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AVANT – PROPOS

L’insertion de cours de Français dans les premières années des graduats des
universités et instituts supérieurs congolais date de longtemps.

Depuis, beaucoup d’encre a coulé sous les points de l’Expression orale et écrite
en Français. A titre de rappel, ce cours initialement appelé Logique – Expression orale,
n’a pu au fil des années, conserver cet intitulé ambivalent. Cet intitulé a fini par être
désambiguïser. Aussi les raisons de l’efficacité de son rapport performatif ont-elles
imposé la scission en deux disciplines autonomes : la logique d’une part et l’expression
orale de l’autre.

L’épineuse question du contenu de ce cours d’expression devenu dès lors,


Expression orale et écrite en français n’a pas manqué de faire couler tant d’encre. C’est
ainsi que nous aurions jugé utile lui donner un contenu rénové dans une orientation
unique. Il s’agit de « multiples pistes de la correction des fautes tant du français parlé
que du français écrit ».

Dès lors, ce sont donc les « exercices les plus variés de syntaxe, de stylistique,
d’orthophonie et d’orthoépie » du français qui constituent le but ultime que nous
avons cherché à poursuivre dans ce cours. Seule leur pratique intense s’érigera en
grands remèdes aux grands maux que les fautes de forme et de fonds les plus
fréquentes et les plus variées.

En guise d’introduction, la définition des objectifs pédagogiques de ce cours en


détermine avec force détails le contenu théorique et pratique. C’est en définitive, son
assimilation qui fera acquérir aux étudiants la maitrise de la langue de Voltaire au
double plan oral et écrit.

Avec déférence, nous adressons nos remerciements à tous les étudiants ayant
suivi nos enseignements de ce cours depuis lors jusqu’à ce jour.

Car, c’est de l’ensemble de solutions apportées à leurs multiples difficultés que


c’est précisé avec félicité, au fil de temps, son pertinent et intrinsèque contenu.

Car les seuls détenteurs du contenu de l’oralité étant les ancêtres ou des sages,
dès que l’un deux meurt, il part avec ce patrimoine, cette richesse culturelle ; c’est ainsi
que les valeurs traditionnelles africaines sont en déperdition. C’est avec raison qu’a dit
HAMADOU HAMPATEBA qu’en Afrique, « tout vieillard qui meurt, est une
bibliothèque qui disparaît ».
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0. INTRODUCTION

Le mot expression a beaucoup de sens. Il peut signifier au sens général : action


d’exprimer, c’est-à-dire de constituer une donnée présente correspondant d’une
manière analogique, à une réalité, éloignée ou cachée.

En mathématique, c’est une formule par laquelle on exprime une valeur, un


système (exemple une expression algébrique ; réduire une fraction à une simple
expression).

An art, c’est le fait d’exprimer un contenu psychologique. C’est la qualité d’un


artiste ou d’une œuvre d’art, d’exprimer un objet avec une force et vivacité.le

Mais ici, le mot expression est ou simplement pris dans le sens général d’une
manière de s’exprimer, la forme du langage, le style parlé ou écrit. C’est la locution, la
formulation, la tournure du langage,

Si tel est le sens de l’expression, quel est celui de l’oralité et de l’écrit ?Le mot
oral vient mot latin OS ORIS qui signifie « bouche ». Ce terme a été inventé par PAUL
SEBILLOL en 1868.

Le mot oral désigne ce qui n’est pas écrit, qui se transmet de bouche à l’oreille.
L’oralité par rapport à l’écriture a un inconvénient de ne pas se conserver de
génération en générations.

Car les seuls détenteurs du contenu de l’oralité étant des ancêtres ou des sages ,
dès quel l’un d’eux meurt , il part avec ce patrimoine , cette richesse culturelle ; c’est
ainsi que les valeurs traditionnelles africaines sont en déperdition . C’est avec raison
qu’ a dit HAMADOU HAMPATEBA qu’en Afrique , « tout vieillard qui meurt , est une
bibliothèque qui disparait ».
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0.1. IMPORTANCE DU COURS

Apprendre à parler et à écrire d’une manière plus efficace, à écouter, à lire avec
une compréhension élargie, tels ont été les objectifs de l’enseignement du langage du
Moyen-âge à nos jours dans l’enseignement secondaire voire même l’enseignement
universitaire.

Le cours de français vise le même but traditionnel. Le français qui n’est pas tout
à fait une langue maternelle pour un congolais, a pour lui une grande importance. Il
est donc une langue officielle, une langue d’enseignement, de culture et de presse, et
d’une manière générale une langue de communication dans notre pays et en Afrique,
mais aussi dans d’autres pays du monde.

Dans l’enseignement supérieur, il ne s’agit pas d’apprendre à écrire aux


étudiants mais plutôt à revoir des notions qui doivent conduire les étudiants à la
connaissance, à la matière et l’utilisation consciente et réfléchie des moyens offerts par
la langue pour s’exprimer et communiquer.

0.2. OBJECTIFS DU COURS

Nous distinguons deux types d’objectifs dans l’enseignement du présent cours :

0.2.1. Objectif terminal d’intégration

Au terme de ce cours, l’étudiant devra être capable de mieux exprimer ses idées
oralement et par écrit.

0.2.2. Objectifs spécifiques :

A l’issue de ce cours de l’expression orale et écrite, l’étudiant sera capable de :

- distinguer le sens du français en les prononçant et en les transcrivant ;


- différencier les accents du français ainsi que les groupes rythmiques et les
mélodies ;
- mettre en pratique les règles de l’orthoépie dans son parler quotidien ;
- fournir certains éléments de différence entre les écrits littéraires et les styles
administratifs ;
- apprendre les techniques et le style pour une bonne rédaction des documents
administratifs.

Ce cours prépare les étudiants à mieux parler et mieux écrire, c’est-à-dire qu’il
se préoccupe de l’amélioration de l’expression orale et écrite comme condition de
réussite dans la vie académique et professionnelle.

Savoir parler, savoir écrire n’est pas qu’un don. Chacun peut améliorer ses
interventions et ses textes à condition de procéder avec méthode. L’amélioration de la
capacité de parler en publique : s’exprimer, apprendre à organiser e à exprimer sa
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pensée, tant dans les communications orales qu’écrites en une langue limpide, dans
coquille, ni ambiguïté ; à choisir ses mots, à s’adapter aux objectifs, aux circonstances,
aux destinataires.

Il initie les étudiants aux différentes techniques d’argumentation d’expression


orale et d’expression écrite, c’est-à-dire à l’art de la parole et de l’écriture : il s’agit plus
précisément de transmettre des techniques susceptibles de faciliter l’expression et la
communication, en situation individuelle ou collective, dans le quotidien, dans toutes
les étapes importantes du parcours académique, préprofessionnelle et professionnelle.

Il constitue un support technique pour l’assimilation facile de tous les autres


cours. Maitriser les arcanes essentiels de la langue française orale et écrite pour acquérir
la compréhension aisée de tous les cours suivis, en français, une bonne diction et une
aptitude indicible à rédiger correctement les textes français

0.3. CONTENU

Notre cours a deux parties qui abordent respectivement le domaine de


l’expression sous la forme orale et écrite. L’expression écrite et orale étudie quelques
aspects de la langue française, la première en rapport avec la rédaction des documents
(chapitre, rapport de visite, rapport de stage, rapport de service, mémoire, compte
rendu de réunion et de quelques notions de la grammaire française).

Il s’agit d’un effort particulier sur la maîtrise de la langue française, langue de


l’enseignement et langue officielle en République Démocratique du Congo.
Nous parlerons spécialement de la place de la stylistique dans l’étude de la langue
française.

Le style reflète la personnalité de chaque individu. Il est donc important de


soigner son expression. Les qualités nécessaires et suffisantes d’un bon style sont : la
précision, la clarté, la pertinence et l’élégance.

A travers quelques exercices, nous allons voir comment peut-on s’assurer de ces
qualités requises pour la beauté du style. Mais avant d’y arriver, nous parlerons un peu
de l’intonation qui fait partie du style.

04. GENERALITE

4.a. Expression et communication

La communication s’avère être « sa fonction fondamentale de la langue ».


Monique LE BRUN, plus important même que celle « d’expression de la pensée » ; idée
qui rejoint celle de Pierrette JOE FFROY pour qui communiquer recouvre à la fois les
deux sens hérités du latin, à savoir :
- Faire part de quelque chose à quelqu’un(sens abstrait) ;
- Etre en relation avec quelqu’un (sens général).
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L’homme est un être social : il a besoin de communiquer, voir simplement de


s’exprimer.

Notons qu’au caractère plus individuel de l’expression répond le caractère plus


social de communication.

Ces deux termes réunis rendent compte de rapport de l’individu et de la


société. Ainsi, l’expression verbale est singulièrement précieuse pour réaliser « les
relation du moi aux autres ». Cette relation s’établit par l’intermédiaire de la
parole.L’expression verbale a repoussé jusqu’à l’extrême les limites de temps et de
l’espace.

En effet, écrite ou orale, fixe ou mobile, la parole traverse les airs et les
instruments qui permettent son enregistrement et sa diffusion ne font que se multiplier
et se perfectionner, se diversifier et s’étendre.

Cependant l’expression des individus n’aboutit pas systématiquement à la


communication. Pour qu’il y ait communication entre deux ou plusieurs personnes,
certaines conditions doivent être remplies. La personne qui s’exprime doit savoir
informer, renseigner celui (celle) qui l’écoute. Et celui-ci (celle-ci) d’interpréter, de
comprendre le message et de réagir. C’est alors qu’il y a communication.

 S’exprimer, c’est utiliser consciencieusement ou non un élément de sa personne,


directement, avec sa voix, son corps, sapeau … ou, indirectement, à l’aide
d’un support intermédiaire (disque, photo, écriture, etc) pour signifier quelque
chose.
 C’est seulement quand l’autre a perçu ce que je souhaiterais qu’il perçoive ou ce
que j’ai inconsciemment indiqué et qu’il y tient compte de mon information
qu’il y a communication.
La communication suppose qu’il ait compréhensionentre celui qui s’exprime et
celui qui reçoit l’information. Ce dernier manifeste, par un changement
d’attitude, que le message est bien passé.
 Comprendre n’est pas systématique être en accord : la communication peut
passer entre des adversaires, qui vont négocier.
 La communication implique les éléments ci-dessous :
L’émetteur ou l’énonciateur, le récepteur, le message, le canal de transmission,
le code de communication, la référence.
La communication peut être illustrée par le schéma suivant :
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Psychologique
Référence Environnement
Sociologiques
Blocages

Emetteur
ou E Message RRécepteur
Enonciateur

Canal de communication
Code de communication

RETOUR
(Feed back)
Interlocuteur

E est l’émetteur, il émet une attitude, un mot, une phrase, un geste, etc., il s’exprime
par un message, qui est une addition de signes organisés ou inorganisés, normalisés ou
non, en direction d’un récepteur R, qui reçoit donc le message. Le récepteur déchiffre
le message et se l’approprie. R réagit en fonction de cette appropriation et lui-même
s’exprime par une nouvelle expression : le retour (feed-back). Il est possible que la
façon de répondre de R laisse supposer à E que R n’a pas tout à fait compris le
message ; alors E tente de rectifier. Le retour témoigne, en infirmant, la
compréhension de R.

Lorsqu’il y a changement chez R, puis chez E, le schéma est bouclé : la


communication existe puisqu’il y a eu interaction entre E et R.

4. a.1. Expression orale et expression écrite

Que le message soit réalisé oralement ou par écrit, il en revêt une


configuration : verbale ou graphique.

Alors que la conversation établit une relation immédiate, réduisant la distance


par l’instantanéité, le message écrit, quand à lui, même transmis par fax ou e-mail,
n’en demeure pas moins médiatisé.
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Quand le message oral peut recourir au débit, aux intonations, pauses, gestes et
accents d’intensité, éléments indispensables pour la compréhension, l’écrit, dépourvu
de ces éléments prosodiques, recourt à la ponctuation, comme le soulignent
E.Genouvrier et J. Peytard, 1970 :17).

En revanche, le message écrit bénéficie d’une abondance de marques graphiques


pour exprimer clairement et sans équivoque les précisions relatives au genre, au
nombre, marques du reste redondantes qui en font la richesse, là où la réduction ou
l’absence de marques orales entretient une part de confusion.

A. Martinet écrit, au sujet du caractère vocal du langage, que les signes du langage
humain sont en priorité vocaux (…) et qu’aujourd’hui encore les êtres humains en
majorité savent parler sans savoir écrire. On apprend à parler avant d’apprendre à
lire : la lecture vient doubler la parole, jamais l’inverse (1970 :8).

4.a.2. L’expressivité

C’est le caractère expressif d’un procédé de langage. Cela peut être


l’expressivité de l’intonation, d’une tournure syntaxique … Divers ressorts ou
mécanismes existent, qui doivent concourir à soutenir l’expression. Il appartient au
locuteur de savoir recourir, le cas échéant, à ses paramètres au gré de circonstance
pour la valorisation de son message : nous avons les expressions référentielles (les
mécanismes) tel que le débit, la vois, les actes de langages, les embrayeurs, les
anaphoriques et mises en relief.

4.b.1. L’intonation

Chaque langue possède des caractéristiques d’intonation qui lui sont propres.
Dans l’état actuel des connaissances, il n’existe pas d’exposé clair sur les mécanismes
fondamentaux de l’utilisation phonétique de la hauteur au niveau d’intonation que ce
soit pour le français ou pour d’autres langues.

Notre but est de corriger l’orthophonie et l’orthoépie. La plupart des Congolais


influencés par leurs langues maternelles, parlent français avec accent. Dans beaucoup
de cas, on remarque ces difficultés quant à la réalisation des consonnes, voyelles
nasales. C’est surtout le cas des voyelles nasales telles que an, en, in, un qui posent
problèmes.
Exemples : conférence, éducation, onzeévidemment, etc …

Il est de même du mauvais placement du schème mélodique. C’est dire que l’on
déplace à tort et travers le courbe mélodique. Cette mauvaise prononciation se
répercute sur l’orthographe. Ainsi, on met un accent là où il ne faut pas du tout et on
l’omet à sa place.
Exemples : surprénant au lieu de surprenant
précisement au lieu de précisément
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Et pour s’en rendre compte qu’on demande, en prenant un échantillon, par


province, de prononcer certains mots : (exactement, réellement, radical, stade,
aéroport …)

Une des difficultés des Congolais est le roulement de « r » et la gutturalisation.


On ne sait pas distinguer phonologiquement g, c, k et on le remarque
phonétiquement.

Les syllabes « di, du » mettent quelques Congolais mal à l’aise. Nombreux sont
ceux qui confondent u et idans la prononciation. Pour prononcer « foutu », ils disent
« fouti », pour illusion, on dit soit illision, soit ullisionet ils écrivent de la même façon.
Les diphtongues s’avèrent également compliqués à être prononcées.

L’ensemble « e » et « u » = eu est souvent mal prononcé (feu/ fée, bleu, blé,


deux (de…). C’est dans le même cas que le son venant eau et au est plusieurs fois
confondu avec o comme homme et beaucoup.

L’intonation ou les variations de hauteur de la voix dessine une mélodique ;


cette mélodie peut épuiser d’infinies variations. Ce sont les différents schémas du
mécanisme de l’auteur que l’intonation utilise.

En fait, chaque langue possède ses habitudes qui lui sont propres.

4.c.2Mélodie prosodique française

La notion de la mélodie se confond à celle de l’intonation. La mélodie est une


musique, or l’intonation c’est la musique de la phrase. La mélodie d’un énoncé fait
suite à l’intonation des groupes rythmiques.
Le groupe rythmique peut être un ensemble de mots qui représentent une seule idéeou
un groupe phonique.
L’intonation est soit montantesoit descendante.

En français, deux schèmes mélodiques sont connus : si la courbe mélodique est


descendante, on obtient une phrase énonciative (affirmative) et quand elle est
montante, la phrase est interrogative.

Exemple :

1) Mon père m’invite Mon père m’invite

Mon père
m’invite.

2) Votre chef de service nous donnera tous les renseignements.


Voter chef de service
nous donnera
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tous les renseignements.


3) Es-tu au service ?
au service ?
Es-tu

4.C2.0. Découpage des mots en syllabe

En effet, un mot peut être découpé en syllabes. Celles-ci sont soit toniques (avec
accent fort) soit atones (sans accent ou accent faible).

On découpe les syllabes de la manière suivante :

1. Chaque syllabe consistant en une émission de son, un mot à une syllabe ne se


découpe pas. Et ces mots à une syllabe ont leur accent prosodique sur la
voyelle.
Exemple : bon, feu, heure, …
2. S’il y a deux consonnes entre deux voyelles, la première consonne appartient à
la syllabe précédente et la seconde, à la deuxième. Exemple ;Quel-le ,syl -
labe,… dans le cas d’un mot à deux syllabes , l’accent prosodique est porté sur
la dernière syllabe sauf si le mot se termine par un e muet , alors dans le cas
échéant l’ accent se réalise sur la première syllabe . exemple : mange (man-ge)
,(man-gez)
3. Pour les mots à trois syllabes, la troisième syllabe porte l’accent fort et à la
première la syllabe est muette, l’accent porte sur la deuxième syllabe .pour les
mots à trois syllabes ou plus, s’il y atrois consonnes qui se succèdent, la
première termine la première syllabe.

exemple : in -tro-duire.
4. Et s’il y a quatre consonnes, les premières terminent la première syllabe.

Exemple ins-truire .

4.c2.1Schémas mélodiques

La langue française possède des schémas mélodiques typiques ; fonctionnels,


c’est-à-dire que l’intonation de la phrase française est liée au sens de la phrase :
intonation syntaxico-sémantique et logique. Tel schéma traduit telle nature de la
phrase,et inversement telle nature de la phrase est rendue par telle schéma mélodique.

Lamélodie relativement plate (légèrement montante et légèrement


descendante) oulégèrement descendante : utilisé pour les phrases énonciatives ou
déclarativesExemples :

- il va / pleuvoir.
- Le papa de Billy Paul /est arrivé.
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- Ils sont venus/ tous les deux.


- Ce chien / est méchant.

Courbe : ………………../………………
……………… …………………….
La mélodie montante : sert pour la continuité, l’interrogation sans tournure
interrogative ni particule interrogative et pour certaines exclamations .

Exemples :
- lorsque le juge entre dans la salle, …
- il va pleuvoir ?
- et tu viens me le dire maintenant !
……………………..
………………………
Courbe : …………………….

La mélodie descendante : indique la partie finale de l’énoncé, l’interrogation


avec particule, l’ordre impératif et enfin certains types d’exclamations.

Exemples :

- Lorsque le juge entre, tout le public se lève.


- Et pour quoi es-tu venu à la maison ?
- je t’ordonne de t’assoir.
- Qu’il est bien de se retrouver chez soi !
Courbe : …………………..
…………………….
……………………

5. FRANÇAIS ORAL ET FRANÇAIS ECRIT.

Toute langue est d’abord parlée. Mais comme les paroles s’envolent, le besoin
de leur fixation écrite est apparu. On peut donc distinguer deux langues françaises par
leurs ressemblances et leurs différences.

Ces deux langues font usage de :

1. Deux alphabets différents

Le français utilise 36 phonèmes.C’est-à-dire36 sons insécables différents qui


permettent de prononcer tous les mots. Cesphonèmes, peuvent être transcrits selon
l’alphabet phonétique international.

Exemple : [SKƏlԐt] = squelette

Pour transcrire ces 36 phonèmes, le code écrit a 26 lettres.


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Ainsi, le même son peut-être transcrit différemment et la même lettre peut


noter des sons différents.

Sable (S)
Exemple : la lettre S est utilisée dans rase (Z)
balles ( non prononcé

Pain
Le son Ԑ est transcrit différemment dans Pin
Plein
Ces différences posent le problème de l’orthographe.

2. Deux morphologies différentes

La morphologie concerne la formation des mots. Les marques du singulier et


du pluriel, du masculin et du féminin, les temps des verbes, les dérivés sont souvent
différents à l’oral et à l’écrit.

Exemple :
[leziɌôḑԑlSôρаɌȽi] 3 marques de pluriel (-)
1 marque du féminin (le nom)
Les hirondelles sont parties 4 marques de pluriel (-)
2 marques du féminin (le nom, le
participe)

Le message écrit est plus redondant que le message oral.

3. Deux syntaxes différentes

La syntaxe concerne la fonction des mots et leur disposition dans un énoncé.

SYNTAXE ORALE SYNTAXE ECRITE


 L’intonation indique la fin de la  La ponctuation découpe le texte
phrase.  Respect du modèle : sujet +
 Dans la conversation, les phrases verbe+ compléments
sont souvent inachevées et  Répétitions déconseillées.
coupées (dès que l’interlocuteur a  Formes d’insistances déconseillées.
compris).
 Fréquentes répétition.
 Formes d’insistances (« ça, c’est
incroyable »).
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0.6. DIFFERENCE ENTRE L’EXPRESSION ORALE ET ECRITE ET LES AUTRES COURS

Pour plus d’une raison évidente, le cours d’expression orale et écrite en français
diffère fondamentalement des autres cours .dispensés aux étudiants :
1. Sa programmation est conforme aux besoin de l’enseignement :

Le français est le véhicule de l’enseignement supérieur en République


Démocratique du Congo. Ainsi est-ce tout naturellement que l’enseignant et l’étudiant
y recourent ; ce dernier singulièrement en a besoin pour bien COMPRENDRE les
matières enseignées et pour le mont venu les RESTITUER lors des interrogations et
examens.

C’est pourquoi l’expression orale et écrite figure dans les programmesde tous les
établissements d’enseignementsupérieur et universitaire du pays, en première année
d’études des universités et des instituts supérieurs.

Toutefois, ce cours est dispensé de manière particulière à l’université ainsi qu’à


l’institut supérieur dans les facultés autres que celle des lettres et sciences humaines. Par
ailleurs, là où existent les facultés/options des lettres/ le cours d’expression orale et
écrite est étalé sur deux années d’ études (1ère et 2èmegraduats) dans les départements ci-
après : sciences de la communication, langue et littérature latines, langues et
littératures africaines, philosophie.

2. Sa pratique quotidienne dans la vie professionnelle :

Le français est en autre la langue officielle en RDC. Bien assimilées et bien


appliquées, les techniques contenues dans ce cours placent définitivement l’utilisateur
de la langue française à l’aise, dans un éventail de situations journalières, en tout
temps et tout lieu, dès lors qu’il ouvre la bouche pour parler, qu’il se saisit de sa plume
pour écrire , ou qu’il tapote le clavier de l’ordinateur ,…
Ces techniques sont d’une application incontournable et d’un secours certain !

Ainsi, quelle que soit la profession qu’il exerce, quelles que soient les
circonstances où il s’exprime en français (médias bureau, hôpital, tribunal,
enseignement, magasin, chantier, sports, prière, déclaration politique, prédication,
reportage, détention, discours, témoignage, publicité, chant, narration etc.), le
locuteur met, en œuvre, sinon plus à l’école, mais dans la vie pratique, les mécanismes
de la langue qu’il a acquis, mécanismes régissant les structures du français.

Oralement ou par écrit, l’homme est appelé à s’extérioriser, c’est pourquoi il y


va de son intérêt de bien se former en prévision de toutes les difficultés de
dénomination (mot juste) auxquelles viendront s’ajouter celles de l’articulation
conforme, de la construction des phrases et des accords requis….
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Pour éviter de nombreux »n’est –ce pas, comment dirais-je ? Eh bien, Heu,
donc… »si encombrant.
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Première partie : Expression orale

Chapitre I : PRONONCIATION ET ARTICULATION


(Phonétique corrective ou orthophonie)

1.0. INTRODUCTION

Comme toutes les langues parlées, le français se parle à l’aide des sons. Ce
derniers sont produits grâce aux organes de l’appareil phonatoire que comprend entre
autres les organes comme les poumons, la tranqchée – artère, le larynx, les cordes
vocales, la glotte, la bouche, le nez, le voile du palais, la langue, les dents, les lèvres,
etc …

Le français oral diffère du français écrit. Tous deux constituent en réalité deux
codes, deux sous-ensembles, qui ne sont que partiellement indépendants et dont ni la
structure, ni le fonctionnement ne se recouvrent. Ainsi, il ne faut pas non plus
confondre le signe graphique (lettres) du son.

En effet, les sons du français sont des émissions d’air produites par l’appareil
phonateur. Concrètement pour émettre le son de la parole, nous devons d’abord
respirer l’air qui doit arriver jusqu’aux poumons. Ce courant d’air ou souffle
expiatoire, en quittant les poumons, traverse la trachée-artère et arrive dans le larynx
où se trouvent les cordes vocales, qui sont deux paires de replis membraneux bordant
une fente appelée glotte. Si la glotte est fermée, le souffle force le passage et fait vibrer
les cordes vocales : il produit alors un phonème sonore (b, d, g, etc …) ; si la glotte est
ouverte, il passe librement, sans faire vibrer les cordes vocales ; dans ce cas, il produit
un phonème sourd (p, t, k, etc …). La glotte franchie, le souffle débouche dans le
pharynx, d’où il s’échappe, soit par la bouche, soit par le nez, soit par la bouche et le
nez à la fois, suivant que le voile du palais est relevé, abaissé ou maintenu dans une
position intermédiaire.La langue, les dents, les lèvres et le palais jouent leur rôle dans
la formation des sons.

1.1. LA PHONETIQUE

La phonétique est la science qui étudie le comportement des sons, leur


prononciation et leur articulation. La phonétique articulatoire s’occupe de
l’individualité des sons. Elle est dite : ORTHOPHONIE. Elle corrige par l’exactitude
l’articulation de phonèmes, la mauvaise prononciation.
Dans la phrase combinatoire qui consiste à associer les divers constituants de la langue
parlée de façon normative, la phonétique est appelée ORTHOEPIE. C’est donc
l’orthoépie qui détermine le niveau de langue de divers locuteurs.

La phonétique s’attache à décrire les propriétés physiques, matérielles


(acoustiques) des sons du langage et les aspects physiologiques de leur production, la
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phonologie, elle, en retient les traits pertinents tels qu’ils fonctionnent dans une
langue.

Le phonème est une unité minimale distinctive (non signifiante) dépourvue de


sens. Il désigne un son du langage envisagé non isolement, mais du point de vue
fonctionnel. Unité pertinente, différentielle, il joue son rôle en s’opposant
successivement à d’autres.

Voici des mots, identiques à tout autre égard, mais qui se distinguent les uns des
autres par des différences pertinentes : tête / bête ; lampe / rampe ; rue / roue.

1.2. ETUDE DES SONS DU FRANÇAIS

S’agissant des phonèmes de la langue française, il faut absolument se garder de


toute confusion avec les signes graphiques. D’où la nécessité d’adopter un système de
transcription qui représente les sons de façon adéquate et non ambiguë.

1.2.1. Présentation du son du français

Les sons d’une langue sont représentés par des signes ou symboles. Il existe
plusieurs systèmes de notation phonétiques. Notamment celui imaginé par Paul
PASSYen 1886 et adopté par l’Association phonétique internationale ; ce système est
appelé « Alphabet Phonétique International » (API en sigle).Révisé en 1979, puis en
1989, l’API a l’avantage d’être universel, de servir en linguistique appliquée à
l’enseignement de langues ; il est aussi utilisé par la plupart des dictionnaires du
français.

Nous n’avons pas la prétention de donner ici tous les symboles de l’API, sauf
ceux qui intéressent le français.

Tout alphabet phonétique repose sur deux principes :

1er Chaque son est représenté par un seul signe :


Exemple : E au [o] ; troc [tɌok] ; trop [tɌO]

2ème Chaque signe représente un seul son


Exemple : Enfant [ãƒã] ; Source [SURS]

Les sons de langage ou phonème sont des émissions d’air produites par
l’appareil phonateur (ou bouche).

Retenons que l’Association Phonétique International a établi un système de


transcription dans lequel chaque phonème est retranscrit par un son et signe. Ce
dernier peut, au plan graphique représenter une ou plusieurs lettres.

Les sons français se distinguent en deux catégories principales : les voyelles et


consonnes. La catégorie dite semi-voyellesou semi-consonnes est intermédiaire entre
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les deux. Elle joue un double rôle selon que les sens sont suivis d’une voyelle ou d’une
consonne.

1.2.2. Les sons vocaliques

On appelle voyelles des sons produits par le souffle expiratoire qui, portant les
vibrations des cordes vocales, se trouvent modifiés diversement, suit les vibrations de
formes de cavité buccale ou bucco-nasale servant de caisse de résonnance et sans avoir
été arrêtés nulle part, s’échappe soit uniquement par la bouche, soit par la bouche et
par le nez à la fois.

Le système phonétique français est composé de 36 phonèmes dont 16 sons


vocaliques, 17 consonantiques et 3 sons semi-vocaliques ou semi-consonantiques.

Nous étudions ici les sons du français standard qui est la langue des
académiciens, des écrivains et des professeurs, des journalistes bien formés et j’en
passe.

Le français parlé standard comporte 16 sons vocaliques dont 12 orales et 4


nasales.

Nous écrivons ci-dessous ces 16 voyelles à travers les réalités désignées, leurs
représentations phoniques et leurs illustrations.

a) Les voyelles orales : elles sont au nombre Douze (12) en français.

[ i ] (ouvert), i, î, ï, y : livre, lit, nid, rythme, chiffre, île, maïs …

[ y ] (fermé), u, û , : murmure, culture, sûre, cure …

[ e ] (fermé) é, er : été, fumer, élever, répéter, heurter, convoiter.


[ Ɛ] (ouvert) è, ê, et, ai … exemple : élève, prêtre, mère, préfet, maire …

[Ø ] (bref, rond) eu … exemple : deux, pneu, Dieu, heureux, heure, neuf.

[œ ] (long, rond) eu … exemple : Sœur, cœur , œuvre, peur, directeur …

[ ə](muet ou caduc, qui tombe) e … venir, maintenant, secrétaire …

[a](long) : exemple: car, gaz, pâte, star…

[ a ] (bref) : exemple : brave, papa, ananas …

[ o ] (arrondi) au, o, … Exemple : peau, auditoire, rôle, rose …

[ ͻ ](ouvert) au, o … Exemple : épaule, coq, colère, coffre, cote, corps

[ u ](rond) ou … Exemple : boubou, coup, tout, couleur, journée …


17

b) Les voyelles nasales

[ ã ] : an, am, en, em Exemple ; ancêtre, encre, enfant, empêchement, Ambroise …

[Ɛ ] : in, im, yn, ym Exemple : interroger, imprimer, matin, pain, synthèse,


Sympathie, indien …

[ œ ] : un, um Exemple : un, aucun, lundi, parfum, emprunt, défunt …

[ ͻ ] : on, om Exemple : pont, oncle, monde, bonbon, pompe, ombre …

1.2.3. Les sons consonantiques

Les consonnes sont des bruits de frottement ou d’explosion produits par le


souffle qui rencontre dans la bouche divers obstacles résultat de la fermeture ou du
resserrement des organes phonateurs.

Le français comporte 18 consonnes dont l’une [Ƞ ] empruntée enAnglais.

Phonétique Ecriture Exemples


[ b ] b, bb Abbé, bébé, banc, bête …
[ P] P, PP Parquet, Poule, Poupée, rapport…
[ d ] d, dd double, danser, addition …
[ t ] t, tt, th tôle, têtu, attirer, théâtre …
[g] g, gg, c garçon, aggraver, second …
[ K ] k, c, q Kilos, croc, qualité, case …
[ v ] v, w vivre, vache, wagons, interviewer …
[ƒ] f, ff, ph fente, effectif, pharmacie …
[Z ] Z,s,x Zone, gaz, raison, deuxième …
[S ] S, ss, c, ç, t, x Sel, messe, centre, leçon, patience, six
[ ] j, ge juge, cage, général, joie
[∫ ] ch, sch Chute, schéma, chocolat …
[L ] L,LL liane, lumière, collège …
[ R ] grasseyé r, rr, rh raison, arrondir, rhétorique
(uvulaire)
[m] m, mm marabout, mammifère, malade …
[n ] n, nn nager, noir, ennemi, nid …
[Ƞ] Gn peigner, peignoir, beignet
[ɧ] ng (de l’anglais) parking, meeting, standing, camping

1.2.4. Les semi-consonnes ou semi-voyelles

Les semi-consonnes ou semi-voyelles sont des sons du langage intermédiaires


entre les consonnes et les voyelles.
18

Le français distingue trois semi-voyelles, à savoir ;

[ j ] jod ; il est présent dans les graphies (il, ill, ie, ion, y …) Exemple : fille, travail,
pied, pion, yeux …

[ w ] oué, orthographié (w, oi, oui …) : Exemple : wallon, mois, oiseau, Louis …

[ Ч ] ué ; orthographié (ui …) lui, bruit, puits, produit, cuisse, pluie ….

1.3. LA PAROLE ET LE CORPS : des outils pour communiquer

1.3.0. Introduction

Parmi les divers moyens dont l’homme se sert pour communiquer avec ses
semblables (les gestes, les jeux de physionomie, le tam-tam, le feu des indiens, le
sémaphore, les panneaux de signalisations …) le principal est le langage. La
communication volontaire ou information non volontaire, le langage revêt différentes
formes. Pour communiquer, l’individu se sert essentiellement du langage.

1.3.1. Le Langage

Le langage que nous allons étudier est celui de l’homme, c’est-à-dire les moyens
dont l’homme se sert pour se communiquer avec ses semblables. Il se sert
d’expression, de support à la pensée. C’est un système de socialiser, conventionnel
rendant possible la cmmunication psychique entre les usagers d’une même langue.

Dans le parler ordinaire le langage désigne proprement la faculté qu’ont les


hommes de s’entendre aux moyens des signes vocaux.
Le langage verbal est un code, parmi d’autres, il est le seul utilisable pour parler des
signes qui le constituent.

Il existe plusieurs sortes de langages : langage visuel, langage auditif, langage


olfactif, langage tactile.

1.3.2. La langue

Est un système de signes verbaux propre à une communauté d’individus qui


l’utilisent pour s’exprimer et communiquer entre eux.

C’est un instrument selon lequel l’expérience humaine s’en analyse


différemment dans chaque communauté en unité donnée d’un contenu sémantique et
d’une expression phonique.
Cette expression phonique s’articule à son tour en unité distinctive et successive en
nombre déterminé dans chaque langue.

Elle est un phénomène social et entièrement psychique.


19

La langue est un bien social ; toute langue change au cours de temps, elle est mobile.
Elle naît , vit et meurt.

1.3.3. La parole

Faculté de parler propre à l’être humain.


C’est une capacité personnelle à parler, à s’exprimer oralement. C’est une activité
psychologique individuelle et momentanée, elle actualise une portion de la langue.

En linguistique, c’est l’usage concret qu’un individu fait de la langue.

Le rôle essentiel du langage est la communication avec les autres. Le français est
avant tout l’outil qui permet aux gens d’entrer en rapport avec les autres. Le langage
par lequel nous communiquons n’est pas inné, il est appris et acquis.

La diversité de langues confirme que le langage est un système conventionnel


des signes servant à la communication entre les hommes, l’homme et la machine ou
l’inverse.

1.3.4. Les canaux de la communication

Les différents types de langages qui servent à la communication des hommes


empruntent différents canaux. Les canaux sont les voies intermédiaires , ils peuvent
être auditifs, visuels, olfactifs et tactiles :

- Le canal auditif perçoit le langage verbal, la parole.


- Le langage visuel permet d’appréhender la langage du corps en fonction des
postures ou des attitudes ou bien par la dynamique de mouvements, par
l’évaluation des distances de l’espace, etc…
- Le langage olfactif : repère des odeurs et permet l’identification : des individus ;
- Les canaux tactiles, sensibles au toucher, provoquent toutes les sensations dues
aux contacts de la peau.

1.3.5. Langage spécialisé

Dans l’entreprise, à la radio, à la télévision, dans la presse (médias) ; et dans le


quotidien figurent souvent des termes économiques, juridiques, informatiques
employés sans explication comme si tout le monde devrait en connaitre le sens.
D’autres termes, encore, concernant la médecine ou l’électronique sont aussi utilisés ;
mais sont cependant le plus fréquemment définis.

Ces termes qui révèlent du langage spécialisé est le « Jargon » de spécialistes, ne


s’emploient pas, pour certains, dans le langage courant avec un autre. Tel n’est pas le
cas pour d’autres qui prennent souvent un sens différent dans le vocabulaire courant.
Il faut donc en éclaircir.
20

On peut ainsi distinguer le vocabulaire juridictionnel, économique, de la


comptabilité, de l’informatique etc …

1.3.6. Les fautes d’expression

Il ne s’agit pas dans les lignes qui suivent de faire office de grammairiens ou de
« redresseurs » de « mauvais langage ».de nombreux livres et fascicules sont consacrés à
ce que l’on appelle les « difficultés de langue française ». Le but recherché ici est
d’attirer l’attention sur des fautes très couramment commises à l’oral et à en expliquer
succinctement leur mécanisme.
21

Chapitre II : LES REGLES DE L’ORTHOEPIE FRANÇAIS

2.1. NOTIONS

Formé à partir du grec « orthos » droit, correct et « epos » parole, le terme


d’orthoépie sert à désigner le domaine de la phonétique normative, dont l’objet est la
définition des règles de bonne prononciation d’une langue.

L’orthoépie est une science qui définit les règles de la prononciation par rapport
aux règles graphiques et elle énonce les lois phonétiques qui gouvernent le système
phonétique d’une langue.

C’est aussi la phonétique combinatoire qui s’occupe des normes régissant la


prononciation des sons combinés.

Elle est une discipline normative ou la phonétique normative. C’est en somme


la grammaire des sons d’une langue.

Exemple : l’opposition de [ t ] et [ s ], dans la forme conjuguée « Nous


portions » et le nom « portions » pris au pluriel est issue des règles de l’orthoépie.

Relativement à l’objectif de notre cours, l’orthoépie s’occupera également de


nous définir les règles essentielles de la combinaison des phonèmes consonantico-
vocalique et celles de la liaison des unes aux autres.

L’orthoépie est une discipline complémentaire à l’orthophonie qui étudie les


moyens pratiques et concrets à mettre en œuvre pour corriger la prononciation. C’est
une phonétique corrective. A ce titre, elles sont deux domaines qui concourent à
obtenir un langage correct, une bonne prononciation.

2.2. REGLES D’ORTHOEPIE


2.2.1. Règles liées aux voyelles
a) Voyelles accentuées ou toniques

1° En syllabe libre ou ouverte, les terminaisons graphiques –é, -er, -ez, -ed, -ef
traduisent régulièrement la voyelle [ e ].
Exemples : santé, léger, clef, assez, pied ; sauf chef (∫Ɛf ). Mais on dit : Chef d’œuvre
[∫ƐdœVR ].

2° En syllabe fermée, le français ne connait en général que la voyelle [ ͻ ] dans


l’opposition [ o ] / [ ͻ ]
Exemples : sotte [ sͻt ], dort [ doͻR ]

Lorsque O est surmonté de l’accent circonflexe [ ^ ] , on prononce [ O ]


Exemples : diplôme [ diplom ], rôle [ Rol ], contrôle [KõtRol ]

3° La graphie – au - traduit également la voyelle [ o ]


22

Exemples : marteau [ marto ], faute [ fot ], cause [ Koz ], pause [ poz ]

Exceptions : Paul [*pͻl ], Laure [*Lͻr], restaurer [RƐStͻRe], etc .

b) Voyelles non accentuées ou atones

1° En syllabe inaccentuée et fermée, le français ne connait pas l’opposition de [e] /[Ɛ]


même si la graphie faisait croire le contraire.

Exemples : médecin [mƐdSƐ], événement [evƐnmã]. Mais en syllabe ouverte, on


prononce [ e ] en position inaccentuée dans cérémonie [SeRemoni].

Dans le cas des graphies – en, - ê - , - ë -, - ei -, - ai -, - ay - , on a le son [ Ɛ ].

Exemples : derrière [dƐRjƐR], être [ ƐtR ], Israël [* SRaƐl], veille [ VƐj ], mais [ mƐ ],

frère [ fRƐR ], rayon [ RƐjͻ ].

2° En syllabe inaccentuée, généralement l’opposition entre [ o ] et [ ͻ ] n’existe pas,


mais on retient souvent [ ͻ ].

Exemple : économie [ eKͻnͻmi ] sauf : trop [tRo], et en cas de liaison, trop attentif
[tRͻpatãtif].

En français, la terminaison –otion se prononce [ oSjͻ ].

Exemples : notion [ noSjͻ ], lotion [ LoSjͻn ], potion [PoSjͻ].

3° En syllabe ouverte, le français ne connait pas la voyelle [œ ] mais [ ø ].

Exemples : Jeudi [ʒødi], Meunier [mønje], sauf dans Europe [*œRͻp]

c) Voyelles orales

1° Les voyelles orales sont parfois traduites par un graphisme inhabituel :

- Femme [fam], solennel [SͻlanƐl] ; moel [mwal].


- Job [ʒͻb] ; club [KLœb]

2° Dans l’observation en rapport avec certains mots le « L » final est toujours


prononcé, sauf pour certains mots comme pouls [Pu] (battement du cœur), fils [ƒis] ;
cul [Ku], fusil [ƒuzi ], gentil, nombril, saoul, Renault, etc …

 Le suffixe «ill » se prononce [ij] dans un grand nombre de noms : famille


[famij], feuille [fœj], fille [fij], abeille [abƐj], etc … Mais il est prononcé [il] dans
beaucoup d’autres mots : Achille ; ville ; tranquille ; village ; etc…
 Le « r » final orthographié –re, -r, -rs, -rt, -rd a toujours la prononciation [R].
Exemples : gare, finir, pars, sort, canard.
23

Mais il n’est pas prononcé dans le cas des verbes du 1er groupe à l’infinitif tels
aimer, chanter, aller … et dans les autres mots comme monsieur, messieurs,
épicier, léger, menuisier, etc.
Cependant, on le prononce dans bon nombre de mots : amer, enfer, hiver,
mer, hier, fier, cancer, etc… Et dans les noms propres comme Esther, Jupiter,
etc…
3. La consonne « m » n’est jamais précédée d’une consonne à l’intérieur, sauf dans
le cas de préfixe.
Exemple : emmener [amǝne].

Néanmoins, et dans les formes verbales au passé simple comme des verbes
venir, tenir et leurs formes dérivées, le son [ ain ] fait son apparition :
Exemples : nous tînmes, nous vînmes, immangeable.

Le « mn » se prononce [ n ] dans les mots : condamner ; automne ;


Mais on dit : hymne [ imn ], gymnastique [ ʒimnaStiK ].

Le « m » final se prononce [ m ] dans album [albͻm], rhume [Rym], Jérusalem [


ʒeRyzalƐm], référendum, Amsterdam … sauf dans Adam [* adã ].

4. La consonne « n » n’est jamais précédée par la voyelle nasale à l’intérieur du


mot, sauf dans le cas du préfixe en-

Exemple : ennoblir [ ãnobliR ] ; ennui [ ãnЧi ] ; mais on dit : ennemi [ enmi ].

5. La consonne [ ɧ ] est toujours orthographié gn-

Exemple : pagne [ paɧ ], agneau [ aɧo ].

Mais la graphie gn se prononce [ gn ] dans les mots diagnostic [ djagnoStiK ], magnat


[magna], stagner [Stagne] et dans leurs dérivés.
On dit aussi : suggestion [ SYgʒƐstjͻ ].

6. La consonne [ S ] : cette consonne pose beaucoup de problème suite à ses


graphies.

Le son [ s ] est représenté soit par « S » simple soit par « SS » soit par « C » soit par
«ç » soit par « t » soit par « X » en position intervocalique ou ailleurs.

Exemple : Si [Si], Se, Sa, chanson, insister, assez, chasseur, bosse [bͻS] …

Remarques :

- Le son [ S ] est représenté par la graphie X dans un certain nombre de mots.


Exemple : Dix [ dis ], six, Bruxelles, etc. …
- Le son [ S ], en position finale absolue, ne se prononce pas sauf en liaison ou il
se prononce [ Z ] même s’il est orthographié x.
24

Exemple : amis [ ami ], sans « s » . Mais on dit : Six ans [ SiZã ]

- Il se prononce dans les principales terminaisons suivantes : exemples : Atlas,


Texas, thermos, biceps, jadis, hiatus, bis, sens … dans quelques noms noms
propres comme Reims, Rubbens, Lens, Jems …
- A l’intérieur des mots , le « S » ne se prononce pas comme les formes composées
avec « les, mes, des ».
Exemples : lesquels, mesdames, desquelles … et dans les noms propres comme :
Descartes, Daumesrie, …
- Pour le mot « tous » comme adjectif, le « s » final n’est pas prononcé.
Exemple : Tous les étudiants [tulezetydjã]. Tous, employé comme pronoma le S
final qui se prononce comme « z »
Exemple : Les animaux ne mourraient pas tous [ lezanimonǝmuRƐpatus ].
- La prononciation de « s » dans le motplus sur le plan sémantique, peut exprimer
la négation comme l’affirmation selon son usage. La prononciation qui le
caractérise en dépend :
□ En final, le « s » de plus négatif n’est jamais prononcé. Exemple : Je ne veux
plus [ ʒǝnvøply ].
Si le mot plusest à l’intérieur d’un segment de phrase, le « s » n’est pas prononcé
malgré la forme de la phrase.
Exemple : Je n’avais plus rien. Il est plus beau que ça.
S’il est devant une voyelle, le « s » de plus se réalise sous la forme voisée.
Exemple : Il n’en a plus assez. Il est plus âgé.
7. La consonne [ ɧ ], sa graphie est « ng », est un son anglais. Il n’existe que dans
les mots anglais et en final seulement.
Exemple : Meeting [mitiɧ], camping [Kãpiɧ], parking [ PaKiɧ ].
Ce son n’est pas du tout à confondre avec les formes nasalisées des mots
français comme mangue [ mãg ], langue [ lãg ].
8. La graphie « t » constitue un son complexe. Tantôt il se prononce [ t ], Tantôt il
ne se prononce pas, tantôt il se prononce [ s ]. Il n’existe aucune règle pour
déterminer la prononciation de t en [ s ] sauf suivant les règles de l’euphonie.
- Le [ t ] n’est généralement pas prononcé, sauf dans les mots courants suivants :

Est [Ɛst], Ouest [ wƐSt ], Sept [ SƐt ], huit [ Чit ], brut [bRYt], Proust [*PRust].

- Le t n’est pas prononcée dans les mots aspect, respect, haricot, tout, août,
vingt, but …
- Et dans les mots composés soudés : Montréal [*mͻReal], Montpelier
[*mͻpalje].
- Le son [ t ] pose des difficultés à cause de la prononciation entre [ t ] et [ s ].

La graphie représente, dans la séquence [ ti ], les sons suivants :

a. En position intervocalique : exemple : Antique [ ãtik ], outil [ uti ] ;


25

b. Dans les terminaisons –tier, -tié, -tième, -tias : exemples : métier [metje], amitié
[amitje], huitième [ЧitjƐm], galimatias [galimatjia].
c. Dans les dérivés de verbes, tels que tenir, prêter, la graphie treprésente le son [
t ]. Exemple : Nous prêtions. Le tdans la séquence – ti- ,correspond à la
prononciation [ S ]. Exemple : démocratie [ demͻKRasi ], nation, ambitieux,
patient.
9. Pour le son [ K ], il y a un petit nombre de mots d’origine savante qui ont la
prononciation [ Kwa ]. Exemple : Equateur [ eKWatœR ]
Aquatique [aKWatiK]
Quant à [ Ki ], on a : équivalent [ eKiValã ], équilatéral [ eKiLateRal ] ;
équidistant [eKidiStã ].
Devant la voyelle, la consonne [ K ] peut être graphié « ch » dans les mots :
chao [ Kao ], chorale, chœur, technique, archaïque, psychiatrie, machiavélique,
psychologie.
Mais on dit : psychique [ pSi∫Ik ], bronchite [bRõ∫it], catéchiste [Kate∫iSt].
- Le son [ K ], finale est représenté par « C ».
Exemple : Maroc [*maRͻK], lac, sac, roc, chic, choc, public, bouc, donc,
manioc …
- Le son [ K ], en position finale, ne se prononce pas dans les mots suivants :
accroc, escroc, tabac, estomac, banc, tronc, caoutchouc.

On prononce [ e ] dans la forme de pluriel les [ le ], des [ de ], tes [ te ], mes [


me ], ses [ se ], il en est de même dans la conjonction « et » [ e ]. Mais c’est le [ ǝ ]qui
est présent dans le singulier le [ lǝ ], me [ mǝ ], te [ tǝ ], se [ sǝ ] … On prononce [ ͻ ]
dans oignon [ ͻɧõ ], moignon [mͻɧõ].

Il faut éviter la prononciation [ o ] pour [ ͻ ], dans les mots composés avec


phone.
Exemples : Francophone [ fRãKͻfͻn ], téléphone [ telefͻn ].

2° [ Ɛ ] est présent dans les quatre mots suivants malgré la présence de la consonne
nasale :
 Indemnité [ƐdƐmnite ]
 Indemnisé [ ƐdƐmnize ]
 Indemne [ ƐdƐmn ]
 Indemnisable [ edƐmnizabl ]

3° La terminaison graphique -en traduit le phonétisme [ Ɛn ] dans les noms bretons


tels que dolmen [ dolmƐn ] (sorte de monument), abdomen [ abdomƐn ].

 Quelques mots empruntés à l’anglis dont la terminaison est –er se prononcent


[ƐR ].
Exemple : Reporter [ RǝpoRtƐR ], Strater [ STRatƐR ], spincer …
26

4° [ œ ] : la terminaison graphique –er de certains mots empruntés à l’anglais se


prononcent [ œR ].
Exemples : Leader [ lidœR ], Speaker [ SpiKœR ].

 La graphie -e suivie d’une double consonne graphique traduit la voyelle [ e ]


Exemple : Ellipse [ elipS ].
 Le graphisme -ai se prononce [ ǝ ] dans les exemples suivants : faiseur
[fǝZœR] ; faisons [ fǝZͻ ].

d. Voyelles nasales

1° La voyelle [ ã ] :
 Malgré les deux voyelles graphiques, on prononce une seule fois [ ã ] dans les
mots suivants :
- Paon [ Pã ] oiseau ;
- Faon [ fã ] petit de la biche (du cerf) ;
- Taon [ tã ] genre d’insecte qui s’attaque aux vaches.
 Le graphisme -en se prononce [ ã ] dans le cas suivants : s’enamourer
[SãnamuRe] ; enivrer [ ãniVRe ].

2° La voyelle [ Ɛ ] est parfois traduite par le graphisme –er ou –men dans certains
mots :
Exemples : Appendice [ apƐdiS ] ; appendicite [ apƐdiSit ], examen [ egzamƐ] ;
menthol [ mƐtͻl ] (sorte d’alcool extrait de la menthe).

3° La voyelle [ œ ] : le graphisme –unse prononce [ œ ] dans les mots d’emprunt


suivants : Jungle [ ʒœgl ] ; junte [ ʒœt ].

Tous les mots d’origine latine terminés par –um réalisent le phonétisme [ͻm] ;
Exemples : Album [ albͻm ], référendum [RefeRadͻm], maximum, minimum, sodium,
etc …

2.2.2. Règles liées aux consonnes

Certaines consonnes conservent leur prononciation de départ, tandis que


d’autres sont assimilées au contact avec certaines voyelles ou d’autres consonnes. Il
arrive aussi de fois qu’en une position bien déterminée, la consonne ne se prononce
pas.

1. [ b ] le b en final absolu ne se prononce jamais.


Exemple : plomb, coulomb.

En position médiane, la graphie « b » réalise le phonétisme [ P ] dans : obtenir


[ͻptǝniR ] ; absent [ apsã ] ; abstenir [ apstǝniR ], etc …
Mais en position finale de certains mots « b » se prononce [ b ]
27

2.2.3. Règle de combinaison ou constitution

1. La syllabe

La syllabe est une voyelle ou réunion de phonèmes qui ne se prononcent pas


une seule émission de voix.

C’est l’unité phonétique égale à deux phonèmes. Elle est définie comme étant
l’union d’un consonantique avec un son vocalique et vice versa.
La combinaison consonantique vocalique se fait par quatre règles usuelles :
- 1. Voyelle suivie d’une consonne : [V+C]
- 2. Consonne suivie d’une voyelle : [C+V]
- 3. Consonne intercalée : [V+C+V]
- 4. Voyelle intercalée : [C+V+C]

Règles Traduction Exemples


V–C Voyelle suivie d’une consonne [i] + [L] = iL
C–V Consonne suivie d’une voyelle [b] +[ã] = [bã] = banc
V–C–V Voyelle + Consonne + Voyelle [a]+[ʒ]+[e] = [aʒe] = âgé
C–V–C Consonne + Voyelle + Consonne [b]+[ã]+[K]= [bãK]= banque

2.2.4. Règles de jointures

Trois sortes de phonèmes sont appelés jointures : Elision, Enchaînement,


Liaison. A bien distinguer, car souvent confondus.

2.2.4.1. L’ELISION : consiste en la suppression, dans la prononciation et dans l’écriture,


d’une voyelle devant un mot commençant par une voyelle ou un « h » dit muet.
Exemple : le homme = l’homme
La amie = l’amie.

2.2.4.2. L’ENCHAINEMENT s’applique à des consonnes qui sont toujours prononcées


et qui se lient avec la voyelle du mot qui le suit.
Exemple : une élève, cette école.

2.2.4.3. LA LIAISON

L’harmonieconsonnnantico-vocalique produit par l’union de consonne finale


d’un mot avec la voyelle initiale d’un autre mot consécutif (ou « h » aspiré, initiale
d’un mot).

Exemple ; Ils sont dit ; ton amie ; cet enfant ; tant d’autres …

Le cas le plus usuel est constitué par la consonne finale désignant la marque du pluriel
d’un mot (S=Z).
28

Exemples :
- Bois isolés [ bwazizole ]
- Accès interdit [ aKSƐZƐtƐdi ]
- Les habits [ lezabi ].

La liaison permet d’éviter un hiatus et connait parfois la modification du timbre


de la consonne de liaison : Sonore / Sourde, (grand, grande), sourde / sonore (des
amies), dénasalisation (plein air).

3.1. LES TYPES DE LA LIAISON

En orthoépie, on distingue trois types de liaison dans la chaine parlée. Les


liaisons obligatoires, facultatives, et les liaisons interdites constituent les principales
marques de diction à observer à la terminaison des mots et au commencement des
autres dans la chaine dite parlée.

1.a. Liaisons obligatoires

 Dans les prédéterminant définis et indéfinis au plurielsuivie de mots à initiales


vocaliques (l’article défini élidé).
Exemples : Les élèves [ le/ze/lƐV ] ; l’article [ laRtiKl ] ; des anges [ de/ʒã/ʒ ].
 Dans les prédéterminant démonstratifs
Exemples :
- Cet art [ SƐtaR ]
- Cet habit [ SƐtabi ]
- Ces aliments [ SƐ/Za/li/mã ]
- Cette histoire [ SƐ/tiS/twaR ].
 Dans les prédéterminant possessifs au pluriel (tous) et au singulier masculin
(mon, ton, son)
Exemples : mes objets [mezͻbʒƐ], tes objets [ tezͻbʒƐ ], nos, vos, leurs [no, vo,
lœRzͻbʒƐ].
 Pluriels figés
- Les Champs Elysées [ le∫ãZeliZe ]
- Les officiers [ leZofiSje ]
- Les on dit [ leZõdi ]
- Les sous-officiers [ leSuZͻfiSje]
 Le singulier incorporateur
- Un guet-apens[ õetapã]
- Un tête à tête [ õetƐtatƐt ] etc,
 Les pronoms personnels .et les verbes à initial vocaliquedans les conjugaisons
aux temps simples et surtout aux temps composés.

Exemples :

- Nous avons[ nuzavõ ]


29

- Vous avez [ vuzave ]


 La dénasalisation d’une voyelle nasale finale devant un mot à initial vocalique,

Exemples :

- un plein air[ õeplƐnƐR ]


- mon amie[ mͻnami ]
- ton amie[ Tͻnami ]
- son enfant[ Sonafã ] etc.

1b. Liaison facultative

Ce sont les cas de liaison remarqués dans la langue oratoire.Elles sont


l’apanage de certains usagers de français standard. Elles sont souvent exprimées dans
les verbes du premier groupe de la conjugaison à l’infinitif suivi d’un mot à initial
vocalique.

Exemple : On dit manger un morceau [ mãʒeõemoRSo ] ; on peut facultativement


dire : manger un morceau [ mãʒeõemoRSo ]

- Pas encore[ PaZãKͻR ] Pas encore [ Pa ãKͻR ]

1c. Liaisons interdites

Il s’agit des marques abusives des liaisons réalisées par certains locuteurs de la
langue familière ou populaire, le cas est aussi remarquable dans l’argot de certaines
catégories sociales.

Exemple :

- Les handicapées
- Envers eux
- Salle à manger etc…
30

Chapitre III. LA PROSODIE FRANÇAISE

3.1. DEFINITION

Les voyelles et les consonnes sont des phonèmes caractéristiques de la chaine


phonétique. D’où l’appellation de segments. Elles constituent les phonèmes
segmentaires.

Exemple : ananas [ a-n-a-n-a ], ce mot est formé graphiquement de six segments et


phonétiquement de cinq segments.

Par ailleurs les facteurssupplémentaires aux segments sont dits prosodèmes ou


épiphonèmes : ils forment la phonétique supra-segmentaire. Il s’agit de l’accent,
l’intonation, la pause, la mélodie, le rythme et la durée.

En linguistique, la prosodie est une partie de la phonétique qui étudie


l’intonation, l’accentuation, les tons, le rythme, lespauses, la durée desphonèmes.

Dans la langue française, la prosodie s’avère stricte : ou bien l’accent est fort
ou bien il est faible. Beaucoup de congolais ont du mal à respecter cette prosodie

3.2. L’ACCENTUATION

Une voyelle(ou une syllabe) est l’accentuée lorsqu’elle est émise avec
beaucoup d’énergie dans la chaine phonique .Nous distinguons deux formes d’accent.

3.2.1. L’accent tonique ou d’intensité

En français tout mot compote un et un seul accent principal qu’on appelle


accent d’intensité ou tonique qui se place généralement sur la dernière syllabe d’un
groupe phonique. Les autres sont des accents secondaires. L’accent tonique n’est pas à
confondre avec l’accent orthographique (accentsaigu,grave, circonflexe…).
Exemples : parler, monsieur, étudiant, félicitation, formation.

Lorsque le mot ou groupe de mots se terminent par une syllabe muette,


l’accent tonique se place alors sur la pénultième, c’est-à-dire l’avant –dernière syllabe.
Exemple : magazine, une ardoise, la douce musique.

3.2.2. L’accent expressif ou oratoire

Il s’agit d’un accent qu’un orateur déplace à son propre gré pour marquer une
certaine insistance en traduisant son sentiment ou son émotion personnelle.

Exemples : C’est formidable, votre appartement !


Cet enfant est intelligent !
Quelle belle victoire !
31

3.3. LE RYTHME

Dans un discours parlé ou écrit, le rythme consiste da la disposition


systématique des syllabes accentuées (temps fort) et les syllabes non accentuées (temps
faible) de la phrase ou d’un vers.Il est la cadence de la phrase et son absence agace
l’attention d’une oreille habituée. La notion du rythme est beaucoup exploitée en
musique où on a le rythme à 2 temps, à 3 temps, à 4 temps…

Exemple : (en poésie)

Une mère nourrissait bien ses enfants (2groupes rythmiques)


Qui à la fin du beau temps
La suivaient en l’insultant
Elle qui les élevait, les égayant

(En prose) :

- Nous travaillions, nous avancions, nous triomphions et nous chantions.


(4groupes rythmiques)
- Il va pleuvoir cette après-midi. (2groupes rythmiques)

3.4. LA MELODIE

La notion de la mélodie se confond à celle de l’intonation. La mélodie est une


musique, or l’intonation c’est la musique de la phrase.

En français, deux schèmes mélodiques sont connus : si la courbe mélodique


est descendante, on obtient une phrase énonciative (déclarative) et quand elle est
montante, la phrase estinterrogative.Ainsi, l’intonation est soit montante soit
descendante.

Le groupe rythmique peut être un ensemble de mots qui représentent une


seule idée ou un seul groupe phonique.

Exemple :

1) Mon père m’invite Mon père m’invite

Mon père
m’invite.

2)Votre chef de service nous donnera tous les renseignements.

Votre chef de service


nous donnera
tous les renseignements
32

3.4.1. Schémas mélodiques

La langue française possède des schémas mélodiques typiques ; fonctionnel,


c’est-à-dire que l’intonation de la phrase française estliée au sens de la phrase :
intonation syntaxico-sémantique et logique. Tel schémas traduit telle nature de la
phrase, et inversement telle nature de la phrase est rendue par tel schémas mélodique.

 La mélodie relativement plate (=légèrement montante et légèrement


descendante) ou légèrement descendante: utilisée pour les phrases énonciatives
ou déclaratives.

Exemples :

 Il va pleuvoir
 Le papa de BILLY Paul/est arrivé
 Ils sont venus /tous les deux
 Ce chien/est méchant

Courbe :………………………../…………………………
………………………… ……………………….
 La mélodie montante:sert la continuité, l’interrogation
sanstournureinterrogative ni particule interrogative et pour certaines
exclamations.

Exemples :

 Lorsque le juge entre dans la salle, …


 Il va pleuvoir ?
 Et tu viens me le dire maintenant !
………………………………
………………………………
Courbe :……………………

 La mélodie descendante: indique la partie finale de l’énoncé, l’interrogation


avec particule, l’ordre impératif et enfin certain types d’exclamations.

Exemples :

 Lorsque le juge entre dans la salle, tout le public se lève.


 Et pourquoi es-tu venu à la maison.
 Je t’ordonne de t’assoir.
 Qu’il est bien de se retrouver chez soi.

Courbe : ………………………
………………………………
……………………………..
33

3.5. LA DUREE

La durée est un héritage du latin qui distingue les syllabes longues et les syllabes
courtes ou brèves. Les voyelles et les consonnes sont longues lorsqu’elles donnent
l’impression d’être émises deux fois ; elles sont brèves quand elles sont émises une
seule fois. En langue française, ce phénomène tend à disparaitre.

Exemples :

Maitre[ mƐtR ], mètre [ mƐtR ], mettre [ mƐtR ]


Patte[ Pat ] / pâte [ Pat ]
Coordination[ Kͻ :RdinaSjõ ] ;
Collaborer[ Kͻl :abͻRe ] ; annonce [ an :õS ]

Deuxième partie :

L’EXPRESSION ECRITE EN FRANCAIS

2.0. INTRODUCTION

La langue écrite comme la langue palée, orale, recourt aux signes pour pouvoir
être comprise. Ces signes de l’écriture constituent l’alphabet. Comme nous le savons,
l’alphabet français comprend 26 lettres dont 20 consonnes (b, c, d, f, g, h, j, k, l, m,
n, p, q, r, s, t, v, w, x, z) et 6 voyelles (a, e, i, o, u, y).

Ces lettres alphabétiques avec lesquelles on crée un nombre infini des mots
servent à leur tour à créer des phrases. Ces mots français que l’on crée se classent dans
les catégories qui se répartissent comme suit : déterminants (le, une, ce, mon, nos,
deux, plusieurs, …) ; noms ou substantifs (chat, maison, table, amour, haine, …) ;
verbes (chanter, finir, rendre, recevoir, pleuvoir …) ; Adjectif qualificatif (beau, riche,
intelligent, grand, long …) ; Pronom (je, il, celui, ceux, le mien, la mienne, nulle …) ;
Préposition (à, de, vers, pour, depuis, …) ; Conjonction (et, mais, quand, parce que,
…) ; Adverbe (lentement, vite, peu, beaucoup, vaguement, …) Interjection (hé, ouf,
aïe, ah, …) ; …

2.1. LES SIGNES DE L’EXPRESSION ECRITE DU FRANÇAIS

Le français écrit est noté au moyen d’un système de signes appelés lettres. Ces
dernières ne sont autres que la transcription scripturale des différents phonèmes
(voyelles, consonnes et semi-voyelles) du français orale. En plus des lettres, le français
écrit emploie des signes orthographiques et des signes de ponctuation.

2.1.1. Les lettres

Le français écrit note tous les sons de l’oral au moyen de vingt-six lettres dont
l’ensemble constitue l’alphabet. Cela revient à dire que l’écriture française est
34

alphabétique. L’unité graphique minimale qui entre dans la composition du système


d’écriture française s’appelle graphème.Le graphème est donc l’unité minimale
distinctive de l’orthographe ; cependant, le graphème n’en est que l’unité abstraite.

L’unité concrète de l’écriture française est la lettre, par opposition au graphème


qui peut être constitué d’une seule lettre ou d’un groupe de lettres appelé digraphe
(au, ph, ch), trigraphe (eau), tétragraphe (eaux, haie) ou pentagraphe (œufs, houes).

Selon les proportions qu’on leur donne et souvent aussi selon les figures
particulières qu’elles présentent, les lettres de l’alphabet sont dites majusculesou
minuscules.

Majuscules : A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.

Minuscules : a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z.

Selon l’appellation traditionnelle, les noms des lettres se prononcent a, bé, cé,
dé, e (autrefois é), effe, gé, ache, i, ji, ka, elle, emme, enne, o, pé, qu, erre, esse, té, u,
vé, double vé, ics, i grec, zèd.

Les lettres a, e, i, o, u, y sont souvent appelées voyelles, parce qu’elles servent


ordinairement à représenter les sons – voyelles. Les autres lettres sont souvent appelées
consonnes, parce qu’elles servent à représenter les sons – consonnes.

2.1.2. Les signes orthographiques du français écrit.

Pour indiquer exactement le son que certaines lettres représentent ou pour


compléter l’orthographe des mots, le français écrit emploie des signes orthographiques
qui sont : les accents et les signes diacritiques (le tréma, la cédille, l’apostrophe, le
tilde, l’arrobas, astérisque, le trait d’union etc. …)

2.1.2.1. Les accents

Les accents sont des signes qui se placent sur certaines voyelles afin d’en
indiquer exactement la prononciation ou d’empêcher, pour les yeux, la confusion de
certains mots.

On distingue :

a) L’accent aigu (’ ) qui se met, en général, sur l’e fermé non suivi d’un d, d’un r,
d’un f, ou d’un z final : vérité, blé, foulées, allée, coupés. (Mais pied, aimer,
clef, venez).
Cependant, malgré l’accent aigu, l’e est ouvert dans événement, aimé-je,
abrégement, allégement, allégrement, empiétement, crémerie, je protégerai,
etc. …
35

b) L’accent grave(`) se met :


- dans de nombreux cas, sur e ouvert, à la fin d’une syllabe : Père, chère,
sèmerai.
- Sur e ouvert devant s final : Procès, succès.
- Sur a dans deçà, déjà, delà, holà, voilà, (mais non cela).
- Sur a, u, dans certains mots, qui peuvent, par ce moyen, être distingués
d’autres mots homonymes ; à, a ; là, la ; çà, ça ; où, ou.
c) L’accent circonflexe( ^ ) se met sur a, e, i, o, u et indique ;
- l’allongement résultant de la chute d’un ancien ou la contraction de
deux voyelles de l’ancienne orthographe : bâtir (autrefois bastir) ; tête
(autrefois teste) ; dû (autrefois deu) ; âge (autrefois eage ou
aage) ;crûment (autrefois cruement) ; sûr (autrefois seur).
- La prononciation longue d’une voyelle (longue, soit en latin, soit en
grec) : cône, diplôme, dôme, infâme, extrême.

2.1.2.2. Les signes diacritiques

Nombreux sont les signes typologiques, appelés aussi, en imprimerie, signes


diacritiques ; ils sont placés dans l’environnement des lettres, pour des desseins précis.
Voici les signes diacritiques, à ne pas confondre avec les accents de la langue
française :

a) Le tréma( ‘’ )
Il se met sur les voyelles e, i , u le plus souvent pour indiquer que, dans la
prononciation , on les détache de la voyellequi les précède ou qui les suit :
Haïr, aiguë, Saül, Moïse, ...
Dans certains noms propres, le tréma se met sur un « e » que la prononciation
ne fait pas entendre : Madame de Staël.
Historiquement, l’usage du tréma a été introduit en 1531 par le médecin
Jacobus Sylvius. En 1878, l’Académie a remplacé par l’accent grave l’ancien
tréma dans le mot : poème, poète etc. …
b) La cédille( ʖ )
Elle se place sous le « c » devant a, o, u pour indiquer que ce « c » doit être
prononcé comme « s » sourd : aperçu, leçon, avança etc. …
On dit elliptiquement un « c » cédille.
c) L’apostrophe( ʼ )
Elle se place en haut et à droite d’une lettre pour marquer l’élision de a, e, i, :
l’arme, d’abord, s’il pleut etc. …
Dans la notation du langage populaire, l’apostrophe marque l’élision de l’ « u »
du pronom « tu » ; si t’as rien vu ; t’es pas malin.
d) Le trait d’union ( - )
Il sert à lier plusieurs mots : coq-à-l’âne, dit-il, croyez-vous ?, toi-même, là-bas.
On met le trait d’union :
36

1) Entre les différents éléments de certains mots composés : Arc-en-ciel, vis-à-


vis, sur-le-champ, etc. …et en particulier dans ceux qui commencent par
demi, mi, semi, nu et dans certains mots commençant par les préfixes :
après, arrière, avant, contre, entre, extra, sans, sous, ultra, vice.
Exemples : Demi-heure, à mi-chemin, semi-circulaire, nu-tête, après-midi,
arrière-garde, avant-coureur, contre-attaque, entre-voie, extra-légal, sans-
gêne, sous-préfet, vice-ministre, etc. …
2) Entre le verbe et le pronom personnel (ou ce, on) sujet postposé : dis-je ?
crois-tu ? était-ce ? voit-on ?
3) Entre le verbe à l’impératif et le pronom personnel complément quand ils
forment un seul groupe phonétique (c’est-à-dire quand le pronom est
étroitement lié par le sens à l’impératif et fait avec lui une seule émission
vocale, un seul groupe de souffle, sans la moindre pause possible : crois-
moi, dites-lui, prends-le. (Mais sans trait d’union : veuille me suivre ; ose le
dire)
4) Entre le pronom personnel et l’adjectif même : Moi-même, lui-même, eux-
mêmes.

2.2. LES SIGNES DE PONCTUATION

La ponctuation est un système de signes non alphabétique qui contribuent à


l’organisation d’un texte écrit en apportant des indications prosodiques, en marquant
les rapports syntaxiques et en véhiculant des informations, sémantiques qui suppriment
les ambiguïtés.

La ponctuation comprend un certain nombre de signes graphiques, surajoutés


au texte : virgule, point-virgule, point (de fin de phrase, d’interrogation,
d’exclamation, de suspension, le deux-points) ; des signes démarcatifs des niveaux
d’énonciation (guillemets, parenthèses, crochets, tirets), auxquels on peut ajouter,
outre la ponctuation de mots (apostrophe, trait d’union), la ponctuation de texte
(alinéas, retraits, paragraphes, blancs), et peut être aussi la majuscule.

Les auteurs font généralement commencer la ponctuation au niveau de l’alinéa.


S’appliquant don à la phrase, véritable respiration du texte, la ponctuation correspond
à des phénomènes oraux (pauses, intonation), contrairement à une autre sorte de
signes, les signes typographiques, dont le rôle est essentiellement graphique.

Les signes de ponctuation peuvent se regrouper d’après les trois fonctions


suivantes :

a) La fonction prosodique : marquer la pause de la voix, le rythme, l’intonation,


la mélodie : virgule, deux points, point-virgule, point d’interrogation, point
d’exclamation, points de suspension, tiret, parenthèses.
37

b) La fonction syntaxique :
- Signes séparateurs de mot : apostrophe, blanc, trait d’union.
- Signes de délimitation intra phrastique : Virgule, point-virgule,
guillemets, parenthèses, crochets droits, crochets obliques, demi-crochets,
chevrons, tirets, doubles tirets, deux points, accolade.
- Signes de délimitation interphrastique : alinéa, point, point
d’interrogation, point-virgule, point d’exclamation, points de
suspension.
c) La fonction sémantique : pour indiquer l’énonciation (déclarative,
interrogative, exclamative).

2.2.1. Le point

Il marque essentiellement la fin de la pensée, d’un paragraphe ou d’une phrase.


Il se place aussi après tout mot écrit en abrégé.
Exemple :
En Jeanne d’Arc se reflète un village lorrain. Il est possible qu’elle soit celtique. Elle est
sûrement catholique. Inutile après tout de songer à la femme celtique, il y a la vierge
Marie.

2.2.2. Le point d’interrogation

Le pont d’interrogation s’emploie après toute phrase exprimant une


interrogation directe.

Exemples : Et toi, vis-tu ? Est-il possible que tu vives loin de moi ? ne souffres-tu pas
sans cesse d’une intolérable angoisse ?

Quand une citation ou une exclamation dépendent d’une phrase interrogative,


elles s’introduisent par les deux points et se terminent par le point qu’elles auraient si
elles étaient indépendantes : Vous rappelez-vous les mots désespérés de Don Diègue :
« Ô rage ! Ô désespoir ! Ô viellesse ennemies ! ».

Remarques :

1. L’interrogation indirecte n’est jamais suivie du point d’interrogation :


- Nous ne savons pas de quoi demain sera fait.
- Pilate demandait ce qu’était la vérité.
2. Quand une phrase interrogative est suivie d’une incise (dit-il, répondit-il, etc.
…), on met le point d’interrogation immédiatement après la phrase
interrogative :
- A quoi bon si vite ? balbutiai-je.
- Vous iriez voir mon fils ? me demanda-t-il d’une voix presque indistincte.
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2.2.3. Le point d’exclamation

Il se met après une exclamation, qui peut être une simple interjection, une
locution interjective, une proposition.

Exemples :
- Hélas !
- J’ai souffert, hélas ! tous ces maux.
- Ô dieux hospitaliers !
- Holà ! holà ! mon cher notaire, vous vous pressez trop.
- Je t’entendais dire tout bas en sanglotant : « oh ! la canaille ! la canaille ! »

Remarque :

1. L’interjection « Ô » ne s’emploie jamais seule ; le point d’exclamation se met


non après « ö », mais après l’exclamation complète :
- Ô douleur ! Ô regret !
- Ô le malheureux d’avoir fait une si méchante action !
2. Quand « Ô » marque le vocatif, on peut faire suivre d’un point d’exclamation
l’expression mise en apostrophe :
- Ô mer ! Eparpillée en mille mouches sur les touffes d’une chair fraîche comme
une cruche.
- Ne croit pas, Ô poète ! que ta chanson soit vaine.

Mais souvent aussi, dans ce cas, on remplace le point d’exclamation par une simple
virgule :

- Ne vois pas, Ô poète, que ta chanson soit vaine.


- Nous ne te lâcherons pas, Ô bienheureux, tant que tu ne nous auras pas
répondu.
- Mais avec périls, je suis d’intelligence plus versatile, Ô Thyrse, et plus perfide
qu’eux.
3. Dans les locutions interjectives eh bien ! eh quoi ! hé bien ! hé quoi !, le point
exclamatif se met après la locution complète, non après le premier élément :
- Hé quoi ! votre haine chancelle ?
- Comment j’ai fait ? Eh bien ! … J’ai glissé …
2.2.4. La virgule
La virgule (du latin virgula, petite verge, d’après la forme primitive de ce
signe) marque une pause de peu de durée.

A. Dans une proposition, la virgule s’emploie :


1. En général, pour séparer les éléments semblables (sujets, compléments,
épithètes, attributs) non unis par une conjonction de coordination.
- Les honneurs, les richesses, les plaisirs nous rendent-ils pleinement heureux ?
39

- La charité est douce, patiente, bienfaisante.


- On aime la compagnie d’un homme bon, juste, aimable.
- Il avait appris seul à nager, à plonger, à lancer le trident.

Remarque :

a) Quand un verbe a plusieurs sujets, si le dernier est joint au précédent par la


conjonction de coordination « et », on ne le sépare pas du verbe par la virgule :
- L’injustice, le mensonge et l’ingratitude m’inspirent e l’honneur.

Si le dernier sujet est simplement juxtaposé au précédent, on ne le sépare pas


du verbe par la virgule :

- La presse, l’indolence, l’oisiveté consument beaucoup de belles énergies.


- Un mot, un regard, un geste, un silence, une combinaison atmosphérique l’avait
tenue sous le charme.
b) Si les sujets forment une gradation ou sont résumés par un mot, cet ensemble
ne doit pas être séparé du verbe par la virgule :
- Un souffle, une ombre, un rien lui donnait la fièvre.
- Et tout de suite sac, couverture, chassepot, tout disparut dans le grand chapeau
cabriolet.
c) On ne sépare pas par la virgule les différentes parties d’une somme :
- Une dépense de vingt francs cinquante centimes.
- L’espace parcouru en deux heures dix minutes trente secondes.
d) En principe, on ne sépare pas par la virgule deux éléments coordonnés par
« et », « ou », « ni » :
- La richesse et les honneurs séduisent bien des hommes.
- Ni Corneille ni Racine n’ont encore été surpassés.

Mais quand « et », « ou », « ni » servent à coordonner plus de deux éléments, on sépare


ces éléments l’un de l’autre par la virgule :

- Et les champs, et les bois, et les monts, et les plaines, s’éclairaient brusquement.
- Il arrivait que, soudain, l’un de ces chiffonniers contraints aperçut une
commode, ou une potiche, ou un secrétaire de bois de rose.
- Un bon financier, dit La Bruyère, ne pleure ni ses amis, ni sa femme, ni ses
enfants.
2. Pour séparer tout élément ayant une valeur purement explicative :
- Saint-Malo, riche côté de pierre, ramassée sur son île entre ses nobles remparts,
était vers 1740 une ville prospère, vigoureuse et hardie.

N.B. : Le complément d’objet, direct ou indirect, ne se sépare jamais du verbe par la


Virgule.

- La lecture procure un plaisir délicat.


40

- La fortune sourit aux audacieux.


3. Après le complément circonstanciel placé en tête de la phrase, s’il a une certaine
étendue :
- Sur tous les coteaux d’alentour, le père de ces petits Peyral possédait des bois,
des vignes, où nous devînmes les maîtres absolus.
- Dans les champs, c’était une terrible fusillade. A chaque coup, je fermais les
yeux.

Remarque ;

a) En principe, on ne met pas la virgule si le complément circonstanciel en


inversion est très court :
- Ici nous trouverons le calme et le silence.
 Quand le complément circonstanciel en inversion est suivi immédiatement du
verbe, on le sépare facultativement par la virgule (mais s’il est très court, en
principe, on ne met pas la virgule) :
- Devant l’entrée, gisaient les amas de débris monstrueux.
- Lentement, le long des maisons de la rive, glissaient ses trois mâts.
- Par la fenêtre entrait un rayon de soleil.
- Vers le milieu de la pièce, plus près des fenêtres, régnait une très grande table.
b) En principe, on ne met pas la virgule après le complément d’objet indirect ou
après le complément déterminatif en inversion :
- A un tel homme comment désobéir ?
- D’un pareil adversaire les attaques sont redoutables.
c) Il ne faut pas omettre la virgule après le nom du lieu dans l’indication de la
date : Mweya Yolande est née à Kananga, le 15 mai …
4. Pour isoler les mots qui forment pléonasme ou répétition :
- Rompez, rompez tout pacte avec les méchants.
- Je vous assure, moi, que cela est.
5. Pour isoler les mots mis en apostrophe :
- Observe, Phèdre, que le Démiurge, quand il s’est mis à faire le monde, s’est
attaqué à la confusion du chaos.

B. Dans un groupe de proposition, on emploie la virgule :


1. En général pour séparer plusieurs propositions de même nature non unies par
une conjonction de coordination :
- On monte, on descend, on débarque les marchandises,
- Il y ades gens qui cachent leurs passions, qui entendent leurs intérêts, qui y
sacrifient beaucoup de choses, qui s’appliquent à grossir leur fortune.
2. Avant les propositions introduites par les conjonctions de coordination autres
que « et », « ou », « ni » :
- Même je me suis arrêté de souhaiter franchement cette vie, car j’ai soupçonné
qu’elle deviendrait vite une habitude et remplie de mesquineries.
41

- Il ne faut pas faire telle chose, car Dieu le défend.


- Il est fort honnête homme, mais il est peu brutal.
- Je pense, donc je suis.

REMARQUE :

Les conjonctions « et », « ou », « ni » ne sont pas , en général, précédées de la


virgule :

- croit et il espère.
- Je ne le plains ni ne le blâme.
- Il ne faut ni s’entonner ni s’en indigner.
- J’ignore s’il restera ou s’il partira.
- La philosophie est stoïcienne enseigne que toutes les fautes sont égales et que
tous les mérites se valent.

Cependant les conjonctions. « et », « ou », « ni » sont précédées de la virgule


quand elles servent à coordonner plus de deux propositions ou encore quand elles
joignent deux propositions qui n’ont pas le même sujet, ou qui s’opposent l’une à
l’autre, ou que l’on disjoint pour quelque raison de style :
- Je ne veux, ni ne dois,
- La tempête s’éloigne, et les vents sont calmes.
- L’ennemi est aux portes, et vous délibérez ! Nous vaincrons, ou nous
mourrons !

3. Avant les propositions circonstancielles ayant une valeur simplement


explicative :
- Je le veux bien, puisque nous le vous le voulez.

Mais dans des phrase telles que les suivantes, on ne met pas la virgule, parce
que la proposition circonstancielle est intimement liée par le sens à la principale et
qu’aucune pause n’est demandée :
- J’irai le voir avant qu’il parte.
- Il est tombé parce que le chemin est glissant.
- J’irai vous voir quand je pourrai.
- Je ne puis parler sans qu’il m’interrompe.

4. Après les propositions circonstancielles placées en tête de la phrase :


- Quand la démission de l’ambassadeur fut publique, la presse ministérielle
attaqua Châteaubriand.
- S’il pensait me mortifier cette pratique, il ya pleinement réussi.

5. pour isoler une proposition relative explicative :


42

- Bérénice, qui attendait son amie de Nîmes, ne tarda pas à nous quitter.

REMARQUE :

La proposition relative déterminative ne se séparer pas de l’antécédent par une


virgule, mais, si elle est longue, on la fait suivre de la virgule :

- La vertu dons nous parlons le plus volontiers est quelquefois celle qui nous
manque le plus.
- L ‘homme qui ne pense qu’à soi et à ses intérêt dans la prospérité, restera seul
dans le malheur.
6. Pour séparer la proposition participe absolue ou la proposition incise :
- La pêche finie, on aborda parmi les hautes roches grises.
- Il devrait, tout honte cessant, enfourcher un âne.

7. Pour marque l’ellipse d’un verbe ou d’un autre mot énoncé dans une
proposition précédente :
- Les grands yeux étaient éteints et mornes,les paupières, striées de rides, les
commissures des marines, marquées de plis profonds.

Cependant on ne met pas la virgule si aucune équivoque n’est à craindre et si


aucune pause n’est demandée :

- Parmi les contemporains, les uns le trouvaient trop violent et trop sauvage,
et les autres trop doucereux.

2.2.5. Le point-virgule

Le point- virgule marque une pause de moyenne durée. Yl s’emploi pour séparer dans
une phrase les parties dons une au moins est déjà subdivisée par la virgule, ou encore
pour séparer des propositions de même nature qui ont une certaine étendue :- le
devoir du chef est de demander ; celui du subordonné, d’obéir.

-ce que nous savons, c’est une goutter d’eau ;ce que nous ignorons, c’est l’océan.

2.2.6. Les deux points

Les deux points s’emploient :

1. Pourannoncer une citation, une maxine, un discours direct, ou parfois un


discours indirect :
- Montaigne dit quelque part dans ses « Essais » : « N’est rien où la force d’un
cheval se connaisse mieux qu’à faire un arrêt rond et net ».
2. Pour annoncer l’analyse, l’explication, la cause, la conséquence, la synthèse de
ce qui précède :
43

- Je finis cependant par découvrir trois documents : deux imprimés, un


manuscrit.
- Ne riez pas : Molière lui-même trouverait que cette chanson-là vaut bien celle
du roi Henry.
- Ce ne sont pas des idées que je leur demande : leurs idées sont le plus souvent
fumeuses.

2.2.7. Les points de suspension

Les points de suspension indiquent que l’expression de la pensée reste


incomplète pour quelque raison affective ou autre (réticence, convenance, émotion,
brusque repartie de l’interlocuteur, etc.) :

- J’ai reçu ce matin une lettre de Bertrand …


- Je voulais vous la montrer ; il est follement heureux chez vous …
- Il me parle de votre mère …
- Cela ne s’étonne pas qu’elle soit bonne et charmante …
- Tenez, il faut que vous lisiez …
- Il a déjà monté votre poney … Il est émerveillé !

Parfois les points de suspension indiquent simplement une sorte de


prolongement inexprimé de la pensée :

- Et bientôt, elle a même disparu tout à fait, cette ville rose, noyée dans les verts
printaniers ; on doute si réellement on l’a aperçu ; plus rien, que les profondes
ramures qui la gardent …

2.2.8. Les parenthèses, les crochets

Les parenthèses s’emploient pour intercaler dans la phrase quelque indication,


quelque réflexion non indispensable au sens, et dont on ne juge pas opportun de faire
une phrase distincte :

- Il y a de Balzac (brochure de H. Favre, P. 124) une lettre sur la jeunesse qui ne


respecte rien, ne coupe pas les têtes, mais les ravale.
- L’épouvante (elle vit naturellement dans un pareil monde), l’épouvante elle-
même surgit d’une fiction.

L’ensemble des mots placés entre parenthèses porte le nom de parenthèse.

Ouvrir a parenthèse, c’est placer le premier des deux signes ; fermer la


parenthèse, c’est placer le second.

Les crochets servent au même usage que les parenthèses, mais ils sont moins
usités. On les emploie surtout pour isoler une indication qui contient déjà des
parenthèses :
44

- Chateaubriand s’est fait l’apologiste du christianisme [cf. Génie du


Christianisme (1802)].

On emploie aussi les crochets pour enfermer les mots qui, dans un texte, ont
été rétablis par conjecture :
- Il a adopté nos péchés, et nous a [admis à son] alliance ; car les vertus lui sont
[propres et les] péchés étrangers.

2.2.9. Les guillemets

A l’origine les guillemets ne marquent pas une citation, ils font partie d’un
système de diacritiques qui servent à démarquer le texte de ses gloses, en particulier le
texte biblique. En français moderne, ils sont un signal de distance, et peuvent, selon
Jacqueline AUTHIER :

1. Encadrer un discours cité : (« Il m’a dit : « j’arrive’’ ») ou un emploi antonyme


des signes (« ‘’j’arrive’’, chez lui signifie : ʼʼ j’en ai encore pour une bonne
heureʼʼ »). Dans ces deux cas, les paroles constituent dans l’énoncé « un corps
étranger, un objet » monstre » au récepteur » ; elles sont « tenues à distance » au
sens où « on tient à bout de bras un objet que l’on regarde et que l’on
montre »ʼʼ
2. Encadrer une connotation autonymique, c’est-à-dire l’emploi de mots cités pour
désigner le monde, citation qu’on accompagnerait d’un « je dis », « comme on
dit ». ce sont des paroles véritablement tenues au sens où « on tient un propos,
un discours » mais elles donnent lieu à une « suspension de prise en charge » et
appellent un « commentaire critique ».

Elles sont alors « tenues » aussi au sens où l’on « sait se tenir », où elles sont des
paroles sous surveillance. Dans les deux cas, les guillemets marquent l’hétérogénéité
insérée dans le discours, mais pour la connotation autonymique, la frontière entre le
même et l’autre ne sépare pas deux énonciations successives, elle est interne à
l’énonciation.

On distingue plusieurs catégories d’emploi de ces guillemets :

- guillemets désignant des mots appartenant à un autre discours : étrangers,


néologiques, techniques, familiers ;
- guillemets de distinction signifiant « je suis irréductible au mot que j’emploie » ;
- guillemets de condescendance, désignant des mots appropriés au récepteur, et
non au locuteur, en particulier les guillemets pédagogiques, sous-entendant « si
je ne vous parlais pas, je le dirai sans guillemets » ;
- guillemets de protection, signalant d’avance un mot comme approximatif, ou,
à l’inverse, guillemets offensifs visant à mettre en cause un usage dominant du
mot rejeté, comme inapproprié ;
45

- guillemets d’emphase, en alternance avec italique ou les caractères gras.

Tous ces guillemets jouent le rôle de signaux critiques. Mais plutôt qu’une
limite franche avec l’extérieur, ils désignent les bords instables du discours, ils le
désignent comme étant en interaction avec la parole des autres.
L’hétérogénéité « montée » dans le discours par les guillemets a pour revers une
hétérogénéité « constitutive » qui échappe à la visée volontariste du sujet.

2.2.10.Le tiret

Le tiret s’emploie dans un dialogue pour indiquer le changement


d’interlocuteur, il se met aussi, de la même manière que les parenthèses, avant et après
une proposition, un membre de phrase, une expression ou un mot, qu’on veut séparer
du contexte pour les mettre en valeur :
Exemples :

 Ainsi – et ce point réservé que nul poète ne fut plus grand par l’imagination et
l’expression – sous quelque aspect que nous considérions Victor HUGO, nous
lui voyons des égaux et des supérieurs.
 Il attrape Louvois :
- Dite quel âge a-t-il à peu près ?
- Dans les trente à trente-cinq.
- Pas plus ? vous êtes sûr ?
- Non.

REMARQUE :

Parfois le tiret, soit simple, soit double, se place après une virgule, comme si
l’on estimait que cette virgule indique trop faiblement la séparation qu’on veut
marquer :

Exemple :

- Je voudrais essayer de dire maintenant l’impression que la mer m’a causée, lors
de notre première entrevue, - qui fut une brève et lugubre tête – à – tête ;
- Figurez-vous que cette dinde avait porté tout cet argent, - cet argent en
sommes qui n’était plus à elle et qu’elle m’avait promis, - au bazar, en se faisant
indignement voler naturellement, pour acheter de la parfumerie !

2.2.11. L’astérisque

L’astérisque (du latin artiriscus, du grec áorƐpίXoç, proprement « petite étoile »)


est un petit signe en forme d’étoile qui indique, un renvoi ou qui, simple ou triple,
tient lieu d’un nom propre qu’on ne veut pas faire connaitre, sinon parfois par la
simple initiale :
46

Exemples :

- Il allait chez madame ***.


- A la sœur Louise au couvent de ***
- Les trains ne vont pas plus loin que S***

2.2.12. L’alinéa

L’alinéa (emprunté du latin alinea, en s’écartant de la ligne) marque un repos


plus long que le point. C’est une séparation qu’on établit entre une phrase et les
phrases précédentes, en la faisant commencer un peu en retrait à la ligne suivante,
après un petit intervalle laissé en blanc.

L’alinéa s’emploie quand on passe d’un groupe d’idées à un autre groupe


d’idées.

On donne aussi le nom d’alinéa à chaque passage après lequel on va à la ligne.

2.3. LES TEMPS ET LES MODES

2.3.1. LE CONDITIONNEL, PRESENT ET PASSE

Dans une proposition indépendante, il attenue une affirmation que l’indicatif


présent rendrait plus péremptoire (à quoi l’on ne peut rien répliquer) ; c’est ce que
l’on qualifie de tournure polie :

- « Je veux un pain » = « Je voudrais un pain »

Son emploi ne cesse de se répandre dans les média, pour transmettre des
informations « non vérifiées ».

Exemples :

- « On dénombrerait déjà de nombreuses victimes de cette explosion »


- « Le président aurait considéré favorablement ce projet ».

Ainsi, dans l’expression de l’hypothèse, le conditionnel présent est employé à


tort, dans la proposition principale, au lieu de l’indicatif futur ?
Exemple :

- « Si Pierre vient me voir, je serais contente » (au lieu de « je serai… »).


- « Si l’accord est conclu, nos deux pays verraient leurs liens se resserrer » (au lieu
de « verront … »).
 Tournures correctes
- Hypothèse envisageable : « Si Pierre vient nous voir, nous serons contents » ;
- Hypothèse toujours envisageable mais peu probable ; « Si Pierre venait nous
voir, nous serions contents » ;
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- Hypothèse passée, donc irréelle : « Si Pierre était venu nous voir, nous aurions
été contents ».

Dans l’expression du futur, dans un récit au passé, inversement, le conditionnel


présent tend à disparaitre, au profit de l’indicatif futur, pourtant incorrect.

Deux phénomènes sont probablement à mettre en cause, l’immédiateté de


l’information dans les médias et un moindre respect de la concordance des temps.
Exemples :.

- « Hier, Pierre m’a dit qu’il viendra dimanche (au lieu de « viendrait ») ;
- « Le Président a dit qu’il se rendra en … dans le courant du mois » (dire : « se
rendrait »
 Phrases correctes

Modèle de base : « Aujourd’hui, Pierre me dit qu’il viendra me voir dimanche ».

- Récit du passé : « Hier, Pierre m’a dit (variante : « Hier, Pierre me disait » qu’il
viendrait me voir dimanche ».

2.3.2. LE SUBJONCTIF

Le mode subjonctif marque une « distance », un « éloignement » par


rapport à la réalité. Il convient de l’employer dans la plus part des propositions
concessives (exprimant l’opposition).

Exemple :

- « Bien que je sois fatigué, je me lèverai de bonne heure demain matin » ;


- « Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes … » (Malherbe).

Exemple :
- J’ai dit qu’il avait mangé avant mon arrivée.
- Dès qu’il eut parlé, une clameur s’éleva.

N.B. : Après un passé dans la principale, on peut avoir le présent de l’indicatif dans la
subordonnée quand celle-ci exprime un fiat vrai dans tous les temps.

Exemple : Pierre a dit que l’amour de l’argent est la racine de tous les maux.

L’imparfait peut cependant être remplacé par le présent, lorsque le


processus exprimé dans la subordonnée est un présent dit de ‘’ vérité générale ‘’.

Exemple : Galilée prétendait que la terre tourne. (la terre tournait du temps de
Galilée, mais elle tourne encore de nos jours et l’on peut supposer qu’elle tournera
dans l’avenir).
48

2.3.2.1. Verbe de la subordonnée au subjonctif

On distingue aussi deux cas où la principale est soit au présent ou au futur, soit
au passé.

a) Le verbe de la principale au PRESENT ou au FUTUR


 La subordonnée se met :
 Au présent du subjonctif pour marquer la simultanéité ou la postériorité

Exemple :

- Je veux / qu’il écrive encore.


- Je voudrai / qu’il écrive.
- Je voudrai / qu’il écrive demain.
 Au passé du subjonctif pour marqué l’antériorité

Exemple :

- Je doute qu’il ait écrit hier.


- Je doute qu’il ait écrit avant mon départ.
b) Verbe de la principale à un temps du passé
 La subordonnée se met :
 A l’imparfait du subjonctif pour marquer la simultanéité ou la postériorité

Exemples :
- Je voulais qu’il écrivît sur le champ.
- J’ai voulu qu’il écrivît sur le champ.
- Je voulus qu’il écrivît le lendemain.
- J’avais voulu qu’il écrivît le lendemain.
 Au plus-que- parfait du subjonctif pour marquer l’antériorité

Exemples :

- Je voulais qu’il eût écrit la veille.


- Je voulus qu’il eût écrit la veille.
- J’ai voulu qu’il eût écrit avant mon départ.

TABLEAU DE LA CONCORDANCE DES TEMPS

RELATION SUBORDONNEES
PRINCIPALE
MARQUEE A l’indicatif Au subjonctif
Présent Simultanéité Présent Présent
ou Postériorité Futur simple Présent
Futur Antériorité Imparfait, Passé Passé
simple, Passé
composé, plus-que-
parfait
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Passé Imparfait, passé


Simultanéité Imparfait
simple
Postériorité Futur du passé Imparfait
Futur antérieur,
Antériorité Plus-que-parfait, Plus-que-parfait
Passé antérieur

La règle est de moins en moins respectée :

- A l’indicatif, on a tendance à faire un emploi abusif du présent dit « vérité


générale » :

Exemple : Le premier ministre de ce pays pensait sans doute que tous les moyens sont
bons pour faire triompher ses projets.

- Au subjonctif, nos oreilles perçoivent de plus en plus l’imparfait comme barbare


(que j’envoyasse, que tu susses). Aussi tolère-t-on le subjonctif présent.

Exemple : Je craignais que Jacques ne s’absente trop souvent (au lieu de s’absentât).

Cependant, le subjonctif imparfait est encore relativement employé à la


troisième personne du singulier :

- En particulier dans le langage politique.


- Pour des verbes dont la terminaison paraît plus courante :

Exemple : J’ai souhaité (variante : « Je souhaitais) que le gouvernement fît des


propositions.

Il en résulte donc une anarchie et de distorsions étonnantes :

Exemples :

- Ces jours derniers, je constatais qu’il épurait son langage.


- Je souhaite qu’il épure son langage.
- Je souhaitais qu’il épure son langage. (toléré)
- Je souhaitais qu’il épurât son langage. (correct)
- Je souhaitais qu’il vînt. (variante tolérée : qu’il vienne).

Dans ces conditions, on peut se demander si les Français sauront encore


employer le subjonctif imparfait et le subjonctif plus-que-parfait dans les langues
romanes – comme l’Italien ou l’Espagnol qui ont conservé vivant ces deux temps.
50

BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. ALMERAS.J., & FURIA.D., Méthode de réflexion et Techniques d’expression,
Paris, Armand Colin, 1991.
2. ALMERAS, J., et alii, Pratique de la communication, Méthodes et exercices,
Paris Armand Colin, 1991.
3. BARIL et GUILLET, 1978, Technique de l’expression écrite et orale, Paris, Sirey.
4. BASTIN, R, 1972, Exercices phonétiques et structuraux de la langue française.
5. BERLINGER, L., L’expression orale, Paris PVH, 1983.
6. BEANGRAND, J., 1980, Manuel pratique de composition française, Paris,
Hachette.
7. CALLAMAND, M., 1973, L’intonation expressive : exercices systématiques des
perfectionnements, Paris, Hachette.
8. CARTON, F., 1974 , Introduction à la phonétique du français, Paris Bordas.
9. COMPERE, G., De l’art de parler en public, Paris, J. Antoine, 1987
10. DESSAINTES, M., Recherche linguistique et enseignement, éd. DUCULOT,
Gembloux (Belgique), 1971, 441 p.
11. DU BOIS, J. , 1969, Grammaire structurale du français, Paris, Larousse.
12. GREVISSE, M., - Précis de grammaire française, Louvain –la-Neuve, 1986
- Le bon usage, (Grammaire française avec des remarques sur la langue française
d’aujourd’hui), 1969, 9è éd. J. DUCULOT(Gembloux, Belgique) et Hatier
(Paris).
13. HANSE J., Dictionnaire des difficultés grammaticales et lexicologiques, éd.
Scientifique littéraire, 1971
14. LEON, 1966, Prononciation du français standard, Paris, Dindon.
15. LEON ; P.N., 1965, L’introduction à la phonétique corrective, Paris, Hachette.
16. MALAMBERG, B, 1973 : La phonétique, Paris, P.V.F.
17. MARTINET, A., & WALTER, H., Dictionnaire de la prononciation française
dans son usage réel,Paris, P.V.F.
18. THERY, Paul, Vocabulaire français et méthode de style, 13è éd. BOECK –
Wesmael, Bruxelles, 1988, 272 P.
19. THOMAS, A., Dictionnaire des difficultés de la langue française, éd. Larousse,
1956.
20. WARNANT, L., Dictionnaire de la prononciation française, Paris, Gembloux –
Duculot, 1968, 654 P.

II. SYLLABUS

1. C.T. SAO Pascal, Note de cours de logique, Expression orale et écrite en


français, inédit, 2019 – 2020.
51

2. Prof. R.ONDAIN A.B.B., Cours d’expression oraleet écrite en français, Exercices


locutoires de phonétique, et orthophonie, 1ère partie, première année de
Graduat.
3. Prof. OWANDJALOLA WELO Antoine, Logique formelle, Expression orale et
écrite, cours destiné aux étudiants de 1er Graduat. Tome 1 & 2, éditions Sagesse
africaine et sciences modernes, Décembre 2001.

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