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Écrire sans
Écrire sans «“fautes",
fautes »,
vous pouvez !
vous pouvez !
Les 10 clés
Les 10 clés pour maitriser
pour maitriser l’orthographe
l’orthographe
Écrire sans “fautes",
vous pouvez !
www.esf-scienceshumaines.fr
ISBN : 978-2-7101-44571
3
méthode s’appuie sur les résultats de recherches aujourd’hui
confirmés, qui associent des connaissances linguistiques pré-
cises et des connaissances sur l’acquisition du système écrit.
Elle s’appuie également sur l’étude scientifiquement validée
des difficultés persistantes d’adultes travaillant dans des sec-
teurs professionnels où la maîtrise de l’écrit constitue une exi-
gence toujours plus impérieuse.
En posant, dès son titre, que « Écrire sans fautes, vous
pouvez ! », Roxane Joannidès fait la démonstration qu’en expli-
quant les règles dans ce qu’elles ont de régulier, de cohérent,
d’homogène, elle assure un apprentissage plus efficace que la
simple répétition des supposées exceptions. Elle sécurise ain-
si un apprentissage qui peut être construit (ou reconstruit)
à l’aide d’activités qui combinent des raisonnements linguis-
tiques justifiés et des entrainements ludiques formateurs.
L’auteure propose également un enseignement extensif
de l’orthographe, en assurant l’articulation de ses différentes
composantes. Elle ne le limite pas aux seuls accords gramma-
ticaux, de genre, de nombre, de personne ou à la seule conju-
gaison des verbes. Elle prend la totalité du système dans toutes
ses dimensions : du lexical au grammatical, de la lettre au mot,
de la construction de ces mots à leur assemblage en phrases et
en textes. De ce point de vue, l’ouvrage ne se contente pas de
« travailler » l’orthographe comme un objet de connaissance
externe. Au contraire, il propose une progression des appren-
tissages qui tient compte de cette réalité, car la maîtrise de
notre orthographe ne peut s’accomplir que dans l’action même
de l’écriture, par la rédaction régulière et fréquente, par des
relectures et des réécritures efficaces, par l’exercice diversifié
des usages et des genres écrits.
Jacques DAVID
Maître de conférences en Sciences du langage
CY Cergy Paris Université
4
Sommaire
Ce livre est structuré en 10 points qui peuvent se lire de
façon linéaire, les uns à la suite des autres, mais aussi sépa-
rément, selon vos besoins. C’est là l’essentiel de la Méthode
Apprenance : 10 points seulement qui simplifient le plus
compliqué dans l’orthographe.
Préface�������������������������������������������������������������������������� 3
Introduction ���������������������������������������������������������������� 7
J’évalue mon niveau ���������������������������������������������������13
1. J’identifie les mots pour pouvoir les accorder�������17
2. Je m’explique autrement les règles d’accord ���������41
3. J’accorde les noms et adjectifs de couleur ���������� 55
4. J’observe le fonctionnement des verbes�����������������61
5. Je dédramatise le participe passé
avec la règle de 3�������������������������������������������������������� 87
6. Je joue à l’orthographe avec des briques de jeu����103
7. Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme
des mots pour identifier les lettres muettes�������������� 111
8. Je maitrise les formes et mots les plus fréquents��� 123
9. Je gère les consonnes doubles avec la méthode
« plouff » ����������������������������������������������������������������� 133
10. Je comprends la logique générale
de l’orthographe ������������������������������������������������������� 157
Corrigés des exercices�����������������������������������������������170
– Annexe –Je me sers des outils disponibles������������� 189
5
Introduction
Alors qu’il est un critère de discrimination sociale et
professionnelle, le niveau en orthographe des Français
baisse. Malheureusement, les méthodes proposées
jusqu’à présent pour l’enseignement-apprentissage de
l’orthographe se révèlent insuffisantes. Fondées sur la
mémorisation-répétition d’astuces, règles, mots, exercices,
elles se bornent à reproduire les méthodes de l’école. Les
connaissances sont acquises à court terme pour un trop
grand nombre de personnes. L’orthographe apparait alors
comme une masse innombrable de faits éparpillés qu’on
ne peut maitriser qu’au prix d’un effort laborieux. Il est
temps que l’enseignement-apprentissage de l’orthographe
se renouvèle !
La Méthode Apprenance, c’est :
• se simplifier la conjugaison des temps (ex. : il faut que
« j’ai » ou « j’aie » ?) ;
• accorder le participe passé autrement (ex. : les pieds
qu’elle s’est « lavé », « lavés » ou « lavée » ?) ;
• ne plus connaitre de difficultés avec « on » (ex. : on
est « fort » ou « forts » ?) ;
• éviter les confusions sur les <e>, <s> ou <t>, et sur le
son [é] (ex. : il « voulait », « voulé » ou « vouler » ?) ;
• avoir des pistes pour gérer les consonnes doubles
(ex. : « étrangement » ou « étrangemment » ?) ;
• avoir moins besoin de mémoriser des listes de règles,
d’astuces et de mots ;
• maitriser l’orthographe de la moitié des mots de n’im-
porte quel texte d’ampleur ;
• et beaucoup d’autres choses à découvrir.
7
• Une méthode scientifique
La méthode réunit tout ce que la science a découvert
pour vous permettre enfin de comprendre le fonctionne-
ment du code orthographique. Car l’orthographe n’est pas
cette masse innombrable de faits éparpillés qu’on doit s’ef-
forcer de connaitre par cœur ; elle est un code organisé,
logique et compréhensible ! Avec la Méthode Apprenance,
il ne s’agit plus d’apprendre par cœur sans comprendre,
mais de comprendre pour apprendre.
Pour vous donner les clés du code orthographique, la
Méthode Apprenance s’appuie sur les travaux récents et mé-
connus des sciences du langage en orthographe :
• de la linguistique (comment ça fonctionne ?) ;
• de la didactique (comment ça se transmet et s’appro-
prie ?).
Les sciences du langage l’affirment : la scolarité obliga-
toire doit être considérée comme un minimum pour la ma-
jorité d’entre nous parce que la maitrise de l’orthographe
requiert au moins dix ans d’apprentissage, des moments de
réactivation des connaissances et une certaine maturité co-
gnitive. Pour réactiver ou approfondir les connaissances or-
thographiques transmises lors de la scolarité obligatoire, la
Méthode Apprenance ne se prive pas non plus de mobiliser
des principes d’autres approches tant que celles-ci sont effi-
caces et complémentaires (de la grammaire ou de « vieilles
astuces »)
8
• Une méthode accessible
La méthode permet à chaque apprenant de s’y retrouver
quel que soit son profil (visuel, auditif, kinesthésique), en
proposant une diversité d’outils et de supports (briques de
jeu de construction, perles, schémas, termes plus simples et
imagés…).
D’autre part, la méthode vise l’essentiel, sans nier les
exceptions et même en les réduisant.
C’est grâce à ses compétences scientifiques et pédago-
giques que l’auteure de la méthode peut présenter avec clar-
té et efficacité le fonctionnement orthographique. Connaitre
ne suffit pas à transmettre : on peut être un champion na-
tional d’orthographe sans connaitre son fonctionnement, ni
savoir l’enseigner.
9
• Parce que cette méthode repose sur une conception
tolérante de la langue, celle de la linguistique, qui admet
que l’orthographe présente des faiblesses et que la norme
prescrite est inaccessible, contrairement à la conception éli-
tiste de la grammaire et des formations traditionnelles. Les
études le prouvent : tout le monde fait des fautes, quels
que soient le milieu social et le capital scolaire, en fonction
notamment de la situation d’écriture, surtout lorsqu’elle est
insécurisante.
10
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site
www.methode-apprenance.com et découvrez
les formations Méthode Apprenance.
11
J’ÉVALUE
MON NIVEAU
Avant de démarrer, vous pouvez
tester votre niveau avec le quiz suivant.
Il est également accessible grâce au QR Code
ci-dessous. Après avoir lu le livre, testez-vous
de nouveau !
Exercice 1
20 : vin / vain / vint / ving / vingt ?
80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ?
20 dossiers : vingt / vingts ?
Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ?
Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ?
Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ?
Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ?
Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ?
Nous, on est ---. : fort / forts ?
--- amie ! : Quel / Quelle ?
--- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ?
Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ?
Alec --- retourne. : se / ce ?
Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ?
Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ?
Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ?
Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ?
La directrice --- félicité. : la ou l’a ?
Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ?
Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ?
Tout le monde --- gagné. : a / ont ?
L’équipe ---. : gagne / gagnent ?
Ils sont ---. : loin / loins ?
Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : marron / marrons ?
Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ?
Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ?
Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ?
Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ?
Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ?
Il faut que je le ---. : bois / boive ?
14
Il --- le mur. : peind / peint ?
Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ?
Les dossiers ---. : donné / donnés ?
Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ?
Ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ?
Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils leur ont ---. : donné / donnés ?
Elle s’est ---. : lavé / lavée ?
Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ?
Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ?
Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ?
Nous --- irons pas. : ni / n’y ?
La --- s’est envolée. : libelule / libellule ?
C’est --- moi. : malgré / malgrés ?
Ils sont --- nous. : parmi / parmis ?
Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ?
Il l’a ---. : pri / pris / prie.
Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ?
L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ?
C’est sa ---. : sugestion / suggestion ?
C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ?
Une quantité ---. : inombrable / innombrable ?
Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ?
Il a réagi ---. : violement / violemment ?
Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ?
C’est une ---. : reinette / reinnette ?
Je --- une orange. : pèle / pelle ?
Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ?
Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ?
Il utilise du ---. : benzène / benzenne ?
Quelle --- ! : sote / sotte ?
Il se --- avec le temps. : bonifie / bonnifie ?
C’est de la --- ! : difamation / diffamation ?
Fa u t e u i l
NOM COMMUN
18 Point 1
- Verbes -
- Noms communs -
- Prépositions -
- Déterminants -
- Adverbes -
- Noms propres -
- Conjonctions -
- Adjectifs -
- Interjections -
- Pronoms -
Exercice 3
☐ Reprenez maintenant les mots que vous avez précédemment dé-
coupés et constituez 5 phrases. Plusieurs combinaisons sont possibles.
☐ Remplissez ensuite le tableau suivant avec vos phrases, en notant
un mot par case.
20 Point 1
Exercice 4
☐ Vous avez constitué de manière plus ou moins intuitive des colonnes
de mots avec des caractéristiques communes. Identifiez maintenant dans
la mesure du possible ces caractéristiques, afin de définir les classes de mots.
Vous pouvez rencontrer des difficultés à le faire. Les spécialistes eux-
mêmes peinent à proposer des définitions et des classements qui fassent
toujours consensus. Les mots sont plus ou moins évidents à classer, plus
ou moins typiques d’une classe.
Bien qu’il soit difficile de définir les caractéristiques de
chaque classe, observons classe par classe ce qui semble
être le plus pertinent pour les définir et les repérer. Leur
repérage est absolument nécessaire pour réussir à accor-
der les mots (par exemple pour ajouter un <s>, un <e>
ou aucun des deux). L’accord des mots est expliqué dans
le point no 2.
JE REPÈRE LES
« NOMS COMMUNS »
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« collègue », « humain », « chaise », « colère »
« Qui nomme »
• Le nom est le mot « qui nomme » des choses concrètes
(objets, animaux…) ou abstraites (idées, sentiments…). Ce
à quoi il réfère se conçoit sans intermédiaire, autrement dit
le nom n’a besoin d’aucun complément pour répondre à
la question « De quoi parle-t-on ? ».
›suivantes.
Ex. : prenez le mot « nouveau » dans les deux phrases
NOM COMMUN
De quoi Après déterminant
parle-t-on ? Donneur d’accord
collègue (genre et nombre)
Exercice 5
☐ Identifiez les noms communs dans l’extrait suivant de Vingt
mille lieues sous les mers, de Jules Verne.
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »
22 Point 1
JE REPÈRE LES
« DÉTERMINANTS »
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« mon », « le », « un », « sa », « ce », « deux », « quelques »
« Qui détermine »
Le déterminant est le mot qui détermine le nom pour
deux raisons. D’abord, n’importe quel mot associé à un dé-
terminant devient un nom. En outre, le déterminant précise
le genre et le nombre du nom qu’il précède.
Ainsi, pour identifier un déterminant, notez qu’il pré-
cède le nom auquel il est associé et peut être remplacé
par un déterminant du type « le » (sous sa forme « le » ou
« l’ », « la », « les »).
Qu’est-ce DÉTERMINANT
qui donne Avant nom
le genre ? Receveur d’accord
(genre et nombre)
le
JE REPÈRE
LES « NOMS PROPRES »
› Ex. :
Alec habite loin.
24 Point 1
CARTE D’IDENTITÉ
JE REPÈRE
LES « ADJECTIFS »
(QUALIFICATIFS)
› Ex. :
Mon nouveau collègue habite loin.
« nouveau », « dentaire », « fatigant »
Comment ADJECTIF
est... ? Avec nom
Receveur d’accord
nouveau
(genre et nombre)
Exercice 7
☐ Soulignez en noir les noms, soulignez en rouge les adjec-
tifs et reliez-les aux noms qu’ils précisent.
›d’unEx.parc
: un parc dans un grand immeuble (de quoi parle-ton ? →
et d’un immeuble ; comment est l’immeuble ? → grand).
Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire. Des pommes
de terre sautées.
JE REPÈRE
LES « PRONOMS »
› Ex. :
Il habite loin.
26 Point 1
Exercice 8
☐ Voici le poème Un pauvre honteux de Xavier Forneret. Lisez-le.
« Il l’a tirée
De sa poche percée
L’a mise sous ses yeux ;
Et l’a bien regardée
En disant : “Malheureux”
Il l’a soufflée
De sa bouche humectée ;
Il avait presque peur
D’une horrible pensée
Qui vint le prendre au cœur. […]
Il l’a frottée,
Ne l’a pas réchauffée,
À peine il la sentait ;
Car, par le froid pincée
Elle se retirait. […]
Il l’a palpée
D’une main décidée
À la faire mourir.
– Oui c’est une bouchée
Dont on peut se nourrir.
Il l’a pliée,
Il l’a cassée,
Il l’a placée,
Il l’a coupée,
Il l’a lavée,
Il l’a portée,
Il l’a grillée,
Il l’a mangée.
– Quand il n’était pas grand, on lui avait dit :
– Si tu as faim, mange une de tes mains. »
☐ Surlignez avec des couleurs différentes « il » et « l’ ».
☐ Précisez enfin à quoi chacun des deux fait référence.
CARTE D’IDENTITÉ
Plutôt PRONOM
que...?
il Donneur d’accord
(genre et nombre)
Exercice 9
☐ Remplacez les pronoms soulignés par un groupe de mots de
votre choix.
28 Point 1
7. Chacun recevra une prime.
8. Laquelle faut-il prendre ?
9. C’est une aubaine.
Exercice 10
☐ Soulignez en rouge ce à quoi renvoient les pronoms soulignés.
1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant.
2. La tâche n’est pas simple ; il le sait.
3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dispose.
4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas.
5. Cassandre, je vous appelle demain.
6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur avons
donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli.
7. Après son footing du midi, Alec se lave et mange.
Ainsi, « se » est un pronom, et précède un verbe.
Exercice 11
☐ Réfléchissez au rapport entre le <s> de « se » et le <s> de
« sa » à partir des phrases suivantes :
Alec se retourne sur sa chaise.
Cassandre se souvient de sa dernière maison.
L’homme se lève de son lit.
Il se mit à rêver de ses vacances.
Je me décide à faire mon devoir.
Tu te prends pour ton chef ?
Exercice 12
☐ Identifiez maintenant dans les phrases suivantes le rapport entre
le <c> de « ce » et le <c> de « cela/ça » : « Combien cela coute ? Ce cahier
coute six euros. Ce sont des folies. Tu veux me ruiner, c’est ça ? Je ne veux
pas de ça. Prends ce stylo plutôt et celui-là. »
Exercice 13
☐ Remplacez les éléments soulignés par des pronoms, afin d’éviter
la répétition.
30 Point 1
JE REPÈRE
LES « PRÉPOSITIONS »
› Ex. :
Il habite à Paris.
CARTE D’IDENTITÉ
à dans par
pour en PRÉPOSITION
vers avec de Avant complément
sans si sous Invariable
chez
JE REPÈRE
LES « ADVERBES »
› Ex. :
Il habite loin.
32 Point 1
› Ex. : « Il court assez vite. » « Il travaille là-bas. »
CARTE D’IDENTITÉ
Plutôt
que... ? ADVERBE
loin = prép. + compl.
Invariable
Exercice 15
☐ Remplacez par une préposition et son complément l’adverbe
« y » dans « Il y pense souvent » et « Y allez-vous ? ».
Exercice 16
☐ Réécrivez les phrases suivantes à la forme négative :
1. Il y pense souvent.
2. Y allez-vous ?
L’adverbe « y » dans une phrase négative s’orthogra-
phie « n’y ».
JE REPÈRE
LES « CONJONCTIONS »
› Ex. :
Il habite loin mais il viendra.
« mais », « et », « que », « si »
« Qui fait la jonction »
CARTE D’IDENTITÉ
mais ou et
donc or ni CONJONCTION
car Fait la jonction
quoique Invariable
Exercice 17
☐ Observez les différences d’orthographe entre les deux listes.
1. Mais où est donc Ornicar.
2. Mais ou et donc or ni car.
La forme avec accent (où) exprime le lieu, l’autre
(ou) le choix.
Exercice 18
☐ Pour distinguer la conjonction « ou » de l’adverbe « où », et savoir
ainsi les orthographier, observez les substitutions suivantes.
Je ne sais pas où. Lui ou moi.
34 Point 1
☐ Observez également l’orthographe des conjonctions suivantes :
ET et NI, qui expriment l’addition.
›rieux.
Ex. : Il est bavard, mais sérieux. Quoique bavard, il est sé-
Bien que
Exercice 19
☐ Remplacez les mots soulignés dans les phrases ci-après par les
mots suivants : où, pas, me, obtenir, t’en, trois, avec, or, de rapport, de
donner, aujourd’hui, voit, l’avait, était, en ce qui te concerne, son, une, ses,
notre, ci, l’ont, dix, derrière, pour, puis, de en, ne… dessus, histoire, que… de.
1. Qu’en penses-tu ? Ce que j’en pense ? Je me demande quand il tra-
vaillera. Quant à toi, occupe-toi de ce dossier.
2. Il m’a dit de prendre ma pause.
3. Ils m’ont félicité pour mon travail.
4. Va dans le bureau d’en face.
5. On le dit sans s’en convaincre.
6. Le métro a cent ans, ça se sent (Jean-Jacques Peroni).
7. La directrice l’a félicité pour ce projet-là.
8. Je ne veux pas de l’un, ni de l’autre ; n’y compte pas.
9. Avoir cette place n’a à voir qu’avec la chance.
10. Il a contraint l’auteur de l’affaire à faire des excuses.
11. J’applaudis de mes deux mains si le travail est rendu demain.
12. Mon costume est noir et gris, mais mes chaussures sont marron.
« Qui verbalise »
Le verbe est le mot qui verbalise (exprime par le lan-
gage) l’action ou l’état de ce dont on parle. C’est ce qu’on dit
de ce dont on parle. Le verbe est la réponse à la question
« Qu’en dit-on ? ». « Ce dont on parle X ».
›habite
Ex. : Le stagiaire habite loin. → Ce dont on parle (le stagiaire)
loin.
VERBE
Qu’en Ne... pas
dit-on ? Receveur de
travailler conjugaison
(de personne)
36 Point 1
Exercice 20
☐ En les encadrant par la négation « ne X pas », identifiez puis
soulignez les verbes conjugués dans les phrases suivantes.
›c’estEx.une: «vanité.
L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude,
» (Raymond Queneau)
→ L’orthographe n’est pas plus qu’une mauvaise habitude, ce
n’est pas une vanité.
1. L’orthographe participe de la vie sociale. (Bernard Pivot)
2. Un optimiste est un homme qui épouse sa secrétaire en s’imaginant
qu’il pourra continuer à lui faire des réflexions sur sa mauvaise ortho-
graphe. (Tristan Bernard)
Exercice 21
☐ Soulignez les verbes conjugués dans l’extrait suivant (Du
contrat social, Jean-Jacques Rousseau).
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le
maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce
changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ?
Je crois pouvoir résoudre cette question.
Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant
qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut
secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa
liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou
l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert
de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ;
il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces
conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. »
La stratégie de l’encadrement par « ne... pas » permet
de repérer le verbe qui doit se conjuguer : ici, « être » (« ne
s’est-il pas fait »). Le verbe « faire » ne se conjugue pas, il
s’accorde. La distinction entre ce qui se conjugue et ce qui
s’accorde est primordiale (point n° 2)2.
Exercice 22
☐ Remplacez chaque mot des phrases suivantes par un autre mot,
puis donnez leur classe.
des
Classe Nom commun
dans
Classe Pronom
38 Point 1
L’ escalier sous la salle peut grincer fort.
Classe Déterminant
42 Point 2
dictionnaires, en abrégé : m. (ou masc.) pour « masculin »,
f. (ou fém.) pour « féminin ».
› Ex. : BUREAU [byʀo] n. m. (pour « nom masculin »).
• Les mots varient en nombre
Le trait du nombre oppose le singulier (sing.) au pluriel
(pl. ou plur.).
› Ex. : un renard/des renards, une renarde/des renardes.
Le nombre du nom est pluriel à deux conditions : si le
nom représente au moins 2 objets ou ensembles d’objets et
si, et seulement si, le nom est associable à un déterminant
pluriel, tel que « plusieurs » (voir les déterminants, point
no 1).
44 Point 2
LES MOTS VARIENT
EN RELATION AVEC
D’AUTRES MOTS
Sur l’axe de la phrase, certains mots peuvent donc va-
rier.
›et Ex. : le mot « fauteuil » peut prendre les formes « fauteuil »
« fauteuils » ; le mot « grand » peut prendre les formes
« grand », « grande », « grands » et « grandes ».
Parmi ces mots variables, il y a les « donneurs » et
les « receveurs ».
› Ex. : le mot « fauteuil » est toujours un donneur et le mot
« grand » un receveur. Vous verrez pourquoi.
Les donneurs donnent aux receveurs leurs traits (de
genre, nombre ou personne).
›pluriel.
Ex. : au pluriel, « fauteuils » donne ses traits masculin et
Axe de la phrase
46 Point 2
La relation consiste pour un La relation consiste pour le
mot donneur à donner à un donneur du contrat à par-
mot receveur ses traits (de tager avec le receveur du
genre, de nombre ou de per- contrat des obligations.
sonne). › Ex.un: salaire
le boulanger doit payer
›tageEx.avec
: le mot « fauteuils » par-
le mot « grands » ses
au vendeur.
- Verbes -
- Noms communs -
- Prépositions -
- Déterminants -
- Adverbes -
- Noms propres -
- Conjonctions -
- Adjectifs -
- Interjections -
- Pronoms -
1. Les mots qui appartiennent à des « classes variables » peuvent par définition
varier. Certains pourtant dérogent à la règle et ne varient pas.
Ex. : « des papas tendres et gagaØ ».
À l’inverse, quelques mots des « classes invariables » varient.
48 Point 2
Pour identifier le donneur de l’adjectif, posez la
question : « Qu’est-ce qui est + adj. ? ».
› Ex. : Qu’est-ce qui est grand ? → (les) fauteuils.
Le verbe est quant à lui un receveur du (noyau du)
sujet.
sujet → verbe
›fauteuils
Ex. : dans « Les fauteuils sont grands », le sujet est « (les)
». Le sujet « (les) fauteuils » donne ses traits au verbe
« être » (qui devient « sont »).
Exercice 23
☐ Reliez les classes de gauche aux classes de droite, en rouge si les
classes de gauche sont des donneurs.
- Adjectifs -
›marque
Ex. : <s> est une
d’accord dans
« fauteuils », une
- Pronoms -
marque de conjugaison
dans « je dois ».
50 Point 2
Exercice 24
☐ Cochez la bonne case :
L’essentiel à retenir
Pour choisir les bonnes marques à la fin des mots,
j’identifie les mots qui vont ensemble parmi les don-
neurs et les receveurs. Autrement dit, je me demande
quel mot va avec quel autre mot, sachant que :
nom et pronom → déterminant et adjectif (genre et
nombre)
noyau sujet → verbe (personne)
2. Le genre du sujet est pris en compte avec les participes passés, mais ceux-ci
se comportent comme des adjectifs (point no 5).
52 Point 2
Ce que j’ai compris :
Règle générale
Les noms et adjectifs de couleur fonctionnent comme
n’importe quel nom ou adjectif : ils varient en genre et en
nombre.
› Ex. : les yeux bleus.
Particularités
Dans trois cas précis, ils ne varient pas, ni au féminin
ni au pluriel.
1) Les noms formés de 2 couleurs (dits « complexes »).
› Ex. : les bleuØ-vertØ → 2 couleurs.
2) Les adjectifs complexes qu’on peut faire précéder
par « d’un ».
› Ex. : les yeux bleuØ foncéØ → les yeux d’un bleu foncé.
3) Les adjectifs simples qu’on peut faire précéder par
« de la couleur de ».
›(leEx. : des yeux marronØ → des yeux de la couleur du marron
fruit) ;
des yeux bleus → « des yeux de la couleur du bleu » ne veut
rien dire.
56 Point 3
Dans les deux cas précédents, l’explication est
simple : on a affaire à une construction dite « elliptique »,
ce qui signifie qu’il manque des mots. Les yeux bleu-vertØ
sont des yeux d’un bleu-vertØ, les yeux marronØ sont les
yeux de la couleur du marronØ (le fruit).
Exercice 26
☐ Accordez les mots entre parenthèses dans les exemples suivants,
tirés pour la plupart du site de l’Académie française – parce que c’est un
site de référence auquel vous fier2 – : des costumes (noir), des maillots
(orange), des lacs (verdâtre), des gilets (jaune paille), des mers (bleu-vert),
des verts (pâle), des robes (pivoine), des robes (rose bonbon), des cheveux
(blond), des yeux (émeraude), des yeux (châtain), des yeux (gris-bleu), des
pulls (vert pâle), des joues (écarlate), des couvertures (lie de vin).
2. www.dictionnaire-academie.fr
Le premier cas évoque des drapeaux tricolores qui ont chacun les trois
couleurs : des drapeaux avec du bleu, blanc, rouge. Le second cas évoque
des drapeaux soit bleus, soit blancs, soit rouges. Plutôt que d’écrire « des
drapeaux bleus, blancs, rouges », on pourrait écrire « des drapeaux bleus,
des drapeaux blancs, des drapeaux rouges »...
58 Point 3
Ce que j’ai compris :
Exercice 28
☐ Observez les formes verbales suivantes.
62 Point 4
Exercice 29
☐ Sur le modèle du tableau, isolez bases et terminaisons dans : il
grondait, tu bondissais, vous trouverez, tu peux, nous courons, nous cour-
rons.
Constatez la grande variation des formes verbales :
à la fois des bases (ex. : veu-, voul-, voulu-, voud-) et des
terminaisons (ex. : -es, -ait, -âmes, -ra, -ent). Bases et ter-
minaisons du verbe varient selon le sujet et le temps, soit
6 personnes et 21 temps.
JE RELATIVISE LA
QUANTITÉ DES
TERMINAISONS
VERBALES
Trois constats permettent de relativiser l’ampleur
de la variation des formes verbales.
• D’abord, la variation de la base ne pose pas trop de
problèmes sur le plan orthographique, dans la mesure où
elle se perçoit à l’oral.
›voud-
Ex. : pour le verbe « vouloir », j’entends bien vouloi-, veu-,
; pour le verbe « appeler », j’entends le <e> prononcé
fermé dans « appeler » et le <e> ouvert dans « j’appelle », ce
qui me permet de déduire le doublement de la consonne (point
no 9).
• Ensuite, seulement 3 temps suffisent à construire
tous les autres, bases et terminaisons comprises : le pré-
sent (T1), le conditionnel (T2) et le passé simple (T3).
64 Point 4
3. Les marques de personne sont répertoriées dans le
tableau suivant.
La règle Les particularités
(marques (marques irrégulières)
régulières)
P1 -s -e Ø -x
P2 -s -es Ø -x
P3 -t -e Ø
P4 -(on)s -(me)s
P5 -(e)z -(te)s
P6 -(e)nt
Exercice 30
☐ Observez à partir de la légende les points communs dans la ter-
minaison des temps.
Tableau. Les liens entre les terminaisons verbales T1 PRÉSENT
Légende Marques régulières de personne
Marques typiques du présent
Base Terminaison
Marques typiques du conditionnel
-s -e
-s -es
Marques typiques du passé simple
-t -e
-ons
-ez
-ent
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
Impératif
-r- -ai- -s -e Base Terminaison
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e -s -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez -ons
-r- -ai- -ent -ent -ez
-i/u- -s
-i/u- -s
-i/u- -t
-î/û- -(me)s
-î/û- -(te)s
-i/u- -(r)ent
66 Point 4
☐ Sans tenir compte des marques régulières de personne (en jaune),
citez les particularités qu’ont en commun le présent et le subjonctif ; le
conditionnel et le futur ; le passé simple et le futur.
Vous allez voir en quoi cette mise en relation entre
les temps peut aider à mémoriser les terminaisons diffi-
ciles à maitriser.
Exercice 32
☐ Distinguez à présent la base de ces verbes à l’infinitif.
Exercice 33
☐ Conjuguez avec P1 (je) les verbes suivants : frémir, voir, interdire,
aimer, grossir, boire, rire, accroitre, travailler, ouvrir.
Exercice 34
☐ Cherchez maintenant des verbes en -pre, -cre et -ttre.
68 Point 4
Base + Marque de personne
Verbes Verbes E Pouvoir, -cre, -ttre, -dre -pre
réguliers vouloir, (hors -indre,
valoir -soudre)
P1 -s -e -x -d, -c ou -t + -s -ps
P2 -s -es -x -d, -c ou -t + -s -ps
P3 -t -e -d, -c ou -t + Ø -pt
P4 -ons
P5 -ez
P6 -ent
Exercice 36
☐ Classez dans le tableau ci-dessous les verbes suivants : rougir,
paraitre, penser, corrompre, sourire, tendre, devoir, vouloir, cueillir, ad-
mettre, ceindre.
Exercice 37
☐ Enfin, conjuguez-les avec P1 (je) et P3 (il).
4. S’ajoutent enfin à ces cas 4 verbes irréguliers à
connaitre par cœur : être, avoir, aller et dire/faire :
Être Avoir Aller Dire/faire
suis aiØ vais dis
es as vas dis
est aØ vaØ dit
sommes avons allons disons
êtes avez allez dites
sont ont vont disent
T1 PRÉSENT
Base Terminaison
-s -e
-s -es
-t -e
-ons Impératif
-ez Base Terminaison
-ent
-s -e
-ons
-ez
2. Attention à ce que ce pronom soit bien associé au verbe relié par le trait
d’union et pas à un autre verbe.
Ex. : « Va lui parler » (le pronom « lui » ne complète pas le verbe à l’impératif
« va », mais « parler » (parler à lui).
Attention enfin à ne pas confondre pronom et déterminant (voir les détermi-
nants, point no 1).
Ex. : Dans « Choisis-le bien ! », « le » est pronom, il se relie au verbe par un
trait d’union.
Dans « Choisis le bien plutôt que le mal. », « le » est le déterminant du nom
« bien ».
72 Point 4
• Le subjonctif présent (il faut que je travaille)
Observez les points communs entre les terminaisons du
subjonctif et du présent.
T1 PRÉSENT
Base Terminaison
-s -e
-s -es
-t -e
-ons
-ez
-ent
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
Impératif
-r- -ai- -s -e Base Terminaison
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e -s -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez -ons
-r- -ai- -ent -ent -ez
Terminaisons du subjonctif
Le subjonctif présent possède des marques du condi-
tionnel (-i-) et surtout celles de la série en E du présent
(-e, -es, -e). Précisément, le subjonctif présent est ainsi
formé :
Base + Marque
de temps
Marque de
personne
› Ex. 1:
Subjonctif :
P1 -e que je travaille.
Présent :
P2 -es je travaille.
P3 -e › Ex. 2 :
Subjonctif :
P4 -i- -ons
que nous travaillions.
P5 -i- -ez Imparfait :
P6 -ent nous travaillions.
Bases du subjonctif
La base des verbes au subjonctif est souvent à l’origine
d’erreurs.
›« ilsEx.croient
: « ils voyent » pour « ils voient » ; « ils croivent » pour
».
Pour trouver la base d’un verbe au subjonctif,
appuyez-vous de nouveau sur le présent : pour P4 et P5
(« nous », « vous »), la base des verbes au subjonctif
est la même que celle des P4 et P5 du présent. Pour les
autres personnes, elle est la même qu’au présent avec
« ils ».
Elle est la même qu’au présent avec « ils ».
74 Point 4
9 verbes font exception sur le plan de leur base et/
ou de leur terminaison ; et ce sont toujours les mêmes. Mais
comme la base peut s’entendre à l’oral, retenez surtout la
marque de personne -t à la P3 de «être» et «avoir».
Présent Subjonctif présent
Être Ils sont, Qu’ils soient, qu’il soit,
nous sommes que nous soyons
Avoir Ils ont, Qu’ils aient, qu’il ait,
nous avons que nous ayons
Aller Ils vont Qu’ils aillent
Faire Ils font, Qu’ils fassent,
nous faisons que nous fassions
Pouvoir Ils peuvent, Qu’ils puissent,
nous pouvons que nous puissions
Vouloir Ils veulent Qu’ils veuillent
Valoir Ils valent Qu’ils vaillent
Savoir Ils savent, Qu’ils sachent,
nous savons que nous sachions
Falloir Il faut Qu’il faille
S’en souvenir
Pour savoir si un verbe doit être conjugué au sub-
jonctif, remplacez-le par « fasse ».
› Ex. : Il faut que je voie mon collègue. → Il faut que je le fasse.
Remarquez ensuite que le subjonctif s’accompagne gé-
néralement de « que ». Pour retenir le lien entre le sub-
jonctif, le conditionnel et surtout le présent des verbes
E, appelons-le « le temps quE » ou « l’actuel quE sous
conditions », car ce qui est exprimé par le verbe peut de-
venir actuel à condition d’être fait.
›lègue,
Ex. 1 : Il faut que je voie mon collègue. → Si je vois mon col-
c’est actuel.
›actuel.
Ex. 2 : Je souhaite que tu sois riche. → Si tu es riche, c’est
Exercice 39
☐ Remplissez le tableau suivant à l’imparfait :
Présent Imparfait
76 Point 4
T2 CONDITIONNEL Subjonctif
Base Terminaison Base Terminaison
-r- -ai- -s -e
-r- -ai- -s -es
-r- -ai- -t -e
-r- -i- -ons -i- -ons
-r- -i- -ez -i- -ez
-r- -ai- -ent -ent
Futur Imparfait
Base Terminaison Base Terminaison
-r- -ai- Ø -ai- -s
-r- -a- -s -ai- -s
-r- -a- Ø -ai- -t
-r- -ons -i- -ons
-r- -ez -i- -ez
-r- -ent -ai- -ent
Exercice 40
☐ Conjuguez les verbes du texte suivant de Jean-Luc Moreau à l’im-
parfait ou au conditionnel.
Si la sardine ……. des ailes, (avoir)
Si Gaston ……. Gisèle, (s’appeler)
Si l’on ……. lorsqu’on rit, (pleurer)
Si le pape ……. Paris, (habiter)
Si l’on ……. avant de naître, (mourir)
Si la porte ……. la fenêtre, (être)
Si l’agneau ……. le loup, (dévorer)
Si les Normands ……. zoulou, (parler)
Si la mer Noire ……. la Manche, (être)
Et la mer Rouge la mer Blanche,
Si le monde ……. à l’envers, (être)
Je ……. les pieds en l’air, (marcher)
Le jour je ……. la chambre, (garder)
78 Point 4
J’…….à la plage en décembre, (aller)
Deux et un ne ……. plus trois… (faire)
Quel ennui ce monde à l’endroit !
-i/u- -s
-i/u- -s
-i/u- -t
-î/û- -(me)s
-î/û- -(te)s
-i/u- -(r)ent
S’en souvenir
Le psychanalyste Freud (avec un <f> comme dans « fu-
tur ») explique que notre futur est conditionné par le pas-
sé : par l’expérience, les succès et les échecs. Sur la base de
cette théorie, appelons le futur « le temps conditionné
par le passé » pour retenir notamment qu’il partage des
marques avec le passé simple (-ai, -as, -a).
Apprenez enfin qu’historiquement, le futur s’est for-
mé à partir de l’infinitif et du verbe « avoir » de la ma-
nière suivante3 :
J’ai à finir → je finir-ai
80 Point 4
• Le passé simple T3 (je travaillai)
Exercice 41
☐ Classez les verbes suivants : il aima, il travailla, il finit, il vit, il
courut, il lut, il vint, il tint, il chanta, il rit, il but, il intervint, il rougit, il
vécut, il retint, il parla, il obtint, il bavarda, il obéit, il dut.
Exercice 42
☐ Intégrez au tableau les formes verbales suivantes : finit, courut, vint.
Exercice 43
☐ Ajoutez maintenant au tableau la forme verbale « aima ».
Exercice 44
☐ Remplissez enfin les tableaux suivants pour le verbe « finir »
d’abord, puis pour le verbe « aimer ». Vous pouvez vous aider d’un Besche-
relle ou d’Internet.
›
Ex. 2 :
je voulus.
P3 -i-/-u-/-in- -t
›
P4 -î-/-û-/-în- -(me)s
Ex. 3 :
P5 -î-/-û-/-în- -(te)s
je vins.
P6 -i-/-u-/-in- -(r)ent
82 Point 4
L’essentiel à retenir
L’impératif est « l’actuel impérativement », le
conditionnel « un pas r’fait », le futur « le temps
conditionné par le passé » et le subjonctif présent
« l’actuel quE sous conditions ». Cela me permet de
retenir le lien :
1) de l’impératif avec le présent,
2) du conditionnel avec l’imparfait,
3) du futur avec le passé simple,
4) du subjonctif présent avec le présent.
Les marques régulières de personne sont -s, -s, -t
(pour P1, P2, P3 et, avec ses variantes, pour P4, P5, P6).
Si je peux encadrer le verbe par « ne…pas », c’est un
verbe conjugué qui ne peut pas se terminer par <é> ou
<er>. Sur un verbe conjugué, qui accepte d’être encadré
par « ne… pas », le son final [E] s’orthographie toujours
<ai>. Les finales <er> et <é> sont réservées aux formes
non conjuguées des verbes, à l’infinitif et au participe
passé, qui n’acceptent pas « ne… pas ». Découvrez
dans la partie qui suit en quoi le participe passé n’est
pas un verbe conjugué, et comment distinguer <é>
et <er>.
84 Point 4
Point 5
JE DÉDRAMATISE
LE PARTICIPE PASSÉ
AVEC LA RÈGLE DE 3
On attribue à l’écrivain Voltaire le propos
suivant : « [Le poète] Clément Marot a ramené
deux choses d’Italie : la vérole et l’accord
du participe passé… Je pense que c’est le
deuxième qui a fait le plus de ravages ! ».
J’IDENTIFIE
LE PARTICIPE PASSÉ
Il est d’abord important de reconnaitre un participe
passé quand il est utilisé dans une phrase. Définissons donc
le participe passé.
88 Point 5
À chaque temps composé (colonne B) correspond
un temps simple (colonne A). Les verbes auxiliaires
« avoir » ou « être » sont conjugués au temps simple
correspondant : au présent pour une conjugaison au passé
composé, à l’imparfait pour une conjugaison au plus-que-
parfait, etc.
› Ex. : le passé composé de « travailler » est composé de l’auxi-
liaire au présent et du participe passé de « travailler ».
2. L’infinitif est intégré au mode du participe parce que les deux sont les formes
non conjuguées du verbe. D’autre part, l’infinitif « participe » lui aussi de deux
classes grammaticales : il est à cheval entre la classe du verbe et celle du nom,
comme le participe est à cheval entre la classe du verbe et celle de l’adjectif
(vous allez voir en quoi c’est important).
Il y a 3 configurations.
1. Avoir + participe
› Ex. : Le collègue a recruté.
2. Être + participe
› Ex. : Le collègue est recruté. Le collègue s’est motivé.
3. Participe seul
› Ex. : Voici le collègue recruté.
Le participe lui-même est ensuite formé de 3 élé-
ments possibles :
1. De la base du verbe, souvent en <é>, <i> ou <u>.
Base
recrut-é
90 Point 5
Exercice 46
Comme dans les tableaux précédents, décomposez en bases et ter-
minaisons (-e, -s, -es ou -Ø) les formes verbales suivantes : « guéri », « dé-
bouché », « mangées », « partie », « venu », « finis ».
Exercice 47
Soulignez les participes passés dans les phrases suivantes : « Il a
fini. » ; « Il avait travaillé. » ; « Elle avait connu. » ; « Elle a aimé. » ; « Elle a
bien voulu. » ; « Il a branché. » ; « La tablette qu’il a branchée. » ; « Une fois
branchée, la tablette s’est allumée. » ; « Elle est finie. » ; « A-t-il mangé ? » ;
« Il est ouvert. » ; « Il est allé au marché. » ; « Il a dit : “Un café s’il vous
plait !” » ; « Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » ; « Il est âgé, mais il
est motivé. ».
Remarque essentielle
Le participe passé a la particularité d’être un verbe
qui ne varie pas comme un verbe ! Il ne varie pas avec
des marques de personne mais, comme un adjectif, avec
des marques de genre et de nombre (point no 2) : <e>
au féminin, <s> au pluriel, <es> au féminin pluriel. Ain-
si, peut-être devrait-on le considérer comme une sous-
classe de l’adjectif plutôt que comme un verbe.
Exercice 48
Dans les phrases ci-après, soulignez les verbes auxiliaires, c’est-à-
dire les verbes « être » et « avoir » qui participent à la construction d’un
temps composé. . Puis complétez les trous avec <é> ou <er>.
92 Point 5
Remarquez qu’« avoir » et « être » peuvent être séparés du
participe.
1. Le monde a tu… la lenteur, il ne sait plus où il l’a enterrée. (Christian
Bobin)
2. Il n’y a que deux espèces d’êtres humains : ceux qui ont tu… et ceux
qui n’ont pas tu… (Colette)
3. On est volé à la Bourse comme on est tu… à la guerre, par des gens
qu’on ne voit pas. (Alfred Capus)
4. On peut tu… avec des mots ! (Daniel Pennac)
5. L’amant a le devoir de se laisser tu… s’il tient à montrer qu’il sait
vivre. (Georges Feydeau)
6. Tu seras un vrai chasseur, quand tu auras tu… une oie, un héron et
un courlis. (Proverbe gaélique)
7. Ils peuvent me tu… mais ils ne me feront jamais taire. (Matoub
Lounès)
8. Un médecin n’est un vrai médecin qu’après avoir tu… un ou deux
malades. (Proverbe indien)
9. Tu as tué, tu seras tu… : devant la loi humaine, c’est juste ; devant la
loi divine, c’est redoutable. (Victor Hugo)
10. Un mort n’a pas besoin d’être tu… deux fois. (Sophocle)
11. L’excès a plus tu… de gens que la disette. (Proverbe français)
12. États-Unis : un homme tu… par un coq. (Europe 1)
13. Les vieillards, il faudrait les tu… jeunes. (Alfred Jarry)
14. Qui était cet homme ? Et pourquoi voulait-il me tu… ? (Julie
Garwood)
15. Tu… un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un
homme. (Sébastien Castellion)
16. L’aigle a été tu… par une flèche faite de ses propres plumes. (Pro-
verbe arménien)
2. Deuxième stratégie : je perçois la différence de sens
entre l’emploi du participe et celui de l’infinitif dans beau-
coup de cas.
Autres exemples :
›→ «OnOnpeut
peut tuer avec des mots. » Faire Fa
it
le faire. !
Exercice 50
Pour cela, analysez la classe des mots (point no 1).
1. Un poulet à manger.
2. Un poulet a mangé.
On observe deux différences : à/a → er/é.
94 Point 5
Sans accent, « a » est l’une des formes du verbe « avoir ».
Le verbe qui suit se termine par <é> : c’est un participe qui
forme avec l’auxiliaire un temps composé.
Un poulet a mangé = avoir ou être (ex. : a) + verbe en -é
Avec un accent, « à » est une préposition, le verbe se
termine par <er>.
Un poulet à manger = préposition (ex. : à) + verbe en -er
J’ACCORDE LE
PARTICIPE PASSÉ À
PARTIR DE 3 PRINCIPES
Pour accorder le participe passé, la difficulté est
d’identifier le mot avec lequel il s’accorde, autrement dit
son donneur d’accord (point no 2).
L’accord se réduit à 3 principes.
1. Le participe est seul ou avec « être » : Motivé, il est
motivé.
2. Le participe accompagne « avoir » : Il a travaillé.
3. C’est le participe d’un verbe « se + être », dit « pro-
nominal » : Il s’est motivé.
À chaque principe correspond une stratégie.
96 Point 5
→ Le participe ne prend pas de marque si le potentiel
donneur se situe après. Autrement dit, il s’accorde si un
donneur est situé avant.
›dossiers.
Ex. 1 : Elle a accepté les dossiers. Elle a accepté quoi ? → les
Mais : Les dossiers qu’elle a acceptés.
›→ Ex. 2 : Les exercices qu’ils ont donnés. Ils ont donné quoi ?
les exercices (masculin pluriel).
›quoiEx.faciles
3 : Les exercices qu’ils ont trouvés faciles. Ils ont trouvé
? → les exercices (masculin pluriel).
Il est rare d’avoir un donneur avant le participe3.
La plupart du temps donc, le participe qui accompagne
« avoir » ne s’accorde pas.
98 Point 5
2. En présence de « en » ;
› Ex. : Des difficultés, j’en ai subi !
3. En présence d’un « verbe de mesure » comme « cou-
ter » et « valoir » (mesure d’un prix, d’un poids, d’une du-
rée…) quand il entraine la question « combien ? » ;
› Ex. : Les vingt ans qu’il a vécu. (Il a vécu combien d’années ?)
Mais « Les efforts que ce travail m’a coutés. » (Dire « Il a
couté combien d’efforts ? » est agrammatical.)
4. En présence d’un « il » dit « impersonnel » : qui ne
désigne rien ;
› Ex. : La chaleur qu’il a fait.
5. En présence d’un infinitif dans certains cas, toujours
quand il s’agit de « fait + infinitif » et « laissé + infinitif » ;
›quiExjouer
: «Les musiciens qu’il a entendus jouer.» Il a entendu
? → les musiciens (pluriel).
Mais : «Les morceaux qu’il a entendu jouer.» Il a entendu
quoi jouer ? → Ø ( (les morceaux ne jouent pas, ils sont
joués).
6. En présence de « se rire de », « se plaire », « se dé-
plaire » et « se complaire ».
› Ex. : Elles se sont plu dans ce lieu.
L’essentiel à retenir
La démarche pour accorder un participe passé,
en 3 étapes, est donc la suivante.
1. Je m’arrête sur les sons é, i, u pour vérifier si le
mot est un verbe au participe passé.
2. Je m’assure que je n’ai pas affaire à un cas
complexe qui empêche l’accord : de type « excep-
té » ou avec « en », un « il » impersonnel, un infinitif et
quelques verbes, notamment de mesure.
Exercice 51
☐ Accordez les participes passés.
›Ex. : Elle s’est lavée. (se + laver : elle a lavé elle → féminin singulier).
Madame, Monsieur,
Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, répertorié(…)
sous le numéro X, je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un
sinistre qui s’est déroulé(…) à mon domicile.
100 Point 5
Ma maison a été(…) cambriolé(…). La porte était cassé(…), le voleur
a arraché(…) le verrou. Il a tout fouillé(…), jusqu’à ma boite à bijoux,
caché(…) dans un coffre. Il l’a percé(…). Quant aux bijoux, il les a tous
emporté(…). Beaucoup ont appartenu(…) à ma famille. Ma fille est très
choqué(…). Elle s’est retrouvé(…) face à lui et s’est coupé(…) la main en
tentant de l’arrêter. Elle a dû(…) demander un arrêt de travail.
Ci-joint(…) la liste des biens volé(…) ou détérioré(…). Vous trouverez
aussi les détails dans le procès-verbal établi(…) par la gendarmerie.
Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer,
Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingué(…).
104 Point 6
Les fauteuils sont trop petits.
Il l’ a pliée.
ExceptéØ la santé.
106 Point 6
Exercice 52
☐ À vous de jouer : identifiez les couleurs de relation des phrases suivantes.
108 Point 6
Point 7
JE M’AIDE
DU DESSIN,
DE L’HISTOIRE
ET DE LA FORME
DES MOTS
POUR IDENTIFIER LES
LETTRES MUETTES
Tout est bon à prendre pour assimiler
une graphie.
1. Si les idées vous manquent, vous trouverez des dessins dans l’ouvrage Mon
orthographe illustrée, Larousse de Sylviane Valdois (2017), ou dans Un petit
dessin vaut mieux qu’une grande leçon, Le Robert de Sandrine Campese (2017).
Vous en trouverez gratuitement sur https://methodolodys.ch/dictionnaire-visuo-
semantique
112 Point 7
HISTOIRE
D’ORTHOGRAPHIER
Parfois aussi, ponctuellement, il peut être efficace
(et passionnant) de s’appuyer sur des informations éty-
mologiques ou historiques pour retenir l’orthographe
d’un mot. On apprendra ainsi que le mot « inné » s’écrit
avec une consonne double <nn> parce qu’il est la contrac-
tion de in-natus (« qui est né dans » en latin) ; que « che-
vaux » s’écrit avec un <x> parce que les
moines copistes du Moyen Âge, pour
aller plus vite, auraient noté les finales
-us par une sorte de croix confondue
plus tard avec un <x>. Ainsi, « che-
vaus » aurait été noté « chevax » et se-
rait devenu « chevaux ». L’origine des
mots est précisée dans le dictionnaire
en ligne le Littré2.
ORTHOGRAPHIER POUR
LA FORME
Comprendre comment sont formés les mots de « même
famille » ou de « même bande » peut aussi aider à orthogra-
phier. De quoi s’agit-il donc ?
2. www.littre.org
Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 113
• Formation des mots de même famille
Les mots forment des familles et les mots de même fa-
mille sont très souvent liés entre eux par une lettre ; autre-
ment dit, les mots sont comme des parents qui partagent
une « marque de famille ».
›corporel,
Autres exemples : pays/paysage, respect/respecter, corps/
corps/corset, salaire/salariat, reine/régence, ou-
vrier/ouvrière, coquet/coquette, chat/chatte, idiot/idiote.
On retrouve des marques de famille sur certains parti-
cipes passés (point no 5).
› Ex. : écrit/écrite ; pris/prise.
Le lien le plus fiable est celui qui existe entre la
forme masculine d’un mot et sa forme féminine : qui dit
« grande » écrit « grand » avec un <d>. D’ailleurs, ce lien
est suffisamment général pour prédominer.
›mille
Ex. : le mot « vert » est lié à « verte » par la marque de fa-
<t>, pas à « verdure ». Cela explique aussi que « nu »
(nue) ne prenne pas le <d> de « nudité ».
En conclusion, pour identifier dans un mot une lettre
de ce type, je relie celui-ci aux mots de sa famille, sur-
tout à son féminin.
›« petite
Ex. : j’ajoute un <t> à « petit » parce que je le retrouve dans
» et « petitesse » ; j’orthographie « vain » avec <ain>
parce que je retrouve <a> dans « vanité ».
Les cas qui ne respectent pas ce principe doivent être
retenus, en attendant une éventuelle réforme de l’ortho-
graphe.
114 Point 7
›chemarØ
Ex. : « abriter » ; « grenier » « grain » ; « favoriØ » ; « cau-
».
Exercice 53
›à un☐ Pour justifier l’orthographe des mots suivants, reliez-les
mot de même famille : sang, mort, pin, pain, urbain, ver-
glas, compris, cout, fin, rein, artisan, genre, parfum, peint.
› Ex. : grand/grande ; vain/vanité.
• Formation des mots de même bande
Par ailleurs, des mots forment ce que nous appel
lerons des « bandes » ; ils sont comme des amis qui
partagent une « marque de bande », traditionnellement
appelée « affixe3 ».
Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 115
Ainsi, le mot « grandeur » appartient à la fois à la fa-
mille de « grand », avec qui il partage la marque de famille
<d>, et aussi à la bande de « laideur », avec qui il partage la
marque de bande <eur>. Ces relations entre les mots sont
les relations « verticales4 » ↓
En conclusion, pour orthographier un mot, j’identi-
fie si celui-ci possède une marque de bande.
› Ex. : je sais orthographier « renardeau » parce que j’identifie
la formation du mot avec la marque de bande « -eau » ajouté
à « renard », comme dans « lapereau » et les autres noms de
bébés animaux (sauf « chiot ») ; je sais orthographier « japo-
nais » parce que je relie le mot à d’autres adjectifs de nationa-
lité, comme « français ».
Exercice 54
☐ Voici une liste non exhaustive de marques de bande. Pour les
assimiler, lisez-les avec les exemples, observez leur orthographe, puis
cherchez d’autres exemples.
Les préfixes (ajoutés avant la base)5
›pouvoir).
Ex. : -an, comme dans « anarchie », signifie « sans » (sans
4. Le point no 2 décrit les relations « horizontales », qui sont les relations entre
les mots sur l’axe horizontal de la phrase ; les mots y sont cette fois comme des
collègues qui partagent des « marques de travail ».
5. Des sites Internet proposent des listes bien conçues d’affixes.
116 Point 7
Préfixes Exemples Ce qu’ils signifient ou
évoquent
an anarchie « sans »
anti anticapitalisme « contre »
anté antéposé « avant »
pré/post préposition/postdate « avant »/« après »
auto autoguidage, automobile « de soi-même »
acro acrobate l’extrémité
ferro ferroviaire « fer »
mammo mammographie « sein », « mamelle »
dys dysenterie « difficulté »
dis, dés, més disparaitre, désenchanté, une modification, négation
mésaventure du sens
di, (bi)s digraphie, bisexué « double »
poly, pluri polygone, plurilingue « nombreux », « plusieurs »
en (em), in (im) embrigader, implanter « en » ou « dans »
in (il, ir, im) inhumain, illettré, irréel, « pas » (négation)
immatériel
inter intersection « entre »
intra/extra intramuros/extrascolaire « à l’intérieur »/« à l’extérieur »
hémi hémisphère « à moitié »
hétéro/homo hétérogène/homonyme « autre »/« même »
hippo hippodrome « cheval »
hypo/hyper hypocondrie/hyperactivité un manque/un excès
hydro hydrofuge « eau »
chrono chronophage « temps »
morpho morphologie « forme »
ortho orthographe « droit »
patho pathologie la maladie
phono phonation « son »
psycho psychologie un rapport avec le psychisme
syn (sym) synonyme, synthèse, « ensemble, en même
symbiose temps, avec »
tran(s) transfrontalier « qui traverse, est de l’autre
côté »
Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 117
Les suffixes (affixes ajoutés après la base)
Suffixes Exemples Ce qu’ils signifient ou
évoquent
ail attirail, éventail un outil, objet, instrument
aille pierraille, fiançailles le collectif ou une action
al/el(le) industriel, national Suffixe formateur d’adjectifs
à partir d’un nom
elle/et(te) coupelle, maisonnette Suffixe diminutif
on(ne) patron (petit père) Suffixe diminutif
ain(e)/ germain, japonais, « qui est de » (l’origine)
ais(e)/an(e) mosellan
aison comparaison « le fait de » (l’action)
aie cerisaie un lieu planté d’arbres
aire exemplaire Suffixe formateur d’adjectifs
à partir d’un nom
er(ère) archer, herbier, prin- un agent, un caractère,
tanier ou un arbre
eux(se) joyeux « qui est plein de, a la qualité
de »
eur, eure / acheteur, acteur, lai- un agent, un métier, une qua-
eux, euse / deur, mitrailleuse lité ou un instrument
trice / eresse
(er)ie/esse fourberie, finesse « qui a la qualité de »
éen/ien(ne) lycéen, parisien, méca- « qui est de » ou « qui s’oc-
nicien cupe de »
in(e) enfantin Suffixe diminutif
eau chevreau, jambonneau animé ou inanimé souvent petit
ange mélange, vidange « l’action de »
ment prudemment, logement Adverbe ou l’action
anthrope philanthrope l’homme
thérapie psychothérapie la thérapie, le traitement
thèque bibliothèque un contenant
technique polytechnique « qui sait »
ique volcanique « propre à » (le caractère,
l’origine)
118 Point 7
phage/phile/ chronophage, téléphile, « qui mange », « qui aime »,
phobe agoraphobe « qui a peur »
sophe philosophie « le spécialiste de »
tion et conception « l’action de »
variantes
cide liberticide « qui tue, détruit ou coupe »
cycle bicycle un cercle
onyme patronyme le nom
type archétype un type, modèle
game monogame le mariage
gramme kilogramme la mesure
gone polygone l’angle, le coin
nome économe « qui a l’art de, est spécia-
liste de »
mane héroïnomane « qui a la passion de »
crate démocrate le pouvoir, la force
Exercice 55
☐ À partir du mot « dent », formez une famille. Puis, à partir de l’un
des mots construits de la famille, formez une bande.
Exercice 56
☐ Quand c’est possible, segmentez les mots suivants pour mettre
en évidence leur formation.
Pour cela, cherchez s’il existe un mot construit sur le même modèle.
›in/gér/able
Ex. : primeur : prim/eur (comme « sauveur ») ; ingérable :
(comme « indémontable »).
Assassinat, bilingue, brevetable, cartable, chanteur, chênaie, construc-
tion, courette, décollage, emprisonnement, faiblesse, herbivore, histo-
rique, illisible, inattaquable, inclusion, laitier, lavage, naturel, paperasse,
préférence, raticide, retrouvailles et… anticonstitutionnellement.
Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 119
Exercice 57
☐ Définissez les mots soulignés en vous appuyant sur leur forma-
tion.
1. « Méritocratie » dans : « Le Québec est une méritocratie, la France
reste une aristocratie. » (Anthony Kavanagh)
2. « Giboyeux » dans : « Mais les bois du Jacamar étaient suffisam-
ment giboyeux ; kangourous et sangliers y abondaient, et les épieux ferrés,
l’arc et les flèches des chasseurs faisaient merveille. » (Jules Verne, L’Île
mystérieuse)
3. « Innupte » dans :
« 23/09/1983 Longjumeau. Mariage
GAUDRÉE Martine, âgée de 26 ans, de Paris 12e, innupte
fille de GAUDRÉE Edmond, décédé, et Odette, présente. »
Exercice 58
☐ Analysez les unités muettes soulignées dans la phrase suivante :
« Hier, j’ai visité un petit jardin japonais, avec une amie et son mari. Tous
les trois étions sans voix. Le mari était stupéfait. »
120 Point 7
Ce que j’ai compris :
Je m’aide du dessin, de l’histoire et de la forme des mots pour identifier les lettres muettes 121
Point 8
JE MAITRISE
LES FORMES ET
MOTS LES PLUS
FRÉQUENTS
Il suffit de connaitre moins de 100 mots
pour bien écrire la moitié d’un texte d’ampleur.
LES MOTS LES PLUS
FRÉQUENTS
Certains mots seraient si fréquents qu’ils représen-
teraient à eux seuls près de 50 % des mots de n’importe
quel texte d’au moins 2 000 mots. Autant donc commencer
par apprendre l’orthographe de ces mots de forte fréquence,
listés ci-dessous :
A à/au/aux, aller1, L l’/le/la/les, leur/leurs, lui
autre, avec, avoir
B bien, bon M mon/ma/mes, me, moi, mais
C c’/ce/cet/cette/ces, N ne, ne… pas, ne… que, notre/nos, nous
comme
D d’/de/du, des, dans, O on, ou, où
deux, dire, donner
E elle/elles, en, et, P pas, par, petit, plus, pour, pouvoir,
enfant, être prendre
F faire, femme Q que, qui
G grand S son/sa/ses, s’/se, soi, sans, savoir, si, sur
H homme T ton/ta/tes, tu, te, toi, tout/tous/toute/toutes
I il/ils U un/une
J je, jour V votre, vos, vous, venir, voir, vouloir
Exercice 59
Pour mémoriser l’orthographe des mots à long terme, les spécialistes
proposent des techniques d’imagerie mentale. Appropriez-vous la dé-
marche suivante, qui consiste à :
1. Prononcer le mot (ex. : enfant), puis le regarder.
1. Les verbes sont cités ici à l’infinitif, mais ils sont à connaitre dans d’autres
formes : au moins au présent, conditionnel et passé simple, les 3 temps fonda-
mentaux (point n° 4).
124 Point 8
2. Dans sa tête, les yeux fermés :
- le visualiser ;
- l’épeler à l’envers d’abord (t-n-a-f-n-e), puis à l’endroit (e-n-f-a-n-t) ;
- l’écrire dans l’espace.
3. Les yeux ouverts, l’écrire enfin sur une feuille.
Testez cette technique sur l’orthographe d’un mot que vous avez du
mal à mémoriser.
Recommencez l’exercice jusqu’à ce que vous parveniez à écrire le
mot correctement. Si vous n’y parvenez pas du premier coup, ne vous
découragez pas. Avec de la motivation et un peu d’entrainement, vous de-
vriez y parvenir facilement.
126 Point 8
J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
F [F] f feu 95 ph phare ff affaire
G [G] g gare gg aggraver
100
gu guerre c second
gh ghetto
GN [ɲ] gn agneau 100
NG [ŋ] ng paking 100
I [I] i vite 99 y type 1 hi envahi
ï ouïr ee feedback
î2 fîmes
IN [Ɛ̃] : [ɛ],̃ [œ̃] in intrus 45 im impur în nous
vînmes
en chien 23 ain bain 21 ïn coïnci-
dence
un brun ein sein aim faim
yn synthèse
ym symbiose
um parfum
eun à jeun
J [Ʒ] j jeu 49
g gilet
51
ge mangea
K [K] c col k kilo cc accord
98
qu quel q cinq cq(u) acquitter
ck ticket
kh kolkhoze
ch technique
cch maccha-
bée
kk drakkar
128 Point 8
J’entends… J’écris…
Très fréquemment Fréquemment Moins
fréquemment
W/oi[W] : [wa] oi oiseau oy noyer oe moelle
100
ou + loua oê poêle
voy w watt,
elle whisky
u jaguar
oin [wɛ]̃ oin foin
100
ouin cha-
fouin
X [ks] x axe 84 cc succès
xc excès
[gz] x examen
Y/ill [J] i diable 86 hi hier
ï aïeul hy hyène
y payer 3
il(l) rail, 10
raille
Z [Z] s raison 90 x dixième
z zéro 10 zz mezza-
nine
[a] [ã] [be] [se/ɛs] [ʃ] [de] [ə] [e] [ɛ] [ɛf] [Ʒe] [ɲ] [ŋ] [aʃ]
[i] [ẽ] [Ʒi] [ka] [ky] [ɛl] [ɛm] [ɛn] [o] [ɔ̃] [pe] [ɛr] [te] [y] [u]
[ve] [dubləve/wa] [iks] [igrɛk/j] [zɛd].
L’essentiel à retenir
J’assimile l’orthographe des mots les plus fré-
quents et les unités les plus fréquentes, que j’utiliserai
en priorité si je ne connais pas l’orthographe d’un mot et
qu’aucun indice ne me permet de la prédire.
Je note dans un carnet les mots courants qui
contiennent une unité rare et je mémorise leur ortho-
graphe.
130 Point 8
Ce que je retiens :
1. Dans ce qui suit, vous trouverez aussi les mots qui ne suivent pas les
fonctionnements fréquents et sont donc dits « irréguliers ». Leur liste se veut
complète. Elle est construite à partir de recherches dans l’application Le Robert
Dixel mobile. Seuls les mots très rares, généralement de spécialité, sont volontai-
rement omis. Libre à vous de noter dans un carnet les mots irréguliers
et d’y ajouter les mots rares qui vous intéressent.
134 Point 9
LES UNITÉS
CONCERNÉES PAR
LE DOUBLEMENT
Pour commencer, les unités simples sont plus fré-
quentes que les doubles et toutes les lettres ne doublent pas.
Exercice 60
☐ Soulignez ci-dessous les unités qui peuvent doubler. Pour y par-
venir, tentez de trouver des mots dans lesquels elles doublent.
Exercice 61
☐ Vérifiez vos réponses à l’aide du tableau suivant, extrait du ta-
bleau sur les consonnes du français dans le point no 8 :
Doublement
Très fréquent Fréquent Moins fréquent
ss poisson ll ville pp nappe
tt attente ff affaire
rr guerre cc accord
mm pomme cch saccharine
nn bonne kk drakkar
gg aggraver
bb abbé
dd addition
zz mezzanine
rrh arrhes
Astuce SMS LSN (elle est saine) TRM (t’es relou mec)
FPC (fais pas ça/fais passer). Un peu limite, mais mnémo-
technique…
• 4 consonnes doublent surtout dans des mots d’em-
prunt : -b-, -d-, -g-, -z-.
2. Sauf dans des cas précis : dans les mots d’emprunt aux langues étrangères
(ex. : un speech) et les mots dans lesquels les deux voyelles se prononcent et
s’entendent (ex. : intraalvéolaire, continuum). Dans les mots en -ée, la consonne
n’est pas double : on a un <é> et un <e>.
136 Point 9
Le raisonnement est le suivant : je me demande si
la consonne que je veux doubler double souvent (LSN
TRM FPC), rarement (BDG Z) ou jamais.
LA POSITION DES
CONSONNES DOUBLES
Hors mots d’emprunt aux langues étrangères, on ob-
serve ensuite des régularités concernant la position des
consonnes doubles.
Exercice 62
☐ Parcourez la liste de mots suivante : accord, offrir, applaudir,
balle, belle, bonne, arrhes, nappe, abbé, attente, addition, aggraver, affaire,
mezzanine, guerre, pomme, innombrable, immature, violemment, illégi-
time, irréversible, pharmacienne, bosse, efface, maisonnette, tablette.
☑ Observez que les consonnes doubles apparaissent :
Toujours Souvent
+ 1. Entre 2 voyelles ou avant accord, applaudir,
-l- et -r-3 offrir
+ 2. Après <a>, et surtout <e>, <o> balle, belle, bonne
3. Voire -h- dans « arrhes » et -n- dans les verbes à l’imparfait du subjonctif
des verbes tenir, venir, et de la même famille.
Ex. : que je vinsse.
Jamais Rarement
+ 1. Après un circonflexe4 hôpital
2. Après les voyelles de
plusieurs lettres :
+ <ai>, <ei>, <eau> laitier, veine, beauté
+ <au>, <eu>, <oi>, <ou> gaufre, mais chauffe
+ 3. Après <i>, surtout tulipe, mais tulle
après <u> et <e> pro- app(e)ler
noncé [ə], c’est-à-dire
un <e> fermé qui se
prononce à peine.
138 Point 9
LES FAUSSES
CONSONNES DOUBLES
DANS LES MOTS-
ENFANTS
Après <i> et <u>, on trouve surtout une consonne
double dans les mots formés de plusieurs éléments.
› Ex. : surréaliste (sur-réaliste).
• Définition des mots-enfants
Les mots « surréaliste » et « réaliste » appartiennent à la
même famille de mots. Le premier, construit à partir de plu-
sieurs éléments, est le « mot-enfant » et le second, auquel a été
ajouté un élément, est le « mot-parent ». L’élément ajouté est
une « marque de bande » (point no 7, 3). Traditionnellement,
on parle de « mot dérivé », de « mot base » et d’ « affixe ».
Exercice 63
☐ Listez des mots-enfants formés avec les marques in- et sur-.
› Ex. : in-correct.
Une (fausse) double consonne apparait souvent lors
de l’ajout d’une marque de bande à un mot-parent pour
former un nouveau mot.
› Ex. : sur + réaliste = surréaliste ; in + nombrable = innombrable.
La consonne ne double pas si elle n’a pas lieu de doubler.
›culinaire,
Ex. : in + utile = inutile ; nation + al + isme = nationalisme ;
démontable, chênaie, courette.
Exercice 64
☐ Décomposez maintenant les mots-enfants suivants : interracial,
innommé, immature, illégitime, irréversible, enneigé, s’embourgeoiser,
surenchérir, violemment.
140 Point 9
• Liste des mots-enfants
Examinons maintenant les éléments concernés : in- et
dis- (qui ont le sens de « pas »), en- (qui a le sens de « en »,
« dans »), ex- (sans), ad- (vers, à, près de), ob- (en face),
sous- et sub- (sous), inter- (entre), col- (ou con-, com-, cor-,
qui ont le sens de « avec »), trans- (au-delà) et bi(s)- (double).
Exercice 65
☐ À partir de cette liste, retrouvez la formation et le sens des mots
suivants : dissymétrie, difficile, emmener, effacer, accourir, apporter, op-
position, supporter.
☑ La correction se trouve dans le tableau qui suit.
ob (en face)
+ c : occ occasion (ob-cadere :
+ f : off tomber)
+ p : opp offenser (ob-fendere :
heurter)
opposition (ob-position)
sub (sous)
+ c : succ succéder (sub-cederer : aller)
+ f : suff suffoquer (sub-fauce : sous
+ p : supp la gorge)
supporter (sub-porter)
sous + s : souss soussigner (sous-signer)
+ f : souff souffrir (sous-ferre : porter)
dis (pas) + s : diss dissymétrie (dis-symétrie)
+ f : diff difficile (dis-facile)
Exercice 66
☐ Reprenez les mots-enfants que vous avez listés lors de l’exercice
précédent et vérifiez si la consonne doit être simple ou double.
142 Point 9
LES CONSONNES
DOUBLES EN LIEN AVEC
LA PRONONCIATION DES
VOYELLES OUVERTES
Revenons aux consonnes doubles après <e> et <o>,
parce qu’elles sont les plus nombreuses. Cette partie évoque
notamment le cas précis des mots en -on.
Exercice 67
☐ Prononcez les mots suivants et observez les différences de
prononciation.
Après <e>
Expliquons pour commencer le cas du binôme assiette/
reine et rappelez-vous que, même ouvertes, les voyelles de
2 lettres (<ei>) ne sont jamais ou rarement suivies d’une
consonne double.
Prenons maintenant le cas du binôme assiette/comète.
La consonne double est concurrencée par l’accent, grave
ou circonflexe.
5. Cela peut expliquer ce que vous venez d’étudier : 1) qu’une consonne double
suive moins souvent une lettre -i- et -u- (ou, au…), puisqu’elles notent des sons
fermés ; 2) qu’une consonne double ne suive jamais un <e> prononcé [ə], c’est-à-
dire un <e> fermé qui se prononce à peine.
Ex. : app(e)ler (prononcé [aple]), renouveler (prononcé [rənuvle]).
144 Point 9
En toute logique, une lettre accentuée n’est jamais
suivie d’une consonne double puisque l’accent indique déjà
l’ouverture de la voyelle ; à l’inverse, une consonne double
n’est jamais précédée d’une lettre accentuée.
L’accent circonflexe a notamment servi à remplacer
un ancien <s> muet : ancienne marque de famille, qu’on
peut donc retrouver en analysant les mots de la même
famille.
› Ex. : le mot « beste » a été transformé en « bête » ; on re-
trouve le <s> dans « bestial ».
L’accent grave quant à lui a remplacé la consonne
double dans les mots savants d’origine grecque, parfois la-
tine, par respect pour leur étymologie.
›mette
Ex. : au xvi siècle, le mot « comète » est orthographié « co-
e
LES CONSONNES
DOUBLES DANS LES
FINALES FÉMININES
Bonne nouvelle, les régularités maintenant décrites
sont presque systématiques et concernent beaucoup de cas
6. Quelques familles de mots (une dizaine) ont été harmonisées par les rectifi-
cations de 1990.
Ex. : « imbécillité » devient « imbécilité » comme « imbécile » ; « combatif »
devient « combattif » comme « combattre».
146 Point 9
de consonnes doubles : 4 finales prennent presque systé-
matiquement une consonne double dans les mots fémi-
nins ; la consonne simple est presque systématique dans les
mots masculins. Ces finales sont les suivantes :
mots féminins -elle (vs. -èle) mots masculins
› Ex. : une échelle,
une assiette, une
-ette (vs. -ète)
-enne (vs. -ène)
› Ex. : un zèle, un
prophète, un
césarienne, une -onne (vs. -one) benzène,
patronne un drone
• Deux remarques
• Si la finale correspond à un suffixe diminutif, elle
prend même toujours une consonne double.
› Ex. : une maisonnette (petite maison).
• Les consonnes doubles apparaissent lors du passage
du masculin au féminin et d’autant plus quand le passage au
féminin s’accompagne d’une ouverture de la voyelle.
›nulle,
Ex. : sot/sotte ([so] et [sɔt]), lion/lionne ([ljɔ̃] et [ljɔn]), nul/
chat/chatte.
C’est également le cas lors du passage d’un nom en verbe.
› Ex. : don/donne, nom/nomme.
148 Point 9
• D’autres finales féminines
• La finale -ille/il qui transcrit le son [j] est égale-
ment genrée : féminine avec consonne double, masculine
avec consonne simple.
› Ex. : une grenouille, un fenouil.
Notez : gorille, (qua)drille, bacille7.
• Au contraire, la consonne simple prédomine dans
les mots féminins en -ère.
› Ex. : mère, bouchère, chère.
• Comme chaque fois après -i-, -u-, mais aussi après
-a-, la consonne simple prédomine dans les mots fémi-
nins (presque toujours dans les adjectifs).
› Ex. : artisane, commune, voisine.
Notez « bulle », « lutte », « paysanne » (cf. précédem-
ment « nulle » et « chatte »).
LES CONSONNES
DOUBLES QUI LIMITENT
LE SENS DES MOTS
Parce qu’elles distinguent des homophones (des mots
qui se prononcent de la même façon mais qui n’ont pas le
même sens), les consonnes doubles limitent le sens des
mots. L’éventail des sens est limité à un seul.
›dateEx.; ville/vile
: bette/bête ; cotte/cote/côte ; ballade/balade ; datte/
; salle/sale.
150 Point 9
CONCLUSION
RÉCAPITULATIVE : LA
MÉTHODE « PLOUFF »
Pour doubler une consonne, je me demande : quelle
est sa position dans le mot, si elle limite le sens du mot,
si la voyelle qui précède est ouverte, si elle fait partie des
unités qui peuvent doubler, si elle peut être une fausse
consonne double dans un mot-enfant et si elle compose une
finale féminine. C’est la méthode « plouff » (parce qu’on
apprend à nager une fois qu’on s’est jeté à l’eau).
›peu).
Ex. : B : une a_ate → abate (indice : <b> unité qui double
152 Point 9
Exercice 69
Essayez-vous à l’algorithme test suivant avec des mots de votre
choix.
Départ
↓
Indice P : c’est une consonne
entre deux unités (deux → Oui
voyelles, ou avant L ou R).
↓ ↓
La consonne suit un circon-
Non flexe ou certaines voyelles de
plusieurs lettres.
↓ ↓ ↓
↓ ↑
Indices O et U : un <a>, <e>
Oui Non ←
ou <o>, surtout ouvert, pré-
↓ cède la consonne à doubler,
qui est LSN TRM FPC.
Double proba- Double
blement
↑ ↑ ↓
Non Oui Oui
↑ ↑ ↓
C’est un suffixe diminutif. ← Indice F : le mot est féminin.
154 Point 9
Point 10
JE COMPRENDS
LA LOGIQUE
GÉNÉRALE DE
L’ORTHOGRAPHE
Cette dernière partie vient mettre en ordre
tout ce que les précédentes vous ont appris.
Car il y a de l’ordre dans l’orthographe, une
organisation. L’orthographe n’est pas un amas
de faits éparpillés de façon anarchique, mais
une organisation logique qui se résume en
quatre principes.
Exercice 70
☐ Écrivez 80.
Pas d’inquiétude, c’est un mot compliqué à orthographier pour tout
le monde, mais il est intéressant ici parce que son écriture fait appel aux
quatre principes sur lesquels repose l’orthographe. La suite vous permet-
tra de comprendre et mémoriser facilement son orthographe.
.............................................................................................................................
Exercice 71
☐ Réfléchissez maintenant à comment l’on procède pour écrire
« vingts » dans « quatre-vingts ».
D’abord, je ....................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
Ensuite, je ......................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
160 Point 10
• Elle peut relever de plusieurs principes en même
temps.
C’est le cas de <g> dans « quatre-vingts » puisque c’est
une lettre étymologique qui participe à distinguer des
mots . L’unité joue ainsi plusieurs rôles en même temps :
(mélange de rouge et de blanc).
• Une unité peut aussi avoir plusieurs rôles d’un mot à
l’autre.
La lettre <s> indique le pluriel dans « quatre-vingts »,
mais dans « silence », elle transcrit le son [s] et, dans
« temps », elle est étymologique (« temps » vient du la-
tin tempus). L’unité joue ainsi plusieurs rôles d’un mot à
l’autre : .
Exercice 72
☐ Voulez-vous maintenant essayer d’enfiler des perles ?
Identifiez alors le nombre et le rôle des unités dans les mots sui-
vants : petite, port, trop.
Ex. : petit : 5 unités, dont 4 qui transcrivent des sons (<p>, <e>, <t>, <i>)
+ 1 qui véhicule du sens en reliant le mot à son féminin « petite » (<t>).
LA DÉCOMPOSITION
DES MOTS EN UNITÉS
Maintenant qu’ont été abordés les principes organi-
sateurs de l’orthographe, voyons en quoi leur connais-
sance sert pour orthographier. Attention, il ne s’agit pas
avec cette méthode de fragmenter tous les mots du fran-
çais un à un. Il s’agit pour vous de connaitre suffisamment
ces quatre principes de fonctionnement pour pouvoir vous-
même décomposer n’importe quel mot quand celui-ci vous
pose un problème. Car cette démarche permet d’abord la
grande majorité du temps de trouver la graphie la plus pro-
bable, sinon de la mémoriser facilement.
• Revenons sur l’exemple du mot « vingt » pour observer
en quoi la capacité de fragmenter les mots en unités per-
met de mieux comprendre pour mieux mémoriser leur
orthographe : l’orthographe de « vingt » est effectivement
compréhensible donc mieux mémorisable une fois analy-
sée en lien avec son étymologie et le mot « vingtaine ». De
même, l’orthographe de « vain » devient évidente quand le
-a- dans <ain> est isolé et analysé en lien avec celui du mot
« vanité », et alors que le -i- de <in> dans « vin » s’analyse
en lien avec celui de « vinicole » (point no 7).
• La connaissance des principes orthographiques
permet également de prédire l’orthographe des mots,
parce qu’elle permet d’identifier les questions à se po-
ser. Pour écrire un mot, je me demanderai si la transcrip-
tion des sons est la bonne, si je dois ajouter des unités
162 Point 10
muettes du passé ou des unités de sens, et s’il existe des
homophones.
Maitriser l’orthographe, ce n’est pas tout savoir de
l’orthographe ; c’est surtout se poser les bonnes questions.
L’essentiel à retenir
Pour écrire, corriger ou mémoriser un mot, si celui-
ci me pose un problème, je me pose les questions sui-
vantes :
1) Quels sont les sons et quelle unité les transcrit ;
2) Y a-t-il des unités muettes à ajouter : purement éty-
mologiques ou historiques ;
3) Y a-t-il des unités à ajouter qui servent le sens, en
établissant un lien avec d’autres mots du dictionnaire ou en
donnant des informations de genre, nombre, personne et
temps ;
4) Existe-t-il des homophones et quelle unité les
distingue ?
164 Point 10
L’essentiel à retenir
Pour me relire, je peux utiliser une grille de relec-
ture, et je procède comme suit.
1. Je reviens sur les mots qui m’ont posé un problème
en cours d’écriture et que j’ai soulignés en attendant pour
ne pas me focaliser dessus.
2. Je me pose les quatre bonnes questions.
3. Si je n’arrive pas à lever mes doutes, j’utilise des
ressources et outils adaptés (une liste en est fournie à la
fin de l’ouvrage, en annexe), ou bien je change de mot/de
tournure.
Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → Le courrier qu’il a rédigé.
4. Si je me concentre trop sur le contenu du texte au
détriment de l’orthographe, je me relis en sens inverse,
c’est-à-dire à partir du bas du texte, de la droite du mot.
Ex. : La lettre qu’il a rédigée. → en commençant par
le <e> de « rédigée ».
Rôles <s>
T assurer la transcription d’un son salarié, science (son
[s]), rasé (son [z])
H distinguer des homophones vers/vert, sa/ça
166 Point 10
Exercice 74
☐ Maintenant, dans la colonne <e>, classez les mots du texte suivant
selon le rôle du <e> souligné. Dans les corrections, vous obtiendrez ainsi
un tableau récapitulatif des rôles des unités complexes
<e> et <s> :
« Je rêve que je suis dans une olivaie en veste blanche et que je chante.
« Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do ». Au loin, j’aperçois soudain une amie agitant
un mouchoir de soie. Un trophée apparait. Si je veux le gagner, il faut que
j’aie le courage de combattre à cheval un beau et fort rival amoureux. ».
Rôles <s> <e>
T assurer la transcription d’un son sa, science (son
[s]), rasé (son [z])
168 Point 10
Le mystère du code est levé en grande partie ; désor-
mais, vous êtes en mesure de concevoir sur quelle formi-
dable organisation repose l’orthographe pour répondre aux
besoins de la communication et de la création linguistique.
Vous savez décomposer les mots en unités, vous poser les
bonnes questions et mettre en place des stratégies d’analyse
pour y répondre :
• analyse des relations entre les mots (horizontales ou
verticales) ;
• analyse du mot lui-même (pour orthographier les
consonnes doubles par exemple).
Pour cela, l’ouvrage vous a également fourni des ma-
nuels ou sites de référence. Vous retrouverez ici ou ail-
leurs les informations nécessaires pour écrire ou faire
écrire sans fautes, avant que la mise en œuvre en pro-
duction des connaissances maintenant acquises ne se
fasse automatiquement.
Exercice 1
20 : vin / vain / vint / ving / vingt ?
80 dossiers : quatre-vingt / quatre-vingts ?
20 dossiers : vingt / vingts ?
Les amis ---. : rentrais / rentrait / rentraient ?
Les amis trop --- rentraient. : fatigué / fatigués ?
Les amis de ma sœur ---. : rentrait / rentraient ?
Les papiers du couloir --- marron. : était / étaient ?
Le papier des couloirs --- marron. : était / étaient ?
Nous, on est ---. : fort / forts ?
--- amie ! : Quel / Quelle ?
--- bavard, il est sérieux. : Quoique / Quoi que ?
Il --- dit de prendre ma pause. : m’a / ma ?
Alec --- retourne. : se / ce ?
Il a attrapé --- chaise. : sa / ça ?
Alec a besoin de --- dossier. : se / ce ?
Il faut choisir, c’est le travail --- les loisirs. : ou / où ?
Je ne sais pas --- je l’ai rangé. : ou / où ?
La directrice --- félicité. : la ou l’a ?
Ils sont tous des frères et sœurs ---. : ainées / ainés ?
Tout le monde ---. : gagne ou gagnent ?
Tout le monde --- gagné. : a / ont ?
L’équipe ---. : gagne / gagnent ?
Ils sont ---. : loin / loins ?
Prends tes stylos ! Les --- ? : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : bleu / bleus ?
Les yeux ---. : marron / marrons ?
Les yeux ---. : bleu foncé / bleus foncés / bleus foncé ?
Il ne --- pas. : travaillait / travaillé / travailler ?
Un poulet a --- le ver. : mangé / manger ?
170
Il reste du poulet à ---. : mangé / manger ?
Il faut que --- ce poste ! : j’ai / j’aie ?
Il faut que je le ---. : bois / boive ?
Il --- le mur. : peind / peint ?
Des difficultés, j’en ai --- ! : subi / subies ?
Les dossiers ---. : donné / donnés ?
Les fiches sont ---. : donné / donnés / donnée / données ?
Ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils ont --- des exercices. : donné / donnés ?
Les exercices qu’ils ont ---. : donné / donnés ?
Ils leur ont ---. : donné / donnés ?
Elle s’est ---. : lavé / lavée ?
Elle s’est --- les pieds. : lavé / lavée / lavés ?
Les pieds qu’elle s’est ---. : lavé / lavée / lavés ?
Il --- pense pas souvent. : ni / n’y ?
Nous --- irons pas. : ni / n’y ?
La --- s’est envolée. : libelule / libellule ?
C’est --- moi. : malgré / malgrés ?
Ils sont --- nous. : parmi / parmis ?
Il est --- de continuer. : vin / vint / vingt / vein / vain ?
Il l’a ---. : pri / pris / prie.
Quel est le --- de cette marchandise ? : cou / coup / cout ?
L’Irlandais et le ---. : Polonè / Polonai / Polonaie / Polonais ?
C’est sa ---. : sugestion / suggestion ?
C’est --- ! : suréaliste / surréaliste ?
Une quantité ---. : inombrable / innombrable ?
Le --- est un principe politique. : nationalisme / nationnalisme ?
Il a réagi ---. : violement / violemment ?
Il réagit ---. : étrangement / étrangemment ?
C’est une ---. : reinette / reinnette ?
Je --- une orange. : pèle / pelle ?
Les gouttes ---. : ruissellent / ruissèlent ?
Elle a eu une ---. : césariène /césarienne ?
Il utilise du ---. : benzène / benzenne ?
Exercice 3
Voici un exemple de réponse parmi plusieurs.
Exercice 5
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »
Exercice 6
« L’étonnement, la stupéfaction seront probablement l’état habituel de
votre esprit. […] À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément,
vous verrez ce que n’a vu encore aucun homme. »
Exercice 7
Le comédien a une voix assurée. Le cheval à la robe noire.
Exercice 8
Le mot « il » fait référence à un pauvre honteux ; « l’ » à sa main.
› Ex. : Il l’a tirée. → Un pauvre honteux a tiré sa main.
172
Exercice 9
1. La tablette tactile est neuve. 2. Il commande une tablette tactile.
3. Il commande une tablette à Cassandre. 4. C’est la tablette de Cassandre.
5. La tablette de Cassandre est neuve. La tablette d’Alec aussi. 6. Oui, elle
est neuve. 7. Chaque salarié recevra une prime. 8. Quelle décision faut-il
prendre ? 9. Qu’elle fonctionne est une aubaine.
Exercice 10
1. Cassandre travaille en chantant, Alec le fait en dansant. 2. La tâche
n’est pas simple ; il le sait. 3. J’ai un bureau et un ordinateur dont je dis-
pose. 4. Courageux, il l’est, mais ça ne suffit pas. 5. Cassandre, je vous ap-
pelle demain. 6. Plusieurs candidats se sont présentés ce matin. Nous leur
avons donné un questionnaire. Plusieurs l’ont rempli. 7. Après son footing
du midi, Alec se lave et mange (lave lui).
Exercice 11
Le mot « se » va de pair avec « sa », « son » ou « ses » (comme « me »
va de pair avec « mon », et « te » avec « ton ») : <s> a un rapport avec la
personne (comme <m> et <t>).
Exercice 12
Dans tous les cas, <c> sert à indiquer quelque chose.
Exercice 13
1. Il m’écrit. Je le connais. Je lui réponds. 2. Ils m’écrivent. Je les connais.
Je leur réponds. Je ne réponds qu’à eux.
Exercice 14
La phrase « Adam part pour Anvers avec deux cents sous » est un
bon procédé mnémotechnique pour se souvenir des prépositions, mais elle
peut semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.
›« A(dam)/à
Ex. : entre « par/part », « de/deux », « cent/sans »,
».
Exercice 16
« Il n’y pense pas souvent » ; « N’y allez-vous pas ? ».
Exercice 17
De nouveau, la phrase « Mais où est donc Ornicar ? » est un bon pro-
cédé mnémotechnique pour se souvenir des conjonctions, mais elle peut
semer la confusion concernant l’orthographe de celles-ci.
› Ex. : entre « où/ou » et « et/est ».
Exercice 19
1. Qu’en penses-tu (que … de) ? Ce que j’en pense ? Je me demande
quand (où) il travaillera. Quant à (en ce qui concerne) toi, occupe-toi de
ce dossier.
2. Il m’a (me) dit de prendre ma (une) pause.
3. Ils m’ont (l’ont) félicité pour mon (son) travail.
4. Va dans (derrière) le bureau d’en (de en) face.
5. On le dit sans (pour) s’en (t’en) convaincre.
6. Le métro a cent (dix) ans, ça se sent (voit).
7. La (notre) directrice l’a (l’avait) félicité pour ce projet-là (ci).
8. Je ne veux pas de l’un, ni (pas) de l’autre ; n’y (ne) compte pas (dessus).
9. Avoir (obtenir) cette place n’a à voir (de rapport) qu’avec la chance.
10. Il a contraint l’auteur de l’affaire (histoire) à faire (de donner) des
excuses.
11. J’applaudis de (avec) mes deux (trois) mains si le travail est rendu
demain (aujourd’hui).
12. Mon costume est (était) noir et (puis) gris, mais (or) mes (ses)
chaussures sont marron.
Exercice 20
L’orthographe (ne) participe (pas) de la vie sociale. (Bernard Pivot)
Un optimiste (n’) est (pas) un homme qui (n’) épouse (pas) sa secré-
taire en (ne) s’imaginant (pas) qu’il (ne) pourra (pas) continuer à lui faire
des réflexions sur sa mauvaise orthographe. (Tristan Bernard)
174
Exercice 21
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit le
maître des autres qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Comment ce
changement s’est-il fait ? Je l’ignore. Qu’est-ce qui peut le rendre légitime ?
Je crois pouvoir résoudre cette question.
Si je ne considérais que la force, et l’effet qui en dérive, je dirais : tant
qu’un peuple est contraint d’obéir et qu’il obéit, il fait bien ; sitôt qu’il peut
secouer le joug et qu’il le secoue, il fait encore mieux ; car, recouvrant sa
liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou
l’on ne l’était point à la lui ôter. Mais l’ordre social est un droit sacré qui sert
de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature ;
il est donc fondé sur des conventions. Il s’agit de savoir quelles sont ces
conventions. Avant d’en venir là, je dois établir ce que je viens d’avancer. »
Exercice 22
Marie Curie est une scientifique douée.
Alec occupait la salle verte.
Cassandre veut des stylos rouges.
Classe Nom propre Verbe Déterminant Nom commun Adjectif
Exercice 24
Marque de conjugaison Marque d’accord
Je te suis. ☑ ☐
Je te dois des excuses. ☐ ☑
Je te dois des excuses. ☑ ☐
J’aime tes doigts. ☐ ☑
Elles se retirent dans un ☑ ☐
couvent.
Les poules couvent. ☑ ☐
Les clients crient. ☐ ☑
Exercice 25
Les amis rentraient. → le déterminant « les » s’associe avec le nom « amis ».
Les amis rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe avec le noyau
du sujet « amis ».
Les amis fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe avec le
nom « amis ».
Les amis trop fatigués rentraient. → l’adjectif « fatigués » s’associe
avec le nom « amis ».
Les amis de ma sœur rentraient. → le verbe « rentraient » s’associe
avec le noyau du sujet « amis ».
Les amis de ma sœur, fatigués, rentraient. → l’adjectif « fatigués »
s’associe avec le nom « amis ».
Les copains de ma sœur, fatiguée, rentraient. → l’adjectif « fatiguée »
s’associe avec le nom « sœur ».
176
Le papier du couloir était vert. → le verbe « était » s’associe avec le
noyau du sujet « papier ».
Les papiers des couloirs étaient verts. → le verbe « étaient » s’associe
avec le noyau du sujet « papiers ».
On est forts. → le verbe « est » s’associe avec le sujet « on ».
On est forts. → l’adjectif « forts » s’associe avec le pronom « on ».
On est forts. → le mot « on » s’associe avec le verbe « est » et l’adjectif
« forts ».
Exercice 26
des costumes noirs ; des maillots de la couleur de l’orange (le fruit) ;
des lacs verdâtres ; des gilets d’un jaune paille ; des mers d’un bleu-vert ;
des verts pâles ; des robes de la couleur de la pivoine (la fleur) ; des robes
d’un rose bonbon ; des cheveux blonds ; des yeux de la couleur de l’éme-
raude (la pierre) ; des yeux châtains ; des yeux d’un gris-bleu ; des pulls
d’un vert pâle ; des joues écarlates (FIRME VP) ; des couvertures de la
couleur de la lie de vin (le dépôt).
Exercice 28
On observe pour ces quatre temps 7 bases différentes du verbe « vou-
loir » : vouloi-, veu-, voul-, veul-, voulu-, voulû-, voud-.
Exercice 29
il grond/ait, tu bondiss/ais, vous trouve/rez, tu peu/x, nous cour/ons,
nous pouv/ons, nous cour/rons.
Exercice 30
Le subjonctif et le présent partagent les marques de personne de la
série en -e. Le conditionnel partage avec le futur l’infixe -r-. Le passé
simple et le futur ont les mêmes finales pour une partie des verbes (-ai,
-as, -ai) ; pour ces verbes, ils partagent notamment l’absence de marque
de personne à la P1 et P3.
Exercice 31
Frémir, voir, interdire, interrompre, aimer, vendre, vaincre, mettre,
vouloir, grossir, boire, rire, travailler, convaincre, battre, valoir, ouvrir.
Exercice 33
Je frémis, je vois, j’interdis, j’aime, je grossis, je bois, je ris, j’accrois, je
travaille, j’ouvre.
Exercice 34
Il y a peu de verbes en -pre, -cre et -ttre. Exemples pour -pre :
« rompre » et mots de même famille (interrompre, corrompre…) ; pour
-cre : « vaincre » et mots de même famille (convaincre…) ; pour -ttre :
« mettre », « battre » et mots de même famille (débattre…).
Exercice 35
J’interromps/il interrompt ; je vends/il vend ; je vaincs/il vainc ; je
mets/il met ; je crains/il craint ; je résous/il résout ; je veux/il veut ; je
convaincs/il convainc ; je bats/il bat ; je vaux/il vaut.
Exercice 36
Verbes Verbes E Pouvoir, -pre -dre, -cre, -ttre
réguliers vouloir, (hors -indre,
valoir... -soudre)
rougir penser vouloir corrompre tendre
paraitre cueillir admettre
sourire
ceindre
devoir
Exercice 37
Je rougis/il rougit ; je parais/il parait ; je pense/il pense ; je corromps/
il corrompt ; je souris/il sourit ; je tends/il tendØ (verbe en -dre : l’unité
-d- fait partie de la base, on la retrouve à la P4 « nous tendons ») ; je dois/
il doit ; je veux/il veut ; je cueille/il cueille ; j’admets/il admet ; je ceins/
il ceint (verbe en -indre).
178
Exercice 38
Qu’ils prennent. ← Ils prennent. Que nous criions. ← Nous crions.
Que tu finisses. ← Ils finissent. Que vous croyiez. ← Nous croyons.
Que je croie. ← Ils croient. Qu’il voie. ← Ils voient.
Que tu boives. ← Ils boivent. Que je vienne. ← Ils viennent.
Exercice 39
Présent Imparfait
Exercice 40
Si la sardine avait des ailes, (imparfait)
Si Gaston s’appelait Gisèle, (imparfait)
Si l’on pleurait lorsqu’on rit, (imparfait)
Si le pape habitait Paris, (imparfait)
Si l’on mourait avant de naître, (imparfait)
Si la porte était la fenêtre, (imparfait)
Si l’agneau dévorait le loup, (imparfait)
Si les Normands parlaient zoulou, (imparfait)
Si la mer Noire était la Manche, (imparfait)
Et la mer Rouge la mer Blanche,
Si le monde était à l’envers, (imparfait)
Je marcherais les pieds en l’air, (conditionnel)
Le jour je garderais la chambre, (conditionnel)
J’irais à la plage en décembre, (conditionnel)
Deux et un ne feraient plus trois… (conditionnel)
Quel ennui ce monde à l’endroit !
Exercice 42
Base + Marque de personne
fini- -t
couru- -t
vin- -t
Exercice 43
Base + Marque de personne
aima- Ø
Exercice 44
Base + Marque de Base + Marque de
personne personne
P1 fini s P1 aimai Ø
P2 fini s P2 aima s
P3 fini t P3 aima Ø
P4 finî mes P4 aimâ mes
P5 finî tes P5 aimâ tes
P6 fini rent P6 aimè rent
180
Exercice 46
Base + Terminaison
Marque de genre et/ou de nombre
guér-i Ø
débouch-é Ø
mang-é -es
part-i -e
ven-u Ø
fin-i -s
Exercice 47
« Il a fini. » (avoir + finir)
« Il avait travaillé. » (avoir + travailler)
« Elle avait connu. » (avoir + connaitre)
« Elle a aimé. » (avoir + aimer)
« Elle a bien voulu. » (avoir + vouloir)
« Il a branché. » (avoir + brancher)
« La tablette qu’il a branchée. » (avoir + brancher)
« Une fois branchée, la tablette s’est allumée. » (brancher / s’être + allumer)
« Elle est finie. » (être + finir)
« A-t-il mangé ? » (avoir + manger)
« Il est ouvert. » (être + ouvrir)
« Il a dit : “Un café s’il vous plait !” » (avoir + dire. « plait » est
le verbe « plaire » conjugué avec « il » et non un participe passé ; son
participe passé est « plu ».)
« Il a beau chercher la vérité, il est perdu. » (être + perdre ;
« chercher » est à l’infinitif.)
« Il est âgé, mais il est motivé. » (être + motiver. « âgé » est un
adjectif, le verbe « âger » n’existe pas.)
Exercice 51
Titulaire d’un contrat d’assurance avec votre entreprise, réperto-
rié sous le numéro X, (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est répertorié ?
→ un contrat = masculin singulier)
je vous écris ce courrier afin de vous informer d’un sinistre qui s’est dé-
roulé à mon domicile. (se + dérouler : qui a déroulé lui ? = masculin singulier)
Ma maison a été (avoir été : a été quoi ? → Ø)
Ma maison a été cambriolée. (être cambriolée : qu’est-ce qui est
cambriolé ? → ma maison = féminin singulier)
182
La porte était cassée (être cassé : qu’est-ce qui est cassé ? → la
porte = féminin singulier)
le voleur a arraché le verrou. (avoir arraché : a arraché quoi ? → le
verrou = masculin singulier)
Il a tout fouillé (avoir fouillé : a fouillé quoi ? → tout = masculin
singulier)
jusqu’à ma boite à bijoux, cachée dans un coffre. (sans auxiliaire :
qu’est-ce qui est caché → ma boite à bijoux = féminin singulier)
Il l’a percée. (avoir percé : a percé quoi ? → « l’ », qui correspond à
« ma boite à bijoux », donneur situé avant le participe = féminin singulier)
Quant aux bijoux, il les a tous emportés. (avoir emporté : a empor-
té quoi ? → « les », qui correspond à « les bijoux », donneur placé avant
le participe = masculin pluriel)
Beaucoup ont appartenu à ma famille. (avoir appartenu : ont ap-
partenu à qui ? → Ø)
Ma fille est très choquée (être choqué ? : qui est-ce qui est choqué ?
→ ma fille = féminin singulier)
Elle s’est retrouvée face à lui (se retrouver : elle a retrouvé elle
= féminin singulier)
et s’est coupé la main en tentant de l’arrêter. (se couper : elle a
coupé la main à elle. Elle a coupé quoi ? → « la main », donneur placé
après le participe = pas d’accord)
Elle a dû demander un arrêt de travail. (avoir dû : elle a dû quoi ? → Ø)
Ci-joint la liste (exception = pas d’accord)
des biens volés ou détériorés. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est
volé/détérioré → les biens = masculin pluriel)
Vous trouverez aussi les détails dans le procès-verbal établi par la
gendarmerie. (sans auxiliaire : qu’est-ce qui est établi → le procès-verbal
= masculin singulier)
Dans l’attente d’être contactée par votre expert, je vous prie d’agréer,
Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. (sans
auxiliaire → qu’est-ce qui est distingué ? → les sentiments = masculin
pluriel).
184
Exercice 53
sang/sanguin, mort/morte, pin/pinède, pain/panetière, urbain/
urbanisme, verglas/verglacé, compris/comprise, cout/couter, fin/fine,
rein/rénal, artisan/artisane, genre/générique, parfum/parfumerie,
peint/peinte/peigne.
Exercice 55
Famille : dentaire, dental, denté, dentelaire, dentelé, dentelure,
denticule, dentier, dentifrice, dentiste, dentisterie, dentition, denture,
édenté… ; Bande : dentier, abricotier, boulier, chalutier…
Exercice 56
assassin/at (assistanat) ; bi/lingue (bimensuel) ; brevet/able (criti-
quable) ; cartable ; chant/eur (vendeur) ; chên/aie (roseraie) ; construc/
tion (désertion) ; cour/ette (fillette) ; dé/coll/age (délavage) ; em/pri-
sonn/ement (embrigadement) ; faibl/esse (justesse) ; herbi/vore (car-
nivore) ; histor/ique (coranique) ; il/lisible (illogique) ; in/attaqu/able
(inavouable) ; inclus/ion (abrasion) ; lait/ier (chocolatier) ; lav/age
(rinçage) ; natur/el (émotionnel) ; paper/asse (caillasse) ; préfér/ence
(négligence) ; rati/cide (liberticide), retrouv/ailles (fiançailles) ; anti/
constitu/tionn/ell/ement (antiesclavage, abolition, industrielle, discer-
nement).
Exercice 57
1. Méritocratie : de la même manière que l’aristocratie (aristo/cratie)
est le pouvoir détenu par les aristocrates, la méritocratie (mérito/cratie)
est un pouvoir détenu par ceux qui ont le mérite. 2. Giboyeux : de la
même manière que « bou/eux » signifie « plein de boue », « giboyeux »
(giboy/eux) signifie « plein de gibier ». 3. Innupte : de la même ma-
nière que « inapte » signifie « qui n’est pas apte », « innupte » signifie
« qui n’est pas… mariée » (de « nuptial ») !
Exercice 58
Les mots « petit », « japonais », « trois », « voix » et « stupéfait » sont
à rapprocher, parce qu’ils possèdent tous une marque muette de famille, qui
fait le lien entre les mots de la même famille. Les autres unités muettes sont
des marques d’accord ou de conjugaison (point no 2) : dans « tous » <s>
indique le nombre, dans « étions » la personne, comme <t> dans « était ».
Exercice 64
inter-racial (qui se produit entre races différentes), in-nommé (qui n’a
pas reçu de nom), im-mature (qui n’est pas mature), il-légitime (qui n’est
pas légitime), ir-réversible (qui n’est pas réversible), en-neigé (en neige),
s’em-bourgeoiser (se changer en bourgeois), sur-enchérir (enchérir sur
une enchère), violem-ment (de manière violente).
Exercice 68
une flambe (indice U et P : l’unité <b> double peu et sa position après
une consonne ne le lui permet pas) ; affable (indice F : c’est une finale/
initiale avec une consonne double → aff) ; diffluent (indice F : c’est une
finale/initiale avec une consonne double → diff) ; une empennelle (in-
dices O et F : la consonne double indique l’ouverture de la voyelle qui
précède, mais, surtout, c’est une finale féminine avec consonne double) ;
élégamment (indice F : c’est une fausse double dans un mot-enfant tiré
du mot-parent « élégant » → élégan-ment) ; une pâmoison (indice P :
la position de la consonne après un accent circonflexe) ; une innervation
(indice F : fausse double → in-nerf) ; un acétylène (indices F et P : c'est
une finale masculine et, surtout, la position de <n> après une lettre ac-
centuée ne lui permet pas de doubler) ; un pampre (indice P) ; cadeautât
(indice P) ; bellâtre (indice P) ; un fricot (indice P) ; ductile (indice P) ;
datte (indice L : la consonne double limite le sens du mot à « datte »
versus « date ») ; une solive (indice U).
tosson toxxon (U) tenne tosste (P) tomm (P) toççon (U) ttosson
(P) tôppe (P) tituun (U) tohhon (U) teausson (P) toffe tiiton (U) tosse
toopon (U).
Exercice 70
Quatre-vingts
186
Exercice 72
Petite : 6 unités, dont 5 qui transcrivent un son (<p>, <e>, <t>, <i>,
<t>) + 1 qui véhicule du sens en indiquant le féminin (<e>).
188
– Annexe –
Je me sers des outils
disponibles
1. https://la-conjugaison.nouvelobs.com ; https://leconjugueur.lefigaro.fr/
conjugaison ; www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe ;
www.orthodidacte.com
Annexe 189
s’interroger sur son orthographe en cours d’écriture et de
relecture.
• Des répertoires et fiches à réaliser par vous-même
au fur et à mesure des difficultés orthographiques que vous
rencontrez. Vous pouvez aussi noter les citations ou les mots
des textes que vous aimez.
• Une grille de relecture (point n° 10).
190
Mes notes personnelles
Annexe 191
Mes notes personnelles