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Roxane Joannidès

Écrire sans
Écrire sans «“fautes",
fautes »,
vous pouvez !
vous pouvez !

Les 10 clés
Les 10 clés pour maitriser
pour maitriser l’orthographe
l’orthographe
Écrire sans “fautes",
vous pouvez !

Les 10 clés pour maitriser


l’orthographe
À Grégory

Maquette : Trémas (Fanny Druïlle)


Couverture : Atelier Senuba

© 2022 ESF sciences humaines


Cognitia SAS
37 rue Lafayette
75009 Paris

www.esf-scienceshumaines.fr

ISBN : 978-2-7101-44571

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3°


a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste
et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes
citations dans un but d’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction inté-
grale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou ses ayants droit, ou ayants cause,
est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce
soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code
de la propriété intellectuelle.
Préface
L’orthographe du français a la réputation de provoquer
énormément d’erreurs, de pénaliser les élèves et les étudiants
durant toute leur scolarité, et d’être inaccessible y compris
pour les usagers les plus lettrés. C’est partiellement vrai car ce
français écrit présente des difficultés qu’aucune autre ortho-
graphe ne cumule.
Tout d’abord, elle présente des correspondances com-
plexes entre son et lettre, avec notamment des segments de
deux ou trois lettres pour les voyelles (ou, au, oi, ain, eau) ou
les consonnes (ph, qu, sch), avec parfois des graphies très ex-
ceptionnelles (th et ym dans thym) ; mais aussi une pluralité
de formes écrites pour un même son (è, ê, ai, ei, es, et...) et des
consonnes doublées, apparemment sans logique sous-jacente.
Ensuite, l’orthographe du français comprend des lettres
muettes et pour parachever cette « œuvre » orthographique,
l’existence de nombreux mots homophones gêne sa maîtrise
assurée, notamment parce que les formes écrites doivent être
distinguées, comme dans des séries de noms du type air, aire,
ère, hère, et surtout pour différencier les formes d’un même
verbe comme appeler, appelé, appelez, auxquelles s’ajoutent
les participes accordés appelée, appelés, appelées.
Bref, nous serions en droit de penser que ces difficul-
tés constituent autant d’obstacles à la maîtrise accomplie de
cette orthographe. Pourtant, il n’en est rien... ou peu ! L’écri-
ture du français obéit en fait à des logiques, des principes, des
propriétés que certaines méthodes, manuels, ou logiciels d’ap-
prentissage ont obscurcis.
L’ouvrage de Roxane Joannidès prend le contre-pied de
cette doctrine. Il rompt avec nombre d’idées fausses sur l’am-
pleur des exceptions par rapport aux règles, sur l’absence de
procédures logiques et efficaces, sur l’importance surestimée
de formes arbitraires. La méthode ne se contente pas de re-
produire des démarches surannées qui reposent artificielle-
ment sur la seule mémorisation des mots. Au contraire, cette

3
méthode s’appuie sur les résultats de recherches aujourd’hui
confirmés, qui associent des connaissances linguistiques pré-
cises et des connaissances sur l’acquisition du système écrit.
Elle s’appuie également sur l’étude scientifiquement validée
des difficultés persistantes d’adultes travaillant dans des sec-
teurs professionnels où la maîtrise de l’écrit constitue une exi-
gence toujours plus impérieuse.
En posant, dès son titre, que « Écrire sans fautes, vous
pouvez ! », Roxane Joannidès fait la démonstration qu’en expli-
quant les règles dans ce qu’elles ont de régulier, de cohérent,
d’homogène, elle assure un apprentissage plus efficace que la
simple répétition des supposées exceptions. Elle sécurise ain-
si un apprentissage qui peut être construit (ou reconstruit)
à l’aide d’activités qui combinent des raisonnements linguis-
tiques justifiés et des entrainements ludiques formateurs.
L’auteure propose également un enseignement extensif
de l’orthographe, en assurant l’articulation de ses différentes
composantes. Elle ne le limite pas aux seuls accords gramma-
ticaux, de genre, de nombre, de personne ou à la seule conju-
gaison des verbes. Elle prend la totalité du système dans toutes
ses dimensions : du lexical au grammatical, de la lettre au mot,
de la construction de ces mots à leur assemblage en phrases et
en textes. De ce point de vue, l’ouvrage ne se contente pas de
« travailler » l’orthographe comme un objet de connaissance
externe. Au contraire, il propose une progression des appren-
tissages qui tient compte de cette réalité, car la maîtrise de
notre orthographe ne peut s’accomplir que dans l’action même
de l’écriture, par la rédaction régulière et fréquente, par des
relectures et des réécritures efficaces, par l’exercice diversifié
des usages et des genres écrits.
Jacques DAVID
Maître de conférences en Sciences du langage
CY Cergy Paris Université

4
Sommaire
Ce livre est structuré en 10 points qui peuvent se lire de
façon linéaire, les uns à la suite des autres, mais aussi sépa-
rément, selon vos besoins. C’est là l’essentiel de la Méthode
Apprenance : 10 points seulement qui simplifient le plus
compliqué dans l’orthographe.

Préface�������������������������������������������������������������������������� 3
Introduction ���������������������������������������������������������������� 7
J’évalue mon niveau ���������������������������������������������������13
1. J’identifie les mots pour pouvoir les accorder�������17
2. Je m’explique autrement les règles d’accord ���������41
3. J’accorde les noms et adjectifs de couleur ���������� 55
4. J’observe le fonctionnement des verbes�����������������61
5. Je dédramatise le participe passé
avec la règle de 3�������������������������������������������������������� 87
6. Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu����103
7. Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme
des mots pour identifier les lettres muettes�������������� 111
8. Je maitrise les formes et mots les plus fréquents��� 123
9. Je gère les consonnes doubles avec la méthode
« plouff » ����������������������������������������������������������������� 133
10. Je comprends la logique générale
de l’orthographe ������������������������������������������������������� 157
Corrigés des exercices�����������������������������������������������170
– Annexe –Je me sers des outils disponibles������������� 189

5
Introduction
Alors qu’il est un critère de discrimination sociale et
professionnelle, le niveau en orthographe des Français
baisse. Malheureusement, les méthodes proposées
jusqu’à présent pour l’enseignement-apprentissage de
l’orthographe se révèlent insuffisantes. Fondées sur la
mémorisation-répétition d’astuces, règles, mots, exercices,
elles se bornent à reproduire les méthodes de l’école. Les
connaissances sont acquises à court terme pour un trop
grand nombre de personnes. L’orthographe apparait alors
comme une masse innombrable de faits éparpillés qu’on
ne peut maitriser qu’au prix d’un effort laborieux. Il est
temps que l’enseignement-apprentissage de l’orthographe
se renouvèle !
La Méthode Apprenance, c’est :
• se simplifier la conjugaison des temps (ex. : il faut que
« j’ai » ou « j’aie » ?) ;
• accorder le participe passé autrement (ex. : les pieds
qu’elle s’est « lavé », « lavés » ou « lavée » ?) ;
• ne plus connaitre de difficultés avec « on » (ex. : on
est « fort » ou « forts » ?) ;
• éviter les confusions sur les <e>, <s> ou <t>, et sur le
son [é] (ex. : il « voulait », « voulé » ou « vouler » ?) ;
• avoir des pistes pour gérer les consonnes doubles
(ex. : « étrangement » ou « étrangemment » ?) ;
• avoir moins besoin de mémoriser des listes de règles,
d’astuces et de mots ;
• maitriser l’orthographe de la moitié des mots de n’im-
porte quel texte d’ampleur ;
• et beaucoup d’autres choses à découvrir.

7
• Une méthode scientifique
La méthode réunit tout ce que la science a découvert
pour vous permettre enfin de comprendre le fonctionne-
ment du code orthographique. Car l’orthographe n’est pas
cette masse innombrable de faits éparpillés qu’on doit s’ef-
forcer de connaitre par cœur ; elle est un code organisé,
logique et compréhensible ! Avec la Méthode Apprenance,
il ne s’agit plus d’apprendre par cœur sans comprendre,
mais de comprendre pour apprendre.
Pour vous donner les clés du code orthographique, la
Méthode Apprenance s’appuie sur les travaux récents et mé-
connus des sciences du langage en orthographe :
• de la linguistique (comment ça fonctionne ?) ;
• de la didactique (comment ça se transmet et s’appro-
prie ?).
Les sciences du langage l’affirment : la scolarité obliga-
toire doit être considérée comme un minimum pour la ma-
jorité d’entre nous parce que la maitrise de l’orthographe
requiert au moins dix ans d’apprentissage, des moments de
réactivation des connaissances et une certaine maturité co-
gnitive. Pour réactiver ou approfondir les connaissances or-
thographiques transmises lors de la scolarité obligatoire, la
Méthode Apprenance ne se prive pas non plus de mobiliser
des principes d’autres approches tant que celles-ci sont effi-
caces et complémentaires (de la grammaire ou de « vieilles
astuces »)

8
• Une méthode accessible
La méthode permet à chaque apprenant de s’y retrouver
quel que soit son profil (visuel, auditif, kinesthésique), en
proposant une diversité d’outils et de supports (briques de
jeu de construction, perles, schémas, termes plus simples et
imagés…).
D’autre part, la méthode vise l’essentiel, sans nier les
exceptions et même en les réduisant.
C’est grâce à ses compétences scientifiques et pédago-
giques que l’auteure de la méthode peut présenter avec clar-
té et efficacité le fonctionnement orthographique. Connaitre
ne suffit pas à transmettre : on peut être un champion na-
tional d’orthographe sans connaitre son fonctionnement, ni
savoir l’enseigner.

• Une méthode sécurisante


Une méthode d’enseignement-apprentissage ne vaut
par ailleurs que si elle est sécurisante. C’est ce que prouve le
témoignage suivant de Marceline Laparra, chercheure spé-
cialiste du français :
« J’ai toujours eu moins soixante en orthographe.
[…] Et je suis spécialiste de la graphie du français et
on me reconnait une certaine compétence sur le sujet. Si
je suis en situation d’insécurité sociale, j’ai à nouveau
moins soixante, instantanément. »
La Méthode Apprenance est sécurisante pour deux
raisons :
• Parce qu’étant donné que l’incompréhension génère de
l’insécurité, la Méthode Apprenance, en décrivant le fonc-
tionnement de l’orthographe, met les apprenants en état de
sécurité linguistique, et donc en meilleure posture pour ap-
prendre et orthographier ;

9
• Parce que cette méthode repose sur une conception
tolérante de la langue, celle de la linguistique, qui admet
que l’orthographe présente des faiblesses et que la norme
prescrite est inaccessible, contrairement à la conception éli-
tiste de la grammaire et des formations traditionnelles. Les
études le prouvent : tout le monde fait des fautes, quels
que soient le milieu social et le capital scolaire, en fonction
notamment de la situation d’écriture, surtout lorsqu’elle est
insécurisante.

• Une méthode innovante


Pour ces raisons confondues, la Méthode Apprenance est
innovante : parce qu’elle repose sur les travaux méconnus
des sciences du langage, sécurisants et rendus accessibles,
qui expliquent enfin ou autrement comment fonctionne l’or-
thographe. Comprenez bien qu’il ne s’agit pas avec cette
méthode de partir de rien, de revenir sur tout, mais de
compléter ou repenser les principes traditionnels pour
faciliter l’enseignement-apprentissage de l’orthographe.
Par ailleurs, et contrairement à la plupart des ouvrages
et formations en orthographe qui ne traitent que de l’ortho-
graphe des accords, la Méthode Apprenance ne met pas de
côté l’orthographe dite « lexicale ». Vous saurez par exemple
pourquoi « vain » s’écrit <ain>, pourquoi « cruelle » ou « ir-
réel » prennent des consonnes doubles

10
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site
www.methode-apprenance.com et découvrez
les formations Méthode Apprenance.

Note aux lecteurs

Cet ouvrage s’efforce de respecter la nouvelle ortho-


graphe (rectifiée en 1990). Toutefois, la présence possible
de graphies traditionnelles ne saurait être condamnée
dans la mesure où ni les nouvelles graphies, ni les graphies
traditionnelles ne sont considérées comme fautives par
l’Académie française. La Méthode Apprenance, pour sa
part, ne recommande aucune des deux orthographes en
particulier. Elle invite les utilisateurs à employer les gra-
phies avec lesquelles ils se sentent le plus à l’aise ou qui
sont les plus faciles à maitriser, quelles qu’elles soient, nou-
velles ou traditionnelles.

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J’ÉVALUE
MON NIVEAU
Avant de démarrer, vous pouvez
tester votre niveau avec le quiz suivant.
Il est également accessible grâce au QR Code
ci-dessous. Après avoir lu le livre, testez-vous
de nouveau !
Exercice 1
20 : vin / vain / vint / ving / vingt ?
80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ?
20 dossiers : vingt / vingts ?
Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ?
Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ?
Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ?
Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ?
Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ?
Nous, on est ---. : fort / forts ?
--- amie ! : Quel / Quelle ?
--- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ?
Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ?
Alec --- retourne. : se / ce ?
Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ?
Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ?
Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ?
Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ?
La directrice --- félicité. : la ou l’a ?
Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ?
Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ?
Tout le monde --- gagné. : a / ont ?
L’équipe ---. : gagne / gagnent ?
Ils sont ---. : loin / loins ?
Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : marron / marrons ?
Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ?
Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ?
Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ?
Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ?
Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ?
Il faut que je le ---. : bois / boive ?

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Il --- le mur. : peind / peint ?
Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ?
Les dossiers ---. : donné / donnés ?
Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ?
Ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ?
Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils leur ont ---. : donné / donnés ?
Elle s’est ---. : lavé / lavée ?
Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ?
Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ?
Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ?
Nous --- irons pas. : ni / n’y ?
La --- s’est envolée. : libelule / libellule ?
C’est --- moi. : malgré / malgrés ?
Ils sont --- nous. : parmi / parmis ?
Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ?
Il l’a ---. : pri / pris / prie.
Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ?
L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ?
C’est sa ---. : sugestion / suggestion ?
C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ?
Une quantité ---. : inombrable / innombrable ?
Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ?
Il a réagi ---. : violement / violemment ?
Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ?
C’est une ---. : reinette / reinnette ?
Je --- une orange. : pèle / pelle ?
Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ?
Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ?
Il utilise du ---. : benzène / benzenne ?
Quelle --- ! : sote / sotte ?
Il se --- avec le temps. : bonifie / bonnifie ?
C’est de la --- ! : difamation / diffamation ?

J’évalue mon niveau 15


Point 1
J’IDENTIFIE
LES MOTS
POUR POUVOIR
LES ACCORDER
Les difficultés en orthographe ne
sont pas liées, la plupart du temps, à une
méconnaissance des règles, mais au repérage
des mots auxquels celles-ci s’appliquent.
Par exemple, le problème est moins souvent de
savoir qu’il faut mettre un <s> au pluriel des adjec-
tifs que de savoir repérer les adjectifs. Dans ce cas,
la répétition des règles ne sert à rien ! Il faut d’abord
repérer ce qu’on appelle la « classe » des mots.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder


INTRODUCTION :
LES MOTS ONT UNE
IDENTITÉ
Exercice 2
☐ Notez sur une feuille de papier et découpez avec des ciseaux
les mots suivants : sportifs, demain, énormément, quelques, collègues,
trois, soutiens, ainés, viennent, nos, apportent, encore, ensemble, motivés,
jouent, animateurs, rangent, frères, des, énormément, enthousiastes.
☐ Ensuite, classez par groupes ceux qui vous semblent partager des
caractéristiques communes. Prêtez attention aux critères que vous
mobilisez pour le faire. Le résultat obtenu compte moins dans cet exercice
que la réflexion qui y conduit.
Pour comprendre ce qu’est une classe, imaginez une
commode à 10 tiroirs. Une commode à mots ! De la même
manière que les vêtements sont classés par types de vête-
ments, et rangés chacun dans un tiroir (les pulls dans l’un,
les jupes dans un autre), les mots de la langue sont triés
par « classes » à partir d’un ensemble de caractéristiques.
Les mots en ont tous une. Elles sont au nombre de 10.
La classe d’un mot, c’est le type du mot. Autrement
dit, c’est son « identité ».
› Ex. : Le mot « fauteuil » est un nom commun.
CARTE D’IDENTITÉ

Fa u t e u i l

NOM COMMUN

18 Point 1
- Verbes -
- Noms communs -

- Prépositions -
- Déterminants -

- Adverbes -
- Noms propres -

- Conjonctions -
- Adjectifs -

- Interjections -
- Pronoms -

Exercice 3
☐ Reprenez maintenant les mots que vous avez précédemment dé-
coupés et constituez 5 phrases. Plusieurs combinaisons sont possibles.
☐ Remplissez ensuite le tableau suivant avec vos phrases, en notant
un mot par case.

Stratégie pour identifier la classe d’un mot


Dans l’exercice, certains auront préféré faire jouer les
collègues et ranger les animateurs, peu importe. Dans tous
les cas, vous avez fait un choix entre des mots qui peuvent
se substituer les uns aux autres dans les colonnes ↓. Ce tra-
vail vous permet de comprendre que certains mots peuvent
en remplacer d’autres et que chaque colonne correspond à
un « type » de mots : c’est-à-dire à une classe. Autrement
dit, les mots qui peuvent se substituer les uns aux autres

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 19


sur l’axe vertical sans rendre la phrase agrammaticale
appartiennent à la même classe. Aussi peut-on utiliser ce
« test de substitution » (ou « commutation ») pour identi-
fier la classe des mots :
Trois collègues motivés
Des soutiens enthousiastes

Déterminants Noms communs Adjectifs → « Trois » est un


déterminant : il peut se substituer
à « les ».

Pour identifier la classe d’un mot, j’utilise le


test de la substitution : « Si je peux remplacer un
mot par un autre, alors les mots appartiennent à la
même classe. »
Par ailleurs, la classe des mots est précisée dans
les dictionnaires (le Larousse en ligne est gratuit),
comme l’illustrent les deux exemples suivants.

Dans les dictionnaires, les classes sont notées en entier,


ou en abrégé avec les abréviations suivantes :
› Ex. n
o
1 : Adéquat, adéquate, adjectif.
› Ex. n
o
2 : Adéquat, ate, adj.

1. Nom commun (n.) 6. Verbe (v.)


2. Déterminant (dét.) 7. Préposition (prép.)
3. Nom propre (n.) 8. Adverbe (adv.)
4. Adjectif (adj.) 9. Conjonction (conj.)
5. Pronom (pron.) 10. Interjection (interj.)

20 Point 1
Exercice 4
☐ Vous avez constitué de manière plus ou moins intuitive des colonnes
de mots avec des caractéristiques communes. Identifiez maintenant dans
la mesure du possible ces caractéristiques, afin de définir les classes de mots.
Vous pouvez rencontrer des difficultés à le faire. Les spécialistes eux-
mêmes peinent à proposer des définitions et des classements qui fassent
toujours consensus. Les mots sont plus ou moins évidents à classer, plus
ou moins typiques d’une classe.
Bien qu’il soit difficile de définir les caractéristiques de
chaque classe, observons classe par classe ce qui semble
être le plus pertinent pour les définir et les repérer. Leur
repérage est absolument nécessaire pour réussir à accor-
der les mots (par exemple pour ajouter un <s>, un <e>
ou aucun des deux). L’accord des mots est expliqué dans
le point no 2.

JE REPÈRE LES
« NOMS COMMUNS »
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« collègue », « humain », « chaise », « colère »

« Qui nomme »
• Le nom est le mot « qui nomme » des choses concrètes
(objets, animaux…) ou abstraites (idées, sentiments…). Ce
à quoi il réfère se conçoit sans intermédiaire, autrement dit
le nom n’a besoin d’aucun complément pour répondre à
la question « De quoi parle-t-on ? ».
›suivantes.
Ex. : prenez le mot « nouveau » dans les deux phrases

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 21


Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parle-
t-on ? D’un nouveau. Un nouveau quoi ? Un nouveau + col-
lègue → Dans cette phrase, « nouveau » n’est pas un nom.
Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parle-
t-on ? D’un nouveau. Un nouveau quoi ? Un nouveau Ø →
C’est un nom.
• Le nom est associé à un déterminant, présent ou non
dans la phrase. Présent, le déterminant dans la phrase est
donc le mot signal du nom, celui qui permet de le repérer.

Retenez qu’on rencontre rarement deux noms côte


à côte. Quand c’est le cas, ils sont séparés par une virgule
ou un trait d’union.
› Ex. : des mots-clés.
Il existe malgré tout sous l’influence de l’anglais des
noms (accidentellement) « apposés », sans trait d’union.
› Ex. : des services clients (pour les clients).
CARTE D’IDENTITÉ

NOM COMMUN
De quoi Après déterminant
parle-t-on ? Donneur d’accord
collègue (genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 5
☐ Identifiez les noms communs dans l’extrait suivant de Vingt
mille lieues sous les mers, de Jules Verne.
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

22 Point 1
JE REPÈRE LES
« DÉTERMINANTS »
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« mon », « le », « un », « sa », « ce », « deux », « quelques »

« Qui détermine »
Le déterminant est le mot qui détermine le nom pour
deux raisons. D’abord, n’importe quel mot associé à un dé-
terminant devient un nom. En outre, le déterminant précise
le genre et le nombre du nom qu’il précède.
Ainsi, pour identifier un déterminant, notez qu’il pré-
cède le nom auquel il est associé et peut être remplacé
par un déterminant du type « le » (sous sa forme « le » ou
« l’ », « la », « les »).

Dans certains cas précis, le déterminant peut être


absent de la phrase.
› Ex. : remuer le ciel et la terre, par un hasard.
CARTE D’IDENTITÉ

Qu’est-ce DÉTERMINANT
qui donne Avant nom
le genre ? Receveur d’accord
(genre et nombre)
le

Les notes en gris renvoient au point no 2.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 23


Exercice 6
☐ Soulignez en rouge les déterminants et soulignez en noir
les noms auxquels ils sont associés dans cet extrait de Vingt mille lieues
sous les mers.
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

JE REPÈRE
LES « NOMS PROPRES »
› Ex. :
Alec habite loin.

« Alec », « Italie », « Voltaire », « Unicef »

Qui nomme ce « qui appartient en propre »


Le nom propre est un nom personnel ; il a un sens
occasionnel, non généralisable à d’autres entités. Ce sont
les (pré)noms, lieux et habitants, marques, titres et évène-
ments historiques.
› Ex. : « Pierre » la personne versus « une pierre » ;
« Mars » la planète versus le mois de « mars » ;
« Le Havre » la ville versus « un havre de paix » ;
« le Midi » la région du sud de la France versus « midi »
l’heure.
Contrairement aux noms communs, beaucoup des noms
propres sont sans déterminant, ne prennent pas la marque
du pluriel Ø et prennent une majuscule comme marque dis-
tinctive.
› Ex. : Il y a deux Pierre Ø dans la classe.

24 Point 1
CARTE D’IDENTITÉ

Comment NOM PROPRE


s’appelle... ? Avec majuscule
Paris Donneur d’accord
(genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2

JE REPÈRE
LES « ADJECTIFS »
(QUALIFICATIFS)
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« nouveau », « dentaire », « fatigant »

« Qui s’ajoute (qualifie) »


L’adjectif est le mot qui s’ajoute au nom pour nom-
mer une qualité du nom, préciser son sens.
Ainsi, si le nom est la réponse à la question « De quoi
parle-t-on ? », l’adjectif est la réponse à « Comment est ce
dont on parle ? ». C’est la question qui permet de repérer
un adjectif dans une phrase.
›t-onEx.? :D’un
Dans « Mon nouveau collègue habite loin », de quoi parle-
collègue. Comment est-il ? → nouveau.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 25


CARTE D’IDENTITÉ

Comment ADJECTIF
est... ? Avec nom
Receveur d’accord
nouveau
(genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 7
☐ Soulignez en noir les noms, soulignez en rouge les adjec-
tifs et reliez-les aux noms qu’ils précisent.

›d’unEx.parc
: un parc dans un grand immeuble (de quoi parle-ton ? →
et d’un immeuble ; comment est l’immeuble ? → grand).
Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire. Des pommes
de terre sautées.

JE REPÈRE
LES « PRONOMS »
› Ex. :
Il habite loin.

« il », « on », « se », « les », « eux », « celui-ci »

« Qui est mis pour/à la place »

26 Point 1
Exercice 8
☐ Voici le poème Un pauvre honteux de Xavier Forneret. Lisez-le.
« Il l’a tirée
De sa poche percée
L’a mise sous ses yeux ;
Et l’a bien regardée
En disant : “Malheureux”
Il l’a soufflée
De sa bouche humectée ;
Il avait presque peur
D’une horrible pensée
Qui vint le prendre au cœur. […]
Il l’a frottée,
Ne l’a pas réchauffée,
À peine il la sentait ;
Car, par le froid pincée
Elle se retirait. […]
Il l’a palpée
D’une main décidée
À la faire mourir.
– Oui c’est une bouchée
Dont on peut se nourrir.
Il l’a pliée,
Il l’a cassée,
Il l’a placée,
Il l’a coupée,
Il l’a lavée,
Il l’a portée,
Il l’a grillée,
Il l’a mangée.
– Quand il n’était pas grand, on lui avait dit :
– Si tu as faim, mange une de tes mains. »
☐ Surlignez avec des couleurs différentes « il » et « l’ ».
☐ Précisez enfin à quoi chacun des deux fait référence.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 27


• Le pronom est le mot qui remplace un (groupe de)
mot(s), souvent un nom. Il peut aussi remplacer une phrase.
› Ex. : Dans « Cassandre est vive d’esprit et le restera. », le pro-
nom « le » remplace « vive d’esprit ».
Certains pronoms paraphrasent (expriment autrement)
plus qu’ils ne remplacent.
› Ex. : Le pronom « personne » paraphrase « nul être humain ».
• Attention à ne pas confondre pronom et détermi-
nant. Le déterminant précède, le pronom remplace.
›→ Ex. : Fais-le bien, pas mal. → pronom. Fais le bien, pas le mal.
déterminant.
›nant.
Je veux les donner. → pronom. Je veux les dossiers. → détermi-

CARTE D’IDENTITÉ

Plutôt PRONOM
que...?
il Donneur d’accord
(genre et nombre)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 9
☐ Remplacez les pronoms soulignés par un groupe de mots de
votre choix.

› Ex. : Elle est là. → La femme est là.


1. Elle est neuve.
2. Il la commande.
3. Il lui commande une tablette.
4. C’est la sienne.
5. La tablette de Cassandre est neuve. Celle d’Alec aussi.
6. Oui, elle l’est.

28 Point 1
7. Chacun recevra une prime.
8. Laquelle faut-il prendre ?
9. C’est une aubaine.

Exercice 10
☐ Soulignez en rouge ce à quoi renvoient les pronoms soulignés.
1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant.
2. La tâche n’est pas simple ; il le sait.
3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dispose.
4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas.
5. Cassandre, je vous appelle demain.
6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur avons
donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli.
7. Après son footing du midi, Alec se lave et mange.
Ainsi, « se » est un pronom, et précède un verbe.

Exercice 11
☐ Réfléchissez au rapport entre le <s> de « se » et le <s> de
« sa » à partir des phrases suivantes :
Alec se retourne sur sa chaise.
Cassandre se souvient de sa dernière maison.
L’homme se lève de son lit.
Il se mit à rêver de ses vacances.
Je me décide à faire mon devoir.
Tu te prends pour ton chef ?

Exercice 12
☐ Identifiez maintenant dans les phrases suivantes le rapport entre
le <c> de « ce » et le <c> de « cela/ça » : « Combien cela coute ? Ce cahier
coute six euros. Ce sont des folies. Tu veux me ruiner, c’est ça ? Je ne veux
pas de ça. Prends ce stylo plutôt et celui-là. »

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 29


En conclusion, on a deux séries de mots :
ceux avec <c> et ceux avec <s>.

e L’unité <s>, comme <m> et <t>,


a est la base d’un ensemble de mots qui
on concernent la personne (« il/ils » pour
es <s> ; « je » pour <m> et « tu » pour <t>).
perSonne › Ex. : Alec se retourne sur sa chaise pour attra-
per son dossier.

L’unité <c> est la base d’un ensemble


e de mots qui indiquent, désignent quelque
es
chose ou quelqu’un1.
› Ex. : Alec a besoin de ce dossier ; celui-là même.
ela
eux
indiC’ « ceux » est le pluriel de « celui », le
masculin de « celles ».

Exercice 13
☐ Remplacez les éléments soulignés par des pronoms, afin d’éviter
la répétition.

› Ex. : Cassandre a répondu. Cassandre est au téléphone.


→ Elle est au téléphone.
1. Alec m’écrit. Je connais Alec. Je réponds à Alec.
2. Alec et Cassandre m’écrivent. Je connais Alec et Cassandre.
Je réponds à Alec et Cassandre. Je ne réponds qu’à Alec et Cassandre.

1. C’est même le cas dans l’expression « ça va », qui correspondait à l’origine à


« Comment va la selle ? », indicateur de bonne ou de mauvaise santé. Le pronom
« ça » désignait donc les selles.

30 Point 1
JE REPÈRE
LES « PRÉPOSITIONS »
› Ex. :
Il habite à Paris.

« à », « dans », « par », « pour »

« Qui est en pré-position »


• La préposition est un mot qui est forcément suivi
d’un autre, qu’elle introduit.
› Ex. : la préposition « à » introduit « Paris ».
Ce qui suit (ex. : Paris) est appelé « complément » parce
qu’il complète.

Introduisant ainsi un complément, la préposition


ne peut pas être supprimée.
› Ex. : Il travaille à Paris. Il travaille à Paris.
• Voici la liste des prépositions les plus fréquentes :
à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous. Quand on
les prononce les unes à la suite des autres, elles forment la
phrase « Adam part pour Anvers avec deux cent sous ».

CARTE D’IDENTITÉ

à dans par
pour en PRÉPOSITION
vers avec de Avant complément
sans si sous Invariable
chez

Les notes en gris renvoient au point no 2

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 31


Exercice 14
☐ Observez les différences d’orthographe entre les deux listes.
1. Adam part pour Anvers avec deux cents sous.
2. à dans par pour en vers avec de sans sous.
Ainsi, la préposition « à » porte un accent.

JE REPÈRE
LES « ADVERBES »
› Ex. :
Il habite loin.

« loin », « rapidement », « ici », « pourquoi », « à peine »

« Qui est adjoint au verbe »


• Contrairement à ce que laisse penser son étymologie, l’ad-
verbe n’est pas toujours adjoint et pas toujours au verbe. L’ad-
verbe n’est en tout cas jamais adjoint au nom et, contraire-
ment à la préposition, il peut souvent être supprimé.
• Comme le pronom, l’adverbe remplace : il englobe
une préposition et son complément.
› Ex. : rapidement = prép. « avec » + complément « rapidité ».
L’adverbe peut remplacer : « à un certain endroit » (ex. :
ici), « en une certaine quantité » (ex. : assez), « d’une cer-
taine façon » (ex. : ainsi), « à un certain degré de vérité »
(ex. : peut-être), « en un certain ordre » (ex. : d’abord), « à
un certain moment » (ex. : demain).
• Par ailleurs, pour le repérer, testez de nouveau la subs-
titution par un autre adverbe.

32 Point 1
› Ex. : « Il court assez vite. » « Il travaille là-bas. »

trop lentement loin

CARTE D’IDENTITÉ

Plutôt
que... ? ADVERBE
loin = prép. + compl.
Invariable

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 15
☐ Remplacez par une préposition et son complément l’adverbe
« y » dans « Il y pense souvent » et « Y allez-vous ? ».

Exercice 16
☐ Réécrivez les phrases suivantes à la forme négative :
1. Il y pense souvent.
2. Y allez-vous ?
L’adverbe « y » dans une phrase négative s’orthogra-
phie « n’y ».

JE REPÈRE
LES « CONJONCTIONS »
› Ex. :
Il habite loin mais il viendra.

« mais », « et », « que », « si »
« Qui fait la jonction »

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 33


La conjonction est le mot qui joint des phrases ou des
mots avant et après elle.
› Ex. : « Lui et moi » ; « C’est moi qui décide ».
Dans une phrase avec une conjonction, il y a sou-
vent plusieurs verbes. Repérer la conjonction permet de
repérer les verbes pour mieux les conjuguer.
Voici la liste des conjonctions les plus connues : mais, ou,
est, donc, or, ni, car. Quand on les prononce les unes à la
suite des autres, elles forment la phrase « Mais où est donc
Ornicar ? ».

CARTE D’IDENTITÉ

mais ou et
donc or ni CONJONCTION
car Fait la jonction
quoique Invariable

Les notes en gris renvoient au point no 2.

Exercice 17
☐ Observez les différences d’orthographe entre les deux listes.
1. Mais où est donc Ornicar.
2. Mais ou et donc or ni car.
La forme avec accent (où) exprime le lieu, l’autre
(ou) le choix.

Exercice 18
☐ Pour distinguer la conjonction « ou » de l’adverbe « où », et savoir
ainsi les orthographier, observez les substitutions suivantes.
Je ne sais pas où. Lui ou moi.

dans quel endroit ou bien

34 Point 1
☐ Observez également l’orthographe des conjonctions suivantes :
ET et NI, qui expriment l’addition.

› Ex. : Il a le temps et la volonté. Il n’a ni le temps ni la volonté.


OU, qui exprime des choix.

› Ex. : C’est le travail ou les loisirs.


MAIS et QUOIQUE, qui expriment l’opposition.

›rieux.
Ex. : Il est bavard, mais sérieux. Quoique bavard, il est sé-

« Quoique » ainsi orthographié a le sens de « bien que ».

Quoique bavard, il est sérieux.

Bien que

Exercice 19
☐ Remplacez les mots soulignés dans les phrases ci-après par les
mots suivants : où, pas, me, obtenir, t’en, trois, avec, or, de rapport, de
donner, aujourd’hui, voit, l’avait, était, en ce qui te concerne, son, une, ses,
notre, ci, l’ont, dix, derrière, pour, puis, de en, ne… dessus, histoire, que… de.
1. Qu’en penses-tu ? Ce que j’en pense ? Je me demande quand il tra-
vaillera. Quant à toi, occupe-toi de ce dossier.
2. Il m’a dit de prendre ma pause.
3. Ils m’ont félicité pour mon travail.
4. Va dans le bureau d’en face.
5. On le dit sans s’en convaincre.
6. Le métro a cent ans, ça se sent (Jean-Jacques Peroni).
7. La directrice l’a félicité pour ce projet-là.
8. Je ne veux pas de l’un, ni de l’autre ; n’y compte pas.
9. Avoir cette place n’a à voir qu’avec la chance.
10. Il a contraint l’auteur de l’affaire à faire des excuses.
11. J’applaudis de mes deux mains si le travail est rendu demain.
12. Mon costume est noir et gris, mais mes chaussures sont marron.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 35


JE REPÈRE
LES « VERBES »
› Ex. :
Il habite loin.

« travailler », « travailles », « travaillait »

« Qui verbalise »
Le verbe est le mot qui verbalise (exprime par le lan-
gage) l’action ou l’état de ce dont on parle. C’est ce qu’on dit
de ce dont on parle. Le verbe est la réponse à la question
« Qu’en dit-on ? ». « Ce dont on parle X ».
›habite
Ex. : Le stagiaire habite loin. → Ce dont on parle (le stagiaire)
loin.

Pour identifier un verbe dans l’objectif de le conju-


guer (point no 4), vous pouvez ajouter « ne… pas » à la
phrase : le verbe à conjuguer est le mot encadré.
› Ex. : Le stagiaire habite loin. → Le stagiaire n’habite pas loin.
CARTE D’IDENTITÉ

VERBE
Qu’en Ne... pas
dit-on ? Receveur de
travailler conjugaison
(de personne)

Les notes en gris renvoient au point no 2.

36 Point 1
Exercice 20
☐ En les encadrant par la négation « ne X pas », identifiez puis
soulignez les verbes conjugués dans les phrases suivantes.

›c’estEx.une: «vanité.
L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude,
» (Raymond Queneau)
→ L’orthographe n’est pas plus qu’une mauvaise habitude, ce
n’est pas une vanité.
1. L’orthographe participe de la vie sociale. (Bernard Pivot)
2. Un optimiste est un homme qui épouse sa secrétaire en s’imaginant
qu’il pourra continuer à lui faire des réflexions sur sa mauvaise ortho-
graphe. (Tristan Bernard)

Exercice 21
☐ Soulignez les verbes conjugués dans l’extrait suivant (Du
contrat social, Jean-Jacques Rousseau).
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le
maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce
changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ?
Je crois pouvoir résoudre cette question.
Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant
qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut
secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa
liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou
l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert
de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ;
il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces
conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. »
La stratégie de l’encadrement par « ne... pas » permet
de repérer le verbe qui doit se conjuguer : ici, « être » (« ne
s’est-il pas fait »). Le verbe « faire » ne se conjugue pas, il
s’accorde. La distinction entre ce qui se conjugue et ce qui
s’accorde est primordiale (point n° 2)2.

2. La stratégie permet de repérer le verbe « recouvrant » au participe présent. On peut


distinguer le participe présent en emploi verbal du participe présent en emploi adjectival.
Ex. : « MotivantØ les salariés, les responsables ont organisé une collecte. » (emploi
verbal) ; « Motivants, les responsables ont organisé une collecte » (emploi adjectival).

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 37


L’essentiel à retenir
À présent, je sais ce qu’est la classe d’un mot ;
c’est son identité.
Je sais repérer les mots des différentes classes :
les noms communs et les noms propres, les détermi-
nants, les adjectifs, les pronoms, les prépositions, les ad-
verbes, les conjonctions et les verbes, notamment les
verbes conjugués. Cela me servira à choisir entre les
finales verbales <er>/<é>/<ai>, les verbes conjugués n’ac-
ceptant que la finale <ai> (point n° 4).
Maintenant, et seulement maintenant, je vais
pouvoir les accorder.

Exercice 22
☐ Remplacez chaque mot des phrases suivantes par un autre mot,
puis donnez leur classe.

Marie Curie est une scientifique douée.

des
Classe Nom commun

J’ ai posé les dossiers sur le bureau peut-être.

dans
Classe Pronom

38 Point 1
L’ escalier sous la salle peut grincer fort.

Classe Déterminant

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder 39


Point 2
JE M’EXPLIQUE
AUTREMENT LES
RÈGLES D’ACCORD
Toutes les études indiquent que
l’orthographe des accords et de la
conjugaison (dite « grammaticale ») est la
zone où se concentre le plus grand nombre
d’erreurs. Il est donc temps d’y voir plus clair
avec l’accord des mots.
LES MOTS VARIENT
Un mot peut avoir une forme unique ou plusieurs
formes. On dit qu’il est « invariable » dans le premier
cas, dans le second qu’il est « variable » ou qu’il « va-
rie ».

› Ex. de mot invariable : le mot « trop » n’a qu’une forme.


›« petit
Ex. de mot variable : le mot « petit » peut prendre les formes
», « petite », « petits », « petites » ; le mot « le » peut
prendre les formes « le », « la » et « les ».
Le féminin est l’une des formes possibles du mot. On
parle du genre féminin, opposé au masculin. Un mot peut
aussi être au singulier ou au pluriel. C’est le nombre. Ce
sont les « traits » des mots. En tout, il existe 3 traits : le
genre, le nombre et la personne.

• Les mots varient en genre


Les genres féminin-masculin des mots coïncident en gé-
néral avec les sexes mâle-femelle.
›melle)
Ex. : un renard (masculin/mâle), une renarde (féminin/fe-
; un ami (masculin/mâle), une amie (féminin/femelle).
Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. Un mot peut
être exclusivement masculin ou exclusivement féminin, in-
dépendamment des questions de sexe.
› Ex. : un crocodile, une chenille (mâle ou femelle).
Quand l’information du genre n’est pas tirée du
sexe, elle l’est du déterminant et apprise par cœur, assez
spontanément. Le genre est également précisé dans les

42 Point 2
dictionnaires, en abrégé : m. (ou masc.) pour « masculin »,
f. (ou fém.) pour « féminin ».
› Ex. : BUREAU [byʀo] n. m. (pour « nom masculin »).
• Les mots varient en nombre
Le trait du nombre oppose le singulier (sing.) au pluriel
(pl. ou plur.).
› Ex. : un renard/des renards, une renarde/des renardes.
Le nombre du nom est pluriel à deux conditions : si le
nom représente au moins 2 objets ou ensembles d’objets et
si, et seulement si, le nom est associable à un déterminant
pluriel, tel que « plusieurs » (voir les déterminants, point
no 1).

On peut dire « plusieurs » devant le nom.

› Ex. : Singulier Pluriel

l’équipe ☑ ☐ Pour vérifier le pluriel


tout le monde ☑ ☐ on peut mettre «plu-
sieurs» devant le nom.
Je goute du vin. ☑ ☐ C’est le vin en général,
pas plusieurs.
Je goute des ☐ ☑ C’est plusieurs sortes
vins. de vin.
de/des beaux ☐ ☑ Il s’agit de plusieurs
chats beaux chats.

La présence de « les » dans une phrase ne garantit


pas la présence d’un nom pluriel, car « les » peut être autre
chose qu’un déterminant (voir les pronoms, point no 1).
›et Ex. : dans « Je veux les donner », « donner » n’est pas un nom
« les » n’est pas un déterminant. Le premier est un verbe
(substituable par « rendre » par exemple), le second un pronom
(substituable par « me »).

Je m’explique autrement les règles d’accord 43


• Les mots varient en personne
Le troisième et dernier trait est celui de la « personne ».
La grammaire traditionnelle parle des 1re, 2e et 3e personnes
du singulier et du pluriel. Cette prise en compte du nombre
induit de nombreuses erreurs d’orthographe. Considérez
donc plutôt qu’il y a 6 personnes : la 1re, 2e, 3e, 4e, 5e et
6e personne ou, dit autrement, P1, P2, P3, P4, P5 et P6. Ces
personnes sont représentées par un pronom (je, tu, il…),
dit, à juste titre, « pronom personnel ». Rien ne change de
ce côté-là.
P1 je
P2 tu
P3 il, elle, on
(cela)
P4 nous
P5 vous
P6 ils, elles

44 Point 2
LES MOTS VARIENT
EN RELATION AVEC
D’AUTRES MOTS
Sur l’axe de la phrase, certains mots peuvent donc va-
rier.
›et Ex. : le mot « fauteuil » peut prendre les formes « fauteuil »
« fauteuils » ; le mot « grand » peut prendre les formes
« grand », « grande », « grands » et « grandes ».
Parmi ces mots variables, il y a les « donneurs » et
les « receveurs ».
› Ex. : le mot « fauteuil » est toujours un donneur et le mot
« grand » un receveur. Vous verrez pourquoi.
Les donneurs donnent aux receveurs leurs traits (de
genre, nombre ou personne).
›pluriel.
Ex. : au pluriel, « fauteuils » donne ses traits masculin et

Ce partage se manifeste par une marque (marque zéro


Ø, <s>, <e>, <nt>…).
› Ex. : « fauteuils » et « grands » prennent un <s>.
Partage de traits
(masculin, pluriel)
Mot donneur Mot receveur
› Ex. : (des) fauteuils grands

Axe de la phrase

Je m’explique autrement les règles d’accord 45


Ainsi, le mot « grand » change de forme en fonction
de sa relation au donneur « fauteuils », qui lui donne ses
traits : masculin pluriel. Autre exemple : dans « une chaise
petite », le mot « petit » change de forme en fonction de
sa relation au donneur « chaise », qui lui donne ses traits :
féminin singulier.

Observons les ressemblances entre les fonctionne-


ments d’une phrase et d’une entreprise. Les mots sur l’axe
de la phrase sont comme des collègues, et les relations
entre eux sont comme des relations de travail.

L’accord dans... L’accord dans...


les phrases le monde du travail
Dans les phrases, il y a plu- Dans le monde du travail, il y
sieurs mots. a plusieurs individus.
› Ex. : « Cesgrands.
fauteuils sont trop
»
› Ex. sandre,
: Alec, boulanger ; Cas-
coiffeuse.
Certains ne varient pas : ils Certains ne contractent pas :
n’entretiennent pas de rela- ils n’entretiennent pas de re-
tions de variation avec les lations contractuelles.
autres. › sont
Ex. : Alec et sa coiffeuse ne
› Ex. : le mot « trop » n’en-
tretient de relation avec aucun
pas liés par un contrat.

autre mot de la phrase.


D’autres en revanche sont D’autres en revanche sont
susceptibles de varier. Ce susceptibles de contracter.
sont les mots variables. Ils Ce sont des contractants. Ils
sont liés, associés. sont liés par un contrat.
› Ex. : les«mots « fauteuils » et
grands ».
› Ex. : Alec et son vendeur, son
fournisseur…

46 Point 2
La relation consiste pour un La relation consiste pour le
mot donneur à donner à un donneur du contrat à par-
mot receveur ses traits (de tager avec le receveur du
genre, de nombre ou de per- contrat des obligations.
sonne). › Ex.un: salaire
le boulanger doit payer
›tageEx.avec
: le mot « fauteuils » par-
le mot « grands » ses
au vendeur.

traits : masculin pluriel.


Et ce partage de traits se Et ce partage d’obligations se
manifeste par une marque manifeste par une signature.
(<s>). Le receveur endosse une nou-
› Ex. : l’unité <s>. velle casquette.
› Ex. : X
On pourrait donc appeler la marque issue du partage
entre les mots une « marque de travail ». Les relations
entre les mots sur l’axe de la phrase sont des relations « ho-
rizontales », comme le sens de la phrase →.

LES MOTS VARIENT


SELON LEUR CLASSE
La capacité des mots à varier ou non, leur statut de
donneur ou de receveur et les marques qu’ils partagent
dépendent de ce qu’on appelle leur « classe ».
Autrement dit, c’est la classe du mot qui détermine si
celui-ci est variable (susceptible de changer de forme) et,
dans ce cas, avec quoi (en relation avec tel ou tel autre mot)
et comment (avec telle ou telle marque).
› Ex. : le mot « fauteuil » est un nom et, à ce titre, il est va-
riable, et c’est un donneur.

Je m’explique autrement les règles d’accord 47


• Les classes qui donnent et celles qui
reçoivent

- Verbes -
- Noms communs -

- Prépositions -
- Déterminants -

- Adverbes -
- Noms propres -

- Conjonctions -
- Adjectifs -

- Interjections -
- Pronoms -

Qui sont les donneurs et les receveurs ?


Les classes potentiellement1 invariables sont indiquées
en gris dans la commode, les classes variables en noir ; par-
mi elles, celles des donneurs, en gras, et celles des receveurs.
›receveur.
Ex. : le nom (fauteuil) est un donneur, l’adjectif (grand) un

« Qui donne à qui ? » ou « Qui reçoit de qui ? »


Les relations entre les mots sont les suivantes :
Le nom et le pronom sont des donneurs du détermi-
nant et de l’adjectif.
›donne
Ex. : dans « Les fauteuils sont grands », le nom « fauteuil »
ses traits au déterminant « le » (qui devient « les ») et à
l’adjectif « grand » (qui devient « grands »).

nom/pronom → déterminant et adjectif

1. Les mots qui appartiennent à des « classes variables » peuvent par définition
varier. Certains pourtant dérogent à la règle et ne varient pas.
Ex. : « des papas tendres et gagaØ ».
À l’inverse, quelques mots des « classes invariables » varient.

48 Point 2
Pour identifier le donneur de l’adjectif, posez la
question : « Qu’est-ce qui est + adj. ? ».
› Ex. : Qu’est-ce qui est grand ? → (les) fauteuils.
Le verbe est quant à lui un receveur du (noyau du)
sujet.
sujet → verbe
›fauteuils
Ex. : dans « Les fauteuils sont grands », le sujet est « (les)
». Le sujet « (les) fauteuils » donne ses traits au verbe
« être » (qui devient « sont »).

Le groupe de mots qui constitue le sujet (les


fauteuils) s’organise autour d’un mot-leader, appelé le
« noyau » (fauteuils). Et c’est précisément le noyau du sujet
qui partage ses traits avec le verbe.

Exercice 23
☐ Reliez les classes de gauche aux classes de droite, en rouge si les
classes de gauche sont des donneurs.

Nom commun ☐ ☐ Nom


Adjectif ☐ ☐ Déterminant
Sujet ☐ ☐ Adjectif
Nom propre ☐ ☐ Pronom
Verbe ☐ ☐ Verbe
Déterminant « tous les » ☐ ☐ Sujet

Quels traits sont partagés entre donneurs et


receveurs ?

Je m’explique autrement les règles d’accord 49


• Les classes qui s’accordent et celle du
verbe qui se conjugue
Le verbe est un receveur particulier par rapport
aux autres classes. Il est le seul à partager le trait de per-
sonne ; il a aussi la spécificité d’être attaché à la catégorie
de « temps ». Les classes variables « non verbales » par-
tagent les traits de genre et de nombre.
De ce fait, le verbe a des marques particulières (voir
point no 4).
Pour ne plus confondre les deux types de partages
et de marques, utilisons deux termes : celui de « conju-
gaison » pour évoquer ce qui concerne le verbe et celui
d’« accord » pour le reste. Ainsi peut-on dire que :
• L’adjectif « s’accorde » avec le nom (en genre et en
nombre).
› Ex. : dans « Les fauteuils sont grands », « grands » s’accorde
avec « fauteuils ».
• Le verbe « se conjugue » avec le sujet (en personne et
selon un temps).
› Ex. : dans « Les fauteuils sont grands »,avec
« sont » se conjugue
« les fauteuils ».
Accord Conjugaison
• Les « mar­
ques de conjugai-
- Verbes - son » (de personne et
- Noms communs -
de temps) diffèrent
- Déterminants -
des « marques d’ac-
cord » (de genre et
- Noms propres - de nombre).

- Adjectifs -
›marque
Ex. : <s> est une
d’accord dans
« fauteuils », une
- Pronoms -
marque de conjugaison
dans « je dois ».

50 Point 2
Exercice 24
☐ Cochez la bonne case :

Marque de conjugaison Marque d’accord


Je te suis. ☑ C’est un verbe. ☐
Je te dois des excuses. ☐ ☐
Je te dois des excuses. ☐ ☐
J’aime tes doigts. ☐ ☐
Elles se retirent dans un ☐ ☐
couvent.
Les poules couvent. ☐ ☐
Les clients crient. ☐ ☐

Comme le montre cet exercice, il ne faut pas confondre


tous les <s>, notamment le <s> de personne (pour les
verbes) et le <s> du nombre pluriel (pour les mots d’autres
classes). À la P6 (avec « ils »), la terminaison du verbe est
toujours <nt>, jamais <s> (point n° 3).

L’essentiel à retenir
Pour choisir les bonnes marques à la fin des mots,
j’identifie les mots qui vont ensemble parmi les don-
neurs et les receveurs. Autrement dit, je me demande
quel mot va avec quel autre mot, sachant que :
nom et pronom → déterminant et adjectif (genre et
nombre)
noyau sujet → verbe (personne)

Je m’explique autrement les règles d’accord 51


Exercice 25
☐ Dans les phrases suivantes, reliez les mots avec lesquels s’asso-
cient (« contractent ») les mots soulignés :
Les amis rentraient.
Les amis rentraient.
Les amis fatigués rentraient.
Les amis trop fatigués rentraient.
Les amis de ma sœur rentraient.
Les amis de ma sœur, fatigués, rentraient.
Les copains de ma sœur, fatiguée, rentraient.
Le papier du couloir était vert.
Les papiers des couloirs étaient verts.
On est forts.
On est forts.
On est forts.
« On » peut être le donneur d’un verbe aussi bien que
d’un adjectif. Il ne partage donc pas les mêmes traits et
marques avec les deux. Avec l’adjectif, il partage les traits
et marques de genre et de nombre, mais, en tant que sujet,
il partage les traits et marques de personne avec le verbe :
ceux de la P3, comme « il », même s’il désigne plusieurs
personnes2.

2. Le genre du sujet est pris en compte avec les participes passés, mais ceux-ci
se comportent comme des adjectifs (point no 5).

52 Point 2
Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je m’explique autrement les règles d’accord 53


Point 3
J’ACCORDE
LES NOMS
ET ADJECTIFS
DE COULEUR
Leur accord est un problème pour
beaucoup de personnes, alors qu’il peut
s’expliquer simplement : par le sens.
☐ Observez :
Les bleus.
Les bleu-vert Ø.
Les yeux bleus,
Les bleus foncés,
Les yeux marron Ø.
Les yeux bleu foncé Ø.
Les yeux bleu-vert1 Ø.

Règle générale
Les noms et adjectifs de couleur fonctionnent comme
n’importe quel nom ou adjectif : ils varient en genre et en
nombre.
› Ex. : les yeux bleus.
Particularités
Dans trois cas précis, ils ne varient pas, ni au féminin
ni au pluriel.
1) Les noms formés de 2 couleurs (dits « complexes »).
› Ex. : les bleuØ-vertØ → 2 couleurs.
2) Les adjectifs complexes qu’on peut faire précéder
par « d’un ».
› Ex. : les yeux bleuØ foncéØ → les yeux d’un bleu foncé.
3) Les adjectifs simples qu’on peut faire précéder par
« de la couleur de ».
›(leEx. : des yeux marronØ → des yeux de la couleur du marron
fruit) ;
des yeux bleus → « des yeux de la couleur du bleu » ne veut
rien dire.

1. On met un trait d’union entre deux couleurs.

56 Point 3
Dans les deux cas précédents, l’explication est
simple : on a affaire à une construction dite « elliptique »,
ce qui signifie qu’il manque des mots. Les yeux bleu-vertØ
sont des yeux d’un bleu-vertØ, les yeux marronØ sont les
yeux de la couleur du marronØ (le fruit).

Une exception : il existe 7 adjectifs qui peuvent être


précédés par « de la couleur de » et qui varient pourtant :
fauve, incarnat, rose, mauve, écarlate, vermeil, pourpre.
› Ex. : des yeux roses.
Pour les mémoriser, prenez les premières lettres de
chacun des sept adjectifs. On obtient « FIRME VP » (firme
ventes privées), une entreprise imaginaire qui propose à
bas prix des vêtements de… couleur !
En tout : une sorte de noms et deux sortes d’adjectifs
sont invariables.

Exercice 26
☐ Accordez les mots entre parenthèses dans les exemples suivants,
tirés pour la plupart du site de l’Académie française – parce que c’est un
site de référence auquel vous fier2 – : des costumes (noir), des maillots
(orange), des lacs (verdâtre), des gilets (jaune paille), des mers (bleu-vert),
des verts (pâle), des robes (pivoine), des robes (rose bonbon), des cheveux
(blond), des yeux (émeraude), des yeux (châtain), des yeux (gris-bleu), des
pulls (vert pâle), des joues (écarlate), des couvertures (lie de vin).

2. www.dictionnaire-academie.fr

J’accorde les noms et adjectifs de couleur 57


Exercice 27
☐ Observez maintenant la différence entre les deux propositions
suivantes :

1. Des drapeaux bleu, blanc, rouge ;

2. Des drapeaux bleus, blancs, rouges.

Le premier cas évoque des drapeaux tricolores qui ont chacun les trois
couleurs : des drapeaux avec du bleu, blanc, rouge. Le second cas évoque
des drapeaux soit bleus, soit blancs, soit rouges. Plutôt que d’écrire « des
drapeaux bleus, blancs, rouges », on pourrait écrire « des drapeaux bleus,
des drapeaux blancs, des drapeaux rouges »...

58 Point 3
Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

J’accorde les noms et adjectifs de couleur 59


Point 4
J’OBSERVE LE
FONCTIONNEMENT
DES VERBES
La maitrise de seulement trois temps
suffit à conjuguer tous les verbes à tous
les temps. Pour le comprendre et relativiser
la difficulté de la conjugaison, il convient
d’observer la formation des verbes.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder


Un verbe est formé à partir d’une base et d’une
terminaison.
Base + Terminaison
travaille- -rais

Exercice 28
☐ Observez les formes verbales suivantes.

Infinitif Présent Imparfait Passé Futur


(simple) (simple)
Aim er aim e aim ais aim ai aime rai P11
aim es aim ais aim as aime ras P2
aim e aim ait aim a aime ra P3
aim ons aim ions aim âmes aime rons P4
aim ez aim iez aim âtes aime rez P5
aim ent aim aient aim èrent aime ront P6
Fini r fini s finiss ais fini s fini rai P1
fini s finiss ais fini s fini ras P2
fini t finiss ait fini t fini ra P3
finiss ons finiss ions finî mes fini rons P4
finiss ez finiss iez finî tes fini rez P5
finiss ent finiss aient fini rent fini ront P6
Vouloi r veu x voul ais voulu s voud rai P1
veu x voul ais voulu s voud ras P2
veu t voul ait voulu t voud ra P3
voul ons voul ions voulû mes voud rons P4
voul ez voul iez voulû tes voud rez P5
veul ent voul aient voulu rent voud ront P6

☐ Comptez le nombre de bases différentes pour le verbe « vouloir ».

› Ex. avec le verbe « finir » : fini-, finiss-, finî-.


1. Pour rappel du point no 2, la grammaire traditionnelle P1 je
parle des 1re, 2e et 3e personnes du singulier et du pluriel. P2 tu
Cette désignation induit de nombreuses erreurs d’ortho-
graphe. Parlons donc plutôt de la 1re, 2e, 3e, 4e, 5e et 6e per- P3 il, elle, on (cela)
sonne, ou, dit autrement, de P1, P2, P3, P4, P5 et P6. P4 nous
P5 vous
P6 ils, elles

62 Point 4
Exercice 29
☐ Sur le modèle du tableau, isolez bases et terminaisons dans : il
grondait, tu bondissais, vous trouverez, tu peux, nous courons, nous cour-
rons.
Constatez la grande variation des formes verbales :
à la fois des bases (ex. : veu-, voul-, voulu-, voud-) et des
terminaisons (ex. : -es, -ait, -âmes, -ra, -ent). Bases et ter-
minaisons du verbe varient selon le sujet et le temps, soit
6 personnes et 21 temps.

JE RELATIVISE LA
QUANTITÉ DES
TERMINAISONS
VERBALES
Trois constats permettent de relativiser l’ampleur
de la variation des formes verbales.
• D’abord, la variation de la base ne pose pas trop de
problèmes sur le plan orthographique, dans la mesure où
elle se perçoit à l’oral.
›voud-
Ex. : pour le verbe « vouloir », j’entends bien vouloi-, veu-,
; pour le verbe « appeler », j’entends le <e> prononcé
fermé dans « appeler » et le <e> ouvert dans « j’appelle », ce
qui me permet de déduire le doublement de la consonne (point
no 9).
• Ensuite, seulement 3 temps suffisent à construire
tous les autres, bases et terminaisons comprises : le pré-
sent (T1), le conditionnel (T2) et le passé simple (T3).

J’observe le fonctionnement des verbes 63


Ce sont les « temps fondamentaux ». Seuls les 10 verbes
suivants exigent qu’on apprenne par cœur leur conjugai-
son : être, avoir, aller, faire, dire, savoir, vouloir, pouvoir,
valoir, falloir.
• Enfin, les terminaisons de tous les temps confondus
ne sont pas très nombreuses.
La terminaison d’un verbe peut être constituée d’une
marque de temps et/ou de personne, voire de ce qu’on ap-
pelle un « infixe » :
Base + Terminaison du verbe
Infixe Marque de temps et/ou personne
travaille- -r- -ais

1. L’infixe, s’il y en a un, est : <r>.


› Ex. : il travaille-r-a ;
2. Les 3 marques de temps sont : <a>, <ai> ou <i>.
› Ex. : il travailler-a ; je travaill-ais ; nous travaill-ions.
Ainsi, dans un verbe conjugué (ex. : il travaillait), la termi-
naison ne peut pas être <er> ou <é> ; seulement <ai> peut
noter le son final /E/. Infinitif (travailler) et participe passé
(il a travaillé) sont des formes verbales non conjuguées.

Un verbe conjugué peut être encadré à la forme né-


gative par « ne… pas » (voir les verbes, point no 1).
Autrement dit, une forme verbale qui peut être enca-
drée par « ne… pas » ne peut pas se terminer par <er>
ou <é>, seulement par <ai>.

64 Point 4
3. Les marques de personne sont répertoriées dans le
tableau suivant.
La règle Les particularités
(marques (marques irrégulières)
régulières)
P1 -s -e Ø -x
P2 -s -es Ø -x
P3 -t -e Ø
P4 -(on)s -(me)s
P5 -(e)z -(te)s
P6 -(e)nt

Les marques régulières représentent la règle ; les


marques irrégulières sont une variation de la règle. À la
1re personne (P1), la marque régulière est -s, mais elle peut
aussi être -e, -Ø (aucune marque) ou -x.
› Ex. : je fini-s, je travaill-e, je travaillai-Ø, je veu-x.
Dans l’ensemble, la marque <s> est la marque la plus
importante, sachant qu’on la retrouve dans -ons, et que
-z et -x en sont des variantes. La marque <t> est une
autre marque d’importance, -nt étant aussi une variante.
Ainsi, si l’on ne tient pas compte des variantes et des uni-
tés audibles qui ne posent pas de problèmes d’orthographe
(entre parenthèses), il y a peu de marques vraiment irrégu-
lières (en gras). Ainsi, retenez d’abord comme marques
régulières de personne la série -s, -s, -t, pour P1, P2, P3 et,
avec ses variantes, pour P4, P5, P6.

J’observe le fonctionnement des verbes 65


J’OBSERVE LES LIENS
ENTRE LES TEMPS
Une fois le principe bien assimilé, on peut aborder sans
crainte la conjugaison des verbes.

Exercice 30
☐ Observez à partir de la légende les points communs dans la ter-
minaison des temps.
Tableau. Les liens entre les terminaisons verbales T1 PRÉSENT
Légende Marques régulières de personne
Marques typiques du présent
Base Terminaison
Marques typiques du conditionnel
-s -e
-s -es
Marques typiques du passé simple
-t -e
-ons
-ez
-ent
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
Impératif
-r- -ai- -s -e Base Terminaison
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e -s -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez -ons
-r- -ai- -ent -ent -ez

T3 PASSÉ (SIMPLE) Futur Imparfait


Base Terminaison Base Terminaison Base Terminaison
-ai Ø -r- -ai- Ø -ai- -s
-a -s -r- -a- -s -ai- -s
-a Ø -r- -a- Ø -ai- -t
-â -(me)s -r- -ons -i- -ons
-â -(te)s -r- -ez -i- -ez
-è -(r)ent -r- -ent -ai- -ent

-i/u- -s
-i/u- -s
-i/u- -t
-î/û- -(me)s
-î/û- -(te)s
-i/u- -(r)ent

66 Point 4
☐ Sans tenir compte des marques régulières de personne (en jaune),
citez les particularités qu’ont en commun le présent et le subjonctif ; le
conditionnel et le futur ; le passé simple et le futur.
Vous allez voir en quoi cette mise en relation entre
les temps peut aider à mémoriser les terminaisons diffi-
ciles à maitriser.

• L’infinitif (il faut travailler)


L’infinitif est une forme NON conjuguée du verbe,
c’est-à-dire sans personne et sans temps. Le verbe à l’infini-
tif ne s’encadre donc pas par « ne… pas ».
› Ex. : travailler → ne travailler pas.
Pour identifier l’infinitif d’un verbe, ajoutez « il
faut ».
› Ex. : travailler → il faut travailler.
La marque de l’infinitif est -r- (avec ou sans -e-
devant et derrière). C’est à sa place que viennent se greffer
les autres marques.
›grèsEx.; travailler
: « Se réunir est un début ; rester ensemble est un pro-
ensemble est la réussite. »
Un type de verbe se distingue des autres. Nous les
appellerons « les verbes E » : ce sont les verbes qui se ter-
minent par le son [ə] (eu) au présent avec P1, notamment
les verbes en <er>.
› Ex. : je travaille, j’ouvre, je cueille, j’offre, je souffre.
Exercice 31
☐ Indiquez l’infinitif des verbes suivants : je frémis, je vois, j’inter-
dis, j’interromps, j’aime, je vends, je vaincs, je mets, je veux, je grossis, je
bois, je ris, je travaille, je convaincs, je bats, je vaux, j’ouvre.

Exercice 32
☐ Distinguez à présent la base de ces verbes à l’infinitif.

J’observe le fonctionnement des verbes 67


• Le présent T1 (je travaille)
Ce qu’exprime le verbe est d’actualité (c’est en train
d’être, ou le sera bientôt). Ainsi, appelons le présent « l’ac-
tuel ».
Au présent, les terminaisons suivantes concernent
près de 99 % des verbes.
Base + Marque de personne › Ex. : Je ris, je travaille.
Verbes Verbes E
réguliers
P1 -s -e
P2 -s -es
P3 -t -e
P4 -ons
P5 -ez
P6 -ent

Exercice 33
☐ Conjuguez avec P1 (je) les verbes suivants : frémir, voir, interdire,
aimer, grossir, boire, rire, accroitre, travailler, ouvrir.

Exercice 34
☐ Cherchez maintenant des verbes en -pre, -cre et -ttre.

Les verbes que vous avez trouvés en font partie :


1 % des verbes réclament une vigilance. Ils se regroupent
en 4 cas (tableau page suivante).

68 Point 4
Base + Marque de personne
Verbes Verbes E Pouvoir, -cre, -ttre, -dre -pre
réguliers vouloir, (hors -indre,
valoir -soudre)
P1 -s -e -x -d, -c ou -t + -s -ps
P2 -s -es -x -d, -c ou -t + -s -ps
P3 -t -e -d, -c ou -t + Ø -pt
P4 -ons
P5 -ez
P6 -ent

1. Les verbes « pouvoir », « vouloir » et « valoir » sont


marqués par la variante <x> au lieu de <s>.

Une explication possible : les moines copistes du


Moyen Âge, pour aller plus vite, auraient noté les finales
-us par une sorte de croix, plus tard confondue avec un <x>
(voir point n° 7, 2).
›vaux
Ex. : « chevaus », noté « chevax », serait ainsi devenu « che-
» ; peut-on imaginer que « je peux » prend un <x> plutôt
qu’un <s> pour cette raison ?
2. Sauf les verbes en -indre et -soudre, les verbes en -dre,
-cre, -ttre ne prennent pas la marque régulière <t> à la P3.
›soutEx.»:(verbe
« il vendØ », « il coudØ », « il vaincØ », mais « il ab-
en -soudre).
Attention par ailleurs à ne pas omettre les <c>, <d> et
<t> de la base.

Pour preuve que <c>, <d> et <t> appartiennent à la


base du verbe : on les retrouve à la P4.
› Ex. : il vend → nous vendons.
3. Les verbes en -pre fonctionnent de manière régulière
avec -s, -s, -t, mais attention là encore à ne pas omettre le
<p> de leur base, qu’on retrouve donc de nouveau à la P4.
› Ex. : je romps, tu romps, il rompt → nous rompons.
J’observe le fonctionnement des verbes 69
Exercice 35
☐ Conjuguez avec P1 (je) et P3 (il) les verbes suivants : inter-
rompre, vendre, vaincre, mettre, craindre, résoudre, vouloir, convaincre,
battre, valoir.

Exercice 36
☐ Classez dans le tableau ci-dessous les verbes suivants : rougir,
paraitre, penser, corrompre, sourire, tendre, devoir, vouloir, cueillir, ad-
mettre, ceindre.

Verbes Verbes E Pouvoir, -pre -dre, -cre, -ttre


réguliers vouloir, (hors -indre,
valoir... -soudre)

Exercice 37
☐ Enfin, conjuguez-les avec P1 (je) et P3 (il).
4. S’ajoutent enfin à ces cas 4 verbes irréguliers à
connaitre par cœur : être, avoir, aller et dire/faire :
Être Avoir Aller Dire/faire
suis aiØ vais dis
es as vas dis
est aØ vaØ dit
sommes avons allons disons
êtes avez allez dites
sont ont vont disent

Observez en particulier l’orthographe du verbe


« avoir » sous sa forme « a » et « ont » (avec le -t de la
personne).
› Ex. : Ils ont du travail.
70 Point 4
• L’impératif (travaille !)
☐ Observez précisément les points communs entre les terminaisons
de l’impératif et du présent.

T1 PRÉSENT
Base Terminaison
-s -e
-s -es
-t -e
-ons Impératif
-ez Base Terminaison
-ent
-s -e

-ons
-ez

À peu de chose près, l’impératif est formé comme le


présent : avec les mêmes marques de personne (marques
régulières et marques des verbes E).
Base + Marque de personne › Ex. : Impératif : finis !
Présent : je finis.
Verbes réguliers Verbes E
P2 -s -e
P4 -ons
P5 -ez

Seule différence : l’absence de -s à la P2 pour les


verbes E – les verbes qui se terminent par le son [ə] (eu) au
présent avec P1.
› Ex. : « tu travailles » (présent) → « travailleØ » (impératif).
Sauf si la liaison est nécessaire.
› Ex. : ouvres-en ; vas-y.

J’observe le fonctionnement des verbes 71


Il faut un trait d’union si le verbe à l’impératif
est suivi d’un pronom2.
› Ex. : « Parle-lui. »
S’en souvenir
Pour rappel, le présent est « l’actuel ».
Pour retenir que l’impératif est formé comme le pré-
sent, appelons l’impératif « l’actuel impérativement »,
car ce qu’exprime le verbe doit impérativement devenir ac-
tuel : être fait.
›réalité
Ex. : avec « travaille ! », le fait de travailler doit devenir une
actuelle.
Pour vous souvenir de l’absence de -s, retenez la phrase
« Qui dit absence de “tu” dit absence de -s au -e des
verbes E ».

2. Attention à ce que ce pronom soit bien associé au verbe relié par le trait
d’union et pas à un autre verbe.
Ex. : « Va lui parler » (le pronom « lui » ne complète pas le verbe à l’impératif
« va », mais « parler » (parler à lui).
Attention enfin à ne pas confondre pronom et déterminant (voir les détermi-
nants, point no 1).
Ex. : Dans « Choisis-le bien ! », « le » est pronom, il se relie au verbe par un
trait d’union.
Dans « Choisis le bien plutôt que le mal. », « le » est le déterminant du nom
« bien ».

72 Point 4
• Le subjonctif présent (il faut que je travaille)
Observez les points communs entre les terminaisons du
subjonctif et du présent.

T1 PRÉSENT
Base Terminaison
-s -e
-s -es
-t -e
-ons
-ez
-ent
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
Impératif
-r- -ai- -s -e Base Terminaison
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e -s -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez -ons
-r- -ai- -ent -ent -ez

Terminaisons du subjonctif
Le subjonctif présent possède des marques du condi-
tionnel (-i-) et surtout celles de la série en E du présent
(-e, -es, -e). Précisément, le subjonctif présent est ainsi
formé :
Base + Marque
de temps
Marque de
personne
› Ex. 1:
Subjonctif :
P1 -e que je travaille.
Présent :
P2 -es je travaille.
P3 -e › Ex. 2 :
Subjonctif :
P4 -i- -ons
que nous travaillions.
P5 -i- -ez Imparfait :
P6 -ent nous travaillions.

J’observe le fonctionnement des verbes 73


Avec l’ajout de la marque de temps -i-, certains
verbes prennent deux -i-.
› Ex. : Que nous criions.
Exercice 38
☐ Conjuguez les verbes suivants au subjonctif :

Prendre Qu’ils…….................…… Crier Que nous………..............

Finir Que tu…………................ Croire Que vous…………...........

Croire Que je…………................ Voir Qu’il…………..................

Boire Que tu…………................ Venir Que je…………................

Bases du subjonctif
La base des verbes au subjonctif est souvent à l’origine
d’erreurs.
›« ilsEx.croient
: « ils voyent » pour « ils voient » ; « ils croivent » pour
».
Pour trouver la base d’un verbe au subjonctif,
appuyez-­vous de nouveau sur le présent : pour P4 et P5
(« nous », « vous »), la base des verbes au subjonctif
est la même que celle des P4 et P5 du présent. Pour les
autres personnes, elle est la même qu’au présent avec
« ils ».
Elle est la même qu’au présent avec « ils ».

74 Point 4
9 verbes font exception sur le plan de leur base et/
ou de leur terminaison ; et ce sont toujours les mêmes. Mais
comme la base peut s’entendre à l’oral, retenez surtout la
marque de personne -t à la P3 de «être» et «avoir».
Présent Subjonctif présent
Être Ils sont, Qu’ils soient, qu’il soit,
nous sommes que nous soyons
Avoir Ils ont, Qu’ils aient, qu’il ait,
nous avons que nous ayons
Aller Ils vont Qu’ils aillent
Faire Ils font, Qu’ils fassent,
nous faisons que nous fassions
Pouvoir Ils peuvent, Qu’ils puissent,
nous pouvons que nous puissions
Vouloir Ils veulent Qu’ils veuillent
Valoir Ils valent Qu’ils vaillent
Savoir Ils savent, Qu’ils sachent,
nous savons que nous sachions
Falloir Il faut Qu’il faille

S’en souvenir
Pour savoir si un verbe doit être conjugué au sub-
jonctif, remplacez-­le par « fasse ».
› Ex. : Il faut que je voie mon collègue. → Il faut que je le fasse.
Remarquez ensuite que le subjonctif s’accompagne gé-
néralement de « que ». Pour retenir le lien entre le sub-
jonctif, le conditionnel et surtout le présent des verbes
E, appe­lons-le « le temps quE » ou « l’actuel quE sous
conditions », car ce qui est ex­primé par le verbe peut de-
venir actuel à condition d’être fait.
›lègue,
Ex. 1 : Il faut que je voie mon collègue. → Si je vois mon col-
c’est actuel.
›actuel.
Ex. 2 : Je souhaite que tu sois riche. → Si tu es riche, c’est

J’observe le fonctionnement des verbes 75


• L’imparfait (si je travaillais)
L’imparfait est le temps des conditions (des « si »). Il
est ainsi formé :
Base + Marque
de temps
Marque de
personne
› Ex. :
Imparfait :
P1 -ai- -s nous travaillions.
Conditionnel :
P2 -ai- -s nous travaillerions.
P3 -ai- -t
P4 -i- -ons
P5 -i- -ez
P6 -ai- -ent

Exercice 39
☐ Remplissez le tableau suivant à l’imparfait :

Présent Imparfait

Prendre Nous… Je...

Venir Nous… Tu...

Finir Nous… Il...

Croire Nous… Nous…

Crier Nous… Vous...

Savoir Nous… Ils...

• Le conditionnel T2 (je travaillerais)


Comparez maintenant les terminaisons de l’imparfait
et du conditionnel, puis celles du conditionnel et du futur.

76 Point 4
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
-r- -ai- -s -e
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez
-r- -ai- -ent -ent

Futur Imparfait
Base Terminaison Base Terminaison
-r- -ai- Ø -ai- -s
-r- -a- -s -ai- -s
-r- -a- Ø -ai- -t
-r- -ons -i- -ons
-r- -ez -i- -ez
-r- -ent -ai- -ent

Le conditionnel a les mêmes marques que l’imparfait


en plus d’un infixe -r- :
Base + Infixe Marque
de temps
Marque de
personne
› Ex. :
Conditionnel : nous
P1 r -ai- -s travaillerions.
Futur : nous tra-
P2 r -ai- -s vaillerons.
P3 r -ai- -t Imparfait : nous
travaillions.
P4 r -i- -ons
P5 r -i- -ez
P6 r -ai- -ent

À noter : l’ajout de l’infixe -r- aux verbes qui ont


déjà un -r- dans leur base le double nécessairement.
› Ex. : courir → je courrais ; mourir → il mourrait.

J’observe le fonctionnement des verbes 77


S’en souvenir
Le futur, c’est du présent à venir. Quand je dis que « j’au-
rai un bateau demain », je l’ai effectivement le lendemain et
je peux alors dire « j’ai un bateau ». Au contraire, le condi-
tionnel sert à exprimer du virtuel.
›neEx. : « Si j’étais riche, j’aurais un bateau. » (C’est virtuel, je
l’ai pas et ne l’aurai peut-être jamais.)
Avec le conditionnel donc, « c’est pas fait » !
Ainsi, appelons le conditionnel « un paS -r- fait »
pour retenir qu’il partage des marques avec l’imparfait,
surtout le -s à la P1.

Exercice 40
☐ Conjuguez les verbes du texte suivant de Jean-Luc Moreau à l’im-
parfait ou au conditionnel.
Si la sardine ……. des ailes, (avoir)
Si Gaston ……. Gisèle, (s’appeler)
Si l’on ……. lorsqu’on rit, (pleurer)
Si le pape ……. Paris, (habiter)
Si l’on ……. avant de naître, (mourir)
Si la porte ……. la fenêtre, (être)
Si l’agneau ……. le loup, (dévorer)
Si les Normands ……. zoulou, (parler)
Si la mer Noire ……. la Manche, (être)
Et la mer Rouge la mer Blanche,
Si le monde ……. à l’envers, (être)
Je ……. les pieds en l’air, (marcher)
Le jour je ……. la chambre, (garder)

78 Point 4
J’…….à la plage en décembre, (aller)
Deux et un ne ……. plus trois… (faire)
Quel ennui ce monde à l’endroit !

• Le futur (je travaillerai)


L’infixe -r- du conditionnel se retrouve au futur. C’est le
seul point commun entre les deux temps.
Le futur partage surtout des finales avec le passé
simple : celles des verbes E pour P1, P2, P3, c’est-à-dire
-ai-, -as-, -a-.
T2 CONDITIONNEL
Base Terminaison
-r- -ai- -s
-r- -ai- -s
-r- -ai- -t
-r- -i- -ons
-r- -i- -ez
-r- -ai- -ent

T3 PASSÉ (SIMPLE) Futur


Base Terminaison Base Terminaison
-ai Ø -r- -ai- Ø
-a -s -r- -a- -s
-a Ø -r- -a- Ø
-â -(me)s -r- -ons
-â -(te)s -r- -ez
-è -(r)ent -r- -ent

-i/u- -s
-i/u- -s
-i/u- -t
-î/û- -(me)s
-î/û- -(te)s
-i/u- -(r)ent

J’observe le fonctionnement des verbes 79


Précisément, le futur est ainsi formé :
Base + Infixe Marque
de temps
Marque de
personne
› Ex. :
Futur :
P1 -r- -ai- Ø je travaillerai.
Conditionnel :
P2 -r- -a- -s je travaillerais.
P3 -r- -a- Ø Passé :
je travaillai.
P4 -r- -ons
P5 -r- -ez
P6 -r- -ont

S’en souvenir
Le psychanalyste Freud (avec un <f> comme dans « fu-
tur ») explique que notre futur est conditionné par le pas-
sé : par l’expérience, les succès et les échecs. Sur la base de
cette théorie, appelons le futur « le temps conditionné
par le passé » pour retenir notamment qu’il partage des
marques avec le passé simple (-ai, -as, -a).
Apprenez enfin qu’historiquement, le futur s’est for-
mé à partir de l’infinitif et du verbe « avoir » de la ma-
nière suivante3 :
J’ai à finir → je finir-ai

› Ex. : travailler → ils travailler-ont.


C’est une bonne astuce pour se souvenir de l’absence du
<s> avec P1.

Comme au conditionnel, la marque <r> sur les


verbes qui ont déjà un <r> dans leur base le double.
› Ex. : courir → je courrai ; mourir → il mourra.

3. Cette explication ne tient pas toujours aujourd’hui, notamment parce que la


base des verbes a pu changer dans le temps.
Ex. : courir → je courrai (« courre » jusqu’au xviie siècle).

80 Point 4
• Le passé simple T3 (je travaillai)

Exercice 41
☐ Classez les verbes suivants : il aima, il travailla, il finit, il vit, il
courut, il lut, il vint, il tint, il chanta, il rit, il but, il intervint, il rougit, il
vécut, il retint, il parla, il obtint, il bavarda, il obéit, il dut.

Exercice 42
☐ Intégrez au tableau les formes verbales suivantes : finit, courut, vint.

Base + Marque de personne

Exercice 43
☐ Ajoutez maintenant au tableau la forme verbale « aima ».

Exercice 44
☐ Remplissez enfin les tableaux suivants pour le verbe « finir »
d’abord, puis pour le verbe « aimer ». Vous pouvez vous aider d’un Besche-
relle ou d’Internet.

Base + Marque de Base + Marque de


personne personne
P1 P1
P2 P2
P3 P3
P4 P4
P5 P5
P6 P6

J’observe le fonctionnement des verbes 81


Exercice 45
☐ Que constatez-vous ?
☑ Deux séries de marques s’opposent, selon l’infini-
tif des verbes :
Verbes -er : Base + Marque de personne

Ex. :
je travaillai.
P1 -ai- Ø
P2 -a- -s
P3 -a- Ø
P4 -â- -(me)s
P5 -â- -(te)s
P6 -è- -(r)ent

Autres verbes : P1 -i-/-u-/-in- + -s



Ex. 1 :
j’ouvris.
P2 -i-/-u-/-in- -s


Ex. 2 :
je voulus.
P3 -i-/-u-/-in- -t


P4 -î-/-û-/-în- -(me)s
Ex. 3 :
P5 -î-/-û-/-în- -(te)s
je vins.
P6 -i-/-u-/-in- -(r)ent

Attention du reste aux :


• variantes avec P1 et P6 (<ai> comme au futur et <è>) ;
• accents circonflexes avec P4 et P5.

Le passé simple est de moins en moins utilisé à


l’oral, on lui préfère le passé composé. Ce temps composé
réclame quant à lui de maitriser le participe passé. Le point
suivant vous le permet.

82 Point 4
L’essentiel à retenir
L’impératif est « l’actuel impérativement », le
conditionnel « un pas r’fait », le futur « le temps
conditionné par le passé » et le subjonctif présent
« l’actuel quE sous conditions ». Cela me permet de
retenir le lien :
1) de l’impératif avec le présent,
2) du conditionnel avec l’imparfait,
3) du futur avec le passé simple,
4) du subjonctif présent avec le présent.
Les marques régulières de personne sont -s, -s, -t
(pour P1, P2, P3 et, avec ses variantes, pour P4, P5, P6).
Si je peux encadrer le verbe par « ne…pas », c’est un
verbe conjugué qui ne peut pas se terminer par <é> ou
<er>. Sur un verbe conjugué, qui accepte d’être encadré
par « ne… pas », le son final [E] s’orthographie toujours
<ai>. Les finales <er> et <é> sont réservées aux formes
non conjuguées des verbes, à l’infinitif et au participe
passé, qui n’acceptent pas « ne… pas ». Découvrez
dans la partie qui suit en quoi le participe passé n’est
pas un verbe conjugué, et comment distinguer <é>
et <er>.

J’observe le fonctionnement des verbes 83


Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

84 Point 4
Point 5
JE DÉDRAMATISE
LE PARTICIPE PASSÉ
AVEC LA RÈGLE DE 3
On attribue à l’écrivain Voltaire le propos
suivant : « [Le poète] Clément Marot a ramené
deux choses d’Italie : la vérole et l’accord
du participe passé… Je pense que c’est le
deuxième qui a fait le plus de ravages ! ».
J’IDENTIFIE
LE PARTICIPE PASSÉ
Il est d’abord important de reconnaitre un participe
passé quand il est utilisé dans une phrase. Définissons donc
le participe passé.

• Définition du participe passé


Comme son nom l’indique, le participe passé « par-
ticipe » à la construction des temps dits « composés »,
dans la colonne B du tableau suivant :

Modes A Temps simples B Temps composés

Présent Passé composé


Imparfait Plus-que-parfait
Indicatif Passé simple Passé antérieur
Futur Futur antérieur
Conditionnel présent Conditionnel passé
Subjonctif présent Subjonctif passé
Subjonctif
Subjonctif imparfait Subjonctif plus-que-parfait
Impératif Impératif présent Impératif passé
Infinitif Infinitif présent Infinitif passé
Participe présent Participe passé composé
Participe
Participe passé

Les temps composés sont donc effectivement compo-


sés 1) des verbes auxiliaires « avoir » ou « être »1 et 2)
d’un verbe au participe passé.
› Ex. : j’ai travaillé.
1. Les verbes « avoir » et « être » sont appelés « (verbes) auxiliaires » parce
qu’ils aident ainsi à la formation des temps composés, comme des auxiliaires de
santé aident des patients.

88 Point 5
À chaque temps composé (colonne B) correspond
un temps simple (colonne A). Les verbes auxiliaires
« avoir » ou « être » sont conjugués au temps simple
correspondant : au présent pour une conjugaison au passé
composé, à l’imparfait pour une conjugaison au plus-que-
parfait, etc.
› Ex. : le passé composé de « travailler » est composé de l’auxi-
liaire au présent et du participe passé de « travailler ».

Temps composé = avoir ou être (au temps simple corres-


pondant) + verbe au participe passé.

Ainsi, le passé composé est en fait un présent composé,


le plus-que-parfait un imparfait composé. Le tableau sui-
vant simplifie la compréhension des temps verbaux.

Modes A Temps simples B Temps composés

Présent → Présent composé


Imparfait → Imparfait composé
Indicatif Passé → Passé composé
Futur → Futur composé
Conditionnel → Conditionnel composé

Subjonctif 1 → Subjonctif 1 composé


Subjonctif
Subjonctif 2 → Subjonctif 2 composé

Impératif Impératif → Impératif composé

Infinitif → Infinitif composé


Participes2 Participe 1 → Participe 1 composé
Participe 2

2. L’infinitif est intégré au mode du participe parce que les deux sont les formes
non conjuguées du verbe. D’autre part, l’infinitif « participe » lui aussi de deux
classes grammaticales : il est à cheval entre la classe du verbe et celle du nom,
comme le participe est à cheval entre la classe du verbe et celle de l’adjectif
(vous allez voir en quoi c’est important).

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 89


• Formation du participe passé :
en 3 éléments
« Avoir » ou « être » sont présents ou absents.

Il y a 3 configurations.
1. Avoir + participe
› Ex. : Le collègue a recruté.
2. Être + participe
› Ex. : Le collègue est recruté. Le collègue s’est motivé.
3. Participe seul
› Ex. : Voici le collègue recruté.
Le participe lui-même est ensuite formé de 3 élé-
ments possibles :
1. De la base du verbe, souvent en <é>, <i> ou <u>.
Base
recrut-é

2. Parfois d’un <s> ou d’un <t>, qui sert à construire le


féminin (voir point no 7,3).
Base
pr-i-s
écr-i-t
ouver-t

3. D’une marque ou non d’accord (de genre <e> et/ou


de nombre <s>).
Base + Terminaison
Marque de genre et/ou de nombre
recrut-é Ø/-e/s/es
pr-i-s Ø/-e/s/es
écr-i-t Ø/-e/s/es
ouver-t Ø/-e/s/es

90 Point 5
Exercice 46
Comme dans les tableaux précédents, décomposez en bases et ter-
minaisons (-e, -s, -es ou -Ø) les formes verbales suivantes : « guéri », « dé-
bouché », « mangées », « partie », « venu », « finis ».

Base + Marque de genre et/ou de nombre

Exercice 47
Soulignez les participes passés dans les phrases suivantes : « Il a
fini. » ; « Il avait travaillé. » ; « Elle avait connu. » ; « Elle a aimé. » ; « Elle a
bien voulu. » ; « Il a branché. » ; « La tablette qu’il a branchée. » ; « Une fois
branchée, la tablette s’est allumée. » ; « Elle est finie. » ; « A-t-il mangé ? » ;
« Il est ouvert. » ; « Il est allé au marché. » ; « Il a dit : “Un café s’il vous
plait !” » ; « Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » ; « Il est âgé, mais il
est motivé. ».
Remarque essentielle
Le participe passé a la particularité d’être un verbe
qui ne varie pas comme un verbe ! Il ne varie pas avec
des marques de personne mais, comme un adjectif, avec
des marques de genre et de nombre (point no 2) : <e>
au féminin, <s> au pluriel, <es> au féminin pluriel. Ain-
si, peut-être devrait-on le considérer comme une sous-
classe de l’adjectif plutôt que comme un verbe.

C’est assez logique si l’on conçoit que :


• avec « avoir » et « être », on a déjà des verbes qui
varient comme des verbes, en personne avec des marques
verbales dites « de conjugaison » (<t>, <ai>…).
› Ex. : ils sont motivés.
Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 91
• le terme « participe » vient surtout du fait qu’il a
une double appartenance : il participe à la fois de la classe
du verbe et de l’adjectif. On dit aussi que c’est « la forme
adjective du verbe ». D’ailleurs, participes et adjectifs se
confondent souvent.
›duEx. : ils sont fortunés (adjectif) / ils sont motivés (participe,
verbe « motiver »).

• Distinction entre participe passé <é> et


infinitif <er> à l’aide de 3 stratégies
Pour certains verbes, il est difficile de distinguer par-
ticipe passé en <é> et infinitif en <er>. Comment faire la
différence ?
›manger,
Ex. : un poulet mangé, est mangé, a mangé ; à manger, veut
manger un poulet.
D’abord, je me méfie quand un verbe se termine par
le son -é. Pour choisir ensuite, voici les 3 stratégies.
1. L’astuce connue est celle de la substitution : je rem-
place le verbe par « prendre » → je retrouve ainsi le <r>
de l’infinitif, ou non.
Un poulet à manger Un poulet a mangé
prendre pris
rôtir rôti

Exercice 48
Dans les phrases ci-après, soulignez les verbes auxiliaires, c’est-à-
dire les verbes « être » et « avoir » qui participent à la construction d’un
temps composé. . Puis complétez les trous avec <é> ou <er>.

› Ex. : il a mangé le poulet.


›verbe Rappel de l’astuce pour trouver le verbe conjugué (le
auxiliaire dans ce cas précis) → Il n’a pas mangé le
poulet.

92 Point 5
Remarquez qu’« avoir » et « être » peuvent être séparés du
participe.
1. Le monde a tu… la lenteur, il ne sait plus où il l’a enterrée. (Christian
Bobin)
2. Il n’y a que deux espèces d’êtres humains : ceux qui ont tu… et ceux
qui n’ont pas tu… (Colette)
3. On est volé à la Bourse comme on est tu… à la guerre, par des gens
qu’on ne voit pas. (Alfred Capus)
4. On peut tu… avec des mots ! (Daniel Pennac)
5. L’amant a le devoir de se laisser tu… s’il tient à montrer qu’il sait
vivre. (Georges Feydeau)
6. Tu seras un vrai chasseur, quand tu auras tu… une oie, un héron et
un courlis. (Proverbe gaélique)
7. Ils peuvent me tu… mais ils ne me feront jamais taire. (Matoub
Lounès)
8. Un médecin n’est un vrai médecin qu’après avoir tu… un ou deux
malades. (Proverbe indien)
9. Tu as tué, tu seras tu… : devant la loi humaine, c’est juste ; devant la
loi divine, c’est redoutable. (Victor Hugo)
10. Un mort n’a pas besoin d’être tu… deux fois. (Sophocle)
11. L’excès a plus tu… de gens que la disette. (Proverbe français)
12. États-Unis : un homme tu… par un coq. (Europe 1)
13. Les vieillards, il faudrait les tu… jeunes. (Alfred Jarry)
14. Qui était cet homme ? Et pourquoi voulait-il me tu… ? (Julie
Garwood)
15. Tu… un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un
homme. (Sébastien Castellion)
16. L’aigle a été tu… par une flèche faite de ses propres plumes. (Pro-
verbe arménien)
2. Deuxième stratégie : je perçois la différence de sens
entre l’emploi du participe et celui de l’infinitif dans beau-
coup de cas.

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 93


Exercice 49
☐ Expliquez les différences de sens entre :
Un poulet à manger. Un poulet a mangé.

Un poulet à manger. Avec l’infinitif, il s’agit de « faire » (avec un


<r>) ce qui est exprimé par le verbe : manger le
poulet.
Un poulet a mangé. Avec le participe, ce qui est exprimé par le
verbe est terminé : le poulet a mangé.
Le participe est « la forme morte » du verbe,
pas étonnant qu’il prenne d’autres marques que
celles du verbe.

Autres exemples :
›→ «OnOnpeut
peut tuer avec des mots. » Faire Fa
it
le faire. !

› « Le monde a tué la lenteur. » → C’est fait.


› « Tailler la haie a été pénible. » → Le faire a été pénible.
› « Il a rendu le dossier sans l’avoir enregistré. » → Ce n’est
pas fait.
3. J’observe enfin la différence de construction entre
l’emploi du participe passé et celui de l’infinitif.

Exercice 50
Pour cela, analysez la classe des mots (point no 1).
1. Un poulet à manger.
2. Un poulet a mangé.
On observe deux différences : à/a → er/é.

94 Point 5
Sans accent, « a » est l’une des formes du verbe « avoir ».
Le verbe qui suit se termine par <é> : c’est un participe qui
forme avec l’auxiliaire un temps composé.
Un poulet a mangé = avoir ou être (ex. : a) + verbe en -é
Avec un accent, « à » est une préposition, le verbe se
termine par <er>.
Un poulet à manger = préposition (ex. : à) + verbe en -er

J’ACCORDE LE
PARTICIPE PASSÉ À
PARTIR DE 3 PRINCIPES
Pour accorder le participe passé, la difficulté est
d’identifier le mot avec lequel il s’accorde, autrement dit
son donneur d’accord (point no 2).
L’accord se réduit à 3 principes.
1. Le participe est seul ou avec « être » : Motivé, il est
motivé.
2. Le participe accompagne « avoir » : Il a travaillé.
3. C’est le participe d’un verbe « se + être », dit « pro-
nominal » : Il s’est motivé.
À chaque principe correspond une stratégie.

• Participe seul ou avec ÊTRE

Pour vous assurer qu’il s’agit bien du verbe « être »,


mettez-le au présent s’il ne l’est pas (suis, es, est, sommes,

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 95


êtes, sont), à l’imparfait (étais, étais, était, étions, étiez,
étaient) ou à l’infinitif (être).
Pour identifier le donneur, posez-vous la question :
qui/qu’est-ce qui est + participe ?
› Ex. : Les dossiers sont donnés.
Qu’est-ce qui est donné ? → les dossiers (masculin pluriel).

• Participe avec AVOIR

Pour vous assurer qu’il s’agit bien du verbe « avoir »,


mettez-le au présent s’il ne l’est pas (ai, as, a, avons, avez,
ont), à l’imparfait (avais, avais, avait, avions, aviez, avaient)
ou à l’infinitif (avoir).
Pour identifier le donneur, posez-vous la question :
participe + qui/quoi ?
→ Le participe ne prend pas de marque si :
• le donneur est masculin singulier ;
›(masculin
Ex. : L’exercice qu’il a donné. Il a donné quoi ? → l’exercice
singulier).
• le donneur est absent ;
›privé
Ex. 1 : Ils ont donné. Ils ont donné quoi ? → Ø (le participe est
de donneur).
›→ Ex. 2 : Ils nous ont pardonné. Ils ont pardonné quoi ?
Ø (« nous » n’est pas un donneur parce qu’il ne répond pas
à la question « qui ? », mais « à qui ? » : pardonner quelque
chose à quelqu’un).
›estimé
Ex. 3 : Ils sont plus faciles que je ne l’avais estimé. J’avais
quoi ? → Ø (qu’ils seraient plus faciles).
›→ Ex. 4 : Ils ont fait les exercices qu’ils ont pu. Ils ont pu quoi ?
Ø (faire les exercices).
Dans les autres cas, examinez où se situe le donneur.

96 Point 5
→ Le participe ne prend pas de marque si le potentiel
donneur se situe après. Autrement dit, il s’accorde si un
donneur est situé avant.
›dossiers.
Ex. 1 : Elle a accepté les dossiers. Elle a accepté quoi ? → les
Mais : Les dossiers qu’elle a acceptés.
›→ Ex. 2 : Les exercices qu’ils ont donnés. Ils ont donné quoi ?
les exercices (masculin pluriel).
›quoiEx.faciles
3 : Les exercices qu’ils ont trouvés faciles. Ils ont trouvé
? → les exercices (masculin pluriel).
Il est rare d’avoir un donneur avant le participe3.
La plupart du temps donc, le participe qui accompagne
« avoir » ne s’accorde pas.

Stratégie pour mémoriser qu’avec « avoir », le


participe ne prend pas de marque si le donneur suit.
Au xviiie siècle, l’abbé d’Olivet l’expliquait ainsi : on
commence une phrase sans trop savoir ce qu’on va dire. On
ne peut donc pas accorder le participe avec un mot qui n’est
pas encore certain.
Si l’explication ne suffit pas, imaginez un mur après le
participe. S’il faut escalader le mur pour identifier le poten-
tiel donneur, alors le participe ne s’accorde pas.

Il a donné les fleurs.

3. Dans 3 cas seulement, parce qu’il y a une transformation :


• S’il y a une transformation de la phrase par l’interrogation ;
Ex. : Il a donné les dossiers. → Quels dossiers a-t-il donnés ?
• S’il y a une transformation de la phrase avec « que » ou « c’est… que » ;
Ex. : Il a donné les dossiers. → Les dossiers qu’il a donnés ; ce sont les dossiers
qu’il a donnés
• Méfiance en présence d’un mot « que ».
• S’il y a une transformation en pronom (ce qu’on appelle une pronominalisation).
Ex. : Il a donné les dossiers. → Il les a donnés.
Il a donné à Cassandre. → Il lui a donné.

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 97


• Participe avec un pronominal SE + ÊTRE
Les verbes SE + ÊTRE sont des verbes « face à face » (dans
« ils se disputent » : « il » dispute « il » ; « il » fait face à « il »).
Certains sont très « moi je » (« je m’aime » : je, me, moi…).
Pour identifier un donneur, transformez la phrase
avec « avoir ».
→ Le participe s’accorde avec un donneur direct : pas
séparé de lui par une préposition (point n° 1).
›Mais
Ex. 1 : Elle s’est lavée. (se laver) → Elle a lavé elle.
: Elle s’est mentiØ. (se mentir) → Elle a menti à elle.
›elleEx.(permettre
2 : Elle s’est permisØ. (se permettre) → Elle a permis à
à quelqu’un).

On s’accorde toujours mieux avec ceux qui nous sont


proches...
En présence d’une préposition, procédez comme avec
« avoir » : posez la question « parti­cipe + qui/quoi ? »,
puis examinez où se situe le nouvel élément de réponse.
→ Le participe s’accorde si un donneur est situé
avant, comme avec « avoir ».
› Ex. : La folie qu’elle s’est permise.
a. La folie qu’elle a permis à elle.
b. Elle a permis quoi à elle ? → une folie.

Les 6 cas suivants empêchent l’accord quel que


soit le donneur.
1. En présence de participes comme « excepté » placés
avant le donneur. Ils ne s’accordent pas parce qu’ils rem-
placent une forme invariable ;
› Ex. : « exceptéØ la copie » (sauf), « ci-joint les dossiers »
(ci-contre), « vu les circonstances » (à cause de), « fini les va-
cances » (c’est fini), « passé la semaine » (au-delà de), « com-
paré à la situation » (en comparaison de), « mis à part la fa-
tigue » (sauf), « étant donné la décision » (en considérant)…

98 Point 5
2. En présence de « en » ;
› Ex. : Des difficultés, j’en ai subi !
3. En présence d’un « verbe de mesure » comme « cou-
ter » et « valoir » (mesure d’un prix, d’un poids, d’une du-
rée…) quand il entraine la question « combien ? » ;
› Ex. : Les vingt ans qu’il a vécu. (Il a vécu combien d’années ?)
Mais « Les efforts que ce travail m’a coutés. » (Dire « Il a
couté combien d’efforts ? » est agrammatical.)
4. En présence d’un « il » dit « impersonnel » : qui ne
désigne rien ;
› Ex. : La chaleur qu’il a fait.
5. En présence d’un infinitif dans certains cas, toujours
quand il s’agit de « fait + infinitif » et « laissé + infinitif » ;
›quiExjouer
: «Les musiciens qu’il a entendus jouer.» Il a entendu
? → les musiciens (pluriel).
Mais : «Les morceaux qu’il a entendu jouer.» Il a entendu
quoi jouer ? → Ø ( (les morceaux ne jouent pas, ils sont
joués).
6. En présence de « se rire de », « se plaire », « se dé-
plaire » et « se complaire ».
› Ex. : Elles se sont plu dans ce lieu.

L’essentiel à retenir
La démarche pour accorder un participe passé,
en 3 étapes, est donc la suivante.
1. Je m’arrête sur les sons é, i, u pour vérifier si le
mot est un verbe au participe passé.
2. Je m’assure que je n’ai pas affaire à un cas
complexe qui empêche l’accord : de type « excep-
té » ou avec « en », un « il » impersonnel, un infinitif et
quelques verbes, notamment de mesure.

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 99


Ex. : Des difficultés, j’en ai subi !
3. Je repère la configuration pour suivre le bon prin-
cipe et identifier l’éventuel donneur.
Avec « être » ou sans auxiliaire, je pose seulement la
question : qui/qu’est-ce qui est + participe passé ?
Ex. : Les dossiers sont donnés. (être + donner : qu’est-ce qui
est donné ? → les dossiers).
Avec « avoir » :
- Je pose la question « participe + qui/quoi ? ».
- Je me pose ensuite la question « où se situe-t-il ? » ;
si le donneur est situé AVANT, j’accorde.
Ex. : Les exercices qu’ils ont donnés. (avoir + donner : ils ont
donné quoi ? → les exercices).
Avec « se + être » :
- Je transforme la phrase avec « avoir » et j’accorde
en l’absence de préposition.
- En présence d’une préposition, je fais comme avec
« avoir ».
Ex. : Elle s’est lavée. (se + laver : elle a lavé elle.).
Les pieds qu’elle s’est lavés (se + laver : elle a lavé les pieds à elle.
Elle a lavé quoi à elle ? → les pieds).

Exercice 51
☐ Accordez les participes passés.

›Ex. : Elle s’est lavée. (se + laver : elle a lavé elle → féminin singulier).
Madame, Monsieur,
Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, répertorié(…)
sous le numéro X, je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un
sinistre qui s’est déroulé(…) à mon domicile.

100 Point 5
Ma maison a été(…) cambriolé(…). La porte était cassé(…), le voleur
a arraché(…) le verrou. Il a tout fouillé(…), jusqu’à ma boite à bijoux,
caché(…) dans un coffre. Il l’a percé(…). Quant aux bijoux, il les a tous
emporté(…). Beaucoup ont appartenu(…) à ma famille. Ma fille est très
choqué(…). Elle s’est retrouvé(…) face à lui et s’est coupé(…) la main en
tentant de l’arrêter. Elle a dû(…) demander un arrêt de travail.
Ci-joint(…) la liste des biens volé(…) ou détérioré(…). Vous trouverez
aussi les détails dans le procès-verbal établi(…) par la gendarmerie.
Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer,
Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingué(…).

Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je dédramatise le participe passé avec la règle de 3 101


Point 6
JE JOUE À
L’ORTHOGRAPHE
AVEC DES BRIQUES
DE JEU
Il existe plusieurs profils d’apprentissage,
plus ou moins visuels, auditifs et kinesthésiques.
On apprend de plusieurs façons.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder


Pour travailler l’accord et la conjugaison, autrement dit
les relations entre les mots sur l’axe de la phrase, utilisons
la technique des « couleurs de relation ». Comme celle des
« balles d’accord », cette nouvelle technique consiste à
matérialiser – au lieu de n’être que mentale – la relation
entre les mots (point n° 2).
Du matériel est nécessaire. Il vous faut 1 plaque de base
et des briques de jeu de construction de même taille type
©Lego, que vous pouvez acheter en vente à l’unité sur le site
Internet de ©Lego : environ 15 briques blanches, 10 roses,
5 grises, 10 bleu foncé, 5 bleu clair, 10 vert foncé, 5 vert
clair, 10 orange foncé, 5 orange clair. Ce sera bien suffisant
pour reconstituer une phrase.
Si vous n’avez pas de briques de jeu de construction,
utilisez des feutres de couleur ou représentez les briques de
jeu sur un fichier Excel.
Pour commencer, prenez une phrase et alignez sur
votre plaque une brique blanche par mot.
› Ex. :
Les fauteuils sont trop petits.

Si la phrase est trop longue, vous pouvez la décomposer


en plusieurs parties.
›→ Ex. : Les fauteuils sont trop petits et je ne peux pas m’asseoir.
Les fauteuils sont trop petits/je ne peux pas m’asseoir.
Disposez au-dessus des briques de la première ligne des
briques de couleur : roses pour les verbes, grises pour les mots
invariables. Reliez ensuite par couleur (bleue par exemple) les
mots qui vont ensemble (point n°2). Dans l’exemple qui suit,
le mot « fauteuil » est en relation (s’accorde) avec « les » et
« petit ». Il en est le « donneur ». La relation des mots dans une
phrase consiste ainsi pour des mots donneurs à donner leurs
traits à des mots receveurs. La couleur du donneur est plus
foncée que celle du receveur.

104 Point 6
Les fauteuils sont trop petits.

Pour rappel du point no 2, les noms et pronoms sont des


donneurs ; les déterminants et adjectifs des receveurs. Ain-
si, dans l’exemple qui suit, le nom « honteux » est donneur
du déterminant « un » et de l’adjectif « pauvre » ; le nom
« main » est donneur du déterminant « sa ».

Un pauvre honteux a plié sa main.

Au-dessus de la brique rose du verbe, ajoutez une


brique de la couleur de son donneur : le noyau du sujet.

Les fauteuils sont trop petits.

Le verbe étant un receveur, la brique sera plus claire


que celle de son donneur. Dans l’exemple qui suit, le mot
« fauteuil » est donneur du verbe « être », du déterminant
« les » et de l’adjectif « petits ».
Autres exemples :

Les ordinateurs de la salle fonctionnent.

Travailler est bon pour la santé.

Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu 105


Le mot « travailler » est donneur du verbe « être » et de
l’adjectif « bon ».

Il l’ a pliée.

Le mot « il » est donneur du verbe « avoir » ; le mot


« l’ » du verbe au participe passé « pliée ».
Remarques importantes
Quand un adjectif a plusieurs donneurs, il prend plu-
sieurs briques.

Quatre tablettes et une imprimante noires.

La présence d’un participe passé peut être indiquée par


une brique rouge (fine) qui met en garde. Si le participe
n’a pas de donneur, il prend une brique blanche. Sinon, la
brique aura la couleur de son donneur.

ExceptéØ la santé.

Les dossiers donnés.

106 Point 6
Exercice 52
☐ À vous de jouer : identifiez les couleurs de relation des phrases suivantes.

Notre service est disponible à partir de huit heures.

Nous vous présentons nos plus plates excuses.

Alec et Cassandre sont conviés à venir.

Ci-joint le formulaire à compléter.

Nous avons présenté nos excuses.

Nous lui avons présenté des excuses.

Les excuses que nous avons présentées sont acceptées.

Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu 107


Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

108 Point 6
Point 7
JE M’AIDE
DU DESSIN,
DE L’HISTOIRE
ET DE LA FORME
DES MOTS
POUR IDENTIFIER LES
LETTRES MUETTES
Tout est bon à prendre pour assimiler
une graphie.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder


L’ART
D’ORTHOGRAPHIER
Certains mots comportent des lettres étymologiques et
historiques.
› Ex. : <p> dans « sculpture ».
Ils ne sont pas nombreux proportionnellement à tous
les autres mots, et leur orthographe est susceptible d’être
réformée parce que les lettres étymologiques et histo-
riques n’ont pas d’utilité du point de vue de la langue :
elles ne transcrivent pas de son et n’éclairent pas le sens
des mots. Pour les orthographier néanmoins, la seule
solution est d’apprendre l’orthographe des mots par
cœur, éventuellement à l’aide d’un dessin créant un lien
entre l’orthographe du mot et son sens. Ainsi, pour mémo-
riser l’orthographe du mot « libellule » (du latin libella), la
consonne double <ll> peut être repré-
sentée en dessin par une paire d’ailes.
Pour le mot « haut », le <h> peut être
représenté en dessin par une échelle
qui symbolise la hauteur. Trouvez les
idées qui fonctionnent pour vous1.

1. Si les idées vous manquent, vous trouverez des dessins dans l’ouvrage Mon
orthographe illustrée, Larousse de Sylviane Valdois (2017), ou dans Un petit
dessin vaut mieux qu’une grande leçon, Le Robert de Sandrine Campese (2017).
Vous en trouverez gratuitement sur https://methodolodys.ch/dictionnaire-visuo-
semantique

112 Point 7
HISTOIRE
D’ORTHOGRAPHIER
Parfois aussi, ponctuellement, il peut être efficace
(et passionnant) de s’appuyer sur des informations éty-
mologiques ou historiques pour retenir l’orthographe
d’un mot. On apprendra ainsi que le mot « inné » s’écrit
avec une consonne double <nn> parce qu’il est la contrac-
tion de in-natus (« qui est né dans » en latin) ; que « che-
vaux » s’écrit avec un <x> parce que les
moines copistes du Moyen Âge, pour
aller plus vite, auraient noté les finales
-us par une sorte de croix confondue
plus tard avec un <x>. Ainsi, « che-
vaus » aurait été noté « chevax » et se-
rait devenu « chevaux ». L’origine des
mots est précisée dans le dictionnaire
en ligne le Littré2.

ORTHOGRAPHIER POUR
LA FORME
Comprendre comment sont formés les mots de « même
famille » ou de « même bande » peut aussi aider à orthogra-
phier. De quoi s’agit-il donc ?

2. www.littre.org

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 113
• Formation des mots de même famille
Les mots forment des familles et les mots de même fa-
mille sont très souvent liés entre eux par une lettre ; autre-
ment dit, les mots sont comme des parents qui partagent
une « marque de famille ».

› Ex. : grand vanité


grand-e vain
grand-ement vaine
grand-ir vainement
grand-eur vantard

›corporel,
Autres exemples : pays/paysage, respect/respecter, corps/
corps/corset, salaire/salariat, reine/régence, ou-
vrier/ouvrière, coquet/coquette, chat/chatte, idiot/idiote.
On retrouve des marques de famille sur certains parti-
cipes passés (point no 5).
› Ex. : écrit/écrite ; pris/prise.
Le lien le plus fiable est celui qui existe entre la
forme masculine d’un mot et sa forme féminine : qui dit
« grande » écrit « grand » avec un <d>. D’ailleurs, ce lien
est suffisamment général pour prédominer.
›mille
Ex. : le mot « vert » est lié à « verte » par la marque de fa-
<t>, pas à « verdure ». Cela explique aussi que « nu »
(nue) ne prenne pas le <d> de « nudité ».
En conclusion, pour identifier dans un mot une lettre
de ce type, je relie celui-ci aux mots de sa famille, sur-
tout à son féminin.
›« petite
Ex. : j’ajoute un <t> à « petit » parce que je le retrouve dans
» et « petitesse » ; j’orthographie « vain » avec <ain>
parce que je retrouve <a> dans « vanité ».
Les cas qui ne respectent pas ce principe doivent être
retenus, en attendant une éventuelle réforme de l’ortho-
graphe.

114 Point 7
›chemarØ
Ex. : « abriter » ; « grenier » « grain » ; « favoriØ » ; « cau-
».

Parfois le lien est indirect.


›caoutchouc
Ex. : souriceau /souris ; chaotique/chaos ; caoutchouteux /
; douce/doux.
Ou le lien n’est plus identifiable sans connaissances éty-
mologiques.
›laiEx. : relais/relaisser ; « relais » a alors été réformé en « re-
» par la dernière réforme orthographique.

Exercice 53
›à un☐ Pour justifier l’orthographe des mots suivants, reliez-les
mot de même famille : sang, mort, pin, pain, urbain, ver-
glas, compris, cout, fin, rein, artisan, genre, parfum, peint.
› Ex. : grand/grande ; vain/vanité.
• Formation des mots de même bande
Par ailleurs, des mots forment ce que nous appel­
lerons des « bandes » ; ils sont comme des amis qui
partagent une « marque de bande », traditionnellement
appelée « affixe3 ».

› Ex. : grand -eur éléphant -eau in -correct


laid -eur renard -eau in -digeste
froid -eur lionc -eau in -certain
vigu -eur chevr -eau in -juste

3. On parle aussi de marque de bande pour les mots de la grammaire avec


un <s> final ou sa variante <x>. Ex. : mieux, pas, lors, ailleurs, certes, dans
(composé des prépositions latines « de » et « intus »). Mais le <s> n’est pas sys-
tématique et représente de ce fait une grande source d’erreurs.
Ex. : « hormis », mais « parmi ».
Les prépositions « malgré » et « parmi » n’ont pas de <s> parce qu’elles
viennent des contractions de « mal » et « gré » (contre le gré), et de « par » et
« milieu » (par le milieu).

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 115
Ainsi, le mot « grandeur » appartient à la fois à la fa-
mille de « grand », avec qui il partage la marque de famille
<d>, et aussi à la bande de « laideur », avec qui il partage la
marque de bande <eur>. Ces relations entre les mots sont
les relations « verticales4 » ↓
En conclusion, pour orthographier un mot, j’identi-
fie si celui-ci possède une marque de bande.
› Ex. : je sais orthographier « renardeau » parce que j’identifie
la formation du mot avec la marque de bande « -eau » ajouté
à « renard », comme dans « lapereau » et les autres noms de
bébés animaux (sauf « chiot ») ; je sais orthographier « japo-
nais » parce que je relie le mot à d’autres adjectifs de nationa-
lité, comme « français ».

Exercice 54
☐ Voici une liste non exhaustive de marques de bande. Pour les
assimiler, lisez-les avec les exemples, observez leur orthographe, puis
cherchez d’autres exemples.
Les préfixes (ajoutés avant la base)5
›pouvoir).
Ex. : -an, comme dans « anarchie », signifie « sans » (sans

4. Le point no 2 décrit les relations « horizontales », qui sont les relations entre
les mots sur l’axe horizontal de la phrase ; les mots y sont cette fois comme des
collègues qui partagent des « marques de travail ».
5. Des sites Internet proposent des listes bien conçues d’affixes.

116 Point 7
Préfixes Exemples Ce qu’ils signifient ou
évoquent
an anarchie « sans »
anti anticapitalisme « contre »
anté antéposé « avant »
pré/post préposition/postdate « avant »/« après »
auto autoguidage, automobile « de soi-même »
acro acrobate l’extrémité
ferro ferroviaire « fer »
mammo mammographie « sein », « mamelle »
dys dysenterie « difficulté »
dis, dés, més disparaitre, désenchanté, une modification, négation
mésaventure du sens
di, (bi)s digraphie, bisexué « double »
poly, pluri polygone, plurilingue « nombreux », « plusieurs »
en (em), in (im) embrigader, implanter « en » ou « dans »
in (il, ir, im) inhumain, illettré, irréel, « pas » (négation)
immatériel
inter intersection « entre »
intra/extra intramuros/extrascolaire « à l’intérieur »/« à l’extérieur »
hémi hémisphère « à moitié »
hétéro/homo hétérogène/homonyme « autre »/« même »
hippo hippodrome « cheval »
hypo/hyper hypocondrie/hyperactivité un manque/un excès
hydro hydrofuge « eau »
chrono chronophage « temps »
morpho morphologie « forme »
ortho orthographe « droit »
patho pathologie la maladie
phono phonation « son »
psycho psychologie un rapport avec le psychisme
syn (sym) synonyme, synthèse, « ensemble, en même
symbiose temps, avec »
tran(s) transfrontalier « qui traverse, est de l’autre
côté »

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 117
Les suffixes (affixes ajoutés après la base)
Suffixes Exemples Ce qu’ils signifient ou
évoquent
ail attirail, éventail un outil, objet, instrument
aille pierraille, fiançailles le collectif ou une action
al/el(le) industriel, national Suffixe formateur d’adjectifs
à partir d’un nom
elle/et(te) coupelle, maisonnette Suffixe diminutif
on(ne) patron (petit père) Suffixe diminutif
ain(e)/ germain, japonais, « qui est de » (l’origine)
ais(e)/an(e) mosellan
aison comparaison « le fait de » (l’action)
aie cerisaie un lieu planté d’arbres
aire exemplaire Suffixe formateur d’adjectifs
à partir d’un nom
er(ère) archer, herbier, prin- un agent, un caractère,
tanier ou un arbre
eux(se) joyeux « qui est plein de, a la qualité
de »
eur, eure / acheteur, acteur, lai- un agent, un métier, une qua-
eux, euse / deur, mitrailleuse lité ou un instrument
trice / eresse
(er)ie/esse fourberie, finesse « qui a la qualité de »
éen/ien(ne) lycéen, parisien, méca- « qui est de » ou « qui s’oc-
nicien cupe de »
in(e) enfantin Suffixe diminutif
eau chevreau, jambonneau animé ou inanimé souvent petit
ange mélange, vidange « l’action de »
ment prudemment, logement Adverbe ou l’action
anthrope philanthrope l’homme
thérapie psychothérapie la thérapie, le traitement
thèque bibliothèque un contenant
technique polytechnique « qui sait »
ique volcanique « propre à » (le caractère,
l’origine)

118 Point 7
phage/phile/ chronophage, téléphile, « qui mange », « qui aime »,
phobe agoraphobe « qui a peur »
sophe philosophie « le spécialiste de »
tion et conception « l’action de »
variantes
cide liberticide « qui tue, détruit ou coupe »
cycle bicycle un cercle
onyme patronyme le nom
type archétype un type, modèle
game monogame le mariage
gramme kilogramme la mesure
gone polygone l’angle, le coin
nome économe « qui a l’art de, est spécia-
liste de »
mane héroïnomane « qui a la passion de »
crate démocrate le pouvoir, la force

Exercice 55
☐ À partir du mot « dent », formez une famille. Puis, à partir de l’un
des mots construits de la famille, formez une bande.

Exercice 56
☐ Quand c’est possible, segmentez les mots suivants pour mettre
en évidence leur formation.

Pour cela, cherchez s’il existe un mot construit sur le même modèle.

›in/gér/able
Ex. : primeur : prim/eur (comme « sauveur ») ; ingérable :
(comme « indémontable »).
Assassinat, bilingue, brevetable, cartable, chanteur, chênaie, construc-
tion, courette, décollage, emprisonnement, faiblesse, herbivore, histo-
rique, illisible, inattaquable, inclusion, laitier, lavage, naturel, paperasse,
préférence, raticide, retrouvailles et… anticonstitutionnellement.

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 119
Exercice 57
☐ Définissez les mots soulignés en vous appuyant sur leur forma-
tion.
1. « Méritocratie » dans : « Le Québec est une méritocratie, la France
reste une aristocratie. » (Anthony Kavanagh)
2. « Giboyeux » dans : « Mais les bois du Jacamar étaient suffisam-
ment giboyeux ; kangourous et sangliers y abondaient, et les épieux ferrés,
l’arc et les flèches des chasseurs faisaient merveille. » (Jules Verne, L’Île
mystérieuse)
3. « Innupte » dans :
« 23/09/1983 Longjumeau. Mariage
GAUDRÉE Martine, âgée de 26 ans, de Paris 12e, innupte
fille de GAUDRÉE Edmond, décédé, et Odette, présente. »

Exercice 58
☐ Analysez les unités muettes soulignées dans la phrase suivante :
« Hier, j’ai visité un petit jardin japonais, avec une amie et son mari. Tous
les trois étions sans voix. Le mari était stupéfait. »

120 Point 7
Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 121
Point 8
JE MAITRISE
LES FORMES ET
MOTS LES PLUS
FRÉQUENTS
Il suffit de connaitre moins de 100 mots
pour bien écrire la moitié d’un texte d’ampleur.
LES MOTS LES PLUS
FRÉQUENTS
Certains mots seraient si fréquents qu’ils représen-
teraient à eux seuls près de 50 % des mots de n’importe
quel texte d’au moins 2 000 mots. Autant donc commencer
par apprendre l’orthographe de ces mots de forte fréquence,
listés ci-dessous :
A à/au/aux, aller1, L l’/le/la/les, leur/leurs, lui
autre, avec, avoir
B bien, bon M mon/ma/mes, me, moi, mais
C c’/ce/cet/cette/ces, N ne, ne… pas, ne… que, notre/nos, nous
comme
D d’/de/du, des, dans, O on, ou, où
deux, dire, donner
E elle/elles, en, et, P pas, par, petit, plus, pour, pouvoir,
enfant, être prendre
F faire, femme Q que, qui
G grand S son/sa/ses, s’/se, soi, sans, savoir, si, sur
H homme T ton/ta/tes, tu, te, toi, tout/tous/toute/toutes
I il/ils U un/une
J je, jour V votre, vos, vous, venir, voir, vouloir

Exercice 59
Pour mémoriser l’orthographe des mots à long terme, les spécialistes
proposent des techniques d’imagerie mentale. Appropriez-vous la dé-
marche suivante, qui consiste à :
1. Prononcer le mot (ex. : enfant), puis le regarder.

1. Les verbes sont cités ici à l’infinitif, mais ils sont à connaitre dans d’autres
formes : au moins au présent, conditionnel et passé simple, les 3 temps fonda-
mentaux (point n° 4).

124 Point 8
2. Dans sa tête, les yeux fermés :
- le visualiser ;
- l’épeler à l’envers d’abord (t-n-a-f-n-e), puis à l’endroit (e-n-f-a-n-t) ;
- l’écrire dans l’espace.
3. Les yeux ouverts, l’écrire enfin sur une feuille.
Testez cette technique sur l’orthographe d’un mot que vous avez du
mal à mémoriser.
Recommencez l’exercice jusqu’à ce que vous parveniez à écrire le
mot correctement. Si vous n’y parvenez pas du premier coup, ne vous
découragez pas. Avec de la motivation et un peu d’entrainement, vous de-
vriez y parvenir facilement.

LES (GROUPES DE)


LETTRES DES PLUS AUX
MOINS FRÉQUENTES
Ensuite, pour écrire un son, certaines lettres ou cer-
tains groupes de lettres (ex. : <s>) sont plus fréquem-
ment utilisés que d’autres (ex. : <ç>). Malgré tout, les
unités avec une rentabilité faible peuvent apparaitre dans
des mots courants (ex. : <sch> dans « schéma »). Le
tableau ci-après offre la liste des 130 manières d’ortho-
graphier les 36 sons du français, par ordre de fréquence.
Lisez : j’entends [b], j’écris très fréquemment <b>, dans
presque 100 % des cas (comme dans « bébé »), très rare-
ment <bb> (comme dans « abbé »). Cela signifie que sur
100 mots avec le son [b], tous s’écrivent ainsi, à quelques
mots près ; autrement dit, c’est <b> qui a servi à transcrire
le son [b] 75 fois sur 100.

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 125


J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
A [A] a pape 92 à là 7 em femme
â pâte 1 en solennel
aen Caen-
nais
aon paonne
AN [Ã] an ange 44 am ample aen Caen
en encre 47 em empan aon faon

B [B] b bébé 100 bb abbé


S [S] s son t nation 3.3 sc science
69
ss poisson sth asthme
c place x six
26
ç plaça cc succion
CH [ʃ] ch cherche 100 sc fascisme
sch schéma
sh short
D [D] d demain 100 dd addition
E : é [E] : [e] é/e épée/ 99 a(y) pays œ fœtus
+ s, les
r, z,
t, d
è [ɛ] è/e père/ 67,9 ê bêler 2,1 ae reggae
+ c, t bec
ai chair 30 ei reine
ë Noël
ê fête
EU e ch(e)val - œu œufs ai faisan
[Œ] : [ə] [ø] [œ]
eu feu 93 œ œdipien on monsieur
eû jeûne
eu jeune 93 œu œuf ue cueillir
œ œil u club

126 Point 8
J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
F [F] f feu 95 ph phare ff affaire
G [G] g gare gg aggraver
100
gu guerre c second
gh ghetto
GN [ɲ] gn agneau 100
NG [ŋ] ng paking 100
I [I] i vite 99 y type 1 hi envahi
ï ouïr ee feedback
î2 fîmes
IN [Ɛ̃] : [ɛ],̃ [œ̃] in intrus 45 im impur în nous
vînmes
en chien 23 ain bain 21 ïn coïnci-
dence
un brun ein sein aim faim
yn synthèse
ym symbiose
um parfum
eun à jeun
J [Ʒ] j jeu 49
g gilet
51
ge mangea
K [K] c col k kilo cc accord
98
qu quel q cinq cq(u) acquitter
ck ticket
kh kolkhoze
ch technique
cch maccha-
bée
kk drakkar

2. La fréquence des mots avec <î> et <û> a nécessairement diminué avec la


réforme de l’orthographe.

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 127


J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
L [L] l lit 100 ll ville
M [M] m maman 100 mm pomme
N [N] n nord 100 nn bonne mn damner
O [O] : [o], [ɔ] o sot 75 ô hôpital ho cahot
au haut 21 u(m) calcium oh oh, kohl
eau beau 3 aô Saône
oo alcool
ü(m) caphar-
naüm
ON [Ɔ̃] on bon 92,8 om sombre un punch
u(m) rumsteak
P [P] p pape 100 b obstacle
pp nappe
R [R] r rare 100 rr guerre rh rhum
rrh arrhes
T [T] t tonte 99 tt attente th théâtre
d prend-il
U [Y] : [y], u vu 100 û mûr hu hutte,
[ɥ] huile
ü aigüe
eu j’ai eu
OU [U] ou loup 98 où où aou aout
oo footing
V [V] v veuve 100 w wagon
f neuf
heures

128 Point 8
J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
W/oi[W] : [wa] oi oiseau oy noyer oe moelle
100
ou + loua oê poêle
voy­ w watt,
elle whisky
u jaguar
oin [wɛ]̃ oin foin
100
ouin cha-
fouin
X [ks] x axe 84 cc succès
xc excès
[gz] x examen
Y/ill [J] i diable 86 hi hier
ï aïeul hy hyène
y payer 3
il(l) rail, 10
raille
Z [Z] s raison 90 x dixième
z zéro 10 zz mezza-
nine

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 129


Pour aller plus loin

Puisque orthographier consiste surtout à transcrire


des sons, la liste des unités écrites orthographiques, autre-
ment dit la liste de l’alphabet, devrait coïncider avec celle
des unités de l’oral. Elle serait ainsi plus cohérente et pro-
ductive que la liste alphabétique traditionnelle. Voici une
proposition de liste susceptible d’être utilisée pour l’ensei-
gnement-apprentissage de l’écriture :

A AN B C/s CH D E(U)/é/è F G GN NG H I IN J K/q L


M N O ON P R T U OU V W/oi(n) X Y/ill Z

[a] [ã] [be] [se/ɛs] [ʃ] [de] [ə] [e] [ɛ] [ɛf] [Ʒe] [ɲ] [ŋ] [aʃ]
[i] [ẽ] [Ʒi] [ka] [ky] [ɛl] [ɛm] [ɛn] [o] [ɔ̃] [pe] [ɛr] [te] [y] [u]
[ve] [dubləve/wa] [iks] [igrɛk/j] [zɛd].

Cette liste, qui englobe et enrichit la liste traditionnelle


(en gras), se veut mémorisable et rapproche l’écrit de l’oral.

L’essentiel à retenir
J’assimile l’orthographe des mots les plus fré-
quents et les unités les plus fréquentes, que j’utiliserai
en priorité si je ne connais pas l’orthographe d’un mot et
qu’aucun indice ne me permet de la prédire.
Je note dans un carnet les mots courants qui
contiennent une unité rare et je mémorise leur ortho-
graphe.

130 Point 8
Ce que je retiens :

Ce que je dois revoir :

Je maitrise les formes et mots les plus fréquents 131


Point 9
JE GÈRE LES
CONSONNES DOUBLES
AVEC LA MÉTHODE
« PLOUFF »

L’orthographe des consonnes doubles


n’est pas (toujours) aléatoire.
Pleine de contradictions, l’orthographe des consonnes
doubles est particulièrement difficile à maitriser, aus-
si bien pour les écoliers que pour les adultes diplômés.
Supprimées pour la plupart au Moyen Âge, les consonnes
doubles ont été rétablies plus tard, mais pas systématique-
ment et pas toujours en accord avec l’étymologie des mots.
Comment savoir dans un mot s’il faut doubler ou non la
consonne ? Faut-il nécessairement mémoriser de longues
listes de mots ?
La difficulté porte sur les consonnes doubles muettes.
Certaines au contraire s’entendent (ce ne sont pas de vraies
consonnes doubles, mais deux unités disjointes).
›ennui
Ex. : accès ([k] + [s]), pizza ([d] + [z]), suggestion ([g] + [ʒ]),
([ã] + [n]).
Pour l’orthographe des véritables consonnes doubles
– muettes –, il n’y a pas de règles. Néanmoins, on observe
des « régularités » dans leur fonctionnement, c’est-à-
dire des fonctionnements suffisamment fréquents pour
servir de pistes au bon usage des consonnes doubles1.
Ces pistes constituent la méthode « p-l-o-u-f-f », 6 lettres
qui renvoient à 6 pistes : « position », « limitation », « ou-
verture », « unités », « fausses consonnes doubles » et
« finales féminines ». La première sous-partie présente les
unités les plus fréquemment concernées par le doublement.

1. Dans ce qui suit, vous trouverez aussi les mots qui ne suivent pas les
fonctionnements fréquents et sont donc dits « irréguliers ». Leur liste se veut
complète. Elle est construite à partir de recherches dans l’application Le Robert
Dixel mobile. Seuls les mots très rares, généralement de spécialité, sont volontai-
rement omis. Libre à vous de noter dans un carnet les mots irréguliers
et d’y ajouter les mots rares qui vous intéressent.

134 Point 9
LES UNITÉS
CONCERNÉES PAR
LE DOUBLEMENT
Pour commencer, les unités simples sont plus fré-
quentes que les doubles et toutes les lettres ne doublent pas.

Exercice 60
☐ Soulignez ci-dessous les unités qui peuvent doubler. Pour y par-
venir, tentez de trouver des mots dans lesquels elles doublent.

› Ex. avec la lettre -b- : rabbin.


abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Exercice 61
☐ Vérifiez vos réponses à l’aide du tableau suivant, extrait du ta-
bleau sur les consonnes du français dans le point no 8 :

Doublement
Très fréquent Fréquent Moins fréquent
ss poisson ll ville pp nappe
tt attente ff affaire
rr guerre cc accord
mm pomme cch saccharine
nn bonne kk drakkar
gg aggraver
bb abbé
dd addition
zz mezzanine
rrh arrhes

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 135


• D’abord, les voyelles ne doublent jamais2.
• Ensuite, 9 consonnes doublent fréquemment :
surtout -l-, -s-, -n-, puis -t-, -r-, -m-, et un peu moins -f-,
-p- et -c-.

Astuce SMS LSN (elle est saine) TRM (t’es relou mec)
FPC (fais pas ça/fais passer). Un peu limite, mais mnémo-
technique…
• 4 consonnes doublent surtout dans des mots d’em-
prunt : -b-, -d-, -g-, -z-.

Astuce SMS BDG Z (bris de glace, zut !) :


• <bb> apparait dans une quinzaine de mots,
dont « abbé », « rabbin », « sabbat », « Scrabble »,
« gibbon », et mots de la même famille ;
• <dd> apparait dans « addition », « quiddité »,
« adducteur », « reddition », « bouddhisme », « ched-
dar », « pudding », et mots de la même famille ;
• <gg> apparait surtout dans « agglomérer », « ag-
glutiner », « aggraver », « baggy », « bugger », « grog­
gy », « jogging », « legging », « loggia », « nugget »,
« reggae », « suggérer », « toboggan », et mots de la
même famille ;
• <zz> apparait surtout dans « jazz », « buzz »,
« gin-fizz », « blizzard », « grizzli », « intermezzo »,
« jacuzzi », « mezzanine », « mozzarella », « paparaz-
zi », « pizza », « puzzle », « razzia », et mots de la
même famille.

• 7 consonnes, les autres donc, ne doublent jamais, ou


trop exceptionnellement pour en tenir compte : -j-, -q-,
-v-, -w-, -x-, -h- et -k- (qui ne doublent que dans « wahha-
bisme », « akkadien », « drakkar » et « trekking »).

2. Sauf dans des cas précis : dans les mots d’emprunt aux langues étrangères
(ex. : un speech) et les mots dans lesquels les deux voyelles se prononcent et
s’entendent (ex. : intraalvéolaire, continuum). Dans les mots en -ée, la consonne
n’est pas double : on a un <é> et un <e>.

136 Point 9
Le raisonnement est le suivant : je me demande si
la consonne que je veux doubler double souvent (LSN
TRM FPC), rarement (BDG Z) ou jamais.

LA POSITION DES
CONSONNES DOUBLES
Hors mots d’emprunt aux langues étrangères, on ob-
serve ensuite des régularités concernant la position des
consonnes doubles.

Exercice 62
☐ Parcourez la liste de mots suivante : accord, offrir, applaudir,
balle, belle, bonne, arrhes, nappe, abbé, attente, addition, aggraver, affaire,
mezzanine, guerre, pomme, innombrable, immature, violemment, illégi-
time, irréversible, pharmacienne, bosse, efface, maisonnette, tablette.
☑ Observez que les consonnes doubles apparaissent :

Toujours Souvent
+ 1. Entre 2 voyelles ou avant accord, applaudir,
-l- et -r-3 offrir
+ 2. Après <a>, et surtout <e>, <o> balle, belle, bonne

3. Voire -h- dans « arrhes » et -n- dans les verbes à l’imparfait du subjonctif
des verbes tenir, venir, et de la même famille.
Ex. : que je vinsse.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 137


x Mais :

Jamais Rarement
+ 1. Après un circonflexe4 hôpital
2. Après les voyelles de
plusieurs lettres :
+ <ai>, <ei>, <eau> laitier, veine, beauté
+ <au>, <eu>, <oi>, <ou> gaufre, mais chauffe
+ 3. Après <i>, surtout tulipe, mais tulle
après <u> et <e> pro- app(e)ler
noncé [ə], c’est-à-dire
un <e> fermé qui se
prononce à peine.

Le raisonnement est le suivant : je me de-


mande entre quoi et quoi se trouve la consonne
susceptible de doubler :
 entre voyelles (voyelle + consonne + voyelle)
ou avant -l- et -r- (consonne + l, consonne + r) ;
 après un accent circonflexe (^), voire plusieurs
voyelles (voyelle + voyelle + consonne).
Et je me méfie particulièrement quand la
consonne suit un <e> ou un <o>, voire un <a> :
consonne + e, consonne + o, consonne + a.

4. Sauf dans « châsse ». L’accent a un rôle distinctif : il distingue « châsse » et


« chasse ».

138 Point 9
LES FAUSSES
CONSONNES DOUBLES
DANS LES MOTS-
ENFANTS
Après <i> et <u>, on trouve surtout une consonne
double dans les mots formés de plusieurs éléments.
› Ex. : surréaliste (sur-réaliste).
• Définition des mots-enfants
Les mots « surréaliste » et « réaliste » appartiennent à la
même famille de mots. Le premier, construit à partir de plu-
sieurs éléments, est le « mot-enfant » et le second, auquel a été
ajouté un élément, est le « mot-parent ». L’élément ajouté est
une « marque de bande » (point no 7, 3). Traditionnellement,
on parle de « mot dérivé », de « mot base » et d’ « affixe ».

Exercice 63
☐ Listez des mots-enfants formés avec les marques in- et sur-.

› Ex. : in-correct.
Une (fausse) double consonne apparait souvent lors
de l’ajout d’une marque de bande à un mot-parent pour
former un nouveau mot.
› Ex. : sur + réaliste = surréaliste ; in + nombrable = innombrable.
La consonne ne double pas si elle n’a pas lieu de doubler.
›culinaire,
Ex. : in + utile = inutile ; nation + al + isme = nationalisme ;
démontable, chênaie, courette.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 139


Le raisonnement est le suivant : j’identifie si le
mot que je veux écrire est un mot-enfant, c’est-à-
dire formé à partir de deux éléments ; il peut com-
porter une consonne double entre les deux.

Exercice 64
☐ Décomposez maintenant les mots-enfants suivants : interracial,
innommé, immature, illégitime, irréversible, enneigé, s’embourgeoiser,
surenchérir, violemment.

› Ex. : incorrect → in-correct.


Proposez ensuite une définition pour chacun d’entre eux.

› Ex. : incorrect → qui n’est pas correct.


Vous avez pu le voir dans l’exercice, la consonne fi-
nale de la marque de bande (l’élément ajouté) peut jouer
les caméléons devant la lettre qui suit. On dit qu’elle est
« assimilée ».
› Ex. : in + mature = immature ;
in + légitime = illégitime ;
in + réversible = irréversible ;
violemment = violen + ment.

La compréhension de ce principe de formation faci-


lite particulièrement l’orthographe des adverbes en -ment.
Notez aussi la règle phonétique selon laquelle -n-
devient -m- devant -m-, -b- et -p- (Astuce SMS : MBP,
comme le joueur de foot, Kylian Mbappé. C’est drôle, non ?).

140 Point 9
• Liste des mots-enfants
Examinons maintenant les éléments concernés : in- et
dis- (qui ont le sens de « pas »), en- (qui a le sens de « en »,
« dans »), ex- (sans), ad- (vers, à, près de), ob- (en face),
sous- et sub- (sous), inter- (entre), col- (ou con-, com-, cor-,
qui ont le sens de « avec »), trans- (au-delà) et bi(s)- (double).

Exercice 65
☐ À partir de cette liste, retrouvez la formation et le sens des mots
suivants : dissymétrie, difficile, emmener, effacer, accourir, apporter, op-
position, supporter.
☑ La correction se trouve dans le tableau qui suit.

Lisez : le préfixe in- (qui signifie « pas ») double son


-n- devant un -n- et fait le caméléon devant -m-, -l- et -r-.
On obtient des mots en -inn-, -imm-, -ill- et -irr-, comme
dans « innommé » (qui signifie « pas nommé »). Certains
exemples du tableau ci-dessous viennent du latin.
Préfixes
in (pas) + n : inn innommé (in-nommé) Sauf dans ce cas, -n-
+ m : imm immatériel (in-matériel) et -m- ne doublent
+ l : ill illogique (in-logique) jamais après -i- et -u-.
+ r : irr irréel (in-réel) › Ex. : imaginaire,
inouï.
en (en, dans) enneiger (en-neiger)
+ n : enn emmener (en-mener)
+ m : emm
ex (sans) + s : ess esseulé (ex-seul)
+ f : eff effacer (ex-facer : ôter la
face)
ad (vers, à, près addition (ad-dare : donner Ne pas
de) + d : add à) confondre ce préfixe
et devant toutes allocation (ad-location : ad- avec le préfixe
les lettres louer à) négatif a- (sans),
accourir (ad-courir) qui ne suppose pas de
apporter (ad-porter) doublement.
atterrir (ad-terr-ir),
› Ex. : asocial
(a-social)

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 141


Sauf exceptions et alunir…
-j-, -m-, -v-. adjonction (ad-jonction)
amener (ad-mener)

ob (en face)
+ c : occ occasion (ob-cadere :
+ f : off tomber)
+ p : opp offenser (ob-fendere :
heurter)
opposition (ob-position)
sub (sous)
+ c : succ succéder (sub-cederer : aller)
+ f : suff suffoquer (sub-fauce : sous
+ p : supp la gorge)
supporter (sub-porter)
sous + s : souss soussigner (sous-signer)
+ f : souff souffrir (sous-ferre : porter)
dis (pas) + s : diss dissymétrie (dis-symétrie)
+ f : diff difficile (dis-facile)

inter (entre) interrègne (inter-règne)


+ r : interr

co-l/n/m/r (avec) collatéral (col-latéral) Majoritaires dans les


+ l/n/m/r : coll, connotation (con-notation) mots en com-, les
conn, comm, corr commuter (col-muter) consonnes doubles
correspondre (col-respondre) sont minoritaires
dans ceux en cor-.
trans (au-delà) transsexuel (trans-sexuel)
+ s : transs

bi(s) (double) bissextile (bis-sextile :


+ s : biss deux)

Plus besoin d’apprendre par cœur l’orthographe des mots


ainsi construits. Un problème demeure : parfois, reconnaitre les
composants d’un mot exige des connaissances étymologiques.
›in-Ex.et -nocent
: on perçoit mal dans le mot « innocent » les composants
(qui ne nuit pas).

Exercice 66
☐ Reprenez les mots-enfants que vous avez listés lors de l’exercice
précédent et vérifiez si la consonne doit être simple ou double.

142 Point 9
LES CONSONNES
DOUBLES EN LIEN AVEC
LA PRONONCIATION DES
VOYELLES OUVERTES
Revenons aux consonnes doubles après <e> et <o>,
parce qu’elles sont les plus nombreuses. Cette partie évoque
notamment le cas précis des mots en -on.

Exercice 67
☐ Prononcez les mots suivants et observez les différences de
prononciation.

femelle [ə] femme [a]


lunetier, chapelier, renouveler [ə] lunette, chapelle, nouvelle [ɛ]
hôte [o] hotte [ɔ]
bon, songe [ɔ̃] bonne, sonne [ɔ]
paon, prudent, an [ã] paonne, prudemment, année [a]

☑ On oppose à l’oral les voyelles « ouvertes » et les


voyelles « fermées » selon qu’elles se prononcent avec
la bouche plus ou moins ouverte ou fermée. Pour vous
rendre compte des différences d’ouverture, prononcez
dans l’ordre les sons a, è, é, i ([a], [ɛ], [e], [i]) : la bouche
se referme.
Or, vous pouvez constater par le biais des exemples don-
nés dans l’exercice que <e> et <o> transcrivent des sons
différents et plus ouverts quand ils sont suivis par une
consonne double. Les consonnes doubles ont ainsi souvent
servi à indiquer l’ouverture des voyelles. De ce fait, les
sons ouverts, notamment avec un <e> et un <o>, sont

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 143


plus susceptibles d’être accompagnés par une consonne
double que des sons fermés5.

Le raisonnement est le suivant : je me méfie


particulièrement quand la consonne suit un <e> ou
un <o> qui est ouvert.
Ex. : lunette (ɛ) / lunetier (ə).

Ce principe n’est pas général.


Par exemple, le <e> ouvert est suivi par une consonne
double dans « assiette », mais par une consonne simple dans
« comète » et « reine » ; le <o> ouvert par une consonne
double dans « coller », mais par une consonne simple dans
« racoler ».
Comment l’expliquer ?

Après <e>
Expliquons pour commencer le cas du binôme assiette/
reine et rappelez-vous que, même ouvertes, les voyelles de
2 lettres (<ei>) ne sont jamais ou rarement suivies d’une
consonne double.
Prenons maintenant le cas du binôme assiette/comète.
La consonne double est concurrencée par l’accent, grave
ou circonflexe.

5. Cela peut expliquer ce que vous venez d’étudier : 1) qu’une consonne double
suive moins souvent une lettre -i- et -u- (ou, au…), puisqu’elles notent des sons
fermés ; 2) qu’une consonne double ne suive jamais un <e> prononcé [ə], c’est-à-
dire un <e> fermé qui se prononce à peine.
Ex. : app(e)ler (prononcé [aple]), renouveler (prononcé [rənuvle]).

144 Point 9
En toute logique, une lettre accentuée n’est jamais
suivie d’une consonne double puisque l’accent indique déjà
l’ouverture de la voyelle ; à l’inverse, une consonne double
n’est jamais précédée d’une lettre accentuée.
L’accent circonflexe a notamment servi à remplacer
un ancien <s> muet : ancienne marque de famille, qu’on
peut donc retrouver en analysant les mots de la même
famille.
› Ex. : le mot « beste » a été transformé en « bête » ; on re-
trouve le <s> dans « bestial ».
L’accent grave quant à lui a remplacé la consonne
double dans les mots savants d’origine grecque, parfois la-
tine, par respect pour leur étymologie.
›mette
Ex. : au xvi siècle, le mot « comète » est orthographié « co-
e

» avec une consonne double pour noter l’ouverture de


la voyelle précédente, mais son étymologie est cometa. Pour
rapprocher le mot de son étymologie, la consonne double est
ensuite simplifiée.

Depuis la dernière réforme de l’orthographe, la


consonne double est remplacée par l’accent grave pour la
conjugaison de tous les verbes en -eler ou -eter, et dans
les mots de même famille en -ement, sauf dans « appe-
ler », « interpeler » et « jeter ».
›deEx. : « j’épelle » devient « j’épèle », comme c’était déjà le cas
« je pèle ». Mais l’orthographe de « j’appelle » ne change pas.
Ainsi, il n’est plus nécessaire pour ces verbes de mémo-
riser de longues listes pour savoir s’il faut un accent ou une
consonne double.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 145


Surtout après <o>
On observe enfin, surtout après <o>, des disparités
entre les mots d’une même famille, la plupart ne respec-
tant pas la forme du mot à partir duquel ils ont été créés6.
›« donateur
Ex. après <o > : « colle », mais « accoler » ; « donneur », mais
» et « ordonnateur ».
› Ex. après d’autres voyelles : « trappe » mais « attraper ».
Les dictionnaires eux-mêmes hésitent pour certains de
ces mots.

Notez que, depuis la réforme, les mots en -olle et


ceux de la même famille perdent leur consonne double,
sauf colle, folle, molle.
› Ex. : girole.
Il en est de même pour les verbes en -otter et ceux
de la même famille, sauf s’il existe un nom de la même
famille en -otte duquel il est tiré.
› Ex. : « frisoter » ; mais « flotter » parce qu’il existe « flotte ».

LES CONSONNES
DOUBLES DANS LES
FINALES FÉMININES
Bonne nouvelle, les régularités maintenant décrites
sont presque systématiques et concernent beaucoup de cas

6. Quelques familles de mots (une dizaine) ont été harmonisées par les rectifi-
cations de 1990.
Ex. : « imbécillité » devient « imbécilité » comme « imbécile » ; « combatif »
devient « combattif » comme « combattre».

146 Point 9
de consonnes doubles : 4 finales prennent presque systé-
matiquement une consonne double dans les mots fémi-
nins ; la consonne simple est presque systématique dans les
mots masculins. Ces finales sont les suivantes :
mots féminins -elle (vs. -èle) mots masculins
› Ex. : une échelle,
une assiette, une
-ette (vs. -ète)
-enne (vs. -ène)
› Ex. : un zèle, un
prophète, un
césarienne, une -onne (vs. -one) benzène,
patronne un drone

• Deux remarques
• Si la finale correspond à un suffixe diminutif, elle
prend même toujours une consonne double.
› Ex. : une maisonnette (petite maison).
• Les consonnes doubles apparaissent lors du passage
du masculin au féminin et d’autant plus quand le passage au
féminin s’accompagne d’une ouverture de la voyelle.
›nulle,
Ex. : sot/sotte ([so] et [sɔt]), lion/lionne ([ljɔ̃] et [ljɔn]), nul/
chat/chatte.
C’est également le cas lors du passage d’un nom en verbe.
› Ex. : don/donne, nom/nomme.

Le raisonnement est le suivant : je double la


consonne presque à chaque fois que je rencontre
un mot féminin en -elle, -ette, -enne, -onne ; tou-
jours si c’est un suffixe diminutif.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 147


• Des exceptions mineures
Il n’existe que de rares irrégularités, une dizaine à
retenir par finale.
• La finale -elle est seulement concurrencée par -èle
dans des mots féminins rares pour la plupart, ainsi que dans
les verbes en -eler sauf « appeler » et « interpeler » (para-
graphe précédent).
Notez au féminin les noms « clientèle », « patientèle »,
« stèle », « parallèle », « grêle », « béchamel » ; au masculin
les noms « rebelle », « violoncelle », « vermicelle ».
• La finale -ette est concurrencée par -ète dans des mots
féminins rares pour la plupart, ainsi que dans les verbes en
-eter sauf « jeter ».
Notez au masculin le nom « squelette » ; au féminin
les noms « cacahouète », « comète », « diète », « planète »,
« préfète » et les adjectifs « complète », « concrète », « dis-
crète », « désuète », « inquiète », « obsolète », « secrète ».
• La finale -enne est concurrencée par -ène dans peu
de mots féminins ; -ienne par -iène dans très peu de mots
féminins.
Notez : arène, cène, scène, ébène, gangrène ; hygiène,
hyène.
• La finale -onne est surtout concurrencée dans les élé-
ments -chrone, -gone et -phone.
Notez aussi acétone, amazone, anémone, calzone, corti-
sone, démone, hormone, icône, lapone, madone, zone.

148 Point 9
• D’autres finales féminines
• La finale -ille/il qui transcrit le son [j] est égale-
ment genrée : féminine avec consonne double, masculine
avec consonne simple.
› Ex. : une grenouille, un fenouil.
Notez : gorille, (qua)drille, bacille7.
• Au contraire, la consonne simple prédomine dans
les mots féminins en -ère.
› Ex. : mère, bouchère, chère.
• Comme chaque fois après -i-, -u-, mais aussi après
-a-, la consonne simple prédomine dans les mots fémi-
nins (presque toujours dans les adjectifs).
› Ex. : artisane, commune, voisine.
Notez « bulle », « lutte », « paysanne » (cf. précédem-
ment « nulle » et « chatte »).

À l’initiale (au début du mot)

 Doublent les consonnes :


<f> dans les mots en dif-, of-, suf- et af- ;
Sauf dans « afin », « Afrique » et mots rares.
<p> dans les mots en sup- ;
Sauf dans les mots en super- et supra-, ainsi que dans
« suprême » et « suprématie ».
<t> dans les mots en at-.
Sauf dans « atelier », « atoll », « atout », « atome »,
« atermoyer » et mots rares.

7. Il est inutile de surcharger la liste avec des noms masculins comme


« portefeuille », car l’analyse de leur composition suffit à déduire leur orthographe.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 149


 Ne double pas :
<p> dans les mots en op-.
Sauf dans les mots de la famille de « opportun », « op-
position », « opprimer », « opprobre ».

LES CONSONNES
DOUBLES QUI LIMITENT
LE SENS DES MOTS
Parce qu’elles distinguent des homophones (des mots
qui se prononcent de la même façon mais qui n’ont pas le
même sens), les consonnes doubles limitent le sens des
mots. L’éventail des sens est limité à un seul.
›dateEx.; ville/vile
: bette/bête ; cotte/cote/côte ; ballade/balade ; datte/
; salle/sale.

Le raisonnement est le suivant : j’identifie


s’il existe d’autres mots qui se prononcent de
la même façon que celui que je veux écrire ;
l’un d’entre eux se distingue probablement par
une consonne double.

150 Point 9
CONCLUSION
RÉCAPITULATIVE : LA
MÉTHODE « PLOUFF »
Pour doubler une consonne, je me demande : quelle
est sa position dans le mot, si elle limite le sens du mot,
si la voyelle qui précède est ouverte, si elle fait partie des
unités qui peuvent doubler, si elle peut être une fausse
consonne double dans un mot-enfant et si elle compose une
finale féminine. C’est la méthode « plouff » (parce qu’on
apprend à nager une fois qu’on s’est jeté à l’eau).

P comme Position des consonnes doubles


L comme Limitation du sens par les consonnes doubles
O comme Ouverture des voyelles avant les consonnes doubles
U comme Unités qui doublent
F comme Fausses consonnes doubles
F comme Finales féminines ou initiales avec des consonnes
doubles

Ces motivations à doubler une consonne se cumulent


parfois ; c’est encore mieux.
›1) Ex. dans « belle » : en plus d’être étymologique, la consonne
suit une voyelle ouverte, 2) compose une finale féminine et
3) limite le sens du mot (« belle » versus « bêle »).
Pour les mots dont l’orthographe va à contresens de
ces principes, il ne reste plus qu’à apprendre leur ortho-
graphe par cœur : flopp…
› Ex. : « illusoire », « pull », « beurre ».

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 151


Exercice 68
☐ Ajoutez aux mots suivants, volontairement rares, la consonne
simple ou double manquante. Dans les parenthèses, notez la lettre du
mot « plouff » qui explique votre choix.

›peu).
Ex. : B : une a_ate → abate (indice : <b> unité qui double

B : une flam_e (indice : … et …) ;


F : a_able (indice : …) ; di_luent (indice : …) ;
L : une empenne_e (indice : … mais surtout …) ;
M : éléga_ent (indice : …) ; une pâ_oison (indice : …) ;
N : une i_ervation (indice : …) ; un acétylè_e (indice : … et …) ;
P : un _ampre (indice : …) ;
T : il cadeau_ât un livre (indice : …) ; bellâ_re (indice : …) ; duc_ile
(indice : …) ; un frico_ (indice : …) ; « Ne mange pas cette da_e, sa date
d’achat est largement dépassée. » (indice : ...) ;
V : une soli_e (indice : …).

☐ Parmi les non-mots suivants, soulignez les quatre qui miment le


plus l’orthographe du français : tosson toxxon tenne tosste tomm toççon
ttosson tôppe tituun tohhon teausson toffe tiiton tosse toopon.

152 Point 9
Exercice 69
Essayez-vous à l’algorithme test suivant avec des mots de votre
choix.

Départ

Indice P : c’est une consonne
entre deux unités (deux → Oui
voyelles, ou avant L ou R).
↓ ↓
La consonne suit un circon-
Non flexe ou certaines voyelles de
plusieurs lettres.
↓ ↓ ↓

 Ne double ← Oui Non


(plutôt) pas
↑ ↓
Non Indice L : d’autres mots
se prononcent de la même
↑ façon.
C’est un mot-enfant (F). ↓

↓ ↑
Indices O et U : un <a>, <e>
Oui Non ←
ou <o>, surtout ouvert, pré-
↓ cède la consonne à doubler,
qui est LSN TRM FPC.
 Double proba- Double
blement
↑ ↑ ↓
Non Oui Oui
↑ ↑ ↓
C’est un suffixe diminutif. ← Indice F : le mot est féminin.

Je gère les consonnes doubles avec la méthode « plouff » 153


Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

154 Point 9
Point 10
JE COMPRENDS
LA LOGIQUE
GÉNÉRALE DE
L’ORTHOGRAPHE
Cette dernière partie vient mettre en ordre
tout ce que les précédentes vous ont appris.
Car il y a de l’ordre dans l’orthographe, une
organisation. L’orthographe n’est pas un amas
de faits éparpillés de façon anarchique, mais
une organisation logique qui se résume en
quatre principes.

J’identifie les mots pour pouvoir les accorder


Connaitre le fonctionnement de l’orthographe en
facilite la pratique : cela vous aidera à mieux mémoriser
ou prédire l’orthographe d’un mot, et à mieux vous relire.
Acceptez seulement d’abord de tâtonner un peu.

Exercice 70
☐ Écrivez 80.
Pas d’inquiétude, c’est un mot compliqué à orthographier pour tout
le monde, mais il est intéressant ici parce que son écriture fait appel aux
quatre principes sur lesquels repose l’orthographe. La suite vous permet-
tra de comprendre et mémoriser facilement son orthographe.
.............................................................................................................................

Exercice 71
☐ Réfléchissez maintenant à comment l’on procède pour écrire
« vingts » dans « quatre-vingts ».
D’abord, je ....................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
Ensuite, je ......................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................

LES 4 TYPES D’UNITÉS


• Que fait-on quand on orthographie
un mot ?
• Principe no 1 : pour orthographier un mot, j’écris ce
que j’entends (point no 8).
› Ex. : <v> et <in> notent des sons.
158 Point 10
• Principe no 2 : il faut parfois que j’ajoute des lettres
muettes qui sont des traces du passé - qui renvoient à l’éty-
mologie des mots ou à l’histoire de la langue (point n° 7).
› Ex. : <g> est un reste du mot latin viginti.
• Principe no 3 : j’ajoute aussi des unités qui véhi-
culent du sens, qui donnent des informations sur le sens
des mots et des phrases : marques de travail (point n° 3),
de famille et de bande (point no 9) ;
›« vingt
Ex. : <s> indique le pluriel ; <t> précise le sens du mot
» en le reliant à « vingtaine ».
Les nombres ne prennent pas de <s> pluriel, sauf 80,
200, 300, 400, 500, 600, 700, 800 et 900.

Cela s’explique par le fait que, dans ces cas précis,


« vingt » et « cent » sont multipliés.
› Ex. : 80, c’est 4 x 20.
Ce n’est plus le cas s’ils sont suivis d’un autre nombre :
›4 xEx.20,: mais
82, ce n’est plus 4 x 20 ; 80 000, ce n’est pas non plus
4 x 20 000.

« Quatre-vingts » et « cent » ne varient pas en


nombre s’ils donnent un classement, car ils signifient alors
quatre-vingtième et centième.
›quatre-vingtième).
Ex. : les années, la salle ou la page quatre-vingt (la

Tentez la liaison avec le nom « ans » : on entend


bien le <s> du pluriel dans « 80 ans », pas dans « 20 ans ».
Des sites Internet permettent par ailleurs de vérifier l’or-
thographe des nombres.
• Principe no 4 : enfin, par l’orthographe, je distingue
des mots de même prononciation, mais de sens différent :
des homophones.
› Ex. : l’ensemble -gt- distingue « vingt » de « vin ».
Je comprends la logique générale de l’orthographe 159
• Remarques essentielles
Pour orthographier un mot, je commence par noter les
sons du mot. Pour ce faire, je n’utilise pas que des lettres
seules, mais aussi des groupes de lettres, par exemple <in>.
Le mot « vingts » dans « quatre-vingts » comprend ainsi
cinq unités orthographiques (<v>, <in>, <g>, <t>, <s>).

Tout ne s’entend pas (ex. : <g> dans « vingt »).


Orthographier, c’est noter des unités qui transcrivent des
sons mais aussi des unités muettes.
L’orthographe est donc organisée, autour de quatre
grands principes de formation des mots, et les unités des
mots (lettres ou groupes de lettres) ont un rôle : une expli-
cation. Finalement, orthographier, c’est comme enfiler des
perles (avec sérieux), en suivant des principes d’enfilage.
Nous enfilons sur une chaine écrite des unités qui jouent
chacune un rôle, par exemple <v>, <in>, <g>, <t>, <s> :
cinq unités écrites, comme cinq perles ayant chacune sa
couleur.

1. Des unités de transcription des sons.


› Ex. : <v> et <in> dans « quatre-vingts ».
2. Des unités du passé : étymologiques ou
historiques.
› Ex. : <g> dans « quatre-vingts ».
3. Des unités de sens.
› Ex. : <s> et <t> dans « quatre-vingts ».
4. Ces unités peuvent servir à distinguer
des mots.
› Ex. : <g> et <t> dans « quatre-vingts ».

• Une même unité peut jouer plusieurs rôles


Comprenez pour finir qu’une même unité peut jouer
plusieurs rôles, donc relever de plusieurs principes.

160 Point 10
• Elle peut relever de plusieurs principes en même
temps.
C’est le cas de <g> dans « quatre-vingts » puisque c’est
une lettre étymologique qui participe à distinguer des
mots . L’unité joue ainsi plusieurs rôles en même temps :
(mélange de rouge et de blanc).
• Une unité peut aussi avoir plusieurs rôles d’un mot à
l’autre.
La lettre <s> indique le pluriel dans « quatre-vingts »,
mais dans « silence », elle transcrit le son [s] et, dans
« temps », elle est étymologique (« temps » vient du la-
tin tempus). L’unité joue ainsi plusieurs rôles d’un mot à
l’autre : .

L’erreur serait donc de prendre tous les <s>


pour une marque du pluriel ou de mettre un <s> dès qu’il
y a pluralité, par exemple sur un verbe en P6 (point no 2).

Exercice 72
☐ Voulez-vous maintenant essayer d’enfiler des perles ?
Identifiez alors le nombre et le rôle des unités dans les mots sui-
vants : petite, port, trop.
Ex. : petit : 5 unités, dont 4 qui transcrivent des sons (<p>, <e>, <t>, <i>)
+ 1 qui véhicule du sens en reliant le mot à son féminin « petite » (<t>).

Pour identifier les unités orthographiques et


leur(s) rôle(s), la question à se poser est la suivante.
Dans tel mot, quelle lettre ou quel groupe de lettres :
• transcrit un son ;
• est purement étymologique ou historique ;
• véhicule du sens, donne des informations sur le sens
des mots et des phrases (en établissant un lien avec d’autres

Je comprends la logique générale de l’orthographe 161


mots du dictionnaire ou en donnant des informations de
genre, nombre, personne et temps) ;
• distingue des homophones .

LA DÉCOMPOSITION
DES MOTS EN UNITÉS
Maintenant qu’ont été abordés les principes organi-
sateurs de l’orthographe, voyons en quoi leur connais-
sance sert pour orthographier. Attention, il ne s’agit pas
avec cette méthode de fragmenter tous les mots du fran-
çais un à un. Il s’agit pour vous de connaitre suffisamment
ces quatre principes de fonctionnement pour pouvoir vous-
même décomposer n’importe quel mot quand celui-ci vous
pose un problème. Car cette démarche permet d’abord la
grande majorité du temps de trouver la graphie la plus pro-
bable, sinon de la mémoriser facilement.
• Revenons sur l’exemple du mot « vingt » pour observer
en quoi la capacité de fragmenter les mots en unités per-
met de mieux comprendre pour mieux mémoriser leur
orthographe : l’orthographe de « vingt » est effectivement
compréhensible donc mieux mémorisable une fois analy-
sée en lien avec son étymologie et le mot « vingtaine ». De
même, l’orthographe de « vain » devient évidente quand le
-a- dans <ain> est isolé et analysé en lien avec celui du mot
« vanité », et alors que le -i- de <in> dans « vin » s’analyse
en lien avec celui de « vinicole » (point no 7).
• La connaissance des principes orthographiques
permet également de prédire l’orthographe des mots,
parce qu’elle permet d’identifier les questions à se po-
ser. Pour écrire un mot, je me demanderai si la transcrip-
tion des sons est la bonne, si je dois ajouter des unités

162 Point 10
muettes du passé ou des unités de sens, et s’il existe des
homophones.
Maitriser l’orthographe, ce n’est pas tout savoir de
l’orthographe ; c’est surtout se poser les bonnes questions.

L’essentiel à retenir
Pour écrire, corriger ou mémoriser un mot, si celui-­
ci me pose un problème, je me pose les questions sui-
vantes :
1) Quels sont les sons et quelle unité les transcrit ;
2) Y a-t-il des unités muettes à ajouter : purement éty-
mologiques ou historiques ;
3) Y a-t-il des unités à ajouter qui servent le sens, en
établissant un lien avec d’autres mots du dictionnaire ou en
donnant des informations de genre, nombre, personne et
temps ;
4) Existe-t-il des homophones et quelle unité les
distingue ?

La connaissance du fonctionnement orthographique


permet enfin de se construire une grille de relecture ef-
ficace, sur le modèle de la grille suivante, qui liste les
grands domaines de vigilance précédemment étudiés.

Je comprends la logique générale de l’orthographe 163


Lors de la relecture Codage

Je vérifie les unités de transcription que j’ai choisies T


pour noter les sons. Je me méfie de certains sons en par-
ticulier : an, o, e(u).
Je me demande s’il existe des mots concurrents à celui H
que je veux écrire : des homophones.

Je vérifie les lettres historiques et étymologiques, É


notamment les consonnes doubles. Pour cela, j’utilise la
méthode « plouff » ou le dictionnaire.
Je les marques de famille ↓ S
vérifie si
les marques de bande ↓
j’ai bien
ajouté les marques de travail →
les a. Marques d’accord (non verbales : sur les
unités noms, pronoms, adjectifs et participes)
de
sens, à Marques du nombre pluriel s, x - plur.
savoir : Marque du genre féminin e - fém.
b. Marques de conjugaison (verbales) ;
Marques du temps ou infixe a, ai, i, r - tps
Marques de personne s, t, x, e, - pers.
ons, ez, nt
(P6)

Vous avez là la liste complète des types d’unités ortho-


graphiques que vous pouvez rencontrer en français.

La relecture, c’est ma tasse de THÉS !

164 Point 10
L’essentiel à retenir
Pour me relire, je peux utiliser une grille de relec-
ture, et je procède comme suit.
1. Je reviens sur les mots qui m’ont posé un problème
en cours d’écriture et que j’ai soulignés en attendant pour
ne pas me focaliser dessus.
2. Je me pose les quatre bonnes questions.
3. Si je n’arrive pas à lever mes doutes, j’utilise des
ressources et outils adaptés (une liste en est fournie à la
fin de l’ouvrage, en annexe), ou bien je change de mot/de
tournure.
Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → Le courrier qu’il a rédigé.
4. Si je me concentre trop sur le contenu du texte au
détriment de l’orthographe, je me relis en sens inverse,
c’est-à-dire à partir du bas du texte, de la droite du mot.
Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → en commençant par
le <e> de « rédigée ».

Je comprends la logique générale de l’orthographe 165


Exercice 73
Revenons pour finir sur les différents rôles de <e> et <s>, parce que
ces unités sont les plus fréquentes et sur tous les fronts à la fois.
Vous l’aurez compris : il est crucial de ne pas restreindre une unité à un
rôle unique, mais bien de distinguer les différents rôles que chaque unité
peut prendre.
Observez ainsi les différents rôles de <s> dans la phrase sui-
vante :« Guère le temps de me diriger vers la machine à café pour papoter
avec un ami que le Français rasé arrive, en étalant sa science, avec quatre
collègues. Anxieux, je poursuis à la hâte mon chemin ; à tel point que je
heurte sa mallette de travail. »

Rôles <s>
T assurer la transcription d’un son salarié, science (son
[s]), rasé (son [z])
H distinguer des homophones vers/vert, sa/ça

É renvoyer à l’étymologie ou l’histoire temps (de tempus)


S transcrire du sens par une marque de famille ↓ Français / Française
transcrire du sens par une marque de bande ↓ vers / alors,
Français / Polonais
transcrire du sens par une marque de travail→
- marque d’accord les collègues (pluriel)
- marque de conjugaison je finis (P1)

166 Point 10
Exercice 74
☐ Maintenant, dans la colonne <e>, classez les mots du texte suivant
selon le rôle du <e> souligné. Dans les corrections, vous obtiendrez ainsi
un tableau récapitulatif des rôles des unités complexes
<e> et <s> :
« Je rêve que je suis dans une olivaie en veste blanche et que je chante.
« Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do ». Au loin, j’aperçois soudain une amie agitant
un mouchoir de soie. Un trophée apparait. Si je veux le gagner, il faut que
j’aie le courage de combattre à cheval un beau et fort rival amoureux. ».
Rôles <s> <e>
T assurer la transcription d’un son sa, science (son
[s]), rasé (son [z])

H distinguer des homophones vers/vert, sa/ça

É renvoyer à l’étymologie ou l’histoire temps (de tempus)

S transcrire du sens par une marque de Français / Fran-


famille ↓ çaise

transcrire du sens par une marque vers/alors, Français


de bande ↓ / Polonais

transcrire du sens par une marque les collègues (pluriel)


d’accord→

transcrire du sens par une marque je finis (P1)


de conjugaison →

Je comprends la logique générale de l’orthographe 167


Ce que j’ai compris :

Ce que je dois revoir :

168 Point 10
Le mystère du code est levé en grande partie ; désor-
mais, vous êtes en mesure de concevoir sur quelle formi-
dable organisation repose l’orthographe pour répondre aux
besoins de la communication et de la création linguistique.
Vous savez décomposer les mots en unités, vous poser les
bonnes questions et mettre en place des stratégies d’analyse
pour y répondre :
• analyse des relations entre les mots (horizontales ou
verticales) ;
• analyse du mot lui-même (pour orthographier les
consonnes doubles par exemple).
Pour cela, l’ouvrage vous a également fourni des ma-
nuels ou sites de référence. Vous retrouverez ici ou ail-
leurs les informations nécessaires pour écrire ou faire
écrire sans fautes, avant que la mise en œuvre en pro-
duction des connaissances maintenant acquises ne se
fasse automatiquement.

Je comprends la logique générale de l’orthographe 169


Corrigés des exercices

Exercice 1
20 : vin / vain / vint / ving / vingt ?
80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ?
20 dossiers : vingt / vingts ?
Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ?
Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ?
Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ?
Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ?
Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ?
Nous, on est ---. : fort / forts ?
--- amie ! : Quel / Quelle ?
--- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ?
Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ?
Alec --- retourne. : se / ce ?
Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ?
Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ?
Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ?
Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ?
La directrice --- félicité. : la ou l’a ?
Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ?
Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ?
Tout le monde --- gagné. : a / ont ?
L’équipe ---. : gagne / gagnent ?
Ils sont ---. : loin / loins ?
Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : marron / marrons ?
Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ?
Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ?
Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ?

170
Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ?
Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ?
Il faut que je le ---. : bois / boive ?
Il --- le mur. : peind / peint ?
Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ?
Les dossiers ---. : donné / donnés ?
Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ?
Ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ?
Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils leur ont ---. : donné / donnés ?
Elle s’est ---. : lavé / lavée ?
Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ?
Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ?
Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ?
Nous --- irons pas. : ni / n’y ?
La --- s’est envolée. : libelule / libellule ?
C’est --- moi. : malgré / malgrés ?
Ils sont --- nous. : parmi / parmis ?
Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ?
Il l’a ---. : pri / pris / prie.
Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ?
L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ?
C’est sa ---. : sugestion / suggestion ?
C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ?
Une quantité ---. : inombrable / innombrable ?
Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ?
Il a réagi ---. : violement / violemment ?
Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ?
C’est une ---. : reinette / reinnette ?
Je --- une orange. : pèle / pelle ?
Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ?
Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ?
Il utilise du ---. : benzène / benzenne ?

Corrigés des exercices 171


Quelle --- ! : sote / sotte ?
Il se --- avec le temps. : bonifie / bonnifie.
C’est de la --- ! : difamation / diffamation ?

Exercice 3
Voici un exemple de réponse parmi plusieurs.

Trois collègues motivés rangent encore.


Des soutiens enthousiastes apportent énormément.
Nos frères ainés viennent ensemble.
Quelques animateurs sportifs jouent demain.

Exercice 5
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

Exercice 6
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »

Exercice 7
Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire.

Des pommes de terre sautées.

Qu’est-ce qui est assurée ? → la voix. Qu’est-ce qui est noire ?


→ la robe. Qu’est-ce qui sont sautées ? → les pommes (point n° 5 : la
brique du donneur d’accord va sur la brique du mot « pomme » ; c’est avec
ce mot que l’adjectif est associé).

Exercice 8
Le mot « il » fait référence à un pauvre honteux ; « l’ » à sa main.
› Ex. : Il l’a tirée. → Un pauvre honteux a tiré sa main.

172
Exercice 9
1. La tablette tactile est neuve. 2. Il commande une tablette tactile.
3. Il commande une tablette à Cassandre. 4. C’est la tablette de Cassandre.
5. La tablette de Cassandre est neuve. La tablette d’Alec aussi. 6. Oui, elle
est neuve. 7. Chaque salarié recevra une prime. 8. Quelle décision faut-il
prendre ? 9. Qu’elle fonctionne est une aubaine.

Exercice 10
1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant. 2. La tâche
n’est pas simple ; il le sait. 3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dis-
pose. 4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas. 5. Cassandre, je vous ap-
pelle demain. 6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur
avons donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli. 7. Après son footing
du midi, Alec se lave et mange (lave lui).

Exercice 11
Le mot « se » va de pair avec « sa », « son » ou « ses » (comme « me »
va de pair avec « mon », et « te » avec « ton ») : <s> a un rapport avec la
personne (comme <m> et <t>).

Exercice 12
Dans tous les cas, <c> sert à indiquer quelque chose.

Exercice 13
1. Il m’écrit. Je le connais. Je lui réponds. 2. Ils m’écrivent. Je les connais.
Je leur réponds. Je ne réponds qu’à eux.

Exercice 14
La phrase « Adam part pour Anvers avec deux cents sous » est un
bon procédé mnémotechnique pour se souvenir des prépositions, mais elle
peut semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.
›« A(dam)/à
Ex. : entre « par/part », « de/deux », « cent/sans »,
».

Corrigés des exercices 173


Exercice 15
Il y pense souvent. → Il pense souvent à ça. Y allez-vous ? → Allez-vous
à cet endroit ?

Exercice 16
« Il n’y pense pas souvent » ; « N’y allez-vous pas ? ».

Exercice 17
De nouveau, la phrase « Mais où est donc Ornicar ? » est un bon pro-
cédé mnémotechnique pour se souvenir des conjonctions, mais elle peut
semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.
› Ex. : entre « où/ou » et « et/est ».
Exercice 19
1. Qu’en penses-tu (que … de) ? Ce que j’en pense ? Je me demande
quand (où) il travaillera. Quant à (en ce qui concerne) toi, occupe-toi de
ce dossier.
2. Il m’a (me) dit de prendre ma (une) pause.
3. Ils m’ont (l’ont) félicité pour mon (son) travail.
4. Va dans (derrière) le bureau d’en (de en) face.
5. On le dit sans (pour) s’en (t’en) convaincre.
6. Le métro a cent (dix) ans, ça se sent (voit).
7. La (notre) directrice l’a (l’avait) félicité pour ce projet-là (ci).
8. Je ne veux pas de l’un, ni (pas) de l’autre ; n’y (ne) compte pas (dessus).
9. Avoir (obtenir) cette place n’a à voir (de rapport) qu’avec la chance.
10. Il a contraint l’auteur de l’affaire (histoire) à faire (de donner) des
excuses.
11. J’applaudis de (avec) mes deux (trois) mains si le travail est rendu
demain (aujourd’hui).
12. Mon costume est (était) noir et (puis) gris, mais (or) mes (ses)
chaussures sont marron.

Exercice 20
L’orthographe (ne) participe (pas) de la vie sociale. (Bernard Pivot)
Un optimiste (n’) est (pas) un homme qui (n’) épouse (pas) sa secré-
taire en (ne) s’imaginant (pas) qu’il (ne) pourra (pas) continuer à lui faire
des réflexions sur sa mauvaise orthographe. (Tristan Bernard)

174
Exercice 21
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le
maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce
changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ?
Je crois pouvoir résoudre cette question.
Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant
qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut
secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa
liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou
l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert
de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ;
il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces
conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. »

Exercice 22
Marie Curie est une scientifique douée.
Alec occupait la salle verte.
Cassandre veut des stylos rouges.
Classe Nom propre Verbe Déterminant Nom commun Adjectif

J’ ai posé les dossiers sur le


bureau peut-être.
Nouspren- un déjeuner à la
cafété- probable-
drons ria ment.
Ils veulent le document dans une heure donc.
Classe Pronom Verbe Dét. Nom com. Prép. Dét. Nom com. Adverbe

L’ escalier sous la salle peut grincer fort.


Mes tableaux sur les budgets seront finis demain.
Plusieurs personnes dans le service sont allées en bas.
Classe Déterminant Nom com. Prép. Dét. Nom com. Verbe Verbe Adverbe

Corrigés des exercices 175


Exercice 23
Nom commun ☐ ☐ Nom
Adjectif ☐ ☐ Déterminant
Sujet ☐ ☐ Adjectif
Nom propre ☐ ☐ Pronom
Verbe ☐ ☐ Verbe
Déterminant « tous les » ☐ ☐ Sujet

Exercice 24
Marque de conjugaison Marque d’accord
Je te suis. ☑ ☐
Je te dois des excuses. ☐ ☑
Je te dois des excuses. ☑ ☐
J’aime tes doigts. ☐ ☑
Elles se retirent dans un ☑ ☐
couvent.
Les poules couvent. ☑ ☐
Les clients crient. ☐ ☑

Exercice 25
Les amis rentraient. → le déterminant « les » s’associe avec le nom « amis ».
Les amis rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe avec le noyau
du sujet « amis ».
Les amis fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe avec le
nom « amis ».
Les amis trop fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe
avec le nom « amis ».
Les amis de ma sœur rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe
avec le noyau du sujet « amis ».
Les amis de ma sœur, fatigués, rentraient. → l’adjectif « fatigués »
s’associe avec le nom « amis ».
Les copains de ma sœur, fatiguée, rentraient. → l’adjectif « fatiguée »
s’associe avec le nom « sœur ».

176
Le papier du couloir était vert. → le verbe « était » s’associe avec le
noyau du sujet « papier ».
Les papiers des couloirs étaient verts. → le verbe « étaient » s’associe
avec le noyau du sujet « papiers ».
On est forts. → le verbe « est » s’associe avec le sujet « on ».
On est forts. → l’adjectif « forts » s’associe avec le pronom « on ».
On est forts. → le mot « on » s’associe avec le verbe « est » et l’adjectif
« forts ».

Exercice 26
des costumes noirs ; des maillots de la couleur de l’orange (le fruit) ;
des lacs verdâtres ; des gilets d’un jaune paille ; des mers d’un bleu-vert ;
des verts pâles ; des robes de la couleur de la pivoine (la fleur) ; des robes
d’un rose bonbon ; des cheveux blonds ; des yeux de la couleur de l’éme-
raude (la pierre) ; des yeux châtains ; des yeux d’un gris-bleu ; des pulls
d’un vert pâle ; des joues écarlates (FIRME VP) ; des couvertures de la
couleur de la lie de vin (le dépôt).

Exercice 28
On observe pour ces quatre temps 7 bases différentes du verbe « vou-
loir » : vouloi-, veu-, voul-, veul-, voulu-, voulû-, voud-.

Exercice 29
il grond/ait, tu bondiss/ais, vous trouve/rez, tu peu/x, nous cour/ons,
nous pouv/ons, nous cour/rons.

Exercice 30
Le subjonctif et le présent partagent les marques de personne de la
série en -e. Le conditionnel partage avec le futur l’infixe -r-. Le passé
simple et le futur ont les mêmes finales pour une partie des verbes (-ai,
-as, -ai) ; pour ces verbes, ils partagent notamment l’absence de marque
de personne à la P1 et P3.

Exercice 31
Frémir, voir, interdire, interrompre, aimer, vendre, vaincre, mettre,
vouloir, grossir, boire, rire, travailler, convaincre, battre, valoir, ouvrir.

Corrigés des exercices 177


Exercice 32
La base des verbes suivants est en couleur : frémir, voir, interdire, in-
terrompre, aimer, vendre, vaincre, mettre, vouloir, grossir, boire, rire, tra-
vailler, convaincre, battre, valoir, ouvrir.

Exercice 33
Je frémis, je vois, j’interdis, j’aime, je grossis, je bois, je ris, j’accrois, je
travaille, j’ouvre.

Exercice 34
Il y a peu de verbes en -pre, -cre et -ttre. Exemples pour -pre :
« rompre » et mots de même famille (interrompre, corrompre…) ; pour
-cre : « vaincre » et mots de même famille (convaincre…) ; pour -ttre :
« mettre », « battre » et mots de même famille (débattre…).

Exercice 35
J’interromps/il interrompt ; je vends/il vend ; je vaincs/il vainc ; je
mets/il met ; je crains/il craint ; je résous/il résout ; je veux/il veut ; je
convaincs/il convainc ; je bats/il bat ; je vaux/il vaut.

Exercice 36
Verbes Verbes E Pouvoir, -pre -dre, -cre, -ttre
réguliers vouloir, (hors -indre,
valoir... -soudre)
rougir penser vouloir corrompre tendre
paraitre cueillir admettre
sourire
ceindre
devoir

Exercice 37
Je rougis/il rougit ; je parais/il parait ; je pense/il pense ; je corromps/
il corrompt ; je souris/il sourit ; je tends/il tendØ (verbe en -dre : l’unité
-d- fait partie de la base, on la retrouve à la P4 « nous tendons ») ; je dois/
il doit ; je veux/il veut ; je cueille/il cueille ; j’admets/il admet ; je ceins/
il ceint (verbe en -indre).

178
Exercice 38
Qu’ils prennent. ← Ils prennent. Que nous criions. ← Nous crions.
Que tu finisses. ← Ils finissent. Que vous croyiez. ← Nous croyons.
Que je croie. ← Ils croient. Qu’il voie. ← Ils voient.
Que tu boives. ← Ils boivent. Que je vienne. ← Ils viennent.

Exercice 39
Présent Imparfait

Prendre Nous prenons Je prenais


Venir Nous venons Tu venais
Finir Nous finissons Il finissait
Croire Nous croyons Nous croyions
Crier Nous crions Vous criiez
Savoir Nous savons Ils avaient

Exercice 40
Si la sardine avait des ailes, (imparfait)
Si Gaston s’appelait Gisèle, (imparfait)
Si l’on pleurait lorsqu’on rit, (imparfait)
Si le pape habitait Paris, (imparfait)
Si l’on mourait avant de naître, (imparfait)
Si la porte était la fenêtre, (imparfait)
Si l’agneau dévorait le loup, (imparfait)
Si les Normands parlaient zoulou, (imparfait)
Si la mer Noire était la Manche, (imparfait)
Et la mer Rouge la mer Blanche,
Si le monde était à l’envers, (imparfait)
Je marcherais les pieds en l’air, (conditionnel)
Le jour je garderais la chambre, (conditionnel)
J’irais à la plage en décembre, (conditionnel)
Deux et un ne feraient plus trois… (conditionnel)
Quel ennui ce monde à l’endroit !

Corrigés des exercices 179


Exercice 41
Les verbes sont classables sur la base de leur finale (en <a>, <i>, <u>,
<in>) :
il aima, il travailla, il chanta, il parla, il bavarda ;
il finit, il vit, il rit, il rougit, il obéit ;
il courut, il lut, il but, il vécut, il dut ;
il vint, il tint, il intervint, il retint, il obtint.

Exercice 42
Base + Marque de personne
fini- -t
couru- -t
vin- -t

Exercice 43
Base + Marque de personne
aima- Ø

Exercice 44
Base + Marque de Base + Marque de
personne personne
P1 fini s P1 aimai Ø
P2 fini s P2 aima s
P3 fini t P3 aima Ø
P4 finî mes P4 aimâ mes
P5 finî tes P5 aimâ tes
P6 fini rent P6 aimè rent

180
Exercice 46
Base + Terminaison
Marque de genre et/ou de nombre
guér-i Ø
débouch-é Ø
mang-é -es
part-i -e
ven-u Ø
fin-i -s

Exercice 47
« Il a fini. » (avoir + finir)
« Il avait travaillé. » (avoir + travailler)
« Elle avait connu. » (avoir + connaitre)
« Elle a aimé. » (avoir + aimer)
« Elle a bien voulu. » (avoir + vouloir)
« Il a branché. » (avoir + brancher)
« La tablette qu’il a branchée. » (avoir + brancher)
« Une fois branchée, la tablette s’est allumée. » (brancher / s’être + allumer)
« Elle est finie. » (être + finir)
« A-t-il mangé ? » (avoir + manger)
« Il est ouvert. » (être + ouvrir)

« Il est allé au marché. » (être + aller ; « marché » dans cette


phrase n’est pas un verbe.)

« Il a dit : “Un café s’il vous plait !” » (avoir + dire. « plait » est
le verbe « plaire » conjugué avec « il » et non un participe passé ; son
participe passé est « plu ».)
« Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » (être + perdre ;
« chercher » est à l’infinitif.)
« Il est âgé, mais il est motivé. » (être + motiver. « âgé » est un
adjectif, le verbe « âger » n’existe pas.)

Corrigés des exercices 181


Exercice 48
1. Le monde a tué la lenteur, il ne sait plus où il l’a enterrée.
2. Il n’y a que deux espèces d’êtres humains : ceux qui ont tué et ceux
qui n’ont pas tué.
3. On est volé à la Bourse comme on est tué à la guerre, par des gens
qu’on ne voit pas.
4. On peut tuer avec des mots !
5. L’amant a le devoir de se laisser tuer s’il tient à montrer qu’il sait
vivre. (Le verbe « avoir » dans cette phrase n’est pas auxiliaire : il n’aide
pas à la formation de « tuer ».)
6. Tu seras un vrai chasseur, quand tu auras tué une oie, un héron et
un courlis.
7. Ils peuvent me tuer mais ils ne me feront jamais taire.
8. Un médecin n’est un vrai médecin qu’après avoir tué un ou deux
malades.
9. Tu as tué, tu seras tué […].
10. Un mort n’a pas besoin d’être tué deux fois.
11. L’excès a plus tué de gens que la disette.
12. États-Unis : un homme tué par un coq.
13. Les vieillards, il faudrait les tuer jeunes.
14. Qui était cet homme ? Et pourquoi voulait-il me tuer ?
15. Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un
homme.
16. L’aigle a été tué par une flèche faite de ses propres plumes.

Exercice 51
Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, réperto-
rié sous le numéro X, (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est répertorié ?
→ un contrat = masculin singulier)
je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un sinistre qui s’est dé-
roulé à mon domicile. (se + dérouler : qui a déroulé lui ? = masculin singulier)
Ma maison a été (avoir été : a été quoi ? → Ø)
Ma maison a été cambriolée. (être cambriolée : qu’est-ce qui est
cambriolé ? → ma maison = féminin singulier)

182
La porte était cassée (être cassé : qu’est-ce qui est cassé ? → la
porte = féminin singulier)
le voleur a arraché le verrou. (avoir arraché : a arraché quoi ? → le
verrou = masculin singulier)
Il a tout fouillé (avoir fouillé : a fouillé quoi ? → tout = masculin
singulier)
jusqu’à ma boite à bijoux, cachée dans un coffre. (sans auxiliaire :
qu’est-ce qui est caché → ma boite à bijoux = féminin singulier)
Il l’a percée. (avoir percé : a percé quoi ? → « l’ », qui correspond à
« ma boite à bijoux », donneur situé avant le participe = féminin singulier)
Quant aux bijoux, il les a tous emportés. (avoir emporté : a empor-
té quoi ? → « les », qui correspond à « les bijoux », donneur placé avant
le participe = masculin pluriel)
Beaucoup ont appartenu à ma famille. (avoir appartenu : ont ap-
partenu à qui ? → Ø)
Ma fille est très choquée (être choqué ? : qui est-ce qui est choqué ?
→ ma fille = féminin singulier)
Elle s’est retrouvée face à lui (se retrouver : elle a retrouvé elle
= féminin singulier)
et s’est coupé la main en tentant de l’arrêter. (se couper : elle a
coupé la main à elle. Elle a coupé quoi ? → « la main », donneur placé
après le participe = pas d’accord)
Elle a dû demander un arrêt de travail. (avoir dû : elle a dû quoi ? → Ø)
Ci-joint la liste (exception = pas d’accord)
des biens volés ou détériorés. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est
volé/détérioré → les biens = masculin pluriel)
Vous trouverez aussi les détails dans le procès-verbal établi par la
gendarmerie. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est établi → le procès-verbal
= masculin singulier)
Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer,
Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. (sans
auxiliaire → qu’est-ce qui est distingué ? → les sentiments = masculin
pluriel).

Corrigés des exercices 183


Exercice 52

Notre service est disponible à partir de huit heures.

Nous vous présentons nos plus plates excuses.

Alec et Cassandre sont conviés à venir.

Ci-joint le formulaire à compléter.

Nous avons présenté nos excuses.

Nous lui avons présenté des excuses.

Les excuses que nous avons présentées sont acceptées.

184
Exercice 53
sang/sanguin, mort/morte, pin/pinède, pain/panetière, urbain/
urbanisme, verglas/verglacé, compris/comprise, cout/couter, fin/fine,
rein/rénal, artisan/artisane, genre/générique, parfum/parfumerie,
peint/peinte/peigne.

Exercice 55
Famille : dentaire, dental, denté, dentelaire, dentelé, dentelure,
denticule, dentier, dentifrice, dentiste, dentisterie, dentition, denture,
édenté… ; Bande : dentier, abricotier, boulier, chalutier…

Exercice 56
assassin/at (assistanat) ; bi/lingue (bimensuel) ; brevet/able (criti-
quable) ; cartable ; chant/eur (vendeur) ; chên/aie (roseraie) ; construc/
tion (désertion) ; cour/ette (fillette) ; dé/coll/age (délavage) ; em/pri-
sonn/ement (embrigadement) ; faibl/esse (justesse) ; herbi/vore (car-
nivore) ; histor/ique (coranique) ; il/lisible (illogique) ; in/attaqu/able
(inavouable) ; inclus/ion (abrasion) ; lait/ier (chocolatier) ; lav/age
(rinçage) ; natur/el (émotionnel) ; paper/asse (caillasse) ; préfér/ence
(négligence) ; rati/cide (liberticide), retrouv/ailles (fiançailles) ; anti/
constitu/tionn/ell/ement (antiesclavage, abolition, industrielle, discer-
nement).

Exercice 57
1. Méritocratie : de la même manière que l’aristocratie (aristo/cratie)
est le pouvoir détenu par les aristocrates, la méritocratie (mérito/cratie)
est un pouvoir détenu par ceux qui ont le mérite. 2. Giboyeux : de la
même manière que « bou/eux » signifie « plein de boue », « giboyeux »
(giboy/eux) signifie « plein de gibier ». 3. Innupte : de la même ma-
nière que « inapte » signifie « qui n’est pas apte », « innupte » signifie
« qui n’est pas… mariée » (de « nuptial ») !

Exercice 58
Les mots « petit », « japonais », « trois », « voix » et « stupéfait » sont
à rapprocher, parce qu’ils possèdent tous une marque muette de famille, qui
fait le lien entre les mots de la même famille. Les autres unités muettes sont
des marques d’accord ou de conjugaison (point no 2) : dans « tous » <s>
indique le nombre, dans « étions » la personne, comme <t> dans « était ».

Corrigés des exercices 185


Exercice 60
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Exercice 64
inter-racial (qui se produit entre races différentes), in-nommé (qui n’a
pas reçu de nom), im-mature (qui n’est pas mature), il-légitime (qui n’est
pas légitime), ir-réversible (qui n’est pas réversible), en-neigé (en neige),
s’em-bourgeoiser (se changer en bourgeois), sur-enchérir (enchérir sur
une enchère), violem-ment (de manière violente).

Exercice 68
une flambe (indice U et P : l’unité <b> double peu et sa position après
une consonne ne le lui permet pas) ; affable (indice F : c’est une finale/
initiale avec une consonne double → aff) ; diffluent (indice F : c’est une
finale/initiale avec une consonne double → diff) ; une empennelle (in-
dices O et F : la consonne double indique l’ouverture de la voyelle qui
précède, mais, surtout, c’est une finale féminine avec consonne double) ;
élégamment (indice F : c’est une fausse double dans un mot-enfant tiré
du mot-parent « élégant » → élégan-ment) ; une pâmoison (indice P :
la position de la consonne après un accent circonflexe) ; une innervation
(indice F : fausse double → in-nerf) ; un acétylène (indices F et P : c'est
une finale masculine et, surtout, la position de <n> après une lettre ac-
centuée ne lui permet pas de doubler) ; un pampre (indice P) ; cadeautât
(indice P) ; bellâtre (indice P) ; un fricot (indice P) ; ductile (indice P) ;
datte (indice L : la consonne double limite le sens du mot à « datte »
versus « date ») ; une solive (indice U).
tosson toxxon (U) tenne tosste (P) tomm (P) toççon (U) ttosson
(P) tôppe (P) tituun (U) tohhon (U) teausson (P) toffe tiiton (U) tosse
toopon (U).

Exercice 70
Quatre-vingts

186
Exercice 72
Petite : 6 unités, dont 5 qui transcrivent un son (<p>, <e>, <t>, <i>,
<t>) + 1 qui véhicule du sens en indiquant le féminin (<e>).

Port : 4 unités, dont 3 qui transcrivent un son (<p>, <o>, <r>) + 1


qui véhicule du sens en établissant un lien avec « portuaire »
et qui distingue le mot de « porc » (<t>). Cette unité joue
donc deux rôles : c’est un mélange de bleu et de blanc.

Trop : 4 unités, dont 3 qui transcrivent un son (<t>, <r>, <o>) +


1 muette, qu’on entend par contre avec la liaison (« trop
occupé »). Elle distingue le mot de « trot » et c’est une lettre
étymologique (le mot vient de « troupe »). Elle joue donc
deux rôles : c’est un mélange de rouge et de blanc.

Corrigés des exercices 187


Exercice 74
Rôles <s> <e>
T assurer la salarié, science (son rêve/veste (son [ɛ]), et,
transcription [s]), rasé (son [z]) ré (son [e]), cheval (son
[ə]), beau (son [o]),
amoureux (son [œ])
distinguer des vers/vert, sa/ça soie/soi
H
homophones
É renvoyer à temps (de tempus) trophée (de tropaeum)
l'étymologie
ou l'histoire
S famille Français beau/belle
bande vers alors olivaie
travail
accord les collègues (pluriel) une amie (féminin)
conjugaison je finis je chante, que j’aie

Les multiples rôles des unités orthographiques <s> et <e>, grands


lieux de difficultés.

188
– Annexe –
Je me sers des outils
disponibles

Voici une liste des ressources et outils utiles pour


orthographier.
• Les dictionnaires, papier ou en ligne : le Littré en
ligne, pour l’étymologie des mots (point no 7), et le Larousse
en ligne sont gratuits. Il existe aussi des applications pour
smartphones.
• Les manuels de grammaire, de conjugaison et
autres ouvrages disponibles en librairie : par exemple, le
Bescherelle ou le Grevisse ; l’ouvrage qui prépare au Certifi-
cat Voltaire (Claerebout, 2018) pour rechercher des points
de difficulté en particulier ; les ouvrages d’orthographe en
dessins (point n° 7) ; le guide complet de la nouvelle ortho-
graphe (Contant, 2009).
• Les moteurs de recherche, pour la conjugaison des
verbes par exemple1.
• Les briques de jeu de construction (point no 6) et
des brouillons (les experts eux-mêmes en font et se relisent
systématiquement).
• Les correcteurs informatiques permettent de détec-
ter un certain nombre d’erreurs, soulignées en rouge, et de
les corriger, en cliquant sur le mot. Ils sont une aide réelle
mais présentent des limites. Le correcteur peut omettre des
erreurs ou, à l’inverse, souligner des graphies correctes. Il
faut donc parfois ignorer ses suggestions et continuer de

1. https://la-conjugaison.nouvelobs.com ; https://leconjugueur.lefigaro.fr/
conjugaison ; www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe ;
www.orthodidacte.com

Annexe 189
s’interroger sur son orthographe en cours d’écriture et de
relecture.
• Des répertoires et fiches à réaliser par vous-même
au fur et à mesure des difficultés orthographiques que vous
rencontrez. Vous pouvez aussi noter les citations ou les mots
des textes que vous aimez.
• Une grille de relecture (point n° 10).

190
Mes notes personnelles

Annexe 191
Mes notes personnelles

achevé d’imprimer par Sepec

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