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DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE
الشعبيــة
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
وزارة التعليم العالي و البحث العلمي
la Recherche Scientifique
UNIVERSITÉ – LOUNICI ALI - Blida 2
2 لونيسي علي– البليدة-جامعة
Faculté des Lettres et des Langues كلية اآلداب و اللغات
Département de français قسم اللغة الفرنسية
Département de français
Cours
Séquence 1
Séquence 2
2.4. L’écoute
2.4.1. Qu’est-ce qu’une situation d’écoute
Séquence 3
D’après Lebre Peytard (1990), l’oral se définit comme « un message produit par un
enchaînement de phonèmes et perçu auditivement », le scriptural comme « un
message produit par un enchaînement de graphèmes et perçu visuellement ».Les
messages oraux ont une organisation discursive différente, ils possèdent en commun
des traits d’oralité qui les distinguent clairement des discours écrits. D’après l’auteur,
l’oral suppose l’utilisation conjointe d’unités segmentales et de traits prosodiques, le
discours est linéaire, il empêche tout effacement de ce qui a été dit et tout retour en
arrière au cours d’un échange oral, sauf dans le cas où la parole est enregistrée.
L’attitude des locuteurs, leurs mimiques et leurs gestes, apparaissent simultanément
à la prise de parole et en complémentarité avec le verbal, certains éléments de
l’environnement référentiel commun aux locuteurs (lieu, temps, objet…) peuvent ne
pas figurer explicitement dans le discours. Dans le domaine du scriptural, les traits
prosodiques sont absents, ils sont compensés par la ponctuation qui permet d’isoler
les unités d’un discours, mais la segmentation de l’écrit et celle opérée à l’oral par
l’utilisation de traits prosodiques (en particulier les pauses) ne sont pas équivalentes.
Par contre, l’écrit bénéficie de la dimension spatiale, inexistante à l’oral. Peytard fait
remarquer que l’opposition français parlé/ français écrit fait assimiler l’oral à un
registre de langage, marqué par une syntaxe relâchée, c’est pour cette raison que
plusieurs auteurs préfèrent opposer l’oral au scriptural.
Texte produit en situation : dire que le texte est produit en situation ne veut
pas dire que texte et situation sont dans une simple relation de contenu à
contenant, mais que ces deux éléments sont en interaction profonde.
Par condition de réalisation du message oral Lebre Peytard (1990) expose plusieurs
facteurs à savoir :
Sa localisation
- s’agit-il d’une communication isolée ou incluse dans un acte plus large (ex :
interview ou conversation téléphonique retransmise à la radio) ?
Le thème
- retrace-t-il un événement ?
Les finalités
D’après Lebre Peytard (1986) il est nécessaire de distinguer l’échange verbal et ses
caractéristiques comme « situation de communication » de l’instance d’élaboration
du discours ou « situation d’énonciation ». Les conditions de réalisation influent sur la
situation de communication, l’auteur cite l’exemple d’un document enregistré à micro
caché, les locuteurs sont placés dans un type de communication qui n’est pas
perturbé par la présence de l’interviewer, les composantes linguistiques utilisées au
cours de l’élaboration d’un discours sont « à la mesure des enjeux » d’une situation
de communication. De plus des indices donnés par les conditions de réalisation d’un
document permettent au récepteur d’un discours, de comprendre certaines données
d’une situation de communication et d’inférer le sens du message oral, les virgules
musicales d’une publicité ou d’un bulletin d’information sont des repères auditifs pour
l’auditeur, un débit rapide, une construction syntaxique particulière de forte
récurrence, peuvent indiquer à l’auditeur le type de situation de communication qui
est entrain de se dérouler.
Dans la conception élargie, l’énonciation est posée comme une activité « entre deux
protagonistes », le locuteur et l’allocutaire, dans laquelle le locuteur se situe par
rapport à ce dernier, à son énonciation, à l’environnement social (la situation
d’interaction) et aux énoncés antérieurs et à venir. Il accomplit un acte de langage à
l’égard de l’allocutaire, qui à son tour doit réagir en fonction des règles sociales.
L’énonciation dans ce cas relève d’une étude totale du comportement dans la
société.
la disposition à se laisser influencer par l’effet que vise à créer le locuteur sur
lui.
La mimo-gestualité ;
En1971, Jean Peytard dans sa Grammaire du Français parlé avait cherché à isoler
un certain nombre d’invariants situationnels dans les divers types de messages
oraux. Il avait retenu : la présence ou l’absence du récepteur, son éloignement ou sa
proximité, le temps d’émission et le temps de réponse, l’existence ou non d’un
échange réel. Il s’était rendu également compte que bon nombre de messages
oraux se réalisaient en l’absence de contact immédiat des locuteurs et qu’il existait
des messages stimulés directement ou indirectement. Il en est ainsi arrivé à une
typologie des messages oraux .
D’après les messages envisagés dans cette typologie, on constate que les
diverses méthodes pour débutant privilégiaient presque exclusivement, quand elles
avaient pris pour option un contenu de langue de communication, le type1, celui de
la conversation, dans lequel il y a échange et contact immédiat entre émetteur et
récepteur. Elles essayaient alors de reconstituer pédagogiquement une situation
imagée pour faciliter la compréhension.
1- Les conditions de réalisation (c’est-à-dire les contraintes externes qui ont pesé
sur l’élaboration du document).
Les auteurs relèvent, dans la plupart des documents bruts sonores des traits
communs qui permettent de les différencier des productions écrites, et qu’ils
appellent « traits de l’oralité » (Peytard et Malandain cité par Boyer, 1990, p.92), ils
proposent de regrouper sous ce terme :
L’auteur présente les raisons qui justifient une prise en charge indépendante et
spécifiques des quatre aptitudes.
o Compréhension et expression
L’utilisation de la langue et de la compétence linguistique par un locuteur est
différente en compréhension et en production. Carton explique que se sont les
« mots porteurs de sens » que le lecteur ou l’auditeur doit capter et saisir dans un
texte pour vérifier ses « attentes » en compréhension.
L’auteur cite quelques exemples pour démontrer les éléments qui peuvent être
important pour la compréhension orale et moins important à l’écrit et vice versa. Par
exemple les adverbes de temps, l’expression de l’interrogation, de la négation et des
modalités et les connecteurs marquant l’organisation sémantique du discours sont
des points grammaticaux qui peuvent être importants pour la compréhension. En
revanche, selon Carton les désinences verbales ne jouent pas un rôle fondamental
pour la compréhension : les marques temporelles sont souvent redondantes avec le
sujet du verbe surtout, à l’écrit.
En ce qui concerne les temps (futur, présent, passé), le plus important est
d’apprendre à inférer la valeur de chaque temps à partir de la logique du récit et du
discours où à partir d’autres indices. Ce qui importe dans l’apprentissage de la
compréhension c’est de s’entraîner à inférer le sens à partir des indices reconnus
dans le texte.
L’auteur préconise que les progrès sont plus rapides en compréhension qu’en
expression. Cela est vrai : «
Les apprenants peuvent ainsi atteindre des niveaux de performance plus élevés
en compréhension qu’en expression, si un entraînement spécifique est mis en place
pour la compréhension orale, d’une part, et pour la compréhension écrite, d’autre
part.
Par ailleurs, il convient de prendre en considération le fait que, pour des raisons
tenant aux cultures d’enseignement/d’apprentissage, les attitudes des apprenants
diffèrent souvent à l’égard des quatre aptitudes. Dans nos collèges par exemple
nous avons tendance à donner priorité à l’expression et la compréhension de l’écrit
sur les aptitudes de l’oral, ce qui a évidemment des répercussions sur leur façon
d’apprendre. Ces apprenants tendent en particulier à consacrer moins d’énergie aux
secondes qu’aux premières. Cela doit être pris en compte dans la programmation
des activités d’apprentissage, ainsi que dans les objectifs et les critères d’évaluation.
2. Les fondements psycholinguistiques de la compréhension orale
En ce qui concerne la perception en langue étrangère, E.Lhote note d’une part que
la principale difficulté :
D’autre part, la langue maternelle laisse une empreinte sur la façon d’écouter, elle
fixe un horizon d’attente de l’auditeur. En d’autres termes, changer de langue c’est
changer de repérage des marques sonores : « l’écoute dans une langue étrangère
est une activité qui demande de reconstruire le système de repérage ». Chaque
langue a un système accentuel, intonatif et rythmique qui lui est propre.
L’accès au sens comporte donc plusieurs étapes dont une préalable actuellement
incontournable : favoriser une attitude réceptive à la langue (disponibilité) et
développer les aptitudes perceptives.
Pour décrire le processus en œuvre dans une activité langagière telle que la
compréhension orale, on se réfère à l’article de M.J.Gremmo et H.Holec « La
compréhension orale : un processus et un comportement » (1990), qui nous permet
de décrire ce processus selon deux modèles différents. Dans l’un, la construction du
sens d’un message se construit de la forme au sens c’est le model sémasiologique,
dans l’autre, elle est envisagée comme une démarche onomasiologique, du sens à la
forme.
Le modèle de Lhote
C. Cornaire (1998), cite Lhote qui définit le modèle « paysagiste » comme étant un
modèle qui tient compte des paramètres qui constituent l’environnement sonore des
échanges verbaux (voix, rythme, intonation, ton…) que l’auditeur construit et
reconstruit à partir de connaissances personnelles et de ses représentations
mentales.
- puis il délimite les mots, groupes de mots, phrases que représentent ces sons
(phase de segmentation) ;
Les auditeurs ne prêtent pas attention à tout en même temps, ils écoutent de façon
sélective, selon l’objectif de la tâche. Le fait de savoir quel est le but communicatif
d’un texte aidera l’auditeur à décider quoi écouter et, par là même, quels processus
activer.
Première concrétisation
L’auditeur n’est pas uniquement défini par son rôle dans l’interaction. C’est un
individu psychologiquement, socialement et culturellement déterminé. Ses
caractéristiques au moment où il se comporte en auditeur vont influer sur sa
participation à la communication. Par exemple :
- l’auditeur fatigué, ou affectivement perturbé, ou stressé, aura un
comportement d’écoute moins efficace ;
Deuxième concrétisation
Ces types de discours diffèrent non seulement du fait qu’ils présentent les
caractéristiques du discours oral spontané ou préparé, du discours écrit, ou de l’écrit
oralisé, qu’il ait été écrit pour être lu ou entendu, mais également du fait qu’ils
obéissent aux normes linguistiques et pragmalinguistiques qui régissent les styles
qui les caractérisent. Ces différences de nature imposent des différences d’écoute.
Troisième concrétisation
Evolution quantitative :
Les savoirs que doit acquérir l’apprenant se situent aux différents niveaux de
connaissances que nous avons répertoriés plus haut. Il doit en quelque sorte,
combler ses lacunes. Ces lacunes ne sont pas uniquement des manques de
connaissances linguistiques ; son acquisition de savoirs ne relève pas uniquement
d’un travail sur l’aspect oral de la langue, il a par exemple besoin d’acquérir un grand
nombre de connaissances culturelles.
Evolution qualitative :
2.4. L’écoute
écoute sélective : apprendre à n’écouter que le(s) passage(s) qui est (sont)
nécessaire à la réalisation d’une tâche, apprendre à ’’ ne pas entendre’’ le reste.
écoute réactive : apprendre à utiliser ce qu’on comprend pour faire quelque chose
(prendre des notes, réaliser un gâteau, faire fonctionner un appareil, etc.). Ce
type d’écoute nécessite de savoir mener deux opérations en même temps : il faut
par exemple décider qu’elles informations sont importantes, décider si l’auditeur
doit intervenir sur le discours du locuteur (si l’interaction est possible), etc., tout en
continuant à écouter.
écoute de veille : écoute automatique , sans réelle compréhension , mais qui fait
place à une autre écoute dès qu’un mot ou groupe de mots déclenche un intérêt
pour le discours.
2- Ecouter pour s’informer (pour connaître des faits, pour comprendre des
événements, des idées, etc.).
3- Ecouter pour se distraire (pour imaginer, avoir des émotions, rire, etc.).
D’après Lhote dans l’activité d’écoute du langage, l’auditeur est conduit à capter
en temps réel, c’est-à-dire pendant la durée d’un énoncé, des informations et des
indices, et à les mettre en corrélation entre eux d’une part, avec ce qui est stocké en
mémoire d’autre part, en vue de choisir, de reconnaître, de comprendre, d’agir.
Plusieurs opérations de décodage et de traitement s’effectuent en même temps, ce
qui met en évidence le fait que tout auditeur a acquis dans sa langue maternelle des
comportements d’écoute qu’il va falloir essayer d’exploiter dans une langue
différente.
C. Cornaire note que la perception auditive joue un rôle fondamental dans l’accès
au sens des documents sonores, c'est-à-dire elle évolue au cours de l’apprentissage
jusqu’à la maîtrise du système phonologique et jusqu’au développement des
compétences linguistiques et langagières.
Il faut savoir aussi que pour atteindre une compréhension orale réussie et bien
efficace et pour que l’activité d’écoute soit plus rentable, nous devons avoir recours
aux documents nécessairement complets et cohérents, enregistrés dans des
situations de communication les plus réelles, les chercheurs les appellent ‘’
documents authentiques’’.
L’auditeur est un être : De différentes façons :
- Apprenant - sélective
- Psychologique - détaillée
Ecoute
Pour
Comprend raison
- culturelles linguistiques
référentielles
culturelles
Il apparaît donc nécessaire que les documents utilisés dans les activités de
compréhension orale, soient dans la mesure du possible des documents
authentiques
Richard Duda note les avantages que ce type de documents peut apporter dans
l’enseignement des langues, il précise que l’authenticité des documents ne pouvant
être mise en doute, on utilise la langue telle qu’elle est réellement, complexe et dans
sa multiplicité.
Sur ce point F.Carton et D.Abé citent un très bon exemple pour expliquer le degré
d’authenticité d’un document. Ils expliquent qu’un document présenté peut être
écouté, lu, analysé, interprété par des publics différents que celui auquel il était
destiné au moment où il a été réalisé/ produit, une fois que le message a été émis ou
réalisé dans une intention réelle de communication, les caractéristiques de
l’interprétation et de la réception sont fixés, rien ne change si le récepteur n’est pas
celui auquel le texte était destiné, le texte authentique reste le même. Les auteurs
soulignent qu’il est préférable de faire des « apprenants de langue des observateurs
de cette langue », un texte authentique représente toujours une réalité dans un
contexte linguistique précis.
Le décodage d’un document authentique écrit ou oral dans notre cas, peut être
interprété d’une manière différente, et cela en fonction des objectifs que les
récepteurs ou les enseignants se sont fixés. Les auteurs citent un exemple pour
expliciter cette idée, celui d’un article pris d’une revue médicale spécialisée, ils
expliquent que cet article sera lu d’une manière plus authentique par des médecins
auxquels l’article était destiné que par des linguistes, des enseignants qui veulent
étudier un élément spécifique du texte (les articles, le champ lexical, les substituts,
type de texte…etc.), chacun s’est fixé un objectif spécifique, ce qui ne va pas
dénaturer le texte authentique.
J.P.Cuq (2005) rejoint les confirmations de F.Carton et D.Abé mais il ajoute que
certains paramètres changent : « communication différée, détournement de l’énoncé,
présence d’un nouveau récepteur (l’apprenant), dont les compétences ne sont pas
celles d’un natif ».Ainsi les documents authentiques perdent de leur authenticité,
mais l’auteur explique que le plus important est de restituer en classe au moins l’un
des paramètres suivants :la situation de communication, les conditions d’utilisation
des documents, les intentions communicatives des messages. Il faudrait donc
respecter les éléments de la situation dans laquelle s’incère l’énoncé du document
authentique, l’essentiel est que l’apprenant le perçoive comme motivant et que l a
démarche pédagogique soit insérée dans une vraisemblance communicative.
C’est pour toutes ces raisons que les documents authentiques ont été utilisés pour
travailler une aptitude langagière telle que la compréhension orale. Le processus de
compréhension s’ancre dans l’utilisation de l’information qui se situe à différents
niveaux. Pour Gremmo et Holec (1990) : « seuls des discours authentiques (c'est-à-
dire ancrés dans une situation de communication déterminée) sont des discours où
ces différents niveaux se retrouvent et sont pertinents par rapport aux autres »
(p.39). Il en résulte que les discours que l’apprenant doit utiliser dans son
apprentissage doivent être de ce type.
Les documents fabriqués à des fins d’enseignement de langue étrangère ont peu de
chances de rendre compte de l’interaction entre les différents niveaux d’information
et d’organisation, et donc de la multiplicité d’origine des indices dont l’auditeur se sert
en compréhension, car ils représentent des schématisations discursives
(nécessaires à leur but d’enseignement) qui empêchent l’apprenant de pouvoir se
comporter pleinement en auditeur.
Mettre les apprenants en contact avec les documents authentiques, c’est leur
permettre d’acquérir progressivement un système de communication riche et varié,
c’est donc remettre le schéma traditionnel de l’enseignement en question, en
donnant l’initiative de la relation pédagogique à l’apprenant et à ses motivations face
à la langue. Dans la mesure où on peut puiser dans une infinité de productions
langagières, il semble possible de choisir celles qui correspondent aux besoins de
l’apprenant, l’enseignant aura le rôle du médiateur il aidera l’apprenant à définir ses
objectifs pour pouvoir orienter l’enseignant et l’aider à choisir des documents qui lui
seront utiles.
D’après ces propos, le document authentique est une manifestation du discours dans
une situation réelle de communication, il nous semble indispensable de le traiter tel
qu’il existe dans sa forme originale, il faudrait juste faire un choix de documents qui
soit adéquat aux besoins, motivations, et aux intérêts des apprenants.
Le choix des documents écrits est très vaste, c’est un réservoir riche et varié d’outils
d’enseignement. Cuq cite plusieurs exemples, des textes de nature fonctionnels de
la vie quotidienne comme un horaire de bus ou un prospectus, une fiche mode
d’emploi ou une recette de cuisine, et ceux de la vie administrative comme un
formulaire d’inscription ou un constat d’accident. S’ajoute à cela les documents
médiatiques comme : le bulletin météo, l’horoscope, les faits divers, tests de
personnalité, jeux, articles informatifs,tous ces documents sont des moyens de
déclencheurs à de multiples activités de compréhension, d’expression,
d’enrichissement lexical, de perfectionnement grammatical et textuel tout en faisant
entrer dans la classe la réalité extérieure et la culture de la langue cible.
Selon les propos de Gruca : « C’est la radio qui offre une mine inépuisable de
documents divers et leur panoplie est des plus variées à l’intérieur même des
grandes catégories ».Les documents considérés comme outil et moyen privilégiés
sur le plan pédagogique sont : le bulletin météo, le journal radiophonique avec titres
et développements, les interviews, débats, spots publicitaires, diverses émissions
portant sur des contes ou des histoires de différents types, reportages, jeux, etc.
L’univers culturel que véhicule ce moyen constitue une clé pour la didactique des
langues car « la radio véhicule un mode particulier d’appréhension de la réalité et
elle est l’expression d’une certaine culture française » Idem.
En plus des documents sonores, s’est ajouté un autre genre de support qui est régi
d’une particularité, il allie deux éléments complémentaires, le texte (scriptural ou oral)
et l’image.
Les documents écrits sont la publicité, qui est représentative de la civilisation d’un
pays et de la bande dessinée. L’utilisation de ce genre de document met en compte
d’autres paramètres qu’il faut prendre en considération, à la fois ceux du cinéma
(plans, cadrages, angles de vue, montages), de l’art graphique (graphisme,
composition des images, jeux d’ombre et de lumière, couleurs, etc.) et de la
littérature (textes, dialogues). Dans ce cas l’utilisation pédagogique de ce genre de
document doit prendre en compte le rôle joué par l’image d’autant plus qu’elle facilite
la compréhension du texte.
Un autre moyen qui a fait sa rentrée en classe c’est la vidéo, qui a comme
caractéristique l’image animée, mobile, cet outil permet d’introduire une langue
variée, actuelle et en situation, fournit un réservoir de savoir-faire langagier et de
pratiques de communication, il facilite la compréhension car il permet une bonne
« contextualisation » et une vision du non verbal, qui n’est pas visible dans les
documents audio (mimique, gestuelle…) et qui aide à accéder au sens. La télévision
et le document vidéo témoignent directement de la réalité sociale et culturelle. A
propos de la télévision Louis Porcher (1981) cité par L.Yaagoubi (2007) [36] : « La
télévision devient une sorte de réservoir langagier où l’on est à même de rencontrer
un très grand nombre et une large variété de discours, tant du point de vue des
domaines traités que de l’énonciation (…) son absence dans le cours de langue peut
être considérée une infirmité pédagogique grave ».
Qu’ils soient visuels ou audio, ces supports ne doivent pas être longs, les activités
doivent être associés à des objectifs précis en fonction du type du document et leur
exploitation pédagogique doit suivre une suite logique qui n’est pas constitué d’une
manière arbitraire.
Lors des séances de compréhension orale, les documents utilisés sont des
documents sonores authentiques enregistrés par des natifs et des francophones par
le biais des émissions télévisuelles et radiophoniques, ce choix s’est fait à partir du
moment où certains auteurs insistent sur le fait que les avantages des médias sur
l’enseignement sont considérables, Louis Porcher en cite quelques-uns :
Ils sont diversifiés : plusieurs types d’émissions sont proposés, donc
des centres d’intérêts multiples, on peut faire un choix en fonction du
type de public.
La publicité
Le journal télévisé
La fréquence de cette émission (deux ou trois fois par jour) représente un moyen
facilitateur pour l’enregistrement par l’enseignant. On peut faire le choix d’un extrait
adéquat à travailler en salle de classe.
Le journal météo
A partir des supports écrits ou oraux, les différents types d’exercices permettant à
l’apprenant de développer, aider et affiner la compréhension, qu’elle soit globale,
détaillée ou sélective.
Les textes lacunaires (le texte à trous) : ce sont des exercices dans lesquels
on a aménagé des « trous » qu’il faut remplir, l’objectif de cet exercice est de
compléter les espaces avec des mots qui font partie du contexte. D’une
manière générale les mots effacés appartiennent au même champ lexical ou à
une même catégorie grammaticale. Nous avons sélectionné un extrait d’une
émission sur « l’enfant et la lecture » et nous avons effacé des mots qui font
partie des connaissances lexicales des élèves. L’objectif est de voir si les
élèves peuvent écouter, comprendre et compléter en même temps.