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Résumé

Cet ouvrage, pratique et accessible à tous, présente en 64 fiches les


réponses aux questions que nous posent nos pratiques quotidiennes de
l’écrit.
Pour adopter une métaphore musicale, l’écrit est abordé ici en trois étapes :
maîtriser la langue, comme on domine le solfège
concevoir les textes, comme on compose une partition
rédiger avec fluidité, comme on interprète un thème

Bien sûr, cet ouvrage nous montre comment déjouer tous les pièges de la
grammaire, l’orthographe et la syntaxe. Mais il va bien au-delà. Il explore
des domaines qui s’étendent de l’écrit d’entreprise (rédaction de
communiqués, e-mails, rapports…) à celui de la rédaction sur le web (tchat,
Facebook…).
Truffé d’exemples, de schémas explicatifs, de cas pratiques et de conseils,
ce livre donne les clés à toute personne qui souhaite écrire clairement, avec
aisance et style.

LES FICHES OUTILS : DES GUIDES OPÉRATIONNELS


COMPLETS
Les ouvrages de cette collection permettent de découvrir ou
d’approfondir un sujet ou une fonction. Regroupées en modules, leurs
fiches pratiques et largement outillées (conseils, cas pratiques, schémas,
tableaux, illustrations…) vous seront rapidement indispensables !

Biographie auteur
Consultant en communication écrite (commerciale, e-mail, tchat, réseaux
sociaux, etc.), ÉRIC FAURE est spécialisé dans l’argumentation et la
relation client à l’écrit. Il est co-créateur du questionnement
comportemental Prédom et des tests Selltest et Teltest. Il est l’auteur de Et
si je savais convaincre et co-auteur de Votre profil de communicateur (Éd.
Eyrolles) et de Traité ultime voire définitif des banalités (Éd. Marabout).

Docteur en histoire des théories linguistiques, VIVIANE POINT a publié


Article et détermination dans les grammaires françaises du XVIIe au XIXe
siècle, aux éditions Classiques Garnier. Elle a enseigné la linguistique dans
les universités Sciences Po Paris, Sorbonne Nouvelle et Paris Sorbonne.
Elle a également corrigé l’épreuve de grammaire au CAPES de lettres
modernes. Elle propose des formations en orthographe et en techniques
d’écriture, notamment au CFPJ. Elle est aussi dramaturge et auteur de
théâtre.

AGATHE COLOMBIER est l’auteur d’ouvrages sur les écrivains et leur


correspondance, et de plusieurs romans dont Ce crétin de prince charmant,
Rien de personnel et Des éclaircies en fin de journée. Elle est également
rédactrice, traductrice et enseigne l’écriture journalistique, web et créative.

www.editions-eyrolles.com
Éric Faure, Viviane Point et Agathe Colombier

LES FICHES OUTILS


DE L'ÉCRIT
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05

www.editions-eyrolles.com

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement


le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre
français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© Groupe Eyrolles, 2017


ISBN : 978-2-212-56679-6
Sommaire

Introduction

Module 1 Maîtriser les outils de l’écrit

Fiche 1 Optimiser l’utilisation de son traitement de texte


Fiche 2 Adopter la frappe rapide
Fiche 3 Mettre en page un document Word
Fiche 4 Mettre en page un document imprimé
Fiche 5 Concevoir une présentation PowerPoint
Fiche 6 Lire vite
Fiche 7 Prendre des notes de manière efficace

Module 2 Maîtriser les règles de grammaire

Fiche 8 Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables


Fiche 9 Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
Fiche 10 Identifier les principales fonctions grammaticales
Fiche 11 Les mots à ne pas confondre
Fiche 12 Savoir orthographier les mots invariables
Fiche 13 Comment écrire les adverbes en -ment ?
Fiche 14 Savoir écrire les nombres
Fiche 15 Savoir orthographier les mots en -ant
Fiche 16 Bien employer les mots en -ant
Fiche 17 Le pluriel des mots composés
Fiche 18 Savoir accorder le participe passé
Fiche 19 Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé

Maîtriser les règles de conjugaison


Module 3
Fiche 20 Les trois groupes de verbes
Fiche 21 Comprendre un tableau de conjugaison
Fiche 22 Quel mode utiliser ?
Fiche 23 Faire concorder les temps
Fiche 24 Orthographier les verbes en /i/

Module 4 Soigner son style

Fiche 25 Poser une question à l’écrit


Fiche 26 Maîtriser la phrase complexe
Fiche 27 Écrire de façon synthétique
Fiche 28 Écrire vite
Fiche 29 Écrire court
Fiche 30 Écrire dense
Fiche 31 Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes
Fiche 32 Bien employer les mots de liaison
Fiche 33 Quelle ponctuation employer ?
Fiche 34 Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (1)
Fiche 35 Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (2)

Module 5 Être stratégique dans ses écrits

Fiche 36 Décoder la signification d’un texte


Fiche 37 Décoder une lettre de réclamation
Fiche 38 Choisir ses arguments
Fiche 39 Libérer et organiser ses idées
Fiche 40 Les cinq types de plan et leur usage
Fiche 41 Rédiger un écrit sensible
Fiche 42 S’exprimer de manière positive

Module 6 Écrire pour l’entreprise

Fiche 43 Créer son curriculum vitae


Fiche 44 Rédiger une lettre de motivation
Fiche 45 Rédiger un écrit synthétique (rapport, synthèse, bilan)
Fiche 46 Rédiger un rapport de stage
Fiche 47 Rédiger un rapport d’activité
Fiche 48 Rédiger un mode d’emploi
Fiche 49 Dialoguer par chat (ou tchat)
Fiche 50 Rédiger un communiqué de presse
Fiche 51 Rédiger un e-mail professionnel en anglais

Module 7 Écrire pour le web

Fiche 52 Les spécificités de l’écriture web


Fiche 53 Le travail du rédacteur web
Fiche 54 Dégager le message essentiel
Fiche 55 Choisir un angle
Fiche 56 Quel plan pour vos publications web ?
Fiche 57 Concevoir un titre
Fiche 58 Le rôle de la titraille
Fiche 59 Rédiger de façon vivante
Fiche 60 Donner du rythme à ses écrits
Fiche 61 Rédiger une newsletter
Fiche 62 Rédiger un e-mail promotionnel
Fiche 63 Exister sur les réseaux sociaux
Fiche 64 Facebook pour les pros

Index
Introduc on
La croyance populaire veut que les écrans dominent le monde. Et qui dit
écran dit audiovisuel. L’écrit serait donc une « espèce » en voie de
disparition. Or, la réalité dément ce présupposé. L’écrit est partout ! Il est
l’instrument favori de nos sites, forums, tchats, jusqu’à nos messageries
instantanées. En revanche, dans sa construction et dans sa forme, il a connu
une révolution.
SI L’ÉCRITURE ÉTAIT LA MUSIQUE DE L’ŒIL ?
Comme la musique, l’écriture se compose de trois parties : le solfège
évoque le langage et ses règles, la composition la conception du texte, et
l’interprétation sa rédaction. Nous avons donc conçu ce livre au rythme de
ces trois temps.
LES RÈGLES DE LA RÉDACTION
Les règles de la langue française nous poursuivent, parfois sans jamais nous
rattraper, depuis l’âge de 6 ans. Dans cet ouvrage, vous les trouverez
repensées sur un tempo léger et amusant. Quant au mode d’emploi des
outils bureautiques (Word, PowerPoint…), il demeure un territoire à
découvrir pour la plupart d’entre nous.
La technique informa que : le traitement de texte
Les fiches initiales du module 1 « Maîtriser les outils de l’écrit » montrent
comment les traitements de texte peuvent vous aider au quotidien. Combien
de fonctions utilisez-vous vraiment ? Lesquelles pouvez-vous apprivoiser
facilement ?
La technique de présenta on : PowerPoint et imprimerie
Dans un monde où le design, l’esthétique, le packaging priment la qualité, il
n’est plus question de présenter un texte brut, style « machine à écrire ». Or,
maîtriser la saisie est une chose, maîtriser la présentation en est une autre.
Toujours dans le module 1, vous découvrirez les principes de la mise en
page pour écran et pour l’imprimerie, mais également la façon de concevoir
une présentation intelligente avec PowerPoint (ou Keynote).
La technique de la langue : orthographe, grammaire, syntaxe
Dans le module 2, les règles de grammaire et d’orthographe sont traitées en
lien direct avec nos écrits de tous les jours. Nous réviserons nos classiques
(fonctions grammaticales, participes passés…) et visiterons les pièges de la
langue (mots variables et invariables, adverbes, nombres, mots
composés…). Les fiches mettent l’accent sur des points précis : elles
éclaircissent des aspects souvent peu ou mal assimilés – « au fait, c’est quoi
un COD ? » ou « comment est-ce qu’on accorde ce participe passé ? ».
Elles montent ensuite crescendo pour expliquer certains aspects parfois
laissés dans l’ombre par la grammaire telle qu’on l’enseigne dans le
secondaire.
Le module 3 est consacré aux modes, aux temps des verbes et à leur
concordance. Si la conjugaison était une musique, les verbes des premier et
deuxième groupes relèveraient du classique. Chez eux, tout n’est que
régularité et structure. À l’inverse, ceux du troisième groupe se soucient peu
des règles. Ils affectionnent les improvisations et jouent en solo. Nous
apprendrons à composer avec les irrégularités et pièges qu’ils nous
proposent.
LA COMPOSITION : TROUVER L’INSPIRATION, INVENTER,
ARRANGER
Si on passait un peu plus de temps à préparer, on en passerait beaucoup
moins à rédiger ! D’où l’intérêt de se poser trois questions : à qui vais-je
m’adresser et que veut mon lecteur ? Quelles idées vais-je développer et
avec quelles motivations ? Déclinées selon quel plan et illustrées par quels
titres ?
Trouver l’inspira on : savoir quoi dire
Avant même de penser à son texte, il faut savoir sélectionner l’information.
Selon les cas, on lira les fiches « Lire vite » et « Prendre des notes de
manière efficace » (dans le module 1), « Décoder la signification d’un
texte » et « Décoder une lettre de réclamation » (module 5), ou encore
« Dégager le message essentiel » (module 7).
Une fois au clair avec votre contenu, la fiche « Choisir ses arguments »
(module 5) vous soutiendra activement dans la phase de création.
Orchestra on : me re en musique son texte
Après avoir déterminé vos arguments, il vous faudra organiser vos idées et
choisir, parmi les cinq types de plans, le meilleur pour votre texte (module
5), puis composer titrage et titraille pour accrocher – et retenir – l’attention
du lecteur (module 7).
Varia ons : décliner tous les types d’écrits pour l’entreprise
Le module 6 est consacré à l’écrit professionnel. Tout d’abord, de
l’extérieur vers l’entreprise (comment rédiger CV et lettre de motivation),
puis au sein de l’entreprise (synthèses et rapports internes ou de stage), et
enfin vers les clients (modes d’emploi, communiqués de presse…). Vous y
trouverez toutes les recettes pour concevoir chacun de ces écrits.
Harmoniser son écriture pour le web
Le module 7 « Écrire pour le web » dévoile toutes les particularités et les
pièges de l’écrit digital.
Le digital, c’est d’abord un style. Pour prendre le rythme du web, vous
apprendrez à donner de la vie à vos écrits, ainsi qu’à exister sur les réseaux
sociaux. Les fiches de ce module déclinent cette « rythmique web » depuis
la conception (choisir un angle), jusqu’à la rédaction (rédiger une
newsletter, un e-mail promotionnel mais aussi pour Facebook et Facebook
pro).
L’INTERPRÉTATION : S’EXPRIMER, COMMUNIQUER, ÉCHANGER
Nous l’aurions presque oublié : l’écrit, c’est aussi de la rédaction ! Si
« savoir écrire », au sens littéraire, est un don, « savoir rédiger » est d’abord
une question de méthode.
Synchroniser son rythme sur le lecteur
La longueur des phrases, plus longues pour calmer le jeu, plus courtes pour
dynamiser le tempo, sont des ingrédients essentiels de la tonalité du texte.
Le module 4 explore tous les tempos de l’écrit (« Écrire court », « Écrire
dense », « Écrire de façon synthétique ») et révèle toutes les possibilités
qu’offre le maniement de la ponctuation.
Gagner en virtuosité : élargir son champ d’expression
De la phrase à l’expression (« Soigner son style ») il n’y a qu’un pas, et un
autre de l’expression au mot (« Enrichir son vocabulaire et choisir ses
verbes »). Enfin la fiche « Bien employer les mots de liaison » expose toute
la gamme des transitions possibles d’une phrase ou d’un paragraphe à
l’autre (module 4).
Sonner juste : être dans la tonalité du client
La musique du texte dépend de la qualité des paroles.
La fiche « Rédiger un écrit sensible » (module 5) aborde le traitement des
situations de gêne et d’embarras. Elle développe toutes les finesses du
langage diplomatique pour savoir écrire sans choquer.
Quand l’ambiance est plus détendue, la fiche « S’exprimer de manière
positive » (module 5) permet de transformer un écrit sans saveur en un texte
optimiste et agréable à lire.
Enfin, la fiche « Dialoguer par tchat » (module 6) développe toute la
partition de ce nouveau média, ses règles rédactionnelles et relationnelles.
Pour finir, ajoutons un dernier couplet à notre métaphore musicale.
Instrument, concert, smartphone… si vous pouvez aborder la musique par
le biais qui vous chante, il en est de même pour l’écrit dans ce livre :
commencez où vous voulez, selon votre besoin et par la fiche qui vous plaît.
Module 1

MAÎTRISER LES OUTILS DE L’ÉCRIT


N ous sommes nombreux à croire que nous savons lire vite, prendre des
notes, utiliser Word et PowerPoint. Bref, nous pensons que ces bases sont
acquises. Or, après avoir lu les fiches de ce module, vous ressentirez
probablement cette même sensation que lorsqu’on découvre, stupéfait, les
secrets d’un proche qu’on connaît pourtant depuis toujours…
Oui, lire deux fois plus vite en retenant autant d’informations que possible,
c’est simple. Oui, clarifier et épurer sa prise de notes, ça l’est aussi. Et oui,
Word contient des quantités de qualités cachées qui n’attendent que de se
rendre utiles.
Enfin, si vous vous demandez comment font certains pour créer des
documents clairs et esthétiques, vous découvrirez dans ce module les grands
principes pratiques de la mise en page professionnelle, sur PowerPoint
comme sur papier.
Fiche 1 Optimiser l’utilisation de son traitement de texte
Fiche 2 Adopter la frappe rapide
Fiche 3 Mettre en page un document Word
Fiche 4 Mettre en page un document imprimé
Fiche 5 Concevoir une présentation PowerPoint
Fiche 6 Lire vite
Fiche 7 Prendre des notes de manière efficace
1 OPTIMISER L’UTILISATION DE
SON TRAITEMENT DE TEXTE
Nous croyons tous savoir utiliser notre traitement de texte. D’ailleurs
nous n’avons pas tort, puisque nous parvenons toujours plus ou moins
au résultat souhaité. Simplement, nous passons à côté d’une vie
tellement plus simple et ergonomique qui nous tend les bras ! Les
conseils réunis dans cette fiche ont de quoi vous faire gagner plusieurs
minutes par jour, c’est-à-dire, à l’échelle d’une année, une voire
plusieurs journées de travail. Alors, pourquoi se priver d’une aide si
précieuse ?
GAGNEZ DU TEMPS : PRENEZ LES RACCOURCIS
Utiliser un raccourci clavier, cela semble un gain dérisoire par rapport à
trois clics de souris : on y gagne quoi ? Trois secondes ? Une paille… Sauf
qu’ouvrir, enregistrer, souligner, imprimer ou encore centrer, sont des
fonctions que nous utilisons à longueur de journée.
Outre le temps gagné, il y a le confort : pour notre main droite, c’est la fin
des allers-retours entre le clavier et la souris.
Ouvrir, fermer, enregistrer, imprimer
PC Mac
Ouvrir un fichier Ctrl+O Cmd+O
Enregistrer Ctrl+S Cmd+S
Imprimer Ctrl+P Cmd+P
Basculer en mode « Aperçu avant impression » Alt+Ctrl+I –
Fermer un fichier Ctrl+W Cmd+W

Déplacer du texte
PC Mac
Sélectionner tout le texte Ctrl+A Cmd+A
Sélectionner plusieurs mots Ctrl+Maj+flèche Cmd+Maj+flèche
droite droite
Ctrl+Maj+flèche Cmd+Maj+flèche
Sélectionner plusieurs lignes
haute ou basse haute ou basse

PC Mac
Couper Ctrl+X Cmd+X
Copier Ctrl+C Cmd+C
Coller Ctrl+V Cmd+V

Pour déplacer du texte sans utiliser aucun raccourci :


vous le sélectionnez ;
vous l’attrapez avec la souris ;
en restant le doigt sur le clic, vous l’emmenez où vous voulez ;
vous relâchez le clic.
PC Mac
Aligner le texte à gauche Ctrl+L Cmd+L
Centrer le texte Ctrl+E Cmd+E
Aligner le texte à droite Ctrl+R Cmd+R

Transformer le texte
PC Mac
Gras Ctrl+B Cmd+B
Italique Ctrl+I Cmd+I
Souligné Ctrl+U Cmd+U
Mettre toutes les lettres en majuscules Ctrl+Maj+A Cmd+Maj+A
Mettre toutes les lettres en petites majuscules Ctrl+Maj+K Cmd+Maj+K

PC Mac
Changer la casse des lettres (de minuscule à majuscule ou Maj+F3 –
inversement)
Diminuer la taille de la police d’un point Ctrl+[ –
Augmenter la taille de la police d’un point Ctrl+] –

Ajouter ou re rer
PC Mac
Insérer un lien hypertexte Ctrl+K Cmd+K
Annuler Ctrl+Z Cmd+Z
Rétablir Ctrl+Y Cmd+Y

Effacer
Il existe deux méthodes pour effacer : chacun sait que Tab sert à supprimer
le texte qui précède le curseur ; il faut également savoir que Suppr supprime
le texte qui le suit (sur PC).
À noter : quand vous avez sélectionné une phrase ou un mot, nul besoin de
taper sur « Suppr/Del » : vous pouvez taper le texte de remplacement
directement, cela efface l’ancien texte simultanément.

CONSEIL
La fonction « rétablir », Ctrl+Y, est une fonction magique. Outre son rôle générique, elle
permet de reproduire la dernière action entreprise ! Si vous avez décidé de passer certains
paragraphes de 10 à 12 points, augmentez la taille du premier, et pour tous les autres faites
juste Ctrl+Y.

QUELQUES AUTRES RACCOURCIS QUI VOUS SERONT D’UNE AIDE


PRÉCIEUSE
Être le patron du bureau de votre ordinateur
Quand votre PC est « planté », Ctrl+Alt+Suppr est votre plus sûr allié : il
ouvre le gestionnaire de tâches et vous permet, entre autres, de fermer
l’application récalcitrante.
Ctrl+N (Cmd+N sur Mac) : ouvre une nouvelle fenêtre.
Alt+Tab : permet de passer d’une fenêtre à l’autre instantanément, par
exemple de votre boîte mail à Word (lorsque les deux applications sont
ouvertes).
Maj+Suppr (sur PC) : supprime définitivement un fichier ou un dossier
sans passer par la corbeille.
Sélec onner les fichiers que vous voulez, et seulement ceux-là
Ctrl+clic : sélectionne les éléments de votre choix dans une liste (des
fichiers ou des dossiers par exemple), notamment pour les coller ailleurs
ou les imprimer (idem sur Mac).
Shift+clic : sélectionne tous les éléments compris entre le premier et le
second clic. Il fonctionne avec du texte, des fichiers et des dossiers, et
peut être combiné avec Ctrl+clic.
À noter : la plupart des raccourcis et manipulations présentés ici
fonctionnent de manière identique sur les logiciels de présentation (style
PowerPoint).
Avis aux « Pommiens » : vous trouverez tous les raccourcis Apple sur
https://support.apple.com/fr-fr/HT201236.

POUR RÉSUMER
Les raccourcis clavier valent pleinement le petit effort de mémoire qu’ils demandent.
S’il faut n’en retenir que cinq, voici les plus précieux : passer de minuscule à
majuscule et inversement (Maj+F3 sur PC) ; centrer le texte (Ctrl+E) ; imprimer
(Ctrl+P) et rétablir/reproduire la mise en forme (Ctrl+Y).
Ajoutons-y quelques autres fonctions à haute valeur ajoutée : Ctrl+Alt+Suppr qui
permet de quitter une application bloquée ; Ctrl+A qui sélectionne tout le texte ;
Alt+Tab qui permet de naviguer entre les fenêtres ouvertes ; ou encore Ctrl+clic pour
sélectionner les éléments de votre choix dans une liste.
Enfin, si vous êtes « pommophile », pour obtenir le même résultat remplacez
simplement la touche « Ctrl » par « Cmd ». Cela fonctionne dans la plupart des cas.

fiche 3
Mettre en page un document Word
fiche 4
Mettre en page un document imprimé

POUR ALLER PLUS LOIN


http://fr.wikihow.com/taper-plus-vite-au-clavier
http://vincent.jousse.org/blog/
2 ADOPTER LA FRAPPE RAPIDE
Combien de temps passons-nous sur un clavier ? Sept heures par jour ?
Même si vous y passez ne serait-ce qu’une heure par jour, en un an,
cela représente deux semaines pleines. Sachant cela, que vaut la brassée
de minutes à investir dans cet apprentissage, au regard des centaines
d’heures qu’elle vous fera économiser ? Cette fiche n’est certes pas la
plus enivrante de cet ouvrage, mais il est certain qu’elle vous
enseignera des notions aussi simples qu’indispensables !
DOMINEZ VOTRE CLAVIER !
Prenez la bonne posture
Avant toute chose, adoptez une posture saine et efficace, c’est-à-dire :
assis sur un siège, le clavier sur une table devant soi (taper avec le
clavier sur les genoux est une authentique mauvaise idée) ;
le dos droit ;
le bassin mobile ;
les cuisses à l’horizontale ;
les avant-bras à l’horizontale ;
les yeux aux 4/5e de la hauteur de l’écran ;
le clavier dans l’axe ;
la souris à la même hauteur que le clavier ;
enfin, le repose-poignet n’est pas un gadget, bien au contraire !
Augmentez votre vitesse de frappe : le touch typing
Si vous descendez un escalier en fixant vos pieds, non seulement vous allez
ralentir, mais vous risquez de tomber. Il en va de même de la frappe : ici, le
principe est de taper sans jamais regarder le clavier. Forcez-vous à regarder
l’écran et fiez-vous aux marques tactiles situées sur les lettres « F » à
gauche et « J » à droite pour y placer vos index.
C’est facile à faire et ça peut rapporter gros ! Vous perdrez du temps (très
peu) au début, mais en moins de deux heures d’après les spécialistes
(chiffre validé par l’auteur), l’opération commencera à devenir gagnante.
En un mois, le gain est de 20 à 30 %. Spectaculaire, non ? Traduit en temps,
nous parlons de 15 minutes par heure en moyenne !

CONSEIL
Pour progresser de manière utile et efficace, ressuscitez la bonne vieille dictée. Tous les
smartphones possèdent une fonction « enregistrement » de qualité. Vous pouvez facilement
(et discrètement) enregistrer une réunion ou un entretien. Vous n’avez plus qu’à le
transcrire par écrit en touch typing.

Pratiquer le touch typing permet d’espérer doubler sa vitesse de frappe.


Pour vous y adonner, deux écoles coexistent : la première vous invite à vous
investir totalement. La seconde, moins radicale, recommande 30 minutes
par jour de pratique.
MARIEZ VOS DOIGTS À VOTRE CLAVIER
Augmentez le nombre de doigts au travail
Si vous débutez, le seul fait de placer vos huit doigts sur la ligne du milieu
de votre clavier va vous inciter mécaniquement à les utiliser. Encore une
astuce qui ne coûte rien et s’avère très payante.
Le clavier est fait pour que nous utilisions quatre doigts de chaque main. Le
schéma ci-après montre comment répartir leur effort. En position de repos,
les majeurs sont posés sur « F » et « J ». Au milieu, la césure main
gauche/main droite.
Les touches centrales sont donc réparties entre les index (T, Y, G, H, B, N,
V) et les majeurs (J, U, R, F).
Autour (en plus foncé), les touches revenant aux annulaires.
Plus à l’extérieur, celles (plus claires) dédiées aux auriculaires. Ces derniers
sont aussi en charge des touches (foncées) situées à l’extérieur. Elles
demandent juste plus de souplesse. L’idéal est de les atteindre sans décoller
index et majeurs.
Enfin, aux pouces revient la barre « espace ».
LE POSITIONNEMENT SUR LE CLAVIER

CONSEIL
Ne stressez pas, vous pouvez vous améliorer progressivement : passez de deux à quatre
doigts, puis six, puis huit. L’intérêt est que, contrairement à d’autres disciplines, les
progrès sont rapides et observables.

Pour vous entraîner, partez à la conquête des pangrammes


Un pangramme est une phrase qui utilise toutes les touches du clavier. Le
pangramme le plus célèbre est « Portez ce vieux whisky au juge blond qui
fume ». Pour vous entraîner à la frappe, un excellent exercice est de taper
cette phrase plusieurs fois et de plus en plus vite.
Pour varier les plaisirs, voici un choix de pangrammes : « Au zoo de
Bangkok, vingt pachydermes jaloux forniquent dans les WC ! » ; « Ma
jeune sœur, voyez ce petit koala qui veut devenir un faux wallaby
grincheux » ; « Voici des photos du lynx, du singe et du buffle que j’ai
prises en mai, au zoo de New York » ; ou enfin « Bafouez de joyeux
kangourous, wapiti machiavélique ! ».

POUR RÉSUMER
Un peu de virtuosité au clavier vous assurera un gain de temps considérable.
Adoptez toujours une posture ergonomique : face à l’écran, les mains à la hauteur du
clavier.
Tapez avec huit doigts, en posant les deux majeurs sur le « F » et le « J ». Placez les
autres doigts en position naturelle. Si les majeurs ne bougent jamais, les autres doigts
trouvent leur position naturelle.
Enfin, prenez l’habitude de pratiquer le touch typing, la frappe en aveugle. Regardez
toujours l’écran, jamais le clavier. Rapidement, vous constaterez que votre vitesse de
frappe augmentera, jusqu’à vous faire gagner 25 % de temps, soit plusieurs minutes
par jour, ce qui revient à plusieurs jours par an !

fiche 1
Optimiser l’utilisation de son traitement de texte
fiche 6
Lire vite

POUR ALLER PLUS LOIN


https://bepo.fr
http://pangram.me/fr/pangrammes
http://fr.wikihow.com/taper-plus-vite-au-clavier
www.blogdumoderateur.com
3 METTRE EN PAGE UN
DOCUMENT WORD
Sortir de l’anonymat, faire du beau, du pro, du présentable, ou tout
simplement faciliter la vie de votre lecteur, voici autant d’ambitions
nobles, voire salvatrices, qui méritent d’être atteintes. Bonne nouvelle,
pour parvenir à un résultat quasi professionnel, il suffit de quelques
manipulations simples et d’un peu de bon sens au niveau de
l’esthétique.
OPTEZ POUR LE STYLE QUE VOUS VOULEZ, TANT QU’IL EST LÉGER
Ne chargez pas vos tres
Il suffit qu’ils soient deux tailles plus grandes que le texte et vous pouvez
être sûr qu’ils se verront. Observons l’exemple ci-dessous de type
« avant/après » pour en venir aux conclusions.
Moralité : pour titrer, utilisez des bas de casse (minuscules). Elles
demandent 10 % de temps de lecture en moins que les majuscules. Pour
vous en convaincre, lisez les titres de la presse. Les grands titres sont
toujours en minuscules ; seuls certains intertitres peuvent être en
majuscules, pour proposer une rupture à l’œil. En fait, les majuscules sont
une survivance de l’époque des machines à écrire où elles étaient l’unique
façon de proposer un titre.
Il en va de même du gras et du souligné. Sans toutefois les exclure, pour
faire ressortir un titre, les graphistes préfèrent souvent augmenter la police
d’une taille.
Dans les sous-titres, préférez « A. » à « A/ ».
AVANT

APRÈS

Polices : faites dans la légèreté


Choisissez des polices lisibles bien sûr, mais fines. Les classiques, qui sont
le Cambria, le Garamond, le Verdana ou le Times, font toujours l’affaire.
Ces dernières années, les choix s’orientent plutôt vers des fontes plus fines,
telles que l’Arial, le Calibri ou le Segoe. Elles « marquent » moins, mais ont
le mérite d’alléger la vision de la page.
TAILLE DE LA POLICE

Créez votre mise en forme (votre « modèle »)


Un « thème » vous permet de définir une taille et une police, une
numérotation, un espacement pour les titres, sous-titres, textes, encadrés,
etc. Il permet même de créer une « séquence », telle que : titre suivi
automatiquement d’un saut de deux lignes puis du sous-titre. Comme nous
créons souvent des documents d’un format identique, pourquoi ne pas
laisser l’informatique faire le travail pour nous ?
De nombreux sites et tutoriels vous y aident. Les trois suivants sont très
pédagogiques :
www.memoclic.com/448-word/18366-modeles.html
https://support.office.com/fr
www.commentcamarche.net/forum/
Si vous préférez le mode vidéo, rendez-vous sur :
YouTube : tutoriel de Jean-Guillaume Dumont, « Création d’un modèle
de document avec Word », www.youtube.com/watch?v=DEjkseaud20
Dailymotion : comment-utiliser-un-modele-word-predefinis_tech

CONSEIL
Savez-vous que vous pouvez écrire à n’importe quel endroit d’une page Word ? Et qu’il
vous suffit de double-cliquer à l’endroit de votre choix pour y parvenir ?
Si vous souhaitez sauter plusieurs lignes (par exemple pour vous positionner en milieu de
page), n’utilisez au grand jamais la touche « Retour/Entrée ». Au moindre changement,
toute votre mise en page en serait chamboulée. Word vous propose des solutions plus
simples et plus rapides, par exemple Ctrl+Entrée qui génère un « saut de page » ou tout
simplement le double clic à l’endroit de la page blanche où vous voulez écrire.

MAÎTRISEZ LES CINQ PRINCIPES DE BASE DE LA MISE EN PAGE


Comment insérer une image dans un texte
Rien de plus simple ! S’il s’agit d’une photo en votre possession :
sélectionnez l’image ;
faites Ctrl+C ;
dans votre document Word, cliquez à l’endroit où vous souhaitez
l’insérer ;
puis Ctrl+V.
S’il s’agit d’une copie de votre écran : appuyez sur la touche « Impr écr »
(ou « Prt sc »), puis collez dans Word comme expliqué ci-dessus.
Une fois votre image collée, cliquez-dessus. En haut, apparaît alors un
nouveau menu « Format ». Nous vous laissons découvrir les mille options
qui s’offrent à vous pour modifier votre image, et nous concentrer ici sur
une icône essentielle : « Rogner ».

ICÔNE « ROGNER »

Quand vous avez fait une copie d’écran, « Rogner » vous permet d’éliminer
tout le superflu pour ne garder que la partie de l’image qui vous intéresse.
Comment former plusieurs colonnes
Commençons par la base : allez dans « Mise en page » puis « Colonnes » et
choisissez le nombre de colonnes que vous souhaitez (sur PC).
En bas de ce menu, vous trouverez « Autres colonnes », qui contient
notamment trois fonctions précieuses pour :
insérer une ligne séparatrice (entre les deux colonnes) ;
régler l’espacement entre les deux colonnes ;
appliquer au « texte sélectionné », ce qui vous permet, ô miracle !, de
mettre sur plusieurs colonnes un ou plusieurs paragraphes et de laisser le
reste sur une seule colonne. Votre texte ressemblera à s’y méprendre à
celui de vos publications préférées.
Comment me re une seule page du texte en mode « Paysage »
Vous souhaitez insérer un tableau ou une image au milieu du texte ?
Procédez comme suit :
sélectionnez la partie que vous souhaitez passer en mode « Paysage » ;
rendez-vous sur la petite flèche qui se trouve en bas à droite du groupe
« Mise en page » ;
dans la fenêtre qui s’affiche (« Marges »), choisissez le format
« Paysage » + « appliquer au texte sélectionné ».
Comment numéroter
Facile, me direz-vous, il suffit de cliquer sur le haut ou le bas de la page et
l’option vous est proposée ! Certes, mais vous pouvez affiner le travail…
Tout d’abord, vous pensez sans doute qu’une page de titre numérotée, c’est
vilain (ça l’est). Pour éviter le problème :
commencez par numéroter votre document ;
lorsque vous vous trouvez en haut ou bas de page, le menu contextuel
« Création » apparaît. Il vous propose « Première page différente ».
Cliquez dessus et c’est fait.
Autre besoin : vous souhaitez peut-être redémarrer la numérotation à
plusieurs endroits du texte ? Pour cela :
cliquez n’importe où sur la dernière page de votre première partie ;
dans le menu « Mise en page », cliquez sur « Sauts de page, sauts de
section », puis sur « Page suivante » : ça y est, vous avez créé une
nouvelle section ;
cliquez dans le pied de page de cette nouvelle section (partie) :
désormais la mention « Pied de page » est remplacée par « Section 2 » ;
toujours dans le menu « Mise en page », allez sur « Numéro de page »,
puis « Format des numéros de page ». Le sous-menu apparaît. Il ne vous
reste plus qu’à indiquer de numéroter à partir de « 1 ».
Comment créer une table des ma ères
Lorsque votre document dépasse la dizaine de pages, il comprend a minima
des titres, des sous-titres et des intertitres, du moins souhaitons-le pour
votre lecteur !
Nous avons vu plus haut comment automatiser ce processus. Créer votre
table des matières n’en est que la conséquence logique.
La clé se trouve dans le menu « Références ». Vous y trouverez, tout à
gauche, le bouton « Table des matières ».
Sur YouTube, la vidéo intitulée « Word pour écrire un mémoire et rapport
de stage » de « En parlant de bureautique, formez-vous ! », présente toutes
les options qui s’offrent à vous (www.youtube.com/watch?v=-
UAi3YXO4Zk).

POUR RÉSUMER
Soyez léger dans vos présentations : pour les titres, évitez les majuscules, le gras et le
souligné. Pour que vos titres se voient, préférez-leur une plus grande taille de police.
Choisissez des polices plutôt fines que grasses.
Le temps passé à maîtriser les cinq fonctions de base de la mise en page sera toujours
un investissement, jamais une dépense : savoir comment insérer une image dans un
texte ; mettre une page en mode « Paysage » ; mettre une partie du texte en colonnes ;
numéroter les pages ou encore créer une table des matières.
Gardez à l’esprit que c’est au traitement de texte de se mettre à votre service, pas
l’inverse !

fiche 1
Optimiser l’utilisation de son traitement de texte
fiche 4
Mettre en page un document imprimé

POUR ALLER PLUS LOIN


Chaîne YouTube de Lydia Provin
Chaîne YouTube de René Gourcy
Vidéo YouTube par Netprof : « Word numéro de page et sauts de page »
https://openclassrooms.com – tutoriel « Mise en forme du document »
www.developpez.com/office/word
4 METTRE EN PAGE UN
DOCUMENT IMPRIMÉ
Qu’est-ce qu’une bonne mise en page ? Nous aurions du mal à le
formuler. En revanche, notre œil, lui, sait immédiatement s’il a envie de
lire ou non. C’est lui qui donne son feu vert (ou rouge) à notre cerveau.
Ce dernier obéit à une autre logique, tout aussi inconsciente : il s’attend
à retrouver un certain nombre d’informations dans un certain ordre.
Heureusement, derrière cette magie de la lisibilité se cachent des règles,
que voici.
AGENCER UNE PLAQUETTE
Une plaquette se déroule comme un scénario. Les quatre temps ci-dessous
rythment le parcours naturel de l’œil (et du cerveau) lorsqu’il découvre une
plaquette de quatre pages.
Temps 1 : la couverture
On pose le sujet de la communication.
Quel est notre champ d’activité ? Le sujet de la plaquette est en gros
caractères.
Qui parle (nom de la société, logo, identité) ? Dans cet ordre.
Le visuel : il crée le lien entre la marque, son activité et le lecteur.
LA COUVERTURE

CONSEIL
Votre slogan doit vraiment parler de votre marque. Pour le valider, confrontez-le au « test
Arthur Martin ». Concrètement, si vous pouvez remplacer votre marque par Arthur Martin,
c’est que votre slogan n’a pas de personnalité. Les slogans vraiment créatifs passent le test
avec brio : « Un Mars et ça repart » ; « Un café nommé désir » ; « Carglass répare,
Carglass remplace ! », ou encore « EA, it’s in the game ». En revanche, « Philips invente »
pourrait devenir « Arthur Martin invente ». Plus généralement, les slogans du style « … au
service de l’entreprise,… vous facilite la vie,… vous rend plus performant » ne passent pas
le test !

Temps 2 : la page intérieure gauche


Que faisons-nous ? Un texte relationnel explique le détail des activités et
prestations. Il doit démontrer le lien entre le produit et le lecteur. Il présente
les points forts de chacun des services ou produits. Quel produit (ou
service) pour quel usage et quels destinataires ?
LA PAGE INTÉRIEURE GAUCHE

Temps 3 : la page intérieure droite


Comment ça marche ? Cette page est dédiée aux modalités d’utilisation.
Comment ça fonctionne ? Dans quelles conditions ? Comment est-ce que je
souscris ou j’achète ?
LA PAGE INTÉRIEURE DROITE

Temps 4 : la quatrième de couverture


Elle est réservée au contact. Elle doit inclure trois éléments : le logo, la
signature et les coordonnées (site, adresse, téléphone, page Facebook…).
LA QUATRIÈME DE COUVERTURE

CONSEIL
Le visuel renforce le lien entre le produit et le lecteur. Selon le produit ou service, le
lecteur peut soit s’identifier aux personnes photographiées, soit se reconnaître dans la
situation présentée (par exemple, le produit en train de résoudre un problème qui lui est
familier), soit y voir une situation rêvée.

AGENCER UNE FICHE PRATIQUE


Une fiche recto-verso (leaflet) doit toujours être pratique.
Le lecteur qui reçoit une fiche A4 ou A5 recto-verso attend une information
concrète. Ce format n’est pas fait pour la promotion globale d’une marque
ou une opération de prestige.
La fiche comprendra, en page de titre :
le nom de la marque ;
l’annonce en majeur ;
l’accroche ;
un texte relationnel ;
un visuel qui appuie l’idée de la relation.
Au dos :
la description des services rendus par le service ou le produit ;
en bas de page, on trouvera les coordonnées/le contact.
Attention, « titre » n’est pas synonyme de « majuscule ». Votre titre peut
très bien être composé en bas de casse, qui sont au moins aussi lisibles. La
figure ci-après présente un comparatif à titre d’exemple.

LE TITRE

AGENCER UNE AFFICHETTE


Pour composer une affichette, on placera au cœur de la page le visuel
relationnel, éventuellement accompagné d’un testimonial (une bulle ou une
citation).
En haut, la promesse.
En bas, un petit texte explicatif (qui se lit en quelques secondes).
Le slogan sera placé en bas, et le logo en bas à droite en signature.
Votre communication doit suivre un cheminement logique, dans l’ordre des
questions que se pose le lecteur : en quoi le sert-il ? Pourquoi lui est-il
utile ? De quoi s’agit-il ? Comment ça marche ? Où le trouver ?
Les messages essentiels doivent être diffusés par les éléments les plus
observables : le titre et le visuel.
LES SECRETS DE LA MISE EN PAGE
Les blancs tournants, secret de l’esthé que
Les blancs tournants forment le cadre de la page. Quand le document est
imprimé, c’est là que se posent les doigts (à droite et à gauche) sans
empiéter sur le texte. Leur taille est en moyenne de 15 à 30 mm. Plus votre
produit ou service est « haut de gamme », plus la part du blanc doit
augmenter dans la page, et donc moins il y aura de texte par page. Ainsi,
une impression de calme dominera.
En revanche, plus vous chargerez la page, et plus vous ferez passer le
message : « C’est pas cher, vous allez faire des affaires ! »

CONSEIL
Comparons les communications haut et bas de gamme. Regardez les publicités (et les
sites) Hermès, Zilli et Roederer. La part du blanc (ou de l’aplat de noir ou rouge) est
dominante par rapport au texte et à l’image. À l’inverse, pour une ambiance « promo »,
observez celles de Castorama ou du Bon coin par exemple.

L’invisible grille des blancs


C’est toujours le blanc qui crée le rythme de lecture et sublime votre mise
en page.
Pour agencer vos blancs tournants de manière identique sur toutes les
pages, créez une grille. Elle sera invisible pour votre lecteur, mais elle
donnera une respiration à votre document.
L’illustration ci-après montre une utilisation de la grille des blancs. À
gauche, la voici au moment de sa conception. Au centre et à droite, on voit
comment elle régule les éléments du document.
Le parcours de l’œil démarre en haut au centre. Il descend en faisant un
zigzag de gauche à droite. Naturellement, il termine sa course en bas à
droite, là où se trouve la signature.
LA GRILLE DES BLANCS

Priorité aux couleurs de la marque


Le plus simple pour ne pas se tromper est de se couler dans les couleurs du
logo et leur déclinaison directe. Cela vaut pour les aplats et les images. Par
exemple, pour un document Renault, on s’appuiera sur le jaune, qui peut se
décliner en vert ou en orange.
Priorité à la visibilité, le texte courant est toujours en noir sur fond blanc.
Le texte en réserve peut être blanc sur un aplat très soutenu.
Les fontes : lisibles et dans l’esprit de la marque
Si le sujet s’y prête, vous pouvez choisir une police ludique, mais en
général, votre document sera inutile s’il n’est pas lisible. Aussi vaut-il
mieux privilégier deux types de fontes :
à bâton pour la promotion : par exemple Helvetica ou Trebuchet ;
à empattement pour la lecture : Times New Roman ou Garamond.
Pour hiérarchiser les informations, vous pouvez jouer sur la taille (jusqu’à
35 points) et sur les graisses.
Un sous-titre peut avoir la même taille que son texte courant et se distinguer
simplement par le fait qu’il est en gras.
Enfin, limitez les polices à deux par document. La plupart des publications
(quotidiens, hebdomadaires, plaquettes) en utilisent une ou deux.
Dans l’illustration ci-après, on retrouve un classique : police à bâton pour le
titre et police à empattement pour le texte.
Attention ! Elles sont tentantes, parce que sympas, mais excluez les polices
handwriting (écriture manuelle du style Lucida ou Brush Script). Elles sont
peu lisibles, se marient mal avec les autres fontes et à l’arrivée, elles
enlaidissent le document.

EXEMPLE DE POLICES

POUR RÉSUMER
Une plaquette s’agence comme suit : en couverture, le sujet, le nom, l’identité. En page
2, l’activité. En page 3, les modalités pratiques. En page 4, les modalités d’achat, le
contact et la signature.
Pour une fiche pratique (leaflet), on regroupe en page de titre les contenus des pages 1
et 2 et au dos, celui des pages 3 et 4.
La part de blanc est le secret du style de votre document. Plus elle est importante, plus
le texte est posé et « classe ». Plus elle est réduite, plus il y a de texte, plus l’impression
« promo » domine et plus le document est dynamique.
Les blancs doivent être agencés par une grille invisible pour le lecteur, mais qui
harmonise toutes les pages du document.
Les couleurs choisies doivent être dérivées de celles de la marque.
Les polices seront « à bâton » pour la promotion et « à empattement » pour les textes
courants.
fiche 1
Optimiser l’utilisation de son traitement de texte
fiche 3
Mettre en page un document Word
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 57
Concevoir un titre
fiche 60
Donner du rythme à ses écrits

POUR ALLER PLUS LOIN


Observez tous les magazines et plaquettes conçus par des professionnels !
5 CONCEVOIR UNE PRÉSENTATION
POWERPOINT
Quoi de plus ennuyeux que de voir défiler des diapositives identiques
présentées sur un ton monocorde ? La Powersieste continue de faire
des ravages dans le monde de l’entreprise ! Pourtant, quelques
techniques simples suffisent à rendre une présentation percutante.
AVANT DE SE PRÉCIPITER SUR LA MISE EN FORME…
Définir son objec f de communica on
Avant de vous jeter sur votre clavier d’ordinateur, prenez quelques minutes
pour réfléchir à votre présentation. Muni d’une feuille blanche et d’un
crayon, posez-vous la question : qu’attendez-vous de cette présentation ? À
quoi va-t-elle vous servir ? Plus précisément, quel est votre objectif ?
Dans leur ouvrage Don Juan ou Pavlov, essai sur la communication
publicitaire, Claude Bonnange et Chantal Thomas reprennent une triade qui
a fait ses preuves. Chaque acte de communication pondère les trois niveaux
suivants :
informer (learn) : l’objectif de votre communication est d’informer ;
persuader (like) : l’objectif de votre communication est de persuader,
vous voulez faire adhérer à votre argumentation, vous souhaitez changer
les représentations mentales ;
déclencher une action (do) : l’objectif de votre communication est de
déclencher une action, vous souhaitez modifier les comportements
actuels.
Partager son pitch
Le pitch, c’est l’essence de votre présentation que vous allez partager avec
votre auditoire. Tout ce qui ne sert pas le pitch n’a rien à faire dans votre
présentation… Dans son ouvrage Boostez vos présentations avec le
storytelling, Yaël Gabison montre que le pitch est composé de trois
niveaux :
la réponse au quoi ? – C’est la solution aux problèmes rencontrés par
votre auditoire, c’est l’idée que vous souhaitez partager ;
la réponse au comment ? – Ce sont les moyens concrets que vous mettez
en œuvre, plutôt factuels et comptables ;
la réponse au pour quoi faire ? – Ce sont les bénéfices que vous
engendrez avec votre solution, c’est le challenge à relever.
Construire son chemin de fer
Avant de vous lancer dans la mise en forme à proprement parler, construisez
votre chemin de fer :
rédigez votre page titre, puis votre sommaire ;
établissez vos séquences ;
rédigez le titre de chacune de vos diapositives, sans mise en forme ;
sous chaque titre, indiquez les mots-clés, les idées de contenu ou
d’illustrations (images, schémas, vidéos, etc.) que vous souhaitez utiliser.

CONSEIL
Les dernières versions de l’outil PowerPoint permettent des rendus quasi professionnels.
Servez-vous de la zone « Commentaires » pour mettre tout le contenu qui n’apparaîtra pas
à l’écran mais que vous porterez à l’oral.
Il est également possible de séquencer votre présentation (menu « Insérer » puis
« Section »). Quand vous passez en « Mode trieuse », vous voyez ainsi les sections trop
courtes ou trop longues, les harmonies de couleurs, etc.

Une fois cette première étape effectuée, vous avez réalisé 70 % du travail !
Certes, le document est laid, mais vous avez à la fois la vision globale et la
vision séquencée de votre présentation. Vous savez où vous allez. Ne reste
plus que le travail de mise en forme et de rédaction des commentaires.
RENDRE SA PRÉSENTATION PERCUTANTE
Règle n° 1 : oubliez les règles du print !
Bien souvent, les présentations projetées sont également imprimées et
distribuées. C’est une première erreur ! Comment voulez-vous que des mots
avec une taille 12 sur écran soient lisibles pour toute la salle ? Il faut donc
différencier les supports : le support projeté n’est pas le support imprimé.
Sur le support projeté, il n’est pas nécessaire de retrouver le numéro de la
diapositive, la date, les logos de l’entreprise, etc. Tous ces détails prennent
du temps et de l’énergie à votre auditoire. Quand il pose ses yeux sur le
logo de l’entreprise (qu’il connaît par cœur), c’est du temps d’attention
qu’il ne consacre pas à votre discours…

CONSEIL
Il est parfois difficile de se passer du masque d’entreprise. Pourtant, celui-ci délimite un
espace déjà restreint. Il participe à la surcharge cognitive de votre public… Une solution
acceptable est d’utiliser le masque de votre entreprise uniquement sur la première et la
dernière diapositive. Vous pensez que votre hiérarchie va être réfractaire ? Quand elle
verra votre auditoire emballé plutôt qu’endormi, elle changera d’avis sur cette pratique qui
n’a aucun intérêt…

Règle n° 2 : découpez vos idées !


C’est une règle fondamentale. La plus grande erreur, c’est de vouloir tout
faire tenir sur une seule diapositive… alors que leur nombre est illimité. Ce
n’est pas le nombre de diapositives qui fonde la qualité de la présentation.
Une présentation peut être réussie avec une seule diapositive, ou avec deux
cents ! La règle répandue du « une minute par diapositive » n’a pas lieu
d’être.
Retenez : une idée par diapositive ! Ni plus, ni moins.

CONSEIL
Ne négligez pas l’importance de la liste à puces. Le titre reprend le message général à faire
passer. En-dessous, la liste à puces permet de le développer. Cela donne des diapositives
consistantes mais digestes !

Règle n° 3 : me ez le texte en forme


Pour que l’information soit lisible, il faut une taille de texte de 30 points
minimum. Cela vous paraît disproportionné ? Et pourtant, projeté dans une
salle de quinze personnes, c’est le minimum syndical. Par défaut,
PowerPoint propose la taille 28 ou 32. Choisissez la plus grande.
Sachez qu’il existe deux familles typographiques : les polices à
empattement et celles sans empattement. La police Times, avec
empattement, convient très bien pour un support imprimé et lu. Pour les
supports projetés, préférez le Verdana ou le Tahoma, polices sans
empattement.
Enfin, oubliez les titres génériques « langue de bois » (par exemple : « Les
salariés ») qui n’apportent aucune information supplémentaire. Ils doivent
avoir du sens (par exemple : « Des salariés débordés, mais motivés »).
Puisque le titre a les caractères les plus grands, il doit contenir l’information
principale, comme dans la presse.
Obligez-vous à les rédiger sur minimum deux lignes. Passez d’un titre
générique du type « Bilan de l’année 2020 » à un titre narratif du type « Le
bilan de l’année 2020 est positif, il montre une hausse de notre chiffre
d’affaires ». Vous permettrez ainsi à votre auditoire de mémoriser le
message que vous souhaitez faire passer.
Règle n° 4 : u lisez des diaposi ves intercalaires
On peut réaliser une présentation visuelle sans aucune image ! Une simple
mise en forme du texte avec des repères invariants (placer le titre, les
légendes, etc., au même endroit) suffit. Dès que possible, utilisez des
diapositives intercalaires. Gardez la même mise en forme d’une séquence à
l’autre, le fil rouge de votre présentation. Ces diapositives servent de
repères à votre auditoire et rendent compte de votre progression
argumentative.
Plusieurs choix s’offrent à vous :
utiliser un fond grisé commun à toutes les diapositives intercalaires. Les
autres diapositives restent sur fond blanc ;
définir un fond coloré propre à chaque séquence. Exemple : la partie 1
est rouge, la partie 2 est bleue, etc. Vous faites en sorte que les schémas,
les illustrations, les photographies reprennent le « code couleurs » de
votre partie ;
filer une métaphore visuelle, uniquement sur les diapositives
intercalaires. Vous gagnez du temps et évitez de surcharger la
présentation d’illustrations inutiles, juste là pour « faire joli ». Par
exemple, filez la métaphore sportive avec des photographies de
personnes qui font du vélo, escaladent, courent, uniquement sur les
diapositives intercalaires. Ainsi, vous n’aurez que très peu de
photographies de qualité à chercher, cela dépendra du nombre de parties
de votre présentation.
Règle n° 5 : soyez bon orateur !
Le mode « Présentateur » présent sur tous les types d’ordinateur et toutes
les versions de PowerPoint change la donne ! C’est un indispensable. Grâce
à lui, vous allez devenir un orateur hors pair. Au lieu de lire votre
diapositive et tourner le dos à votre public, vous allez lui faire face et donc
créer du lien.
Voici ce que vous apercevez en mode Présentateur :
la diapositive projetée : vous voyez ce que votre public voit ;
la diapositive suivante : votre présentation est fluide car vous connaissez
déjà l’idée suivante à développer ;
la zone de commentaire : vous l’avez rédigée au préalable sous forme de
mots-clés, ainsi vous n’oubliez aucune information ;
le temps écoulé : vous maîtrisez la durée de votre présentation.
Avec une taille de 30 points minimum pour le texte, impossible de lire votre
présentation comme vous le faisiez autrefois. Au lieu d’endormir les foules,
vous allez devoir porter votre discours. Vous interagirez ainsi directement
avec votre public.
QUELQUES CONSEILS ILLUSTRÉS
Lorsque vous utilisez des images, faites-les déborder du cadre pour les
valoriser : finies les images-vignettes ou timbres-poste ! Utilisez l’image
comme un panoramique sur toute la diapositive pour faire participer votre
public.
Pour les schémas ou les graphiques, utilisez une seule couleur qui va servir
de balise. Le reste sera en grisé pour faire ressortir l’élément important.
L’information clé du titre est également colorée pour que le contenu du
schéma ou graphique soit compris rapidement.
Ne lésinez pas sur l’utilisation de diapositives intercalaires qui permettent
de segmenter l’argumentation. Comme nous l’avons vu, ces diapositives ont
un format identique mais sont de couleur différente. Chaque partie a sa
couleur. Cela permet à votre public de suivre plus facilement la progression
logique de votre présentation.
IMAGES PANORAMIQUES

SCHÉMAS ET GRAPHIQUES

DIAPOSITIVES INTERCALAIRES

POUR RÉSUMER
Avant de vous lancer dans la mise en forme de votre présentation, prenez quelques
minutes pour définir votre objectif de communication : informer (learn), persuader
(like) ou déclencher une action (do).
Le pitch de votre présentation doit comprendre trois niveaux : la solution proposée (le
quoi), la mise en œuvre (le comment) et les bénéfices (le pour quoi faire).
Une fois votre chemin de fer réalisé, vous pouvez attaquer la mise en forme de votre
présentation. Oubliez les règles du print, le support projeté n’est pas le support remis
aux participants ! Préférez une police sans empattement, taille 30 points minimum,
afin d’assurer la lisibilité du texte.
N’oubliez pas : une idée par diapositive ! Ce qui n’empêche pas d’utiliser des listes à
puces qui viennent compléter un titre narratif.
Enfin, utilisez des diapositives intercalaires pour structurer votre argumentation. Et
profitez du mode « Présentateur » pour créer du lien avec votre public.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 33
Quelle ponctuation employer ?
fiche 39
Libérer et organiser ses idées
fiche 54
Dégager le message essentiel

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Bonnange et Chantal Thomas, Don Juan ou Pavlov, essai sur la communication
publicitaire, Le Livre de Poche, 1991.
Yaël Gabison, Boostez vos présentations avec le storytelling, Eyrolles, 2012.
Fréderic Le Bihan et Anne-Flore Cabouat, Présentation design, Leduc, 2014.
6 LIRE VITE
La lecture rapide se situe entre 500 et 900 mots par minute. Mais lire
vite n’est pas un acte magique par lequel tout à coup on
photographierait un texte. On recherche plutôt une lecture active : lire
vite certes, mais aussi comprendre et retenir ce qu’on lit.
TESTEZ VOTRE VITESSE DE LECTURE
Chronométrez votre vitesse de lecture et situez-vous à l’aide du tableau ci-
dessous.
Vitesse de lecture Caractéristiques
100 à 150 mots/minute Lecture avec prononciation mentale de tous les
mots à la vitesse du débit oral.
150 à 250 mots/minute Lecture mot à mot de l’adulte non entraîné.
250 à 500 mots/minute Lecture semi-globale avec élargissement du
champ visuel, diminutions des retours en
arrière. Résonance mentale de certains mots.
500 à 900 mots/minute Lecture visuelle : champ élargi, anticipation,
faible résonance mentale.

ÉLARGISSEZ VOTRE CHAMP VISUEL


Oubliez le mot à mot ! Lire vite nécessite de lire par paquets de mots. Cela
passe par une technique purement visuelle pour modifier la façon dont l’œil
se déplace sur la feuille. Pour augmenter ce que voit l’œil à partir d’un point
de fixation, il y a deux axes à améliorer :
on travaille tout d’abord l’élargissement de l’empan visuel, c’est-à-dire
le nombre de mots que l’œil embrasse d’un coup autour d’un point de
fixation (à droite, à gauche, en haut et en bas de ce point) ;
on cultive ensuite la surdétermination, c’est-à-dire ce qui nous permet de
deviner ce qui appartient au groupe qu’on lit, par habitude de lecture. On
sait comment s’écrit un mot, on sait comment se construit une phrase, on
a l’habitude culturelle d’associer les mots, etc.
Voici un exercice qui permet d’augmenter son empan visuel en utilisant des
colonnes de mots.
Aidez-vous d’un crayon pour lire les colonnes de mots présentées ci-après,
de haut en bas, sans subvocaliser et sans vous arrêter sur un mot en
particulier. Le but est de photographier les mots dans leur totalité, ou mieux,
des paquets de mots. Montez et descendez ces colonnes plusieurs fois de
suite.

EXERCICE POUR AUGMENTER L’EMPAN VISUEL

SUR QUOI ARRÊTER SON ŒIL ? LES TECHNIQUES DE BALAYAGE


Lire vite consiste à ne lire que des points de fixation, c’est-à-dire des mots
porteurs de concepts : les verbes, les noms, les adjectifs. Ce sont aussi les
mots qui relèvent du sujet sur lequel porte le texte. On utilise alors des
techniques de balayage pour savoir quand arrêter son œil, à travers deux
objectifs :
réduire le nombre de points de fixation. L’œil fonctionne par sauts et ne
lit que lorsqu’il s’arrête ;
aller le plus vite possible d’un point à un autre. On s’entraîne pour cela
sur des textes avec un stylo en sautant d’un mot à un autre en suivant la
vitesse du stylo.
Parcours en deux points de fixa on
Balayez la ligne en faisant suivre à votre œil le mouvement de l’essuie-
glace. Vous obtenez un maillage assez dense de l’information pour la
plupart des textes. Positionnez le premier point de fixation sur le deuxième
ou le troisième mot de chaque ligne et non au début, sinon votre empan
visuel ne sera utilisé qu’à moitié.

PARCOURS EN DEUX POINTS DE FIXATION

Parcours en un point central


Ici le maillage de l’information est moins dense. Vous pouvez aussi
positionner le point légèrement à gauche du texte pour capter tous les
débuts de phrases et donc obtenir plus d’informations.
Parcours alterné
Vous pouvez également alterner une ligne avec deux points de fixation et
une ligne avec un point central.
PARCOURS EN UN POINT CENTRAL

PARCOURS ALTERNÉ

Lecture en diagonale
Faites des diagonales en sautant 10 ou 12 lignes. Ce parcours vous permet
d’avoir une idée générale du texte et de choisir le mode de lecture
approprié.
L’objectif, sur un texte professionnel, est de deux points de fixation par
ligne.
Prescription pour s’entraîner : une fois par jour pendant trois mois.
Choisissez une page significative en terme de contenu. Comptez le nombre
de mots par ligne sur cinq lignes environ. Divisez par cinq pour obtenir le
nombre moyen de mots par ligne. Multipliez par le nombre de lignes par
page. Multipliez ensuite par le nombre total de pages pour avoir le nombre
global de mots dans le livre ou le document en question.
Chronométrez-vous en lisant avec un stylo sur dix pages à chaque fois.
Observez votre progression.

LECTURE EN DIAGONALE

OPTEZ POUR UNE STRATÉGIE DE LECTURE


Le survol
Après avoir défini un objectif de lecture, il s’agit de chercher précisément
l’information que l’on souhaite. Avant de se jeter dans la lecture, on survole
donc la structure du texte pour situer les idées générales (le sommaire, la
quatrième de couverture, les encarts des articles de journaux, la date, les
sources, etc.).

CONSEIL
Reculez pour mieux sauter ! Prenez le temps du survol avant de vous lancer dans la
lecture. Ensuite, fixez-vous un temps de lecture pour le document à lire.

Le repérage : chercher une informa on précise


Lorsqu’on cherche une information très précise (une date, une définition,
etc.), il s’agit de procéder à une lecture exploratoire à partir de mots-clés où
l’information pourrait se trouver. On se prépare à trouver des signaux qu’on
a prédéfinis. L’œil réagit à l’image.
On recherche par exemple une année. Dans quel environnement la date
pourrait-elle se trouver ? On peut tout d’abord balayer les chiffres du texte
si la date est formulée de façon numérale. On peut aussi rechercher des
tirets ou encore le nom du mois et devant le mois, on attend un ou deux
chiffres. Le cerveau recherche ainsi par surdétermination l’image à laquelle
peut ressembler la date et se prépare mentalement à trouver cette date.
L’écrémage : rechercher des idées
Il s’agit de cibler l’endroit où les idées sont habituellement énoncées : on
s’aide des titres, des sous-titres, des encadrés, des interlignes, des mots de
liaison. À partir de ce tri, on va ensuite lire les premières et dernières lignes
de chaque paragraphe.
Un paragraphe peut être conçu de trois manières :
en a priori : l’idée générale est énoncée au début et le reste justifie ou
développe cette idée ;
en a posteriori : les arguments sont d’abord exposés et le paragraphe se
conclut en formulant la thèse ;
en a contrario : le début et la fin du paragraphe s’opposent. On
cherchera alors le mot de liaison qui bascule de l’un à l’autre.
À partir des structures typiques des paragraphes, on sait où chercher les
idées essentielles.
L’approfondissement : étudier en détail une par e importante du texte
Lorsqu’on a repéré un passage particulièrement intéressant, on peut ralentir
la lecture, en prenant des notes.

CONSEIL
Prenez toujours des notes lorsque vous lisez des textes dans un but professionnel.
Ne perdez jamais de vue votre objectif de lecture.

SYNTHÉTISEZ POUR COMPRENDRE ET MÉMORISER


Dans le cadre d’une lecture active, il faut prendre des notes afin de retenir
ce qu’on lit. On peut annoter un texte, ou noter des informations à côté du
texte sous forme de tableau, de carte heuristique ou de liste d’idées. Il existe
plusieurs axes de prise de notes :
reformuler : redire avec ses mots ce qu’on a lu ;
synthétiser : regrouper plusieurs idées en une seule et formuler une idée
générale agrégeant le tout ;
titrer : formuler l’idée essentielle dans le titre.

CONSEIL
Sachez que sur écran, on lit 25 % moins vite. Le principe de lecture rapide est le même
que sur papier sauf que les informations sont plus éclatées, à travers des espaces de lecture
plus parcellisés et disséminés. L’œil se promène donc à travers plusieurs espaces de lecture
épars.

POUR RÉSUMER
La lecture efficace passe par trois techniques :
• On travaille le mouvement de l’œil à travers l’empan de lecture et le balayage.
• Selon sa stratégie de lecture, on survole, on écrème ou on approfondit.
• On prend des notes pour mémoriser ce qu’on a lu.

fiche 7
Prendre des notes de manière efficace

POUR ALLER PLUS LOIN


Frédéric Cuisiniez et Michèle Bedouet, Lire : soyez rapide et efficace, ESF, 2008.
François Richaudeau, Méthode de lecture rapide, Retz, 2004.
7 PRENDRE DES NOTES DE
MANIÈRE EFFICACE
La prise de notes s’est imposée comme un élément indispensable de
notre réussite scolaire ou professionnelle. Loin d’être une tâche neutre,
elle est un allié incontournable, à condition d’être réalisée avec
méthode.
LA PRÉPARATION
En cours ou lors de réunions de travail, une prise de notes efficace permet
de synthétiser une grande quantité d’informations en quelques lignes. Pour
ce faire, il convient d’appliquer quelques règles de base, qui vous
permettront de gagner du temps, mais aussi d’être plus efficace.
Le matériel
Le matériel dépendra du type de réunion à laquelle vous assistez. Privilégier
les supports rigides à reliure constitue un excellent moyen de retrouver
aisément ses notes. Les classeurs conviendront davantage aux étudiants et
leur permettront d’ajouter documents et notes supplémentaires à l’approche
des examens.
Les appareils mobiles (ordinateurs portables, Smartphones, tablettes)
peuvent également s’avérer très utiles pour prendre des notes de manière
efficace. Les programmes et applications spécialisés abondent et offrent à
l’utilisateur un large éventail de possibilités, comme ajouter à ses notes des
fichiers ou des images téléchargés depuis Internet. Néanmoins, quel que soit
le programme que vous souhaitez utiliser, il vous faudra l’explorer et en
connaître les différentes fonctionnalités, au risque de perdre un temps
considérable et compromettre votre prise de notes le moment venu.

CONSEIL
Si vous optez pour un appareil mobile, assurez-vous de le charger à l’avance, au risque de
devoir renoncer à toute prise de notes !
La méthode
Une prise de note efficace rime avec organisation. En effet, vos notes ne
seront d’aucune utilité si vous ne parvenez pas à les déchiffrer. Pensez donc
à utiliser les abréviations, systèmes de notations, listes et autres symboles
de manière cohérente et systématique. N’hésitez pas à créer votre propre
« langage », qui facilitera encore la lecture et la compréhension de vos
notes.

CONSEIL
La préparation constitue l’élément essentiel de la prise de notes. Avant un cours ou une
réunion, pensez à :
– lire ou relire votre cours ainsi que les notes prises lors des cours précédents. Cela vous
assurera une meilleure compréhension du contenu et facilitera donc la synthétisation des
idées lors de la prise de notes ;
– consulter le planning de la réunion et vous familiariser avec le sujet du jour.

LA PRISE DE NOTES
Après avoir mis au point votre système d’abréviations et préparé votre
matériel, il vous faudra suivre quelques principes de base pour assurer une
prise de note claire, rapide et exhaustive.
Retenir les idées principales
La clé d’une prise de notes efficace réside dans votre capacité à sélectionner
les éléments principaux d’un discours ou d’une présentation. Laissez de
côté les éléments anecdotiques pour retenir les noms propres, dates (butoir),
définitions et chiffres.
Si un élément vous échappe, laissez un espace vide sur votre page. Tentez
de le combler en posant une question lorsque vous en avez l’occasion, ou
demandez à un collègue de vous renseigner sur cette partie manquante.
Supprimer, transformer, inventer des mots
Bien entendu, il est impossible pour la plupart d’entre nous d’écrire aussi
rapidement qu’un orateur prononce son discours. Il convient donc de mettre
en place des stratégies qui permettront de combler ce retard. Pensez à
laisser de côté :
les articles : le, la, les, un, une… ;
les verbes dont l’omission n’empêchera pas la lecture de vos notes
(avoir, être…).
Dans certains cas, des mots indispensables à la compréhension de vos notes
pourront être transformés :
mots en -tion : transformat°, adaptat°, mondialisat°… ;
adverbes et mots en -ement : changt, globalt, rapidt, gouvernt…
Certains préféreront utiliser des mots en langue étrangère, parfois plus
courts et directs que dans la langue de Molière, ou encore des sigles et
acronymes : USA (États-Unis), UI (interface utilisateur), WWI (Première
Guerre mondiale), 2day (aujourd’hui)…
N’hésitez évidemment pas à utiliser les abréviations les plus répandues :
càd (c’est-à-dire) ; p. ex. (par exemple) ; tps (temps) ; nbx (nombreux) ; ns
(nous) ; vs (vous)…
Ou des symboles : = ; + ; ± ; ÷ ; ≥ ; % ; $ ; © ; &.
Enfin, n’hésitez pas à avoir recours au dessin et aux schémas qui, comme le
dit le proverbe, valent parfois mieux que mille mots.

POUR RÉSUMER
Avant un cours, une réunion ou une présentation, révisez votre sujet et choisissez
judicieusement votre matériel.
Durant la prise de notes, sélectionnez les informations pertinentes et essentielles et
utilisez le système qui vous convient le mieux pour synthétiser une vaste quantité
d’informations en quelques lignes.
Il existe une large palette d’abréviations, sigles ou symboles à utiliser pour une prise
de note efficace. Aucune norme n’existe en la matière. L’important est de trouver son
propre système de notation et de l’utiliser de manière systématique.
Avec le temps, vous deviendrez plus rapide et votre prise de notes sera plus efficace.

fiche 2
Adopter la frappe rapide
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 40
Les cinq types de plan et leur usage
fiche 54
Dégager le message essentiel

POUR ALLER PLUS LOIN


Blog de Philippe Bukobza : www.heuristiquement.com
Module 2

MAÎTRISER LES RÈGLES DE GRAMMAIRE


D ans le monde professionnel ou familial, on est souvent amené à réfléchir
à ses écrits. On doit alors faire émerger des souvenirs souvent vagues de
règles apprises à l’école primaire ou secondaire, que l’on a parfois
soigneusement enfouis pour évacuer sa vie d’élève…
Pour aborder les règles d’orthographe, on distingue l’orthographe lexicale
de l’orthographe grammaticale. Pour la première, il s’agit d’écrire
correctement le mot tel qu’on le trouve dans le dictionnaire. Cette
orthographe répond à des normes académiques visant à uniformiser les
écrits. Il y a aussi des lois de phonétiques qui font évoluer les mots au fil du
temps et qui expliquent la présence de telle ou telle graphie. L’orthographe
grammaticale, quant à elle, correspond à une façon d’écrire selon une règle
de grammaire. Qu’est-ce qui, en effet, nous explique les problèmes
d’accords ou résout les hésitations rencontrées au quotidien, dès qu’on
écrit ? La grammaire.
Ce module propose ainsi de faire le point sur les règles de grammaire les
plus courantes, qui peuvent être utiles pour résoudre des questions
d’orthographe. Il invite à une réflexion sur les aspects globaux de la langue
pour tendre vers une vision d’ensemble, avant d’entrer dans le détail de
règles à appliquer au quotidien.
Fiche 8 Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
Fiche 9 Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
Fiche 10 Identifier les principales fonctions grammaticales
Fiche 11 Les mots à ne pas confondre
Fiche 12 Savoir orthographier les mots invariables
Fiche 13 Comment écrire les adverbes en -ment ?
Fiche 14 Savoir écrire les nombres
Fiche 15 Savoir orthographier les mots en -ant
Fiche 16 Bien employer les mots en -ant
Fiche 17 Le pluriel des mots composés
Fiche 18 Savoir accorder le participe passé
Fiche 19 Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé
8 RECONNAÎTRE LES CATÉGORIES
DE MOTS : LES MOTS
INVARIABLES
Il existe neuf catégories grammaticales dans la langue française. Les
connaître permet d’éviter deux types de fautes : non seulement celles
concernant les mots invariables mais également les confusions entre les
accords des noms et des adjectifs d’un côté, et des verbes de l’autre.
Cette fiche présente les quatre catégories de mots invariables (c’est-à-
dire dont l’orthographe ne change jamais), qui sont : les adverbes, les
prépositions, les conjonctions et les interjections.
LES ADVERBES
Les adverbes sont des mots invariables dont on ne peut dresser la liste car
ils sont très nombreux. Il existe deux types d’adverbes.
1. Les adverbes construits à partir d’un adjectif (au féminin souvent) : ils
finissent par -ment.
Quand il se termine par le son /aman/, l’adverbe contient deux m.
On écrira -emment quand l’adjectif dont l’adverbe est issu contient un e
(ex. : évident → évidemment) et -amment si l’adjectif contient un a
(galant → galamment).

CONSEIL
Retenez la formule « les amants vont toujours par deux » : on met deux m aux
terminaisons des adverbes qui font le son /aman/.

2. Les autres adverbes :


de liaison qui assurent des liens logiques (ex. : « cependant, toutefois »,
etc.) ;
de temps (ex. : « hier, demain, aujourd’hui », etc.) ;
de lieu (ex. : « ici, là, ailleurs », etc.) ;
de manière (ex. : « bien, mal », etc.).
LES PRÉPOSITIONS
Les prépositions sont des mots invariables qui marquent une relation, en
général, entre un verbe ou un nom et leur complément.
Les plus fréquentes sont : « à, après, avant, avec, chez, contre, dans, de,
depuis, derrière, devant, en, entre, jusque, par, parmi, pendant, près de,
pour, sans, selon, sous, sur, vers », etc.

CONSEIL
À l’école primaire, les enfants apprennent la liste de prépositions « à, dans, par, pour, en
vers, avec, de, sans, sous » grâce à la formule : « Adam part pour Anvers avec deux cents
sous ».

Après un nom, la préposition permet de construire le complément du nom


comme dans « une robe à fleurs » ou « le chapeau de Paul ».
Après un verbe, elle permet de construire les compléments essentiels (COI,
complément d’objet indirect) comme dans « je pense à toi » ou « il parle de
toi » et les compléments circonstanciels comme dans « ta chaussure se
trouve sous la commode ».

CONSEIL
Un verbe placé après une préposition est à l’infinitif. Donc, si on repère la préposition, on
mettra -er au verbe en /é/ qui se trouve après, comme dans « il veut la voir pour parler ».
Le « pour » indique que « parler » est à l’infinitif.

LES CONJONCTIONS
Les conjonctions sont des mots invariables qui permettent de relier les
éléments de la phrase entre eux. Il en existe deux types :
1. Les conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni, car.
2. Les conjonctions de subordination : que (qui suit un verbe), quand,
lorsque, pendant que, parce que, dès que, si.
En toute rigueur, les conjonctions de coordination ne doivent pas être
utilisées en tant que mots de liaison après une ponctuation forte (point, deux
points, point-virgule).
On préférera en début de phrase « cependant, toutefois, néanmoins » à
« mais » ; « en effet » à « car » ou encore « de plus » à « et ».
Bien sûr, on trouve des exemples de conjonctions de coordination en début
de phrase dans la littérature mais… c’est le privilège des grands auteurs…
« Car, soit que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble
formeront toujours le nombre de cinq, et le carré n’aura jamais plus de
quatre côtés ; et il ne semble pas possible que des vérités si apparentes
puissent être soupçonnées d’aucune fausseté ou d’incertitude » (Descartes).
LES INTERJECTIONS
Les interjections sont des mots invariables qui constituent une catégorie
marginale. Il y a assez peu d’enjeu sur cette catégorie. Elles expriment une
manifestation spontanée, un cri ou une émotion comme « hein ? oh !
ouf ! », etc.
Attention toutefois à la faute d’orthographe courante avec les interjections :
on écrit « eh bien » et non « et bien ».

POUR RÉSUMER
Il existe neuf catégories de mots dans la langue française. Les maîtriser permet de
réfléchir aux problèmes d’orthographe qui se posent à nous : dois-je accorder ou
non ? Comment accorder ?
Dans ce classement, on distingue quatre catégories de mots invariables : les adverbes,
les prépositions, les conjonctions et les interjections.

fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
fiche 11
Les mots à ne pas confondre
fiche 12
Savoir orthographier les mots invariables
fiche 13
Comment écrire les adverbes en -ment ?
fiche 14
Savoir écrire les nombres
fiche 15
Savoir orthographier les mots en -ant

POUR ALLER PLUS LOIN


Bescherelle, La Grammaire pour tous, Paris, Hatier, 2012.
De l’harmonisation de la terminologie grammaticale : http://dsden89.ac-
dijon.fr/docs/mdll/grammaire_harmonisation-2009-03-14.pdf
Terminologie grammaticale (1998) : http://crdp.ac-bordeaux.fr/documentalistes/docadmin/
grammaire.pdf
9 RECONNAÎTRE LES CATÉGORIES
DE MOTS : LES MOTS VARIABLES
Les cinq autres catégories grammaticales de la langue française
concernent les mots variables. Il s’agit des noms, des déterminants, des
adjectifs, des pronoms et des verbes. Savoir les identifier permet de
comprendre comment ils doivent s’accorder.
LES NOMS COMMUNS
Les noms communs sont des mots variables, c’est-à-dire qu’ils prennent
une marque particulière pour le genre et le nombre. Ils désignent des êtres,
des objets ou des concepts.
On met un déterminant devant les noms (articles « le, la, les, un, une,
des » ou d’autres déterminants comme « certains, plusieurs, ce, cette,
ces », etc.).
On peut les remplacer par un pronom, comme dans « ma fille semble très
heureuse », où l’on peut remplacer « ma fille » par « elle ».
Les noms peuvent être sujet ou complément d’un verbe comme dans
« Kader parle à Paul », ou complément du nom comme dans « la double
vie de Véronique ».

CONSEIL
Pour reconnaître un nom commun, regardez s’il y a un déterminant avant.

Les fautes d’orthographe viennent souvent de la confusion des accords du


verbe et du nom. Souvent, les noms font le pluriel avec un s (ex. : un livre
→ des livres) ou un x (ex. : un cheveu → des cheveux). La terminaison en
nt est réservée à la troisième personne du pluriel des verbes (ex. : j’aime →
ils aiment et non pas « ils aimes » / des livres et non pas « des livrent »).
LES DÉTERMINANTS
Les déterminants sont des mots placés obligatoirement devant un nom
commun, si bien qu’ils ont la capacité de transformer en nom commun
n’importe quel mot qui vient après, comme dans l’expression « le manger et
le boire » ou encore « c’est un vrai Dom Juan ». Il existe de nombreux types
de déterminants :
les articles définis (« le, la, les »), indéfinis (« un, une, des »), partitifs
(« du, de la, de l’ ») ;
les déterminants démonstratifs : « ce, cette, ces » ;
les déterminants possessifs : « mon, ma, mes, leur », etc. ;
les déterminants indéfinis complexes : « quelques, certains, plusieurs, la
plupart de », etc. ;
les déterminants exclamatifs et interrogatifs : « quel, quels, quelle,
quelles », etc. ;
les déterminants numéraux cardinaux : « un, deux, trois », etc.
C’est l’article qui permet de définir le genre et le nombre du nom en cas de
doute. Ainsi, certains noms singuliers ont un sens pluriel comme « la foule,
la population, le monde, le groupe », etc. Malgré ce sens pluriel, le verbe se
mettra au singulier comme dans « tout le monde a réussi l’examen ».
En revanche, il est admis que « la plupart de » appelle un verbe au pluriel :
« La plupart des femmes ont… » ( fiche 10).
LES ADJECTIFS
Les adjectifs sont des mots variables qui expriment une qualité au sens
large : un trait qui décrit quelqu’un ou quelque chose (qualité, défaut,
caractéristique quelle qu’elle soit).
Ils s’accordent en genre et en nombre avec les noms qu’ils qualifient.
Ils peuvent être attribut du sujet avec un verbe d’état (ex. : « Paul est
malade »), épithète (ex. : « un pull doux et soyeux ») ou encore attribut
du COD avec des verbes de perception (ex. : « ils l’ont trouvée
sympathique »).
LES PRONOMS
Les pronoms sont des mots variables qui remplacent les noms.
Ils peuvent être sujet : « je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles ».
Ils peuvent être complément comme dans « Martine pense à toi ».
CONSEIL
Attention, un pronom devant un verbe peut ne pas être sujet comme dans « le voisin veut
vous parler ». « Vous » n’est pas le sujet de « parler » mais un complément essentiel
indirect (COI) : il veut parler à qui ? À vous. On n’écrit donc pas « le voisin veut vous
parlez ».

LES VERBES
Les verbes sont des mots qui expriment une action ou un état et qui
s’accordent avec leur sujet.
On les distribue en trois groupes pour décrire leur conjugaison, et
notamment leurs terminaisons.
Les verbes du premier groupe sont ceux qui se terminent par -er à
l’infinitif, sauf le verbe « aller ». C’est la majorité des verbes en français.
Les verbes du deuxième groupe sont peu nombreux. Il s’agit des verbes
en -ir qui font -issons à « nous » et -issez à « vous » lorsqu’ils sont
conjugués au présent de l’indicatif. Par exemple : « finir » est un verbe
du deuxième groupe (finissons, finissez) mais pas « fuir » (fuyons,
fuyez).
Les verbes du troisième groupe sont tous les autres verbes. Sur un plan
orthographique, la grande difficulté réside dans les verbes en -dre dont
les terminaisons sont en général : -ds ; -ds ; -d ; -ons ; -ez ; -nt… sauf
toutes les fois où on mettra -s ; -s ; -t comme pour « plaindre » (je plains,
tu plains, il plaint), « joindre » (je joins, tu joins, il joint) ou « peindre »
(je peins, tu peins, il peint), etc.
Les verbes prennent la marque spécifique de la personne : je, tu, il, nous,
vous, ils.
Le s est généralement la terminaison des verbes qui s’accordent avec
« tu » sauf pour les impératifs des verbes du premier groupe comme dans
« range ta chambre ! ». Les verbes du troisième groupe en -oir ont une
terminaison en x pour marquer la deuxième personne (ex. : tu peux ; tu
veux, etc.)
À part pour les verbes du premier groupe, le t est souvent la marque de la
troisième personne sauf pour les verbes en -dre qui gardent leur d (sauf
ceux qui perdent leur d !).
La terminaison des verbes avec « nous » est toujours -ons.
La terminaison des verbes avec « vous » est toujours -ez.
La terminaison des verbes avec « ils, elles » est toujours -nt.
Il existe de nombreux sites de conjugaison gratuits sur Internet. L’historique
et le plus fiable est le Bescherelle. Il faut dire cependant qu’il nécessite
toujours davantage de « clics » que les autres sites en ligne qui ne sont pas
immédiatement des sites de spécialistes. N’hésitez pas à les consulter au
moindre doute !

LES NEUF CATÉGORIES DE MOTS ET LEURS CARACTÉRISTIQUES

POUR RÉSUMER
Il existe neuf catégories de mots dans la langue française. Les maîtriser permet de
réfléchir aux problèmes d’orthographe qui se posent à nous : dois-je accorder ou
non ? Comment accorder ?
On distingue dans ce classement cinq catégories de mots variables : les noms, les
déterminants, les adjectifs, les pronoms et les verbes.
fiche 17
Le pluriel des mots composés
fiche 18
Savoir accorder le participe passé
fiche 19
Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé
fiche 20
Les trois groupes de verbes
fiche 24
Orthographier les verbes en /i/

POUR ALLER PLUS LOIN


Le Nouveau Bescherelle : la grammaire pour tous, Paris, Hatier 2012.
De l’harmonisation de la terminologie grammaticale : http://dsden89.ac-
dijon.fr/docs/mdll/grammaire_harmonisation-2009-03-14.pdf
Terminologie grammaticale (1998) : http://crdp.ac-bordeaux.fr/documentalistes/docadmin/
grammaire.pdf
10 IDENTIFIER LES PRINCIPALES
FONCTIONS GRAMMATICALES
La fonction grammaticale d’un mot indique le rôle qu’il joue dans la
phrase par rapport aux autres mots. Connaître les différentes fonctions
des groupes de mots permet ainsi d’éviter les fautes d’accord, mais
aussi de gagner en efficacité dans le style.
LA FONCTION SUJET
Le sujet, on le sait, c’est celui qui fait l’action du verbe, comme dans
« l’enfant court ». Le sujet peut aussi subir l’état exprimé par un verbe
d’état, comme dans « l’enfant est malade ». Réfléchir au sujet du verbe
invite à considérer trois personnes du singulier et trois personnes du pluriel,
avec leurs terminaisons spécifiques :
la première personne du singulier (« je »), la deuxième (« tu » – la
marque en est le s, sauf à l’impératif des verbes du premier groupe) et la
troisième (« il, elle, on » – la marque en est le t pour les verbes des
deuxième et troisième groupes, ou le d pour les verbes du troisième
groupe -dre) ;
la première personne du pluriel (« nous » – la terminaison est -ons), la
deuxième (« vous » – la terminaison est -ez), et la troisième (« ils, elles »
– la terminaison est -nt).
On peut ajouter à ces quelques rappels, certains enjeux d’orthographe.
Le pluriel masqué
Les problèmes d’accord avec le sujet viennent des pluriels qu’on ne repère
pas.
Dans la phrase « Paul et Hakim arrivent tôt », les deux noms singuliers
forment une troisième personne du pluriel (« ils »).
Dans « Paul et moi arrivons tôt », les deux noms singuliers forment une
première personne du pluriel (« nous »), car l’une des personnes est celle
qui dit « je ».
Le cas de « qui »
Lorsqu’il est précédé d’un nom ou d’un pronom, « qui » est sujet du verbe
qui suit, comme dans « le collègue qui vient d’arriver est sympathique ».
Ici, « qui » reprend le nom « collègue » et est le sujet de « est ». Cela ne
pose pas de problème à la troisième personne du singulier, mais pour les
autres, on rencontre beaucoup de fautes, à l’oral comme à l’écrit.
Nous + qui : « c’est nous qui avons cuisiné ce plat ». « Qui » reprend
« nous », qui est sujet de « avons cuisiné ».
Moi + qui : « c’est moi qui ai cuisiné ce plat ». « Qui » reprend « moi »,
qui est sujet de « ai cuisiné ».
Toi + qui : « c’est toi qui as cuisiné ce plat ». « Qui » reprend « toi », qui
est sujet de « as cuisiné ».
Le cas de « on »
En toute rigueur, « on » correspond à la troisième personne du singulier.
C’est un pronom indéfini, c’est-à-dire qu’il désigne une personne vague et
non identifiée, comme dans « on vient » ou « on frappe à la porte ». On
l’emploie cependant souvent dans le sens de « nous », ce qui pose des
questions à l’écrit, surtout pour l’accord du participe passé. Dans la phrase
« on est arrivé à l’heure », le participe passé s’accorde avec le sujet,
masculin (par défaut) singulier. Cependant, L’Académie française précise
que lorsque « on » désigne « telle ou telle personne, dans ce cas, l’accord se
fait tout naturellement en genre et en nombre ». On écrira donc « on est
arrivées à l’heure » si « on » est utilisé pour désigner plusieurs femmes ou
« on est arrivés à l’heure » si ce sont des hommes.
« Ce sont » ou « c’est » ?
En règle générale, « c’est » suivi d’un nom ou d’un pronom pluriel doit
s’accorder en « ce sont ». On dira ainsi « c’est Paul qui a préparé ce plat »
mais « ce sont Paul et Hakim qui ont préparé ce plat ».
On peut signaler quelques cas particuliers évoqués par l’Académie
française :
dans la construction « c’est + nous/vous », le singulier est obligatoire :
« c’est vous qui avez préparé ce plat » ; « c’est nous qui avons préparé ce
plat » ;
dans la construction « nom au singulier + c’est + nom pluriel », on peut
utiliser le singulier : « le monument que l’on voit, c’est les Invalides ».
« Une majorité de, la plupart de, la moi é de »
La question de l’accord au pluriel ou au singulier se pose dans les cas de
noms collectifs au singulier, suivis d’un complément, comme dans « la
plupart des femmes », « la majorité des femmes » ou « la moitié de la
population ».
On mettra le verbe obligatoirement au pluriel après « la plupart de »,
« nombre de » et « quantité de » : « la plupart des femmes ont… »,
« quantité de femmes ont… » ; « nombre de femmes ont… ».
Pour les autres cas, on a le choix, selon ce qu’on souhaite accentuer :
au singulier comme dans « la moitié des femmes a » : le noyau du sujet
est « la moitié » et « des femmes » en est le complément du nom ;
au pluriel comme dans « la moitié des femmes ont » : le noyau du sujet
est « les femmes » et « la moitié des » est un déterminant complexe qui
décrit la quantité.
LES COMPLÉMENTS D’OBJET DIRECT ET INDIRECT
Ce qu’on nomme couramment le COD (complément d’objet direct) et le
COI (complément d’objet indirect) sont des compléments du verbe, comme
dans « je voudrais la pomme » ou « je pense à Paul ». « Une pomme » est le
COD de « voudrais » et « Paul » est le COI de « penser ».
La différence entre les deux vient de la présence d’une préposition pour
introduire le COI (en général « à » ou « de »).

CONSEIL
Le COD répond à la question « quoi » ou « qui » comme dans « je voudrais quoi ? → une
pomme ». Le COI répond, lui, à la question « à/ de qui » ou « à/de quoi » comme dans « je
parle à qui ? → à Paul ».

Ces compléments ont deux caractéristiques principales :


on ne peut pas les supprimer (on les appelle aussi des « compléments
essentiels direct et indirect »). Même si on peut dire « je voudrais » ou
« je pense » (comme dans « je pense donc je suis »), le sens de la phrase
en est radicalement changé ;
on peut les remplacer par des pronoms, qui se placeront avant le verbe :
« je la voudrais » « j’y pense ».
Cette distinction est fondamentale dans l’accord du participe passé avec le
COD placé avant lui. Il faut être attentif à des pronoms qui sont
généralement des COD (« le, la, les, que » précédés d’un nom), ceux qui le
sont souvent (« s’, m’, t’ »), ceux qui le sont parfois (« y, en ») et ceux qui
ne le sont jamais (« lui, dont, leur »).
LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS
Les compléments circonstanciels sont des mots (souvent des adverbes
comme « parfois », « prudemment », etc.) ou des groupes de mots que l’on
peut enlever sans changer radicalement le sens de la phrase. Dans
« longtemps, je me suis couché de bonne heure » (la célèbre phrase de
Proust), « longtemps » est un adverbe (c’est sa nature grammaticale) et
complément circonstanciel de temps (c’est sa fonction). On le reconnaît de
deux manières :
on peut l’enlever ou le déplacer sans changer radicalement le sens de la
phrase ;
il exprime une « circonstance », c’est-à-dire une précision comme le
temps, le lieu, la cause, la conséquence, le but, etc.
Les compléments circonstanciels, exprimant une information non
essentielle, se trouveront plutôt en début de phrase. Pour plus d’efficacité,
on n’écrira pas « consultez notre site pour de plus amples informations »
mais « pour de plus amples informations, consultez notre site » :
l’information essentielle, c’est-à-dire l’action à laquelle je veux inciter mon
lecteur, est placée en deuxième partie de phrase.

POUR RÉSUMER
Pour des questions d’orthographe et de style, il est important de maîtriser les trois
principales fonctions grammaticales : le sujet, les compléments d’objet et les
compléments circonstanciels.
Pour le sujet, on retiendra que :
« qui » + un nom ou pronom est le sujet du verbe placé après lui ;
« on » peut être considéré comme un pluriel lorsqu’il renvoie à des individus précis
(pour « nous » notamment) ;
on met généralement « ce sont » (et non « c’est ») devant un nom au pluriel ;
on utilise « la plupart/nombre/quantité de » + pluriel mais « la moitié/la majorité
de » etc. + pluriel ou singulier selon le mot sur lequel on veut mettre l’accent ;
deux noms au singulier forment un groupe au pluriel.
On sera attentif aux COD et COI pour l’accord du participe passé :
« lui/leur/dont » ne sont jamais COD (et donc le participe passé ne s’accorde jamais
avec eux) ;
« le, la, les » employés comme pronoms sont la plupart du temps COD (on accorde
donc le participe passé avec le COD s’il est placé avant lui) ;
« m’, s’, t’ » et « y, en » sont parfois COD.
Dans les écrits professionnels, il est préférable de placer le complément circonstanciel
en début de phrase.

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
fiche 18
Savoir accorder le participe passé
fiche 19
Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé

POUR ALLER PLUS LOIN


Le Nouveau Bescherelle : la grammaire pour tous, Paris, Hatier 2012.
Maurice Grevisse, Le Petit Grevisse, Duculot, 2009.
11 LES MOTS À NE PAS
CONFONDRE
Pour ne pas tomber dans le piège des homophones, il est important non
seulement d’appliquer les tests mnémotechniques bien connus, mais
aussi de comprendre la nature des mots en question. On observera
pour cela de quels autres mots ils sont entourés.
« TOUT, TOUS, TOUTES » OU « TOUTE »
Pour savoir comment accorder « tout », il faut regarder devant quel mot il
est placé :
devant un nom, précédé ou non d’un déterminant : il s’accorde avec le
nom. Par exemple : « tout le monde, toutes les femmes, tous les gens,
toute la population » ;
devant un adjectif, il ne s’accorde pas. C’est un adverbe qui peut avoir le
sens de « très ». Par exemple : « elle m’a rendu mes habits tout
déchirés » (→ très déchirés).
Il y a une exception à cette règle : « tout » s’accorde avec l’adjectif féminin
commençant par une consonne. On écrira ainsi : « une robe tout abîmée »
mais « une robe toute déchirée », « des robes toutes déchirées ».
Attention : dans des cas comme « ils étaient tout contents » (→ très
contents), on peut aussi considérer un autre sens : « ils étaient tous
contents ». « Tous » est alors un pronom ; on prononcerait d’ailleurs
oralement le s de « tous ».
« LEUR » OU « LEURS »
Il y a deux manières de savoir si on doit mettre ou non un s à « leur ».
Avoir recours à un test : si on peut le remplacer par « lui », c’est qu’il ne
doit pas prendre de s.
Observer où il se trouve dans la phrase :
s’il est placé devant un verbe, il est invariable. C’est un pronom que
l’on peut remplacer par « lui ». Par exemple : « je leur/lui parle » ;
s’il est devant un nom, il s’accorde avec lui. C’est un déterminant
possessif que l’on peut remplacer par « plusieurs » ou « quelques ».
Par exemple : « ils nous ont montré leur/leurs montre(s) ».
« A » OU « À »
Il existe un test simple pour trancher entre les deux orthographes de « a ».
Si on peut le remplacer par « avait » : on écrit « a ». Par exemple : « il a
vu toute la scène » (→ il avait vu toute la scène). Il s’agit de l’auxiliaire
« avoir » à la troisième personne. On l’écrira « as » s’il est conjugué
avec « tu ».
Si on ne peut pas le remplacer par « avait » : on écrit « à ». Par exemple :
« je parle à Paul » (→ je parle avait Paul). C’est une préposition qui
introduit un complément du verbe, du nom ou de la phrase.
« EST » OU « ET »
On peut procéder au même genre de test pour « est » et « et » :
Si on peut le remplacer par « était » : on écrit « est ». Par exemple :
« elle est arrivée à l’heure » (→ elle était arrivée à l’heure). Il s’agit de
l’auxiliaire « être » à la troisième personne. On l’écrira « es » s’il est
conjugué avec « tu ».
Si on ne peut pas le remplacer par « était » : on écrit « et ». C’est une
conjonction de coordination qui permet de relier les éléments de la
phrase entre eux. Par exemple : « des pommes, des poires et des
scoubidous » (→ des pommes, des poires était des scoubidous).

CONSEIL
Attention aux tests : ils fonctionnent assez bien… sauf toutes les fois où ils ne fonctionnent
pas !

« ON » OU « ONT »
On applique la même logique pour distinguer « on » et « ont ».
Si on peut le remplacer par « avait » : on écrit « ont ». Il s’agit de
l’auxiliaire « avoir » à la troisième personne du pluriel.
Si on peut le remplacer par « il » ou « elle » : on écrit « on ». Il s’agit du
pronom personnel. Il régit un verbe dont il est le sujet et qui se conjugue
avec lui.
« CE » OU « SE »
Pour distinguer « ce » de « se », le plus efficace est de considérer devant
quel mot il se situe.
Devant un verbe à l’infinitif ou conjugué à la troisième personne du
singulier (pour un verbe pronominal) : on écrit « se ». Il s’agit d’un
pronom réfléchi (qui renvoie au sujet). Aux autres personnes du
singulier, il devient « me » ou « te ». Par exemple : « se promener, se
marier / elle se promène, elle se marie / je me promène, tu te maries »,
etc.
Devant un nom : on écrit « ce ». C’est un déterminant démonstratif. On
peut le remplacer par un article comme « le ». Par exemple : « ce
costume » (→ le costume).
« C’EST/S’EST » ou « CES/SES »
Pour choisir parmi ces quatre orthographes, on procède par élimination.
Devant un nom : on écrira « ses » ou « ces ». Il s’agit de deux
déterminants :
« ses » : déterminant possessif. Il exprime un rapport de possession.
Si on met le nom au pluriel, on dira « leurs ». Par exemple : « ses
frères → leurs frères » ;
« ces » : déterminant démonstratif. Il suggère qu’on « montre »
quelque chose ou quelqu’un dont on a déjà parlé ou dont on va parler,
ou qui nous entoure immédiatement. Si on met le nom au féminin, il
devient « cette ». Par exemple : « je l’ai vu ce matin → je l’ai vu cette
nuit ».
Si le mot qui se prononce /sè/ n’est pas placé devant un nom, on peut
hésiter entre « c’est » et « s’est » :
si on peut le remplacer par « cela est » : on écrit « c’est ». Il s’agit
d’un pronom démonstratif. Il est sujet du verbe. Par exemple : « c’est
la solution → cela est la solution » ;
si on ne peut pas le remplacer par « cela est » : on écrit « s’est ». Il
s’agit du pronom réfléchi des verbes pronominaux qui renvoie au
sujet (alors que pour « c’est », le « c’ » est le sujet du verbe). Lorsque
le verbe est conjugué aux temps composés, le « se » est élidé et
devient « s’ ». Par exemple : « elle s’est promenée, elle s’est mariée ».
Aux autres personnes du singulier, il devient « me » et « te ». Par
exemple : « je me suis promené, tu t’es marié ».
« QU’ELLE » OU « QUELLE »
Pour distinguer « qu’elle » et « quelle », on peut appliquer un test simple.
Si on peut remplacer par « qu’il » : on écrit « qu’elle ». Par exemple :
« j’ai rêvé qu’elle venait » (→ qu’il venait). Il s’agit du conjonctif
« que » élidé devant la voyelle du pronom « elle » (« que » devient
« qu’ »). Il se trouve dans la construction verbe + qu’elle. Par exemple :
« il faut qu’elle vienne ».
Si on ne peut pas remplacer par « qu’il » : on écrit « quelle ». Par
exemple : « quelle bonne idée » (→ qu’il bonne idée). On le trouve
devant un nom avec lequel il s’accorde en genre et en nombre. Par
exemple : « quelle bonne nouvelle ! quelles surprises ! quel drame !
quels événements ? » Il s’agit d’un déterminant interrogatif ou
exclamatif.
« NI » OU « N’Y »
Pour distinguer « ni » et « n’y », il faut observer la construction dans
laquelle se trouve le mot.
« Ni » fonctionne toujours au moins avec un autre « ni ». Par exemple :
« un végétalien ne mange ni viande ni produit laitier ». Il exprime une
série de négations et ne peut pas fonctionner seul.
« N’y » correspond à la négation suivie du pronom « y » qui reprend un
lieu exprimé précédemment. On trouvera derrière lui la deuxième partie
de la négation, « pas, plus, guère ». Par exemple : « la salle de sport, je
n’y suis pas allé depuis longtemps ».
« SON » OU « SONT »
Pour distinguer « son » et « sont », on peut appliquer un test de
remplacement et observer le mot qui suit.
Si on peut remplacer par « mon » : on écrit « son ». Par exemple : « j’ai
retrouvé mon parapluie » (→ j’ai retrouvé son parapluie). C’est un
déterminant possessif. Il se trouve devant un nom masculin singulier.
Si on peut remplacer par « étaient » : on écrit « sont ». Il s’agit de
l’auxiliaire « être ». Par exemple : « ils sont contents » (→ ils étaient
contents).
« PAR » OU « PART »
Pour déterminer si on écrit « par » ou « part », on applique à nouveau un
test.
Si on peut remplacer par « partait » : on écrit « part ». C’est le verbe
« partir » à la troisième personne du singulier, conjugué au présent de
l’indicatif.
Si on ne peut pas remplacer par « partait » : on écrit « par ». C’est une
préposition.
« OU » OU « OÙ »
Pour distinguer « où » et « ou », on applique un test de remplacement et on
est attentif au sens.
Si on peut remplacer par « ou bien » : on écrit « ou ». C’est une
conjonction de coordination. Elle exprime une alternative, c’est-à-dire un
choix.
Si on ne peut pas remplacer par « ou bien » : on écrit « où ». « Où »
exprime le lieu. Derrière un nom, c’est un pronom subordonnant. Par
exemple : « la ville où je vais ». Derrière un verbe, c’est une conjonction
de subordination. Par exemple : « je ne sais pas où je vais ».
« OR » OU « HORS »
On applique un test de remplacement pour savoir si on doit écrire « hors »
ou « or ».
Si on peut remplacer par « en dehors » : on écrit « hors ». C’est un
adverbe.
Si on peut remplacer par « cependant, toutefois, néanmoins » : on écrit
« or ». Il s’agit d’une conjonction de coordination qui exprime la
concession.

POUR RÉSUMER
Pour distinguer les homophones, on peut utiliser des tests de remplacement par d’autres
mots, mais il est important également d’observer la construction de la phrase dans
laquelle se trouve le mot sur lequel on a des doutes.

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Paris, Larousse,
2014.
12 SAVOIR ORTHOGRAPHIER LES
MOTS INVARIABLES
Les mots invariables sont très employés mais souvent mal
orthographiés. Les correcteurs orthographiques, quand on en a, se
chargent généralement de les corriger mais ne repèrent pas les erreurs
en cas d’ambiguïté. Un détour par l’étymologie et les nouvelles règles
orthographiques vous aidera à comprendre et mémoriser
l’orthographe de ces mots.
« HORMIS » ET NON « HORMI »
« Hormis » signifie « mis hors ». Selon le dictionnaire Littré qui indique
l’étymologie du mot, « hormis » était à l’origine un vrai participe qui
s’accordait (« hormise » au féminin).
Il y a donc le même s à la fin de « hormis » que de « mis ».
« PARMI » ET NON « PARMIS »
Le Littré nous dit que « parmi » est composé de « par » et de « mi » dans le
sens de « milieu ». C’est le sens de « par le milieu ».
Donc, de la même manière qu’il n’y pas de s à « mi » (comme dans « mi-
temps »), il n’y a pas de s à « parmi ».
« NÉANMOINS », AVEC UN S À LA FIN
Dans le Littré, l’étymologie de « néanmoins » révèle qu’il est composé de
« néant » et « moins », c’est-à-dire « rien moins ».
On a donc à la fin du mot le s de « moins » (mais on n’a plus le t de
« néant »).
« MALGRÉ » ET NON « MALGRÈS »
À nouveau l’étymologie nous permet de comprendre l’orthographe de
« malgré ». Le Littré nous indique ainsi que le mot est composé de « mal »
et de « gré », c’est-à-dire « de mauvais gré ».
« Malgré » s’écrit donc sans s car il est construit avec le mot « gré » (que
l’on trouve dans « bon gré, mal gré », par exemple) qui n’a pas de s à la fin
et qui s’écrit avec un é (et non un è).
« ENSEMBLE » ADVERBE ET « ENSEMBLE » NOM
L’adverbe « ensemble » signifie « l’un avec l’autre » ou « les uns avec les
autres ». Comme il a un sens pluriel, on a tendance, à tort, à mettre un s à la
fin. Cette faute peut aussi venir de la confusion entre « ensemble » adverbe
et « ensemble » nom.
Lorsqu’il est un adverbe, il n’y a pas d’article devant, comme dans « ils
sont arrivés ensemble ».
Lorsqu’il est un nom, il est précédé d’un déterminant et peut être au
pluriel (ex. : « un ensemble musical/des ensembles musicaux »).
« EXCEPTÉ » OU « EXCEPTÉS » ; « CI-JOINT » OU « CI-JOINTS »
Lorsqu’ils sont placés en début de phrase, « excepté » et « ci-joint » sont
invariables. On écrira : « ci-joint, les documents ».
Quand ils ne sont pas en début de phrase, ce sont des adjectifs qui
s’accordent (donc) avec le nom qu’ils qualifient. On écrira ainsi : « veuillez
trouver les documents ci-joints ».
« CERTES », AVEC UN S À LA FIN
Pourquoi y a-t-il un s à « certes » ? C’est à nouveau lié à l’étymologie du
mot. Selon le Littré, il est issu du latin certis.
Le s à la fin de « certes » est donc une résurgence de la racine latine.
« LÀ », AVEC OU SANS TIRET
Le dictionnaire Larousse distingue deux cas dans l’emploi du « là » :
il s’écrit avec un trait d’union dans la construction « ce/cet(te)/ces + nom
+ là », comme dans « cet enfant-là, cette femme-là ». On met également
le trait d’union lorsqu’il y a un nombre, comme dans « ces deux-là, ces
deux enfants-là ».
il s’écrit sans trait d’union lorsque le nom est séparé du démonstratif :
« cette belle écharpe là, ce brave garçon là » ; ou lorsque le nom est
séparé de l’adverbe « là » comme dans « ce lundi soir là ».
CONSEIL
Attention ! On écrit « çà » uniquement dans le sens spatial de « çà et là » pour distinguer
un endroit proche (« çà ») d’un endroit éloigné (« là »). Dans le sens de « cela », on écrira
« ça » (sans accent).

« AUJOURD’HUI »
ET « AU JOUR D’AUJOURD’HUI »
On entend souvent l’expression « au jour d’aujourd’hui » pour insister sur
l’instant présent. On peut rappeler, en reprenant le Littré, que le mot
« aujourd’hui » est composé de quatre mots : « au » + « jour » + « d’ » +
« hui ». « Hui » signifie, à lui seul, « le jour présent ». On voit donc bien
que le mot « aujourd’hui » est un pléonasme (comme « monter en
haut/descendre en bas ») : « aujourd’hui » signifie « le jour du jour
présent»… Si on poursuit, « au jour d’aujourd’hui » veut donc dire « au
jour du jour du jour présent»… Ce qui fait trois fois le mot « jour »… C’est
beaucoup !
La remarque de l’Académie française sur l’expression « au jour
d’aujourd’hui » rappelle cette « redondance » mais ne juge cependant pas
l’emploi incorrect dans le sens d’une insistance dont il ne faut cependant
pas abuser.
« C’EST-À-DIRE » ET NON
« C’EST À DIRE »
Selon le dictionnaire Larousse, « c’est-à-dire » s’écrit toujours avec les
traits d’union, même dans l’abréviation qui est « c-à-d ».
« DE PAR LE MONDE » ET NON
« DE PAR SON EXPÉRIENCE » /
« DE PAR » ET NON « DE PART »
L’expression « de par » est composée des deux prépositions « de » et
« par », la deuxième signifiant « à travers ». « Par » provient du latin per
qui a un sens de mouvement. On voit donc pourquoi « par », issu de per, n’a
pas de t final.
L’Académie française lui donne le sens d’« en quelque endroit de »,
notamment « de par le monde ». Elle préconise de ne pas employer « de
par » dans le sens de « du fait de, étant donné ». On ne dira donc pas « de
par son expérience » mais plutôt « grâce à son expérience ».
Pour distinguer « par » de « part », on peut tenter de remplacer le mot par
« partait ». Si la phrase fonctionne ainsi, on écrira « part » : il s’agit du
verbe « partir » au présent de l’indicatif.
« AU TEMPS POUR MOI » ET NON « AUTANT POUR MOI »
Selon l’Académie française, l’expression « au temps pour moi » viendrait
du langage militaire dans lequel « au temps ! » se dit pour commander la
reprise d’un mouvement depuis le début. Ainsi, on utilisera l’expression
« au temps pour moi » pour admettre son erreur – et concéder que l’on va
reprendre ou reconsidérer les choses depuis leur début.
L’orthographe « autant pour moi » est courante aujourd’hui, mais
incorrecte.
A PRIORI, A CONTRARIO, A FORTIORI
La nouvelle orthographe accepte les deux graphies « a priori, a contrario, a
fortiori » et « à priori, à contrario, à fortiori ».
Il est même possible de faire la soudure dans « un apriori », comme pour les
mots composés d’origine étrangère (« weekend/week-end », par exemple).
« EN DÉPIT DE » AVEC UN T À LA FIN ET SANS ACCENT
CIRCONFLEXE
Le dictionnaire Larousse propose de penser au verbe « dépiter » pour se
souvenir du t final de « dépit », tandis que le Littré rappelle que
l’étymologie du mot est despectus (qui vient de despicere : « regarder de
haut en bas »). Le t final est donc issu du t latin.
Il n’y a par ailleurs aucune raison de mettre un accent circonflexe sur le i.
« GRÂCE À »
« Grâce » garde son accent circonflexe même avec la nouvelle orthographe,
qui ne propose d’annuler l’accent circonflexe que sur les i et les u.

CONSEIL
En cas de doute, référez-vous à des outils fiables et accessibles en ligne !
Les « Questions de langue » sur le site de l’Académie française proposent, dans l’ordre
alphabétique, des règles et commentaires plutôt accessibles et qui permettent de trancher
les doutes.
Le dictionnaire Larousse en ligne ajoute à ses définitions une partie « difficultés » où sont
traitées les questions relatives à l’orthographe et à l’emploi des mots que l’on recherche.

POUR RÉSUMER
On écrit « hormis » mais « parmi ».
On écrit « malgré » et non « malgrès ».
« Ci-joint » et « excepté » sont invariables en début de phrase.
On peut écrire « a priori, a fortiori, a posteriori » ou « à priori, à fortiori, à
posteriori ».

fiche 11
Les mots à ne pas confondre
fiche 32
Bien employer les mots de liaison

POUR ALLER PLUS LOIN


Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, 2010.
www.academie-francaise.fr/questions-de-langue
www.littre.org
www.larousse.fr
13 COMMENT ÉCRIRE LES
ADVERBES EN -MENT ?
Les adverbes sont des mots invariables. Certains sont construits à
partir d’adjectifs et souvent, ils finissent par -ment. On se pose
généralement deux types de questions à leur sujet : quand doit-on
écrire -ment plutôt que -mment ? Pour ceux qui font le son /aman/ doit-
on écrire -amment ou -emment ?
LE DOUBLE M
Les /aman/ vont toujours par deux
La règle d’orthographe pour les adverbes qui font le son /aman/ à la fin est
très simple et suit une règle conjugale classique : « les amants vont toujours
par deux ».
Pour expliciter la métaphore (si besoin est), le son /aman/ à la fin des
adverbes correspond toujours à un doublement du m.
On écrira donc « patiemment, différemment, conséquemment,
élégamment », etc.

CONSEIL
La formule « les amants vont toujours par deux » est un moyen mnémotechnique qui
fonctionne à 100 % : aucune faute possible ! La question du double m est résolue…

– emment : si l’adjec f con ent un e


Si l’adjectif sur lequel est construit l’adverbe contient un e à la fin, c’est ce
e que l’on retrouvera dans la terminaison de l’adverbe.
On écrit ainsi « évidemment » car « évident » s’écrit avec ent à la fin.
Pour la même raison on écrit « patiemment » (de « patient »), etc.
– amment : si l’adjec f con ent un a
Dans la même logique, si l’adjectif sur lequel est construit l’adverbe
contient un a à la fin, c’est ce a que l’on retrouvera dans la terminaison de
l’adverbe.
On écrit ainsi « savamment » car « savant » s’écrit avec ant à la fin.
De la même manière, on écrit « galamment » (de « galant »).

CONSEIL
Si c’est possible, rapportez l’adverbe à son adjectif pour savoir s’il faut écrire -emment ou
-amment. Cette mécanique fonctionne dans 100 % des cas.

LE M SEUL
Les adverbes qui font le son /man/ sont souvent construits sur un adjectif au
féminin auquel on ajoute la terminaison -ment. Par exemple :
« consciencieusement » (consciencieuse + -ment) ou « respectueusement »
(respectueuse + -ment), etc.
Attention, car le féminin de l’adjectif ne se retrouve pas toujours dans
l’adverbe, ce qui induit des difficultés d’orthographe. C’est le cas des
adjectifs avec le son /i/ qui donnent -ie (« polie ») ou -ille (« gentille »)
au féminin. On écrit ainsi « poliment » et non « poliement »,
« gentiment » et non « gentillement ».
Pour les adjectifs en /u/, cette différence est marquée par un accent
circonflexe comme dans :
« dûment » (et non « duement ») ;
« crûment » (et non « cruement ») ;
« goulûment » (et non « gouluement »), etc.
Mais depuis le Vademecum de 1997, l’accent circonflexe sur le u dans ces
cas-là n’est plus obligatoire. On tolère ainsi :
« dument » autant que « dûment » ;
« crument » autant que « crûment » ;
« goulument » autant que « goulûment ».

CONSEIL
Le correcteur orthographique repère généralement ces fautes et accepte les deux
orthographes.
COMMENT ÉCRIRE LES ADVERBES EN -MENT ?

POUR RÉSUMER
Les adverbes contenant le son /aman/ prennent toujours deux m (« les amants vont
toujours pas deux »).
On écrit -amment si l’adjectif sur lequel est construit l’adverbe contient un a
(savant → savamment).
On écrit -emment s’il contient un e (patient → patiemment).
Pour les adverbes contenant seulement le son /man/ en finale, on ne mettra qu’un m
(→ respectueusement).
Pour les adjectifs en /i/ et en /u/, il faut alors faire attention à ce qui précède la
terminaison si cela ne correspond pas au féminin de l’adjectif (gentil → gentiment ;
due → dûment/dument).

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
fiche 11
Les mots à ne pas confondre
fiche 12
Savoir orthographier les mots invariables

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
www.renouvo.org
14 SAVOIR ÉCRIRE LES NOMBRES
Les adjectifs numéraux cardinaux (qui indiquent le nombre, la
quantité) sont invariables, sauf « un » qui fait « une », « vingt » et
« cent » qui, dans certains cas, prennent un s. Quels sont ces cas ? Et le
trait d’union… où et quand doit-on le mettre ?
UN
Lorsqu’il indique le chiffre, « un » peut être un déterminant cardinal. Il
s’accorde en genre avec le nom qu’il détermine. Il est toujours au singulier.
Exemple : « il a encore une page à lire » (« une » est au féminin comme
« page ») ; « le chapitre comprend trente et une pages ».
Il reste cependant invariable dans deux cas.
Si « un » est employé dans le sens ordinal à propos d’un numéro, d’une
année ou d’une page, il reste invariable. Exemples :
« page un » (→ première page) ;
« ouvrez vos livres page vingt et un » (→ vingt et unième page, on
n’écrit donc pas « page vingt et une) ;
« l’année mille neuf cent quatre-vingt-un » (et non « l’année mille
neuf cent quatre-vingt-une »).
Dans les indications de type « vingt et un mille, trente et un mille… »,
« un » est invariable. Il ne se rapporte en effet pas directement au nom
qui le suit, mais il fait partie de toute l’indication numérique. Exemple :
« nous publions trente et un mille pages par an » (et non « trente et une
mille pages »).

CONSEIL
Notez que « mille » ne prend jamais de s.

« VINGT » ET « CENT »
« Vingt » et « cent » sont (en plus de « un » qui fait « une ») les seuls
adjectifs numéraux variables. Ils prennent un s lorsqu’ils sont multipliés et
qu’ils ne sont pas suivis d’autres chiffres (« un, deux, trois », etc.). On
écrira ainsi :
« quatre-vingts » (4 × 20) mais « quatre-vingt-cinq » ;
« deux-cents » (2 × 100) mais « deux-cent-cinquante ».
Vingt
Attention à quelques particularités à propos de « vingt » :
« million » est un nom, pas un déterminant. Il n’empêche donc pas le
pluriel de « vingt ». Exemple : « cela s’est passé il y a quatre-vingts
millions d’années » ;
à propos d’un numéro, d’une page ou d’une année, « quatre-vingt » peut
être employé dans le sens ordinal de « quatre-vingtième ». Dans ce cas,
il reste toujours au singulier. Exemples : « j’ai tiré le numéro quatre-
vingt ! » (→ c’est le quatre-vingtième numéro) ; « mon passage préféré
commence page quatre-vingt » ; « dans les années quatre-vingt ».
Cent
Comme pour « vingt », à propos d’un numéro, d’une page ou d’une
année, « deux-cent » peut être employé dans le sens ordinal de « deux-
centième ». Dans ce cas, il reste toujours au singulier. Exemples : « j’ai
tiré le numéro deux-cent ! » (→ c’est le deux-centième numéro) ; « mon
passage préféré commence page deux-cent » ; « dans les années dix-huit-
cent ».
LE TRAIT D’UNION
Depuis le 22 mai 1993, le trait d’union (ou tiret) est autorisé partout dans
l’écriture des nombres. On a donc deux règles qui sont aussi valables l’une
que l’autre :
celle de 1993 : placer le tiret partout, comme dans « mille-neuf-cent-
soixante-dix-sept » ;
l’ancienne :
on met un tiret entre les termes désignant les dizaines et ceux
exprimant les unités ;
le tiret remplace le « et ». Exemple : dix-huit (dix et huit) ; soixante-
treize (soixante et treize) ;
le déterminant composé « quatre-vingts » s’écrit également avec un
trait d’union. Exemple : quatre-vingt-un ; quatre-vingt-douze.

CONSEIL
Comme les deux règles sont encore valables, le mieux est d’harmoniser sa pratique au sein
d’un même document ou, plus généralement, de mettre en place une charte collective à
l’usage des rédacteurs de votre équipe.

POUR RÉSUMER
L’orthographe des chiffres et des nombres est invariable, sauf pour « un », « vingt » et
« cent ».
Seuls « vingt » et « cent » peuvent être mis au pluriel : quand ils sont multipliés… sans
être suivis d’un adjectif numéral (« un, deux, trois »).
« Un », « vingt » et « cent » peuvent aussi être employés comme adjectif ordinal et ne
pas s’accorder (« page un » pour « première page »).

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
www.renouvo.org/regles.php
15 SAVOIR ORTHOGRAPHIER LES
MOTS EN -ANT
Participe présent, gérondif, adjectif verbal… Voilà trois types de mots
avec la terminaison -ant. Doit-on mettre un s à la fin ? Si oui, dans
quels cas ? Doit-on écrire « excellent » ou « excellant » ? « Fatigant » ou
bien « fatiguant » ? Quelle est la différence ? Pour répondre à ces
questions, il faut savoir distinguer l’adjectif verbal du participe présent
et du gérondif.
« -ANT » OU « -ANTS »
Gérondif et par cipe présent : invariables
Comment reconnaître un participe présent et un gérondif ?
Ce sont des verbes non conjugués.
Ils se terminent tous les deux par -ant.
Le gérondif commence par « en » puis est suivi d’un verbe en -ant :
« mangeant » est le participe présent du verbe « manger » ;
« en mangeant » en est le gérondif.
Le propre du gérondif et du participe présent est qu’ils sont invariables.
On n’a aucune difficulté à reconnaître le gérondif, grâce au « en » : « en
obéissant aux adultes, les enfants sont en sécurité » est un gérondif. Il n’y a
pas de s à « obéissant ».
En revanche c’est plus compliqué pour le participe présent, qu’on a
souvent du mal à distinguer de l’adjectif verbal : « les enfants obéissant
aux adultes, ils sont en sécurité ».
Pour savoir s’il faut un s ou non au mot en -ant, on peut se livrer au test
suivant : passer l’énoncé au féminin et voir si le mot en -ant s’accorde.
Dans la phrase « les enfants obéissant aux adultes, ils sont en sécurité », on
remplace « enfants » par « jeunes filles ». On se rend alors compte qu’on ne
doit pas faire l’accord : « les jeunes filles obéissantes au adultes, elles sont
en sécurité ». « Obéissant » est donc un participe présent, invariable.

S OU PAS A LA FIN DES MOTS EN -ANT ?

Adjec f verbal : on fait l’accord


Lorsque le mot en -ant est un adjectif, comme tout adjectif il s’accorde avec
le nom qu’il qualifie. Comment le reconnaît-on ?
Si on l’emploie avec un nom au féminin, il finit en -ante(s) : on écrira
« ce sont des enfants obéissants » car si on refait le test énoncé
précédemment, on obtiendra « ce sont des jeunes filles obéissantes ».

CONSEIL
Méfiez-vous du correcteur orthographique ! Il ne repère pas ces fautes-là.

Autre astuce pour repérer l’adjectif verbal : il ressemble à un verbe, il est


construit à partir d’un verbe, mais il ne fonctionne pas comme un verbe.
Autrement dit, il n’a pas de complément.
Dans « les enfants obéissant aux adultes, ils sont en sécurité », « obéissant »
a comme complément « aux adultes ». C’est donc un participe présent, on
ne l’accorde pas.
Dans « ce sont des enfants obéissants », « obéissants » n’a pas de
complément. Il est donc adjectif verbal et s’accorde.
« -CANT » OU « -QUANT », « -GANT » OU « -GUANT »
La question se pose de l’orthographe des verbes en -quer ou -guer comme
« communiquer » ou « fatiguer ». Quand doit-on orthographier la finale -
quant plutôt que -cant ? Écrit-on « communiquant » ou « communicant » ?
« Fatiguant » ou « fatigant » ?
Une fois que l’on a distingué l’adjectif verbal du gérondif ou du participe
présent, il est assez simple de savoir quand on doit garder le qu ou le gu de
l’infinitif ou non.
On écrira -quant ou -guant pour le participe présent et le gérondif :
« en communiquant bien, vous obtiendrez des résultats » : gérondif,
on garde le qu de l’infinitif ;
« fatiguant le gibier, il finira par l’attraper » : participe présent, on
garde le gu de l’infinitif.
On écrira -cant ou -gant pour l’adjectif verbal (on peut le mettre au
féminin) :
« c’est un enfant fatigant/une personne fatigante » : adjectif verbal ;
« c’est un bon communicant/une bonne communicante, il/elle obtient
des résultats » : utilisé comme substantif ici.

COMPRENDRE LES DIFFÉRENTES ORTHOGRAPHES DES MOTS EN -ANT

CONSEIL
Méfiez-vous du correcteur orthographique ! Il ne repère pas ces fautes-là non plus…

Le même test fonctionne ici : si on peut passer le mot en -ant au féminin,


c’est un adjectif. Donc : gu devient g et qu devient c.
Si on ne peut pas le passer au féminin, alors on écrit -guant ou -quant.
« -ENT » OU « -ANT »
Certains adjectifs finissent par -ent. La seule solution pour les orthographier
correctement est de les connaître par cœur : cette variation ne répond pas à
une quelconque règle de grammaire.
Quelques participes présents et leur adjectif en -ent
Participe présent Adjectif verbal
Adhérant Adhérent
Affluant Affluent
Coïncidant Coïncident
Confluant Confluent
Convergeant Convergent
Déférant Déférent
Détergeant Détergent
Différant (différer) Différent (différer)
Divergeant Divergent
Émergeant Émergent
Équivalant Équivalent
Excellant Excellent
Expédiant Expédient
Influant Influent
Interférant Interférent
Négligeant Négligent
Précédant Précédent
Somnolant Somnolent

Quelques participes présents et leur adjectif qui perdent le qu ou le gu


Participe présent Adjectif verbal
-quant -cant
Communiquant Communicant
Convainquant Convaincant
Provoquant Provocant
Suffoquant Suffocant
Vaquant Vacant
-guant -gant
Déléguant Délégant
Divaguant Divagant
Fatiguant Fatigant
Intriguant Intrigant
Naviguant Navigant
Zigzaguant Zigzagant

POUR RÉSUMER
Pour bien orthographier un mot en -ant, il faut d’abord reconnaître s’il s’agit d’un
adjectif verbal.
C’est un adjectif si :
on peut le passer au féminin ;
il n’est pas suivi d’un complément.
Sinon, c’est un participe présent et s’il est précédé d’un « en », c’est un gérondif.
Si c’est un adjectif :
il s’accorde avec le nom si besoin (« -ants ») ;
il s’écrit -cant ou -gant et non -quant ou -guant ;
il s’écrit éventuellement -ent.
Si c’est un participe présent ou un gérondif :
il est invariable ;
il s’écrit -quant ou -guant.

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables
fiche 16
Bien employer les mots en -ant

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
16 BIEN EMPLOYER LES MOTS EN -
ANT
On connaît tous l’adage « l’appétit vient en mangeant ». Il est très
courant et pourtant, il reflète à merveille les erreurs dans l’emploi des
mots en -ant. On note souvent la même construction en fin de courriers
avec des formules comme « vous en souhaitant bonne réception, je vous
prie… ». Si cette tournure est correcte ici, c’est dans son usage que l’on
trouve les fautes de syntaxe auxquelles on s’attend le moins…
L’APPÉTIT VIENT EN MANGEANT
Deux ac ons pour un sujet…
Que signifie ce proverbe ? Si on le reformule, on dirait quelque chose
comme « l’appétit vient quand on mange ». Cette reformulation souligne la
nécessité de se poser la question suivante : « Qui fait l’action dans chaque
verbe ? »
Dans « l’appétit vient quand on mange », il y a deux verbes conjugués :
« vient » dont le sujet est « l’appétit » et « mange », dont le sujet est
« on ». Il y a donc deux actions différentes avec deux sujets distincts : ce
n’est pas le même qui « vient » et qui « mange ». La tournure est
correcte.
Au contraire, dans « l’appétit vient en mangeant », il n’y a qu’un verbe
conjugué qui est « vient », dont le sujet est « l’appétit ». « En
mangeant » est un gérondif qui a pour « sujet »… « l’appétit ». Il y a
donc toujours deux actions mais avec un seul sujet : celui qui « vient »
est aussi celui qui mange… Or, on conviendra aisément que l’appétit ne
mange pas… La tournure est donc incorrecte.
La règle : le par cipe présent
ou le gérondif a le même sujet
que le verbe conjugué
La tournure qui nous occupe est donc la suivante : un participe présent ou
gérondif (« en mangeant) + un autre verbe conjugué.
La règle est simple : celui qui est sujet du verbe conjugué, doit l’être aussi
du participe présent ou gérondif.
Dans nos courriers, les tournures « vous en souhaitant bonne réception » ou
« restant à votre disposition » doivent être suivies du « je » comme sujet du
verbe suivant (si c’est bien « je » qui « souhaite » ou qui « reste »).
On écrira donc : « vous en souhaitant bonne réception, je vous prie de
recevoir mes salutations distinguées » ou « restant à votre disposition, je
vous adresse ci-joint… ».
ON DIT/ON NE DIT PAS…
L’emploi des mots en -ant implique donc une mécanique par laquelle on
s’interroge sur qui fait l’action de chaque verbe. C’est aussi une musicalité
que l’on peut enregistrer ou intégrer. Le tableau de la page suivante propose
des exemples de tournures fautives avec leur correction.
Pour être sûr de ne pas vous tromper, transformez votre énoncé comme on
l’a fait avec « l’appétit vient en mangeant ».
Pour la phrase « vous en souhaitant bonne réception, je vous prie de
recevoir mes salutations distinguées », on peut dire « je vous en souhaite
bonne réception et vous prie de recevoir mes salutations distinguées ».
C’est la même personne qui est sujet du verbe conjugué et du participe
présent : la tournure est donc correcte.
Au contraire, pour la phrase « en téléphonant au support, un technicien vous
répondra au plus vite », on ne peut pas dire « si un technicien téléphone, il
vous répondra au plus vite ». Ce n’est en effet pas la même personne qui est
sujet du verbe conjugué et du participe présent : la tournure est donc
incorrecte. On écrira plutôt : « si vous téléphonez au support, un technicien
vous répondra au plus vite ».
Dans l’exemple « le vent soufflant très fort, j’ai attrapé froid », ce n’est pas
le même sujet pour « soufflant » et « ai attrapé ». En revanche, la phrase est
correcte car le sujet du participe présent est exprimé.
Bien employer les participes présents
On dit On ne dit pas
Si vous téléphonez au support, un technicien En téléphonant au support, un technicien vous
vous répondra au plus vite. répondra au plus vite.
Quand je l’ai entendu au bout du fil, mon cœur En l’entendant au bout du fil, mon cœur s’est
s’est mis à battre. mis à battre.
Alors que je me baladais près de la rivière, mon En me baladant près de la rivière, mon
téléphone est tombé dans l’eau. téléphone est tombé dans l’eau.
Les techniciens étant passés le matin, le réseau Étant passés le matin, le réseau a été rétabli par
a été rétabli. les techniciens.
Alors que je grimpais à la vieille échelle, la En grimpant à la vieille échelle, la sonnerie a
sonnerie a retenti. retenti.
Vous en souhaitant bonne réception, je vous Vous en souhaitant bonne réception, veuillez
adresse ci-joint le document. trouver ci-joint le document.
Un doute m’a envahi quand je suis arrivé sur le Un doute m’a envahi en arrivant sur le site.
site.
Quand elle a déménagé, la ligne de la cliente a En déménageant, la ligne de la cliente a dû
dû changer. changer.
Depuis que j’ai choisi cette option, les En choisissant cette option, les problèmes ont
problèmes ont disparu. disparu.
Ayant transmis les informations, nous veillons Ayant transmis les informations, votre dossier
au suivi de votre dossier. est bien suivi.
En suivant bien vos consommations, vous En suivant bien vos consommations, vos
stabilisez vos factures. factures sont stables.
En étant sans cesse critiqué, il finira par se En le critiquant sans cesse, il finira par se
vexer. vexer.
En lui avouant mes erreurs, j’ai vu qu’il ne se En lui avouant mes erreurs, il ne s’est pas
moquait pas de moi. moqué de moi.
J’ai fait tomber mon étui en courant. En courant, mon étui est tombé.

POUR RÉSUMER
Dans les phrases avec un participe présent ou un gérondif, il faut s’assurer que le sujet
du verbe conjugué est également le sujet du participe présent.
Si ce n’est pas le cas, on doit employer deux verbes conjugués ou exprimer un sujet
distinct pour le participe présent.

fiche 15
Savoir orthographier les mots en -ant

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
17 LE PLURIEL DES MOTS
COMPOSÉS
Un mot composé relie deux ou trois mots avec un trait d’union et/ou
une préposition. Le principe général de l’accord dans les noms
composés est que les mots variables s’accordent et les mots invariables
ne s’accordent pas. Cette règle simple et un peu tautologique
fonctionne souvent… sauf toutes les fois où elle ne fonctionne pas !
LES CAS SIMPLES
Noms et adjec fs
Quand les noms composés contiennent des adjectifs ou des noms, chacun
d’eux s’accorde. Ils fonctionnent dans les noms composés comme ils le font
par ailleurs. On a ainsi les constructions :
nom + nom : un chou-fleur → des choux-fleurs ;
adjectif + nom : une longue-vue → des longues-vues.
Attention ! Les adjectifs « franc » et « grand » ne s’accordent qu’au
masculin. Exemple : un grand-père → une grand-mère ; des grands-pères
→ des grand-mères.
Verbes, adverbes et préposi ons
Les verbes, adverbes et prépositions utilisés pour des mots composés sont
invariables. On a ainsi les constructions :
adverbe + nom : une avant-garde → des avant-gardes ;
verbe + nom : un porte-parole → des porte-paroles ;
préposition + nom : un à-côté → des à-côtés ; un en-tête → des en-têtes.

CONSEIL
Attention au correcteur orthographique : il ne propose pas systématiquement le trait
d’union, ni la bonne orthographe !
… ET LES AUTRES CAS
Il existe trois cas où les noms ou adjectifs ne s’accordent pas.
Dans la construction nom + préposition + nom, le deuxième nom ne
s’accorde pas : une pomme de terre → des pommes de terre.
Les noms étrangers ne s’accordent pas, sauf « des pull-overs » ; « des
week-ends ».
Quand le nom a un sens partitif, il ne s’accorde pas. Par exemple :
un lave-vaisselle → des lave-vaisselle (on lave « de la vaisselle » et
non « des vaisselles ») ;
un sèche-linge → des sèche-linge (on sèche « du linge » et non « des
linges »).

LE PLURIEL DES MOTS COMPOSÉS


POUR RÉSUMER
Dans le pluriel des mots composés, seuls les noms et adjectifs s’accordent, sauf :
dans la construction nom + de + nom : le deuxième nom ne s’accorde pas ;
quand les noms ont un sens partitif (du type « lave-vaisselle ») ;
les noms étrangers ;
« grand » et « franc » ne marquent que le pluriel du masculin.

fiche 8
Reconnaître les catégories de mots : les mots invariables
fiche 9
Reconnaître les catégories de mots : les mots variables

POUR ALLER PLUS LOIN


www.renouvo.org
www.académiefrançaise.fr
18 SAVOIR ACCORDER LE PARTICIPE
PASSÉ
Toujours apprise, jamais comprise, la règle d’accord du participe passé
est incontournable pour l’orthographe française. Comment
orthographier les mots qui finissent par les sons /é/, /i/, /u/ ? Comment
identifier les pièges et les contourner ?
QU’EST-CE QU’UN PARTICIPE PASSÉ ?
Le par cipe passé dans deux construc ons
Le participe passé est une forme du verbe qui n’est pas conjuguée. On le
trouve dans deux cas.
Dans les temps composés, c’est la deuxième partie :
avec l’auxiliaire « être » : « je suis allé » ;
avec l’auxiliaire « avoir » : « ils ont mangé ».
Attention : dans les verbes qui ont trois éléments, c’est forcément
l’auxiliaire « être », comme dans « l’horaire a été modifié par le
collaborateur ». C’est une tournure passive.
Employé comme adjectif : « bloqué dans les embouteillages, il est arrivé
en retard ».

CONSEIL
Il faut d’abord identifier si le participe passé est employé avec l’auxiliaire « être » ou
l’auxiliaire « avoir » pour savoir comment l’accorder.

Ce que l’on ajoute à la fin du par cipe passé


Puisque le participe passé est un verbe non conjugué, il ne prendra la
marque que du féminin et du pluriel. Il n’y a donc que deux lettres que l’on
peut ajouter à un participe passé : e pour le féminin et/ou s pour le pluriel.
L’erreur la plus courante consiste à ajouter nt pour marquer le pluriel (avec
« ils » ou « elles ») ou un s pour marquer le « tu » :
on écrit « elles sont venues » et non « elles sont venuent ». Le nt qui
marque la troisième personne du pluriel se trouve sur l’auxiliaire
(« sont ») ;
on écrit « tu es parti » et non « tu es partis ». Le s qui marque la
deuxième personne du singulier se trouve sur l’auxiliaire (« es »). Le s à
« parti » se trouvera uniquement au pluriel (« nous sommes partis »).

CONSEIL
L’identification du participe passé doit fonctionner comme un signal d’alarme lorsque l’on
se relit. Il faut se poser deux questions : 1) doit-on marquer le féminin ? ; 2) doit-on
marquer le pluriel ?

DANS QUEL CAS ACCORDER LE PARTICIPE PASSÉ ? AVEC QUOI ?


Le par cipe passé employé comme adjec f
Le cas le plus simple pour l’accord du participe passé est lorsqu’il est
employé comme adjectif. On l’accorde alors avec le nom qu’il qualifie,
comme on le fait avec un adjectif.
Exemple 1 : « Arrivée en avance, elle a eu le temps de prendre un
café » ; « Arrivés en avance, ils ont eu le temps de prendre un café », etc.
Exemple 2 : « Elle apporte un dossier abîmé. »
Le par cipe passé construit avec l’auxiliaire « être »
Quand le participe passé est construit avec l’auxiliaire « être », il s’accorde
en genre et en nombre avec le sujet du verbe. On écrit ainsi « il est tombé
malade » ; « elle est tombée malade » ; « ils sont tombés malades » ; « elles
sont tombées malades ». Il y a des cas particuliers avec les verbes
pronominaux ( fiche 19).
Le par cipe passé construit avec l’auxiliaire « avoir »
Quand le participe passé est construit avec l’auxiliaire « avoir », il ne
s’accorde jamais avec le sujet. Il doit s’accorder avec le complément
d’objet direct placé avant l’auxiliaire.
Exemple 1 : « Les lettres que j’ai lues. » « Que » reprend « les lettres »
et complète le verbe « lire ». On accorde donc « lire » avec « les
lettres », féminin pluriel → « lues ».
Exemple 2 : « Les femmes, je les ai vues. » « Les » reprend « les
femmes » et complète le verbe « voir ». On accorde donc « voir » avec
« les femmes », féminin pluriel → « vues ».
Si on ne sait plus ce qu’est un complément d’objet direct, voilà une liste
indicative de mots avec lesquels le participe passé peut s’accorder :
« que » en général quand il reprend un nom ;
« le, la, les », « m’, t’, l’ », « nous, vous », etc.
À l’inverse, il y a certains mots avec lesquels le participe passé ne
s’accordera jamais : « dont », « qui » et « y » (ce ne sont pas des
compléments d’objet directs).

ACCORDER LE PARTICIPE PASSÉ

POUR RÉSUMER
Construit avec l’auxiliaire « être », le participe passé s’accorde généralement avec le
sujet.
Avec l’auxiliaire « avoir », il ne s’accorde jamais avec le sujet mais avec le complément
d’objet direct placé avant l’auxiliaire.
fiche 19
Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé
fiche 21
Comprendre un tableau de conjugaison
fiche 23
Faire concorder les temps
fiche 24
Orthographier les verbes en /i/

POUR ALLER PLUS LOIN


Bescherelle : la conjugaison pour tous, Paris, Hatier, 2012.
Dictionnaire d’orthographe et de difficultés du français, Le Robert, 2010.
Maurice Grevisse, Le bon usage, De Boeck, 16e édition.
http://bescherelle.com/conjugueur.php
19 CAS COMPLEXES MAIS
FREQUENTS D’ACCORD DU
PARTICIPE PASSÉ
En plus des règles d’accord selon que le participe passé est composé
avec l’auxiliaire « être » ou « avoir », quelques subtilités viennent
s’introduire dans la réflexion autour de son orthographe. Il s’agit des
cas complexes liés aux verbes pronominaux et aux verbes de
perception.
AVEC L’AUXILIAIRE « ÊTRE » : LES VERBES PRONOMINAUX
Les verbes pronominaux sont ceux qui contiennent « se » à l’infinitif,
comme « se marier », « se rencontrer ». Le participe passé ne s’accorde pas
toujours avec le sujet pour ce type de verbes. Il faut vérifier si le pronom
fonctionne comme un complément d’objet direct. Gardons en tête deux
exemples qui peuvent être généralisés.
Exemple 1 : « Elle s’est lavée. » Elle a lavé qui ? Réponse : « elle » (et
non « à elle » ou « d’elle »). Le « s’ » fonctionne donc comme un
complément d’objet direct et on accorde le participe passé avec le sujet,
qui est au féminin singulier → « lavée ».
Exemple 2 : « Elle s’est lavé les mains. » Elle a lavé les mains de qui ?
Réponse : « d’elle ». Donc, puisqu’il y a la préposition « de » dans la
réponse, « s’ » fonctionne comme un complément d’objet indirect : on
n’accorde pas le participe passé avec le sujet.
On écrira :
« elles se sont succédé » et non « succédées »
(elles ont succédé à qui ? Réponse : à elles) ;
« ils se sont dit des choses » et non « dits »
(ils ont dit des choses à qui ?) ;
« elle s’est autorisé des propos intolérables » et non « autorisée »
(elle a autorisé des propos intolérables à qui ?).
AVEC L’AUXILIAIRE « AVOIR » : LES VERBES DE PERCEPTION
On n’accorde pas le participe passé lorsqu’il est suivi d’un infinitif, sauf
parfois avec des verbes de perception du style « entendre, voir, percevoir »,
etc.
Exemple 1 : « Les châtaignes que j’ai vues tomber. » « Que » reprend
« les châtaignes », il est COD et placé avant l’auxiliaire. Il est aussi le
sujet de « tomber ». Donc on accorde le participe passé avec le COD.
Exemple 2 : « Les châtaignes que j’ai vu ramasser par les enfants. » Ici,
ce ne sont pas les châtaignes qui ramassent mais les enfants. On
n’accorde pas le participe passé avec le COD « châtaignes ».

CAS PARTICULIERS DU PARTICIPE PASSÉ


POUR RÉSUMER
Pour les verbes pronominaux, on accorde le participe passé avec le sujet si « se »
fonctionne comme un complément d’objet direct.
Pour les verbes de perception, on accorde le participe passé avec le complément
d’objet direct s’il est le sujet du verbe à l’infinitif.

fiche 18
Savoir accorder le participe passé
fiche 21
Comprendre un tableau de conjugaison
fiche 24
Orthographier les verbes en /i/

POUR ALLER PLUS LOIN


Dictionnaire d’orthographe et de difficultés du français, Le Robert, 2010.
Maurice Grevisse, Le bon usage, De Boeck, 16e édition.
Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
www.academie-francaise.fr/questions-de-langue#63_strong-em-participe-pass-accord-em-
strong
Module 3

MAÎTRISER LES RÈGLES DE


CONJUGAISON
L a conjugaison est le deuxième aspect majeur au cœur de nos problèmes
d’orthographe. Généralement, dans nos écrits quotidiens, nous employons
le présent et le passé composé, parfois le futur et le conditionnel. Se posent
alors les questions de terminaison du verbe, d’emploi du subjonctif ou de
l’indicatif, de la concordance des temps. À l’école, on a appris, souvent par
cœur, des tableaux de conjugaison, sans réfléchir à la cohérence globale,
sans essayer de sortir d’un apprentissage qui favorise la mémoire plutôt que
la compréhension.
Ce module propose de prendre en compte les grandes lignes qui régissent la
conjugaison pour résoudre de façon autonome les questions d’orthographe
qui y sont liées. Bien sûr, maîtriser la conjugaison nécessite de connaître
des terminaisons par cœur, mais, à tout bien considérer, c’est une part
infime si on en comprend la logique globale. Cette logique permet de
reconstituer soi-même les différentes formes du verbe et surtout, de trouver
la façon dont il s’écrit.
Il est également important de savoir quelles sont les ressources utiles et
surtout fiables pour trouver rapidement les réponses dont on a besoin. C’est
ce dont traite ce module.
Fiche 20 Les trois groupes de verbes
Fiche 21 Comprendre un tableau de conjugaison
Fiche 22 Quel mode utiliser ?
Fiche 23 Faire concorder les temps
Fiche 24 Orthographier les verbes en /i/
20 LES TROIS GROUPES DE VERBES
On sait généralement qu’il existe trois groupes de verbes. Ce que l’on
sait moins, c’est qu’en les connaissant bien, on résout pas mal de
problèmes d’orthographe du présent de l’indicatif. C’est d’autant plus
intéressant que ces problèmes ne sont pas pris en charge par les
correcteurs orthographiques. En clair, écrit-on « il transfère » ou « il
transfert » ? « Je travaille » ou « je travail » ? « Il envoi » ou il
« envoie » ? Etc.
LE PREMIER GROUPE : LES VERBES EN -ER (SAUF « ALLER »)
Bases et terminaisons
La plupart des verbes en français sont du premier groupe. Leur infinitif est
en -er et on construit la base du verbe en enlevant cette terminaison.
Exemple 1 : « manger » – -er → mang-.
Exemple 2 : « aimer » – -er → aim-.
Les terminaisons de ces verbes au présent de l’indicatif sont les suivantes :
Je (que l’on appelle « P1 ») : -e
Tu (que l’on appelle « P2 ») : -es
Il/elle/on (que l’on appelle « P3 ») : -e
Nous (que l’on appelle « P4 ») : -ons
Vous (que l’on appelle « P5 ») : -ez
Ils/elles (que l’on appelle « P6 ») : -ent

CONSEIL
Le correcteur orthographique ne repère pas toujours les fautes de conjugaison. Fiez-vous à
ces terminaisons pour résoudre vos doutes.

Difficultés
Ne confondez pas l’orthographe des noms et des verbes conjugués.
« Un appel » mais : « j’appelle ; tu appelles ; il appelle ».
« Un travail » mais : « je travaille ; tu travailles ; il travaille ».
« Un transfert » mais : « je transfère ; tu transfères ; il transfère ».
« Un envoi » mais : « j’envoie ; tu envoies ; il envoie ».
Attention : ce n’est pas parce que le verbe finit avec un son autre que /e/
quand il est conjugué, qu’il n’est pas du premier groupe ! C’est le cas des
verbes en -oyer ou -ayer. Ainsi, « envoyer » appartient au premier groupe,
même s’il finit par le son /oi/ quand il est conjugué. On écrira donc
« j’envoie » et non « j’envois » ; « tu envoies » et non « tu envois » ; « il
envoie » et non « il envoit ».
A en on aux bases qui changent !
Pour les verbes du premier groupe, la difficulté porte souvent au présent sur
la base, c’est-à-dire ce qui précède la terminaison.
La consonne n’est pas toujours doublée :
« appeler » donne la base « appell- » pour P1, P2, P3 et P6, mais
« appel- » pour P4 et P5 (appelons, appelez) ;
« jeter » donne la base « jett- » pour P1, P2, P3 et P6, mais « jet- »
pour P4 et P5 (jetons, jetez).
La base peut être modifiée pour respecter la prononciation :
« manger » donne la base « mang- » pour P1, P2, P3, P5 et P6 mais
« mange- » pour P4 (mangeons) ;
« avancer » donne la base « avanc- » pour P1, P2, P3, P5 et P6, mais
« avanç- » pour P4 (avançons).
L’accent n’est pas le même entre l’infinitif et la base :
« transférer » donne la base « transfèr- » pour P1, P2, P3 et P6, mais
« transfér- » pour P4 et P5 (transférons, transférez) ;
« céder » donne la base « cèd- » pour P1, P2, P3 et P6, mais « céd- »
pour P4 et P5 (cédons, cédez).
LE DEUXIÈME GROUPE : LES VERBES EN -IR QUI FONT -ISSONS/-
ISSEZ
Bases et terminaisons
Il y a peu de verbes du deuxième groupe. Ils combinent deux
caractéristiques :
leur infinitif est en -ir ;
leur terminaison est -issons pour P4 et -issez pour P5.
On construit la base du verbe en enlevant le -ir de l’infinitif, sans aucune
modification ni exception.
Les terminaisons des verbes du deuxième groupe au présent sont les
suivantes :
P1 : -is
P2 : -is
P3 : -it
P4 : -issons
P5 : -issez
P6 : -issent
Difficultés
Les verbes du deuxième groupe se terminent par le son /i/. Ne confondez
pas le deuxième et le troisième groupe :
les verbes en -ire (comme « dire ») sont du troisième groupe ;
les verbes en -oir (« recevoir ») sont aussi du troisième groupe.
Les verbes au présent qui finissent par le son /i/ ont les terminaisons du
deuxième groupe à P1, P2, P3, même s’ils sont du troisième groupe.
On écrira ainsi :
pour le verbe « dire » : je dis, tu dis, il dit ;
pour le verbe « construire » : je construis, tu construis, il construit.
LE TROISIÈME GROUPE : LES AUTRES VERBES
Le troisième groupe est très disparate. Il contient tous les verbes dits
« irréguliers » qui ne sont ni dans le premier ni dans le deuxième groupe,
ainsi que le verbe « aller ». La difficulté d’orthographe vient des P1, P2 et
P3 au présent de l’indicatif. On peut cependant établir certaines régularités.
Les verbes en -dre
La plupart des verbes en -dre à l’infinitif (comme « prendre ») ont les
terminaisons suivantes :
P1 : -ds
P2 : -ds
P3 : -d
P4 : -ons
P5 : -ez
P6 : -ent
Mais attention ! Il y a une liste de verbes en -dre à l’infinitif qui perdent
leur d à P1 et P2 et prennent un t à P3 :
(ad) joindre : je joins, tu joins, il joint ;
astreindre : j’astreins, tu astreins, il astreint ;
contraindre : je contrains, tu contrains, il contraint ;
craindre : je crains, tu crains, il craint ;
éteindre : j’éteins, tu éteins, il éteint ;
plaindre : je plains, tu plains, il plaint ;
dissoudre : je dissous, tu dissous, il dissout ;
résoudre : je résous, tu résous, il résout.
Les verbes en -re ou -ir
Les verbes en -re (« mettre ») ou -ir à l’infinitif (« venir ») ont les
terminaisons suivantes :
P1 : -s
P2 : -s
P3 : -t
P4 : -ons
P5 : -ez
P6 : -ent
Attention ! Les verbes en -tir ou -tre ne gardent pas leur t pour P1 et P2 :
(con) sentir : je sens, tu sens, il sent ;
partir : je pars, tu pars, il part :
(dé) mentir : je mens, tu mens, il ment ;
(res) sortir : je sors, tu sors, il sort ;
(res) sentir : je sens, tu sens, il sent ;
mentir : je mens, tu mens, il ment ;
(re) connaître : je connais, tu connais, il connaît ;
(com) paraître : je parais, tu parais, il paraît.
Les verbes pouvoir et vouloir
Les verbes pouvoir et vouloir font le son /eu/ pour P1, P2 et P3.
Les terminaisons sont les suivantes :
P1 : -eux
P2 : -eux
P3 : -eut
P4 : -ons
P5 : -ez
P6 : euvent/eulent
Les verbes qui font le son /e/ quand ils sont conjugués au présent
Certains verbes du troisième groupe conjugués au présent fonctionnent
comme les verbes du premier groupe : ils finissent avec un e aux P1, P2 et
P3 (« offrir » par exemple).
Les terminaisons sont alors les mêmes que celles du premier groupe :
P1 : -e
P2 : -es
P3 : -e
P4 : -ons
P5 : -ez
P6 : -ent
LES TROIS GROUPES DE VERBES

POUR RÉSUMER
Il existe trois groupes de verbes. Il est important de les connaître, surtout pour
orthographier le présent de l’indicatif.
Premier groupe : les verbes en -er (sauf « aller »).
Terminaisons : -e ; -es ; -e ; -ons ; -ez ; -ent.
Difficultés : la base peut changer (doublement de consonnes, accent, etc.).
Deuxième groupe : les verbes en -ir qui font -issons/-issez pour P4 et P5.
Terminaisons : -i ; -is ; -it ; -issons ; -issez ; -ent.
Aucune difficulté.
Troisième groupe : tous les autres verbes.
Les verbes en -dre : attention à ceux qui perdent leur d à P1, P2 et P3.
Les verbes en -re ou -ir : ils perdent leur t à P1, P2 et P3.

fiche 21
Comprendre un tableau de conjugaison
fiche 22
Quel mode utiliser ?
fiche 23
Faire concorder les temps

POUR ALLER PLUS LOIN


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Bescherelle : la conjugaison pour tous, Paris, Hatier, 2012.
21 COMPRENDRE UN TABLEAU DE
CONJUGAISON
Les tableaux de conjugaison sont souvent des sources
d’incompréhension vécues en tant qu’élèves et souvent réitérées avec
nos enfants. Or, il est inutile d’apprendre par cœur un tableau de
conjugaison. Il vaut mieux en comprendre la structure globale. Elle
tourne autour de trois questions sur l’action exprimée par le verbe.
LES MODES : L’ACTION EST-ELLE ENVISAGÉE OU RÉALISÉE ?
Les modes correspondent à différents stades de l’action (ou de l’état)
exprimée par le verbe. Dans les tableaux de conjugaison, l’action est
considérée de cinq manières.
L’infini f et le par cipe : les modes quasi-nominaux
Au mode infinitif, on donne la définition du verbe de façon abstraite, mais
aucune action n’est réalisée. Par exemple, si je cherche « aimer » dans le
dictionnaire, je trouverai « avoir pour quelqu’un de la tendresse, de
l’affection ; être amoureux de quelqu’un ». Mais qui aime qui ? Quand ?
Rien ne l’indique. L’action est donc définie de façon abstraite.
Les participes accompagnent le verbe conjugué :
le participe passé permet de construire les temps composés ;
le participe présent indique une action secondaire comme dans « en
passant par la Lorraine avec mes sabots… ». C’est l’action qui suit qui
est importante.
Le subjonc f
Le subjonctif est le mode de l’action envisagée mais non réalisée. C’est
pourquoi on l’emploie après des verbes de souhait, d’action, d’opinion, etc.
Quand je dis par exemple « je souhaite qu’il vienne », « vienne » est au
subjonctif parce que… ce n’est pas parce que je formule un souhait qu’il va
se réaliser…
L’indica f
L’indicatif, au contraire, est le mode de l’action non plus envisagée mais qui
est ancrée dans une réalité concrète ou non. Dans le célèbre « J’aime » de
Phèdre, on n’est plus dans la définition abstraite du verbe « aimer » à
l’infinitif. Là, non seulement le verbe est conjugué et donc rattaché à une
personne mais avec le mode indicatif, l’action n’est plus abstraite mais
ancrée dans le réel (le verbe est aussi au présent, bien sûr).
Le condi onnel
Le conditionnel, considéré comme un mode dans les tableaux de
conjugaison, décrit une action sous condition (comme son nom l’indique).
Il fonctionne dans des énoncés en deux parties : « si + imparfait » relié par
une virgule à un énoncé contenant le conditionnel.
Le conditionnel, composé de la base du futur et des terminaisons de
l’imparfait peut aussi être considéré comme un temps : c’est le futur du
passé comme dans « il partit à 22 heures et n’arriverait qu’au matin ».
L’impéra f
L’impératif est le mode de l’action ordonnée mais pas forcément réalisée. Il
ne contient que trois personnes : tu, nous et vous.
Attention au piège d’orthographe à l’impératif : les verbes du premier
groupe ne prennent pas de s pour la deuxième personne du singulier,
comme dans « achète du pain ! ».
LES TEMPS : QUAND L’ACTION SE DÉROULE-T-ELLE ?
Pendant, avant ou après le moment où je parle
Les temps se distribuent par rapport au moment où je parle.
L’action se passe au moment où je parle : présent.
L’action se passera après le moment où je parle : futur.
L’action s’est déjà déroulée au moment où je parle :
passé simple si l’action a un début et une fin, c’est-à-dire si elle est
délimitée dans le temps ;
imparfait si l’action n’est pas délimitée dans le temps.

CONSEIL
On a parfois appris, à tort, que le passé simple décrit des actions brèves. Or, l’énoncé « le
Moyen Âge dura onze siècles » est parfaitement valide, bien que « onze siècles » ne soit
pas exactement une durée brève…
Cela vient d’une erreur sur l’interprétation du mot « ponctuel » en grammaire : il décrit
une action délimitée dans le temps et non pas une action courte.

LES TEMPS SIMPLES ET COMPOSÉS : L’ACTION EST-ELLE EN TRAIN


DE SE RÉALISER ?
Pour chaque temps simple, un temps composé
Sur le plan de la forme, à chaque temps simple correspond un temps
composé. Il est toujours construit avec un auxiliaire à différents temps et
avec le participe passé. On a ainsi :
présent (« j’aime ») → passé composé : auxiliaire au présent + participe
passé (« j’ai aimé » : « ai » est au présent) ;
imparfait (« j’aimais ») → plus-que-parfait : auxiliaire à l’imparfait +
participe passé (« j’avais aimé » : « avais » est à l’imparfait) ;
passé simple (« j’aimai ») → passé antérieur : auxiliaire au passé simple
+ participe passé (« j’eus aimé » : « eus » est au passé simple) ;
futur (« j’aimerai ») → futur antérieur : auxiliaire au futur + participe
passé (« j’aurai aimé » : « aurai » est au futur) ;
conditionnel (« j’aimerais ») → conditionnel passé : auxiliaire au
conditionnel + participe passé (si on considère le conditionnel comme un
temps ; « j’aurais aimé » : « aurais » est au conditionnel).
On le voit, il suffit de connaître ces cinq temps et d’apprendre les
conjugaisons des auxiliaires pour reconstituer soi-même les tableaux de
conjugaison.

CONSEIL
Retenez que la marque du subjonctif imparfait est le ss à toutes les personnes et l’accent
circonflexe + t pour la troisième personne. Exemple : « que je fusse, que tu fusses, qu’il
fût, que nous fussions, que vous fussiez, qu’ils fussent ».
Au passé simple de l’indicatif, on met un accent circonflexe uniquement sur les
terminaisons des verbes à « nous » et « vous ». Exemple : « nous fûmes, vous fûtes ».
On n’a donc pas au passé simple « il fût », qui est la terminaison du subjonctif imparfait.

Une ac on en cours de réalisa on, une ac on terminée (« l’aspect » du


verbe)
Sur le plan du sens, on peut dire que les temps simples décrivent une action
en cours de réalisation alors que les temps composés décrivent une action
terminée.
Prenons par exemple « je mangeais quand le téléphone sonna » par rapport
à « j’avais mangé quand le téléphone sonna ». Dans le premier,
« mangeais » (imparfait), on est en train de manger au moment où le
téléphone sonne. Dans le deuxième, « avais mangé » (plus-que-parfait),
l’action de manger est terminée quand le téléphone sonne. Dans les deux
cas, l’action se situe dans le passé mais l’une est en cours (temps simples),
et l’autre est terminée (temps composés).

LE TEMPS COMPOSÉ
CONJUGAISON DES AUXILIAIRES « ÊTRE » ET « AVOIR »

CONSEIL
Le passé composé est le temps employé dans les écrits professionnels pour exprimer une
action au passé. On ne dit pas « vous nous appelâtes pour nous faire part de votre
mécontentement » mais « vous nous avez appelés… ». Le passé composé a alors la valeur
d’un temps du passé.

POUR RÉSUMER
Dans un tableau de conjugaison, on trouve toujours quatre temps. Chacun de ces
temps a son correspondant aux temps composés.
Présent → passé composé
Passé simple → passé antérieur
Futur → futur antérieur
Imparfait → plus-que-parfait
On peut ajouter le conditionnel : conditionnel → conditionnel passé.
Chacun de ces temps se retrouve à l’indicatif et au subjonctif (sauf le conditionnel s’il
est considéré comme un mode).
La seule chose à apprendre par cœur quand on a compris cette structure globale, ce
sont les auxiliaires aux temps simples : ils permettent de connaître les terminaisons
aux différents temps, et de construire les temps composés.

fiche 20
Les trois groupes de verbes
fiche 22
Quel mode utiliser ?
fiche 23
Faire concorder les temps

POUR ALLER PLUS LOIN


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22 QUEL MODE UTILISER ?
Indicatif, subjonctif ou conditionnel ? Le conditionnel est-il un mode ?
Dit-on « je ne pense pas qu’il soit… » ou « je ne pense pas qu’il
est… » ? Écrit-on « je vous saurais gré » ou « je vous saurai gré » ?
Comment s’orthographient les auxiliaires « être » et « avoir » au
subjonctif ?
LA VIE DES VERBES
On l’a vu, les modes correspondent au degré d’« actualisation » ou de
réalisation du verbe. Cela signifie qu’on envisage l’action exprimée par le
verbe de la plus abstraite à la plus concrète, ou réalisée. On a donc
différents modes, vers la réalisation de l’action ou de l’état.
Les infini fs et par cipes passé ou présent (modes quasi-nominaux)
L’infinitif est le verbe tel qu’il apparaît dans le dictionnaire.
Le participe et l’infinitif expriment la définition du verbe mais sans
aucun ancrage dans le concret. Exemple : quand on dit « aimer », on ne
précise ni qui aime qui, ni quand.
C’est donc le plan le plus abstrait du verbe.
Le subjonc f
L’action est simplement envisagée.
Le plus souvent, ce mode est employé après « que » (sauf dans des
tournures littéraires comme « Vienne la nuit sonne l’heure »… de
Guillaume Apollinaire).
Exemple : « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de… »
L’indica f
L’action est ancrée dans le réel (passé, présent ou avenir).
Exemple : « Je pense qu’il est nécessaire de… »

CONSEIL
Attention à l’orthographe des auxiliaires au subjonctif.
Être : que je sois, que tu sois, qu’il soit, que nous soyons, que vous soyez, qu’ils soient.
Avoir : que j’aie, que tu aies, qu’il ait, que nous ayons, que vous ayez, qu’ils aient.

L’INDICATIF : L’ACTION EST ANCRÉE DANS LE RÉEL


On dit que l’indicatif est le mode de l’action « actualisée », c’est-à-dire
réalisée ou qui va se réaliser de façon sûre. C’est le mode de la certitude.
« Après que » + indica f
C’est parce que l’indicatif envisage une action ancrée dans le réel qu’on
l’utilise avec « après que ». On dit ainsi « après qu’il est venu » ou « après
qu’il a pris son thé ».
Souvent, l’emploi de l’indicatif ici gêne à l’oreille. On s’en tire alors en
disant « après sa venue » ou « après le thé »…
LE SUBJONCTIF : L’ACTION N’EST QU’ENVISAGÉE
On trouve le subjonctif généralement après un verbe + « que ». Ce verbe
exprime alors :
le doute, la réticence : « je doute que vous soyez à l’heure » ;
le souhait, l’ordre : « il faut/je souhaite que vous soyez à l’heure » ;
l’opinion niée : « je ne pense pas que vous soyez à l’heure » ;
le regret : « je regrette que vous ne soyez pas à l’heure ».

CONSEIL
Attention à la présence de la construction verbe + « que ». Il peut être le signe du
subjonctif pour le verbe qui suit. Cela dépend du sens du verbe qui précède « que ».

« Avant que » + subjonc f


C’est parce que le subjonctif exprime une action qui est simplement
envisagée qu’on l’utilise après « avant que ».
« Bien que », « quoique » + subjonc f
Ces expressions expriment la concession, c’est-à-dire une action envisagée
sur un plan abstrait. C’est pourquoi elles sont suivies du subjonctif.
Attention : « malgré que » est incorrect en français (à part dans l’expression
ancienne « malgré qu’il en ait », pour dire « malgré ses réserves »).
BIEN EMPLOYER LE SUBJONCTIF

LE CONDITIONNEL : ENTRE MODE ET TEMPS


Temps ou mode ?
Si on dit que le conditionnel est un temps, c’est pour deux raisons.
Il est « le futur du passé », comme dans « je pensais qu’il viendrait ».
L’action de « pensais » est dans le passé, à un temps T–5 par exemple.
Celle de « viendrait » est aussi dans le passé mais elle se situe par
exemple en T–2.
Il est construit avec la base du futur et les terminaisons de l’imparfait
comme dans « viendrait » :
on part du futur de « venir » : « je viendrai, tu viendras », etc. ;
on garde la base « viendr- » ;
on ajoute les terminaisons de l’imparfait : -ais ; -ais ; -ait ; -ions ; -
iez ; -aient (« je viendrais, tu viendrais », etc.).
Le conditionnel est aussi perçu comme un mode car il exprime l’action sous
condition, avec « si », comme dans « si je pouvais voler, j’irais dans les
nuages ».
Terminaisons
Attention aux terminaisons du conditionnel, notamment pour « je » : le son
est le même qu’au futur mais il y a un s.
Au futur : je viendrai.
Au conditionnel : je viendrais.
On a parfois le choix d’employer ou non le conditionnel. On peut dire :
« pourrez-vous m’envoyer… » au futur : on ancre l’action dans le réel ;
« pourriez-vous m’envoyer… », au conditionnel : on n’est pas sûr de
l’obtenir… mais on est plus délicat.
Il en va de même pour « je vous saurai(s) gré… ».
« Les si n’aiment pas les -rais »
L’expression de la condition se fait en deux temps :
si + imparfait (« si je pouvais… ») avec une virgule ;
puis un verbe au conditionnel (qui se termine par -rais ; -rais ; -rait, etc.).
Retenez la formule « les si n’aiment pas les rais ». Le jeu de mot musical
rappelle que « si » n’est jamais suivi du conditionnel (en -rais ; -rait) mais
de l’imparfait. C’est pour cette raison que dans le film La Guerre des
boutons, le fameux « si j’aurais su, j’aurais pas venu » est drôle car
incorrect.

POUR RÉSUMER
On emploie le subjonctif :
pour exprimer le doute, la réticence, le souhait, l’ordre, l’opinion niée ;
derrière « avant que », « bien que », « quoique ».
Sinon, on emploie l’indicatif.
Le conditionnel exprime… la condition.
On n’emploie jamais le conditionnel juste après « si » (« les si n’aiment pas les rais »).
Le choix du conditionnel plutôt que du futur éloigne l’action de sa réalisation : il peut
être délicat mais pas forcément efficace pour formuler une demande.

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Les trois groupes de verbes
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Comprendre un tableau de conjugaison
fiche 23
Faire concorder les temps

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23 FAIRE CONCORDER LES TEMPS
Comment exprimer l’antériorité, la postériorité ou la simultanéité de
deux actions ? C’est la question à laquelle répond la concordance des
temps.
DEUX ACTIONS DANS LE PASSÉ
Une action dans le passé se situe avant le moment où l’on parle ou écrit.
Dans les romans, on utilise le passé simple et l’imparfait pour exprimer le
passé. Dans les écrits professionnels, c’est le passé composé qui est
employé.
Par rapport à une action passée, on peut ainsi exprimer :
l’antériorité : avec le plus-que-parfait (« vous nous avez dit que vous
aviez réglé votre facture par virement ») ;
la simultanéité : avec l’imparfait (« vous nous avez dit que vous régliez
votre facture par virement ») ;
la postériorité : avec le conditionnel (« vous nous avez dit que vous
régleriez votre facture par virement »).

CONSEIL
La question de la concordance des temps concerne souvent ceux qui ont à rappeler des
événements passés, dans des courriers clients ou des écrits synthétiques plus longs.

DEUX ACTIONS DANS LE PRÉSENT


Le présent est employé pour les actions qui sont réalisées au moment où
l’on écrit.
Dans les romans ou les récits, il est aussi employé à la place d’un passé
simple pour rendre l’action plus vivante.
Par rapport à une action présente, on peut ainsi exprimer :
l’antériorité : avec le passé composé (« vous nous dites que vous avez
réglé votre facture par virement ») ;
la simultanéité : avec le présent (« vous nous dites que vous réglez votre
facture par virement ») ;
la postériorité : avec le futur (« vous nous dites que vous réglerez votre
facture par virement »).
DEUX ACTIONS DANS LE FUTUR
L’action au futur se situe après le moment où l’on parle. L’action est à venir.
Par rapport à une action future, on peut ainsi exprimer :
l’antériorité : avec le futur antérieur (« vous nous direz quand vous aurez
réglé votre facture par virement ») ;
la simultanéité : avec le futur (« vous nous direz quand vous réglerez
votre facture par virement ») ;
la postériorité : avec le futur (« vous nous direz quand vous réglerez
votre facture par virement »).
Comme le futur est un temps qui n’indique ni début ni fin à l’action, c’est le
même temps (le futur) qui marque à la fois la postériorité et la simultanéité.

FAIRE CONCORDER LES TEMPS (1)


FAIRE CONCORDER LES TEMPS (2)

POUR RÉSUMER
Les temps composés servent à marquer l’antériorité :
dans le passé : le plus-que-parfait (« aviez réglé ») ;
dans le présent : le passé composé (« avez réglé ») ;
dans le futur : le futur antérieur (« aurez réglé »).
Pour marquer la postériorité, on emploie :
dans le passé : le conditionnel (« régleriez ») ;
dans le présent : le futur (« réglerez ») ;
dans le futur : le futur antérieur (« aurez réglé »).

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Comprendre un tableau de conjugaison
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Quel mode utiliser ?

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24 ORTHOGRAPHIER LES VERBES
EN /I/
Pourquoi écrit-on « il a suffi » mais « il suffit » ? Et surtout, pourquoi
met-on un s à la fin de « tu as omis » mais pas à « tu as fini » ? Les
fautes commises sur les verbes en /i/ viennent souvent d’une confusion
entre les participes passés et les verbes conjugués. Mais ce n’est pas
tout ! Elles concernent aussi une particularité des participes passés en
/i/. La première étape pour ne pas se tromper est donc de bien
distinguer les deux.
VERBE CONJUGUÉ OU PARTICIPE PASSÉ ?
Le verbe en /i/ lorsqu’il est conjugué fonctionne seul, sans auxiliaire. Le
participe passé, lui, se trouve (entre autres) dans les temps composés, avec
l’auxiliaire « avoir » ou « être ». Ainsi, « je finis » est le verbe « finir » au
présent alors que « j’ai fini » est au passé composé (« ai » est l’auxiliaire
« avoir » et « fini », le participe passé de « finir »). Le verbe dans « je
finis » contient un seul morceau ; dans « j’ai fini » il en contient deux.
Pour vérifier s’il s’agit d’un verbe conjugué, procédez au test suivant :
si on peut remplacer le verbe en /i/ par un autre verbe conjugué au
présent, c’est qu’il est lui-même conjugué au présent. Exemple : « je
finis aujourd’hui » → « je mange aujourd’hui » ;
si on ne peut pas le remplacer par un autre verbe, c’est que le verbe en /i/
est un participe passé (il peut être remplacé par un autre participe passé).
Exemple : « j’ai fini aujourd’hui » → « j’ai mangé aujourd’hui ».
LA TERMINAISON DU VERBE CONJUGUÉ EN /I/
Les verbes conjugués, contrairement aux participes passés, ont une
terminaison qui dépend de la personne. Il s’agit des traditionnels :
« je, tu, il/elle/on » au singulier ;
« nous, vous, ils/elles » au pluriel.
Aux personnes du pluriel, le son final n’est pas /i/. On ne s’en occupe
donc pas ici. Globalement, les verbes qui se conjuguent avec le son /i/ en
finale appartiennent au deuxième groupe mais aussi au troisième.
Cependant, quel que soit le groupe, les terminaisons sont les mêmes pour
les verbes en /i/ :
je : -is (« je finis » « je construis ») ;
tu : -is (« tu finis » « tu construis ») ;
il/elle/on : -it (« il finit » « il construit »).

CONSEIL
Il est très important non seulement de se relire mais surtout d’avoir des repères de lecture
sur lesquels arrêter sa réflexion. Dans cette relecture, les verbes qui finissent en /i/ doivent
être un signal d’alarme sur lequel on doit se pencher.

LA TERMINAISON DU PARTICIPE PASSÉ EN /I/


On marque le féminin et/ou le pluriel, mais pas la personne
Comme les autres participes passés, ceux qui finissent en /i/ doivent
marquer le féminin et/ou le pluriel. En aucun cas, un participe passé ne
marque la personne. C’est cette confusion qui est souvent à l’origine des
erreurs du genre « il a suffit » au lieu de « il a suffi », ou « il a finit » pour
« il a fini ». Souvent, on a tendance à mettre un t au participe passé parce
qu’on veut – à tort – le conjuguer (marquer la troisième personne ici) et non
l’accorder (marquer le genre et le nombre). Les terminaisons du participe
passé en /i/ dépendent donc des genres et nombres :
le féminin singulier : -ie ;
le féminin pluriel : -ies ;
le masculin singulier : -i ;
le masculin pluriel : -is.
LES VERBES EN /I/

Pour l’accorder, c’est comme les par cipes passés en /é/…


Dans les fiches 18 et 19, on a vu l’accord du participe passé. La règle est la
même ici. Rappelons-la en deux mots :
avec l’auxiliaire « être » : le participe s’accorde avec le sujet (attention
aux verbes pronominaux) ;
avec l’auxiliaire « avoir » :
le participe passé ne s’accorde jamais avec le sujet du verbe.
Exemple : « elle a fini ».
il s’accorde avec le COD lorsqu’il est placé devant le verbe ( fiche
19). Exemple : « les livres qu’elle a finis ».
… avec un pe t supplément !
Jusque-là, rien d’étrange. Mais les choses se compliquent un peu pour les
participes passés qui prennent -is ou -it au masculin singulier. C’est là, la
particularité du participe passé en /i/.
Alors, comment choisir la bonne orthographe ? Il faut connaître le participe
passé au féminin pour savoir s’il faut ajouter s ou t :
si le féminin fait le son /ise/, on doit orthographier -is pour le masculin
singulier. Le s ici n’est donc pas la marque du pluriel. Exemple : on écrit
« il a omis » car le féminin de « omis » est « omise ». On dira ainsi : « la
phrase que j’ai omise » ;
si le féminin fait le son /ite/, on doit écrire -it pour le masculin singulier.
Le t n’est alors pas la marque de la troisième personne. Exemple : on
écrit « il a construit » car le féminin de « construit » est « construite ».
On dira ainsi : « la maison qu’il a construite ».

POUR RÉSUMER
Conjuguer n’est pas accorder ! « Conjuguer » un verbe, c’est marquer la personne
(mais aussi le temps et le mode). « Accorder » un participe passé, c’est marquer le
féminin et/ou le pluriel.
Le participe passé en /i/ s’accorde selon les mêmes règles que les autres participes
mais :
si le féminin est en -ise, on mettra -is même pour le masculin singulier ;
si le féminin est en -ite, on mettra -it.

fiches 18
Savoir accorder le participe passé
fiche 19
Cas complexes mais fréquents d’accord du participe passé
fiche 20
Les trois groupes de verbes

POUR ALLER PLUS LOIN


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Module 4

SOIGNER SON STYLE


U ne fois que l’on a abordé les questions d’orthographe et de conjugaison,
on peut s’interroger de façon plus globale sur le style de ses écrits : il s’agit
de passer de l’orthographe des mots à la construction des phrases et, plus
largement encore, à la cohérence du texte.
On est en effet souvent amené à rédiger, et parfois beaucoup, alors que ce
n’est pas notre compétence première. Synthèse, bilan, note de service,
rapport… Autant de termes qui recouvrent des réalités souvent fort
différentes d’une entreprise à une autre. Ce que l’un appelle « bilan »,
l’autre le nomme « rapport » et inversement. Certains y attendront de la
neutralité quand d’autres exigeront des préconisations fortes et engageantes.
Ce module propose des techniques de rédaction simples et applicables à
tout type d’écrit. Il concerne ceux qui veulent améliorer la correction de
leurs textes (ça se dit ou ça ne se dit pas ?) mais aussi tous ceux qui veulent
gagner en efficacité, en clarté et par conséquent, en rapidité.
Fiche 25 Poser une question à l’écrit
Fiche 26 Maîtriser la phrase complexe
Fiche 27 Écrire de façon synthétique
Fiche 28 Écrire vite
Fiche 29 Écrire court
Fiche 30 Écrire dense
Fiche 31 Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes
Fiche 32 Bien employer les mots de liaison
Fiche 33 Quelle ponctuation employer ?
Fiche 34 Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (1)
Fiche 35 Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (2)
25 POSER UNE QUESTION À L’ÉCRIT
Poser une question à l’écrit est un terrain miné, propice à des fautes
très fréquentes et variées. Elles proviennent souvent d’une confusion
entre deux manières possibles de poser une question : directe ou
indirecte. Dans quelles circonstances préférer l’une ou l’autre ? Quand
doit-on inverser l’ordre sujet/verbe ?
POSER UNE QUESTION DIRECTE
La question directe présente trois caractéristiques :
elle commence par un mot interrogatif : « comment, que (qu’), pourquoi,
en quoi, quand, où », etc ;
on inverse l’ordre sujet/verbe ;
elle se termine par un point d’interrogation.
Exemple : « Qu’est-ce que le SEO ? » Le mot interrogatif « que »
commence la question ; « est-ce » est une inversion de l’ordre sujet/verbe.
La phrase se termine par un point d’interrogation.
Attention au registre de langue quand vous posez une question. À l’oral, on
peut dire : « Un SEO, c’est quoi ? » On ne fait plus l’inversion de l’ordre
sujet/verbe (« est-ce… »). C’est ce qui marque l’oral. À l’écrit, dans un
registre soutenu, l’inversion est obligatoire.

CONSEIL
Réservez les questions directes à des familiers, collègues proches, interlocuteurs connus et
fréquents. Évitez-les dans les communications qui nécessitent du protocole : elles peuvent
marquer une insistance perçue comme indélicate ou déplacée.

POSER UNE QUESTION INDIRECTE


Les difficultés apparaissent pour la question indirecte parce qu’on la mêle
parfois avec la question directe. Il est donc important de rappeler ses
caractéristiques :
elle se termine par un point ;
elle commence par un verbe interrogatif comme « il s’agit de savoir
si… », « on se demande en quoi… », « je voudrais savoir comment… »,
etc ;
on n’inverse pas l’ordre sujet/verbe.
Exemple : « On se demande ce qu’est un SEO. » La phrase commence par
un verbe interrogatif (« on se demande ») ; il n’y a plus l’inversion « est-
ce » ; il y a un point à la fin.

CONSEIL
Employez de préférence la question indirecte pour vos échanges plus formels, avec une
hiérarchie ou un interlocuteur que vous ne connaissez pas. Elle peut être moins efficace
mais plus délicate.

On rencontre deux types d’erreurs avec les questions indirectes :


« On se demande qu’est-ce qu’un SEO. » Cette formulation est
incorrecte car elle opère une inversion sujet/verbe au sein d’une question
indirecte.
« On se demande c’est quoi un SEO. » Cette formulation est incorrecte
car on y repère aussi un mélange des deux types de questions, avec en
plus l’oralité issue de la question directe.
Voici un exemple décliné selon les différentes possibilités :
Question indirecte : « Je me demande s’il va venir. » (Et non : « Je me
demande est-ce qu’il va venir. »)
Question directe : « Va-t-il venir ? » ou « Est-ce qu’il va venir ? » ou
« Viendra-t-il ? ».
POSER UNE QUESTION À L’ÉCRIT

POUR RÉSUMER
Pour formuler une question, il faut veiller à ne pas mêler question directe et question
indirecte.
La question directe s’emploie avec des familiers. Elle présente trois caractéristiques :
un mot interrogatif au début ;
inversion sujet/verbe ;
un point d’interrogation à la fin.
La question indirecte s’emploie dans une communication plus formelle. Elle a trois
caractéristiques :
un verbe interrogatif au début ;
pas d’inversion sujet/verbe ;
un point à la fin.

fiche 37
Décoder une lettre de réclamation
fiche 41
Rédiger un écrit sensible
fiche 42
S’exprimer de manière positive

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
26 MAÎTRISER LA PHRASE
COMPLEXE
Parmi les erreurs qui rendent nos phrases incorrectes, il y a celles dues
aux phrases complexes et plus particulièrement à celles qui contiennent
« qui, que, quoi, dont, où ». Combien faut-il de verbes conjugués ?
Faut-il employer l’indicatif ou le subjonctif ?
UNE PHRASE COMPLEXE CONTIENT PLUSIEURS PROPOSITIONS
Une proposi on = un sujet + un verbe (+ un complément)
Une proposition est un groupe de mots qui contient un verbe conjugué.
Quand il n’y a qu’un verbe conjugué, la phrase est dite « simple ». Quand il
y en a plusieurs, elle est dite « complexe ».
Ainsi, si on écrit : « Le train a été bloqué sur les voies. Paul est arrivé en
retard », il s’agit de deux phrases simples puisqu’elles contiennent chacune
un verbe.
En changeant la ponctuation et en écrivant : « Le train a été bloqué sur les
voies ; Paul est arrivé en retard », on obtient une seule phrase qui contient
deux verbes. C’est donc une phrase complexe.
Les différents liens entre les proposi ons
Il existe trois moyens de relier les propositions entre elles.
En les juxtaposant, c’est-à-dire en employant une ponctuation entre les
deux. Exemple : « Le train a été bloqué sur les voies : Paul est arrivé en
retard. »
En les coordonnant avec « mais, ou, et, donc, or, ni, car » (les
conjonctions de coordination). Exemple : « Le train a été bloqué sur les
voies donc Paul est arrivé en retard. »
En les subordonnant. Exemple : « Le train a été bloqué sur les voies, ce
qui a mis Paul en retard. »
C’est dans la subordination qu’interviennent les fautes.
LA PROPOSITION SUBORDONNÉE ET LA PRINCIPALE
« Qui, que, quoi, dont, où »
Une proposition subordonnée commence le plus souvent par « qui, que,
quoi, dont, où, laquelle, lesquels, lequel, duquel,… » (les pronoms relatifs).
Elle complète un nom (subordonnée relative) ou un verbe (subordonnée
complétive).
Ainsi, quand on écrit : « C’est une réunion qu’elle a trouvée trop longue »,
la proposition subordonnée commence par « que » et complète le nom
« réunion ». C’est donc une subordonnée relative.
Si on écrit : « Elle a trouvé que cette réunion était trop longue », la
proposition subordonnée commence par « que » et complète le verbe « a
trouvé ». C’est donc une subordonnée complétive.
Comme leur nom l’indique, les propositions subordonnée et principale
établissent un rapport de dépendance : la subordonnée ne peut pas
fonctionner sans la principale. Elle ne peut pas être seule.
Deux verbes pour un pronom
On voit donc que cette relation de dépendance établit un rapport
quantitatif : si la phrase contient « qui, que, quoi, dont, où », cela signifie
forcément qu’elle aura deux verbes conjugués. Si elle a deux pronoms, elle
aura trois verbes, etc.
On ne peut donc pas écrire : « Le train a été bloqué sur les voies. Ce qui a
mis Paul en retard. »
Dans la deuxième phrase on a en effet un pronom relatif « qui » mais on n’a
qu’un verbe : la proposition subordonnée relative est orpheline.
On écrira plutôt : « Le train a été bloqué sur les voies. Cela a mis Paul en
retard. » La deuxième phrase ne contient plus de pronom relatif. Elle est
donc indépendante et n’a pas besoin de la principale.
Ou encore : « Le train a été bloqué sur les voies, ce qui a mis Paul en
retard. » On a remplacé le point par une virgule, donc on a gardé, au sein
d’une même phrase, le lien de subordination entre les deux propositions.

CONSEIL
S’il y a « qui, que, quoi, dont » ou « où » dans une phrase, il faut vérifier que l’on a bien
deux verbes conjugués.
Il faut éviter de cumuler les propositions. On s’en tiendra à une seule proposition
subordonnée par phrase, c’est-à-dire un seul « qui, que, quoi, dont, où ».

DANS LA SUBORDONNÉE COMPLÉTIVE : INDICATIF OU


SUBJONCTIF ?
La question est de savoir ce que l’on met après un verbe + « que ».
L’indica f globalement employé
Globalement, les verbes qui se construisent avec « que » sont des verbes
d’opinion : « croire, considérer, trouver, penser, etc. ». Ils sont suivis de
l’indicatif.
On dira : « Je crois/Je pense qu’il faut agir » (avec l’indicatif « faut »).
Attention ! Il y a une tendance actuelle à éliminer le « que » et à dire
(oralement donc) : « Je pense il faut agir » ou encore « Je trouve il est
sympathique ».
Tout se passe comme si le « que », comme le « that » en anglais, était
facultatif. En français, il s’agit d’une faute de syntaxe inacceptable à l’écrit.
Le subjonc f quand l’ac on est seulement envisagée, niée ou mise en
doute
Le subjonctif est employé dans des propositions subordonnées complétives
avec un verbe qui exprime :
le doute/la réticence. Exemple : « Je doute que vous soyez à l’heure » ;
le souhait/l’ordre. Exemple : « Je veux/il faut que vous restiez » ;
le regret. Exemple : « Je regrette qu’il n’ait pas pu venir » ;
une opinion niée. Exemple : « Je ne pense pas qu’il soit en retard. »
On dira : « Je crois qu’il est venu » (avec l’indicatif « est ») mais : « Je ne
crois pas qu’il soit venu » (avec le subjonctif « soit »).

CONSEIL
Attention à l’orthographe des verbes au subjonctif, notamment l’auxiliaire « avoir » : « que
j’aie, que tu aies, qu’il ait », etc.
N’hésitez pas à vous reporter au Bescherelle.
POUR RÉSUMER
S’il y a « qui, que, quoi, dont » ou « où » dans la phrase, il faut s’assurer que l’on a
bien deux verbes conjugués.
Pour ne pas « noyer » son lecteur, on n’emploie qu’une seule proposition relative par
phrase.
Dans la construction verbe + « que », on emploie le subjonctif pour exprimer : le
doute/la réticence ; le souhait/l’ordre ; le regret ; une opinion niée.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 32
Bien employer les mots de liaison

POUR ALLER PLUS LOIN


Claude Kannas, Dictionnaire Bescherelle des difficultés, Paris, Larousse, 2011.
Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Paris, Larousse,
2014.
27 ÉCRIRE DE FAÇON SYNTHÉTIQUE
Aller droit au but au sein d’une phrase, c’est ce que recherche
l’écriture synthétique. Pour cela, on peut suivre trois principes :
réduire le nombre de mots utilisés, transformer une proposition en
groupe nominal et juxtaposer plutôt que coordonner.
DIRE BEAUCOUP EN PEU DE MOTS
La première technique de l’écriture synthétique consiste à réduire le nombre
de mots et à employer des mots courts plutôt que longs. Il faut ainsi sortir
des automatismes pesants et chercher à éviter les lourdeurs.
Réduire à un mot ce que l’on avait dit en trois, comme :
noter par écrit → écrire ;
faire un signalement → signaler.
Employer des mots courts plutôt que longs, comme :
acquisition → achat ;
investigation → étude.
Quelques autres exemples :
faire une suggestion, une recommandation, une distinction → suggérer,
recommander, distinguer ;
donner un conseil, des informations → conseiller, informer ;
effectuer un déplacement, une dépense, un versement → se déplacer
(aller), dépenser, verser ;
mettre en œuvre → planifier, organiser ;
dix jours, quinze jours → dizaine, quinzaine ;
protester contre → contester ;
les aspects évoqués ci-dessus → ces aspects.
TRANSFORMER UNE PROPOSITION EN GROUPE NOMINAL
La deuxième technique, pour écrire de façon synthétique, est de transformer
une proposition en groupe nominal. Rappelons qu’une proposition est un
groupe de mots avec « sujet-verbe-complément ».
Dans les écrits littéraires, on enlève facilement les verbes comme dans le
fameux « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! » tiré du Cid de
Corneille, que tout le monde connaît même sans avoir lu la pièce. L’absence
de verbe coïncide avec la puissance de l’émotion, exprimée spontanément.
Attention : il ne s’agit pas de faire des phrases sans verbe conjugué. On
transforme une partie seulement de la phrase en groupe nominal. Exemple :
« quand tout sera fini, je vous distribuerai les documents » qui devient « à la
fin je vous distribuerai les documents ».
Placez les groupes prépositionnels en début de phrase.
On écrira ainsi :
si elle est absente → en cas d’absence ;
lorsque tout sera fini → à la fin ;
pour que tout soit plus clair → pour plus de clarté ;
dans le cas où il serait perdu → en cas de perte ;
ce que je pense → selon moi.
JUXTAPOSER PLUTÔT QUE COORDONNER
La troisième technique pour synthétiser est de juxtaposer plutôt que
subordonner ou coordonner. En d’autres termes, on remplace « que » et
« mais, ou, et, donc, or, ni, car » par une virgule.
On obtiendra ainsi :
« Je pense qu’il faut agir vite » → « Selon moi, agissons vite. »
« Ce livre a été publié en 1999 et depuis il bat des records de vente » →
« Publié en 1999, ce livre bat des records de vente. »
Le sens est le même, mais le rythme est plus dynamique car on remplace un
lien logique ou subordonnant par de la ponctuation.

POUR RÉSUMER
Il existe trois techniques pour écrire de façon synthétique :
dire en un mot ce que l’on aurait dit spontanément en plusieurs ;
transformer une proposition en groupe nominal ;
juxtaposer plutôt que coordonner ou subordonner.
fiche 16
Bien employer les mots en -ant
fiche 26
Maîtriser la phrase complexe
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense

POUR ALLER PLUS LOIN


Jean-Claude Duluc, Des écrits professionnels, percutants, accrocheurs et clairs, Paris,
CFPJ, 2014.
Etienne Magnin, Écrire vite, écrire court, écrire bien. Pour être lu et compris, Le Mans,
Geresco, 2015.
Élisabeth Rochefort, Les 5 clés des écrits professionnels efficaces, Paris, Dunod, 2014.
28 ÉCRIRE VITE
Pas besoin d’être un Lucky Luke du clavier pour aller vite. Partons
d’une simple observation : écrire est long, corriger est rapide. De plus,
nous savons tous combien le rôle de correcteur est plus confortable que
celui de rédacteur. D’où ce principe simple : rédigez vite et corrigez
longuement. Libérez votre rédaction de toutes les contraintes de qualité
et de perfectionnisme. Une correction approfondie sera toujours plus
rapide qu’une rédaction soignée.
AVANT LA RÉDACTION
Maîtrisez les bases de vos ou ls informa ques
Votre traitement de texte a pour but de vous faire gagner du temps. Si vous
êtes technophobe, investissez juste une heure de votre vie pour comprendre
deux fonctions :
modifier les styles : c’est tellement agréable quand le titre est suivi
automatiquement d’un sous-titre, suivi lui-même de texte courant dans la
police et la taille que vous souhaitez ! De plus, c’est assez simple à
programmer ;
les tabulations : cessez d’être la victime expiatoire des renvois à la ligne
qui vous mènent un centimètre trop à droite, ou l’utilisateur frénétique de
la touche « Tab ».
Dotez-vous d’un logiciel de mind mapping pour la prise de notes. Xmind
est le plus répandu et son prix est très modique. Certains sont totalement
gratuits. Tous sont très faciles d’usage.
Enfin, si vous devez reproduire un type de document, concevez une fois
pour toutes un template, un modèle de mise en page que vous conserverez
pour chaque publication. Internet regorge de solutions pour vous.

CONSEIL
Pour retrouver plus facilement le fichier sur lequel vous travaillez, nommez-le en le faisant
précéder d’un point. Il sera situé en tête de l’ordre alphabétique. Libre à vous de lui
redonner son nom original après coup.

Créez un environnement favorable


Réfléchir au moment idéal pour écrire vaut vraiment la peine. Nous avons
tous des heures où nous sommes plus productifs. En moyenne, de 8 à 11
heures pour les écrits techniques et/ou administratifs, et après 16 heures
pour les écrits créatifs et relationnels. En effet, il semblerait que
l’hémisphère gauche du cerveau soit plus performant le matin, et le droit le
soir. Sachez aussi que le jeudi est un jour qui favorise la créativité, plus que
le lundi. Pour le coup, l’explication de ce constat est purement
psychologique. Ceci dit, il ne s’agit là que de statistiques, l’important pour
chacun étant de connaître ses horaires productifs. Ils existent. Un simple
recours à votre mémoire vous suffira à les retrouver.
Il en va de même pour les lieux. Certains sont plus inspirants : chambre,
train, parcs, cafés… À vous de choisir celui qui vous convient le mieux.
Préparez votre écrit
Ayez quelques réflexes utiles. Interrogez-vous sur :
votre cible : je vise quelle population ? Quel est son niveau de maîtrise
du sujet ?
votre objectif : qu’est-ce que je veux que cette cible sache ou fasse ?
vos contenus : en fonction des deux réponses aux questions ci-dessus,
collectez et classez les contenus. La carte heuristique est l’outil idéal
pour cumuler les deux en évitant toute redondance ;
votre plan : construisez l’armature. Rédigez les titres, sous-titres, voire
les intertitres et faites-le de manière explicite.
Un des secrets de la rédaction rapide se situe ici : il est beaucoup plus
simple de remplir des petits espaces que des pages vierges. Densifiez le
réseau des parties, sous-parties et listes, quitte à les rendre invisibles dans le
rendu final. Vous réduirez la rédaction de chaque brique de contenu à
quelques lignes !
EXEMPLE D’ARMATURE DE TEXTE AVANT RÉDACTION

Gérez votre temps


Ici, tout est question de volonté. À chacun d’évaluer ce qui est possible pour
lui dans les propositions qui suivent.
Tout d’abord, éliminez le plus grand facteur de nuisance et éteignez le
principal risque de dérangement : le téléphone.
Ensuite, programmez un compte à rebours, soit pour l’ensemble du texte,
soit pour chaque partie. Souvenez-vous que votre but est de rédiger le plus
vite possible. Votre temps doit être investi dans la correction, pas la
rédaction.
Enfin, chacun de nous a son propre rapport au temps. Identifiez le vôtre.
Si vous êtes à l’aise dans l’urgence, préparez, laissez reposer et rédigez
« contre la montre ». Le prix à payer est que le temps manquera pour
finaliser et relire.
Si vous êtes régulier, commencez tôt et laissez du temps entre les trois
phases de préparation, rédaction et finalisation.
Si la mémoire n’est pas votre fort, vous avez intérêt à rapprocher les
temps de prise de notes et de rédaction.
Enfin, la répartition entre ces phases varie. Si vous faites partie de ceux qui
doutent, commencez sans attendre d’être prêt. Vous verrez bien en rédigeant
s’il y a des manques. Gardez à l’esprit que le curatif prend moins de temps
que le préventif.

CONSEIL
Installez un programme tel que Rescue Time ou Stayfocused sur votre ordinateur, Dotés
d’un timer, ils limitent le temps que vous passez sur Tumblr, Facebook, Twitter ou
Instagram.

RÉDIGEZ VITE, RÉFLÉCHISSEZ APRÈS


La rédac on : à fond !
Vous voici devant une formidable opportunité d’économie de temps. Elle
est à vous moyennant l’application de cinq principes.
1. Commencez où vous voulez : si le troisième paragraphe de la partie II
vous inspire, allez-y.
2. Ne vous arrêtez pas. Vous ne trouvez pas le bon mot ? Mettez celui qui
vous vient. Vous n’avez plus le chiffre en tête ? Écrivez « x % ». Le nom
vous échappe ? « Machin » ira très bien jusqu’à la phase de finalisation.
Votre unique but est de remplir les vides, la nature en a horreur !
3. Ne vous censurez pas. Rédigez comme ça vous vient, en langage parlé,
en abréviations, en mots inconnus du dictionnaire, peu importe !
4. Écrivez sans vous occuper du reste. Trop long ? Trop court ? Vaguement
hors sujet ? Vous arbitrerez le moment venu !
5. Si vous le souhaitez, jetez sur papier ou écran les idées principales, vous
développerez plus tard. C’est la technique du mille-feuilles : après les
couches « titrage », « sous-titrage » et « idées clés », vous ajouterez la
quatrième, celle des idées principales. La cinquième et dernière sera leur
développement. Et si vous manquez de temps, au moins l’essentiel
figurera dans votre écrit.
Gardez à l’esprit que l’écrit n’est pas l’oral : quand c’est dit, c’est trop tard !
Quand c’est écrit, tant que ça n’est pas lu par quelqu’un d’autre, ça n’existe
pas. Tout est donc permis dans cette étape.
CONSEIL
Désactivez le correcteur d’orthographe pendant la rédaction. Vous le réactiverez au
moment de la finalisation.

La finalisa on : maintenant, tous les détails comptent


Nous l'avons vu, le moment est venu de peaufiner, mettre en page, finaliser.
L’immense avantage, nous l’avons vu, c’est que corriger est beaucoup plus
simple que rédiger.
Sur le fond : complétez éventuellement, vérifiez la cohérence des contenus,
leur pertinence au regard des titres.
Sur la forme : réactivez le correcteur, vérifiez la syntaxe et la grammaire.

CONSEIL
Bien choisies, les copies d’écran peuvent devenir des contenus tout à fait appréciés des
lecteurs.

POUR RÉSUMER
Prenez le temps d’apprendre les bases de Word (tabulations et styles). Dotez-vous
d’un logiciel de cartes heuristiques.
Choisissez soigneusement le lieu et le moment où vous rédigerez. Êtes-vous du matin ?
Du soir ? Où vous sentez-vous au calme pour travailler ?
Ciblez votre public et définissez l’objectif (pour information ou pour action) que vous
poursuivez.
Trouvez et classez le contenu pour votre public (la carte heuristique est l’outil idéal
pour le faire).
Faites l’armature du texte : titres, sous-titres, intertitres.
Au moment de rédiger, tenez-vous à l’écart de toute distraction potentielle (téléphone
éteint…).
Démarrez un timer.
Rédigez en commençant où vous voulez, librement, sans vous arrêter, sans vous
censurer, en ignorant toute contingence extérieure. Déversez votre contenu sans aucun
contrôle. C’est ici qu’il faut gagner du temps.
Enfin corrigez : retirez, ajoutez, complétez, modifiez en fonction de vos objectifs et de
votre cible.

fiche 29
Écrire court
fiche 38
Choisir ses arguments
fiche 39
Libérer et organiser ses idées
fiche 40
Les cinq types de plan et leur usage
fiche 58
Le rôle de la titraille

POUR ALLER PLUS LOIN


www.aproposdecriture.com
www.redaction-claire.com
http://fr.wikihow.com – Wikihow « Écrire plus vite »
29 ÉCRIRE COURT
On entend souvent dire qu’il faut « faire des phrases courtes ».
Cependant, si cette formule semble très simple, elle nous laisse souvent
démunis. Comment écrire une phrase courte alors que j’ai tant à dire ?
Une phrase courte, c’est combien de mots ? Combien de lignes ?
COURT OU MOINS COURT, UNE QUESTION DE CONTEXTE
Pour informa on ou pour ac on ?
Distinguons dans nos écrits les parties « pour information » (qu’est-ce que
je veux que mon lecteur sache ?) et « pour action » (qu’est-ce que je veux
qu’il fasse ?). La partie « pour information » comprendra des phrases plus
longues. Elle est faite d’exposés, d’explications, de faits et de
développements. Ils seraient à l’étroit dans des phrases de dix mots.
En revanche, la partie « pour action » intègre indications, invitations,
incitations, instructions. Elle requiert dynamisme et tonicité, donc des
phrases courtes : de six à douze mots.
Un professeur qui donne un devoir à ses élèves en écrivant : « Pour le 22,
rédiger un essai sur le thème de…, en intégrant les éléments… et en vous
référant à… », génère moins d’allant que s’il écrit : « Pour le 22, rédigez un
essai sur… Pensez à intégrer les éléments… Pour cela, référez-vous à… »
Directe ou diploma que ?
Plus une phrase est courte, plus elle est directe. Avec des phrases courtes, ce
que vous gagnez en clarté, vous le perdez en rondeur.
À l’inverse, plus vos phrases sont longues, plus elles sont diplomatiques, au
risque d’être ampoulées.
La formule « Il ne travaille pas assez à l’école. C’est l’avis unanime des
professeurs » est plus affirmative que « De l’avis unanime des professeurs,
il ne travaille pas assez à l’école ».
DANS LES ÉCRITS PROFESSIONNELS : UNE PHRASE IDÉALE DE
SEIZE MOTS MAXIMUM
La capacité de mémorisa on immédiate
La capacité de mémorisation immédiate d’un lecteur est de huit à vingt
mots maximum. Elle dépend du niveau culturel de chacun. Dans le flot des
écrits que nous produisons et lisons chaque jour, c’est cette mémoire
immédiate qu’il faut favoriser. Elle peut monter à vingt-cinq mots si votre
lecteur est motivé, maîtrise le sujet, est entraîné à la lecture, et dans l’idéal
les trois (cette phrase contient vingt-cinq mots).
Retenons qu’une phrase est lisible pour un lecteur moyen, si elle n’excède
pas seize mots.

CONSEIL
Écrivez d’abord votre phrase comme elle vous vient puis coupez-la en deux ou trois.
Attention à bien garder dans chaque phrase un sujet, un verbe conjugué et un complément.

Une idée se déploie au sein d’un paragraphe


On écrit souvent de longues phrases car on pense n’être autorisé à mettre un
point que quand on a fini d’exprimer son idée. C’est une erreur majeure :
une idée se déploie au sein d’un paragraphe, lui-même composé de
plusieurs phrases. Ce principe a son corollaire lorsqu’on se place en tant
que lecteur : lorsqu’on lit un texte, on voit d’emblée le nombre d’idées en
comptant les paragraphes.

CONSEIL
Déployez vos idées au sein d’un paragraphe, à travers plusieurs phrases. Employez des
mots de liaison pour les relier entre elles.

DISTINGUER LES ÉLÉMENTS ESSENTIELS ET ACCESSOIRES DE LA


PHRASE
Concrètement, pour rédiger une phrase de seize mots maximum, que doit-
on y mettre ? Pour répondre à cette question, il faut distinguer deux types
d’éléments de la phrase : les essentiels et les accessoires.
Les éléments essen els de la phrase
Le sens du terme « essentiel » n’est pas à considérer par rapport à ce que
l’on souhaite dire, qui serait ou non « essentiel », c’est-à-dire important.
Non, « essentiel » désigne ici la nécessité absolue pour une phrase de
contenir ces éléments afin d’être correcte sur le plan syntaxique.
On distingue usuellement trois éléments essentiels de la phrase :
le sujet : celui qui fait l’action ;
le verbe : l’action (ou l’état) ;
le complément du verbe (COD, COI).
Les éléments accessoires de la phrase
Les éléments dits « accessoires » sont, par opposition aux « essentiels »,
ceux que l’on peut enlever ou déplacer. On les appelle dans l’enseignement
secondaire des « compléments circonstanciels » parce qu’ils expriment
généralement… une « circonstance ». On peut écrire « Au mois de
novembre, il fait rarement aussi chaud » ou « Il fait rarement aussi chaud au
mois de novembre ». Ici on peut déplacer et même supprimer « au mois de
novembre ». C’est donc un complément circonstanciel (de temps). Ils
indiquent notamment :
le temps ;
le but ;
la cause ;
la conséquence ;
le lieu.
Pour réussir à rédiger des phrases de seize mots maximum, il faut ne mettre
qu’un seul complément circonstanciel par phrase. Pour ajouter un autre
complément de ce type, il faut rédiger une deuxième phrase, et ainsi de
suite.
LES CINQ CLÉS POUR ÉCRIRE COURT

POUR RÉSUMER
Dans les écrits professionnels, une phrase doit contenir seize mots maximum.
Plus le niveau culturel du lecteur est élevé, plus on peut allonger les phrases, jusqu’à
vingt-cinq mots.
Une phrase courte comporte un sujet, un verbe conjugué et un complément.
Elle contient une seule information accessoire en plus des éléments essentiels.
Une phrase « pour action » doit être plus courte et dynamique (six à douze mots)
qu’une phrase « pour information ».
Plus une phrase est courte, plus elle est directe. Plus elle est longue, plus elle est
diplomatique.

fiche 26
Maîtriser la phrase complexe
fiche 32
Bien employer les mots de liaison

POUR ALLER PLUS LOIN


Jean-Claude Duluc, Des écrits professionnels, percutants, accrocheurs et clairs, Paris,
CFPJ, 2014.
Etienne Magnin, Écrire vite, écrire court, écrire bien. Pour être lu et compris, Le Mans,
Geresco, 2015.
François Richaudeau, « Les structures des phrases », Communication et langages, n° 1,
1969, p. 19-25.
Élisabeth Rochefort, Les 5 clés des écrits professionnels efficaces, Paris, Dunod, 2014.
30 ÉCRIRE DENSE
Vous a-t-on déjà dit « je n’ai rien compris à ton e-mail/ton message » ?
Avez-vous essuyé des remarques du type « en clair, tu veux dire quoi » ?
Écrire dense, cela signifie resserrer les idées à l’intérieur de la phrase et
aller ainsi « droit au but » pour formuler sa pensée.
QUELS SONT LES ÉLÉMENTS ESSENTIELS DE LA PHRASE ?
Le sujet, le verbe et le complément
Comme on l’a vu dans la fiche 29, les « éléments essentiels » de la phrase
sont ceux qui garantissent que cette dernière est correcte sur le plan
syntaxique. L’aspect « essentiel » ne concerne donc pas le propos lui-même.
On a ainsi vu qu’il y a trois éléments essentiels dans la phrase : le sujet, le
verbe et le complément (COD et COI).
Les compléments accessoires : ceux que l’on peut enlever ou déplacer
Les éléments accessoires sont ceux que l’on peut enlever ou déplacer sans
modifier l’équilibre de la phrase. C’est ce que l’on nomme les compléments
circonstanciels.
On peut ainsi tout aussi bien écrire de façon correcte :
« Il est arrivé, hier à Marseille, totalement épuisé. »
« Hier à Marseille, il est arrivé totalement épuisé. »
« Il est arrivé totalement épuisé, hier à Marseille. »
Enfin, même si le sens change, la phrase est toujours correcte si l’on écrit
simplement : « Il est arrivé totalement épuisé. »
Donc, « hier » et « à Marseille » sont deux compléments accessoires de la
phrase.
COMMENT AGENCER LES ÉLÉMENTS DE LA PHRASE POUR ÉCRIRE
DENSE ?
Sujet, verbe, complément : un noyau indissociable
Pour écrire dense, il suffit de laisser ensemble le sujet, le verbe et le
complément. Le complément accessoire se mettra au début ou à la fin de la
phrase.
Pour avoir une écriture dense, on n’écrira pas « Il est arrivé, hier à
Marseille, totalement épuisé » mais plutôt, « Hier à Marseille, il est arrivé
totalement épuisé » ou encore « Il est arrivé totalement épuisé, hier à
Marseille ».

ÉCRIRE DENSE

CONSEIL
Il vaut mieux dans un premier temps écrire spontanément la phrase et réfléchir dans un
deuxième temps à l’agencement de ses éléments.

Que dire en premier ? En deuxième ?


Ce que l’on veut mettre en évidence doit apparaître dans la deuxième partie
de la phrase :
Le but d’une demande puis la demande elle-même. Exemple : « Pour un
meilleur suivi de votre dossier, je vous prie de bien vouloir nous
envoyer… » (et non « Je vous prie de bien vouloir nous envoyer…, pour
un meilleur suivi de votre dossier).
Le cadre général, puis l’information que l’on souhaite transmettre.
Exemple : « Dans la perspective du prochain CA, je vous adresse ci-joint
votre convocation » (et non « Je vous adresse ci-joint votre convocation,
dans la perspective du prochain CA).

CONSEIL
Identifiez bien le message important de votre écrit : adresser une demande ou transmettre
une information ? C’est ce message qu’il faudra mettre en deuxième position dans la
phrase.

On n’écrira donc pas : 1) « Vous voudrez bien me faire parvenir au plus vite
les documents nécessaires, afin de me permettre de traiter votre dossier » ;
… mais plutôt : 2) « Afin de me permettre de traiter votre dossier, vous
voudrez bien me faire parvenir au plus vite les documents nécessaires ».
Dans la phrase 1), le destinataire retiendra « afin de me permettre de traiter
votre dossier », et non pas le message important qui est la demande.
Dans la phrase 2), il retiendra au contraire ce qui est important, c’est-à-dire
« vous voudrez bien me faire parvenir au plus vite les documents
nécessaires ».

POUR RÉSUMER
Pour écrire dense, il faut laisser ensemble le sujet, le verbe et le complément.
Le complément circonstanciel viendra avant ou après ce noyau.
Dans la phrase, on met en deuxième position l’information essentielle : le but puis la
demande ; le cadre général puis l’information.

fiche 26
Maîtriser la phrase complexe
fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 28
Écrire vite
fiche 29
Écrire court
fiche 32
Bien employer les mots de liaison
fiche 33
Quelle ponctuation employer ?

POUR ALLER PLUS LOIN


Jean-Claude Duluc, Des écrits professionnels, percutants, accrocheurs et clairs, Paris,
CFPJ, 2014.
Etienne Magnin, Écrire vite, écrire court, écrire bien. Pour être lu et compris, Le Mans,
Geresco, 2015.
Élisabeth Rochefort, Les 5 clés des écrits professionnels efficaces, Paris, Dunod, 2014.
31 ENRICHIR SON VOCABULAIRE ET
CHOISIR SES VERBES
Comment choisir le mot juste en sortant des formules passe-partout ?
Quelles alternatives trouver aux verbes d’usage courant comme « dire,
faire, avoir, être », que l’on finit par utiliser par défaut, sans chercher à
en approfondir le sens ?
AUTOUR DU VERBE « DIRE »
Interroger/répondre
Parmi les sens de « dire », on trouve celui du dialogue, c’est-à-dire quand
quelqu’un questionne et quelqu’un d’autre répond. On pourra ainsi utiliser,
selon les contextes :
certifier, affirmer, déclarer, soutenir, jurer ;
prétendre, seriner, rétorquer ;
répéter, (re) formuler.
Indiquer
« Dire » recouvre également le sens d’« indiquer » et l’on trouvera alors
notamment comme synonymes, selon les contextes :
stipuler, indiquer, préciser ;
révéler, divulguer, dévoiler ;
recommander, proposer, suggérer, préconiser.
Raconter
Dans les écrits où l’on fait un compte rendu de propos ou de faits antérieurs,
« dire » trouvera comme synonymes :
conter, exposer, faire le récit, relater, raconter ;
décrire, ajouter, faire part de ;
proférer, vanter, blâmer, injurier ;
discourir, exposer.

CONSEIL
Attention à la tonalité des verbes, selon qu’ils sont positifs (« révéler »), neutres
(« suggérer ») ou négatifs (« prétendre »).

AUTOUR DU VERBE « FAIRE »


Le verbe « faire » appartient à la liste de ceux dont le sens est affaibli. Voilà
une liste indicative de verbes qui peuvent le remplacer, selon les contextes,
pour enrichir l’expression :
concevoir, composer, élaborer ;
accomplir, réaliser, effectuer, constituer, créer, édifier ;
construire, bâtir, confectionner, dessiner, fabriquer, façonner, procéder,
produire, réaliser ;
détailler, déterminer, établir ;
entreprendre, exécuter, exercer, former, mesurer, transformer, travailler,
causer, produire, agir ;
allouer, acquitter, fournir, obtenir…
AUTOUR DU VERBE « AVOIR »
Posséder
Le verbe « avoir » est un auxiliaire, c’est-à-dire qu’on l’utilise pour
construire les temps composés des verbes. Il est donc fréquemment
employé et c’est pour cette raison que son sens s’est affaibli.
Il contient toutefois, bien évidemment, le sens de « posséder ». On pourra
donc notamment le remplacer par :
posséder, détenir, jouir de, disposer de, profiter de ;
porter, revêtir.
Obtenir
Il peut également signifier « obtenir », c’est-à-dire accéder à la possession
de quelque chose.
Il a alors pour synonymes :
remporter, gagner, obtenir, acheter, acquérir, bénéficier de ;
recevoir, se procurer, recueillir.
L’une des expressions les plus couramment composées avec le verbe
« avoir » est « il y a », qui est pauvre non seulement sur un plan
sémantique, mais aussi sur un plan stylistique. Une des astuces pour l’éviter
est de sortir de la tournure impersonnelle. Au lieu d’écrire « il y a beaucoup
de gens », on écrira par exemple : « beaucoup de gens se sont déplacés »
(selon le contexte).
AUTOUR DU VERBE « ÊTRE »
Sembler
Le verbe « être » est un auxiliaire, comme « avoir », c’est-à-dire qu’il est
employé pour construire les temps composés des verbes. C’est aussi un
verbe d’état. Autrement dit, il exprime le « fait d’être ». Il peut être
remplacé, selon les contextes par :
sembler, paraître, devenir, se sentir, se trouver ;
se comporter, se montrer, se porter, se révéler ;
exister, constituer, former, figurer.
Se trouver
Il peut avoir aussi le sens de « se trouver », c’est-à-dire « être »
géographiquement à un endroit précis. Il trouvera alors comme équivalents :
se trouver, demeurer, loger ;
vivre, subsister.

POUR RÉSUMER
Il existe quatre verbes d’usage très courant : « dire, faire, être, avoir ».
Pour les remplacer de manière pertinente et judicieuse, on peut se reporter à d’autres
familles de verbes, à utiliser selon les contextes.
Synonymes de « dire » : interroger/répondre ; indiquer/préciser ;
rapporter/raconter.
Synonymes de « faire » : concevoir ; accomplir ; entreprendre ; détailler ; allouer.
Synonymes d’« avoir » : posséder ; obtenir.
Synonymes d’« être » : sembler ; se trouver.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiches 34 et 35
Abécédaire des 60 fautes les plus courantes

POUR ALLER PLUS LOIN


Dictionnaire des synonymes et nuances, Paris, Le Robert, 2015.
Dictionnaire des synonymes en ligne de l’université de Caen : www.crisco.unicaen.fr/des/
Dictionnaire des synonymes en ligne du CNRS : www.cnrtl.fr/synonymie/
Dictionnaire Larousse : www.larousse.fr
Émile Genouvrier, Claude Désirat, Dictionnaire des synonymes, Paris, Larousse, 2016.
32 BIEN EMPLOYER LES MOTS DE
LIAISON
Très souvent, on lit des textes où chaque phrase commence par un mot
de liaison. Or, ces mots sont souvent mal employés, trop nombreux et
inutiles. Quand peut-on utiliser « c’est pourquoi », « toutefois » ou
« néanmoins » ? Que signifient réellement ces mots ? De quelle manière
peut-on s’assurer de la cohérence textuelle de ses écrits ?
MARABOUT… BOUT DE FICELLE
Avant de se jeter sur les mots de liaison, il faut assurer la cohérence de son
texte. Cela consiste à toujours reprendre dans une nouvelle phrase, un
élément déjà contenu dans la phrase précédente. C’est le procédé que l’on
observe dans les contes de fées : « Il était une fois une jolie petite fille. Elle
vivait… » Dans ce fameux enchaînement, on a le schéma de la cohérence
textuelle : avec « une petite fille » on introduit une information (avec
l’article indéfini « une »). Avec le pronom « elle », on reprend cette
information dans la nouvelle phrase (« elle » désigne la « petite fille »).
C’est ce que résume la formule « Marabout… bout de ficelle » : le « bout »
de la deuxième partie reprend le « bout » de la première.
On assure la cohérence de son texte avec deux types de mots :
les déterminants, notamment les démonstratifs (« ce, cet, cette, ces ») ou
les possessifs (« mon, ton, son, ma, ta, sa, notre, votre, leur ») ;
les pronoms (« elle, il, lui, y », etc.).
Exemple 1 : « Vous nous avez adressé un courrier le 12 décembre 2015.
Vous y formulez des reproches à l’encontre de notre entreprise. Nous avons
bien pris en compte votre réclamation. » → « y » et « votre » renvoient ici à
« un courrier », terme de la première phrase et à « vous ».
Exemple 2 : « Un tremblement de terre a secoué hier l’Afghanistan. Ce
séisme est d’une magnitude… » → « Ce » reprend le « tremblement de
terre » de la première phrase.

CONSEIL
Attention : évitez l’emploi de « celui-ci » ou « celle-ci » là où « il » ou « elle » suffisent.
Cela alourdit inutilement les textes et ne doit être employé que pour lever une ambiguïté.

STRUCTURER UNE ADDITION


On confond souvent les mots de liaison qui structurent une liste et ceux qui
marquent un lien logique. Or, il est très important de distinguer les deux car
on ne doit pas employer l’un pour l’autre.
Structurer une liste correspond à une addition d’éléments sans lien entre
eux. C’est comme si on mettait le signe « + » entre ces éléments. On a alors
recours à des blocs, des séries qui fonctionnent de façon solidaire :
« premièrement, deuxièmement, troisièmement » ;
« tout d’abord, ensuite, enfin » ;
« dans un premier temps, dans un deuxième temps, dans un troisième
temps » ;
« en premier lieu, en second lieu ».
Pour conclure, on emploiera plusieurs types de mots :
ceux qui résument : « en somme, en définitive, donc, ainsi » ;
ceux qui expriment la fin du propos : « pour conclure, enfin ».

CONSEIL
Variez les mots de liaison : les synonymes de « ensuite » sont « en outre, par ailleurs, de
surcroît, de plus ».

Dans les écrits professionnels, on préfère souvent les listes à puces aux
additions structurées avec des mots de liaison.
Au lieu d’écrire : « Pour régler votre facture en ligne, connectez-vous tout
d’abord sur votre espace client. Ensuite, insérez vos identifiant et mot de
passe. Rendez-vous enfin dans l’espace dédié », on écrira plutôt :
« Réglez votre facture en trois clics :
connectez-vous sur votre espace client ;
insérez vos identifiant et mot de passe ;
rendez-vous dans l’espace dédié. »
CONSTRUIRE DES LIENS LOGIQUES
L’autre type de mots de liaison est celui qui permet de construire des liens
logiques. Il s’agit alors de bien distinguer leur sens pour ne pas les
confondre. Ils peuvent exprimer :
la conséquence : « donc, en conséquence, par conséquent, c’est
pourquoi, à ce titre, de ce fait, ainsi, aussi » ; attention : « aussi » est
l’exact équivalent de « ainsi » : il exprime la conséquence (et non
l’addition comme on le lit souvent) ;
la cause : « en effet » ; « car, parce que » (au sein de la phrase) ;
la concession : « cependant, toutefois, néanmoins, or ».
il se construit de la même manière. On peut écrire « Le train a été
bloqué. Aussi/ainsi, Paul a été en retard », mais également « Le train a
été bloqué. Aussi/ainsi Paul a-t-il été en retard ».

BIEN EMPLOYER LES MOTS DE LIAISON

VARIER LES FORMULES


Pour assouplir votre style, variez la position des mots de liaison. On lit
souvent des courriers professionnels où le style est figé par un emploi
systématique des mots de liaison, mais aussi par leur position récurrente en
début de phrase.
On n’écrira pas : « Il apparaît que votre époux n’a pas bénéficié de
l’exonération de sa période contractuelle. En effet, il a été facturé de 92
euros. Aussi, je vous informe qu’il reste redevable de sa facture de clôture
du 27 juin. Par ailleurs, nous n’avons constaté aucun appel auprès du
service technique sur votre ligne. En outre, l’analyse de vos
communications a montré que vous avez utilisé le réseau 2G et 3G depuis
votre domicile. »
Mais plutôt : « Il apparaît que votre époux n’a pas bénéficié de
l’exonération de sa période contractuelle puisqu’il a été facturé de 92 euros.
Je vous informe donc qu’il reste redevable de sa facture de clôture du 27
juin. Par ailleurs, nous n’avons constaté aucun appel auprès du service
technique sur votre ligne. L’analyse de vos communications a en outre
montré que vous avez utilisé le réseau 2G et 3G depuis votre domicile. »

POUR RÉSUMER
Avant d’employer des mots de liaison, on peut assurer la cohérence de son texte avec
des pronoms ou des déterminants (« marabout/bout de ficelle »).
On emploie des mots de liaison pour structurer une liste, ce qui correspond à une
addition d’éléments sans lien entre eux.
On les utilise également pour exprimer des liens logiques : la cause, la conséquence, la
concession.

fiche 28
Écrire vite
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 39
Libérer et organiser ses idées
fiche 41
Rédiger un écrit sensible
fiche 45
Rédiger un écrit synthétique

POUR ALLER PLUS LOIN


Jean-Claude Duluc, Des écrits professionnels, percutants, accrocheurs et clairs, Paris,
CFPJ, 2014.
Etienne Magnin, Écrire vite, écrire court, écrire bien. Pour être lu et compris, Le Mans,
Geresco, 2015.
Élisabeth Rochefort, Les 5 clés des écrits professionnels efficaces, Paris, Dunod, 2014.
33 QUELLE PONCTUATION
EMPLOYER ?
On le sait : une phrase ne se termine par aucun autre signe de
ponctuation que le point. Il s’agit alors de savoir comment employer les
autres ponctuations à l’intérieur de la phrase. Quand doit-on utiliser le
point-virgule plutôt que la virgule ? Avec quelle ponctuation mettre en
valeur un élément ou au contraire, en faire un détail ?
ABRÉGER OU SOUS-ENTENDRE : LES POINTS DE SUSPENSION
Les points de suspension sont employés dans deux cas :
pour sous-entendre quelque chose. Ils expriment alors une subjectivité de
façon implicite mais aussi équivoque. Il faut donc les manier avec
précaution ;
pour montrer que la phrase ou le mot est inachevé.

CONSEIL
Attention : on écrit « etc. » sans points de suspension car, dans les abréviations, c’est le
point qui est utilisé quand le mot est coupé (et cætera ou et cetera en latin → « etc. » par
troncation).

MARQUER UNE PAUSE : LA VIRGULE OU LE POINT-VIRGULE


La virgule
La virgule indique une courte pause dans trois types d’emploi.
Dans une énumération – on évite alors d’ajouter « mais, ou, et, donc, or,
ni, car » à la virgule : « J’ai besoin de boulons, d’écrous et de vis. »
Après une apostrophe : « Esprit, es-tu là ? »
Souvent, on le trouve après un groupe accessoire (complément
circonstanciel) en début de phrase : « Longtemps, je me suis couché de
bonne heure » (Proust, À la recherche du temps perdu).
CONSEIL
Attention : on ne met jamais de virgule entre le sujet et son verbe, ni entre le verbe et son
COD.

Le point-virgule
Le point-virgule n’est pas l’équivalent d’une virgule.
Globalement, on peut l’employer dans deux cas.
Pour relier des propositions (c’est-à-dire un groupe de mots qui contient
un verbe conjugué) fortement reliées sur le plan du sens. Exemple :
« Certains venaient à pied ; d’autres arrivaient en voiture. »
Pour une énumération lorsqu’elle suit deux points. Balzac l’a ainsi
employé : « En province, les femmes dont peut s’éprendre un homme
sont rares : une belle jeune fille riche, il ne l’obtiendrait pas dans un pays
où tout est calcul ; une belle fille pauvre, il lui est interdit de l’aimer ; ce
serait comme disent les provinciaux, marier la faim et la soif ; enfin une
solitude monacale est dangereuse au jeune âge. » (Balzac, La Vieille
Fille).
En revanche, on n’écrira pas : « Ayant tenté de vous joindre à plusieurs
reprises par téléphone ; je vous adresse ce courrier. » Il n’y a pas de verbe
conjugué avant le point-virgule. On emploiera donc une virgule ici : « Ayant
tenté de vous joindre à plusieurs reprises par téléphone, je vous adresse un
courrier. »
En écrit professionnel, on réservera le point-virgule aux énumérations après
deux points. Ce qui donne quelque chose comme :
« Veuillez nous adresser les documents suivants :
votre facture du 12 mai 2015 ;
votre RIB ;
l’autorisation de prélèvement. »
Notez que les deux points fonctionnent avec le point-virgule après chaque
élément de l’énumération. Le dernier élément est suivi d’un point. Avant les
deux points, il y a un verbe conjugué. Par ailleurs, le point-virgule est suivi
d’une minuscule.
Dans un souci esthétique, on peut, si on le souhaite, enlever le point-virgule
entre les éléments énumérés. Dans ce cas, il faut aussi enlever les deux
points au début et le point à la fin.
On pourra ainsi écrire :
« Trois modules composent le parcours de formation
savoir écouter
reformuler
rester objectif »
METTRE EN VALEUR UN ÉLÉMENT OU AJOUTER UN DÉTAIL
Me re en valeur un groupe de mots : les virgules, les rets d’incise
Encadrant un groupe de mots, la virgule le met en valeur.
Avec un complément accessoire (circonstanciel) :
dans « Longtemps, je me suis couché de bonne heure »,
« longtemps » n’est pas mis en valeur ;
dans « Je me suis, longtemps, couché de bonne heure »,
« longtemps » est mis en évidence par les virgules.
Avec une proposition : « Paul, qui est en retard comme toujours, arrive la
bouche en cœur après la réunion. »
Dans ces emplois, on peut remplacer les virgules par des tirets d’incise, qui
marquent une pause plus importante. Cela donne par exemple : « Paul – qui
est en retard comme toujours – arrive la bouche en cœur après la réunion. »
Exprimer un détail : les parenthèses
Les parenthèses marquent une coupure syntaxique avec le reste de la
phrase, comme les tirets d’incise. Elles ont cependant le sens inverse : elles
encadrent un détail et non pas une information importante.

CONSEIL
Évitez l’accumulation des parenthèses. On n’en mettra qu’une seule fois dans une phrase.

CITER, EXPRIMER UNE SUBJECTIVITÉ : LES GUILLEMETS, LES


POINTS D’INTERROGATION ET D’EXCLAMATION
Les guillemets
Les guillemets sont employés pour citer exactement les mots d’un
interlocuteur.
On peut employer des crochets avec points de suspension pour couper la
citation.
Les tirets d’incise marquent le changement d’interlocuteur dans un
dialogue.
On peut employer les deux points pour introduire la citation.

CONSEIL
N’employez pas les guillemets pour faire passer une expression familière : soit vous vous
adressez à un familier et vous n’en avez pas besoin ; soit votre interlocuteur n’est pas un
familier et vous devez adapter votre langage.

Le point d’interroga on
Le point d’interrogation est une marque de notre état d’esprit : il exprime
notre attente de réponse. Il construit la question directe, qui se distingue de
la question indirecte.
Question directe : « Pouvez-vous m’envoyer le document au plus vite ? »
Question indirecte : « Je vous prie de bien vouloir m’envoyer le
document au plus vite. »

CONSEIL
Réservez la question directe à vos familiers. Elle peut être considérée comme indélicate
par un interlocuteur qui attend plus de formalisme.
Évitez la tournure en « merci de… ». En effet, comme elle omet la demande en passant
directement aux remerciements, elle est souvent perçue comme indélicate.

Le point d’exclama on
Le point d’exclamation est une marque d’humeur. Toute son ambiguïté
vient de la multiplicité des émotions qu’il peut exprimer.
Dans « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! (Corneille, Le Cid),
il permet d’exprimer des émotions négatives.
Dans « Joyeux anniversaire ! », c’est une émotion positive qui est
exprimée.

CONSEIL
Réservez les points d’exclamation aux communications avec vos familiers.
POUR RÉSUMER
On emploie les points de suspension pour montrer que l’énoncé n’est pas terminé
ou exprimer un sous-entendu.
La virgule sert à marquer une courte pause, énumérer ou mettre en valeur un groupe
de mots.
Le point-virgule s’emploie pour une énumération après deux points.
Les tirets d’incise mettent en valeur un groupe ou introduisent les dialogues.
Les parenthèses s’utilisent pour évoquer un détail.
Les guillemets servent à citer précisément.
Le point d’exclamation exprime une émotion positive ou négative.
Le point d’interrogation s’emploie pour poser une question directe.

fiche 25
Poser une question à l'écrit
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 32
Bien employer les mots de liaison

POUR ALLER PLUS LOIN


Abrégé du code typographique à l’usage de la presse, Paris, CFPJ, 2005.
Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Paris, 2002.
Jean-Louis Humbert, Les pièges de la ponctuation : maîtriser la ponctuation et l’emploi des
majuscules, Paris, Hatier, 1995.
Jean-Pierre Lacroux, Ortho-typo : orthographe et typographie française : dictionnaire
raisonné, Paris, La Maison du dictionnaire, 2011.
Cécile Narjoux, La ponctuation : règles, exercices et corrigés, Bruxelles, De Boeck,
Grévisse Langue Française, 2014.
www.la-ponctcuation.com
34 ABÉCÉDAIRE DES 60 FAUTES LES
PLUS COURANTES (1)
Il est des expressions que l’on emploie parce qu’on les entend souvent
et qu’on les a intégrées dans nos propres habitudes. Il en est d’autres
qui ont l’air particulièrement professionnelles… mais qui n’en sont pas
moins incorrectes !
ON DIT ON NE DIT PAS
ACCEPTATION
Après acceptation du dossier… Après acception du dossier…
« Acceptation » signifie « le fait d’accepter ». « Acception » signifie « définition ».
AFFAIRE/À FAIRE
Vous aurez affaire à moi. Vous aurez à faire à moi.
J’ai du travail à faire. J’ai du travail affaire.
On dit « avoir affaire à quelqu’un » (avec l’expression figée « avoir affaire ») ou « avoir quelque
chose à faire ».
À LA BASE
Dans un premier temps, je pensais avoir raison. À la base, je pensais avoir raison.
« À la base » ne signifie pas « d’abord, dans un premier temps » mais « à l’origine de » comme
dans « à la base de tout bon plat, il y a de bons produits ».
À LA SUITE DE
Je vous réponds à la suite de votre courrier. Je vous réponds suite à votre courrier.
On dit « à la suite de quelque chose ». « Suite à » est incorrect.
ALLER VOIR
Je suis allée voir le manager. J’ai été voir le manager.
On dit « aller voir » et non « être voir ».
APPORTER/AMENER
J’ai apporté le courrier à la poste. J’ai amené le courrier à la poste.
J’ai amené ma mère chez le médecin. J’ai apporté ma mère chez le médecin.
La définition de « apporter » dans le dictionnaire Larousse est « porter quelque chose en venant
dans un lieu ». « Amener » signifie « faire venir quelqu’un avec soi ». On a donc : « emporter » +
objet ; « amener » + personne.
APRÈS QUE/BIEN QUE
Après que vous êtes parti du magasin. Après que vous soyez parti du magasin.
Bien que vous soyez mécontent. Bien que vous êtes mécontent.
« Après que » + indicatif.
« Bien que » + subjonctif.
AUPRÈS/AU PRÈS
Je me plaindrai auprès du médiateur. Je me plaindrai au près du médiateur.
« Auprès de » est une préposition qui signifie selon le dictionnaire Larousse « à proximité de
quelqu’un » ou « en s’adressant à quelqu’un ou à un organisme ».
AUCUN… NE
Aucun autre échantillon ne vous sera donné. Aucun autre échantillon vous sera donné.
« Aucun », employé dans un sens négatif, se trouve dans une phrase négative. C’est pourquoi on
met « ne » après.
AU SUJET DE/PAR RAPPORT À
Je vous rappelle au sujet de votre dossier. Je vous appelle par rapport à votre dossier.
« (Par) rapport à » ne s’emploie pas pour introduire le sujet dont on parle.
AU VU
Au vu des résultats.
Étant donné les résultats. Vus les résultats.
« Au vu de » est une locution adverbiale invariable. On écrit « au vu » quel que soit le mot qui le
suit, sans accord.
BÉNÉFICIER
Tous bénéficient de cette mesure.
ou Cette mesure bénéficie à tous.
Une mesure dont tous bénéficient.
On dit « quelqu’un bénéficie de… » et non « quelque chose bénéficie à quelqu’un ».
BIEN QUE MALGRÉ QUE
Bien qu’il nous ait envoyé les pièces Malgré qu’il nous ait envoyé les pièces
nécessaires. nécessaires.
« Malgré que » est incorrect en français à part dans l’expression ancienne « malgré qu’il en ait ».
CELA DONT/DE CELA QUE
C’est de cela que nous allons parler. C’est de cela dont nous allons parler.
« Dont » contient « de ». « C’est cela dont nous allons parler » → « nous allons parler de cela ».
On dit donc au choix : « c’est cela dont nous allons parler » ou « c’est de cela que nous allons
parler ».
CELA EST DÛ À/DÛ À Dû au retard de paiement, vos coordonnées ont
été inscrites dans nos fichiers.
Vos coordonnées ont été inscrites dans nos
fichiers. Cela est dû au retard de paiement.
Cette construction de « devoir » au participe passé est un anglicisme (« due to »). On remplacera
« dû à » par « à cause de » ou « du fait de », dans les cas où ils ont un sens équivalent.
C’EST MA FAUTE
C’est ma faute. C’est de ma faute.
On dit « C’est ma faute ».
COMMENCER/DÉBUTER
On va commencer l’entretien. On va débuter l’entretien.
Le verbe « débuter » est intransitif, c’est à dire qu’il n’a ni COD ni COI après lui. On dit donc
« commencer quelque chose » ou « débuter dans quelque chose » (où, « dans quelque chose » est
un complément circonstanciel).
COMPLÉTER UN
DOCUMENT/RENSEIGNER
Compléter un document. Renseigner un document.
On renseigne quelqu’un sur une autre personne ou sur une chose. On ne renseigne pas un objet.
CONVENIR
Ils sont convenus de procéder au
remboursement. Ils ont convenu de procéder au remboursement.
Quand « convenir » signifie « décider », il se construit avec l’auxiliaire « être ».
CONSÉQUENT/CONSIDÉRABLE
Le client bénéficie d’un dossier considérable. Le client bénéficie d’un dossier conséquent.
Employer « conséquent » pour « important, considérable » ou encore « gros » est un barbarisme.
COÛTER CHER/LE PRIX EST ÉLEVÉ
Ce téléphone coûte cher.
Le prix de ce téléphone est élevé. Le prix du téléphone est cher.
Un prix est élevé. Quelque chose coûte cher. « Un prix coûte cher » relève du zapping syntaxique :
le mélange de deux constructions syntaxiques distinctes.
DE CE FAIT
Il a dépassé son forfait. De ce fait, il en a choisi Il a dépassé son forfait. Du coup, il en a choisi
un autre. un autre.
« Du coup » est proche d’« aussitôt » et ne signifie pas « donc, de ce fait », ou « par conséquent ».
DÉROULEMENT/DÉROULÉ
Voici le déroulement de la journée. Voici le déroulé de la journée.
On évite d’employer « déroulé » qui est un néologisme dont le sens ne diffère en rien de celui de
« déroulement ».
DIVULGUER/FUITER Des éléments du rapport ont fuité.
Des informations confidentielles ont été
divulguées.
« Fuiter », est une variante littéraire du verbe « fuir » (de Raymond Queneau). Il vaut mieux
utiliser « divulguer, diffuser, rendre public », etc.
ÉCHANGER
Nous avons échangé quelques propos sur son
dossier. Nous avons échangé sur son dossier.
« Échanger » se construit avec un complément.
EMPRUNTER
Il a emprunté le livre de son frère. Il a empreinté le livre de son frère.
On confond le verbe « emprunter » et le nom « empreinte », comme quand « on prend une
empreinte », c’est-à-dire la marque laissée par quelqu’un ou quelque chose.
ESPÈCE
Une espèce de débile. Un espèce de débile.
« Espèce » est un nom féminin. L’article qui le précède est donc « une, la, cette », etc.
ÊTRE SUR UN PIED D’ÉGALITÉ
Être sur un pied d’égalité. Être sur un même pied d’égalité.
« Un même pied d’égalité » est un pléonasme.
FAIRE CONFIANCE À
Je fais confiance à notre service après-vente. Je fais confiance en notre service après-vente.
On dit « faire confiance à » ou « avoir confiance en ». « Faire confiance en » est à nouveau un
zapping syntaxique (le mélange de deux expressions).
FAIRE PRENDRE CONSCIENCE
Faire prendre conscience aux clients que… Conscientiser les clients que…
« Conscientiser » est une transcription du néologisme anglais « to conscientize ». C’est donc un
anglicisme à éviter.
FINALEMENT/AU FINAL
Finalement, nous vous remboursons. Au final, nous vous remboursons.
L’expression « au final », quoique répandue, est grammaticalement fautive.
FINALISER
Mettre la dernière main à son travail. Finaliser son travail.
Finaliser signifie « assigner un but à quelque chose ». On évitera d’ajouter à ce sens celui qu’a
l’anglais « to finalize », « achever, conclure, terminer ».

fiche 16
Bien employer les mots en -ant
fiche 27
É
Écrire de façon synthétique
fiche 31
Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes
fiche 35
Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (2)

POUR ALLER PLUS LOIN


www.academie-francaise.fr/questions-de-langue
www.larousse.fr
Maurice Grevisse, Le bon usage, De Boeck, 16e édition.
35 ABÉCÉDAIRE DES 60 FAUTES LES
PLUS COURANTES (2)
La liste des fautes les plus courantes à éviter continue…
ON DIT ON NE DIT PAS
IL N’Y A PAS
Il n’y a pas de problème. Y a pas de problème.
La négation se construit avec « ne » et « pas ».
IL PARAÎT QUE
Il paraît qu’il a divorcé. Paraît-il qu’il a divorcé.
« Paraît-il » s’emploie sans complément, en incise : « Il a, paraît-il, divorcé. »
INEPTE/INAPTE
Il est inapte à exercer ces fonctions. Il est inepte à exercer ces fonctions.
Tous ses propos sont ineptes. Tous ses propos sont inaptes.
« Inapte » se rattache à « inaptitude » (incapacité physique) alors que « inepte » se rattache à
« ineptie » (absurdité).
IRRÉVOCABLE/IRRÉVERSIBLE
Cette décision est irrévocable. Cette décision est irréversible.
« Irréversible » signifie « qui ne peut s’inverser, se reproduire en sens inverse ». « Irrévocable »
s’emploie pour des décisions définitives.
JOURS DE LA SEMAINE
L’agence ferme à 17 heures tous les mardis. L’agence ferme à 17 heures tous les mardi.
On met un s au pluriel des noms des jours de la semaine.
MAÎTRISER UNE SITUATION
Nous maîtrisons la situation. La situation est sous contrôle.
« Contrôler » signifie « vérifier » et non « se rendre maître de ».
NE EXPLÉTIF
Pour éviter que vous ne soyez facturé. Pour éviter que vous soyez facturé.
Il faut mettre un « ne » dit « explétif » pour marquer un sens négatif.
NE… PAS Ça va pas être possible.
Ça ne va pas être possible.
La négation se construit avec « ne » et « pas, plus, guère, jamais, rien ».
PALLIER
Il faut pallier ces problèmes. Il faut pallier à ces problèmes.
« Pallier » est un verbe transitif direct, c’est-à-dire qu’on dit « pallier quelque chose » et non
« pallier à quelque chose ».
PAR EXEMPLE/COMME PAR EXEMPLE
Comme…
ou
Par exemple… Comme par exemple…
« Comme par exemple » est un pléonasme.
PARFOIS/DES FOIS
Parfois, il suffit de débrancher le modem. Des fois, il suffit de débrancher le modem.
Ne pas remplacer « parfois » et « quelquefois », par « des fois ». On ne doit pas non plus employer
« des fois que » pour « au cas où ».
PARTICIPE PASSÉ DE FAIRE + INFINITIF
Les personnalités qu’il a fait venir. Les personnalités qu’il a faites venir.
Quand il est suivi d’un infinitif, le participe passé du verbe « faire » ne s’accorde pas.
PÉCUNIAIRE
Des problèmes pécuniaires. Des problèmes pécuniers.
On dit « pécuniaire ». « Pécunier » n’existe pas. Notez que les noms masculins en -ier font leur
féminin en -ère comme « cuisinier/cuisinière ; fermier/fermière », et non en -iaire. « Pécuniaire »
n’est donc pas le féminin de « pécunier ».
POSER SA CANDIDATURE/CANDIDATER
Poser sa candidature pour un poste de manager. Candidater pour un poste de manager.
« Candidater » n’existe pas en français.
PLUS… QUE Ce livre est plus intéressant par rapport à
Ce livre est plus intéressant que l’autre. l’autre.
Il ne faut pas mélanger deux façons de comparer : soit « plus/moins intéressant que », soit
« intéressant par rapport à ».
PRÈS DE/PRÊT À
Je ne suis pas près de l’oublier. Je ne suis pas prêt de l’oublier.
Notez les deux constructions, avec deux orthographes différentes : on dit « je vis près de Paris » et
« je suis prêt à partir ». Dans « je ne suis pas près de l’oublier », on veut dire quelque chose
comme « je ne suis pas proche de l’état d’oubli ».
PRENDRE NOTE/ACTER
Nous avons entendu votre réponse, nous en
avons pris note. Votre réponse a été actée.
« Acter » appartient au vocabulaire juridique et ses emplois doivent rester limités à ce domaine.
On dit « acter une clause, une décision ».
PRÉTENDU
Un prétendu justificatif de domicile. Un soi-disant justificatif de domicile.
« Soi-disant » ne s’emploie qu’avec des êtres vivants susceptibles de parler.
QUANT À/AU NIVEAU DE
Quant à l’horaire. Au niveau de l’horaire.
« Au niveau de » signifie « à la hauteur de » et décrit la position dans l’espace de deux choses
l’une par rapport à l’autre.
QUESTION INDIRECTE
Expliquez-nous comment vous faites. Expliquez-nous comment faites-vous ?
Une phrase interrogative indirecte ne comporte ni point d’interrogation ni inversion du sujet et du
verbe.
QUESTION INDIRECTE/QUESTION
DIRECTE
Vous saurez bientôt quand vous serez Vous saurez bientôt quand est-ce que vous
remboursé. serez remboursé.
On mélange souvent les questions directe et indirecte. Dans « vous saurez bientôt quand est-ce que
vous serez remboursé », on retrouve la question directe « quand est-ce que vous serez
remboursé ? » dans une question indirecte. En effet, dans « vous saurez bientôt quand vous serez
remboursé », il n’y a pas de point d’interrogation à la fin, ni de mot interrogatif au début.
RÉDUIRE AU MINIMUM
Réduire au minimum.
Agrandir au maximum. Réduire au maximum.
Selon le dictionnaire Larousse, « réduire » signifie « diminuer » tandis que « maximum » veut dire
« le plus haut degré ». Or, « réduire au » peut être reformulé en « réduire jusqu’au ». On voit bien
l’incompatibilité entre les deux : on ne peut pas « diminuer » jusqu’au « plus haut degré ».
SAVOIR GRÉ
Je vous saurai(s) gré. Je vous serai gré.
On dit « savoir gré » et non « être gré ».
SE SOUVENIR/SE RAPPELER
Je me souviens de toi.
Je me rappelle ce moment. Je me rappelle de ce moment.
On dit « se souvenir de quelque chose » ou « se rappeler quelque chose ».
S’IL
Il le fera s’il le peut. Il le fera si il le peut.
On enlève le i devant un autre i et on le remplace par l’apostrophe (c’est une élision).
SUR LE PLAN DE/AU PLAN Au plan juridique.
Sur le plan juridique.
On dit « au premier plan, au second plan » dans un sens spatial. Pour indiquer le sujet dont on
parle, on utilisera « sur le plan (de) ».
TEL QUE
Le contrat, tel qu’il a été établi… Le contrat, tel qu’établi…
« Tel que » + participe appartient au langage juridique.
TRAVAILLER À/TRAVAILLER SUR
Je travaille à Paris. Je travaille sur Paris.
« Sur » traduit l’idée de position, de supériorité. On ne peut pas l’employer à la place de « à » ou
de « en » pour désigner un lieu.
TOUT UN CHACUN
C’est à la disposition de tout un chacun. C’est à la disposition de tout à chacun.
« Tout un chacun » signifie « n’importe qui, tout le monde » (« tout à chacun », signifierait que
« tous auraient tout »).
VOUS N’ÊTES PAS SANS SAVOIR
Vous n’êtes pas sans savoir. Vous n’êtes pas sans ignorer.
Dans « vous n’êtes pas sans ignorer », on a deux négations : « ne… pas » et « sans ». Or, on sait
qu’en mathématiques « moins par moins égale plus ». Appliqué à notre exemple, cela signifie que
les deux négations s’annulent et donnent… « vous ignorez ». Dans « vous n’êtes pas sans
ignorer », on formule donc l’inverse de ce qu’on souhaite dire.

fiche 16
Bien employer les mots en -ant
fiche 22
Quel mode utiliser ?
fiche 25
Poser une question à l’écrit
fiche 34
Abécédaire des 60 fautes les plus courantes (1)

POUR ALLER PLUS LOIN


www.academie-francaise.fr/questions-de-langue
www.larousse.fr
Maurice Grevisse, Le bon usage, De Boeck, 16e édition.
Module 5

ÊTRE STRATÉGIQUE DANS SES ÉCRITS


L ’écrit est une photo de notre pensée : contrairement à l’oral, il présente
l’immense avantage d’être à la fois figé et réfléchi – autant à l’oral une
parole involontaire ou maladroite peut nous échapper, pas à l’écrit. Comme
nous le verrons dans les fiches 36 et 37, consacrées au décodage d’un texte,
le style ne doit rien au hasard. Il traduit immanquablement les priorités,
l’embarras, l’état émotionnel du rédacteur. Pour leur part, les fiches 38 à 40
concernent la conception d’un texte : comment trouver des idées, les
structurer et choisir le plan qui met le mieux en valeur nos arguments.
Enfin, les fiches 41 et 42 traitent de la façon de traduire notre pensée dans
les mots : comment se montrer diplomate pour l’une, séduisant pour l’autre.
Fiche 36 Décoder la signification d’un texte
Fiche 37 Décoder une lettre de réclamation
Fiche 38 Choisir ses arguments
Fiche 39 Libérer et organiser ses idées
Fiche 40 Les cinq types de plan et leur usage
Fiche 41 Rédiger un écrit sensible
Fiche 42 S’exprimer de manière positive
36 DÉCODER LA SIGNIFICATION
D’UN TEXTE
Si votre pensée a suivi un cheminement plus ou moins simple, votre
écrit en porte toutes les traces. À l’écrit, il n’y a pas de hasard : une
phrase longue, un verbe au passif, un article défini, tout témoigne de la
position du rédacteur par rapport à son sujet.
LA LANGUE DE BOIS
Le baromètre des mots-ou ls
Qu’est-ce qu’un « mot-outil » ? Résumons la langue française en deux
catégories de mots :
la première est composée des mots porteurs de sens. Ce sont
principalement les noms, adjectifs et verbes. En moyenne, ils
représentent 50 à 65 % du contenu d’une phrase ;
la deuxième, ce sont les mots-outils, c’est-à-dire le reste :
essentiellement les articles, pronoms, conjonctions, tous les petits mots
auxquels nous ajouterons les expressions usuelles. Ils représentent 35 à
50 % du texte.
À titre d’illustration, dans la phrase suivante nous avons souligné les mots-
outils : « La question a été abordée lors de la dernière assemblée ; nous
avons étudié tous les aspects du problème. »
Le rôle des mots-outils est de former l’architecture de la phrase.
Alors, quand peut-on parler de « langue de bois » ? Quand les mots-outils
prennent le dessus sur les mots porteurs de sens et que leur nombre dépasse
50 % de la phrase ! Par exemple si, au lieu d’écrire « nous avons agi dans le
cadre défini », le rédacteur a écrit : « Il n’est pas possible d’affirmer que
rien n’a été fait dans le cadre qui nous a été défini. »
Voici une liste non exhaustive de mots-outils :
je, tu, nous, vous, ils ;
mon/ma, ton/ta, son/sa, mes, tes, ses, notre/ nos, votre/vos, leur(s) ;
qui, que, quoi, dont, où ;
mais, ou, et, donc, or, ni, car ;
duquel, par lequel, à travers lequel… ;
avoir, être, faire, falloir.
Les phrases inu lement longues
Les langages juridique, scientifique ou encore littéraire nécessitent souvent
des formulations chargées. Mais dans le français courant, la longueur
moyenne d’une phrase varie de 10 à 18 mots. La « langue de bois » trouve
un terrain fertile dans les phrases qui en font plus de 25. Le plus souvent, la
cause en revient à notre gêne. En effet, tout comme à l’oral, l’embarras nous
amène à « noyer le poisson ».
Voici un cas où le sens se dissout dans l’abondance : « C’est précisément
parce que nous n’avons rien à nous reprocher, que nous avons décidé,
ensemble et unanimement, de donner accès à tous les éléments du dossier, à
qui de droit, en l’occurrence au juge. »
Et en voici un autre : « À l’étude de votre dossier, il semblerait que le point
auquel vous faites référence n’aurait été spécifié ni à la signature du contrat,
ni par le service commercial, ni par les différents interlocuteurs avec
lesquels vous avez été en contact au service après-vente. »
Un rédacteur à l’aise avec son contenu aurait écrit : « Nous avons étudié
votre dossier. Le point que vous évoqué n’y figure nullement. Nous n’en
avons trouvé trace ni sur le contrat, ni au service commercial, ni au service
après-vente. »

CONSEIL
On écrit comme on pense ! Quand le texte coule de source, que sa lecture est évidente et
simple, c’est que le rédacteur est à l’aise avec son sujet. Dès que la tournure est ampoulée,
que la phrase s’allonge, que la lecture se complique, c’est que le rédacteur rencontre un
problème…
Vous pouvez alors mener une opération très simple : surlignez les mots-outils. Là où le
texte devient problématique, vous verrez apparaître des « paquets » de mots surlignés. En
un coup d’oeil, vous identifierez ainsi la partie sensible du texte.

LE NIVEAU D’IMPLICATION DU RÉDACTEUR


Autre point important : jusqu’où le rédacteur est-il « partie prenante » de
son texte ? Se positionne-t-il comme acteur, témoin, relais ou encore
leader ?
Les révéla ons du sujet : qu’a-t-il « en tête », qu’a-t-il « à cœur » ?
La « star » de la phrase, c’est le sujet. Il vous dit où se positionne le
rédacteur par rapport… à son sujet !
Quand le sujet de la phrase contient un article (« le, la, les » + nom) ou bien
le pronom « il/elle », l’auteur se situe au niveau mental, il ne s’implique pas
émotionnellement ; il est témoin, observateur, juge : il a le sujet « en tête ».
Exemple : « Le gouvernement s’occupe du problème du logement. »
Traduisons maintenant cette même phrase en langage affectif : « Au
gouvernement, nous nous occupons du problème du logement. » Là, le
rédacteur prend son sujet « à cœur », il s’implique. En témoigne l’utilisation
du pronom comme sujet (« je, tu, nous, vous »).
Quelques autres exemples :
« J’ai bien suivi l’équipe, je ne vois aucun résultat. » – Ici, le sujet est
« je » : le rédacteur s’implique.
« J’ai bien suivi l’équipe, elle n’obtient aucun résultat. » - Le rédacteur
accuse les autres, il se pose comme juge de leur travail.
« Vous n’avez pas fait le boulot. » - Phrase à l’actif : c’est une
accusation, le rédacteur est acteur.
« Le boulot n’est pas fait. » - Phrase au passif : c’est un constat, le
rédacteur est témoin.
Les pronoms personnels « je » et « nous » marquent donc l’appropriation du
texte par l’auteur : « j’ai fait…, nous avons réussi…, j’ai demandé…, nous
voulons…, je refuse… ». Il met l’humain, lui et/ou les autres au cœur de
son texte.
À l’inverse, les formulations « il/elle, le, la, les » marquent une distance du
rédacteur par rapport au contenu. Le rédacteur ne s’implique pas, il
explique : « les faits disent que…, le travail demandé est…, les professeurs
pensent…, l’air de la campagne est porteur de…, l’avenir se dessine… ».
Souvenons-nous que « le, la, les », ainsi que « un, une, des », sont des
articles : le mot parle de lui-même. Un article parle de « choses » :
« l’utilisateur», « les usagers », « la personne ». Avec des articles, même les
êtres humains sont décrits de manière descriptive et neutre. Exemple : « la
tristesse était l’émotion dominante ».
Où est le contenu, dans la principale ou la subordonnée ?
Commençons par une brève révision. La plupart du temps, une proposition
subordonnée est introduite par un pronom relatifs : « qui, que, quoi, dont,
où ».
Comme son nom l’indique, la subordonnée a moins de poids que la
principale. Dans la phrase « le camion qui est rouge est arrivé », on met
l’accent sur le fait qu’il est arrivé.
Dans « le camion qui est arrivé est rouge », c’est la couleur qui est en
vedette. Tout ce qui vient après « qui » a moins de poids.
De même, la phrase « les résultats sont excellents » a beaucoup plus de
poids que « il s’avère que les résultats sont excellents ». Allons plus loin : si
on déclare « je sais que les résultats sont excellents », le lecteur arrive à la
conclusion qu’on lui présente une opinion.
La présence d’une subordonnée résulte donc d’un désir du rédacteur : celui
d’atténuer son message, même le plus radical. Si on vous dit : « C’est un
excellent film ! », le film semble meilleur que si l’on vous dit : « Il est
évident que c’est un excellent film… »
Quelle distance entre le sujet, le verbe et le complément ?
Normalement, le trio sujet-verbe-complément (COD/COI) est toujours
soudé… sauf si le rédacteur veut mettre de la distance entre lui et son sujet.
Établissons un petit comparatif en commençant par une phrase telle qu’elle
aurait été spontanément formulée : « Depuis le premier jour, nous avons
toujours défendu l’intérêt de tous. »
Si le rédacteur est embarassé, cette phrase deviendra : « Nous avons
toujours, obstinément, depuis le premier jour, défendu l’intérêt de tous. » Il
a placé six mots entre « nous avons… » et « … défendu ». Cette distance
est un geste de protection de l’auteur, nous pouvons légitimement douter
que les faits correspondent à ses dires…
DÉCODER UN ÉCRIT : SYNTHÈSE

POUR RÉSUMER
L’usage de la « langue de bois » dans un écrit est repérable de deux manières :
l’omniprésence de mots de liaison (s’ils représentent plus de 50 % du texte ou du
paragraphe) ;
une longueur de phrase dépassant 25 mots (à l’exception des langages techniques,
juridiques et scientifiques).
L’implication du lecteur dépend de trois paramètres :
1. Le plus important est l’utilisation des pronoms « je/nous, tu/vous ». Si l’on utilise la
première et la deuxième personne, on s’implique. À l’inverse, si le rédacteur emploie
la troisième personne (les pronoms « il/elle », les articles « le, la, les »), il se positionne
en témoin ou en arbitre mais pas en partie prenante.
2. L’utilisation des subordonnées. Leur contenu est forcément moins important que celui
de la « principale », qui contient l’idée… principale !
3. On ne sépare pas le groupe sujet-verbe-COD/COI. Plus ils sont éloignés l’un de
l’autre, plus l’auteur semble embarrassé par rapport à son sujet.

fiche 37
Décoder une lettre de réclamation
fiche 41
Rédiger un écrit sensible
fiche 42
S’exprimer de manière positive
37 DÉCODER UNE LETTRE DE
RÉCLAMATION
Votre métier vous amène à recevoir des réclamations ? Il vous arrive
d’être enseveli sous une litanie de reproches plus ou moins acerbes ?
Apprenez à les décoder et à repérer où se situe le vrai motif. Que veut
vraiment votre client (ou usager) ? Sur quels critères structurer votre
réponse ? Autant de questions qui trouvent une réponse rationnelle
quand on sait décoder une réclamation.
POURQUOI SE PLAINT-IL ?
Il est rare qu’un mail ou une lettre de plainte ait une cause unique. Si c’est
le cas, votre tâche est grandement simplifiée. Pas besoin de décoder pour
identifier l’objet !
Mais, généralement, la plainte est le résultat d’une cause de fond (ex. : « ça
ne marchait plus ») et d’un ou plusieurs déclencheurs : accueil peu aimable,
lenteur, incompétence ou encore délais non respectés.
Certains clients ou usagers sont froids et calmes, d’ailleurs leurs envois
implacablement factuels sont les plus difficiles à traiter ! D’autres
imprègnent leurs écrits de leurs sentiments négatifs.
Dès lors, il est difficile de faire le tri entre ce qui relève de l’impression, de
la perception, de l’accusation ou de la réalité.
Même constat pour la demande : le client émet souvent deux ou trois
demandes ou exigences. Comment les classer ? Laquelle est la plus
sensible ? Il existe des moyens rationnels pour révéler les vraies
motivations du plaignant.
CINQ CRITÈRES POUR DÉCODER UN MESSAGE
Nous retrouvons ici déclinés les principes de la fiche 36. Les cinq critères
énoncés ci-après sont exposés par ordre d’importance. C’est cet ordre qui
définira celui de vos réponses.
CONSEIL
Pour organiser votre réponse à un e-mail de réclamation, procédez comme suit.
Être stratégique dans ses écrits
1. Créez votre mail vierge.
2. Coupez-collez les phrases du mail du client en les classant dans l’ordre présenté dans cette
fiche.
3. Effacez les phrases du client au fur et à mesure que vous y répondez.
Pour une lettre de réclamation, en respectant la même logique, numérotez les phrases sur
la lettre dans l’ordre dans lequel vous allez y répondre.

Considérez la longueur des phrases


En général, les propos les plus radicaux se trouvent dans les phrases les plus
courtes.
Exemple : « Je trouve que maintenant, ça suffit ! »
Cette phrase a moins d’impact que : « Maintenant, ça suffit ! »
Cherchez le pronom « je »
Ce critère intervient à égalité avec le précédent. Inévitablement, « je » sera
le sujet des phrases où le plaignant s’implique le plus fortement.
Exemple : « Je n’en peux plus d’attendre des papiers qui ne viennent pas ! »
C’est une tournure plus émotive que : « C’est insupportable d’attendre des
papiers qui ne viennent jamais ! »
Il en va de même avec : « J’ai été complètement ignoré. » Cette formulation
est plus impliquée que : « Votre manière d’ignorer les gens est détestable. »
Le « je » exprime le ressenti de l’usager/client, la façon dont il a vécu son
expérience, ce qu’il en retient sur le plan émotionnel.
Dans votre réponse, votre priorité ira vers le traitement des phrases incluant
le pronom « je », en commençant par les plus courtes. « Je n’en peux
plus ! » appelle une réponse émotionnelle du style : « Je suis là pour vous
aider » et non pas « Votre problème a bien été pris en compte ».
Dans tous les cas, une réponse comme « Je vous comprends » ou « Nous
comprenons bien votre situation » est toujours bienvenue. L’empathie ne
résout rien, mais a des vertus apaisantes.

Cas pra que


L’exemple suivant est un cas réel. Cette lettre a été envoyée à une compagnie aérienne. Elle
développe toute une série d’arguments à charge. Mais en fait, un seul compte pour ce client.
Lequel ? Cherchez le « je » !
« J’ai été promu il y a quatre mois et, à ce titre je suis amené depuis à effectuer régulièrement
le trajet Paris-Londres deux à trois fois par semaine pour mon travail. J’utilise pour cela
indifféremment votre compagnie ou British Airways. Je me suis prêté à un petit test
comparatif dont je vous confie par la présente mes conclusions :

British Airways Votre compagnie


Horaires plutôt à l’heure plutôt en retard (3 sur 4)
Accueil plutôt sympathique plutôt froid
Hôtesses au sol professionnelles hautaines
Hôtesses de souriantes,
fatiguées, fonctionnaires
bord professionnelles
intéressantes, inexistantes ou
Informations
systématiques laconiques
Assistance personnalisée inexistante
Ce petit tableau comparatif est suffisamment explicite, car il met en évidence les lacunes de
votre compagnie et les progrès à réaliser pour rivaliser avec ses concurrents sur le plan
international…
M. X.

P.S. : J’ai effectué ma demande de carte XX+ sur votre site il y a deux mois. Or, à ce jour, je
n’ai toujours pas reçu ma carte. »
Une fois décodé, le message de ce client est : « j’ai été promu… j’ai effectué ma demande…
je n’ai pas reçu ma carte ». Pour l’anecdote, le client a été ravi de la réponse que voici : « Cher
Monsieur, j’ai le plaisir de vous faire parvenir ci-joint votre carte XX+… avec nos excuses
pour ce retard… »

Cherchez le pronom « vous »


Dans les phrases concernées, vous trouverez généralement des accusations :
« Vous m’avez baladé, vous m’avez raconté des histoires, et un mois plus
tard, rien ! »
Les pronoms possessifs, « votre » et « vos », doivent retenir votre attention.
Exemple : « Votre technicien ne connaissait visiblement pas vos produits ! »
Le « vos » est plus préjudiciable. Il signifie que le client généralise son
mécontentement et l’applique à tous vos produits. « Vos voitures ne
fonctionnent pas, pour le prix qu’on les paye ! » est plus agressif que :
« Votre voiture ne marche pas, pour le prix qu’on la paye ! »
Face à l’accusation, il y a deux niveaux de réponse :
s’il s’agit d’une opinion du style « Vous êtes nuls ! », « Vous êtes des
escrocs ! », on se déclarera désolé que le client pense de la sorte en
s’engageant à tout faire pour l’amener à changer d’avis ;
si au contraire il s’agit d’un fait (« Vous n’avez envoyé personne »,
« Votre conseiller m’a donné une information fantaisiste »), alors
déclarons-nous désolés, donnons éventuellement une explication, et
surtout, offrons une solution.
Là aussi, commencez par traiter les phrases les plus courtes : « Votre site est
mensonger et vous êtes trop chers » est moins « grave » que : « Votre site
est mensonger. Et vous êtes trop chers. »
Surveillez la ponctua on
Observez les points d’exclamation, en commençant par les multiples « !!! ».
À l’écrit, ils remplacent l’intonation, l’étonnement parfois, mais surtout
l’énervement : « Et il a encore été envoyé à mon ancienne adresse ! ! ! »
Il en va de même de certains points d’interrogation, et a fortiori des
multiples « ? ? ? » comme dans : « Et vous n’avez rien d’autre à me
proposer ? ? ? »
Qu’il s’agisse d’exclamation ou d’interrogation, voyez-y un signe
d’exaspération. À traiter a minima par une marque d’empathie : « Nous
vous comprenons », « Je comprends votre sentiment et… »
Cherchez les ar cles
L’emploi des articles au singulier a de l’importance : ils ne traduisent pas
une émotion. La personne constate, raconte, évoque, incrimine, mais de
manière descriptive.
Exemple : « Après quinze appels, le numéro ne répond toujours pas», « Le
téléconseiller est incapable de me renseigner », « Le compteur disjoncte
sans arrêt ». Les phrases avec « le » ou « la » appellent une réponse
technique, pas émotionnelle.
Enfin, les articles au pluriel (« les, vos ») annoncent souvent des
généralités.
Exemple : « Tout ça valide que les opérateurs téléphoniques sont des
voleurs », « Les conseillers sont incompétents ».
L’alternative est :
ignorer ces phrases de dépit (si vous traitez la demande, le client oubliera
ces propos) ;
dire que vous êtes désolé qu’il pense de la sorte et que vous allez faire de
votre mieux pour qu’il change d’avis.

DÉCODER UNE RÉCLAMATION : SYNTHÈSE

POUR RÉSUMER
Par sa syntaxe, la personne qui émet une réclamation vous indique l’ordre de ses
priorités. Dans l’ordre, repérez :
1. Les phrases les plus courtes, ce sont celles où le rédacteur investit le plus d’énergie.
2. Les phrases incluant « je », ce sont celles où il investit son ressenti. Elles appellent
avant tout de l’empathie (« nous vous comprenons »).
3. Les phrases incluant « vous ». Elles accusent. Elles appellent une réponse technique.
4. Les signes de ponctuation : points d’interrogation et d’exclamation répétés. Elles aussi
appellent une marque d’empathie.
5. Les phrases incluant « le, la ». Elles correspondent à une réflexion du rédacteur. Elles
peuvent faire l’objet d’une explication ou résolution technique.

fiche 22
Quel mode utiliser ?
fiche 36
Décoder la signification d’un texte
POUR ALLER PLUS LOIN
www.corelations.fr – e-learning « Techniques rédactionnelles »
38 CHOISIR SES ARGUMENTS
Bien sûr, tout le monde a envie de produire des écrits convaincants.
Hélas, nos arguments, imparables pour l’un, ne le sont pas pour
l’autre. Chacun a ses propres motivations, mais heureusement, elles
peuvent être regroupées en six familles. À chacune correspond une
argumentation, mais aussi un style, un langage, un vocabulaire. Si vous
connaissez votre public, ce modèle fonctionne parfaitement !
SIX ARGUMENTS POUR CONVAINCRE
La mo va on « efficacité »
Le tableau ci-après présente les caractéristiques des individus dont la
motivation première est l’efficacité. Comment les identifier ? Que veulent-
ils ?
Concernant le fond, ce public est demandeur d’une communication
informative. Il veut du contenu, pas du conseil. Faites la chasse aux
hypothèses, aux suppositions, allez directement aux faits. Conséquence au
niveau du style : une communication directe, voire dépouillée. Soyez
crédible.
Votre interlocuteur se satisfera de phrases sans verbes, de listings, de
tableaux. La séduction, les envolées, les sentiments auront peu d’effet sur
lui. Pire, ils éveilleront sa méfiance.
Donnez des chiffres : « j’ai 3 observations à faire…, je veux insister sur 2
points…, on identifie 4 critères prioritaires…, on constate que…, les
conclusions sont les suivantes…, vous gagnez…, c’est rentable, la
comparaison joue en faveur de…, l’analyse de ce tableau laisse
apparaître… ».
La stratégie à privilégier est la démonstration.
Motivation « Efficacité »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Carrés Soyons logiques ! Du « quoi », du « combien »
Logiques Ceci implique cela. Un contenu descriptif
Rationnels J’en déduis que… Des faits objectifs
Objectifs Une critique s’impose. Un état des lieux
Froids Ça ne tient pas debout. Un argumentaire construit
Techniques Venons-en au fait. Des scénarios logiques
Branchés « chiffres » Hors sujet, on perd du temps. Une alternative (deux
solutions)
Exigeants Dans quel but ? Une évaluation des risques
(en %)
Orientés « efficacité » Sur quoi tu t’appuies ? Une argumentation « carrée »

La mo va on « conforts »
Au niveau du langage, le message de la simplicité doit dominer : « c’est
pratique…, vous comprenez tout de suite, simplifiez-vous la vie, vous
pouvez tout faire vous-même, soyez autonome ». Ou au contraire : « on
s’occupe de tout, en un mot, tout est dit, facile à lire ».
La clarté doit l’emporter sur la précision. On préférera le mot au sigle, la
métaphore à la définition, l’explication compréhensible au développement
technique.
Dans la forme comme sur le fond, le jeu est de tirer le maximum du
minimum d’efforts.
Motivation « Confort »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Pressés Je ne veux pas m’embêter avec Du « comment »
ça.
Efficients Faites au mieux. Des modes d’emploi
Pas intéressés par votre sujet Je veux quelque chose de Des conseils pratiques
simple.
Exigeants Optimisez.
Orientés « pratique » Je ne veux pas perdre de
temps.
Partisans du moindre effort Vous êtes sûr que ça
fonctionne ?
La mo va on « sécurité »
La recherche de sécurité est la réponse logique à l’inquiétude. Il se peut que
votre lectorat soit intrinsèquement inquiet. Ce peut être le cas de certaines
tranches d’âge ou de certaines professions (à la condition qu’ils soient
explicités). Il se peut aussi que vous ne soyez pas légitime, ou que le thème
abordé suscite la méfiance.
Dans tous les cas, à l’écrit, sécurité rime avec quantité. Ce qui n’est pas dit
est supposé caché. Or, contrairement à l’oral, la prose ne permet pas le
questionnement. Dès lors, chaque préoccupation du lecteur doit être
anticipée. Le texte peut se contenter d’être descriptif, mais il devra être
généreusement renforcé par toutes les annexes, pièces jointes ou hyperliens
utiles. Un plan détaillé et hiérarchisé est le bienvenu (A, I, 1, a…).
Au niveau de la forme, ce lecteur n’a pas peur des phrases plus longues et
des termes techniques, à la condition qu’ils soient explicités. Au contraire,
il y verra une preuve de compétence du rédacteur.
Le but est de lui apporter des certitudes, ce qui proscrit les termes flous du
style : « il semble que…, apparemment…, certains affirment… ».
Motivation « Sécurité »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Inquiets Pourquoi on changerait ? Du « quand », du « comment »
Planificateurs Ça n’était pas prévu. Des preuves
Organisateurs On ne peut pas commencer Des certitudes
tant que tout n’est pas réglé…
Prudents Attention, c’est dangereux. Un plan
Minutieux Qu’est-ce qui me le prouve ? Une organisation
Concrets Chaque chose en son temps. Des garanties
« Contrôlants » Méfions-nous. Des références
Ça va mieux en le disant.
Vous en êtes sûr ?

La mo va on « sympathie »
Ici, il faut séduire. Place au vécu, à l’émotion, à l’évocation.
Votre écrit doit plaire. Il doit « parler » à son lecteur, qui doit se reconnaître,
voire s’identifier à votre texte.
Du coup, ce dernier doit être vivant, parlant. On procédera par anecdotes, et
si le thème ne s’y prête pas, par l’exemple.
Au niveau du plan, s’il y a une explication à fournir, on commencera par
l’exemple vécu, pour remonter vers la règle : « Voici ce qui est arrivé à…
Conclusion : pour éviter que cela ne vous arrive, respectez les 3 règles
suivantes… »
Le style, vivant, s’appuie sur les trois signes de ponctuation qui éveillent
l’émotion : « ! », « ? », et les guillemets. Plutôt que d’écrire : « une
méthode de classement des documents », préférez ainsi : « Comment dois-
je faire pour retrouver mes documents ? »
Motivation « Sympathie »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Sensibles J’ai le sentiment que… Du « qui ? », du « pour qui ? »
Conviviaux Vous avez besoin d’aide ? Du dialogue
Communicatifs Je vous fais confiance. De l’écoute
Branchés « équipe » Comment tu le sens ? Des émotions positives
ou relation individuelle Ça ne me parle pas. Se sentir valorisés
Faut qu’on en discute. Une qualité relationnelle
Qui vous en a parlé ?

La mo va on « originalité »
Votre lecteur doit se sentir privilégié, unique, différent. Pour créer cette
différence, il existe deux variantes : l’exclusif (la série spéciale) et le décalé
(la voiture de collection).
Commençons par « l’exclusif» : par sa mise en page (couleurs noires,
carmin, gold), comme par son contenu, le texte doit respirer l’élitisme. Il
s’agit de parler d’exclusivité, de rareté, de sélection. « Du jamais vu ! »,
« réservé à une élite », « se distingue de la masse par une singulière
tendance à… »
Pour les « décalés », la valorisation passe par un langage iconoclaste, un
vocabulaire parallèle, dans lequel « ceux qui sont concernés se
reconnaîtront ».
Dans les deux cas, le choix d’un jargon choisi est le bienvenu, car il est
compréhensible uniquement des membres du « club » auquel appartient le
lecteur. Les superlatifs comme « extraordinaire, unique, fantastique », sont
ici extrêmement porteurs !
Motivation « Originalité »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Décalés Moi, ce n’est pas pareil. De la reconnaissance
Différents Mon cas est différent. De la considération
Originaux Ça n’est pas comparable. De l’humour
Geeks Il faut voir cela avec un autre Des surprises
regard.
Parfois snobs On ne voit jamais ça. De l’exception
Être (agréablement) surpris

La mo va on « nouveauté »
Pour ce type de lectorat, il s’agit de se montrer synthétique, d’éveiller la
curiosité et d’accrocher l’attention. Le texte ne doit pas décrire, mais
supposer ; ni démontrer, mais montrer.
Concepts, prospective, vision : ici tout doit servir l’inédit, la surprise,
l’apport d’idées.
La présentation sera design, épurée, voire dépouillée. Si le texte n’est pas
imagé, il est préférable qu’il laisse la place à l’image.
Quant au style, il doit traduire le même esprit, et dire le maximum en
quelques concepts : « Et si vous laissiez votre voiture conduire ? » ou
« Inventer l’école de demain, une idée d’aujourd’hui qui ne date pas d’hier :
le point de vue de Véronica Beduscu ».
Motivation « Nouveauté »
Ils sont Ils disent Ils veulent
Innovants C’est tendance. Des idées
Curieux Globalement, en gros. Des perspectives
Créatifs Supposons le problème résolu. De la liberté
Conceptuels Ça va se faire. De l’initiative
Attirés par le risque Si on essayait autre chose ? De l’inédit
Entreprenants On essaye, on verra bien.
Distraits Ça devrait aller.
SIX FAÇONS DE PRÉSENTER LE MÊME ARGUMENT
Efficacité : « Les enfants et les écrans : −10 % de capacité d’attention en
10 ans. »
Fonctionnalités : « Comment organiser la vie sans écran pour vos
enfants ? »
Sécurité : « L’écran, un compagnon dangereux pour les petits. »
Sympathie : « Oui, votre enfant peut être heureux sans écrans. »
Originalité : « Tous les enfants sont mariés à leurs écrans… Vraiment ? »
Nouveauté : « Vers une génération postécrans ? »
COMMENT FAIRE SI VOUS IGNOREZ QUI EST VOTRE CIBLE ?
Tout d’abord, collectez et répartissez vos arguments en les classant chacun
dans les six catégories.
Puis combinez-les :
commencez par les aspects innovants ou stratégiques ;
apportez des données factuelles ou chiffrées ;
développez les aspects pratiques et concrets ;
illustrez par des exemples, témoignages ou anecdotes ;
dotez l’ensemble du texte d’hyperliens ou d’annexes pour asseoir vos
propos ;
si le propos s’y prête, valorisez votre lectorat.

POUR RÉSUMER
Il existe six types d’arguments, qui sont autant de moyens de convaincre.
Efficacité : procéder par démonstration logique. Donner des faits, des chiffres.
Fonctionnalité : se préoccuper des aspects pratiques. Donner des modes d’emplois, des
conseils, faciliter la vie.
Sécurité : juguler les incertitudes, rassurer en étant exhaustif sur la faisabilité.
Sympathie : créer un lien relationnel, recourir au vécu, à l’anecdote, à l’exemple.
Originalité : cultiver la rareté, l’exclusivité, la différence, en cherchant à satisfaire un
snobisme ou un positionnement décalé.
Nouveauté : mettre en avant l’inédit, l’inconnu, la prospective, la stratégie, la vision.

fiche 36
Décoder la signification d’un texte
fiche 37
Décoder une lettre de réclamation
fiche 39
Libérer et organiser ses idées
fiche 41
Rédiger un écrit sensible
fiche 54
Dégager le message essentiel
fiche 55
Choisir un angle

POUR ALLER PLUS LOIN


Véronique Bédu, Pascale Le Clec’h, Les Fiches outils du téléphone, Eyrolles, 2015.
Éric Faure-Geors, Et si je savais convaincre ?, Eyrolles, 2016.
Marie Granger, Éric Faure-Geors, Votre profil de communicateur, Eyrolles, 2010.
www.corelations.fr – e-learning « Développer ses compétences relationnelles »
39 LIBÉRER ET ORGANISER SES
IDÉES
L’avènement de l’informatique a remplacé la disparition du syndrome
de la page blanche par celui de l’écran blanc… Heureusement, les
méthodes de créativité s’avèrent des alliées précieuses dans notre
combat pour l’inspiration. Bien épaulées par la carte heuristique, elles
réparent n’importe quelle panne d’idées.
COMMENT LIBÉRER LA CRÉATIVITÉ ?
Voici quelques principes simples et magiques pour favoriser la fabrication
d’idées.
Cernez la probléma que
Soyez au clair sur votre objectif. Demandez-vous : « Qu’est-ce que je veux
obtenir ? »
Avez-vous un objectif « pour information » : « Qu’est-ce que je veux que le
lecteur sache ? »
Ou un objectif « pour action » : « Qu’est-ce que je veux que le lecteur
fasse ? »
Le bénéfice dérivé est que vous ne vous écarterez pas de votre sujet.
Interdisez-vous l’interdit
Aucune censure n’est permise.
Autorisez-vous beaucoup d’idées. Dans un premier temps, le nombre
compte plus que la qualité.
Encouragez votre folie, oubliez le concept d’utilité. Il est trop tôt pour
raisonner « efficace ».
Rebondissez d’une idée à l’autre. Une mauvaise peut en cacher une bonne.
Mieux ! Privilégiez le meilleur du pire. Cherchez la plus mauvaise idée
possible. Triturez-la, cherchez l’opposé, ou une déclinaison qui peut être
pertinente.
Changez de lieu et de moment
Si ça ne vient pas à un endroit donné, changez de pièce ou de lieu. La liste
est grande des idées géniales nées au café, dans la rue ou encore sur un
canapé.
Si vous n’y arrivez pas maintenant, faites autre chose et revenez-y plus tard.
Entre parenthèses (qui n’en sont pas), la grande majorité d’entre nous est
plus créative le soir.
Acceptez même de modifier votre écrit pendant la rédaction. Souvent, les
idées mûrissent. Elles sont plus patientes que vous et peuvent littéralement
vous tomber dessus après coup. Tant que vous n’avez pas diffusé votre
écrit, il n’est pas trop tard.
Posez vos idées sur des post-it
Ils sont volants et collants. Une fois la collecte d’idées terminée (sachant
qu’elle ne l’est jamais tout à fait), vous pouvez ainsi les rassembler, les
associer, les classer par famille ou par thème, ou encore les fusionner pour
créer de nouveaux concepts.
Triez les idées
Ce sera un des rôles de l’outil de la créativité par excellence : la carte
heuristique.
Ce type de carte permet de poser un nombre incroyable d’idées au
centimètre carré.
LA CARTE HEURISTIQUE
Une machine à remplir le vide
La carte heuristique fait appel à un élément absent de la prise de notes :
l’espace. La nature a horreur du vide. Une fois que vous avez tracé une
branche, elle appelle la suivante. Conséquence logique : elle est le moyen le
plus sûr d’être exhaustif sur un sujet.
Deuxième impact direct de la carte heuristique sur la créativité :
contrairement à la prise de notes traditionnelle, il n’y a pas un ordre donné.
On peut « papillonner », passer d’un concept à l’autre, retirer, ajouter,
grouper ou séparer à l’infini.

EXEMPLE DE CARTE HEURISTIQUE

Une méthode pour présenter ses contenus


L’usage de ce type de carte est « clarifiant » pour notre cerveau. À votre
avis, lequel sera plus efficace entre une page d’un manuel de grammaire et
la carte présentée dans l’illustration ci-dessus ?
D’abord, cette présentation remplace avantageusement les post-it dans la
recherche d’idées. Ensuite, elle permet de créer très simplement des
familles et des hiérarchies entre des contenus déjà existants. Alors, le plan
émerge tout seul.
Plusieurs logiciels gratuits, ou à très bas prix, sont prêts à vous aider pour
composer vos cartes heuristiques.
PRÉSENTATION DE CONTENU

Comment fonc onne la carte heuris que


Voici les recommandations de l’École française de l’heuristique :
1. Placez votre feuille en mode « paysage ».
2. Au milieu, écrivez le sujet de manière explicite.
3. Tracez une branche de forme organique.
4. Au bout de la branche, écrivez la première idée.
5. Puis créez autant de sous-branches que vous trouvez de contenus.
EXEMPLE DE PRÉPARATION D’ENTREVUE AVEC UNE CARTE HEURISTIQUE

POUR RÉSUMER
Prenez le temps de cerner le problème : demandez-vous l’objectif que vous recherchez
à travers cet écrit.
Interdisez-vous l’interdit.
Modifiez le contexte si vous ne parvenez pas à trouver des idées : changez de lieu et de
moment.
Posez vos idées sur des post-it.
Puis triez-les et classez-les.
Utilisez la carte heuristique pour ces deux dernières étapes.

fiche 38
Choisir ses arguments
fiche 40
Les cinq types de plan et leur usage
fiche 54
Dégager le message essentiel

POUR ALLER PLUS LOIN


Jean-Luc Deladrière et Frédéric Le Bihan, Organisez vos idées avec le Mind Mapping,
Dunod, 2014.
Site de l’École française de l’heuristique : www.efh.fr/
www.heuristiquement.com/
40LES CINQ TYPES DE PLAN ET LEUR
USAGE
Le plan est le metteur en scène du texte. Il permet de présenter vos
propos et d’ordonnancer vos arguments sous l’angle de votre choix.
Néanmoins, tout comme nous avons un chemin de pensée préférentiel,
nous avons un plan préférentiel, au risque de négliger les autres. Cette
fiche vous en fera découvrir cinq. À vous de choisir.

LE PLAN PAR ASPECT

À quoi sert-il ?

Il est adapté pour décrire, mais pas pour faire état d’une évolution et d’un
historique et encore moins pour vendre ou simplement convaincre. C’est un
plan idéal pour un exposé ou pour tout contenu varié ou même hétéroclite.

Par ailleurs, il s’insère parfaitement comme sous-partie d’autres types de


plan, par exemple : avantages (tous leurs aspects)/inconvénients (tous leurs
aspects).

Comment fonctionne-t-il ?

Le plan par aspect permet de faire le tour d’une situation à 360 degrés. Il
vous garantit de ne rien oublier dans votre exposé.

Traditionnellement, on présentera :

les faits, la situation ;


les données stratégiques et enjeux ;
les données financières ;
l’humain ;
l’intendance et les modalités pratiques ;
la nouveauté ;
les risques
les autres aspects : géographiques, sociologiques, techniques (selon le
sujet).

Pour ce type de plan, la grille des huit questions peut très bien fonctionner :
« pour quoi ? quoi ? combien ? quand ? comment ? qui ? pour qui ? vers
où ? ».

Autre exemple : examinez le sommaire de ce livre, il est construit autour


d’un plan par aspect (voir ci-dessous).

image

EXEMPLE DE PLAN PAR ASPECT

image Cas pratique

Voici le cas d’un rapport sur le déménagement de l’entreprise présenté à un


CODIR (plan par aspect) :

Les faits : le bail arrive à expiration.


Les enjeux : se rapprocher de nos gros clients.
Les données financières : à loyer égal, faire baisser les coûts de
chauffage et d’entretien de 10 %.
L’humain : évoluer dans un cadre de travail ergonomique tout en
évitant des temps de transport trop longs.
L’intendance : quels services arrivent les premiers. Comment profiter
du déménagement pour optimiser la coordination entre les services.
La nouveauté : locaux HQE.
Les risques : mécontentement, démissions, désordre social.
Les aspects techniques : ouverture d’une nouvelle station de bus.

LE PLAN POUR/CONTRE

À quoi sert-il ?

La dialectique est un bon moyen d’accès à la décision sur un problème déjà


bien posé. Ce type de plan appelle à répondre à une question fermée : oui
ou non. Il crédibilise le propos de son auteur en démontrant qu’il a pensé
aux côtés positifs comme négatifs. Il est aussi le plus connu et le mieux
compris : aucun lycéen n’y a échappé.

Attention ! Son côté binaire se marie difficilement avec l’exposé de


situations complexes.

Comment fonctionne-t-il ?

Il est précédé d’une introduction qui plante le décor, souvent en définissant


le territoire du propos : « ce dont nous allons parler ».

On présente les arguments « pour » (la thèse), puis les arguments « contre »
(l’antithèse). De préférence, les deux parties sont d’une longueur
équivalente pour démontrer l’objectivité du rédacteur.

Un même thème peut être abordé dans les deux parties. Par exemple, dans
la thèse, on peut arguer de la modestie de l’investissement tout en alertant
sur le coût d’entretien dans l’antithèse.

La synthèse n’est surtout pas un résumé. Elle est l’aboutissement logique


du raisonnement. Elle obéit à un raisonnement du type « il en résulte
que… ». C’est le moment où la bonne foi du rédacteur est mise à mal. Il
aura tendance à valoriser les aspects qui correspondent à ses préférences.

Pour dépasser ce risque, l’idéal est d’aller au-delà des propos précédents en
faisant émerger une idée nouvelle.

Par exemple : « L’entreprise doit-elle emprunter pour investir ? »

Pour : « Atteinte d’une taille critique sur le marché. Carnet de


commandes garni. Taux bon marché. Préserver la trésorerie par
précaution. »
Contre : « Vulnérabilité vis-à-vis des banques. Marché instable. »
Synthèse : « Auto-financement sur la moitié de l’investissement.
Recours à l’actionnaire sur le reste. »

LE PLAN TEMPOREL
À quoi sert-il ?

Il décrit une évolution dans le temps. Il est utile pour mettre en exergue des
changements souhaités, promouvoir des mesures correctives.

Autre utilisation fréquente, expliquer des changements actés ou encore


mettre en valeur un résultat.

Comment fonctionne-t-il ?

Pour faire un bilan de fonctionnement :

commencer par le présent : l’état des lieux ;


présenter la situation passée : ou à une date précise (il y a cinq ans) ou
conter une évolution dans le temps ;
présenter la logique à venir.

Pour alerter :

le passé : comment la situation a glissé vers l’état actuel ;


le présent : là où nous en sommes. Cette phase peut inclure un
décryptage de la situation ;
le futur : décrire les hypothèses selon la nature des décisions qui seront
prises.

Par exemple : « Maintenir un département boulangerie dans nos


magasins ? »

Le passé : les personnes achetaient leur pain à la boulangerie et nulle


part ailleurs.
Le présent : l’émergence de nouvelles farines nous a permis de
produire des baguettes de qualité approchante 25 % moins cher.
L’avenir : les boulangers ont réagi, augmenté la qualité du pain et
diversifié leur offre. Ne pouvant nous aligner, nous continuons sur un
produit unique (la baguette) si nous parvenons à en baisser le coût.

LE PLAN COMPARATIF
À quoi sert-il ?

À objectiver une comparaison entre des objets, des idées, des concepts, des
solutions, des évolutions. Il facilite la décision.

Comment fonctionne-t-il ?

Le cœur du problème est de définir soigneusement les critères que l’on va


étudier. C’est relativement simple sur une comparaison technique entre
deux ordinateurs ou deux voitures. Ça l’est moins entre deux options de
politique de paye ou le choix d’un lieu de déménagement.

Choisir les critères utiles pour la décision est l’étape la plus sensible. Par
exemple, pour choisir le futur uniforme des vendeurs, comparer : le confort,
l’esthétique, la résistance au lavage, la visibilité. Pour une politique de
paye, comparer les avantages en nature, le plan d’épargne entreprise, le fixe
et les primes.

Ce type de plan permet d’aborder les comparaisons avec rigueur et équité.

LE PLAN ÉTAT DES LIEUX

À quoi sert-il ?

À témoigner, faire un point, un rapport d’audit sur une situation existante.

Il permet au rédacteur de témoigner sous trois points de vue : observateur,


intervieweur, acteur.

Comment fonctionne-t-il ?

Il se décompose en trois parties :

Observateur : collecte de faits et observations. C’est une phase de


captation, neutre, descriptive ;
Intervieweur : collecte de témoignages. On rassemble des verbatim qui
ajoutent la composante émotionnelle au témoignage ;
Acteur : appréciation personnelle. Après s’être posé en témoin, le
narrateur choisit un positionnement : soit juge, s’il veut rester neutre,
soit en avocat de la cause.

Par exemple : l’audit d’un département qui dysfonctionne.

Observateur : nous constatons un fort taux d’absentéisme, de


nombreuses demandes de mobilité.
Intervieweur : les personnes se livrent peu « officiellement », mais
font remonter leur mécontentement par des voies détournées.
Acteur : l’auditeur arrive à la conclusion que le management utilise
des méthodes directives qui ne permettent pas l’initiative des
personnes.

CHOISIR SON PLAN

Le choix du plan n’est pas innocent, il conditionne toute votre approche du


sujet traité. Son choix dicte ainsi le titrage des paragraphes. Eux-mêmes
guident les contenus. Si vous avez fait le bon choix, vous le validerez à
deux niveaux :

les titres de paragraphes viendront et s’enchaîneront facilement ;


vous classerez aisément vos contenus dans les paragraphes.

Si, au contraire, vous avez du mal à répartir vos contenus, il est probable
qu’un changement de plan soit le bienvenu.

1. Avant toute chose, désignez votre lectorat. S’il est varié, classez-le par
ordre d’importance.
2. Posez l’objectif de votre texte : résumez-le en une phrase. S’il y en a
plusieurs, hiérarchisez-les.
3. Listez vos contenus. L’idéal est d’utiliser une carte heuristique (carte
mentale). Cet outil vous permet de positionner vos idées tout en les
hiérarchisant.
4. Choisissez le plan répondant le mieux à ces trois déterminants.

image POUR RÉSUMER


Le plan par aspect : faits, lieux, temps, manière, personnes… Il
décrit, expose, présente des éléments variés.
Le plan pour/contre : thèse-antithèse-synthèse. En marquant les
contrastes entre aspects positifs (thèse) et négatifs (antithèse), il
facilite la décision.
Le plan temporel : présent-passé-avenir. Montre l’évolution d’une
situation. Met en valeur un résultat ou permet de présenter des
changements souhaités.
Le plan comparatif : en ordonnée les données à comparer, en
abscisse les critères choisis. Il établit un parallèle entre plusieurs
objets, solutions, méthodes, approches.
Le plan état des lieux : faits, témoignages, appréciation. Permet de
présenter une structure ou une action à froid, objectivement, puis
à chaud, sous l’aspect humain.

image fiche 3

Mettre en page un document Word

image fiche 5

Concevoir une présentation PowerPoint

image fiche 38

Choisir ses arguments

image fiche 39

Libérer et organiser ses idées

image fiche 56

Quel plan pour vos publications web ?

image fiche 57

Concevoir un titre
image fiche 58

Le rôle de la titraille

image fiche 60

Donner du rythme à ses écrits

POUR ALLER PLUS LOIN

www.espacefrancais.com/les-types-de-plans-du-discours-argumentatif/
41 RÉDIGER UN ÉCRIT
SENSIBLE
Plus le sujet est délicat, plus on perd de temps à peser chaque
expression, chaque mot, chaque tournure. On est obsédé par la
question : « mais comment vais-je dire cela ? ». Or, autant l’oral se fait
à chaud et requiert instinct et doigté, autant l’écrit offre toute la
distance et le temps de réflexion nécessaire. Dès lors, être diplomate
devient une simple question de technique.
LES INCONTOURNABLES DE L’ÉCRIT SENSIBLE
Allongez vos phrases
À l’écrit, plus c’est court, plus c’est direct, ce qui sous-entend que plus
c’est long, plus c’est doux (ou mou). Une phrase longue sera toujours plus
diplomate qu’une phrase courte.
« Ça, nous ne l’acceptons pas » est plus rude que « Ça, c’est un point qui est
totalement inacceptable pour nous ». Même constat entre « Au vu de la
situation, nous ne négocierons pas » et « Tant que la situation actuelle
perdurera, il ne sera pas question pour nous de négocier ».
Le fait que les phrases courtes soient toniques et directes signifie aussi
qu’elles sont plus susceptibles d’attiser les tensions.
Ajoutons qu’en général, plus une phrase est courte, plus elle est claire. Or,
dans les situations délicates, nous avons intérêt à « noyer le poisson ».
Si vous voulez faire un constat froid ou accuser quelqu’un, vous écrirez :
« Le déficit augmente. » Si vous en êtes responsable, vous préférerez une
tournure comme : « Tous les indicateurs convergent pour témoigner d’une
augmentation du déficit. »
Outre l’avantage d’asseoir le discours, la phrase longue donne une image de
sérieux et de réflexion (pour autant qu’on ne sombre pas dans la « langue de
bois »).
Dissociez-vous de votre contenu
Si votre contenu est embarrassant ou désagréable, ne vous y associez pas !
Préférez les articles (« le, la, les… ») aux pronoms personnels (« je, nous,
vous… »). Ainsi, il vaut mieux écrire « Les négociations ont échoué »
plutôt que « Nous avons échoué dans les négociations ». Plus vous êtes
éloigné d’un contenu négatif, mieux vous vous portez.
Autre déclinaison de ce même principe, choisir une tournure active plutôt
que passive permet de passer du statut d’observateur à celui d’accusateur.
« Vous n’avez pas saisi les opportunités qui vous étaient offertes » est une
tournure active, elle accuse. « Toutes les opportunités n’ont pas été saisies »
est une tournure passive, elle constate.
L’usage de l’infinitif est une autre façon d’atteindre ce même objectif.
« Mettre en place de vrais moyens de contrôle est une possibilité à
considérer » est une idée. À l’inverse, « Mettons en place de vrais moyens
de contrôle » est un slogan.
ADAPTER SON LANGAGE À TOUTES LES
SITUATIONS DÉLICATES
Annoncer une mauvaise nouvelle
Prenez de la distance avec votre sujet. Pour ce faire, commencez par utiliser
les moyens exposés ci-dessus. « Le vase est tombé » est beaucoup plus
neutre que « J’ai fait tomber le vase ».
« Les résultats sont en baisse » est un peu sec ; préférons donc : « Les
résultats, en baisse, ne sont pas à la hauteur des espérances. »
L’usage de la subordonnée est un autre excellent moyen de se dissocier du
sujet. Plutôt que « Les objectifs n’ont pas pu être atteints », écrivez : « Il
apparaît que les objectifs n’ont pas pu être atteints. » De la même manière,
plutôt que d’avouer « Nous n’avons pas été assez compétitifs », la même
idée sera atténuée par la seule existence d’une proposition relative dans la
phrase : « Il apparaît que nous n’avons pas été assez compétitifs. »
image
CONSEIL
La subordonnée (introduite par « qui » ou « que ») permet de transformer une idée
principale en idée subordonnée, donc mineure.
Si vous prédisez du négatif, faites-le sans négations : « Il n’y a pas
d’amélioration à espérer » deviendra : « Une amélioration est
hypothétique. » De la même manière, au lieu de dire « Il n’y a pas de marge
de progrès », choisissez plutôt : « La marge de progrès est inexistante. »
Valoriser votre action (même si elle est peu
reluisante)
Gardons à l’esprit que nous sommes ici dans un contexte difficile. Dans
l’exemple qui suit, vous devez vendre à votre lecteur un bilan personnel.
Pour relativiser votre échec, commencez par l’assumer : « Bien sûr, il n’y a
pas eu… », « Certes, l’objectif n’est pas atteint », « Il est vrai que… ». Puis
poursuivez par : « mais, cependant, néanmoins… » qui introduisent des
points à mettre à votre crédit.
On pardonne l’échec, mais pas la paresse. Montrez que vous avez été actif,
et que vous continuez à l’être. Pour le coup, utilisez des pronoms
personnels. Exemples : « Sur chaque dossier, nous avons examiné… » ;
« Dans le domaine de… j’ai mis en place… »
À l’issue de cette démonstration, construisez un lien vers le futur : « C’est
cette expérience qui nous servira demain pour… »
Utilisez un exemple et faites-en une généralité : « Le produit a dépassé
toutes nos espérances en termes de… Cela témoigne de l’efficacité de toute
l’équipe. »
image
CONSEIL
Utilisez les pronoms « je, nous, vous… » pour vous approprier les bonnes nouvelles :
« Nous avons réussi… Je suis intervenu personnellement… Vous en bénéficiez dès à
présent. »
Utilisez les articles « le, la, les » et le pronom « il/elle » pour vous dissocier des mauvaises
nouvelles : « Il n’a pas été possible de… », « Le résultat n’a pas pu être atteint ».

Conseiller les autres quand on n’est pas sûr de soi


Il est plus prudent d’assujettir ses recommandations à une condition : « Si la
situation perdure… » ; « Sauf changement majeur… » ; « Si l’hypothèse se
confirme… ». Puis vous donnez votre avis.
Autre possibilité, l’emploi du conditionnel : « L’idée serait de… », « Il
faudrait… » ou des verbes prudents : « Il semble opportun… », « Il paraît
indiqué… »
Enfin, le nom commun a des vertus « abstracti-santes » : « Un système
efficace pour motiver les équipes serait un apport nécéssaire à notre
réussite. »
Écrire des choses désagréables
Dans une situation tendue, qu’il s’agisse de critiquer ou de refuser, la seule
posture indiquée n’est ni celle de l’avocat ni celle du procureur, mais celle
du juge : objective (du moins apparente).
Elle sera mise en scène par des phrases telles que : « Au vu de…, Étant
donné que…, Nous avons attentivement étudié votre dossier…, Trois points
sont à retenir de…, La situation révèle un défaut patent de…, De l’étude
statistique émerge…, Les faits témoignent de…, À la lecture du contrat, il
apparaît que… »
Dans le cas d’une critique, constatez, mais ne nommez pas les fautifs : « Le
travail n’a pas été fait selon les normes » passera mieux que « Vous n’avez
pas fait le travail selon les normes ».
Une autre manière de procéder finement est de tourner la critique en
question : « Le recours à l’armée était-il le meilleur choix?», « Fallait-il
vraiment négocier avec le patronat ? » Ou, sans forme interrogative : « Au
regard du résultat, on peut s’interroger sur… »
Le cas du refus est tout aussi sensible. C’est pourquoi il doit être formulé
d’une façon anesthésiante en employant une tournure neutre : « Au vu des
faits il n’est pas possible de… », « Cet événement n’est pas couvert par le
contrat », « Votre demande ne pourra aboutir… »
Il serait sadique de sanctionner l’autre : « Vous ne pouvez pas… Vous
n’avez pas droit à… » À l’inverse, vous risquez de vous faire détester en
écrivant : « Nous ne souhaitons pas donner suite… ». Moralité : évitons les
pronoms « je, nous, vous » dans ces moments sensibles.
image
CONSEIL
Évitez les pronoms « nous » et « je » dans la formulation d’un refus : « Votre contrat n’est
pas modifiable », marque une impossibilité, tandis que « Je ne peux pas modifier votre
contrat » est un signe d’impuissance.

Si la situation est délicate, préférez l’usage du futur, moins accablant que le


présent : « Il n’y aura pas de recours possible », plutôt que « Il n’y a pas de
recours possible ».
Enfin, terminez toujours par l’évocation d’une perspective : « À l’avenir,
nous vous recommandons de… » ; « Dans le futur, n’hésitez pas à appeler
votre conseiller… »
Pour évoquer des solutions aussi hypothétiques qu’incertaines, il faut
s’éloigner du sujet. Outre les formules passives : « La solution réside
d’abord dans… », on peut aussi recourir au conditionnel. Il véhicule bien
l’idée de virtuel, voire d’impossible : « Nous pourrions recourir à… »,
« Une solution possible serait de… » Le conditionnel est d’ailleurs
compatible avec le passif : « Si ton portable était éteint trois heures par jour,
tu obtiendrais de meilleurs résultats. »
Un peu moins virtuel, le futur traduit la bonne intention dans l’incertitude :
« Dès que les conditions seront réunies, nous mettrons en place une solution
palliative. »

image
RÉDIGER UN ÉCRIT SENSIBLE : SYNTHÈSE
image
POUR RÉSUMER
Pour vous exprimer avec diplomatie : allongez vos phrases – une phrase longue est
toujours plus souple qu’une phrase courte. Évitez les pronoms qui impliquent (« je,
nous ») ou accusent (« vous »). Préférez-leur la neutralité (« il, ça, le, la, les »).
Autre méthode de distanciation : les verbes à l’infinitif (« mettre en place ») plutôt
qu’à l’impératif (« mettons en place »). On utilise ces tournures pour annoncer des
mauvaises nouvelles. Pour établir une distance supplémentaire entre vous et le sujet,
utilisez des subordonnées (« il s’avère que…, il semble bien que… »).
Pour valoriser votre action malgré un échec, utilisez le contraste : « Certes…, mais
nous avons… » Plus l’échec a été patent, plus il faut montrer que vous avez été actif :
« Nous avons tenté…, expérimenté…, réussi…, résolu… »
Si vous devez donner un conseil dans un contexte incertain, tournez-le au conditionnel
(« il faudrait…, l’idée serait de… »), à l’infinitif (« le projet est de démarrer les
travaux avant… »), ou au passif (« la mise en place d’un nouvel organigramme est une
première étape indispensable »).
Pour émettre une critique, soyez factuel (« les chiffres montrent que…, l’analyse des
trois chantiers révèle… »). Cette observation sera suivie d’une remarque négative
émise au passif (« des défaillances ont été observées au niveau de… »), ou d’un
questionnement (« le… était-il la méthode indiquée ?, fallait-il vraiment… ? »).
Enfin, un refus se formule sous une forme neutre (« il n’est pas possible de…, l’option
n’a pas été souscrite… »), jamais avec les pronoms « nous » ou « vous » (« nous ne
pouvons pas…, vous n’avez pas droit à… »).
image fiche 36
Décoder la signification d’un texte
image fiche 37
Décoder une lettre de réclamation
image fiche 38
Choisir ses arguments
image fiche 40
Les cinq types de plan et leur usage

POUR ALLER PLUS LOIN


Éric Faure-Geors, Et si je savais convaincre ?, Eyrolles, 2016.
www.corelations.fr – e-learning « Techniques rédactionnelles »
42S’EXPRIMER DE MANIÈRE POSITIVE
Comparons ces deux phrases : « Tu ne joues pas sur ton ordinateur
tant que tu n’as pas fini tes devoirs » et « Dès que tu as fini tes devoirs,
tu peux jouer sur ton ordinateur ». Si le contenu est le même, la
perception diffère grandement. Dans la première version, on parle
d’interdiction, dans la seconde, de permission.

LE POIDS DU « NE PAS »

Le cerveau ignore la négation

Pour s’en convaincre, lisez cette phrase : « Ne pensez pas à une voiture
jaune. » Inutile de vous demander à quoi vous avez pensé…

Moralité, évitez les « il n’y a pas de problème », « la machine n’a pas


rencontré de panne », « l’équipe n’a pas commis d’erreur ». On retiendra
« problème, panne et erreur ». Prenez l’habitude de tourner vos propos en
positif.

Par ailleurs, la double négation est une double erreur : « Nous ne pourrons
pas vous envoyer votre carte tant que nous n’aurons pas reçu vos
justificatifs. » Ici, vous donnez à votre lecteur l’impression d’être non
seulement impuissant mais aussi de mauvaise volonté. Or, en arithmétique,
nous avons appris que « moins par moins égale plus ». Votre phrase gagne
donc à devenir affirmative : « Dès réception de vos justificatifs, nous vous
enverrons votre carte. »

L’interdit autorise la négation

Puisqu’à toute règle, il y a une exception, la voici : la négation s’impose


quand il y a un risque avéré. Exemples : « Ne vous penchez surtout pas ! » ;
« N’envoyez jamais un e-mailing sans une double relecture préalable » ;
« Ne laissez jamais les autres réfléchir à votre place ! »

La chasse au passif
Qu’est-ce que le mode passif ? Une phrase sans sujet. « Tout est fait pour
vous servir » est une phrase statique. Pour la rendre dynamique, il suffit de
la rédiger à la forme active : « Nous faisons tout pour vous servir. »

Le passif absorbe la tonicité de la phrase. Quand un élu déclare : « Nos


administrés ont apprécié cette initiative», il fait preuve d’une fierté qui
disparaîtrait s’il usait du passif : « Cette initiative a été appréciée par nos
administrés. »

Ce principe actif/passif est déclinable à l’infini, par exemple : « Le public a


aimé » est actif, tandis que « Ça a plu au public » est passif.

Conclusion : le mode passif est plus neutre, mais il est aussi moins tonique.
Il est le choix de la raison contre la passion : à privilégier quand on veut
expliquer, à fuir quand on veut convaincre.

LE SENS CACHÉ DES MOTS

Les mots qui tuent

Ils sont péjoratifs ou ambigus, souvent bien malgré eux, victimes


collatérales de leur deuxième sens. Ainsi, on note que l’expression,
pourtant insignifiante : « J’accuse réception » est anxiogène pour un lecteur
qui se sent inconsciemment « mis en accusation ».

Quand quelqu’un écrit : « Cette prime sanctionne la production de


l’équipe », la phrase donne l’impression qu’on punit alors qu’on veut
récompenser.

Voici donc un petit florilège d’expressions à connotation négative (tableau


ci-après).

Expression Sens inconscient


Je suis en charge de… Lourdeur, pénibilité
… prisonnière. Nous ne la
Nous détenons une compétence
partageons pas
Je compte avec (sur) vous Il y a une histoire d’argent derrière
Le prix se monte à, s’élève à… C’est cher. Préférez « est de… »
… atteint… … des montants insoupçonnés
Distraitement. Je ne fais que la prêter
Je prête attention pour pouvoir la reprendre. Préférez
« porter attention »
Évitez l’idée de renvoi. Préférez
Renvoyer le coupon
« retourner »
Attention aux connotations
Prière de…
religieuses
Tournure qui évoque irrésistiblement
… dans les meilleurs délais
l’hôtel des impôts

Les mots qui portent

Préférez les mots porteurs d’optimisme, ensoleillés. À signification égale,


ils donneront une teneur agréable à votre texte. Leur impact sur le plaisir du
lecteur est réel !

En voici cinquante, mais la liste est loin d’être exhaustive (tableau ci-
après).

25 verbes positifs 25 noms et adjectifs positifs


acquérir (une
optimiser agréable harmonie
capacité)
accompagner ouvrir bénéfique juste
accueillir pacifier bienvenu(e) lumière
adoucir passionner capable ouverture
aimer partager chaleur partage
améliorer prospérer confiance propice
bénéficier réchauffer devenir réjouissant
contribuer rendre possible équilibre santé
devenir renforcer espoir satisfaction
(s’)enrichir réussir estime sérénité
exaucer satisfaire exaucé succès
favoriser vivre favorable vitalité
harmoniser force

Les mots usés

Ces mots ou expressions ont été vidés de leur sens par un emploi excessif.
On en retrouve bien sûr en politique : « J’ai confiance en la justice de mon
pays » ; ou en publicité : « C’est prouvé ».

Mais ils sont aussi légion dans le langage convenu des administrations et
des entreprises : « vérité», « respect», « la question n’a pas été tranchée »,
« le débat s’installe », « l’entreprise s’engage », « le client est notre
priorité »…

Le cas le plus symptomatique est le mot « oui », qui a perdu toute sa valeur
à force d’être pollué par les astérisques (*) qui renvoient à toutes sortes de
conditions.

Donc, au moment de choisir votre vocabulaire, préférez des mots qui ont de
l’impact, de l’énergie, du sens.

Les mots sensoriels

Les cinq sens trouvent leur expression dans un vocabulaire propre. Ces
mots ont le mérite d’incarner vos concepts et de donner du volume et de la
vie à votre texte.

Les mots auditifs : « c’est parlant, nous entendons, dialoguer, être à


l’écoute, rechercher l’harmonie »…
Les mots kinesthésiques, olfactifs, gustatifs : « glacé, chaleureux,
refroidi, le contact, le ressenti, lourd, léger, amer »…
Les mots visuels : « clair, assombri, voir, éclairer, illustrer,
perspective, horizon, flou, mise au point »…

COMPAREZ LES AMBIANCES


Nous avons choisi dans le tableau ci-après 13 idées assez communes, et
nous les avons déclinées en mode neutre et en mode positif. À vous de
juger du changement d’ambiance…

Version neutre Version positive


Trouvent un grand intérêt dans leur
Se passionnent pour leur travail
travail
Cette mesure est positive Cette mesure est bénéfique
À l’examen des résultats À la lumière des résultats
Nous comptons sur la perspective
La perspective de… s’ouvre à nous
de…
Nous restons dubitatifs quant à Nous gardons l’espoir d’un avenir
l’avenir favorable
Les conditions sont moins dures Les conditions se sont adoucies
Il y a moins d’anonymat dans les Il y a plus de chaleur dans les
relations relations
Les résultats s’améliorent Les résultats progressent
Les ventes sont au-delà des
Les ventes décollent
prévisions
Ils ont rendu possible ce
Ils ont autorisé ce changement
changement
Le conflit s’est aplani Les relations se sont pacifiées
Il faut… Je vous invite à…
Vous devez… Il vous suffit de…

Une accumulation de mots positifs


modifie radicalement l’ambiance de
la phrase. Comparons : « Nous avons obtenu de bons
« Les résultats obtenus sont bons. résultats. Nous avons progressé dans
Les progrès sont observables dans tous les domaines. Nous voulons
maintenant continuer sur cette voie
tous les domaines. Il nous faut
et profiter de cette spirale positive. »
maintenant continuer dans cette voie
et éviter que cette spirale positive ne
retombe. »
image POUR RÉSUMER

À contenu égal, ce sont les expressions et les mots choisis qui


créent l’ambiance du texte et laissent un goût sucré ou amer au
lecteur.
Tout d’abord, évitez les « ne… pas » : ils font état de ce qu’on veut
éviter (« ne mangez pas de sucre » fait penser au sucre). Seule
exception : lorsqu’il s’agit d’un danger important (« ne pas se
pencher au dehors »).
Pour convaincre, privilégiez les formules actives : « nous allons le
faire », plutôt que passives : « c’est faisable ».
Au-delà des tournures, favorisez un vocabulaire positif. Des mots
tels que : « enrichir, ouvrir, devenir, confiance, propice, sérénité,
favoriser, harmoniser» donnent envie de lire le texte.
Enfin, attention à ces mots qui ont perdu tout leur sens à force
d’être galvaudés tels que : « engagement, priorité, vérité,
respect ».

image fiche 22

Quel mode utiliser ?

image fiche 31

Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes

image fiche 41

Rédiger un écrit sensible

image fiche 57

Concevoir un titre

image fiche 58

Le rôle de la titraille
POUR ALLER PLUS LOIN

Blog de Martouf le Synthéticien : http://martouf.ch/


www.corelations.fr - e-learning « Techniques rédactionnelles »
Module 6

ÉCRIRE POUR L’ENTREPRISE


L ’écrit professionnel obéit à ses propres règles de structure, de style, de
jargon. Ce module passe en revue les spécificités de chaque type d’écrit :
vers l’entreprise : le CV et la lettre de motivation. Ces fiches expliquent
comment bien vous présenter et vous mettre en valeur ;
dans l’entreprise : les rapports (de stage et d’activité), la synthèse, la
prise de notes pour l’oral. Pour chacun de ces écrits, les fiches
correspondantes vous proposent une méthodologie ;
vers l’extérieur : le chat, le communiqué de presse, le mode d’emploi…
Ici, l’accent est mis sur la méthode, bien sûr, mais également sur la
relation avec le lecteur.
Enfin, la dernière fiche de ce module est consacrée à toutes les formules
pour rédiger un e-mail en anglais successfully.
Fiche 43 Créer son curriculum vitae
Fiche 44 Rédiger une lettre de motivation
Fiche 45 Rédiger un écrit synthétique (rapport, synthèse, bilan)
Fiche 46 Rédiger un rapport de stage
Fiche 47 Rédiger un rapport d’activité
Fiche 48 Rédiger un mode d’emploi
Fiche 49 Dialoguer par chat (ou tchat)
Fiche 50 Rédiger un communiqué de presse
Fiche 51 Rédiger un e-mail professionnel en anglais
43CRÉER SON CURRICULUM VITAE
Le CV est un incontournable dans une démarche de recherche
d’emploi. Il est votre passeport vers les recruteurs. Et même si vous
avez obtenu un entretien sans passer par la case « lettre de
motivation », vous allez devoir présenter votre CV au recruteur.

STRATÉGIE PRÉALABLE

Selon l’emploi visé et la culture de la société sollicitée, votre stratégie doit


être adaptée, ce qui signifie que vous devez modifier votre CV pour chaque
demande.

En règle générale, plus le poste est technique et l’entreprise classique,


moins votre CV doit s’éloigner des sentiers battus.

Mais au-delà de ce constat, il est intéressant de se poser d’autres questions.

Allez-vous envoyer des candidatures spontanées ou répondre à des


annonces au coup par coup ? Dans le second cas, le besoin de
différenciation est important.
Avez-vous une grande expérience et beaucoup d’informations à
partager ? Un CV ne doit en aucun cas dépasser une page une mise en
page élaborée est « mangeuse d’espace » ; la forme ne doit pas
prendre le pas sur le fond…
Votre CV est-il destiné plutôt à un envoi électronique ou à une
distribution physique (sur un salon par exemple) ? Si vous le remettez
en mains propres, il ne sera sans doute pas accompagné d’une lettre de
motivation, il doit donc contenir plus d’informations.

À vous d’adapter votre CV à votre stratégie, en respectant toutefois les


« incontournables » et en vous tenant au courant de l’évolution (rapide !)
des attentes des RH : le CV d’aujourd’hui est fort différent de ce qu’il était
il y a seulement trois ans…

LES INCONTOURNABLES
Certains sont immuables, d’autres liés à l’ère 2.0, tous sont des facteurs de
tri préalable, donc à respecter impérativement !

Accroche

Le titre de votre CV doit faire directement référence au poste visé. C’est


votre ambition professionnelle qui doit être visible, et non votre niveau de
qualification actuel.

image Cas pratique

Alexandre est à la recherche d’un poste en alternance, en parallèle de ses


études en fonction RH. Le poste visé est un poste de gestion RH, qui
correspond à son besoin, après une première expérience en recrutement. Il
envoie un CV avec comme titre « Assistant en recrutement ».

Sans nouvelles de l’entreprise, il la relance plusieurs fois pour découvrir


que son CV, du fait de son titre, a été classé immédiatement comme
« inadéquat » par rapport au poste proposé. Il a finalement été embauché.
Sans son obstination, son CV n’aurait même pas été lu…

Visibilité

Considérez votre CV comme une carte de visite : on doit trouver


rapidement l’information cherchée. Et donc, les éléments ci-dessous :

vos coordonnées : adresse postale, téléphone et e-mail ;


l’intitulé du poste pour lequel vous postulez ;
les références des entreprises chez qui vous êtes intervenu(e) ;
vos principales expériences (les cinq ou six dernières si votre carrière
est longue) ;
vos « faits d’armes » : résultats obtenus, indicateurs clés de
performances (KPI) significatifs… ;
vos diplômes (essentiellement ceux en lien avec le poste recherché) ;
vos atouts supplémentaires : connaissance en logiciels informatique,
expertise en langues étrangères…
Synthèse !

La plupart des entreprises procèdent à un premier tri : tout CV de plus


d’une page part à la corbeille. Soit vous êtes jeune et rien ne justifie de
déborder sur une seconde page, soit vous êtes rentré dans la catégorie
senior et on attend de vous que vous sachiez mettre en valeur votre
expérience sur les dix à quinze dernières années.

image CONSEIL

Un CV ne raconte pas une histoire, il donne une image à un instant T. Ne


faites pas de phrases avec des verbes conjugués, évitez les « je » ou
« vous », utilisez un style télégraphique et une forme impersonnelle. Vous
aurez le loisir de mettre en avant votre style littéraire dans votre lettre de
motivation…

LE CONTENU DU CV

État civil

Faites le tri ! Aucune obligation de parler de votre statut (marital ou non)


sauf si vous le voyez comme un atout. Il en va de même pour le nombre
d’enfants. Indiquez votre âge plutôt que votre date de naissance, plus facile
à lire ! Si vous avez besoin de place, votre adresse complète est inutile,
votre futur employeur a juste besoin de savoir le nom de la ville où vous
résidez.

Si vous cherchez un emploi de cadre ou visez le secteur de la


communication, une adresse twitter, un blog seront appréciés. Attention à
l’adresse Internet fantaisiste type « acajou2837@hotmail.com ». Si besoin
est, créez-vous une adresse spécifique, du type
« prénom.nom@gmail.com ».

N’indiquez votre permis de conduire que si vous avez le véhicule qui va


avec et que le poste le justifie.

image CONSEIL
La photo n’est absolument pas obligatoire, toutes les études montrent
qu’elle n’est pas un élément déterminant pour le choix d’un(e) candidat(e).
La loi de 2006 sur le CV anonyme l’a d’ailleurs interdite, mais les décrets
d’application ne sont jamais passés… Si vous en mettez une, soyez
professionnel(le) : une photo, oui, mais bien cadrée, en évitant un fond
maritime ou une tenue de soirée…

Expérience professionnelle

Commencez toujours par le poste le plus récent en mettant dans l’ordre :

années d’activité dans l’entreprise (ex. : 2010-2016) ;


nom de l’entreprise ;
poste ;
compétences développées ;
résultats obtenus.

Attention à la formulation : vous devez transformer « gestion, accueil


clientèle » en compétences de « savoir-faire » reproductibles dans un autre
poste, en utilisant des verbes d’action : « tenir à jour la comptabilité,
accueillir les clients ».

Si possible, personnalisez ces informations : « tenir à jour la comptabilité


pour un CA de 850 K€, accueillir les clients (40 à 50 par jour) ».

Plus le poste que vous visez demande de l’expertise, plus vous devez
renforcer cette partie « résultats obtenus », tout en respectant évidemment
la confidentialité des informations partagées.

Formation

En dehors d’un tout premier CV, vous pouvez oublier tout ce qui se
rapporte à l’avant baccalauréat. Pas la peine de mentionner les lieux où
vous avez étudié, ni le nom des écoles (sauf si elles sont prestigieuses ou en
rapport avec le poste recherché). Regroupez sur une ligne les années
correspondant à un diplôme. Plus vous avancez dans votre vie
professionnelle, plus l’expérience doit prendre le pas sur les diplômes.
Mettez par contre en avant tout travail personnel qui a un lien avec votre
recherche ou démontre vos compétences : mémoire, thèse, etc.

S’il y a lieu, distinguez votre formation de base et votre formation


professionnelle, stages, congrès, séminaires…

Atouts/compétences

Vous allez regrouper ici :

vos compétences informatiques : évitez le pack office que tout le


monde est censé savoir utiliser aujourd’hui, mettez en avant votre
connaissance de logiciels spécifiques, utiles pour le poste recherché.
Si l’informatique n’est pas indispensable pour ce métier, ne mettez
rien !
vos connaissances en langues étrangères. Soyez très précis (« lu, écrit,
parlé », plutôt que « bon niveau »), ou utilisez les baromètres en vogue
actuellement pour indiquer votre niveau ;
toute compétence parallèle que vous souhaitez mettre en exergue
(permis chauffeur poids lourds, élu « meilleur conseiller clientèle de
l’année 2015 », etc.).

Centres d’intérêt

Cette rubrique a pour objectif de donner une « couleur » à votre


présentation. Évitez les lieux communs : oui, tout le monde lit et voyage,
cela ne dit rien sur vous sauf si vous avez fait le tour du monde à vélo ! Le
sport indique votre rapport aux autres : sport individuel ou sport d’équipe ?
Un champion de boxe sera combatif mais pas forcément habitué à travailler
en équipe. Là encore, soyez stratège par rapport à votre recherche.

Si vous êtes désespérément en recherche de place, cette rubrique n’est


d’ailleurs pas indispensable.

LA MISE EN PAGE DU CV

Un CV traditionnel se compose de cinq à six pavés distincts :


en haut à gauche, ou en format bannière, votre état civil ;
centré, au-dessous, le titre du CV ;
l’expérience professionnelle ;
la formation ;
les atouts ;
les centres d’intérêt (s’il y a lieu).

Si vous souhaitez conserver un format « passe-partout », respectez


simplement quelques règles de bon sens (esthétique !).

Si vous mettez de la couleur, choisissez une seule couleur en dehors du


noir. Évitez le rose ou le jaune, préférez des couleurs plus neutres, comme
le bleu, le violet ou le vert foncé.

Choisissez plutôt un format portrait, votre CV doit pouvoir se lire


facilement au milieu des autres. Pas de gras, de mots en majuscule ou de
souligné dans le texte.

N’hésitez pas à aller sur le site de l’entreprise pour connaître leur code
couleur et le style de leurs écrits.

image

EXEMPLE DE CV (1)

image

EXEMPLE DE CV (2)

image CONSEIL

Vérifiez et faites vérifier l’orthographe autant de fois qu’il le faut : quel que
soit le poste que vous sollicitez, c’est un indicateur puissant de
l’importance que vous portez à votre demande. Ne vous contentez pas du
correcteur orthographique, même s’il représente une première étape. Les
exemples sont nombreux de CV « recalés » pour cette raison, y compris
pour des postes de cadres supérieurs…
Vous pouvez aussi sortir des sentiers battus, et utiliser des formats plus
originaux, si cela vous semble utile pour vous distinguer des autres.
Beaucoup de sites sont inspirants dans ce domaine : nous vous en
proposons trois ci-dessous. Retenez que la logique de lecture doit rester la
même. C’est surtout grâce à l’aspect picto et graphisme que les outils et
modèles proposés peuvent apporter un réel dynamisme à votre CV.

image POUR RÉSUMER

Un CV doit être adapté au poste pour lequel il est fait : pas de CV


« passe-partout », il doit être personnalisé à chaque fois.
Les mentions obligatoires sont : état civil, titre, formation,
expérience professionnelle et atouts.
Un CV est l’équivalent d’une carte de visite : pas de littérature ni
de redondance avec la lettre de motivation. La synthèse est donc
de rigueur : une page maximum !
Pour la forme, deux possibilités :
CV classique : format portrait, papier blanc, une seule
couleur neutre, pas de gras, de souligné ou de mots en
capitales ;
CV original : un travail sur le graphisme et les icônes permet
une mise en valeur des contenus.

image fiche 44

Rédiger une lettre de motivation

POUR ALLER PLUS LOIN

www.cv-originaux.fr/
www.mycvfactory.com/
http://questionsdemploi.typepad.fr/questionsdemploi/comment-
identifier-mes-comp%C3%A9tences-.html
44 RÉDIGER UNE LETTRE DE
MOTIVATION
Même si les candidatures sont presque systématiquement envoyées par
e-mail, la lettre de motivation reste indispensable pour faire la
différence, à CV égal. Mais il s’agit d’un tout autre exercice…
À QUOI ÇA SERT ?
Votre CV est synthétique, et c’est très bien. La lettre de motivation va
l’expliciter, mettre le doigt sur les points importants et démontrer sa parfaite
adéquation avec le poste proposé. Elle est là pour faciliter le travail du
recruteur et, au-delà des chiffres et des diplômes, lui donner un aperçu de
votre personnalité.
Vous devez la joindre systématiquement mais les enjeux sont encore plus
forts dans les cas suivants.
Jeune diplômé : vous avez peu d’expérience et votre CV n’est pas très
fourni. Votre lettre de motivation va vous permettre de parler de vous, de
qui vous êtes, et de présenter, par exemple, les expériences que vous
avez pu avoir dans les domaines associatifs ou humanitaires.
Nombreux changements d’employeurs : votre parcours peut sembler
chaotique au vu de votre CV ? C’est le moment de lui donner du sens et
de la cohérence. Vos choix, votre logique doivent être expliqués et mis
en valeur. Vous pouvez aussi en profiter pour donner une raison à un
« trou » inexpliqué dans votre CV, par exemple un voyage de six mois à
l’étranger.
Reconversion : vous avez décidé de changer de métier ? Au vu de votre
CV, votre futur employeur risque de s’étrangler devant l’expérience que
vous présentez, pas du tout en adéquation avec le poste proposé.
Expliquez-lui votre choix, et tout ce qui, dans votre vie et votre parcours,
vous a amené à cette réorientation professionnelle.
Enfin, votre stratégie sera différente selon que vous vous adressez à un
cabinet de recrutement ou à une entreprise : le cabinet de recrutement a
besoin de valider que votre parcours « colle » à l’annonce avant de vous
présenter à son client ; l’entreprise cherche à vérifier que votre profil est en
adéquation avec le poste. Dans le premier cas, reprenez les points forts de
l’annonce (sans les citer, ils connaissent le contenu !) et pointez ce qui est
en correspondance dans votre CV. Dans le second cas, allez au-delà,
montrez à quel point vous êtes la femme ou l’homme de la situation !
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
Il s’agit d’un exercice littéraire : oubliez le style télégraphique du CV, vous
devez faire des phrases construites, avoir un style et adapter votre niveau de
langage à l’entreprise et au poste recherché.
Votre lettre de motivation doit être aérée, facile à lire. Un recruteur passe en
moyenne une minute et demie à lire votre CV et votre lettre de motivation :
aucune chance qu’il s’attarde si elle fait deux pages en interlignage serré !
Faites des paragraphes, sautez des lignes et ne dépassez pas une page, la
synthèse reste de rigueur sur le fond.
A priori, une lettre de motivation comporte trois parties : soyez attentif au
sens de lecture naturel de l’œil humain, et placez des mots-clés aux endroits
stratégiques.
LE SENS DE LECTURE NATUREL

Parlez au présent tant qu’il s’agit de décrire le poste ou vous-même, et


passez au futur pour aborder l’adéquation entre l’entreprise et vous ; votre
lecteur doit vous imaginer en place, chez lui.

CONSEIL
Évitez les formules vagues et creuses telles que « mon profil et mes nombreuses
expériences correspondent au poste que vous proposez ». Prouvez ce que vous avancez !
« Pendant huit ans, j’ai été en charge de la gestion commerciale grand compte auprès de
clients tel que… »

Enfin, relisez-vous et faites-vous relire, toute faute de français ou


d’orthographe peut suffire à rejeter votre candidature. Si vous en avez
l’occasion, demandez à un ami ce qu’il a compris de vous et de votre
parcours au travers de cette lecture ; peut-être n’avez-vous pas mis
suffisamment en avant ce que vous souhaitiez dire de vous.
QU’EST-CE QUE CELA CONTIENT ?
Votre lettre se compose donc de trois parties distinctes.
Première par e : « parlez-moi de moi, y’a qu’ça qui m’intéresse… »
Cette parole de chanson colle parfaitement à notre démarrage. Vous devez
commencer par prouver à votre interlocuteur que vous vous êtes intéressé à
son entreprise et que vous avez bien compris ce qu’il cherche. Attention, ne
faites pas l’erreur de lui citer ses phrases : résumez, paraphrasez, et allez sur
le site de l’entreprise pour découvrir son langage, ses valeurs, son mode de
rédaction. Plus vous vous fonderez dans sa vision du monde, plus vous
serez lu…
Vous devez donc commencer votre première phrase par : « vous ».
Deuxième par e : « et moi, et moi, et moi… »
Maintenant, c’est votre tour : mettez en lumière vos points forts (toujours en
adéquation avec la demande du recruteur), donnez des détails, parlez de
votre motivation, de vos souhaits, de ce que vous voulez faire aujourd’hui
dans votre parcours professionnel. Éveillez la curiosité de votre
interlocuteur, donnez-lui envie d’aller plus loin et de regarder votre CV
attentivement. Les recruteurs sont unanimes pour dire que la curiosité pour
une personnalité est un déclencheur fort de rendez-vous.
Troisième par e : « toi et moi, dabadabada… »
Nous voici en mode projection : une fois dans cette entreprise, qu’allez-
vous faire ? Vous devez amener votre lecteur à se projeter et vous « voir »
dans l’entreprise, avec des phrases du style « nous pourrons », « nous
ferons », « j’apporterai ». Cette partie est la plus courte, mais vitale pour
l’énergie dégagée par votre lettre de motivation…
Ainsi la trilogie est bouclée, vous avez montré au recruteur que vous aviez
compris son besoin, que votre profil collait à ses attentes et vous l’avez fait
rêver sur les avantages de votre intégration dans son entreprise.
TRUCS ET ASTUCES
Comptez les mots de vos phrases : vingt-cinq maximum, sans quoi votre
lecteur perdra le fil.
Placez une idée par phrase : il vaut mieux en dire moins mais être clair !
Si vous n’avez pas ou peu de diplômes, mettez en exergue votre expérience
professionnelle, nommez les clients avec qui vous avez été en contact,
surtout si vous avez vérifié que ces clients sont dans les références de
l’entreprise sollicitée !
Si vous avez peu d’expérience professionnelle, valorisez vos projets dans la
vie civile, associatifs, caritatifs, voire ceux que vous avez montés avec des
amis (planifier quinze jours de voyage en Europe pour six personnes
demande un solide sens de l’organisation !).
Ne parlez pas de vos prétentions salariales à ce niveau de relation, sauf dans
deux cas : si cela a été demandé dans l’annonce ou si vous avez le choix
entre plusieurs entreprises et ne voulez pas « perdre » votre temps…
Notez systématiquement vos coordonnées e-mail et téléphone sous votre
signature, car si votre CV s’égare, on pourra tout de même vous joindre. De
même, rappelez toujours les références de l’annonce, en haut à gauche de
votre courrier.
Utilisez une formule de politesse classique, c’est un courrier et pas un e-
mail : « bien cordialement » ne convient pas, préférez-lui « recevez mes
meilleurs sentiments… ».
Enfin, lorsque vous envoyez votre candidature par e-mail, pensez à avoir un
« objet » de message très lisible, du type : prénom, nom, poste et référence
de l’annonce. C’est agaçant pour un recruteur de devoir renommer
cinquante e-mails intitulés « annonce société x » !

Cas pra que


Une jeune femme recherchait un emploi de manager, poste qu’elle n’avait jamais occupé.
Voici ce qu’elle a écrit dans sa lettre de motivation : « J’ai élevé cinq enfants, le management
n’a pas de secrets pour moi ! » Amusé, et trouvant l’argument frappé au coin du bon sens, le
recruteur l’a reçue, et… elle a été embauchée !

POUR RÉSUMER
Une lettre de motivation a pour objet de compléter et d’éclairer le CV.
Elle doit être suffisamment synthétique pour tenir sur une page, et suffisamment
explicite pour donner envie de vous rencontrer.
Elle se compose de trois parties :
La première partie parle de l’entreprise et résume votre demande pour montrer
que vous vous êtes renseigné au préalable.
La deuxième partie parle de vous, donne des éclairages sur votre CV et met en
avant tout ce qui correspond à la demande de l’entreprise.
La troisième partie se projette dans l’avenir, ce que permettra l’adéquation entre
vous et l’entreprise. Elle sert de conclusion au courrier.

fiche 43
Créer son curriculum vitae

POUR ALLER PLUS LOIN


Patrice Ras, Le Grand Livre de la lettre de motivation, Studyrama Pro, 2016.
45 RÉDIGER UN ÉCRIT
SYNTHÉTIQUE (RAPPORT,
SYNTHÈSE, BILAN)
Quelle est la différence entre un résumé et une synthèse ? Le résumé est
la maquette d’un écrit. Il en reprend le contenu au 1/10e ou 1/5e et en
garde l’essentiel. Il répond à la question : « De quoi ça parle ? » À
l’opposé, la synthèse tire la conclusion d’une ou plusieurs sources. Elle
répond à la question : « Que doit-on en retenir ? »
COMMENT CONSTRUIRE UNE SYNTHÈSE ?
Bien définir l’objec f
Le résumé ne demande aucun parti pris, puisqu’il doit être le plus fidèle
possible au texte. À l’inverse, faire une synthèse impose de choisir un
angle. Cela signifie qu’il faut se demander : « Qu’est-ce que je veux que
mon lecteur sache, ou fasse (en trois points clés) ? »
La question des destinataires est donc prioritaire : à qui est-ce que je
m’adresse ? Quel profil (technicien, manager) ? Qu’est-ce qu’ils
connaissent du sujet ?
Parfois, il faudra ajouter à ce portrait des aspects contextuels : informer des
personnes étrangères au projet, mettre au courant de nouveaux arrivants,
apporter des éléments de décision à des managers.
Dans les deux cas il s’agit d’informer quelqu’un, mais à des niveaux
différents.
Exemple d’objectif pour un texte sur le thème du « travail à distance » :
souhaitez-vous rédiger un texte pour convaincre ou informer sur ce sujet ?
Me re à plat, trier
Être synthétique, c’est accepter d’être frustré. Métaphoriquement, il s’agit
de déménager d’un espace de 200 m2 vers une surface de 50 m2.
Comment trier ? Il faudra raisonner autour de trois critères :
ce que je veux garder absolument ;
ce que je jette sans rien perdre du sens ;
les informations intermédiaires, mais que je garde car elles sont
importantes pour alimenter mon raisonnement.

CONSEIL
Sachez renoncer ! Votre lecteur ne vous demande pas une démonstration, ni d’être
exhaustif. Votre synthèse doit lui donner des éléments de réflexion, des pistes, une idée
directrice. Dans un tel contexte, la peur est votre pire conseillère, d’autant plus qu’elle
induit le sentiment que tout est important et qu’il ne faut rien rater. Contrairement à ce que
nous croyons souvent, notre interlocuteur nous remerciera d’aller à l’essentiel et de lui
épargner les détails. S’il veut y accéder, il consultera les références que nous lui livrons.

Pour sélectionner les informations importantes, appliquez les principes de la


lecture rapide.
Voici les trois niveaux de sélection à partir des documents d’origine :
si vous devez être très synthétique (vous travaillez à partir de beaucoup
de documents ou d’un document très long) : lisez les titres et intertitres ;
si vous devez être assez synthétique (vous travaillez sur un petit nombre
de documents ou un document assez long) : l’essentiel se trouve dans le
premier et le dernier paragraphe de chaque texte, en plus des titres ;
si vous avez un peu plus d’espace (par exemple, vous travaillez à partir
d’un seul document), en plus des deux sources ci-dessus, vous trouverez
l’essentiel des idées dans la première et la dernière phrase de chaque
paragraphe.

CONSEIL
Lire sur papier est 25 % plus rapide que lire sur écran. S’ils sont d’une taille conséquente,
imprimez vos documents d’origine ! Vous gagnerez du temps, et en plus, vous pourrez
surligner les parties qui inspireront votre synthèse.

Choisir un plan
Utilisez les cartes mentales ou « heuristiques » ( fiches 39 et 40) : très
naturellement, les idées essentielles se retrouveront près du cœur et les
détails au bout des branches.
Selon le sujet, les types de plan possibles sont les suivants :
par thème ou par aspect : s’il s’agit d’un exposé général reprenant
plusieurs facettes d’un même problème (stratégique, financier,
géographique, humain, organisationnel…) ;
par acteur : s’il s’agit de faire une présentation ou un bilan des rôles des
participants à un projet ;
chronologique : si on évoque une évolution ;
par opposition ou par point de vue : si la synthèse va servir de soutien à
une prise de décision.
COMMENT RÉDIGER ?
Titrer et sous- trer
Choisissez des titres et sous-titres informatifs. À elle seule, la somme des
titres doit constituer un premier résumé du texte. Dans le cas pratique
présenté ici, si on ne lit que les titres, on obtient la synthèse de la synthèse :
« Vendre sur Internet, un challenge qui demande une stratégie complète : du
site de la marque jusqu’aux sites marchands et aux forums
consommateurs. »

Cas pra que


La seule lecture des titres doit suffire à comprendre votre texte. Rédigez des titres qui
s’enchaînent : votre lecteur doit pouvoir les lire en sautant d’un titre à l’autre comme s’ils
racontaient l’histoire du texte. En voici un exemple.
I. Vendre sur Internet, un challenge
(Dans cette partie, on présente les nouveaux comportements des consommateurs.)
II.… qui demande une stratégie complète
(Dans cette partie, on développe les nouvelles méthodes de commercialisation.)
III.… du site de la marque
(Dans cette partie, on évoque les nouvelles ergonomies de sites Internet.)
IV… jusqu’aux sites marchands
(Dans cette partie, on explique comment passer des accords avec les sites marchands.)
V… et aux forums consommateurs
(Enfin ici, on indique comment interagir directement avec les clients.)

Produire un premier jet ins nc f


À ce stade, il existe une seule règle : rédiger le plus rapidement possible,
c’est-à-dire remplir l’espace entre vos titres et intertitres.
D’abord, il est beaucoup plus facile (et rapide) de corriger que d’écrire. Et
en ayant rédigé, même hâtivement, vous passerez automatiquement en
mode « correction ».
Ensuite, écrire vite condamne à écrire simple. Exit les tournures
compliquées : elles demandent du temps et de la réflexion. Du coup, vos
phrases sont construites à l’actif : « Les Parisiens apprécient le Vélib grâce
à son côté pratique et économique. Ils sont dispos partout et la première
demi-heure est gratuite ». Autre exemple : « Nous préférons A à B pour
deux raisons : la garantie est de 3 ans (au lieu de 2) et le délai d’intervention
est 40 % plus court ».
Me re en forme
Vous disposez d’un texte rédigé. Il vous reste juste à le finaliser.
Mettez une idée par phrase. Faites des phrases de vingt à vingt-cinq mots
maximum.
Conjuguez les verbes à l’actif : « nous avons évalué le budget à… »
plutôt que « le budget a été évalué à… ».
Utilisez des mots précis qui laissent peu de place à l’interprétation, ce
qui signifie éviter les mots appréciatifs : « tôt, trop, léger, important,
rapidement, longtemps ». Écrivez « avant le 12 », plutôt que
« rapidement » ; « à 7 heures » plutôt que « tôt » ; « +7 % » plutôt que
« excellent »…
Regroupez les idées. S’il y a une énumération de plus de cinq points : y
a-t-il un moyen de les regrouper entre eux ? Par exemple, cette phrase :
« Certains sports améliorent les réflexes : l’aïkido, le karaté, le
taekwondo, le football, le tennis et le volley » peut être synthétisée en :
« Certains sports de balle et de combat améliorent les réflexes ». Si le
lecteur veut savoir lesquels, il s’en remettra à d’autres écrits : le rôle
d’une synthèse n’est justement pas d’être exhaustive !
U liser les mots de liaison
Votre synthèse doit être lue comme un ensemble cohérent, pas comme une
collection de « clips ». D’où l’importance des mots de liaison pour bien
enchaîner vos paragraphes. Quatre catégories de mots de liaison sont
importantes pour vos synthèses :
ceux qui marquent l’opposition : « a contrario, à l’inverse, à l’opposé,
en revanche… » ;
la restriction : « toutefois, néanmoins, cependant, mis à part, excepté,
hormis… » ;
le renforcement : « mieux, en outre, or, qui plus est, de surcroît, de plus,
à cela s’ajoute… » ;
la conséquence : « aussi, de ce fait…, ainsi, par conséquent, suite à
quoi ».
Notez que la fiche 32 est dédiée aux mots de liaison.

POUR RÉSUMER
Avant tout, être synthétique implique de savoir exactement où l’on veut aller :
définissez clairement votre objectif. Qui visez-vous ? Quel message voulez-vous faire
passer ?
Faites un tri implacable : écrémez vos contenus pour garder uniquement ceux qui
servent votre objectif. Répondez à la question : qu’est-ce que je peux abandonner sans
perdre de sens ?
Concevez un plan par thème, par acteur, chronologique ou par opposition.
Rédigez des titres et sous-titres explicites : leur seule lecture doit suffire à comprendre
le contenu.
Rédigez le contenu en un jet instinctif, puis corrigez-le (c’est plus rapide que de
vouloir rédiger proprement du premier coup).
Enfin, ajoutez les mots de liaison qui créent le lien entre vos paragraphes.

fiche 7
Prendre des notes de manière efficace
fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 32
Bien employer les mots de liaison
fiche 36
Décoder la signification d’un texte
fiche 54
Dégager le message essentiel
fiche 55
Choisir un angle
46RÉDIGER UN RAPPORT DE STAGE
Pour nombre d’entre vous, le rapport de stage est le premier écrit
professionnel. L’idéal pour le préparer est de « tenir un journal ».
Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles et prenez des notes
régulièrement, idéalement chaque soir ou au minimum une fois par
semaine. Son objet n’est pas seulement de traduire une connaissance,
mais aussi de partager un vécu.

LA PAGE DE GARDE

La page de garde est la carte d’identité de votre rapport. En une page, elle
doit contenir :

votre prénom et votre nom (dans cet ordre) ;


l’intitulé (titre ou poste) et le type (stage, contrat de qualification,
alternance…) de votre stage ;
les dates/période du stage ;
le nom et le logo de l’entreprise ; le nom et le logo de votre université,
école ou formation ; ainsi que les adresses postales ;
le nom de votre maître de stage et l’intitulé de son poste ;
l’éventuelle mention de confidentialité.

Le titre de votre rapport sera forcément institutionnel (votre nom, le nom de


l’entreprise, les dates du stage). Mais rien ne vous interdit de l’enrichir d’un
sous-titre : « la place de l’improvisation sur le terrain », « l’esprit iso au
quotidien », « de la place de la jurisprudence dans le juridique ».

LE SOMMAIRE

Vos titres et intertitres doivent faire émerger une structure logique. Les
parties et sous-parties doivent s’enchaîner, et la formulation doit en
témoigner. « L’entreprise X, acteur innovant du marché Y » ; « Les clients
de X, changement de génération ! » ; « Le service A, la courroie de
transmission entre la production et une clientèle jeune ».
Vos titres doivent être explicites, résumer le contenu. Un titrage réussi
incite à lire, témoigne d’une pensée structurée, résume tout le contenu. Il
pèse lourd dans votre note.

Pour le numérotage, une alternative s’offre à vous :

alterner nombres et chiffres : I, A, 1), a) ;


utiliser le chaînage de chiffres : 1, 1.1, 1.11, 1.1.2, 1.2, 1.2.1…

Les deux logiques se tiennent. Toute autre méthode de numérotation peut


« perdre » votre lecteur. Pensez à indiquer la pagination dans le sommaire.

image CONSEIL

À la seule lecture du titre et du plan, votre enseignant doit voir émerger


votre problématique. Le titrage des parties et sous-parties doit montrer que
vous traitez différents aspects d’une même expérience.

LES REMERCIEMENTS

Ils sont dédiés à votre maître de stage. Citez-le, et dites en quoi il vous a
aidé.

Les remerciements étant gratuits, vous pouvez y ajouter des proches, des
membres de l’entreprise. Pour eux aussi, donnez l’objet du remerciement,
évitez les « il sait pourquoi », « ils se reconnaîtront ».

Attention ! Plus vous citez de monde, plus chaque oubli peut vous porter
préjudice !

LE DÉVELOPPEMENT

Tout d’abord, un rapport de stage n’est pas un roman, il doit même


échapper à toute notion de storytelling. Il se concentre sur :

les « pourquoi » : objectifs, missions, enjeux ;


Les « quoi » : les faits majeurs survenus pendant le stage, des
exemples d’expériences vécues ;
les « comment » : les méthodes et moyens, les problèmes rencontrés et
les solutions apportées ; l’organisation, l’organigramme ;
les « combien » : les résultats obtenus.

Mais ceci ne vous empêche pas de consacrer une partie à vos impressions
personnelles, la façon dont ce stage vous a fait évoluer, grandir, ou vous a
enrichi.

Le plan présenté ci-dessous permet d’agencer ces contenus


harmonieusement.

I. L’entreprise.

A. Le secteur d’activité : marché, concurrents, consommateurs.

B. L’entreprise : son historique, ses forces/faiblesses, son organisation.

II. Le stage (cette partie comprend les deux tiers du contenu).

A. Les missions : responsabilités, tâches à effectuer, dossiers confiés,


objectifs.

B. Le bilan : résultats, appréciation, productivité. Enseignements/apports du


stage (connaissances, compétences).

III. Impressions sur cette expérience.

A. Comment pensez-vous avoir été perçu du point de vue professionnel et


personnel ?

B. Quels sont les savoir-faire qui vous ont le plus manqué ? Ceux qui vous
ont le plus servi ?

LA CONCLUSION
Avec le sommaire, c’est la partie la plus importante de votre rapport. Votre
lecteur commencera par le plan, puis la conclusion. À elles seules, ces deux
parties doivent faire ressortir l’ensemble de votre expérience. Assurez-vous
que ce binôme « sommaire + conclusion » témoigne de l’ensemble de votre
réflexion.

Concrètement, la conclusion s’organise en deux parties :

la synthèse de votre expérience : les deux à quatre points que vous en


retenez ;
une dimension prospective : le devenir de l’entreprise, du service qui
vous a accueilli, mais aussi la place que prendra cette expérience dans
votre avenir professionnel.

LES ANNEXES

Ici se retrouvent tous les documents et rapports internes à l’entreprise et les


ouvrages ou références externes qui vous ont servi dans la rédaction de
votre rapport. Cette partie n’est pas un « fourre-tout », mais un « pour en
savoir plus ». En clair, chaque élément cité doit avoir un rapport direct avec
votre écrit.

image POUR RÉSUMER

La page de garde reprend toutes les informations identitaires :


vous, l’entreprise, le stage, les dates.
Le titre peut s’accompagner d’un sous-titre qui annonce ou
résume le rapport.
Le sommaire comprend des titres explicites, ordonnancés en
parties et sous-parties qui démontrent l’agencement logique du
contenu et indiquent clairement le rapport de la partie concernée.
Le rapport contient objectifs, missions, enjeux, faits survenus,
méthodes, moyens, problèmes et solutions, résultats obtenus.
La conclusion résume l’expérience de façon à en faire émerger la
synthèse. Elle ouvre vers l’avenir, celui de l’entreprise et celui du
stagiaire : en quoi cette expérience aura des répercussions sur son
avenir.
Les annexes comprennent : ouvrages, documents, références,
rapports.

image fiche 27

Écrire de façon synthétique

image fiche 29

Écrire court

image fiche 30

Écrire dense

image fiche 32

Bien employer les mots de liaison

image fiche 54

Dégager le message essentiel

POUR ALLER PLUS LOIN

www.cidj.com/bac-pro-trouver-son-stage/comment-rediger-un-bon-
rapport-stage
www.digischool.fr/rapport-de-stage/
47 RÉDIGER UN RAPPORT
D’ACTIVITÉ
Un rapport d’activité témoigne des actions menées dans un domaine
donné, et éventuellement de leurs conséquences. Il se rapporte d’abord
à un contexte, des interlocuteurs, des enjeux. Mais il est aussi une
occasion de valoriser votre action ou celle de vos collègues. Il doit faire
état d’une situation en combinant deux qualités : l’utilité et, si possible,
la concision.
À QUOI SERT-IL ?
Un ou l de décision
C’est théoriquement son objet le plus fréquent. Le rapport apporte à son
lecteur (souvent le manager) des éléments de décision. Dès lors, avant de le
rédiger, demandez-vous quels sont ses critères de décision ? Et donc,
quelles sont les informations qui doivent alimenter ces critères ? Si vous
connaissez la réponse, vous connaissez votre contenu et votre plan.
Un ou l de suivi
Il permet de faire le point sur des actions en cours, notamment sur
l’avancement de projets.
Un ou l de proposi on
Il constitue un moyen astucieux de porter une idée et de la transformer en
proposition. Dans ce cas, il devra montrer une situation, en démontrer les
défaillances, situer le manque et proposer une solution… ou non. Il peut
s’avérer pertinent de laisser le lecteur parvenir à la décision lui-même : soit
pour le valoriser, soit parce qu’il défendra plus fortement une idée dont il se
croit l’auteur.
Un ou l d’autopromo on
Personne ne fera votre publicité mieux que vous-même. Sous prétexte de
faire état d’actions en cours, autant montrer qui en est l’auteur et comment
il s’en acquitte… si c’est fait avec finesse.
Un lanceur d’alertes
La forme neutre et factuelle du rapport en fait un excellent instrument
d’influence. La description d’une action, des obstacles qu’elle rencontre,
des causes de son échec annoncé permet de faire passer des messages
efficacement. Il opère sous l’angle des faits et des actes et non des
antipathies et des luttes d’influence.
COMMENT DÉTERMINER SON CONTENU ?
Pour toucher votre cible, avant même de toucher votre clavier, partez à la
recherche de ces informations. Elles conditionnent le contenu de votre
rapport.
À qui et à quoi va-t-il servir ?
Que va devenir votre rapport ?
Dans quel but ?
Quels sont les enjeux ?
Plus vous « tapez haut », plus vous devez :
faire court, aller à l’essentiel ;
élargir la vision (le haut management est multi-contextes et multi-
métiers) ;
insister sur les enjeux et les aspects stratégiques ;
faire émerger les deux ou trois lignes de force.
À l’inverse, plus vous vous adressez aux personnes proches du terrain, plus
vous devez vous concentrer sur des données directement observables (et
éventuellement modifiables et améliorables).

CONSEIL
Tout comme on recommande au lycéen de relire régulièrement le sujet, gardez toujours à
l’esprit votre objectif et ceux de votre lectorat.

Quelle connaissance votre cible a-t-elle du sujet ?


Que connaît-elle déjà du sujet ? A-t-elle connaissance d’études déjà
existantes sur le sujet ? (Pour éviter de la submerger d’informations dont
elle a déjà connaissance).
Avec quels destinataires va-t-elle le partager ?
Si votre cible est large, vous affrontez deux risques : exclure une partie du
lectorat du fait d’un contenu trop « étroit », ou à l’inverse, noyer le poisson
en restant superficiel. La solution est souvent :
un plan par aspect qui réserve un paragraphe (ou chapitre) à chaque
public ;
une synthèse qui fait émerger une cohérence dans vos propos et évite
l’effet « clips ».
Où vous situez-vous dans le « paysage » de vos lecteurs ?
Combien pèsent votre nom, votre position, votre titre dans le contexte ?
Devez-vous démontrer ce que vous affirmez ?
Devez-vous mettre en avant un aspect particulier, révéler certaines
actions ou options ou vous contenter d’un exposé factuel ?
La perception des autres ne reflète pas toujours la réalité. Ils peuvent douter
de vos compétences dans votre domaine d’expertise, ou au contraire vous
attribuer des compétences que vous n’avez pas. Évaluez bien les domaines
où votre légitimité est faible :
référez-vous aux témoignages de personnes faisant autorité sur le sujet ;
allongez le contenu. Quelques phrases, même pertinentes, risquent de ne
pas suffire. Justifiez, expliquez ;
arrimez vos recommandations à vos constats. Procédez en « cause-
conséquence » : vos propositions doivent passer pour la conséquence
naturelle de vos observations ;
ne vous limitez pas à une solution. Pour ne pas paraître de parti pris,
proposez toujours a minima une alternative. Si vous avez une option
préférée, mettez-la en face d’une solution moins réaliste ou applicable ;
le cas échéant, ajoutez des pièces jointes pour crédibiliser votre contenu.
Quel est le contexte ?
Le destinataire du rapport est-il préparé au contenu que vous lui
destinez ?
Quelle est l’origine du rapport ? Des incidents, des dysfonctionnements
ou juste un état des lieux habituel ?
Votre témoignage est-il déterminant ?
Anticipez les réactions de vos destinataires. Mesurez ce qu’ils sont prêts à
lire, sinon les réactions peuvent avoir des conséquences insoupçonnables.
Les points sensibles doivent faire l’objet de communications orales
préalables.
Plus le thème est sensible, plus vous devez rester factuel. Évitez les
pronoms personnels « je, nous ». Privilégiez les descriptions purement
objectives : « le, la, les ».

CONSEIL
Quand le sujet est sensible, les points de vue sont les bienvenus, pas les opinons. La
différence entre les deux termes est double. Une opinion est émotionnelle, un point de vue
est réfléchi. Une opinion vient de l’intérieur, un point de vue s’appuie sur des faits.

Dans la forme, allongez vos phrases, plus une phrase est longue, plus elle
est prudente et posée (attention quand même : vingt-cinq mots maximum !).
Le contenu du rapport doit aussi répondre à des questions sensibles, telles
que : que pourrait-on me reprocher d’avoir écrit… ou pas écrit ?

LES DIFFÉRENTS TYPES DE RAPPORT SELON LE SITE WWW.TECHNIQUES-INGENIEUR.FR


CONSEIL
Gardez à l’esprit que le nombre de lecteurs est inversement proportionnel à la longueur de
votre rapport : pesez chaque mot et n’hésitez-pas à recourir aux pièces jointes. Vos lecteurs
y recourront s’ils veulent en savoir plus.

QUEL PLAN ADOPTER ?


En termes d’organisation de la pensée, il n’y a pas de règles absolues.
Néanmoins, deux types de plan conviennent à la plupart des contenus.
Le plan présent-passé-avenir
Il convient quand on aborde une situation sensible :
la situation actuelle ;
l’origine du problème ;
les scénarios des solutions possibles.
Le plan par aspect
Il est adapté à des présentations panoramiques, multi-contextes, ou
adressées à des publics variés. Selon le cas, on abordera les aspects :
opérationnel, économique, juridique, commercial, environnemental,
humain, stratégique, prospectif, culturel…

POUR RÉSUMER
Un rapport d’activité a cinq utilités possibles et combinables : faire le point, aider à la
décision, valoriser votre action, lancer une alerte, émettre des propositions.
Concernant son contenu : plus votre cible est haut placée, plus vous insisterez sur la
dimension prospective ; plus elle est proche du terrain, plus vous aborderez les aspects
observables.
De la même façon, adaptez votre contenu au niveau de connaissance de vos lecteurs :
ne passez ni pour un expert abscons, ni pour un diffuseur de banalités.
Moins vous êtes crédible ou légitime, plus vous aurez à paraître factuel, lucide et plus
vos recommandations devront découler logiquement de votre constat.
Si le sujet est sensible et incite à la prudence, demandez-vous ce que votre cible est
prête à lire ou accepter, formulez vos propos par des phrases plus longues et posées.
Deux types de plan sont adaptés : pour agir sur un problème, le plan présent-passé-
avenir ; pour faire un descriptif complet, le plan par aspect.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 29
É
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 32
Bien employer les mots de liaison
fiche 38
Choisir ses arguments
fiche 41
Rédiger un écrit sensible
fiche 42
S’exprimer de manière positive
fiche 54
Dégager le message essentiel

POUR ALLER PLUS LOIN


http://fr.wikihow.com/rédiger-un-rapport-d’activité
www.blog-assistantes.fr/2012/09/25/4-etapes-pour-reussir-la-redaction-dun-rapport/
www.serians.fr/formation/nos-catalogues-formations/management/490-formation-rediger-
un-rapport.html
www.techniques-ingenieur.fr/fiche-pratique/genie-industriel-th6/piloter-et-animer-la-
qualite-dt34/rediger-un-rapport-d-audit-simple-et-efficace-0351/
48 RÉDIGER UN MODE D’EMPLOI
Soyons clairs : le « mode d’emploi », c’est démodé. Les outils et
produits sont supposés être intuitifs. Et si le mode d’emploi existe, il
prend souvent la forme d’une bande dessinée, de FAQ ou encore de
vidéos en ligne. Néanmoins, il arrive qu’un bon vieux mode d’emploi
rédigé reste la meilleure solution. Simplement, gardons à l’esprit qu’il
sera considéré comme une aide et que plus personne ne le lira
studieusement de A à Z, qu’il concerne un meuble, un logiciel ou une
procédure !
PRÉPAREZ LA RÉDACTION
Analysez votre produit
Observez bien votre produit (outil, méthode, process). Posez sur une feuille
(ou sur une carte heuristique) toutes ses caractéristiques techniques ou
pratiques d’une part (ce qu’il est) et toutes ses fonctions d’autre part (ce
qu’il fait).
Avant de rédiger, demandez-vous où placer le curseur : à qui s’adresse le
mode d’emploi ? Avez-vous un public d’experts ou de novices ? Les
fonctions de base sont-elles évidentes ? Qui va le lire : les initiés pour
découvrir les fonctions avancées ou des débutants pour apprendre ?
Décomposez votre produit
Prenez chaque fonction, déterminez ses sous-fonctions, séquentialisez
chaque procédure ou action. Demandez-vous comment fonctionne chaque
pièce et/ou étape. Posez l’ensemble.

CONSEIL
Soyez vigilant, certaines descriptions ou fonctions vous semblent évidentes. Elles ne le
sont pas forcément pour votre public. Dans le doute, pensez à votre utilisateur le moins
doué.

Construisez un plan logique… pour votre u lisateur


En fonction de votre cible, constituez un plan logique : ici, le terme
« logique » signifie un plan où votre lecteur se retrouve. Pour ce faire,
déterminez toutes les situations d’utilisation les plus fréquentes et/ou les
plus délicates.
Éventuellement, constituez des points de repère visuels ou écrits pour que
votre lecteur les trouve immédiatement. Testez votre plan auprès d’un
public de naïfs : amis, conjoint, famille. Si votre classement est parlant pour
un public ignorant, c’est qu’il est performant.

CONSEIL
À choisir, préférez le bon sens à la logique. La plupart des utilisateurs n’ont pas une
approche logique des choses : ils vont à « c » sans passer par « a » et « b », ils ne
comprennent pas pourquoi il faudrait prendre tel chemin plutôt que tel autre. Ils vont à
« omelette » sans passer par « œuf ». Plutôt que de vous en tenir à la logique, pour
« œuf », créez une entrée pour « omelette » et une pour « gâteau ».

RÉDIGEZ
Faites ce que vous rédigez
À chaque ligne, faites ce que vous écrivez. Trouvez les mots les plus
parlants, les plus clairs. Attention, clair ne veut pas dire précis ! Ne
choisissez pas le mot technique, mais le plus parlant pour votre lecteur.
Par exemple, préférez « le bouton rouge » à « le bouton
d’enregistrement ».
Rédigez à l’impéra f
Plutôt que « cliquer sur démarrer », écrivez « cliquez sur démarrer ».
L’impératif est à la fois le mode le plus facile à lire et le plus incitatif. Si
vous voulez économiser de l’énergie, il vaut mieux écrire « éteignez
l’appareil après utilisation » (c’est une invitation), plutôt que « éteindre
l’appareil après utilisation » (c’est une information).
Donnez l’objec f avant le moyen
Quand nous ouvrons un mode d’emploi, c’est pour obtenir un résultat.
L’action à effectuer pour l’obtenir n’en est que le moyen. Donc, la
question pourquoi doit toujours primer la question comment : « afin de x,
faites y », « pour obtenir x, appuyez sur y ».
Insérez des conseils et des astuces
Le lecteur ne vient jamais pour eux, mais il en est friand. S’il voit un
encadré court avec un conseil ou une astuce, il le lira.
Quelle est la différence entre un conseil et une astuce ? Le conseil est partie
intégrante du mode d’emploi : il permet de mieux exécuter une fonction du
produit (ou de l’outil). Une astuce va au-delà, elle concerne une fonction
parallèle ou bonus. Elle relève de la curiosité. Nous dirons « à savoir ! »
pour un conseil et « le saviez-vous ? » pour une astuce.
Terminez chaque par e par un résumé
C’est doublement important : d’une part, le lecteur saura qu’il est bien dans
le chapitre qui l’intéresse et d’autre part, avec un peu de chance, il y
trouvera la réponse qu’il cherche : ça lui épargnera de lire la rubrique.
Avec visuel ou sans
En l’absence de visuels, les phrases doivent être courtes, à l’impératif. Les
chiffres marquent les étapes.
Quand le visuel est explicite, le texte vient juste l’expliciter pour sécuriser
la compréhension du lecteur (exemples ci-dessous).

EXEMPLE DE MODE D’EMPLOI (2)

Cas pra que


Si vous cherchez une application pratique de mode d’emploi, pas besoin de chercher loin : ce
livre en est un.
Il en applique tous les principes :
– contenu orienté « action » ;
– chapitrage et sous-chapitrage clairs ;
– fiches indépendantes les unes des autres ;
– des conseils, des cas pratiques, un résumé dans chaque fiche ;
– des contenus rédigés à l’impératif et au présent.

FORMATEZ
Faites des par es étanches
Chaque partie (si possible chaque paragraphe) doit être lisible seule. Le
lecteur renâclera à se faire balader par votre tutoriel. S’il faut réécrire
plusieurs fois une même information ou procédure, n’hésitez-pas ! (A
minima, indiquez dans quel chapitre trouver l’information.)
C’est le moment de valider votre plan : vos chapitres et sous-chapitres
couvrent-ils bien les actions des utilisateurs ?
Donnez des points de repère visibles
Préférez les suites de chiffres : 1, puis 1.1, puis 1.2, puis 1.2.1, etc.,
plutôt que I.B.a.2.
Ajoutez-y les mots-clés les plus utiles, et reportez-les dans un glossaire.
Vous ne pouvez pas rêver aide plus précieuse pour l’utilisateur.

POUR RÉSUMER
Avant de rédiger, analysez et décomposez votre produit : de quoi est-il fait ? Comment
fonctionne-t-il jusque dans le détail ?
En conséquence, construisez un plan en fonction de la logique et des besoins de vos
utilisateurs.
Rédigez à l’impératif et en faisant ce que vous écrivez.
Pensez à insérer des conseils et astuces (ils sont très lus) et terminez chaque fiche ou
partie par un résumé.
Enfin, adoptez pour l’ensemble une numérotation logique uniquement par chiffres, du
type 1.1., 1.2.

fiche 3
Mettre en page un document Word
fiche 31
Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes
fiche 57
Concevoir un titre
49 DIALOGUER PAR CHAT (OU
TCHAT)
À l’origine, « to chat » veut dire « discuter » en anglais. Quelque part
entre le téléphone et le courriel, cette « discussion par écrit » est en
train de prendre une place de choix dans nos vies pourtant déjà très
communicantes. Contrairement aux idées reçues, le chat séduit une
population plus âgée que la moyenne, tout en étant prisé par les 15-30
ans.
LES AVANTAGES DU CHAT
Le chat cumule deux avantages : il est interactif et génère donc un lien
relationnel fort inhabituel à l’écrit.
Bien géré, il offre également les avantages de deux médias : immédiateté
comme le téléphone et souplesse d’utilisation comme l’e-mail.
Une même personne peut gérer de trois à cinq chats simultanément : en
effet ses interlocuteurs seront un peu plus patients par chat que par
téléphone et prêts à attendre leur tour.
CHAT OU TÉLÉPHONE ?
Voici dix questions clés. Si vous y répondez par oui, le chat est un média
indiqué pour votre entreprise.
1. Les réponses à donner sont complexes par téléphone.
2. Les réponses aux questions attendues sont plutôt rapides (quatre phrases
au maximum).
3. Les explications à donner justifient l’envoi éventuel d’hyperliens.
4. C’est d’une urgence relative (dix à trente minutes).
5. La réponse peut être complétée ou aboutir à un appel téléphonique.
6. Laisser une trace écrite ne pose pas de problèmes juridiques majeurs.
7. Le téléconseiller ne possède pas la compétence concernée mais y accède
aisément.
8. L’effectif est en nombre suffisant mais gère difficilement les pics
d’appels.
9. Le niveau d’orthographe et le sens relationnel des conseillers sont
satisfaisants.
10. L’entreprise veut donner une image de modernité.
Côté utilisateur, le chat est tout aussi avantageux ! Il permet de dialoguer
tout en faisant autre chose.
LES HUIT RÈGLES À CONNAÎTRE POUR TCHATER
Soyez posi f
Choisissez des expressions à consonance positive.
Préférez… Plutôt que…
« Je vous invite à… » « Vous devez… »
« Il suffit de… » « Il faut… »
« Je vais vous guider. » « Suivez la procédure que je vous dicte. »

(La fiche 42 est entièrement dédiée à ce sujet.)


À l’inverse, faites attention à la prise en charge ! Si votre interlocuteur vous
écrit : « j’ai eu un accident », « le produit ne fonctionne pas » ou « vos
collègues m’ont dit n’importe quoi ! » ne répondez pas « parfait ! », ou
« très bien ! ». Il serait en droit de mal prendre votre remarque ! Préférez
une tournure empathique du style « je comprends bien » ou « je vais
m’occuper de vous » !
Organisez l’échange
Si l’interlocuteur a plusieurs demandes, pensez à structurer le dialogue.
Question : « Mon numéro de client est 88B25690, Je vous appelle pour un
problème technique, l’explication d’une facture et un changement
d’adresse. »
Réponse : « D’accord, je vous propose de voir la nouvelle adresse, puis le
problème technique, puis la question sur la facture. »
Restez centré sur la ques on
Le chat se veut un média simple. Même si la question appelle une réponse
multifacettes, il est important de se concentrer sur l’aspect le plus
important. Les précisions peuvent faire l’objet d’un hyperlien, ou d’une
relance du client. Voici deux versions d’une même réponse.
La mauvaise : « Concernant l’entretien habituel, la vidange doit être faite
tous les 20 000 km. Mais bien sûr, cela dépend de votre conduite : selon que
vous faites beaucoup de ville ou de route. D’ailleurs, ça joue aussi sur les
pièces d’usure, votre consommation et la durée de vie de vos pneus. »
La bonne : « Je commence par l’entretien habituel : comptez une vidange et
changement des filtres tous les 20 000 km. Quant aux pièces d’usure, voici
les kilométrages :… Pour en savoir plus, rendez-vous sur le lien www… »
Apportez une seule réponse à chaque ques on
Dans le même ordre d’idées, le désir de bien faire peut mener le conseiller à
dévier de sa route !
Voici la question : « Je suis couvert comment en cas de problèmes
dentaires ? »
Voici comment s’égarer dans la réponse : « Nous avons trois formules de
complémentaires santé : essentielle (100 %), complète (200 %), optimale
(400 %). La vôtre est la formule complète, qui vous offre un remboursement
à 200 % du tarif de la sécurité sociale. »
Et voici comment l’exprimer clairement : « Vous avez opté pour la formule
complète, qui vous permet un remboursement à 200 % du tarif Sécu.
Souhaitez-vous opter pour la formule optimale et être remboursé à
400 % ? »

CONSEIL
La simplicité est la priorité du tchateur. Une réponse ne doit pas excéder cinq lignes. Si le
sujet est complexe, il existe deux moyens d’être synthétique : insérer un hyperlien ou
parcelliser son propos par le jeu du dialogue.

Favorisez le dialogue
Préférez le dialogue au monologue. Par exemple, si un administré
demande : « Je déménage, quelles sont le démarches à accomplir ? »
Pour répondre, l’agent peut se lancer dans des scénarios aventureux : « Si
vous habitez Sedan et que vous déménagez à l’intérieur de Sedan, voici les
indications. Si vous venez d’ailleurs et que vous rejoignez… »
Il peut aussi procéder par questions-réponses : « Habitez-vous déjà
Sedan ?… Votre nouveau domicile est-il toujours à Sedan ?… »

CONSEIL
Gardons à l’esprit que le chat est proche du langage parlé. Il autorise un vocabulaire
informel, voire des abréviations, en réponse à celles de l’interlocuteur. Une discussion à
bâtons rompus est la bienvenue, tant que c’est vous qui gardez la maîtrise de l’entretien.

Cas pra que


Un parent pose cette question sibylline : « Comment je fais pour inscrire mon fils à
l’activité ? »
Voici la réponse du responsable associatif : « Il y a des sessions toute l’année et c’est ouvert
pour tous les enfants de 3 à 10 ans. Pour vous inscrire, il vous suffit de vous présenter en salle
6 le mercredi entre 9 h et 16 h avec une carte d’identité et une facture EDF. Les activités n’ont
pas lieu hors vacances scolaires. Pour ces périodes, vous trouverez tous les horaires sur le site
de la mairie. »
Et voici ce qu’il aurait pu répondre en respectant quelques-unes des règles contenues dans
cette fiche : « Présentez-vous le mercredi entre 9 h et 16 h (en salle 6) avec une carte
d’identité et une facture EDF. Quel âge a votre enfant ? »

Soyez séquen el
Le principe est simple : toujours attendre la réponse avant de poser la
question suivante. Pour s’en convaincre, voici un cas typique de
chevauchement.
« – Vous pouvez me transmettre le numéro de votre commande ? J’ai besoin
aussi de votre adresse e-mail.
– 255DFR288
– Avez-vous une adresse de livraison ?
– Oui, 25 rue Jacques Berretta, 03200 Moulins.
– Pouvez-vous me transmettre votre adresse e-mail ? »
Et voilà comment on « perd » son interlocuteur en trois échanges !
Notre tchateur aurait évité le problème s’il avait attendu la réponse à chaque
question avant de poser la suivante.
Faites valider les ac ons
Dans le cas où l’administré prend une décision par chat, la faire valider est
impératif : « Je résilie votre fille de votre carte vitale, nous sommes
d’accord ? »
Bien sûr, le même traitement s’applique pour un client :
« – Je prends l’extension de garantie.
– Je l’enregistre. Nous sommes d’accord qu’on passe bien de 1 à 3 ans ? »
En effet, le chat est un média rapide. Veillez à bien « verrouiller » les
moments importants !
« – Je veux supprimer cette option, Je n’en ai plus besoin.
– Je vous propose de faire un tour complet de vos contrats. On fait comme
ça ? »

CONSEIL
Le média chat génère une forte interactivité. Il aboutit souvent à une continuation du
dialogue par téléphone.

Sachez conclure
Bien sûr, terminer sur une note agréable est fortement recommandé. Le
premier mouvement est le « verrouillage ».
« Ai-je répondu à toutes vos questions ? »
« Avez-vous d’autres interrogations ? »
« Y a-t-il d’autres points que vous souhaitez aborder ? »
Le deuxième est une prise de congé plus chaleureuse que celle d’un e-mail,
et a fortiori d’une lettre.
« Il me reste à vous souhaiter une excellente journée ! »
« Vous savez où nous trouver en cas de besoin. Bonne journée ! »
« Heureux d’avoir pu vous aider. Bon week-end ! »
« Bonne soirée à vous ! »
« Toujours à votre disposition ! »

POUR RÉSUMER
Situé à mi-chemin entre l’oral et l’écrit, le chat est un média « chaud » : il favorise un
langage à mi-chemin entre l’oral et l’écrit.
Organisez l’échange : structurez le dialogue ; ne posez qu’une question à la fois et ne
donnez qu’une réponse par question.
Favorisez le dialogue : questionnez l’interlocuteur.
Faites valider vos actions : quand on mène une action pour l’interlocuteur, il faut qu’il
la confirme.
Concluez avec amabilité en vous assurant que vous avez bien répondu à la demande.

fiche 2
Adopter la frappe rapide
fiche 25
Poser une question à l’écrit
fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 42
S’exprimer de manière positive

POUR ALLER PLUS LOIN


www.corelations.fr – e-learning « Sachez tchater »
50 RÉDIGER UN COMMUNIQUÉ DE
PRESSE
Le communiqué de presse (ou CP) sert à promouvoir une entreprise,
une personnalité ou une organisation auprès des journalistes et
organismes de presse. Le rôle du rédacteur consiste donc à sélectionner
les nouveautés ou événements susceptibles d’être repris dans les
médias. Voici quelques principes de base vous permettant de rédiger un
communiqué de presse qui assurera votre visibilité auprès des médias.
LE FOND DU COMMUNIQUÉ
Avant tout, sélectionnez les informations essentielles et pertinentes. Bien
plus qu’un simple résumé ou une liste de nouveautés, un communiqué de
presse doit avant tout retenir l’attention et faciliter la tâche des journalistes.
À sa manière, le CP est une publicité, la différence se situe dans le ton. Un
communiqué doit sembler objectif et donc transmettre des faits et des
chiffres sur un ton neutre sans jamais s’apparenter à de la réclame.
Les règles sont simples : il faut comprendre ce qui va intéresser les
journalistes ciblés à une période donnée afin de leur donner envie de
reprendre l’information. Soignez la rédaction afin qu’il y ait le minimum de
travail pour passer du CP à une publication ou une annonce.
Par souci de clarté, utilisez un communiqué de presse par message.

CONSEIL
Bannissez les impératifs tels que « découvrez, appréciez, venez… ».
L’objectivité apparente est requise : fuyez les tournures commerciales propres à la
publicité de premier degré.

LA RÈGLE DES « 5 W »
En plus d’un titre, d’un chapô (ou chapeau) et d’éventuelles annexes, les
différents paragraphes de votre communiqué de presse devront suivre la
règle des « 5 W » : « who ? what ? where ? when ? why ? » (« qui ? quoi ?
où ? quand ? pourquoi ? »). Ce procédé, également utilisé en journalisme,
vous permettra d’inclure dans votre communiqué des informations
factuelles, essentielles au travail du journaliste dont vous souhaitez attirer
l’attention.
Lors de la rédaction de votre communiqué, veillez à adopter un style sobre,
en accord avec votre message. Pour une meilleure compréhension, utilisez
un paragraphe par idée développée.
Si vous avez recours à des acronymes, prenez soin de les écrire en toutes
lettres lors de leur première utilisation, suivis de l’acronyme entre
parenthèses.
Si vous choisissez d’insérer des citations dans votre communiqué, mettez-
les en évidence grâce à l’italique.
Par souci de clarté, utilisez un communiqué de presse par message. En cas
de besoin, rédigez et envoyez plusieurs communiqués.
LA FORME DU COMMUNIQUÉ
Longueur du texte
Dans l’idéal, un communiqué de presse doit se limiter à une page (2 000
caractères). En cas de besoin, vous pourrez joindre à votre communiqué une
page d’annexes, comportant des informations complémentaires.
En-tête et pied de page
Avant toute chose, veillez à indiquer clairement la mention
« COMMUNIQUÉ DE PRESSE » en haut de page, ainsi que la date de
publication du document. Cela facilitera le travail des journalistes.
En bas de page, laissez à vos lecteurs un moyen de vous contacter.
Exemple : « Pour plus d’informations, veuillez contacter Pierre-Paul
Jacques, responsable presse et communication (e-mail et numéro de
téléphone). »
Le principe de la pyramide inversée
Comment organiser les informations ? Après avoir sélectionné celles qui
sont susceptibles de faire l’actualité, il vous reste à organiser ces différents
éléments de manière claire. Pour ce faire, le mieux est de recourir à un autre
procédé journalistique : celui de la « pyramide inversée ».
Selon ce procédé, les informations les plus importantes doivent apparaître
en premier, c’est-à-dire en haut du communiqué ( fiche 56). Ce sont celles
qui répondent aux questions posées par la règle des « 5 W » énoncée plus
haut.
Le tre
Le titre de votre communiqué doit attirer l’attention des journalistes et
résumer, en une phrase, l’essentiel du message que vous voulez transmettre.
Exemples :
« 25 octobre : la Sorbonne se mobilise contre les violences faites aux
femmes »
« La firme ABC annonce le rachat de DEF pour 20 milliards de dollars »
Le chapô
Comme dans un article de presse, le chapô résume le contenu de votre CP
pour en donner une vue d’ensemble et en mettre en lumière les informations
essentielles (faits, chiffres, dates…).
Exemples :
« Ce jeudi 25 novembre, journée internationale contre les violences faites
aux femmes, les étudiants de la Sorbonne organiseront, à partir de 10 h, des
événements de sensibilisation dans les locaux de l’université. Une série de
conférences aura également lieu, à laquelle prendront part des intervenants
issus des milieux académique, scientifique, social et culturel. Tous ces
événements seront accessibles au grand public. »
« Le géant de l’informatique ABC a annoncé ce mercredi 15 juin le rachat
du réseau social DEF pour un montant de 20 milliards de dollars, soit 150
dollars par action. Un montant qui représente une prime de 30 % par
rapport au cours de clôture de l’action ABC vendredi dernier. »
Les illustra ons
Si vous souhaitez joindre des photos à votre communiqué de presse, veillez
à:
fournir des photos de haute qualité/résolution, qui illustrent votre propos
et/ou répondent aux questions « qui, quoi, quand, où, pourquoi ? » ;
accompagner vos photos d’une légende.
POUR RÉSUMER
Le communiqué de presse est un outil indispensable pour toute entreprise ou
organisation désireuse d’établir et d’entretenir des contacts avec la presse.
Rédigé de manière claire et concise, il doit attirer l’attention du journaliste et lui
faciliter la vie, voire faire le travail à sa place.
Le CP est un outil de promotion mais il ne doit pas ressembler à une publicité.
Sélectionnez les informations pertinentes et factuelles (« les 5 W ») qui intéresseront la
presse.
Puis utilisez la règle de la pyramide inversée pour classer les informations par ordre
de priorité.
Veillez à consacrer chaque paragraphe à une idée spécifique.
Enfin, il est indispensable de commencer votre communiqué de presse par un titre et
un chapô accrocheurs.

fiche 3
Mettre en page un document Word
fiche 32
Bien employer les mots de liaison
fiche 42
S’exprimer de manière positive
fiche 54
Dégager le message essentiel
51 RÉDIGER UN E-MAIL
PROFESSIONNEL EN ANGLAIS
Quel que soit notre secteur d’activité, nous sommes de plus en plus
nombreux à être amenés à écrire des e-mails en anglais. S’il n’est pas
nécessaire d’être bilingue pour cela, il vaut mieux connaître les codes
appliqués par les Anglo-Saxons ; vos échanges en seront plus fluides et
votre communication, plus dynamique.
LE TON
Plus encore qu’en français, le ton d’un e-mail rédigé en anglais est
généralement informel. À moins que vous ne soyez tenu de vous adresser à
votre interlocuteur avec respect, votre style se doit d’être direct, efficace et
chaleureux.
Les formules de politesse
Pour commencer, on emploie à peu près les mêmes formules qu’en
français : « Dear » (« Cher, Chère… ») et le plus souvent, « Hi » ou
« Hello ».
Si vous ne connaissez pas votre interlocuteur, par exemple dans le cas où
vous adressez une candidature spontanée, vous emploierez « Dear Sirs »
(ou Dear Madam, Dear Sir), et pour un courrier officiel, l’équivalent de « À
qui de droit », soit « To whom it may concern ».
Même chose pour conclure son e-mail : on oublie les tournures officielles
apprises en classe (exemple : « Sincerely yours ») et qui correspondent
plutôt au courrier traditionnel, pour finir de façon plus détendue par des
formules courtes : « Best regards » (« Salutations »), « Kind regards »
(« Cordialement »). On peut également employer l’une des multiples
formules de remerciement informelles : « Many thanks », « Many thanks in
advance », ou un simple « Thank you ».
CONSEIL
Notez une petite différence en termes de ponctuation : les Anglo-Saxons ne mettent pas
d’espace avant « ; », « : », « ! » et « ? ».
Exemple : Would you be so kind as to advise the committee as well?

Les phrases d’introduc on


Elles sont directement liées à l’objet de votre e-mail.
Si votre e-mail constitue une première prise de contact, vous écrirez « I
am writing with regard to », ou « The reason I contact you is the
following… ». Quelle que soit l’option choisie, faites toujours suivre ces
mots de l’objet du message.
Si vous écrivez à votre interlocuteur sur les recommandations de
quelqu’un : « I am writing to you on behalf of… »

CONSEIL
N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées téléphoniques au cas où le destinataire
préférerait vous parler de vive voix. Pour la France : You can call me at (33) XXXXX…

S’il s’agit de communiquer une information :


I’m writing to let you know that…
I just wanted to let you know that…
I am dropping a line to let you know that…
Si vous répondez à un e-mail, tout comme en français, la politesse
requiert que vous commenciez par remercier votre interlocuteur :
« Thank you for your e-mail and your interest in… » ou « Thank you for
your quick answer. »
Dans tous les cas, vous pouvez faire suivre votre préambule de : « I hope
this e-mail finds you well ».
Les phrases de conclusion
Votre e-mail peut constituer la fin d’un échange, mais vous laisserez tout de
même à votre interlocuteur la possibilité de vous recontacter. Les formules
courantes sont :
Feel free to contact me if you need further information.
Should you need additional information, do not hesitate to…
Please do not hesitate to get back to me regarding / to get in touch with
me regarding…
For any other queries / questions…
If you need additional assistance, please feel free to contact me. (Le
terme « assistance » sera notamment employé dans le cas d’un processus
nécessitant des explications).
Si, à l’inverse, vous attendez une réponse, écrivez : « Please, let me know
what you think », ou plus formellement : « I look forward to hearing back
from you ».

CONSEIL
Comme en français, l’objet de votre e-mail doit être clair, renseigner immédiatement sur
son sujet, et si possible, tenir en une ligne.

LE CONTENU
Dans un contexte professionnel, les e-mails des Anglo-Saxons sont en
général très structurés. Par conséquent, usez sans modération des listes à
puces, tirets, numérotations, et construisez vos e-mails en paragraphes
clairs.
Vous pouvez également employer des mots de liaison tels que « first ;
second ; third… », ou « to begin with ; next ; finally… ».
Vous exprimez une requête
Si vous connaissez votre interlocuteur, la formule peut être simple et
directe : « Could you please… ? »
Si votre ton doit être plus formel : « Would you be so kind as to (+
infinitif)… ? »
Vous répondez à une requête
Premier cas, votre réponse est favorable : « I am happy to let you know
that… »
En cas de réponse négative : « We’re sorry to inform you that… » ; « We
regret to inform you that… »
Comme en français, vous remarquerez qu’on a plus facilement recours au
« je » quand on annonce une bonne nouvelle et au « nous » quand c’est
l’inverse, mais les pronoms personnels employés dépendent naturellement
du contexte !
Dans le cas où vous devrez fixer une échéance précise, employez par
exemple « … by Friday at the latest. » Si c’est le plus tôt possible, la
formule consacrée est « as soon as possible » (souvent abrégé en ASAP),
ou bien, de façon moins directive : « At your best convenience ».
Si vous laissez votre interlocuteur fixer le rendez-vous : « Please let me
know which date suits you best ».
Vous relancez un interlocuteur
Les tournures les plus employées sont : « Following our previous
contacts… » ou « Further to… »
Si vous rappelez quelqu’un à l’ordre : « Since I haven’t received any answer
from you regarding… »
Pour lui dire la même chose sur un ton plus courtois, choisissez plutôt : « I
would like to kindly remind you that… »
Vous avez besoin d’informa ons complémentaires
Dans un cas général, vous écrirez :
I am interested in receiving…
Could you give me more information about…
I would be happy to learn more about…
Si vous voulez annoncer une prise de contact à venir, écrivez : « I hope I
may contact you later on this matter… »
Si vous souhaitez obtenir des précisions dans le cadre d’un échange en
cours : « Could you please send me more details about… »
Vous faites suivre un e-mail
Employez « Please find below… », l’équivalent de « Veuillez trouver ci-
dessous… ».

CONSEIL
Si votre e-mail contient une pièce jointe, la formule consacrée est « Please find
attached… », sachant qu’une pièce jointe se dit « an attachment ».
Vous pouvez également employer : « Please find enclosed… ».
Vous me ez quelqu’un en copie
La tournure formelle est : « I am copying Peter so he can… », mais en
général, on emploie l’abréviation « CC’ing » : « I am CC’ing Peter… ».
Si vous mentionnez une personne et souhaitez préciser qu’elle est en copie
de votre e-mail, vous emploierez « CC’ed » après son nom, c’est-à-dire la
contraction de « en copie » et de la forme passée. Exemple : « I have asked
Peter (CC’ed here) to organize a meeting with you. »
Dans le cas où vous incluez quelqu’un dans un échange d’e-mails qui va se
prolonger, vous avez le choix entre « I have added Peter to this thread »
(thread = « fil ») ou « I am putting Peter in the loop » (« dans la boucle »).
Quelques abréviations utiles
Abréviation Sens Exemple
AM (ou a.m.) Ante meridiem (« avant I suggest we meet at 10 AM.
midi »)
ASAP As soon as possible Please get back to me ASAP.
EOB End of business day Please send me your
comments by Friday EOB.
OOO Out of the office Please note I’ll be OOO
tomorrow.
PM (p.m.) Post meridiem (« après midi ») I will return your call at 2 PM.

POUR RÉSUMER
Le ton des e-mails rédigés en anglais est généralement informel, mais les formules de
politesse restent naturellement de mise.
Structurez vos messages en ayant recours aux paragraphes, tirets, listes à points, et à
la numérotation.
Adaptez le contenu en fonction du contexte, en vous référant directement à l’objet du
message s’il s’agit d’un premier contact, et en utilisant les formules consacrées pour
initier un échange, le relancer, répondre à une requête ou obtenir des informations
complémentaires.

fiche 62
Rédiger un e-mail promotionnel

POUR ALLER PLUS LOIN


N’hésitez pas à consultez les dictionnaires en ligne, comme www.wordreference.com qui
dispose d’un forum dans lequel vous pouvez poser des questions, ou www.linguee.fr dans
lequel vos recherches de vocabulaire débouchent sur des phrases complètes, ce qui permet de
choisir entre plusieurs traductions selon le contexte.
Module 7

ÉCRIRE POUR LE WEB


É crire pour le web, c’est tenir compte de deux paramètres :
le support de lecture est un espace illimité ;
vos lecteurs sont aussi des utilisateurs. Ils s’attendent à ce que vous leur
fournissiez une approche complète du sujet, notamment par le biais de
liens susceptibles d’élargir leurs connaissances.
Votre rôle d’auteur se trouve donc doublé d’une fonction d’animateur,
chargé d’appréhender les attentes des lecteurs et de les guider en
conséquence.
Cependant, s’agissant du contenu, les règles sont identiques à celles qui
guident la communication écrite sous toutes ses formes : produire un texte
lisible et délivrant un message clair.
À ce titre, l’écriture web s’est largement inspirée de l’écriture
journalistique. Elle constitue un socle sur lequel vous pourrez vous appuyer,
quel que soit le sujet. Ce module passe en revue les aptitudes que vous
aurez besoin de développer : identifier l’information principale et celles qui
sont secondaires, puis les hiérarchiser ; construire un plan, faire court et être
pertinent.
Enfin, que l’on rédige un article informatif ou promotionnel, il faut savoir
adopter le ton juste, maîtriser les attaques et les chutes, et trouver un titre
efficace, car il compte pour beaucoup dans vos chances d’être lu.
Fiche 52 Les spécificités de l’écriture web
Fiche 53 Le travail du rédacteur web
Fiche 54 Dégager le message essentiel
Fiche 55 Choisir un angle
Fiche 56 Quel plan pour vos publications web ?
Fiche 57 Concevoir un titre
Fiche 58 Le rôle de la titraille
Fiche 59 Rédiger de façon vivante
Fiche 60 Donner du rythme à ses écrits
Fiche 61 Rédiger une newsletter
Fiche 62 Rédiger un e-mail promotionnel
Fiche 63 Exister sur les réseaux sociaux
Fiche 64 Facebook pour les pros
52 LES SPÉCIFICITÉS DE L’ÉCRITURE
WEB
L’écriture web est très largement inspirée de l’écriture journalistique.
Il existe toutefois une différence de taille entre les deux : tandis qu’un
journaliste écrit pour des lecteurs, un rédacteur web écrit pour un
utilisateur qui « consomme » les contenus, ce qui influence la façon
dont on les conçoit.
LES QUATRE RÈGLES POUR CRÉER UN BON CONTENU
La lecture sur écran est environ 25 % plus lente que la lecture sur papier, ce
qui rend l’internaute plus impatient. La plupart du temps, il ne lit pas
vraiment mais scanne le texte afin d’en retirer les informations qui
l’intéressent. Nous sommes face à un lecteur pressé, sélectif, à qui il faut
proposer un contenu approprié. D’où le soin à accorder à la sélection de
mots-clés et à leur positionnement à des endroits stratégiques.
Clarté
Comme pour tous les autres supports, la première qualité d’un bon contenu
est sa clarté. Le lecteur ne doit jamais avoir à faire d’effort. Il faut lui
proposer un texte facile à lire, et dans le cadre d’une démarche
commerciale, lui donner du concret. Oubliez le « blabla ».
Si vous vendez un produit, publiez des statistiques, des témoignages, et au
besoin, une démonstration.
Cohérence
Votre contenu doit être cohérent, c’est-à-dire que le ton doit être adapté à
votre cible. Selon le contexte, vous emploierez un ton général ou bien une
terminologie propre au milieu professionnel auquel vous vous adressez.
Faites appel à votre bon sens, par exemple pour évaluer jusqu’où vulgariser
un texte comportant un aspect technique s’il doit être publié sur un site
grand public.
En lien avec l’ac vité
Votre contenu doit être conçu en fonction de votre activité ; n’oubliez pas
qu’il est plus qu’une simple vitrine, et que sa fonction est aussi de vous
aider à réaliser vos objectifs. Le plus souvent, il s’agit d’augmenter son
volume de ventes, d’accroître sa notoriété, ou de se positionner comme
référence dans un domaine d’activité.
Orienté vers l’u lisateur
Il doit être adapté à vos utilisateurs, ce qui signifie leur offrir un contenu
utile, conforme à leurs attentes, unique par rapport à vos concurrents, et
présenté sous la meilleure forme possible.

CONSEIL
Pour rédiger du contenu utile, il faut être méthodique. Attribuez un objectif à chaque page
et à chaque fois, assurez-vous que votre contenu répond à ce but. Ces objectifs doivent
émerger de la combinaison de vos études d’utilisateurs, des messages que vous avez choisi
d’émettre, et des maquettes avec lesquelles vous travaillez.

LA LONGUEUR DU CONTENU
Dans la mesure du possible, on réduira son texte à la longueur d’une page,
afin que les internautes n’aient pas à utiliser la barre de défilement. Quelle
que soit la longueur de votre article, appliquez-lui la règle de la « pyramide
inversée » ( Fiche 56). Si vous avez beaucoup de contenu à mettre en
ligne, morcelez-le afin de rendre sa consultation plus simple. Vous pouvez
notamment utiliser des encadrés pour y inclure des chiffres, statistiques ou
citations.
Nous l’avons vu, la lecture sur écran est plus lente que sur papier. Et le
public est volatile. Soit l’internaute se promène et il peut s’aventurer sur un
autre chemin à chaque seconde, soit il poursuit un objectif bien précis, et
nous avons intérêt à y répondre rapidement. Autant de facteurs qui plaident
pour un contenu concis.
Il peut sembler difficile d’évaluer la quantité de contenu à mettre en ligne
car au départ, l’idée est de donner à l’utilisateur la possibilité d’avoir accès
à un maximum d’informations. On sait pourtant que mettre trop de contenu
en ligne est problématique, car plus on publie d’éléments, plus le lecteur a
du mal à trouver ce qu’il cherche. Par ailleurs, en élargissant sans cesse le
champ que l’on traite, on dispose de moins de temps pour approfondir
chaque sujet, ce qui a tendance à faire baisser la qualité de notre contenu.
On a travaillé, accumulé des données, et on a envie de publier tous les
éléments dont on dispose, c’est humain ! Or la question n’est pas l’envie du
rédacteur mais les besoins des utilisateurs. Orienter sa communication en
termes de services à l’utilisateur permet de faire des choix et de rester fidèle
à notre objectif. Et cela nous protège de l’écueil consistant à consacrer
l’essentiel d’un article à parler de notre activité, en oubliant que la notion de
service est déterminante lorsque l’on écrit sur le web.
À QUOI SERT UNE COMMUNICATION SUR LE WEB ?
Comme avec tous les types de médias, le premier enjeu est bien sûr de
constituer un lien avec sa cible.
Voici ceux qui sont spécifiques au web :
être référencé sur les moteurs de recherche ;
produire un contenu conforme aux attentes des utilisateurs ;
les fidéliser ;
les inciter au « clic ».
Sur le web, la communication a les mêmes fonctions que sur les autres
types de médias : séduire, retenir, convaincre ; vous pouvez donc organiser
votre travail en fonction de ces trois objectifs.
Première étape, trouver comment accrocher le lecteur. Cela signifie
formuler des titres clairs et percutants et soigner vos attaques.
Il faut ensuite retenir l’internaute, en lui prouvant que ce qu’il cherche se
trouve bien sur cette page. C’est probablement en cliquant sur un lien qui
est aussi le titre de votre article que l’internaute a atterri sur votre page, il
faut donc tenir les promesses formulées dans le titre.
En plus d’être cohérent, votre article doit traiter d’une information récente
et assez riche pour que le lecteur s’y attarde.

CONSEIL
N’oubliez pas que l’une des spécificités des publications sur le web est que vous pouvez
les mettre à jour ou les compléter à tout moment. Cela vous aidera également à délivrer les
informations les plus pertinentes à vos utilisateurs.
Puis vous enrichirez votre article en donnant à vos lecteurs la possibilité
d’accéder à des ressources supplémentaires qui valideront vos propos. Vous
pouvez par exemple approfondir certains sujets (par le biais de fiches
produits, de rubriques ou autres) et fournir des liens qui donneront accès à
des informations supplémentaires (dossiers, téléchargements).

POUR RÉSUMER
Devant un écran, un lecteur devient un utilisateur ; un paramètre qui oblige le
rédacteur à adapter la façon dont il conçoit son contenu. Celui-ci doit être clair, utile,
cohérent, et vous aider à remplir vos objectifs.
Pour définir la longueur idéale de votre contenu, demandez-vous de quoi vos
utilisateurs ont vraiment besoin.
Puis construisez votre article en faisant en sorte d’y inclure des mots-clés qui lui
permettront d’être référencé.
Enfin, délivrez un contenu adapté afin de fidéliser votre cible.

fiche 38
Choisir ses arguments
fiche 53
Le travail du rédacteur web
fiche 56
Quel plan pour vos publications web ?
53LE TRAVAIL DU RÉDACTEUR WEB
Quelles sont les questions que le rédacteur web doit se poser avant de
commencer à rédiger ? Tout d’abord, il doit se demander quelle est sa
cible, ce qu’elle recherche, et accorder ces données à l’objectif de sa
communication. Une fois qu’il a répondu à ces questions, il peut définir
le contenu de chaque page, ce qui passe par plusieurs étapes.

DÉFINIR LES MOTS-CLÉS

La rédaction constitue un acteur du référencement, elle doit donc optimiser


le contenu, ce qui signifie inclure des mots-clés dans des titres pertinents. Il
faudra également prendre soin d’insérer un mot-clé dans les noms de vos
rubriques et fichiers qui doivent eux aussi être explicites.

Pour établir une liste de mots-clés, on se met à la place de l’internaute en


situation de recherche, puis on crée sa liste en gardant toujours à l’esprit les
objectifs du site, et ceux de sa cible.

Faire un brainstorming est en général la méthode la plus efficace. Si votre


entourage est peu inspiré ou que vous travaillez seul, n’hésitez pas à étudier
les mots-clés utilisés par vos concurrents afin d’être sûr de ne rien oublier.
Cela servira aussi à voir en quoi vous vous distinguez de la concurrence,
car en rencontrant des mots-clés qui ne vous correspondent pas, vous
chercherez ceux qui définissent le mieux votre activité, ce qui vous
permettra d’ajouter des mots-clés spécifiques à votre liste.

Les mots-clés renseignent immédiatement l’internaute ; ils doivent donc


apparaître en plusieurs endroits stratégiques : une fois dans le titre, une fois
dans la première phrase, une fois par paragraphe, et une fois dans la
dernière phrase. Baliser ainsi votre texte facilitera la reconnaissance par les
moteurs de recherche et confirmera à l’internaute la pertinence de votre
contenu.

CONCEVOIR LES TITRES


Il faut prévoir un titre par page, et faire en sorte qu’il soit informatif tout en
constituant une véritable accroche. Sur le web, les titres sont cinq fois plus
lus que les textes ; c’est en fonction du titre que la majorité des internautes
décide si elle va cliquer ou pas. Et dans bien des cas, le titre est un lien,
alors affutez-les !

Un titre doit être :

visible. Veillez à mettre vos titres en relief graphiquement ; utilisez


une taille de caractère supérieure à celle du corps du texte et
éventuellement, une couleur différente ;
explicite. L’utilisateur doit y trouver le sujet et la valeur ajoutée de
l’article ; employez toujours un vocabulaire compréhensible par le
public visé ;
le plus court possible. Idéalement, il doit tenir sur une seule ligne, ce
qui signifie qu’en général, on n’y trouve ni adjectif ni adverbe. Les
premiers mots sont les plus porteurs et Google se focalise en priorité
sur les deux ou trois premiers mots d’un titre. Par conséquent, plus il
sera court, mieux il sera référencé, et plus il aura de chances
d’atteindre votre cible ;
sobre. Inutile de l’affubler d’un point d’exclamation ou d’une emphase
exagérée qui pourrait nuire à votre crédibilité. Attention aussi aux
promesses mensongères : ce que vous écrivez dans votre titre devra se
retrouver dans votre texte.

Et naturellement, votre titre doit contenir un des mots-clés de la liste que


vous aurez constituée.

image CONSEIL

Bannissez : le souligné (sauf si votre titre est un lien) ; le tout en


majuscules (qui ralentit la lecture de 10 %) et l’italique (son usage est
limité à deux cas : le titre d’œuvres et l’emploi de mots étrangers qui n’ont
pas d’équivalent en français).

Les titres qui génèrent le plus de clics sur le web sont les suivants.
Les titres à énumération. Exemple : « 5 bonnes raisons de soigner vos
écrits ».
Les titres jouant sur un registre d’ordre émotionnel. Exemple : « Les
secrets des start-ups à succès enfin dévoilés ».
Les titres interrogatifs, dont la réponse est implicitement contenue
dans l’article. Exemple : « Comment concevoir le meilleur site
web ? »
Les citations fortes extraites de l’article. Exemple : « Le contenu est
une bête velue et susceptible » (Kristina Halvorson, PDG de Brain
Traffic).
Les testimoniaux. Exemple : « Première année en tant qu’auto-
entrepreneurs : leur témoignage ».

INTÉGRER LES VISUELS AU TEXTE

Le rédacteur web doit réfléchir en termes de création de contenu et non de


texte seul. Dès le départ, il faut intégrer le fait que votre texte fera partie
d’une page HTML, et donc considérer en amont les images, le son et les
éléments interactifs éventuels.

Même si votre page est strictement informative et doit rester sobre, il est
indispensable de la compléter avec des visuels. La question va bien au-delà
des considérations esthétiques, elle se pose en termes d’objectifs, car
l’image crée une rupture qui facilite la compréhension immédiate de
l’information. Il faut donc vous demander quels sont les visuels qui vont
contribuer à faire passer votre message.

Une fois que vous les avez sélectionnés, évaluez l’équilibre texte/images
avec soin, en évitant de surcharger votre page car cela décourage
l’internaute au premier coup d’œil.

Un autre tandem entre en jeu ici : celui que vous formez avec le graphiste.
Tout doit être pensé et réalisé conjointement par le rédacteur et le
graphiste : structure, menus de navigation, logo, titres, mise en forme, liens,
services – l’ensemble de ces éléments doit être cohérent, immédiatement
lisible et efficace.
SOIGNER LA PAGE D’ACCUEIL

Même si la page d’accueil n’est pas le seul moyen d’accéder à un site, c’est
la page la plus consultée. Elle représente l’identité d’une marque ou d’un
site et il vous appartient de trouver comment la différencier de vos
concurrents.

Ne négligez pas le fond pour la forme : une page d’accueil originale sera
vraisemblablement séduisante, mais elle doit également être claire et
articulée. C’est parce que vous saurez guider un internaute qu’il poursuivra
sa navigation sur votre site.

image CONSEIL

Une page d’accueil doit être régulièrement entretenue ; elle doit évoluer,
s’adapter, et il faut sans cesse l’actualiser sous peine de lasser les
internautes qui visitent régulièrement votre site.

ENRICHIR VOS ARTICLES PAR DES LIENS

Faire figurer des liens sur vos pages vous permet de traiter les points
abordés que vous n’avez pas eu le temps de développer.

Quelques règles pour les insérer correctement :

pour une identification immédiate, utilisez les conventions du web,


soit le soulignement et la couleur bleue ;
tâchez de ne pas insérer vos liens dans le corps de texte car cela
constitue une rupture qui peut faire perdre le fil de votre
argumentation. Il vaut mieux les regrouper au bas de l’article ;
limitez leur nombre. L’excès d’offre est contre-productif car il oblige
les utilisateurs à faire des choix ou passer du temps à évaluer les
différents liens que vous leur proposez. C’est à vous de décider ce qui
est le plus pertinent afin d’éviter de leur faire perdre du temps ;
rédigez des liens explicites, notamment en y insérant des mots-clés. Ils
permettront un référencement efficace et l’internaute sera plus à même
d’identifier la pertinence de leur contenu.
pour une meilleure visibilité et une reconnaissance immédiate par
l’utilisateur, mettez en gras les mots-clés.
utilisez des repères temporels absolus (« en mars 2017 » plutôt que
« le mois prochain ») pour assurer la pérennité de votre contenu.
oubliez les repères spatiaux propres au papier tels que « voir plus
bas » ou « ci-dessous », ou les notes de bas de page, qui ne
conviennent pas à la navigation hypertextuelle.

ENTRETENIR UN SITE WEB : CULTIVEZ VOTRE JARDIN

Sur le web, votre contenu doit être durable, c’est-à-dire que vous devez
pouvoir l’entretenir facilement. On dit qu’un article n’est pas terminé tant
que le dernier commentaire n’est pas posté, ce qui sous-entend que rien
n’est jamais définitif. De plus, vous avez le loisir de l’actualiser ou de le
compléter après sa mise en ligne. Il en va de même pour l’ensemble de
votre site, qu’il faut constamment alimenter et mettre à jour.

Les tâches suscitées par les ajouts, suppressions, et l’entretien des contenus
générés par les utilisateurs représentent un travail permanent qui est
souvent bien plus lourd que prévu. Erin Kissane, spécialiste de contenu
web aux États-Unis, compare un site à un jardin car il nécessite un travail
quotidien : nourrir, couper, tailler, jeter, planter des nouveautés…

D’après elle, le manque d’anticipation concernant la rédaction et l’entretien


de contenu explique deux types de grands déraillements :

les projets qui prennent du retard au démarrage à la suite d’une


incapacité à produire les contenus appropriés pour le lancement ;
les projets qui déraillent en cours de route à cause d’une mauvaise
planification de la production, la révision, et la distribution du
contenu.

Il faut donc s’organiser et prévoir du temps pour entretenir sans cesse votre
site, sous peine de voir sa qualité décroître par manque de nouveautés et
d’actualisation.

image POUR RÉSUMER


Le travail du rédacteur web est jalonné de plusieurs étapes :
rédiger des titres de qualité ;
constituer une liste de mots-clés et les placer en divers
endroits stratégiques ;
intégrer le tandem texte/visuels en amont pour chacune de ses
pages ;
actualiser régulièrement sa page d’accueil.
Attention à ne pas sous-estimer le temps conséquent occasionné
par la production et l’entretien de vos contenus, c’est un écueil
fréquent.

image fiche 52

Les spécificités de l’écriture web

POUR ALLER PLUS LOIN

Erin Kissane, Stratégie de contenu web, Eyrolles, 2011.


54 DÉGAGER LE MESSAGE
ESSENTIEL
Définir le message essentiel consiste à répondre à une question simple :
quelle est l’information principale à traiter ? Il s’agit d’une étape
préalable à la rédaction de la moindre ligne, qui vous permet d’évaluer
l’intérêt de votre sujet, sa pertinence pour vos lecteurs, et de faire le tri
entre les informations qui sont indispensables et celles qui sont
accessoires.
LE CŒUR D’UN SUJET
En général, le point de départ d’un article est un communiqué. S’il provient
d’une agence de presse, il s’agit de ce que l’on nomme une dépêche, c’est-
à-dire une information livrée sur un ton neutre et factuel. Le communiqué
peut aussi émaner du service de presse d’une entreprise, d’une institution ou
d’une personnalité. Dans ce cas, il est rédigé par un attaché de presse, qui
doit le nourrir suffisamment pour donner aux journalistes l’envie d’écrire un
article de fond. Ceux-ci peuvent également aller chercher un sujet auprès de
leurs sources. Mais quel que soit le sujet ou la longueur du texte qu’il lira,
le lecteur ne retiendra qu’une information, une seule idée dominante, que
l’on nomme le « message essentiel ». Ceci s’applique non seulement au
journalisme, mais aussi à tous les domaines de la communication.
Le message essentiel tient en une ou deux phrases ; il doit être clair et précis
pour que le lecteur puisse accéder sans détour à l’information essentielle
délivrée. Le flou, l’à-peu-près, sont les ennemis du journalisme – et de tous
les textes. Comme l’a écrit Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce
clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément. » Commencez donc
par identifier clairement votre sujet, puis rédigez votre message essentiel
avant d’écrire la moindre phrase.

LA RÈGLE DES « 5 W »
Pour dégager le message essentiel d’un article, on utilise la règle des « 5
W ».
Who ? – Qui ?
What ? – Quoi ?
Where ? – Où ?
When ? – Quand ?
Why ? – Pourquoi ?
En français, on parle aussi des six questions-clés, c’est-à-dire les cinq
questions ci-dessus auxquelles on ajoute « Comment ? ». Répondre à ces
questions vous permet de trouver le cœur de l’information à traiter et
d’avoir une matière permettant différents développements.
Qui ?
C’est le sujet de l’information. Il peut s’agir :
d’une personne qui a entrepris quelque chose ou fait une déclaration
importante ;
d’un événement : une manifestation, un congrès, le lancement d’un
produit… ;
d’un fait : une épidémie, une victoire sportive, un chiffre…
Quoi ?
C’est une action, elle s’exprime donc par le biais d’un verbe qui sera le
moteur de votre texte.
(Un homme politique) démissionne.
(Une célébrité) condamnée pour fraude fiscale.
(Les prix) augmentent.
Où ?
C’est le lieu où se déroule l’action : pays, ville, quartier, musée, salle…
Quand ?
Soyez précis : « le 5 octobre, hier, ce matin »… Attention : il faut veiller à
respecter le temps réel. Si votre article paraît juste après l’événement dont il
traite, vous ne pourrez pas écrire au passé car un imprévu peut toujours se
produire.
Construction : utilisez le verbe « devoir » à l’imparfait suivi de
l’infinitif.
Exemple : « Ce matin, le président de la République devait assister à
l’inauguration de l’usine X en présence du ministre de l’Économie. »
Pour la même raison, à moins de traiter d’un fait parfaitement certain, si
votre article paraît avant l’événement en question, vous ne pourrez pas
employer le futur.
Construction : utilisez le verbe « devoir » au conditionnel suivi de
l’infinitif.
Exemple : « Martin Scorcese devrait tourner son prochain film en
France. »
Pourquoi ?
Les causes, les objectifs, les motivations du fait raconté.
Un immeuble a explosé en raison d’une fuite de gaz.
Une manifestation est organisée pour protester contre la fermeture d’une
usine.
Un sportif met fin à sa carrière à cause des blessures dont il a été
victime.
Comment ?
Les moyens ou la manière…
L’enlèvement a été revendiqué par le biais d’une vidéo mise en ligne.
L’entreprise X prend le contrôle de Y par le biais d’une offre d’achat
inamicale.
Le meurtrier est entré par la fenêtre.
À l’exception de la réponse à « Qui » et « Quoi » que l’on doit toujours
trouver dès la première phrase du texte, l’ordre dans lequel sont abordés les
autres points se définit en termes de contexte et de cohérence. Mais pour
dégager l’essentiel, il n’est pas toujours nécessaire de répondre aux six
questions clés. Bien souvent, il suffit de résumer l’information principale en
une phrase et de la rédiger dans un style sobre et précis. Une autre façon de
définir le message essentiel est de vous mettre à la place du lecteur, qui au
terme de votre article doit pouvoir répondre en une phrase à la question :
« Qu’avez-vous appris ? »
Exemple : « Un chauffeur a voulu éviter un piéton traversant la rue en
courant, hors des clous. Il pleuvait des cordes. La voiture a fait un écart et
est rentrée dans une autre voiture qui stationnait là. Le conducteur de ce
véhicule en sortait à cet instant, et a été pris en sandwich entre les deux
autos. Le chauffeur a pris peur et s’est enfui en laissant la victime étendue
dans la rue. »
Pour dégager le message essentiel, il suffit de synthétiser l’information en
une phrase : « Un automobiliste a heurté un piéton et a pris la fuite. » La
météo, tout comme la position des voitures et des piétons, sont des
renseignements annexes qui ne caractérisent pas l’information principale.

Cas pra que


Prenons l’exemple d’un article permettant d’identifier aisément les réponses aux six
questions-clés.
« Le 21 novembre 2014, Ricky Jackson a été libéré après trente-neuf ans passés en prison.
Accusé de meurtre, le jeune noir américain avait été condamné à mort sur la seule foi du
témoignage d’un garçon de 12 ans, avant que cette sentence soit révoquée suite à l’abolition
de la peine de mort en Ohio. Incarcéré depuis 1975, il a purgé la plus longue peine de
l’histoire américaine suite à une erreur judiciaire, qui a pris fin lorsque son accusateur est
enfin venu se rétracter officiellement devant un juge. Reconnaissant que « L’État s’incline
devant l’évidence », le procureur de Cleveland a abandonné toutes les charges et ordonné la
libération immédiate de Ricky Jackson. »
Qui ? Ricky Jackson, un noir américain.
Quoi ? A été libéré.
Où ? À Cleveland, dans l’Ohio.
Quand ? Le 21 novembre 2014.
Comment ? Par abandon des charges.
Pourquoi ? Parce que son accusateur unique s’est rétracté.

LA BRÈVE
C’est le genre le plus court (une à trois phrases), et le plus lu, justement
parce qu’il est court, et donc facile à lire. Dans bien des cas, les brèves
constituent une formulation aboutie du message essentiel. Elles ne
répondent pas toujours aux six questions-clés, mais impérativement aux
questions « Qui » et « Quoi », et selon le contexte, aux autres questions-
clés. Rédiger des brèves est un excellent entraînement pour apprendre à
définir le message essentiel ; vous pouvez vous y livrer à partir de toutes
sortes d’articles, quelle que soit leur longueur.
Quelques principes
On sélectionne les informations pour n’en retenir que l’essentiel.
Le texte est condensé au maximum, on y emploie un vocabulaire précis
et des tournures simples.
La brève a la forme d’un seul paragraphe pour être lue d’un trait.
En général, elle n’est pas titrée, les premiers mots du texte doivent donc
être des mots-clés, significatifs du domaine traité et de l’information
livrée. Ils sont souvent passés en gras car ce sont des « mots d’appel »
qui vont jouer le rôle du titre pour inciter à la lecture.
La construction de la première phrase est presque toujours : sujet + verbe
+ complément, ce qui permet de répondre immédiatement à « Qui » et
« Quoi ».
C’est un des autres avantages du message essentiel : il permet de définir
clairement les mots qui caractérisent votre sujet.
Exemple : « Dix-huit personnes ont été blessées, dont quatre grièvement,
dans l’accident d’un car scolaire vendredi 15 décembre, sur l’île de
Noirmoutier en Vendée. L’autocar s’est couché sur une camionnette qui
tentait de le doubler sur la quatre-voies traversant l’île. »
Ici, l’erreur aurait consisté à commencer par écrire qu’un car scolaire s’était
renversé sur une camionnette, alors que c’est le nombre de blessés qui
justifie la publication de cette information.

POUR RÉSUMER
Avant d’aborder la rédaction d’un article, il est nécessaire de définir le message
essentiel. Ce dernier se définit en répondant aux questions : Qui, Quoi, Où, Quand,
Pourquoi et Comment.
S’il est toujours indispensable de répondre aux deux premières, le traitement des
autres questions dépend du sujet traité.
Le message essentiel vous permet de savoir par quels termes attaquer votre article ; il
constitue aussi un excellent garde-fou contre les risques de hors-sujet et les
développements accessoires.

fiche 55
Choisir un angle
55 CHOISIR UN ANGLE
Définir un angle, c’est choisir quel point de vue adopter ; comment
éveiller la curiosité de votre lecteur en abordant un sujet sous l’aspect
qui le concerne directement. Cela revient donc à définir à la fois
l’orientation de votre article et votre cible.
COMMENT CHOISIR UN ANGLE ?
Un sujet peut être traité sous toutes sortes d’angles, on dit d’ailleurs qu’une
des qualités qui distingue les bons journalistes est leur aptitude à trouver
des angles insolites ou inédits. Choisir un bon angle consiste donc en
premier lieu à sortir des sentiers battus, afin d’adopter un point de vue
original. Vous devez ensuite évaluer vos idées en termes de faisabilité, et
prendre en compte le temps et les ressources dont vous disposez.
Enfin, demandez-vous tout simplement ce qui intéresse vos lecteurs.
N’hésitez pas à passer du temps sur des forums évoquant le sujet que vous
allez traiter afin de savoir ce qui anime le plus les internautes.

CONSEIL
Une fois votre angle défini, il devra se retrouver dans le titre de votre article, dans le
chapeau (généralement en gras, ce sont les quelques lignes qui se trouvent juste après le
titre et résument l’article), et servir de ligne directrice à l’ensemble de votre texte. C’est ce
qui donnera de la cohérence à votre article.

QUELQUES PISTES
Notre tendance naturelle nous pousse à nous intéresser à ce qui est proche
de nous ; c’est ce que l’on désigne par le terme de « loi de proximité » en
journalisme. La loi de proximité regroupe quatre catégories principales.
La proximité géographique
Elle couvre tout ce qui se déroule dans un espace proche du lecteur : sa
ville, son quartier, son pays. L’idée est simple : plus un événement se
produit dans un endroit éloigné, moins il nous concerne, sauf si nous nous y
sommes déjà rendus. Nous avons donc tout intérêt à traiter de sujets
correspondant à l’environnement proche de nos lecteurs.
La proximité temporelle
Il s’agit ici de tout ce qui relève de l’actualité. On s’intéresse à la
nouveauté, pas à ce qui dure. Par définition, l’actualité est périssable, c’est
une donnée à considérer tout particulièrement lorsque l’on écrit pour le
web, et qui oblige à un suivi permanent. L’intérêt du lecteur étant plus
prononcé pour le futur que pour le passé, vous donnerez plus de poids à
votre article en évoquant les éventuelles conséquences de l’actualité traitée.
La proximité affec ve
Elle désigne les « grands instincts », c’est-à-dire tout ce qui touche l’être
humain dans ses dimensions fondamentales : l’amour, la mort, le bonheur,
la haine, l’instinct de survie… C’est notamment ce qui explique l’intérêt
des lecteurs pour les faits divers, la vie privée des personnalités ou certains
procès, que l’on suit avec autant de passion qu’une bonne série télévisée.
Dans le cadre du sport, le public qui suit les grandes compétitions
internationales est loin d’être constitué d’amateurs de sport. Mais ce qui
passionne ici, c’est la lutte, la compétition, et aussi une forme de
patriotisme qui nous est étrangère la plupart du temps. On veut que notre
équipe gagne, que notre pays soit le meilleur, et ce qui nous touche est
d’ordre purement instinctif.
La proximité professionnelle et sociale
Elle concerne les personnes évoluant dans un domaine socio-professionnel
spécifique (ouvriers, cadres, médecins, artisans, retraités…) ou qui sont
reliées par un socle commun : les origines, la religion, les goûts,
l’orientation politique…
Parmi les autres types d’angles, on peut citer ce qui relève de l’insolite,
d’une expérience vécue permettant d’apporter du concret à votre article, et
tout ce qui est susceptible de concerner la vie quotidienne de vos lecteurs.
ÊTRE CLAIR
Une fois votre angle défini, il vous reste à rédiger votre article. Sur le web,
vos lecteurs sont peu patients, et un clic les emmenant vers de nouveaux
horizons sanctionnera la moindre longueur ou répétition ; ce qui vous oblige
à être aussi lisible qu’efficace. La clarté est la première qualité d’un bon
article, car celui-ci donne au lecteur l’impression d’avoir appris quelque
chose, voire d’être plus intelligent. Vos écrits doivent donc être parfaitement
limpides.

Cas pra que


Exemple de dépêche : « Le célèbre tableau d’Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, a été
volé la nuit dernière au musée d’Orsay. »
Quels sont les angles avec lesquels nous pourrions traiter cette information ?
– Les failles du système de sécurité du musée.
– Manet, sa vie, son œuvre, l’histoire de ce tableau en particulier.
– Le coût de la protection des œuvres d’art en France (assurances, emplois, investissements
technologiques).
– L’impact économique d’un tel vol pour le musée.
– Le recel des œuvres d’art : comment écouler une œuvre mondialement connue ? Quelle est
la différence de valeur entre le marché légal et le marché clandestin ?
– Les tableaux volés les plus célèbres (combien d’entre eux ont été retrouvés, quel a été leur
parcours…).

Quelques règles
À l’issue de vos recherches, vous devez trier les informations recueillies
afin de conserver exclusivement celles qui se rapportent à votre article. En
d’autres termes, retenir certaines informations et en éliminer d’autres.
Restez fidèle au message essentiel et construisez votre texte à partir de cette
information, en répondant aux questions qu’il soulève sans vous écarter
pour autant du sujet traité.
À l’inverse, ne délayez pas votre information pour donner l’apparence
d’avoir du contenu si vous n’avez pas eu le temps d’effectuer suffisamment
de recherches. Mieux vaut publier un article dense et court que tenter de
faire illusion si vous manquez d’éléments. Vos lecteurs ne seraient pas
dupes.
Utilisez des phrases relativement courtes et incisives. Même si vous partez
du principe que les internautes qui visitent votre site ont une bonne
connaissance de votre activité, n’oubliez pas que vous devez être
compréhensible aux yeux du plus grand nombre, ce qui fait de vous un
vulgarisateur et un pédagogue.
Employez un vocabulaire simple et un minimum de noms propres. S’ils ne
sont pas connus, précisez le titre ou la fonction de la personne citée. De la
même manière, n’employez des sigles que si c’est nécessaire et écrivez-les
en toutes lettres à la première occurrence.
Formulez une seule information par phrase. Si l’une d’elles en contient
plusieurs, construisez votre texte de façon à les délivrer l’une après l’autre,
de façon fluide et articulée.
Même dans un contexte strictement professionnel, n’oubliez pas que vous
vous adressez à des hommes et des femmes qui seront d’autant plus
réceptifs à votre message que vous le délivrerez avec une certaine
sensibilité. N’hésitez pas à personnaliser vos textes à l’aide d’anecdotes,
employez des métaphores, des citations ou des images qui illustreront vos
propos et permettront à vos lecteurs de se sentir concernés.

CONSEIL
Lorsque votre article est terminé, vérifiez qu’une seule lecture suffit à la compréhension
immédiate de votre message. Pour ce faire, n’hésitez pas à faire le test auprès d’un
collaborateur ou d’un ami. Si une deuxième lecture est nécessaire, ne serait-ce que pour
une seule phrase, c’est que votre texte est à revoir.

POUR RÉSUMER
Aucun article ne peut être écrit à moins d’avoir défini un angle au préalable. Ceci
vous permet à la fois de choisir le bon point de vue pour traiter votre sujet, et
d’orienter votre propos vers une cible précise.
Parmi les différentes options, il est conseillé de choisir un angle répondant à la loi de
proximité, selon laquelle un lecteur s’intéresse davantage à ce qui est proche de lui
d’un point de vue géographique, temporel, affectif ou socio-professionnel.
Quelle que soit la pertinence de votre choix, votre message n’atteindra votre cible que
s’il est clair, fluide et immédiatement compréhensible.

fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 60
Donner du rythme à ses écrits
56QUEL PLAN POUR VOS PUBLICATIONS
WEB ?
Peu de lecteurs lisent les articles en entier, et cette réalité est encore
plus accentuée sur le web. On y applique donc le plan de la « pyramide
inversée », qui consiste à placer l’essentiel de l’information au début de
l’article, ce qui garantit au rédacteur que son message atteindra sa
cible.

LA PYRAMIDE INVERSÉE

Prendre en compte le comportement du lecteur

Les dix premières secondes passées sur un site sont déterminantes.


Plusieurs études montrent que la plupart des internautes lisent en moyenne
25 % d’un article. Ils lisent le premier paragraphe, puis « scannent » le
texte afin d’identifier les passages correspondant à leur recherche. Le reste
est parcouru en diagonale, afin d’avoir une vue d’ensemble du sujet. Placer
une information importante plus loin que le premier paragraphe, c’est donc
prendre le risque qu’elle échappe à la majorité des internautes.

La réponse n’est pas pour autant de synthétiser ses articles afin d’en offrir
la version la plus courte possible. En effet, une telle pratique nuit aussi bien
à la richesse du traitement qu’à la qualité du style employé. La bonne
attitude consiste à appliquer le plan de la pyramide inversée ; c’est un
héritage direct du journalisme qui répond précisément à la tendance du
lecteur à décrocher en cours de route.

En suivant cette construction, le rédacteur web va droit au but : il délivre le


cœur de l’information dès le début de son article et sans préambule. Les
autres éléments qu’il aborde doivent être hiérarchisés afin de figurer dans
l’article en suivant un ordre d’importance décroissant.

La construction de la pyramide
Un titre clair et fort. Veillez à l’optimiser pour le référencement en
incluant un mot-clé dans les deux ou trois premiers mots.
Un chapeau, qui résume le propos de l’article, et dans lequel on
répond au moins à deux des six questions-clés : Qui et Quoi ?
Un premier paragraphe qui commence par une attaque percutante, puis
développe l’information en répondant à d’autres questions-clés.
Le corps du texte, soit la plus grosse partie de l’article. Il traite des
points complémentaires en allant du général au détail au fil des
paragraphes.
Une chute efficace.

image

LA PYRAMIDE INVERSÉE

image CONSEIL

Utilisez les paragraphes pour découper l’information en appliquant un


principe immuable : une seule idée par paragraphe.

Pour bien présenter une idée, l’idéal est de l’énoncer dans la première
phrase. Puis de la développer autant que nécessaire.

Quel que soit le contexte, votre objectif reste le même : faire le maximum
pour donner au lecteur l’envie de poursuivre sa lecture jusqu’au bout. Il
faut donc soigner votre style, y compris si l’information que vous traitez
nécessite un traitement sobre. Il faut également veiller à adopter une
présentation qui reflète clairement votre plan et votre argumentation, et
permet de voir en un clin d’œil le point abordé dans chaque paragraphe.
Pour cela, n’hésitez pas à faire précéder chacun d’entre eux par un
intertitre.

Conservez le même niveau d’exigence jusqu’à la chute ; c’est sur elle que
repose votre édifice, et il serait dommage de le fragiliser en négligeant la
dernière phrase de l’article. Son objet est de laisser une impression durable
et positive à l’utilisateur, il faut donc lui consacrer autant de soin que pour
l’attaque.
image POUR RÉSUMER

Sur le web, peu de lecteurs lisent plus 25 % d’un article.


Quel que soit le sujet traité, il faut donc employer le plan de la
pyramide inversée, ce qui revient à délivrer l’information
essentielle dès les premières lignes.
On traite ensuite les autres éléments en commençant par le
général pour glisser progressivement vers le détail.

image fiche 54

Dégager le message essentiel

image fiche 57

Concevoir un titre

image fiche 60

Donner du rythme à ses écrits

POUR ALLER PLUS LOIN

www.ah-book.com/Blog/etude-lecture-web-referencement.php
57 CONCEVOIR UN TITRE
Quel que soit le support, presse ou web, des centaines d’articles sont à
la disposition des lecteurs et ils ont besoin d’être guidés pour faire leur
choix. Pour se repérer, ils s’appuient sur les rubriques (politique,
économie, sport, culture…), et surtout sur les titres. Ceux-ci doivent
exprimer un message aussi dense et original que possible en un
minimum de mots, ce qui constitue un double défi.
CE QUI FAIT UN BON TITRE
Un titre a trois fonctions principales : attirer l’attention, renseigner sur le
contenu de l’article, et donner envie de le lire. Il doit donc être immédiat
afin d’accrocher le lecteur. Il faut impérativement prévoir un titre pour
chaque page, et y consacrer beaucoup de soin, car comme avec la presse, si
un article est mal titré, il y a peu de chances qu’il soit lu.
Un titre doit être :
clair. On utilise un vocabulaire courant et on n’emploie ni termes
techniques ni sigles s’ils ne sont pas accessibles à tous ;
fidèle au contenu de l’article. Un titre doit être intimement lié au
message essentiel, et ne doit jamais évoquer une information qui ne se
retrouve pas dans l’article ;
précis. Un titre vague n’est pas efficace car le lecteur ne peut identifier
de quel sujet il est question, et encore moins l’angle choisi. Il faut donc
le rédiger avec des mots forts et concrets ;
exclusif. Il est rare qu’un bon titre puisse s’appliquer à un autre article.
Inversement, il est facile de vérifier qu’un titre trop général peut
s’appliquer à tous types d’articles ;
court, afin de lui donner le plus d’impact possible. Idéalement, il doit
tenir sur une ligne. On va droit au but, ce qui signifie qu’en général, on
n’emploie ni adverbe ni adjectif, car ils sont rarement indispensables ;
immédiat. Les lecteurs n’ont pas le temps de déchiffrer les titres, méfiez-
vous donc des références élitistes et des jeux de mots tirés par les
cheveux.

CONSEIL
Mieux vaut éviter les titres négatifs. En lisant, on retient naturellement les mots porteurs
de sens, mais pas les mots de liaison. Si vous écrivez « Le nitrate n’est pas toxique »,
nombre de lecteurs ne verront pas la négation et associeront « nitrate » à « toxique ».

LES DEUX TYPES DE TITRE


Le tre informa f
Largement employé dans la presse quotidienne, il vise avant tout à
renseigner le lecteur. On s’appuie sur trois règles pour le rédiger :
répondre partiellement aux 5 W, et notamment aux « qui » et « quoi »
qui permettent de situer le sujet et ses acteurs ;
rejeter le superflu : on travaille son titre en éliminant tous les mots qui ne
sont pas indispensables afin de le rendre le plus court et impactant
possible ;
se servir d’un surtitre pour informer du domaine traité afin d’aller droit
au but dans le titre.
Deux formes sont possibles : avec ou sans verbe.
Sans verbe : « Code du travail : la révolution impossible » (Le Point) ;
« Mein Kampf, un best-seller encombrant » (Télérama). Dans les deux
cas, la formule est très dynamique car chaque mot est porteur de sens.
Avec verbe : « Chiffrement : Apple hausse le ton face au FBI » (Le
Monde) ; « Cette école française qui néglige les enfants pauvres »
(L’Obs). Ici, le verbe joue le rôle de moteur de la phrase, il faut donc
choisir un verbe fort et évocateur qui attise la curiosité du lecteur.
On peut également utiliser la forme interrogative, car elle sous-entend que
la réponse à la question posée se trouve forcément dans l’article :
« Terrorisme : l’Europe peut-elle se défendre ? » (Le Figaro).
Le tre incita f
Comme son nom l’indique, il doit inciter à la lecture, ce qui exige que l’on
trouve une formule accrocheuse, séduisante et dynamique. Il existe
plusieurs types de titres incitatifs.
La citation. Dans le cadre d’une interview, une citation constitue souvent
le meilleur des titres. Surtout que sorties de leur contexte, elles
produisent souvent un effet renforcé. Exemple : « J’adorerais être une
assiette » (Philippe Katerine, dans Causette).
L’emploi d’un mot à double sens, qui évoque l’information au propre et
au figuré. Exemple : « Yannick Agnel finalement repêché en vue des JO
de Rio ? » (Le Figaro).
Le jeu de mots, qui permet de créer une connivence immédiate avec le
lecteur. Exemple : « Quand la gauche déchoit » (Télérama), « Le feu
sous la grâce » (ELLE).
L’œuvre détournée. Il peut s’agir d’une expression, du titre d’un livre ou
d’un film dont on a changé un mot. Ainsi, au lendemain de la mort de
Lauren Bacall, Libération titrait en Une : « La grande sommeille », et un
portrait de Jean-Pierre Coffe a été titré « Le repas du guerrier »
(Libération). Autre option : conserver le nom de l’œuvre et le mettre
dans un autre contexte : « Europe-Turquie : je t’aime, moi non plus » (La
Croix).
L’association de mots a priori opposés, afin de composer un titre qui
interpelle le lecteur : « La nuit, c’est mieux le jour » (Le Point), ou une
formule choc : « Donald Trump, un dictateur 100 % made in America »
(Slate.fr).
L’emploi d’une allitération, qui provoque une petite musique accrochant
aussi bien les yeux que les oreilles du lecteur : « Des vaches flatulentes
enflamment leur étable » (Le Figaro).
Une autre formule efficace consiste à inclure le lecteur dans le titre, en
employant le « nous » ou le « vous » qui font de lui un acteur directement
concerné par le sujet traité. En d’autres termes, on l’engage implicitement
dans le récit :
« Immigration. Ce qu’elle nous coûte, ce qu’elle pourrait nous
rapporter » (Capital).
« On vous ment ? Comment le complotisme est devenu l’idéologie
dominante (Society).
PARMI LES TITRES QUI MARQUENT, VOICI PEUT-ÊTRE LA RÉFÉRENCE ABSOLUE

POUR RÉSUMER
Le titre est le premier élément permettant au lecteur de faire son choix parmi les
dizaines d’articles qui s’offrent à lui. Pour composer un bon titre, il faut tenir compte
de plusieurs règles : faire court, être clair, immédiatement compréhensible, précis, et
fidèle au contenu. Concevoir un titre qui ne pourrait s’appliquer à aucun autre article
est également un gage de qualité.
Il existe deux types de titre :
le titre informatif, qui vise à renseigner sur le contenu sans chercher d’effet
particulier ;
le titre incitatif, qui joue sur différents ressorts pour séduire le lecteur. Il peut s’agir
d’une citation, d’une formule à double sens, d’un jeu de mots, d’une formule
détournée.

fiche 53
Le travail du rédacteur web
fiche 58
Le rôle de la titraille

POUR ALLER PLUS LOIN


Yves Agnès, Manuel de journalisme, Éditions La Découverte, 2015.
58 LE RÔLE DE LA TITRAILLE
Le rôle du titre est essentiel puisqu’il a la double fonction d’informer et
de donner envie de lire un article. Cependant, il est rarement seul à
relever ce défi, car dans la plupart des cas, le rédacteur prend soin de le
soutenir par le biais des éléments constituant ce que l’on nomme la
« titraille ».
LE TITRE
Certes, un titre se doit d’être clair et de renseigner sur le contenu de
l’article. Mais on peut préférer un titre énigmatique s’il est complété par un
surtitre ou un chapeau (ou chapô). Dans ce cas, c’est précisément l’aspect
« mystérieux » qui est recherché, le but étant d’intriguer le lecteur.
LE SURTITRE
Comme son nom l’indique, il est placé au-dessus du titre, et situe le
contexte quand le titre n’est pas informatif, par exemple dans les cas où l’on
a privilégié un titre court, accrocheur. Le corps (la taille) du surtitre est
toujours inférieur à celui du titre.
Surtitre : « Tourisme, luxe, jeu vidéo, aéronautique, automobile… »
Titre : « Solides malgré la crise » (Métro)
Sans surtitre, le titre seul aurait été trop vague. En précisant les secteurs
concernés, le surtitre rend le titre immédiatement compréhensible.
Le surtitre permet également de donner du sens à un titre qui repose sur une
formule ou un jeu de mots.
Surtitre : « Infiltrée avec l’auteur de Game of Thrones »
Titre : « Dijon disjoncte » (Télérama)
Ici, l’article relate l’accueil que les Dijonnais ont réservé à George R. R
Martin, auteur de la saga qui a inspiré la série du même nom. Sans surtitre,
le lecteur n’aurait pas le moyen de savoir si le sujet de l’article l’intéresse
ou non.
LE CHAPÔ
Quand un article est long, un lecteur hésite souvent à en entreprendre la
lecture ; il faut donc le convaincre de son intérêt. C’est le rôle du chapô, qui
apparaît sous le titre, dans un corps et une couleur différents de ceux de
l’article. Il répond à plusieurs des questions posées par les « 5 W » (ou six
questions-clés, voir Fiche 54), et résume le contenu en deux ou trois
phrases, mais sans le dévoiler complètement car sinon, les lecteurs se
contenteraient de lire le chapô.

CONSEIL
On rédige un chapô quand un article fait plus de 3 000 signes. Il excède rarement 250
signes et est toujours rédigé après l’article afin de lui être fidèle.

Il existe deux types de chapô.


Le chapô informa f
Comme le surtitre, il clarifie un titre, ou précise la façon dont va être traité
un sujet.
Titre : « Faire du foin »
Chapô : « À pied, en vélo, en tracteur, les opposants à Notre-Dame-des-
Landes ont défilé en masse contre le projet d’aéroport » (Huffington
Post)
Le chapô incita f
Comparable à la bande-annonce d’un film, il s’appuie sur des images ou des
mots forts pour donner envie de lire.
Titre : « Le reliquaire de Picasso »
Chapô : « Bronze, plâtre, bois, tôle… Pablo Picasso créait aussi en 3D.
Après le MoMa, Paris expose ses sculptures, le théâtre intime du géant.
Un testament exhumé » (Le Point)
Il y a peu de différences de fond entre les deux, et c’est plutôt leur forme
qui permet de les distinguer : alors que dans le chapô informatif, le ton est
sobre, il est plus séduisant dans le chapeau incitatif. De plus, les deux
genres peuvent parfaitement se marier, par exemple avec un chapô qui
commence par livrer une information, puis s’achève par des mots qui
piquent la curiosité du lecteur.
Titre : « Le blues de l’élève de prépa à l’école de commerce »
Chapô : « Après deux années de nourriture intellectuelle, le passage au
management ou à la compatibilité est un choc » (Le Monde)
Autre cas de figure : se servir du chapô pour répondre à un titre interrogatif
fort qui pique la curiosité du lecteur.
Titre : « Jésus, Abraham et Moïse étaient-ils psychotiques ? »
Chapô : « Les grandes figures du monothéisme souffraient-elles de
pathologies mentales ? C’est la question que se sont posés des médecins
américains » (Slate.fr)
LES INTERTITRES OU « INTERS »
Composés de quelques mots seulement, ce sont les titres intermédiaires qui
rythment un article afin de relancer l’intérêt du lecteur. Les inters sont
purement incitatifs, aussi leur rôle n’est pas de résumer le paragraphe qui
suit. Ce sont juste des fenêtres qui permettent au lecteur de prendre
connaissance de la suite de l’article. Il peut s’agir de citations ou de
quelques mots extraits de l’article.
Comme le surtitre et le chapô, ils sont toujours mis en évidence
typographiquement.

CONSEIL
Tout ce qui est concret, imagé, frappant, produit de bons inters. Ils doivent être simples et
fidèles au contenu. Il faut toujours rédiger les inters à la fin de la rédaction de l’article afin
de voir où il est utile d’en mettre, et veiller à les insérer à intervalles réguliers.

Un inter constitue :
une courte pause dans la lecture ;
un élément visuel permettant de dynamiser la page ;
une entrée pour introduire un second niveau de lecture ;
une forme de relance pour inciter le lecteur à poursuivre sa lecture.
LA LÉGENDE
Les légendes viennent compléter la titraille. Toute photo, tout graphique,
toute illustration que vous mettez en ligne doit être légendée. Il est fréquent
qu’un utilisateur regarde une image en premier, mais il lira toujours la
légende et c’est elle qui le déterminera à lire l’article ou non. Le rôle de la
légende n’est pas de se borner à raconter ce que l’on voit à l’image, mais de
l’enrichir en apportant des éléments indispensables à sa compréhension.
Qui sont les personnes présentes ? De quel événement s’agit-il ? Où se situe
l’action ? Quels sont les enjeux ? Et naturellement, si la photo que vous
publiez n’est pas votre œuvre, il faut la créditer, c’est-à-dire citer le
photographe qui en est l’auteur ou l’agence de presse où vous l’avez puisée.

EXEMPLES DE TITRAILLE

POUR RÉSUMER
Lors de la rédaction d’un article, la phase finale du travail consiste à concevoir les
éléments de la titraille. Ils servent à le structurer, mais aussi à inciter à la lecture.
Les surtitres introduisent un titre accrocheur ayant besoin d’informations
complémentaires.
Les chapeaux ou chapôs résument le contenu de l’article et répondent à plusieurs des
« 5 W ».
Les intertitres, toujours courts, permettent au lecteur de respirer et doivent être assez
dynamiques pour l’inviter à poursuivre sa lecture.
Les légendes ont pour fonction d’enrichir le visuel ; il ne s’agit donc pas de le
paraphraser, mais de lui apporter une valeur ajoutée.

fiche 54
Dégager le message essentiel
fiche 57
Concevoir un titre

POUR ALLER PLUS LOIN


Yves Agnès, Manuel de journalisme, Éditions La Découverte, 2015.
59 RÉDIGER DE FAÇON VIVANTE
Après avoir défini votre sujet, vous allez construire un article auquel
vous donnerez du rythme pour maintenir votre lecteur en haleine. Mais
pour être sûr que votre lecteur vous suive jusqu’au bout, il faut aussi
choisir des termes qui évoquent des images et provoquent des émotions.
En un mot, faire vivre votre texte.
LES TROIS RÈGLES D’UN STYLE DYNAMIQUE
Une fois que le lecteur a mordu à l’hameçon, il ne faut pas le décevoir.
Nous avons vu que démarrer par une attaque forte permet de donner une
bonne impulsion pour la suite de l’article. C’est aussi un véritable atout
pour le rédacteur car au moment de vous relire, les passages plus faibles
devraient apparaître plus nettement, ce qui permet d’y remédier.
Syntaxe, cohérence, construction ; les règles qui régissent l’élaboration d’un
texte sont nombreuses. Mais il ne faut pas oublier un point essentiel : le
plaisir ! Car si un texte bien écrit est une question de style, il cache souvent
aussi un rédacteur qui a pris plaisir à l’écrire.
Quelle attitude adopter pour faire de l’écriture un plaisir ?
Laissez votre imagina on s’exprimer
Même si vous partez de faits réels concrets, l’imagination doit être présente
dans le processus mental de l’écriture. C’est elle qui vous permettra de
trouver des synonymes, jouer avec les mots, compléter vos idées à l’aide de
références et les faire aboutir de façon plus singulière, plus imagée.
Exemple : « Contrairement au mec de base, et à des époques où l’homme se
teint les cheveux avant tout pour enrayer le blanchiment, Bowie s’amuse, se
prend joyeusement la tête, en joue comme d’une parure qui achève de
compléter un personnage. Que ses cheveux aient résisté à pareilles
montagnes russes relève d’ailleurs du miracle et conforte l’idée d’un phénix
ad libitum, dont chaque fin de cycle décidée par ce démiurge de lui-même
débouche sur un autre et non l’impasse, loin de la malédiction d’un Samson
privé de sa force dès lors qu’on les lui coupe » (Libération, « La douce folie
d’un androgyne génie »).
Faites appel à vos sens
Nous sommes de plus en plus nombreux à être des citadins et notre
quotidien est très éloigné de la nature. Nous savons plus ou moins écrire en
nous servant d’images, mais on oublie l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût.
Or, si l’on veut écrire des textes vivants, qui touchent les lecteurs, il faut
redécouvrir ces sensations et apprendre à les traduire en mots. C’est ainsi
qu’un reportage dans une manufacture de luminaires tchèque peut prendre
les traits d’un début de roman.
Exemple : « Des bois, des champs, des bois. Et de minuscules villages
perdus dans la grisaille, comme avalés par ces sombres forêts du sud de la
Bohême. C’est ici, à 150 kilomètres au sud de Prague que Brokis, marque
de luminaires spécialisée dans le verre soufflé, a installé sa manufacture
dans la bourgade de Janstejn. Le sol est humide. L’air glacial. À l’arrière
d’une ancienne fabrique fantomatique du XIXe siècle, aujourd’hui à
l’abandon, des montagnes de chutes de verre plantent le décor » (L’Obs, «
Brokis, la flamme du cristal »).
N’oubliez pas de raconter une histoire
Une fois que vous aurez enrichi votre texte grâce à l’emploi de mots et
d’images qui toucheront votre lecteur, vous pouvez également faire vivre
votre article en alternant les plans serrés et les plans larges. Mettre en scène
un récit est une excellente manière d’embarquer votre lecteur et le rendre
aussi captif qu’un enfant dévorant une histoire.
Exemple : « Il y a un grenadier et un plant de vigne dans la courette. Au-
delà du mur d’enceinte, on devine le lac de Bizerte, étale sous la lumière
onctueuse de Tunisie. Majid Bechaled empoigne une branche, cueille trois
grenades et les tend au visiteur, simple plaisir d’offrir. Le fermier
quinquagénaire est rongé par un chagrin, tenace, insondable, mais il ne veut
pas trop le laisser entrevoir. La vie continue en sa maisonnette juchée sur
une butte pierreuse donnant sur le lac de Bizerte près de Menzel Bourguiba,
au nord de la Tunisie, lande de coteaux où les moutons divaguent entre les
oliviers » (M, Le magazine du Monde, « Les fils sacrifiés de Tunisie »).
LA RELECTURE
Quand vous aurez fini de rédiger votre article, relisez-vous. Si possible à
haute voix. Et plutôt deux fois qu’une, car il faut considérer le fond et la
forme. N’hésitez pas à vous enregistrer et à relire votre texte tandis que
vous l’écoutez ; c’est souvent à l’oreille que les passages confus, répétitions
et maladresses apparaissent le plus clairement, et vous pourrez ainsi annoter
votre texte au fur et à mesure en vue des corrections à effectuer.
Dans un second temps, ce sera le moment de considérer l’équilibre de
l’ensemble de votre texte, sa valeur informative, mais aussi sa capacité à
faire rêver. Si vous avez manqué d’inspiration, accordez-vous du temps
pour laisser venir les images, métaphores ou formules qui dynamiseront
votre texte, puis complétez-le. D’où la nécessité de prévoir quelques jours
de battement entre le moment où vous achevez le premier jet de votre texte
et la date à laquelle vous devez le livrer. Et relisez-vous encore…
Quels sont les points à considérer durant la relecture ?
Le fond
Toutes les informations que j’ai sélectionnées sont-elles bien intégrées à
mon texte ?
Sont-elles justes et justifiées ?
La hiérarchisation des informations est-elle bonne ?
Mon article est-il compréhensible à la première lecture ?
La forme
Vérifier la syntaxe, l’orthographe et la grammaire.
Traquer les répétitions.
Le style est-il fluide ?
Y a-t-il des passages susceptibles de toucher mes lecteurs ?

POUR RÉSUMER
Au-delà des questions rationnelles permettant de concevoir et de construire un texte,
l’écriture est une affaire d’émotions.
À moins de traiter un sujet strictement technique, tâchez toujours d’employer un style
vivant et imagé, qui vous permettra d’embarquer vos lecteurs et de les garder avec
vous jusqu’au bout du voyage.
Il faut donc laisser parler votre imagination, vos sens, et ne pas oublier de raconter
une histoire.
Une fois que vous avez terminé, relisez-vous jusqu’à ce que le fond et la forme de votre
texte soient impeccables. En général, plusieurs relectures sont nécessaires ; n’oubliez
pas de prévoir du temps pour cette étape précieuse.

fiche 39
Libérer et organiser ses idées
fiche 60
Donner du rythme à ses écrits
60 DONNER DU RYTHME À SES
ÉCRITS
Pour rédiger un texte de qualité, il ne faut pas se contenter d’enchaîner
des phrases claires respectant les règles de grammaire et
d’orthographe. Il faut aussi donner du souffle à vos écrits en travaillant
leur rythme, et ce, de la première à la dernière ligne.
L’ATTAQUE
L’attaque, c’est le début de votre article ; son rôle consiste à donner envie
au lecteur de lire la suite. Elle se compose d’une ou de plusieurs phrases
courtes, dont le décodage n’est pas forcément immédiat, car ici, l’objet est
de surprendre, de piquer la curiosité du lecteur.
Les Anglo-Saxons l’appellent catch phrase, c’est-à-dire une phrase qui
attrape, saisit, ce qui résume parfaitement son enjeu : capturer le lecteur afin
qu’il ne soit pas tenté de passer son chemin.
Quelques questions qui vous aideront à trouver l’attaque de votre article :
Comment séduire un lecteur ?
Quelle est la meilleure façon de démarrer mon article de façon
dynamique ?
Quels sont les mots qui auront le plus d’impact sur mon lecteur ?
Puisque vous aurez exprimé votre message essentiel dans le titre, vous
n’avez pas besoin de le mentionner dans la première phrase. Ceci vous
permet d’attaquer avec des mots forts qui donnent le ton et plongent
aussitôt votre lecteur dans le vif du sujet. Il existe cinq types d’attaque.
La cita on
C’est la formule la plus simple. Qu’elle soit issue d’une interview réalisée
par vos soins ou qu’il s’agisse d’une phrase adressée à un tiers (lors d’une
conférence de presse ou autre), vous pouvez attaquer en reproduisant une
formule choc, soit à l’identique, soit en la réduisant à l’essentiel.
Exemple : « Ils veulent me tuer. » Damned! Ça a l’air sérieux. Mais qui ça ?
« Tout le monde, absolument tout le monde », souffle Boris Johnson, tête en
avant et des airs de bête traquée (Libération, portrait de Boris Johnson,
maire de Londres).
La photographie
Cela permet de situer le sujet par une description, des images évocatrices
qui permettent au lecteur de « voir » l’action.
Exemple : « Les balles ont été retirées, les impacts rebouchés, la salle de
prière du sous-sol nettoyée par la police et rendue aux fidèles » (Le Monde,
« La bataille du vote noir »).
L’image forte
Exemple : « Si c’était un film ? Le Cirque, de Charlie Chaplin »
(Challenges, « La plus folle des courses à la Maison-Blanche »).
L’expression courante, que l’on relie à notre sujet
Exemple : « Paraît-il que le diable est dans les détails. Avec Jérôme Bosch,
on peut dire qu’il est servi » (Télérama, « Démons de piété »).
Le paradoxe
C’est le fait d’attaquer le sujet là où on ne l’attend pas. Notamment en
employant un vocabulaire emprunté à un domaine radicalement différent.
Exemple : « Longtemps, il a régné sans rival. Il y a vingt-cinq ans, c’était la
star du ring, le « boss », vainqueur du communisme par KO ! » (Télérama,
« On l’appelait capitalisme »).

CONSEIL
Vous pouvez aussi attaquer votre article par un chiffre frappant, une comparaison, une
affirmation forte, une tournure pleine d’ironie, un jeu de mots… Toutes les formules qui
vous permettront d’éviter un début mou ou fade.

LA RELANCE
Notre lecteur est susceptible de nous quitter à chaque fin de paragraphe, ou
même au fil des lignes. Comment l’inciter à rester avec nous ? En soignant
la relance, dont la fonction est de maintenir l’intérêt des lecteurs.
Que faire pour relancer son texte ?
Traiter chaque début de paragraphe comme une accroche.
Rompre constamment le rythme par l’alternance de phrases courtes et
longues, l’emploi de citations, ou en interpellant vos lecteurs afin qu’ils
se sentent concernés.
Aller à la ligne à chaque fois que vous passez à une autre idée, cela
permettra non seulement une meilleure compréhension, mais aussi de
faire respirer votre page.
Insérer des intertitres percutants. Un intertitre n’est pas le résumé du
paragraphe qui suit, mais plutôt une fenêtre donnant un aperçu du
contenu. Il peut s’agir d’une citation ou de quelques mots forts extraits
de votre texte.
LA CHUTE
La chute, c’est la dernière phrase de votre article, il faut lui accorder
d’autant plus de soin qu’elle représente la dernière impression que vous
laisserez au lecteur.
Qui n’a jamais commencé à lire un article par la fin ? C’est une pratique
courante, qui peut amener soit à le reprendre au début, soit à l’abandonner.
Et souvent, même si on lit en diagonale, on prend le temps de lire la chute.
Sans chute, un article donnerait l’impression de finir sèchement, voire
d’avoir été interrompu avant la fin. Il en existe deux sortes.
La chute ouverte. Le rédacteur y invite le lecteur à partager sa réflexion.
Elle ouvre sur l’avenir en présentant les prolongements et perspectives
possibles.
La chute fermée. C’est une conclusion qui doit être brève pour avoir un
maximum d’impact. On peut aussi clore l’article de façon circulaire,
« boucler la boucle » en revenant sur la façon dont on l’a ouvert.
Les ressorts de la chute sont les mêmes que ceux de l’attaque. Il peut donc
s’agir d’une image forte, d’une citation ou d’une photographie.
Mais on peut également finir par :
une question ou une prise à partie. On pourrait par exemple conclure un
texte par « On s’y croirait presque, non ? » après avoir cité un homme
politique en campagne ;
une note humoristique ou une remarque décalée ;
quelques mots qui renversent l’article, et évoquent un autre point de vue
possible.

CONSEIL
Quel que soit le sujet traité, ne cédez pas à la tentation de conclure par une morale, car ce
serait l’expression d’un jugement. Or le rôle d’un rédacteur n’est pas de livrer son avis,
sauf dans le cadre d’un article d’opinion.

LE RYTHME
Il faut que votre article soit fluide, et idéalement, il doit être aussi agréable à
lire qu’à entendre. Ce qui implique un travail sur les sons et le rythme.
Me ez de la musique dans vos phrases
Les mots ont leur sonorité, leur mélodie, et il arrive que la prose se
rapproche des vers, par exemple si vous jouez avec des allitérations.
Exemple : « Ces mots martelés au-dessus des pavés parisiens au rythme des
pas des manifestants. »
Ponctuez
Vous pouvez également vous servir de la ponctuation, car en plus de donner
du sens à vos phrases, elle peut aussi leur apporter du souffle.
Exemple : « Les régions ne veulent pas, elles ne veulent plus ; en fait…
elles n’ont jamais voulu… Quoi donc ? Être prises pour des provinces ! »
Comparons maintenant ces deux phrases supposées identiques.
Version 1 : « Ça, que ce soit bien clair, il n’en est pas question. Et que plus
personne (je dis personne) ne m’en reparle jamais. »
Version 2 : « Ça, que ce soit bien clair : il-n’en-est-pas-ques-tion ! Et que
plus personne – je dis : personne – ne m’en reparle jamais ! ! ! »
Alternez la longueur des phrases
Enfin, pour rythmer vos textes, la pratique de l’alternance est très efficace,
car elle permet d’injecter de la tension dans la lecture. Alterner les phrases
courtes et longues permet de maintenir l’intérêt du lecteur, et de faire
ressortir des mots forts qui prennent alors tout leur sens.
Exemple : « C’est un livre à l’image de son personnage principal : un
corbeau. Un livre noir et drôle. Ébouriffé, insolent, clownesque, déroutant,
poignant, comique, métaphorique, ouvrant ses ailes et sautillant dans toutes
les directions. Un livre qui peut faire « kraa » ou « kron kron kron » parce
qu’il ne s’interdit aucune forme d’onomatopée ou d’effet poétique. Qu’il
mélange les genres. Qu’il s’amuse même parfois à dérouler verticalement
des sortes de calligrammes bizarres, légers et aériens comme des guirlandes
de plumes » (Le Monde, « La tristesse, quel drôle d’oiseau »).
On peut aussi alterner les paragraphes longs et courts, les discours et les
citations, les actions et les réflexions, les plans serrés et les plans larges…
Exemple : « La foule lugubre est un assemblage de manteaux noirs et de
visages sombres. Parmi eux, une petite fille aux bottines usées réprime un
sanglot. De ses yeux gris, elle fixe son lacet défait qui trempe dans une
flaque de boue. » Ici, l’effet obtenu est le même qu’en zoomant avec un
objectif.
En général, on garde la rédaction de l’attaque et de la chute pour la fin, car
il faut y consacrer du temps pour leur donner un maximum d’impact. Et
parce que c’est souvent quand on a fini de rédiger un article qu’apparaissent
clairement les mots les plus à même de délivrer notre message avec force.
Quand vous aurez fini : relisez-vous. Si possible à haute voix. Plutôt deux
fois qu’une, car il faut considérer le fond et la forme.

POUR RÉSUMER
Une fois que vous avez réuni toutes les informations vous permettant de traiter un
sujet, défini votre message essentiel et construit votre article, il faut lui donner du
rythme afin de maintenir l’intérêt de votre lecteur.
Quatre éléments vous permettront d’y parvenir :
une attaque tonique ;
des relances régulières ;
une chute qui frappe votre lecteur tout en lui laissant une bonne impression ;
et un travail sur le rythme de vos phrases.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 31
Enrichir son vocabulaire et choisir ses verbes

POUR ALLER PLUS LOIN


Yves Agnès, Manuel de journalisme, Éditions La Découverte, 2015.
Les portraits de dernière page de Libération sont un modèle d’écriture rythmée. Le portrait
de Joann Sfar, par Sabrina Champenois, en est un excellent exemple :
http://next.liberation.fr/culture-next/2015/10/09/animalement-votre_1400779
61 RÉDIGER UNE NEWSLETTER
Dès le lancement d’un site, il faut définir la fréquence à laquelle vous
publierez vos articles. Cela vous permettra d’anticiper les sujets que
vous traiterez et de planifier le temps et les ressources nécessaires à
l’élaboration de vos contenus. Il en va de même pour vos newsletters
qui doivent être publiées à intervalles réguliers.
CIBLER LE CONTENU DE VOS NEWSLETTERS
L’envoi d’une newsletter n’est pas une nécessité ; son existence dépend de
deux facteurs : ce que vous attendez de vos lecteurs et ce qu’ils attendent de
vous.
Pour qu’une newsletter soit efficace, il faut qu’elle ait un objectif précis,
comme :
informer vos clients de l’actualité de votre entreprise ;
maintenir un contact régulier avec eux ;
augmenter le trafic sur votre site.
Toute entreprise souhaite voir grossir son carnet de clients, mais une
newsletter ne doit pas avoir pour seul objectif de faire la promotion d’une
entreprise. Étant donné le nombre d’e-mails publicitaires que nous recevons
chaque jour, les newsletters sont souvent supprimées avant même d’être
lues, et lorsqu’elles le sont, c’est souvent en diagonale.
Aussi, pour faire partie de celles qui atteindront leur cible, il faut
commencer par être utile aux internautes. Demandez-vous comment vous
pouvez aider vos lecteurs à résoudre des problèmes précis, efforcez-vous
d’enrichir leur vie quotidienne et offrez-leur autre chose que des
informations sur vos produits.
C’est parce que vous aurez établi un lien de confiance durable que vous
serez en position de proposer vos services.
SOIGNER L’OBJET DE VOS NEWSLETTERS
En général, il s’agit du titre de votre article ; il doit donc en refléter le
contenu et accrocher le lecteur. Dans cette optique, ne vous contentez pas
de les intituler « newsletter », ou tout simplement de les numéroter, mais
veillez à concevoir un titre original.
Enfin, n’oubliez pas d’y faire toujours figurer un mot-clé afin qu’elle soit
référencée par les moteurs de recherche.

CONSEIL
Faites en sorte que l’internaute puisse profiter de votre newsletter pour engager un
dialogue avec vous. Il est très frustrant pour un client d’ouvrir un e-mail, de le lire, d’y
répondre – en général pour poser une question – et de récolter une réponse automatique
qui lui dit qu’il a perdu son temps en vous écrivant. Il est donc préférable de bannir le « no
reply ».

LA PÉRIODICITÉ DE VOS PUBLICATIONS


Mieux vaut souvent que beaucoup
Sur Internet, il vaut mieux publier un peu de contenu chaque jour, plutôt
qu’un contenu important de temps en temps. Publier du contenu
régulièrement permet un meilleur référencement ; c’est aussi un moyen plus
efficace de fidéliser ses lecteurs.
Le mieux est de sélectionner ses sujets à l’avance et de les reporter sur un
planning éditorial. C’est ce qui vous permettra de respecter le rythme de
publication que vous vous êtes fixé, de répartir les articles entre les
différents contributeurs, et d’intégrer à l’avance les événements annuels qui
représentent des temps forts pour votre activité.
Comme en presse, vous devrez rester fidèle à une ligne éditoriale : avant
d’attaquer un article, assurez-vous qu’il corresponde à ce que les lecteurs
attendent de votre média. Et là encore, faites des choix en termes de service.
Par exemple, sur un blog professionnel, on ne fait pas de politique ; en
revanche on peut évoquer une mesure récemment votée si elle annonce une
évolution dont il est bon que les lecteurs soient informés.
De la régularité avant tout
L’envoi de vos newsletters doit être régulier ; cela permet de créer un
sentiment de rendez-vous et donc de fidélisation chez vos abonnés. Une fois
votre fréquence annoncée, respectez-la, qu’elle soit quotidienne,
hebdomadaire ou mensuelle. Si vous le pouvez, optez pour une heure
d’envoi fixe qui peut renforcer la connivence entre votre marque et le
lecteur.
Insérez-les à votre calendrier éditorial afin de pouvoir anticiper les sujets et
être certain de respecter vos échéances. Et n’oubliez pas que plus vous
publierez du contenu régulièrement, plus vous serez suivi, lu et donc
crédible.

Ici, à gauche, on trouve l’ar cle principal (ou le dernier en date). Le pavé est intégralement
cliquable.
En dessous, le lien vers les autres ar cles de la newsle er.
À droite, les hyperliens théma ques.
EXEMPLE DE NEWSLETTER

POUR RÉSUMER
Le rythme de vos publications doit être défini à l’avance puis respecté afin que vous
puissiez bénéficier d’un référencement efficace et d’une fidélisation de votre cible.
Lors de la rédaction de vos newsletters, songez toujours à les enrichir d’une
information ou d’un conseil utile à vos lecteurs. Sans cela, elles ne constituent qu’une
forme d’autopromotion que les utilisateurs risquent d’écarter rapidement.

fiche 52
Les spécificités de l’écriture web
fiche 55
Choisir un angle
62 RÉDIGER UN E-MAIL
PROMOTIONNEL
Quelle différence y-a-t-il entre le contenu d’un e-mail promotionnel et
celui d’un site Internet ? Alors que le site s’adresse à tout le monde, l’e-
mail promotionnel vise directement des clients potentiels. Une fois
qu’un site est en ligne, il est offert à tous, à condition qu’on vienne à lui.
À l’inverse, l’e-mail promotionnel relève d’une démarche consistant à
aller au-devant de sa cible. On quitte donc le style anonyme global pour
passer au ton dynamique personnalisé.
LA PRÉPARATION
Définir le contenu
Comme toujours, plus vous accorderez de temps à la réflexion en amont,
plus vous aborderez la rédaction sereinement. Vous serez sûr de ne pas
avoir oublié d’élément incontournable et d’avoir bien cerné les enjeux. Pour
les identifier, voici trois questions à vous poser.
Quel est votre objectif (ou celui de l’annonceur qui vous a missionné) ?
Quel est le « plus produit » que vous vantez ? En d’autres termes, ce qui
vous différencie, ce qui fait votre force et que vos concurrents n’ont pas.
Qui est votre cible ? Elle doit être définie clairement : sexe, âge, CSP
(catégorie socio-professionnelle), revenus, mode de vie…

CONSEIL
Ne confondez pas e-mail promotionnel et e-mail publicitaire. Le premier est rédigé tandis
que le second ne contient que des pages web ou de descriptifs extraits de sites.

Le fond
Qui dit e-mail promotionnel dit offre ; elle émane de la réponse aux trois
questions ci-dessus. L’offre, c’est l’argument qui vous permettra de séduire
vos lecteurs, et idéalement, de les convaincre. Il peut s’agir d’une réduction
(« – 40 % sur votre séjour »), d’un cadeau en nature (« 2 nuits achetées, la
3e offerte »), ou d’une invitation (« accès au spa offert »).
Faites une liste des arguments qui viennent soutenir votre offre. Ils peuvent
être de plusieurs ordres. Prenons le cas d’une offre pour un week-end à
Étretat : vous vanterez le charme de la ville, sa fameuse plage de galets, les
activités sportives, culturelles et pour enfants, la gastronomie locale, la
campagne avoisinante…
Selon le produit que vous vendez, vous aurez souvent des informations
pratiques à diffuser : prix et gamme de produits, descriptif, horaires,
modalités d’accès…
Une fois tous les éléments réunis, sélectionnez ceux que vous conserverez
et hiérarchisez-les.
La forme
Dans le cadre d’un e-mail promotionnel, cinq éléments formels sont
incontournables.
L’objet : c’est l’équivalent du titre d’un article ou d’une œuvre, c’est lui
qui déterminera si votre e-mail sera lu ou non, il faut donc le bichonner.

CONSEIL
Attention aux titres trop longs ! Certains objets contiennent trop d’informations ou toute
l’offre promotionnelle, et le titre n’apparaît pas en entier dans la fenêtre. Cela donne une
impression de flou et vous empêche de délivrer votre message.
Exemple : « Promo de rêve ! Un week-end à Étretat à −40 % et en pension compl… »
Ici, préférez : « Week-end de rêve à Étretat à −40 % »

Les formules de politesse. Comme un courrier, votre e-mail doit


s’adresser à un destinataire (« Madame, Monsieur », si vous ne
connaissez pas leur nom) et se clore par un au revoir.
Les dates : une offre promotionnelle est toujours assujettie à une date. Ne
pas mentionner le début et la fin de l’opération peut avoir des
conséquences fâcheuses, y compris en termes légaux.
Les lieux : il peut s’agir des aspects géographiques propres à l’offre, ou
d’une adresse électronique ou physique pour joindre l’annonceur. Cette
dernière est un atout car elle a le mérite de rassurer l’internaute.
Le lien vers le site. C’est un hyperlien de quelques mots. Exemple : « En
savoir plus », qui permet de faire connaître l’ensemble de vos produits et
services. C’est donc un vecteur de notoriété essentiel. Si vous publiez
une newsletter, proposez à l’internaute de s’y abonner.

CONSEIL
Trouvez une astuce incitant votre lecteur à vous donner son adresse postale. En effet, les e-
mails promotionnels sont souvent jetés avant même d’avoir été lus ; en revanche, le
courrier trouve plus difficilement le chemin de la poubelle. Dans le cadre d’une offre
destinée aux enfants, il est le meilleur moyen de les atteindre.

LA RÉDACTION
Définir le ton et le style
Nous l’avons vu, une priorité consiste à définir votre cible. On ne s’adresse
pas de la même manière à un retraité, un directeur des achats ou une famille
avec enfants en bas âge. La même logique s’applique au produit concerné :
le style sera différent si vous vendez un séjour au Parc Astérix ou un week-
end à Venise. Selon le cas, le ton sera familier, formel, détendu, sobre,
lyrique, enthousiaste… Naturellement, il faudra conserver ce même niveau
de langage tout au long de votre texte.
Choisir le temps approprié
Pour rendre votre texte dynamique et convaincant, deux modes sont à
privilégier : le présent et l’impératif.
Le présent fait vivre votre texte et l’ancre dans la réalité : « Du haut des
falaises d’Étretat, je contemple la mer et la baie. »
L’impératif crée une proximité avec le lecteur, sous la forme d’une
invitation : « Venez… Découvrez… Profitez… »
Raconter une histoire
Si le sujet s’y prête, choisissez de raconter une histoire. Mettre en scène
votre offre et la faire vivre à des personnages est le meilleur moyen de
séduire votre cible, la faire rêver et lui permettre de s’approprier votre
promesse.
Si le thème ne se prête pas au storytelling, faites intervenir un témoin
auquel votre cible s’identifiera. Exemple : « Josette, 54 ans, comment j’ai
perdu 10 kilos en 2 mois. »
Établir des liens
Vous avez réuni une liste d’arguments et d’informations, vous les avez
hiérarchisés, et disposez maintenant d’un contenu complet. Reste à
ajouter les transitions qui permettront à votre texte de s’articuler
harmonieusement. C’est aussi grâce aux éléments de liaison que vous
obtiendrez un écrit fluide et agréable à lire. Exemples : « de plus, par
ailleurs, par conséquent, enfin »…

POUR RÉSUMER
Un e-mail promotionnel est un moyen de toucher directement la cible d’une offre.
Préparez-le en répondant à trois questions : quel objectif ? Quel plus-produit ? Quelle
cible ? Construisez-le en définissant l’offre promotionnelle, les arguments à
développer, les informations pratiques, puis hiérarchisez-les.
Veillez à ce que figurent les éléments incontournables : objet explicite, formules de
politesse, dates, lieux, lien vers le site.
Rédigez en adaptant le ton et le style à votre cible et au produit promu. Si vous le
pouvez, racontez une histoire ou insérez des testimoniaux. Enfin, n’oubliez pas les
transitions qui rendront votre texte fluide.

fiche 32
Bien employer les mots de liaison
fiche 38
Choisir ses arguments
fiche 60
Donner du rythme à ses écrits
63 EXISTER SUR LES RÉSEAUX
SOCIAUX
Être présent sur Facebook est une chose, y exister en est une autre.
Votre « existence », vous la devrez uniquement à l’intérêt que vous
susciterez chez les autres. Pour cela, il s’agit de réfléchir à vos contenus
et de vous doter de tous les moyens et astuces techniques pour les
mettre en avant. Il n’y a pas de hasard, ceux qui émergent de ce
capharnaüm construit sur la tour de Babel appliquent des règles bien
précises, que voici.
FABRIQUEZ DES CONTENUS SUR MESURE
Faites des textes et des phrases courtes
Sur Facebook vos phrases doivent se limiter à une douzaine de mots. Le
format étroit ne favorise pas les envolées lyriques du fait des retours à la
ligne fréquents. Et surtout, 80 % des utilisateurs utilisent l’appli mobile !
Concernant la longueur des posts, Facebok est un faux ami : il vous permet
d’écrire des articles de blog. Votre teasing a intérêt à être passionnant, parce
que dès que vos lecteurs doivent cliquer sur « lire la suite », le taux
d’abandon est considérable. Souvenez-vous aussi que votre post est suivi
d’un autre, et encore d’un autre. Il est très tentant pour le « facebookiste
moyen » de butiner de l’un à l’autre.
Si vous voulez bloguer, Fidzella, WordPress et autres hébergeurs font très
bien le travail. Vous gagnerez à insérer un hyperlien vers votre blog sur
Facebook. Celui qui cliquera dessus se retrouvera immergé dans votre
univers et ne sera plus tenté de cliquer ailleurs sur Facebook.

CONSEIL
Évitez le gras, le souligné et les fantaisies en tout genre au niveau des polices : sur
Facebook ça n’est pas le meilleur chemin vers la notoriété. Quant aux majuscules, elles
sont généralement synonymes d’agressivité. En fin de compte, les seules fantaisies
« autorisées » sont les émoticônes et la ponctuation.

Adoptez un style simple et posi f


Soyez consistant sur le fond, mais informel et détendu dans la forme.
Plus que pour tout autre écrit, sur Facebook, référez-vous à la fiche 42 de
cet ouvrage : « S’exprimer de manière positive ». En particulier, les
négations sont plutôt malvenues dans un média qui se veut optimiste et
friendly.
Préférez aux verbes faibles (« permettre, avoir, falloir, faire, être ») des
verbes plus dynamiques et porteurs de sens (« arriver, tenter, jouer,
découvrir, kiffer, parier, étonner », etc.).
En revanche, montrez vos émotions : les points d’exclamation et les
émoticônes génèrent plus de 50 % de Like en plus.
Un dernier mot : attention à l’orthographe ! En la matière, vos lecteurs se
pardonnent beaucoup plus qu’ils ne vous pardonnent.
Posez des ques ons
Provoquez des réactions ! Impliquez vos lecteurs ! Et pour y parvenir, quel
meilleur moyen que de les interpeler ?
Évitez les « est-ce que… ? » qui incitent à une réponse courte, que vous
obtiendrez rarement. Favorisez des questions ouvertes : « que pensez-vous
de… ? », « quelles sont ses chances d’y arriver ? », « que feriez-vous dans
sa situation ? », etc.
Travaillez les tres et accroches
En cliquant dessus, vous pouvez les modifier au profit d’intitulés plus
accrocheurs, ou simplement plus proches du contenu.
Votre accroche ne doit pas dépasser vingt mots, sinon le lecteur décroche.

CONSEIL
Attention à votre façon d’actionner le « call to action ». Facebook détecte et spamme les
méthodes trop racoleuses, du style « cliquez si vous aimez ! ».

UTILISEZ TOUTES LES RESSOURCES À VOTRE DISPOSITION


Sur Facebook, être présent signifie utiliser tous les boutons :
« Journal » : être présent souvent ;
« À propos » : bien renseigner cette rubrique qui oriente les recherches
des membres ;
« Photos » : plus vous publiez, plus votre exposition est importante ;
« Plus » renferme tout le reste : les mentions « J’aime » (qui attestent de
votre participation à Facebook), mais aussi vos goûts en termes de livres,
musique, films, télévision, etc.
Plus vous renseignez les rubriques, plus votre présence s’affirme.

EXEMPLE DE PAGE FACEBOOK

Soyez mul média que


Selon l’étude TrackMaven, sur 1,5 million de posts, la présence de photos
augmente le lectorat de 37 %. L’intérêt croît encore si vous importez une
vidéo, surtout si elle dure moins de deux minutes.
L’étude Socialbakers montre quels sont les contenus les plus lus. Surprise !
Ce sont les albums photos, puis les statuts. Curieusement, s’ils surclassent
tous les autres thèmes, ils sont parmi les moins publiés.
L’ÉTUDE SOCIALBAKERS

Terminez par un lien url


Si vos phrases ont été percutantes, le teasing a fonctionné et votre lecteur
cliquera sur le lien.
Qui plus est, le edgerank (méthode de classement) de Facebook favorise le
partage de liens par rapport au partage d’images.
Diffusez le soir ou le week-end
Diffusez le soir (particulièrement le jeudi) ou, le week-end (le samedi à 12 h
ou 18 h, d’après l’étude Kissmetrics), quand vos lecteurs sont présents. Ils
se loguent sur Facebook avant de se coucher et en se levant. Si vous insérez
vos posts en même temps que tout le monde, ils seront vite avalés par
l’actualité dévorante. Évitez donc la semaine entre 9 h et 18 h.

CONSEIL
Si vous êtes absent, Facebook fait le travail pour vous. À côté du bouton « Publier », vous
trouverez une petite flèche : cliquez dessus ; apparaît alors le bouton « Planifier ». Vous y
êtes.

Surveillez l’icône conversa on


Elle vous donne la viralité de votre statut. Pour optimiser votre score,
interagissez ! En mode « émission », mais aussi en répondant à toutes les
questions qui vous sont posées et en « likant » et commentant les posts des
autres.
Associez les autres
La rubrique « mention » est située en haut, juste en dessous de votre nom.
Si le contenu s’y prête, ajoutez les utilisateurs concernés par votre statut.
Non seulement vous faites preuve d’honnêteté en citant vos sources, mais
vous valorisez les autres. Ils vous en seront reconnaissants et relayeront
volontiers un post qui les associe.
Pour ce faire, tapez dans « mention » : « @ » suivi du nom de la page.

POUR RÉSUMER
Sur Facebook, préférez des textes courts, quitte à recourir à des hyperliens/url.
Travaillez bien les titres et accroches, ils doivent donner envie de lire le contenu.
Faites des phrases courtes, directes. Si le sujet s’y prête, accompagnez-les
d’émoticônes et de points d’exclamation.
Impliquez vos « facebookiens » préférés : posez-leur des questions, invitez-les à
s’exprimer. En retour, « likez », réagissez à leurs posts et répondez à leurs questions.
Intégrez images et vidéos, ils augmentent votre lectorat d’un tiers. Souvenez-vous que
les albums sont les contenus les plus regardés.
Diffusez le soir ou, dans l’idéal, le samedi à 12 h ou 18 h.

fiche 2
Adopter la frappe rapide
fiche 29
Écrire court
fiche 30
Écrire dense
fiche 54
Dégager le message essentiel
fiche 59
Rédiger de façon vivante

POUR ALLER PLUS LOIN


www.my-marketing-manager.com/marketing/comment-rediger-le-post-parfait-sur-
facebook/
www.salesforce.com/fr/blog/
www.valeriedemont.ch/ecrire-un-bon-post-facebook/
http://editoile.fr/infographie-comment-rediger-le-post-facebook-parfait/
64 FACEBOOK POUR LES PROS
Contrairement à Viadeo et LinkedIn, Facebook est un réseau
dynamique. Il s’y passe constamment quelque chose. Autre
particularité, Facebook mêle des pages personnelles et
professionnelles : les albums de vacances y côtoient les pages
« entreprise ».
FACEBOOK EN QUELQUES MOTS
Qui visez-vous avec Facebook ? Tout le monde, bien sûr. Mais à y regarder
de plus près, la « clientèle » Facebook répond à trois caractéristiques.
La moyenne d’âge de l’utilisateur est de 30 ans et va en augmentant.
Facebook n’est plus un média « pour les jeunes ».
Le niveau culturel de l’utilisateur est inférieur à la moyenne.
Mais son niveau de revenus est légèrement supérieur à la moyenne.
Pour un professionnel, Facebook requiert d’appliquer quatre principes.
1. Aidez : soyez présent sur tout ce qui concerne votre métier (argent si
vous êtes expert financier, diététique si vous êtes société alimentaire,
bien-être si vous êtes dans les RH).
2. Donnez : proposez ce que vous ne faites pas (ou peu) ailleurs. Donnez
toujours plus que vous n’espérez recevoir – si vous voulez vendre,
commencez par renseigner.
3. Partagez des sentiments : sur Facebook, il faut apprécier, aimer, voire
détester.
4. Soyez présent : l’actualité évolue à chaque minute. Sans envahir les
pages de votre public (qui déteste ça), soyez présent sur une base
quotidienne à hebdomadaire selon la dimension et la nature de votre
activité.
LE STYLE FACEBOOK
Vos écrits doivent adopter une tonalité spontanée et tonique. Les phrases ne
doivent pas dépasser douze mots et être toujours formulées à l’actif. Ne
vous laissez pas contaminer par un défaut ambiant : attention à
l’orthographe ! Les professionnels font systématiquement l’objet de
moqueries sur ce thème, les particuliers jamais.

Cas pra que


Voici des exemples de rédaction simple :
« Les 3 choses à faire : vérifier que le carton est en bon état, ouvrir sans utiliser couteau ni
cutter, s’assurer que le produit est sous blister. »
« Souvenez-vous ! Pas d’inscription sans justif de dom’ : pensez EDF, téléphone ou impôts ! »
« Appelez directement le 0800…, dites que vous êtes déjà client (n° 525F987), demandez-leur
un rendez-vous pour… »
« Un bon conseil pour que vos plantes passent l’hiver : arrosez-les avec de l’eau tiède ! »
« D’abord, sachez que nous sommes désolés de ce problème. Je prends en main votre dossier
immédiatement. Retrouvons-nous en post privé. »
« Hello Lilirose, (chouette prénom !). Vous pouvez parfaitement rejoindre la soirée. Rendez-
vous juste sur notre site et répondez au formulaire d’inscription (en bas de la page à droite). À
très bientôt donc ! »
En synthèse : des phrases directes, courtes, avec un vocabulaire simple ; le style télégraphique
est éventuellement toléré. Soyez amical, empathique face aux émotions négatives.

LA RUBRIQUE « À PROPOS »
Dans cette rubrique, expliquez l’activité de votre structure ou l’utilité de
votre produit en cinq lignes maximum. Le style doit être clair, dépouillé,
éventuellement télégraphique. Moins votre marque est connue, plus la
présentation sera complète.
Exemple : « X est une entreprise spécialisée en formation comportementale
(commercial, téléphone, management et communication) et en création de
logiciels RH, tests et inventaires comportementaux. Son credo : créativité,
réactivité, adaptabilité. »
Une marque connue peut faire plus court : « Avec ou sans rendez- vous, nos
centres apportent des solutions multimarques aux automobilistes, en matière
d’équipement, de confort et de sécurité. »
LA PROMOTION D’ÉVÉNEMENTS
Donnez le contexte, le nom (explicite) de l’événement, la date, le lieu et un
lien.
Exemples :
« On continue nos offres pour le crazy week-end… De vendredi 27 au
dimanche 29 inclus… »
« Comment communiquer avec ses enfants adolescents. Conférence
gratuite de… qui dédicacera son livre… »
« Samedi, la mairie sera exceptionnellement ouverte jusqu’à 17 h au lieu
de 12 h. »
LES INFORMATIONS « PRODUIT »
Donnez l’essentiel en une à deux lignes et renvoyez le lecteur vers un lien,
par exemple sur votre site.
Exemples :
« Le Partner est idéal pour vos trajets quotidiens comme pour vos grands
voyages. Son vaste volume intérieur et sa flexibilité s’adaptent à vos
envies et à toutes les situations. Découvrez-le ici : http/… »
« Le magasin compte désormais un département bricolage complet. En
voici le détail : http/… »
LES INFORMATIONS GÉNÉRALES
Souvenez-vous que sur Facebook, pour recevoir, il faut donner. Le principe
s’applique aussi aux informations concernant votre secteur d’activité.
Pour un fabricant de fenêtres : « Vous trouverez ici tous les détails pratiques
de la nouvelle loi sur l’isolation des bâtiments… »
Pour un assureur : « Voici une vidéo très utile sur comment optimiser la
protection de votre maison quand vous vous absentez → YouTube… »
LES SONDAGES
Facebook est un excellent outil pour recueillir des informations disponibles
nulle part ailleurs. Qui plus est, l’échantillon est extrêmement large.
Avantage appréciable, le format Facebook favorise la question ouverte à
réponse brève. Les questions les plus incongrues sont les bienvenues.
« Comment trouvez-vous notre nouvelle interface client ? »
« Quel souvenir gardez-vous de votre soirée chez nous ? »
« Qu’avez-vous pensé de notre accueil en magasin ? »
« Comment pratiquez-vous le crowdfunding ? »
LA RELATION CLIENT
Facebook se transforme de plus en plus en une plateforme de SAV, sans
faire aucunement l’unanimité. Si accessibilité et transparence sont des
vertus appréciées, le prix à payer est élevé : les clients peuvent laisser des
messages inconvenants, et même trouver le soutien d’autres internautes,
parfois jusqu’à l’émeute en ligne.

Ce e entreprise met en avant son ac vité, son numéro, son adresse et donne des conseils de
serrurerie « désintéressés ». Résultat : ses plus de 1 000 like pour un pe t commerce.
EXEMPLE DE PAGE FACEBOOK PRO

Exemples :
« Ras-le-bol de vous et de vos offres mensongères ! Je me suis fait
complètement avoir, je suis en panne sèche depuis 3 semaines ! »
« Tu as raison, il m’est arrivé la même chose ! »
« Moi aussi, c’est vraiment une boîte dirigée par des racailles ! »

CONSEIL
Cultivez la bonne distance avec votre lecteur. Saluez-le avec « bonjour ». Selon le
contexte, vous pouvez aller jusqu’à « hello », mais « salut » n’est pas indiqué.
Dans le texte, vous pouvez utiliser un langage parlé : « c’est pas top, ça roule, on kiffe… »
ou avec un public moins jeune : « maintenant, y plus qu’à ! », « c’est le bonheur ! »,
« cliquez et laissez-vous faire ! ».

Gérer les clients sur Facebook est tout à fait faisable, moyennant
l’application stricte de quelques règles.
1. Soyez présent en permanence si vous représentez une grosse structure,
quotidiennement si vous êtes une PME. Répondez à tous les posts. Si
l’interlocuteur est insultant, vous obtiendrez le soutien de la
communauté.
Exemple : « Yvan, je suis désolé, nous ne pouvons accepter le ton de votre
message, aussi vous comprendrez que je le spamme. »
2. Acceptez la critique !
Exemple : « Bonjour Jean-Louis, nous sommes navrés de constater que
vous n’êtes pas pleinement satisfait. »
3. Prenez en charge le client en passant en message privé dès le deuxième
post.
Exemple : « Contactez-nous par message privé afin qu’un conseiller vous
renseigne sur la disponibilité des filtres. Merci de votre compréhension et
bonne fin de journée. »
4. Remerciez pour les interventions client, même négatives.
Exemple : « Merci pour cette remarque. Même si elle ne nous fait pas
plaisir, elle nous donne une nouvelle piste de progrès. »
5. Répondez de manière cordiale et claire.
Exemple : « Hello, c’est fait, mais ça peut prendre quelques heures avant
d’être effectif, le temps d’arrimer votre box à notre système. Bonne soirée.
Tanguy » !
6. Quand la question du client peut être utile à d’autres, partagez-la.
Exemple : « C’est particulièrement utile lors du lancement d’une nouvelle
offre ou d’un nouveau produit. »
« Bonjour, en quelques clics, l’assistance guidée vous permettra d’établir un
diagnostic et d’obtenir une solution de dépannage adaptée :
http://alc.cx/2/qi31 »
7. Profitez du dialogue pour renforcer le lien du client avec la marque.
Exemple : « Merci pour ce feedback ! Ça nous fait super plaisir. Si vous
voulez en découvrir plus, rendez-vous sur notre chaîne YouTube. »

POUR RÉSUMER
Facebook est un outil de communication grand public, qui touche bien au-delà de
votre clientèle. Il s’ajoute aux autres médias mais ne les remplace pas !
Dans la rubrique « À propos », indiquez l’activité de votre société en cinq lignes
maximum, avec des mots simples et des phrases courtes.
Vous pouvez utiliser Facebook pour la partie « conquête » de votre activité (les non-
clients, administrés non convaincus, membres non actifs) ; pour votre communication
la plus « fun » (invitations, événements, promotions, trucs et astuces, informations,
aides et modes d’emploi), même au-delà du périmètre strict de votre activité.
Vous pouvez aussi accompagner vos clients acquis. Soit vous leur donnez des trucs et
astuces pour utiliser vos produits, soit vous en faites une plateforme SAV.
Dans ce cas : soyez toujours présent ; acceptez la critique ; passez en post privé dès le
deuxième échange (sauf si la solution est simple et peut concerner d’autres clients) ;
répondez de manière cordiale et claire ; terminez par un conseil, éventuellement
partagé avec d’autres personnes sur le mur. N’hésitez pas à insérez des hyperliens
pour complétez vos réponses.

fiche 27
Écrire de façon synthétique
fiche 28
Écrire vite
fiche 29
Écrire court
fiche 63
Exister sur les réseaux sociaux

POUR ALLER PLUS LOIN


Arnaud Auger, Facebook Marketing, Pearson, 2012.
www.facebook.com/business/overview
www.conseilsmarketing.com/referencement/quel-usage-professionnel-pour-facebook
Index
Les numéros renvoient aux principales fiches traitant du sujet.

A
A, à 11
Addition 32
Adjectifs 9
Adjectifs numéraux cardinaux 14
Adverbes 8, 13
Affichette 4
Anglais 51
Arguments 38
Article web 53, 56
Attaque 60
Auxiliaire « avoir » 18, 19
Auxiliaire « être » 18, 19

B
Bilan 45
Blancs tournants 4
Brève 54

C
Carte heuristique 39, 45
Catégories grammaticales 8, 9
Ce, se 11
Champ visuel 6
Chapô incitatif 58
Chapô informatif 58
Chapô 50, 58
Chemin de fer 5
Chute 60
Ci-joint 12
Citation 60
Colonnes 3
Communiqué de presse 50
Complément direct et indirect 10
Compléments circonstanciels 10
Concordance des temps 23
Conditionnel 21, 22
Conjonctions 8
Contenu web 52
Couleurs 4
Créativité 39
Curriculum vitae 43

D
De par 12
Décoder un message 37
Déterminants 9
Deuxième groupe 20
Document Word 3

E
Écrire dense 30
Écrire vite 28
Écrit sensible 41
Écrit synthétique 27, 45
Écrit professionnel 29
Écriture web 52
Éléments essentiels de la phrase 29, 30
E-mail professionnel en anglais 51
E-mail promotionnel 62
Énumération 33
Excepté 12
Expression courante 60
F
Facebook 63, 64
Fautes les plus courantes 34, 35
Fiche pratique (leaflet) 4
Fonction sujet 10
Fonctions grammaticales 10
Fond 59, 62
Fontes 4
Forme 59, 62
Frappe rapide 2

G
Gérondif 16
Grille des blancs 4
Groupes de verbes 20
Guillemets 33

H
Homophones 11
Image forte 60
Impératif 21
Indicatif 21, 22
Infinitif 21, 22
Interjections 8
Intertitre 58
Inversion sujet/verbe 25

L
Là 12
Langue de bois 36
Lecture rapide 6
Légende 58
Lettre de motivation 44
Lettre de réclamation 37
Leur 11
Liens logiques 32
Longueur des phrases 60

M
Mauvaise nouvelle (annoncer une) 41
Message essentiel 54
Mise en forme 3, 5
Mise en page 3, 4, 43
Mode « Paysage » 3
Mode d’emploi 48
Modes verbaux 21, 22
Motivation « efficacité » 38
Motivation « fonctionnalités » 38
Motivation « nouveauté » 38
Motivation « originalité » 38
Motivation « sécurité » 38
Motivation « sympathie » 38
Mots composés 17
Mots de liaison 32, 45
Mots invariables 8, 12
Mots variables 9

N
Négation 42
Newsletter 61
Ni, n’y 11
Nombres 14
Noms 9
Numérotation 3

O
Objectif de communication 5
On 10, 11
Or, hors 11
Ou, où 11
Outils informatiques 28
P
Page d’accueil web 53
Pangramme 2
Paradoxe 60
Parenthèses 33
Participe 21, 22
Participe passé 18, 19, 24
Participe présent 16
Périodicité des publications web 61
Photographie 60
Phrase complexe 26
Phrases courtes 29
Pitch 5
Plan comparatif 40
Plan état des lieux 40
Plan logique 48
Plan par aspect 40, 47
Plan pour/contre 40
Plan présent-passé-avenir 47
Plan temporel 40
Plaquette 4
Point d’exclamation 33
Point d’interrogation 25, 33
Point de vue 55
Points de suspension 33
Point-virgule 33
Polices 3, 4
Ponctuation 33, 37, 60
Posture 2
Premier groupe 20
Premier jet 45
Prépositions 8
Présentation PowerPoint 5
Prise de notes 7
Pronoms 9
Proposition principale 26
Proposition subordonnée 26
Proximité affective 55
Proximité géographique 55
Proximité professionnelle et sociale 55
Proximité temporelle 55
Pyramide inversée 50, 56

Q
Qu’elle, quelle 11
Question directe 25
Question indirecte 25
Qui 10
Qui, que, quoi, dont, où 26

R
Raccourci clavier 1
Rapport 45
Rapport d’activité 47
Rapport de stage 46
Rédaction 28, 45, 48, 62
Rédaction web 53
Règle des « 5 W » 50, 54
Relance 60
Relation client 64
Relecture 59
Réseaux sociaux 63
Rythme 59, 60

S
Sens caché des mots 42
Signification d’un texte 36
Site web 53
Sondages 64
Style dynamique 59
Subjonctif 21, 22, 26
Subordonnée complétive 26
Surtitre 58
Synthèse 45

T
Table des matières 3
Tableaux de conjugaison 21
Tchat 49
Techniques de balayage 6
Temps verbaux 21
Tirets d’incise 33
Titraille 58
Titre 3, 57, 58
Titre incitatif 57
Titre informatif 57
Touch typing 2
Tout, tous, toutes 11
Trait d’union 14
Traitement de texte 1
Troisième groupe 20
Types de plan 40
Types de titre 57

V
Verbes 9, 31
Verbes de perception 19
Verbes pronominaux 19
Virgule 33
Visuels 53
Vitesse de lecture 6
Vocabulaire 31
Remerciements
À Alain Faure-Geors, pour tout ce qu’il a apporté à l’analyse du langage.
À Christophe Herlédan, l’homme qui ferait rentrer ce livre dans un sms.
À Leo Elentsov, qui entretient une relation très libre avec la langue
française.
À Nataliya Zadryboroda, dont le nom actuel est un eldorado pour tout
joueur de Scrabble®.
À Jean-Luc Arfi, pour qui la grandeur est toujours un objectif, ou du moins
une perspective, ou a minima une hypothèse.
À Véronique Bédu, ouvre ce livre et découvre comment on fait un Fiches
outils.

Ont contribué à cet ouvrage :


Alain Faure-Geors ;
Véronique Bédu, spécialiste de la relation client au téléphone, Responsable
de la société Corelations ;
Anne-Sophie Hédin, formatrice conseil en communication ;
Aude Herlédan, Directrice artistique d’agence, galeriste ;
Elodie Mielczareck, sémiologue, formatrice conseil, fondatrice du site
analysedulangage.com ;
Redouane Schmaal, concepteur-rédacteur et traducteur anglais-français ;
Line Sommant, grammairienne, co-auteure des dictées de Bernard Pivot,
auteure de nombreux ouvrages sur la langue française.
Dans la même collec on
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