme un indicateur de la PGF

[stricto sensu, c’est uniquement vrai si A = T, cad si on suppose qu’un progrès technique
neutre au sens de Hicks opère sur l’appareil productif]

(2)

L’introduction du progrès technique a des conséquences sur l’utilisation e ective des


facteurs de production. L’amélioration de la technologie joue sur la productivité marginale
des facteurs -> cela peut a ecter leur demande relative.

-> Selon sa nature, le progrès technologique peut être biaisé en faveur du travail ou du
capital. Problématique importante dans l’analyse de la croissance.

3- Comptabilité de la croissance

Peut-on mesurer la contribution des di érents facteurs/déterminants identi és de la


croissance?

-> Comptabilité de la croissance

Décomposition du taux de croissance du PIB en fonction du taux de croissance de ses


déterminants.

Solow 1957, « technological change and the aggregate production function »

Construction:

Fonction de production ou l’on fait apparaitre explicitement l’état de la technologie et où


on fait dépendre ses déterminants du temps:

L’évolution de Ti au cours du temps dé nit le changement technologique ->


décomposition des taux de croissance.

Di érentions F par rapport au temps:

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En divisant par Yt, et en notant

On a :

Par suite et calculs ultérieurs, on obtient :

Où on utilise les équivalences :

Et on dé nit:

Taux « global » du progrès technique

L’expression de ce taux dépend du type de progrès technique considéré

-> 2 exemples typiques retenus en général

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(1) Progrès technique neutre au sens de Harrod :

On peut alors montrer que :

On en déduit alors que :

Avec : taux « pur » du progrès technique

(2) Progrès technique neutre au sens de Hicks :

On peut alors montrer que :

On en déduit alors que :

Equivalence du taux global et du taux (« pur ») du progrès technique

-> A ce stade, on peut introduire une mesure de la part des facteurs dans le PIB

-Part du travail dans le PIB (ou part des salaires dans la valeur ajoutée), notée Ny
=part que prennent les revenus réels rémunérant le travail dans le PIB (réel)
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->Revenus réels notés Yw

Avec w correspondant au taux de salaire réel moyen dans l’économie

On a :

-Part du capital dans le PIB (ou part des pro ts dans la valeur ajoutée), notée Ky

=part que prennent les revenus réels rémunérant le capital dans le PIB (réel)

->Revenus notés

Avec correspondant au taux de rémunération moyen en termes réels des services


du capital dans l’économie.

On a :

Hypothèse : l'économie évolue dans un environnement proche de la concurrence


parfaite.

-> les facteurs de production sont rémunérés à leur productivité marginale.

Donc

on a alors

On obtient alors :

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Cad

Avec indiquant le taux de croissance en temps continu de X

En temps discret, on approche les taux de croissance en temps continu

Si on connait Ky, Ny, gk, gn et gy, on en déduit g*T via :

La contribution du progrès technique est calculée de manière résiduelle, comme la part


de la croissance laissée inexpliquée par le travail et le capital

-> Résidu de Solow

On peut aussi réécrire l’équation (*) en divisant chaque membre par gy

Avec la fonction Cobb-Douglas

On a :

Et

Et donc : (on retient pour simpli er l’égalité stricte))

Fonction Cobb-Douglas estimée 1/3,

On aurait alors

Avec

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Contribution à la croissance du facteur capital : (1/3)∙gk
Contribution à la croissance du facteur travail : (2/3)∙gn
Valeur du résidu de Solow (contribution du progrès technique)

Années 1970 : le ralentissement de la


croissance s’explique par un
ralentissement de la croissance de la
PGF

Annexe : Décomposition de la croissance en considérant les variables par tête (ou par
travailleur).

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