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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ.

Sétif 2

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohamed Lamine Debaghine Sétif 2

Faculté des Lettres et des Langues


Département de Langue et Littérature Françaises

Polycopié de cours
Spécialité : Linguistique

Intitulé

Systèmes grammaticaux

Présenté par : KHATTAB Nadji

Pour les étudiants de la première année Master (Linguistique)

(Module annuel)

1ersemestre

Année universitaire 2020 / 2021

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

1. Présentation de la formation / Objectifs du module

Description de la formation :

La formation s’articule sur des axes aussi bien théoriques que pratiques afin de viser les
objectifs suivants :

- Débattre sur la (les) grammaire (s) de la langue française.


- Initier les apprenants à la grammaire structurale telle qu’elle a été avancée par
Lucien Tesnière.
- Mettre au clair la physiologie de la langue française (aspects structural et
syntaxique) d’un point de vue grammatical et selon la théorie de la grammaire de
dépendance.
- Application : l’analyse stemmatique

Nous envisageons une étude de quelques systèmes (grammaticaux) linguistiques propres à la


langue française :

- Le système nominal : la détermination


- Le système adverbial et adjectival
- Le système verbal : une description phonologique d’un point de vue
morphologique / sémantique

BIBLIOGRAPHIE

- ARRIVE, GADET, GALMICHE, La grammaire d’aujourd’hui, guide alphabétique de


linguistique française, Flammarion, 1984
- CHARAUDEAU, Grammaire du sens et de l’expression, Hachette, 1992
- CHARAUDEAU et MAINGUENEAU (dir.), Dictionnaire de l’analyse du discours, Le
Seuil, 2002
- CHARTRAND (dir.), Pour un nouvel enseignement de la grammaire, Éditions Logiques,
1996
- DENIS, et SANCIER-CHÂTEAU, Grammaire du français, Le Livre de poche, 1994.
- LE GOFFIC, Grammaire de la phrase française, Hachette, 1993
- RIEGEL, PELLAT, RIOUL, Grammaire méthodique du français, PUF, 1994 et
rééditions.
- WILMET, Grammaire critique du Français, Hachette – Duculot, 1997
- MAINGUENEAU, précis de grammaire pour les concours, Dunod, 1991 (et nouvelles
éditions)
- MAINGUENEAU, Initiation aux méthodes de l’analyse du discours, Hachette, 1976.
- SIOUFFI et VAN RAEMDONCK, 100 fiches pour comprendre la linguistique, Bréal,
1999

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

1. PROGRAMME
(Contenu)

Semestre 1 : 14 COURS

Le système verbal français : approche morpho-phonologique

COURS TITRE Page


Cours 1 Généralités, orientations théoriques, méthodologiques et bibliographiques 8
Cours 2 Terminologie grammaticale : entre le TG et la NG 12
Cours 3 Méthodologie de travail en systèmes grammaticaux : principes et orientations 16
Cours 4 Rappels sur l’API : théories et applications 22
Cours 5 Principes de l’analyse morphologique (flexionnelle) 25
Cours 6 Le verbe : approche morphologique, place et catégorisation 28
Cours 7 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 1) 34
Cours 8 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 2) 36
Cours 9 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 1) 40
Cours 10 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 2) 43
Cours 11 La loi phonologique II : la formation des deux futurs en français I 48
Cours 12 Les paradigmes verbaux selon l’approche morpho-phonologique : synthèse 51
Cours 13 Valeurs des temps verbaux en français 56
Cours 14 Conclusions théoriques, synthèse, critiques et perspectives de l’AMPSVF 60
(l’Approche Morpho-Phonologique du Système Verbal (du) français)

Travaux dirigés

TDs TITRE Page


TD 1 Méthodologie de travail et principes de suivi
TD 2 Exercices de transcription phonétique API
TD 3 Exercices de transcription phonétique API (corrigés)
TD 4 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif
TD 5 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif (corrigés)
TD 6 L’opposition des bases et des formes : orientation et activités
TD 7 L’opposition des bases et des formes : corrigés
TD 8 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique) : activités
TD 9 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique) : corrigés et orientation(s)
TD 10 La conjugaison aux deux futurs I et II : activités et orientations
TD 11 La conjugaison aux deux futurs I et II : corrigés, remarques et orientations
TD 12 Les valeurs des temps (1)
TD 13 Activités synthétiques et conclusives (1)
TD 14 Activités synthétiques et conclusives (2)

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

SOMMAIRE :
Préface
Présentation générale

Introduction générale

Chapitre 1 : Orientations méthodologiques et théoriques


Introduction 1
Cours 1
Cours 2
Cours 3
Conclusion 1

Chapitre 2 : Principes du traitement des verbes en français

Introduction 2
Cours 4
Cours 5
Cours 6
Conclusion 2

Chapitre 3 : Lois phonologiques et verbe : présentation théorique et application (s)

Introduction 3

Cours 7
Cours 8
Cours 9
Cours 10
Cours 11
Cours 12
Cours 13
Cours 14

Conclusion 3

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Présentation du cours :

Description de la formation :

La formation s’inscrit principalement dans le fil grammatical de la langue, s’enchaînant aux


formations dispensées en L1, L2, L3 en matière de grammaire et de linguistique. Partant de
l’idée qu’une langue est « un système de signes » (inscription structurale saussurienne), nous
tenterons d’étudier certains systèmes d’ordre grammatical. Deux axes majeurs feront l’objet
de cette formation :
Axe 1 : Le système verbal (du) français : approche phonologique
Axe 2 : Le système phrastique français : approche stemmatique
Dans le premier axe, la formation visera beaucoup plus un traitement avancé de la
conjugaison française et ce selon une approche phonologique. L’objectif sera la mise en
exergue de l’ensemble des spécificités de la formation des temps verbaux en français
contemporain. D’abord, les spécificités d’ordre morphologique, c'est-à-dire comment forme-t-
on morphologiquement les séries verbales. Les formes verbales et leurs différents modes de
formation seront en effet le pivot de l’étude qui sera avancée. Comme l’intitulé de l’axe l’a
avancé, l’approche prise en considération est phonologique, par opposition à celle prise par la
tradition grammaticale, l’approche graphique (ou écrite). Nous contraignons les avancées
traditionnelles, basées dans leurs apports sur le code écrit, et cela ne peut avoir lieu qu’après
une présentation nouvelle de la conjugaison française qui tiendra compte et de l’aspect oral
(phonétique) et l’aspect écrit (CE). La nouvelle méthode fait appel aux apports des différentes
sciences du langage (phonétique/phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique) dans le but
de la construction d’un modèle systémique verbal propre au français.

Deux lois phonologiques seront soulevées : la première concernera le mode flexionnel /


dérivationnel et son rapport avec le thème verbal, le seconde la formation des deux futurs en
français. La nouveauté est d’un ordre double :
a) Terminologique : de nouveaux concepts substitueront ceux avancés dans les
grammaires scolaires1.
b) Scientifique : nous faisons découvrir aux apprenants spécialistes de linguistique les
particularités de la formation des séries verbales – réparties d’ailleurs en blocs sériels
– construites sur les notions de bases et de désinences.

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Nous entendons dire par grammaires scolaires les grammaires traditionnelles parues avant l’avènement des
sciences du langage ; elles se manifestent par leur aspect explicite : la prime de la règle sur l’explication.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

La morphologie verbale est loin d’être un axe de formation, elle est au cœur des études
consacrées au verbe. Ces dernières traitent généralement de deux points :
1) L’aspect morphologique / compositionnel : la conjugaison
2) L’aspect sémantique : les valeurs
L’aspect compositionnel est relatif à la conjugaison en général, c'est-à-dire l’ensemble des
formes fléchies que prend un verbe donné (ses différentes variantes morphologiques
flexionnelles) selon les temps, les modes, les personnes et les voix. Il va s’agir ici de dégager
les particularités de la conjugaison française, ses difficultés de maitrise en classe de FLE, ses
règles combinatoires ainsi que certaines propositions à mettre en place pour présenter cette
conjugaison. En effet, l’aspect morphologique n’est pas uniquement d’ordre orthographique
mais il doit être inhérent à tout un système de combinaison de morphèmes (la base, les
désinences).
Si la tradition grammaticale expose et traite les valeurs des temps verbaux séparément selon
trois axes primordiaux : temporel, aspectuel et modal, notre approche y ajoute deux autres
axes qui ne manqueraient pas d’importance : l’axe appréhensif et l’axe projectionnel. Ils
traitent respectivement de la façon de saisir le procès sur l’axe du temps (global ou sécant) et
de la projection future de l’action.
Quelles attentes d’une telle présentation ?
Nous signalons trois types d’attentes :
1- Attentes pédagogiques : tout ce qui a trait à l’enseignement-apprentissage de la
conjugaison au cycle supérieur : difficultés, pratiques éducatives, enjeux, paradoxes,
retombées…
2- Attentes scientifiques : la découverte d’un modèle de présentation de la conjugaison
française, différent du traditionnel, qui permette à l’apprenant de conjuguer
correctement n’importe quel verbe (en) français.
3- Attentes méthodologiques : l’étudiant acquerra nombre de techniques
méthodologiques relatives à la maitrise des paradigmes de conjugaison afin de
s’approprier une méthode efficace et correcte …
Les trois types d’attente sont à harmoniser et à développer par l’étudiant-chercheur pour
atteindre l’objectif prédéterminé.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Chapitre 1 : Orientations méthodologiques et


théoriques

Cours 1 Généralités, orientations théoriques, méthodologiques et bibliographiques


Cours 2 Terminologie grammaticale : entre le TG et la NG
Cours 3 Méthodologie de travail en systèmes grammaticaux : principes et orientations

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 1 Généralités, orientations théoriques, méthodologiques et bibliographiques

Plan du cours :

Introduction
1. L’enseignement de la grammaire en classe de FLE
2. Théories et études sur le verbe
3. Importance des études sur le verbe
Conclusion

Objectifs du cours :
- Présenter le parcours de l’enseignement de la grammaire en classe de FLE.
- Exposer les études et travaux antérieurs sur le verbe.
- Expliquer l’importance de la formation.

Introduction :
La matière, venant sous l’intitulé « systèmes grammaticaux », s’inscrit principalement
dans la continuité des formations dispensées en cursus de licence de l’étudiant,
particulièrement celles ayant trait à la grammaire (grammaire 1 et 2). Si l’étudiant a été
initié en 1re année licence à la grammaire de la phrase (parties des discours, formes et
modalités de la phrase simple) et en 2ème année (la syntaxe de la phrase complexe, valeurs
des temps verbaux), cette formation en 1re année Master, spécialité linguistique, prendra le
relais des deux niveaux (licence et Master), pour mettre en relief un des systèmes les plus
importants de la langue française, le système verbal, et ce dans une dimension
phonologique. Cette formation s’inscrit certes dans l’enseignement-apprentissage de la
conjugaison en classe de FLE mais elle ne se contente pas uniquement d’un objectif
pédagogique, d’autres objectifs sont à avancer :
- Objectif scientifique : la découverte de nombre de modèles et approches scientifiques
traitant des verbes du français, leur formation d’un point de vue morphologique
(conjugaison) et leur usage d’un point de vue sémantique (les valeurs des temps).
- Objectif méthodologique : une analyse particulière et spécifique des formes verbales
en français contemporain qui s’appuie sur les apports des sciences du langage et qui
accorde plus d’importance au code oral, souvent marginalisé dans les approches
traditionnelles de l’enseignement-apprentissage de la conjugaison en classe de FLE.
L’enseignement-apprentissage de la conjugaison dans sa forme traditionnelle s’est
souvent fixé les objectifs suivants :

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- Conjuguer correctement un verbe en l’accordant aux personnes et aux temps et modes


repose en grande partie sur une maitrise par cœur des terminaisons, un intérêt
particulier donné au « comment » des formes verbales à l’égard du « pourquoi ».
- L’apprenant doit respecter toutes les règles d’accord, essentiellement orthographiques,
avec les exceptions notées par les grammairiens.
- Faire connaitre aux apprenants certaines valeurs des temps verbaux, surtout ceux à fort
usage dans la langue (le présent, le passé composé, le futur simple, le subjonctif…)
Quant au nouvel enseignement de la conjugaison, il va s’agir d’un projet différent de celui
traditionnel : il sera question beaucoup plus d’interroger la maitrise et la compréhension
du système verbal français et de rendre compte des spécificités de la formation.
L’importance sera donc orientée vers « le pourquoi » des formes verbales, pourquoi ces
dernières sont formées et distribuées de façon « systémique » et « justifiée » ? En somme,
ce nouvel apprentissage retrace comme objectifs ce qui suit :
- Proposer une progression fondée sur la fréquence d’utilisation des modes, des temps et
des verbes.
- Comprendre le système de la morphologie verbale et dégager ses particularités
combinatoires.
- Proposer des activités pour l’enseignement-apprentissage de la conjugaison en classe
de FLE au cycle supérieur.
Théories et études sur le verbe :
Orientations bibliographiques :
1) Tous les manuels de conjugaison (s’inscrivant généralement dans une optique
traditionnelle

Dire conjugaison

C’est dire d’abord C’est aussi


comment ? pourquoi ?

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2) PINCON Jacqueline et COUTE Bernard, Le système verbal du français, description et


applications pédagogiques, Paris : Nathan, 1981(1982), 255 p
L’ouvrage avance :
- Une présentation claire et ordonnées des formes des verbes – Un livre qui avance une
description rigoureuse entre CO / CE2 (transcription phonétique API des formes
fléchies)
- Une critique des descriptions scolaires anciennes
- Un classement des verbes selon leur nombre de bases / formes et leur répartition
- Une présentation systématique étonnante de la conjugaison française débouchant sur
une conclusion « tous les verbes sont réguliers à l’exception de 5 : être, avoir, aller,
faire et dire ».

3) Christian TOURATIER, Le système verbal français- description morphologique et


morphématique
- Une présentation théorique + des exercices pratiques avec corrigés
Quelques points abordés dans l’ouvrage :
- La problématique définitionnelle du verbe
- Principes de l’analyse morphologique
- Analyse sémantique (valeurs des morphèmes aspectuels)

4) RIEGEL Martin (et al.), Grammaire méthodique du français, 2002.


L’ouvrage classé sous la catégorie des nouvelles grammaires présente le verbe comme une
unité fondamentale des études contemporaines.

2. Importance des études sur le verbe :


Nous avançons les points suivants :

- Le verbe comme étant le pivot de la communication


- Sur un plan scientifique : comprendre le système verbal et dégager les principes de
cette systématicité

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Code oral VS Code écrit

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- Sur un plan pédagogique : viser l’E/A de la conjugaison en classe de langue et


répertorier les impacts de la bonne / mauvaise maitrise de ce point de langue sur ce
processus.

Conclusion :
- Éléments de conclusion : quelques lectures bibliographiques
- Multiplier et croiser les regards sur les études des verbes français
- Dégager des éléments de conclusion sur la notion de verbe entre les contributions
grammaticales anciennes et récentes et les études linguistiques

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Cours 2 Terminologie grammaticale : entre le TG et la NG

Plan du cours :
Introduction
1. Objectifs
2. Types de grammaires et réflexion linguistique
3. Caractéristiques de la nouvelle grammaire
Conclusion

Objectifs du cours :

- Familiariser les étudiants avec la nouvelle terminologie grammaticale.


- Assigner à une telle formation un objectif double, scientifique et pédagogique.

Introduction :

Toute formation doit se baser sur un volet conceptuel déterminant le cadre théorique du
travail. L’étudiant sera invité à bien nuancer la terminologie du module. « Nuancer » qui va
dans le sens de distinguer la terminologie traditionnelle de la nouvelle terminologie,
essentiellement dans le bain d’une réflexion grammaticale pointue et avancée. La maîtrise de
la terminologie consiste également à mettre à jour les définitions déjà existantes et à
répertorier les différences / les ressemblances qui existent entre les concepts traditionnels et
les ceux modernes (actuels).

1. Objectifs :

Ce cours se fixe comme objectifs les deux points suivants :

A) Familiarisation des étudiants avec la nouvelle terminologie :

Ce deuxième cours vise à faire familiariser les étudiants avec la nouvelle terminologie relative
au traitement du système verbal français selon une approche phonologique. Cette
terminologie est basée sur les apports des sciences du langage en général et en particulier sur
les contributions de nombre de chercheurs dans ce domaine : Pinchon, Couté, Damourette,
Pichon, Jean Dubois, Wagner, Le Goffic (P), Guillaume, Wilmet (M), Riegel (M).
B) Un traitement double des verbes du français :
Traiter des verbes du français se résume essentiellement en deux objectifs majeurs :
1) Pédagogique :
Les analyses permettant un meilleur apprentissage de la conjugaison et une meilleure
présentation simplifiée des formes usuelles des verbes.

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2) Scientifique :
La découverte de modèles récents (nouveaux) de la présentation de la conjugaison (le système
verbal) même en établissant des comparaisons entre la conjugaison traditionnelle et la
nouvelle conjugaison, fait qui débouchera certainement sur une critique logique de la
grammaire traditionnelle.

2. Types de grammaires et réflexion linguistique :


Nous considérons l’existence de deux types de grammaires :
A) Une grammaire traditionnelle, appelée aussi normative, scolaire ; elle est basée en
grande partie sur l’orthographe (l’aspect graphique de la langue). Les études
traditionnelles dans ce domaine accordent une importance majeure à la norme
grammaticale, induction prescrite et souvent indiscutable. Venant illustrer la
rhétorique, la grammaire traditionnelle a été de nature logique (ou basée sur la
logique) dans ses contributions. Elle part de la norme pour aboutir à son application,
ce qui lui a donné un caractère inductif sec et donc indiscutable. Elle est enfin
explicite et ne donne pas, en effet, place à la réflexion et aux déductions.
B) Une nouvelle grammaire : elle a vu le jour après l’épanouissement des sciences du
langage (les années 50-60). La grammaire s’est ouverte sur les apports de la
linguistique moderne qui considère la langue comme un objet d’étude instable et
évolutif. Cette science n’est plus donc un espace cols prescrivant des normes
indiscutables mais au contraire, elle est devenue des contributions et des approches
généralement à enrichir et à critiquer.
La nouvelle grammaire s’attache certes à une ancienne réflexion, celle de Gustave
GUILLAUME et sa mécanique du langage (1905), mais elle ne s’est concrètement
réalisée qu’après l’avènement et la reconnaissance de nombre de sciences du langage
(phonétique, phonologie, syntaxe, sémantique, morphologie …)

3. Caractéristiques de la nouvelle grammaire :


Nous tenterons d’avancer dans ce qui suit une succincte comparaison entre les
grammaires traditionnelles (dites scolaires) et les nouvelles grammaires (appelées aussi
scientifiques, réflexives). En nous référant à nombre d’ouvrages traitant de ce point, nous
avons pu déduire les caractéristiques suivantes, relatives à la nouvelle grammaire :

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- Elle est réflexive : cette grammaire est connue par son aspect cognitif et se base
essentiellement sur la réflexion sur les différents phénomènes grammaticaux,
considérés comme étant des faits de langue et de langage. La tradition grammaticale a
souvent négligé cet aspect.
- Elle est déductive : la nouvelle grammaire va rejoindre la réflexion linguistique
contemporaine (moderne) qui prend en charge la déduction comme caractéristique
primordiale. On part du texte vers la norme, et non inversement, et ce pour déduire la
règle (l’explication grammaticale) à partir du texte.

- Elle est implicite : un des aspects qui ne manque pas d’importance, son caractère implicite
qui s’oppose au caractère explicite. L’implicite consiste à dégager la justification
grammaticale de manière indirecte.

- Elle est de caractère oral : la nouvelle grammaire se base et sur l’oral et sur l’écrit. Pour
l’oral, diverses approches ont été avancées, entre autres l’approche phonologique du
système verbal, objet central du présent cours.
- Une grammaire contextualisée : de point de vue des traitements et des exemples
illustratifs, les grammaires scolaires se focalisaient malheureusement sur des phrases
(souvent canoniques) en dehors de leur contexte phrastique, par contre, la nouvelle
grammaire préfère accorder de l’importance au texte et au discours, contexte plus large de
la phrase.

- Sur le plan terminologique et conceptuel :

La nouvelle grammaire emprunte à la linguistique beaucoup de concepts / notions / termes


ayant été l’objet d’une haute précision terminologique. Le tableau suivant donne quelques
exemples :

La grammaire traditionnelle GT La nouvelle grammaire NG


- Terminaison - Désinence ou morphème désinentiel
- Temps - Série
- Radical … - Base ou thème (dans quelques
approches)

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Corollaire : les nouvelles grammaires ont cherché un meilleur exploit des apports des
sciences du langage pour expliquer les faits grammaticaux, considérés comme des systèmes
linguistiques importants à vulgariser. La réflexion n’est plus donc close ou restreinte (comme
on le constate dans les grammaires traditionnelles), mais elle est ouverte et réflexive.

Conclusion :

Le cours a mis l’accent sur nombre de points importants inhérents à l’enseignement-


apprentissage de la grammaire en classe de langue, entre autres les nuances conceptuelles qui
existent entre la grammaire traditionnelle, basée en grande partie sur la logique, et la nouvelle
grammaire s’étant basée sur les apports des nouvelles sciences du langage.

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Cours 3 Méthodologie de travail en systèmes grammaticaux / Terminologie de la formation

Introduction
1. Objectifs du cours
2. Traitement des notions grammaticales et
linguistiques
3. Description de la méthodologie de travail en
systèmes grammaticaux
Conclusion

Objectifs du cours :

- Rendre compte des modèles traditionnels de la conjugaison des verbes.


- Établir des comparaisons et des commentaires entre les anciennes présentations du
verbe.
- Doter l’apprenant spécialiste de science du langage de quelques outils de réflexion sur
les nouvelles approches grammaticales.
Introduction :

Tout en partant du postulat que les travaux de recherche en matière de grammaire reposent en
grande partie sur une méthodologie particulière, vu son aspect double et théorique (la maitrise
des concepts grammaticaux) et pratique (la manipulation des activités grammaticales en classe
de langue et les pratiques éducatives en matière de syntaxe et de grammaire), nous avons
trouvé important, dans ce cours, de réserver tout un chapitre à présenter une section qui
déterminera la méthodologie de travail dans ce module. Si l’étudiant parvient à maitriser
parfaitement les techniques du travail universitaire, il sera certainement capable de construire
sa personnalité de chercheur actif et assidu. La formation « systèmes grammaticaux » a
justement pu cibler l’objectif en question, à savoir former un étudiant actif qui un aspect
réflexif et critique, au moment où les recherches dans le domaine de la grammaire avancent
de manière étonnante. Ce cours est dans son ensemble une tentative de réflexion avancée dans
les contributions actuelles traitant des verbes du français, sous plusieurs angles ; l’angle qui a
été choisi est (celui) « phonologique ».

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

1. Objectifs du cours :

Traiter du verbe en français a toujours été l’intérêt des chercheurs que ce soit en
didactique, en littérature ou en sciences du langage. Le traitement sous un angle didactique a
tenté de chercher les meilleures stratégies éducatives pour un meilleur et efficace
enseignement / apprentissage de la conjugaison en classe de langue ; l’on a donc souvent
essayé de proposer des approches permettant une installation réussie de la conjugaison des
verbes chez l’apprenant. Les spécialistes de didactique ont, à leur tour, proposé nombre de
modèles qui facilitent cet apprentissage, qui se présentent en grande partie sous forme de
tableaux dans des manuels de conjugaison. Cette méthode, que nous considérons
traditionnelle et sèche, se base sur la récitation et l’apprentissage par cœur des formes
verbales, fait qui inscrit cette méthode dans les approches dépassées voire démodées de
l’apprentissage de la conjugaison en français. Pourquoi donc dire « dépassées » et
« démodées » pour ces méthodes ? Nous avons remarqué que les manuels traditionnels
exposent de façon complètement « décontextualisée » les verbes : nous constatons que les
formes écrites présentées sont mises dans des tableaux typiques sans le fait de donner aucune
indication sémantique ou justification des irrégularités constatées :

Figure 1 : le verbe « aimer »

Une telle présentation se voit sèche et complètement « décontextualisée », au moment


où il serait important d’avancer au moins quelques repères sémantiques des verbes conjugués.
Nous résumons les objectifs de la formation dans les points suivants :

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- Rendre compte des modèles traditionnels de la conjugaison des verbes.


- Établir des comparaisons et des commentaires entre les anciennes présentations de la
conjugaison et les nouvelles contributions dans ce domaine, où l’apprenant doit
constater les nuances entre les deux méthodes que ce soit sur le plan scientifique (la
présentation en elle-même) ou sur le plan terminologique (les nouvelles notions
convoquées pour traiter du sujet de la conjugaison).
- Doter l’apprenant spécialiste de science du langage de quelques outils de réflexion sur
les nouvelles approches qui présentent le verbe (du) français et ce selon les apports
actuels de la linguistique moderne.

2. Traitement des notions grammaticales et linguistiques :

Comme toute formation doit avoir une terminologie spécifique ou un jargon particulier
et propre à elle, nous avons jugé important de proposer un commentaire relatif à ce point, à
savoir le traitement des notions grammaticales et linguistiques. Les études dans ces deux
domaines se voient étroitement liées de point de vue de leur objet d’étude : la langue. Nous
avons en effet voulu attirer l’attention des apprenants quant à l’usage de nombre de termes et
notions inhérents à chaque domaine tout en lui faisant remarquer les différences, d’où le
présent cours s’inscrit pleinement dans les contributions de la nouvelle grammaire qui est
basée sur les apports les plus récents des SDL.

3. Description de la méthodologie de travail en systèmes grammaticaux :

Nous avons divisé le cours en deux grands volets :


- Un volet théorique :

L’apprenant doit construire une base bibliographique et sitographique importante traitant


essentiellement de la grammaire en général et du verbe en particulier. Ce volet va lui
permettre d’avoir une idée sur les études antérieures dans ce domaine et prendre attache avec
les différentes contributions réalisées ainsi que les critiques ayant été établies. Les cours qui
seront présentés devraient faire appel à des débats ouverts autour que ce soit sur la
terminologie avancée ou bien sur les façons de traiter les points grammaticaux. Il sera
question de mettre le point sur plusieurs aspects scientifiques liés au verbe du français, entre
autre :

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

a) Les différentes présentations des modèles et des approches linguistiques du


système verbal français ;
b) L’impact scientifique du présent modèle : approche phonologique du système
verbal français sur l’apprenant, surtout du point de vue de la terminologie adoptée.
c) L’impact pédagogique : nous traiterons de l’applicabilité et de l rentabilité d’une
telle formation en classe de langue.

- Un volet pratique :

Les travaux pratiques proposés ne manqueraient pas d’importance ; ils nous serviront
dans la vérification de connaissances acquises. Sous forme de sous-groupes de travail, de 4 à
5 étudiants, nous proposons des activités et des exercices et demandons aux étudiants de
remettre les travaux à la fin de chaque séance. Les TD proposés ont trait aux informations
théoriques présentées dans le cours et ainsi aux différents modèles d’analyse étudiés. Les
travaux de groupe sont encouragés et récompensés.

Conclusion :

Ce chapitre préliminaire détermine les éléments-clés de la méthodologie de travail en cette


matière technique, les Systèmes Grammaticaux. L’objectif étant de retracer les grands
principes de travail et de recherche, particulièrement dans ce type de formation avancée en
grammaire française. Approcher le système verbal phonologiquement nécessite non
seulement une stratégie d’enseignement-apprentissage particulière et une véritable
investigation bibliographique mais aussi tout un travail de collaboration et de participation
active des étudiants.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Chapitre 2 : Principes du traitement des verbes en français

Cours 4 Rappels sur l’API : théories et applications


Cours 5 Principes de l’analyse morphologique (flexionnelle)
Cours 6 Le verbe : approche morphologique, place et catégorisation

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

CHAPITRE 2 : Principes du traitement du verbe (du) français

Introduction :

Le verbe a toujours été le pivot des recherches et contributions grammaticales. Ces


recherches ont tenté de le voir sous plusieurs angles, entre autres l’angle scientifique
grammatical qui pend à son tour comme point de traitement soit la conjugaison (les formes
verbales ou la flexion verbale) soit les valeurs des temps verbaux ; ce sont respectivement les
deux aspects morphologique et sémantique. Dans cette optique, ce deuxième chapitre va
rendre compte des principes du traitement du verbe (du) français, et ce de point de vue
double : phonologique et morphologique. Pour ce faire, nous avons segmenté ce chapitre en
trois (3) chapitres : 1) rappels sur l’API, théories et applications, 2) principes de l’analyse
morphologique (flexionnelle) et enfin 3) le verbe, approche morphologique, place et
catégorisation.

21
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 4 Rappels sur l’API : théories et applications

Introduction
1. Objectifs du cours
2. L’API
3. Importance scientifique et pédagogique
Conclusion

Objectifs du cours :
- Émettre quelques rappels et initiations en phonétique.
- Mettre en relief nombre de difficultés de transcription en API.
- Débattre l’instabilité de l’orthographe française.

Introduction :
Le cours numéro 4 se fixe comme objectif le fait d’émettre quelques rappels sur l’alphabet
phonétique international (API). Ce rappel sera exploité dans cette formation dans la mesure
où l’on traitera le verbe d’un point de vue morpho-phonologique. La bonne transcription
phonétique est en effet ciblée.

1. Objectifs du cours :

Ce cours s’est fixé nombre d’objectifs relatifs à la maitrise du système phonétique du français.
Une bonne maitrise de ce système facilite aux apprenants la transcription phonétique des
formes verbales et les amènent à dégager les différentes nuances entre le CO 3 et le CE4 de ces
formes. L’intérêt d’insérer un tel point dans cette formation revient à l’importance de l’oral
dans l’approche phonologique du système verbal français, au moment où la grammaire
traditionnelle s’est essentiellement focalisée sur la graphie (CE) des verbes. Nous estimons
donc nécessaire d’émettre au moins des rappels sur l’API afin de mettre à jour les pré-requis
des étudiants en cycle de Master. Quelques objectifs nécessaires ont été, en effet, établis :
- Transcrire phonétiquement les formes verbales et établir les nuances avec leurs formes
écrites.
- Mettre en reliefs les différentes difficultés rencontrées lors de la transcription en API,
à savoir l’ouverture / la fermeture des voyelles orales (é/è/E)

3
Le code oral
4
Le code écrit

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- Estimer la difficulté et l’instabilité de l’orthographe française - au niveau de la


conjugaison surtout- par rapport aux formes orales équivalentes.

2. L’API : L’alphabet phonétique international


Nous commençons par donner une figure de l’appareil phonatoire :

Figure : appareil phonatoire 5

Le système phonétique français peut être entrepris selon trois points :


- Le système consonantique :
On atteste en français 17 consonnes, réparties en trois grandes sous-catégories :
A) Les non-liquides

- Les occlusives : [p] / [t] / [k] – [b] / [d] / [g]


- Les fricatives : [f] / [v] – [s] / [z] – [ʃ] / [ʒ]

B) Les liquides : [l] / [R]

C) Les oralo-nasales : [m] / [n] / [ɲ]

5 http://outilsrecherche.over-blog.com/pages/Notes_131_Lappareil_Phonatoire_Humain-3083095.htm, consulté le 27
mars 2020

23
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- Le système vocalique :

Il se voit plus compliqué pour les étudiants de FLE, et ce par rapport au système
consonantique, d’où le total est à 16 voyelles, nombre trop élevé par rapport à celui dans la
langue maternelle. Dans notre formation, nous insistons beaucoup plus sur
l’ouverture/fermeture, trait souvent présent dans la conjugaison française :

A) Les voyelles orales : [i] [é] [è] [a] [A] [O] [O] [U] [u] [E] [F] [e]

B) Les voyelles oralo-nasales : [C] [ã] [I] [D]

C) Les semi-voyelles / semi-consonnes : [J] [w] [V]

3. Importance scientifique et pédagogique :

Ce point, à savoir l’API, a une importance majeure dans la maitrise du système verbal
français dans sa dimension phonologique. Il est important que chaque étudiant, spécialiste de
linguistique, ait une connaissance globale sur les nuances du système phonétique français,
particulièrement au niveau de la conjugaison (l’ensemble des formes fléchies). Ces nuances
seront exploitées que ce soit sur le plan scientifique ou sur le plan pédagogique, tout en
partant de l’idée que cette formation s’est fixé un objectif double :
- Scientifique : la découverte d’un modèle nouveau de la conjugaison, basé
essentiellement sur l’oral
- Pédagogique : recenser l’applicabilité et les retombées de l’enseignement d’un tel
modèle en classe de langue

Conclusion :

Comme nous rapprochons phonologiquement le système verbal du français, nous avons


estimé important de réserver une section à travers laquelle nous faisons rappeler aux étudiants
les grands principes de la transcription phonétique (comme rappels). L’objectif primordial
étant de reprendre l’AP, système souvent interrogé dans la transcription des différentes
formes verbales, où l’étudiant, à son tour, sera invité à dégager les nuances entre les deux
codes de la langue (code oral VS code écrit) et à comprendre les spécificités de chaque code.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 5 Principes de l’analyse morphologique (flexionnelle)

Introduction
1. Objectifs du cours
2. Flexion / dérivation / composition
3. Analyse morphologique : principes
Conclusion

Objectifs du cours :

- Nuancer dérivation, flexion et composition.


- Présenter les différentes spécificités morphologiques de chaque phénomène.
- Établir des comparaisons morphologiques entre les trois systèmes.

Introduction :

L’objectif central de ce cours est d’apporter quelques éléments théoriques et empiriques


relatifs à la morphologie dérivationnelle et flexionnelle. La première concerne tous les
changements et processus liés à la dérivation des mots en français, la seconde traite des
aspects des changements morphologiques de nature flexionnelle, c’est-à-dire ceux ayant trait
aux différentes formes que prennent les verbes (selon les personnes, les temps, les modes), les
noms et les adjectifs (selon le genre et le nombre). Seront vus de près donc, dans cette section,
les aspects de dérivation et de flexion afin de mieux comprendre la « systématicité » de
chaque phénomène et d’établir des points qui les nuancent.

1. Objectifs du cours :

Dérivation, flexion et composition sont considérées comme des phénomènes linguistiques


d’extrême importance. Elles s’inscrivent pleinement dans la sphère des modifications de la
forme au niveau des différentes parties du discours (ou ce qui est connu dans la tradition
grammaticale par classe de mots). Pour nuancer les trois phénomènes, nous avançons le
tableau suivant :
Flexion Lexème1 + Morphème = Lexème1 chante …..chantONS
Dérivation Lexème1 + Morphème = Lexème2 chant …..chantEUR
Composition Lexème1 + Lexème2 = Lexème3 Front + de + mer

Tableau : différence entre flexion, dérivation et composition

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Ce 5ème cours s’est fixé les objectifs suivants :


- L’étudiant sera en mesure de distinguer les trois procédés linguistiques, la dérivation,
la flexion et la composition.
- L’étudiant sera capable de dégager les différentes spécificités morphologiques de
chaque phénomène.
- L’étudiant sera également capable de lister nombre de critères relatifs à la
systématicité de la flexion, de la dérivation et de la composition, et par conséquent
d’établir des comparaisons entre elles, particulièrement sur le plan de la forme (ou
morphologique).

2. Flexion, dérivation et composition :

Comme nous l’avons avancé dans le tableau comparatif précédent, la flexion, la dérivation et
la composition sont toutes attachées à un phénomène de changement morphologique ou
morphosyntaxique s’opérant au niveau de la forme lexicale. Nous n’allons pas nous focaliser
ici que sur la flexion, point qui nous intéresse le plus, pour la simple raison qu’il est lié au
verbe (ou forme verbale). Nous allons revenir infra (dans ces cours) sur la notion de
dérivation et ce en émettant des commentaires comparatifs entre le système flexionnel et le
système dérivationnel en français6.

La flexion peut couvrir l’ensemble de formes que prend un verbe selon les personnes, les
séries (traditionnellement les temps) et les modes. Elle peut traiter aussi du genre et du
nombre des adjectifs et des noms. Le principe de la flexion réside, donc, de point de vue
linguistique, en l’ajout d’un morphème désinentiel à une forme (verbale, adjectivale ou
nominale) afin d’y ajouter une petite information (passer d’une personne à une autre, du
singulier au pluriel ou autre…). Les exemples suivants démontrent quelques cas de flexion :

1) La nuit, tous les chats sont gris / Un chat …….Des chats


2) Les petits ruisseaux font les grandes rivières / Petit ….Petits / grand ….grandes
3) Les murs ont des oreilles. / ont ….a

6
Voir chapitre X page XX

26
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Les marques susmentionnées en gras sont alors des désinences flexionnelles liées
respectivement aux noms (1), aux adjectifs (2) et aux verbes (3).
3. Analyse morphologique : principes
La flexion verbale concernera, comme nous l’avons signalé plus haut dans ce cours, toutes les
modifications morphologiques qu’un verbe peut subir. Des modifications qui se résument en
l’ajout d’un morphème désinentiel personnel (de personne) et/ou sériel (de temps) à un
élément stable appelé base verbale (BV). Le couple base verbale et désinence est désigné
désormais par forme fléchie (FF).
Nous donnons les exemples suivants, représentant quelques formes fléchies du verbe
« parler » :
Présent de l’ind. Imparfait Futur I
1 (1) parle (2) [paRl] parlais [paRlè] parlerai (3) [paRl(e)R E]
4 parlons [paRlI] parlions [paRlJI] parlerons [paRl(e)RI]
6 parlent [paRl] parlaient [paRlè] parleront [paRl(e)RI]
Tableau : quelques formes fléchies du verbe « parler »
(1) : Les chiffres 1, 4, 6 indiquent respectivement les personnes je, nous et ils.
(2) : La couleur rouge indique des marques personnelles (ou désinences personnelles)
(3) : La couleur verte indique des marques sérielles (ou désinences sérielles)

La flexion se manifeste, comme ce tableau le montre, au niveau de l’écrit et de l’oral. Elle est
beaucoup plus remarquée sur le plan écrit par la présence de marques graphiques appelées
dans la tradition grammaticale par « terminaisons ». Nous revenons, dans la suite de ce cours,
sur les nuances entre les deux codes ECRIT/ORAL (CE/CO), point crucial à maitriser par les
apprenants du FLE, ayant trait à la rentabilité pédagogique en ce qui concerne
l’enseignement-apprentissage de la conjugaison en classe de FLE selon une approche mopho-
phonologique.
Conclusion :
Ce cours a mis en lumière quelques principes nuançant dérivation et flexion. Nous avons
voulu démontrer d’abord nombre de points distinctifs entre ces procédés linguistiques, puis
nous avons tenté de spécifier morphologiquement le phénomène de la flexion verbale.
L’importance a été enfin orientée vers la rentabilité pédagogique d’une telle démarche en
classe de langue (FLE).

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 6 Le verbe : approche morphologique, place et catégorisation

Introduction
1. Le verbe : essais de définition
2. Traitement du verbe entre
linguistique et grammaire
3. Difficultés de la conjugaison en
classe de FLE
Conclusion
Objectifs du cours :

- Discuter les différentes définitions du verbe.


- Présenter le verbe selon les différentes approches.
- Débattre la problématique de l’enseignement-apprentissage de la conjugaison.

Introduction :

Les études linguistiques et grammaticales consacrées au verbe s’inscrivent majoritairement


sous deux angles : a) morphologique (ou plutôt morphosyntaxique), explorant des points liés
aux systèmes flexionnels, sommairement soulevés dans le chapitre précédent, b) sémantique,
étudiant les valeurs des temps verbaux et leur usage en langue et en discours.

GUILLAUME (G.) avait d’ailleurs consacré beaucoup de volumes à cette catégorie


grammaticale depuis sa première contribution Temps et Verbe, parue en 19297. Un demi-
siècle plus tard, IMBS est revenu sur l’importance des études sur le verbe par la publication
de L’Emploi des temps verbaux en français moderne en 19688.

En parcourant les maintes contributions se focalisant sur cette catégorie importante, à savoir
le verbe, nous allons, dans ce cours, présenter cette notion à la lumière de la grammaire et de
la linguistique, avec un intérêt particulier et supplémentaire donné à l’aspect
morphosémantique. Un intérêt qui se justifie par le fait que l’approche visée et explorée dans
cette formation est d’ordre double : phonologique et morphologique.
Cela étant dit, le cours suivra le plan suivant :

1- La définition du verbe.
2- Le traitement du verbe entre grammaire et linguistique

7
Guillaume G., Temps et Verbe [1929], Paris, Champion, 1993.
8
Imbs P., L’Emploi des temps verbaux en français moderne, Paris, Klincksieck, 1968.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

3- Le verbe : entre grammaire scolaire et nouvelle grammaire

1. Le verbe : essais de définition

L’objectif de ce point est loin de déboucher sur une définition convaincante du verbe, mais il
va s’agir beaucoup plus de sélectionner quelques définitions pertinentes de cette classe
grammaticales puis d’en dégager certaines spécificités et nuances comparatives entre elles.

Nous référençons, en premier lieu, une acception normative, avancée par Grevisse, où « le
verbe est un mot qui se conjugue, c’est-à-dire qui varie en mode, en temps, en voix, en
personne et en nombre »9. Un critère exclusif et distinctif est ainsi avancé : la conjugaison, qui
est propre uniquement au verbe.

En second lieu, nous proposons trois définitions successives :

« Le verbe est un mot non casuel, qui admet temps, personnes et nombres, et qui exprime l’actif ou
le passif. Il y a huit accidents du verbe : le mode, la diathèse, l’espèce, la figure, le nombre, le
temps, la conjugaison »10

« En tant que classe formelle, le verbe se signale par un ensemble de marques qui le met en
relation de dépendance avec diverses classes conceptuelles : – marques de la personne [...] –
marques du nombre [...] – marques du temps et de l’aspect [...] – marques du mode »11

« Morphologiquement, le verbe est un mot variable qui se conjugue, c’est-à-dire qui est affecté par
plusieurs catégories morphologiques. Il reçoit les marques spécifiques (les désinences)
correspondant au plan de la signification, au nombre (comme le nom), à la personne, au temps et
au mode »12

Cette série de définitions, quoique s’inscrivant dans des optiques différentes, convergent
toutes vers le critère de variabilité morphologique (flexion) du verbe selon nombre de points,
entre autres la personne, le temps, la diathèse (la voix), le mode….
La morphologie demeure toutefois un critère important dans le processus de la maitrise de la
conjugaison et dans la maitrise des différentes formes verbales. Il serait donc judicieux
d’initier les apprenants aux différentes approches traitant de la morphologie non seulement
verbale mais aussi nominale et adjectivale, où ces trois types partagent nombre de points
communs, fait que nous allons détailler dans la suite de ce cours.

9
Grevisse Maurice, Goosse, André, 1993, Le Bon Usage, Grammaire française, Louvain-la-Neuve, Duculot, p.
1118
10
Lallot Jean, 1998, La grammaire de Denys le Thrace, CNRS, p. 57
11
Charaudeau Patrick, 1992, Grammaire du sens et de l’expression, Hachette, pp 35-36
12
Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René, 1994, Grammaire méthodique du français, PUF, p. 243

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

2. Le verbe entre grammaire et linguistique :

En grammaire, le verbe est l’une des dix parties de discours, connu par sa caractéristique
exclusive, la conjugaison. La déclinaison, à côté de cette dernière, relève des systèmes
flexionnels nominaux, adjectivaux et pronominaux.

Le tableau suivant montre la différence entre conjugaison et flexion :

Conjugaison Déclinaison
- Elle concerne les verbes et leur - Elle concerne la modification des
modification selon les noms, des adjectifs et des pronoms
personnes, les modes, la voix… selon le genre et le nombre.

Tableau comparatif entre conjugaison et déclinaison

En linguistique, le verbe est vu autrement et sous plusieurs angles, sémantique,


morphosyntaxique, phonologique ou autre. Ce dernier nous intéresse le plus dans ce volume
de formation, là où nous sommes parti d’un regard morpho-phonologique basé sur deux lois
importantes : la première présente le système verbal flexionnel et son rapport à la dérivation,
la seconde spécifie le mode d’accrochage des désinences des deux futurs en français (I) et (II).

Ces deux lois, qui seront expliquées dans les cours qui viennent, introduisent et explique la
systématicité de la conjugaison française,

3. Difficultés de la conjugaison en classe de FLE

Les difficultés de la conjugaison en classe de langue sont majoritairement liées à deux aspects
fort importants :
- La forme (la morphologie) : des difficultés sont repérées au niveau de la maitrise de
l’orthographe des formes verbales, simples, composées ou surcomposées. L’apprenant
de français langue étrangère se trouve en effet en face d’une multitude de formes très
variées, il se trouve incapable d’en choisir la plus correcte. La bonne maitrise de ces
formes nécessite un enseignement plus efficace et plus logique, différent de
l’enseignement traditionnel, essentiellement basé sur l’apprentissage par cœur et sur la

30
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

récitation, qui ne fait absolument pas référence à des lois systémiques de présentation
et de distributions des formes verbales en question.
- La sémantique des formes verbales : la deuxième difficulté est liée à la maitrise des
temps verbaux en français. Nous savons d’emblée que le français est une langue riche
en matière de temps, vu son instabilité diachronique et orthographique. L’apprenant,
face à cette richesse, se heurte à des difficultés d’employer le temps le plus judicieux
et le plus acceptable :
a) Il dit qu’il viendra.
b) Il disait qu’il viendrait.
A titre d’exemple, à travers les phrases (a) et (b), nous tenterons d’expliquer une des
valeurs temporelles du conditionnel, celle qui explique que ce dernier peut indiquer
« un futur dans le passé ».

Conclusion :

Nous avons avancé dans ce cours, traitant du verbe entre linguistique et grammaire, quelques
orientations théoriques et pratiques liées à l’importance de cette catégorie de discours. Le
verbe étant le pivot de la communication a, en effet, une importance majeure dans les études
linguistiques et grammaticales anciennes (classiques ou traditionnelles) et modernes
(actuelles). Ce chapitre a mis le point sur le verbe de point de vue notionnel ou conceptuel,
puis a avancé nombre de difficultés inhérentes à sa maitrise sur un plan double :
morphologique et sémantique. Comme il a de l’importance sur le plan didactique, nous avons
également dénombré certaines difficultés de l’enseignement-apprentissage de la conjugaison
en classe de FLE.

31
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Chapitre 3 : Lois phonologiques et verbe : présentation


théorique et application (s)

Cours 7 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 1)


Cours 8 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 2)
Cours 9 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 1)
Cours 10 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 2)
Cours 11 La loi phonologique II : la formation des deux futurs en français I
Cours 12 Bases, oppositions et répartition en paradigmes
Cours 13 Valeurs des temps verbaux
Cours 14 Conclusions théoriques, synthèse, critiques et perspectives de l’AMPSVF
(l’Approche Morpho-Phonologique du Système Verbal (du) français)

32
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Chapitre 3 : Lois phonologiques et verbe : présentation théorique et application (s)

Ce chapitre, comprenant cinq cours, mettra en lumière les spécificités de la conjugaison


française selon l’approche morpho-phonologique. Tout en partant de la critique de la
conjugaison traditionnelle (scolaire), essentiellement basée sur la graphie (l’orthographe) et la
récitation (l’apprentissage par cœur), nous essaierons de démontrer qu’un tel système, avec
toute la richesse et la pluralité des formes, ne devrait pas d’abord exclure la dimension orale
(phonologique) puis écarter l’existence d’une systématicité de cette conjugaison. Les deux
lois phonologiques (I) et (II) en question qui sont liées respectivement à la notion de l’accent
tonique du thème verbal et à la formation des deux futurs en français (futur I et futur II13),
vont s’enchaîner pour décrire les nouveaux procédés de la conjugaison, bâtis en grande partie
sur les notions d’opposition, de thème et de répartition des paradigmes verbaux.

13
Futur I = le futur simple, futur II = le conditionnel présent.

33
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 7 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 1)

Introduction et problématique
1. Considérations terminologiques
L’approche morpho-phonologique

Objectifs du cours :

- Nuancer certains concepts et définitions de termes de l’approche


- Dégager et comprendre certaines spécificités morphologiques liées au verbe.
- Discuter les dimensions sémantiques des verbes.

Introduction et problématique :

Ce chapitre traitera des formes verbales de la langue française dans une dimension morpho-
phonologique. Les anciennes recherches sur le verbe, en tant que catégorie grammaticales
importance en langue et en discours, ont essentiellement porté sur la dimension
morphologique et plus récemment sur celle sémantique : la morphologie verbale consiste à
saisir les formes que prend un verbe selon les personnes, les séries (les temps), les modes et
les diathèses (les voix). Cette morphologie est gouvernée par des lois strictes et souvent
indiscutables14. Elle recouvre ce qu’on entend dire par conjugaison. La dimension sémantique
relative aux verbes, quant à elle, traitait de certains points inhérents aux valeurs (temporelles,
aspectuelles, modales), qui demeurent d’ailleurs les points les plus importants traités par les
grammaires traditionnelles.

Cette formation vise en effet à dégager certaines spécificités phonologiques et


morphologiques du verbe français. Cette approche est régie par des lois phonologiques
gouvernant la constitution des formes verbales de façon à ce qu’elles composent et forment un
système. Nous enrichissons la vision sémantique traditionnelle en matière des valeurs des
temps par deux aspects : l’appréhension et la projection. La première recouvre les manières de

14
On fait référence par ces propos aux grammaires normatives dites scolaires comme celles avancées dans Le
Bon Usage de Grevisse.

34
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

saisir le procès, que ce soit dans sa globalité et sa sécabilité ; la seconde tentera de voir le
devenir des verbes, ou comment est-ce qu’on envisage le procès.

1. Considérations terminologiques :

Nous avons estimé judicieux, dans ce premier point, d’avancer les acceptions de nombre de
concepts et notions basiques qui sont des repères pour les étudiants afin qu’ils maitrisent
d’abord le cadre théorique (l’approche morpho-phonologique), puis pour une meilleure
connaissance de la terminologie de la présente matière. Le but étant d’apprendre certaine
information spécialisée dans le domaine de la morphologie verbale.

L’approche morpho-phonologique :

Il s’agit d’une approche basée sur les récents contributions et apports de la morphologie et de
la phonologie à visée pédagogique : c’est un cadre théorique nouveau qui est introduit pour
illustrer tout ce qui a été élaboré dans le domaine des SDL d’où la finalité est de voir
comment sont construites les formes verbales dans une perspective combinatoire
(combinaison : c’est la structure de la forme verbale).

Donnons l’exemple suivant :

Marcher au futur I Forme fléchie


Je marcherais [maH(e)Rè]

D’une part, l’approche phonologique a engendré des lois déterminant la formation des formes
fléchies des verbes (flexion des verbes). Son intégration a pour objectif l’intégration des
apports de l’oral dans la compréhension de la systématicité de la conjugaison française des
verbes. L’oral, souvent négligé dans les études classiques ou traditionnelles consacrées au
verbe, aura donc une importance majeure dans l’analyse des formes fléchies en question.
D’autre part, et tout en partant de l’aspect morphologique de la forme verbale, nombre de
considérations seront vulgarisées pour joindre l’aspect phonologique mentionné plus haut.

35
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 8 Le système verbal (du) français : approches et études antérieures (partie 2)

Introduction et problématique
1. Considérations terminologiques
1.2. L’approche morpho-phonologique
1.3.Base (s), forme (s) et thèmes

Objectifs du cours :

- Nuancer certains concepts et définitions de termes de l’approche


- Dégager et comprendre certaines spécificités morphologiques liées au verbe.
- Discuter les dimensions sémantiques des verbes.

Nous passons dans cette deuxième partie du cours à nuancer quelques concepts basiques de
l’approche morphologique ; ce point sert à mettre l’étudiant face à une terminologie nouvelle,
différente de celle de la grammaire classique.

Base (s), forme(s) et thème (s) :

Ces trois notions s’attachent essentiellement à la morphologie verbale. La base se définit


comme l’élément stable auquel s’agglutinent les désinences (les terminaisons dans la tradition
grammaticales). Ces dernières peuvent être répertoriées selon deux catégories :
- Les désinences personnelles15 : ce sont des morphèmes qui désignent la personne.
Exemples : le [I] désigne la 4ème personne nous ; le [é] désigne la 5ème personne vous.
- Les désinences sérielles : ce sont les marques temporelles, des indices de temporalité.
Exemples :
- le [R] du futur dans [je finiRE]
- le [u] du passé simple dans [nU fum]

15
Les désinences personnelles sont également appelée résiduelles, car ce sont des marques qui sont restées
attachées à la forme verbale synchroniquement parlant.

36
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- le [i] du participe antérieur dans [paRti]


- le [è] de l’imparfait dans [I finisè]

2. Les blocs sériels ou les groupes de temps :

Les séries verbales et les formes verbales partagent une relation de temps ; le terme de
« série » regroupe à la fois le temps grammatical (the tense en anglais) et ses différentes
valeurs. La série verbale est en effet chargée de deux volets essentiels, morphologique (la
forme) et sémantique (valeur).

Dans la présente approche, on distingue deux blocs sériels :


- Bloc sériel I : il regroupe quatre séries de base, les deux présents de l’indicatif et du
subjonctif, l’imparfait et le passé simple.
- Bloc sériel II : il comprend deux séries, le futur I et le futur II (le conditionnel)

A ces deux blocs s’ajoutent les deux formes participiales, les participes présent et antérieur.
La forme verbale est la combinaison systémique d’une base verbale (+-) une désinence :

Forme verbale = base verbale -/+ désinence

Exemple :
je parlais [Je paRl--è]

personne base désinence

Figure : représentation d’une forme fléchie

Les verbes de la première conjugaison sont des verbes dont la finale de l’infinitif est
vocalique. Cela veut dire qu’il s’agit des verbes qui se terminent par –er [é] : chanter [Hãté],
tirer [tiRé], jouer [Jwé], tuer [tVé].
Les verbes de la deuxième conjugaison sont les verbes dont la finale à l’infinitif est
consonantique : [-R] : finir [finiR], rendre [Rãd-R], battre [bat-R], mettre [mèt-R],
vouloir [vUlwa-R], dire [di-R]…

37
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Modifications et altérations de la base verbale :

Nous distinguons trois types de modifications qui touchent la base verbale :


1) Modification vocalique : c’est qu’on assiste à un changement de la voyelle au niveau
de la base verbale :
Je mène [mèn]
La différence vocalique est observée au milieu de la base verbale.
Nous menons [men-I]

Le verbe mener [mené] est un verbe de la première conjugaison qui a deux formes.
2) Cette modification vocalique peut être médiane importante [è]vs[e], comme cela
était mentionné dans le cas de mener, ou médiane légère dans l’exemple suivant :
Je cède [sèd]
La différence vocalique est remarquée entre [è]et[é].
Nous cédons [séd-I]

3) La modification consonantique : elle est généralement observée au niveau des verbes


de la deuxième conjugaison. En voilà l’exemple du verbe battre [bat-R] :

Je bats [ba ]
- La modification consonantique est automatiquement importante.
Nous battons [bat-I] - Pour passer de [ba] à [bat-], on a ajouté la consonne [t].

L’opposition au niveau de la base verbale :

Nous entendons dire par opposition toute forme de modification vocalique ou consonnantique
constatée au niveau des formes fléchies au présent de l’indicatif. Elles s’opèrent souvent une
fois l’on agglutine un morphème désinentiel à la base verbale. En somme, trois types
d’oppositions régulières sont à noter :
- 1re opposition : 1, 2, 3, 6 vs 4, 5 : le cas des verbes comme jeter, semer, céder…
- 2ème opposition : 1, 2, 3 vs 4, 5, 6 : le cas des verbes comme finir, servir, battre…
- 3ème opposition : 1, 2, 3 vs 4, 5 vs 6 : le cas des verbes comme prendre, connaitre…
Toutes ces oppositions sont régulières et engendrent par conséquent une distribution régulière
des formes et des bases.
A titre explicatif supplémentaire, nous nuancerons forme et base par que le fait que la
première (la forme) est repérée exclusivement dans les verbes de la première conjugaison (le
cas de céder) et la seconde (la base) est valable pour tous les verbes. La base, dans les cas des

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

verbes de la première conjugaison (dont l’infinitif est en –er [-é] peut donc avoir deux formes
différentes.
Exemple d’un verbe ayant une seule base avec deux formes : céder [sédé]
la première forme [sèd] : 1, 2, 3, 6 du présent de l’indicatif.
La deuxième forme [séd-] : 4, 5 du présent de l’indicatif.

Exemple d’un verbe ayant deux bases : finir [finiR]


La première base [fini] : 1, 2, 3, du présent de l’indicatif.
La deuxième base [finis] : 4, 5, 6 du présent de l’indicatif.

Conclusion :

Le but de ce huitième cours était d’avancer quelques orientations terminologiques et


conceptuelles de l’approche morpho-phonologique du système verbal français. Nous avons
tenté de bien nuancer les différentes particules qui composent la forme verbale,
essentiellement la base et les désinences. Ce chapitre prépare et introduit le suivant, intitulé
« La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 1) ».

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 9 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 1)

Introduction
1. Termes de la loi phonologique I
2. Les thèmes verbaux
3. Quelle importance donc peut-on
accorder à l’analyse en thème selon la
présente approche ?

Objectifs du cours :

- Présenter et expliquer la première loi phonologique


- Démontrer l’importance de l’analyse en thème

Introduction :

Nous présenterons dans ce cours la première loi phonologique traitant de la flexion verbale. Il
s’agit d’une loi qui détermine et exilique les modes de la formation des formes fléchies et leur
rapport avec le système dérivationnel de la langue.

1. Termes de la loi phonologique I :

Tout ajout d’un morphème désinentiel, sériel ou personnel résiduel,


entraînera un déplacement de l’accent tonique et par conséquent la
faiblesse du thème verbal, avec ou sans changement de la base verbal.

L’applicabilité de cette loi phonologique est valable non seulement pour le système verbal
mais aussi pour les systèmes nominal, adjectival et adverbial (déclinaison et formes
dérivationnelles).

Exemplification :

a) Au niveau du système verbal :

1 je parle [paRl] 4 nous parlons [paRl-I] 6 ils parlaient [paRl-è]


1 je finis [fini] 4 nous finissons [finis-I] 6 ils finissaient [finis-è]
1 je sens [sã] 4 nous sentons [sãt] 6 ils sentaient [sãt-è ]

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

L’accent tonique se met sur la dernière syllabe :


1 je parle [paRl] ………… 4 nous parlons [paRl-I]……… 6 ils parlaient [paRl-è ]

L’accent tonique se déplace donc une fois l’on ajoute à la base une désinence ou morphème
désinentiel, sériel [-è] ou personnel [-I]. Dans les exemples précédents, l’accent est
automatiquement mis sur la syllabe désinentielle, formée d’une partie de la base et la
désinence : nous parlons [paRlI ].

b) Au niveau du système dérivationnel :

Le système dérivationnel consiste à, tenons-nous à le rappeler ici, ajouter un morphème


dérivationnel à une base verbale, nominale ou adjectivale pour en obtenir une deuxième lexie
dans la langue, soit de nature grammaticale identique ou différente :

Blanc [blã] Blanche [blãH] Blancheur [blãH-FR] Blanchâtre [blãH-atR]


Joie [jwa] Joyeux [jwaJE] Joyeuse [jwaJEz] Joyeusement [jwaJEz-mã]
/ Dû [du] Due [du] Dûment [du-mã]
/ Crû [kRu] Crue [kRu] Crûment [kRu- mã]
Calme [kalm] Calme [kalm] / Calmement [kalmemã]

Tableau : quelques exemples de dérivation

Corollaire :

En observant les deux systèmes flexionnel et dérivationnel, nous pouvons constater qu’il
existe une forte similitude entre les deux sur le plan morpho-phonologique : en partant de
l’ajout d’un morphème désinentiel (flexion verbale) et des ressemblances constatées au niveau
des mots dérivés, nous pouvons déduire que ce deux systèmes obéissent aux mêmes normes
de formation et aux mêmes principes morphologiques.

2. Thèmes verbaux :
Il existe trois types de thèmes :
Le thème fort :
Pour repérer le type du thème verbal, on se réfère toujours à l’accent tonique. Si ce dernier est
porté sur la base du verbe, il sera question d’un thème fort :

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Dans les exemples 1 je parle [paRl], 1 je finis [fini], 1 je sens [sã], l’accent tonique est
mis sur la base verbale. Ce thème est constaté donc au niveau des personnes 1, 2, 3 et 6 du
présent de l’indicatif.

Le thème faible :
C’est quand l’accent tonique est mis sur la syllabe désinentielle :
nous parlons [paR lI ], vous parlez [paR lé ]. L’accent tonique s’est automatiquement
déplacé par l’effet de l’ajout de la désinence.

Le thème fort isosyllabique :


Le thème fort isosyllabique exige la réunion de quatre conditions basiques :
a) L’apparition d’une base nouvelle au présent de l’indicatif.
b) L’accent tonique est mis sur cette nouvelle base.
c) La ressemblance morpho-phonologique entre la 6 personne du présent de l’indicatif
et les personnes 1, 2, 3 et 6 du subjonctif présent.
d) La nouvelle base doit avoir le même nombre de syllabes que la première (iso-)
Nous donnons l’exemple suivant : choisir [HwaziR] :
thème fort : 1, 2, 3 [Hwazi]
thème faible : 4 [HwazisI] 5 [Hwazisé]
thème fort isosyllabique : 6 [Hwazis] et 1, 2, 3 et 6 du subjonctif [Hwazis]

3. Quelle importance donc peut-on accorder à l’analyse en thème selon la présente


approche ?
L’analyse en thème est importante sur plusieurs plans :
- Phonologique : elle permet à l’apprenant de déterminer les frontières phonétique de
la base verbale et donc de repérer correctement les syllabes qui la composent, que ce
soit en code oral ou écrit.
- Mopho-lexical : la forme fléchie étant la composition systémique de nombres de
particules signifiantes de façon régulière et irrégulière. Nous revenons sur la notion de
régularité dans la suite de ce cours.
- Syntatico-sémantique : le thème permet de nuancer la fonction prédicative et de
dégager ses traits sémiques.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 10 La loi phonologique I : accent tonique et faiblesse du thème (partie 2)

4. Code oral vs code écrit


5. Le présent de l’indicatif
6. La notion de morphème mixte
Conclusion

4) Code oral vs code écrit :


Dans ce qui suit, nous allons démontrer les différences qui existent entre les deux codes, oral
et écrit, tout en essayant des les exposer aux apprenants de point de vue double : linguistique
(orthographique surtout) et pédagogique (l’enseignement des formes orthographiques en
classe de langue). Suivons le tableau :

Code écrit Code oral


1. Je marche
2. Tu marches 1, 2, 3 et 6 [maRH]
3. Il marche I que 2 formes orales
4. Nous marchons 5 formes écrites 4 et 5 [maRH ]
5. Vous marchez é
6. Ils marchent

Lecture :

A travers le code écrit, on remarque qu’il y a tant de terminaisons, souvent disparues à l’oral
(elles ne sont pas prononcées : e, es, ent). Il y a éventuellement certains changements
vocaliques qui touchent à un nombre important de verbes [du] français.
Ce tableau révèle qu’à l’écrit (aspect graphique), on atteste 5 formes au moment où à l’oral
(aspect phonétique), on n’en atteste que deux.

Corollaire :

Cette nouvelle technique pédagogique (ou l’approche morpho-phonologique) préfère et


préconise l’enseignement-apprentissage du code oral à l’égard du code écrit. Il serait plus
facile pour l’apprenant de mémoriser 2 formes au lieu de 5. Cette technique pourrait avoir
également des incidences sur le plan de la maitrise parfaite de la conjugaison non seulement
au présent de l’indicatif mais aussi aux autres séries verbales, du moins les plus usuelles. La

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

technique en question se caractérise, en effet, par une relative simplicité de conjugaison au


code oral (CO) par rapport au code écrit (CE).
5) Le présent de l’indicatif, série de base :

Le présent de l’indicatif est considéré comme série de base, caractérisée par l’absence totale
des désinences sérielles : pourquoi cette série est donc basique ? Et pourquoi elle est privée de
marques sérielles ? Nous serons de retour à cette question, avec ses deux parties, durant la
séance de travaux dirigés.
Au présent de l’indicatif, seules les personnes 4 et 5 possèdent les morphèmes désinentiels
résiduels : le -ons [-I] et le -ez [-é] pour tous verbes français, à l’exception de quatre formes
irrégulières, où ces désinences ordinaires seront substituées respectivement par [-m] et [-
t] dans :
- nous sommes [sOm]
- vous dites [dit]
- vous faites [fèt]
- vous êtes [èt]
On considère le [-m] et le [-t] comme des allomorphes, au présent de l’indicatif, de [-I] et [-
é] de manière respective.
À cette série, une deuxième irrégularité est constatée à la 6 personne, dont la marque ordinaire
et prévisible est en principe -ent [Ø], qui sera substituée par -ont [I] dans quatre formes
fléchies :
- ils sont [sI]
- ils ont [I]
- ils vont [vI]
- ils font [fI]
En somme, le présent de l’indicatif comprend uniquement 14 formes irrégulières ; nous allons
les énumérer à travers le tableau de la conjugaison oral ci-après des 5 verbes : être [ètR],
avoir [avwaR], aller [alé], faire [fèR] et dire [diR] :

Être [ètR] Avoir [avwaR] Aller [alé] Faire [fèR] Dire [diR]
1 : sVi 1:è 1 : vè 1, 2, 3, 5 : fè 1, 2, 3, 5 : di
2, 3, 5 : è 2, 3 : a 2, 3 : va 6 : fI 4, 6 : diz
4 : sO 6:I 6 : vI
6 : sI

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Tableau : formes orales irrégulières au présent de l’indicatif

Les 14 formes orales irrégulières sont réparties comme suit :


Être [ètR] : 4 formes
Avoir [avwaR] : 3 formes
Aller [alé] : 3 formes
Faire [fèR] : 2 formes
Dire [diR] : 2 formes

Dans la même optique, nous avons exclu les formes régulières suivantes :
Les 4, 5 : [avI] et [avé] du verbe avoir, les 4, 5 : [alI] et [alé] du verbe aller et la 4 : [fezI]
du verbe faire. Ces formes sont considérées comme régulières du fait que leurs désinences
personnelles ainsi que leur répartition sont prévisibles.

Les verbes réguliers sont les verbes dont on ne prévoir ni le nombre de bases ni leur
répartition (les oppositions des formes fléchies au présent de l’indicatif) :

Être : 1 VS 2, 3, 5 VS 4 VS 6
Avoir : 1 VS 2, 3 VS 4, 5 VS 6
Aller : 1 VS 2, 3 VS, 4,5, VS 6
Faire : 1, 2, 3, 5 VS 4, 5 VS 6
Dire : 1, 2, 3, 5 VS 4, 6

6) La notion de morphème mixte :

Le morphème mixte est un morphème qui peut renvoyer à plusieurs significations des
éléments de la base verbale. Observons les trois exemples suivants :
Exemple 1 : nous lions [nU liJI], où la forme verbale est composée de deux éléments, une
base [liJ-] + désinence [I]
Exemple 2 : nous liions [nU liJI], ici, le [J] fait partie à la fois de la base et indique
l’imparfait (marque sérielle). Techniquement, on met deux traits au dessous de tout
morphème mixte.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Exemple 3 : il a [il a], dans ce troisième cas, le morphème [a] a une signification triple : la
base verbale, la désinence personnelle (personne 3) et la désinence sérielle (l’antériorité dans
les temps composés).

Le morphème mixte n’est pas uniquement attesté au présent de l’indicatif, mais il peut être
repéré au passé simple :
Exemple 4 : nous finîmes [nU finim] , vous finîtes [vUfinit]

La base La dési. sérielle La base La dési. sérielle

Conclusion :

Ce cours a eu comme objet d’analyse la loi phonologique 1. Nous avons d’abord présenté les
termes de cette loi et discuté nombre de concepts qui s’y attachent. La loi en question est liée
au thème verbal et à l’accent tonique. Le thème verbal a été aussi un point important dans ce
chapitre. Le chapitre a donné enfin quelques considérations sur l’importance de l’analyse en
thème dans le processus de l’apprentissage des langues étrangères et plus particulièrement sur
l’apprentissage de la conjugaison en classe de FLE.

Ainsi, avons-nous mis en lumière la première loi phonologique qui gouverne la formation des
temps verbaux de base, le présent de l’indicatif, le présent du subjonctif, l’imparfait et le
passé simple. Ces séries forment le bloc sériel N° 1 qui s’ajoute au deuxième bloc sériel N°
composé des eux futurs en français. Ce dernier sera exposé dans le chapitre qui suit. Nombre
de points importants ont été examinés dans ce chapitre, ce qui a révélé des considérations
conclusives cruciales, entre autres :

- La loi phonologique I est liée à la faiblesse du thème verbal par l’ajout des morphèmes
sériels ou personnels à la base verbale.
- L’analyse en thèmes acquiert une importance plurielle, que ce soit sur le plan
scientifique ou sur celui pédagogique.
- Le code oral et le code écrit au niveau de la conjugaison des verbes devraient être
clairement nuancés aux apprenants car ces deux codes présentent des différences
importantes et débouchent ainsi sur deux systèmes totalement différents.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

- Le présent de l’indicatif est considéré comme la série de base dans le système verbal
français et ce par non seulement le nombre de bases qu’il contient et leur distribution
mais aussi la formation des autres séries verbales sur la base de cette série.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 11 La loi phonologique II : la formation des deux futurs en français I

Introduction
1. Considérations diachroniques autour du futur
2. Termes de la loi phonologique II
3. Autres considérations sur les deux futurs I et II
Conclusion

Objectifs du cours :

- Présenter et expliquer les termes de la loi phonologique II.


- Comprendre les spécificités de la formation des deux futurs en français.
- S’étaler sur quelques points inhérents à la formation des deux futurs.

Introduction :

Dans ce cours, nous allons nous focaliser sur une deuxième loi phonologique régissant la
conjugaison française. Elle concerne les spécificités de la formation des deux futurs en
français, le futur I et II. Ce cours s’est fixé pour objectif primordial la présentation de la
formation des deux futurs en français (I et II) et la loi phonologique qui la gouverne. Après
avoir émis une courte considération historique autour du futur I, nous avancerons les termes
de cette loi qui explique les différents modes d’accrochage des morphèmes désinentiels à la
base verbale.

1. Considérations diachroniques autour du futur :

Pour rappel, le futur simple a une combinaison historique qui explique sa morphologie. Selon
cette optique diachronique, le futur n’est que la combinaison de avoir au présent (lat. habere)+
infinitif :

j’ ai à chanter je chanter ai
- Déplacement du verbe « avoir » à la fin de l’infinitif
- Chute de la préposition.

On entend souvent dire que pour former le futur en français, on doit se référer à la règle :
Futur = infinitif + terminaison. Cette façon doit être remise en cause car elle n’est pas valable
pour nombre important de verbes :

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Faire = * je fairai16 mais je ferai


Acheter = * j’acheterai mais j’achèterai
Vouloir = * je vouloirai mais je voudrai
Aller = * j’allerai mais j’irai
Envoyer = * j’envoyerai mais j’enverrai
Ces exemples démontrent clairement que la formation des deux futurs en français ne doit pas
se baser sur l’orthographe de l’infinitif mais elle devrait plutôt obéir à nombre de spécificités
(ou normes) de combinaison basées sur d’autres critères morpho-phonologiques du présent de
l’indicatif.
2. Termes de la loi phonologique II

L’ajout d’un [-Ra] ou d’un [-Rè] à une base verbale (ou éventuellement à
une forme) pour former les deux futurs en français se fait de trois façons
directe, indirecte ou plus ou moins amuïe.

Explication de la loi :
Cette deuxième loi est identique à la première en ce qui concerne l’ajout d’un morphème
désinentiel à une base verbale pour en obtenir une nouvelle forme fléchie. De plus, elle
spécifie et décrit les différentes manières de l’agglutination des deux morphèmes du futur I et
futur II à la base verbale (du présent et non de l’infinitif, comme il est convenu dans la
tradition grammaticale).
Comme les termes de la loi phonologique le montrent, on dégage trois façons :
1) Directe :
La désinence du futur I et II s’ajoute directement à la base verbale 1 du présent de l’indicatif :

Exemples :
Futur I : 1 [pliRE] Futur I : 1 [suRE]
plier [pliJé] : suer [sVé]
Futur II : 1 [pliRè] Futur II : 1 [suRè]

Cette première façon est valable pour tous les verbes réguliers ayant une finale vocalique au
présent de l’indicatif.
2) Indirecte :

16
L’insigne d’astérisque (*) est mis devant les constructions orthographiques incorrectes.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

La façon indirecte se fait par l’ajout d’une intermédiaire vocalique, obligatoirement


prononcée, entre la base verbale et la désinence, et ce pour tous les verbes se terminant par
une liquide [R] ou [l] :
Exemples :

Futur I : 1 [paRleRE] Futur I : 1 [dureRE]


parler [paRlé] : durer [duré]
Futur II : 1 [paRleRè] Futur II : 1 [dureRè]

3) Plus ou moins amuïe :


Ce dernier cas concernera tous les autres verbes ayant une finale consonantique non liquide au
présent de l’indicatif. L’on attache donc la désinence à la base (ou forme) de façon plus ou
amuïe.
Exemples : semer [semé] : je sème [sèm] je sèmerai [sèm(e)RE]

Cette façon de distinction permet, sur un plan pédagogique, à l’apprenant, d’abord, de bien
saisir les prononciations correctes (adéquates, propices) des formes verbales aux deux futurs
en français, puis comprendre que la formation de ces deux séries se base globalement sur les
formes au présent de l’indicatif et non pas sur l’infinitif des verbes.

3. Autres considérations sur les deux futurs I et II :

- Difficultés de la formation des 2 futurs (la conjugaison)


- Les verbes ayant une base nouvelle au futur : 10 verbes.
- Quelques dissemblances morphologiques entre le futur I et II.

Conclusion :

Ce cours a été consacré à la formation des deux futurs en français, gouvernée par la loi
phonologique II spécifiant le mode d’accrochage des morphèmes désinentiels à la base
verbale. Après avoir émis quelques considérations historiques de la formation du futur en
français, nous avons tenté d’avancer quelques exemples explicatifs de la loi que question.
Nombre de points liés à l’aspect pédagogique ont été enfin signalés afin de permettre aux
apprenants de mieux saisir les particularités et les irrégularités des deux futurs.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 12 Les paradigmes verbaux selon l’approche morpho-phonologique : synthèse

Introduction
1. L’enseignement de la conjugaison en classe de FLE
2. Synthèse et synthèses comparatives de
l’approche
3. Orientation…
Conclusion
Objectifs du cours :
- Démontrer l’importance de la maitrise de la conjugaison
- Comparer les méthodes classiques et les nouvelles méthodes de la présentation de la
conjugaison
- Lister les dix paradigmes de la conjugaison selon l’approche morpho-phonologique

Introduction :

L’enseignement des langues étrangères repose, comme il est convenu, sur un élément
important que soit l’installation de la compétence linguistique au côté des compétences
communicative et interculturelle. La conjugaison fait partie de la première compétence à
installer chez le public apprenant, à savoir la compétence linguistique. Dans ce cours, intitulé
« les paradigmes verbaux selon l’approche morpho-phonologique : synthèse », nous allons
émettre quelques éléments synthétiques ayant trait à la nouvelle catégorisation des verbes,
basée sur l’approche morpho-phonologique et opposée à la tradition grammaticale qui a
avancé un classement selon le type du verbe (premier, deuxième et troisième groupe).

1. L’enseignement de la conjugaison en classe de FLE :

Nous tenons tout d’abord, avant d’aborder la problématique de l’enseignement de la


conjugaison en classe de FLE, à postuler que ce fait s’inscrit pleinement dans l’installation de
la compétence linguistique. Les apprenants se sentent en situation d’insécurité face l’erreur :
« le domaine du verbe est (…) pour les élèves comme pour les maîtres, le lieu de toutes les
insécurités »17. Cette insécurité est liée à la peur de commettre ou de faire l’erreur, surtout

17
LEPOIRE-DUC, S & ULMA, D, « Le verbe tel qu’il s’enseigne, le verbe tel qu’il se dit à l’école primaire :
regards croisés d’enseignants et d’élèves sur le concept de verbe », Actes du XIème colloque international de
l’AIRDF, « Quelle progression curriculaire en français ? », Université de Liège et AIRDF, 26-28 août 2010, p.
10

51
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

quand on sait que la conjugaison des verbes n’ouvre pas la possibilité de varier les choix : les
formes verbales sont uniques et obéissent en grande partie à des normes orthographiques
strictes.

2. Synthèse et synthèses comparatives de l’approche morpho-phonologique : vers


une nouvelle classification des verbes

Le but crucial de cette approche était d’avancer une critique outillée de la tradition
grammaticale, qui se basait essentiellement – en ce qui concerne particulièrement la
conjugaison – sur l’orthographe et la récitation par cœur des différentes formes verbales.
Nous avons voulu démonter, en effet, qu’une meilleure méthode de l’enseignement-
apprentissage de ces formes doit prendre en charge la dimension phonético-morphologique
pour déboucher sur une classification nouvelle, basée sur la systématicité de la conjugaison.

A la lumière de ce que nous avons avancé dans les cours précédents, nous sommes arrivé à
déduire que « tous les verbes français sont réguliers à l’exception de 5 : être, avoir, aller, faire
et dire ». Dire « irrégulier » veut dire deux choses importantes :

- Le verbe irrégulier a un nombre important de bases (plus de 2 bases)


- La répartition de ces bases est imprévisible.

Nous allons revenir sur ce point précis, à savoir les verbes irréguliers, dans la séance de
TD.
Cette nouvelle approche a pu avancer la classification suivante :

1) Verbes réguliers de la première conjugaison ayant une seule base et présentant aucune
opposition : parler, donner, casser, viser….
2) Verbes réguliers de la première conjugaison ayant une seule base avec une légère
opposition de formes : céder, fêter, léser, laisser
3) Verbes réguliers de la première conjugaison ayant une seule base avec une opposition
importante de formes : mener, lever, jeter…
4) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison à deux bases ayant l’opposition i VS is :
finir, punir

52
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

5) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison à eux bases ayant l’opposition i VS iz :


nuire
6) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison à deux bases ayant l’opposition i VS iv :
écrire
7) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison à deux bases ayant les oppositions :
- or VS orm : dormir
- er VS erv : servir
- or VS ort : sortir
8) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison ayant à deux bases l’opposition a VS at :
battre
9) Verbes réguliers de la deuxième conjugaison à plus de deux bases ayant différentes
oppositions : mettre, naitre, savoir, vouloir, pouvoir,
10) Verbes irréguliers : être, avoir, aller, faire et dire.

Cette approche a mis en lumière les notions d’opposition, de régularité et de systématicité.

3. Orientation et synthèses comparatives :

Nombre de points de comparaison entre la tradition grammaticale et les nouvelles approches


du verbe seront avancés dans ce qui suit. Nous avons déjà avancé au début de cette formation
que l’un des objectifs majeurs de cette approche est lié aux apports des sciences du langage,
entre autre la phonétique, la phonologie, la morphologie et même la sémantique. Les avancées
traditionnelles dans ce domaine sont certes riches mais elles s’appuient souvent sur
l’orthographe et sur les recherches normatives et scolaires.

Nous synthétisons quelques remarques dans le tableau suivant qui tente d’émettre quelques
points comparatifs (qui ne sont pas exhaustifs) entre la méthode traditionnelle et la nouvelle
méthode (selon l’approche actuelle) :

53
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

La méthode classique (traditionnelle) La nouvelle méthode


- Elle se base sur la graphie - Elle prend en charge et l’oral et la
graphie
- Les verbes sont classés en trois - Les verbes sont répartis en réguliers
catégories + les auxiliaires être et et irréguliers.
avoir
- Le meilleur des ouvrages de - Il n’y a que dix paradigmes de
conjugaison avance plus de conjugaison, incluant les verbes
soixantaine de verbe modèle. irréguliers.
- La présentation des verbes n’obéit pas - Les notions de base, d’opposition, de
aux normes de répartition et répartition sont extrêmement
d’opposition entre les formes verbales importantes et sont considérées
comme paramètre de base dans la
classification des verbes.

Tableau : quelques points de différence entre la GT et la nouvelle approche.

Conclusion :

Ce dernier cours consacré à la synthèse de l’approche phonético-morphologique a mis en


lumière l’importance de cette nouvelle méthode de classification des verbes, écartant les
considérations classiques, essentiellement basées sur l’orthographe de l’infinitif. Le paramètre
« phonétique » joue un rôle important dans la classification des verbes et déterminerait les
paradigmes (ou les verbes modèles) en son nombre réduit à 10. Nous avons émis, enfin, un
petit tableau comparatif entre les deux méthodes de conjugaison (traditionnelle et nouvelle),
dans lequel nous avons voulu démontrer que la nouvelle classification se voit plus pratique et
plus facile à maîtriser et à enseigner en classe de FLE. Ce tableau récapitulatif a été avancé
après avoir mentionné en liste les dix paradigmes de conjugaison, résumant la totalité des
nuances et des irrégularités des verbes.

54
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Conclusion 3 :

Le troisième chapitre a été exclusivement consacré aux lois phonologiques qui gouvernent la
formation des temps usuels en français. Un chapitre comprenant cinq cours à travers lequel
nous avons pu démontrer les points suivants :

- La mise en relief de quelques spécificités de la conjugaison française.


- La critique des visions traditionnelles et normatives mises en avant dans le processus
de l’enseignement-apprentissage de la conjugaison en classe de FLE.
- La richesse des formes est étroitement liée à une systématicité facile à comprendre et à
maitriser par la communauté estudiantine.
- Les temps verbaux et leurs formations (essentiellement l’aspect morphologique)
s’inscrivent pleinement sous deux lois phonologiques.

Ces points présentent uniquement la moitié des objectifs ciblés (aspect morpho-
phonologique), l’autre moitié sera réservée, dans le dernier chapitre, à la présentation de
l’aspect sémantique des temps verbaux.

55
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 13 Valeurs des temps verbaux en français

Introduction

1. La temporalité
2. Synthèse et synthèses comparatives de l’approche
3. Orientation…

Conclusion

Objectifs du cours :
- Rendre compte de l’axe temporel du français
- Comprendre quelques aspects sémantiques des temps
- Analyser les morphèmes sériels (temporels) des temps

Introduction :

Ce dernier volet sera réservé au traitement des valeurs des temps verbaux en français. Ce
point acquiert de l’importance majeure dans le processus de l’enseignement-apprentissage des
langues étrangères, particulièrement du FLE, vu la richesse de cette langue en matières de
temps verbaux18. Nous avons précédemment mentionné, dans ce volet de formation, qu’une
parfaite maitrise de la conjugaison doit reposer sur deux axes importants : l’axe
morphologique et l’axe sémantique. Si nous avons consacré tout un chapitre à rapprocher le
premier axe selon des lois phonologiques spécifiques, nous estimons nécessaire d’émettre
quelques clarifications conceptuelles (théoriques) et empiriques sur la notion des valeurs des
temps verbaux. Pour ce faire, ce dernier chapitre a été élaboré afin d’atteindre cet objectif, à
savoir l’explication de l’importance de la maitrise des temps du français de point de vue
sémantique.

La sémantique des temps verbaux ne manque pas d’importance par rapport à la morphologie
verbale. Si cette dernière s’intéresse à éclairer les différentes combinaisons des morphèmes
dans la forme fléchie, la sémantique, quant à elle, tente d’avancer le sens de ces morphèmes :
la base et les désinences. L’objectif de ce chapitre, qui est consacré à l’étude des valeurs des
temps verbaux (les plus usuels du moins) sera d’éclaircir aux étudiants-chercheurs

18
Marc WILMET (1996), « Tant de Temps en français »

56
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

(mastérants en linguistique) le sémantisme des morphèmes sériels et ce sur cinq plans, trois
traditionnels et deux nouveaux : temporel, aspectuel, modal, appréhensif et projectionnel.

1. La temporalité :

Étudier la temporalité signifie le fait de dégager la valeur temporelle de la série verbale. Cela
repose sur deux procédés importants :
a) Inscrire le procès sur l’axe de l’énonciation : la notion du temps chronologique :
Damourette et Pichon :

L’inscription du procès sur l’axe du temps se fait généralement par rapport au moment de
l’énonciation, où le présent indique le moment où l’on parle, le passé le moment qui le
précède, le futur le moment qui le suit :

Le passé Le présent Le futur

« Dans la valeur dite « temporelle », ou de chronologie réelle, l’action est


considérée comme se réalisant dans son actualité effective, contemporaine,
plus ou moins simultanée de l’acte de la parole »19

b) Positionner le procès par rapport à l’axe énonciatif de point de vue de son


antériorité, sa postériorité ou sa simultanéité :
Dans le cas d’un énoncé à multiple procès, l’on s’intéressera à délimiter le positionnement des
différentes actions par rapport à elles mêmes. Donnons l’exemple suivant :
Exemple :
Le professeur commencera la séance dans une heure. Dès que vous aurez terminé votre
devoir, vous le lui rendrez et vous sortirez.
On a affaire à quatre procès dans cet énoncé :
- Le commencement du cours.
- La finalisation du devoir.
- La remise du devoir au professeur.
- La sortie.

57
Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Dans le cas d’un énoncé à procès unique, l’on se réfèrera au présent de l’indicatif, une série de
référence privée d’existence (le présent de l’indicatif n’a pas d’existence énonciative, il n’est
que la combinaison d’un moment passé et d’un moment futur). Il est le temps le plus fréquent
et le plus utilisé en français, et ce par les innombrables valeurs qu’il présente, que ce soit sur
le plan temporel (les trois tiroirs verbaux) ou sur les différents autres plans : aspectuel, modal,
projectionnel ou appréhensif.

2. L’aspect

L’analyse de l’aspect au niveau des temps verbaux repose essentiellement sur la mise en
exergue des oppositions liées à la façon du déroulement du procès ainsi qu’à la cnception de
ce dernier. Nous avons pu recueillir ces définitions :
« Les aspects sont les manières diverses de concevoir le déroulement du procès même » (Holt,
1943 : 6 »
“Aspects are different ways viewing the internal temporal constituency of a situation” (Comrie,
1976 : 3)
« L’aspect est une catégorie grammatical qui exprime la représentation que se fait le sujet parlant
du procès exprimé par le verbe (ou par le nom d’action), c'est-à-dire représentation de sa durée, de
son déroulement ou de son achèvement (aspects inchoatif, progressif, résultatif, ect)…(Dubois et
al. 1994 : 53)
Toutes ces définitions partagent donc l’idée que l’aspect est lié à la façon interne dans la
saisie et le déroulement du procès.

3. La modalité :
L’analyse de la modalité au niveau des temps verbaux distingue trois catégories :
- Procès réels : qui expriment une réalité vécue ou un fait existant dans la réalité
- Procès irréels : exprimant des faits imaginaires ou fictifs qui ne peuvent jamais avoir
lieu
- Procès non-réels : des faits qui ne sont pas réalisés mais qui peuvent avoir lieu dans la
réalité.
4. La projection : cas des temps exprimant un fait envisagé ayant des perspectives (cas
des deux futurs en français
5. L’appréhension : nous distinguons ici l’opposition global/sécant

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Conclusion :

Nous avons voulu démonter, dans ce chapitre, même assez sommairement, l’importance de
l’aspect sémantique des temps verbaux en français. Un aspect qui peut rejoindre certainement
l’aspect morphologique exprimé dans les différentes formes fléchies des verbes. La richesse
de la langue française en matière des temps nécessite, pour rendre compte de façon adéquate
des valeurs en question, une réflexion laborieuse et un travail sérieux de comparaison entre
ces temps afin de mieux saisir leur usage approprié, fait qui aidera les apprenants à renforcer
leurs stratégies et de lecture et d’écriture. Le chevauchement remarqué chez nos apprenants –
lié à l’usage défectueux des temps verbaux – pourrait donc être évité par un enseignement
stratégique et guidé des valeurs de ces temps, basé à son tour sur des textes authentiques tirés
de la littérature classique ou repérés dans les différents genres de discours actuels (surtout
médiatique).

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Cours 14 Conclusions théoriques, synthèse, critiques et perspectives de l’AMPSVF


(l’Approche Morpho-Phonologique du Système Verbal (du) français)

Introduction

1. Synthèse des cours


2. Apports de l’approche
3. Perspectives

Conclusion

Objectifs du cours :

Introduction :

Ce cours conclusif a pour objectif d’avancer d’abord une synthèse de la présente formation
adressée aux étudiants de 1re année master, en semestre 1, option linguistique et qui a eu
comme intérêt scientifique l’analyse du système verbal français de point de vue
morphologique et sémantique, selon les apports des sciences du langage. La présente
approche a eu, en premier lieu, une vision critique du système de la conjugaison traditionnelle
classique qui se focalisait en grande partie sur la récitation et l’apprentissage par cœur de la
graphie à l’égard de phonie. Les études ayant été consacrées au verbe ont, dans leur ensemble,
démontré deux aspects, morphologique et sémantique.

1. Synthèse des cours :

Les cours ont été conçus de façon à ce que soit vu et présenté le système des verbes en
français, et ce sous une optique différente de celle classique, avancée par les grammaires
traditionnelles. Nous avons voulu démontrer, d’une part, l’importance de cette catégorie (le
verbe) dans le processus et de la communication et de l’enseignement-apprentissage du FLE,
de l’autre, l’accent a été mis sur la notion des valeurs des temps verbaux, c'est-à-dire l’aspect
sémantique des temps, vu la richesse de la langue française en matière des séries verbales, fait
qui présentent de sérieuses difficultés pour l’étudiant.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Dans toute formation, l’importance de la maitrise la terminologie se voit d’extrême


importance, essentiellement dans ce type de formation qui s’inscrit dans la lignée des études
linguistiques et grammaticales. Le chercheur se retrouvera en effet face à une terminologie
nouvelle ou des concepts différents de ceux avancés dans les ouvrages de la grammaire
normative et classique.
La démarche qui a été adoptée dans le présent cours se base sur trois axes clés :
1) Un axe méthodologique
2) Un axe terminologique
3) Un axe analytique
Les trois axes en question convergent tous vers un point commun : la lecture et la présentation
du système verbal français selon les apports des sciences du langage. Notre intérêt est double.
De un, les spécialistes de linguistique (les étudiants inscrits en Master 1 linguistique en
particulier) auront des connaissances nouvelles sur le plan terminologique et conceptuel. De
deux, ils auront à actualiser leurs savoir-faire dans le point relatif à l’enseignement-
apprentissage de la conjugaison en classe de langue, vu qu’ils seront destinés, en grande
partie, à enseigner la langue française dans les différents paliers ou cycles éducatifs.

2. Apports de l’approche :

L’approche morpho-phonologique du système verbal français tente, comme toute autre


approche, de contribuer à la littérature déjà existante traitant du verbe en général et, en
particulier, de son aspect morphologique et sémantique. Et si nous nous posons la question
suivante : qu’en est-il des apports de cette approche sur les plans épistémologique et applicatif
en classe de FLE ? En d’autres termes, qu’est ce qui peut contribuer à l’originalité de la
présente approche du système verbal français ?

Répondre à de telles interrogations n’est pas chose facile, dans la mesure où la conception et
l’élaboration intégrale d’une réflexion synthétique traitant du verbe présentent une difficulté
majeure aussi bien pour les chercheurs que pour les apprenants. Nous étions obligé, tout au
début de la formation de déceler toutes les nuances terminologiques constatées chez les
apprenants, afin de passer par la suite à éclaircir les principes basiques de la nouvelle
approche des verbes, abordée dans ce cours. Nous avons tenté de déterminer, tout au premier,
le bagage bibliographique et sitographique inhérent au verbe, exploité par les apprenants dans
leur cursus d’études.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Pour les apports de l’approche morpho-phonologique du système verbal français, nous


pouvons les synthétiser dans les points suivants :

- Une nouvelle vision de la conjugaison française


- Une nouvelle méthode de la présentation du système verbal
- Une application des apports des SDL au système verbal français, entre autres la
phonétique, la phonologie, la morphologie, la sémantique et même l’étymologie.

3. Perspectives :

Une analyse approfondie du système verbal (du) français a pu démontrer l’importance d’une
approche nouvelle basée sur les maintes contributions de la linguistique moderne par ses
différents domaines. Nous avons pu mettre les chercheurs apprentis face aux carences et aux
limites d’une grammaire classique, basée – en ce qui concerne du moins le point de la
conjugaison – essentiellement sur l’aspect graphique de la langue, sur la récitation et
l’apprentissage mécanique (par cœur) des différentes formes fléchies. La présente
contribution peut s’ouvrir sur nombre de perspectives liées que ce soit à la façon de la
présentation de la conjugaison française ou aux différents modèles du processus de son
enseignement-apprentissage en classe de FLE. Ainsi, est-il nécessaire de noter les
perspectives suivantes :

- L’élaboration d’une théorie globale et synthétique encadrant le système verbal


français.
- La constitution d’un cadre terminologique (conceptuel) et procédural (empirique)
traitant du verbe français.
- La recherche de méthodes inédites quant à l’enseignement des valeurs des temps
verbaux, ou aspect sémantique des formes fléchies, où l’on se focalise sur des
productions littéraires authentiques.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

Travaux dirigés

TDs TITRE Page


TD 1 Méthodologie de travail et principes de suivi
TD 2 Exercices de transcription phonétique API
TD 3 Exercices de transcription phonétique API (corrigés)
TD 4 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif
TD 5 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif (corrigés)
TD 6 L’opposition des bases et des formes : orientation et activités
TD 7 L’opposition des bases et des formes : corrigés
TD 8 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique) : activités
TD 9 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique) : corrigés et orientation(s)
TD 10 La conjugaison aux deux futurs I et II : activités et orientations
TD 11 La conjugaison aux deux futurs I et II : corrigés, remarques et orientations

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD n° 1 : Méthodologie de travail et principes de suivi / Orientations bibliographiques

Cette première séance de travaux dirigés sera exclusivement consacrée à expliquer aux
étudiants les principes de suivi basiques en matière de Systèmes Grammaticaux. Nous
insistons d’abord sur la rentabilité du travail personnel (individuel) et collaboratif (les travaux
de groupes).

Le travail personnel consiste à sélectionner les ressources bibliographiques adéquates et


nécessaires à une telle formation, à savoir le premier axe : le système verbal français,
approche morpho-phonologique. L’étudiant sera donc invité à rassembler la documentation
traitant de ce point de formation, qui sera de nature linguistique, particulièrement
grammaticale. La pluralité des ressources dans ce domaine exige en effet tout un travail de
sélection et de tri : plusieurs approches linguistiques et grammaticales ont étudié le verbe
différemment, fait qui demande du chercheur une certaine vigilance quant aux choix des
documents les plus fiables.

En ce qui concerne le travail collaboratif, il va s’agir d’organiser et de construire des sous-


groupes de travail, composés de 4 à 5 étudiant.e.s qui réalisent et remettent les travaux dirigés
au professeur ; ce dernier organisera, à son tour, des séances de compte-rendus (évaluant la
présentation orales des apprenants mais aussi la trace écrite). Un travail collaboratif ne peut
réussir qu’avec une activité participante de tous les paramètres de l’opération éducative
(enseignant, étudiant.e.s, contenu pédagogique).

Procéduralement parlant, le premier TD s’articulera sur les tâches suivantes :


1) Orienter les étudiants vers une bibliographie sélective traitant du verbe dans une
approche linguistique et grammaticale.
2) Expliquer aux étudiants quelques principes de travail relatifs à la démarche de
traitement et de remise des travaux effectués (TD).
3) Constituer des sous-groupes de travail annuels pour renforcer les échanges
collaboratifs entre les étudiants.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 2 Exercices de transcription phonétique API (rappels)

Exercice 1 : (voyelles orales/ oralo-nasales /consonnes) / fermeture VS ouverture

Transcrivez en API les phrases suivantes :

1) Maurice est myope comme une taupe.


2) L'écureuil sautille sur les feuilles rouillées de la clairière.
3) Des premiers rayons de soleil, en février, viens cueillir des jonquilles.
4) Le cuisinier lui servit des huîtres, une truite, des fruits cuits et des biscuits à la cuillère.
5) Voulez-vous me suivre, lui dit-il, je vais vous conduire tout de suite en Suisse, puis en
Suède.
6) Je vous invite à Vincennes à la fin de la semaine.
7) Jean rentre de vacances en septembre ; pas avant.
8) Ma tante Rose est heureuse de ce qu'elle a fait.
9) Il avait une drôle d'épaule, plus haute que l'autre.
10) Il était très laid et très pâle.

Exercice 2 : transcrivez en API le texte suivant :

Le vieux peintre Wang-Fô [*wᾶfo] et son disciple Ling [*liŋ] erraient le long des
routes du royaume de Han [*ᾶ]. Ils avançaient lentement, car Wang-Fô s’arrêtait la
nuit pour contempler les astres, le jour pour regarder les libellules. Ils étaient peu
chargés, car Wang-Fô aimait l’image des choses, et non les choses elles-mêmes, et nul
objet au monde ne lui semblait digne d’être acquis, sauf des pinceaux, des pots de
laque et d’encres de Chine, des rouleaux de soie et de papier de riz.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 3 Exercices de transcription phonétique API (rappels) : corrigé

Exercice 1 : (voyelles orales/ oralo-nasales /consonnes) / fermeture VS ouverture


Transcrivez en API les phrases suivantes :

1) / *moRis ε mj p k m yn top /
2) / lekyRoejsotijsy:RlefoejRujedəlakl Rj :R /
3) / depRəmjeR j dəsclεj ᾶfevRje vj koeji:Rdeʒ kij /
4) / ləkɥizinjelɥis RvidezɥitR │ yntRɥit │ defRɥikɥi e debiskɥialakɥij :R /

[ ləvjØp tR *wᾶfo e s disipl *liɲ R ləl deRut dyRwajo:m də *ᾶ │││


ilzavᾶs lᾶtmᾶ │ ka:R *wᾶfo saR t lanɥi puRk tᾶple lezastR │ ləʒuR puR RəgaRde lelib
lyl ││ ilzet pØʃaRʒe │ ka:R *wᾶfo m lima:ʒdeʃo:z │ e n leʃo:z lm m │ e nylcbʒ tom d
nəlɥisᾶbl diɲd tRaki │ sof dep so │ depodəlak e dᾶkR də *ʃin │ deRulodəswa e
dəpapjedəRi │││ ]

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 4 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif

Exercice 1 :

Conjuguez à l’oral, au présent de l’indicatif, aux personnes 1, 4 et 6, les verbes suivants :


parler, céder et vendre.
- Mentionnez l’accent tonique sur chaque forme verbale.
- Précisez les oppositions vocaliques et/ou consonantiques puis indiquez leurs types.

Exercice 2 :

Conjuguez dans les deux codes oral (CO) et écrit (CE), au présent de l’indicatif, aux
personnes 1, 4 et 6 les verbes suivants : placer, taguer, jeter, mener et appeler.

1) Quelles nuances pouvez-vous dégager entre le CO et le CE au niveau des formes


fléchies notées.
2) Précisez toutes les oppositions qu’entretiennent les formes fléchies orales des verbes
susmentionnés.

NB.

- Durée du TD = 1 heure 30 min.


- Remise des travaux à la fin de la séance.
- Les travaux se font en sous-groupes (annuels) composés de 4 à 5 étudiants.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 5 De la conjugaison orale : le présent de l’indicatif (corrigé)

Exercice 1 :

La conjugaison phonétique, au présent de l’indicatif, aux personnes 1, 4 et 6, les verbes


suivants : parler, céder et vendre.
- Mentionnez l’accent tonique sur chaque forme verbale.
- Précisez les oppositions vocaliques et/ou consonantiques puis indiquez leurs types.

- Tableau de conjugaison
- L’accent tonique mentionné sur les différentes formes verbales.
- Les oppositions :

Parler : verbe sans opposition


Céder : opposition vocalique médiane légère é ouvert ou fermé, opposition de formes
Vendre : opposition de bases entre ven / VEND

Exercice 2 :

La conjugaison des verbes placer, taguer, jeter, mener et appeler.

- La mention de l’accent tonique


- Les oppositions entretenues
- Lectures, observations, synthèses.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 6 L’opposition des bases et des formes : orientation et activités

Exercice 1 : Conjuguez à l’oral, aux présents de l’indicatif et du subjonctif, à l’imparfait


et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 les verbes suivants :

Louer, marsir, voir et savoir

Faites la répartition des bases verbales en indiquant les oppositions entretenues.


- Faites la répartition des thèmes.

Exercice 2 : Conjuguez à l’oral, aux présents de l’indicatif et du subjonctif, à l’imparfait


et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 une des listes des verbes suivants :

1) geler, finir, battre.


2) mener, lire, mettre.
3) lever, écrire, naître.
4) laisser, nuire, connaître.
5) baisser, dormir, disparaitre.
6) trier, servir, mettre.

a) Précisez l’accent tonique sue chaque forme verbale.


b) Déterminez le nombre de bases (ou éventuellement de formes) de chaque verbe.
c) Mentionnez toutes les oppositions entretenues par ces bases au présent de l’indicatif.
d) Y a-t-il une ressemblance morpho-phonologique entre les présent de l’indicatif et les
autres séries verbales ? Justifiez et argumentez votre réponse.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 7 L’opposition des bases et des formes : orientation et activités

Exercice 1 : La conjugaison orale des verbes mentionnés aux présents de l’indicatif et du


subjonctif, à l’imparfait et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 les verbes suivants :

Louer, marsir, voir et savoir

- Les oppositions
- La répartition des formes et des bases

Exercice 2 : la conjugaison orale, aux présents de l’indicatif et du subjonctif, à


l’imparfait et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 des verbes suivants :

1) geler, finir, battre.


2) mener, lire, mettre.
3) lever, écrire, naître.
4) laisser, nuire, connaître.
5) baisser, dormir, disparaitre.
6) trier, servir, mettre.

- L’accent tonique
- Le nombre de base :
Exemple :

Le verbe geler : deux formes, une seule base.


Le verbe dormir : deux bases, opposition consonantique.

Pour la ressemblance entre les séries :

- Oui, certainement la ressemblance existe. Le présent de l’indicatif étant la base


dans la conjugaison, car c’est sur cette série ouverte que l’on arrive à construire
les autres séries verbales.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 8 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique)

Exercice : Conjuguez à l’oral, aux présents de l’indicatif et du subjonctif, à l’imparfait


et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 une des listes des verbes suivants :

1) geler, finir, battre.


2) mener, lire, mettre.
3) lever, écrire, naître.
4) laisser, nuire, connaître.
5) baisser, dormir, disparaitre.
6) trier, servir, mettre.

1) Déterminez le nombre de bases et les oppositions qu’elles entretiennent.


2) Faites la répartition en thèmes (fort, faible ou isosyllabique) en vous référant aux
éléments théoriques vus dans les cours.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 9 La répartition en thèmes (fort, faible et isosyllabique) : corrigé

Exercice : La conjugaison orale des verbes aux présents de l’indicatif et du subjonctif, à


l’imparfait et au passé simple, aux personnes 1, 4 et 6 une des listes des verbes suivants :

1) geler, finir, battre.


2) mener, lire, mettre.
3) lever, écrire, naître.
4) laisser, nuire, connaître.
5) baisser, dormir, disparaitre.
6) trier, servir, mettre.

- Tableau de la conjugaison
- L’accent tonique
- La répartition en thèmes fort, faible ou fort isosyllabique

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 10 La conjugaison aux deux futurs I et II

Exercice 1 : Conjuguez à l’oral, aux deux futurs, aux personnes 1, 4 et 6 les verbes
suivants :

Donner, jouer, prendre, courir, savoir, vouloir, tirer….

- Faites la répartition des thèmes et des bases


- Dégagez la ressemblance avec le présent de l’indicatif.

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Matière : Systèmes Grammaticaux 1re année Master Linguistique Département de Français Univ. Sétif 2

TD 11 La conjugaison aux deux futurs I et II : corrigés, remarques et orientations

Exercice 1 : La conjugaison orale, aux deux futurs, aux personnes 1, 4 et 6 les verbes
suivants :

Donner, jouer, prendre, courir, savoir, vouloir, tirer….

DONNER JOUER COURIR SAVOIR VOULOIR TIRER

- Analyse et interprétations
- Les particularités de la formation des deux futurs en français
- Orientations

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