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UNIVERSITÉ KENYATTA UNIVERSITY

ÉCOLE NUMÉRIQUE D’APPRENTISSAGE VIRTUELLE ET À DISTANCE

EN COLLABORATION AVEC

L’ÉCOLE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

DÉPARTEMENT DE LITTÉRATURE, LINGUISTIQUE ET LANGUES


ÉTRANGÈRES

CODE ET TITRE : AFF 402 GRAMMAIRE DU FRANÇAIS IV

Écrit par Validé par WERE VINCENT


Laurent NGENDAHIMANA

Copyright © Kenyatta University, 2020

All Rights Reserved

Published By:

KENYATTA UNIVERSITY PRESS

1
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Bienvenue au module AFF 402 : French Language IV. Ce module est un cours de
grammaire normative de la langue française qui est dispensé à la fin du cycle de licence à
l’Université Kenyatta. En tant que telle, il a pour objet l’enseignement/apprentissage des
règles du ¨ parler ¨ correct. En effet, il est important de connaitre les règles
grammaticales qui gouvernent la langue afin de s’exprimer correctement aussi bien à
l’oral qu’à l’écrit. Cette grammaire n'a pas de fin scientifique, mais a seulement pour but
de dire « comment il faut s'exprimer ».
Il s'agit d'un module pédagogique interactif qui utilise à la fois des styles d'apprentissage
par l'action et par la collaboration qui vous offrent diverses expériences d'apprentissage
en ligne et des processus d'apprentissage efficaces. Son but est de vous exposer de façon
théorique et pratique aux différents aspects de la langue avec l’objectif principal de vous
amener à pouvoir utiliser différents outils de la langue pour vous exprimer dans diverses
situations de communication. Nous espérons que cela vous permettra d'acquérir les
attitudes, les connaissances et les compétences nécessaires à la maitrise du français,
langue étrangère.

Le module est une synthèse et un renforcement des notions grammaticales essentielles du


français. Il couvre plusieurs aspects de la langue française tout en insistant sur les
différences entre l’aspect oral et l’aspect écrit de cette langue. Ainsi dès la première
leçon, les notions de situations de communication, de substance sonore vs substance
graphique, de mélange des deux aspects de la langue et d’articulation du discours sont
d’abord revisitées. Dans les leçons suivantes nous rappelons quelques aspects de la
langue dont la maitrise est jugée nécessaire pour les étudiants qui vont bientôt embrasser
la carrière d’enseignant. Il s’agit de notions sur le vocabulaire du français, le genre et le
nombre, de syntagmes et leur composition. Enfin une leçon est consacrée à l’étude de la
phrase complexe en insistant sur les relations logiques établies entre les différentes

2
parties de la phrase. Le cours se termine par un rappel sur les techniques de rédaction de
deux types de textes en français

Première semaine Le français : deux moyens de communication mais une


seule langue
Deuxième semaine Aspects du vocabulaire français : origine et formation
Troisième semaine Hiérarchie et fonctionnement des parties du discours
Quatrième semaine Les catégories grammaticales : les notions de genre et
de nombre (le genre)
Cinquième semaine Les catégories grammaticales : les notions de genre et
de nombre (le nombre)
Sixième semaine Notions de caractérisation et de détermination du nom
Septième semaine Les expansions du nom
Huitième semaine La phrase complexe et les relations logiques en français
(1ère partie)
Neuvième semaine La phrase complexe et les relations logiques en français
(2ème partie)
Dixième semaine Rédaction : texte narratif et texte argumentatif
Onzième semaine Examen
Douzième semaine Examen
CALENDRIER DES LEÇONS

VUE D’ENSEMBLE DU COURS

LEÇON 1: Le français : deux moyens de communication mais une seule langue.

Cette leçon distingue d’abord les deux moyens de communication de la langue française
à savoir la communication orale et la communication écrite. Elle établit ensuite les
différences entre les situations de communication et précise la substance de chacune

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d’elles. Et enfin elle met en exergue la manière dont le discours est articulé dans la
langue orale et dans la langue écrite.

LEÇON 2 : Le vocabulaire de la langue française : origine et formation de nouveaux


mots

Cette deuxième leçon vous explique en premier lieu l’origine latine des mots français,
tout comme l’italien et l’espagnol. Ainsi les mots français proviennent des mots latins
importés de la Gaule (ancienne France dans l’antiquité). En deuxième lieu, elle explique
les divers moyens d’auto-génération de nouveaux mots par la langue. Enfin, elle permet
aux apprenants de regrouper les mots en famille pour mieux comprendre leur sens.

LEÇON 3 : Hiérarchie et fonctionnement des parties du discours

La maitrise des caractéristiques des parties du discours est très importantes pour vous qui
serez de futurs enseignants de français langue étrangère. Parmi ces parties du discours
vous saurez distinguer les outils grammaticaux pour l’expression de l’être et l’expression
du procès.

LEÇON 4 : Les catégories grammaticales : notions de genre et de nombre

Le genre et le nombre grammaticaux sont deux aspects importants de la langue française


et constituent la plus part du temps un casse-tête pour les apprenants anglophones,
puisque leur équivalent en anglais n’existe pas. Cette leçon est un renforcement des
acquis des années précédentes pour permettre aux apprenants, futurs enseignants de
français, de maitriser ces deux notions et surtout de mieux les employer dans leurs
productions orales et écrites. Cette leçon sera subdivisée en deux parties.

LEÇON 5 : Notions de caractérisation et de détermination de l’être

La caractérisation du nom est un aspect de la grammaire qui est très souvent utilisé aussi
bien à l’oral qu’à l’écrit. C’est un aspect qui permet d’attribuer certaines caractéristiques
à un être à l’aide de procédés grammaticaux pour le préciser. Sa maitrise vous permettra
de produire aisément des textes descriptifs.

4
LEÇON 6 : Les expansions du nom

Cette leçon est un prolongement de la leçon 5 qui appréhende le groupe nominal en tant
qu’un syntagme fonctionnel. Les fonctions qui s’organisent autour du nom sont
précisément les expansions du nom. Ces fonctions différent selon que le nom est satellite
d’un syntagme quelconque ou noyau d’un syntagme nominal. Cette leçon est centrée sur
les fonctions nominales c’est-à-dire celles qui s’organisent autour du nom lui-même.

LEÇON 7 : La phrase complexe et les relations logiques en français


Cette leçon étudie la phrase complexe, en particulier les propositions subordonnées
complément circonstanciel. Le but de cette leçon est de vous permettre d’élaborer votre
discours avec des phrases simples et complexes bien structurées. Le mot ¨subordonnée¨
évoque une dépendance. Ainsi les propositions subordonnées dépendent de la proposition
principale qui les commande. A travers cette leçon vous pourrez donc vous familiariser
avec les phrases complexes à plusieurs propositions pour exprimer plusieurs
enchainements d’idées dans le discours.

LEÇON 8 : Notions sur la rédaction de texte : le texte narratif et le texte


argumentatif

Cette leçon constitue la pratique des notions des leçons précédentes. Elle exige
l’application, de toutes les notions antérieures dans un exercice plus élaboré d’expression
écrite. Nous insisterons à ce niveau sur le texte argumentatif pour vous permettre de
discuter, mener des débats, défendre vos opinions avec des arguments, des contre-
arguments et des exemples.

Notez bien :

1. Les deux dernières semaines du semestre rassemblent le travail que vous avez

accompli. Cette unité de cours sera examinée et contribuera en partie à l'obtention

du diplôme dans le programme que vous entreprenez

2. En cas de problèmes d’accès au système LMS :

 Go to the Student Help Desk -https://support.ku.ac.ke/

5
 Chat with us at http://chat.ku.ac.ke/

 Call the Digital school offices at (See our Contacts

http://www.ku.ac.ke/dsvol/contact-us

 Guides about how to use moodle are available at

http://www.ku.ac.ke/dsvol/students-resources

 Also use our social media huddles:


Twitter: @KUDigitalSchool

Facebook: @KUDSVOL

OBJECTIF DU COURS

L’objectif principal et de permettre aux apprenants de maitriser l’expression orale et


écrite sous toutes ses formes en utilisant concomitamment et/ou alternativement les
divers types de phrases simples et complexes.

RÉSULTATS ATTENDUS
Après avoir terminé ce cours, les étudiants seront capables de:
 Distinguer les moyens de communication linguistiques
 Identifier et analyser les divers types de mots
 Analyser les phrases en syntagmes
 Manipuler les connecteurs logiques pour formuler les phrases complexes
 Utiliser les techniques de rédaction pour composer divers textes, notamment le
texte argumentatif.

DESCRIPTIF DU COURS
Le cours est essentiellement focalisé sur divers aspects grammaticaux de la langue
nécessaires pour équiper nos étudiants futurs enseignants de notions principales sur le
mot et la phrase en français. Ainsi sont inclus dans ce cours des aspects importants du
français: notions de situation de communication, substance orale versus substance

6
graphique, articulation du discours, notions de nombre et de genre ; étude de la phrase
complexe: formation et analyse d'une phrase complexe, sa structure, ses composantes, les
connecteurs logiques pour exprimer: le temps, le but, la cause, la manière, la
comparaison, la conséquence, la concession, l’opposition; accord dans la phrase
complexe ; rédaction de courts essais argumentatifs en français avec des phrases
complexes.
Il s’agit en effet de renforcer les acquis des trois premières années du cycle de licence.
Les apprenants, par le biais des exercices et de la pratique de la langue sous toutes ses
formes acquièrent à travers les différentes leçons des compétences linguistiques leur
permettant de s’exprimer convenablement à l’oral et à l’écrit. Le cours aborde en effet
tous les aspects d’étude de la langue traditionnellement connus sous les vocables
d’analyse grammaticale et analyse logique.

MODE D’ENSEIGNEMENT
Ce module sera enseigné suivant le modèle d'apprentissage mixte qui est une approche
de l'éducation qui combine du matériel éducatif en ligne et des possibilités d'interaction
en ligne avec des méthodes de classe traditionnelles en présentiel. Il nécessite la
présence physique de l'enseignant et de l'élève, avec la latitude de contrôle de l'élève sur
le temps, le lieu, le chemin parcouru ou le rythme. Cela signifie que le matériel
d'apprentissage et les instructions seront donnés en ligne et que les leçons seront
partiellement autoguidées. L’enseignant sera disponible pour des sessions de soutien en
présentiel et interviendra souvent en ligne pour suivre les activités des étudiants. Votre
enseignant vous rencontrera en face à face pour présenter une leçon, expliquer le contenu
et la démarche à suivre. Vous participerez activement au développement de vos
compétences linguistiques en entreprenant plusieurs activités en ligne. Ainsi une partie
des heures d'enseignement du cours seront dispensées en présentiel tandis que d'autres
leçons seront dispensées en ligne à travers diverses activités que vous entreprendrez avec
l’aide de l’enseignant. Il est important que vous notiez qu'une heure d'enseignement
équivaut à deux heures en ligne. Trois heures d'enseignement seront nécessaires par
semaine. Deux heures seront utilisées pour un contact face à face avec votre enseignant
(également appelé e-modérateur dans les activités en ligne) tandis l’autre heure

7
d'enseignement (c’est-à-dire deux heures en ligne) sera utilisée pour des activités en ligne
autrement désignées comme e-tivités dans les leçons.

Il est conseillé de suivre le calendrier donné des leçons afin de couvrir chacune dans les
délais proposés.

Vous devrez participer et interagir en ligne avec vos camarades et l'e-modérateur qui dans
ce cas est votre enseignant. Des instructions pour les activités en ligne (e-tivités) seront
fournies chaque fois qu'il y aura une activité. Comme les e-tivités font partie du
processus d'apprentissage, elles peuvent être notées à la discrétion de votre e-modérateur.
Dans ce cas le e-modérateur vous en informera et vous communiquera par après les
résultats. Les e-tivités incluent des quiz d'évaluation en ligne, des devoirs et des
discussions. Il existe également des questions d'évaluation qu’il vous est conseillé
d’essayer à la fin de chaque leçon pour tester votre compréhension de celle-ci.

STRATÉGIES D'APPRENTISSAGE
Il est vous est recommandé de participer régulièrement aux activités de classe tant en
présentiel qu’en ligne et de s’acquitter des tâches pédagogiques telles que la
règlementation académique l’exige. Il est par ailleurs conseillé de vous impliquer
totalement dans le processus d’apprentissage et de développer un esprit de travail
corporatif.

ÉVALUATION
Vous aurez remarqué que le module contient certains outils d'évaluation formative qui
vous permettront d'évaluer vos progrès d'apprentissage. Les outils comprennent des
forums de discussions en ligne qui mettent l’accent sur l'apprentissage en équipe et la
maîtrise personnelle. Vous pourrez aussi bénéficier des commentaires de vos camarades
et du suivi de votre enseignant. Vous ferez deux tests obligatoires destinés à évaluer les
compétences et les connaissances acquises dans le cours. La note des tests continus en
combinaison avec les notes éventuelles des activités électroniques représenteront 40% de
La note finale. L’examen final comptera pour 70%.

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TABLE DES MATIERES

LEÇON1: LE FRANÇAIS : DEUX MOYENS DE COMMUNICATION MAIS UNE


SEULE LANGUE.............................................................................................................11
1.0 INTRODUCTION...................................................................................................11
1.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................11
1.2 QUESTION DE REVISION..................................................................................16
1.3 REFERENCES........................................................................................................17
LEÇON 2 : LE VOCABULAIRE DE LA LANGUE FRANCAISE : ORIGINE ET
FORMATION DE NOUVEAUX MOTS.........................................................................18
2.0 INRODUCTION.....................................................................................................18
2.1 : RÉSULTATS ATTENDUS..................................................................................19
2.2 QUESTIONS DE RÉVISION...............................................................................26
2.3 RÉFÉRENCES........................................................................................................26
LEÇON 3 : HIÉRARCHIE ET FONCTIONNEMENT DES PARTIES DU DISCOURS
...........................................................................................................................................27
3.0 INTRODUCTION...................................................................................................27
3.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................27
3.2 QUESTIONS DE REVISION...............................................................................36
3.3 REFERENCES........................................................................................................36
LEÇON 4 : LES CATÉGORIES GRAMMATICALES : NOTIONS DE GENRE ET DE
NOMBRE..........................................................................................................................37
4.0 INTRODUCTION...................................................................................................37
4.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................38
4.2 EXERCICES DE REVISION.................................................................................49
4.3 REFERENCES........................................................................................................49
LEÇON 5 : NOTIONS DE CARACTÉRISATION ET DE DETERMINATION DE
L’ÊTRE..............................................................................................................................50
5.0 INTRODUCTION...................................................................................................50
5.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................50
5.2 QUESTIONS DE REVISION.................................................................................64
5.3 REFERENCES........................................................................................................64
LEÇON 6 : LES EXPANSIONS DU NOM......................................................................66
6.0 INTRODUCTION...................................................................................................66
6.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................66
6.2 QUESTIONS DE REVISION.................................................................................74
6.3 REFERENCES........................................................................................................75
LEÇON 7 : LA PHRASE COMPLEXE ET LES RELATIONS LOGIQUES EN
FRANÇAIS........................................................................................................................76
7.0 INTRODUCTION.......................................................................................................76
7.1 RÉSULTATS ATTENDUS.....................................................................................79
7.2 QUESTIONS DE RÉVISION...............................................................................102
LEÇON 8 : NOTIONS SUR LA REDACTION DE TEXTES : LE TEXTE NARRATIF
ET LE TEXTE ARGUMENTATIF................................................................................107
8.0 INTRODUCTION.................................................................................................107
8.1 RÉSULTATS ATTENDUS...................................................................................107

9
8.2 QUESTIONS DE RÉVISION...............................................................................114
8.3 RÉFÉRENCES......................................................................................................114
BIBLIOGRAPHIE :.........................................................................................................114
RÉPONSES AUX QUESTIONS DE RÉVISION..........................................................116

10
LEÇON1: LE FRANÇAIS : DEUX MOYENS DE
COMMUNICATION MAIS UNE SEULE LANGUE.

1.0 INTRODUCTION
Il existe deux moyens de communication, mais il y a une seule langue qui est dans le cas
présent le français. Il ne faut donc pas opposer une langue française parlée à une langue
française écrite. Ceci présupposerait un bilinguisme c’est-à-dire l’existence de deux
langues, deux structures phoniques et grammaticales différentes. Ce qui n’est pas le cas.
Il importe de signaler que la langue est une organisation sui generis des données de
l’expérience dont les unités (les phonèmes et les monèmes) ne sont pas préexistantes. En
effet ces unités ne consistent pas en des étiquettes accrochées à des réalités données une
fois pour toutes et identiques d’une communauté à une autre. Ainsi il n’existe aucun code
dans la langue parlée. Les locuteurs peuvent utiliser les signes différemment. Il n’y a pas
de règles.
Par contre dans la communication écrite, il existe un code c’est-à-dire des règles
auxquelles tout le monde s’entend dans l’écriture. Ce code est consigné dans la
grammaire et doit être respecté pour mieux s’exprimer.

1.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon, les apprenants seront capables de :


1.1.1 Différencier les situations de la communication selon le moyen utilisé,
1.1.2 Distinguer la substance orale de la substance graphique
1.1.3 Expliquer l’articulation du discours dans la langue orale et dans la langue écrite
1.1.4 Relever dans un texte les éléments relatifs à la langue orale et ceux relatifs à la
langue écrite.

1.1.1. Les situations de communication


Les situations ne sont pas les mêmes dans la communication orale et la
communication écrite :
La communication orale est caractérisée par les éléments ci-après :
 Le locuteur et l’interlocuteur sont présents au moment de la communication.
 L ‘énoncé est spontané, irréversible. La correction n’est possible que si l’on
présente le message sous une autre forme.
 La syntaxe utilisée est simplifiée. On se permet par exemple des phrases
inachevées, des répétitions, ...

11
 Le lexique employé est simple. On utilise beaucoup les mots phatiques pour
maintenir le contact
 Il y a présence des référents concrets et situationnels.

La communication écrite est caractérisée par des éléments différents :


 le scripteur n’est pas en présence du lecteur.la communication est donc différée
 le scripteur a le temps de réflexion. Il peut donc composer son discours.
 La syntaxe est élaborée. On emploi des phrases complexes, des appositions,
l’agencement des circonstances, l’adjectivation des groupes nominaux,
 Le vocabulaire est très varié et souvent compliqué selon le sujet traité
 la situation et les référents sont absents du regard du lecteur.

1.1.2 La substance sonore et la substance graphique

 La langue parlée a une substance orale tandis que le code écrit a une substance
graphique. Ceci implique un découpage différent des unités et des moyens
différents de marquer le genre, le nombre et la personne. Il existe aussi un niveau
supra-segmental pour la langue parlée. Ainsi dans la communication orale des
éléments prosodiques se superposent aux éléments linguistiques.
 Dans la communication orale, l’auditeur saisit non pas les mots mais des groupes
de mots. Ceci signifie que dans l’énoncé oral l’unité de sens est le syntagme. Dans
le code écrit l’unité graphique est le mot.
Soit l’énoncé : Il fait beau.
L’unité sonore est : {ilfebo}. Les unités graphiques sont : il / fait / beau.
 Les catégories grammaticales reçoivent des marques graphiques (des lettres) dans
l’énoncé écrit mais ses marques sont phoniques dans le code oral (changement ou
addition de phonèmes).
Exemples : marques du genre
Soit l’énoncé : Une petite table
A l’écrit la lettre ‘’e’’ est la marque du féminin : une petite table. Mais à l’oral ce
sont les lettres ‘’n’’ de l’article et ‘’t’’de l’adjectif qui sont les marques du
féminin : /ynptittabl/.

 La prosodie, c’est-à-dire l’intonation et l’accent, peut être signifiante de deux


façons : elle peut apporter une information portant sur le message ou sur
l’affectivité du locuteur.
Exemples : Il pleut. –intonation descendante
Il pleut ? –intonation montante
 L’énoncé écrit utilise la ponctuation pour transmettre l’un ou l’autre de ces types
d’information. Cependant il importe de noter que la ponctuation ne possède que le
poit d’exclamation pour rendre toutes les nuances de l’intonation et ne peut donc
pas toujours préciser l’information exacte portée sur le message. Dans l’énoncé :

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Si on allait faire un tour dehors..., la ponctuation ne peut pas rendre les
intonations pour exprimer l’hypothèse ou la suggestion.

E-activité 1.1.1, 1.1.2 situations de communication et substance

Numérotation 1.1.1, 1.1.2

Titre Deux moyens de communication de la langue française : l’oral et


l’écrit
Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants de
distinguer les situations de communication verbale
Résumé Ecoutez attentivement cette vidéo sous ce lien
https://www.youtube.com/watch?v=p5i03JEQ8L8 et faites- en le
résumé

Élément déclencheur

Tache individuelle Formulez à partir des éléments de la leçon votre:


Définition de la communication orale
Définition de la communication écrite
Interaction Mettez en ligne deux caractéristiques importantes d’après vous de
la communication écrite. Dans le forum de discussion 1.1.1,
commentez les avis de vos camarades.

Action du a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et


modérateur le contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne
Calendrier Au moins deux heures
A suivre Articulateurs du discours

1.1.3 Articulation du discours

La langue écrite française utilise les phrases complexes souvent très longues. Elle est
ainsi obligée de recourir à des mots de liaisons articulatoires notamment des
conjonctions. Ces conjonctions permettent d’établir des relations logiques entre les
parties de la phrase complexe. Il s’agit par exemples de relations de temps, de but ,de
cause, de conséquence...

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Les mots car,puique, parce que sont des mots de liaison qui établissent la relation entre
les parties de phrases dites propositions.

Exemple : Ces étudiants n’ont pas réussi parce qu’ils n’avaient pas étudié.
Proposition subordonnée complément
ciconstanciel de cause

Par contre la langue orale recourt à de petites phrases sans articulation. Elle supprime les
mots de liaison là où la langue écrite les utilise.

Exemple :

Langue écrite Langue orale

Il n’est pas venu parce qu’il est malade. Il n’est pas venu, il est malade

Pendant que je dormais un voleur est Je dormais, pendant ce temps-là un voleur


entré. est entré.

Dans la langue orale une certaine modulation de la voix accompagne l’énoncé.

1.1.4 Mélange des deux aspects de la langue

Il est important de noter que l’oral et l’écrit ne sont pas toujours des catégories nettement
distinctes.
Ainsi dans un dialogue de roman par exemple, l’écrivain cherche à transférer dans le
code écrit les marques caractéristiques de la langue parlée par souci de fidélité ou de
naturel.
Par ailleurs il arrive que le récit, une lettre, un article de presse reproduisent dans
l’écrit la spontanéité et l’expressivité de l’oral.
A l’inverse, les dialogues de théâtre, le discours sont des textes mis en forme selon les
critères de la langue écrite bien qu’ils soient prononcés oralement (voir les dialogues
du théâtre classique).

Exemple : La réplique d’Hippolyte dans Phèdre, Acte II, Scène V.

‘’Je vois de votre amour l’effet prodigieux.


Tout mort qu’il est, Thésée est présent à vos yeux.
Toujours de son amour votre âme est embrasée’’.
(Corneille, Phèdre)

E-activité 1.1.3, 1.1.4

14
Numérotation 1.1.3, 1.1.4
Titre Les situations de communication
Objectif Le but de cette activité en ligne et de permettre aux
apprenants d’expliquer les différences entre les
situations de communication orale et écrite
Résumé Regardez cette vidéo https://youtu.be/p5i03JEQ8L8 et
notez les différences entre l’oral et l’écrit en français

Elément déclencheur

Tache individuelle
a. Composez un dialogue de dix lignes entre deux
interlocuteurs

b. Réécrivez votre dialogue sous forme de récit à la 3 ème


personne et notez les différences

Début de l’interaction a. Expliquez pourquoi d’après vous la langue orale


utilise moins d’articulateurs logiques que le discours
écrit
b. Commentez dans le forum de discussion le point de
vue de vos camarades
Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur
le contenu et le contexte de la discussion.
b. Stimuler l'apprentissage et la génération de
nouvelles idées.
c. Fournir des commentaires sur les progrès de
l'apprentissage.
Fermer l’activité en ligne
Calendrier Deux heures
A suivre Le vocabulaire du français : origine et formation de
nouveaux mots

1.2 QUESTION DE REVISION

Consignes :

15
i. Cet exercice constitue la partie pratique de la leçon. Elle vous permet
d’améliorer vos compétences en production orale et/ou écrite.

ii. Vous répondrez à la question sous la supervision et l’orientation de


l’enseignant soit en présentiel soit en ligne à l’aide des forums
d’apprentissage.

1. Composez un court dialogue de dix lignes entre deux interlocuteurs auxquels vous
pouvez assigner des noms.

a. Indiquez les caractéristiques de ce dialogue qui montre qu’il relève de la


communication orale.
b. Soulignez les principaux éléments qui distinguent la communication orale de la
communication écrite
c. Réécrivez votre dialogue sous forme de récit à la 3 ème personne et notez les
différences

2. Allez sur le lien électronique http://www.cce.umontreal.ca/auto/marqueurs.htm.

a. Cliquez sur Exercices et faites les exercices proposés.

b. Vous vérifierez vos réponses en cliquant sur Corrigés.

1.3 REFERENCES

Les situations de communication, à voir sur


https://www.lepointdufle.net/p/situations_de_communication.htm

Pratiques n°147-148, « Interactions et corpus oraux », Anne Leclaire-Halté C,


décembre 2010, Interactions didactiques et valeurs : échanges autour du message d’un
album. Etude de cas.

16
LEÇON 2 : LE VOCABULAIRE DE LA LANGUE
FRANCAISE : ORIGINE ET FORMATION DE NOUVEAUX
MOTS
2.0 INRODUCTION

Les mots qui sont les éléments de base du langage forment le lexique. Ils ont une origine
et une histoire.
Ils possèdent un ou plusieurs sens susceptibles d’évoluer et entretiennent des rapports
d’opposition, de ressemblance, de sens et de forme.

Le français, tout comme l’italien ou l’espagnol, est une langue latine. Ainsi la majorité
des mots français proviennent de mots latins importés en Gaule (ancienne France durant
l’antiquité) après la conquête romaine par les soldats, les marchands et les colons. Ces
mots ont été transmis par la voie orale et se sont progressivement transformés au cours
des siècles.

Exemple :

Latin Français
Amare Aimer

Bonum Bon

Campum Champ

Litteram Lettre

Ces mots latins constituent le fonds primitif du français. Il faut ajouter à ce fonds primitif
quelques mots gaulois comme alouette, charrue, chêne et germaniques comme bourg,
guerre, riche.

Toutefois la langue française n’a cessé de s’enrichir depuis son origine par des emprunts
et par la création de nouveau mots.

2.1 : RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon les apprenants seront capables de :

17
2.1.1 Expliquer l’origine ancienne du vocabulaire de la langue française.
2.1.2 Indiquer les langues d’emprunt de certains mots du vocabulaire français actuel

2.1.3 Identifier les préfixes et les suffixes dans les mots dérivés

2.1.4 Regrouper les mots en famille et mieux comprendre leur sens

2.1.1 Les emprunts aux langues anciennes

Les mots issus du latin

Les mots français du fonds primitif sont de formation populaire. Cependant les clercs ont
introduit dans la langue française des mots issus de textes latins sans autre changement
que celui de la terminaison. Ces nouveaux mots empruntés au latin littéraire sont dits de
formation savante.

Exemple :

Administrare – administrer

Securitatem – sécurité

Generosum – généreux

C’est ainsi que certains mots latins ont donné naissance à deux mots français, l’un de
formation populaire et l’autre de formation savante. Ces couples de mots s’appellent des
doublets.

Exemples :

latin Formation Formation savante


populaire
hospitale (m) hôtel hôpital
noms
petione (m) poison potion
fragile frêle fragile
adjectifs
rigidu raide rigide
verbes mutare muer muter

navigare nager naviguer

Il importe de noter que certains mots latins, d’emprunt récent, ont été repris tels quels en
français : album, lavabo, maximum, minimum, mémento, mémorandum, omnibus,
duo, vidéo, audio, urbi et orbi, in fine, in extremis, auditorium,…….

18
Les mots issus du grec

Beaucoup de mots ont aussi été empruntés au grec par le français et le nombre de ces
mots s’accroît constamment.

Exemples : astronomie, biologie, démocratie, pédagogie, psychologie, hygiène,


sympathie, orthographe, bibliographie,…..

2.1.2 Emprunts aux langues étrangères :

Au cours de l’histoire, les Français ont continué à emprunter des mots aux peuples avec
lesquels ils sont entrés en contact par la guerre, le commerce ou les voyages.

Quelques exemples :

a) mots arabes empruntés surtout au Moyen-Âge :

alchimie, algèbre, alcool, amiral, chiffre, hasard, zéro,……

b) mots italiens empruntés surtout au 16ème siècle :

balcon, banque, camp, carnaval, escadron, pantalon, soldat,…..

c) mots allemands empruntés surtout au 16ème siècle et au 17ème siècles :


bière, blocus, chenapan, képi, trinquer, espiègle…..

d) mots espagnols empruntés surtout au 17ème siècle :

adjudant, bizarre, camarade, cigare,romance, …..

e) mots anglais empruntés surtout au 19ème siècle et 20ème siècle :

budget, match, meeting, paquebot, pull-over, record, reporter, shampooing,


speaker, stock, wagon, week-end, fair-play, living-room, standing, pool,
tanker,......

Il faut noter que le recours à un mot étranger se justifie quand il s’agit de désigner une
réalité spécifiquement étrangère. Ainsi le français n’a pas d’autre mot pour désigner ce
sport anglais qu’est le cricket.
Cependant d’autres emprunts ne répondent pas nécessairement à ce critère :
Exemples :
Immeuble de grand standing : immeuble de grande classe

Un living-room : une salle de séjour

19
Un pool : un groupe

Fair-play : franc-jeu

Tanker : navire-citerne.

E-activité 2.1.1, 2.1.2 L’origine des mots français

Numérotation 2.1.1, 2.1.2

Titre L’origine des mots français


Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants de découvrir les
origines des mots de la langue française.
Résumé Lisez le texte qui se trouve à ce lien
http://col58-aumeuniermichot.ac-dijon.fr/IMG/pdf/histoire-des-mots-
cours-prof.pdf
Résumez le contenu en trois points
Quelle conclusion pouvez-vous tirer de ce texte
Élément déclencheur

Tache individuelle Consultez des sources de votre choix et trouvez des mots français
d’origine :
anglaise (10 mots)
allemande (5mots)
arabe (5mots)
Indiquez la signification de ces mots
Interaction a. Indiquez en ligne trois étapes de l’évolution de la langue française
depuis le latin. Situez ces étapes dans le temps.
b. Dans le forum de discussion 2.1.1, donnez votre avis sur les
propositions de vos camarades.

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre

20
2.1.3 Les mots de création française par dérivation

La langue française s’enrichit constamment de nouveaux termes par la création à partir


des mots préexistants. C’est ainsi par exemple qu’à partir du mot bord on a pu former les
mots : border, bordure, abord, rebord, aborder, déborder, transborder, hors-bord.
Tous ces mots appartiennent à la même famille.
Le mot bord est le radical d’où sont formés les autres mots.

La suffixation

Dans l’exemple précédent du mot bord, on a formé les mots border et bordure à l’aide des
particules -er et –ure.
La particule placée après un mot pour en former un autre s’appelle un suffixe.
La dérivation par suffixe ou tout simplement la suffixation est un procédé qui permet de
créer de nouveaux qui peuvent être :
des noms : fleur-iste

des adjectifs : courag-eux


des verbes : grand-ir
des adverbes : heureuse-ment

Certains suffixes ont un sens précis. Par exemple le suffixe –ible sert à former des
adjectifs impliquant l’idée de possibilité : lisible, possible, nuisible,….
D’autre ont des valeurs variées. Ainsi un lait-ier est un homme qui vend du laid ; un
prun-ier est un arbre qui produit des prunes ; un sucr-ier est un récipient dans lequel on
met du sucre.

Il importe de noter que certains suffixes sont en voie de disparition comme -oir (plant-
oir, parl-oir) pendant que d’autres sont en pleine expansion comme –isme, -tion, -ation.

Exemples : a) –isme : dirig-isme, mao-isme, mobut-isme, capital-isme,…..


b) –ation : libéralis-ation, globalis-ation, régionalis-ation,…

La préfixation

Dans les mots a-bord et re-bord, les particules a- et re- ont été placées devant le mot bord
pour former de nouveaux mots.

La particule placée devant un mot pour former un autre s’appelle un préfixe. La


dérivation par un préfixe ou la préfixation est un procédé qui permet de créer de
nouveaux mots qui peuvent être des noms, des adjectifs ou des verbes.

Exemples : a) des noms : entr-aide, pré-avis, pré-nom, péri-phrase,


al- locution,….
21
b) des adjectifs : im-pensable, il-lisible, dé-goûtant, a-normal,…

c) des verbes : dé-ranger, dé-poser, re-prendre, re-voir, al-longer, ac-


courir,…

Tous les préfixes ne sont pas productifs. Certains sont en voie d’extinction comme mé-
(méconnaître) et d’autres sont en pleine expansion comme re- et dé- : re-chercher, re-
dire, re-parler, dé-nombrer, dé-faire, dé-mettre,…

Le français se sert de certains mots d’origine latine et grecque comme de véritables


particules préfixales ; multi-, omni-, auto-, micro-, macro-, poly-,…

Exemples : multiforme, multimillionnaire, omnisport, omniscient, automobile,


microphone, macroéconomie, télévision, polygame

Il faut noter qu’un même mot peut comporter simultanément un (ou plusieurs) préfixe et
un (ou plusieurs) suffixe : in-a-bord-able.

La composition :

Le français forme aussi de nouveaux mots par le rapprochement de mots simples


normalement reliés par un trait d’union.
Les mots ainsi formés, des noms ou des adjectifs, sont dits composés.

a) un nom composé peut avoir pour éléments :

-deux noms juxtaposés : chou-fleur


- un nom et adjectif : un coffre-fort,
- un nom et son complément : pomme de terre, café crème
-un verbe et son complément : essuie-glace, gratte-ciel
-une préposition (ou un adverbe) et un nom : hors-bord, contre-offensive
- une phrase figée : laissez-passer, qu’en-dira-t-on

b) un adjectif composé peut avoir pour éléments :

- deux adjectifs : aigre-doux


- une préposition (ou un adverbe) et un adjectif : avant-dernier, court-vêtu.

N.B :

1) Il importe de noter que dans les mots composés seuls le nom et l’adjectif prennent la
marque du pluriel selon que le sens le demande :

des choux fleurs, des coffres forts, des pommes de terre, des essuie-glaces, des gratte-ciel.

22
2) Certains mots récents ont été formés par amputation de mots longs d’origine savante :

cinéma(tographie), pneu(matique), télé(vision), stylo(graphe), (auto)bus, prof(esseur),


bac(calauréat)

3) Le français contemporain utilise aussi des abréviations qu’on appelle également des
sigles. Il s’agit d’un procédé utilisé fréquemment qui consiste à réduire à leurs initiales
les éléments composants d’un groupe nominal qui désigne un organisme, une invention,..

Exemples : L’ONU : organisation des nations unies.


La C.G.T : la confédération générale du travail.
La S.N.C.F : la société nationale des chemins de fer français
Le SMIC : le salaire minimum interprofessionnel de croissance.

A partir des sigles très usuels on peut, on a formé des dérivés : un cégétiste, un
smicard.

2.1.4 Familles de mots

Tous les mots dans les exemples précédents qui ont été formés à partir du mot bord
constituent une même famille étymologique. Cependant il peut arriver que la famille soit
constituée par des mots provenant de deux ou plusieurs radicaux différents suivant
l’origine populaire ou savante des mots

Exemples : a) mer/mar : mer, amerrir, marin, marée,…


cœur/cour/cord : cœur, écœuré, courage, encourager, cordial, concorde.

Les mots de la famille du mot fleur sont aussi formés sur deux radicaux : fleur et le
radical latin flos, floris.

C’est ainsi qu’on les mots : fleur, fleurette, fleurir, fleuriste, fleuron, affleurer,
effleurer, flore, floraison, florissant, déflorer, florifère.

E-activité 2.1.3, 2.1.4 Procédés de formation de nouveaux mots en français

Numérotation 2.1.3, 2.1.4


Titre Le vocabulaire de la langue française: origine et
formation de nouveaux mots.
Objectif Le but de cette activité en ligne est de vous permettre
d’expliquer l’origine du français et les procédés de
formation de nouveaux mots

Résumé de la tache a. Lisez le texte sous le lien suivant :


https://www.espacefrancais.com/les-origines-des-

23
mots-francais/

b. Résumez ce texte en relevant les principaux points sur


les origines de la langue française.

Elément déclencheur

Tache individuelle a. Choisissez un mot de la langue française


b. Trouvez les mots de la même famille que ce mot.
c. Expliquez le procédé de formation de chaque mot de
cette famille
a. Cherchez dans la langue française 15mots d’origine
Début de l’interaction africaine et mettez-les en ligne.
b. Classez ces mots selon leur pays d’origine.
c. Commentez les résultats de vos camarades dans le
forum de discussion.
a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur
Action du modérateur en ligne le contenu et le contexte de la discussion.
b. Stimuler l'apprentissage et la génération de
nouvelles idées.
c. Fournir des commentaires sur les progrès de
l'apprentissage.
d. Fermer l’activité en ligne
Calendrier Deux heures
A suivre La substance orale et la substance graphique

2.2 QUESTIONS DE RÉVISION

1. Dans chaque liste, relevez le mot qui ne fait pas partie de la famille que les autres.
Justifiez votre réponse.

a. Agriculture, agréable, agricole, agroalimentaire


b. Marin, maritime, immerger, mariner, marrant.
c. Soleil, solaire, ensoleillement, solitude.
d. Vert, verdâtre, vertical, reverdir.
e. Haïr, air, aérien, aéroport, aération.
f. Lumière, allumer, lunaire, luminaire, lumineux.

2. Selon le sens classez ces mots en familles

24
Pays, payer, impayé, paysan, dépaysé, prépayé, paysage, paysagiste

3. Observez les radicaux suivants et expliquez ce que vous remarquez.

Eduquer, éducation, éducateur, inéduqué.

2.3 RÉFÉRENCES

- Claire Miquel (2002, Vocabulaire progressif du français - Niveau


perfectionnement (C1/C2) - Corrigés

- https://www.bonjourdefrance.com/index/indexvocab.html

LEÇON 3 : HIÉRARCHIE ET FONCTIONNEMENT DES PARTIES


DU DISCOURS

25
3.0 INTRODUCTION

Dans le langage courant, un discours est un message. Il s’agit d’un développement verbal
et oral devant une audience, dans le but de communiquer ou d’exposer quelque chose,
mais aussi de persuader.
Pour la linguistique et les sciences sociales, le discours est une forme de langage écrit
(texte) ou parlé (conversation dans son contexte social, politique ou culturel).

Dans la grammaire traditionnelle, les parties du discours sont définies comme les
différentes " natures " de mots (ou locutions) ; on les appelle aussi classes
grammaticales ou catégories grammaticales.

3.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon les apprenants seront capables de:

3.1.1 Indiquer les critères de classement des catégories grammaticales

3.1.2 Expliquer les caractéristiques des différentes catégories grammaticales

3.1.3 Distinguer l’expression de l’être et l’expression du procès

3.1.1 Les critères de classement des catégories grammaticales

Les catégories grammaticales sont analysées selon les critères suivants:

a. de morphologie : un mot est variable ou invariable ; les prépositions, adverbes,


conjonctions sont invariables ; si un mot est variable, il peut l'être en fonction du
genre et du nombre comme l'adjectif ou les déterminants, ou en fonction du
nombre seul comme le nom commun, ou en fonction du genre, du nombre, de la
personne, de la fonction, de la place, du sens... comme certains pronoms.
b. de contexte : certains autres mots se trouvant dans l'environnement immédiat de
celui qui est analysé donnent des indications. Ainsi la présence d'un déterminant
à gauche montre qu'il s’agit d’un nom commun ; la place du mot est aussi
importante. Ainsi une préposition introduit un groupe, ce que l'adverbe ne peut
pas ; une conjonction de coordination a une place fixe, au milieu des groupes qu’il
relie, etc.

c. syntaxe : les mots ont des fonctions spécifiques dans la phrase. Par exemple, un
adjectif n'a que 3 fonctions, il n'est jamais complément ; le nom (groupe nominal)
peut occuper la quasi-totalité des fonctions ; un mot qui n'a pas de fonction propre
permet à d'autres d'en avoir une.

26
d. sémantique : Chaque catégorie a des éléments de sens particuliers. Le nom
désigne une réalité concrète ou abstraite. L'adjectif sert à décrire cette réalité.
L'adverbe apporte une modification de sens à un autre élément, etc.

Georges Galichet, dans Grammaire structurale du français moderne (1970), établit une
hiérarchie des parties du discours et détermine trois espèces de mots :

a. les espèces principales : les noms, les pronoms et les verbes.


b. les espèces adjointes : l’adjectif, les déterminants et les adverbes.
c. les espèces de liaison : les prépositions et les conjonctions.

Remarque : Notez que l’interjection n’est pas considérée comme une catégorie
grammaticale. Il s’agit de l’expression de l’attitude du locuteur vis à vis de ce qu’il dit.
Elle a tout simplement une fonction émotive.

3.1.2 Les catégories grammaticale

La catégorie du nom

a. Le nom commun :

Le nom ou substantif est un mot qui possède un genre fixe et qui est susceptible de
varier en nombre. Il existe de mots qui peuvent s'utiliser aux deux genres. Ils sont dits
épicènes (Ex : enfant, concierge...).

Dans la phrase, il est ordinairement précédé d'un déterminant, éventuellement


accompagné d'une épithète (un adjectif) ou suivi d'un complément du nom ou d'une
subordonnée relative ; ces éléments facultatifs constituent l'expansion du nom. Le
groupe ainsi constitué s'appelle un syntagme nominal.

Exemple : Les petits ruisseaux font de grandes rivières. Dans cette phrase les groupes
les petits ruisseaux et de grandes rivières sont des syntagmes nominaux.

Syntaxiquement, le syntagme nominal ainsi constitué est apte à assumer les fonctions
nominales comme sujet, complément d'objet, complément du nom ou de l'adjectif ; le
nom peut aussi servir d'attribut, d'apposition, voire d'épithète (ce sont des fonctions
adjectivales) ; le syntagme nominal peut aussi être complément de phrase
(circonstanciel). Bref, le nom peut se retrouver dans la quasi-totalité des fonctions.

Du point de vue sémantique, le nom désigne tout ce qui possède, réellement ou par
abstraction, une existence distincte, qui est reproductible et possède une définition.

b. Le nom propre :

27
Il possède un genre et un nombre fixes, il n'est pas susceptible de varier. Les noms de
villes possèdent les deux genres. Les noms géographiques au pluriel ne jouent pas
réellement un rôle de pluriel. A l'écrit, le nom propre porte une majuscule.

Par ailleurs le nom propre n'est pas normalement précédé d'un déterminant, ni
accompagné d'une épithète, d'un complément ou d'une relative (les déterminants des
noms géographiques ne sont pas vraiment utilisés comme tels). Il n'a pas besoin d'une
expansion, car il joue le rôle d'un syntagme nominal complet.

Il a la même utilisation globale que le nom commun : il est apte à servir de sujet ou de
complément, plus rarement d'attribut ou d'apposition (pour préciser une identité).

Sur le plan sémantique, il désigne un être unique, sans définition, appelé ainsi par
convention.

La catégorie de l'adjectif qualificatif :

L’adjectif qualificatif est un mot qui varie en genre et en nombre, genre et nombre qu'il
reçoit, par le phénomène de l'accord, du nom auquel il se rapporte. La majorité des
adjectifs sont susceptibles de porter les marques du degré (comparatif, superlatif).

Il est apte à servir d'épithète, d'apposition (dite épithète détachée) ou d'attribut par rapport
à un nom.

Sémantiquement, il exprime une qualité de l'être ou de la chose désignée par le nom


auquel il se rapporte et qu'il caractérise (qualifie).

La catégorie du déterminant :

C'est un mot qui varie en genre et en nombre, voire en personne (pour le possessif) ; il
reçoit ces marques du nom auquel il se rapporte.

Il précède le nom commun, il lui permet de se constituer en syntagme et d'assumer une


fonction dans la phrase.

Le syntagme ainsi obtenu prend alors un sens précis dans un contexte. Chaque type de
déterminant nuance le syntagme à sa façon.

Sous-catégories : le déterminant article (défini, indéfini, partitif) ; le déterminant


possessif (mon, sa...) / le déterminant démonstratif (ce, cette...) / le déterminant
indéfini (chaque, aucun, quelques, tous les...) / le déterminant numéral cardinal ou
ordinal / le déterminant interrogatif (quel...?) /le déterminant exclamatif (quel...!) /le
déterminant relatif (ex : lequel homme= très rare).

La catégorie du pronom :

28
L un mot qui varie en genre et en nombre. Mais le pronom personnel varie aussi en
personne (1ère, 2ème, 3ème) et a comme fonction sujet / COD / COI (selon ses formes) ; il est
clitique ou tonique selon qu’il se place devant le verbe ou qu’il est libre. Le pronom
relatif ne varie pas en genre et nombre (sauf lequel), mais varie en fonction (formes
sujet / COD / COI...). Le pronom interrogatif possède des éléments de sens et de fonction.
Certains pronoms ont une forme neutre (pas de genre ni de nombre par ex. : on)

Contrairement au nom, le pronom n'a pas besoin de déterminant ni d'expansion, puisqu'il


occupe le rôle d'un syntagme complet. Certains pronoms sont pourtant suivis d'un
complément, facultativement ou obligatoirement, comme
démonstratif celui, celle, ceux (celle [la voiture] de mon frère), certains indéfinis
comme un, quelques uns (un / quelques uns de mes amis).

Il est susceptible d'occuper les diverses fonctions du syntagme nominal : sujet,


complément... Un pronom est difficilement attribut ou apposition, jamais épithète.

Un pronom est en principe un représentant, il représente une réalité exprimée


ordinairement par un syntagme nominal. Souvent, c'est un remplaçant, mais pas toujours
(ex : je, on, rien...sont des pronoms nominaux).

Sous-catégories : pronoms personnel (je, il, le, lui...) / pronom possessif (le mien, les
leurs...) / pronom démonstratif (ce, celui...) / pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où,
lequel) / pronom interrogatif (qui? que..? quoi? lequel?) / pronom indéfini (chacun,
tous, quelque uns, rien, personne...) / pronom numéral (deux, trois / le premier...).

La catégorie du verbe:

Le est un mot qui se conjugue (mode, temps, voix, personne, nombre, + genre avec
auxiliaire être).

Il est le noyau de la phrase : les fonctions fondamentales (primaires) dépendent de lui.

Il constitue le centre du prédicat (= ce que l'on dit du sujet). Il exprime un procès c’est-à-
dire quelque chose qui se déroule dans le temps.

La catégorie de l’adverbe:

L’adverbe est un mot invariable. Beaucoup d'adverbes sont susceptibles de porter les
marques du degré (comparatif, superlatif).

Un adverbe de phrase est mobile (ex : demain), un adverbe de mot ne l'est pas (ex : très).

Il est apte à servir de complément à un verbe, à un adjectif, à un autre adverbe, etc., ou à


une phrase (pour les compléments circonstanciels). L'adverbe est souvent non essentiel
(cela dépend de sa fonction exacte).

29
Les adverbes jouent un rôle fondamentalement sémantique (degré / manière, temps,
lieu...).

La catégorie de la préposition :

La préposition est un mot invariable qui introduit un groupe complément, le plus souvent
un syntagme nominal ou un équivalent (infinitif, pronom...) : à, de, par, pour, sans, avec,
sur, dans, pendant...

Certaines prépositions sont presque vides de sens (même si ce n’est jamais


complètement), d'autres sont très marquées sémantiquement, comme celles qui
introduisent un complément circonstanciel unique (ex : malgré).

La catégorie de la conjonction de subordination :

La conjonction de subordination est un mot invariable qui introduit une proposition


subordonnée (conjonctive) et lui permet d'assumer une fonction.

La conjonction que n'a aucune valeur sémantique, les autres expriment une valeur
circonstancielle (quand / comme / si / parce que / de sorte que / bien que...).

La catégorie de la conjonction de coordination :

La conjonction de coordination est un mot invariable chargé d'unir des éléments de même
statut : même nature et même fonction (avec des équivalences). Sa place est fixe, entre
les deux éléments qu'elle relie.

Elle exprime une nuance sémantique qui ne se traduit pas sur le plan syntaxique (elle
n'entraîne pas de fonction) : mais / ou / et / or / ni / car / voire / c'est-à-dire / c'est
pourquoi / soit... soit... (donc est en fait un adverbe).

Le présentatif, ou introducteur :

C'est un mot ou une locution invariable (exceptions : les introducteurs verbaux) qui sert à
introduire un mot, un syntagme ou une phrase, sans qu'on puisse analyser davantage. On
y trouve les gallicismes typiques : voici, voilà / il y a / c'est / quant à...

Le mot-phrase :

C'est un mot invariable qui contient à lui seul le même message qu'une phrase : oui /
non / merci / bravo / attention! / pardon / Ah! / eh bien / hélas!... (Interjections + autres
mots ou locutions)

Les deux dernières catégories posent des problèmes d'analyse et de reconnaissance. Par
exemple, on ne sait pas toujours très bien comment analyser une interjection.

30
E-activité 3.1.1, 3.1.2 Classement des catégories grammaticales

Numérotation 3.1.1, 3.1.2

Titre Classement des catégories grammaticales


Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants d’identifier les
catégories grammaticales en français.
Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/at6O4fIe2fI et dégagez les principaux
points développés.

Élément déclencheur

Tache individuelle Ecoutez cette https://youtu.be/5MDdbNloOIk


Relevez la différence entre la nature et la fonction d’un mot
Indiquez les différentes fonctions que peut avoir un nom dans la phrase.
Interaction Indiquez deux raisons pour lesquelles il importe de connaitre la nature des
mots.
Dans le forum de discussion 3.1.1, donnez votre observation sur les avis
de tes camarades.
Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le
contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre

3.1.3 Expression de d’être et du procès

Expression de l’être

31
Le nom indique tout élément du monde appréhendé dans sa substance en dehors de toute
notion de mouvement et de durée.
Dans la phrase "cet homme marche rapidement" le mot marche est un verbe qui
exprime un événement.
Mais dans les phrases suivantes le mot marche est un nom qui exprime un point de vue
sur une action :

La marche de cet homme est rapide.


La marche active les fonctions.
Par la marche régulière, on maintient la santé.
Les médecins recommandent la marche aux sédentaires.

Ainsi l’espèce nominale indique non pas une chose, mais un point de vue sur les choses.
On peut considérer ce point de vue non seulement à propos des personnes, des animaux et
des choses mais aussi à propos des actions, des états, des qualités, des réalités intérieures
comme les valeurs morales, les idées, ou les phénomènes psychologiques.
Il existe donc une grande variété de noms :

Les noms d’êtres (le chien)


les noms des choses (la table)
les noms de qualités (le rouge)
les noms d’action (la chasse)
les noms abstraits (la charité)

Ainsi tout mot peut entrer dans l’espèce nominale si l’on considère la réalité qu’il désigne
sous le point de vue de ce qui est :

a) un si (une conjonction de subordination)


b) un mais (une conjonction de coordination)
c) le dîner (un infinitif)
d) un reçu (un participe passé)
e) un dirigeable (un adjectif)
f) le dedans (un adverbe)
g) un qu’en dira-t-on (une phrase)
h) le sauve qui peut (une phrase)

L’expression du procès

Le monde qui nous entoure n’est pas seulement celui des êtres, il est aussi celui des
événements. Les êtres et les procès sont les éléments du monde tel que nous le voyons. Ils
sont solidaires.
On ne peut concevoir un être non agissant ou un procès sans être qui l’engendre.

32
On distingue les verbes d’action et les verbes d’état.
Le procès a ces propres catégories. Comme il indique ce qui arrive, ce qui se déroule il
exprime primordialement le temps et la durée.
Les autres catégories du verbe sont la modalité, le nombre, la personne et la voix

La notion de thème et de propos:

Le thème l'élément de la phrase à propos duquel on apporte une information nouvelle (le
propos).
Le thème précède l'information nouvelle, et se situe au début de la phrase. Dans la phrase
déclarative, c'est le GN (groupe nominal) sujet qui occupe généralement la place du
thème, à la gauche du verbe principal.
Quand le thème reprend une information précédemment donnée, on peut considérer qu'il
est connu du destinataire. Ce n'est pas toujours le cas: le thème peut comporter plusieurs
éléments, plus ou moins connus. On distingue alors le thème principal et le thème
secondaire.
Par exemple:

L'étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes attira son regard.(Aragon)
Thème principal (connu) Thème secondaire Propos

Le propos: De manière générale, le propos est le dernier groupe de la phrase. Il est fait
progresser le texte en fornissant les informations nouvelles. Il peut donc répondre à une
question.
Les groupes de mots constituant le propos répondent à des interrogations partielles: qui?
quoi? quand? pourquoi? où? (les 5 W) comment? de quelle manière? par quel moyen?
dans quel but?...
Par exemple: Je demeurai longtemps errant dans Césarée (Aragon) répond à la question:
Où Antiochus demeura-t-il longtemps?
Selon la question posée, le verbe fait partie du propos:
Par exemple: En quelle saison Aurélien et Bérénice se rencontrenr-ils? --- Ils se
rencontrent en plein hiver. (Aragon) L'information nouvelle ne comprend pas le verbe,
qui fait partie de la question.
Mais dans l'exemple qui suit, l'information nouvelle inclut le verbe, qui fait ainsi partie
du propos: Que fait Aurélien? --- Aurélien vend des tableaux. (Aragon

E-activité 3.1.3 Les parties du discours

Numérotation 3.1.3
Titre Les parties du discours
Objectif Le but de cette activité en ligne est de vous permettre

33
d’expliquer les caractéristiques des différentes parties du
discours.

Lisez le texte qui est sur le lien électronique ci-après


Résumé de la tache et faites-en le résumé.
http://jeanpascal.simon.free.fr/spip/spip.php?
article30

Elément déclencheur

Tache individuelle a. Composez un paragraphe pour décrire une


personne que vous admirez.
b. Relevez dans votre texte les différentes parties
du discours que vous avez employées.

Début de l’interaction a. Relevez trois points importants qui ont retenu votre
attention dans le texte sur le lien ci-dessus.
b. Mettez en ligne vos trois points
c. Faites deux observations sur les points relevés par vos
camarades.
a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur
Action du modérateur en ligne le contenu et le contexte de la discussion.
b. Stimuler l'apprentissage et la génération de
nouvelles idées.
c. Fournir des commentaires sur les progrès de
l'apprentissage.
d. Fermer l’activité en ligne
Calendrier Deux heures
A suivre

3.2 QUESTIONS DE REVISION

Connectez-vous sur le lien suivant et faites les exercices proposés :

http://www.clg-magellan-chanteloup.ac-versailles.fr/IMG/pdf/
Fiche_exos_natures_fonctions_5eme.pdf

34
3.3 REFERENCES

- Les classes grammaticales - français - 3ème - YouTube


- www.youtube.com › watch

- https://grammaire.reverso.net/les-parties-du-discours-generalites/
- http://bbouillon.free.fr/univ/gram/Fichiers/plan-nat.htm

35
LEÇON 4 : LES CATÉGORIES GRAMMATICALES : NOTIONS DE
GENRE ET DE NOMBRE

4.0 INTRODUCTION

En grammaire française, la catégorie du nom est susceptible de varier selon le genre


(masculin ou féminin) et selon le nombre (singulier ou pluriel). Ce genre et ce nombre
sont généralement indiqués par le déterminant.

Le français a apparemment deux genres : les noms sont soit masculins, soit féminins. Il a
perdu de son ancêtre (le latin) l'usage de noms neutres, également présent dans d'autres
langues (allemand, etc.).

Seuls certains pronoms (ce, ceci, cela, ça, y, en, quelque chose, autrui…) ainsi que les
formes verbales impersonnelles (infinitif, participe présent…) peuvent être considérés
comme neutres.

Le genre d'un nom renvoyant à un animé sexué (être humain ou animal) correspond
habituellement à son sexe (masculin pour le sexe mâle, et féminin pour le sexe femelle),
mais il existe des exceptions.

Par exemple, le nom basse est du genre féminin bien que désignant un individu de sexe
mâle, possesseur de ce type de voix (même phénomène pour : une brute, une
ordonnance, une sentinelle, une vedette, une victime…). Inversement, le nom soprano est
du genre masculin bien que désignant (le plus souvent) un individu de sexe féminin,
possesseur de ce type de voix. On notera également qu'un grand nombre de noms
exclusivement masculins peuvent désigner des humains de sexe féminin : un escroc, un
individu, un laideron, un mannequin, un médecin, un témoin…

Par ailleurs, un très grand nombre de noms d'animaux sexués ne possèdent qu'un genre.
Par exemple, le nom phoque est exclusivement du genre masculin, tandis que le nom
girafe est exclusivement du genre féminin.

Certains noms sont dits épicènes (c'est-à-dire que leur forme est la même pour les deux
genres, une forme mixte, donc), et dans ce cas, seul le déterminant permet de préciser le
genre :

Un enfant / une enfant

D'autres noms possèdent un homonyme du genre opposé, et dans ce cas, le déterminant,


en indiquant le genre, indique également le sens :

Un livre / une livre ; le physique / la physique ; un somme / une somme…

36
4.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette les apprenants seront capables de:

4.1.1 Distinguer le masculin et le féminin des noms


4.1.2 Mettre au féminin les noms faisant exception à la règle générale
4.1.3 Distinguer le singulier et le pluriel des noms
4.1.4 Former le pluriel des noms faisant exception à la règle générale

4.1.1 Principe de la formation du féminin

Quand un nom concerne une personne ou un animal sexué, et à part les exceptions
signalées ci-dessus dans l’introduction, ce nom doit normalement prendre la marque de
l'un et de l'autre genre. Si l'on part d'un nom masculin, c'est en principe le « e » final qui
constitue la marque du féminin :

Le marchand, c'est mon ami François. / La marchande, c'est mon amie Françoise.
 Donc, un nom terminé par « e » au masculin doit normalement rester invariable
au féminin (forme épicène) :

Un adulte / une adulte ; un artiste / une artiste ; un élève / une élève ; un


journaliste / une journaliste ; un libraire / une libraire ; un secrétaire / une
secrétaire…
Exceptions :
le maître / la maîtresse ; l'âne / l'ânesse ; le comte / la comtesse ; l'hôte /
l'hôtesse...
 Les noms tronqués restent également invariables au féminin :

Le prof / la prof ; le dactylo / la dactylo ; un para (commando) / une para ; le


métallo / la métallo...

4.1.2 Mettre au féminin les noms faisant exception à la règle générale

37
Mots masculins terminés par « -teur »
 Le féminin des mots masculins terminés par « -teur » se termine par « -teuse », à
condition qu'il existe un verbe correspondant comportant un « t » dans sa
terminaison :

Un chanteur / une chanteuse (verbe chanter) ; un rapporteur / une rapporteuse


(verbe rapporter) ; un menteur / une menteuse (verbe mentir)...
Exceptions :
Un éditeur / une éditrice ; un inspecteur / une inspectrice ; un exécuteur / une
exécutrice...
 Ce féminin se termine par « -trice » lorsqu'il n'existe aucun verbe correspondant
comportant un « t » dans sa terminaison :

Un éducateur / une éducatrice ; un lecteur / une lectrice ; un rédacteur / une


rédactrice ; le directeur / la directrice...
Exception :
Le docteur / la doctoresse

Mots masculins terminés par « -eur »


 Le féminin des mots masculins terminés par « -eur » (autres que ceux terminés
par « -teur ») se termine par « -euse », à condition qu'il existe un verbe en rapport
sémantique direct :

Un carreleur / une carreleuse (verbe carreler) ; un chercheur / une chercheuse


(verbe chercher) ; un vendeur / une vendeuse (verbe vendre) ...
Exception :
Un chasseur / une chasseresse
 Ce féminin revêt des formes différentes lorsqu'il n'existe aucun verbe
correspondant :

Un chroniqueur / une chroniqueuse ; un ambassadeur / une ambassadrice ; un


empereur / une impératrice...
 Et beaucoup de noms masculins ne possèdent pas de féminin « naturel » :

Un ingénieur, un procureur, un professeur...

Mots masculins terminés par une consonne


 Le féminin des mots masculins terminés par une consonne (autre que « -eur »)
suit habituellement la règle de l'adjonction du « e » final (Un ami / une amie):

un noir/ une noire

 Parfois, ce principe entraîne une consonne redoublée, une modification d'accent,


un changement de lettre ou encore, une modification de prononciation :

38
Un chat / une chatte ; un lapin / une lapine ; un époux / une épouse ; un veuf / une
veuve ; un bourgeois / une bourgeoise ; un épicier / une épicière…
Exceptions :
Le héros / l'héroïne ; le compagnon, la compagne…

Noms complètement différents

L'homme / la femme ; le garçon / la fille ; le frère / la sœur ; le cerf / la biche ; le


cheval / la jument…

Féminisation des noms de métiers

Il est connu que de nombreux noms de personnes ne possèdent qu'un genre qui ne
correspond absolument pas au sexe du référent :

A titre d’exemple, les mots « tyran » ou un « génie », même s’ils sont du genre
masculin, ils n'en sont pas moins capables de désigner un homme aussi bien
qu'une femme.
De même, une « canaille » ou une « andouille » ont beau être du genre féminin,
ils sont cependant susceptibles de désigner un individu de n'importe quel sexe.

Dans ce cas on dit parfois que de tels noms ont une valeur sémantiquement neutre du
point de vue du sexe de la personne désignée (i.e le référent humain).

Remarques:

 Cependant, de nombreux usagers de la langue française font à ce propos un


certain nombre d'observations :

- Un grand nombre de noms de métiers (ou de fonctions) n'existent qu'au


masculin :
Chirurgien ; ministre ; préfet ; magistrat ; chef ; marin ; médecin…

- Lorsque les noms féminins existent, ils ont souvent une connotation péjorative :
Maître (celui qui commande ou celui qui possède un savoir) / maîtresse (objet
sexuel)
Entraîneur (un sportif expérimenté) / entraîneuse (une prostituée) ; etc.

- L'association genre masculin et sexe masculin d'une part, et genre féminin et


sexe féminin d'autre part, est solidement ancrée dans les mentalités, qu'on le
veuille ou non. Celle-ci contribue de fait à freiner dans nos sociétés, l'évolution
vers l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, alors que ces dernières
sont amenées à remplir de plus en plus de postes professionnels importants.
 En vue de corriger ces « anomalies grammaticales », et pour que l'évolution de la
société soit reflétée dans la langue officielle, quelques lois ont été votées depuis

39
les années 80, dans plusieurs pays francophones, visant à « forcer » les règles
traditionnelles de la grammaire en matière de formation du féminin, de telle
sorte que pour tout métier ou fonction, il puisse exister, à côté de la forme
masculine, une forme féminine, évidemment dépourvue de toute connotation
péjorative.

 De nombreux grammairiens se sont insurgés contre cette prise de pouvoir du


politique sur le linguistique, estimant que l'État n'avait pas à intervenir dans ce
genre de question, et accusant au passage les politiciens ayant donné suite à cette
initiative, d'opportunistes ou de démagogues…

 Quoi qu'il en soit et sans prendre parti dans la vive polémique déclenchée par
cette initiative, celle-ci a eu pour conséquence l'apparition de nouveaux noms
féminins (avec des résultats plus ou moins heureux) :

Une ministre ; une peintre ; une maçonne ; une préfète ; une magistrate ; une
chirurgienne; une agente ; une chercheuse ; une contrôleuse ; une professeur
(une professeure)
 Ainsi les grammairiens partisans de l'évolution « forcée » (i.e ceux qui jugent
nécessaire l'intervention de la loi) diront par exemple : Une ministre, tandis que
les partisans de l'évolution « naturelle » (i.e ceux qui préfèrent le respect de
l'usage) continueront de dire, par exemple : Une femme ministre (ou un ministre
femme).

E-activité 4.1.1, 4.1.2

Numérotation 4.1.1, 4.1.2

Titre La formation du féminin en français


Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants de former le
féminin des noms en français
Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/HAzgnAQI9jY et relevez les
différentes manières de former le féminin des noms.

Élément déclencheur

Tache individuelle Lisez le texte sous le lien suivant :


https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/francais/le-feminin-des-noms-
f1488
a. Notez la règle générale de formation du féminin en français.

40
b. Relevez toutes les exceptions à cette règle.

Interaction A partir de vos constatations à la tache précédente :


a. Commentez cette affirmation : « La formation du féminin en
français n’a pas d’exceptions une règle générale fixe. Elle respecte
plusieurs règles selon la forme des mots ».
b. Dans le forum de discussion 4.1.1, commentez les avis de vos
camarades de classe.

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre

4.1.3 Distinguer le singulier et le pluriel des noms

En principe, un nom doit pouvoir varier en nombre.

 Certains cependant ne sont utilisés qu'au pluriel :

Les alentours ; les archives ; les bestiaux ; les condoléances ; les fiançailles ; les
victuailles…
 Inversement, un certain nombre de noms ne connaissent que le singulier :

L'argent ; la botanique ; la fragilité ; le midi ; le nord ; l'odorat ; le prochain…


 Enfin, certains noms s'emploient indifféremment au singulier ou au pluriel, sans
que leur nombre soit sémantiquement modifié :

Le cabinet / les cabinets ; un ciseau / des ciseaux ; un escalier / des escaliers ;


une moustache / des moustaches ; la noce / les noces ; un pantalon / des
pantalons…

Principe de la formation du pluriel

En principe, le « s » final (muet) constitue la marque du pluriel (« es » au féminin


pluriel) :

Le voisin / les voisins ; la voisine / les voisines ; un homme / des hommes ; un


loup / des loups…
 Le « x » et le « z » constituent également la marque du pluriel. Donc, un mot déjà
terminé par « s », « x » ou « z » au singulier reste invariable au pluriel :

41
Un tas / des tas ; un autobus / des autobus...
Un choix / des choix ; un fax / des fax...
Un gaz / des gaz ; un nez / des nez...

4.1.4 Former le pluriel des noms faisant exception à la règle générale

Certaines exceptions sont purement orthographiques, sans incidence sur la prononciation,


d'autres sont de nature phonétique.

Exceptions purement orthographiques (pluriels en « x »)


 Les noms bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou et pou, font leur pluriel en
« x » (les autres noms terminés par « -ou » font leur pluriel en « s ») :

Un trou / des trous ; un pou / des poux…


 Les noms terminés par « -eau », « -au » ou « -eu » font leur pluriel en « x » (sauf
bleu, émeu, lieu (le poisson), pneu, landau et sarrau, qui font leur pluriel en
« s ») :

Un bateau / des bateaux ; un fléau / des fléaux ; un jeu / des jeux ; un pneu / des
pneus ; un bleu / des bleus ; un landau / des landaus…

Exceptions purement phonétiques

Quelques noms modifient leur prononciation sans constituer véritablement une exception
du seul point de vue de l'orthographe :

Un os / des os ; un bœuf / des bœufs ; un œuf / des œufs…

Exceptions de nature phonétique et orthographique

Un certain nombre de noms produisent une modification phonétique aussi bien


qu'orthographique. Il s'agit des pluriels en « -aux ». Il s’agit d’une évolution historique de
la prononciation de la marque du pluriel qui a produit des modifications de la
vocalisation. Cette vocalisation à son tour a été entérinée par l’orthographe.

Ainsi, les noms terminés par « -al » se sont-ils trouvés munis d'un pluriel irrégulier en « -
aux » (un journal, des journaux, etc.). Toutefois, les mots plus rarement prononcés au
pluriel et moins populaires, ont conservé la forme régulière (des bals, des cals, des
chacals, etc.). Depuis, on considère que l'exception est devenu la règle, et
réciproquement. Y compris pour les adjectifs...

 Les noms en « -ail » font un pluriel en « s », sauf bail, corail, émail, soupirail,
travail, vantail, et vitrail, qui font leur pluriel en « -aux » :

Un éventail / des éventails ; un travail / des travaux…

42
Un cas particulier : un ail, des ails ou des aulx
 Les noms terminés en « -al » font leur pluriel en « -aux » (sauf aval, bal, cal,
carnaval, chacal, choral, festival, mistral, narval, pal, récital, régal… qui font
leur pluriel en « s ») :

Un cheval / des chevaux ; un chacal / des chacals…


moyen Mnémotechnique pour retenir certains pluriel en « -als »

Dans mon pays natal


Où les gens sont pourtant jovials
Eut lieu, c'était fatal, un combat naval,
Heureusement ce fut le combat final
Parce qu'il faisait glacial.

Pluriel des noms d'origine étrangère

Il y a beaucoup d'hésitations. Doit-on utiliser le pluriel résultant des règles du français, ou


bien celui de la langue d'origine (marque d'exotisme), ou bien encore, laisser purement et
simplement le mot au singulier et, éventuellement, entre guillemets ?

En principe, si le mot est largement intégré à la langue française, c'est l'ajout du « s » qui
est de rigueur :

Un villa / des villas ; un clown / des clowns ; un casino / des casinos…

Si ces mots ne sont pas totalement lexicalisés, on peut, soit les laisser invariables, soit
utiliser le pluriel de la langue d'origine, mais ce dernier choix, généralement considéré
comme une marque de pédanterie, est peu recommandé par les grammairiens :

Un lied / des lieder (des lieds) ; un box / des boxes (des box) ; un médium / des
média (des médiums)…
On notera qu'en ce qui concerne ce dernier mot, les deux formes « médium /
média » ont tendance à être associées à des sens différents : un médium (des
médiums), désignant une personne ayant des pouvoirs surnaturels, un média (des
médias), désignant plutôt un moyen de communication.
 Remarque à propos des rectifications orthographiques de 1990 : dans son rapport,
le Conseil supérieur de la langue française fait la recommandation suivante :
« Les noms ou adjectifs d'origine étrangère ont un singulier et un pluriel
réguliers » (§ II.7) :

Un jazzman / des jazzmans ; un ravioli / des raviolis ; un boss / des boss ; un


kibboutz / des kibboutz ; un box / des box...

Mots avec double pluriel

Trois cas particuliers : aïeul, ciel et œil, ont un double pluriel (avec des sens différents) :

43
Mon aïeul / mes aïeuls / mes aïeux.
Le pluriel aïeuls signifie grands-parents, tandis que le pluriel aïeux signifie
ancêtres.
Le ciel / les ciels / les cieux.
Le pluriel ciels a un sens concret et météorologique, tandis que le pluriel cieux a
un sens abstrait, métaphorique et emphatique (il est réservé au champ lexical de la
religion et de la poésie).
L'œil / les œils / les yeux.
Le pluriel yeux a un sens strictement anatomique, tandis que le pluriel œils a un
sens métaphorique et est réservé aux noms composés tels que des œils-de-perdrix,
des œils-de-bœuf, etc. ou bien au terme typographique.

Pluriel des noms composés

Il s'agit du pluriel des ensembles nominaux fixes : composés à traits d'union, composés
unifiés ou locutions.

 Les composés agglutinés

Les noms agglutinés font leur pluriel en suivant les règles habituelles :
Un pourboire / des pourboires ; un portemanteau / des portemanteaux…
Mais les noms : bonhommes, gentilhomme, madame, mademoiselle, monseigneur
et monsieur, font au pluriel : bonshommes, gentilshommes, mesdames,
mesdemoiselles, messeigneurs (nosseigneurs) et messieurs.
 Les composés à traits d'union

Les composés à traits d'union, quant à eux, suivent des règles qui varient selon la
catégorie de leurs constituants :
- Quand le composé est du type nom + nom (apposé ou coordonné), les deux
éléments varient :
Un chou-fleur / des choux-fleurs ; un oiseau-mouche / des oiseaux-mouches…
- Quand le composé est du type nom + complément de nom déterminatif, seul le
nom noyau prend la marque du pluriel :
Un timbre-poste / des timbres-poste ; une eau-de-vie / des eaux-de-vie…
- Quand le composé est du type nom + adjectif, les deux éléments varient :
Un coffre-fort / des coffres-forts ; une sage-femme / des sages-femmes…
- Quand le composé est du type verbe + complément, le verbe ne varie pas, et en
ce qui concerne le nom, la règle est plutôt floue :
Un cure-dent / des cure-dents ; un essuie-main / des essuie-mains…
- Quand le composé est du type mot invariable + nom, seul le nom prend la
marque du pluriel :
Une arrière-boutique / des arrière-boutiques ; un sans-culotte / des sans-
culottes…
- Quand le composé est du type verbe + verbe ou phrase nominalisée, il reste
invariable :
Un va-et-vient / des va-et-vient ; un m'as-tu-vu / des m'as-tu-vu…

44
Remarque à propos des rectifications orthographiques de 1990 : dans son rapport,
le Conseil supérieur de la langue française fait les recommandations suivantes (§
II.2) : « Les noms composés d'un verbe et d'un nom, ou d'une préposition et d'un
nom, suivent la règle des noms simples, et prennent la marque du pluriel
seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second
élément » :
Un cure-dent / des cure-dents ; un abat-jour / des abat-jours ; un après-midi / des
après-midis ; un sans-abri / des sans-abris ; un perce-neige / des perce-neiges ;
un garde-meuble / des garde-meubles...
« Cependant, quand l'élément nominal prend une majuscule ou quand il est
précédé d'un article singulier, il ne prend pas de marque de pluriel » :
Des prie-Dieu ; des trompe-l'œil ; des trompe-la-mort...
 Les locutions

A l'instar des composés à traits d'union, les locutions posent de nombreux


problèmes. Le principe est que dans ce type de composé, seuls les noms et les
adjectifs peuvent prendre la marque du pluriel (les verbes, les pronoms et les mots
invariables ne le peuvent pas). Mais il y a de nombreuses indécisions, et de
nombreuses contradictions. De telles locutions sont parfois invariables. C'est
souvent le sens qui, seul, indique quels éléments doivent porter la marque du
pluriel :
Une pomme de terre / des pommes de terre ; une toile d'araignée / des toiles
d'araignée (d'araignées ?)...

Pluriel des abréviations, des noms tronqués, des sigles

Certaines abréviations redoublent leur lettre initiale pour marquer le pluriel. D'autres,
celles qui conservent la dernière lettre du mot entier, prennent l'« s » du pluriel. Mis à
part ces cas particuliers, les abréviations orthographiques restent habituellement
invariables (les symboles des mesures, par exemple, le sont toujours) :

M. (Monsieur) / MM. (Messieurs) ; Mlle (Mademoiselle) / Mlles (Mesdemoiselles) ;


p.12-14 (pages 12 à 14) ; 100 km (cent kilomètres) ; 20 € (vingt euros) ; 3 l (trois
litres)…

Les sigles sont normalement invariables, sauf s'ils sont écrits en minuscules (mais il s'agit
alors d'acronymes), dans ce cas, ils sont ressentis comme des noms ordinaires et suivent
alors la règle de l'accord :

Un P.C. / deux P.C. ; un RADAR / des RADAR ; un radar / des radars…

Les mots tronqués prennent généralement la marque du pluriel, surtout si leur


lexicalisation est ressentie comme assurée :

Une télé / deux télés ; une auto / des autos ; un extra / des extras (des « extra » ?)

45
Pluriel des noms propres

Les noms propres sont en général invariables :

Les Dupont, les Martin...


C'est-à-dire, les personnes nommées Dupont, Martin...

Néanmoins les noms de familles royales ou princières illustres (les dynasties) peuvent
être mis au pluriel :

Les Bourbons, les Capétiens, les Condés, les Flaviens, les Guises, les Horaces, les
Plantagenêts, les Ptolémées, les Rohans, les Stuarts, les Tudors
On aura soin de distinguer « les Capet » (les porteurs du nom Capet, véritable
nom propre) « des Capétiens » (membres de la dynastie fondée par Hugues
Capet). En effet, toute personne appelée Capet n'est pas nécessairement un
Capétien.

E-activité 4.1.3, 4.14 Le genre et le nombre des mots en français

Numérotation 4.1.3, 4.1.4


Titre
Objectif Le but de cette activité en ligne est de vous permettre
d’expliquer le genre et le nombre des mots en français.

Résumé de la tache Regardez cette vidéo https://youtu.be/glMD6Lbh3y8/ et faites


le résumé des notions présentées.

Flash

a. Avec des exemples à l’appui, montrez que le


Tache individuelle nom existe avec son genre mais qu’on forme le
pluriel à partir de la forme du singulier.
b. Mettez en ligne vos observations

Début de l’interaction Faites trois observations sur les réponses de vos camarades sur la
tache individuelle
e. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le
Action du modérateur en ligne contenu et le contexte de la discussion.
f. Stimuler l'apprentissage et la génération de nouvelles
idées.

46
g. Fournir des commentaires sur les progrès de
l'apprentissage.
h. Fermer l’activité en ligne
Calendrier Deux heures
A suivre Notions de caractérisation et de détermination de l’être

4.2 EXERCICES DE REVISION

Connectez-vous au lien suivant et faites les six exercices.

http://ekladata.com/wGnYDoKvz8R3XQd_ErAQfpKlJh0/exercices-genre-et-
nombre-des-noms-non-dys.pdf

4.3 REFERENCES

- Maia Grégoire (2017), Grammaire progressive du français intermédiaire, Paris,


Clé Internationnal, 4ème Edition

- https://www.bonjourdefrance.com/exercices/contenu/linegalite-des-mots.html

47
LEÇON 5 : NOTIONS DE CARACTÉRISATION ET DE
DETERMINATION DE L’ÊTRE

5.0 INTRODUCTION

La caractérisation d’un être se fait à l’aide de l’adjectif qualificatif.


La syntaxe de l'adjectif qualificatif affecte à cette catégorie un certain nombre de règles
d'accord, ainsi qu'un rôle pouvant varier selon que cet adjectif est en position de noyau
d'un syntagme adjectival ou en position de satellite. Dans ce second cas, l'adjectif peut
être, soit satellite d'un nom ou d'un pronom (fonction d'épithète liée ou détachée), soit
satellite d'un verbe (fonction d'attribut).

5.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon les apprenants seront capables de :

5.1.1 Faire l’accord de l’adjectif avec le ou les noms qu’il qualifie

5.1.2 Expliquer la place de l’adjectif à côté du nom

5.1.3 Analyser l’adjectif qualificatif attribut


5.1.4 Identifier les satellites du syntagme adjectival

5.1.1 Accord de l'adjectif qualificatif

L'adjectif s'accorde en général en genre et en nombre, avec le mot qu'il qualifie.

Lorsqu'il est satellite d'un nom ou d'un pronom, il s'accorde normalement avec celui-ci.
Lorsqu'il est satellite d'un verbe (cas de l'attribut), il s'accorde normalement avec le nom
ou le pronom dont il est attribut.

Remarques :

48
 Quand un adjectif qualifie plusieurs noms ou pronoms, cet adjectif est mis
obligatoirement au pluriel. Au cas où les noms ou pronoms appartiennent à des
genres différents, le masculin l'emporte et l'adjectif qualificatif se met alors au
masculin pluriel :

Exemple : Une rose et un œillet odorants.


 Lorsque l’adjectif qualifie un pronom neutre, l'adjectif reste invariable (c'est-à-
dire qu'il reste au masculin singulier) :

Exemple : Cela est clair. Quelque chose nous a paru suspect.


Les qualificatifs « clair » et « suspect » (tous deux au masculin singulier) sont
attributs du sujet, respectivement des pronoms neutres « cela » et « quelque
chose ».
 Les adjectifs de couleur restent invariables lorsqu’ils ils sont composés de
plusieurs mots ou issus d'un nom.

Exemple : Des blouses bleu ciel, des pantalons marron.


 Certains adjectifs de formation expressive restent invariables : baba, extra, gaga,
riquiqui, rococo, sensas, super...

 Il est toujours invariable l'adjectif bon marché.

5.1.2 La position de l’adjectif qualificatif auprès du nom

Épithète liée

Lorsque l’adjectif est conjoint (ou lié) au nom qu’il qualifie, il est dit épithète. Il s'agit de
l'épithète liée qu’il faut distinguer du cas de l'épithète détachée, ou de l’apposition) :

Exemple : Une rose odorante. De beaux enfants.


L'adjectif « odorante » est épithète du nom « rose » ; l'adjectif « beaux » est
épithète du nom « enfants ».

Remarques:
 Contrairement à l'adjectif déterminatif ou à l'adjectif attribut (qui ont un caractère
obligatoire), l'adjectif qualificatif épithète est un satellite simplement facultatif.

 Seul le nom peut recevoir une épithète liée. S'il s'agit du pronom, l'adjectif sera
alors appositif (épithète détachée) ou attribut. Toutefois quelques pronoms
peuvent recevoir une épithète liée introduite par la préposition « de » :

Exemple : Quoi de neuf, docteur ? Nous avons mangé quelque chose de bon.
 L’adjonction de l'épithète peut prendre deux formes :

49
La postposition : l'épithète est placée après le nom dont elle est satellite.
L'antéposition : l'épithète est placée avant le nom dont elle est satellite. Dans les
deux cas cependant, un adjectif qualificatif épithète est toujours placé après les
déterminants (article, possessif, démonstratif, etc.) :

Exemple : Une petite fleur blanche.


Les adjectifs « petite » (placé avant le nom, mais après le déterminant « une ») et
« blanche » (placé après le nom) sont épithètes liées du nom « fleur ».
 Cependant il y a une seule exception : l'adjectif « feu » [=décédé] (il s'agit d'un
archaïsme), qui peut se placer avant le ou les déterminants :

Exemple : Feu la reine. La feue reine.


 Lorsque plusieurs adjectifs qualificatifs sont épithètes d'un même nom, ils
peuvent être coordonnés à condition d'être tous placés du même côté :

Exemple : Des travaux couteux, longs et pénibles. Un jeune et beau garçon.


Les adjectifs « couteux », « longs », « pénibles », sont épithètes du nom
« travaux ». Les adjectifs « jeune », « beaux », sont épithètes du nom « garçon ».

Les règles qui régissent la postposition ou l'antéposition des épithètes liées sont plus ou
moins strictes : certains adjectifs qualificatifs ayant comme fonction d'épithète liée sont
« plutôt » postposés, d'autres sont « plutôt » antéposés, d'autres enfin, peuvent être
postposés ou antéposés, selon le contexte et le sens retenu.

Les deux catégories d'épithète

La postposition de l’adjectif est le cas le plus courant.

Épithètes habituellement postposées

En général un très grand nombre de qualificatifs épithètes sont postposés. L'épithète


postposée produit le plus souvent une caractérisation de nature objective et descriptive.
C'est ainsi que sont ordinairement postposés :

 Les qualificatifs de forme ou de couleur :

Exemple : Un pantalon bordeaux ; des yeux bleus ; une cour carrée, un visage
ovale.
Et non : « Un bordeaux ; de bleus yeux ; une carrée cour ; un ovale visage. »
 Les participes employés comme adjectifs, participes passés ou participes
présents (adjectifs verbaux) :

Exemple : Un pantalon déchiré ; un message inattendu ; des numéros gagnants.


Et non : « Un déchiré pantalon ; un inattendu message ; de gagnants numéros. »
 Les ensembles adjectivaux, qu'il s'agisse de mots composés (unifiés, composés
ou locutions) ou de groupes (avec compléments d'adjectif) :

50
Exemple : Un bijou porte-bonheur ; des objets bon marché ; un homme rouge de
colère.
Et non : « Un porte-bonheur bijou ; de bon marché objets ; un rouge de colère
homme. »
 Les adjectifs dont la caractérisation est de nature relationnelle et indiscutable,
équivalent très souvent à un complément de nom :

Exemple : Le discours présidentiel ; une ligne téléphonique ; une erreur


grammaticale ; le peuple juif ; les pays chauds ; l'électricité statique ; une
tragédie cornélienne ; l'empire romain.
Équivalents de : « Le discours du Président » ; « Une ligne pour le téléphone » ;
« Une erreur de grammaire » ; etc.

Épithètes habituellement antéposées

Bon nombre d’adjectifs épithètes (généralement courts, et d'usage courant) sont


habituellement antéposés : ils conservent en fait la place normale qu'ils avaient en ancien
français. Il s'agit essentiellement des adjectifs suivants : autre, beau, bon, brave, grand,
gros, jeune, joli, maigre, mauvais, méchant, même, meilleur, moindre, pauvre, petit, pire,
vieux…

Exemple : Une pauvre maison entourée de vieux arbres.

 Souvent l'épithète habituellement antéposée est ressentie comme non dissociable


de son nom noyau, c'est-à-dire qu'elle forme presque avec ce dernier une véritable
locution nominale associée à une unité signifiante (avec un sens spécifique,
souvent figuré).

Ainsi, dans les expressions un pauvre homme et un homme pauvre, l'épithète


pauvre, satellite du nom homme, en antéposition prendra le sens de personne
digne de compassion (« pauvre homme »), tandis qu'en postposition, elle
signifiera le contraire de riche (« homme pauvre »). Cependant, la même épithète
antéposée, satellite, non plus du nom homme, mais du nom type, prendra le sens
de personne digne de mépris (« pauvre type »).

On peut donc dire que « homme pauvre » est bien un syntagme nominal dont
chaque élément conserve sons sens propre, indépendamment du sens de l'autre
élément, tandis que « pauvre homme » et « pauvre type » sont déjà des locutions
nominales indivisibles, avec une seule unité signifiante (pauvre diable, triste sire,
joyeux drille, etc.).
Cette différence de sens selon la position de l'épithète disparait généralement
quand l'adjectif devient apposé ou attribut.
 L'épithète antéposée produit généralement une caractérisation de nature
subjective, prenant souvent la forme d'un jugement de valeur. Le caractère de
l'information est alors dit évaluatif :

51
Exemple : Un intrépide combattant.
C'est-à-dire : « Un combattant que moi (énonciateur), je juge intrépide ». Mais on
dira : « Un film intéressant », donc adjectif évaluatif postposé (à cause de
l'adjectif verbal).
 Prenons l’exemple de l’adjectif épithète petite. Normalement placé en
antéposition il prend le plus souvent une valeur familière, affectueuse,
bienveillante, bref, hypocoristique. C'est ainsi qu'on pourra dire :

Exemple : Un petit bébé. Boire un petit coup. Une petite maison…


L'ensemble « petite maison » désigne une maison, peut-être modeste par la taille,
mais agréable et accueillante, tandis que « maison petite », désignerait une maison
de dimensions objectivement insuffisantes.

5.1.3 Les changements de position de l’adjectif

Un grand nombre d'épithètes habituellement postposées peuvent difficilement changer de


position, les participes passés notamment… Il est cependant possible, dans certains cas,
de placer une épithète en position inhabituelle. Cette faculté sera fonction de différents
types de considérations :

Considérations d'ordre euphonique

De manière générale, on cherchera à éviter tout hiatus, toute malencontreuse succession


d'accents toniques, toute allitération malvenue… C'est ainsi que certains adjectifs
épithètes, quoique de nature évaluative, ne pourront pas être en position antéposée, pour
de simples raisons euphoniques :

Exemple : Un homme laid / un élève doué / un moteur mou.


Et non pas « Un laid homme / un doué élève / un mou moteur. »

Considérations d'ordre stylistique

La position inhabituelle d’un adjectif permet tout d'abord d'attirer l'attention sur l'épithète
d'un point de vue acoustique et formel. Cet effet de style, permet une mise en relief de
l'épithète déplacée :

Exemple : Une histoire extraordinaire / une extraordinaire histoire.


L'épithète « extraordinaire » est habituellement postposée.

Un bel enfant / un enfant beau.


L'épithète « beau / bel » est habituellement antéposée.

Considérations d'ordre sémantique

52
La position inhabituelle d’un adjectif permet également d'attirer l'attention, non
seulement sur la forme, mais aussi sur un sens particulier de l'épithète déplacée.

Ainsi d'une manière générale, une épithète en position habituelle conservera son sens
propre, primitif, littéral, tandis qu'en position inhabituelle, cette même épithète se verra
affectée d'un sens dérivé, figuré (très souvent métaphorique) et plus abstrait :

Exemples :

Un appartement sombre / une sombre histoire.


L'épithète « sombre » habituellement postposée, signifie peu lumineux (sens
littéral, concret). En antéposition, elle signifie alors, dramatique et embrouillé
(sens métaphorique, abstrait).
Une chemise sale / une sale journée.
L'épithète « sale » habituellement postposée, signifie le contraire de propre (sens
littéral, concret). En antéposition, elle signifie alors, mauvaise (sens
métaphorique, abstrait).
Sa maison propre / sa propre maison.
L'épithète « propre » habituellement postposée signifie le contraire de sale. En
antéposition, il renforce l'adjectif possessif « sa ».
Un petit geste de la main / un geste petit.
L'épithète « petit » habituellement antéposée, signifie de dimensions réduites
(sens littéral, concret). En postposition, elle signifie alors, mesquin (sens
métaphorique, abstrait).
 Pour certains adjectifs, cette différence de sens produite par le changement de
position de l'épithète se perd parfois lorsque le qualificatif change de fonction :

Exemples :

Un homme pauvre / un pauvre homme


C'est-à-dire, « un homme qui n'est pas riche » et « un homme inspirant la pitié ».
Cet homme est pauvre.
C'est-à-dire, « Cet homme n'est pas riche » et non pas « Cet homme inspire la
pitié ».
 Pour d'autres adjectifs, la diversité de sens est maintenue, même si le qualificatif
change de fonction (le second sens dans ce cas, est donc lexicalisé) :

Une personne curieuse / une curieuse personne.


C'est-à-dire, « une personne indiscrète » et « une personne étrange ».
Cette personne est curieuse.
Pouvant signifier, selon le contexte, soit « Cette personne est indiscrète », soit
« Cette personne est étrange ».
 Un « chapeau blanc » signifie bien un chapeau de couleur blanche, mais un
« examen blanc » par contre, ne signifie pas un examen de couleur blanche ! La
raison est que « examen blanc » n'est plus un simple groupe, mais une véritable
locution, aux composants indissociables. Non seulement l'ordre de ses éléments

53
constitutifs ne pourra être changé, mais si l'on ajoute une épithète (distincte de
celle incluse dans la locution) ou bien un complément de nom, aucun de ces
ajouts ne pourra interrompre la locution :

Exemple :
Un redoutable examen blanc de terminale.
Le qualificatif «redoutable» est épithète, non pas du seul nom «examen», mais de
la locution « examen blanc ». De la même façon, le syntagme nominal «de
terminale» est complément non pas du seul nom «examen», mais de la locution
« examen blanc ».
 Il importe de noter que de nombreux syntagmes sont en fait des noms composés
dans lesquels l'épithète a une place fixée par l'usage (lexicalisation). Dans de tels
cas de figure, la place de l'épithète ne peut être modifiée, mais n'a pas à être
analysée car celle-ci forme de fait avec son nom noyau, une locution nominale :

L'Invincible Armada. Des petits pois. Un fin stratège. Le Jugement dernier. Un


triste sire. Un jeune homme. Un fin limier. Les années sombres. Un joyeux drille.
Un dossier brulant…

Considérations d'ordre syntaxique

Quand le nom est en fait le noyau d'une locution nominale, soit accompagné d'un premier
qualificatif (antéposé ou postposé), soit accompagné d'un complément de nom
(normalement postposé), l’épithète ne pourra être placée qu'avant ou après la locution,
mais jamais entre les deux éléments.

Exemples :

Si nous devons ajouter l'épithète « difficile » à la locution nominale, « examen


blanc », nous aurons le choix entre deux solutions :
Un difficile examen blanc / Un examen blanc difficile.
Mais pas : « Un examen difficile blanc ».
Autre exemple, si nous devons ajouter l'épithète « gentil » à la locution nominale,
« petit enfant », nous aurons le choix entre deux solutions :
Un gentil petit enfant / Un petit enfant gentil.
Mais pas : « Un petit gentil enfant ».
 Lorsque cette locution nominale ou ce syntagme nominal est composé d'un noyau
suivi d'un nom complément, l'épithète ne pourra être placée qu'avant ou après,
mais jamais entre les deux éléments de la locution ou du syntagme :

Exemples :
De délicieuses pommes de terre / des pommes de terre délicieuses.

54
Mais Un plat délicieux / Un délicieux plat de spaghettis.
Préférable à « Un délicieux plat », et à « Un plat délicieux de spaghettis ».
 Inversement, l’on sait que l'adjectif « grand » est habituellement antéposé (ainsi,
une « grande maison » est préférable à une « maison grande »). Mais si l'on doit
ajouter un complément de l'adjectif à cette épithète (par exemple, « comme un
château »), celle-ci devra changer de position :

Exemple :
Une grande maison / Une maison grande comme un château.
Et non pas : « Une grande comme un château maison ».
Donc, le plus souvent, le complément de l'adjectif impose la postposition de
l'épithète, alors que le complément du nom en impose l'antéposition.
 Si deux épithètes, conjointes de manière identique, ont le même caractère
(objectif ou subjectif, littéral ou figuré, descriptif ou évaluatif…) elles pourront
être coordonnées :

Exemple :
Une élégante et couteuse chemise.
Par exemple, si une chemise blanche est également une chemise élégante, on
pourra dire :
Une élégante chemise blanche / Une chemise blanche élégante.
Mais pas : « Une chemise blanche et élégante », ni « Une blanche et élégante
chemise ». En fait, il y a deux groupes inclus l'un dans l'autre : le groupe inclus
étant « chemise blanche ». Si « blanche » peut être considéré comme épithète de
« chemise », « élégante » en revanche ne le peut pas : en effet, ce qualificatif est
épithète du syntagme nominal « chemise blanche ». Ainsi les deux épithètes ne
faisant pas partie du même syntagme, elles ne sauraient être considérées comme
parallèles, et de ce fait, ne peuvent être coordonnées.
Il faut donc noter qu’en cas de pluralité d'épithètes d'un même nom, placées du
même côté de ce nom, la coordination ne sera possible que si ces différentes
épithètes peuvent être ressenties comme des éléments parallèles.

Épithète détachée

Lorsqu’il est disjoint par rapport au nom noyau dont il est satellite, l'adjectif qualificatif
constitue une épithète détachée (on dit aussi, apposé, ou appositif ou mis en apposition).
Il est alors séparé de celui-ci par des virgules qui effectuent comme une mise entre
parenthèses :

Exemple :
Le gros chat tigré guette la souris, immobile et silencieux.
Les adjectifs « gros » et « tigré » sont épithètes liées du nom sujet « chat », tandis
que « immobile » et « silencieux » sont épithètes détachées de ce même nom.
 On notera qu'à la différence de l'épithète liée qui est obligatoirement conjointe au
nom, la place de l'épithète détachée est libre par rapport au nom noyau. Il est

55
d'ailleurs fréquent que l'épithète détachée se trouve en début ou en fin de phrase,
c'est-à-dire, très éloignée du noyau :

Exemple :

Immobile et silencieux, le gros chat tigré guette la souris.

 Quand l'épithète détachée est placée en début de proposition, elle se rapporte


ordinairement au sujet de cette proposition. Mais elle peut également se rapporter
à un autre noyau, à condition que ce lien de subordination ne soit pas équivoque :

Exemple :
Immobile et silencieux, le gros chat tigré guette la souris, innocente mais
prudente.
Les qualificatifs « innocente » et « prudente » placés en fin de phrase, parce que
féminins, ne peuvent se rapporter au syntagme sujet « le gros chat tigré » qui lui,
est du genre masculin. Il est clair par conséquent, que ces deux adjectifs sont des
épithètes détachées du nom « souris ».
 Contrairement à l'épithète liée, l'apposition a une valeur généralisante :

Exemple :

Courageux et persévérants, les élèves ont été récompensés.


Les élèves courageux et persévérants ont été récompensés.

Dans la première phrase (épithètes détachées) tous les élèves sont courageux et
persévérants, et tous ont été récompensés : cela équivaut un peu à une proposition
subordonnée avec ellipse de son verbe (Parce qu'ils ont été...), complément
circonstanciel de cause du verbe « ont été récompensés ». Dans la deuxième
phrase (épithètes liées) seuls les élèves courageux et persévérants, ont été
récompensés (mais manifestement, tous ne l'ont pas été).
 Dans certains cas l'épithète détachée perd sa relation avec le nom auquel elle se
rapporte initialement, et par contigüité, devient un satellite du verbe. Elle prend
dans ce cas la valeur d'un adverbe de manière et devient souvent invariable :

Exemple :
La neige tombe, drue / La neige tombe drue / La neige tombe dru.

E-activité 5.1.1, 5.1.2, 5.1.3

Numérotation 5.1.1, 51.2, 5.1.3


Titre Accord et place de l’adjectif
Objectif Le but de cette activité est de permettre aux étudiants de :
a. Faire l’accord de l’adjectif avec le ou les noms qu’il accompagne

56
b. Expliquez la position de l’adjectif à coté du nom

Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/INM2ObM5-9c et relevez les


différents moyens de caractérisation du nom.

Élément déclencheur

Tache individuelle Lisez le texte sous ce lien électronique :


http://secondaire.e-monsite.com/pages/langue/page-12.html
a. Notez la définition de la caractérisation
b. Résumez les procédés grammaticaux utilisés pour caractériser un
nom

Interaction a. Ecrivez un petit texte qui présente une personne que vous aimez.
b. Mettez en ligne votre texte
c. Faites des observations dans le forum de discussion 5.1.1 sur un
texte d’un de vos collègues en relevant les aspects de
caractérisation

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre L’adjectif qualificatif attribut

5.1.4 L’adjectif qualificatif attribut

L'adjectif qualificatif attribut est un satellite, non pas du nom auquel il se rapporte (et
avec lequel il s'accorde), mais du verbe. Il peut être attribut du sujet ou bien attribut du
complément d'objet.

Qualificatif attribut du sujet

Quand l'adjectif qualificatif est attribut du sujet, le verbe est nécessairement un verbe
d'état (être, sembler, paraitre, devenir...) ou un verbe à la voix passive :

Exemple :

57
Cette rose semble odorante. Vos enfants sont beaux. Les travaux ont été couteux,
longs et pénibles. Elle m'a paru bien fatiguée. Vous avez l'air bien joyeux ! Les
soldats ont été faits prisonniers.
 La place normale de l'attribut du sujet est après le verbe noyau. Cependant,
l'inversion de l'attribut du sujet est une figure de style fréquente en poésie :

Odorantes étaient les roses.


L'adjectif « odorantes » est attribut du sujet « roses ».

Qualificatif attribut du complément d'objet

Quand l'adjectif qualificatif est attribut du complément d'objet (on peut dire, plus
simplement attribut de l'objet), le verbe est nécessairement un verbe transitif :

Exemple :
Cette rose, je la trouve odorante.
L'adjectif « odorante » est attribut du C.O.D. « la ».
 La place normale de l'attribut de l'objet est après le verbe noyau. L'inversion de
l'attribut de l'objet est une autre figure de style fréquente en poésie :

Exemple :
Cette rose, odorante je la trouve.
L'adjectif qualificatif « odorante » est attribut de l'objet « la ».
 Il peut arriver que le complément d'objet et son attribut se suivent. Il convient
dans ce cas, d'éviter de confondre l'attribut de l'objet avec une épithète liée :

Exemple :
Je trouve cette personne sympathique.
L'adjectif « sympathique » est attribut du C.O.D. « personne ».
Cette personne sympathique est ma voisine.
L'adjectif « sympathique » est épithète liée du nom « personne ».

5.1.5 Satellites du syntagme adjectival

Un syntagme adjectival peut avoir des satellites qui sont des noms, des adverbes, ou des
propositions.

 Notons qu’un très grand nombre d'adjectifs qualificatifs sont d'origine


participiale : participes passés ou participes présents (appelés plus précisément
adjectifs verbaux).

De tels adjectifs suivent les règles morphologiques et syntaxiques des autres


adjectifs qualificatifs. Toutefois en tant que noyaux d'origine verbale, ils sont
susceptibles de recevoir des satellites qui habituellement dépendent du verbe

58
(complément d'objet, complément d'agent ou complément circonstanciel,
principalement) :

Exemple : Pendant mes vacances, j'ai logé dans une authentique chaumière, usée
par le temps.
Le participe passé « usée » a valeur d'adjectif, et sa fonction est : épithète
détachée du syntagme « authentique chaumière ». Mais en tant que verbe (verbe
passif, avec auxiliaire « être » sous-entendu), il reçoit un satellite : le syntagme
nominal prépositionnel « par le temps » (complément d'agent du verbe « être
usée »).
 Mis à part ce cas, tout satellite d'un syntagme adjectival a toujours pour fonction
d'être complément de l'adjectif (c'est-à-dire, complément du noyau adjectival).

Le nom, satellite du syntagme adjectival

Dans un syntagme adjectival, le nom satellite se place habituellement après l'adjectif


noyau :

Exemple :
Une action digne d'éloges.
Dans le syntagme adjectival « digne d'éloges », le syntagme nominal « d'éloges »
est complément de l'adjectif noyau « digne ».

Autres exemples d'adjectifs pouvant (ou devant) recevoir un complément :

Capable de, conforme à, content de, coupable de, désireux de, digne de, enclin à,
fier de, généreux envers, habilité à, heureux comme, jaloux de, natif de, plein de,
prêt à, satisfait de, solidaire de, susceptible de…

L'adverbe, satellite du syntagme adjectival

Dans un syntagme adjectival, l'adverbe satellite se place habituellement avant l'adjectif


noyau. On dit que l'adverbe modifie ou complète l'adjectif :

Exemple :
Il est très gentil.
Dans le syntagme adjectival « très gentil », l'adverbe « très » complète l'adjectif
noyau « gentil ».

La proposition subordonnée, satellite du syntagme adjectival

Dans un syntagme adjectival, la proposition subordonnée se place habituellement après le


noyau :

59
Exemple :
Sa mère est fière qu'il ait réussi.
Dans le syntagme adjectival « fière qu'il ait réussi », la proposition subordonnée
« qu'il ait réussi » est complément de l'adjectif noyau « fière ».

E-activité 5.1.4, 5.1.5

Numérotation 5.1.4, 5.1.5


Titre
Objectif Le but de cette activité en ligne est de vous permettre aux
apprenants d’expliquer les procédés de caractérisation et de
détermination du nom.

Résumé de la tache Regardez cette vidéo https://www.youtube.com/watch?


v=INM2ObM5-9c et faites le résumé des moyens de
caractérisation

Elément déclencheur

Tache individuelle a. Composez un texte descriptif (10 lignes maximum) dans


lequel vous utiliserez tous les moyens de caractérisation du nom.
b. Mettez en ligne votre texte

a. Choisissez un des textes mis en ligne par vos camarades.


Début de l’interaction b. Commentez ce texte sur le fond (idées) et la forme en
précisant le type de caractérisation fait.
a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et
Action du modérateur en ligne le contexte de la discussion.
b. Stimuler l'apprentissage et la génération de nouvelles idées.
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l'apprentissage.
d. Clôturer l’activité en ligne

60
Calendrier Deux heures
A suivre Les expansions du nom

5.2 QUESTIONS DE REVISION

1. Distinguez les épithètes des attributs, puis précisez s’il s’agit d’épithète liée ou
détachée.
a. Un public chaleureux et enthousiaste accueillit le chanteur
.........................................................
b. Le climat a été particulièrement clément pour nos vacances
.........................................................
c. Furieux d’avoir été capturé, l’écureuil a refusé d’être apprivoisé
.........................................................
d. Après ce long voyage, le conducteur semblait fatigué
.........................................................

2. Soulignez et identifiez les marques de caractérisation dans ces phrases.


a) Nous avons une belle voiture.
b) Cet homme est un arnaqueur.
c) J’adore les amis qui m’aident à faire mes exercices
d) La maison de ma tante est grande.
e) Je t’adore ma fillette.
f) Voilà la moto que mon père a achetée.
g) Nous sommes assis dans la salle à manger.
h) Cette fête est événement.
i) Ma mère nous a préparé un gâteau au chocolat.
j) Les enfants de mon quartier sont forts, ils gagnent souvent les tournois qui sont
organisés par les associations locales.
k) Ces produits ne sont pas consommables

5.3 REFERENCES
- Maia Grégoire (2017), Grammaire progressive du français intermédiaire, Paris,
Clé Internationnal, 4ème Edition

- https://www.cap-concours.fr/sanitaire-et-social/concours-paramedicaux/reviser/
connaitre-les-procedes-de-caracterisation-attributs-et-expansions-du-nom-
cc_fra_08

61
LEÇON 6 : LES EXPANSIONS DU NOM
6.0 INTRODUCTION

Comme le nom l'indique "Expansion du nom" est une fonction (sur le modèle : sujet du
verbe, Cod du verbe, etc...). C’est plus précisément une expression générique qui
regroupe toutes les fonctions qui dépendent non pas d'un verbe mais d'un nom.

En effet, il occupe la fonction d'expansions du nom tout mot ou groupe de mots qui
précise un nom (parfois un pronom) sans l'intermédiaire d'un verbe. L'attribut du
Sujet, par conséquent, bien qu'il précise un nom ou un pronom (le sujet), n'est pas une
expansion du nom, car il nécessite la présence intermédiaire d'un verbe du type "être". Il
existe d'autres expansions : de l'adjectif (complément de l'adjectif) ou de l'adverbe
(complément de l'adverbe) par exemple.

6.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon, les apprenants seront capables de :

6.1.1 Identifier les différentes expansions du nom

6.1.2 Analyser chaque expansion du nom

6.1.3 Analyser la proposition subordonnée relative

6.1.1 Les différentes expansions du nom

On distingue les expansions du nom ci-après :

Exemples
Nature (classe
gras : ce qui
Fonctions faisant partie grammaticale) des mots
occupe la fonction
des expansions du nom qui peuvent occuper ces
italique : le nom
fonctions
précisé
• épithète (aussi appelée adjectif qualificatif (ou Un petit navire tanguait

62
participe passé employé misérablement dans la
"épithète liée")
comme adj. qual.) terrible tempête.
adjectif qualificatif (ou
• épithète détachée (aussi Inquiet, le pilote avait fait
participe passé employé
appelée "adjectif apposé") ramener toute la voilure.
comme adj. qual.)
Le pilote, un homme
• apposition (aussi
nom (GN, pronom) d'expérience, maintenait le
appelée "nom apposé")
cap.
nom (GN, pronom), verbe à L'espoir des matelots était
• complément du nom
l'infinitif, adverbe mince.
La tempête qui s'était levée
• complément de proposition subordonnée
le matin-même persistait
l'antécédent relative
avec la même vigueur.

6.1.2 Reconnaitre chacune des expansions du nom

A. L'épithète (liée)

 L’épithète liée est un adjectif qualificatif

 l'adjectif peut se trouver devant le nom précisé ; dans ce cas, il est placé entre
le nom et son déterminant
Exemple : Le gros ballon éclata.

 l'adjectif peut se trouver derrière le nom précisé ; dans ce cas, il est placé
immédiatement après le nom (il est "collé" au nom)
Exemple : La fillette malade a guéri en un jour.

Il existe une liste d'adjectifs qui dans certains cas peuvent être placés devant ou
derrière un nom : tous les adjectifs sont alors épithètes, y compris ceux qui ne
paraissent pas être immédiatement accolés au nom (à cause de la juxtaposition et/ou
de la coordination des adjectifs)

Exemple : Les arbres verts, parfumés


et riants abritèrent leurs rires
ensoleillés.

 certains adjectifs changent de sens selon qu'ils sont devant ou derrière le nom
précisé.

Exemple : Napoléon fut un grand homme,

63
pourtant ce n'était pas un homme grand, bien au
contraire !

Remarque :

Il importe de ne pas confondre avec l'attribut du sujet quand le verbe de type «


être» est sous-entendu

Exemple :
Paul est intelligent et Mélanie combative. (sous
entendu : Mélanie EST combative)

A ne pas confondre avec l'attribut du COD

Exemple :
Il trouve la salade acide. ("acide" ne fait pas
partie du GN "la salade", comme le montre le
remplacement par un pronom : "il ne la trouve
pas acide.")

B. L'épithète détachée

L’épithète détachée est un adjectif qualificatif.


Cet adjectif peut se trouver placé en avant du nom précisé ; dans ce cas, il précède le
déterminant et en est séparé par une virgule (une autre virgule se trouve de l'autre côté
de l'adjectif)
Exemple :
... mais, fugitive, l'apparition disparut bien
vite...

L'adjectif peut se trouver placé après le nom précisé ; il en est séparé par une virgule
(une autre virgule se trouve de l'autre côté de l'adjectif).

Exemple : Le ciel, très chargé, ne permettait pas


de projeter une promenade.

L’épithète détachée exprime souvent une valeur circonstancielle, notamment de cause


ou d'opposition.
Exemple :
Énorme, cette femme faisait preuve d'une agilité
surprenante. (opposition)
L'enfant, affamé, se jeta sur la nourriture avec
frénésie. (cause)

64
C. L'apposition

L'apposition est une fonction remplie par un mot ou un groupe de mots qui apporte
un complément d'informations à un nom ou à un groupe nominal dans une sorte de
mise entre parenthèses implicite.
Elle est placée juste à côté du mot (ou des mots) qu'elle complète, soit devant, soit
derrière et en est souvent séparée par deux virgules ou par deux points.

La fonction apposition peut être exercée par des termes de nature différente.
 Un adjectif
Un adjectif peut remplir la fonction d'apposition.
Exemple : Navré, l'homme sortit tristement. (Apposition à « l'homme »)
 Un nom propre ou commun
Un nom propre ou commun accompagné d'un adjectif ou non peut également
remplir la fonction d'apposition.
Exemple : Flaubert, écrivain célèbre, mourut en 1880. (Apposition à
« Flaubert »)
 Un verbe à l'infinitif
 L'apposition peut aussi être un verbe à l'infinitif (ou plusieurs, comme dans
l'exemple qui suit).
Exemple : J'ai deux passions : lire et chanter. (Appositions à « passions »)
 Une proposition conjonctive complétive
Il en va de même pour une proposition complétive introduite par la conjonction «
que ».
Exemple : Il n'a qu'une crainte, que je le dénonce. (Apposition à « crainte »)

 L'apposition peut être introduite par une préposition et ne doit pas être confondue
avec un complément du nom (l'apposition représente la même chose que ce
qu'elle précise.

Exemple : Le village de Lutèce est l'ancêtre de Paris.

65
 L'apposition peut consister à simplement accoler deux noms (dont le second est
souvent un nom propre), sans utilisation de virgules

Exemple : Le général Eisenhauer est un homme célèbre.

En résumé, La fonction apposition a pour but d'apporter des informations


complémentaires sur le nom à côté duquel elle est placée.
Cette fonction peut être occupée par un groupe nominal, un verbe à l'infinitif ou une
proposition complétive.

D. Le complément du nom

Le complément de détermination du nom (CDN) est une expansion du nom. C'est en


général un nom ou un groupe nominal relié au nom par l'une des prépositions de, à, en.

Exemple : une pomme de pin, des patins à roulettes, un verre en cristal

Il peut être introduit également par les prépositions avec, sans, pour, contre :

Exemples : un livre pour enfants, un sirop contre la toux.

Il suit parfois directement le nom

Exemples : du papier journal, début mars.

Le complément du nom est le plus souvent un nom ou un GN mais il peut appartenir à


d'autres classes grammaticales (pronom, infinitif, adverbe).

Un complément du nom peut être :

 un nom propre ou un nom commun


Exemples : un camion de pompier, le camion de Jean

 un groupe nominal
Exemple : le chat de mon grand frère
 un verbe à l’infinitif
Exemple : une machine à écrire
 un pronom
Exemple : le chat de celle-ci
 un adverbe
Exemple : les examens de demain

Remarque :

Il ne faut pas confondre un complément du nom avec un complément circonstanciel.

66
Exemple :

Il conduit la voiture de son père. (Complément du nom)


Il a sorti la voiture du garage. (Complément circonstanciel de lieu)

Contrairement au complément du nom, le complément circonstanciel peut être déplacé.

Du garage, il a sorti la voiture.

E-tivité 6.1.1, 6.1.2

Numérotation 6.1.1, 6.1.2


Titre Les expansions du nom (première partie)
Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants d’utiliser les
expansions de nom dans leur production orale et écrite.
Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/m8kj6RaTWwM et relevez les
principaux points dont parle l’auteur.

Élément déclencheur

Tache individuelle Lisez le texte sous ce lien


http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3442 et Résumez le
contenu en indiquant ses principaux points.
Interaction a. Expliquez en quelques lignes le rôle et l’importance des
expansions de nom dans la communication verbale
b. Mettez en ligne votre explication
c. Donnez votre avis sur les explications de vos camarades de classe
à ce sujet.

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre La proposition subordonnée relative

67
6.1.3 La proposition subordonnée relative

Le complément de l'antécédent
C'est un cas particulier des compléments du nom : le groupe qui complète est un nom est
une proposition subordonnée relative (proposition : sujet + verbe + éventuels
compléments • relative : introduction par un pronom relatif)

Exemple :
Elle vit un homme dont les vêtements étaient des
guenilles (haillons).

 L'antécédent complète en règle générale le nom qui précède immédiatement la


proposition subordonnée relative.

 La proposition subordonnée peut très généralement être remplacée par un adjectif


qualificatif (ou un complément du nom)

Exemple :

Elle vit un homme dont les vêtements étaient en guenilles. Elle vit un homme
déguenillé.

Une proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif (qui, que,
quoi, dont, où et les composés de quel : auquel, duquel, etc.).

Elle complète un nom, un GN ou un pronom, appelé l'antécédent du pronom relatif, sur


lequel elle apporte des précisions : elle fait donc partie des expansions du nom.

Elle est toujours placée juste après l'antécédent du pronom relatif.

Exemple :

L'homme qui était à mes côtés semblait endormi.


Je regardai cet homme qui semblait endormi.

Sa fonction grammaticale est d'être complément de l'antécédent du pronom relatif.

Le pronom relatif introduit la proposition subordonnée relative et permet de la repérer.

Il reprend le nom, le GN ou le pronom appelé son antécédent.

Il a une fonction dans la proposition subordonnée relative : la fonction qu'aurait son


antécédent si on le rétablissait.

68
Exemple :

Le train que j'attends part dans dix minutes.


que est COD du verbe attendre ; c'est la fonction qu'aurait son antécédent train si
on le rétablissait : J'attends le train.

Dans la proposition subordonnée relative, on emploie souvent l'indicatif.

Exemple : L'homme qui était à mes côtés semblait endormi.

Cependant, on peut employer le subjonctif dans les propositions subordonnées relatives


qui expriment une incertitude,

Exemple : Auriez-vous une boisson qui soit sans alcool ?

ou dans celles dont l'antécédent comporte un adjectif mis au superlatif.

Exemple :

Je vais te raconter les plus belles vacances que je n’aie jamais passées (subjonctif passé
du verbe passer).

Remarque :

Il ne faut pas confondre une proposition subordonnée relative introduite par le pronom
relatif que et qui complète un nom (> Le train que j'ai pris allait à Marseille.) et
la proposition subordonnée complétive introduite par la conjonction de
subordination que et qui complète un verbe (> Je pense que je prendrai la voiture la
prochaine fois.).

E-activité 6.1.3 Les expansions du nom (suite)

Numérotation 6.1.3
Titre Les expansions du nom (deuxième partie)
Objectif Le but de cet exercice est de permettre aux apprenants de
manipuler les différentes expansions du nom.

69
Résumé de la tache Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/wl2Emtsq9zw et relevez les
différents types d’expansions du nom.

Déclencheur

Tache individuelle a. Composez six phrases simples qui contiennent chaque fois
une expansion du nom.
b. Dites la nature et la fonction de l’expansion.
Début de l’interaction

a. Expliquez brièvement la précision apportée par chaque


expansion du nom
b. Postez en ligne votre explication
c. Commentez les réponses de vos camarades

Action du modérateur  S’assurer que les apprenants se concentrent sur le


contenu et le contexte de la discussion
 Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles
idées
 Faire des observations sur le progrès de l’apprentissage
Fermer l’activité en ligne
Calendrier Deux heures
A suivre La phrase complexe et les relations logiques en français

6.2 QUESTIONS DE REVISION

1. Exercez-vous en répondant aux questions qui sont au lien électronique suivant :

https://www.salle34.net/les-expansions-du-nom-exercice/

70
2. Les noms en gras ont une ou plusieurs expansions du nom. Relevez-les et précisez
leur nature.
Pierre, qui n’avait pas encore son permis, se lançait dans une première leçon de conduite
qu’il ne devait jamais oublier. Assis devant le volant, le petit bonhomme au nez retroussé
et la face ronde, faisait glisser ses mains grassouillettes sur le volant en plastique, et
regardait le rétroviseur intérieur dont il avait préalablement réglé la position

3. Relevez uniquement les compléments du nom, que vous distinguerez des COI et
des Compléments d’agent. Pour chaque complément du nom, vous indiquerez le
nom auquel il se rapporte.
a. Le détective à l’imperméable beige croit à l’innocence du suspect
.........................................................
b. Le gâteau d’anniversaire est attendu de tous les convives
.........................................................
c. L’armoire en chêne a été achetée en Bretagne
.........................................................
d. Cette chanteuse à la voix d’or a été applaudie de tout le
monde ................................................
4. Relevez les propositions relatives, encadrez le pronom relatif et précisez son
antécédent.
a. J’ai enfin acheté le livre dont tu m’avais parlé
.........................................................
b. Le train que j’ai pris était en retard
.........................................................
c. Je rêve d’un pays où tout serait parfait
.........................................................
c. Molière, qui a écrit Les Fourberies de Scapin, est un des auteurs français les plus
célèbres
........................................................

6.3 REFERENCES

- Maia Grégoire (2017), Grammaire progressive du français Perfectionnement,


Paris, Clé Internationnal

- https://www.cap-concours.fr/sanitaire-et-social/concours-paramedicaux/reviser/
connaitre-les-procedes-de-caracterisation-attributs-et-expansions-du-nom-
cc_fra_08

71
LEÇON 7 : LA PHRASE COMPLEXE ET LES RELATIONS
LOGIQUES EN FRANÇAIS
7.0 INTRODUCTION

Une phrase est dite complexe lorsqu’elle contient deux ou plusieurs verbes. Elle est
composée de deux ou plusieurs propositions, à la différence de la phrase simple qui ne
contient qu’un seul verbe conjugué. Une proposition est un groupe de mots construit
autour d’un verbe. Le verbe d’une proposition est presque toujours conjugué, mais il
existe quelques exceptions.

La phrase simple ne comporte donc qu'une seule proposition, c’est-à-dire un seul noyau
sujet-verbe.

Exemple: Le jeune homme court dans la rue sans regarder autour de lui.

La phrase complexe comporte quant à elle plusieurs propositions et donc plusieurs


noyaux sujets-verbes.

Exemple : Le jeune homme court car il a pris du retard et il craint que ses amis
ne l'attendent

Au niveau de son organisation, la phrase complexe organise les propositions selon


deux systèmes :

 Les propositions indépendantes

Chacune peut former une phrase à elle seule et ne dépend pas de l’autre. On peut
les relier :
Avec un signe de ponctuation : les propositions sont dites juxtaposées.
Ex. : L’homme était furieux, il cria très fort.

Avec une conjonction de coordination : les propositions sont dites coordonnées.


Ex. : L’homme était furieux et il cria très fort.

72
 La proposition principale et sa subordonnée

Seule la principale peut faire une phrase à elle seule. L'autre proposition a besoin
de la principale pour exister : c'est la subordonnée. Elle est introduite par un mot
subordonnant. Il peut s'agir d'une conjonction de subordination ou d'un pronom
relatif.
Ex. : L'homme était furieux, si bien qu'il cria fort.

Pour délimiter clairement les propositions on doit :

 repère les verbes conjugués;


 relie chaque constituant au bon verbe : le GS, la suite du GV (COD, COI...) et le
CC;
 détermine la subordonnée et la principale en identifiant le terme subordonnant.

Ex :[ La jeune fille continua sa route rapidement ] [ parce qu'elle était


courageuse ].
prop. principale prop. Subordonnée

Cependant certaines subordonnées n'ont pas de mot subordonnant, leur groupe verbal est
constitué d'un verbe à l'infinitif. Il s'agit d'une proposition infinitive.

Exemple : Josiane entend les oiseaux chanter dans les arbres.

Par ailleurs, certaines propositions ne sont pas « complètes », ce qui rend parfois difficile
l'identification de la phrase.

Ex. : Il criait très fort, tempêtait comme un beau diable et finit par claquer la porte.
Dans cet exemple, le sujet il n'est pas répété, il est sous-entendu. Il y a bien trois
propositions.

Ex. : Anne jouait aux dominos, Pierre au scrabble.


Dans cet exemple, le verbe jouer n'est pas répété, il est sous-entendu. Il y a bien deux
propostions.

Il ne faut pas confondre les propositions subordonnées infinitives avec les groupes à
l'infinitif. Pour former une proposition, les infinitifs doivent avoir leur sujet propre,
distinct de celui d'un autre verbe conjugué à un mode personnel.

Ex. : Anne écoutait les mucisiens accorder leur guitare.

Il s’agit de deux propositions car il y a dans la phrase deux sujets de verbes.


« Anne » : sujet de « écoutait »
« les musiciens » : sujet de « accorder ».

73
Par contre la phrase «Richard voulait écouter de la musique. » est une seule proposition.
« écouter de la musique » est COD du verbe voulait.

La phrase simple comporte une seule proposition, la phrase complexe en comporte


plusieurs.
Il existe des propositions indépendantes, des propositions principales et des
propositions subordonnées.

Dans cette leçon nous allons nous concentrer à l’étude des propositions subordonnées et
aux relations logiques qu’elles expriment.

La phrase simple ne comporte qu'une seule proposition et donc qu'un seul noyau sujet-
verbe.
Exemple: Le jeune homme court dans la rue sans regarder autour de lui.

La phrase complexe comporte plusieurs propositions et donc plusieurs noyaux sujets-


verbes.

Exemple : Le jeune homme court car il a pris du retard et il craint que ses
amis ne l'attendent

Au niveau de son organisation, la phrase complexe organise les propositions selon


deux systèmes :

 Les propositions indépendantes

Chacune peut former une phrase à elle seule et ne dépend pas de l’autre. On peut
les relier :
Avec un signe de ponctuation : les propositions sont dites juxtaposées.
Exemple: L’homme était furieux, il cria très fort.

Avec une conjonction de coordination : les propositions sont dites coordonnées.


Exemple: L’homme était furieux et il cria très fort.

 La proposition principale et sa subordonnée

Seule la principale peut faire une phrase à elle seule. L'autre proposition a besoin
de la principale pour exister : c'est la subordonnée. Elle est introduite par un mot
subordonnant. Il peut s'agir d'une conjonction de subordination ou d'un pronom
relatif.
Exemple : L'homme était furieux, si bien qu'il cria fort.

Pour délimiter clairement les propositions on doit :

74
 repère les verbes conjugués;
 relie chaque constituant au bon verbe : le GS, la suite du GV (COD, COI...) et le
CC;
 détermine la subordonnée et la principale en identifiant le terme subordonnant.

Exemple :[ La jeune fille continua sa route rapidement ] [ parce qu'elle était


courageuse ].
prop. principale prop. Subordonnée

Cependant certaines subordonnées n'ont pas de mot subordonnant, leur groupe verbal est
constitué d'un verbe à l'infinitif. Il s'agit d'une proposition infinitive.

Exemple : Josiane entend les oiseaux chanter dans les arbres.

Par ailleurs, certaines propositions ne sont pas « complètes », ce qui rend parfois difficile
l'identification de la phrase.

Exemple : Il criait très fort, tempêtait comme un beau diable et finit par claquer la porte.
Dans cet exemple, le sujet il n'est pas répété, il est sous-entendu. Il y a bien trois
propositions.

Exemple : Anne jouait aux dominos, Pierre au scrabble.


Dans cet exemple, le verbe jouer n'est pas répété, il est sous-entendu. Il y a bien deux
propostions.

Il ne faut pas confondre les propositions subordonnées infinitives avec les groupes à
l'infinitif. Pour former une proposition, les infinitifs doivent avoir leur sujet propre,
distinct de celui d'un autre verbe conjugué à un mode personnel.

Exemple: Anne écoutait les musiciens accorder leur guitare.

Il s’agit de deux propositions car il y a dans la phrase deux sujets de verbes.


« Anne » : sujet de « écoutait »
« les musiciens » : sujet de « accorder ».

Par contre la phrase «Richard voulait écouter de la musique. » est une seule proposition.
« écouter de la musique » est COD du verbe voulait.

La phrase simple comporte une seule proposition, la phrase complexe en comporte


plusieurs.
Il existe des propositions indépendantes, des propositions principales et des
propositions subordonnées.

Dans cette leçon nous allons nous concentrer à l’étude des propositions subordonnées et
aux relations logiques qu’elles expriment.

75
7.1 RÉSULTATS ATTENDUS

7.1.1 Analyser la structure de la proposition complétive


7.1.2 Expliquer les différents moyens d’exprimer le temps
7.1.3 Expliquer les différents moyens d’exprimer le but
7.1.4 Expliquer les différents moyens d’exprimer la cause et la conséquence
7.1.5 Expliquer les différents moyens d’exprimer la condition et l’hypothèse
7.1.6 Expliquer les différents moyens d’exprimer l’opposition et la concession

7.1.1. La proposition complétive

La subordonnée complément d’objet, nommée aussi complétive, complète un verbe et


forme avec un groupe verbal, tout comme un groupe nominal complément d’objet.

Exemple: J’attends son arrivée. (GN COD)


J’attends qu’il arrive. (subord. COD)

La proposition subordonnée complément d’objet complète les verbes qui expriment:

 une déclaration: affirmer, déclarer, dire, s’exclamer etc.


 une opinion: penser, estimer, croire, juger, trouver etc.
 un sentiment: souhaiter, douter, craindre, regretter, se réjouir etc.
 une volonté: vouloir, exiger, demander etc.
 une perception: voir, entendre, sentir etc.
 une connaissance: savoir, apprendre, s’apercevoir, se rendre compte etc.

Il existe plusieurs types de complétives:

 Conjonctionnelles: introduites par que, de ce que, à ce que:

Ex: Je crois que François commencera bientôt à travailler.

 Interrogatives indirectes, introduites par adverbes, pronoms ou adjectifs


interrogatifs ou exclamatifs.

Ex: Je me demande quand il sera de retour.


Je veux savoir ce que tu envisages pour les vacances.

 Complétives infinitivales.

Ex: J’espère pouvoir les aider. (= J’espère que je pourrai les aider)

76
Les fonctions des propositions complétives

Ces propositions sont l’équivalent d’un GN ou d’un GP COD et assument leurs


principales fonctions:

 sujet;
Exemple: Qu’il ait fait cette gaffe me surprend. (= Il est surprenant qu’il ait
fait cette gaffe.)

 attribut du nom:

Exemple: La vérité est que Roger est coupable.

 COD introduit par la conjonction que:

Exemple: Je désire qu’il vienne nous voir.

 COI introduit par les locutions conjonctionnelles à ce que, de ce que:

Exemple: Jean tien à ce que sa famille soit heureuse.

 COS (complément d’objet second) après des verbes comme prévenir, avertir,
promettre:

Exemple : Il a promis à ses enfants qu’il leur ferait une surprise.

Les modes des verbes dans la subordonnée complétive:

 Indicatif.

Exemple: Je pense que ce paysage est magnifique.


Je sais que ce paysage est magnifique.

 Le subjonctif est utilisé après des verbes qui expriment:

- la volonté: vouloir, désirer, souhaiter, interdire, refuser;


- la crainte: craindre, redouter, avoir peur;
- la joie: se réjouir;
- le doute: douter.
Parfois, le subjonctif peut se trouver au commencement de la phrase:
Qu’il ait refusé de s’impliquer dans cette affaire, c’était prévisible.

 L’infinitif. La transformation de la complétive introduite par que en infinitif est:

77
 obligatoire quand les verbes au subjonctif et le verbe de la proposition
principale a le même sujet:
Exemple: Je veux sortir.
Tu dois venir.

Pour certains verbes, l’infinitif est précédé de la préposition de:


Exemple: J’ai peur de fâcher mon ami.

 facultative dans les cas suivants:

- les verbes qui demandent l’indicatif quand les sujets sont identiques:
Exemple: Je pense que je sais de quoi il s’agit. (Je pense savoir…)
- les verbes à construction double (le sujet de la proposition complétive est
le même que le COD du verbe de la proposition principale):
Ex: J’ai demandé à Jean qu’il mette de l’ordre dans ses affaires.
(J’ai demandé à Jean de mettre de l’ordre…).
- les verbes voir, entendre, regarder, sentir, dont le sujet est différent du
sujet de la complétive:

Exemple: Elle voit les enfants aller à l’école.

- mais, avec les verbes remarquer, constater, la transformation est


impossible même quand les sujets sont identiques:

Exemple: Elle constate qu’elle a assez de toilettes d’été.

 La proposition subordonnée complétive peut être remplacée parfois par:

 un nom ou un GN, étant donné que parfois elle a valeur de nom;

Exemple: Il fait toujours ce qu’il doit. (= son devoir)

 un infinitif:

Exemple: Elle a décidé qu’elle irait visiter l’Espagne cet été. (=Elle a décidé
d’aller visiter l’Espagne)
Il prétend qu’il a assisté à cette scène. (Il prétend avoir assisté à
cette scène)

 Les subordonnées conjonctionnelles introduites par que peuvent avoir aussi la


fonction de complément de l’adjectif, parfois d’apposition:

Exemple: Je suis content que vous m’ayez dit cela. (- complément de l’adjectif
content).

78
Il était fier à cette pensée, que son fils était apprécié. (- apposition du
nom pensée)

7.1.2 L’expression du temps

La circonstance : expression du temps

La notion de temps ne s’exprime pas uniquement par les temps et les modes verbaux.
Elle est liée à la vision adoptée par le sujet parlant et par la position des évènements sur
l’axe du temps.
L’axe du temps est partagé en 3 zones : passé - présent - futur. Sur cet axe se positionnent
des évènements qui peuvent être précis, ponctuels, ou occupant une portion de l’axe
lorsqu’ils sont envisagés comme une durée.
Les évènements sont peuvent donc s’exprimer en notion de :

Ponctuel vs duratif
Réalisé vs virtuel
Limité vs non limité

Avec la concordance des temps il existe différentes possibilités d’exprimer l’antériorité,


la simultanéité et la postériorité des évènements les uns par rapport aux autres avec les
temps verbaux.
Nous ajouterons, ici, les locutions conjonctives et les outils lexicaux permettant
d’exprimer toutes les nuances de sens dans l’expression du temps.

Pour nommer les différentes périodes de temps on recourt notamment aux expressions:

Siècles ; Année ; Mois ; Jours ; Semaines ; Saisons

L’expression de l’antériorité

Les outils pour exprimer l’antériorité sont multiples :

 Les locutions conjonctives

 Les locutions conjonctives suivies de l’indicatif :

Avant le moment où
En attendant le moment où
Jusqu’au moment où

 Les locutions conjonctives suivies du subjonctif :

Avant que (+ ne explétif)


Jusqu’à ce que
En attendant que

79
Du plus loin que
D’ici à ce que
Les locutions suivies de l’infinitif :
Avant de
En attendant de

 Les outils lexicaux

Adverbes et locutions adverbiales :

 Marqueurs du temps :

A un moment donné – auparavant – autrefois – avant – dans le temps –


jadis (temps lointain)– lors - naguère (temps récent) – peu de temps avant – très
longtemps avant - …

 Signification de « il y a bien longtemps » :

Il y a longtemps que – il y a beau temps que – il y a belle lurette que (


lurette = heurette en ancien français)- cela fait un bail ! – depuis toujours –

Expressions :

A peu de temps de là – dans ma jeunesse – de mon temps – il était une


fois - il y a 2 ans – il y a peu de temps – il y a quelques années – il y a très
longtemps – jute avant – l’a année (le mois, la semaine) dernière – longtemps
avant – peu de temps auparavant – peu de temps avant – un jour – un soir - …

 Les substantifs :

Pour exprimer que le passé devient présent :

Une évocation – la mémoire – un rappel – un récit – une réminiscence –


un souvenir – un projet -…

Pour exprimer une attitude devant le passé :

Le bon temps – la fuite du temps – la nostalgie – la mélancolie – le regret


Pour exprimer les périodes de notre passé :

La petite enfance – le premier âge – l’enfance – l’adolescence – l’âge


adulte – la maturité – la vieillesse – le troisième âge – le quatrième âge -

Pour exprimer le passé de l’humanité :

80
Un âge (l’âge de pierre, de fer, de brize,…) - une année (en 1515,
en l’an 800) – une ère (l’ère secondaire, quaternaire) – une période
(à cette période, en une période de 10 ans) – un siècle - …

 L’évocation du passé très lointain :

Du plus loin que je me souvienne – aussi loin que je remonte dans ma mémoire –
aussi loin qu’il m’en souvienne – il me revient à l’esprit – en remontant très loin
dans le passé – aussi loin que remontent mes souvenirs – si j’essaie de retrouver
mes plus anciens souvenirs –

Comment exprimer le temps dans une phrase ?

Pour exprimer le temps dans une phrase, on peut utiliser les éléments suivants:
 un mot (avant, hier, après, jamais, etc.) ;
 un groupe de mots (la semaine prochaine, l'année dernière, une heure précise,
etc.) ;
 des propositions subordonnées de temps. Elles sont alors introduites par une
conjonction ou une locution conjonctive de subordination et comportent un verbe
conjugué :

Je te promets de lui téléphoner dès que je rentre à la maison.


Proposition principale Proposition subordonnée temporelle

La proposition subordonnée complément circonstanciel de temps


La proposition subordonnée temporelle est reliée à une proposition principale. Ensemble,
elles expriment un rapport :
 d'antériorité : avant
 de simultanéité : en même temps
 de postériorité : après

La proposition subordonnée temporelle a pour fonction d'être un complément


circonstanciel de temps.

Relation d’antériorité
L'action du verbe de la principale se déroule avant celle de la subordonnée.
Exemple:
Je rentrerai avant qu'il ne fasse nuit.

81
Les outils subordonnants marquant l'antériorité sont : avant que, jusqu'à ce que,
en attendant que, jusqu'au moment où.
Le verbe dans la subordonnée est en général au subjonctif car l'action est présentée
comme envisageable, donc non encore réalisée.
Seule la locution « jusqu'au moment où » est suivie de l'indicatif.
Remarque : les subordonnants peuvent être suivis, en langue soutenue, d'un ne explétif,
sans valeur négative.
Exemple : Ma mère préparait activement le repas avant que les invités n’arrivent.

La relation de simultanéité
L'action du verbe de la principale se déroule en même temps que celle de la
subordonnée.
Exemple :
Je passerai l'aspirateur pendant que tu rangeras ta chambre.
Les outils subordonnants marquant la simultanéité avec des nuances éventuelles de
répétition ou de progression sont :
• les conjonctions : quand, lorsque, comme ;
• les locutions conjonctives : tandis que, pendant que, en même temps que,
au moment où, tant que, dès que, aussitôt que, chaque fois que, toutes les fois que,
à mesure que.
En général on emploie l'indicatif, au même temps que celui de la principale (ou à un
temps équivalent).
Exemples :
Quand tu arriveras, nous irons à la piscine.
Comme j'arrivais, il sortit à ma rencontre.
Dans cette dernière phrase, les deux temps, imparfait et passé simple, situent l'action au
même moment du passé : l'un présente l'action dans son déroulement, l'autre dans sa
ponctualité.

La relation de postériorité
L'action du verbe de la principale se déroule après celle de la subordonnée.
Exemple :
82
Dès que j'aurai fini mon travail, j'irai te retrouver.
Les outils subordonnants utilisés pour exprimer la relation de postériorité sont les
suivants : quand, lorsque, après que, dès que, une fois que, aussitôt que, sitôt que.

En général, on emploie l'indicatif dans la subordonnée.


Si le verbe de la principale est à un temps simple, celui de la subordonnée, marquant en
fait une antériorité, est au temps composé correspondant.

Exemple : Dès que j'aurai fini mon travail, j'irai te retrouver.


futur antérieur futur simple

Remarque :
Certains mots subordonnants peuvent introduire d'autres types de
subordonnées (causale, oppositive, comparative) ; c'est le cas avec l'emploi de comme,
tandis que, quand, alors que.
Exemples :
Comme j'arrivais, il n'est pas parti. (CC de cause)
Pour Noël, Léa a eu une dizaine de cadeaux, tandis que son frère a dû se
contenter d'un petit camion. (CC d'opposition)
En résumé, la subordonnée temporelle est une proposition subordonnée
conjonctive introduite par une conjonction ou une locution conjonctive de
subordination.
En tant que Complément circonstanciel de temps du verbe principal, elle établit avec
celui-ci un rapport temporel d'antériorité, de simultanéité ou de postériorité.

E-activité 7.1.1, 7.1.2

Numérotation 7.1.1, 7.1.2


Titre Les propositions subordonnées
Objectif Le but de cette activité est de permettre aux apprenants de formuler et
analyser les propositions subordonnées complétives et temporelles.
Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/xZBWeEc3Ksk et résumez le
contenu en relevant les points essentiels.

83
Élément déclencheur

Tache individuelle a. Composez deux phrases complexes, l’une à l’aide du pronom


relatif « que » et l’autre à l’aide de la conjonction de
subordination « que ».
b. Analysez ces deux phrases en indiquant les caractéristiques des
propositions subordonnées obtenues
c. Mettez en ligne votre travail

Interaction Dans le forum de discussion 7.1.1.1, faites un commentaire sur l’un des
travaux de vos camarades mis en ligne.

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre L’expression du but

7.1.3 L’expression du but

La subordonnée de but, qui est aussi appelée finale, est une proposition qui exerce
la fonction de complément circonstanciel de but (ou de crainte) du verbe
principal dont elle dépend et avec lequel elle établit un rapport logique. Elle exprime
l'intention, le résultat, l'objectif visé ou au contraire évité par le fait de la principale.
Exemples :
Paul s'est caché pour qu'on le laisse en paix.
Paul s'est caché de peur qu'on ne le voie.

Mises à part les subordonnées participiales, la subordonnée de but (finale) est


une proposition conjonctive introduite par:

84
 une locution conjonctive : pour que, afin que, de sorte que, de crainte que, de
peur que.

Remarque : les locutions de peur que et de crainte que sont suivies, en langue
soutenue, d'un ne explétif, sans valeur négative (à ne pas confondre avec la
négation ne...pas).

Exemples:
Il s'est caché de peur qu'on ne le voie.
(= pour qu'on ne le voie pas)

Il s'est montré de peur qu'on ne le voie pas.


(= pour qu'on le voie)

 la conjonction que, après un verbe à l'impératif.

Exemple :
Viens, que je boutonne ton manteau !
(= afin que je boutonne ton manteau)

Le verbe de la subordonnée de but se met toujours au subjonctif puisqu'elle exprime


une intention avec un résultat incertain, et non un fait réel.
Exemple:
Il a insisté pour que je vienne.
Il importe de distinguer les propositions subordonnées consécutives et
les propositions subordonnées finales : la consécutive exprime le résultat pur, atteint,
d'une action ; la finale quant à elle exprime le résultat visé, recherché ou évité.

Exemples :
Il a révisé jour et nuit de sorte qu'il a réussi son examen.
(= si bien que)
(Consécutive : résultat atteint)

Il a révisé jour et nuit de sorte qu'il réussisse son examen.


(= pour que, dans le but de)
(Finale : résultat envisagé)

85
Dans ces cas, il faut identifier clairement la nuance de sens, le mode utilisé (i.e l’indicatif
pour la conséquence et le subjonctif pour le but) et éventuellement le mot subordonnant.
Il faut retenir en conclusion que la proposition subordonnée conjonctive complément
circonstanciel de but, appelée finale, établit un rapport logique avec le fait de la
principale dont elle dépend. Elle en exprime le résultat souhaité ou évité. Elle est
introduite par une conjonction ou locution conjonctive de subordination et elle est
toujours au subjonctif.
Autres moyens d’exprimer le but
 Préposition + infinitif : de manière à, de façon à, en sorte de, de peur de, de
crainte de, dans le but de, dans l’intention de, dans l’espoir de, dans le souci de,
dans la perspective de
Exemples :
Ils étudient de manière à obtenir une excellente note au test.
Ils étudient de façon à obtenir une excellente note au test.
Ils étudient de sorte d’obtenir une excellente note au test.
Ils étudient de peur de ne pas obtenir une excellente note au test.
Ils étudient de crainte de ne pas obtenir une excellente note au test.

 préposition + nom : pour, en vue de, de peur de

Exemples :

Pour la simplicité des démarches, je vous propose de vous inscrire par Internet.
Elle ne sort pas de chez elle de peur de la colère de son père.
Il fait des heures supplémentaires en vue d’une promotion.

Mots exprimant le but : ambition, but, détermination, dessein, intention, objectif, objet,
projet, propos, résolution, visée, volonté, vue

7.1.4 Expression de la cause et de la conséquence

La relation de cause peut être exprimée par

86
 une proposition subordonnée circonstancielle de cause.

Une proposition subordonnée circonstancielle de cause est une proposition qui


donne l'explication, la cause de ce qui est dit dans la proposition principale. Sa
fonction grammaticale est d'être complément circonstanciel de cause. Elle peut
être placée avant ou après la proposition principale.
Exemple :
Elle n'est pas venue parce qu'elle a préféré aller au
cinéma.
Comme elle a préféré aller au cinéma, elle n'est pas venue.
 Le mot introducteur de la proposition subordonnée circonstancielle de cause
appartient à la classe grammaticale des conjonctions de
subordination : parce que, puisque, comme, vu que, attendu que, étant donné
que, sous prétexte que.
Exemples :
Tu peux partir puisque tu as fini ton devoir.
Étant donné que tu as fini ton devoir, tu peux partir.
 Remarque : La proposition principale exprime implicitement la conséquence.
Exemple :
Tu peux partir puisque tu as fini ton devoir.
conséquence implicite cause explicite

Par d'autres moyens grammaticaux

 Une proposition coordonnée à une autre par la conjonction de


coordination car.
Exemple :
Je ne t'ai pas répondu car j'étais occupé.
 Une proposition participiale.
Exemple :
Ses parents étant sortis, Mélanie a organisé une fête.
 Un lien implicite entre deux propositions juxtaposées.

87
Exemple :
Je ne t'ai pas répondu, j'étais occupé.
 Un participe présent ou un gérondif.
Exemple :
Étant occupé, je ne t'ai pas répondu.
 Un groupe nominal précédé d'une préposition : à cause de, grâce à, en
raison de.
Exemple :
En raison d'une grève, les trains ne circuleront pas demain.
 Un adjectif ayant la fonction d'épithète détachée.
Exemple :
Fatiguée, je me suis endormie.

La relation de conséquence peut être exprimée par :


Par une proposition subordonnée circonstancielle de conséquence : Une proposition
subordonnée circonstancielle de conséquence est une proposition qui indique
la conséquence, le résultat de ce qui est dit dans la proposition principale. Sa fonction
grammaticale est d'être complément circonstanciel de conséquence. Elle est
placée après la proposition principale.

Exemple :
J'ai été absent hier, si bien que je dois rattraper les cours.
 Le mot introducteur d'une proposition subordonnée circonstancielle de
conséquence peut appartenir à différentes classes grammaticales. Ce peut
être :
 une conjonction de subordination : de sorte que, si bien que, au
point que, de façon que, de manière que.
Exemple :
Je t'aide de sorte que tu puisses te reposer ce week-end.
 un adverbe d'intensité placé dans la principale (si, tellement, tant) et
la conjonction de subordination que introduisant la proposition
subordonnée. Ces deux mots sont mis en corrélation.

88
Exemples :
Il est si grand qu'il ne peut pas passer la porte.
Il a tant travaillé la grammaire qu'il connaît toutes les
propositions par cœur.
 Remarque : La cause est exprimée implicitement dans la proposition
principale.
Exemple :

J'ai été absent hier si bien que je dois rattraper les cours.
cause explicite conséquence implicite

La conséquence peut également être exprimée par d'autres moyens que par une
proposition subordonnée (leçon no 30) :
 une proposition coordonnée à une autre par la conjonction de
subordination donc.
Exemple :
Je fais du sport, donc je maigris.
 un lien implicite entre deux propositions juxtaposées.
Exemple :
Je fais du sport : je maigris.
 un adverbe : c'est pourquoi, ainsi, aussi.

Exemple :
Je fais du sport, ainsi je maigris.

7.1.5 L’expression de la condition et de l’hypothèse

Les subordonnées circonstancielles de condition (les hypothétiques)


La subordonnée de condition ou hypothétique est une proposition qui assume
la fonction de complément circonstanciel de condition du verbe principal dont elle
dépend.
Elle exprime la condition, c’est-à-dire l'hypothèse considérée comme réalisable ou non,
dont dépend la réalisation du fait de la principale.

89
Exemple : Si j'ai assez d'argent, je m'achèterai cette voiture.

Hormis les subordonnées participiales, la subordonnée hypothétique est une proposition


conjonctive introduite par une conjonction ou une locution conjonctive de subordination.
Le mode du verbe de la subordonnée dépend du choix de l'outil subordonnant.

La subordonnée introduite par si est toujours à l'indicatif.

En fonction du mode de la principale, on distingue deux grands cas de concordance des


temps.
 Quand la principale à l'indicatif ou à l'impératif (dans le réel)

 Quand la principale au conditionnel (hors du réel)

Remarque : Dans la langue littéraire soutenue, l'irréel du passé peut être exprimé par le
plus-que-parfait du subjonctif.
Ex. : S'il eût pu venir, il l'eût fait.

Les autres subordonnées hypothétiques

90
La subordonnée est à l'indicatif après les conjonctions
suivant que, selon que, dans la mesure où.

Exemple: Selon qu'il réussira ou non son examen, il partira en vacances ou il restera
chez lui.

La subordonnée est au conditionnel


après quand bien même, au cas où, dans l'hypothèse où.

Exemple : Au cas où tu le voudrais, je viendrai.

Elle est au subjonctif, après à (la) condition que, à moins que (souvent suivi
d'un ne explétif), à supposer que, en admettant que, pour peu que, pourvu que, soit que...
soit que.

Exemple: A supposer que tu le veuilles, je viendrai.

Remarque :

C’est le contexte qui permet de distinguer le potentiel de l'irréel du présent car tous
deux utilisent les mêmes temps.
Ainsi la conjonction Si peut introduire une subordonnée : hypothétique, oppositive ou
concessive, consécutive, interrogative indirecte.

Exemple :

Les autres moyens pour exprimer l’hypothèse

Prépositions : sans, en cas de, à moins de, faute de, quite à,….
Adjectifs : aléatoire, éventuel, incertain, possible, probalbe,...
Substantifs : hypothèse, probabilité, supposition, condition,….
Verbes : imaginer, supposer, admettre
Autres : dans ce cas, dans le cas contraire, autrement, sans cela, faute de quoi, …

91
A RETENIR

La proposition subordonnée hypothétique établit un rapport logique avec le fait de la


principale dont elle dépend, c’est-à-dire la condition possible ou non à laquelle est
soumise la réalisation de la principale.
Introduite par une conjonction ou une locution conjonctive de subordination, elle peut
être à l'indicatif, au subjonctif ou au conditionnel.
Dans un système hypothétique en si (toujours à l'indicatif), quand le verbe de la
principale n'est pas au conditionnel, la subordonnée souligne le caractère éventuel,
réalisable ou réalisé de la condition. Quand il est au conditionnel, la subordonnée
souligne le caractère potentiel ou irréel (présent ou passé) de la condition.

7.1.6 L’expression de l’opposition et de la concession

1. Expression de l’opposition
La proposition subordonnée d'opposition (oppositive) est une proposition qui assume
la fonction de complément circonstanciel d'opposition du verbe principal dont elle
dépend. Elle indique un rapport d'opposition entre deux faits concomitants,
indépendants l'un de l'autre, sans être contradictoires, sans que l'un fasse obstacle à
l'autre (contrairement à la subordonnée de concession).
Exemple :
Paul joue alors que Catherine travaille.
Proposition A Proposition B

Les faits mis en parallèle et exprimés par les propositions A et B sont opposés.
Cependant le fait de la proposition A est indépendant du fait de la proposition B et
n'entre pas en contradiction avec lui. Ainsi le fait que Paul joue n'empêche pas le fait
que Catherine travaille.

Les outils subordonnants de la proposition oppositive


Mises à des subordonnées participiales, la subordonnée oppositive est une proposition
conjonctive introduite par une conjonction ou une locution conjonctive de

92
subordination : quand, alors que, tandis que, pendant que, bien loin que, sans que, au lie
u que (opposition négative).

Le mode du verbe de la subordonnée


Le verbe de la subordonnée oppositive se met:
 à l'indicatif, le plus souvent ;
Exemple :
Tu passes ton temps à traîner tandis que Julien travaille.
 au conditionnel, si l'opposition est présentée comme hypothétique ;
Exemple :
Il est gentil tandis que son frère serait plutôt méchant.
 au subjonctif, après sans que et au lieu que.
Exemple :
De nombreuses espèces de rapaces disparaissent sans que nous nous
en préoccupions.

Remarques :
 On confond souvent subordonnée d'opposition et subordonnée de concession.
Pourtant, même si elle marque bien une opposition entre deux faits (comme
l'oppositive), la subordonnée de concession met surtout en valeur leur aspect
contradictoire et logiquement incompatible.
Exemples :
Paul joue alors que Catherine travaille. (Subordonnée oppositive)
Proposition A Proposition B

Paul joue alors qu'il a des devoirs pour demain. (Subordonnée concessive)
Proposition A Proposition B

Les deux faits des propositions A et B sont opposés dans les deux phrases ; mais
dans la phrase 1, la proposition B n'est pas en contradiction avec
la proposition A ; alors que dans la phrase 2, la proposition B devrait empêcher

93
logiquement l'existence du fait de la proposition A : Paul a des devoirs, donc il
ne devrait pas jouer ; or il joue quand même.
 Souvent, seul le contexte permet de les distinguer.
Les subordonnées d'opposition ont souvent une valeur très proche
des subordonnées temporelles, elles utilisent d'ailleurs les mêmes
subordonnants. Seul le sens de la phrase, le contexte, permet de les distinguer.
Exemples :
 Alors que je me promenais dans la rue, je fis la rencontre d'une vieille
connaissance. (Subordonnée temporelle)
 Alors que je me promenais dans la rue, ma mère préparait le dîner.
(Subordonnée oppositive)

Les autres moyens d’exprimer l’opposition

Pourtant. Cependant, toutefois, néanmoins,


Exemple
 J’ai bien travaille pourtant je n’ai pas réussi.
(Je n’ai pas réussi bien que j’aie bien travaillé).
 Le feu est rouge cependant l’automobiliste ne s’arrête pas.
(L’automobiliste ne s’arrête pas même si Le feu est rouge)

Malgré, en dépit de + nom


Exemple :
 Malgré ta force, tu n’arrives pas à soulever ce poids.
(Même si tu es fort, tu n’arrives pas à soulever ce poids).
Quitte à, avoir beau + infinitif
Exemples:
 Quitte à se faire critiquer, il ne veut pas changer d’avis.
(Même s’il se fait critiquer, il ne veut pas changer d’avis).
 Il a beau savoir la vérité, il ne veut pas la dire.
(Même s’il sait la vérité, il ne veut pas la dire).
Notez en conclusion que la proposition subordonnée d'opposition établit un rapport
d'opposition, mais non contradictoire avec le fait de la principale dont elle dépend.

94
Introduite par une conjonction ou locution conjonctive de subordination, elle est en
général à l'indicatif.

2. Expression de la concession
La proposition subordonnée de concession, appelée aussi concessive, est une proposition
qui joue le rôle de complément circonstanciel de concession du verbe principal dont
elle dépend.
Contrairement à la subordonnée oppositive, elle exprime une contradiction entre deux
faits dépendants l'un de l'autre : le rapport de cause à effet attendu est alors démenti.
Exemple :
Bien que Kamel soit fatigué, il continue à travailler.
Proposition A Proposition B

Dans cette exemple, le fait exprimé par la proposition A est opposé au fait exprimé par
la proposition B et devrait logiquement empêcher l'existence de B : Kamel étant fatigué,
il ne devrait pas continuer à travailler ; pourtant, il le fait. La cause n'a donc pas l'effet
attendu.
Les faits des propositions A et B sont, dès lors, opposés et contradictoires :
la proposition A exprime donc une concession.

Les outils subordonnants


Hormis les subordonnées participiales, la subordonnée concessive est une proposition
conjonctive introduite par :
 une conjonction ou une locution conjonctive de
subordination : alors que, tandis que, bien que, quoique, loin que, sans que, quan
d bien même, alors même que, même si, encore que.

Remarque : Les subordonnées introduites par bien que et quoique peuvent


être elliptiques (le verbe est sous-entendu !).

Exemple : Quoique mécontent, il vint à la réunion.

95
 un système corrélatif constitué d'un adverbe, d'un adjectif indéfini ou d'un pronom
relatif suivi de que :
 si/tant/tout/aussi/quelque... que, encadrant un adjectif, un participe ou un
adverbe, restent invariables;

Exemple : Si intelligent qu'il fût, il ne comprit rien.


 quelque(s)/quel(le)s... que, encadrant un nom, s'accordent avec ce nom
dont ils sont l'attribut ;
Exemple : Quelques sottises qu'il fasse, il sera pardonné.
 qui que/quoi que/où que.
Exemple : Quoi que tu dises, je ne te pardonnerai pas.

Le mode du verbe dans la subordonnée


Le verbe de la subordonnée est au subjonctif, en général.
Exemple :
Bien qu'il fasse beau, je n'irai pas à la piscine.
À l'indicatif, après tout... que, alors même que, même si.
Exemple :
Même s'il fait beau, je n'irai pas à la piscine.
Au conditionnel, avec une nuance d'hypothèse, après quand bien même, alors même que.
Exemple : Quand bien même il ferait beau, je n'irai pas à la piscine.

Remarque : Les homophones

 Il ne faut pas de confondre quoique, conjonction de subordination (synonyme


de bien que) et quoi que, pronom relatif (qui signifie quelle que soit
la chose que).

Exemples :

Quoiqu'il dise des inepties, nous le croyons.

Quoi qu'il dise, nous le croyons.

 Evitez de confondre :

96
 quelque (adverbe) + adjectif + que;

Exemple : Quelque intelligents qu'ils soient, ils ne réussiront pas.

 – quelque(s) (adjectif indéfini) + nom + que ;

Exemple : Quelques sottises qu'il fasse, il sera pardonné.

 – quel(le)s (adjectif relatif) + que + verbe au subjonctif.

Exemple : Quelle que soit votre décision, je viendrai.

En résumé, la proposition subordonnée concessive établit une relation d'opposition et


de contradiction avec le fait de la principale dont elle dépend grammaticalement et
logiquement.
Elle introduite par une conjonction, une locution conjonctive de subordination ou par
un système corrélatif, elle est en général au subjonctif, mais on peut trouver parfois
l'indicatif ou le conditionnel.

E-activité 7.1.3, 7.1.4, 7.1.5, 7.1.6 Phrases complexes et relations logiques

Numérotation 7.1.3, 7.1.4, 7.1.5, 7.1.6


Titre Phrases complexes et relations logiques
Objectif A la fin de cet exercice, les apprenants seront capables de
formuler et d’analyser les phrases complexes
Résumé de la tache
Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/gP3eQqusM3c et faites le
résumé de la leçon sur la proposition circonstancielle.

Déclencheur

Tache individuelle Préparez, sur le modèle de la leçon de la vidéo ci-dessus, une


leçon sur la proposition subordonnée de votre choix

97
Début de l’interaction

a. Mettez en ligne votre leçon pour le forum de discussion


b. Mettez en ligne 3 commentaires sur le travail de vos
camarades.

Action du modérateur  S’assurer que les apprenants se concentrent sur le


contenu et le contexte de la discussion
 Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles
idées
 Faire des observations sur le progrès de l’apprentissage
 Fermer l’activité en ligne
Calendrier
Trois heures

A suivre Notions sur la rédaction de textes

7.2 QUESTIONS DE RÉVISION

Exercice 1
Faites une seule phrase complexe comportant une subordonnée circonstancielle de
temps avec les deux propositions proposées. Attention au mode du verbe commandé par
le choix du subordonnant.
a) Monsieur Jourdain a perdu la tête. Il a rencontré la marquise.
b) Les applaudissements éclatèrent dans la salle. Le comédien entra sur scène.
c) Nicole éclata de rire. Elle aperçut l'accoutrement de son maître.
d) Monsieur Jourdain organisa une grande fête. Il apprit que la marquise allait venir.
e) Le maître de danse répète son ballet. La marquise vient.
f) Dorante devint très amical. Il comprit que Monsieur Jourdain était riche.

Exercice 2

98
Reliez les deux propositions en exprimant le but :

1. J’utilise la calculatrice. Je vérifie mes comptes (pour, afin de)

2. Il a fait un crédit. Il veut acheter une voiture (pour, afin de)

3. Il ne fait pas le bruit. Il réveille l’enfant qui dort (pour, de crainte de, afin de, de
peur de)

4. Je lui ai laissé mon adresse. Il sait où me rejoindre (pour que, afin que)

5. Il cache la lettre. Je ne la lis pas (pour que, de crainte que, afin que, de peur que)

6. Il fait tout son effort. Il a de l’expérience (pour, afin de)

7. Il m’a parlé. Je peux l’aider (pour que, afin que)

8. Je vais t’expliquer par où passer. Tu ne te perdras pas (pour que, de crainte que,
afin que, de peur que)

9. Il faut l’aider. Il trouve une solution (pour que, afin que)

10. l éduque bien ses enfants. Ils deviennent des criminels (pour que, de crainte que)

Exercice 3

Complétez par un subordonnant de cause, de conséquence ou de but

1. Je travaille bien……………………..réussir

2. Je travaille bien…………………..je réussis

3. …………………je travaille bien je réussis

4. Je travaille bien …………………ne pas réussir

5. Je ne suis pas sorti…………………il fait mauvais temps

6. Je vais au marché………………..acheter des légumes

7. Il insiste………………….tu viennes

8. Il insiste……………….tu ne viennes pas

Exercice 4

99
Relie les propositions par une locution conjonctive qui exprime la conséquence. :

1. La route est longue. Nous partons tôt.


2. Le gâteau est délicieux. J’en prends un autre morceau.
3. Les nouveaux voisins dégradent la cage d’escalier. Les locataires ont porté
plainte.

Exercice 5

Passe du rapport de cause au rapport de conséquence :

1. Plusieurs espèces animales et végétales ont disparu parce qu’on dégrade leur
environnement.

2. Puisqu’il y a du brouillard, tu rentreras plus tard.

3. Il a pris un coup de soleil parce qu’il est resté longtemps sur la plage.

Exercice 6

Complétez les dialogues suivants avec parce que, puisque / puisqu', grâce à et à cause
de. :

1.- Non, la Grèce, pas question !

- Bon, Marina, ……….tu n'es pas d'accord, nous n'irons pas en vacances cette
année.
2. - Comment a-t-il pu acheter cet appartement si cher ?

- ……..son frère qui lui a prêté une grosse somme d'argent.


3. - Pourquoi vous n'avez pas terminé ce travail ?

- ……….vous ne m'avez pas dit exactement ce que je devais faire.


4. - Mais pourquoi réagis-tu comme ça avec lui ?

- C'est……son attitude, il est vraiment trop désagréable

5. - Est-ce que Jules est toujours malade ?

- Oh non, ………ses médicaments, il a fini par guérir.


6. Elvire, …………il fait froid, prends ton écharpe.

Exercice 7

100
Choisissez le bon subordonnant parmi ceux proposés entre parenthèse

1. Nos voisins pourront se rendre à leur chalet ________ la route soit ouverte. (à
condition que, quoique)
2. Peu importe l’heure à laquelle arrivera le courrier spécial
__________________________________le contrat soit signé par les deux parties
(bien que, pourvu que)
3. ______________________________________________________ ce témoin
dise la vérité, la partie adverse devra revoir toute sa démarche.
1. (En admettant que, bien que)
4. Cette année, notre équipe de soccer ne se rendra pas en finale
________________________________________________________ elle ait
remporté le championnat l’année dernière. (à supposer que, bien que)
5. ________________________________________________________ les prix des
produits biologiques se mettent à baisser, les consommateurs se laisseront
sûrement attirer par cette nouvelle approche alimentaire.
a. (À supposer que, Quoique)
6. ________________________________________________________ le
téléphone cellulaire soit d’une très grande utilité, plusieurs souhaitent qu’on
interdise aux gens de s’en servir au volant d’un véhicule.

(Bien que, Pour autant que)

7.3 RÉFÉRENCES

- Michèle Boularès, Jean Louis Frérot, Grammaire progressif du français


avec 400Exercices

- L'analyse de la phrase complexe dans la grammaire générale.


Construction des catégories « proposition principale » et « proposition
subordonnée » [article] par Valérie Raby, in Histoire Épistémologie
Langage / Année 2002 / 24-1 / pp. 93-105

- https://www.espacefrancais.com/lexpression-de-la-circonstance//

- https://www.etudes-litteraires.com/propositions-subordonnees.php

101
LEÇON 8 : NOTIONS SUR LA REDACTION DE TEXTES :
LE TEXTE NARRATIF ET LE TEXTE ARGUMENTATIF

8.0 INTRODUCTION

Dans le cours de français, la rédaction est présente sous plusieurs formes (lettre,
narration, description, etc …) durant toutes les années d’étude. Les élèves sont préparés à
l'exercice dès le début avec les fameuses expressions écrites. Mais plus ils avancent en
niveau, plus l'exercice est exigeant et demande de la préparation et de la méthodologie.

Pour réussir cet exercice, mieux vaut avoir une bonne idée de la meilleure façon de
rédiger. La plus part du temps, les élèves ont le choix entre deux sujets à traiter : un
sujet d'invention (ou d'imagination) et un sujet de réflexion.

Exemples de deux sujets possibles :

 Sujet d'invention : "Imaginez la suite d’un texte en vous mettant à la place du


personnage. Utilisez des anecdotes personnelles",

 Sujet de réflexion : "Pourquoi est-il important d'apprendre tout au long de sa


vie ? Argumentez votre réponse."

Les apprenants sont évalués sur la qualité de l'expression écrite, l'usage approprié de la
langue et l'orthographe, ainsi que leur capacité à organiser leurs arguments.

Dans cette leçon, nous allons nous focaliser sur la rédaction de deux types de texte: le
texte narratif et le texte argumentatif.

102
8.1 RÉSULTATS ATTENDUS

A la fin de cette leçon les apprenants seront capables de :

8.1.1 Rédiger un texte narratif

8.1.2 rédiger un texte argumentatif

8.1.1 Rédaction d’un texte narratif

Construction de la narration :

Le récit est l’histoire raconté par l’auteur avec ses personnages, ses lieux, ses acteurs, ses
actions, etc...
On distingue quatre formes principales de discours. Parmi-elles il y a la narration. Elle
sert à rapporter des événements et à les situer dans le temps. Elle est la base de tout récit.
Les événements rapportés (racontés) se déroulent dans une durée et suivent la structure
narrative dont les principales étapes sont les suivantes:
c. Introduction : Situation initiale (noms des personnages ou du personnage
principale, lieu, temps…)
d. Développement :

 Un élément de rupture
 Un développement dynamique du récit avec ses péripéties,

e. Conclusion :

 un élément rééquilibrant pour résoudre le problème.


 une situation finale, meilleure, égale ou pire que la situation
initiale.

Temps de base du texte narratif:

Les temps de base sont les temps qui font avancer l'action, ceux des événements du
premier plan.

 Temps de base présent :

Ex : Il a entendu un cri. Il ouvre la porte, personne. Il n'osera plus jamais sortir


désormais.

 Temps de base passé

103
Ex : Il avait entendu un cri; il ouvrit la porte; personne. Il n'oserait plus jamais
sortir désormais.

 Il existe donc trois temps de base:


 pour les faits passés: passé simple ou passé composé.
 pour les faits qui se déroulent au moment où le narrateur les raconte: le
présent
L’ordre dans la narration:
La plus part du temps, surtout dans la littérature de jeunesse, la narration présente les
évènements dans leur ordre chronologique. Cependant, le narrateur peut également
provoquer des ruptures temporelles :
 Le retour en arrière : le narrateur décide d’interrompre la narration
chronologique pour revenir à des évènements antérieurs ou plonger un de ses
personnages dans ses souvenirs. Ce retour en arrière peut avoir une valeur
explicative ou de rappel.

 L’anticipation : le narrateur décide de raconter des actions futures pour créer un


effet d’échos.

Exemple de récit suivant la structure narrative :

a. Rapporter des événements

Le rêve

Une dure journée venait de prendre fin, alors que je rentrai à la maison.
Elle était étrangement sombre or il faisait encore jour dehors. Tout en
essayant de repérer l’interrupteur, je ressentais une légère brise qui me
caressait le visage.

Tout à coup, je trébuchai. Quelqu’un m’avait poussé. La douce brise se


transforma en un froid glacial, je sentais une présence inconnue comme
un fantôme qui errait en s’amusant à me faire peur. C’est alors qu’un cri
perçant et affreusement angoissant me fit tressauter. Je courrais tout en
découvrant ma maison que je ne reconnaissais plus. Elle était différente
et semblait vivante. La respiration saccadée, le cœur battant à tout
rompre, je visais l’escalier pour rejoindre mes parents.

A cet instant, je trébuchai pour me retrouver nez à nez avec des cadavres
humains...
Une lumière m’aveugla quand j’ouvris les yeux m’obligeant à les cligner
plusieurs fois pour m’y habituer. Je découvris alors que j’étais étendu à

104
côté du bureau, ce n’était qu’un rêve ! Ma tête me faisait terriblement
mal. J’étais tombée du lit. Ma mère m’appelait. Je jetai un rapide coup
d’œil à la montre. Malheur. Il était huit heures moins cinq.

b. Témoignage :
 INTRODUCTION
C’était un lundi comme les autres, les oiseaux gazouillaient, le soleil de midi me
donnait de légers maux de tête. Ce jour-là un fait inaccoutumé se passa : alors
que les élèves entreprenaient lentement leurs chemins habituels de retour à la
maison, un son strident résonna.
 DEVELOPPEMENT
A ce moment-là, plusieurs têtes se retournèrent pour identifier l’origine de ce
bruit. En fait, un malheur venait d’avoir lieu : une voiture venait d’esquiver un
jeune motard imprudent, mais par malchance la moto s’était écrasée contre le
mur. La victime souffrait le martyre, sa jambe et était gravement blessée, et du
sang recouvrait son pantalon. Ce n’était autre qu’un élève de 3éme année. Le
conducteur prit de panique, appela l’ambulance alors qu’un de nos professeurs fit
appel à la police. Quinze minutes plus tard, la sirène de la gendarmerie ainsi que
celle des urgences retentirent. Pendant que les brigadiers notaient les déclarations
des témoins et prirent les mesures nécessaires pour établir un constat, les
infirmiers donnaient les premiers soins à la pauvre victime.
 CONCLUSION
On sut par la suite que la victime réussit à s’accrocher à la vie et qu’il allait
pouvoir revenir à l’école au plus vite.

E-activité 8.1.1 Rédaction d’un texte argumentatif


Numérotation 8.1.1
Titre Rédaction d’un texte narratif
Objectif A la fin de cette leçon, les apprenants seront capables de rédiger un texte
narratif suivant les règles de rédaction
Résumé Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/deh8_Eb8zxU et résumez le contenu
en relevant les points principaux de rédaction d’un texte narratif

Élément déclencheur

105
Tache individuelle Soit le sujet : « Un week-end à... avec mon copain/ma copine »

a. Faites le plan de votre récit en indiquant les différentes étapes de


la narration depuis votre départ jusqu’au retour.

b. Mettez en ligne votre plan


Interaction Dans le forum de discussion 8.1.1, commentez sur un des plans mis en
ligne par vos camarades.

Action du modérateur a. S’assurer que les apprenants se concentrent sur le contenu et le


contexte de la discussion
b. Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles idées
c. Fournir des commentaires sur les progrès de l’apprentissage
d. Fermer l’activité en ligne

Calendrier Au moins deux heures


A suivre Rédiger un texte argumentatif

8.1.2 Rédiger un texte argumentatif

Définition : Qu’est-ce qu’argumenter ?

L’objectif du discours argumentatif consiste à propos d’un thème (un sujet) de soutenir
une thèse (un point de vue, une opinion) qui réponde à une problématique. Il faut
convaincre un adversaire, soit pour modifier son opinion ou son jugement, soit pour
l’inciter à agir.
Quelques exemples pour mieux faire comprendre ces notions :

Un thème est un sujet de discussion plus ou moins précis, délimité : le tabac, les usages
du tabac, les usages sociaux du tabac, les méfaits du tabac, tabac et drogue, tabac et
addiction…

Une problématique est formulée sous forme d’une question à propos du thème : le tabac
est-il dangereux ? Pourquoi les jeunes gens fument-ils ? Quels sont les usages du
tabac ?...

Une thèse est une réponse à cette problématique, une prise de position tranchée ou
nuancée : oui, fumer est dangereux… Fumer est dangereux, toutefois la quantité, le type
de pratique et l’attachement au produit nuancent le pronostic…

Argumenter, c’est donc définir la stratégie la plus efficace, la plus habile pour

 faire connaître sa position, sa thèse,


 la faire admettre à un lecteur ou à un auditoire,

106
 ébranler des contradicteurs, faire douter un adversaire, faire basculer les indécis,
 contredire une thèse opposée, critiquer une position contraire ou éloignée,
 démontrer avec rigueur, ordre et progression,
 se mettre en valeur,
 servir une cause, un parti, une foi…
 marquer les esprits par des effets de logique, de présentation, de mise en
perspective, des procédés oratoires…

Ainsi pour argumenter, il faut suivre des étapes bien précises en vue de réussir une bonne
argumentation, ces étapes se résument en :

 les mots-clés :

L’étape indispensable pour réussir une argumentation est d’abord de souligner les
mots clés en les définissant afin de bien se positionner dans le devoir.

 les arguments

La deuxième étape pour argumenter est d’abord de trouver les arguments utilisés
selon notre opinion (pour ou contre) accompagnés de quelques exemples.

 la rédaction :

La dernière étape est de rédiger l’argumentation, le devoir doit être bien présenté sous
forme de trois parties bien séparées avec un saut de ligne et un alinéa, la première partie

correspond à l’introduction, la deuxième au développement et la dernière a la


conclusion, le devoir doit suivre un plan bien déterminé qui se résume ainsi :

A. Introduction :

· annoncer le sujet.

· Poser la problématique (sous forme de question).

107
· Annoncer le plan du devoir en annonçant les arguments utilisés.

B. Développement :

- Développer les arguments annoncés dans l’introduction en développant


chacun dans un paragraphe différent et les classer du moins important au
plus important.
- Donner des exemples crédibles et réels et donner des références.

C. Conclusion

- Elargir le problème en donnant son avis


- Ouverture à un autre sujet (facultatif)

Pour bien réussir son devoir, il faut bien le présenter, sans oublier de ne pas énumérer les
arguments les uns après les autres mais plutôt d’utiliser des liens logiques pour les lier.
Les exemples aussi doivent être introduits grâce à d’autres liens logiques, le correcteur
prend en compte les compétences de l’élève au niveau de la langue française, il évalue
aussi l’organisation et la présentation du devoir mais aussi la compréhension du sujet et le
choix des arguments et exemples.

E- activité 8.1.2 Notions sur la rédaction de textes

Numérotation 8.1.1, 8.1.2


Titre Notions sur la rédaction des textes
Objectif Le but de cette exerce est de permettre aux apprenants de : a.
Distinguer le texte narratif du texte argumentatif
b. Rédiger un texte argumentatif
Ecoutez cette vidéo https://youtu.be/7_1pdpKceTU et faites un
résumé qui reprend lis idées principales.
Résumé de la tache

108
Déclencheur

Tache individuelle Soit le sujet : ¨L’argent ne fait pas le bonheur de l’homme¨


a. Dégager la thèse à défendre
b. Présenter la problématique sous forme de questions (3 ou 4
questions)
c. Proposez 2 ou 3 arguments pour appuyer votre thèse et 2 ou 3
arguments pour réfuter cette thèse.
d. Mettez en ligne votre travail
Début de l’interaction

a. Mettez en ligne votre leçon pour le forum de discussion


b. Mettez en ligne 3 commentaires sur le travail de vos
camarades

Action du modérateur  S’assurer que les apprenants se concentrent sur le


contenu et le contexte de la discussion
 Stimuler l’apprentissage et la génération de nouvelles
idées
 Faire des observations sur le progrès de l’apprentissage
 Fermer l’activité en ligne
Calendrier Trois heures
A suivre
Notions sur la rédaction de textes

8.2 QUESTIONS DE RÉVISION

1. Connectez-vous aux liens électroniques suivant et répondez aux questions


d’exercices posées.

109
Connectez-vous au lien ci-après et Faites les exercices proposés
http://www.academia.edu/6093637/Exercices_sur_le_texte_Argumentatif?
auto=download

8.3 RÉFÉRENCES

https://www.espacefrancais.com/la-these-les-arguments-et-les-exemples/

http://www.alloprof.qc.ca/BV/Pages/f1450.aspx

BIBLIOGRAPHIE :
Abbadie, C. et al. (2003), L’expression française orale et écrite, Paris : Collection FLE.
Caquineau-Günduz M.-P., Delatour Y., Girodon J.-P., Jennepin D., Lesage-Langot F.,
Somé P., Les 500 exercices de grammaire, Hachette, 2007.
D. Dumarest & M-H. Morsel, Les Mots, A2-C1 (corrigés inclus). Origine, formation,
sens, PUG, 2017.
G. Cislaru, C. Claudel, M. Vlad, L’Écrit universitaire en pratique (exercices
autocorrectifs), DeBoeck supérieur, 2017.
Autres manuels recommandés :
M. Barthe & B. Chovelon, Expression et style (corrigés intégrés). Perfectionner son
expression en français, PUG, 2015.
Morsel M.-H., Richou C., Descotes-Genon C., L’Exercisier, PUG, 2010.
Poisson-Quinton, S. (2005), Grammaire expliquée du français, Paris : Clé international.
SITOGRAPHIE
http://www.cnrtl.fr
http://www.linguee.fr
http://www.expressio. rf
Expressio est un dictionnaire des expressions idiomatiques du français.
http://leconjugueur.lefigaro.fr/
http://www.ccdmd.qc.ca/fr/
http://www.lepointdufle.net/

110
RÉPONSES AUX QUESTIONS DE RÉVISION
1.3 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Question1 : Voir les consignes données sur la question


Question 2: Vérifiez vos réponses sur le lien électronique

2.3 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Question 1 :
a) Agréable
b) marrant
c) Solitude
d) Vertical
d) Haïr
f) Lunaire

Question 2 :
a) Pays, paysan, dépaysé, paysage, paysagiste
b) Payer, impayé, prépayé
c) Le son /k/ s’écrit « c »devant voyelle « a » et s’écrit « qu » devant voyelle « e »

3.3 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Vérifiez vos réponses sur le lien électronique

4.4 RÉPONSES AUX QUESTIONS


111
Connectez-vous sur le le électronique pour voir les exercices.

5.5 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Question 1 :
a) chaleureux, enthousiaste : épithètes liées
b) clément : attribut
c) furieux : épithète détaché
d) fatigué : attribut
Question 2 :
a) belle : adjectif qualificatif
b) un arnaqueur : nom attribut
c) qui m’avait….. : Proposition subordonnée relative
d) de ma tante : complément de nom ; grande : adjectif attribut
e) ma : déterminant possessif
f) que mon père a acheté : proposition subordonnée relative
g) à manger : complément du nom
h) événement : nom attribut
i) au chocolat : complément du nom
j) de mon quartier : complément du nom ; forts : adjectif attribut ; qui sont organisés :
proposition subordonnée relative
k) consommables : adjectif attribut

6.6 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Question 1 :
Vérifiez vos réponses sur le lien électronique sur lequel se trouve la question

Question 2 :

112
Pierre : qui m’avait… : proposition subordonnée relative
Leçon : de conduire : verbe à l’infinitif ; qu’il ne devait : proposition subordonnée
relative
Bonhomme : petit : adjectif qualificatif ; au nez retroussé : groupe nominal ; la face
ronde : groupe nominal
Mains : grassouillettes : adjectif qualificatif ; en plastique : groupe nominal
Rétroviseur : intérieur : adjectif qualificatif ; dont il avait : proposition subordonnée
relative

Question 3 :
a) à l’imperméable : complément du nom détective ; du suspect : complément du nom
innocence
b) d’anniversaire : complément du nom gâteau
c) en chêne : complément du nom armoire
d) à la voix : complément du nom chanteuse ; d’or : complément du nom voix

Question 4 :
a) dont tu m’avais parlé : livre est antécédent du pronom dont
b) que j’ai pris : train est antécédent du pronom que
c) où tout serait : pays est antécédent du pronom où
d) qui a écrit : Molière est antécédent du pronom qui

7.3 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Question 1 :

a) Monsieur Jourdain a perdu la tête depuis qu’il a rencontré la marquise.


b) Les applaudissements éclatèrent dans la salle dès que le comédien entra sur scène.
c) Nicole éclata de rire lorsqu’elle aperçut l’accoutrement de son maitre.
d) Monsieur Jourdain organisa une grande fête quand il apprit que la Marquise allait
venir.

113
e) Le maitre de danse répète son ballet en attendant que la marquise vienne.
f) Dorante devint très amical quand elle comprit que monsieur Jourdain était riche

Question 2 :
1. J’utilise la calculatrice pour vérifier mes comptes ;
2. Il a fait un crédit afin d’acheter une voiture.
3. Il ne fait pas de bruit de crainte de réveiller l’enfant qui dort.
4. Je lui ai laissé mon adresse afin qu’il sache où me trouver.
5. Il cache la lettre de peur que je ne la lise.
6. Il fait tout son effort pour avoir de l’expérience.
7. Il m’a parlé afin que je puisse l’aider.
8. Je vais t’expliquer par où passer pour que tu ne te perdes pas.
9. Il faut l’aider afin qu’il trouve une solution
10. Il éduque ses enfants de crainte qu’ils deviennent des criminels.

Question 3
1. pour
2. de sorte que
3. comme
4. de peur que
5. parce qu’
6. pour
7. pour que
8. pour que

Question 4
1. La route est tellement longue que nous partons tôt.
2. Le gâteau est si délicieux que j’en prends un autre morceau.
3. Les nouveaux voisins déradent la cage de l’escalier de sorte que les locataires ont
porté plainte.

114
Question 5
1. On dégrade leur environnement de telle sorte que plusieurs espèces animales et
végétales ont disparu.
2. Il y a tellement de brouillard que tu rentreras plus tard.
3. Il est resté si longtemps à la plage qu’il a pris un coup de soleil.

Question 6
1. puisque
2. grâce à
3. parce que
4. à cause de
5. grâce à
6. puisqu’

Question 7
1. à condition que
2. pourvu que
3. en admettant que
4. bien que
5. à supposer que
6. bien que

8.3 RÉPONSES AUX QUESTIONS

Voir les consignes sur le lien électronique sur lequel se trouve la question.

115

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