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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche Scientifique

ECOLE NATIONALE POLYTECHNIQUE

DEPARTEMENT DE GENIE ELECTRIQUE

PROJET DE FIN D'ETUDES


En vue de l’obtention du
Diplôme d’Ingénieur d’Etat en Electrotechnique

THEME :

Comportement de l’isolateur capot et tige 1512L


artificiellement pollué sous tension alternative 50 Hz

Proposé par : Etudié par :

Pr. Madjid TEGUAR Fawzi TALEB


Adel BOULEGHLEM

-Promotion Juin 2010-

ENP, 10, Avenue Hassen Badi, 16200, EL-Harrach, ALGER


‫ملخص‬

‫ ناقليه وكذا توزيع التلوث على سلوك العازل الكھربائي‬،‫ قمنا بدراسة تأثير طبيعة‬،‫في ھذا العمل‬
‫ استعملنا عدة محاليل )ھيدروكسيد‬،‫ ألجل ھذا‬.‫ ملوث اصطناعيا‬1512 ‫ذي قبعة ودبوس نوع‬
‫ بتوزيعين اثنين‬،‫ لھا ناقليه مختلفة‬، (‫ الماء مقطر وماء معدني‬،‫ كلوريد الصوديوم‬،‫الصوديوم‬
‫ تمت دراسة‬.(‫)مستمر ومتقطع عن طريق الرش على السطح العلوي ثم السطح السفلي للعازل‬
‫ الممانعة الكھربائية المكافئة و فرق‬،‫ سعة تيار التسرب‬،‫تأثير ھذه العوامل على توتر اإلحاطة‬
.‫الصفحة بين التوتر وتيار التسرب‬

‫ فرق الصفحة بين التوتر وتيار‬،‫ تيار التسرب‬،‫ توتر اإلحاطة‬،‫ عازل‬،‫ التلوث‬: ‫الكلمات المفتاحية‬
.‫ ممانعة‬،‫ ناقليه‬،‫التسرب‬

Résumé
Dans ce travail, nous examinons l’impact de la nature, de la conductivité ainsi que
la répartition de la pollution sur le comportement de l’isolateur capot et tige 1512L,
artificiellement pollué. Pour cela, plusieurs solutions (alcaline à base de NaOH, saline à
base de NaCl, eau distillée et eau minérale), à différentes conductivités et deux
distributions (continue et discontinue en pulvérisant la surface supérieure, puis la
surface inférieure de l’isolateur) ont été appliquées. L’influence de ces paramètres sur la
tension de contournement, le courant de fuite, l’impédance électrique équivalente et le
déphasage courant-tension a été étudiée.

Mots-clés : pollution, isolateur, tension de contournement, courant de fuite, déphasage


courant-tension, conductivité, impédance.

Abstract

In this work, we examine the impact of nature, the conductivity as well as the
distribution of pollution on the behavior of the 1512L cap and pin insulator, artificially
polluted. For that purpose, several solutions (alkaline containing NaOH, saline
containing NaCl, distilled water and mineral water), having various conductivities and
two distributions (continuous and discontinuous by pulverizing the upper surface, and
then, the lower one of the insulator) were applied. The influence of these parameters on
the flashover voltage, the leakage current, the equivalent electrical impedance and the
phase angle current-voltage was studied.

Key-words: pollution, insulator, flashover voltage, leakage current, phase angle,


conductivity, impedance.
Remerciements
Nous tenons à remercier Dieu le tout puissant de nous avoir
donné le courage, la patience et l’aide pour mener à bien ce
modeste travail.

Au terme de ce travail nous tenons à remercier vivement notre


promoteur Monsieur le Professeur Madjid TEGUAR pour
l’intérêt qu’il a porté à ce travail, pour sa disponibilité, ses
conseils et son aide précieuse.

Nos sincères et chaleureux remerciements à Monsieur le


Professeur Abdelouahab MEKHALDI pour son aide, son appui
moral, et ces qualités humaines.

Nous remercions Monsieur le Professeur Ahmed BOUBAKEUR


pour l’intérêt qu’il a porté à notre modeste travail.

Monsieur Rabah TIMGHELLETTE mérite également nos


remerciements les plus sincères pour le travail qu’il a accompli,
son aide et ses conseils.

Nous n’oublions de remercier les enseignants de l’Ecole


Nationale Polytechnique, en particulier ceux du département de
Génie Electrique, pour nous avoir offert un agréable cadre de
formation.
Dédicace
Avant tout, à la personne la plus chère, celle que j’admire et
j’aime le plus au monde, ma mère, qui s’est donné corps et âme
pour l’éducation de ses enfants, et sans qui je ne serais jamais
devenu ce que je suis

A mon père qui m’a épaulé tout au long de ma vie, qui a été un
modèle pour moi, et que j’admire

A mes frères et sœurs que j’aime très fort, et à qui je souhaite


tout le bonheur et la réussite du monde

A la mémoire de mon grand père

A mes amis

A mes camarades de l’école nationale polytechnique

A tous ceux qui comptent pour moi

A tous ceux qui ont de près ou de loin assisté à ma formation

Adel
Dédicace

Je dédie ce modeste travail :

A mes très chers parents et ma grande famille.

A mes très chers frères et mes sœurs.

A tous mes amis.

A tous ceux qui m’aiment et que j’aime.

A tous mes collègues de la promotion 2010.

A vous.

Fawzi
Sommaire des figures
Sommaire des figures

Chapitre I : Isolateurs de Haute Tension


Figure I.1 : Isolateur rigide. (7)

Figure I.2 : Isolateur long fût Figure I.2.1 : Forme 1 Figure I.2.2 : Forme 2. (8)

Figure I.3 : Isolateur capot et tige. (9)

Figure I.4 : Isolateur capot et tige avec profil standard. (9)

Figure I.5 : Isolateur capot et tige de profil antibrouillard (forme A). (10)

Figure I.6 : Isolateur capot et tige de profil antibrouillard (forme B). (10)

Figure I.7 : Isolateur capot et tige de profil plat. (11)

Figure I.8 : Isolateur capot et tige de profil sphérique. (11)

Figure I.9 : Isolateur composite. (13)

Figure I.10 : Matériau synthétique. (14)

Figure I.11 : Vieillissement de matériau. (14)

Chapitre III : Principaux travaux sur les isolateurs pollués

Figure.III.1.Modèle de J.Danis : (a) Absence de l’arc ;(b) Formation d’arc ;(c)


connexion des arcs ; (d) Contournement ; (e) Création d’arc (2ième éxperience).
(30)
Figure.III. 2. Modèle de M.N.Rayes et M.Zhirh. (31)

Figure. III.3 : Modèle expérimental selon D.Namane : (a) Pollution côté haute tension ;
(b) Pollution côté terre. (33)

Figure III.4: Modèle expérimental de Claverie et Porcheron. (34)

Figure III.5 : Circuit électrique équivalent du modèle de laboratoire selon Teguar. (35)

Figure III.6 : Modèle d’A.Mekhaldi et S.Bouazabia. (37)

Figure III.7: Modèle de Woodson et McElroy. (38)

Figure III.8 : Modèle à long fût selon Boehme et Obenaus. (39)

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Sommaire des figures

Chapitre IV : Techniques expérimentales

Figure IV.1 : Circuit d’essais de laboratoire de haute tension. (42)

Figure IV.2 : Isolateur 1512L en verre trempé : (a) Vue latérale ;(b) Vue supérieure.
(44)

Figure IV.3 : Schéma de l’isolateur 1512L. (44)

Figure IV.4 : Grandeurs mesurées. (45)

Figure IV.5 : Mode de pulvérisation de l’isolateur. (47)

Chapitre V : Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.1 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique. (51)

Figure V.2 : Tension de contournement pour NaCl, NaOH et l’eau minérale, pour une
conductivité de 465µS/cm. (53)

Figure V.3 : Tension de contournement à l’état sec et humide (NaOH et NaCl à 265
µS/cm). (54)

Figure V.4 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaCl. (55)
Figure V.5: Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de
NaOH. (56)

Figure V.6 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, pour une conductivité
de 465 µS/cm. (57)

Figure V.7 : Impédance équivalente de l’isolateur des trois solutions (eau minérale,
NaCl, NaOH).

Figure V.8 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée. (57)

Figure V.9 : Courant de fuite en fonction de la conductivité, cas de la solution de NaCl.


(58)

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Sommaire des figures

Figure V.10 : Courant de fuite en fonction de la conductivité, cas de la solution de


NaOH. (59)

Figure V.11 : Courant de fuite en fonction du temps d’application la tension, cas de


l’eau distillée. (60)

Figure V.12 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


l’eau minérale. (62)

Figure V.13 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaCl de conductivité de 465 µS/cm. (62)

Figure V.14 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaOH de conductivité de 465 µS/cm. (63)

Figure V.15 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaCl de conductivité de 265 µS/cm. (63)

Figure V.16 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaOH de conductivité de 265 µS/cm. (64)

Figure V.17 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaCl de conductivité de 840 µS/cm. (64)
Figure V.18 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de
la solution de NaOH de conductivité de 840 µS/cm. (65)

Figure V.19 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaCl de conductivité de 2700 µS/cm. (65)

Figure V.20 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaOH de conductivité de 2700 µS/cm. (66)

Figure V.21 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité, cas des deux


solutions saline et alcaline. (67)

Figure V.22 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution de NaOH. (69)

Figure V.23 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas de


solution de NaCl. (69)

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Sommaire des figures

Figure V.24 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas propre


et sec, et cas de la solution alcaline ayant une conductivité de 265 µS/cm. (70)

Figure V.25 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas des


solutions alcaline, saline et eau minérale de conductivité de 465 µS/cm. (71)

Figure V.26 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique, cas


des deux solutions alcaline et saline appliquées du côté terre. (72)

Figure V.27 : Tension de contournement, cas des solutions alcaline, saline et eau
minérale de conductivité 465 µS/cm, appliquées du côté terre. (73)

Figure V.28 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique, cas


des deux solutions alcaline et saline appliquées du côté haute tension. (74)

Figure V.29 : Tension de contournement cas des solutions alcaline, saline et eau
minérale de conductivité 465 µS/cm, appliquées du côté haute tension. (74)

Figure V.30 : Influence de l’emplacement de la couche polluée sur la tension


appliquée, cas de la solution de NaOH. (75)

Figure V.31 : Influence de l’emplacement de la couche polluante sur la tension


appliquée, cas de la solution de NaCl. (76)

Figure V.32 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


saline. (77)

Figure V.33 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


alcaline. (77)

Figure V.34 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


saline. (78)

Figure V.35 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


alcaline. (79)

Figure V. 36 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas des trois


solutions de conductivité de 465 µS/cm appliquées du côté haute tension. (80)
Figure V. 37: Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas des trois
solutions de conductivité de 465 µS/cm appliquées du côté terre. (80)

ENP 2010
Sommaire des figures

Figure V. 38 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaOH. (81)

Figure V. 39 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaCl. (82)

Figure V.40 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution saline. (83)

Figure V.41 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution alcaline. (84)

Figure V.42 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution de saline. (84)

Figure V.43 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution alcaline. (85)

Figure V.44 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité volumique, cas des


deux solutions saline et alcaline. (87)

Figure V.45 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité volumique, cas des


deux solutions saline et alcaline. (88)

Figure V.46 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaOH appliquée du côté haute tension. (86)

Figure V.47 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de NaCl


appliquée du côté haute tension. (89)

Figure V.48 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaOH appliquée du côté terre. (89)

Figure V.49 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de NaCl


appliquée du côté terre. (90)

Figure V.50 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas des trois solutions,
ayant une conductivité de 465 µS/cm, appliquées du côté haute tension. (91)

Figure V.51 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas des trois solutions,
ayant une conductivité de 465 µS/cm, appliquées du côté terre. (91)

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Sommaire des figures

Figure V.52 : Influence de la répartition de la couche polluante sur la tension de


contournement, cas de la solution de NaCl. (92)
Figure V.53 : Influence de la répartition de la couche polluante sur la tension de
contournement, cas de la solution de NaOH. (93)

Figure V.54 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de l’eau distillée. (94)

Figure V.55 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 265 µS/cm. (94)

Figure V.56 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 465 µS/cm. (95)

Figure V.57 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 840 µS/cm. (95)

Figure V.58 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 2.7 mS/cm. (96)

Figure V.59: Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 265 µS/cm. (96)

Figure V.60 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 465 µS/cm. (97)

Figure V.61 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 840 µS/cm. (97)

Figure V.62: Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de fuite,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 2.7 mS/cm. (98)

Figure V.63 : Influence de la répartition de la couche polluante sur l’impédance, cas de


la solution de NaCl. (99)

Figure V.64 : Influence de la répartition de la couche polluante sur l’impédance, cas de


la solution de NaOH. (99)

Figure V.65 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


l’eau distillée. (100)

ENP 2010
Sommaire des figures

Figure V.66 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaCl à la conductivité de 265 µS/cm. (101)

Figure V.67 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaCl à la conductivité de 465 µS/cm. (101)

Figure V.68 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaCl à la conductivité de 840 µS/cm. (102)

Figure V.69 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaCl à la conductivité de 2.7 mS/cm. (102)

Figure V.70 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaOH à la conductivité de 265 µS/cm. (103)

Figure V.71 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaOH à la conductivité de 465 µS/cm. (103)

Figure V.72 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaOH à la conductivité de 840µS/cm. (104)

Figure V.73 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaOH à la conductivité de 2.7 mS/cm. (104)

ENP 2010
Sommaire
Sommaire

I.1. Introduction générale……………………………………………………………………..1

Chapitre I : Isolateurs de Haute Tension


I.2. Introduction …………………………………………………………………………………4

I.2. Quelques définitions…………………………………………………………………………4

I.2.1. Isolement………………………………………………………………………...……4

I.2.2. Isolation……………………………………………………………………………….4

I.2.3. Décharge disruptive……………………………………………………………..……4

I.2.4. Contournement………………………………………………………………….……5

I.2.5. Tension de contournement…………………………………………………………....5

I.2.6. Courant de fuite……………………………………………………………………….5

I.2.7. Longueur critique de l’arc…………………………………….………………………5

I.2.8. Contrainte de contournement…………………………………………………………5

I.2.9. Conductance superficielle……………………………….……………………………6

I.3. Isolateurs de haute tension…………………………………………………………………..6

I.4. Types d’isolateurs…………………………………………………………………………...7

I.4.1. Isolateurs rigides……………………………………………………………………...7

I.4.2. Isolateurs suspendus ou éléments de chaîne……………………………………….....7

I.4.2.1. Isolateur long fût………………………………………………………….….8

I.4.2.2. Isolateur capot et tige……………………………………………….………..8

I.4.2.2.1. Profil standard…………………………………………………….9

I.4.2.2.2. Forme antibrouillard (forme A)………………………………….10

I.4.2.2.3. Profil antibrouillard (forme B) ………………………………….10

I.4.2.2.4. Profil plat………………………………………………………...11

I.4.2.2.5. Profil sphérique…………………………………………….…….11

I.5. Matériaux utilisés pour la fabrication des isolateurs…………………………………….…12

I.5.1. Isolants………………………………………………………………………….…...12

I.5.1.1. Céramique……………………………………………………………….…..12

I.5.1.2. Le verre………………………………………………………………….…..12

I.5.1.2.1. Le verre recuit……………………………………………….……12

ENP 2010
Sommaire

I.5.1.2.2. Le verre trempé…………………………………………….……..13

I.5.2. Matériaux synthétiques……………………………………………………….……..13

I.6. Conclusion…………………………………………………………………………….…...14

Chapitre II : Phénomène de la pollution des isolateurs

II.1. Introduction………………………………………………………………………….…...15

II.2. Phénomène de pollution des isolateurs…………………………………………………...15

II.3. Formation des couches polluantes sur les isolateurs………………………………….…..16

II.4. Sources de pollution……………………………………………………………………….16

II.4.1. Pollution naturelle…………………………………………………………………..16

II.4.1.1. Pollution marine…………………………………………………………..16

II.4.1.2. Pollution désertique……………………………………………………….16

II.4.1.3. Autre type de Pollution naturelle……………….…………………………17

II.4.2. Pollution industrielle……………………………………….……………………….17

II.4.3. Pollution mixte……………………………………………………………………..17

II.5. Conséquences de la pollution……………………………………………………………..17

II.5.1. Arc non localisé……………………………………………………………………18

II.5.2. Arc fixe…………………………………………………………………………….18

II.5.3. Contournement des isolateurs pollués……………………………………….……..18

II.6. Sévérité de pollution d'un site……………………………………………………….……20

II.6.1 Classification des sites pollués…………………………………………………….20

II.6.2. Mesure de la sévérité de pollution d'un site……………………………………….21

II.6.2.1. Densité du dépôt de sel équivalent (DDSE)……………………….…….21

II.6.2.2. Conductance superficielle……………………………………….……….22

II.6.2.3. Courant de fuite…………………………………………….……………22

II.6.2.3.1. Comptages d’impulsions…………………….………………..22

II.6.2.3.2. Courant de fuite de la plus forte crête ( )…………………...22

II.6.2.4. Mesures optiques………………………………………………………..23

ENP 2010
Sommaire

II.6.2.5. Densité de dépôt non soluble……………………………………………23

II.7. Méthodes d'essais sous pollution………………………………………………….………24

II.7.1. Essais sous pollution naturelle……………………………………………………..23

II.7.2. Essais sous pollution artificielle…………………………………………………..24

II.7.2.1 Méthodes de la couche solide………………………………………….…24

II.7.2.2. Méthode du brouillard salin……………………………………………...25

II.7.2.3. Méthode de la chambre de poussière………………………………….…25

II.7.3. Critiques de ces méthodes d’essais………………………………………………..26

II.8. Techniques de lutte contre la pollution……………………………………………………26

II.8.1. Allongement de la ligne de fuite…………………………………………………..26

II.8.2. Utilisation des isolateurs plats……………………………………………………..26

II.8.3. Graissage des isolateurs (couches hydrophobes)…………………………………..27

II.8.4. Revêtement à base de silicone……………………………………………………..27

II.8.5. Les isolateurs composites………………………………………………………….27

II.8.6. Nettoyages sous ou hors tension…………………………………………………..27

II.9. Conclusion………………………………………………………………………………...28

Chapitre III. Principaux travaux sur les isolateurs pollués

III.1. Introduction……………………………………………………………………………...29

III.2. Modèle de M.N.Rayes et M.Zhirh……………………………………………………….30

III.3. Modèle de D. Namane ………………………………………………..…………………32

III.4. Modèle de P.Claverie et Y.Porcheron……………………………………………………34

III.5. Modèles de M.Teguar………………………………………………………………….....35

III.5.1. Cas de pollution continue………………………………………………………...35

III.5.2. Cas d’une pollution discontinue………………………………………………….36

III.6. Modèle de A.Mekhaldi et S.Bouazabia…………………………………………….…….37

III.7. Modèle de Woodson et Mc Elory………………………………………… :………….....39

III.8. Conclusion………………………………………………………………… :………….....40

ENP 2010
Sommaire

Chapitre IV : Techniques expérimentales


IV.1. Introduction…………………………………………………………………..…………..41

IV.2. Dispositif expérimental………………………………………………………..………….41

IV.2.1. Circuit d’essais au laboratoire de l’ENP…………………………………..……..41

IV.2.1.1. Transformateur d’essais…………...………………..…………………42

IV.2.1.2. Transformateur de réglage………………………………….....………42

IV.2.1.3. Diviseur capacitif de tension…………………………………………………..43

IV.2.1.4. Pupitre de commande………………………………………………….………43

IV.2.1.5. Appareils de mesure et de protection………………………………………….43

IV.2.1.6. Objet d’essai…………………………………………………………………..43

IV.3. Préparation des solutions polluantes……………………………………………………..46

IV.4. Préparation de l’isolateur réel 1512L……………………………...………………...…..46

IV.5. Méthode de pulvérisation………………………………………………………………...46

IV.6. Mesure de la tension de contournement………………………………………………….47

IV.7. Enregistrement du courant de fuite et de la tension appliquée…………………….……48

IV.8. L’évolution du courant de fuite en fonction du temps……………………..……….…....48

IV.9. Mesure du déphasage entre le courant de fuite et la tension appliquée…………….....….48

IV.10. Conclusion……………………………………………………………………………...48

Chapitre V : Résultats expérimentaux et interprétations


V.1. Introduction………………………………………………………………………………50

V.2. Phénomènes observés lors des essais……………………………………………………..50

V.3. Pollution continue……………………………………………...…………………………51

V.3.1. Tension de contournement……………………………………………………….51

V.3.1.1. Influence de la conductivité

V.3.1.2.Influence de la nature de pollution……………………………………...52

V.3.1.3. Influence de l’état de surface…………………………………………...54

V.3.2. Courant de fuite………………………………………………………………….54

ENP 2010
Sommaire

V.3.2.1. Influence de la tension appliquée……………………………………….54

V.3.2.2. Influence de la nature de pollution……………………………………..56

V.3.2.3. Influence de l’état de la surface…………………………………………58

V.3.2.4. Influence de la conductivité tension……………………………………59

V.3.2.5. Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension…….60

V.3.3. Impédance électrique équivalente……………………………………………….67

V.3.4. Déphasage entre le courant et la tension ……………………………………......68

V.3.4.1. Influence de la tension appliquée………………………………………68

V.3.4.2. Influence de l’état de surface………………………………………….70

V.3.4.3. Influence de la nature de pollution………………………………….…..71

V.4. Pollution discontinue………………………………………………………………….......72

V.4.1. Tension de contournement…………………………………………………….…..72

V.4.1.1. Pollution du côté terre…………………………………………………...72

V.4.1.2. Pollution du côté haute tension…………………………………………..73

V.4.1.3. Influence de l’emplacement de la couche de pollution…………………..75

V.4.2. Courant de fuite…………………………………………………………………………76

V.4.2.1. Influence de la tension appliquée ……………………………………………..76

V.4.2.1.1. Pollution du côté terre………………………………………………76

V.4.2.1.2. Pollution du côté haute tension……………………………………..78

V.4.2.2. Influence de la nature de pollution…………………………………………….79

V.4.2.3. Influence de l’emplacement de la couche polluante………………….81

V.4.2.4. Influence de la conductivité………………………………………….82

V.4.2.4.1. Pollution du côté terre…………………………………...82

V.4.2.4.2. Pollution du côté haute tension…………………………..84

V.4.3. Impédance électrique équivalente……………………………………………………….85

V.4.3.1. Pollution du côté terre………………………………………………………….85

V.4.3.2. Pollution du côté haute tension………………………………………………..86

V.4.3.3. Influence de la nature de pollution…………………………………………….87

V.4.4. Déphasage courant-tension……………………………………………………………..88

ENP 2010
Sommaire

V.4.4.1. Influence de la tension appliquée……………………………………………...88

V.4.4.2. Influence de la nature de pollution……………………………………………90

V.5. Influence de la répartition de la pollution……………………………...…………………90

V.5.1. Sur la tension de contournement…………………………………………………..92

V.5. 2. Sur le courant de fuite…………………………………………………………….92

V.5. 3. Sur l’impédance électrique………………………………………………………..98

V.5. 4. Sur le déphasage courant-tension………………………………………..………100

V.6. Conclusion……………………………………………………………………………….105

Conclusion générale…………………………………………………………..……...106

Références bibliographique……………………………………………………...….108

ENP 2010
Introduction
générale
Introduction générale

De nos jours, l’énergie électrique joue un rôle très important dans le


développement et l’évolution de l’industrie et l’économie du pays. De ce fait, il faut
assurer, à tout instant, un bon équilibre entre la demande croissante et la production de
l’énergie. C’est pour cela, qu’une très grande part d’importance est attachée aux réseaux
électriques, principalement aux lignes de haute tension [1].

Les isolateurs sont des éléments essentiels dans la conception d’une ligne
aérienne. Leur rôle est de relier les conducteurs sous tension aux supports et d’assurer
l’isolement électrique entre ces deux parties constitutives de la ligne. En effet, le choix
du type d’isolateur, les contrôles de réception, la surveillance en exploitation doivent
être faite avec un maximum de soin, pour assurer le bon fonctionnement de la ligne.

Les isolateurs des lignes et de poste de transport d’énergie électrique sont le siège
de plusieurs contraintes. Parmi celles-ci, la pollution des isolateurs constitue l’un des
facteurs de première importance dans la qualité et la fiabilité du transport d’énergie [2].
Lorsqu’ils sont secs, les agents polluants n’engendrent généralement pas de dégradation
de la rigidité diélectrique des isolateurs. Cependant, par temps de pluie ou de brouillard,
les dépôts polluants, se fixant sur les surfaces isolantes, réduisent considérablement la
résistivité superficielle des isolateurs et le contournement peut parfois survenir.

L’humidification des couches polluantes facilite, en fait, la dissolution des sels et


la formation d’une couche électrolytique. Cette dernière engendre la circulation d’un
courant de fuite sur les surfaces isolantes provoquant ainsi des échauffements locaux, et
par la suite l’assèchement de la couche de pollution. Ainsi, la réparation du potentiel est
modifiée d’une façon significative et des arcs partiels peuvent apparaître, si le champ
local dépasse un certain seuil. Ces arcs peuvent évoluer jusqu’au contournement total
de l’isolateur.

Les conséquences du contournement vont de la détérioration de la surface de


l’isolateur à la mise hors service de la ligne de haute tension. Une des caractéristiques
principales d’un isolateur de haute tension est, donc, sa tenue au contournement en
fonction de l’environnement dans le quel il est placé.

Le recours aux essais expérimentaux est indispensable pour juger les


performances de différents types d'isolateurs. Ces essais sont effectués de préférence
sous conditions naturelles de pollution (essais in situ). Ces derniers ont l’avantage de
prendre en considération toutes les contraintes auxquelles est soumis l'isolateur avec

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Introduction générale

toute leur complexité. Cependant, les essais in situ ont l’inconvénient de nécessiter
plusieurs années pour permettre étudier le comportement des isolateurs essayés. A cet
égard, on a désormais cherché à reproduire artificiellement au laboratoire les conditions
naturelles de pollution, afin d’obtenir des résultats et d’effectuer des comparaisons plus
rapidement, plus facilement et à moindre coût que dans des stations sur sites.

Le présent travail consiste à étudier l’impact de la nature, de la conductivité ainsi


que la distribution de la pollution sur le comportement de l’isolateur capot et tige type
1512L en verre trempé, artificiellement pollué. Pour cela, deux solutions chimiques de
différentes conductivités, à savoir une solution alcaline à base de NaOH et une
deuxième saline à base de NaCl, ont été utilisées. L’effet d’une eau minérale a été aussi
examiné et comparé à celui des deux solutions à la même conductivité. Les résultats
ainsi trouvés ont été comparés à ceux obtenus dans le cas de l’application d’une eau
distillée. Par ailleurs, deux répartitions de la pollution ont été considérées, à savoir la
pollution continue et la pollution discontinue. La pollution continue a été réalisée en
pulvérisant toute la surface de l’isolateur. La seconde a été appliquée soit sur la partie
inférieure (pollution du côté haute tension), soit sur la partie supérieure (pollution du
côté terre).

Notre travail comporte cinq chapitres distincts.

Dans le premier chapitre, nous présentons des généralités traitant des isolateurs de
haute tension, leurs caractéristiques, leurs différents types ainsi que les matériaux
utilisés dans leur fabrication.

Le deuxième chapitre présente des rappels sur les phénomènes de pollution et


leurs conséquences sur le transport de l’énergie. Des méthodes de mesure de la sévérité
de la pollution des sites, des méthodes d’essais sous pollution naturelle et artificielle,
ainsi que des techniques de lutte contre ces phénomènes y sont présentés.

Nous citons, dans le troisième chapitre, les principaux travaux sur les isolateurs
soumis à la pollution, développés en vue de décrire les phénomènes de décharges
électriques sur des surfaces polluées.

Dans le quatrième chapitre, nous présentons les techniques expérimentales. Pour


cela, nous présentons l’équipement de la station d’essai à fréquence industrielle (50 Hz)
du Laboratoire de Haute Tension de l’Ecole Nationale Polytechnique. L’objet d’essai

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Introduction générale

(l’isolateur) ainsi que les méthodes de mouillage (pulvérisation) y sont également


présentés.

Le cinquième et dernier chapitre est consacré à la présentation et l’interprétation


des résultats expérimentaux ainsi obtenus. Ces résultats concernent les évolutions de la
tension de contournement, du courant de fuite, de l’impédance électrique équivalente
vue des électrodes et du déphasage courant-tension en fonction des paramètres
susmentionnés. La variation du courant de fuite en fonction du temps d’application de
la tension a été également étudiée.

Nous terminons par une conclusion générale représentant une synthèse globale de
notre travail.

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Chapitre I :
Isolateurs de haute tension
Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.2. Introduction

Les isolateurs sont des composants indispensables au transport et à la distribution


de l’énergie électrique. Leur fonction est de réaliser une liaison mécanique entre des
conducteurs portés à des potentiels différents, et accrochés aux pylônes des lignes
aériennes. Ils maintiennent les conducteurs dans la position spécifiée (isolateur
d’alignement et d’ancrage), ils assurent la transition entre l’isolation interne (huile, Sf6)
et l’isolation externe (air atmosphérique), ils permettent de raccorder les matériels
électriques au réseau (traversées de transformateur, extrémités de câbles) et ils
constituent, également, l’enveloppe de certains appareils (disjoncteurs, parafoudres,
réducteurs de mesure) [3].

I.2. Quelques définitions

I.2.1. Isolement

On appel un isolement d’un ouvrage ou d’un appareil électrique, son aptitude à


supporter la tension ou, plus généralement, les contraintes électriques qui lui son
appliquées.

I.2.2. Isolation

L’isolation est un procédé permettant de supprimer ou de réduire la propagation


de rayonnement et de vibration d’un milieu à un autre, notamment celle de la chaleur
(isolation thermique) et de l’électricité (isolation électrique). Un matériau qui remplit ce
rôle est dit isolant.

I.2.3. Décharge disruptive

Phénomène associé à une défaillance de l’isolation sous l’effet de contraintes


électriques, avec chute de tension et passage d’un courant. Pour les diélectriques
gazeux, on parlera de l’amorçage, claquage pour les liquides, et enfin perforation pour
les solides [1].

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.2.4. Contournement

Décharge disruptive le long d’une surface solide dont la trajectoire contourne ce


dernier (cas d’isolateur). Le terme contournement est employé pour des décharges
disruptives par amorçage dans l’air entourant l’isolateur [1].

I.2.5. Tension de contournement

C’est le niveau de tension le plus bas au-delà duquel des arcs électriques joignent
les deux électrodes [1].

I.2.6. Courant de fuite

C’est un courant de faible amplitude circulant à travers la couche polluante


humectée le long de la surface isolante. Il est de type électrolytique et peut être un
courant résistif pour une isolation totalement polluée, ou un courant capacitif dans le cas
d’une isolation parfaitement propre [2].

I.2.7. Longueur critique de l’arc

C’est la longueur limite de l’arc partiel, qui au-delà de laquelle l’arc conduira au
contournement total.

I.2.8. Contrainte de contournement

La contrainte de contournement d’un isolateur est le rapport de la tension de


contournement à la longueur total de cet isolateur. Sur site, la contrainte de
contournement peut être mesurée de différentes façons, entre autres :

 L’installation de chaînes d’isolateurs de même type, mais de différentes longueurs et


soumises à une tension constante. On estime les probabilités de contournement à
partir des portions d’amorçage enregistrées.

 La disposition des éclateurs qui sont disposés sur chaque chaîne afin que sa longueur
effective soit augmentée jusqu’à atteindre le niveau de tenue en tension.

Ces méthodes présentent des mesures les plus directes qui puissent être faites sur
les isolateurs réels. Le coût élevé peut, toutefois, être réduit par l’utilisation d’une ligne
existante [4, 5].

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.2.9. Conductance superficielle

La conductance superficielle est le rapport du courant de fuite traversant


l’isolateur à la tension appliquée. Elle caractérise l’état global de la surface d’isolateur
[6].

I.3. Isolateurs de haute tension

L’isolateur est utilisé pour l’isolement entre deux corps ou deux pièces sous
différentes tensions pour empêcher les courts-circuits et les pertes de courant.
L’isolateur est un matériau solide, liquide ou gaz qui a une très grande résistance au
passage du courant.

Les isolateurs des lignes aériennes ont deux fonctions principales. D’une part, ils
permettent d’isoler électriquement les lignes de transport d’énergie électrique des
pylônes mis à la terre, et d’autre part, ils ont un rôle mécanique qui consiste à soutenir
ces mêmes lignes et donc à résister aux différentes contraintes mécaniques dues surtout
au poids de la ligne, son mouvement en présence de vent, etc.

Les isolateurs utilisés dans les réseaux électriques peuvent être classés selon leurs
constitutions en deux groupes :

 Les isolateurs internes qui sont hermétiquement isolés (isolation des câbles,
transformateurs et gaz comprimés,…etc.).

 Les isolateurs externes sont constitués par les distances dans l’air et par les lignes
de fuite le long des isolants solides, tels que les supports de l’appareillage, les
traversées de transformateurs et les chaînes d’isolateurs.

Un isolateur est considéré comme deux électrodes dont l’intervalle comporte trois
zones constituant trois isolants en parallèles ayant des comportements différents, qui
sont les suivants [2] :
 L’intervalle d’air,
 Le matériau diélectrique,

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

 L’interface air-matériau diélectrique (la longueur de l’interface constitue


la ligne de fuite le long de laquelle circulerait le courant de fuite).

I.4. Types d’isolateurs

Selon les différentes façons d’utilisation et les conditions de fonctionnement des


isolateurs, on distingue plusieurs types d’isolateurs.

I.4.1. Isolateurs rigides


Ce type d’isolateurs permet d’obtenir une liaison rigide entre le support et le câble.
Il est constitué d’un ou plusieurs isolateurs encastrés et scellés entre eux. Ils sont fixés
aux pylônes par des ferrures de différentes formes (Figure I.1). Ils sont montés sur
pylônes soit d’une façon verticale, horizontale ou oblique (inclinée).

Ce type d’isolateurs est utilisé pour les lignes aériennes qui ne dépassent pas le
niveau de tension de 60kV [7].

Figure I.1 : Isolateur rigide

I.4.2. Isolateurs suspendus ou éléments de chaîne

Ils sont constitués d’un matériau isolant et d’une pièce métallique qui sert à
réaliser la liaison entre deux isolateurs et à donner une certaine flexibilité à la chaîne
d’isolateurs [7, 8].

La chaîne d’isolateurs est montée sur le pylône en suspension soit verticalement


(chaîne d’alignement) soit d’une façon horizontale (chaîne d’ancrage). Il existe deux
types principaux d’éléments de chaîne :

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

 Isolateur long fût,


 Isolateur capot et tige.

I.4.2.1. Isolateur long fût

Il est constitué d’un bâton cylindrique plein en céramique, en porcelaine ou en


matériaux synthétiques, muni d’ailettes. A chaque extrémité, il y a une pièce métallique
pour les liaisons [8].

Cette extrémité métallique peut se présenter sous deux formes distinctes, soit elle
enveloppe les extrémités tronconiques sur le cylindre (Figure I.2.1), soit en forme de
tige scellée dans une cavité prévue à cet effet (Figure I.2.2) [7, 8].

Figure I.2.1 : Forme 1 Figure I.2.2 : Forme 2

Figure I.2 : Isolateur long fût

I.4.2.2. Isolateur capot et tige

L’isolateur capot et tige est constitué d’un corps isolant qui porte à l’intérieur une
tige en acier, où la tête conique de cette tige est scellée dans le matériau isolant, soit le
verre, soit la porcelaine. L’extrémité supérieure de l’isolateur porte un capot scellé en
fonte malléable. Cette dernière est trouée de telle sorte qu’on peut faire entrer
l’extrémité inférieure dans ce trou, et le scellement des éléments de chaîne capot et tige
se fait de cette façon, où la partie inférieure de l’isolateur pénètre dans le capot de
l’élément inférieur, en utilisant du ciment (Figure I.3) [9].

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

Figure I.3 : Isolateur capot et tige

A : le capot.
B : le diélectrique (verre trempé ou céramique).
C : la tige.
D : le ciment de fixation.
L : la plus courte distance dans l’air entre le capot et la tige.

ε : la longueur du canal de perforation, ε<<1/2.

I.4.2.2.1. Profil standard

La forme et les dimensions sont en accord avec la commission électrotechnique


internationale (CEI 305 1978), à cause de leur planéité, les rainures internes bien
espacées et la longueur de la ligne de fuite supérieure à la demande standard. Ce type
est très utilisé dans les droits où règne une pollution moyenne (Figure I.4) [7].

Figure I.4 : Isolateur capot et tige avec profil standard

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.4.2.2.2. Forme antibrouillard (forme A)

Son diamètre est plus grand que celui de celle du profil standard. Il est muni de
deux ou trois rainures à grande profondeur. Le profil et les grands espacements des
rainures permettent un auto-lavage par action de vent et de la pluie. Cette conception
permet également un lavage manuel facile, si c’est nécessaire (Figure I.5) [7].

Figure I.5 : Isolateur capot et tige de profil antibrouillard (forme A)

I.4.2.2.3. Profil antibrouillard (forme B)

Dans cette conception, l’épaisseur de la rainure extérieure agit comme une barrière
contre l’action du brouillard et de dépôt des sels minéraux sur la surface de l’isolateur,
empêchant alors la formation d’un électrolyte conducteur sur la surface. Ce type
d’isolateur est efficace dans les zones côtières (Figure I.6) [9].

Figure I.6 : Isolateur capot et tige de profil antibrouillard (forme B)

ENP 2010 Page 10


Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.4.2.2.4. Profil plat

L’élimination complète des rainures internes réduit l’accumulation des agents


polluants sur la surface basse, grâce au courant d’air. Cette conception est
particulièrement efficace dans les zones désertiques ou l’auto-lavage est peut fréquent
par la pluie (Figure I.7) [9].

Figure I.7 : Isolateur capot et tige de profil plat

I.4.2.2.5. Profil sphérique

La forme sphérique d’une longueur de fuite importante avec absence des rainures
internes permet un lavage manuel facile et efficace (Figure I.8) [9].

Figure I.8 : Isolateur capot et tige de profil sphérique

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

I.5. Matériaux utilisés pour la fabrication des isolateurs

Un isolateur est constitué en général de deux parties : une partie isolante et des
pièces métalliques de liaison scellées sur cette partie isolante.

I.5.1. Isolants

On trouve plusieurs isolants solides qui peuvent être utilisés pour la fabrication
des isolateurs de haute tension comme le verre, la céramique, la porcelaine, et les
polymères.

Durant ces dernières années, la porcelaine est de plus en plus abandonnée à cause
de deux inconvénients principaux qui sont : le poids lourd d’isolateurs et la difficulté de
détection des amorçages. Actuellement, on s’intéresse, plutôt, à l’utilisation des
isolateurs en matériaux polymères [9].

I.5.1.1. Céramique

Le développement et la fabrication des céramiques datent depuis longtemps à


cause de leurs performances. Pour les isolateurs installés dans des lieux où il y a des
contraintes mécaniques très importantes, on utilise de préférence la céramique à grains
très fins.

Souvent, on trouve la céramique dans les postes : isolateurs supports, couverture


isolante des sectionneurs, des disjoncteurs, des transformateurs de potentiel, des bornes
de traversées des transformateurs de puissance,…etc. [7, 10].

I.5.1.2. Le verre

Outre son bas prix, le verre présente l’avantage de permettre de déceler les défauts
par une simple observation [2].

On trouve deux types de verre pour la fabrication des isolateurs : le verre trempé
et le verre recuit.

I.5.1.2.1. Le verre recuit

Le verre recuit est utilisé pour la fabrication des isolateurs rigides.


Malheureusement, on s’est aperçu que les isolateurs un peu épais ne résistaient pas aux
variations brusques de température. De plus, le verre recuit ne supporte que des tensions

ENP 2010 Page 12


Chapitre I Isolateurs de haute tension

mécaniques relativement faibles, ce qui interdit son emploi pour les isolateurs de
suspension [11].

I.5.1.2.2. Le verre trempé

La résistance à la traction du verre trempé est environ 5 à 6 fois plus grande que
celle du verre recuit. Ainsi, l’isolateur en verre trempé peut supporter des variations
brusques de température pouvant atteindre 100°C [2].

En exploitation, l’isolateur en verre trempé ne peut avoir que deux états :

 Il est entier ; on est sûr qu’il est électriquement et mécaniquement intact.

 Il est moignon suite au bris de ça jupe ; on peut ainsi facilement le repérer. Or, on
n’est pas dans l’obligation de la remplacer immédiatement, car la résistance
mécanique résiduelle est suffisante pour continuer l’exploitation de la ligne
jusqu’à son remplacement programmé.

La couleur verte de l’isolateur en verre provient de l’oxyde de fer présent dans sa


composition, si celui-ci est absent le verre est transparent [2].

I.5.2. Matériaux synthétiques

Les isolateurs en matériaux synthétiques sont composés d’un centre en fibre de


verre imprégnée, d’une résine et d’un revêtement à ailettes de type élastomère. Leur
avantage est qu’ils sont légers et présentent une grande résistance mécanique (Figure
I.9) [7, 8, 10].

Ils ont de bonnes propriétés hydrophobes et peuvent être utilisés dans des
conditions de pollution très sévères (Figure I.10) [7]. L’inconvénient de ces isolateurs
est le vieillissement sous l’effet des différentes contraintes auxquelles ils sont soumis
(électrique, mécanique, atmosphérique, ..) (Figure I.11) [7].

Figure I.9 : Isolateur composite

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Chapitre I Isolateurs de haute tension

A : pièce d’accrochage métallique.

B : noyau en fibre de verre-résine.


C : revêtement à ailettes en matériaux synthétiques.

Figure I.10 : Matériau synthétique Figure I.11 : Vieillissement de matériau

I.6. Conclusion
Les isolateurs entrent pour un pourcentage très modeste de l’ordre de 7%, dans le
prix d’une ligne aérienne moyenne tension. Cependant, ils sont un élément essentiel
dont dépendent la sécurité d’exploitation, la qualité et la continuité de service [12].

Les isolateurs les mieux adaptés à un environnement donné sont ceux qui
retiennent le taux de dépôts polluants le moins élevé, c’est-à-dire les isolateurs qui
possèdent les meilleures propriétés d’auto-nettoyage.

Les isolateurs sous haute tension ne se comportent pas de la même façon qu’à
basse ou moyenne tension. Dans ce cas, on donne beaucoup d’importance au
phénomène de la pollution des isolateurs qui présente un danger particulier pour les
dispositifs de haute tension qui peuvent engendrer des pertes d’énergie.

En effet, pour mieux dimensionner les chaînes d’isolateurs, il est indispensable de


connaître la sévérité de la pollution des sites et les différents paramètres contribuant à la
dégradation de l’état de surface des isolateurs (la pluviométrie, l’humidité, la
température, le veut,…).

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Chapitre II :
Phénomène de pollution
des isolateurs
Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.1. Introduction

La pollution des isolateurs constitue un sérieux problème, dont il faut tenir


compte lors de dimensionnement de l'isolement des lignes de transport et de
l'appareillage de haute tension. En effet, les dépôts polluants qui recouvrent les surfaces
isolantes peuvent engendrer une diminution considérable de la tension de tenue des
isolateurs. Les dépôts polluants peuvent dans les cas les plus critiques, conduire à un
contournement total des isolateurs. Ce qui constitue la situation la plus grave, qui peut
conduire à la mise hors service de la ligne. La connaissance du degré de pollution est,
par conséquent, une condition préalable et indispensable pour apprécier le niveau de
l'isolement des ouvrages installés sur site, en vue de dimensionner convenablement son
isolation.

II.2. Phénomène de pollution des isolateurs

La pollution est un phénomène qui constitue un sérieux problème sur l’isolement


des ouvrages de haute tension. Les dépôts de pollutions sur les isolateurs peuvent
provoquer de nombreux incidents. Ceux-ci peuvent engendrer des nombreuses
perturbations dans le fonctionnement des réseaux électrique.

Le contournement sous pluie et sous pollution sont les deux principaux types de
rupture diélectrique auxquels sont soumis les isolateurs. Il est généralement admis que
la pollution est plus contraignante que la pluie, dans la mesure où la résistivité des
couches polluantes est bien inférieure à celle de la pluie. C’est pour cela, que les efforts
de compréhension ont davantage porté sur le contournement sous pollution, afin de
mieux comprendre le phénomène de contournement et de se prémunir d’outils
permettant le suivi de son évolution et d’éviter son apparition.

L’échauffement de la couche polluante conductrice humidifiée, provoqué par la


circulation des courants de fuite sur la surface de ces isolateurs, entraîne des
assèchements locaux de la couche de pollution et l’apparition d'arcs de petite longueur
(arcs partiels). Dans certaines conditions, ces arcs partiels peuvent se développer
jusqu’à provoquer le contournement total des isolateurs, en connectant l’extrémité sous
haute tension à celle mise à la terre, et conduisant ainsi à la mise hors service de
l’ensemble de l’installation.

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Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.3. Formation des couches polluantes sur les isolateurs

La disposition des isolateurs dans les lignes forme un obstacle à l'écoulement d'un
air transportant de la poussière. Une couche de pollution se développe progressivement
sur la surface de l’isolateur. Ces couches peuvent engendrer une diminution
considérable de la résistivité superficielle des surfaces isolantes, et par suite, la
diminution de la tension de tenue des isolateurs [14].

La disposition de la pollution dépend de la position de la chaîne (verticale,


horizontale ou inclinée), et le profil de l'isolateur. Généralement, la pollution se
concentre sur les éléments de la chaîne situés près de la borne haute tension, et dans les
parties protégées contre les facteurs d'auto-nettoyage [15].

II.4. Sources de pollution

II.4.1. Pollution naturelle

La pollution naturelle provient de sels marins dans des régions côtières, de


poussières du sol (notamment lors de chantiers importants), et de sables véhiculés par le
vent en régions désertiques.

II.4.1.1. Pollution marine

Les installations situées en bord de mer sont exposées aux embruns portés par le
vent et qui se déposent progressivement sur les isolateurs, formant une couche de
pollution de sel qui devient conductrice lorsqu'elle est humidifiée par le brouillard ou
simplement par condensation. Un courant de fuite s'établit alors à travers la couche
superficielle et des arcs électriques peuvent prendre naissance. Dans certaines
conditions, ils se développent jusqu'à provoquer le contournement total de l'isolateur.

II.4.1.2. Pollution désertique

Parmi les phénomènes qui caractérisent la nature désertique, figure le vent de


sable. Celui-ci induit des dépôts de sable sur les surfaces des isolateurs. De la même
façon que précédemment, lorsque ces dépôts sont humidifiés, les couches de sable
deviennent plus au moins conductrices à cause de l'existence de sels [16], engendrant
ainsi une diminution de la résistance superficielle des isolateurs.

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Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.4.1.3. Autre type de Pollution naturelle

La pluie est un phénomène naturel. Dans certaines conditions de pluie violente, un


film continu d’eau peut s’établir d’une extrémité à l’autre de la chaîne d’isolateur.
Comme l'eau n'est jamais parfaitement isolante, ce phénomène peut conduire au
contournement ; c’est le contournement sous pluie [4].

II.4.2. Pollution industrielle

Le problème de la pollution industrielle se présente pour les lignes qui passent


près des zones industrielles (les fumées des usines, raffineries, cimenteries, ….. etc.),
près des grandes villes (les gaz d'échappement des véhicules), ou près des terrains
agricoles (les engrais utilisés en agriculture).

Cette pollution peut aussi être d'origine domestique, quant il s'agit des facteurs
tels: fumées et gaz résultant des moyens de réchauffement des habitations ou de moyens
de transport [17].

Les isolateurs recouvrent peu à peu de poussières résultant des fumées dégagées
par ces dernières, et qui sont faiblement conductrices, mais hygroscopique, à la
présence d’une humidité intense. Le sel contenu dans ces poussières
abaisse considérablement la résistivité superficielle des isolateurs [17].

II.4.3. Pollution mixte

Elle est la résultante de l’existence de différents types de pollution dans la même


zone ; les zones industrielles situées en bordure de la pollution, par exemple. Ce type de
pollution est le plus dangereux, car la couche électrolytique formée par le processus
d’humidification des dépôts solides accumulés progressivement sur la surface des
isolateurs, engendre une diminution considérable de la rigidité diélectrique [4, 14].

II.5. Conséquences de la pollution

Les couches polluantes qui s'accumulent à la surface des isolateurs engendrent une
conductivité électrique superficielle. Celle-ci modifie la répartition du potentiel le long
de la ligne de fuite. La tension de rupture diélectrique de l'air peut être atteinte entre
deux points de la surface isolante entraînant l'amorçage d'un arc électrique qui court-
circuite une partie de la ligne de fuite.

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Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

Selon les conditions auxquelles est soumis l’isolateur, trois cas peuvent se
présenter [15, 18] :

II.5.1. Arc non localisé

L'arc électrique s'éteint rapidement puis, se réamorce à un autre endroit et ainsi de


suite. Il y a apparition de courant de fuite entraînant une petite perte d'énergie,
généralement supportable par le réseau de distribution.

II.5.2. Arc fixe

L'arc électrique se fixe sur la surface de l'isolateur, soit en s'y maintenant


(courant continu) soit, en se réamorçant au même endroit (courant alternatif). Cet arc
peut entraîner, par effet thermique, une dégradation du support isolant de l'élément
défaillant.

II.5.3. Contournement des isolateurs pollués


Le phénomène de contournement des isolateurs pollués résulte de la combinaison
de plusieurs paramètres, soumis à la tension de service, comprenant la formation d'une
couche électrolytique conductrice par humidification du dépôt de pollution sur la
surface de l'isolateur. Ce qui entraîne l'apparition d'un courant de fuite accompagné de
la formation d'une bande sèche et d'arcs partiels, et la propagation de l'arc qui peut
couvrir tout l'isolateur.

Lorsque les conditions électriques appropriées sont remplies [19], le contournement


d’une surface isolante polluée est le résultat d’une évolution que l’on peut décrire
comme suit :

 Dépôt de la pollution : les particules du dépôt sont apportées par le vent et se


concentrent entre les nervures ou autour du capot. Les facteurs d'accumulation
sont les suivants : la nature, le poids et la taille des particules polluantes, la
distance de l'isolateur par rapport à la source de pollution et par rapport au sol, la
vitesse du vent et l'orientation de la chaîne.

 Humidification de la pollution : le brouillard et la pluie fine humidifient la


couche polluante, provoquant la dissolution des sels contenus dans le dépôt et

ENP 2010 Page 18


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

créant un électrolyte conducteur sur la surface de l'isolateur. Un courant de fuite


prend, alors, naissance.

 Développement des zones sèches et apparition d'arcs : par effet joule, la


température s'élève, l'eau s'évapore et le dépôt devient moins conducteur. Le
courant de fuite est alors très réduit en amplitude par la présence d'une bande
sèche. La répartition du potentiel sur l'isolateur est modifiée par cette bande
sèche, car la plus grande portion du potentiel électrique se trouve reportée à ses
bornes. Si cette bande sèche est insuffisante pour supporter le potentiel
correspondant, un arc est créé.

 Comportement des arcs : la résistance du dépôt humidifié non court-circuitée par


l'arc limite le courant et la longueur de l'arc. Si, le courant est trop faible, l'arc
s'éteindra, la bande sèche s'humidifiera à nouveau et le mécanisme se répètera
encore. Tant que le courant de fuite n'excède pas "le courant critique"
correspondant à "une longueur critique" de l'arc, cette situation reste stable.
Dans le cas contraire, le contournement de l'isolateur peut survenir.

Sous tension continue, le processus global est relativement facile à décomposer.


Une fois la décharge amorcée, si les conditions électriques le permettent, elle se
propagera rapidement jusqu’au contournement. Dans le cas contraire, la zone sèche
tendra à s’élargir jusqu’à ce que la tension appliquée ne puisse plus maintenir la
décharge, qui va alors s’éteindre.

La tension alternative présente à cet égard une différence importante du fait de son
annulation deux fois par période. Lorsque le temps au contournement est très élevé, on
pourra avoir un passage par zéro avant qu’il n’y est contournement total.

Dans ces conditions, les arcs électriques s’éteignent à chaque passage par zéro de
l’onde de courant. Pour que ces arcs se réamorcent au cours de l’alternance suivante, il
faut que la tension appliquée atteigne un certain seuil dit tension de réamorçage [19].

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Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.6. Sévérité de pollution d'un site

Le dimensionnement de l'isolation externe vis-à-vis de la pollution pose un certain


nombre de problèmes spécifiques. L'un des plus fondamentaux est la détermination de
la sévérité de la pollution là où l'isolation doit être installée [19].

La mesure de cette sévérité est indispensable pour assurer un service sans


défaillance dans un site pollué.

II.6.1 Classification des sites pollués

Il est possible de caractériser la sévérité de la pollution d’un site en utilisant par


exemple, la méthode du brouillard salin équivalent. La sévérité considérée est alors
exprimée en termes de salinité équivalente. En effet, on peut faire correspondre, à
chaque site où règne indifféremment une pollution naturelle ou industrielle, une solution
saline équivalente.

Afin de définir l’isolement des lignes de transport et d’établir la corrélation entre


la salinité équivalente et le niveau de pollution naturelle, quatre classes de sévérité ont
été proposées [24].

Classe 1 : pollution faible d’origine naturelle (sauf marine). Elle concerne généralement
des zones non industrielles ayant une faible densité d’habitation, situées loin de la mer.
Un isolement normal convient facilement pour ces zones. La salinité équivalente
maximale retenue pour cette classe correspond à une pulvérisation d’une solution de
chlorure de sodium de concentration 2.5 g/l.

Classe 2 : pollution moyenne d’origine naturelle (sauf marine) ou faiblement


industrielle. Elle correspond à des zones à moyenne densité d’habitation et situées loin
de la mer. Ces zones nécessitent un isolement renforcé. La concentration de la salinité
équivalente maximale retenue est de 10 g/l.

Classe 3 : pollution forte d’origine marine et industrielle. Les zones considérées


possèdent une forte densité d’habitation et situées près de la mer. Elles sont exposées à
des embruns marins relativement forts. Ces sites nécessitent un isolement important.
La concentration de la salinité équivalente maximale est de 80 g/l.

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Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

Classe 4 : Elle correspond à des zones où le niveau de pollution est exceptionnel. La


pollution dans ces zones peut être naturelle, industrielle ou mixte. Ces zones sont
sujettes aux fumées industrielles et aux poussières conductrices produisant des dépôts
très épais, et situés très proches de la côte. Elles sont soumises à des vents marins très
forts et très polluants. Elles nécessitent un isolement exceptionnel. La salinité
équivalente maximale est de 160 g/l.

II.6.2. Mesure de la sévérité de pollution d'un site

Dans ce qui suit, nous passerons en revue les différentes méthodes de mesure
largement employées, basées sur des théories et des données expérimentales, dont
certaines sont encore controversées [15]. Les principales méthodes qui ont été
proposées pour mesurer la sévérité d'un site sont :

II.6.2.1. Densité du dépôt de sel équivalent (DDSE)

La DDSE est le dépôt équivalent exprimé en mg de sel par cm2 de la surface d'un
isolateur, qui a une conductivité électrique égale à celle du dépôt réel lorsqu'il est
dissous dans la même quantité d'eau.

Des échantillons de pollution sont prélevés à la surface de l'isolateur ou d'autres


collecteurs. Le dépôt est récupéré par lavage en utilisant un matériau absorbant (coton,
mouchoir en papier,...) et de l'eau distillée. A partir de la conductivité de la solution
obtenue de la surface utilisée de l'isolateur, du volume d'eau et de sa température, on
peut déterminer la DDSE.

Pour déterminer la sévérité du site, les mesures doivent être répétées avec une
fréquence suffisante pour obtenir les niveaux entre les périodes de lavage naturel.

Cette méthode permet d'établir une relation avec les méthodes d'essais sous
pollution artificielle, ce qui est un avantage à prendre en considération. Elle présente en
outre, certains inconvénients, tels que les fréquences de prélèvements, les fluctuations
de l'humidité et l'amorçage des arcs électriques qui ne sont pas pris en compte [18].

ENP 2010 Page 21


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.6.2.2. Conductance superficielle

La conductance superficielle des isolateurs témoins, installés sur site, est obtenue
à partir du rapport du courant électrique qui traverse l'isolateur, à la tension
d'alimentation de l'isolateur témoin (tension de service) G = I/V. La conductivité
superficielle est obtenue en multipliant la conductance G par un facteur de forme de
l'isolateur.

Cette méthode est donc un paramètre qui caractérise l'état global de la surface
isolante (niveau de pollution et degré d'humidification de la couche), lequel détermine la
performance de l'isolateur [9].

Ainsi, la mesure de la conductance superficielle est une méthode satisfaisante pour


évaluer la sévérité de la pollution d'un site. Elle peut être représentative d'un type de site
étudié, mais elle présente, en général, des résultats dispersés [18].

II.6.2.3. Courant de fuite

La mesure du courant de fuite s'effectue de deux manières : par le comptage du nombre


d'impulsions et par l'amplitude des ces dernières.

II.6.2.3.1. Comptages d’impulsions

Le comptage des impulsions consiste à enregistrer, par un dispositif approprié,


pendant une période donnée le nombre d’impulsions du courant de fuite, dépassant une
certaine amplitude, pour un isolateur soumis à sa tension de service. Généralement, la
fréquence et l’amplitude de ces impulsions croissent lorsqu’on s’approche du
contournement. La méthode se prête mieux à la détermination des longueurs
d’isolateurs dans le cadre de l’extension ou du reconditionnement de l'isolement de
réseaux existants. Cependant, elle ne fournit pas une mesure absolue de la performance
des isolateurs et exige une aptitude au contrôle permanent [4].

II.6.2.3.2. Courant de fuite de la plus forte crête ( )

On enregistre, pendant une période relativement longue, sur un échantillon ou un


isolateur réel, continuellement soumis à sa tension de service, les amplitudes des
impulsions de courant de fuite. La plus forte valeur de crête du courant est exploitée
pour la détermination de la sévérité de pollution de site. Cette méthode est simple et

ENP 2010 Page 22


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

tient compte de l’effet combiné des conditions atmosphériques et de la tension


appliquée. Le coût relativement élevé de l’équipement de mesure contrebalance les
avantages de cette méthode [18].

II.6.2.4. Mesures optiques

Le but des mesures optiques est d’évaluer l’épaisseur de la couche de pollution


déposée à la surface de l’isolateur. Un dispositif à rayons lasers permet à partir des
rayons réfléchis (amplitude, décalage de phase ….), de calculer la constance
diélectrique et épaisseur de la couche de pollution. La mesure de la sévérité de la
pollution peut ainsi se faire sans toucher à cette couche [14].

II.6.2.5. Densité de dépôt non soluble

La densité de dépôt non soluble (DDNS) correspond à la quantité de produits


polluants non soluble présente dans une couche de pollution. Elle s’exprime en mg/ .
Les mesures de DDNS s’accompagnent également souvent d’une analyse physico-
chimique de la pollution, au terme de laquelle les sources polluantes peuvent être
identifiées [14].

II.7. Méthodes d'essais sous pollution

Afin de comparer les performances de divers types d'isolateurs et de sélectionner


ceux qui présentent le meilleur comportement sous pollution, il est nécessaire de les
soumettre à des essais. Ces derniers peuvent être réalisés sous conditions naturelles (sur
site) ou au laboratoire. Nous distinguons, ainsi, deux principales méthodes d'essais sur
les isolateurs pollués.

 Les essais sous pollution naturelle;

 Les essais sous pollution artificielle.

II.7.1. Essais sous pollution naturelle

Ces essais consistent à installer, dans différents sites pollués, des stations dans
lesquelles on étudie le comportement d'un certain nombre de chaînes d'isolateurs.

ENP 2010 Page 23


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

Comme la pollution naturelle est un phénomène à évolution lente, l'essai sous


pollution naturelle peut prendre de deux à trois ans. La qualité d'isolement des isolateurs
placés sous la même tension est déterminée en fonction de temps au contournement.

La diversité de la nature des agents polluants impose ce type d'essais, pour étudier
séparément les principales sources de pollution et leur impact sur l'isolement des
ouvrages.

Ces essais ont l’avantage de tenir en compte de l’effet de toutes les contraintes,
dans toutes leurs complexités sur un site donné [13, 15]. Cependant, l'inconvénient
majeur de ces essais est la durée des expériences qui est relativement longue (plusieurs
années), pour pouvoir étudier valablement les performances des isolateurs. C'est
pourquoi, des méthodes de laboratoire furent proposées et sont largement utilisées.

II.7.2. Essais sous pollution artificielle

Vu leur rapidité et leur coût relativement bas, de nos jours, sont largement utilisés
par les chercheurs. Ils sont basés sur la reproduction de la couche de pollution par des
solutions réparties à la surface de l'isolateur et dont la conductivité peut être modifiée.
Afin de valider les essais sous pollution artificielle, il a été indispensable de comparer
les performances des isolateurs testés au laboratoire à celles des isolateurs en
exploitation, dans des conditions naturelles de pollution.

Les méthodes d’essais qui demeurent actuellement normalisées peuvent être classées en
trois grandes catégories :

 Méthodes de la couche solide;


 Méthode du brouillard salin;
 Méthode de la chambre de poussière.

II.7.2.1 Méthodes de la couche solide

Dans ces méthodes, une couche de pollution solide à base de chlorure de sodium
et d’un agent liant inerte, généralement le kaolin, le kieselguhr (terre d’infusoire,
diatomées) ou la silice, est appliquée par pulvérisation sur la surface isolante de

ENP 2010 Page 24


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

l'isolateur. La conductivité de cette suspension est ajustée par réglage de la


concentration de chlorure de sodium.

Notant que si l’humidification s’effectue après application de la tension (méthode


du brouillard à vapeur), le paramètre de sévérité est défini comme étant la densité de
dépôt de sel en mg/cm². Par ailleurs, si l’humidification a lieu avant l’application de la
tension, le paramètre de sévérité est défini comme étant la conductivité de la couche
polluante. Par ailleurs, certains chercheurs utilisent une couche semi-conductrice
comme agent polluant [17].

II.7.2.2. Méthode du brouillard salin

Dans cette méthode, la surface isolante, alimentée par une tension de service
(maintenue constante durant tous les essais), est placée dans un brouillard salin dont le
taux de salinité définit la sévérité de pollution. Ce taux peut être caractérisé soit, par le
poids de sel contenu dans un litre d’eau en g/l, soit par la mesure de la résistivité ou de
la densité de la solution saline. Le degré de salinité exprimé en kg de sel par m3 de
solution, définit le paramètre de sévérité. Les valeurs de salinité appliquée en référence
aux conditions de pollution sont choisies selon une progression allant de 2,5 à 160
kg/m3.

La méthode du brouillard salin représente assez bien la pollution marine


contenant un peu de matière insoluble, ou bien la pollution industrielle ayant une
couche de pollution relativement mince. Elle est également valable pour représenter de
nombreux dépôts de pollution industrielle ayant une couche de pollution relativement
mince [20].

II.7.2.3. Méthode de la chambre de poussière

Afin de représenter le niveau de pollution et la distribution des polluants, de la


même manière que dans les conditions naturelles, on génère dans une chambre d'essai
un débit d’air lent transportant du sel et des matériaux inertes avec une distribution
uniforme que possible, l’objet d’essai étant positionné au milieu de la chambre. Un
vaporisateur va mouiller le dépôt de pollution généré précédemment [20, 21].

ENP 2010 Page 25


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

II.7.3. Critiques de ces méthodes d’essais

La méthode du brouillard salin est d’une grande facilité de mise en œuvre et


permet d’obtenir une bonne reproductibilité des essais est donc la plus utilisée. De plus,
sa validité a été vérifiée dans un certain nombre de régions côtières et zones
industrielles. La méthode de la chambre de poussière offre un atout considérable pour
les essais au laboratoire en tension continue. Cependant, son utilisation est limitée, vu
les complexités qu'elle présente en terme de faisabilité. Notant que, ces méthodes sont
moins représentatives pour simuler la pollution désertique [15].

II.8. Techniques de lutte contre la pollution

Nous présentons brièvement dans cette section, les principaux moyens de lutte
utilisés contre la pollution, afin de prévenir autant que possible les incidents lorsque la
ligne est en service. Ces moyens de lutte sont basés sur des mesures de sévérité de
pollution. Cependant, un dimensionnement initialement correct peut s'avérer insuffisant
devant une nouvelle source de pollution (travaux routiers, construction d’une nouvelle
usine) [19].

Les différentes techniques utilisées pour la lutte contre la pollution sont :

II.8.1. Allongement de la ligne de fuite

Cette technique permet d’adapter le dimensionnement aux nouvelles conditions de


pollution. Deux méthodes sont utilisées :

 Le changement de type d'isolateurs (pour allonger la ligne de fuite) : c'est une


opération très coûteuse et souvent impossible à réaliser en poste.

 L'utilisation de prolongateurs de ligne de fuite en matériaux polymères, qui sont


collés sur la surface des isolateurs existants [22].

II.8.2. Utilisation des isolateurs plats

L'utilisation d'isolateurs plats conduit à la diminution de la ligne de fuite des


isolateurs. En outre, ces derniers sans nervures ont la propriété d'accumuler moins de

ENP 2010 Page 26


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

pollution que les isolateurs traditionnels et s'auto-nettoient très bien sous l'effet du vent.
Ils sont principalement utilisés dans les régions désertiques [15].

II.8.3. Graissage des isolateurs (couches hydrophobes)

Grâce à ses propriétés hydrophobes, le graissage protège temporairement les


isolateurs. La longévité du graissage dépend à la fois de l'environnement (pollution,
conditions climatiques) et de la qualité intrinsèque du produit. Elle est généralement
comprise entre 1 et 4 ans. Le graissage est largement utilisé dans le monde, mais
l'opération de nettoyage puis de graissage est pénible, longue et coûteuse. Elle nécessite,
par ailleurs, une interruption de service [19].

II.8.4. Revêtement à base de silicone

Cette méthode consiste à appliquer, par pulvérisation ou au pinceau, un caoutchouc


silicone qui se vulcanise à température ambiante à la surface des isolateurs. Comme
pour le graissage, grâce à ses propriétés hydrophobes, ce revêtement protège et améliore
leur tenue sous pollution. Par contre, sa longévité est, en général, nettement supérieure à
celle du graissage.

II.8.5. Les isolateurs composites

Ces isolateurs présentent l’avantage d’une grande légèreté, une haute résistance
mécanique et de bonnes propriétés hydrophobes et peuvent être utilisés dans des
conditions de pollutions très sévères. Cependant, ces isolateurs, revêtus d’un polymère,
voient leurs caractéristiques changer au cours du temps. Ils peuvent vieillir sous l’effet
des différentes contraintes (électriques et climatiques) auxquelles ils sont soumis en
service [23].

II.8.6. Nettoyages sous ou hors tension

Le nettoyage manuel (essuyage à sec de l'isolateur) ou le lavage hors tension,


peuvent être utilisés de façon périodique, en particulier dans les postes. Comme ces
méthodes sont utilisées hors tension, elles entraînent nécessairement des interruptions
de service parfois assez longues. Le lavage sous tension permet d’éviter ces coupures.

ENP 2010 Page 27


Chapitre II Phénomène de pollution des isolateurs

Dans son principe, ce type de lavage permet de garder propre l’isolateur. Ce


lavage est réalisé à l’aide d’installations fixes ou mobiles. Dans ces cas, il est effectué
selon des règles strictes concernant la qualité de l'eau de lavage, le processus de lavage
et les distances de sécurité à respecter, afin d'éliminer tout risque de contournement
pendant le lavage [21].

Le nettoyage des isolateurs à l'aide d'un abrasif pulvérisé sous pression est une
technique utilisée dans certain pays (Amérique du Nord, en particulier). Cette technique
permet le nettoyage d'isolateurs recouverts de pollution très adhérente (ciment, par
exemple) et peut être utilisée pour dégraisser les isolateurs.

II.9. Conclusion

La pollution est un facteur essentiel dont il faut tenir compte dans la conception
des lignes électriques de haute tension.

Pour mieux dimensionner les chaînes d'isolateurs, il est indispensable de connaitre


la sévérité de la pollution des sites concernés. La connaissance de cette sévérité consiste
à étudier les différents paramètres qui définissent l'état de dégradation de l'isolation.

Les techniques de lutte contre la pollution actuellement connues (graissage,


lavage, nouveaux types d'isolateurs, revêtements hydrophobes, ...), permettent de
disposer aujourd'hui de solutions curatives à la plupart des problèmes de pollution
rencontrés par les exploitants sur le réseau.

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Chapitre III :
Principaux travaux sur les
isolateurs pollués
Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

III.1. Introduction

Nous présentons dans ce chapitre, les principaux travaux de recherche effectués


dans le domaine de la pollution des isolateurs. La plus part des travaux considèrent des
modèles expérimentaux de géométrie simple et rarement le profil d’un isolateur réel.
Cependant, si ces modèles équivalents ne reflètent pas exactement le comportement des
isolateurs réels, ils permettent, par contre, une meilleure visualisation du phénomène
des décharges électriques mis en jeu.

III.1. Modèle de J.Danis [25]

Ce modèle est constitué d’une plaque de verre isolante, de forme géométrique


simple, munie de deux électrodes rectangulaires identiques, et placées aux deux
extrémités de la plaque (Figure III. 1).

Dans le but de reproduire des couches similaires à celles observées sur les
isolateurs pollués dans les conditions naturelles, J.Danis a considéré plus d’une zone
sèche. L’auteur décrit à l’aide de photographie à vitesse, les différentes étapes précédant
le contournement.

Ainsi l’auteur a abouti aux résultats suivants :

 L’arc électrique prend naissance dans les zones sèches, et se déplace vers les
zones humides (Fig. III. 1.b).

 Cet arc commence d’une façon aléatoire le long de la zone sèche et aucune
position n’est privilégiée par rapport à une autre.

 Les positions des arcs développées sont différentes, lorsque l’expérience est
répétée.

 Le contournement se fait à travers les chemines déjà préétablis par les différents
arcs de chaque zone sèche voisine.

 Plusieurs arcs peuvent se développer en parallèle aux premiers stades du


processus. Ces arcs disparaissent, ensuite, lorsque le courant augmente. Un seul
arc dominant persiste au cours des étapes suivantes. Celui-ci se développe donc,
seul, à travers la zone humide.

ENP 2010 Page 29


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

 A travers ces considérations, l’auteur a conclu que la rupture des zones sèches
survient d’une manière aléatoire. Comme la tension de contournement dépend
de la rupture de ces zones sèches, celle-ci possède également le même caractère,
c’est à dire obéit aux lois statistiques.

Figure III. 1 : Modèle de J.Danis

III.2. Modèle de M.N.Rayes et M.Zhirh [26]

Ce modèle est constitué d’une électrode placée au-dessus d’une plaque isolante, à
une distance S variable, considérée égale à la largeur de la zone sèche [26]. Cette plaque
est placée sur quatre colonnes uniformément polluées et situées à une distance L-S de la
terre (Figure III.2). Une tension alternative de fréquence 50 Hz est appliquée au modèle.

ENP 2010 Page 30


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

Les auteurs se sont intéressés à la variation de la tension de contournement en fonction


de la largeur S de la zone sèche, pour plusieurs conductivités de la pollution appliquées
aux colonnes. Ils ont abouti aux résultats suivants :

 La tension de contournement Uc en fonction de la distance S atteint un


minimum, correspondant à une largeur située à environ 45-50 % de la
longueur totale ; ce sont des courbes en forme de V.

 Pour une même largeur de la zone sèche, la tension de contournement diminue


lorsque la conductivité des couches polluantes augmente.

 La tension de contournement de l’ensemble zone sèche–zone polluée semble


être confondue avec celle de la zone polluée lorsque S< , et avec celle de la
zone sèche pour S> .

 La tension de contournement de l’isolateur dépend du rapport des largeurs des


zones sèche et polluée.

 Les mêmes allures et les mêmes constatations sont faites pour le contournement
à 50 Hz, avec un minimum beaucoup moins marqué que dans le cas où la
tension est de nature impulsive.

 La tension de contournement totale ne représente pas la somme des tensions de


contournement partielles zone sèche – zone polluée.

 La rigidité augmente lorsque la largeur de la zone sèche préétablie devient


supérieure à la largeur critique, à partir de laquelle aucun arc stable ne peut être
observé.

ENP 2010 Page 31


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués
H.T.

Colonne
S polluée

L-S

Figure III. 2 : Modèle de M.N.Rayes et M.Zhirh

III.3. Modèle de D. Namane [14]

Afin d’examiner le comportement des surfaces isolantes sous pollution


discontinue, D.Namane [14] a proposé un modèle plan rectangulaire (Figure. III.3). Les
différentes contraintes auxquelles est soumis son modèle de laboratoire sont : la
discontinuité de la pollution en variant de manière régulière la largeur de la pollution,
la position de la pollution par rapport aux électrodes ainsi que la conductivité de la
couche polluante appliquée sur la plaque.

L’influence de ces contraintes sur le courant de fuite, sur la tension d’entretien


de l’arc électrique et sur la tension de contournement ainsi que le processus de
contournement, est alors examinée.

Les principaux résultats qui ont été obtenus sont les suivants :

 Il existe un régime critique à partir duquel on obtient une hausse brutale du


courant. Ce régime est caractérisé par une pollution de 90% de la surface de
l’isolateur.

ENP 2010 Page 32


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

 Le courant de fuite est toujours plus élevé lorsque la couche polluante est du
côté de l’électrode rectangulaire, mise à la terre. Ceci est dû au phénomène de la
conduction dans la zone sèche et à l’effet de couronne. En effet, lorsque la zone
sèche est de côté haute tension, le rayon de courbure de l’électrode circulaire
provoque un champ électrique, vraisemblablement plus intense que celui de
l’électrode rectangulaire. Par conséquent, on obtient une augmentation du
courant de fuite.

 La position de la couche polluante vue des électrodes a peu d’influence sur la


tension d’entretien de l’arc.

 La position de la pollution n’a apparemment pas d’influence sur la tension de


contournement pour les conductivités utilisées.

 Il existe une longueur critique d’arc à partir de laquelle on ne peut plus


maintenir un arc stable. Cette longueur est évaluée au tiers de la longueur totale
de la plaque isolante et diffère considérablement de la longueur critique d’arc
obtenue par Claverie et Porcheron dans le cas d’une pollution continue. Cette
longueur, est toutefois indépendante de la conductivité de la couche polluante.

 Il existe une conductivité limite, selon l’auteur, à partir de laquelle, en cas de


zones sèches préétablies, la couche polluante peut être considérée comme court-
circuitée. Cette conductivité est comprise entre 500 et 2000 µS/cm.

L’auteur a proposé un modèle théorique, décrivant l’isolateur en pollution


discontinue. Ce modèle est basé sur le calcul de deux impédances équivalentes à la
zone sèche et à celle polluée.

Une bonne corrélation a été constatée entre les résultats expérimentaux et le


modèle empirique tant que la zone sèche garde les mêmes propriétés d’isolement. Au-
delà, le modèle théorique montre ses limites et ne convient plus puisque celui-ci ne tient
pas compte de la variation de l’impédance de la zone sèche avec la tension reportée à
ses bornes.

ENP 2010 Page 33


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués
H.T. H.T.

(a) pollution côté haute tension (b) pollution côté terre

Figure III.3 : Modèle expérimental selon D.Namane

III.4. Modèle de P.Claverie et Y.Porcheron

Pour étudier les isolateurs pollués sous tension alternative, plusieurs modèles
expérimentaux ont été élaborés. La plus connu est celui de P.Claverie et Y.Porcheron
[27]. L’isolateur de forme complexe est remplacé par un isolateur plan (Figure III.4).

Ces auteurs ont montré que, pour un tel modèle, la tension d’arc est donnée par :

(III.1)

et la tension minimale d’entretient de l’arc Ucx est :

(III.2)

ENP 2010 Page 34


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

Figure III.4: Modèle expérimental de P.Claverie et Y.Porcheron

III.5. Modèles de M.Teguar

III.5.1. Cas de pollution continue

M. Teguar [17] a élaboré un modèle statique sous tension alternative. Son modèle
est basé sur celui de P.Claverie et Y.Porcheron, et permet d’avoir les différentes
caractéristiques concernant le développement de l’arc électrique sur une surface isolante
uniformément polluée.

En se basant sur l’équation du circuit et sur la condition limite d’amorçage, il a


déterminé l’expression donnant la résistance de pollution en série avec l’arc, en fonction
de la tension appliquée et le courant de fuite :

(III.3)

Tels que :

ρ : la résistivité de la couche de pollution,

Rp : la résistance de la couche polluante en série avec l’arc,

K : la constante de la caractéristique statique de l’arc.

ENP 2010 Page 35


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

Cette équation lui a permis d’évaluer la longueur critique de l’arc et par suite tous
les paramètres caractérisant les phénomènes de conduction et de décharges électriques
sur des surfaces isolantes uniformément polluées.

Un modèle amélioré a été mis au point par M.Teguar [17] pour caractériser la
propagation d’une décharge électrique sur des surfaces isolantes soumises à une
pollution continue non uniforme.

III.5.2. Cas d’une pollution discontinue

M.Teguar [17] a élaboré un algorithme qui permet d’obtenir les différentes


caractéristiques des phénomènes de conduction sur les surfaces isolantes sous pollution
discontinue. Les bandes propres et polluées sont représentées par des circuits électriques
(Figure III.5). Les composants de ces circuits sont déterminés à partir des essais
effectués sur la plaque propre et celle uniformément polluée.

Le courant de fuite critique et la tension de contournement sont calculés à partir


de la connaissance de la tension de contournement obtenue expérimentalement dans le
cas où les couches de la pollution discontinue sont remplacées par du papier aluminium.

6 5 4 32 1
H.T.

Rp6 Rp4 Rp2

R06 R05 R04 R03 R02 R01

I C06 C05 C04 C03 C02 C01

Figure III.5 : Circuit électrique équivalent du modèle de laboratoire selon M.Teguar

ENP 2010 Page 36


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

La figure ci-dessus représente le circuit électrique équivalent au modèle de


laboratoire sous pollution discontinue. Dans ce circuit, chaque bande i (i=1 à 6) est
constituée d’une résistance R0i en parallèle avec une capacité C0i. Pour chaque bande
polluée i (i=2, 4, 6), ces circuits sont shuntés par une résistance Rpi représentant la
couche de pollution (peinture semi-conductrice à base de graphite).

Le fait que les couches polluantes possèdent des formes rectangulaires et selon la
recommandation de la CEI-60-1 [27], l’expression de la résistance pour chaque bande
polluée i peut être formulée par :

(III.4)

Avec i=2, 4, 6.

Rpi : la résistance de la couche polluante,

dl : l’élément de longueur,

Li=la longueur de pollution,

b : la largeur de la couche de pollution,

f : le facteur de forme.

Les résultats simulés concordent parfaitement avec ceux obtenus


expérimentalement pour les grandes largeurs de la couche polluante.

III.6. Modèle de A.Mekhaldi et S.Bouazabia

Les équations, correspondant au modèle de P.Claverie et Y.Porcheron [28], ont


été proposées par A.Mekhaldi et S.Bouazabia [29]. Utilisant les équations de
l’électromagnétisme classique (équation de poisson), ces auteurs ont établi, en
assimilant le modèle à un système cylindrique (Figure III.6), l’expression du courant de
fuite suivante :

(III.5)

Avec :
,

ENP 2010 Page 37


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

σ: la conductivité du milieu pollué,

U : la tension d’alimentation,

a : le rayon de l’électrode circulaire,

L : la distance inter électrodes,

x : la longueur de l’arc,

e : l’épaisseur de l’électrode,

d : la longueur de l’électrode circulaire.

Les auteurs ont déduit la résistance de la couche de pollution :

(III.6)

Quelques comparaisons avec des résultats expérimentaux sont alors effectuées,


montrant une assez bonne concordance entre les deux approches (théorique et pratique),
pour les faibles niveaux de tension et pour les grandes épaisseurs de la couche de
pollution.

Pour les tensions élevées et les faibles épaisseurs de la pollution, la corrélation est
plutôt mauvaise. Le modèle serait alors assimilé à un système pointe-plan.

Figure III.6 : Modèle de A.Mekhaldi et S.Bouazabia

ENP 2010 Page 38


Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

III.7. Modèle de Woodson et Mc Elory

Connu sous le nom du modèle du discque circulaire, Woodson et Mc Elory [30]


ont essayé de reproduire, d’une façon idéale, la surface d’un isolateur en utilisant une
configuration géométrique circulaire (Figure III.7).

Electrode externe

Décharge (Φ= 2 rd )
ri
ra

Electrode interne

Bande sèche

Figure III.7: Modèle de Woodson et McElroy

Utilisant certaines hypothèses, la résistivité superficielle du polluant peut s’écrire


sous la forme suivante :

(III.7)

: est le rayon de l’électrode externe,


: la conductivité superficielle du polluant,
: la somme de la longueur initiale de l’arc et la longueur de l’électrode interne (ri),
C et n : des constantes.

Ce modèle n’a pas donné des résultats satisfaisants. Cela a été imputé à la non
uniformité de la résistivité superficielle de l’isolateur.

III.8. Modèle de la couche mixte

Comme les couches de pollution qui s’accumulent à la surface des isolateurs sont
non homogènes, Obenaus et Boheme [31] ont considéré que la résistance superficielle
d’un isolateur à long fût pollué ne peut être uniforme le long de sa ligne de fuite. Elle est
plutôt équivalente à deux couches en série, de résistance linéique rp1 et rp2 correspondant
ENP 2010 Page 39
Chapitre III principaux travaux sur les isolateurs pollués

respectivement à la tige et aux ailettes. Ils ont décomposé ainsi la longueur totale de fuite
en deux distances partielles L1 et L2 correspondant respectivement à la tige et aux ailettes
(Figure III.8).

En appliquant le critère de Hampton, ils ont pu déduire la relation ci-dessous,


donnant le gradient du contournement critique en fonction de deux paramètres :

(III.8)

où A=80VA/cm et >

Par application du critère d’Hesketh, l’expression précédente devient :

(III.9)

où est la résistance linéique sur une longueur L1 ou L2.

Figure III.8 : Modèle à long fût selon Boehme et Obenaus

III.9. Conclusion

Nous avons résumé, dans ce chapitre, un certain nombre de travaux de recherche qui
préoccupent les chercheurs dans le domaine de la pollution des isolateurs. En effet, nous
avons rappelé les principaux travaux rapportés dans la littérature, en vue de décrire les
phénomènes d’arcs sur des surfaces polluées.

Dans le prochain chapitre, nous présentons les techniques expérimentales relatives


aux essais que nous avons effectués au Laboratoire de Haute de Tension de l’Ecole
Nationale Polytechnique d’Alger, permettant de juger les performances de l’isolateur capot
et tige type 1512L, artificiellement pollué.

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Chapitre IV :
Techniques expérimentales
Chapitre IV Techniques expérimentales

IV.1. Introduction

Afin d’étudier l’influence de la nature et la conductivité de la pollution sur le


comportement de l’isolateur capot et tige type 1512L artificiellement pollué, nous
l’avons soumis à des essais au Laboratoire de Haute Tension de l’Ecole Nationale
Polytechnique. Pour cela, de nombreuses couches de pollution, sous formes de solutions
chimiques préparées au Laboratoire de l’Environnement du Département de Génie de
l’Environnement de l’Ecole Nationale Polytechnique, de différentes conductivités, ont
été appliquées. Pour une même conductivité, deux solutions saline (composée de l’eau
distillée et NaCl) et alcaline (composée de l’eau distillée et NaOH) ont été adoptées.
L’effet de l’eau minérale ayant une conductivité donnée a été aussi examiné et comparé
à celui des deux solutions à la même conductivité. Les résultats ainsi trouvés ont été
comparés à ceux obtenus dans le cas de l’application d’une eau distillée.

En outre, deux répartitions de la pollution ont été considérées :

- Une pollution continue.


- Une pollution discontinue contenant deux configurations ; pollution du côté terre
et pollution du côté haute tension.

En effet, pour une configuration donnée, nous avons étudié l’influence de la tension
appliquée, de la conductivité ainsi que la nature de la couche de pollution sur la tension
de contournement, le courant de fuite, l’impédance électrique équivalente vue des
électrodes et le déphasage entre le courant de fuite et la tension appliquée.

IV.2. Dispositif expérimental

IV.2.1. Circuit d’essais au laboratoire de l’ENP

Le Laboratoire de Haute Tension de l’Ecole Nationale Polytechnique est muni


d’une station d’essai à fréquence industrielle (50 Hz) de marque "HAEFELY"
composée des équipements (Figure IV.1) suivants :

 Un transformateur d’essai 500V/300kV, 50Hz.

 Un transformateur de réglage 50kVA.

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Chapitre IV Techniques expérimentales

 Un diviseur de tension capacitif constitué d’une capacité C1 =400 µF en série


avec une capacité C2 variable selon le calibre de mesure.

 Des appareils de mesures et de protection.

 L’objet d’essai.

Figure IV.1 : Circuit d’essais de laboratoire de haute tension

IV.2.1.1. Transformateur d’essais

Il délivre la tension appliquée à l’objet d’essai. Il est de type monophasé, ces


caractéristiques sont les suivantes :

• Tension primaire nominale U1n = 500V (50Hz).


• Tension secondaire nominale Un=300kV.
• Puissance apparente nominale Sn=50kVA.
• Tension de court-circuit Ucc=5.46%.

IV.2.1.2. Transformateur de réglage

Il permet le réglage de la tension secondaire à la sortie du transformateur d’essai


de zéro à la pleine tension. Le réglage est fait manuellement à l’aide d’un volant. Ces
caractéristiques sont :

ENP 2010 Page 42


Chapitre IV Techniques expérimentales

• Tension primaire nominale U1n = 220V.


• Tension secondaire réglable (de 0 à 500V).
• Puissance apparente nominale Sn=50kVA.

IV.2.1.3. Diviseur capacitif de tension

Il est alimenté par la tension secondaire du transformateur d’essai et délivre une


tension réduite aux bornes du voltmètre installé sur le pupitre de commande. Le diviseur
capacitif est composé d’une capacité C1 =400 µF en série avec une capacité C2 variable.
Cette dernière permet de contrôler la tension de sortie, afin d’obtenir les calibres de
mesures : 75kV, 150kV et 300kV.

La tension recueillie aux bornes de la capacité variable est mesurée à l’aide d’un
voltmètre électrostatique donnant la valeur efficace de la tension.

IV.2.1.4. Pupitre de commande

Celui-ci est alimenté en 220V indépendamment du régulateur de tension et du


transformateur d’essai à travers un transformateur d’isolement.

IV.2.1.5. Appareils de mesure et de protection

L’alimentation du laboratoire se fait à partir d’un tableau général situé dans le


laboratoire. Le transformateur de haute tension et son régulateur sont protégés
indépendamment par des fusibles et un relais thermique.

IV.2.1.6. Objet d’essai

L’isolateur réel 1512L en verre trempé est montré à la figure IV.2.

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Chapitre IV Techniques expérimentales

a- Vue latérale b- Vue supérieure

Figure IV.2 : Isolateur 1512L en verre trempé

Il est constitué d’un bloc isolant portant à sa partie supérieure un capot scellé en
fonte malléable et à l’intérieur une tige en acier, avec cannelures et dans la tête conique
est également scellée dans le verre. L’extrémité inférieure de cette tige est arrondie et a
les dimensions voulues pour pénétrer dans le capot de l’élément suivant et y être
maintenue par une goupille.

L’assemblage consiste à effectuer un scellement du capot et du diélectrique par du


ciment, puis celui de la tige et du diélectrique (figure IV.2) [9].

Figure IV.3 : Schéma de l’isolateur 1512L

A : le capot.

B : le diélectrique (verre trempé ou céramique).

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Chapitre IV Techniques expérimentales

C : la tige.

D : le ciment de fixation.

L : la plus courte distance dans l’air entre le capot et la tige.

ε : la longueur du canal de perforation, ε<<L/2.

Les dimensions de l’isolateur réel 1512L en verre trempé utilisé lors de nos essais,
sont mesurées à l’aide d’un mètre ruban non extensible. Nous avons mesuré la longueur
de la ligne de fuite, la distance de contournement dans l’air, la tige de l’isolateur et le
capot de l’isolateur (Figure IV.4). Ces grandeurs sont représentées dans le tableau IV.1.

Figure IV.4 : Grandeurs mesurées

Grandeur Valeur (mm)

Longueur de la ligne de fuite 292

Distance de contournement dans l’air 230

Capot de l’isolateur 244

Tige de l’isolateur 125

Tableau IV.1 : Grandeurs mesurées de l’isolateur 1512L

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Chapitre IV Techniques expérimentales

IV.3. Préparation des solutions polluantes

Les solutions polluantes ont été préparées au Laboratoire de l’Environnement du


Département de Génie de l’Environnement de l’Ecole Nationale Polytechnique. Nous
avons utilisé deux solutions de différente nature : une solution saline (à base de NaCl) et
une autre alcaline (à base de NaOH).

Pour la solution saline, nous avons rajouté à l’eau distillée, versée dans un bécher
mis sous agitation magnétique, des quantités de chlorure de sodium pour préparer la
solution saline, et des quantités d’hydroxyde de sodium pour préparer la solution
alcaline. La conductivité est mesurée en plongeant dans le bécher la sonde
conductimètre. Nous fixons, à chaque fois, la conductivité de la solution à la valeur
désirée grâce à un conductimètre, soit en variant la concentration de NaOH ou de NaCl
dans l’eau distillée. Les conductivités ainsi choisies sont les suivantes : 265 µS/cm, 465
µS/cm, 840 µS/cm, 2.7 mS/cm. En effet, nous pouvons, non seulement étudier
l’influence de la nature de pollution, mais également, l’impact de la conductivité sur le
comportement de l’isolateur en question.

Par ailleurs, la conductivité de l’eau distillée ainsi utilisée est de 10 µS/cm, et


celle de l’eau minérale est de 465 µS/cm.

IV.4. Préparation de l’isolateur réel 1512L

Avant chaque essai, l’isolateur est bien nettoyé avec de l’eau distillée et séché en
utilisant des serviettes en papier. Un deuxième nettoyage est effectué à l’aide d’un coton
imbibé d’alcool chirurgical à 70°, afin d’assurer une propreté quasi-totale de l’isolateur.

IV.5. Méthode de pulvérisation

La méthode de pulvérisation a été choisie pour polluer artificiellement la surface


du l’isolateur.

En effet, nous avons pulvérisé uniformément les surfaces inférieures et supérieure


(pollution continue) ou la surface inférieure ou supérieure (pollution discontinue) de
l’isolateur, selon le cas, pour assurer une répartition uniforme et une bonne
reproductibilité de la couche polluante.

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Chapitre IV Techniques expérimentales

Pour cela, nous avons gardé, durant tous les essais, le même nombre de
pulvérisations (huit pulvérisations) pour les deux côtés : haute tension (surface
inférieure) et/ou terre (surface supérieure).

La figure IV.5 illustre le mode de pulvérisation.

Figure IV.5 : Mode de pulvérisation de l’isolateur

IV.6. Mesure de la tension de contournement

A l’état pollué, la mise en service de la tension entre les deux électrodes de


l’isolateur, a été effectuée quatre minutes après avoir humidifié l’isolateur par les
solutions utilisées. La mesure de la tension de contournement du système isolant a été
relevée, pour les deux répartitions ainsi que pour toutes les conductivités et les
compositions chimiques de la pollution. Conformément aux normes utilisées, la valeur
considérée représente la moyenne arithmétique de cinq mesures [24]. Cette valeur
moyenne permet, non seulement de connaitre l’influence de la nature chimique de la
pollution, mais également de déterminer les paliers de tension à appliquer pour
l’enregistrement du courant de fuite.

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Chapitre IV Techniques expérimentales

IV.7. Enregistrement du courant de fuite et de la tension appliquée

L'enregistrement du courant de fuite, par l’intermédiaire de l'onde de tension


captée aux bornes d’une résistance non-inductive de 1 kΩ insérée entre le capot et la
terre, et de la tension au secondaire du transformateur s’effectue à l’aide d’un
oscilloscope numérique de marque TEKTRONIX.

Pour éviter l'influence du champ électrique, qui pourrait introduire des parasites
dans le signal recueilli, la résistance est introduite dans une boîte métallique en
aluminium mise à la terre.

IV.8. L’évolution du courant de fuite en fonction du temps

Afin d’étudier de l’évolution de l’amplitude du courant de fuite en fonction du


temps d’application de la tension, nous fixons la tension appliquée aux bornes de
l’isolateur, pendant dix minutes, ainsi nous relevons, à chaque minute, la valeur de
l’amplitude du courant de fuite.

IV.9. Mesure du déphasage entre le courant de fuite et la tension


appliquée

La mesure du déphasage est effectuée à l'aide de l’oscilloscope TEKTRONIX à


fréquence d'échantillonnage de 500 MHz, ayant deux canaux d'acquisition des signaux
l’un pour la tension appliquée et l’autre pour le courant de fuite.

En effet, l’enregistrement simultané de l’onde du courant de fuite et celle de la


tension appliquée permet l’obtention de l’angle de déphasage. Ce dernier peut être
affiché sur l’écran de l’oscilloscope.

IV.10. Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté l’objectif de notre travail, le matériel que
nous avons utilisé ainsi que les méthodes d’essais. En effet, la station d’essais à
fréquence industrielle (50 Hz) du Laboratoire de Haute Tension de l’Ecole Nationale
Polytechnique, composée essentiellement d’un transformateur d’essai de 300kV, d’un
transformateur de réglage, d’un diviseur capacitif, des appareils de mesures et de

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Chapitre IV Techniques expérimentales

protection, permet d’examiner le comportement de l’isolateur capot et tige 1512L


soumis à divers paramètres électrochimiques.

Pour cela, nous nous sommes intéressés à l’étude de la variation de tension de


contournement et courant de fuite en fonction de la tension appliquée, conductivité,
ainsi que la nature de la couche de pollution.

Le chapitre suivant sera consacré à la présentation et à l’interprétation des


résultats ainsi obtenus.

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Chapitre V :
Résultats expérimentaux
et interprétations
Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.1. Introduction

Nous présentons, dans ce chapitre, les résultats expérimentaux relatifs à


l’influence de la nature, de la conductivité et de la distribution de la pollution sur le
comportement d’un isolateur capot et tige de type 1512L. Plusieurs solutions (alcaline à
base de NaOH, saline à base de NaCl, eau distillée et eau minérale), différentes
conductivités (10 µS/cm, 265 µS/cm, 465 µS/cm, 840 µS/cm et 2.7 mS/cm) et deux
répartitions de la pollution (continue et discontinue en pulvérisant la surface supérieure
puis, la surface inférieure de l’isolateur) ont été appliquées. Nous avons examiné
l’influence de ces paramètres sur la tension de contournement, le courant de fuite,
l’impédance électrique équivalente vue des électrodes et le déphasage courant-tension.

Notons que les essais de contournement effectués nous permettent, non seulement,
de connaître la tension de contournement de l’isolateur, mais également, de déterminer
les paliers de tension à appliquer lors de la mesure du courant de fuite et du déphasage
courant-tension.

V.2. Phénomènes observés lors des essais

Lors de nos essais, nous avons remarqué que le courant de fuite (en termes
d’amplitude, de forme et de déphasage par rapport à la tension) dépend de plusieurs
paramètres, à savoir la tension appliquée, l’état de la surface de l’isolateur, la nature de
la couche de pollution et son emplacement, la conductivité de la couche de pollution et
l’instant de mesure considéré.

Pour la majorité des cas, le courant de fuite a, au début, une forme quasi
sinusoïdale, ceci durera quelques instants. Cette durée varie très rapidement
(instantanément) pour les fortes conductivités. Cependant, elle peut atteindre les
quelques secondes pour les faibles conductivités, avant que les décharges aient lieu.
L’apparition de décharges électriques engendre la diminution de l’amplitude du courant
de fuite, la déformation (distorsions) de sa forme et l’augmentation de son déphasage
par rapport à la tension à cause de l’assèchement de la pollution.

Dans le cas d’une conductivité très forte (840 µS /cm, 2.7mS /cm), des pics de
décharges commencent à apparaître à partir du niveau 15kV. Ces pics sont
accompagnés par un bruit sonore. Pour le niveau suivant, cet effet apparaît bien avant,

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

avec des décharges plus importantes, le nombre de décharges augmente avec le temps
d’application de la tension ; après un certain temps l’intensité du bruit commence à
diminuer ainsi que l’amplitude du courant et le nombre des pics.

Lors de la mesure de la tension de contournement, nous avons entendu un bruit


qui croit avec l’augmentation de la tension jusqu’au contournement de l’isolateur. Ce
bruit est dû à l’effet de couronne qui est une première phase de contournement. Par
ailleurs, et exceptionnellement pour les conductivités inférieures ou égales à 265 µs/cm,
le contournement se produit directement sans apparition au préalable de décharges
préliminaires.

V.3. Pollution continue

V.3.1. Tension de contournement

Dans cette section, nous nous sommes intéressés à la variation de la tension de


contournement en fonction de la conductivité et de la nature de la pollution.

V.3.1.1. Influence de la conductivité

La figure (V.1) représente l’évolution de la tension de contournement en


fonction de la conductivité des solutions alcaline et saline ainsi utilisées.

Figure V.1 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique

ENP 2010 Page 51


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Pour les deux solutions (alcaline et saline), nous remarquons que la tension de
contournement diminue en fonction de la conductivité volumique.

En effet, pour une même solution, lorsque la conductivité augmente, la tension de


contournement décroît rapidement pour des conductivités inférieures à 465 µS/cm et
plus lentement au-delà de cette conductivité, en tendant vers une limite propre à chaque
solution.

La valeur maximale (69.2 kV) de la tension de contournement est obtenue pour


une conductivité de 10 µS/cm. Cette dernière correspond à la conductivité volumique de
l’eau distillée utilisée et prise comme référence.

En effet, il est tout à fait évident que la tension de contournement prélevée dans le
cas de l’utilisation de l’eau distillée est plus élevée par rapport à celles obtenues dans le
cas de l’application des solutions.

Par ailleurs, les tensions de contournements relatives à la solution alcaline sont


plus élevées que celles obtenues lors de l’application de la solution saline. Pour une
même conductivité volumique, nous pouvons déduire que le système isolant
(l’isolateur) est plus rigide lorsqu’il est pulvérisé par une solution alcaline. Par voie de
conséquence, le cas le plus défavorable, correspondant à une tension de contournement
la plus faible, est obtenue lorsqu’une solution saline est appliquée sur l’isolateur en
question.

V.3.1.2.Influence de la nature de pollution

Nous avons comparé la tension de contournement dans le cas de l’utilisation de


l’eau minérale, de la solution de NaOH et de la solution de NaCl pour la même
conductivité (465 µS/cm). Nous remarquons que la tension de contournement est
affectée par la nature de la pollution, car elle diffère pour les trois cas. Elle est plus
élevée lors de l’utilisation de l’eau minérale, et plus faible dans le cas où l’isolateur est
pulvérisé par la solution de NaCl (Figure V.2).

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.2 : Tension de contournement cas des trois solutions (de NaCl, de
NaOH et l’eau minérale), pour une conductivité de 465µS/cm

Sur la figure (V.2), nous pouvons bien remarquer que la tension de contournement
obtenue dans le cas de la solution à base de NaOH est relativement élevée à celle
prélevée lorsque la solution à base de NaCl est appliquée. Cela peut être justifié par la
mobilité et la conductance des ions dans les solutions.

En effet, la polarité de la molécule entière se déduit de la grandeur de son moment


dipolaire qui est un vecteur joignant le barycentre des charges négatives à celui des
charges positives. La polarité moléculaire augmente avec la valeur de la charge en ces
centres et avec la distance qui les sépare. Les moments dipolaires devraient
normalement être exprimés en Coulomb multiplié par mètre (C.m).

Quand des molécules d'eau sont placées dans un champ électrique, elles tendent à
orienter leurs moments dipolaires dans la direction de ce champ. C'est ce qui se passe
quand on dissout du sel de cuisine dans l'eau. Le chlorure de sodium (NaCl) se dissocie
instantanément en ions sodium (Na+) et chlorure (Cl-), créant d'intenses champs
électriques. Les molécules d'eau s'assemblent autour de ces ions et forment un nombre
variable (en général deux) de couches d'hydratation concentriques. La tension de
contournement dépend de la mobilité des ions constituant la solution.

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.1.3. Influence de l’état de surface

Nous présentons à la figure (V.3), la valeur moyenne de la tension de


contournement à l’état sec (propre), et à l’état humide. Pour ce dernier cas, nous avons
choisi les solutions de NaOH et de NaCl à la conductivité la plus faible (265 µS/cm).

Nous remarquons que la tension de contournement est affectée par l’état de


surface de l’isolateur. La moyenne de la tension de contournement est grande dans
l’état sec qu’à l’état humide. Par conséquent, l’isolateur est moins rigide lorsqu’il est
humide. En effet, la pollution engendre une diminution de la rigidité diélectrique du
système isolant.

Figure V.3 : Tension de contournement à l’état sec et humide (cas des solutions de
NaOH et de NaCl à 265 µS/cm)

V.3.2. Courant de fuite

V.3.2.1. Influence de la tension appliquée

Nous présentons aux figures (IV.4 et IV.5), la variation du courant de fuite en


fonction de la tension appliquée, respectivement pour les deux solutions chimiques
polluantes saline et alcaline, et ce pour toutes les conductivités que nous avons choisies.

ENP 2010 Page 54


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Dans le but de faire une comparaison quantitative propre à chaque solution, nous
avons tracé, en outre, la caractéristique courant-tension obtenue lors de l’application de
l’eau distillée. Vu la faible conductivité de cette dernière eau, il est évident qu’elle
présente, pour une tension donnée, un faible courant de fuite relativement à ceux
obtenus lorsque l’isolateur est pulvérisé par une des solutions chimiques ainsi adoptées.

Figure V.4 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution de NaCl

Nous remarquons aussi que le courant de fuite augmente avec la conductivité,


pour les deux solutions chimiques de NaOH et NaCl.

ENP 2010 Page 55


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.5: Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


de NaOH

V.3.2.2. Influence de la nature de pollution

Nous remarquons d’après la figure (V.6) que, quelle que soit la solution chimique
polluante, le courant de fuite croît avec la tension appliquée. Cette augmentation peut
être assimilée à une droite dont la pente varie en fonction de la solution polluante
utilisée. En effet, la différence dans les pentes des trois caractéristiques peut être
justifiée par la contribution de chaque solution sur le comportement de l’isolateur, c'est-
à-dire que chaque solution polluante a sa propre impédance électrique équivalente vue
des électrodes. Par voie de conséquence, nous pouvons, dans ces conditions, déterminer
les impédances électriques équivalentes correspondantes.

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.6 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, pour une


conductivité de 465 µS/cm

Figure V.7 : Impédance équivalente de l’isolateur des trois solutions (eau minérale,
NaCl, NaOH)

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.2.3. Influence de l’état de la surface

Afin d’étudier l’effet de la pollution sur le comportement de l’isolateur, nous


sommes en mesure de comparer, pour une tension donnée, le courant de fuite obtenu
lors de l’application d’une solution polluante à celui prélevé lorsque l’isolateur est à
l’état propre et sec. Afin de bien illustrer quantitativement cette comparaison, nous
avons choisi la solution NaOH avec une conductivité de 265µS/cm.

En effet, nous avons tracé à la figure (V.8) la variation du courant de fuite en


fonction de la tension appliquée, dans le cas où l’isolateur est pulvérisé par une solution
de NaOH ayant une conductivité de 265µS/cm et dans le cas où l’isolateur est à l’état
sec et propre. Cette figure nous permet, en fait, d’examiner la contribution de la
solution alcaline sur le courant de fuite circulant à la surface de l’isolateur en question.

Figure V.8 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée

En se basant sur la figure précédente, nous constatons que le courant de fuite


augmente en fonction de la tension appliquée, et ce pour les deux cas présentés.

Il est évident que les valeurs de courant de fuite obtenues à l’état sec sont
relativement faibles à celles correspondantes au cas où l’isolateur est pulvérisé par la
solution de NaOH possédant une conductivité de 265 µS/cm.

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.2.4. Influence de la conductivité

Nous présentons aux figures (V.9 et V.10), la variation du courant de fuite en


fonction de la conductivité des solutions polluantes de NaCl et de NaOH, pour chaque
niveau de tension.

Nous remarquons que, pour un niveau de tension donné, le courant de fuite


augmente avec l’augmentation de la conductivité de la couche polluante.

Pour une conductivité donnée, nous remarquons que la valeur du courant de fuite
obtenue dans le cas où l’isolateur est pulvérisé par la solution de NaCl est relativement
élevée à celle prélevée lors de l’application de la solution de NaOH. A titre d’exemple,
pour le niveau de tension de 15 kV, la valeur du courant de fuite lors de l’application de
la solution de NaCl atteint 9 mA contre 5.6 mA obtenu dans le deuxième cas (cas de la
solution alcaline). Il est important de signaler qu’en général, cette différence augmente
avec la tension appliquée.

Figure V.9 : Courant de fuite en fonction de la conductivité, cas de la solution de


NaCl

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.10 : Courant de fuite en fonction de la conductivité, cas de la solution de


NaOH

V.3.2.5. Courant de fuite en fonction du temps d’application de la


tension

Dans cette partie, nous étudions l’évolution de courant de fuite en fonction du


temps d’application de la tension. Pour cela, nous avons fixé un niveau de tension
pendant dix minutes, et avons relevé le courant de fuite chaque minute.

La figure (V.11) représente la variation du courant de fuite en fonction du temps


d’application de la tension lorsque l’isolateur est pulvérisé par l’eau distillé de
conductivité de 10 µS/cm. Cette figure montre que le courant de fuite évolue d’une
manière pratiquement linéaire en fonction de temps.

Pour les niveaux de tension relativement faibles (inférieurs ou égaux à 10 kV),


nous remarquons que l’amplitude de courant de fuite est presque constante. Ceci
s’explique par le fait que ces niveaux de tension n’atteignent pas le seuil qui permet la
création des décharges électrique (le champ électrique est faible). En effet, l’état de
surface de l’isolateur n’a pas subit un changement remarquable.

ENP 2010 Page 60


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Pour les niveaux de tension relativement élevés (supérieurs à 10 kV) et pour la


même solution (eau distillée), le courant de fuite décroît quasi-linéairement en fonction
de temps. Cela peut être justifié par l’apparition des zones sèches sur la surface
d’isolateur, qui augmente l’effet capacitif, diminuant ainsi le courant de fuite circulant à
la surface de l’isolateur.

Pour les solutions utilisées (NaCl, NaOH, et l’eau minérale), nous remarquons, en
général, que l’amplitude du courant de fuite décroît, puis se stabilise en tendant vers une
valeur limite, et ce en fonction du temps d’application de la tension (Figure V.11 à
V.20). Il est à noter que plus le niveau de tension est élevé, plus cette décroissance du
courant de fuite est accentuée.

Cette diminution du courant de fuite peut être justifiée par l’assèchement rapide
de la couche polluante, notamment pour les tensions appliquées élevées durant les
premiers instants. Il est évident que ce courant tend vers une limite obtenue dans le cas
où l’isolateur est propre et sec correspondant à l’assèchement total de la couche
polluante, constituée d’une des solutions chimiques susmentionnées, à la surface de
l’isolateur en question.

Pour une même conductivité et un même niveau de tension, les courants de fuite
obtenue lors de l’application des solutions saline (de NaCl) et alcaline (de NaOH),
évoluent de la même manière.

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.11 : Courant de fuite en fonction du temps d’application la tension, cas de


l’eau distillée

Figure V.12 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension,


cas de l’eau minérale

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.13 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas


de la solution de NaCl de conductivité de 465 µS/cm

Figure V.14 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaOH de conductivité de 465 µS/cm

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.15 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas de


la solution de NaCl de conductivité de 265 µS/cm

Figure V.16 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas


de la solution de NaOH de conductivité de 265 µS/cm

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.17 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas


de la solution de NaCl de conductivité de 840 µS/cm

Figure V.18 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas


de la solution de NaOH de conductivité de 840 µS/cm

ENP 2010 Page 65


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.19 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension,


cas de la solution de NaCl de conductivité de 2700 µS/cm

Figure V.20 : Courant de fuite en fonction du temps d’application de la tension, cas


de la solution de NaOH de conductivité de 2700 µS/cm

ENP 2010 Page 66


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.3. Impédance électrique équivalente

En adoptant, dans les limites des tensions considérées, l’hypothèse que les points
mesurés sur les caractéristiques courant de fuite en fonction de la tension appliquée
représentées par les figures IV.4 et IV.5, sont distribués de manière approximativement
linéaire, pour chaque conductivité, autour d’une droite ayant pour pente le rapport
moyen courant/tension. Cette pente représente, en fait, l’admittance de l’isolateur vue
des électrodes. C’est ainsi, que nous pouvons calculer l’impédance électrique totale à
partir de ces pentes. En effet, cette hypothèse nous permet ainsi de déterminer
l’impédance électrique équivalente du système isolant dont la variation en fonction de
la conductivité est présentée à la figure IV.21.

Figure V.21 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité, cas des deux


solutions saline et alcaline

Pour une solution donnée, et avec l’augmentation de la conductivité volumique,


l’impédance électrique équivalente totale entre électrodes diminue fortement pour des
conductivités variant de 10 à 840 µS/cm et lentement ailleurs. Cette impédance tend, par
la suite, vers une valeur limite.

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

En outre, et pour une conductivité donnée, l’impédance obtenue dans le cas de la


solution saline est plus faible que celle obtenue lors de l’application de la solution
alcaline ; ce qui en bon accord avec les résultats expérimentaux obtenus précédemment.

V.3.4. Déphasage entre le courant et la tension

Dans cette section, nous analysons le déphasage entre le courant de fuite et la


tension appliquée, en fonction de la tension appliquée, de l’état de surface et de la
nature de la pollution.

V.3.4.1. Influence de la tension appliquée

Nous présentons aux figures (V.22, V.23), l’évolution du déphasage en fonction


de la tension appliquée, pour les différentes conductivités respectivement les solutions
de NaOH et de NaCl.

Pour les deux solutions et pour la conductivité de 465µS/cm, nous remarquons


que le déphasage a tendance à diminuer avec l’augmentation de la tension appliquée.

Par ailleurs, et pour les conductivités 840 µS/cm et 2700 µS/cm, nous remarquons
que le déphasage augmente avec l’augmentation de la tension appliquée.
L’augmentation de déphasage s’expliquerait par l’assèchement de la surface de
l’isolateur. Cet assèchement, accentué pour les grandes conductivités (supérieures ou
égales 840 µS/cm), implique l’augmentation du caractère capacitif de l’isolateur.

Le déphasage est faible pour le niveau de tension relativement faible à cause de


l’humidification de la surface de l’isolateur. Cette humidification fait augmenter le
caractère résistif de l’isolateur en augmentant, même en la conductivité du milieu.

Nous pouvons déduire que l’isolateur possède un caractère résistif pour les
grandes conductivités (840 µS/cm, 2700 µS/cm), et un caractère plus capacitif pour les
petites conductivités (265 µS/cm et 465 µS/cm).

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.22 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas


de la solution de NaOH

Figure V.23 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée,


cas de solution de NaCl

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.4.2. Influence de l’état de surface

Dans le but d’examiner l’influence de l’état de surface de l’isolateur sur le


déphasage courant-tension, nous avons tracé à la figure (V.24) l’évolution de ce
déphasage en fonction de la tension, dans deux cas différents. Le premier correspond à
l’état propre et sec, et le deuxième au cas où l’isolateur est pulvérisé par une solution
alcaline de 265 µS/cm. Cette dernière solution a été prise comme exemple, pour
d’étudier la contribution d’une telle solution alcaline sur le déphasage courant-tension.

Nous remarquons bien que l’état de la surface de l’isolateur a une influence sur
le déphasage courant-tension.

Pour l’état sec et propre, le déphasage diminue légèrement en fonction de la


tension appliquée. Quand nous humidifions la surface de l’isolateur par une solution de
NaOH (à conductivité 265 μS/cm) le déphasage diminue. Cette diminution est justifiée
par l’apparition de l’effet résistif de l’isolateur, dû à l’existence d’une telle solution à sa
surface.

Figure V.24 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas


propre et sec, et cas de la solution alcaline ayant une conductivité de 265 µS/cm

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.3.4.3. Influence de la nature de pollution

Nous présentons à la figure V.25, l’évolution de déphasage courant-tension en


fonction de la tension appliquée, dans le cas des trois solutions (eau minérale, alcaline et
saline) utilisées pour une conductivité de 465 µS/cm.

Après l’humidification de la surface de l’isolateur par la solution de NaCl, de


NaOH et de l’eau minérale, nous remarquons une légère diminution du déphasage, pour
des tensions inférieures ou égales à 15 kV. Cette décroissance peut être justifiée par
l’humidification de la surface de l’isolateur, qui donne un caractère résistif
supplémentaire à l’isolateur.

Au-delà de 15 kV, le déphasage commence à augmenter. Cette augmentation peut


être justifiée par l’apparition des zones sèches sur la surface de l’isolateur, augmentant
ainsi le caractère capacitif de l’isolateur.

Nous constatons aussi que les valeurs du déphasage, lors de l’application de la


solution de NaOH, sont inférieures à celles obtenues lorsque l’isolateur est pulvérisé
par la solution de NaCl.

Figure V.25 : Déphasage courant-tension en fonction de la tension appliquée, cas


des solutions alcaline, saline et eau minérale de conductivité de 465 µS/cm

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.4. Pollution discontinue

Dans le cas de la pollution discontinue, nous étudions l’influence de


l’emplacement de la couche pollution (du côté terre, et du côté haute tension) sur la
tension de contournement de l’isolateur, le courant de fuite et l’impédance électrique
équivalente vue des électrodes et le déphasage courant-tension.

V.4.1. Tension de contournement

V.4.1.1. Pollution du côté terre

Nous présentons à la figure (V.26), la variation de la tension de contournement en


fonction de la conductivité, cas des solutions saline (de NaCl) et alcaline (de NaOH).

En fonction de l’augmentation de la conductivité du milieu pollué, nous


remarquons que la tension de contournement diminue légèrement depuis sa valeur
maximale, obtenue lors de l’application de l’eau distillée de 10 µS/cm, vers une valeur
limite. Cette dernière change en fonction de la solution en question.

Figure V.26 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique,


cas des deux solutions alcaline et saline appliquées du côté terre

ENP 2010 Page 72


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

En comparant les caractéristiques obtenues dans les deux cas, nous pouvons
déduire que, pour une conductivité donnée, la différence est faible du fait que les
valeurs prélevées sont pratiquement identiques. Ceci signifie que la nature de la
pollution discontinue a peu d’influence sur la tension de contournement, lorsque cette
pollution est appliquée côté terre. La figure (V.27) illustre un exemple pour une
conductivité de 456 µS/cm.

Figure V.27 : Tension de contournement, cas des solutions alcaline, saline et eau
minérale de conductivité 465 μS/cm, appliquées du côté terre

V.4.1.2. Pollution du côté haute tension

De même que précédemment, dans le cas où la pollution est appliquée du côté


haute tension, la tension de contournement diminue légèrement en fonction de la
conductivité du milieu pollué (Figure V.28). Cette tension de contournement tend vers
une valeur limite propre à chaque solution.

Dans le but de faire une comparaison quantitative, nous présentons à la figure


(V.29), les valeurs de la tension de contournement obtenues lors de l’application des
deux solutions, pour une conductivité de 456 µS/cm.

ENP 2010 Page 73


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Il est à signaler que, pour une même valeur de la conductivité volumique, la


différence dans les valeurs de la tension de contournement obtenues dans les deux cas
lorsque la pollution est appliquée su côté haute tension, est relativement importante par
rapport à celles correspondantes à la pollution du côté terre.

Figure V.28 : Tension de contournement en fonction de la conductivité volumique,


cas des deux solutions alcaline et saline appliquées du côté haute tension

Figure V.29 : Tension de contournement cas des solutions alcaline, saline et eau
minérale de conductivité 465 μS/cm, appliquées du côté haute tension

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.4.1.3. Influence de l’emplacement de la couche de pollution

Afin de mettre en évidence l’effet de l’emplacement de la pollution sur la tension


de contournement, nous présentons aux figures (V.30) et (V.31) l’évolution de cette
tension en fonction de la conductivité volumique du milieu pollué, constitué de la
solution alcaline ou celle saline, lorsque cette solution est appliquée du côté terre pour
le premier cas, et du côté haute tension pour le second.

Cette figure montre clairement que la tension de contournement est affectée par
l’emplacement de la couche polluante. Ainsi, et pour une conductivité donnée, cette
tension de contournement est relativement élevée lorsque la pollution est du côté haute
tension. Ceci s’expliquerait par le fait que l’humidification de la partie inférieure de
l’isolateur engendre une augmentation de la ligne de fuite de cet isolateur, ce qui
augmente la tension de contournement. Par conséquent, l’isolateur est plus rigide dans
le cas où la pollution est du côté haute tension.

Notons que la différence entre les valeurs de la tension de contournement


obtenues pour les deux configurations, diminue avec l’augmentation de la conductivité.

Figure V.30 : Influence de l’emplacement de la couche polluée sur la tension


appliquée, cas de la solution de NaOH

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.31 : Influence de l’emplacement de la couche polluante sur la tension


appliquée, cas de la solution de NaCl

V.4.2. Courant de fuite

V.4.2.1. Influence de la tension appliquée

V.4.2.1.1. Pollution du côté terre

Pour différentes conductivités, nous illustrons aux figures (V.32) et (V.33), l’évolution
du courant de fuite en fonction de la tension appliquée lors de l’application des deux
solutions saline et alcaline que nous avons utilisées.

La caractéristique correspondant à variation du courant de fuite en fonction de la


tension appliquée lorsque l’isolateur est pulvérisé par une l’eau distillée a été également
présentée. Elle a été prise comme référence à laquelle nous comparons les autres
caractéristiques.

Pour une conductivité donnée, nous remarquons que l’amplitude du courant de


fuite augmente quasi-linéairement avec la tension appliquée. Nous pouvons déterminer,
dans ces conditions, les impédances électriques équivalentes correspondantes.

ENP 2010 Page 76


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Par ailleurs, et pour même niveau de tension appliquée, le courant de fuite


augmente aussi avec la conductivité de la pollution.

Figure V.32 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution saline

Figure V.33 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution alcaline

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.4.2.1.2. Pollution du côté haute tension

La variation du courant de fuite en fonction de la tension appliquée, pour


différentes conductivités des deux solutions saline et alcaline, comparée à celle obtenue
dans le cas où l’isolateur est pulvérisé par une eau distillée de 10 µS/cm, sont illustrées
aux figures (V.34) et (V.35).

Pour les différentes conductivités des solutions que nous avons appliquées, nous
remarquons que le courant de fuite croît d’une manière pratiquement linéaire en
fonction de l’augmentation de la tension appliquée.

Nous remarquons aussi que, pour une tension donnée, toute augmentation de la
conductivité est suivie d’une augmentation du courant de fuite. Ceci est valable quelle
que soit la solution utilisée.

Figure V.34 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution saline

ENP 2010 Page 78


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.35 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution alcaline

V.4.2.2. Influence de la nature de pollution

Nous illustrons aux figures (V.36) et (V.37), les caractéristiques donnant la


variation du courant de fuite en fonction de la tension appliquée, pour les trois solutions
considérées (eau minérale, solution de NaCl, solution de NaOH), pour la conductivité
de 465 µS/cm et pour les deux configurations de pollution discontinues (pollution du
côté haute tension et du côté terre).

Ces figures montrent bien l’impact de la nature de la pollution, appliquée à la


surface de l’isolateur, sur le comportement ce celui-ci, à travers le courant de fuite qui
circule à sa surface.

Mêmes constatations ont été faites, puisque le courant de fuite augmente, en


général, quasi-linéairement avec la tension appliquée et ce quelle que soit la nature de la
pollution.

ENP 2010 Page 79


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V. 36 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas des trois


solutions de conductivité de 465 µS/cm appliquées du côté
haute tension

Figure V. 37: Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas des trois
solutions de conductivité de 465 µS/cm appliquées du côté terre

ENP 2010 Page 80


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.4.2.3. Influence de l’emplacement de la couche polluante

Les figures (V.38) et (V.39) montre la variation du courant de fuite en fonction de la


tension appliquée, pour les deux solutions alcaline et saline, appliquées du côté terre,
dans le première figure, et du côté haute tension dans la deuxième.

Outre de l’évolution quasi-linéaire du courant de fuite, nous remarquons, pour un


même niveau de tension, que la valeur de l’amplitude du courant de fuite est
relativement élevée dans le cas où la pollution est appliquée du côté haute tension. Ceci
est valable quelle que soit la nature de la solution ainsi utilisée.

Figure V. 38 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution de NaOH

ENP 2010 Page 81


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V. 39 : Courant de fuite en fonction de la tension appliquée, cas de la


solution de NaCl

V.4.2.4. Influence de la conductivité

V.4.2.4.1. Pollution du côté terre

Nous représentons aux figures (V.40) et (V.41) la variation du courant de fuite en


fonction de la conductivité des solutions polluantes respectivement saline et alcaline.

Comme précédemment et pour un même niveau de tension, le courant de fuite en


fonction de la conductivité des solutions alcaline et saline constituant le milieu pollué.
Cette augmentation est due à la diminution de l’impédance vue entre les deux électrodes
de l’isolateur.

Pour une conductivité donnée, l’amplitude du courant de fuite augmente avec


tension appliquée lors des essais. Ceci est valable quelle que soit la nature de la
pollution.

En comparant, pour une conductivité et un niveau de tension donnés, les valeurs


du courant de fuite obtenues dans lors de l’application des deux solutions, nous
constatons que les valeurs trouvées lorsque l’isolateur est pulvérisé par une solution

ENP 2010 Page 82


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

saline sont les plus importantes. Ce qui montre l’influence de la nature de pollution sur
le courant de fuite, même lorsque la répartition de la pollution est discontinue.

Figure V.40 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution saline

Figure V.41 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de la


solution alcaline

ENP 2010 Page 83


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.4.2.4.2. Pollution du côté haute tension

De mêmes constations ont été faites lors de l’application de la pollution du côté


haute tension. En effet, dans ce cas et pour les deux solutions saline et alcaline que nous
avons considérées, les figures (V.42) et (V.43) illustrent la variation du courant de fuite
en fonction de la conductivité, pour différentes tensions appliquées. Il est tout à fait
logique que le courant de fuite augmente avec l’augmentation de la conductivité de la
couche polluante.

Par ailleurs, les valeurs du ce courant de fuite obtenues dans le cas où l’isolateur
est pulvérisé par une saline sont relativement élevées à celles prélevées lors de
l’application de la solution alcaline. Ce qui met en évidence l’impact de la de la nature
de pollution sur le courant de fuite.

Figure V.42 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de


la solution de saline

ENP 2010 Page 84


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.43 : Courant de fuite en fonction de la conductivité volumique, cas de


la solution alcaline

V.4.3. Impédance électrique équivalente

V.4.3.1. Pollution du côté terre

En traçant, sur les caractéristiques courant-tension, les courbes linéaires de


tendance pour chaque conductivité, nous pouvons déduire les pentes de ces mêmes
courbes. Ces pentes représentent bien les admittances électriques équivalentes du
système isolant pollué. C’est ainsi, qu’on peut calculer l’impédance électrique
équivalente de l’isolateur, pour chaque conductivité de la pollution. Les résultats,
correspondant à la variation de cette impédance en fonction de la conductivité de la
pollution, ainsi obtenus sont présentés à la figure (V.44).

Avec l’augmentation de la conductivité du milieu pollué, nous constatons que


l’impédance électrique équivalente vue des électrodes diminue fortement pour les
conductivités inférieures ou égales à 840 µS/cm, et faiblement ailleurs en tendant vers
une valeur limite constante. Cette dernière varie en fonction de la nature de la pollution.

ENP 2010 Page 85


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.44 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité volumique,


cas des deux solutions saline et alcaline

V.4.3.2. Pollution du côté haute tension

Nous présentons à la figure (V.45), la variation de l’impédance électrique


équivalente en fonction de la conductivité des deux solutions polluées utilisées.

Nous constatons également que l’impédance diminue en fonction de la


conductivité du milieu pollué.

ENP 2010 Page 86


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.45 : Impédance équivalente en fonction de la conductivité volumique,


cas des deux solutions saline et alcaline

V.4.3.3. Influence de la nature de pollution

En se basant sur les courbes de tendance considérées linéaires, nous pouvons ainsi
calculer, à partir de leurs pentes, l’impédance électrique équivalente du système isolant
pour chaque conductivité. Les valeurs obtenues dans le cas des trois solutions ayant une
conductivité de 465 µS/cm, sont présentées dans tableau (V.1).

Impédance équivalente (MΩ)


Eau minérale Solution de NaOH Solution de NaCl
Côté haute tension 31.3 19.2 16.2
Côté terre 21.9 27.6 16.2

Tableau V.1 : Impédances équivalentes obtenues lors de l’application des trois


solutions à la conductivité de 465 µS/cm

ENP 2010 Page 87


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Vu les résultats susmentionnés, l’impédance obtenue lors de l’utilisation de la


solution saline est faible au passage du courant relativement à celle trouvée lorsque
l’isolateur est pulvérisé par une solution alcaline de même conductivité. Ce qui justifie
l’augmentation de courant de fuite en fonction de la tension appliquée pour ce cas de
figure (cas de solution saline).

V.4.4. Déphasage courant-tension

V.4.4.1. Influence de la tension appliquée

Nous analysons, dans ce qui suit, en fonction de la tension, le déphasage entre le


courant de fuite et la tension appliquée, pour les différentes répartitions de la pollution
discontinue appliquées à la surface de l’isolateur (Figures V.46 à V.49).

Avec l’augmentation de la tension, une diminution du déphasage courant-tension


a été obtenue, et ce quelles que soient la répartition et la nature de la pollution.

Certaines valeurs de ce déphasage avoisinent 90°, cela signifie que le caractère


capacitif est le plus dominant. Dans ces conditions, l’humidification d’un seul côté n’a
aucune pratiquement pas d’influence sur le déphasage courant-tension.

Figure V.46 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaOH appliquée du côté haute tension

ENP 2010 Page 88


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.47 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution


de NaCl appliquée du côté haute tension

Figure V.48 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaOH appliquée du côté terre

ENP 2010 Page 89


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.49 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas de la solution de


NaCl appliquée du côté terre

V.4.4.2. Influence de la nature de pollution

Aux figures (V.50) et (V.51), nous illustrons l’évolution du déphasage courant-


tension en fonction de la tension appliquée pour les trois solutions utilisées (eau
minérale, solution saline et solution alcaline) ayant une conductivité de 465 µS /cm et
appliquées du côté haute tension dans un premier cas, et du côté terre dans le deuxième.

Nous remarquons que les valeurs de déphasage prélevées dans le cas de


l’utilisation de la solution de NaOH, sont inférieures à celles obtenues dans le cas de la
solution de NaCl. En outre, les valeurs de déphasage lors de l’application de l’eau
minérale sont relativement les plus élevées. Ceci est valable pour les deux répartitions
de la pollution discontinue.

ENP 2010 Page 90


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.50 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas des trois solutions,
ayant une conductivité de 465 µS/cm, appliquées du côté haute tension

Figure V.51 : Déphasage en fonction de la tension appliquée, cas des trois solutions,
ayant une conductivité de 465 µS/cm, appliquées du côté terre

ENP 2010 Page 91


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.5. Influence de la répartition de la pollution


V.5.1. Sur la tension de contournement
Afin de mettre en évidence l’effet de la répartition continue et discontinue de la
pollution sur la tension de contournement, nous présentons aux figures (V.52) et (V.53)
l’évolution de cette tension en fonction de la conductivité volumique du milieu pollué.

Pour une conductivité donnée et pour les deux solutions saline et alcaline, la
tension de contournement est relativement élevée lorsque la pollution discontinue est
appliquée du côté haute tension. Par ailleurs, cette tension est relativement faible
lorsque la pollution discontinue est du côté terre.

En effet, la pollution continue ne représente dans toutes les circonstances, le cas le


plus défavorable correspondant à la tension de contournement la plus faible.

Figure V.52 : Influence de la répartition de la couche polluante sur la tension de


contournement, cas de la solution de NaCl

ENP 2010 Page 92


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.53 : Influence de la répartition de la couche polluante sur la tension de


contournement, cas de la solution de NaOH

V.5. 2. Sur le courant de fuite


Pour les deux solutions saline et alcaline t pour les deux répartitions continue et
discontinue de la pollution, nous illustrons aux figures (V.54) à (V.62), les
caractéristiques donnant la variation du courant de fuite en fonction de la tension
appliquée, pour toutes les conductivités utilisées.

Ces figures montrent bien l’impact de la répartition de la pollution sur le courant


de fuite qui circulant à la surface de l’isolateur

Ainsi, et pour une conductivité donnée, ce courant de fuite est le plus élevée
lorsque la pollution est entièrement appliquée à la surface de l’isolateur (pollution
continue). Par ailleurs, il est le plus faible lorsque la pollution discontinue est appliquée
du côté terre.

ENP 2010 Page 93


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.54 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de l’eau distillée

Figure V.55 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaCl à la conductivité de 265 µS/cm

ENP 2010 Page 94


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.56 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaCl à la conductivité de 465 µS/cm

Figure V.57 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaCl à la conductivité de 840 µS/cm

ENP 2010 Page 95


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.58 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaCl à la conductivité de 2.7 mS/cm

Figure V.59: Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaOH à la conductivité de 265 µS/cm

ENP 2010 Page 96


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.60 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaOH à la conductivité de 465 µS/cm

Figure V.61 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaOH à la conductivité de 840 µS/cm

ENP 2010 Page 97


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.62: Influence de la répartition de la couche polluante sur le courant de


fuite, cas de la solution NaOH à la conductivité de 2.7 mS/cm

V.5. 3. Sur l’impédance électrique


Pour les deux distributions continue et discontinue de la pollution ainsi que pour
les deux solutions saline et alcaline que nous avons utilisées, les figures (V.63) et (V.64)
représentent l’évolution de l’impédance électrique équivalente vus des électrodes en
fonction de la conductivité volumique du milieu pollué.

Ces figures montrent clairement que l’impédance est affectée par la répartition de
la couche polluante. Ainsi, et pour une tension donnée, cette impédance est relativement
faible lorsque la pollution est continue, et est relativement élevée lorsque la pollution
discontinue est appliquée du côté terre.

ENP 2010 Page 98


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.63 : Influence de la répartition de la couche polluante sur l’impédance,


cas de la solution de NaCl

Figure V.64 : Influence de la répartition de la couche polluante sur l’impédance,


cas de la solution de NaOH

ENP 2010 Page 99


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.5. 4. Sur le déphasage courant-tension


Dans le but d’examiner l’influence de la répartition de la pollution sur le
déphasage courant-tension, nous avons tracé aux figures (V.65) à (V.73) l’évolution de
ce déphasage en fonction de la tension, pour chaque conductivité utilisée de la solution
alcaline ou saline, et ce pour les répartitions continue et discontinue de la pollution.

Nous remarquons bien que la répartition de la pollution sur la surface de l’isolateur a


une influence sur le déphasage courant-tension.

Nous remarquons, en général, que les valeurs de déphasage prélevées dans cas de
pollution continue, sont inférieures à celles obtenues dans le cas de pollution
discontinue. Ceci est valable pour les trois répartitions de la pollution.

Figure V.65 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de l’eau distillée

ENP 2010 Page 100


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.66 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 265 µS/cm

Figure V.67 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 465 µS/cm

ENP 2010 Page 101


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.68 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 840 µS/cm

Figure V.69 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaCl à la conductivité de 2.7 mS/cm

ENP 2010 Page 102


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.70 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 265 µS/cm

Figure V.71 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 465 µS/cm

ENP 2010 Page 103


Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

Figure V.72 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage, cas de


la solution NaOH à la conductivité de 840µS/cm

Figure V.73 : Influence de la répartition de la couche polluante sur le déphasage,


cas de la solution NaOH à la conductivité de 2.7 mS/cm

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Chapitre V Résultats expérimentaux et interprétations

V.6. Conclusion

Il ressort de cette étude expérimentale, les principales conclusions suivantes :

 La tension de contournement diminue en fonction de la conductivité du milieu


pollué. Cette tension est peu affectée par la nature de pollution affecte peu la
tension de contournement, du moment que cette dernière est légèrement plus
faible lors de l’application d’une solution saline. Par ailleurs, l’isolateur,
l’isolateur est moins rigide lorsque la pollution discontinue est appliquée du côté
terre.

 Le courant de fuite augmente avec de la tension appliquée et la conductivité de


la pollution. Pour une même conductivité et même niveau de tension, le courant
de fuite est relativement important lorsque nous utilisons une solution saline. Par
ailleurs, le courant de fuite est important lorsque la pollution discontinue est
appliquée du côté haute tension. En effet, la nature et la distribution de la
pollution ont une influence sur le courant de fuite.

 L’impédance électrique équivalente diminue fortement pour des conductivités


inférieures ou égales 840 µS/cm et faiblement ailleurs. Nous constatons que
cette impédance tend vers une limite constante propre à chaque solution. Pour
une même conductivité, l’impédance relativement faible lorsque l’isolateur est
entièrement pulvérisé par une solution saline.

 Concernant le déphasage courant-tension, il est clair que l’isolateur à l’état sec et


propre est caractérisé par un effet capacitif. L’humidification de l’isolateur
engendre, en général, une diminution de ce caractère capacitif en le rendant plus
résistif. La position de pollution discontinue n’a pratiquement pas aucune
influence sur ce déphasage. Cependant, le déphasage courant-tension ainsi
obtenu est relativement plus faible lors de l’utilisation d’une solution alcaline
par rapport à une solution saline de même conductivité.

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Conclusion générale
Conclusion générale

Le travail expérimental que nous avons effectué, avait pour objectif d’étudier le
comportement de l’isolateur capot et tige type 1512L artificiellement pollué, lorsqu’une
tension alternative lui est appliquée. Pour cela, deux solutions chimiques, alcaline (à
base de NaOH) et saline (à base de NaCl), de différentes conductivités, ainsi qu’une eau
minérale et une eau distillée ont été utilisées. Par ailleurs, deux répartitions continue et
discontinue (contenant deux configurations : pollution du côté terre et pollution du côté
haute tension) de la pollution ont été considérées.

Lors des essais expérimentaux, nous avons suivi les variations de la tension de
contournement, du courant de fuite, de l’impédance électrique équivalente vue des
électrodes et du déphasage courant-tension en fonction de la nature, de la conductivité
et de la distribution de la pollution sur la surface de l’isolateur. L’évolution du courant
de fuite en fonction du temps d’application de la tension a été également examinée.

Étant donné que la tension de contournement, le courant de fuite, l’impédance


électrique équivalente et le déphasage courant-tension changent en fonction de la
composition chimique ainsi que de la conductivité de la pollution, le comportement de
l’isolateur capot et tige 1512L est affecté par la nature et la conductivité de la pollution.

En effet, la tension de contournement diminue avec l’augmentation de la


conductivité volumique de la pollution. Pour une même conductivité des solutions
chimiques, la tension de contournement la plus élevée est obtenue dans le cas de
l’application de l’eau minérale. Par ailleurs, les tensions de contournements relatives à
la solution alcaline sont légèrement élevées que celles obtenues lors de l’application de
la solution saline. Par voie de conséquence, l’isolateur est moins rigide lorsqu’il
pulvérisé par une solution saline. Il est évident que la tension de contournement est
affectée par l’état de surface de l’isolateur. La tension de contournement est importante
dans l’état sec qu’à l’état humide. En fonction de la répartition continue et discontinue
de la pollution, la plus basse tension de contournement a été obtenue lorsque la
pollution discontinue est appliquée du côté terre.

Le courant de fuite augmente avec la tension appliquée et la conductivité de la


pollution. Pour une conductivité donnée, le courant de fuite obtenu dans le cas où
l’isolateur est pulvérisé par la solution de NaCl est relativement élevé à celui prélevée
lors de l’application de la solution de NaOH. Cette différence augmente avec la
tension appliquée. En fonction du temps d’application de la tension, lors de l’utilisation

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Conclusion générale

d’une eau distillée, le courant reste pratiquement constant pour des tensions inférieures
à 10 kV et décroît légèrement ailleurs. Lors de l’application des autres solutions (de
NaCl, de NaOH, et l’eau minérale), le courant de fuite décroit en tendant vers une
valeur limite. Cette décroissance s’accentue avec l’augmentation de la tension
appliquée. Le courant de fuite est relativement important lorsque nous utilisons une
solution saline. Par ailleurs, le courant de fuite est relativement élevé lorsque la
pollution discontinue est appliquée du côté haute tension. En effet, la nature et la
distribution de la pollution ont une influence sur le courant de fuite.

Avec l’augmentation de la conductivité volumique, l’impédance électrique


équivalente diminue fortement pour des conductivités variant de 10 à 840 µS/cm et
faiblement ailleurs en tendant vers une valeur limite. Cette dernière varie en fonction de
la nature chimique de la pollution. Pour une conductivité donnée, l’impédance obtenue
lors de l’utilisation de la solution saline est relativement faible à celle trouvée lorsque
l’isolateur est pulvérisé par une solution alcaline. Pari ailleurs, l’impédance électrique
équivalente est affectée par l’état de surface de l’isolateur, car elle est la plus faible dans
le cas où la pollution est continue.

Imposé par le profil de l’isolateur et tenant compte du phénomène de


ruissellement, le déphasage courant-tension est toujours de type capacitif. Ce déphasage
est lié essentiellement à l’état de surface de l’isolateur. L’humidification de cette
surface entraine une atténuation de ce déphasage en le rendant de type plus résistif.
Cependant, l’apparition des zones sèches notamment pour des tensions dépassant les 15
kV, induit un accroissement du déphasage. Ceci a pour effet d’augmenter le caractère
capacitif de l’isolateur. Par ailleurs, le déphasage courant-tension est légèrement
inférieur lors de l’application de la solution de NaOH.

Le travail de recherche que nous avons entrepris, nous a permis de prendre


connaissance de la complexité des mécanismes d’extension d’une décharge électrique
sur des surfaces isolantes faiblement conductrices lors de l’application des méthodes de
mouillage. En effet, une bonne compréhension de ces derniers, fait appel à des
connaissances de disciplines diverses telles que : la chimie, l’électrochimie, la
mécanique des fluides, …..

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Bibliographie
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